embardées de juin- programme€¦ · 16h30 : paysages vivants, 1ère partie – collectif...

7
Embardées de juin- Programme du 21 au 24 juin à l’Eldorado - Dijon

Upload: phunghanh

Post on 11-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Embardées de juin- Programme du 21 au 24 juin à l’Eldorado - Dijon

Présentation Ces journées de cinéma tentent d’ouvrir une large plage de ralentissement. Un grand coup de gou-vernail dans nos habitudes car nous voulons prendre le temps de regarder des films pour les voir autrement. Prendre le temps de s’en parler pour les faire fleurir en nous. Le gouvernail de l’Eldora-do sera tourné le 21 juin à 18h00, au solstice d’été, démarrage des Embardées de juin. Projections, discussions, repas et collations, tout sera sur place, et à prix libre, qu’on se le dise ! Vous pouvez vous inscrire pour toutes les journées comme vous pouvez aussi venir à l’une ou l’au-tre séance sans prévenir. Nous aurons juste besoin de connaître votre présence aux repas du jour un peu à l’avance.

Renseignements / inscriptions aux repas : 03 80 66 51 89 / [email protected]

Les films sélectionnés pour ces premières Embardées, ce sont un peu les indiens de l’industrie du cinéma, ceux qu’on ne voit presque jamais et qui pourtant recèlent de rage et d’invention. Deux grandes colorations sont tout de même venues teinter cette programmation aux allures anar-chiques : – les pratiques collectives dans le cinéma, souvent réduites ou oubliées dans le pays qui a vu naître la politique des auteurs – le paysage, envisagé comme un milieu vivant plutôt que comme environnement Deux thématiques qui ont ce point commun de lier et de tisser, et qui pourrait bien former les deux versants d'une même politique de l'hospitalité.

Jeudi 21 juin

18h : ouverture

présentation non-officielle et sans musique des rencontres projections Vent d'Ouest, un film ni revendiqué ni renié par Jean-Luc Godard (2018, 5 min) Reprise d'Hervé Le Roux (France, 1996, 3h12) Comme point de départ de Reprise, un film de 9 minutes tourné en 1968 par des étudiants de l’Institut des hautes études cinématographiques (Idhec). On y voit une ou-vrière, Jocelyne, des usines Wonder de Saint-Ouen, che-veux en chignon, blouse blanche et parole haute, se ré-volter à l’idée de reprendre le travail à l’issue d’une grève qui n’a rien changé à ses pénibles conditions de travail. « Je ne foutrai plus les pieds dans cette taule », lance-t-elle. À côté d’elle, des délégués syndicaux lui ex-priment leur soutien mais tentent de la ramener à la rai-son. Près de trente ans plus tard, Hervé Le Roux a décidé de la retrouver. Reprise, sous-titré « Un voyage au cœur de la classe ouvrière », est une enquête passionnante sur la personnalité de Jocelyne, femme de caractère qui restera jusqu’au bout mysté-rieuse, sur le quotidien des ouvriers et leurs relations avec la direction et les petits chefs à la fin des années 1960, sur les syndicats et leurs modes de lutte... Entracte pizza grâce au four mobile en roulotte !

Vendredi 22 juin 10h00 : Pratiques collectives de cinéma, 1ère partie

Présentation des collectifs invités, L'Etna, L'Abominable, Synaps et L'Atelier Graphaoui. Rencontre avec Catherine Roudé, auteur de « Le cinéma militant à l'heure des collectifs – Slon et Iskra dans la France de l'après 1968 » (Editions Presses Universitaires de Rennes, 2017) et diffusion d'extraits de films. Projection Les champs brûlants de Catherine Libert et Ste-fano Canapa (1h12, VOST, 2010) Promenade dans les friches urbaines et cinématographi-ques de l’Italie, Les champs brûlants dessine, à travers les portraits des cinéastes italiens contemporains Isabella San-dri et Beppe Gaudino, le territoire d'un cinéma de la survie et de la résistance, hanté par les fantômes de Pier Paolo Pasolini ou Carmelo Bene. 12h30 Repas collectif à l'Eldo

14h00 : Pratiques collectives de cinéma, 2ème partie

Discussion avec : - Frédérique Menant, réalisatrice, membre de L'Etna (laboratoire artisanal, atelier partagé, lieu de création, de transmission et d’échanges autour du cinéma expérimental et de la pratique de l’argen-tique, basé à Montreuil) et de la Poudrière (collectif de femmes de l'Etna). - Yoana Urruzola et Nathalie Nambot, réalisatrices, membre de L'Abominable (laboratoire cinéma-tographique partagé qui, depuis 1996 met à disposition de cinéastes et de plasticiens les outils qui permettent de travailler les supports du cinéma argentique : super-8, 16 mm et 35 mm.) - Le collectif Synaps dont l’activité principale vise à développer et soutenir des projets audiovisuels et cinématographiques ambitieux et originaux qui ne trouvent pas leur place dans les grands ré-seaux de production et de diffusion existants expérimentant en dehors des sentiers battus, défen-dant le partage et l’autogestion. -Caroline Nugues, réalisatrice et membre de L'atelier Graphoui , atelier de production Bruxellois, lieu de recherche et d'expérimentation au travers de pratiques audiovisuelles et sonores. Puis projections : Le jardin de Thérèse de Frédérique Menant (15 min, L'Etna) Thérèse lutte contre des poisons invisibles : le Chlordécone, un pesticide hyper toxique longtemps utilisé en Guadeloupe, mais aussi le cancer, le deuil, les violences que l’on accepte de subir. Face à une végétation puissante, elle arrache, plante, récolte, quel que soit le temps, sans faiblir. Travailler la terre est l’outil de sa résistance. Planches, clous, marteaux de Jérémy Gravaillat (13 min, L'Abomi-nable, 2015) Le bidonville de La Campa, qui fût l’un des plus grands de la ré-gion parisienne, était établi à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, entre 1950 et 1970. Y vivaient Portugais et Espagnols, Yougoslave et Maghrébins, Gitans, Tziganes et Gens du Voyage, ouvriers tra-vaillant à l’édification des banlieues françaises. De nos jours, s’y déploient les arbres du Parc Départemental, espace menacé par les projets urbains du Grand Paris.

16h30 : Paysages vivants, 1ère partie – Collectif Doc'Addict

Discussion en présence d'Antoine Bonzon, réalisateur et Laure Saint Hillier, productrice et membre de Doc'Addict (Acteurs du Développement du Documentaire Indépendant Cinéma et Territoire), collectif naissant en région BFC, composé de cinéastes, producteurs et diffuseurs, qui tente de relier des pratiques de cinéma diverses, d'expérimentation dont le premier point commun est « le souci du monde comme il va »...

Les pieds sur terre d’Antoine Bonzon (1h03, 2017) Les Pieds sur terre dessine des portraits de maraîchers en contrat d’insertion aux Jardins de Cocagne et nous offre un nouveau visage du chômage. En effet, dans leur face à face avec la nature, ces ap-prenUs jardiniers nous confient leurs combats pour se reconstruire et luWer contre une société déshumanisée. Saison après saison, dans le travail de la terre, on luWe, on rêve, on tente une der-nière fois de faire germer un sens à sa vie... 19h00 Repas collectif à l'Eldo

20h30 : Avant-première de L'île au trésor en présence de Guillaume Brac

L'île au trésor

Documentaire de Guillaume Brac. France. 2018. 1h37 Un été sur une île de loisirs en région parisienne. Ter-rain d’aventures, de drague et de transgression pour les uns, lieu de refuge et d’éva-sion pour les autres. De sa plage payante à ses recoins cachés, l’exploration d’un royaume de l’enfance, en résonance avec les tumultes du monde. Le temps d'un été, Guil-laume Brac suit sur plu-sieurs semaines des person-nages, employés de terrain, de bureau ou usagers : une bande de jeunes, qui revient, que l’on apprend à connaître, un vieux couple d’habitués, un père et son fils... ce microcosme fourmillant reflète une union fragile telle une utopie politique, une fantaisie buissonnière dont le personnage principal reste le lieu lui-même, na-ture devenue utile, domestiquée par l’homme où éclosent néanmoins force poétique, désirs foison-nants, réalités brutes et délicatesse inattendues. Guillaume Brac travaille d’abord comme assistant-réalisateur, notamment sur les films Parc de Ar-naud des Pallières et Un baiser s’il vous plaît d’Emmanuel Mouret. Il co-fonde la société Année Zéro avec laquelle il réalise et produit Le Naufragé en 2009, puis Un monde sans femmes en 2011. En 2013, il réalise son premier long métrage, Tonnerre, pour lequel nous l’avons reçu à l’Eldo ! Après Contes de juillet, dont la première partie se déroule à la base de loisirs de Cergy Pontoise, il re-trouve ce décor pour L’Île au trésor. Minuit : séance surprise !

Rien ne filtrera jusqu'à minuit. Seul indice : le film est un classique du cinéma de genre américain, mais tout de même très artisanal, où l'objet principal sont des paires de lunettes noires. Il s'agit d'une contre-programmation. Aucun lien sérieux ne pourra être fait avec les autres films des ren-contres. Frissonnades garanties.

Samedi 23 juin 10h00 : Paysages vivants, 2ème partie – Collectif Doc'Addict

Discussion en présence du réalisateur Marc Perroud.

Tant que les murs tiennent de Marc Perroud (52 min, 2016)

Rhodiacéta 2014, un site industriel oublié à l’entrée d’une ville. Abandonné depuis bientôt 30 ans, il est devenu le théâtre clandestin de générations de tagueurs, photographes et autres argonautes qui hantent l’endroit. En s’appuyant sur son parcours social et militant, le film montre et fait enten-dre ce qui résiste dans cette structure monumentale vouée à la démolition. D’hier à aujourd’hui, il est question d’occupation : celle de la grande grève de 1967 qui entraîna la formation du groupe Medvedkine, puis, après la fermeture de la filature en 1981, celle d’une population hétéroclite et clandestine bénéficiant là d’un "espace libre". 12h00 Repas collectif à l'Eldo

13h30 : Paysages vivants, 3ème partie – Collectif Doc'Addict

Atelier autour de Le temps est une voie lactée d’instants, un travail en cours d’Isabelle Blatrix, ci-néaste et plasticienne. Cette œuvre en cours possède une forme modulaire à géométrie variable, ensemble de fragments d’une minute. Deux esquisses « des paroles » (12 min, 2018) et « des ges-tes » (12 min, 2018) et des extraits d'un film collectif « Les Minutes (Laignes – 26, 27, 28 novembre 2015) » seront diffusés en présence d'Isabelle Blatrix et de membres de Doc'Addict. 15h30 : Image Contrôle

Que peuvent les images de cinéma contre les images du pouvoir ? Sur les pas d'Orwell, nous réflé-chirons à une politique des images en présence du cinéaste Léo Richard.

Le voleur de Lisbonne de Léo Richard (32 min, 2017) Film policier ou poème filmique intime, Le voleur de Lisbonne est un subtil mélange de langue fran-çaise et portugaise où l'on peut trouver des traces d'Oliveira et de Rohmer, à la lisière du fantasti-que et de la facétie qui pense les images.

Le passant intégral de Léo Richard (13 min, 2017) Rencontre avec le plus grand figurant de notre époque, en constant exercice d'interprétation dans la toile des images de video-surveillance...

17h30 : Rencontre avec Les Scotcheuses

Les Scotcheuses est un collectif de cinéma artisanal. Il doit son nom aux petits objets mécaniques qui servent à couper et scotcher la pellicule pour le montage d’un film. Partir et voyager. Utiliser la caméra super-8. Inventer un cinéma horizontal, joyeux et partagé. Filmer en one shot. Développer et monter le film sur place pour répondre collectivement aux failles d'un monde qui vacille. Pour Les Scotcheuses, chaque rencontre, chaque lutte, est comme une petite allumette pour ne plus fermer l'objectif. Et poser le regard aux endroits de lutte et de vie.

Diffusion des rushes d'un film en cours tourné à Bure, territoire traversé par la lutte contre un mé-ga-projet d'enfouissement des déchets nucléaires. 19h30 : repas collectif à l'Eldo

21h00 : Brûle la mer en présence de Nathalie Nambot

Projection et discussion avec la réalisatrice.

Brûle la mer de Maki Berchache et Nathalie Nam-bot (1h15, 2016) Dans l’élan de la révolution tunisienne, après la chute de Ben Ali, 25 000 jeunes tunisiens ont pris la mer vers l’Europe, via Lampedusa. Maki Berchache est l’un d’eux. A partir de son histoire, de fragments d’images, de récits, avec ses amis de voyage ou ren-contrés à Paris, Brûle la mer revient sur cette tenta-tive de liberté et la violence d’une hospitalité refu-sée. Comment le pays quitté devient le pays rêvé.

Dimanche 24 juin 10h00 : Pratiques collectives de cinéma, 3ème partie

Rencontre avec Caroline Nugues, membre de l'Atelier Graphoui et projections de films (en cours de programmation)

Collectif de cinéastes, atelier de production audiovisuelle et centre d’expression et de créativité re-connu par la Fédération Wallo-nie-Bruxelles, L'Atelier Graphoui est un véritable laboratoire de sons et images actif dans la pro-duction et la formation depuis 1979. Partant de sa pratique du ciné-ma d’animation, il développe un travail de réalisation, de pro-duction et de réflexion sur le langage audiovisuel. Film d’ani-mation, documentaire, docu-ments audio, installations vidéo, film expérimental : sont soutenues à l’Atelier Graphoui les créa-tions audiovisuelles où les frontières entre fond, forme et genres sont remises en question, où le langage est exploré... 12h30 : repas collectif à l'Eldo

14h00 : La croisade d'Anne Buridan en présence de Judith Cahen

Projection et discussion avec la réalisatrice.

La croisade d'Anne Buridan de Judith Cahen (1h25, 1995) Qu'est-ce qui résiste suffisamment pour que j'y crois ? Qu'est-ce qui résiste suffisamment pour que je m'engage en politique comme en amour ? Pour ne pas en rester à l'idée triste et cynique que rien n'en vaut la peine. Anne Buridan soumet ses amis à l'obstination de son questionnement. La croisade d'Anne Buridan raconte la quête sérieuse et drôle de cette fille qui part à la recherche des autres pour fonder sa croyance. 17h00 : Introduction à l 'œuvre de Peter Nestler, en présence du réalisateur Medhi Benallal

Projections et discussion avec le réalisateur Medhi Benallal

« Je crois de plus en plus que Nestler a été le cinéaste le plus important en Allemagne depuis la guerre – mis à part les gens plus âgés qui ont pu tourner ici, Fritz Lang, et mis à part la Peur de Ros-sellini. Justement parce que lui – probablement le seul ici – n’a filmé que ce qu’il a filmé et n’a pas essayé de chatouiller les gens. Ça a aussi été son malheur. Des gens qui ne font que filmer, peindre, dessiner ce qu’ils voient, sans essayer par avance d’imposer une forme et du coup de faire disparaî-tre la réalité, de telles personnes deviennent de plus en plus rares dans le domaine du cinéma. Parce que le cinéma devient de plus en plus ce qu’il ne devrait jamais être, ou ce qui devrait lui être accessoirement permis de ne pas être, à savoir une marchandise. Qu’on puisse vendre des films est une autre affaire, mais qu’ils deviennent de plus en plus une marchandise, cela rend nécessaire de faire sauter les structures auxquelles les films sont livrés. Alors que Nestler a fait les films les plus poétiques. Ça a commencé avec Am Siel... » Propos de Jean-Marie Straub en 1968 sur Peter Nestler

Am siel (Au bord du chenal. 12 min. 1961. VOST) Bordant un petit village au bout du monde, un chenal doué de parole s'exprime à la première per-sonne et nous révèle sa vision dépaysante de l'activité humaine, cernée par un regard poétique et circonspect. Die Nordkalotte (La Calotte polaire. 1990. 1h30. VOST) Parcourant le nord de l'Europe, Peter Nestler instruit le procès de la surexploitation de la na-ture, de la paupérisation des populations lapo-nes. Il reste cependant attentif à l'extrême beauté des lieux et des gens. La Calotte polaire est un des parcours les plus amples de Nestler à travers l’espace et le temps. Le titre original désigne une zone qui termine l’Europe au-delà du cercle polaire, sur-volant la Norvège, la Suède, la Finlande et l’URSS. Nestler passe par-dessus les frontières, arpentant en explorateur cette région mal connue où habite un peuple, les Samis (ou Lapons). En historien, il remonte aux premières traces enregistrées de son existence : écrits, dessins, photogra-phies. En cinéaste, il rend compte de son voyage avec précision, proche des individus, qu’il nomme par leur nom, il regarde la beauté, le temps qui s’écoule. 20h30 repas et fête de fin (provisoire) au Jardin des Lentillères

Projections sauvages à la belle étoile, musique et fomentation de la suite...