décembre 2011

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http://www.agetaac.ulaval.ca/fileadmin/fichiers/fichiersAGETAAC/AGRAL/Agral.Vol43.No3.web.pdf

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Décembre 2011| 3

E lle fait partie de notre vie. Elle est parfois locale, souvent d’énergie et peut être responsable. Plusieurs la dénoncent lorsqu’excessive; d’autres l’encoura-gent aveuglément peu importent ses conséquences. De l’éveil au sommeil,

elle nous amène constamment à choisir. Un café. Équitable? Se déplacer. La voiture ou l’auto? Un diner. Des aliments du Québec? Magasiner. En ai-je vraiment besoin? Quelle est donc cette ubiquiste? La consommation.

Je lisais récemment Le Baromètre 2011 de la consommation responsable réalisé par Proté-gez-Vous et l’Observatoire de la consommation responsable de l’Université de

Sherbrooke. Ce baromètre est un indicateur du degré de consommation responsable des Québécois. Huit comportements de consommation sont présentés en lettres et en chiffres : le recyclage, la consommation locale, la « déconsommation », la protec-tion de l’environnement et des animaux, le transport durable, le compostage et le soutien à des entreprises ayant des convictions et des actions sociales. Voici en bref quelques résultats présentés dans ce dossier qui ont retenu mon atten-tion :

Les trois comportements de consommation responsable les plus favorisés par les Québécois sont le recyclage, la « déconsommation » (moins consommer) et l’achat local.

Les gens qui recyclent le plus sont ceux âgés entre 60 et 69 ans; ceux qui recyclent le moins sont les 18-29 ans.

Ceux qui utilisent le plus des transports durables sont les 18-29 ans (pour ce qui est de l’âge), les locataires (par rapport aux propriétaires) et les gens les moins fortunés (pour ce qui est des revenus). Pourrait-on dire que l’utilisation de trans-ports durables est favorisée par des moyens financiers limités?

Pour voir les résultats plus détaillés, vous pouvez aller à l’adresse suivante : http://www.protegez-vous.ca/maison-et-environnement/le-barometre-de-la-consommation-responsable.html La lecture de ce Baromètre de consommation m’a tranquillement amenée à me ques-tionner. Les résultats de ce sondage décrivent les consommateurs du Québec. Qu’en est-il des étudiants de la FSAA? Suivons-nous la vague provinciale? Comment le savoir : en faisant un sondage sur les habitudes de consommation des étudiants de la faculté. J’ai donc imprimé environ 65 questionnaires que j’ai distribués à des étudiants de tous les programmes ou presque… c’est-à-dire que lors du midi où j’ai fait le sondage, j’ai eu de la difficulté à trouver des étudiants en génie alimentaire et en sciences de la consommation. Dans ce questionnaire, j’avais inclus des questions à propos de différentes habitudes de consommation : le recyclage, le compostage, le transport, l’achat de musique, les produits québécois et biologiques, les montants alloués aux cadeaux de Noël… Voici donc quelques tendances sur les habitudes de consommation des étudiants de la FSAA que j’ai pu faire ressortir grâce à mon sondage maison. Les résultats sont à

(Suite page 4)

Mot de l’Agral MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

DIRECTION DE L’AGRAL

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois

2425 rue de l’Agriculture, Québec (Qc), G1V 0A6

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directrice générale : Maryse Gendron

Rédacteur en chef : Maxim Lavoie Secrétaire : Myriam Côté

Chef de pupitre : Anne-Sophie Dumas Responsable de la mise en page :

Geoffroy Ménard Directeur de production :

Pierre-Olivier Romain

100%

Sommaire Édition décembre 2011

CONSOMMATION

Mot de l'Agral 3

Mot du Doyen 5

Mettez le Québec dans votre

assiette 6

À table! 8

Les études en sciences de la

consommation démystifiées 11

Logiciels libres 13

VIE FACULTAIRE

Préparez-vous, faut

qu'SAACcroche! 15

Message pour TOI,

l’étudiant qui… 16

La politique bioalimentaire du

Québec se laisse désirer 18

Pas écolo, le bio? 22

Connaître son champ 25

Profession: agronome 26

Le DMA, ça s'en vient! 28

Stagiaires et étudiants gradués

recherchés pour le Mali 30

Vers l’infini et plus loin encore 34

Il était une fois… 37

Mange ta banane! 38

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prendre avec un grain de sel étant donné que je n’avais que 65 répondants et que l’échantillon n’était peut-être pas si représen-tatif.

Recyclage Le recyclage semble être ancré dans les habitudes de vie des étu-diants du Comtois, car autour de 85% d’entre eux affirment recy-cler entre 75 et 100% des produits recy-clables. Compostage La situation du compos-

tage sent moins bon que celle du recyclage : près des trois quarts des ré-pondants affirment ne pas composter à leur domi-cile. L’absence de bacs et d’un système de cueillette du compost par la munici-palité est la principale raison justifiant la faible popularité du compostage chez les étudiants. Ce ne serait donc pas un manque d’intérêt. Produits québécois versus biologiques Le message est clair : les étudiants sont prêts à payer plus pour des produits québécois que pour des produits biologiques.

Quelques graphiques

Quelques brèves… Enfin, voici quelques résultats plutôt particuliers qui sont res-sortis du sondage.

- J’ai été surprise de constater que la majorité des gars d’agronomie interrogés affirment que l’information nutrition-nelle est ce qui leur importe le plus lors de l’achat d’un aliment transformé. Mauvaise représentativité de l’échantillon ou ten-dance vraie?

- Je me demande encore si les étudiants de la FSAA écou-

tent de la musique. Les trois quarts disent acheter des CD quelques fois voire jamais. Environ 95% des étudiants affirment acheter de la musique en ligne quelques fois ou jamais. Et puis, environ 70% des étudiants téléchargent illégalement de la mu-sique quelques fois ou jamais. J’ai deux hypothèses : les gens de la FSAA n’écoutent pas de musique, ou ils écoutent tous leur musique sur Youtube ou sur des sites semblables.

DIRECTION DE L’AGRAL

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I l se peut que vous trouviez le titre de ce texte bizarre. Pourtant, c’est le slogan de la campagne 2011 de la Coalition des associations de consommateurs du Québec.

Ce thème est très révélateur d’une situation d’endettement des jeunes. Eh oui, selon Ipsos Reid (2011), 82 % des personnes de la génération X règlent leurs achats virtuellement sans avoir d’idée de leur solde disponible. Ce ne sont pas les seuls à s’endetter car une majorité de Canadiens vivent au-dessus de leurs moyens financiers. Voici une situation relevant de l’éducation à la consommation qui, malheureusement, a presque disparu de l’enseignement secondaire et supérieur au Québec. Pourtant, à la fin des années 1990, la direction du programme de consommation avait très bien perçu ce problème de société en demandant la création d’un programme en finances personnelles sous sa gestion. Cette demande lui fut refusée et l’Université a créé le baccalauréat en finances personnelles sans considération de l’éducation à la consommation. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Dans une conférence datée du 14 octobre 2011, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, plaidait pour une protection des consommateurs à l’égard de leur gestion financière. Si cette préoccupation se trouve aujourd’hui à la grandeur de la planète,

c’est qu’elle a un fondement de société qui vient tous nous interpeller. Nous avons la chance, à la Faculté, d’avoir le seul programme d’études en sciences de la consommation dans la province de Québec. Qui plus est, c’est le deuxième programme en importance en regard du nombre d’étudiants. N’y a-t-il pas là une belle justification sociale d’une opportunité formidable de développement d’une chaire en éducation à la consommation? Le message de l’OCDE ne peut rester sous silence. Il s’adressait à tous les responsables des pays du G20. L’éducation à la consommation, non seulement sous l’angle financier, mais dans une approche de socialisation à la consommation devrait tous nous concerner. Lorsque je constate que 79 % des Canadiens ne pensent pas pouvoir enseigner à une autre personne les notions d’argent, d’épargne et de budget, selon Ipsos Reid (2011), je me dis que nous devrions miser sur un programme comme celui des sciences de la consommation comme moyen d’éduquer une population de plus en plus impulsive. Le doyen.

Achetez maintenant, payez longtemps. JEAN-CLAUDE DUFOUR

DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION DE LA FSAA

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6 | Le journal l’Agral

O n assiste ces temps-ci à une augmentation de la fer-veur apparente pour les produits québécois. Les con-sommateurs semblent de plus en plus soucieux d'en-

courager l'économie régionale et de choisir des produits dont ils connaissent la provenance. C'est bien! Mais il reste des gens à convaincre. Du côté des consommateurs, on assiste à trois courants de pen-sée généraux. Certains essaient de s'approvisionner localement, en acceptant de payer parfois plus cher pour des produits locaux qui sont bien souvent de meilleure qualité par leur goût et par leur durée de conservation. Pour d'autres, l'important est le prix. Si une tomate coûte 30 ¢ de moins, qu'elle vienne du Québec ou du Mexique, qu'elle soit rouge fluo ou vert olive, sucrée ou amère, l'impor-tant, c'est l'argent écono-misé. Le troisième groupe chevauche un peu les deux, dans le sens où il s'efforce d'acheter des produits québécois ou locaux, mais qui n'a pas toujours les moyens de payer le surplus ou qui n'a pas le temps ni la volonté de trouver ces produits lorsque leur épicier n'offre pas l'équivalent local du produit. L'alimentation est importante, cela va de soi. C'est une question de vie ou de mort. Mais manger, est-ce que c'est seulement pour la survie? Personnellement, je dis que non. Je ne mange pas simplement pour survivre. J'y trouve également un plaisir. Pré-parer un repas pour des amis ou pour la famille, c'est très ras-sembleur! Aller manger au restaurant entre amis est aussi une activité assez commune de nos jours. Je dirais aussi que s'alimenter est une activité sociale. Non seule-ment quand vient le temps de cuisiner, mais aussi quand vient le temps de choisir les produits qui composeront notre assiette. Si vous n'avez jamais achetez des légumes directement du produc-teur l'été, je vous conseille fortement d'essayer. C'est un mo-ment où on a l'opportunité d'entrer en contact avec la personne qui se donne corps et âme dans un simple but : vous nourrir avec un produit d'une qualité exemplaire et au goût délicieux. On peut manifestement déceler dans son discours toute la pas-

sion qui l'anime lorsqu'on lui pose de simples petites questions. Le sourire qu'il porte au client est signe de respect, de joie et de fierté. Il est signe qu'il a rempli sa mission, que les dures heures passées au champ n'auront pas été vaines : il va nourrir les fa-milles. Ce n’est pas rien!

Il y a également de nombreux avantages, non seulement en achetant localement, mais directement du producteur. Première-ment, il est clair qu'on économise sur les coûts de carburant, donc, on diminue notre impact environnemental. De plus, comme le produit n'a pas été manipulé de nombreuses fois, il a

tendance à être plus savou-reux et à se conserver plus longtemps (dans le cas des fruits et légumes). Aussi, comme on achète directe-ment du producteur, le coût sera souvent moins élevé qu'en supermarché vu qu'on n'a pas d'intermé-diaires à payer (même si on croit souvent le contraire), ou bien si le prix est égal, on saura qu'on ne paie pas plusieurs intermédiaires pour rien. L'argent va où elle devrait aller : au pro-ducteur! Encore, vous sau-rez que le produit a été cultivé et/ou préparé avec

les règlementations d'ici et avec une bonne salubrité. Finale-ment, le contact avec le producteur fait partie du pourquoi il est si bon d'utiliser un peu de son temps et de faire un petit détour pour se rendre à la ferme.

En bref, acheter localement, c'est bien, mais acheter via les cir-cuits courts, c'est encore mieux! Informez-vous si des agricul-teurs offrent la distribution de paniers de fruits et légumes dans votre région. Vous encouragerez ainsi l'économie régionale, et vous pourrez arborer un fier sourire quand vous direz à vos proches : mes légumes, ils viennent d'ici!

Mettez le Québec dans votre assiette MAXIM LAVOIE

RÉDACTEUR EN CHEF ET ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ÉDITORIAL

PHOTO: MAPAQ

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A vec la grande diversité des aliments disponibles au Canada, les consommateurs d’ici peuvent faire des choix qui leur semblent les mieux pour eux. Les

campagnes publicitaires des différents produits permettent une meilleure mise en marché de ceux-ci, promeuvent les bienfaits de certains naguère mal vus et permettent aux consommateurs d’être mieux informés des ingrédients et de la valeur nutritive. Il est tout de même possible de constater que bien qu’il y ait cette grande diversité, des facteurs influencent, parfois malgré les consommateurs, les choix qu’ils ont à faire lorsque vient le temps de remplir leur panier d’épicerie. Les producteurs devant se plier à l’augmentation ou à la diminution de la demande des produits se voient aussi touchés par ces facteurs.

Les facteurs affectant la consommation des aliments

Tout d’abord, dans la belle province par exemple, la moyenne d’âge de la population est des plus vieillissantes de tout le Canada depuis les dernières années. Ainsi, des changements dans les habitudes de consommation sont rencontrés. Un enfant âgé de 5 ans ne nécessite pas les mêmes besoins alimentaires qu’une personne âgée de 55 ans. Du même coup, les dépenses alimentaires de cette population augmentent puisqu’elle représente la plus grande proportion du total de gens. Donc, l’âge des consommateurs a un impact sur le choix des produits et sur les dépenses totales associées à chacun des type d’aliments.

Une hausse de revenus entraîne, sans contredit, l’achat de certains aliments plus chers. Les familles plus pauvres sont généralement plus sélectives dans leurs choix d’aliments ou tout simplement prennent des articles que leurs revenus subviennent à payer.

Le niveau de scolarité pourrait avoir lui aussi, selon des études américaines1, un impact sur le choix des aliments à l’épicerie. Cela s’expliquerait par la plus grande facilité des diplômés collégiaux ou universitaires à faire de meilleurs choix pour leur santé et leur bien-être et par leur plus grande aptitude à se renseigner ou à se questionner. Au Canada2, l’impact du niveau de scolarité rencontré est minime.

Avec l’augmentation des différences ethniques survenant depuis les dernières décennies partout au Canada, principalement dans les grandes villes, la diversification des régimes alimentaires entraîne un changement dans les habitudes de consommation, des produits étalés sur les tablettes des épiceries ou encore des aliments présentés aux menus des restaurants.

Finalement, la préoccupation grandissante des consommateurs

pour leur santé, leur bien-être et le maintien d’un environnement sain, cause des changements dans leurs choix et dans leurs demandes de produits.

Avec tous ces facteurs, variables dans le temps, la consommation alimentaire évolue. Voici des tableaux résumant la consommation canadienne d’aliments.

Consommation moyenne canadienne de produits laitiers par habitant par année

1. En 2010, Gouvernement du Canada

Consommation moyenne canadienne de viandes et de substituts par habitant par année

1. En 2009 (www.cdpqinc.qc.ca) 2. En 2007 (Monographie de l’industrie porcine au Québec) 3. En 2008, Statistiques Canada 4. En 2010 (passeportsante.net)!

(Suite page 9)

Produits lai-

tiers1

(En litres/habitant/année)

Lait 78,0

Crème 8,2

Crème glacée 4,8

yogourt 8,3

(En kg/habitant/année)

beurre 2,6

Fromage 12,7

Viandes et substituts

(En kg/habitant/année)

Porc1 23,4

Bœuf et veau1 29,7

Agneau2 1,3

Volaille1 35,9

Poulet 31,3

Dindon 4,6

Poisson3 6,6

(En litres/habitant/année)

Légumineuses4 6,5

À table! ANNE-SOPHIE DUMAS

ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

CONSOMMATION

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Consommation moyenne canadienne en kilogramme de fruits et légumes par habitant par année

1. En 2008, Statistiques Canada 2. En 2009, Statistiques Canada

Consommation moyenne canadienne d’œufs, de sirop d’érable et de céréales pour déjeuner par habitant par

année

1. En 2002 (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs58660) 2. En 2005, site Agriculture et Agroalimentaire Canada (www.agr.gc.ca) 3. En 2007, Statistiques Canada

(suite de la page 8)

Fruits et légumes

frais2

Fruits1 = 61,5 Légumes1 = 79,5

(En kg/habitant/année)

bleuet 0,7

asperge 0,2

brocoli 1,24

canneberge 0,8

cantaloup 1,57

carotte 4,5

céleri 2,08

chou 2,93

chou-fleur 0,71

concombre 2,44

fraise 2,18

framboise 0,5

laitue 5,72

maïs 0,69

oignon 5,05

échalote

poivron 2,54

pomme 7,82

pomme de terre 27,85

tomate 4,76

(En douzaines/habitant/année)

Oeufs1

16,5

de table 12,6

transformés 3,9

(En kg/habitant/année)

Sirop

d'érable2 0,26

Céréales pour

déjeuner3 4,1

Les hausses et les baisses marquantes de consommation des aliments Comme mentionnés précédemment, des facteurs affectent le choix des aliments consommés et certaines hausses et baisses de la consommation de ceux-ci sont marquantes. En voici quelques-unes.

La consommation de volaille en comparaison à la viande rouge augmente d’année en année depuis quelque temps. Cette consommation accrue s’explique par l’intérêt des gens à manger « mieux ». Il est recommandé de manger de la viande blanche en plus grande quantité que la viande rouge.

La quantité de lait consommé par un Canadien moyen a chuté depuis la fin des années 80, au profit de la consommation de fromage et de yogourt qui augmente continuellement.

La canneberge a connu une augmentation impressionnante entre 2008 et 2009. Encore une fois, la sensibilisation à la consommation de canneberges pour leurs bienfaits pour la santé a donné un coup de pouce pour la production et la vente de ce petit fruit.

Bien que les consommateurs aient de nombreuses préoccupations nutritionnelles, la consommation de crème conserve tout de même sa popularité, même qu’elle a doublé en 30 ans. Les principales raisons de cette augmentation : la consommation de café et les nombreuses recettes maintenant, contenant de la crème.

Donc, en plus de mettre en évidence la diversité des aliments disponibles au Canada, les statistiques de la quantité qui est consommée par un habitant moyen au cours d’une année, et ce, étalé sur les décennies, permettent de voir l’évolution de la consommation. Les différents facteurs affectent les choix des consommateurs et les mesures et les décisions que doivent prendre les producteurs pour répondent à la demande et pour satisfaire les acheteurs. Tous ces produits « choisis » et réunis dans le panier d’épicerie donnent l’eau à la bouche, non? Il serait donc opportun de passer… à table!

CONSOMMATION

1. United states Departement of Agriculture 2. Rapport statistique sur la santé de la population canadienne

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É tudier à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation suggère que l’on recherche une formation scientifique en agriculture ou en alimentation… Qu’y font

alors les étudiants en sciences de la consommation? Et puis, qu’est-ce qu’ils y étudient? Et que font-ils après leurs études? Si l’on se reporte à ses débuts, le baccalauréat en sciences de la consommation a été créé en 1969 au département d’économie familiale et de diététique nommé plus tard département de nutrition humaine et de consommation, lui-même dissout en 1996. Il est issu du consumérisme, mouvement qui visait à rééquilibrer les forces du marché en défendant les intérêts du consommateur et en cherchant à lui donner plus de pouvoir qu’il n’en avait. La « perspective consommateur » était née. Dans ce contexte, la formation en sciences de la consommation visait, à l’instar d’autres programmes universitaires nord-américains et européens tels que Consumer Studies, Consumer Affairs et Consumer Sciences, à former des professionnels de la « perspective consommateur » capables de répondre aux besoins des consommateurs d’être informés, éduqués et protégés, et à travailler en ce sens au sein d’organisations privées et publiques qui visaient l’un ou l’autre de ces objectifs. Gouvernements, associations de consommateurs, institutions d’enseignement, entreprises privées étaient les employeurs privilégiés de cette époque. La formation fut d’abord générale puis a été réorganisée en concentrations sectorielles portant sur les principaux postes du budget du consommateur : finances personnelles, logement, vêtements et textiles et alimentation puisant plusieurs cours dans la formation en nutrition humaine. « Agriculture et alimentation » disions-nous? Voilà pour l’origine et le rattachement à la FSAA. Au fil des décennies, la société et le marché ont évolué et la formation en consommation également. Les années 90 ont été effervescentes à cet égard : les entreprises ont été de plus en plus nombreuses à comprendre que leurs clients devaient être non seulement respectés au-delà des lois existantes, mais particulièrement satisfaits des services rendus. Le consommateur veut vivre une expérience agréable. La formation en consommation, en 1999-2000, a été réorientée de manière à renforcer l’expertise des diplômés sur la qualité des services aux clients. La philosophie est même qu’en 1970, c'est-à-dire qu’il s’agit de mettre de l’avant la « perspective consommateur », son point de vue, ses besoins et ses attentes mais cette fois, dans le contexte de la relation entreprise-client.

La consommation, une science? La consommation n’est pas une science mais un champ d’étude. La formation est multidisciplinaire et elle emprunte à diverses sciences des théories, des concepts et des méthodes pour étudier le comportement des consommateurs, plus particulièrement dans leurs relations avec les organisations privées et publiques. D’où l’appellation « sciences » de la consommation. Qu’est-ce qu’on y étudie? La formation porte sur le comportement des consommateurs (aspects économiques, sociaux et psychologiques) et en particulier sur deux segments parmi les plus importants : les jeunes et les personnes âgées. Le service à la clientèle, la gestion de la qualité des services, la mesure des perceptions, attitudes et de la satisfaction des consommateurs, la planification d’interventions de différentes natures (ex. : communication, formation, recherche) sont enrichis de deux stages pratiques en entreprise. Travaillant dans les entreprises et dans une dynamique d’interaction avec les groupes et les individus, deux blocs de cours, un en administration et marketing, et un autre en communication, complètent la formation. Et il y a toujours quelques cours optionnels en agroalimentaire (consommation, marketing et droit). Que font les diplômés sur le marché du travail? Les compétences des bacheliers les rendent aptes, entre autres, à :

identifier les perceptions, les besoins et les attentes des clientèles cibles; mettre au point les méthodes nécessaires à l’évaluation de leur satisfaction pour ensuite proposer des outils et des actions efficaces pour l’améliorer; segmenter les marchés; réviser et gérer les processus organisationnels; élaborer, implanter ou optimiser une démarche de qualité de service, de la mission jusqu’à la promesse faite aux clients en passant par le développement du concept de service et l’élaboration de normes; recommander des outils de gestion et d’amélioration de la qualité de service tels que ISO, SixSigma, QUAlimètre, PVA;

(suite page 12)

Les études en sciences de la consommation démystifiées

MARIE J. LACHANCE PROFESSEURE ET DIRECTRICE DU PROGRAMME EN SCIENCES DE LA CONSOMMATION

CONSOMMATION

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12 | Le journal l’Agral

planifier, gérer et évaluer des programmes de recherche, de communication, d’éducation ou de formation. (Suite à la page suivante)

Ils occupent, par exemple, des postes de responsable du service à la clientèle, de directeur des processus, d’acheteur, de directeur des ventes, de chef de produits, d’analyste marketing, de responsable de la gestion des prix, de représentant commercial, de coordonnateur de la recherche, de chargé de projet, d’analyste, d’agent d’information ou de promotion, d’intervenant en protection des consommateurs. Ils sont employés dans des secteurs très variés : manufacturier, commerce de gros et détail, assurances et finance, services, recherche et marketing, fonction publique et dans des organisations telles que Proctor & Gamble, FritoLay, Danone, EXFO, Sears, Simons, Distal, Provigo/Loblaws, Fastenal, Desjardins, Great West, Banque Nationale, Autorité des marchés financiers, Restaurants Normandin, Léger Marketing, SÉPAQ, Industrie Canada, pour ne nommer qu’elles. Toujours rattachée à la FSAA? La FSAA de l’Université Laval s’enorgueillit d’être l’une des seules facultés d’agriculture à offrir une formation scientifique « de la ferme à la table », de la production à la consommation.

(suite de la page 11)

Le domaine agroalimentaire est l’un des secteurs d’emplois très intéressants pour les bacheliers en sciences de la consommation. Études de 2ème cycle Au certificat et au baccalauréat en sciences de la consommation, vient de s’ajouter une maîtrise. En effet, la maîtrise en économie agroalimentaire comprend maintenant deux majeures : une en économie agroalimentaire et une en consommation. Êtes-vous intéressés?

CONSOMMATION

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Décembre 2011| 13

E n apprenant que le thème du mois était la consomma-tion, je me suis immédiatement dit que ce thème est vaste. On pense rapidement aux concepts de surcon-

sommation, gaspillage, consommation responsable. Quand on parle de consommation, on imagine surtout l'achat et l'utilisa-tion de biens réels. Toutefois, il ne faut pas négliger la consom-mation de produits virtuels. Je me lance donc dans un aperçu du vaste monde des logiciels libres. Le concept de logiciel libre Les logiciels libres sont beaucoup plus communs qu'on peut l'imaginer. Le navigateur web Firefox est un des logiciels libres les plus connus. D'autres connaissent GIMP, un logiciel de trai-tement d'image. Ces deux logiciels ont une licence différente d'autres logiciels comme Internet Explorer ou Photoshop qui sont des logiciels propriétaires. Firefox et GIMP sont des exemples de logiciels libres et gratuits. Cependant, il est faux de penser que libre signifie gratuit, car le concept de logiciel libre fait référence à quatre libertés :

Liberté d'exécuter le programme;

Liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter (liberté d'accès à la source);

Liberté de redistribuer des copies;

Liberté de distribuer des versions modifiées. Ainsi, l'expression libre n'empêche pas des individus ou des organisations de vendre des logiciels libres. Il n'en demeure pas moins que beaucoup de logiciels libres sont disponibles gratuite-ment. Les avantages Les logiciels libres sont développés par des gens passionnés. Ils sont donc en amélioration constante, et ce au bénéfice de tous. En effet, la « sélection naturelle » pousse habituellement les logi-ciels vers des solutions optimales. Les logiciels libres par leurs formes ont la possibilité d'être scrutés à la loupe par des déve-loppeurs et conséquemment, les failles de sécurité sont corrigées rapidement. Un autre avantage des logiciels libres face aux logi-ciels propriétaires est la pérennité. En effet, la nature des logi-ciels libres fait qu'ils sont beaucoup plus à l'abri des sautes d'hu-meur d'éditeurs de logiciels propriétaires qui décideraient de discontinuer la production d'un logiciel et cesser le support.

Finalement, un des gros avantages des logiciels libres est la stan-dardisation. Il est donc possible d'utiliser les fichiers avec diffé-rents logiciels, car les formats sont standards et libres. Ce con-cept est primordial pour une utilisation optimale des ressources informatiques contemporaines. C'est tout le contraire des logi-ciels propriétaires qui ont tendance à favoriser des formats qui leur sont spécifiques pour tenter de garder leurs parts de mar-ché. Avec les logiciels libres, finis les problèmes de compatibili-té! Des millions de dollars en jeux L'utilisation des logiciels propriétaires par des organisations telles que des universités ou des gouvernements coûte des mil-liards de dollars chaque année. Par exemple, la mise à jour des postes informatiques du gouvernement du Québec qui s'étalera sur les sept prochaines années coûtera 2000 dollars par poste pour une facture totale de 800 millions de dollars sur sept ans1. Ici même à l'Université Laval, l'utilisation de logiciels proprié-taires comme Microsoft Windows et Microsoft Office coûte des dizaines de milliers de dollars par année. L'utilisation de logiciels libres est beaucoup moins coûteuse par la nature même de leurs licences. Des alternatives à essayer Je vous invite à vous renseigner davantage sur les logiciels libres sur Wikipédia et par la même occasion, d'essayer par vous-mêmes certains logiciels libres. Voici quelques exemples de logiciels propriétaires et une alter-native libre:

Vous trouverez facilement ces logiciels, que vous pourrez télé-charger gratuitement, en faisant une recherche sur le web.

1. Fabien DEGLISE, Informatique - Québec choisit les logiciels sous licence, sans appel d'offres, Le Devoir 12 novembre 2011, http://bit.ly/rWJRj3

Les logiciels libres BERTHIER LESSSARD

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

CONSOMMATION

Word LibreOffice Writer

Excel LibreOffice Calc

Outlook Thunderbird

Publisher Scribus

Photoshop GIMP

Illustrator Inkscape

Windows & Mac OS Systèmes GNU/Linux comme Ubuntu ou Fedora

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Décembre 2011| 15

H aaaa les fins de sessions! Que de plaisir! Une remise de travail n’attend pas l’autre, on court

partout, nos cernes passent par tout un éventail de couleurs, nos heures de sommeil tentent de se faufiler dans nos heures de cours, notre vie sociale en prend un coup… Bref, nous avons l’air de vrais zombies dans le jus! C’est durant cette période que notre capacité à s’organiser prend tout son sens... Surtout ici, au bureau de la SAAC! Les deux évènements promoteurs étant passés – on se souvient bien sûr du Méchoui et du Saloon- nous faisons maintenant place au blitz final de la SAAC! Soulignons d’abord le franc succès de notre fameuse soirée Western, qui sut regrouper des centaines de cowboys and cowgirls dans l’âme! Ce fut d’ailleurs un pur plaisir d’assister aux talents de danse en ligne que plusieurs nous ont dévoilés en se déhanchant vigoureusement sur du Shania Twain! Les gagnants du concours cette année ne sont nuls autres que ceux représentant l’équipe du programme de sciences et technologies des aliments composée de Caroline Bédard, Elsa Leclerc, Stéphanie Vignola, Camile Gavazzi-April, Valentin Fouelefack, Attara Hell, Guillaume Sanier et Étienne Godbout. Des concurrents déterminés, qui ont su impressionner les juges par leur originalité et leur diversité culturelle! Quant aux plus courageux qui ont osé défier le taureau mécanique, ceux ayant été couronnés vainqueurs ont réussi l’exploit de récolter les meilleurs temps, tout en conservant une certaine classe malgré la vigueur de notre super taureau. Toutes nos félicitations, donc, à Christian Faucher et à Meredith Hannah! Bravo également à notre gagnant de la paire de billets du festival Western de St-Tite : Jean-Pascal Matteau. Notre équipe est donc plus prête que jamais à poursuivre sa lancée vers la tenue de l’évènement ultime qui nous rend si fiers et que l’on attend tous avec impatience : Le Salon de la SAAC, les 13, 14 et 15 janvier 2012. Tout doit être bien fait et en temps. Mais surtout, nous avons besoin de vous, chers comtoisiens! TOUS les kiosques doivent être complets pour que nous puissions faire découvrir à nos visiteurs les différentes et merveilleuses facettes du monde agroalimentaire. Il n’est jamais trop tard pour vous impliquer! Plus il y a d’étudiants bénévoles dévoués, plus le déroulement de l’évènement sera une réussite! De plus, pour vous donner un boost d’énergie et partir la semaine du bon pied, on vous invite à un méga déjeuner qui aura lieu le

mercredi de la première semaine de la session d’hiver. Desserrez votre ceinture à l’avance parce que le repas sera copieux! Alors, que vous soyez nos bras forts lors du montage des installations à ExpoCité, que vous ayez un kiosque à animer, que vous veniez pour accompagner les groupes d’enfants ou que vous soyez simplement présent comme homme/femme à tout faire, toutes formes d'aide seront très appréciées! Et pour ceux qui désirent seulement faire une petite saucette, l’accompagnement de groupes d’enfants lors de la journée du vendredi est ce qu’il vous faut! Cette journée est en partie dédiée aux visites d’écoles et, dès l’ouverture du Salon, des centaines d’enfants surexcités arrivant des écoles primaires de la région seront prêts à courir dans tous les sens! Pour ne pas apeurer nos animaux et faire fuir les autres visiteurs, nous avons absolument besoin de

nombreux bénévoles pour contrôler ces enfants tous trop émerveillés par nos kiosques! Vous êtes de ce fait toujours les bienvenus pour inscrire votre nom sur l’une des listes de bénévoles affichées sur le babillard à côté du bureau de la SAAC. De plus, pour ceux qui participent déjà à un kiosque, préparez-vous, car vous serez les vedettes dans la prochaine édition de l’Agral, qui sera sous le thème de… la SAAC! Vous devrez donc trouver un moyen efficace pour faire connaître votre sujet à vos confrères du Comtois. Le bouche-à-oreille est une excellente façon d’attirer des visiteurs, donc parlez-en le plus possible, on veut du monde! Et on veut que ça accroche le public! D’ici là, commencez à préparer vos marteaux, vos caps d’acier et vos casques, parce que le décompte est commencé!

Préparez-vous, il faut qu’ SAACcroche ! JOANIE LANGLOIS

ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET ADJOINTE AUX COMMUNICATIONS DE LA SAAC

VIE FACULTAIRE

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16 | Le journal l’Agral

… croit encore bien naïvement qu’il ne s’impliquera pas dans

l’édition 2012 de la SAAC!

…. ne sait pas en quoi il serait utile dans un tel événement;

… pourrait pourtant apporter sa contribution à la réalisation de

cet événement étudiant d’envergure;

… nous fait écrire une liste pour le convaincre d’être bénévole à

la THÉMATIQUE! (ok… à la FERME aussi… et aux visites

d’école… on les aime bien après tout!)

Ok, alors TOI, lis ceci!

Bonjour chers étudiants du Comtois!

Bon, on va mettre les choses au clair (pour ceux qui ne lisent

pas la Feuille de chou): la THÉMATIQUE SE PORTE TRÈS

BIEN!

En effet, nous sommes au fait des bruits qui courent à notre

sujet! Quelques-uns nous ont demandé : « Coudonc, ça va tu si

mal que ça à la Thématique? ». Ok, ok… Il faut avouer que

nous faisons beaucoup de propagande, mais c’est simplement

parce que nos effectifs en bénévoles ET en étudiants courageux,

déjà considérables et ô combien appréciés, ne nous satisfont

toutefois pas complètement!

Alors nous le répèterons : VOUS, étudiants de la FSAA, êtes

tellement IMPORTANTS pour nous! Mais comme dans toute

situation, il y a des gens qui « catchent » les messages moins vite

que d’autres, nous devons re-re-redire à ceux qui ne s’impli-

quent pas encore dans le magnifique événement qu’est la SAAC

qu’une bonne trentaine d’étudiants ont été plus vite qu’eux! Ils

seront bénévoles aux dégustations et aux kiosques étudiants

dans la salle Thématique du salon 2012!! (Ça, c’est sans compter

les bénévoles à la Ferme et aux visites d’école!)

Forfait « Kiosques étudiants, rock on! »

Ainsi, dans la Thématique du Centre de foires des 13, 14 et 15 janvier 2012, des étudiants seront sur leur 36, armés de leur

entregent et de leurs connaissances, pour vulgariser leur savoir au grand public. En effet, des étudiants de presque tous les bacs de la Facul-té seront présents pour échanger sur des sujets aussi diversifiés que la

crème glacée, les champignons du Québec, l’allaitement, le guide alimentaire canadien, l’agriculture de précision, le fromage, les cépages québécois, la distribution alimentaire au fils des ans, etc.! Vous les enviez?! C’est compréhensible… Et, oh, vous n’avez pas d’implication en vue de la SAAC? Il nous reste encore de la place, des idées, des pochettes de bénévoles, du temps pour vous… bref! (Vous connaissez la suite.) Forfait « Bénévole aux dégustations, tout en un! » On vous achale bien avec les kiosques étudiants… mais c’est parce qu’on sait que vous avez tous quelque chose à dire! Nous sommes aussi compréhensives, et si vous préférez une implica-tion moins exigeante mais tout aussi utile, optez pour le forfait « bénévole aux dégustations, tout en un! ». Simple, pas cher, enrichissant, utile, pouvant convenir aux personnes aimant viandes, saucisses, terrines, fromages grillés, cidres, chocolate-ries, petits fruits, produits de l’érable, pain, vins, bières, etc.! On vous entend déjà dire : W-O-W! Et ce n’est encore que le type de produits qui seront présents dans la Thématique, attendez de voir les entreprises elles-mêmes!

Le grand décompte a commencé, comme on dit. Ouais, la SAAC, ça s’en vient! Il est encore temps pour vous de faire « move », on aura toujours besoin de vous! Voici quelques informations de base à retenir et à visualiser, ça pourrait vous

aider à garder le « focus » :

Local 0114 [email protected]

Laurence, Arianne et Cynthia SAAC, Thématique

VOILÀ! C’est certainement un « pensez-y bien »! Au plaisir de vous rencontrer!

MESSAGE pour TOI, l’étudiant qui… ARIANNE BLAIS GAGNON, CYNTHIA ST-DENIS ET LAURENCE GENDRON

THÉMATIQUE SAAC

VIE FACULTAIRE

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18 | Le journal l’Agral

C ’est dans une salle comble du pavillon Comtois que le sous-ministre en titre du MAPAQ, Norman Johnston, a donné une conférence intitulée « D’agricole à

bioalimentaire, le Livre vert dans son contexte économique et politique ». L’événement, organisé par la Chaire d'analyse de la politique agricole et de la mise en marché collective, et l'Association Générale des Étudiants en Agroéconomie avait lieu le 28 novembre dernier. De nombreux étudiants, la plupart en agroéconomie, ainsi que des professionnels du milieu étaient présents.

D’abord, M. Johnston a fait une mise en contexte. Le Livre vert a reçu, selon lui, un accueil froid de l’UPA, qui trouverait que le gouvernement fait fausse route. Le milieu est en difficultés financières malgré que le MAPAQ dispose d’un budget supérieur à un milliard de dollars, soit deux fois et demi à trois fois ce dont disposent les autres provinces. Or, 60 % du budget va au soutien du revenu, et le remboursement des taxes foncières dont jouissent les agriculteurs coûte 100 M $ à l’État. Pour la production porcine uniquement, l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) a coûté 1,8 milliard en fonds publics durant les 5 dernières années. Une moyenne de 1,5 million par ferme.

Malgré tout, le sous-ministre n’est pas d’accord pour dire que ça va mal en agriculture. « Quand on regarde ça par secteur, 80 % des secteurs vont bien. Par exemple : la volaille, le lait, les céréales… » Il n’est pas d’accord non plus qu’il y a une crise de revenu car ceux-ci auraient doublé dans les 5 dernières années, partant de 484 M$ en 2006 jusqu’à 1 045 M$ en 2010. Tableau à l’appui. Ainsi, les revenus agricoles nets auraient dépassé le cap du milliard en 2010. Ils sont d’ailleurs supérieurs au Québec à ceux des autres provinces.

Reconnaissant que de nombreuses fermes sont en difficultés financières, M. Johnston croit en avoir identifié les causes. Selon lui, les trois principaux facteurs de succès en agriculture sont : la gestion des investissements, le contrôle des charges et la gestion financière. Les problèmes viendraient souvent de choix questionnables, d’un mauvais contrôle des charges et d’endettement. « C’est pour ça qu’on fait des coupures dans les mesures de soutien », continue-t-il. La mesure d’efficacité (le retrait des 25 % de fermes les moins efficaces de l’échantillon de calcul des coûts de production) enlève 3 % des revenus bruts aux producteurs, selon les calculs du ministère. « Les mesures

d’adaptation sont nécessaires », renchérit-il. « Avec les 100 M $, on a proposé aux producteurs une démarche structurée, au lieu d’une subvention. On fait un diagnostic financier de leur situation, on fait un plan de redressement et on subventionne les investissements, puis on fait un suivi. Au niveau de l’aide financière, on donne un service-conseil, une aide à l’investissement et un congé d’intérêt. » Et les services-conseil en valent la peine, si on se fie au conférencier. Ce que les producteurs mettent en service-conseil leur permettrait souvent d’aller chercher 10 fois plus en revenus ou en réductions de charges.

Le ministère se donne comme objectif de réduire l’écart entre les performances des fermes. Mais, pas question de retirer l’intervention de l’État : la nordicité de l’agriculture québécoise le justifie, selon le sous-ministre. Il se réjouit que la balance commerciale alimentaire soit légèrement positive (la valeur des exportations est supérieure à la valeur des importations). Et une politique bioalimentaire ne doit pas tenir compte seulement de

ce qui se produit ici, elle doit considérer ce que les gens consomment dans l’ensemble, ce qui inclut les aliments produits ailleurs.

Le Livre vert ainsi que la future politique bioalimentaire sont en

continuité avec les rapports Pronovost, St-Pierre et Ouimet. M. Johnston identifie les trois piliers sur lesquels veut dorénavant miser le gouvernement du Québec : le savoir, l’innovation et l’investissement. Mais il y a des questions à se poser : Est-ce que le citoyen, contribuable, en a pour son argent? Est-ce que les moyens mis de l’avant en assurent le développement? « Est-ce que le dernier 100 M $ investi l’est fait de façon optimale? », soulève-t-il. Pour alimenter la réflexion, le sous-ministre met en lumière les différentes attentes des citoyens envers l’intervention de l’État en agroalimentaire : 1. La salubrité et la qualité; 2. L’environnement; 3. La mise en marché de produits régionaux; 4. Le soutien des revenus; 5. La rentabilité des entreprises.

« Vu comme ça, est-ce que la politique actuellement répond aux attentes? », questionne-t-il. Le soutien du revenu a pris une part

(Suite page 19)

La politique bioalimentaire du Québec se laisse désirer

GEOFFROY MÉNARD ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

POLITIQUE

Le ministère se donne comme objectif de réduire Le ministère se donne comme objectif de réduire l’écart entre les performances des fermes. Mais, pas l’écart entre les performances des fermes. Mais, pas

question de retirer l’intervention de l’étatquestion de retirer l’intervention de l’état : la nordicité : la nordicité de l’agriculture québécoise le justifie.de l’agriculture québécoise le justifie.

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de plus en plus importante dans le budget du MAPAQ depuis 2004. Il est passé de plus ou moins 600 M $ total à plus d’un milliard.

Le sous-ministre revient aux orientations telles qu’énoncées dans le Livre vert déposé cet été. Distinguer les produits, renforcer notre capacité concurrentielle, valoriser l’environnement et le territoire. « Le MAPAQ, dit-il, propose

une politique et on s’attend à ce qu’en commission p a r l e m e n t a i r e , l e s intervenants nous disent s’ils sont d’accord ou non, et quels outils ils aimeraient voir. Il est important de

donner un sens à ce qu’on va faire. »

Par ailleurs, comme il se fait aux États-Unis avec le Farm Bill, on voudrait voir la politique bioalimentaire être ajustée tous les 5 ans. Un suivi des résultats, si on veut. À noter, la future politique une se distinguerait des politiques agricoles classiques par son attention portée sur le produit alimentaire, plutôt que sur la production agricole. Cela signifie trois dimensions importantes : la qualité du produit, l’économie et l’écologie. Le conférencier explique : Le consommateur n’est pas toujours conscient de la qualité des produits. « Souvent, il compare ce produit avec un autre en disant que c’est le moins cher, mais est-ce vraiment le même produit? », questionne-t-il. Les produits de l’étranger ont-ils la même qualité, le même niveau de salubrité, leur production respecte-t-elle autant l’environnement? Il semblerait que c’est une question d’éducation des consommateurs, pour M. Johnston. Il reconnait que c’est un travail énorme, et du coup se réjouit que, dans certains secteurs, on réussisse à distinguer nos produits sur autre chose que le prix. Il cite comme exemple les fromages fins du Québec, que les consommateurs ne connaissaient pas du tout au début. « Maintenant, on a une qualité qui rejoint et parfois dépasse ce qui est importé » et la demande est au rendez-vous, dit-il. Et même si les fromages fins ne représentent que 2 % du lait produit au Québec, « ça a de la force sur l’image du secteur ». Il cite comme autre exemple l’agneau du Québec : le fait que les Québécois en achètent même s’il se vend 2 fois le prix de l’agneau néozélandais est, selon lui, un gage de la reconnaissance de la qualité par le consommateur. Le Québec serait capable de distinguer ses produits par l’aspect qualité et l’aspect écologique, puisqu’au Québec, la norme de phosphore serait l’une des plus élevées au monde, selon ses dires. Même que plusieurs de nos produits seraient davantage reconnus à l’extérieur du Québec que chez nous.

Il faudrait donc appliquer cette distinction à plus de produits que possible, développer de la valeur dans les filières pour le bénéfice des producteurs et des consommateurs. « Une chaîne n’est jamais plus forte que le plus faible des maillons », de noter le sous-ministre. Il faut donc agir à deux niveaux, au niveau « micro », la performance de l’entreprise, et au niveau de la filière. Déjà, des producteurs se donnent les objectifs de réduire

(suite de la page 18)

les coûts de production pour améliorer leur viabilité. Une agriculture moins dépendante de l’aide de l’État serait davantage acceptée socialement, et possiblement mieux valorisée. Il ne faut pas non plus empêcher les entreprises de se développer à cause de la rigidité du système, par exemples des exigences de superficies minimales ou des limitations à cause des lois de protection du territoire agricole mal adaptées, sinon le gouvernement ne remplirait pas sa mission.

« Il faut donner un produit au consommateur qui réponde à ses attentes. » Et la question environnementale va devenir déterminante, croit-il, au point où on pourrait jouer la carte verte. Il cite en exemple les produits de la pêche, auxquels les détaillants exigent maintenant des certifications de pratiques exemplaires. « La question du bien-être animal risque de devenir très importante. Si on ne prend pas de l’avant, c’est le marché qui va le faire », cite-t-il en exemple. La vitesse à laquelle les sacs de plastique sont « disparus » serait un autre exemple de la vitesse à laquelle ça peut bouger. « L’objectif d’une politique bioalimentaire est de suivre le courant des marchés et des consommateurs, être en phase avec eux. »

Enfin, le sous-ministre n’aborde que brièvement les éléments les plus concrets : « Il y a trois grands outils qu’il faudra adapter. Le législatif, le budgétaire, et l’intervention. » Par exemple, il y a sûrement des ajustements à faire sur l’encadrement de la mise en marché. Au niveau du budget, on voudrait investir davantage dans l’innovation, moins dans la « complémentarité ». Il faut revoir aussi la nature de certaines interventions. Miser plus dans les services-conseils? « Quelles responsabilités se donne-t-on? Est-ce le rôle du gouvernement de s’assurer que toutes les entreprises aient un revenu positif? » questionne-t-il.

M. Johnston termine sa conférence avec une parabole. Il raconte une expérience sur des souris, qui avaient été habituées à manger un fromage qui leur était accessible. Un jour, le fromage a été mis au milieu d’un labyrinthe auquel les souris avaient accès, pour constater que les souris, au lieu de s’aventurer dans le labyrinthe, attendaient que le fromage revienne au même endroit. La morale de l’histoire? « Il est moins dangereux d’explorer le labyrinthe que d’attendre que le fromage revienne. » Discussion : les interrogations demeurent

Si, pour certains, les attentes étaient élevées pour recevoir des détails croustillants sur la future politique bioalimentaire du Québec, plusieurs d’entre eux sont restés sur leur faim. On peut peut-être en dégager de grandes lignes sur l’orientation que cela pourrait prendre, mais peu d’information très concrète. L’assistance a eu l’occasion de poser quelques questions à l’invité. Voici donc ce qui est ressorti de cet échange, avec quelques commentaires.

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POLITIQUE

A l’instar de la politique agricole A l’instar de la politique agricole américaine, on voudrait voir la américaine, on voudrait voir la

politique bioalimentaire du politique bioalimentaire du Québec être ajustée tous les 5 ans.Québec être ajustée tous les 5 ans.

«« Il faut donner un produit au Il faut donner un produit au consommateur qui réponde à ses consommateur qui réponde à ses

attentes.attentes. »»

-Norman Johnston, Sous-ministre en titre au MAPAQ

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Le gouvernement semble vouloir maintenir les dépenses en agriculture, mais les orienter autrement. À la question posée, « Est-ce que l’allocation des ressources financières serait davantage en phase avec les attentes des citoyens, telles qu’elles ont été exposées dans sa conférence? », le sous-ministre a répondu plutôt vaguement que, bien qu’il fasse faire ça délicatement et progressivement, cela serait, à terme, l’objectif. Cela signifie-t-il diminuer le soutien du revenu pour pouvoir investir davantage dans la recherche et développement, le transfert technologique, le service-conseil? Il va sans dire que de réduire les coûts de l’ASRA, voire les transformer en une autre forme de soutien du revenu, dégagerait des sommes considérables qui pourraient bien profiter au secteur. Mais comment rendre l’agriculture rentable tout en diminuant leur revenu en provenance de l’État? Il semblerait que l’on veut miser sur deux facteurs : une amélioration des performances des fermes, et améliorer ses revenus du marché en allant chercher une plus-value par la différenciation. Mais est-il possible de sortir à ce point des commodités? Certains y croient, d’autres en doutent, à en juger par les réactions. La plupart des consommateurs ne cherchent-ils pas davantage des produits à bas prix? Le point de vue de M. Johnston sur cette question est que non, le consommateur n’est pas seulement intéressé au prix, une masse suffisamment grande serait prête à payer davantage pour des produits québécois s’ils les croient de meilleure qualité.

On parle aussi d’une orientation « produit ». Or, on sait que la majorité des produits qu’achètent les consommateurs, dans les supermarchés, ne sont pas des produits frais. Beaucoup des produits transformés le sont à partir d’ingrédients importés. Est-ce que le gouvernement voudra soutenir davantage la transformation? La transformation est un incontournable, selon le sous-ministre, et « à terme, il faudrait mettre plus d’argent là-dedans ». Éventuellement, il y aurait des éléments de la politique bioalimentaire spécifiques à leur secteur, par exemple des programmes sectoriels qui exigent que deux maillons de la chaîne soient impliqués.

Jusqu’à maintenant, nous ne connaissons aucun détail sur comment précisément seraient réorientés les budgets ou quels programmes le MAPAQ est en train de développer. Par exemple, comment fera-t-il pour valoriser les produits québécois? Accordera-t-il plus de budget au programme Aliments Québec, qui a vraiment peu d’argent comparé à son cousin ontarien, FoodLand Ontario? Le sous-ministre a admis qu’Aliments Québec n’a pas de budget important, 10 fois moins qu’en Ontario, et qu’ « il faudrait commencer à faire ce mouvement là ». Mais le programme a bien progressé, argumente-t-il, étant rapidement passé de 3000 à 14 000 produits couverts. « Il faut étudier ça pour voir qu’est-ce

(suite de la page 19)

qui se fait de bon, et comment on pourrait tirer notre épingle du jeu. »

Une personne a signalé qu’en misant sur l’exportation, on se soumet davantage aux aléas du marché, qui ne sont pas toujours favorables pour nous. Elle évoque la concentration de la

distribution comme un enjeu important et l’impopularité de « l’agrobusiness ». Y aurait-il un changement réel de « paradigme » de l ’ industr ie agroalimentaire dans cette politique? « Le gouvernement ne peut pas réglementer la tablette du distributeur », de rétorquer le haut fonctionnaire. La concentration de la distribution fait en sorte que les

distributeurs savent ce que les consommateurs veulent et sont équipés pour aiguiller ça. Il y a un fort roulement sur les tablettes. Si tout le monde achetait plus de produits québécois, ça se ressentirait sur ce qui est disponible. » Mais en ce moment, le consommateur veut des choses qu’on doit importer et l’intégration est surtout favorisée par l’efficacité des intégrateurs, d’expliquer le sous-ministre.

Par rapport à la position des transformateurs et distributeurs vis-à-vis la politique bioalimentaire, le sous-ministre reconnaît que les transformateurs sont en attente de gestes concrets. Les distributeurs, eux, « ont beaucoup d’inquiétude, mais ils ont plus d’influence qu’on le pense ». L’équité pour les fournisseurs ne serait pas égal d’un secteur à l’autre. « Il est difficile d’avoir une seule image de ça et pour le moment les groupes sont plus en attente. »

(suite page 32)

POLITIQUE

« Quelles responsabilités se donne-t-on? Est-ce le rôle du gouvernement de

s’assurer que toutes les entreprises aient un revenu positif? »

-Norman Johnston,

Sous-ministre en titre au MAPAQ

La participation de la FSAA et l’AGÉTAAC aux consultations Par Florence Bouchard Santerre

La publication du Livre vert et l’appel de mémoires ayant suivi ont suscité de l’intérêt dans la Faculté. Ainsi, M. Jean-Claude Dufour, doyen, et l’Association générale des étudiants en agriculture, alimentation et consommation ont déposé des mémoires en vue des consultations. À ce jour, seule la Faculté s’est présentée à la Commission sur l’agriculture, les pêcheries, énergies et ressources naturelles (CAPERN) pour exposer son point de vue. L’AGETAAC sera convoquée à l’hiver.

Alors que la FSAA salue dans son mémoire l’accent mis sur le consommateur dans le Livre vert et souligne l’importance des diplômés lorsque vient le temps de parler d’innovation, passant selon M. Dufour par l’entremise de la formation et de la recherche, l’AGETAAC oriente son mémoire quelque peu différemment. Les axes privilégiés par les étudiants ayant rédigé le mémoire sont la formation et l’éducation, la démocratisation et la promotion des aliments québécois, sains et sécuritaires, ainsi que le soutien du revenu agricole. Ce document, intitulé Donner le goût du Québec : Se distinguer par l’éducation, la qualité et l’innovation, met les futurs acteurs du domaine bioalimentaire que nous sommes, et l’éducation en général, au cœur des stratégies à privilégier pour l’avenir du secteur. Plusieurs se sont également questionnés sur la nouvelle vision du ministère, alors que le recrutement des rédacteurs étudiant en agronomie fut difficile, ceux-ci se sentant peu représentés dans les propositions élaborées.

Pour consulter les mémoires de 2007 et 2011 des étudiants : www.agetaac.ulaval.ca/15894.html

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22 | Le journal l’Agral

D ans l'édition de novembre de l'Agral, mon collègue Maxim Lavoie écrivait un article intitulé « Pas écolo le bio! (l'envers du décor de la production biologique) »

qui, je vous l'avoue, m'a fait réagir. L'article, comme son nom l'indique, se voulait une dénonciation des torts environnementaux causés par l'agriculture biologique (AB). L'argumentaire m'ayant dérangé quelque peu, cet article ne pouvait logiquement pas demeurer sans réponse! Je vous fais donc part de mon point de vue sur les points soulevés par mon collègue.

Un premier argument mettant en doute les bienfaits environnementaux de l'AB tiendrait du fait que, étant donné que les pratiques biologiques multiplient les passages au champ, la consommation de pétrole y serait beaucoup plus élevée. Cette conclusion est tirée suite à l'observation des pratiques culturales d'un seul agriculteur, au cours d'un seul été, dans un contexte bien précis qu'est celui de la destruction d'une prairie en production laitière sur cette ferme. Malgré que je ne doute pas de la véracité des faits énoncés, j'ai de la difficulté à accepter la généralisation de cette observation ponctuelle à toute une industrie dont les produits sont tout aussi originaux et diversifiés que les méthodes culturales qui permettent de les produire. De plus, s'il est vrai que dans certains cas les activités de sarclages mécaniques augmentent la quantité de pétrole consommée directement sur la ferme, il ne faut pas oublier les autres maillons de la chaîne qui utilisent également beaucoup d'énergie, dont la production et le transport des intrants externes (fertilisants, pesticides, etc.) qui sont beaucoup plus nombreux en agriculture conventionnelle (AC).

Quand on s'attarde aux données scientifiques disponibles, la réalité semble totalement différente de ce qu'avance mon collègue. J'énoncerais à titre d'exemple deux des seules études comparatives à long terme qui ont été réalisées dans les dernières décennies, ainsi qu'un rapport du ministère du Développement Durable, de l'Environnement et de Parcs (MDDEP) paru en octobre 2011. La première étude a été publiée dans la prestigieuse revue Science et expose les résultats de plus de 21 ans de comparaison entre l'AC, l'AB et l'agriculture biodynamique en Suisse1. Suite à l'analyse des données, les auteurs arrivent à la conclusion que l'AB réduit l'utilisation de fertilisants de 34 %, l'utilisation d'énergie (et donc, de pétrole) de 53 % et l'utilisation de pesticides de 97 %. Dans le même ordre d'idées, une étude de la Rodale Institute parue en 20112, comparant sur plus de 30 ans l'AC et l'AB,

estime que cette dernière consomme 45 % moins d'énergie. Finalement, dans son récent rapport intitulé « Contribution des systèmes de production biologique à l'agriculture durable »3, le MDDEP en vient à la conclusion que, sauf pour ce qui est de la culture de la pomme de terre, l'AB « présente généralement un bilan énergétique plus favorable ». Il semble donc que, malgré certaines exceptions, l'AB consomme moins d'énergie que l'AC.

Un deuxième point soulevé par mon collègue concerne l'emballage, l'argument se résumant à « les produits bio sont emballés, les produits conventionnels ne le sont pas ». Encore une fois, je me dois de m'opposer à cette affirmation, qui représente une autre généralisation à nuancer. Il est vrai que les fruits et légumes bio importés de l'étranger et retrouvés en supermarchés sont souvent emballés, mais ils ne sont pas les seuls. Ceci s'explique souvent par le fait que les variétés cultivées en AC ont depuis longtemps été sélectionnées non pas pour leur résistance aux maladies ou encore pour leur bon goût, mais pour leur capacité à se conserver longtemps en prévision de longs transports. La réalité en AB étant différente et les outils de protection phytosanitaire plus limités, on doit donc se tourner

vers d'autres variétés avec des qualités différentes, qui se conservent moins longtemps, mais qui résistent mieux aux maladies et aux insectes, ce qui explique parfois l'emballage. Une autre raison peut être que certains traitements qui permettent aux fruits et légumes de

se conserver plus longtemps ne sont pas permis en AB (chlore, irradiation, etc.).

Un troisième argument est le fait que 80 % des aliments bio consommés au Québec proviennent de l'extérieur, nous laissant donc le choix, selon l'article, entre du conventionnel local ou du biologique importé (ce qui représente une plus grande dépense en pétrole et donc un bénéfice environnemental douteux). Encore une fois, on généralise... Je néglige rarement un produit local lorsque j'achète mon huile d'olive biologique et mon sirop d'érable bio qui n'a pas fait le tour de la planète. Malgré que 80 % d'importation puisse sembler beaucoup, je préfère voir le verre à moitié plein et me dire que c'est tout de même 20 % de ces aliments qui sont effectivement produits ici, et ce, avec à peine 2 % des terres cultivées au Québec en régie biologique! En comparaison, l'AC québécoise fournit 33 % des aliments consommés au Québec (donc tout de même 67 % d'importation) avec 98 % des terres. D'un coté comme de l'autre, il y a de nombreux efforts à faire pour augmenter la consommation d'aliments locaux (ou plutôt, stopper la

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Pas écolo, le bio? FRÉDÉRIC VERVILLE

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

LETTRE OUVERTE

Saviez-vous que?

Certains gouvernements européens ont adopté le pourcentage des superficies cultivées sous régie

biologique comme un indicateur de développement durable de leur agriculture.

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diminution!), mais le potentiel d'augmentation semble beaucoup plus grand pour le biologique que le conventionnel. Ceci m'amène à parler des pesticides bio, également pointés du doigt dans l'article de mon collègue. Encore une fois, vrai, les pesticides utilisés en AB ne sont pas totalement inoffensifs. Cependant, ceux-ci sont des produits d'origine naturelle homologués selon leur faible persistance dans l'environnement, pour leur faible mobilité dans les sols (pyrèthre et roténone par exemple) et leur biodégradabilité rapide. Je n'ai encore jamais entendu parler d'un agriculteur mort d'avoir ingéré du Bt, alors que les cas de morts d'hommes ou d'animaux sont légions suite à de mauvaises manipulations ou utilisations de pesticides chimiques de synthèse. Le livre « Silent Spring », de Rachel Carson, n'est qu'une brique d'exemples des effets très néfastes des pesticides chimiques sur l'homme ou son environnement. Le constat du rapport du MDDEP3 concernant les pesticides biologiques est que leur risque environnemental et sanitaire est plus faible et que le risque de contamination des cours d'eau par ceux-ci est considérablement réduit en régie biologique. Finalement, on se rappelle que l'étude Suisse1 exposait une réduction de 97 % des pesticides sous régie biologique, alors qu'une étude réalisée au Pays-Bas4 parle plutôt d'une utilisation de 0.6 kg d'ingrédients actifs par hectare en AB, contre 9.7 kg par hectare en AC. Enfin, j'ai de la difficulté à comprendre le doute à l'effet qu'un simple apport de fumier permette de maintenir la fertilité des sols. Je crois qu'il était sans doute davantage question de productivité plutôt que de fertilité, car toutes les études citées précédemment présentent également l'AB et la fertilisation organique comme une bonne pratique pour améliorer la qualité des sols en comparaison avec l'AC. S'il était question de productivité, il est vrai que, lorsque la transition s'amorce, les rendements en régie biologique diminuent de façon variable selon les fermes. L'étude Suisse1 parle de rendement moyen 20 % plus faible en AB qu'en AC. Cependant, l'étude de la Rodale Institute2 et le rapport du MDDEP3 disent que sur le long terme, à mesure que le sol regagne en qualité suite aux méthodes biologiques, il devient possible d'égaler les rendements de l'AC et ce, particulièrement dans le domaine des grandes cultures. Je ne pourrais terminer sans parler de consommation, le thème de l'Agral du mois. S'il y a une chose sur laquelle je suis d'accord avec Maxim, c'est à propos de la promotion de l'agriculture locale. Si vous aussi vous êtes déçus du fait que vos aliments biologiques achetés à l'épicerie proviennent de l'étranger et soient « inutilement » emballés, ou encore si vous aussi doutez de la crédibilité des certifications étrangères, je vous conseille une alternative tout aussi facile qu'agréable, les circuits courts! Que vous fassiez affaire avec un Marché de Solidarité

(suite de la page 22)

Régionale5, avec l'Agriculture Soutenue par la Communauté (paniers bios, fermier de famille)6 ou encore avec les marchés publics (entre autres!), vous avez la chance de pouvoir outrepasser toutes ces questions tout en satisfaisant votre envie de consommer de façon responsable. En effet, l'avantage direct de l'approche du circuit court est le lien qui se crée entre le consommateur et le producteur, un lien plutôt inexistant dans les épiceries de grandes surfaces. Vous aurez donc droit à des produits locaux, frais et non emballés (ou s'ils le sont, parlez-en avec le producteur), tout en ayant la certitude que ceux-ci sont produits par des personnes qui ont la cause et votre bien à cœur. Vous constaterez aussi que, de cette façon, le prix du biologique est beaucoup plus raisonnable que dans les grandes surfaces qui aiment bien se faire de bons profits sur votre désir de mieux consommer. De plus, je crois qu'il n'est pas logique d'opposer consommation de produits biologiques et consommation de produits locaux. En effet, les gens qui consomment déjà des produits bio, par souci de santé ou de protection de l'environnement, par exemple, sont d'après moi déjà formatés pour adhérer à la consommation de produits locaux plus facilement, à condition de leur en donner la chance et de bien leur expliquer les enjeux. Il s'agit selon moi de deux aspects complémentaires dans une logique de développement d'une agriculture durable au Québec.

Finalement, il faut également se rappeler qu'il n'y a pas qu'un seul type d'agriculture biologique comme il n'y a pas qu'un seul type d'agriculture conventionnelle. Le modèle parfait n'existe pas. Plutôt que de chercher à savoir lequel est le meilleur, il faudrait plutôt chercher à trouver de quelle façon améliorer

chacun d'eux. Plutôt que de dénigrer l'un ou l'autre, il faudrait savoir reconnaître les bénéfices de chacun et souligner tous les efforts qui sont faits par les producteurs pour essayer d'améliorer leur bilan environnemental. Tout comme c'est le cas pour les écosystèmes, c'est dans sa (bio)diversité que l'agriculture québécoise trouvera sa résilience et sa capacité de se maintenir (multi)fonctionnelle encore longtemps!

LETTRE OUVERTE

1 Maéder et al., 2001. Soil fertility and biodiversity in organic farming. Science. 296 (5573). pp. 1694-1697

2 http://www.rodaleinstitute.org/files/FSTbookletFINAL.pdf

3 http://www.mddep.gouv.qc.ca/milieu_agri/agricole/rapport-contribution-systeme-prod-bio-agriculture-durable.pdf

4 Regouin, E. (2003). Considerations of the Environmental and Animal Welfare Benefits of Organic Agriculture in the Netherlands, dans OCDE (ed.) : Organic Agriculture: Sustain-ability, Markets and Policies. Wallingford. CABI Publishing. pp. 103-114.

5 http://www.atmsrq.org

6 http://www.equiterre.org/solution/fermier-de-famille

Saviez-vous que?

La Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ, ou Rapport

Pronovost) préconisait la mise en place d’un meilleur soutien gouvernemental au développement du secteur

biologique, notamment en raison de ses effets environnementaux positifs.

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A près avoir présenté la base de la géolocalisation, il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet. Cet article abordera les déplacements dans le champ et la

connaissance des particularités du sol. Autoguidage Tout d’abord, l’autoguidage est probablement l’aspect de l’agri-culture de précision le plus largement utilisé. À la base, il paraît très simple. Un tracteur qui se conduit de lui-même, mais com-ment ne pas y avoir pensé avant? Or, ce système repose complè-tement sur la géolocalisation. En ce qui concerne la mécanique, deux techniques peuvent être utilisées, soient un contrôle à même la direction du tracteur ou encore un système plus rudi-mentaire avec une roue qui gère le volant. Les coûts sont évi-demment variables. L’autoguidage présente de nombreux avantages pour les pro-ducteurs. Tout d’abord, il permet de réduire la fatigue de l’opé-rateur. Celui-ci peut se concentrer sur d’autres tâches plutôt que de garder la direction. Ensuite, il permet de réduire le recou-page. Principalement dans les applications et les travaux de sols, le recoupage entraîne des pertes monétaires importantes. Il per-met un passage de herse à proximité des cultures, facilitant ainsi l’application de pesticides en bandes. Cartographie Pour ce qui est de l’autoguidage, l’avenir repose sur la conduite dépourvue d’un utilisateur. Cette pratique qui semble sortir d’un film de science-fiction est pourtant à nos portes. Plusieurs com-pagnies se penchent sur la question, certaines optent davantage pour un système ou un groupe de tracteurs qui imite les actions faites par un tracteur opéré par un être humain. D'autres préfè-rent développer un drone qui serait apte à effectuer les travaux en suivant les plans établis à l’avance. La première source d’information sur la variation spatiale d’une culture dans un champ est souvent la carte de rendement. Cette carte est fournie par un capteur intégré à même la machinerie faisant la récolte. Ces cartes permettent de connaître la variation du rendement, mais ne permettent pas d’en connaître la cause. Toute bonne identification des problèmes d’un champ débute par une carte de sol. Les cartes de sol généralement disponibles sont soit à l’échelle 1 : 20 000 ou plus, selon la région. Il est souvent intéressant d’effectuer quelques profils de sols aux en-droits où il semble y avoir des problèmes particuliers. Par la suite, une photo aérienne montrant l’humidité du champ au printemps, des mesures ponctuelles d’humidité du sol ou encore l’utilisation d’un appareil de mesure de la conductivité électrique permettent de connaître l’impact de l’eau sur le rendement. Une

accumulation d’eau peut être due à un problème de drainage ou de compaction, ou encore à une dépression topographique. Par la suite, les analyses chimiques du sol (pH, phosphore, alumi-nium, nitrates, etc.) permettent d’avoir une meilleure idée des quantités d’amendements à apporter. Ces mesures sont souvent faites selon un échantillonnage régulier dans le champ. Pour interpoler entre ces points d’échantillonnage, il est préférable d’utiliser une procédure statistique appeler le krigeage. Cette technique d’interpolation a initialement été développée pour le secteur de l’exploration minière. Elle permet de mesurer, tout d’abord, le rayon d’influence d’un point. Les points situés dans ce rayon sont influencés par le point échantillonné. Or, plus on s’éloigne du point, moins son influence est grande. Tous ces paramètres sont pris en compte lorsqu’on fait du krigeage. Les paramètres de krigeage sont spécifiques à chaque cas, il est im-possible de les généraliser. Une fois ces cartes faites, il faut les interpréter, de nombreux systèmes d’information géographique (SIG) sont disponibles sur le marché. Il y a évidemment ArcGIS. Il s'agit probablement du lSIG le plus connu et le plus utilisé. Il est très puissant et permet de faire une gestion approfondie des cartes. Toutefois, il risque de nuire à votre gestion financière vu son prix exorbitant. Quelques logiciels libres sont disponibles sur le NET, bien que certains ne soient disponibles qu’en tchèque, certains logiciels font aussi bien sinon mieux que leurs compétiteurs convention-nels. Si vous ne désirez pas faire vos propres fouilles afin de trouver le SIG le mieux adapté à vos besoins, je vous suggère d’examiner le logiciel Grass GIS avec l’interface graphique GVSIG à moins que vous ne soyez friands de programmation informatique (je comprendrais parfaitement ça). Ce logiciel libre présente une interface rappelant celle d’ArcGIS et bénéficie d’une importante communauté d’utilisateurs. Donc, il est assez facile d’avoir du support. De plus, il bénéficie d’une parfaite compatibilité avec un autre logiciel libre, R. R. est un logiciel de mathématique similaire à MatLab. Cette compatibilité permet à la fois d’intégrer les valeurs de krigeage faites dans R directe-ment dans Grass GIS, mais également d’exporter les données de Grass dans R afin d’y faire des analyses statistiques. En cartographie, l’avenir passe par la télédétection. De nom-breuses informations peuvent être obtenues par les images satel-litaires. L’humidité des sols peut être obtenue par des images radars, l’état nutritionnel des plantes par le visible et le proche infrarouge (NDVI), et certaines autres propriétés du sol pour-raient éventuellement être détectées à distance. Cela nous per-mettrait d’avoir des cartes avec une variation temporelle.

Connaître son champ CÉDRIC BOUFFARD

ÉTUDIANT À LA MAITRISE EN SOLS ET ENVIRONNEMENT

AGRICULTURE DE PRÉCISION

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26 | Le journal l’Agral

L e 11 novembre dernier s’amassaient, dans un auditorium du pavillon

Kruger, les étudiants de première année d’agronomie pour le mini colloque sur l’intégration professionnelle en agronomie. Sous le thème « L’agronomie : du rêve à la réalité de quatre jeunes diplômés », l’événement conviait quatre jeunes agronomes à partager leur expérience d’intégration au marché du travail.

La première invitée, Sara-Ève Déry, agronome depuis 2009, est experte-conseil en agroenvironnement pour le groupe coopératif Dynaco, à La Pocatière. Elle avait fait un DEC à l’ITA en production animale, et suite à un stage chez Dynaco, elle a décidé de se lancer en agronomie. Selon Mme Déry, la période de « stage » est assez longue, il faut se faire un nom, petit à petit. Ayant décroché son emploi durant ses études, elle y a travaillé deux ans avant de dépasser le statut de stagiaire et accéder à un poste à temps plein. Ainsi, ce qui a aidé son insertion professionnelle est d’avoir « réchauffé sa place » durant ses études. Elle était aussi bien encadrée grâce à un mentor professionnel.

Son travail consiste maintenant à faire des PAEF durant l’hiver, pour environ 100 clients. Durant le printemps et l’automne, elle travaille à l’agriculture de précision, à faire de l’échantillonnage GPS et de la prise de données topographiques. Mme Déry apprécie les rencontres et le dynamisme de l’agronomie. Son travail comporte aussi, selon elle, des défis intéressants : chaque dossier est unique, il faut toujours travailler efficacement et il faut constamment rencontrer les clients et essayer de développer de la clientèle.

Notre deuxième conférencier, Simon Lareau, est un conseiller en production animale chez Agribrands Purina. Son premier contact avec la production animale a été dans son stage de production. « Quand j’ai fini, je m’imaginais que je savais comment ça marche et j’étais capable de régler tous les problèmes du monde, nous confie l’agronome. Mais c’est un choc quand on arrive dans le milieu professionnel, parce qu’en pratique, ce n’est pas du tout la même chose. Il y a des techniques d’approche des gens à

apprendre, des techniques de vente. Même si on est un conseiller en alimentation, on est aussi psychologue, on travaille sur la santé du troupeau, on fait de la planification laitière, de la génétique, de la météorologie… »

Selon M. Lareau, il est important de s’intéresser à ce que le client vit pour développer une relation de confiance. Il faut aussi avoir un grand intérêt pour notre domaine de spécialisation et faire de la prospection et de la vente

de produits. Il est cependant plus important, selon lui, de servir le client : le conseiller et l’assister dans sa production. M. Lareau ne se formalise pas du fait qu’il vend des intrants : « Si ce n’est pas nous qui les vend, ce serait un autre. Il y a un code de déontologie mais il faut aussi se servir, en plus, de son éthique personnelle. » Il apprécie la diversité du travail, chaque ferme étant différente, ce qui est stimulant. En outre, il règle des problèmes et c’est valorisant de voir les clients satisfaits. Il y a aussi beaucoup de travail d’équipe.

Au moment de « se placer » après les études, il recommande de prendre le temps d’analyser et de ne pas sauter sur le premier emploi qu’on nous offre.

La troisième présentatrice est Jeanne Camirant. Elle est chargée de projets en agriculture chez Nature Québec. Après avoir étudié en génie électrique puis voyagé, elle a décidé de se lancer en agronomie en venant aux portes ouvertes. Sa motivation : s’épanouir en mettant ses réflexions à contribution pour

l’avancement de la société. Selon elle, l’agronomie fait partie des rôles qui participent à la définition de ce qu’est l’agriculture. Elle a eu un parcours assez varié : stage à la Ferme des Monts, session d’échange à Uppsala, en Suède, suivi d’un stage en Finlande sur les tourbières. Son stage professionnel s’est fait au MAPAQ au laboratoire d’entomologie. Après

le bac, elle a passé un été comme assistante de recherche en entomologie, afin de voir si elle aimerait faire de la recherche dans ce domaine. Cela lui a pris 9 mois après son dernier stage pour trouver l’emploi de ses rêves.

(suite page 32)

Profession : agronome GEOFFROY MÉNARD

ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

CARRIÈRES

Quand j’ai fini le bac, je m’imaginais que je savais Quand j’ai fini le bac, je m’imaginais que je savais comment ça marche et que j’étais capable de régler comment ça marche et que j’étais capable de régler tous les problèmes du monde. Mais c’est un choc tous les problèmes du monde. Mais c’est un choc

quand on arrive dans le milieu professionnel, parce quand on arrive dans le milieu professionnel, parce qu’en pratique, ce n’est pas du tout la même chose!qu’en pratique, ce n’est pas du tout la même chose!

- Simon Lareau,

agronome, conseiller en production animale

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28 | Le journal l’Agral

B onjour chers camarades de l’agroalimentaire! Ce qui suit pourrait s’avérer très intéressant pour vous ou pour vos amis passionnés par l’agriculture, l’agroali-

mentaire et l’international! Nous vous écrivons au nom d’IAAS Canada, association dynamique établie à la FSAA de l’Université Laval depuis plus de 2 ans. Tout d’abord, si vous n’êtes pas déjà au courant, l’IAAS (International Association of students of Agricultural and re-lated Sciences) est l’une des plus importantes associations d’étu-diants en agriculture dans le monde. Elle a pour mission de pro-mouvoir l’échange d’expériences, d’idées afin d’améliorer la compréhension mutuelle des étudiants en agroalimentaire d’autres pays. Pour ce faire, l’IAAS organise annuellement un congrès mondial et une tonne d’autres activités au niveau local et régional tout au long de l’année. Présentation du DMA Quoi?, Quand? Où?, Qui?... IAAS Canada a été mandatée d’organiser le prochain DMA (Directors Meetings of America) qui aura lieu à Québec dans notre université du 13 au 21 janvier 2012. Si vous êtes en train de vous dire : « Le DMA c’est quoi ça ?? »,

pas de panique, c’est très simple! Le DMA est

comparable à un petit congrès agroali-

mentaire condensé spécialisé pour les

Amériques.

l’ho- raire, il y aura des confé-rences, des for- mations permettant le développe-ment de compé- tences clefs (motivation, leadership, travail d’équipe), des visites agricoles et tout ça dans une atmosphère internationale qui promet d’être épique !! Pour avoir une bonne idée de se qui se passera pendant cette semaine, nous vous invitons à jeter un coup d’œil sur l’horaire prélimi-naire. Elle est cependant sujette à des changements mineurs dans les prochaines semaines. Les activités se dérouleront principalement à l’Université Laval et dans la capitale de Québec. Plusieurs visites et sorties sont envisagées tout autour de la ville afin de faire découvrir l’aspect rural de la région.

Cet événement vise un très grand public. Les étudiants membres des comités IAAS en Amérique (Canada, États-Unis, Mexique, Guatemala et Chili), tous les étudiants de l’Université La-val, les étudiants du secteur agroalimentaire non-membres du Canada que l’on veut recru- ter, tous les membres de l’IAAS World, la population de la ville de Québec sont tous invi-tés! Vous aussi en tant que personne ou association vous avez le goût de participer ou de simplement venir voir à quoi ça ressemble ces joyeux évènements IAAS ? Tant mieux ! Car nous recherchons des bé-névoles intéressés à nous aider à achever l’or-ganisation du DMA, mais aussi, pour le dérou- lement de la semaine proprement dite. Donc, si vous cherchez à vivre un évènement fort, qui déve-loppe la capacité d’interprétation interculturelle, qui permet de donner des formations utiles à votre domaine d’études en ayant comme trame de fond du plaisir et du partage, le DMA c’est pour vous ! Pour plus de détails, venez nous rencontrer au local d’AGIR International, au 0117 du Pavillon Paul-Comtois!! Et n’hésitez surtout pas à nous écrire et parler de cet évènement à tout le monde !! L’IAAS gagne à être connue par les étudiants qui ont les mêmes passions que nous ! Il y aura une réunion spéciale le mardi 6 décembre à 12h30,

pour tous ceux qui veulent en apprendre davantage sur le

DMA. Le local sera confirmé dans la Feuille de chou de la

semaine prochaine. À surveiller!

Pour nous rejoindre et pour des informations :

Coordonatrices: Ketsia Johns: [email protected], Vicky Rioux: [email protected] Site web IAAS: http://www.iaasworld.org/ Groupe Facebook : DMA - Canada 2011-2012

Pour s’inscrire : http://goo.gl/g2oum

(L’horaire des activités est disponible à la page 29.)

Le DMA, ça s’en vient! IAAS: Directors Meeting of the Americas Thème: Responsabilité sociale

L’ÉQUIPE DE L’IAAS CANADA 2011-2012

VIE FACULTAIRE

Tous les étudiants

de la Faculté sont

membres de l’IAAS

CANADA!!

Viens t’impliquer

dans l’organisa-

tion du DMA!!

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Décembre 2011| 29 VIE FACULTAIRE

Horaire préliminaire du DMA, du 13 au 21 janvier 2012 Vendredi 13 Samedi 14 Dimanche Lundi 16 Mardi 17 Mercredi 18 Jeudi 19 Vendredi 20 Samedi 21

7-8h

Arrivée

8-9h Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner

9-10h Cérémonie d'ouverture

Formations et jeux

Visites agro-alimentaires

Présentation des rapports IAAS natio-

naux

Souveraine-té alimen-

taire et ani-mation de

l'INM

Transport jusqu'à

Montréal

10-11h

Conférence: L'agriculture au Québec

et au Canada

Traîneau à chiens

Viste : Serres Lufa

11-12h University

FAIR Conférence: Ethnobota-nique (Alain

Cuerrier) 12-13h Diner avec

STA

Diner avec des étu-diants en nutrition 13-14h Diner Diner Diner Diner Diner Diner Diner

14-15h

Tour de la ville de Qué-

bec

Visite à la SAAC

Formations et jeux

Visites agro-alimentaires

University FAIR Conférences:

développe-ment rural (G. Bissonnette) et agrofores-terie (A. Oli-

vier)

Projets: Nourrir la planète

Visites:

Jardin Bota-nique, Bio-

dôme, insec-tarium

Départ

15-16h

Patinage / hockey

16-17h

Soccer

17-18h

Ateliers IAAS

18-19h

19-20h Souper Souper Souper Souper avec

BraSTA

Souper à la cabane à

sucre

Souper Souper Souper

20-21h

21-22h QUÉBEC BY

NIGHT 1 QUÉBEC BY

NIGHT 2 TRADE FAIR

Tournée des microbrasse-

ries avec BraSTA

Soirée thé-matique:

''Nouvel An''

Encan du fond de développe-

ment

BARAK

Big Bill

MONTREAL BY NIGHT

22-….

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30 | Le journal l’Agral

L a Chaire en développement international est actuellement à la recherche intensive de stagiaires et d’étudiants chercheurs pour l’hiver, l’été et l’automne

2012. En effet, les activités de recherche qu’elle mène actuellement au Mali nécessitent l’apport d’étudiants motivés et intéressés par le développement agricole et rural. Les étudiants retenus pourraient, sous certaines conditions, bénéficier d’un soutien financier pour découvrir le Mali et participer à un projet agricole interdisciplinaire d’envergure. Vous ressentez l’envie soudaine de troquer votre manteau et vos bottes d’hiver pour un boubou et des sandales? Vous cherchiez une occasion de faire vos études graduées à l’étranger sans avoir à vous casser la tête pour trouver un projet stimulant et bien encadré? Les prochaines lignes risquent fort de vous intéresser.

Contexte des stages/des études

Quand l’agroforesterie et l’élevage font bon ménage

Au Mali, l’élevage ovin est une activité d’une grande importance tant sociale qu’économique. Cependant, la régie des ovins, et en particulier des ovins d’embouche, est à la fois compliquée et fortement limitée par la pénurie annuelle de fourrage vécue en saison sèche. En effet, au cours de cette période, les pâturages ne suffisent plus à satisfaire les besoins nutritionnels et alimentaires des animaux. Si les éleveurs les plus fortunés peuvent s’approvisionner en suppléments et en fourrages vendus sur les marchés locaux, il en va autrement des éleveurs plus modestes, qui voient alors la santé et l’état général de leur troupeau se dégrader. En plus des gains de poids vif plus faibles (voire nuls) et d’un poids à la vente ou à l’abattage réduit, les animaux dénutris deviennent plus sensibles aux agents infectieux, ce qui entraîne des coûts supplémentaires en soins vétérinaires ou mène, dans certains cas, à la mort des bêtes.

Or, cette situation n’est pas sans issue. En effet, de nombreuses espèces végétales, dont un bon nombre d’arbustes ligneux, conservent leur feuillage pendant la saison sèche et produisent des feuilles, des gousses et des graines dont les ovins peuvent se nourrir alors même que les herbacées des pâturages ne suffisent plus à les rassasier. Les éleveurs savent d’ailleurs profiter de la présence de ces arbustes dans le paysage rural pour subvenir aux besoins de leurs animaux, mais souvent cela se fait au détriment des arbres et de leur régénération et ne réussit qu’à combler partiellement les besoins des ovins. Lorsque les arbustes sont implantés dans les champs cultivés et sont associés aux espèces vivrières qui y croissent, la production de fourrage ligneux est

concentrée et peut être optimisée, permettant la protection de la végétation naturelle et l’obtention de rendements suffisants pour nourrir le bétail. En plus, ces systèmes agroforestiers offrent une foule d’autres bénéfices environnementaux, économiques et sociaux aux systèmes agricoles et à ceux qui les gèrent (enrichissement des sols en matière organique, production de bois de chauffe facilement exploitable, fixation d’azote atmosphérique dans certains cas, production de fruits, de feuilles ou de graines comestibles, pharmacopée, protection des champs contre les animaux en divagation, etc.). Les arbustes intégrés dans ces systèmes dits agrosylvopastoraux permettent ainsi l’atteinte de meilleurs rendements à long terme dans les champs, de gains de poids supérieurs et d’une meilleure santé générale des troupeaux, tout en fournissant divers services et produits utiles aux paysans et éleveurs.

Le projet ASAPAM

C’est dans le but d’optimiser ces systèmes intégrant arbustes fourragers, cultures vivrières et élevage ovin qu’est né le projet « Accroître la sécurité alimentaire par la pratique de l’agroforesterie au Mali » (ASAPAM), financé par le Fonds canadien de recherche sur la sécurité alimentaire internationale de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et géré par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI). L’objectif principal du projet est d’améliorer la sécurité alimentaire des ménages ruraux, et en particulier des femmes, par l’amélioration des techniques d’embouche ovine et des pratiques agroforestières alliant la culture de ligneux fourragers à celle de produits vivriers. Pour réaliser le projet, le GIRAF (Groupe interdisciplinaire de recherche en agroforesterie de l’Université Laval) s’est associé à l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou et à l’Institut d’économie rurale (IER) de Bamako. Le World Agroforestry Centre (bureau du Sahel) ainsi que le Centre d’études et de coopération internationale (CECI) sont également partenaires dans le cadre du projet.

Le projet ASAPAM comprend plusieurs volets qui font appel à des disciplines et à des connaissances à la fois différentes et complémentaires. Un premier volet du projet est destiné au développement de systèmes agroforestiers intégrant les ligneux fourragers aux cultures vivrières. Ce volet comprend entre autres des études sur la multiplication et le comportement des végétaux dans les systèmes agroforestiers, sur leur régie et sur leurs rendements en feuilles, gousses et graines destinées à

(suite page 31)

Stagiaires et étudiants gradués recherchés pour le Mali

GENEVIÈVE LAROCHE CHAIRE EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

CHRONIQUE INTERNATIONALE

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l’alimentation des animaux. Le volet concernant l’embouche ovine nécessite pour sa part la conduite de projets de recherche qui détermineront entre autres les préférences alimentaires des animaux en regard de différentes espèces fourragères ligneuses, la valeur nutritive des fourrages ligneux, les compositions optimales des rations et des tests comparatifs de rations intégrant différentes proportions de fourrages ligneux en regard de leurs effets respectifs sur le gain moyen quotidien des animaux d’embouche. L’agroforesterie et l’élevage étant des activités humaines, un grand intérêt est également porté à la dimension sociale des projets. Des enquêtes en milieu paysan, des recherches sur les pratiques paysannes en matière d’élevage et d’agroforesterie, sont quelques exemples de sujets qui seront abordés dans le cadre du projet. La dimension genre étant transversale dans le projet, des analyses sexospécifiques viendront compléter le volet social. Finalement, des analyses de marché et des enquêtes économiques sont prévues, afin de mettre en lumière les meilleures façons de rentabiliser et de concrétiser monétairement les efforts déployés pour améliorer la régie des troupeaux d’ovins et la gestion des systèmes agricoles et agroforestiers.

Pour accomplir et réaliser les objectifs de chacun de ces volets, des professeurs d’ici et du Mali, tous des experts dans leurs domaines respectifs, participent au projet. On retrouve dans l’équipe des spécialistes de l’agroforesterie au Sahel, de l’économie rurale malienne, de la foresterie et de l’économie forestière, de l’élevage ovin, des plantes fourragères, de l’anthropologie et des questions de genre, de la sociologie. C’est, en somme, une équipe pluridisciplinaire qui s’investit dans un projet interdisciplinaire destiné à appuyer les petits éleveurs et surtout les groupes de femmes impliquées dans l’élevage ovin dans le développement de leurs activités.

Les stages offerts

Deux stages sont prévus dans le cadre du projet en 2012. Les sujets de stage devront porter sur l’un ou l’autre des thèmes suivants :

Sciences animales

Régie de production des ligneux

Enquêtes sociales

Études de marché

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Les stages s’adressent à tout étudiant inscrit à l’Université Laval. Une compensation financière est prévue pour couvrir les coûts du billet d’avion et les frais de subsistance au Mali. Dans la plupart des cas, les stages doivent permettre l’obtention de crédits. Les responsables des stages professionnels doivent être contactés pour valider le milieu de stage et l’encadrement qui sera offert. Les stagiaires doivent passer un minimum de trois mois consécutifs (90 jours) à l’étranger à travailler avec le partenaire local. Le stage sera financé pour une période maximale de six mois. On s’attend à ce que le stagiaire travaille dans les locaux du partenaire ou sur le terrain au moins cinq jours par semaine. Les stages peuvent se dérouler à l’été, à l’automne ou à l’hiver.

À compétences égales, les étudiants remplissant les critères suivants seront favorisés dans l’évaluation de leur candidature pour les stages :

être inscrit à temps plein lors de la demande de stage et en être à sa troisième ou quatrième année d’études au baccalauréat, ou être à la maîtrise ou au doctorat ;

être un citoyen canadien ou un résident permanent ;

n’avoir jamais participé à un stage du programme EPD;

être en mesure de communiquer dans au moins une des langues de travail de l’organisation partenaire (ici, le français). Les projets de recherche étudiants Dès 2012, le projet ASAPAM offrira la possibilité à trois étudiants

inscrits aux cycles supérieurs (maîtrise, doctorat ou

postdoctorat) de se joindre à l’équipe déjà en place pour réaliser leur projet en lien avec les activités de recherche au Mali. Les thèmes qui pourraient être abordés sont les suivants :

Régie de production des ligneux

Multiplication des végétaux

Analyse sexospécifique

Préférences paysannes

Conservation des fourrages

Études de marché Une compensation financière est prévue pour couvrir les coûts du billet d’avion et les frais de subsistance au Mali. Les étudiants inscrits aux cycles supérieurs sont invités à contacter leur direction de programme ou leur directeur de travaux pour s’assurer de la pertinence du séjour sur le terrain dans le cadre

(suite page 36)

INTERNATIONAL

L’ÉLEVAGE DES OVINS D’EMBOUCHE EST UNE ACTIVITÉ AGRI-

COLE IMPORTANTE AU MALI.

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Dans le cadre du travail sur le projet Ferme zéro carbone, elle fait de la recherche, de la rédaction et de la coordination. Elle agit ainsi comme facilitateur, à faire du transfert d’information. Elle assiste les agriculteurs à réduire leurs émissions de GES. C’est intéressant de travailler sur plusieurs projets terrain et de recherche : agriculture et climat, multifonctionnalité, mémoire CAPERN. Nature Québec faisant aussi du lobbying, il faut toujours développer des connaissances sur le milieu et développer des projets. Ses défis professionnels : le développement de la crédibilité, un travail de longue haleine; ainsi que la gestion d’équipe. Sa satisfaction vient de réussir à « marier l’agriculture et l’environnement ».

Notre dernière invitée est chargée de projets pour le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Marie-Claude Gariépy a d’abord été ouvrière horticole pendant ses études, puis assistante de recherche, puis ouvrière en production laitière et représentante laitière pour Agri-Marché pour son stage professionnel. Son travail comme assistante de recherche a fait naître son intérêt pour la recherche, et son emploi à temps partiel lui a donné la piqûre pour les sciences animales.

Mme Gariépy, qui a fait aussi une maîtrise, y va de quelques conseils sur les études supérieures. « Le choix d’un sujet de recherche est déterminant pour la réussite, car le sujet devient tellement central dans notre vie que même si on l’adore, on en devient écœuré, » avance-t-elle. Parmi les défis importants vécus aux études supérieures, elle mentionne la gestion des imprévus : « Les choses ne marchent pas toujours comme on veut et il faut s’adapter. » Elle mentionne la curiosité, l’organisation et la persévérance comme les plus importantes qualités de l’étudiant à la maîtrise.

L’agronome a été engagée comme chargée de projet au CDPQ, malgré son manque d’expérience dans le porc. Le bac prépare quand même à l’arrivée au travail, car même si elle en avait tiré très peu de connaissances spécifiques au porc, elle a tiré une base de connaissances sur la zootechnie, qui était fort utile. La maîtrise lui a donné une méthode de travail et une connaissance de l’anglais qui sont importantes. Au CDPQ, elle a commencé par faire la rédaction de L’écho-PORC, puis après un an, elle a commencé à réaliser des projets. Cela implique constamment de développer de nouvelles idées et de faire des demandes de financement. Le poste de chargé de projet, même si il est fortement relié aux demandes de financement, peut être un poste permanent, bien que plusieurs chargés de projet soient engagés sur une base temporaire pour une période prédéterminée, sans garantie de prolongement.

Il faut aussi répondre aux demandes de formations et donner des conférences. « Le travail est stimulant car ce n’est pas routinier mais très dynamique, on travaille toujours avec de nouveaux projets et avec des gens différents. Il faut aimer

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travailler en équipe et faire de la rédaction. » Elle trouve le travail valorisant, permettant de contribuer à l’avancement du secteur. Par ailleurs, l’autonomie du travail et les horaires flexibles sont très avantageux, car cela facilite la conciliation travail-famille.

Une discussion entre l’assistance et les conférenciers suivait les présentations. On y a abordé la question de l’examen de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ). Simon Lareau souligne l’importance de lire le Mémento de l’agronome, incluant le DVD qui vient avec et la Terre de chez nous, afin de se tenir au courant de l’actualité agricole.

Au niveau de l’insertion professionnelle, l’importance de développer un réseau de contact et de se vendre aux employeurs furent soulignés. Ce sont davantage nos compétences et notre expérience que les connaissances qu’il faut mettre de l’avant aux employeurs, leur expliquant pourquoi nous comblerons le poste offert.

Somme toute, les possibilités d’emploi pour les diplômés sont multiples. Le bac ne forme peut-être pas tellement au niveau des connaissances pratiques, mais donne certainement des connaissances générales et une méthode de travail. Ensuite, pour trouver un emploi qu’on aime, il faut d’abord savoir ce que l’on veut et prendre le temps de bien le trouver.

CARRIÈRES

Le travail est stimulant car ce n’est pas routinier mais Le travail est stimulant car ce n’est pas routinier mais très dynamique, on travaille toujours avec de très dynamique, on travaille toujours avec de

nouveaux projets et avec des gens différents.nouveaux projets et avec des gens différents. Il faut Il faut aimer travailler en équipe et faire de la rédaction.aimer travailler en équipe et faire de la rédaction.

- Marie-Claude Gariépy, M.Sc., agronome, chargée de

projets

Le ministère de l’agriculture n’a pas l’intention de s’aventurer dans des intervention à objectifs de santé publique. Le ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) est en train de développer une politique alimentaire, par exemple pour combattre l’obésité. Selon M. Johnston, les responsabilités du MAPAQ sont vis-à-vis la production et la transformation. C’est un choix de politique sociale que d’intervenir sur la santé. Par ailleurs, le MSSS devrait d’abord intervenir sur sa propre offre d’aliments dans ses institutions, lance-t-il.

Une dernière intervention à la conférence du sous-ministre Johnston concernait les ressources humaines. « Avez-vous pensé à mettre la conditionnalité, par exemple, en matière de gestion d’entreprise pour avoir accès à l’outil de gestion du risque? » Le problème est que ce serait difficile à monitorer. Il y aurait déjà cependant une conditionnalité des programmes entre eux. L’incitatif qui serait davantage utilisé est celui de l’obligation des résultats. « Il faudra dire aux producteurs qu’il y a un niveau de risques qu’ils devront assumer eux-mêmes », conclut-il.

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A ve peuple du Comtois! Bien que nous soyons en plein dans la période de l’année officielle pour l’ennui et la déprime, avec des journées possédant autant d’heures

d’ensoleillement que la récolte de points de Scott Gomez cette saison, il y a quand même lieu de se réjouir. En effet, de bonnes nouvelles sont à nos portes. Tout d’abord, notre confrère Zdeno Chara est maintenant soulagé de ne plus avoir à se soucier de ses embûches juridiques, puisqu’aucune poursuite criminelle ne sera intentée contre lui. Il peut maintenant se concentrer sur la prochaine étape de son plan diabolique; remettre hors de combat la deuxième mégastar de la NHL, après Max Pacio : Sid the Kid.

Ensuite, depuis déjà quelque temps, nos yeux sont éblouis et nos sens sont émerveillés devant une des huit merveilles de la nature. C'est rare qu'il est possible d’observer un aussi beau mélange de style, de propreté et de conformation. Évidemment, vous aurez compris qu’il ne s’agit de nul autre que de nos idoles adorées… les présentateurs RDS et leur super stache.

WWWOOOOWW!

En ce qui a trait au football américain, nous ne pouvons pas passer sous silence les exploits du quart-arrière Tim Tebow. En effet, la vie doit être belle pour le gars le plus vénéré de Denver puisqu’il continue de faire gagner son équipe. Mentionnons sa brillante performance dans une victoire contre les Jets où il réussit un grand total de 2 passes complétées!

Finalement, notons, non moindre, la performance INCROYABLE, fantastique, faramineuse et ahurissante des Habs avec leur fiche historique de 30-5-1! Il est évident que la coupe reviendra à notre équipe montréalaise… Oups! On s’est trompé avec la saison de Sigmen à NHL 2012.

En parlant de jeux vidéo, voici la critique de notre analyste émérite, Nic Laloux, sur ce jeu qui ensoleille la vie des jeunes hommes qui ne savent pas patiner.

Pour ceux qui ont le NHL 2011, n’achetez pas ce nouvel opus. Il y a quelques petits changements, mais sans plus. Ça ne vaut pas la peine! Mais ceux qui ont encore NHL 2001 dans leur

bibliothèque, ça vaut la peine de se mettre à jour! Je vais commencer par vous éclairer sur les améliorations par rapport à l’an passé, la plus grande étant le système de contact. On peut maintenant se battre devant la cage pour prendre position et faire dévier un tir provenant de la ligne bleue. Aussi, les gardiens sont maintenant dans l’action puisqu’on peut les bousculer et les faire tomber! (Attention, les gardiens peuvent se battre!) Également, le physique des joueurs est un élément-clé dans le jeu. Par exemple, si un petit joueur (Desharnais) veut plaquer un

monstre hideux (Chara), il ne sera jamais capable, car il est trop petit. Bref, on se rapproche de la réalité. Le nouveau moteur de contact a été amélioré au mieux et ça rend le jeu assez réel. (Histoire vraie. Je joue à NHL 2012 et ma coloc s’assoie sur le divan et dit : « Ben voyons dont, Cammalleri est plus beau que ça d’habitude! » Ça lui a pris près de cinq minutes pour se rendre compte que c’était un jeu… Bref, tout ça pour dire qu’elle a été étonnée du réalisme!) Un autre point qu'a amélioré EA Sports est l’intelligence artificielle (IA), qui est plus dure à jouer. L’IA peut prévoir nos déplacements (si on fait toujours les mêmes feintes) et nous enlever la rondelle. Aussi, L’IA est plus agressive et change sa stratégie de jeu si on la domine (ce qui fait chier quand on mène par un point et qu’elle score à une minute de la fin :@...). La puck est moins « collée » à notre joueur. En d’autres mots, si on fait un snap shot à la Subban et qu’on crinque pendant mille ans, on risque de perdre la rondelle! Le mode Be a Pro a été revampé (le mode où tu incarnes un joueur et que tu ne contrôles pas les autres). Des petites

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Vers l’infini et plus loin encore GUILLAUME BESSETTE, ALEXIS WARIDEL ET NICOLAS SIGMEN

ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

CHRONIQUE DE HOCKEY

LEGRANDCLUB.RDS.CA PHOTO: RDS

GINO ODJICK – JOUEUR ÉTOILE DU CANADIENS 2000-2002 PHOTO: NOTREHISTOIRE.CANADIENS.COM

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modifications ont été faites pour alléger l’expérience de jeu, soit de simuler l’action jusqu'à notre prochaine présence sur la glace. Une nouveauté cette année est la Classique hivernale! On peut jouer dehors devant 60 000 partisans en délire! C’est fou, en plus il neige… WOW! Une autre nouveauté, mais cette fois qu’ils ont copié à NBA 2011, c’est d’incarner les légendes telles que Mario Lemieux, Wayne Gretzky, Gordie Howe, Patrick Roy, Raymond Bourque, Oleg Petrov et Gino Odjick. Mais ce qui est amusant, c’est de les incarner dans le monde d’aujourd’hui et de voir comment ils se débrouillent dans la ligue actuelle. Un défaut que j'ai trouvé, c’est quand qu'on prend place devant le but et qu’on se pousse, le jeu a tendance à ralentir et à lagger un peu. Un autre défaut, c’est que les bagarres pourraient être mieux. En tout cas je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas capable de faire un uppercut! Aussi, les cinématiques deviennent un peu redondantes… Ils auraient pu se forcer pour en mettre plus que quatre! En somme, le jeu est formidable, mais comme j’ai dit en entrée de jeu, pour ceux qui ont une version récente de NHL, n’achetez pas celui de cette année et attendez l’an prochain. Peut-être que les modifications seront plus grandes que cette année! Le principal changement qui pourrait être apporté, afin de lancer le jeu à un niveau supérieur, réside dans le choix de l’athlète qui fera la couverture du jeu. Afin de faciliter le travail d’EA, nous vous présentons en primeur la prochaine couverture utilisée pour le jeu NHL 2013, mettant en vedette le futur premier choix au repêchage. Pour terminer, parce qu’il faut quand même dire une ou deux choses sensées de temps en temps, voici la note de la chronique de hockey sur NHL 2012; 9/10. (Pour ceux qui veulent un autre point de vue avec des images :

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http://www.gametrailers.com/video/review-nhl-12/720221 )

Donc, comme vous l’avez surement remarqué au fil des articles, nous aimons bien faire découvrir des sports underground afin que ces derniers puissent sortir de l’ombre. En ce beau mois de movembre, nos recherchistes hors pair ont mis la main sur un véritable bijou sportif : la LFL. La LFL, ou Lingerie Football Ligue pour les néophytes sportifs, est un sport originaire des États-Unis réservé aux femmes afin qu’elles puissent jouir de la pratique du football, sport normalement réservé aux mâles. Contrairement au football américain, certains règlements ont été modifiés. Notons principalement la dimension du terrain qui a été réduite de moitié, soit 50 verges d’une zone de touché à l’autre par 30 de large. Cette diminution de taille permet de concentrer l’action en un seul point. Grâce à leur casque et leurs protège-genoux/coudes/épaules/souliers, elles sont bien protégées contre les contacts sournois de leurs adversaires. La ligue comprend 12 équipes, chacune d’elle arborant un dossard composé de lingeries fines. Pour ceux qui, comme nous, sont tombés sous le charme de ce sport, vous pouvez écouter les joutes de la saison numéro 2 en vous abonnant à la chaîne VanessaTV. Plaisir garanti. Afin d’en savoir plus, voici le site officiel de la LFL : www.lflus.com.

*** En conclusion, nous ne pouvons passer sous silence la victoire des Lions de B-C afin de mettre la main sur la coupe Grey, surmontant un début de saison aussi atroce qu’une émission d’Occupation Double, alors que l’équipe avait perdu ses 5 premières parties. Pour les détectives qui connaissent la date de tombée des articles de l’Agral et la date de la coupe Grey, notez que nous n’avons pas terminé cet article en retard!!!

Puisque nous sommes dans le mois de la consommation, il n’y aura pas beaucoup d’articles ce mois-ci. Donc, nous allons compenser en agnelant une rallonge à notre chronique. En ce merveilleux mois d’avant décembre, nous avons un conseil pour vous les gars : n’attendez pas au 24 décembre avant d’acheter un cadeau à votre douce moitié… sinon vous aller être seul au jour de l’an. C’est pourquoi vous devez y aller tout de suite. En plus, nous allons vous guider dans l’achat du cadeau parfait qui fera jouir de plaisir votre dulcinée. Voici donc un top 5 des cadeaux

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CHRONIQUE DE HOCKEY

PHOTO : NHL 13

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recommandés et un top 5 des cadeaux à éviter :

Bon cadeaux :

#5 De la lingerie fine, mais assurez-vous d’avoir la bonne grandeur, ou trop petit c’est encore mieux.

#4 Un parfum le plus cher et dans la plus petite bouteille, préalablement essayé sur la vendeuse du Sears.

*Attention, le Febreze ne fait pas partie de cette catégorie.

#3 Un article de gros gabarit, exemple : réfrigérateur, lave-vaisselle ou une cuisinière. En bref, tout ce qui va la maintenir dans la cuisine.

#2.5 Un matelas qui n’émet aucun son, même lorsqu’il est un peu bardassé. Notez que ce cadeau peut devenir numéro 1 de la liste si la chambre des parents se trouve collée sur la chambre de votre bien-aimée.

#2 Une bague de haute valeur (tu sais celle qu’elle te parle depuis une éternité).

#1 Une fin de semaine tout compris dans un centre de villégiature avec un foyer, une peau d’ours et les massages inclus, professionnels ou non.

Mauvais cadeaux :

#5 Coffret Best of Rammstein, Made in Germany (sauf pour Laurence Maynard).

#4 Une carabine 270, ce cadeau pourrait se retourner contre vous (si elle sait s’en servir, ce qui pourrait arriver).

#3 Un portrait encadré de Joël Fankhauser en speedo. Des plans pour qu’elle soit tenté par quelqu’un d’autre.

#2 Un souper au McDonald à la chandelle. Il parait que ce n’est pas très romantique.

#1 Certificats-cadeaux… quel qu’il soit, c’est vraiment loser (Common les gars, forcez-vous!).

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CHRONIQUE DE HOCKEY

de leurs études. Ceux et celles qui sont intéressés par les études supérieures en agroforesterie ou dans un domaine lié aux activités du projet et qui désireraient participer au projet ASAPAM sont priées de contacter Alain Olivier, professeur à la FSAA ([email protected]). Ça m’intéresse, que dois-je faire ?

Pour manifester votre intérêt pour les stages ou les études graduées en lien avec le projet ASAPAM, faites parvenir votre curriculum vitae, un relevé de notes ainsi qu’une courte lettre de présentation/motivation à [email protected]. Bonne chance à tous !

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J e me retrouve sur une petite planète gouvernée par un roi qui se disait juste et libertaire.

— Oh! Bonjour jeune visiteur, s’écria-t-il. Que me vaut cette visite en cette terre de liberté? Il faut noter que ce roi a la fâcheuse habitude de rappeler à tous qu’il est le plus libertaire des rois. — Bonjour! lui répondit le petit prince. Vous avez une bien belle planète peuplée de gens heureux. — Bien sûr qu’ils sont heureux, ils sont libres. — Alors, ces personnes peuvent faire tout ce qu'elles souhaitent. — Mais bien entendu, c’est la terre de la liberté. Chacun peut faire ce qu’il veut tant qu’il ne nuise pas à son prochain. — Alors, je pourrais m’installer ici et y faire pousser ma fleur, demanda intuitivement le petit prince. — Mais bien sûr, installez-vous.

Le petit prince s’installa et fit pousser sa fleur. Il était joyeux de la voir pousser si bien. Puis un jour, le roi vint le voir. — Mais que fais-tu là? lui demanda-t-il sur un ton agacé. — Eh bien, je fais pousser ma fleur, répondit naïvement le petit prince. — Cette fleur est interdite dans mon royaume, je devrais t’envoyer en prison pour avoir enfreint la liberté de mon peuple. — Mais vous m’aviez dit que je pouvais faire ce que je voulais sur cette terre. — Oui, vous pouvez faire ce que vous voulez sur cette terre à l’exception de faire pousser cette fleur, lui rétorqua-t-il. — Mais si je suis libre, alors pourquoi je ne pourrais pas faire pousser la fleur que je désire, d’autant plus que je n’indispose personne autour de moi? — Cette fleur est toxique, il ne faut surtout pas la faire pousser.

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LITTÉRATURE

Il était une fois... CÉDRIC BOUFFARD

ÉTUDIANT À LA MAITRISE EN SOLS ET ENVIRONNEMENT

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O n consomme On consomme pas mal On mange

On mange pas mal Pour Vous nourrir, des paysans vendent leurs terres Ils travaillent ensuite pour Del Monte Ils cultivent des bananes, pas mal de bananes On livre les bananes au IGA Vous achetez les bananes au IGA Pas toutes les bananes IGA jette les bananes : elles ont de petits points noirs! Consommez! Consommez! Tant que vous consommez mal avec vos caprices On fouine vos déchets! On vide vos poubelles! Vous vivez la Sur-Opulence, on vit de votre Excédence On n’a qu'à cueillir : bananes, poivrons, fromage, pain Ce n'est pas des petits mycéliums qui vont nous tuer C'est sûrement la Honte La Honte de vous laisser consommer de la sorte Un jour vous vous composterez !

A h! Le gaspille que tu paies pour ton plaisir oculaire

Tes lois de bourgeois qui interdisent de consommer du périmé pour la salubrité! La santé?! Pourquoi ces mêmes lois ne t'obligent pas à donner ton surplus de pain à ton voisin. Qu'est-ce qu'on fait de la pauvreté? Pense à tous ces déchets qui sont broyés, cachés pour te pousser à consommer! Pomme luisante, banane verte, céleri comme ci, oignon comme çà : des fruits et des légumes plastifiés! La beauté étalée dans l'étalage pour charmer les affamés Tu paies pour un, tu paies pour deux Un pour toi, un pour moi, pourquoi? Parce qu'elle est tachetée, elle a été jetée Prenez et mangez-en tous

Consommez et gaspillez-en tous

* * * Ces deux poèmes sont des créations de la Division d'Alimentation Urbaine du CRU[e]. Contactez-le en écrivant à [email protected]

Mange ta banane!

LITTÉRATURE

LES FREEGANS SONT À L’ÉCOLE, MAIS MALAISÉS

Sur ce commentaire, le roi coupa la fleur, le petit prince attristé par cet acte ramassa la fleur et demanda au roi s’il pouvait au moins la conserver pour la décoration de sa maison. — Jamais, il est strictement interdit de posséder cette plante, la liberté de la population en serait menacée. — Mais qu’aller vous faire de ma fleur? lui demanda, inquiet, le petit prince. — Viens avec moi, je vais te montrer. Arrivé au château, le petit prince remarqua plusieurs fleurs pareilles à la sienne. — Pourquoi avez-vous des fleurs interdites au château? Ne représente-t-elle pas un risque pour la liberté? l'interrogea le petit prince. — C’est justement pour la liberté que nous avons cette fleur, vois-tu? J’adore cette fleur moi aussi, elle me permet de relaxer après les longues journées à défendre la liberté. — Mais alors, pourquoi l’interdire à vos sujets si vous-même vous l’appréciez?

— C’est pour garder le contrôle, si

j’autorise les citoyens à faire ce qu’ils

veulent, je n’aurai plus aucun contrôle, je

dois absolument leur rappeler que c’est

moi qui décide. Il faut beaucoup de

contrôle pour assurer la liberté…

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Ceci est mon corps emballé pour vous

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