date de soutenance : 11 dØcembre 2010

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Encadreur pédagogique : Mr RASOAMANANA George Encadreur Professionnel : Mr RAZAFINDRAKOTO Aina Marie Enseignant à l’Université d’Antananarivo Attaché de direction auprès de la Direction du Crédit de la Date de Soutenance : 11 Décembre 2010 Banque Centrale de Madagascar

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Page 1: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

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Encadreur pédagogique : Mr RASOAMANANA George Encadreur Professionnel : MrRAZAFINDRAKOTO Aina Marie

Enseignant à l’Université d’Antananarivo Attaché dedirection auprès de la Direction du Crédit de la

Date de Soutenance : 11 Décembre 2010

Banque Centrale de Madagascar

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(i)

AVANT PROPOS

Quatre années passées au sein de l’Université d’Antananarivo Ankatso, Faculté de Droit d’Economie, de

Gestion et de Sociologie, département GESTION, nous ont permis d’apprécier le sens, la valeur, ainsi que la

portée du concept « GESTION ».

Mais qu’est-ce que GERER ?

GERER met en évidence l’importance de deux intérêts complémentaires.

En effet, le premier intérêt de nature théorique, renvoie à la réflexion, à la manière la plus raisonnée de mener

une action. Ainsi, existe-t-il un cadre dirigeant dans les entreprises, au niveau de la Nation, qui se charge de la

façon la plus responsable de mener une action. Toutes erreurs de gestion, peuvent mener à une perte, à une

crise. C’est dire que la prospérité de toutes organisations, de toutes sociétés, dépend en grande partie de la prise

en considération de cette « responsabilité » qui repose sur le cadre dirigeant.

Sur le plan pratique, la gestion relève de la suivie, mais surtout de la mise en œuvre des dispositions prises par

le cadre dirigeant. Ainsi, une mauvaise exécution des dispositions prises par ces derniers, peut mener vers une

inefficience de l’Organisation, par rapport au but à poursuivre, aux objectifs à atteindre, d’où le terme

accusateur de « mauvaise gestion ».

La compréhension du sens et de la portée du concept « GESTION », s’est d’autant confiné par les diverses

expériences matérialisées par des stages passés auprès de diverses entreprises. Subséquemment, nous avions pu

apporter une appréciation, une mise en œuvre des connaissances théoriques acquises au cours de ces quatre

années.

Le stage passé auprès de l’Institution financière qu’est la Banque Centrale de Madagascar, Direction du Crédit,

nous a permis, de consolider nos connaissances et aptitudes quant à la notion de GESTION.

Cet ouvrage intitulé « Contribution à l’amélioration de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar » essaiera, d’unir l’importance de ces deux courants, sur la prise en compte, mais surtout dans la

valorisation du concept susmentionné, et au préalable nous

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(ii)

pouvons déjà avancer que le cadre théorique ne fait que faciliter l’aspect pratique de la Gestion.

Ainsi l’ouvrage permettra, nous l’espérons, de porter une appréciation particulière à la notion de GERER.

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(iii)

REMERCIEMENTS

La réalisation de cet ouvrage aurait été difficile, voire impossible, sans le soutien de plusieurs personnes et

entités, que je tiens plus particulièrement par la présente à remercier. Ma reconnaissance première va au Tout

Puissant: Que le sacré cœur de Jésus Christ soit loué et adoré à travers le monde pour le siècle des siècles.

Amen

Un grand merci également à:

- Mr ANDRIATSIMAHAVANDY Abel Professeur et Président de l’Université d’Antananarivo

professeur titulaire,

- Mr RANOVONA Andriamaro Maitre de Conférences et Doyen de la faculté de Droit d’Economie de

Gestion et de Sociologie,

- Mr RAMASIMANANA Origène Maitre de conférences et Chef de Département Gestion,

- Mr Georges RASOAMANANA enseignant à l’université d’Antananarivo qui m’a aidé dans la

réalisation et la confection de cet ouvrage,

- Mr Aina Marie RAZAFINDRAKOTO, attaché de Direction auprès de la Direction du Crédit de la

Banque Centrale de Madagascar. Son appui m’a été plus qu’indispensable dans la réalisation de cet

ouvrage,

- Membres du Jury, qui ont bien voulu apporter leurs appréciations quant à cet ouvrage,

- Le personnel enseignant de la Faculté de Droit d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université

d’Antananarivo département Gestion,

- Le personnel Administratif de l’Université d’Antananarivo Ankatso,

- Le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar Mr RASAMOELY Frédéric,

- Mme Njiva RAZANATSOA, Directrice du Crédit de la Banque Centrale de Madagascar, qui m’a

accueillie au sein de sa Direction, pour que j’y puisse faire mes quelques mois de stage.

Je tiens également à remercier ma famille pour le soutien tant moral que financier qu’elle m’a offert, pour

faciliter la réalisation de ce présent ouvrage. Un grand merci à toutes les personnes qui ont contribué de près ou

de loin à la réalisation de cet ouvrage.

Merci à tous.

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(iv)

SOMMAIRE

Partie I PRESENTATION ET CADRE GENERAL DE L’ETUDE

Chapitre 1 : Présentation contextuelle

Section 1 Cadre temporel

Section 2 Présentation de la situation économique de Madagascar

Section 3 Analyse récapitulative de la situation de Madagascar période 2008 – 2009

Chapitre 2 : Outil théorique de la politique monétaire

Section 1 Le Policy Mix

Section 2 Politique monétaire

Chapitre 3 : Gestion d’Entreprise

Section 1 Définition

Section 2 Gestion et conduite de la politique d’Entreprise

Section 3 Spécificités

Partie II DIAGNOSTICS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DEMADAGASCAR

Chapitre 1 : La Banque Centrale et la politique monétaire

Section 1 La politique monétaire au sein de la Banque Centrale de Madagascar

Chapitre 2 : Approche pratique de l’étude

Section 1 Le Bon du Trésor par voie d’Adjudication

Section 2 Gestion de la liquidité bancaire

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(v)

Chapitre 3 : Analyse de la politique monétaire nationale

Section 1 Politique monétaire de la Banque Centrale en 2008

Section 2 Politique monétaire de la Banque Centrale en 2009

Partie III PROPOSITIONS DE SOLUTION ET RECOMMANDATIONS

Chapitre 1 : Analyse récapitulative de la politique monétaire à travers les deux périodes

Section 1 Evolution du BTA

Section 2 Evolution de la liquidité bancaire

Chapitre 2 : Par rapport à la mission de la Banque Centrale de Madagascar

Section 1 Crédibilité

Section 2 Indépendance

Chapitre 3 : Au niveau International

Section 1 Enjeu de la politique monétaire

Section 2 Objectifs de la politique monétaire

Section 3 Instruments de la politique monétaire

Section 4 L’efficience de la politique monétaire

Chapitre 4 : Gestion et politique monétaire

Section 1 Gestion dans la conduite de la politique monétaire

Section 2 effets de la gestion sur la conduite de la politique monétaire

Section 3 Efficience de la gestion sur la conduite de la politique monétaire

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(vi)

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

TABLEAUX

TITRE PagesTableau comparatif de la situation économique de Madagascar 2008 -2009 13Les instruments, les objectifs intermédiaires et finaux de la politiquemonétaire 22

FIGURES

TITRE PagesCarré magique de Nicholas Kaldor 10Evolution BTA 2008 44Evolution FA 2008 46Evolution BTA 2009 48Evolution FA 2009 50Rappel évolution BTA 2007 - 2008 – 2009 55

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(vii)

LISTE DES ABREVIATIONS

A.O .P Appel d’Offre Positif

A.O.N. Appel d’Offre Négatif

A.T.N. Allocation Théorique Neutre

B.C .M. Banque Centrale de Madagascar

B.T.A.Bon du Trésor par voie

d’adjudication

D.C.R. Direction du crédit

F.A. Facteurs Autonomes

M.A. Montant annoncé

M.Ad Montant adjugé

M.S. Montant soumis

P.I.B. Produit Intérieur Brut

R.E. Réserves excédentaires

R.O. Réserves Obligatoires

S.C.B. Solde en Compte des Banques

T.C.N. Titre de Créances Négociables

T.M.P. Taux Moyen Pondéré

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INTRODUCTION GENERALE

Aussi bien dans le domaine public que privé, la politique fait partie de ces concepts clés qui garantissent

la prospérité d’une organisation.

Déjà présente dans la cité Grec, cette politique se définissait comme étant l’ « art et la pratique de gouverner la

cité »1. Elle n’a pas pour autant perdu de sa valeur, car elle constitue encore aujourd’hui le meilleur moyen qui

assure à une organisation l’atteinte de ses objectifs.

Dans chaque Entreprise existe une politique, et cette dernière connaît une importance particulière dans la

conduite de la vie de la firme. Si une entité décide d’investir plutôt que d’épargner, cette décision relève de la

politique de l’Entreprise.

A un niveau national, la politique joue également un rôle notable. Notons la situation politique dans laquelle

sombre Madagascar actuellement.

L’on peut dès lors affirmer que la politique est une lame à double tranchante.

Cette dernière évolue également en fonction de la conjoncture dans laquelle se retrouve l’entreprise, ou la

Nation. Ainsi, est-il prudent de définir la politique en fonction de cette conjoncture. Une réflexion portée sur

cette dernière, nous permet de prendre des décisions par rapport aux finalités en cause. En effet, en traitant les

menaces et opportunités venant principalement de l’environnement, et en raisonnant par rapport aux forces et

faiblesses de la firme, nous pouvons prendre des mesures, apte à constituer une réponse, une riposte, à la

situation tant externe qu’interne de la firme.

Devant ce prolégomènes attaché à la notion de politique, nous pouvons dès à présent porter une attention

particulière quant à ce que l’on appelle « politique monétaire ».

Mais il s’agit de quelle politique, et elle s’apprécie par rapport à quoi ? Quelle est son sens, sa valeur, ainsi que

sa portée dans la conduite de la vie de la nation, et pourquoi a-t-on recours à cette politique monétaire?

Nous allons, dans cet ouvrage essayer de répondre à ces questions, donc à apporter quelques éléments de

précision sur ce que l’on peut évoquer quand on parle de politique monétaire.

1 LAROUSSE CLASSIQUE dictionnaire encyclopédique édition 1980

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2

Mais au préalable, il nous semble important, voire crucial, de rapporter et de décortiquer l’espace temporel dans

lequel s’effectuera notre analyse. Cela est fait dans une et seule finalité, celle de pouvoir apprécier l’efficience

de cette politique monétaire par rapport à un espace temporel déterminé. Pour ce faire, nous allons nommer

l’année 2008, période normale, et celle de 2009, période de crise. L’on se demanderait pourquoi cette

dénomination ? Ces deux années 2008 et 2009, marquent une étape importante dans la vie de la Nation

Malagasy.

L’année 2009 est caractérisée par une crise profonde qui touche tous les Malagasy sans exception. En effet,

tous les indicateurs s’accordent à marquer l’importance de cette crise. Cette difficulté s’apprécie surtout par

rapport au pouvoir d’achat de la population Malagasy. Une dichotomie ressortira de l’analyse de la politique

monétaire à travers ces périodes.

Au sein de ce contraste sera analysée la contribution de la politique monétaire, quant à la stabilisation de la

conjoncture, ainsi que la situation économique et monétaire de la Grande Ile.

De ce fait nous essayerons de « contribuer à l’amélioration de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar ».

La question se pose alors de savoir comment se porte la politique monétaire de la Banque Centrale à travers ces

périodes, et quelles peuvent être les conditions sine qua non à réunir pour une efficience de cette dernière ?

Ce sujet comporte double intérêt.

Sur le plan théorique, il met en exergue le rôle de la politique monétaire quant à la stabilisation de la situation

économique et monétaire du pays. Sur le plan pratique par contre, ce sujet nous permet d’émettre une

appréciation toute particulière en rapport à l’efficience de cette politique monétaire.

Cependant, pour pouvoir satisfaire notre curiosité, un plan tripartite sera de taille pour décortiquer le sujet, et

ainsi apporter des éléments de réponse.

Pour ce faire, nous allons préalablement rapporter les données qui feront la base de notre analyse (Partie I),

puis dans une deuxième partie, nous procèderons à l’analyse proprement dite de ce qu’est la politique monétaire

(Partie II), avant de toucher sur les différentes propositions de solution ainsi que les recommandations

correspondantes à une efficience de cette politique monétaire dans le système Malagasy (Partie III).

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PARTIE I :

PRESENTATION ET CADRE GENERAL DE L’ETUDE

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PARTIE I

PRESENTATION ET CADRE GENERAL DE L’ETUDE

L’étude de la politique monétaire de la grande Ile ne peut se faire sans une présentation préalable du

cadre général de l’étude. En effet, il nous parait utile de procéder à une présentation du cadre temporel dans

lequel s’effectuera notre étude (Chapitre I), ce qui nous permettra de décortiquer la situation économique et

aussi monétaire au cours de la période d’analyse.

Nous procèderons dans un deuxième temps à l’analyse des outils théoriques de la politique monétaire (chapitre

II). Il s’agit de ces outils théoriques qui permettent d’appréhender la politique monétaire dans son ensemble. La

gestion quant à elle constitue nous l’estimons, l’outil clé pour une efficience dans la conception, ainsi que la

conduite de la politique monétaire (Chapitre III).

Chapitre 1 Présentation contextuelle

Ce premier chapitre aura pour objet la présentation du contexte dans lequel notre analyse se fera. Il s’agit entre

autres du cadre temporel (section 1) dans lequel notre analyse prendra son essence. En effet, une présentation

de la situation économique (section 2) de Madagascar au cours des périodes dichotomiques déjà avancée dans

l’introduction, ne fera que faciliter l’analyse de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

Mais avant de passer aux outils de la politique monétaire, nous passerons à une analyse récapitulative de la

situation économique de Madagascar au cours de ces deux années (2008-2009), tout cela dans le but de pouvoir

rapporter le contraste au sein duquel la politique monétaire de Madagascar s’est développée (section 3).

Section 1 Cadre temporel

L’appréciation qui doit être portée sur la situation de la politique monétaire est fonction de la période dans

laquelle évolue cette dernière. Une dichotomie s’est instaurée entre l’année 2008 et celle de 2009 avions nous

avancé.

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La question se pose alors de savoir pourquoi notre choix s’est porté effectivement sur ces deux années ? Nous

allons répondre à cette question, par le biais d’une analyse comparative de ces deux années.

La présentation de la situation économique et monétaire de ces deux années ne fera que confirmer le choix

porté sur ces deux années, ainsi que la dichotomie qui s’y attache.

L’année 2009, nous est d’une très grande utilité pour appréhender le comportement de la politique monétaire de

la Banque Centrale de Madagascar. Nous allons alors exposer les raisons qui font la spécificité de cette année

(§1), avant d’aborder les caractéristiques de l’année qui précède, afin de confirmer cette contrariété entre ces

deux années (§2).

§1Ce qui a marqué l’année 2009

L’année 2009, Madagascar sombre dans une crise socio – politique qui n’épargne aucun secteur tant privé, que

public.

Rappelons que par la soif de la démocratie, Madagascar a été victime d’un renversement de régime et l’aveu

fait, par ceux qui ont orchestré, cette lâcheté, évoquent une atmosphère de coup d’Etat. A cette époque,

plusieurs entreprises ont été saccagées et même brulées, ainsi plusieurs personnes ont perdu leur travail, mais ce

qui a marqué le plus cette année, c’est la décision des bailleurs de fonds, qui ont entrepris de cesser le

financement du budget de l’Etat. Rappelons que l’appui budgétaire provenant des bailleurs de fonds s’élève à

soixante-dix pour cent (70%) du budget Malagasy.

D’autre part, par l’entêtement du pouvoir de fait, Madagascar a perdu l’AGOA (African Opportunity Act), ce

qui pourtant garantissait un emploi stable pour une majeure partie de la population Malagasy. Parallèlement,

des entreprises affirment ne rien devoir à ce régime de fait, de ce fait les recettes fiscales sont au plus bas.

Si tel est le bref résumé de la situation de Madagascar en 2009, voyons ce qu’il en été de l’année 2008.

§2 Madagascar en 2008

A contrario, sans pouvoir rappeler les différents faits qui ont marqué l’année 2008, force est de constater que

cette année a été plutôt prospère pour les Malagasy. Le régime de l’époque s’est vu accordé la confiance des

bailleurs de fonds. L’African Grow Opportunity Act (AGOA) a généré beaucoup d’emploi, assurant un taux de

chômage faible pour les Malagasy.

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La stabilité du régime politique, a fait la bonne santé des finances de l’Etat Malagasy. D’ailleurs, Madagascar

bénéficiait de la confiance des partenaires monétaires « les bailleurs de fonds ». Les rentrées fiscales de leurs

côtés garantissaient la stabilité de la conjoncture tant économique que monétaire à l’époque.

A cela s’ajoute la recherche du plein emploi, le développement des différents secteurs encadrés par une feuille

de route dénommée Madagascar Action Plan (MAP), donnant d’autant plus une belle image de la stabilité

économique, politique mais également monétaire de la Grande Ile à l’époque.

Les différents investissements, qui confèrent la bonne marche ainsi que la stabilité du régime de l’ancien

président marque d’autant plus la situation de Madagascar en 2008. Notons les investissements réalisés par les

étrangers, qui ont permis de développer le secteur tertiaire à Madagascar : QMM, le projet d’Ambatovy et j’en

passe, dont on peut présumer son rôle dans le développement de la situation économique et monétaire de la

Nation Malagasy, ne font que confirmer ce que nous venons d’avancer.

Force est de constater une stabilité et même une bonne santé de la situation économique et monétaire de la

Grande Ile en 2008. L’on présume alors que, sans effleurer une prospérité, la situation économique et monétaire

de l’époque se portait d’une façon plus ou moins florissante.

Ainsi, nous aurons recours aux indicateurs chiffrés pour conforter ce que nous venons d’avancer.

Section 2 Présentation de la situation économique de Madagascar

Nous nous efforcerons de présenter d’une manière aussi fidèle que sincère la situation économique de

Madagascar au cours de ces deux années, respectivement 2008 et 2009.

En effet, cette section aura pour tâche de retracer les chiffres correspondants à la dichotomie que nous venions

de développer dans la première section. Pour ce faire, il nous a paru plus qu’essentiel de définir les notions

indispensables à cette tâche (§1) avant de présenter convenablement et comme il se doit, la situation

économique de la Grande Ile en 2008 (§2) puis en 2009 (§3).

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§1 Notions

Dans le cadre de la représentation de la situation économique de Madagascar au cours de ces périodes, une

question se pose : Qu’est-ce que l’économie, et que représente- t-elle quant au devenir de la nation ?

« L’économie ou activité économique du grec ancien οἰκονομία / oikonomía « administration du foyer » est

l’activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de

services »2.

« L’économie tout en mettant en relation plusieurs acteurs, recherche un certain équilibre entre la fonction de

consommation, la fonction d’investissement, la fonction étatique et extérieure, la fonction d’offre de monnaie,

et la fonction de demandes d’encaisses »3.

A ce stade, l’étude de la situation économique d’un pays donné, permet par une synthèse du passé, d’apprécier

le présent mais aussi de prévenir le futur.

Dans la représentation de cette situation économique, les indices utilisées par Kaldor s’avèrent plus qu’utile,

pour pouvoir exposer une image aussi fidèle que possible de la situation économique du pays à un instant t.

Mais qui est Kaldor, et pourquoi avons-nous recours à son fameux carré magique dans la représentation de la

situation économique de notre pays ?

Nicholas Kaldor (1908-1986) est un économiste Keynésien. Il est l’illustre investigateur du Carré magique.

Nous avons choisi d’utiliser les indicateurs avancés par Kaldor, pour pouvoir présenter la situation économique

de notre pays, à travers ces deux périodes pour la simple raison que: ces indicateurs révélés par Kaldor

correspondent en effet aux objectifs finaux de la politique monétaire. Il s’agit entre autres :

Du plein emploi

De la stabilité du prix

De l’équilibre de la balance commerciale

De la croissance économique

2 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures3 In économie Politique « théorie macroéconomique – comptabilité nationale » Alain REDSLOB page 5

Page 16: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

8

En rejoignant ces quatre points, on obtient un quadrilatère, qui représente la situation économique du pays. Ce

carré est qualifié de magique car irréalisable. Effectivement, il est difficile d’atteindre simultanément les quatre

objectifs de la politique monétaire à savoir une forte croissance avec un faible taux de chômage, une faible

inflation et une balance commerciale équilibrée.

Le taux de croissance est « un indicateur économique utilisé pour mesurer la croissance de l’économie d’un

pays d’une année à une autre »4.

Le taux de croissance est généralement mesuré annuellement (en glissement annuel) ou trimestriellement (d'un

trimestre au suivant).

Il est défini par la formule suivante qui relie les produits intérieurs bruts (PIB) de l’année N et de l’année N-1 :

Taux de croissance = (

Où les PIB sont mesurés en volume (pour éviter de considérer l'Inflation des prix comme de la croissance

économique).

On peut également utiliser les valeurs des PIB en prix, en mesurant les PIB des années N et N-1 en prix

constants (prix en base 2000 par exemple).

Le chômage est défini comme étant l’inactivité d’une personne souhaitant travailler.

La science économique distingue plusieurs types de chômages selon leur cause, à savoir la mobilité volontaire

des travailleurs, le niveau d’activité (conjoncture) et structures économiques et sociales. L’on distingue :

Le chômage de mobilité, ou chômage frictionnel : « les travailleurs employés sont en permanente

mobilité »5.

Le chômage conjoncturel « est lié à l’évolution négative de l’économie, au ralentissement de

l’activité »6.

Le chômage structurel « découle de l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail »7.

4 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures5 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures6 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures7 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures

Page 17: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

9

Le chômage saisonnier, « lié aux variations d’activité au cours de l’année dans certains secteurs

économiques (exemple : le tourisme) »8.

Le chômage technique, « subi par des travailleurs dont les moyens de production sont devenus

inutilisables, sont à classer parmi les causes secondaires du chômage »9.

La Balance commerciale d’un pays est l’ « élément de comptabilité nationale qui répertorie et résume ses

exportations et importations de biens, et de services marchands (balance des biens et services) »10.

Le solde de la balance commerciale d’un pays est la différence entre les valeurs des exportations et des

importations de biens et de services.

Deux situations peuvent alors se poser :

La balance commerciale positive, ce qui signifie que le pays exporte plus de biens et services qu’il n’importe :

on parle alors d’ « excédent commercial » ou de « balance excédentaire ».

Au contraire, la balance commerciale négative, peut être définie comme étant un excédent d’importations de

biens et services sur les exportations, on parle de « déficit commercial ».

L’analyse de l’évolution des prix au cours d’une année d’étude permet de faire ressortir le niveau de stabilité

des prix, ce qui implique une étude du niveau d’inflation au cours de la période.

L’inflation est définie comme étant un « déséquilibre économique caractérisé par une hausse générale des prix

et qui provient de l’excès du pouvoir d’achat de la masse des consommateurs par rapport à la masse des biens et

des services mis à leur disposition. Hors inflation, les prix sont stables »11.

Ainsi, nous avons la figure suivante :

8 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures

9In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures10In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures11 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15heures

Page 18: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

10

Figure n°1 : Le Carré magique de Kaldor

Source : www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15 heures

Le quadrilatère ci-dessus exposé évoque une parfaite, mais illusoire situation économique, qui se matérialise

par une parfaite stabilité des indicateurs économiques avancés par Kaldor :

- La croissance

- L’équilibre extérieur

- La stabilité des prix

- Le niveau de l’emploi

Illusoire disions-nous, car un quadrilatère de la même forme est difficile à atteindre. La situation économique

du pays pourra alors être interprétée en fonction de la forme du quadrilatère.

Cela étant, nous pouvons à présent aborder la situation économique de Madagascar en 2008 et en 2009, en

fonction des variables proposées par Kaldor, ce qui confortera notre appréciation de la situation de Madagascar,

ainsi nous pourrons émettre une appréciation sur l’efficience du pouvoir en place, dans la détermination des

actions à mener pour sortir Madagascar de la pauvreté.

Page 19: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

11

Nous passerons alors à présent à la présentation stricto sensu de la situation économique de Madagascar à

travers les deux années d’analyse. Pour ce faire, nous allons dans un premier temps, analyser la situation

économique de la Grande Ile en 2008, avant d’émettre une appréciation sur celle de 2009.

§2 Situation économique de Madagascar en 2008

Les indicateurs de Kaldor faciliteront la présentation de la situation économique de Madagascar à cette époque.

Le taux de croissance a été de 6,2% en 2007, ce même taux a connu une incroyable augmentation pour

avoisiner les 7,0%12 en 2008.

Malgré les recherches effectuées auprès des banques de données de la Banque Centrale, du Fonds Monétaire

Internationale, ainsi qu’auprès de l’INSTAT, nous n’avons pas pu trouver les chiffres correspondants au taux de

chômage au cours de l’année 2008.

En ce qui concerne la Balance commerciale, Madagascar a pu réaliser 658,3 millions de DTS d’exportation

contre 1 506,6 millions de DTS d’importation, soit un écart négatif de 848,3 millions de DTS13 en 2008.

On enregistre une baisse du taux d’inflation au cours du deuxième trimestre de l’année 2008. Au mois de

Septembre, le taux de variation des prix par rapport à Décembre 2007 s’est établi à 6,6 pour cent contre 4 pour

cent en Septembre 2007 pour la même période.

Sans pour autant prétendre à une prospérité absolue, la situation économique de Madagascar en tant que pays en

voie de développement au cours de l’année 2008, semble florissante.

Si telle est la situation économique de Madagascar en 2008, voyons ce qu’il en est de l’année 2009.

§3 Situation économique de Madagascar en 2009

L’année de la « démocratie » est marquée par une crise profonde qui a touché tous les domaines aussi bien

privés que publics de la Nation. Il nous parait important de rappeler ces faits pour avoir une vue d’ensemble de

la situation économique du pays à cette époque.

L’année 2009 est marquée par une crise qui touche plusieurs domaines, avions-nous dit. Il nous parait utile dans

cette rubrique, de citer quelques situations qui ont marqué cette année et qui comptent parmi les indicateurs

révélateurs de la situation économique de Madagascar à cette époque.

12 Perspective monde/Université de Sherbrooke : La Banque Mondiale13 BULLETIN BCM n°13- Septembre 2009 page 7

Page 20: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

12

En effet en 2009, plusieurs entreprises ont été saccagées, pillées ou brulées.

Les bailleurs de fonds traditionnels ont décidé de ne pas accorder l’aide budgétaire qui revient à Madagascar

chaque année, faute d’une instabilité constitutionnelle.

Madagascar est en crise, et pour couronner le tout, le chômage a pris son essor, notamment par la perte de

l’AGOA (African Opportunity Grown Act) qui constituait une source d’emploi fiable pour bon nombre de

Malagasy. Cette situation malheureuse n’a pourtant pas trouvé d’issue jusqu’à présent. Et l’on sent le poids de

cette crise qui ne cesse de s’empirer, sur la situation économique de Madagascar.

Par le progrès de la crise, le taux de croissance n’a cessé d’être révisée à la baisse de 0,6 pour cent voire devenir

plus bas14.

Ici, aucune source ne révèle le taux de chômage, mais nous pouvons avancer, et les faits ne font que confirmer,

qu’effectivement le taux de chômage a été au plus bas en 2009. En effet, nous avions relevé les différents

problèmes rencontrés par plusieurs entreprises de la Grande Ile.

Concernant l’équilibre de la balance commerciale, la valeur des exportations a été de 543,4 millions de DTS

contre 1 166,5 millions de DTS en importation, soit un écart négatif de 623,1 millions de DTS. Notons une

importance des importations après la disparition des différentes matières premières fournies par les entreprises

TIKO et MAGRO, qui ont été victimes d’actes manifestement condamnables.

Le taux d’inflation en 2009 avoisine les 10 pour cent15.

14 Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar n°13- Septembre 2009 page 515 Evolution des indicateurs de stabilité Bulletin de la Banque Centrale de la Banque Centrale de Madagascar n°13- Septembre 2009page 46

Page 21: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

13

Passons maintenant à une présentation récapitulative de la situation économique de Madagascar au cours de ces

deux périodes, ce qui mettra en exergue la dichotomie que nous avons avancé plus haut.

Ainsi, concernant une présomption d’une situation économique plus ou moins stable en 2008, les chiffres n’ont

fait que confirmer cette dite stabilité. Pour 2009 par contre, l’hypothèse d’une « année de crise », s’est vue

confirmée par le biais des différents chiffres que nous venons de rapporter. Oui, Madagascar est en crise, et ce

jusqu’à ce jours.

Section 3 Analyse récapitulative de la situation économique de Madagascar période 2008 – 2009

Ici, « contraste » est le concept clé. En effet, nous allons confirmer dans cette partie qu’effectivement 2009 est

une année de crise profonde, et que l’année 2008 elle, est plutôt florissante pour les Malagasy.

Tableau récapitulatif de la situation économique de Madagascar 2008-2009

DESIGNATION 2008 2009

CROISSANCE en pourcentage 7 0,6CHOMAGEEQUILIBRE BC en million de DTS -848,3 -623,1

Exportation 658,3 543,4Importation -1506,6 -1166,5

INFLATION en pourcentage 6,6 10(Source : recherche personnel, avec appui issue des bulletins de la Banque Centrale de Madagascar Février

2009)

Le tableau récapitulatif de la situation économique de Madagascar 2008-2009, met en exergue les aspects

dichotomiques suivants :

1- En 2008, le taux de croissance de Madagascar était de 7 pour cent pour passer à 0,6 pour cent en 2009.

2- Bien que les données sur le taux de chômage fassent défaut, nous avions démontré dans la partie qui

précède, que le taux de chômage en 2009, est manifestement plus important.

3- Les chiffres de la Balance commerciale quant à elles exposent une nette amélioration de l’équilibre de

cette dernière vers 2009.

4- Le taux d’inflation s’est élevé à 10 pour cent en 2009 contre 6,6 pour cent en 2008.

Page 22: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

14

L’analyse comparative qui vient d’être achevée, nous confirme l’importance de la crise en 2009, ainsi qu’une

plus ou moins stabilité de la situation économique en 2008.

Cependant, nous tenons à émettre quelques réserves par rapport aux chiffres qui viennent d’être exposés,

notamment en ce qui concerne le taux de croissance, mais surtout la valeur des équilibres rapportée dans la

balance commerciale.

Par rapport à l’inactivité, la perte d’emploi, avec l’absence ou plutôt la faiblesse de l’investissement au cours de

l’année 2009, nous doutons fort de ces 0,6 pour cent avancés par le Bulletin de la Banque Centrale de

Madagascar.

Concernant l’équilibre de la balance commerciale, cette dernière est obtenue en rapprochant la situation des

importations de celle des exportations. Nul n’est sans savoir que les produits de premières nécessités ont

disparu avec le régime du président Marc RAVALOMANANA et ont été substitués par des produits

d’importations, notons à titre d’exemple les produits laitiers comme la nouvelle beurre LAZIZA et autres. Une

forte importation s’est déclarée au cours de l’année 2009.

Nous avons consulté d’autres sources, mais comme par coïncidence, l’INSTAT ne révèle aucune information

concernant la situation économique de Madagascar surtout en 2009, et les chiffres avancés par la Banque

Mondiale, ne sont que purement théoriques.

Ainsi rappelée cette dichotomie, nous pouvons apprécier le rôle attribué à l’économie dans la compréhension du

passé de la Nation, et afin de prévenir l’avenir, et en prendre les dispositions nécessaires. L’économie joue un

rôle primordial pour les autorités, car leur permettent de prendre les dispositions nécessaires pour faire face au

futur.

Cela étant, nous pouvons maintenant passer à l’étude des outils théoriques de la politique monétaire.

Page 23: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

15

Chapitre 2 Outil théorique de la politique monétaire

Pour pouvoir atteindre ses objectifs sur un niveau macro-économique, la politique monétaire, œuvre en dépend

des outils mis à sa disposition. Une forte interaction se fait ressentir entre les objectifs et les instruments de la

politique monétaire. Cependant, pour pouvoir apprécier à sa juste valeur cette notion de politique monétaire,

nous estimons qu’il est plus qu’indispensable d’aborder dans un premier temps le concept de Policy mix

(Section 1). Cette première section, en décortiquant ce que c’est que le Policy mix, mettra en valeur son rôle par

rapport au sujet principal qu’est la politique monétaire. Ainsi l’étude de ce que c’est que la politique monétaire

sera d’autant plus compréhensible (Section 2), notamment en ce qui concerne ses instruments ainsi que ses

objectifs. Ce chapitre nous conduira alors à apprécier la valeur de la politique monétaire par rapport à la vie de

la Nation.

Section 1Le Policy Mix

Cette première section traitera la définition même de ce qu’est le Policy Mix, sans pour autant accorder une

place toute particulière à son rôle par rapport à la conduite de la politique monétaire. Pour ce faire, nous

traiterons préalablement les objectifs de la politique économique (§1), ce qui faciliterait la compréhension de la

Policy Mix (§2), avant de déboucher sur la remarquable interaction qui existe entre la politique budgétaire et la

politique économique (§3).

§1 Objectifs de la politique économique

Sans pour autant parvenir à une définition complète de la politique économique, nous allons surtout préciser

que la fiscalité conjuguée avec la politique économique contribue à la stabilisation de l’activité économique

d’une entité donnée. Les succès électoraux remportés par le parti républicain aux Etats Unies depuis une

dizaine d’années s’expliquent pour une large part par la mise en application d’une nouvelle « philosophie

fiscale » qui se fonde en fait, sur une étude minutieuse des effets des politiques économiques globales16.

La politique économique s’efforce de poursuivre quatre objectifs principaux :

1. Niveau de croissance économique durablement élevé

2. Plein emploi

16 Economie Politique Théorie Macroéconomique Comptabilité nationale Alain REDSLOB page 305

Page 24: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

16

3. Stabilité des prix

4. Equilibre de la balance des paiements

Ces objectifs nous rappellent le carré magique de Kaldor, du seul fait de la contradiction existant au sein de ces

deux concepts. La recherche de la pleine utilisation de tous les facteurs « capital et travail » rentre en conflit

avec les objectifs de stabilité des prix et d’équilibre extérieur. Aussi les priorités varient selon les Etats, suivant

les moments et en fonction de l’objectif de bien commun assigné.

Par exemple, le dollar servant de monnaie de référence, les Etats Unis ont moins de contrainte à maitriser leur

balance des paiements « Our currency, your problem »17.

§2 Policy Mix

LE Policy-mix appelé également dosage macroéconomique en français, désigne l’ « art de combiner de manière

optimale, en fonction de la position dans le cycle économique »18.

La politique monétaire, comme la politique budgétaire, constitue les principaux moyens d’action de la politique

économique.

Deux règles majeures à portée normative éclairent le Policy-mix :

Celle de Jan Tinbergen dite règle de Tinbergen : il doit y avoir autant d’instruments de la politique

économique qu’il y a d’objectifs (par exemple les objectifs du carré magique)

Celle de Robert Mundell dite Règle de Mundell : l’affection d’un instrument à son objectif est fonction

de son efficacité relative (principe d’efficacité comparative). Cela correspond à son triangle des

incompatibilités.

L’art de combiner la politique monétaire avec la politique budgétaire, constitue une manifestation

d’appréciation de la réalité à son juste titre. La situation qui prévaut actuellement dans notre pays, ne fait que

conforter le rôle attribué au Policy Mix. En effet le ministre de la Haute Autorité de la Transition mise

beaucoup sur la politique monétaire, pour stabiliser la situation de la politique budgétaire de la Grande Ile en ce

moment de crise. D’où l’interaction flagrante entre politique monétaire et budgétaire. En reprenant ses termes,

« malgré les défaillances rencontrées au cours de l’année 2010, au niveau du budget, ce

17 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15 heures18 In www.wikipédia.com 8 Novembre 2010 à 15 heures

Page 25: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

17

dernier a été réalisé à 85% » et le ministre de poursuivre que « le taux de croissance n’a pas été négative en

2009 qui a été de 0,6%, l’inflation a été contenue à 9%... »19.

Le rôle attribué au Policy Mix dans notre pays se fait ressentir. Cette notion présente une certaine attractivité

d’autant qu’elle confirme l’importante interaction entre politique monétaire, politique budgétaire, et politique

économique.

Ces interactions feront l’objet du paragraphe suivant.

§3 Interaction entre politique monétaire et politique Budgétaire

Les interactions entre ces deux politiques peuvent être qualifiées de :

Fortes

Et souvent contradictoires.

La politique budgétaire est avant tout :

Une politique de la DEPENSE

Effectuée dans le cadre Institutionnel (le budget annuel) qui privilégie le court terme.

La politique monétaire à l’inverse est une politique de moyen ou de long terme (mais n’est pas une politique

structurelle), dont les moyens d’action ne se conçoivent que sur la durée (en Europe continentale, une hausse

des taux d’intérêts du marché monétaire, par exemple, mettra plus d’un an pour que ses effets économiques

soient observables et dont les objectifs seront naturellement le maintien de grands équilibres sur longue

période).

L’indépendance des banques centrales vis-à-vis du pouvoir politique a permis de prendre davantage en compte

les impacts sur moyen et long terme, et permettent de se rapprocher du niveau de croissance maximal. Cela a

accru les risques de discordances, voire de cacophonie, avec les hommes politiques aux logiques et aux

horizons temporels si différents.

La différenciation des mandats doit permettre une plus grande efficacité des politiques budgétaires et monétaire

prise séparément. Une politique budgétaire laxiste entrainera une hausse des prix, et obligera la banque centrale

à mener une politique monétaire plus restrictive.

19In www.madagascar-tribune.com 10 Septembre 2010 à 8 heures Recueil de Bill le mercredi 6 Janvier 2010 « pas mal selon leministre Hery RAJAONARIMAMPIANINA

Page 26: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

18

Ainsi nous pouvons apprécier l’importance accordée au Policy mix dans la conduite de la politique monétaire,

mais qui plus est, l’interaction entre politique monétaire et politique budgétaire toujours d’autant considérable

surtout dans un pays en voie de développement tel que Madagascar.

Cela étant, le Policy mix ne fait que servir une politique supérieure, « la politique monétaire ». Nous aurons

dans la partie qui va suivre l’occasion de développer ce concept, ainsi d’acquérir son sens, sa valeur, ainsi que

sa portée.

Section 2 La politique Monétaire

La politique monétaire constitue l’attente principale de cet ouvrage. Dans l’étude de cette notion, des questions

comme qu’est-ce que la politique monétaire ? Que poursuit-elle ? Et comment parvient-elle à atteindre ses

objectifs sont inévitables.

Pour pouvoir répondre à toutes ces questions, nous allons procéder comme suit : après avoir définie cette

politique monétaire (§1), nous procèderons à l’analyse des divers instruments à son service (§2), pour ensuite

passer à ses premiers objectifs qualifiés d’ « intermédiaire » (§3), et les secondes mais principales, qualifiés de

« finaux » (§4), avant d’aboutir aux techniques d’intervention de cette politique monétaire (§5).

§1 : Définition

« La politique monétaire peut être définie comme étant un volet de la politique économique visant à influer sur

l’évolution de la masse monétaire et les taux d’intérêt et, par ce biais, sur l’inflation, la croissance, l’emploi et

le taux de change »20.

« Il s’agit essentiellement pour les pouvoirs publics, de mettre en œuvre les moyens dont ils disposent pour

réguler la masse monétaire »21.

« La masse monétaire, correspond à l’ensemble des actifs liquides détenus par les agents économiques ; elle est

appréhendée par les agrégats monétaires »22.

Concrètement, nous allons avancer que la politique monétaire est cette politique qui vise à agir sur la situation

économique et monétaire du pays, afin de rendre un certain équilibre par rapport aux disfonctionnements

économiques et monétaires de la Nation.

20 La monnaie et la politique monétaire Jean Pierre Faugère page 4621 Les mots de l’économie par Joël PROVOST page 28822 La monnaie et la politique monétaire Jean Pierre Faugère page41

Page 27: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

19

Ainsi cette politique monétaire définie, passons aux instruments.

§2 les instruments de la politique monétaire

Les principaux instruments à la disposition de la politique monétaire sont :

- Les Réserves Obligatoires

- L’encadrement du crédit

- Les interventions sur le marché monétaire

- La Réescompte

Ces instruments permettent à la politique monétaire, d’atteindre ses divers objectifs.

§3 : Objectifs intermédiaires de la politique monétaire

« Les principaux objectifs intermédiaires de la politique monétaire sont :

- La croissance de la masse monétaire

- Le niveau des taux d’intérêts

- La stabilité du change »23

La stabilité des prix n’étant pas directement sous le contrôle de la politique monétaire, les objectifs

intermédiaires sont définis, dans le but de réaliser cette stabilité des prix.

- Le premier objectif intermédiaire est constitué par la stabilité des taux de change. En effet, une

dépréciation de la monnaie favorise les poussées inflationnistes.

- Un autre objectif intermédiaire est la quantité de monnaie, dans la mesure où une croissance excessive

des avoirs monétaires, constitue une condition permissive de l’inflation.

- Le niveau des taux d’intérêts constitue également un objectif intermédiaire, mais il joue un rôle

contradictoire : Fort, il permet de réguler la masse monétaire et de soutenir la monnaie, mais Faible, il

stimule la croissance et l’emploi.

A côté de ces objectifs intermédiaires, figurent les objectifs finaux, qui constituent l’attente principale de la

politique monétaire.

23 Précis d’Economie par Emmanuel Combe 3ème édition page 328

Page 28: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

20

§4 Les Objectifs finaux

Le plein emploi, la stabilité des prix, l’équilibre de la Balance Commerciale et la croissance constituent les

objectifs finaux de la politique monétaire. Ces objectifs nous rappellent le carré magique de Kaldor, ainsi que

ceux de la politique économique, ce qui conforte la forte corrélation entre ces deux politiques.

Concernant ces objectifs, l’accent est, en général, mis sur la lutte contre l’inflation.

Ainsi développée la partie concernant les objectifs de la politique monétaire, nous pouvons dès à présent, nous

orienter vers les différentes techniques d’intervention au sein de la politique monétaire.

§5Techniques d’intervention au sein de la politique monétaire

Les techniques d’intervention sont constituées par l’encadrement du crédit, les interventions sur le marché

bancaire, et les réserves obligatoires.

- L’encadrement du crédit agit directement sur le crédit, par le biais d’une forme de contingentement :

chaque banque est limitée dans la progression du volume de crédit qu’elle peut octroyer à sa clientèle,

tout dépassement est pénalisé de façon dissuasive par l’obligation de constituer des réserves

supplémentaires.

- Dans le cadre des interventions sur le marché monétaire, nous distinguons principalement :

Les opérations effectuées sur le marché interbancaire au taux officiel.

Les opérations effectuées sur le marché interbancaire aux taux du marché

Les opérations sur le marché monétaire hors compartiment interbancaire « open market stricto

sensu ».

- Les Réserves Obligatoires : par ce mécanisme les autorités monétaires imposent aux banques la

détention de réserves non rémunérées à la banque centrale, dans une proportion fixée par rapport aux

dépôts (ou éventuellement aux crédits).

Ainsi nous proposons un bref rappel de l’essence de la politique monétaire, à travers ses objectifs, ainsi que les

instruments à ses dispositions pour parvenir à ses finalités.

Le tableau qui sera présenté, constituera une succincte synthèse de la politique monétaire à travers ses objectifs

et ses instruments.

Page 29: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

21

Les instruments, les objectifs intermédiaires et finaux de la politique monétaire24

Instruments Objectifs intermédiaires Objectifs finaux

Réserves Obligatoires Croissance de la masse monétaire Plein emploi

Encadrement du crédit Niveau des taux d'intérêt Stabilité des prix

Intervention sur le marché monétaire Stabilité du change Equilibre de la balance commerciale

Réescompte Croissance économique

(Source : Précis d’économie par Emmanuel Combe 3ème édition page 328)

Nous avions essayé dans cette première partie de l’ouvrage de présenter la situation économique de Madagascar

à travers deux périodes biens distinctes à savoir l’année 2008 et celle de 2009. A travers les études portées sur

ces deux années, nous avions pu relever une défaillance de la situation économique de la Grande Ile en 2009.

Une défaillance qui s’est avérée confirmée par les données chiffrées provenant pour l’essentiel des bulletins de

la Banque Centrale de Madagascar. Sans pour autant prétendre à une prospérité absolue de la situation

économique de 2008, nous nous contenterons en avançant que, la situation économique de la Grande Ile était

plus ou moins stable à l’époque.

L’étude de la politique monétaire nous a aidé à comprendre 1a forte corrélation qui existe entre cette dernière et

la politique économique, notamment avec le carré magique de Kaldor.

Un gestionnaire de formation qui traite un ouvrage plutôt économique, un gestionnaire qui s’intéresse au

domaine public, tel est le défi de cet ouvrage. La partie qui va suivre va mettre l’accent sur le rôle attribué à la

gestion dans la conception, ainsi qu’à la conduite de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar.

24 Précis d’Economie par Emmanuel Combe page 328

Page 30: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

22

Chapitre 3 La Gestion

Le modeste gestionnaire s’incruste dans des matières qui ne sont pas les siennes. Nous allons voir dans ce

chapitre, les raisons de ce choix. Et nous verrons alors qu’est-ce que le gestionnaire peut rapporter en la

matière.

Ainsi, des questions se posent à savoir : qu’est-ce que la gestion ? Mais aussi qu’est-ce que le gestionnaire,

qu’est-ce que la gestion, pourrait apporter quant à la conception, la conduite de la politique monétaire de la

Banque Centrale de Madagascar.

Nous allons alors l’occasion de mettre en épreuve les aptitudes d’un gestionnaire, dans une matière qui est

plutôt économique, et procéder, à une valorisation de cette filière, par rapport à un domaine qui a priori n’est

pas sa spécialité.

Pour ce faire, nous allons dans une première section, proposer la présentation de la Gestion dans son ensemble

(section 1), ce qui nous conduira vers les attributions de la gestion dans la conduite de la politique monétaire

(section 2), avant de terminer sur ses particularités (section 3) quant à la conception, la mise en œuvre ainsi que

le suivi de la politique monétaire.

Section 1 Présentation

Présenter la Gestion, c’est non seulement avancer la filière étudiée, mais également exposer la philosophie du

concept « gérer ».

« Henri Fayol distingue cinq fonctions principales dans l’idée de gérer. Pour cet auteur, gérer, c’est PO3C ou

encore :

- Prévoir : c’est-à-dire anticiper l’avenir et structurer des plans d’actions ;

- Organiser : c'est-à-dire concevoir l’organisation physique et sociale de l’entreprise ;

- Commander : c'est-à-dire faire exécuter les ordres par les subordonnés

- Coordonner : c'est-à-dire harmoniser, orienter, et unir tous les efforts vers un même but

- Contrôler : c'est-à-dire veiller à ce que tout se passe selon les règles préétablies et aux ordres donnés »25.

Nous aurons l’occasion d’apprécier l’effectivité de cette conception de Fayol, non seulement dans le domaine

micro –économique mais également dans la sphère macro-économique.

25 Cours Technique de Management année universitaire 2007-2008 Conaco DEGS

Page 31: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

23

Il est sans conteste d’affirmer que « l’entreprise est une réalité complexe et évolutive, l’approche économique

de la firme, manifeste l’importance des décisions stratégiques, tactiques et opérationnelles prises au niveau des

entreprises »26. Ce qui nous rappelle une similitude entre le niveau micro et macro-économique. Les politiques

se conçoivent par rapport à un objectif déterminé, et l’accomplissement de l’objectif constitue le but ultime de

ces deux niveaux. Ainsi, la gestion apparaît aussi importante non seulement au niveau micro, mais aussi macro-

économique.

La gestion est une filière multidisciplinaire, elle regroupe non seulement l’étude et la culture de la petite

entreprise, elle constitue surtout un état d’esprit.

Nous définirons alors le gestionnaire comme cette personne qui est tout simplement réaliste. Simple peut-être

mais réfléchie. Réaliste car le gestionnaire œuvre en fonction des données de l’environnement que ce soit

interne ou externe, tout en trouvant les démarches les plus qualifiées pour aboutir à l’effectivité de ses actions.

Mais la question s’est posée de savoir quelles sont les attributions du gestionnaire, dans la conception, la

conduite ainsi que le suivi de la mise en œuvre de la politique monétaire ? Nous allons, dans la section qui va

suivre, répondre à cette question.

Section 2 Gestion et conduite de la politique de l’Entreprise

Toute entreprise est plus ou moins orientée par une politique générale explicitée ou non par le groupe dirigeant.

Elle est le fruit des motivations, de la formation et de la culture des dirigeants.

La politique générale se définie comme étant l'ensemble des principes directeurs et des grandes règles et normes

qui orientent en permanence l'action à entreprendre.

La politique générale s'impose à la stratégie en la fixant les buts à atteindre, des contraintes et des critères à

respecter.

En réalité la politique générale est un mélange de règles et de normes. Elle peut également être définie comme

étant la manière d’agir, et de conduire une affaire, elle précise les objectifs devant contribuer à la pérennité de

l'entreprise et de ses finalités et procède ainsi à la coordination des différentes fonctions.

Section 3 Particularités

La particularité que nous évoquerons dans cette partie de l’ouvrage, concerne la gestion projetée au niveau

macro-économique. En effet, la politique monétaire s’entend dans un cadre plutôt macro-économique, alors

que la gestion raisonne, dans la majeure partie du temps sur un niveau micro-économique.

26 Cours de Politique et Stratégie d’entreprise année universitaire 2007-2008 Grand Amphi

Page 32: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

24

La particularité alléguée dans cette rubrique désigne l’idée de ce qui est extraordinaire. Celle des attributions de

la gestion au niveau macro-économique. Pourtant, force est d’admettre qu’une bonne gestion bien utilisée dans

le domaine de la conduite de la politique monétaire, ne peut que rendre cette dernière plus efficiente.

La première partie de l’ouvrage a essayé de présenter la situation économique de Madagascar à travers deux

périodes biens distinctes, celles de l’année 2008 et celle de l’année 2009.

A travers des études spécialement de nature économique, nous avions pu rapporter la dichotomie qui a marqué

ces années. Les chiffres n’ont fait que confirmer ce contraste.

Nous avons également développé les outils indispensables à l’étude de la politique monétaire, et pour terminer,

nous avions interpellé l’importance de l’outil « gestion » dans la conduite de cette dernière, tout cela dans le but

de parvenir à une efficience de la conduite de cette politique par rapport aux aspects économiques et monétaires

de la Nation.

Ces études préalablement accomplies, nous conduisent à une juste et parfaite compréhension de la conception

ainsi que de la conduite de la politique monétaire. Cependant, nous allons nous efforcer dans la partie qui va

suivre d’apporter une précision par rapport au sujet traité.

Le système malagasy, connait des particularités quant à cette conception, ainsi que cette conduite de la politique

monétaire. C’est pour pouvoir comprendre le mécanisme de la politique monétaire à Madagascar, que nous

allons traiter dans la partie qui va succéder le diagnostic de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar.

Page 33: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

25

PARTIE II :

DIAGNOSTICS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DEMADAGASCAR

Page 34: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

26

PARTIE II

DIAGNOSTICS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DEMADAGASCAR

Cette deuxième partie se consacrera au diagnostic de la politique monétaire, plus précisément celle de la

Banque Centrale de Madagascar. Pour ce faire, nous allons dans un premier temps, accorder une importance

particulière à la présentation de la Banque Centrale, spécialement la Direction du Crédit (DCR), une Direction

au sein de laquelle bon nombre de décision concernant la politique monétaire sont prises (chapitre 1). Après ce

préalable, vu que la politique monétaire a déjà été appréhendée dans la première partie, nous consacrerons un

chapitre entier à l’approche pratique de l’étude (chapitre 2) qui se traduira par une analyse complète des

instruments entre les mains de la direction du crédit dans la mise en œuvre de la politique monétaire de la

Banque Centrale de Madagascar. Nous terminerons par la présentation de la situation monétaire de Madagascar

au sein des deux années, ainsi que la situation de la politique monétaire, au cours de ces périodes (chapitre 3)

ce qui permettra une nette appréciation de l’efficience de cette politique monétaire sur la situation monétaire de

la Grande Ile à travers les deux années d’étude.

Chapitre 1 La Banque Centrale de Madagascar et la politique monétaire

La présentation de la Banque Centrale de Madagascar est importante dans la mesure où cette Institution se

charge de la mise en œuvre de la politique monétaire. Dans ce premier chapitre, nous allons situer la politique

monétaire par rapport à la Banque Centrale de Madagascar (section 1), avant de passer à une présentation de

cette politique monétaire au cours du cadre temporel que nous avions délimité dans la première partie de

l’ouvrage (section 2).

Section 1La politique monétaire au sein de la Banque Centrale de Madagascar

La Banque Centrale de Madagascar joue un rôle considérable dans la régularisation de la situation économique

et monétaire de notre pays. Nous nous intéressons plus particulièrement à cette dernière, dans la mesure où la

Banque Centrale de Madagascar est par excellence l’entité responsable de la bonne marche de la politique

monétaire de son pays. Ainsi nous vient la question de savoir qu’est-ce que la banque centrale (§1) ? Ce qui

suivra par une brève

Page 35: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

27

présentation de la Direction du Crédit (DCR) (§2), ainsi que les instruments entre ses mains pour parvenir à la

stabilisation de la situation non seulement économique, mais aussi monétaire de notre pays (§3).

§1 La Banque Centrale de Madagascar

La question a été posée de savoir qu’est-ce que la Banque Centrale de Madagascar. Nous allons dans cette

partie traiter non seulement de ce que c’est que la Banque Centrale, mais nous allons surtout apprécier ses

attributions par rapport au développement du pays.

Selon les dispositions de l’article premier, titre premier de la Loi N°94-004 portant statut de la Banque Centrale

de Madagascar, « la Banque Centrale de Madagascar (BCM), ci-après dénommée la « BANQUE

CENTRALE », est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière »27.

L’article six de cette même loi poursuit en ces termes « La Banque Centrale a pour mission générale de veiller à

la stabilité interne et externe de la monnaie. A ce titre elle élabore et met en œuvre en toute indépendance la

politique monétaire. Elle accompli sa mission en matière de crédit dans le cadre de la politique économique

générale du gouvernement »28.

Une interprétation littérale de ces textes nous permet d’avancer sur deux points d’une importance dans l’essai

de définition de la Banque Centrale de Madagascar.

Il s’est alors avéré que cette Banque est :

- une Institution dotée d’une autonomie financière

- la responsable de la mise en œuvre de la politique monétaire

Notons que « le capital de la Banque Centrale est entièrement souscrit par l’Etat. Il est fixé par décret pris en

Conseil des ministres »29

La Banque Centrale est alors cette institution financière privilégiée du gouvernement. De cela il ressort que le

poste de gouvernorat revêt une couleur politique, en effet, ce dernier est nommé par voie expresse ou implicite

27 JO n°2248 du 10 Juin 1994, Edition spéciale page 130328 JO n°2248 du 10 Juin 1994, Edition spéciale page 130329 JO n°2248 du 10 Juin 1994, Edition spéciale page 1303

Page 36: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

28

par les tenants du pouvoir, ce qui conforte l’importance de cette institution dans la conduite des affaires de

l’Etat, du moins à Madagascar.

Mais le présent ouvrage s’intéresse plus à la Direction du Crédit, dans la mesure où cette direction se charge de

la mission de conduire la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

§2 La Direction du Crédit

La Banque Centrale de Madagascar regroupe en son sein plusieurs directions, telles la direction des études, la

direction des ressources humaines… La direction du crédit nous attire plus particulièrement dans la mesure où

elle prend en charge la conception, la mise en œuvre ainsi que le suivie de la politique monétaire.

En effet, la direction du crédit :

- Se charge de la gestion de la liquidité bancaire

- Veille constamment à l’harmonisation du financement de l’économie suivant les objectifs fixés par les

autorités monétaires

- Intervient régulièrement sur le marché monétaire afin de préserver son équilibre

- Centralise et collecte toutes les informations relatives aux activités des établissements de crédit

- Centralise les renseignements et les informations financières sur les agents économiques ainsi que les

incidents de paiement déclarés par les établissements de crédit

Dans cette optique, la politique monétaire serait alors définie comme étant un ensemble de processus mis en

œuvre par la Banque Centrale pour assurer sa mission. Rappelons que la Banque Centrale a comme mission

statutaire la maitrise de la stabilité interne et externe de la monnaie. La stabilité des prix constitue donc selon un

syllogisme inexorable, l’objectif ultime de la politique monétaire.

Sans pour autant déstructurer cette direction, nous allons nous focaliser essentiellement sur le fait que la DCR

s’occupe de la mise en œuvre de la politique monétaire. En effet, elle dispose de divers instruments entre autres

le contrôle, ainsi que le suivi du Bon du Trésor par voie d’Adjudication, la gestion de la liquidité bancaire, par

un suivi de l’évolution des Réserves Obligatoires et des Facteurs Autonomes.

C’est avancer que le diagnostic de la politique monétaire s’apprécie surtout en fonction de ces instruments.

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29

Après avoir entamé une brève approche de la mission de la Direction du Crédit, nous allons maintenant

décortiquer les différents instruments de la politique monétaire entre les mains de la Banque Centrale de

Madagascar.

§3 Les instruments de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar

Nous avons développé les instruments de la politique monétaire dans la première partie de l’ouvrage. Dans ce

paragraphe, il s’agit surtout de rapporter les instruments entre les mains de la Direction du Crédit, dans la

conduite de la politique monétaire.

Rappelons que si la politique monétaire dispose de quatre principaux instruments à savoir : « les réserves

obligatoires, l’encadrement du crédit, l’intervention sur le marché monétaire et la Réescompte »30, la Direction

du Crédit, elle se spécialise dans la Gestion de la liquidité bancaire, et le contrôle de l’évolution du Bon du

Trésor par voie d’Adjudication. Nous allons dans le chapitre qui va suivre, nous concentrer sur ces instruments

afin d’apprécier la mise en œuvre de la politique monétaire, au sein de la Direction du Crédit de la Banque

Centrale.

30 Précis d’Economie par Emmanuel Combe page 328

Page 38: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

30

Chapitre 2 Approche pratique de l’étude

Le stage passé au sein de la Direction du Crédit de la Banque Centrale de Madagascar, nous a permis

d’apprécier le fonctionnement ainsi que le rôle attribué aux Bons du Trésor par voie d’Adjudication dans la

conduite de la politique monétaire. L’étude portée sur la gestion de la liquidité bancaire, nous a également

facilité sa compréhension, ainsi que ses attributions dans la conduite de cette fameuse politique monétaire.

L’approche pratique de l’étude consistera en une présentation de ces différents instruments, ainsi que

l’appréciation de son efficience, par rapport à la situation économique et monétaire de la Nation.

Pour ce faire, nous allons voir dans un premier temps, ce que c’est que le Bon du Trésor par voie

d’Adjudication (Section 1), puis nous nous focaliserons sur la gestion de la liquidité bancaire (section 2), avant

de déboucher sur les différentes formes d’interventions de la Banque Centrale (section 3) pour une stabilité de

la situation économique et monétaire de la Grande Ile.

Section 1 Le Bon du Trésor par voie d’adjudication (BTA)

Le Bon du Trésor par voie d’Adjudication connaît une importance particulière dans la conduite des affaires

nationales de notre pays. En effet ces derniers, non seulement, facilitent la compréhension de la situation

monétaire de l’Etat, mais contribuent également à faciliter la conduite de la politique monétaire.

La compréhension du rôle attribué aux Bons du Trésor par voie d’Adjudication se fera par le biais de sa

définition (§1), de sa constitution (§2), ainsi que de son rôle par rapport à la conduite de la politique monétaire

(§3).

Nous apprécierons alors dans ce chapitre les attributions du Bon du Trésor par voie d’Adjudication, dans la

conception, dans la mise en œuvre de la politique monétaire, particulièrement dans notre cher pays (§4).

§1 : Définition

L’adjudication est une technique par laquelle la Banque Centrale procède à la vente aux enchères de Bons de

Trésor, qui sont des Titres de Créances Négociables (TCN) émis par le

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31

Trésor Public pour se procurer des ressources et servir d’instruments politiques31. Le marché des Bons du

Trésor offre aux agents ayant des excédents de liquidités de nouvelles opportunités de placement à court terme

leur permettant de pratiquer une gestion active de leur trésorerie. Il assure également au détenteur de bons de

trésor la possibilité à tout moment de transformer ses titres en liquidités sur le marché secondaire grâce à leur

caractère négociable32.

Ainsi défini le Bon du Trésor par voie d’Adjudication, entrons maintenant dans sa constitution.

§2 : Constitution

Le Bon du Trésor par voie d’Adjudication ou BTA est constitué principalement de trois (3) composants, à

savoir :

- la forme des montants

- la nature des offres

- les taux correspondants

Le BTA permet la rencontre entre Montants annoncés, montants soumis et adjugés.

Montant Annoncé (MA)

Le montant dit « annoncé » correspond à la somme annoncée par le Trésor, ce qui pourrait être appréhendé

comme constituant le besoin du Trésor, donc de l’Etat.

Ce montant peut être formé soit par des offres compétitives, qui constituent la tendance actuelle soit par les

offres dites non compétitives.

Montant Soumis (MS)

Les montants soumis correspondent aux différentes souscriptions provenant des divers agents économiques tels

les institutions bancaires et non bancaires, les entreprises, les ménages et autres.

Elle est composée de deux offres à savoir les offres compétitives d’une part et les offres non compétitives de

l’autre.

31 MARCHE DES BONS DU TRESOR A COURT TERME Guide pratique de l’investisseur Banque Centrale de Madagascar DirectionGénérale du Trésor page 7

32 MARCHE DES BONS DU TRESOR A COURT TERME Guide pratique de l’investisseur Banque Centrale de Madagascar DirectionGénérale du Trésor page 13

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32

Montant adjugé (MAd)

Ces derniers correspondent aux montants effectivement empruntés par le Trésor après les séances

d’adjudication.

Cette rubrique comprend également une double subdivision : les offres compétitives et non-compétitives.

Comme nous venons de le voir, le marché des BTA met en exergue deux catégories d’offre :

- Les Offres Compétitives (OC)

Qui correspondent aux offres, dont la souscription n’est pas restreinte aux seuls intermédiaires de marché.

Chaque acteur de la vie économique peut y participer, ce qui explique sa compétitivité.

- Les Offres Non Compétitives (ONC)

Qui correspondent aux offres, dont la souscription est restreinte aux intermédiaires de marché, tel les

Institutions Financières.

Le BTA, pour fonctionner, comprend un autre variable qui est la « maturité ». Cette dite maturité facilite

l’organisation du marché, et elle est définie comme étant la durée restant à courir jusqu’à la date d’échéance

d’un titre. On oppose la maturité de deux semaines, aux autres maturités de douze, de vingt-quatre et de

cinquante-deux semaines.

Les taux constituent la dernière rubrique du marché du BTA et non le moindre. Ces taux sont des outils entre

les mains des pouvoirs publics, laissés à leur entière appréciation. Les taux correspondent aux intérêts de la

rémunération de la souscription.

Si telle est la présentation du Bon du Trésor par voie d’Adjudication, nous pouvons maintenant entamer la

question de savoir son rôle dans la conduite de la politique monétaire.

§3 : BTA et conduite de la politique monétaire

Le rôle attribué aux marchés du Bons du Trésor dans la conduite de la politique monétaire de la Banque

Centrale, s’apprécie à deux niveaux.

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33

En effet les BTA constituent une sorte d’indicateur des besoins en monnaie de l’Etat, ce marché nous permet

une appréciation de la situation financière de l’Etat, sa capacité de remboursement, mais précisément sa

capacité d’endettement, car il va sans dire que les BTA constituent une dette intérieure de l’Etat.

Ce marché nous permet de connaitre non seulement les besoins en monnaie de l’Etat, mais nous permet

également d’accéder à la connaissance de la sphère économique de notre pays, car ce marché permet le

rapprochement entre trois principaux acteurs de la vie économique que sont :

- L’Etat par le biais du Trésor, qui avance le montant annoncé

- Les différents souscripteurs qui répliquent par les montants soumis

- La Banque Centrale qui constitue un organisme centralisateur, et auprès de qui l’on retient les montants

soumis

C’est à travers le comportement de ces derniers que l’on peut apprécier la situation monétaire du pays mais

encore, cela permet à la Banque Centrale la compréhension du monde économique, et lui facilite les actions à

entreprendre pour l’efficience de la politique monétaire.

L’analyse de l’évolution de la situation des BTA nous permet d’avoir une vue global de la situation financière

des différents souscripteurs, à savoir les ménages, les institutions bancaires, et non-bancaires, les entreprises et

autres.

Ainsi, le BTA connaît une double caractéristique. Elle présente non seulement la situation monétaire du pays à

un moment donné, mais elle soutient également la conduite de la politique monétaire.

La gestion de la liquidité bancaire constitue également un autre outil entre les mains de la Banque Centrale de

Madagascar, indispensable à la conception, ainsi qu’à la conduite de la politique monétaire. Nous allons

apprécier dans la section qui succède l’importance de ce qu’est la gestion de liquidité, ses attributions dans la

conduite de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

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34

Section 2 La Gestion de la liquidité bancaire

La gestion de la liquidité bancaire permet l’efficience des actions entreprises dans le cadre de la politique

monétaire, dans la stabilisation de la situation monétaire de la nation. C’est dans le but de comprendre ce rôle

joué par la gestion de la liquidité bancaire, dans la conduite de la politique monétaire de la nation, que nous

allons voir préalablement quelques définitions (§1), avant d’aborder les différents cas de déséquilibre de la

liquidité bancaire (§2), qui vont déterminer les différentes interventions de la Banque Centrale de Madagascar

sur le marché monétaire (§3).

§1 : Définitions

La gestion de la liquidité bancaire consiste à suivre l’évolution quotidienne des Facteurs Autonomes (FA) et à

déterminer les interventions de la Banque Centrale de manière à ce que le solde en compte banque des

établissements de crédit, soit le plus proche possible des Réserves Obligatoires requises. Elle prend en

considération les déséquilibres constatés au cours de chaque période de constitution ainsi que les prévisions de

déséquilibre pour le reste de la période.

Les Réserves Obligatoires obligent les banques à constituer un montant minimum de réserve sous forme de

dépôts non rémunérés auprès de la Banque Centrale. Ce système permet le gel d’une quantité déterminée de

liquidité bancaire qui, autrement, pourrait occasionner une création excessive de la monnaie.

Les réserves obligatoires sont des réserves financières, que les banques commerciales doivent déposer auprès

de la banque centrale, suivant un coefficient appliqué sur une partie des passifs des banques de second rang.

La Direction du Crédit se charge du contrôle, ainsi que du suivi de ces opérations.

Ceci garanti :

-La solvabilité des établissements de crédit (EC) d’une part,

-La maitrise de l’inflation via le contrôle de la liquidité bancaire d’autre part.

Les facteurs autonomes sont les éléments qui accroissent ou réduisent le solde en compte des banques (SCB).

Ils sont qualifiés d’autonomes car leurs variations sont indépendantes des mesures

de politique monétaire.

Page 43: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

35

La situation optimale, recherchée par la Banque Centrale est l’équilibre de la liquidité du système bancaire, qui

se traduit par une égalité parfaite entre la moyenne du solde des Facteurs Autonomes et du niveau requis de

Réserves Obligatoires, au cours d’une période de constitution. Les interventions de la Banque Centrale sur le

marché monétaire cherchent à maintenir cet équilibre.

Deux méthodes sont utilisées quant à leur classification :

- la méthode des flux

Ces opérations intègrent toutes les démarches qui affectent quotidiennement le compte courant des

Etablissements de Crédit (EC)

On y distingue :

Les billets : solde entre les versements et les retraits d’espèces effectués par les EC auprès des guichets de la

BCM (sièges et agences) ;

Les Opérations Extérieures : qui regroupent les opérations d’achats et de ventes de devises sur le marché du

MID (Marché Interbancaire des Devises) ; les ordres de bourse en faveur des clients des EC ;

Le facteur Trésor : regroupe les virements effectués par le Trésor au profit des clients des EC, les virements

des EC en faveur du trésor, les encaissements ou les rejets de mandat, les souscriptions ou les remboursements

de BTA, les échéances de lettres de change, les virements CCP ainsi que les soldes de compensation ;

Les opérations diverses : concernent essentiellement les opérations de fonctionnement de la BCM qui

transitent par les banques (approvisionnement de son compte auprès des EC, règlement des fournisseurs…), des

encaissements des mandats de certains organismes étrangers et de paiement de différents intérêts, taxes et

commissions.

- la méthode des stocks

Les FA qui alimentent la méthode des stocks tiennent compte et regroupent les différents postes du bilan de la

BCM. Ces FA se distinguent des premières par rapport à un surplus que constitue la circulation fiduciaire.

La présentation de la gestion de la liquidité bancaire ainsi achevée, nous passerons maintenant aux différents

cas de déséquilibre de la liquidité bancaire.

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36

En effet, c’est à partir de ces différents déséquilibres, que la Banque Centrale détermine ses interventions, pour

stabiliser la situation tant économique, que monétaire de la Nation.

§2 : Différents cas de déséquilibre de la liquidité bancaire

Les différents déséquilibres de la liquidité bancaire se caractérisent soit par un excédent de liquidité, soit par

une insuffisance de liquidité, sur lesquels la banque centrale doit agir pour revenir à l’équation fondamentale

représentée par la formule de l’égalité parfaite entre Solde en Compte des Etablissements de crédit et le niveau

des Réserves Obligatoires : SCB=RO.

A- EXCEDENT DE LIQUIDITE BANCAIRE

Le système bancaire est appelé en situation de surliquidité quand la moyenne constatée du solde des FA

dépasse le niveau requis de RO au cours d’une période de constitution.

Pa rapport à l’équation fondamentale, cette situation est traduite comme suit :

>

Avec :

-FAi : le montant quotidien des FA

-ROi : le montant quotidien du niveau des RO au cours d’une période de constitution

-n : nombre de jours écoulés durant la période de constitution des RO.

B- INSUFFISANCE DE LIQUIDITE BANCAIRE

Le système bancaire est dit en situation d’insuffisance de liquidité quand la moyenne constatée du solde des FA

est inférieur au niveau requis de RO au cours d’une période de constitution.

Par rapport à l’équation fondamentale, cette situation est exprimée de la manière suivante :

<

La situation optimale recherchée par la BCM est l’équilibre de la liquidité du système bancaire qui se traduit

par une égalité parfaite entre la moyenne du solde des FA et du niveau requis de RO au cours d’une période de

constitution.

Page 45: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

37

Ces différents déséquilibres déterminent l’intervention de la Banque Centrale de Madagascar sur le marché

monétaire.

§3 Intervention de la Banque Centrale de Madagascar

Nous venons d’exposer que l’intervention de la Banque Centrale de Madagascar, cherche à maintenir cet

équilibre entre Solde en Compte des Etablissements de Crédit et le niveau des Réserves Obligatoires.

Pour y parvenir, la Banque Centrale procède de diverses manières :

L’ALLOCATION THEORIQUE NEUTRE

Selon le cas de déséquilibre constaté et prévu de la liquidité bancaire, la BCM est appelée à intervenir d’une

manière hebdomadaire sur le marché monétaire afin de maintenir l’équilibre susmentionné.

La DCR calcule le montant de l’ATN qui correspond à la moyenne quotidienne des écarts entre les RO requises

et le solde en compte des EC depuis le début de la période de constitution jusqu’à l’échéance de l’intervention.

Ainsi pour pouvoir corriger les déséquilibres, il est primordial non seulement de tenir compte des réalisations

des FA par le suivi quotidien du bilan de la BCM et des mouvements des opérations des EC, mais également

d’en établir les prévisions durant la période d’intervention.

La détermination du montant exact de cette intervention de la BCM est décrite par la formule suivante :

A.T.N. =

Avec :

-ATN : montant de l’Allocation Théorique neutre

-RO : niveau des RO pour la période de constitution en cours

-FA : le montant quotidien des FA , tenant compte des interventions antérieures, pour les jours déjà écoulés

depuis le début de la période de constitution et le montant quotidien prévu du stock de FA pour les jours allant

jusqu’à l’échéance des opérations de la BCM

-n : nombre de jours entre la date de valeur des interventions de la BCM et l’échéance de celles-ci.

-I : Début de la période de constitution des RO en cours

-J : Date de valeur des interventions de la BCM

Page 46: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

38

C’est alors que deux cas de figure peuvent se présenter :

RESERVES EXCEDENTAIRES

Puisque les réserves excédentaires se comportent comme un FA restrictif qui stérilise une partie de la liquidité

bancaire, la DCR devrait en établir des PREVISIONS.

Ces dernières sont ajustées au fur et à mesure de la constitution des RO. Aussi, pour le calibrage du dernier

appel d’offres de la période, elles doivent être corrigées du montant moyen des réserves excédentaires avant le

calcul de l’ATN.

Pour corriger les déséquilibres, la DCR dispose de deux instruments :

L’Appel d’Offre Négatif (AON)

L’Appel d’Offre Positif (AOP)

Ces opérations sont conduites chaque semaine avec une maturité variable. Après l’accord des autorités,

l’intervention est annoncée le jeudi, calibrée et réglée le Vendredi. Dans le cas où le déroulement habituel de

l’intervention doit être modifié, la BCM en informera préalablement les établissements de crédit. De plus, si la

BCM ne prévoit pas d’intervenir car elle estime que le niveau de déséquilibre est atteint, elle le fait toujours

savoir aux EC le Jeudi.

A- LES APPELS D’OFFRES NEGATIFS (AON)

Les opérations d’AON servent à ponctionner tout excédent de liquidité constaté et prévu au cours d’une période

de constitution de RO donnée. C’est une opération d’emprunts de la BCM auprès des EC.

B- LES APPELS D’OFFRES POSITIFS (AOP) :

Les opérations d’AOP servent à injecter de la liquidité en cas d’insuffisance constatée et prévue au cours d’une

période de constitution de RO donnée. C’est une opération de prêts accordés par la BCM aux EC.

Page 47: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

39

C- L’OPERATION D’OPEN MARKET :

L’opération d’open market (OM) sert à corriger les éventuels déséquilibres de la liquidité bancaire. A la

différence des opérations habituelles de la BCM (AOP, AON), l’opération d’open market sert à stabiliser la

liquidité bancaire de façon durable. La BCM utilise les opérations d’OM, pour remettre le système bancaire

« en banque » en fonction d’un programme de vente de titres préétabli (non communiqué aux banques).

A terme, les opérations d’OM remplaceront les AON et les AOP. Elles seront alors conduites régulièrement

pour gérer de façon fine, la situation de la liquidité sur le marché monétaire interbancaire.

Ainsi, en fonction du déséquilibre constaté et prévu, l’opération d’OM pourra être négative ou positive. Dans la

pratique, celle-ci se traduit respectivement par des ventes ou achats de titres.

Il existe deux formes d’intervention possibles, le gré à gré ou par voie d’adjudication.

D- INTERVENTION DE GRE A GRE :

La procédure d’intervention envisagée est de la forme de gré à gré lorsque les opérations sont négociées

directement avec tel ou tel EC.

E- INTERVENTION PAR VOIE D’ADJUDICATION :

Les opérations font l’objet d’un appel d’offres. L’annonce de l’opération se fait la veille (J-1) et est transmise

par télécopie aux EC.

Dans les deux formes d’intervention, le montant net à régler accordé (achat) ou repris (vente), est porté le jour

même au crédit ou au débit du compte de l’EC à la BCM. Simultanément, le compte titre de l’EC géré par la

BCM est débité ou crédité le jour même du montant nominal de l’opération.

Pour conclure, l’efficacité de la conduite des interventions de la BCM est tributaire non seulement des

déséquilibres constatés au niveau de la liquidité des EC, mais également de la qualité des prévisions des FA.

Page 48: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

40

F- OPERATIONS DE REFINANCEMENT A LA DEMANDE DES ETABLISSEMENTS DECREDIT

Suivant leurs besoins, les EC peuvent se refinancer auprès de la BCM de manière systématique, en recourant

aux prises en pension de titres d’une durée de deux à dix jours.

Le taux des pensions de deux à dix jours, est fixé par la BCM à 2,5 points au-dessus du taux directeur.

En cas de recours aux pensions pendant une durée de trente jours successifs par un EC, alors que le secteur

bancaire dans son ensemble ne souffre d’aucune pénurie de liquidités, la BCM peut interdire à cet établissement

l’accès à ce type de pension.

L’approche pratique de la politique monétaire a été facilitée par la présentation de quelques outils que sont le

BTA et la gestion de la liquidité bancaire.

Nous nous sommes penchés sur l’étude de ces instruments, pour la seule raison que ces derniers ne constituent

pas seulement les outils de la politique monétaire, mais aussi que la Direction du Crédit, au sein de laquelle

nous avons passé notre stage est la coordinatrice de ces opérations. En effet, force est d’admettre, qu’il existe

d’autres instruments non moins indispensables à la conduite de la politique monétaire, tels le contrôle du taux

directeur par exemple.

Nous avions pu apprécier que la conduite de la politique monétaire, par le biais de ces divers instruments, soit

amplement suffisante pour apprécier la mise en œuvre de cette politique monétaire sur le plan national.

Ces instruments ont une spécificité, c’est qu’elles révèlent également la situation monétaire du pays, ce qui

devrait faciliter l’intervention de la Banque Centrale par rapport à chaque conjoncture qui prévaudrait dans la

Nation.

Cela étant, nous allons maintenant passer à l’analyse proprement dite, de la politique monétaire de la Grande

Ile.

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41

Chapitre 3 Analyse de la politique monétaire à Madagascar

La politique monétaire ainsi définie, ses objectifs rappelés, ses instruments présentés, nous passons

maintenant à l’analyse proprement dite de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

Cet exposé présente une spécificité, celle de s’établir par rapport à un cadre temporel bien précis. Nous avons

essayé de faire ressortir la situation économique de Madagascar à travers ces périodes, dans la première partie.

Cette fois ci, après avoir rappelée la situation monétaire de la Grande Ile par rapport aux différents contextes,

nous analyserons la mise en œuvre de cette politique monétaire à travers ce cadre temporel.

Pour ce faire, nous allons dans un premier temps présenter la politique monétaire de la Banque Centrale en

2008 (section 1), avant de passer à l’exposé de cette même politique monétaire, mais au cours de l’année 2009

(section 2).

Section 1 : Politique monétaire de la Banque Centrale en 2008

La présentation de la politique monétaire de la Banque Centrale en 2008, se fera à travers les différents

instruments mis à la disposition de la direction du crédit, dont nous venons de rapporter leurs spécificités.

Dans un premier temps, nous allons présenter l’évolution du BTA (§1), pour en faire ressortir non seulement la

situation monétaire de la Grande Ile, mais aussi la mise en œuvre de la politique monétaire.

Ce que nous allons poursuivre par la présentation de l’évolution de la liquidité bancaire (§2). Cela aura comme

finalité l’appréciation de l’évolution de la situation de la politique monétaire en 2008.

§1 Analyse via l’évolution du BTA

Rappelons que l’adjudication est une technique par laquelle la Banque Centrale procède à la vente aux enchères

de Bons de Trésor, qui sont des Titres de Créances Négociables (TCN) émis par le Trésor Public pour se

procurer des ressources et servir d’instruments politiques.

La moyenne annuelle des montants annoncés l’année 2008 est de 111,15 milliards d’Ariary, contre 90,19

milliards d’Ariary en 2007.

La moyenne annuelle des montants soumis l’année 2008 est de 115,19 milliards d’Ariary, contre 136,66

milliards d’Ariary en 2007.

Page 50: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

42

La moyenne annuelle des montants adjugés l’année 2008 est de 94,9 milliards d’Ariary, contre 92,85 milliards

d’Ariary en 2007.

Les Taux moyens pondérés de l’année 2008 sont caractérisés par une constance inexorable.

Le BTA étant une dette intérieure de l’Etat on peut par une présomption simple et non irréfragable, avancer que

la situation des finances de l’Etat Malagasy se comporte plutôt bien au cours de cette année.

Une nette amélioration de la Trésorerie de l’Etat a permis au Trésor la poursuite d’une politique de

désendettement. En effet, la stratégie adoptée par le Trésor a débouché sur une limitation de levée de fonds sur

le marché des BTA, et s’est traduite par une baisse générale du volume des opérations, ainsi que par une baisse

significative de l’encours.

Le Trésor a ainsi procédé à un remboursement de 161,7 milliards d’ariary au cours de l’année 2008.

Somme toute, l’encours des BTA est passé à 652,9 milliards d’ariary à fin 2008 après avoir progressé de 814,6

milliards d’ariary en 2007.

En adoptant la politique de désendettement dans le but de pouvoir alléger les charges d’intérêts sur les dettes

intérieures, dans le cadre de la politique générale d’assainissement des finances publiques, le Trésor a

progressivement diminué les annonces de BTA jusqu’à les aligner aux tombées d’échéances. Cette politique a

été favorisée par une situation de trésorerie aisée du trésor grâce aux rentrées fiscales importantes et aux

décaissements d’aides extérieures au cours de l’année sous revue.

Le montant total des annonces effectuées par le Trésor s’est ainsi contracté de plus de la moitié, au cours des

deux dernières années sous revues, en se chiffrant à 1.500,5 milliards d’ariary en 2008 après 2.345 milliards

d’ariary en 2007.

Les soumissions ont également chuté. Le montant total des soumissions est passé de 553,1 milliards d’ariary en

2007 et à 1.555 milliards d’ariary en 2008.

L’année 2008 marque ainsi, une maitrise par le Trésor, donc par l’Etat de ses besoins financiers, marquées par

une nette amélioration des finances de l’Etat, et par une confiance des bailleurs de fonds, qui nous a accordé

leur confiance par rapport au régime en cause, tout

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43

en encourageant notre pays, dans notre marche vers le développement de la Nation, la lutte contre la pauvreté.

Il s’agissait de l’ère du Madagascar Action Plan (MAP).

(Source : étude personnelle/ donnés banque centrale de Madagascar-Direction du Crédit Février 2009)

Le schéma ci-dessus exposé, nous rappelle l’évolution du marché des BTA au cours de l’année 2008, du 11

Janvier au 11 Décembre de la même année.

Sur l’axe des ordonnées nous distinguons le montant des BTA, en milliards d’ariary, ainsi que son taux, et sur

l’axe des abscisses l’on perçoit les dates d’intervention du BTA.

Nous pouvons y remarquer :

- la constance du taux moyen pondéré à travers l’année 2008

- l’évolution à la baisse des trois montants

Nous pouvons en présumer l’importance des rentrées fiscales, la bonne santé des finances de l’Etat, qui font

cette baisse des trois montants, ce qui traduisent la volonté du gouvernement à limiter les dettes intérieures de

l’Etat.

Page 52: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

44

§2 Analyse via l’évolution de la liquidité bancaire

En 2008 :

- La moyenne annuelle des RO requises est de 414,025 milliards d’Ariary

- La moyenne annuelle des FA prévisions requis est de 581,83 milliards d’Ariary

- La moyenne annuelle des FA réalisations est de 603,1 milliards d’Ariary

- L’écart moyen est de l’ordre de 21,27 milliards d’ariary

La hausse des facteurs autonomes s’est amorcée à partir du mois de Juillet, une baisse de 152,3 milliards

d’ariary ayant été constatée au cours du premier semestre, suite à la position acheteuse des banques sur le MID,

à la bonne performance des recettes fiscales et au ralentissement du rythme des dépenses publiques. En effet à

partir de ce mois, la position des banques est devenue vendeuse sur le marché du MID, tandis que l’exécution

des dépenses publiques s’est accélérée, et le Trésor a procédé à des remboursements nets sur le marché des

BTA.

Ainsi les FA sont répartis à la hausse avec une augmentation de 105,7 milliards d’ariary au cours du troisième

trimestre et 203,9 milliards d’ariary au cours du quatrième trimestre, aboutissant à un excédent par rapport aux

RO de 343,6 milliards d’ariary à fin décembre 2008, contre 279,5 milliards d’ariary en 2007.

On constate au cours de l’année 2008, une explosion des FA, qui n’est sans incidence sur les conditions des

Masses monétaires et des Bases monétaires.

Ce qui vient à rappeler les trois principaux objectifs ultimes, au sein de la politique monétaire :

- Les bases monétaires qui constituent l’ « objectif opérationnel », se traduisant par un contrôle indirect de

la masse monétaire

- Les masses monétaires, qui constituent l’ « objectif intermédiaire », qui sont liées étroitement à

l’objectif final, et jouent un rôle crucial dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire

- L’ « objectif final », qui constitue l’objectif ultime de la politique monétaire, et est constitué par la

stabilité des prix.

L’on peut prétendre une bonne santé de la situation monétaire de la Grande Ile en 2008. En effet, cette année est

marquée par une situation de surliquidité, caractérisée par un niveau des FA supérieur à ceux des RO, de l’ordre

de 21,27 milliards d’ariary.

Page 53: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

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Ce crescendo de FA observé a suscité l’intervention de la Banque Centrale, dans le but de pouvoir limiter le

SCB, notamment la surliquidité. Cette entité a cherché à procéder à la vente de TCN, ainsi qu’aux AON.

Rappelons que cette opération consiste à retirer tout excédent de liquidité. Il s’agit entre autres d’une opération

d’emprunts de la Banque Centrale, auprès des établissements de crédit.

(Source : étude personnelle/ donnés banque centrale de Madagascar-Direction du Crédit Février 2009)

La figure ci-dessus présentée, nous montre l’évolution des FA ainsi que des RO au cours de l’année 2008.

Nous distinguons sur l’axe des ordonnées le montant des RO et des FA en milliards d’Ariary, et sur l’axe des

abscisses les dates au sein desquelles évoluent les RO ainsi que les FA.

Le schéma nous montre, l’évolution du niveau de liquidité au cours de l’année 2008. Nous pouvons y observer,

une situation de surliquidité.

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46

Ainsi appréciée l’évolution de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar en 2008, voyons

maintenant la variation de cette même politique monétaire, mais à une date différente, il s’agit du régime

démocratique à l’ère du changement.

Section 2 : Politique monétaire de la Banque Centrale en 2009

L’étude de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar au cours de l’année 2009, adoptera le

même procédé suivi, pour l’analyse de celle de 2008.

Nous allons présenter dans une première partie l’évolution des BTA (§1), avant de passer à l’analyse de

l’évolution de la liquidité bancaire (§2) au cours de cette même année.

§1 Analyse via l’évolution du BTA

La moyenne annuelle des montants annoncés l’année 2009 est de 48,12 milliards d’Ariary.

La moyenne annuelle des montants soumis à la même année est de 98,8milliards d’Ariary.

La moyenne annuelle des montants adjugés à la même époque est de 44,77milliards d’Ariary.

Le taux moyen pondéré est caractérisé par une baisse accrue à partir du mois de Juillet à Novembre de la

même année.

L’évolution de la situation des BTA en 2009 a été marquée par :

1- Un taux moyen faible, et non constant tout au long de l’année

2- Une importance des montants soumise, plus particulièrement appréciée le mois du Juillet au mois

d’Octobre

3- Une tendance vers une augmentation des montants adjugés et annoncés vers la fin de l’année

Concernant les séances d’adjudication de 2009, nous tenons à préciser trois grandes remarques :

- La faiblesse du taux moyen pondéré

- L’importance des montants soumis à un certain moment donné,

- Le comportement du BTA vers la fin de l’année.

Nous avons déjà exposé le rôle joué par le BTA dans la révélation de la situation non seulement économique

mais aussi monétaire du pays.

Page 55: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

47

A partir de ces trois points soulevés, nous pouvons dès lors avancer que, la situation des finances de l’Etat était

méprisable. Etant donné que les BTA constituent une forme d’endettement intérieur de l’Etat, sur la situation

monétaire du pays, nous pouvons avancer que le gouvernement de la HAT éprouve des difficultés, quant au

remboursement des montants des différents souscripteurs.

D’un autre côté l’on peut apprécier le comportement des différents souscripteurs, qui semblent avoir compris

les difficultés financières de l’Etat et qui, sous foi d’une bonne rémunération, investissent et créent l’importance

des montants soumis.

(Source : étude personnelle/ donnés banque centrale de Madagascar-Direction du Crédit Février 2009)

Le schéma ci-dessus présenté, nous rappelle une instabilité du taux moyen pondéré qui est d’autant plus

importante vers la fin du troisième trimestre.

L’on y décèle une difficulté pour l’Etat, par rapport aux rentrées fiscales, qui devaient atténuer l’endettement

intérieure de l’Etat, à partir de la moitié de l’année.

Ce schéma confirme les difficultés monétaires du pays.

Page 56: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

48

§2 Analyse via l’évolution de la liquidité bancaire

L’année 2009 :

- La moyenne annuelle des RO requises est de 490,69 milliards d’Ariary

- La moyenne annuelle des FA prévisions est de 753,5 milliards d’Ariary

- La moyenne annuelle des FA réalisations est de 752,25 milliards d’Ariary

- L’écart moyen annuel est de l’ordre de 261,56 milliards d’Ariary

A fin Juin 2009, la liquidité bancaire a diminué sensiblement comparé au niveau atteint à fin Décembre 2008.

Cette situation résulte de la baisse progressive des FA, amorcée en Avril et qui s’est intensifiée, au cours du

second trimestre.

L’encours des FA a été ramené à 628,5 milliards d’ariary à fin Juin 2009, contre 814,2 milliards d’ariary fin

décembre 2008, soit une diminution de 185,7 milliards d’ariary au cours du premier semestre, après une baisse

de 169,1 milliards d’ariary en 2008. Cette évolution a commencé à partir du mois d’Avril, soit un mois après

l’investiture de la HAT, pour s’intensifier tout le long du second trimestre.

Le solde des titres vendus au cours du semestre est tombé de 216 milliards d’ariary à 87 milliards d’ariary ce

qui correspond à une libération de la liquidité de 129 milliards d’ariary mettant le système bancaire en situation

d’excédent de liquidité.

Notre constat sur l’année 2009 sur la situation des liquidités bancaires, nous ramène à l’importance de l’écart au

cours de la période, qui est de 261,56 milliards d’ariary. Il s’agit en l’occurrence d’une importance de la

situation de surliquidité au cours de la période, soit une importance de 261,56 milliards des FA prévus par

rapport aux RO requises.

En effet, la liquidité bancaire en 2009 a atteint environ le double des réserves requises. Et devant cette situation

de forte surliquidité, la Banque Centrale de Madagascar est intervenue par deux fois par des opérations d’AON

en Mars, de l’ordre de 60 milliards d’Ariary et en Juin pour 34 milliards d’ariary, afin de ramener l’équilibre

des Soldes en Compte des Banques.

Page 57: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

49

(Source : étude personnelle/ donnés banque centrale de Madagascar-Direction du Crédit Février 2009)

L’année 2009, est marquée par une situation de surliquidité. Selon les indiscrétions de certaines personnes

issues des banques secondaires de notre pays, les ménages, ainsi que certaines entreprises éprouvent une

certaine réticence, à l’idée d’emprunter de l’argent à la banque. A se demander pourquoi ?

La crise de 2009, touche la situation monétaire de notre pays, et se répercute sur le comportement non

seulement des entreprises, mais également de l’ensemble des agents économiques de notre pays.

Le diagnostic de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar était l’objet de cette deuxième

partie.

Nous avons choisi de débuter par la présentation de la Banque Centrale de Madagascar, et de la politique

monétaire vue sous l’angle de la DCR. La Banque Centrale de Madagascar a pour mission la stabilité interne et

externe de la monnaie. La DCR quant à elle se charge de la conception ainsi que de la mise en œuvre de la

politique monétaire. A cet effet, elle dispose de plusieurs instruments pour parvenir aux objectifs finaux de la

politique monétaire.

Page 58: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

50

Le BTA, avec la gestion de liquidité bancaire, constitue les instruments indispensables à la Direction du Crédit,

pour parvenir à cette fameuse stabilité des prix. Ces instruments présentent une certaine spécificité en ce

qu’elles mettent en exergue, la situation monétaire du pays, tout en déterminant les possibilités d’intervention

de la Banque Centrale de Madagascar, par le biais de la politique monétaire pour parvenir à cet objectif de

stabilité des prix.

La Banque Centrale par rapport au cadre temporel de l’étude, est intervenue sur le marché monétaire, pour

réaliser cet objectif de stabilité des prix. Aux cours des années 2008 et 2009, ses interventions se sont surtout

concrétisées par des AON, qui ont pour but d’éliminer l’excédent de liquidité qui se trouve sur le marché

monétaire.

La question se pose alors de savoir, si la Banque Centrale par le biais de la politique monétaire a-t-elle atteint

cet objectif de stabilité des prix ?

Force est de reconnaitre que cet objectif est difficile à atteindre, du fait des différents variables qui entrent en

cause. Pourtant, il faudrait admettre que les actions entreprises par la Banque Centrale, par le biais de la

politique monétaire, ont convergé vers la réalisation de cette stabilité des prix. Nous pouvons plus

particulièrement donner une appréciation aux efforts effectués par la Banque Centrale de Madagascar au cours

de l’année 2009, qui se sont concrétisés par divers AON.

Mais puisque nous cherchons une efficience de cette politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar, nous allons maintenant étudier les conditions sine qua non à la réalisation des objectifs de la

politique monétaire. Ce qui constituera notre modeste contribution, à l’amélioration de la politique monétaire de

la Banque Centrale de Madagascar.

Page 59: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

51

PARTIE III :

PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS

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52

PARTIE III

PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS

Nos propositions tendant vers une amélioration, voire une plus large efficience de la politique monétaire de la

Banque Centrale de Madagascar, seront d’autant plus compréhensible après une brève analyse récapitulative de

cette politique monétaire au cours des deux périodes d’études à savoir 2008 et 2009 (chapitre 1) ce qui auraient

comme résultat la mise en exergue de cette dichotomie que nous avions tant démontrée dans la première partie

de notre exposé. Ainsi nous aurons sur l’occasion d’apporter des propositions concernant la conduite de la

politique monétaire par rapport à la mission de la Banque centrale au regard de la Direction du Crédit (chapitre

2), pour enfin aboutir sur la prise en considération des particularités de la politique monétaire de la Banque

Centrale de Madagascar (chapitre 3).

Chapitre 1 Analyse récapitulative de la politique monétaire aux cours des deux périodes

La synthèse que nous proposerons ici est faite dans le but d’assouvir notre soif de connaissance concernant le

comportement des autorités monétaires par rapport à la conduite de la politique monétaire au cours des années

2008 et 2009.

Pour ce faire, nous allons dans un premier temps rapporter l’évolution des BTA à travers ces deux périodes

(section 1), avant d’aborder l’évolution de la gestion de la liquidité bancaire au cours de ces mêmes périodes

(section 2).

Section 1 L’évolution du BTA

Rappelons que les BTA montrent d’une façon implicite la situation des finances de l’Etat, en effet ces Bons du

trésor constituent une dette intérieure de la Nation.

Ainsi, au cours des années 2008 et 2009, nous avions particulièrement remarqué les aspects suivants :

Au cours de l’année 2008, nous avions pu apprécier une maitrise par le Trésor, donc par l’Etat des besoins

financiers de la Nation Malagasy, marquée par une nette amélioration de la situation des finances, ainsi que par

la confiance des bailleurs de fonds, qui nous ont offert leur support dans notre marche vers le développement de

la Nation.

Page 61: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

53

L’année 2009 par contre est caractérisée par une baisse progressive du taux de rendement, ce qui influe sur la

volonté des investisseurs non bancaires à souscrire au BTA.

Une autre caractéristique du BTA au cours de l’année démocratique est traduite par l’attitude de l’Etat à limiter

ses appels de fonds au simple renouvellement des montants échus.

Au cours de l’année 2009, l’Etat a procédé à un remboursement net de BTA de 76,2 milliards d’ariary contre

105,9 milliards d’ariary au premier semestre 2008. Cette situation s’insurge du fait que l’Etat a adopté une

politique de resserrement du budget inhérent au contexte socioéconomique qui a prévalu pendant la période.

Remarquons :

- La faiblesse du taux moyen pondéré

- L’importance des montants soumis à un certain moment donné,

- Le comportement du BTA vers la fin de l’année.

La faiblesse des recettes et le non déblocage des aides budgétaires prévues, du fait de la crise politique, ont

contraint le Trésor, au cours du premier trimestre 2009, à se tourner vers les BTA pour financer une partie de

ses opérations courantes.

Ainsi, l’étude de l’évolution du marché des BTA au cours de ces deux années, révèle une certaine aisance, et

facilité de la vie économique et monétaire au cours de l’année 2008, et une difficulté particulière engendrée par

la démocratie en 2009.

Le rétrécissement du marché des BTA s’est manifesté par le recul à la fois du nombre et du volume des

soumissions en 2009. Les investisseurs non bancaires ayant été dissuadés par la baisse continue du taux de

rendement. Ainsi, le nombre des soumissions a nettement diminué, passant de 1183 au premier semestre 2008 à

658 au premier semestre de l’année 2009. Et encore, sans le renouvellement des soumissions non adjugées lors

des précédentes séances d’adjudication, le montant des soumissions enregistrées en 2009 aurait été beaucoup

plus bas.

Le volume des montants adjugés par le Trésor s’est inscrit à la baisse jusqu’au deuxième semestre 2008, mais a

légèrement augmenté sur les six premiers mois de 2009. Il s’est établi ainsi à 652,9 milliards d’ariary en 2009,

après avoir chuté à 440,3 milliards d’ariary sur la période correspondante de 2008.

Page 62: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

54

Parallèlement au marché primaire, le nombre et le volume des opérations sur le marché secondaire n’ont pas

cessé de diminuer : 296 transactions pour un montant total de 44,3 milliards d’ariary ont été enregistrées au

cours des six premiers mois de 2009 contre 465 opérations d’un montant total de 68,5 milliards d’ariary

pendant le semestre précédent.

Le marché reste dominé par les transactions opérées avec les institutions financières non bancaires beaucoup

plus importantes que les opérations avec les ménages.

Nous avions avancé l’hypothèse selon laquelle, l’année 2009 est l’année de la crise par excellence.

Cette hypothèse s’est vue être confirmée par les différentes études faites par le biais d’analyses faites au cours

des différentes périodes.

Cependant, nous tenons à rapporter les quelques points critiques, qui font la distinction entre les deux périodes.

RAPPEL EVOLUTION BTA (2007-2008-2009)

(Source : étude personnelle/ donnés banque centrale de Madagascar-Direction du Crédit Février 2009)

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Le schéma ci-dessus exposé nous rappelle l’évolution des BTA au cours des années 2007, 2008 et 2009.

Remarquons la faiblesse de cette dernière au cours de l’année 2008. Ce calme disparaît à partir du début de

2009, ce qui marque le début de la crise à Madagascar.

Cependant dans l’étude de l’évolution du marché des BTA au cours de ces deux années, nous avions pu

rapporter les quelques faiblesses suivantes, qui ne font que ralentir l’efficience escompté par rapport à la

politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

En effet, les techniques utilisées pour le traitement des données qui constituent soit un avantage, soit une

contrainte pour l’Institution financière sont plutôt empiriques. A cela s’ajoute l’impuissance de la

communication, qui manque d’innovation, seules les personnes cadres accèdent au réseau internet.

Cela étant, nous allons à présent porter une appréciation quant à l’évolution de la situation de la liquidité

bancaire au cours des périodes d’analyse.

Section 2 Evolution de la liquidité bancaire

L’étude de l’évolution de la liquidité bancaire, par le biais du suivi de l’équilibre de cette liquidité nous a

conduit à rappeler la situation monétaire de la Grande Ile au cours de ces deux périodes.

Nous avions principalement axé notre recherche par rapport à l’évolution des FA ainsi que des RO, ce qui nous

a conduit à établir les écarts entre ces deux variables aux cours des deux périodes et ainsi déterminer

l’intervention de la Banque Centrale pour retrouver l’équilibre tant cherché qui se traduit par une égalité

parfaite entre la moyenne des RO et des FA.

Ainsi nous avions pu apprécier que cet écart ait été plus important en 2009, bien qu’une situation d’excédent de

liquidité ait déjà marquée l’année 2008.

Rappelons que l’écart en 2008 a été de 21,27 milliards d’ariary et de 261,56 milliards d’ariary en 2009.

L’excédent s’est d’autant plus aggravé en 2009. Devant cette situation, les diverses interventions de la Banque

Centrale de Madagascar se sont résumées en : Appel d’Offre Négatif (AON) mais spécialement en 2009.

La situation monétaire de notre pays dépend largement des aides budgétaires, dons, prêts en provenance des

différents partenaires, spécialement les bailleurs de fonds. Au cours de

Page 64: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

56

l’année 2009, ces différents appuis ont disparu, ce qui a engendré une situation monétaire catastrophique pour

Madagascar.

Au cours de cette année de crise, différentes entreprises ont été contraintes de déposer leur bilan, ce qui a

contribué à une nette dépréciation des rentrées fiscales, pourtant essentielles dans la stabilisation de la situation

monétaire de notre pays.

Les BTA au cours de l’année 2009, non supportés par le concourt des rentrées fiscales, ne peuvent que porter

préjudice à la situation monétaire de notre chère Nation.

Le ministre de la HAT quant à lui compte sur la reconnaissance internationale, qui jusqu’aujourd’hui Décembre

2010 constitue toujours un sujet dans le ventre du bœuf comme le dit une façon de parler propre aux Malagasy

« mbola any an-kibon’omby ».

Pour continuer que la Loi de Finance de 2010, connait des rubriques illusoires, néfastes à la situation monétaire

de notre pays, car plus de 1.200 milliards dont le ministre de la HAT a prévu dans la loi de finance de 2010,

n’ont été que leurre.

A croire que le pouvoir en place constitue un autre problème au développement de la situation économique et

monétaire de notre pays.

Au niveau de l’étude de l’évolution de la situation de la liquidité bancaire, nous avions pu rapporter les

quelques remarques suivantes, qui constituent également un facteur de blocage dans la recherche de l’efficience

de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

En effet, les techniques utilisées pour la collecte d’informations manquent d’innovation, la communication au

sein de l’Institution financière est dérisoire également.

L’analyse récapitulative de l’évolution des BTA ainsi que de la Gestion de la liquidité bancaire, porte à croire

que durant les deux années de comparaison, ces deux instruments qui se trouvent entre les mains de la Direction

du Crédit de la Banque Centrale, ont servi à atteindre l’objectif de l’institution, qui est la stabilité des prix.

La question se pose alors de savoir si la mise en œuvre de cette politique monétaire, a-t-elle été suffisante, pour

la conduire vers l’efficience ?

Il faudrait remarquer que l’efficience de la politique monétaire dans notre système, dépend non seulement de la

qualité de mise en œuvre de ses instruments, mais il existe entre autres d’autres facteurs indispensables à cette

efficience, ce que nous allons voir dans le chapitre qui va suivre.

Page 65: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

57

Chapitre2 Par rapport à la mission de la Banque Centrale

Dans cette partie seront présentés les autres variables nécessaires pour l’efficience de la politique monétaire de

la Banque Centrale de Madagascar, ce que nous cherchons sans fin à atteindre.

L’efficience marque l’idée de ce qui produit de l’effet. Cet effet est ici apprécié par rapport aux objectifs de la

Banque Centrale, ainsi que ceux de la politique monétaire.

Ainsi se pose la question de savoir, de quelle manière la Banque Centrale, par le biais de la politique monétaire,

peut-elle parvenir à une efficience par rapport à ses objectifs ? C’est la question relative à la stabilité interne et

externe de la monnaie nationale.

L’efficience recherchée dépendra de la crédibilité des objectifs (section 1) d’une part, et d’autre part de

l’indépendance de la Banque Centrale de Madagascar (section 2).

Section 1 Crédibilité

La question se pose alors de savoir : Quel est le sens et la portée de cette crédibilité ? Et en quoi cette crédibilité

est-elle opportune par rapport à l’efficience de la politique monétaire de la Banque Centrale ?

La crédibilité est dérivée du latin « credere » qui signifie croire. Littéralement, crédibilité signifie « raisons qui

déterminent la croyance »33.

Transposée sur l’aspect politique monétaire, la crédibilité s’apprécie par rapport à la mise en place d’objectifs

clairs et nets. La détermination de ces objectifs constitue les principaux atouts de la crédibilité de la Banque

Centrale.

Les objectifs de la politique monétaire, sont traduits dans le carré magique de Kaldor, avec un accent particulier

qui est porté sur la stabilité des prix. Si tel est l’objectif de la politique monétaire, cette stabilité doit être

définie. Une stabilité des prix par rapport à quoi, et par rapport à qui. Une fois fixé, cet objectif doit être codifié,

pour ensuite être apprécié par rapport à son respect dans la mise en œuvre de la politique monétaire. La

crédibilité des objectifs conjuguée avec l’indépendance de la Banque Centrale de Madagascar, ne peut que

conduire vers une efficience de cette dernière par rapport aux objectifs à atteindre.

33 La Rousse classique page 297

Page 66: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

58

Section 2 Indépendance

Une autre condition pour la crédibilité de la politique monétaire est l’indépendance de la Banque Centrale du

pouvoir politique, de l’exécutif. En effet si l’on considère que la politique monétaire est un instrument à la

disposition du gouvernement, la Banque centrale doit rester dépendant du pouvoir politique34.

Mais qu’est-ce que l’indépendance ? Ce concept se traduit par la « situation d’une personne, d’une collectivité

qui n’est pas soumise à l’autorité »35. Elle décrit un état d’affranchissement, une idée d’autonomie,

d’émancipation.

Plusieurs arguments militent en faveur de l’indépendance des Banques centrales :

- Les autorités politiques sont soumises périodiquement à la contrainte électorale : elles sont donc

toujours tentées de procéder à une politique monétaire laxiste à l’approche des élections, afin de relancer

transitoirement l’activité économique.

- Empiriquement, on observe une corrélation négative entre le degré d’indépendance des Banques

Centrales et le taux d’inflation : l’inflation apparaît d’autant plus faible que la Banque Centrale est

indépendante.

Nous recommandons ainsi une indépendance de l’Institution financière, mais surtout par rapport au

gouvernement. Ainsi, il serait plus habile de dépolitiser le poste de gouvernorat. Ce poste doit être alors

dépolitisé, et doit être affranchie de l’influence du régime en place.

Cette indépendance s’appréciera alors par la mise en place d’un contrôle juridique, qui aura pour tâche le suivi

des opérations effectuées par la Banque Centrale, ainsi, il sera d’autant plus opportun d’instituer un collège qui

se chargera de l’étude ainsi que de la garantie de l’indépendance de la Banque Centrale, ainsi que du poste de

gouvernorat.

Cet objectif doit se matérialiser par l’institution d’un organe qui se placerait immédiatement sous la direction du

gouvernorat, de manière hiérarchique et fonctionnelle.

Après ce bref rappel, nous passerons à présent à l’étude des différentes propositions et recommandations

tendant vers une performance de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar par rapport à un

sphère plus vaste, celui de l’international.

34 Précis d’Economie par Emmanuel Combe page 338

35 La Rousse Classique page 596

Page 67: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

59

Chapitre 3 Sur le plan International

Vivre en autarcie a été difficile à accomplir, voire impossible, et comme Aristote le définit si bien, l’homme est

un « animal social »36, la Banque Centrale de Madagascar, ainsi que la politique monétaire, doivent toujours se

référer, se mesurer par rapport aux contextes internationaux, et suivre les normes établis par le milieu

international. Telle est l’essence de ce chapitre. Nous allons donc y traiter sur une dimension internationale, la

politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar par rapport à cet enjeu (section 1), ses objectifs

(section 2), les différents instruments (section 3), et pour clore, l’image de la politique monétaire de la Banque

Centrale par rapport à son efficacité (section 4).

Section 1 L’enjeu de la politique monétaire

L’enjeu de la politique monétaire développé par les Keynésiens, retrouve la conception de Kaldor tant bien

résumé par le biais du fameux carré magique englobant : la stabilité des prix, l’équilibre des balances de

paiements, le plein emploi et la croissance économique.

Dans cet ouvrage, nous avions opéré une analyse de la politique monétaire par le biais de deux principaux

éléments qui ont fait l’objet d’analyses dans cet ouvrage et qui se matérialise par le suivi de l’évolution, du

comportement du marché du Bon du Trésor par voie d’Adjudication (BTA) ainsi que des Réserves Obligatoires

(RO), donc le comportement des Facteurs Autonomes (FA).

Ce qui rejoint à replacer l’importance la politique monétaire dans la vie de la nation, car elle évoque un certain

idéal, tendant vers une harmonie de la vie économique de la Société. En effet, nous étions partis d’une analyse

économique et monétaire du pays, pour parvenir à encadrer le problème de la politique monétaire ainsi que ses

attributions dans la conduite de la vie étatique d’un pays déterminé.

A ce stade, nous recommandons une plus forte collaboration entre les différents acteurs dans le cadre de la

conception, ainsi que la mise en œuvre de cette politique monétaire à savoir la direction du crédit, le Trésor, et

les organes gouvernantes, tout cela dans un esprit de coopération, mais surtout d’indépendance dans un sphère

d’interdépendance.

Cela dit, nous pouvons à présent passer à l’efficience de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar au niveau de ses objectifs.

36 Aristote

Page 68: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

60

Section 2 L’objectif de la politique monétaire

L’objectif de la politique monétaire de la Banque Centrale rentre en effet dans le cadre de la condition sine qua

non de son efficience, la quelle garantit à cette dernière l’accomplissement de sa mission. Il s’agit notamment

de l’interaction entre les objectifs de la politique monétaire, la recherche de la crédibilité mais aussi

l’indépendance de la Banque Centrale de Madagascar.

Rappelons que la politique monétaire poursuit deux grands objectifs à savoir :

- Les objectifs intermédiaires regroupant la croissance de la masse monétaire, le niveau des taux

d’intérêts, la stabilité du taux de change

- Les objectifs finaux que sont le plein emploi, la stabilité des prix, l’équilibre de la Balance commerciale,

et la croissance économique

Dans la relation « objectifs intermédiaires – objectifs finaux », il est évident que les premiers garantissent

l’achèvement des deniers.

Etant donné que les objectifs avancés par Kaldor sont des objectifs difficiles à atteindre, nos propositions

tendent vers le cadrage de l’objectif final afin que ce dernier soit le plus réaliste possible. J.-P. Patat avait déjà

avançait que « aujourd’hui, la politique monétaire doit être recentrée : on considère maintenant que sa seule

finalité est la stabilité monétaire : réduction, voire disparition de l’inflation, préservation du pouvoir d’achat de

la monnaie ; les arbitrages entre croissance et inflation ne sont pas de son ressort puisqu’ils sont source de

désillusions et qu’il existe d’autres instruments plus adaptés à la situation de la croissance37 », ce qui rejoint la

mission de la Banque Centrale de Madagascar, qui rappelons-le est la stabilité interne et externe de la monnaie

nationale.

En effet, dans le cadre du Droit positif malagasy, le titre II de la Loi n°62-041 du 27 Décembre 1962 en son

article 6 dispose que : « La Banque Centrale a pour mission de veiller à la stabilité interne et externe de la

monnaie. A ce titre, elle élabore et met en œuvre en toute indépendance la politique monétaire. Elle accomplit

sa mission en matière de crédit dans le cadre de la politique économique générale du gouvernement… ».

37 « LA politique monétaire », Banque,1991, Précis d’Economie par Emmanuel Combe page 326

Page 69: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

61

La question se pose pourtant de savoir si réellement les faits confirment cette théorie ? Nous en restons bouche

bée, nous pouvons seulement avancer que l’indépendance de la Banque Centrale est encore une question à

débattre, car conditionne l’efficience de la politique monétaire.

La Banque centrale de Madagascar en poursuivant cet objectif de stabilité des prix, dispose entre ses mains des

mêmes outils mis à la disposition des différentes Banques Centrales dans le monde à savoir :

- Des instruments

- Des objectifs ou cibles

La Banque Centrale dispose en effet de différents variables qui se trouvent directement sous son contrôle, et qui

ont comme caractéristique d’agir instantanément sur l’objectif opérationnel.

Au niveau des objectifs, nous en distinguons principalement trois (03), à savoir :

- l’objectif opérationnel que constitue la base monétaire. La maitrise de la base monétaire qui est un

multiplicateur supposé constant accompagnée d’une surveillance stricte de la base monétaire augure un

contrôle indirect de la masse monétaire

- l’objectif intermédiaire que constitue la masse monétaire. Cet objectif est lié étroitement à l’objectif

final et joue un rôle crucial dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire.

- l’objectif final que constitue la stabilité des prix. Il s’agit de l’objectif ultime de la politique monétaire

Au niveau de l’objectif final de la politique monétaire, le mécanisme de transmission monétaire traduit l’action

de la politique monétaire, dans l’accomplissement de son objectif final38. En effet, par le biais des canaux de

transmission, les instruments de la politique monétaire, que nous avons cités supra, agissent sur les objectifs

opérationnels, qui ces derniers, accentués par l’effet d’un multiplicateur monétaire, agissent sur les objectifs

intermédiaires pour parvenir à l’objectif final.

Cela étant, passons maintenant à l’analyse de la situation de la Banque Centrale de Madagascar par rapport aux

divers instruments de la politique monétaire mis entre ses mains.

Section 3 Les Instruments de la politique monétaire

Les instruments de la politique monétaire peuvent-être traduits comme étant ceux qui lui permettent

d’accomplir les objectifs qu’elle s’est fixée d’atteindre.

38 Tableau en annexe CANNAUX DE TRANSMISSION

Page 70: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

62

Les instruments de la politique monétaire sont principalement les réserves obligatoires, l’encadrement du crédit,

l’intervention sur le marché monétaire et la réescompte39 avions-nous avancé dans le chapitre qui précède.

Dans cet ouvrage les principaux instruments de la politique monétaire, qui ont fait l’objet d’analyse sont : les

réserves obligatoires, analysées par le biais des études portées sur l’évolution des facteurs autonomes mais

également des analyses issues du suivi de l’évolution du marché du Bon de Trésor par voie d’Adjudication.

Ces instruments présentent une double particularité. En effet, elles permettent une vue d’ensemble de la

situation monétaire du pays, mais également la prise de dispositions au regard des actions à mener dans le

cadre de la politique monétaire.

Une analyse hebdomadaire du BTA facilite non seulement la suivie de l’évolution de la situation monétaire du

pays, ainsi que les liquidités disponibles dans le marché, mais permet également à la Banque Centrale d’avoir

une vue d’ensemble de la situation des liquidités des différents souscripteurs. L’innovation serait alors

caractérisée non seulement par la mise en place d’un logiciel correspondant à un traitement plus rapide et plus

efficiente des données provenant de la situation économique et monétaire de la nation. Cette même innovation

serait d’autant plus efficiente, si la Banque Centrale de Madagascar se dotait d’un intranet, permettant de faire

circuler plus vite les informations tant à l’intérieur, que vers les divers acteurs intégrant la vie de la politique

monétaire de l’Institution.

L’analyse des Réserves Obligatoires, par le biais des études portées sur les Facteurs Autonomes, a permis la

prise en compte de la situation monétaire des différentes banques commerciales. En effet la mise en place d’un

logiciel permettant d’assurer l’analyse ainsi que le calcul qui assurera à la Banque Centrale la précision selon

ses désirs de restreindre ou d’augmenter le taux des réserves obligatoires en fonction de la situation monétaire

du pays, ne ferait sans doute que faciliter le travail. Cela nous conduit à l’exposé proprement dite de l’efficience

de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar.

39 Précis d’Economie par Emmanuel Combe tableau 3 page 328

Page 71: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

63

Section 4 L’efficience de la politique monétaire

L’efficacité de la politique monétaire se détermine à partir de la mise en œuvre des instruments entre ses mains,

mais également à la manière dont cette politique monétaire se démène pour atteindre son objectif.

Rappelons la corrélation « Instruments – Objectifs intermédiaires – Objectifs finaux ».

Les instruments, les objectifs intermédiaires et finaux de la politique monétaireInstruments Objectifs intermédiaires Objectifs finaux

Réserves Obligatoires Croissance de la masse monétaire Plein emploiEncadrement du crédit Niveau des taux d'intérêt Stabilité des prix

Intervention sur le marchémonétaire Stabilité du change

Equilibre de la balancecommerciale

Réescompte Croissance économique

La corrélation ci-dessus exposé nous rappelle que l’efficacité de la politique monétaire serait d’autant plus

acquise par la participation d’autres variables qui ne sont nulles autres que la crédibilité et l’indépendance.

Nous nous remettons surtout à cette crédibilité et à cette indépendance qui, nous pensons, constituent un

préalable à la mise en œuvre des différents instruments, ainsi qu’à l’atteinte des objectifs fixés.

Le problème intègre une plus haute dimension avec l’idée de Nation, du concept Etat. En effet, sans

l’apaisement de la situation politique conflictuelle qui prévaut dans notre pays actuellement, aucune solution

possible même à court terme n’est envisageable.

Nous ne cessons de rappeler que l’appui des bailleurs de fonds qui constitue soixante-dix pour cent (70%) des

finances de l’Etat, ne peut être acquis qu’avec la reconnaissance internationale.

Mais nous avions évoqué les conditions sine qua non de la satisfaction des objectifs de la politique monétaire

qui sont entre autres :

- la crédibilité, se traduisant par des objectifs clairs et nets, accompagnée d’une détermination dans la

réalisation des objectifs

- l’indépendance de la Banque vis-à-vis du gouvernement, du pouvoir politique. On retrouve dans cette

dernière condition, le paradoxe du Policy Mix

Page 72: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

64

Cela étant, nous avons déjà avancé que l’exposé a été fait par un modeste gestionnaire de formation. La

question se pose ainsi de savoir, quelle est le rôle, la contribution de ce modeste gestionnaire, dans la recherche

de l’efficience de la politique monétaire, spécialement dans un système Malagasy.

Nous aurons dès lors l’occasion d’apprécier dans le chapitre qui va suivre, la matérialisation de la contribution

du modeste gestionnaire dans la recherche de l’amélioration de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar.

Page 73: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

65

Chapitre 4La Gestion et la Politique monétaire

La gestion au sein de la conduite de la politique monétaire. Nous avons eu l’occasion de développer les théories

relatives à l’idée de gérer ainsi qu’à sa place au niveau macro-économique dans la première partie de l’ouvrage.

Cependant, dans ce chapitre, nous aurons l’occasion d’émettre une appréciation quant aux attributions de la

gestion, du gestionnaire dans le cadre de la conduite de la politique monétaire.

Dans ce schéma, nous allons voir dans un premier temps, pour en faire une évaluation, la place de la gestion

dans la conduite de la politique monétaire (section 1), ce qui nous conduira vers l’appréciation de l’impact du

rôle attribué à la gestion, dans la conduite de cette politique (section2).

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement c’est de savoir si la gestion contribue vraiment à l’amélioration

de la conduite de la politique monétaire. Il s’agit de la question de son efficience sur le domaine macro-

économique (section 3).

Section 1 La gestion dans la conduite de la politique monétaire

Cette première section procèdera à une estimation du rôle attribué à la gestion dans le cadre de la conduite de la

politique monétaire.

Si la Banque Centrale connaît des objectifs se traduisant par une stabilité interne et externe de la monnaie, la

gestion utilisée au service de la politique monétaire, contribue-t-elle à la satisfaction de cet objectif ?

La Banque Centrale, nous l’avons vue dispose d’une commission dite de liquidité bancaire. Cette dernière, en

prenant en compte la valeur réelle qui doit être attribuée à la gestion, peut mener la Banque Centrale de

Madagascar, vers l’atteinte de son objectif.

Ainsi, la gestion permet la prise en considération, l’analyse des différentes opportunités et menaces provenant

de l’environnement de la Banque Centrale, ainsi que ses forces et faiblesses, et c’est au milieu de ces

indicateurs que la gestion agit, afin de conduire la Politique monétaire vers une efficacité, voire une efficience,

ainsi vers une satisfaction par la banque centrale de ses finalités.

Page 74: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

66

Les indicateurs économiques tels qu’étudiés dans la première partie de l’ouvrage, constituent selon la

conjoncture qui prévaut soit des menaces, soit des opportunités au sein duquel, la politique monétaire doit

surprendre.

Il existe entre autres divers indicateurs, qui peuvent constituer soit une menace soit une opportunité pour la

banque Centrale, il s’agit par exemple de la situation monétaire de la grande ile. Une bonne gestion par une

analyse bien fournie, accompagné d’un diagnostic soigné de ces données, peuvent mener l’Institution financière

vers l’objectif recherché.

La commission de liquidité qui est rappelons le composée de plusieurs entités, doit coordonner ses efforts, donc

unir, leur vision pour parvenir à une efficience de la politique monétaire. A ce stade, la vision, l’esprit d’un

gestionnaire, ne feraient que faciliter la réalisation, par ce comité de ses objectifs.

Ainsi pourrait-on sentir l’impact de cet esprit d’analyse sur la conduite de la politique monétaire de la Banque

Centrale de Madagascar.

Section 2 L’impact sur la conduite de la politique monétaire

L’impact de la bonne gestion sur la conduite de la politique monétaire, ne peut être que l’accomplissement par

la banque centrale de sa mission de stabilité des prix.

Une bonne gestion facilitera l’accomplissement par la banque centrale sa mission. Pour cause, le gestionnaire

est celui qui est réaliste, en effet il œuvre en fonction des données de l’environnement que ce soit externe ou

interne, tout en exécutant les démarches les plus qualifiés pour aboutir à l’effectivité de ses actions.

Le problème se situe surtout au niveau du comité de liquidité. Cette commission, composée de plusieurs entités

telles la Direction du Crédit, la Direction des Etudes, ne fonctionne pas de manière tout à fait homogène. Les

points de vue ne s’accordent pas la majeure partie du temps, ce qui crée des tensions au niveau d’une ou

plusieurs directions. La communication, du fait de la diversité des directions qui le compose, laisse également à

désirer.

Nous ne prétendons pas à une incapacité, ou impuissance de ce comité, cependant pour une bonne gestion, ainsi

que la satisfaction des objectifs de la politique monétaire, mais aussi à la mission de la Banque Centrale de

Madagascar, nous proposons :

Page 75: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

67

- une autonomie du comité de liquidité, ce qui permettra une amélioration de la coordination entre ces

différentes directions,

- l’utilisation d’un logiciel, qui pourrait accélérer l’étude de la politique monétaire, ainsi que sa mise en œuvre,

spécialement pour l’analyse, l’étude de l’évolution du marché des BTA ainsi que celle des Facteurs Autonomes

et des Réserves Obligatoires.

Pour la partie conduite du Bon du Trésor par voie d’adjudication, nous estimons que la mise en place d’un

logiciel propre à la banque centrale de Madagascar pouvant suivre l’évolution des BTA facilitera :

- une plus rapide compréhension de la situation monétaire de la Nation,

- une plus rapide intervention de la Banque Centrale de Madagascar par rapport à cette même situation,

- une anticipation sur le mouvement de la situation monétaire du pays.

Ce qui nous conduit à l’analyse de l’efficience de la gestion, dans la conduite de la politique monétaire de la

Banque Centrale de Madagascar

Section 3 L’efficience de la Gestion dans la conduite de la politique monétaire

Malgré la performance de la gestion telle que dévoilée précédemment dans la conduite de la politique

monétaire, l’efficience de cette gestion, connait cependant des limites.

En effet, malgré tous les avantages et innovations que peut procurer cette dernière, cette efficience est limitée

quant au non-respect des dispositions légales mises en place, ainsi que la politisation de la politique monétaire.

Ce qui nous conduit à quelques remarques tendant vers une suggestion sur les actions à mener au sein de

l’Institution financière qu’est la Banque Centrale de Madagascar.

La dépolitisation du poste de gouvernorat, par le biais d’une codification du poste, nous parait une garantie par

rapport à l’indépendance de ce dernier eu égard du pouvoir politique. Pour pouvoir matérialiser cette attente,

notre proposition tend vers les qualifications et aptitudes de la personne au poste. C’est alors que nous

proposons que le poste de gouvernorat revienne à la personne au sein de l’Institution financière qui est la plus

habile à le pourvoir, que ce soit par ordre d’ancienneté ou de qualification intellectuelle.

Page 76: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

68

Sinon, que le poste fasse l’objet d’un concours, après lequel une formation comme celle dispensée aux futurs

magistrats satisfasse les conditions du poste.

Cependant, nous estimons qu’il est plus sage de codifier les dispositions concernant l’ossature de la Banque

Centrale de Madagascar et ainsi d’adopter certaines innovations, car force est de reconnaitre que la dernière loi

date de 1994, soit 16 ans déjà, alors que les innovations, et besoins dans ce domaine semble s’intensifier. Une

mise à jour s’impose dans l’ordre légal.

D’autre part, la mise en place d’une unité juridique qui se situerait hiérarchiquement, et non fonctionnellement

au-dessous du Gouverneur Général de la Banque Centrale de Madagascar, dans le but de faciliter le contrôle à

priori et à postériori des actions entreprises ou à entreprendre par les différentes Directions de la firme d’une

part, mais aussi du gouverneur d’autre part. Concrètement, l’apposition de l’unité, validerait ou réfuterait les

dispositions prises par les différentes entités de l’Institution financière.

Une innovation matérialisée par la mise en place de nouvelles technologies, logiciels permettant de traiter plus

rapidement et avec plus de précision les données provenant de l’environnement, serait d’autant plus un atout

pour la Banque Centrale de Madagascar.

L’instauration d’un intranet, ne pourrait que faciliter la communication entre les différentes Directions, ce qui

est capitale pour l’Institution. Cet outil pourrait également regrouper de façon anonyme les idées du personnel

tendant vers la performance du système. Le cadre dirigeant ne ferait alors que relever les attentes de ses

subalternes, réaliser leurs attraits, dans le souci de concourir à l’efficience de chaque action.

Du point de vue social de la firme, il est à remarquer que le renouvellement de la présidence du FIBAFREM,

nous avons pu constater a donné un souffle nouveau, un nouveau départ à l’harmonie sociale au niveau de la

Banque Centrale. Composée d’une équipe jeune et très dynamique, nous encourageons ce comité dans la

poursuite des efforts déjà engagés.

D’autre part, l’aménagement du siège social de la Banque Centrale à Antaninarenina, pour adopter le confort de

celle de Tsaralalana, serait de mise pour le personnel. Nous recommandons surtout l’aération de certains

bureaux de la Direction du Crédit.

Page 77: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

69

Par rapport à l’ordre externe, et puisque la Banque Centrale est en total interaction avec le pouvoir exécutif, nos

propositions tendent vers le respect des dispositions réglementaires en vigueur « Ubi sociétas, ibi jus », dans le

souci d’une indépendance de la Banque Centrale de Madagascar par rapport au pouvoir exécutif surtout.

La mise en place au sein du pouvoir législatif d’une commission chargée du respect par l’exécutif des

dispositions réglementaires serait un atout quant à la recherche de l’indépendance de la Banque Centrale. Il

s’agirait du contrôle à priori, ce qui anticiperait les démarches frauduleuses et préjudiciables non seulement à la

Banque Centrale, mais à la Nation toute entière.

Page 78: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

70

CONCLUSION GENERALE

Nous avons essayé de partager dans ce présent ouvrage notre modeste « Contribution à l’amélioration de la

politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar ».

A travers une étude comparative de la situation de cette politique monétaire au cours des années 2008 et 2009,

nous avions pu apprécier son comportement, ses caractéristiques, mais essentiellement sa place au sein de la vie

non seulement économique mais également politique de notre Nation.

Sans pour autant prétendre à une analyse aussi parfaite que possible du sujet, nous avions surtout essayé de

mettre en exergue quelques aspects que nous pensons pourrait conduire vers une efficience de cette politique

monétaire dans notre système.

En effet, force est de reconnaitre que la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar s’est d’autant

plus développée lorsque le régime en place était stable. Cependant, cette situation s’est détériorée au cours de

l’année 2009 et jusqu’à présent, une ère marquée par la recherche d’une certaine démocratie, d’un certain

changement…

Rappelons l’importance du sujet qui a essayé de mettre en exergue non seulement la situation économique,

mais aussi monétaire de notre pays, durant les années de comparaison. Cette analyse a été facilitée par le biais

des informations véhiculées par le Carré magique de Kaldor.

Nous espérons avoir rapporté une juste et fiable appréciation de la situation économique de Madagascar au

cours de ces deux périodes.

L’étude de la situation monétaire de la Grande Ile par contre a été soutenue par les indices provenant de

l’évolution de la situation des Bons du Trésor par voie d’adjudication (BTA), ainsi que celle des Réserves

Obligatoires (RO). Ces indices ont contribué à l’appréciation de ce qu’est la politique monétaire, mais surtout

son mode d’intervention, et spécialement l’impact de ses diverses interventions sur la situation économique et

monétaire de la Grande Ile.

Les interventions de la Banque Centrale se sont concrétisées par des opérations de prises en pension, d’Appel

d’Offre Positif ou Négatif (AOP ou AON) ainsi que par des opérations sur titre que ce soit pour des excédents

de FA sur des RO ou encore un excédent de SCB par rapport aux RO.

Page 79: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

71

Le rôle de la gestion dans la conduite de la politique monétaire, doit être plus particulièrement examiné et

poussé beaucoup plus loin. En effet, de par sa manière d’agir, la gestion peut favoriser la force de l’institution,

ainsi cette « gestion » peut raffiner l’analyse portée sur l’environnement externe de l’entreprise.

L‘efficience de la politique monétaire ne serait également acquise sans sa crédibilité, ainsi que son

indépendance par rapport au gouvernement. Revient alors le problème de cette fameuse politique.

Ainsi une phrase célèbre de LACORDAIRE rappelée plusieurs fois dans le domaine juridique nous revient dans

ce contexte : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui

libère » il faudrait ainsi que par la force des choses, le pouvoir exécutif accorde une indépendance à l’Institution

financière qu’est la Banque Centrale de Madagascar.

Une interaction étroite existe entre la politique monétaire et la vie financière de l’Etat, c’est pour cette raison

que la notion de Fitiava-Tanindrazana constitue une autre variable à l’efficience de cette politique monétaire.

En effet la crise actuelle constitue un grand blocage par rapport à la possible efficience de la politique

monétaire.

L’ouvrage a alors essayé de traiter autant que faire se peut les possibilités de perfectionnement de la politique

monétaire via la vision d’un gestionnaire de formation. Et en tant qu’architecte désireux de reconstruire le pays,

nous aspirons à une paix sociale, ce qui constituerait un environnement favorable au développement de la

politique monétaire à Madagascar.

Tout citoyen Malagasy est responsable de la reconstruction de cette Nation. La crise a assez duré, nous

encourageons tous les Malagasy digne de ce nom à une remise en question avant de passer à cette

reconstruction.

N’oublions pas, nous sommes les architectes de ce redressement, et pour terminer, nous oserons dire ; « Ny

aina aloha vonjena, ny ambopo manaraka ihany avy eo ».

Page 80: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

72

(viii)

BIBLIOGRAPHIE

I Ouvrages académiques

1- Economie Politique 2 : Théorie Macroéconomique – Comptabilité Nationale collection dirigée Litec par

Alain Redslob 445 pages

2- La monnaie et la politique monétaire Editions du Seuil, Juin 1996 Jean-Pierre Faugère 95 pages

3- Les mots de l’Economie Edition Marketing par Joêl PROVOST 384 Pages

4- Monnaies et systèmes monétaires dans1e monde au XXème Siècle 8ème Edition Bréal par J. BOURGET

Professeur en classe préparatoire Y ZENOU Maître des Conférences à l’Université Panthéon-Assas 175

pages

5- Précis d’économie 3ème édition Editions Presses Universitaires de France (PUF) collection Major par

Emmanuel Combe 475 pages

II Revues

1- Express de MADAGASCAR Vendredi 18 Décembre 2009 N° 4492 page 3

2- Marché des Bons du Trésor à court terme : Guide pratique de l’investisseur Banque Centrale de

Madagascar – Direction Générale du Trésor

III Textes règlementaires

1- LOI N°62-041 du 27 décembre 1962 portant autorisation de ratification de l’adhésion de la

République Malgache au Fonds Monétaire International et à la Banque Internationale pour la

Reconstruction et le Développement (BIRD) (J.O. n°268 du 18/01/63, p.92).

2- LOI N° 94-004 du 10 juin 1994 portant statuts de la Banque Centrale de Madagascar (J.O.n°2248

du 10/06/94, Edition spéciale, p.1303), modifié par la loi n°95-030 du22 février 1996 (J.O. n° 2350 du

04/03/96, Edition spéciale, p. 292).construction et le Développement (J.O. n° 845 du 08/07/72,

p.1351).

Page 81: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

73

(ix)

SITOGRAPHIE

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%C3%A9_magique_de_Kaldor 20 Septembre 2010 à 10heures

http://fr.wikipedia.org/wiki/Policy-mix 20 Septembre 2010 à 10 heures

http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_mon%C3%A9taire 20 Septembre 2010 à 10 heures

http://fr.wikipedia.org/wiki/Strat%C3%A9gie_d%27entreprise 25 Septembre 2010 à 15 heures

http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia 25 Septembre 2010 à 15 heures

http://mef.orlysoft.com/lire-le-bon-de-tresor,3.html3 3 Novembre 2010 à 16 heures

http://www.banque-centrale.mg/ 20 Octobre 2010 à 9 heures

http://www.banque-centrale.mg/index.php?id=m2_1 22 Octobre 2010 à 10 Heures

http://www.google.fr/#hl=fr&q=Politique+et+strat%C3%A9gie+d%27entreprise&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_

rfai=&fp=ec293a22138eb393 10 Juin 2010 à 13 heures

http://www.instat.mg/ 22 Aout 2010 à 8 heures

http://www.madagascar-tribune.com/-Economie- 2 Mai 2010 à 9 heures.

http://www.madagascar-tribune.com/-Opinions-.html 6 Novembre 2010 à 16 heures

http://www.madagascar-tribune.com/Tsy-nisy-nanakana-ny-fidiran-i,6065.html 25 Novembre 2010 à 20 heures

http://www.sage.fr/gestion-d-entreprise 25 Novembre 2010 à 20 heures

Page 82: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

74

(x)

TABLE DES MATIERES

Page

AVANT PROPOS i-ii

REMERCIEMENTS iii

SOMMAIRES iv-v

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES vi

LISTE DES ABREVIATIONS vii

INTRODUCTION 1-2

Partie I PRESENTATION ET CADRE GENERAL DE L’ETUDE 3-24

Chapitre 1 : Présentation contextuelle 4

Section 1 Cadre temporel 4

§1 Ce qui a marqué l’année 2009 5

§2 Madagascar en 2008 5

Section 2 Présentation de la situation économique de Madagascar 6

§1 Notions 7

§2 Situation économique de Madagascar en 2008 11

§3 Situation économique de Madagascar en 2009 11

Section 3 Analyse récapitulative de la situation de Madagascar période 2008 – 2009 13

Chapitre 2 Outil théorique de la politique monétaire 15

Section 1 Le Policy Mix 15

§1 Objectif de la politique économique 15

§2 Policy Mix 16

§3 Interaction entre politique Budgétaire et politique monétaire 17

Section 2 Politique monétaire 18

Page 83: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

75

(xi)

§1 Définition 18

§2 Les instruments de la politique monétaire 19

§3 Objectifs intermédiaires de la politique monétaire 19

§4 Objectifs finaux de la politique monétaire 20

§5 Techniques d’intervention 20

Chapitre 3 : La Gestion 22

Section 1 Définition 22

Section 2 Gestion et conduite de la politique d’Entreprise 23

Section 3 Particularités 24

Partie II DIAGNOSTICS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DEMADAGASCAR 25-50

Chapitre 1 : La Banque Centrale et la politique monétaire 26

Section 1 La politique monétaire au sein de la Banque Centrale de Madagascar 26

§1 La Banque Centrale de Madagascar 27

§2 La Direction du Crédit 28

§3 Les instruments de la politique monétaire 29

Chapitre 2 : Approche pratique de l’étude 30

Section 1 Le Bon du Trésor par voie d’Adjudication 30

§1 Définition 30

§2 Constitution 31

§3 BTA et conduite de la politique monétaire 32

Section 2 Gestion de la liquidité bancaire 34

§1 Définition 34

§2 Les différents cas de déséquilibre de la liquidité bancaire 36

Page 84: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

76

(xii)

A EXCEDENT DE LIQUIDITE BANCAIRE 36

B INSUFFISANCE DE LIQUIDITE BANCAIRE 36

§3 Les interventions de la Banque Centrale de Madagascar 37

A-AON (Appel d’Offre Négatif) 38

B-AOP (Appel d’Offre Positif) 38

C-L’OPEN MARKET 39

D-INTERVENTION DE GRE A GRE 39

E-INTERVENTION PAR VOIE D’ADJUDICATION 30

F-OPERATIONS DE REFINANCEMENT A LA DEMANDE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT40

Chapitre 3 : Analyse de la politique monétaire nationale 41

Section 1 Politique monétaire de la Banque Centrale en 2008 41

§1 Analyse via l’évolution du BTA 41

§2 Analyse via l’évolution de la liquidité bancaire 44

Section 2 Politique monétaire de la Banque Centrale en 2009 46

§1 Analyse via l’évolution du BTA 46

§2 Analyse via l’évolution de la liquidité bancaire 48

Partie III PROPOSITIONS DE SOLUTION ET RECOMMANDATIONS 51-69

Chapitre 1 : Analyse récapitulative de la politique monétaire à travers les deux périodes 52

Section 1 Evolution du BTA 52

Section 2 Evolution de la liquidité bancaire 55

Chapitre 2 Par rapport à la mission de la Banque Centrale de 57

Page 85: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

77

(xiii)

Section 1 Crédibilité 57

Section 2 Indépendance 58

Chapitre 3 : Sur le plan International 59

Section 1 Enjeu de la politique monétaire 59

Section 2 Objectifs de la politique monétaire 60

Section 3 Instruments de la politique monétaire 62

Section 4 L’efficience de la politique monétaire 63

Chapitre 4 : Gestion et politique monétaire 65

Section 1 Gestion dans la conduite de la politique monétaire 65

Section 2 effet de la gestion sur la conduite de la politique monétaire 66

Section 3 Efficience de la gestion sur la conduite de la politique monétaire 67

CONCLUSION 70-71

BIBLIOGRAPHIE viii

SITOGRAPHIE ix

TABLES DES MATIERES x-xiii

ANNEXES xiv-xx

Page 86: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

78

(xiv)

ANNEXES

I Comment la politique monétaire se transmet-elle pour atteindre l’objectif final ?

Schéma ci-dessous >> mécanisme de transmission de la politique monétaire >> canaux de transmission à partirdes instruments, en passant sur les différents objectifs qui agissent sur les variables économiques avantd’atteindre l’objectif final.

I N S T R U M E N T S

O B J E C T I FO P E R A T I O N N E L

:

O B J E C T I FI N T E R M E D I A I R E

O B J E C T I F F I N A L

M U L T I P L I C A T E U R M O N E T A I R E

A N T I C I P AT I O N S

T A U XD ’ I N T E R E T

R E E L

C R E A N C E SN E T T E S

S U RL ’ E T A T

T A U X D EC H A N G E R E E L

C R E D I T SB A N C A I R E S

E X P O R T A T I O N S

C O N S O M M A T I O NE T

I N V E S T I S S E M E N T

D E M A N D EG L O B A L E

P R O D U C T I O N

E C A R T E N T R EO F F R E E T

D E M A N D E

(Source Banque Centrale de Madagascar Direction du Crédit/ Mr Aina RAZAFINDRAKOTO« Considération Générale sur la politique monétaire » centre Maibahoaka Juillet 2009)

Page 87: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

79

(xv)

II ORGANIGRAMME DE LA BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR

(Source Banque Centrale de Madagascar Direction du Crédit)

Page 88: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

80

(xvi)

III Evolution du taux de croissance en fonction du P.I.B.

EVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE EN FONCTIONDU P.I.B.DATE PIB ($ US constant) TAUX DE CROISSANCE2004 4 363 840 000 -20,279725392005 5 038 580 000 15,4620701

2006 5 515 220 000 9,4598081212007 7 347 080 000 33,21463151

2008 8 969 880 000 22,08768654

(Source : perspective monde/Université de Sherbrooke : la Banque Mondiale)

Le tableau « évolution du taux de croissance en fonction du PIB », nous évoque un bref récapitulatif du Produit

Intérieur Brut et du Taux de Croissance de Madagascar au cours de ces cinq dernières années. Force est de

constater une nette amélioration de la situation économique de la Grande Ile au cours de ces périodes.

Page 89: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

81

(xvii)

IV Evolution de la situation des FA/RO au cours de l’année 2008 (période de l’avant crise)

ETUDE FA 2008 (Unité en milliards d’Ariary)

DATEMoyenneRORequises

MoyenneFAprévisions

MoyenneFAréalisations

jan-08 386,2 371,66 668,6févr.-08 400,4 663,07 654,6mars-08 403,5 592,54 580,7avr-08 399,1 577,46 574,5mai-08 400,8 536,12 534,1juin-08 402,2 492,51 487,4juil-08 401,6 513,76 512Aout 2008 412,8 558,73 557sept-08 425,5 594,04 591,5oct-08 435,7 645,37 649nov-08 448,8 694,38 690,06déc-08 463,7 742,41 737,8Moyenne2008 415,025 581,83 603,1

(Source : recherche personnelle/donnée Banque Centrale de Madagascar Direction du Crédit)

Le tableau ci-dessus nous rappel les points suivants qui ont marqué l’année 2008 :

-l’écart moyen pour 2008 est de l’ordre de 21,27 milliards d’Ariary

-Les FA (prévisions et réalisations) atteignent leur niveau le plus bas au mois de Juin respectivement 492,51 et

487,4 correspondant à un RO de 402,2, ce qui concorde à un écart de 85,2.

-Les FA (prévisions et réalisations) atteignent par contre leur comble au mois de Décembre respectivement

742,41 et 737,8 correspondant à un RO de 463,7, mettant en évidence un écart de 274,1

-Les RO tout au long de l’année 2008 évoluent dans l’intervalle 402,2 - 463,7 d’une manière ascendante.

Page 90: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

82

(xviii)

V Evolution des Facteurs Autonomes en 2009 (période dite de crise)

EVOLUTION DES FA 2009 (unité enmilliards d’Ariary)

DATEMoyenneRORequises

MoyenneFAprévisions

MoyenneFAréalisations

janv-09 475,6 877,85 879,8Fev-2009 489,9 862,46 856,7mars-09 495,7 862,45 858avr-09 491,2 803,19 789,3mai-09 486,7 692,23 693,8juin-09 478,1 644,19 637,4juil-09 474,8 665,66 673Aout-09 488,3 711,75 713,7sept-09 491,2 716,08 718,7oct-09 497,6 714,27 715,1nov-09 506,9 753,16 752Dec-09 512,36 738,73 739,5Moyenne2009 490,69 753,5 752,25

(Source : recherche personnelle/donnée Banque Centrale de Madagascar Direction du Crédit)

Le tableau ci-dessus exposé nous rappel la situation des FA en 2009 :

-l’écart moyen pour 2009 est de l’ordre de 261,56.

-Les FA (prévisions et réalisations) atteignent leur niveau le plus bas au mois de Juin respectivement 644,19 et637,4 correspondant à un RO de 478,1, ce qui concorde à un écart de 159,3

-Les FA (prévisions et réalisations) atteignent par contre leur comble au mois de Janvier respectivement 877,95et 879,8 correspondant à un RO de 475,6 mettant en évidence un écart de 404,2

-Les RO tout au long de l’année 2008 évoluent dans l’intervalle 475,6 - 512,36 d’une manière ascendante maisde très faible pente.

Page 91: Date de Soutenance : 11 DØcembre 2010

83

(xix)

V Rapprochement de la situation des exportations (2008 - 2009)

SITUATION DES EXPORTATIONS

Année 2008 2009

Pays Valeur FOB Valeur FOBFrance 1 239 252 728 898 110 704 585 213Etats-Unis 624 028 572 968 68 210 052 451Allemagne 184 848 291 246 7 200 315 606Autres 105 149 586 782 105 149 586 782Italie 69 079 874 930 6 694 713 286Chine 89 541 926 220 1 440 849 985

Royaume-Uni 53 580 768 177 4 858 472 311Espagne 52 179 453 850 3 201 651 809Réunion 43 885 682 716 8 676 937 373Maurice, île 30 955 351 412 5 745 324 898

Reste du Monde 358 842 130 389 100 602 484 364

Total 2 851 344 367 588 343 759 765 9012 507 584 601 687

(Source : DGINSTAT/DSE/COMEXT/Juillet 2009, Unité : valeur FOB enAriary)

Le tableau ci – dessus exposé, nous confronte la situation des exportations entre l’année 2008 et 2009.

Ce tableau nous expose une large diminution des exportations en 2009, ce qui se répercute sur la situation de la

balance commerciale, qui rappelons le, constitue une variable mettant exergue la situation économique d’un

pays à un moment donné. L’on pourrait présumer la situation économique déplorable de Madagascar en 2009.

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(xx)

VI Evolution du taux d’inflation : rapprochement (2007 – 2008 – 2009)

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATIONVariation mensuelleen %

Variation de la périodeen %

Variation annuelleen %

2007 2008 2009 2007 2008 2009 2007 2008 2009Janvier 1 1,4 1 1 1,4 1 10,8 8,7 9,7Février 2,7 1,2 1,9 3,7 2,6 2,8 13,7 7,2 10,3Mars 0,7 0,5 0,4 4,5 3,1 3,3 14,6 6,9 10,2Avril -0,5 -0,5 -0,3 4 2,7 2,9 14 6,9 10,4Mai -1,4 -0,3 -0,7 2,6 2,3 2,2 11,6 7,9 9,9Juin -0,8 0,3 -0,2 1,7 2,7 1,9 10 9,1 9,3Juillet 0,1 1,3 0,3 1,8 4 2,2 8,9 10,4 8,2Aout 0,7 1,4 0,8 2,4 5,4 3 8,5 11,2 7,6Septembre 1,5 1,2 1,5 4,1 6,6 4,6 8,3 10,8 7,9Octobre 1,4 1,3 5,5 8,1 7,9 10,8Novembre 1,3 0,6 6,9 8,7 8,5 10Décembre 1,3 1,3 8,3 10,1 8,3 10,1Moyenne 10,4 9,2

(Source Bulletin de la Banque Centrale n°13 Septembre 2009)

Le tableau ci – dessus dressé nous présente l’évolution du taux d’inflation au cours de ces trois dernières

années. Ce tableau est d’une importance car elle traduit la situation économique du pays d’une part, et présente

la difficulté de la politique monétaire par rapport à son objectif de maintien de la stabilité des prix.