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Page 1: Dossier de presse Exposition Regard collectif septembre 2012

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Page 2: Dossier de presse Exposition Regard collectif septembre 2012

REGARD COLLECTIF, le projet.............................................................P 2

L’expérience des correspondants de l’Humanité...................................P 3

L’expérience conduite par le service des correspondants photographes......................................................................................P 4

Le point de vue militant des correspondants.......................................P 5

Regarder et vivre la ville.....................................................................P 6

REGARD COLLECTIF, un site pour prolonger l’expérience...................P 7

Fiche technique....................................................................................P 8

Les partenaires du projet.....................................................................P 9

Le sommaire

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Page 3: Dossier de presse Exposition Regard collectif septembre 2012

Repères des luttes politique et sociale de la France de l’après-guerre, les clichés des correspondants photographes parlent de l’engagement militant de ces hommes et de ces femmes issus des classes populaires, de la construction de l’espace métropoli-tain, de la vie de quartier, des espaces de travail et de loisirs. Ils évoquent ainsi l’ap-propriation citoyenne de la ville, le temps d’une manifestation ou d’un rassemblement alors que l’espace urbain francilien subit de profondes transformations dans la se-conde moitié du XXe siècle.

Ces thématiques constituent la spécifi -cité du regard des correspondants photo-graphes, opérateurs issus du Peuple de Pa-ris et de sa périphérie. Le projet REGARD COLLECTIF repose sur la valorisation et l’exploitation de cette production photo-graphique de milliers de militants commu-nistes bénévoles qui ont œuvré au service du journal l’Humanité.

Inaugurée à l’occasion de la Fête de l’Hu-manité 2012, l’exposition REGARD COL-LECTIF met en avant ces différentes pro-blématiques au travers d’une sélection de photographies. Mais REGARD COLLECTIF, c’est également une démarche collabora-tive qui a pour ambition de documenter des milliers de clichés partiellement renseignés, grâce au site http://acp-regardcollectif.univ-mlv.fr

Mémoire des hommes, mais aussi mé-moire des lieux : REGARD COLLECTIF re-découvre des espaces urbains franciliens méconnus ou oubliés. Une démarche qui s’adresse à tous, en proposant notamment un accompagnement pédagogique adapté aux publics scolaires.

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Le matériau photographique auquel s’intéresse l’exposition REGARD COLLECTIF — conservé et numérisé par les Archives départementales de Seine-Saint-Denis — est le fruit d’une expérience originale initiée par l’Humanité, organe de presse du principal parti politique de l’après-guerre, le PCF.

Du milieu des années 1950, moment de sa relative démocratisation, la pratique photographique n’a que peu à voir avec les milieux ouvriers. Il en va tout autrement de la production des correspondants-photographes de l’Humanité, de ce réseau dont un rapport du Comité central du PCF daté du 12 novembre 1954 nous dit qu’il compte alors “deux mille cinq cent membres, dont quatre cent cinquante métallos, cent cinquante che-minots, cent travailleurs du bâtiment, etc”.

Ouvrières, collectives, engagées et enracinées, les photographies des correspondants montrent des réalités largement ignorées par les clichés des agences de presse et des photographes professionnels. Comme le résume le bulletin de liaison des correspondants photographes du 16 avril 1974 : « ...l’appareil photographique de centaines de correspon-dants a changé de fonction pour s’intéresser à tout le monde ignoré photographiquement... » Cette expérience, qui s’est achevée à la fi n des années 1990, reste encore très mal connue alors qu’elle préfi gure le journalisme citoyen, aujourd’hui porté par la réactivité de la « toile » et le dynamisme des web-reporters.

Les dizaines de milliers de photographies produites par les correspon-dants de l’Humanité documentent de multiples aspects de la vie urbaine (travaux d’aménagement, chantiers et mutations des paysages urbains) manifestations ouvrières et accidents de circulation, espaces en friche, événements associatifs, manifestations sportives communales et commé-morations locales dans la banlieue rouge.

« A l’écoute de le France grâce à ses milliers de correspondants » Jacques Naret, Notre Richesse,18 octobre 1960,

AD93, 188J7

Bandeau du Bulletin de liaison des correspon-dants de l’HumanitéNotre Richesse, web-reporters. 3 mars 1961AD93, 188J7

Du années 1950 à la fi n des années 1990, l’Humanité s’est dotée d’un réseau de correspondants photographes, animé par Michel Tartakowsky et Paulette Jourda. Ce réseau, qui a compté jusqu’à 5 000 membres en 1968, est constitué de bénévoles, implantés pour une bonne moitié d’entre eux en région parisienne. Il s’agit souvent de simples militants à qui le journal confi e un appareil photo et la mission de documenter les luttes et le quotidien de la classe ouvrière.

L’expérience conduite par le service des correspondants photographes

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C’est au début des années 1950 que les responsables du service des correspondants de l’Humanité, Paulette Jourda et Michel Tartakowsky, décident de créer le groupe des « correspondants-photographes ». C’est également avec l’aide d’un passionné, Raoul Marie, que cette nouvelle ambition collective peut voir le jour.

Dans le bulletin de juillet 1952, les membres du réseau sont ainsi encouragés à se lancer dans la prise de vue : « au cours des vacances, faites de petits reportages sur les gens qui vous entourent ; interviewez et joignez des légendes à vos photos ». De retour dans les villes, on conseillera aux correspondants de photographier « les manifestations, les grèves, les prises de parole, les inscriptions dans les votre temps ! » enjoignait ce même bulletin de liaison le 22 mars 1968.

Si certains correspondants sont déjà des photographes amateurs confi rmés, d’autres sont dépourvus de toute culture photographique. Alors, pour parfaire le savoir-faire des uns et développer celui des autres, les correspondants bénéfi cient de cours du soir.

C’est ainsi que des professionels confi rmés viennent former, dans les locaux de l’Humanité, les correspondants du journal : Robert Doisneau, Paul Amlassy, Jean-Marie Baufl e ou Guy Le Querrec y ont tour à tour professé. Grâce à ces « compagnons de route », plusieurs milliers d’ouvriers ont pu bénéfi cier d’une éducation populaire à l’image.

Avec le refus de toute hiérarchie entre « image légitime » et image secondaire, avec la recherche du « singulier-banal », avec la mise en avant du quotidien ouvrier contre la « photo-événement » des agences de presse, c’est aussi un véritable manifeste en faveur d’une photographie populaire et humaniste qui se dessine au fi l desnuméros :

« Paris et sa région abritent mille événements quotidiens qui prennent de l’importance si on les saisit pour les exprimer par les mots ou l’image. Oui, c’est bien cela ; qu’est-ce qui est important et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Allez savoir ! Disons-nous alors que tout est important ».

(Alfred Gerson, Bulletin de liaison des correspondants de l’Humanité, 1970).

Les clichés, s’ils sont publiés, sont crédités « Correspondants pho-tographes Huma ». L’effacement de l’auteur est ainsi une autre ma-nifestation de cette culture commune. C’est là sans doute l’un des aspects les plus saisissants de cette démarche photographique : à rebours des logiques d’affi rmation de l’auteur, si puissantes dans le monde du photojournalisme, c’est un acte collectif et une œuvre partagée qui sont ici revendiqués.

Portrait d’un photographe de l’Humanité à la Fête de l’Humanité,Guy Gence, septembre 1967AD93, 35Fi/113 D3

L’engagement collectif des correspondants photographes

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« (…) Soyez avec vos appareils photographiques partout où s’exprime et combat l’homme de notre temps. C’est ça la photo (…) ». L’adresse fi nale du bulletin des correspondants photographes d’avril 1974 est des plus claires : il appartient à chaque correspondant d’être auprès de ceux qui militent quotidiennement. L’engagement des militants revêtait également une dimension quotidienne et transgénérationnelle.

Au cours de la période, les terrains de luttes syndicales et politiques sont nombreux : mouvements de grève et manifestations, actions militantes en faveur de la paix ou contre l’OTAN, célébration du centenaire de l’Humanité, commémoration de la Commune de Paris : c’est d’abord une photographie de combat qui s’affi rme au travers des sujets photographiés. Il s’agit, en pleine guerre froide, à un moment où le PCF est devenu un parti d’opposition au service des luttes ouvrières, de contourner les agences photographiques « bourgeoises », de conquérir la même autonomie que celle acquise par le journal face aux agences de presse dans l’entre-deux-guerres. En s’étoffant, le réseau des correspondants est en prise avec les luttes animées par le mouvement communiste, qu’il s’agisse du combat contre l’impérialisme américain ou de la défense de la paix en Algérie. Cette force, le Bulletin de liaison Correspondant l’exprime dans son numéro du 16 avril 1974 :

« Nous sommes aujourd’hui en mesure de couvrir tous les événements. (...) Soyez avec vos appareils photographiques partout où s’exprime et combat l’homme de notre temps. C’est ça la photo »

Plus que jamais, les correspondants donnent une vision alternative des luttes qu’ils photographient. C’est assurément le cas pour les clichés de mai 1968 qui montrent, loin des images des agences de presse, un Paris moins étudiant et plus ouvrier, la banlieue rouge plus que le quartier latin.

Car la force et la singularité de cette production photographique viennent de ce qu’elle est portée par un regard endogène et familier. C’est ce qu’avance le même bulletin, évoquant « cette authenticité, cette aptitude à montrer, [qui] constituent souvent, même si elles pêchent techniquement quelquefois, la qualité première des photos qui nous sont adressées ». Les années 1980 amorcent le déclin rapide du service des correspondants photographes. Les clichés produits, qui documentent de nouvelles formes de mouvements sociaux (lutte contre le racisme, contre les restructurations industrielles), n’en continuent pas moins à illustrer ce qui a fait la force de cette production : une démarche collective, engagée, enracinée. Manifestation du 1er mai, Bd Magenta, Paris (Xe arr)

Correspondant photographe, mai 1959AD93, 83Fi/14 31

Un militantisme photographique

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Au delà de la temporalité singulière de la grève et de l’action sociale, le regard du correspondant se porte aussi sur les rituels sociaux et les événements locaux ayant pour cadre des espaces en profonde mutation au cours de la période, qu’il s’agisse des quartiers où l’on érige de grands ensembles (La Défense), où l’on réamnénage des quartiers (Les Halles)alors que la région Île-de-France voit se développer de nouveaux axes et modalités de transport (RER, périphérique intérieur, voies sur berge). Ces nouveaux espaces et ces nouvelles infrastructures bouleversent le quotidien des franciliens à la fi n des années 1950.

En deçà et au delà du sensationnel et de l’extra-ordinaire, le regard du correspondant photographe a su explorer ces espaces de prime abord peu photogéniques. C’est ainsi que l’objectif photographique des correspondants de l’Humanité accroche les images d’une quotidienneté qui échappe d’ordinaire au regard du journaliste professionnel.

Les faits divers ont notamment droit de cité dans les colonnes du quotidien communiste : qu’il s’agisse de spectaculaires accidents de la circulation, d’événements météorologiques mais aussi de scènes de détente, d’événements associatifs, de manifestations sportives communales, ou de commémorations locales. Ils constituent de précieux témoignages des différentes formes de sociabilité des militants et sympathisants communistes, dont la Fête de l’Humanité constituent le point d’orgue.

Souvent issus du monde ouvrier, les correspondants photographes sont aussi les témoins attentifs des espaces industriels franciliens et du monde du travail, non seulement pour témoigner des luttes qui agitent les usines et les ateliers mais aussi pour rendre compte du quotidien des employés des raffi neries de Gennevilliers, des typographes de l’Humanité ou des cheminots de la SNCF.

L’ensemble de ces événements ou de ces « non-événements » (la rue Quincampoix par une matin d’automne de 1970) quotidiens, ancrés chacun dans des territoires singuliers, fi xe ainsi les contours incertains de « l’infra-ordinaire » cher à Georges Perec.

Alors que la région capitale s’apprête à connaître une nouvelle fois, de profondes mutations dans son urbanisme et ses réseaux de communication, avec la mise en œuvre du « Grand Paris », REGARD COLLECTIF permet de garder et de transmettre la mémoire d’une identité sociale et régionale en constante mutation.

Passage Montgallet, Paris (XIIe arr)J. Morineau, novembre 1969AD93, 35Fi/245 C3

La ligne RER A, un mois avant son inaugurationOzanne, novembre 1969AD93, 35Fi/246 B1

Rencontre des mille enfants à MalakoffC. Henry, juin 1969AD93, 35Fi/227 B5

Regarder et vivre la ville

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Retrouvez une sélection des photographies des correspondants de l’Humanité en consultant le site de REGARD COLLECTIF (acp-regardcollectif.univ-mlv.fr) .

Vous y retrouverez la notice de chaque photogra-phie numérisée, depuis la Photothèque. Pour dé-couvrir le document original, conservé aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis, n’oubliez pas de relever la cote de la photographie.

Afi n d’enrichir la documentation de chaque photographie, REGARD COLLECTIF vous propose de déposer, sur son site, vos commentaires. Nombreux sont en effet les clichés pour lesquels l’auteur, la date ou le lieu de la prise de vue sont inconnus.

REGARD COLLECTIF entend également nouer des relations privilégiées avec les anciens correspondants photographes. Retrouvez leurs témoignages et leurs notices biographiques dans les pages Actualités et Militants photographes du site, pour en savoir plus sur leurs pratiques et leurs techniques.

Enfi n, REGARD COLLECTIF met à la disposition des ensei-gnants des classes du premier et second degrés des séries de fi ches pédagogiques qui leur permettront dans le cadre des cours d’histoire, de géographie, d’éducation civique, de français ou d’Arts plastiques d’exploiter les ressources de la photothèque, au travers d’activités élaborées, conformément aux objectifs des nouveaux programmes défi nis par les Ins-tructions offi cielles. L’ensemble de ces fi ches peut être télé-chargé depuis l’espace pédagogique du site.

Une série de ressources (bibliographies, communications...) est également disponible pour les étudiants de l’Enseigne-ment supérieur.

Sylla Grinberg et Raymond Tessier, Fête de l’Humanité 2012JF Hamet, ACP-UPEMLV

Fête de l’Humanité 2012JF Hamet, ACP-UPEMLV

Fête de l’Humanité 2012JF Hamet, ACP-UPEMLV

acp-regardcollectif.univ-mlv.fr

REGARD COLLECTIF, un site pour prolonger l’expérience

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Conception scientifi que : Thierry Bonzon (porteur du projet), Maud Chirio, Angelos Dalachanis et Vincent Lemire

Expertise photographique : Wilfrid Estève

Traitement des photographies : Souâd Mechta

Conception graphique et éditoriale : Jean-François Hamet

Tirages : Négatif +

Conception du site web : Carole Andriantsitohaina, Sophie Boiché, Anne Delort, Jean-François Hamet, Léonore Savoye

Remerciements à : Franck Alary, Stéphanie Alexandre, Georges Azenstark, Venceslas Biri, Maurice Béguin, Olivier Brillanceau, Elisabeth Bruneaux, François Brunet, Vanessa Caru, Julien Cassagne, Joël Clesse, Joshua Cole, Alexandre Courban, Maxime Cour- ban, Antony Daguet, Richard De-laume, Sandra Fastre, Isabelle Franqueza, Marie Guiraud, André Gunthert, Pascal Janots, Paulette Jourda, Claude Kha-zizian, Virginie Leroy, Jean-Claude Lescure, Morgane Louis, Catherine Lafi tte, Silvère Magnon, Maguette Mbow, Julien Mi-chot, Frédéric Moret, Guillaume Nahon, Laure Néria, Vincent Nozick, Marie-Ange Paquita, Audrey Pena, Yann Potin, Chan-tal Prévost, Cécile Robert-Cuny, Romain Robinet, Timothée Rol-dao, Julie Rosiaux, Fabrice Savel, Claire Sécail, Jens Schnei-der, Michel Tartakowsky, Jeanne & Raymond Tessier, Valérie Theis, Olivier Valentin, Bernard Vasseur, Sylvie Zaidman

REGARD COLLECTIF, la �che technique

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