energetique des batiments livrable 1 - … · le stockage de l’énergie, que ce soit le stockage...

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Philippe Deléarde Directeur Tel +33 4 92 38 84 23 Fax +33 4 93 65 41 35 [email protected] EXPERTISE POUR L’EMERGENCE D’UN CLUSTER MEDITERRANEEN DE L’EFFICACITE ENERGETIQUE DES BATIMENTS LIVRABLE 1 - CARTOGRAPHIE DES CLUSTERS ET ANALYSE DES BONNES PRATIQUES DE COOPERATION REGION PACA PROJET MED MARIE Document technique Octobre 2014

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Page 1: ENERGETIQUE DES BATIMENTS LIVRABLE 1 - … · Le stockage de l’énergie, que ce soit le stockage de l’électricité ou de la chaleur (mécanique, électrochimique / électrodynamique,

Philippe Deléarde

Directeur

Tel +33 4 92 38 84 23

Fax +33 4 93 65 41 35

[email protected]

EXPERTISE POUR L’EMERGENCE D’UN

CLUSTER MEDITERRANEEN DE L’EFFICACITE

ENERGETIQUE DES BATIMENTS

LIVRABLE 1 - CARTOGRAPHIE DES CLUSTERS

ET ANALYSE DES BONNES PRATIQUES DE

COOPERATION

REGION PACA – PROJET MED MARIE

Document technique

Octobre 2014

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Sommaire

1 Rappel sur les enjeux de l’étude et le contexte initial ............................. 4

1.1 Contexte et enjeux de l’étude ...................................................................................... 4

1.2 Méthodologie déployée ............................................................................................... 5

2 Recensement et qualification des clusters efficacité énergétique des

bâtiments ....................................................................................................... 7

2.1 Cartographie des clusters à l’échelle méditerranéenne .............................................. 7

Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée bâtiment ...................................... 10

Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée énergie ......................................... 11

Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée matériaux .................................... 12

Cartographie des initiatives structurantes sur « Autres entrées » ..................................... 13

Principaux constats ............................................................................................................ 14

2.2 Analyse approfondie de 8 clusters hors PACA ........................................................... 14

Cluster Euskal Eureka - Aquitaine....................................................................................... 14

Cluster Bâtiment économe – Midi-Pyrénées ...................................................................... 18

Cluster Cémater - Languedoc-Roussillon ............................................................................ 21

Cluster DERBI - Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées ..................................................... 25

Cluster HABITECH – Trentino (IT) ....................................................................................... 27

Cluster Construccion Sostenible (CCS) – Iles Canaries (ESP) ............................................... 30

Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction – Oran (Algérie) ........................ 33

Cluster Efficacité des matériaux de construction (EMC) – Settat, région du Chaouia

(Maroc) ........................................................................................................................ 36

Principaux constats ............................................................................................................ 38

2.3 Quelques éléments sur PACA ..................................................................................... 39

Sur l’entrée bâtiment ......................................................................................................... 39

Sur l’entrée énergie ............................................................................................................ 41

Sur l’entrée matériaux ........................................................................................................ 43

Sur « Autres entrées » ........................................................................................................ 45

Principaux constats ............................................................................................................ 46

2.4 Enseignements pour le projet Med Marie ................................................................. 48

3 Identification et analyse de bonnes pratiques de coopération entre

clusters ......................................................................................................... 49

3.1 Typologie et première cartographie des réseaux de coopérations ........................... 49

La coopération-échange, ou réseau ................................................................................... 51

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La coopération-coordination .............................................................................................. 52

La coopération-intégration ................................................................................................ 54

Autres formes de coopérations .......................................................................................... 55

Principaux constats ............................................................................................................ 56

3.2 Analyse approfondie de 5 réseaux de coopération ................................................... 57

IMEDER ............................................................................................................................... 57

Le projet pilote BioXCluster ................................................................................................ 59

CESBA - Common European sustainable building assessment ........................................... 60

Construction 21- Portails international et français ............................................................ 62

EDCA- European Diagnostic Cluster Alliance ...................................................................... 65

Principaux constats ............................................................................................................ 67

3.3 Enseignements pour le projet Med Marie ................................................................. 68

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1 Rappel sur les enjeux de l’étude et le contexte

initial

1.1 Contexte et enjeux de l’étude

La lutte contre le changement climatique et la réorientation de la consommation énergétique vers

une consommation durable est l’une des priorités européennes actuelles, inscrite parmi les priorités

définies dans le cadre de la stratégie politique Europe 2020 (stratégie pour une « croissance

intelligente, durable et inclusive » de l’Union européenne).

La stratégie Europe 2020 a innové en fixant des objectifs quantifiés communs aux pays de l’Union

européenne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (une réduction

d’émissions de 20% par rapport à 1990), d’utilisation d’énergie renouvelables (qui devront constituer

20% de la consommation européenne en 2020) et d’efficacité énergétique (une augmentation de

20%) à horizon 2020. Les bâtiments sont une cible majeure de la politique communautaire en

matière d’efficacité énergétique.

Parallèlement, des réflexions autour des spécificités des pays de la Méditerranée émergent en

Europe, et sont soutenues depuis 2007 dans le cadre du programme européen MED. Parmi ces

spécificités, la construction est un enjeu commun fort pour les pays de la Méditerranée, qui ont des

problématiques communes en matière d’ensoleillement, de température, de vent, d’humidité,

principalement marine, et de climat, mais aussi une culture locale de vie en extérieure, qui impactent

la construction en Méditerranée. Exemple fort, la nécessité du « confort d’été » impose à la région

d’imaginer des solutions d’isolation, d’occultation et de ventilation toujours plus innovantes,

intelligentes et durables afin de faciliter la vie en Méditerranée pendant la période estivale.

Le projet européen Med MARIE (2011-2014) est un projet stratégique de coopération

méditerranéenne qui vise à répondre aux questions émergentes d’adaptation des bâtiments aux

spécificités climatiques et au changement climatique. Il a pour ambition de contribuer à la

construction d’une stratégie méditerranéenne pour l’efficacité énergétique des bâtiments (la

stratégie « MEDBEES »). Cette stratégie devrait permettre d’impulser et de faciliter la rénovation

énergétique des bâtiments du bassin méditerranéen, notamment par des politiques (cadres

réglementaires, outils institutionnels, mécanismes financiers) en mesure d’agir sur la demande de

rénovation énergétiques de bâtiments, et des mesures de soutien aux PME du secteur.

Le projet Med Marie a donc pour ambition de favoriser l’émergence d’une compétence des

entreprises dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments sur le climat méditerranéen. Il

a identifié un fort besoin de structuration de l’offre, et notamment des entreprises. L’émergence

d’un cluster méditerranéen sur le domaine de l’efficacité énergétique, constitué comme un réseau

des acteurs et clusters déjà existants, est une réponse apportée pour structurer l’offre à un niveau

transrégional et permettre une véritable dynamique opérationnelle entre les acteurs.

La présente mission devra permettre de caractériser le contenu du cluster méditerranéen de

l’efficacité énergétique des bâtiments en répondant aux questions suivantes :

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■ Quels acteurs impliquer (typologie d’acteurs et quelles régions) ?

■ Comment formaliser la coopération (cadre juridique, gouvernance, …) ?

■ Quelles actions concrètes mettre en place sur l’axe mesures au soutien des PME de la

stratégie MEDBEES (et si incidences / irrigation sur les autres axes de la stratégie : cadres

réglementaires, mécanismes financiers et formation)?

■ Et selon quelles modalités de gouvernance multi-niveaux (cluster, institutions publiques

régionales et européennes) ?

De part son inscription dans le projet Med Marie, le périmètre de l’étude doit cibler l’ensemble du

pourtour méditerranéen. Néanmoins des analyses à périmètre variables ont été menées pour les

besoins de l’étude.

1.2 Méthodologie déployée

L’étude sur l’émergence d’un cluster méditerranéen de l’efficacité énergétique des bâtiments s’est

déroulée en 4 étapes (et en 5 phases) :

■ Une première étape de cadrage de la mission, et de validation des enjeux (phase 0)

■ Une seconde étape de collecte d’information et d’analyse sur 2 entrées : la cartographie des

clusters positionnés sur le domaine et l’identification de bonnes pratiques de coopération

(phase 1) ; et l’analyse de l’offre et la demande en PACA (phase 2)

■ Une troisième étape de validation du concept (phase 3)

■ Une quatrième étape de travail sur la gouvernance (phase 4)

CADRAGE

Entretiens de cadrageNote de

cadrageIdentification des enjeux

CLUSTERS EXISTANTS

BONNES PRATIQUES DE COOPÉRATION

Cartographie des clusters méditerranéens &

Analyse approfondie de 8 clusters

Cartographie des réseaux de clusters

Analyse approfondie de 5 réseaux de clusters

Etudes de cas de 2 réseaux de clusters

ETATS DES LIEUX OFFRE ET DEMANDE EN PACA

Analyse de la demande

Analyse de l’offre

Analyse croisée et recommandations

PERSPECTIVE D'ÉMERGENCE DU CLUSTER

Analyse croisée Formalisation du concept Focus Group

MODALITÉS ET OUTILS DE MISE EN ŒUVRE

Echanges tripartites gouvernance Propositions concrètes de partenariats

FIGURE 1 - METHODOLOGIE GLOBALE DE L'ETUDE

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Des livrables pédagogiques sont associés aux différentes étapes de la missions :

Cartographie des clusters et analyse des bonnes pratiques de coopération (Livrable

1 – Document technique)

Analyse de l’offre et la demande en PACA (Livrable 2 – Document technique)

Bases de la structuration du

cluster méditerranéen (Livrable 3 –Présentation)

Propositions concrètes de partenariat public/privé (Livrable 4 –Document technique ; Livrable 5 –

Présentation)

Synthèse de l’étude (Livrable 6 – Document

technique )

FIGURE 2 - L IVRABLES DE LA MISIS ON

Le présent document correspond au livrable 1 de l’étude, soit les résultats de la collecte des données

et des analyses conduites dans la cadre de la phase 1 : cartographie des clusters et analyse des

bonnes pratiques de coopération.

D’un point de vue méthodologique, l’identification des clusters a mobilisé plusieurs canaux :

■ L’utilisation de bases de données de type ECCP (European Cluster Collaboration Platform),

ECA (European Cluster Alliance)…

■ L’utilisation du travail déjà mené dans le cadre du projet Med Marie, ou d’autres projets

européens (IC-Med, ELIH-Med) et régionaux (étude de la filière du bâtiment durable en

Languedoc-Roussillon, SRI 2020 PACA…)

■ La recherche web complémentaire

■ La sollicitation des acteurs locaux et institutionnels en PACA et Languedoc-Roussillon

notamment.

L’identification des bonnes pratiques de coopération s’est effectuée par :

■ L’utilisation de notre expérience et de nos missions passées dans le domaine des réseaux de

clusters et des coopérations inter-cluster

■ L’utilisation de la base de données ECCP (European Cluster Collaboration Platform)

■ Une documentation issue de notre réseau d’entreprise constitué en partie de clusters

■ La consultation de Marc Pattinson, expert en matière de cluster auprès de la Commission

européenne

■ Des recherches web complémentaires

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2 Recensement et qualification des clusters

efficacité énergétique des bâtiments

L’objectif de ce premier volet est tout d’abord d’identifier et repérer les clusters méditerranéens

positionnés sur l’efficacité énergétique des bâtiments, en réalisant une cartographie la plus

exhaustive possible des clusters ou autres initiatives structurantes positionnées sur le périmètre

géographique et technique concerné. Une analyse approfondie de 8 clusters hors PACA, ainsi que des

échanges avec les initiatives structurantes localisées en PACA, doit également permettre d’identifier

des bonnes pratiques de coopération opérationnelle transrégionale ou transectorielle par exemple,

et d’établir les premières attentes de ces clusters dans le cadre de l’émergence d’un cluster

méditerranéen.

2.1 Cartographie des clusters à l’échelle méditerranéenne

L’approche retenue pour cartographier les initiatives structurantes a d’abord été de définir de

manière large les composantes de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les analyses

documentaires montrent que d’un point de vue technologique, trois briques essentielles forment

l’efficacité énergétique des bâtiments :

■ La gestion de l’énergie, qui se traduit par des réponses passives sur l’enveloppe du bâtiment

(matériaux, isolation…), ou des réponses actives de gestion intelligente (capteurs,

domotique…).

■ La production de l’énergie, notamment par le développement des énergies renouvelables

intégrées ou non au bâtît (solaire thermique, photovoltaïque, géothermie…), et avec l’enjeu

du smart grid pour favoriser l’intégration des productions d’énergies décentralisées au

réseau électrique.

■ Le stockage de l’énergie, que ce soit le stockage de l’électricité ou de la chaleur (mécanique,

électrochimique / électrodynamique, thermique/ thermochimique, chimique).

Ainsi, l’enjeu de l’efficacité énergétique des bâtiments est à la croisée de plusieurs secteurs, dont les

principaux sont : le bâtiment, l’énergie, les matériaux, la domotique, les télécoms.

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Entrée Bâtiment Entrée énergie Entrée matériaux Autres entrées

Gestion de l’énergie

• Enveloppe : isolation, matériaux réponses dites passives

• Technologies de gestion intelligente de la chaleur (domotique, capteurs..)réponses dîtes actives

Production d’énergies

• Energies renouvelables intégrées au bâti (bois, solaire thermique et photovoltaïque, géothermie et pompe à chaleur…)

• Energies renouvelables non intégrées

Stockage de l’énergie

• Stockage thermique (hydrogène, pile à combustible…)

• Stockage électrique (batteries…)

Différentes entrées pour traiter de l’efficacité énergétique des bâtiments

Notre cartographie a donc cherché à identifier les initiatives structurantes (de type cluster, mais

également d’autres formes) relevant à minima de ces domaines, la domotique et les télécoms étant

regroupés sous l’intitulé « Autres entrées » avec d’autres composantes telles que la gestion de l’eau

ou des déchets par exemple. Notre cartographie repose donc sur 4 entrées :

■ L’entrée bâtiment qui recense les initiatives structurantes travaillant sur la construction, la

construction durable, l’éco-construction, résidentielle, tertiaire et d’activités.

■ L’entrée énergie qui recense les initiatives structurantes travaillant sur la production

d’énergies notamment renouvelables, sur la gestion de l’énergie, et les réseaux intelligents.

■ L’entrée matériaux qui recense les initiatives structurantes travaillant sur les matériaux

locaux et traditionnels, mais également sur les matériaux biosourcés, et sur l’analyse de la

performance des matériaux.

■ Les « Autres entrées », qui recense les initiatives structurantes travaillant sur des domaines

connexes mais utiles dans le développement de nouveaux produits et services, tels que l’eau,

les déchets, la domotique, les télécom, la photonique/optique (éclairage)…

Nous avons au total identifié 96 initiatives réparties sur les 4 entrées et les différentes zones

géographiques visées.

PACA 3 3 3 3 12

LR 4 4 - - 8

MP+AQ 6 1 2 - 9

Esp, IT, Port 11 24 6 5 46

Autres régions Med EU 2 3 2 - 7

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Autres régions Med 4 7 3 - 14

30 42 16 8 96

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Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée bâtiment

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Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée énergie

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Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée matériaux

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Cartographie des initiatives structurantes sur « Autres entrées »

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Principaux constats

1. Des initiatives réparties sur les 4 entrées, mais prédominance des entrées bâtiments et

énergies

2. Des initiatives très diverses dans leur forme : association, label cluster, centre de

ressource, groupement professionnel, Universités… mais avec des ambitions relativement

homogènes : animation / structuration de l’écosystème, innovation et R&D

3. Peu d’initiatives sur du B to C

4. La France, l’Espagne et l’Italie concentrent la majorité des initiatives

Ce travail a permis la formalisation d’une base de données recensant les différentes initiatives,

remplie de 6 indicateurs (entrée thématique, périmètre géographique, forme de l’initiative,

nombre de membres, orientation B to B ou B to C, coopérations affichées, …), comme outils d’aide

à l’identification des acteurs d’une démarche Med

2.2 Analyse approfondie de 8 clusters hors PACA

Cluster Euskal Eureka - Aquitaine

Quelques éléments de contexte régional

La filière BTP est le premier secteur d’activité et d’emploi d’Aquitaine avec 28 350 établissements et

97 450 emplois. En outre, la région se positionne au 35eme rang européen sur « l’achèvement de

bâtiment / construction » avec 17.900 emplois dans ce domaine. La filière Construction-BTP

bénéficie également d’un dynamisme particulier lié au secteur touristique et au marché de

résidences de tourisme mer et montagne.

Malgré la présence de quelques grandes entreprises (FAYAT, VINCI Constructions, Eiffage), le tissu

régional demeure très artisanal sur cette filière, mais l’Aquitaine a su prendre le virage de l’éco-

construction : elle est la 2e région française pour le nombre de bâtiments construits aux normes

HQE. « La filière classique s’est enrichie de fabricants de maisons à ossature bois (Entreprise Maison

de Cèdre, Groupe Aboxia – Habitat bois), de modules constructifs pour maisons à basse

consommation, de matériaux isolants à base de laine de mouton (entreprise Isoa) ou ouate de

cellulose (entreprise Ouateco)… ». La filière est soutenue par le Centre de Ressources technologique

NOBATEK, qui développe des activités de recherche appliquée et des prestations de service dans les

domaines de l’aménagement et de la construction durable, l’Espace Aquitain Construction Durable

(EACD) qui est en charge du volet information / dissémination, l’Association CDPEA - Construction

Durable et Performance Energétique en Aquitaine - centre régional d’accompagnement et de

ressources dédié aux acteurs professionnels de l’acte de construire.

Cinq principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les différentes

entrées) :

■ Le pôle CREAHd - Pôle régional Construction, Ressources, Environnement, Aménagement et

Habitat durables. Sa mission est de stimuler l’innovation et de renforcer la compétitivité des

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Livrable 1 – inno TSD 15

entreprises du BTP. Soutenu par le Conseil régional, ce pôle n’a pas été retenu à l’appel à

projet « pôle de compétitivité ». Il regroupe environ 150 membres.

■ Le Cluster ESKAL EUREKA sur le BTP du futur. Ce cluster soutient notamment des projets

collaboratifs et transfrontaliers. Issu d’une démarche entrepreneuriale, ce pôle est

essentiellement soutenu par l’Etat. Il a obtenu les labels PFT de MESR, grappe d’entreprises

de la DATAR et fait partie des 10 plateformes du Plan Grenelle. Le cluster regroupe une

soixantaine d’adhérents, dont environ 40 PME - soit 22% du poids économique du Pays

Basque - 4 grands groupes : Saint Gobain Habitat, GDF Suez, Eiffage et le Crédit Agricole, et

des acteurs de la recherche et la formation (Ecole d’architecte ENSAPBx, le CNAM, Ecole

d’ingénieur ESTIA, Centre technique de Toulouse, CDPEA, …)

■ Le Réseau C.L.E - Cluster Landais Eco-construction. Le Réseau C.L.E est une association crée

en 2012 qui rassemble sur le territoire des Landes, les entreprises, acteurs économiques,

organismes de recherche et partenaires publics agissant dans le domaine de la construction

durable. Il regroupe 63 adhérents, dont 45 entreprises.

■ NOBATEK – Centre de Ressources Technologique de la région Aquitaine, ces thématiques de

travail portent sur l’aménagement et la construction durable. Il compte parmi ces membres

la Fondation Tecnalia, qui regroupe six centres technologiques basés en Espagne avec plus

de 1300 ingénieurs et chercheurs travaillant sur des projets internationaux dans de multiples

domaines scientifiques et techniques. NOBATEK porte et pilote également l’Institut National

d’Excellence Facteur 4 (INEF4), dédié au secteur de la construction et réhabilitation durables.

Il s’agit d’une d'une plateforme interdisciplinaire dans le domaine des énergies décarbonées,

rassemblant les compétences de l'industrie et de la recherche publique dans une logique de

co-investissement public-privé (financée dans le cadre du programme national

d’Investissements d’avenir). Les autres membres fondateurs d’INEF4 sont : le PRES de

l’Université de Bordeaux, l’Institut technologique FCBA1, le Conseil Régional d’Aquitaine, et

l’association PROMODUL2.

■ Xylofutur – pôle de compétitivité centré sur le matériau bois (Produits et matériaux des

forêts cultivées) et plus particulièrement touche les filières forêt-bois-papier. Il regroupe 94

membres, et a permis le financement de plus de 100 projets depuis sa création. Parmi ses

axes d’actions nous trouvons le développement de l’offre en matériaux et solutions

constructives (tri et classement, assemblage bois, durabilité des performances) ; et le

développement du bois source de fibres, et ses applications thermodynamiques (énergie) ou

de stockage du CO2.

La Région Aquitaine a identifié 11 domaines de spécialisation dans la cadre de sa 3S, parmi lesquels

l’éco-construction à base de bois et efficacité énergétique du bâtiment.

Zoom sur le cluster ESKAL EUREKA

Présentation du cluster

Le Cluster ESKAL EUREKA est une association de loi 1901 créée en 2002, issue d’une démarche

entrepreneuriale (soit peu dépendant des fonds publics), et ayant une gouvernance professionnelle.

1 Forêt Cellulose Bois-Construction Ameublement

2 Association du confort thermique et de la performance énergétique des bâtiments

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Il dispose aujourd’hui de 3 labels (PFT du MESR, Plateforme du plan énergie grenelle, et grappe de la

DATAR), et d’une équipe opérationnelle de 7 personnes.

Le cluster ESKAL EUREKA se positionne sur tous les métiers du « bâtiment du futur », que ce soit du

neuf ou de la rénovation. Ses principaux champs d’étude sont : l’efficacité énergétique ; la santé et

qualité de l’air intérieur ; l’accessibilité ; les méthodes numériques appliquées au bâtiment ; et les

nouvelles méthodes d’organisation, processus et groupement d’acteur du bâtiment.

Le cluster a pour ambition de servir de guichet unique au secteur, que çà soit de la recherche vers

l’entreprise, mais également de l’entreprise vers la recherche. Le cluster constitue donc un maillon

important de l’écosystème de l’innovation, que çà soit par la gestion de plateformes technologiques

/ d’innovation, où par son investissement dans des projets d’innovation.

Une autre dimension importante pour le cluster est l’usager : pour le moment le secteur du bâtiment

est assez déconnecté de la demande du client, et il y a assez peu d’écoute du besoin des clients, dont

les besoins de confort... Un des objectifs de la feuille de route est donc le développement de living

lab, tant sur l’innovation de services que de produits, afin de remettre l’usager au centre des

préoccupations et de sortir d’une logique trop technicienne.

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :

■ Projet RehabitaSystem (12/2011 - 12/2016) financé dans le cadre des Investissements

d’Avenir, soutien aux filières industrielles. L’objectif est de rénover les bâtiments précaires

énergétiquement en secteur diffus, en développant des outils de gestion de projet et de

collaborations efficaces, permettant de gagner en temps et en qualité, au profit de tous, et

surtout de l’utilisateur final. Dans ce cadre, les technologies numériques BIM3 (maquette

numérique permettant une définition 3D sémantisée) ont été achetées et déployées,

permettant de gagner 20% d’efficacité économique des chantiers.

■ Etude sur la rénovation de l’habitat vernaculaire (avant 1950) et les problématiques

énergétiques liées. En effet, le bâtiment ancien possède des qualités physiques différentes

des bâtiments modernes, souvent meilleure en terme de consommation énergétique.

L’enjeu de cette étude est de permettre la prise en compte des particularités du bâtiment

ancien lors des projets de rénovation, afin que « le remède ne soit pas pire que le mal ».

Cette étude a donc abouti à une analyse exploratoire des typologies constructives de

l’habitat ancien aquitain, mettant en lumière les matériaux locaux utilisés, et les procédés de

rénovation associés. Un outil logiciel a été développé sur cette base : Réhabita BOX,

prochainement accessible sur le web, permettant de mieux définir les travaux à effectuer (ou

non…). Le cluster ambitionne également de démultiplier la méthodologique à d’autres

territoires.

■ Projet Enertic : construction d’un bâtiment Beposs à St Sébastien, construit selon des

critères bioclimatiques de haute efficacité, livré en juin 2014, qui servira de centre de

ressources transfrontalier du secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité

énergétique. Le projet est financé par le Pays Basque et la ville de San Sebastian, et mobilise

des fonds FEDER dans le cadre d’un Programme de Coopération Territoriale Espagne-France-

3 Building Information Modelling

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Livrable 1 – inno TSD 17

Andorre (POCTEA). Du fait de la réussite du projet Enertic, un projet Enertic II est en cours de

réflexion, avec la construction d’un bâtiment côté France.

■ Projet Infomat : rénovation du patrimoine classé en utilisant des méthodologies globales de

consolidation du bâti sur la base de techniques numériques, et en utilisant de nouveaux

matériaux adaptés. Projet transfrontalier en coopération avec Navarre (Laboral de la

Construccion de Navarra, et le gouvernement régionale de Navarra). Projet qui s’inscrit

également dans le cadre du POCTEA 2007-2013.

Coopérations existantes

Le cluster ESKAL EUREKA s’inscrit dans une démarche partenariale, en France et dans une

dynamique transfrontalière avec l’Espagne.

Le cluster est très impliqué dans Intercluster du Plan Grenelle, et les Universités d’été organisées

(référent formation de l’intercluster). Dans ce cadre, l’Université d’été 2013 a eu lieu entre

l’Aquitaine et l’Espagne (San Sébastien) autour de 3 temps : réflexion intercluster, visites de

chantiers, et prospective pour le bâtiment du futur. Eskal Eureka a également participé à la mise en

place en 2011 de l’intercluster européen « European Sustainable Construction Intercluster Club »

(initiative Europa Intercluster, abandonnée depuis).

Le cluster a su développer des coopérations transrégionales intéressantes, en mobilisant les fonds

européens dédiés à la coopération territoriale. Il travaille plus particulièrement avec les régions

espagnoles frontalières : Pays Basque et Navarre. Deux projets Interreg se sont développés avec ces

régions, et des accords avec les Gouvernements régionaux Euzkadi et de Navarra ont été signés afin

d’entrer dans une vraie démarche eurorégionale.

Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter Sud)

Le cluster ESKAL EUREKA est très ouvert à une démarche « Habiter Sud », notion sur laquelle il a

déjà travaillé dans le passé avec d’autres régions, et notamment le Languedoc-Roussillon (Terreal) et

Midi-Pyrénées (TBC innovation). En effet, pour le cluster l’entrée du climat a un vrai sens constatant

que la RT 2012 ne marche pas du fait du climat, et les spécificités climatiques doivent donc être

prises en compte. Dans ce sens, la RDR 2020 en France reposera sur 3 axes : homme, le territoire et

le temps.

Outre l’aspect climatique, le cluster pense que la dimension usager (et confort) est une dimension

forte et un axe de progression à partager à un niveau transrégional.

Enfin, le cluster fait le constat que les typologies constructives (en termes de matériaux,

d’esthétique, de techniques…) sont très différentes selon les territoires, tout comme les structures

économiques et sociales. Un préambule à toute coopération large serait dans un premier temps de

comprendre ces différences, pour proposer des solutions adaptées à chaque territoire.

Concrètement, le cluster serait intéresser par une démarche transrégionale qui viserait à :

i. Dresser un inventaire des différentes typologies constructives

ii. Développer des concepts adaptés aux pays, en prenant en considération 3 critères :

i. Logiques produits et ressources locales

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ii. Habitudes et coutumes des cultures locales : avec la question de comment intégrer le

comportement des usagers

iii. Logiques de groupements d’entreprises, et dynamiques interprofessionnelles : avec

la nécessité de travailler sur les processus internes de travail, et réfléchir aux

possibilités de s'inspirer de ce qui se passe dans d'autres secteurs (automobile et la

démarche LEAN, aéronautique par exemple)

iii. Trouver des relais locaux de la méthodologie sur chacun des pays, permettant la collecte

d’informations et le partage de bonnes pratiques et savoirs-faires. Par exemple, sur le volet

bioclimatique, le cluster pense que les régions françaises ont beaucoup à apprendre de ce

qui se passe en Espagne et en Italie.

Ainsi le cluster ESKAL EUREKA est ouvert à une politique de partenariat, pensant que « les

associations ne peuvent s’arrêter aux frontières géographiques ». Mais l’enjeu d’une telle démarche

sera de faire tomber les peurs, par beaucoup de pédagogie, et en assurant à chaque région une place

visible et différenciée.

Une forme partenariale est la démarche en format de contrat cadre : le cluster témoigne

d’expériences passées avec la Pays Basque et Navarre. Le cluster croit également beaucoup aux

démarches de coopérations territoriales interrégionales de type Interreg, SUDOE, Med, etc.

Cluster Bâtiment économe – Midi-Pyrénées

Quelques éléments de contexte régional

La filière BTP représente 120 000 emplois (de l’ordre de 14% de l’emploi régional) et 36 000

établissements. Cependant, la baisse prononcée de l’activité immobilière a conduit à une baisse de

8% de l’emploi dans la filière. La filière Construction-BTP pourrait cependant bénéficier du rebond

des surfaces autorisées de locaux non résidentiels (+11,5%).

Malgré la présence de quelques grandes entreprises (Bouygues, Eiffage), le tissu régional demeure

très artisanal sur cette filière. La région Midi-Pyrénées a impulsé une dynamique dans les bâtiments

économes :

■ En 2008 elle lance le plan bâtiment économe, refondu ensuite dans le plan Midi-Pyrénées

Energies 2011-2020 (doté de 260 M€) et des appels à projets (ECO INNOV et ENERGIE 2014)

■ Des salons de références pour le sud-ouest se tiennent : TP bat et Avenir bois

La Région Midi-Pyrénées a identifié 6 domaines de spécialisation dans la cadre de sa 3S. Aucun ne

cible directement l’éco construction, bien que le thème « Matériaux & procédés avancés » l’évoque

comme débouché. Pour autant, l’éco construction est un des axes prioritaires, définis sur la base du

Schéma Régional de Développement Economique (SRDE).

Zoom sur le cluster bâtiment économe

Présentation du cluster

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Le cluster Bâtiment économe est une association loi 1901 créée en 2006. Une étude d’opportunité,

lancée à l’incitative de la région, a conclu à un potentiel économique lié à la maitrise des énergies et

de leurs modes de consommation4, sur la base des technologies maîtrisées par les acteurs régionaux.

La région Midi-Pyrénées a alors donné l’impulsion aux acteurs sur lancement d’une démarche de

structuration. Cette création s’inscrit dans une perspective d’« industrialisation » du transfert de

technologies, afin de permettre aux PME de s’orienter vers de nouveaux marchés et d'accroître leur

compétitivité.

Cette aspiration caractérise toujours le cluster Bâtiment économe®, qui se donne comme objectif de

fédérer les acteurs économiques, sociaux et industriels, autour de la maîtrise de l’énergie au sein

des bâtiments, au travers de projets. Il vise ainsi la mise en synergie de personnes physiques et/ou

morales pour partager et mettre en œuvre des travaux de recherche, transferts de savoir faire et de

technologies. En privilégiant les idées novatrices mais aussi la mise en œuvre des techniques

existantes concernant la maîtrise et l’économie d’énergie dans tous types de bâtis (habitat

résidentiel, tertiaire, industriel… neuf ou existant).

De manière opérationnelle, le cluster vise ainsi :

■ A développer des projets innovants pouvant être commercialisés

■ A former pour développer les compétences

■ A combiner les compétences afin d’offrir des solutions globales ou semi-globales

■ A offrir un label

Le cluster Bâtiment économe comprend une grande variété de membres, entreprises, laboratoires

publics, centres de formation, bailleurs sociaux (Habitat Toulouse). Les entreprises appartiennent

principalement aux secteurs du bâtiment, de l’énergie et des matériaux. On trouve parmi celles-ci

des architectes, des bureaux d’étude, des promoteurs (notamment GA entreprises, dont la part de

marché sur la construction tertiaire atteint 50% en midi pyrénéens), des bailleurs sociaux (Habitat

Toulouse), des industriels (comme Carel ou le leader français de la ouate de cellulose).

Le Cluster compte 38 membres en 2014. Le nombre des membres a diminué (il comptait une

centaine de membre avant 2012), mais devrait augmenter de nouveau (60 à 80 membres sont

anticipés pour 2015 et une centaine à plus long terme). L’objectif n’est cependant pas de disposer

d’un nombre de membre important, mais d’avoir une diversité de compétences. Tous les membres

ne participent pas aux projets, certains cherchant plutôt à être présents aux conférences ou aux

assemblées générales pour faire de la veille technologique.

Le Cluster dispose de 100m² de locaux et comprend : ■ Un secrétariat

4 Ce gisement englobe le domaine de la Maitrise de la consommation d’énergie au sein des bâtis (Bâtiment

Basse Consommation et Bâtiment à énergie positive), et celui des Systèmes de Gestion Intelligente de l’énergie

que l'auteur a résumé en "SMART ENERGY SYSTEMS" (Energy Systems, Smart Systems, Smart Home, Smart

Metering, Smart Building, Smart City, Smart Vehicle, Smart Grid, Smart Consumer). L'étude a montré que des

technologies de pointe maîtrisées en MIDI PYRENEES par les pôles AEROSPACE VALLEY, AGRIMIP Innovation,

Cancer Bio Santé, et par de nombreux laboratoires publics et privés peuvent être efficacement utilisées dans ce

vaste secteur émergent.

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Livrable 1 – inno TSD 20

■ Un espace matériauthèque/bibliothèque (exposition des produits et services des membres)

■ Une pépinière d’entreprise « coloc innovation » : 4 bureaux de 12m² dont 2 libres

■ Une salle de réunion de 40m² (10 personnes en formation 40 en assemblée) et Cuisine-

détente 15m²

Le cluster dispose d’un budget qui varie entre 50 000€ et 150 000€ par an (hors formation), utilisé

notamment pour développer des projets pilotes en partenariat (4 à 5 partenaires). Ce budget est

financé par des subventions à hauteur de 40k€/an (en moyenne sur les deux dernières années) et par

les cotisations (entre 20 et 50 k€ par an).

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation

Projet Habitats RT2012 & habitacles interactifs (2013) : Il se donne pour objectif de fédérer les membres du Cluster Bâtiment Econome autour du développement de nouvelles solutions techniques pour les maisons individuelles et groupées, pour les maisons groupés en rénovation, pour le logement collectif avec commerce et l’habitat léger. Les technologies proposées devaient être simples et duplicables à court voire moyen terme et prendre en compte les éléments suivants :

■ Construction durable

■ Maîtrise de la qualité de l’air

■ Faibles consommations

■ Production d’énergie renouvelable

■ Gestion avancée des équipements

■ implication des occupants dans le fonctionnement de leur habitat

La plupart des résultats de ces projets ont déjà été utilisés (par exemple pour l’appel à idée Habitat

Toulouse).

Plus récemment, de nouveaux projets ont été lancés : ■ Projet sur les cloisons verticales pour diffuser la chaleur (biomatériaux pour traiter l’air et

l’hydrométrie)

■ Projet franco-espagnol sur la définition d’une offre commune

■ Projet lié aux modulaires (confidentiel) à destination des copropriétés (ingénie technique et

financière).

Les axes de travail du pôle sont :

■ Un axe santé, qui vise à améliorer la qualité du bâtiment (par exemple, de la qualité de l’air)

sans préjudice pour les exigences de performances environnementales. Le développement

de l’isolation conduit à réduire le renouvellement de l’air intérieur. Or, ce renouvellement est

rendu nécessaire par les polluants émis par les matériaux, meubles, équipements ou par

l’humidité. Un air pur réduit le développement des allergies, des problèmes respiratoires

(comme de l’asthme) et des cancers. Il offre une sensation de confort et de bien être

importante. C'est un enjeu de santé public.

■ Un axe visant à simplifier les systèmes actifs et à développer les systèmes passifs (matériaux,

construction). Les systèmes actifs ont été longtemps privilégiés, alors que les systèmes

passifs permettent de réduire de manière davantage les consommations et de manière

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Livrable 1 – inno TSD 21

moins couteuse : il faut par exemple jouer sur les matériaux (par exemple ils développent

des biomatériaux pour traiter l’air), la conception et simplifier les équipements5.

Coopérations existantes

Le Cluster est ouvert aux démarches de coopération qu’il estime insuffisantes. Parmi les coopérations déjà mises en œuvre.

Au niveau national le Cluster Bâtiment économe a notamment développé une coopération avec Envirobat et participe à l’intercluster du Plan grenelle.

Il a par ailleurs développé des relations avec le Turquie et le Maroc, qui ont permis, dans ce dernier cas, d’être associé à la préparation du code de la construction.

Il a également participé au projet habitat économe, qui rassemble 7 acteurs français et espagnols dans le cadre du programme SUDOE.

Intérêts et motivations pour une démarche structurant transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranée (habiter sud)

Le cluster Bâtiment économe est très ouvert au développement d’une structuration de l’offre, en

particulier dans une logique fédérative. Il est sensible à la problématique des spécificités du sud et de

la nécessité d’une prise en compte de ces spécificités dans la conception des bâtiments, ce qui

répond par ailleurs à ses ambitions en termes de santé et de simplicité des bâtiments économe.

Il insiste sur l’importance du lobbying, notamment pour faire évoluer les réglementations françaises

(prise en compte du confort d’été dans la RT 2012), mais également dans les autres pays européens,

afin notamment de réduire la distance entre ceux qui définissent les règles et les outils de calcul et

de mesure de la performance énergétique et les professionnelles qui possèdent l’expérience et

l’expertise.

Cette dimension lobbying suppose de disposer d’un poids politique important. Dans cette

perspective, il évoque la structure COBATY, qui est une fédération professionnelle déjà ancienne sur

différents pays (francophone). Il connait très le président de COBATY international et le Président

régional.

Il soutien par ailleurs le projet afin:

■ D’échanger de bonnes pratiques sur les budgets, lancer des projets communs (notamment

au niveau de la R&D afin de créer des réponses adaptés)

■ De créer une plateforme d’échange

■ D’organiser des visites (perspective de délégations)

Cluster Cémater - Languedoc-Roussillon

Quelques éléments de contexte régional

La filière BTP représente environ 53 500 emplois et 26 171 établissements. Dans le contexte de

difficultés persistantes dans l’immobilier résidentiel depuis 2008, la filière a détruit en moyenne

2000 emplois par an (11 900 emplois sur 6 ans). La construction de logements neufs a été très faible

5 Ce qui permet de réduire le risque de panne et l’énergie consommée

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en 2013, notamment en raison de la réduction des mesures incitatives (avantages fiscaux accordés à

l’investissement locatif ou TVA réduite). Les travaux d’entretien et de rénovation ont sans doute pâti

de la baisse du pouvoir d’achat des ménages observée au niveau national, en lien avec la montée du

chômage.

Pourtant, le bâtiment, et en particulier la rénovation des bâtiments restent des secteurs porteurs,

qui nécessiteront dans l’avenir des investissements considérables pour réduire la consommation

énergétique des bâtiments.

Le SRCAE (Schéma Régional Air Climat Energie) a mis met en évidence que le Bâtiment est le 1er

consommateur d’énergie en Languedoc-Roussillon (avec 43% du total). Le logement représente à lui-

seul 2/3 de cette part. La consommation d’énergie liée à ce parc (logement et tertiaire) a progressé

de 42% entre 1990 et 2008 contre 26% au plan national. La projection à 2020 par rapport à 2005

anticipe une nouvelle croissance de 17% du fait de l’essor démographique régional.

Aussi, la région a pris un engagement important dans le cadre du SRCAE : rénover à un niveau BBC-

Effinergie d’ici à 2020 plus de 125 000 résidences principales construites avant 1975. La Cellule

Economique Régionale du BTP de Languedoc-Roussillon a estime ce potentiel de rénovation

énergétique du parc de logements du Languedoc- Roussillon à 19 milliards d’euros d’ici à 2050

Cet engagement en faveur de la rénovation s’est par exemple traduit dans le cadre de la SRI par le

choix d’un domaine de spécialisation « économie littorale », dont l’une des ambitions est d’être

leader en produits, techniques et services dédiés à l’habitat littoral méditerranéen et adaptés aux

changements climatique

Quatre principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les différentes

entrées) :

■ ECOBATP LR (Construction et aménagement durable – 74 structures) est un centre de

ressources régionales pour la construction, la rénovation et l’aménagement durable. Il est

ouvert à l’ensemble des professionnels afin de permettre le partage des connaissances,

d’informations, des savoir-faire, des bonnes pratiques ou des retours sur expériences. Il vise

également à favoriser les actions collaboratives et innovantes et à accompagner et orienter

les acteurs (maitrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre et les entreprises/artisans) vers

l’écoconstruction (en neuf et rénovation) et l’aménagement durable.

■ Pôle Derbi (Energies renouvelables appliquées au bâtiment et à l'industrie – 150 membres)

Il a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l'innovation, la

recherche, la formation, le transfert de technologie, le développement et la création

d’entreprises. Il couvre les domaines du bâtiment producteur d’énergie en climat

méditerranéen, gestion des réseaux et stockage d’énergie, production d’énergie hors

bâtiment

■ CEMATER - Groupement des professionnels de la filière des énergies renouvelables et

construction durable en Languedoc-Roussillon (énergies renouvelables et construction

durable- 44 entreprises). L’objectif du Cluster est d’assurer la structuration et la

consolidation de la filière régionale des énergies renouvelables et de la construction durable

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Livrable 1 – inno TSD 23

dans une perspective éthique. Cette dimension éthique est importante pour le Cluster, et

pour son fonctionnement6

■ CAMDIB - Grappe développement durable (Eco-construction et éco-rénovation dans le Bâti

– 47 entreprises) : La CAMDIB est un groupement de 47 entreprises de la filière «Travail des

métaux» et « développement durable ». L’objectif de cette grappe est de proposer une offre

globale en rénovation énergétique du bâti, en cohérence avec les exigences du Grenelle de

l’Environnement, des impératifs d’accessibilité et de sécurité.

Zoom sur le cluster Cémater

Présentation du cluster

Le cluster Cémater est une association relevant de la loi 1901, créée en 2010. Il est issu d’une

démarche entrepreneuriale7 et se considère comme un cluster d’entreprises pour les entreprises.

Tous ses membres (une quarantaine) sont d’ailleurs des entreprises.

L’objectif du cluster est d’assurer la structuration et la consolidation de la filière régionale des

énergies renouvelables et de celle de la construction durable dans une perspective éthique. Cette

dimension éthique est importante pour le Cluster et pour son fonctionnement8

Le Cluster se positionne sur deux grandes thématiques: éco-construction (23 membres sur la

thématique) et énergies renouvelables (25 membres sur la thématique). Le Cluster dispose d’une

couverture large des différentes solutions d’énergies renouvelables (biomasse, géothermie, éolien,

solaire photovoltaïque et thermique).

Services proposés : valorisation des compétences et des savoir-faire, développement commercial,

recrutement, innovation, mutualisation intra-entreprise. L’animation constitue la première valeur

ajoutée du cluster, avec sa dimension éthique. Elle permet aux membres de se rencontrer (lors de

petits-déjeuners mensuels ou du colloque annuel du cluster) et développer un climat de confiance,

ce qui constitue un préalable indispensable pour structurer une offre et proposer des solutions

communes (globales ou semi-globales).

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation

Le cluster ayant été mis en place récemment, les projets restent limités :

6 La particularité du cluster vient de la dimension éthique exigée par la région pour son financement. Cela se

traduit par une procédure d’adhésion spécifique (cooptation et étude du dossier et par la possibilité de résilier

l’adhésion (2 ou 3 cas). Cette dimension éthique qui devrait être formalisée dans une charte (en cour de mise

en place) a favorisé la coopération interentreprises par l’instauration d’un climat de confiance). 7 Cémater est né sur la base d’un club organisé par les 3 CCI de l’Hérault, le Club énergie 34. Les entreprises

fréquemment présentes dans ce club ont décidé de se structurer et les pouvoir public ont appuyé la démarche

(Conseil général de l’Hérault, Région), sous la condition que cette démarche s’inscrive dans une perspective

éthique. 8 La particularité du cluster vient de la dimension éthique exigée par la région pour son financement. Cela se

traduit par une procédure d’adhésion spécifique (cooptation et étude du dossier et par la possibilité de résilier

l’adhésion (2 ou 3 cas). Cette dimension éthique qui devrait être formalisée dans une charte (en cour de mise

en place) a favorisé la coopération interentreprises par l’instauration d’un climat de confiance).

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Livrable 1 – inno TSD 24

■ Développement d’une action pour proposer des solutions globales ou semi-globales : L’un

des freins majeurs au développement du bâtiment économe est la méconnaissance de la

rentabilité des opérations. Partant de ce constant, Cémater cherche en amont à donner une

information objective sur le potentiel des opérations, et à identifier avec les donneurs

d’ordre les potentialités. Il travaille également sur les solutions d’ingénierie financière

permettant de financer ces travaux (ces solutions sont nourries par l’expertise des membres

sur les solutions techniques). Enfin, le cluster identifie la valeur ajouté que peuvent apporter

les membres afin de permettre la constitution d’équipe projet pour répondre aux appels

d’offre

■ Exemple de réalisation: Médiathèque de FRONTIGNAN, qui a 3 labels (HQE, BBC, label « or »

de BDM)

■ Mise en place d’une charte éthique et d’une sensibilisation à la responsabilité sociale des

entreprises9

Coopérations existantes

Le cluster Cémater apparaît centré sur la région. Il collabore ainsi avec So Eco10 afin de sensibiliser ses

membres aux questions de responsabilité sociale des entreprises, mais également avec DERBI dans

une perspective d’internationalisation des entreprises. Il cherche enfin à développer des relations

avec les clusters des TIC afin de développer des partenariats relatifs à la technologie BIM et aux

smart grids.

Intérêt et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter sud).

Les entreprises de Cémater s’inscrivent peu dans la recherche de marchés extérieurs. Au niveau

régional, la direction du développement économique invite le cluster à développer des coopérations

(notamment vis-à-vis d’IPmed11) dans une perspective d’internationalisation des membres. Les

entreprises d’ENR sont les plus prêtes à travailler direction.

9 La charte éthique : les professionnels de Cémater ont souhaité s’engager dans une démarche éthique et

durable de développement de leurs activités en assurant à leurs clients des interventions à haute valeur

ajoutée qualitative. La volonté de Cémater est de faire reconnaitre la qualité des prestations apportées par ses

membres aux clients :

- l’utilisation de technologies éprouvées et qualitatives en accord avec les projets des clients

- du personnel compétent et formé en continu

- un respect des cadres réglementaires

- une vraie transparence d’intervention

10 So Eco est un groupement né en 2009 qui réunit déjà dix-sept entreprises en Languedoc Roussillon (tout

secteur confondu et de tailles différentes) particulièrement sensibilisées aux problématiques de

Développement Durable et de l’humain (logique de RSE) et qui partagent les mêmes préoccupations

environnementales, économiques et sociales. L’objectif est d’échanger, partager et capitaliser les bonnes

pratiques, de mutualiser les moyens (informations, formations) et de coopérer avec les acteurs territoriaux.

11 L’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED) est un think tank

euroméditerranéen, qui vise à rapprocher les pays des deux rives de la Méditerranée. Financé par des

entreprises méditerranéennes, membres fondatrices d’IPEMED, et des personnes physiques qui partagent ses

valeurs, il est indépendant des pouvoirs politiques dont il ne reçoit aucun financement. Par son positionnement

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Le cluster Cémater est intéressé par une perspective méditerranéenne car cela constitue leur

stratégie naturelle d’évolution dans une perspective internationale. Ils ont un intérêt pour la

démarche afin d’enrichir les apports (circulation d’information), se développer, ou faire évoluer les

réglementations dans un sens plus favorable aux problématiques méditerranéennes du bâtiment.

S’agissant du fonctionnement du cluster de cluster, Cémater :

■ Met en garde sur le manque de lisibilité induit par la multiplicité de réseaux de structures et

recommande de s’appuyer au maximum sur les structures existantes.

■ Considère que leur organisation au fonctionne bien. Les entreprises ont la main. Il y a un

comité de pilotage avec un maximum d’acteur public pour les impliquer dans la dynamique.

La chartre éthique permet de prévenir une dimension trop lobbyiste.

Cluster DERBI - Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées

Zoom sur le pôle DERBI

Présentation du cluster

Le Pôle de compétitivité DERBI est une association loi 1901, labellisée par le Comité Interministériel

de l’Aménagement et du Développement du Territoire (CIADT) du 12 juillet 2005. Il est implanté sur

la région Languedoc-Roussillon et la région Midi-Pyrénées. Il a été évalué comme performant à la

dernière évaluation des pôles de compétitivité (en 2012), ce qui lui permet d’aborder sereinement la

phase 3 de la politique. Il dispose d’un budget de fonctionnement de 650 000 € qui lui permet de

financer une équipe de 6 personnes.

Il a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l'innovation, la

recherche, la formation, le transfert de technologie, ainsi que la création et le développement

d’entreprises. Il couvre les domaines du bâtiment producteur d’énergie en climat méditerranéen, de

la gestion des réseaux et du stockage d’énergie, de la production d’énergie hors bâtiment.

Il dispose de 150 adhérents :

■ 81 entreprises dont 8% de PME et 20% de grands groupes français et internationaux ;

■ 20 centres de recherche, laboratoires, universités et établissements d’enseignement

supérieur ;

■ 39 fédérations professionnelles et partenaires institutionnels ;

■ 10 collectivités territoriales.

Services proposés: Derbi offre à ses adhérents un appui pour l’obtention d’un financement public

(lancement d’appel à projet, accompagnement lors du montage de projet, orientation vers les

différents financements publics en fonction du projet), une mise en valeur du projet par des actions

proche des mondes des entreprises, des experts et des politiques (Etats, collectivités territoriales, institutions

multilatérales), IPEMED favorise l’échange et le décloisonnement et permet l’émergence de projets

opérationnels.

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Livrable 1 – inno TSD 26

de communication12, une assistance pour la recherche de financement (organisation d’un forum de

l’investissement spécialisé sur les ENR) et un accompagnement à l’international via une convention

avec Ubifrance et la DGCIS et via le développement d’un réseau méditerranéen.

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation

Le pôle est très présent sur les énergies renouvelables et les réseaux et beaucoup moins sur le

bâtiment. Ainsi, seuls 8% des projets labellisés entre 2006 et 2012 concernent le bâtiment durable et

la maîtrise de l’énergie et aucun projet dans ce domaine n’a été labellisé en 2012.

Pour autant, certains projets énergies peuvent s’inscrire dans la perspective du bâtiment durable.

Ainsi, en 2012, le projet CLIMATHYS Climatisation réversible thermo-hydraulique Solaire a bénéficié

d’un financement (ANR émergence)

Coopérations existantes

DERBI est membre fondateur d’Imeder : L’IMEDER est une association 1901 créée le 11 Juin 2009,

qui a pour objectif de fédérer le monde professionnel des EnR autour de projets collaboratifs

intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des centres de formation, des laboratoires de

recherches. IMEDER à vocation à être présent sur les territoires des 44 pays de l’Union pour la

Méditerranée et aux acteurs et porteurs de projets dans le domaine de énergie renouvelables Il vise

à :

■ Développer les échanges, les flux intra méditerranéens et les relations Nord / Sud

■ Accélérer les transferts de technologie

■ Assurer la synergie entre la recherche et les applications industrielles

■ Favoriser la mise en œuvre de projets adaptés aux besoins des populations.

Ecopark Borj Cedria: Lancé en Tunisie en 2008 dans le cadre de la coopération tuniso-japonaise, cet

écopark est spécialisé dans le développement durable et les énergies renouvelables. Il s est cons tué

autour d établissements de recherche, existant pour certains depuis 20 ans, comme le Centre de

recherche et des technologies de l énergie (CRTEn). Une convention de partenariat a été signée en

février 2012 pour confirmer les collaborations existantes et les échanges sur les pratiques de

structuration d’une technopole.

Collaboration avec le cluster SOLARTYS (Espagne) : Solartys est un cluster espagnole qui vise à (i)

encourager et aider l’internationalisation de l’industrie espagnole du solaire, (ii) assurer le

développement d’une industrie fondée sur la technologie et l’innovation, (iii) promouvoir le

développement de réseaux et la coopération entre les entreprises espagnoles, internationales, et

avec les institutions

Participation à Smart Grids France : Neuf pôles de compétitivité français spécialisés dans le domaine

de l’énergie et des TIC ont créé SmartGrids France, un dispositif de collaboration et de concertation

ayant pour objectif le développement et la valorisation de la filière Smartgrids française. L’objectif

est de favoriser l’établissement d’un référentiel commun (construction d’une feuille de route du

12

Présentation de projets et innovations lors de séminaires et colloques, organisation d’évènements dans les

locaux des entreprises et laboratoires adhérents, mise en contact entre entreprises membres du pôle et clients

potentiels membres du pôle

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Livrable 1 – inno TSD 27

smart grids français, représentation de la filière au niveau national ou international), d’une démarche

de projets innovants (projets collaboratifs, coopération avec les communautés de la connaissance et

de l’innovation) et une démarche de mutualisation (études de marchés, réseau d’ambassadeurs,

communication et promotion de la filière française).

Membre du réseau des pôles Energies propres : Il rassemble en 2012 six pôles (CAPENERGIES,

TENERRDIS, S2E2, DERBI, AVENIA et Alsace EnergiVie). L’objectif est de partager une vision

stratégique de l’innovation concernant les énergies renouvelables en associant les organisations

pouvant nourrir cette réflexion (ADEME, ANR, PREBAT, Europe...) et de définir une stratégie

coordonnée à l’international. Dans ce cadre, des missions internationales mutualisées ont été

organisées avec l’appui de la DGCIS et Ubifrance.

Intérêt et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter sud).

Le pôle DERBI a trouvé certains intérêts à la démarche, mais a deux réserves principales :

■ Beaucoup de structures existent déjà mais n’ont pas les moyens de fonctionner

■ Aucune offre solide de conception spécifique au climat méditerranéen sur le bâtiment

durable n’existe, et il doute que des entreprises soient suffisamment solides pour s’impliquer

dans une telle offre

Pour le pôle, la mise en place d’un cluster de cluster devrait viser à :

■ réunir les structures déjà existantes et leur donner les moyens de fonctionner

■ développer la présence d’ambassadeurs dans les pays du sud de la méditerranée afin

d’assurer la promotion de l’offre française et d’influer sur les appels d’offre

■ à plus long terme, possibilité d’influer sur les réglementations (lobbying)

Cluster HABITECH – Trentino (IT)

Quelques éléments de contexte régional

La Province autonome de Trento (Trentino) forme avec la Province autonome de Bozen, la région

Ternio Alto Adige est composée. La région couvre environ 13 600 km² et se compose essentiellement

de hauts plateaux alpins et de zones montagneuses. Le PIB/hab de la région est 22 % supérieur de la

moyenne de l'UE. La région constitue l'Euregio Tyrol - Trentin -Haut-Adige, avec le Tyrol en Autriche

du Nord.

L’environnement naturel riche de la région a marqué son économie, qui est notamment orientée

vers les énergies renouvelables, l’éco construction ou le tourisme durable, les filières bois. La région

investit beaucoup dans les technologies «bâtiment vert», comme l'efficacité énergétique et les bio-

matériaux, qui sont mis en œuvre dans le cluster « Habitech » basé dans le Trentino.

Trentino, la province sur laquelle Habitech est localisé est dynamique, aussi bien sur le plan

démographique (+1,4% de population entre 2001 et 2011) qu’économique. Le taux de chômage en

2013 est de 6,6% pour un taux d’emploi important (70,5% de la population âgée de 20 à 64 ans). Elle

représente 1,05% du PIB national pour seulement 0,9% de la population. Il y a environ 49 000

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entreprises actives, près de 10 pour 100 habitants - organisés au sein d'un réseau et unis par une

tradition de longue date des sociétés coopératives.

Au niveau industriel, Trentino se caractérise par un système relativement diversifié de types de

produits réalisés. Le secteur de la construction génère un chiffre d'affaires de plus d'un milliard

d'euros et la valeur ajoutée représente environ 8 % du total provincial. Dans ce cadre, les entreprises

orientées vers le développement durable et celles utilisant le bois comme matériaux de construction

primaire ont une influence croissante sur le secteur.

Zoom sur le cluster HABITECH

Le cluster HABITECH est le premier cluster italien dans le domaine des technologies vertes à avoir été

labellisé district technologique par le ministère de la recherche. Il est né en 2006 à l’initiative des

autorités publiques qui souhaitaient structurer l’offre locale. Deux secteurs forts sont apparus, le

bâtiment et l’environnement, ce qui a conduit à la mise en place d’un cluster visant à réunir les

entreprises de ces secteurs pour travailler au développement du bâtiment durable. Il a été créé

comme un consortium privé avec des entreprises et des institutions publiques, notamment des

laboratoires.

Habitech vise à intégrer le savoir-faire des universités, des laboratoires, des instituts de recherche,

des entreprises et des institutions et à faciliter l'expérimentation de nouvelles combinaisons de

connaissances et de technologies. Habitech est un cluster de taille importante. Il comprend près de

190 membres (dont 170 sociétés privées) et représente 8000 salariés et un chiffre d'affaires de près

un milliard d’euros

Le cluster Habitech se positionne sur 3 axes :

■ La construction écologique constitue le premier axe sur lequel HABITECH s’est développé. Il

a notamment acquis une expertise qui lui permet de proposer, à côté de leur activité

d’animation, une offre de services supports (notamment une labellisation). Habitech a

d’ailleurs participé au développement de LEED® (« Leadership in Energy and environmental

Design ») en Italie et au développement du label ARCA sur les bâtiments en bois.

■ L’énergie : Habitech est impliqué dans une grande diversité d’énergies renouvelables

(photovoltaïque, hydroélectricité, biomasse, hydrogène, réseaux de chaleur et dans des

travaux d’efficience énergétique). Par ailleurs, il travaille avec des ESCo (Energy saving

companies) en leur fournissant son expertise (diagnostic, définition des bouquets de travaux

à réaliser), ses compétences pour la réalisation de travaux, ainsi que des prestations

d’entretien.

■ La mobilité durable : Habitech intervient pour assurer des prestations de veille et de

transfert de technologies, pour des analyses de marchés, mais également sur des projets

intégrés de développement des transports.

Habitech dispose d’une équipe importante (25 personnes) et d’un budget de près de 2M€, financé à

85% par les prestations qu’il commercialise, et pour le reste, par les cotisations des membres, des

honoraires sur les projets, etc. Le lancement du cluster a été réalisé grâce à une subvention de 1,8M€

sur 5 ans (2007-2011), donnée par la province autonome de Trentino. Pour autant, sur la période,

HABITECH a produit un chiffre d’affaires de 4,8 Md€. Cette capacité à dégager des recettes lui a

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permis de ne plus solliciter de nouveaux financements publics de la région à partir de 2011. Les

recettes excédentaires que dégage le cluster sont réinvesties dans des projets de R&DI.

Habitech aide au développement des projets, offre des services d’accompagnement à l’innovation

(1,4 millions de financements levés), ainsi que du soutien technique et commercial. Il intervient

également sur des actions de formation, notamment dans le cadre de la construction écologique, de

conseils aux collectivités territoriales. Sa principale activité concerne la certification LEED, que ce soit

au niveau de la certification des bâtiments (réflexions amont, modélisation des consommations

énergétiques, assistance au maître d’ouvrage) ou de la construction de produit et services (HABITECH

conseille les entreprises sur les stratégies de marchés par rapport à la certification).

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :

■ Adaptation du système d’évaluation des constructions économes LEED au marché italien

(Projet LEED Italy)

■ Projet SHELL du gouvernement Italien sur des écosystèmes domestiques partagés

interopérables, confortables et sûrs, qui porte sur la domotique.

■ Habitech travail à la standardisation des modèles d’ESCo et des standards contractuels, ainsi

qu’à la création et au développement d’ESCo.

■ Projet SOUTH ZEB : Le projet vise à combler le manque de formations et de certification sur

les bâtiments zéro émission en Europe, en offrant des programmes de formation pour les

professionnels intermédiaires et supérieurs impliqués dans les processus de construction des

bâtiments zéro émission (ingénieurs, architectes, employés municipaux et les décideurs).

■ Project européen “RENEW SCHOOL” afin de développer des méthodes de rénovation rapide

pour rénover les écoles (de manière à réaliser les rénovations pendant les vacances), avec

notamment des partenaires autrichiens

Coopérations existantes

Au niveau régional, peu de coopérations, plutôt de nature informelle.

Au niveau national, Habitech est un membre fondateur de Green Building Council (GBC) Italia, un

réseau de construction durable basé à Rovereto, qui a développé et présenté la certification LEED

italien en Avril 2010.

Au niveau européen et international : Le Cluster a signé un protocole de coopération avec sa région,

mais également avec les régions partenaires dans la cadre de l’Euroregion Tyrol - South Tyrol -

Trentino sur les bâtiments économes en énergie. Il travaille également avec des organisations aux

Etats-Unis (dans le cadre de l’association GBC) et à la création d’un cluster au Brésil, à Santa Catarina.

Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter Sud)

Les domaines d’intérêts pour une démarche transrégionale de structuration de l’offre sont :

■ Habitech trouve qu’un Cluster euro-méditerranéen pourrait intervenir pour favoriser des

échanges d’information et de connaissances sur les typologies constructives (moins sur les

technologies) et plus particulièrement sur les architectures locales dans les anciennes

constructions.

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■ Habitech est également favorable à des opérations de lobbying communes

En revanche Habitech ne croit pas qu’il soit possible de constituer une offre transrégionale en raison

des coûts de transaction liés à la coopération d’entreprises ayant des cultures très différentes

Habitech attend que lui soit soumis un projet précis avant de se prononcer sur sa participation. Pour

autant, le cluster a déjà eu une mauvaise expérience d’interclustering.

Cluster Construccion Sostenible (CCS) – Iles Canaries (ESP)

Quelques éléments de contexte régional

Le développement économique de la région, en tant qu’archipel ultrapériphérique, est fortement tiré

par deux secteurs : le tourisme qui représente 29,5% du PIB régional et 34% des emplois, et la

construction (11,5% des entreprises, fortement tiré par le tourisme), deux secteurs qui ont fortement

souffert de la crise.

La région des Canaries présente également une très forte dépendance énergétique : elle importe

pratiquement toute l’énergie dont elle a besoin, ce qui impacte le coût énergétique. Ainsi la

transition énergétique est un thème hautement stratégique pour les Iles canaries, qui pense agir

selon deux canaux : le développement des énergies renouvelables, et l’amélioration de l’efficacité

énergétique des bâtiments. Ces objectifs sont clairement affichés dans le PECAN (Plan Energies des

Canaries) 2006-2015.

Par exemple, la production d’énergies par des sources renouvelables était d’environ 7% en 2012,

alors que le potentiel du territoire pourrait permettre de produire 100% des besoins de la région, à

partir d’un mix énergétique entre le solaire, éolien, et les systèmes hydrauliques. En effet, les Iles

Canaries peuvent tirer profit des conditions climatiques qui permettent la production d’énergies

renouvelables (éolien, solaire, maritime, activités volcaniques), et une consommation énergétique

par personne plus faible que dans d’autres régions du monde. Exploiter ce potentiel naturel est donc

un des principaux enjeux de la région.

Un autre enjeu est de développer de nouvelles méthodes de constructions, le bâtiment étant

responsable de 40% des consommations d’énergies. La région souhaite prendre le tournant du

bioclimatisme et des bâtiments autosuffisants énergétiquement, notamment sur les constructions

touristiques.

Mais outre les nouvelles constructions, les iles Canaries souhaitent également s’attaquer au marché

de la rénovation, sur toutes ses dimensions : nouveaux matériaux, énergies renouvelables intégrées,

domotique, ardins muraux, récupération d’eau, éclairage efficient, systèmes de chauffages et

refroidissements nouveaux…

Deux principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les entrées bâtiment

et énergies) :

■ Le cluster RICAM – Cluster des énergies renouvelables, de l’environnement et des ressources

hydriques des canaries, labellisée Agrupaciones Empresariales Innovadoras (AEI – label

espagnol). Crée en 2009, il regroupe une vingtaine d’adhérents autour de 5 thématiques ;

énergie solaire thermique, énergie solaire photovoltaïque, énergie éolienne, gestion des

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déchets et ressources hydriques. Sont notamment parties prenantes les associations

professionnelles : les associations des entreprises de la métallurgie et des nouvelles

technologies (FEMEPA et FEMETE), l’association des entreprises des énergies renouvelables

(ASERPA), l’association de la gestion des déchets (AGERCAN)…

■ Le cluster CCS – cluster de la construction durable, également labellisé AEI.

La région des Iles Canaries a identifié 5 domaines de spécialisation dont un concerne la croissance

verte et durable, avec pour 4 sous-axes dont un intitulé « l’énergie à faible carbone, le

développement industriel et l’efficacité énergétique ».13

Zoom sur le cluster CCS

Présentation du cluster

Le cluster construccion sostenible (CCS) est une structure formelle sous forme d’association

professionnelle, inscrite au niveau régional (Communauté Autonome des Iles canaries). Le cluster est

né en 2009, suite à des relations tissées depuis 2005 entre plusieurs entreprises et centre

technologique. Après avoir fait plusieurs projets ensemble, ils ont profité d’aides publiques,

notamment du programme national AEI (Agrupaciones Empresariales Innovadoras) du Ministère de

l'Industrie, du Tourisme et de l'Energie. Le cluster risque de perdre son label cette année, les critères

d’obtention devraient changer pour favoriser les initiatives avec une certaine masse critique, sur le

cluster n’a pas : il regroupe 22 adhérents (PME, ETI ; syndicats professionnels, Ecoles et Universités –

les institutionnels pourront prochainement adhérer) et dispose d’une seule personne dédiée. Le

cluster a été labellisé bronze dans le cadre du programme ESCA.

Le cluster CCS se positionne sur 4 axes :

i. Combler le fossé entre les besoins des citoyens et ce que l'industrie propose en termes de

bâtiments et de construction - Par exemple le cluster a mené un projet sur l'habitat durable

qui soutiendrait la dynamisation des personnes du 3eme âge.

ii. Créer un secteur avec une responsabilité sociale et environnementale afin de réduire

radicalement les incidences négatives de cycle total de vie des bâtiments sur

l'environnement - Par exemple, le cluster organise des formations sur ses techniques de la

construction durable (bioclimatisme, matériaux, jardins verticaux (mur végétal)…)

iii. Développer de nouveaux matériaux de construction, en coordination avec d'autres secteurs,

afin de créer des synergies – Par exemple le cluster mène des projets sur le bois, mais

également sur le caoutchouc

iv. Convertir les TIC comme un outil essentiel pour développer avec succès des projets de

construction- Par exemple le cluster travaille sur l'outil BIM.

Les moyens d’actions du cluster sont l’animation et la sensibilisation de l’écosystème, tant des

entreprises que du grand public (évènements, débats, journées scientifiques…), la promotion du

cluster et de la filière au niveau régional, national et international (participation à des conférences,

missions commerciales comme à Pollutec en France, label ESCA…), et le développement de projets

de R&D, notamment sur les TIC appliquées à la construction, le tourisme, et les bâtiments innovants

13 http://aciisi.itccanarias.org/ris3-consulta/images/documents/ris3_canarias_v2.0.pdf

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Livrable 1 – inno TSD 32

et durables. Le cluster délivre également des services aux entreprises de type expertise-conseil sur le

développement et la gestion de projets de R&D, et des formations sur la construction durable.

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :

■ Développement d’un outils TIC pour aider les professionnels de la construction (archi,

promoteurs) à développer des bâtiments durables, en utilisant des indicateurs quantitatifs

adaptés aux iles canaries (en fonction des matériaux régionaux et du climat)

■ Projet en cours sur la biomasse (bio digestion), qui consiste à profiter des déchets

organiques des professionnels du tourisme (hôtels) pour développer un réseau de chaleur.

Pour l’instant au stade de R&D, si fonctionne bien deviendra un projet pilote, puis développé

au niveau du marché.

■ Projet Nanowood : CCS et Tramat ont développé un important projet de recherche qui visait

à développer un matériau innovant combinant nanotechnologie et bois

■ Projet SERVOWOOD, projet européen sur la durée de vie du bois en extérieur (durabilité des

matériaux). l'objectif est de développer et d'établir des normes européennes qui faciliteront

la prédiction de durée de vie pour l'extérieur revêtement de bois

■ Recherches pour développer de nouvelles stratégies pour rendre les maisons plus saines

considérant la non-toxicité des matériaux, les ventilations, l’humidité, le rayonnement

électromagnétique naturel humain…

Coopérations existantes

Au niveau régional, le cluster travail avec 2 autres clusters et ont crées le "cluster club", sous forme

de relations très informelles basées sur l’échange qui fonctionne bien. Dans ce cadre, ils sont en

relation avec une municipalité des iles canaries pour travailler sur les smart cities. Ils participent

également ensemble à des salons à l'international / missions commerciales.

Au niveau national, le cluster a tenté de travailler avec un cluster de Madrid sur le caoutchouc, afin

d’ouvrir un nouvel horizon, le caoutchouc étant un isolant thermique, phonique et acoustique. Mais

l'expérience n'a pas été très fructueuse. Le cluster ne travaille pas avec la catalogne.

Au niveau européen, le cluster participe à leur premier projet européen depuis janvier

(SERVOWOOD), sur la protection et durabilité du bois en extérieur.

Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter Sud)

Les domaines d’intérêts pour une démarche transrégionale de structuration de l’offre sont :

i. Méthodologies d’évaluation de la durabilité des bâtiments : le cluster peut apporter du

savoir-faire car un travail a déjà été réalisé sur place

ii. Projets de R&D : compétences locales très fortes sur le SIG et le développement de logiciel

appliqués aux bâtiments qui pourraient être partagées ; volonté de développer des

compétences sur l’automatisme / domotique pour le contrôle d’énergie du bâtiment… A

déposé une offre sur ce thème au niveau national, à ce jour en attente de réponse.

CCS est ouvert à participer à des projets et à collaborer à une échelle transrégionale, et pense que

l’entrée climat chaud est pertinente. Mais CCS ne veut pas entrer dans un mode de coopération

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Livrable 1 – inno TSD 33

lourd, qui nécessiterait des financements dédiés. CCS est dans une optique de partage de données et

de savoirs-faires.

Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction – Oran (Algérie)

Quelques éléments de contexte régional / national

L’Algérie, comme beaucoup de pays émergents, a connu une croissance considérable de sa

population, passant de 7.4 millions d’habitants en 1970 à 35 millions en 2009. Ainsi, la demande de

logements a mathématiquement augmentée, entrainant un très grand dynamisme du secteur du

bâtiment algérien, aujourd’hui un des principaux moteurs de la croissance du pays. En effet, l’Etat

algérien a engagé de grands investissements dans la construction d’infrastructures routières et de

logements, dans le cadre de son plan quinquennal d’investissements publics 2010-2014. Ainsi 70% du

budget (286 Md USD) sont consacrés aux infrastructures et au logement, visant par exemple la

réalisation de deux millions de logements, mais également la construction de 5 villes nouvelles,

plusieurs facultés et universités, des infrastructures routières…Ces investissements entraînent une

croissance du secteur du BTP de 9 à 10% par an.

Si le secteur est florissant, il témoigne cependant d’une faiblesse structurelle avec des entreprises

aux tailles très limitées, et une organisation très fragile. Les enjeux du secteur de la construction en

Algérie relève de la production de matériaux de construction (filières désorganisée avec de

nombreux blocages, entrainant une nécessaire importation de matériaux pourtant disponibles sur le

territoire), l'industrialisation du mode de construction, le développement de nouveaux produits ainsi

que l'introduction et le transfert des technologies modernes de gestion et de construction.

La consommation énergétique, dans le secteur du bâtiment résidentiel algérien, représente 35% du

total de l’énergie, tous secteurs confondus. Cette consommation a plus que triplé en 30 ans, et

devrait continuer sa trajectoire d’ici 2025, d’après l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie (OME).

En effet devant l’urgence de créer des logements depuis son indépendance, la question de l’efficacité

énergétique n’a pas été posée dans de nombreux programmes de construction.

Depuis 2011, l’état s’est engagé dans un premier plan en faveur de l’efficacité énergétique des

bâtiments, à travers le programme triennal d’efficacité énergétique "2011-2013", qui émane lui

même du programme national des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, adopté par le

Conseil des Ministres en février 2011. Il s’articule autour de 6 axes :

i. Isolation Thermique des Bâtiments

ii. Développement du Chauffe-eau Solaire

iii. Généralisation de l’Utilisation des Lampes à Basse Consommation d’Energie

iv. Introduction de la Performance Energétique dans l’Eclairage Public

v. Promotion de l’Efficacité Energétique dans le Secteur Industriel

vi. Introduction des Principales Techniques de Climatisation Solaire par la création de projets

pilotes

Sur le volet de l’Efficacité Energétique dans le Secteur Industriel, l’Etat a mis en place les Auditeurs en

énergie, ainsi que des cahiers de charges pour la réalisation d’audits énergétiques des sites

industriels et des établissements du tertiaire. Pour l’instant, il n’existe pas d’initiative sur les

bâtiments résidentiels.

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Zoom sur le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction

Présentation de l’initiative

Projet pensé suite à l’initiative REME (réseau des Entreprises Magrébines de l’Environnement), qui a

permis notamment la formation d’architectes et techniciens sur les notions d’efficacité énergétique

des bâtiments. Initiative financée par le GTZ (Allemagne, nouvellement GIZ), qui n’a plus de

financement aujourd’hui. REME continue d’exister en Algérie via la CACI (Chambre de Commerce

algérienne), mais n’existe plus vraiment en Tunisie et Maroc depuis la fin des financements.

Le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction doit être un centre d’animation régional

sur l’efficacité énergétique des matériaux. Il devrait être localisé à Oran, dans le cadre d’un

partenariat avec l’association r20 (Region of Climate- Actions).

Le Comité de Pilotage de ce projet regroupe :

■ Agence nationale pour le changement climatique (ANCC) - Ministère de l’environnement

■ L’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie

(APRUE) - Ministère de l’environnement

■ Centre national de recherche en industrie du bâtiment

■ Université d’Oran

■ Chambre algérienne de commerce (CACI), partenaire principal du réseau REME

■ La wilaya d'Oran

■ Quelques entreprises : SAFEX, Lafarge

Le Comité de Pilotage est en train de réfléchir à la feuille de route du projet, qui devrait :

■ Pilote de rénovation énergétique sur une école primaire : audit de l’état actuel du bâtiment,

rénovation en injectant des technologies nouvelles ou ancestrales, puis nouveau bilan à la fin

du projet. Néanmoins un handicap pour l’Algérie est l’absence de référentiel poussé / label

sur les méthodologies d’évaluation des bâtiments : uniquement des lois peu détaillées.

■ Pilote d’une construction efficace : moins énergivore sur un bâtiment public, pas encore

choisi.

■ Formations : tant sur le volet rénovation (formation sur le diagnostic / audit, formation sur

les techniques associées…) que sur le volet construction (nouvelles méthodes / techniques),

tant à destination des architectes, des agents de l’Etat, que des artisans. Un master

professionnel est également envisagé avec l’Université d’Oran, sur l’efficacité énergétique.

■ Projet industriel d’isolation thermique : l’enjeu étant d’arriver à impulser la production de

matériaux isolants adaptés à leur(s) typologie(s) constructive(s).

Important d’agir tant sur les techniques traditionnelles que sur les techniques nouvelles :

aujourd’hui il existe une tendance en Europe et dans le monde à revenir aux techniques ancestrales,

qui se sont peu à peu perdues en Algérie comme dans beaucoup de pays. L’objectif aujourd’hui est

de réussir à allier les techniques ancestrales avec des technologies modernes et innovantes, car ces

solutions sont complémentaires. D’autant que l’Algérie est un pays aux paysages et climats variés,

avec de grandes amplitudes de température. Ainsi chaque région doit développer ses propres

solutions adaptées au climat et typologies constructives locales, car il n’est pas possible de construire

de la même manière partout.

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Les principaux matériaux locaux utilisés sont : terre cuite, terre crue, paille, chaux, toub (terre crue

avec de la paille).

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :

■ Dans le cadre de l’initiative REME, des architectes et prescripteurs locaux ont été formés sur

les dimensions de l’efficacité énergétique.

■ Le salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics

"Batimatec » est organisé depuis 17 ans, par la Société algérienne des foires et expositions

(SAFEX) et la société Batimatec expo. L’aspect efficacité énergétique des bâtiments prend

une place de plus en plus importante dans le cadre de cet évènement.

Coopérations existantes

■ Le réseau REME entretient des relations avec le CARMA : la prise de contact s’est effectuée

dans le cadre de l’initiative Européenne Invest in Med. Depuis, le CARMA est partie prenante

des discussions sur le projet pôle de promotion de l’éco-construction, et le soutient.

■ Le réseau REME a permis de développer certains contacts avec la Tunisie et le Maroc,

notamment entre les organisations patronales, chambre de commerce. Avec l’arrêt des

financements du réseau, aujourd’hui les contacts sont plus distants. Néanmoins, si le réseau

est en sommeil, les gens restent en contact de manière informelle, et le réseau pourrait être

réactivé facilement.

Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter Sud)

Le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction / antenne REME en Algérie est ouvert à

des collaborations transnationales / transrégionales, qui pourraient l’aider dans les défis auxquels il

doit faire face :

■ Méthodologies d’évaluation : reste un enjeu pour l’Algérie. L’APRUE s’occupe de pousser

cette thématique, a développé un cahier des charges, mais pour le moment aucun résultat

référencé au niveau national. Le projet de Pôle méditerranéen de promotion de l’éco-

construction souhaite pousser les pouvoirs publics à adopter ce type de démarche.

■ Sensibilisation et formations à l’efficacité énergétique : l’énergie reste à un coup

relativement faible en Algérie aujourd’hui. En outre, sur le volet bâtiment, la préoccupation

principale sur le est plus la création de masse de logements - objectif de 2 millions de

logements – pour répondre aux problématiques nationales, que les questions liées à

l’efficacité énergétique. Sur le volet énergie, la tendance est au financement de grands

projets sur de l’éolien et du solaire - objectif de produire 400 méga d’énergies renouvelables

– et non à l’intégration d’ENR sur le bâtit. Ainsi, le projet de Pôle méditerranéen de

promotion de l’éco-construction a également pour mission de sensibiliser les pouvoirs

publics aux enjeux de l’efficacité énergétique des bâtiments. Mais la sensibilisation doit aussi

être tournée vers les acteurs du secteur, c’est pourquoi les formations des architectes,

artisans et agents de l’état… est un vecteur important.

■ Echanges de technologies, savoirs-faires et retours d’expériences : sur des technologies et

savoirs-faires nouveaux et ancestraux. Par exemple, une thématique importante en Algérie,

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est les matériaux isolants adaptés à des constructions faites en murs doubles à base de

briques, permettant d’éviter les déperditions d’air.

Cluster Efficacité des matériaux de construction (EMC) – Settat, région du Chaouia (Maroc)

Quelques éléments de contexte régional / national

Le secteur du BTP est un secteur stratégique au Maroc: il représentait 11% des emplois en 2009. Le

secteur est largement soutenu par les politiques publiques depuis 2003, dont un objectif majeur est

de résorber le déficit en logements dont souffre l’ensemble des régions du royaume du Maroc. Les

projets lancés ou réalisés visent également à améliorer les conditions de vie des habitants. Ainsi en

2009, de 843.000 unités sur les 1.200.000 qui avaient été lancés en 2003 étaient achevés. Cette

dynamique devait se poursuivre du fait de l’importance de la demande de logements émanant des

ménages marocains, et de l’offre soutenue générée par les pouvoirs publics à travers la création de

nouvelles zones urbaines et le lancement de nombreux programmes de construction de logements

sociaux.

La crise économique est venue bousculer ces perspectives de développement : le secteur a connu un

ralentissement des projets de construction émanant tant du privé que du public (diminution de plus

de 10% des logements sociaux produits en 2012 ; et diminution de près de 20% des logements

sociaux mis en chantier) ; conduisant logiquement à une baisse de l’emploi. Après avoir perdu 21 000

emplois en 2012, le secteur des BTP en a reperdu 50 000 en 2013. Après avoir été l'un des principaux

secteurs créateur d'emplois au Maroc entre 2008 et 2011 avec une création moyenne annuelle de

55 000 emplois, le BTP marocain en a ainsi perdu 71 000 emplois en l'espace de deux ans.

Néanmoins, le secteur continue de construire plus de 200 000 logements par an, et constitue un

marché de 5 millions de logements existants. Il représente 35% de la consommation énergétique du

Maroc, avec une augmentation de 41% en 8 ans. Les enjeux de construction et de rénovation sont

très donc très importants pour la question énergétique au Maroc, d’autant que le pays dépend à plus

de 90% de l'extérieur pour son approvisionnement en énergie.

Deux grandes initiatives publiques sont à souligner :

■ La stratégie énergétique du Maroc, adoptée en 2009 : il ambitionne de diminuer la double

dépendance du Maroc vis-à-vis des énergies fossiles d'une part, et de l'étranger d'autre part.

Le tout s'inscrivant dans une logique de développement durable et de préservation de

l'environnement. Elle a également pour objectif d'assurer la sécurité d’approvisionnement

et la disponibilité de l’énergie à des coûts plus avantageux que les énergies fossiles. C'est

pourquoi l'Etat marocain donne une place de premier ordre aux énergies renouvelables et

s'est fixé, à l'horizon 2020, l'objectif de porter à 42 % la part des énergies renouvelables

dans sa balance énergétique. A cette échéance, les énergies d'origines éolienne, solaire et

hydraulique devront occuper chacune 14 % de la puissance électrique installée.

■ Le programme national d’efficacité énergétique : également adopté en 2009, il vise l’habitat,

l’industrie et le transport. L’objectif affiché est de réduire de 12% la consommation

énergétique du Maroc d’ici 2020. Cette ambitieuse stratégie repose sur une logique de

partenariat public-privé (PPP), et s'élève à hauteur d'environ 20 Md USD. Porté par l’Aderee

(Agence de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique), le

programme a d’ores et déjà permis l’élaboration d’une réglementation thermique dans le

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Livrable 1 – inno TSD 37

bâtiment. Un travail a été mené notamment en collaboration avec l’ADEME (2011-2012) sur

la finalisation et la mise en œuvre d’un code d’efficacité énergétique au Maroc, le

renforcement des capacités d’expertise, de gestion et de financement des partenaires

locaux, la formation des professionnels marocains, la construction de projets à caractère

démonstratif et la valorisation des bonnes pratiques.

Zoom sur le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction

Présentation de l’initiative

Le cluster EMC est en cours de structuration autour d’acteurs clés comme l’Université de Settat côté

recherche, ou l’entreprise marocaine Orobrique. L’ambition du cluster est d’améliorer la

compétitivité de l’industrie des matériaux de construction par l’apport de solutions innovantes en

termes d’efficacité énergétique. Le levier choix étant la collaboration internetreprises.

La feuille de route du cluster s’organise autour de 4 axes :

1. Optimiser la consommation énergétique des entreprises opérant dans l’industrie des

matériaux de construction

2. Développer des solutions innovantes d’efficacité énergétique notamment dans le secteur du

bâtiment

3. Contribuer à la promotion de l’usage des solutions d’efficacité énergétique

4. Participer à la mobilisation et à la formation des compétences dans le domaine de

l’efficacité énergétique

Pour chaque axe, une commission thématique a été mise en place. Une cinquième commission a

également été crée pour la sélection et labellisation des projets.

Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation

Aujourd’hui 7 projets sont envisagés, répartis entre projets collaboratifs et projets de coopération.

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Livrable 1 – inno TSD 38

Coopérations existantes

Le cluster est en cours de naissance, donc peu de collaborations sont identifiées aujourd’hui.

Néanmoins, le cluster travaille aujourd’hui avec la Plateforme Construction 21France, afin de porter

la plateforme Construction 21Maroc, premier portail Construction21 au sud de la Méditerranée

(lancement prévu en octobre 2014).

Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le

bâtiment méditerranéen (habiter Sud)

Nous n’avons pas réussi à nous entretenir avec le Président monsieur Rachid Naanani, donc nous ne

connaissons pas la vision du cluster EMC sur ce sujet.

Principaux constats

1. Les enjeux identifiés:

o Le besoin d’harmonisation des méthodologies d’évaluation des bâtiments

o Le besoin d’influer sur les réglementations

o L’utilité d’échanges de retours d’expériences, permettant une montée en

compétences des acteurs de toute la chaine

o La nécessité de prendre en compte les spécificités locales et typologies constructives

: climat, matériaux, techniques, culture et habitudes de vies…

o La nécessité d’allier techniques ancestrales et techniques innovantes

o La nécessaire prise en compte du confort de l’usager

2. Les voies de collaborations imaginées

o Le partage des méthodologies sur :

- l’évaluation des bâtiments, et la capacité de lobbying pour la réglementation

de ces méthodologies (national / Eu)

- l’identification des typologies constructives,

- la prise en compte de l’usager final, et sa sensibilisation

o La formalisation de réponses adaptées aux typologies constructives :

- par les techniques de rénovation (sur la base d’échanges et retours

d’expérience) – produits et ressources

- et par la structuration des filières de manière adaptée – dynamiques

professionnelles

o La formation sur les techniques et savoirs-faires – acteurs de toute la chaine

o La R&D, pour créer de nouvelles solutions, avec une approche transversale aux

entrées thématiques

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Livrable 1 – inno TSD 39

2.3 Quelques éléments sur PACA

Sur le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments, le paysage régional est constitué

d’initiatives variées dans leurs formes (pôle de compétitivité, PRIDES (ou ex PRIDES), centres de

ressources, centre de recherche, association professionnelle, PTCE…) et leurs objectifs, réparties sur

les 4 entrées.

Entrée Bâtiment Entrée énergie Entrée matériaux Autres entrées

1. BDM / Envirobat

2. Initiatives locales :

PTCE 05,

Ecobâtissons

3. Fédérations /

Syndicats : FFB,

CAPEB…

1. Capenergies

2. Cité de l’énergie

3. Initiatives locales :

Club énergie CCI

NCA, Nice Grids

4. Fédérations /

Syndicats :

EnerPlan

1. CARMA

2. Fibra terra

3. Novachim

4. Initiatives locales:

Champs de

Traverse, le

Village, ADMIN-

PACA

1. Ea éco-

technologies

2. SCS

3. Opttiec

Sur l’entrée bâtiment

La région PACA possède de réelles compétences reconnues au niveau national, avec la présence

d’acteurs tel que le CSTB à Sophia-Antipolis (5 implantations en France), ou les initiatives BDM et

Envirobat. L’écosystème sur cette entrée a récemment évolué : le paysage s’est simplifié avec la

fusion des associations BDM et Envirobat, mais a également vu naitre de nouvelles initiatives

reconnues sur le plan national telle que le label PTCE14 (Pôles Territoriaux de Coopération

Economique) obtenu par le Comité d‘expansion 05.

Description des initiatives

■ BDM – Envirobat : Association de loi 1901, issue de la fusion des structures BDM (ex PRIDES,

groupement interprofessionnel d'acteurs du bâtiment né en 2008) et Envirobat (Centre de

ressources régional sur le développement soutenable des aménagements et des bâtiments).

Positionné sur la construction durable en climat méditerranéen, en prenant en considération

les piliers économiques, sociaux et environnementaux, BDM-Envirobat vise 6 objectifs :

Débattre, Innover, Former, Evaluer, Capitaliser, Valoriser, les 3 premiers objectifs

correspondant aux missions du centre de ressource. Sur les 3 derniers objectifs, BDM a

développé un référentiel, outil d’évaluation de bâtiment (système participatif de garantie)

14

Les PTCE s’inscrivent dans la politique d’égalité des territoires, et doivent constituer des moteurs de la

redynamisation des territoires. Ils ont pour objectif de favoriser la coopération entre entreprises de l’économie

sociale et solidaire, entreprises commerciales et collectivités territoriales, centres de recherche ou encore

organismes de formation. Ils permettent la mutualisation de locaux, de services et de compétences.

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Livrable 1 – inno TSD 40

spécifique à la méditerranée (label Bâtiment Durable Méditerranéen et BBC Effinergie),

reposant sur 7 éléments : territoire et site, énergie, gestion de l’eau, confort et santé, social

et économie, gestion de projet. BDM intervient en phase de conception du projet, de

réalisation des travaux, et après au niveau du fonctionnement avec les usagers. BDM-

Envirobat possède aujourd’hui environ 280 membres représentant 13.000 salariés. Il

mobilise 14 personnes salariées.

■ Comité d’Expansion 05 - PTCE 05 : Le Comité d’expansion 05 est une Association de

développement économique locale de plus de 30 ans. Elle a obtenue le label PTCE en 2014,

sur le domaine de l’éco-construction : l’ambition étant de travailler sur la filière en

s’appuyant sur les matériaux locaux. Dans le cadre du label PTCE (sur 3 ans), 3 axes d’actions

sont déployés :

o Les éco-matériaux locaux, en ciblant 3 matériaux dits bio-sourcés (chanvre, paille de

céréale et bois (menuiserie, bardage)) et 4 dits géo-sourcés (chaux, recyclage de

plâtre, terre et roche). Par exemple, le développement d’une unité de filage du

chanvre pour le territoire est envisagé.

o L’assistance AMO pour des collectivités ou des privés, afin de valoriser leurs

matériaux.

o L’insertion et la formation : avec un projet de centre de formation régional de l’éco-

construction. Un travail est également prévu sur l’insertion et les chantiers écoles.

■ EcobatissonS : est une association loi 1901, déclarée en préfecture du Var le 05 février 2010.

L’association fédère des acteurs locaux de l’éco-construction dans l’ensemble de la chaine

(analyse préalable, conception des bâtiments, construction, rénovations, équipement,

décoration et aménagement paysager). EcoBatissonS se donne comme objectif de

sensibiliser à l’éco-construction, mais également, à travers sa charte et de la réunion de

compétences le long de la chaîne de valeur, de donner au donneur d’ordre l’accès à des

prestations complètes, de qualité et qui offrent une grande cohérence. Ancrée dans la

région, l’association propose des prestations adaptées au climat méditerranéen, avec

notamment des écobâtiments qui prennent en compte dès leur conception la problématique

du confort d’été et d’hivers afin d’offrir à l’usager de bonnes performances énergétiques tout

en lui assurant un logement confortable, sans climatisation. L’adhésion à l’association n’est

pas libre. Elle suppose une cooptation, un engagement dans les actions et valeurs de

l’association et le respect de critères de qualité, vérifié notamment par des visites sur les

chantiers. 6 mois sont nécessaires pour devenir membre à part entière. L’association est

également présente dans les salons, auprès des décideurs publics ou privés afin de

sensibiliser sur le potentiel des éco-bâtiments. Elle comporte une trentaine de membres.

Les fédérations professionnelles sont également fortement présentes et actives sur ce secteur : la

FFB – Fédération française du Bâtiment (sa délégation FRB PACA, et les 6 délégations

départementales), la CAPEB - Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment,

mais également la FRTP - Fédération Régionale des Travaux Publics PACA, l’UNICEM - Union

Nationale des industries de carrières et matériaux de construction PACA-Corse, la Fédération des

syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique PACA

Corse, la Fédération des Promoteurs Immobiliers de Provence …

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Livrable 1 – inno TSD 41

Les enjeux identifiés par les acteurs

■ Se former et développer une approche globale, surtout dans un tissu économique constitué

de très petites entreprises (artisans).

■ Garantir un résultat en termes de performance énergétique conforme à la demande ou au

cahier des charges (indépendamment du comportement de l’usager).

■ Se former / être sensibiliser à d’autres techniques que les traditionnelles (par exemple sur la

construction bois, difficile de trouver des artisans et un architecte hors territoires montagne)

et efficaces pour les typologies constructives locales.

■ Intégrer l’humain : aspect usage et comportement, un apport possible des SHS est à prendre

en considération sur cette dimension.

Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment

méditerranéen (habiter Sud)

■ La réglementation et les méthodologies d’évaluation des bâtiments

■ L’échange de retours d’expériences / savoirs-faires à partager : par exemple avec l’Italie sur

le chanvre, avec le Maghreb sur la construction pierre / terre, etc.

Sur l’entrée énergie

La région PACA s’intéresse depuis longtemps à la thématique de l’énergie tant du fait de ses atouts

que de ses contraintes. Au niveau des atouts tout d’bord, le territoire dispose d’importantes

ressources pour l’entré énergies renouvelables : solaire (1er gisement solaire français, avec 300 jours

de soleil par an soit 30% de plus que la moyenne nationale), hydraulique (2eme gisement

hydraulique français après Rhône-Alpes), éolien (3eme gisement national), bois (3eme région

forestière de France). Le territoire s’est également fortement engagé dans le nucléaire, avec des sites

de recherche de dimension européenne tels que Cadarache et la présence du centre de recherche

CEA, l’investissement dans le projet ITER... Au niveau des contraintes, la configuration du réseau

électrique fait de la région une péninsule électrique, notamment l’est du territoire, qui font de la

sécurisation du réseau et de la maitrise de la demande en électricité des enjeux importants. D’autant

que le territoire possède un parc de logement construit avant 1975 conséquent, et donc propice à la

rénovation énergétique.

Description des initiatives

■ CapEnergies : pôle de compétitivité labellisé en 2005 sur le domaine de l’énergie, il regroupe

aujourd’hui 568 membres. CapEnergie se structure autour de 3 filières / métiers : les

énergies renouvelables : solaires, éolien, hydraulique, biomasse,… ; l’énergie nucléaire ; et la

maîtrise de la demande en énergie : stockage, smart grids,… Sa feuille de route s’organise

ainsi sur 3 domaines stratégiques : efficacité énergétique : bâtiments, industrie, transports,

etc. ; systèmes énergétiques isolés ; et énergies décarbonées. En tant que pôle de

compétitivité, la mission de CapEnergies est :

o d’animer l’écosystème : organisation de réunions thématiques, conférences,

visibilité des membres…,

o d’être un catalyseur de projets de R&D : accompagnement de projets de R&D,

labellisation (450 projets labellisés) et accès aux fonds (350 projets financés),

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Livrable 1 – inno TSD 42

o d’accompagner des entreprises, sur des actions de marchés et de commercialisation,

et sur leur stratégie internationale,

o et de développer de démonstrateurs pour les nouvelles technologies. Deux

démonstrateurs sont plus particulièrement en lien avec l’efficacité énergétique : le

projet PREMIO, démonstrateur de smart grid ; et le projet pilote régional SmartEE,

destiné à mesurer l’impact de la sensibilisation aux économies d’énergies sur les

occupants d’un bâtiment tertiaire (le Lycée Paul Héraud de Gap).

■ Cité des énergies : projet du CEA Cadarache, représentant un investissement de 23,6 millions

d’euros, abondé par les collectivités territoriales. La Cité des énergies dispose d’un bâtiment

de 1 000 m2, inauguré le 12 juin à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône). Comparable à

un centre de transfert de technologie, la Cité des Energies se veut proche du marché,

l'objectif est de faire du benchmark de prix pour de solutions. Le projet dispose ainsi

d’installations de recherche et d’essais (une maison pilote) sur des technologies énergétiques

innovantes spécifiques aux bâtiments méditerranéens. La Cité des énergies travaille sur 3

axes : (i) solaire : smart grid, thermique et photovoltaïque ; (ii) micro-algues et biocarburants

; (iii) bâtiments et efficacité énergétique. Sur cette dernière dimension, 3 entrées sont plus

particulièrement visées :

o Le confort d’été : travail sur la ventilation naturelle, les matériaux, avec un projet de

création de maison démonstrateur avec BDM-Envirobat.

o Les matériaux bio-sourcés : trouver des modèles économiques sur les filières,

travailler sur des matériaux/végétaux qui ont des capacités d’évaporation différentes

le jour et la nuit, etc.

o Usage et comportement avec les SHS : l’objectif étant de placer l’humain et son

confort au centre des développements.

■ Club Energie CCI NCA : initiative plus locale, portée par le CCI Nice Côte D’Azur, qui a

souhaité développer une cellule thématique énergie depuis 2010 dans son pôle

développement durable, lié au besoin très local de sécurisation du réseau électrique. Dans ce

cadre 4 groupements ont été créés : smart grid (100aine entreprises), éclairage efficace

(10aine entreprises), photovoltaïque (60aine entreprises), et EEB - Efficacité Energétique des

Bâtiments (40aine entreprises). Le groupement Smart Grid lancera officiellement le ’Club

Smart Grids Côte ‘Azur’ le 20 Novembre 2014. Le groupement EEB, plus récent, n’a pour

l’instant pas développé de projets structurants, mais réfléchit sur des idées de

démonstrateur sur la base de solutions nouvelles et archaïques, adaptées au climat

méditerranéen. Le groupement travaille à la sensibilisation et évangélisation sur le domaine

de l’EEN, et à la structuration des entreprises. Le groupement ne balaye pas aujourd’hui

toute la chaine de valeur, et est essentiellement constitué de PME, mis à part Schneider et

EDF. Il est quelque peu déconnecté acteurs du bâtiment (qui de plus sont adhérents des

CMA, et non des CCI), ce qui constitue un vrai frein au développement des

entreprises locales, qui n’ont pas accès aux acteurs leaders du domaine.

■ Nice Grids est un démonstrateur de quartier solaire intelligent, financé dans le cadre du

premier programme d’investissements d’avenir. Il s’appuie sur des technologies innovantes,

le compteur communicant Linky, et les infrastructures électriques existantes pour tester

l’ensemble du concept de réseau électrique intelligent. Il permet de développer un système

électrique qui intègre une forte proportion de production d’électricité photovoltaïque locale,

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Livrable 1 – inno TSD 43

des unités de stockage d’énergie et des équipements électriques communicants dans les

foyers volontaires. Ainsi, le démonstrateur place l’usager comme un chainon du projet, et

transformer le consommateur en véritable « consomm’acteur » qui pourrait gérer son poste

énergie.

La filière se structure également au moyen de représentant de type syndicat professionnel :

■ Enerplan : est un syndicat professionnel sur le solaire thermique et photovoltaïque, basé en

PACA, mais au périmètre national. Il représente 115 membres aujourd'hui, d’un secteur

fortement en crise depuis 4 ans : le syndicat a compté jusqu’à 250 à un moment. Parmi ses

adhérents, 8 à 10% sont localisés en PACA. L’objectif d’Enerplan est de défendre les intérêts

des membres, et de réussir à structurer le développement de l'offre en matière solaire : sur

des centrales solaires photovoltaïques, mais aussi sur le solaire et bâtiment (thermique et

photovoltaïque).

Les enjeux identifiés par les acteurs

■ Besoin de restructuration de la filière solaire, surtout sur le photovoltaïque.

■ D’un point de vue technologique :

o Le développement de l'autoconsommation sans stockage et de l'enveloppe active

du bâtiment sont des sujets d'attention sur le solaire

o Le transport de la chaleur produit par solaire thermodynamique.

■ Le développement des Smart grids est fortement poussé. Néanmoins pour le moment les

projets sont plutôt centrés sur le volet gestion de la distribution que sur la partie

décentralisation de la production d‘énergie.

Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment

méditerranéen (habiter Sud)

■ Sur le solaire, association PACA / LR semble faire plus de sens dans un premier temps, que le

niveau Med du fait des réglementations, de l’ensoleillement, de la structuration de la filière…

la structuration à l’échelle Med n’apparait pas réaliste, et très compliquée à moyen terme.

■ La formation professionnelle peut être un axe de développement sur la Med : maitrise

d’œuvre, architectes et autres prescripteurs, mais également les installateurs, permettant

d’accéder aux marchés, et aider aux partenariats industriels.

■ Réglementation : harmonisation au niveau européen, et lobbying au niveau du Maghreb,

dont beaucoup de pays sont en cours de développement de leurs réglementations.

■ Retours d’expériences et visibilité pour des démonstrateurs, sur la partie smart grids

notamment.

Sur l’entrée matériaux

Description des initiatives

■ CARMA - Centre d'Animation Régional en Matériaux Avancés: centre de ressource

technologique (Label CRT) crée en 1994 (20 ans d'existence), le CARMA a obtenu le label

PRIDES (sous le nom ARTEMIS) de 2007 à 2013. L’objectif du CARMA est de travailler sur

l’analyse des propriétés mécaniques, acoustiques et thermiques des matériaux, dans une

optique d'éco-conception. Il travaille sur de nombreux matériaux : les matières plastiques et

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Livrable 1 – inno TSD 44

composites, les métaux et alliage, et les matériaux bio-sourcés, fibres et résines ; et de

nombreux domaines d’application : électronique et médical (forte concentration liée au tissu

régional), aéronautique, bâtiments, énergies renouvelables (notamment sur le solaire

thermodynamique)... le CARMA témoigne aujourd’hui de 173 adhérents, dont 146 PME,

auxquels il offre de l’animation et de l’information (organisation de groupes de travail,

d'ateliers, et de journées de restitution), des prestations de services à destination des

entreprises (il offre notamment des possibilités de calcul sur les propriétés mécaniques), et

de la formation (habilitation).

■ Novachim : le CRITT - Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologie -

Novachim possède également les labels CDT et PRIDES. Ses domaines technologiques

concernent la Chimie, la Formulation et les Matériaux. Il possède 80 entreprises adhérentes

dans la région, dont plus de 75% sont des PME/TPE. Sur le volet de la rénovation

énergétique, Novachim travaille sur les applications matériaux avancés et l’énergie : apports

de la chimie pour les solutions de stockage de l’énergie, pour l’amélioration de l’efficacité

énergétique, et pour le développement des énergies renouvelables. En tant que CRITT et

PRIDES, Novachim apporte 3 catégories de services à l’écosystème : l’animation (intégration

à des réseaux, mises en place d'actions collectives…), l’accompagnement individuel des

entreprises via une plateforme de services mutualisés (assistance juridique, soutien REACH,

brevets, définition du besoin et mis en relation…), et le lien entre recherche et entreprises

(information et diffusion des compétences, aide aux partenariats laboratoires / entreprises,

organisation de rencontres, formation des étudiants).

■ Fibraterra : est un groupe de travail régional sur les matériaux bio-sourcés animé par BDM-

Envirobat, issu de l'action Plateforme Local, appel à proposition du réseau rural français

financé par le FEADER. Il couvre un grand nombre de filières: celles que l’on trouve ailleurs

mais aussi la paille de riz ou de lavande, les balles de riz, le chanvre, le liège ou encore la

pierre sèche. L’objectif de Fibraterra est de : (i) mutualiser un premier diagnostic sommaire

de chacune des filières régionales, permettre une connaissance réciproque des filières, et

réfléchir à des outils communs (par exemple une unité de défibrage pour certaines

bioressources) ; (ii) caractériser les différents systèmes constructifs typiques de la région

(chalet alpin, mas camarguais, etc.), pour formuler des recommandations appropriées à

chaque système : essais, démonstrateurs ; (iii) aider la commande publique, par de la

formation, communication et promotion des systèmes constructifs ; (iv) et mettre en place

des actions ponctuelles à certaines filières : potentiel de certains matériaux pour le gisement,

la transformation, le stockage, etc.

D’autres initiatives plus locales existent sur des matériaux bio-sourcés telles que :

■ Association Champs de traverses : qui porte des réflexions sur la valorisation des pailles de

lavande/lavandin et de riz (+ balles) depuis 2007. L’Association a notamment mené des

études sur le gisement total, ses possibilités de valorisation, le retour économique, les

qualités techniques, etc. Aujourd’hui, il semble que la ressource soit disponible, l’ambition

est donc de créer tout l’aval de la filière, soit trouver comment exploiter cette paille par un

travail sur la caractérisation des matériaux. Un autre enjeu reste la construction de

partenariats avec les agriculteurs.

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Livrable 1 – inno TSD 45

■ Association le Village : association d'insertion par l'emploi (via des chantiers d’insertion) qui,

entre autre, fabrique et commercialise à petite échelle des matériaux écologiques, comme

des isolants à base de balle de riz. Les premiers tests pour caractériser le comportement

thermique du matériau ont été menés. Quelques initiatives de démonstration pour isoler une

maison ont également été menées. Néanmoins, cette démarche reste à une échelle et une

ambition artisanale.

■ ADMIN-PACA est une association pour le Développement des Matériaux Isolants Naturels

créée en 2009, visant à fédérer et faire collaborer les professionnels et acteurs des matériaux

d’isolants biosourcés. L’Association portait notamment depuis 2009 une initiative sur le

développement d’une filière locale de valorisation de la laine (de mouton) pour ses

débouchés textile et isolant, qui s’est vu récompensé en 2011 par l’obtention du label Pôle

d’Excellence Rurale pour le projet Alpes Provence Laine. La structure Alpes Provence Laine

devait permettre la collecte des toisons, la mutualisation pour ses adhérents des outils de

gestion, de recherche et de commercialisation, et le développement de la colonne de lavage,

unique colonne de lavage de laine industrielle française aux normes environnementales

européennes, servant à laver et traiter la matière première. Un bâtiment de 1000m2 dédié

au projet (BBC, orienté HQE, et suivant la Démarche BDM) devait voir le jour. Néanmoins le

projet n’a pas vu le jour pour des rasions financières, et la SCIC Alpes Provence Laine a été

liquidée en mars 2013.

Les enjeux identifiés par les acteurs

■ Utilisation des matériaux produits localement : riz, lavande, laine de mouton…

■ Structuration des filières pour un approvisionnement sécurisé

■ D’un point du vue technologique, les nouveaux matériaux pour l’isolation thermique et

phonique sont : liège, polystyrène, nouveaux produits végétal (balle de riz, lavande, fibre de

bois…) et lien chimie du végétal, nouveaux produits de recyclage (cellulose)

Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment

méditerranéen (habiter Sud)

■ Formations et échanges de savoirs-faires, notamment sur les techniques ancestrales

■ Projets de R&D communs pour trouver des débouchés / caractériser de nouveaux matériaux

locaux

Sur « Autres entrées »

La région PACA est reconnue pour son écosystème TIC et photonique (25% de la filière photonique

française est située sur le Sud-Est, et en grande majorité dans la région PACA), deux technologies

transversales ayant des perspectives et débouchés importants dans le bâtiment du futur et les

économies d’énergies. Elle possède des acteurs leaders sur la gestion active des bâtiments, comme

l’entreprise Schneider Electric basé à Carros sur les automates.

Description des initiatives

SCS : le pôle de compétitivité Solutions Communicantes Sécurisées, également PRIDES

économie numérique, intervient sur le volet efficacité énergétique par la porte Smart grid,

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Livrable 1 – inno TSD 46

qui s'applique dans 2 axes de spécialisations du cluster: Réseau, M2M, et services mobiles ;

Sécurité et identité digitale. Ainsi, le pôle travaille plutôt sur les solutions de monitoring des

appareils de production électrique des maisons, ou sur tout ce qui touche la domotique. Le

pôle possède 250 adhérents, dont 75% sont des TPE et PME. Il a 4 missions principales : (i)

animation de l’écosystème, catalyseur de projets de R&D (410 projets labellisés et 177

projets financés depuis sa création, accompagnement des entreprises (levée de fonds,

dossiers de subvention (CIR, JEI...), international (dont du soft landing)), et développement

et mise à disposition de plateformes mutualisées d'innovation et de test : Comm4Innov, CIM

PACA, CNR, CIU....

Optitec : est un pôle de compétitivité transrégional avec le LR, mais la majorité des 205

adhérents se situent en PACA (dont 135 entreprises). Il vise la chaine de valeur photonique :

conception de composants, de systèmes et de sous-systèmes ; et se positionne dans un rôle

d’intégrateur. Il cible plus particulièrement 4 domaines, dont l’énergie (Grid/Photonique),

notamment les thématiques du photovoltaïque de 3eme génération, de l’éclairage

intelligent, des Led et Oled (Organic Light-Emitting Diode).

Ea-éco-entreprises : est concerné de façon plus lointaine sur le sujet de l’efficacité

énergétique des bâtiments, néanmoins dans une dimension plus vaste d’empreinte

environnementale, la grappe locale travaille sur les capteurs et la gestion de l’eau. Ea-éco-

entreprises assure une mission d’animation et d’appui au développement économique à

travers les différents leviers que sont l’innovation, le développement international, la gestion

des ressources humaines et des TIC et la responsabilité sociétale.

Les enjeux identifiés par les acteurs

■ Le compteur intelligent est un sujet d’intérêt, largement identifié dans le plan industriel

smart grid

■ Accéder aux industriels du bâtiment et fédérations professionnelles pour les acteurs de

filières plus technologiques

■ Acceptabilité des usagers à ces nouvelles technologies de gestion active

Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment

méditerranéen (habiter Sud)

■ Visibilité supplémentaire pour des projets pilotes et démonstrateurs des technologies

appliquées au bâtiment

Principaux constats

1. Il existe peu de lien entre les différentes entrées, notamment entre les acteurs de la

construction et ceux des télécoms et domotique : les initiatives structurantes ne se

connaissent pas ou peu, et n’échangent pas sur le sujet. Le secteur fait face ainsi à une

réelle difficulté d’accès aux marchés et aux acteurs clés du bâtiment, pour des petites

entreprises issues d’autres domaines, ce qui peut constituer un frein au développement de

nouvelles solutions.

2. A l’intérieur d’une même entrée, il existe des ambitions divergentes sur les questions de

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Livrable 1 – inno TSD 47

construction durable et de l’efficacité énergétique : l’efficacité énergétique est un but en

soi qui a plusieurs composantes (production d’énergie, matériaux et isolation, stockage,

gestion…), alors que la construction durable vise un objectif global dont l’efficacité

énergétique est une des dimensions (mais également le respect de l’environnement dans

l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, confort et santé de l’usager). Ainsi, les

« meilleures » solutions ne sont pas les mêmes suivants les ambitions, pouvant entrainer

des incompréhensions et /ou illisibilité des stratégies pour les acteurs.

3. La consultation des initiatives locales montre un intérêt pour :

o Le volet réglementaire et législatif : travail d’harmonisation et de lobbying sur la

réglementation et les méthodologies d’évaluation des bâtiments en Europe, mais

également travail de lobbying auprès des pays méditerranéen sur le développement

de réglementation, comme par exemple sur le solaire qui est en cours de

développement.

o L’échange de retours d’expériences et savoirs-faires : partager les expériences,

comme par exemple avec l’Italie sur le chanvre, avec le Maghreb sur la construction

pierre / terre, etc. Les échanges sur les démonstrateurs sont également

intéressants, assurant une meilleure visibilité des démonstrateurs et technologies

mobilisées. La partie Smart grid est plus particulièrement concernée sur les

démonstrateurs existants.

o La formation professionnelle comme un axe de développement sur la Med (maitrise

d’œuvre, architectes et autres prescripteurs ainsi que des installateurs), comme

porte d’entrée pour accéder aux marchés et aider aux partenariats industriels

4. La consultation des initiatives locales nous apprend également les limites de l’exercice :

o Sur le secteur du solaire par exemple ; il semble qu’un travail de structuration à

l’échelle française, et notamment sur les régions PACA et LR, semble être

d’avantage pertinente (ensoleillement, structures locales…) et réaliste

(réglementations) qu’une structuration plus large.

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Livrable 1 – inno TSD 48

2.4 Enseignements pour le projet Med Marie

Le travail effectué auprès des clusters PACA et autres régions méditerranéenne nous a permis de

mettre en lumière 3 catégories d’objectifs potentiels pour la collaboration inter-cluster à l’échelle

méditerranéenne sur la rénovation énergétique des bâtiments :

1. Partage de méthodologies

1. Evaluation des bâtiments

2. Identification et inventaire des typologies constructives locales, et formalisation de

réponses de rénovation adaptées en local (produits, ressources, dynamiques

professionnelles…)

3. Démarches de type living Lab pour une prise en compte de l’usage

2. Echanges de savoir-faire

1. Retours d’expériences

2. Formations

3. Projets collaboratifs de R&D

3. Création d’une masse critique

1. Lobbying des institutions pour réglementation

2. Lobbying des institutions et des acteurs financeurs pour élaborer de nouvelles

ingénieries financières

3. Visibilité et branding à l’international

4. Sensibilisation maitrise d’ouvrage et du grand public

5. Accéder à une bibliothèque large de compétences pour accéder à des marchés

externes (brique équipementier)

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Livrable 1 – inno TSD 49

3 Identification et analyse de bonnes pratiques

de coopération entre clusters L’objectif de ce second volet est tout d’abord d’établir une typologie des initiatives de réseaux et de

coopération entre clusters en Europe, en réalisant une cartographie non exhaustive d’initiatives

européennes et en analysant cette cartographie à travers les critères de la structure, gouvernance,

des membres (type et nombre), de la finalité de la coopération et de l’étendue de cette coopération.

De cette typologie ont été tirées certaines conclusions, et de la cartographie ont été identifiées des

initiatives intéressantes à approfondir. Une analyse approfondie de 5 réseaux et coopération a ainsi

permis d’identifier des bonnes pratiques de coopération opérationnelle inter-cluster, mais aussi

d’identifier des structures existantes pertinentes qui pourront jouer un rôle dans le cadre de

l’émergence d’un cluster méditerranéen.

3.1 Typologie et première cartographie des réseaux de coopérations

L’approche retenue pour cartographier les initiatives structurantes a d’abord été de définir de

manière large les initiatives de réseaux et coopérations inter-cluster ou impliquant des acteurs de

ce type. Ainsi, nous avons identifié 25 initiatives, tous secteurs confondus.

Les analyses documentaires ont parallèlement montré que d’un point de vue structuration, trois

niveaux d’intégration pouvaient être distingués, auxquels correspondent des objectifs de

coopération différents :

■ La coopération-échange ou réseau : il s’agit notamment pour les acteurs de type clusters de

se mettre en réseau afin d’échanger des connaissances, savoirs-faires, expériences,

contacts, etc. Ces initiatives sont et furent fortement encouragées par la Commission

européenne, en particulier dans les années 2000 dans le cadre de son initiative Europe-

Innova. Ce type de coopération peut être général ou thématique. Les réseaux sont souvent

établis formellement sous la forme d’une association et dispose souvent d’un outil web

permettant d’échanger l’information.

■ La coopération-coordination : il s’agit pour les clusters de s’entendre autour d’une stratégie

commune, souvent dans un domaine précis de coopération (politique

d’internationalisation, de communication/promotion) et ainsi de coordonner leur politique.

Ne nécessite pas encore d’avoir une structure établie et permanente.

■ La coopération-intégration : elle est la forme la plus aboutie de coopération entre clusters.

Elle consiste à créer des consortia pérennes entre clusters, complémentaires sur une même

chaîne de valeur, agissant dans une logique d’offre commune sur le marché, et de création

de ressources communes.

Un classement des initiatives en fonction de cette typologie a ainsi été réalisé sous forme de

cartographie, en y ajoutant des entrées en termes d’étendue géographique de la coopération et en

terme de couverture sectorielle (disciplinaire ou transdisciplinaire).

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Livrable 1 – inno TSD 50

Forme de réseau, il s’agit notamment pour les

acteurs de type clusters de se mettre en

réseau afin d’échanger des connaissances,

savoirs-faires, expériences, contacts.

Il s’agit pour les clusters de s’entendre autour

d’une stratégie commune, souvent dans un

domaine précis de coopération (politique

d’internationalisation, de communication /

promotion) et ainsi de coordonner leurpolitique. Ne nécessite pas encore d’avoir une

structure établie et permanente.

Forme de coopération entre clusters la plus

aboutie. Elle consiste à créer des consortia

pérennes entre clusters, complémentaires sur

une même chaîne de valeur, en suivant une

logique de marché.

Coopération inter-clusters

Niveau d’intégration

Ainsi, d’un point de vue méthodologique, certaines précisions sont à apporter sur :

Les échelles géographiques : 4 échelles ont été utilisées, l’échelle globale permettant de

prendre en compte des initiatives de coopération entre deux ou plusieurs régions du monde,

l’échelle européenne, l’échelle transfrontalière et l’échelle nationale (les initiatives

transrégionales françaises).

Le degré d’intégration désigne le degré de coopération des clusters en termes de stratégie

et gestion commune des politiques par les clusters. Les réseaux d’échange de

connaissance/bonnes pratiques se trouvent au degré nul de cette intégration, même

lorsqu’ils sont dotés d’une structure juridique, et ne visent pas, le plus souvent, à la

coopération-intégration, pas même à moyen ou long terme (hormis les initiatives Europe

Innova recensées dans le tableau qui débutaient par un échange de bonnes pratiques, en vue

de poursuivre avec des stratégies communes).

Distinction transdisciplinaire/disciplinaire : les réseaux ou coopérations entre clusters

peuvent être d’ordre général ou sectoriel. Les réseaux transdisciplinaires ont généralement

des objectifs transversaux, en matière d’excellence des clusters, de management des

clusters, ou de promotion d’une région. Les initiatives sectorielles ont par contre des

objectifs centrés sur un secteur d’activité et de recherche (exemple: les biotechnologies,

l’aérospatial).

Les exemples nominatifs de réseaux ou coopérations : il s’agit bien d’exemples donnés dans

chaque catégorie. Cette typologie ne vise pas à l’exhaustivité.

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Livrable 1 – inno TSD 51

La coopération-échange, ou réseau

■ Echelle internationale

Disciplinaire

La Global Cleantech Cluster Association est un réseau de cluster sectoriel à l’échelle mondiale qui se

présente comme un « métacluster » à l’échelle globale. Il permet une collaboration des clusters du

domaine des technologies propres consistant en l’échange de bonnes pratiques, la réalisation de

benchmarks, et de la formation mutuelle.

■ Echelle européenne

Transdisciplinaire

Cette catégorie regroupe des initiatives de réseaux à l’échelle européenne sur la thématique de

clusters en général, et non sur une thématique sectorielle. On note qu’il n’existe pas, à l’échelle

européenne, de réseau transdisciplinaire de clusters à proprement parler, les deux initiatives ci-

dessous n’étant pas constituées essentiellement de clusters.

ECA : initiative de coopération-échange de nature transdisciplinaire à l’échelle européenne. Il s’agit

d’une plateforme ouverte pour le dialogue politique à l’échelle européenne en matière de clusters.

Cependant non composée de clusters, plutôt de financeurs.

Cluster-Excellence.eu : autre initiative de nature transdisciplinaire à l’échelle européenne, qui

regroupe des acteurs divers, parmi lesquels des clusters, autour de la volonté de progresser en

matière de qualité de gestion/management des clusters, en Europe.

Disciplinaire

CEBR : le Conseil des Bio-régions européennes est un réseau de professionnels locaux du soutien aux

biotechnologies (en termes de networking, incubation, recherche de partenaire et promotion de

cluster). Il rassemble ce type d’organisations afin de rendre le secteur des biotechnologies en Europe

plus compétitif sur la scène mondiale, à travers des actions de réseaux, de collaboration via une

plateforme de projets, des recommandations et du partage de bonnes pratiques.

European network of maritime clusters : ce réseau de clusters ou structures équivalentes fonctionne

par la diffusion et l’échange de bonnes pratiques via une plateforme virtuelle, des réunions et

discussions informelles et l’organisation d’un sommet annuel lors duquel chaque pays/région fait une

présentation de son secteur maritime et des actions récentes réalisées. Son but est aussi de

constituer un cadre en vue d’actions communes ciblées dans le futur. Il possède une gouvernance

organisée, et une charte.

On trouve dans cette catégorie de nombreux projets/initiatives soutenus par les institutions

européennes pour mettre en réseau des clusters du même secteur d’activité et de recherche. Si

l’objectif de ces initiatives est aussi la poursuite de ces réseaux au-delà de la durée du projet, peu

survivent à ces projets en général. Certains réseaux d’échanges éphémères naissent de projets

financés par des programmes européens de recherche et développement (exemple : In2Wood porté

par le programme FP7), ou d’initiatives européennes ciblées telles que Europe INNOVA (2006- 2012),

laboratoire du développement et de la promotion d’outils de soutien à l’innovation. Les 11 initiatives

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Livrable 1 – inno TSD 52

de réseaux de clusters industriels d’Europe INNOVA consistaient notamment à établir des

plateformes permettant à différents clusters d’identifier, d’analyser et de partager, en commun, des

bonnes pratiques dans les domaines de la gestion des clusters et des défis de la mondialisation

(projets Net BioCluE, mClusters, NICE , ENOC , CENCE , CASTLE , INNOTEX , TCAS , ABC-Network,

etc.).

■ Echelle nationale

Transdisciplinaire

Cette catégorie regroupe des réseaux français non sectoriels d’organisations de type clusters.

Réseau France Clusters : réseau de clusters français, de 180 adhérents, créé en 1998 à l’initiative de

clusters français. Il s’agit d’une plateforme nationale, qui anime, observe, capitalise et accompagne

les clusters français dans la mise en œuvre d’actions collectives interentreprises. Le réseau organise

le transfert d’expertises entre les clusters et l’échange de bonnes pratiques entre animateurs

organisés en réseaux territoriaux.

Association des Pôles de compétitivité : l’Association française des pôles de compétitivité a été

créée en 2013 et vise à fédérer l’ensemble des pôles de compétitivité français, afin notamment de

porter la voix des pôles auprès des pouvoirs publics nationaux et européen, et d’échanger des

connaissances sur le financement des PMEs.

Disciplinaire

Réseau « inter-clusters » éco-construction : ce réseau (qui se présente sous la forme d’une réunion

spontanée d’une trentaine d’acteurs) se compose de structures de différentes natures (clusters,

organismes de développement économique, associations, collectivités, etc.) regroupées sous le nom

générique d’inter-clusters. La vocation de l’inter-clusters est de créer un réseau d’échange sur des

programmes et des bonnes pratiques, et une émulation autour du Grenelle.

La coopération-coordination

■ Echelle européenne

Disciplinaire

De nombreuses initiatives de ce type ont été promues par les institutions européennes. Parmi ces

initiatives, les 13 ESCPs (pour European Strategic Cluster Partnerships) ainsi que les 6 projets pilotes

de European Cluster Consortia développés actuellement figurent parmi les plus intéressantes à

étudier. Des initiatives plus anciennes telles que les « Cluster-IP » (Plateformes européennes

d’innovation pour clusters) dans le cadre d’Europe INNOVA de (ABCEurope et EcoClup) sont

également à prendre en compte.

13 European Strategic Cluster Partnerships : ces 13 initiatives européennes développées dans le

cadre du programme CIP ont pour vocation d’aller au-delà de la logique de réseau, en développant et

mettant en œuvre des stratégies communes entre clusters européens visant à pénétrer de nouveaux

marchés internationaux. Ces initiatives récentes ont été développées en tant que projet, et la

pérennité de ces initiatives au-delà des projets n’est donc pas garantie. Liste d’ESCPs : The European

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Livrable 1 – inno TSD 53

Aerospace Cluster Partnerships (EACP) ; ICT4Future ; European LightingCluster Alliance (ELCA) ;

European Sports Clusters Partnership ; European Semiconductor Cluster Consortium (ESCC) ; Food,

Health & Wellbeing ; Textile 2020 ; Energy in Water ; Mind the Gap – Health and Wellbeing for the

Elderly ; International Cleantech Network (ICN) ; Photonics & Packaging for Innovation (3P4I) ;

Personalized Healthcare ; Natural Resource Efficient Europe (Natureef).

6 European Cluster Consortia (projets-pilotes) : pour renforcer l’internationalisation des clusters, 6

projets-pilotes ont été lancé en 2012, soutenus au niveau européen, qui rassemblent des clusters

européens leaders dans leur domaine et leurs PMEs, dans le but de tester comment des stratégies

internationales communes et des activités communes entre les clusters peuvent être développées et

mise en œuvre afin de créer le plus de synergies possibles entre les clusters. Listes des projets-pilotes

: Wiintech, bioXclusters ; REINA ; EU4Sports ; Textile2020 ; Feeding the Planet.

■ Echelle transfrontalière

Disciplinaire

BioValley : cette initiative trinationale réunit 3 clusters, allemand, suisse et français et une

plateforme d’échange allemande. Il s’agit d’un réseau de compétences et de savoirs-faires constitué

à destination des membres des clusters dans le domaine des sciences de la vie. Cette initiative vise

également à accompagner conjointement des entreprises et laboratoires ayant pour volonté de

s’installer dans la région trinationale, organise la promotion de l’activité de la région au niveau

international et dispose de services mutualisés de promotion des membres à l’international.

BioValley est une association, mais son équipe est composée de membres référents des 4 structures

membres.

Alps Bio Cluster : créé dans le cadre d’un projet INTERREG IVB, ce cluster a pour objectif de

promouvoir la région alpine en matière de biotechnologie et de médical. Son but est notamment de

réunir les données de chacun pour pouvoir fournir aux investisseurs à la demande des informations

communes détaillées sur la zone alpine, ainsi que de participer en commun en tant qu’entité unique

à des évènements, et mener des actions communes de promotion et communication. Pour

formaliser cette initiative, les partenaires ont signé un Memorandum of Understanding. Sans

organisation formelle, ce méta-cluster est coordonné par une plateforme, avec un président

renouvelé chaque année.

Mais aussi de nombreuses initiatives temporaires dans le cadre de projets européens.

■ Echelle nationale

Disciplinaire

Plant Intercluster Consortium : Coopération entre 4 clusters français dans le domaine de l’aide à

l’internationalisation seulement. Le PIC regroupe Qualimed, Qualitropic, Terralia and VEGEPOLYS

pour bâtir une stratégie visant à faciliter le développement international des clusters et de leurs

membres. L’objectif de la coopération est de se lier à d’autres clusters internationaux de ces

secteurs, avec des missions telles que l’organisation de missions à l’international, et l’ambition de

création d’un réseau mondial.

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Livrable 1 – inno TSD 54

Life Science Corridor : Lancé en 2007, il s’agit de la réunion de trois pôles de compétitivité du

domaine de la santé, Cancer-Bio-Santé en Midi Pyrénées, Lyonbiopôle et Innovations thérapeutiques

en Alsace en une alliance stratégique pour développer des actions à l’international et d’un point de

vue marketing se "positionner en tant que super-biocluster de dimension mondiale". Le

regroupement des trois pôles mise sur la complémentarité des activités des clusters. En termes de

relations internationales, chaque pôle négocie des accords de partenariat interclusters au nom des

trois pôles. D'ores et déjà, des partenariats concrétisés avec les bioclusters d'Osaka, Kobe, San Diego

et Boston.

Réseau Bâtiment durable : le réseau compte 18 pôles de compétitivité et constitue un appui aux

structures de gouvernance des pôles de compétitivité, afin de faire émerger, conformément à leur

mission, des projets de R&D qui soient collaboratifs, notamment entre les membres des différents

pôles. L'adhésion à cette démarche s'est traduite par la signature, en février 2011, par l’ensemble des

pôles concernés, de la charte de coopération du réseau, qui exprime leur vision collective et leur

stratégie commune en matière de bâtiment durable.

France Green Plastics : France Green Plastics est avant tout une initiative qui vise à stimuler et à

coordonner les projets de recherche et de développement sur la thématique des bioplastiques. Elle

regroupe 4 pôles de compétitivité (Céréales Vallée, Industries & Agro-Ressources, Plastipolis et

MAUD) et vise ainsi à fédérer les initiatives nationales pour développer et industrialiser de nouveaux

matériaux issus de ressources végétales pour la plasturgie. France Green Plastics agit par la

coordination de la stratégie technologique nationale des pôles sur la thématique, la détection et

montage de projets d’innovation et de R&D, la réalisation d’une veille technique et économique,

l’organisation d’actions de sensibilisation, formation et transfert, la conduite d’actions de

communication et de lobbying et le lancement de coopérations avec des clusters internationaux.

Mais aussi : United Bio-Economic Clusters ; dans le domaine de l’eau, la coordination des pôles

Hydreos, DREAM et EAU, avec ce dernier en chef de file ; le groupe de Team Water France, marque

export des entreprises de l’eau, fruit du partenariat entre le Pôle EAU, les associations SWELIA

(Languedoc-Roussillon), WSM (Midi-Pyrénées), Éa éco-entreprises (PACA) et le Club Régional des

éco-entreprises de Midi Pyrénées (CCIR).

La coopération-intégration

■ Echelle européenne

Disciplinaire

European Diagnostic Cluster Alliance : ce groupement de clusters possède une structure

permanente, avec une assemblée générale, et des membres réunis sous la forme d’une association.

Ses buts et objectifs sont la promotion de la compétitivité de l’industrie européenne dans le domaine

du diagnostic médical, favoriser la croissance des PME du domaine, la promotion du développement

de clusters dans ce domaine en Europe et les projets collaboratifs de R&D

Projets Europa InterCluster : dans le but de devenir leader sur un marché mondial ; et les

EuroCluster®, communauté d’open innovation constituée directcréée en 2007 pour jouer un rôle de

« laboratoire d’idées », Europa Interclusters a développé une plateforme collaborative en ligne

depuis 2012, afin de créer des espaces d’open innovation inter-entreprises. Europa InterCluster

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Livrable 1 – inno TSD 55

développe deux types de communautés d’open innovation : les InterCluster® regroupant à minima 3

clusters européens et leurs membres, complémentaires sur une chaîne de valeur et les EuroClusters

regroupement d’entreprises, de centres de recherche et d’universités, se répartissant sur une même

chaîne de valeur et mobilisés par un même défi. A ce jour 2 InterCluster® développés : InterCluster®

EcoConstruction et InterCluster® Vieillissement actif ; et 4 EuroCluster : Smart grids, EcoMobilité,

Industries éducatives et Maladies rares. Initiatives portées par l’association Europa InterCluster.

Autres formes de coopérations

Le champ de nos recherches a également été élargi à des formes de coopération ne correspondant

pas strictement de la coopération inter-cluster. Ainsi les initiatives IMEDER (Institut Méditerranéen

des Energies Renouvelables), MediconValley, les GETC, les Plateformes européennes de technologie

(ETP), ainsi que les réseaux d’excellence ont également été étudiées, car pouvant présenter un

intérêt pour la future collaboration inter-clusters.

■ Les initiatives de type IMEDER -Institut Méditerranéen des Energies Renouvelables :

l’IMEDER est une association 1901 qui a pour objectif de fédérer le monde professionnel des

EnR autour de projets collaboratifs intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des

centres de formation et laboratoires de recherches sur les territoires des 44 pays de l’Union

pour la Méditerranée. Cette structure a pour but de développer les échanges

méditerranéens en matière de RDI du domaine des énergies renouvelable, d’accélérer les

transferts de technologies, et de favoriser les projets adaptés aux besoins des populations

méditerranéennes. Elle agit notamment pour cela par le soutien à la recherche et au

développement, le conseil auprès des porteurs de projets, en assurant l’échange de bonnes

pratiques et leur dissémination, et la lisibilité des formations aux énergies renouvelables.

L’IMEDER est portée par des membres variés, mais peuvent adhérer au réseau les clusters,

groupement de professionnels et d’entreprises, centres de formation, centres de recherche

et institutions publiques.

■ Les initiatives de type MediconValley, cluster binational européen (Danemark-Suède) :

dans le domaine des sciences de la vie, il rassemble des universités, hôpitaux et entreprises

de la région transfrontalière d’Oresund. Son caractère transnational en fait l’un des clusters

les plus puissants dans son domaine en Europe. Deux agences publiques sont en charge de

l’animation du cluster, la danoise Copenhagen Capacity, and la suédoise Invest in Skåne. Son

but est en particulier de mettre en relation les différents acteurs de la RDI, mais aussi de

promouvoir la région internationalement et attirer des investissements.

■ L’Eurorégion ou GECT (Groupement européen de coopération territoriale) : une structure

administrative de coopération transfrontalière établie entre plusieurs territoires issus de

différents Etats européens. Cette association de collectivités territoriales peut constituer le

cadre nécessaire à la structuration en commun de filières communes aux territoires,

notamment par des appels à manifestation d’intérêts permettant le financement d’initiatives

communes dans des domaines de spécialisation.

■ Les Plateformes européennes de technologie (European technology Platform - ETP) : ces

initiatives de partenariat public/privé soutenues par la Commission européenne ont pour

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Livrable 1 – inno TSD 56

ambition de réunir le savoir-faire technologique, l’industrie, les régulateurs et les financeurs

en un même réseau/forum afin de développer un agenda de recherche et innovation

stratégique commun. Leur but est de développer les synergies entre les différents acteurs de

la recherche et du développement. Ces initiatives s’inscrivent sur la durée.

Principaux constats

L’analyse de cette cartographie permet d’établir une typologie des objectifs et formes juridiques et

opérationnelles des coopérations inter-clusters.

■ Différents objectifs de coopération

o L’échange : savoirs-faires, connaissances, expériences, bonnes pratiques… Aussi bien

entre les acteurs membres des clusters qu’entre les structures d’animation et

management des clusters, et sur des sujets sectoriels aussi bien que sur le

management de cluster en général.

o Stratégie commune / actions conjointes : internationalisation des entreprises et

notamment PME, évènements, formations,…

o Accéder à de nouvelles compétences : R&D pour du montage de projets

collaboratifs (au niveau européen); marché pour compléter sa chaîne de valeur

o Avoir du poids / être visible : marketing / branding international ; lobbying /

représentation auprès des institutions

■ Différentes formes de coopération

o Coopération informelle sans gouvernance commune établie

o Coopération avec structure de gouvernance mais sans statut juridique : ex :

European Network of maritime clusters

o Coopération dans le cadre d’un projet européen, avec signature d’un consortium

agreement

o Signature d’un Memorandum of understanding (MoU) ou accord de partenariat,

souvent entre clusters étrangers

o Coopération formelle via une structure commune : l’association (aussi bien

nationale que type AISBL) – exemple : la European Diagnostic Cluster Alliance

■ Différentes sources de financement

o Fonds européens : projets dédiés, programmes Interreg initiatives à durée de vie

limitée

o Fonds de développement et innovation nationaux / régionaux

o Cotisations des membres / commercialisation de services (exemple : formation,

expertise, bases de données, etc.)

■ Différents modes de gouvernance

o Gouvernance partagée : solution préférée dans le cas de coopérations bilatérales

inter-cluster

o Gouvernance alternée : solution préférée dans le cas de coopérations

multipartenariales

o Gouvernance confiée à un acteur tiers supposé neutre

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Livrable 1 – inno TSD 57

3.2 Analyse approfondie de 5 réseaux de coopération

5 réseaux de coopération ont été sélectionnés, en partenariat avec la Région PACA, pour en étudier

les modalités de structuration, la stratégie de coopération et les activités et services proposés.

IMEDER

Présentation générale de la structure

L’objectif global de la structure est de développer l’utilisation des énergies renouvelables dans les

pays du pourtour méditerranéen, avec notamment un échange entre rives Nord-Sud. L’idée qui a

également présidé à la création de l’IMEDER était de permettre aux PME d’accéder aux opportunités

créées par la dynamique du Plan Solaire Méditerranéen et de l’Union Pour la Méditerranée.

Son histoire débute à sa création en 2009, en Languedoc-Roussillon, sur une idée imaginée

conjointement par des élus, responsables d’entreprises, clusters et associations. Ses activités

débutent ensuite réellement au 1er trimestre 2010. Le socle fondateur de l’IMEDER est constitué de

la CCI de Perpignan et des Pyrénées-Orientales (CCIPPO), la CCIR Languedoc-Roussillon, du Pôle

DERBI, de l’association française ENERPLAN, de l’association espagnole APERCA, de la Chambre

Syndicale Nationale des EnR de Tunisie (CSNER) et de l’Association Libanaise pour la Maîtrise de

l’Energie et pour l’Environnement (ALMEE).

Les membres de l’IMEDER sont actuellement une trentaine, en forte évolution depuis sa création, et

partagés entre rive sud et nord, bien qu’en majorité en provenance de la rive nord de la

Méditerranée. Ces acteurs sont divers, avec des clusters et groupements d’entreprise, mais aussi des

institutions publiques, agences de maîtrise de l’énergie, écoles, universités et laboratoires de

recherche.

Le champ géographique de l’initiative s’étend sur les 44 pays de l’Union de la Méditerranée en

principe, en pratique principalement en Europe de l’Ouest et Afrique du Nord.

Modalités de structuration

La forme juridique de l’IMEDER est celle d’une association française de loi de 1901

Sa gouvernance est organisée sur un mode de gouvernance confiée provisoire. L’ambition de

l’IMEDER est pouvoir créer des antennes plus ou moins autonomes dans les différents pays

représentés au sein de l’IMEDER. Les membres se réunissent sous la forme d’un Comité de réflexion

2 à 3 fois par an pour discuter de la stratégie de l’IMEDER et de ses activités. Les idées sont aussi

parfois le fruit de discussions bilatérales entre l’IMEDER et ses membres, de réunions de travail ou de

la plateforme collaborative d’échanges. Les grandes décisions de l’IMEDER sont également soumises

au vote des membres.

Le financement de l’IMEDER est majoritairement public, provenant notamment de la CCIPPO et de

l’ADEME, et également de subventions FEDER. La contribution des membres se réalise par une

cotisation de 250 € par an, soit environ 4500/5000 € annuels. L’IMEDER a la volonté de diversifier ses

financements dans le futur.

La structure de l’IMEDER en charge de l’animation est une structure permanente composée de 1 ETP

IMEDER (Chargée de mission), et 0,5 ETP en salarié détaché de la CCIPPO.

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Livrable 1 – inno TSD 58

Stratégie de coopération

La stratégie de sélection des membres de l’IMEDER repose sur une volonté de connaître une

diversité des membres, avec aussi bien des acteurs publics et financeurs (CCI, ADEME, agences…) que

privés, notamment des clusters et fédérations professionnelles, ainsi que des centres de formation et

laboratoires de recherche. Les membres sont également choisis avec des considérations de chaîne de

valeur et de complémentarité des activités, et avec le désir de rassembler les plus gros acteurs de la

Méditerranée dans le domaine des énergies renouvelables, et des membres actifs et opérationnels.

Le but à l’avenir concernant les membres est l’adhésion de plus en plus des Agences de maîtrise de

l’énergie, type ADEME sur le pourtour méditerranéen, pour créer un réseau de l’efficacité

énergétique.

Les objectifs de la coopération entre les membres est de permettre de fédérer le monde

professionnel des énergies renouvelables autour de projets collaboratifs publics/privés et développer

les échanges intra-méditerranéens et les relations N/S. L’ambition de l’IMEDER est de permettre le

développement opérationnel d’actions en réseau, et la diffusion des expériences réussies, en

particulier dans l’ingénierie de projet, la R&D et les programmes de formation.

L’approche de l’IMEDER est principalement BtoB.

La démarche collaborative entre clusters et l’ensemble des membres et partenaires de l’IMEDET se

réalise via l’IMEDER qui anime la coopération, et principalement sur de l’échange d’informations via

la plateforme d’échanges mise en place par l’IMEDER.

L’implication des entreprises dans cette initiative se réalise principalement par des invitations

envoyées lors de conférences et événement organisés dans les divers pays représentés, l’envoi des la

newsletter, et sur la diffusion des appels à projets.

Activités et services

■ Échange d’informations, bonnes pratiques, et contacts : l’Imeder agit comme une source

d’idées, un facilitateur de contacts, notamment entre les entreprises, une aide à trouver des

intervenants pour les colloques, etc. Le transfert de bonnes pratiques est important pour

l’Imeder, notamment entre entreprises méditerranéennes. Pour inciter aux échanges,

l’IMEDER organise des manifestations, colloques, missions d’études et assure la diffusion

d’opérations ou de programmes engagés par les différents partenaires. L’IMEDER a aussi mis

en place une plateforme d’échanges et une newsletter.

■ Appels à projets, pour des projets N/S, pour des projets dans les énergies renouvelables

dans le bassin méditerranéen en relation avec les pays du sud. Ils favorisent la R&D, les

actions de diffusion, les services innovants. Ces projets bénéficient alors d’une labellisation

IMEDER dans le contexte de l’Union pour la Méditerranée. Ces projets sont sélectionnés par

l’IMEDER avec l’appui d’un Comité d’évaluation composé d’experts scientifiques et

professionnels des EnR et de l’ADEME. Ce label doit permettre de crédibiliser le projet et de

faciliter le financement des projets par des banques spécialisées sous forme de prêt, ou des

subventions de programmes européens,

■ Conseils aux porteurs de projets : vérification de la faisabilité (notamment financière) des

projets proposés, et accompagnement des porteurs de projets dans leurs démarches.

Apporte une expertise sur les projets (notamment sur les financements les plus adaptés).

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Livrable 1 – inno TSD 59

Facilite le montage de partenariats internationaux, fournit des conseils en matière de

gouvernance de ces projets.

■ Projets et gestion de projets : l’IMEDER est aujourd’hui impliqué dans deux projets,

notamment un projet portant sur le transfert du label Qualit’EnR en Tunisie.

■ Labellisation de formations et stratégie méditerranéenne de formation aux EnR : l’Imeder a

impulsé une démarche de labellisation des formations, aussi bien techniques que

managériales, sur le pourtour méditerranéen. L’IMEDER finalise des accords avec les

universités françaises qui vont porter une formation pilote en matière d’EnR.

■ Organisation d’évènements :par exemple Colloque annuel IMEDER le 6 novembre 2014,

■ Veille réglementaire

■ Concernant le lobbying, c’est une activité en cours de développement par l’IMEDER, qui

commence à prendre des contacts notamment au sein des institutions européennes.

Le projet pilote BioXCluster

Présentation générale de la structure

L’objectif global de BioXCluster est de favoriser l’internationalisation des PME des clusters membres

dans un même secteur d’activités.

Il s’agit d’une initiative de coopération entre clusters au sein d’un projet européen (actuellement les

projets « European cluster consortia ».

L’historique de l’initiative est intéressant : le projet pilote BioXCluster dérive et s’inscrit dans la

continuité d’un projet européen précédent, de World-class cluster, « BioXCluster ». Le projet a ainsi

d’abord été financé par la Commission européenne, tandis qu’il est aujourd’hui en grande partie pris

en charge par les partenaires eux-mêmes, avec un moindre financement européen. Les partenaires

souhaitent aujourd’hui faire perdurer le projet. Le champ géographique de l’initiative est l’échelle

européenne, et il s’agit en pratique d’acteurs français, allemands, italiens et espagnols.

Ses membres sont quatre clusters européens du domaine des biotechnologies, BioM, Biocat,

bioPmed et Lyonbiopole, assisté dans le présent projet de l’Agence ERAI (Entreprise Rhône-Alpes

International) qui assure les tâches administratives.

Modalités de structuration

BioXCluster n’a pas de forme juridique, il s’agit encore d’une coopération dans le cadre d’un projet

européen.

Sa gouvernance est simplifiée par le peu de membres, les membres tiennent à une fonctionnement

démocratique, et le nombre restreint de cluster permettant que chaque décision soit le résultat d’un

consensus.

Le financement de l’initiative s’est réalisé via le call européen de World-Class Cluster au départ, puis

grâce au call des European Cluster Consortia (6 projets pilotes), pour lequel le financement était

cependant assez faible. Les clusters financent eux-mêmes aujourd’hui en grande partie la

collaboration. Ils cherchent cependant de nouvelles sources de financement pour perdurer : ils

regardent notamment vers prochaine génération des European Cluster Strategic Partnerships, les

programmes COSME, INTERREG; etc. Ils ont également réfléchi à demander un financement aux

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Livrable 1 – inno TSD 60

entreprises pour les missions internationales, ce qui leur semble délicat. Il reste un fort travail à

réaliser sur la durabilité du projet.

En termes de structure, elle ne dispose pas de structure permanente, chaque cluster dédie les

ressources qu’il souhaite au projet et l’animation est réalisée conjointement par les clusters, en

fonction notamment des work packages sur lesquelles ils ont été désignés leaders. Cependant, au

sein de chaque cluster, le consortium a veillé à ce qu’il y ait un seul contact sur le projet, notamment

pour donner à l’extérieur de l’Europe une image de pérennité et de stabilité.

Stratégie de coopération

La sélection des membres a reposé sur la volonté d’association des clusters majeurs en Europe dans

le domaine des biotechnologies.

Les objectifs de la coopération sont de devenir point d’entrée international unique en Europe

concernant le secteur (expertise, contact), unique et exclusif. Cette coopération doit permettre une

activité internationale étendue pour les clusters et leurs entreprises (notamment PME) en

mutualisant les coûts, l’organisation, la communication/promotion. La coopération vise également à

une meilleure gestion, de meilleurs outils et compétences permis par les échanges entre clusters. Du

point de vue marketing enfin, dans toutes les relations du cluster, y compris au niveau local, les

clusters mettent en avant les avantages qu’ils ont à afficher une activité internationale.

La démarche collaborative entre clusters se manifeste par la mise en place d’une stratégie commune

d’internationalisation (Joint international strategy) : une stratégie globale, une méthodologie

commune, des outils communs. Le plus important dans cette stratégie était de définir ensemble des

stratégies différentes et adaptées selon les pays cibles. La décision concernant les cibles

internationales du projet s’est réalisée par la consensus. Chaque cluster est par ailleurs leader sur

une tâche du projet. Une collaboration très démocratique. BioPMed par exemple est leader sur le

côté stratégique, le business plan ; BioMCluster est leader sur la cible Japon ; Lyonbiopôle est plutôt

leader sur le marché Corée du Sud et BioCat sur la communication dans le projet. Cela permet de

valoriser les compétences de chacun.

Concernant l’implication des entreprises, la décision des cibles internationales des activités s’est

réalisée en fonction de la volonté des entreprises de chaque cluster. L’idée du partenariat a toujours

été d’aider les entreprises sur le court-terme à identifier des opportunités de coopération directe à

l’international.

Activités et services

■ Analyses de marchés conjointes et organisation d’ateliers avec des experts pour la

connaissance de différents marchés extérieurs – Diffusion de ces études aux 4 clusters et à

des centres de ressources

■ Mission d’entreprises à l’étranger, pour aller conclure des partenariats entre les entreprises

des clusters, ou de R&D.

■ Partenariat du consortium avec des clusters étrangers

■ Représentation commune dans les évènements internationaux, marketing/communication

internationaux

CESBA - Common European sustainable building assessment

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Livrable 1 – inno TSD 61

Présentation générale de la structure

L’objectif global de CESBA est de répondre collectivement en Europe au défi de l’efficacité

énergétique et de la durabilité de la construction.

Il s’agit à la fois d’une coopération entre acteurs variés sur l’harmonisation et le travail sur les

méthodologies et indicateurs d’évaluation du caractère durable des bâtiments, et d’une plateforme

d’échanges en ligne.

L’histoire de CESBA remonte à 2011, lorsque des acteurs issus de différents projets européens ont

constaté la prolifération des systèmes d’évaluation de la construction en Europe, et la confusion à

laquelle cela menait parmi les acteurs et sur le marché. Le projet ENERBUILD (programme européen

de coopération transnationale INTERREG IV Espace alpin) avait en particulier permis de comparer les

outils d’évaluation de durabilité et d’impact environnementaux de différents pays de l’espace alpin,

notamment les outils : Protocollo ITACA (Région Piemont, Italie), LEED Italia (Italie), Casaclima

Nature (Italy), DGNB (Germany), BDM (France), HQE (France), Total Quality Building (Austria),

Minergie P-Eco (Switzerland). Les projets européens NENA (2005-2009 – INTERREG IV Espace alpin -

créer un réseau de PME alpines), CABEE (2012-2015 – INTERREG IV Espace alpin – capitaliser sur les

expériences d’évaluation de la construction dans l’espace Alpin, notamment à travers les divers

projets européens), CEC 5 (programme Europe Centrale) ou encore ViSiBle (INTERREG IV Espace

alpin) ont également contribué à la création du CESBA.

Le champ géographique de l’initiative est donc l’Europe entière, même si l’initiative milite

notamment pour une prise en compte des spécificités régionales dans les systèmes d’évaluation des

bâtiments, et développe ainsi cette activité.

Les membres de CESBA sont donc une dizaine, et sont autant des clusters et initiatives similaires, des

réseaux d’acteurs, que des municipalités, Régions, et Ministères.

Modalités de structuration

Le CESBA n’a pas de statut juridique mais cela représente un projet à moyen-terme.

La gouvernance du CESBA est actuellement en cours de réflexion. L’initiative se présente encore

comme un réseau de membres, avec des membres leaders et actifs, et des membres intervenant

davantage en soutien. Secrétariat assuré par le réseau NENA (projet européen).

Le financement de l’initiative se fait depuis ses débuts au moyen de financements en provenance de

projets européens. Actuellement le CESBA se finance sur trois projets européens évoqués ci-dessus :

CABEE, CEC 5 et ViSiBLE. Le CESBA a cependant une volonté de diversification de ses financements à

horizon 2016-2017, avec notamment une possible commercialisation de services et d’expertise.

Le CESBA dispose d’une structure permanente, faisant office de secrétariat plus que d’animation. En

effet, le réseau d’entreprises des Alpes NENA (plateforme d’une dizaine de membres) sert de

secrétariat à CESBA.

Stratégie de coopération

La sélection des membres de l’initiative repose sur la volonté de structures variées en charge de

l’évaluation des bâtiments ou de la définition des indicateurs de l’évaluation des bâtiments, ou ayant

poids dans celles-ci, de participer à cette initiative collaborative.

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Livrable 1 – inno TSD 62

Les objectifs de la coopération entre membres sont principalement de créer une approche collective

et holistique pour l’évaluation des bâtiments et quartiers à travers des méthodologies et indicateurs

harmonisés en Europe, et de militer dans le même temps pour une meilleure prise en compte des

spécificités régionales au sein de ces systèmes d’évaluation. CESBA revendique également de

soutenir des initiatives pour des systèmes incitatifs, réglementations et lois au niveau régional,

national, et européen en faveur des utilisateurs, et de pouvoir impacter le marché de la construction

avec une approche en termes de masse critique, atteinte à travers les certifications harmonisés par

CESBA.

La démarche collaborative entre clusters s’organise entre les différents pays et régions avec un

coordinateur par pays, qui diffuse ensuite les informations si besoin est aux autres membres du

réseau.

Activités et services

■ Travail conjoint sur l’harmonisation des méthodes d’évaluation : notamment comment

définir des indicateurs et quels indicateurs prendre en compte, pour adopter des approches

comparables en termes de caractérisation, normalisation, etc.

■ Harmonisation des indicateurs d’évaluation : création d’une base d’indicateurs communs en

Europe pour évaluer la durabilité de la construction, qui pourrait être adoptée dans les

systèmes existants comme dans de nouveaux systèmes. Objectif de faciliter la comparaison

des résultats en termes de performance.

■ Certification CESBA : pour les systèmes d’évaluation de la construction compatibles avec la

méthode et les principes CESBA, ayant intégré les indicateurs de performance CESBA.

■ Mise en place d’un Wiki CESBA : un hub de connaissance transnationale en matière

d’évaluation de la durabilité de la construction : échanges entre experts, coopération,

interactions, etc. Inscription gratuite à la plateforme. Cette plateforme contient notamment

des informations sur CESBA, des indicateurs, des packs de services, ainsi que des livrables de

projets européens en lien avec CESBA. CESBA wiki offrira aussi prochainement du matériel de

formation.

■ Pack services CESBA : Pour les services locaux et municipalités, CESBA pourrait fournir une

expertise, aider à définir des programmes locaux écologiques et services techniques en

matière architecturale, information sur l’investissement public, l’offre de formation pour les

acteurs, etc. CESBA pourrait également agir comme facilitateur de contact.

■ Organisation d’évènements CESBA : Évènements gratuits et ouverts à tous, notamment des

ateliers de partage de résultats.

Construction 21- Portails international et français

Il existe Constuction 21 International, ainsi que ses branches nationales.

Construction 21 International

L’objectif global de Construction 21 International est d’accélérer la diffusion de bonnes pratiques en

matière de construction durable, et contribuer au développement économique du secteur et à la

mutation de la construction vers le durable.

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Livrable 1 – inno TSD 63

Construction 21 International est une association internationale à but non lucratif (AISBL), un

portail d’information européen, et coordonne l’action d’un ensemble de plateformes nationales

également constituées sous la forme d’associations de droit national.

L’objectif de la coopération des acteurs au sein de ces plateformes nationales est l’échange

d’information, le développement de réseau et leur intégration dans les communautés thématiques.

Construction 21 international est aussi un réseau international en ligne qui propose aux

professionnels un accès aux dernières informations sur l’innovation en matière de bâtiment durable

en provenance de toute l’Europe.

Historiquement, le projet Construction 21 International a été lancé avec le soutien de l’Union

européenne via le programme Intelligent Energy Europe (projet mai 2011-mai 2013) notamment

porté par l’IFPEB et un consortium de 9 partenaires européens. Construction 21 International a, suite

au projet, perduré sous la forme d’une association internationale, créée en 2013, appartenant aux

gestionnaires des plateformes nationales et cogérée par ceux-ci. Chaque partenaire du projet conduit

sa propre plateforme nationale.

En termes de fonctionnement et de membres, les partenaires du projet Construction 21

International étaient au départ des organisations reconnues de chaque pays, souvent des

associations ou des universités très impliquées dans le secteur du bâtiment durable. Ces partenaires

ont créés des plateformes collaboratives nationales, dédiées à tous les professionnels du domaine de

la construction durable dans chaque pays. Ils sont accompagnés aujourd’hui pour les coordonner et

gérer de multiples partenaires nationaux et assurent l’indépendance des plateformes dans chaque

pays, la qualité de leur contenu et leur adaptation aux marchés nationaux. Le contenu de la

plateforme est créé par les utilisateurs eux-mêmes et modéré par ces experts reconnus. Le

financement de Construction 21 International se fait conjointement par les plateformes nationales.

Le champ géographique de Construction 21 International est aujourd’hui européen. Cette

plateforme est alimentée par les plateformes nationales en collaboration, et celles-ci sont au nombre

de 8 actuellement, basées en Europe : en France, Allemagne, Italie, Lituanie, Roumanie, Espagne,

Belgique, et Luxembourg. Construction 21 International se développe également ailleurs en Europe

et sur l’autre rive de la Méditerranée puisqu’une plateforme est actuellement en cours de

développement au Maroc. Un projet de développement d’une plateforme transnationale

méditerranéenne dédiée aux problématiques du bâtiment en climat méditerranéen est également

étudié actuellement. A horizon 2020, Construction 21 vise un objectif de 50 portails nationaux dans

le monde.

Construction 21 France

Présentation générale de la structure

L’objectif global de Construction 21 France est d’accélérer les échanges d’informations et de bonnes

pratiques entre les praticiens, institutionnels, chercheurs et enseignants de la filière du bâtiment

durable en France.

Il s’agit d’une plateforme collaborative nationale et d’un portail d’information, née du projet

européen Construction 21 International. Son champ géographique est le territoire français.

Ses membres sont divers, avec plusieurs niveaux d’adhésion :

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Livrable 1 – inno TSD 64

■ 7 partenaires associés portent l’association et en forment le Conseil d’Administration ; ils

sont des financeurs de premier rang de l’association et membres de droit du CA : le CSTB,

EGF BTP, le Gimélec, l’IFPEB, le Groupe Moniteur, Promotelec, et le réseau BEEP.

■ Sont également membres de l’association une trentaine d’organisations professionnelles et

entreprises du secteur de la construction et de l'aménagement durable, réunis dans 7

collèges selon leur activité et nature.

Les clusters et associations d’acteurs impliqués dans l’initiative sont donc le BEEP, Promotelec, et

également BDM, La Maison Passive France,…

Toute structure dont l'activité est en lien avec l'aménagement, l'immobilier et la construction durable

peut devenir co-gérante de la plateforme en devenant membre de l’association Construction21

France.

Le portail est ouvert à l’adhésion de tous, la cible étant surtout les entreprises mais les particuliers

impliqués dans ces thématiques pourraient également être une cible intéressante selon les gérants

de la plateforme. Le portail compte aujourd’hui 4000 inscrits, avec des adhérents très divers issus de

la recherche, de l’entreprise, des clusters, des médias, de la finance…toute la chaîne de valeur est

représentées (maîtres d’ouvrage, architectes, ingénieurs, industriels, chercheurs, exploitants…).

Modalités de structuration

Construction 21 France est légalement une association de loi de 1901.

Elle bénéficie pour son bon fonctionnement et son activité de plusieurs types de financements :

■ des subventions de l’ADEME,

■ les frais d’adhésion des membres de l’association – une cotisation annuelle des membres

variant entre 360 et 1200 € TTC en fonction du nombre de salariés de l’organisme.

■ La commercialisation de certains services et usages du site : la consultation de la base de

données sur la formation est payante par exemple. Une réflexion en cours sur la

commercialisation de davantage de services.

■ La commercialisation de bannières publicitaires sur le portail.

■ Construction 21 réfléchit aussi à participer à des projets européens sur le volet

Communication. Par exemple, Construction 21 a répondu à un appel d’offre pour piloter le

portail web Build UP.

Construction 21 France dispose d’une structure permanente composée de 2 ETP.

Stratégie de coopération

Les objectifs de la coopération des membres au sein de Construction 21 sont d’échanger de

l’information, de bonnes pratiques, de se mettre en réseau, et d’ainsi monter en compétence et

développer son activité.

La démarche collaborative entre clusters, et autres types d’acteurs, se manifeste à travers la volonté

de tous mais aussi le devoir de tous d’enrichir le portail C21 en publiant des article sur l’actualité du

bâtiment durable, de leur organisation, en ajoutant leurs bâtiments exemplaires à la base de

données, et participant aux communautés thématiques.

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Les entreprises sont tout aussi impliquées que les organisations de type cluster dans l’initiative

puisqu’elles peuvent être membres du portail et que certaines sont par ailleurs membres de

l’association.

Activités et services

Les activités et services proposés aux membres diffèrent selon le statut de la structure au sein de

l’association/ du portail, entre les membres de l’association et les simples adhérents de la

plateforme.

Globalement l’intérêt pour tous de participer à l’initiative est :

■ Une information en continu, dans le fil d’actualité et la bibliothèque du portail, sur la

construction durable provenant des autres membres, avec des contenus dont la qualité est

garantie par une modération avant publication.

■ La diffusion des retours d'expérience du secteur

■ La possibilité d’échanger avec des experts sur les sujets du bâtiment durable

■ L’appartenance à des communautés thématiques animées par l’expert national de chaque

sujet : ces communautés sont une nouveauté. Il existe une communauté du Bâtiment

durable sur le site C21, animée par BDM. C’est un sujet qui intéresse beaucoup de monde.

Cependant pour l’instant cette communauté est peu animée.

■ L’accès à une base de données de réalisations exemplaires à la fois nationale et européenne,

complétée par les membres eux-mêmes

■ L’accès à différentes bases de données, notamment « Formation », « Entreprises et

réseaux »…

■ La possibilité pour les membres de promouvoir leurs activités, évènements, etc., sur le

portail, leur permettant une bonne couverture médiatique

■ Le développement du réseau professionnel

■ L’accès à une bibliothèque de produits et solutions innovantes

L’intérêt supplémentaire pour les membres de l’association est notamment d’avoir conscience de

soutenir une démarche constructive pour la profession ainsi que des avantages plus poussés en

termes d’assistance, conseils, et de formation pour la structure.

EDCA- European Diagnostic Cluster Alliance

Présentation générale de la structure

L’objectif global de l’initiative est de promouvoir la compétitivité de l’industrie européenne dans le

domaine du diagnostic médical.

Cette initiative est une coopération entre une dizaine d’acteurs européens de type cluster.

L’histoire de cette initiative est aussi l’histoire d’une coopération bilatérale qui s’est élargie

rapidement pour se structurer finalement en 2011, lorsque l’EDCA est créée à Bruxelles autour de 8

membres. Cette coopération avait commencé par une coopération franco-belge entre Euromediag,

le groupe dédié au diagnostic médical au sein du cluster français Eurobiomed (Languedoc Roussillon -

Provence Alpes Côte d’Azur, et Wal-Dx, son pendant belge au sein du cluster BioWin (Wallonie). Ces

clusters ont rapidement été rejoints par d’autres clusters européens : le cluster espagnol BioCat

(Barcelone), le cluster polonais Sciences de la vie de Cracovie, le cluster suédois Uppsala Bio ainsi que

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les clusters Nexxus (Ecosse), OBN (Oxford, Angleterre), ZMDB (Berlin- Brandebourg, Allemagne) et

par Lyon Biopôle un peu plus tard.

L’initiative rassemble ainsi une dizaine de membres, et représente plus de 500 sociétés du diagnostic

médical (principalement des PME) et environ 50 Universités pratiquant des activités de recherche

dans ce domaine..

Modalités de structuration

L’EDCA est une association internationale à but non lucratif (AISBL).

En termes de gouvernance l’EDCA s’est doté d’un modèle classique et démocratique fonctionnant

bien. Elle dispose :

■ d’une Assemblée générale, qui prend les grandes décisions relatives à l’EDCA : décision sur le

budget, le montant des cotisations, approbation annuelle des comptes, recommandations au

bureau sur proposition des membres, élection du président et du bureau, etc.

■ d’un bureau, au sein duquel les clusters sont représentés par un représentant de cluster par

pays. Il élabore le programme de travail annuel de l’alliance, contrôle et supervise

l’utilisation des cotisations des membres et autres revenus propres, administre et supervise

les programmes de l’EDCA, présente le budget à l’Assemblée générale pour approbation, et

règle tout problème ou prend toute décision qui n’entre pas dans la compétence de

l’Assemblée.

■ Le bureau élit pour trois ans un président (Franck Molina, Euromediag), un vice-président, un

secrétaire-général et un trésorier (Thierry Leclipteux, BioWin), qui gèrent l’Alliance et

prennent des décisions pour le bureau. Le secrétaire-général, nommé par le président et

approuvé par le bureau est responsable de la gestion journalière des affaires, et du

secrétariat de l’Alliance. Biocat (Carlos Lurigados) est au secrétariat-général de l’EDCA.

L’EDCA dispose d’une structure permanente actuellement située au sein des locaux de la

représentation de la Région Languedoc-Roussillon à Bruxelles.

Stratégie de coopération

Les objectifs de la coopération au sein de l’EDCA sont de:

■ Renforcer la compétitivité des acteurs européens du domaine à travers la constitution d’un

réseau de coopération des acteurs majeurs du domaine en Europe, pour des activités de

lobbying, networking and des partenariats de recherche, développement et innovation

■ Faciliter et améliorer l’accès à des marchés étrangers pour ces clusters européens – en

particulier les PME (Etats-Unis, Asie). Cette initiative a été largement soutenue au niveau

européen dans le cadre de la stratégie européenne pour des clusters de classe mondiale.

La sélection des membres se fait sur la base du volontariat des acteurs européens, mais aussi avec

des considérations de chaînes de valeur afin de permettre des projets collaboratifs de recherche,

développement et innovation concluants et performants grâce à un catalogue de compétences

étendues. L’EDCA a élaboré une cartographie des acteurs européens du domaine à ses débuts, afin

d’en associer le plus grand nombre et les plus importants et pertinents à l’initiative. L’objectif était

alors de « recruter de nouveaux clusters du diagnostic médical afin d’atteindre une masse critique

nécessaire au développement et à la consolidation du projet ».

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Activités et services

L’EDCA pratique et favorise différents activités et services :

■ Encourage les partenariats collaboratifs entre les acteurs européens du diagnostic médical

(mise en relation, conseil, assistance) – cette activité est au cœur de l’EDCA

■ Encourage également les partenariats collaboratifs entre les membres de l’EDCA et des

acteurs d’autres domaines, pour des coopérations intersectorielles

■ Partage entre les membres de l’accès aux plateformes technologiques

■ Organisation d’évènements en commun, ou participation en commun : exemple “Connecting

Healthcare IT 2014 - Working together to shape the future of healthcare” en mai 2014 pour

de la formation et du networking.

■ Pratique la veille et l’analyse législative, le lobbying (publication de « position paper »

notamment), adresse des recommandations communes aux décideurs politiques, etc.

Principaux constats

L’analyse approfondie des 5 réseaux de clusters nous permet de mettre en évidence quelques

bonnes pratiques de coopération.

En termes de membres, les initiatives de réseau permettant l’échange de bonnes pratiques et de

contacts gagnent à rassembler un nombre important de membres (ex : Construction 21), ce qui est

moins le cas des initiatives de coopération-coordination et intégration (ex : BioXClusters) dans

lesquelles l’important est avant tout de bien choisir les acteurs, souvent avec des considérations de

chaîne de valeur.

Il est également souvent utile pour le bon fonctionnement de la coopération que les membres

leaders de l’initiative soient des acteurs ayant déjà une expérience de la coopération interclusters.

La forme juridique de ces initiatives est le plus souvent l’association, notamment le statut souple de

l’AISBL (Association international sans but lucratif).

En termes de gouvernance, peu d’initiatives ont réellement adopté un modèle démocratique

élaboré, mais toutes tendent vers ce type de gouvernance (l’EDCA en est cependant un bon

exemple).

En matière de financement, on note que ces initiatives sont souvent impulsées au départ par des

projets européens (par exemples les projets de European Cluster Consortia, ESCP, INTERREG, autres

fonds européens, etc.). Pour pérenniser les initiatives, il est cependant important que ces structures

diversifient leurs sources de financements par la suite.

Il est toujours bénéfique pour ces initiatives se doter d’une structure permanente de 1 ou 2 ETP

dédiés à l’animation de l’initiative, ou de davantage de personnel selon l’étendue des activités, mais

cela demande un financement stable et important. Il est également possible de désigner un membre

leader parmi membres, qui endossera ce rôle d’animateur. Par ailleurs, il est important dans tous les

cas de figure de garantir qu’une personne de référence (de préférence stable) soit désignée par

cluster, pour travailler sur l’initiative et représenter le cluster en son sein.

En termes de domaines de coopération, est possible d’impulser une coopération sur des activités

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Livrable 1 – inno TSD 68

précises au départ, suivant l’objectif de la coopération, la coopération est alors plus simple et moins

coûteuse.

Cependant le modèle de coopération le plus abouti prend en compte plusieurs finalités de

coopération :

■ Échanges d’informations, bonnes pratiques, mise en réseaux d’acteurs

■ Projets de recherche, développement et innovation collaboratifs

■ Mutualisation des coûts de certaines activités (par exemple des missions d’entreprises à

l’international, la formation, l’organisation d’évènements, etc.)

■ Stratégie commune d’internationalisation et activités à l’étranger

■ Proposition de services variés aux membres (formation, assistance au montage de projet,

base de données à consulter, etc.)

■ Branding international, prospection commune

■ Lobbying et veille réglementaire

3.3 Enseignements pour le projet Med Marie

Il existe de nombreuses initiatives d’interclustering et réseaux de clusters en Europe, dans des

domaines divers de recherche, développement et innovation, et avec des objectifs de coopération

variés. La grande difficulté de ces initiatives est souvent de perdurer au –delà des projets européens.

Néanmoins, un préalable indispensable avant le choix de la forme de l’interlcustering est le choix

des finalités de coopérations. En effet, l’interclustering peut poursuivre des finalités très variées et à

différentes finalités répondent différentes modalités de structuration :

■ Les initiatives visant à l’échange de bonnes pratiques, de connaissances et de contacts

gagnent à la participation d’un nombre important de membres et nécessitent souvent un

support sous forme de plateforme web. Les financements doivent être pérennes pour

entretenir l’outil web. Ces initiatives peuvent être impulsées par un financement public sous

forme de projet européen au départ (exemple : plateforme Construction 21 International), et

font par la suite appel à d’autres financements publics, et à une cotisation des membres plus

ou moins importante selon le profil des adhérents.

■ Les initiatives impliquant une stratégie commune des membres et des actions conjointes

sur un domaine précis (exemple l’internationalisation des activités des clusters) existent

souvent aujourd’hui sous forme de projet européen, rassemblant moins d’une dizaine de

clusters. Elles sont parfois également financées par les clusters eux-mêmes sur leurs

financements propres, ce qui amoindrit souvent leurs activités. Elles ne nécessitent pas une

structure permanente ni de statuts juridiques, mais des membres de référence au sein de

chaque cluster travaillant sur l’initiative. La coopération est parfois aussi actée par un

Memorandum of Understanding entre clusters. Cette forme de coopération nécessite

cependant au minimum de disposer d’un montant alloué de départ, qui encourage le début

de la coopération et permet le début des activités conjointes.

■ Des initiatives plus rares de consortia pérennes entre clusters agissant dans une logique

d’offre commune sur le marché (en vue de répondre à certains appels d’offre/appels à

projets notamment) et de création de ressources communes seront également limitées à

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Livrable 1 – inno TSD 69

une dizaine de clusters-membres et nécessiteront une structure permanente pour

l’animation de la coopération, des financements pérennes et une gouvernance démocratique

solide.

Il ressort enfin que de nombreuses initiatives de réseaux et coopération entre clusters et autres

acteurs existent en Europe et Méditerranéen sur les thématiques de l’efficacité énergétique des

bâtiments et de la construction durable. Ces initiatives ont cependant des focus différents :

■ L’initiative CESBA se concentre sur les outils et méthodes d’évaluation de l’efficacité

énergétique des bâtiments,

■ l’IMEDER sur les énergies renouvelables et se positionne peu à peu mais marginalement sur

le bâtiment,

■ Construction 21 France et International sur la mutation du secteur de la construction vers le

bâtiment durable ; et les projets naissant de Construction 21 en Méditerranée, en Afrique

du Nord au niveau national, mais aussi à l’échelle de la Méditerranée pour prendre en

compte les spécificités du bâtiment durable en climat méditerranéen.

Ces initiatives pourraient potentiellement intervenir à plus ou moins court-terme dans la

constitution d’une initiative de cluster méditerranéen de l’efficacité énergétique des bâtiments.