espace vendÉen en addictologie projet associatif 2020...
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ESPACE VENDÉEN EN ADDICTOLOGIE
PROJET
ASSOCIATIF
2020
2025
UNE ÉLABORATION
COLLECTIVECe projet est le fruit d’une concertation
entre les administrateurs, le comité de
direction, les professionnels de terrain
volontaires et des membres d’associations
d’usagers, qui s’est déroulée entre juin et
octobre 2019.
Les administrateurs ont souhaité se faire
accompagner par une consultante extérieure
qui a animé les temps d’échanges et rédigé
les textes au fur et à mesure de leur
élaboration.
Les séquences de travail ont été définies en
amont de la démarche : analyse des
tendances de l’environnement et des besoins ;état des forces et faiblesses de l’association
au regard des contraintes et des
opportunités ; énoncé de valeurs et
déclinaison en principes d’action,
approfondissement de thèmes jugés
prioritaires par le groupe de travail ; définition
des orientations stratégiques. Cependant,
l’organisation du travail a été suffisamment
souple pour s’adapter à l’évolution du
contexte au cours des mois d’élaboration.
FRUIT D'UNE CONCERTATION
Des représentants d’associations d’entraide
ont participé à la séquence d’exploration de
thèmes prioritaires, notamment celui qui
concernait la réflexion sur la place des usagers
dans les services et dans l’association.
Ce projet associatif a été validé par le conseil
d’administration le 2 décembre 2019.
Il a été présenté à l’ensemble des salariés en
janvier 2020.
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OBJET ET MISSIONS
DE L'ASSOCIATION
Association à but non lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901, EVEA est l’aboutissement de
regroupements successifs d’associations vendéennes intervenant dans le champ de l’alcoologie et de
la toxicomanie.
Elle a pour objet de favoriser toute action thérapeutique ou de soutien en faveur des personnessouffrant de dépendance et de leur entourage, en prenant en compte toutes les conduites addictives.
Elle agit également pour la promotion d’actions de prévention, d’information, de formation,d’observation et de recherche dans le domaine de l’addictologie.
Les Métives, Centre de Soins de Suite et de Réadaptation en
Addictologie – CSSRA, établissement de santé privé à but non
lucratif ;La Métairie, Centre de Soins, d’Accompagnement et de
Prévention en Addictologie - CSAPA, établissement
médicosocial, qui comprend un service Prévention / Formation.
L’association gère actuellement deux établissements :
XXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXX
»
Extrait des statuts révisés le 11 juin 2018 : «
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L'HISTOIRE
DE L'ASSOCIATION
l’association pour la réinsertion sociale des victimes de l’alcoolisme "
à La Roche sur Yon, qui gère notamment un bar sans alcool en centre ville,
l'association aux Sables d’Olonne, qui gère des foyers pour
personnes ayant des problèmes sociaux et de santé ainsi qu’un restaurant.
Le Frédéric devient un CHRS destiné à "
". L’agrément sera plus tard modifié en "
".
Pour l’association " ", celle-ci obtient l'agrément CHRS en 1973
accueillant des hommes en difficulté avec l’alcool autour d’un restaurant et de divers
ateliers. En 1975 elle ouvre un CHRS pour femmes. Suite à une crise interne dans les années
80, seul le CHRS pour femmes perdurera et l’association se transformera en
en 1990.
L’association " " voit le jour en 1978 pour répondre aux besoins de familles
confrontées à des problèmes de toxicomanie. Elle a pour objet "
".
Voici, résumées, les grandes étapes de la constitution de l’association EVEA et les
événements marquants qui ont jalonné ces dernières décennies.
Durant les années 60, se créent des associations qui veulent lutter contre le
développement de l’alcoolisme sur le territoire vendéen et favoriser la réinsertion sociale
des personnes souffrant de cette addiction. Deux associations voient le jour, portées par des
militants :
Les années 70 sont marquées par une reconnaissance institutionnelle de ces associations.
Les deux associations obtiennent des agréments et créent des établissements offrant des
réponses sociales à ces problématiques :
A la fin des années 70, on assiste à la montée des préoccupations concernant les
addictions aux produits illicites :
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L'HISTOIRE
DE L'ASSOCIATION
La filière sanitaire s’organise : les centres de post-cure portés par les associations Les
amis du Frédéric et Le Sophia deviennent en 1995 des Services de Suite et de Réadaptation
(SSR). Une mutation se dessine, avec la nécessité d’embaucher des personnels soignants
et de former des salariés - se situant jusqu’alors dans une mission de réinsertion sociale - à une approche sanitaire de l’alcoologie.
Les moyens alloués à la lutte contre la toxicomanie se développent progressivement,
notamment sur le projet méthadone, et sur la prévention, dont le financement est alors
assuré de manière conséquente par le Conseil Général.
A la fin de cette décennie, le contexte politique est tel que le financement de la prévention,
en 1998, passe du Conseil Général à l’Etat, représenté par la Direction Départementale de
l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS).
En 2002, Le Sophia et Les amis du Frédéric fusionnent sous le nom d’EVEA, Espace
Vendéen En Alcoologie. D’importants travaux de rénovation du bâti sont réalisés à cette
occasion et dans les années suivantes pour permettre des accueils différenciés et
complémentaires.
En 2003, La Métairie devient Centre de Soins Spécialisés aux Toxicomanes (CSST).
En 2009, a lieu le processus de fusion-absorption de La Métairie par EVEA, qui devient
alors, sous le même acronyme EVEA : Espace Vendéen En Addictologie.
La décennie 90 se caractérise par une forte professionnalisation et une diversification
des métiers, ainsi que par le développement de la prévention :
Durant les années 2000, le concept d’addictologie se développe, et l’approche
médicosociale des addictions s’organise :
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L'HISTOIRE
DE L'ASSOCIATION
L’association EVEA porte activement, sur le territoire vendéen, le réseau RIS’Add 85
(Réseau d’Information et de Santé en Addictologie) qui obtient par la suite un financement
de l’ARS.
En 2010, un agrément transforme le CSST La Métairie en Centre de Soins,
d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), qui garde au départ la
spécialisation " .
En 2015, l’Agence Régionale de Santé (ARS) décide une réorganisation départementale de
l’offre de soins médicosociale en addictologie, qui répartit l’offre de soin entre les deux
CSAPA vendéens (La Métairie et l’ANPAA) et met fin au RIS’Add. Le CSAPA EVEA devient
généraliste et prend en charge tout type d’addiction (sur la moitié Est du département).
Les pratiques professionnelles évoluent alors pour intégrer ce changement.
Courant 2016, la signature des Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM)
modifie le mode de contractualisation avec l’ARS permettent une stabilisation des
financements sur trois ans.
En 2018, l’association acquiert un nouveau local pour le CSAPA afin de proposer de
meilleures conditions d’accueil et d’accompagnement des usagers.
A partir de 2014, l’établissement Les Métives opère une restructuration administrative pour
répondre au cahier des charges de l‘HAS (Haute Autorité de Santé) auprès de laquelle elle
obtient la certification d’abord en niveau B, puis en A en 2019.
Les années 2010 se caractérisent par des politiques de regroupement et une organisation
territoriale de l’offre de soins et d’accompagnement :
Née de la fusion de plusieurs associations militantes qui se préoccupaient des
problèmes sur la population vendéenne de la consommation d’alcool et de
drogues illicites, l’association EVEA a su se mobiliser tout au long de ces années
pour s’adapter aux évolutions des politiques et aux commandes publiques.
Préoccupée par la recherche sur les phénomènes d’addiction, elle a participé
activement aux réflexions nationales sur le concept d’addictologie.
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ORGANISATION
GOUVERNANCE
CODIR : Directrice, Responsable Administratif et Financier/RH, Responsable Qualité/Gestion des risques/projets, Cadre coordinatrice
COSTRASCI (conseil stratégique et scientifique) : membres du Conseil d’Administration, dont le président, médecins et membres du
CODIR
COPIL Qualité (comité de pilotage qualité) : le CODIR et le médecin président de CME
COPIL SI (comité de pilotage des systèmes d’information) : le CODIR, le référent RGPD, le prestataire informatique
CME (commission médicale d’établissement) : tous les médecins de l’association
CDU (commission des usagers) : Directrice, médiateurs médecins et non médecins, représentants d’usagers, représentants du CA
IRP (instances représentatives du personnel)
L'organisation et la gouvernance de l'association en 2020
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OUTILS ET MOYENS
DE L'ASSOCIATION
Le site des Sables d'Olonne, qui propose 25 lits en
hospitalisation complète, est constitué d’un bâtiment
loué au Centre Hospitalier . La
surface est de plus de 2500 m2, il est situé en centre-
ville et entouré des bâtiments désaffectés de l’ancien
site du CHCL.
Le site de La Roche sur Yon, propriété de l’association,
compte 1000 m2, pouvant accueillir 10 patients en
hospitalisation de semaine et 7 en hospitalisation de
jour. Le bâtiment est situé en centre-ville. Il accueille
également les services de l'association
(Finances / RH / Qualité / Direction).
A La Roche sur Yon, l’association a acheté, en 2018, un bâtiment de 400 m2 situé sur deux
étages permettant d’accueillir les usagers et leurs familles dans dix salles de consultations
et deux salles de réunions.
A Fontenay le Comte, l’association est en cours de location d’un local pour permettre de
développer une antenne déjà existante.
Les salariés du CSAPA sont également amenés à intervenir dans des locaux extérieurs, en
fonction des projets et des partenariats (maison d’arrêt, CHRS…).
Le Centre de Soins d'Accompagnement et de Prévention en addictologie La Métairie
Le CSAPA La Métairie couvre la moitié Est du département de la Vendée et l’agglomération
Yonnaise.
Les locaux
Le Service de Suite et de Réadaptation (SSR) Les Métives.
L’établissement dispose de deux sites, éloignés de plus de 40 km :
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La qualité
L'association EVEA, au travers de ses établissements, évolue
dans un environnement normé de plus en plus exigeant.
Les démarches de certification et d'évaluation sont les jalons
incontournables du déploiement d'une démarche qualité.
Mais, au-delà de ces obligations, la volonté de l'EVEA est de
déployer une démarche d'amélioration continue sur
l'ensemble de ses processus.
Les objectifs annuels se déclinent en actions opérationnelles
qui permettent d'être toujours en mouvement pour améliorer
les pratiques, l'organisation et le fonctionnement. Chaque
salarié, chaque patient/usager participe à cette démarche
au travers des moyens et outils mis en place.
Les résultats très positifs obtenus (certification HAS niveau
A, en 2019, pour le CSSRA et évaluation externe réussie, en
2018, pour le CSAPA) sont les preuves de la réalité et de
l’affirmation d’EVEA dans la démarche d'amélioration
continue.
Au niveau des Métives, l’établissement reçoit une Dotation Annuelle de Financement (DAF)
et une Dotation Modulée à l’Activité (DMA). Celles-ci sont versées par la CPAM de Vendée.
En complément, l’établissement facture mensuellement, aux différentes mutuelles des
patients, le forfait hospitalier et le supplément "chambre individuelle".
Pour La Métairie, c’est l’ARS qui fixe les dotations allouées au CSAPA au titre de l’ONDAM
et du FIR. Au-delà des financements Sécurité sociale, l’association obtient aussi différentes
subventions des collectivités territoriales et locales (Conseil Régional et Villes), de la
MILDECA et de la CAF pour des missions essentiellement de prévention.
Les financements
L’association bénéficie d’un soutien financier de l’ARS.
OUTILS ET MOYENS
DE L'ASSOCIATION
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OUTILS ET MOYENS
DE L'ASSOCIATION
Les partenariats institutionnels :
Les partenariats de veille et de concertation régionales :
Les partenariats opérationnels :L’association a formalisé des conventions avec le Centre Hospitalier Départemental
(CHD) pour la continuité de la prise en charge ; le Centre Hospitalier Côte de
Lumière pour la continuité de la prise en charge ; l’AREAMS (association intervenant
dans le champ de la prévention, de la protection de l’enfance, du soin, du handicap, de
l’insertion sociale), la ville de La Roche-sur-Yon, le SPIP (service de pénitentiaire
d’insertion et de probation), des pharmacies et des laboratoires du territoire.
Au quotidien, les partenariats se déclinent dans divers champs d’intervention : accès
aux droits, santé, insertion, handicap, justice…
Les réseaux de réflexion nationaux et régionaux :
Les partenariats
Nous distinguons :
l’Agence Régionale de Santé ; le Conseil Régional des Pays de la Loire ; le Conseil
Départemental de la Vendée ; les Villes de La Roche-sur-Yon, de Fontenay-le-Comte, des
Sables d'Olonne.
les Contrats Locaux de Santé (CLS) ; les Communautés Professionnelles Territoriales de
Santé (CPTS).
L’association est adhérente et actrice de plusieurs réseaux : Fédération Addiction (FA),
Fédération Nationale des Etablissements de Soins et d’Accompagnement en Addictologie
(FNESAA), Société Française d’addictologie (SFA), Fédération des Etablissements
Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés non lucratifs (FEHAP) et Union Régionale des
Acteurs en Addictologie des pays de Loire (URAA).
L'association participe à la Conférence Régionale de Santé et de l'Autonomie (CRSA) et
aux instances de celle-ci.
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L’engagement des acteurs de l’association EVEA se fonde sur des valeurs partagées qui se
déclinent dans les pratiques professionnelles au quotidien.
L’association prend en compte et s’adapte à la diversité des profils des personnes
concernées par les addictions.
Les services de l’association proposent une palette de modalités de prise en charge et
d’accompagnement, modulables en fonction des besoins des personnes et des étapes du
processus de rétablissement du patient/usager : soutien psychologique, suivi
psychothérapeutique, accompagnement et soins médicaux et infirmiers, soutien et
accompagnement des familles, thérapie familiale…
Pour répondre aux besoins qui émergent, les pratiques professionnelles s’inscrivent dans une
dynamique d’évolution permanente.
VALEURS ET PRINCIPES D'ACTION
DE L'ASSOCIATION
L’accompagnement s’ajuste à la singularité du parcours de chaque patient/usager.
L’accompagnement est personnalisé. Les professionnels accueillent et écoutent la personne
sans discrimination, sans à priori, sans jugement. Ils cherchent à créer une alliance avec elle
en partant de là où elle en est : son contexte de vie, son entourage, son histoire, ce qu’elle
estime important pour elle. Ils sont attentifs à respecter son rythme.
Ils proposent un cadre qui sécurise l’accompagnement, tout en sachant questionner la règle
en fonction de la singularité de la personne. Ils acceptent les aléas de son parcours en
utilisant tous les événements qui le jalonnent comme des sources d’apprentissage. Ils aident
à dépasser des obstacles, à franchir des étapes. Ils veillent à créer les conditions pour que
des possibilités de choix s’ouvrent à elle, l’invitant à découvrir de nouvelles perspectives. Ils
soutiennent la personne dans son choix, après s’être assurés qu’elle en identifie les enjeux.
Les professionnels sont donc amenés à conjuguer et à alterner des postures
professionnelles selon les besoins de chaque personne : cheminer à ses côtés, l’encourager,
la protéger, la guider, la suivre, sans jamais faire à sa place. Ils acceptent avec humilité de ne
pas savoir où l’accompagnement va mener, de prendre des risques, de se laisser surprendre
par la personne qu’ils accompagnent. Ils inventent des solutions avec chaque patient/usager,
en coopération avec les collègues et partenaires impliqués dans l’accompagnement.
Pour l’association, il est essentiel de préparer avec soin la fin de l’accompagnement,
d’activer les réseaux susceptibles de prendre le relais, et de penser les conditions de retour
dans les services en cas de besoin.
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DE L'ASSOCIATION
L’association valorise les compétences et croit aux capacités de l’usager/patient à se
responsabiliser.
Sa parole est prise en compte, ses droits fondamentaux sont respectés. C’est une condition
indispensable pour lui permettre de devenir acteur de sa santé et de sa vie, en relation avec
son environnement.
Le patient/ usager est convié aux réunions qui le concernent. Il peut s’impliquer dans la vie et
l’activité de l’association par le biais de différentes instances : des temps d’échanges
permettent de recueillir les avis et suggestions.
De plus, les associations d’entraide sont reconnues comme partenaires des professionnels
dans le soutien apporté aux personnes accompagnées, au cours de la prise en charge et à la
sortie.
VALEURS ET PRINCIPES D'ACTION
Une attention constante est portée à la réduction des risques tout au long de
l’accompagnement.
Le principe de la RDR sollicite l’usager/patient dans un rôle actif vis-à-vis de ses
comportements à risques : psychologiques, sociaux, de dépendance, de lésions somatiques
et de mortalité. Il concerne toutes les conduites addictives, qu’elles soient expérimentales,
récréatives, ponctuelles, abusives ou inscrites dans une dépendance : il s’agit d’intervenir le
plus précocement possible afin de prévenir et de réduire les risques et les dommages liés à
la consommation. Cette approche s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé
physique, mentale et sociale. Bien au-delà d’une mise à disposition d’outils, il s’agit de créer
les conditions d’une alliance thérapeutique pour que le patient/usager soit capable de faire,
à chaque étape de son parcours, un choix éclairé (abstinence, consommation contrôlée, …)
en retrouvant sens des responsabilités et respect de lui-même et d’autrui. Une charte de la
RDR a été rédigée par les professionnels du CSAPA.
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VALEURS ET PRINCIPES D'ACTION
DE L'ASSOCIATION
L’association recherche, en permanence, la coopération entre acteurs.
L’association favorise les échanges entre administrateurs et salariés des différentes
équipes ; et entre professionnels : des espaces et temps dédiés permettent d’organiser la
réflexion et l’analyse collective. Les places et les rôles des différents types d’acteurs sont
identifiés et reconnus comme complémentaires.
L’association valorise la pluridisciplinarité nécessaire à l’accompagnement dans toutes ses
dimensions : santé, bien-être psychologique, insertion sociale, etc.
La coopération avec des partenaires aux compétences complémentaires, avec les réseaux
relatifs aux problématiques d’addiction, et avec tous les professionnels de soin, du social, de
l’éducatif, est recherchée et encouragée.
La coopération entre patients/usagers est également sollicitée.
Le mode de management reflète les valeurs de l’association.
La gestion des Ressources Humaines prend en compte le principe d’individualisation et
d’adaptation aux spécificités de chaque professionnel. Le management est soucieux du
confort de vie au travail, au service d’une qualité d’accueil et d’accompagnement des
usagers/patients. En conséquence, l’association est vigilante à prendre en considération tout
dysfonctionnement d’ordre logistique ou organisationnel.
L’association valorise l’actualisation et le partage des connaissances, ainsi que la recherche.
Les pratiques professionnelles s’appuient sur un ensemble de connaissances scientifiques
régulièrement actualisées et interrogées, par l’organisation d’une veille réglementaire, par
domaine professionnel, en lien avec les réseaux. L’association veille à favoriser le
développement d’un socle commun de références : concepts, éthique, posture
d’accompagnement. Elle facilite le développement des compétences et des potentiels :
journées d’échanges, d’information et de formation organisées au sein même de
l’association, et participation à des formations, colloques, séminaires. L’analyse de pratiques,
la supervision et la réflexion éthique permettent la prise de distance, l’enrichissement mutuel,
et la prise de décision éclairée. L’accueil de stagiaires favorise l’ouverture aux évolutions des
métiers et enrichit les pratiques.
L’association développe des pratiques relevant de la Responsabilité Sociale des
Entreprises (RSE). L’association se préoccupe de développement durable, notamment autour des enjeux
environnementaux, en sensibilisant tous les acteurs de l’association, et en mettant en œuvre
des axes d’amélioration, mais aussi en développant des axes de qualité de vie au travail, de
management ou encore d'éthique.
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Favoriser le repérage précoce des conduites addictives.
Accentuer la prévention des addictions envers diverses catégories de publics : jeunes,
salariés en entreprise, retraités…
Améliorer les parcours Santé par une offre graduée spécialisée en addictologie.
Améliorer la coordination des acteurs, développer les partenariats avec la psychiatrie.
Poursuivre l’appropriation du concept de Réduction Des Risques et des Dommages par les
professionnels (RDRD).
Renforcer la place et le pouvoir d’agir des usagers en développant les programmes
d’éducation thérapeutiques et en expérimentant des Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM).
Renforcer les évaluations d’impact des actions, l’identification des besoins émergents et
les dispositifs de veille.
L’association évolue dans un contexte traversé par un certain nombre de tendances pour les
années à venir.
Les évolutions des publics, de la nature des addictions, obligent à inventer de nouvelles
stratégies d’accompagnement pour répondre à des besoins préoccupants.
En effet, l’Observatoire Régional de Santé des Pays de la Loire souligne que la question des
addictions est particulièrement alarmante dans la région et constitue une problématique de
santé publique majeure : taux de mortalité prématurée par l’addiction à l’alcool supérieur à
la moyenne nationale, troubles mentaux associés, dégradation de la santé des jeunes…
Le Plan Régional de Santé (PRS) 2018-2022 inscrit, dans son plan d’actions de prévention et
de lutte contre les addictions, diverses actions visant à :
DE L'ASSOCIATION
AUJOURD'HUI, LES ENJEUX
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Coproduction des projets personnalisés.
Consultations obligatoires sur le fonctionnement des services au sein d’instances
collectives et / ou d’enquêtes de satisfaction.
Participation aux travaux d’élaboration des projets d’établissement et de l’évaluation
interne.
Reconnaissance de l’expertise et des savoirs des usagers, au travers de la notion de
et de l’approche par la réduction des risques et des dommages.
Représentation des usagers dans les instances d’élaboration des politiques publiques. Accent porté dans les textes officiels sur le développement du pouvoir d’agir individuel et
collectif.
La participation des usagers/patients, désormais inscrite dans la loi, est devenue un
incontournable levier de la démocratie au sein des établissements sanitaires et
médicosociaux.
L’implication se fait sous différentes formes :
Les problèmes de démographie médicale ont un impact sur nos pratiques.
En effet, nous accueillons de plus en plus de patients avec des comorbidités tant somatiques
que psychiatriques, associées à une grande précarité. Nous avons des difficultés à trouver
des partenariats pour faire face à ces besoins.
Nos financements pour développer des actions de prévention ont diminué fortement
alors qu’il s’agit d’une priorité de santé publique. Nous ne pouvons que nous alarmer de
cet état de fait.
Le conseil d’administration de l’association va devoir se renouveler. Comment susciter un
engagement dynamique de nouveaux membres dans la défense des valeurs et des
orientations stratégiques de ce projet ?
DE L'ASSOCIATION
LES ENJEUX AUJOURD'HUI
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L’association promeut l’alliance thérapeutique avec un patient/usager considéré
comme capable. Les professionnels créent les conditions favorables pour qu’il puisse
penser son expérience addictive, faire évoluer des représentations, reprendre confiance,
explorer des alternatives possibles en en évaluant les impacts, et retrouver un pouvoir sur
sa vie.
Le contexte social dans lequel nous vivons induit certaines formes de comportements
addictifs. L’addiction devient miroir de nos modes de vie : de nombreux auteurs ont
dénoncé la pression auquel tout individu est soumis dans un monde qui ne le « contient »plus aussi fermement qu’autrefois, et qui valorise performance, rendement, accélération
du temps, consommation effrénée, réussite individuelle… Chacun est sommé d’être
autonome, délié de ses appartenances, auteur d’initiatives et de projets, capable de se
définir lui-même, et… heureux ! Cette injonction, associée à une évaluation permanente des
performances et à une mise en concurrence systématique, produit beaucoup d’anxiété et
de sentiment de solitude. La consommation de substances psychoactives, le refuge dans
les écrans, le jeu, peuvent apparaître comme un moyen de réduire l’angoisse générée par
cette pression perçue comme insupportable. Socialement, l’addiction est alors vue comme
pathologie de la volonté et relevant de la responsabilité individuelle des personnes qui s’y
adonnent. Alors qu’elle est conforme aux diktats de la société moderne : recherche de
sensations fortes, du plaisir immédiat, affirmation de soi dans la prise de risque…
Une association se caractérise par sa capacité à produire une analyse critique des
phénomènes d’exclusion sur son territoire et à créer des solutions au plus près des
besoins, contribuant ainsi à l’intérêt commun. Forte de sa connaissance des personnes
touchées par les addictions, EVEA a le devoir d’alerter, d’informer et de sensibiliser les
citoyens aux problématiques d’addiction. Dans une philosophie partagée avec d’autres
associations et fédérations, elle entend développer des plaidoyers qui contribuent à
transformer les représentations dans l’espace public, où sont encore trop souvent
stigmatisés les usagers/ patients. Elle reconnait ceux-ci comme des acteurs de
l’association, capables d’élaborer, de penser, de collaborer à la création de réponses
alternatives, parfois à l’écart des « dispositifs » existants. Plus que de performance,
l’association se préoccupe d’utilité sociale et de vie citoyenne.
Nous voulons réaffirmer dans ce projet les convictions qui nous animent et la manière
dont nous souhaitons jouer un rôle sur notre territoire d’implantation.
DE L'ASSOCIATION
LE POSITIONNEMENT
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Explorer les offres de soin et d’accompagnement à créer : Proposer des actions en direction de nouveaux publics : les enfants, qui peuvent être
concernés par des addictions aux écrans, aux jeux…, et les seniors chez qui on
commence à observer des addictions diverses, qui risquent de devenir des
problématiques de santé publique.
S’occuper de personnes présentant des troubles neuro-cognitifs en utilisant des
techniques de remédiation cognitive afin d’améliorer leur qualité de vie et leur
autonomie.
Explorer les réponses à apporter à de nouvelles addictions : troubles des conduites
alimentaires, écrans, jeux, sexe…
Diversifier les outils de médiation, complémentaires de l’approche clinique, pour
s’adapter à la pluralité des profils.
des publics, parfois en grande précarité, qui ne fréquentent pas nos
structures : en CHRS, en centre social, en maisons de quartier… ou vers des personnes
isolées dans des zones rurales.
Mener une réflexion avec des partenaires de structures sociales sur les conditions à
réunir pour stabiliser le parcours de soin de patients en situation précaire.
Poursuivre l'idée déjà engagée de regroupement des deux sites du SSR sur le même
lieu, afin d’améliorer l’efficience des Métives. Cette réflexion doit commencer dès 2020
pour que le projet puisse aboutir en 2025.
Axe 1. Répondre à de nouveaux besoins
Axe 2. Optimiser le fonctionnement des Métives
DE L'ASSOCIATION
LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
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DE L'ASSOCIATION
LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Affirmer le principe de participation de chaque usager/patient aux décisions qui le
concernent.
Veiller à systématiquement expliquer à l’entourage les valeurs et principes de
l’association (cf. le paragraphe de ce projet sur les valeurs et principes) en les
considérant comme de véritables partenaires.
Mettre en œuvre les moyens d’un dialogue régulier avec des groupes
d’usagers/patients pour recueillir leurs avis, points de vue et idées. Les associer aux
décisions relatives à la vie de l’association et de l’établissement. Construire avec eux des
projets satisfaisant les enjeux de chaque catégorie d’acteurs-bénévoles, professionnels
salariés, usagers/patients, en identifiant clairement la place de chacun.
Favoriser l’implication citoyenne des usagers/patients dans des événements,
manifestations sportives, culturelles, expositions, ouvertes au .
Prolonger et approfondir le partenariat avec les associations d’entraide afin de
proposer aux usagers/patients, au sein de nos services ainsi qu’à leur sortie, un
accompagnement individuel et/ou collectif complémentaire des actions que nous menons.
Engager une réflexion sur la : pourquoi, comment, jusqu’où faire une
place aux pair aidants ? Clarifier les domaines de compétence de chaque type d’acteur et
envisager les conditions et modalités de mise en œuvre d’une coopération.
Passer d’une approche pluridisciplinaire, qui permet certes le croisement des regards
de différentes disciplines sur une même situation mais souvent au service d’une
discipline prédominante, à une approche transdisciplinaire. Celle-ci s’intéresse à la
dynamique d’interactions entre les multiples dimensions de l’expérience addictive
(psychologique, pratique et concrète, culturelle, sociale, somatique…) sans que l’une d’elles
soit considérée comme prégnante. Il s’agit d’une posture qui, en réponse à la complexité
des situations, veut produire une connaissance et un langage communs dépassant les
savoirs spécifiques à chaque discipline, en intégrant toutes les personnes concernées.
Créer les espaces d’échanges pour que les acteurs concernés s’associent et coopèrent
en considérant l’expérience de l’usager/patient dans toute sa complexité, tout
particulièrement quand la personne mobilise plusieurs formes d’accompagnement.
Axe 3. Approfondir la réflexion et développer des actions favorisant l’implication
des usagers et patients
Axe 4. Développer une approche transdisciplinaire
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DE L'ASSOCIATION
LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Favoriser le plus possible la participation des salariés aux réflexions organisationnelles
et associatives pour donner un sens aux pratiques quotidiennes.
Développer les liens entre administrateurs et professionnels au cours de journées
institutionnelles et de groupes thématiques.
Confirmer les principes actuels de disponibilité et de proximité des membres du CODIR
auprès des équipes de terrain.
Développer les passerelles entre Métairie et Métives : échanges professionnels, stages
dans un autre service, groupes thématiques, groupes
métiers… afin d’améliorer la coordination des parcours de soin et de favoriser une culture
commune autour du projet associatif.
Définir des axes de développement des compétences en cohérence avec le projet
associatif.
Développer des actions visant à assurer la qualité de vie au travail.
Maintenir la supervision et l’analyse de pratique.
Relayer nos orientations et prises de position sur le territoire : affirmer notre
conception des phénomènes d’addiction et du soin en addictologie ; soutenir un plaidoyer
pour modifier l’image des personnes ayant des addictions auprès du .
Être présent et visible lors de certaines manifestations dans le territoire, par
exemple organiser des séminaires ou colloques sur l’addictologie.
Imaginer des actions permettant de mieux faire connaitre l’association et ses
établissements auprès du grand public et de certains partenaires : ,
manifestations de quartier, …
Axe 5. Conforter des modalités d’un management soucieux du bien-être au travail
Axe 6. Défendre, affirmer, faire connaitre les prises de position de l’association
sur l’addictologie dans l’espace public
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DE L'ASSOCIATION
LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
" " les partenaires qui, pour certains, ne connaissent pas bien les missions et les
modalités de travail des structures d’addictologie, afin d’améliorer l’orientation des
usagers/patients, de mieux coordonner les accompagnements, de trouver des solutions à
des besoins actuellement sans réponse : services d’urgence, équipes de liaison, CHRS,
centres sociaux…
S’impliquer dans les Contrats Locaux de Santé, et dans toutes les instances de
démocratie sanitaire et médicosociale. C’est une occasion de présenter et d’expliquer les
actions menées par l’association.
Conforter la collaboration avec les services de Justice.
Valoriser et donner plus de visibilité aux pratiques de développement durable et
d’attention à l’environnement, dont certaines sont d’ores et déjà engagées.
Favoriser, dans l’accompagnement des usagers/patients, l’acquisition de compétences
éco-citoyennes.
Inciter les usagers/patients à s’impliquer dans des manifestations locales ayant trait à
la santé et au sport…
Favoriser l’implication des administrateurs dans des actions concrètes au plus près des
usagers/patients.
Compte-tenu de la taille de notre association, des enjeux sur le territoire, et surtout parce
que nous souhaitons créer une émulation autour des questions relatives aux phénomènes
d’addiction dans la société contemporaine, nous travaillons sur l’idée d’un
rapprochement avec une association qui serait pleinement en accord avec les valeurs
et orientations de ce projet ; rapprochement que nous souhaitons mettre en place dans
un avenir proche.
Axe 7. Accentuer la coopération avec les partenaires "opérationnels"
Axe 8. Développer les actions relatives à la
Axe 9. Réfléchir aux conditions de viabilité de nos engagements associatifs sur le territoire
Nous avons souhaité élaborer ce projet associatif avec le plus grand nombre -
bénévoles, salariés, représentants d’usagers - pour affirmer collectivement nos
convictions, nos engagements, et conforter notre identité.
Le Président EVEA, Philippe PERRE
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ESPACE VENDÉEN EN ADDICTOLOGIE2 rue Victor hugo - BP 113
85003 LA ROCHE-SUR-YON cedexTél : 02 51 37 54 11
Mail : [email protected]
Janvier 2020