e vendredi 1er juin 2007 les projets de darcos pour...

32
www.lemonde.fr 63 e Année - N˚19393 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- Vendredi 1 er juin 2007 Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Jean-Marie Colombani Algérie 60 DA, Allemagne 1,80 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 1,90 ¤, Belgique 1,30 ¤, Cameroun 1 300 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 300 F CFA, Danemark 18 KRD, Espagne 1,90 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 300 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 1,90 ¤, Hongrie 575 HUF, Irlande 1,90 ¤, Italie 1,90 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 1,90 ¤, Portugal cont. 1,90 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 300 F CFA, Slovénie 490 SIT/2,04 ¤, Suède 22 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,7 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA, Jean-Claude Brialy est mort À Potsdam, mercredi 30 mai, la réu- nion des ministres des affaires étrangères du G8 a opposé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à ses homologues occidentaux, au sujet du statut du Kosovo. M. Lavrov a rejeté le plan Ahtisaari, soutenu par les Occiden- taux et prévoyant une « indépendance sur- veillée » de la province. Il n’a rien cédé face aux arguments de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et du ministre français des affaires étrangè- res, Bernard Kouchner, ancien adminis- trateur du Kosovo. Ces divergences au sein du G8, à l’ap- proche du sommet d’Heiligendamm, du 6 au 8 juin, s’ajoutent aux désaccords entre les Etats-Unis et les Européens sur le réchauffement climatique. Nicolas Sarkozy aura sa première rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, ain- si qu’un entretien bilatéral avec le prési- dent américain George Bush. a Lire page 6 et notre éditorial page 2 1 er juin : la chimie sous surveillance en Europe L e règlement européen sur l’évalua- tion de la toxicité des substances chimiques, baptisé Reach, entre en vigueur vendredi 1 er juin. Il a pour but de répertorier et contrôler, d’ici à 2018, envi- ron 30 000 produits, qui devront être pro- gressivement enregistrés, à partir de juin 2008, auprès de l’Agence européenne. Le règlement Reach va imposer aux entreprises concernées un effort finan- cier et humain important. Le coût d’un essai sera compris entre 81 000 et 2,2 mil- lions d’euros, auxquels il faudra ajouter 50 % de frais d’études et de procédure. « Nous devrons doubler le nombre de nos experts en toxicologie d’ici à 2010 », esti- me-t-on, par exemple, chez Rhodia. a Lire page 8 PAGE TROIS La politique italienne épinglée Le « patron des patrons », Luca di Montezemolo, reproche à la classe politique d’être inefficace, coûteuse et plus soucieuse de ses intérêts que de ceux du pays. Quinze ans après l’opération anticorruption « Mains propres », la critique a fait mouche. Chômage La baisse se poursuit En avril, le taux de chômage a encore décru de 1,2 %, soit 25 300 personnes de moins qu’en mars. Le moral des ménages a fortement progressé en mai. Page 11 et le point de vue de François Hollande page 19 Social Malaise à France Télécom Les syndicats de l’ancien opérateur national appellent à la grève jeudi 31 mai contre l’objectif de la direction de supprimer 22 000 emplois d’ici à 2008. Enquête. Page 14 Focus L’avenir du groupe Le Monde Le processus de désignation du patron du groupe Le Monde est en cours. Un conseil de surveillance doit avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président, Alain Minc, en accord avec son vice-président, Jean-Michel Dumay, président de la Société des rédacteurs du Monde. Pages 20-21 Liban Explosion de joie à Beyrouth après le vote de l’ONU sur le « tribunal Hariri » I l avait exercé avec brio tous les métiers du spectacle, successi- vement acteur fétiche des jeu- nes réalisateurs de la Nouvelle Vague, s’illustrant notamment dans Le Beau Serge, de Claude Chabrol (1959), comédien affir- mé qui aima jouer Feydeau et Guitry, directeur de théâtre impé- rial et généreux aux Bouffes pari- siens et vedette d’innombrables émissions de variétés : Jean- Claude Brialy est mort à son domicile parisien mercredi soir 30 mai, à 74 ans. Mondain, dandy portant volon- tiers cravate et écharpe précieuses, vouant un culte à l’amitié, il était doué d’une mémoire prodigieuse, dont il fit usage dans deux livres de souvenirs : Le Ruisseau des singes et J’ai oublié de vous dire. a Lire page 22 Des partisans du gouvernement libanais expri- ment leur joie, mercredi 30 mai, à Beyrouth, après le vote du Conseil de sécurité de l’ONU créant un tribunal international pour juger les assassins de l’ancien premier ministre, Rafic Hariri. Le projet patronné par la France, les Etats-Unis et le Royaume- Uni a été adopté par dix voix sur quinze. La Russie, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et le Qatar se sont abstenus, dénonçant une immixtion du Conseil de sécurité dans les affaires internes du Liban. La Syrie a manifesté son mécontentement. Quand l’ambassa- deur américain à l’ONU, Zalmay Khalilzad, qui prési- dait la réunion du Conseil, a annoncé l’adoption de la résolution, des feux d’artifice ont été déclenchés dans plusieurs quartiers de Beyrouth. Lire page 4 M inistre de l’éducation nationale, Xavier Darcos n’annoncera pas dans l’immédiat, comme l’atten- daient ses interlocuteurs syndicaux, la « suspension » du décret très contesté de son prédécesseur, Gilles de Robien, sur les obligations de service des enseignants. C’est Nicolas Sarkozy qui, dans les pro- chains jours, tranchera, après avoir reçu les représentants de la communauté édu- cative (syndicats et fédérations de parents d’élèves). Dans un entretien au Monde, M. Darcos indique qu’il a « fait des proposi- tions » au président de la République et que celui-ci « souhaite améliorer le pouvoir d’achat » des enseignants. Cette question sera au cœur de la gran- de consultation sur la redéfinition du métier d’enseignant, auquel le gouverne- ment souhaite appliquer le principe « travailler plus pour gagner plus ». Cette consultation devrait débuter dès juin et durer jusqu’au printemps 2008. Tous les sujets seront mis sur la table, y compris la recherche de « gains de productivité », expression jusqu’alors taboue dans la bouche d’un ministre de l’éducation. « Je suis membre d’un gouvernement qui a reçu mandat d’alléger la dette de l’Etat. Je ne pourrai pas m’en abstraire », affirme M. Darcos. Concernant une des principales pro- messes de campagne de M. Sarkozy, la « suppression progressive » de la carte sco- laire, le ministre donne un signal fort en annonçant que la proportion d’élèves bénéficiant de dérogations serait dou- blée dès la rentrée de septembre. D’envi- ron 10 %, en moyenne, au niveau natio- nal, elle pourrait atteindre, selon lui, 20 %. Les boursiers seront prioritaires. Les « demandes de bonne foi » seront pri- ses en compte. Les établissements qui perdraient des élèves verront leurs moyens pédagogiques maintenus. A ter- me, chaque établissement devra « contri- buer à la mixité sociale ». a Lire page 12 Les projets de Darcos pour l’école Calendrier Sarkozy va recevoir les syndicats, 20 % de dérogations à la carte scolaire cette année Tensions au G8 à une semaine du sommet d’Heiligendamm Orhan Pamuk Istanbul Souvenirs d’une ville Traduit du turc par Savas Demirel, Valérie Gay-Aksoy et Jean-François Pérouse ph. C. Hélie © Gallimard Gallimard Orhan Pamuk a reçu pour l’ensemble de son œuvre le prix Nobel de littérature 2006 du monde entier voir page 11 supplément Monde des livres LA NOUVELLE ORIGINE ANWAR AMRO/AFP Le yiddish sans nostalgie Dossier « La Dérobade », de Jeanne Cordelier Réédition Dans son théâtre des Bouffes parisiens en 2005. SERGE COHEN/COSMOS

Upload: others

Post on 22-Jul-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

www.lemonde.fr

63e Année - N˚19393 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- Vendredi 1er juin 2007 Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Jean-Marie Colombani

Algérie 60 DA, Allemagne 1,80 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 1,90 ¤, Belgique 1,30 ¤, Cameroun 1 300 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 300 F CFA, Danemark 18 KRD, Espagne 1,90 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 300 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 1,90 ¤, Hongrie 575 HUF, Irlande 1,90 ¤, Italie 1,90 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 1,90 ¤, Portugal cont. 1,90 ¤,Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 300 F CFA, Slovénie 490 SIT/2,04 ¤, Suède 22 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,7 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA,

Jean-Claude Brialy est mort

À Potsdam, mercredi 30 mai, la réu-nion des ministres des affairesétrangères du G8 a opposé le chef

de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, àses homologues occidentaux, au sujet dustatut du Kosovo. M. Lavrov a rejeté leplan Ahtisaari, soutenu par les Occiden-taux et prévoyant une « indépendance sur-veillée » de la province. Il n’a rien cédéface aux arguments de la secrétaired’Etat américaine, Condoleezza Rice, etdu ministre français des affaires étrangè-res, Bernard Kouchner, ancien adminis-trateur du Kosovo.

Ces divergences au sein du G8, à l’ap-proche du sommet d’Heiligendamm, du6 au 8 juin, s’ajoutent aux désaccordsentre les Etats-Unis et les Européens surle réchauffement climatique. NicolasSarkozy aura sa première rencontre avecle président russe, Vladimir Poutine, ain-si qu’un entretien bilatéral avec le prési-dent américain George Bush. a

Lire page 6et notre éditorial page 2

1er juin : la chimiesous surveillanceen Europe

L e règlement européen sur l’évalua-tion de la toxicité des substanceschimiques, baptisé Reach, entre en

vigueur vendredi 1er juin. Il a pour but derépertorier et contrôler, d’ici à 2018, envi-ron 30 000 produits, qui devront être pro-gressivement enregistrés, à partir dejuin 2008, auprès de l’Agence européenne.

Le règlement Reach va imposer auxentreprises concernées un effort finan-cier et humain important. Le coût d’unessai sera compris entre 81 000 et 2,2 mil-lions d’euros, auxquels il faudra ajouter50 % de frais d’études et de procédure.« Nous devrons doubler le nombre de nosexperts en toxicologie d’ici à 2010 », esti-me-t-on, par exemple, chez Rhodia. a

Lire page 8

PAGE TROIS

La politique italienne épingléeLe « patron des patrons », Luca di Montezemolo,reproche à la classe politique d’être inefficace, coûteuseet plus soucieuse de ses intérêts que de ceux du pays.Quinze ans après l’opération anticorruption « Mainspropres », la critique a fait mouche.

ChômageLa baisse se poursuitEn avril, le taux de chômage a encore décru de 1,2 %,soit 25 300 personnes de moins qu’en mars. Le moraldes ménages a fortement progressé en mai.Page 11 et le point de vue de François Hollande page 19

SocialMalaise à France TélécomLes syndicats de l’ancien opérateur national appellent àla grève jeudi 31 mai contre l’objectif de la direction desupprimer 22 000 emplois d’ici à 2008. Enquête. Page 14

FocusL’avenir du groupe Le MondeLe processus de désignation du patron du groupeLe Monde est en cours. Un conseil de surveillance doitavoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par sonprésident, Alain Minc, en accord avec sonvice-président, Jean-Michel Dumay, présidentde la Société des rédacteurs du Monde. Pages 20-21

Liban Explosion de joie à Beyrouth après le vote de l’ONU sur le « tribunal Hariri »

I l avait exercé avec brio tous lesmétiers du spectacle, successi-vement acteur fétiche des jeu-

nes réalisateurs de la NouvelleVague, s’illustrant notammentdans Le Beau Serge, de Claude

Chabrol (1959), comédien affir-mé qui aima jouer Feydeau etGuitry, directeur de théâtre impé-rial et généreux aux Bouffes pari-siens et vedette d’innombrablesémissions de variétés : Jean-Claude Brialy est mort à sondomicile parisien mercredi soir30 mai, à 74 ans.

Mondain, dandy portant volon-tiers cravate et écharpe précieuses,vouant un culte à l’amitié, il étaitdoué d’une mémoire prodigieuse,dont il fit usage dans deux livres desouvenirs : Le Ruisseau des singeset J’ai oublié de vous dire. a

Lire page 22

Des partisans du gouvernement libanais expri-ment leur joie, mercredi 30 mai, à Beyrouth, aprèsle vote du Conseil de sécurité de l’ONU créant untribunal international pour juger les assassins del’ancien premier ministre, Rafic Hariri. Le projet

patronné par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni a été adopté par dix voix sur quinze. La Russie, laChine, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et le Qatar se sontabstenus, dénonçant une immixtion du Conseil desécurité dans les affaires internes du Liban. La Syrie

a manifesté son mécontentement. Quand l’ambassa-deur américain à l’ONU, Zalmay Khalilzad, qui prési-dait la réunion du Conseil, a annoncé l’adoption de larésolution, des feux d’artifice ont été déclenchésdans plusieurs quartiers de Beyrouth. Lire page 4

M inistre de l’éducation nationale,Xavier Darcos n’annoncera pasdans l’immédiat, comme l’atten-

daient ses interlocuteurs syndicaux, la« suspension » du décret très contesté deson prédécesseur, Gilles de Robien, sur lesobligations de service des enseignants.C’est Nicolas Sarkozy qui, dans les pro-chains jours, tranchera, après avoir reçules représentants de la communauté édu-cative (syndicats et fédérations de parentsd’élèves). Dans un entretien au Monde,

M.Darcos indique qu’il a « fait des proposi-tions » au président de la République etque celui-ci « souhaite améliorer le pouvoird’achat » des enseignants.

Cette question sera au cœur de la gran-de consultation sur la redéfinition dumétier d’enseignant, auquel le gouverne-ment souhaite appliquer le principe« travailler plus pour gagner plus ». Cetteconsultation devrait débuter dès juin etdurer jusqu’au printemps 2008. Tous lessujets seront mis sur la table, y compris

la recherche de « gains de productivité »,expression jusqu’alors taboue dans labouche d’un ministre de l’éducation.« Je suis membre d’un gouvernement qui areçu mandat d’alléger la dette de l’Etat. Jene pourrai pas m’en abstraire », affirmeM. Darcos.

Concernant une des principales pro-messes de campagne de M. Sarkozy, la« suppression progressive » de la carte sco-laire, le ministre donne un signal fort enannonçant que la proportion d’élèves

bénéficiant de dérogations serait dou-blée dès la rentrée de septembre. D’envi-ron 10 %, en moyenne, au niveau natio-nal, elle pourrait atteindre, selon lui,20 %. Les boursiers seront prioritaires.Les « demandes de bonne foi » seront pri-ses en compte. Les établissements quiperdraient des élèves verront leursmoyens pédagogiques maintenus. A ter-me, chaque établissement devra « contri-buer à la mixité sociale ». a

Lire page 12

Les projets de Darcos pour l’écoleCalendrier Sarkozy va recevoir les syndicats, 20 % de dérogations à la carte scolaire cette année

Tensions au G8à une semainedu sommetd’Heiligendamm

Orhan PamukIstanbul

Souvenirs d’une villeTraduit du turc par Savas Demirel,

Valérie Gay-Aksoy et Jean-François Pérouse

ph.

C.

Hél

ie©

Gal

limar

d

Gallimard

Orhan Pamuk a reçu pourl’ensemble de son œuvrele prix Nobel de littérature 2006

du monde entier

voir page 11supplément Monde des livres“LA NOUVELLE

ORIGINE

ANWAR AMRO/AFP

Le yiddish sans nostalgie

Dossier

« La Dérobade », de Jeanne Cordelier

Réédition

Dans son théâtre des Bouffes parisiens en 2005. SERGE COHEN/COSMOS

Page 2: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Editorial

Société éditrice du Monde SAPrésident du directoire : Jean-Marie Colombani

Directoire : Jean-Marie ColombaniPierre Jeantet, directeur général

Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves RomainDirecteur général adjoint chargé de la presse régionale :

Noël-Jean BergerouxDirecteur de la publication : Jean-Marie Colombani

Directeur délégué : Eric Fottorino,directeur général délégué : Patrick CollardDirecteur de la rédaction : Eric Fottorino

Directeur éditorial : Gérard CourtoisRédacteurs en chef : Alain Frachon (Le Monde 2), Sophie Gherardi,

Laurent Greilsamer, Patrick Jarreau, Michel Kajman,et Franck Nouchi (« Le Monde des livres »)Responsable de la conception : Eric Azan

Directeur artistique : Quintin Leeds ; chef d’édition : Françoise TovoDélégué général : Olivier Biffaud, secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco

Médiatrice : Véronique MaurusDirecteur des relations internationales : Daniel Vernet

Conseil de surveillance : Alain Minc, président,Jean-Michel Dumay, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet(1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991),

Jacques Lesourne (1991-1994)Le Monde est édité par la Société éditrice du Monde SA

Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social :149 017 497 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Associés,Société des rédacteurs du Monde, Société des cadres du Monde, Société des employés du Monde,Société des personnels du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Société despersonnels du groupe des publications de la Vie catholique, Association Hubert-Beuve-Méry, Sociétédes lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le MondePresse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Investmonde.

Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ; télécopieur : 01-57-28-21-21

Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ;Par courrier électronique : [email protected]

Médiateur : [email protected] : Par téléphone : de France 0-825-000-778 (0,15 TTC/min) ;

de l’étranger : (33) 3-44-31-80-48. Sur Internet : www.lemonde.fr/abojournal/.Changement d’adresse et suspension : 0-825-022-021 (0,15 TTC/min)

Tarif 1 an : France métropolitaine : 374 ¤Internet : site d’information : www.lemonde.fr ; finances :

http://finance.lemonde.fr ;Emploi : www.talents.fr ; Immobilier : http://immo.lemonde.fr

Télématique : 3615 lemonde. Documentation : http://archives.lemonde.frCollection : Le Monde sur CD-ROM : CEDROM-SNI 01-44-82-66-40

« Le Monde » sur microfilms : 03-88-04-28-60

Plages paradisiaques bordées de cocotiers,resorts tout inclus et croisières sur leseaux turquoise : les Caraïbes évoquentles vacances ensoleillées et le farniente àlongueur d’année. Au revers de ces ima-

ges de dépliant touristique, cette région est pour-tant la plus violente du monde. Dans un récent rap-port intitulé « Criminalité, violence et développe-ment dans les Caraïbes », la Banque mondiale sou-ligne que « les taux d’homicide y sont plus élevés quedans toute autre région du monde et que les tauxd’agression se situent largement au-dessus de lamoyenne mondiale ». Attisée par le trafic de drogue,cette violence « compromet la croissance et la prospé-rité ».

Avec un taux d’homicide de 30 pour100 000 habitants, le bassin des Caraïbes devancel’Afrique du Sud et de l’Ouest (29), l’Amérique duSud (26) et l’Amérique centrale (22). Les indica-teurs de violence varient d’une île à l’autre dans cet-te région où l’extrême pauvreté d’Haïti côtoie l’opu-lence des Bahamas. Dans la majorité des pays et ter-ritoires formant l’arc insulaire, qui s’étire des côtesvénézuéliennes à la Floride, la criminalité a pro-gressé ces dernières années. Parfois de manièrespectaculaire, comme dans les îles jumelles de Tri-nité-et-Tobago et en République dominicaine, oùles taux d’homicide ont respectivement triplé etdoublé entre 2000 et 2005.

Les pages des quotidiens dominicains sont rem-plies de faits divers sanglants. Le 24 mai, El Nacio-nal a fait sa « une » sur l’assassinat par balles detrois jeunes à la sortie d’une discothèque d’un quar-tier huppé de Saint-Domingue, à la suite d’une rixeapparemment banale. Trois jours plus tôt, un

Colombien, accusé de trafiquer 442 kg de cocaïneet pourtant en liberté sous caution, était abattu deplusieurs balles devant un débit de boisson. Deuxcents femmes ont été tuées en 2006 par un mari ouun concubin jaloux. La violence contre les femmesest très répandue. L’initiation sexuelle de 48 % desadolescentes a été « forcée », révèle une enquêteréalisée en 2003 dans neuf pays de la région. LesBahamas détiennent le peu enviable record mon-dial du taux de viol.

Diverses par leurs héritages coloniaux, leurstailles, leurs populations, leurs langues et leursniveaux de vie, les îles ont un point commun : ellessont devenues l’une des principales plaques tour-nantes du trafic de stupéfiants. Hormis le cannabisjamaïcain, la région ne produit pas de drogue.Mais une part importante de la cocaïne colombien-ne y transite à destination de l’Amérique du Nordet de l’Europe, un marché en expansion. En 2005,au moins 10 tonnes de cocaïne sont passées par laJamaïque, et 20 tonnes par l’île d’Hispaniola, quese partagent Haïti et la République dominicaine.

Les saisies d’héroïne et de drogues synthétiques,notamment d’ecstasy, ont fortement augmenté cesdernières années. Parmi les vingt pays identifiéspar les Etats-Unis comme étant des centresmajeurs de production ou de transit de drogues,quatre appartiennent aux Caraïbes : les Bahamas,

la République dominicaine, Haïti et la Jamaïque.Les services des trafiquants régionaux sont sou-vent rémunérés en marchandises, qui sont écou-lées localement. Minime, il y a une vingtaine d’an-nées, la consommation de cocaïne et de crack s’estrépandue dans toutes les couches de la population.En République dominicaine, les gangs, appelés les« nations », recrutent des enfants pour distribuerla drogue. Selon le code pénal, les mineurs demoins de 13 ans ne peuvent être arrêtés. Exclusd’un système éducatif déficient, sans perspectivesd’emploi, les jeunes paient le plus lourd tribut à laviolence liée au trafic de stupéfiants. Près de la moi-tié des victimes d’homicides sont âgées de 11 à30 ans en République dominicaine.

Etroitement associé au négoce illicite des stupé-fiants, le trafic d’armes est en pleine expansion.Dans plusieurs pays de la région, comme la Jamaï-que ou la République dominicaine, la proliférationd’armes de poing n’est pas nouvelle. Les partis poli-tiques les distribuent depuis longtemps à leurs sym-pathisants, et le port d’armes, légal ou non, est com-mun. De plus en plus de fusils d’assaut et d’armesde guerre, souvent achetés aux Etats-Unis, sontintroduits en contrebande.

Culture de la corruptionTrinité-et-Tobago est l’un des pays où les crimes

ont fortement augmenté. Ces deux îles jumelles,dont l’économie est dopée par l’envolée des prixdes hydrocarbures, ont connu une explosion dunombre des kidnappings. Nouveaux dans larégion, les enlèvements avec demande de rançonsont devenus une véritable industrie à Trinité-et-Tobago et en Haïti. La corruption sert de terreau àla criminalité. En Haïti, les mafias ont occupé levide créé par l’effondrement de l’Etat. Illustrant laculture de la corruption et de l’impunité qui gangrè-ne la République dominicaine, le rapport de la Ban-que mondiale rappelle le scandale de Baninter,l’une des principales banques commerciales.

Sa faillite frauduleuse, en 2003, a coûté l’équiva-lent de 16 % du PNB et fait plonger 1,5 million deDominicains (16 % de la population) dans la pau-vreté. A ce jour, aucun des responsables de ce désas-tre n’est en prison ni n’a été condamné. Les crimi-nels en col blanc exhibent sans pudeur leurs héli-coptères et leurs villas somptueuses, tandis qu’unpauvre bougre a passé des années en prison préven-tive pour le vol d’une poule. « La criminalité et laviolence constituent un problème de développe-ment », souligne Caroline Anstey, la responsabledes Caraïbes à la Banque mondiale. Selon l’organis-me international, une baisse d’un tiers des tauxd’homicide permettrait de doubler le taux de crois-sance par habitant dans la région. Si Haïti et laJamaïque parvenaient à réduire leur taux d’homici-de au niveau du Costa Rica, leur revenu par habi-tant augmenterait de 5,4 % par an. Pour la Républi-que dominicaine, le gain serait de 1,8 %.

Pertes humaines et matérielles, soins, justice,police, prisons, augmentation des dépenses pri-vées de sécurité : dans tous les pays, les coûts de lacriminalité ne cessent d’augmenter. La violenceéloigne les investisseurs et renchérit les coûts desentreprises, qui doivent financer leur sécurité oupayer des racketteurs, parfois en uniforme. Princi-pal secteur d’activité régional, le tourisme n’a jus-qu’à présent que peu souffert de cette inquiétantemontée de la criminalité. En Jamaïque ou en Répu-blique dominicaine, les hôteliers ont constitué desenclaves où les touristes sont isolés des popula-tions locales. Mais ces resorts protégés par des gar-diens armés et appartenant le plus souvent à deschaînes étrangères contribuent peu à l’économielocale. Et donc à la lutte contre la pauvreté, quipourrait freiner la montée de la violence. a

Un G8 sous tension

Dans une Europe élargie qui a souventdu mal à concilier les intérêts de tousses membres, la plupart des Etats ontchoisi de développer leur coopérationavec leurs voisins immédiats. Face aux

risques de dilution dans une Union européenne àvingt-sept, la mode est aux regroupements régio-naux. Nicolas Sarkozy vient de lancer l’idée d’uneUnion méditerranéenne destinée à associer l’Eu-rope du Sud aux pays de l’autre rive. Au Nord, lesEtats riverains de la Baltique font valoir leur diffé-rence. A l’Est, les anciens pays du bloc soviétiqueaffichent aussi leur solidarité.

L’Initiative centre-européenne (Central Euro-pean Initiative), une organisation créée en 1989,deux jours après la chute du mur de Berlin, pouraider au rapprochement des Etats libérés ducommunisme et favoriser leur transition vers ladémocratie, rassemble aujourd’hui 18 pays, dont9 appartiennent à l’Union. Basée à Trieste, l’undes hauts lieux de l’empire austro-hongrois, elles’est donné pour tâche de faciliter l’entrée desEtats de cette zone dans l’UE et de renforcer,selon son directeur général, le diplomate autri-chien Harold Kreid, leur « identité régionale ».

Des experts venus de Varsovie, de Budapest, dePrague, de Bratislava ou d’ailleurs se sont rencon-trés récemment à Zakopane, en Pologne, pour ten-ter de définir ce qui unit leurs pays face au reste de

l’Europe et justifie qu’ils s’efforcent de peserensemble sur la scène internationale. Les Etatsd’Europe centrale ont en commun leur histoirerécente, qui les a conduits à se détourner de l’espa-ce de sécurité « euro-asiatique », naguère incar-né par l’URSS, pour s’intégrer au système « euro-atlantique ». La Serbie, l’Ukraine, la Roumanieou la Bulgarie sont encore à mi-chemin. Mais laplupart sont passés d’une alliance à l’autre.

Cette situation a plusieurs conséquences. Lapremière est que ces pays sont encore trèssensibles à la menace russe. « Même si nous ne

sommes plus menacés par la guerre, nous vivons tou-jours dans l’ombre de la géopolitique », a soulignéun chercheur polonais, Olaf Osica. La pression dela Russie est ressentie plus vivement dans les payslimitrophes, comme l’Ukraine ou la Biélorussie,que dans les autres, mais elle est partout une sour-ce d’inquiétude. Une spécialiste hongroise, RékaSzemerkényi, a obtenu un franc succès lorsqu’ellea déploré la faiblesse des Européens dans leursnégociations avec Moscou sur l’énergie, dénon-

cant en même temps leurs illusions sur l’évolu-tion de la Russie.

La seconde conséquence est l’établissement deliens étroits avec les Etats-Unis. « Nous sommesplus atlantistes qu’européens », constate le Polo-nais Marek Madej. « C’est à l’OTAN que nousdevons notre sécurité, non à l’Europe », précise leTchèque Michal Kojan. Seul Olaf Osica estimeque le rôle de l’OTAN diminue au bénéfice de celuide l’UE. « Nous avons besoin d’un soutien militaireplus important que celui qu’on peut attendre de l’Eu-rope », lui répond le Slovaque Daniel Smihula.

Solidement arrimés à l’Ouest, les Etats d’Euro-pe centrale entendent jouer un rôle dans la politi-que mondiale. Leurs soldats sont présents enAfghanistan, en Irak, au Congo. Certains sedemandent pourquoi. « Parce que nous sommesmembres du club occidental, et qu’à ce titre nousdevons participer à l’effort commun de sécurité »,explique M. Smihula. « Au nom de la réciprocité »,affirme M. Osica. « Notre engagement doit êtreconsidéré comme un investissement », ajouteM. Madej. Pour devenir des partenaires fiables,ces pays doivent également s’attaquer aux mauxqui les menacent de l’intérieur. Plusieurs des inter-venants ont mentionné la faiblesse de la démogra-phie, mais aussi les risques d’instabilité politique,de déclin de la vie publique et d’atomisation de lasociété auxquels tous se trouvent exposés. a

Marché par Pessin

Record de violences aux Caraïbes

Solidarité centre-européenne

Analyse

La réunion ministérielle, mercredi 30 mai àPostdam, en préparation du sommet du G8d’Heiligendamm, du 6 au 8 juin, sous prési-dence allemande, n’a fait que confirmer lestensions qui parcourent cette enceinte des

grandes puissances industrialisées. Deux dossiersimportants font l’objet de graves désaccords : celui dela lutte contre le réchauffement climatique, qui metaux prises les Etats-Unis et la chancelière allemande,Angela Merkel, qui en a fait l’une de ses priorités ; etcelui du statut du Kosovo, la province albanophoneque les Occidentaux voudraient faire accéder à un sta-tut d’« indépendance surveillée », sans avoir réussi àemporter l’assentiment de la Russie. Moscou brandit lamenace d’un veto au Conseil de sécurité de l’ONU.

Sur le Kosovo, une discussion tendue a opposé, àPotsdam, le ministre russe des affaires étrangères, Ser-guei Lavrov, et ses homologues américain et euro-péens. Le représentant russe a jugé que les positionsétaient « diamétralement opposées », arguant que toutemodification des frontières serait lourde de déstabilisa-tion dans les Balkans, avec des conséquences possiblesdans le Caucase.

La Russie a déployé ces derniers mois une rhétori-que particulièrement offensive, face aux Etats-Unis, ausujet du bouclier antimissile en Europe, et ses relationsavec les Européens se sont détériorées, notamment àl’occasion d’une dispute sur le déplacement d’un monu-ment soviétique en Estonie. En comparaison avec leG8 de Saint-Pétersbourg en 2006, celui de Heiligen-damm s’annonce comme une réunion à haute tension.

En invitant, le 30 mai, le président russe, VladimirPoutine, à se rendre les 1er et 2 juillet dans sa résidencefamiliale à Kennebunkport, dans le Maine, le présidentaméricain tente une ouverture en direction d’un interlo-cuteur malcommode. Si elle est bienvenue, cette démar-che intervient tardivement, alors que les contentieux sesont déjà accumulés, et que Washington a fait preuvede maladresse en poussant son avantage avec le bou-clier antimissile, face à une Russie soucieuse d’apparaî-tre comme un partenaire reconnu.

Le G8 sera un test pour Mme Merkel comme pourNicolas Sarkozy. La chancelière allemande va devoirdémontrer sa capacité à rapprocher les positions desEuropéens et des Etats-Unis sur la lutte contre le gaz àeffets de serre, et à jouer les médiatrices avec la Russie.Quant au président français, il y aura sa première ren-contre depuis son élection avec M. Bush. Les Etats-Unis ont « le devoir de ne pas faire obstacle à la luttecontre le réchauffement climatique », avait déclaréM. Sarkozy au soir du 6 mai. Le chef de l’Etat aura aus-si à se positionner face à M. Poutine, dont il a forte-ment critiqué la politique lors de la campagne électora-le. Un passage du discours aux actes. a

Chronique

Jean-Michel Caroit

Europe Thomas Ferenczi

0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SA). La reproduction de toutarticle est interdite sans l’accord de l’administration. Commission paritaire des publications etagences de presse n° 0707 C 8197 ISSN 0395-2037

PRINTED IN FRANCE

Président : Patrick CollardDirecteur général : Stéphane Corre

80, bd Auguste-Blanqui 75707 PARIS CEDEX 13

Tél : 01-57-28-39-00 - Fax : 01-57-28-39-26

Imprimerie du Monde12, rue Maurice-Gunsbourg

94852 Ivry cedex

01232 Vendredi 1er juin 2007

Page 3: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

ROME

CORRESPONDANT

La classe politique italienne est enpleine déprime. On l’accused’être vieille, inefficace, coûteu-se, voire corrompue. A l’imaged’un système qui « patine sur lui-

même », selon le maire de Rome, WalterVeltroni, l’un des espoirs de la gauche ita-lienne. Le faible taux de participation auxélections locales partielles des 27 et28 mai a été interprété comme une expres-sion de défiance des citoyens vis-à-vis dela politique. Le président de la Républi-que, Giorgio Napolitano, a rappelé, dès lelendemain du scrutin, la classe dirigeanteà une exigence « de moralité et de rigueurpour rénover la politique ».

Personne ne songe à minimiser la gravi-té du malaise. Pour le numéro deux dugouvernement, Massimo D’Alema, « ils’agit d’une crise de crédibilité de la politi-que comparable à celle qui, dans les années1990, marqua la fin de la Ire République ».Le spectre de 1992, année de l’effondre-ment du système politique italien aprèsles excès du « craxisme » et le début desopérations judiciaires « Mains propres »,est évoqué par le chef de l’Etat de l’épo-que, Oscar Luigi Scalfaro : « Ce sont desthèmes éthiques et non pas des problèmespolitiques qui ont provoqué la chute de laDémocratie chrétienne et du Parti socialisteitalien », a-t-il rappelé dans un entretienau quotidien La Repubblica, proche ducentre gauche.

Or, les étranges pratiques du systèmepolitique italien, fort peu efficace eu égardà ses coûts pour la collectivité, sont à nou-veau au cœur des critiques qui secouent lepays depuis plusieurs semaines. Le« désenchantement démocratique » dia-gnostiqué par La Repubblica n’est pas seu-lement dû aux difficultés qu’éprouveRomano Prodi à concrétiser les réformesattendues depuis son élection, il y a un an.

Personne n’est sorti indemne du réqui-sitoire prononcé le 25 mai par le présidentde la Confindustria, le Medef italien, lorsde l’assemblée annuelle de l’organisationpatronale : « Nous avons assisté sur le ter-rain à une concorde absolue des deux bordsquand il s’est agi de faire un usage privé desressources publiques », a lancé Luca Cor-dero di Montezemolo devant les plus hau-tes autorités italiennes, médusées. « Lapolitique est la première entreprise du paysavec près de 180 000 élus, a-t-il expliqué.Le coût de la représentation politique dansson ensemble est égal à ceux de la France, del’Allemagne, du Royaume-Uni et de l’Espa-gne réunis. Le seul système des partis coûteau contribuable 200 millions d’euros paran, contre 73 millions en France. »

Au Parlement italien, 17 groupes parle-mentaires et 23 partis politiques sontreprésentés, dont 17 ont obtenu moins de3 % de voix. En 2006, le fonctionnementdes deux Chambres aurait coûté 1,6 mil-liard d’euros. Et que dire du pachydermi-que gouvernement, lourd de ses 105 minis-tres et sous-secrétaires d’Etat ? Un livrerécent, intitulé La Caste, dresse la liste effa-

rante des avantages, des gaspillages et desdérapages de dirigeants décrits commedes « intouchables ». L’enquête, signéepar deux journalistes, est un succès delibrairie. On y apprend notamment que laseule présidence de la Républiqueemploie 2 158 personnes, dont1 072 fonctionnaires. Avec unbudget de fonctionnement de224 millions d’euros, le palaisdu Quirinal coûterait quatrefois plus cher que BuckinghamPalace, selon les auteurs del’ouvrage.

Une enquête d’une associa-tion de contribuables, Contri-buente.it, révèle que l’Italie pul-vérise tous les records en matiè-re de voitures de fonction. Duchef de l’Etat au plus anonyme conseillerde la plus petite officine publique locale, ily en aurait 574 215 en circulation, contre65 000 en France. La presse s’est amuséeà calculer que, mises bout à bout, ces« auto blu » formeraient un gigantesqueembouteillage de 2 756 kilomètres. Leur

coût estimé ? Environ 18 milliardsd’euros par an.

Ces dernières années, l’Italie a assisté àune irrésistible augmentation du nombredes conseillers dans les régions, une multi-plication des embauches dans les collecti-

vités locales, un recours systé-matique à des consultants etdes experts extérieurs. Lessociétés locales de services àparticipation publique ontessaimé : « Combien de crèchespourrions-nous construire avec lesalaire versé aux 18 000conseillers d’administration deces entités publiques ? », s’estemporté le patron des patrons,réclamant carrément « un busi-ness plan pour l’abolition des pro-

vinces » afin d’alléger l’administration dupays.

Luca di Montezemolo s’est défendu detout « cynisme antipolitique », mais, a-t-ilinsisté, « une chose est de respecter la politi-que et ses coûts, une autre est de faire sem-blant de rien face à la duplication des struc-

tures, des charges, des prébendes à la chargede la collectivité, et à toute une série de privi-lèges que beaucoup de politiques se sont auto-attribués ». Un colloque sur l’administra-tion publique, organisé il y a quelquesjours, a encore noirci le tableau : « Nousavons lancé le fédéralisme sans faire maigriren même temps l’Etat central, ce qui a dou-blé la bureaucratie, créant de nouveaux ter-rains pour la corruption », a noté BrunoFerrante, ancien préfet et nouveau haut-commissaire contre la corruption.

Cette dernière serait « en progressionexponentielle », selon le général GiuseppeVicanolo, de la Guardia di finanza. En2006, 147 personnes ont été arrêtées et1 072 ont fait l’objet de plaintes. Unrecord depuis dix ans, mais qui pourraitêtre battu en 2007. Pour les quatre pre-miers mois de l’année, le responsable dela police financière a parlé de 93 arresta-tions et de 130 millions d’euros de com-missions occultes déjà saisis. La corrup-tion impliquerait pour moitié des admi-nistrations centrales et pour moitié descollectivités locales.

Dans l’urgence, le Parlement se penchesur un plan de réduction de ses dépenseset des privilèges des parlementaires. Une« entreprise de moralisation » présentéepar le président de la Chambre des dépu-tés, le communiste Fausto Bertinotti, com-me « un signal d’écoute » des critiques quimontent dans l’opinion.

Travailler plus et coûter moins devraitêtre la nouvelle devise de la politique ita-lienne. Le gouvernement prépare pour lami-juin un projet de loi constitutionnelmodifiant les rapports entre Etat, régionset sociétés locales publiques. Il prévoit uneréduction d’un tiers des conseillers régio-naux, provinciaux et communaux, et undégraissage de l’administration publique.

Le ministère de l’économie donnel’exemple, en annonçant la fermeture de80 antennes locales du Trésor et de laComptabilité nationale. Sera-ce suffisant,dans un pays où les décisions sont difficile-ment suivies d’effets, pour repousser « lerisque de régression démocratique » dénon-cé par certains éditorialistes ? a

Jean-Jacques Bozonnet

Le chef du patronat reproche aux élus d’être inefficaces et d’oublier l’intérêt général.La corruption est au plus haut depuis dix ans. Le désenchantement a traversé les Alpes.

Italie : la politique en accusation

ROME

CORRESPONDANTDes dirigeants de Forza Italia, leparti fondé par Silvio Berlusconi,l’ont vu de leurs yeux : une vieilledame se serait levée de son fau-teuil roulant pour saluer l’ancienchef du gouvernement lors d’unmeeting de campagne pour lesélections locales des 27 et 28 mai.Mais le principal miracle que l’onpeut attribuer au Cavaliere est sarésurrection politique en marche.

A 71 ans, nonobstant quelquesmalaises en public et la pose d’unpacemaker, il est toujours là, enembuscade, prêt pour une alter-nance qu’il estime proche.

Les scrutins locaux partiels ontconforté Forza Italia dans sa posi-tion de premier parti d’Italie. Avec28 % des voix, il dépasse de sixpoints la somme des résultats obte-nus par les deux plus grandes for-mations de gauche, Démocratesde gauche (DS) et Marguerite(DL), appelées à se fondre prochai-nement dans le Parti démocrate.Silvio Berlusconi sort également

renforcé vis-à-vis de ses alliés qui,comme le centriste Pier Ferdinan-do Casini, contestaient son lea-dership et sa légitimité à conduirela coalition de centre droit dansl’avenir.

« Berlusconi jubile », titrait lapresse au lendemain des électionslocales. Pour une fois, il s’est rete-nu de fanfaronner et il a renoncé,mercredi 30 mai, à réclamer auprésident de la République l’orga-nisation d’élections anticipées.« Cela ne pourrait que ressouder lamajorité », ont expliqué sesconseillers.

Silvio Berlusconi songe plutôt àorganiser une grande manifesta-tion à Milan, comme celle quiavait rassemblé plusieurs centai-nes de milliers de personnes àRome, le 2 décembre 2006. Enattendant l’occasion de mettre legouvernement en minorité auSénat, où la coalition du présidentdu conseil, Romano Prodi, ne dis-pose que de deux sièges d’avance.

Romano Prodi a manifesté aga-cement et nervosité après les résul-

tats décevants des élections et l’in-discipline de sa coalition. La crisede confiance de l’opinion vis-à-visde la politique, s’ajoutant à la fragi-lité de l’exécutif, a relancé l’hypo-thèse d’un gouvernement de tech-niciens.

Une solution que repoussevigoureusement Silvio Berlusconi,car elle anéantirait son espoir deretour aux affaires. Il suggère plu-tôt un gouvernement de « largeunion ». « Si la crise de la politiquedevait reproduire la nécessité d’unesuppléance technique, celle-ci nepourrait être que temporaire », arappelé en expert l’ancien prési-dent de la République, Carlo Aze-glio Ciampi. Il était gouverneur dela Banque d’Italie, quand il devintle premier non-politique à condui-re un gouvernement, du 28 avril1993 au 16 avril 1994, pendant latempête politico-judiciaire de« Mains propres ».

Après quoi était née une autrefaçon de faire de la politique,disait-on : le berlusconisme. a

J.-J. B.

Page trois

J-7Dans une semaine, découvrez les innovations de

Le coût dela représentationpolitique dansson ensembleest égal à ceuxde la France,de l’Allemagne,du Royaume-Uniet de l’Espagneréunis

La résurrection de Silvio Berlusconi

Séance du Sénat italien, le 27 mars. En 2006, le fonctionnement des deux Chambres du Parlement italien aurait coûté 1,6 milliard d’euros. ALBERTO PIZZOLI/AFP

0123Vendredi 1er juin 2007 3

Page 4: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

NEW YORK (Nations unies), BEYROUTH

CORRESPONDANTS

Le Conseil de sécurité de l’ONU aadopté, mercredi 30 mai, la résolu-tion 1757, qui impose la création

d’un tribunal « à caractère internatio-nal » pour juger les responsables de l’as-sassinat de l’ancien premier ministre liba-nais, Rafic Hariri, et des attentats qui ontensanglanté le Liban depuis octo-bre 2004. La France, les Etats-Unis et leRoyaume-Uni, à l’origine du texte, sou-haitaient contourner les blocages de l’op-position libanaise prosyrienne qui,depuis des mois, empêchait la majoritéde ratifier les statuts du tribunal. Les pre-miers éléments de l’enquête sur l’attentatdu 14 février 2005 contre Rafic Haririvisaient des responsables des services desécurité syriens et leurs affidés libanais.

Le projet de résolution occi-dental a été adopté avec dixvoix pour et cinq abstentions,celles de la Russie, de la Chine,de l’Afrique du Sud, de l’Indo-nésie et du Qatar, qui ont tousdénoncé une immixtion dansles affaires internes du Liban.Quoique favorables, en princi-pe, à la création du nouveau tri-bunal, les cinq pays jugeaientexcessive l’invocation, par les auteurs dutexte, du chapitre VII de la charte del’ONU, qui renforce le caractère obligatoi-re des décisions du Conseil et peut servirà justifier l’usage de la force.

L’ambassadeur de la Syrie à l’ONU,Bachar Jaafari, s’est pour sa part insurgécontre « une ingérence flagrante duConseil de sécurité » qui, selon lui, « aug-mentera la division entre les Libanais carelle prend parti en faveur d’un camp contre

l’autre ». La Syrie coopérera-t-elle avec lenouveau tribunal ? « La justice syrienneest là pour juger quiconque serait soupçon-né d’avoir participé à ce meurtre. Nous som-mes un Etat souverain, nous ne sommespas prêts à vendre cette souveraineté à qui-conque », a répondu M. Jaafari au Monde.

« Nous aurions préféré que les Libanaisratifient » eux-mêmes l’accord sur le tri-bunal, s’est défendu l’ambassadeur amé-ricain à l’ONU et président du Conseil desécurité pour le mois de mai, ZalmayKhalilzad. Ce dernier a rappelé lesefforts infructueux du gouvernement deFouad Siniora pour convaincre NabihBerri, le président du Parlement libanaiset l’un des chefs de file de l’oppositionchiite prosyrienne, de soumettre le pro-jet de création du tribunal à un vote.« L’affaire était bloquée au Liban » affir-

me aussi l’ambassadeur deFrance à l’ONU, Jean-Marc dela Sablière, pour qui « leConseil a été à la hauteur de sesresponsabilités ».

« Il faut à peu près un anpour mettre en place un tribunalde ce type », prévient toutefoisle diplomate français. La nou-velle juridiction existera sur lepapier au plus tard le 10 juin.

Le gouvernement libanais et le secrétairegénéral de l’ONU, Ban Ki-moon, devrontalors lui trouver un siège, ailleurs qu’auLiban où la situation est jugée trop dange-reuse – on évoque Nicosie, La Haye,Rome ou Vienne.

Ils devront également sélectionner lesjuges, majoritairement internationaux,mais aussi libanais, choisir un procureurinternational, et rassembler les fondsnécessaires, au cours d’une conférence

internationale des pays donateurs. Ledroit applicable sera libanais, mais devrarépondre aux « normes internationales »,qui excluent notamment la peine demort. Les procès pourront être conduitsen l’absence des accusés si ceux-ci refu-sent de s’y présenter ou n’ont pas étéremis au tribunal par leur Etat d’origine.Un supérieur hiérarchique est pénale-ment responsable devant le tribunal descrimes commis par un subordonné placésous son contrôle effectif, dans la mesureseulement où il savait que le crime, lié àdes activités relevant de sa compétence,allait être commis et n’a pas pris les mesu-res pour l’éviter.

Au moment précis où M. Khalilzadannonçait l’adoption de la résolution,des feux d’artifice ont été déclenchésdans plusieurs quartiers de Beyrouth,malgré l’interdiction formelle signifiéequelques heures plus tôt par le ministrede l’intérieur et les instructions des prin-cipales personnalités de la majorité parle-

mentaire. Quasi simultanément, une gre-nade était lancée par un inconnu à proxi-mité d’une église dans la localité deChyah, dans la banlieue sud de Beyrouth.Elle a fait de légers dégâts matériels.

Saad Hariri, fils et héritier politique deson père, et le premier ministre, FouadSiniora, ont invité la classe politique à sai-sir ce moment pour se « hisser au-dessusde [ses] divergences et de [ses] susceptibili-tés » et « rallumer la flamme du dialoguenational ». Tous deux sont ensuite allésdire la prière du mort sur les sépulturesde Rafic Hariri et de ses sept gardes ducorps, sur la place des Martyrs, au cœurde Beyrouth.

Là, comme dans les quartiers à majori-té sunnite de Beyrouth ainsi que dans laville de Saïda (Liban sud), dont est origi-naire Rafic Hariri, ses partisans avaientpavé les trottoirs et les terre-pleins dephotophores et distribué des drapeauxaux passants.

« C’est l’instant charnière entre deux

ères : celle du crime et celle de la justice », asouligné M. Hariri. La création de ce tri-bunal « n’est pas la victoire d’une partiesur l’autre, mais celle de tous les Libanaispour en finir avec le cycle terroriste (…)Nous demandons justice, non pas au nomde la vengeance et des représailles, maispour connaître la vérité et pour que les cri-minels rendent des comptes. Je tends lamain » vers l’opposition « pour mettre finà nos divisions », a ajouté M. Hariri.

La création du tribunal n’est pas nonplus « dirigée contre un quelconque pays,en particulier contre la Syrie », a insisté deson côté M. Siniora, qui, tout en souhai-tant un retour à l’unité des Libanais, arefusé toute « instrumentalisation politi-que » de cette juridiction. C’est uneréponse à tous ceux, en particulierDamas et l’opposition libanaise, qui affir-ment craindre que le tribunal soit trans-formé en outil pour des sanctions arbi-traires contre la Syrie. a

Philippe Bolopion et Mouna Naïm

International

Les procèspourrontêtre conduitsen l’absencedes accuséssi ceux-cirefusentde s’y présenter

JÉRUSALEM

CORRESPONDANTA 83 ans, Shimon Pérès, numérodeux du gouvernement, a décidé,mercredi 30 mai, de présenter sacandidature à la présidence d’Is-raël. « J’ai décidé de répondre àl’appel de nombreux Israélienspour apporter ce qui sera peut-êtrema dernière contribution au servicede ce pays », a déclaré ce vétérande la politique lors d’une réunionde Kadima (En avant), le parti dupremier ministre Ehoud Olmertqu’il a rejoint après avoir militéde longues années au sein du Par-ti travailliste. L’élection doit avoirlieu le 13 juin à la Knesset (Parle-ment). Shimon Pérès affronteradeux autres candidats, la tra-vailliste Colette Avital et ReuvenRivlin, du Likoud. Le vote a lieu àbulletin secret. Même si le PrixNobel de la paix 1994 a reçu un

soutien appuyé d’Ehoud Olmertpour qui « Israël a une opportuni-té en or d’élire un homme de mériteà ce poste important », M. Pérèsn’est pas tout à fait sûr de l’empor-ter et d’occuper pendant sept ansce poste honorifique puisque lechef de l’Etat dispose de pouvoirsréduits.

Des voix dissonantesEn effet, au sein même de son

parti, des voix dissonantes se sontdéjà élevées. Dalia Itzik, présiden-te de la Knesset, a dû mettre engarde les membres de Kadimacontre la tentation de choisir unautre prétendant. Ehoud Olmert,de son côté, a annoncé qu’il allaitfaire le maximum pour appuyerl’actuel vice-président du gouver-nement. De toute façon, ShimonPérès devra séduire les députésd’autres formations, notamment

du Shas, pour conquérir le fau-teuil de président. Ce parti reli-gieux et les parlementaires du Par-ti des retraités n’ont pas encorefait connaître leurs positions. Jus-qu’à la dernière limite, ce scrutinva donner lieu à des tractations.

Doyen de la Knesset, deux foispremier ministre, Shimon Pérès aaccumulé les revers au cours de salongue carrière. En tant que lea-der du Parti travailliste, postedont il a été évincé en 2005, il a col-lectionné les défaites aux élec-tions. Il a même été battu parMoshe Katsav, pour ce poste deprésident en 2000. Mais, à chaquefois, il a rebondi. Il espère empor-ter ce dernier combat, même siColette Avital estime que le pays abesoin de changement, en dépitdu respect qu’elle porte à sonconcurrent. Reuven Rivlin a été,pour sa part, beaucoup plus dur

estimant qu’il ne fallait pas trans-former la course à la présidenceen « une récompense politique pourl’accomplissement d’une vie aprèsdes échecs passés, ce qui amoindri-rait la dignité présidentielle ».

La fonction a, en effet, besoind’être restaurée. Moshe Katsav,l’actuel président, a été suspendude ses fonctions en janvier aprèsavoir été accusé d’un viol et de har-cèlement sexuel. Il a refusé dedémissionner. En présentant sacandidature, Shimon Pérès a faitplusieurs références à Dieu, luidemandant de lui prêter longuevie afin de pouvoir « mériter lescompliments qui [lui] sont adres-sés ». « Il aura l’aide de Dieulà-haut, a fait remarquer, le dépu-té du Shas, Shlomo Benizri, maisil lui en faudra beaucoup plus, icisur terre, pour l’emporter. » a

Michel Bôle-Richard

Liban La Syrie dénonce une « ingérence ». Saad Hariri évoque l’« ère de la justice » qui succède à celle « du crime »

L’ONU imposele « tribunal Hariri »,la majorité politiquelibanaise se réjouit

BEYROUTH

CORRESPONDANTEIl a suffi qu’un avion civil perde lecontact avec la tour de contrôle de Bey-routh, mardi 29 mai, pour que des res-ponsables libanais se réfugient dans unabri, par crainte d’un attentat à la maniè-re de ceux perpétrés le 11 septembre2001 aux Etats-Unis. Pour découvrir parla suite que l’avion n’avait souffert qued’une simple panne radio.

Il a suffi qu’un moine orthodoxe soitaperçu quelques jours plus tôt dans unpetit village maronite (catholique) del’est de Tripoli, la capitale du Libannord, pour que la population trouve cet-te présence suspecte et, convaincue qu’ils’agit d’un « terroriste » déguisé, alerteles forces de l’ordre. Pour apprendrequ’il s’agissait bien d’un religieux.

Les mêmes habitants racontent avoirintercepté quelques jours plus tôt unindividu qui demandait son chemin,avec, dans sa voiture, selon eux, des car-tes et des armes. Ils affirment l’avoirdépouillé de son équipement et l’avoirlivré à la police. Ils ont été informés lelendemain qu’il s’agissait d’un archéolo-gue. Ils n’en croient toujours pas un motet sont convaincus que ces assurancesvisent à prévenir la panique.

Prévention renforcéeUne psychose s’est emparée de la

population depuis le déclenchement, le20 mai, des affrontements entre l’arméelibanaise et le groupe Fatah Al-Islam àTripoli et dans le camp palestinien deNahr Al-Bared, et la série d’attentats àl’explosif qui ont visé différents lieux à

Beyrouth et dans la montagne. Lesrumeurs les plus folles circulent, qui veu-lent tantôt que les établissements scolai-res, tantôt l’aéroport et tantôt d’autreslieux soient les prochaines cibles.

Des menaces émanant du FatahAl-Islam d’étendre les violences à l’ensem-ble du territoire, et d’autres menaces d’uneveine encore plus violente, formulées parun autre mouvement, « Al-Qaida en Gran-de Syrie », se réclamant du mouvement dji-hadiste international d’Oussama BenLaden, alimentent les peurs. Les arresta-tions de suspects opérées par les forces del’ordre les entretiennent aussi. Mardi29 mai encore, à Beyrouth, un Libanaisaccusé d’être membre du Fatah Al-Islam aété interpellé dans un hôtel du quartier àmajorité chrétienne d’Achrafiyeh.

Dès le 21 mai, les alertes au colis piégé

à Beyrouth ont mobilisé des forces de l’or-dre déjà sur les dents. Les attentats ayanteu lieu jusqu’à présent en fin de soirée,les Libanais s’abstiennent de sortir. Aupays par excellence des sociétés privéesde sécurité, les dispositifs de préventionont été renforcés, avec fouilles minutieu-ses des colis, contrôles tatillons des véhi-cules et présence de maîtres-chiens. Aupays du stationnement sauvage, les parti-culiers ont multiplié les obstacles en tousgenres le long des trottoirs pour empê-cher aux voitures de se garer.

L’armée et la police multiplient lespatrouilles. Deux incidents graves ont eulieu en l’espace de deux jours : à Bey-routh, elles ont tiré sur des véhiculesdont les conducteurs ont refusé de s’arrê-ter. Il y a eu deux morts. a

M. Na.

LA RÉSOLUTION 1757

Composition du tribunal : la résolu-tion 1757 stipule que le tribunal spécialcomprend une Chambre de premièreinstance, une Chambre d’appel, un pro-cureur, un greffe et un bureau pour ladéfense.Juges : un juge international fait fonc-tion de juge de la mise en état. Troisjuges sont affectés à la Chambre de pre-mière instance, dont un juge libanais etdeux juges internationaux.Cinq juges sont affectés à la Chambred’appel, dont deux juges libanais et troisjuges internationaux.Nominations : les juges libanais etinternationaux sont nommés par lesecrétaire général des Nations unies.Financement : les dépenses du tribu-nal spécial seront assurées à 51 % parles pays donateurs et à 49 % par le Gou-vernement libanais.

ISRAËL LA KNESSET DÉSIGNERA LE SUCCESSEUR DE MOSHE KATSAV LE 13 JUIN

Shimon Pérès présente sa candidature à la présidence d’Israël

Dans les rues de Beyrouth, des affiches rappellent l’assassinat de l’ancien premier ministre, Rafic Hariri, et un compteurégrène les jours écoulés depuis le 14 février 2005. L’inscription réclame « la vérité pour le Liban ». JAMAL SAIDI/REUTERS

Menaces, rumeurs et soupçons alimentent à Beyrouth la crainte d’attentats

4 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 5: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,
Page 6: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

A Potsdam, une discussion« musclée » sur le statutde la province de Serbie aopposé le chef de la diplomatierusse à ses homologues

Bruxelles milite en faveur d’une reprise des négociations avec Belgrade

DEPUIS plusieurs semaines, lajustice enquête, l’administrationfait le ménage dans ses rangs etl’opposition tempête. A l’originede ce maelström en Mauritanie,la saisie, dans la nuit du 1er au2 mai, d’une importante cargai-son de drogue déchargée d’unavion de tourisme sur le tarmacde l’aéroport de Nouadhibou, lacapitale économique.

Cette nuit-là, 630 kg de cocaïne,d’une valeur de 20 millions de dol-lars (14,9 millions d’euros) aumoins, ont été saisis, soit l’équiva-lent de plus de 10 % des saisiesannuelles en France. « C’est la plusimportante prise jamais effectuée enMauritanie », résume un magis-trat à Nouakchott, la capitale.

Selon une source policière,l’avion, un bimoteur de marqueCessna, avait été signalé commesuspect aux forces de sécurité. Iln’aurait d’ailleurs jamais dû atter-rir à Nouadhibou, l’aéroport, entravaux, fonctionnant au ralenti.Ce n’est qu’en simulant desennuis techniques qu’il a obtenude la tour de contrôle l’autorisa-tion de se poser.

L’appareil ayant atterri et la

cocaïne, répartie dans des caisses,rapidement déchargée sur le tar-mac de l’aéroport, deux voitures depolice se sont dirigées vers le Cess-na. Abandonnant la cargaison,l’équipage a redécollé.

Le Cessna a été retrouvé peuaprès, à court de carburant, posédans le désert sur une piste d’atter-rissage improvisée à quelquesdizaines de kilomètres au sud deNouadhibou. L’équipage – troisou quatre personnes – s’était vola-tilisé. Les enquêteurs, épaulés parInterpol et les Français de l’Officecentral pour la répression du traficillicite des stupéfiants, supposentqu’il a été récupéré par le responsa-ble local du réseau et mis à l’abridans cette vaste zone du Saharaoccidental peu ou mal contrôléepar les Etats de la région.

De l’examen du Cessna et de sesinstruments de navigation lesenquêteursont déduit que le bimo-teur, lesté de bidons d’essence,avait décollé du Venezuela. Lacocaïne devait être stockée dansune villa louée à Nouadhibou puisconvoyée vers le nord – en direc-tion du Maroc – probablement parhélicoptère. Les enquêteurs soup-

çonnent que deux hélicoptèresloués en France et qui attendaientsur une plage proche de Nouadhi-bou allaient servir à l’opération.Officiellement, les appareils reve-naient d’une mission humanitaireau Sénégal, un pays voisin.

Cerveau de l’affaire inconnuSept personnes ont été arrê-

tées : des Mauritaniens, deuxFrançais et un Marocain. En revan-che, le cerveau de l’affaire estinconnu. Mohammed Ould Hai-dalla, le fils d’un ancien chef del’Etat, a été mis en cause par lesenquêteurs qui le recherchent acti-vement. Locataire de la villa, ilaurait été vu à l’aéroport atten-dant l’appareil venu d’Amériquedu Sud. Son véhicule aurait récu-péré l’équipage dans le désert.

Deux autres personnalités ontété mises en cause. La première estun homme politique très connu,Chbih Ould Cheikh Melainine,incarcéré pendant des années sousleprécédent régime. Sesaccointan-ces avec les rares protagonistesconnus de l’affaire (dont le fils del’ex-président) lui ont valu d’êtrelonguement entendu par la police

avant que le dossier le concernantne soit « classé sans suite ».

Le président du patronat mauri-tanien a aussi été mis en cause parun quotidien qui l’a présenté com-me un gros bonnet de la drogue.Le directeur du journal, poursuivipour diffamation, est incarcérédepuis le 26 mai.

Outre l’enquête judiciaire, unecommission administrative com-posée de neuf membres étudie lespossibles ramifications desréseaux de drogue au sein de l’ad-ministration. Selon l’opposition,« la Mauritanie est devenue (…) unmaillon des réseaux internationauxde la drogue ». Elle demande lacréation d’une commission parle-mentaire redoutant que « le scan-dale soit étouffé ».

L’affaire tombe mal pour le nou-veau chef de l’Etat. Elu il y a deuxmois au terme d’une transitiondémocratique exemplaire, le prési-dent Sidi Ould Cheikh Abdellahiestconfronté depuis peuaumécon-tentement d’une population exas-pérée par la hausse des prix, lescoupures d’eau et d’électricitédans la capitale. a

Jean-Pierre Tuquoi

G8 : la Russie s’opposeaux Occidentaux surl’indépendance du Kosovo

BRUXELLES, LA HAYE

CORRESPONDANTSL’Union européenne (UE) s’apprête àreprendre les négociations en vue d’unaccord de stabilisation et d’association(ASA) avec la Serbie. Sans donner decalendrier, Olli Rehn, le commissaire euro-péen en charge de l’élargissement, a plai-dé en ce sens, mercredi 30 mai à Bruxel-les, estimant que Belgrade montre dessignes de bonne volonté en matière de coo-pération avec le Tribunal pénal internatio-nal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Les pourparlers avaient été interrom-pus il y a plus d’un an, car la Serbie nedonnait guère de signe de vouloir livrerau TPIY Ratko Mladic, l’ancien chef mili-taire des Serbes de Bosnie accusé de cri-mes contre l’humanité.

Certes, Ratko Mladic court toujours.Mais Olli Rehn est d’avis qu’il faut encou-rager, contre les ultranationalistes, le nou-veau gouvernement serbe, à dominantepro-européenne. Un gouvernement qui« fait des pas dans la bonne direction ».

La reprise des pourparlers a été récla-mée à plusieurs reprises, depuis des mois,par l’Italie notamment, mais refusée parla France, entre autres. Ce dialogue estjugé souhaitable par Bruxelles, qui espèreapaiser la Serbie au moment où l’ONUs’apprête à débattre de l’indépendance dela province du Kosovo, à laquelle Belgra-de, soutenue par Moscou, s’oppose.

M. Rehn a dressé, mercredi, un état deslieux favorable des engagements pris parle nouveau pouvoir serbe. Selon lui, le pré-sident Boris Tadic et le premier ministre

Vojislav Kostunica entendent coopérerpleinement avec le TPIY. « Cet engage-ment est clairement pris », a expliqué la por-te-parole de M. Rehn, en mentionnant dif-férentes initiatives à mettre au compte desdirigeants serbes, comme le rétablisse-ment du Conseil de sécurité nationale, ouune perquisition menée le 15 mai chez desproches de Ratko Mladic. Olli Rehn ditêtre en contact étroit avec Carla Del Pon-te, la procureure du TPIY, afin d’évaluer lecomportement des autorités serbes.

Au bureau de Carla Del Ponte, l’hu-meur est malgré tout au « scepticisme ».A chaque étape clé de leurs relations avecl’UE, les Serbes ont multiplié les déclara-tions volontaristes, sans les traduire enactes. « Les Européens ont diminué leursexigences envers la Serbie au fur et à mesu-

re que les négociations sur le Kosovo deve-naient plus difficiles », regrette Jean-Daniel Ruch, le conseiller politique deMme Del Ponte. Mais « la reprise des négo-ciations ne veut pas dire l’abandon total dela conditionnalité » : livrer au TPIYRatko Mladic et quatre autres fugitifs.

Le 4 juin, Mme Del Ponte entamera unevisite de quatre jours à Belgrade dans l’es-poir d’une « reprise de la coopération »,suspendue depuis l’été 2006, et de « lamise en œuvre d’une nouvelle stratégie »,sur le modèle croate qui avait mené à l’ar-restation du général Ante Gotovina endécembre 2005 : une coopération étroiteentre et avec les différents services (poli-ce, armée, renseignements) de Serbie etde l’entité des Serbes de Bosnie. a

Philippe Ricard et Stéphanie Maupas

International

Et chaque jour : www.courrierinternational.com

INDONÉSIE ILS ONT SAUVÉ LEUR FORÊT !

Médecine Bientôt un Super-Viagra bio

Lyon Vu par la presse étrangère

www.courrierinternational.com N° 865 du 31 mai au 6 juin 2007 - 4 €

Europe Moi, député turc et bulgare

Les ministres des affaires étrangères duG8, réunis mercredi 30 mai à Potsdam,ont menacé l’Iran de « mesures supplé-mentaires appropriées » si ce pays nesuspend pas ses activités d’enrichisse-ment d’uranium, ainsi que l’en a somméle Conseil de sécurité de l’ONU. Le délaiaccordé à Téhéran par la résolution 1747votée en mars a expiré le 23 mai. Le com-muniqué final de la réunion ministérielledu G8 demande « expressément à l’Irande remplir ses obligations ». Des discus-sions sont déjà en cours entre les gran-des puissances pour préparer une troisiè-me résolution de l’ONU frappant l’Iran desanctions. Une réunion entre le négocia-teur iranien, Ali Larijani, et le chef de ladiplomatie européenne, Javier Solana,devait se tenir, jeudi, à Madrid.

POTSDAM

ENVOYÉE SPÉCIALE

La Russie s’est opposée avec virulen-ce, mercredi 30 mai, lors d’une réu-nion des ministres des affaires étran-

gères du G8 à Potsdam, à un plan soutenupar les Occidentaux qui prévoit de faireaccéder le Kosovo à une « indépendancesupervisée ». La dispute augure mal d’unaccord sur cette question lors du sommetdu G8 de Heiligendamm, en Allemagne,prévu du 6 au 8 juin. Elle a mis en exergueles tensions entre l’administration Bush etle Kremlin sur une série de questions, dontle bouclier antimissile en Europe. L’oppo-sition de Moscou au plan Ahtisaari – dunom du médiateur de l’ONU sur le Koso-vo, qui a présenté son projet en mars –était connue, mais l’insistance et le ton duchef de la diplomatie russe, SergueïLavrov, ont étonné ses interlocuteurs.

A la fin de la journée, la secrétaire d’Etataméricaine, Condoleezza Rice, a déclaréque le président russe, Vladimir Poutine,était invité par George Bush à se rendre les1er et 2 juillet dans sa propriétéde Kennebu-

nkport, aux Etats-Unis, pour des entre-tiens bilatéraux. M. Lavrov a salué ce ges-te,qui semblait signaler unevolonté améri-caine d’apaiser les contentieux avec Mos-cou. La décision d’inviter M. Poutine avaitété prise avant la réunion de Potsdam, aprécisé Mme Rice au Monde.

Lors de la discussion entre les minis-tres, décrite par les diplomates comme« animée » et « musclée », M. Lavrov aargumenté contre l’indépendance duKosovo en évoquant le cas des séparatis-mes en Abkhazie et en Ossétie du Sud, enGéorgie, dans le Caucase. Il a commentéque ces régions avaient plus de raisons deparvenir à l’indépendance que le Kosovo,et que la Géorgie se comportait plus mal àl’égard de ces minorités que la Serbie nel’avait fait avec les Albanais.

Protection de la minorité serbeM. Lavrov a aussi mentionné le cas de

la Palestine, en demandant à ses homolo-gues pourquoi il y avait urgence à régler lecas du Kosovo dans la mesure où le conflitisraélo-palestinien durait, lui, depuis desdécennies. Il a réitéré que, pour Moscou,la seule issue acceptable passait par unaccord préalable entre Serbes et Albanais,et que les discussions devaient se prolon-ger ; alors que les Etats-Unis ont poussé,ces derniers mois, pour qu’une résolutionsoit adoptée rapidement à l’ONU surle statut du Kosovo, province placée,

en 1999, sous supervision de l’ONU.Le communiqué final publié par la pré-

sidence allemande du G8 n’a pu queconstater la persistance de « divergencessur la façon d’aller de l’avant » et la nécessi-té d’une « poursuite des discussions ».

Face à M. Lavrov, lors des débats, leministre français des affaires étrangères,Bernard Kouchner, ancien administrateurdu Kosovo (1999-2001), a fait valoir que lacommunauté internationale s’était enga-gée depuis longtemps auprès du Kosovo etque la définition d’un statut final de la pro-

vince était importante pour la stabilité desBalkans. Il a ajouté que des dispositionsétaient prévues pour la protection de laminorité serbe, dont Moscou se préoccupe.M. Lavrov n’a pas parlé de « veto » lors dela réunion, lorsque son homologue alle-mand, Frank-Walter Steinmeier, lui ademandé quelle serait l’attitude de la Rus-sie à l’ONU en cas de passage au vote surune résolution. Le ministre russe a déclarédevant les journalistes qu’il espérait qu’untel veto « ne sera pas nécessaire ». Il a ajoutéquelapositiondeMoscouetcelledesespar-

tenaires du G8 étaient « diamétralementopposées ». Mme Rice a dit qu’il était excluqueleKosovosoit« intégrédans laSerbie ».

Des diplomates européens affirmaienten coulisse qu’il leur paraissait improba-ble que la Russie aille jusqu’au veto àl’ONU, et que la rhétorique de M. Lavrovs’insérait dans une stratégie plus large deréaffirmation de la puissance russe, sanspour autant que les contreparties atten-dues par le Kremlin auprès des Occiden-taux apparaissent clairement. a

Natalie Nougayrède

MAURITANIE IMPORTANTE SAISIE DE COCAÏNE

Un trafic de drogue embarrasse le nouveau régime mauritanien

Contre l’Iran, des « mesuressupplémentaires »

De gauche à droite, Frank-Walter Steinmeier, Sergeï Lavrov, Condoleezza Rice, Bernard Kouchner et Javier Solana, lors de la réuniondes ministres des affaires étrangères des pays du G8 à Potsdam, en Allemagne, mercredi 30 mai. ARND WIEGMANN/REUTERS

INDONÉSIESept étrangers condamnésà mort pour trafic de drogueDJAKARTA. Un Français, un Néer-landais et cinq Chinois ont étécondamnés, mardi 29 mai, à lapeine de mort par un tribunalindonésien pour avoir travaillé

dans une usine produisant descachets d’ecstasy près de Djakar-ta. Le Français Serge AreskiAtlaoui, 43 ans, et son coaccusénéerlandais, Nicolaas GarnickJosephus Gerardus, 61 ans,avaient été condamnés en pre-mière instance, en novem-

bre 2006, à la réclusion criminel-le à perpétuité. Les deux hom-mes avaient été arrêtés en novem-bre 2005, lors d’un raid de la poli-ce qui avait démantelé une usinede production d’ecstasy et saisiplus de 100 kg de cristal métam-phétamine, à Serang, à l’ouest de

Djakarta. Selon l’accusation, cet-te structure était « la troisièmeplus importante du monde ». Aumoins 90 condamnés à mortattendent leur exécution en Indo-nésie, selon l’organisation dedéfense des droits de l’hommeAmnesty International. – (AFP.)

6 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 7: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Le document de voyagedu criminel nazi a été découvertdans les archives du palaisde justice de Buenos Aires

THAÏLANDE FRAUDE ÉLECTORALE ET CORRUPTION

La junte thaïlandaise dissout le partide l’ancien premier ministre ThaksinLA JUNTE militaire thaïlandaise, au pou-voir depuis le 19 septembre 2006, a don-né un vigoureux coup de balai dans lapolitique thaïlandaise telle qu’elle se pra-tiquait depuis la fin des années 1990 eninterdisant de toute activité publique lesplus de cent caciques du Thai Rak Thai(TRT, « Les Thaïlandais pour la Thaïlan-de »), la puissante machine politique etfinancière de l’ancien premier ministrerenversé Thaksin Shinawatra. Le quoti-dien The Nation, qui avait été un des vec-teurs de la campagne visant à faire tom-ber Thaksin en 2005-2006, émettait, jeu-di 31 mai, l’espoir qu’on assiste au« point de départ d’une réconciliationnationale favorable à la démocratie ». Onpeut en douter.

Des mesures de sécurité renforcées pri-ses ces derniers jours – 15 000 militairesdéployés dans la capitale et descontrôles routiers visant à dis-suader d’éventuelles mobilisa-tions militantes – « demeure-ront en vigueur pendant long-temps », a déclaré à l’AFP, àBangkok, le général SonthiBoonyaratglin, chef de la junte.

Il parlait au lendemaind’une spectaculaire décision de la justicesuprême – que les militaires contrôlent –prononçant la dissolution du TRT pourfraude électorale. Le verdict, entouréd’un lourd cérémonial judiciaire, a étéannoncé tard mercredi. Il frappe mêmeceux des hiérarques de TRT qui avaientretourné leur veste après le putsch.

Le TRT a été reconnu coupable d’avoirtruqué des élections législatives antici-pées, le 2 avril 2006, boycottées par l’op-position, en mettant en lice des candidatsartificiels, pour contourner le quorumd’électeurs requis dans les cas de candida-ture unique à la députation.

Deux petits partis alliés au TRT ontégalement été interdits par le tribunal.

Les juges ont considéré « les actes duThai Rak Thai extrêmement dangereuxpour le pays ; ce parti n’existait plus pour[servir] le bien-être du peuple mais pouraccaparer le pouvoir politique ». Le projetdu TRT consistait à « utiliser les électionslégislatives pour constituer un pouvoir tota-litaire », a tranché le juge Vichai Chuen-chompoonuj.

Le tribunal a exonéré de toute fautel’autre grand parti thaïlandais, le Partidémocrate, plus vieille formation politi-que du pays, à propos duquel étaient éga-lement introduites en justice des plaintespour fraudes électorales. Cette clémenceteinte le jugement frappant le TRT en cequ’elle dénote une volonté exclusive decasser l’appareil politique de l’ancien pre-mier ministre Thaksin. Ce dernier, surun site Internet où il s’exprime depuis

son exil londonien, s’est dit« triste » devant une décision« décevante » ; mais il a indi-qué à la BBC que « si la loi estobservée, il faut s’y plier ».

Le TRT, formé par Thaksinà la fin des années 1990 et quilui avait permis de s’emparerlégalement du pouvoir en

2001, était une formation atypiquealliant divers groupes d’intérêts économi-ques et professionnels au service d’unchef de gouvernement décidé à bouscu-ler les habitudes politiques de lamonarchie constitutionnelle qu’est laThaïlande. De manière significative, lejugement le frappant accuse le partid’avoir entamé l’autorité du Trône parses agissements. Plusieurs plaintes enjustice sont en cours d’examen pour d’im-portantes malversations financières etévasion fiscale de la part de Thaksin, demembres de sa famille – dont son épousePojaman, propriétaire du siège du TRT àBangkok – et de caciques du TRT. a

Francis Deron

Certifié non conforme

HP PAVILION dv6522Découvrez les performances de laTechnologie processeur Intel® Centrino® Duoassociée au processeur Intel® CoreTM2 Duo T7100

En démonstration à la fnac les 1er et 2 juin

HP Pavilion Media Center dv6522

> Technologie processeur Intel® Centrino® Duo> Processeur Intel® CoreTM2 Duo T7100> 160 Go disque dur / 1024 Mo> Ecran 15,4'' Brightview> Wifi / Graveur DVD> Télécommande mobile> Lecteur d'empreinte digitale

Celeron, Celeron Inside, Centrino, Centrino Logo, Core Inside, Intel, Intel Logo, Intel Core, Intel Inside, Intel Inside Logo, IntelViiv, Intel vPro, Itanium, Itanium Inside, Pentium, Pentium Inside, Xeon, et Xeon Inside sont des marques de commerce d'IntelCorporation aux Etats-Unis et dans d'autres pays. Tous droits réservés. Pour en savoir plus, rendez-vous sur intel.fr

949 €948 €79

+ 0€21 éco-participation

Intel® CoreTM, la révolution technologique

• Performances sans égales.Démultipliez vos loisirs.

• Allongement de l'autonomie sur batterie,sans compromis sur les performances.

• Plus de souplesse grâce à uneconnectivité sans fil élargie.

BUENOS AIRES

CORRESPONDANTE

C ’est par hasard que le faux passeportutilisé par le criminel de guerre naziAdolf Eichmann pour fuir l’Europe

et se réfugier en Argentine, le 14 juillet1950, a été retrouvé dans les archives dupalaisde justice de Buenos Aires. « Il s’agitd’une pièce historique », a révélé, lundi28 mai, la juge Maria Servini de Cubria,qui l’a découvert lorsqu’une étudiante asollicité l’accès aux archives du tribunal.La magistrate a décidé de confier le docu-ment au Musée de l’Holocauste, ouvert en1999 à Buenos Aires.

Le faux passeport avait été établi aunom de Riccardo Klement, né le 23 mai à

Bolzano, dans le nord de l’Italie, et avaitété délivré, le 1er juin 1950, par la Croix-Rouge internationale (CICR) à Genève.Anciendirecteur dubureau des affaires jui-ves sous le régime hitlérien, Adolf Eich-mann est l’un des principaux responsablesde la mise en œuvre de la « solution fina-le », qui conduisit à l’extermination de sixmillions de juifs dans les camps. Il a vécupaisiblement pendant dix ans en Argenti-ne avant d’être enlevé dans la banlieue deBuenos Aires, le 11 mai 1960, par les servi-ces secrets israéliens. Conduit clandestine-ment en Israël, il a été jugé et pendu deuxans plus tard, le 31 mai 1962.

Aulendemainde lasecondeguerremon-diale, des milliers de nazis et autres crimi-nelsdeguerreont trouvé refugeenArgenti-ne grâce à la bienveillance du général JuanPeron et de l’Eglise catholique. Parmi eux,Klaus Barbie (chef de la Gestapo à Lyon),Joseph Mengele (« l’ange de la mort »),WalterKuschmann(un deschefs de la Ges-tapoenPologne),AntePavelic (chefdurégi-

me oustachi en Croatie) ou encore EduardRoschmann (le « boucher de Riga »).

En1990, JosefSchwammberger, ex-offi-cier SS accusé d’avoir assassiné 5 000 juifspolonais, a été extradé vers l’Allemagne,après avoir vécu plus de vingt ans enArgentine. En 1995, l’ancien SS Erich Prie-bke,devenu un notablede la ville de Barilo-che (Patagonie), a été extradé vers l’Italieet condamné à la prison à vie pour le mas-sacre des fosses Ardéatines à Rome en1944. En 1998, le fasciste Dinko Sakic,ex-commandant du camp de concentra-tion Jasenovac, a été extradé en Croatie.

A Genève, le CICR a confirmé, mercre-di, avoir délivré le faux passeport d’AdolfEichmann, affirmant avoir été trompé.« A la suite de la seconde guerre mondiale,des masses de population en mouvement ontbénéficié de titres de voyage. Le CICR ne dis-posait pas d’un système d’enquête pour véri-fier leurs identités », a regretté son porte-parole, Vincent Lusser. a

Christine Legrand

Le faux passeport d’Adolf Eichmannavait été délivré par la Croix-Rouge

Le document, délivré en 1950 au nom de Riccardo Klement, a été confié au Musée de l’Holocauste de Buenos Aires. REUTERS

MALAISIE LIBERTÉ RELIGIEUSE

La justice malaisienne renvoie devant un tribunalislamique un cas de conversion au christianismeKUALA LUMPUR

ENVOYÉE SPÉCIALEL’Etat malaisien est-il compétentpour statuer sur le droit d’un deses ressortissants de renoncer à lareligion musulmane ? Dans unedécision largement considéréecomme un test pour la liberté reli-gieuse dans la région, la plus hau-te juridiction de Malaisie a répon-du par la négative, mercredi30 mai, en renvoyant la plaignan-te devant un tribunal islamique.

Laplaignante, LinaJoy,née Azli-na Jailani et musulmane, s’estconvertie au christianisme et aobtenu de l’état civil qu’il recon-naisse son changement de nom en1998.L’étatcivil aen revancherefu-sé de prendre en compte son chan-gement de religion – qui est inscri-te sur la carte d’identité des Malai-siens d’ethnie malaise, considéréscomme musulmans de naissance –exigeantpourcela que la jeune fem-me fasse d’abord acter sa décisionpar un tribunal islamique.

Mais les autorités religieusesne reconnaissant pas l’apostasie,

Lina Joy s’est lancée dans unebataille juridique pour tenter defaire consacrer par la justice civileson droit à choisir sa religion, parailleurs inscrit dans la Constitu-tion, afin de pouvoir épouser unchrétien.

« Abus de pouvoir »Cette bataille a abouti, mercre-

di, à la décision de la Cour fédéra-le de Malaisie, prise par une majo-rité de deux contre un, deux jugesmusulmans contre un non-musul-man. Le verdict, acclamé aux crisde « Allah akbar », le poing levé,par quelques centaines de musul-mans rassemblés sur le parvis dupalais de justice, a consterné lesreprésentants des autres religionségalement présents. La Malaisie,qui se veut un pays multiculturelet multiconfessionnel, compteenviron 60 % de Malais, 25 %d’habitants d’ethnie chinoise et10 % d’ethnie indienne, le resteétant réparti entre d’autres eth-nies. En vertu d’un programmeancien de discrimination positive,

le statut de malais-musulman don-ne droit à divers traitements préfé-rentiels économiques.

Le président de la Cour, AhmadFairuz Abdul Halim, a estimé queLina Joy « ne pouvait pas simple-ment entrer et sortir d’une religionà sa guise. Il y a des règles à respec-ter ». Défendant l’opinion oppo-sée, le juge Richard Malanjum aconsidéré que « le droit constitu-tionnel fondamental de la libertéreligieuse [de Mme Joy] avait été vio-lé » et a qualifié d’« abus de pou-voir » le refus de l’état civil de reti-rer la mention « islam » de sa car-te d’identité.

Lina Joy, qui a aujourd’hui42 ans et, d’après plusieurs avo-cats, vit à l’étranger, ne se trouvaitpas à l’audience. Selon l’avocatMalik Imtiaz Sarwar, qui représen-tait le barreau de Malaisie dans cet-te affaire, la décision de la Courfédérale « reflète une volonté de fai-re des tribunaux islamiques un systè-me judiciaire parallèle et égal » ausystème civil. a

Sylvie Kauffmann

International

Le tribunala exonéréde toute fautel’autre grand partithaïlandais,le Parti démocrate

IRAKMai, mois le plus meurtrierpour l’armée américaineen Irak depuis 2004BAGDAD. Trois soldats améri-cains sont morts en Irak, dontdeux dans une attaque à la bom-be, mercredi 30 mai, faisant dumois de mai le plus meurtrierpour l’armée américaine depuisnovembre 2004. Ces décès por-tent à au moins 116 le nombre desoldats morts en mai. La plupartdes soldats tués l’ont été dans desexplosions au passage de leurspatrouilles, à Bagdad ou dans laprovince de Diyala, au nord de lacapitale. 137 soldats avaient ététués au mois de novembre 2004,marqué par un assaut contre lebastion rebelle de Fallouja. Aumoins 3 468 soldats et person-nels américains sont morts enIrak depuis mars 2003. – (AFP.)

TURQUIELa Cour constitutionnelle meten cause le premier ministreANKARA. La Cour constitutionnel-le turque a annoncé, mercredi30 mai, qu’elle allait porter plain-te contre le premier ministre,Recep Tayyip Erdogan.« Les propos du premier ministrene tiennent aucun compte de lasuprématie de la loi, ils comportentdes menaces, des insultes et de l’hos-tilité », a déclaré Tulay Tugcu,présidente de la Cour constitu-tionnelle, lors d’une conférencede presse. Mardi, M. Erdoganavait parlé de « honte » à proposde la décision de la Cour, le1er mai, ayant entraîné l’annula-tion de l’élection du président dela Turquie par le Parlement. Lesjuges avaient estimé que le quo-rum des deux tiers de votantsn’avait pas été atteint. – (Reuters.)

AFGHANISTANSept soldats de l’OTAN tuésdans le crash d’un hélicoptèreISLAMABAD. Cinq soldats améri-cains et deux britanniques ont ététués, mercredi 30 mai, dans lachute de leur hélicoptère, appa-remment abattu par les talibans,dans la province d’Helmand.Selon un communiqué del’OTAN, les troupes envoyées surle site du crash ont été prises enembuscade par les talibans et ontdû faire appel à un soutien aérien.L’hélicoptère a, semble-t-il, ététouché par une roquette. Avantl’annonce de l’OTAN, un porte-parole des talibans avait affirméque ceux-ci avaient abattu un héli-coptère dans le district de Kajaki(Helmand) où se trouve un barra-ge gardé par les troupes britanni-ques, en permanence harceléespar les talibans. – (Corresp.)

0123Vendredi 1er juin 2007 7

Page 8: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

UNE ÉQUIPE de quatre cher-cheurs de l’université de l’Iowa,aux Etats-Unis, vient d’élaborerun système pour entrer au cœurdes cellules végétales et y agir.Kan Wang et François Torney,biologistes, et Victor Lin et BrianTrewyn, chimistes, ont réussi à yimplanter des nanoparticulessophistiquées, aux capacités iné-dites dans le domaine de la recher-che végétale : de minusculesoutils permettant de délivrer, entemps voulu, des molécules, pro-téines, produits chimiques…

De forme sphérique, ces nano-particules, décrites dans lenuméro de mai de la revue NatureNanotechnology, sont constituéesd’un empilement de nanotubesde silicate. Chacun de ces tubes aun diamètre de 3 nanomètres(nm, milliardième de mètre), etchaque particule mesure autourde 200 nm. En comparaison, lediamètre d’une cellule végétaleest de 37 000 nm.

Lors de sa fabrication, la struc-ture de silicate a été recouverte detriéthylène glycol, pour que la cel-lule soit « attirée par la particule etl’avale ». Grâce à cette couche, leschercheurs ont pu « coller » sur lananoparticule de grosses molécu-les, comme des molécules d’ADN,qui ne rentraient pas dans lesnanotubes. « C’est un outil quinous permet de mettre des produitsnon seulement dans les tubes, maisaussi sur la particule, confirme leFrançais de l’équipe, FrançoisTorney. Nous pouvons donc appor-ter plusieurs produits en mêmetemps dans une même cellule. »

Dans un premier temps, leschercheurs ont utilisé cette struc-ture sur des cellules végétales pri-vées de leurs parois. Une techni-que utilisée dans la recherche fon-damentale, mais qui ne permetpas d’application concrète. Al’aide d’un canon à hélium com-primé, les chercheurs ont ensuite« bombardé » des cellules végéta-les « entières » de ces nanoparti-cules. « Elles étaient trop légèrespour atteindre les cellules et yentrer, explique François Torney.Nous avons alors mis de petites por-tes en or pour fermer les extrémitésde chaque tube et augmenter lepoids des particules. »

Avec cet attirail, les chercheursont réussi à pénétrer les parois descellules végétales. Les portes en orpermettent aussi de contrôler ladiffusion des molécules contenuesdans les tubes. « Nous avons crééun système de gonds qui ne s’ouvrequ’au contact de certains produits

chimiques. Il suffit alors de mettre laplante en contact avec ce produitpour que les tubes libèrent leur conte-nu », précise le biologiste.

Les applications possibles dece nouvel outil sont multiples etenthousiasment les chercheurs.Ces nanoparticules pourraientnotamment être utilisées pourvacciner les plantes : « On peutplacer un antiviral dans les tubes,mais décider que leurs portes nes’ouvriront que lorsque la plantesera attaquée par le virus. »

« Pollen non transgénique »Les nanoparticules permettent

aussi aux chercheurs de créer desorganismes génétiquement modi-fiés (OGM) : elles peuventimplanter en même temps ungène et le produit chimique qui val’activer, et décider du momentexact où ce produit va se diffuser.« Cet outil va aussi être très utilepour la recherche fondamentale,ajoute François Torney. Il va nouspermettre d’analyser et de mieuxcomprendre le fonctionnement descellules végétales, domaine encorepeu connu. »

Un autre travail en cours à l’uni-versité de l’Iowa vise à mettre enplace un système de ciblage de lananoparticule à l’intérieur mêmede la cellule. Un tel procédé per-mettrait de déterminer l’endroitexact où devra se rendre la nano-particule une fois entrée dans lacellule.

La cellule végétale, contraire-ment à la cellule animale, possèdeplusieurs génomes. Or, seul legénome contenu dans le noyauparticipe à la fabrication du pol-len. « Si l’expérience réussit, celapermettrait de cibler les gènes versdes génomes non nucléaires et decréer des plantes OGM dont le pol-len ne serait pas transgénique. »Et, ainsi, d’éviter que les plantestransgéniques n’essaiment. a

Elsa Jirou

1er juin 2007 : entrée en vigueur dansl’Union européenne de Reach (acrony-me pour Enregistrement, évaluation etautorisation des produits chimiques).1er juin 2008 : début de l’enregistre-ment des nouvelles substances dontl’utilisation dépasse une tonne, auprèsde l’Agence européenne des produitschimiques. Le dossier d’enregistrementdoit fournir des données sur les proprié-tés toxicologiques et écotoxicologiqueset fournir une évaluation des risquespour la santé et l’environnement.L’Agence doit donner son autorisationpour les produits les plus toxiques.

Décembre 2010 : toutes les substan-ces produites ou importées pour untotal de 1 000 tonnes ou plus, par an,devront avoir été enregistrées. Leurnombre est estimé à 2 500. Sont aussiconcernées par cette étape les substan-ces CMR (cancérigènes, mutagènes ettoxiques pour la reproduction), dès lorsque leur quantité dépasse une tonne.Juin 2013 : date limite d’enregistre-ment pour les 2 500 substances dont letonnage d’utilisation est compris entre100 et 1 000 tonnes.Juin 2018 : fin du délai pour les substan-ces utilisées en plus petites quantités.

A une semaine du sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne), quisera notamment consacré à la question du réchauffement climatique,Greenpeace devait inaugurer, jeudi 31 mai, une arche de Noé symboli-que, longue de 10 mètres, construite sur le mont Ararat, en Turquie, lieuoù, selon certains spécialistes, l’embarcation mythique se seraitéchouée à la fin de son périple. Mardi, des militants de l’organisationécologique y ont déployé une banderole affichant le message suivant :« G8 : ceci est le point de non-retour. Sauvez le climat maintenant. »« Cette action hautement symbolique a pour but d’alerter les chefs

d’Etats des principaux pays du monde du danger imminent d’une catas-trophe planétaire due au changement climatique », selon Greenpeace.Mercredi 30, le Japon a fait savoir qu’il était en désaccord avec la propo-sition de la présidence allemande du G8 de fixer, à 2009, la date butoirpour le bouclage des négociations sur le traité qui prendra la suite duprotocole de Kyoto. « Les principaux émetteurs [de gaz à effet de serre],les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, devraient nous rejoindre, et c’est seule-ment quand ils nous auront rejoints que nous devrions commencer » ànégocier, a déclaré un porte-parole du premier ministre japonais.

Le règlement européen Reachentre en vigueur vendredi1er juin. Trente mille produitsdevront être répertoriés

CLIMAT UNE SEMAINE AVANT LE G8, GREENPEACE INAUGURE SON ARCHE DE NOÉ SUR LE MONT ARARAT

CALENDRIER

L’Europe s’attaque à la toxicité des substances chimiques

Environnement & Sciences

MASTER DEVELOPPEMENTDURABLE ET ORGANISATIONSOctobre 2007 - décembre 2008

Formation continueà temps partiel

Réunions d’information dans nos locauxMercredi 6 et mardi 19 juin à 18h30

www.dep.dauphine.fr

Place du Maréchal de Lattre de Tassigny75775 Paris Cedex 16

MANUEL CITAK/GREENPEACE

NANOTECHNOLOGIES CELLULES VÉGÉTALES

Des nanoparticulespour agir au cœur des plantes

Certains industriels de la chimieauront beau s’en défendre en met-tant en avant leur engagement de

longue date en faveur de la santé et del’environnement, l’entrée en vigueur,vendredi 1er juin, de Reach, le règlementeuropéen sur l’évaluation de la toxicitédes produits chimiques, marque un tour-nant majeur. Une rupture entre un uni-vers dans lequel il était possible de sesatisfaire d’une connaissance très lacu-naire des propriétés des substanceschimiques entrant dans les chaînes defabrication industrielle et un autre où lesentreprises devront prouver systémati-quement l’innocuité de leurs produits.

Aujourd’hui, seules les substancesnouvellement créées doivent être décla-rées et testées. Cette obligation, intro-duite en 1981, a permis d’en répertorier4 300, ce qui est infime par rapport à lacentaine de milliers de substances dites« existantes » répertoriées en Europe àcette date. Reach ne jettera pas ses filetssur la totalité d’entre elles, mais sur cellesdont la quantité utilisée dépasse unetonne par an, qu’elles soient produites enEurope ou importées. Au total, 30 000produits sont concernés.

Autre obligation : les tests de toxicitédevront aller beaucoup loin, pour traquertout le cycle de vie des ingrédients de lachimie industrielle. De leur élaborationau sein des laboratoires à leur intégrationdans la composition d’articles vendus augrand public dans les hypermarchés :jouets, vêtements, cosmétiques, matérielélectronique…

« Il s’agit probablement de la réglemen-tation la plus ambitieuse et la plus impor-tante de ces vingt dernières années », areconnu Greenpeace, en décembre 2006,après l’adoption du texte. Toutau long des trois années denégociations de Reach, l’organi-sation écologiste n’avait pour-tant pas eu de mots assez durspour dénoncer les concessionsfaites aux industriels en lesautorisant, notamment, à nepas remplacer systématique-ment les matières dangereuses.

Le marathon peut donc commencer.Car c’est bien de cela qu’il s’agit : les entre-prises ont, devant elles, onze années pourdigérer les contraintes du nouveau dispo-sitif. Nombre d’entre elles n’ont cepen-dant pas attendu le 1er juin pour se plon-ger dans Reach, un texte de 900 pagesdont la complexité égale l’ambition.

Sans mode d’emploi, Reach n’estd’ailleurs pas applicable en l’état. C’esttout l’objet des « lignes directrices » enco-re en préparation à Bruxelles. Ces

annexes, dont le volume atteint déjà10 000 pages – rédigées en anglais, sansqu’aucune traduction ne soit prévue –,ont pris beaucoup de retard. Au point d’in-quiéter les industriels. « Nous butons surl’absence de consignes précises sur la plu-part des volets du projet », déplore Catheri-ne Lequime, de l’Union des industrieschimiques (UIC).

Aucun dérapage dans le calendriern’est pourtant envisageable puisque,pour pouvoir faire le commerce des subs-tances chimiques, il faudra à l’avenir les

avoir testées et enregistréesauprès de la nouvelle Agenceeuropéenne des produits chimi-ques, en cours d’installation àHelsinki. Et, pour les plus sen-sibles d’entre elles, avoir obte-nu une autorisation avant2010.

Deux mille substances sontactuellement jugées « extrême-

ment préoccupantes », pour leur impactsur la reproduction, les risques de cancerqu’elles comportent ou – sans que l’on aitdes preuves de leur toxicité – leur persis-tance dans le corps humain ou dans l’en-vironnement.

« Pour appliquer Reach, nous devronsdoubler le nombre de nos experts en toxicolo-gie d’ici à 2010 », explique Antoine Let-lay, directeur de la sécurité des produitschez Rhodia, qui a recensé les 400 subs-tances qu’il devra faire enregistrer. Son

entreprise a ramené, depuis 2004, le nom-bre de substances CMR (cancérigènes,mutagènes et toxiques pour la reproduc-tion) employées de dix-neuf à sept.Témoignage comparable chez Arkema(ex-Total Chimie), dont les équipes vontêtre fortement étoffées.

Ce changement à marche forcée stimu-le la recherche, et c’est un autre enjeu deReach. Mais ce que les géants du secteurpeuvent se permettre sans trop regimberaura un coût moins indolore pour lesPME. « Le coût d’enregistrement de certai-nes substances sera tel, parfois, qu’il nedeviendra plus rentable de les produire,sans qu’elles soient pour autant plus nuisi-bles pour l’environnement que d’autres subs-

tances maintenues sur le marché et produi-tes en plus grande quantité », estime Pier-re-Yves Bondon, directeur de la recher-che et du développement chez Condat, unfabriquant de lubrifiants industriels.

L’UIC estime que le coût des essaisvariera entre 81 000 euros et 2,2 millionsd’euros, selon le tonnage de production,somme à laquelle il faudra ajouter 50 %pour l’étude des risques, le suivi de la pro-cédure, les redevances variées et consé-quentes à l’Agence européenne… Mais aumoment où Reach devient réalité, Bruxel-les doit avant tout démontrer qu’elle n’apas accouché d’un monstre de technocra-tie, difficile à contrôler. a

Laurence Caramel

ISTH2, rue de Rémusat - Paris 16e

01.42.24.10.72 - www.isth.frEnseignements Supérieurs Privés

PRÉPARATIONSCIENCES-PO60% de réussite

PARIS/PROVINCE

1ER Cycle BAC+0, +1• Préparation d’été.• Préparation annuelle

équivalence Licence 1e année.

2ÈME et 3ÈME de Prépa• 2e année IEP/CELSA

équivalence Licence 2e année.• 3e année IEP/journalisme

Licence 3e année validée.

Masters Sciences-Po• Admissions Directes

à Bac+3+4.• Cours du soir et week ends.

>

>

>

Les entreprisesont, devantelles, onze annéespour digérerles contraintesdu nouveaudispositif

SANTÉGeorge Bush veut doubler lesfonds de lutte contre le sidaLe président George W. Bush ademandé au congrès américain,mercredi 30 mai, de doubler lesfonds engagés par les Etats-Unisdans la lutte contre le sida dans lemonde, en particulier en Afrique,et de les porter à 30 millions dedollars sur cinq ans, à partir de2008. Les militants anti-sidasaluent le programme quinquen-nal lancé en 2003, mais déplorentqu’il axe la prévention sur l’absti-nence sexuelle. Act Up a deman-dé à Nicolas Sarkozy de consacrerà la lutte mondiale contre le sidaun pourcentage équivalent de larichesse nationale française. Celacorrespondrait à une somme de750 millions d’euros contre230 millions actuellement.

Confirmation d’un lien entreexposition aux pesticideset maladie de ParkinsonUne étude menée, sur 959patients, par l’université d’Aber-

deen, en Ecosse, conclut que l’ex-position à des pesticides accroît lerisque de contracter la maladie deParkinson, même si le facteurmajeur reste la présence dans lafamille de personnes atteintes.Un fort niveau d’exposition aug-mente le risque de 39 %, et un fai-ble niveau de 9 %, selon l’étude,rendue publique, mercredi30 mai. De précédents travauxavaient déjà mis ce lien en éviden-ce. Cette recherche confirme« que la maladie de Parkinsonn’est pas causée par un facteur uni-que, mais plutôt par une combinai-son entre la prédisposition généti-que et les facteurs liés au milieu »,estime la Parkinson DiseaseSociety. – (AFP.)

CLIMATAccord de coopération entrela Californie et l’OntarioLa Californie et la province cana-dienne de l’Ontario ont annoncé,mercredi 30 mai, des initiativescommunes de lutte contre leréchauffement climatique. Imi-

tant la politique californienne,l’Ontario, moteur de l’économiecanadienne grâce à la puissancede son industrie automobile, s’ap-prête à exiger que les construc-teurs réduisent les émissions deCO2 de leurs véhicules de 10 %d’ici à 2020. – (AFP.)

EUROPEFeu vert du Conseilaux thérapies innovantesLe conseil des ministres de la san-té de l’Union européenne devaitdonner son aval, jeudi 31 mai, àun règlement qui va encouragerle développement des thérapiesinnovantes. Ce texte permettra decréer une procédure centraliséed’autorisation de mise sur le mar-ché pour les thérapies géniques,cellulaires et tissulaires, qui sontsusceptibles d’être utilisées dansle traitement des maladies de Par-kinson et d’Alzheimer, du sida oudu diabète. Le Parlement euro-péen l’avait adopté au moisd’avril (Le Monde du 27 avril). –(Corresp.)

8 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 9: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,
Page 10: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

ventes aux enchères publ iques47, rue Louis Blanc – 92984 La Défense CedexTél. 01 49 04 01 85 – Fax. 01 43 33 51 36www.osp.fr – [email protected]

75 Vente aux Enchères Publiques sur Licitation au Palais de Justice de Paris, 4, bd du PalaisLundi 25 juin 2007 à 14h – En Un Lot

Un Appartement de 57,25 m2 à Paris 14ème

83, rue d’Alesiaau 2ème étage, porte droite, Bât. A comprenant : entrée, séjour, 2 chambres,

wc, cuisine, dégagements, salle de bains et Une CaveMise à Prix : 228.673,53 d – Libre

Renseignements : Maître Denis TALON, Avocat à Paris 1er, 20, quai de la MégisserieTél. : 01.42.36.59.25 – Au Greffe des Criées au Palais de Justice de Paris

où le cahier des charges est déposé sous le n° 07/65Sur les lieux pour visiter

A PEINE intronisé dans ses fonctions dechef de l’Etat, le 16 mai dernier, à unmois du sommet européen qui doit déci-der en juin de la relance de l’Union euro-péenne, Nicolas Sarkozy a pris lui-mêmetrès fortement en main la politique euro-péenne de la France.

Il a vu, dès le 16 mai, la chancelière alle-mande Angela Merkel, puis s’est rendu àBruxelles, avant de se lancer dans unesérie de rencontres avec les dirigeantseuropéens, flanqué de son conseiller diplo-matique, Jean-David Levitte, et de plu-sieurs membres de sa garde rapprochée,

dont sa « plume », Henri Guaino et sonancien conseiller diplomatique devenuson porte-parole, David Martinon.

L’Elysée a ainsi d’emblée pris le pas surune politique européenne dont le ministredes affaires étrangères d’ouverture, l’ex-socialiste Bernard Kouchner, a revendi-qué la responsabilité pour accepter d’en-trer dans le gouvernement. Il porte le titrede ministre des affaires étrangères et euro-péennes et a réussi à empêcher que cesdernières soient directement rattachéesau premier ministre, François Fillon. Lenouveau secrétaire d’état aux affaires euro-

péennes, Jean-Pierre Jouyet, est finale-ment resté dans le giron du Quai d’Orsay.

M. Jouyet s’est battu pour obtenir lesecrétariat général aux affaires européen-nes (SGAE), chargé d’assurer la coordina-tion interministérielle sur les questionseuropéennes. Mais celui-ci restera auprèsdu premier ministre. Des discussions sepoursuivent néanmoins pour assurer unlien entre le SGAE et M. Jouyet dans la pré-paration de la présidence française del’Union européenne, au second semestre2008. a

H. de B.

Europe & France

ROME

CORRESPONDANTL’Eglise catholique est favorable àl’adhésion de la Turquie à l’Unioneuropéenne. Le secrétaire d’Etatdu Vatican, Mgr Tarcisio Bertone,l’a clairement précisé, mardi29 mai, à Rome, en répondant auxquestions des journalistes en mar-ge d’un colloque. « Avec les peupleset les gouvernements qui respectentles règles fondamentales de la vie encommun, on peut dialoguer etconstruire un bien commun dans lasphère européenne et dans celle de lacommunauté mondiale », a expli-qué le numéro deux du Vatican,ajoutant « y compris jusqu’à uneentrée [de la Turquie] dans l’Unioneuropéenne ».

Cette position, exprimée pour lapremière fois de façon aussi nette,reflète une ligne déjà ancienne dela diplomatie vaticane. Si le cardi-nal Josef Ratzinger s’était pronon-

cé en 2004 contre l’entrée d’Anka-ra dans l’Union, c’était « à titre per-sonnel », avait précisé le Vaticanlorsqu’il succéda à Jean Paul II enavril 2005. Lors de son voyage enTurquie, en décembre 2006,BenoîtXVIaurait fait savoir aupre-mier ministre turc, Recep TayyipErdogan, qui lui demandait « sonsoutien », que leVatican « envisage-rait de manière positive et mêmeencouragerait un chemin de rappro-chement sur un fondement devaleurs communes ».

A l’époque, il s’agissait de désa-morcer dans le monde musulmanla violente polémique alluméedeux mois plus tôt par un discoursdu pape à Ratisbonne (Allemagne)dans lequel il semblait associer l’is-lam à la violence. Depuis,Benoît XVI a rappelé à plusieursreprises le rôle de « pont » et de« carrefour entre les cultures et lesreligions » joué par la Turquie.

Mgr Bertone confirme unedémarche diplomatique emprein-te de pragmatisme envers « unpays qui est définitivement laïque »,et « qui a parcouru un long cheminet qui progresse encore ». Pour leVatican, qui redoute l’installation

d’un foyer islamiste aux portes del’Europe, il y aurait plus de cohé-rence à voir la Turquie « dans uneEurope laïque qui ne veut pas de réfé-rence à ses racines judéo-chrétien-nes ». a

Jean-Jacques Bozonnet

Union européenne L’Espagne avait été le premier pays à ratifier par référendum la Constitution

Nicolas Sarkozymet la pression surMadrid pour imposerson traité modifiéN icolas Sarkozy devait se rendre en

Espagne, jeudi 31 mai, pour faireadmettre au premier pays à avoir

ratifié le traité constitutionnel par référen-dum (76 % de oui, le 20 février 2006) sonprojet de modification par amendementdu traité de Nice. Le chef de l’Etat souhaitey inclure les avancées institutionnelles dutexte rejeté par les Français.

Une partie du chemin semble déjà avoirété tracée. Le gouvernement de José LuisRodriguez Zapatero, qui avait réuni àMadrid, en janvier, les dix-huit pays quiont déjà ratifié le traité pour rendre les par-tisans de la Constitution « plus visibles »,semble aujourd’hui disposé à transiger surla forme que pourrait prendre le compro-mis. « L’important, c’est la substance dutraité.Pourpermettrede la conser-ver, nous sommes prêts à faire dessacrifices sur la forme. Les traitéssont des instruments, l’impor-tant, c’est le contenu », expliqueAlberto Navarro, secrétaired’Etat espagnol à l’Union euro-péenne.Ce qu’a confirmé le pré-sident du gouvernement enrecevant, mercredi 30 mai, lepremier ministre néerlandaisJan Peter Balkenende.

La position de M. Zapateroest délicate. Non seulement illui faudra justifier un éventuelrecul sur le traité auprès de sonélectorat, mais il doit compter aussi avecson opposition de droite. Le Parti populai-re lui reproche encore d’avoir accepté, ensignant la Constitution, d’abandonner lesystème de pondération des voix prévu àNice pour les votes au sein de l’Union, auprofit d’un système de double majoritémoins favorable à l’Espagne. Le présidentSarkozy, qui rencontrera également, jeudi,le chef de l’opposition, Mariano Rajoy,avant de dîner avec le roi, pourrait aider legouvernement socialiste en échange de sacompréhension sur d’autres questions.

C’est bien ainsi que semble l’entendreMadrid. Alberto Navarro a souhaité que larencontre « transmette le message que l’Es-pagne et la France vont travailler ensemblepour remettre l’Europe en marche, qu’ellespartagent un même projet européen ».Outre les institutions européennes, Parisest demandeur d’un ajustement des posi-tions sur la politique d’immigration et lapolitique méditerranéenne, qui comprendla question de l’adhésion turque à l’Unioneuropéenne, à laquelle M. Zapatero estfavorable, contrairement à M. Sarkozy.

Sur l’immigration, l’Espagne, de par sasituation, est aux avant-postes pour lesmigrants venus de ou passant par l’Afri-que.En 2006, lorsqu’elle avait étéconfron-tée à des arrivées incessantes sur les côtes

des Canaries, elle avait deman-dé l’aide deses partenaires euro-péens. Cet épisode avait provo-qué un échange de proposaigres entre Paris et Madrid.M. Sarkozy, alors ministre del’intérieur, avait reproché àM. Zapatero d’être responsablede ce qui lui arrivait pour avoirrégulariséen 2005, sansen aver-tir ses partenaires européens,600 000 travailleurs clandes-tins. Il estimait que la mesureavait déclenché un effet d’appelvers tous les pays de la zoneSchengen. M. Zapatero avait

riposté qu’il n’avait pas de leçon à recevoirdu ministre français « après ce qui s’est pas-sé dans les banlieues de Paris en relation avecla politique d’immigration et la situationsociale ».

Depuis, le différend a été purgé, permet-tant de rapprocher les positions. L’Espa-gne comme la France sont demandeusesd’unepolitique commune en matière d’im-migration, « au besoin dans le cadre de l’es-pace Schengen », souligne M. Navarro. Lesdeuxcapitales, indique-t-onà l’Elysée, sou-haitentque le traitémodifiéen coursdedis-

cussion garde les dispositions prévoyant,dans ce domaine, que les décisions soientprises à la majorité qualifiée.

Paris insistait à la veille de la visite sur lanécessaire entente entre les deux pays enraison des impératifs de la lutte antiterro-riste, notamment contre l’ETA. « La Fran-ce a toujours été derrière l’Espagne. Cela neva pas de soi : nous avons des hommes enga-gés sur le terrain, qui exposent leur vie danscette lutte », a souligné le porte-parole del’Elysée, David Martinon. Ce n’est pas lapremière fois que M. Sarkozy rappelle auxEspagnols cet engagement.

Enseptembre2006, déjà, en pleine polé-mique sur l’immigration clandestine,M. Sarkozy avait, face aux critiques deM. Zapatero, mis les points sur les « i » :« J’ai été étonné qu’il dise cela, car la Francea toujours été au côté de l’Espagne dans lalutte contre l’ETA, sans jamais discuter lesévolutions de la politique espagnole. S’il y aquelqu’un qui a été solidaire avec l’Espagne,aussi bien avec le gouvernement d’Aznarqu’avec celui de Zapatero, je crois pouvoirdire que c’est moi. » Cette phrase avait son-né, pour les observateurs espagnols, com-me un avertissement voilé. a

Henri de Bressonet Cécile Chambraud (à Madrid)

NICOLAS SARKOZY entendait profiterde sa visite à Madrid, jeudi 31 mai, pourentamer avec le gouvernement espagnoldes discussions sur sa propositiond’« Union méditerranéenne », lancéedans les dernières semaines de sa campa-gne présidentielle, et relancée depuislors de sa rencontre, lundi 28 mai, àParis, avec Romano Prodi. M. Sarkozy,qui ne s’est pas rendu en Afrique la pre-mière semaine de son mandat, contraire-ment à ce qu’il avait indiqué, a abordé lesujet par téléphone avec ses homologuesalgérien, tunisien et libyen. Il comptes’entretenir rapidement avoir le roi duMaroc.

Dans l’esprit du chef de l’Etat, cetteunion, qui doit être ouverte à tous lespays du bassin méditerranéen, prendraitla relève de la politique méditerranéen-ne de l’Union européenne (UE) – plusconnue sous le nom de processus de Bar-celone – qui n’a pas eu, jusqu’à présent,de résultats très concluants, malgré desaides non négligeables. Ce partenariat,qui englobe dix des pays du sud de laMéditerranée et prévoit aussi un dialo-gue politique et social, s’est enlisé dansles conflits qui minent la région.

Pour M. Sarkozy, ce projet d’Unionest également lié à la recherche de solu-tions alternatives à une adhésion de laTurquie à l’UE, à laquelle il s’oppose.« C’est dans la perspective de cette Unionméditerranéenne qu’il nous faut envisagerles relations de l’Europe et de la Turquie »,avait-il déclaré le 7 février à Toulon.« Cela permet de sortir du débat associa-tion ou intégration », explique aujour-d’hui l’entourage du chef de l’Etat.

L’Elysée ne cachait pas, mercredi30 mai, une différence d’approche avec

l’Espagne sur « la stratégie et la tacti-que ». Si elle n’est pas opposée à l’initiati-ve française, Madrid veut qu’elle s’insèredans le partenariat euroméditerranéen.

Nicolas Sarkozy estime au contraireque les sept pays européens de la Médi-terranée, plus le Portugal, qui présideral’UE au second semestre, ont une respon-sabilité particulière. C’est à eux, décla-rait-il à Toulon, « de prendre en main ladestinée que la géographie et l’histoire leuront préparée ». Cette Union, qui pourraitavoir des liens avec les institutions euro-péennes, serait autonome. Elle « doitavancer comme l’Europe de Monnet surdes projets concrets et non conflictuels com-me l’environnement », estime l’Elysée.On y explique que « la première chose àfaire est de convoquer une conférence »entre les pays intéressés, qui ne pourraitpas avoir lieu avant 2008. Lors de sacampagne, M. Sarkozy avait indiqué quecette Union s’organiserait autour d’unerencontre périodique de ses dirigeants,comme pour le G8. Elle disposerait d’unConseil de la Méditerranée – sur lemodèle du Conseil de l’Europe – et d’unsystème de sécurité collective.

« Pour nous, ce qui compte, c’est quel’ensemble des pays de la Méditerranéeprennent conscience que leur destin estlié », a déclaré M. Sarkozy, lundi. « Ilvaut mieux, a-t-il poursuivi, commencerpar l’ambition de l’environnement et de lasauvegarde de la mer Méditerranée.Aucun pays riverain de la Méditerranée nepeut être contre ce thème, et il vaut mieuxcela que de commencer par des thèmes quipeuvent être aussi nécessaires mais plus dif-ficiles comme l’immigration, la sécurité, lalutte contre le terrorisme. »a

H. de B. et Ar. Le.

« L’important,c’est la substancedu traité.Pour permettrede la conserver,nous sommesprêts à fairedes sacrificessur la forme »

Alberto Navarro,secrétaire d’Etatespagnol à l’UE

L’Elysée a pris en main la politique européenne

ÉLARGISSEMENT LE PAPE AVAIT DÉJÀ PARLÉ DE « VALEURS COMMUNES »

Le Vatican est favorable à une adhésion de la Turquie à l’UE

Offensive diplomatique de la Francepour une Union méditerranéenne

10 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 11: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Derrière la campagnedes législatives, une doublebataille est engagée pourla présidence de l’Assembléenationale et celle du groupedes députés UMP

NICOLAS SARKOZY bénéficie de la baissedu chiffre du chômage, un mouvementcontinu depuis plus de deux ans. Même si,avec un taux de 8,2 % fin avril, l’objectifque s’est fixé le chef de l’Etat de ramener à5 % le taux de chômage d’ici la fin de sonmandat, n’est pas à portée de vue.

Selon les chiffres révélés par le ministèrede l’économie, des finances et de l’emploi,mercredi 30 mai, la France a enregistréune baisse de 25 300 chômeurs à fin avril,pour un total de 2 011 300 inscrits en caté-gorie 1 (recherche d’un emploi à tempsplein et à durée indéterminée, sans avoirtravaillé plus de 78 heures dans le mois),soit – 1,2 % par rapport au mois précédent.La diminution est cependant moins fortequ’en mars, un cru exceptionnel puisquel’ANPE avait enregistré près de 30 000chômeurs de moins sur ses listes.

En avril, comme les mois précédents, lechômage des jeunes affiche une baisse de1,7 % sur un mois, portant à 10,6 % lereflux sur un an. Ce qui n’empêche toute-fois pas le taux de chômage des moins de25 ans présents sur le marché du travail dese maintenir à un niveau élevé : 21,1 %.

La baisse est aussi sensible pour les chô-meurs de longue durée, inscrits depuisplusd’un an, –2,4 % sur unmois (en mars,la diminution était de 3,2 %). Ces derniersreprésentent près d’un tiers des inscrits àl’ANPE. Le chômage des seniors reculeaussi, mais dans une proportion moindrecomparée aux résultats des derniers mois,

– 0,8 % pour avril et – 1,8 % en mars.La polémique autour de la pertinence

des statistiques reste vive. Mardi, 200 sta-tisticiens, chercheurs, syndicalistes et mili-tants associatifs se sont réunis à Paris pourdes Etats généraux des chiffres du chôma-ge et de la précarité. Se servant des analy-ses du collectif Les Autres chiffres duchômage (ACDC), ils ont critiqué un « sys-tème statistique à bout de souffle », un « sui-vi mensuel factice et source de confusion ».Selon eux, « la focalisation sur un chiffreuniqueduchômagetraduit unevisionarchaï-que du marché du travail ».

Les militants ont avancé la nécessité detravailler sur des « indicateurs trimestrielsfiables et pertinents ». Ils ont reçu le renfortd’une économiste du MIT (MassachusettsInstitute of Technology), Esther Duflo.« Les évolutions mensuelles n’ont pas grand-chose à nous dire sur l’efficacité des politiquespubliques, mais dépendent surtout de varia-tions saisonnières etd’évolutionsmacroécono-miques », a-t-elle expliqué. Raymond Tor-res, économiste à l’OCDE, a estimé que « letaux de chômage est un indicateur de moinsen moins pertinent pour juger de l’efficacitédu marché de l’emploi ». Jean-Louis Borloon’est pas si éloigné de cette thèse. Arrivé àBercy, et chargé de la mission « chômage à5 % », le ministre marquera-t-il sa distan-ce avec ce rendez-vous mensuel, surtoutquand celui-ci offre au gouvernement destaux à la baisse ? a

Rémi Barroux

des tarifs tout compris, disponibles à tout moment sur iberia.compour votre prochain voyage à destination de l’Espagne et l’Amérique Latine

découvrez les basiques d’iberia

Tarifs taxes incluses hors frais de service. Conditions spéciales de ventes sur iberia.com

en plus départs de Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse

LES MEILLEURS PRIX D'IBERIA

Le plus grand choix de tarifs qu’une alliance puisse offrir: oneworld

tarifs aller-retour au départ de PARIS ORLY et CHARLES DE GAULLE

70BARCELONE

MADRIDà partir de

a/r

MEXIQUE

642a/r

à partir de

CARACAS

573a/r

à partir de

ALICANTEBILBAO

GRENADEIBIZA

JEREZ DE LA FRONTERAMAHON

PALMA DE MALLORQUE151a/r

à partir de

RIODE JANEIRO

782a/r

à partir de

862SAN JOSÉ

(COSTA RICA)à partir de

a/r

tous nos tarifs sur

La formation du premier gouverne-ment de Nicolas Sarkozy a fait desdéçus… dans les rangs de la majori-

té présidentielle. Ils sont nombreux ceuxqui espéraient en être et ont dû se plier àcontrecœur à la consigne du chef : ungouvernement resserré, « paritaire » etoù sont réservées des places aux ralliésvenus d’ailleurs. Reste, évidemment, lasession de rattrapage à la distributiondes postes de secrétaires d’Etat, après lesélections législatives, mais, là aussi, il n’yen aura pas pour tout le monde.

Dès lors, certains ont décidé de pren-dre position pour les autres postes à pour-voir. La compétition est d’ores et déjàengagée pour la présidence de l’Assem-blée nationale et pour celle du groupe desdéputés UMP. Il y a ceux qui, ayant faitleur deuil d’un strapontin ministériel,aspirent à une haute responsabilité dansl’ordre protocolaire, comme PatrickOllier et Bernard Accoyer, principaux pré-tendants au « perchoir ». Il y a aussi ceuxqui ne désespèrent pas d’obtenir un lotde consolation.

Dans la campagne pour l’élection à laprésidence de l’Assemblée, qui aura lieuau début de la prochaine législature, le26 juin, M. Ollier a pris une longueurd’avance. Elu le 7 mars en remplacementde Jean-Louis Debré, il n’a jamais eu l’oc-casion de présider en séance, du fait del’interruption des travaux parlementai-res pendant la période électorale. Il refu-se cependant d’être considéré comme un« président intérimaire ».

Installé dans la place, M. Ollier a la fer-me intention d’y rester. Il ne ménage passa peine, multipliant les déplacements desoutien aux candidats de l’UMP. L’an-cien assistant de Jacques Chaban-Del-mas, ayant débuté son premier mandaten 1988, ayant exercé la vice-présidencede l’Assemblée et la présidence de la com-mission des affaires économiques, esti-me avoir « toute légitimité » pour la plushaute dignité. Il a même prévu de présen-ter, lundi 4 juin, ses « vingt et une proposi-tions pour améliorer le fonctionnement del’Assemblée nationale ».

Son principal rival sera M. Accoyer.L’actuel président du groupe UMP, fauted’avoir été nommé au gouver-nement, a désormais desvisées sur l’Hôtel de Lassay.« Sarkozy et Fillon me l’ont pro-posé », assure-t-il, même s’ilprend garde de préciser qu’ilest « prématuré » d’entrer encampagne. « Il faut respecterl’expression des parlementairesde l’UMP qui auront été élus », estimeM. Accoyer, soulignant ainsi que ce seraau futur groupe UMP de désigner soncandidat au perchoir. « Ollier est un élutemporaire », ajoute-t-il. Pas question,donc, que le président sortant bénéficied’un passe-droit.

En réserve, deux autres candidats sesont mis sur les rangs. François Baroin,qui en rêve, et Pierre Méhaignerie, qui ypense. Le premier bénéficie d’une cote depopularité élevée chez les élus et sa per-sonnalité colle plus avec l’image derenouvellement de génération que sou-haite impulser M. Sarkozy. Avant de sedéclarer, il attend cependant d’évaluerles rapports de forces et les appuis sur les-quels il pourra compter. Le président dela commission des finances, quant à lui,fait valoir que la sensibilité centriste del’UMP ne doit pas être oubliée.

Pour la présidence du groupe UMP,Jean-François Copé part favori. L’ancienministre du budget, éconduit du nou-veau gouvernement, se prévaut de la« promesse » que lui a faite M. Sarkozy.M. Fillon lui a confié une mission tempo-raire sur la « modernisation du travail par-lementaire », dont il entend faire son pro-gramme de campagne auprès des élus del’UMP. « A partir du moment où j’ai voca-tion à présider le groupe de la majorité, ilest préférable que j’arrive avec un projetpolitique », estime-t-il.

M. Copé ne veut pas voir en ChristianEstrosi un concurrent réel : « Estrosi,c’est du dépit amoureux. Il s’imaginait que,

parce que c’était un ami de tren-te ans de Nicolas Sarkozy, ildevait être ministre. J’ai cru com-prendre qu’on lui avait promisun secrétariat d’Etat mais, enattendant, il montre ses mus-cles. »

Pour M. Estrosi, au contrai-re, « il s’agit d’un choix mûre-

ment réfléchi depuis longtemps ». Il meten avant « une fidélité qui ne s’est jamaisdémentie à Nicolas Sarkozy ». « C’est uneplace qui doit revenir à quelqu’un dont leprésident de la République doit savoirqu’en aucune circonstance il ne lui feradéfaut », insiste-t-il, comme pour mieuxsouligner que son adversaire n’est pasexempt de tout soupçon.

Sans grand espoir, Marc Laffineur aégalement déclaré, jeudi 31 mai, sa candi-dature. En sortant de l’ombre, l’ancienvice-président du groupe UMP espèreainsi pouvoir éventuellement décrocherla présidence de la commission des finan-ces, si celle-ci ne revient pas à un mem-bre de l’opposition, comme s’y est enga-gé M. Sarkozy, au grand dam de tous cesdignitaires de la majorité en quête dereconnaissance. a

Patrick Roger

LE MORAL des ménages a connuune amélioration spectaculaireau mois de mai, à en croire l’en-quête mensuelle rendue publi-que, jeudi 31 mai, par l’Institutnational de la statistique et desétudes économiques (Insee).

L’indicateur qui mesure cemoral a progressé de 6 points enmai : il faut remonter aux législati-ves de juin 1997 pour trouver uneprogression plus forte(+ 9 points), selon l’Insee. Enniveau, il s’établit à - 14, dujamais vu depuis que la nouvellesérie sur l’enquête de conjonctureauprès des ménages a été mise enplace en novembre 2003.

En mai, quasiment tous les sol-des d’opinion ont évolué favora-blement. « L’amélioration la plusnotable concerne l’opinion desménages sur les perspectives d’évo-lution du niveau de vie en Fran-ce. » En un mois, elle a progressé

de 15 points. Les autres indica-teurs sont bien orientés : qu’ils’agisse du diagnostic posé surl’amélioration du niveau de vie aucours des mois précédents ou del’optimisme des ménages sur lesperspectives d’évolution de leursituation financière. Seule leuropinion sur l’opportunité d’effec-tuer des achats importants n’évo-lue pas, note l’Insee.

La nette embellie du moral desménages porte aussi sur l’évolu-tion du chômage – ils sont plusnombreux à penser que la situa-tion s’améliore de nouveau trèsnettement –, sur leur situationfinancière du moment ou encoresur leur capacité future à épar-gner comme sur l’opportunité dele faire.

« Autant les chefs d’entreprisesont circonspects, autant les ména-ges y croient », commente NicolasBouzou d’Asterès, qui attribue ce

regain d’optimisme à « l’état degrâce classique qui suit toute élec-tion présidentielle » mais aussi à lavictoire nette de Nicolas Sarkozyle 6 mai. L’économiste d’entrepri-se souligne le rôle joué par l’amé-lioration de la conjoncture fran-çaise, avec les fortes créationsd’emplois salariés du premier tri-mestre 2007 (+ 93 600 emploisnets) et la baisse du taux de chô-mage. « Les ménages, ajoute-t-il,commencent à percevoir assez clai-rement l’amélioration de leur situa-tion financière personnelle (passéeet présente). » M. Bouzou, qui rap-pelle le boom de la consomma-tion en juin 1995 après l’électionde Jacques Chirac, estime quel’embellie de mai peut avoir desconséquences économiques posi-tives à moyen terme. Elle est entout cas bonne à prendre pour lenouveau gouvernement. a

Claire Guélaud

Les recalés du gouvernementse rabattent sur le Palais-Bourbon

ÎLE-DE-FRANCE PRISE EN CHARGE À 100 % DU TITRE DE TRANSPORT ÉVOQUÉE

Avec le remboursement de la carte orange,Alain Juppé est confronté à son premier arbitrageALAIN JUPPÉ va vivre son pre-mier baptême du feu. Coiffé de ladouble casquette de l’environne-ment et des transports, il vadevoir trancher, dans les prochai-nes semaines sur le dossier de lacarte orange en Ile-de-france.L’équipe sortante de Dominiquede Villepin lui a en effet laissé un« bogue » ou une bombe à retar-dement : une ordonnance du12 mars, exhumée par le site Inter-net du Journal du dimanche, per-met au gouvernement Fillon dedemander aux employeurs derembourser 100 % de la carteorange aux salariés d’Ile-de-Fran-ce, avant mars 2008.

Au milieu de 143 pages d’an-nexes, l’ordonnance prévoit eneffet, dans sa sous-section 1 et son

article L3261-2, que « l’employeursitué à l’intérieur de la zone de com-pétence de l’autorité organisatricedes transports dans la région d’Ile-de-France prend en charge le prixdes titres d’abonnements souscritspar ses salariés pour leurs déplace-ments accomplis au moyen de trans-ports publics de personnes, entreleur résidence habituelle et leur lieude travail ». Ce présent de l’indica-tif diffère de la version précéden-te de la loi du 4 août 1982 qui pré-voyait une prise en charge parl’employeur « aux taux de 40 % àcompter du 1er novembre 1982 et de50 % à compter du 1er octobre1983 ».

Le nouveau texte affole larégion, le Syndicat des transportsd’Ile-de-France et les patrons

franciliens qui viennent d’écrire àAlain Juppé. Le délégué généraldu Medef Ile-de-France, JérômeDubus, indique au Monde qu’unetelle modification serait « unecatastrophe pour les entreprisesfranciliennes, à qui elle coûterait500 millions d’euros ».

Alain Juppé va-t-il s’engouffrerdans cette incertitude juridiquepour prendre une mesure symbo-lique et concrète en matière d’ar-bitrage entre les différents modesde transport et en faveur destransports publics ? Jeudi matin,son cabinet indiquait pourtantqu’il envisageait de prendre undécret, avant la fin de l’année2007, pour maintenir le seuil deremboursement à 50 %. a

Christophe Jakubyszyn

Europe & France

SOCIAL LE SUIVI MENSUEL CRITIQUÉ PAR DES ÉCONOMISTES

Avec 1,2 % de baisse fin avril, le tauxde chômage continue sa décrue

ÉCONOMIE UNE PROGRESSION MENSUELLE INÉDITE DEPUIS JUIN 1997

L’Insee note une amélioration spectaculairedu moral des ménages au mois de mai

Patrick Ollier etBernard Accoyersont lesprincipauxprétendantsau « perchoir »

FISCALITÉLes déductions d’intérêts d’empruntsimmobiliers seront plafonnéesHenri Guaino, interrogé, mercredi30 mai, sur « Questions d’info LCP-LeMonde-France-Info », a estimé que lesdéductions d’intérêt d’emprunts immobi-liers pourraient s’appliquer à tous les cré-dits en cours « dès les revenus de 2007 ».

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozys’est refusé à évaluer le montant de cettemesure. Mais il a précisé qu’« il y auraforcément un plafond ». « Il y a deuxoptions possibles », a expliquéM. Guaino : soit la déduction du revenuimposable, soit le crédit d’impôt. Ce dis-positif « sera limité aux résidences princi-pales, mais pas aux primo-accédants ».

0123Vendredi 1er juin 2007 11

Page 12: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Le ministre de l’éducationnationale promet de « “mettrele paquet” sur la situation moraleet matérielle des enseignants »et détaille les modalités de lasuppression de la carte scolaire

APRÈS une bataille de plusieurs jours,chaque ministre connaît désormaisl’étendue de son trésor de guerre. Laseconde salve des « décrets d’attribu-tion », qui définissent après chaqueremaniement gouvernemental l’étenduedes « fiefs » ministériels, a été adoptée,le 30 mai, en conseil des ministres.

Super ministre de l’économie et de l’em-ploi, Jean-Louis Borloo a réussi à conser-ver la tutelle sur la direction de la législa-tion fiscale, et donc sur les impôts, et sur ladirection du Trésor, en charge entreautres des prévisions économiques. Enrevanche, M. Borloo s’est vu déposséderde la tutelle de l’énergie, qu’il revendi-quait, au profit d’Alain Juppé, le ministredu développement durable, qui considé-rait que, outre l’équipement et les trans-ports, l’ensemble de la politique énergéti-que, y compris EDF, GDF et le nucléaire,devait dépendre de son ministère.

A Bercy, le second ministre, EricWoerth, sera responsable de l’élaborationdu budget et de l’ensemble des comptespublics, avec notamment l’annexion desbudgets de la Sécurité sociale.

Troisième acteur de l’économique et dusocial, Xavier Bertrand, ministre du tra-vail, hérite des principaux chantiers du

dialogue social : la loi cadre sur le serviceminimum, les quatre conférences socialesde rentrée, le contrat unique, la réformedes régimes spéciaux.

Deux nouveaux ministères sont créés exnihilo. Celui de Brice Hortefeux, en chargede l’immigration, de l’intégration et del’identité nationale pourra disposer dedirections du ministère de l’intérieur, desaffaires sociales, des affaires étrangères,du travail, des douanes. Celui d’Alain Jup-pé fusionne l’ancien ministère des trans-ports et de l’équipement avec celui del’écologie, auxquels s’ajoute la directionde l’énergie du ministère de l’économie.

« Evidemment, ça va entraîner des réfor-mes et des bouleversements administratifs.Nous savons tous qu’ils ne sont pas toujoursfaciles,mais l’enjeuenvaut lapeine », aexpli-qué la porte-parole du gouvernement,ChristineAlbanel.« L’idéeduprésident de laRépublique et du premier ministre, c’est devivre maintenant avec cette nouvelle architec-ture, de voir comment elle évolue et, peut-être,dansunan(…),de faireunpointàcemoment-là et de la figer dans une loi organique pourqu’iln’yaitplus(…)cespassagesdecompéten-ceàl’autre, cequiest souvent le faitdeschange-ments de gouvernement », a-t-elle ajouté. a

Christophe Jakubyszyn

L ’école, dit-on, n’est ni de droite ni degauche. Etes-vous d’accord ?

Oui. La réussite de l’école reste unobjectif partagé. Il y a même plus deconsensus que je ne le pensais ! Bien sûr,certains préjugés demeurent : « Vous êtesde droite, vous voulez donc faire le grandmarché libéral de l’école. » Personne neveut faire cela. Mais il existe d’autresréponses politiques aux problèmes del’école que l’injection continuelle et massi-ve de moyens.Et comment voyez-vous la référence àMai 68, dont Nicolas Sarkozy veut « liqui-der l’héritage » ?

Je crois très simplement qu’à l’issue decette période, beaucoup ont considéré àtort que la liberté devait être un point dedépart alors qu’elle est un point d’arrivée.Et sur le parcours, il y a d’abord l’école, laculture, le savoir, l’instruction, le civisme…Allez-vous, comme promis, revenir sur ledécret Robien sur les décharges horairesdont vous avez dit qu’il cristallisait lesmécontentements ?

Sur ce dossier, Nicolas Sarkozy recevraà son tour, dans quelques jours, les repré-sentants de la communauté éducative. Jelui ai fait des propositions. C’est lui quidécidera. Mais je sais qu’il souhaite amélio-rer le pouvoir d’achat de tous.Vous avez annoncé un grand chantier surla revalorisation des carrières. Selonquel calendrier ?

J’ai proposé de rassembler dans unLivre vert, d’ici à la fin de l’automne, tou-tes les propositions, y compris les nôtres.Une deuxième phase devrait ensuite nousamener jusqu’au printemps 2008, pournégocier un accord sur la redéfinition dumétier d’enseignant. Quant aux rémunéra-tions, Nicolas Sarkozy l’a répété : 1,3 smic

pour un début de carrière, c’est quandmême modeste lorsqu’on a passé unconcours à bac + 4 ou 5.Si ce n’est pas assez, quel est l’objectif ?

Je ne peux pas encore le préciser. Maisnous allons vraiment « mettre le paquet »sur la situation morale et matérielle desenseignants.Vous voulez aussi des « gains de produc-tivité ». Et vous citez le chiffre de 32 000enseignants qui ne sont pas devant lesélèves…

Ce chiffre est issu de la Cour des comp-tes. Cela représente pratiquement une aca-démie et plus d’un milliard d’euros par an.Il faut toutefois être prudent,car cela concerne aussi des servi-ces qui concourent à l’actionéducative : les associations péri-phériques de l’école, diversesstructures d’aide. Mais il y a unemarge de manœuvre importan-te. Cela mérite d’être examiné.Vous en avez parlé à vos inter-locuteurs syndicaux ?

Je suis membre d’un gouver-nement qui a reçu mandat d’alléger la char-ge de l’Etat et je ne pourrai pas m’en abs-traire. Nous avons, dans le second degré,un professeur pour onze élèves. Cela nesignifie pas qu’il y a onze élèves par classe,mais que nous avons un des meilleurs tauxd’encadrement des pays de l’OCDE. Notreoffre scolaire est considérable, avec unegrande diversité d’options. Mais elles sontdispersées dans tous les établissements. Ilfaut garder la diversité mais mettre fin àl’éparpillement.Comment percevez-vous les syndicatsqui ont usé tant de vos prédécesseurs ?

Les syndicats reconnaissent que je nesuis pas un ennemi de l’école publique. Jeregrette qu’ils soient parfois obligésd’avoir des positions maximalistes. Maisils évoluent car le milieu enseignant lui-même change.Concernant la carte scolaire, vous avezopté pour une étape d’expérimentationdès la rentrée. Pouvez-vous nous en pré-ciser les modalités ?

C’est une liberté nouvelle que nous vou-

lons donner aux familles. Il faut dédramati-ser ce problème. Il est un peu difficile àgérer dans les grandes villes aux quartierstrès contrastés, mais ne se pose pas du toutdans le primaire ni dans les zones rurales.J’ai indiqué qu’entre 10 % et 20 % des élè-ves ne seront plus soumis à la carte scolai-re à la rentrée : cela équivaut à doubler lenombre des dérogations existantes. 10 %de plus dans un établissement, c’est quel-ques dizaines d’élèves, cela ne provoquerapas une grande révolution, ni la pagaille.Nous allons en finir avec l’opacité, les déro-gations accordées par relations. Lesdemandes seront plus favorablement

accueillies dès la rentrée. Et si,par ailleurs, des établissementsmoins demandés perdent quel-ques élèves, nous maintien-drons leurs moyens pédagogi-ques. Mais il faut que lesfamilles se rendent comptequ’on ne pourra pas tout accep-ter d’un coup. Nous allons fixerquelques critères lisibles.Lesquels ?

Les élèves boursiers auront la priorité.Nous prendrons aussi en compte les cas deforce majeure, la correction d’absurdités(un côté du trottoir ou l’autre) et, tout sim-plement, les demandes de bonne foivenant des familles, dans l’intérêt de l’en-fant, pour rejoindre un frère ou une sœur…Et si c’est seulement pour rejoindre un« meilleur » établissement ?

Ce motif ne pourra pas être retenu toutde suite. Même si je le trouve tout à faitrecevable. Pourquoi refuser à un élève dechoisir, dans l’intérêt de sa scolarité ?C’est pourquoi, à terme, chaque établisse-ment devra contribuer à la mixité. Je neveux pas employer le mot de quota parcequ’il est horrible, mais nous allons essayerd’encourager la mixité géographique etsociale au niveau de chaque établisse-ment. Au plus tard en 2010, nous auronsvraiment donné la liberté de choix auxfamilles. a

Propos recueillis par Luc Cédelle,Arnaud Leparmentier

et Catherine Rollot

EXÉCUTIF ADOPTION EN CONSEIL DES MINISTRES LE 30 MAI

Portefeuilles gouvernementaux :les décrets d’attribution sont parus

ÉQUATION à peu d’inconnues : sachantque le chef de l’Etat entend être « un prési-dentquigouverne », etque lepremierminis-tre a accepté de devenir son « super direc-teur de cabinet », quelle peut être la fonc-tion des autres membres du gouvernementFillon ?C’est surcetexercicequeplanchentles ministres depuis leur nomination.

Pour avoir nettement surévalué sonrôle, Eric Woerth vient d’être vertementrappelé à l’ordre. Le ministre du budgetavait cru bon d’affirmer, dans un entretienaux Echos du 24 mai, que la déduction fis-cale des intérêts d’emprunt immobilier neconcernerait que les ventes actées depuisle 6 mai. Fustigeant « la pensée unique »qui s’opposerait à sa promesse de campa-gne, M. Sarkozy l’a sèchement contrediten assurant, mardi 29 mai, au Havre, quecette déduction « s’appliquera à tous lesemprunts en cours » (Le Monde du 31 mai).Le directeur de cabinet de M. Woerth,Jean-Luc Tavernier, a retenu la leçon :« Nous ne communiquerons en aucunemanière sur des mesures qui ne sont pas arbi-trées », prévenait-il, mardi soir.

Même silence radio au ministère dulogement, où l’entourage de ChristineBoutin se gardait bien de commenter oude compléter les propos de M. Sarkozy :« La ministre travaille sur la mise en œuvredes déclarations du président de la Républi-que », se contentait d’indiquer un collabo-rateurde Mme Boutin. Avant de donner sui-te aux demandes d’entretiens formuléespar les journalistes, précisait-il, sa minis-tre « veut travailler sur les dossiers ». Ya-t-il eu cafouillage, confusion ? « Le prési-dent s’est exprimé hier. (…) Les choses sonttrès, très claires », se bornait à indiquerM. Woerth, mercredi, à l’issue du conseildes ministres.

Chat échaudé craint l’eau froide. Laministre de la santé, Roselyne Bachelot,n’aborde désormais la franchise – cellequi pourrait s’appliquer aux rembourse-ments de soins – qu’avec des pincettes.« Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy aparlé de 10 euros. C’est une maquette deréflexion », a-t-elle indiqué, le 27 mai, surEurope 1. Au demeurant, sa principalemission, sur ce sujet, a été de déminer leterrain auprès du haut commissaire auxsolidarités, Martin Hirsch. Ce dernier

avait affirmé, le 21 mai, sur France-Inter,que l’instauration de franchises n’était« pas une bonne mesure ». Le lendemain,l’ex-président d’Emmaüs se disait « rassu-ré ». Le surlendemain, sur Europe 1,M. Fillon refermait la parenthèse :« Martin Hirsch vient de nous rejoindre,donc il n’avait pas lu avec beaucoup d’atten-tion le projet politique sur cette question, quiest celui du président de la République. »

Les qualités requisesSavoir lire avec attention, mais aussi

être discret et-ou évasif sont quelques-unes des qualités requises des ministressarkozystes. La patience et l’abnégationensont deux autres. Le ministre de l’éduca-tion nationale n’a eu de cesse d’annoncer àses interlocuteurs une « décision imminen-te » au sujet du décret Robien sur lesdécharges horaires. Xavier Darcos envisa-geait d’organiser un point presse, jeudi, àce sujet. Puis de publier un simple commu-niqué. Il n’y eut finalement ni l’un nil’autre. Dans l’entretien qu’il nous a accor-dé, M. Darcos se contente d’indiquer que« Nicolas Sarkozy tranchera ».

Sa collègue en charge de l’enseigne-ment supérieur et de la recherche, ValériePécresse, se préparait à présenter lescontours du prochain projet de loi surl’autonomie des universités lorsqueM. Fillon lui a brûlé la politesse en endévoilant le calendrier et les grandeslignes, le 23 mai, sur Europe 1.

La sagesse commande aux membres dugouvernement de rester silencieux. C’estla règle que s’est fixée le ministre de l’éco-nomie, Jean-Louis Borloo, qui n’a encoreaccordé aucun entretien à la presse.M. Borloo ne s’exprimera, prévient sonentourage, que lorsqu’il aura « une visionclaire de ce qu’il doit faire ». Compte tenude la redéfinition des périmètres des minis-tères, et du report de l’envoi des lettres demission, cela pourra prendre un certaintemps. A charge pour la porte-parole dugouvernement, Christine Albanel, de fairepreuve de doigté. Egalement ministre dela culture, Mme Albanel a lu, le 20 mai, lorsdu Festival de Cannes, un message deM. Sarkozy. Ce qui est encore le meilleurmoyen de ne pas se tromper. a

Service France

Xavier Darcos : « A la rentrée,le nombre de dérogations sera doublé »

Xavier Darcos, mercredi 30 mai, dans son bureau, Rue de Grenelle. Sur la carte scolaire, le ministre promet que « si des établissementsmoins demandés perdent quelques élèves leurs moyens pédagogiques seront maintenus ». NICOLAS KRIEF POUR « LE MONDE »

JUSTICELe nouveau premier présidentde la Cour de cassation appelleles juges à « ne pas douter »« Ne doutez pas de votre position cruciale »,« ne doutez pas de votre légitimité », a lan-cé aux juges le nouveau premier présidentde la Cour de cassation, Vincent Laman-da, 61 ans, qui a été installé dans ses fonc-tions, mercredi 30 mai, en présence duprésident de la République, Nicolas Sarko-zy. « Votre indépendance n’est pas privilè-ge, mais devoir envers vous-mêmes commeenvers les autres », a ajouté M. Lamandaà l’adresse de ses pairs : « Les magistrats

incarnent la volonté collective de justice.L’âpre sévérité manifestée à leur encontrene pouvait que stimuler davantage votrevigilance, qu’attiser encore votre zèle. »

Cinq ans avec sursis pour une mèreayant tué son fils handicapéUne mère de famille ayant étouffé sonfils tétraplégique de 4 ans, en octo-bre 2003 (Le Monde du 31 mai), a étéreconnue coupable et condamnée, mer-credi 30 mai, par la cour d’assises du Lotà cinq ans de prison avec sursis. Elledevra, en outre, se soumettre à des exa-mens médicaux et à des soins.

« Je suismembre d’ungouvernementqui a reçu mandatd’alléger lacharge de l’Etat etje ne pourrai pasm’en abstraire »

LA PRÉCISION, apportée dans le bilande l’Etat, ne manque pas de sel : la dette del’Etat à l’égard des organismes de Sécuritésociale s’élève à 5,257 milliards d’euros fin2006.

Selon le compte général 2006 de l’Etat,qui a été détaillé, le 30 mai à Bercy, l’Etatdoit 412 millions d’euros à la Caisse natio-nale d’allocations familiales au titre de l’al-location adulte handicapé et 255 millionsau titre de l’allocation de parent isolé ;373 millions à la Caisse nationale d’assu-rance-maladie des travailleurs salariés autitre de l’aide médicale d’Etat et 118 mil-lions au titre de l’allocation spéciale d’inva-lidité.Lesexonérationsdecotisationssocia-les, dont l’ampleur a été critiquée pendant

lacampagne, représentent untotal dechar-gesà payerde 3,22 milliards d’euros, le res-te – 875 millions – étant constitué de det-tes de fonctionnement.

L’importance de ces dettes devraitconforter FO, longtemps gestionnaire del’assurance-maladie, dans son analyse tra-ditionnelle des causes du déficit de la« Sécu ». Et pourrait raviver les craintesdes syndicats et du patronat de voir l’Etatpuiser dans les excédents attendus en casdefusionde l’Unedicavec l’ANPEetd’étati-sation de ce régime paritaire. L’annexe ducompte général de l’Etat précise en outreque les engagements de retraite, seuls,représententprèsdes troisquartsdesenga-gements hors bilan de l’Etat (1 255 mil-

liards au total). Pour les pensions des fonc-tionnaires de l’Etat et des militaires, ilssont évalués à 941 milliards d’euros au31 décembre 2006, soit 53 % du PIB. Sur cetotal, près de 60 % concernent desfonctionnaires de l’Etat déjà à la retraite.

Les besoins de financement actualisésdu régime de retraite des agents de l’Etat,c’est-à-dire la somme des déficits futurssur la très longue durée, sont évalués à423 milliards d’euros à l’horizon de 2106.Ceux des régimes spéciaux – SNCF, RATP,fonds social des ouvriers des établisse-ments industriels de l’Etat, invalides de lamarine et mineurs – atteindraient 230 mil-liards d’euros à la même date. a

Claire Guélaud

INSTITUTIONS FACE À L’OMNIPRÉSENCE DE NICOLAS SARKOZY

Dessaisis, contredits ou réduitsau silence, les ministres tâtonnent

Europe & France

BILAN DE L’ÉTAT 941 MILLIARDS D’EUROS D’ENGAGEMENTS DE RETRAITE

L’Etat doit 5,2 milliards d’euros à la Sécurité sociale

12 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 13: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Le passif doit être réglé avant2008. Mais ni le ministèrede l’intérieur ni les syndicatsne peuvent estimer le montantprécis de ces heures, dontune partie pourrait être inscritesur des comptes épargne-retraite

JUSTICE

Affaire Le Roux :Me Temime succèdeà Me Kiejman pourle procès en appel

L ’administration du ministère de l’in-térieur a une épine dans le pieddepuis des années : les heures sup-

plémentaires effectuées par les policiers.Aucun recensement précis et incontesta-ble n’existe, mais on estime que le volu-me global, en sécurité publique, s’élève-rait à 12 millions d’heures. Ce problèmese pose de façon plus aiguë pour les offi-ciers. A la suite de la réforme des corps etcarrières, signée en juin 2004, ces der-niers vont intégrer la catégorie A(cadres) de la fonction publique à comp-ter du 1er janvier 2008. Mais avant cettedate butoir, l’administration doit réglerle passif accumulé ces dernières années.

Les deux syndicats des officiers, Syner-gie et le SNOP, dénoncent dès à présentles manœuvres du ministère, quin’aurait pas attendu le cycle de négocia-tion – sur le point de s’ouvrir – pouravancer. « Régler le seul problème des heu-res supplémentaires ne m’intéresse pas, caril est posé de façon injuste, affirme BrunoBeschizza, secrétaire général de Syner-gie. Dans certains services, comme à la pré-fecture de police de Paris, beaucoup de fonc-tionnaires n’ont pas marqué leurs heures.Il faut aborder cette question dans le cadred’une négociation globale, sur le régimeindemnitaire. Mettons tout sur la table ! »

La première difficulté, dans le débatqui s’engage chez les officiers, consiste àse mettre d’accord sur le nombre totald’heures supplémentaires. Selon l’admi-

nistration, elles s’élevaient à 4 millionsau 31 décembre 2006 et près de 5 mil-lions aujourd’hui.

Le SNOP, lui, parle de « 6 à 7 mil-lions ». « Le coût des heures supplémentai-res dues aux officiers est de 68 millionsd’euros, soit des milliers d’emplois pleins,affirme Dominique Achispon, secrétairegénéral du SNOP. C’est énorme ! Pour cet-te raison, nous proposons de rémunérer àun taux raisonnable – au moins 15-16euros – les heures que les fonctionnaires veu-lent se faire payer, en sachant qu’ils n’enprendront qu’une partie en argent, le resteen épargne temps. » Le ministè-re, lui, a travaillé sur une hypo-thèse d’environ 9 euros brut del’heure.

Le SNOP appelle déjà à unrassemblement, le 14 juin,devant Bercy. Il y a quelquesmois, il avait saisi le comitéeuropéen des droits sociaux(CEDS), qui dépend duConseil de l’Europe. En mars,le CEDS lui a donné raison.

Depuis 1995 a été développéun logiciel, Géopol, spéciale-ment dédié au contrôle des heures effec-tuées et des congés. Problème : il n’a pasété généralisé. La police judiciaire, en par-ticulier, n’en est pas pourvue. Il va doncfalloir, par endroits, faire confiance aubon vieux cahier à spirales du chef de ser-vice. Mais l’absence d’un outil indiscuta-ble alimente les suspicions de l’adminis-tration, qui met en doute les estimationssyndicales. « Certains policiers n’ont pasdu tout inscrit leurs heures supplémentai-res, alors que d’autres en ont inventé destas. Tout cela est extraordinairement com-plexe », assure un haut responsable.

Dans une note datée du 21 mai, ledirecteur général de la police nationale,Michel Gaudin, a demandé à chaquedirection de procéder au recensement du

nombre global d’heures supplémentairesavant le 15 juin. L’inspection générale dela police nationale (IGPN) devra alors« harmoniser » ces recensements, enappliquant « des coefficients de redresse-ment multiplicateurs ou déflateurs ».

Puis la direction de l’administration« procédera à un abattement sur les enve-loppes définies par l’IGPN » et notifieraaux directions le nombre d’heures quiseront réellement récupérables ou paya-bles. « Cet abattement est en cours de négo-ciation avec les services du ministère desfinances et devrait osciller autour de

40 % », précise M. Gaudin. Ensomme, 6 heures sur 10 enmoyenne, seulement, seraientcomptées. La DGPN assurequ’il ne s’agit que d’une ébau-che, préalable aux discussions.

Les modalités du règlementde ces heures seront établiesaprès un accord avec les syndi-cats. L’administration pencheen faveur d’une solution mixte,entre le paiement des heures etleur inscription sur un compteépargne retraite. Les syndicats

sont aussi favorables à ce compte, qui per-mettrait d’anticiper le départ à la retraited’un ou plusieurs trimestres.

Plus largement, dit-on au ministère, laquestion du temps de travail se pose ausein de la police. Une présence plus mas-sive sur la voie publique aux heures lesplus pénibles et les 35 heures doiventchanger l’approche traditionnelle. Aulieu de payer en temps compensé le tra-vail de nuit ou les jours fériés, comme leprévoit le système actuel, certains hautsresponsables sont partisans d’une rému-nération supérieure de ces heures. Ce dos-sier délicat servira de test pour MichèleAlliot-Marie dans ses rapports avec lessyndicats de policiers. a

Piotr Smolar

LE PROCÈS en appel de Jean-Maurice Agnelet, poursuivi pourl’assassinat d’Agnès Le Roux,l’une des héritières du Palais dela Méditerranée, à Nice, dispa-rue depuis octobre 1977, se tien-dra du 17 septembre au 12 octo-bre devant la cour d’assises desBouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, présidée par Jean-Pier-re Deschamps. Le parquet avaitfait appel de l’acquittement deM. Agnelet par la cour d’assisesdes Alpes-Maritimes le20 décembre 2006 (Le Monde du22 décembre).

Défendu par Mes François Saint-Pierre et Jean-Pierre Versini-Cam-pinchi, M. Agnelet trouvera face àlui Me Hervé Temime, avocat de lafamille Le Roux. Pénaliste réputé,avocat notamment de CatherineDeneuve et de la famille du ban-quier assassiné Edouard Stern, ilsuccède à Me Georges Kiejman,qui n’a pas souhaité reprendre ledossier en appel.

Le siège du ministère publicsera tenu par le même avocat géné-ral qu’à Nice, Pierre Cortès, quiavait requis vingt ans de réclusioncontre l’ancien avocat niçois.

Dans leur verdict, la cour et lesjurés de Nice ont considéré que lajeune femme, dont le corps n’ajamais été retrouvé, a bien étéassassinée. Cette déclaration offi-cielle de décès ouvre la successiond’Agnès Le Roux, qui porte notam-ment sur la somme de 3 millionsde francs consignée depuis trenteans sur un compte suisse et quiéquivaudrait aujourd’hui à envi-ron 3 millions d’euros.

M. Agnelet, qui était titulaired’une procuration sur le comptede sa maîtresse et qui avait transfé-ré cet argent sur un compte à sonseul nom, s’était engagé, pendantle procès de Nice, à renoncer à blo-quer les procédures. a

Pascale Robert-Diard

L’ÉGLISE catholique de France aune nouvelle vitrine : un bâti-ment de prestige, datant duXIXe siècle, situé dans un quartierchic du 7e arrondissement deParis. Jusqu’alors dispersés surune vingtaine de sites dans la capi-tale et en banlieue, l’ensemble desservices de la Conférence des évê-ques de France (CEF) viennentd’emménager dans ce lieu uni-que, dont l’inauguration officielleaura lieu le 4 juillet.

Cette nouvelle maison est crééedans un souci de « visibilité, decommunication et de synergie », aexpliqué le cardinal Jean-PierreRicard, président de la Conféren-ce des évêques de France, mardi29 mai, devant la presse. Cettecentralisation devrait aussi favori-ser la collégialité entre les com-missions épiscopales et le dialo-gue entre les évêques. Au passa-ge, elle devrait permettre de réali-ser des économies, notammenten matière de frais de fonctionne-ment.

Mais au-delà de cette réorgani-sation institutionnelle, l’Egliseentend se doter d’une nouvelleimage et afficher sa présence,dans un contexte de déchristiani-sation avancée. « Dans une sociétépluraliste, les différents groupes reli-

gieux, pour exister, ont besoin de sedonner une visibilité, a préciséMgr Ricard. Cela ne signifie pasque l’on écrase [les autresgroupes] par notre identité, maisque l’on propose nos services.L’évangélisation, la transmissionde la foi sont des défis qui nécessi-tent un renforcement de nos pro-pres liens. »

Manque de 1,5 million d’eurosLe nouveau siège de la Confé-

rence des évêques s’est installédans des locaux de 5 300 m2, com-prenant deux bâtiments, une cha-pelle et un jardin de 1 000 m2,acquis pour 15,4 millions d’eurosaux sœurs de Notre-Dame duCénacle. Un budget auquel il a fal-lu ajouter 19,2 millions d’eurospour les travaux, incluant la créa-tion de bureaux, d’un amphithéâ-tre, d’une bibliothèque, ainsi quela rénovation de la chapelle.

Le financement a été assurépar la vente de biens immobiliers,l’apport pour un montant de18 millions d’euros de 77 diocè-ses, copropriétaires des lieux etdes dons. Il manque encore1,5 million d’euros à la Conféren-ce des évêques pour boucler sonbudget. a

Stéphanie Le Bars

L’Etat doit de 5 à 7 millions d’heuressupplémentaires aux officiers de police

Europe & France

CE N’EST pas encore une hémorragiemais déjà une petite saignée. Après ledépart de trois élus Verts parisiens, Oli-vier Pages, Danièle Auffray, VioletteBaranda, ralliés au Mouvement démo-crate (MoDem), c’est un quatrième,François Flores, conseiller de Paris, quivient d’annoncer son transfert. Dans lafoulée de Jean-Luc Bennahmias, députéeuropéen, un certain nombre de cadresécologistes suivent le mouvement.D’autres semblent attendre l’après-élec-tions législatives.

« Je reçois tous les jours des mails quime disent : “Moi aussi” », constateM. Bennahmias. S’il se défend d’organi-ser les sorties, ses amis recensent tousles Verts qui souhaitent être de l’aventu-re centriste. Ainsi dans les Bouches-du-Rhône, Christophe Madrolle, responsa-ble local des Verts, assure que plus de lamoitié de sa fédération – soit « environ150 personnes » – souhaite adhérer aumouvement de François Bayrou. « Celavient d’un peu partout dans la région »,s’enthousiasme M. Madrolle. Le phéno-mène concerne des militants mais aussides élus, insiste-t-il.

« Effet de mode »D’autres groupes locaux seraient tou-

chés comme en Poitou-Charentes, dansl’Aisne, les Yvelines, le Béarn ou en Sei-ne-et-Marne, où le conseiller généralJean Calvet se présente aux législativessous l’étiquette MoDem.

A Paris, c’est Raymond Pronier,conseiller d’arrondissement du 15e, quis’occupe des recrutements. « Beaucoupattendent encore mais viennent à nos réu-nions », confie-t-il. « De nombreux mili-tants en ont marre d’attendre la rénova-tion interne et se rendent compte que leMoDem est plus capable d’intégrer nos thé-matiques que le PS », renchérit FrançoisFlores.

La lassitude à l’égard d’un parti aufonctionnement interne chaotique n’ex-plique pas tout. On compte parmi les ral-liés de nombreux postulants à la candi-dature pour les élections législatives oupour les élections municipales qui ontété recalés. Comme Syrine Catahier,adjointe au maire du 18e arrondisse-ment à Paris. Si elle n’a pas encorefranchi le pas de quitter le parti, elleavoue y songer fortement : « Les Verts nesont plus à la hauteur des enjeux écologi-ques. Et c’est plutôt enthousiasmant com-me perspective de créer un nouveau mouve-ment et d’y développer un pôle écolo »,assure-t-elle.

D’autres responsables du parti écolo-giste attendent les résultats des Vertsmais aussi du MoDem aux législativespour voir si leur voie militante doit bifur-quer. C’est le cas de Jean-Félix Bernard,conseiller régional d’Ile-de-France, quise demande « si les Verts restent le bonendroit pour l’écologie politique ». OuNicole Guillaudin, adjointe au maire deChambéry, qui organise jeudi avec sonalter ego de Haute-Savoie une rencontreavec le MoDem local « pour ouvrir uneréflexion ».

Pour M. Bennahmias, décidément,« c’est une affaire qui marche ». « Si leMoDem fait entre 8 % et 10 % nationale-ment, on peut entraîner un quart desVerts ! », s’emballe-t-il.

Au siège des Verts, on préfère faire legros dos et minimiser les départs.« C’est très limité », jure Cécile Duflot,secrétaire nationale. « Seuls huit adhé-rents se présentent sous l’étiquette Modemet ils ont été suspendus. » Le député deParis Yves Cochet, lui, ne nie pas la réali-té. « Il y a un effet de mode et une décep-tion interne. Et puis la faiblesse humainequi fait que quand le MoDem vous appellepour être candidat… » a

Sylvia Zappi

20 Juin20074 e e d i t i o nPalais BrongniartPlace de la BourseParis 2e

10h à 18h Le salon des cadres Bac+5Emploi & MBA

Informations et inscription surw w w . h a u t s - p o t e n t i e l s . c o m

Venez

les meilleursMBA

Vous êtes cadre bac+5, et vousavez entre 25 et 35 ans.

Vous souhaitez développer voscompétences.

Venez découvrir les meilleursprogrammes sur le salon HautsPotentiels.

« Certainspoliciers n’ontpas du tout inscritleurs heuressupplémentaires,alors que d’autresen ont inventédes tas »

Un haut responsablepolicier

RELIGION ÉGLISE CATHOLIQUE

Les évêques « proposent leursservices » dans de nouveaux locaux

ÉCOLOGISTES DÉÇUS PAR LE PARTI

Les ralliements de Verts au partide François Bayrou s’accélèrent

REDIFFUSIONS : VENDREDI 21H15, 23H45. SAMEDI 20H15. DIMANCHE 12H15, 15H15, 21H15

LE JOURNAL DE L’INTERNATIONAL

RETROUVEZ CHAQUE VENDREDISUR i>TELE À 19H15

UNE ÉMISSION SPÉCIALE CONSACRÉE AU DÉCRYPTAGEDE L’ACTUALITÉ INTERNATIONALE DE LA SEMAINE,

PRÉSENTÉE PAR PATRICIA LOISON (I>TELE)RÉMY OURDAN (LE MONDE)

0123Vendredi 1er juin 2007 13

Page 14: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

AKBAR AL BAKER, directeur général deQatar Airways, la compagnie aérienne del’émirat du Qatar, et Louis Gallois, le prési-dent d’Airbus ont signé, mercredi 30 mai,un protocole d’accord – mémorandum ofagreement – portant sur l’acquisition de 80Airbus A350 nouvelle version pour un prixcatalogue de 16 milliards de dollars(11,9 milliards d’euros).

Cet accord, qui devrait être converti encommande ferme lors du Salon du Bour-get (du 18 au 24 juin), a été signé à l’Ely-sée en présence du président de la Répu-blique, Nicolas Sarkozy et de CheikhHamad bin Khalifa al-Thani, émir duQatar. Ce dernier a récemment émis lesouhait de rentrer au capital d’EADS.

En fait, cette commande en remplaceune autre : lors du dernier salon du Bour-get, en juin 2005, Qatar Airways avaitsigné une lettre d’intention pour60 exemplaires de la première version del’A350 pour environ 11,2 milliardsd’euros (Le Monde du 15 juin 2005). Cenouvel accord ne comporte donc que20 appareils supplémentaires. Mais cetémoignage de confiance fait de Qatar

Airways la compagnie de lancement del’A350, qui subit de nombreux retards.De la même manière, une autre compa-gnie du Golfe, Emirates, a permis, avecses premières commandes, de lancer leprogramme de l’A380.

Les autres grands clients de l’A350sont US Airways, avec 20 avions, lesloueurs d’avions ILFC (16) et Alafco (12).Viennent ensuite l’espagnol Air Europa(10), le brésilien TAM (10), le loueurGecas, filiale de GE avec 10 appareils et lacompagnie portugaise TAP (10). En tout,Airbus annonce 104 commandes fermes et164 engagements d’achat. Le concurrentde l’A350, le Boeing 787 Deamliner, dontle premier exemplaire doit être livré en2008 – contre 2013 pour l’A350 – est l’ob-jet de 584 commandes.

Mercredi, Airbus a aussi annoncé que lacompagniecolombienneAviancaavaitpas-sé38 commandes fermes(33 moyenscour-riers A319 et A320 et 5 longs courriersA330-200)et pris des options sur32 autresappareils. Le montant de la commande estévalué à 2,9 milliards de dollars. a

François Bostnavaron

Les syndicats de France Télécom(SUD, CGT, CFDT, CFTC, FO, etCFE-CGC) ont lancé un appel uni-

taire à la grève nationale, jeudi 31 mai.Cette mobilisation, la troisième du genreen un peu plus d’un an, cherche à alertersur le malaise grandissant qui règne ausein de l’entreprise, selon les organisa-tions syndicales. Les deux précédentsmouvements dataient de mars et dedécembre 2006 mais n’avaient mobiliséqu’environ 20 % des effectifs du groupe,selon la direction.

Au cœur du mouvement, l’objectif de22 000 suppressions d’emplois en Fran-ce d’ici à 2008, fixé, début 2006, par lePDG du groupe, Didier Lombard. Lessyndicats dénoncent notamment l’accélé-ration des fermetures de sites. Ils poin-tent aussi du doigt les pressions de plusen plus fortes que subiraient les salariéssoit pour partir, soit pour accepter despostes « prioritaires » en interne (spécia-listes des systèmes d’information, destechnologies Internet, vendeurs en bouti-que ou téléconseillers…). La direction deFrance Télécom ne s’en cache pas : pourpasser à l’heure d’Internet et des servicesmobiles, 10 000 salariés doivent changerde métier d’ici à 2008.

« Le congé de fin de carrière mis en placeen 1996 permettait un départ en préretrai-te à 55 ans mais il s’est arrêté fin 2006. Orl’année dernière, en plus des départs natu-rels, il n’y a eu que 750 transferts d’agentsvers la fonction publique et 450 départsavec les mesures mises en place, notam-ment, pour aider à la création d’entreprise.La direction doit encore “virer” 12 000 per-

sonnes. Or, elle ne peut pas faire de plansocial car nous sommes une majorité defonctionnaires. Alors tous les moyens sontbons », affirme Daniel Bertho, secrétairenational SUD-PTT.

Saumur (Maine-et-loire), Saint-Malo(Ille-et-Vilaine), Châteaubriant (Loire-Atlantique), Nogaro (Gers) ou Vichy(Allier)… Tous ces sites (agences commer-ciales, centres d’appels…) sont menacésde fermeture, selon les syndicats.

Des décisions souvent contestées loca-lement. A Nogaro, les élus menacent deboycotter la tenue des élections législati-ves. « Pourquoi fermer la bouti-que alors qu’elle est rentable ? »,demande Laurent Lainé, délé-gué CGT dans le Gers.

A Vichy, une trentaine desalariés refusent leur transfertà Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). « On pourrait envisagerdes solutions de télétravail :France Télécom en vend bien ! »,rappelle Francis Pichon, délé-gué du personnel à Vichy. « Legroupe pratique la méthode de l’écumoire.A chaque fermeture de site, certains restentsur le carreau », estime Jean-LouisDufourg, délégué CGT à Toulouse.

Les syndicats dénoncent aussi le harcè-lement dont seraient victimes les salariésoccupant des postes ne faisant plus par-tie du « cœur de métier » du groupe(administratifs, entretien du réseau detéléphonie fixe). Les départs volontairessont « largement orientés », selon le syndi-cat CFDT, qui affirme qu’une « part de larémunération variable des managers estbasée sur des objectifs concernant la réduc-tion de leurs effectifs ».

Une telle situation engendre une inten-se souffrance au travail, selon les organi-sations syndicales, pour qui le tableauinquiétant dressé par le journaliste Domi-nique Decèze dans son livre France Télé-com, la machine à broyer (Jean-ClaudeGawsewitch Editeur, 2004) est toujoursd’actualité. En mars, des médecins du tra-vail se sont ouvertement inquiétés de lasanté des agents sur les sites de Rhône-Alpes et d’Auvergne, où s’accroissent « lestress, le désarroi, les troubles anxio-dépres-sifs », selon un rapport cité par l’AFP.

« Les salariés sont soumis à des réorgani-sations de plus en plus fréquentes, et, defait, à une incertitude forte et anxiogène surleur avenir », constate un médecin du tra-vail du groupe dans l’ouest de la France.

« On n’est jamais sûrs de rester plus desix mois sur le même poste », confirme unemployé du « 10 14 » (la plate-forme d’as-sistance commerciale de l’opérateur)dans l’Ouest. « La souffrance est aggravéepar la moyenne d’âge élevée dans l’entrepri-se [45 ans] qui rend les reconversions plusdures », ajoutait encore le médecin.

Selon ce praticien, beaucoup d’agentsont en outre du mal à accepter leur trans-fert sur des postes de vendeurs, dans les

boutiques ou vers des centres d’appels,alors qu’ils sont entrés chez France Télé-com pour « faire du service public ». « Pourcertains, c’est vraiment pénible de faire payerun client pour un service autrefois gratuit oude lui “placer” une nouvelle offre », expliquele médecin. « On a l’impression d’être deve-nus des machines à faire du chiffre », regret-te Jean-Marc Lassoutanie, délégué CGTdes boutiques parisiennes.

A la direction de France Télécom, onreconnaît en partie le malaise social maison dédramatise la situation. « Depuis quele groupe est en concurrence, beaucoup de

salariés ont été amenés à bougerou à changer de métier. C’estvrai que le mouvement s’accélèreet que les postes sur lesquels onleur propose de se reconvertirsont de plus en plus complexes.Je ne nie pas que c’est difficile etqu’il peut exister çà et là desexcès de la part de certainsmanagers », explique OlivierBarberot, directeur exécutif deFrance Télécom.

« Mais nous nous devons de dire la véritéaux salariés : ils doivent suivre la transfor-mation de l’entreprise. Nous faisons toutpour qu’elle se fasse le plus humainementpossible. » De fait, le groupe aide de façonimportante les candidats au départ : finan-cement de formation, primes, possibilitéde réintégration pendant quelquesannées…. « On se doit de faire mieux qued’autres sociétés car nombre de nos salariésn’ont pas été habitués à changer de posterégulièrement », ajoute M. Barberot. a

Cécile Ducourtieux

Social La mutation culturelle de l’opérateur s’accompagne de fermetures de sites et d’incitations au départ

Le malaise à France Télécompousse les syndicats à la grève

Economie & Entreprises

BRUXELLES

BUREAU EUROPÉENDans les prochaines semaines, la Com-mission européenne pourrait ouvrir unnouveau front contre les tarifs réglemen-tés français de l’électricité. Les servicesde Neelie Kroes, la commissaire en char-ge de la concurrence, souhaiteraient lan-cer une procédure pour examiner dansquelle mesure le plafonnement des tarifspar les pouvoirs publics constitue, oupas, une aide d’Etat à l’avantage desentreprises qui en bénéficient.

Mais Mme Kroes semble encore hésiter àsaisir ses collègues pour obtenir leur sou-tien face à la France sur un dossier sensi-ble, au moment où NicolasSarkozy, le nou-veau président de la République française,et José Manuel Barroso, celui de la Com-mission européenne, essaient de détendreles relations entre Paris et Bruxelles.

La direction générale de la concurren-ce a pris discrètement contact à la fin del’année dernière avec Paris afin d’obtenirdes informations au sujet d’un dispositifdéfendu bec et ongle en France. Elle s’in-téresse aux moyennes et grandes entre-

prises bénéficiant des tarifs réglementés,mais aussi à celles qui vont opter, d’ici au1er juillet, pour le tarif de retour, adoptéen 2006, afin d’amortir la hausse des prixsur le marché libre. Après ces échangespréliminaires, les services de Mme Kroeslui ont proposé d’élargir leurs investiga-tions, comme cela a déjà été le cas endébut d’année à propos des tarifs régle-mentés en vigueur en Espagne.

« Distorsions des échanges »A l’époque, la Commission avait affir-

mé vouloir examiner si les prix fixés en2005 par Madrid comportaient « l’octroid’une aide d’Etat aux grandes et moyennesentreprises grosses consommatrices d’éner-gie, ainsi qu’aux fournisseurs traditionnelsd’électricité ». Dans l’affirmative, il s’agi-ra ensuite de déterminer « si cette aidepourrait entraîner des distorsions dispro-portionnées des échanges et de la concurren-ce dans le marché unique de l’Union ».

En décembre 2006, le commissaire encharge de l’énergie, Andris Piebalgs, avaitdéjà envoyé un « avis motivé » à Pariscontre la législation française jugée incom-

patibleavec lesdirectives libéralisant le sec-teur de l’énergie et rappelant que les tarifsréglementés ne sont tolérés que dans deuxcas – protéger les clients les plus vulnéra-bles et assurer certains services publics.

Les Français ont tenté depuis de justi-fier leur démarche, mais faute de compro-mis dans les prochains mois, Bruxellesmenace de saisir la Cour de justice euro-péenne. De manière générale, les gardiensde la concurrence avaient observé, à l’issued’une récente enquête transversale, que« si les prix réglementés sont trop bas, les nou-veaux entrants sont exclus du marché ».

Si une procédure est lancée, la Commis-sion disposera d’un délai de deux moispour se forger une opinion définitive. Cecalendrier pourrait être allongé, car,au-delà de ses implicationspolitiques, l’en-quête formelle devrait être complexe. « Ilsera difficile de prétendreque les tarifs réguléssont des aides d’Etat, car cette notion impli-que la présence de ressources publiques ; or ilne s’agit que de prix avantageux, pas de sub-ventions à proprement parler », dit unexpert des questions de concurrence. a

Philippe Ricard

AÉRONAUTIQUE L’ÉMIRAT VEUT ENTRER AU CAPITAL D’EADS

Qatar Airways fait confiance à Airbuset lui achète 80 avions A350

BERLIN

CORRESPONDANCETrois semaines après le début de la grè-ve chez Deutsche Telekom (DT), le syndi-cat Ver.di a menacé, mercredi 30 mai,d’étendre le conflit. Depuis le 11 mai,près de 9 000 salariés protestent contrel’externalisation de certaines activitésqui concernent 50 000 personnes.

La direction souhaite imposer unebaisse des salaires de 9 % et augmenterla durée de travail de 34 à 38 heures heb-domadaires. En contrepartie, les salariésbénéficieraient d’une garantie d’emploijusqu’en 2011.

Confrontée à l’érosion de son chiffred’affaires en Allemagne et à la perte denombreux clients dans la téléphonie fixe– depuis 2006 près de 2,5 millionsd’abonnés lui ont tourné le dos –, l’entre-prise affirme qu’il n’y a pas d’autre solu-tion pour maintenir l’emploi à long ter-me. A l’opposé, le syndicat exige uneamélioration du service, un meilleur

équipement technique et une perspecti-ve d’avenir pour les salariés.

Jusqu’à maintenant, les tentatives derapprochement entre les deux partiesont échoué. Ainsi, DT a récemment pro-posé d’intéresser les salariés concernésaux bénéfices de l’entreprise. Une offrerejetée par le syndicat. « DT cherche àtransférer le risque économique sur les sala-riés », accuse Lothar Schröder, qui mèneles négociations pour Ver.di.

Pressions des actionnairesLe syndicat a proposé de moduler une

partie de la rémunération et d’introduiredes comptes épargne temps sans réussirà convaincre davantage la partie adver-se. « Cette proposition fait déjà partie denotre offre », rétorque la direction.

Même en l’absence d’un accord avecVer.di, l’entreprise est décidée à externa-liser l’activité des 50 000 salariés le1er juillet. Dans ce cas, elle appliquera laconvention collective de sa filiale

T. Mobile, qui prévoit des conditions detravail moins avantageuses que cellesrefusées actuellement par le syndicat.

La direction souligne que les salariésopposés à leur transfert pourraient perdreleur emploi. En réaction, le syndicat mena-ce de relancer la grève à la fin de l’été dèsque la convention collective de T. Mobilearrivera à expiration. Une perspective queles actionnaires veulent éviter, notam-ment les deux principaux – le gouverne-ment allemand et le fonds américainBlackstone –, qui font pression pour quece conflit s’achève sans tarder.

La crise risque de connaître un nouvelépisode : le site Internet du magazineallemand Focus affirme, jeudi 31 mai,que le patron de la branche de servicesinformatiques aux entreprises, T-Sys-tems, Lothar Pauly, responsable de mau-vais résultats et potentiellement impli-qué dans une affaire de corruption, vadémissionner. a

Cécile Calla

CONCURRENCE LE PLAFONNEMENT DES TARIFS CONSIDÉRÉ COMME UNE AIDE D’ÉTAT

La Commission européenne menace la Francesur les prix régulés de l’électricité

Pour passerà l’heured’Internet et desservices mobiles,la directionveut que10 000 salariéschangentde métier

CHIFFRES

Effectifs. France Télécom emploie191 000 personnes dans le monde(108 000 en France, 32 000 en Polo-gne, 13 000 au Royaume-Uni, 3 700 enEgypte, 3 400 en Espagne…).Statuts. 70 % des salariés français ontle statut de fonctionnaire.Plan de réduction d’effectifs. Début2006, le groupe a annoncé un plan dedéparts volontaires de 22 000 salariésen France entre 2006 et 2008. Entenant compte des embauches prévuessur la période (6 000), il table sur uneréduction nette d’effectifs de 16 000.

CHRONOLOGIE

Juillet 1996. Sous l’égide de FrançoisFillon, alors ministre des postes et télé-communications, une loi est adoptéequi transforme France Télécom ensociété anonyme et prévoit que l’Etatconserve au moins 51 % du capital.Octobre 1997. 21 % du capital de Fran-ce Télécom est mis en Bourse.Automne 2004. L’Etat passe sous labarre des 50 % du capital de l’entrepri-se. Aujourd’hui, il ne détient plus que32,45 % des actions.

Outre-Rhin, chez Deutsche Telekom, la grève est déjà engagée depuis le 11 mai. AFP

Après trois semaines de conflit, le mouvementchez Deutsche Telekom risque de s’étendre

14 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 15: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

VALEURS DU CAC40LES BOURSES DANS LE MONDE 31/5, 10h03

Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER cours 2007 2007

ACCOR ............................◗.....68,89......68,73 .....0,23 ...17,36 ......74,05 .....58,55....2,95 ...FR0000120404AIR LIQUIDE ......................◗ ...174,66 ...173,90 .....0,44 ....-2,91....188,00 ...165,17....4,00 ...FR0000120073ALCATEL-LUCENT .............◗ .....10,40......10,17 .....2,26 ....-4,59 ......11,86........8,51....0,16 ...FR0000130007ALSTOM.............................◗ ...116,93 ...115,35 .....1,37 ...13,86....119,89 .....84,55 .....n/d ...FR0010220475ARCELOR MITTAL .............◗ .....43,74......43,15 .....1,38 ...36,77 ......44,49 .....30,02....0,20...NL0000361947AXA ....................................◗ .....32,31......31,91 .....1,25 .....5,35 ......34,88 .....29,50....1,06 ...FR0000120628BNP PARIBAS ....................◗ .....90,85......90,58 .....0,30 .....9,92 ......95,07 .....75,21....3,10 ...FR0000131104BOUYGUES........................◗ .....65,00......64,65 .....0,54 ...33,66 ......65,75 .....48,42....1,20 ...FR0000120503CAP GEMINI ......................◗ .....55,86......55,62 .....0,43 ...17,48 ......59,87 .....47,49....0,70 ...FR0000125338CARREFOUR ......................◗ .....54,74......54,33 .....0,75 ...19,16 ......58,46 .....42,82....1,03 ...FR0000120172CREDIT AGRICOLE ............◗ .....30,88......30,86 .....0,06 ....-1,50 ......33,74 .....28,35....1,15 ...FR0000045072DANONE............................◗ ...116,78 ...116,60 .....0,15 .....1,72....128,34 ...112,50....2,00 ...FR0000120644DEXIA.................................◗ .....23,83......23,68 .....0,63 ...14,84 ......24,96 .....20,37....0,61 ...BE0003796134EADS ..................................◗ .....23,35......22,90 .....1,97..-10,54 ......26,48 .....21,45....0,10...NL0000235190EDF .....................................◗ .....69,60......67,82 .....2,62 ...26,09 ......69,75 .....50,90....0,79 ...FR0010242511ESSILOR INTL.....................◗ .....89,41......87,55 .....2,12 .....9,77 ......90,08 .....80,20....1,10 ...FR0000121667FRANCE TELECOM ............◗ .....22,89......22,79 .....0,44 .....9,26 ......23,00 .....18,88....1,00 ...FR0000133308GAZ DE FRANCE................◗ .....37,54......37,40 .....0,37 .....7,72 ......38,00 .....31,82....1,10 ...FR0010208488LAFARGE............................◗ ...127,43 ...127,34 .....0,07 ...13,07....132,24 ...106,40....3,00 ...FR0000120537LAGARDERE ......................◗ .....61,59......60,86 .....1,20 .....0,97 ......63,30 .....55,28....1,20 ...FR0000130213L'OREAL .............................◗ .....87,75......87,65 .....0,11 ...15,61 ......89,20 .....74,25....1,18 ...FR0000120321LVMH MOET HEN. ............◗ .....86,88......86,30 .....0,67 .....8,67 ......89,20 .....77,10....1,10 ...FR0000121014MICHELIN ..........................◗ .....96,08......94,97 .....1,17 ...32,52 ......97,80 .....67,75....1,45 ...FR0000121261PERNOD RICARD ..............◗ ...164,08 ...163,42 .....0,40 ...13,20....165,00 ...138,11....1,40 ...FR0000120693PEUGEOT ...........................◗ .....59,25......58,34 .....1,56 ...18,03 ......62,39 .....47,41....1,35 ...FR0000121501PPR .....................................◗ ...134,54 ...133,80 .....0,55 ...18,85....134,80 ...107,80....2,72 ...FR0000121485RENAULT ...........................◗ ...106,75 ...105,33 .....1,35 ...17,31....107,80 .....84,30....3,10 ...FR0000131906SAINT-GOBAIN .................◗ .....80,70......79,92 .....0,98 ...26,79 ......82,20 .....63,70....1,36 ...FR0000125007SANOFI-AVENTIS .............◗ .....71,45......70,95 .....0,70 .....2,14 ......71,80 .....62,50....1,52 ...FR0000120578SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ ...106,90 ...106,52 .....0,36 ...28,52....109,00 .....83,47....3,00 ...FR0000121972SOCIETE GENERALE ..........◗ ...144,50 ...144,02 .....0,33 ...12,36....162,00 ...119,66....5,20 ...FR0000130809STMICROELECTRONICS ...◗ .....14,43......14,35 .....0,56 .....2,56 ......15,61 .....13,57....0,19...NL0000226223SUEZ...................................◗ .....42,40......42,12 .....0,66 .....8,08 ......43,84 .....35,06....1,20 ...FR0000120529THOMSON.........................◗ .....14,21......14,14 .....0,50 ....-4,05 ......15,60 .....13,33....0,30 ...FR0000184533TOTAL ................................◗ .....55,84......55,52 .....0,58 .....2,18 ......57,10 .....48,33....1,00 ...FR0000120271VALLOUREC.......................◗ ...230,50 ...224,47 .....2,69 .....4,63....235,00 ...161,29....2,00 ...FR0000120354VEOLIA ENVIRON. ............◗ .....62,11......61,53 .....0,94 .....6,35 ......63,09 .....50,60....1,05 ...FR0000124141VINCI..................................◗ .....57,95......57,34 .....1,06 ...19,73 ......62,41 .....47,05....1,80 ...FR0000125486VIVENDI.............................◗ .....31,82......31,98....-0,50 .....7,46 ......32,55 .....28,20....1,20 ...FR0000127771.....................................................................................................................................................................................

FRANCE CAC 40 6078,24 31/5 0,60 6121,87 23/5 5295,58 14/3 14,60

CAC Mid100 8864,94 31/5 1,65 8904,67 31/5 7626,45 5/3

CAC Small 90 9925,87 30/5 -0,02 10000,10 23/5 8548,06 2/1

SBF 250 4311,93 30/5 -0,15 4356,77 23/5 3788,60 14/3 15,40

ALLEMAGNE DAX Index 7846,29 31/5 1,05 7862,20 31/5 6437,25 5/3 14,50

ROYAUME UNI FTSE 100 index 6638,90 31/5 0,56 6675,00 21/5 5989,60 5/3 13,20

SUISSE Swiss market 9447,77 31/5 0,69 9515,26 26/4 8573,54 14/3 15,30

ETATS-UNIS Dow Jones ind. 13633,08 30/5 0,83 13636,09 30/5 11939,61 14/3 15,40

Nasdaq composite 2592,59 30/5 0,80 2600,94 23/5 2331,57 14/3 24,40

JAPON Nikkei 225 17875,75 31/5 1,63 18300,39 26/2 16532,91 5/3 18,60

Jeudi 31 mai 9h30Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code cours préc. /préc. 31/12 haut bas net ISIN

(Publicité)

Cours en euros.◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'anima-tion. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2007. n/d : valeur non disponible.

SÉLECTION publiée sous laresponsabilité de l'émetteur

Dernier cours connu le 31/5 à 9h

Valeur Cours date

en euro valeur

Fonds communs de placementsECUR.1,2,3 FUTUR 63,78 29/5ECUR.ACTS EUROPEC 22,37 29/5ECUR.CAPIPREMIEREC 2546,32 29/5ECUR.CAPITAL.C 52,14 29/5ECUR.DYNAMIQUE +D 47,95 29/5ECUR.ENERGIE D 53,61 29/5ECUR.EURIBOR 1159,69 29/5ECUR.EXPANSION C 17025,73 29/5ECUR.INVEST D 68,68 29/5ECUR.MONEPRE.INSTC 109837,31 29/5ECUR.MONEPREMIEREC 2245,50 29/5ECUR.SECURIPREM.C 2410,94 29/5ECUREUIL SENSIPREM 3062,03 29/5ECUR.TRESORERIE C 62,34 29/5ECUR.TRIMESTRIEL D 253,68 29/5

ATOUT QUANTEURO D 138,00 29/5CAAM ACTS EUROPE C 415,62 29/5CAPITOP MONDOBLIG 67,05 29/5Fonds communs de placementsATOUT EUROLAND D 209,44 29/5

ATOUT EUROPE C 649,03 29/5ATOUT EURO MONDED 48,91 29/5ATOUT FRANCE C 281,19 29/5ATOUT FRANCE D 228,81 29/5ATOUT MODERATIONSC 118,64 29/5ATOUT MONDE C 52,11 29/5ATOUT VERT HORIZ C 16,81 29/5ATOUT VIVACTIONS C 137,45 29/5CAPITOP EUROBLIG C 123,97 29/5CAPITOP EUROBLIG D 81,38 29/5CAPITOP MONETAIREC 210,27 1/6CAPITOP REVENUS D 159,29 29/5ATOUT HORIZON DUO 12,24 29/5

EURCO SOLIDARITE 256,73 29/5MONELION JOUR C 541,59 30/5MONELION JOUR D 423,68 30/5SICAV 5000 210,51 29/5SLIVAFRANCE 342,57 29/5SLIVARENTE 41,10 29/5SLIVINTER 152,75 29/5TRILION 793,09 29/5Fonds communs de placementsDYNALION EUROPE 112,82 29/5EGERIS AC 25-65C 203,97 30/5EGERIS AC 25-65D 162,54 30/5EGERIS AC 55-100C 198,79 30/5EGERIS AC 55-100D 163,84 30/5EGERIS AC PEA25-65 185,17 30/5EGERIS ACPEA55-100 73,83 30/5EGERIS PRUDENT 205,09 30/5INTERLION 306,59 29/5EGERIS OBJ CAC7000 117,50 29/5

Fonds communs de placementsCIC FRANCE D 42,36 30/5CIC EURO OPPORTUNI 45,17 30/5CIC EUROLEADERS C 49,35 30/5

CIC OBLIGATIONS D 25,09 30/5CIC PLAN BOURSE 14,73 29/5CIC PROF.TEMPERE 170,55 29/5CIC PROFILE EQUILI 22,36 29/5CIC PROFILE DYNAMI 32,19 29/5CIC OBLI C.T. D 132,13 30/5

Fonds communs de placementsCM OBLIG L. T. C 134,49 30/5CM ACTIONS EURO C 29,72 30/5CM- CIC ACTS JAPON 5,48 29/5CM-CIC ACTS USA 8,19 29/5CM OBLIG QUATRE 169,93 30/5CM OBL. CT C 188,93 30/5CM OBLIG M.T.C 407,06 30/5CM OPTION MODER.C 24,53 29/5CM OPTION DYN C 43,85 29/5CM FRANCE ACTION C 48,36 30/5CM MONDE ACTIONS 302,16 29/5CM OPTION EQUIL.C 78,53 29/5CM MID-ACTS FRANCE 58,99 30/5

LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 24,41 29/5LBPAM ACTIONS AMERIQUE D 22,54 29/5LBPAM ACTIONS DEV DUR C 159,27 29/5LBPAM ACTIONS DEV DUR D 148,73 29/5LBPAM ACTIONS EURO R 36,00 29/5LBPAM ACTIONS FRANCE C 125,41 29/5LBPAM ACTIONS FRANCE D 114,57 29/5LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 49,99 29/5LBPAM ACTIONS INDICE EURO 117,17 29/5LBPAM ACTIONS MIDCAP C 162,52 29/5LBPAM ACTIONS MIDCAP D 152,11 29/5LBPAM ACTIONS MIDCAP E 13041,23 29/5LBPAM ACTIONS MONDE C 234,73 29/5LBPAM ACTIONS MONDE D 199,33 29/5LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 22,97 29/5

LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D 20,69 29/5LBPAM MONETAIRE 1 C 120,24 29/5LBPAM MONETAIRE E 54644,23 30/5LBPAM MONETAIRE1D 109,30 29/5LBPAM OBLI COURT TERME C 22,92 29/5LBPAM OBLI COURT TERME D 17,63 29/5LBPAM OBLI LONG TERME 1 C 137,38 29/5LBPAM OBLI LONG TERME 1 D 125,88 29/5LBPAM OBLI MOYEN TERME C 223,52 29/5LBPAM OBLI MOYENTERME D 175,12 29/5LBPAM OBLI MONDE C 142,37 29/5LBPAM OBLI MONDE D 123,23 29/5LBPAM OBLI REVENUS 748,86 29/5LBPAM PROFIL 80 PEA D 94,16 29/5LBPAM PROFIL 100 C 87,07 29/5LBPAM PROFIL 100 D 81,06 29/5LBPAM PROFIL 15 C 217,09 29/5LBPAM PROFIL 15 D 200,66 29/5LBPAM PROFIL 50 C 239,01 29/5LBPAM PROFIL 50 D 221,38 29/5LBPAM PROFIL 80 C 262,56 29/5LBPAM PROFIL 80 D 243,95 29/5LBPAM PROFIL 80 PEA C 101,28 29/5LBPAM TRESORERIE 2 C 2968,68 30/5LBPAM TRESORERIE 2 D 2250,73 30/5Fonds communs de placementsLBPAM ACTIONS TELECOM 54,48 29/5LBPAM 1ERE MOYEN TERME 10791,28 29/5LBPAM 1ERE MONETAIRE E 8068,44 30/5LBPAM ACTIONS EUROPE C 84,37 29/5LBPAM ACTIONS FINANCE 113,54 29/5LBPAM ACTIONS SANTE 125,99 29/5LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE 29,66 29/5LBPAM ACTIONS EUROPE D 83,32 29/5LBPAM ALTERNA 10 R 116,72 29/5LBPAM MONETAIRE I 578160,80 30/5LBPAM OBLI CREDIT 128,57 29/5LBPAM OBLI EUROPE C 111,44 29/5LBPAM OBLI EUROPE D 101,02 29/5

Fonds communs de placements

F&C BIOPHARMA 16,95 30/5F&C COM GL EM MKTS 108,58 30/5F&C EM MKTS BD USD 13,07 30/5F&C EUR INFL LINK 9,55 30/5F&C EURO HI.YLD.BD 15,21 30/5F&C EURO.CORP. 18,02 30/5F&C EUROP SM CAP A 20,36 30/5F&C EUROPEAN EQTY 20,28 30/5F&C FAR EAST EQUIT 14,81 30/5F&C FAR EAST EQ A 14,80 30/5F&C FAR EAST EQ X 14,83 30/5F&C GL CONVER BOND 13,42 30/5F&C GL REAL ESTATE 19,72 30/5F&C GL.EMG.MKT.USD 23,19 30/5F&C GTAA ALPHA FD 96,51 29/5F&C GTAA ALPHA-I 96,63 29/5F&C JAPAN.EQTY 27,93 30/5F&C NORTH AMER EQ. 25,10 30/5F&C PACIFIC EQTY 43,22 30/5F&C STEWARD.FD INT 10,68 30/5F&C STEWARDSHI.INT 11,08 30/5F&C US SM CAP USD 94,86 30/5F&C US SMLCAPCUSD 10,37 30/5............................................................................................................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

......................................................................................

PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pourl'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue.n/d : valeur non disponible.

Achat Vente

dollar us ................................1,3438...........1,3439

yen .......................................163,4400 ......163,4500

couronne tchèque .............28,3170.........28,3370

couronne danoise ...............7,4486...........7,4496

livre sterling.........................0,6806...........0,6808

forint hongrois...............250,0200 ......251,0200

zloty polonais ......................3,8120...........3,8220

couronne suédoise ..............9,2968...........9,3018

couronne slovaque ..........33,9640.........34,0630

franc suisse ...........................1,6470...........1,6470

couronne norvég. ...............8,1432...........8,1472

rouble ...................................34,7570.........34,8570

livre turque...........................1,7777...........1,7877

dollar australien ................1,6272...........1,6283

dollar canadien ...................1,4412...........1,4422

yuan chinois .......................10,2726.........10,2826

won sud-coréen ............1250,4000 ....1251,4000

dollar néo-zéland...............1,8316...........1,8416

rand sud-africain................9,6226...........9,6326

TAUX D'INTÉRÊT LE 31/5Taux Taux Taux Tauxj.le j. 3 mois 10 ans 30 ans

france 3,82 4,11 4,43 4,56

royaume-uni 5,61 5,81 5,26 4,78

italie 3,82 4,11 4,59 4,84

allemagne 3,82 4,11 4,39 4,53

japon 0,62 0,68 1,71 2,10

états-unis 5,34 5,36 4,95 5,15

suisse 2,23 2,47 2,98 3,12

COURS DE L'EURO

TAUX

OR

JEUDI 31 MAI 10h03 Cours % var.

LIGHT SWEET CRUDE.......................63,39.......-0,16

AGRICULTURE DIVERGENCES AVEC BRUXELLES

Mme Lagarde est confrontéeau projet de réforme de la PAC

Dans sa treizième édition,parue jeudi 31 mai,le Rapport moral sur l’argentdans le monde soulignela montée en puissance desgrandes fondations américaines

SICAV ET FCP

IndeLa croissance du produit intérieurbrut (PIB) a atteint 9,4 %, au cours del’exercice budgétaire 2006-2007 clos finmars, dopé par les secteurs des serviceset de l’industrie. Ce chiffre est supérieurau taux de 9,2 % escompté par le gouver-nement, selon des statistiques officiellespubliées jeudi 31 mai.

Etats-UnisLe risque que l’inflation « n’arrive pasà s’infléchir comme prévu reste l’inquié-tude prédominante du comité » de poli-tique monétaire, a indiqué la Réservefédérale (Fed) dans les minutes de la réu-nion du 9 mai. Dans le même temps,même si les risques de ralentissement del’économie persistent, ils « semblentavoir légèrement diminué », estime la ban-que centrale américaine. Cela dit le mar-ché du travail pourrait « être freiné dansles trimestres à venir par une baisse nota-ble de l’emploi dans le secteur du bâti-ment », a-t-elle averti.

Le secteur privé a créé 97 000 emploisen mai aux Etats-Unis, après61 000 emplois en avril, en deçà des atten-tes des analystes qui tablaient sur environ115 000 créations d’emplois, a indiqué,mercredi 30 mai, le cabinet de gestiondes ressources humaines ADP.

GrèceAthènes doit lancer de « nouvellesréformes d’envergure » pour mainte-nir sa forte croissance du PIB par habi-tant, qui « a dépassé 4,5 % par an enmoyenne au cours de la dernière décen-nie », plaçant la Grèce au deuxième rangdes pays européens après l’Irlande, esti-me l’Organisation de coopération et dedéveloppement économique (OCDE)dans une étude parue mercredi 30 mai.

BRUXELLES

BUREAU EUROPÉENChristine Lagarde, la nouvelleministre française de l’agricultu-re, devait rencontrer, jeudi 31 maià Bruxelles, les membres de laCommission européenne qui exa-minent déjà les modalités d’uneprochaine réforme de la politiqueagricole commune (PAC).

Le « bilan de santé » de la PAC,qui devrait être finalisé en 2008sous la présidence française del’Union, devait figurer au menud’une première rencontre avecMariann Fischer Boel, la commis-saire chargée de l’agriculture.

En dépit des réserves françaises,celle-ci souhaite généraliser le sys-tème des aides directes aux reve-nus, et leur découplage de la pro-duction, dans l’esprit de la réformeadoptée en juin 2003. Autre mesu-re perçue avec méfiance à Paris,Mme Fischer Boel envisage d’ampli-fier le transfert des fonds dévolus àla PACtraditionnelle vers les dispo-sitifs de développement rural,financés à paritépar les Etats mem-bres. Elle veut aussi relancer le

débat sur un plafonnement dessubventions versées par exploita-tion (à 300 000 euros par an).

Le système de mise en fricheobligatoire pourrait être assoupli.« Les vieux instruments doiventêtre réexaminés », dit un prochede Mme Fischer Boel. Un mécanis-me de sortie des quotas laitiersd’ici à 2015 est ainsi à l’étude.

La Commission entend limiterles mesures de stockage et d’inter-vention, qui ont conduit à la consti-tution d’énormes réserves de céréa-les. Enfin, elle prépare la suppres-sion, en 2013, des aides à l’exporta-tion de produits agricoles, telleque promise, au grand dam de laFrance, par l’Union européenneen cas d’accord au sein de l’Organi-sation mondiale du commerce surla libéralisation des échanges.

Mme Lagarde devait aussi ren-contrer Peter Mandelson, le com-missaire chargé du commerce,alors que Nicolas Sarkozy menacede mettre son veto à tout compro-mis commercial de nature à désta-biliser la PAC. a

P. Ri.

Amesure que l’économie se mondiali-se et se « financiarise », l’enjeu éthi-que grandit et mobilise tous les

acteurs : individus, entreprises et Etats.Dans sa treizième édition parue jeudi 31mai, le Rapport moral sur l’argent dans lemonde édité par l’Association d’économiefinancière, en partenariat avec la Caissedes dépôts et consignations (CDC), dresseun état des lieux sans complaisance del’économie mondiale, à travers les contri-butions d’intellectuels et de décideurs éco-nomiques et politiques.

« Il est difficile de dire si la finance devientplus morale, commente Antoine Mérieux,coordinateur du rapport. Notre objectif estde rendre compte des bonnes pratiques quiémergent et parviennent à concilier les critè-res de bonne gestion et de rentabilité avec desprincipes tels que l’équité et la solidarité, touten restant vigilant sur les problèmes qui per-durent, enmatièredegouvernance,de scanda-les financiers ou de blanchiment d’argent. »

Parmi les grands thèmes de cette édi-tion 2007 (les enjeux de l’économie socia-le, le contrôle des sociétés cotées, la luttecontre le blanchiment etc.), le Rapportmoral s’intéresse à un phénomène fort l’andernier : la montée en puissance des gran-des fondations américainesdans le domai-

ne de l’aide au développement, devenusdes acteurs aussi puissants que certainsEtats.L’émergence deces fondationsparti-culièrement visibles dans les secteurs de lasanté, de l’agriculture ou de l’environne-ment, remet en cause les grands équilibresmondiaux. Elle oblige à une réflexion nou-velle sur la cohérence des aides et leur coor-dination au plan international.

Dans une contribution sur « les espacesde rencontres entre ces fondations et l’aidepublique au développement », Xavier Mus-ca,directeur général du Trésoret de la poli-tique économique, montre que ces fonda-tionsaméricaines n’interviennentplus seu-lement aux Etats-Unis mais sur la scèneinternationale, avec des objectifs « d’inté-rêt général mondial » d’alphabétisationou de lutte contre le sida.

La tendance va s’accentuerLes montants dont disposent ces fonda-

tions, visibles depuis les années 1990 maisdont l’origineremonte audébutduXXe siè-cle – les premières furent créées par desgrands industriels ayant fait fortune et sou-haitant réinvestir leurs profits dans desactions caritatives, dans la plus pure tradi-tion américaine (Rockfeller, Carnegie,Ford) – sont colossaux.

En 2004, les financements versés parces dernières ont atteint 32,4 milliards dedollars, selon des chiffres de l’Agence fran-çaise de développement. La part des finan-cements internationaux ne cesse d’aug-menter et pourrait dépasser les 4 milliardsde dollars (2,9 milliards d’euros) en 2006.Des montants qui, relève M. Musca, « secomparent sans pâlir aux crédits budgétai-

res de l’aide publique au développement de laFrance (3,1 milliards d’euros) ».

La tendance va s’accentuer. En 2006, lemilliardaire américain Warren Buffet a faitles gros titres de la presse internationale,en annonçant qu’il allouait 37 milliards dedollars de sa fortune à la fondation de l’in-dustriel Bill Gates... Une surenchère parrapport aux 31 milliards de dollars qu’avaitlui-même versé le fondateur de Microsoft àsa fondation.Lerecorddedonétait aupara-vant détenu par John Rockfeller.

L’urgence, pour le directeur du Trésor,estde réfléchirà cette « nouvelle architectu-re internationale de l’aide aux pays en déve-loppement », afin que la charitéprivée com-plète l’action publique (de la Banque mon-diale, de l’ONU etc.) sans la concurrencer.Il s’agit de mesurer « le potentiel de nou-veaux partenariats qui se présentent pour ledéveloppement des pays pauvres », écritM. Musca. Il s’agit en fait d’éviter la créa-tion d’un marché de l’aide sélectionnantses objectifs.

L’Europe n’échappe pas au phénomè-ne. Mais à la différence Etats-Unis, l’aideprivée au développement n’est pas le faitd’individus mais d’entreprises, dans lecadre d’actions de mécénat. La Franceoccupe une place à part dans ce paysage enplein bouleversement. En raison de la pla-ce prise par la puissance publique, l’aideprivée y reste contenue en dépit d’un cadrefiscal favorable récent pour les fondations.Le Rapport moral fait cependant état deplusieurs initiatives jugées intéressantes,dont celles des Caisses d’épargne, du Cré-dit agricole et de Danone. a

Anne Michel

La philanthropie bouleversel’équilibre économique mondial

JEUDI 31 MAI 10h03 Cours % var.

ONCE D'OR EN DOLLAR.................655,00.......-0,98

PÉTROLE

Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet :http://finance.lemonde.fr

chaque lundi avec

0123 daté mardi

AUTOMOBILESuppression de 500 postes à l’usinePSA Peugeot-Citroën de MulhouseLa direction de l’usine PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse (Haut-Rhin) aannoncé, mercredi 30 mai, la non-recon-duction, à partir de la fin août, de500 contrats temporaires de travail enraison de la baisse des ventes de laCitroën C4. Cela entraînera l’arrêt del’équipe de nuit, a précisé la direction àl’issue d’un comité d’établissement.

FINANCELes banques poursuiventUFC-Que ChoisirBNP Paribas, le groupe Caisse d’épar-gne, le Crédit agricole, la Société généra-le, le CIC et le groupe Banque populaireont décidé de poursuivre en justice, pourdiffamation, l’UFC-Que Choisir. L’asso-ciation de consommateurs les accused’avoir détourné « illégalement », endix ans, 11,5 milliards d’euros de bénéfi-ces de contrats d’assurance collective auxdépens de leur clientèle. Les banquessont conviées à l’Elysée, le 5 juin, pourdiscuter des relations avec leurs clients.

ALLEMAGNENouvelles accusationsde corruption contreles dirigeants de SiemensWilhelm Schelsky, ancien président dusyndicat AUB, incarcéré depuis févrierdans le cadre de l’affaire de corruptionchez Siemens, accuse le groupe del’avoir acheté pendant des années, dansun entretien à l’hebdomadaire Stern du31 mai. L’ancien syndicaliste aurait tou-ché jusqu’à 45 millions d’eurosentre 2001 et 2006 pour faire concurren-ce au puissant syndicat IG Metall.« J’étais actif en tant que lobbyiste pourSiemens », a-t-il expliqué, ajoutant quece mandat provenait « directement dudirectoire ».

TABLEAU DE BORD

Economie & Finances0123Vendredi 1er juin 2007 15

Page 16: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

D’UN MOIS sur l’autre, la pro-gression de la télévision numéri-que terrestre (TNT) bouscule lahiérarchie des chaînes. Après unmois d’avril favorable, ces nouvel-les entrantes du paysage audiovi-suel ont enregistré un nouveaupic d’audience, en mai.

Grâce à la TNT, les « autres télé-visions » – ainsi que les classeMédiamétrie – ont vu leur audien-ce gagner 3,1 % pour culminer à17,1 % de part d’audience moyen-ne. Leur succès est tel que ces chaî-nes sont sur le point de passerdevant France 2, sur la deuxièmeplace du podium.

Mesurée jusqu’au 27 mai, lachaîne publique ne rassemble que

17,8 % de part d’audience. En unan, France 2 a perdu 1,7 %d’audience. Pour Eric Stemme-len, directeur de l’antenne et desprogrammes, ce nouvel accès defaiblesse n’est que le reflet d’une« baisse générale » qui touche« toutes les chaînes généralistes ».

Ces dernières doivent faire faceà la « progression plus rapide queprévu des autres télévisions », ajou-te-t-il. Pour enrayer une baisse« conjoncturelle », M. Stemmelenveut continuer à parier sur « lacréation, l’innovation et les iné-dits », notamment en fiction.

Dans ce contexte de baisse géné-rale, TF1 et Canal+ font excep-tion. Chaque année, la chaîne pri-

vée gagne 0,4 %. La hausse estencore plus nette auprès des fem-mes, avec un gain de 1,4 %. La per-formance de TF1 aurait été plusnotable encore sans les revers àrépétition de ses fictions françai-ses, comme Mademoiselle Joubert.

Baisse de 1,8 % pour M6De son côté, Canal+ tire les

bénéfices de son ancrage dansl’actualité politique. La chaînecryptée profite ainsi du succès du« Grand Journal » et des ténorsde la présidentielle, invités pourl’occasion.

En mai, l’autre victime de laTNT a été M6. D’une année surl’autre, la chaîne privée, présidée

par Nicolas de Tavernost, a aban-donné 1,8 % d’audience auprèsdes 4 ans et plus, et 2,6 % auprèsdes femmes de moins de 50 ans,cible préférée des annonceurs.

Sans nier ce nouveau repli, M6signale qu’elle est « la seule chaî-ne qui progresse en prime time,depuis janvier, avec 100 000 télés-pectateurs supplémentaires.

Pour remonter la pente, M6 vase « mettre au boulot », prévientla directrice des programmes,Bibiane Godfroid, pour renouve-ler ses émissions de la mi-journéeet d’avant-soirée, dont les faiblesaudiences pèsent sur la moyennede la chaîne. a

Guy Dutheil

D’après une étudesectorielle, le potentielde développementde la VOD devraitatteindre 500 millionsd’euros à l’horizon 2012

L’APPÉTIT des groupes demédias pour les activités Internetne se dément pas. Les sites ali-mentés par les internautes eux-mêmes sont très prisés. Mercredi30 mai, News Corp, le groupe deRupert Murdoch, et CBS, ontannoncé des acquisitions dans cedomaine. Le premier s’est empa-ré d’un site de partage de photos,Photobucket, et d’une société quidéveloppe des logiciels de traite-ment d’images, Flektor. CBS ajeté son dévolu sur le BritanniqueLast. fm, radio sur Internet et sited’échange de musique.

News Corp et CBS s’étaientretrouvés en compétition, en2005, pour le rachat du site com-munautaire MySpace. RupertMurdoch avait créé la surprise enemportant la mise pour 580 mil-lions de dollars, montant jugétrès élevé. Selon l’institut de mesu-re Comscore, le nombre de visi-teurs de MySpace a doublé en unan, dépassant les 100 millions, en

mars 2007. M. Murdoch étoffemaintenant sa filiale Fox Interac-tive Media avec Photobucket.

Respect du droit d’auteurA l’instar de son concurrent

Flickr, racheté par Yahoo !, cesite, créé en 2003, s’est développéavec la démocratisation des appa-reils photos numériques. Photo-bucket, qui revendique 30 mil-lions de visiteurs par mois, propo-se aux internautes de stocker enligne leurs photos mais aussi deles poster sur des sites commu-nautaires. En février 2007, ils’était ouvert aux vidéos. NewsCorp n’a pas dévoilé le montantde l’acquisition de Photobucket,un site qui se finance par les reve-nus publicitaires.

Le groupe CBS a précisé, deson côté, qu’il avait proposé280 millions de dollars en cashpour prendre le contrôle de Last.fm. Ce site, fondé à Londres en2002, profite de l’intérêt des inter-

nautes pour la musique. Ceux-cilivrent leurs goûts musicaux, par-tagent les titres qui leur plaisentet contribuent ainsi à la créationd’une plate-forme musicale com-munautaire. Last. fm définit ainsides listes de chansons et desrecommandations en fonctiondes préférences déclarées de cha-cun. Il revendique plus de 15 mil-lions d’utilisateurs et met enavant une politique de respect dudroit d’auteur en accord avec quel-ques grandes maisons de disque.Pour CBS, l’enjeu est d’attirer uneaudience plus jeune et de profiterde nouvelles ressources publicitai-res.

En France, le site de bandes-annonces de films Allociné, quicherchait un repreneur, a faitaffaire avec le fonds d’investisse-ment Tiger Global. Sa valorisa-tion était jugée trop élevée pardes groupes, tel Lagardère, quiont étudié le dossier. a

Laurence Girard

Médias

La vidéo à la demande promiseà un bel avenir au détriment des DVD

JUIN 2007

MONDE

diplomatiquediplomatiqueJu in 2007 - 54e année - No 639

36 pages - 4,5

Publication mensuelle - 1, avenue Stephen-Pichon, 75013 Paris - www.monde-diplomatique.fr

Les recettes idéologiques

du président SarkozyAvec plus de 2 millions de voix d’avance sur sa rivale

socialiste M. Nicolas Sarkozy a été élu président de la Répu-

blique française le 6 mai dernier. Acquis avec un taux de parti-

cipation électorale très élevé (83,97%), ce résultat contredit la

« règle » qui voulait qu’une majorité sortante soit battue lors de

l’élection suivante. Mais le nouveau chef de l’Etat a bien mar-

qué ses distances avec son prédécesseur, M. Jacques Chirac, en

d t re » avec ce qu’il

gouvernement (suppression de la carte scolaire, remise en

du contrat de travail et du droit de grève, baisse de la f

sur les très hauts revenus) soulignent la direction de cet

ture. Profitant du désarroi de la gauche, M. Sarkozy a

moins obtenu le ralliement à son programme de pl

anciens responsables du centre et du Parti socialiste. Av

concours, il escompte modifier profondément l’équilib

tique du pays et continuer à afficher ses convictions de

f ti ns intervenues aille

MO

ND

E

dipl

omat

ique

Les carburants verts, une imposture ?

par Eric Holtz-Giménez – pages 26 et 27« Black business » américain en Afrique

par Jean-Christophe Servant – pages 20 et 21

JUIN 1967, QUAND LE PROCHE-ORIENT BASCULA – pages 12 à 16

RECOMPOSITION DE LA DROITE, NOUVEAU CYCLE POLITIQUE

DOSSIER

EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHANDDE JOURNAUX - 4,50 €

Aux origines du conflit

Même de Gaulle était isolé...

Une société arabetraumatisée par la défaite

Comment l’occupationa transformé Israël

★DOSSIERJUIN 1967, GUERRE DES SIX JOURS

Les recettes idéologiquesdu président Sarkozy

Par Serge Halimi.

A gauche, l’éternelletentation centriste

Par Grégory Rzepski et Antoine Schwartz.

★FRANCE

Banque du Sudcontre Banque mondiale

Par Eric Toussaint et Damien Millet.

★AMÉRIQUE LATINE

Les agrocarburants,une imposture ?

Par Eric Holtz-Giménez.

★ÉNERGIE VERTE

TÉLÉVISION REVERS D’AUDIENCE, EN MAI, POUR FRANCE 2 ET M6

Seules Canal+ et TF1 résistent à la montée en puissance,plus rapide que prévu, des nouvelles chaînes de la TNT

INTERNET RACHATS DE PHOTOBUCKET ET DE LAST.FM

Les groupes de médias continuentde faire leurs emplettes sur Internet

PRESSEDes diffuseurs récompensésDes prix Plume d’or ont été attri-bués aux diffuseurs les plus per-formants, à l’initiative du Syndi-cat national des dépositaires depresse (SNDP), en partenariatavec Bayard, le groupe Le Mon-de, Lagardère Active, MondadoriFrance et Prisma Presse. Ont étérécompensés Ludovic Adeline(Maison de la presse), Emma-nuel Legrand (Mag Presse),Ludovic Lourdin (presse librairietraditionnelle), Damien Mc Cann(Presse Tabac), François Martin(GMS), et Jérôme Larroque.

TÉLÉVISIONLancement de CNBC Africa,chaîne d’informationafricaine en continuCNBC Africa, première chaîned’information économique afri-caine en continu, devait être lan-cée, jeudi 31 mai, à Johannes-burg, en Afrique du Sud, oùseront installés ses studios. Lachaîne se concentrera sur l’infor-mation économique et boursièrede l’Afrique subsaharienne et uti-lisera les ressources des autresaffiliés du réseau CNBC à traversle monde.

A lors que la vente des DVD enFrance enregistre une baissesignificative, la vidéo à la

demande (VOD) affiche une santéqui pourrait rapidement devenirinsolente.C’est lerésultatd’uneétu-de sectorielle intitulée « VOD :enfin une réalité en France », réali-sée par l’agence Oliver Nyman etrendue publique mardi 29 mai.Selon ce cabinet de conseil auxdirections générales, un des leadersmondiaux du secteur, « le potentieldudéveloppementdelaVODenFran-ce est largement sous-évalué, alorsqu’il devrait atteindre 500 millionsd’eurosà l’horizon 2012 [soit plusdudouble du chiffre d’affaires actuelde la location de DVD]. »

LaVODestunetechniquede dif-fusion interactive de contenusnumériques transmis par lesréseaux câblés (Internet) ou lesréseauxnoncâblés(téléphonie3G).Gourmande en ressources réseau,la VOD a crû grâce à l’explosion desaccès très haut débit pour les parti-culiers.

Via un décodeur ou un ordina-teur, l’utilisateur peut commanderdes films ou des émissions stockéssur des serveurs. Leur accès peutprendre différentes formes : loca-tion pour un nombre d’heures limi-tées, achat, abonnement ou encoreinserts publicitaires (Le Monde du12 mai).

Qu’il s’agisse de la vente de DVD(principale victime du piratage surInternet) ou du marché de la loca-tion physique, le secteur audiovi-suel françaispeine.Principal indica-teur : les dépenses par foyer sta-gnent, depuis près de quatre ans, àquelque 25 euros par mois. Dans cecontexte, lesventesdeDVDenregis-trentunebaissesensible,enparticu-lier sur le cinéma, un des espaces dedéveloppement privilégiés de laVOD,selon l’étuded’OliverNyman.

Cette situation « condamne lesacteurs de la location et de l’édition deDVD à réviser leurs plans de dévelop-pement », souligne l’étude.Lasocié-té de location en magasins Block-

busterTotalAccesset l’éditeurWar-ner Bros lancent chacun une activi-té VOD. Le site de location en ligneglowria.fr bouleverse son modèle etse targuederéaliser lamoitiédesonchiffre d’affaires sur ce créneau dès2008.

Apple à l’assautSi l’offre de la VOD est accessi-

ble via les ordinateurs de bureauou les lecteurs portables, elle n’estpas encore adaptée à un vision-nage familial autour du poste detélévision, en haute définition depréférence. Qu’on les appelle pas-serelles audio-vidéo, media cen-ter ou, tout simplement,

« boxes », les technologies ontencore du chemin à faire pourpouvoir imposer leur standard.

Fort du succès commercial del’iPod dans le domaine audio,Apple part à l’assaut. Disposantd’un énorme catalogue de produc-tions américaines et de séries etbasant son serveur au Luxem-bourg pour s’affranchir descontraintes nationales sur les fenê-tres de diffusion, la firme à la pom-me est la première à avoir anticipéla tendance. Rien d’étonnant à ceque l’étude d’Oliver Nyman ait,notamment, été sollicitée parMicrosoft, le grand rival. a

Jean-Jacques Larrochelle

16 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 17: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

VIENNE

CORRESPONDANCEPlus d’un an après l’affaire de dopageaux Jeux olympiques de Turin et à unmois du choix de la ville hôte des Jeuxd’hiver de 2014, le Comité national olym-pique autrichien (CONA) a décidé defrapper fort. Treize membres de la fédéra-tion de ski sont interdits à vie d’accrédita-tion aux JO et son président est contraintde renoncer à la vice-présidence duCONA. A Turin, en février 2006, alorsque les Autrichiens raflent les médaillesune à une, la police italienne opère unerazzia dans le chalet des biathlètes et desskieurs de fond sur l’injonction du Comi-té international olympique (CIO). Desseringues et du matériel de transfusionsont saisis. La Fédération autrichiennede ski et le CONA promettent de prendreles sanctions qui s’imposent.

Ils l’ont fait plus d’un an après, le29 mai, en excluant, à vie, de JO 13 respon-sables de l’encadrement des deux équi-pes : leur directeur sportif, Markus Gan-dler,des entraîneurs, un médecin, un kiné-sithérapeute ou encore un masseur. Unmois auparavant, le CIO avait déjà décrétél’exclusion à vie de quatre skieurs et deuxbiathlètes autrichiens et annulé leursrésultats aux Jeux.

Privation d’un million de dollarsLe CIO, qui a érigé la lutte contre le

dopage au rang de ses priorités depuis lesJeux de Salt Lake City, en 2002, entenddonner à l’affaire une valeur exemplaire.Jugeant que l’Autriche n’avait pas fait faceà ses responsabilités et après avoir évoquéla possibilité de l’exclure des prochainescompétitions, il lui a infligé, en avril, unesanction d’une ampleur inégalée : la priva-tion d’un million de dollars de subven-tions (743 000 euros).

La fédération de ski par qui le scandaleest arrivé s’est engagée à rembourser cette

somme au CONA. D’ici à la fin juin, laFédération de ski autrichienne doit encoreconvaincre le CIO qu’elle a pris toutes lesmesures nécessaires pour garantir la pro-bité de ses équipes de biathlon et de fond.Ce qui laisse à penser que des licencie-ments suivront les exclusions prononcéesmardi. En l’absence d’instruction judiciai-re, aucune sanction pénale n’est envisagéepour l’instant. En ce qui concerne les athlè-tes, leur sort est suspendu aux résultats del’enquête menée par la commission disci-plinaire de la fédération de ski.

Salzbourg, qui concourt avec Sotchi, enRussie, et Pyongyang, en Corée du Sud, àl’organisation des Jeux olympiques d’hi-ver de 2014 a accueilli l’annonce des mesu-res prises par le CONA avec un vif soulage-ment, tant est grande la pression exercéepar le CIO. Le choix de la ville d’accueildevrait être annoncé, le 4 juillet, à Guate-mala-City. a

Laurence Monnot

Le no 1 du tennis françaisa perdu (7-6, 6-3, 6-1)au deuxième tour, mercredi30 mai, face au BelgeKristof Vliegen. « Je me suisliquéfié », explique-t-il

CELA a un tout petit peu traîné, letemps de se mettre d’accord surl’indemnité à verser à son ancienclub, le FC Sochaux : elle se monteà 350 000 euros. Mercredi 30 mai,l’Olympique lyonnais a annoncéqu’Alain Perrin avait signé uncontrat de deux ans pour entraînerle sextuple champion de France.

Il est celui que l’OL « avaitciblé en priorité », a déclaré Jean-Michel Aulas, pour succéder àGérard Houllier, qui a quitté leclub après deux années de contratet deux titres de Ligue 1. Pouroccuper son poste, le nom d’AlainPerrin et celui de Didier Des-champs, en rupture avec la Juven-tus Turin, avaient été les pluscités ces derniers jours.

Succession de reversAlain Perrin, 50 ans, entraînait

depuis août 2006 le FC Sochaux(Ligue 1), avec lequel il a rempor-té, aux tirs au but, la finale de laCoupe de France contre l’Olympi-que de Marseille, samedi 12 mai.

Il a fait ses gammes de techni-cien à Troyes, récupérant l’équipeen 1993 alors qu’elle jouait enNational 2 et la quittant en 2002,alors qu’elle évoluait en Ligue 1.Cette année-là, il rejoint l’Olympi-que de Marseille.

Sa première saison satisfaittout le monde, le présidentd’alors (Christophe Bouchet), lesjoueurs et les supporteurs. En

mai 2003, l’OM finit même troisiè-me de la Ligue 1. Mais le temps segâte très vite ensuite. Une succes-sion de revers (dix défaites en sei-ze rencontres) aboutit, en jan-vier 2004, à son limogeage.

Pour justifier cette décision, lesdirigeants marseillais considèrentqu’Alain Perrin n’était pas parve-nu à transférer dans « un grandclub » les méthodes qui lui avaientréussi à Troyes. En avril 2005, ildevient manager du club anglaisde Portsmouth (Premier League).L’expérience tournera court, en rai-son des mauvais résultats de l’équi-pe, Alain Perrin est débarqué ennovembre de la même année.

A l’été 2006, il se retrouve surle banc sochalien, qu’il n’occupe-ra donc qu’une saison. Alain Per-rin arrive à Lyon avec son adjointde Sochaux, Christophe Galtier. Ilsera aussi assisté de Bruno Gene-sio, membre de l’encadrementtechnique de l’Olympique lyon-nais, où il a joué.

Lors de l’annonce du départ deGérard Houllier, vendredi 25 mai,Jean-Michel Aulas avait dit recher-cher un entraîneur capable deramener« d’autres titres ». L’avan-tage avec l’OL, c’est que les objec-tifs sont clairs. L’inconvénient,c’est qu’il faut les atteindre. a

B. C.

Richard Gasquet « panique »sur le central de Roland-Garros

Sports

I l lui fallait mettre des mots sur sesmaux. Quelques minutes après avoirperdu piteusement, au 2e tour de

Roland-Garros, mercredi 30 mai,Richard Gasquet, la tête d’affiche du ten-nis français, a livré une analyse sansconcession de sa partie. « Je suis sous lechoc. Je me suis liquéfié petit à petit. Jevoyais le court trop grand. Je voyais tout lemonde qui attendait trop. C’était dur. J’aivoulu trop bien faire. Je n’ai pas réussi à merelâcher », a-t-il expliqué. Et de poursui-vre : « Je me suis senti vraiment très mal.Cela ne pouvait pas être pire que ce match.

Je n’ai pas réussi, tout simplement, c’étaitnul. » Mené, il n’a jamais su revenir.« J’étais complètement paniqué. C’est lemot, “paniqué”. J’ai trop attendu dumatch, ça m’a tué. »

En pénétrant sur le court central pourjouer contre le Belge Kristof Vliegen(74e mondial), Richard Gasquet avaitpourtant le sourire. « Il n’y avait aucunsouci. On n’a rien vu venir », constate sonpère Francis, qui a été son premier entraî-neur. Son début de saison avait été cor-rect. Suffisamment pour s’installer à la13e place du classement mondial. Sonentrée dans le tournoi s’était faite sansaccroc, par une victoire facile sur soncompatriote Nicolas Mahut.

Bobo au moralMais, en ce fichu mercredi, rien n’a

voulu aller. Après avoir eu plusieurs occa-sions de gagner la première manche,Richard Gasquet l’a cédée dans le jeudécisif. La suite n’a été qu’un long che-min de croix. « Tu te fais tous les films, aexpliqué le Bittérois. Le public sent que jene joue pas bien. Il n’est pas content, c’estnormal. Je ne me suis jamais senti aussiseul sur le court qu’aujourd’hui. C’était hor-rible. » Bilan : 7-6 [7-4], 6-3, 6-1, et ungros bobo au moral.

Richard Gasquet, encore une fois, adéçu. Il est vrai que, de lui, tout le mondeattend toujours plus. Question de statut,certainement : très tôt, le jeune homme aété identifié comme le grand espoir dutennis français. Tant et si bien qu’à seule-ment 20 ans, il paraît en retard sur soncahier de marche. L’Espagnol RafaelNadal, qu’il dominait plus jeune, lui don-ne depuis trois ans des leçons de précoci-té, lui qui a gagné deux Roland-Garros.

« Ça a coincé, constate sobrement sonentraîneur, Eric Deblicker. Les explica-tions, il va falloir les trouver. C’était unmatch pas bon, avec une attitude pas bon-

ne. Concrètement, il va falloir analyserpourquoi il s’est mis la pression. » Depuisquelques mois, Richard Gasquet assuraitqu’il gérait mieux l’attente qu’il suscite.La méthode Coué a fait un flop.

Alors qu’il avait connu une périodedélicate, en 2004, où il enchaînait lesdéfaites avec constance et en concevaitforce frustration, Richard Gasquet avaitdécidé de consulter Alain Gonzalez, direc-teur, à Béziers, d’un centre médico-socialspécialisé dans l’aide aux enfants et auxadolescents en difficulté, et ami de tou-jours de sa famille. Aujourd’hui, encore,le jeune homme suscite souvent sesconseils. Lors du match face à KristofVliegen, il était assis dans la tribune, auxcôtés d’Eric Deblicker. Le joueur n’a eude cesse de se tourner vers eux, pouressayer d’entrevoir une solution.

Pour Alain Gonzalez, il n’y a pas matiè-re à s’inquiéter : « Dans ce match,Richard a été très vite en difficulté. Commeil possède beaucoup de possibilités de coupsdans son jeu, il a tenté de tout essayer, com-me dans une boîte à outils. Ça n’a pas mar-ché, alors il s’est tourné vers les mécani-ciens… » L’entourage de Richard Gas-quet, protecteur, tient un discours qui pri-vilégie le travail sur la durée. « Les spor-tifs de haut niveau, par nature, grandissentde manière peu équilibrée, poursuit AlainGonzalez. Je suis un fervent défenseur d’uncycle normal, où le tennis n’est pas tout, oùil y a de la place pour la vie privée. Je suispour mettre de l’équilibre dans le déséquili-bre. J’ai toujours dit que pour Richard, toutdevrait se mettre en place à 22 ans. Maisc’est vrai qu’avec lui, il y a ce truc qui faitrêver, ce côté petit Mozart. Alors tout lemonde l’a devancé. »

En attendant, Richard Gasquet va filerse rafraîchir les idées dans le Sud avantde débuter la saison sur herbe à Halle(Allemagne), sa surface préférée. a

Pierre Jaxel-Truer

DOPAGE EXCLUSION DE 13 MEMBRES DE LA FÉDÉRATION DE SKI

L’Autriche purge ses équipespour obtenir les Jeux d’hiver de 2014

La ZDF, la chaîne de télévision publique alle-mande, menace de ne pas retransmettre leTour de France 2007 si elle n’obtient pas degarantie dans la lutte contre le dopage, adéclaré son rédacteur en chef, NikolausBrender, mercredi 30 mai. « Décider aujour-d’hui de nous retirer ne serait pas juste,a-t-il précisé. Mais si nous nous rendonscompte, lors de cette réunion, que, malgréles promesses, le système et l’attitude desparties prenantes n’ont pas changé, il fau-dra en tirer les conséquences. »Par ailleurs, le ministre allemand de l’Inté-rieur chargé des sports, Wolfgang Schäu-ble, a annoncé la mise en place d’un groupede travail spécial contre le dopage dans lemilieu sportif. Ce groupe de travail serachargé de contrôler si de l’argent public apu être utilisé à des fins de dopage.

Outre celle de Richard Gasquet, la jour-née de mercredi 30 mai, à Roland-Gar-ros, a été l’occasion d’une autre élimina-tion surprise. L’ancien no 1 mondial RusseMarat Safine (aujourd’hui 23e) s’est incli-né (6-4, 6-4, 7-5), au 2e tour, face au Ser-be Janko Tipsarevic (80e). Côté Français,Gaël Monfils (52e) a réalisé une belle per-formance en battant (3-6, 6-3, 6-3,6-1) l’Argentin Juan-Ignacio Chela (21e).Dans le tournoi féminin, les favoritesn’ont pas connu de problèmes. La BelgeJustine Henin (1re), la Serbe Jelena Janko-vic (5e) et l’Américaine Venus Williams(27e) se sont qualifiées pour le troisièmetour, tandis que Maria Charapova (2e) etAmélie Mauresmo (4e) ont passé le pre-mier tour, qu’elles n’avaient pas encoredisputé en raison de la pluie.

FOOTBALL JEAN-MICHEL AULAS DÉSIGNE LE SUCCESSEUR DE GÉRARD HOULLIER

Alain Perrin a signé un contrat de deux anspour entraîner l’Olympique lyonnais de l’Opéra

Les plus grandes œuvrespar les plus grands interprètes

Chaque week-end avec Le Monde et Le Monde2

Le Monde daté samedi + Le Monde2 = 2,50 € TTC. Le Monde + Le Monde2 + Le Monde de l’Opéra = 9,95 € TTC. Offre réservée à la Francemétropolitaine et dans la limite des stocks disponibles. Le double CD et son livret sont disponibles à la boutique du Monde - 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris, au prix de 2 € TTC pour Carmen et 7,45 € TTC pour les opéras suivants.

Ce week-end le double CD Norma et le livret chez votre marchand de journaux.

La collection exceptionnelle �0123 de l�Opéra�, c�est chaque week-end chez votre marchand de journaux,

les plus grandes �uvres du répertoire par les plus grands interprètes : Maria Callas, Monserrat Caballé, Luciano Pavarotti�

Vous avez manqué un ou plusieurs opéras, n�hésitez pas à le(s) commander auprès de votre marchand de journaux,ou téléphonez au 0825 120 219 (0,15€ TTC par min). Plus d�informations : www.lemonde.fr/opera

La chaîne allemande ZDFmenace de boycotter le Tour

Le Russe Marat Safines’incline, Gaël Monfils passe

Alain Perrin, le 26 mai, lors du match gagné par Sochauxface à Saint-Etienne (1-0). LIONEL VADAM/PHOTOPQR/L’ALSACE

CYCLISMEVingt et une équipes au Tourde France 2007Les organisateurs du Tour deFrance ont annoncé, mercredi30 mai, l’invitation des équipesAstana, Agritubel et Barloworlddans un peloton qui comprendra21 formations au départ de Lon-dres, le 7 juillet. L’équipe CSCsera invitée, mais la direction duTour a souhaité que son directeursportif, Bjarne Riis, ne se présen-te pas au départ. Bjarne Riis, vain-

queur du Tour en 1996 a récem-ment avoué qu’il s’était dopé.

FOOTBALLProtestations contrel’interdiction de disputerdes matches en altitudeLes présidents argentin, uru-guayen et vénézuélien ont appor-té leur soutien à la démarche deleur homologue bolivien, EvoMorales, qui souhaite que la Fédé-ration internationale de football(FIFA) revienne sur sa décision

d’interdire les matches à plus de2 500 m d’altitude.

FORMULE 1Pas de sanctioncontre McLarenAprès enquête, la FIA a conclu,mercredi 30 mai, que l’écurieMcLaren n’avait pas enfreint lesrègles d’éthique sportive lors duGrand Prix de Monaco, dimanche27 mai. L’écurie était soupçonnéed’avoir donné des consignes decourse à ses pilotes.

0123Vendredi 1er juin 2007 17

Page 18: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

1944Naissance à Annecy(Haute-Savoie).

1973Intègre le groupe papetierAussedat Rey.

1997Arrivée chez Michelin,comme directeur juridique etcontrôleur de gestion.

1999Directeur financier.

2005Cogérant du groupe.

2006Succède à Edouard Michelinà la tête du groupe.

Il n’est niun héritierni un ambitieux.C’est pourtantlui qui a pris,avec succès,la successiondu numéro unde Michelin,disparu en meril y a un an

DécryptagesPortrait

Lorsqu’il racontesa journée du26 mai 2006, sagorge se serre,ses yeux s’embru-ment. Un anaprès la dispari-tion en mer

d’Edouard Michelin au large del’île de Sein, l’émotion reste vive.

Michel Rollier est à Paris lors-qu’il apprend la mort du jeunepatron du géant mondial du pneu-matique. Cogérant du groupedepuis quelques mois, il encaissela nouvelle comme « un coup detonnerre ». Il rentre en catastro-phe à Clermont-Ferrand, berceaudu groupe, mais, incapable detenir le volant, laisse conduire safemme et passe tout le trajet àappeler les membres du conseilde surveillance pour, déjà, organi-ser la succession. « Je n’ai pasréfléchi, dit-il. Dans ce type de situa-tion, des ressorts innés se mettent enaction, on fait ce qu’on doit faire,c’est tout. »

Diriger un groupe de116 000 personnes et de plus de16 milliards d’euros de chiffred’affaires ne peut être que le fruitd’un héritage ou d’une ambitionsans limites. Michel Rollier n’a nil’un ni l’autre : ce qui l’a porté aupouvoir à 62 ans, c’est son sensdu devoir. Pour comprendre, ilfaut remonter à juin 1992. A laveille de sa mort, son père, qui aassuré la cogérance de Michelinde 1966 à 1991, a réuni sesenfants autour de lui. Il leur faitpromettre que, si un jour lafamille Michelin est en difficulté,l’un d’entre eux se tiendra prêt àlui venir en aide.

A l’époque, Michel Rollier ne

se sent pas particulièrement visépar la promesse. Après SciencesPo, un troisième cycle de droit etun bref passage au sein du cabi-net de conseil KPMG, il a fait tou-te sa carrière chez le groupe pape-tier Aussedat Rey. Pourtant, apriori, tout le poussait à entrerchez Michelin. A commencer parles liens de parenté qui unissentles Rollier et les Michelin : lagrand-mère de Michel Rollierétait la sœur de la mère de Fran-çois Michelin. Lorsque ce derniers’est retrouvé orphelin, c’est ellequi s’en est occupé, le père deMichel Rollier jouant le rôle d’ungrand frère.

« Il y avait entre eux une proxi-mité impressionnante », témoigneMichel Rollier, qui se souvient deFrançois Michelin comme d’un« homme d’une extrême gentillesseet d’une grande simplicité ». C’estlui qui lui a offert sa première Din-ky Toys, ces voitures miniatures

de légende qui ont fait rêver plu-sieurs générations de petits gar-çons.

Au lieu de l’inciter à faire carriè-re dans le groupe, cette intimitéavec François Michelin a eu l’ef-fet inverse. Jusqu’à ce jour de1996 où Edouard Michelin, appe-lé à prendre la succession de sonpère, lui propose le contrôle degestion du groupe. Malgré sa« peur d’échouer », il se laisseconvaincre, « séduit par l’intelli-gence, l’énergie et les qualitéshumaines d’Edouard Michelin ».

Michel Rollier n’échapperadonc pas à la destinée familiale :travailler pour un Michelin. Plusqu’une vocation, une sorte d’allé-geance qui semble d’une autreépoque, un dévouement qu’ilaura de multiples occasions deprouver. Le 10 septembre 1999,fraîchement nommé directeurfinancier, il a la lourde charged’annoncer la suppression de

7 500 emplois en Europe. Il ne sedoute pas que la nouvelle, qui faitgrimper en flèche le cours deBourse, va provoquer un tolléinouï dans le pays.

En bon soldat, M. Rollier affron-te le premier la tempête médiati-que. L’épreuve soude la confianceentre les deux hommes et aboutità la nomination de M. Rollier à lacogérance, en mai 2005. La fichede poste prévoit qu’il puisse rem-placer Edouard Michelin en casde malheur. Ils ne prenaientjamais l’avion ensemble. Maisjamais l’aîné, de dix-huit ans plusâgé qu’Edouard Michelin, n’auraitpensé que l’improbable se produi-rait.

Ce manque de préparationaurait pu lui être fatal. Mais, dansune sorte de réflexe où se mêlentinstinct de survie et sens indéfecti-ble de la mission, il prend quasiinstantanément à bras-le-corpsses nouvelles responsabilités.

« Sur le moment, j’ai été bluffé : ila suivi à la lettre ce qu’on apprenddans les stages commando sur laconduite à suivre lorsque le chef dis-paraît », raconte Pete Selleck,patron du secteur poids lourdschez Michelin, un ex-marine del’armée américaine.

Sous ses airs de grand-pèredébonnaire à l’embonpoint nais-sant, Michel Rollier sait fairepreuve d’une détermination sansfaille. « Désormais, c’est moi lepatron ! », affirme-t-il quinzejours à peine après l’enterrementd’Edouard Michelin, au risqued’apparaître brutal à ceux qui ontdu mal à se remettre du drame.

D’un naturel réservé et d’unemodestie proverbiale, il sait qu’ildoit se faire violence pour s’impo-ser à la tête du groupe. Au début,il se chuchote qu’un financiercomme lui, qui n’a pas baignédans la gomme depuis son plusjeune âge, aura du mal à gagner

sa légitimité. Lorsqu’on l’inter-pelle dans un atelier, lorsqu’uncadre lui donne du « patron », ilsursaute. Il y a chez lui commeune gêne, un mal à s’habituer àce qualificatif jusqu’alors réservéaux Michelin.

Pourtant, un an après sa prisede fonctions, il est en passe deremporter le défi de la succession.Malgré un contexte concurrentieldifficile, tous les indicateurs sontau vert. Depuis qu’il a pris lesrênes de l’entreprise, le cours deBourse a doublé. Intelligemment,il s’est inscrit dans les pas

d’Edouard Michelin qui, quel-ques semaines avant de mourir,avait fixé le cap au travers d’unesérie de six conventions avec lesplus hauts cadres de la maison.Lorsque Edouard disparaît, cinqont déjà eu lieu. M. Rollier main-tiendra la sixième. « Le dangeraurait été l’immobilisme. MichelRollier s’est épargné ce piège. Aucontraire, il a choisi d’accélérer »,affirme Jean Dominique Senard,désormais cogérant du groupe.

D’emblée, le nouveau patronn’hésite pas à tenir un discoursmoins protecteur, plus offensifque celui de son prédécesseur. Iltrouve son propre ton. « N’avoirpas passé trente ans dans l’entrepri-se offre un avantage : il a une gran-de liberté, il n’est pas prisonnier dupassé », analyse Prashant Prab-hu, directeur général des pneuspour le Génie civil.

Même si M. Rollier assure quele siège restera à Clermont-Ferrand et qu’il n’y a à ce jour pasde fermeture de site prévu enFrance, les syndicats savent quele nouveau patron n’a pas detabou : « Nous sommes entraînésdans une course de vitesse, dit-il,mon devoir c’est de faire en sorteque Michelin la gagne. » Ledevoir, toujours le devoir, encorele devoir. a

Stéphane LauerPhoto Julien Mignot

pour « Le Monde »

A fond

Désormais,c’est moile patron !

PARCOURS

la gommeMichel Rollier

18 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 19: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Choc fiscal ? Non, contre-réforme !La politique de baisse d’impôts annoncée par Nicolas Sarkozy est injuste, inefficace et irresponsable

Dans leur rapport, qui apparaîtrétrospectivement comme letexte fondateur de l’école duXXe siècle, Paul Langevin etHenri Wallon évoquaient la

pluralité des excellences, fondementd’une société moderne, équitable et effica-ce. Malheureusement, nous n’avons pasbeaucoup progressé, et nous serionsmême fondés, au vu de certaines étudessur cette question, à nous demander sinous n’avons pas régressé.

En effet, dans une société où la promo-tion économique et sociale est étroite-ment commandée par la réussite scolaire,l’école française continue à privilégier àl’excès une forme d’excellence que l’onpeut qualifier, pour faire court, d’exc-ellence académique. Le prix à payer estlourd aussi bien au niveau de l’enseigne-ment secondaire, qui pratique à grandeéchelle l’épuration scolaire, qu’à celui dela société dans son ensemble, qui se muti-le elle-même en refusant sa reconnaissan-ce à plus du tiers de chaque génération.

La place, le statut, le rôle qui sont don-nés à l’enseignement professionnel sontla manifestation la plus évidente de cechoix collectif. Doté d’un statut de deuxiè-me ordre, on pourrait même se demandersi son véritable rôle au sein du systèmeéducatif ne serait pas davantage dedécharger la voie générale de ceux qui ris-queraient de polluer son fonctionnement

que de leur donner une formation. Il y par-vient néanmoins dans la majorité des cas.

Un exemple illustre ce propos mieuxque de longs développements. Dix ansaprès la création des baccalauréats profes-sionnels, il n’y avait toujours pas deconcours général pour les élèves qui ter-minaient leurs études secondaires par lavoie professionnelle. Pas de concoursgénéral, c’est-à-dire pas de possibilitépour ces jeunes d’apporter la démonstra-tion qu’ils avaient, eux aussi, atteint,dans leur domaine, un niveau d’exc-ellence comparable à celui auquel accè-dent certains de leurs camarades en thè-me latin ou en mathématiques. Les actesmanqués d’une institution en disent sou-vent plus long que ses déclarations.

J’avais proposé au ministre de l’éduca-tion nationale de l’époque, François Bay-rou, de créer le concours général desmétiers, et je garde le souvenir de la pre-mière remise des prix, de l’émotion de cesjeunes et de celle de ce proviseur d’unesoixantaine d’années me disant qu’il

n’aurait jamais cru possible de recevoiravec ses élèves un prix du concours géné-ral dans le grand amphithéâtre de la Sor-bonne. Il s’est quand même trouvé unepersonnalité éminente de l’establish-ment éducatif pour me dire en public ceque beaucoup pensaient tout bas : quej’avais dégradé le concours général.

La création du baccalauréatprofessionnel a marqué un progrès. Iln’est pas suffisant. Aujourd’hui, un jeunequi choisit d’effectuer ses étudessecondaires par la voie professionnellesait qu’il n’ira pas au-delà d’un brevet detechnicien supérieur (BTS), quelles quesoient ses capacités, même sithéoriquement le bac pro ouvre un accèsnon limité aux études supérieures.

Valorisation des acquisSerait-ce que ces jeunes n’ont pas les

capacités nécessaires pour poursuivreune formation supérieure ? La réponseest plus simple : aucune voie de poursuited’études n’a été conçue pour valoriserleurs acquis. Ils sont près de 100 000 parclasse d’âge aujourd’hui, et il est tempsde mettre en place à leur intention nonpas une politique de discrimination posi-tive, encore que celles-ci ont leur utilité,comme le démontre amplementl’expérience conduite à Sciences Po, maisplus simplement une politique depromotion des meilleurs.

A cet effet, il faut créer des filièresd’enseignement supérieur conçues pouraccueillir les bacheliers professionnels envalorisant leurs acquis. Ces filières doi-vent viser à les conduire par des métho-des et des contenus différents auxniveaux licence et master. Comme le sys-tème éducatif vit beaucoup de symboles,créons une grande école qui sélectionne-ra les meilleurs bacheliers professionnelset qui apportera la preuve tangible qu’ilspeuvent atteindre un niveau comparableà celui auquel accèdent les meilleurs élè-ves issus de l’enseignement général. End’autres termes, que l’on peut atteindre lemême niveau d’excellence par des voiesdifférentes et en développant descontenus différents.

Ce serait un message fort adressé auxjeunes et aux familles, qui retiendraientqu’en optant pour la voie professionnelleon peut, sans renier ses choix, accéder auplus haut niveau. L’effet en amont sur leschoix d’orientation serait incontestable-ment positif, car, si aucune famille nedemande la garantie que son enfantobtiendra les diplômes les plus presti-gieux, aucune, même la plus modeste, nepeut accepter que cela soit exclu. Ce seraitune victoire pour la société française, quise réconcilierait avec une partie de sa jeu-nesse. C’était l’idée que développait le pré-sident de la République dans son débatavec Ségolène Royal. Alors, allons-y. a

Débats

Jean-PierreBoisivonDélégué général de l’Institutde l’entreprise

Depuis le 6 mai, les annon-ces présidentielles succè-dent aux proclamationsministérielles. Le styleSarkozy, c’est celui de lavirevolte. Chaque jour estune course. Qu’importe la

direction, pourvu qu’il y ait le mouve-ment. Tout est fait pour impressionner,surprendre, étourdir, avant les électionslégislatives qui arrivent.

Mais, au-delà du vacarme médiatique,une logique politique est à l’œuvre : celled’un Etat minimal dont la seule missionserait de laisser chacun chercher, seul, lasortie. Ainsi doivent être lus l’abandon dela carte scolaire, le recours auxcouvertures individuelles pour la santé etle « travailler plus pour gagner plus ».

La démarche du nouveau présidentest d’abord une stratégie fiscale : plusloin que la droite en 1986, plus fortqu’Edouard Balladur en 1993, plus viteque Jacques Chirac en 2002. NicolasSarkozy veut mettre le paquet. La Franceest sans le sou. La dette atteint un niveaurecord ! Qu’à cela ne tienne, les favorisésveulent du pain, ils auront de la brioche.Alors, c’est un « choc » qui est proposé.Un « choc fiscal ». Il l’est par sonampleur : quasi-disparition des droits desuccession, allégement significatif desdroits de donation, détaxation desheures supplémentaires, réduction del’impôt sur la fortune (ISF), modificationdu « bouclier fiscal », déduction desintérêts d’emprunt.

Et l’est aussi par sa rapidité : l’ensem-ble de ces dispositions serait adopté soitdurant la session extraordinaire de cetété, soit dans le cadre du débat budgétai-re de cet automne. Je veux expliquer icipourquoi ces choix seront néfastes pournotre pays et pourquoi il est importantque l’UMP ne dispose pas d’une majoritéà l’Assemblée nationale lui permettantde mettre en œuvre cette politique. Eneffet, les mesures proposées sont ineffica-ces économiquement, injustes sociale-ment et irresponsables budgétairement.Passons d’abord sur les objectifs ina-voués de la droite : remettre en questionles 35 heures et supprimer l’ISF. Ellen’ose pas le dire. Elle préfère donc avan-cer de biais, en vidant chacun de cesacquis de leur substance.

L’exonération de charges sociales, decontribution sociale généralisée (CSG) etd’impôt sur le revenu des heuressupplémentaires n’a pas d’autre objet.Elle inciterait en effet les employeurs àallonger l’amplitude d’activité dessalariés, ce qui supprimerait dans les

faits non plus seulement les 35 heures,mais la notion même de durée légale dutravail… Exactement ce que demande laprésidente du Medef.

Quant à l’ISF, les mesures envisagéesvisent à le rendre inopérant. Nonseulement le seuil de déclenchement du« bouclier fiscal » serait abaissé de 60 %à 50 %, mais y seraient intégrées la CSGet la contribution au remboursement dela dette sociale (CRDS) (en plus de l’ISF,de l’impôt sur le revenu, de la taxefoncière et de la taxe d’habitation). Cequi, de fait, créerait un taux maximald’imposition de 40 %.

Enfin, le contribuable pourraitl’appliquer lui-même et réduire ainsispontanément le montant de sacontribution, alors qu’aujourd’hui il doitd’abord acquitter ses impôts puis

déposer une demande de rembourse-ment dont le bien-fondé est vérifié parl’administration. Trop risqué pour êtreplus longtemps toléré !

Et si, malgré cela, restaient encorequelques assujettis, ils pourraient yéchapper en réduisant de leur impôt dûles versements au capital d’une PME (jus-qu’à 50 000 euros). Bref, ce « choc » enfinirait avec la progressivité de l’impôt etla durée légale du travail, mais il seraitsans effet sur l’emploi, l’investissementet la croissance.

En effet, la détaxation des heuressupplémentaires constituerait un encou-ragement pour les employeurs à fairetravailler plus leurs salariés plutôt qu’àembaucher. Et le premier impact seraitde réduire considérablement les recoursau CDD et à l’intérim, qui deviendraientdes formules plus coûteuses face aublanchiment du « travail au noir » que

constitueront les heures supplémentai-res exonérées de tout prélèvement.

Quant à la quasi-disparition de l’ISF etdes impôts sur les successions, ellen’aura aucune influence sur l’investisse-ment, puisqu’on sait que l’exonérationdes biens professionnels dispensebeaucoup de chefs d’entreprise du paie-ment de l’ISF, et que c’est donc la rente,bien plus que le travail, qui s’entrouverait récompensée.

Mieux vaudrait aider nos entreprisesqui doivent faire face à la concurrenceinternationale et au mouvementgénéralisé de baisse des taux d’impôt surles sociétés. Le dernier en date était lepassage de 36 % à 29,8 % en Allemagne.C’est pourquoi nous proposons une bais-se du taux de l’impôt sur les sociétés pourles bénéfices restant investis dans l’entre-prise, quitte à le financer en partie parune augmentation du taux applicableaux bénéfices distribués. Inefficace, lechoc aggravera les injustices.

Les mesures concernant l’ISF ne profi-teront qu’aux 450 000 ménages les plusaisés. Celles sur les droits de successionignoreront les petits patrimoines. Car, dufait des différents abattements existants(abattement global de 50 000 euros ;abattements individuels de 76 000 eurospour le conjoint survivant et de 50 000euros par enfant), 90 % des successionsentre conjoints et 80 % des successionsen ligne directe sont déjà libres de droits.

Ce sont donc les grosses transmis-sions qui vont bénéficier des largessesannoncées. Il faut savoir que les 10 % deménages ayant les revenus les plus élevéspossèdent 46 % du patrimoine total desménages. Ce sont eux que legouvernement veut aider. Comme si lebonheur des fortunés faisait la prospéritédes déshérités !

Enfin, l’exonération d’impôt sur lerevenu des heures supplémentaires nebénéficiera pas aux salariés travaillant àtemps partiel, qui font des heures « com-plémentaires », dont le régime est moinsavantageux. De manière plus générale,cette dispense avantagera les salariéseffectuant des heures supplémentairespar rapport aux autres salariés, déroga-tion susceptible d’être considérée par leConseil constitutionnel comme contraireau principe d’égalité devant l’impôt.

A l’inverse de ces libéralités accordéesaux plus hauts revenus, nous préféronsune réforme de la taxe d’habitation quiallégerait sensiblement les cotisationsdes ménages aux revenus faibles etmoyens, pour lesquels cet impôtreprésente une lourde charge qu’ils

doivent acquitter du simple fait qu’ilsoccupent un logement. En outre, lesconséquences du choc seraient budgétai-rement irresponsables.

En 2006, l’ISF a rapporté 3,6 milliardsd’euros, les droits de succession 7,3 mil-liards et les droits de donation 1,4 mil-liard. On peut penser que les réductionsenvisagées coûteront entre 7 et 10 mil-liards. S’y ajoutera l’exonération d’impôtsur le revenu, de CSG et de charges socia-les des heures supplémentaires, soit entre3 et 4,5 milliards d’euros. Enfin, la chargede la déduction des intérêts d’empruntest estimée entre 1,5 et 2,5 milliards.

Il est donc raisonnable de penser quela facture de ces cadeaux fiscaux devraits’établir entre 12 et 15 milliards. Un telplan relève de la cavalerie budgétairelorsqu’on sait que le projet de loi definances pour 2007 est construit sur labase d’un déficit du budget de l’Etat de41 milliards d’euros et que le régimegénéral de la Sécurité sociale devraitconnaître cette année un déficit de 8 mil-liards. Mais elle est assumée. N’est-cepas Eric Woerth, imprudemment appelé« ministre des comptes publics », qui adéclaré : « On peut s’autoriser une pausedans la baisse des déficits et se maintenirau niveau de 2006 si c’est le prix à payerpour une véritable relance fiscale. » Saufque, non seulement toutes ces mesuresn’entraîneront aucune croissance supplé-mentaire, mais elles s’inscrivent encontradiction avec la nécessité impérieu-se de réduire le poids de l’endettementpublic dans le PIB (64 % fin 2006).

Rappelons que, durant le quinquen-nat de Jacques Chirac, la dette publiqueavait augmenté chaque année de plus de1 % du PIB. Cela va-t-il continuer sous lequinquennat de Nicolas Sarkozy ? Sauf àpenser que, pour combler les trous que le« choc » va continuer d’approfondir, lerelèvement de plusieurs points de la TVAest la mesure cachée du plan gouverne-mental. Elle aurait au moins la vertu de lacohérence budgétaire, mais elle trahiraitle vice de construction du choc : fairepayer par tous les cadeaux accordés àquelques-uns ; affaiblir la consomma-tion des plus modestes pour relancerl’épargne des plus fortunés ; transférerles prélèvements acquittés par les entre-prises vers les impôts sur les ménages.

Ce choc est plus qu’une secousse. C’estune contre-réforme. C’est-à-dire unerégression. Les Français ont l’occasionles 10 et 17 juin d’utiliser leur droit devote pour s’y refuser et pour se prononceren faveur d’une autre politique, plus effi-cace, plus juste et plus responsable. a

La fragileéquation polonaise

Les bacs professionnels méritent des filières d’excellenceLa promotion des meilleurs s’impose, en dépit de l’impérialisme des filières générales

François HollandePremier secrétaire du Parti socialiste

Comme si le bonheurdes fortunés faisaitla prospérité des déshérités

Ils sont fous ces Polonais », s’exclamaitDaniel Cohn-Bendit, fin avril, face àla menace que faisait peser sur lecélèbre dissident Bronislaw Gere-

mek la loi de lustration (mise en lumièredu passé communiste). A l’heure où l’Eu-rope semble découvrir la complexité dutravail de mémoire qui divise la Pologne,un collectif de chercheurs, historiens,journalistes tente de nous éclairer surl’identité de ce pays, la nature de son sou-verainisme tant décrié pour les dangersqu’il recèle, et sur le cheminement desidées de 1918 jusqu’aux discours politi-ques actuels des frères Kaczynski, à la têtede l’Etat polonais.

Ces spécialistes de la transition enEurope centrale, réunis sous la directiondu chercheur au CERI François Bafoil,nous expliquent, en outre, d’où vient lapropension de la Pologne à aborder tousles problèmes à travers une dualité pas-sionnée. L’intérêt de cet ouvrage réside,en premier lieu, dans la description de laconstruction politique du pays dès 1918 –période de la renaissance polonaise sur

les cendres des trois empires (allemand,russe, austro-hongrois) – qui opposedeux orientations, une fédéraliste occiden-talisante, l’autre intégrationniste pansla-ve. L’un des auteurs, un politique social-démocrate, Tomasz Nalecz, décrit trèsbien comment « le bâtisseur de l’Etatrenaissant », Jozef Pilsudski, voulait créerun nouveau rapport de force en Europeen fédérant les Européens non russesdans une même entité étatique indépen-dante entre l’Allemagne et la Russie, enva-hisseurs d’hier et de demain. Un éclairageintéressant pour mettre en perspective lesfréquentes tensions (OMC, embargo surla viande…) entre la Pologne et l’Unioneuropéenne liées aux mauvais rapportsqu’entretiennent Varsovie et Moscou.

Dimanche 27 mai, le président polo-nais, Lech Kaczynski, rappelait encore àMoscou qu’« il n’existe aucune base pourune nouvelle domination de la Russie surl’Europe de l’Est ».

On ne dit jamais assez que la Pologne aété rayée de la carte de l’Europe pendantquelque cent vingt-trois ans (1795-1918)pour n’avoir pas su défendre son exis-tence et n’a dû, en partie, sa renaissancede 1918 qu’à la peur de la révolution bol-chevique en Russie dans le reste de l’Euro-pe. Les multiples analyses développéesdans cet ouvrage ne s’en privent pas.Mais elles expliquent aussi la fragilité dela souveraineté polonaise : par l’absencede frontières naturelles bien sûr, mais,surtout, à l’origine, par la « drôle de Répu-blique » nobiliaire (1454-1795), qui para-lysa la Diète (Parlement) pendant desannées jusqu’à ce que les pays voisinsdécident de se partager le pays.

Deuxième point fort : l’approche socio-logique des événements abordant, parexemple, la prise du pouvoir des commu-nistes. Le premier rôle est accordé à lasociété, contre l’Etat. Dans un paysageconcret très détaillé, l’ouvrage est chrono-logiquement divisé en trois périodes : lanaissance du souverainisme (1918-1939),la domination allemande puis soviétique(1939-1989) et enfin la modernisationpolitique, économique et sociale. On peuttenter de le lire d’une traite, comme unehistoire, celle de la pensée politique, desruptures ou de la modernisation, mais cer-tains auteurs, trop généreux en digres-sions, pourraient nous égarer avant lesderniers chapitres, particulièrementdignes d’intérêt, comme celui qui traitede « la question allemande après 1945 ».On peut aussi s’intéresser directement aurôle de l’Eglise catholique et à ses rela-tions particulières avec l’Etat polonais,analysés par Patrick Michel, du CNRS.

Mais l’approche la plus dynamique estencore de croiser les regards pour com-prendre, notamment, de quoi s’est nourril’optimisme qui a permis à la consciencepolitique polonaise de ne jamais renon-cer, ni au XIXe siècle, ni sous la domina-tion soviétique : du soulèvement de Poz-nan en 1956 à celui de Varsovie en 1968jusqu’à Solidarnosc en 1980. a

Anne Rodier

Lelivredujour

La PologneSous la directionde François BafoilFayard (CERI), 598 p., 30 ¤

0123Vendredi 1er juin 2007 19

Page 20: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Focus

Le processus de désigna-tion du nouveaupatron du groupe LeMonde, qui prendrases fonctions à partirdu 1er juillet, est encours. Jean-MarieColombani, présidentdu directoire du grou-

pe depuis 1994 et dont le mandat arrive àéchéance à la fin du mois de juin, était can-didat à sa propre succession. Sa candida-ture avait été présentée par le conseil desurveillance de LMPA et approuvée par12 administrateurs sur 20 (les actionnai-res « partenaires » et les représentantsde l’Association HBM). Elle a été rejetée,mardi 22 mai, par l’assemblée généralede la Société des rédacteurs du Monde(SRM) et celle de la Société civile des per-sonnels du groupe des Publications de laVie catholique (SCPVC). Elle l’avait étéégalement, lundi 21 mai, par la Sociétédes journalistes de Midi libre (Sojomil).

Lors de l’assemblée générale de laSRM, 48,5 % des parts détenues par lesjournalistes et anciens journalistes du

Monde se sont portées en faveur de cettereconduction ; 46,7 % s’y sont opposés ;4,8 % se sont abstenues ou ont voté blancou nul. Pour être validée, et conformé-ment aux statuts de la SRM, la candidatu-re de Jean-Marie Colombani aurait dû réu-nir au minimum 60 % desparts présentes ou représen-tées lors de cette assemblée.Lundi 21 mai, les assembléesgénérales des employés etdes cadres du Monde avaient,de leur côté, approuvé à delarges majorités – respective-ment 67,6 % et 90,4 %, lareconduction de l’actuel pré-sident du directoire. A la diffé-rence de la SRM, les sociétésdes cadres et des employés nedisposent pas d’un droit deveto sur la nomination du pré-sident du directoire.

Un conseil de surveillancede Le Monde et Partenaires Associés(LMPA), société faîtière du groupe,devait initialement se tenir vendredi25 mai. Prenant acte des votes négatifs de

la SRM, de la SCPVC et de la Sojomil,Alain Minc, le président du conseil de sur-veillance et Jean-Michel Dumay, le vice-président du conseil et président de laSRM, ont décidé de repousser au 12 juinla tenue de cette réunion.

Un délai jugé nécessairepour permettre aux action-naires partenaires et auxreprésentants de la SRM demener des discussions et des’entendre sur la poursuitedu processus de désigna-tion. Des réunions de travailconjointes auront lieu d’iciau 12 juin. La procédureactuelle de nomination duprésident du directoire dugroupe le Monde, désignépour six ans, remonte à l’an-née 1994. Avant cette date,le conseil d’administrationde la société des rédacteurs

– aujourd’hui appelé conseil de gérance– pouvait proposer lui-même, du fait deson droit de veto, des candidatures auposte de directeur du journal. Plusieurs

personnes pouvaient alors se retrouveren compétition. Une élection classique,nécessitant souvent plusieurs tours descrutin, était ensuite organisée pour per-mettre à un candidat d’atteindre le seuildes 60 %. « C’est à partir de 1978 que laSociété des rédacteurs institue de véritablescampagnes électorales visant à désigner lecandidat de la SRM à la direction » expli-que l’historien de la presse PatrickEveno, auteur en 2004 de Histoire du jour-nal Le Monde, 1944-2004, (AlbinMichel). A plusieurs reprises, ces procé-dures électorales ont conduit à des contro-verses et à des déchirements au sein de larédaction.

Après la première nomination de Jean-Marie Colombani au poste de directeurdu Monde, le 4 mars 1994, et la transfor-mation de la SARL Le Monde en sociétéanonyme à directoire et à conseil de sur-veillance, le 19 décembre 1994, les règlesde désignation changent. C’est désor-mais le président du conseil de surveillan-ce qui reçoit et soumet la ou les candidatu-res pour le poste de président du directoi-re, directeur de la publication du journal.

19 décembrepremier numéro

Création de la Sociétédes rédacteurs (SRM)

Premier dessinen «une » (signé Konk)

Premier dessinde Plantu en «une»

Photo couleur en « une »pour la mort de Joan Miro

Nouvelle formule comportant plusieurs cahiers

Nouvelle formuleRenouvellementdu mandat de J.-M. Colombani

Nouvelleformule

Créationdu Monde2

HubertBEUVE-MÉRY

JacquesFAUVET

AndréLAURENS

AndréFONTAINE

Jacques LESOURNE

Jean-Marie COLOMBANI

1944 1951 1972 1978 1983 1989 1995 20022000 20051969 1982 1985 1991 1994

Six directeurs depuis la fondation du MondeCréation du groupe : acquisition du groupe Midi libre, puis de Courrier Internationnal en 2001 et des Publications de la Viecatholique en 2003.

L’avenir du « Monde »Décryptage d’une procédure

C’est désormaisle présidentdu conseilde surveillancequi reçoitet soumetla ou lescandidaturespour le postede présidentdu directoire

Le conseilde surveillancedu groupe Le Mondedoit se réunirmardi 12 juinpour menerà son termela procédurede désignationd’un nouveauprésident du directoire

A c t i o n n a i r e s

i nt

er

ne

s

AAA ccc t i o n n a i r e s

i nt

er

ne

s

A

ct

io

nn

ai

re

sp

ar t e n a i r e s

Qui vote et selon quelle procédure? Le conseil de surveillance

La procédure de vote

• 16 voix sur 20 Selon les statuts en vigueur, pour être élu, le candidat à la présidence du directoire doit obtenir 16 voix sur les 20 des membres du conseil de surveillance, dont obligatoirement celles des deux représentants de la Société des rédacteurs du Monde (SRM).Une réforme de cette procédure est en cours.

• SRM Ses deux représentants sont mandatés par l’assemblée générale de la SRM, devant laquelle le candidat doit obtenir 60 % des suffrages.

.

d u M o n d e e t p a r t e n a i r e s a s s o c i é s( L M P A )

(participe mais sans voter)

Il est composé de 20 membres (10 internes, 10 “partenaires”) qui se réunissent tous les deux mois environ, fixent la stratégie du groupe et s’assurent de sa bonne marche économique et financière.

• En cas de rejet, la procédure reprend jusqu’à ce qu’un nouveaucandidat obtienne 60% des suffrages de la SRM et 16 des 20 voix du conseil de surveillance.

Société des personnels du Monde

• Créée en décembre 1996, la SPM a pour mission de représenter le fonds commun de placement des personnels du Monde, qui détient 4,50 % du capital de LMPA.• Elle est contrôlée à 60% par la SRM, 22 % par la Société des cadres et 18 % par la Société des employés.

Société des rédacteurs du Monde

Association Hubert-Beuve-Méry

• Fondée en 1990 par Geneviève Beuve-Méry, veuve d’Hubert Beuve-Méry (décédé en 1989), l’Association HBM regroupe12 membres, personnes physiques, qui se cooptent.• Son but est de « préserver etgarantir l’esprit dans lequel a été fondé Le Monde, la pérennité des valeurs qu’il représente, l’indépendance vis-à-vis de tous lespouvoirs, la diversité des associés ». • L’association détient 8,70 % du capital de LMPA.

Société des lecteurs du Monde

Actionnaire du Monde depuis 1985, la SDL détient 7,71 % du capital de LMPA et représente quelque 12 000 lecteurs.Aucun ne peut détenir plus de dix voix, quel que soitle nombre d’actions qu’il possède. Le but de la SDL est d’accompagner le journal dans son développement.

Président du conseil

Président de la société AM Conseil, Alain Minc a été président de la Société des lecteurs du Monde de 1985 à 2004.Depuis, il siège au titre de la collectivité des actionnaires “partenaires”. Il préside le conseil de surveillance depuis 1994.

•La Société des rédacteurs du Monde (SRM) a été créée en 1951,sept ans après la naissance du quotidien, au terme d’un conflit entre son fondateur, Hubert Beuve-Méry, et certainsactionnaires.Elle a pour vocation de défendre l’indépendance du journal. • Les journalistes ont ainsi le contrôle d’une part significative de capital du journal (21,87% et 33,35%en droits de vote). La SRM dispose donc d’une minorité de blocagestatutaire à l’assemblée générale de LMPA.• Elle dispose d’ un droit de veto sur la nomination et la révocation du président du directoire.• La SRM bénéficie de deux sièges au conseil de surveillance du Mondeet partenaires associés (LMPA),qui chapeaute le groupe.• Le conseil de surveillance de LMPA étant présidé par un représentant des actionnaires “partenaires”,le président de la SRM est statutaire-ment vice-président de ce conseil.

Jean-Michel DUMAYvice-président du conseil,président du conseilde la SRMAlain MINC

Béatrice GURREYvice-présidente de la SRM

Monique DAGNAUDprésidente de l’Association Hubert-Beuve-Méry

Pascal LAURENTSociété des cadres du Monde

Marie-Josée GALLARDSociété des employés du Monde

Valérie HURIERSCP PVC(Télérama, La Vie..)

Frédéric THEOBALDSCP PVC(Télérama, La Vie..)

Olivier CLERCSociété desjournalistesde Midi libre

Christian VULLIEZAssociationHubert-Beuve-Méry

Françoise CHIROTSociété des personnelsdu Monde

Etienne PFLIMLIN Le Monde Entreprises SA

(Crédit mutuel, Axa, BNP...)

Jean-Louis BEFFAClaude-Bernardparticipations (Saint-Gobain...)

XXXxxx(xxx...)

Pierre RICHARDLe Monde

Investisseurs(Dexia, Mutualité française...)

Régis de LAROULLIERELe Monde Prévoyance(Mederic,AG2R...)

Pierre LESCUREsiège àtitre personnel

Giorgio FRASCALe Monde Europe(Stampa Europe,groupe Prisa)

Claude PERDRIELLe Monde Presse(Le Nouvel Observateur,Stampa Europe,Groupe Canal+...)

Marcel DESVERGNEprésident de la Sociétédes lecteurs du Monde

Mario COLAIACOVOInvestMonde(Safran, Crédit mutuel ...)

Jean-Marie COLOMBANIprésident du directoire

PrésidentSté partenaireActionnaire principal

20 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 21: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

en millions d’euros

1994 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06

Source : rapports annuels - Le Monde SA

Pôle PQN(Pressequotidienne nationale)

Pôle interactif(Internet)

Pôle PQR(Presse quotidienne régionale)

Pôle magazineset livres

Holdinget divers

35 %

2%

26 %

35 %

2 %

700

600

500

400

300

200

100

0

Chiffre d’affaires du groupe Le Monde Répartition du CA par activité

En douze ans, le chiffre d’affaires du groupe Le Monde a été multiplié par3,6, pour s’établir en 2006 à 631,1 millions d’euros. Ce chiffre a évolué avec le périmètre du groupe, du fait de l’acquisition du groupe de presse montpelliérain Midi libre (Midi libre, L’Indépendant, Centre-Presse...)

en 2000, puis de Courrier international en 2001, enfin de la fusion, en 2003, avec les Publications de la Vie catholique (Télérama, La Vie, ...).La presse quotidienne nationale représente un tiers de l’activitédu groupe.

LA PRESSE quotidienne nationale (PQN)subit une crise conjoncturelle et structurel-le à laquelle n’échappe pas Le Monde. Révo-lution numérique, gratuits, baisse du nom-bre de points de vente, etc. : autant de rai-sons à la chute des ventes des journaux. Ace marasme s’ajoute un recul des recettespublicitaires.

Ainsi, les ventes du Monde (en diffusiontotale payée) ont fléchi de 2,9 % à 350 039numéros en 2006. Le Monde a perdu57 086 exemplaires depuis 2002, selonl’OJD. Tout le marché de la PQN est tou-ché (-1,3 % en 2006). La nouvelle formule,lancée le 7 novembre 2005, a permis deralentir la baisse des ventes. La périodeélectorale a favorisé les ventes du Monde(+ 3,6 %, pourcentage cumulé, finavril 2007). La diffusion devrait être positi-ve en 2007, après six ans de baisse.

Le Monde se situe en troisième placedes quotidiens, avec 1,851 million de lec-teurs (+ 2,9% par rapport à 2005). Avecles suppléments et le site Internet, l’audien-ce globale de la marque se situe à 5,821 mil-lions de lecteurs en cumulé hebdomadai-re, plaçant Le Monde en deuxième posi-

tion, derrière L’Equipe. Lancé en 1995,lemonde. fr est le premier site d’informa-tion généraliste en France, avec40,366 millions de visites en avril 2007,soit 2,1 à 3 millions de visiteurs uniqueschaque semaine. Un nouveau portail géné-raliste devrait être lancé à l’automne. Enrachetant, en 2000, le groupe Midi Librepuis Courrier International en 2001 et lesPublications de la Vie Catholique en 2003,Le Monde a bâti un groupe de 3 400 sala-riés. Son chiffre d’affaires a plus que triplépar rapport à 1994 et a atteint 631 millionsen 2006 et devrait se situer à 637 millionsen 2007.

Des signes encourageantsMalgré cette taille, le groupe souffre

d’une faible rentabilité, même si le résultatd’exploitation se redresse, à 4,18 millionsd’euros en 2006 (8 millions d’euros pré-vus en 2007). Le résultat opérationnel dupôle de PQN est déficitaire en 2006 (-4 mil-lions d’euros). Le résultat du pôle magazi-nes a été divisé par deux (à 1,34 milliond’euros), et le résultat du pôle de pressequotidienne régionale (3 millions

d’euros), est en baisse. Il existe toutefoisdes signes encourageants, comme le déve-loppement des plus-produits (DVD…), etsurtout la rentabilité du Monde interactif,qui représente 2 % du chiffre d’affairestotal mais qui a le plus contribué au résul-tat (3 millions d’euros en 2006). « Lesefforts déployés depuis deux ans pour réduireles coûts et relancer la dynamique commer-ciale commencent à porter leurs fruits », esti-me la direction.

En revanche, le résultat net part dugroupe est déficitaire (-20 millions d’eurosen 2006). Le groupe connaîtra en 2007 saseptième année de pertes, avec un déficitprévu de 11 millions d’euros. La marge estdonc faible : le résultat d’exploitation nepermet toujours pas de couvrir les fraisfinanciers, liés à la dette et aux coûts de res-tructuration. Il ne comble pas les rembour-sements d’emprunts. Des cessions d’actifssont en cours. Une évolution du pôle maga-zines et une offre enrichie de fin de semai-ne du quotidien sont à l’étude.

L’endettement net est de 62 millionsd’euros fin 2006 (65 millions d’euros en2005). Confronté à une crise, le groupe a

réalisé une augmentation de capital de69 millions d’euros, en 2005, avec l’entréeau capital du Monde SA de l’espagnol Pri-sa (El Pais) et de Lagardère. Cet apport apermis de réduire la dette et de financerdes plans de départs volontaires. Deux ansplus tard, cet apport se révèle insuffisant,au regard de la faible rentabilité et des16 millions d’euros d’emprunt que le grou-pe devra rembourser en 2008. Les besoinsen trésorerie sont évalués à environ 40 mil-lions d’euros. Le processus de recapitalisa-tion n’est pas achevé.

Par ailleurs, 69 millions d’euros d’ORA(obligations remboursables en actions) ouen cash arrivent à échéance en 2012 (pour22 millions d’euros) et en 2014 (pour47 millions d’euros).

Selon l’analyse du 22 mai du conseil degérance de la Société des rédacteurs duMonde , « la perte d’autonomie financièrequi accompagne la constitution du groupevoit donc mécaniquement augmenter sadépendance envers les actionnaires minoritai-res (Lagardère, Prisa, Stampa) appelés à par-ticiper à ces augmentations de capital ». a

Service médias

A

ct

io

nn

ai

re

sp

ar t e n a i r e s

ASSISTENT ÉGALEMENTAU CONSEIL SANS VOTER :

Pierre Jeantet (directeur général du groupeLe Monde); Pierre-Yves Romain (secr. général du directoire, directeur juridique, groupe Le Monde); Bruno Patino (Le Monde.fr); OlympeOger (direction juridique ); Noël-JeanBergeroux (président des Journaux du Midi); Eric Fottorino (directeur de la rédaction, Le Monde) Fabrice Nora (directeur général du pôle magazines et livres); Côme Lefebvre duPrey (directeur financier, groupe Le Monde); Eric Pialloux (direction financière). Les élus du comité d’entreprise et, le cas échéant, les commissaires aux comptes assistent aussi au conseil.

• lemonde.fr

• telerama.fr

• midilibre.fr

• courrierinternational.com

• cahiersducinema.com

• e-cahiersducinema.com• Le Monde 2

• Dossiers et documents

• Bilan du Monde

• Monde de l’éducation

• Sélection hebdomadaire

• Matin Plus (gratuit)

• La lettre de l’Education

• Le Monde Imprimerie

AUTRE ACTIVITÉ

• Phaestos Presse

(production télévisée)

• Voyages du Midi

(agence de voyages)

• Imprimerie du Midi

• Télévision du Midi

• Régie Network LR (radio)

• Presse du Gard (radio)

• Publi Média (radio)

• Montpellier Média (radio)

• Pacific FM Béziers (radio)

AUTRES ACTIVITÉS• Midi libre

• L'Indépendant

• Centre Presse Aveyron

• Terre de vins

• Terres catalanes

• Le Catalan judiciaire

• La Semaine du Roussillon

• Le Journal de Millau

• L’Aveyronnais

• Montpellier Plus (gratuit)

• L’Air du temps

• Le Monde Publicité

(presse quotidienne)

• Publicat

(presse magazine)

• I. Régie.com (Internet)

• Midi Média

(presse régionale)

• Télérama

• Courrier international

• Le Monde diplomatique

• Manière de Voir

• La Vie

• Prier

• Le Monde des Religions

• Ulysse

• Danser

• Les Cahiers du Cinéma

• L’Hebdo, Le Monde des Ados

• Mille et Une histoires

Les principales activités

AUTRES ACTIVITÉS• Papoum• Pirouette• Abricot• Je lis des histoires vraies• Je lis déjà• Les P’tites Princesses• Les Zouzous• Les P’tites Sorcières• Les P’tites Filles à la Vanille• Le guide Saint-Christophe

• La Procure(librairie)• Les EditionsZodiaque• Téléramaradio• VM Magazines(services)• Safari

PRESSE QUOTIDIENNERÉGIONALE

INTERNETPRESSE QUOTIDIENNENATIONALE

RÉGIESPUBLICITAIRES

MAGAZINESET LIVRES

Société civile du personnel des Publications de la Vie catholique

• Depuis l’absorption, fin 2003, par le groupe Le Monde, du groupe des Publications de la Vie catholique (PVC), etla recapitalisation de 2005,la Société civile des personnelsdes Publications de la Viecatholique (SCPVC ) dispose de deux sièges au conseil de surveillance de LMPA.• Elle détient 13,01 % du capital.

Sojomil

• La Société des journalistes de Midi libre (Sojomil), fondée en 2001, regroupe 154 journalistesdu quotidien Midi libre, sur 240. • Le conseil de surveillance de LMPA a souhaité que la Sojomil occupe un siège provisoirement.• Ce siège devrait ensuite échoir au représentant d’une fédéra-tion des sociétés de journalistes et/ou de personnels du groupeLe Monde, en cours deconstitution.

LE MONDE ET PARTENAIRESASSOCIÉS (SAS)

Le Monde (SA)

Société Editrice du Monde (SA)

Actionnaires internes

• Société des rédacteurs du Monde 21,87 %• Sociétés des personnels de PVC 13,01 %• Association Hubert Beuve-Méry 8,70 %• FCP des personnels du Monde 4,50 %• Société des cadres du Monde 2,12 %• Société des employés du Monde 1,74 %• Société des personnels du Monde 0,03 %• Jean-Marie Colombani 0,03 %

Source : Le Monde

48 %52 %

2,67 %

Actionnaires partenaires

• InvestMonde 11,40 %• Le Monde Entreprises 7,71 %

• Société des lecteurs du Monde 7,71 %• Le Monde Investisseurs 6,35 %

• Le Monde Presse 5,05 %• Le Monde Prévoyance 3,89 %

• Le Monde Europe 3,77 %• Claude Bernard Participations 2,12 %

• Caisse d’épargne du Languedoc Roussillon 0,72 %• Class Editori (Editeur italien) 0,71 %• Delfinances (Crédit agricole) 0,68 %

• Groupama Sud 0,40 %• Sorefo (Groupe Saint-Gobain) 0,09 %

• Total SA 0,04 %• Société des cadres du Monde 0,01 %

• Société des lecteurs du Monde 0,01 %• Société des employés du Monde 0,01 %

• Société des rédacteurs du Monde 0,00 %• Divers actionnaires 0,00 %

Autres actionnaires

Groupe Lagardère

Groupe Prisa 15,01 %

Le Nouvel Observateur 1,75 %

Actionnaireminoritaire 2,65 %

Stampa Europe (SAS) 2,90 %

60,40 %

2,65 %

94,70 %

L’actionnariat

17,27 %

*pourcentage infime plus proche de 0 % que de 1 %

**

C’est aussi lors de ce conseil de sur-veillance du 19 décembre 1994, qu’a étéadoptée une « charte » proclamant l’in-dépendance du quotidien vis-à-vis « detous les pouvoirs ». Le Monde se lançaitalors dans un processus de recapitalisa-tion nécessaire à sa survie, puis à sondéveloppement.

Alain Minc recueille ces jours-ci lesnouvelles candidatures, internes ouexternes au groupe, pour la présidencedu directoire. Il vérifiera dans un pre-mier temps que l’une de ces candidatu-res est susceptible d’obtenir la majoritérelative au conseil de surveillance,notamment auprès des 12 actionnaires« partenaires ».

Dissociation des fonctionsSi une majorité relative paraît acquise

pour l’une de ces candidatures, le nomsera ensuite soumis à l’ensemble desactionnaires. Les assemblées généralesdes sociétés de personnels représentéesau conseil de surveillance devront alorsà nouveau se réunir et voter. L’objectifest de parvenir à la nomination d’unnouveau président du directoire lors duconseil de surveillance qui se tiendrafin juin.

Les règles de nomination du présidentdu directoire du groupe Le Monde et degouvernance sont en train d’évoluer.Une réforme de la gouvernance, accep-tée dans son principe par tous les action-naires du groupe, devrait en effet êtreadoptée fin juin par les assembléesgénérales des sociétés du groupe(LMPA, Le Monde SA, SEM). Elle pré-voit la possibilité de dissociation desfonctions de président de groupe et dedirecteur du journal Le Monde. Cesdeux fonctions étaient jusqu’à présentconfondues.

Un pacte d’actionnaires, signé le6 mai, entre la SRM et la SCPVC prévoitque les représentants de ces deux socié-tés pourront s’opposer par leur vote àune candidature à la présidence dugroupe. A terme, le veto de la SRMs’exercera exclusivement sur le direc-teur du quotidien, qui sera égalementmembre du directoire et directeur de lapublication par délégation. Le prési-dent du directoire devra toujoursrecueillir 16 voix sur 20 pour être nom-mé. a

Service Médias

L’endettement pèse sur la santé financière du groupe

0123Vendredi 1er juin 2007 21

Page 22: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Je ne suis pas beau, je cache ma sensibi-lité derrière une arrogance parfoisforcée, j’essaie d’être élégant pour meprotéger et d’avoir de l’esprit pourséduire » : c’est ainsi que se dépei-gnait Jean-Claude Brialy, figure dela Nouvelle Vague, du théâtre et de

la vie mondaine, dans le second tome deses Mémoires, J’ai oublié de vous dire(2004). Le premier tome s’intitulait LeRuisseau des singes (2000).

« J’ai commencé ma carrière aux côtésd’Alain Delon, qui était à 18 ans la beautéincarnée, ce qui m’a rendu modeste », pour-

suivait-il, expliquant qu’il s’était rabattu,pour être apprécié, sur l’humour et le char-me. Il reconnaissait qu’il possédait cedont les acteurs ont besoin : un regard, etune voix (voilée et nasillarde chez lui).

Né le 30 mars 1933 à Aumale, en Algé-rie, près d’Alger, pays auquel il était resté« viscéralement attaché », Jean-ClaudeBrialy était fils de colonel ; il fut élevédurement, dans le culte de l’ordre et de ladiscipline militaire. Son autre lieu d’atta-che était Angers, où habitaient ses grands-parents paternels.

Elève turbulent, il est fasciné par le ciné-ma, le music-hall, et fugue, la nuit, pouraller au spectacle. A Paris, où il s’installeen 1954 après son service militaire, il suitdes cours de théâtre et fréquente la bandedes Cahiers du cinéma (Rivette, Godard,Chabrol, Cavalier, Truffaut et leur mentorAndré Bazin). Les futurs trublions de laNouvelle Vague le comparent à CaryGrant et Jack Lemmon. Jean Renoir l’em-bauche comme stagiaire assistant sur letournage de French Cancan. Son premierrôle est dans un court métrage, Le Coupdu berger de Jacques Rivette (1956). Il s’ytrouve « moche et sans intérêt », mais alorsqu’il est en proie au doute, Eric Rohmer lefait tourner dans La Sonate à Kreutzer.C’est cependant dans L’Ami de la famillede Jack Pinoteau, avec Darry Cowl, qu’il ason premier vrai emploi.

Tout s’enchaîne : l’improvisation avecJean-Luc Godard sur Tous les garçons s’ap-pellent Patrick, le grand dadais du cam-ping du Triporteur, le petit amant de DanyRobin dans L’Ecole des cocottes, et, en1958, les deux Chabrol : Le Beau Serge etLes Cousins.

Jean-Claude Brialy imposera peu à peuses personnages : désinvolte, séducteur,élégant. Il assume un goût pour l’exubé-rance distanciée d’un Jules Berry ou d’unPierre Brasseur, y ajoute un rien de dan-dysme. Brialy tourne beaucoup, desœuvres inégales, motivé par l’amour del’art ou par l’impatience de côtoyer desgrandes figures du cinéma.

Parmi les films dont il était le plusfier : Le Genou de Claire, d’Eric Rohmer(1970) où il maîtrise ses longs et super-bes monologues, Le Juge et l’Assassin, deBertrand Tavernier (1976), où il interprè-te un procureur de la République singu-lier et solitaire. Il avait un faible pour LesInnocents d’André Téchiné (1987) où ilest un sombre auteur, alcoolique et homo-sexuel, perdu, aux côtés de Sandrine Bon-naire. Personnage pour lequel il obtientle César du meilleur second rôle.

Mais comment l’oublier dans Le Fantô-me de la liberté, de Luis Bunuel (1974), La

Banquière, de Francis Girod (1980) avecRomy Schneider, La Nuit de Varennes,d’Ettore Scola (1982), L’Effrontée, deClaude Miller (1985), Inspecteur Lavar-din, de Claude Chabrol (1986), Lévy etGoliath, de Gérard Oury (1986) où ilincarne un inspecteur de police qui sedéguise en travesti pour espionner lemilieu, S’en fout la mort, de Claire Denis(1990), Une femme française, de RégisWargnier (1995) ?

Brialy a aussi interprété le poète Verlai-ne dans Une saison en enfer avec TerenceStamp dans le rôle de Rimbaud.

Brialy était un homme d’amitiés(Edith Piaf et Marie Bell furent de ses pro-ches). C’est aussi un homme qui engran-ge des anecdotes. Brialy, l’amoureux desgarçons, adorait raconter que FrançoiseDorléac lui avait proposé le mariage,qu’il avait passé une semaine au lit avecJane Fonda (pour le tournage de La Ron-de, de Roger Vadim). Il a réalisé sixfilms : Eglantine (1972), Les Volets clos etL’Oiseau rare (1973), Un amour de pluie(1974), Les Malheurs de Sophie (1981), Unbon petit diable (1983). a

Jean-Luc Douin

Il y a quelques jours, il adressait auMonde une tribune en réaction à lacréation du ministère de l’immigra-tion, de l’intégration et de l’identiténationale. Claude Liauzu, décédé

le 23 mai à l’âge de 67 ans, était profes-seur agrégé d’histoire, spécialiste de lamémoire coloniale.

Ses origines pieds-noirs forgent sesengagements, même s’il était rejeté parsa « tribu » comme il aimait le rappeler.Né à Casablanca au Maroc, et ayantrejoint la France en 1959 pour poursui-vre ses études à Aix-en-Provence, sesvingt ans sont marqués par un engage-ment fort, au côté des étudiants commu-

nistes, dans la lutte contre la guerre d’Al-gérie. Il s’oppose au déploiement de l’ar-mée en Algérie mais refuse en mêmetemps d’être un « porteur de valise » auservices des combattants du FLN.

A l’Université, son premier sujet d’étu-de ne porte pourtant ni sur le Marocnatal, ni sur l’Algérie à l’origine de sespremiers engagements politiques, maissur la Tunisie. C’est ce pays dont il sou-tient l’indépendance, qu’il rejoint en1966 pour achever sa thèse sur le mouve-ment ouvrier tunisien.

Il reste dix ans en Tunisie, d’abordcomme coopérant puis comme profes-seur dans l’enseignement supérieur,avant de rentrer en France. Il est alorsnommé à l’Université Paris VII DenisDiderot, établissement auquel il demeu-re attaché le reste de sa carrière.

Claude Liauzu fait partie de cette poi-gnée de chercheurs qui ont, dans lesannées 70, défriché l’histoire coloniale.Les ouvrages qu’il a écrit sont moins desréférences que des pistes, des voies ouver-tes pour d’autres travaux sur des sujetscomme la colonisation, l’immigration etsa mémoire. L’historien Benjamin Storaparle de lui comme d’un « passeur ».« C’est grâce à des hommes comme lui, oucomme René Galissot [son pendant à l’épo-que sur Paris VIII] que j’ai pu exister »,explique ce spécialiste de la colonisationfrançaise en Algérie.

Auteur en 1982 d’un ouvrage novateurpour l’époque, Aux origines des tiers-mon-dismes, Claude Liauzu a fait du rapportde l’Occident à la colonisation et la déco-lonisation, un de ses thèmes de réflexion,avec ce souci de rendre compte de toutela complexité et l’ambiguïté des choses.Ce qui d’ailleurs l’a conduit à se montrercritique à l’égard des nouveaux pouvoirsen place dans les pays ayant acquis leurindépendance.

Populariser la culture arabo-musulma-ne était aussi une de ses préoccupationsfortes, soucieux de faire connaître l’histoi-re du Maghreb. C’est dans cet esprit qu’ilanimait un groupe de réflexion à la Liguede l’enseignement sur les migrations, l’is-lam et la laïcité. Promouvoir, plus généra-lement, l’histoire de la colonisation et dela décolonisation dans l’enseignementscolaire demeure l’un de ses principauxcombats.

Il a participé à différentes initiatives,jusqu’à cette pétition « Colonisation : nonà l’enseignement d’une histoire officielle »,dénonçant l’article 4 de la loi du23 février 2005, et dont il fut l’instiga-teur. Sans relâche il bataille contre ce tex-te consacrant dans les programmes sco-laires « le rôle positif de la présence françai-se outre mer », entraînant plus d’un mil-lier d’universitaires. Onze mois plus tard,le Conseil constitutionnel déclasse l’arti-cle incriminé, ouvrant la voie à sa sup-pression par décret.

D’un tempérament passionné, ClaudeLiauzu a toujours fait figure d’électronlibre, mais avec ce souci constant de parti-ciper au débat civique. Comme le dit,Gérard Noiriel, qui fut l’un des tout pre-miers à s’associer à cette pétition,« Claude Liauzu a compris qu’il fallaitque, face au silence des politiques, de gau-che notamment, les universitaires osentprendre la parole sur des problèmes à lajonction du civique et du scientifique ». a

Laetitia Van Eeckhout

Disparitions

30 mars 1933 Naissance à Aumale(Algérie)1956 Première apparition à l’écrandans Elena et les hommes, de JeanRenoir1971 Réalise Eglantine30 Mai 2007 Mort à Paris

DANS son livre de Mémoires J’ai oublié devous dire (XO éditions), publié en 2004 etqu’il a l’année suivante transformé enspectacle décontracté, sur la scène de sonthéâtre, Les Bouffes parisiens, Jean-Claude Brialy, racontait qu’enfant il nepouvait s’empêcher « de faire le pitre » enclasse et en famille. Cette vocation est viteconfirmée grâce à ses professeurs, qui lemettent en scène lors des spectacles de find’année. Il se précipite pour voir, lors destournées, ceux qu’il admire le plus, com-me Louis Jouvet ou Danièle Darrieux, àqui il écrit, recevant en retour de ses décla-rations enflammées une simple photogra-phie signée.

Lors de son service militaire à Baden-Baden, il parvient à rencontrer Edwige

Feuillère qui joue Partage de midi, de PaulClaudel, puis Jean Marais venu présenterLa Machine infernale, de Jean Cocteau.Une amitié naît, jamais démentie.

Son bac en poche, il entre au Conserva-toire de Strasbourg, dont il sort avec unpremier prix, puis au Centre d’art dramati-que de l’Est. Si c’est au cinéma qu’il aurason premier triomphe avec Le Beau Serge,de Claude Chabrol, sa passion du théâtrene s’est jamais assoupie. Il y use de soncharme, d’une diction parfaite, d’une gen-tillesse qui transparaît sous les rôles etd’une élégante drôlerie.

Sur scène, dès que le cinéma lui en lais-se le temps, il s’investit en laissant de côtéson apparente nonchalance pour défen-dre le théâtre privé qu’il incarne, en diri-

geant le Théâtre Hébertot, à Paris, dès1977, en présidant le festival d’Anjou de1985 à 2000 puis en créant celui de Rama-tuelle (Var). Surtout, il devient propriétai-re, en 1986, des Bouffes parisiens, sonthéâtre.

Pour lui comme pour son ami GérardCaillaud, ancien sociétaire de la Comédie-Française qui dirige le Théâtre des Mathu-rins, le « boulevard » de qualité doit à lafois donner leur chance aux auteurscontemporains comme Didier van Cauwe-laert – dont il joue Le Nègre en 1986 – ouFrançoise Dorin et jouer un répertoire quiva de Georges Feydeau à Sacha Guitry. Ilse bat pour obtenir des aides de la Mairiede Paris comme la baisse des tarifs publici-taires sur les colonnes Morris ou de la fis-

calité sur les billets d’entrée. Il profite aus-si de la Nuit des Molières en 1989 pour fai-re un appel à Jack Lang, alors ministre dela culture, afin qu’il vienne au secours deneuf salles en perdition. Il sera à l’origined’une nouvelle supplique, en 1996, à Jean-Pierre Elkabach, alors directeur de FranceTélévisions, pour que la télévision assumeses responsabilités de service public endonnant aux arts de la scène une visibilitéaux heures de grande écoute.

Infatigable, Brialy joue sans disconti-nuer, à Paris et en tournée, donnant ainsi700 représentations de La Puce à l’Oreille,de Feydeau, dans toute la France et auLiban. Il disait alors « la vieillesse n’est unnaufrage que lorsque l’on chavire ». a

Martine Silber

ClaudeLiauzu

24 avril 1940 Naissance à Casablanca(Maroc)1966 Coopérant en Tunisie1982 Publication du livre Aux originesdes tiers-mondismes23 mai 2007 Mort à Paris

Jean-Claude Brialy en 1959. ESTATE JEANLOUP SIEFF

Jean-Claude BrialyL ’acteur-réalisateur est mort à l’âge de 74 ans, dans la soirée du mercredi 30 mai, des suites d’unelongue maladie. Il fut dirigé, entre autres, par Claude Chabrol, Jean Renoir, Louis Malle et François Truffaut

Un preux chevalier du théâtre privé

22 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 23: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Carnet

Approche médicale etpsychanalytique

Lucien Chaby, gynécologue.Elisabeth d’Ardaillon Lalevée,

psychanalyste.« Vieillir n’est, au fond, pas autrechose que n’avoir plus peur de sonpassé » Stephan Zweig.

ELLIPSESCollection Vivre et Comprendre.

LA MENOPAUSELE TEMPS RETROUVÉ

Le CarnetFaites part

de vos événementspar téléphone : 01 57 28 28 28

par e-mail : [email protected] fax : 01 57 28 21 36

au journal ou par courrier :Le Monde - Le Carnet

80 boulevard Auguste Blanqui75707 Paris cedex 13

Tarifs 2007 (prix à la ligne)

Naissances, Anniversaires de naissance, Mariages,Fiançailles… : 18 g TTC

Décès, remerciements, Avis de messe, Anniversaires de décès, Souvenirs : 24 g TTC

Thèses : 15 g TTC

Réduction abonnés

Un justificatif d’identité sera demandé.

Vous pouvez nous transmettre vos annonces la veille pour

le lendemain jusqu’à 17 heures,le samedi et les jours fériés

jusqu’à 16 heures.Téléphone abonnements :

0 825 000 778

AU CARNET DU «MONDE»

Anniversaires de naissance

Alain

Joyeux anniversaire.

Et par le pouvoir d'un mot, jerecommence ma vie.

J'aurais voulu naître et te nommer...

K.

AnniversairesBon anniversaire.

30 mai 1947-30 mai 2007.

Jean-Paul !

Elizabet,Anne-Gaëlle, Morvan, Stéphanie.

Anniversaires de mariageHervé et Nicole

CHODERLOS de LACLOS

fêtent cinquante années de « liaisonsdangereuses ».

Eric, Béatrice, Sandrine et Pierre,

leur souhaitent un très bon anniversaire !

DécèsMme Geneviève Abiven,

son épouse,Marie-France et François Robert,Philippe et Frédérique Abiven,Bénédicte et Pascal Novis,

ses enfants,Marc et Christel Robert,Yann et Natalia Robert,Céline Wasmer Robert et Guillaume

Wasmer,Gwenaëlle et Cyril Abiven Lepage,Marie-Gabrielle

et François Xavier Maujean,Jean-Guillaume Abiven,Pauline, Mathieu et Pierre Novis,

ses petits-enfants,

ont la tristesse de faire part du rappel àDieu du

docteur Maurice ABIVEN,chef de service de médecine interne de l'hôpital de la Cité universitaire,

créateur du premier Centre de soins palliatifs en France,fondateur de l'Association

française des soins palliatifs,officier de la Légion d'honneur,

le 27 mai 2007, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.

La cérémonie religieuse sera célébréele vendredi 1er juin, à 16 heures, enl'église de Porspoder (Finistère), suivie del'inhumation dans le caveau de famille.

Une messe du souvenir aura lieu lejeudi 7 juin, à 19 heures, en l'église Saint-Jacques du Haut-Pas, 252 bis, rue Saint-Jacques, Paris 5e.

119, boulevard de Grenelle,75015 Paris.

Mme Anne-Marie Bacchus,son épouse,

Michel et Annie Bacchus,Jean-Marie Bacchus,François-Jacques et Marie-Christine

Bacchus,ses enfants,

Faustine, Florent, France,Pierre-Jean et Elsa, Pétronille, Pascal,

ses petits-enfants,Ses parentsEt alliés,

ont la douleur de faire part du décès de

M. Pierre BACCHUS,ancien élève

de l'École normale supérieure,professeur honoraire

à la faculté des sciences de Lille,capitaine de frégate honoraire,

commandeurde l'ordre national du Mérite,

survenu brutalement à Paris le 28 mai2007, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.

Les obsèques ont eu lieu le jeudi 31mai, à 10 heures, au crématorium duPère- Lachaise, Paris 20e.

Que vos pensées ou votre présencel'accompagnent.

71 boulevard Arago,75013 Paris.

Mme Annie Thevenotson amie,

Mme Geneviève Ravier,sa tante,

Mme Annick Ravier,sa cousine,

ont la douleur de faire part du décès de

Mme Dominique BAUDOT,

survenu le 27 mai 2007,à l'âge de cinquante-quatre ans.

Un hommage lui sera rendu levendredi 1er juin, à 14 h 15, aufunérarium des Batignolles, 1, boulevarddu Général-Leclerc, à Clichy, où l'on seréunira,suivi de l'inhumation au cimetièreparisien de Saint-Ouen.

2, rue de la Mairie,28400 Trizay.

Lolita Bercoff,Elie Beida,Andrée Beida Ryan,

ses enfants,

Brigitte, Jérémy, Ella, Alphonse, John-Jo,ses petits-enfants,

Les familles Beida, Bercoff, Abraham,Picciotto,

ont la tristesse de faire part du décès de

Mme Henriette BEIDA,née ABRAHAM,

survenu à Paris, le 25 mai 2007.

La cérémonie sera célébrée le vendredi1er juin, à 14 h 30, au crématorium duPère-Lachaise (entrée avenue Gambetta).

Bercoff,4, square Alboni,75016 Paris.Ryan, [email protected]

Le docteur Henri Danon-Boileau,son époux,

Laurent et Catou Danon-Boileau,Caroline et Michel André,

ses enfants,David et Audrey, Quentin et Juliette,

Clémence, Eloi,ses petits-enfants,

Thalia,son arrière-petite-fille,

Marie-Claire Orlins,sa sœuret ses enfants

Ainsi que toute sa familleEt ses amis

ont la douleur de faire part du décès de

Martine BOILEAU,sculpteur,

survenu le 29 mai 2007.

Elle sera inhumée le samedi 2 juin, à12 h 30, au cimetière d'Aulnay-la-Rivière(Loiret).

Cet avis tient lieu de faire-part.

34, quai de Béthune,75004 Paris.

Mme Natasha-Michèle Cadiou, son épouse,

Mme Monique Guilbot,sa sœur,

Les familles Cadiou et Chapgier,

ont la douleur de faire part du décès de

M. Jean-Marie CADIOUancien élève de l'École Polytechnique,

ingénieur du Corps des Mines,

survenu brutalement à Bruxelles,le 21 mai 2007, dans sa soixante-sixièmeannée.

La cérémonie religieuse aura lieu àBruxelles le mercredi 6 juin, à 14h30, en l'église Notre-Dame au Sablon.

18, avenue de l'Yser,B1040 Bruxelles.

Château de Meux,17500 Jonzac.

Le directeur général,La directrice générale adjointe, Les directeurs,Ses anciens collaborateurs

de l 'Institut pour la protection et lasécurité des citoyens à Ispra (Italie)et de l 'Institut de prospectivetechnologique à Séville (Espagne),

Le personnel du Centre commun derecherche de la Commission européenne.

sont au grand regret de faire part du décèsprématuré de leur collègue,

M. Jean-Marie CADIOU,directeur de l'Institut

pour la protection et la sécuritédes citoyens de 2002 à 2006,

directeur de l'Institutde prospective technologique

de 1998 à 2002.

Le personnel du Centre commun derecherche présente à son épouse et à safamille ses plus sincères condoléances.

Il exprime aussi toute sareconnaissance et gratitude pourl'engagement inlassable et l 'énergiedéployés par Jean-Marie Cadiou pour ledéveloppement de la recherche au servicede la construction de l'Union européenne.

Isabelle Dekonink,son épouse,

Jeanne, Basile et Margaux,ses enfants,

Jacques et Marie-Françoise,ses parents,

Anne et Fanny,ses sœurs,

Et leurs familles,

ont la profonde tristesse de faire part de ladisparition de

Patrice DEKONINK,architecte,

survenue brutalement le 27 mai 2007,à l'âge de quarante-sept ans.

La cérémonie religieuse aura lieu enl'église Saint-Martin de Meudon, levendredi 1er juin, à 15 heures.

L'inhumation aura lieu au cimetièredes Longs-Réages, à Meudon.

Que vos pensées ou votre présencel'accompagnent.

Cet avis tient lieu de faire-part.

La famille DoroszEt ceux qui l'ont aimé

ont la douleur de faire part du décès du

docteur Philippe DOROSZ,lauréat

de l'Académie nationale de médecine,

survenu le 29 mai 2007, dans sacinquante-septième année.

La cérémonie religieuse sera célébréele vendredi 1er juin, à 9 h 30, en l'égliseSaint-Pierre-du-Gros-Caillou, 92, rueSaint-Dominique, Paris 7e.

L'inhumation aura lieu au cimetièred'Ouzouer-le-Voulgis (Seine-et-Marne),dans la sépulture familiale.

82, rue Saint-Dominique,75007 Paris.

Besançon. Poligny.

Mme Gérard Jeunet, Les familles Jeunet, Brzustowski,

Bonin, Dupanloup, Pouillard, Stébé,parentes et alliées,

ont la douleur de faire part du décès de

M. Gérard JEUNET

La cérémonie religieuse sera célébréele vendredi 1er juin, à 14 h 30, en l'égliseSaint-Claude de Besançon, suivie del'inhumation au cimetière de Poligny.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Mme Nicolle L'Hénoret,son épouse,

M. et Mme Jacques L'Hénoretet leurs enfants,

M. et Mme Wayne Standleyet leurs enfants,

M. et Mme Francis Elbéet leurs enfants,

M. Jean L'Hénoret,son filleul,et sa famille,

M. et Mme Marie-Joseph Bissonnieret leurs enfants et petits-enfants,

Mme Marie L'Hénoret,sa belle-sœur,et ses enfants et petits-enfants,

Mmes Yvonne Ménez et Anna Ru,ses cousines,

ont la douleur de faire part du décès du

docteur Jean L'HÉNORET,médecin honoraire des Hôpitaux,

ancien chef du Servicede gynécologie-obstétrique

de l'hôpital de Quimper,

survenu le 30 mai 2007, dans sa quatre-vingt-neuvième année.

Les obsèques auront lieu le samedi 2juin, à 14 h 30, en l'église de Plouézoc'h(Finistère).

« To die to sleep no more.»Shakespeare.

Pompes funèbres Flamant,29630 Plougasnou.Tél.: 02 98 76 90 10.

Hélène,sa mère,

Agnès et Nicolas,ses enfants,

Abel et Matthias,ses petits-enfants,

Jacquotte, Nicole et Simone,ses sœurs,

Guy,son frère,

Ses proches,

ont la douleur de faire part du décès de

Gérard LAPASSAT,

survenu le 26 mai 2007,dans sa soixante-troizième année.

La cérémonie aura lieu le vendredi 1er

juin à 15 heures, au crématorium desUlis, route de Montmorency, 91940 lesUlis.

Dominique et Jean Martin,Jeanine Rovet,

ses filles et son gendre,

Jean-Charles,Fabrice et Sarah,Etienne,Marianne,

ses petits-enfants,

Lucile, Nathan, Corto et Lila,ses arrière-petits-enfants,

Florica Landman,sa belle-sœur,

Jeannette Etcheverry,sa tante centenaire,

Marlène Mouad,sa fidèle aide de vie,

Ses amies,

ont le chagrin d'annoncer la mort de

Mme Angèle NEMET,née CANER,

survenue le 27 mai 2007, dans sa quatre-vingt-treizième année, à Neuilly-sur-Seine.

La famille remercie son médecin, ledocteur Ferey et le personnel desHespérides-Saint-James, pour l'avoirentourée dans ses dernières années.

On se réunira pour l'inhumation descendres, au cimetière, parc de La Celle-Saint-Cloud, 25, avenue de laPompadour, ce jeudi 31 mai, à 14 h 30.

Denise Buquet,son épouse,

Sandrine Buquet, sa fille,

Christophe Buquet,son beau-fils,

Ses frères et sœurs,Ses neveux et nièces,

ont la douleur de faire part du décès de

Philippe OULD FERHAT

survenu le 30 mai 2007, à Paris, à l'âge de cinquante-six ans.

Une messe sera célébrée vendredi 1er

juin, à 10 h 30, en l'église Saint-Benoît,35, rue Séverine, 92130 Issy-les-Moulineaux, et le 2 juin, à 14 h 30, à SanGavino di Carbini (Corse).

5, rue Georges Marcel Burgun,92130 Issy-les-Moulineaux.

Sylvie Schweitzer,Edouard Vandecasteele,

son fils,Henri Schweitzer et Dominique

Joegne,Paul Schweitzer,Stefan et Luca,

ses fils,

font part de la mort de leur père et grand-père,

le colonelPhilippe SCHWEITZER

le 27 mai 2007.

Les funérailles ont lieu ce jeudi 31mai, en l'église Sainte-Monique, avenueLouis-Pasteur, à Bagneux (Hauts-de-Seine), à 15 heures.

10, allée Georges Récipon.75019 Paris.

M. et Mme Jean-Pierre Valabrègue,Mme Philippe Valabrègue,Et leurs enfantsEt leurs familles,

ont la profonde tristesse de faire part dudécès de

Mme Raymonde VALABRÈGUE,

survenu le 26 mai 2007, à l'âge de quatre-vingt-seize ans, à Marseille.

Les obsèques ont eu lieu dans l'intimitéfamiliale.

Aron Waldman,son époux,

Muriel et David,ses enfants,

Léonard et Ellas,ses petits-enfants,

Simone et Félix Journo,sa sœur et son beau-frèreet leurs enfants,

Rachel Ertel,sa belle-sœuret ses enfants,

Myriam et Albert Klaperman,sa belle-sœur et son beau-frèreet leurs enfants,

Henri et Hana Gottesdieneret leurs enfants,

Toute la famille et les proches,

ont la douleur de faire part du décès du

docteur AndréeWALDMAN-BECACHE,

gynécologue,

survenu le 27 mai 2007, à l 'âge desoixante-cinq ans.

Les obsèques ont lieu ce jeudi 31 mai,à 14 h 30.

On se réunira à la porte principale ducimetière de Bagneux-parisien.

Ni fleurs ni couronnes.

Condoléances

Danièle Pourtaud,la présidente,

Jacques Prost,le directeur général,

L'ensemble du personnel et les élèvesde

L'École supérieure de physique et dechimie industrielles de la Ville de Paris,

expriment leur profonde tristesse à lasuite du décès de

Pierre Gilles de GENNES,Prix Nobel de physique en 1991.

Scientifique d'exception, Pierre Gillesde Gennes a dirigé l'ESPCI de 1976 à2002. Il a marqué de son empreinte lapédagogie de l'École en introduisantplusieurs innovations pionnières. Il aaussi contribué à l 'émergence denouvelles thématiques de recherchepermettant d'asseoir l 'activité derecherche de l'établissement au meilleurniveau international.

Il laisse derrière lui, dans tous les paysdu monde, de nombreux disciples,admirateurs et amis fascinés par sonélégance intellectuelle.

Nos pensées vont à sa famille et à sesproches à qui nous témoignons toutenotre affection.

Philippe Gœbel,le président,

Et tous les membres de l'Associationdes ingénieurs de

L'École supérieure de physique et dechimie industrielles de la Ville de Paris,

très touchés par la disparition du

professeurPierre Gilles de GENNES,

qui a tant apporté à leur école durant les26 années de sa direction,

présentent à sa famille leurs très sincèrescondoléances et s'associent à sa peine.

Remerciements

A Paris. Angers. Olonne-sur-Mer.

Janine et Jean-Pierre Viaud,ses parents,

très touchés par les marques desympathie et de réconfort qui leur ont ététémoignées lors du décès de leurs fils,

Jean,

et dans l 'impossibilité d'y répondreindividuellement, remercient trèssincèrement toutes les personnes qui sesont associées à leur peine par leurprésence, envoi de fleurs, de messages decondoléances, et les prient de trouver icil 'expression de leur très vivereconnaissance.

Anniversaires de décès

Le 31 mai 1987, disparaissait

Jean CHEVRIN.

Tu resteras à jamais dans nos cœurs.

1er juin 2006-1er juin 2007.

Suzanne LANOT.

L'absence plus longue que les années

La mémoire plus longue que l'absence.

A la mémoire de

Patrice MALTERRE,ingénieur INSEET,

rénovateur du Tramway en France,administrateur

de la Régie des transports de Marseille.

Pour la seizième année de sadisparition.

Son épouse, sa fille,Sa tante et marraine,Ses cousins,Ses amis, « transports publics et UITP ».

Conférences

Dans le cadre des Rencontresde la Grande Loge de France

« ENJEUX ET PERSPECTIVES »présidées par le grand maître

Alain Graeseljeudi 7 juin 2007,

à 20 heures :« Quelle spiritualité pour le XXIe siècle ? »

M. Luc Ferry,philosophe et professeur de philosophie,

ouvert à tout publicMaçon et non Maçon.

Entrée libre.Dédicace des ouvrages

après la conférenceà la Grande Loge de France,

8, rue Puteaux, Paris 17e, métro Rome.http://wwwgldf.org

0123Vendredi 1er juin 2007 23

Page 24: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Le domaine de Courson. JEROME GALLAND/ALEPH

Est-ce parce qu’elle a pré-sidé l’établissementpublic du Château deVersailles, doté d’unremarquable parc ? La

nouvelle ministre de la culture etde la communication, ChristineAlbanel, est très attendue par lespaysagistes et les jardiniers. Jeudi31 mai, elle devait participer àl’ouverture de la 5eédition des Ren-dez-vous au jardin, dans le parc duPalais-Royal. Cet événement cal-qué sur les journées du patrimoineconnaît un succès grandissant.

Du 1er au 3 juin, plus de 1 700parcset jardins ouvriront leurs por-tes au public, dans toute la France,sur le thème consensuel de l’eau :bambouseraies, arboretums, pota-gers pédagogiques… Aux Tuile-ries, à Paris, le jardin citadin est àl’honneur avec une « mise en scènede balcons fleuris ». « Nos jardinsfont partie de notre patrimoine.C’est un élément de fierté nationale,déclare au Monde la ministre de laculture. Ma politique sera donc depromouvoir ce patrimoine à traversdes programmes de restaurationimportants et d’aider nos grandspaysagistes et jardiniers à mieux sefaire connaître en Europe etau-delà. »

Ce qui nécessite, reconnaît-elle,« des moyens importants de l’Etatmais aussi des collectivités locales etdes mécènes privés ». Mme Albanelse dit « tout à fait prête à étudier leprojet d’un Institut national desparcs et jardins et d’un centre dedocumentation », réclamés par desprofessionnels, à condition toute-fois qu’ils ne reposent « pas sur laseule responsabilité financière ettechnique » de son ministère.

Au même moment, le maire deParis, Bertrand Delanoë (PS),défendson bilan via l’initiative Jar-dins demain : « 32 hectares deparcs et jardins ouverts » depuis2001, indique le dossier de presse.Depuis le 25 mai, et jusqu’au1er juillet, l’Hôtel de Ville accueillesur le parvis un jardin éphémère,ainsi qu’une exposition dans sessalons.

Le jardin semble donc paré detoutes lesvertus : populaire, fédéra-teur, écologique. Cela n’a pas tou-jours été le cas. Dans les années1950-1960, les gens s’installaient

en ville, tournant le dos au travailde la terre. Le jardin cédait la placeaux « espaces verts », souventstandardisés, qui accompagnaientla construction de logements. Lespépiniéristes commençaient à sesentir menacés.

« Recherche conceptuelle »Dans les années 1970, un petit

groupe de passionnés part à la« reconquête de la diversité végéta-le ». Parmi eux, les héritiers duChâteau de Courson (XVIIesiècle),dans l’Essonne : deux jeunes cou-ples, les Fustier et de Narvaux,

cherchent à relancer le grand parcà l’anglaise « où les seules fleursétaientdes œillets »,se souvient Pas-cale de Narvaux. Ils nouent desliens avec des jardiniers, des histo-riens et des paysagistes commeTimothy Vaughan, Louis Benechet Greta Sturdza.

Un petit réseau se constitueautour de l’Association des parcsbotaniques de France. Les premiè-res Journées des plantes de Cour-son, en 1982, enclenchent unedynamique. Au fil des années, unpublic toujours plus nombreuxvientacheter les dernières « collec-

tions » : roses anciennes, pivoines,chênes aux formes fuselées, etc.Les créations les plus emblémati-ques sont primées.

Des manifestations autour desjardins se développent dans lepays. L’historienne Monique Mos-ser sensibilise le jeune public. Lepaysagiste Gilles Clément théorisele « jardin en mouvement », inspirédes friches. Les fleurs contemporai-nes se mêlent aux herbes folles, lejardin croise des courants artisti-ques. « Dans l’esprit du Bauhaus,Nori et Sandra Pope mènent unerecherche conceptuelle sur la cou-leur, le rouge, le jaune », expliqueHélène Fustier.

La France tente de rattraper sonretard par rapport à ses voisins bri-tanniques, hollandais ou alle-mands. Situé au cœur de Londres,le Chelsea Flower Show suscitechaque année une couverturemédiatique digne du Festival deCannes.

Quelques ministres de laculture ont laissé leur marque :Jack Lang dans les années 1980 et,bien plus tard, Jean-Jacques Ailla-gon, qui mit en place, en 2003, unComité national des parcs et jar-dins. Celui-ci contribua largementà la création, en 2004, du label« jardin remarquable », qui distin-gue des jardins publics ou privés.En 2005, son successeur, RenaudDonnedieu de Vabres, a instaurélesNouveaux Albumsdespaysagis-tes pourpromouvoir de jeunespro-fessionnels. En revoyant le cheminparcouru, Patrice Fustier s’interro-ge : « Est-ce qu’on a été à l’originede cette évolution ? Un petit peu, jecrois, quand même. » a

Clarisse Fabre

Culture&vousActualités

texte Lars Norénmise en scèneClaude Baquéjeu 31 mai ›sam 16 juin o7o1 53 o5 1919www.athenee-theatre.com

am

alte

mar

tin

atel

ier

grap

hiqu

eav

ecad

elin

ego

yet

|lic

ence

nº19

125

Evénement Plus de 1 700 parcs ouverts au public du 1er au 3 juin, sur le thème de l’eau

Les Rendez-vous au jardin consacrentla renaissance en France de ce patrimoine

P aavo Järvi, Estonien installéaux Etats-Unis depuis 1980,âgé de 44 ans, fils du chef

d’orchestre Neeme Järvi, prendrala succession de Christoph Eschen-bach, directeur musical de l’Or-chestre de Paris depuis 2000, dontle contrat expire le 31 août 2010.

Paavo Järvi est actuellementdirecteur musical de l’Orchestre deCincinnati, aux Etats-Unis, auquelil est contractuellement lié jusqu’àl’issue de la saison 2011-2012. Ilcumule par ailleurs les postes dedirecteur artistique de la DeutscheKammerphilharmonie de Brême,deconseiller artistique de l’Orches-tre symphonique national d’Esto-nie, et, depuis la saison2006-2007, de directeur de l’Or-chestre symphonique de la Radiode Francfort. Quelles que serontses occupations en 2010, soncontrat à l’Orchestre de Paris luiimpose un minimum de 14 semai-nes de présence et de 28 concertspar saison à Paris et en tournée.

Le communiqué de presse del’Orchestre de Paris évoque le« désir de Christoph Eschenbach dene pas prolonger son contrat ». Cet-te formule est une atténuationdiplomatique des quelques trou-bles qu’ont connus l’orchestre etleur directeur musical depuis deuxsaisons et de l’oppositionqu’auraient probablement mani-festée une partie des musiciens àune reconduction d’Eschenbachau-delà de trois contrats.

Après le repli forcé et malheu-

reux de la formation parisienne auThéâtre Mogador, salle à l’acousti-que ingrate, pendant la longueréfection (de 2002 à 2006) de laSalle Pleyel, les musiciens n’ontpas perdu leur cohésion sonoremais ne semblent pas avoir retrou-vé l’état de grâce de leurs débutsavec Eschenbach, il y a sept ans.Dans le même temps, ChristophEschenbach connaissait des diffi-cultés avec l’Orchestre de Philadel-phie, où son premier contrat, effec-tif en 2003, n’a pas été renouvelé.

Il reste trois saisons parisiennesà effectuer à ce chef talentueuxmais inégal. L’Orchestre de Paris atout intérêt à poursuivre dans lesmeilleurs termes avec celui quiaurait pu les quitter quand nullesolution ne se profilait à l’horizonenraisondes atermoiementspoliti-ques au sujet d’un lieu de résiden-ce pour l’orchestre parisien.

Paavo Järvi a déjà dirigé avecsuccès l’Orchestre de Paris,en 2004 et 2006, et devait se pro-duire à sa tête le 30 mai à Paris et le31 mai à Caen. Connu pour sesinterprétations de la musique deJean Sibelius, que certains spécia-listes jugent plus fortes que celles,réputées,desonpère, il est un inter-prète ouvert à des répertoiresdivers, moins cependant que sonfrère Kristian, aventureux musi-cien et chef d’orchestre lui aussi. Ilsignedes disques pour la firme Vir-gin Classics et, avec l’Orchestre deCincinnati, pour le label Telarc. a

Renaud Machart

Paavo Järvi à la têtede l’Orchestre de ParisL’Estonien succédera à Christoph Eschenbach

NominationJean-François Hébertà la tête du cabinetde Christine AlbanelL’ancien président de la Cité dessciences et de l’industrie deLa Villette, Jean-FrançoisHébert, a été nommé directeurde cabinet de la ministre de laculture et de la communication,Christine Albanel. M. Hébert,51 ans, est diplômé de l’ENA etconseiller-maître à la Cour descomptes. Il a été conseiller deFrançois Léotard quand celui-cia détenu le portefeuille de laculture (1986-88), puis celui dela défense (1993-95). – (AFP.)

Petite révolution à la Scala de MilanDirigée par Stéphane Lissner, l’institution lyrique ose l’ouverture

Ici&ailleursCe petit film quicaptive MexicoMexicoCorrespondante

A lors que le Festival de Can-nes 2007 a couronné lecinéma mexicain (le Prix

du jury ex aequo à Lumière silen-cieuse, de Carlos Reygadas, et laPalme d’or du court métrage àVoir pleuvoir, d’Elisa Miller), leMexique se passionne pour unautre de ses films, présenté à Can-nes en 2006. Sorti fin avril àMexico, El Violin, de FranciscoVargas, est un phénomène desociété.Avec seulement 20 copies dans lacapitale, plus de 160 000 person-nes ont déjà vu ce long métrageen noir et blanc sans acteurconnu, et qui évoque un épisodesouvent occulté de l’histoire duMexique : la répression brutaledes guérillas paysannes dans lesannées 1960-1970. Les troisgrands circuits de salles multi-plexes avaient jugé inopportun del’accueillir en 2006, à cause destensions de la campagne présiden-tielle, puis de la longue crise post-électorale.Les Mexicains, pensait-on,étaient saturés de politique. Aucontraire : les gens applaudissentà la fin des projections, des écolesy envoient leurs élèves par busentiers, les universités organisentdes débats devant des amphisarchicombles. Ce film indépen-dant, qui a coûté à peine 1 millionde dollars, a obtenu, début mai,les meilleurs résultats d’exploita-tion après Spiderman 3, bombar-dé dans 950 salles.« C’est maintenant le DVD piratele plus vendu de toute la ville ! »,déclare au Monde le réalisateur,qui ne sait s’il doit s’affliger de cemanque à gagner ou se réjouir decette preuve de succès auprès descouches populaires, pour qui lesmultiplexes sont trop chers. SelonVargas, la réponse du public « estsignificative de l’état du pays, maisaussi du désir de voir du bon ciné-ma mexicain, et pas seulement dessuperproductions américaines ».L’impact du film est d’autant plusfort que l’opinion publique s’inter-roge sur des « dérapages » de l’ar-mée, engagée depuis cinq moisdans des opérations contre lesnarcotrafiquants.La distribution d’El Violin a étésoutenue par l’hebdomadaire Pro-ceso ainsi que par les commenta-teurs des grands médias, impres-sionnés par les 36 prix déjà reçuspar le film à travers le monde.Vingt autres copies vont bientôtcirculer dans le reste du pays.Vargas et Canana Filmes (sociétéfondée par les acteurs Gael Gar-cia Bernal et Diego Luna) veulentensuite conduire le film jusqu’àdes villages isolés, grâce à une« charrette cinématographique » :sa carrière mexicaine ne fait sansdoute que commencer. a

Joëlle Stolz

RomeCorrespondant

L a Scala de Milan se prépareà une petite révolution.« Nous allons quitter le théâ-

tre de stagione, typique de la tradi-tion italienne, pour nous rappro-cher du théâtre de répertoire en pro-posant une offre élargie », a annon-cé Stéphane Lissner, surinten-dant de la Scala depuis 2005, enprésentant, mercredi 30 mai àMilan, la saison 2007-2008. Avec260 représentations dans l’année,entre opéras, ballets et concerts, lecélèbre Théâtre Piermarini seraouvert vingt-cinq soirées parmois.

Cela implique une nouvelleorganisation du travail, a indiquéle gestionnaire français : « Nousallons expérimenter une synthèseentre l’exigence de qualité propre au

théâtre de stagione et le serviceoffert au public des théâtres de réper-toire anglo-saxons, viennois ou alle-mands, explique-t-il au Monde.Nous ferons le même travail sur lesreprises que sur les productions. »

Arrivé il y a deux ans alors quela scène lyrique milanaise étaitparalysée par une grave crise, Sté-phane Lissner a contribué à apai-ser les tensions sociales. De plus,il peut se targuer d’une situationéconomique « extrêmement bril-lante ». Après une premièreannée équilibrée, l’exercice finan-cier 2006 fait état d’un résultatpositif de 1,5 million d’euros. Unerareté dans le monde des fonda-tions lyriques italiennes.

La fréquentation est passée de330 000 à 380 000 spectateurs,avec une hausse de 15 % des abon-nements et un doublement desspectateurs étrangers (de 18 % à

35 %). Les recettes propres sontpassées de 39 millions d’euros àprès de 50 millions. Elles représen-tent désormais 58 % du budget.

Avec le développement de l’of-fre, Stéphane Lissner comptedépasser la barre des 400 000spectateurs en 2007-2008 et« ouvrir toujours plus le théâtre »,notamment vers les jeunes et àl’international. Naguère jalousede son splendide isolement, la Sca-la a commencé à nouer des parte-nariats avec l’Opéra de Paris, leMet de New York, Covent Garden.Elle doit répondre à une demandecroissante de tournées.

Six nouvelles productionsConcernant le projet artistique,

le surintendant travaille à la créa-tion d’un opéra pour le 150e anni-versaire de l’unité italienne en2011 et cogite sur la façon de célé-brer la double année Verdi etWagner en 2013.

Déjà, la saison 2007-2008 serafortement innovante avec dix spec-tacles encore jamais montés àMilan, dont six nouvelles produc-tions, sur les quatorze opéras pro-grammés. Et dix d’entre eux sontdu XXe siècle. Daniel Barenboïmouvrira la saison, le 7 décembre,en dirigeant Tristan und Isolde deRichard Wagner, dans une miseen scène de Patrice Chéreau. Et,en juin 2008, la Scala accueillerala première intervention au théâ-tre du cinéaste Terry Gilliam,dans Andrea Chénier, d’UmbertoGiordano, sous la direction deDaniel Oren. a

Jean-Jacques Bozonnet

24 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 25: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

« Focbite (Sealprick) », par Philippe Mayaux (2007). GALERIE LOEVENBRUCK

Albin Michel

“Un livre qui aide à vivre.”Jean Chalon Le Figaro

©P

hC

.Bel

laïc

he/H

&K

NOCTURNE RIVE DROITEMERCREDI 6 JUIN de 17 h à 23 h

Autour de l’Avenue Matignon et du Faubourg Saint Honoré,80 professionnels de l’art du 8ème arrondissement

vous ouvrent leurs portes pour une soirée exceptionnelle !

www.art-rivedroite.com

Arts

Philippe Mayaux se défi-nit lui-même avec préci-sion. « Je suis – dit-il –un hyper-surréaliste dela quatrième génération.

Ce que je n’aime pas dans le surréa-lisme, c’est la fantasmagorie, lapeinture du fantastique. Ce quej’aime, en revanche, ce sont les tech-niques plus riches et pluslibres du hasard objectifet de l’association aléatoi-re d’éléments généra-teurs de sens. »

Les deux dernièresphrases pourraient êtrede Marcel Duchamp.Ce qui tombe bien : Phi-lippe Mayaux a reçu le prix Mar-cel-Duchamp 2006 et bénéficiedonc, comme chacun de ses prédé-cesseurs à ce palmarès, d’uneexposition de printemps au Cen-tre Pompidou.

Un « hyper-surréaliste de la qua-trième génération » – autrement

dit un arrière-petit-fils d’AndréBreton – ne peut être qu’un spécia-liste de l’humour noir, de la plai-santerie morbide ou scabreuseprésentée avec toutes les apparen-ces du raffinement, frôlant sciem-ment le kitsch à l’occasion.

Mayaux présente donc la sériedes Menteurs, suite de masquesmi-animaux mi-humains quibalancent entre grotesque et obs-

cène, des pâtisseries deporcelaine aux formessexuelles et d’autres fan-taisies du même ordre.

Un délicieux phoquephallus à collerette defourrure aurait raviMerret Oppenheim etla collection French Can-

can, où les plumes ne cachentrien, aurait plu à Kiki et à LeeMiller. Des tableaux intitulés Man-ge-moi ou Le Doux Plaisir de larégression font écho à ces monta-ges. Mayaux y emploie largementle rose poupon artificiel, qui estl’une de ses couleurs préférées.

Si ces variations sur des thè-mes érotiques dans lesquels ontexcellé jadis les surréalistes de lapremière génération et Duchamplui-même étaient la totalité del’œuvre de Mayaux, on finiraitcependant par se lasser de cet artdu pastiche impeccable, devenu

conventionnel à la longue. Il n’yaurait là que le doux plaisir de larépétition.

Cette impression est corrigéegrâce à l’ensemble Angry White.Dans des vitrines s’accumulentdes foules de petites sculpturesblanches, qui sont en réalité des

moulages obtenus à partir d’ob-jets ordinaires. Mayaux les arran-ge et les assemble en paysages géo-métriques : des arsenaux, des bun-kers et des nécropoles. Ils sont làpour rappeler, avec une soudainegravité et une simplicité préféra-ble à bien des adresses techni-

ques, la folie de destruction quicaractérise le XXe siècle. a

Philippe Dagen

« A mort l’infini », Centre Pompidou,Paris-3e. Tél. : 01-44-78-12-33. Du mer-credi au lundi de 11 heures à 21 heures.Entrée : 10 ¤. Jusqu’au 13 août.

Chorégraphies d’un féminin chahutéUne programmation juste aux Rencontres de Seine-Saint-Denis

E trange Misanthrope. Il irrite,il ennuie, il déçoit. Il neséduitpas, et pourtant il inté-

resse. On se retrouve face à luidans la position de Célimène face àAlceste : on s’y attache par éclats,mais on ne peut l’aimer tout entier,tant cette nouvelle mise en scèneque signe Lukas Hemleb, à laComédie-Française, est inégale.

Le metteur en scène d’origineallemande et sa scénographe, JaneJoyet, situent la comédie du men-songe et des apparences dans unespace épuré, presque abstrait :deux parois de gaze comme lespages d’un grand livre ouvert, dou-blées par d’autres murs transpa-rents. Les personnages y semblentcomme absorbés par le vide, cevide auquel semble résister Alceste(Thierry Hancisse) par un trop-plein de hargne pour le mondeentier et d’amour pour Célimène,seule.

Monde froid et videLe plus intéressant de la mise en

scène apparaît à travers Célimèneet Philinte, tous deux joués pardeux acteurs remarquables, Marie-Sophie Ferdane et Eric Génovèse.A travers eux se marque plus nette-ment la ligne de Lukas Hemleb,dessinant un monde froid et vide,d’une cruauté extrême sous lesrires forcés – aujourd’hui, les riressont enregistrés, à la télévision –,d’une vulgarité foncière sous le raf-finement extrêmement codifié.

Un monde où, pour survivre, ilfaut savoir jouer – ce que ne saitpas Alceste. Pour sauver une formed’innocence et de liberté, commele fait Célimène, qui pourtant le

paiera. Pour pouvoir vivreun senti-ment sincère, comme Philinte etson amour pour Eliante. Cettevision, passionnante, pertinente,est largement gâchée par un jeuqui bascule trop souvent, trop lour-dement, dans le grotesque etl’outrance : à l’exemple des petitsmarquis, caniches aux cheveuxdorés et argentés, précieux ridicu-les de caricature (Loïc Corbery etClémentHervieu-Léger, qui exécu-tent brillamment ce qu’on leurdemande).

L’Alceste de Thierry Hancisse –un des meilleurs comédiens de latroupedu Français –souffre égale-ment de ce travail sans nuances.Bête sauvage éructant, se vautrant,se cognant aux parois de verre decette société, le visage déformé parcette inhumanité civilisée, son met-teur en scène ne lui laisse aucunechance face à l’extrême élégance, àla finesse musicale d’Eric Génovè-

se et de Marie-Sophie Ferdane,qui, avec cette Célimène, fait uneentrée remarquée à la Comédie-Française. Deux grands acteursjouent deux personnages qui ontcompris qu’il faut savoir jouermieux que les autres pour préser-ver une authenticité au cœur de lacomédie sociale. Tout Molière estlà : son intelligence dumonde com-me théâtre, se regardant au miroird’un art où l’artifice est au servicede la vérité. a

Fabienne Darge

Le Misanthrope, de Molière. Mise enscène : Lukas Hemleb. Avec Thierry Han-cisse, Marie-Sophie Ferdane, Eric Géno-vèse, Clotilde de Bayser, Elsa Lepoivre,Loïc Corbery, Clément Hervieu-Léger,Hervé Pierre. Comédie-Française, salleRichelieu, place Colette, Paris-1er.Mo Palais-Royal. Tél. : 0-825-10-16-80.A 20 h 30, en alternance jusqu’au20 juillet. De 5 ¤ à 35 ¤. Durée : 3 h 15.

Culture

Pastiche érotiqueet décor guerrierselon MayauxLe lauréat 2006 du prix Marcel-Duchampest exposé au Centre Pompidou, à Paris

Danse

L es Rencontres chorégraphi-ques internationales de Sei-ne-Saint-Denis terminent

leur course dans le département.Pilotée par Anita Mathieu, cetteédition s’est révélée finement ajus-tée. Soutien d’artistes percutants,risques bien calculés selon les huitthéâtres d’accueil. Au mitan de lamanifestation, l’ouverture à unpublic plus large avec Le Bal de

Brigitte Seth et Roser Montllo amarqué des points sous le chapi-teau du parc des Guilands àBagnolet. Et la détermination àparler et incarner toutes les lan-gues présentes dans le départe-ment relevait à la fois du défi et del’évidence.

Parmi les thèmes marquants decette édition, celui du féminin arassemblé nombre de visionscontrastées. A venir, au ThéâtreGérard-Philipe de Saint-Denis, cel-

le, tranchante de la MarocaineBouchra Ouizguen. Dans Déserts,Désirs, elle se coupe de son compli-ce masculin, Taoufiq Izeddiou,par un rideau infranchissablepour tenter seule de sortir de sagangue de scotch. Dans Errances,la Haïtienne Kettly Noël taille à lahache dans ses souvenirs de fem-me nomade.

Paysage fétichisteTrois lectures incisives ont scan-

dé ces Rencontres. Au Forum deBlanc-Mesnil, la chorégrapheisraélienne Yasmeen Godder s’estemparée du sujet avec sa raideurvorace. En duo avec Iris Erez dansTwo Playful Pink, elle veut fairemordre la poussière aux imagesde pub qui plastifient la femme.Sur des chansons de PJ Harvey, lesdeux femmes tremblent et grima-cent, mais s’arrachent la peau dèsqu’une pose « cliché », tatouéedans l’imaginaire féminin par desannées d’intox, les traverse.

Sur la même longueur d’onde,l’Autrichienne Saskia Hölbling,au Centre dramatique de Mon-treuil, proposait dans F on a PaleGround une version très esthéti-que qui accumule les accessoiresd’un féminin chahuté. Perruques,pièces anatomiques de manne-quins en Celluloïd, fourrure blan-che, composent le paysage fétichis-te de trois femmes qui se voilent laface. Deuil d’elles-mêmes ? Désirde ne pas voir ce que l’on obtientd’elles ? Cette rêverie faussementdouce gagnerait à dépasser leseffets de surface.

Quant à l’Italienne Maria Dona-ta d’Urso, en solo dans Lapsus, elletransforme son corps en chair àsculpture. Nue au creux d’unanneau, elle se démembre dansdes poses insensées. Fragmentsd’une féminité qui préfère dispa-raître dans un objet plastique quede camper sur le terrain des stéréo-types. a

Rosita Boisseau

Rencontres chorégraphiques interna-tionales de Seine-Saint-Denis. Déserts,Désirs de Bouchra Ouizguen et TaoufikIzeddiou. Errances de Kettly Noël, La Por-nographie des âmes, de Dave Saint-Pier-re. Les 1er, 2 et 3 juin. TGP, Saint-Denis(93). Tél. : 01-55-82-08-01. De 5 ¤ à 16 ¤.

« Le Misanthrope », précieux ridiculeNouvelle mise en scène de Lukas Hemleb à la Comédie-Française

La sériedes « Menteurs »est une suitede masquesmi-animauxmi-humains

Marie-Sophie Ferdane et Thierry Hancisse. PASCAL VICTOR

0123Vendredi 1er juin 2007 25

Page 26: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

France Télévisions soutientla diversité et le renouvellement des talents

Prix de la mise en scèneLe Scaphandre et le Papillon

de Julian Schnabel - France 3 Cinéma

Prix du JuryPersépolis

de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud - France 3 Cinéma

Prix de la Fipresci(Fédération internationale des critiques de films)

Elle s’appelle Sabineun documentaire de Sandrine Bonnaire - France 3

France Télévisionsfélicite chaleureusement tous ses partenaires !

©B

erna

rdB

arbe

reau

/Fra

nce

2

Leschoixdu« Monde »PhotographieWilly Maywald,le Paris de la créationPARIS. Peintres de Montparnas-se de l’entre-deux-guerres, vuesarchitecturales de l’Expositioninternationale de 1937…Le Musée Carnavalet dévoile iciun ensemble de photos – dontcertaines inédites – réaliséesà Paris entre 1932 et 1955 parWilly Maywald.Mais c’est véritablement dansses photographies de mode,également présentées, que cedernier a excellé. En témoignecette large rétrospective, richede quelque 300 images en noiret blanc.Musée Carnavalet, 23, rue de Sévi-gné, Paris-3e. Tél. :01-44-59-58-58. Ouvert tous lesjours sauf le lundi de 10 heures à18 heures. Jusqu’au 30 septembre.

ThéâtreFestival du motLA CHARITÉ-SUR-LOIRE. Lesmots de la francophonie sontà l’honneur pour la troisièmeédition du festival à travers

13 spectacles, 22 animations,3 films, 9 tables rondes,15 ateliers ouverts au publicet 14 expositions. La ville seradécorée pour l’occasion avecune « scénographie urbaine ».Office du tourisme, 5, place Sainte-Croix, BP 13 La Charité-sur-Loire(Nièvre), tél. : 03-86-70-15-06,et à partir du 1er juin :03-86-70-28-75. La plupart desmanifestations sont libres d’accès,spectacles payants de 2 ¤ à 12 ¤.Internet : www.festivaldumot.fr/

CinémaCycle Claude SautetPARIS. Le cinéma de ClaudeSautet a trop souvent été réduità la peinture de la France pompi-dolienne. Cette rétrospectivepermettra de se souvenird’un cinéaste plus complexe,qui savait révéler les acteursà eux-mêmes et mettre en scèneavec rigueur et transparencela circulation des désirset des émotions.Reflet Médicis, 3, rue Champol-lion, Paris-5e. Mo Cluny-la-Sorbon-ne. Tél. : 01-43-54-42-34. Jus-qu’au 8 juin.

Lee Bowman (à gauche) et Louis Hayward. WILD SIDE

Akira KurosawaKagemushaCINÉMA. Au XVIe siècle, un chefde clan meurt pendant unebataille. Ses fidèles lieutenantsfont croire à sa puissance intacteen le remplaçant par son sosie, unrustre voleur. Ainsi le« Kagemusha », « mi-guerrier,mi-ombre », dupe-t-il les espionsdes clans rivaux, mais aussi touteson armée, sa cour, sescourtisanes et le jeune héritier dutrône. Avant d’être chassé commeimposteur. Entre Pirandello etPaolo Uccello, les thèmes chers àKurosawa (le machiavélisme dupouvoir, la confusion entre le réelet l’apparence, la vie comme uneillusion) sont déclinés avec unegrande puissance visuelle. Palmed’or à Cannes en 1980, le film estcommenté par Stephen Prince. Lebonus offre un documentaire surKurosawa, un autre sur le script,illustré de sa main, et une séried’interviews de George Lucas etFrancis Coppola qui disent leuradmiration pour l’auteur des SeptSamouraïs, qui influençacertaines scènes du Parrain. a

J.-L. D.1 coffret, 2 DVD, 1 livret, Fox, coll. Cine-ma Référence.

Martin ScorseseDocumentaires et courtsmétragesCINÉMA Pour les compulsifs, ceDVD transformera leur collectionScorsese en intégrale. On y trouveles trois courts métrages quel’auteur de Taxi Driver réalisaentre 1963 et 1967, alors qu’il étaitétudiant à l’école de cinéma de laNew York University, ainsi quedeux documentaires, ItalianAmerican, qui s’intercale entreAlice n’est plus ici et Taxi Driver etAmerican Boy, A Profile of StevenPrince, situé entre The Last Waltzet Raging Bull.Mais ce disque est surtout unesource presque intarissable deplaisir et de découvertes : lescourts métrages font passer desbalbutiements, déjà virtuoses,d’un quasi-adolescent (What’s A

Nice Girl Like You…) au crid’angoisse d’un jeune Américainau plus fort de la guerre duVietnam (The Big Shave), avec, eninterlude, une préfigurationdrolatique des grands films sur lecrime organisé (It’s Not Just You,Murray). Les documentaires sontde grands films à part entière.Italian American est unmonument de piété filiale, danslequel le réalisateur fait parler sesparents. American Boy, A Profile ofSteven Prince, saisit un beau jeunehomme perdu dans les stupéfiantset la violence. Le moment estassez impressionnant pour avoirété cité longuement à la fois dansPulp Fiction, de QuentinTarantino, et dans Waking Life, deRichard Linklater. a

T. S.1 DVD, Wild Side.

Hénaut présidentSÉRIE. L’aventure a pris fin avecles résultats de l’électionprésidentielle, où le candidatPierre Hénaut a obtenu 0 % dessuffrages. Pierre Hénaut ? Unmédecin généraliste, engagé dansla bataille politique, qui doitcomposer avec son équipe decampagne. Six conseillers encommunication peaufinent sonimage et réglementent sa viepublique et privée. L’humoristeMichel Muller dans le rôle-titre etune kyrielle de comédiensépatants brossent une satiregrinçante et irrésistible de drôleriedes coulisses du pouvoir et dumarketing politique. Diffusés tousles jours sur la chaîne ParisPremière de janvier à avril, ces70 épisodes de cinq minutescouvrent l’intégralité de lacampagne présidentielle de PierreHénaut. Ils évitent les écueils dupoujadisme et de l’angélisme.Outre un bêtisier, les bonuscomportent « un making of » dela série, tournée à Montbéliard,l’épisode pilote et le clip decampagne du candidat. Une desgrandes réussites de cette saisontélévisée. a

M. S.Coffret 2 DVD, Warner.

Culture

SélectionDVD

Longtemps House by theRiver, réalisé par FritzLang en 1950, durant sa« période psychanalyti-que », fut invisible en

France. Son insuccès aux Etats-Unis n’explique pas tout. On parlad’un négatif endommagé, et PierreRissient, qui finit par en acquérirtardivement les droits pour Mac-Mahon Distribution après avoirdéniché une copie 16 mm, raconteque le film était bloqué parce quele producteur (Republic Pictures)n’avait pas renouvelé l’achat desdroits du livre dont il était tiré.

Patrick Brion finit donc par leprogrammer à la télévision dansson « Cinéma de minuit » en1979, mais, lorsque Michel Mour-let en rendit brièvement comptedans les Cahiers du cinéma (n˚102,décembre 1959), c’est après avoirété le voir à Londres. Dans ce« film de terreur où le désir conduit

à la strangulation, film nocturne oùle cri se dilate à la mesure du décor,écrivait-il, l’obsession érotiquemajeure de Lang s’y dévoile plus clai-rement qu’en aucun autre film ».

Pourquoi donc Fritz Lang rechi-gnait-il à en parler, quoiqueavouant sa fierté d’avoir signé lesdix premières minutes (un écri-vain tente d’embrasser et d’étrein-dre sa bonne, qui sort de la salle debains, et comme celle-ci se débat etmenace de crier, il la bâillonne dela main pour éviter qu’elle ne hur-le, n’ameute une voisine langue devipère, jusqu’à l’étrangler) ?

D’une part, parce que, commeRaoul Walsh, King Vidor et Fran-çois Truffaut, il était de ces cinéas-tes qui considèrent que si un filmne séduit pas le public, c’est parcequ’ils l’ont raté. D’autre part, par-ce que House by the River fut censu-ré : Lang aurait voulu que la bon-ne soit une fille de couleur, ce quicontrevenait au code Hays, envigueur à Hollywood depuis 1934.Le résalisateur fut aussi obligé deremplacer le « Oh ! mon Dieu ! »

du coupable qui se retrouve avecun cadavre sur les bras en« Grands dieux ! », puis « BonDieu ! ».

Un érotisme baroqueDans ce beau film où Lotte

Eisner détecte ce qui ne pouvaitmanquer d’intéresser Fritz Lang(les demi-teintes, l’arbitraire dudestin, l’atmosphère somnambuli-que), on retrouve la hantise majeu-re du cinéaste : la culpabilité, l’idéeque personne n’est à l’abri d’unepulsion meurtrière, que tout unchacun peut accidentellementdevenir un assassin. On sait queLang fut accusé dans sa jeunessed’avoir tué sa femme et que,depuis ce jour, il écrivit quotidien-nement son emploi du temps, avecun soin maniaque, à la minuteprès.

Voilà donc l’occasion de décou-vrir un mélodrame transcendé parsa mise en scène, avec son érotis-me baroque, ses ombres projetéesdans un escalier, son lyrismeexpressionniste, ses plans derideaux agités par le vent, de bai-gnoire se vidant, ses symbolessexuels, mais aussi d’écouter lespassionnants récits de Pierre Ris-sient et de Patrick Brion, ainsiqu’un document : une interviewdeLang par WilliamFriedkin enre-gistrée en 1975, un an avant samort, dans laquelle il relate minu-tieusement son entrevue avecGoebbels en 1933 et sa fuite àParis. a

Jean-Luc Douin

1 coffret, 2 DVD, Wild Side.

La terreur transcendée par Fritz LangDans « House by the River », on retrouve la hantise majeure du cinéaste : la culpabilité

26 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 27: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Un projet digne d’unanniversaire : pourfêter les 40 ans duCorian, ce matériauqu’elle a mis au point

en 1967, l’entreprise DuPont deNemours a demandé à 40 desi-gners de créer un objet à partir dece mélange de résine acrylique etde minéraux naturels. Du salonJoker Lounge, aux lignes rondeset souples, d’Emmanuel Babledchez Crea Diffusion, à la chaiselongue Shadow, de ChristianGhion chez Cappellini, qui sem-

ble flotter sur son pied commeune feuille de papier, jusqu’à lasérie de vases asymétriques deJörg Berghäuser, un seul pointcommun : le matériau utilisé.

Le défi a été relevé et s’est expri-mé avec une diversité de formeset de couleurs qui illustre à elleseule le champ infini des proprié-tés du Corian. Un matériau à l’as-pect lisse qui pourrait faire pen-ser au marbre, mais au toucherplus doux. Chaises, récipients,tables, luminaires révèlent une

large palette de couleurs (blanc,noir, tonalités « flashy »), de tex-tures (opaque ou translucide), deformes (découpes tarabiscotéesou épurées à l’extrême).

Façonnable à l’infini (coupé,taillé, détouré, poli, sculpté, gra-vé, poncé, moulé, thermoformé,collé), robuste, résistant auxchocs et au temps, facile d’entre-tien, déclinable en une centainede coloris, le Corian a conquisdécorateurs et architectes. Utiliséen cloisons, plans de travail etobjets du quotidien, dans les espa-ces privés et collectifs (hôpitaux,hôtels, boutiques), il est omnipré-sent sans ostentation.

DuPont de Nemours ne cessede faire évoluer l’utilisation duCorian. Le projet Lumières, réali-sé avec Jean Nouvel, présente unemaison du futur aux tonalités etaux décors qui changent par sim-ples effleurements de la main.

L’architecte français a exploréles propriétés de sensorialité et detransparence du matériau. Saréflexion s’est concrétiséepar la constructiond’un appartementéphémère (expo-sé lors duSalon dumeuble deMilan, enavril). Danscet espace, leCorian, associéà différentestechniques d’éclai-rage, habille murs,sols, plafonds et mobilier.Une association qui permet demodifier les ambiances des dif-férentes pièces au gré desenvies.

Dans la cuisine, des pan-neaux Corian Ice White transluci-des laissent voir, en ombreschinoises, les ustensiles et lesobjets rangés dans les placards.Dans la salle à manger, un éclaira-ge fluorescent a été utilisé pour

rétro-éclairer les panneauxmuraux préalablementgravés, représentant unpaysage urbain. Illumi-née, cette scène appa-raît dans ses moin-dres détails, sem-blant faire entrerla ville dans la piè-ce. La table car-rée, en Corian elleaussi, est éclairée del’intérieur et diffuseune lumière douceautour des convives.

La salle de bains se com-pose de quatre niches oùsont placés douche, bain, plande toilette et dressing. La cham-bre à coucher, uniquement meu-blée d’un large lit en Corian, chan-ge d’ambiance et de décor au ryth-me de ses parois lumineuses en

ciel de nuages ou coucher desoleil.

Ont participé àl’élaboration de cet

appartement futu-riste, animé et poé-tique, les meilleursspécialistes et lesplus pointus, cha-

cun dans son domai-ne. Ernestomeda a ain-

si créé le mobilier de cui-sine, Scholtès (Indesit) s’est

chargé de l’électroménager inté-gré. Listone Giordano s’est occu-pé des sols et des cloisons, Marot-te, des panneaux décoratifs,Hasenkopf, de la transformationdu Corian. Targetti a travaillé leseffets lumineux. Enfin, Legrandet Bticino ont introduit des systè-mes domotiques capables decontrôler les éléments « senso-riels » de cet environnement intel-ligent. Ils ont notamment fournides « plaques » de commandestactiles : interrupteurs à gradua-tion de lumière, images à projetersur les murs, ambiances nuit etjour ou chaud et froid, variationsde couleurs.

Les 40 designers et leurs40 objets, comme le projet Lumiè-res de Jean Nouvel, marquentune étape dans l’exploitation duCorian. Du jeudi 14 au mardi19 juin, lors des prochains Desi-gner’s Days à Paris – où galerieset magasins mettent en scène,pour le grand public, les objetsprésentés en avril à Milan –, cematériau révolutionnaire seraprésent avec deux nouveautés.

On découvrira ainsi, à l’espaceCreative Services and Design Cen-ter de Swarovski, une associationde cristal et de Corian dans unescénographie de Mauricio Cla-vero. Et les panneaux décoratifsque Design by Marotte a tra-vaillés en feuilles plissées commeles dunes du Sahara, onduléescomme des vagues ou encore àmotifs « nid d’abeille ». Il faudraattendre le mois de septembrepour admirer la première façadeen Corian blanc immaculé, cellede l’Hôtel Seeko, à Bordeaux. a

Véronique Cauhapé

Alain Lompech

U n orage est aussi brutalqu’une bourrasque quis’abat mystérieusement sur

un village et épargne celui édifiéjuste à côté. Il fait des ravages enquelque endroit que ce soit, jardin,arbre ou maison. Rien ne peut arrê-ter l’eau et le vent violent qui l’ac-compagne. Les inondations quis’ensuivent parfois, jusque dansdes terrains réputés hors d’attein-te de l’eau depuis des tempsanciens, sont plus sournoises aus-si que les effets d’un incendie.

L’eau réserve en effet de mauvai-ses surprises à long terme. Arbreset arbustes qui sortent d’une inon-dation sans problèmes visiblespeuvent crever des mois après leretrait de l’eau, leurs racinesn’ayant pas supporté d’êtreasphyxiées pendant des jours –voire des semaines quand l’inonda-tion survient à la mauvaise saison.

Arbres couchés, branches cas-sées, plantes écrasées comme lesblés dans les champs, pour ne riendire de l’épaisse couche de boue etde débris divers qui peut recouvrirun jardin placé sur le chemin del’eau qui dévale les pentes avec vio-lence en décapant la couche supé-rieure du sol sur son chemin pourla déposer au point le plus bas.

Nettoyer le jardinLes plus optimistes penseront

aux anciens Egyptiens qui atten-daient la crue chaque année etcomptaient sur la richesse deslimons déposés par le Nil lors deson retrait pour fertiliser les terrescultivées. Des jardiniers contem-plent, désespérés, leur jardindévasté, leurs arbres cassés,quand leur maison elle-même n’apas été touchée par la montée del’eau, ou bien l’arbre qui s’est écra-sé sur le toit ou sur un mur.

Par chance, l’été va venir avecses journées ensoleillées qui séche-ront tout cela et permettront de tra-vailler dans les jardins pour leurredonner meilleure allure. Il suffitparfois de nettoyer les plantesencore debout au jet d’eau, de cou-per celles qui sont effondrées, denettoyer comme on le fait au sortirde l’hiver et d’attendre que la viereprenne le dessus.

Bien sûr, si 30 cm de bouerecouvrent la pelouse, il n’y a riend’autre à faire qu’attendre qu’ellesèche pour ressemer une nouvellepelouse cet automne, après unbon bêchage : alors la couche sesera tassée.

Les arbres encore debout maismalmenés devraient être soigneu-sement taillés pour ne pas laisserdes coupes naturelles irrégulièresà l’air libre – elles sont autant deportes ouvertes aux maladies ;alors que, soigneusement refaitesà la scie et reprises avec une lamebien affûtée et propre, puis endui-tes de cicatrisant, elles ne mettrontpas la vie de l’arbre en danger.

Les branches pendantes serontretirées au plus vite. Et, s’il le faut,il faudra mettre à terre ceux quiprésentent un danger immédiaten faisant appel à un profession-nel. Abattre ou élaguer un arbreprès d’une maison ne se fait pasaussi simplement qu’il y paraît ! a

Le Corian fête ses 40 ansFaçonnableà l’infini,ce mélangede résine acryliqueet de minérauxnaturels s’imposedans la décorationet l’architecture

Jardins&jardinièresLes méfaitsdes inondations

Lundi Mardi Mercredi Jeudi VendrediRoues libres Santé&forme A table A la maison En voyage&vous

« The music goes round andround », un tambourin del’Italienne Miriam Mirri. DR

La salle à mangerde l’appartement éphémèresigné Jean Nouvel, en Coriandu sol au mur, en passantpar la bibliothèque, la tableet les chaises. LÉO TORRI

« Mirror », la corbeille signéepar l’Italien Luca Casini. DR

« Trottola », la coupe crééepar les Italiens de Nucleo. DR

DesignUne jeune créatrice séduitavec un vase en siliconeL’expérience commence autourde pliages de feuilles en papier etse termine par un vase, Kontour,en silicone. Sorte de rosace entrois dimensions, ce récipient sou-ple et informel est signé par unejeune créatrice danoise, MetteKargo Hvid, juste sortie de l’éco-le. Kontour est édité par Nor-mann Copenhagen, exposé auMusée d’art moderne (MoMA)de New York et sera dans lesmagasins cet été. Un beau début.

0123Vendredi 1er juin 2007 27

Page 28: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

&vous

Aujourd’hui

Code européende conduitepour les parissportifs

U n code de bonne conduite sur les paris sportifsa été signé par 23 loteries d’Etat européennes,a annoncé la Française des jeux mardi 29 mai.

Ce code vise à « préserver le sport des dérives provenantd’un développement non maîtrisé des paris sportifs (cor-ruption, tricherie, blanchiment, addiction des suppor-teurs parieurs) », précise la FDJ. Les pays signataires(dont la France, l’Allemagne et l’Espagne) promettentde ne pas offrir de pronostics sur des événements pré-sentant un risque de corruption. Durant la semainedu 21 mai, la FDJ a appliqué ce principe en retirant le

match de Ligue 2 Ajaccio-Montpellier de sa grille depronostics « Cote et Match », en raison des soupçonsd’arrangements qui pesaient sur la rencontre.

Les 23 loteries se sont engagées à ne pas être « par-tenaires majeurs de clubs ou d’athlètes servant de sup-port à des pronostics ». Dans le collimateur, les sites deparis en ligne, tel Bwin (sponsor principal du MilanAC), qui réclament à Bruxelles la fin des monopolesd’Etat sur les jeux d’argent. Le chiffre d’affaires desparis sportifs en ligne est estimé à plus de 3 milliardsd’euros en Europe. a St. M.

Le géant de l’informatique et du logiciel américain Micro-soft a présenté, vendredi 25 mai, à Seattle (Etats-Unis),un nouvel écran intelligent baptisé Microsoft Surface, quipermettra de piloter un ordinateur d’une manière intuiti-ve et simple. Il s’agit d’un écran tactile posé sur une tableet doté de nouvelles fonctions. Il donnera la possibilité dedessiner avec ses doigts, de déplacer des objets (photos outout autre document stocké sur un ordinateur), voire descinder la surface elle-même (photo). En posant un appa-reil sur cette surface, il sera aussi plus commode de trans-férer, en les déplaçant avec ses doigts, des fichiers vers l’or-dinateur (ou inversement). Ainsi, en plaçant son lecteurde MP3 sur l’écran, on pourra simplement gérer sa biblio-thèque musicale. Avec une carte de crédit déposée là, ondevrait aussi acheter simplement des marchandises surInternet ou régler son addition au restaurant, le menu etmême les plats apparaissant sur l’écran. Cette nouvelletechnologie permettra aussi à plusieurs personnes d’inter-agir simultanément sur un ordinateur. a J. Mo.

PHOTO : ROBERT SORBO/REUTERS

B ertrand Delanoë, maire deParis, va-t-il s’inspirer del’exemple donné par Marce-

lo Ebrard Casaubon, maire deMexico ? Ce dernier a décidé que,chaque premier lundi du mois,tous les fonctionnaires de la capi-tale mexicaine se rendraient àvélo à leur travail. En attendantde voir pédaler les employésmunicipaux parisiens, la onzièmeédition de la Fête du vélo est pro-grammée, les 2 et 3 juin, dansprès de 300 villes françaises.

A Paris, ce mode de déplace-ment est d’autant plus à la fêteque la municipalité a décidé d’ac-célérer la mise en circulation devélos. La capitale compte aujour-d’hui 371 km de voies cyclables etdevrait atteindre 400 km avant lafin de la mandature, soit le doublede ce qui existait en 2001. Depuissix ans, Paris a enregistré une aug-mentation de la circulation desvélos de plus de 48 %. Mais, endépit de cette tendance, seule-ment 1,5 % des Pari-siens se déplacent régu-lièrement à bicyclette.

Si le système de loca-tion en libre-serviceexiste déjà dans la capi-tale avec les formules àla journée proposéespar la RATP, l’opéra-tion Vélib’, qui débutemi-juillet, va lui donnerun coup d’accélérateur.S’inspirant de l’exemple de Lyon,où les Vélo’v (bicyclettes disponi-bles en libre-service) font désor-mais partie du paysage urbain etdu quotidien de milliers de Lyon-nais, l’opération Vélib’est ambi-tieuse. A partir du 15 juillet,750 petites stations spécialementaménagées seront installées (parle groupe JCDecaux) un peu par-tout dans la capitale, avec la miseen service de 10 648 vélos, à dis-position sept jours sur sept. D’ungris élégant avec une selle régla-ble en hauteur, le modèle choisise passe de dérailleur, dispose detrois vitesses, pèse 22 kg, est dotéd’un panier à l’avant, d’un antivolavec clé et de phares avant etarrière.

Au total, 1 000 stationsdevraient être en service dès lemois de septembre (avec14 197 vélos), pour finir l’annéeavec 1 451 stations et20 600 vélos disponibles. Chaquestation dite « allégée » comporte-ra en moyenne une quinzaine devélos. Les stations principalespourront en accueillir une cin-quantaine.

Ces dernières années, plusieursvilles européennes (Barcelone,Berlin, Bruxelles, Oslo, Vienne)

ont mis en place des systèmes devélos en libre-service à grandeéchelle. En France, il est possibledepuis longtemps de louer desbicyclettes dans de nombreusesvilles.

Des « vélos jaunes » deLa Rochelle en 1974 à la Vélosta-tion de Chambéry (plus de300 vélos à assistance électriquedisponibles) en passant par Stras-bourg et son immense domainecyclable (400 km), beaucoup demunicipalités tentent de faciliterla vie de celles et ceux qui choisis-sent le vélo comme mode de trans-port. Rennes propose ainsi ses« vélos à la carte » (25 stations,200 vélos), de même qu’Annecy(2 258 journées de location enre-gistrées par la Velonnecy en 2006,contre 113 en 2004). Bordeaux,dont le récent plan de développe-ment cyclable a permis d’aména-ger 32 % de la voirie (soit 181 km),a vu le nombre de cyclistes tripleren dix ans.

A Lyon, le systèmeVélo’v, mis en placedepuis deux ans,connaît un grand suc-cès, avec une moyennede 15 000 utilisationsquotidiennes. Plu-sieurs facteurs expli-quent cette réussite :une forte visibilité dudispositif, avec, fin2006, 3 000 vélos

répartis dans 250 stations ; la sim-plicité d’accès au service avec, parexemple, la possibilité de s’abon-ner temporairement par cartebancaire ; ou encore la modicitédes tarifs (5 euros l’abonnementannuel).

A Paris, les prix de Véli’bseront plus élevés : 29 eurosl’abonnement à l’année, 5 eurosla semaine ou 1 euro la journée.Quelle que soit la formule choisie,la première demi-heure est gratui-te. La carte Vélib’délivrée pour unabonnement annuel permettra deretirer un vélo sans utiliser la bor-ne, en la passant directement surle lecteur du point d’attache. Pourles formules à la semaine ou à lajournée, les abonnements seferont directement à une bornepar carte bancaire.

La réservation des abonne-ments sera ouverte en ligne à par-tir du 13 juin. Deux millions deformulaires seront distribuésdans Paris et des stationstémoins seront installées à proxi-mité de certaines mairies d’arron-dissement. a

Alain Constant

Vélib’: velibparis.frFête du vélo : www.tousavelo.com

Les initiativesen faveur du vélose multiplientLa Fête du vélo se déroulera les 2 et 3 juindans 300 villes françaises

Plus d’informations sur www.lemonde.fr/007*Soit 8,30 € avec Le Monde et son supplément. Offre limitée à la France métropolitaine et dans la limite des stocks disponibles. Les DVD sont disponibles à la boutique du Monde, 80 bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris au prix unitaire de 7 € sauf « James Bond contre Dr No » et « Meurs un autre jour » soit 7 € les deux DVD. Plusd’informations sur www.lemonde.fr/007. James Bond Films © 1962-2007 United Artists Corporation and Danjaq, LLC. All Rights Reserved. 007 Gun Logo © 1962-2007 Danjaq, LLC and United Artists Corporation. James Bond, 007, 007 Gun Logo and all other James Bond related trademarks TM Danjaq, LLC. All RightsReserved. © 2007 Layout and Design Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved. Distributed by Twentieth Century Fox Home Entertainment LLC. Twentieth Century Fox, Fox and associated logos are trademarks of Twentieth Century Fox Film Corporation and its related entities.

Avec 0123,dès samedi 2 juin, le DVD-livret « L’homme au pistolet d’or » pour 7 €*

40 ans de James Bond en 20 DVD-livretsLe Monde de James Bond, c’est chaque week-end une nouvelle mission de l’agent 007à collectionner chez votre marchand de journaux.

COMMENT VOUS PROCURER LES DVD-LIVRETS

Appelez le 0 825 120 219 (0,15 € TTC par minute)ou www.lemonde.fr/007

A nos abonnés :Une offre spéciale vous est réservée

Pour nos lecteurs : les DVD-livrets sont en vente à la boutique du Monde : 80, bd Auguste-Blanqui - 75013 Paris, ou par correspondance en adressant ce bulletin à : Le Monde service VAD - B1200 - 60732 Sainte-Geneviève Cedex

Vous êtes abonné, n° abonné :

Nom : _____________________ Prénom : ___________________

Adresse : _____________________________________________

Code postal : Ville : _________________________

Téléphone : ___________________

E-mail : _____________________

Je paie : ■■ Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Société éditrice du Monde

■■ Carte bancaire n°

Expire fin

Notez les 3 derniers chiffres du numéro inscrit au dos de votre carte, près de la signature

4338

9185

0 RC

S PA

RIS

Date et signature obligatoires :

Vos nom, prénoms et adresse seront communiqués à nos services internes et, le cas échéant, dans l’avenir, à quelques publications partenaires, sauf avis contraire de votre part, en cochant la case ci-contre ■■Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/08/07. Envoi sous 3 semaines.

Nos TITRE DU DVD Code Prix Qté Total

1 et 20 James Bond contre Dr No + Meurs un autre jour + le coffret collector DVDJB101 - DVDJB210 8,20 €* €

2 Bons baisers de Russie DVDJB102 8,20 €* €

3 Goldfinger DVDJB103 8,20 €* €

4 Opération tonnerre DVDJB104 8,20 €* €

5 On ne vit que deux fois DVDJB105 8,20 €* €

6 Au service secret de Sa Majesté DVDJB106 8,20 €* €

7 Les diamants sont éternels DVDJB107 8,20 €* €

8 Vivre et laisser mourir DVDJB108 8,20 €* €

Frais de port et d’emballage inclus TOTAL COMMANDE €

71WMQBJB

*7 € + 1,20 € de frais de port.

�Vous avez manqué un ou plusieurs DVD, n�hésitez pas à le(s) commander auprès de votre marchand de journaux,

ou téléphonez au 0825 120 219 (0,15€ TTC par min), ou renvoyez le coupon ci-joint.

Une surface pourpiloter un ordinateur

Bordeaux, dontle récent plan dedéveloppementcyclable a permisd’aménager 32 %de la voirie,a vu le nombrede cyclistestripler en dix ans

28 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 29: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

20.50La Chanson de l’année.Divertissement présentépar Flavie Flament. Invités :Laurent Voulzy, Faudel,Yannick Noah, Olivia Ruiz,Faf Larage, Shy’m, Superbus,Fatal Bazooka, Kamini, Vitaa,Christophe Maé, PhilippeKaterine, Elodie Frégé,Renaud, Aaron, FrancisCabrel, Christophe Willem,Tokio Hotel…23.10Euro million.23.20Sans aucun doute.Magazine présentépar Julien Courbet (150 min).

20.50Desperate Housewives.Un faible pour les scandales.Honneur aux héros. CertitudesSérie (S 1, 16 à 18/23). AvecTeri Hatcher, Marcia Cross,Felicity Huffman, Eva Longoria,Nicollette Sheridan (2005) d.Maisy Gibbons arrêtée, Rex seretrouve dans de beaux draps.Susan découvre le passécriminel de Mike.23.25Nip/Tuck.Nouvelle identité 2.L’Homme de ma vie 0.Série (S3, 9 et 10/15). AvecJulian McMahon, Dylan Walsh(EU, 2005, 120 min) d.

20.55Thalassa.Un parfum de SicilePrésenté par Georges Pernoud.Au sommaire : De Charybdeen Scylla ; Sous la menacedu Stromboli ; La petite fillede Favignana ; etc. d.22.55Campagne officiellepour les électionslégislatives d.23.10Soir 3, Météo, Keno.23.40C’est ça la France.Paraboles, mon pays à domicileDocumentaire. Robert Alaux(France, 55 min) d.

20.50La Voie de Laura.Téléfilm. Gérard Cuq. AvecMarie Gillain, Philippe Caroit,Jean-Michel Tinivelli. [1-2/2](France, 2005) d.23.10La Méthode Cauet.Divertissement présentépar Cauet. Invités : SylvieVartan, Lara Fabian, JulienCourbet, Richard Bohringer,Francis Lalanne, Jean-PascalLacoste, Lord Kossity, AlexBarclay, Maxime Chattam.1.30Les Coulissesde l’économie.Magazine (60 min).

20.50Une soirée de polars.Passés troublesTéléfilm. Serge Meynard.Avec Isabelle Gélinas, PatrickCatalifo, Marie-ChristineBarrault, Anne Coesens.[1/2] (France, 2006) d 0.22.35 Central nuitSérie (saison 4, 4/6). Ménageà trois. Avec Michel Creton,Jean-Paul Farré 0 d.23.35Esprits libres.Magazine présentépar Guillaume Durand.1.20Journal de la nuit(25 min).

20.50Nouvelle star.Présenté par Virginie Efira.Quatre apprentis chanteurset chanteuses sont encoreen lice.23.20Missing/Disparussans laisser de trace.Monsieur personne. Ennemiintime Série (S2, 11 et 14/18).Avec Caterina Scorsone d.1.00Echec à la reined’Hollywood.Téléfilm. Charles McDougall.Avec Jamie-Lynn DiScala, SaulRubinek (Etats-Unis, 2004,85 min) 2 d.

20.30Rugby.Stade français - BiarritzTop 14 (1re demi-finale).21.00 Coup d’envoi en directde Bordeaux.23.00Les Interminables.Série [2/3] 0.23.30House of the DeadFilm Uwe Boll. Avec JonathanCherry, Tyron Leitso, Clint Howard(Can. - EU - All., 2003) d 6.Série Z inspirée d’un jeu vidéo.0.55The Descendent.Court métrage(v.o., 15 min) d.

20.55Louis la Brocante.Louis et le Messager des sablesTéléfilm. Alain Michel Blanc.Avec Victor Lanoux, EvelyneBuyle, Moussad Assarid, Marie-Armelle Deguy (Fr., 2004) d.22.40Campagne officiellepour les électionslégislatives d.22.55Soir 3, Keno.23.25Ce soir ou jamais.0.40NYPD Blue.Torah, Torah, Torah Série(S3, 2/22, 50 min) 0 d.

20.40Une terre à gagner.Téléfilm. Kerstin Ahlrichs.Avec Anna Maria Mühe,Susanne Bormann, Lea Mornar,Hansjürgen Hürrig (All., 2006) d.Une fonctionnaire reprend l’ex-ploitation agricole de son père.22.05Thema.La Fièvre du poker22.10 That’s Poker !Dans la peau d’un joueur.Documentaire. Hervé MartinDelpierre (France, 2007) d.23.35 Las Vegas,la ville de tous les péchésDocumentaire. Stephen Ives(All. - EU, 90 min).

20.55Envoyé spécial.Magazine présenté par GuilaineChenu et Françoise Joly d.Au sommaire : Suicides :le travail peut-il tuer ? ;Darfour : carnet de routeau Soudan ; etc.23.00Infrarouge.« Koursk », un sous-marin eneaux troubles Documentaire.Jean-Michel Carré (2004) d.L’odyssée du « Koursk », sous-marin russe, qui sombra avecses cent dix-huit membresd’équipage en août 2000.0.15Journal, Météo (25 min).

20.50Dexter.Le Rêve américain.Retour à l’envoyeurSérie (S1, 5 et 6/12). RobertLieberman. Avec Michael C.Hall, Jennifer Carpenter, JulieBenz, Erik King (2006) 2 d.22.40Deadwood.Fusion et capital [2/2]. Série(S2, 10/12). Avec TimothyOlyphant, Ian McShane 2 d.23.30Comme t’y es belle !Film Lisa Azuelos. AvecMichèle Laroque, Aure Atika,Valérie Benguigui, GéraldineNakache (2005, 85 min) d.

20.40La Filleà la valise a a a

Film Valerio Zurlini. AvecClaudia Cardinale, JacquesPerrin, Corrado Pani, LucianaAngelilo (Italie, 1961, N.) d.22.40La Vie en face.Quatre-vingts printempset autant d’automnesDocumentaire. André Siegerset Sébastien Lemke (2007, v.o.).23.35Tracks.Magazine. Au sommaire :Punks à chiens ; Kim Wilde...0.25Arte info (15 min).

Dominique Dhombres

L a question de la dette a étéposée au cours de la cam-pagne présidentielle. Elle

est le remords d’une société quilègue à ses enfants, voire à sespetits-enfants, le soin de rem-bourser ses dépenses quotidien-nes. On en parle nettementmoins à l’approche des élec-tions législatives, d’autant quecelui qui la dénonçait le plus,François Bayrou, a pratique-ment disparu du paysage.La dette était l’invitée surprise,mercredi 30 mai, de l’émissiond’ordinaire moins grave de Fré-déric Taddeï, « Ce soir oujamais », sur France 3. On com-mençait par la décision de Nico-las Sarkozy d’étendre la déduc-tion fiscale des intérêts à tousles emprunts en cours pour l’ac-quisition d’une résidence princi-pale. « Cette réduction d’impôtsvise à pousser les Français à s’en-detter, puisqu’on les pousse àemprunter pour leur logement.Donc on creuse la dette de l’Etatpour inciter les gens à s’endetter,ce qui n’est d’ailleurs pas dérai-sonnable, puisque s’endetter pouracheter un logement est une trèsbonne chose », expliquait Jac-ques Attali. Ce double visage,souriant et grimaçant, de la det-te allait revenir pendant toutel’émission au point de donner letournis. « La dette de l’Etat sertà deux choses, positive et négati-ve. Elle sert à des choses positivesquand elle sert à construire l’ave-nir, quand elle est utilisée, par

exemple, pour construire des rou-tes, des ponts ou pour payer desprofesseurs. Par contre, quandelle sert à financer des activitésquotidiennes, alors là ce sont lesimpôts de nos petits-enfants quipayent notre bien-être. Si on faitcette distinction, on s’aperçoit quela dette de l’Etat est élevée, maisloin d’être tragique », poursui-vait Jacques Attali. Quel est sonmontant, justement ? Un peuplus de 1 000 milliards d’euros,comme on le dit souvent ? « Ellen’est pas de 1 000 milliards, maisplutôt de 1 200 milliards. Il fauty ajouter les engagements à payerles retraites des fonctionnaires,soit 900 milliards », affirmaitl’historien Jacques Marseille.« Ce n’est pas une dette », l’inter-rompait l’économiste MichelAglietta. « Si, c’est une dette. Ilfaut les provisionner. Il faudra lespayer », tranchait Jacques Mar-seille. On avait l’impression queles convictions, dans ce domai-ne, relevaient autant des tempé-raments que des analyses. Frédé-ric Taddeï, qui joue volontiersau Huron, posait une questionnaïve : qui a prêté cet argent ?Auprès de qui l’Etat s’endet-te-t-il ainsi, tous les jours, d’unefaçon aussi discrète qu’indolo-re ? Pour la première fois, l’andernier, un peu plus de la moi-tié de l’argent emprunté par leTrésor public l’a été à l’étran-ger.Une ligne a été franchie. Maisl’heure est aux cadeaux. Onreparlera de la dette lorsque leslégislatives seront passées. a

Vu&commenté

Une préoccupationsérieuse mais intermittente

FRANCE 5

20.50Dalida, une femme dévoilée.Documentaire. Eric Beaufils et Jean-PierreDevillers (2004) d.22.15C dans l’air.Magazine présenté par Yves Calvi.23.25On n’est pas que des parents.Assumer ses fantasmes : l’été sera chaud ! d.23.50Un paradis à Sulawesi (45 min).

TMC

20.45Close to Home.Un élève trop doué. Un coupable tout désigné.Le monde est petit Série (S1, 20, 13 et 18/22).Avec Jennifer Finnigan, Kimberly Elise, JohnCarroll Lynch, Christian Kane (2006).Un lycéen, joueur de basket, a été abattu– accidentellement ? – par l’un de ses amis.23.05Los Angeles homicide.Même jour, même heure. La Cité des anges Série(S1, 10-7/13) 0. Avec Tom Sizemore (90 min).

NT 1

20.45Poltergeist.Les Reliques du saint. Le Pacte du Diable Série(saison 1, 18 et 21/22) 0. Avec Derek De Lint,Martin Cummins, Helen Shaver, Robbi Chong.22.15Journal.22.25Catch Attack.23.10Ça va se savoir.Magazine (40 min) 2.

LCP

20.00Les Gueules de l’emploi.Documentaire. Martine Delumeau (2002).21.15 et 1.15Pile et face.Invités : Pierre Lellouche, Daniel Vaillant.22.15Enjeux de campagne.Les institutions.23.00Un monde de bulles.René Hausman, Placid, Henri Reculé (30 min).

FRANCE 4

20.40Taratata.Présenté par Nagui. Invités : IAM, Ridan, ValérieLeulliot, Philippe Katerine.21.45Bonus Taratata.22.15Toutaz.23.10Campagne pour les Législatives.23.15Tennis. Roland-Garros (95 min).

DIRECT 8

20.35La Guerre des privés.Téléfilm. Jean-Pierre Prévost et Josée Dayan.Avec Robert Lamoureux, Julie Jézéquel, LucThuillier, Daniel Prévost (France, 1992) d.22.10Le Divertissement de la 8.Divertissement animé par Alexandre Carréet François Barré. Avec Clandestino, Tonya...0.00Morandini !Magazine (90 min).

W 9

20.45Nouvelle star.Divertissement présenté par Virginie Efira.La semaine dernière Pierre partait. Ce soir,trois des quatre apprentis-chanteurs restants(le Versaillais Tigane, la Stéphanoise Gaetane,l’Alésien Julien et la Bois-Colombienne Julie)pourront poursuivre l’aventure.23.05Flavor of Love :Le pire des séducteurs.Episodes 8 et 9 (100 min) 2.

I-TELE

19.35 et 21.35N’ayons pas peur des mots.Invitée : Anne-Sophie Mercier.20.45i éco.21.15 et 23.45Journal de l’international.22.15i média.22.35Les Politiques en chiffres.Invités : Elisabeth Guigou, Jean-François Copé.

Jeudi 31 mai

TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M 6

TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M 6

Les milleet une

manièresd’enseignerl’ écologie

Numéro de mai 2007en vente chez votre marchand de journaux

Objectif Terre :

JEUDI 31 MAI

Racontons-nous14.00 Europe 1 Alexia LarocheJoubert reçoit Sonia Rolland,comédienne, sur le thème :« L’amour contre les convenan-ces ».

Maurane14.30 RTL Laurent Boyer reçoitla chanteuse Maurane, actuelle-ment au Trianon jusqu’au 10 juinet ensuite en tournée.

Prima la musica20.00 France Musique Musiquerusse. Au programme : œuvresd’Anatole Liadov, de SergueïRachmaninov et de SergueïProkofiev. Roger Muraro, piano.Orchestre philharmoniquede Radio France. Direction :Andrey Boreyko. Enregistréle 25 mai, Salle Pleyel.

Vendredi 1er juin

Les reporters de « L’Hebdo »dorment chez les candidatsBlogosphère Des journalistes suisses tentent de renouvelerle reportage politique à l’occasion des élections fédérales

Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans.Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d.

VENDREDI 1er JUIN

Les 20 ans de France InfoToute la journée. « Vous l’avezvécu sur France Info », extraitsd’événements ayant marquél’actualité et témoignages depersonnalités. A 17 h 30, chat surfrance-info.fr avec Patrick Roger,le directeur de la radio.

Prima la musica15.00 France Musique. Œuvresde D. Lang, A. Gosfield, E. Zipo-ryn, M. Nyman, D. Byron etO. Coleman par le Bang on a CanAll-Stars. Concert donné le 12 marsau Théâtre de la Ville, à Paris.

Jazz Live21.00 TSF A Detroit, entre 1968et 1970, l’organiste Lonnie Smitha signé quatre perles jazz funk,dont ce live au Club Mozambi-que. A ses côtés : George Benson.

TÉLÉVISION« Ce soir (ou jamais) »fête sa 100esur France 3Ce soir (ou jamais !), le magazineculturel quotidien de France 3,lancé le 25 septembre 2006,fêtera sa 100e émission en directle mardi 5 juin 2007 avec un chatde Frédéric Taddeï sur fran-ce3.fr, de 18 heures à 19 heures.Le présentateur répondra auxquestions des téléspectateurs etinternautes formulées sur leforum de l’émission.

Europe 2 TV lanceses « Street sessions »Europe 2 TV inaugure, lundi18 juin à 20 h 35, avec les mar-seillais du groupe IAM, un nou-veau rendez-vous consacré auhip-hop, au rap et au slam, les« Street sessions ». Deux émis-sions enregistrées en « live »seront diffusées chaque mois.Prochain invité, le groupe Sopra-no.

« Médiamorphoses »spécial sériesLa revue Médiamorphoses, éditéepar l’Institut national de l’audio-visuel (INA), propose un numérospécial intitulé : « Les raisonsd’aimer… les séries télé » (190 p,15 euros). Dirigé par Eric Mai-gret et Guillaume Soulez, cenuméro brosse un panoramamondial des différents genres,des feuilletons aux telenovelasen passant par les soap-opéras.

La sélection radio

I ls s’étaient distingués, àl’automne 2005, en pleine cri-se des banlieues, en installant

une rédaction à Bondy, au cœurdu « 9-3 ». Journalistes à L’hebdosuisse, ils avaient décidé de pas-ser plusieurs mois en immersionen Seine-Saint-Denis pour mieuxrendre compte, à travers leur« bondy blog », les problèmesdes cités. Dix-huit mois plus tard,l’équipe de l’Hebdo se démarque ànouveau avec le « blog & break-fast », lancé à l’occasion des élec-tions fédérales, qui auront lieu enSuisse le 21 octobre.

Pendant cinq mois , les journa-listes vont se relayer pour partir,sac au dos, à travers le pays, à larencontre des candidats. Origina-lité de l’exercice : il s’agit, dans lamesure du possible, de se fairehéberger une nuit chez les aspi-rants à l’élection, afin d’offrir auxlecteurs une autre couverture del’actualité politique et, accessoire-ment, de réduire les frais de repor-tage. « Peut-être parce qu’elle metle journaliste en déséquilibre, qu’el-

le le contraint à aller là où jamais iln’aurait mis les pieds, qu’elle per-met à chacun d’entre nous, qu’ilvienne de la rubrique politique,culturelle, économique ou société,de se poser la question : c’est quoifaire de la politique en Suisse ? »,écrit la rédaction sur la page d’in-troduction du blog.

reporters « embedded »L’idée ne s’est pas imposée

sans d’âpres discussions. En dor-mant chez les candidats, les jour-nalistes n’allaient-ils pas se décré-dibiliser auprès des lecteurs ? Cet-te initiative ne risquait-elle pas deraviver les critiques sur la tropgrande proximité entre politiqueset journalistes ? Et comment inti-tuler ce blog ? Certains suggérè-rent « Embedded », allusion auxreporters incorporés dans l’arméeaméricaine en Irak, ou, plus mali-cieusement, « Au lit avec le candi-dat »…

Finalement, une majorité derédacteurs considérant que le dis-positif permettrait de « raconter

des situations qu’on ne trouveraitjamais » dans le journal, le « blog& breakfast » a ouvert le 18 mai,avec un premier reportaged’Alain Rebetez, en route pourMorgins (Valais), où lui avait don-né rendez-vous Philippe Nanter-mod, candidat radical. Pendantune semaine, le journaliste – donton peut suivre les déplacementssur une carte Google map sur lecôté droit du blog – est ainsi allé àla rencontre de différents candi-dats, livrant sur le blog ses impres-sions de voyage, accompagnéesde photos, et les informations gla-nées auprès de ses interlocuteurs.Puis il a passé le relais à une de sescollègues, Sabine Pirolt. C’est par-fois pittoresque, parfois frustrant,quand le politique refuse de se prê-ter au jeu, mais jamais complète-ment banal. Même si, pour un lec-teur étranger à la Suisse, certai-nes références politiques reste-ront incompréhensibles. a

Sylvie Kerviel

www.breadandbreakfast.ch

Ecrans0123Vendredi 1er juin 2007 29

Page 30: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

LOTO Nº 43

Résultats des tirages effectués mercredi 30 mai.Premier tirage : 1, 9, 10, 15, 22, 32 ; complémentaire : 27. Rapports pour 6 numéros :381441¤ ;5 numérosetcomplémentaire :6 614,40¤ ;5 numéros :798,10 ¤ ;4numé-rosetcomplémentaire :32,80 ¤ ;4numéros :16,40 ¤ ;3numérosetcomplémentaire :3,60 ¤ ;3numéros :1,80¤.Secondtirage :11,23,25,39,45,49 ;complémentaire :13.Rapports pour 6 numéros : pas de gagnant ; 5 numéros et complémentaire : 6 108,60¤ ; 5 numéros : 728,20 ¤ ; 4 numéros et complémentaire : 36,80 ¤ ; 4 numéros :18,40 ¤ ;3numérosetcomplémentaire :4 ¤ ;3numéros :2¤.Joker :0873 634

T

T

D

D

A

A

A A

H

1020 1020

1020

1010

1010

995

995

1010

1030

1035

1015

1015 1015

En France

Météorologue en direct au 0899 700 703

(1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) 7 jours/7 de 6h30-18h

Service proposé par MeteoNewsen partenariat avec Le Monde

http://www.meteonews.fr

Région

Nord-Ouest

Ile-de-France

Nord-Est

Sud-Ouest

Sud-Est

Front chaud Front froid

Dépression Anticyclone

Occlusion Thalweg

D A

< 1 mm

1-5 mm

5-15 mm

15-50 mm

> 50 mm

Jours suivants

>35° 30 à 35°25 à 30°20 à 25°15 à 20°10 à 15°5 à 10°0 à 5°- 5 à 0°-10 à -5°< -10°

>35° 30 à 35°25 à 30°20 à 25°15 à 20°10 à 15°5 à 10°0 à 5°- 5 à 0°-10 à -5°< -10°

Paris Paris

Madrid Madrid

Lisbonne Lisbonne

Séville Séville

Rabat Rabat

Alger Alger

Tunis Tunis

Rome RomeBarceloneBarcelone

Tripoli Tripoli

Le Caire Le Caire

Jérusalem Jérusalem

Beyrouth Beyrouth

Athènes Athènes

Berne Berne

Amsterdam Amsterdam

Bruxelles Bruxelles

BerlinBerlin

Londres Londres

EdimbourgEdimbourg

Dublin Dublin

Oslo Oslo

Stockholm Stockholm

Copenhague Copenhague

Riga Riga

Varsovie Varsovie

Kiev Kiev

Ankara Ankara

Istanbul Istanbul

Sofia Sofia

Odessa Odessa

Budapest Budapest Vienne Vienne

Prague Prague

Munich Munich

ZagrebZagreb Milan Milan

Belgrade BelgradeBucarest Bucarest

St-PétersbourgSt-PétersbourgHelsinki Helsinki

Minsk Minsk

MoscouMoscou

Paris

Madrid

Lisbonne

Séville

Rabat

Alger

Tunis

Rome Barcelone

Tripoli

Le Caire

Jérusalem

Beyrouth

Athènes

Berne

Amsterdam

Bruxelles

Berlin

Londres

Edimbourg

Dublin

ReykjavikReykjavik

Oslo

Stockholm

Copenhague

Riga

Varsovie

Kiev

Ankara

Istanbul

Sofia

Odessa

Budapest Vienne

Prague

Munich

ZagrebMilan

Belgrade Bucarest

St-PétersbourgHelsinki

Minsk

Moscou

Amsterdam Athènes Belgrade Berlin Berne Bratislava Bruxelles Budapest BucarestCopenhague Dublin Edimbourg Helsinki Istanbul Kiev La Valette Lisbonne Ljubljana Londres Luxembourg Madrid MoscouNicosie Oslo Prague Reykjavik Riga Rome Sofia Stockholm Tallin Tirana Varsovie Vienne Vilnius Zagreb

Alger Amman BangkokBeyrouth Brasilia Buenos Aires Dakar Djakarta Dubai Hongkong Jérusalem Kinshasa Le Caire Mexico Montréal Nairobi New Delhi New York Pékin Pretoria RabatSéoul Singapour Sydney Téhéran Tokyo Tunis Washington

Cayenne Fort-de-Fr. Nouméa Papeete Pte-à-Pitre St-Denis

18 14 27 13 27 13 28 11 12 10 28 14 17 14 28 15 27 13 24 12 16 9 18 6 16 8 29 14 34 18 23 16 20 12 25 9 18 12 17 13 22 7 28 25 28 15 13 11 26 11 17 11

20 17 26 15 22 12 14 13 20 10 26 12 26 14 28 14 28 12 28 10

25 19 27 10 35 24 21 17 21 11 12 5 24 18 30 24 39 32 31 24 27 9 32 21 33 14 24 8 25 11 21 13 45 34 33 11 31 19 20 11 24 10 21 16 32 24 15 5 33 13 24 16 33 16 33 20

25 25 31 24 27 18 29 24 30 24 25 18

orageux beau temps orageux belles éclaircies pluvieux beau temps orageux belles éclaircies ensoleillé beau temps belles éclaircies ensoleillé beau temps belles éclaircies belles éclaircies ensoleillé ensoleillé orageux orageux pluie éparse belles éclaircies belles éclaircies beau temps pluvieux ensoleillé belles éclaircies très nuageux belles éclaircies orageux pluvieux ensoleillé beau temps belles éclaircies beau temps ensoleillé orageux

belles éclaircies beau temps averses éparsesbeau temps beau temps ensoleillé ensoleillé averses modérées beau temps ensoleillé beau temps belles éclaircies beau temps beau temps faible pluie très nuageux ensoleillé orageux beau temps très nuageux beau temps belles éclaircies averses éparsesbelles éclaircies belles éclaircies averses éparsesbelles éclaircies orageux

forte pluie ensoleillé belles éclaircies ensoleillé ensoleillé beau temps

4° 12°

15° 29°

28° 43°

26° 36° 25°

36°

20°26°

9° 19°

26° 29°

4° 22°

22° 30°

27°44°

5° 14°

24°44°

11° 24°

8° 15° 18°

26°

16°29°

18° 23°

10°28°

10°19°

21° 22°

10°28°

15° 29°

12° 28°

8° 16°

20°36°

20°26°

9° 23°

9° 21°

23° 26°

22° 30° 23°

32°

18° 24° -1°

18°

1° 15°

20°26°

15° 16°

7° 19°

7° 20°

6° 21°

7° 21°

11° 18°

11° 20°

9° 15°

11° 21°

12° 17°

12° 18°

12° 15°

10°17°

10°17°

10°18°

6° 20°

11° 20°

10°20°

11° 17°

10°16°

10°19°

13°19°

10°18°

14°20°

14°23°

16°23°

16°25°

17°21°

12° 21°

16°22°

9° 20°

7° 21°

12° 18°

9° 17°

11° 20°

12° 18°

12° 17°

14°21°

13°19° 14°

23°14°21°

14°21°

14°20°

12° 23°

9° 25°

13°23°

15° 23°

9° 26°

9° 25°

14°24°

12° 26°

15° 25°

18° 25°

13°26°

16°24°

17°25°

05h50 22h59 21h45 05h23

Samedi Dimanche Lundi Mardi

Vendredi 1er juin 2007 01.06.2007 01.06.2007

01.06.2007

10 km/h

25 km/h

50 km/h

45 km/h

75 km/h

Températures à l’aube et l’après-midi

3° 15°

Los Angeles

Anchorage

Vancouver Québec

Miami

Paris

Le Cap

Abidjan

Marrakech

Yaoundé

Khartoum

Ankara

Riyad

Kaboul

OmskIrkoutsk

Karachi

Kuala Lumpur

Hanoi

Shanghai

Auckland

Honolulu

Alice Springs

Vladivostock

Tripoli

AntananarivoLa Paz

Managua

Rio de Janeiro

Santiago du Chili

Caracas

PARIS

Amiens

Metz

Strasbourg

Orléans

Caen Caen

Cherbourg

Rennes

Brest

Nantes

Poitiers

Montpellier

Perpignan

Marseille

Nice

Clermont-Ferrand Lyon

Chamonix

Bordeaux

Biarritz

Limoges

Besançon

Rouen

Châlons-en-Champagne

Toulouse

Dijon

Grenoble

Lille

Chicago Barcelone

St-Pétersbourg

Lima

Bagdad

Port Moresby

EN EUROPE DANS LE MONDE

OUTREMER

Dans le monde Temps très pluvieux sur l’ouest cubain et le sud de la Floride

Los Angeles

Chicago

Anchorage

Vancouver Québec

Miami

Paris

St-Pétersbourg

Barcelone

Le Cap

Abidjan

Marrakech

Yaoundé

Khartoum

Ankara

Riyad

Kaboul

Omsk Irkoutsk

Karachi

Kuala Lumpur

Hanoi

Shanghai

Auckland

Honolulu

Alice Springs

Port Moresby

Vladivostock

Tripoli Bagdad

AntananarivoLa Paz

Lima

Caracas

Managua

Rio de Janeiro

Santiago du Chili

PARIS

Amiens

Metz

Strasbourg

Orléans

Caen

Cherbourg

Rennes

Brest

Nantes

Poitiers

Montpellier

Perpignan

Marseille

Ajaccio

Nice

Clermont- Ferrand Lyon

Chamonix

Bordeaux

Biarritz

Limoges

Besançon

Rouen

Châlons- en-Champagne

Toulouse

Dijon

Grenoble

Lille Encore bien instable

Vendredi, une dépression d’altitude (goutte froide) sera présente sur le pays. Ainsi, nous ne pourrons toujours pas escompter des conditions stables et sèches. Au contraire, des averses verront encore le jour un peu partout sur l’hexagone, à l’exception de la Bretagne, les Pays de la Loire, le pourtour méditerranéen, le sud des Alpes et la Corse qui profiteront de belles périodes ensoleillées durables. De fréquentes averses orageuses se déclencheront des Pyrénées au Limousin, Centre, Haute-Normandie, Rhône-Alpes, puis vers le Bassin parisien. Il pleuvra sur l'Alsace et l'extrême nord.

ST-JUSTIN

COEFF. DE MARÉE: 74

Cumul pluviométrique le

En Europe

LEVER: COUCHER: PARIS

COUCHER: PARIS

LEVER:

Le 12h TU

8 1 6 2

3 6

5 7 1 8

3 2

7 4

8 3 9

5 4 9

1 5

3 8Realise par Koalog (http://sudoku.koalog.com)

3 8 9 5 4 2 6 1 7

7 5 2 8 6 1 4 9 3

1 6 4 7 9 3 8 5 2

5 7 8 9 3 6 1 2 4

9 4 6 2 1 5 3 7 8

2 1 3 4 8 7 5 6 9

8 2 5 6 7 4 9 3 1

6 9 1 3 2 8 7 4 5

4 3 7 1 5 9 2 8 6

MoyenCompletez toute lagrille avec des chiffresallant de 1 a 9.Chaque chiffre ne doitetre utilise qu’uneseule fois par ligne,par colonne et parcarre de neuf cases.

SUDOKU Nº 486 Solution du no 485

Météo & Jeux

Paris-Le Caire

10 vols par semaine

www.airfrance.fr

MOTS CROISÉS Nº 07 - 129

Vous n’allez pastoucher terredu week-end.

LES JOURNÉES ET WEEK-ENDS DÉCOUVERTE DU PILOTAGEDu 21 mai au 3 juin 2007,

dans les 600 aéroclubs.www.enviedepiloter.fr

PRENEZ VRAIMENT L’AIR

Ville Samedi Dimanche Lundi

Reykjavik

Dublin

Londres

Amsterdam

Bruxelles

Barcelone

Madrid

Lisbonne

Séville

Budapest

Rome

Florence

Venise

Genève

Vienne

Berlin

Copenhague

Stockholm

Moscou

Prague

Athènes

Istanbul

Légende

Température matin Température après-midi

Pictogramme de la journée

beau pluie modéréeéclaircies

Temps prévu ce week-end en Europe

9° 14°

13°21°

13°25°

14°24°

14°27°

18° 27°

17°28°

16°24°

15° 24°

15° 26°

15° 27°

12° 28°

19° 25°

11° 21°

11° 25°

13°23°

17°27°

17°26°

16°30°

14°20°

12° 24°

12° 22°

11° 16°

13°20°

8° 16°

13°22°

13°26°

15° 26°

11° 20°

10°24°

10°25°

16°30°

17°32°

17°30°

10°23°

13°25°

15° 30°

10°20°

13°20°

15° 21°

10°28°

12° 28°

9° 27°

12° 20°

6° 20°

11° 25°

12° 21°

13°24°

16°24°

12° 17°

12° 13°

8° 10°

17°25°

17°23°

16°26°

18° 33°

21° 36°

22° 35°

8° 15°

10°18°

11° 21°

17°18°

13°24°

19° 24°

13°28°

15° 20°

15° 27°

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr

Solution du n° 07 - 128HorizontalementI. Décapitation. - II. Econome.Aléa - III. Vue. Lices. - IV.Erudit. Alu. - V. Rire. Alcazar. -VI. Gestation. La. - VII. Os.Errer. Dol. - VIII. Ancienne. - IX.Dent. Eûmes. - X. Excédentaire.

Verticalement1. Dévergondé. - 2. Ecuries. Ex. -3. Cœurs. ANC. - 4. An. Détente.- 5. Poli. Arc. - 6. Imitatrice. - 7.Tec. Liée. - 8. Encornet. - 9. Tas.An. Nua. - 10. Il. Az. Demi. - 11.OE. Lalo. Er. - 12. Naturalisé.

MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 07 - 129

I. Bloque la sortie. II. Donneurde leçons. Réflexion du plusjeune âge. III. Pour les dévorer,il faut les prendre. Fait circulerl’information IV. Oublié. Dansle bus. Suivit de très près. V.Passage protégé. Tout ce quibouge lui fait peur. Coup defroid. VI. Personnel. Se prendrepour un duc. VII. Fils deVespasien. Protecteurs du clan.VIII. Abrite le paysan russe.Marquât de sa griffe. IX. Deuxpoints en opposition. Transmispar les parents. Difficile àcontrôler. X. Ne prendra pasposition. Facilitent le transit.

1. Difficile d’échapper à sesfilets. 2. Mise en conformité. 3.Nombre. Bonne appréciation. 4.Chef égyptien. Comme un chatnocturne. 5. Monte dans l’arè-ne. Cours courts. Conjonction.6. Image publicitaire. Fonttourner l’économie du pays. 7.D’un auxiliaire. S’éleva dans lesairs. 8. Appréciées par les tra-vailleurs. Mettras un terme. 9.Homme de la terre. Entre deuxplanchers. 10. Douteux hommed’affaires. 11. Membre de lafamille. Reluque. 12. Travaillentà la reproduction.

Philippe Dupuis

HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12

30 0123Vendredi 1er juin 2007

Page 31: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

1 465sujets

EcofrictionsEt si la finance sauvait la planète ?

Décryptages

Coup de pub ou signe des temps ?Le géant financier britanniqueHSBC a annoncé, mercredi30 mai, 100 millions de dollars

d’investissements (74,5 millions d’euros)au cours des cinq ans à venir pour com-battre le réchauffement climatique.

Cette somme sera répartie entre quatreONG écologiques internationales (WWF,Climate Group, Earthwath Institute etSmithsonian Tropical Research Institute)et financeradesactionsdedéfensede l’envi-ronnement, notamment pour protéger lesressources mondiales en eau. Un doublerecord : jamais ces associations n’avaientreçu autant de fonds d’un coup ; jamaisune entreprise britannique n’avait donnéautant d’argent pour sauver la planète.

L’aspect« marketing »d’une telle initia-tive doit être souligné. Car elle est le faitd’une entreprise mondialisée qui, commed’autres géants de l’industrie, souffre d’unproblèmed’image auprès de l’opinion,pei-nant à justifier des profits faramineux, bat-tant record sur record… HSBC, impopulai-re au Royaume-Uni comme l’ensembledes banques, a engrangé 12 milliardsd’euros de bénéfices en 2006 !

Maiscettedimension decommunicationne doit pas faire oublier l’engagement réeld’HSBC dans le développement durable.Depuis plus d’un siècle, la banque financedes actions en faveur de l’environnement etde l’éducation un peu partout dans le mon-de, en marge de ses activités commerciales.

Dans un rapport critique sur la contribu-tion des banques à la réduction des gaz àeffet de serre, paru le 6 mars, l’ONG LesAmisde la Terre attribuait la meilleure noteà HSBC, soulignant ses efforts pour réduireses propres émissions et financer, dans le

secteur de l’énergie, des projets non pol-luants. Avec l’américaine Goldman Sachs,cette banque est l’une des rares à avoirreconnupubliquementsaresponsabilité enla matière.

En outre, son plan d’investissements à100 millions de dollars s’accompagne d’unplan de formation de ses 312 000 salariés.Ceux-ci seront encouragés à se consacrer,sur leur tempsdetravail, àdesprojetsécolo-giques. L’objectif de la banque est de recru-ter parmi eux 2 000 « experts climat », quise mettront à disposition des scientifiquesmondiaux pour effectuer des recherches.

« Notreresponsabilité estde gagnerde l’ar-gent pour payer nos salariés, régler l’impôtaux gouvernements et servir des dividendes ànos actionnaires. Elle est aussi d’avoir uneaction responsable envers la société », sou-tient Jon Williams, le « M. Ecologie » deHSBC. Reconnaissant qu’il s’agit d’unegoutted’eauàl’échelledesbesoinsde lapla-nète, le banquier estime qu’il faut donnerl’exemple : « On ne changera les chosesqu’avec l’implication combinée des entrepri-ses, des Etats et des individus », estime-t-il.a

Anne Michel

IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE »

« Les trois font la paire »

Billet Chiffres

Rendez-vous

100 millions de dollarsinvestis en cinq anspar HSBC pour combattrele réchauffement climatique.Une opération « marketing »,mais aussi un engagement réel

0123.fr

CE N’EST QU’UNE POCHADE, mais c’est une pochade réussie.Après nous avoir appris qu’il avait fait sa première communion avecAlbert Willemetz, Sacha Guitry nous raconte l’histoire de deuxjumeaux et d’un troisième larron qui est le sosie des jumeaux.

Ceux-ci auront beaucoup d’ennuis à cause de celui-là. Car le sosieest bel et bien un assassin. Un assassin joli garçon et charmant en dia-ble, mais animé d’un esprit d’initiative dangereux pour la société.

Il y a un meurtre et une enquête menée par un commissaire que lagloire de Maigret empêche de dormir. Il y a surtout des mots drôles,des répliques inattendues, de la fantaisie et de la désinvolture.

Le ton est résolument parodique. Trois scènes irrésistibles fontoublier les temps morts et les séquences inutiles. L’une d’elles, qui sedéroule au chevet d’un cadavre, est un petit chef-d’œuvre d’humournoir.

Sacha Guitry sait choisir ses interprètes. Dans Les trois font la pairetous s’amusent en nous amusant. Michel Simon compose un commis-saire broussailleux, pachydermique et bon enfant. Philippe Nicaud adu talent pour trois. On doit à Darry Cowl, témoin volubile du meur-tre, un des meilleurs passages du film.

Quant à Sophie Desmarets, elle nous prouve en gourgandine qu’ellea plus d’un tour dans son sac. Cette comédienne que je croyais connaî-tre ne cessera décidément jamais de m’étonner. a

Jean de Baroncelli(1er juin 1957.)

Robert Solé

Seconds rôles

La place accordée à la campagneprésidentielle par les télévisionsSelon les dernières mesures del’Ina’Stat, le baromètre thématiquedes journaux télévisés de l’Institutnational de l’audiovisuel (INA), les« JT » du soir des six chaînes nationa-les ont consacré 1 465 sujets à lacampagne présidentielle, du 1er jan-vier au 4 mai. Au total, la politiqueintérieure représente 18 % de l’offreglobale sur cette période, contre 6 %en 2006. L’actualité politique arriveen première position sur France 2,France 3 et M6. L’information interna-tionale occupe, elle, la première pla-ce dans les JT, avec plus de 2 000sujets. Moins d’une centaine ont tou-tefois été consacrés à l’actualité del’Europe. La troisième place de ce pal-marès revient au divertissement. a

L’actualité

JEAN-CLAUDE BRIALY, qui nous quitteà 74 ans, avait été un jeune premieréblouissant. Peu à peu, il s’était adapté àson âge, finissant par jouer les patriarchesdans L’Effrontée ou La Reine Margot. Neméprisons pas les seconds rôles, répétaitavec raison ce fils de colonel (pas de géné-ral).

Regardez François Fillon : dans l’om-bre d’un président omniprésent, il est gaicomme un pinson. Alain Juppé lui-même,passé de premier ministre à n˚2 du gou-vernement, en a pris son parti. A croirequ’il vaut mieux être second à Rome quepremier dans son village…

Saluons les adjoints, les bras droits, leslieutenants, les copilotes, les « vice- » entout genre, car leur rôle est parfois ingrat.Ne les confondons pas avec les doublureset les sosies. Bien sûr, « second » évoquesecondaire : c’est la seconde classe, lesecond choix et les seconds couteaux.Mais il y a aussi dans ce mot une richessecachée (la seconde nature) et beaucoupd’espoir (seconde vie, second souffle). Undésir d’avenir, comme dirait une ex-futu-re présidente qui ne s’est pas résignée à ladeuxième marche du podium. a

Editorial & Analyses2 Editorial. Un G8 sous tension.Record de violences aux Caraï-bes. Par Jean-Michel Caroit.Solidarité centre-européenne.La chronique « Europe »de Thomas Ferenczi.

Page trois3 Italie. La politiqueen accusation.

International4 Liban. L’ONU imposele « tribunal Hariri ».6 G8. La Russie hausse le tonsur le Kosovo.

Sciences8 Reach. L’Europe s’attaqueà la toxicité des substanceschimiques.

Europe10 Espagne. La visitede Nicolas Sarkozy.

Politique12 Entretien. Xavier Darcos,ministre de l’éducation.

Economie14 France Télécom. Menacede crise sociale.

Médias16 Images. Le bel avenirde la vidéo à la demande

Sports17 Tennis. Richard Gasquet« panique » sur le centralde Roland-Garros.

Portrait18 Michelin. Michel Rollier.

Débats19 Choc fiscal ? Non, contre-réforme ! Par François Hollande.Focus20-21 Médias. L’avenirdu « Monde ».

Enquête22 Reportage. Afrique du Sud.

Patrimoine24 Evénement. Les Rendez-vous au jardin.

Exposition25 Centre Pompidou. Le lauréat2006 du prix Marcel-Duchamp.26 DVD. La sélectiondu « Monde ».

Mode de vie27 Design. Le Corianfête ses 40 ans.

La parité s’impose-t-elle enpolitique ? Chat avec MarietteSineau, de l’Observatoire de laparité, le 1er juin à 15 heures.Banque mondiale : nouveauprésident, nouvelle politiqued’aide au développement ?Chat avec Pierre Jacquet, del’Agence française de développe-ment, à 16 heures. A la « une ».

0123

a Tirage du Monde daté jeudi 31 mai 2007 : 430 458 exemplaires. 1 2 3

Vendredi 1er juin 2007 31

Page 32: e Vendredi 1er juin 2007 Les projets de Darcos pour l’écoleclara25072004.free.fr/blogclara/PDF/20070601_QUO.pdf · avoir lieu le 12 juin, nouvelle date fixée par son président,

Nous imaginons aujourd’hui des énergiesrenouvelables pour répondre aux défis

environnementaux de demain.Le développement de l’énergie solaire

et l’exploitation des champs d’éoliennes

constituent de nouvelles solutions

énergétiques qui complètent d’ores

et déjà nos offres gaz naturel.

L’énergie est notre avenir,

économisons-la !

www.gazdefrance.com

-C

réd

itp

ho

to:D

.Vin

son

-C

entr

en

auti

qu

eL’

Arc

hip

el-

Cas

tres

/Arc

hit

ecte

s:M

ich

elSe

ryet

Vin

cen

tD

efo

sd

uR

au-

Gaz

de

Fran

ceSA

auca

pit

ald

e98

387

198

8€

-54

210

765

1R

CS

Pari

s