efficience21 – n°6 (2013)

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LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 6 | PRINTEMPS 2013 | CHF 5.90 NATURE JARDINS ÉCOLOGIQUES : MODE D’EMPLOI ! NOUVEAU LA VOITURE QUI CARBURE AUX DÉCHETS EFFICIENCE ACTUALITÉ METTEZ VOS POUBELLES AU RÉGIME! 21 CONSOMMATION D’ÉNERGIE LA RÉNOVATION ATTEINT DES SOMMETS

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Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique. Rédigé en étroite collaboration avec des spécialistes du domaine et basé sur des actions concrètes, cette publication est destinée en premier lieu aux actuels et futurs propriétaires désirant un habitat efficient, ainsi qu’à toute personne sensible à cette thématique.

TRANSCRIPT

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LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 6 | pRINTEMps 2013 | CHF 5.90

NATUREJardins écologiques :mode d’emploi !

NoUvEAU

la voiture qui carbureaux déchets

EfficiEncEACTUALITÉ

mettez vos poubellesau régime !

21

CoNsoMMATIoN D’ÉNERGIE

la rénovationatteint des sommets

Page 2: Efficience21 – N°6 (2013)

BONNE IDÉE !FAIRE CONTRÔLER SA VOITURE POUR

ÉCONOMISER JUSQU’À

20% DE CARBURANT.

CHECKENERGIEAUTO

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Le CheckEnergieAuto: un engagement de l'UPSA en collaboration avec SuisseEnergie.

AutoEnergie-check_F_Efficience_ohneSaSpi.pdf 1 13/02/2013 09:04

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LE MAGA ZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

recherchecellules grätzel,l'avenir du solaire

Écologieune maison tropicaleà frutigen

rendez votre habitationplus performante!

EfficiEncE 21

éner

gie

iNTerVieWstéphane fuchs,biologiste de l’habitat

Inédit Publications SAAvenue Dapples 7, Case postale 9001001 [email protected], www.inedit.ch

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an.Tirage 30 000 exemplaires

RÉDACTIONRédacteur en chefThierry [email protected]édacteurs Mary-Luce Boand Colombini, Marc David, Sophie Kellenberger, Elodie Maître-Arnaud, Marie-Christine Pasche, Maxime Pégatoquet, Henry Plouïdy, Viviane Scaramiglia, Sylvie UlmannConception graphique Secteur B Sàrl, Lausanne www.secteurb.chMise en page Inédit Publications SAPhoto couverture Mustafa Deliormanli/iStokphoto

MARKETINGChef de projet Quentin [email protected]

PUBLICITÉSerge Weygold 021 695 95 [email protected] Bornand 021 695 95 [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 [email protected]

SOCIÉTÉ ÉDITRICEGassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPRESSIONIRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

IMPRESSUM

Abonnez-vous! Fr. 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

Mail: [email protected] | Fax: 021 695 95 50Adresse: efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne.

Lisez également«Efficience 21» sur

votre iPad

ÉDITOPremière rénovation

minergie-a-éco en SuiSSe,un exemPle à Suivre

une première suisse a été inaugurée récemment à Châtaignier, sur la com-mune de Fully, dans le canton du Valais. Pour la première fois, une ancienne

bâtisse a été rénovée en suivant les normes Miner-gie-A-Eco qui représentent le haut de gamme des standards en vigueur. Depuis 2011, le standard Minergie-A-Eco est tout simplement synonyme de maison zéro énergie, autonome et qui répond au mieux aux préoccupations de santé et d’environne-ment (voir notre dossier pp. 28 à 33).

Respecter un tel standard de rénovation, c’est assu-rer aux futurs habitants de la maison une meilleure qualité de vie grâce à un confort thermique élevé, une protection solaire estivale parfaite et un renou-vellement de l’air systématique. C’est aussi penser à l’environnement puisque la consommation totale d’énergie est réduite au minimum. Même souci environnemental en ce qui concerne le choix des matériaux utilisés, ils sont recyclés ou labellisés et garantis «faible énergie grise». Sans oublier bien sûr le terme «Eco» appondu à ce label, qui se soucie de la santé des habitants en poussant à l’utilisation d’un éclairage naturel optimisé, en garantissant de faibles nuisances sonores et une concentration de polluants, germes et rayonnements la plus réduite possible.

Tous les bâtiments ne pourront pas, bien sûr, être rénovés selon des standards aussi élevés mais cette

première suisse va certainement pousser de plus en plus d’architectes et de propriétaires à oser le meilleur pour la rénovation. Garder le charme de l’ancien tout en s’offrant un logement à la pointe de l’efficience énergétique a de quoi faire rêver pas mal de propriétaires. Pour la Suisse, pousser des ré-novations intelligentes d’immeubles anciens, c’est conserver un patrimoine architectural important tout en positionnant notre pays face aux défis de de-main, parmi lesquels la gestion de notre consomma-tion énergétique occupe une place importance. Pour rappel, les bâtiments consomment à eux seuls plus de la moitié de l’énergie utilisée en Suisse. Nous savons désormais comment les rénover intelligem-ment et efficacement, ne reste plus maintenant qu’à concrétiser ces bonnes idées et à se mettre au travail.

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THIERRY VIALRÉDACTEUR EN CHEF

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2 | e FF ic ience 21 | Pr intemPS 2013

SOMMAIRE

04 L’image

07 Actualité et brèves

20 Interview Conrad Lutz, architecte

24 Déchets Mettez vos poubelles au régime!

28 Dossier Rénovation 100% autonome

34 Freitag Prototype exemplaire en matière de recyclage!

38 Portrait Yves Roduit, chevalier du soleil

47 Actualité et brèves

54 Tendance Avec l’électricité, 2013 s’annonce révolutionnaire

58 Nouveau La voiture qui carbure aux déchets

60 Shopping L’intelligence verte de l’électroménager62 Nature Jardins écologiques : mode d’emploi !

67 People La «mise en lumière» de Anne Carrard

69 Trois livres à découvrir

70 Conseils Au bureau, adoptez des réflexes eco-friendly

72 Agenda Les prochains événements à ne pas rater

ACTUEL

MOBILITÉ

VIVRE

no 6 | PrintemPS 2013

34 FREITAGENTREPRISE EXEMPLAIRE

28 DOSSIERRÉNOVATION100%AUTONOME

70 CONSEILSLES ÉCO-GESTES

42 Energie Une première à Genève !

44 Finance Créer soi-même son installation solaire

54 TENDANCEVOITURES ÉLECTRIQUES

62 NATUREJARDINS ÉCOLOGIQUES

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L’IMAGELe lagon de ComblouxFace au mont-Blanc, plus haut sommet d’europe, la commune de com-bloux propose désormais et en mode panoramique le premier plan d’eau écologique ouvert à la baignade en France. Sur près de 1500 m2, dans une eau pure et sans produits chimiques, pas loin de 10 000 plantes aquatiques permettent d’assurer une qualité de l’eau irréprochable. avec le jet d’eau et le ruisseau qui cascade en contrepoint, le dépaysement est garanti, type Phuket sur combloux, avec l’agréable impression de nager dans un environnement 100% naturel. Qui plus est, afin de permettre aux plantes d’effectuer leur travail dans de bonnes conditions, selon un procédé dit du «lagunage», le nombre d’entrées au lagon du mont-Blanc est limité. manière d’attirer les sirènes plutôt que les sardines. MPInformations sur www.combloux.com

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Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 7

ACTUELDes éConoMIessous LA DouChe

Finance Bac récuPérateur de chaleur

SylViE UlMANN

C’ est en se lavant que Christoph Rusch s’est demandé comment économiser l’énergie perdue à

chaque douche. En cherchant à répondre à cette question, cet ingénieur a eu l’idée d’un bac récupérant la chaleur de l’eau qui s’y écoule avant de filer par la bonde. Celle-ci préchaufferait le liquide provenant du réseau, qui en sort «généralement à une dizaine de degrés», précise Silvana Ripa, directrice de Joulia SA. la pièce maîtresse du

bac de douche Joulia est donc son échangeur de chaleur intégré. l’eau qui s’écoule trans-met sa chaleur à celle qui arrive dans le système à 10 °C environ, l’amenant à 25 °C. Résultat, elle parvient au mitigeur à une température supérieure et nécessite par conséquent moins d’eau chaude du boiler ou du chauffe-eau solaire pour atteindre la température souhaitée par l’usager, soit entre 35 et 40 °C. Autre avantage de cette invention, elle se fait oublier, «au point que l’on ne se rend pas compte que l’on fait des économies jusqu’au moment où l’on reçoit sa facture»,

souligne Silvana Ripa. le bac Joulia coûte environ CHF 1000.– de plus qu’un modèle classique. Mais il permet d’économiser CHF 200.– par an pour une famille de quatre personnes. Quiconque achète un bac de douche écologique dans le domaine «1to1 energy» bénéficie d’une réduction pouvant atteindre CHF 500.–. Cette action est rendue possible grâce au programme de promotion ProKilowatt de la Confédération. Et d’autres actions pourraient suivre, car ce système n’est arrivé qu’en septembre dernier sur le marché.

PRIX à PROFUSIONActuellement proposé au format de 90 x 90 cm, ce bac à récupération de chaleur ne mesure que 8 cm de haut: il peut être posé n’importe où. il peut aussi prendre place au milieu d’un bac plus large. Facile à installer, il a seulement besoin d’être raccordé à la conduite d’eau froide par deux filetages intérieurs courants de 1/2” compatibles avec n’importe quel système de conduites. Désarmant de simplicité, ce bac a déjà séduit le nouveau centre de formation de Swiss Tennis à Bienne. les salles de bains des 20 chambres qui accueillent les Roger Federer de demain en sont équipées. Sinon, le marché visé comprend aussi bien les particuliers que l’hôtellerie, suisses dans un premier temps. «Pour les particuliers, on estime que 10 000 maisons et 40 000 appar-tements sont construits chaque année en Suisse. En y ajoutant les 2 600 000 loge-ments qui ont été bâtis avant 1980 et de-vraient donc être rénovés, cela représente un marché intéressant.Du côté de l’hôtellerie, il y a aussi du poten-tiel, les dépenses énergétiques constituant un poste important pour les hôteliers», souligne Silvana Ripa. Cette invention a également séduit l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), qui lui a accordé son Watt d’or catégorie «technologies énergétiques». Ellea aussi reçu le prix innoSoBa, qui récompense chaque année une entreprise innovante de la région soleuroise, le soutien de la Fondation suisse pour le climat et le Clean Tech Media Award en Allemagne.la directrice de Joulia a d’autres idées en tête, mais elle prévoit de concentrer ses efforts sur le développement de ce produit ces prochains temps. E

Récupérer de l’énergie en se douchant, il fallait y penser. Joulia, une entreprise biennoise, l’a fait. Elle vient de remporterl’un des Watts d’or décernés par l’Office fédéral de l’énergie.

DR

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ACTUELdeSign technique anceStrale au goût du jour

MAxiME PéGATOQUET

A ujourd’hui, on tâche de manger cinq fruits et légumes par jour. On

essaie d’avoir une alimentation saine et équilibrée. On veille à ne pas gâcher inutilement des denrées, dans la foulée de militants comme Tristam Stuart, auteur du documentaire global gâchis sur le gaspillage alimentaire.

UN JARDIN INTÉRIEURDans cette idée, la designer d’origine coréenne Jihyun Ryou s’est intéressée au contenu de son frigo et à la manière dont réagissent et cohabitent fruits et légumes dans cet environne-ment réfrigéré. Pour ce faire, elle a remis au goût du jour des techniques de conservation ancestrales et spécifiques selon les aliments. D’où il ressort que les tomates vieillissent mieux à l’air libre en bons fruits qu’elles

sont; que les températures frigorifiques sont trop basses pour les cousins cucurbitacés que sont aubergines, courgettes ou concombres; que les pommes de terre aiment vivre dans des contrées sombres, mais dans le voisinage des fruits afin de bénéficier de l’éthylène que dégagent ces derniers et qui empêche la reine des pommes de germer trop rapidement.

MURAL, MAIS RURALPour ce faire, son projet a consisté à designer un garde-manger mural aussi pratique qu’il est esthétique. Car là où nombre de citadins rêvent d’un

Le gArDe-MAnger MurAL De JIhyun ryou

La designer coréenne remet au goût du jourle garde-manger ancestral en version murale. Pour un autre regard sur la conservation des aliments.

coin de jardin où biner leur lopin de terre, Jihyun Ryou leur en propose un d’intérieur. Où chaque aliment est l’objet d’une action, où chaque action est le fruit d’une réflexion.Ainsi du sable qui permet de conserver carottes et poireaux à la verticale et à la bonne humi-dité; de la pincée de riz permet-tant d’absorber l’humidité contenue dans les pots à épices... Entre le savoir-penser de la designer et le savoir-faire de la grand-mère, voici en tout cas un bout de frigidaire qui respire au grand air. E

Plus d’informations sur www.savefoodfromthefridge.com

Entonnoir en verrepour humidifier le sable.

Sable pour conserver les légumes à la verticale et à la bonne humidité.

Bois de noyer traité à la cire d’abeille.

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CLIMAT La Suisse au 7e rang La Suisse occupe le 7e rang des pays les plus soucieux de la pro-tection du climat parmi 58 pays pris en compte par le Climate Action Network. Ce classement présente la particularité de ne pas avoir de podium. Il commence à la quatrième place avec le Dane-mark, suivi par la Suède et le Portugal. La Suisse n’arrive qu’au 7e rang à cause de la promotion insuffisante des énergies renou-velables. L’Arabie saoudite ferme la marche.

FRAnCE Les vitrines éteintes la nuit La ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, a annoncé fin novembre qu’elle préparait un décret pour interdire l’éclairage des commerces et des bureaux la nuit, a révélé Le Parisien. Le but consiste à réaliser des économies d’énergie et à lutter contre la pollution lumineuse. Cette interdiction s’appliquerait de 1 h à 7 h du matin, hors éclairage «de sécurité» et périodes de fêtes. La ministre veut opérer un change-ment culturel du tout électrique.

AMAzOnIE La déforestation repart à la hausse En octobre dernier, le Système d’alerte de déforestation a détecté 487 km2 de forêt en moins en Amazonie, soit une hausse de 377% par rapport au même mois de 2011 où la déforestation avait atteint 102 km2. Cette vaste défo-restation observée en octobre dernier équivaut à 26 millions de tonnes de CO

2.

en BreF

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ACTUEL

LAusAnneenCourAgeLe PAssAge Au gAzDès le 1er mars, les SiL proposent trois nouvelles primesafin d’inciter les clients à passer au gaz.

THiERRy ViAl

D ès le 1er mars, les propriétaires de 38 communes situées entre lutry et Nyon bénéficieront de nouvelles

incitations financières des Services indus-triels de lausanne (Sil) pour passer du mazout au gaz. «Notre réseau de gaz d’une longueur de 730 km s’étend sur l’Arc léma-nique entre lutry et Nyon, rappelle Nicole Cosendai, responsable de la communication des Sil. Beaucoup de clients ignorent que le réseau passe devant chez eux et qu’ils peuvent être raccordés au gaz. Nous aime-rions les inciter à s’y intéresser. D’une part, avec la prime NOVA pour les nouveaux

utilisateurs de gaz si ceux-ci décident de remplacer leur ancienne chaudière à mazout par une chaudière à gaz à condensation. la prime RENOVA, pour inciter les clients déjà existants à changer leur chaudière pour un modèle plus récent. Et enfin, la prime Solgaz, offerte avec le soutien du fonds communal pour le développement durable, aux propriétaires qui choisissent de coupler une chaudière à gaz à condensation avec des capteurs solaires thermiques.

DES AVANTAGES MULTIPLESMais pour quelles raisons un propriétaire devrait-il changer un combustible fossile pour un autre? «le gaz est une solution très

énergie ServiceS induStrielS de lauSanneLes différentes primes

Pour les personnes qui choisissent de remplacer leur chaudière à mazout par une chaudière à gaz à condensation, les Sil proposent:• Primesraccordement: CHF 500.–

de rabais sur le coût de raccordement moyen au réseau (0 à 10 m) de CHF 7700.–

• PrimeNova: CHF 400.– de rabais sur le prix d’une chaudière à CHF 6000.– (suffisante pour villa individuelle).

PrimeReNovaPour les clients Sil qui utilisent déjà le gaz mais qui désirent changer leur chaudière.• CHF 400.– de rabais sur le prix d’une

chaudière à CHF 6000.– (suffisante pour villa individuelle).

PrimeSolgazPrime supplémentaire aux deux autres à la pose d’une installation solaire thermique en complément de sa chaudière à gaz à condensation.• CHF 250.– par m2 de panneaux

solaires.

intéressante pour les propriétaires de maison individuelle, assure Nicole Cosendai. il ne faut pas chercher un avantage en termes de prix, car c’est plus ou moins équivalent à un chauffage au mazout. Par contre, le gaz s’avère très pratique pour le consommateur puisqu’il ne requiert aucun stockage. Comme il arrive en continu dans le foyer, plus besoin de penser à la commande. Sur le plan des réserves mondiales, les spécialistes assurent qu’il n’y aura aucune pénurie durant les cent prochaines années. Quant à l’aspect éco-responsable, le gaz fait mieux que le mazout avec 30% de production de carbone en moins et 25% de CO2 pour une production d’énergie équivalente. les parti-cules fines sont aussi limitées puisque la combustion ne produit ni poussière ni suie.» Si le réseau officiel de distribution de gaz des Sil passe à proximité de chez soi, n’importe quel propriétaire peut demander une visite sans engagement d’un conseiller Sil pour analyser ses besoins. Voilà une proposition qui pourrait intéresser plus d’un propriétaire lors des nettoyages de printemps. E

Pour encourager les propriétaires des communes situées entre Lutry et Nyon à se raccorderà leur réseau de gaz, les SiL leur proposent différentes primes incitatives.

DR

Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 9

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ACTUEL

PuBLICITÉ

ePFl Panneaux SolaireS au même Prix que deS tuileS

SOPHiE KEllENBERGER

L es cellules à couches minces, développées au laboratoire de photovol-

taïque de l’EPFl, utilisent 100 fois moins de matière première que les technologies usuelles, soit 1,8 micromètre seulement de matériaux photo-voltaïques actifs au lieu des 180 micromètres des modules actuels. Seul bémol, leur effica-

cité: soit 10,7% de l’énergie solaire retransmise en électricité contre les 15 à 20% de rende-ment que permettent les cel-lules standard actuelles. Mais ce procédé permet d’éco-nomiser d’un facteur 100 la matière première: «l’efficacité obtenue aujourd’hui indique clairement que le potentiel des cellules en couches minces de silicium peut être étendu à des rendements de 13,5% avec une

utilisation minimale de matière première», communique l’EPFl.Ce procédé permet donc d’éco-nomiser les matières premières; de plus, l’énergie nécessaire à la production des modules

L’Institut de microtechnique de l’EPFL a obtenuune efficacité de 10,7% pour une cellule solaireen couches minces de silicium: un record.Une avancée économique aussi.

CeLLuLes soLAIres MInCes

est récupérée en moins d’une année dans les régions ensoleil-lées. Conséquence: les prix de pro duction sont si bas qu’avec 40 CHF/m2, ils atteignent le prix des tuiles en terre cuite utilisées pour les toitures. E

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ACTUELLUxE

Couturiers épinglésGreenpeace a publié un classe-ment des marques de haute couture en fonction de leur poli-tique environnementale et principalement leur impact sur la pollution chimique dangereuse et la déforestation tropicale. En tête se trouve la marque italienne Valentino, tandis que Chanel et Hermès arrivent bonnes dernières de ce classement pour ne pas prendre suffisamment au sérieux les questions environnementales. L’ONG appelle tous ses soutiens, partout dans le monde, à faire monter la pressionsur ces grandesmarquesdu luxe.

en BreF

PuBLICITÉ

Politique kilowattheureS SuPerFluS

InItIAtIve sur L’eFFICACIté éLeCtrIque

L’initiative populaire fédérale pour un appro-visionnement en électricité sûr et économique: déjà 90 000 signatures!

SOPHiE KEllENBERGER

e n février, soit après seulement sept mois de récolte, plus de

90 000 personnes ont déjà signé cette initiative. la récolte des paraphes a débuté avant que le Conseil fédéral ne dévoile sa

«stratégie énergétique 2050». Dans la prise de position qu’elle vient de remettre à ce sujet, l’association à l’origine de l’initiative «salue l’orientation

globale du tournant énergétique de la Confédération». Mais, selon ses auteurs, «les objectifs en matière de consommation d’énergie mis en procédure de consultation par la Confédéra-tion sont trop vagues et le délai jusqu’à leur mise en œuvre est trop long». Selon eux, «le poten-tiel d’efficacité électrique à réaliser tant techniquement que sur le plan économique doit être mis en œuvre non pas en 2050, mais en 2035 déjà». «Personne ne peut être opposé à l’efficacité énergétique», observe Kaspar Schuler, qui dirige la campagne Climat & Energie chez Greenpeace Suisse. il explique la facilité de récolte de signatures par le fait que, selon lui, «elle rend superflu un kilowattheure sur trois en Suisse». E

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InvestIssez MAIntenAnt Pour PréPArer L’AvenIr

ACTUELPhOTOVOLTAïqUE

Migros construira une centrale géanteLe géant de l’agroalimentaire suisse s’apprête à construire la plus grande centrale photovol-taïque de Suisse sur le toit de son centre de distribution de Neuen-dorf. Les panneaux seront installés le printemps prochain sur une surface aussi grande que sept ter-rains de football. Ces installations suffiront à couvrir les besoins de 1000 maisons individuelles, soit un sixième des besoins électriques globaux du centre de distribution.

ÉTUDE L’espace surveille la pollutionDes chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont rassemblé huit ans de données de trois satellites de la Nasa pour étudier la teneur en aérosols de 189 villes de plus de 2 millions d’habitants. Résultat, les augmentations les plus impor-tantes se situent au nord-est de la Chine, en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique centrale. C’est Bengalore, en Inde, qui obtient la plus mauvaise note avec 34% d’augmentation des aérosols entre 2002 et 2010.

PLATEFORME Un marché européen du gaz voit le jourLa Bourse de l’énergie allemande EEX et son homologue Powernext ont annoncé en novembre vouloir unir leurs forces pour créer un marché du gaz paneuropéen, basé sur une plateforme technologique commune. Ce rapprochement technique permettra aux deux Bourses de l’énergie d’offrir des produits communs.

en BreF

Finance gérer intelligemment Son électricité

Les spécialistes de l’électricité de Betelec SA le prédisent, le prix de l’énergie va augmenter à moyen terme. Il est temps de faire les bons choix pour éviter les mauvaises surprises.

THiERRy ViAl

S’il est possible d’imagi-ner un monde sans pétrole, il est en re-

vanche impossible d’imaginer un monde sans électricité», affirme Dominique Chambettaz, directeur général de Betelec SA, bureau d’ingénieurs-conseils spécialisé dans l’étude et la réalisation de projets liés à l’électricité et aux énergies renouvelables. Or, avec la sortie prévue du nucléaire, il va falloir réduire notre consommation, soit par l’incitation, soit par la contrainte avec des taxes sur l’électricité consommée. Et la conséquence à moyen terme passera forcément par une hausse du prix de l’électricité.

CLUSTERDans ces conditions, mieux vaut anticiper les changements à venir. C’est ce que cette société a décidé de mettre en œuvre en créant Green-tech Expert, un véritable cluster de savoir-faire. «l’énergie devient un secteur si complexe que personne ne peut plus au-jourd’hui pré-tendre travailler seul. Nous

devons agir en partenariat, en allant chercher des compétences dans les hautes écoles pour préparer le monde de l’électri-cité de demain et offrir les meilleures solutions», selon Guillaume Thouvenin, expert en énergies du xxie siècle.

Pour cet ingénieur EPFl, une part importante de la produc-tion électrique à moyen terme se fera au niveau des quartiers, localement, et le système per-

mettra à chaque bâtiment de consommer et de

renvoyer son surplus d’électricité dans le

réseau. les propriétaires pour-ront contrôler précisément leur consommation grâce à des compteurs intelligents et dispo-seront certainement de moyens de stockage d’électricité: par le biais d’un accumulateur électro-chimique, d’une pile à combus-tible à hydrogène ou encore des batteries d’un véhicule électrique. Des évolutions qui ne sont pas si lointaines puisque le projet de modification de la loi cantonale vaudoise sur l’énergie envisage que chaque construction nouvelle ait l’obli-gation de produire 20% de son électricité à partir d’une source renouvelable.

DES ÉCONOMIES à LONG TERMECes évolutions nécessitent de prendre en compte dès mainte-nant les changements à venir. «C’est pourquoi nous poussons les maîtres d’œuvre à intégrer cette réflexion de manière systématique pour chaque nouveau projet de construction. il est vrai qu’il est encore diffi-cile de convaincre un proprié-taire d’investir des montants parfois importants pour faire des économies à long terme. Mais il est de notre responsabi-lité d’ingénieurs de relever ce défi. Bien souvent, le maître d’œuvre n’a en fait pas conscience des opportunités qui existent pour assurer une gestion intelligente de l’électri-cité. Betelec SA s’attache à lui fournir des solutions innovantes et durables pour répondre à ce besoin.» Un véritable engage-ment pour l’avenir donc, car pour Dominique Chambettaz, «le futur est électrique mais écologique». E

12 | e FF ic ience 21 | Pr intemPS 2013

«Le futur estélectrique mais écologique.»dominique chamBettaZ

Dominique Chambettaz,directeur généralde Betelec SA.www.PHoTogENEVa.Com

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ACTUEL

Fort recul du PIB, c’est ce que prévoient les résultats d’une étude mandatée par Economiesuisse pourqui les conséquencesde la stratégie 2050 sont sous-évaluées.

SOPHiE KEllENBERGER

e n l’absence de sauts technologiques, la Suisse risque, selon le scénario,

de voir son produit intérieur brut réel reculer de presque 25%.

énergie remiSe en queStion

éConoMIesuIsseMéFIAnte envers LA strAtégIe 2050

Telles sont les conclusions d’une étude mandatée par Economie-suisse auprès de Peter Egger, professeur au Centre de re-cherches conjoncturelles (KOF) de l’EPFZ. Ces estimations divergent fortement de celles de la Confédération.l’une des différences fondamen-tale est que les études de la Confédération partent du prin-cipe que des technologies encore inconnues à l’heure actuelle seront disponibles. Alors que les auteurs de l’étude du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF) ont, quant à eux,

examiné plusieurs configura-tions internationales et se sont fondés sur le statu quo technolo-gique. Selon eux, «les effets mesurés sont très importants: la taxe de CHF 1140.– par tonne de CO2, associée au remplacement des capacités nucléaires suppri-mées par des centrales à gaz et des énergies renouvelables, entraînerait un recul du PiB par habitant réel de plus de 20%». l’étude relève encore que selon une estimation fondée sur les données de la Banque mondiale, il faudrait également s’attendre à une hausse du chômage de 3,5%.

«l’effet maximal sur le revenu par habitant serait si grand qu’il faudrait un progrès tech-nique équivalent à plus de deux décennies de croissance modérée pour le compenser», a déclaré Peter Egger résumant les résultats. Pour Economiesuisse «la straté-gie énergétique 2050 repose sur des bases chancelantes et dange-reuses pour l’économie. le projet du Conseil fédéral nous mène dans une impasse technolo-gique», a déclaré Pascale Genti-netta, président de la direction d’Economiesuisse, au sujet de la consultation en cours. l’organisa-tion faîtière dit ne pas pouvoir soutenir la stratégie énergétique 2050 et demande sa révision complète. E

PuBLICITÉ

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PuBLICITÉ

étudeS heS: nouvelle Filière

la HES-SO lance une filière Energie et technique environne-mentale dans deux de ses écoles à Sion et yverdon.«Dans nos HES, les domaines énergétiques sont déjà en partie enseignés. Mais nous nous sommes rendu compte, avec les employeurs, qu’il y avait néces-sité à former des ingénieurs à un niveau plus large. les champs d’études étant très vastes, cette nouvelle filière offrira deux orientations dans le canton du Valais et trois dans le canton de Vaud», explique Marc-André Berclaz président des HES de Suisse occidentale. la Haute Ecole d’ingénierie du Valais et la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud offriront cinq orientations: les énergies renouvelables, le smart

BAchELOR En énERgIEEt tEchnIqUE EnvIROnnEmEntALE

grid (production, transport et distribution du courant), la thermique industrielle, l’énergé-tique du bâtiment et enfin la filière thermotronique qui est l’intégration des systèmes de conversion d’énergie électrique dans des dispositifs de gestion thermique. «Nous comptons accueillir une quarantaine d’étu-diants à la rentrée 2013 répartis entre les deux sites. Et ensuite une cinquantaine par année, soit 150 étudiants répartis sur les deux écoles dans les trois années de formation», prévoit Marc-André Berclaz. E SK

ACTUELSalon ecoBuilding

Les visiteurs du salon habitat-Jardin auront de nouveau la possibilitéde se faire conseiller gratuitement par les experts d’Ecobuilding.

THiERRy ViAl

Pour la deuxième année consécutive, le salon Habitat-Jardin accueille le

Focus Energie, un espace dédié à l’efficience énergétique. Ce lieu permettra au visiteur (sur inscription préalable sur le site internet de la foire) de bénéfi-cier d’un conseil gratuit de 45 minutes avec l’un des experts accrédités d’Ecobuilding offert

par le Salon. Chacun pourra poser toutes les questions utiles, qu’il s’agisse de l’isolation de sa maison, du changement de son système de chauffage et tout autre sujet lié à l’énergie. Fondée en 2007, l’association Ecobuilding a pour but d’encou-rager les propriétaires à entre-prendre des rénovations énergé-tiques de leurs bâtiments et de les accompagner dans leur démarche pour bien réussir leur

rénovation thermique. «le secteur des bâtiments est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie en Suisse, tant du point de vue des énergies fossiles que de l’électricité», rappelle Sahar Pasche, docteur en physique et cofondatrice de l’association avec Charles Weymann. D’où l’importance d’améliorer l’effi-cacité énergétique des bâti-ments. Son association permet

de faire le tri dans la jungle des experts dans ce domaine. «En travaillant avec Ecobuilding, vous travaillez avec un expert reconnu et spécialisé dans le type de bâtiment concerné et nous donnons des garanties de performance. Nos experts interviennent également pour valider les offres ou réception-ner le chantier.» A ce jour, plus de 800 expertises ont été réali-sées par Ecobuilding. De quoi rassurer le propriétaire sur la qualité des conseils proposés. E

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hAbItAt-JArDIn oFFre Les ConseILsD’eCobuILDIng Aux vIsIteurs

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en BreFACTUELdeSign quand l’art interroge leS mœurS

charBon deS chiFFreS ahuriSSantS

ÉCO GASTRO Menu écologiqueL’Ecole hôtelière de Lausanne a créé un outil pour mesurer l’impact écologique d’un menu. Développé par des étudiants, il est utilisé depuis janvier par la Ville de Lausanne dans trois cantines. Cinq critères y sont analysés. Le mode et le lieu de production d’un produit, sa saisonnalité, les émissions de CO

2

dégagées lors de sa production et son degré de transformation.

ABEILLES Insecticides retirés?La Commission européenne a demandé aux Etats membres de l’Union d’interdire l’usage des insecticides susceptibles de constituer un risque pour les abeilles. Si elle est acceptée, la prohibition, qui entrerait en vigueur le 1er juillet, serait valable pendant deux ans. Les trois néonicotinoïdes (une classe d’insecticides) incriminés sont présents dans des produits des groupes allemand Bayer et suisse Syngenta. Rappelons qu’en une quinzaine d’années, la mortalité des colonies est passée de 5 à 30%.

MOBILITÉ Plus d’offre, plus de passagersCarPostal Suisse a mandaté l’EPFL pour analyser ses données de fréquentation. Les résultats sont sans appel: pour l’ensemble des lignes analysées, une augmenta-tion de l’offre de 7,5% entraîne une hausse de la fréquentation de près de 15%. C’est aux abords des grandes agglomérations sur des lignes de rabattement vers les gares ou des lignes fortement fréquentées qu’il y a les plus grandes opportunités de gagner des voyageurs en augmentant l’offre.

la nouvelle a de quoi remuer, la Chine consomme à elle seule autant de charbon que tous les autres pays du monde réunis. C’est l’Agence d’information sur l’énergie (EiA) américaine qui a révélé cette statistique. En 2011, l’Empire du Milieu a brûlé 3,47 milliards de tonnes de charbon alors que le reste du monde n’en consommait «que» 3,9 milliards.

LA chInE cOnSOmmE AUtAnt qUE LE REStE DE LA PLAnètE

D’ici à 2014, la Chine devrait dépasser 50% de la consom mation mondiale. En ce mo-ment, le charbon est très bon marché, d’où l’attrait qu’il suscite dans les pays émer-gents. D’après le Centre de recherche indépendant sur le climat et l’énergie, 1 ou 2 dollars de charbon produiraient autant d’énergie que 6 à 12 dollars de

gaz naturel ou de pétrole. la Chine, malgré ses 118 milliards de tonnes de charbon dans son sol (13% des réserves mondiales) exploités par 12 000 mines à travers le pays, ne parvient pas à produire assez pour sa consommation propre. Ainsi, ce pays est devenu le premier importateur de charbon au monde. ThV

LA PhotogrAPhIe De votre (In)DéPenDAnCe énergétIquetrès esthétiques, jouant sur une poétique de décoloration et de répétition, les grands formats de miguel Angel garcia s’intéressentà nos (in)dépendances énergétiques.

MAxiME PéGATOQUET

C e sont des images de villes, photographiées d’en haut, afin d’avoir

un point de vue qui domine la situation. Athènes, Madrid, Berlin, Dublin ou luxembourg. Pour ce travail, le photographe espagnol Miguel Angel Garcia a shooté les 27 capitales euro-péennes. Un cliché par ville. les images ont été comme effacées, légèrement drapées d’un voile semi-transparent, afin qu’elles n’apparaissent plus qu’au second

citoyens européens en fonction de leurs besoins quotidiens. le résultat est autant esthétique que politique lorsque, parfois, on aperçoit un toit photovol-taïque. Mais il est surtout un geste hypnotique, renvoyant chacun d’entre nous à ses modes comportementaux et besoins environnementaux. Surtout qu’une fois les traces identifiées, le premier réflexe est d’essayer d’imaginer qui peut bien vivre là-dessous et de quelle manière. Comme si un Big Brother sommeillait définitive-ment en chacun d’entre nous. E

plan, gommant ainsi toute anomalie ou trace de vie hu-maine. Comme un instantané de Google Map dont on aurait désactivé une fonction trop intrusive.

BIG BROTHER IS wATCHING YOUPar-dessus, on aperçoit des taches rouges comme autant de marqueurs qu’on peine à identi-fier de prime abord... chemi-nées, fenêtres ou antennes de communication. Par ce travail, Garcia a cherché à interroger le degré de dépendance ou d’indé-pendance énergétique des

Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 15

DR

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ACTUEL

lumière deSSinée au rythme deS SaiSonS

LA MAIsonsoLAIre 2.0Futuriste dans son archi tecture biseautée, le pavillon Endesa capte l’énergie solaire de façon à en optimiser sa luminosité et ses cycles d’ombre et de lumière.

MAxiME PéGATOQUET

s’ il semble acquis que les énergies du futur seront renouvelables,

on ne se risquera pas à opposer éolien et solaire, tant les deux sont à mettre ensemble au service d’une consommation énergétique plus responsable.

UN SOLEIL DANS L’ORDINATEURDans cet ordre d’idées, le pa-villon solaire imaginé par l’institut d’architecture avancée de Catalogne (iAAC) avec le soutien d’Endesa, le principal producteur et distributeur d’électricité en Espagne, est un Graal architectural. Entièrement

conçue par ordinateur pour absorber le maximum de rayons solaires et en contrôler l’inten-sité lumineuse pénétrant dans le bâtiment en fonction des saisons, cette maison-showroom propose 154 m2 de surface habitable.la structure, mi-Gehry mi-ohni (objet habitable non identifié), a été réalisée en panneaux de bois «pour former un volume opti-misé et orienté en fonction de l’ensoleillement», mais égale-ment parce que le bois «est un matériau vivant qui grandit avec le soleil, [...] qu’il s’agit d’une matière inépuisable produite par culture et [...] que c’est un maté-riau fournissant une isolation

thermique élevée». Son architec-ture, faite de multiples auvents triangulaires, a été construite de manière à proposer des brise-soleil où chaque surface orientée vers le ciel a été équipée d’autant de panneaux photovol-taïques. Comme si chaque saillie était le pétale d’une fleur venant chercher sa ration de soleil. le bâtiment est ainsi naturellement clair à travers ses différentes fenêtres, sans subir la gêne d’une luminosité ou d’une chaleur trop directe.Ce bâtiment, présenté lors du Smart City BCN Congress de novembre dernier, est encore à voir sur le Port olympique de la capitale catalane. E

RECTIFICATIF Dans notre dernière édition, dans l’article «Quand l’écologie perd le nord», notre interlocu-teur évoquait les bâtiments Minergie du quartier du Pom-mier qui consomment 60% de gaz en moins que des immeubles traditionnels, mais dont la consommation électrique est, en revanche, 4,4 fois plus élevée que la normale, en raison de la machinerie qui y est installée. L’étude de M. Zgraggen citée par Romain Kilchherr ne portait pas sur le bâtiment montré sur la photo, qui est sis au 36, rue Sonnex, en face, mais sur d’autres bâtiments labellisés Minergie du quartier. Toutes nos excuses à la Codha, une coopé-rative de l’habitat associatif dont le bâtiment figure sur l’image et qui a construit, en 2010, le pre-mier plus grand bâtiment du canton: 36 logements labellisés Minergie P Eco pour de l’habitat subventionné, chauffé aux pellets de bois et qui possède un système de production d’énergie différent.

RECTIFICATIF

Dans notre dernière édition, en page 25, dans l’article sur le ski éco-responsable, Eric Balet parlait de la consommation d’eau nécessaire au système d’enneigement artificiel de Verbier qui se situait au chiffre maximal de 350 000 m3 par an. Il ajoutait la phrase suivante: «Le tiers de ce qui est utilisé dans une grande station fran-çaise comme Les Arcs.» Le service de la communication de la station française des Arcs tient à rectifier cette information par le biais de son attachée de presse Charlène Thomasset qui nous écrit que «la consomma-tion d’eau liée à l’enneigement est 266 269 m3 à ce jour alors que la saison de production de neige est terminée».

erratum

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ACTUELénergie Stratégie 2050, en 2035 déjà

un grAnD ouI et PLus enCore…

Les organisations environnementales soutiennent la stratégie énergétique. Appelantde leurs vœux le 100% renouvelable en 2035 déjà.

SOPHiE KEllENBERGER

L’ Alliance-Environnement salue et soutient l’obj ectif poursuivi par le Conseil

fédéral dans sa Stratégie énergé-tique 2050. Elle l’appelle à aborder plus dyna miquement encore sa stratégie énergétique, sans attendre 2035 par exemple,

pour mettre en œuvre des mesures efficaces. Selon Green-peace Suisse, Pro Natura, la Fondation suisse de l’énergie, le WWF et l’Association transport et environnement «un bouquet énergétique efficient, constitué à 100% d’énergie indigène et

renouvelable, au plus tard en 2035, est indispensable à la réussite de la transition énergé-tique», ont-elles souligné dans une prise de position commune. En revanche, le WWF voit d’un mauvais œil les usines fonction-nant au gaz et le subventionne-ment des installations de cou-plage chaleur-force brûlant les combustibles fossiles prévus par le Conseil fédéral. «C’est un plan inutile et nuisible», dénonce ion Karagounis, chargé de programme au WWF et qui voit là «une façon de retarder la protection du climat ainsi que la transition énergétique vers les énergies renouvelables». E

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EFFICACITÉ SupercalculateurUn nouvel ordinateur super- puissant profite depuis le début de l’année aux chercheurs de l’EPFL et des universités de Lausanne et Genève. Il est quatre fois plus puissant que le précé-dent et peut réaliser 72 000 mil-liards d’opérations par seconde! Malgré sa puissance, il est très peu énergivore. Refroidi à l’eau, il ne consomme que 82,2 kW d’électricité, soit l’équivalent énergétique d’une centaine de machines à café qui fonc tion-neraient en continu. Ce nouvel outil permettra de traiter de grandes quantités de données lors de recherches sur le cerveau, le climat ou la croûte terrestre. Son excellente efficacité le place en dixième position dans la liste mondiale des superordinateurs les plus écologiques.

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en BreF

SOLAIRE Une cellule en silicium atteint 24,7% de rendementAprès l’EPFL qui avait créé le pho-tovoltaïque en couches minces, c’est Panasonic qui vient d’an-noncer un nouveau rendement record de 24,7% avec une cellule solaire en silicium cristallin de 98 micromètres d’épaisseur. Ce prototype permet le passage de plus de lumière et un transfert plus efficace de l’électricité.

SAnTÉ Plus de cancer près des usines de déchets électroniquesLes déchets électroniques sont très souvent exportés dans les pays en développement pour être inciné-rés. Mais leur combustion libère des hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérigènes. Ainsi, en Chine, le risque de cancer du poumon est 1,6 fois plus impor-tant pour les gens qui vivent aux alentours de ces usines de traite-ment que ceux qui vivent dans les villes pourtant très polluées.

VILLES Des surplus de chaleur urbaineEn ville, le surplus d’émission de chaleur lié à l’activité humaine provoque un réchauffement atmo sphérique local, nous apprend la Scripps Institution of Oceanography. Ces îlots de chaleur sont induits par l’absence de végé-tation, les moteurs de voitures, les chaudières, les climatisations. Ils peuvent réduire la rosée, donc le lessivage des aérosols dans l’atmosphère. Cela favorise la for-mation de smogs et augmente notamment les risques d’allergies et autres problèmes respiratoires.

ACTUELénergie ProgreSSion deS inStallationS, BaiSSe deS inveStiSSementS

MALgré LA CrIse,Les énergIes renouveLAbLessont en PLeIne ForMeEn 2012, les énergies renouvelables ont fortement progressé.Le parc éolien mondial a dépassé les 282 gW alors que les panneaux solaires photovoltaïques ont franchi le cap des 100 gW.

JEAN-PHiliPPE SCHAER

e n période de crise, per-sonne ne donnait cher du développement

des énergies vertes. Coupes budgétaires, frilosité des investis-seurs, les conditions n’étaient pas réunies pour connaître une croissance signi ficative d’une production d’énergie propre. Mais, surprise, l’année 2012 a fait taire les sceptiques puisque le parc éolien mondial a dépassé les 282 GW, dont 44,7 installés rien que durant l’année dernière. Même progression réjouissante du solaire photovoltaïque qui vient de passer le cap des 100 GW dont 30 raccordés en 2012. Pour Winfried Hoffmann,

président de l’Association européenne de l’industrie photovoltaïque (Epia), «per-sonne n’aurait pu prédire il y a dix ans que nous atteindrions 100 GW de capacité solaire photovoltaïque en 2012». l’Epia a également rappelé que cette capacité mondiale de solaire photovoltaïque produit autant d’électricité que seize centrales électriques à charbon ou autant de réacteurs nucléaires de 1 GW chacun. l’écart étant dû au fait que les panneaux solaires produisent de l’électricité de manière intermittente. le parc mondial de photovol-taïque a permis l’an dernier d’éviter le rejet de 53 millions de tonnes de CO2.

Aujourd’hui, le Vieux Continent reste le leader du marché du solaire. Sur les 30 GW produits par les panneaux photovol-taïques installés en 2012, 13 GW seulement ont été instal-lés en dehors de l’Europe.

ÇA TOURNE à PLEIN RÉGIMEPOUR LES ÉOLIENNESles installations éoliennes ont suivi une tendance tout aussi positive puisque la croissance du nombre d’installations a été de 19% en 2012. la puissance de toutes les éoliennes du monde a triplé sur les cinq dernières années et a été multipliée par neuf en dix ans. la puissance globale de ce mode de production, quand il est lancé à pleine puissance, équivaut à une cinquantaine de centrales nucléaires de 1,6 GW. la Chine, même si elle est pointée du doigt pour sa consommation de charbon (presque 50% de l’utilisation de tous les pays à elle toute seule), est aujourd’hui le pays où ont été installées le plus d’éoliennes avec 30% de tout le parc posé en 2012. Suivent les Etats-Unis 29% et l’Union européenne 26%. Malgré la progression du parc éolien et solaire photovoltaïque, les investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle planétaire ont baissé de 11% à 268,7 milliards de dollars en 2012 contre 302,3 milliards en 2011. E

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deSign Pour Faire changer notre regard

un ArChIteCte quI voIt grAnD et bLAnCFondateur de l’agence BIg, Bjarke Ingels va installer une piste de ski au sommetd’une usine de traitement des déchets. Une couche de blanc sur un océan de noirceur.

MAxiME PéGATOQUET

I l n’a pas encore la quaran-taine et pourtant, depuis quelques années déjà, le

Danois Bjarke ingels donne le tournis au monde architectural. A la tête d’une agence qu’il a opportunément baptisée BiG (Bjarke ingels Group), il multi-plie les projets et empile les concours avec la facilité décon-certante d’un gamin jamais rassasié, adepte d’un lego version 2.0. Une forme d’irrévé-rence qu’on pourrait lui repro-cher si ces différents projets n’étaient pas aussi cohérents et qu’ils n’offraient pas autant de solutions innovantes/déran-geantes/enthousiasmantes pour un mieux-vivre social et citoyen.

SkIER SUR DES DÉCHETSPour l’un de ses derniers man-dats, sis en face de Copenhague, il s’est attelé à une usine de traitement des déchets dont la forme épousera celle d’une colline, l’un des terrains de jeu auxquels il aime le plus se frotter. les façades seront recou-

vertes de murs végétaux. De la cheminée sortiront des ronds de fumée géants dont chacun symbolisera l’émission d’une tonne de CO2. Enfin, une piste de ski en plastique recyclé de 1500 m de long, utilisable toute l’année, viendra recouvrir le toit. limite une incongruité dans un pays dont le sommet culmine à un peu plus de 170 mètres.Dans un esprit qui rappelle plus la réhabilitation des bassins miniers franco-allemands que les pistes couvertes sous perfu-sion consommatrice des Emi-rats pétroliers, il brise joyeuse-ment les codes, fait se rejoindre souci écologique, impératif économique et réflexion lu-dique, offrant du beau là où on y traitera des ordures. Claire-ment, on peut y voir aussi de sa part une manière de faire changer notre regard citoyen pour une consommation plus responsable.la première descente est agendée pour 2016. E

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Depuis 1973, Conrad Lutz s’attelleà la thermie des bâtiments. Selon lui,

«l’énergie est juste encore trop bonmarché pour qu’on fasse des efforts.

Un bâtiment 0 carbone, 0 énergie je vous le fais pour demain, il suffit

de le vouloir.»

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«nOTRE BâTIMEnTA ÉCOnOMISÉ 100 AnS DE ChAUFFAGE»Architecte attentif à tout ce qui touche au développement durable, ce Fribourgeois a osé perfectionner l’isolationdes maisons qu’il construit. Avec des résultats épatantsen matière d’impact environnemental. Dont son bureau,Green Offices, primé pour son efficience.

TExTE: MARC DAViD

PHOTOS: VANiNA MOREillON

e21 quand votre démarche a-t-ellecommencé?cl C’était avant la crise pétrolière de 1973. Un ingénieur en thermique qui travaillait avec mon père a voulu bâtir une maison de vacances. il m’a demandé si je voulais en dessiner les plans. lui, il a calculé tout l’aspect thermique. Après quelques semaines d’études, il a compris qu’il était économique-ment très intéressant de mettre l’accent sur l’isolation. il devait y avoir 14 cm en toiture et 10 à 12 dans les façades.

comment a-t-on réagi autour de vous?On nous a dit que nous étions fous, que nous allions tomber malades. Depuis, j’ai toujours essayé d’aller plus loin dans ce domaine.

votre constat n’a pas varié depuis lors?Même aujourd’hui, quand on procède à des rénovations de bâtiments qui deviennent labellisés Minergie-P, nous arrivons à des réductions d’énergie de 95%, sans problème technique particulier. Un bâtiment zéro carbone, zéro énergie, je vous le fais pour demain, il suffit de le vouloir. Comme je le dis souvent, c’est au-dessus des lunettes que tout se passe. l’énergie est juste encore trop bon marché pour qu’on fasse ces efforts.

Je suis un propriétaire de maison et je veux construire ou rénover. Par quoi commencez-vous avec moi?Par une analyse pointue du bâtiment, son état, ses valeurs thermiques, votre budget. Voulez-vous tout rénover en même temps? échelonner sur plusieurs années, pour déduire des impôts? Existe-t-il une possibilité de subventions? Elles peuvent tout de même aller jusqu’à CHF 50 000.–, cela compte...

vous dites que le soleil peut livrer en une heure l’énergie d’une année. quelle significa-tion pour un bâtiment?l’orientation est primordiale, car les apports solaires changent énormément en fonction des inclinaisons et des types de capteurs. Cela passe facilement du simple au double. Avec un toit trop plat, par exemple, la neige restera en hiver, un capteur-plan aura par conséquent une production moindre.

conseillez-vous dans certains cas de renoncer au solaire?Cela peut aller jusque-là. il est difficile d’édicter des règles applicables pour tout. Mais, sur le fond, nous disons toujours: faites d’abord un bâtiment qui consomme peu, avec une bonne isolation thermique, des verres triples, une ventilation contrôlée. Puis regardez la quantité d’énergie néces-saire pour chauffer. Comment couvrir ces

conrad lutZ interview

Bio exPreSS

1953 Naissance à Vevey. Un père ingénieur qui a passé sa vie à bourlinguer.

1980 Ouvre son premier bureau avec un associé, à Fribourg.

1989 Professeur à l’Ecole suisse des ingénieurs du bois, pendant une dizaine d’années.

1996 Professeur à l’Ecole d’ingénieurs de Fribourg.

2008 Reçoit le Watt d’or de l’Office fédéral de l’énergie, pour son bâtiment Green Offices de Givisiez (FR), premier bâtiment administratif labellisé Minergie- P-Eco de Suisse romande, dans lequel est installé son bureau d’architecture. Une merveille écologique qui consomme 6% de l’énergie de chauffage nécessaire pour un bâtiment traditionnel de type similaire.

2013 Le bureau Lutz Architecte compte une trentaine d’employés. «Nous essayons d’appréhender un bâtiment dans sa globalité.» Il donne beaucoup de conférences pour expliquer sa démarche.

Conrad Lutz est marié et père de trois enfants. «Ils vivent tous à l’étranger, à Paris, à Edimbourg et en Californie. Ils ont repris le flambeau de ma famille, qui adore voyager.»

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interview conrad lutZ

à l’air. ils rejettent de l’humidité, elle se dépose. Si les murs ne sont pas isolés, ils sont froids. Cela condense et cela moisit.

vous passez pour un apôtre du bois. quel discours tenez-vous à vos clients?Prenons l’exemple du bâtiment de mon bureau d’architectes, qui fait 5000 m3 sur trois étages. Son ossature est en sapin, de A à Z. Nous avons d’abord fait pas mal de calcul environnemental. Or, si on compare ce bâtiment avec un autre répondant à la norme SiA (polystyrène, fenêtres PVC, crépis marmoran), nous passons du simple au double au niveau de l’énergie consommée pour construire. Je vous avoue que j’étais d’abord certain que ce chiffre était faux. Nous avons fait des recoupages. C’était bien juste.Plus étonnant: pour construire ce bâtiment, nous avons consommé en gros 1 million de kW. Pour du béton, cela serait monté à deux millions. Ce million de kW économisé, c’est 100 ans de chauffage!

qu’en déduisez-vous?la responsabilité que nous avons en tant que planificateur est énorme, surtout sur le long terme. ici, nous consommons 2 tonnes de granulés de bois. Et nous avons CHF 700.– de frais de chauffage. Pas par mois, par an!

besoins? Avec du solaire passif (fenêtres), actif (capteurs au sol), de la géothermie (sonde géothermique)? Après, on peut chercher des énergies renouvelables, un chauffage central avec des pellets ou des copeaux. Sinon, on commandera de la géothermie, une pompe à chaleur. Mais celle-ci demandera 30 à 40% d’électricité. D’où vient-elle? Du marché européen, donc du nucléaire. Est-on pour ou contre? Ou bien, tout à coup, 15 à 16 m2 de photovol-taïque vont suffire pour faire fonctionner la pompe à chaleur. l’installation photovol-taïque coûtera environ CHF 15 000.–. Cela devient intéressant et vous aurez un bilan carbone annuel à zéro…

que préconisez-vous au niveau de l’aération?la ventilation contrôlée est primordiale.les gens l’oublient mais l’oxygène est notre première énergie. Nous en consommons environ 20 m3 à l’heure par habitant, un volume gigantesque. Tant que les bâtiments étaient des passoires, il y avait un transfert perpétuel. Or que constate-t-on dans beau-coup de rénovations? les gens ont changé leurs fenêtres et créé un bâtiment étanche

Entre copeaux et granulés, quels conseils donnez-vous?Cela dépend de plusieurs facteurs. le lieu. le type de confort que désire le client. Et les finances, même s’il n’y a pas de très grandes différences d’un système à l’autre. Prenons la rénovation d’une vieille maison en ville, avec une cave pas très grande et du gaz dans le trottoir. On ne va pas choisir une chaudière à pellets, on va prendre le gaz. Autre exemple: vous faites une petite maison que vous voulez très écologique. On sait qu’il faut une produc-tion d’eau chaude sanitaire, du chauffage, une ventilation contrôlée. Aujourd’hui, une machine est capable de faire ces trois actions en même temps. Elle a la taille d’un frigo, 220 cm de haut, avec tout dedans.

Les avantages des pellets?Des chaudières petites et performantes. Vous pouvez utiliser des déchets de bois et c’est une énergie locale. Mais tout dépend de l’objet. Dans le cas d’un immeuble, le plus simple reste effectivement le pellet. On change la chaudière et on place les pellets dans l’espace de la citerne.

Et les copeaux?le copeau est vert, on ne peut le stocker plus de deux à trois mois, tandis que le

Dans ses projets, l’architecte installe presque chaque fois un système qui permet la récupération de l’eau de pluie, entre CHF 10 000.– et 12 000.–. Il défend aussi depuis longtemps l’utilisation des toilettes sèches. «Je n’ai rien inventé, dit-il, le système a commencé avec les cabanes de montagne.»

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pellet est sec. le copeau convient donc plutôt pour de très grosses installations, des écoles, des hôpitaux. On dit qu’il faut des chaudières d’au minimum 500 kW de puissance.

comment utilisez-vous l’eau de pluie?Dans nos projets, nous installons presque chaque fois un système qui permet la récu-pération d’eau de pluie. Ce système coûte CHF 10 000.– à CHF 12 000.–, ce n’est pas un immense montant. On recueille l’eau de pluie, il y a un surpresseur. Un réservoir de 4000 à 5000 litres suffit pour une famille. On alimente les toilettes, l’eau de jardin, le lavage de la voiture. On peut aussi mettre un robinet à la cuisine pour la vaisselle. Et pour laver le linge, avec un filtre.

Et les toilettes sèches, que vous défendez depuis longtemps?Je n’ai rien inventé. le système a commencé avec les cabanes de montagne.

Occasionnent-elles des problèmes d’habitudes chez les usagers?Au début, les gens avaient un peu de peine. Mais il n’y a pas d’odeur, grâce à une ventila-tion qui extrait l’air à travers la cuve. On traite les mouches avec des produits bio. Et, deux fois par an, on vide le digesteur. Cela fonctionne très bien. le reste, c’est de nouveau une question financière, peut-être CHF 20 000.–. Mais cela économise 400 000 litres d’eau potable par année!

tirer l’eau, est-ce une absurdité?Oh, on dépense des millions pour installer des traitements des eaux, des réservoirs, des captages. Puis on utilise cette ressource vitale pour transporter nos excréments! Et, derrière, on doit la renettoyer. Nous sommes un peu maso.

comment arrivez-vous à des bâtiments zéro carbone?Avec la même réflexion que pour notre bâtiment. il est zéro carbone. C’est-à-dire qu’il absorbe plus de carbone qu’il n’en rejette. Grâce au bois. Si vous construisez intelligemment avec un matériau qui a absorbé beaucoup de CO2 pendant sa croissance, tel le bois, alors que le béton n’a fait que le rejeter lors de sa fabrication, vous aurez des bilans qui passent du simple au triple. Ce calcul n’est pas compliqué. il faut juste l’expliquer aux gens.

voyez-vous une tendance au développement de ce type de construction?Cela me désole mais je constate que, même si c’est faisable sans autre, les gens ont de la peine à y passer. En Suisse romande, le nombre de bureaux travaillant dans le même esprit que moi se compte sur les doigts d’une main. Ce n’est pas normal.

L’avenir appartient-il au bois?il appartient aux matériaux avec un faible impact environnemental.

L’étiquette d’écologiste vous convient-elle?Je n’aime pas trop, car ce mot a été utilisé à toutes les sauces. Je préfère le terme d’impact environnemental. Cela passe par beaucoup d’actes au quotidien. Prenez une bouteille de Coca-Cola. 55% de l’énergie consommée par cette bouteille vient de son stockage dans notre frigo...

que pensez-vous des fenêtres en Pvc?le PVC, c’est du polyvinyle chloride. D’un côté, on nous dit qu’il est mauvais pour la santé. De l’autre, on prétend que c’est un produit miracle pour les fenêtres. Mais je n’ai jamais trouvé de fenêtre PVC qui a tenu vingt ans, jamais. Par contre, des fenêtres

en bois de cent ans, je vous en montre beaucoup d’exemples. Et elle n’a pas de gueule, cette fenêtre en PVC! Alors qu’on en fabrique en intérieur bois et extérieur alu thermolaqué. Un peu plus chères, mais tellement meilleures.

qu’amènent les baies vitrées?le bilan est positif pour les baies vitrées avec un verre triple. Vous y gagnez plus en solaire que vous en perdez en énergie de chauffage, pendant la période de chauffe. Mais une façade vitrée coûte le double d’un mur.

La bonne température, c’est 20 degrés?Elle est dépendante de la température inté-rieure des murs. Si vous avez une baraque en montagne, vous chauffez à 25 degrés et vous avez froid parce que vous aurez un rayonne-ment froid des murs. Dans nos bureaux, où tout est très bien isolé, vous avez assez chaud avec 18 degrés, car la température de surface est proche de 18.

Et dans une ferme à rénover avec de gros murs?il faut voir le bâtiment dans son ensemble. Va-t-on isoler le sol? surisoler la toiture? Nous arrivons à changer beaucoup de choses, même dans des maisons de maître.

Et les coûts?Green Offices est peut-être le meilleur exemple. Ce bâtiment a coûté CHF 600.– le m3 SiA. Nous avons un prix de location autour de CHF 160.– le m2 par an, soit un tarif tout à fait normal. Cela montre bien qu’on peut faire des bâtiments avec un impact environnemental très faible et à des prix tout à fait similaires.

Les anciens se trompaient-ils quand ils plaçaient si peu d’isolation?Mais on ne savait pas... Quand j’ai fait mon apprentissage, on commençait à isoler avec 2 cm et on croyait que c’était très bon. l’énergie était tellement bon marché, le pétrole à CHF 10.–, pourquoi économiser?

vous sentez-vous encouragés au niveau de l’Etat?Au niveau purement politique, on trouve tout cela génial. Puis vient le côté décisionnel: tout à coup, on commence à raboter partout…

Et chez les architectes?ils devraient tenir compte de l’impact envi-ronnemental dès le premier coup de crayon. Cette dimension ne doit pas être un rajout, un sac à dos qu’on pose à la fin. E

«Le nombre debureaux travaillant dans le même esprit que moi se compte sur les doigts d’une main.Ce n’est pas normal.»conrad lutZ

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déchetS comment ne PaS S’aSPhyxier?

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METTEzVOS POUBELLES

AU RÉGIME!Taxés au sac ou au poids, les déchets coûtent cher.

Pour les réduire au minimum, une seule solution: trier. Un gestequi n’est pas sans conséquence, car il déplace le problème... chez vous!

Nos conseils pour éviter de vous faire submerger.

SylViE UlMANN

LABELSMySTÉRIEUx le triangle est un label européen signalant que le produit marquésera recyclé si le système de collecteou la filière existent et si les consignes de tri sont correctement respectées... en Europe. En Suisse, pas question de déposer l’emballage ou l’article qui le porte à la déchèterie si le bac correspondant n’existe pas. Quant au point vert, il indique une entreprise partenaire du programme français de valorisation des emballages ménagers et ne veut pas non plusdire que les produits sont recyclables.

1. PRIVILÉGIER LE VRACUne grande partie des déchets qui surchargent les sacs-poubelle provient du suremballage. C’est facile pour le frais comme les fruits et légumes: il est préférable de se fournir au marché ou directement chez le producteur. En ville, la solution de l’agriculture contractuelle, où l’on reçoit régulièrement des produits de saison, peut être une bonne solution qui invite à la créativité au niveau des recettes. les articles de bricolage type clous ou vis existent également en vrac.

2. MISER SUR LES PRODUITS BRUTSEh oui, à terme, farine + beurre + sucre + épices égalent moins de déchets que des paquets de biscuits ou des emballages de tartes. Encore faut-il avoir le temps et l’envie de se mettre à la pâtisserie... Pourquoi ne pas mettre les invités à contribution en proposant par exemple à un-e ami-e spécia-

liste de la tarte aux pommes d’apporter le dessert?

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3. OUBLIER LES USAGES UNIQUESOublier les produits à usage unique type lingettes, papier ménage ou rasoirs jetables, qui coûtent cher et encombrent les sacs-poubelle.

4. EMPRUNTER OU LOUERBesoin ou envie d’une machine à pain, d’une scie sauteuse ou d’une friteuse? On se renseigne dans un premier temps auprès de ses voisins et amis, qui en ont peut-être une dans leur cave ou leur grenier. Cela permet de voir si cet objet correspond à l’usage que l’on projette d’en faire... et si l’achat en vaut vraiment la peine.

5. COMPOSTERinstaller un conteneur au jardin si l’on en a un. l’année suivante, il en sortira une excellente terre riche qui permettra d’amender le potager ou de nourrir les buissons. Sinon, vérifier qu’un conteneur où déposer facilement les restes de nourriture existe à proximité.

déchetS comment ne PaS S’aSPhyxier?

«Le meilleurdéchet est celuique l’on n’a pasproduit.» anne-claude imhoFF, reSPonSaBle du Bulletin d’inFormationS romand Forum Déchets

Depuis le début de l’année, l’entrée de certains supermarchés se transforme en mini-déchetterie.

la meilleure façon de réagir au surembal-lage est de débarrasser ses achats des emballages inutiles. les deux plus gros distributeurs suisses s’entendent sur ce point: après avoir fait ses courses, le client peut laisser sur place ceux dont il n’a pas besoin. Pour sa part, la Coop ajoute «ré-duire les emballages au minimum néces-saire» et «privilégier les matières recy-clables ou écologiques telles que carton FSC, PET tout en évitant le PVC». Chez Migros Vaud, on assure «ne pas avoir mis en place de mesures particulières suite à l’introduction du sac taxé, car cela fait déjà plusieurs années que nous offrons la possibilité aux clients d’éliminer leurs déchets superflus à la sortie de nos maga-sins».

PRIS DE VITESSE«Outre les grosses bennes pour tout ce qui ne se trie pas, nous mettons en effet à leur disposition des containers à papier/carton, mais également pour le PET, les bouteilles de lait, l’aluminium, le verre et les piles», ajoute le géant orange. Vérifications réalisées sur le terrain, effectivement, une mini-déchèterie attend les clients devant une petite Migros de la banlieue lausan-noise... mais celle-ci déborde de produits qui ne proviennent visiblement pas des rayons du géant orange. On aperçoit

même quelques sacs noirs non officiels. De là à dire que les voisins en profitent pour se délester de leurs déchets à bon marché.... Dans un grand centre Coop de la région, une station de tri permet de se débarrasser du recyclable, des piles au PET. Mais rien en vue pour les plastiques. Une employée soupire: «l’Etat a voulu faire les choses trop vite, la Coop n’a pas eu le temps de suivre le mouvement et de mettre en place les adaptations néces-saires. Résultat, les clients se débarrassent de leurs déchets où ils peuvent et on retrouve de tout partout.»Surprise par contre chez ikea: un bon point au géant suédois du meuble qui propose à ses clients une benne où laisser leurs emballages plastiques et deux autres pour le papier et le carton.

LE GRAnD DÉBALLAGE...

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PuBLICITÉ

6. S’ORGANISERFaire la liste des matières récupérées dans sa rue, dans son quartier ou au supermarché local. idem si l’on vit dans une commune possédant une déchèterie. Ne jamais s’imaginer que l’on parcourra cinq kilomètres en voiture pour se débarrasser de ses déchets, ce qui, par ailleurs, ne serait pas très écologique. Ensuite, investir dans des conteneurs de récupération. il existe des bacs séparateurs pour à peu près tous les modèles de poubelle. Et des contenants sympas existent pour garer PET, bouteilles de lait ou aluminium.

7. FUIR LE PLASTIQUEFuir le plastique, car dans cette famille, seul le PET est recyclable et certaines bouteilles, récupérables. Pourquoi cela? «il n’existe aucune filière de recyclage du plastique; par ailleurs, collecter les plas-tiques n’est pas une priorité. il faudrait

qu’ils soient propres pour être récupé-rables, mais si chacun doit nettoyer son pot de yogourt, le remède risque d’être pire que le mal», résume Anne-Claude imhoff, responsable du bulletin d’informations romand Forum Déchets.

8. SÉLECTIONNER LES FOURNISSEURSSi l’on mandate une entreprise pour réaliser des travaux ou élaguer les arbres, vérifier qu’elle emportera les déchets. Un poêle ou une cheminée permettent d’utiliser des restes de coupe d’arbres, mais pas du carrelage ou de la brique. E

Aménagements et sols, bains et carrelages, cuisines, menuiseries extérieures...notre savoir-faire s’exprime dans toutes les pièces de la maison et dans des styles et des matériaux très différents.

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Venez cherchez vos catalogues, sur notre stand ou en magasin.

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dossier

Une habitation qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme,tout en poussant le confort et la qualité de vie au maximum? le rêve devient

réalité avec l’ancienne bâtisse restaurée de l’architecte valaisanléonard Bender. la première du genre en Suisse. Marche à suivre.

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Les façades au sud-est,avant et après rénovation.

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dossier

TExTE: ViViANE SCARAMiGliA

PHOTOS: JEAN-yVES GlASSEy, léONARD BENDER

Assainir une ancienne maison selon le label Minergie en la dotant d’une bonne isolation et qui utilise les

énergies renouvelables est déjà une sage solution. Mais opter pour le standard Minergie-A, le haut de gamme lancé en 2011 pour les maisons zéro énergie, totalement autonomes, et lui allier le complément Eco qui répond le mieux aux préoccu-pations de santé et d’environ-nement, c’est vouloir le superlatif. C’est ce qu’a choisi léonardBender, spécia-liste en architecture bioclimatique et déve-

Léonard Bender, pionnier de l’architecture durable en Valais, œuvre dans ce sens depuis ses études à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). En 2000, son diplôme avait été honoré du Prix d’architecture durable et du Prix de l’Etat de Vaud.Depuis douze ans, tant au niveau de l’ensei-gnement qu’au sein de son atelier atLB ouvert en 2010 à Martigny, il s’engage pour une architecture respectueuse de l’environnement qui s’inscrit dans la continuité. A son actif, outre la construction de maisons privées, il a signé des réalisations tel, en 2011, le premier immeuble parasismique en bois de Suisse, labellisé Minergie-P-Eco à Fully. Il est égale-ment l’auteur de la transformation et de l’agrandissement de la cabane de Sorniot au-dessus de Fully.

LÉONARD BENDERloppement durable, en intervenant sur sa maison familiale dans le hameau de Châtai-gnier (Fully). Une rénovation modèle. Une vraie première, d’autant plus aboutie qu’elle peut produire de l’électricité pour trois ménages supplémentaires et dont la vente à

la commune – pour quelque CHF 1500.– par année – couvre les coûts du chauffage à pellets assurant les pics hivernaux. le tout en sauvegardant au maximum l’architecture de cette maison vigneronne des années quarante, typique de la région, jusqu’ici chauffée au mazout. la structure est en pierre massive, les murs,

épais. Deux étages et un studio au rez inférieur dans l’annexe en briques habillée de mélèze, construite dix ans plus tard.

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doSSier Parvenir à un écoBilan oPtimal

Etant entendu que chaque transformation possède ses particularités,les coûts pour cette maison Minergie-A-Eco de 230 m2:

· Isolation des façades 240.–/m2

· Isolation du sous-sol 130.–/m2

· Production d’électricité photovoltaïque 150.–/m2

· Maçonnerie 30 000.– · Installation de chauffage (panneaux solaires thermiques et chaudières à pellets) 63 000.– · Ventilation contrôlée 18 000.– · Fenêtres 32 000.– · Stores 5 000.– Sauf pour la façade, ces coûts ne comprennent pas les matériaux de finition

Coût total de l’assainissement 320 000.–

Coût total avec embellissement (peinture intérieure, menuiserie, cuisine) 400 000.–

Inclus l’étude parasismique pour la mise en conformité de la maison et le processus de certification Minergie nécessitant l’intervention d’un bureau de physique du bâtiment.

LES COûTS

La maison, côté route,orientée au nord.

Une surface habitable de 230 m2. Sur le toit, 12 m2 de capteurs solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire, 70 m2 de panneaux photovoltaïques pour l’électri-cité. Une excellente isolation, des appareils ménagers peu gourmands en énergie. Des finitions très soignées, un éclairage naturel optimisé par des triples vitrages sans battue. Une qualité phonique garantie par l’isola-tion. Et des matériaux, sols, peintures, menuiseries, exempts de tous polluants cancérigènes (formaldéhyde, solvants), au nom d’une qualité de l’air répondant aux normes européennes de pureté les plus drastiques, les résultats des analyses se situant même ici au-dessous des minimas exigés. Autre impératif environnemental, tous les matériaux utilisés sont recyclables ou incinérables sans effet nocif.

Les préaLabLes il a fallu réorganiser les espaces intérieurs, faire pivoter le plan à 180° pour que la zone de jour, originellement orientée au nord-est,

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Parvenir à un écoBilan oPtimal

profite de l’ensoleillement aux points cardinaux opposés. la salle de bains est maintenant installée en lieu et place de la cuisine qu’il fallait chauffer à bloc pour ne pas avoir froid. le petit appartement du premier étage a été transformé en zone de nuit, trois chambres reconvertibles à gré en espace indépendant. Ce qui corres-pond à la flexibilité d’utilisation requise par Minergie-Eco.

Le respect de L’existantDe sérieux efforts et de l’ingéniosité ont été nécessaires pour conserver le caractère de la bâtisse et la structure existante. l’isolation des murs de pierre a été installée de l’exté-

rieur, en la faisant passer par les chevrons de la charpente, et posée minutieusement pour éviter les ponts thermiques; la toiture en parfait état a pu, elle, être isolée par l’inté-rieur. Pour l’assainissement de l’annexe, l’habillage en bois a été déposé puis rem-placé après l’intervention. Pour limiter les percées au cœur de l’habitation, le monobloc de la ventilation à double flux a été installé dans le galetas et les trois gaines habilement dissimulées dans l’ancienne cheminée à bois, dans une armoire murale et dans le vide d’un plafond. Seule une discrète prise d’air en façade a été nécessaire. Rien, sauf l’ajout de thermostats, n’a changé dans le système de distribution de chauffage. les anciens radiateurs haute température ont

PuBLICITÉ

été conservés, offrant une simplicité de réglage et donc une meilleure gestion qu’un chauffage par le sol, moins réactif. Eau chaude sanitaire, chauffage solaire et chauf-fage à pellets, tout est automatisé, contribuant ainsi à l’objectif du propriétaire: «Plus de confort, une meilleure qualité de vie, sans aucune contrainte pour l’habitant.» Toujours dans l’esprit de sauvegarde, beaucoup d’atten-tion a été portée aux finitions et aux détails, comme la porte d’entrée ornée de fer forgé, partiellement reconstruite à l’identique, ou le sciage d’une embrasure en pierre pour la déplacer au niveau de la façade rénovée.

L’isoLation, capitaLeDans le choix des matériaux d’isolation, l’architecte a cherché le meilleur des compro-mis en termes de performances et de maî-trise des coûts. isolation en polystyrène, non polluant lors du recyclage, pour les murs et laine de verre recyclée et recyclable pour la toiture. Au sous-sol, la cave et le local tech-nique ont été tapissés avec de la laine de pierre ininflammable, la règle étant d’isoler

«L’important est d’atteindre un écobilanoptimal de la maison, qui prend égalementen compte la faible énergie grise pour le total de tous les matériaux utilisés.»léonard Bender

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doSSier Parvenir à un écoBilan oPtimal

également les pièces non chauffées. «l’impor-tant, conclut léonard Bender, est d’atteindre un écobilan optimal de la maison, qui prend également en compte la faible énergie grise pour le total de tous les matériaux utilisés.»

Le bénéficeles travaux auront duré six mois. Une telle opération a un certain coût, équivalent au prix du neuf, mais en évitant l’énergie grise de démolition et de reconstruction très polluante pour l’environnement. Et environ 10% supplémentaires pour une rénovation avec ce label par rapport à une rénovation classique. En revanche pas de charges et même des bénéfices grâce à la vente d’élec-tricité, le système photovoltaïque d’une puissance estimée à 10 000 kW étant suffi-sant pour couvrir la consommation de quatre maisons. De plus, note l’architecte, «la valeur immobilière a tendance au-jourd’hui à augmenter plus rapidement qu’une habitation traditionnelle». A quand une telle maison banalisée? «J’espère très bientôt. il est important de porter son attention sur les transformations, car elles consomment beaucoup d’énergies fossiles.»la révolution est d’ores et déjà en marche. Selon les sources de l’agence Minergie romande, plus de 25 000 bâtiments sont déjà labellisés Minergie en Suisse. Et près de 2000 bâtiments portent le label Minergie-P. A fin 2012, dix ouvrages étaient définitive-ment certifiés Minergie-A en Suisse et une dizaine de demandes de certification sont en cours en Suisse romande. l’une des pre-mières réalisations romandes de ce type, une maison familiale, a été inaugurée en mars à Estavayer-le-Gibloux, dans le canton de Fribourg.

énergie et santéAprès le standard Minergie qui, depuis 1998, axe sa priorité sur le confort d’utilisation d’un bâtiment lié aux économies d’énergie – de 20 à 30% par rapport à un bâtiment standard –, le label Minergie-P lancé en 2002 vise une consommation encore inférieure, de l’ordre de 50%, grâce à un concept énergé-tique global et à l’optimisation de l’isolation de l’enveloppe des maisons.l’offensive écologique est entrée dans une nouvelle phase avec le label Minergie-A lancé au printemps 2011, axé sur une consomma-tion d’énergie zéro ou proche de zéro. les bâtiments sont caractérisés par un bilan énergétique qui doit au minimum atteindre

un équilibre entre production et consomma-tion, les besoins en chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation (dans certains cas, la climatisation) étant entièrement couverts par des énergies renouvelables grâce à la combi-naison de plusieurs installations, capteurs solaires thermiques, panneaux photovol-taïques, chauffage à bois ou pompe à chaleur. Avec le complément Eco, mis en vigueur dès 2006, l’aspect de la santé s’allie à ces hautes exigences d’efficacité énergétique. Procédés de construction et démolition écologiques, faible énergie grise pour le total des maté-riaux utilisés, éclairage naturel optimisé,

qualité du climat intérieur, appareils peu gourmands en énergie. le confort phonique est aussi de la partie, conséquence directe d’une isolation optimale et des triples vi-trages. S’y ajoute l’impératif de flexibilité et de reconversion possible du bâtiment liées à la notion de développement durable.

subsides et rénovationsBonne nouvelle pour les propriétaires qui désirent se lancer dans une rénovation Minergie, les certifications Minergie-A et A-Eco jouissent depuis le 1er janvier 2013 d’un cahier des charges spécifiquement élaboré pour les rénovations, moins contrai-gnant que pour les bâtiments neufs. Dans l’écobilan d’une maison, l’énergie grise n’est désormais prise en compte que sur les nouveaux éléments et non sur l’existant.Sur le plan financier, le Programme Bâti-ments apporte un soutien financier en vue de l’isolation thermique de la maison dans toute la Suisse. Plusieurs cantons ont un système de bonus et certaines banques offrent des prêts à intérêts préférentiels pour les bâti-ments Minergie. il est utile de se rendre sur les site www.suisseenergie.ch ou www.minergie.ch pour connaître tous les détails des aspects financiers d’une rénovation.

«La valeur immo­bilière a tendance, aujourd’hui, àaugmenter plusrapidementqu’une habitationtraditionnelle.»léonard Bender

La démolition partielle du mur pour le passage de l’isolation. Un exercice complexe.

Installation de chauffage. A gauche, le boiler pour l’eau chaude sanitaire et de chauffage, à droite la chaudière à pellets, au centre le système de régulation automatisé.

Un des tubes de ventilation installé dans la gaine de l’ancienne cheminée.

Dans la cuisine, des appareils de classe A++, peu gourmands en énergie.

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L’expertise du cecb,Le point de départAttention tout de même à ne pas oublier l’expertise du CEBC qui établit un diagnos-tic du bâtiment existant. il s’agit là du point de départ nécessaire à toute rénovation. il peut être établi par les experts certifiés du Certificat énergétique cantonal des bâti-ments pour la rénovation. Cette fine évalua-tion permet au propriétaire de disposer de conseils pour entreprendre les opérations d’assainissement en toute cohérence, en vue de l’efficacité énergétique. le CEBC Plus offre en outre une aide à la planifica-tion, une liste concrète des mesures, un échelonnement des interventions adapté à la situation du propriétaire, une estima-tion des coûts, le calcul des subventions et soutiens financiers susceptibles d’être accordés. il assure un conseil neutre, indépendant de tout fabricant, et un soutien professionnel lors du choix des mesures de rénovation. E

La liste des experts certifiés sur le sitewww.cebc.ch

PuBLICITÉ

Un portail de spécialistes et d’entreprises du bâtiment, concepteurs, ingénieurs, installateurs, construc-teurs et fabricants, tous expérimentés dans la construction et la rénovation selon le standard Minergie, est disponible sur le site du label. www.minergie.ch

LES BONNES ADRESSES

La porte d’entrée partiellementreconstruite à l’identique.

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Freitag une entrePriSe à imiter

PROTOTyPEExEMPLAIRE En MATIèREDE RECyCLAGE! Elue au Swiss Award 2012 dans la catégorie «écono-mie» en janvier dernier, Freitag recycle pourfabriquer ses sacs commepour chauffer et traiterl’eau de son centre deproduction. Reportage.

MARy-lUCE BOAND COlOMBiNi

Inutile de vous présenter les sacs et accessoires de la marque zurichoise Freitag, véritable institution qui fait le bonheur des consommateurs.

De la marque, on sait également qu’elle fabrique ses produits presque entièrement en Suisse avec des bâches de camions, des chambres à air de vélos, des ceintures de sécurité ou des airbags recyclés. Du site de production, que l’on connaît peut-être un peu moins puisqu’il est récent, occupé depuis 2011, nous savons tout de même qu’il est construit avec la même philosophie de recyclage, d’écono-mie et de fonctionnalité. De success story en success story, le duo vient de recevoir le Swiss Award 2012, dans la catégorie économie. Nous vous propo-sons un voyage initiatique où le recyclage et la recontextualisation sont en vigueur.

UN PEU D’HISTOIRECommençons par le commencement. Deux frères, graphistes de métier, conçoivent et fabriquent leur premier sac «messager»; nous sommes en 1993. Pour se démarquer

Markus (à gauche) et Daniel Freitag donnentle ton. Au Noerd, on pense mobilité douce,

on récupère les déchets souillés, qui seront triés et stockés dans les biopoints des bureaux.

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et fabriquer «durablement», Markus et Daniel Freitag cherchent à créer un sac solide, ergonomique et étanche pour leur propre utilisation et pour satisfaire les nombreux cyclistes en ville de Zurich.inspiré par les poids lourds bariolés qui circulaient au pied de son immeuble d’habitation, le duo utilise des bâches de camion, airbags, ceintures usagées et chambres à air de vélos usagées.En 2003, Freitag investit 2800 m2 dans le quartier post-industriel du Maag-Areal. Celui-ci changera d’affectations au fil des ans pour devenir un haut lieu de scènes musicales, de nouveaux bars et clubs, du Prime Tower, etc., qui incite les deux frères à partir.Aujourd’hui, l’entreprise compte 150 colla-borateurs, elle a investi ses nouveaux locaux en 2011 et y a produit pas moins de 50 modèles l’an dernier, de quoi approvisionner 450 revendeurs et neuf boutiques à travers le monde.«A l’époque de la délocalisation de la production, nous avons poursuivi notre activité dans le périmètre zurichois essen-tiellement. Réception des bâches, lavage, découpe, assemblage et expédition des articles. Seule la couture est effectuée à l’extérieur. Ce système réduit la quantité de colis envoyés et réceptionnés, il maintient des normes de qualité répondant aux spécifications suisses et nous permet de commercialiser facilement de nouveaux produits. Nous améliorons en permanence le flux de travail en nous assurant qu’au-cune pollution ni exploitation superflue ne soit associée à la production des sacs», commente le responsable d’exploitation Christian Schori.Et pourtant, leur succès se base sur les mêmes principes qu’il y a vingt ans. la marque est contre le turbo-capitalisme. Elle pense et travaille toujours par cycles, en restant fidèle à la philosophie initiale de ses produits, même si cela prend un peu plus de temps et coûte un peu plus cher. Freitag est aussi contre la conformité. Elle continue à faire des expériences de produits, de production et de marketing.Markus et Daniel considèrent leur entre-prise comme étant «familiale et dans laquelle chaque employé est partie inté-grante de l’entreprise». Son usine recycle et produit de la chaleur et de l’eau, grâce notamment à des déchets lui permettant de faire de grandes économies d’énergie. Zoom sur ce nouveau bâtiment, de son petit nom Noerd.

UN PEU D’ARCHITECTURENoerd se situe dans le quartier industriel d’Oerlikon sur un ancien site contaminé, laissé à l’abandon. Projet sous le bras, les deux frères le présentent à des déve-loppeurs et à des investisseurs, qui le soutiennent financièrement. Par ailleurs, selon les calculs effectués auprès d’experts, les économies d’eau et d’énergie réalisées dans la station de lavage devraient permettre le remboursement des inves-tissements sur dix-huit ans.Noerd abrite 25 sociétés locales qui ont été choisies pour leur esprit d’innovation et 300 collaborateurs qui aiment travailler dans un environnement stimulant. Freitag y occupe 7500 m2 distribués sur cinq niveaux, soit environ 40% de la surface totale. il faut préciser que pour produire ses 400 000 articles en 2012, elle a utilisé 440 tonnes de bâches. Noerd, comme l’ont souligné les deux frères, a été construit sur la base du recyclage, de l’économie, de la

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Freitag, c’eSt:

1993 Premier sac «messager» dans l’appartement des frères Markus et Daniel.

2003 Location de 2800 m2 dans le quartier post-industriel de Maag-Areal.

2011 Emménagement dans le nouveau bâtiment Noerd sur 7500 m2.

2011 300 000 articles produits avec 390 000 tonnes de bâches de camions.

2012 400 000 articles produits avec 440 000 tonnes de bâches de camions.

2013 150 collaborateurs, 450 revendeurs et 9 boutiques dans le monde.

«noerd a été construit sur la basedu recyclage, de l’économie, de la fonc ­ tion nalité et de la flexibilité, pour répondreaux besoins de l’entreprise en termesde production d’idées et de produits.»leS FrèreS Freitag

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fonctionnalité et de la flexibilité, pour répondre aux besoins de l’entreprise en terme de production d’idées et de produits. Afin de réaliser une station de lavage plus écologique, le bâtiment est pourvu d’un collecteur d’eau de pluie, d’un système de récupération de chaleur et de réutilisation de l’eau. Pour relever un tel défi, la marque s’est entourée de maîtres d’œuvre locaux. l’architecte zurichois Beat Rothen a conçu l’enveloppe du bâtiment qui offre un maximum d’espaces flexibles ouverts distribués dans quatre différentes ailes. le volume est compact, ancré sur presque toute la parcelle. la construction en bois de pin et béton brut recyclé dispose d’éléments de façade Rockpanel, dont les performances écologiques sont certifiées et reconnues optimales.les murs intérieurs revêtent des plaques de fibres minérales; de grandes ouvertures vitrées encadrées de bois assurent un éclairage et une ventilation naturels. Quatre zones d’accès facilitent les allées

Freitag une entrePriSe à imiter

et venues du personnel. Un noyau central ouvert sur sept mètres de hauteur, ceint de zones de circulation, permet de commu-niquer aisément entre les différentes affectations: production, entrepôt, rampe de chargement, bureaux administratifs, etc. la toiture plate végétalisée constitue un isolant naturel, de plus elle dessert une cafétéria arborisée, réservée à l’ensemble des collaborateurs. le bureau d’architecture spillmann echsle architekten ag, qui collabore régulièrement avec la marque suisse, a été mandaté pour l’intégralité de l’agencement intérieur. «Comme Freitag est une société multi- facettes, produisant à la fois des produits et des idées, elle nécessite un ensemble d’installations multiples: bureaux, postes de travail pour la coupe, pour le lavage, des espaces de réunion formels et informels et différents endroits de stockage. l’intérieur a été conçu en étroite collaboration avec les clients pour procurer une grande souplesse en termes d’environnement de travail, de

Ci-dessus: les bureaux intérieurset les ateliers de production.

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stimulation et de développement des rituels de travail. l’usine propose une promenade à travers ses locaux qui affichent ouverte-ment ses nombreuses activités, tout en transparence», commente le chef de projet Sander lückers.

EFFICIENCES THERMIQUESà DISCRÉTIONle bureau d’ingénieurs Amstein+Walthert Holding AG a planifié et mis au point trois systèmes parallèles, en étroite collaboration avec Christian Schori, à même d’établir un cahier des charges très précis sur les besoins réels de l’entreprise. Ces systèmes représentent la collection des eaux de pluie en toiture, la récupération de chaleur et la réutilisation de l’eau directe. Explications de Monsieur Schori. «la production de chauffage et d’eau sani-taire provient du retraitement des déchets de l’usine Hagenholz de Zurich et assure 50% de chaleur, nécessaire à l’ensemble du bâtiment. Une part du chauffage se consti-tue naturellement, grâce à la chaleur intrin-sèque et corporelle des occupants. il n’y a ni ventilation ni climatisation dans le bâti-ment, excepté une ventilation mécanique pour les magasins au sous-sol qui abritent un grand stock des bâches à camions. les fenêtres sont simplement ouvertes puis refermées toutes les deux heures environ.»

Le processus de fabrication des sacs et accessoires nécessite que les bâches de camions soient soigneusement lavées puis séchées avant d’être manipulées. Par conséquent, elles sont gourmandes. Pouvez-vous chiffrer la quantité d’eau de la production globale?Sur une année, l’eau récoltée en toiture suffit à couvrir à 95% le besoin total en eau de lavage des bâches. Quatre millions de litres sont récoltés par an, dépendamment du nombre de jours pluvieux bien entendu. l’eau circule verticalement dans le bâti-ment par des tuyaux le long des piliers, jusqu’au réservoir souterrain capable de renfermer 350 000 litres.le lavage s’effectue avec un système de récupération de chaleur; son taux d’effica-cité s’élève à 75%. En d’autres termes, l’eau de pluie froide est chauffée par la chaleur restante de l’eau de lavage grâce à une pompe de chaleur. Toute l’eau du dernier cycle est directement réinjectée dans le cycle de prélavage de la machine suivante. les bâches sont ensuite séchées avec un système électrique.

«En effet, nous ne faisons plus sécher les bâches dans un sèche-linge comme dans l’ancienne usine, mais dans une salle à sécher spéciale, à l’aide d’une machine de déshumidification. Celle-ci fonctionne à l’air froid, sans chauffage. la consomma-tion d’électricité est faible, garantissant une grande efficacité énergétique.»

PROJETS DURABLES à FOISON2013 pourrait voir de nouvelles boutiques s’ouvrir en Europe, pour autant que le sitede location corresponde à l’esprit de la marque. Par ailleurs, dans quel état d’esprit sont les deux frères après avoir été élus au Swiss Award 2012 dans la catégorie «économie» en janvier dernier? «Nous sommes particulièrement heureux, en tant que designers, d’avoir remporté le prix de la catégorie «économie» et espérons vivement que cela encourage d’autres créateurs avant-gardistes à mettre en œuvre leurs idées en ne craignant pas de franchir le pas de l’entreprenariat!»

freitag recycLe et réutiLise:

• l’eau de pluie collectée sur les toits du bâtiment permet de laver 95% des bâches.• l’eau relativement propre des derniers cycles de lavage pour le second cycle de la charge suivante.• la température de l’eau usée pour chauffer l’eau de pluie.• Tous types de matériaux souillés dans les «biopoints» des bureaux.• 50% du chauffage provenant des usines de retraitement de déchets alentour.• la toiture végétalisée comme isolant naturel.

Un sac, une idée précise en termes de design ainsi qu’un attrait pour le concept global de développement durable est à la base de l’histoire Freitag et de sa success story. quel regard porte Freitag sur ses choix?«D’un point de vue écologique, il existe des concepts qui font sens et qui sont réalisables à court terme mais nous pen-sons depuis le départ, de manière globale et à long terme. Exemples: les investisse-ments que nous avons conclus pour la station de lavage et les effets positifs sur l’environnement que nous réalisons grâce à des économies d’eau et d’énergie sont déjà visibles», précise Christian Schori.

quelles sont les ambitions de Freitag? «l’usine poursuit sa démarche pour dévelop-per son rendement en réduisant les temps de production, sans accroître la production de déchets ni la consommation d’énergie. Nous considérons chaque étape et chaque cycle, en adoptant la vision du monde des affaires mais aussi la vision Freitag!» E

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Le réservoird’eau de pluie.

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Portrait en valaiS, il multiPlie leS ProjetS

ChEVALIER DU SOLEILle cheval de bataille de l’ingénieur yves Roduit? l’efficience énergétique pour la mobilité à long terme. Rencontre avec ce Sédunois qui a plus d’une corde à son arc.

MARy-lUCE BOAND COlOMBiNi

La société yves Roduit ingénieur Conseils en électricité Sàrl est fondée en 1990; unique maître à bord, le spécialiste développe

l’ingénierie électrique, l’énergie des bâti-ments et de la mobilité. Personnage sympa-thique, intuitif, volubile et passionné par tout ce qu’il touche, yves Roduit travaille sur ses projets d’installations électriques à courants fort et faible pour des privés comme pour le canton, avec autant d’inventivité que pour les défendre auprès des autorités compétentes. Car ce n’est pas tout d’inventer les concepts

énergétiques les plus atypiques ou de propo-ser des analyses et des synthèses d’installa-tions énergétiques, encore faut-il convaincre. Entre deux coups de fil avec les politiques, l’électron libre cinquantenaire prend le temps de répondre à nos questions.

votre région se prête bien aux projets solaires et le canton se positionne comme un phare pour une Suisse sans nucléaire. En tant qu’ingénieur conseils, comment persuadez-vous les responsables politiques?Je commence toujours par démonter les préjugés. Je suis joueur et je reste un grand enfant, il faut être un peu fou pour être

ingénieur, dit-il en sortant un petit robot solaire de son attaché-case, joujou qu’il a conçu et nous présente sur le coin de la table. vous êtes aussi spécialisé dans la mobilité, quel est, à votre avis, l’avenir des véhicules électriques? les études montrent que si, dès aujourd’hui, la totalité des nouvelles voitures en Suisse étaient électriques, l’augmentation de la consomma-tion s’élèverait à 1,2%, sans problème absor-bable. Je vous rappelle que le potentiel d’éco-nomie d’énergie est de 10% sur le plan domestique. Et si la totalité du parc automobile suisse était, dès aujourd’hui, électrique, l’augmentation de la consommation serait de 17%, mais ce scénario n’est pas envisageable. Autre scénario, si 10 à 15% du parc automobile suisse passait en électrique, l’augmentation de la consommation de l’énergie électrique

Yves Roduit expérimentedes projets d’envergure etdes petits projets plus ludiques.

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s’élèverait de 1,5% sur dix ou vingt ans. D’autre part, il faut savoir que la charge des véhicules électriques s’effectue de nuit lorsque l’approvi-sionnement local est disponible.

HOME CAR SHARINGAvec son concept de partage de voiture électrique concernant les habitants d’un immeuble PPE, locatif ou d’un groupe d’habitations individuelles, yves Roduit propose une meilleure gestion de temps, d’énergie et d’argent.

En test depuis septembre 2011,quel bilan tirez-vous?J’ai pu observer la présence de plusieurs voitures stationnées en permanence dans les parking souterrains d’immeubles d’habi-tation. J’ai alors développé le système Home car sharing pour remplacer ces véhicules superflus par un ou deux électriques, communs aux habitants du site. Ce partage entre copropriétaires, locataires voire plusieurs propriétaires individuels permet une économie de place substantielle. Par ailleurs, si le concept est inclus dans un projet de construction, la surface de parking est réduite, affectée à d’autres fins.

mais comment ça fonctionne?Pour faciliter l’utilisation et la disponibilité du véhicule, il existe trois étapes. Après avoir introduit votre code personnel via internet, ordinateur ou téléphone portable, vous effectuez votre réservation; jour, heure et éventuellement lieu. A partir du QR code du boîtier, vous disposez, sur votre smartphone, du clavier sur lequel vous entrez votre code. Si la réservation dans la plage horaire que vous désirez est active, les instructions de prise en charge sont alors affichées.Vous accédez ensuite à la clef du véhicule, vous validez votre prise en charge par une signature électronique à confirmer. Puis vous sélectionnez le menu «retour du véhicule» et les instructions s’affichent. le système demande la confirmation de retour de la clef du véhicule. les autres menus permettent de consulter, modifier les réservations, trouver des informations sur le véhicule. Alors que le QR code du boîtier subit quelques améliora-tions, Home car sharing sera commercialisé d’ici quelques semaines. Et son succès dépasse les frontières. «lors d’une rencontre inopinée dans le nouveau quartier Hafencity à Hambourg, j’ai bavardé avec une personne qui aujourd’hui est un nouveau partenaire. Nous collaborons à l’installation de plusieurs Home car sharing sur site.»

L’AVENIR DES VOITURES SOLAIRESl’ingénieur électricien UTS/REG B/EUR iNG, muni d’un CFC de dessinateur-électri-cien, a également suivi un cursus de cours de maîtrise de monteur électricien, des cours sur l’énergie dans le bâtiment, une formation continue sur les énergies vertes et sur la mobilité électrique. Sa soif d’apprendre et sa curiosité l’on amené à tester des véhicules électriques pour de grandes marques.

Régulièrement mandaté comme consultant, êtes-vous convaincu que le scooter et la voiture électrique apportent une réponse positive à la question de la pollution locale?Oui, bien évidemment. J’ai pu analyser, en 1996 déjà, le premier scooter 100% élec-trique d’Europe, totalement silencieux, qui produit 0% d’émissions CO2. Après l’avoir testé, j’ai notamment donné des pistes pour améliorer la consommation d’énergie réac-tive qu’il génère. Autre exemple, la batterie de Peugeot E-Vivacity, nouvelle version 2012, consomme 33 Wh par km ou CHF 0.49 aux 100 km. Et les chiffres actuels sont parlants. Dans l’industrie automobile, on comptabilise une moyenne européenne de 155 g/km de rejet de CO2 dans l’atmosphère. le bilan de ces émissions varie en fonction de la produc-tion d’électricité. Chaque kWh produit par une éolienne ou une centrale nucléaire émet de 0 à 15 g de CO2. Une voiture qui consomme 13 kwh pour 100 km représente

Bio exPreSS

1962 Naissance à Sion.

1979-1983 Apprentissage de dessinateur-électricien à Sion.

1986-1989 Cours de maîtrise de monteur électricien à Sion.

1992 Ingénieur électricien UTS/REG B/EUR ING à Zurich.

1986 Professeur de sports de neige avec brevet fédéral.

1991 Diplôme d’entraîneur de la Fédération suisse de ski.

1996 Formation d’instructeur suisse de télémark.

1994 Directeur de l’Ecole suisse de ski de Sion.

1994 Cours Energie et Bâtiment à Sion.

2005 Cours sur la mobilité électrique et l’approvisionnement électrique à Hambourg.

2011 Formation continue sur la gestion des énergies vertes à Hambourg.

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Home car sharing proposele partage de voiture électriquecommun aux habitants d’un même site.

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0 à 2 g de CO2/km. En comparaison, une centrale électrique à turbine à gaz émet 458 g/kWh correspondant à 59 g/km et une centrale à charbon émet 990 g/kWh correspondant à 128 g/km. Dans le pire des scénarios, à savoir l’utilisation de charbon, la voiture électrique est concurrentielle face à la voiture thermique. Je suis persuadé que le captage du CO2 sur les unités de produc-tion réglera le problème d’ici dix à vingt ans.

quelles performances atteignent ces véhicules?J’ai testé divers véhicules comme Mitsubishi E Miev, Mitsubishi élec-hybride 4x4, Nissan leaf, Renault Fluence, Twizy et Zoe, Smart ED qui sort bientôt sur le marché, Opel Ampera à moteur électrique, Telsa. Cette dernière pourra certainement atteindre les mêmes performances qu’une formule 1.

UN FONDU DES NEIGESSi l’ingénieur se passionne pour les deux- et quatre-roues, c’est un féru des sports d’hiver. Professeur de ski et de télémark ainsi qu’entraîneur, il est aussi directeur de l’école suisse de ski de Sion (ESSS) depuis 1994. il met ainsi à profit ses connaissances professionnelles pour développer un projet de jardin des neiges énergétique dans la capitale sédunoise. En 1997, ce jardin prend forme dans une zone industrielle de la capitale, juste à côté de la patinoire municipale et ce n’est un hasard.

Projet sous le bras, yves Roduit va tout d’abord convaincre les politiques que son concept tient la route. «J’ai constaté que l’inversion thermique est très forte à Sion et à Viège, créant un lac d’air froid permanent en hiver. Après analyses des températures durant près de trois ans, j’ai présenté un projet énergétique cohérent.»

Alors que le percement du tunnel de Platta est en marche, les gravats sont récupérés à 1 km et utilisés pour la construction du jardin des neiges de 5000 m2. la Ville s’engage aussi à ne pas créer la fosse à neige de la patinoire et à réutiliser cette même neige pour constituer la piste de ski. «Cette démarche évite la production d’eau chaude

pour faire fondre ces 25 m3 de neige par jour.» la gestion à distance de l’enneigement, la commande à distance de la lumière via une webcam et un petit canon à neige utilisé en fonction de l’énergie mise à disposition par les barrages hydrauliques alentour parti-cipent à l’efficience énergétique du site. «Pas moins de 2500 enfants inscrits chaque hiver au cours de ski et plus de 1000 lors des ouvertures publiques profitent de cet espace. Sa piste de 100 m de long sur 50 de large en milieu urbain évite des allers et retours dans les stations. l’énergie pour s’y déplacer s’élèverait à 119 232 kWh, soit 100% d’éner-gies fossiles, selon une enquête que nous avons faite. De plus, les chiffres de la saison 2007-2008 étaient probants: 25 000 kWh d’énergie pour préparer et entretenir la piste

de décembre à mars, dont 24% d’énergies fossiles, ce qui fait 4,77% d’énergie en moins. Nous économisons du coup 6,5 tonnes de CO2 par hiver. Pour conclure, c’est aussi une bonne manière de promouvoir la relève des champions régionaux. Fin janvier, une compétition de slalom parallèle était organisée sur les 100 mètres de piste.

Cette piste de ski a aussi permis la naissance du Tobydemoteam qui est le plus jeune demoteam de sport de neige du monde. Ce team exécute de la chorégraphie sur neige et anime depuis 2004 les cérémonies d’ouver-ture de la Coupe du monde de ski alpin.» Une idée en amenant une autre, yves Roduit a installé quatre panneaux solaires devant son bureau. Viennent s’y recharger moto-neiges et quads électriques qui font le bon-heur des petits et grands. «Pour aménager un circuit ludique, j’ai convaincu la Ville de nous laisser récupérer les sapins de Noël lors des ramassages. les troncs sont placés dans des trous et les véhicules tournent autour. il faut compter 45 minutes de recharge pour une heure d’autonomie. Ce type de véhicule entre parfaitement dans la politique énergé-tique actuelle, sans pollution, sans bruit et procure un moment ludique.» Moniteur à toutes heures, l’ingénieur participe également à une brocante annuelle au cœur des Alpes. Son stand est animé par des hélicoptères miniatures et un train qui sert des crêpes aux bambins, grâce à des panneaux solaires. «il faut inculquer aux enfants des modes et habitudes de vie résolument écologiques!» E

Portrait en valaiS, il multiPlie leS ProjetS

Ci-dessus: l’école de ski en plein centre urbain représente bien plus qu’un concept énergétique. A droite: quad des neiges électrique chargé sur des panneaux solaires.

«Dans le pire desscénarios, à savoir l’utilisation decharbon, la voiture électrique est concur­rentielle face à lavoiture thermique.»yveS roduit

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Faire des économies grâce à un assainissement approprié

Pour assainir une petite installation de chau�age, comme on en trouve dans les maisons individuelles, il suf-

chau�age compétent. Normalement, l’installateur démonte l’ancienne chau-dière, le brûleur et la régulation pour les remplacer par de nouveaux appa-reils. L’assainissement comprend éga-lement le remplacement du vieux boi-

Suivant la place disponible, il est possible de poser des appareils au sol ou contre un mur. Depuis que le marché compte plusieurs fournis-seurs d’appareils muraux au mazout, on constate que les clients tendent de plus en plus à choisir ce type d’appa-reil, qui libère dans le local de chauf-

Par ailleurs, leur rapport prix-presta-tions s’avère aujourd’hui très intéres-sant. Un appareil moderne, béné�-

ainsi les avantages suivants:

¡ optimisation de la durée de fonctionnement

La hausse des prix de l’énergie et des motivations écologiques incitent de nombreux propriétaires à envisager la modernisation de leur bâtiment. Celui qui ne veut ou ne peut s’engager

noitulos al srev srola enruot es sreicmeilleur marché qu’est l’assainisse-ment. Une analyse plus précise per-

constitue la solution la plus favorable pour l’environnement, comme pour le porte-monnaie.

ême si les anciens chau�ages fonctionnent encore parfaite-

ment, il convient, après 20 ans, de pro-

plupart des anciennes chaudières sont mal isolées et fréquemment surdimen-sionnées. Cela ne va pas sans entraîner des pertes d’énergie considérables que le propriétaire ne remarque géné-ralement pas. La situation est encore

est intégré directement à la chaudière. Dans ce cas-là, la chaudière doit être prête à fonctionner 24h sur 24, ce qui entraîne des pertes énergétiques en-core plus élevées. Des études ont démontré que de telles installations

lant jusqu’à 50% de la consommation, ne fût-ce qu’en raison des périodes de fonctionnement en veilleuse de la chaudière.

Mise en service à la demande

construites d’une manière compacte, sont très bien isolées, de telle sorte qu’elles retiennent la chaleur à l’inté-rieur du système. Les nouvelles tech-niques de régulation permettent d’ex-ploiter le système également à basse température. Contrairement aux an-ciennes chaudières qu’il faut constam-ment maintenir à la température d‘exploi-tation, la mise en service des nouvelles installations intervient à la demande.

la quantité de chaleur dont l’immeuble a besoin.

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dières murales modernes prennent peu de place et libèrent ainsi un espace utile intéressant.

www.mazout.ch

¡ réduction considérable de la température moyenne des gaz de combustion

¡ réduction des pertes de chaleur, dès lors que l’appareil ne fonc-tionne plus en veilleuse

¡ fonctionnement particulièrementsilencieux

Pour des conseils gratuits, contactez notre bureau régional.

Jean-Pierre CastellaCentre Information Mazout Suisse romandeTéléphone 0800 84 80 [email protected]

Un chau�age moderne qui réduitles coûts de l’énergie et ménagel’environnement

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énergie chauFFage à diStance

UnE PREMIèREà GEnèVE !

lors du 12e Forum de chauffage à distance, les objectifs d’approvisionnement énergétique en Suisse ont été portés au faîte, notamment par le projet genevois de Genève-lac-Nations (GNl) qui puise l’eau du lac léman pour chauffer et refroidir des bâtiments.

MARy-lUCE BOAND COlOMBiNi

Cette année, le message de l’asso-ciation suisse du chauffage à distance portait sur les perspec-tives stratégiques qui doivent

être menées à long terme dans notre pays. Durant ce 12e Forum qui a eu lieu à Bienne le 24 janvier dernier, de nombreux orateurs ont mis en exergue de grands projets liés au chauffage et au refroidissement d’immeubles en milieu urbain. Ces réalisations fontécho aux objectifs d’approvisionnement énergétique d’ici à 2050, fixés par la politique fédérale.Si on entend beaucoup parler d’électricité et de mobilité douce, le chauffage représente 40% de la consommation d’énergie ther-mique du pays, il doit par conséquent propo-ser un potentiel d’amélioration important. le chauffage et le rafraîchissement à distance peuvent être produits par des énergies

renouvelables ou de la chaleur résiduelle. En récupérant l’énergie dégagée par l’inciné-ration de déchets, le traitement d’eaux usées ou des processus industriels, en produisant la chaleur dans des installations de couplage chaleur-force ou des centrales géother-miques, les économies d’énergie et la dimi-nution des émissions de CO2 deviennent intéressantes.

COMMENT FONCTIONNELE CHAUFFAGE à DISTANCE?Cette technique existe depuis plus de cent ans. il s’agit de récupérer l’énergie ther-mique d’une production centralisée ou résiduelle et de la distribuer sous forme de chaleur. le but: améliorer l’efficacité énergé-tique de la plupart des installations indus-trielles et des centrales thermiques, sans augmenter les émissions de CO2. la chaleur n’est pas produite sur le lieu d’utilisation mais elle est acheminée jusqu’au client final

par un réseau de conduites. la chaleur est produite de façon centrale, par exemple dans une usine d’incinération de déchets, une station d’épuration, un chauffage à pla-quettes de bois, une station d’épuration, une centrale géothermique. Un réseau de conduites l’achemine chez le client à des fins de chauffage ou de préparation d’eau chaude sanitaire. le chauffage à distance fonctionne donc comme un immense chauffage central qui approvisionne des communes, des quartiers, des villas voire des régions entières depuis une ou plusieurs grandes sources thermiques. l’eau quitte la centrale à tempé-rature entre 40 et 120 degrés. Elle est trans-portée jusqu’aux installations de chauffage des particuliers puis, après avoir cédé des calories, retourne à la centrale par une deuxième conduite retour, bouclant ainsi le circuit.

LE RAFRAîCHISSEMENT à DISTANCE,DE QUOI PARLE-T-ON?le rafraîchissement à distance fonctionne sur le même principe que le chauffage à distance mais au lieu de chaleur, c’est du froid qui est livré au consommateur. il offre une alternative économique et respectueuse de l’environnement en comparaison de la climatisation convention-nelle des bâtiments. l’eau provient de lacs,

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de rivières ou de nappes phréatiques, sources de réfrigération à distance. En ce qui concerne le refroidissement à distance et de proximité, il est possible de s’orienter davantage vers la distribution combinée de chaleur et de froid à distance, qui peuvent être produits à partir de diverses technologies ou sources d’énergie primaires d’origine renouvelable. Depuis 2004, le service cantonal de l’énergie de la Ville de Genève, en collaboration avec l’Etat et des universités de la Cité de Calvin, a développé un système unique présenté au niveau européen, Genève-lac-Nations GlN, qui utilise l’eau du lac pour chauffer et rafraîchir divers quartiers. le nouveau projet Genilac suit ses traces pour les bâtiments dans le quartier des organisations internatio-nales, jusqu’à l’Hôtel intercontinental. Explications de Jean Brasier, des Services industriels de Genève SiG, qui s’est exprimé lors du forum.

GENILAC, UN COUP DE GÉNIEAprès l’installation du chauffage et rafraî-chissement à distance dans le quartier des organisations internationales à Genève, Genève-lac-Nations (GlN), les Services industriels de Genève étudient actuellement un nouveau projet appelé Genilac, qui couvrira le centre-ville. Sa faisabilité est en cours d’expertise.Ce grand réseau hydro-thermique achemine l’eau du lac, pompée à quelque 47 mètres de profondeur, directement aux bâtiments raccordés dans le but de les rafraîchir. En

sus, à l’aide de pompes à chaleur (PAC), les mêmes bâtiments peuvent être chauffés s’ils sont suffisamment isolés. Une bonne manière de réduire la consommation électrique et les émissions de CO2 par le rafraîchissement par substitution et dans le cas de chauffage par PAC, de permettre à la cité d’accroître son indépendance énergétique. les études de faisabilité prévoient plusieurs stations de pompage en réseau qui seront construites en bordure du lac en respectant l’environnement. Pour le premier réseau construit par SiG qui raccorde les organisa-tions internationales au lac léman (GNl), le départ et l’arrivée des tubes sur plus de 5000 mètres s’effectuent au même endroit.

quelle est la puissance de rafraîchissement que geniLac pourra atteindre? Ce projet repose sur deux axes: le centre-ville et la zone aéroportuaire et ses environs. il est dimensionné pour répondre à une puissance d’appel de rafraîchissement de 200 MW vers le centre urbain et de 80 MW en direc-tion de l’aéroport et du rectangle d’or.

Au contraire, quel pourcentage de chaleursera injecté dans les bâtiments à traversles pompes à chaleur?le réseau planifié à deux tubes en circuit fermé sera capable de se raccorder à des immeubles modernes (par exemple Minergie) et de produire la chaleur pour la moitié de la puissance précitée distribuée en rafraîchissement.

Sur quels principes de base geniLac a-t-il été développé, quelle différence avec le gLn?le Genilac est le même genre de projet que le GlN, avec un principe de pompage et de distribution semblable, mais avec une puissance quinze fois plus importante.

Est-ce que n’importe quel bâtiment peutêtre alimenté, qu’il soit neuf, rénové, labellisé ou pas?Pour le rafraîchissement des ouvrages, l’ensemble des bâtiments neufs et anciens peuvent être raccordés au Genilac avec un bon rendement énergétique; pour la produc-tion de chaleur, en l’état de la technique, les pompes à chaleur élèvent la température à environ 55/60 °C, température suffisante pour un bâtiment moderne ou rénové mais insuffisante pour des ouvrages anciens.

La future gare cEvA sera entièrement alimentée par l’eau du lac. Parmi d’autres projets, il est question de puiser l’eau de rivière, à l’aide de réseaux immergés dans le Rhône, pouvez-vous nous en parler?SiG projette de raccorder le quartier des Eaux-Vives, qui comprend la future gare de CEVA, seulement dans une deuxième étape.

ET QU’EN PENSENT LES POLITIQUES? Pour Jean-François Rime, conseiller natio-nal, président de l’Union suisse des arts et métiers (USAM): «le tournant énergétique de la Confédération est promis à l’échec si le secteur de la chaleur, et particulièrement le chauffage à distance, ne reçoivent pas l’attention que mérite leur rôle-clé dans le train de mesures. En tant que politiciens, nous ne devons pas nous laisser séduire par l’effet d’annonce d’autres technologies, mais envisager leur contribution à la straté-gie énergétique de la Suisse pour l’avenir. Or, l’apport du chauffage à distance est incontestablement important. il revient donc au Parlement de réunir les conditions-cadres nécessaires à son développement, notamment en imposant sa prise en compte dans les plans directeurs cantonaux de l’énergie, ainsi que la détermination des zones qui se prêtent aux réseaux de chaleur. la Suisse ne peut pas se permettre de tourner le dos à une énergie aussi «avanta-geuse» à exploiter, ni de la laisser en friche.» A suivre de près... E

Plus d’infos surwww.sig-ge.chwww.cgcenergie.ch

GeniLac est une première mondiale par son dimensionnement. Un réseau qui rafraîchit et chauffeGenève grâce à l’eau du lac Léman avec 100% d’énergies renouvelables: 100%, une diminutionde la consommation d’électricité et d’eau potable: -80% à l’horizon 2020. Diminution des émissionsde CO2 concernant le chauffage couplant PAC et réseau de froid: -25% à l’horizon 2020.

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Finance autoconStruction: on S’y Forme

CRÉER SOI­MêMESOn InSTALLATIOnSOLAIRE

Réaliser une installation solaire thermique soi-même, c’est possible avec l’aide de Sebasol, une association qui forme et soutient la démarche d’autoconstructeurs. Non seulement pour abaisser le prix du passage à l’énergie solaire, mais surtout dans le but que tout un chacun s’approprie la connaissance et les outils nécessaires à devenir autonome.

MARiE-CHRiSTiNE PASCHE

Changer son système de chauffage pour passer de l’énergie fossile au solaire est au centre des réflexions d’un nombre croissant

de propriétaires. Après un examen minu-tieux de l’investissement à consentir, beau-

coup renoncent faute de moyens financiers. Un principe de réalité ralentissant la rénova-tion énergétique du parc immobilier, que les très modestes contri butions étatiques – sub-ventions ou défis calisation favorable suivant les cantons – ne suffisent pas à contredire. Dans ce tableau peu encourageant existe cependant une solution: réaliser l’installation

soi-même. les gens de métier et autres bricoleurs doués y ont sûrement songé depuis longtemps. Restent tous les autres, qui se sentent incapables d’une telle prouesse technique. Pour eux et pour peu qu’ils se retrouvent dans sa charte éthique, existe Sebasol.

ÉCONOMIE CONSIDÉRABLECréée en 1992 en Suisse romande, cette association propose des cours et un soutien afin que tout un chacun puisse se muer en «autoconstructeur». Mettre la main à la pâte contribue évidemment à abaisser le coût de la réalisation technique. Selon les chiffres de Sebasol, poser 18 m2 de pan-neaux thermiques pour l’eau chaude sani-taire et un appoint de chauffage coûte CHF 45 000.– avec un installateur clas-sique, entre CHF 11 000.– et 18 000.– en autoconstruction, selon le degré de sophistication choisi.l’économie est considérable mais attention, abaisser les coûts n’est pas le but des membres de Sebasol, leur démarche n’a vraiment rien de celle d’un discounter. ils souhaitent sensibiliser la population à un autre mode de vie, où l’individu peut se réapproprier son temps. «Nous n’accepte-rons pas celui qui voudra apprendre les techniques dans le but de courir au super brico du coin acheter n’importe quel pan-neau à bas prix», précise Pascal Cretton, responsable du centre Sebasol vaudois. les matériaux recommandés par l’organisme sont testés pour leur qualité et leur durée de vie. Des ingénieurs cherchent bénévolement les techniques alliant simplicité et solidité, recourant à certains autoconstructeurs pour les tester. l’idée est d’investir du temps pour obtenir le meilleur rendement avec un minimum d’argent, du stade conceptuel jusqu’à la concrétisation.

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autoconStruction: on S’y Forme

CRÉER SOI­MêMESOn InSTALLATIOnSOLAIRE

UN SOUTIEN VOLONTAIREMENT LIMITÉles candidats commencent obligatoirement par apprendre à réaliser une installation solaire thermique, car elle permet d’acquérir une foule de techniques allant de la menui-serie à l’électricité. «C’est simple, à la portée de gens aux compétences manuelles

PuBLICITÉ

moyennes, mais très complet, et pas dange-reux s’il y a un ratage», explique Pascal Cretton. Une fois les cours effectués, en moyenne 10h par m2 de capteurs seront nécessaires. Sebasol met à disposition des guides techniques sur son site internet et peut aussi envoyer des apprentis aider les

constructeurs. Dès 2013, chacun bénéficie également du soutien d’un parrain. «Un secours qui peut être bienvenu, mais pour un nombre d’heures limité. Notre but est de rendre les gens capables de créer, de maintenir ou de réparer leur installation seuls. Or ce genre de connaissances passent par les mains.» Ceux qui n’osent pas se lancer dans l’aven-ture peuvent aussi recourir aux installateurs agréés par Sebasol. Des professionnels qui signent la charte éthique de l’association, ne travaillent qu’avec des matériaux testés et pour un coût moindre, dû au bon rapport qualité/prix des techniques recommandées. «Pour le marché le temps c’est de l’argent, pour nous c’est de l’autonomie.» A fin 2012, presque 1000 propriétaires en Suisse romande avaient fait ce choix. E

Les candidats commencent obligatoirement par apprendre à réaliser une installation solaire thermique, car elle permet d’acquérir une foule de techniques allant de la menuiserie à l’électricité.

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Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 47

mobiLiTÉ

ÇA rouLePour voLtItuDetalon d’Achille des vélos pliables: la complexité de leur système de fermeture. Une entreprise suisse résout le problème sur ses modèles électriques.

SylViE UlMANN

e ric Collombin rêvait d’un vélo élec-trique pliable qui s’ouvre et se ferme en un claquement de doigts, sans

risque de se les coincer dans le mécanisme. Dans l’idéal, l’engin serait assez beau pour se faire remarquer dans la rue et, parallèlement, capable de se faire oublier derrière une porte dans un appartement, de façon à échapper aux convoitises. Comme il ne trouvait pas son bonheur sur le marché, ce spécialiste du marketing horloger a retroussé ses manches et l’a conçu avec l’aide de son père, aujourd’hui âgé de 73 ans. C’était en 2009. les premiers vélos élec-triques Voltitude, fabriqués en série en

Suisse et en Hollande, roulent depuis la mi-décembre 2012, signant l’aboutissement d’un long chemin. Eric Collombin se rappelle ses premières sorties en ville sur son prototype: «On m’arrêtait dans la rue pour me demander d’où il venait lorsque je me rendais à mes rendez-vous professionnels!» Depuis lors, il combine train et Voltitude pour ses déplacements. Et ce qui le frappe rapidement, c’est que sa création ne séduit pas les cyclistes, mais plutôt les automobilistes: «Beaucoup me disaient qu’il leur permettrait

nouveau vélo électrique Pratique de renoncer à prendre leur voiture. Car, en fin de compte, c’est toujours le dernier kilomètre qui pose problème quand on utilise les transports publics.»

AIDÉ PAR LES ÉCOLESFace à l’enthousiasme que son vélo dé-clenche, il envisage de le fabriquer en série. Pour assurer la production, il commence par aller voir l’ECAl, la Haute école d’arts appliqués, à lausanne, qui accepte de travail-ler sur le design, l’Ecole d’ingénieurs d’yver-don planchant pour sa part sur la partie technique. la HES-SO contribue également au projet, lui apportant des fonds. Celle-ci organise aussi un stand dans le pavillon vert du Salon de l’auto, en mars 2010, présentant les trois prototypes résultant de ces travaux. Et c’est le buzz: plusieurs sites très pointus relaient l’invention, de gizmag.com au Huffington Post. «J’ai créé un site internet en une nuit pour répondre aux demandes», se souvient Eric Collombin. Dans la foulée, il monte une société et engage un étudiant en design en juillet 2011. Mais l’industrialisation exige davantage de temps que prévu et, plus d’une fois, l’entrepreneur est à deux doigts de tirer la prise. En août 2012, ça roule: l’engin est enfin vendable, c’est le moment de corriger les derniers défauts. les cinquante premiers vélos électriques signés Voltitude sortent de production ce mois de mars.

Reste à les vendre. Pour atteindre sa future clientèle, qui n’est pas une habituée des magasins de sport, il a l’idée d’une

commercialisation hors des circuits vélos traditionnels. «J’ai immédiate-ment pensé à internet, mais les gens ont envie de toucher et d’essayer ce vélo avant de l’acheter.» Ce qui est

d’autant plus compréhensible qu’il coûte CHF 5000.–, pour la version de base,

fabriquée en Hollande, et CHF 8000.– pour celle en carbone et magnésium, faite en Suisse. Une gamme de

prix qui le hisse dans le segment du luxe, ce qui l’amène à un contact avec les magasins BonGénie. Un modèle est actuellement exposé

au rayon homme de la succur-sale de Genève. E

Un spécialiste du marketing horloger s’est retroussé les manches et a conçu avec l’aide de son père un vélo électrique pliable en un claquement de doigts. Les premiers exemplaires sortent en mars.

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écologie encourager leS ProjetS PorteurS d’énergieS renouvelaBleS

L’énergIe soLAIre n’A PAs De PrIx,et PourtAnt...Alors que le Prix Solaire Suisse a fêté sa 22e édition l’an dernier, le délai d’inscription pour 2013 est fixé au 30 avril prochain. ce prix concerne autantla mobilité, les bâtiments que des personnalités et institutions.

MARy-lUCE BOAND COlOMBiNi

L e saviez-vous? Fondée en 1990, l’Agence Solaire Suisse (anciennement

groupe de travail Solar 91 pour une Suisse énergétiquement plus indépendante) met au défi des personnalités et institutions, mais aussi de nouvelles construc-tions, des rénovations et des installations photovoltaïques, de produire au minimum 1 kW à 10 MW solaires. l’Agence lance sa 23e édition, une manière d’encourager les autorités compétentes, les entreprises et les privés à développer et réaliser des projets porteurs d’énergies renouvelables. Seule mesure à prendre en compte, les partici-pants ne doivent pas avoir recours à des espaces verts. la toiture et les façades sont donc les sites idéaux tout comme un bâtiment qui abrite une installa-tion à bois, à biomasse ou géothermique. le concours est réparti en plusieurs catégories avec à la clé des récompenses à hauteur de CHF 100 000.– pour trois prix concernant les bâti-ments à énergie positive BEP, les diplômes BEP et trois prix Norman Foster Solar Award.

LA MOBILITÉ PRISÉE Sous les feux de la rampe, le thème de la mobilité suscite des

concepts toujours plus inno-vants. On connaît le succès de PlanetSolar, médiatisé dans le monde entier pour son fonction-nement à l’énergie solaire. Ses 537 m2 de panneaux solaires produisent 167 900 kWh par année avec une puissance atteignant 93,5 kWc. Dans la catégorie «Personnalités et institutions», ce projet lauréat avait convaincu le jury du Prix

Solaire Suisse 2012. Dans la même catégorie, Sandro Buff, tributaire de son fauteuil roulant électrique depuis sa maladie neuromusculaire il y a seize ans, a lui aussi reçu un prix. Pour permettre aux dix fauteuils roulants qu’abrite la Quimby Haus où il vit à Saint-Gall, il a mis au point un projet d’installation photovoltaïque de 3 kWc à même de produire

mobiLiTÉ

48 | e FF ic ience 21 | Pr intemPS 2013

3000 kWh/an d’électricité. Dix résidents peuvent circuler à l’énergie solaire toute l’année. le Prix lui a été attribué pour ses efforts exemplaires, qui selon lui «devraient motiver d’autres personnes à réaliser des projets semblables permettant à chacun de contribuer à une gestion durable des ressources énergétiques et de démontrer que l’on peut atteindre des objectifs ambitieux au quotidien par petites étapes».

UNE RÉFÉRENCEPrésident du jury du Prix Solaire Suisse, le professeur lausannois Marc H. Collomb commentait lors des remises 2012: «Sous l’égide de l’OFEN et d’associa-tions professionnelles, ce prix est devenu une référence pour tous ceux qui œuvrent pour la maîtrise de l’impact de l’envi-ronnement construit sur l’homme et les écosystèmes naturels. la participation et la qualité des objets primés chaque année démontrent que les maîtres de l’ouvrage et les constructeurs sont prêts à assumer le défi du troisième millénaire avec les énergies renouvelables. l’enjeu est désormais de dépasser les positions partisanes et de produire ou transformer l’éner-gie renouvelable, pour per-mettre une transversalité d’un ensemble de paramètres qu’une seule et unique chapelle ou doctrine ne peuvent plus assu-mer. la complémentarité des sources énergétiques, la flexibi-lité des moyens de stockage, la mise en réseau de tous les moyens de production, parallè-lement à une information intelligente et responsable sur nos comportements de consom-mateurs, doivent être renforcées et encouragées.» E

Inscriptions jusqu’au 30 avril 2013. www.solaragentur.ch

Quimby Haus, Saint-Gall, institution pour personnes vivant avec un handicap. Production photovoltaïque de 3 kwc soit 3000 kwh/an d’électricité, permettantà dix fauteuils de rouler toute l’année. Sandro Buff, initiateur du projet et résident, a reçu un Prix Solaire 2012 pour ses efforts exemplaires.

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mobiLiTÉSuPercar Salon de l’auto 2013

et une suPerCAr hybrIDe !

ÉLECTROLySE

L’Audi A3 TCNG et son concept de gaz 100% renouvelable

Baptisé e-gas, le système presque autosuffisant présenté par Audi à Genève combine l’électricité d’origine éolienne à l’eau pour produire du gaz méthane: par électrolyse l’eau est séparée en hydrogène et en oxygène, puis le premier réagit avec du CO

2 pour

devenir du gaz, utilisable aussi bien pour propulser l’A3 que pour des applications industrielles. Le courant nécessaire à l’électrolyse pouvant être 100% renouvelable, cette solution devrait consommer du CO

2, et ne plus en rejeter.

en BreF

PuBLICITÉ

HENRy PlOUïDy

P articularités de ce coupé sculptural, ses trois moteurs électriques

venant épauler le V6 thermique. Un par roue avant, le troisième entre le moteur et la boîte de vitesses pour apporter la puis-sance d’une supercar et des qualités dynamiques de kart. Cela, grâce à une traction sur les quatre roues, mais seulement quand c’est nécessaire et roue par

roue. la précédente NSx, datant de 1997, avait fait forte impres-sion et les amateurs de ce type de véhicule attendaient avec impa-tience son hypothétique renouvel-lement. On l’aura compris, pour

que chacun se jette dans le bain de l’électricité à la portée de tous il ne manque qu’une initiative couronnée de succès, capable de rassurer l’industrie. Allez cou-rage, petite Zoe! E

Le constructeur japonais honda lève le voile au compte-gouttes sur sa future supercar, la nSX, présentée une première fois à genève en 2012 et dont on pourra découvrirle style intérieur dès le 7 mars.

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Rouler au gaz naturel (GNV) permet de réduire les émissions de CO2 de 40%, grâce au mélange d’origine fossile (80%) et biogaz (20%) distribué en Suisse. les véhicules sont identiques aux modèles essence – ils ont d’ailleurs un réservoir d’essence d’appoint – et grâce aux turbocompresseurs doréna-vant largement utilisés, la différence de puissance est insignifiante. On l’ignore souvent mais il existe de très nombreux modèles GNV, des petites Fiat Panda (77 g CO2/km), Seat Mii/Skoda Citigo/Volkswagen Eco Up! (71 g CO2/km) aux grandes Opel Zafira Tourer (116 g CO2/km) et

LE gAz nAtUREL, UnE ALtERnAtIvEPLUS PROPRE qUE L’ESSEncE

Salon de l’auto 2013économie

autre Volkswagen Passat (105 g CO2/km). l’industrie gazière promeut l’achat de ces voitures en octroyant CHF 1000.– en moyenne à leurs acquéreurs, le service des automobiles de nombreux cantons réduit la taxe annuelle et certaines compa-gnies d’assurance baissent également leurs primes. le coût en carburant aux 100 km avec la Fiat Panda Natural Power de 80 ch s’établit à CHF 5.60, ou CHF 8.50 en combinant les deux énergies GNV/essence.

De quoi réfléchir, bien que le réseau des

stations distribuant du GNV soit actuellement limité à 135.

HP

induStrie deux-roueS à la recherche de FondS

mobiLiTÉ

un e-sCooterDAns sA vALIseLa société hongroise moveo cherchedes investisseurs pour produire son scooter-valise.

JEAN-PHiliPPE SCHAER

La ville change et nos habitudes en matière de mobilité sont appelées à évoluer

rapidement. C’est ce que l’en-treprise hongroise Moveo a compris. Elle vient de mettre au point un scooter électrique qui se transforme en un clin

d’œil en valise roulante. Ce deux-roues peut emmener son passager à 45 km/h pendant 35 kilomètres. Une autonomie amplement suffisante pour laisser sa voiture dans un parking-relais en dehors de la ville et s’offrir une mobilité très efficace toute la journée. Certes, le poids de l’engin, 25 kg, n’en fait pas un objet facilement

transportable mais il permet d’être plié et placé dans un coffre de voiture.l’avenir de ce scooter va se jouer dans les prochaines semaines puisqu’un système de finance participative, le crowd-funding, a été lancé. Pour le directeur de la société Tamas Slezak, «si nous récol-tons suffisamment de fonds, nous produirons 15 000 scoo-ters par an et leur prix de vente ne dépassera pas les 2315 euros. Si nous récoltons moins

d’argent la production sera limitée à 4000 pièces par an pour un prix de 4000 euros.» E

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mobiLiTÉ en BreF

HENRy PlOUïDy

D’ une manière ou d’une autre, chacun y va de son véhicule-vitrine

fonctionnant entièrement à l’électricité, ou en hybridation. ça n’est plus une tendance, c’est un must: Ford re-présente sa Focus électrique, dévoilée à Genève même en 2012, avec une autonomie théorique de 160 km. Mercedes montre un concept B Electric Drive offrant une auto-nomie théorique de 200 km, prête pour un lancement en 2014 affirme-t-on. Enfin Volks-wagen, pour ne citer que les constructeurs communiquant un vif intérêt pour les énergies alternatives, présente une xl1 hybride, soit la première voiture à moins de 1l/100 km. Courte, 3 m 88, cette voiture ressemblant à une huître est extra-plate,

L’éLeCtrICIté ouL’hybrIDAtIon, un MustPour Les ConstruCteurs

Finance Salon de l’auto 2013

ultra-légère – 795 kg grâce à un large usage de matériaux compo-sites – et incroyablement éco-nome en carburant: ses moteurs électrique et TDi bicylindre de 0,8 l de cylindrée lui permettent d’atteindre 160 km/h et de ne consommer pourtant que 0,9 l de diesel aux 100 km, soit 24g CO2 par km. la xl1, que Volkswagen présente comme étant prête à

Ford, mercedes ou volkswagen redoublentd’ingéniosité afin de proposer des véhicules de moins en moins gourmands.

être commercialisée en toute petite série, peut parcourir 40 km en mode tout électrique, elle se recharge sur le secteur si néces-saire mais, à la lecture des prouesses technologiques mises en œuvre pour tant de sobriété, on n’ose imaginer le prix de chacun des modèles de cette série confidentielle. Quoi qu’il en soit, la tendance se dessine on ne peut plus clairement pour les pro-chaines années, la voiture hy-bride ou 100% électrique va finir par s’imposer largement et rapidement. E

Les marques continuent toutes à surfer sur la vague écolo.

Chaque constructeury va de son véhicule-vitrineentièrement électrique ou hybride.

OCÉAnS

La suie des bateaux bénéfique Les grands bateaux de commerce agiraient comme fertilisateurs, d’après une étude japonaise récente. La suie qui s’en dégage serait beaucoup mieux absorbée par la mer que prévu. Le cher-cheur Akinori Ito a démontré que 80% du fer de la suie émise par les bateaux est soluble et jouerait de ce fait un rôle positif dans la prolifération du plancton.

ÉTATS­UnIS

L’oiseau qui menacele gaz de schisteLe tétras de Gunnison, ce gibier connu pour ses parades nuptiales, a vu son habitat naturel dans les plaines du Midwest américain se dégrader et il ne resterait plus que 5000 spécimens vivants. L’organisme chargé de la gestion de la faune a donc demandé en janvier de le faire figurer sur la liste des espèces en danger. Si la réponse devait être positive en septembre, cela pourrait limiter l’exploitation du gaz de schiste dans l’Utah et le Colorado.

AUTOMOBILE

Tests de pollution peu fiablesSelon la Commission européenne, les tests de contrôle de la pollution des véhicules ne seraient pas fiables. En fait, une grande partie des progrès observés dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone des voitures ne seraient pas réalistes. En choi-sissant les conditions d’essai des véhicules, les constructeurs peuvent parvenir à une réduction des niveaux d’émission de CO

2.

Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 51

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PuBLICITÉ

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L a u s a n n e F r i b o u r g G e n è v e M a r t i g n y N e u c h â t e l

T e chno l o g i e s de l ’ I n f o rma t i o nConcep t s Éne r gé t i q ue s Techn i ques e t Au t oma t i smes du bâ t imen tSécu r i t é e t Sû r e t é

C om p é t e n c e R e s p o n s a b i l i t é I n n o v a t i o n

b e t e l e c . c h

invention une envolée technologique

un héLICoPtèrerévoLutIonnAIre àL’éLeCtrICIté et Au gAzL’e-volocopter muni de 18 rotors et d’un moteur à gaz chargé d’alimenter les moteurs électriques des rotors et de recharger les batteries pourrait révolutionner le secteur.

JEAN-PHiliPPE SCHAER

P lus performant, plus sûr, moins cher, tels sont les avantages décrits par

Thomas Senkel, l’inventeur et physicien de l’e-volocopter, lorsqu’il évoque son nouveau concept révolutionnaire. il s’agit d’un hélicoptère dont l’une des

particularités est de compter 18 rotors tout petits en comparai-son du rotor habituel d’un hélicoptère. les pales en fibre de carbone fonctionnent par paire et sont agencées de manière symé-trique. Six moteurs peuvent tomber en panne simultanément sans mettre l’engin au tapis. Ces pales peuvent utiliser 100% des

capacités énergétiques de la batterie embarquée. Ces petits rotors utilisent beaucoup moins d’énergie qu’un rotor unique, ils sont également moins soumis à l’usure et chaque paire peut tourner sous un régime différent en fonction des besoins, ce qui augmente de manière significa-tive son efficacité énergétique.

Doté d’un moteur à gaz capable de générer 50 à 70 kW qui est destiné à produire de l’énergie pour les moteurs électriques ainsi que pour la recharge des batteries au lithium embarquées. Même en cas de problème avec la batterie, les moteurs peuvent s’autoalimenter pour effectuer un atterrissage d’urgence. E

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un ConCePt D’e-MobILItéPour Le PreMIer LotIsseMentà bILAn CArbone neutre

Un projet d’éco-construction de 75 appartements à bilan carbone neutre verra prochainement le jour en Suisse, une première. Il intègre une infrastructure d’e-mobilité complète et innovante.

VAlENTiNE PElET

C’ est sur le site d’une ancienne usine de céramique qu’une

petite révolution immobilière se joue pour la première fois en Suisse, dans le village d’Em-brach dans le canton de Zurich. Ce lieu idyllique situé à 6 km de l’aéroport de Zurich verra bientôt sortir de terre un en-semble de 75 logements à bilan carbone neutre. Baptisé Blick-punkt Töpferei, ce projet d’éco-construction est réalisé par l’entreprise Odinga und Hagen sise à Uster. Mais pour pousser le concept jusqu’au bout, l’entreprise m-way mettra à la disposition des futurs pro-priétaires une infrastructure d’e-mobilité complète qui comprend, entre autres, l’amé-nagement et l’entretien de stations de recharge pour les véhicules électriques. «Ce projet répond parfaitement à notre

vision qui s’attache à mettre en place des modes de déplace-ment doux à travers un réseau per formant, rappelle Hans-Jörg Dohrmann, directeur de m-way. il nous permet également de développer et de mettre en œuvre des solutions d’avenir en faveur d’une mobilité nouvelle dans le secteur de la construction de logements privés.»Filiale de Migros, m-way, spécialisée dans la distribution de véhicules électriques, ouvre ici un nouveau secteur d’acti-vité, à savoir la réalisation de projets d’infrastructure complète pour une mobilité écologique. Après le centre commercial et de loisirs Westside et le Parc Pré Vert du Gurten dans le canton de Berne, le premier projet lié à de l’habitation individuelle offre des perspectives très intéressantes à m-way dans un créneau très porteur. E

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tendance la voiture électrique Sera, ou PaS?

AVEC L’ÉLECTRICITÉ, 2013 S’AnnOnCERÉVOLUTIOnnAIREDepuis le temps qu’on l’attendait, la voiture électrique a pris des airs d’Arlésienne. Une récente étude démontre que toutes les conditions sont réunies, en Suisse, pour qu’elle prenne son essor. A vérifier au Salon de l’auto.

HENRy PlOUïDy

une voiture sur dix pourrait être électrique en 2025 en Suisse, et une sur deux à l’horizon 2035. lundi 21 janvier TA Swiss,

le centre de compétence des académies suisses des sciences, publiait les résultats de l’étude «l’avenir se joue sous tension», ou quel rôle l’électromobilité tiendra dans le système de transport au cours des pro-chaines décennies. Combinée aux perspec-tives fédérales d’approvisionnement en énergie d’ici à 2050, cette étude modalise trois scénarios très différents. l’un d’eux, baptisé «Efficacité», capte l’attention avec des conclusions révolutionnaires: en

54 | e FF ic ience 21 | Pr intemPS 2013

Selon le scénario optimiste d’une étudesur le rôle de l’électromobilité: en 2025,en Suisse, une voiture sur dix pourrait être électrique. Une sur deux à l’horizon 2035.

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la voiture électrique Sera, ou PaS?

Chacun se souvient de la fameuse voiture à air comprimé du Français Guy Nègre, même si personne ne l’a jamais vue rouler… Et voici que le groupe PSA Peugeot-Citroën, dont les épaules sont (pour l’instant?) plus solides, présente une chaîne cinématique où de l’azote comprimé vient en aide, momentané-ment, au petit trois-cylindres maison d’un litre de cylindrée, via un boîtier hydraulique et une boîte automatique à engrenages épicycloïdaux. Dans la réalité, ça n’est pas très compli-qué mais ô combien ingénieux: en phase de décélération, les roues actionnent des pompes hydrauliques qui compriment l’azote, stocké dans une bonbonne prenant place dans la cavité du tunnel de transmission. Pour démarrer et circu-ler à basse vitesse et sur des distances très courtes, cet air comprimé se détend de la bonbonne et actionne le «moteur» hydraulique qui, par l’intermédiaire

de la boîte auto, entraîne les roues avant. Pour l’instant, ce réservoir ne peut emmagasiner que la valeur de 35 ml d’essence mais Karim Mokaddem, responsable de ce projet Hybrid Air, explique qu’en contrepartie «les cycles charge-décharge ont une intermittence très courte, 10 secondes sont suffisantes pour recharger l’accumulateur et l’énergie est récupérée à la moindre décélération». Prévu pour équiper dès 2016 les voitures compactes les plus populaires du groupe, Citroën C3 et Peugeot 208, ce système équipant d’ores et déjà une C3 a permis d’économiser 35% de carburant sur 20 000 km, pour une consommation vérifiée de 3l/100 km, et des émissions de CO2 de 69 g/km. Soit seulement 7 g de plus que Zoe, alimentée au courant européen… A l’avenir, il risque d’être excessivement difficile de choisir sa chapelle en matière de mode de propulsion.

Suisse, toutes les conditions sont réunies pour que la voiture électrique soit un succès, et cela en à peine vingt ans.Ces trois hypothèses vont du pire – le statu quo où la Suisse continue de penser que le réchauffement climatique est un problème mineur, et roule dans toujours plus de 4x4 ou de grosses berlines puissantes – au meilleur, où chacun est connecté en perma-nence aux différentes offres de transport, et se sert tantôt d’un tricycle électrique, tantôt du train ou d’une automobile sans plus n’en posséder aucun. Selon les auteurs de l’étude, le scénario «efficient» est le plus raisonnable parce que techniquement plausible et socialement adapté. Pour Marcel Gauch, ingénieur mécanicien au Technology&Society lab de l’EMPA (insti-tution fédérale de recherche interdiscipli-naire sur les matériaux), l’un des auteurs de l’étude, «c’est aussi le scénario que plusieurs d’entre nous souhaitons voir se réaliser».

DIFFÉRENTS SCÉNARIOSles modélisations partent de l’état actuel du parc automobile suisse, caractérisé par la plus grande proportion de véhicules 4x4 et de luxe en Europe, donc émettant le plus de CO2 par kilomètre. les lois en matière d’émissions devenant de plus en plus contraignantes, même ces véhicules-ci vont devenir plus économiques grâce aux progrès technologiques, qui forment la pierre angulaire de chacun des scénarios. Dans l’hypothèse du statu quo, les véhicules électriques sont cantonnés à des niches et d’ici à 2050, les émissions de CO2 des voitures pourraient avoir baissé de 20%. Dans l’hypothèse d’un futur très électrifié, l’accent est mis sur des voitures aussi efficaces que possible indépendamment de leur mode de propulsion: l’objectif principal est que les transports doivent contribuer plus que par le passé aux économies d’éner-gie, les véhicules deviennent en moyenne plus petits et les voitures hybrides sont largement répandues. le parc automobile se différencie peu à peu en berlines, qui sont utilisées sur les longues distances, et en véhicules électriques de plus petite taille, voire à trois roues, pour les trajets courts. Condition sine qua non, explique l’étude, l’impératif public de l’efficacité s’appuie sur une politique climatique largement acceptée dans la société: réduction d’ici à 2050 de la dépendance de la Suisse aux importations d’énergie, politique de développement des énergies renouvelables. «Du point de vue

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VOITUREà AIRCOMPRIMÉ,LE RETOUR

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tendance la voiture électrique Sera, ou PaS?

autonomie de 210 km actuellement, l’ingé-nieur dit qu’en 2025 elle en offrira 400, et dans vingt ans 600 grâce aux progrès. Pourquoi donc payer cher une technologie en rapide évolution, amenée à être réguliè-rement remplacée? Enfin en 2035, il estime que le rendement des moteurs électriques aura augmenté de 30%, alors que celui des moteurs thermiques progressera de 36%.le constructeur français déploie beaucoup d’énergie pour le développement de sa technologie électrique, partagée avec son partenaire japonais Nissan et dont le mon-tant des investissements se monte actuelle-ment à plus de 4 milliards. le pari est de taille mais laurent Burgat, responsable de la communication pour Renault (Suisse), dit être persuadé que la stratégie est juste et que les automobilistes «sont prêts à passer à l’électricité. Bien sûr ne vous attendez pas à un raz-de-marée de Zoe dans l’année qui suit son lancement, toute nouvelle technolo-gie a besoin de temps pour s’imposer et dès l’instant où l’on commencera à croiser des Zoe sur la route vous verrez, sa crédibilité sera renforcée et l’effet d’émulation com-mencera.» Renault, seul constructeur automobile à avoir commencé à élaborer une gamme électrique, a vendu 730 véhi-cules électriques en Suisse en 2012, dont 537 Twizy, quadricycle essayé dans ces colonnes.

EN EUROPE, 62G CO2PAR kILOMèTREDU PUITS à LA ROUEReste le problème principal, s’assurer qu’une voiture électrique ne pollue pas plus qu’une autre forme de propul-sion sur son cycle de vie complet. En effet la produc-tion de la batterie est une activité très polluante à cause des matières premières utilisées, aujourd’hui le lithium que l’on trouve abon-damment sur les hauts pla-

teaux du Pérou et de Bolivie, entre autres. «Jusqu’à 1/5e des émissions de CO2 totales peuvent l’être dans la seule fabrication de la batterie», dit Marcel Gauch. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre de l’industrie suite aux conséquences désastreuses, pour l’environnement, du tout-pétrole, l’ingénieur explique qu’à l’heure actuelle il n’est pas prévu d’organiser le recyclage à grande échelle du lithium de batteries usagées, «tout simplement parce que selon la logique

de l’utilisateur, il faut non seulement que l’offre en véhicules électriques abordables existe, explique Marcel Gauch, il faut aussi un réseau dense de stations de recharge rapide et une autonomie d’au minimum 200 km.» Au-dessous de ce seuil psycholo-gique, les véhicules électriques ne peuvent pas intéresser le grand public, dit-il.

LA PETITE AUTOMOBILESUSCEPTIBLE DE TOUT CHANGERBien qu’elle ne soit pas mentionnée dans l’étude, la petite Renault Zoe – comme zéro émission – correspond très étroitement au profil du véhicule capable d’intégrer, et de transformer en réalité, le scénario Effi-cience. Courte – tout juste 4 m, à peu près comme une Clio –, elle peut transporter

quatre personnes sur 210 km théoriques et faire des pointes à 130 km/h. A CHF 22 800.– sans la batterie, la voiture est abor-dable et, surtout, le client n’achète pas la batterie mais la loue pour CHF 95.–/mois, se reposant entièrement sur le constructeur pour la changer en cas de pépin ou suite à son vieillissement. Marcelgauch remarque que la stratégie de Renault, en prenant la responsabilité de la batterie, pourrait être la bonne puisque ce composant est non seulement le plus coûteux à fabriquer, il est aussi celui que les utilisateurs connaissent le moins, donc susceptible de soulever des craintes. D’autre part, si elle permet une

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Bien qu’elle ne soit pas mentionnée dans l’étude, la petite Renault Zoe est certainement celle qui convaincra, la première, les utilisateurs.

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qu’en France, «les émissions de CO2 de Zoe ne seront même que de 12 g/km grâce à l’origine nucléaire de la majorité de l’électri-cité»; ce qui fait sourire Mathieu Ribordy, professeur au laboratoire de physique des hautes énergies de l’EPFl: «En matière de CO2, il va falloir choisir entre une mort lente assurée par toujours plus d’émissions, ou une catastrophe sans émissions, en quelque sorte!» D’ici à 2050 il s’agira donc de faire des choix en matière de mobilité individuelle, par exemple apprendre à limiter les déplace-ments inutiles, même au moyen de véhi-cules zéro émission. Si les puits de pétrole et autres plateformes ont défiguré le terrain où ils se trouvent, les usines électriques nécessaires pour une conversion vers ce type d’énergie risquent de ne pas apporter grand-chose à l’environnement non plus. En dépit du fait que l’étude de TA Swiss prévoit une baisse des émissions de CO2

de 60% en 2050, si le scénario Efficience est privilégié en Suisse. Pour conclure, cette étude n’oublie pas de soulever le fait que des déplacements moins polluants et moins chers ne doivent pas se traduire par plus de déplacements, et qu’à terme la mobilité doit être renchérie pour que son prix comprenne aussi l’élimination et le recyclage de toutes les matières premières utilisées. E

LES hyBRIDES D’OCCASIOn OnT LA COTE Pour se faire une idée de l’acceptation, par les automobilistes suisses en tout cas, d’une propulsion électrique, rien de plus efficace qu’une évaluation de la cote des voitures hybrides d’occasion: phase intermédiaire entre les propulsions à moteur thermique et électrique, elles sont équipées de technologies innovantes et sophistiquées qui pourraient justifier une décote à la revente, dans la mesure où ces dernières se seraient avérées fragiles. Et notamment la batterie. Or il n’en est rien: à 90 000 km une Honda insight de 2009 vaut encore CHF 14000.– (valeur neuve 34 900.–) et avec 10000 km de plus une Prius de la même année s’échange entre CHF 12 800.– et 16 000.– (valeur neuve 38 900.–). En d’autres termes elles conservent mieux leur valeur que certaines voitures conventionnelles de mêmes taille et puissance. Est-ce un signe précurseur du succès des voitures électriques?

L’étude n’oublie pas de préciser qu’à terme, la mobilité doit être renchérie pour que son prix comprenne aussi l’élimination et le recyclage de toutes les matières premières utilisées.

PuBLICITÉ

économique les matières premières vierges sont privilégiées quand elles sont moins coûteuses à extraire qu’à recycler…». En Suisse, grâce à un mix énergétique exemplaire qui s’appuie essentiellement sur du courant provenant des énergies hydrau-lique et nucléaire, la petite Zoe laissera donc une empreinte écologique 70% inférieure à celle de sa sœur thermique Clio, par exemple, et cela en prenant en compte le cycle de vie complet des deux voitures. Pour y arriver, la voiture électrique tire avantage du rendement très nettement supérieur de son type de moteur, qui nécessite moins de ressources que les moteurs thermiques pour offrir la même puissance.Dans l’Union européenne, où 52% de l’élec-tricité provient encore de sources d’énergie fossile, Zoe est toujours moins polluante de 20% avec des émissions de 62 g CO2/km, chiffre à mettre en relation avec les 89 g de la Toyota Prius hybride. laurent Burgat ajoute

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nouveau rouler SanS Perdre une miette

LA VOITUREqUI CARBUREAUx DÉChETS

Une carrosserie en fibres végétales, une essence obtenueà partir de déchets organiques, cette voiture expérimentalene consomme que 0,12 litre à l’heure.

MARC DAViD

on déniche Michel Perraudin dans un atelier caché au sous-sol de la Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et

d’architecture (Hepia), à Genève. Profes-seur à la retraite, il a l’enthousiasme intact. Quelques étudiants et stagiaires planchent à ses côtés, penchés sur des pièces de châssis. «Nous sommes en pleine re-cherche, explique-t-il. Nous voulons peu à peu remplacer les métaux de la BioMobile par des matériaux végétaux dont on a oublié l’extraordinaire potentiel industriel, comme la fibre du bananier. On va y arriver...»la voici d’ailleurs, cette drôle de voiture:

posée sur un tréteau, bleue, élancée. A quoi ressemble-t-elle? A un cigare, à un remake d’un vaisseau de la Guerre des Etoiles? Elle intrigue en tout cas autant qu’elle séduit à chacune de ses sorties dans les expositions ou dans les concours en efficience énergé-tique qu’elle dispute sur circuit, tels les renommés Shell Eco-Marathon ou Educeco. «J’ai remarqué que ses formes douces, pas agressives, plaisent notamment beaucoup aux femmes», note l’inventeur, malicieux.il raconte sa création avec fougue, non sans préciser une vérité capitale. Elle ne sera jamais commercialisée. Michel Perraudin n’est pas un industriel, c’est un chercheur. il s’agit avec cette voiture d’un laboratoire roulant, un outil où sont testés et appliqués

toutes sortes de matériaux de remplacement et de technologies innovantes, pour prouver que la mobilité est possible sans forcément recourir aux ressources fossiles.Ses caractéristiques en font un objet unique. la plus étonnante? Cette voiture fonctionne uniquement avec de la bioessence, obtenue à base de déchets organiques. Un carburant donc parfaitement renouvelable et absolu-ment neutre du point de vue CO2: sa combustion ne rejette que du CO2 ayant été capté au préalable par le végétal. De l’es-sence usuelle, la bioessence en possède les mêmes caractéristiques, tant physiques que chimiques. Elle peut donc alimenter n’im-porte quel moteur fonctionnant à l’essence, sans nécessiter la moindre adaptation et tout en conservant les caractéristiques «d’origine» du moteur. Elle en a aussi les mêmes émanations. «Mais comme nous consommons cent fois moins, nous émet-tons aussi cent fois moins.» Quant à la recette de sa fabrication, top secret. l’inven-teur chuchote juste: «Disons simplement que nous parvenons en un après-midi au résultat que la Terre met plusieurs millions d’années à obtenir. le procédé est sem-blable.»Novateur, ce carburant intéresse vivement un organisme comme les SiG, séduits par une telle valorisation de leurs déchets. Car elle emploie des résidus provenant des fosses à graisse, mais aussi du papier non recyclable, du bois, du plastique. «la panoplie devient de plus en plus large», précise Michel Perraudin. il se donne une seule limite, ne pas utiliser de denrées utiles à la production alimentaire. UN OUTIL DE PROMOTIONRayon historique, tout a commencé au début du xxie siècle. Quand trois étudiants sont venus proposer à Michel Perraudin de participer au très réputé Eco-Shell Marathon, qui récompense la consomma-tion minimale de carburant. le professeur en mécanique des fluides a immédiatement trouvé la proposition «géniale». le premier projet, baptisé Consomini, a d’abord réuni les écoles du locle, de Fribourg et de Genève. Après une première année sans succès, la voiture a fait un tabac en 2004 et a gagné deux prix spéciaux.le professeur n’en est pas resté là. «J’ai beaucoup réfléchi et compris qu’il fallait nous diriger vers des produits de substitu-tion.» Depuis longtemps il observait que, près de sa maison de vacances en italie, le sol était jonché d’olives qu’on laissait

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PuBLICITÉ

pourrir. «J’ai pressenti qu’on pouvait fabriquer de l’essence à partir de ce genre de déchets, relativement gras.»Alors il s’est lancé, seul ou presque. il a poussé des portes, son projet sous le bras. Oublié la Consomini, place à la BioMobile, qui avancera avec ce carburant révolution-naire. «le premier objectif était l’utilisation de la bioessence. Je voyais la voiture comme un outil de promotion. C’est tout de même plus séduisant qu’une tondeuse à gazon.» il a notamment été très bien reçu par la section genevoise du TCS puis, après quelques hésitations, par le motoriste Honda et d’autres partenaires écono-miques, sans oublier Biocarb, le fournis-seur «historique de la bioessence». la voiture a été présentée pour la première fois à la World Engineers’ Convention de Shanghai, en 2004. Un succès. Cette essence était si nouvelle qu’elle a

intrigué tous les experts de Shell. «On nous a demandé si notre essence n’était pas d’origine fossile. Et nous avons réussi à démontrer que le carbone contenu avait environ une vingtaine d’années. Contraire-ment au carbone présent dans l’essence fossile, qui a des millions d’années. Ce fut un excellent exercice.» On leur a attribué le chiffre 0 lors du Shell Eco-Marathon. Ce numéro a tant interpellé tout le monde qu’ils en sont devenus le clou de la mani-festation.Dans ce concours où le jeu consiste à consommer le moins possible, ils ont été primés à plusieurs reprises. En avançant à une vitesse comprise entre 10 et 40 km/h, la BioMobile n’a grillé que 0,12 l de bioes-sence en une heure. Soit une distance potentielle de 840 km avec un seul litre, pour un véhicule qui pèse environ 30 kg en ordre de marche...

EN FIBRES DE BANANIERil y a quelque temps, Michel Perraudin a décidé de se passer de métal et de carbone et de fabriquer ce véhicule avec un maxi-mum de matériaux végétaux. D’abord la carrosserie puis le châssis.Première réussite, la carrosserie est désor-mais constituée de fibres végétales (fibres de bananier, de lin et de cellulose, agglomé-rées par une résine à base de pin). Cette matière correspond à sa philosophie: «On mange la banane et on jette le reste. Pareil pour le lin, qui vient de France, et dont la tige ne sert à rien.»Ce véritable laboratoire à matériaux redécouverts n’est pas passé inaperçu. «Beaucoup d’éléments que nous avons développés ont été brevetés, dans des domaines tout autres. J’ai des demandes pour des meubles de jardin, de l’électro-ménager, des bateaux, des carlingues d’avion.» Mais il le répète, il n’est pas une entreprise commerciale. «Je ne gère pas les débouchés.»il se contente d’apprécier les réactions, souvent euphoriques, devant sa création. «On ne reçoit que des encouragements, notamment au Salon de l’auto.» Pour sourire mais qui sait? Doris leuthard lui en a commandé une. Et le ministre des Transports chinois lui a glissé un jour que c’était «rigoureusement ce qu’il fallait pour la Chine».Michel Perraudin fourmille de projets pour 2013. la voiture connaît un tel succès qu’il doit décliner beaucoup de participa-tions à des foires ou des forums. Mais il participera avec beaucoup d’attentes aux JEC innovation Awards, à Paris. Puis rejoindra son atelier genevois. il a la foi du charbonnier. Pour lui, le recours à d’autres formes de carburant et de maté-riaux est «obligatoire». E

L’intérêt du professeur Perraudin pour l’automobile a commencé avec la participation à l’Eco-Shell Marathon, qui récompense la consommation minimale de carburant. Rapidement ils ont décroché tous les prix.

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L’InTELLIGEnCE VERTEDE L’ÉLECTROMÉnAGER

ViVRE

les fabricants d’électroménager ont intégré les enjeux du développement durable dans leurs stratégies commerciales. Et c’est notamment grâce à de nombreusesinnovations technologiques qu’ils peuvent proposer au grand public des appareils moins gourmands en énergie. le point sur ces appareils écolo-compatibles.

élODiE MAîTRE-ARNAUD

oui, électroménager et écologie peuvent faire bon ménage. Car si les consommateurs plébis-citent des équipements toujours

plus performants, ils se soucient aussi de la planète et gardent un œil sur leurs factures d’eau et d’électricité. De quoi inciter les fabricants à imaginer des appareils de plus en plus efficients, dans un secteur particuliè-rement concurrentiel. impossible pour

commencer d’échapper aux étiquettes- énergie obligatoirement apposées sur le gros électroménager. initialement échelonnées de A à G, elles fournissent notamment des informations sur la consommation énergétique. Depuis 2012, trois nouvelles classes d’efficacité (A+, A++, A+++) peuvent également être affichées sur certains types d’appareils. Après des années de recherches, les marques ont en effet développé des techno-

logies innovantes permettant des avancées majeures dans l’électroménager grand public (voir ci-contre). les appareils adaptés aux «Smart Grids» – les réseaux électriques intelligents – devraient quant à eux se multiplier dans la décennie à venir. l’idée?

Un COnCEPT GLOBAL:GREEn LIFE DE WhIRLPOOL ET SChMIDT la cuisine du futur n’est plus de la science-fiction. Et elle sera résolument verte! l’américain Whirlpool annonçait il y a cinq ans son concept GreenKitchen. Ses premiers appareils électroménagers sont enfin commercialisés. les éléments du mobilier ont quant à eux été dessinés par le cuisiniste Schmidt. Rebaptisée Green life, elle est la première cuisine éco-responsable. le principe? Une mutualisation des énergies et un système de recyclage qui permettent de réduire d’environ 30% la consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement de l’ensemble des appareils. la chaleur générée par le compresseur du réfrigérateur est par exemple utilisée pour chauffer l’eau du lave-vaisselle. l’électro-ménager dispose quant à lui de la technologie 6e sens de Whirlpool, comme ce tout premier four équipé d’une plaque à induction permettant de cuire uniformément les aliments. D

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Connaître en temps réel leur consommation et automatiser leur mise en marche pendant les heures creuses. Et si aucun fabricant ne reste à l’écart de cette évolution vers un électroménager écolo-compatible, certains clament haut et fort leur Green Attitude, à l’instar de Bosch Electroménager Suisse qui, depuis le début de l’année 2013, pro-meut vingt-huit appareils en coopération avec le WWF. Une initiative qui s’inscrit dans le programme Green Technology inside de Bosch, labellisant les appareils intégrant des technologies innovantes particulièrement économes en énergie. l’époque est décidément aux partenariats puisque la marque Whirlpool s’est quant à elle associée avec le cuisiniste Schmidt. C’est ensemble qu’ils commercialisent, depuis le mois de janvier, le concept global Green life (voir encadré). Reste que la plupart de ces innovations ont un coût relativement élevé et qu’en dépit des économies d’énergie escomptées, elles ne sont pas encore à la portée de toutes les bourses. E

SÉLECTIOn

Outre la possibilité de cuisiner si-multanément plusieurs plats à des

températures différentes, les fours à cavité modulables de Samsung permettent aussi de réaliser des économies d’énergie. On peut en effet utiliser seulement l’une des deux cavités, ce qui évite de chauffer tout l’intérieur du four lorsque l’on veut faire cuire des petites quantités de nourriture.Four Multi Twin Conv de Samsung

Dans les sèche-linge traditionnels, l’air chauffé par une résistance est

distribué dans le tambour et absorbe l’humi-dité. l’air humide est ensuite refroidi et l’humidité éliminée à l’extérieur ou conden-sée. la pompe à chaleur du Spirit eMotion de Schulthess qui remplace la résistance maintient plus longtemps la chaleur humide récupérée. Ce qui permet une économie d’énergie de 50% et un traitement moins agressif pour le linge.Spirit eMotion de Schulthess

lancé en 2012, le Piano signé De Dietrich n’a pas de zones de

cuisson prédéfinies. il est en revanche capable de reconnaître la forme de n’im-porte quelle casserole et de ne chauffer ainsi qu’à un endroit donné, ce qui évite toute perte de chaleur inutile. il se pilote également de façon intuitive grâce à une tablette tactile et ses nombreux inducteurs délivrent une chaleur très précise dans toutes les configurations de cuisson.Le Piano de De Dietrich

le système liquidWash de Miele permet à la machine de peser

le linge et d’adapter automatiquement la quantité de lessive nécessaire. D’autres fabricants, comme lG, ont introduit de la vapeur dans le circuit de lavage pour diminuer la consommation d’eau. Tout aussi performant, le modèle Eco Bubble de Samsung optimise quant à lui l’effica-cité du lavage grâce à une injection d’air en cours de cycle.Liquidwash de Miele

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JARDInSÉCOLOGIqUES :MODE D’EMPLOI !Eau, recyclage, flore, mobilité, autant de particulesélémentaires pour concevoir un jardin écologique privé ou public. Conseils d’un architecte paysagistelausannois avisé.

TExTE: MARy-lUCE BOAND COlOMBiNi

PHOTOS: JEAN-yVES lE BARON

A petite, moyenne ou grande échelle, à titre privé ou public, les aménagements extérieurs écologiques sont

devenus une normalité. les principales caractéristiques d’un tel aménagement constituent le recyclage d’eau de pluie et de matériaux sur site, l’utilisation de plantes indigènes, qu’elles soient arborées ou fruitières, qui offrent une large palette d’essences et une grande diversité. Dans le domaine public, la mobilité douce est au centre du sujet. Nous avons demandé conseil auprès de Jean-yves le Baron, architecte paysagiste, fondateur de l’Atelier du Paysage à lausanne en 1992. Son

nature Privilégier deS PlanteS indigèneS

Jardin privé naturel à Erdeven en Bretagne. Murs secs, prairie naturelle, prunelliers sauvages spontanés mis en valeur par une simple taille. Entretien très limité et très économique.

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intéressants, nobles et très diversifiés. J’ajouterai encore qu’il faut éviter les arrosages automatiques coûteux en eau et qui rendent les plantes fainéantes. De plus, je m’abstiens de réaliser des concepts qui nécessitent des entretiens lourds et intensifs comme les tontes ou les traite-ments chimiques.

Peut-on quantifier nos économies lorsqu’on recycle l’eau de pluie ou est-ce dépendant de la météo?Si on capte l’eau dans des citernes ou des bassins de rétention, cela représente une économie d’eau et d’argent qui se calcule rapidement.

Lorsque l’on réutilise la terre provenant d’un site existant, n’est-elle pas appauvrie, est-il nécessaire de la régénérer?

Au moment du terrassement, il faut séparer les terres de sous-couches des terres végétales. Ces dernières qui sont stockées ne doivent pas être déposées sur des andins supérieurs à 150 cm. Pour éviter la pression néfaste sur les matériaux, seules les machines à chenilles doivent être utilisées durant ces travaux. important aussi, les terres doivent être ensemencées dès le début du chantier, à l’aide d’engrais verts, afin de maintenir et améliorer la qualité et la structure de la terre et éviter toute érosion. Enfin, un bon projet ne nécessite pas obligatoirement une terre franche de premier choix. la biodiversité est très riche lorsqu’on sème une prairie fleurie ou un gazon extensif qui ne s’adaptent que mieux aux sols dits maigres.

Privilégier deS PlanteS indigèneS

Fondation Audemars Piguet, ancienne gare, au Brassus dans le canton de Vaud.

agence regroupe sept collaborateurs spécia-lisés d’origines diverses, qui développent des projets écologiques allant de la planifi-cation régionale à la réalisation d’espaces publics, de jardins et parcs privés.

quelles est selon vous la logistique la mieux adaptée pour créer un espace exté-rieur énergétiquement peu gourmand?Je pense sincèrement qu’il est indispen-sable d’intégrer la problématique de l’eau en gérant les eaux pluviales. lors de la conception d’un jardin, il est également préférable d’équilibrer la gestion des terres du chantier, afin d’éviter des évacuations superflues. A fortiori, ces matériaux qui semblent inutiles peuvent devenir des contraintes qui forgent les qualités d’un nouveau projet.

quels sont vos principaux outils écologiques pour aménager et entretenir un jardin écologique?Choisir une palette végétale de plantes adaptées aux lieux, aux sols ainsi qu’à notre climat est synonyme d’économies d’eau. Pour ma part, j’utilise préférentiellement des matériaux recyclables ou recyclés comme du gravier et du bois de nos ré-gions. il est inutile d’importer des pavés ou des dalles provenant des quatre coins du monde, notre pays regorge de matériaux

LE JARDIn DU TEMPS le paysagiste s’inspire ici de la géologie et de la botanique du site, liées à la formation du Jura et des Alpes et aux grandes varia-tions climatiques in situ. De la période paléozoïque à aujourd’hui, ce jardin didactique et naturel recycle les quais ferroviaires désaffectés de l’ancienne gare et invite à une visite chronologique, précise et scientifique de minéraux et de végétaux provenant uniquement de la région. Ainsi, roches, galets, Sorbier des oiseaux, Erable plane et Sycomore, Bouleau commun, Saule Marsault ou pourpre participent à la richesse et à la diversité du conservatoire, exposés dans une série de strates parallèles. les visiteurs peuvent également découvrir, dans un écrin de bouleaux et de pins, la réplique du Mammouth de Praz-Rodet, découvert en 1969 dans la gravière de Praz-Rodet, tout près du village du Brassus. Une place en revêtement perméable du Jura,

animée de quelques collines plantées, accueille des tables de pique-nique. «Une gestion écologique, notamment au niveau des semis, des végétaux implantés en adéquation avec la topologie du site, ainsi qu’un entretien extensif renforcent la qualité durable du projet. Aucun matériau sur site n’a dû être évacué. En effet, les terres issues des terrassements ont toutes été conservées et réutilisées sur place. les rails de l’ancienne voie de chemin de fer ont été reconvertis en bordure de marquage pour la différenciation des strates temporelles du jardin. l’ensemble des matériaux utilisés pour les constructions diverses provient de la vallée de Joux.»

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nature Privilégier deS PlanteS indigèneS

On parle beaucoup de mobilité douce qui contribue à la diminution d’émissions de cO2, que conseillez-vous dans une infrastructure publique?Toutes les nouvelles planifications doivent introduire le paramètre de la mobilité douce. il faut créer des sites propres, dans la mesure du possible pour les piétons et pour les vélos. Et pour satisfaire les utilisa-

REqUALIFICATIOn DE LA RC1Du naturel au naturel, entre Chamberonne et Venoge, la RC1 s’inscrit parallèlement aux rives du lac léman. Deux entités spatiales se distinguent: le parc des hautes écoles à l’est et l’imbrication des communes d’Ecublens et Saint-Sulpice, au sud et à l’ouest.Avant les travaux, la route Cantonale et ses aménagements privilégiaient le routier et confortaient la césure dans ce territoire. les échanges et les parcours liés à la mobilité douce étaient donc difficiles.le projet établit la couture et le trait d’union entre le lac et les hautes écoles et privilégie les contacts entre les villages. le traitement paysager offre une image de parc naturel entre l’UNil et l’EPFl.

Une large bande de prairie maigre, piquée de grands arbres indigènes, se glisse au cœur du ruban bitumineux. les arbres disposés dans un semblant d’aléatoire se jouent des pleins et des vides dans une habile gradation. Ce système contribue à la mise en valeur des échappées et fenêtres sur le lac et les Alpes. les plantations dans des contextes précis s’égrainent de part et d’autre de la route pour coloniser les pelouses du learning Center ou les espaces publics des logements pour étudiants au sud de la route.

MODELAGE DU TERRAINle traitement central de la chaussée renforce la sécurité des traversées piétonnes existantes et nouvelles. le réseau de la mobilité douce se voit accru par de nouvelles liaisons nord-sud. le contact avec le lac est facilité et d’anciennes routes historiques sont mises en exergue. les cyclistes se voient attribuer des sites propres confortables de part et d’autre de la route ou dans les espaces ouverts des hautes écoles. Un jeu subtil de terrassements, aux abords de la route, favorise l’intégration de la piste cyclable dans la prairie. Depuis le parc des hautes écoles, ce léger modelage du terrain atténue l’impact sur la route et les voitures.Au sud de la RC1, pour résoudre l’étranglement du pont de la Venoge, une passerelle pour les promeneurs et les cyclotouristes enjambe la rivière et révèle les derniers méandres du cours d’eau.Cette requalification de la RC1 a reçu le label de qualité Fondation Nature & Economie pour ses aménagements naturels faisant la promotion de la biodiversité en 2011.

Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

teurs, des stations et des parkings à vélos et des bornes électriques sont profitables. Je pense aussi à la fréquence des transports publics qui doit être augmentée et, cela va sans dire, à l’augmentation des stations d’arrêts. A l’inverse, il faut limiter l’offre des parkings dans les centres et préférer les parkings-relais à proximité des inter-faces de transports publics.

L’image d’un jardin écologique est parfois perçue comme «désuète». Au contraire, nous découvrons à travers les images de vos réalisations que respecter l’environnement n’empêche pas de créer des aménagements très contemporains.l’écologie n’est pas contraire à l’inno-vation et au contemporain. Tous les nouveaux aménagements doivent être pensés avec les contraintes écologiques liées à notre monde actuel. Un dessin de parc, de place ou de jardin est le premier garant de la contemporanéité. l’image démodée que l’on peut se faire de l’écologie n’est plus d’actualité. vos concepts écologiques sont-ils applicables dans des jardins publics comme dans des jardins privés?Bien entendu, les jardins privés sont souvent des lieux privilégiés pour

«L’écologie n’est pas contraire à l’innovation et au contemporain. Tous les nouveauxaménagements doivent être pensés avec les contraintes écologiques liées à notre monde actuel.» jean-yveS le Baron, architecte PaySagiSte, Fondateur de l’atelier du PaySage

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DR

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PuBLICITÉ

l’extension du site industriel de Bobst Mex inclut également tous les aménage-ments extérieurs. l’Atelier du Paysage Jean-yves le Baron Sàrl a réalisé, sur un terrain linéaire, une promenade qui

accueille un long canal de rétention et de filtration, sorte de fossé à ciel ouvert qui gère les eaux pluviales des parkings, les aires de circulation et les toitures végétalisées. Ce lieu de biodiversité

PROMEnADE DES ALPES

Bobst SA à Mexdans le canton de Vaud.

développer des expériences applicables aux jardins publics et inversement.

Un conseil personnel pour réussir son jardin écologique?Less is more! E

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se métamorphose au fil des précipitations et offre l’apparence d’un jardin sec ou humide. Au sol, un revêtement per-méable, en concassé naturel du Jura, confère un caractère de parc naturel et les surfaces de stationnement sont traitées de façon perméable.Des arbres indigènes et des fruitiers aux variétés anciennes apportent une ombre bienvenue sur l’ensemble de la prome-nade et une dimension spatiale à l’en-semble de cette composition contempo-raine. A l’échelle du grand paysage, cette «Promenade des Alpes» est un lieu de détente et de promenade. Vient s’y greffer le parking paysager arboré intégré sur les aménagements naturels proposés. Un verger, des champs cultivés et une prairie maigre complètent cet aménagement qui offre une large palette d’essences et une grande diversité.

Master of Advanced Studies (MAS)

Energie et développement durable dans l’environnement bâti (EDD-BAT)Nouvelle sessionDès le 8 mars 2013

Certificate of Advanced Studies (CAS)

Energies renouvelables Techniques et applications (ERTA)Electrique – dès le 28 février 2013Thermique – dès le 23 août 2013

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DR

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eFFiciencement vôtre... PeoPle

la «miSe en lumière» d’anne carrard

THiERRy ViAl

Economiser l’énergie, est-ce important pour vous?Oui, vraiment. Je pense que c’est essentiel de privilégier les énergies renouvelables à moyen terme. Actuellement, nous chauffons principalement nos bâtiments avec du mazout qui est une énergie fossile polluante et je pense qu’au xxie siècle, nous avons les moyens de changer cette pratique.

vous soutenez donc la stratégie énergétique du conseil fédéral qui vise à se passer complètement du nucléaire à moyen terme?Oui, totalement. Vous savez, j’ai joué un spectacle seule sur scène pendant quatre ans à propos d’une femme de 23 ans, enceinte, qui raconte les quatorze derniers jours de son mari, pompier à Tchernobyl lors de l’accident nucléaire en 1986. Cette pièce est basée sur des témoignages réels de rescapés et c’est tragique. lorsque l’accident de Fukushima s’est produit, j’ai eu envie de rejouer ce spectacle, à l’issue duquel j’ai organisé des débats sur le nucléaire avec des spécialistes, c’était très intéressant. Mon opinion est faite, je suis pour l’arrêt des centrales.

certains prédisent une catastrophe pour l’économie suisse en cas d’arrêt des centrales. Ça vous fait peur?Beaucoup moins que la perspective d’un nouvel accident. Vous savez, en me prépa-rant pour rejouer ce spectacle, j’ai pu tirer des parallèles clairs sur la manière dont les autorités commencent toujours par minimi-ser l’incident. On nous ment, même sur Fukushima, et plus personne n’en parle.

Si les centrales suisses sont arrêtées, il faudra changer nos habitudes de consommation d’énergie. Avez-vous déjà commencé?Oui, bien sûr. J’arrête l’eau dès que je me brosse les dents, je privilégie les douches plutôt que les bains, j’ai remplacé toutes mes ampoules et je trie tout ce que je peux. Je suis

«JE DÉVELOPPE ACTUELLEMEnTUn ARBRE à TRI DOMESTIqUE»

Si vous aviez le choix, quelle serait l’habitation de vos rêves? Ce serait une maison en bois avec le plus possible de lumière naturelle à travers des grandes baies vitrées. Et truffée de panneaux solaires. J’aurais un jardin pour faire pousser mes légumes. Mais pour le moment, j’en suis loin, j’habite au-dessus d’un rond-point fréquenté à lausanne et impossible de faire pousser la moindre tomate sur mon balcon, elles sont noires de pollution. E

tellement motivée que je suis en train de développer, en collaboration avec un jeune designer, un prototype d’arbre à tri des déchets domestiques. ça ressemblera un peu à un arbre modulable sur lequel seront suspendus plusieurs sacs contenant des déchets divers. Nous construisons un proto-type et nous cherchons des investisseurs pour passer à la phase de production indus-trielle. ça va être fantastique!

vos habitudes de consommation ont-elles également changé?Oui, bien sûr. J’achète le plus possible de produits locaux. Pour mon fils qui a tout juste une année, je n’achète que des légumesbio et je lui prépare toutes ses purées moi-même. Et lorsque je dois acheter des habits par exemple, j’évite le Made in China et je cherche des vêtements fabriqués en Suisse ou au minimum en Europe.

Pour vos déplacements,vos habitudes ont-elles aussi évolué?Non, dans ce domaine, je dois avouer que je n’ai pas pu changer, je continue à me déplacer en voiture. Avec mon travail, je dois souvent me déplacer avec du matériel à plusieurs endroits différents dans la même journée. Si je devais tout faire en transports publics, ce serait très compli-qué et je perdrais un temps fou. En plus, en tant que maman, je dois beaucoup amener mon fils d’un endroit à l’autre. Avec ma vie actuelle, la voiture est indispensable.

Anne Carrard, comédienneet présentatrice des magazines

«Adrénaline» et «En Vogue» sur la RTS.

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NO STEAk

b ientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitive-ment de tuer des êtres vivants pour

nous nourrir. D’abord parce que notre planète nous l’ordonne: en 2050 nous serons près de 10 milliards, et nos res-sources en terres et en eau seront insuffi-santes pour que le régime carné continue à progresser. Mais au-delà des raisons écono-miques et écologiques, le passage au végéta-risme va faire partie d’une nouvelle phase de notre évolution. la science nous prouve en effet un peu plus chaque jour que, contrairement à ce que nous avons long-temps prétendu, les animaux que nous exploitons sont des êtres sensibles, intelli-gents et sociaux. Dès lors, avons-nous encore le droit de les manger? le développe-ment de l’éthique animale nous oblige aujourd’hui à reconsidérer nos devoirs vis-à-vis des autres espèces. Aymeric Caron a mené l’enquête pour décrire, avec verve et humour, tous les aspects de notre étrange

rapport à la viande. Pourquoi les chats et les chiens ont-ils un palace qui leur est dédié au Canada alors qu’en Chine ils peuvent finir au fond d’une casserole? Pourquoi avons-nous choisi de manger en priorité des cochons, des poulets et des bœufs? Com-ment ces animaux de consommation sont-ils produits? Pourquoi Bill Clinton, Carl lewis et Bryan Adams ont-ils décidé d’arrê-ter la viande? les végétariens vivent-ils vraiment plus longtemps que les carni-vores? Comment peut-on remplacer les protéines animales? lui-même végétarien, Aymeric Caron nous fait partager son expérience. Se gardant de tout prosélytisme et refusant les catéchismes de tout bord, il nous explique de manière limpide pour-quoi, un jour, la viande disparaîtra. Aymeric Caron est journaliste. il a été grand reporter, a travaillé à Canal+ et Europe 1. Depuis septembre 2012, il fait partie de l’équipe d’On n’est pas couché, France 2.Fayard, 16.01.2013, Aymeric caron

COMMENT PARLER D’ÉCOLOGIE AUX ENFANTS

la collection «Comment parler aux enfants» s’intéresse ici à un sujet qui fait désormais partie du quotidien de chacun: l’écologie. la protection de la nature et de l’environnement est aujourd’hui au cœur des problématiques de notre société et les enfants s’interrogent. Pollution, réchauffement climatique, énergies renouvelables, autant de

sujets essentiels qui sont à aborder avec précaution. Ce livre apporte des réponses simples à des questions d’enfants de 5 à 15 ans, sans catastrophisme, en se basant sur des exemples concrets tirés de l’actualité internationale. En 112 pages et 15 fiches, les adultes trouve-ront les mots justes pour convaincre les enfants de la nécessité de ce nouveau combat. Le baron perché, 21.02.2013, Aurore Soares

ON ENTEND DIRE QUE L’ÉCOLOGIE C’EST FINI. QU’EN PENSENT LES EXPERTS?

l’écologie, en dépit des deux Grenelle Environne-ment, marque le pas, voire régresse. Cette spécifi-cité hexagonale se vérifie dans le comportement et les actions des particuliers, des entreprises et des pouvoirs publics. Pourtant, personne n’a intérêt à en finir avec l’écologie! C’est ce que démontre

l’auteur, spécialiste du développement durable. S’appuyant sur de nombreuses enquêtes, expertises et des exemples, cet ouvrage dresse, chiffres à l’appui, un constat concret et sans concession du ralentisse-ment de l’écologie... tout en démontrant pourquoi elle va tenir de nouveau le haut du pavé à l’avenir. Eyrolles, 10.01.2013, Alice Audouin

PuBLICITÉ

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conSeilS éco-geSteS

AU BUREAU, ADOPTEzDES RÉFLExES ECO­FRIEnDLyVous avez sans doute déjà pris de bonnes habitudes à la maison afin de diminuervotre consommation d’énergie et de trier vos déchets. Au bureau aussi, de nombreuxgestes simples peuvent permettre à chacun de réduire son empreinte énergétique.Démonstration en quatre points, pour pratiquer l’éco-citoyenneté sur son lieude travail.

TExTE: élODiE MAîTRE-ARNAUD

PHOTOS: VANiNA MOREillON

1. LIMITER LES DÉPLACEMENTS EN VOITURE

On ne le répétera jamais assez: mieux vaut, dans la mesure du possible, privilégier les transports en commun ou la mobilité douce pour se rendre sur son lieu de travail. Pensez aussi au covoiturage entre collègues. Pourquoi ne pas poster une annonce en ce sens sur le tableau d’affi-chage du personnel de votre entreprise ou sur le serveur interne? Par ailleurs, limitez au strict minimum vos déplacements professionnels chez vos clients, fournis-seurs, associés, etc. Des conférences téléphoniques ou visioconférences régu-lières peuvent en effet suffire à faire le point sur un dossier en cours, sans qu’il soit nécessaire de prendre votre voiture pour régler le moindre détail.

2. RÉGLER LA TEMPÉRATURE DES LOCAUX

le chauffage et la climatisation sont sou-vent les premiers postes de consommation d’énergie des immeubles de bureaux. En hiver, si vous disposez d’un radiateur avec un thermostat, réglez-le sur 20°C au

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Pr intemPS 2013 | eFF ic ience 21 | 71

maximum et baissez la température avant le week-end ou en cas d’absence prolongée. A défaut et si la pièce est surchauffée, mieux vaut couper l’appareil et en discuter avec le service technique pour inciter à un meilleur réglage au niveau central. N’abu-sez pas non plus de la climatisation en été. l’idéal? Quatre degré au maximum au- dessous de la température extérieure quand il fait très chaud. Privilégiez aussi les ventilateurs et les courants d’air, et baissez les stores si vos fenêtres en sont équipées. N’oubliez pas enfin d’aérer votre bureau au moins cinq minutes par jour, quelle que soit la saison, en éteignant si possible le chauffage ou la climatisation pendant ce temps.

3. ÉCONOMISER L’ÉLECTRICITÉ

Placez de préférence votre table de travail perpendiculairement à la fenêtre afin de profiter au mieux de la lumière naturelle. Et ayez bien sûr le réflexe de toujours éteindre la lumière lorsque vous quittez la pièce. Paramétrez vos ordinateurs, impri-mantes, photocopieuses et télécopieurs de telle sorte qu’ils se mettent automatique-ment en veille lorsque vous ne les utilisez pas. Mais éteignez-les complètement pendant votre pause de midi et en fin de journée. Un appareil en veille consomme en effet encore environ 30% de l’énergie

nécessaire au mode marche. l’astuce? Branchez-les sur une prise à interrupteur, vous pourrez ainsi les éteindre facilement en coupant l’alimentation.

4. RÉDUIRE ET TRIER LES DÉCHETS

Réduisez vos déchets en utilisant moins de consommables. A commencer par le papier et l’encre. Ainsi, n’imprimez vos docu-ments de travail que si c’est vraiment nécessaire, de préférence recto-verso. Pour les plus volumineux, n’imprimez que les parties indispensables et pensez à regrou-per plusieurs petits textes dans un seul et même document, plutôt que de laisser vide une partie des feuilles. Et si vous avez besoin de brouillon, utilisez le verso non imprimé des documents devenus inutiles. Privilégiez aussi les présentations sur support électronique et n’en distribuez pas systématiquement des copies papier à votre auditoire. Pensez enfin à apporter votre propre tasse, plutôt que d’utiliser des gobelets en plastique ou en carton à la pause café. Favorisez également le recyclage. S’il n’y en a pas encore, incitez votre entreprise à installer des bacs de tri sélectif dans les locaux. Papier, carton mais aussi bouteilles en PET ou canettes en aluminium ne devraient en effet plus être jetés dans la corbeille de votre bureau. E

2 3

DIRIGEAnTS, ADOPTEz VOUS AUSSI UnE ATTITUDE ÉCO­RESPOnSABLE!

• Affichez clairement les engagements de votre entreprise en matière d’éco logie et informez vos salariés des éco-gestes simples à adopter sur leur lieu de travail.

• Préférez les fournitures de bureau portant des labels ou certifications écologiques.

• Choisissez du matériel électrique et des équipements informatiques moins gourmands en énergie.

• Faites installer des minuteurs ou des éclairages automatiques avec détecteurs de mouvements dans les lieux de passage comme les corridors ou les toilettes.

• Equipez les radiateurs individuels de thermostats et faites poser des stores orientables aux fenêtres.

• Consultez votre fournisseur d’élec - tricité afin de vous informer des offres d’énergie provenant de sources renouvelables.

• Faites réaliser un éco-bilan de votre entreprise.

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AGEnDALUCERNE, DU 7 AU 10 MARS

MINERGIE EXPOCe salon promeut l’efficacité énergétique et permet de faire le point sur l’état actuel et futur de Minergie, qu’il s’agisse de nouveaux systèmes, produits ou développe-ments technologiques. la foire propose également un éventail de conférences et colloques qui permettent de sensibiliser le visiteur aux efforts à mener en termes de construction et rénovation. Ce salon s’adresse aux professionnels et aux particuliers.www.minergie-expo.ch

FRIBOURG, DU 13 AU 15 MARS

ENERGISSIMAEnergissima se veut la plateforme nationale pour les spécialistes et professionnels dans le domaine des énergies renouvelables et des technologies de l’environnement. Ce salon rassemble les industriels et les collectivités publiques qui désirent exercer leur responsabilité environnementale et investir dans le développement durable. Axé sur l’innovation, Energissima proposera une vision prospective du marché pour élaborer les stratégies d’avenir dans ce domaine.www.energissima.ch

BERNEXPO, DU 19 AU 21 MARS

CLEANTEC CITY Cleantec City est une plateforme de ren-contres regroupant les milieux écono-miques, scientifiques et les pouvoirs pu-blics. Cette manifestation spécialisée vise à présenter une ville, une commune ou une entreprise qui a misé sur des technologies et des procédés durables. Une large palette d’exposants issus des techniques environ-nementales, de l’énergie et des infras-tructures de mobilité seront présents. la manifes tation sera également rythmée par un programme de séminaires de qualité. le «Quartier du futur» présentera des projets visionnaires.www.cleanteccity.ch

wETTINGEN, DU 11 AU 14 AVRIL

BAUEN+wOHNENCa salon s’adresse aux propriétaires, futurs propriétaires, architectes et professionnels de la construction ainsi qu’aux particuliers. il regroupe des exposants dans les secteurs de la maison, du jardin et du spa. le sujet de la rénovation des maisons sur le plan énergétique constitue le cœur du salon, mais le remplacement d’une cuisine ou d’une salle de bain, la création d’un jardin ou d’un patio sont autant de sujets sur lesquels les visiteurs trouveront réponse.www.messe-aargau.ch

GENèVE, DU 17 AU 19 AVRIL

CONFÉRENCE EUROPÉENNEDES VILLES DURABLESla ville de Genève accueille la 7e Conférence européenne des villes durables. Cet événe-

ment représente le plus important rendez-vous européen sur le développement durable, qui fait suite au Sommet de Rio+20 de juin 2012. Plus de 1500 personnalités seront présentes et près de 300 villes européennes afin de débattre sur divers thèmes liés à la durabilité dans le monde urbain.www.sustainablegeneva2013.org

FRIBOURG, DU 25 AU 28 AVRIL

ECOHOMEle salon romand de l’habitation durable et de l’efficacité énergétique ouvrira ses portes au printemps avec 80 exposants qui renseigneront les visiteurs sur les dernières nouveautés en matière d’habitat durable et d’efficacité énergétique. Sans oublier les animations et conférences qui permettront au public d’imaginer à quoi rassemblera l’habitat de demain.www.ecohome.ch

GENèVE, DU 7 AU 17 MARS

SALON INTERNATIONAL DE L’AUTOMOBILEle 83e Salon de l’automobilepropose cette année pour lapremière fois le GenevaFuture Mobility Forum, un cycle de conférences sur la mobilité d’aujourd’hui et de demain du vendredi 8 au vendredi 15 mars.Dix orateurs s’exprimeront deux fois par jour sur des thèmes divers autour de l’automobile commela tech nologie, l’écologie, lasécurité, la politique ou encorele sport mécanique et la publicité. Ces conférences sont gratuites pour les visiteurs du salon.Une raison de plus de s’y rendrecette année.

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