d É c e m b r e 2 0 1 2 centre de femmes … · nait chez moi, dans mon patelin, à un clin...

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Mot de la coordonnatrice ... TABLE DES MATIÈRES Mot de la coordonnatrice 1 Un petit mot... 2 Témoignage d’une femme violentée 3 La prison, un espace de liberté pour les femmes afghanes 4 L’élégance du coeur comme source de paix 6 Nos partenaires 7 La parole est à vous 12 Vivre en paix grâce aux Accords Toltèques 22 Le funambule rêveur… 24 Le conte de l’homme qui se sentait toujours indigné 27 Le ruban blanc... 28 CENTRE DE FEMMES PARMI ELLES IMAGINONS un monde de Paix... DÉCEMBRE 2012 Chères membres du Centre de femmes... Avez-vous remarqué que les causes humanitaires sont de plus en plus représentées par des rubans de couleurs et que chaque cause porte une couleur différente? Vous savez sûrement que le ruban rose est attitré au cancer du sein car on le voit partout! Mais savez-vous quelle cause utilise le ruban blanc? Il s’agit de la Campagne du ruban blanc contre la violence faite aux femmes. Pourquoi porter le ruban? Porter le ruban blanc signifie que vous promettez de ne jamais commettre de vio- lence envers les femmes, de ne pas la tolérer et de ne pas rester silencieuse si vous en êtes témoin. Cela démontre également que vous souhaitez sensibiliser votre entourage face à la violence, tout en appuyant votre mère, votre sœur ou vos amies. Il y a 23 ans, le 6 décembre 1989, Marc Lépine abattait à coups de fusil 14 jeunes femmes à l'École Polytechnique de Montréal. Il a volontairement visé des femmes. La tuerie du 6 décembre reflète d'une manière tragique la violence faite aux femmes dans le quotidien : viol, harcèlement sexuel, inceste, violence conjugale, meurtre… Depuis le 6 décembre 1989, 1003 femmes et enfants ont été tués par des hommes, au Québec seulement. Dans la très grande majorité des cas, il s’agissait d’hommes connus par les victimes. Depuis plusieurs années, nous travaillons à éliminer toutes les formes de violence faite aux femmes. Nous poursuivons également notre travail de sensibilisation et d'éducation auprès de la population, en organisant des rencontres d'information sur cette problématique, pour lutter contre la violence. La violence envers les femmes n'est pas seulement un problème de femmes. C'est un problème de société et les femmes veulent vivre dans une société saine, paci- fique et égalitaire. C’est pourquoi, nous invitons les femmes à porter la boucle blanche. Geneviève Legault Coordonnatrice Centre de femmes Parmi Elles

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Mot de la coordonnatrice ...

TABLE DES MATIÈRES

Mot de la coordonnatrice

1

Un petit mot... 2

Témoignage d’une femme

violentée 3

La prison, un espace de

liberté pour les femmes

afghanes

4

L’élégance du coeur

comme source de paix 6

Nos partenaires 7

La parole est à vous 12

Vivre en paix grâce aux

Accords Toltèques

22

Le funambule rêveur… 24

Le conte de l’homme qui

se sentait toujours

indigné

27

Le ruban blanc... 28

C EN T RE DE F EMME S

PA RM I E L L E S

IMAGINONS un monde de Paix...

D É C E M B R E 2 0 1 2

Chères membres du Centre de femmes...

Avez-vous remarqué que les causes humanitaires sont de plus en plus représentées par des rubans de couleurs et que chaque cause porte une couleur différente? Vous savez sûrement que le ruban rose est attitré au cancer du sein car on le voit partout! Mais savez-vous quelle cause utilise le ruban blanc? Il s’agit de la Campagne du ruban blanc contre la violence faite aux femmes.

Pourquoi porter le ruban?

Porter le ruban blanc signifie que vous promettez de ne jamais commettre de vio-lence envers les femmes, de ne pas la tolérer et de ne pas rester silencieuse si vous en êtes témoin. Cela démontre également que vous souhaitez sensibiliser votre entourage face à la violence, tout en appuyant votre mère, votre sœur ou vos amies.

Il y a 23 ans, le 6 décembre 1989, Marc Lépine abattait à coups de fusil 14 jeunes femmes à l'École Polytechnique de Montréal. Il a volontairement visé des femmes. La tuerie

du 6 décembre reflète d'une manière tragique la violence faite aux femmes dans le quotidien : viol, harcèlement sexuel, inceste, violence conjugale, meurtre…

Depuis le 6 décembre 1989, 1003 femmes et enfants ont été tués par des hommes, au Québec seulement. Dans la très grande majorité des cas, il s’agissait d’hommes connus par les victimes.

Depuis plusieurs années, nous travaillons à éliminer toutes les formes de violence faite aux femmes. Nous poursuivons également notre travail de sensibilisation et d'éducation auprès de la population, en organisant des rencontres d'information sur cette problématique, pour lutter contre la violence.

La violence envers les femmes n'est pas seulement un problème de femmes. C'est un problème de société et les femmes veulent vivre dans une société saine, paci-fique et égalitaire. C’est pourquoi, nous invitons les femmes à porter la boucle blanche.

Geneviève Legault

Coordonnatrice

Centre de femmes Parmi Elles

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UN PETIT MOT…

Bonjour à toutes.

Au printemps dernier et ce, après bien des détours sur le plan professionnel, le travail me rame-nait chez moi, dans mon patelin, à un clin d’œil de ma maison. Fini la route du Parc soumise aux humeurs changeantes de l’hiver, fini ce pont impressionnant, parfois si redoutable dans son en-jambée et fini le flot incessant et stressant des voitures bigarrées!

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis déposée au Centre de femmes Parmi Elles avec pour tout bagage, la somme des expériences qui ont jalonné ma vie et qui ont façonné la personne que je suis, rejoignant ainsi ces compagnes de route dynamiques, colorées et très créatives (croyez-moi!!): Geneviève, Nathalie, Sylvianne et Lyne, les anciennes, Nicole, Ga-brielle, April, les toutes neuves, sans oublier Martine, Nicole et Caroline, les furtives, avec les-quelles j’aurais beaucoup aimé faire route plus longtemps.

Par ailleurs, c’est par le biais des activités du Centre, aux teintes féministes ( Ahhhh!! le mot fémi-niste, qualificatif qui interroge, interpelle, heurte, rassemble, divise, honore....!??? Mais qui, ma-rié à des actions, engendre beaucoup de changements dans l’amélioration des conditions de vie des femmes et ce, sur tous les continents...) qu’il m’est donné le plaisir de vous accueillir, de vous rencontrer, de vous connaître et de vous apprécier dans toutes vos couleurs : femmes de bon sens, femmes don de soi, femmes donneuses de temps, femmes jaseuses, femmes silen-cieuses, femmes guerrières, femmes bannières, femmes cuistots, femmes amusantes, femmes de pluies, femmes ailées, femmes phares…

Aussi, j’aimerais vous remercier sincèrement pour votre accueil chaleureux, votre ouverture d’es-prit et votre générosité. Il m’a été plus facile ainsi de hisser les voiles à nouveau et de me glisser sur ces eaux féminines et ce, après avoir amarré quelques mois, le temps de réparer la coque et d’apaiser mes tempêtes.

En terminant, je profite de cette période de parution pour vous souhaiter un Noël de paix et d’amour auprès de ceux que vous chérissez et une année 2013 qui saura vous apporter bien en-tendu la santé mais aussi des petits bonheurs au quotidien, de grands bonheurs d’occasion et la réalisation de vos rêves même les plus fous!

Joane Mailhot

intervenante

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Le témoignage de Florence, 42 ans. Elle raconte ses souffrances et la façon dont elle a un jour réagi...

Vous avez été maltraitée de nombreuses années, par votre conjoint, racontez-nous... Je suis restée 15 ans mariée. Au début, tout allait bien. Nous avions une relation très passionnelle, très fusion-nelle. Nous nous sommes mariés très jeunes, tous les deux. Nous avions à peine 20 ans. Nous avons fait nos études ensemble. Mais rapidement, nous avons eu une relation conflictuelle. Mon mari est devenu jaloux, pos-sessif, exclusif. J’ai mis ça sur le compte de cette relation passionnelle. Je trouvais ça valorisant pour moi, cette jalousie. En fait, j’aimais qu’il pense que tous les hommes me désiraient. J’avais l’impression d’être plus désirable pour lui. Comment cela a-t-il dégénéré ? Progressivement, ça a dégénéré. Je ne pouvais plus rentrer de mon travail sans subir un véritable interrogatoire. Qui j’avais vu, à qui j’avais parlé, ce que j’avais dit, ce que ça m’avait fait, est-ce que j’avais envie d’autre chose avec ces personnes... C’est vrai que ça me faisait rire, au début. Mais après c’est devenu insupportable. Je répon-dais. Toujours, je répondais. J’avais envie de le rassurer. On s’est retrouvé, comme ça, progressivement, dans une relation bourreau-victime. J’avais l’impression de faire tout ce que je pouvais pour lui faire plaisir et pour le rassurer. J’étais douce et gentille avec lui. Je m’efforçais d’être toujours d’accord avec lui, pour qu’il soit bien avec moi. Pour qu’il m’aime. Et puis ça s’est aggravé. Un soir, il a commencé à me frapper. Au début, c’était des claques. Que je prenais, encore, pour des marques d’amour. J’étais triste, mais je me disais qu’il me frappait par amour. Et, au fond, ça me rassurait. À partir de quand avez-vous décidé de partir ? À cause des enfants. Nous avons deux garçons. Nous avions des scènes, sans arrêt. Quand les enfants étaient pe-tits, je me disais qu’ils ne se rendaient pas compte. Mais un jour, j’ai vu le visage de mon fils aîné: terrifié. Mon mari venait de me frapper. Mon fils l’avait vu. C’est dans le regard de mon enfant que j’ai compris que ce n’était plus possible. Je ne pouvais pas lui imposer cette violence. Ce n’était pas pour moi, mais pour lui. Nous parlions de tout cela avec mon mari. Quand il me frappait, après, il était triste, autant que moi. Il me de-mandait pardon. Il disait que c’était parce qu’il m’aimait trop. Qu’il ne pouvait pas supporter l’idée que je le quitte. À chaque fois, il me promettait de ne pas recommencer. Et chaque fois, je le croyais. Mais ça recommen-çait, évidemment. Il m’a fallu beaucoup de temps pour réussir à partir. J’avais l’impression que jamais je ne pour-rais m’en sortir toute seule. Pourtant, j’avais mon travail. Mais j’avais l’impression d’être sur une falaise, et que partir, c’était sauter dans le vide; que je risquais d’en mourir. Je l’ai fait: j’ai changé de ville. Et votre mari… il l’a accepté ? Non, jamais. Pendant des années, il m’a fait des menaces épouvantables. Le divorce a été terrible. J’avais peur tout le temps. Il a cessé de travailler, lui. Il s’est mis à boire. Il est devenu une épave, vraiment. Nous ne nous voyons plus jamais. Pendant longtemps, il n’a même pas revu ses fils. Cela fait peu de temps qu’il les reçoit chez lui. Mais, il continue à dire des choses horribles sur moi, à ses propres enfants. Et vous, comment vous en êtes vous sortie ? J’ai entamé une thérapie. C’est là que j’ai commencé à comprendre ce qui n’allait pas, chez moi aussi. En fait, j’ai compris que je souffrais d’un terrible complexe d’infériorité, d’une mauvaise estime de moi. J’ai compris que cela avait à voir avec mes parents. C’est vrai que mes parents avaient une relation conflictuelle. C’est aussi pour ça que je me suis mariée jeune. Ce conflit, je crois qu’ils m’en rendaient responsable. À leurs yeux, je n’étais bonne à rien. J’avais l’impression d’être laide, d’être nulle, de ne pas être digne d’amour ni de respect. Grâce à cette thérapie, je me donne un peu de consistance. Je me remplis. J’arrive à me regarder et à me dire que je suis bonne à quelque chose. Je travaille et je réussis bien dans mon travail. J’élève mes enfants toute seule. J’y arrive. J’ai maintenant un autre compagnon. Pas très aimant, c’est vrai. Pas très présent, non plus. Mais tendre quand même. Je crois que je ne suis pas sortie de tout ça. Mais je sens que la thérapie m’aide à devenir moi-même. Je n’ai pas fini ma croissance... pas encore.

Source: sante-az.aufeminin.com (Dossiers Psychologie)

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La prison, un espace de liberté pour les Afghanes ?

Sonia Naudy (revue Le Figaro) présente “Afghanistan, dans les prisons pour femmes” au festival Photo-

reporter en Baie de Saint-Brieuc , Par Emeline Le Naour (8 novembre 2012).

Photo Sonia Naudy “Afghanistan, dans les prisons pour femmes“ pour le festival Photoreporter .

en

Farida, 20 ans (devant) est incarcérée pour avoir été violée. Derrière elle, Sofia, 19 ans, avec son bébé né en prison a été condamnée à 18 mois de détention pour fuite du domicile conjugal.

Non, ce n’est pas une mauvaise blague, mais le troublant constat qui se dégage du photorepor-tage de Sonia Naudy : Afghanistan, dans les prisons pour femmes. Une série inédite qui nous donne à voir une réalité méconnue, où les ombres bleues dévoilent soudain leurs visages et leurs histoires. Interview. Shogousa, 18 ans, dort en prison à Kaboul pour avoir fui un mariage forcé avec un homme de 50 ans. Farzahna, pour n’avoir pas obéi à son mari. L’ONG Human Rights Watch estime que 70 % des Afghanes emprisonnées le sont pour des motifs similaires, des « crimes moraux » selon la législation du pays. Sonia Naudy, 30 ans, est anthropologue de formation. Spécialisée dans le milieu carcéral, elle a mené des études sur les établissements pour femmes au Brésil et en Thaïlande.

Pour ce photoreportage produit et présenté en exclusivité au festival Photoreporter de Saint-Brieuc, So-nia Naudy est allée à la rencontre des oubliées des geôles afghanes. Devant son objectif, ces femmes apparaissent maquillées, tête nue, parfois une cigarette à la main. Inconcevable à l’extérieur, cette bouf-fée de « liberté » est pourtant bien là, comme un soleil trompeur.

(Suite page suivante)

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Comment avez-vous réussi à entrer dans ces prisons ?

Sonia Naudy. - Ça a été compliqué, j’ai mis beaucoup de temps pour y parvenir, mais j’ai eu la

chance d’avoir un bon fixeur (un contact sur place, NDLR). Avec ma traductrice, je me suis présen-

tée dans quatre prisons, deux à Kaboul, une à Mazâr-e Charîf (au nord-est du pays) et une à Hérat

(à l’ouest). Même si j’avais des autorisations ministérielles, la décision finale appartenait au directeur

de l’établissement. J’ai refusé de payer un bakchich à l’un d’eux qui m’a refusé l’accès à la prison.

Le système judiciaire afghan est corrompu, ces demandes sont courantes.

“Elles ignorent même qu’elles ont des droits” A-t-il

été difficile de convaincre ces femmes de se laisser photographier ?

J’ai travaillé deux années sur ce reportage, le temps de tisser des liens avec les prisonnières avec

qui je restais parfois des journées entières. Au bout d’un moment, elles ont oublié l’appareil et j’ai pu

réaliser mes plus beaux clichés. Une fois la confiance établie, elles m’ont posé beaucoup de ques-

tions sur ma vie et se sont étonnées, par exemple, d’apprendre que c’est moi qui ai choisi mon mari

et pas mon père. Elles comprennent la différence de nos cultures, il n’y a pas d’envie de leur part,

juste des interrogations. Parfois, j’ai eu droit à des questions très intimes que mes amies françaises

n’oseraient pas me poser.

Comment se comportent-elles en prison, entre femmes ?

La prison est un autre monde, une autre vie. À l’extérieur, les Afghanes sont soumises à leurs maris

ou leurs pères et ne peuvent rien faire sans leur approbation. En prison, elles n’ont plus de place à

tenir, ce qui, paradoxalement, leur donne une certaine forme de liberté, une parole plus spontanée.

Mais dès que le directeur approchait, elles remettaient leur burqa et se taisaient. Malgré cette liberté

d’apparence, il ne faut pas oublier que l’enfermement et la promiscuité sont très difficiles à vivre.

Pour la société afghane, elles ont perdu tout rôle social : à partir de l’instant où une femme met un

pied dans le système judiciaire, sa vie est terminée.

Beaucoup de ces femmes sont en prison pour des crimes dit « moraux ». Le vivent-elles

comme une injustice et sont-elles solidaires entre elles ?

Elles ne sont pas tendres entres elles et se jugent beaucoup. En fait, elles reproduisent le modèle

dans lequel elles ont vécu. Ainsi les jeunes filles qui ont eu des relations sexuelles avant le mariage

sont très mal vues par les autres détenues. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi elles sont là.

Elles ont été incarcérées parce qu’elles sont sorties de chez elles sans homme ou parce qu’elles ont

« mauvais caractère » (elles sont insoumises, NDLR). D’autres sont des boucs émissaires, accu-

sées à la place du coupable qui a payé le juge. Beaucoup de ces femmes viennent des campagnes,

elles n’ont pas eu accès à l’éducation et ignorent qu’elles ont des droits.

Êtes-vous restée en contact avec certaines de ces femmes à leur sortie de prison ?

Peu en sortent, tout simplement parce qu’il faut payer une caution et que la plupart n’en ont pas les

moyens. Grâce à des ONG afghanes, certaines y parviennent et se reconstruisent psychologique-

ment dans des foyers qui sont tenus secrets. J’en ai suivi quelques-unes. À cette étape, remettre la

burqa est indispensable. C’est une protection, une garantie d’anonymat. Lorsqu’elles sont condam-

nées pour crimes moraux et remises en liberté, elles sont en danger. Pour laver le déshonneur de la

famille, le seul moyen est de les tuer. Le retour à la vie sociale passe par un remariage pour une

poignée de ces femmes. C’est l’unique solution, seules, elles n’ont aucune perspective d’avenir.

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L’élégance du coeur comme source de paix

À l’âge d’à peine 20 ans, je me suis impliquée à corps perdu dans des mouvements pour la paix, féministes et écologiques. Ceux-ci m’ont fait prendre conscience de l’étendue des injustices, de la violence faite aux femmes et de la violence faite à notre terre mère. Avec le temps, ce n’est pas la paix qui a émergé dans mon coeur, mais de plus en plus de colère. Comment une société aus-si riche de ressources, une société dite développée pouvait-elle agir de cette façon ? À bout de force, il me fallait trouver un autre moyen pour ne pas que cette expérience se transforme en haine et en désespoir. Mais comment faire ? Y avait-il seulement un moyen ? Au coeur d’un voyage au Népal, en Inde et au Tibet,

à l’âge de 30 ans, j’ai rencontré des femmes et des hommes dépourvus de toute richesse matérielle qui sem-blaient avoir compris quelque chose que je n’avais pas encore saisi. Pour agir dans le monde, semblaient-ils me dire, il fallait déjà pouvoir se poser, être là simplement sans plus ni moins.

C’est à la rencontre d’un groupe de 13 femmes (nonnes bouddhsites) au fin fond d’une vallée du Tibet, que le sol sous mes pieds s’est ouvert et que pour un instant j’ai pu contempler ce que pouvait être la paix. C’est par leur accueil que ces femmes ont su me communiquer, sans même que je sache leur langue, que pour rê-ver un monde de paix, il me fallait développer une générosité intérieure. Il ne s’agissait donc pas d’agir avec l’espoir de quelque chose ou d’agir à l’encontre de la peur de perdre autre chose, mais d’accueillir et d’accep-ter ce qui est là. Leur exemple m’a mené sur le chemin que je cherchais, le chemin de ce qu’on peut nommer ‘l’esprit heureux’. J’ai toujours la ferme conviction que travailler pour le bien d’autrui est une des sources im-portantes de paix, mais je crois maintenant que la paix commence par l’élégance du coeur.

C’est afin de rester imprégnée de la présence de ces 13 femmes, avec le désir de développer leur élégance du coeur, de le partager et de participer à ce mouvement (que l’on peut comparer au système immunitaire de notre monde), que j’ai fondé le Projet Sahlé O en 1996. Ce mouvement qui s’anime de plus en plus est fait de gens comme vous et moi qui misent d’abord et avant tout sur l’intelligence fondamentale de tous les êtres vivants, qui aspirent à la paix et au plein développement du potentiel de chaque être humain. Avec l’aide de Nicole Berbier, céramiste et intervenante sociale, le projet a maintenant trouvé son siège à Ste-Sophie-de-Lévrard. Nous vous invitons à visiter le blog du Projet Sahlé O : projetsahleo.wordpress.com, à nous écrire directement à l’adresse de courriel suivante : [email protected], ou à venir participer à une petite retraite de méditation d’un jour, offerte sur donation volontaire tous les premiers dimanches du mois. Plus encore, si vous désirez soutenir des femmes d’ici et d’ailleurs, c’est avec plaisir que nous viendrons chez vous animer une soirée documentaire.

Diane Denis,

aujourd’hui âgée de 50 ans,

bouddhiste, toujours féministe et membre du Centre des Femmes PARMI ELLES

I M A G I N O N S U N M O N D E D E P A I X . . .

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Maison La

Nacelle:

maison

d’aide et

d’héberge-

ment pour

femmes

victimes

de

violence

conjugale

avec ou

sans

enfants.

819-293-6942

7 jours / 24h

La Nacelle / femmes victimes de violence

I M A G I N O N S U N M O N D E D E P A I X . . .

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CALACS - centre d’aide et de lutte

contre la violence faite aux femmes

Nous sommes fières d’être partenaires du Centre de femmes Parmi Elles

Aujourd’hui je profite de l’occasion qui m’est offerte pour vous présenter l’organisme où

j’ai la chance de travailler.

Le Centre d’aide Aqua-R-Elle, CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère

sexuel) de Victoriaville travaille depuis 2002 avec et pour les femmes de 14 ans et plus ayant un

vécu d’agression à caractère sexuel. Le CALACS de Victoriaville fait partie du Regroupement

québécois des CALACS qui compte 23 CALACS membres à travers le Québec.

Nous avons la chance de profiter des locaux du Centre de femmes Parmi Elles pour rencontrer

individuellement les femmes qui auraient recours à nos services et pour offrir différents ateliers

susceptibles d’intéresser les membres du Centre.

- Pour ce qui est de nos locaux permanents, ils sont situés à Victoriaville.

- Pour profiter de nos services, il suffit de téléphoner au 819 995-0755 (tél. cellulaire).

Si vous avez des idées, des suggestions d’activités (en lien avec notre mission) qui vous Intéressent, n’hésitez pas à nous en faire part. Au plaisir de vous rencontrer, Lise Alix, intervenante pour l’équipe de travailleuses du Centre d’aide Aqua-R-Elle

I M A G I N O N S U N M O N D E D E P A I X . . .

Notre travail se concentre en quatre volets d’action et s’exerce dans les MRC d’Arthabaska, de

l’Érable et de Bécancour (territoire que nous desservons depuis avril 2010) :

Soutenir les femmes et les adolescentes de 14 ans et plus ayant un vécu d’agression à carac-

tère sexuel (par des rencontres individuelles et de groupe, des accompagnements lors de

démarches judiciaires** et/ou médicales et un support ponctuel aux proches des victimes).

** La dénonciation à la police n’est pas un critère pour avoir recours à nos services, nous

respectons le choix de chacune.

Prévenir, sensibiliser et informer la population sur la problématique des agressions à carac-tère sexuel (dans les écoles secondaires, dans différents organismes, auprès d’associations

diverses, par des activités spéciales, etc.)

Être un lieu de lutte et de revendications pour obtenir des changements sociaux, juridiques et

politiques dans le but d’améliorer les conditions de vie des femmes.

Favoriser l’inclusion des femmes davantage discriminées.

*** Tous nos services sont gratuits et confidentiels***

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Nous sommes fières d’être partenaires du Centre de femmes Parmi Elles

Aujourd’hui je profite de l’occasion qui m’est offerte pour vous présenter l’organisme où

j’ai la chance de travailler.

Le Centre d’aide Aqua-R-Elle, CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère

sexuel) de Victoriaville travaille depuis 2002 avec et pour les femmes de 14 ans et plus ayant un

vécu d’agression à caractère sexuel. Le CALACS de Victoriaville fait partie du Regroupement

québécois des CALACS qui compte 23 CALACS membres à travers le Québec.

Nous avons la chance de profiter des locaux du Centre de femmes Parmi Elles pour rencontrer

individuellement les femmes qui auraient recours à nos services et pour offrir différents ateliers

susceptibles d’intéresser les membres du Centre.

- Pour ce qui est de nos locaux permanents, ils sont situés à Victoriaville.

- Pour profiter de nos services, il suffit de téléphoner au 819 995-0755 (tél. cellulaire).

Si vous avez des idées, des suggestions d’activités (en lien avec notre mission) qui vous Intéressent, n’hésitez pas à nous en faire part. Au plaisir de vous rencontrer, Lise Alix, intervenante pour l’équipe de travailleuses du Centre d’aide Aqua-R-Elle

C O N T E P O U R A D U L T E S

P A R J A C Q U E S S A L O M É

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SERVICE INTÉGRÉ À

L’EMPLOI

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QU’EST-CE QUE LA FIBROMYALGIE ?

Je souffre de fibromyalgie… Est-ce que le yoga peut m’ai-der?

La réponse est : OUI! Le Yoga est une discipline de vie qui peut s’avérer d’un grand soutien pour les personnes at-teintes de fibromyalgie. En effet, parce qu’il aide notamment à gérer le stress et à éduquer ou rééduquer la respiration, le Yoga peut devenir un allier indéfectible dans votre quotidien.

Il a été démontré que le système ner-veux sympathique (la partie du système nerveux responsable, notamment, de la réponse au stress) est en état d’hyper-activation chez les personnes atteintes de fibromyalgie. Or, la pratique du Yoga procure un apaisement qui aide à sur-monter les angoisses et le stress. La dé-tente et la relaxation apportées par les différentes composantes du Yoga (âsnas ou postures; prânayâma ou exercices res-piratoires; méditation; etc) s’avèrent bienfaisantes sur le système nerveux et diminuent ainsi la surcharge qui lui est imposée.

Apprendre à moduler la réponse au stress permet non seulement de dimi-nuer les symptômes, mais aide également à vivre avec le fait d’être atteint d’une maladie qui est encore fort mal connue du milieu médical.

Par ailleurs, quand on pratique le Yo-ga pendant un certain temps, l’amplitude et le rythme respiratoires s’en trouvent affectés d’une manière positive. La respi-ration devient de plus en plus calme, lente et profonde au fur et à mesure qu’on pratique. Non seulement cela nous assure-t-il d’avoir une respiration complète et efficace, permettant au corps d’absorber une quantité optimale d’oxy-

gène, mais cela devient aussi un moyen particu-lièrement efficace pour calmer l’agitation du système nerveux. Les exercices de respiration profonde aident les personnes qui souffrent de fibromyalgie, à créer un sentiment de paix inté-rieure qui aura également des effets émotionnels bénéfiques.

Le Yoga améliore aussi la qualité du sommeil des personnes qui pratiquent sur une base régu-lière. De plus, certaines pratiques qui accompa-gnent le Yoga, comme la relaxation ou la visuali-sation guidée semblent offrir certains des effets apaisants du sommeil, bien qu’elles soient prati-quées dans un état de pleine conscience. Les âsanas, ainsi que les exercices de prânâyâma et la méditation peuvent augmenter le niveau d’éner-gie, améliorer la posture et créer un meilleur alignement des différents segments du corps, ce qui procure un effet bénéfique sur les systèmes osseux et musculaires, s’ils sont pratiqués avec régularité et à long terme.

Finalement, un avantage non négligeable as-socié à la pratique du Yoga est le développement d’une meilleure conscience du corps. Cette nou-velle conscience permet d’ajuster le niveau d’ac-tivités en fonction des besoins du corps, tout en accueillant les limites de celui-ci avec une plus grande compassion. C’est un processus conti-nuel qui ne cesse de se raffiner avec la pratique régulière et qui guide l’individu vers des choix plus sains.

L’association de la fibromyalgie Mauri-cie/Centre-du-Québec, en partenariat avec la maison de femmes Parmi Elles désire vous faire profiter d’un cours de yoga adapté dans votre région. Si vous souffrez de fibromyalgie et/ou de douleur chronique, appelez-nous au 819-371-1458 ou à la Maison des femmes au 819-298-2585 pour démontrer votre intérêt. Si nous avons un nombre d’inscriptions suffisant, le cours va démarrer en janvier 2013. Au plaisir d’avoir de vos nouvelles!

L’Équipe AFMCQ.

I M A G I N O N S U N M O N D E D E P A I X . . .

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I M A G I N O N S U N M O N D E D E P A I X . . .

DÉVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR Voilà ! Je me lance dans l’écriture de ce petit texte qui a pour mis-

sion de vous informer sur la présence d’ateliers de stimulation au

Centre de Femmes Parmi Elles. À plusieurs reprises on m’a de-

mandé d’écrire pour la revue et je repoussais toujours l’événement puisque

l’écriture d’un simple petit texte est pour moi un grand défi, mais voilà le mo-

ment est venu de sauter et de vous écrire ces quelques lignes.

Étant moi-même maman de trois filles, ayant déjà donné des ateliers de stimu-

lation dans un autre centre de santé de la région, je me sentais outillée et

j’avais le goût de partager mes connaissances avec d’autres mamans. J’ai donc

proposé à

Geneviève de faire les ateliers dans leur Centre. Ça fait déjà trois ans mainte-

nant que les ateliers sont offerts: un à la session d’automne, un à l’hiver, et s’il

y a de la demande, un à la session du printemps.

Lors des ateliers on visite divers sujets tels que : les réflexes, les tempéraments

de nos petits trésors, la stimulation moteur et sensorielle, etc. L’objectif est de

transmettre de l’information mais aussi de passer un moment privilégié avec

votre enfant, qui vous permettra de renforcer le lien affectif avec ce dernier.

Lors des ateliers, souvent on met des mots sur des gestes qu’on faisait déjà

avant, comme parent, mais dont on ne savait pas vraiment leur utilité et/ou leur

importance.

Aussi les ateliers sont un lieu de rencontre entre mamans et souvent celles-ci

s’échangent des trucs entre elles, partagent leur quotidien, demandent des con-

seils qui s’avèrent fort utiles pour elles, leurs enfants et même leur conjoint.

Voici le petit texte qui résume les ateliers de stimula-

tion offerts au Centre de Femmes Parmi Elles. Au

plaisir de vous rencontrer, vous et votre petit trésor.

Paix, amour et harmonie à vous et votre famille, pour

les fêtes à venir.

Mélanie Dubois

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La femme

Au début de l’humanité, la femme est née

D’une côte de l’homme le premier à être créé

Un homme seul ne peut rien faire c’est la vérité

Dieu voulait pour lui une compagne, une associée

Mais l’homme a voulu en faire une mère,

Une infirmière, une ménagère, une couturière

Et la responsable de tous ses propres péchés

Si le paradis fut perdu la femme en fût la cause

Tout le monde sait cela bien entendu.

Puis le temps a passé, le vingtième siècle est arrivé

La femme est sortie de sa cuisine et de sa maison

Tout est changé, elle joue un rôle actif dans la société

Femme de pouvoir, de carrière elle gravit les échelons

Elle n’est plus la soumise, la servante, la boniche

Elle parle, se tient debout, se bat et elle défriche

Dans ce monde d’homme elle fait sa place

Les préjugés ont des assises fortes, tenaces

Elle se révolte contre la violence faite à ses sœurs

Elle dénonce les frappeurs, les abuseurs

Elle se réapproprie son dû, son héritage, sa mission

Dieu a créé la femme non une inférieure

Lui a donné un partenaire, un associé, un compagnon

Elle est ma mère, mon amie, ma sœur

Elle est en devenir la femme telle que l’a voulu le Créateur.

Mon grand ami, mon Seigneur

À chaque jour je t’invite à te joindre à moi

Pour un café, une jasette d’une heure ou deux

Pour plus de temps encore quelques fois

Je peux te dire sans crainte tout ce que je veux

Je te parle de mes enfants, de mon mari, de mes amies

De mes espoirs, mes ambitions et aussi de mes soucis

Ta présence me réconforte, me donne des ailes

Pour aller plus haut et plus loin tous les jours de ma vie

Sans toi auprès de moi, elle serait moins belle

Dans les jours sombres, tu me parles d’amour

Pour que je ne sombre, tu es jour après jour

Ma bouée de sauvetage, tu viens à mon secours

Me parle d’espoir me fais voir de meilleurs jours

J’ai besoin de toi comme on voit, comme on respire

De mon premier souffle à mon tout dernier soupir

Tu es là mon frère mon ami mon Seigneur

Tu es le maître de mon âme, de mon cœur.

Lucie Paquin

La Parole est à vous...

LE TEST DES TROIS PASSOIRES...

Dans la Grèce antique, Socrate avait une grande réputation de sagesse. Quelqu’un vint un jour trou-ver le grand philosophe et lui dit : - Sais-tu ce que je viens d’apprendre au sujet de ton ami ? - Un instant, répondit Socrate. Avant que tu ne me racontes,... j’aimerais te faire passer un test, celui des trois passoires. - Les trois passoires ? - Mais oui, reprit Socrate. Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de pren-dre le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire. C’est ce que j’appelle le test des trois passoires. La première passoire est celle de la Vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ? - Non, j’en ai seulement entendu parler… - Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Essayons de filtrer autrement en utilisant une se-conde passoire, celle de la Bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bien ? - Ah non ! Au contraire ! - Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur mon ami et tu n’es même pas sûr qu’elles soient vraies… Tu peux peut-être en-core passer le test, car il reste une troisième pas-soire, celle de l’Utilité. - Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ? - Non, pas vraiment… - Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me racon-ter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? (Auteur inconnu) Provenance du texte: Sylvianne Gagnon

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MERCI CHÈRES BÉNÉVOLES

Nous vivons dans un monde où tout nous semble aller toujours très vite et où les occasions de se distraire sont nombreuses et faciles d’accès. À tel point que nous succombons à celles-ci sans trop nous poser la question si leur importance et le temps que nous y consacrons c’est si perti-nent dans notre vie. Et voilà que l’on se surprend à dire et à penser que nous n’avons plus de temps, plus le temps de faire grand chose!!!

Si on éprouve ce sentiment, c’est peut-être qu’il serait bon d’examiner de plus près nos activités et de s’imposer une petite réflexion?!! À cet effet, nous vous en proposons une : Pourquoi ne pas sortir de ma routine, partager mon expérience, mes connaissances, me donner l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de me sentir utile tout en faisant quelque chose pour autrui et en mettant en pratique le principe de solidarité?? …En autre!

Vous savez, le bénévolat est la ressource la plus importante que peut disposer un organisme communautaire comme le Centre de femmes. La composante riche et dynamique de l’équipe des bénévoles (travaillant de pair avec l’équipe des travailleuses) contribue de façon très significative à la vitalité et au succès de notre organisme, collaborant ainsi à l’enrichissement de la collectivité. À cet effet, le Centre de Femmes Parmi Elles offre une multitude de possibilités. Vous pouvez être bénévole à l’accueil, faire du secrétariat, collaborer à la revue les Elles de l’écriture, cuisiner dans les repas-partage, participer aux actions collectives, soutenir les activités ponctuelles, vous impliquer sur le conseil d’administration, aider à la halte-garderie, exécuter des tâches d’entre-tien, participer à différents comités, etc. Par ailleurs, que ce soit à des fins de croissance personnelle, de satisfaction de soi, pour étendre votre réseau social, pour avoir du plaisir, pour briser l'isolement, pour transmettre votre expé-rience, vos valeurs, pour vous garder en santé, le bénévolat au Centre de femmes est un geste qui vous rendra toujours grandes!

Aussi, nous désirons remercier chaleureusement tous nos bénévoles (hommes-femmes) qui ont travaillé avec cœur et vaillance lors de l’avant, le pendant et l’après déménagement afin d’offrir un nouveau, un bel et confortable cadre de vie à l’organisme et à toutes celles qui le fréquentent. Merci de tout cœur aussi, à toutes ces femmes bénévoles qui participent généreusement et régu-lièrement à soutenir nos activités, nos services, nos actions, notre milieu, notre quotidien, nos es-paces. "Le coeur humain est comme la mer, c'est dans ses profondeurs que l'on trouve les richesses pour les dons."

(Auteur inconnu)

L’équipe des travailleuses du Centre de femmes Parmi Elles

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Tendez-moi la main La première fois qu’il a crié après moi Je suis restée figée, je ne comprenais pas Je regardais cet homme devant moi Je ne le reconnaissais vraiment pas Les yeux exorbités, le doigt tourné vers moi Il m’a insultée, m’a craché sa hargne, son venin, sa colère Cet homme, n’était plus le mari amoureux, ni le père Il était haine et rage me regardant avec dégoût J’étais en état de choc, je ne me tenais plus debout Avec le temps aux insultes se sont ajoutés les coups Au début une bousculade, une gifle, un serrement de bras, Puis vinrent les coups de pieds au ventre et à l’estomac À ses pieds je croule ensanglantée, défaite dans le coma Mes amies, mes sœurs tendez-moi la main Je suis blessée, j’ai très peur du lendemain Il a brisé ma vie, assassiné ma dignité Je suis devenue à mes yeux une moins que rien Délivrez-moi de cet enfer, de ce merdier Mes amies, mes sœurs j’ai peur de mourir demain Tendez-moi la main Lucie Paquin

La Parole est à vous...

Bienvenue et félicitation à toi!

Tu as pris la décision de te faire un cadeau en franchissant l’entrée du bonheur. Tout en marchant, tu vas être éblouie par sa splendeur car, on ne peut pas s’imaginer à quel point que cela contient un bel éventail pour tous les goûts, car chacune est différente et chacune de nous a un vécu différent des autres. Sois fière de toi car tu te considères comme une personne unique et importante à tes yeux. Il y a sûrement un mot, une phrase, une pensée, une prise de conscience, une réflexion, une ou des images, un test qui va te toucher et qui va t’aider à avoir un second regard, de nouvelles pensées positives et une nouvelle perspective pour ton bien-être personnel. Il est beau et bon à le contempler et répondre sûrement aux questions que tu te poses. Je suis convaincue que tu as de très beaux talents et de grandes qualités, mais hélas à cause de ta colère, on finit par s’oublier et devenir aveugle, dû aux épreuves, des déceptions, des peines, etc. Le but c’est de retrouver ton vrai ‘‘toi’’, et de croire en ‘‘toi’’.

D’une amie…TOI-MÊME

Ginette Boudreault

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VIVRE DEUX ANS DANS LA PEUR

Je me suis levée il y a 6 mois passés, avec le visage tuméfié. Pas besoin de savoir qui m’a fait ça, vous le savez déjà. J’aurais dû le quitter, mais j’étais désavantagée. Il me manipulait et avait le contrôle, Ce n’était pas un jeu de rôle. Quand il me frappait, il était en boisson, mais ce n’était pas une raison. Je restais dans l’ombre, Et mes journées étaient sombres. Çela a commencé par la violence verbale, c’était infernal.

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Imaginez la violence physique, et la violence psychologique. Je me sens démolie, trahie, par l’homme que je croyais l’homme de ma vie. Je me suis délivrée enfin de son emprise, Mais je suis loin d’être remise. J’ai encore une cicatrice, il m’a pris deux ans de ma vie, mais je n’avais pas encore compris. Maintenant j’essaie de tirer un trait sur mon passé, pour pouvoir vivre en toute liberté. Poème de Gabrielle Leblanc

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La paix

La Terre en a marre, il y a tout qui fout le camp.

Elle trouve ça bizarre de se baigner dans le sang.

Elle cherche un trou noir pour se cacher dedans.

Se plaint aux étoiles qu’elle veut foutre le camp.

Les bombes qui s’envolent, les fusées qui décollent.

La Terre est trop bonne et elle se dit trop folle.

Elle se pollue les reins sur les rivières du temps

et se salit les mains pour nettoyer leur sang.

La Terre en a marre de pleurer ses amants.

Elle crie au soleil que Vérone est perdant.

Elle voudrait y croire et sortir de son rang.

Elle aimerait se revoir dans plus de mille ans.

Le monde déraisonne et les canons qui tonnent,

le clairon qui résonne et La Mort qui sonne.

La Terre recherche la lumière, la paix,

elle cherche à rapprocher les êtres plus près.

Mais elle ne trouve que brutalité, vol, mensonge, guerre.

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Alors que faire, la PAIX remettrait tout sans trèfle, qui porte bonheur, ou muguet.

La Paix est simple, limpide, nostalgique, magique. Quand elle est là, les gens trouvent le bonheur lucide,

aiment se faire des petits plaisirs, on a l’impression que tous poussent plus vite.

Les enfants ont la joie de vivre. Alors nous les grands, faisons qu’il en soit ainsi, tout au long de la vie, un long fleuve tranquille.

Qui coulerait sur notre terre, qui vit. Posons les problèmes, ainsi que les fusils.

Allons faire une partie de pêche, dans un lac, et gardons dans notre tête que nos enfants,

sont petits ou grands. Mais qu’ils doivent vivre encore après nous.

Alors ne salissons pas ce qu’il a été créé pour nous. Tout ira bien si nous continuons,

dans le chemin tracé, par nos pères, les enfants seront plus calmes, dans la lancée,

nous aussi nous aurons le bonheur de faire plaisir. Alors séchons nos larmes, qu’elles soient de joie et de désir.

La terre tournera à nouveau avec tendresse, nous ne serons plus agressifs,

si on vous fait du mal, répondons par un sourire, le monde tournera, se grisera, de tant de délices.

Auteur inconnu

La Parole est à vous...

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L’intimidation est à prendre au sérieux car elle nous reste marquée à jamais.

Pour moi, l’intimidation a commencé très tôt avec mon père. Déjà très jeune, je n’avais jamais le droit

de dire que je n’aimais pas quelque chose ou que je désirais quelque chose. Mon père, non seulement il ne

m’écoutait pas, mais il abusait de phrases telles que : «Tu n’es qu’une enfant, ce que tu dis n’est pas impor-

tant» ainsi que «Tu vis dans ma maison, c’est moi qui décide». Il répétait souvent qu’il n’avait jamais voulu

d’enfants, qu’il ne nous avait eu que pour faire plaisir à ma mère. Déjà, vers 7 ou 8 ans, je me considérais

comme une nuisance, quelqu’un de pas du tout intéressant. Jamais il n’a eu de violence physique envers

nous, mais seulement par le regard qu’il avait, le ton de sa voix et les mots qu’il utilisait, me faisaient craindre

sans cesse d’être en sa présence.

J’étais une petite fille très sérieuse dans mes études. Mes parents auraient dû être très fiers de moi

car j’étais sage, je travaillais fort en classe et mes notes étaient toujours excellentes. Mais en silence, je su-

bissais les méchancetés des autres enfants. Je n’en parlais pas aux adultes et je laissais les autres élèves

rire méchamment de moi. Tout était sujet à plaisanterie de leur part. Mes vêtements, mon physique, mon

nom, la façon que je parlais, la façon que je marchais… brefs, tout mon primaire a été un véritable enfer. Je

n’avais aucune confiance en moi et très peu d’amies. J’en étais venue à m’exclure volontairement des autres.

Même si, de l’extérieur, je devais sembler parfaitement heureuse et normale, je portais une souffrance telle

que même avant 12 ans, j’étais profondément déprimée et j’espérais en secret mourir. Mes parents n’étaient

absolument pas conscients des difficultés que je vivais, mon père était totalement désintéressé de ma vie

scolaire et je ne voulais pas parler de mes problèmes à ma mère. Les professeurs quant à eux, fermaient les

yeux.

Au secondaire, j’ai commencé à avoir quelques formes: des hanches, des fesses et oui, un début de

poitrine. Soudainement, les garçons ont cessé de se moquer de moi et ont commencé à me regarder d’un œil

appréciateur. J’ai commencé à éprouver un peu de fierté à devenir «une femme».

Malheureusement, les autres filles m’ont tout de suite détestée, ont détesté mon début d’assurance et

le fait que les garçons qu’elles convoitaient me trouvaient attirante. Donc, ces filles ont commencé à m’intimi-

der lorsque je me trouvais sur leur chemin, à me faire des menaces verbales et à me crier des insultes

chaque fois qu’elles me voyaient. J’en étais réduite à être totalement effrayée d’aller à l’école. Mon début

d’adolescence a été plus qu’un enfer. Le suicide commençait à être de plus en plus envisageable.

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Pendant que je vivais de multiples souffrances intérieures, contre toute attente, mes pa-

rents se sont séparés. Mon père, qui aimait dire qu’il n’avait jamais voulu d’enfants a voulu alors

nous voir le moins possible mon frère et moi, parce qu’il avait trop d’émotions négatives lorsqu’il

nous voyait. J’ai eu le sentiment d’être abandonnée.

Au cours de l’été de leur séparation, j’ai rencontré quelques hommes plus âgés que moi (qui

faisaient partie d’un gang de rue) et ils ont tout de suite vu le potentiel que je représentais…pour

eux. J’avais 14 ans, j’étais jolie mais surtout très naïve et désespérée. Je n’avais plus d’amis et j’ai

trouvé en eux une sorte de famille. J’avais enfin l’impression de compter pour quelqu’un, d’être atti-

rante et désirée. Grave erreur: ils ont abusé de moi dans tous les sens du mot.

Les conséquences de ces intimidations ne sont pas toutes visibles. Après avoir travaillé

pendant des années sur moi-même, je dois encore apprendre à m’aimer et avoir confiance en moi.

J’ai aussi développé très jeune d’importants problèmes alimentaires. J’ai encore de la difficulté à

prendre des décisions et à me lancer dans des projets parce que je me sens encore jugée et obser-

vée par les autres. Mais la plus grande des conséquences c’est la peur. La peur d’échouer, peur

d’avoir mal, peur des autres êtres humains. J’ai dû apprendre à vivre avec mon passé difficile. À

me lever le matin avec le sourire en me rassurant constamment, m’affirmant à moi-même que je ne

laisserai personne me faire du mal aujourd’hui, que je suis capable de passer au travers d’une

autre journée. Je me suis créée des protections et des défenses. Malgré ça, je vis toujours avec

des plaies intérieures que j’apprends à guérir une journée à la fois.

Aujourd’hui, j’ai trois enfants et je n’ai pas LA solution miracle pour éviter qu’ils subissent de

l’intimidation. Je trouve seulement important de les écouter, de leur donner de l’importance et

d’écouter leurs tourments intérieurs.

De plus, il y a un programme (« Non à la violence ») qui commence à être implanté dans les

écoles. Il n’empêche pas l’intimidation mais il la limite en donnant des conséquences et en mon-

trant aux élèves intimidateurs que l’intimidation est inacceptable dans notre société.

Caroline Schmidt

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Empreintes des vénus d’hier et d’aujourd’hui Œuvre artistique collective

Depuis septembre 2012, j’ai la grande chance de m’initier à la culture communautaire du

Centre de Femmes PARMI ELLES de Bécancour. L’engagement des femmes, le droit d’

expression, la solidarité, sont au cœur de mon expérience. Étant originaire de Suisse, je suis

émerveillée par la découverte de l’histoire de plusieurs générations de femmes du Québec qui

ont su imaginer un monde de paix, de justice, d’équité et de partage. Maintenant citoyenne ca-

nadienne, je suis fière d’être «PARMI ELLES » !

«Imaginons un monde de paix» est pour moi l’occasion de vous inviter à poursuivre la ré-

flexion sur le parcours des femmes à travers les âges et les sociétés, et de donner le coup d’

envoi aux ateliers de création d’une œuvre collective pour la célébration du 30ème anniversaire

du Centre de Femmes PARMI ELLES. L’idée est de réaliser cette œuvre en mobilisant le plus

grand nombre de femmes de notre région sous le signe de la solidarité. Solidarité dont nous

avons tant besoin en ces temps de changement. De plus, s’exprimer par le biais des arts, n’est

-ce pas là une communication de non violence ? L’art n’est-il pas un

instrument de paix et le parfait médium pour dénoncer, revendiquer

ou souligner des injustices ?

Pour donner la forme, je propose l’argile, la terre; comme point de

départ, les premières figurines, comme la Vénus de Willendorf

(photo ci-contre) aux gros seins et hanches tout en rondeur, symbole

du mystère de la vie, de la fécondité, de la création. Les premières

figurines, ou les premières vénus que l’on retrouve à travers l’

histoire, exprimaient le principe féminin, la fécondité, la création, le

mystère de la vie. La femme était déesse, possédait le pouvoir de la

médecine, de la sagesse et de la connaissance…

Je vous invite mainte-

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MON PROJET PAAS

Je vais vous parler un peu de moi. Je me nomme Gabrielle Leblanc. Je suis une jeune ma-

man de 30 ans qui travaille au Centre de Femmes Parmi Elles depuis le 6 août 2012. Je

fais le programme PASS. Un programme avec Emploi-Québec qui a pour but de me réin-

tégrer sur le marché du travail.

Ma fille étant atteinte d’une maladie, j’ai dû rester longtemps près d’elle. Sa santé étant

plus stable, je voulais trouver un sens à ma vie et sortir de ma coquille. De plus, certaines

contraintes m’empêchaient de travailler à temps plein.

Au sein du projet , je peux remonter l’estime de moi et montrer ma créativité ainsi que

mon talent. Finalement, de faire quelque chose car ma vie stagnait un peu et j’avais l’im-

pression de ne rien faire de bon. Le projet m’aide à trouver des buts et à surmonter cer-

taines facettes qui pourraient me nuire dans un emploi futur. J’ai pu ressortir mon petit

côté créatif de ma personnalité en faisant plusieurs petites choses au Centre: les dessins

sur les vitrines avant, les phrases écrites au mur, les annonces publicitaires, des recettes,

et j’en passe.

J’essaie aussi de développer mon leadership, ma confiance en moi, gérer mon stress dans

certains ateliers ou activités. Par exemple: les colis alimentaires, qui me permettent de gé-

rer une équipe de bénévoles; aider les femmes du centre dans la préparation des repas-

partage; pour éventuellement monter mes propres ateliers. Aussi, la relation d’aide que je

peux vivre avec une femme qui vient juste pour faire un «ptit brin» de jasette est très enri-

chissante. J’ai aussi fait un peu de réception pour vaincre ma timidité.

Voilà, ça résume assez bien ce que je fais au Centre de femmes.

Gabrielle Leblanc

Projet PASS

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Vivre en paix grâce aux Accords Toltèques

Il nous arrive parfois de nous emballer et de prendre certaines paroles pour nous alors qu’il n’en est rien… « Le Cinquième Accord Toltèque » nous invite à appliquer des règles de vie nous permettant de nous libérer de nos croyances et de vivre en paix. À l’occasion de la venue de Don Miguel Ruiz les 20 et 21 octobre à Paris, l’INREES revient sur ces cinq accords toltèques.

Issu d’une famille de guérisseurs, Don Miguel Ruiz entame des études de médecine et devient neurochirur-gien. À la suite d’une expérience de mort imminente survenue après un accident de voiture, il prend cons-cience de la richesse de la sagesse toltèque, décrite comme une façon de vivre caractérisée par la facilité d’accès au bonheur et à l’amour, et de ce qu’elle peut offrir aux hommes. Il passe plusieurs années à recevoir son enseignement et acquiert le statut de «nagual », maître . Afin de transmettre ses connaissances au plus grand nombre, il recherche des outils pour guérir l’esprit humain faciles à mettre en place qu’il partage dans son livre «Les Quatre accords toltèques», best-seller mondial. «Le Cinquième Accord Toltèque» complète les quatre premiers et nous encourage à être qui nous sommes vraiment.

1. Que votre parole soit impeccable

Êtes-vous conscient du pouvoir de la parole ? En utilisant cet outil, nous pouvons créer des histoires, mais bien souvent, celles-ci sont fondées sur nos croyances, héritées pendant notre enfance et avec lesquelles nous avons passé des «accords». Nous leur avons permis d’exister et d’être vraies. Comme l’explique Don Miguel Ruiz: «votre existence est totalement dominée par le système de croyances que vous avez assimilé. C’est ce que vous croyez qui engendre l’histoire que vous vivez et qui génère les émotions que vous éprou-vez. » Autrement dit, lorsque nous émettons mentalement des jugements sur nous, tels que «Je ne mérite pas d’être heureux», nous nous condamnons au malheur. Et pourtant, qu’y-a-t’il de vrai dans cette affirma-tion? Nos paroles se retournent souvent contre nous, y compris lorsqu’il nous arrive de médire sur les autres. Car en prononçant des critiques, nous dévoilons aux autres ce trait de caractère pas très positif. Attention donc aux messages que nous propageons! «C’est vous qui créez l’histoire de votre vie. Si vous utilisez la pa-role de manière impeccable, imaginez un instant l’histoire que vous allez vous créer», nous fait observer l’auteur. Et si nous décidions d’utiliser la parole pour accomplir nos rêves ?

2. N’en faites pas une affaire personnelle

Depuis notre enfance, nous avons pris l’habitude de nous conformer aux attentes (supposées) des autres. Ainsi, nous n’avons pas la même personnalité avec nos collègues, nos amis ou encore notre famille. Nous imaginons pourtant que les autres sont capables de deviner avec exactitude nos envies et nos demandes implicites! Et lorsqu’une personne n’agit pas comme nous le souhaitons, nous en faisons une affaire person-nelle! Car avouons-le, très souvent, nous nous imaginons être le centre du monde, aussi nous avons l’habi-tude de tout prendre pour nous, une remarque, un comportement désobligeant et hop, c’est obligatoirement en relation avec nous! Don Miguel Ruiz nous explique que chaque être humain vit dans son propre monde, dans sa propre réalité. Ce que vous imaginez représenter pour les autres ne correspond qu’à votre propre réalité! Aussi, Don Miguel et Don José Ruiz recommandent de ne plus vous soucier de l’opinion des autres et de ne plus régler votre vie en fonction d’eux. «La seule personne qui doit se soucier de votre histoire, c’est vous.», rappellent-ils.

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3. Ne faites pas de suppositions

Votre fille, à qui vous avez donné la permission de minuit n’est toujours pas rentrée, malgré l’heure. Vous imaginez déjà les pires scénarios à son sujet, et avec ces pensées, l’angoisse monte. Puis vous entendez la clé dans la serrure et votre fille vient vous embrasser. Vous voilà rassuré… mais quel enfer venez-vous de vivre par vos simples suppositions? Les auteurs nous conseillent «Prenez conscience que la plupart des choses que vous vous dites ne sont que des suppositions.» et nous préviennent «Le seul fait de penser: Et si...? peut nous attirer bien des ennuis.» Gardons en tête que les pensées sont créatrices et que lorsqu’un doute envahit notre esprit, plutôt que d’imaginer le pire, il est préférable de poser des questions, de se renseigner plutôt que de faire des suppositions.

4. Faites toujours de votre mieux

«Cet accord est celui qui rend tous les autres possibles» affirment Don Miguel et Don José Ruiz. En effet, en toutes circonstances, faites toujours de votre mieux. Ainsi, vous n’aurez pas de raison de vous juger ou de faire des suppositions puisque vous avez donné le meilleur de vous-même! Et agis-sez! Avoir conscience des choses n’est pas suffisant pour évoluer. «Le changement est la consé-quence de l’action, c’est la résultante de la pratique.» insistent les auteurs. Puis, petit à petit, vous parviendrez à faire face à vos croyances, à les reconnaître et à décider de vous en libérer afin de vivre votre propre vie et non plus celle guidée par celles-ci.

Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

«Soyez sceptique.» Voici un outil ô combien précieux. Soyez toujours sceptique car chaque être hu-main possède sa propre réalité et il est important de faire preuve de discernement afin de sentir ce qui est vraiment juste pour soi. Cet accord vaut pour les autres autant que pour soi-même! Combien sommes-nous à nous raconter des histoires à notre sujet: «Je ne suis pas à la hauteur» ou encore «Je ne suis pas assez comme ceci.» Cela vous parle? Comme l’expliquent les Ruiz père et fils: «Si vous souffrez, ce n’est pas parce que quelqu’un d’autre vous fait souffrir, c’est simplement parce que vous obéissez au tyran qui gouverne votre tête. Quand ce tyran vous obéira, il n’y aura ni juge, ni victime dans votre tête et vous ne souffrirez plus.» «Mais apprenez à écouter.» À écouter sans juger. Soyez conscient de vos accords comme ceux des autres et essayez simplement de transformer les vôtres pour vivre plus en accord avec vous-mêmes! Résumé du livre «Les quatre accords Toltèques» de Don Miguel Ruiz

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Le funambule rêveur…

Rêver d’un impossible rêve

Porter le chagrin des départs

Brûler d’une impossible fièvre

Partir d’où personne ne part

Rêver jusqu’à la déchirure

Rêver, même trop, même mal…

On dit pourtant que l’homme puise son énergie dans le rêve

Il en fut toujours ainsi

C’est une loi immuable

L’homme qui bichonne, qui façonne, l’homme qui occulte, qui sculpte, l’homme qui construit, qui détruit; l’homme qui attache, qui arrache, l’homme qui viole, qui console, l’homme qui invente, qui tourmente, l’homme qui aime et qui

haine…

L’homme est dragon ou sirène

Entre l’éclairage et l’arrière scène

L’homme est paradoxe, saison équinoxe

L’homme est prisonnier ou libre

Il recherche toujours l’équilibre

L’homme est sa propre genèse

L’homme est aussi briseur de rêve

Funambules nous sommes, cheminant sur le fil délicat de la vie

Qui a déposé ce soir ses étoiles de folies

Celle du rêve…d’un monde de paix

Alors soyons ambitieux et poussons la folie

Pour déjouer les siècles d’histoires

Donnons le premier rôle à la Vie

À ses petits gestes notoires

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Mais là j’entends déjà les briseurs de rêves croasser de leur voix rauque

Dire : Ben voyons donc, jamais les Goliath vous ne pourrez abattre …

À ceux-ci je répondrai…d’un coup de poumon

Qu’il est possible d’éliminer la guerre, les préjugés et la misère

Nous pourrions par exemple décider d’investir dans des armes de construction massive

Puis 247 milliards par année, même en saison répressive,

Pourrait être récolté dans les poches des géants de ce monde

Pour y investir dans L’AVENIR

Ainsi, des soldats seraient entraînés

À violer les lois perfides du capitalisme effréné

Qui, par ses valeurs débauchées avale des parts géantes d’humanité

Et ces militants pourraient abuser d’amour ce cadre rigide

Et faire lutte à ses lois perfides

Et là j’entends les bourdonnements des briseurs de rêve,

Chuchoter, ben voyons donc, pauvres fous,

Les géants de ce monde, vous avaleront,

c’est tout !

Mais pourtant, je les vois, marcher en bataillon

Sous la musique charmante des canons

Ravager des villages entiers et y calciner

Par le feu ardent de leur conviction, les doutes, incertitudes et altercations

On pourrait faire exploser par la bouche des canons

Le sexisme, le racisme et toutes les exclusions

Et y construire à coup d’entraide et de solidarité

Des havres de paix en toute simplicité

Dans les usines, on travaillerait à assembler

De la machinerie, des pièces pour dévaster

Des forêts entières d’injustice et des champs d’insolence

Pour y semer les germes délicats de l’enfance

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Naîtrait alors un monde contaminé par les sourires

Les p’tits clins d’oeil complices et les éclats de rire

Un monde où la violence serait démasquée

Et où chaque respire serait louangé

Mais encore dans un écho lointain, résonne

Le désabusement sceptique qui bourdonne

La machine militaire est puissante

Depuis l’aube des temps, elle est tourmente…

Que pensez-vous faire pauvres lurons

Les géants de ce monde vous engloutiront…

Mais les rêveurs n’ont pas dit leur dernier mot

Et leurs rêves aussi forment un écho

Pour la paix on marche, on chante et on milite

Entendez-vous son feu ardent qui crépite

Les rêveurs imaginent un monde où les femmes pourraient aimer sans préjudice

Sans craindre les ecchymoses et les injustices

D’un homme repentant armé de ses roses

Qui espère ainsi effacer la couleur des choses

Les rêveurs imaginent un monde où les enfants pourraient évoluer

Sans redouter d’être, jugés, rejetés ou humiliés

Les rêveurs imaginent un monde sans esprit toxique

Un monde arborant des valeurs pacifiques

Les rêveurs souhaitent un monde annonçant l’égalité

Le partage des forces et la solidarité

Un monde où les femmes pourraient étudier

Sans craindre les balles d’un esprit tourmenté

Funambules nous sommes, cheminant sur le fil délicat de la vie

Qui a déposé ce soir ici ses étoiles de folie

Puissions nous tous dire oui rêveur je suis

Et demander sans honte, l’êtes-vous aussi ?

Nathalie Bédard

Intervenante, Centre de femmes Parmi Elles

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Le conte de l’homme qui se sentait toujours indigné

Il était une fois un homme qui vivait en état d’indignation perma-

nente. Trop de sensibilité à la bêtise, une intolérance à la médiocrité, une vul-

nérabilité trop grande à l’injustice, une fragilité ancienne aux abus de pou-

voir, tout cela faisait qu’il réagissait, s’enflammait, s’emportait parfois et

même plus souvent que la moyenne des hommes et des femmes de ce monde.

Il survivait entre deux états inconfortables, la révolte et la colère.

Il ne se passait pas de jours sans qu’un évènement, une parole ou un simple geste ne lui paraisse inap-

proprié, inadéquat ou inopportun, sans qu’un comportement, une conduite observée ne réveille en lui une

poussée d’adrénaline qui le forçait à se manifester, à dire ce qu’il pensait de l’évènement, de la parole ou du

simple geste qu’il avait vu ou entendu. Que cela d’ailleurs puisse le concerner directement ou plus indirec-

tement, il se sentait obligé d’intervenir.

Vous allez penser, à juste titre, que ce mode de vie devait l’épuiser ou tout au moins investir l’essentiel

de ses énergies. Détrompez-vous, il gardait une ardeur juvénile intacte, une foi dans la vie toujours aussi

vive, une confiance et une croyance entières dans l’homme. Les années de déception ne semblaient pas

avoir de prise sur lui.

Il possédait une curiosité jamais apaisée face aux comportements de ses semblables et un enthou-

siasme renouvelé pour tout ce qui touchait aux relations humaines.

Il ne pouvait croire en la malignité ou l’intention mauvaise, il pensait chaque fois qu’il s’agissait d’un

oubli, d’un malentendu facilement compréhensible et donc réparable.

Il croyait que la prise de conscience, la bonne volonté, une vigilance plus grande éviteraient à l’avenir

la répétition de ce qu’il considérait comme « de la sottise ou de l’inconscience».

Un jour cependant il dut se rendre à l’évidence : il devait quand même y avoir dans l’homme une part

de malignité bien installée, confortablement inscrite dans son histoire et qui ne demandait qu’à s’exprimer.

Il y avait dans tout individu une part d’ombre et de conflit qui le violentait de l’intérieur, qui l’angois-

sait et le déséquilibrait au point de transformer parfois en bourreau, en terroriste ou en pervers.

Il fut ainsi poussé à s’interroger sur lui-même : « Mais qu’est-ce qui est chaque fois touché en moi, au

point de me faire tant réagir? Qu’est-ce qui est réveillé, re-stimulé tout au fond de ma personne pour me

propulser, me pousser à intervenir, pour vouloir réparer ce qui m’apparaît inacceptable, injuste ou trop

insupportable? Qu’est-ce qui alimente en moi la source de cette indignation qui ne tarit jamais?»

Il fut alors confronté à la part d’ombre et de violence qui l’habitait aussi. À ces zones glauques et in-

certaines de lui-même qu’il avait repoussées au plus profond de ses oublis.

Il fut étonné et consterné de découvrir en lui des espaces où la haine mijotait, où la rage se terrait, où

la violence se crispait prête à exploser ou à bondir, où le mesquin et le sordide se prélassaient sans retenue.

Il sentit ainsi que dans tout homme, comme en lui-même, cohabitaient non seulement le pire et le

meilleur mais surtout l’imprévisible et l’innommable. Que le combat n’était pas tant à mener contre les

autres, mais à l’intérieur de soi, tout au fond de soi-même pour rester vigilant, centré, en accord avec ses

valeurs de vie.

Il resta longtemps, jusqu’à la fin de sa vie, un être de cœur et de malheur, mais avec une

tolérance et une compassion plus grandes pour ce qui surgit parfois d’incompréhensible et

d’inacceptable chez l’homme. Car il savait que cette part d’inacceptable, de violent ou de

destructeur pouvait aussi surgir de lui…

Provenance du texte: Martine Vézina Conte pour adultes par Jacques Salomé

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LE RUBAN BLANC...

Historique de la campagne du Ruban Blanc

La campagne ruban blanc a vu le jour suite à une tragédie survenue le 6 dé-

cembre1989 à l’École polytechnique de Montréal. Ces tragiques événements au cours

desquels 14 étudiantes ont perdu la vie, victimes d’une violence délibérément dirigée

contre elles parce qu’elles étaient des femmes. Cet acte incompréhensible a donc con-

duit des hommes à se mobiliser pour dénoncer la violence et soutenir les femmes qui en sont victimes. Chaque

année, depuis lors, ils célèbrent ce triste anniversaire en arborant publiquement un ruban blanc. Ils distribuent

également les rubans dans les écoles, collèges, bureaux, usines, ministères, églises afin de susciter les débats,

briser les tabous...

La Campagne du Ruban Blanc est originaire du Canada « the White Ribbon Campaign » et vise à mobiliser les

hommes, à briser le silence, les tabous, qui ont trait à la violence masculine à l’égard des femmes. Ce mouve-

ment est relayé en Europe par EuroWRC situé en Belgique et depuis quelques années les grandes villes de

Wallonie participent à cette campagne.

Le Ruban Blanc est un réseau international d’individus et d’organisations engagés à sensibiliser les hommes,

les jeunes, les décideurs politiques, à l’occasion d’une campagne médiatique et de réflexion sur les questions

de violences exercées par des hommes envers des femmes.

Le ruban Blanc : symbole de lutte contre les violences conjugales

« Le Ruban Blanc encourage les hommes à arborer en public un ruban blanc en tant que symbole, pour celui

qui le porte, de ne jamais commettre ou cautionner, ne serait-ce que par un silence complice, des violences en-

vers des femmes. » Le Ruban Blanc considère les violences – psychologiques et physiques – des hommes en-

vers les femmes comme un problème de société de grande ampleur qui trouve son origine dans les rapports de

pouvoir inégalitaires entre les hommes et les femmes. Que ces violences s’exercent dans la sphère privée, dans

la rue ou sur le lieu de travail, elles doivent être dénoncées et faire l’objet d’un débat politique. Le Ruban

Blanc invite les hommes se déclarant non-violents à réfléchir ensemble sur la corrélation entre l’éducation des

garçons, les rapports de pouvoir entre hommes et femmes, et les violences commises de par le monde très ma-

joritairement par des hommes. Il invite ainsi tous les partenaires sociaux - associations, institutions publiques,

médias etc. - à développer des actions et des politiques visant à en finir avec les violences masculines, dont des

programmes de traitement des hommes violents. Il préconise également le développement de programmes édu-

catifs pour les jeunes et des formations professionnelles. Enfin, il invite les

hommes à susciter une Campagne du Ruban Blanc sur leur lieu de travail.

Porter le Ruban Blanc c’est s’engager publiquement à:

- ne jamais se rendre coupable de violence à l’égard des femmes

- ne jamais fermer les yeux sur ou cautionner cette violence

- ne pas chercher d’excuses aux agresseurs

- ne jamais se dire: « les femmes l’ont bien cherché »

- convaincre les hommes violents de chercher de l’aide

Source: http://www.coordination-violence.org/spip.php?article21