efficience21 – n°9 (2013)

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CHAUFFAGE LES ATOUTS DU BOIS-ÉNERGIE SUISSE LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 9 | HIVER 2013 | CHF 5.90 MOBILITÉ LA SUISSE À LA CONQUÊTE DE LA CHINE INTERVIEW DOMINIQUE PERRAULT ENRACINE LES VILLES EFFICIENCE 21 CHAUFFAGE LES ATOUTS DU BOIS-ÉNERGIE SUISSE DOSSIER DANS LES COULISSES DES CONSTRUCTIONS ÉCOLOS

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Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique.

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chauffage

Les atoutsdu bois-énergie suisse

Le Maga ZINe De L’ eff Ic IeNce ÉNeRgÉTIQue | N° 9 | hIveR 2013 | chf 5.90

MobILITÉla suisse à la conquêtede la chine

INTeRvIew

dominique perrault enracine les villes

EfficiEncE 21

chauffage

Les atoutsdu bois-énergie suisse

DossIeR

dans les coulisses des constructions écolos

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Page 3: Efficience21 – N°9 (2013)

Inédit Publications SAAvenue Dapples 7, CP 900, 1001 [email protected], www.inedit.ch

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an.Tirage 25 000 exemplaires

DIrECtEur DE PublICAtIoNThierry [email protected]

rÉDACtIoNrédactrice en chef Elodie Maître-Arnaud [email protected]édacteurs Monique Chevalley, Mary-Luce Boand Colombini, Daniel Eskenazi, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Elodie Maître-Arnaud, Maxime Pégatoquet, Viviane Scaramiglia, Sylvie Ulmann, Thierry VialMise en page Tifenn Le MoullecCorrection Yvan BiglerPhoto couverture iStockphoto

MArKEtINGChef de projet Quentin [email protected]

PublICItÉSerge Weygold 021 695 95 82, [email protected] Bornand 021 695 95 67, [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 24, [email protected]

SoCIÉtÉ ÉDItrICEGassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPrESSIoNIRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

IMPrESSuM

Abonnez-vous! CHF 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

Mail: [email protected] | Fax: 021 695 95 50Adresse: efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne.

lisez également«Efficience 21» sur

votre iPad

ÉDITO133 jours à crédit

en cette fin d’année propice aux bilans comptables, force est de constater que les résultats de l’exercice 2013 de l’empreinte écologique des Terriens

sont mauvais. En un peu moins de huit mois, l’humanité a en effet épuisé toutes les ressources naturelles que la planète peut produire en un an sans compromettre leur renouvellement. Depuis le 20 août dernier, nous sommes ainsi entrés en période de dette écologique.

C’est l’organisation canadienne Global Footprint Network (GFN) et le think tank anglais New Economics Foundation qui calculent tous les ans, depuis 2003, ce Jour du dépassement. Celui-ci vise à évaluer l’empreinte écologique des activités humaines, c’est-à-dire la superficie nécessaire pour produire les ressources consommées et absorber les déchets et le CO2 provenant de cette consommation. Et la tendance est sans appel: ce jour arrive plus tôt chaque année. Il y a dix ans, c’était le 22 septembre. Simple estimation, les bases scientifiques du Jour du dépassement sont contestées par certains. D’autres affirment que ce calcul ne peut être valablement utilisé comme indicateur d’une politique de dévelop-pement durable. Il a toutefois le mérite de marquer les esprits. A l’heure actuelle, il faudrait ainsi presque une planète et demie pour satis-faire la demande de ressources à l’échelle mon-diale. Deux seront nécessaires à l’horizon 2050 si la tendance persiste.

Si le monde ne suffit pas, la Suisse non plus. Car si nous ne dépendions que de notre territoire, il faudrait en effet l’équivalent de 4,2 fois le pays pour couvrir nos besoins en ressources natu-relles. Un chiffre qui place la Suisse parmi les gros débiteurs écologiques, derrière notamment le Japon (qui aurait besoin de 7,1 Japon) ou encore le Qatar (5,7), mais loin devant la France (1,6) ou même les Etats-Unis (1,9). Certes, la mise en perspective des données avec les densités respectives de ces Etats conduit à relativiser ce classement, la Suisse se situant alors au 21e rang, avec 2,8 planètes nécessaires pour couvrir ses besoins. Reste qu’à en croire les scénarios les plus alarmistes, l’accroissement de cette dette pourrait bien, à terme, conduire notre créancière silencieuse à la liquidation…

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élodie maître-arnaudrédactrice en chef

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SOMMAIRE

05 actualité et brèves

21 l’image

22 interview dominique Perrault

29 energie L’arc jurassien en route vers la société à 2000 watts

32 initiative Quartier modèle à neuchâtel

35 eco-gestes Un stand-by correct permettrait d’alimenter 40 000 foyers

54 actualité et brèves

56 nouveau toyota mise sur l’hydrogène

57 Prototype Softcar réconcilie voiture et écologie

60 recherche Scénarios futuristes pour Zurich

62 Conso Manger ou être mangé

66 archi Philippe Starck signe une maison en kit

68 tendance Pas de lits froids à l’hôtel

69 mode de vie Vision éco-communautaire à Zurich

70 energie allier gaz naturel et solaire

71 eco-gestes Sept idées à piquer aux éco-quartiers

72 Shopping idées cadeaux pour un noël écolo et ludique

74 un livre à découvrir

80 agenda evénements à ne pas rater!

ACTUEL

MOBILITÉ

VIVRE

No 9 | hivEr 2013

36 doSSierdanS leS CouliSSeS deS ConStruCtionS éCologiqueS

62 ConSomanger ou Être mangé

57 PrototYPeSoFtCar

50 ConSeilSSe CHauFFer au BoiS

36 dossier dans les coulisses des constructions écologiques

43 entretien Veronika Pantillon, association habitatdurable

44 enquête Le marché juteux des bilans énergétiques

48 energie echanges énergétiques entre les SiL et le chUV

50 Conseils Se chauffer au bois: une bonne idée!

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hivEr 2013 | E FF ic iENcE 21 | 5

ACTUELarchi voir la viE EN vErt

éCo-vertICALItéà tAIPeI

A l’image d’un organisme vivant,le futur édifice absorbe toutesles ressources naturelles et rejette uniquement les déchets.

MARy-lUCE BOAND COlOMBINI

L’ architecte belge Vincent Callebaut nous bluffe avec ses projets écolo-giques et futuristes. Il voit sa tour

résidentielle de luxe s’ériger petit à petit au centre de Taipei en Chine. Pionnière en son genre, son emprise au sol est mini-male, alors qu’elle se projette dans le ciel tel un fragment de paysage vertical. «Agora Garden» est une ferme habitée et cultivée, pourvue de larges balcons superposés formant des jardins suspendus aux vertus aromatiques, médicinales, agrobiologiques et éco-systémiques qui répondent aux exigences du label Green Building.

tout eSt reCYClaBleDeux tours en béton, verre et acier forment une spirale de 45 000 m2. Un noyau cen-tral abrite les services, un ascenseur trans-porte les voitures dans les appartements, deux garages à ciel ouvert, des puits verti-caux pour le réseau des flux le long des façades de verre. la structure se recouvre d’un exosquelette avec des roulements en acier renforcé. la toiture accueille une cen-trale photovoltaïque aménagée en jardin public, les déchets organiques, l’eau utili-sée et l’eau de pluie sont réemployés. Tous les matériaux de construction et d’ameu-blement sont recyclés et/ou recyclables. Une nouvelle expérience de vie à découvrir dès 2016... E

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ACTUEL

iNitiativE sErrEs maraîchèrEs

LA géotherMIeFAIt PousserLes LéguMesUne grande exploitation de culture maraîchère thurgovienne devrait chauffer ses serres avec de la chaleur géothermique dès le début de 2014.Une première en Suisse.

BENEDIkT VOGEl/OFEN

L’ exploitation de culture maraîchère de Hansjörg Grob, à Schlattingen (TG), fait partie des plus grandes ex-

ploitations agricoles du pays. A elle seule, la surface des serres comprend sept hectares,

auxquels s’ajoute une parcelle dix fois plus grande. la production dans les serres est active pratiquement toute l’année. Selon Hansjörg Grob, «pour les courgettes, les tomates, les piments et les poivrons, la meilleure qualité exigée par les clients est réalisable uniquement avec une production

en serres». Pour ce faire, le maraîcher doit assurer une température de 18 à 20 degrés dans ses serres. les besoins en énergie sont donc considérables: environ 20 millions de kWh, soit à peu près autant que 2000 mai-sons individuelles. En termes financiers, cela représente 800 000 à 1,2 million de francs pour le pétrole et le gaz naturel.

eau CHaude à 68 degréSCes frais ont poussé Hansjörg Grob à cher-cher une alternative. C’est ainsi qu’il a eu l’idée d’utiliser la chaleur du sol. Plusieurs études préliminaires ont montré qu’un tel forage était possible, associé toutefois à un risque considérable d’exploration. le premier forage a été effectué à l’automne 2011, à 1508 m de profondeur. Ce fut un succès par-tiel avec huit litres par seconde d’eau chaude. Un second forage moins profond, de 1172 m, a été effectué en avril 2013. Ce forage traver-sait la roche aquifère à l’horizontale avec pour objectif d’augmenter le débit d’eau. Il a atteint de l’eau à 68 °C, et ce, avec un débit de 10 litres par seconde. Une quantité qui suffit à couvrir l’intégralité des besoins en chaleur de l’exploitation maraîchère. Hansjörg Grob est convaincu: «Nous avons pour objectif de chauffer l’exploitation avec la chaleur géo-thermique à partir du 1er janvier 2014.»

amortiSSement en quinze à vingt anSSoucieux, comme ses consommateurs, de la qualité de sa production maraîchère et du respect de l’environnement, l’exploitant voit là une chance. «Avec la géothermie, je peux exploiter une serre de légumes sans CO2, personne n’y est encore parvenu en Suisse.» Hansjörg Grob, qui a jusqu’à présent utilisé exclusivement du courant écologique, sou-haite profiter de ce changement de manière ciblée pour la commercialisation de ses légumes. Après les échecs de Bâle, Zurich et Saint-Gall, Schlattingen est la preuve que la géo-thermie peut être utilisée avec succès, même si les expériences du maraîcher ne peuvent pas être généralisées aux 56 000 autres ex-ploitations agricoles suisses. En effet, la plu-part sont trop petites et n’ont pas de besoins énergétiques justifiant un forage géother-mique. Idéaliste, Hansjörg Grob a investi un capital privé dans son projet, auquel s’ajoutent les aides financières et les garan-ties de risque du Canton de Thurgovie et de la Nagra, celles de la fondation klimarappen et de l’Office fédéral de l’énergie. le maraî-cher est convaincu que le projet sera amorti dans quinze à vingt ans. E

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ACTUELÉnERgIE

Solaire moins polluant8000 m2 de panneaux photovol-taïques viennent d’être posés sur le toit du centre colis de La Poste à daillens. L’installation produira, dès ce mois de décembre, près de 1200 MWh d’énergie électrique par an. ce qui correspond à la consommation de 330 ménages. en comparaison avec la pollution environnementale de l’électricité issue des différents mix énergé-tiques suisses, cette centrale solaire permettra d’économiser 160 tonnes de cO

2 par an.

HôTELLERIE

efficience énergétiqueLa chaîne hôtelière Marriott vise à améliorer l’efficience éner-gétique d’une vingtaine de ses hôtels européens. Son objectif est de réduire de 10 à 15% la facture énergétique selon les bâtiments concernés.

SOLAIRE

toujours plus efficaceUne équipe scientifique germano-française a annoncé avoir battu un nouveau record d’efficacité d’une cellule solaire, soit 44,7%. ce qui signifie que 44,7% de l’énergie du spectre solaire, allant de l’ultraviolet jusqu’à l’infra-rouge, est convertie en énergie électrique. de telles cellules sont utilisées dans les systèmes basés sur la technologie photovoltaïque à concentration, qui permet d’obtenir dans les régions à fort ensoleillement un rendement plus de deux fois plus élevé que celui des centrales photovol-taïques classiques.

EN BrEF

tEchNo FrEiNEr la miNiaturisatioN?

PetIts MAIs troPgourMAnDsLes circuits électroniques trop parfaits de nos téléphones portables consomment beaucoup. Selon le professeur Andreas Burg de l’EPFL, des puces «défaillantes» permettraient de réaliser des économies. Une nouvelle philosophie.

lUDMIlA GlISOVIC

«u n téléphone mobile utilise très peu d’énergie», ex-

plique le professeur Andreas Burg, directeur du laboratoire de circuits pour télécommuni-cations à l’EPFl. Par contre la multiplication de ces appareils et les infrastructures néces-saires à leur fonctionnement consomment énormément d’électricité. De même, dans

le principe, lorsque la structure des puces se miniaturise, ces dernières nécessitent moins d’énergie pour fonctionner. «Mais en réduisant leur taille, il est plus compliqué de sauve-garder leurs performances. Pour s’assurer qu’elles travaillent cor-rectement, on ajoute donc des mécanismes de protection qui consomment à leur tour. Ce que l’on a gagné en réduisant la taille, on le perd avec ces dispo-sitifs.» l’idée d’Andreas Burg et de son équipe est d’éviter les mécanismes additionnels en

acceptant que les puces ne travaillent pas parfaitement.

FaBriquer deS ordinateurS moinS raPideSEt les espaces permettant de diminuer les performances existent. «On peut faire un com-promis pour ajuster le courant consommé et la qualité. Il est important de souligner que ces diminutions en qualité ne seront pas forcément visibles. Par exemple, bien que la compres-

sion diminue le format par rapport à l’original, lorsqu’on visionne une vidéo on ne le remarque pas.» On peut aussi procéder diffé-remment. «lors de la fabrica-tion, les puces sont testées et certaines sont rejetées parce qu’elles ont des défauts. Ces circuits électriques défaillants fonctionnent un peu moins bien, mais ils fonctionnent. En outre, les standards des fabri-cants sont tellement élevés que leur qualité considérée comme défectueuse n’est pas forcément

réduite.» Ce principe est déjà ap-pliqué aux ordinateurs. Certains sont équipés de puces électro-niques plus rapides que d’autres. «Bien que plus lents, ces ordina-teurs fonctionnent parfaitement, et de la même manière, pour économiser de l’énergie, il est possible de réduire leur vitesse. l’avantage avec un ordinateur est que l’on peut clairement affi-cher ses capacités à l’achat.»

aBandonnerl’idée de PerFeCtionSi ce principe est admis pour ce type d’appareil, il ne l’est pas encore pour les téléphones mobiles. «le problème des télé-phones est que la vitesse pour la transmission des données est toujours identique. le risque est qu’une puce trop lente ne fonc-tionnera pas, parce qu’elle ne pourra pas traiter les signaux à la rapidité demandée. Notre idée est de faire des économies d’énergie en permettant une réduction de la vitesse, ou en acceptant les puces présentant des défauts de fabrication.»Un postulat qui se rapproche de celui du professeur Christian Enz, directeur de l’Institut de microtechnique. Pour lui, il faut abandonner l’idée des circuits parfaits et utiliser des circuits approximatifs. Cette approche permettra d’économiser de l’énergie et de contourner les li-mites de la miniaturisation des circuits infaillibles. les indus-triels suivent avec intérêt les tra-vaux de ces deux chercheurs. E

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ACTUEL

Des PoubeLLesquI vALent De L’or

Active dans le recyclage des déchets depuis soixante ans, la société Retripaprésente son nouvel engagement: «Vos déchets sont précieux.» L’occasionde revenir sur cet acteur majeur du secteur en Suisse romande.

élODIE MAîTRE-ARNAUD

A vec environ 180 000 tonnes dedéchets recyclés chaque année, Retripa se positionne comme le

leader en Suisse romande dans les technolo-gies de tri et de revalorisation des matières. «Presque un an après l’entrée en vigueur de la taxe au sac dans plusieurs communes lausannoises, nous avons pensé que les citoyens qui jouent le jeu du tri avaient un droit de regard sur la filière du recyclage», déclare Marc Ehrlich, président du conseil d’administration. le choix d’une nouvelle identité témoigne aussi de la volonté de

cette société familiale, créée en 1956, de sensibiliser encore davantage le public au tri sélectif.

PaPier uSagé à 50 FranCS la tonnele logo de Retripa symbolise désormais un diamant, dont chaque facette représente l’une des matières recyclées par l’entreprise. «Comme cette pierre, les déchets sont précieux, et la transparence est une valeur essentielle pour Retripa, explique Michel Mamzer, l’administrateur-délégué. Nous ne voulons rien cacher de l’ensemble de nos processus, ni de notre modèle d’affaires.» Dotée d’un équipement de pointe, la société

dispose de six implantations dans les can-tons de Genève, Vaud et Valais. Sur son site historique de Crissier, ainsi qu’à Vernier et Massongex, elle a investi récemment plus de 6 millions de francs dans des installa-tions permettant de séparer mécaniquement le papier et le carton, dont 85 000 tonnes sont recyclées chaque année. la valeur de ces déchets fluctue de mois en mois. «Nous achetons actuellement le papier et le carton Fr. 50.– la tonne, précise Xavier Mahue, le directeur général. Une fois triés par Retripa, ils sont revendus entre Fr. 100.– et Fr. 160.– la tonne.» Ils sont ensuite valorisés par l’industrie pour être réutilisés dans la fabri-cation de nouveaux produits. Ou comment transformer les déchets en ressources.

PréServer l’indéPendanCede l’entrePriSeIdem donc pour les autres matières recyclées par Retripa: déchets verts, ferraille et mé-taux, verre ou encore plastique. Quant au bois, il est transformé, après broyage, en un combustible utilisé par la chaufferie de Cri-cad, située à proximité immédiate du site de Crissier, et permettant de chauffer à distance une partie du quartier voisin d’entreprises et d’habitations. Retripa intègre ainsi l’en-semble de la chaîne de gestion des déchets, en assurant également par endroits leur col-lecte. «Nous réalisons près de la moitié de notre chiffre d’affaires en Valais où nous gé-rons une trentaine de déchetteries commu-nales», précise Xavier Mahue. la société pro-pose ainsi des solutions globales, également sous forme de conseils et de services aux en-treprises soucieuses de la gestion de leurs déchets. Dans ce marché très concurrentiel, Retripa a doublé son chiffre d’affaires au cours des cinq dernières années. Après de gros investissements l’an dernier, Michel Mamzer affirme toutefois l’intention de la direction de ne pas brûler les étapes. «Nous souhaitons rester indépendant de tout fonds d’investissement», conclut-il. E

rEcyclagE ENtrEprisE romaNdE

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ACTUELSOLAIRE

recyclage des panneaux photovoltaïquesSwissolar collaborera avec SenS erecycling dès le 1er janvier pour offrir une solution de recyclage des modules photovoltaïques et de leurs accessoires. Grâce aux technologies actuelles, on peut récupérer entre 80 et 90% du poids d’un module et les réutili-ser pour produire de nouveaux matériaux. a terme, l’OfeV devrait intégrer la nouvelle catégorie des modules photovoltaïques dans l’ordonnance sur l’élimination des appareils électriques.

EN BrEF

cuisiNE saNs élEctricité

PUBliCitÉ

Le yAourtDes bonnes résoLutIonsRéduire son empreinte est l’un des mantras actuels. Avec cette yaourtière,vous avez l’occasion de produire «maison», avec un bon sens de grand-mère.

MAXIME PéGATOQUET

D ans le domaine du design, il est difficile de proposer des objets dont

l’éco-compatibilité soit optimale. C’est pourtant l’un des axes forts de la réflexion du Français Nicolas lanno, avec la collection O.F.F. (Organic French Furni-ture). Son idée? «Nous refusons la tendance faussement verte et indiquerons pour chacun de nos produits le niveau d’écologie

réelle par un curseur objectif et explicatif. le 100% écologique restant notre objectif.»la collection comporte notam-ment une yaourtière permettant la fabrication d’un kilo de yogourt sans électricité, grâce aux proprié-tés isolantes du liège aggloméré et à un procédé d’une simplicité artisanale. Pour cela, il propose un mode d’emploi en accès libre sur son site internet. Mais d’abord, il faudra vous procurer la boîte qu’il a dessinée, seule ga-

rante de la réussite de l’opération. Manière de créer en toute trans-parence, Nicolas lanno explique que le liège comprend 3% de polyuréthane et que si l’on tient compte de la sangle élastique ser-vant à fermer ladite boîte, on at-teint un degré d’éco-compatibilité de 90%. le yaourt est ainsi bon, fait maison et vous engage à de bonnes résolutions. E

Plus d’informations surwww.nicolaslanno.com

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ACTUELNouvEauté dEs ordiNatEurs réparaBlEs

Pour augmenter la durée de vie des machines why!, François Marthalera misé sur leur réparabilité et sur Ubuntu, un système d’exploitation libre.

SylVIE UlMANN

C onserver un ordinateur portable pendant dix ou douze ans, une uto-pie? Avec les machines why!, Fran-

çois Marthaler – fondateur de why! open computing SA qui les com-mercialise et ex-conseiller d’Etat vert vaudois – prouve que c’est possible. Ses ma-chines réparables et ultra-économes semblent plaire, puisque un mois après leur arrivée sur le marché, une centaine ont déjà trouvé pre-neur.

PréServer leS reSSourCeSAssemblées en Hollande, elles ont été conçues pour fonctionner en consommant un minimum d’énergie, en vue d’obtenir le label Energy Star, et res-pectent le label RoHS, une directive euro-péenne visant à limiter l’utilisation de six substances dangereuses. «la durée de vie maximale d’un ordinateur est de trois à cinq ans, ce qui ne va pas tarder à poser des problèmes de ressources», souligne-t-il. Il n’est pas le seul à le penser: un projet commun de l’Office fédéral de l’environne-ment (OFEV) et de Swico – l’Association économique suisse de la bureautique, de l’informatique, de la télématique et de l’or-ganisation – a vu le jour. Son but? «Définir les critères techniques et organisationnels nécessaires à la récupération des métaux critiques dans les déchets électroniques à

l’avenir.» (Rapport Swico, SENS, SlRS 2013). En ligne de mire pour l’instant, deux métaux rares, l’indium et le néodyme, pré-sents majoritairement dans les appareils traités par Swico Recycling et bientôt épui-sés sur Terre. «En doublant la durée de vie

des ordinateurs, on divise par deux la vi-tesse de raréfaction des ressources, ce qui laisse espérer que dans l’intervalle on aura trouvé comment récupérer ces métaux rares et fabriquer des ordinateurs en cycle fermé.»

entretien FaCileEt pour augmenter la durabilité des ma-chines why!, le produit phare de la maison (un modèle portable à Fr. 649.– muni d’un processeur Core i5 et d’un écran 15,6’’) et ses cousins de bureau sont préinstallés avec Ubuntu, le fameux système d’exploitation libre, gratuit et ouvert. Plus besoin désor-mais d’être un geek pour avoir accès à des

centaines de logiciels performants et gra-tuits. «Ce sont aussi les premiers ordina-teurs vendus avec un guide de réparation illustré, s’enthousiasme François Marthaler. leur entretien est à la portée de tout le monde: pour les démonter, un tournevis cruciforme suffit; pas besoin de se munir d’un modèle pentalobé introuvable dans le commerce, comme chez Apple. On accède facilement au cœur de la machine.» Un geste dont on avait oublié l’existence... et la portée. l’écran est abîmé? Il suffit de dévis-ser une dizaine de vis pour le changer, sans passer par le fabricant ni payer pièces et main-d’œuvre au prix fort. En cas de pro-blème, la réponse se trouve dans l’un des guides en ligne disponibles sur le site whyopencomputing.ch ou sur le site commu-nautaire ifixit.com. Et pour les questions qui ont trait aux logiciels, la communauté des utilisateurs Ubuntu est prompte à donner suite aux sollicitations sur swisslinux.org.

logiCielS ComPatiBleSPour l’instant, linux représente 1% de part de marché en Suisse. why! espère que ce chiffre aura doublé d’ici à 2015 et vise les 10 000 machines par an. la compatibilité des logiciels devrait largement contribuer à atteindre ce but. Dans le même temps, les fabricants de périphériques tels que les imprimantes devraient se soucier de plus en plus du bon fonctionnement de leurs produits avec des ordinateurs autres que Windows ou Mac. D’autant que la Chine – l’usine du monde – vient de signer un partenariat avec Ubuntu pour son marché intérieur. E

why!,ConçusPour Durer

«Ce sontles premiers ordinateursvendus avecun guide de réparationillustré.»FraNçois marthalEr

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EpFl cEllulEs à coloraNt graEtzEl

Le PhotovoLtAïquePrenD Des CouLeursAventure exceptionnelle de l’énergie solaire, des panneaux photovoltaïques translucides, équipés des cellules à colorant Graetzel, s’installent sur la façade du Centre de conférences de l’EPFL. Une première mondiale.

lUDMIlA GlISOVIC

I l aura fallu des années de recherches et de tests pour que soient enfin créés les premiers panneaux photovoltaïques ba-

sés sur l’invention du professeur Michael Graetzel de l’EPFl. Aujourd’hui, les cellules à colorant s’affichent en pleine lumière sur la façade ouest du Centre de conférences de l’EPFl qui sera inauguré en avril 2014. Esthétiques avec leurs couleurs chaudes et leur transparence, les panneaux produiront de l’énergie dès le mois de décembre. En outre, ces éléments protégeront le bâtiment de l’ensoleillement direct et permettront ainsi de réduire les coûts en climatisation.

quinze anS de reCHerCHeSla création de ce prototype a été possible grâce au partenariat établi entre l’EPFl et Romande Energie. «Cette collaboration

porte sur la construction d’un parc solaire d’envergure (15 000 m2) sur les toits de l’EPFl, ainsi que sur différents projets de recherche et développement», souligne Christian Frère, directeur de l’Unité d’af-faires Energie de Romande Energie. Acteur important de cette réalisation, l’en-treprise Solaronix, à Aubonne, a permis sa mise en œuvre. «Nous travaillons depuis plus de quinze ans sur la technologie des cellules à colorant», rappelle, enthousiaste, son directeur Toby Meyer. «A l’époque, la technologie fonctionnait sur de toutes petites surfaces. On obtenait des perfor-mances d’un point de vue scientifique, mais, d’un point de vue industriel, ça n’était pas démontré.» En parallèle à la recherche, la société com-mercialise les composants chimiques des cellules à colorant, ainsi que des équipe-ments de simulation solaire. Avant de créer

des objets durables, il a fallu obtenir une bonne stabilité des produits formant les modules solaires.

ColoréS et eFFiCientSCela fait trois ans qu’a germé le projet un peu fou de réaliser cette façade. «Une fois le choix des composants chimiques arrêté, nous devions définir la taille des modules, à savoir 35 x 50 cm, et inventer un procédé pour construire les plaques solaires», se souvient le scientifique. les couches actives Graetzel sont imprimées en sérigraphie. «Ce processus est bon marché et simple à réaliser. Malheureusement, les finitions des modules, enserrés entre deux verres por-teurs, sont très coûteuses.» Au final, les élé-ments de façade mesurent jusqu’à 2,10 m de long. leurs cadres cachent et protègent les contacts électriques. «Ces panneaux de-vaient être suffisamment robustes pour ré-sister aux conditions d’extérieur et assurer la stabilité des cellules.» «Toutes les couleurs ne sont pas possibles à ce jour, et c’est de la teinte que dépend la puissance électrique. Ainsi, chaque panneau est différent», s’enflamme Toby Meyer. les 360 éléments de la façade sont indépen-dants les uns des autres et leur production peut être mesurée individuellement. Ainsi, un problème sur un panneau ou un om-brage ne pénalise pas toute la production électrique du mur. «Cette technologie est au premier stade de son industrialisation. Cette façade est la première intégration architec-turale et installation à grande échelle de ce type de cellules. Cette technologie revêt en-core un considérable potentiel d’optimisa-tion en termes d’efficience et fait toujours l’objet de nombreuses recherches», conclut Christian Frère. E

ACTUEL

les éléments de façades produisent eux ausside l’énergie.

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ACTUELélEctricité NouvEllEs oFFrEs romaNdE éNErgiE

ProxIMItégéogrAPhIqueCertIFIée

lAURE TURO

L e distributeur d’électricité revoit l’éventail de ses produits. A partir du 1er janvier 2014, tous les clients de

Romande Energie pourront ainsi opter pour l’un des deux nouveaux tarifs, Terre Suisse et Terre Romande. Des offres inédites et flexibles, misant sur la production de proxi-mité et faisant la part belle aux énergies renouvelables. Avec l’arrêt programmé des centrales nucléaires suisses à l’horizon 2050, le secteur de l’énergie a d’ores et déjà amorcé

sa mutation. 40% de la production actuelle devra en effet provenir d’autres sources. Après l’ouverture totale du marché de l’élec-tricité, annoncée pour 2016-2017, les acteurs évolueront en outre dans un environnement très concurrentiel. C’est dans ce contexte que Romande Energie a imaginé Terre Suisse et Terre Romande, remplaçant les ta-rifs actuels d’électricité et produits éco-éner-gies. Dans quelques semaines, la majorité des foyers romands recevront Terre Suisse, un courant 100% produit en Suisse. Avec un tarif stable par rapport à 2013 – estimé à

Fr. 112.– par mois pour un ménage de trois personnes propriétaires pour 7500 kWh par an –, cette électricité inclut 60% d’énergie d’origine renouvelable. Quant à Terre Ro-mande, elle alimentera les ménages faisant le choix d’une électricité 100% suisse ro-mande et 100% renouvelable, moyennant quelques dizaines de francs de plus par an (soit Fr. 121.– par mois estimés, selon la même base de calcul). Ces provenances et compositions sont certifiées par TÜV SÜD, leader mondial dans le développement de solutions durables.

deS PreStationS élargieSTrès concrètement, les clients qui bénéfi-cient aujourd’hui du tarif normal passeront automatiquement à Terre Suisse. Ils pour-

Romande Energie s’apprête à lancer de nouveaux produits. Les contrats Energies Libres garantiront aux consommateursun approvisionnement en électricité locale ou indigène.

romande energie dispose de 53 installations de production.

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ACTUELront aussi demander à rester au tarif stan-dard. Ceux qui bénéficient déjà d’une des options éco-énergies existantes passeront quant à eux à Terre Romande avec un sup-plément de 1,5 centime de plus par kWh. Chacun restera donc libre de s’engager – ou pas – sur le chemin de la transition énergé-tique et de changer d’avis à tout moment. Dans le cadre de ces nouvelles offres, les consommateurs bénéficieront en outre de diverses prestations en faveur de l’efficience énergétique. Avec Terre Suisse, chaque client pourra ainsi consulter l’affichage auto-matisé de sa consommation d’électricité dans l’espace-client en ligne. Il pourra égale-ment consulter sa consommation annuelle et la comparer à celle de l’année précédente ou à une moyenne tenant compte notam-ment du type d’habitation, de la taille du ménage et du système de chauffage. Il pour-ra aussi suivre les résultats des mesures d’efficience énergétique qu’il aurait prises. Avec Terre Romande, ces mêmes presta-tions en faveur de l’efficience énergétique seront incluses. S’y ajouteront un bon annuel d’une valeur de Fr. 100.– à valoir

sur l’achat d’un appareil électroménager à partir de la classe A+ ainsi que, courant 2014, un suivi affiné de la consommation énergétique du foyer.

groS ProjetSde ProduCtion en CourSSi la demande en électricité locale et renou-velable devait augmenter au-delà des capa-cités actuelles de production, RomandeEnergie prévoit d’ores et déjà la construc-tion de nouvelles installations. Plusieurs dizaines de projets sont ainsi en cours. Ses équipes travaillent actuellement sur un por-tefeuille de projets de l’ordre de 600 mil-lions de francs dans le domaine des nou-velles énergies renouvelables (solaire, biomasse, géothermie, petite hydraulique, éolien) et de plus de 200 millions de francs dans le domaine de l’hydraulique conven-tionnelle. Ces projets, répartis pour l’essen-tiel dans le canton de Vaud et en Bas-Valais, s’ajouteront, à l’horizon 2025, aux 53 instal-lations de production de Romande Energie actuellement en exploitation dans l’en-semble de la Suisse romande. E

UnE DÉMARCHEInÉDITEDE COnSULTATIOnDES COnSOMMATEURS courant 2014, romande energie proposera à tous ses clients de participer à la création de terre d’ici, un nouveau produit encore plus exigeant en matière d’énergie renouvelable de proximité.

ceux-ci seront invités à faire part de leurs idées, de leurs souhaits et de leurs attentes. Pour cela, ils pourront communiquer via les réseaux sociaux sur lesquels romande energie est active, notamment facebook et twitter.

ils seront informés au fur et à mesure de la création de l’offre et leurs remarques conti-nueront à être prises en considération tout au long du processus de création du produit terre d’ici.

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14 | E FF ic iENcE 21 | h ivEr 2013

ÉCO-qUARTIER

Panneaux solaires en balconsLa tour c2 prévue dans le futur éco-quartier Les Vergers à Meyrin a obtenu l’autorisation de bâtir. elle comprendra 104 logements répartis sur douze niveaux. La surface de toiture ne suffisant pas, des panneaux photovoltaïques seront intégrés dans les parapets des balcons, représentant une surface d’environ 360 m2. elle devrait être certifiée Minergie-a.

ÉLECTROMÉnAgER

eco-comparateur pour convaincreil est désormais possible d’estimer les économies d’électricité qu’il est possible de réaliser en choisissant un appareil électrique à haute efficacité énergétique. romande energie, en partenariat avec top-ten, vient de développer cet éco-comparateur pour convaincre le consommateur de choisir des appareils qui permettent d’écono-miser entre 30 et 80% d’électri-cité. www.eco.comparateur.ch

gAz DE SCHISTE

toujours interdit en FranceLe conseil constitutionnel français a validé cet automne la loi qui interdit l’exploration et l’exploita-tion du gaz de schiste par la tech-nique de la fracturation hydrau-lique. Le ministre français de l’energie et de l’ecologie, Philippe Martin, a salué une victoire juri-dique et écologique. Selon lui, «quelle que soit la technique d’extraction, brûler les gaz de schiste, c’est davantage de gaz à effet de serre et de réchauffement climatique».

EN BrEF ACTUELappli adoptEr lEs éco-gEstEs au BurEau

Les DéFIséCoLos De greengowebInciter les employés de grandes entreprises à économiser volontairement papier, énergie ou gobelets, tel est le pari que MarLa Burgener relève avec ce site web bientôt décliné en application.

SylVIE UlMANN

P our le moment, Green-GoWeb est un site inter-net, mais d’ici à la fin de

l’année, ce sera une application. Taillé sur mesure pour les socié-tés qui s’y affilient, cet outil vise à amener les employés à consta-ter l’impact de gestes a priori anodins sur l’environnement.

deS déFiS entre CollègueSMarla Burgener, consultante web et créatrice de cet instru-ment innovant, a déterminé trois postes de gaspillage majeurs existant dans les entreprises, à savoir l’eau, l’électricité et les go-belets. Des cibles qu’elle n’a pas choisies au hasard. Prenons les gobelets: un employé en jetterait en moyenne trois par jour. Une statistique montre qu’un demi-million de ces contenants sont utilisés chaque année dans le monde, ce qui représente un tas dix fois plus haut que le Cervin. D’autres statistiques révèlent que si nous continuons à gaspiller les ressources au rythme actuel, nous aurons besoin d’une deu-xième planète en 2050. En un mot, pas de miracle: il faut les économiser. Pour amener les employés des grandes compa-gnies sur ce chemin, Marla Burgener a misé sur plusieurs dimensions. la première est

didactique: «Cette app leur fait prendre conscience que retour-ner ne serait-ce qu’une fois à la fontaine à eau avec le même gobelet a un véritable impact, surtout si plusieurs personnes adoptent ce geste», précise-t-elle. Celles et ceux qui s’engagent y apparaissent sous forme de bulles, qui grandissent en fonc-tion de leur implication. la deu-xième dimension est ludique. Pas question d’économiser seul dans son coin: services, étages ou équipes se défient. Celui qui réa-lise le maximum d’économies gagne. Troisième dimension: le volontariat. Marla Burgener en est convaincue, cela fonctionne mieux que la contrainte. Sur le terrain, elle a remarqué que les gens jouent volontiers le jeu, à condition que ces défis soient adaptés à ce qu’ils se sentent capables d’accomplir.

CHangerla Culture d’entrePriSeDu coup, chaque défi se décline en trois niveaux, du plus facile – pour reprendre notre exemple, réutiliser un gobelet par jour – au moyen (n’en utiliser qu’un) et au plus difficile (investir dans une tasse, un verre ou une gourde). Même chose pour le pa-pier – de réfléchir avant d’impri-mer à la «journée sans papier» – et l’électricité – d’éteindre les

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appareils dont on n’a pas besoin jusqu’à renoncer à l’ascenseur pour une journée entière. Cette démarche dépasse la simple réalisation d’économies: selon Marla Burgener, il s’agit davan-tage de «changer la culture d’une entreprise et de donner envie aux gens d’adopter ces nouveaux ré-flexes. De grandes sociétés se sont lancées, par conséquent les volumes sont rapidement deve-nus significatifs, ce qui contribue évidemment à motiver les parti-cipants», relève-t-elle. l’idée lui est venue en 2011, alors qu’elle suivait une spécialisation en développement durable à l’IMD de lausanne. «la centrale de Fukushima a explosé pendant le cours. J’ai alors ressenti un im-mense malaise.» le besoin de s’investir pour l’environnement s’est fait impérieux, et Green-GoWeb est née dans la foulée. Ce processus pourrait par ail-leurs tout à fait fonctionner entre citoyens. Trois cantons ontd’ailleurs manifesté leur intérêt pour cet outil aussi ludique qu’efficace. E

infos: www.greengoweb.com

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Expo l’écologiE à la maisoN

sALon hAbItAt-JArDIn:Pour PIoCherDes IDées vertesLe salon Habitat-Jardin ouvreses portes du 8 au 16 mars 2014 à Expo Beaulieu Lausanne. L’occasion d’évoquer avec son directeur les tendances écologiques de l’intérieur.

PROPOS RECUEIllIS PAR

SOPHIE kEllENBERGER

E21 L’économie d’énergie est-elleun argument?Yann Tellenbach Clairement. l’«écono-mie d’énergie» devient un argument de vente. Beaucoup d’exposants proposent une gamme plus écologique. Qu’importe l’appa-reil électro ménager, le fait qu’il soit perfor-mant et beau ne suffit plus, il faut aujourd’hui qu’il consomme peu d’électricité. Que propose-t-on concrètement?Dans le secteur Energie, les exposants sont nombreux. Certains proposent le diagnostic énergétique de la maison; une cartographie qui peut mener par exemple à améliorer l’isolation ou à changer les fenêtres. Dans ce secteur toujours, les chauffages électriques traditionnels ont vu leur rendement nette-ment s’améliorer. Et les systèmes alternatifs tels que les pompes à chaleur ou les cap-teurs solaires sont de plus en plus présents. D’une manière générale, tous les secteurs sont soucieux d’une meilleure efficacité énergétique. les salles de bain par exemple sont munies de mélangeur pour limiter la consommation d’eau. Certains appareils électroménagers tels que les lave-vaisselle ou les lave-linge sont toujours moins gour-mands en eau et en électricité. Les visiteurs suivent-ils ce mouvement? Oui, à en croire l’engouement que suscite la plateforme «Check Point Energy» située

ACTUEL

au cœur du secteur dédié à l’éner-gie pour la troisième année consé-cutive. En 2013, 200 consultations privées ont pu y être menées. le but est de fournir aux visiteurs, par le biais d’experts indépendants, des conseils visant à optimiser l’ef-ficience énergétique de leur habita-tion. les personnes intéressées peuvent s’inscrire au préalable sur notre site internet (www.habitat-jardin.ch) et venir munies de plans ou de leur facture d’électri-cité pour trouver une amorce de solution à leur propre problématique. Cette consulta-tion est gratuite. Les propriétaires romands seraient-ils tous des «Verts» convaincus?Quand l’engouement pour les énergies vertes n’est pas idéologique, il peut tout du moins exister ou convaincre pour des rai-sons économiques et raisonnables. l’Etat

de Vaud est présent afin de promouvoir sa stra tégie énergétique et l’utilisation ration-nelle de l’énergie. l’occasion pour le visiteur de faire le point sur les différentes subven-tions dont il pourrait bénéficier.la Société des ingénieurs et des architectes (SIA) propose aussi sur son stand un «café conseil». Une aubaine pour évoquer avec des professionnels une construction à venir ou des travaux de rénovation. Autant d’occa-sions pour le visiteur de repartir avec, dans le meilleur des cas, des solutions concrètes. Ou alors, avec des contacts pour le futur, des pistes de réflexion. E

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gRAnDE-BRETAgnE

Solaire en kiten Grande-Bretagne, iKea propose désormais des panneaux solaires dans son assortiment. Selon Steve howard, le directeur du déve - l oppement durable du groupe, «c’est un prolongement logique: vous pouvez acheter tout ce qui consomme de l’énergie, alors pourquoi ne pas acheter quelque chose qui en produit?». Le kit vaut 6800 euros et le géant suédois estime qu’il faudra sept ans pour rentabiliser l’investissement.

EN BrEF ACTUELtENdaNcE uN tErrarium daNs la cuisiNE

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révoLutIon ALIMentAIregrâCe Aux bestIoLesLes insectes vous rebutent? Et si vous les mangiez?Une perspective plus si lointaine si on prend en compte différentes approches en la matière.

MAXIME PéGATOQUET

s i les experts s’accordent à dire que notre planète ne suffira plus à nourrir les

dix milliards d’habitants qu’elle va bientôt recenser, alors les in-sectes sont certainement une so-lution pour notre alimentation. En partenariat avec kitchenAid, le spécialiste des accessoires de

cuisine, le designer Mansour Ouranasah a ainsi imaginé un terrarium peuplé de sauterelles, permettant de les élever avant de les faire passer à la casserole. Si vous avez déjà le robot Artisan chez vous, il semble que le lepsis devrait rapidement traîner sur vos plateaux de travail. les en-fants vont adorer, n’en déplaise aux sensibles qui se gaussent

devant les épreuves de Koh-Lan-ta, alors que crevettes et fourmis sont depuis quelques années mangées crues au Noma, un restaurant danois longtemps considéré comme le meilleur du monde. Partout sur la planète, près de 3 milliards d’individus se régalent déjà d’environ 1400 es-pèces, de l’araignée à la chenille géante. Alors préparez-vous à remplacer le bœuf de votre bolognaise ou de votre bourgui-gnonne par des bestioles qui volent, car il semble que ce ne soit qu’une question de temps. E

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guIDer Les grAnDsConsoMMAteurs versL’eFFICIenCe énergétIqueUn programme de promotion des audits énergétiques auprèsdes grands consommateurs vaudois va être lancé. Il sera financéà hauteur de 5 millions de francs par le Canton.

élODIE MAîTRE-ARNAUD

A nticipant l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions de la loi sur l’énergie, un vaste programme

d’audits énergétiques est sur le point d’être proposé aux grands consommateurs du can-ton de Vaud. «Nous finalisons la phase de consultation des milieux concernés avant de pouvoir lancer officiellement l’opération», déclarait Mohamed Meghari, le chef de projet, en octobre dernier. «les brochures d’information, les méthodes et les outils de travail sont pratiquement prêts.» Ce pro-gramme a pour objectif d’inciter les grands consommateurs à maîtriser l’énergie et à optimiser leur consommation, grâce à la réalisation d’audits approfondis.

600 entrePriSeS ConCernéeSles audits seront financés par une enve-loppe globale de 5 millions de francs, déci-dée par le Conseil d’Etat dans le cadre du programme «100 millions pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables» résultant de l’excédent financier prévu pour la péréquation fédérale (RPT). Cette aide fi-nancière sera allouée aux grands consom-mateurs souhaitant s’engager de façon très concrète dans la voie de l’efficience énergé-tique. «Nous avons répertorié 600 entre-prises potentiellement concernées dans le canton», précise Mohamed Meghari. Celles qui feront le choix de participer au pro-gramme se verront ainsi proposer l’établis-sement d’un diagnostic détaillé de leur consommation d’énergie, ainsi que des me-

sures d’amélioration. Ces dernières seront chiffrées, en termes d’économies d’énergie et financières, mais aussi avec la durée du retour sur investissement. Seuls les audits seront financés par l’enveloppe de 5 millions de francs, les éventuelles demandes de sub-vention des mesures d’amélioration devant être dirigées vers d’autres fonds.

ProFiter de l’exPérienCe genevoiSeCe programme vaudois bénéficie de l’expé-rience du programme NOE (Nouvelle Offre Electricité) mis en place entre 2004 et 2011 par les Services industriels de Genève (SIG) et l’Etat de Genève et qui était destiné aux grands consommateurs (au moins 1 GWh). «Ce projet était très novateur, raconte Alain Gaumann, ancien président de la commis-sion d’attribution de NOE. En 2004, on ne parlait pas encore d’Eco21!» NOE était ainsi basé sur un processus en quatre étapes per-mettant aux entreprises – suite à un examen du dossier énergétique et à un audit préli-minaire, puis approfondi – de mettre en œuvre des mesures très concrètes d’écono-mies d’énergie. Des économies s’élevant, pour l’électricité, à près de 30 GWh par an sur un potentiel identifié de 80 GWh/an, soit environ 5 millions de francs chaque an-née. Ce programme a généré 16 millions de francs d’investissements pour l’économie genevoise et le coût du kWh économisé a été de l’ordre de 7,6 centimes.

Formation Continue à l’unigeSur 215 demandes de financement reçues par le fonds NOE, seule une centaine d’en-treprises sont toutefois allées jusqu’au bout du processus. «Avec l’appui de l’UNIGE, nous avons analysé pourquoi certaines en-treprises qui avaient réalisé un audit s’arrê-taient en chemin, précise Alain Gaumann. Nous en avons conclu que pour éviter ceci il était important, dès l’audit préliminaire, d’interroger les dirigeants sur les moti-vations et les modalités de leurs décisions d’investissements en efficacité énergé-tique.» Cette analyse et ses conclusions ont été intégrées dans le programme du canton de Vaud, et font l’objet d’un cours de forma-tion continue «Management de l’énergie» à l’UNIGE. Cela devrait permettre d’obtenir davantage de mesures concrètes dans les entreprises auditées. Reste à trouver un nom au programme vaudois. A ce jour, il n’a pas encore été baptisé. E

audit uNE ExpériENcE gENEvoisE rEprisE daNs lE caNtoN dE vaud

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DAvAntAge De Mousse DAns Les CAPPuCCIno Des CFFLes piles à combustible actionnent déjà les moteurs électriques des voitures modernes de La Poste.Après des essais concluants, elles seront bientôt utilisées sur les chariots minibars CFF.

BENEDIkT VOGEl/OFEN

L es chariots minibars CFF font pratiquement la moi-tié de leur chiffre d’affaires

avec la vente de boissons à base de café. Si les voyageurs devaient jadis se contenter de café en poudre préparé avec de l’eau chaude, depuis 2007, l’expresso coule désormais d’une cafetière électrique. la tendance chez les pendulaires est aussi à la consom-mation de Cappuccino et latte Macchiato. Et ces aficionados imposent de grandes exigences à Elvetino, filiale à 100% des CFF responsable de l’exploitation des chariots minibars et des wagons-restaurants. la belle coiffe en mousse de lait est ainsi exécutée à la vapeur, ce qui requiert de l’énergie supplémentaire.

BatterieS reCHargéeSà zuriCHCar si un café se chauffe avec 450 watts, ces cafés au lait en requièrent le double. les batteries tra-ditionnelles utilisées sur les chariots minibars CFF ne fournissent toutefois pas autant de puissance. C’est pourquoi Elvetino a testé la technologie des piles à combustible. Ces es-sais pilotes ont eu lieu l’été dernier sur la ligne Berne-

Zurich. Sur la base de ces tests, les CFF doivent décider si cette technologie sera mise en place sur les lignes IC et EC suisses. Techniquement, les piles à com-bustible fournissent du courant pour l’exploitation de la cafe-tière, de la même manière que les batteries employées jusqu’à présent. Dans les deux cas, le courant est généré par une réac-tion électrochimique. Dans une batterie «classique», ce sont des substances solides qui intera-gissent, alors que dans une pile à combustible, il s’agit de subs-tances gazeuses – hydrogène et oxygène. Celle-ci est donc plus légère; un vrai plus dans ce contexte ferroviaire. Et quand l’accumulateur est vide, il est

transporté au siège d’Elvetino, à proximité de la gare principale de Zurich, où il est rechargé, tandis qu’un autre est mis en place sur le chariot minibar.

aveC le Soutien de l’oFenC’est la société CEkAtec AG de Wattwil (SG) qui a développé ce nouveau système, en collabora-tion avec l’Ecole supérieure spé-cialisée en technique et informa-tique de Berne (BFH-TI Biel). le point de départ était une pile à combustible mobile – c’est-à-dire indépendante du réseau – conçue part l’Institut Paul Scher-rer à Villigen (AG) et l’ETH de Zurich. CEkAtec a adapté et in-dustrialisé la pile à combustible avec le soutien de l’Office fédéral de l’énergie et de la Commission pour la technologie et l’innova-tion, pour l’utilisation sur un chariot minibar. Michelangelo la Malfa, directeur adjoint chez Elvetino et chef de projet pour le nouveau chariot, parle d’un «saut quantique dans le secteur du catering ferroviaire». l’entre-prise en charge de la restaura-tion des CFF s’attend ainsi à une augmentation du chiffre d’af-faires grâce au chariot minibar modernisé pour les produits à

base de café. Son design, en-tièrement repensé, n’a

pour l’instant pas été dévoilé. Ses nou-velles performances techniques de-vraient également satisfaire les clients férus de mousse de lait... E

gOOgLE EARTH

la forêt mondiale reculeUne carte interactive permet de visualiser l’état des forêts à l’échelle mondiale. L’outil accessible en ligne et au grand public est parti-culièrement précis. il retrace l’évo-lution entre 2000 et 2012 sur la base de 650 000 images. L’occa-sion de constater que la terre a perdu 2 300 000 km2 de forêts en douze ans, en raison de l’exploi-tation forestière, des incendies, des maladies ou des tempêtes. et qu’elle en a gagné 800 000 km2 pendant le même temps.

AVIATIOn

redevance sur les billets?Le WWf déplore que l’Organisa-tion de l’aviation civile interna-tionale de l’OnU ait une nouvelle fois échoué à faire en sorte que l’aviation contribue valablement à la protection du climat. aujourd’hui, le trafic aérien est responsable de 16% des émis-sions nocives pour le climat en Suisse et cette valeur devrait grim-per jusqu’à 22% d’ici à 2020. Le WWf exige une redevance sur les billets d’avion, telle qu’elle existe dans tous les pays voisins.

TOURnAnT ÉnERgÉTIqUE

Bon, mais pas suffisantSwisscleantech estime que le message du conseil fédéral sur la stratégie 2050 correspond à une solution minimale. Même si elle appelle à soutenir cette variante, elle lui reproche notam-ment l’absence de réglementation des temps de fonctionnement des centrales nucléaires.

EN BrEF ACTUELéNErgiE NouvEaux chariots miNiBars

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Page 21: Efficience21 – N°9 (2013)

ACTUELsolairE uNE ExpériENcE à partagEr

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sIgnALer sAProDuCtIon soLAIreSwissolar propose un interrupteur électrique et un économiseur d’eauornés d’un logo solaire. Une bonne idée pour signaler que l’on produitde l’énergie solaire à la maison.

lAURE TURO

«C elui qui s’intéresse à l’énergie solaire s’informe d’abord

auprès de ses amis et connais-sances», explique David Stickel-berger, directeur de Swissolar, l’Association suisse des profes-sionnels de l’énergie solaire.

Installés sur le toit, les pan-neaux photovoltaïques sont tou-tefois à l’abri des regards. Diffi-cile donc de savoir, au premier coup d’œil, si l’habitation dans laquelle on est en visite en est équipée. Swissolar a donc ima-giné deux objets symboliques pour amorcer une conversation sur le thème de l’énergie solaire.

lumière et eauA commencer par un interrup-teur de lumière dont le poussoir blanc est orné d’un soleil orange. Produit par la maison suisse Feller, il peut être installé à n’importe quel endroit de la maison: entrée, salon ou tout autre lieu où les hôtes peuvent le voir. Swissolar propose égale-

ment un économiseur d’eaude la marque Aqualic, à placer sur un robinet d’eau chaude,par exemple dans les toilettesvisiteurs. Orné du même logo que l’interrupteur, celui-ciprésente en outre l’intérêt deréduire de moitié la consom- mation d’eau au robinet qu’il équipe. E

gian vaitl

Page 22: Efficience21 – N°9 (2013)

Depuis sa fondation, la coopérative a mis sur le marché genevois plus de 400 logements respectueux de l’environnement dont la majorité à caractère social. Ces opérations ont pu être menées à bien grâce notamment aux collectivités de droit public (Etat de Genève et communes) qui ont octroyé à la coopérative des droits de superficie sur leurs parcelles, permettant ainsi de les mettre en valeur dans

l’esprit « coopératif ».

Jusqu’ici, Cooplog a développé ses projets sur le territoire genevois uniquement. Elle a désormais la volonté de mettre son expérience et ses compétences au service des communes vaudoises qui possèdent des terrains qu’elles souhaitent mettre en valeur. Ainsi, plus que jamais, Cooplog montre son dynamisme et son ouverture par le dévelop-pement d’une coopérative vaudoise, Cooplog Vaud, et en participant concrètement à la mise sur le marché de nouveaux logements qui

manquent si cruellement dans le bassin lémanique.

Rue des Bains 11 - 1205 GenèveTéléphone : 022 320 92 80 - www.cooplog.ch

LES MOTS DU PRÉSIDENT

Alain Charlet,président deCooplog.

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L’IMAgE10 000 m2 de panneaux solaires viennent de prendre place sur le toit du bâtiment administratif des transports publics lausannois, à prilly, près de Lausanne. Réalisée par SI-REN, une société affiliée aux Services indus-triels de la capitale vaudoise, cette nouvelle centrale permettra de pro-duire 1600 mWh par an, ce qui représente la consommation de quelque 450 ménages. un ménage moyen consomme 3,5 mWh/an. T.V.

Depuis sa fondation, la coopérative a mis sur le marché genevois plus de 400 logements respectueux de l’environnement dont la majorité à caractère social. Ces opérations ont pu être menées à bien grâce notamment aux collectivités de droit public (Etat de Genève et communes) qui ont octroyé à la coopérative des droits de superficie sur leurs parcelles, permettant ainsi de les mettre en valeur dans

l’esprit « coopératif ».

Jusqu’ici, Cooplog a développé ses projets sur le territoire genevois uniquement. Elle a désormais la volonté de mettre son expérience et ses compétences au service des communes vaudoises qui possèdent des terrains qu’elles souhaitent mettre en valeur. Ainsi, plus que jamais, Cooplog montre son dynamisme et son ouverture par le dévelop-pement d’une coopérative vaudoise, Cooplog Vaud, et en participant concrètement à la mise sur le marché de nouveaux logements qui

manquent si cruellement dans le bassin lémanique.

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LES MOTS DU PRÉSIDENT

Alain Charlet,président deCooplog.

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«COnSTRUIREEn SOUS-SOL, C’EST

DOnnER DES RACInES AUx VILLES»

Paris lui doit sa fameuse Bibliothèque nationale de France (BNF).Dominique Perrault, maître des constructions en sous-sol, vient d’ouvrir

une chaire d’architecture souterraine à l’EPFl, après avoir inauguréson bureau genevois l’an dernier.

PROPOS RECUEIllIS PAR SylVIE UlMANN

E21 Quand on évoque l’architecture souter-raine, on ne sait pas forcément de quoi on parle... Consiste-t-elle à construire des im-meubles de 50 étages sous terre ou plutôt à réaliser des bâtiments semi-enterrés?Dominique Perrault l’idée de bâtir en sous-sol découle des réflexions sur les fa-çons de densifier la ville. De nombreuses études se sont penchées sur cette question et, souvent, on choisit de la surélever. Il existe pourtant des possibilités de densifier sans construire des tours; en faisant la même chose, mais vers le bas. En somme, on va donner des racines aux bâtiments en utilisant les niveaux -1, -2, -3 non comme des parkings ou des locaux de stockage, plutôt comme des espaces à vivre.

La perspective de vivre comme des termites suscite toujours une certaine appréhension chez les êtres humains...l’idée n’est pas d’enterrer les gens vivants! Pensez aux villes construites sur des pentes

et vous réaliserez que de nombreux bâti-ments semi-enterrés existent déjà. Au-jourd’hui, l’architecture souterraine est un travail expérimental, certes, mais qui s’adapte aux personnes, aux usages, aux configurations. D’ailleurs, la Suisse a de l’avance en matière de constructions souter-raines, avec ses abris antiatomiques.

Oui, en revanche ils ne donnent pas très envie de s’y installer!Très juste, et ce n’est pas l’idée. En réalité, en architecture souterraine, on pense davantage en termes de réseau horizontal que vertical.

Souvent, en sous-sol, la question de la lumière pose problème. C’est criant quand on se promène dans la ville souterraine de Montréal, par exemple.Elle date du début des années soixante et présente une approche très simpliste de la question. Aujourd’hui, on tient mieux compte de la lumière, qui constitue un élément crucial de la recherche. Prenez la Bibliothèque nationale de France: elle est

enterrée de vingt mètres, mais une fois à l’intérieur, vous n’avez pas l’impression de vous trouver sous terre, grâce à l’intégration d’un morceau de nature au centre. C’est amusant, car beaucoup de gens pensent qu’il s’agit de verdure que nous avons choisi de conserver, alors que c’est exactement l’inverse: tous ces arbres ont été plantés.

Parmi les avantages des constructions sou-terraines, on cite l’aspect écologique. Com-ment permettent-elles de réduire la consom-mation d’énergie? Nous nous sommes inspirés de ce que faisaient nos ancêtres paysans. lorsqu’ils créaient des glacières, ils utilisaient l’inertie du sol comme élément d’isolation ther-mique. Cela nous amène directement au principe du puits canadien: on profite de la différence de température existant entre l’air et le sol pour réchauffer ou refroidir les lo-caux selon la saison et les besoins. En été, l’air apportera de la fraîcheur tandis qu’en hiver, il se réchauffera au contact de la roche et contribuera à élever la température.

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N’est-ce pas au niveau des coûts que le bât blesse? Construire en sous-sol revient beaucoup plus cher qu’en surface.Oui, c’est onéreux, toutefois pas autant qu’on l’imagine, car les travaux d’excavation ne relèvent pas de la haute technologie. Et l’on se rattrape en partie par le fait que les murs sont une construction vraiment ba-sique, ainsi qu’avec les économies réalisées en matière de consommation énergétique. la terre environnante est un isolant vrai-ment très efficace. Prenez par exemple le bâtiment que nous avons conçu en sous-sol pour l’Université féminine de Corée. Il avait été prévu de consacrer 2,5 millions de dol-lars par an aux dépenses énergétiques. Au final, la consommation est trois fois inférieure. On estime généralement que construire en sous-sol permet de réaliser entre 50 et 65% d’économies d’énergie.

Quels problèmes particuliers ce type de construction pose-t-il? On aurait tendance à craindre les inondations ou les infiltrations.Ces risques ne sont pas plus importants que pour une construction traditionnelle. l’eau représente toujours un danger pour un bâti-ment, mais ce n’est pas plus compliqué dans ce cas de figure. le plus important et difficile est de réaliser un trou assez solide et étanche pour que l’on puisse y bâtir une boîte.

Le grand avantage de ce type de construc-tions est qu’elles permettent de rationaliser l’espace et de lutter contre le mitage du terri-toire, qui commence à poser problème dans des régions denses comme l’axe Lausanne-Genève. Après la réhabilitation des friches industrielles, les constructions souterraines incarneraient-elles la panacée pour freiner l’expansion des villes?C’est effectivement une voie, cependant il faut recourir à toutes les solutions dont on dispose pour freiner cette expansion. Et bâtir tout ce qui est possible en sous-sol – parkings,

LA BIBLIOTHèqUE nATIOnALE DE FRAnCE (BnF), à PARIS

installée sur une ancienne friche industrielle de 65 300 m2 dans le Xiiie arrondissement, à l’est de Paris, on la reconnaît de loin à ses quatre tours qui en marquent chacune un angle. elle constitue aussi le point de départ d’une entreprise de réhabilitation qui a touché toute cette partie de la ville.

Pensée comme un lieu ouvert, elle crée un espace de respiration avec son jardin de 250 arbres dont on n’aperçoit que les frondaisons depuis la rue. a l’intérieur, on trouve 3590 places de lecture, des espaces d’ac-cueil, de stockage et administratifs, une salle de conférences, des locaux techniques et 700 places de parc.

construction: de 1992 à 1995.

«Historiquement,on a tendanceà construire la villesur la ville.La construire dessousest une vision plus contemporaine!»domiNiquE pErrault

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supermarchés, salles de sport... les pistes sont nombreuses, aucun projet ne res-semble à un autre, par conséquent chacun doit être abordé de manière différente. Au milieu du XXe siècle, on cherchait à apporter une réponse globale à l’expansion urbaine. Aujourd’hui, on pense de façon plus contex-tuelle: chaque problème doit trouver sa propre solution. Historiquement, on a tendance à construire la ville sur la ville. la construire dessous est une vision plus contemporaine!

Est-ce que tout est enterrable? Autrement dit, peut-on tout construire en sous-sol, y compris des logements?Oui, en partie, mais il faut vraiment réflé-chir au cas par cas. On a longtemps envisa-gé le souterrain dans sa dimension fonction-nelle. Cela revient à enterrer des commerces par exemple parce qu’il pleut ou qu’il fait très froid. Maintenant, l’idée est différente: on investit le sous-sol avec des bâtiments qui serviront de lieux de vie ou d’endroits où l’on se rend pour se faire plaisir.

On peut tout faire, en somme, à condition de bien choisir l’endroit....Oui, et de garder en tête que chaque empla-cement et chaque projet obéit à sa propre logique. Il n’existe rien de pire que la stan-dardisation des fonctions. On peut s’étendre en sous-sol pour prolonger la rue, imaginer des lieux collectifs, des logements donnant sur un jardin situé en contrebas, des lieux de stockage pour le commerce électronique – car cela prend beaucoup de place –, des locaux de culte, des équipements sportifs... Chaque question, chaque projet appelle une réponse différente et cela rend cette approche passionnante.

Au fond, il faut donner envie aux gens de vivre sous terre... Comment faire?Il ne faut pas laisser de côté la dimension poétique dans ces constructions. C’est elle qui apporte de la douceur à l’architecture. l’idéal est de créer des lieux qui entre-tiennent une relation complice avec la na-ture. Cette relation entre nature et architec-ture est très riche et particulièrement bien adaptée aux villes. Quels points va-t-on penser de façon radicalement différente dans une construc-tion souterraine?l’amplitude des bâtiments. les hauteurs sont doubles ou triples. la prise de lumière induit un volume souvent très important:

LE nOUVEAU qUARTIER DE LA gARE, à LOCARnO

ce site de 25 000 m2 est bordé à l’est par l’église San Vittore, du Xiie siècle, à l’ouest par le bâtiment de la gare et par le Grand hôtel qui la surplombe. Le projet prévoit la couverture des voies cff, créant ainsi un espace public, la terrazza Grande. elle se composera de trois rues, dont une avec commerces et cafés et une autre avec des espaces verts. au rez, la gare routière sera déplacée et le bâtiment de la gare cff transformé en hôtel, donnant le jour à une nouvelle place au cœur de la ville. Un palais des congrès sera par ailleurs construit, sorte de boîte modulable dont la façade en verre pourra s’ouvrir ou se fermer au gré des besoins pour étendre le palais de part et d’autre de la terrasse.

elle va la distribuer pour éclairer les mezzanines, les balcons. Il en résulte des constructions très théâtrales au sens scéno-graphique du terme, lesquelles viennent nourrir une architecture entièrement neuve et ne ressemblant à rien de connu.

Un avantage supplémentaire de l’archi-tecture souterraine est qu’elle permet d’intervenir sur des sites qu’un autre type de construction aurait dénaturés.Absolument, je l’ai utilisée dans certaines de mes réalisations en des lieux historiques ou fragiles. Elle s’intègre à des sites naturels ou patrimoniaux, comme le Centre de confé-rences de Saint-Germain-en-laye, près de

Paris. Nous y avons creusé un espace de 4000 m2 sous le château, lequel repose sur un disque de verre comme sur un plateau. la journée, cette surface lisse et brillante filtre la lumière le château s’y reflète comme sur une pièce d’eau. la nuit, la surface s’éclaire et illumine le bâtiment.

Quel était le but de la nouvelle chaire créée à l’EPFL? Cette chaire a pour but de croiser trois modes d’enseignement: la biologie avec les patholo-gies de la lumière, le génie civil avec la sta-tique, les tunnels et les infrastructures, et enfin toute la partie architecturale. Ce thème n’a jusqu’à présent jamais fait l’objet d’une

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réflexion globale. On s’y est intéressé dans de nombreux pays, mais les réflexions n’ont pas encore été partagées. J’aimerais mettre en place un laboratoire qui rassemblerait toutes les recherches sur l’intensification de la ville par le souterrain.

Vous avez ouvert un bureau à Genève l’an dernier. Est-ce signe que cette région où la population est très dense se prête particuliè-rement bien aux constructions en sous-sol?Nous avons déjà réalisé plusieurs projets en Suisse et nous travaillons sur la transforma-tion d’une friche à Genève ainsi que sur le nouveau quartier de la gare à locarno-Mural-to, le bâtiment Vulcano à Zurich-Altstetten, la tour de l’Esplanade à Fribourg. Nous pré-parons aussi la rénovation de deux édifices sur le campus de l’EPFl – celui des Halles de mécanique et de l’ancienne Bibliothèque centrale, inauguré en juin dernier. Ainsi que la création d’un bâtiment neuf embléma-tique, le Teaching Bridge. Ces projets très variés démontrent que cette approche aboutit à des résultats très différents les uns des autres. E

PUBliCitÉ

RÉHABILITATIOn DE L’AnCIEnnE BIBLIOTHèqUE DE L’EPFL à LAUSAnnE

ce bâtiment de 5100 m2, qui accueille les services centraux de la haute école, un bureau de poste et un café-restaurant, a été édifié sur l’ossature métallique de l’ancienne bibliothèque. On le reconnaît à sa façade colorée en verre émaillé. Situé à l’intersection des deux axes majeurs – le nord-sud reliant le rolex Lear-ning center à la station du métro M1 et au futur centre de congrès, actuellement en construction, et l’axe est-ouest qui s’est déplacé vers le sud – il marque le nouveau centre névralgique de l’ecole polytechnique.

construction: de 2011 à 2013.

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éNErgiEoBjEctiF 2050

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Pour consommer trois fois moins d’ici 2050,douze communes de l’Arc mettent leurs économiesénergétiques en commun.

SylVIE UlMANN

r épondre aux standards de la société à 2000 watts d’ici à 2050: tel est l’ob-jectif commun que se sont fixé douze

communes parmi les dix-sept que compte le Réseau des villes de l’Arc jurassien (Val-de-Travers, Tramelan, la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Orbe, Moutier, Delémont, Bienne, Saint-Imier, le locle, Sainte-Croix et Porrentruy). Cette initiative, lancée en 2007, est entrée l’an dernier dans sa deuxième phase, qui s’achèvera en 2015.

l’union Fait la ForCele lien entre ces différentes cités réparties sur quatre cantons (Vaud, Jura, Neuchâtel et Berne) remonte à 1993. Partant du principe

que l’union fait la force, elles ont dans un premier temps uni les leurs autour d’un projet touristique qui a abouti à la création de «Jura & Trois lacs», l’une des treize ré-gions touristiques officielles de Suisse. Pas trop mauvaises élèves, les communes de l’Arc affichent des dépenses énergétiques «plutôt au-dessous des 6000 watts par an et par habitant», soit en deçà de la consomma-tion habituellement enregistrée sous nos latitudes. Un bon début. Mais cela reste encore loin des 2000 watts/an/habitant à atteindre d’ici à 2050. Cet objectif ne serait-il pas un peu ambitieux? D’ailleurs, la Confédération a préféré le fixer à l’an 2100. «C’est techniquement possible», répond Daniel Oswald, directeur de l’association Ecoparc, qui chapeaute les opérations. Il

envisage ce but comme un aiguillon: «Nous avons choisi de mettre la pression, quitte à corriger les objectifs en cours de route s’ils se révèlent trop peu réalistes. Une chose est sûre: pour y parvenir d’ici à 2050, il faut s’y mettre tout de suite. En se fixant un but à at-teindre cinquante ans plus tard qu’initiale-ment prévu, on courrait le risque que tout le monde se dise que cela peut attendre.»

400 BâtimentS analYSéSEt c’est justement lorsqu’il s’agit de réfléchir à comment atteindre cet objectif rapidement que l’union prend tous son sens: «la consommation des communes diffère beau-coup selon leur taille et les industries qui s’y trouvent. leur moyenne nous a permis d’établir le facteur de division qui s’appli-quera à chacune d’elles en tenant compte de la répartition de la consommation entre les ménages, les industries et la mobilité.» Concrètement, celles dont la moyenne ap-proche actuellement les 9000 watts/an/ha-bitant de par leur fort taux d’industrialisation

L’ARC jURASSIEnEn ROUTE VERS LA SOCIÉTÉ

à 2000 wATTS

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éNErgiE oBjEctiF 2050

n’atteindront qu’une valeur de 3300 watts/ an/habitant, alors que celles se situant déjà à 5000 dépasseront l’objectif en atteignant 1600 watts/an/habitant. C’est donc en moyenne et ensemble que les douze com-munes gagneront leur but.Pour y parvenir, le projet a traversé plu-sieurs phases. la première, entre 2007 et 2011, visait à sensibiliser la population. les douze participantes ont organisé des soirées destinées aux propriétaires privés sur le thème de l’analyse énergétique des bâtiments et une exposition intitulée «Mission possible: l’habitat de la société à 2000 watts» a sillon-né les quatre cantons concernés. Et surtout, elles ont analysé plus de 400 bâtiments pu-blics et leur consommation d’énergie. Une base à partir de laquelle un affichage de leur EtiquetteEnergie Display® indique ceux à rénover en priorité. «Ces données nous ont également permis de constituer l’outil initial précisant la quantité d’énergie que consomme chaque commune, ainsi que la région dans son ensemble», souligne Daniel Oswald.

deS meSureS ConCrèteSla deuxième phase a démarré en 2012 et s’achèvera en 2015. «l’an dernier, un cycle

de conférences a été organisé sur le thème de l’énergie solaire. Chacune des partici-pantes en a mis une sur pied. Parallèlement, nous avons conçu deux guides expliquant chacun en dix points comment installer des panneaux photovoltaïques et thermiques», rappelle Daniel Oswald.

LA SOCIÉTÉ à 2000 wATTS, qUèSACO?

L’idée a germé à la fin des années septante, lorsque des chercheurs ont constaté qu’au-dessus de 2000 watts environ de puissance continue dis-ponible par personne, la qualité de vie n’augmente plus de manière significative.

en 1998, le conseil des ecoles polytechniques fédérales (ePf) décide de lancer le projet «Société à 2000 watts – le modèle suisse». celui-ci permettrait d’assurer l’approvisionnement en énergie d’une population mondiale qui ne cesse de croître tout en ménageant l’environnement. Grâce à des technolo-gies et processus efficients, les pays industrialisés devraient être en mesure de réduire leur consommation d’énergie à 2000 watts/an/habitant – soit la moyenne mondiale. Or, en Suisse, et plus généralement en Occident, la puissance continue par habitant avoisine les 6000 watts. Le but de la société à 2000 watts consiste donc à diviser ces besoins par trois.

Par ailleurs, sur ces 2000 watts, seuls 500 devraient provenir de sources non renouvelables. Pour y parvenir, on compte sur une diminution volontaire de la consommation de chacun, de nouvelles tech-nologies ainsi que sur le subventionnement de celles qui ne sont pas rentables.

C’est sans doute lors de l’étape suivante, soit après 2015, que l’union risque bien de faire la force: à partir de ces bilans énergé-tiques, il s’agira d’établir un plan d’action à fort impact et de convaincre les autorités de l’appliquer. les communes jurassiennes y travaillent déjà, conscientes que, si certaines mesures ont des chances de ne pas faire l’unanimité, le groupe sera un atout pour faire passer la pilule.

davantage de trainSl’énergie constitue bien sûr un point cen-tral, mais il en existe d’autres, comme la mobilité, rappelle yannick Rappan, coordi-nateur des dix-sept membres du Réseau des villes de l’Arc jurassien (RVAJ). le RVAJ mi-lite ainsi pour le maintien de la densité du réseau ferroviaire: «Actuellement, un seul train roule toutes les heures entre yverdon-les-Bains et lausanne. Nous souhaiterions que cette liaison soit intensifiée. Nous récla-mons par ailleurs que la ligne du pied du Jura continue à transporter des passagers.» le RVAJ s’est aussi mobilisé pour préserver la ligne TGV reliant Berne et Paris. Sans succès, hélas: les voyageurs désirant se rendre dans la capitale française ont à pré-sent le choix entre passer par lausanne ou Bâle, ou aller à Besançon en voiture. Un geste qui ne contribuera pas à faire baisser leur facture énergétique! E

«En se fixant un but à atteindre cinquante ans plus tard qu’ini-tialement prévu, on courraitle risque que tout le monde se dise que cela peut attendre.» daNiEl osWald

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SIG, partenaire des Illuminations de Noël, remercie la Ville de Genève d’avoir choisi l’électricité Vitale Vert.

Vos illuminations de Noël sont encore plus belles en Vitale Vert !

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iNitiativE projEt holistic

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qUARTIER MODèLEà nEUCHâTEL

la ville de Neuchâtel a été choisie avec deux autres villes européennes – Mödling en Autriche et Dundalk en Irlande – pour participer à un programme de développement durable lancé par la Commission européenne. Grâce à ce projet, un quartier à l’est de Neuchâtel devient un modèle à suivre sur le plan énergétique.

MONIQUE CHEVAllEy

L’ objectif de ce projet pilote appelé Holistic est la réduction de la consommation d’énergie fossile et

l’accroissement de la production d’énergies renouvelables à l’échelle locale. Dans le but d’avoir des résultats similaires, chacune des villes a défini un périmètre dans lequel les projets de rénovation, d’optimisation de bâtiment, de nouvelle construction d’éco-bâtiments et de production d’énergie re-nouvelable ont été implantés. A Neuchâtel, le programme a été mené dans le quartier Gare-Mail-Maladière et recouvre environ 20% de la surface de la commune, avec 4700 habitants. l’établissement de ce péri-mètre va permettre de comparer les trois expériences, afin de les rendre facilement reproductibles dans d’autres villes

VISITER LE qUARTIER AVEC SOn SMARTPHOnE

Une promenade numérique audio-guidée a été conçue pour mettre en valeur les réalisations du projet holistic à neuchâtel. Une balade à vivre, muni de son smartphone ou de sa tablette, au fil de dix pan-neaux dotés de Qr codes où des informations peuvent être téléchargées.

depuis la place de l’europe, le visiteur est ainsi guidé sur un parcours d’environ 90 minutes. Une sélec-tion des projets énergétiques suscités par l’initiative holistic est présentée à chaque poste et le visiteur peut les détailler et se déplacer tout en écoutant les explications. il peut aussi revenir à son écran pour voir des images et des plans qui complètent le tableau.

La balade traverse l’éco-quartier de la gare avec ses constructions à hautes performances énergétiques puis descend vers le lac en passant par des immeubles rénovés, la centrale du chauffage à distance, Microcity, et le stade de la Maladière dont le toit est une vraie fabrique d’électricité renouvelable. ce tour se termine dans le quartier des lycées et du berceau de l’Université de neuchâtel, dont la rénova-tion intérieure a permis d’énormes économies d’énergie. Plus d’infos sur www.urbaine.ch

visites guidées de l’éco-quartier par une guide-interprète du patrimoine: www.asgip.ch

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d’Europe. Ce programme, initié en 2007, s’achève à la fin de l’année pour la mesure des résultats, mais les efforts et le déve-loppement des projets se poursuivent.

nomBreux intervenantSles partenaires du projet sont Viteos, société de distribution d’énergies et de chaleur de la ville, le bureau d’ingénieurs-conseils en énergies et environnement Planair, le bu-reau d’architectes Bauart, Ecoparc, pour la

communication et la dissémination des informations, le CSEM, l’EPFl et Adhoco. Au niveau suisse, le projet a été piloté par Planair, et, au niveau européen, par l’Auto-rité nationale irlandaise de l’énergie. «A Neuchâtel, les forces se sont d’abord concentrées sur la rénovation de bâtiments et l’amélioration de leur isolation afin de faire baisser leur consommation en éner-gie», explique Raphael Planas, l’ingénieur en génie électrique qui a supervisé le projet

pour Planair. le quartier de l’Université abrite ainsi plusieurs écoles, lycées et facul-tés dans des bâtisses du XIXe siècle. «Dans le cadre de la procédure Energo®, sur un ensemble de sept bâtiments de ce quartier, nous avons pu réduire de 18% la consom-mation de chauffage et de 16% celle de l’électricité, uniquement par des mesures de réglage des installations de chauffage, ventilation, climatisation et sur l’éclairage», se réjouit Raphael Planas. «Grâce à l’étude

LE COMPLExE ÉCOPARC

ce quartier construit dans les années nonante sur une ancienne friche industrielle a été pensé dès sa conception pour faire baisser la consommation d’énergie. il abrite le siège de l’Office fédéral de la statistique, le campus des hautes écoles arc ainsi que des logements côté lac.

L’architecture des immeubles locatifs a été prévue pour maximiser les gains solaires pas-sifs. Leur orientation permet d’utiliser un maximum de lumière naturelle. Le système d’aération possède un échangeur de chaleur pour assurer une température idéale et éviter de devoir aérer en hiver, ce qui limite les pertes thermiques. ces immeubles sont éga-lement équipés de panneaux solaires ther-miques fournissant l’eau chaude sanitaire pour dix ménages.

Les deux édifices abritant plusieurs hautes écoles spécialisées de la he arc respectent les normes Minergie et font appel à un chauffage à bois déchiqueté pour l’un et à des sondes géothermiques pour l’autre, pour la produc-tion de chaleur en hiver et d’air frais en été. Grâce à holistic, le suivi devrait permettre d’optimiser encore leur fonctionnement.

MICROCITy – Un BâTIMEnT MODèLE

ce bâtiment qui va être inauguré au prin-temps 2014 hébergera 600 collaborateurs et chercheurs dans les technologies de pointe et la microtechnique. il a été construit selon les critères de développement durable et répond au label Minergie-eco.

L’accent a aussi été mis sur l’utilisation ration-nelle du sol et sur les matériaux utilisés pour sa construction. Les doubles vitrages sur les façades très exposées permettent de valoriser l’énergie solaire, les parties au nord étant dotées de triples vitrages afin de limiter les déperditions thermiques. Les bureaux et les laboratoires sont équipés d’un système de renouvellement d’air à double flux qui favo-rise la récupération de chaleur à l’intérieur de l’édifice.

Le bâtiment est relié au chauffage à distance de la ville et, pour son refroidissement en été, un système de froid à distance puisant l’eau dans les profondeurs du lac a été mis en place. Les matériaux – bois et béton pour l’essentiel – ont été choisis selon leur bilan écologique.

L’UnIVERSITÉ RÉnOVÉE

ce monument construit en 1886 abrite les facultés de sciences économiques et de droit. il a bénéficié en 2009 d’un lifting intérieur complet avec le soutien du programme holis-tic. Un assainissement qui a permis d’amé-liorer ses performances, notamment de dimi-nuer d’un bon tiers l’énergie de chauffage. Soit 46 tonnes de cO

2. Le principal challenge

est que l’assainissement a dû être réalisé sans toucher à son enveloppe historique protégée.

avant les travaux, des images thermogra-phiques aériennes ont permis d’identifier les déperditions thermiques. elles ont montré que le toit doté de velux perdait beaucoup de chaleur. c’est là que les travaux d’isolation intérieure se sont concentrés. Une nouvelle ventilation à double flux avec récupération de chaleur a été installée. L’échangeur à l’ar-rivée du chauffage à distance et les fenêtres ont été remplacés. des ampoules écono-miques et des détecteurs de présence ont été installés.

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iNitiativE projEt holistic

des relevés de consommation, nous avons pu voir que certaines installations du quar-tier ne fonctionnaient pas ou étaient mal ré-glées. Il ne suffit pas d’installer ou de réno-ver, il faut aussi faire un suivi!»

Cité de l’énergie dePuiS dix-Huit anSC’est aussi durant cette première phase que des constructions nouvelles, respectant ou allant plus loin que les normes Minergie, ont vu le jour (Ecoparc, Microcity), et que le

chauffage à distance a été amélioré. Dans un deuxième temps, depuis 2011, les parte-naires de Holistic se sont appliqués à déve-lopper la production d’énergies renouve-lables, en installant des panneaux solaires photovoltaïques sur certains bâtiments, tout en continuant les efforts d’isolation sur les bâtiments anciens et les nouvelles cons tructions. la ville de Neuchâtel mène par ailleurs depuis les années nonante une politique énergétique; elle était l’une des

premières en 1995 à obtenir le label Cité de l’énergie. Quoi de plus avec Holistic? Pour Christian Trachsel, physicien et délégué de l’énergie de la Ville, «cette initiative a démon-tré que cela peut aller très vite si on prend des mesures. Et nous allons continuer sur cette lancée dans d’autres quartiers.» E

Brochure finale HoliStiC et guides pratiquespour propriétaires accessibles surwww.holistic-ne.ch ou www.ecoparc.ch

CEnTRALES SOLAIRES PHOTOVOLTAïqUES

Le toit du stade et centre commercial de la Maladière a été recouvert de plus de 4000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques. cette installation fournit le courant électrique pour environ 140 ménages. Une installation expé-rimentale a aussi vu le jour sur le toit du centre de formation du Littoral neuchâtelois.

deux petites centrales solaires photovol-taïques de 6kW utilisant des cellules polycris-tallines pour l’une et des cellules amorphes pour l’autre vont permettre de savoir laquelle des deux technologies est la plus adaptée au Littoral neuchâtelois. Les résultats de cette expérience seront utilisés dans la stratégie solaire de Viteos, le distributeur d’énergie de la ville.

CHAUFFAgE à DISTAnCE

Le quartier dispose de deux centrales reliées de chauffage à distance, l’une à gaz et l’autre à bois. Grâce à plusieurs mesures, les objectifs holistic devraient être dépassés avec 12 mil-lions de kWh/an de consommation d’énergie non renouvelable économisés dès 2014, soit l’énergie de chauffage de 850 ménages.

Pour y parvenir, le système a été rénové afin de réduire les pertes thermiques. Les échan-geurs de chaleur ont été remplacés. La tem-pérature de l’eau a ainsi pu être baissée de 20 degrés en moyenne. Soit une économie déjà réalisée de 4 millions de kWh/an. Une nouvelle chaudière à bois est en construction au Mail. elle permettra de couvrir les besoins de chauffage de 570 ménages en utilisant du bois déchiqueté de la région. et d’augmenter la part du renouvelable dans le mix énergétique.

RÉnOVATIOnS D’IMMEUBLES

améliorer l’isolation thermique des bâtiments contribue à limiter l’émission de substances nocives par la combustion de ressources fossiles pour le chauffage et à réduire la facture éner-gétique. Plusieurs locatifs des années septante aux rues des Saars et de Gibraltar ainsi qu’un bâtiment administratif à la rue des falaises ont été rénovés. ces opérations ont permis de réduire de plus de la moitié la consommation d’énergie de chauffage et aussi celle d’électri-cité des locaux communs.

L’objectif fixé par holistic est ainsi dépassé. Les résultats ont été atteints essentiellement par des mesures d’isolation sur les façades, à l’in-térieur, ainsi qu’en toiture. Les fenêtres ont été remplacées par des doubles ou triples vitrages isolants. aux Saars, des panneaux solaires thermiques ont également été installés.

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Un STAnD-By CORRECTPERMETTRAIT D’ALIMEnTER 40 000 FOyERSSi tous les appareils de communication de Suisseétaient parfaitement réglés, l’énergie économisée alimenterait au moins 40 000 foyers.

CHARlOTTE BERGER

L es quelque trois millions de modems et deux millions de TV Box en Suisse consomment chaque année près

de 500 gWh d’élec tricité. En les mettant en veille profonde de manière optimale, il serait possible d’économiser autour de 180 gWh par an. SuisseEnergie cherche donc actuellement à sensibiliser le public sur ces petits gestes quotidiens par une large campagne d’information. Cette plate-forme rassemble sous un même toit l’en-semble des activités liées au domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité éner-gétique. Sa direction opérationnelle est du ressort de l’Office fédéral de l’énergie. Sur son site internet (www.suisseenergie.ch), elle oriente le consommateur en le mettant en lien direct avec la page de son fournisseur TV, sur laquelle est expliqué, en détail, comment arrêter les terminaux de manière optimale afin d’économiser du courant et de l’argent. il Y a «veille» et «veille»lorsque les fonctions d’«économie d’énergie» et «stand-by» des box TV, des modems ou du routeur sont correctement réglées, ces appareils ne consommeront de l’énergie qu’au moment où l’on en a besoin, c’est-à-dire lorsque l’on utilise sa télévision ou que l’on surfe sur internet. A titre d’exemple, si un appareil allumé consomme 10,8 W, sa consommation en mode stand-by restera de 8,9 W. En revanche, une fois mis en veille profonde (Deep Standby), sa consommation ne sera plus que de 0,6 W (voir tableau).A tel point que sur certains modèles,

le mode «Deep Standby» (veille profonde) permet d’économiser au foyer l’équivalent d’une ampoule à économie d’énergie allumée 24h/24 pendant 140 jours. une PauSe Bien méritéeAttention tout de même, car ces fonctions peuvent avoir des conséquences impor-tantes. l’arrêt de l’appareil peut entraîner une perte de confort, par exemple avec l’impossibilité de programmer un enre-gistrement. le temps d’allu-mage peut aussi s’avérer

relativement long, soit environ deux mi-nutes. Pour tout savoir, consultez les pages conseils livrées avec votre appareil. Rensei-gnez-vous auprès de votre fournisseur (lien direct sur la page www.suisseenergie.ch) sur la façon d’arrêter vos terminaux. Vous y retrouverez les démarches détaillées pour mettre en veille, de manière optimale, votre box TV, qu’il s’agisse de Sunrise, Swisscom, UPC Cablecom, Citycable ou Quickline.l’Infoline de SuisseEnergie renseigne aussi de manière compétente les particuliers au sujet des énergies renouvelables et de l’uti-lisation efficace de l’énergie. Qu’il s’agisse de bâtiments, d’installations de chauffage, d’appareils ménagers, d’ordinateurs ou de mobilité, vos questions seront traitées

par des experts avisés (tél. 0848 444 444). E

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Dossier

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daNs lEs coulissEs dEs coNstructioNs écologiquEs

BâTIR ET HABITER DURABLE

Avantages, inconvénients, démarches préalables, marche à suivre, maintenance, coûts et bénéfices... Qu’en est-il vraiment pour les concepteurs

et les habitants de maisons passives? Enquête et témoignages.

Dossier

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dossiEr daNs lEs coulissEs dEs coNstructioNs écologiquEs

MARy-lUCE BOAND COlOMBINI

«L a durabilité, c’est tout un pro-gramme.» Un commentaire ré-current des concepteurs comme

des propriétaires d’habitats écologiques. Au commencement d’un projet de construction durable, il y a bien sûr les la-bels à respecter. Mais si bâtir des maisons individuelles ou des bâtiments publics standardisés Minergie s’est banalisé, les concepteurs doivent aussi tenir compte des prescriptions liées à la stratégie énergé-tique 2050 et des normes actuelles de plus en plus exigeantes, afin de bénéficier de subventions, hypothèques à taux préféren-tiels ou hausses de coefficients d’utilisation des sols. «Pour parvenir à ces standards, n’est pas ingénieur qui veut!» s’exclame une mère de famille habitant à la Chaux- de-Fonds, dans une villa Minergie-P-Eco. Quelle que soit la dose de volonté écolo-gique dont on dispose, mieux vaut donc faire appel à un spécialiste avant de se lan-cer. Il est aussi de la responsabilité des ar-chitectes d’encourager les propriétaires à

recourir à un concept énergétique durable, et de les sensibiliser à son entretien régulier.

réFlexion emPiriquePour yves Dreier, cofondateur du bureau Dreier Frenzel Architecture et Communica-tion à lausanne, il est impératif d’intégrer les réflexions environnementales dès les prémices du projet et du processus créatif. «En définissant les enjeux de la durabilité, nous cherchons à proscrire le recours systé-

matique à la technique, pour nous orienter vers des systèmes constructifs simples et logiques, ainsi que vers des matériaux choisis pour leurs caractéristiques intrin-sèques et naturelles.» la prise en compte des demandes et des spécificités de chaque utilisateur permet également d’élaborer une approche durable. Un bâtiment conçu sur mesure garantit en effet d’être en adéqua-tion avec le mode de vie de chacun et s’inscrit dans une réflexion à long terme.

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«Après avoir effectué une analyse appro-fondie du contexte et de ses potentiels envi-ronnementaux, nous sommes capables d’intégrer des éléments qui dépassent l’échelle du projet. Nous travaillons sur les réflexes intuitifs des habitants pour consti-tuer une logique environnementale struc-turante qui s’intègre au concept architec-tural», détaille yves Dreier. Il s’agit donc d’un travail de longue haleine dans lequel chaque nouveau projet constitue un appro-fondissement des recherches précédentes.

PenSer à grande éCHellel’architecte s’engage ainsi à réduire l’usage des ressources, à mettre en avant les capa-

réduction des surfaces et des volumes superflus pour tendre vers une compacité optimisée du bâtiment et penser la vie de celui-ci par cycle de périodicité – jour/nuit et saisons.

le déFi deS laBelSSelon Jérôme Salvi, directeur de travaux au sein de l’entreprise Sareg SA, il est très difficile de planifier l’ingénierie d’un bâti-ment. «Notre entreprise générale et bureau d’architecture a conçu sept maisons indivi-duelles d’environ 190 m2 chacune, suivant un plan de quartier de 7100 m2. Pas simple le défi de répondre au label Minergie-P ou Minergie-P-Eco en termes de consom-mation énergétique du bâtiment», ex-plique-t-il. «Ces maisons sont pourvues d’une ossature bois, d’un poêle à bûches et, pour le système de chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, de panneaux solaires thermiques et photo-voltaïques. Ces derniers ont produit

cités locales, à minimiser les excavations, à s’inspirer du mode de vie des futurs habi-tants pour anticiper le fonctionnement du bâtiment, et tendre vers la recherche d’une autonomie au niveau énergétique. les pro-jets de petite taille font ainsi office de labo-ratoires d’expérimentation et permettent au bureau lausannois de répondre à des de-grés de complexité de plus en plus poussés sur les grands projets. «Pensée à grande échelle, la diversité des affectations devient un gage de durabilité. Bien planifiée, elle doit mener à une forte interaction entre les affectations, afin d’optimiser leurs syner-gies et de diversifier leurs usages», ajoute yves Dreier. Il faut donc envisager une

RÉALISATIOn SUR MESURE SUR LA CôTE

L’implantation de cette maison sur La côte est dictée par les contraintes du site en pente, la proximité de la route et le règlement des limites de construction. L’orientation est idéale pour maximiser les gains solaires durant les périodes de chauffe, et, grâce au déphasage thermique, l’absorption de chaleur diurne est restituée durant la nuit. La création d’un dos de protection vers la route au nord et le déga-gement panoramique au sud sont donnés par la morphologie du site.

Le bâtiment, pourvu d’un chauffage à pellets et d’une cheminée d’appoint, se compose d’une enve-loppe porteuse en trois couches béton-isolation-béton. La construction secondaire est constituée d’une charpente en bois et de fenêtres à triple vitrage, munies de dispositifs contre les surchauffes. Une venti-lation simple flux et un soin particulier apporté à l’étanchéité à l’air évitent les déperditions et créent un climat de vie optimisé. a la demande des clients, les espaces de vie et de services sont séparés et traités de manière différenciée. Les revêtements ont été laissés semi-bruts avec un recours minimal à des matériaux usinés et artificiels. cela confère une atmosphère chaleureuse et caractéristique qui ren-force la générosité de la spatialité.

«LA COURSEAU LABEL ESTMALHEUREUSEMEnT COnTRôLÉE PARCERTAInS LOBByS»

Yves dreier, cofondateur du bureau dreier Frenzel architecture et Communication.

«Les principes instaurés en collaboration avec les fournisseurs sont parfois réducteurs, éli-minant certaines options qui, selon les situa-tions, tendraient vers les mêmes objectifs. Les labels sont souvent insuffisamment adap-tables à différents types et tailles de bâtiment, et pas assez flexibles pour considérer les réflexes intuitifs des utilisateurs. Les modes de calcul restent encore trop théoriques et sont trop peu axés sur les constatations in situ et les caractéristiques individuelles. ces labels sont malgré tout bénéfiques, car ils posent une base de réflexion qui révèle les préoccu-pations actuelles liées à l’environnement. Leur application devrait cependant offrir une plus grande reconnaissance aux démarches empiriques basées sur le bien-fondé des expériences ayant fait leurs preuves.»

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PIOnnIèRE DAnS LE CAnTOn DE nEUCHâTEL

c’est à La chaux-de-fonds qu’a été édifiée la première maison Minergie-P-eco du canton de neuchâ-tel. Son volume cubique et sans excavation atteint un rapport optimal entre la surface de l’enveloppe et la surface de référence énergétique. Les façades sud généreuses emmagasinent la chaleur solaire. au nord, elles se font discrètes. des protections solaires laissent passer le rayonnement en hiver et pro-tègent de la surchauffe en été. Les besoins énergétiques des habitants n’atteignent pas 30 kWh par mètre carré, selon les exigences du label.

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environ 9400 kWh d’électricité en trois ans. le distributeur d’électricité facture la consommation et crédite la production», poursuit-il. Etre le plus autonome possible – à savoir, utiliser du bois de chauffage au bilan de CO2 neutre, sans transformations particulières ni système de distribution –, voilà un défi de taille pour ces habitations à 1100 mètres d’altitude. «Notre service in-terne a déployé ses forces en collaboration avec les professionnels de la ventilation contrôlée et du chauffage pour arriver à ses fins», précise encore Jérôme Salvi.

Bon Bilan énergétiqueles sept maisons neuchâteloises pion-nières du canton en termes de labels Mi-nergie-P et Minergie-P-Eco offrent ainsi un rapport surface de l’enveloppe et surface de référence énergétique optimal, évitant les ponts thermiques, par leur forme cubique, exemptes d’excavation. les façades sud à triple vitrage en PVC emmagasinent la cha-leur solaire, tandis qu’au nord, elles sont beaucoup plus discrètes. Des protections solaires telles que casquettes, balcons, persiennes et stores permettent de laisser passer le rayonnement solaire en hiver et

protègent de la surchauffe en été. les panneaux isolants thermiques en laine de verre recyclée sont exempts de sel de bore. Une aération douce à double flux, un chauffage solaire pour l’eau sanitaire et l’eau de deux porte-serviettes dans les salles d’eau confèrent une chaleur agréable. les panneaux thermiques chauffent égale-ment un ballon d’eau chaude-chauffage pour ces deux appoints. le poêle distribue 70% d’énergie pour l’eau chaude et 30% en rayonnement. Une récupération d’eau de pluie avec une cuve de contenance de 6500 litres fournit l’eau nécessaire pour les toilettes, la machine à laver le linge et l’arrosage. «Avant l’installation photovol-taïque, les bâtiments atteignaient déjà les valeurs du label Minergie-P, indépendantes en termes de consommation d’énergie avec zéro émission de CO2», commente le responsable chez Sareg SA.

un entretien SimPleSi l’investissement est non négligeable en matière de temps, d’énergie et de coûts, les charges bois, eau, électricité mensuelles oscillent entre Fr. 130.– et Fr. 140.– par mois, contre Fr. 300.– à Fr. 400.– avec un sys tème

PATInES nATURELLES à BERLIn

Vivre de plain-pied avec des ouvertures sur l’extérieur comptait parmi les exigences du client. L’intégra-tion de la démarche d’habitat durable s’exprime dans cette construction sans sous-sol par la minimisa-tion de l’excavation et la mise en œuvre d’un système porteur externe à l’enveloppe thermique. ce der-nier se compose de murs en briques propres à la région berlinoise et de dalles en béton qui, selon les endroits, sont pourvues de consoles isolantes pour éviter les ponts thermiques.

L’isolation intérieure en fibre de bois a été choisie pour sa faculté d’absorption qui optimise les effets de déphasage. de larges surfaces vitrées sont découpées dans le volume. Leur retrait du nu de la façade met en exergue la proéminence des têtes de dalle qui, parallèlement, constituent des protections effi-caces contre les surchauffes. Une Pac air-air avec ventilation simple flux assure la fourniture en chaleur et évite les déperditions. La patine naturelle des matériaux dispense de tout traitement de leurs surfaces avec des couches de protection supplémentaires, souvent peu écologiques.

ÉCOnOMIES ESCOMPTÉES

directeur des travaux du quartier les endroits-Verts, le neuchâtelois Jérôme Salvi escompte 30% de chauffage et 70% d’eau chaude sani-taire produits par 23 m2 de panneaux solaires, pour chacune des sept maisons d’environ 190 m2.

traditionnel à gaz. la citerne permet de réduire d’environ 45% la consommation d’eau potable. De plus, dans le canton de Neuchâtel, des subventions de l’ordre de Fr. 10 000.– par maison sont accordées et les propriétaires peuvent s’inscrire chez Swissgrid pour obtenir une rétribution à prix coûtant du courant injecté.«Avant d’acquérir nos maisons, mes voi-sins et moi-même étions peu soucieux de vivre dans un habitat durable. Toutes les conditions réunies nous ont convaincus de tenter l’expérience. Au niveau de l’entretien des infrastructures au quotidien, c’est simple, nous devons uniquement anticiper et penser à faire un feu dans le poêle lors de période hivernale et entre-saison. Du-rant l’hiver très rigoureux d’il y a deux ans, la température extérieure affichait moins quinze degrés en plein jour, trois semaines d’affilée. En faisant du feu le matin, midi et soir, nous atteignions 22 degrés. Deux stères par hiver suffisent largement. Nous avons simplement fait le choix de changer notre façon de penser l’habitat», poursuit l’habitante du quartier chaux-de-fonnier. le ramonage annuel du poêle, le remplace-ment des filtres d’aération, le contrôle du liquide caloporteur des panneaux solaires et des rigoles pour la récupération d’eau de pluie, sont les seules contraintes d’entre-tien spécifiques à ces bâtiments. E

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ENtrEtiENassociatioN haBitatduraBlE

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«Un LEVIER POUR FAIRE CHAngER LES CHOSES»

PROPOS RECUEIllIS

PAR élODIE MAîTRE-ARNAUD

E21 Dans quel contexte HabitatDurable a-t-elle vu le jour?Veronika Pantillon l’association a été créée il y a vingt-cinq ans dans le prolonge-ment de l’initiative «Ville-campagne» qui combattait la spéculation foncière. Pour ses fondateurs, l’accès à la propriété ne doit pas être une opération purement financière mais doit aussi tenir compte des intérêts de la collectivité, au plan environnemental et social notamment. Nous avons aujourd’hui environ 11 000 membres.

Ce militantisme originel perdure-t-il?Nous ne sommes pas une organisation poli-tique, mais nous sommes forcément engagés politique-ment. J’ai moi-même cofondé la section neuchâteloise de l’association en 2009, dans le cadre de la votation populaire sur la nouvelle loi sur l’éner-gie. Nous ne nous position-nons toutefois pas non plus comme un lobby, bien que nous disposions de relais au Parlement fédéral où quelques-uns de nos membres siègent. Nous nous présentons clairement comme l’alternative écologique aux chambres immobilières classiques.

En offrant donc le même typede prestations à vos membres?

Pour certaines, oui. Nous mettons à leur dis-position des conseils en matière de construc-tion, de rénovation, de bail ou encore de PPE. Tant au plan juridique que technique, grâce

à un réseau de conseillers lo-caux. Mais toujours dans une perspective durable, sociale et écologique. C’est ce qui nous différencie. Nous souhaitons être un levier pour faire chan-ger les choses.

Plus précisément, quelles valeurs défendez-vous?Nous plaidons pour une ac-cession à la propriété par le plus grand nombre, y compris

les ménages modestes. Nous souhaitons éga-lement favoriser de nouvelles formes d’habi-tat. A nos yeux, la forme idéale pour l’avenir est la coopérative d’habitation, fondée sur la solidarité et l’entraide de ses membres. Plu-sieurs projets sont en cours, notamment les

Héliotropes, à Cernier, dans le canton de Neuchâtel. Nous sommes également favorables à une gestion économe du sol, à des constructions respectueuses de l’envi-ronnement, nous souhaitons l’abandon complet du nucléaire et exigeons l’efficience énergétique ainsi que l’encouragement des énergies renouvelables.

Comment agissez-vous concrètementen ce sens?Nous organisons depuis plusieurs années des «Apéros solaires» au cours desquels des spécialistes, partenaires d’HabitatDurable, renseignent les propriétaires intéressés. Nous avons également mis en place une ac-tion «Toit solaire» permettant à nos membres d’obtenir un rabais sur l’achat de matériel photovoltaïque ou thermique solaire auprès de nos partenaires. le 400e toit a été installé cette année. Nous souhaitons qu’à l’horizon 2020 80% de nos membres aient recours à ce type d’énergie. E

Fondée en 1988, HabitatDurable se présente comme l’alternative écologique et sociale aux chambres immobilières classiques. Rencontre avec Veronika Pantillon, responsable de projet pour la Suisse romande.

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ENquêtE la FacE cachéE dEs audits

LE MARCHÉ jUTEUx DES BILAnS

ÉnERgÉTIqUESDes entreprises prospectent chez les propriétairesde maisons individuelles afin de proposer des bilans éner gétiques. Avec, à la clé, l’espoir que cette démarche débouche sur un mandat pour la rénovation de la maison. les pièges à éviter.

lUDMIlA GlISOVIC

A ugmentation des isolations, instal-lation de panneaux solaires ther-miques et photovoltaïques, change-

ment de chaudière, etc., autant de zones sur lesquelles on peut intervenir dans une mai-son. Pour remporter ce marché porteur, des entreprises démarchent directement les propriétaires pour leur proposer des bilans énergétiques. Didier Jacquemettaz, chef de

projet aux Forces motrices d’Orsières (qui va changer son nom en Dransenergie SA), explique la démarche de prospection: «Notre entreprise devient un prestataire de services.

C’est la raison pour laquelle nous proposons des analyses d’efficience énergétique auprès de nos clients propriétaires de maison. Nous ciblons surtout les habitations ayant entre vingt et trente ans. la première visite au domicile est gratuite, mais l’analyse du bâti-ment avec remise d’un rapport complet coûte environ Fr. 1000.–. Nous produisons un modèle énergétique et un budget est pro-posé pour la réalisation des travaux. Nous tablons sur un amortissement des installa-tions sur trente ans maximum. Au-delà, ce n’est plus rentable.»

FAIRE Un BILAn ÉnERgÉTIqUEAVAnT D’ACHETER UnE MAISOn?

La classe énergétique a, B, c ou G d’une maison devra bientôt être obligatoirement indiquée lors de sa vente. cette étiquette don-nera des indications précises sur le bâtiment et mettra en avant

diverses solutions pour une rénovation. La direction générale de l’environnement du canton de Vaud (deG) recommande toutefois de procéder à ces audits sans attendre. «cela permet d’avoir en main une marche à suivre claire avant d’entreprendre des transformations. en cas de travaux, il faut de toute façon déposer une demande de mise à l’enquête et dans ce cadre-là, les normes doivent être respectées», souligne Luis Marcos, architecte ePfL/Sia à la deG.

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On n’EST jAMAISTROP PRUDEnT!Sans être un novice, Laurent Balsiger, direc-teur de l’énergie à la direction générale de l’environnement du canton de Vaud, n’était pas encore en poste lorsqu’il a décidé de construire sa maison selon les normes Minergie.

«Par rapport au projet initial, je désirais amé-liorer la construction de mon habitation. a la lecture du calcul énergétique, j’ai eu des doutes sur son exactitude. J’ai alors fait appel à un autre bureau d’ingénieurs qui a mis en évi-dence des erreurs. a force d’insistance, j’ai obtenu que l’entreprise qui devait réaliser les travaux les corrige.

toutefois lors du chantier, en comparant les documents et les travaux, j’ai encore éprouvé des suspicions sur leurs exactitudes. en effet, la société n’utilisait pas les matériaux prévus dans les calculs. J’ai donc dû la dénoncer et le chan-tier a été arrêté par la commune, sur ordre du Service de l’énergie. il a repris environ deux semaines plus tard. Je n’ai pas reçu d’indemni-tés, mais j’ai pu négocier que certains travaux complémentaires soient pris en charge par la société. finalement, ma maison répond uni-quement aux normes légales.»

a noter qu’aujourd’hui,ce promoteur ne subit pasde contrôles particuliersdes services concernés...

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la FacE cachéE dEs audits

la société Sanovia Consulting Group, im-plantée en Suisse récemment, démarche quant à elle en Romandie via un call-center. «En une visite gratuite à domicile nous pouvons monter un dossier avec plusieurs scénarios. Après ce bilan, nous offrons des solutions pertinentes à tous les stades: fi-nancement par des organismes privés, suivi du chantier, fournitures, etc.», promet son directeur Ruedi Clamaron. Si Sanovia a choisi de développer son propre logiciel pour répondre aux normes SIA 380/1 et atteindre des performances Minergie*, des outils informatiques reconnus, comme lesosai*, sont à disposition. Gage de qua-lité, ils nécessitent de suivre des formations spécifiques.

juge et PartieCes démarchages laissent toutefois certains professionnels dubitatifs. «Je ne veux évi-demment pas dire que tout le monde profite de la situation. Mais ces entreprises sont à la fois juge et partie, puisque suite à un bilan énergétique, elles vendent des services. Certaines ont tout intérêt à noircir le tableau en produisant des rapports peu compréhen-sibles par un néophyte et bien souvent les propositions d’amélioration proposées sont difficilement applicables dans la pratique», avertit François Vernet, architecte chez Vernet Hogge Architectes SA à lausanne. Il signale aussi que le Service cantonal de l’énergie a informé les bureaux d’architec-ture que la majorité des formulaires de la partie énergie des demandes de permis de

construire comportent des erreurs. En conséquence, la récolte des données est une étape très importante. Et de l’erreur à l’arnaque, il n’y a parfois qu’un pas... «Il faut se méfier et ne pas se laisser pousser à entreprendre des travaux non nécessaires, avertit luis Marcos, archi-tecte EPFl/SIA à la Direction de l’énergie du canton de Vaud. Certaines sociétés pro-posent par exemple des thermographies gratuites, exagèrent l’échelle des couleurs et poussent les contrastes, ce qui peut laisser penser qu’il y a de gros problèmes, alors que ce n’est pas forcément le cas.»Mieux vaudrait donc s’adresser à une entre-prise indépendante pour procéder à un bilan énergétique? «Dans notre atelier d’ar-chitecture, avant de développer un projet d’amélioration d’enveloppe extérieure ou de faire installer un nouveau chauffage, nous passons par un bureau d’ingénieurs thermi-ciens qui n’est lié ni à un entrepreneur ni à un fournisseur, explique François Vernet. A un niveau personnel, je décourage de passer, par exemple, directement par le chauffagiste. Il a généralement un employé formé pour réaliser les calculs, mais qui reste lié à l’entreprise. De mon point de vue, il n’a pas la neutralité requise. En outre, il risque d’avoir tendance à surdimensionner la chaudière, avec pour résultat une sur-consommation par rapport aux besoins réels.»

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* PETIT LExIqUE

CeCBLe certificat énergétique cantonal des bâtiments indique la consommation d’un bâtiment en chauffage, eau chaude sanitaire, en éclairage et en autres consommateurs électriques. il ren-seigne sur l’état énergétique ainsi que sur le potentiel d’amélioration de l’enveloppe et de la technique du bâtiment. Le cecB permet d’établir un budget adapté aux besoins et aux possibili-tés d’investissement. il en existe trois types, le «normal», le Light et le Plus.

minergieLes différents labels de qualité Minergie (-a, -P, etc.) correspondent à des standards précis de construction. ils sont destinés aux bâtiments neufs et aux constructions anciennes rénovées. La qualité d’une construction est évaluée, entre autres, en fonction de sa consommation.

lesosaice logiciel est un outil qui permet la certification des bâtiments en Suisse, en france et au Luxem-bourg. il a été créé à l’ePfL en 1984.

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ENquêtE la FacE cachéE dEs audits

ConSulter la liSte deS exPertS«les entreprises qui proposent de faire une sorte de check-up, d’audit ou autre, ont gé-néralement un intérêt personnel», confirme luis Marcos. Et, avant d’entreprendre quoi que ce soit, il faut connaître clairement les intentions des démarcheurs.» – «Il existe de nombreuses façons de réaliser un bilan énergétique. N’importe qui peut vous propo-ser n’importe quoi», déplore encore laurent

Balsiger, directeur de l’énergie à la Direction générale de l’environnement (DGE) du can-ton de Vaud. «Cela dit, un certain nombre d’entre eux ont suivi une formation sérieuse comme le Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB)*. le CECB n’est pas le seul, mais il présente l’avantage d’être uniformisé au niveau national, ce qui en fait un certificat de référence.»les particuliers peuvent aussi faire appel di-rectement à un bureau d’ingénieurs pour

obtenir cette attestation. «le site internet du CECB propose une liste d’experts, ajoute luis Marcos. Un bureau d’ingé-

nieurs thermiciens spécialisés sera plus in-dépendant et l’audit sera neutre.» – «Reste qu’une entreprise d’isolation peut proposer une excellente amélioration thermique d’un bâtiment», rappelle laurent Balsiger.

PaS d’engagement avant le Bilanlorsqu’on touche à l’isolation d’un bâtiment, les communes et le canton peuvent faire des contrôles. En ce qui concerne le label Miner-gie*, l’agence entreprend aussi des pointages sur les chantiers. Un autre garde-fou efficace contre les erreurs et les malversations est le programme Bâtiments, qui donne droit à des subventions pour l’isolation, et qui pro-cède également à des inspections. «Même ponctuelles, ces vérifications démontrent que les chantiers sont surveillés. Et une subvention peut être refusée en cas de non-respect des normes. Malheureusement, lorsque les travaux ne respectent pas le ca-hier des charges, c’est le propriétaire qui se trouve pénalisé», déplore laurent Balsiger. Pour conclure, le directeur dédramatise et note que face à une entreprise qui propose un bilan énergétique, on ne prend pas de risque tant qu’on ne s’engage à rien. «En outre, cette démarche peut mettre en évi-dence certains problèmes. Après, il ne faut pas suivre aveuglément ces premiers conseils. Mais ça peut être une bonne occa-sion de se poser des questions et éventuel-lement d’aller plus loin en réalisant un CECB + qui donne des variantes sur d’éven-tuels travaux à réaliser.» Afin de se protéger et de garantir la conformité du rapport, luis Marcos conseille encore d’avertir la société démarcheuse que l’on désire bénéficier du programme Bâtiments et de ses subven-

«Avant d’entreprendre quoi que ce soit, il faut connaître les intentions des démarcheurs.»luis marcos, architEctE EpFl/sia à la dirEctioNdE l’éNErgiE du caNtoN dE vaud

tions. «De cette façon, l’entreprise est obligée de déposer une demande qui sera contrôlée. Ainsi on est certain que les critères néces-saires à l’attribution de subventions seront respectés!» E

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6 H 160 KM

De “A” à “B” avec “e”.

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e-up!, moteur électrique 82 ch (60 kW), consommation en énergie en kWh: 11.7 (cycle mixte), émis-

sions de CO2: 0 g/ km (se rapporte aux émissions de CO2 pendant la conduite). Catégorie de rendement

énergétique: A. Equivalent essence: 1.3 l/100 km.

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vie. Avec son concept de motorisation d’une haute efficacité, sa durée de charge de 30 minutes seule-

ment (borne de recharge rapide) et son autonomie jusqu’à 160 kilomètres, cette quatre portes se

montre très convaincante. Pour des voyages 100 % écologiques, nous vous offrons en plus la première

année une vignette éco-courant. Pour en savoir plus, rendez-vous sur emobility.volkswagen.ch.

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répondre.

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éNErgiE productioN dE Froid

ÉCHAngES ÉnERgÉTIqUES EnTRE LES SIL ET LE CHUV

les besoins en climatisation de l’hôpital universitairevaudois ne cessent d’augmenter. Un refroidissementindispensable au bon fonctionnement de plusieursservices médicaux.

SERVICES INDUSTRIElS lAUSANNE

A u CHUV, la centralisation et la mo-dernisation des moyens de produc-tion d’eau glacée sont devenues une

priorité. Actuellement, l’établissement dispose de cinq groupes de froid pour maintenir les locaux de ses bâtiments nord aux tempéra-tures requises. Trois d’entre eux ont plus de 20 ans et n’offrent plus le niveau de sécurité souhaité. Qu’il s’agisse des salles d’opéra-

tions, des salles d’accouchement, des salles d’isolement ou du service de néonatologie, tous ces services doivent travailler dans des atmosphères stables à température contrô-lée. De plus, les machines qui y fonc-tionnent dégagent elles-mêmes de la cha-leur dont il faut assurer l’évacuation.

externaliSer le réSeauPour des raisons sanitaires, le CHUV souhaite par ailleurs pouvoir externaliser

la production d’eau glacée du site hospita-lier, car les contraintes liées au risque de listériose impliquent l’utilisation de tours de refroidissement sèches. De telles tours occuperaient des surfaces importantes, alors que la zone nord du site est déjà entière-ment saturée.En parallèle aux besoins de froid sollicités par le CHUV, pour assurer le refroidisse-ment de ses équipements informatiques, le centre d’exploitation et de gestion de Pierre-de-Plan du service du Gaz&CAD (CEPP) des Services industriels de lausanne a éga-lement des besoins de rafraîchissement constants, été comme hiver. Cette mission est de première importance, car sans le ra-fraîchissement de ses installations, c’est toute la distribution électrique de l’agglomé-ration lausannoise qui serait mise en péril.

Dr

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PUBliCitÉ

la climatisation des équipements de Pierre-de-Plan est actuellement assurée par un grand nombre de petites unités disparates installées au gré de l’accroissement des besoins de refroidissement. Certaines d’entre elles demandent à être remplacées au plus vite.

un Projet Communle regroupement des besoins tant du CHUV que du CEPP a incité le service du gaz et du chauffage à distance (CAD) à proposer un projet commun dont les ins-tallations de production de froid seront im-plantées sur le site de Pierre-de-Plan. la dis-tribution du froid se fera à travers un réseau de conduites. Ce réseau reliera la centrale de production d’eau glacée aux différents consommateurs. la nouvelle installation de production de froid assurera une puissance de 2 MW. Elle est équipée de trois machines, une à absorption (thermique) et deux à compres-sion (électrique). la première assurera les deux tiers des besoins de froid, alors que les machines électriques couvriront les pointes, soit environ 15% des besoins,

et garantiront la sécurité d’exploitation. la sécurité est primordiale au vu de l’im-portance de la mission des deux consom-mateurs.le solde, environ 20%, sera fourni directe-ment par «free cooling» durant les périodes hivernales. le «free cooling» est un mode de refroidissement pouvant être utilisé durant les périodes froides de l’année. Dès l’instant où l’air est plus froid que la consigne de température du circuit de rafraîchissement, il devient inutile d’action-ner les groupes de production pour refroidir le fluide qui circule dans les conduites à distance. Celui-ci peut donc être directe-ment refroidi par l’air, à travers les tours de refroidissement. Un système qui permet d’assurer le rafraîchissement avec un mini-mum de consommation énergétique.

l’énergie de tridel valoriSée en étéGrâce à la contribution énergétique de l’usine d’incinération des ordures ména-gères TRIDEl, le réseau de chauffage à distance de la Ville de lausanne dispose d’une grande quantité d’énergie produite

de manière régulière, en ruban. En été et durant l’entre-saison, soit d’avril à octobre, cette énergie est excédentaire par rapport aux besoins de chaleur. Pour valoriser au mieux l’énergie disponible, les Services in-dustriels de lausanne (Sil) exploitent une technologie alternative de production de froid par le chaud. l’installation projetée à Pierre-de-Plan s’inscrit parfaitement dans cette stratégie et dans la continuité des ins-tallations expérimentales du même type déjà mises en service dans divers autres bâtiments. E

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coNsEils sE chauFFEr au Bois: uNE BoNNE idéE!

RETOURDE FLAMMERessource naturelle et renouvelable, le bois dispose de nombreux atouts pour se tailler une place de choix dans la production de chaleur chez les particuliers. le point sur le marché du bois-énergie en Suisse, et conseils pour bien choisir son chauffage central ou d’appoint au bois.

élODIE MAîTRE-ARNAUD

«L e bois représente la deuxième source d’énergie renouvelable en Suisse, juste après l’hydrau-

lique», rappelle Richard Golay, coordina-teur pour la Romandie d’Energie-bois Suisse, l’association faîtière de la filière. Mais si, historiquement, le bois a toujours été utilisé pour se chauffer, cette matière première a vu sa cote baisser jusqu’à la sur-venue des deux chocs pétroliers au cours des années septante. «On assiste toutefois à un renouveau du bois-énergie depuis une quinzaine d’années», relève Jean-François Métraux, inspecteur cantonal des forêts (Vaud). Un peu plus de 4 millions de mètres cubes sont ainsi brûlés chaque an-née, sous forme de bûches, de plaquettes forestières ou de pellets. Sur le marché de la chaleur, le bois représente environ 7% de la consommation d’énergie. Et selon les dernières statistiques de l’OFEN, on dé-nombre à ce jour quelque 620 000 installa-tions de chauffage au bois dans toute la Suisse. Un potentiel encore largement sous-exploité.

une énergie verte et loCalePourtant, de nombreux arguments plaident en faveur du bois-énergie. A commencer par sa neutralité en CO2. En effet, qu’on le

brûle ou qu’on le laisse pourrir dans nos forêts, le CO2 libéré correspond à la quan-tité de gaz absorbée lors de la croissance des arbres. Sa durabilité est quant à elle assurée par la loi, qui n’autorise les coupes que dans la mesure de ce qui se régénère.

«On est sur des cycles d’une centaine d’années, ce qui est plutôt court», précise Jean-François Métraux. la forêt suisse est d’ailleurs fortement sous-exploitée. l’ac-croissement annuel en bois atteint en effet 9 à 10 millions de mètres cubes, tandis que l’exploitation concerne à peine plus de 5 millions de mètres cubes par an, dont un tiers est destiné au bois-énergie. Autre ar-gument de poids: son caractère local. «la consommation s’inscrit dans un réseau de proximité ne dépassant en général pas une

quinzaine de kilomètres pour le bois de coupe», confirme l’inspecteur des forêts. Un transport court donc, et une partie substantielle de l’argent déboursé pour se chauffer au bois qui repart directement dans l’économie locale (exploitations fores-tières, scieries et entreprises de fabrication de pellets notamment). Enfin, l’utilisation du bois comme source d’énergie est béné-fique pour la forêt qui a besoin d’être régu-lièrement entretenue (voir encadré).

remPlaCer leS vieilleS inStallationSEst-ce à dire que le bois-énergie a tout bon? «Tout dépend de l’installation de chauffage et du combustible utilisé», nuance Richard

«En choisissant le bon matériel et du bois naturel uniquement, on peut très largement limiter les émissions polluantes.»richard golay

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sE chauFFEr au Bois: uNE BoNNE idéE!

Golay. Car c’est en ce qui concerne les émis-sions de particules fines que le bât blesse. Mais s’il suffit d’un seul foyer négligent pour polluer toute une zone, ces émissions ne sont pas inéluctables. «En choisissant le bon matériel et du bois naturel uniquement, on peut très largement limiter les émissions polluantes», ajoute l’ingénieur. Il convient ainsi de ne brûler que du bois n’ayant subi aucun traitement chimique. «Il faut exclure tout bois de récupération et les résidus de bois.» De même, utilisé dans de mauvaises condi-tions, le «bon» bois de chauffage peut lui aussi être source de pollution particulière-ment nocive pour la santé. «C’est surtout

«LE BOIS-ÉnERgIE EST Un MOTEURDE LA MULTIFOnCTIOnnALITÉ DE LA FORêT»

jean-François métraux, inspecteur cantonal des forêts (vaud)«Les forêts suisses sont, pour l’essentiel, sous-exploitées. et dans le canton de Vaud, 3% seulement de la production d’énergie provient du bois. cette part devrait toutefois doubler dans les années à venir, compte tenu des objectifs de la politique énergé-tique. La gestion de la forêt est en effet une application concrète du développement durable. Quand les coupes sont faites dans les règles de l’art, le bois-énergie est en outre un bon moteur pour l’exploitation des forêts, qu’il s’agisse de forêts protectrices en montagne ou de forêts destinées aux loisirs. nos forestiers sont bien formés, ils ont ainsi les moyens de pratiquer une exploitation fine. et puis les trois quarts de l’argent déboursé pour se chauffer au bois-énergie repartent directement dans l’économie locale.»

vrai pour les installations anciennes, car les nouveaux dispositifs, qu’il s’agisse de chau-dière ou de poêle, ont été optimisés, précise Richard Golay. Il faut vraiment sensibiliser les particuliers à la nécessité de changer leur vieil équipement.» le bonnet d’âne

revient aux cheminées à foyer ouvert (voir encadré) qui affichent, outre un rendement énergétique très bas – voire négatif! –, une émission moyenne de 97 kg de particules fines par an dans l’air extérieur, en mode de chauffage principal. A l’opposé, un foyer

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coNsEils sE chauFFEr au Bois: uNE BoNNE idéE!

fermé labellisé Energie-bois Suisse n’émet-tra pas plus de 3 kg de particules fines par an dans l’air extérieur, en mode de chauffage principal. Soit moins de 125 mg par mètre cube.

deS laBelS Pour S’équiPerPour s’y retrouver dans les nombreuses offres disponibles sur le marché, l’associa-tion a en effet mis en place un label de qua-lité pour les «petits» systèmes de chauffage

au bois (moins de 70 kW de puissance). Il assure de faibles niveaux d’émission (parti-cules fines et monoxyde de carbone) et des rendements élevés, tous deux conformes aux normes les plus exigeantes. Energie-bois Suisse tient à jour la liste de ces chauffages au bois labellisés (www.energie-bois.ch). Qu’il s’agisse de poêles à bûches, de poêles à pel-lets ou encore de cheminées fermées, leurs rendements énergétiques varient de 60 à 85% pour les derniers modèles. l’éventail des prix est large, mais on peut déjà trouver des produits assez performants aux alen-tours de Fr. 2500.–. les poêles en catelles réfractaires, bien adaptés pour de grandes pièces, atteignent jusqu’à 90% de rende-ment. Ils sont aussi les plus chers (entre Fr. 15 000.– et Fr. 30 000.–). De nombreux can-tons et communes octroient cependant des aides financières ou des déductions fiscales

ExIT LES FOyERS OUVERTS

Le rendement d’une cheminée à foyer ouvert ne dépasse pas les 10%. Pire, ce rendement est parfois négatif! La cheminée utilise en effet l’air de la pièce, celui-ci étant remplacé, du fait de l’appel d’air, par de l’air froid venu de l’extérieur via les bouches de ventilation de la maison. résultat: si l’on a trop chaud près du feu, la température globale de l’habitation peut pour-tant avoir baissé. Un foyer ouvert émet en outre des particules fines pouvant contaminer l’air intérieur.

Pour ceux qui souhaitent néanmoins continuer à profiter de la convivialité d’un feu et qui ne peuvent envisager de remplacer leur cheminée par un poêle de dernière généra-tion, les inserts sont une bonne solution. Simplement encastrés dans la cheminée exis-tante, ils permettent de mieux contrôler l’arrivée d’air et d’optimiser la combustion. ils offrent ainsi un rendement très intéressant, pouvant atteindre 70%. Les prix de ce type d’installation commencent aux alentours de fr. 2000.– et varient en fonction de leur taille et de leur géométrie.

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aux ménages qui s’équipent d’un appareil de chauffage au bois labellisé Energie-bois Suisse.

alimentation automatiqueles systèmes de chauffage central domes-tique au bois nécessitent des investisse-ments plus lourds. «Il faut compter une trentaine de milliers de francs», précise Ri-chard Golay. Ces dispositifs peuvent toute-fois donner lieu, eux aussi, à des aides fi-nancières de la part des pouvoirs publics. Précisons que les installations fonctionnant avec des bûches doivent en outre être cou-plées à un système d’hydroaccumulation, afin de stocker puis redistribuer la chaleur. Quant à la nouvelle génération de chau-dières à pellets, elle présente une facilité d’utilisation comparable à celle des chau-dières à mazout ou à gaz: elles produisent

En SAVOIR PLUS

Le Vademecum energie du bois, édité par l’as-sociation energie-bois Suisse et Suisseenergie, est une mine d’informations pour tout savoir sur la filière du bois-énergie et les systèmes de chauffage.

infos sur www.bois-energie.chPrix: fr. 20.– (fr. 15.– pour les membres de l’association).

peu de cendres, émettent une faible quan-tité de particules fines et leur alimentation est automatisée. De plus, le stockage des pellets prend moins de place que celui des bûches. Une tonne occupe ainsi un volume de 1,5 mètre cube.

PréFérer leS ComBuStiBleS denSeSAvancée majeure en matière de combus-tible, les pellets – ou granulés – ont fait leur apparition au début des années 2000. Produit dérivé du bois, ils sont obtenus par compression des sciures. «Près de 200 000 tonnes de pellets sont consom-mées en Suisse chaque année», précise Richard Golay. leur densité offre un pou-voir calorifique très élevé (de l’ordre de 5000 kWh par tonne) et un rendement im-portant. A titre indicatif, 2 kg de pellets peuvent ainsi remplacer 1 l de mazout.

là encore, mieux vaut privilégier la qualité et la proximité pour s’approvisionner. En ce sens, une liste de fournisseur est disponible sur le site d’Energie-bois Suisse. Autre pro-duit dérivé du bois, mais directement issu de la forêt, les plaquettes forestières sont ob-tenues par broyage de branches ou d’arbres. Elles sont plutôt utilisées dans les grosses installations collectives. Selon leur degré de séchage, elles peuvent atteindre une valeur énergétique de 3900 kWh par tonne.Bien que les quantités utilisées diminuent, les bûches demeurent toutefois, à l’heure actuelle, la forme de bois-énergie la plus utilisée par les particuliers dans les mai-sons individuelles. Hors de question néan-moins de brûler n’importe quoi. les bois durs, à la densité élevée (hêtre, érable et chêne notamment) ont une combustion lente, bien adaptée au chauffage domes-tique. les bois tendres (parmi lesquels on trouve notamment les résineux) brûlent plus vite et engendrent davantage de cendre et de suie.

jamaiS de BoiS de réCuPération«Mais tout dépend aussi de l’endroit où l’on vit; et l’on utilisera évidemment du bois de résineux en montagne où l’on en dispose en grande quantité», nuance Jean-François Mé-traux. Quoi qu’il en soit, il convient toujours de s’assurer que le bois est suffisamment sec avant de le faire brûler dans un poêle ou dans une chaudière. En effet, la combustion d’un bois humide libère davantage de pol-luants et fournit bien moins d’énergie que celle d’un bois sec. Dernier point important: ne jamais faire brûler du bois de récupéra-tion, de résidus ni de déchets de bois. Afin de ne pas favoriser l’émission d’éventuels gaz toxiques, ceux-ci doivent impérative-ment être brûlés dans des installations spé-cialement destinées à cet usage et équipées de systèmes de nettoyage des fumées. E

DE qUEL BOIS On SE CHAUFFE?

• 1,7 stère de bois dur (en bûches de 33 cm) coûte environ Fr. 240.–, pour 1 m3 de volume de stockage. elle permet de produire environ 2800 kWh d’énergie, soit l’équivalent de 240 kg de mazout.

• 1 tonne de pellets coûte environ Fr. 410.–, pour un volume de stockage de 1,5 m3. elle permet de produire environ 5000 kWh d’énergie, soit l’équivalent de 425 kg de mazout.

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Le booMDu reCyCLAgeEnviron 100 000 véhicules finissent à la casse chaque année dans notre pays. De l’huile à la boîte de vitesses en passant par les portières et la carcasse, tout ce qui peut être revendu l’est. Dans l’idéal, 80% d’une voiture peuvent être recyclés.

lUDMIlA GlISOVIC

D ans l’atelier parfaitement propre d’ABW Récupération de Pièces d’auto SA, à Grolley (FR), des voitures acci-

dentées sont désossées avec soin. «Nous récu-pérons des pièces mécaniques, électriques et de carrosserie, comme les pare-chocs, les phares, les capots, les catalyseurs, les boîtes de vitesses, etc.», explique Maurice Pochon, le directeur de l’entreprise. Son activité est la re-vente de pièces détachées de deuxième main.

PièCeS détaCHéeS d’oCCaSionA l’arrivée d’un véhicule, les pièces à récupé-rer sont soigneusement sélectionnées. Seules celles qui trouvent un marché sont recueillies. Démontés, ces éléments rejoignent l’im-mense entrepôt où tout est étiqueté et stocké avec précision. les grossistes, les garagistes et les particuliers qui réparent leur véhicule à moindres frais forment la clientèle pour ce matériel. Des acquisitions qui s’avèrent inté-ressantes puisque ces occasions – garanties de trois à six mois – coûtent la moitié du prix d’un élément neuf. le travail de l’entreprise ne s’arrête pourtant pas là. «Nous vidons les réservoirs d’essence, récupérons les liquides de refroidissement des radiateurs, des lave-glaces, de frein, etc. Tout ce qui peut être réutilisé l’est. les huiles de moteur sont col-lectées par une entreprise spécialisée puis recyclées. Une autre s’occupe des pneus.

Entre revente et échange de bons procédés, plusieurs exploitants vivent ainsi de la revalo-risation de ces voitures bonnes pour la casse», souligne Maurice Pochon. «Rien ne finit dans la benne à ordures. En outre, plus nous désas-semblons les voitures, plus le prix des car-casses est élevé puisqu’une partie du travail a déjà été entrepris par nous.»

BroYage deS CarCaSSeSCes restes sont en effet achetés et pris en charge dans des entreprises spécialisées. karl kaufmann AG Recycling est l’une d’entre elles. «les carrosseries sont broyées dans nos installations et les différents métaux dont elles sont constituées sont séparés mécani-quement. Ces matériaux sont ainsi transfor-

més en matières premières et revendus», pré-cise Werner Nydegger de l’entreprise située à Thörishaus (BE). la récupération, c’est aussi la revalorisation des matériaux et, désormais, les cours de la Bourse sont suivis dans les en-treprises de récupération. «la carcasse d’un véhicule est faite à 74% de métaux. les 26% restants sont des plastiques. Malheureuse-ment, ces derniers sont trop mélangés pour qu’il soit possible de les recycler», signale Werner Nydegger. la matière première – les véhicules – subit, elle aussi, la loi du marché. Ce sont principalement les assurances qui récupèrent les véhicules accidentés et qui les mettent en vente sur internet. «Avec ce sys-tème, cela devient de plus en plus difficile de se procurer des véhicules. Nous souffrons de la concurrence de pays de l’Est qui, ayant une main-d’œuvre moins chère qu’en Suisse, peuvent acheter les épaves à des prix plus élevés que nous», regrette Maurice Pochon. Quant à savoir comment seront recyclées ces voitures parties à l’étranger, cela reste un mys-tère. Cependant, le directeur regarde l’avenir avec confiance: «A terme, nous devrions arri-ver à recycler 100% des matériaux composant un véhicule. Mais, pour parvenir à ce résultat, il faudra que cela soit rentable!» E

mobiLiTÉauto tout sE traNsFormE!

«La carcasse d’un véhicule est faiteà 74% de métaux. Les 26% restants sont des plastiques.» WErNEr NydEggEr

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POLITIqUE

lobbysmeUn groupe intraparlementaire Mobilité électrique a été fondé cet automne au Palais fédéral. créé sous l’égide de l’association Swiss eMobility, son but est de provoquer un engagement politique clair et net en faveur de la mobilité électrique et influencer son développement. ce groupe se compose de repré-sentants de tous les grands partis et de membres du conseil national comme du conseil des etats.

ESSEnCE

interdite en 2050?Les Verts suisses veulent faire disparaître les voitures à essence. ils viennent d’adopter la résolu-tion «Protection du climat: plan d’action pour la mobilité» qui vise à obtenir, à l’horizon 2050, un trafic sans émission de cO

2.

Leur texte propose un bonuspour les véhicules électriquesqui serait financévia une haussed’impôtsur lesvoituresimportées.

VÉHICULES «ÉCOLOgIqUES»

les mieux notés sont…L’association transports et envi-ronnement (ate) a mis à jour la banque de données en ligne de son ecoMobiListe. Si la tendance est à des modèles de moins en moins gourmands, de plus en plus de ces véhicules répondent aussi à la dernière norme anti-pollution euro 6. cette norme stricte en matière d’émissions d’oxyde d’azote des diesels sera progressivement introduite en Suisse à partir de septembre 2014. www.ecomobiliste.ch

EN BrEF

iNNovatioN véhiculE polyvalENt

Le CouteAu suIsseDe LA MobILItéUn véhicule électrique et solaire va être testé dans l’Arcjurassien. Novateur, il est destiné à réaliser des livraisonsexpress. Il pourra aussi être utilisé comme une génératrice.

lUDMIlA GlISOVIC

M aintien à domicile des personnes âgées ou à mobilité réduite, taxe

sur le CO2 pour les véhicules de livraisons industrielles, voitures repoussées hors des villes, dimi-nution des permis de conduire chez les jeunes, projet des postes suisse et française de sous-traiter une partie de leurs livraisons de courrier… Autant de facteurs sur lesquels s’est penché Nicolas Babey, professeur à la Haute école de gestion Arc, à Neuchâ-tel, et doyen de l’Institut du ma-nagement des villes et du terri-toire, pour proposer des projets novateurs.

ColleCtivitéS PuBliqueSimPliquéeS«Ces facteurs vont débou-cher sur des besoins ac-crus dans le transport de marchandises légères et semi-légères: des opportu-nités pour créer de la mobilité douce», note-t-il. «Nous avons des man-dats avec des collectivités pu-bliques. Une convention de collaboration entre la HEG Arc et l’Ecole

supérieure des technologies et des affaires de Belfort a été si-gnée. J’ai proposé une prospec-tion, liée aux besoins que nous pouvons imaginer en matière de services à la population et aux entreprises», ajoute-t-il. Baptisé SolArc, ce projet est soutenu par le programme de coopération territoriale Interreg.«Deux tiers des commerçants des centres-villes réalisent déjà énormément de livraisons. Avec notre projet, il est envisageable d’augmenter les volumes. Mais ce qui doit primer est la livraison minute, qui est de la valeur ajou-tée. Nous devons collaborer avec des entreprises comme Vélocité qui ont déjà une forte expérience dans ce domaine», explique

Nicolas Babey.

BranCHer le Frigo Sur la voiture«Un véhicule élec-trique et solaire, finan-cé par des fonds privés,

est également en créa-tion. Croisement im-

probable entre une mini-Jeep et

une Méhari, ce prototype pren-dra la route dès le début de l’année prochaine», précise-t-il. «l’idée est d’avoir un châssis increvable en acier inoxydable et esthétiquement hors mode. Nous voulons pouvoir le faire évoluer en changeant seulement ce qui est nécessaire, comme les batteries. Equipé de panneaux solaires sur le toit, ce véhicule dispose de quatre roues mo-trices.» En remplacement d’une génératrice pour un bar de plein air ou d’un branchement élec-trique, cette machine permettra de raccorder directement des ap-pareils électriques comme une machine à café, un frigo, etc.

CréationS d’emPloiSSi la valeur environnementale de ce projet intéresse les entre-prises à mobilité douce, l’ac-croche marketing est aussi un argument. «le choix d’un véhi-cule remarquable est straté-gique. Pour son financement, il pourra être utilisé comme support publicitaire. A titre d’exemple, les deux-roues élec-triques les plus coûteux des so-ciétés de coursier en Suisse sont amortis en moins d’une année grâce à la publicité.» les tests vont durer jusqu’en juin 2015, période à laquelle une société devrait être créée. «Nous en sommes encore au stade des hypothèses, mais nous pensons que ces projets déboucheront sur le développement et la créa-tion d’entreprises et d’emplois», conclut Nicolas Babey. E

nicolas Babey,professeurà la Heg arc.

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NouvEau tokyo motor shoW 2013

TOyOTA MISESUR L’HyDROgènEle géant nippon a présenté en première mondialeun véhicule qui n’émet que de la vapeur d’eau.Il sera lancé en 2015 et disposera d’une autonomie de 500 kilomètres.

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DANIEl ESkENAZI

L es voitures électriques et hybrides ont dominé la 43e édition du Tokyo Motor Show, équivalent japonais du Salon de

Genève. Avec sa voiture à hydrogène baptisée FCV et présentée en première mondiale le 20 novembre, Toyota a marqué l’événement biennal. Fruit de la recherche du géant nip-pon depuis quinze ans, cette automobile sera commercialisée en 2015. Equipée d’un mo-teur électrique, elle produit de l’électricité au moyen d’une pile à combustible alimentée par des réservoirs à hydrogène et une batte-rie. «Grâce à une réaction chimique, nous pouvons transformer l’hydrogène en électri-cité et ainsi faire fonctionner le moteur. Deux réservoirs à hydrogène offrent à notre voiture une autonomie d’au moins 500 kilomètres. le temps de recharge de la batterie ne dure que trois minutes. Au final, le véhicule est très écologique, car il n’émet que de la vapeur d’eau», explique en marge de l’événement yoshikazu Tanaka, un des ingénieurs de Toyota qui ont participé au développement de la voiture à hydrogène. Celle-ci pourra se brancher sur les alimentations des maisons et fournir de l’électricité durant une semaine à un foyer au Japon.

entre 50 000et 100 000 FranCSPar ailleurs, grâce à une augmentation de la tension électrique, la taille du mo-teur et la quantité d’hydro-gène ont pu être réduites par rapport aux prototypes développés par le passé. Reste le prix: sans vouloir

le chiffrer précisément, Toyota a indiqué que si sa voiture était commercialisée aujourd’hui, elle le serait à un tarif inférieur à 10 millions de yens, soit moins de 100 000 francs. le prix sera toutefois signifi-cativement réduit lors de la commercialisa-tion en 2015, assure-t-on chez le construc-teur. les experts l’estiment dans une fourchette allant de 50 000 à 100 000 francs.l’enthousiasme de Toyota n’est en revanche pas partagé par Carlos Ghosn, patron de Nissan-Renault. Selon lui, les véhicules à hy-drogène présentent plusieurs désavantages. «les infrastructures ne sont actuellement pas du tout développées. Je ne vois donc pas de percée majeure de ce type de véhicules en tant que produit de masse avant 2020. Il a fallu beaucoup de temps pour la mise en place de réseaux de bornes de recharge pour les véhicules électriques, raison pour la-quelle je préfère être prudent cette fois-ci. Par ailleurs, les bornes de recharge à hydro-gène coûteront dix à cent fois plus que celles utilisées pour les véhicules électriques. Du

coup, combien une recharge d’hydrogène coûtera-t-elle?» a-t-il questionné lors d’une conférence de presse au Tokyo Motor Show.

CaliFornie et norvège PionnièreSyoshikazu Tanaka reconnaît que les infras-tructures constituent le principal obstacle, mais il estime que les constructeurs ne vont pas attendre qu’elles se développent pour commercialiser les voitures à hydrogène. «Nous avons établi un partenariat avec les autres producteurs nippons en 2011. Notre objectif est de mettre en place cent bornes de recharge pour ce type de véhicule au Japon. Il devrait être atteint en 2015, voire en 2016. A côté de l’Archipel, les pays scandinaves et les Etats-Unis constituent les marchés les plus prometteurs», estime l’ingénieur.De son côté, Roger Schreffler, expert dans le secteur automobile, croit lui aussi dans les voitures à hydrogène. «Daimler, Toyota, Honda et Hyundai, soit des géants de la branche, misent sur cette technologie. leur poids aura un impact sur l’industrie auto-mobile de demain. l’autonomie des véhi-cules à hydrogène est plus élevée que celle des voitures électriques, ce qui constitue un avantage majeur», juge-t-il. Jusqu’à présent, la Norvège et la Californie sont les premiers qui ont décidé de développer un réseau de stations de recharge d’hydrogène. E

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prototypEla suissE à la coNquêtE dE la chiNE

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SOFTCAR RÉCOnCILIEVOITURE ET ÉCOLOgIE

la voiture la plus propre et la moins chère du monde est en passe de voir le jour en Suisse. Né dans les têtes de pros de l’innovation qui ont travaillé sur la SwatchMobile et la Smart, ce véhicule s’apprête à envahir la Chine. Rencontre avec François Vuille, ingénieur physicien EPFl et membre du conseil d’administration de Softcar.

PROPOS RECUEIllIS PAR SylVIE UlMANN

E21 Quand la Softcar est-elle née?François Vuille la société anonyme Softcar a vu le jour en 2011, mais le concept a incubé plusieurs années. En vérité, l’idée de cette voiture à la fois écono-

mique et écologique a germé il y a long-temps, dans la foulée de la SwatchMobile et de la Smart. Elle en est l’héritière sous bien des aspects.

Notamment parce qu’à la production, elle revient deux à trois fois moins cher

que ses cousines traditionnelles. Comment a-t-il été possible de réduire à ce point les coûts de fabrication? le prix d’un véhicule électrique est étroitement lié à sa masse. Diminuer son poids constitue la principale façon de faire baisser son prix, car ce qui coûte cher sur un véhicule électrique, ce sont les batteries. Il faut savoir que même sur un modèle classique, on utilise la majeure partie du carburant non pas pour faire bouger les occupants du véhicule, mais pour déplacer sa masse! Nous avons dès lors travaillé à rendre la Softcar aussi légère que possible, donc très économe en énergie, donc en batteries. Avec, de fait, un coût de production drastique-ment réduit.

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prototypE la suissE à la coNquêtE dE la chiNE

Quel poids atteignez-vous? la Softcar 4 places ne pèse que 480 kilos, batterie comprise. Je vous rappelle qu’un véhicule traditionnel atteint 1200 à 1800 kg, et une Smart électrique (2 places), 890 kg. Très légère, la Softcar est particulièrement économe en énergie et n’a besoin que d’une petite batterie de 8 kWh, beaucoup moins onéreuse qu’un modèle plus gros pour une autonomie comparable.

Rendre meilleur marché des véhicules écologiques et économes constitue certaine-ment une bonne façon de motiver le public à les adopter!Aujourd’hui, les véhicules les plus énergéti-quement efficaces sont électriques, mais ce sont également les plus chers. le marché peine par conséquent à décoller. Nous avons réussi à réduire drastiquement le coût, ce qui ne veut pas dire que le produit soit d’une conception cheap. la Softcar se veut résolument design et fun. Cette approche a aussi fait le succès de la Swatch, dans un registre différent.

Justement, la Softcar a-t-elle emprunté d’autres idées à la Swatch?Oui, sa logique de simplification avant tout. Pour fabriquer une montre bon marché, Swatch a divisé par deux le nombre de pièces la constituant. Pour la Softcar, le processus est identique, mais plus radical. De 40 000 à 50 000 pièces pour une voiture citadine courante, on passe à 1800 dans la Softcar. Cela permet de réduire drastiquement les coûts de fabrication et d’assemblage.

Autrement dit, la façon de construire une voiture a été repensée de fond en comble.Absolument. A vrai dire, du point de vue de leur conception, les véhicules qui roulent aujourd’hui présentent une architecture qui ressemble encore énormément à celle d’il y a cent ans. les évolutions ont touché surtout le design et la propulsion. Pour la Softcar, tout a été repris depuis zéro.

Et toutes les parties du véhicule sont concernées...En effet. Prenez un tableau de bord clas-

sique, constitué de plusieurs centaines de pièces. Celui de la Softcar tient en une seule. Sa suspension aussi, et elle ne pèse que 2 kg, contre une septantaine et 50 pièces pour un modèle traditionnel.

Les matériaux ont également fait l’objet d’un gros travail. Tout à fait, la carrosserie est faite de biopoly-mère, un plastique naturel aujourd’hui pro-duit à base de betterave. Quant au châssis, il est construit dans un matériau appelé composite à haute performance. Bien enten-du, ces choix ne nuisent ni au design, ni aux performances, ni à la sécurité du véhicule.

Vous avez raison de le préciser, car quand on pense voiture en plastique – ou en bio-plastique – on aurait tendance à imaginer quelque chose de fragile.C’est l’inverse. Ici, on met en valeur les per-formances du plastique, notamment son élasticité qui lui confère une excellente capa-cité d’absorption des chocs. Au test d’impact (ou crash-test), il résiste bien mieux que l’acier, qui ne les absorbe que par sa masse, en se déformant.

Ces bioplastiques possèdent-ils d’autres caractéristiques intéressantes?Dans un registre différent, le bioplastique est translucide, une particularité que nous allons exploiter en intégrant un rétroéclai-rage lED permettant de changer la couleur du véhicule à l’accélération ou au freinage. Et la nuit, il se transformera en une sorte de gros ver luisant! les Softcar pourront se décliner dans toutes les couleurs souhaitées, grâce à des pigments naturels mélangés au biopolymère.

Quand verra-t-on les premières Softcar sur les routes?Il faut peut-être commencer par préciser que la société Softcar SA n’a pas l’ambition de devenir un constructeur automobile. la production et la commercialisation des véhicules seront confiées à des partenaires industriels. la société Softcar SA se consa-crera au développement de technologies innovantes pour l’automobile. le projet inté-resse plusieurs groupes industriels, mais pas en Europe. Notre marché principal se situe aujourd’hui en Chine. Et les premiers véhicules pourraient rouler d’ici à 2015. Une ligne de production verra le jour en Europe, probablement en Suisse, à l’horizon 2017, quand le marché de la voiture électrique aura atteint une certaine maturité.

«Aujourd’hui, les véhicules les plusénergétiquement efficaces sont électriques, mais ce sont également les plus chers.Le marché peine par conséquent à décoller.» FraNçois vuillE

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L’avantage du marché chinois est son ouverture aux nouvelles technologies...Oui, la Chine a la capacité d’intégrer de la technologie de rupture, même dans le sec-teur très conservateur de l’automobile. De plus, la Chine est prête pour la mobilité élec-trique. N’ayant pas de pétrole, elle souhaite rouler au charbon, c’est-à-dire à l’électricité: le gouvernement soutient donc massivement le déploiement des voitures électriques, ce qui permet en outre de lutter contre la pollution croissante des milieux urbains.

Comment se fait-il que l’Europe ne s’inté-resse pas à une technologie aussi innovante?le problème est que l’industrie automobile est très conservatrice et n’a ni la volonté ni la ca-pacité financière à se lancer dans une techno-logie de rupture, car celle-ci remet tout le mo-dèle de production en question. D’énormes sommes sont en jeu. Pensez que le cycle d’in-vestissement dans l’appareil de production de voitures est de cinquante ans, ce qui n’est pas étonnant quand on sait qu’une plateforme de production traditionnelle coûte plus d’un demi-milliard de francs d’investissement.

Justement, la Softcar ne coûte pas cher à la clientèle, mais est-elle rentable?Nous avons calculé qu’une ligne de produc-tion est rentable à partir de 4000 unités produites par an, contre 100 000 pour la ligne de production d’une voiture citadine classique. l’approche Softcar permet donc de limiter drastiquement le risque financier.

De quel volume de production parle-t-on concernant la Softcar?Pour la Chine, nos partenaires industriels évoquent des chiffres de 100 000 ou 200 000 exemplaires par an! Par ailleurs, il faut aussi noter qu’une Softcar en fin de vie pourra entrer dans la fabrication de quatre nouvelles...

Vous voulez dire que ce véhicule est recyclable?Entièrement. Toutes ses pièces sont mono-matière, réalisées principalement en biopo-lymère qui est un matériau non seulement renouvelable, mais aussi parfaitement recy-clable. la carrosserie de la Softcar ne subit aucun traitement de surface et n’est pas peinte. l’utilisation de pigments naturels donne la couleur souhaitée au biopolymère. A terme, ce véhicule pourrait parfaitement être produit en cycle fermé. Aujourd’hui seuls les pneus et les batteries ne sont pas recyclables, même si ces dernières trouvent des applications dites de deuxième vie.

En avez-vous déjà construit une qui roule?l’équipe derrière la Softcar a déjà développé et produit de nombreux véhicules élec-triques depuis l’aventure SwatchMobile. la dernière en date est la 3-roues développée pour notre partenaire industriel Total. Sous les projecteurs pour la première fois au sa-lon de Francfort en 2011, cette voiture est aujourd’hui présentée par Total dans tous les salons à travers le monde. la Softcar, qui est un réplicat de la Totalcar en version 4 roues et 4 places, a été sous les feux de la rampe la même année au salon de Genève.

Mais Total est une entreprise plus spéciali-sée dans l’écoblanchiment que dans l’inno-vation!les choses ont changé ces dernières années. Total a renoncé aux spots publicitaires ven-tant ses mérites écologiques pour faire dans le concret. Aujourd’hui Total s’intéresse

notamment de très près aux débouchés potentiels pour ses bioplastiques et cherche à savoir si les matières qu’elle fabrique sont utilisables, notamment dans l’industrie au-tomobile. la Totalcar a prouvé que c’est pos-sible et la Softcar sera la première voiture commerciale à utiliser cette technologie.

Le problème des voitures électriques est souvent leur manque d’autonomie... Qu’en est-il pour la Softcar?Avec une batterie de 8 kWh, elle roule sur 100 km environ. Mais comme cette batterie est très compacte, on peut parfaitement imaginer d’en inclure une deuxième et dou-bler ainsi la capacité de parcours du véhi-cule, moyennant un prix un peu plus élevé pour le modèle disposant d’une plus grande autonomie. Une autonomie à la carte, à l’instar de la mémoire à la carte pour les smartphones et ordinateurs. E

ILS FOnT SOFTCAR

(de gauche à droite) François vuille, ingénieur physicien ePfL, siège aux conseils d’administration de Softcar, de la Banque alternative Suisse et de deux autres sociétés technologiques. il travaille comme consultant chez e4tech, un bureau de conseil stratégique spécialisé dans le secteur de l’énergie durable. marc Frehner, diplômé de l’art center college of design à Pasadena, en californie, a été responsable design et aérodynamique du projet SwatchMobile et de la Smart avant de fonder cree Sa avec Jean-Luc thuliez, puis de rejoindre le conseil d’administration de Softcar. directeur général de Softcar, jean-luc thuliez est ingénieur plasticien et a œuvré, entre autres, chez Sony et tetrapak avant de rejoindre l’équipe de Swatch automotive en 1990. il a participé à la conception de la SwatchMobile puis a confondé cree Sa, une compagnie qui se consacre aujourd’hui encore au développement et à la pro-duction de véhicules électriques. il a ensuite fondé domteknika Sa, une entreprise ayant servi d’incu-batrice pour de nombreux projets innovants, dont Softcar.

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rEchErchE imagiNEr la villE dE dEmaiN

SCÉnARIOS FUTURISTESPOUR zURICH

MARy-lUCE BOAND COlOMBINI

L a Ville de Zurich lançait son pro-gramme «Trafic urbain 2025» en été 2012, avec des projets clés pour en-

courager les transports publics, le trafic cycliste et piéton. Celui-ci répondait aussi à l’initiative populaire «pour l’encouragement des transports publics, du trafic piéton et cycliste en ville de Zurich», depuis son ac-ceptation par le peuple en septembre 2011. la Conférence des villes pour la mobilité (CVM) a quant à elle pris position sur la mobilité électrique depuis quelques se-maines. Son objectif vise une véritable solution de remplacement des véhicules à essence ou diesel, sans nouvelle augmen-tation de la mobilité en général. les pro-grammes actuels élaborent des stratagèmes pour réduire les émissions de CO2: car- sharing, car-pooling, Car2Go, prêt de vélos et de vélos électriques, ou encore mesures de gestion de la mobilité. Ces initiatives

semblent provoquer de nouveaux comporte-ments et une nouvelle mentalité dans le domaine des transports. le phénomène mondial de pénurie d’énergie conduit aus-si, inévitablement, à la flambée des coûts énergétiques et de transport à laquelle il faudra remédier.

reCHerCHeS interdiSCiPlinaireSSi le projet atypique «drive-in» s’intègre à la stratégie de mobilité à l’horizon 2025 et propose aux clients cyclistes du célèbre café de l’Hôtel de Ville de consommer tout en restant en selle, la Haute école des arts de Zurich n’est pas en reste. En collaboration avec Audi AG Ingolstadt et Amag Suisse, elle n’a pas attendu de connaître la position de la CVM pour développer un travail de re-cherche interdisciplinaire sur la mobilité à Zurich en 2025 qui va encore plus loin que le développement de la voiture électrique. Ce projet s’est par ailleurs retrouvé nominé au Prix Design Suisse 2013-2014. Alors,

quelles perspectives pour la plus grande ville de Suisse dans un peu plus de dix ans? «Notre ville subit des changements de société comme partout ailleurs. En tenant compte de son développement, il faudra pouvoir assurer la qualité de vie élevée qu’on y trouve aujourd’hui, d’où ce projet», précise le professeur Michael krohn, qui s’est entouré d’une fine équipe d’étudiants pour développer divers scénarios futuristes.

le Futur à noS PorteSCette étude projette des cas de figure basés sur des observations empiriques et sur des faits statistiques, et tente de répondre aux défis des infrastructures à venir face à la croissance démographique. Agrandir la ville et concilier ce fait avec la mobilité a grandement inspiré Michael krohn et ses collaborateurs. Ils ont ainsi présenté diffé-rents scénarios de trafic urbain qui uti-lisent des véhicules autonomes – sans conducteur – en y intégrant les contraintes globales de tous les systèmes de circula-tion, mais aussi les habitudes de travail et de vie changées, et les développements technologiques intelligents. A travers son initiative, le team de la haute école propose une base solide aux créateurs et aux planifi-cateurs qui conçoivent la mobilité urbaine du futur. E

Nominé lors du Prix Design Suisse 2013-2014 début novembre, un projet de mobilité de la Haute école des arts de Zurich et d’Audi dessine l’avenir de la plus grande ville de Suisse.

des véhicules sans conducteurpourraient voir le jour dans un avenir proche.

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AUDI URBAnDEVELOPMEnT TOOLS

porte sur l’accompagnement de projets d’aménagement du territoire de la ville. Les zones résidentielles de plus en plus éloignées du centre urbain ainsi que les immeubles d’habi-tation du centre-ville s’intensifient. aussi, audi propose une voiture sans conducteur. celle-ci assurera la connexion entre la maison et les accès au réseau des transports publics. Une commande mobile à distance permettra d’appeler la voiture capable de véhiculer plusieurs personnes à la fois, au fil de ses courses.

AUDI SMALL AnD InTELLIgEnT URBAn DELIVERy

propose de revisiter la distribution des marchandises et des biens dans les zones urbaines. aujourd’hui encore, ces distributions se réalisent principa-lement par un chauffeur dans un véhi-cule de livraison. audi met ainsi au point des véhicules autonomes dans lesquels les marchandises transportées seront traitées via un déplacement automatisé. favorisés par les progrès technologiques d’ici à 2025, des sys-tèmes intelligents devraient avoir la capacité de soulager les zones urbaines de leur circulation. a une gestion efficace des itinéraires de jour et de nuit honorant les délais de livraison s’ajoutera le travail de tri, emballage, assemblage, étiquetage, etc., directement dans le véhicule.

AUDISELF InTELLIgEnTDRIVIng SySTEM

anticipe les préférences, les desti-nations et les temps de déplace-ment des utilisateurs dus aux chan-gements de travail, de loisirs et de comportements d’achat. L’interac-tion entre les véhicules intelligents coordonnés les uns avec les autres devra répondre aux personnes, sui-vant les conditions de la ville, de la météo et des actualités. «Les véhi-cules se déplaceront sur des sites où les activités professionnelles sont denses. ils s’y regrouperont à la fin d’une journée hivernale, sachant que les gens rentreront chez eux après être passés au centre commercial, après avoir récupéré les enfants à la crèche ou après avoir pris un moment de loisir ou un apéro», explique le professeur Krohn. Leur configuration est bien évidemment prévue en fonction des besoins des utilisateurs (sièges enfants, nombre de places, etc.).

AUDI InDIVIDUAL MOBILITy

est un principe directeur de la politique des transports. La recherche de l’efficacité est déterminée dans une large mesure unique-ment via le prix. Le taxi offre des avantages par rapport aux transports en commun. Le prix de la course s’élève en fonction de paramètres variables dans le temps, la durée, le parcours, le covoiturage, etc. pour maîtriser l’équilibre entre la mobilité privée et le transport.

AUDI ROAD MEDIATAInMEnT

veut transformer le véhicule en plate-forme médiatique. La route n’est plus sim-plement une distance parcourue d’un point a à un point B, elle devient une expérience interactive. Par ailleurs la firme ne veut plus vendre ses véhicules aux indi-vidus mais aux communautés.

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l’utopie des indociles aux excès de l’agrobusiness n’est plus du rêve. le pouvoirde changement du consommateur prend du poids. Auteur de «Alimentation:

les bons choix», René longet décortique les scénarios qui se profilent pour mieux vivre et mieux manger dans un contexte de développement durable.

ViVRE

MAngEROU êTRE MAngÉ

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VIVIANE SCARAMIGlIA

A l’heure où plus de 40% de la popu-lation suisse est en surpoids, alors que les coûts de la santé entraînés

par la malbouffe sont estimés à quelque 6 milliards de francs par an, le culte du «trop», fondé sur l’idée d’une croissance in-finie, ne serait-il pas devenu un obstacle au progrès? l’économiste britannique Nicolas Stern déclarait en 2009 que les pays riches devront oublier leur traditionnel concept de croissance s’ils veulent stopper le chan-gement climatique. Ce qui implique forcé-ment la révision des modes de production et de consommation, y compris dans le domaine crucial de la nourriture. A ce titre, l’ouvrage de René longet, expert genevois reconnu dans le développement durable, n’est pas une énième critique du dogme de l’excès. Une critique, nécessaire à des prises de conscience, qui tomberait à plat s’il

n’existait pas une perspective d’autre trajec-toire. En cent cinquante pages, claires et pratiques, l’auteur dresse un portrait remar-quablement documenté des effets de l’agro-business sur notre santé et celui des voies de sortie qui ménagent une transition vers une économie davantage axée sur la qualité

des produits plutôt que sur la quantité, sy-nonyme de dépendance aux énergies fos-siles et d’inégalités sociales.

manger mal, à quel Prix?Trop de sucre, de sel, de mauvaises graisses, trop d’huile de palme à la réputation sulfu-reuse, trop de viande, trop de junk food nu-tritionnellement carencée... Et si, épris d’un équilibre diététique nettement plus savou-reux, l’on se réappropriait quelques-uns des grands enjeux de notre temps? Certains chiffres suggèrent une réflexion plutôt salu-taire qui propose de remettre le producti-visme mondialisé sur le siège arrière. Ainsi, deux tiers des exportations agricoles de l’Espagne proviennent de la «mer de plastique» andalouse: 350 km2 de serres où 120 000 travailleurs précarisés produisent

LA VIAnDE AU CARBOnE

afin de produire 1 kg de bœuf, il faut 8 kg de céréales. Soit au total, pour l’ensemble de la planète, de quoi nourrir 3,5 milliards de personnes. il faut aussi 15 fois plus d’eau que pour la même quantité de céréales, en émettant 5 à 20 fois plus de cO

2.

S’y RETROUVER PARMI LES LABELS

dans les rayons alimentaires, on trouve pas moins de 150 labels de qualité, écologiques, environ-nementaux, sociaux, locaux, régionaux ou encore de commerce équitable. Plus de 11 labels rien que pour le bio! natura Plan chez coop, Migros Bio, demeter pour l’agriculture biodynamique, etc. de fait, Bourgeon, le label de Bio Suisse, fédération suisse des producteurs biologiques, sert de référence à tous les autres. notons toutefois que le sigle bio de Migros est conforme à ses exigences, bien que Bourgeon n’apparaisse pas sur ses emballages.

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coNso sus à la malBouFFE!

PUBliCitÉ

par année 3 millions de tonnes de tomates, melons, poivrons, courgettes ou oranges. Des milliers de camions font des milliers de kilomètres pour transporter ces denrées standardisées et insipides. 40% des graisses végétales utilisées dans le monde sont de l’huile de palme (50% d’acides gras saturés)

LE BIO RESTE CHER

Le bio représente 11% de la surface agricole, élevage compris, en Suisse. avec les Suédois, les Suisses sont les champions européens de la consommation bio, bien qu’elle ne repré-sente que 6% du marché alimentaire global. Un secteur de niche intéressant pour les grands distributeurs, qui pratiquent des écarts de prix jusqu’à 68% avec le non-bio (données frc 2010), sans profit toutefois pour les producteurs...

dont la culture intensive en Indonésie et Malaisie est responsable d’une déforestation ravageuse.Côté viande, dans une consommation helvétique en léger recul l’an dernier (soit 141 grammes/jour/habitant) selon l’inter-profession Proviande, les produits indigènes ont toujours la préférence. Il n’empêche. l’agneau néo-zélandais transporté par avion augmente de cinq à dix fois son bilan éner-gétique et sur les 11 kg/an de bœuf que nous avalons par personne, la viande rouge importée des antipodes est sans équivoque du bœuf au carbone. la part de l’émission de méthane par le cheptel bovin mondial – 1,5 milliard de têtes – est estimée à 35% des émissions mondiales de ce gaz à effet de serre, soit 7,1 milliards de tonnes d’équiva-lent CO2. S’y ajoutent les coûts énergé-tiques du transport en avions-cargos réfrigé-rés (des litres de pétrole et jusqu’à 10 kg de CO2 par kilo de produit), mais aussi le pré-lèvement sur les superficies de pâturages et le poids de l’alimentation animale, soit un tiers des céréales mondiales (du soja à 97%) et quinze fois plus d’eau que pour

le blé et le riz. De quoi entretenir conforta-blement les inégalités et la faim dans le monde.

le Pouvoir de CHoiSirEbranlé par les scandales successifs (poulet aux hormones, vache folle, huile de palme, volaille bourrée d’antibiotiques, etc.) qui mettent à mal notre sécurité alimentaire, le consommateur devient plus attentif. Ses

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HUILE DE PALME: BIEnTôT LA TRAnSPAREnCE

40% des graisses végétales utilisées mondialement sont de l’huile de palme, responsable d’une déforestation ravageuse en Malaisie et indonésie. Présente dans la majorité des produits industria-lisés, elle permet toutefois des choix avertis. 15% de cette culture très rentable proviennent de plantations certifiées sous l’égide de la table ronde pour l’huile de palme durable, créée par le WWf. Bientôt la mention «huile de palme», jusqu’ici camouflée sous le générique d’huile végétale, devra apparaître sur l’étiquetage des produits suisses et, dès fin 2014, sur les produits de l’Ue.

exigences vont de pair avec une certaine prise de pouvoir sur la grande distribution, menée par le jeu de l’offre et de la demande. Parallèlement, les solutions visant à ac-croître les possibilités de choix sont en pleine émergence. Hier reléguées dans la marge, les voies alternatives se multiplient. Encore faut-il y voir plus clair dans ce paysage consumériste en mutation. Qui produit quoi, comment et où? Quelle est la provenance des aliments, quels sont leurs composants? Même si les Suisses sont les champions européens de la consommation bio, peut-on consommer sain aussi autre-

ment? Et comment s’y retrouver dans les étiquetages lacunaires et les quelque 150 la-bels de qualité? Quels sont leurs critères?l’ouvrage de René longet abonde en déchif-frages, explications et informations propres à rééquilibrer le contenu de nos assiettes en connaissance de cause. Dans le chapitre sur la proximité – les meilleurs circuits étant les circuits courts en termes de coûts énergétiques, traçabilité et fraîcheur –, outre les marchés aux fruits et légumes qui connaissent un regain d’intérêt et les pro-duits de l’agriculture locale proposés chez Migros, Coop ou encore Manor, des sites

tels www.pays-gourmand.ch, www.terroir-juraregion.ch et des labels comme Genève Région-Terre d’Avenir (GRTA) portent à la vente directe. Autre phénomène, le concept des potagers urbains né aux Etats-Unis se propage dans tout le pays. Une façon de tourner le dos aux pommes et aux oignons bien ronds pour les tapis roulants.

l’autre idée de la ProSPéritéAutre facteur du mieux manger: la diversité des goûts, des espèces et des variétés nivelée par la mondialisation, qui pousse à l’offen-sive. Tel le mouvement Slow Food parti d’Italie pour devenir un réseau mondial, qui défend l’économie locale, la diversité natu-relle et le plaisir de manger. On retrouve par ailleurs sur les étals plusieurs variétés de pommes qui tranchent avec les éternelles Golden, Maigold et Gala, et dix-sept variétés de pommes de terre ont été réintroduites dans le commerce. Entre labels bio, régio-naux, AOC, AOP, filières équitables, vente directe, défenseurs du droit du consomma-teur telle la Fédération romande des consommateurs, mobilisations, lanceurs d’alerte, une nouvelle donne agro-alimen-taire se dessine. Une autre prospérité est possible. E

* «alimentation,les bons choix»,

rené longet,éditions jouvence, 2013.

CERTIFIERLES RESTOSqUI CUISInEnT

L’association La fourchette Verte fait la promotion de la pyramide alimentaire dans nos assiettes depuis vingt ans et se propose de certifier des fast-foods. dès 2014, le label «fait maison» de GastroSuisse pourra être affiché par les res-taurants qui ne recourent pas aux plats précuisinés.

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archi alliEr dEsigN Et écologiE

PHILIPPE STARCkSIgnE UnE MAISOnEn kIT

Dans un marché de l’im-mobilier de plus en plus tendu pour les classes moyennes, certaines socié-tés sont en train de se posi-tionner avec des maisons prêtes à l’emploi. Celle du célèbre designer français répond au doux nom de D.E.A.R.S.

MAXIME PéGATOQUET

C ertains magazines économiques ne cessent de le répéter: dès lors qu’il s’agit de se loger, il est préférable

d’acheter. Cela dit, force est de constater que l’accessibilité à la propriété est de plus en plus délicate. l’une des solutions pourrait se trouver à l’étranger, où une poignée de so-ciétés ont décidé de tenter l’aventure de la maison préfabriquée et écologique. Il en va ainsi de P.A.T.H (Prefabricated Accessible Technological Homes), un projet mené conjointement par l’entreprise Riko et le designer multi-tâches Philippe Starck. Soit,

d’un côté, l’un des principaux fabricants européens de bâtiments préfabriqués en bois durable et, de l’autre, un créateur dont les engagements en faveur d’un mieux-vivre écologique et responsable ne sont plus à prouver.

Prix raiSonnaBleDesigner populaire, l’initiateur du vélo- patinette «Pibal» en ville de Bordeaux, de l’éolienne miniature pour particulier ou de bouteilles d’eau en plastiques recyclables est aussi un ardent défenseur de la démo-cratisation du design. D’où ce pas de côté dans l’architecture avec un projet accessible,

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en entrée de gamme, à partir de 1000 euros le mètre carré. Même converti en francs suisses, le prix est à mettre en relation avec les tarifs locaux, situés autour des Fr. 10 000.– en moyenne, avec des pointes à 15 000 à Genève. A l’ère du commerce en ligne, du fast food et du name dropping en veux-tu en voilà, l’ambition affichée est la suivante: «Offrir les logements du futur en combinant un design intemporel, de hautes performances technologiques, du confort et le respect de l’environnement.» On peut donc y ajouter la signature du designer, car il n’est pas sûr que le projet aurait le même intérêt si l’homme fort du design français ne se trouvait pas derrière cette initiative.

HaBitat PerSonnaliSéManière de se démarquer d’une uniformisa-tion annoncée, le projet P.A.T.H propose ainsi plus de trente modèles fonctionnant aux énergies renouvelables avec une charte alléchante (lire encadré). l’idée principale, c’est de s’adapter aux besoins du client. la gamme est large, les possibilités d’amé-nagement nombreuses. Il faut donc savoir prendre son temps, manière de bien peser les différentes options. Sur le site dédié, on peut littéralement choisir sa maison sur plan.On peut en définir la structure, puisqu’à la manière des Trois Petits Cochons, le client a le choix entre bois, métal ou verre. Ensuite, il s’agit de se questionner sur le choix des fa-çades, le type de finitions, mais surtout sur les vertus éco-technologiques que l’on veut donner à son Sweet Home. Ces maisons, dites basse consommation, permettent d’in-tégrer une palette large et plutôt complète sur les questionnements énergétiques. Il est ainsi possible d’y ajouter, sur le toit, des pan-neaux solaires photovoltaïques, de mettre en place des éoliennes ou des pompes à chaleur.

ServiCe aPrèS-vente inCluSUn avantage notable réside également dans la rapidité de construction d’un telle maison. Il faudrait compter une poignée de mois, de deux à six selon les sources, entre l’offre et la livraison finale. Baptisée D.E.A.R.S, soit Democratic Ecological Architecture with Riko by Starck, la maison renferme en même temps dans son acronyme cette capacité à sé-duire son interlocuteur, ici un futur acheteur. Sur son site, le designer adepte des phrases fortes déclare ainsi: «Fournir un moyen réel et accessible à tous pour faire face aux be-soins environnementaux urgents est le nou-

veau combat pour la démocratisation du design.» Une punchline qu’on peut évidem-ment décliner à cet habitat écologique.Mais, il faut bien le dire, l’offre peut vite se révéler incontournable, puisque le service après-vente est compris, l’entreprise Riko s’engageant à offrir une assistance à long terme à leurs futurs propriétaires. Un service de premier ordre, ainsi qu’une manière de maîtriser toutes les étapes de la chaîne, et donc les coûts.

Bientôt en SuiSSeEncore relativement rare par chez nous, ce type de construction a clairement le vent dans le dos. Un récent article dans le maga-zine Monocle fait même penser à une vogue qui n’en a pas fini de faire des vagues, de la Scandinavie au Portugal. Et, dans la même idée, il ne faut pas oublier que le géant du meuble suédois est déjà présent sur le mar-ché à travers Boklok (prononcez Bouklouk). Quoi de plus normal du reste de s’occuper de l’extérieur après s’être intéressé à nos intérieurs. Début 2010, le concept faisait florès en Allemagne avec comme postulat: «100 mètres carrés habitables, les services d’un décorateur de l’entreprise, un petit jardin et une allée de pommiers, le tout pour 180 000 euros (Fr. 264 000.–).»

A peine lancé, le concept aurait déjà séduit nombre de particuliers, impossible cepen-dant d’en savoir plus à l’heure actuelle. Pour la Suisse, difficile de prédire si le mar-ché va mordre, mais, en tout les cas, chacun a désormais la possibilité de s’offrir une part de rêve en se projetant dans la maison de son futur. E

Plus d’infos surwww.starckwithriko.com

LES nEUF PRInCIPES DE LA D.E.A.R.S

• Etre écologiquement et socialement responsable

• avoir un bilan carbone très faible• avoir un haut rendement énergétique• disposer d’un design intemporel abordable• proposer des conditions de vie de qualité

et accessibles• être une maison dernier cri• proposer une maison préfabriquée

personnalisable• devenir un gain de temps et d’argent• proposer une assistance complète.

«Fournir un moyen réel et accessible à tous pour faire face aux besoins environnementaux urgents est le nouveau combat pour la démo-cratisation du design.» philippE starck

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tENdaNcE écoNomiE dE FoNctioNNalité

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PAS DE LITS FROIDS à L’HôTELUne PME vaudoise a imaginé un concept de locationde literie basé uniquement sur l’occupation des lits.

élODIE MAîTRE-ARNAUD

P ratiquer l’économie de fonctionnalité jusque sous la couette? C’est le parti pris de François Pugliese, directeur

de la société Elite. Fondée à Aubonne en 1895, elle continue d’y fabri-

quer et de commerciali-ser ses articles de literie haut de gamme. Depuis 2011, elle propose le système Smart

lease permettant aux hôteliers de ne plus acheter leurs lits, mais de les louer en fonc-tion de leur occupation. En substituant la vente d’une fonction à celle d’un produit, l’économie de fonctionnalité rend ainsi le fournisseur responsable des biens qu’il fournit à ses clients. Et ça ne marche que si les produits sont durables! le fabricant demeure en effet propriétaire du produit jusqu’à l’échéance du contrat de leasing. Appliqué à la literie, ce modèle permet aux hôteliers de payer selon leur utilisation réelle, à la nuitée. Pour ce faire, des cap-teurs, situés dans les matelas, enregistrent les mouvements et établissent avec préci-sion l’occupation de chaque lit. Des lits dont la durée de vie est estimée à quinze ans et qui sont ensuite recyclés par Elite. Ceux-ci portent notamment le label européen Eco-label, à l’instar de l’ensemble de la gamme proposée par la PME vaudoise. E

Dr

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modE dE viEpartagEr pour écoNomisEr

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VISIOnÉCO-COMMUnAUTAIREà zURICHAméliorer le voisinage en revisitant ses idéauxet en participant à la croissance des énergiesrenouvelables, c’est ce que propose l’association Redémarrer la Suisse (Neustart Schweiz)avec un concept socio-écologique.

MARy-lUCE BOAND COlOMBINI

D epuis trois ans, l’association Redé-marrer la Suisse veut sensibiliser les Helvètes sur leur mode de vie. Selon

elle, le coût de ce dernier pourrait être réduit grâce à un dispositif de voisinage coopératif, à l’approvisionnement régional en aliments sur la base de livraisons directes, à la trans-formation de l’habitat urbain et à la simplifi-cation des structures administratives. Cha-cun devrait aussi avoir accès à une culture générale et une formation professionnelle optimales. Enfin, l’utilisation de l’excédent devrait revenir à des actions mondiales pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres. Inspirée par ces idéaux, la coopéra-tive Nena a lancé, à Zurich, l’initiative de créer deux voisinages modèles, dont l’un sur le site d’une ancienne caserne de la ville.

l’éCHelle du voiSinageImaginons un espace de rencontres sociales mixtes, un dépôt d’outils à partager, un lieu commun de lessive, un micro-centre pour les enfants, des activités et des emplois. Ajoutons à cela un approvisionnement ali-mentaire organisé avec des fermiers de la région, pourvu d’un dépôt alimentaire dans le voisinage. le concept que propose l’asso-ciation met en exergue la question d’éco-nomies d’échelle, l’écologie étant présentée comme l’économie à long terme. Des ges-tions communes ou coopératives y rempla-

cent des gestions par le marché: le voisinage coopère et s’organise davantage collective-ment, basé sur un modèle associatif avec des règles pour canaliser la dimension émo-tionnelle et poursuivre la gestion de cette entité.

le BonHeur danS la duraBilitéla mise en place de quartiers communau-taires urbains et campagnards permettrait ainsi de ne pas consommer davantage que 1000 watts par jour et par personne. Ces quartiers seraient idéalement constitués de 500 personnes, afin de réaliser dans de bonnes conditions des bâtiments Minergie, avec des infrastructures regroupées. le rapport entre l’enveloppe et le volume (20 000 m2 sur 6 à 8 étages, 35 m2 env. par habitant) et la connexion aux transports de-viendraient idéals en ville, la vie commu-

nautaire et la sphère privée seraient déter-minées de manière indépendante. Plus largement, en utilisant 20% de la consommation d’énergie actuelle, la Suisse devrait organiser sa production au plan ré-gional, les besoins et les dépenses seraient directement négociés entre les consomma-teurs et les producteurs, selon les ressources disponibles. Chacun de nous participerait aux travaux suivant ses possibilités, l’argent et les bénéfices deviendraient secondaires tant que la durabilité serait assurée. «les bilans écologiques remplaceraient les comp-tabilités, la mesure du bonheur remplacerait le produit national brut» (Redémarrer la Suisse – Pour aller de l’avant, éditions Torticolis et Frères). E

Plus d’infos surwww.neustart.ch et www.nena1.ch (en allemand)

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éNErgiE primE solgaz

ALLIER gAz nATURELET SOLAIREles Services industriels de lausanne proposentune prime aux clients désireux d’associer le gaz naturelet le solaire pour leur production de chaleur.

SERVICES INDUSTRIElS lAUSANNE

q u’il s’agisse de remplacer votre chauffe-eau, d’assainir votre chauffage, de construire ou

moderniser votre habitation, vous avez la possibilité d’allier gaz naturel et soleil. Un duo idéal pour la production d’eau chaude sanitaire et du chauffage. Grâce à cette double installation gaz/so-laire, vous bénéficiez d’un confort encore plus respectueux de l’environnement,

car, en complément d’une chaudière à gaz qui assure votre chauffage, des capteurs solaires thermiques se chargent de chauffer votre eau chaude sanitaire.Pendant les périodes de faible ensoleille-ment, le système de régulation de votre installation commute automatiquement sur la chaudière à gaz. Grâce à ce double procédé, votre confort et vos besoins en énergie sont garantis en permanence.Si vous souhaitez associer gaz naturel et énergie renouvelable, le Fonds communal

pour le développement durable de la Ville de lausanne soutient financièrement cet engagement en offrant un supplément de prime aux clients SilGaz des Services industriels de lausanne. la prime SOlGAZ de Fr. 250.–/m2 de surface de votre capteur thermique s’ajoute à la prime NOVA pour les nouveaux équi-pements raccordés au gaz naturel fourni par les Sil ou à la prime RENOVA pour les clients SilGaz qui changent leurs an-ciennes installations pour des chaudières gaz à condensation, plus économes. E

trouvez plus d’informations sur les primes Silgazsur www.lausanne.ch/sil ou bien en appelantle 021 315 81 81.

Primes disponibles jusqu’à fin 2013ou jusqu’à épuisement du Fonds.

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éco-gEstEsiNspiratioNs vErtEs

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SEPT IDÉES à PIqUERAUx ÉCO-qUARTIERSRemettre la nature en ville, encourager le partage entre les personneset les générations, économiser les ressources et l’énergie, tels sont les buts de ces quartiers plus verts. On s’en inspire pour... SylVIE UlMANN

1. enCourager le CommerCe loCal

2. Soutenir l’agriCulture ContraCtuelle

Parce que le contenu des paniers est local et de saison. Si aucun point de distribution n’existe dans le voisinage, on se groupe pour en organiser un, ou l’on se charge au moins de la collecte à tour de rôle. Et si les paniers paraissent trop grands, on en partage un avec une famille du coin. Ce sera aussi l’occasion de comparer ses recettes de soupe à la courge ou de carpaccio de betterave.

3. miSer Sur le Partage

C’est tendance: contre quelques (dizaines de) francs, on emprunte voitures ou appartements, alors pourquoi ne pas en faire autant avec tronçonneuse, fraiseuse à neige et autres? la bonne attitude: se demander qui pourrait nous mettre à disposition l’outil dont on a be-soin avant de l’acquérir. A la clé, des écono-mies... et sûrement de nouvelles connais-sances, dans la foulée.

4. jouer l’autoPartage

les éco-quartiers sont conçus pour limiter le recours aux voitures. la configuration de l’endroit où l’on habite n’incite pas forcément

à devenir piéton à plein temps, mais il est souvent possible d’éviter l’achat

d’un deuxième véhicule, voire de se passer du premier en mettant au point un système de partage entre voisins. Un classeur glissé dans une boîte aux lettres et une taxe de 50 centimes par kilomètre parcou-ru peuvent suffire à organiser un tel système. Cela fonctionne par exemple très bien à la coopérative Equilibre, tout près de Genève.

5. Privilégier la BiodiverSité

On évite de planter des espèces envahis-santes dans son jardin, car elles risquent de causer d’importants dégâts à l’environ-nement. Certaines sont malheureu sement en vente dans les jardineries. Alors

pour les repérer, on file sur le site internet de l’Office fédéral de l’environnement, qui tient à jour une liste noire des plantes inva-sives. Par ailleurs, on respecte arbres et espaces verts pour le bien-être des animaux en laissant sur place souches et troncs, lorsque des coupes s’imposent. le bois mort en tas est une véritable aubaine pour les insectes et les hérissons.

5. réCuPérer l’eau de Pluie

7. PenSer «grouPé» Pour leS renouvelaBleS

Même une maison ancienne peut être équipée de panneaux solaires photo-voltaïques ou thermiques, voire d’une pompe à chaleur. Et pour augmenter les économies, la bonne idée est de se réu-

nir entre voisins pour demander une offre. limiter les trajets des fournisseurs permet de réduire les coûts et d’économiser du CO2.

Dans un éco-quartier, les habitants ont tout sous la main, de la boulangerie au coiffeur en passant par le supermarché. Ce n’est pas ou plus forcément le cas dans nos quartiers et villages. Raison de plus, lorsque des boutiques et magasins subsistent, pour s’y rendre régulièrement! Cela leur permettra de survivre et nous évitera de devoir rouler des kilomètres pour acheter du pain.

C’est l’idéal pour arroser le jardin et économiser de l’eau potable. En prime, comme elle n’est ni calcaire ni chlorée, elle plaît davantage aux plantes que celle du réseau. Pour la stocker, deux options: la plus simple est de collecter dans un réservoir celle qui tombe du toit via la gouttière. la deuxième consiste à enterrer un plus grand réservoir si l’on a besoin de beaucoup d’eau.

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shoppiNg lE sélEctioN d’EFFiciENcE 21

IDÉES CADEAUx POUR Un nOëL ÉCOLO ET LUDIqUEles fêtes de fin d’année sont souvent le prétexte à des avalanches de cadeaux.Plutôt que de multiplier les présents ou de disserter sur le bon goût de tel ou tel objet,Efficience 21 en a choisi dix pour leurs vertus éthiques ou simplement conséquentes. l’occasion de (se) faire plaisir sans pour autant en faire tout un monde.SélECTION: MAXIME PéGATOQUET

1. Plus qu’une jolie boîte à piles, une manière ludique de recycler tout en conscienti-sant les utilisateurs. alcaline Box, 5,5 designers pour energizer, 39 euros sur www.madeindesign.com

2. relecture contemporaine du bloc de cèdre d’antan, cet objet est aussi un joli clin d’œil au monde du travail, puisque l’usine en question ne pollue pas l’air mais le purifie. Purificateur d’air L’Usine Occupée, françois Mangeol pour éSé, 69 euros sur www.editionsousetiquette.fr

3. une lampe éthique dont les éléments ont été recyclés d’autres productions, d’où les quelques vivifiantes imper-fections. Lampe à suspendre flobo, atelier reKOBO pour ekobo, 75 euros sur www.ekobohome.com

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4. l’entreprise lekki propose de remettre au goût du jour vos vieux téléphones antédilu-viens. Pour un retour aux basiques! nokia 3210 dès 90 euros; Motorola Startac 130 dès 180 euros sur www.lekki.fr

5. un microréveil dont l’heure peut être projetée au mur grâce à des led intégrées. réveil Lumo, Jeremy & adrian Wright, 79 euros sur www.lexon-design-store.com

6. un «bout de bois» faisant office de décapsuleur. gadget, mais fabriqué à la main en Suisse sur du frêne certifié FSC.Ouvre-bouteille Bout de bois, adrien rovero pour ace, fr. 29.– sur http://shop.a-c-e.ch

7. entreprise suisse qui produit peu, mais bien et beau, Punkt propose un connecteur de prises ultra-fonctionnel, au design aussi addictif qu’un iPhone. Multiprise eS 01, Georges Moanack pour Punkt, dès fr. 129.– sur www.punktgroup.com

8. dessinées par le Hollandais Floris Hovers, ces miniatures automobiles sont aussi belles à jouer qu’à exposer... sur plusieurs générations! Voitures archetoys, floris hovers pour Magis, prix sur demande sur www.magisdesign.com

9. S’accommoder d’un acces-soire Freitag, c’est porter la responsabilité en bandoulière. Ce porte-monnaie en est une nouvelle preuve. Porte-monnaie caroline, freitag, fr. 130.– sur www.freitag.ch

10. une poubelle de bureau dont les trois éléments sont aimantés, manière de travailler tout en triant. Poubelle Quarter, Johanna dehio pour discipline, environ fr. 250.– sur www.discipline.eu

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livrE à NE pas maNquEr

l’avenir de la ville S’éCrit en vert

r endre les centres des agglomérations plus attrayants et lutter contre la pénurie de logements qui pénalise

la dynamique du retour en ville: telles sont les grandes lignes autour desquelles sont construites les six visions originales présen-tées dans cet ouvrage. Elles sont nées de ré-flexions menées par le professeur Emma-nuel Rey, spécialiste en architecture durable à l’EPFl, et ses étudiants au cours de deux ateliers qui se sont déroulés en 2011 et 2012 dans le cadre du laboratoire d’architecture et technologies durables (lAST) à l’EPFl. les travaux ont porté sur le site de Wald-stadt, près de Berne: 40 hectares boisés bordant la capitale fédérale, séparés par l’au-toroute de la forêt de Bremgarten. A terme, l’endroit pourrait se transformer en un quartier durable qui accueillerait 7000 habi-tants. Dans ces ateliers, le professeur et ses étudiants ont réfléchi à différentes fa-

çons de développer un nouveau type de tissu urbain. Ils se sont demandé comment in-venter des liens inédits entre la ville et la forêt et de quelle façon intégrer l’autoroute aux différents projets. Comment redonner envie aux gens de vivre en ville? la question préoccupe les Bernois et nombre de zones urbaines confrontées aux conséquences de leur étalement et du mitage du territoire. Pour y répondre, ce livre esquisse des pistes souvent audacieuses. Enfin, de façon à com-pléter les visions urbanistiques et architec-turales proposées, il présente également des recherches à caractère interdisciplinaire, en tenant compte des aspects environne-mentaux, énergétiques, sociologiques et économiques. E

«green density», par emmanuel rey et Sophie lufkin, éd. PPur, 192 pages.

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En Suisse, les deux tiers des maisons individuelles et des immeubles collectifs ont plus de 30 ans d’ancienneté. Les installations tech-niques, en particulier les chauffages, subissent l’usure du temps, consomment trop d’énergie et entraînent un surcoût inutile. C’est pourquoi nous vous proposons des solutions de rénovation faisant appel aux énergies renouvelables. Quels que soient l’âge, l’état et le type de vos installations, nous recherchons la solution la mieux adaptée à votre bien immobilier pour un confort d’habitat exceptionnel. www.cofely.ch/assainissement-chauffage

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Source: Minergie

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AgEnDABâle, 21 au 25 janvier

SWiSSBauSwissbau compte parmi les plus grands salons de la construction et de l’immo-bilier en Europe. Tous les deux ans, quelque 1300 exposants venus de 20 pays se présentent aux plus de 100 000 visi-teurs actifs dans la planification, l’investissement, l’immobilier, la cons-truction, la formation et la recherche.www.swissbau.ch

montPellier (FranCe),27 au 29 janvier

milléSime Bio,mondial du vin éCologiqueCe salon professionnel est consacré exclu sivement aux vins biologiques certifiés AB (agriculture biologique). Créé en 1993, il est strictement réservé aux pro fessionnels qui sont également conviés à participer à plusieurs événe-ments en son sein destinés à favoriser la découverte, les échanges et la convi vialité.www.actu-environnement.com

Yverdon-leS-BainS,Février à juin

Formation en territoireSurBainS et énergieSObtenez un Certificate in advanced studies en Territoires urbains et énergies. Cette formation élargit la gestion de l’énergie dans l’envi-ronnement bâti au-delà de l’échelle du bâtiment. Orchestré par la HES-SO, ce programme propose des notions de développement territorial à différentes échelles, qu’il s’agisse de planification énergétique, de gestion des acteurs et des conflits d’intérêts, de management de projets énergétiques, d’écologie ur-

baine, de gestion de mobilité ou des dé-chets ou des théma-tiques sur les éco-quartiers.www.edd-bat.ch

Bâle, 21 Février

éCo.CongrèSle 21 février 2014, le Centre des congrès de Bâle accueillera la 9e édition d’eco.congrès nature sur le thème «Davantage de mobilité avec un trafic réduit». Plu-sieurs experts en matière de mobilité seront présents, parmi lesquels le spécia-liste danois de la mobilité cycliste Mikael Colville-Andersen et le CEO des CFF Andreas Meyer.www.eco.ch

genève, 6 au 16 marS

Salon de l’auto Chaque année, le rendez-vous incontour-nable de l’automobile à Genève attire près de 700 000 visiteurs. l’occasion pour chacun de jauger les efforts consentis par les constructeurs du monde entier afin d’améliorer l’efficacité énergétique des voitures. Un domaine sur lequel tous les constructeurs planchent de manière assidue depuis plusieurs années.www.salon-auto.ch

BarCelone (eSPagne), 10 au 13 marS

eWea 2014l’événement annuel EWEA est le plus im-portant en Europe en matière d’énergie éo-lienne. EWEA offre une plateforme interna-tionale qui permet à l’industrie éolienne de présenter ses produits et services de dernière génération. Cet événement propose égale-ment un vaste programme de conférences.www.ewea.org

lauSanne, 28 et 29 mai

g21 SWiSStainaBilitY Forumle rendez-vous de l’économie et de la dura-bilité en Suisse se tiendra en mai prochain à l’IMD de lausanne. les objectifs de cet événement sont de contribuer à positionner la Suisse comme un pays leader et innova-teur dans le domaine du développement durable, créer une plateforme unique d’échange entre les acteurs de la société ainsi que promouvoir et consolider les ini-tiatives pionnières les plus intéressantes en matière de développement durable.www.g-21.ch

lauSanne, 8 au 16 marS

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DU 8 AU 16 MARS 2014SEMAINE 12:00 - 20:00 HEURESWEEK-END 10:00 - 18:00 HEURES

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EXPO BEAULIEULAUSANNE

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PRESENTING PARTNER Salon HaBitat-jardin Habitat-Jardin est le rendez-vous incontournable des propriétaires et futurs propriétaires romands. Avec 500 exposants, 12 secteurs complé-mentaires et un concept unique qui rassemble l’habitat et les aména-gements extérieurs, ce salon génère 97% de taux de satisfaction auprès des visiteurs. Pour cette 33e édition, un place importante sera consacrée, comme chaque année, à l’efficience énergétique.www.habitat-jardin.ch

Page 83: Efficience21 – N°9 (2013)

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