emmanuel habyarimana du concept de la dynamique … · considÉrations socio-gÉopolitiques...

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Emmanuel Habyarimana Du concept de la dynamique des métamorphoses géopolitiques de l’Europe pour la Paix Perpétuelle à partir de 1945. De l’idée d’une UE, politie européenne intégrale et puissance internationale intelligente et positive -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Habyarimana Emmanuel. Du concept de la dynamique des métamorphoses géopolitiques de l’Europe pour la Paix Perpétuelle à partir de 1945. De l’idée d’une UE, politie européenne intégrale et puissance internationale intelligente et positive, sous la direction de Jean-Paul Joubert, Professeur à l'Université Jean Moulin (Lyon 3), thèse soutenue le 09 février 2012. Disponible sur : www.theses.fr/2012LYO30012 Document diffusé sous le contrat Creative Commons « Paternité – pas d’utilisation commerciale - pas de modification » : vous êtes libre de le reproduire, de le distribuer et de le communiquer au public à condition d’en mentionner le nom de l’auteur et de ne pas le modifier, le transformer, l’adapter ni l’utiliser à des fins commerciales.

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  • Emmanuel Habyarimana

    Du concept de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la Paix Perptuelle partir de 1945. De lide dune UE, politie europenne intgrale et puissance internationale intelligente et positive -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Habyarimana Emmanuel. Du concept de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la Paix Perptuelle partir de 1945. De lide dune UE, politie europenne intgrale et puissance internationale intelligente et positive, sous la direction de Jean-Paul Joubert, Professeur l'Universit Jean Moulin (Lyon 3), thse soutenue le 09 fvrier 2012. Disponible sur : www.theses.fr/2012LYO30012

    Document diffus sous le contrat Creative Commons Paternit pas dutilisation commerciale - pas de modification : vous tes libre de le reproduire, de le distribuer et de le communiquer au public condition den mentionner le nom de lauteur et de ne pas le modifier, le transformer, ladapter ni lutiliser des fins commerciales.

    http://www.theses.fr/2012LYO30012

  • 1

    FACULT DE DROIT ET DES SCIENCES POLITIQUES

    CENTRE LYONNAIS DTUDES DE SCURITT INTERNATIONALE ET DE

    DFENSE (C.L.E.S.I.D.)

    SCURIT INTERNATIONALE ET DFENSE

    DU CONCEPT DE LA DYNAMIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE

    LEUROPE POUR LA PAIX PERPTUELLE PARTIR DE 1945.

    DE LIDE DUNE UE, POLITIE EUROPENNE INTGRALE ET PUISSANCE INTERNATIONALE

    INTELLIGENTE ET POSITIVE

    THSE

    Pour lobtention de grade de docteur en scurit internationale et dfense de lUniversit

    Jean Moulin Lyon 3

    Prsente et soutenue publiquement par

    Emmanuel HABYARIMANA

    Lyon, dcembre 2011

    DIRECTEUR DE THSE

    M. Jean-Paul JOUBERT : Professeur des Sciences Politiques lUniversit Lyon 3

    MEMBRES DU JURY

    M. Jacques VIRET, Rapporteur, Gnral de Division, Laboratoire TIMC, Universit Grenoble 1

    M. Frdric RAMEL, Rapporteur, Professeur des Sciences politiques lUniversit Paris 11

    M. Battistella DARIO, Professeur des Sciences Politiques lUniversit de Bordeaux

    M. David CUMIN, MCF-HDR lUniversit Lyon3

  • 2

  • 3

    REMERCIEMENTS

    Nombreux sont celles ou ceux qui, inlassablement, nous ont encourag et aid la ralisation de

    cette thse.

    Nous tenons exprimer notre profonde reconnaissance au Professeur Jean-Paul Joubert qui a bien

    accept de diriger cette recherche. Nous le remercions, non seulement, de nous avoir fait dcou-

    vrir les bienfaits de la rigueur et de la tnacit dans le travail intellectuel, mais aussi, de navoir

    pargn aucun effort pour nous soutenir et pour nous aider vaincre les vellits dans toutes les

    difficults rencontres.

    Notre gratitude sadresse dans lensemble toute lcole Doctorale de Droit et au Centre Lyon-

    nais dtudes de Scurit Internationale et de Dfense dont les diffrents organes hirarchiques et

    les structures managerielles ont soutenus indfectiblement cette recherche.

    Nous adressons aussi nos remerciements sincres tous ceux qui se sont prts aux diffrentes

    entrevues dont les rsultats constituent une des parts essentielles du contenu du prsent travail.

    Nos gratitudes vont, plus particulirement, au Professeur, Gnral Jacques Viret pour la rationa-

    lit quil nous a imprgne dans nos aventures et essais de modlisations. Elles sadressent aussi

    tous les membres du jury qui ont bien voulu accepter de lire nos petites exprimentations et dy

    apporter leurs prcieuses remarques.

    Enfin, nous remercions sincrement tous ceux qui, de prs ou de loin, ont contribu scientifique-

    ment ou humainement laboutissement de ce travail. Leur soutien indfectible na cess de nous

    relever pour franchir les impasses, de fois, allgoriques.

  • 4

  • 5

    SOMMAIRE

    REMERCIEMENTS 3

    SOMMAIRE 5

    ABRVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES 9

    INTRODUCTION GNRALE 13

    I. PRSENTATION ET RAISONS DU CHOIX DU SUJET 15 1. LQUATION-PARADOXE OU LE DILEMME UE, PUISSANCE INTGRALE INTELLIGENTE ET POSITIVE - BARRIRES MYTHIQUES 17 2. NOS TCHES : DES EXPRIMENTATIONS SOCIO-GOPOLITIQUES, INFINITSIMALES, CATASTROPHIQUES ET COMPARATIVES POUR TENTER DE CIRCONSCRIRE ET DE RSOUDRE

    LQUATION-PARADOXE 21 3. POURQUOI LE CHOIX DE CES TCHES-EXPRIMENTATIONS? 23 II. OBJETIFS DE LA RECHERCHE 27 1. CONCEPT DES MORPHOLOGIES SOCIO-GOPOLITIQUES DES COMMUNAUTS/UNION EUROPENNES PARTIR DE 1945 29 2. CONCEPTS INFINITSIMAL ET CATASTROPHIQUE DE LA DYNAMIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPE POUR LA PAIX PERPTUELLE 31 3. LIDE DUNE UE, PUISSANCE INTERNATIONALE INTGRALE INTELLIGENTE POSITIVE POUR LA PAIX PERPTUELLE 72 III. PROBLMATIQUE 85 IV. HYPOTHSE 87 V. MTHODE ET LIMITES 89 VI. PLAN DE LTUDE 93

    PREMIRE PARTIE 97

    DU CONCONPT DES MORPHOLOGIES SOCIO-GOPOLITIQUES DE MTAMORPHOSES

    DE LEUROPE POUR LA PAIX PERPTUELLE PARTIR DE 1945 97

    INTRODUCTION 99 CHAPITRE I 103 CONSIDRATIONS GNRALES ET REPRES CRITIQUES 103 CHAPITRE II 105 LES VISIONS DES MORPHOLOGIES DES CONSTRUCTIONS GOPOLITIQUES

    EUROPENNES 105 1. LA VISION DES ACTEURS SOUVERAINISTES 105 2. LA VISION DES ATTRACTEURS UNIONISTES 106 CHAPITRE III 109 DUNE UE, TRANSPOLITIE (PLUS), UNE UE, POLITIE EUROPENNE INTGRALE 109

  • 6

    1. DE LA POLITIE ET DES TATS EUROPENS 111 2. DE LA TRANS-POLITIE ET DE LINTGRATION EUROPENNE 113 3. DUNE UE, TRANSPOLITIE (PLUS) UNE POLITIE EUROPENNE INTGRALE 115 CHAPITRE IV 117 LA MORPHOGNSE GOPOLITIQUE DE LUE, UNE RALIT PERCEPTIBLE ? 117 1. CONSIDRATIONS GNRALES 117 2. LA GESTALTTHEORIE ET LES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPES 121 3. LA MORPHOLOGIE DU SMIOTIQUE ET LES NOUVELLES CONSTRUCTIONS GOPOLITIQUES EUROPENNES 127 CONCLUSION 131

    DEUXIME PARTIE 133

    CONCEPTS INFINITSIMAL ET CATASTROPHIQUE DE LA DYNAMIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPE POUR LA PAIX PERPTUELLE 133

    INTRODUCTION 135 CHAPITRE I 137 DE LALLURE INFINITSIMALE 137 1. CONDITIONS INITIALES, DOMAINE DE DFINITION ET VARIABLES 137 2. LES POINTS ET LES LIGNES CRITIQUES 141 3. CONSTRUCTION DE LA COURBE DE F(X) 143 4. CONSIDRATIONS SOCIO-GOPOLITIQUES SPCIFIQUES SUR LA COURBE DE F(X) 153 CHAPITRE II 163 CONCEPT CATASTROPHIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPE

    POUR LA PAIX PERPTUELLE 163 1. PRSENTATION DES CATASTROPHES LMENTAIRES ET QUIVALENCES SOCIO-GOPOLITQUES 165 2. VOLUTION DES CATASTROPHES ET DYNAMIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPE 176 CONCLUSION 201

    TROISIME PARTIE 203

    LIDE DUNE UE, POLITIE EUROPENNE INTGRALE ET PUISSANCE INTERNATIONALE INTELLIGENTE ET POSITIVE POUR LA PAIX PERPTUELLE 203

    INTRODUCTION 205 CHAPITRE I 207 CONCEPT GNRAL 207 DES MUTATIONS GOPOLITIQUES IRRVERSIBLE DLIMITATIONS COMPLEXES 207 1. DES MUTATIONS GOPOLITIQUES VOLUTIVES IRRVERSIBLES? 209 2. LA COMPLEXIT DES DIMENSIONS DE LUE COMME ACTEUR INTERNTIONAL POSITIF 213 3. POUR UNE UE, PUISSANCE INTERNATIONALE POSITIVE INTELLIGENTE 223 CHAPITRE II 227

  • 7

    LES AVANTAGES COMPARATIFS DE LUE COMME PUISSANCE GOPOLITIQUE INTERNATIONALE

    POSITIVE 227 1. REGARD COMPARATIF SUR LA DYNAMIQUE DES PUISSANCES GOPOLITIQUES 231 2. RSULTATS ET CONSIDRATIONS DENSEMBLE 251 CHAPITRE III 259 LIDE DUNE UE, POLITIE EUROPENNE INTGRALE ET G/TG PUISSANCE INTERNATIONALE

    INTELLIGENTE POSITIVE, PICENTRE DE LA PAIX PERPTUELLE 259 1. DU FONDEMENT DU CONCEPT DE PUISSANCE GOPOLITIQUE 261 2. DE LA DYNAMIQUE DE LA PUISSANCE GOPOLITIQUE 273 3. DES PARADIGMES GOPOLITIQUE DUN TYPE NOUVEAU 317 CONCLUSION 377

    CONCLUSIONS GNRALES 381

    BIBLIOGRAPHIE 391

    I. CORPUS 391 1. UVRES 391 2. DOCUMENTS 392 3. SITES INTERNET 393 I 393 I. DOCUMENTATION GNRALE 395 1. LIVRES 395 2. ARTICLES 413 3. SITES INTERNET 416

    ANNEXES 418

    I. TRAITS DE WESTPHALIE 418 II. CONSTITUTION FDRALE DES USA 418 III. CONSTITUTION FDRALE DE LA CONFDRATION SUISSE 418 IV. DCLARATION DE ROBERT SCHUMAN 418

    ANNEXE I 419

    TRAITS DE WESTPHALIE 419

    ANNEXE II 450

    THE CONSTITUTION OF THE UNITED STATES 450

    ANNEXE III 459

    CONSTITUTION FDRALE DE LA CONFDRATION SUISSE DU 29 MAI 1874 459

  • 8

    ANNEXE IV 479

    DCLARATION DE ROBERT SCHUMAN LE 9 MAI 1950 PARIS 479

    TABLE DES MATIRES 482

  • 9

    ABRVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

    ABS : Antiblockiersystem

    ADM : Armes de destruction massive

    ACP : Afrique, Carabes et Pacifique

    AELE : Association europenne de libre change

    AIG : American Interatioal Group

    APC : Accord de partenariat et de coopration

    ASE : Agence spatiale europenne

    ASEAN : Association des nations de l'Asie du Sud-Est

    AUE : Acte unique europen

    BCE : Banque centrale europenne

    BM : Boyevaya mashina ou vhicule de combat

    BMW : Bayerische Motoren Werke AG

    CCNUCC : Convention-cadre des Nations Unies sur les changements clima

    tiques

    CECA : Communaut europenne du charbon et de lacier

    CED : Communaut europenne de dfense

    CEDEAO : Communaut conomique des tats de lAfrique de lOuest

    CEEA : Communaut europenne de lnergie atomique

    CEI : Communaut des tats indpendants

    CESE : Comit conomique et social europen

    CEE : Communaut conomique europenne

    CSD :Conseil sud-amricain de la dfense

    CIA : Central Intelligence Agency

    CIAT : Comit international d'accompagnement de la transition

    CIG : Confrence inter-gouvernementale

    CIP : Competitiveness and Innovation Framework Program

    CNN : Cable News Network

    COST : coopration dans le domaine de la recherche scientifique et techni-

    que

    D(a) PP : Droite asymptote dbut de la PP

    DDR : Dsarmement, Dmobilisation et Rinsertion

    DIH : Droit international humanitaire

    DTS : Droits des tirages spciaux

    EADS : European Aeronautic Defence and Space Company

    ECHO : European Commission Humanitarian Aid and Civil Protection

    Office

    ECOMOG : Economic Community of West African States Cease-fire Moni

    Toring Group

    EDE : Europe Dmocratie Espranto

    EEES : LEspace europen denseignement suprieur

    EER : Espace europen de la recherche

    EIT : European Institute of Technology

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_international_d%27accompagnement_de_la_transition

  • 10

    ERC : European Research Council

    ERTMS : European Rail Traffic Management System

    ESA : European Space Agency

    ESC : Electronic Stability Control

    ESP : Electronic Stability Program

    ESPRIT : European Strategic Program on Research in Information Technolo

    Gy

    EUBAM : European Union Border Assistance Mission

    EUFOR : European Union Force

    EUPM : European Union Police Mission

    EUPOL : European Union Police

    EUSEC : European Union Security

    DG : Dynamique gopolitique

    EUA : tats-Unis dAmrique

    FAR : Forces armes rwandaises

    FBI : Federal Bureau of Investigation

    FED : Federal Reserve System

    FEDER : Fond europen de dveloppement rgional

    FEOGA : Fond europen dorientation et de garantie agricole

    FMI : Fond montaire international

    FHQ : Forces Head Quarter

    FPLP : Popular Front for the Liberation of Palestine

    FP7 : Framework Program Seven

    FSE : Fond social europen

    GATT : General Agreement on Tariffs and Trade

    GBU-39 : Guided Bomb Unit modle 39

    GIEC : Groupe dexperts inter-gouvernemental sur le changement climati

    que

    GM : General Motors

    GPM : Groupe politico-militaire

    GSM : Global System for Mobile communication

    GPS : Global Positioning System

    GWOT : Global War On Terrorism

    HCR : Haut commissariat des rfugis

    I : Inflexion

    IFI : Institutions financires internationales

    IBM : International Business Machines

    IFOR : Implementation Force

    IGAD : Inter governmental Authority for Development

    IPAP : Individual Partnership Action Plan

    IPU : Integrated Police Unit

    ISAF : International Security Assistance Force

    ITER : International Thermonuclear Experimental Reactor

    JAI : Justice et affaires intrieures

    LGGUE : leadership gopolitique global de lUE

    LES : London Stock Exchange

    Ma : Maximum

    http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/global/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/star-system/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/mobile/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/communication/

  • 11

    MGPP : Mtamorphoses gopolitiques pour la PP

    Mi : Minimum

    MINURCAT : Mission des Nations Unies en Rpublique Centrafricaine et au

    Tchad

    MIP : Mission Implementation Plan

    MIT : Massachusetts Institute of Technology

    MONUC : Mission de l'Organisation des Nations unies en Rpublique dmo

    cratique du Congo

    MRV : Measurable, Reportable, and Verifiable

    MRP : Mouvement rpublicain populaire

    NYSE : New York Stock Exchange

    OEA : Organisation des tats amricains

    OCDE : Organisation de coopration et de dveloppement conomique

    OECE : Organisation europenne de dveloppement conomique

    OICA : Organisation international des constructeurs dautomobiles

    OMC : Organisation mondiale du commerce

    OMS : Organisation mondiale de la sant

    ONG : Organisations non gouvernementales

    ONU : Organisation des Nations-Unies

    ONUE : Organisation des Nations-Unies pour lenvironnement

    OPEP : Organisation des pays exportateurs de ptrole

    OSCE : Organisation pour la scurit et la coopration en Europe

    OTAN : Organisation du trait atlantique-nord

    OTASE : Oganisation du trait de lAsie du Sud-Est

    PAC : Politique agricole commune

    PAM : Programme alimentaire mondial

    PCRDT : Programmes cadres de recherche et dveloppement technologique

    PECC : Programme europen sur le changement climatique

    PECO : Pays de lEurope centrale et orientale

    PED : Pays en dveloppement

    PESC : Politique trangre et de scurit commune

    PESD : Politique europenne de scurit et de dfense

    PSD : Parti social dmocrate

    PEV : Politique europenne de voisinage

    PIB : Produit intrieur brut

    PIM : Programme intgr mditerranen

    Pn : Paix ngative

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le dveloppement

    Pp : Paix positive

    PP : Paix perptuelle

    QG : Quartier gnral

    QS : Quacquarelli Symonds

    R : Rebroussement

    RADAR : Radio detecting and ranging

    R la K : Rpublique la kantienne

    RAGL : Rgion de lAfrique des grands lacs

    RDC : Rpublique dmocratique du Congo

    http://www.osce.org/fr/

  • 12

    RCA : Rpublique centre africaine

    RFSY : Rpublique fdrale socialiste de Yougoslavie

    RSUE : Reprsentant spcial de lUnion europenne

    RTE : Rseau transeuropen

    SAP : Systems, Applications and Products in data processing

    SDN : Socit des Nations

    SFIO : Section franaise de linternationale ouvrire

    SMS : Short Message Service

    SNCF : Socit nationale de chemin de fer

    TACIS : Technical Assistance to the Commonwealth of Independent States

    TCECA : Trait instituant la CECA

    TCEE : Trait instituant la CEE

    TFUE : Trait sur le fonctionnement de lUE

    TGV : Train grande vitesse

    THE : Times Higher Education

    TIC : Technologies de l'information et de la communication

    TICE : Trait dinterdiction complte des essais

    TPI : Tribunal de premire instance

    TIPM : Trait dinterdiction de production des matires fissiles

    TPIY : Tribunal pnal international pour la Yougoslavie

    TUE : Trait sur lUE

    UA : Union africaine

    UDF : Union pour la dmocratie franaise

    UE : Union europenne

    UMA : Union du Maghreb arabe

    UEM : Union conomique et montaire

    UK : United Kingdom

    UNASUR : Unio de Naciones Suramericanas

    UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

    UPC : Union patriotique congolaise

    UPDF : Uganda People Defence Forces

    UPK : Union patriotique du Kurdistan URSS : Union des rpubliques socialistes et sovitiques

    USA : United States of America

    UTC : Temps universel coordonn, compromis entre l'anglais CUT coor

    dinated universal time et le franais TUC Temps universel

    coordonn

    UTCT : Utilisation des terres, leur changement et la foresterie

    WWF : World wildlife Fund

    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_f%C3%A9d%C3%A9rale_socialiste_de_Yougoslaviehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Times_Higher_Educationhttp://www.unesco.org/http://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_universel_coordonn%C3%A9

  • 13

    INTRODUCTION GNRALE

    Nous devons donc envisager ltat prsent de lunivers, comme leffet de son tat antrieur, et

    comme la cause de celui qui va suivre. Une intelligence qui, pour un instant donn connatrait

    toutes les forces dont la nature est anime, et la situation respective des tres qui la composent, si

    dailleurs elle tait assez vaste pour soumettre ces donnes lanalyse, embrasserait dans la

    mme formule les mouvements des plus grands corps de lunivers et ceux du plus lger atome :

    rien ne serait incertain pour elle, et lavenir comme le pass, serait prsent ses yeux.

    Laplace1

    1 LAPLACE, Essai philosophique sur les probabilits, pp. 3-4.

  • 14

  • 15

    I. PRSENTATION ET RAISONS DU CHOIX DU SUJET

    La dclaration de Robert Schuman Paris le 9 mai 1950 semble tre considre par bon nombre

    des chercheurs en tudes europennes comme l acte de naissance de lUnion europenne (UE)

    cependant que le Trait instituant la Communaut europenne du charbon et de lacier (CECA),

    sign Paris le 18 avril 1951 et entr en vigueur le 23 juillet 1953 constitue ses origines gopo-

    litiques. La CECA, pour ainsi dire, nait des cendres de la seconde guerre mondiale pour rsorber

    le gouffre qui guettait les pays europens ruins et dchus, fut, par la force de la donne gopoli-

    tique du dbut des annes 1950, la premire organisation base sur des principes supranationaux.

    Elle peut tre considre comme une construction gopolitique sui generis marquant le change-

    ment radical dorientation gopolitique en Europe.

    Plus personne nen doute, la dclaration Schuman aura dclench une raction gopolitique en

    chaine et, peut-on dire, sans fin. De fait, de la CECA lUE en passant par la Communaut co-

    nomique europenne (CEE), lEurope ne cesse de se mtamorphoser. Avec une population

    denviron 155 millions sur un territoire de 1.280.000 km avec la CECA lorigine, aujourdhui,

    lUE stend sur 4.400.000 km avec plus de 500 millions dhabitants. Dune Communaut de 6

    Etats membres, en 1953, lUE constitue dj une construction gopolitique de 27 pays.

    Du Trait instituant la CECA (TCECA)2 au Trait de Lisbonne

    3 en passant par le Trait tablis-

    sant la CEE (TCEE)4 et celui instituant lUE (TUE)

    5, lEurope se construit par les ngociations,

    le consensus et le droit. Le premier du genre, elle slargit par adhsions et non par les guerres

    hgmoniques de jadis.

    2 DIGITHQUE, MJP, http://www.mjp.univ-perp.fr/europe/1951cecap.htm

    3 JOURNAL OFFICIEL DE LUE, Communications et Informations, 2007/C 306/01, 2007/C 306/02, 17 dcembre 2007.

    4 http://www.eur-lex.europa.eu/fr/treaties/dat/11957E/tif/11957E.html

    5 JOURNAL OFFICIEL DE LUE, No C191, 29 juillet 1992.

    http://www.mjp.univ-perp.fr/europe/1951cecap.htmhttp://www.eur-lex.europa.eu/fr/treaties/dat/11957E/tif/11957E.html

  • 16

    Voici plus de 60 ans, la construction europenne, nouvelle formule, du premier du genre, est de-

    venue une dynamique gnratrice de paix en Europe et, voire mme, ailleurs au monde. Visible-

    ment et sans exagration aucune, les pays membres de lUE semblent tre parmi les pays les plus

    prospres de la plante. Dailleurs, lengouement ladhsion que ne cesse de susciter lUE en

    constitue la dmonstration la plus remarquable. De surcrot, lUE ne cesse de crer dimposants

    espaces. Lespace conomique europen constitue la plus grande zone internationale de produc-

    tion conomique et dchange6.

    Cependant, les squelles des rivalits hgmoniques de lEurope de lavant 1945, la rcurrente

    collision entre europistes et souverainistes, les rpercussions du persistant conflit

    dintrt/influence entre les grands acteurs gopolitiques internationaux du lendemain de la se-

    conde guerre mondiale, ne cessent de gangrner la nouvelle dynamique de la construction euro-

    penne.

    En plus, des fois, nentendons-nous, pas ici et l en Europe, des vocations mythiques qui, de fait,

    ne peuvent conduire la nouvelles construction gopolitique europenne que dans un embourbe-

    ment dans les enceintes dun certain pr carr virtuel soubassement, dit judo-chrtien, rdui-

    sant ainsi dangereusement les avantages comparatifs, dune dynamique europenne au sein dune

    vaste zone historique indo-europenne, des vaste espaces gographiques Euro-Asie et Euro-

    Mditrrane, du fameux milieu de coopration agissante induite, dans une certaine mesure, par

    les liens tisss lpoque des expansions coloniales des empires europens..?

    Autrement exprim, nassistons-nous pas, semble-t-il, une dynamique europenne dauto-

    flagellation ? Ne devient-il pas difficile de circonscrire la problmatique dune Europe qui, dune

    part, cherche muer en une puissance crdible, picentre de la paix mondiale et qui, dautre part,

    rduit ses instruments de puissance gopolitique leurs plus simples expressions ?

    6 INTERNATIONAL MONETARY FUND, report for selected country groups and subjects, European Union, 2009.

  • 17

    1. LQUATION-PARADOXE OU LE DILEMME UE, PUISSANCE INTGRALE INTELLIGENTE ET POSITIVE - BARRIRES MYTHIQUES

    La nouvelle dynamique de la construction europenne, tout le monde en parle, mais peu des per-

    sonnes parviennent en saisir les dimensions gopolitiques. Nous lvoquions supra, paradoxale-

    ment, les barrires la construction europenne, par ailleurs, pensons-nous, mythiques, demeu-

    rent inquitantes. Les squelles des rivalits franco-germaniques nont-elles pas fait obstacle la

    naissance de la Communaut europenne de dfense (CED)7 qui se serait rige en un facteur

    crucial de puissance pour lEurope face aux hgmonismes des USA et de lURSS pendant la

    guerre froide ? Les ternelles tergiversations du Royaume-Unis vis--vis de lvolution positive

    de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope nen disent pas assez8 ? Les der-

    nires voltes faces franaise et hollandaise ainsi que le rcurrent atlantisme mythique des An-

    glais, obstacles de dernires minutes ladoption dune Constitution europenne, ne constituent-

    ils pas au tant dlments paradoxaux ayant entrav lUE de muer en une relle politie euro-

    penne intgrale, puissance internationale intelligente positive ?

    Neut t le consistant idal rgulateur de paix permanente qui caractrise la nouvelle forme de la

    construction europenne, le rve dunion des peuples dEurope aurait t rduite sa plus simple

    expression. Cet idal de paix perptuel en Europe, qui constitue un des grands composants du

    potentiel gopolitique de la construction europenne, aura maintes reprises constitu un dernier

    rempart pour apaiser les rcurrents conflits que ne cessent dinduire la dualit qui marquent

    lvolution des mtamorphoses gopolitiques de lEurope. Il rationalise constamment la duplicit

    supranationalit et souverainet - subsidiarit au sein de lUE et de ses Etats membres. Il

    modre sans cesse lambivalence Politie - Transpolitie qui caractrise les constructions go-

    7 Alors que 4 des 6 pays membres de la CECA ratifient la CED entre 1953, pour la Rpublique fdrale dAllemagne

    (RFA), et avril 1954 au Luxembourg, la querelle entre cdistes et anticdistes fait rage en France, tel point que

    lItalie suspend sa ratification, en attendant le rsultat de la ratification franaise. Le non rsultant du vote

    lAssemble franaise le 30 aot 1954, dit, par beaucoup deuropens, crime du 30 aot, carte dfinitivement la

    CED.

    8 Le cas de lAELE illustre bien les rticences de the United King dom (UK) face la dynamique de lintgration

    europenne. LAELE, Cre sous limpulsion de the UK par des pays non membre de la CEE comme zone de libre-

    change pour les tats membres, avait pour objectif vritable la volont inavoue de contrebalance la CEE.

  • 18

    politiques qui marquent les phases des mutations de lEurope depuis le lendemain de la seconde

    guerre mondiale.

    Ce nouveau systme complexe de dynamique de construction europenne, - si paradoxale -, qui

    malgr la dualit de ses principes premiers et lambivalence de ses aspects gopolitiques - in-

    duites, bien souvent, par lintransigeance des souverainistes et des atlantistes -, stabilise lEurope

    depuis plus de six dcennies, place les Europens parmi les nations les plus prospres de la pla-

    nte, suscite un engouement ladhsion volontaire. Il est identifi comme nouveau modle de

    construction gopolitique en Afrique, en Amrique et ailleurs. Il ne cesse de susciter des r-

    flexions, ici et l, dans les milieux acadmiques, politiques et dans les mdias. En pareille cir-

    constances, cette quadrature du cercle que constitue la nouvelle dynamique de la construction

    europenne devient au fil du temps une vritable casse tte.

    Pour les eurosceptiques, l UE ne constitue quune gante conomique multi-face et un nain poli-

    tique incapable de pouvoir muer, tout au moins, en un acteur gopolitique global crdible et li-

    sible. Certains dentre eux vont mme jusqu considrer que la nouvelle dynamique de la cons-

    truction europenne ne constitue quun processus ambigu, illisible, peu crdible et partant, finis-

    sent par sengouffrer sous le supplice de lapathie socio-gopolitique. Certains autres se versent

    dans lexpectative et rvent dun processus sauveur. Les souverainistes europens, eux, ne voient

    en elle que la ralisation dune imposante zone conomique o saffrontent supra nationalit et

    subsidiarit pour rguler la sant dune zone tremplin des puissances locales(Allemagne, UK,

    France, Italie, ) pour faire retentir leurs desiderata de part le monde.

    Et que dire des europistes ? Cette catgorie dEuropens - universitaires, chercheurs, hommes

    politiques, citoyens - et bien dautres experts de la construction europenne, persistent penser

    que la nouvelle dynamique de lintgration europenne lance il y a dj soixante ans constitue

    la meilleure voie qui puissent place lEurope sur lorbite des grandes puissances gopolitiques

    internationale crdible et lisible, picentre de la paix en Europe et de part le monde. Ils consid-

    rent que lEurope des empire est dchue et que les puissances locales europennes ne sont plus,

    chacune prises individuellement, mme de rivaliser avec les grandes constructions gopoli-

    tiques internationales - par ailleurs, toutes formules fdrales - comme les USA, la chine,

    lInde, la Russie, le Brsil.

  • 19

    Plus encore, il semble que bon nombre dintellectuels - juristes, conomistes, politologues, stra-

    tges - spcialistes en tudes europennes se conforment encore beaucoup plus aux modules

    acadmiques classiques et laborent ainsi des systmes trs complexe - des concepts gopoli-

    tiques - peu accessibles aux non initis en la matire dont pourtant certains dentre eux se re-

    trouvent sur lchelle des dcideurs europens.

    Toutes ces considrations montrent suffisance ltendue du dilemme nouvelle dynamique de la

    construction europenne avec les barrires mythiques qui ne cessent dobstruer son cheminement

    ne. Ne peuvent-elles, en elles-mmes, pousser la recherche des approches globales simplifies

    qui puissent conduire llaboration des paysages lmentaires de manire entrevoir la rsolu-

    tion de cette quadrature du cercle (quation-paradoxe) de la nouvelle dynamique de la construc-

    tion europenne ?

  • 20

  • 21

    2. NOS TCHES : DES EXPRIMENTATIONS SOCIO-GOPOLITIQUES, INFINITSIMALES, CATASTROPHIQUES ET COMPARATIVES POUR TENTER DE

    CIRCONSCRIRE ET DE RSOUDRE LQUATION-PARADOXE

    Lide gnrale des nos tches-exprimentations consiste, grosso modo, dans un processus tridi-

    mensionnelle dexprimentations. Dans notre cheminement, les exprimentations

    senchevtreront et se complteront de manire, esprons-le, faire clore une vue volutive

    densemble de la nouvelle dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la paix

    perptuelle.

    Avec nos exprimentations, nous tablirons les lments socio-gopolitiques caractristiques de

    la nouvelle dynamique de la construction europenne. Ces lments rels nous permettrons de

    situer sur lchelle socio-gopolitique les constructions gopolitique remarquables qui ponctuent

    les mtamorphoses de lEurope partir de 1945. Ils nous aiderons aussi modliser sur les plans

    infinitsimal et catastrophique cette mme nouvelle dynamique des mutations de lEurope de

    sorte, croyons-nous, prsenter une courbe infinitsimale et des paysages catastrophiques volu-

    tifs reprsentatifs de la nouvelle dynamique gopolitique de lEurope.

    Par des analyses comparatives des puissances gopolitiques internationales sous langle des nou-

    veaux paramtres gopolitiques de la scurit, de la puissance et par la notion mergente en go-

    politique dimportance, nous tenterons de prsenter des hypothses modlises de rsolution de

    notre quation-paradoxe, pour ensuite tablir une prospective des volutions possibles de lUE.

    Et, in fine, nous essaierons de prsenter une voie - elle aussi modlise - pour de projections

    gopolitiques des volutions de lEurope pour les annes venir face la dynamique de la donne

    internationale.

  • 22

  • 23

    3. POURQUOI LE CHOIX DE CES TCHES-EXPRIMENTATIONS?

    Du reste, nos tches-exprimentations ne prtendent pas tre dune quelconque ampleur acad-

    mique ou scientifique ; elles dcoulent tout simplement de la pousse interne dun besoin qui

    nous dicte de mettre en uvre tous nos acquis, peut-on dire, encore en vrac, mais atypiques :

    dofficier de carrire, dofficier suprieur - de terrain et, seulement, des tats-Majors/organes de

    management et des acadmies militaires - , dun simple officier gnral transfr en politique en

    expriment en conflits arms, tout au moins ceux qui ne cessent de ravager la rgion de

    lAfrique des grands lacs (RAGL) ; il sagit des acquis dofficier avec une simple formation en

    mathmatique et en physique lUniversit Nationale du Rwanda, dofficier, uniquement, dipl-

    m de lcole Suprieure Militaire de Kigali au Rwanda, de lInstitut Royal Suprieur de D-

    fense(cole de guerre) de Bruxelles ; Il est question dun homme politique non europen pourtant

    pris de la complexit de la nouvelle dynamique de la construction europenne, dun non univer-

    sitaire uniquement diplm en tudes europennes lUniversit de Genve cependant pris de

    lapproche globale la fois socio-gopolitique, infinitsimale, catastrophique et comparative pour

    exprimenter en modlisant la nouvelle dynamique des mtamorphoses gopolitiques de

    lEurope.

    Nous avons choisi ce sujet de recherche parce que, semble-t-il, la nouvelle dynamique de la cons-

    truction de lEurope par intgration consensuelle constitue un grand champ dexprimentation en

    gopolitique internationale de puissance : champ o saffrontent les attracteurs gopolitiques eu-

    ropens entre eux ; Champ nvralgique o sinvitent les grands acteurs gopolitiques de ce

    monde, chacun tirant, nous le verrons infra, de son ct ; champ pris pour modle par bien des

    rgions/pays du monde en conflits pour ltablissement de paradigme de paix, de dveloppement

    et de prosprit.

    Ce champ gopolitique indit, mme les eurosceptiques les plus rcalcitrants ne le prennent-ils

    pas, tout au moins, comme un espace longtemps considr comme lieu des confrontations hg-

    moniques aujourdhui transform en zone de droit et des libert, des dialogues, des ngociations ?

    Les souverainistes ne le considrent-ils pas comme une zone europenne dchange ncessaire ?

  • 24

    La paix quil ne cesse de gnrer ne permet-elle pas certains Europens daller jusqu se lais-

    ser emporter par lapathie socio-gopolitique ?

    Ce champs gopolitique indit, si confus, si sinueux, si complexe puisse-t-il tre, mrite, pen-

    sons-nous, dtre expriment car il constitue, vraisemblablement, un passage oblig pour les

    europistes, un mal ncessaire pour le eurosceptiques, une zone europen dchange indispen-

    sable pour les souverainistes, une zone stratgique de paix indispensable pour les grands acteurs

    gopolitiques internationaux et un champ - module exprimental pour les rgions du monde en

    conflit et/ou en qute de paix et de prosprit.

    Ainsi et, de plus raviv par les passionnants concepts de gopolitique de puissance dvelopps

    par le CLESID de lUniversit Jean Moulin Lyon 3, par les nouveaux concepts de paix, de scu-

    rit, de puissance gopolitique et par lmergente de la notion dimportance, nous sentons un fort

    dsir dexprimenter les approches socio-gopolitique, infinitsimale, catastrophique et compara-

    tive pour prsenter des voies possibles - si modestes soient-elle - de rsolution de la quadrature

    du cercle : volont de puissance et barrires mythiques europennes surtout, disons le encore une

    fois, au moment o la nouvelle dynamique gopolitique de lEurope portrait constituer plus que

    jamais, semble-t-il, un modle de construction de la paix et de la prosprit pour les rgions du

    monde en conflits - y comprise ma rgion, la RAGL - .

    Aussi et encore, la prsente recherche qui consiste dans la tentative dtablir des concepts qualita-

    tifs de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la paix perptuelle tire

    son inspiration principalement dans les observations que lon peroit dans les cercles des mdias,

    des chercheurs, des universitaires, des acteurs politiques sur les difficults tablir des structures

    et/ou des formes prospectives sur la dynamique des transformations gopolitiques de lEurope

    partir des cendres de la deuxime guerre mondiale.

    Nous osons esprer quavec les modlisations socio-gopolitique, infinitsimale et catastro-

    phiques et ltablissement dune chelle comparative des puissances gopolitiques, nous pour-

    rions peut-tre, dans le meilleur des cas, parvenir prsenter une prospective, pensons-nous, ex-

    ploitable de la nouvelle dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la paix

  • 25

    perptuelle. Pouvons-nous ainsi dire, le choix de ce sujet relve, en tout tat de cause, de notre

    dsir dessayer de sonder la nouvelle dynamique de la construction europenne et/ou ensuite de

    contribuer susciter certains questionnements sur cet imposant projet gopolitique complexe

    indit, bien sur, ceci, aprs llaboration des vues globales simplifies sous lappui des notions

    des morphologies socio-gopolitiques, des mathmatiques infinitsimales, des thories des catas-

    trophes, danalyses comparatives des puissances gopolitiques.

    Ce choix procde, in fine, dune aspiration contribuer sous des simples schmes visualiser

    une construction gopolitique prospective dune UE, politie europenne intgrale, puissance in-

    ternationale intelligente et positive capable de sauter pour bondir au-del de la ligne asymptote de

    la paix perptuelle, et modle probable pour les rgions du monde, y comprise ma rgion, la

    RAGL, en conflagrations cycliques, toujours en qute inespre de voies de sorties.

  • 26

  • 27

    II. OBJETIFS DE LA RECHERCHE

    Prcisons-le, lobjet ultime de notre dmarche consiste essayer dtablir des concepts qualita-

    tifs qui puissent mettre en lumire la relation qui lie, eu gard lme rgulatrice de paix perp-

    tuelle, le potentiel gopolitique europen et ses principaux lments constitutifs qui caractrisent

    lvolution de sa nouvelle dynamique de construction. Au sens de cette recherche, le potentiel

    gopolitique europen, que nous dfinirons in extenso par la suite, est une rsultante des forces

    actives des diffrents groupes dacteurs dans le champ morphognique des mutations gopoli-

    tique de lEurope depuis 1945. Lme rgulatrice, elle, tant cet idal de paix perptuelle qui,

    toujours, pointe lhorizon.

    Par ce travail de recherche, il sera dabord question de tenter de prsenter une vue sur les mor-

    phologies des constructions gopolitiques saillantes qui refltent la dynamique des transforma-

    tions de lEurope partir de 1945. De fait, nous essaierons, partir des dispositifs gopolitiques

    rels qui marquent les tapes successifs des mutations de lEurope ds le lendemain de la seconde

    guerre mondiale, avec toujours lhorizon cet idal de paix perptuelle la kantienne9, en nous

    inspirant de la notion des morphologies sociales de Jean Baechler10

    et des thories de relations

    internationales de Dario Battistella11

    , de dceler la nature morphologique des constructions go-

    politiques qui ponctuent la dynamique des mutations de lEurope pour la paix perptuelle.

    Les constructions gopolitiques remarquables, que nous prendrons pour points singuliers, nous

    servirons, par voie de similitude avec les courbes reprsentatives des fonctions mathmatiques,

    construire lallure infinitsimale de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope

    pour la paix perptuelle. Et, sous limpulsion de la thorie des catastrophes lmentaires de Ren

    Thom12

    , nous tcherons de btir les formes volutives de ces mutations gopolitiques.

    9 Emmanuel KANT, Projet de paix perptuelle, pp. 24-62.

    10

    Jean BAECHELER, les morphologies sociales, pp. 113-182.

    11

    Dario BAPTISTELLA, Thories des relations internationales, pp.211-623.

    12

    Ren THOM, Paraboles et catastrophes, pp. 59-113.

  • 28

    Par surcrot, lobjet premier de notre recherche consistera dans lessai de constituer un concept

    qualitatif dune construction gopolitique europenne capable de sauter et de bondir au-del des

    barrires mythiques, - qui dans ce travail, constituent une ligne asymptote de la paix perptuelle,

    comme nous la dfinirons subsquemment -, pour devenir un picentre de la paix perptuelle en

    Europe et de part le monde. Ceci signifie quil sagira de proposer un modle de construction

    gopolitique qui puisse faire sauter lUE de la trans-politie (plus) une politie europenne int-

    grale sous - tendant sans cesse la paix perptuelle en Europe et, voire mme ailleurs.

    En tout tat de cause, avec cette recherche, nous introduirons et/ou nous prciserons trois notions-

    modles qui nous semblent pertinentes : celle des morphologies socio-gopolitiques des cons-

    tructions gopolitiques europennes qui dlimitent les phases de la dynamique des mutations de

    lEurope pour la paix perptuelle ds 1945 nos jours, celle des allures infinitsimale et catastro-

    phique de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la paix perptuelle et

    celle dune UE, politie europenne intgrale, puissance internationale intelligente et positive,

    picentre dune paix perptuelle la kantienne.

  • 29

    1. CONCEPT DES MORPHOLOGIES SOCIO-GOPOLITIQUES DES COMMUNAUTS/UNION EUROPENNES PARTIR DE 1945

    Sur le plan gopolitique, lhistoire rcente de lEurope est caractrise par lmergence dune

    Europe des nations, le plus souvent, hgmoniques. Cette poque-l, vit surgir des grandes na-

    tions, linstar de la France, de lAllemagne, etc., qui cherchrent difier, - par soumission et

    annexions, mais sans y parvenir -, chacune en son temps et avec ses visions, des empires hg-

    moniques qui stendraient, pour chacun dentre eux sur toute ltendue du territoire europen et

    mme au-del.

    Les morphologies de ce genre dempires, pouvons-nous dire, en vrit, virtuels, sarticulaient en

    dfinitive sur le concept dune grande nation13

    centrale et centralise, dominante et rgnante, ser-

    vant de noyau autour duquel devaient osciller les nations et les peuples conquis et soumis. La

    dynamique des structures et des formes gopolitiques des ces empires, toujours en constante

    construction, tait fonction des rsistances internes la soumission et de ltendu des oppositions

    externes aux conqutes et aux annexions.

    Cest bien l les causes des grandeurs sans apoges relles et des chutes vertigineuses des ces

    empires virtuels, vrai dire, sans bases lgale et socio-politique. Ces genres de chantiers de cons-

    tructions dempires hgmoniques en Europe dempires stato-centrs - se succdrent et se res-

    semblrent, avec des hauts et des bas, et voire mme, par anantissements les uns par les autres.

    Cette vision traditionnelle de construction de lEurope montre suffisance lampleur des impacts

    et des squelles projets par les rivalits hgmoniques sans merci dans Europe classique sur

    lEurope contemporaine. Elle lucide les raisons qui ont empch lEurope de sdifier, tout au

    moins, en empire rel laune des empires chinois et indiens14

    . Elle explique la gense de la pro-

    blmatique de la construction europenne actuelle. De fait, celle-ci reste, par induction,

    13

    Ici, nous considrons la nation au sens de Jean Baechler . Voir BAECHLER, les morphologies sociales, pp. 35-40

    et pp.182-191.

    14

    Jean Baechler, Les morphologies sociales, pp. 113-149.

  • 30

    lorigine des permanentes difficults tablir la nature des morphologies de la construction euro-

    penne lUE.

    Avec les critres des Baechler dans les morphologies sociales, nous tenterons de prsenter les

    formes socio-gopolitiques qui ont caractrises ou qui caractrisent les constructions gopoli-

    tiques salantes qui chelonnent la nouvelle dynamique de la construction europennes. Ce qui

    semble tre acceptable et qui tcherons de dmontrer est la construction gopolitique globale

    peine se prciser : Sagit-il d'une politie, dune quasi-politie, dune trans-politie ou dune cer-

    taine forme hybride, encore indite ?

  • 31

    2. CONCEPTS INFINITSIMAL ET CATASTROPHIQUE DE LA DYNAMIQUE DES MTAMORPHOSES GOPOLITIQUES DE LEUROPE POUR LA PAIX

    PERPTUELLE

    Dans cette phase de notre dmarche, nous entrevoyons de prsenter les prs requis pour

    ldification des allures de la dynamique des constructions gopolitiques saillantes qui marquent

    la nouvelle lance de la construction europenne. Pour amorcer lrection de la morphologie de

    ce processus gopolitique, toujours en concordance avec les notions de Baechler, nous applique-

    rons les analogies avec les donnes de lanalyse intgro-diffrentielle, celles des catastrophes

    lmentaires labores par Thom et, une certaine mesure, par Souriaux.

    Selon Thom, le calcul diffrentiel a t cr essentiellement pour dcrire lvolution des tats

    dun systme, en particulier, lvolution du mouvement dun corps. Il restait toujours une certaine

    unit du systme : dans le cas du mouvement, par exemple, celle-ci tait reprsentait par le corps

    matriel qui restait toujours gal lui-mme. []. Pour chaque type dvolution continue, sub-

    siste, en principe, une modlisation de type diffrentiel classique : mais les sauts font en sorte

    que lon passe dun systme diffrentiel un autre. []. 15

    . Ce sont ces importantes considra-

    tions de Thom qui nous guiderons dans ltablissement de notre projet des allures infinitsimale

    et catastrophique de la nouvelle dynamique de la construction europenne.

    a. ALLURE INFINITSIMALE

    Comme en sciences exprimentales, en sciences humaines, sociales - y comprise en gopolitique

    -, le relev de donnes se prsente frquemment sur une graphique et prend souvent la forme

    dune courbe. Le dpouillement dune courbe sera dont lopration qui consiste extraire des

    informations de cette courbe. Linformation ne provient pas des valeurs individuelles des points,

    mais de leur organisation, de la forme de la courbe.

    De ce fait, suite des nombreuses observations sur les transformations gopolitiques survenues

    en Europe au lendemain de la seconde guerre mondiale, nous pourrions prsenter rudimentaire-

    15

    THOM, Paraboles et catastrophes, pp. 59-60.

  • 32

    ment la dynamique des mtamorphoses gopolitiques pour la paix perptuelle comme un proces-

    sus gopolitique complexe de construction, partant dun rebroussement dorientation, - consti-

    tue des phases volutives par dclivits tendant, des fois, vers des paliers -, dlimites dans le

    temps et dans lespace par des situations dinflexion, assortis des dispositifs gopolitiques et, tou-

    jours, raviv, par un idal rgulateur quest la paix perptuelle.

    Ainsi donc pour faciliter la lecture et surtout lanalyse de la situation, comment alors transformer

    cette dynamique gopolitique, jusqu prsent prsente traditionnellement sous les dimensions

    orale - littrale, en langage de graphes mathmatiques, - par la suite de formes catastrophiques -,

    bien plus parlantes et plus apprtes la prospective? Comme par analogie de lanalyse math-

    matique, la dmarche voudrait que nous commencions par la dtermination des conditions gn-

    rales de base, le domaine de dfinition, les situations singulires et ltendue de lidal rgulateur

    de paix perptuelle.

    Toujours par analogie avec lapproche mathmatique infinitsimale - diffrentielle et intgrale -,

    nous irons jusqu reprsenter la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope sous

    forme de courbe et/ou despace intgrale qui puisse illustrer la sinuosit gopolitique du chemi-

    nement de la construction europenne. La ligne asymptote de la paix perptuelle servira de base

    dlaboration dapproche prospective ncessaire llaboration des voies possibles pour un bond

    au-del des barrires mythiques vers la paix perptuelle.

    Mais si lallure infinitsimale se montre dune utilit remarquable, surtout, en ce qui est prsenta-

    tion dune approche prospective surtout diffrentielle, elle nest cependant pas suffisante pour

    prsenter un paysage globale qui intgre tous les lments potentiels de la construction euro-

    penne en un unique potentiel pouvant dfinir une prospective incarnant le paysage de la dyna-

    mique de la nouvelle dynamique de la construction europenne.

  • 33

    b. DE LALLURE CATASTROPHIQUE

    Il faut savoir que le conflit est universel, que la justice est une lutte, et que toutes choses

    sengendrent selon la lutte et la ncessit.

    Hraclite16

    En tout tat de cause, nous optons demprunter les concepts catastrophiques de Thom pour avan-

    cer dans notre tentative de construire ce paysage volutif de la dynamique des mtamorphoses

    gopolitiques de lEurope pour la paix perptuelle. Il est vident que l aussi, nous nous heurtons

    la complexit dune certaine fonction F17

    . Nanmoins, il nous semble quavec la notion de la

    thorie restreinte des catastrophes qui tablit les catastrophes lmentaires, Thom rend la fonction

    F un peu plus abordable mme pour les moins initis notion de la topologie diffrentielle. Cest

    dans ce contexte que nous tentons de prsenter une vue synoptique de lide fondamentale de

    Thom sur la prsentation des catastrophes lmentaires.

    i. FONDEMENT HERMNEUTIQUE DE LIDE DE CATASTROPHES LMENTAIRES DE REN THOM

    la manire de Thom, notre essai de prsenter la notion de catastrophes lmentaire sappuie sur

    le modle classique de la bote noire 18

    . Thom la dcrit de faon suivante : Une boite noire

    est tout simplement un systme qui ne communique avec le monde extrieur que par

    lintermdiaire des entes (inputs) et des sorties (outputs). tout instant, si lon fixe lentre, le

    systme met des sorties. 19

    .

    16

    HRACLITE, cit par THOM dans, Stabilit structurelle et morphognse, p. 57.

    17

    Il est devient de plus en plus remarquable, F(x), primitive prsente des similitudes considrables avec F, poten-

    tielle de Thom. Les deux fonctions lune orientation infinitsimale, lautre de concept physique, prise ici pour la

    visualisation de lapproche catastrophique,, prsententent ,au moins quelque chose de commun : elles constitue un

    modle dapproche pour la prospective de la dynamique des systmes complexes.

    18

    Ibid., Thom, pp. 60-73.

    19

    Ibid.

  • 34

    Toujours comme Thom, nous pouvons considrer que lespace des entres est un espace eucli-

    dien Rr de dimension r et que lespace des sorties est un espace euclidien R

    n de dimension n. Pour

    autant, dans lespace produit Rr X R

    n, la correspondance entres-sorties sera reprsente par un

    point, et un une srie dexpermentations faites sur le systme amne la donne dun nuage des

    points dans lespace comme nous le montrons sur la figure 8.

    Dans le cas de notre recherche les inputs peuvent tre : les diffrents opinions, dsidratas ou

    volonts des europens, les traits conscutifs, les accords internationaux entre europens et le

    reste du monde, etc. Les outputs, eux, peuvent tre : les constructions gopolitiques europennes

    (CECA, CEE, CE, UE), les diffrents espaces europens (conomique, scientifiques, politique,

    culturel, etc.)

    La bote noire, elle, symbolise lEurope et ses diffrends peuples, son me intrinsque, cest--

    dire, son histoire, sa culture et sa civilisation, sa socialit, Elle constitue un systme marqu

    par son pass, un systme difficile circonscrire, que nous ne pourrions tenter didentifier que

    par les caractristiques des outputs comme nous essaierons den dgager dans la suite de notre

    travail.

  • 35

    FIGURE 8 : SYSTME BOTE NOIRE ET DYNAMIQUE ENTRS ET SORTIE AVEC NUAGE DE POINTS

    (SOURCE : Thom, Paraboles et catastrophes p.61.)

    x

    ..

    .. .

    u x . . ..

    Bote noire

    Entes Sorties

    u

    Comme le signale Thom, un problme de fond de la thorie des systmes et de celle des auto-

    mates, en gnral, est le suivant : connaissant les nuages de points que lon peut engendrer de

    cette manire, comment restituer le mcanisme intrieur - ou le systme de mcanismes int-

    rieurs - la bote noire ? 20

    Selon les rsultats des expriences, Thom Postule que : de ce point de vue, on rencontre sou-

    vent une situation de ce type : quelles que soient les donnes initiales, et lhistoire des entres

    successives introduites antrieurement dans la bote noire, le nuage de points tend vers une situa-

    tion asymptotique, indpendante de la stratgie suivie dans le choix des entres. Il sagit, vi-

    demment, dune situation particulire qui peut tre fausse dans certains cas. []. Cependant, ce

    qui arrive en gnral cest que, par manque de donnes a priori sur les mcanismes internes de la

    bote ferme, on retombe dans le cas o lon tend vers un nuage de points qui a une structure

    asymptotique relativement bien dfinie. ce moment-l, le problme consiste interprter les

    mcanismes internes qui engendrent cette structure asymptotique et cest ici que, lvidence, la

    20

    Bid.

  • 36

    mthode de la thorie des catastrophes entre en jeux. Cette mthode consiste supposer en une

    premire approximation, que lon puisse considrer dabord des cas trs particuliers. [].21

    .

    Dans les pages qui prcdent, notre approche infinitsimale nous fait globalement remarquer que

    les points (xn, yn) qui caractrisent la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope

    pour la paix perptuelle tendent vers la LAPP. Cela ne signifie-t-il pas, bien entendu par analogie,

    que le nuage des outputs de notre processus gopolitique a une structure asymptotique ? Nan-

    moins, il faut rappeler que ceci a t expriment dans le cadre particulier dune fonction va-

    riables relles et valeurs relles. Ainsi donc, nous devrions, par la suite tendre son domaine de

    dfinition pour aboutir un rsultat, bien sr toujours particulier, mais plus enveloppant. Ceci

    implique que nous considrons avec intrt les similitudes et la complmentarit entre lapproche

    infinitsimale et la thorie des catastrophes.

    Par ailleurs, dans le cadre de ce travail, toujours la manire de Thom, nous pouvons poser

    quune fois choisie lentre u, nous avons une unique sortie x. Ceci signifie que x est dter-

    mine de faon univoque par u . Par cette hypothse nous nous retrouvons devant le cas le

    plus particulier, cest--dire, celui de la notion classique de fonction comme nous lavons exp-

    rimente avec lapproche infinitsimale.

    De l, cette fois-ci, nos applications pourront tre considres comme un paquet de fonctions. De

    surcrot, comme le dit Thom, la notion de fonction revt dune importance de premier ordre dans

    la modlisation des phnomnes. Cest grce la notion - mme vague - de fonction que lon

    devient capable de modliser []. Une fois les lois connues, on peut construire les instruments

    exploits par ces lois. []. Ainsi naquit la science exprimentale. Mais limportance attribue

    lexprience na pas t la cause du progrs scientifique, elle en a t leffet. Elle a t leffet de

    la maturation dans lesprit de la communaut scientifique de cette structure thorique quest la

    notion de fonction 22

    .

    21

    Ibid.

    22

    Ibid.

  • 37

    La notion de fonctions, y comprises les fonctions les plus particulires, dans le contexte du sch-

    ma gnral de la philosophie catastrophique tient justement ceci : il sagit dune thorie her-

    mneutique qui sefforce, face nimporte quelle donne exprimentale, de construire lobjet

    mathmatique le plus simple qui puisse lengendrer. []. 23

    .

    Dans le cas le plus simple, nous considrons, par lemprunt de la dmarche de Thom, la fonction

    F comme un sous-ensemble X de lespace Rn contenant un voisinage de lorigine lensemble R

    des rels. Ceci signifie que F dpendra, encore, de r paramtres, cest--dire, de r variables de

    contrle , autrement dit, dune entre u qui appartient un voisinage U de lorigine en Rr. Du

    point de vue mathmatique, les caractristiques des modles obtenus au moyen de la thorie des

    catastrophes lmentaires dpendent essentiellement de F.

    Au sens de Thom, F est un germe de fonction contenant un voisinage lorigine 0. Elle a pour

    caractristiques fondamentales :

    Dtre un germe de fonction : Rn X Rr R, C lorigine, et qui constitue le dploiement

    dun germe de fonction de Rn en R, C

    lorigine 0. Ce qui signifie que F dpend des

    variables dtat {x1, , xn} et des paramtres de contrle ou variables de contrle

    {u1, , xr},

    Avec en plus F (x1, , xn ; 0,, 0) = (x1,, xn).

    De lors, comme le postule Thom, un dploiement nest rien dautre quune famille de fonction

    relles de n variables dtat x dpendant de r paramtres variables de contrle u24

    .

    Thom poursuit sa pense en disant : []. Les dploiements sont appels catastrophes, car cha-

    cun deux possde des rgions ou un systme dynamique peut sauter subitement dun tat un

    autre, bien que les facteurs qui contrlent le processus changent de faon continue. Chacun des

    sept catastrophes25

    reprsente un pattern de comportement dtermin uniquement par le nombre

    des facteurs de contrle, mais non par leur nature ou par les mcanismes internes qui les connec-

    23

    Ibid.

    24

    Ibid.

    25

    Voir tableau 2

  • 38

    tent au comportement du systme. Cest pourquoi les catastrophes lmentaires peuvent servir de

    modle une grande varit de processus, mme ceux sur lesquels nous avons peu de connais-

    sance concernant les lois quantitatives impliques. Ceci est une ide extraordinaire : comment

    est-il possible que deux processus puissent avoir des traits en commun, alors quils sont sur des

    chelles physiques diffrentes, qui oprent selon des lois quantitatives diffrentes, et sont soumis

    des ensembles diffrents de cause ? 26

    .

    TABLEAU 2 : RSUM DES CATASTROPHES LMENTAIRES

    (SOURCE : Thom, Thorie des catastrophes, p. 57.)

    Nombre des facteurs de

    contrle

    Un axe de

    Comportement

    Deux axes de

    Comportement

    1 Pli -

    2 Fronce -

    3 Queue daronde Ombilic hyperbolique

    Ombilic elliptique

    4 Papillon Ombilic parabolique

    Les travaux de Thom mettent en lumire, et les fonctions/quations caractristiques de sept catas-

    trophes lmentaires, et les graphes reprsentatifs de ces situations critiques. Ces notions catas-

    trophiques prennent en considrations, comme lexplicite trs bien Thom, des nombreux travaux

    des grands chercheurs en mathmatiques et en sciences exprimentales, comme notamment, le

    calcul des fluxions, des fluentes, la thorie de la gravitation de Newton, la thorie de

    llectromagntisme de Maxwell, la thorie de lvolution de Darwin, le calcul diffrentiel et

    intgrale de Leibniz et de Zeeman, la notion du potentiel dans la mcanique cleste Laplace et

    bien dautres encore27

    .

    26

    Thom, La thorie des catastrophes, pp. 30-69. 27

    THOM, Paraboles et catastrophes, p. 59.

  • 39

    Les fonctions/quations de sept catastrophes lmentaires sont dtermines par la procdure ma-

    thmatique classique qui consiste dans la progression par dlimitations successives des conditions

    initiales de la fonction gnrale F qui tablit la notion qualitative des catastrophes. Cest

    dailleurs dans ce contexte que Thom fait une analogie avec lide de relativit gnrale et de la

    relativit restreinte introduite par Albert Einstein.

    ii. FONCTIONS/QUATIONS DES CATASTROPHES LMENTAIRES

    Comme lindique le thorme de Thom, lorsquun systme dpend de moins de 4 paramtres, il

    ne rencontre en gnral que 7 types de catastrophes : le pli, la fronce, la queue daronde, le papil-

    lon, lombilic elliptique, lombilic hyperbolique, lombilic parabolique 28

    . Ces situations catas-

    trophiques dcoulent des fonctions/quations caractristiques qui sous-tendent des graphes dis-

    tinctifs dont nous allons prsenter les bauches et que nous prciserons dans les parties 2 et 3.

    Sagissant toujours de notre fonction F, considrons pour n = 1, le germe de fonction stablement

    quivalent (x) = x avec, par exemple, un dploiement F(x, u) = x + u o r =1. Quel que soit la

    valeur attribue u et pour nimporte quelle valeur de x, le graphe de F(x, u) sera une droite sans

    point singulier. Ceci explique pourquoi ce genre de situation ne serait tre pris en compte en ma-

    tire dapproche catastrophique. Il en sera dailleurs de mme pour le germe stablement quiva-

    lent (x) = x2

    dont le dploiement ne prsente quun minimum simple.

    Prenons maintenant, toujours pour n = 1, le germe de fonction (x) = x3

    lorigine 0, avec le d-

    ploiement F(x, u) = x3+ ux o r = 1. Si u = 0, F(x, u) devient F(x, u) = x

    3 + 0 = x

    3, cest--dire,

    redevient (x) = x3. La courbe (x) prsente un point dinflexion lorigine 0 comme illustr sur

    la figure 9.

    28

    http://www.pst.chz-alice.fr/CT/CTmodel.htm, thorie des modles de Ren Thom-Thorie des catastrophes (com-

    plment).

    http://www.pst.chz-alice.fr/CT/CTmodel.htm

  • 40

    FIGURE 9 : COURBE (X) =X3 AVEC POINT DINFLEXION EN 0

    x3

    C de (x)

    x

    O

    Pour u ngatif, la C de F(x, u) = x3 + ux admet un maximum et un minimum comme nous le

    voyons sur la figure 10. Dailleurs, ceci dcoule des caractristiques de la drive premire de

    F(x, u) = x3+ux qui est 3x

    2 + u. Par analogie, considrons l'quation gnrale du second degr

    suivante, o a, b et c dsignent des nombres rels et a est diffrent de 0 : ax2 + bx + c = 0. Le dis-

    criminant de lquation est la valeur dfinie par : = b2 - 4ac. Cette dfinition est la source du

    thorme associ la rsolution de l'quation du second degr, dans le cas o l'on recherche des

    solutions relle. Ainsi donc :

    Si le discriminant est strictement positif, lquation admet deux solutions x1 et x2 don-

    nes par les formules : x1 = - b - et x2 = - b + 2a

    2a 2a

    Si le discriminant est nul, l'quation admet une racine double : x1 = x2 = - b/2a

    Si le discriminant est strictement ngatif, lquation nadmet pas de solution relle.

    Pour notre quation drive 3x2 + u, les solutions sont :

    Si u est ngatif, x1 = - -u et x2 = + -u 3 3

  • 41

    Si u est positif, alors notre quation nadmet pas de solutions relles

    En posant, en guise dexemple, u = - 3, nous obtenons x1 = - 1, x2 = 1 et x3 + ux qui deviennent

    successivement 2 et 2. Les deux extremums de notre quation sobservent trs bien sur la figure

    10 ci-dessous.

    FIGURE 10 : U NGATIF, LA C DE F(X,U) AVEC UN MAXIMUM ET UN MINIMUM

    x3 + ux

    C de F(x, u) Ma

    x

    Mi

    Avanons et prenons le germe (x) = x4

    et son dploiement : F(x, u, v) = x4 + ux

    2 + vx o r = 2.

    Si lentendons comme fonction de la seule variable dtat x, pour trouver les points critiques,

    nous posons dF/dx = 0. Ceci signifie que la drive premire 4x3

    +2ux + v = 0, ce qui est pareil

  • 42

    x3 + ax + b = 0 avec a = u/2 et b = v/4. Nous retrouvons ici une quation algbrique familire du

    troisime degr qui a au moins une racine relle et au plus trois racines relles29

    .

    Si le discriminant D = 4 a3 + 27 b2 < 0, il y a trois racines relles distinctes

    Pour D > 0, il ny a quune racine relle (et deux complexes conjugues notes, par analo-

    gie, z = a + bi et z = a - bi)

    Si D = 0, il y a encore trois racines relles, mais certaines concident ; pour D = 0 et a 0

    ou b 0, deux racines relles sont gales ; si D = 0 et a =b = 0, toutes les trois racines sont

    gales.

    En terme de reprsentation gomtrique, nous interprtons dans le plan de contrle {a,b}, bien

    entendu en gardant en mmoire que a = u/2 et b = v/4, la situation comme suit :

    Toutes les diffrentes situations singulires de F, rappelons-le, dpendant du comportement de sa

    drive premire par rapport a x. Mais, le comportement de dF/dx dpend son tour de la nature

    de variables de contrles u, v (sachant toujours que a = u/2 et b = v/4), surtout de celle du dis-

    criminant D = 4a3 + 27 b

    2, pour le cas prsent.

    Considrons maintenant la courbe - parabole semi-cubique - B dquation 4a3 + 27 b

    2 = 0. Nous

    lui associons une partition du plan {a, b} en cinq parties : lorigine 0, les deux branches de la

    courbe B1et B2, la rgion I intrieure la courbe la rgion E extrieure la courbe. Partant, il

    devient loisible de lire sur la figure 11 toutes les situations singulires possibles.

    29

    Formule de Jrme CARDAN, quation du troisime degr, voir : http://www.mathforu.com , http://equation-

    troisime-degr.pdf-Adobereader . Voir aussi la mthode de Bernard SOTTA sur http://www.fr.wikipedia.org, M-

    thode de Sotta, rsolution des quations du troisime degr et gnralisation un degr quelconque sous certaines

    conditions

    http://www.mathforu.com/http://equation-troisime-degr.pdf-adobereader/http://equation-troisime-degr.pdf-adobereader/http://www.fr.wikipedia.org/

  • 43

    FIGURE 11 : LA PARABOLE SEMI-CUBIQUE DQUATION 4A3 + 27B2 = 0 DANS LE PLAN DE CONTRLE {A, B}

    b

    B1

    E

    C (1)

    O

    I

    a L (3)

    C (2)

    B2

    Si le point (a, b) est en E, il ny a quune racine relle qui correspond un minimum de F.

    Ceci signifie que dans notre dynamique, seule une situation singulire est possible dans

    un tel cas.

    En I, il y a trois racines relles c1, c2 et c3 qui correspondent deux minimums, disons, R1

    et R2 et un maximum R3. Dans lhypothse avance, nous disons que nous nous trou-

    vons devant deux rgions qui correspondent aux minimums c1 et c2. Ceci veut dire quil y

    a, lintrieur de la parabole semi-cubique B, deux rgimes stables en conflit 30

    . En c1

    et c2, nous trouvons, sauf lorigine O, un minimum et un point dinflexion et seulement

    un minimum c1 = c2 = c3 lorigine O.

    Plus prcisment, nous observons - toujours au sens de notre dynamique - que dans la r-

    gion I, la ligne L(3) sortant de lorigine O (a = b = 0) indique les points de catastrophe,

    cest--dire le stade de conflit entre deux rgimes C(1) et C(2) si nous adoptons la con-

    vention de Maxwell que nous allons expliciter par la suite quand il sagira de dlucider sa

    mthode pour le choix de la meilleure solution31

    .

    30

    THOM, Paraboles et catastrophes, pp. 67-77.

    31

    Dans le sens de la convention de Maxwell

  • 44

    Dans loptique de la thorie des catastrophes lmentaires, les minimums de F dfinissent

    des rgimes locaux stables. Mai comme nous venons de le voir pour la rgion I, plus dun

    minimum sobservent. Et, videmment, il ny en a quun seul qui puisse dominer en un

    point rgulier. Le problme qui se pose alors est de comment choisir. Une solution con-

    siste adopter la convention de Maxwell . Elle parat assez arbitraire, mais elle a au

    moins le mrit de lala simplicit.

    Dans le cas illustr sur la figure 11, par exemple, il y a en I, deux valeurs de la variable

    dtat x, qui sont c1 et c2 pour le mme point de contrle (a, b) du plan de contrle. Ce

    conflit entre les attracteurs c1 et c2 ne sera rsolu quen convenant que lattracteur minimal

    prvaudra ; soit, par exemple c1, si F (c1) < F (c2).

    Pour ainsi dire, de la convention de Maxwell il dcoule quun point K de lespace de contrle

    Rr ne peut tre catastrophique uniquement quen deux cas : ou bien on atteint le minimum absolu

    du potentiel F(x1, , xn ; u1,, ur) en deux points distincts c = (c1, , cn) et c1, c2, cn) avec

    F(c1, , cn) = F(c1, , cn) ( point de conflit) ou bien le minimum absolu du potentiel, obtenu en

    un point unique c = (c1, , cn) cesse dtre stable (point de bifurcation) 32

    . Les diffrentes

    formes de F(x) = x4 + Ux

    2 + vx selon les cinq rgions en lesquelles le plan de contrle {a, b}

    sont illustres sur les figures ci-dessous en 12.

    32

    Ibid., Thom, pp. 73-77.

  • 45

    FIGURES 12 : LES FORMES DE F(X) = X4 + UX2 + VX

    SOURCE, THOM, PARABOLES ET CATASTROPHES, P.72.

    E

    I

    B1 B2

    O

    Pour poursuivre, appliquons la convention de Maxwell lintrieur I de notre parabole semi-

    cubique prise en exemple. Il savre quasi impossible de choisir un rgime continu lintrieur

    de cette parabole. La strate de conflit, cest--dire, lensemble de la fonction F pour laquelle F(c1)

    = F(c2), est donne par un choix de paramtres, a, b qui dcrit dans le plan de contrle {a, b}une

    courbe - ici L(3) - sortant de lorigine O. lorigine, cest--dire, pour a = b = 0, correspond un

    minimum non stable. Lorigine est donc un point de bifurcation dans le plan de contrle {a, b}.

    En somme, la bifurcation engendre la catastrophe et une morphologie est engendre par le conflit

    de deux (ou plus) attracteurs33

    .

    De mme, en prenant (x5), (x

    6) et leurs dploiements respectifs nous avanons ainsi vers des

    polynmes algbriques du 5 et 6 degr. Pour les rsoudre nous devons recourir leurs drives

    premires qui sont respectivement du 4 et 5 degr. Or, les mathmaticiens signalent que la r-

    solution des quations polynmiales de degr suprieur 3 savre souvent fastidieuse et, voire

    33

    Ibid.

  • 46

    mme, quasi impossible dans le contexte des conditions actuelles du dveloppement des math-

    matique. Pour le moment le niveau des capacits de rsolutions des quations polynmiales de

    degr suprieur 3 pourrait se rsumer comme ceci :

    Il existe une formule de solution pour lquation du 4 degr. Cependant elle est beaucoup

    plus complique que celle de lquation cubique et est alors difficilement utilise pour la

    dtermination numrique des solutions, sauf pour lquation biquadratique. Cardan, Sot-

    ta, Ferrari, Descartes et bien dautres minents mathmaticiens proposent diverses m-

    thodes de rsolution des quations du 4 degr34

    mais ces approches sont souvent rudes.

    Des mathmaticiens comme Charles Hermite, Flix Klein, Ian Stewart, Evariste Galois

    proposent des mthodes de rsolutions des quations quintiques. Mais ces procds sont

    complexes et recourent souvent la mthode de rsolution par des fonctions elliptiques.

    Les quations polynmiales de degr suprieures 6 ne sapprtent presque pas des r-

    solutions numriques par radicaux. Lon tente de les rsoudre par la mthode des gra-

    phiques et les rsultats ne sont quapprochs avec certaines marges derreurs.

    Ceci explique vraisemblablement pourquoi, Thom limite lapproche des catastrophes lmen-

    taires aux quations polynomiales de degr allant tout au plus 6 de faon que les quations de

    leurs drives premires naillent pas un degr au-del de 5, que les variables dpendantes -

    variables de comportement - ne se limitent qu 2 et que les variables de indpendantes - les

    variables de contrle - ne puissent dpasser 4. Le tableau 3 montre explicitement toutes les possi-

    bilits des fonctions germes/dploiement possibles que propose Thom dans le cadre de

    lapproche des catastrophes lmentaires

    Ce nouveau dveloppement nous permettra ainsi dapprofondir notre tentative de modlisation

    mathmatique de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la paix perp-

    tuelle. En effet, ds prsent nous pouvons nous permettre dimaginer que la mise en quation de

    34

    Jacques-Louis LIONS, Petite encyclopdie des mathmatiques, pp. 88-151.

  • 47

    notre nouvelle dynamique de la construction europenne devient de plus en plus pensable. Il

    merge quelle pourrait se mettre sous une forme dun paquet d quations polynmiales dont la

    structures acceptable reste dterminer.

    TABLEAU 3 : FONCTIONS/QUATIONS DES CATASTROPHES LMENTAIRES (SOURCES : Thom, Paraboles et catastrophes, pp. 171-172.)

    Catastrophe/ singularits Germe de fonction/

    centre organisateur

    dploiement universel

    standard

    Pas de singularit F = x _

    minimum simple F = x2 _

    le pli F = x3 F = x

    3 + ux

    la fronce F = x4 F = x

    4 + ux

    2 + vx

    la queue d'aronde F = x5 F = x

    5 + ux

    3 + vx

    2 + wx

    le papillon F = x6 F = x

    5 + ux

    4 + vx

    3 + wx

    2 + tx

    l'ombilic hyperbolique F = x3 + y

    3 F = x

    3 + y

    3 + wxy - ux vy

    l'ombilic elliptique F = x3 - 3 xy

    2 F = x

    3 - 3 xy

    2 + w(x

    2 + y

    2) - ux vy

    l'ombilic parabolique F = x2y + y

    4 F = x

    2y +y

    4 + wx

    2 + ty

    2 - ux vy

    De toute manire, des caractristiques mathmatiques et catastrophiques qui pourraient servir de

    base la modlisation de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour la

    paix perptuelle surgissent au fur et mesure :

    La nature volutive de cette dynamique laisse entrevoir une succession dquations poly-

    nomiales caractristiques de diffrents degrs

    Ainsi donc, dores et dj, nous pouvons envisager une tendue des quations polyn-

    miales allant du degr 1 plusieurs degr susceptibles davoir des solutions, et pour le

    moment allant du premier degr au sixime degr.

    Le fait que nous assistions un phnomne gopolitique complexe en constante transfor-

    mation, nous conduit des considrations beaucoup plus dynamiques que statiques, cest-

    -dire, beaucoup plus catastrophiques que mathmatique et, de ce fait, beaucoup plus qua-

    litatives que quantitatives, mais, souvent, avec des chevauchements difficiles dlimiter

    ou des frontires plutt apparentes

  • 48

    Lobligation que prend Thom de limiter le champ de recherche quatre variables ind-

    pendantes (variables de contrle) et deux variables de dpendantes (variables de com-

    portement) nous amne fixer notre domaine de dfinition qui servira de base la mod-

    lisation de notre dynamique aux considrations de Thom.

    Et comme lindique Thom, la ncessit dhorizons complmentaire commence se faire

    sentir. Pour ainsi dire, la thorie de la bifurcation sinvite de plus en plus.

    Et cest suite cette dernire vidence que malgr limportance croissante de la thorie des catas-

    trophes lmentaires, Thom tient signaler qu : il convient de dire que la modlisation sest

    limite jusquici lutilisation de la fronce, tandis que les singularits dordre suprieur - telles

    que la queue daronde, le papillon et les ombilics - nont pratiquement jamais t utilises10

    .

    En ce qui me concerne, jai propos pour les ombilics, des interprtations concernant le dferle-

    ment des vagues par exemple. Mais ces interprtations nont pas t acceptes par les spcialistes

    parce quils nont pas nont pas russi les justifier partir dquations connues comme celles de

    Navier-Stokes11

    . Le problme reste donc ouvert. Dans ce cas, je pense que trs probablement la

    thorie ne peut amener un modle de catastrophes lmentaires stricto sensu, mais plutt un

    modle mixte o lon aura une dynamique dans la fibre et une dynamique dans la base. Le pro-

    blme consiste prcisment russir exprimer une synthse entre ces deux dynamiques. Mais

    cela nest quun programme. [] 35

    .

    De l et quoi quil soit, dit Thom, il ne faut pas croire que la thorie des catastrophes soit uni-

    quement lie la lutilisation des singularits des fonctions : il faut penser, en revanche, quil faut

    utiliser toutes les ressources de la thorie de la bifurcation. tant donn un champ continu de dy-

    namiques qui bifurquent en certains lieux de lespace des entres, de lespace de contrle pour

    reprendre Zeeman, le problme consiste clarifier la nature des bifurcations gnriques, des bi-

    furcations structurellement stables. On a object que la thorie des bifurcations namne pas, en

    gnral, un dploiement de dimension finie, contrairement ce qui se passe pour les singulari-

    35

    Ibid, pp. 73-74.

  • 49

    ts de fonctions qui, ordinairement, des dploiements de dimension finie. Cest une vraie diffi-

    cult ! 36

    .

    Mais, pour Thom, cette objection qui semble valable mathmatiquement, ne lest peut-tre pas

    dun point de vue phnomnologique. Pour lui, et nous nous associons son assertion, elle

    montre seulement que la notion de stabilit structurelle est une notion trop fine pour la majeure

    partie des situations concrtes. Thom affirme que deux systmes diffrentiels peuvent tre topo-

    logiquement trs diffrents et conduire cependant des aspects phnomnologues trs proches.

    Comme il le prcise le problme consiste alors exprimer thermodynamiquement 37

    cette

    quivalence phnomnologique de deux systmes diffrentiels.

    Ds lors, Thom poursuit son argumentation en disant que dans pareille situation, on pntre ici

    dans un domaine malheureusement peu connu : le problme de la structure vague des attracteurs.

    On a un systme diffrentiel dans une varit compact : en gnral, presque toute trajectoire va

    vers un attracteur et le problme consiste dcrire ce qui, dans un attracteur, rsiste une petite

    perturbation des donnes. Habituellement le type topologique de lattracteur nest pas stable - mis

    part des cas trs simples - mais il est possible, cependant, quil existe dans lattracteur une cer-

    taine thermodynamique qui reste stable 38

    .

    36

    Ibid. 37

    Par analogie avec la thermodynamique, cette branche de la physique et de la chimie lie l'tude du comporte-

    ment thermique des corps, l'tude de l'nergie et de ses transformations (en particulier de l'nergie interne). La

    thermodynamique tudie les transformations des systmes (ensembles de corps spars par une frontire matrielle

    ou non) ouverts ou ferms (selon qu'ils changent ou non de la matire avec l'extrieur) isols ou non (selon qu'ils

    changent ou non de l'nergie avec l'extrieur) reprsents par des variables d'tat (intensives ou extensives).

    Les notions thoriques de base de la thermodynamique sont la chaleur, la temprature thermodynamique, l'nergie

    interne, l'enthalpie, l'entropie, la rversibilit. Les grandeurs exprimentales sont les capacits calorifiques, la pres-

    sion, le volume. Les principales lois de la thermodynamique sont le premier principe et le deuxime principe de

    Carnot - Clausius, le troisime principe de la thermodynamique de Nernst.

    L'tude thermodynamique des corps comprend notamment la conception et la validation de modles du comporte-

    ment thermique des corps, les quations d'tat, tablies partir de valeurs exprimentales. En pratique, les quilibres

    prdits par la thermodynamique peuvent tre contraris par l'influence du temps (l'obtention de l'quilibre thermody-

    namique pourrait parfois ncessiter un temps infini) et sont rgis par des cintiques (Arrhenius). En chimie, l'qui-

    libre thermodynamique se traduit par la loi d'action de masse (V. Guldberg).

    38

    THOM, Paraboles et catastrophes, pp. 74-76.

    http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/energie-interne_3896/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/temperature-thermodynamique_4954/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/enthalpie_2079/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/entropie_3895/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/troisieme-principe-de-la-thermodynamique_4962/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/mathematiques-2/d/equation_375/http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/physique-2/d/temps_325/

  • 50

    Concluant sur les similitudes entre la notion de la bifurcation et le concept des catastrophes,

    Thom argue : Il semble vraisemblable, par exemple, quil puisse exister une mesure invariante

    sur lattracteur que lon tendrait ventuellement au bassin de lattracteur. Une thorie de la bi-

    furcation base sur la considration de ces attracteurs structurellement stables quant leurs pro-

    prits thermodynamiques pourrait peut-tre conduire chose dassez semblable la thorie des

    catastrophes lmentaires ; il faudrait alos tenir compte du caractre particulier de ces bifurca-

    tions. Reste le problme de savoir si ces bifurcations conduisent des configurations vraiment

    diffrentes de celles de la thorie des catastrophes lmentaires ou si elles conduisent des confi-

    gurations du mme type 39

    .

    Pour illustre son ses propos, Thom prend lexemple de la transition de phases. Il se rfre sur les

    principes de la thermodynamique. Il est connu, rappelle-t-il, que la transition liquide-gaz est rgie

    par le modle des catastrophes lmentaires. Dans ce cas, nous dit-il, le modle des catas-

    trophes lmentaires concide avec celui de Van der Waals12

    []. On sait que ce modle ne

    marche pas du point de vue de la description locale des phnomnes critiques, mais si lon consi-

    dre les choses du point de vue de la configuration de ce qui se passe dans lespace (p, v), le mo-

    dle fonctionne trs bien. La situation est quelque peu paradoxale : une thorie reconnue, en prin-

    cipe, comme inexacte conduit cependant une description qualitative correcte. Cest une situa-

    tion que les physiciens ne sont pas en mesure dexpliquer laide des modles rigoureux de la

    mcanique statistiques et de la renormalisation 40

    .

    Dans ce contexte, le problme reste pos et est bien loin dtre compltement explicit. Mais,

    aux dires de Thom, cela dmontre que, de toute faon, quand on soumettra des moyennes des

    situations topologiquement trop complexes, on parviendra des bifurcations dont le caractre sur

    lespace de contrle apparatra relativement simple. Cest justement de ce point de vue-l quil

    continue croire que le schma gnral de la thorie des catastrophes lmentaires conserve une

    validit qui va au.del de celle de la thorie troite des singularits des fonctions.

    39

    Ibid.

    40

    Ibid.

  • 51

    Si la prcision et la quantification semblent peu videntes dans les modles des catastrophes et

    des bifurcations, rien nempche, ces modles sont dune valeur relle dans la mesure o ce sont

    des vhicules de limaginaire, de limagination scientifique. Nous sommes de lavis de Thom l

    o il dit : Car, comme on la vu, limagination joue un rle dans lentreprise scientifique. Cest

    un lieu commun de soutenir quil ne faut pas avoir recours cette dernire dans la thorisation :

    je ne suis de lavis contraire. Avancer une image est un bien et non un mal. De ce point de vue,

    par exemple, le modle labor par Zeeman, propos de lagressivit du chien est un bon modle

    (fig. 10). Il montre une situation paradigmatique, dont nous retrouvons lanalogue dans des situa-

    tions extrmement varies. Il est donc intressant dans la mesure o il devient reprsentatif de

    toute une classe de situations analogues 41

    .

    Une reprsentation volutive de la dynamique des mtamorphoses gopolitiques de lEurope pour

    la paix perptuelle par opposition la reprsentation mathmatique globalement statique et ponc-

    tuelle devra recourir modle catastrophique ainsi qu dautres thories y relatives notamment la

    notion des bifurcations. Du pli aux ombilics, les transformations gopolitiques de lEurope trou-

    vent des images perceptibles qui donnent un clairage, disons-nous, codifi, susceptible de servir

    de paradigme scientifique tout autre projet de transformation gopolitique.

    Pour un modle, y compris en gopolitique internationale, Thom ne cesse dy revenir et nous en

    convenons, le langage dimages, des formes, semble le mieux appropri. Dans la suite de notre

    recherche, il sagira de dterminer les formes successives qui refltent le mieux la nouvelle dy-

    namique de la construction europenne. Des images globales, des graphes nous servirons iden-

    tifier un modle intgral simplifi reprsentatif de la dynamique des mtamorphoses gopoli-

    tiques de lEurope pour la paix perptuelle ainsi lide dune UE puissance internationale int-

    grale intelligente et positive.

    41

    Ibid, p. 77. 80.

  • 52

    iii. LES SURPRENANTES SEPT CATASTROPHES LMENTAIRES ET LA NOUVELLE DYNAMIQUE DE LA CONSTRUCTION EUROPENNE

    Les images, les graphes reprsentatives de surprenantes sept catastrophes lmentaires devien-

    nent chaque jour davantage des instruments extraordinaires de modlisation qualitative de ph-

    nomnes /systmes complexes dans divers domaines de la science.

    Dans des expriences de laboratoires sur les caustiques, le physicien Michael Berry, de

    luniversit de Bristol, a montr, notamment, que la thorie des catastrophes dpeint avec

    prcision et prdit les formes qui apparaiss