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Tél. : 01.42.27.16.87 ou 01.42.27.71.16 - www.docteurdavidelia.com 1/15 BULLETIN D’INFORMATION N° 57 FEV 2010 Pour continuer à recevoir notre Bulletin, merci de nous informer d’un éventuel changement d’adresse e-mail Chaque mois, je vous explique sans tabou, ni jargon, votre quotidien féminin médical. Je souhaite vous aider à mieux comprendre le langage de votre corps en répondant à mille et une questions que vous vous posez, des plus simples aux plus intimes, dans les domaines les plus variés. Visitez aussi le site : www.docteurdavidelia.com Retrouvez moi en vidéo et audio : www.drdavidelia.com ET…..BONNES FÊTES ! IN-CON-SO-LA-BLE! Oui, je suis inconsolable ! Je ne m’en remets pas et régulièrement j’enrage tout seul ! Une véritable catastrophe – et je pèse mes mots- pour les femmes, nos patientes. Ne m’en veuillez pas si je reviens sur ce qui est arrivé au THS. Cela fait bientôt 10 ans et la situation semble définitivement gelée. Je sais, je devrais me résigner mais que voulez-vous ce n’est pas dans ma nature. Elles sont maintenant moins de 700 000 françaises à suivre ces traitements avec parfois la peur au ventre : un « pacte avec le diable », voici ce que certaines vivent, persuadées que ce traitement va les mener tout droit au cancer du sein tant redouté. Quant aux autres elles subissent ; qui les nuits difficiles, qui « la sexualité c’est fini », qui encore la déprime et les arthralgies qui vous convainquent rapidement que vous avez désormais 100 ans. Nous avions pourtant là un traitement dont les bénéfices étaient très largement supérieurs aux risques. Un traitement formidable que l’Ecole Française de Gynécologie Médicale avait su très vite orienter –dès les années 80- vers les molécules et les voies d’administration adéquates, avant même que les preuves épidémiologiques des bénéfices n’arrivent. Alors, un Etat, en l’occurrence les USA, parce qu’il est riche et puissant et qu’il peut se payer une étude à un milliard de dollars (rigoureuse quant à sa méthodologie mais fantaisiste quant au « casting » de sa cohorte), en vient à imposer au monde entier son hégémonie et plonge illico les femmes de plus de 50 ans du monde entier dans une situation inacceptable Edito du Mois

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  • Tél. : 01.42.27.16.87 ou 01.42.27.71.16 - www.docteurdavidelia.com 1/15

    BULLETIN D’INFORMATION N° 57 FEV 2010

    Pour continuer à recevoir notre Bulletin, merci de nous informer d’un éventuel changement d’adresse e-mail

    Chaque mois, je vous explique sans tabou, ni jargon, votre quotidien féminin

    médical. Je souhaite vous aider à mieux comprendre le langage de votre corps en répondant à mille et une questions que vous vous posez, des plus simples aux plus intimes, dans les domaines les plus variés. Visitez aussi le site : www.docteurdavidelia.com

    Retrouvez moi en vidéo et audio : www.drdavidelia.com

    ET…..BONNES FÊTES !

    IN-CON-SO-LA-BLE!

    Oui, je suis inconsolable ! Je ne m’en remets pas et régulièrement j’enrage tout seul ! Une véritable catastrophe –et je pèse mes mots- pour les femmes, nos patientes. Ne m’en veuillez pas si je reviens sur ce qui est arrivé au THS. Cela fait bientôt 10 ans et la situation semble définitivement gelée.

    Je sais, je devrais me résigner mais que voulez-vous ce n’est pas dans ma nature. Elles sont maintenant moins de 700 000 françaises à suivre ces traitements avec parfois la peur au ventre : un « pacte avec le diable », voici ce que certaines vivent, persuadées que ce traitement va les mener tout droit au cancer du sein tant redouté. Quant aux autres elles subissent ; qui les nuits difficiles, qui « la sexualité c’est fini », qui encore la déprime et les arthralgies qui vous convainquent rapidement que vous avez désormais 100 ans. Nous avions pourtant là un traitement dont les bénéfices étaient très largement supérieurs aux risques. Un traitement formidable que l’Ecole Française de Gynécologie Médicale avait su très vite orienter –dès les années 80- vers les molécules et les voies d’administration adéquates, avant même que les preuves épidémiologiques des bénéfices n’arrivent. Alors, un Etat, en l’occurrence les USA, parce qu’il est riche et puissant et qu’il peut se payer une étude à un milliard de dollars (rigoureuse quant à sa méthodologie mais fantaisiste quant au « casting » de sa cohorte), en vient à imposer au monde entier son hégémonie et plonge illico les femmes de plus de 50 ans du monde entier dans une situation inacceptable

    Edito du Mois

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    avec son cortège de symptômes climatériques et ses nouvelles vulnérabilités face aux risques cardiovasculaire et ostéoporotique. Alors les voici réduites à manger avec conviction des « menofit- je –ne –sais quoi » et autres poudres de perlimpinpin chèrement payées mais « vues à la TV », sensées leur rendre le « ventre plat » et autres promesses surréalistes. Et ce, notez-le bien, dans l’indifférence gé-né-ra-le !

    Paradoxe douloureux : les gynécologues que nous sommes sont restés persuadés que ces traitements sont bénéfiques et … les utilisent largement pour leur usage personnel. Mon dieu, quelle misère, j’enrage de tant d’offenses et de tromperies faites aux femmes. Je suis inconsolable.

    Dossier Ménopause

    « La ménopause ne marque pas de pics de prise de poids » A quoi la ménopause correspond-elle d’un point de vue physiologique ? D’un point de vue physiologique, la ménopause correspond à l’arrêt définitif du fonctionnement des ovaires dans leur processus de fabrication des ovules et des hormones (qui regroupent l’œstrogène et la progestérone). La ménopause débute en moyenne vers cinquante ans. Il s’agit donc d’un arrêt définitif. Cependant, l’on note qu’entre quarante et cinquante ans, certaines femmes peuvent toujours avoir leurs règles tout en observant une diminution de leur fertilité. En effet, la fécondité n’attend pas la

    ménopause puisqu’elle décline vers trente-huit/quarante ans. Qu’en est-il des hommes ? Sont-ils également touchés ? Non. Chez les hommes, il n’y a pas d’arrêt des testicules. La testostérone et les œufs continuent de fonctionner jusqu’au décès de la personne. En revanche, on constate une diminution de la quantité d’hormones et une lente dégradation de cette fonction au fur et à mesure que le temps passe. Mais il n’y a pas d’équivalent à la ménopause. D’un point de vue scientifique, pour le moment on ne l’explicite pas. C’est un phénomène naturel qui fait se décharger les femmes de la grossesse après cinquante ans sans explication réelle. Le monde médical pense qu’il s’agit d’une programmation de vie au même titre que les cycles menstruels et d’autres rites fondamentaux présents chez toutes femmes. Mis à part les symptômes habituels, existe-il des complications liées à la ménopause ? Les symptômes connus englobent les bouffées de chaleur, les suées et ceux moins connus regroupent l’altération du sommeil, des douleurs articulaires persistantes, une diminution de la libido ainsi qu’une sécheresse de la peau et du vagin (ce qui impliquent par conséquent certains maux lors de rapports sexuels). Mais rares sont les femmes qui souffrent de tous ces symptômes en même temps. Le plus souvent, les femmes connaissent deux voire trois symptômes. Le caléidoscope est large entre celles qui n’ont pas de symptômes (elles sont estimées entre 10 et 15%) et celles qui ont tout. D’autre part, il existe deux complications majeures qui peuvent survenir après la ménopause mais qui ne revêtent pas de caractère obligatoire. D’un côté, il s’agit de la perte de la protection des artères et du cœur, de l’autre on retrouve la

    Ménopause

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    décalcification osseuse. Les os peuvent péricliter et être plus vulnérables lors de la disparition des hormones. Dans ce cas, le problème qui se pose concerne les fractures du poignet, des lombaires ou du col du fémur, notamment. Mais là encore, cela dépend du capital osseux de départ de chacune des femmes et il faut également attribuer une part d’hérédité qui joue un rôle important. Cette dégradation s’étend sur quinze ou vingt ans. Par exemple, pour la prise de poids, l’on note que les femmes prennent en moyenne entre dix et onze kilos entre dix-huit et cinquante ans et ce au gré de l’âge et des grossesses. Or, en période de ménopause, cette prise de poids est estimée à seulement 1 à 3 kg de plus. La ménopause ne marque pas spécialement de pics de prise de poids. Les femmes doivent-elles toutes prendre un traitement ? Non. La difficulté de la médecine est de régir les cas spécifiques qui se présentent à elle. Elle s’adresse à un individu unique et particulier et non à une population entière. La prise d’un traitement améliore la qualité de vie et conserve la localisation féminine des graisses. Le traitement n’est en rien un facteur de diminution ou au contraire d’augmentation de la graisse. D’autre part, les recommandations officielles concernant le traitement prônent pour une durée estimable à ceux des symptômes. Si ces derniers s’avèrent gênants dans la vie quotidienne, alors il faut continuer à le prendre ou l’arrêter si la patiente observe elle-même une disparition des symptômes sans traitement. Qu’est-ce que l’hormonothérapie bio-identique ? Depuis une trentaine d’années en France, les experts français préconisent des traitements par voie cutanée comme les timbres et les gels à base de progestérone. Cette position a d’ailleurs été confortée par la parution des dernières études faites à ce sujet. Il s’agit d’œstrogène féminin (et non pas issu d’origine animale) synthétisées en laboratoire : le 17 bêta-œstradiol. Associé à la progestérone identique ou la dydrogestérone, il n’y a pas d’augmentation du risque de cancer du sein. Dans tous les cas, il est nécessaire que les traitements soient bien dosés et cela s’équilibre de façon individuelle et en fonction des besoins réels de la femme.

    L’on sait qu’il y a eu de nombreuses polémiques dans le passé liées au traitement de la ménopause, qu’en est-il aujourd’hui ? Où en sommes-nous par rapport aux cancers du sein et de l’utérus ? La recherche a avancé et l’on note qu’entre cinquante et soixante-cinq ans, il n’y a pas de risques cardio-vasculaires augmenté avec ces traitements. C’est la nature de la molécule de progestérone qui peut entraîner des complications comme l’augmentation faible du risque de cancer du sein mais là encore cela dépend de celle qui est utilisée. Nous avons en France deux molécules de Progestérone qui ont tiré leur épingle du jeu :, la molécule de progestérone ou la dydrogéstérone ne provoque pas d’augmentation du risque de cancer du sein dans l’étude de l’INSERM E3N. Quels sont les traitements alternatifs aujourd’hui ? Il n’y a pas grand-chose car tout dépend des symptômes. Concernant la sécheresse vaginale, on proposera un traitement à base d’ovules hormonaux ; pour les bouffées de chaleur, jusqu’ici il était préconisé un traitement contenant des isoflavones de soja mais il est devenu persona non grata par les autorités sanitaires en 2005. Aujourd’hui, il est très peu utilisé. Toutefois, un produit différent est apparu, il s’agit du traitement Sérélys® qui est un complément alimentaire, vendu en pharmacie. Il est fait d’extrait de pollen de fleurs (dénué d’allergie) et lutte contre les bouffées de chaleurs et les suées. On constat 70% d’amélioration. Mais il faut attendre à peu près deux mois pour savoir si une patiente répond favorablement ou pas à ce traitement. Ensuite, selon les autres symptômes, les médecins prescriront des médicaments déjà existants, par exemple : contre la dépression, la patiente utilisera des antidépresseurs et contre l’ostéoporose, nous avons à notre disposition trois médicaments efficaces qui agissent sur la déperdition osseuse. Où en est la recherche en termes de nouveaux traitements ? Ce qui semble se profiler d’ici 2015/2016 est l’association d’œstrogène et d’un anti-œstrogène, (famille des SERM), qui sont des molécules dont les propriétés et les effets sont protecteurs sur certains organes. Tel est le cas notamment vis-à-vis du cancer du sein et de l’utérus. Ces perspectives donnent bon espoir mais il faut rester prudent.

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    Quelle est la prochaine étape à franchir pour la science dans l’accompagnement des femmes en période de ménopause ? Tant que l’on n’a pas encore trouvé le gène qui expliquerait la ménopause, l’avenir proche demeure en l’association d’un œstrogène à un SERM. Les chercheurs mettront en place une

    nouvelle génération de médicaments et s’ils sont bien tolérés par les patientes, ils peuvent sans conteste détrôner les thérapies actuelles. Il faut demeurer vigilant car comme dans tout traitement, il faudra trouver une balance, un équilibre entre les avantages et les inconvénients. En outre, la clef se trouve dans la tolérance des patientes.

    Comment palper le sein et combien de fois par semaine ?

    L’autopalpation des seins doit s’effectuer couchée sur le dos, la main qui palpe bien à plat sur le sein qu’elle fait rouler entre les côtes et les doigts, en divisant le sein en quatre parties comme un quadrant de montre : on palpera méthodiquement chacun des quadrants sans oublier le « centre » : le mamelon et l’aréole, c'est-à-dire la partie foncée ronde qui entoure le mamelon. Les

    sensations perçues sont en fait parfois difficiles à interpréter si le sein est tendu, rempli de « boules » comme c’est le cas par exemple dans les jours qui précèdent les règles chez certaines : c’est plutôt donc sur un sein « calme » en début de cycle que cette

    palpation aura lieu. Il semble qu’une fois par mois est amplement suffisant. Les sensations perçues par les doigts peuvent être augmentées si on pratique cet auto examen sous la douche ou dans le bain.

    Vous au Quotidien

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    J'ai des règles malodorantes et aussi des pertes blanches ou de couleur jaune qui ne sentent pas bon mais n'ai aucune douleurs au bas ventre. De quoi s'agit-il ?

    Il est probable que vous avez ce que l’on appelle une vaginose bactérienne : c’est l’infection bénigne la plus fréquente, la première en termes de fréquence devant les mycoses. C’est l’odeur de « poisson pourri » qui peut attirer l’attention. Ces pertes sont parfois irritantes mais quand elles le sont, ce n’est pas très important. Elles ne grattent pas,

    elles ne sont que gênantes par leur abondance et leur odeur qui s’exhale surtout lors des rapports sexuels ou pendant les règles. Les traitements sont simples : comprimés par la bouche ou ovules du même médicament prescrit par votre médecin. Le partenaire sera, selon les cas, traité ou non en même temps.

    Depuis mon accouchement, je n'ai toujours pas mes règles. Est-ce que je peux tomber enceinte ?

    Vous ne dites pas si vous allaitez. On considère que pour les premiers mois si l’allaitement est complet (vous ne donnez pas un seul biberon) votre sécurité contraceptive est très importante. Par contre, en cas d’allaitement mixte (avec des biberons), ou si votre période d’allaitement n’a pas duré longtemps, votre risque de grossesse reste entier. Il faut donc alors, si c’est votre cas,

    envisager une contraception. Dans les suites de l’accouchement, ce sont en général des pilules progestatives pures qui seront proposées (sans estrogènes) afin d’éviter le passage des hormones estrogènes dans votre lait. Si vous n’allaitez pas, vous avez alors le choix entre toutes les techniques disponibles y compris les stérilets.

    J'ai une parathormone trop élevée : 380 pg/ml. Je suis très fatiguée, je dirais même épuisée. Pensez-vous que cette PTH soit la cause de cet épuisement ?

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    La parathormone est une hormone qui est fabriquée par des glandes microscopiques situées sur la thyroïde (au niveau du cou) que l’on appelle les parathyroïdes. Le fait d’avoir une parathormone trop élevée doit déclencher de la part de votre médecin, une enquête sérieuse. Il existe de nombreuses causes de parathormone trop élevée mais, s’il en existe

    une en particulier qu’il faut dépister, ce sont les tumeurs bénignes de l’une des glandes parathyroïdes qui fabriquent donc cette parathormone en excès. La parathormone excessive peut être la cause d’une décalcification rapide et d’ostéoporose (fragilisation du squelette) survenant de façon rapide.

    Suite à une conisation, est-il normal d'avoir des pertes marron ? Cela veut-il dire que le virus est encore présent et actif ? Est-ce qu'une conisation permet aussi de déterminer s'il y a un cancer de l'utérus ?

    La conisation consiste à enlever un petit bout du col de l’utérus, en général parce qu’on y a décelé une infection virale : un papillomavirus. C’est la manière d’obtenir la guérison. Les pertes marrons, c'est-à-dire de sang, peu importantes, sont classiques dans les suites de l’intervention. Elles n’ont absolument aucune signification quant à la persistance virale ou non. Quant à votre deuxième question, le tissu qui aura été enlevé chirurgicalement va être

    analysé au laboratoire et pourra déterminer de façon très précise le degré de la lésion provoquée par le papillomavirus. Cependant, lorsqu’il y a déjà cancer du col, ce n’est pas la conisation qui est préconisée, mais bien l’ablation totale de l’utérus et des ovaires : vous ne devriez pas, sauf mauvaise surprise, être dans ce cas puisqu’une conisation simple a été décidée chez vous.

    Vous et votre poids

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    Pr Willy Pasini

    L'APPÉTIT ALIMENTAIRE ET

    SEXUEL

    Des similitudes troublantes !

    Je vous conseille à ce sujet de lire l'excellent livre de mon ami le professeur Willy Pasini, sexologue suisse de renommée mondiale, (Nourriture et Amour, Payot, 1995).

    En 1975, en rédigeant mon premier ouvrage (La Pilule et le Stérilet en 10 leçons, Hachette) je commençais ainsi : « Manger, boire, dormir, faire l'amour sont parmi les plaisirs fondamentaux de notre espèce. Et si cette notion de désir-plaisir n'existait pas il y a fort à parier que notre espèce aurait définitivement disparu de la surface de la Terre. » Willy Pasini, un jour que nous nous reposions, dans l'intimité de nos peignoirs de curistes de Contrexéville après avoir reçu quelques soins corporels particulièrement délicieux, eut l'idée de commencer une réflexion sur les liens entre la nourriture et la sexualité. Devant l'accueil enthousiaste réservé à cette idée par les membres de l'équipe CERIS réunie en ce lieu de cure pour travailler, il testa son idée, dans un premier temps sur un petit échantillon de curistes, en leur proposant un questionnaire : « En cuisine comme en amour il y a des surprises. Préférez-vous, quant à vous, être surpris à table ou au lit ? » Ou : « Pour vous mettre en appétit en amour quel est le sens le plus important pour vous : voir, goûter, toucher, sentir ? » Ou encore : « Si vous deviez choisir entre les deux raisons suivantes de partir en voyage seul(e) pour une destination lointaine, exotique, laquelle choisiriez-vous : pour découvrir une autre cuisine, ou pour découvrir d'autres façons de faire l'amour...? »

    Les résultats de ce premier test furent si instructifs qu'il poursuivit en réalisant un véritable questionnaire comportant 34 questions disséquant au mieux le lien entre la nourriture et l'amour d'un échantillon de 1 578 personnes dont 52 % étaient des femmes de 15 à 65 ans et plus. Les résultats de cette enquête, souvent surprenante mais ô combien instructive, sont largement commentés dans son livre. Par exemple, les questions 12 et 13 : « Vous arrive-t-il de manger sans en avoir envie ? » et « Vous arrive-t-il de faire l'amour sans en avoir envie ? » 50 % des femmes mangent parfois sans en avoir envie alors qu'elles ne sont que 22 % à faire l'amour sans en avoir envie. Et lorsqu'on leur demande pourquoi elles mangent sans en avoir envie, elles répondent à 29 % par habitude, à 27 % par ennui, à 13 % pour faire plaisir à l'autre, à 14 % à cause du stress, à 11 % par déprime, à 3 % par gourmandise et enfin à 2 % par nécessité.

    Et si elles font l'amour parfois sans en avoir envie c'est à 84 % (!) pour faire plaisir à l'autre, à 6 % par habitude, à 5 % à cause du stress, à 4 % par déprime, à 1 % par ennui... Voir, goûter, toucher, sentir sont les sens qui sont en jeu « en cuisine tout comme en amour ». Ce sont eux qui « nous mettent en appétit ». Willy Pasini a voulu savoir « quels étaient les sens les plus importants à table et en amour ». Pour la sexualité, c'est le toucher (39 % des femmes, 41 % des hommes) et accessoirement la vue (22 % des femmes, 35 % des hommes) qui sont privilégiés. À table, c'est l'inverse : c'est l'odeur (35 % des femmes, 36 % des hommes), devant le goût (31 % à égalité entre les hommes et les femmes) qui sont les sens privilégiés. Un accessit honorable et imprévu pour la vue : 23

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    % des femmes et 25 % des hommes anticipent, grâce à la vue, le plaisir imminent. Parmi les nombreuses conclusions que Pasini nous propose à la fin de son ouvrage, il en vient à considérer que le sexe peut représenter, parmi d'autres, une thérapie intéressante en matière de désordre alimentaire : « il est vrai... que l'état amoureux (surtout quand l'amour est malheureux) coupe parfois l'appétit. Il peut donc être compté au nombre des facteurs directs d'amaigrissement. On observe fréquemment que l'amour est le seul moteur essentiel capable de tordre le cou aux mauvaises habitudes alimentaires. Si les gens sont capables de changer de ville, de pays, d'aspect ou de silhouette par amour, pourquoi ne pourraient-ils pas changer leurs

    habitudes alimentaires, une sexualité heureuse est un facteur d’équilibre psycho-corporel ». De même que les chagrins d’amour provoquent des désordres alimentaires, une sexualité heureuse est un facteur d’équilibre psycho-corporel ». Pasini nous offre ici un exemple de la complexité des choses en matière d’alimentation : on ne peut raisonner en simples termes de « compte calorique » à débiter ou à créditer avec la même désinvolture que l’on a à manipuler une calculette ; le médecin « hédoniste » que je suis dit tant mieux, même si cette complexité ne laisse pas de poser nombre de problèmes à une bonne proportion de nos contemporains ayant le privilège de vivre dans un pays riche.

    ALLAITEMENT ET TABAC

    Les fumeuses qui désirent allaiter doivent savoir que la nicotine se concentre dans le lait maternel. Il existe, en effet, une corrélation parfaite entre le nombre de cigarettes fumées et la concentration sérique de nicotine : - la nicotinémie atteint son pic maximal dans les minutes qui suivent la consommation tabagique. De plus, la concentration de nicotine dans le lait maternel est deux à trois plus importante que dans le sang maternel. Les niveaux de cotinine urinaire (le principal métabolite de la nicotine) ont été retrouvés chez les fumeuses dix fois plus élevés chez les enfants nourris au sein que chez ceux étant nourris de façon artificielle (Mascola). Dans cette étude, les auteurs ont mis aussi en évidence une augmentation des concentrations de cotinine urinaire chez les

    enfants de mères non fumeuses, lorsque d’autres membres du foyer sont fumeurs. La nicotine est toxique pour le nourrisson, et cela peut se traduire par des nausées, des vomissements, une tachycardie … . ALLAITER OU FUMER : Il faut choisir et faire choisir ses patientes ! Il est donc recommandé de conseiller aux fumeuses qui ne peuvent arrêter d’adopter préférentiellement l’allaitement artificiel. Par ailleurs, la qualité même de l’allaitement est inversement proportionnelle à la consommation tabagique : la lactogenèse des fumeuses est moins performante que celle des non-fumeuses. Un questionnaire téléphonique administré par des sage-femmes à 879 jeunes

    Du Côté des Mamans

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    accouchées de QUEBEC CITY, deux semaines après leur accouchement montre que parmi les 666 bébés dont les mères ne fumaient pas 62,6% étaient nourris au sein maternel, versus 37,5%, 17,7% et 14,6% seulement des bébés dont les mamans fumaient respectivement une à dix cigarettes, onze à vingt cigarettes ou plus de vingt cigarettes par jour (Labrecque). On évoque ici l’effet délétère de la nicotine sur la prolactinémie (Amir). Les constituants chimiques issus de la combustion tabagique parvenant au nourrisson soit par ingestion du lait maternel soit par inhalation induisent un risque augmenté de pathologies respiratoires et gastro-intestinales ainsi que de mort subite (Minchin). CE QU’IL FAUT FAIRE : Quand la jeune maman est motivée à arrêter le tabac afin d’allaiter, il paraît légitime de l’aider par la prise d’une gomme juste après la tétée.

    La cinétique des timbres nicotiniques, en plateau, est bien sûr moins adaptée à ce contexte dans la mesure où l’administration de nicotine au bébé serait ainsi pérennisée. Les timbres doivent donc être déconseillés. En revanche, la prise d’une gomme nicotinique (ou d’une pastille) juste après la tétée doit permettre de minimiser l’exposition de l’enfant à la nicotine (la demi-vie de la nicotine est en effet de 0,5 à 2 heures). L’AFSSAPS recommande : … « Il est préférable de recourir aux gommes après la tétée et d’éviter les systèmes transdermiques. En raison du passage du bupropion LP et de ses métabolites dans le lait maternel, l’allaitement est déconseillé au cours du traitement par le bupropion LP. » L’AFSSAPS recommande cependant « une approche par thérapie cognitivo-comportementale et une prise en charge psychologique en première intention au cours de l’allaitement » avant de passer aux substituts nicotiniques.

    PILULES ET RISQUES DE PHLEBITE

    Les accidents de la coagulation et la pilule

    « La pilule c’est mauvaise pour la circulation »: voilà une phrase qui revient très souvent dans la bouche des femmes, crainte diffuse due sans doute au fait que l'on a très sérieusement accusé la pilule d'augmenter le risque de thrombose. La thrombose est un accident

    circulatoire provoqué par la formation - soit dans une veine, soit dans une artère - d'un caillot sanguin qui fait office de bouchon et empêche le sang de circuler. Les tissus situés en amont du caillot sont mortifiés et finalement asphyxiés. Il est évident que la formation de caillots (donc, le fait que le sang coagulé) est

    Contraception

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    due à des circonstances pathologiques, et la question est justement de savoir si la pilule aggrave ou non ces circonstances favorisantes.

    Que nous dit l’AFSSAPS ? (Agence Française de Sécurité des Produits de Santé)

    • « Pour les pilules à base de lévonorgestrel (2ème génération) : l’incidence d'un accident thromboembolique veineux est d’environ 20 cas par an pour 100 000

    • Pour les pilules à base de désogestrel ou de gestodène (3ème génération) ou à base de drospirénone (4ème génération) : l’incidence d'un accident thromboembolique veineux est d’environ 40 cas par an pour 100 000 femmes.

    • Pour les femmes non utilisatrices de pilules: l’incidence d'un accident thromboembolique veineux est d’environ 5 à 10 cas par an pour 100 000 femmes.

    • Elle augmente à 60 cas pour 100 000 femmes au cours de la grossesse.

    • Dans 1 à 2 % des cas, les accidents thromboemboliques veineux sont d'évolution fatale. Lors de la prescription, les éventuels facteurs de risque et contre-indications Le rapport bénéfice-risque des contraceptifs oraux reste positif quelle que soit leur composition. » Un point sur la grossesse (ANAES 2003) : Chez la femme de moins de 40 ans, la moitié des thromboses profondes survient durant la grossesse et le post-partum (après l’accouchement). Le risque de la femme enceinte ou de l’accouchée est 5 à 6 fois plus élevé que celui d’une femme du même âge ne prenant pas de pilule classique : de l’ordre de 1000 cas pour 100 0000 grossesses. L’embolie pulmonaire maternelle provoque 5 à 10 décès par an en France (dont 1/3 serait évitable). De plus, les séquelles de ces thromboses chez les femmes jeunes ont des conséquences médicales et sociales non négligeables.

    Revenons à la pilule classique : Lorsqu’ ‘un accident de ce type survient, c’est dans l’immense majorité dans les 12 premiers mois d’utilisation. Inutile donc de

    changer de pilule si vous prenez une troisième génération depuis des années ! Il y a environ 6 millions d’utilisatrices de pilules « classiques » (avec estrogénes) par an en France.

    - Si elles ne prenaient toutes que des deuxièmes générations il faudrait donc compter avec 1200 thromboses (phlébites, embolies pulmonaires ou AVC) parmi lesquelles 12 à 24 d’évolution fatale.

    - Si elles prenaient toutes des pilules de

    3èmes générations : il faudrait donc compter avec 2400 thromboses (phlébites, embolies pulmonaires ou AVC) parmi lesquelles 24 à 48 d’évolution fatales.

    - A titre de comparaison 6 millions de

    femmes ne prenant pas la pilule vont développer environ 300 à 600 thromboses par an dont 3 à 12 d’évolution fatale .

    Et… lorsque la femme est enceinte le nombre de thromboses passe de 40 pour 100 000 femmes au maximum (avec les 3èmes générations) à….. 60 pour 100 000 femmes. C’est ainsi que l’on comprend que, si l’on fait ses comptes, la pilule estro progestative continue malgré ces résultats de présenter bien plus de bénéfices que de risques au plan de la Santé Publique. Les accidents sont bien exceptionnels pour un service rendu dont on ne discute plus l’importance en 2011. .Il ne faut pas omettre de dire que ces accidents circulatoires surviennent - pour 75 % d'entre eux - chez des personnes prédisposées, c'est-à-dire des femmes dont le bilan sanguin révélait un taux de lipides (graisses) trop élevé ou des femmes ayant déjà été victimes d'incidents circulatoires (phlébite après un accouchement ou embolie après une opération)ou encore et surtout chez celles ayant hérité de facteurs sanguins de la coagulation déficients :le rôle du praticien prescripteur est ici essentiel à faire un premier tri afin d’éviter de prescrire une pilule contenant des estrogènes aux femmes à risques. Pour ces femmes les micropilules, qui ne contiennent qu’un progestatif sont les pilules adaptées et sans risque de thrombose.

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    Récemment est apparue une première pilule contenant des estrogènes naturels pouvant faire espérer que les accidents seraient moins nombreux, voire annulés. NB : Nous disposons maintenant de pilules à l’estradiol naturel qui vont sans doute révolutionner ce sujet sensible. Une première pilule(2009) de ce type est maintenant suivie (depuis novembre 2011) d’une deuxième pilule à l’œstradiol naturel, qui apporte des arguments biologiques quant à son innocuité probable sur les risques de thrombose veineuse. (On en saura plus sur ce

    point dans 5 ans lorsque les femmes auront adopté cette pilule dans la « vraie vie ») A mon sens et pour toutes ces raisons, les femmes qui commencent pour la première fois une pilule devraient adopter soit une pilule de deuxième génération soit une pilule à l’estradiol naturel. Tous ces progrès et précautions devraient contribuer à faire encore diminuer rapidement les risques d'accidents.

    OUBLIS DE PILULES :L’APPLICATION iPhone du Dr DAVID ELIA

    Pour ne plus oublier sa pilule et surtout savoir quoi faire si on l’a oubliée( sortie 1

    er décembre

    2011)

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