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Séance mensuelle du 14 novembre 2008 So ciété d’histoire et d’archéologie [email protected] www.amis-de-montlucon.com 1 Pierre DIOT Architecte de la ville de Montluçon Pierre Diot, dont une résidence du Diénat porte le nom, fut un architecte qui, par son style, a marqué son époque dans la première partie du XX e siècle. Toutefois l’analyse de ses œuvres distingue trois périodes. Né à Chazemais le 3 mai 1881, il est décédé à Montluçon le 8 mai 1956. Socialiste, ami intime de Marx Dormoy, il fut conseiller général de Montluçon-ouest de 1931 à 1940. De 1920 à sa mort il a été le président fondateur du patronage laïc de Montluçon 1 . Il demeurait 21 rue Achille-Allier. Dans un premier temps ses conceptions en architecture furent originales et colorées, utilisant pour cela les modénatures et la céramique, ce qui donnait à ses œuvres un air quelque peu exotique, inhabituel chez nous, et tranchant manifestement avec l’autre grand architecte du moment, plus classique, Gilbert Talbourdeau. En 2005, les journées du Patrimoine de la ville de Montluçon lui furent consacrées, et une exposition organisée par Éric Bourgougnon, à l’orangerie de la Louvière, avec plans, photos et commentaires, est venue rappeler son art aux Montluçonnais. Parmi les documents exposés étaient les deux magnifiques pavillons qui encadraient l’entrée de l’ancien abattoir (dont il a fait les plans) devenu caserne des pompiers gérée par le Conseil général, et celui-ci était maître-d’œuvre de la construction, sur l’emplacement, d’une caserne plus fonctionnelle. Conseil général et SDIS ignorant la valeur patrimoniale de ces pavillons, les ont fait démolir, ce qui avait soulevé une manifestation de Montluçonnais, motivés par leur conservation. Ils ont assisté impuissants à leur démolition car il n’y a pas eu de sauvegarde de dernière minute… 1 - Pour la petite histoire signalons aussi qu’en 1932 il a été à l’ori- gine de l’école de plein air de la Bouchatte. n° 132 - 14 e année Vendredi 12 décembre 2008, 20 h 30, salle Salicis : Assemblée générale annuelle ; Jacques Chateau : Les Bourbons et les guerres de Cent Ans. Vendredi 9 janvier 2009, 17 h 30, salle Salicis : André Touret : Histoire de la Libération à Montluçon (1944-1947). À noter sur votre agenda… Soixante et une personnes étaient présentes pour entendre la conférence des Amis de Montluçon sur l’architecte montluçonnais Pierre Diot donnée par Éric Bourgougnon, conservateur des musées de la ville et petit-fils de René Bourgougnon qui fut professeur au lycée et co-auteur – avec Michel Desnoyers – du livre Montluçon au siècle de l’industrie. Auparavant, le président Jean-Paul Michard a signalé le travail de Mme Marie-Élisabeth Bruel, publié dans le bulletin des Études bourbonnaises n° 315 (septembre 2008), qu’elle a consacré au chapiteau dit « des monnayeurs » de Souvigny. Jusqu’à ce jour, les érudits locaux qui s’étaient intéressés à ce chapiteau avaient vu dans sa sculpture, la représentation de moines et de personnages « battant monnaie », rappelant que l’abbaye de Souvigny avait ce privilège. Mme Bruel en fait une tout autre analyse après une étude minutieuse, puisque elle voit dans ces personnages et les objets représentés une allégorie du riche en enfer. Ce travail fort intéressant bouscule la tradition qui voulait que le visiteur voit dans ce chapiteau « de besogneux monnayeurs des moines de Souvigny ». Il signale un don de M. Denis Groené qui a fait parvenir à notre société un DVD relatant la construction du barrage de Sidiailles (Cher). M. Groené, en tant qu’ingénieur du Génie rural, a participé à la construction de ce barrage et en a filmé les différentes phases. Ensuite M e J. Pellissier a présenté l’ouvrage de Mme Jacqueline Humbert-Buisson : Montluçon 1800-1900, petites chroniques de la vie quotidienne au XIX e siècle.

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Page 1: e Amis de Montluçonamis-de-montlucon.com/lettres/132-novembre-2008.pdf · renoncer à l’exotique éclectisme de l’avant-guerre de 14 – c’est-à-dire changer de siècle –

Séance mensuelle du 14 novembre 2008

La lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desLa lettre desAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de MontluçonAmis de Montluçon

Société d’histoire et d’arché[email protected]

www.amis-de-montlucon.com

1

Pierre DIOTArchitecte de la ville

de Montluçon

Pierre Diot, dont une résidence du Diénat porte le nom, fut un architecte qui, par son style, a marqué son époque dans la première partie du XXe siècle. Toutefois l’analyse de ses œuvres distingue trois périodes.

Né à Chazemais le 3 mai 1881, il est décédé à Montluçon le 8 mai 1956.

Socialiste, ami intime de Marx Dormoy, il fut conseiller général de Montluçon-ouest de 1931 à 1940. De 1920 à sa mort il a été le président fondateur du patronage laïc de Montluçon1. Il demeurait 21 rue Achille-Allier.

Dans un premier temps ses conceptions en architecture furent originales et colorées, utilisant pour cela les modénatures et la céramique, ce qui donnait à ses œuvres un air quelque peu exotique, inhabituel chez nous, et tranchant manifestement avec l’autre grand architecte du moment, plus classique, Gilbert Talbourdeau.

En 2005, les journées du Patrimoine de la ville de Montluçon lui furent consacrées, et une exposition organisée par Éric Bourgougnon, à l’orangerie de la Louvière, avec plans, photos et commentaires, est venue rappeler son art aux Montluçonnais. Parmi les documents exposés étaient les deux magnifi ques pavillons qui encadraient l’entrée de l’ancien abattoir (dont il a fait les plans) devenu caserne des pompiers gérée par le Conseil général, et celui-ci était maître-d’œuvre de la construction, sur l’emplacement, d’une caserne plus fonctionnelle. Conseil général et SDIS ignorant la valeur patrimoniale de ces pavillons, les ont fait démolir, ce qui avait soulevé une manifestation de Montluçonnais, motivés par leur conservation. Ils ont assisté impuissants à leur démolition car il n’y a pas eu de sauvegarde de dernière minute…

1 - Pour la petite histoire signalons aussi qu’en 1932 il a été à l’ori-gine de l’école de plein air de la Bouchatte.

n° 132 - 14e année

Vendredi 12 décembre 2008, 20 h 30, salle Salicis :Assemblée générale annuelle ; Jacques Chateau : Les Bourbons et les guerres de Cent Ans.

Vendredi 9 janvier 2009, 17 h 30, salle Salicis : André Touret : Histoire de la Libération à Montluçon (1944-1947).

À noter sur votre agenda…

Soixante et une personnes étaient présentes pour entendre la conférence des Amis de Montluçon sur l’architecte montluçonnais Pierre Diot donnée par Éric Bourgougnon, conservateur des musées de la ville et petit-fi ls de René Bourgougnon qui fut professeur au lycée et co-auteur – avec Michel Desnoyers – du livre Montluçon au siècle de l’industrie.

Auparavant, le président Jean-Paul Michard a signalé le travail de Mme Marie-Élisabeth Bruel, publié dans le bulletin des Études bourbonnaises n° 315 (septembre 2008), qu’elle a consacré au chapiteau dit « des monnayeurs » de Souvigny. Jusqu’à ce jour, les érudits locaux qui s’étaient intéressés à ce chapiteau avaient vu dans sa sculpture, la représentation de moines et de personnages « battant monnaie », rappelant que l’abbaye de Souvigny avait ce privilège. Mme Bruel en fait une tout autre analyse après une étude minutieuse, puisque elle voit dans ces personnages et les objets représentés une allégorie du riche en enfer. Ce travail fort intéressant bouscule la tradition qui voulait que le visiteur voit dans ce chapiteau « de besogneux monnayeurs des moines de Souvigny ».

Il signale un don de M. Denis Groené qui a fait parvenir à notre société un DVD relatant la construction du barrage de Sidiailles (Cher). M. Groené, en tant qu’ingénieur du Génie rural, a participé à la construction de ce barrage et en a fi lmé les différentes phases.

Ensuite Me J. Pellissier a présenté l’ouvrage de Mme Jacqueline Humbert-Buisson : Montluçon 1800-1900, petites chroniques de la vie quotidienne au XIXe siècle.

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Hormis les bâtiments municipaux que Pierre Diot a réalisés, la ville conserve encore de très nombreuses maisons indivuelles dont il

a établi les plans. Celles-ci sont faciles à reconnaître

car elles ont toutes la même particularité : les parties hautes

des ouvertures ne sont pas à angle droit mais à pans coupés, c’est la signature du maître dans sa troisième période.

Citons maintenant ce qu’avait écrit Éric Bourgougnon dans la plaquette publiée lors de l’exposition Pierre Diot en 2005 :

« L’architecture de Pierre Diot a si profondément marqué le paysage urbain de la ville qu’il n’est guère de rues de Montluçon où n’apparaisse l’une de ses réalisations. Il est l’architecte public des écoles Paul-Lafargue, Viviani ou du Diénat, de la caserne de pompiers et des deux bains douches municipaux, des lavoirs et de l’immeuble de la « Santé publique ». Mais il est aussi l’auteur de centaines de maisons ou villas privées qui donnent à certaines rues de Montluçon l’allure d’un bord de mer de l’entre-deux-guerres.

« C’est que Diot a un style : un style tout à la fois bien à lui et à la mode de son temps. Le « style » Diot a bien sûr évolué durant vingt-cinq ans, mais à travers ces évolutions des constantes demeurent : l’emploi de céramiques ornementales rythmant l’ordonnancement des façades, les potences japonisantes, des toits plats et débordants, le soin apporté au dessin des grilles et balustrades de bois

ou de fer, et puis une allure générale, une silhouette, une tournure toujours élégante et bien proportionnée.

« On peut distinguer trois grandes périodes dans l’activité de Pierre Diot.

« La première s’étend de l’avant-guerre de 1914-1918 à la fin des années vingt. Elle donne naissance à des bâtiments étonnants qui tranchent radicalement avec l’ordinaire des constuctions montluçonnaises en ce qu’ils

Villa quai Barbès (1921)

Un des pavillons (aujourd’hui détruit) de la caserne de pompiers

Photo d’un des pavillons de la caserne de pompiers en cours de démolition : détail d’une fenêtre et des céramiques.Les garde-corps des fenêtres ont déjà été récupérés !

Garde-corps (ensemble et détail) des pavillonsde la caserne des pompiers.

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sont foncièrement exotiques. S’y mèlent des influences japonisantes, orientales et surtout indochinoises. C’est le temps des « toits pagode », plats et débordants soutenus par des potences en bois, des frises de céramique, des balustrades de bois et de toute une gracieuse fantaisie qu’on ne trouve, à cette époque, que dans les villes thermales ou balnéaires. À ce style composite se rattachent les bains douches de l’avenue Jules-Ferry et ceux de la Ville-Gozet, le préventorium du quai Rouget-de-l’Isle et sa sœur jumelle aujourd’hui détruite, une villa indochinoise édifiée contre toute attente en 1908, au centre de la rue Barathon. L’exotisme ce cette villa frappa tant les esprits qu’on en fit même une carte postale.

« En 1921, une élégante villa, identique à celles des fronts de mer de la côte atlantique, est construite sur le bord du canal de Berry, quai Barbès. Cette période se clôt en 1930 avec une charmante petite villa à l’angle des

rues Voltaire et Théodore-de-Banville, qui, bien qu’encore japonisante, annonce déjà l’arrivée du style Art-Déco.

« Durant les années 30, le style Art-Déco s’installe donc. L’exotisme et la fantaisie de la Belle époque font place à la rigueur. Tout devient anguleux, les temps ont changé. La céramique est moins présente ; le fer remplace systématiquement le bois des grilles et des balustrades, et seuls quelques bas-reliefs et des frises florales affleurant les toits, viennent, comme à l’école Paul-Lafargue, tempérer l’aridification progressive des façades Art-Déco du milieu des années 30.

« Enfin, peu avant la Seconde guerre mondiale, un nouveau style apparaît, inspiré par l’architecture du pays basque. Le meilleur exemple en est donné par l’école du Diénat ou le lavoir voisin : faux colombages, tons ocres et rouges et toits pentus recouverts de petites tuiles, viennent clore en 1940 l’activité de Pierre Diot.

« De la veille de la Première guerre mondiale à celle de la seconde, Pierre Diot a donné à Montluçon ses plus beaux édifices, qu’ils soient publics ou privés.

« À travers ces vingt-cinq ans d’architecture, la période des années dix et vingt apparaît incontestablement comme la plus talentueuse. L’homme du XIXe siècle qu’était Pierre Diot éprouva manifestement quelques difficultés à renoncer à l’exotique éclectisme de l’avant-guerre de 14 – c’est-à-dire changer de siècle – pour épouser les rigueurs de l’Art-Déco dont il ne peut s’empêcher « d’arrondir les angles » par des pans coupés.

Le bâtiment des bains douches de l’avenue Jules-Ferry (1913).

Le préventorium, quai Rouget-de-l’Isle (1923).

Les bains douches de la Ville-Gozet (1928).

École Paul-Lafargue (1932-34).

Villa rue Voltaire (1930).

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« Au-delà de la stylistique, il faut aussi, pour aborder l’œuvre de Pierre Diot, ne pas manquer de rapprocher l’homme de l’architecte.

« Les préoccupations sociales de Pierre Diot, sa défense de l’école laïque, expliquent que l’architecte ait gratifié les bâtiments dédiés à la santé, à l’instruction, à l’hygiène et au bien-être de la population d’une ville ouvrière, d’une architecture remarquable et inattendue, dessinée avec le plus grand soin et richement ornementée, qui contraste avec leur fonction de bains douches, de préventorium anti-tuberculeux, ou d’école primaire.

« On peut ainsi légitimement s’étonner de voir l’architecture d’un préventorium revêtir la forme d’une villa indochinoise, comme on en construisait dans le quartier français de Saïgon au début du XXe siècle : elle matérialise l’idéal d’un homme poursuivant, à travers l’architecture, une œuvre sociale.»

La ville de Montluçon pourrait bien honorer cet architecte, comme elle le fit pour Gilbert Talbourdeau, en donnant son nom à une rue. Ce qui serait parfaitement justifié compte tenu de ce qu’il a réalisé pour la ville.

Maurice Malleret

Villa rue Balzac (1925).

École du Diénat (1939-41).

Lavoir du Diénat, aujourd’hui Maison de la pêche (1941).

Pavillon d’entrée des ateliers municipaux (1935-36).

Quelques constructions de Pierre Diot à voir dans

MontluçonListe extraite de la plaquette publiée

par le musée de Montluçon à l’occasiondes journées du Patrimoine en 2005.

1912 : Maison - 10 rue Balzac

1913 : Bains-douches - avenue Jules-ferry

1921 : Villa - quai Barbès

1925 : Villa - 12 rue Balzac

1927 : Villa - 33 rue de l’Industrie

1928 : Bains-douches de la Ville-Gozet - rue Beaudelaire

1928 : École Émile-Zola - 31 rue Viviani

1929 : Immeuble - 21 rue Gay-Lussac

1930 : Villa - 39 rue Voltaire

1931 : Immeuble - 21 rue d’Alma

1931 : Maison d’habitation - 35 avenue du 8 mai 1945

1932-34 : École Paul-Lafargue

1933 : Villa - 80 avenue Jules-Guesde

1934 : Maison d’habitation - 27 rue d’Alma

1935-36 : Pavillon d’entrée des ateliers municipaux

1939-41 : École du Diénat

1941 : Lavoir du Diénat (aujourd’hui Maison de la Pêche).

Crédits photos : Musées de Montluçon, M. Pille, J-P. Michard