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tout l’ LE MAGAZINE DE L’ UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ / Juin 2008 / numéro 139 L’Herbe en zik, le campus en musique CULTUREtoutl’U fc 24 U fc UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ Avec 14 000 entrées vendues, la 7 ème édition de l’Herbe en zik est une réussite. Depuis sa création en 2002, la fréquentation du festival de musique organisé sur le campus de la Bouloie n'a cessé de croître. Les deux premiers jours de concert ont connu un succès étonnant. “Nous attendions 500 personnes lors de la soirée techno. C’est avec surprise que nous avons accueilli 1 400 personnes”, déclare Martial Greuillet, président du festival. Les vendredi et samedi soirs, la capacité maximum d’accueil a été atteinte. Des artistes internationaux et de grandes figures étaient présents : Tiken Jah Fakoly, Aldebert, Wax Taylor… Nouveauté cette année : la programma- tion de quatre groupes régionaux sélectionnés dans le cadre d'une action de découverte des nouveaux talents baptisée Zik en Herbe. L'édition de mai 2008 restera dans les esprits pour le professionnalisme de son comité organisateur, l’enthou- siasme des bénévoles et la météo clé- mente. Interférences 1 , l’association qui, avec Radio Campus, coordonne ce festival, prépare pour l'automne prochain un événement sur le même modèle. Ces Nuits d’interférences se dérouleront sur un site plus petit sur le campus... histoire de rester dans le mouv’ en attendant la version 2009 ! Lyla Mossu Mai 68 Des photographies, films et documents d'époque inédits issus des collections des Archives départementales du territoire de Belfort et de l'Union départementale de la CGT racontent les journées de mai 68 à Belfort. Une autre exposition retrace les temps forts de mai 68 en France, accompagnée d'un choix des célèbres affiches de l'Ecole des beaux-arts de Paris et d'oeuvres du plasticien Kammerer-Luka. Du 2 mai au 14 juin Bibliothèque universitaire L. Faibre Belfort f En voyage(s) En voyage(s) Contact : Martial Greuillet Président du festival [email protected] 1 Interférences est une association dont le but est de produire des spectacles toute l'année en Franche-Comté. Peugeot à Sochaux : modernité et mémoires C'est à Sochaux que l'automobile Peugeot est passée de l'âge artisanal à l'âge industriel. A partir d'archives photographiques et inédites, l'exposition fait découvrir ce lieu de mémoire. Du 5 mai au 26 juin Bibliothèque universitaire L. Faibre 43 Faubourg des Ancêtres - Belfort Culture japonaise L'association franco-japonaise de Franche-Comté organise l'exposi- tion “voyage au Pays du soleil levant”. Des objets variés y sont présentés (papier japonais, origami, poupées, kimonos...) pour illustrer divers aspects de la culture japonaise. Du 19 mai au 14 juin Bibliothèque universitaire sciences et STAPS 45 B avenue de l'observatoire Besançon Crédit photo : Herbe en zik 2008 Crédit photo : Yoann Dumon

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tout l’L E M A G A Z I N E D E L’ U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É / J u i n 2 0 0 8 / n u m é r o 13 9L’Herbe en zik,

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CULTUREtoutl’Ufc

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U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

Avec 14 000 entréesvendues, la 7ème édition de l’Herbe en zik est une réussite. Depuis sa création en 2002, la fréquentation du festival de musiqueorganisé sur le campus de la Bouloien'a cessé de croître. Les deux premiersjours de concert ont connu un succèsétonnant. “Nous attendions 500 personnes lors de la soirée techno. C’estavec surprise que nous avons accueilli1 400 personnes”, déclare MartialGreuillet, président du festival. Les vendredi et samedi soirs, la capacitémaximum d’accueil a été atteinte.Des artistes internationaux et de grandes figures étaient présents : TikenJah Fakoly, Aldebert, Wax Taylor…Nouveauté cette année : la programma-tion de quatre groupes régionauxsélectionnés dans le cadre d'une actionde découverte des nouveaux talentsbaptisée Zik en Herbe.L'édition de mai 2008 restera dans lesesprits pour le professionnalisme deson comité organisateur, l’enthou-siasme des bénévoles et la météo clé-mente.Interférences1, l’association qui, avecRadio Campus, coordonne ce festival,prépare pour l'automne prochain unévénement sur le même modèle. CesNuits d’interférences se dérouleront surun site plus petit sur le campus... histoire de rester dans le mouv’ enattendant la version 2009 !

Lyla Mossu

Mai 68Des photographies, films et documents d'époque inédits issus des collections desArchives départementales du territoire deBelfort et de l'Union départementale de la CGTracontent les journées de mai 68 à Belfort. Une autre exposition retrace les temps forts demai 68 en France, accompagnée d'un choix descélèbres affiches de l'Ecole des beaux-arts deParis et d'oeuvres du plasticien Kammerer-Luka.

Du 2 mai au 14 juinBibliothèque universitaire L. Faibre Belfort

fEn voyage(s)En voyage(s)Contact : Martial GreuilletPrésident du [email protected]

1 Interférences est une association dont le but est de produire des spectacles toute l'année en Franche-Comté.

Peugeot à Sochaux : modernité et mémoiresC'est à Sochaux que l'automobile Peugeot est passée de l'âge artisanal à l'âge industriel. A partir d'archives photographiques et inédites,l'exposition fait découvrir ce lieu de mémoire.

Du 5 mai au 26 juinBibliothèque universitaire L. Faibre 43 Faubourg des Ancêtres - Belfort

Culture japonaiseL'association franco-japonaise deFranche-Comté organise l'exposi-tion “voyage au Pays du soleillevant”.Des objets variés y sont présentés(papier japonais, origami, poupées,kimonos...) pour illustrer diversaspects de la culture japonaise.

Du 19 mai au 14 juinBibliothèque universitaire sciences et STAPS45 B avenue de l'observatoire Besançon

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Sommaireélections page 2

formations page 3

développement durable page 4

Dossier : page 5

En voyagerecherche page 21

technique page 22

sport page 23

Culture page 24

Directeur de la publication : Claude Condé, Président de l’UniversitéVice-Président chargé de la communication : Daniel SechterDirectrice de la Communication :Maryse GranerRédaction :Delphine GossetTél. 03 81 66 58 87

Photographies :Georges PannettonTél. 03 81 66 58 95Conception graphique :Noir sur Blanc (Jean-Michel Mourey)Impression : Néo Typo (5 000 ex.) /ISSN 1166 7672Diffusion :Olivia Cœurdevey Tél. 03 81 66 58 86

Tout l’Ufc

no139Tout l'Ufc -Juin 2008 - N°139Direction de la Communication 1 rue Goudimel 25030 Besançon [email protected] http://www.univ-fcomte.fr/toutlu/

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tout l’L E M A G A Z I N E D E L’ U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É / J u i n 2 0 0 8 / n u m é r o 13 9

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fEn voyage(s)En voyage(s)

U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

édito

R é s u l t a t d e s é l e c t i o n s : Président de l'Université de Franche-Comté :Claude CondéVice-président du Conseil d'administration (CA) :Daniel SechterVice-président du Conseil scientifique (CS) :Jacques BahiVice-président du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) :Oussama BarakatVice-président étudiant du CEVU :Etienne Fernet

Retrouvez le détail des résultats du scrutin du 1er avril surhttp://intranet.univ-fcomte.fr/

FORMATIONtoutl’Ufc

De petits scorpions, bipèdes, grues et autres tripodes robotisés sepromènent dans la salle de travaux pratiques, reculent quand ils détectent un obstacle et s'arrêtent quand on claque des mains.Assembler et programmer ces robots constitue un moyen ludique de

découvrir l'électronique, l'électrotechnique et l'automatique (EEA) pour les étudiants

qui débutent leur licence. En troisièmeannée, ils passent aux dissections. Ils doivent comprendre et reproduire lefonctionnement des différents capteurset actionneurs qui composent le robot,

mais surtout celui de la brique programmable qui lui sert de cerveau.

Ceux qui choisissent la robotique pour leurs travaux d'études et de recherche (TER) font

face à un projet ambitieux : réaliser unréseau de robots communiquants qui fasseoffice de chien d'aveugle. Ces petits robots devront être capables de retrouver et de guider une personne malvoyante dans des bureaux en réagissant àune commande vocale.

C'est grâce à un financement du dispositif Bonusqualité formation (BQF)1 que cet achat a été possible.

Cette petite population de robots est la seconde àrejoindre l'Université de Franche-Comté. L'IUT deBelfort-Montbéliard en utilise depuis trois anscomme support pédagogique. Peut-être les

étudiants du département d'électronique de l'UFR STpourront-ils, eux-aussi, participer l'année prochaine aux

concours de robots Lego Mindstorms organisé conjointementpar l'Université de Franche-Comté, l'Université de Genève et laHaute école spécialisée de Suisse occidentale.

Contact : Georges Soto-RomeroResponsable du Département d'électronique Tél. 03 81 66 63 12 - [email protected]

Prix du patrimoine local Lancement du concours :juin 2008Date limite de dépôt des dossiers :octobre 2008Réunion du jury :novembre 2009Remise des prix :décembre 2009

Renseignements :Service animation du PatrimoineCommunauté d’agglomération du Pays de MontbéliardTél. 03 81 31 87 [email protected]

La Communauté d'agglomération dupays de Montbéliard (CAPM) organiseun concours de travaux universitairessur l'architecture et le patrimoine local.

Il s'adresse à tous les étudiants, quelque soit leur niveau ou leur filière. Le travail, portant sur un sujet libre ou imposé - Les grands ensembles dupays de Montbéliard - peut être présentésous forme de mémoire, de maquette,d’exposition ou de produit multimédia.Deux prix de 1 000 € seront attribués.

1 Le dispositif BQF attribue des aides financières à des projets pédagogiques innovants.

Au sein du département d'électronique, une petite équipe composée de Jonathan Bennès, Mohamed El Hamdaoui, Patricia Hirtz et Georges Soto-Romero se charge de l'assemblage, de la maintenance et de la programmation des robots.

Electronique et robotique

Architecture et patrimoine

FORMATIONStoutl’Ufc

Les élections sont terminées. Ellesont donné à l’Université deFranche-Comté une majorité stableautour d’un président confirmé.J’ai dit, bien avant les élections,combien le mode de scrutin, combien la réduction du nombredes administrateurs sont peuconformes à la culture de notreuniversité. J’ai écrit que le systèmede gestion collégiale, que l’on doitpréférer à un mode de représenta-tion introduisant des clivages inutiles ou artificiels, me semblepréférable pour représenter notrediversité disciplinaire, géographi-que et autoriser l’expression detoutes les sensibilités.Au moment où se profilent des tournants historiques pournotre université avec l’applicationdes nouvelles responsabilités (en particulier la gestion globaledes crédits, leur fongibilité, lesnouveaux modes de recrutements,les modulations de services, ladévolution du patrimoine...), nousdevons créer les conditions d’unvéritable dialogue dans l’établisse-ment, garant de prises de décisions réfléchies, débattues etn’ayant d’autres ambitions que l’intérêt de l’établissement.

Bien classée pour une universitémoyenne, l’UFC a de nombreuxpoints forts : une recherche degrande qualité structurée et dyna-mique, des formations renforçantleur attractivité avec le plan réussite en licence et la profession-nalisation, une politique

d’ouverture aux attentes économi-ques qui n’abandonne rien de nos missions fondamentales : créer desconnaissances et les divulguer,ainsi que des partenariats industriels forts générant de l’inno-vation (incubateur, Institut PierreVernier…). Ajoutons un soutien sans faille descollectivités territoriales : région,agglomérations, municipalités. Les conditions sont réunies pourque nous devenions dans un Pôlede recherche et d'enseignementsupérieur (PRES) Bourgogne-Franche-Comté, un des troisgrands pôles universitaires duGrand Est, aux côtés de la grandeUniversité de Strasbourg et de laréunion de Nancy avec Metz, identifiant ainsi sur la carted'Europe l'espace Rhin-Rhônecomme un espace structuré d'enseignement et de recherche.

Tel est l’enjeu, je suis convaincuqu’ensemble nous pouvons réussir.

Claude CondéPrésident de l'Université de Franche-Comté

Le département d'électronique de l'UFR Sciences et techniques (ST) a fait l'acquisition de neuf robots pour l'enseignement.

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Quartier de la Montagne à Etupes.

Collecter les données nécessaires à des travaux derecherche, échanger des méthodes pédagogiques,apprendre les langues, découvrir d'autres cultures…

Autant de motifs à l'origine des déplacements sur la planète des chercheurs, des enseignants et des étudiants del'Université de Franche-Comté. Voici, à travers dix destinations, un petit aperçu des voyagesuniversitaires.

DÉVELOPPEMENTDURABLEtoutl’Ufc LE DOSSIER toutl’Ufc

U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É4 5U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

Du 28 au 30 mars, une vingtaine d'équipesétudiantes venues de différents IUT GEII sesont rassemblées à Audincourt (25).Chacune d'elle avait équipé un kart d'unemotorisation électrique. L'objectif de larencontre était de confronter ces karts lorsd'épreuves de vitesse et d'endurance. C’estcelui du département GEII de l’IUT deTroyes qui a remporté le trophée. L'IUT deBelfort-Montbéliard, organisateur de lamanifestation, a présenté un quad électri-que réalisé dans le cadre de la licence professionnelle Véhicules : électronique etgestion des automatismes (VEGA)1. AlainBerthon, chef du département GEII, plaisante : “c'est un COUAD, c'est à dire unConcept universel d'apprentissage pardémonstrateur. “Ce véhicule nous sert de

support pédagogique pour aborder diverssujets d'étude”. Il ajoute : “Sur le plan del'électronique, il représente une technologieaussi complexe que celle d'une voituremoderne”. Quant aux batteries du véhicule,elles sont rechargées grâce aux panneauxsolaires installés sur le toit de l'IUT.

Karts et COUAD étaient exposés sur laplace du marché d'Audincourt le samediaprès-midi. Les passants pouvaient également examiner des segways2, desvélos à assistance électrique, des voituresà l'éthanol ou hybrides. Les étudiants del'IUT étaient présents pour expliquer leurfonctionnement et animer des stands surles problématiques de l'énergie et du développement durable.

Cette manifestation a eu le soutien del’Université, de la Région Franche-Comté,de la Communauté d'agglomération dupays de Montbéliard (CAPM) et de la villed’Audincourt.

L'IUT roule à l'électricité

Les étudiants du département Génie électrique et informatique industrielle (GEII) de l'IUT Belfort-Montbéliard font la promotion des modes de transport peu polluants. Pour les faire connaître au grand public, ils ont organisé des courses de kartsélectriques et une présentation de véhicules “propres”.

Nos habitudes de consommation génèrenténormément de déchets. Forts de ceconstat, quatre étudiants : GéraldineBouveret, Marlène Pierrefeu, ThibaultPernet et Thomas Dernis ont voulu fairepasser le message suivant : “Le déchet lemoins polluant et le plus facile à traiter restecelui que l'on ne produit pas”. Dans le cadrede leur Licence professionnelle Gestion ettraitement des déchets1, ils ont réalisé uncourt métrage de 11 minutes intitulé“Déchets, et si on réduisait ?”. Ce film a étéconçu comme une invitation au débat. Il récapitule les petits gestes et habitudesà prendre pour mettre sa poubelle aurégime, tout en faisant des économies. Il aborde les méthodes de traitement desdéchets ménagers, les moyens de lesréemployer et la démarche mise en placedans certaines entreprises pour réduireleur production. Pour ce projet, les étudiants ont obtenu l'aide financière duSYDOM2 du Jura, de l'Université deFranche-Comté et du CROUS3.

Le “COUAD” électrique de l'IUT GEII.

1 C'est une spécialité de lalicence Protection de l'environ-nement proposée à l'UFR Sciences et techniques.2 Syndicat départemental detraitement des ordures ména-gères.3 Centre régional des oeuvresuniversitaires et scolaires.

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Un film pour moins de déchets

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1 C'est une spécialité de la licence professionnelle Electricité et électronique.2 Il s'agit d'un moyen de transport électrique à deux roues sur lequell'utilisateur est debout grâce à un système de stabilisation dynamique.

Contact : Alain BerthonChef du département Génie électrique et informatique industrielle (GEII)IUT de Belfort-MontbéliardTél. 03 84 58 77 [email protected]://geii.belfort.free.fr

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LE DOSSIER toutl’UfcEn voyage

U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

L'échinococcose reste rare en France, avec moins desix cas par million d'habitants sur l'ensemble du territoire1. Dans certains foyers de l'ouest de la Chine,en revanche, elle touche quatre personnes sur cent.

Depuis une dizaine d'années, des chercheurs de l'UFCétudient cette maladie et l'écologie des animaux qui latransmettent. Ils ont d'abord élaboré leurs méthodeset leurs concepts en prenant la Franche-Comté pour terrain d'étude. Depuis 1994, ils font des séjoursréguliers en Chine pour analyser la façon dont leshabitats conditionnent le développement des

populations de petits mammifères susceptibles d'hébergerle parasite.

Ils s'intéressent à des paysages très différents : des forêtsde montagne de l'Altai ou des Tian Shan aux hauts plateaux-désertiques du Tibet. Certaines contrées ne sontpas encore cartographiées ; les chercheurs utilisent alorsdes images satellites pour choisir leurs zones d'études.Ensuite, organisés en groupe, ils arpentent des terrainsd'environ 400 km2 pour y poser des pièges. Ils obtiennentainsi un échantillon représentatif des populations de rongeurs, qu'ils complètent en recherchant des indices deprésence animale : crottes, empreintes, trous... Retour à 19 h, quand la nuit tombe. Le soir est consacré à la saisieinformatique des données et à la vérification des positionsdes lignes de pièges.

A l'hôtel, sous la tente ou chez l'habitant, les chercheursbisontins cohabitent et collaborent avec leurs homologuesanglais, japonais, allemands, suisses et chinois.

Après deux à six semaines de travail et d'échanges, ils reprennent l'avion avec de nombreuses données et desrongeurs plein leurs valises. Une fois au laboratoire, ils s'attellent aux modélisations informatiques et aux traitements statistiques.

Les résultats de toutes ces missions de terrain établissentun lien entre le paysage, les communautés de petits mammifères et les cas humains d'échinococcose. Certainscontextes écologiques favorisent la pullulation des rongeurs qui transmettent la maladie. “Que l'on soit enFranche-Comté ou en Chine, les mêmes causes produisentles mêmes effets” remarque Patrick Giraudoux, chercheuret responsable du programme scientifique. Il poursuit :“Nous pouvons maintenant élaborer des modèles prédictifs qui permettent de détecter les zones à risque et de mieux cibler les interventions des équipes médicales dansles villages”.

Ces travaux sur l'échinococcose s'intègrent dans un programme de recherches international sur l'écologie des maladies infectieuses financé par les Instituts nationaux pour la santé et le Fonds national pour la scienceaméricains. On y étudie la faune sauvage en tant que réservoir de différentes maladies, dans l'optique de contenir leur émergence et d'éventuelles épidémies.

L'échinocoque est un parasite qui se développe audétriment du foie. Il est transmis à l'homme par lesrenards et les chiens. Ceux-ci sont eux-mêmes conta-minés quand ils mangent un petit mammifère (ron-geur, pika...) infecté. Le parasite peut parfois déclen-cher une maladie grave.

Tous les ans, sept à huit chercheurs du laboratoire Chrono-environnement partent en Chine pour y traquer une maladie bien connue en Franche-Comté : l'échinococcose alvéolaire.

Un troupeau de yacks en Chine sur le plateau tibétain. Dans les zones tibétaines, les chercheurs ont dû voyager dix jours à cheval avec les nomades pour atteindre des pâturagessitués à 4 500 mètres d'altitude.

Contact :Patrick GiraudouxLaboratoire Chrono-environnementTél. 03 81 66 57 [email protected]

Des rongeursplein les valises

1 Un cas pour 1000 dans le Haut-Doubs

Chaque ligne de pièges est référencée par GPS et photographiée.

Les chercheurs suscitent la curiosité dans leszones très rurales de Chine où ils travaillent.Les tibétains s'amusent beaucoup des poilsqui recouvrent le torse et les jambes deseuropéens quand ceux-ci vont faire leur toilette en plein air.

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La surface de ses miroirs de huit mètres vingt de diamètre permet de collecter cette faiblelumière. Au moins six mois avantla période favorable au recueil desdonnées, ce chercheur fait unedemande de temps d'observationauprès de l'ESO. Quand la réponseest positive, il se rend pour quelques jours sur la montagnesur laquelle se dresse le VLT. Le Cerro Paranal représente unmonde à part, dans le désertd'Atacama. Il est peuplé de cher-cheurs et de techniciens, touslogés dans un unique hôtel à 130 km de la ville la plus proche.Une fois là-bas, et pour les quelques nuits d'observation dontil dispose, Philippe Rousselot collabore avec les ingénieurs del'ESO chargés de faire fonctionnerles instruments.

Les images obtenues grâce au télescope lui permettent d'analyser la couleur, la texture,l'éclat apparent des comètes oudes objets de Kuiper auxquels il s'intéresse. Le VLT permet aussid'identifier et de quantifier les éléments qui constituent cesobjets grâce à la spectroscopie4.La récolte de données est plus oumoins fructueuse car il arrive,même dans le désert, que des nuages perturbent les observations.

LE DOSSIER toutl’Ufc

Le désertavec vue sur les comètes.

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1 Univers, transport, interface, nanostructures, atmos-phère et environnement, molécules (UTINAM)2 Les objets de Kuiper sont des corps planétaires qui, s'ilsétaient plus près du soleil, deviendraient probablementdes comètes sous l'effet de ses rayons.3 L'ESO est une organisation européenne qui regroupeactuellement 14 pays différents. Fondée en 1962 cetteorganisation a son siège près de Munich et dispose dedeux observatoires au Chili. 4 Le principe de la spectroscopie repose sur la façon dontchaque molécule renvoie certaines longueurs d'onde de lalumière de façon caractéristique.

En voyage

L'un des bâtiments du Very large telescope (VLT).

Église au nord du Chili

L'hôtel où logent les scientifiqueset le personnel de l'ESO.

Pour éviter aux personnes quirestent longtemps sur place

d'avoir des problèmes de santéliés à la sécheresse de l'air dans

le désert, un milieu tropicalhumide a été reconstitué

à l'intérieur.

La salle de contrôle à partir de laquelle les télescopes

sont pilotés à distance.

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Flamands et vigognes du salar de Souvin

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Contact :Philippe RousselotLaboratoire UTINAMTél. 03 81 66 69 [email protected]

Le Chili est une destination classique pour les astronomes français

Certains sites désertiques y sont favorables à l'observation du ciel et la Voie lactée est mieux visible depuis l'hémisphère Sud. Philippe Rousselot, du laboratoire UTINAM1, a déjà à son actif une quinzaine de missions dans ce pays.

Son travail contribue à la compréhension de lanaissance du système solaire, il y a quatre milliardset demi d'années, en décrivant de petits objets quiont peu évolué depuis cet évènement. Ce sont lescomètes et de petits corps éteints qui orbitent audelà de Neptune dans la ceinture de Kuiper2.

Ces objets sont difficiles à observer car ils sont trèséloignés et ne reflètent que faiblement la lumièredu soleil. C'est pourquoi Philippe Rousselot abesoin des formidables capacités du Very largetelescope (VLT) qui a été construit par l'Observatoireeuropéen austral (European southern observatory -ESO 3) au nord du Chili.

Le Cerro Paranal sur lequel se dresse l'observatoire, à 1300 km au nord de Santiago.

Contact :Hadrien Bru

Institut des sciences et techniques de l'antiquité (ISTA)

[email protected]

Contact :Guy LabarreInstitut des sciences et techniques de l'antiquité (ISTA)[email protected] f

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LE DOSSIER toutl’Ufc

…en Asie mineure Les cités grecques étaient nombreusesdès le VIIIème siècle avant notre èresur les côtes de l'Asie Mineure. A l'intérieur des terres, cette colonisa-tion a été plus tardive. Certaines citéscomme Antioche de Pisidie ont étépromues au rang de colonies romainessous Auguste. Guy Labarre étudie lafaçon dont les populations grecques etromaines se sont implantées dans cemonde anatolien et les évolutions culturelles qui en ont résulté.

Il reconstitue cette histoire, notam-ment à partir d'inscriptions gravéesdans des blocs de pierre qu'il retrouveen pleine nature, réutilisés dans lesmurs des maisons des villages actuelsou encore dans les musées. Ce chercheur collabore avec un collègue turc de l'Université d'Istanbul.L'aide de ce dernier est précieuse, surle plan scientifique mais aussi pour lesformalités administratives. La Turquiecraint le pillage d'antiquités dont elle a déjà été grandement victime. Les prospections sur le terrain nécessitent l'accord des autorités locales et les contrôles de la gendarmerie sont fréquents.

Les chercheurs profitent de l'hospitalité traditionnelle en Turquie.Dans les villages, le “muhtar” (maire),leur indique un guide local qui les aideà se diriger dans ces régions très

vastes. Les informations données par les paysans et les bergers sont primordiales. “Sans indication, on peutpasser facilement à côté de vestigesimportants” reconnaît Guy Labarre. Il ajoute “Mon collègue ne manquejamais de venir apporter aux gens quinous ont rendu service les photocopiesdes articles qui relatent nos travauxdans leur localité”.

La Turquie regorge de sites archéologi-ques. Parmi ceux qui ont été découverts, beaucoup ne sont pas étudiés, faute de moyens. “Ces régionsdes hauts plateaux anatoliens ont étélongtemps délaissées par la rechercheuniversitaire qui s'intéressait davantageaux grandes cités classiques. Il resteencore beaucoup à faire…” ajoute cet historien.

…etau Proche-Orient

“En histoire ancienne, on travaille àpartir de sources assez ténues. Il fautaller chercher des indices dans lesmusées locaux ou sur les sites eux-mêmes” explique-t-il. Il élabored'abord des pistes à partir de textesanciens. Une fois sur place, il recherche de nouveaux éléments liés à la question qui l'intéresse. Il travaille à partir d'inscriptions gravées dans la pierre, de monnaies,de monuments, de sculptures... Ces voyages lui permettent aussi deconnaître les lieux, même si ceux-ciont beaucoup changé. Être sur placepeut aider à comprendre les textesdes auteurs anciens. Il raconte : “C'esten allant en Phrygie, que j'ai pu identi-fier une vallée dont le nom n'était pasmentionné dans le texte que j'étudiais.Seul le terme de “aulon” étaitemployé.

Il s'agit d'une sorte de flûte allongée. Lavallée de la Bekaa, au Liban, a uneforme semblable”.Une fois de retour au laboratoire,Hadrien Bru synthétise les indicationsissues de toutes ces nouvelles sources. Cette synthèse donne naissance à d'autres questions quinécessitent de se documenter à nouveau. “Au départ on travaille enbibliothèque, puis en allant sur les lieux.Au retour, on complète toujours enbibliothèque” conclut-il.

10 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

Guy Labarre est historien à l'Institutdes sciences et techniques

de l'antiquité (ISTA). Chaque année, il se rend

en Pisidie : une région montagneuse du sud de la Turquie. Il recherche sur ces hauts plateaux

les traces d'anciennes cités grecques devenues, pour certaines

d'entre elles, des colonies romaines.

En voyage

Sarcophage dans une nécropole

Les bords de l'Euphrate, en Syrie.

Hadrien Bru est historien. Il a travaillé en Jordanie,

à Gerasa (Jerash), où ont été bien conservés les restes d'une cité gréco-romaine

du IIème siècle après Jésus-Christ. Encore aujourd'hui on y trouve

une immense place ovale, de grands temples,

deux arcs honorifiques, deux théâtres, une nécropole

et un hippodrome.

Un moment de repos bien mérité pour l’équipe de recherche, autour du thé, dans une bergerie dans les “yaylas”(hauts plateaux). A droite, avec des

cheveux blancs, monsieur Özsaït, professeur à l'Université d'Istanbul, avec lequel collabore Guy Labarre.

Un arcosolium creusé dans la roche. Après crémation, les restes du défunt y sont déposés dans une urne ou une ostothèque semblable à un petit sacrophage.

Premier déchiffrement d’une inscription sur un bloc situé au cœur d'un village. Les blocs antiques ont souvent été remployés comme matériaux de construction, même s'ils portent des inscriptions.

Sur la pistedes cités grecques et romaines…

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Nécropole rupestre à Pinara en Lycie (au sud de la Turquie)

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Turquie, Liban, Syrie, Jordanie…Depuis une douzaine d'années,Hadrien Bru voyage dans le cadre de ses recherches sur l'histoire politique et sociale de l'antiquitégréco-romaine.

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LE DOSSIER toutl’UfcEn voyage

Crapahuter sur le glacier

L'équipe de Madeleine Grislin a emmené au Spitsberg trois adolescentes lors de sa mission scientifique de l'été dernier. Le récit de cette expédition est disponible en ligne : http://blog.hydro-sensor-flow.com/

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Trois fois par an, en mars, en juin eten septembre, les chercheurs dulaboratoire ThéMA1 partent enmission sur un glacier qui se prêteparticulièrement bien à l'étudehydrologique : le Loven Est.L'équipe passe une grande partiede son temps à monter sur le gla-cier pour aller installer, réparer ou,au contraire, mettre à l'abri pourl'hiver divers appareils de mesure.Ce sont des stations météo etappareils photos automatiques2,des anémomètres, des capteursthermiques, des pluviomètres, despréleveurs d'eau, des balises pourmesurer la hauteur de la neige... Il faut souvent marcher toute lajournée, en portant du matériellourd. “Le travail de terrain repré-sente beaucoup de logistique”constate Madeleine Griselin. Le soir, courbatures et arnica sontau rendez-vous. Dans la petite sallecommune, seule pièce chauffée dela base, on fait sécher ses affaires.C'est la condition sine qua nonpour affronter sereinement lesgrands froids : repartir à sec chaque matin. Dehors, un décorimpressionnant, constitué presqueexclusivement de cailloux, de glaceet de mer, donne l'impressiond'être sur la lune. L'ambiance estparticulière, exaltante. Les troisadolescentes que les chercheursont emmenées l'été dernier en tantqu'assistantes de terrain ont étéséduites.

Or, ce paysage subit d'im-portants changements. Leglacier Loven Est reculechaque année de plusieursmètres. Les recherchesont montré que, depuishuit ans, les hivers auSpitsberg sont moinsfroids, la pluie plus impor-tante, la neige déficitaire.Le permafrost, c'est-à-dire la partie du sol qui reste gelée enpermanence, est altéré de façonspectaculaire. Les chercheurs analysent de leur mieux les écoulements sous-terrains etsous-glaciaires d'eau et de sédiments liés à la fonte du glacier.L'Université et la Région Franche-Comté ont apporté leur soutienmatériel aux premiers voyages. Les chercheurs peuvent désormaisse rendre régulièrement auSpitsberg grâce au financementpar l'Agence nationale pour larecherche (ANR) de leur programme nommé Hydro-sensor-flows.

Après avoir découvert les livres de Paul Emile Victorquand elle avait cinq ans, Madeleine Griselin a décrété qu'elle partirait dans les régions polaires. Sa fascination pour le grand nord n'a pas faibli.Aujourd'hui chercheur en hydrologie, elle se rend régulièrement au Spitsberg en compagnie d'autres géographes pour étudier les effets du réchauffementclimatique sur les glaciers.

Contact :Madeleine GriselinLaboratoire Thé[email protected]

Le Spitsberg est la plus grande île desterres froides - ou Svalbard - situéesentre la Norvège et le pôle nord. Ce territoire sous contrôle internationalest dévolu à la recherche. La ville de NyAlesund compte, selon la saison, 30 à 150 habitants, principalement desscientifiques. A quelques kilomètresde là se trouve la base Corbel, du nomdu géographe lyonnais qui l'a créée en1963. Longtemps abandonnée, elle aété réhabilitée par deux géographesbisontins, Thierry Brossard et Daniel Joly. C'est désormais unensemble de quatre petits bâtimentsoù vivent et travaillent les chercheursde ThéMA lors de leurs séjours auSpitzberg.

Dans les terres froides

1 Théoriser et modéliser pour aménager2 Ces stations photographiques ont été mises au point par le laboratoire FEMTO-ST

Courbatures et arnica…

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Le choléra est dû à l'ingestion d'une bactérie,vibrio cholerae, présente dans l'eau. Cette maladie entraîne des vomissements, desdiarrhées et surtout une déshydratation sévèrequi peut être mortelle si elle n'est pas traitéerapidement.

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Lutter contre le choléra

Les lacs de l'est du pays constituentdes foyers pour le choléra. Leur eau estpropice au maintien de la bactérie quien est responsable. Or, les habitantsdes villes et villages voisins l'utilisent,faute d'approvisionnement correct en eau potable. Renaud Piarrouxremarque : “Dans le cadre d'une étudeépidémiologique, on se retrouve rapide-ment en train de mettre en oeuvre desmoyens opérationnels. Nous cherchonsà faire étendre le réseau d'eau”.Il faut aussi y ajouter du chlore. Laméthode n'est pas miraculeuse, maiselle a permis d'éradiquer le choléra auXIXème siècle en Europe. “Dans les villeslacustres de l'est, l’alimentation en eauchlorée est très insuffisante et beaucoupdoivent boire de l’eau contaminée. Ce problème est à l’origine des épidé-mies récurentes.” constate le Dr.Bompangue. Il se bat activementcontre le fatalisme qui favorise la pro-pagation du choléra dans son paysd'origine. Les travaux des deux médecins sont fortement soutenus par leMinistère de la santé de la RépubliqueDémocratique du Congo. Leursrecherches ont apporté une vision nouvelle de la propagation de la

maladie : les pêcheurs et les commer-çants itinérants véhiculent, à leur insu,le choléra depuis les lacs jusque dansles grandes villes. Les deux médecinstravaillent maintenant auprès de cespopulations à risque. La situation dans le pays étant difficile,ils doivent faire face à beaucoup d'imprévu. ”Pour nous rendre sur un desfoyers de choléra, nous avons dû voyagerdans la soute d'unavion cargo. J'avaispayé d'avance lesbillets, mais lorsquele jour du retour estarrivé, l'avion cargoavait différé savenue car il n'avaitpas assez de fretpour rentabiliser sonvol. Ce n'est que lelendemain que nousavons pu partir...après avoir raténotre correspon-dance !” se souvientRenaud Piarroux.

La République Démocratique du Congo est régulièrement touchée par le choléra. Les médecins Renaud Piarroux et Didier Bompangue mènent des recherches épidémiologiques pour tenter d'éradiquer cette maladie.

Les gens qui ne peuvent pas payer l'eau potable la ponctionnent sur les canalisations, ce qui favorise la propagation des bactéries.

Discussion avec les pêcheurs du lac Tanganyika à Kalemie.

Une réserve où il est possible de s'approvisionner en eau chlorée à bas prix. f

Contact :Renaud Piarroux et Didier BompangueLaboratoire [email protected]

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D'octobre à décembre 2007, BenoîtMaillard-Salin et Yvan Perrier ont parcouru l'Inde. Au cours de leurvoyage, ces deux étudiants de l'UFRSTAPS1 ont mis en place des échangesculturels entre des écoles primaires de l'académie de Besançon et des établissements scolaires indiens.

1 Institut universitaire de formation des maîtres.

Des enfants de l'école de Ghurjung, près de Pokhrara à l'ouest du Népal.

Arrivés au sud de l'Inde, dans la villede Bangalore en pleine explosion économique, Benoît Maillard-Salin etYvan Perrier sont repartis trois moisplus tard de Dehli, après un long périple à pied, en bus, en train et enrickshaw2. Le voyage a été éprouvantet riche en découvertes.

Ils ont marché dans la jungle, dans ledésert du Rajasthan, dans les monta-gnes de l'Himalaya, sur les plages deGoa, dans le bruit, les odeurs et la chaleur étouffante de Bombay... Ils ontvu les innombrables petits métiers desrues, les mendiants lépreux croisantde riches hommes d'affaires. Ils ontconstaté l'emprise du système descastes. Ils ont vu, à Varanasi (Bénarès),

les hindous attendre la mort pour êtrelibérés du cycle des réincarnations parl'immersion de leur dépouille dans leGange3. Ils ont passé quelques joursdans les centres scolaires pauvres qui se trouvaient sur leur route pourrencontrer les enfants, les enseignantset mettre en place des correspondan-ces postales. “Nous avons vu 2 000 petites filles étudier dans des conditionsdifficiles, à Yercaud, dans les monta-gnes du Tamil Nadu. Près de Pokhara,au Népal, nous avons visité une école àdeux jours de marche de toute routepraticable. Cette école représente laseule ouverture culturelle proposée àdes enfants qui aident chaque jour leursparents dans les tâches agricoles.”raconte Benoît Maillard-Salin.

De ces trois mois de voyage ils ont tiréune exposition photographique4.Présentée en mars dans le hall del'UFR STAPS et en avril dans le hall del'UFR SLHS5, elle tournera à partir dela rentrée 2008 dans les bibliothèquesuniversitaires. Elle décrit l'Inde et sasociété, elle rend compte de leursimpressions, leurs réflexions sur cepays marquant. A voir.

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Trois mois en Inde

Récit sur : http://lindeispensable.canalblog.com/À Varanasi, la vie s'organise autour du Gange. C

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Enseigneren

MoldavieQuatre formateurs de l'IUFM1 de

Franche-Comté sont partisà Chisiniau en Moldavie

en juin 2007. Deux d'entre eux :Mathilde Bugnon-Henriet, enseignante en physique

et Philippe Le Borgne, enseignant en mathématiques, racontent.

Pourquoi ce voyage ?- MBH : C'est le prolongement d'unecollaboration qui a commencé en2005. Nous avions alors corrigé desmanuels scolaires moldaves destinésaux classes bilingues. Le voyage quenous avons entrepris en juin dernieravait pour but de former les profes-seurs d'un lycée francophone à desméthodes d'enseignement différentes des leurs.

Comment avez-vous été accueillis ?- PLB : Nous avons été très bienreçus. Les enseignants moldaves ontfait preuve de beaucoup de gentillesse, de tolérance et d'ouver-ture. Ils ont apprécié les supportspédagogiques que nous leur avonsproposé. Cela a été l'occasion de discuter des pratiques pédagogiquesdes deux pays. Ces échanges ont étéfacilités par le très bon niveau defrançais des enseignants des classesbilingues en Moldavie.

- MBH : Ils se sont montrés très inté-ressés par l'idée d'introduire un coursde science par une activité d'investi-gation. C'est une démarche dont ilsn'ont pas l'habitude. Faute de maté-riel, ils font peu d'expérimentations,même en physique et en chimie.

L'enseignement des sciences est-iltrès différent de celui qui se prati-que dans les lycées français ?- PLB : Il repose beaucoup sur unsavoir de type académique. Enmathématiques, par exemple,les élèves utilisent beaucoup le calculet les méthodes analytiques. Ils n'enétudient pas tout à fait les mêmesdomaines. Lors de notre venue, nousavons fait le point sur les program-mes. Ceux-ci pourront éventuelle-ment être adaptés aux besoins de cesélèves qui se destinent à une pour-suite d'études universitaires enFrance.

Comptez-vous repartir cet étéen Moldavie ? MBH : Oui, l'expérience est recon-duite et même élargie cette année.Des professeurs des collèges etlycées stagiaires sont partis troissemaines en avril dans quatre lycéesdu programme “classes bilingues enMoldavie”. Dès ce printemps, nousaccueillons huit enseignants molda-ves pour un stage spécifique sur l'en-seignement du français et des disci-plines scientifiques : mathématiques,physique-chimie, science de la vie etde la terre. Des visites des départe-ments de l'UFR ST sont prévues ainsiqu'un programme culturel de décou-verte de Besançon et du patrimoinefranc-comtois.

Contact :Philippe Le Borgne et Mathilde Bugnon-Henriet,Directeurs adjoints à l’IUFM de Franche-ComtéTél. 03 81 65 71 [email protected]

Les stagiaires de l'IUFM lors de leur voyage.

Yvan Perrier à droite et Benoît Maillard-Salin à gauche.

1 Sciences et techniques des activités physiques et sportives.2 Véhicule tricyle faisant office de taxi.3 Ce fleuve est considéré comme sacré par les hindous. 4 Cette exposition a été financée par le Fonds de solidarité et dedéveloppement des initiatives étudiantes (FSDIE)5 Sciences du langage, de l'homme et de la société.

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L'Assemblée générale (Annual generalmeeting - AGM) ERASMUS1 regroupeenviron 500 représentants del'International Erasmus student network(IESN). Cette association étudiantecompte près de 10 000 bénévoles pré-sents dans plus de 280 universités ouécoles de 34 pays différents. Son objec-tif est d'accueillir les étudiants étrangerset de faciliter leur intégration académi-que, culturelle et sociale. Cette année, l'AGM a eu lieu à Besançonet c'est l'AEIB2, section bisontine de l'as-sociation, qui s'est chargée de l'organi-sation de ces quatre jours de réunionincluant un forum d'information sur lamobilité étudiante et diverses festivités. L'une des participantes, Sofia Sohl,d'Örebro, adhère complètement au

slogan de l'IESN : “Exchange your life(échange ta vie)”. Si cette jeune suédoises'intéresse aux langues, c'est en tantque vecteur de rencontres et d'échan-ges. “Tout le monde devrait partir vivrequelques mois à l'étranger, au moins unefois dans sa vie, c'est une telle ouver-ture !” déclare-t-elle.

Jesus Lopez Bostos, espagnol, madrilène, ne regrette pas d'avoir

“fait l'expérience d'autres façons de pen-ser, d'autres gens, d'autres endroits” . Et pourtant, quand il est arrivé àLinkoping, en Suède, pour poursuivre sathèse dans le domaine des télécommu-nications, les scandinaves lui ont paru“plus froids que les latins”.Une étudiante hollandaise, Elise VanGelder, quitte régulièrement Amsterdampour retrouver les amis qu'elle a rencon-trés à York, en Angleterre. Elle y a passéun an dans le cadre de son cursus lin-guistique. Les rencontres et le plaisir dedécouvrir d'autres cultures reviennentcomme un leitmotiv dans le discoursdes participants. Et pourtant, tous n'ont pas bénéficié duprogramme européen d'échangesErasmus. Certains ont fait des séjours àl'étranger dans d'autres contextes, d'au-tres se sont investis dans l'associationavant même de partir.

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Après l'Afrique et les Amériques,l'Asie était à l'honneur de la 17ème

édition des Rencontres internatio-nales de théâtre universitaire, ouRITU. Quatre jours de spectacles,d'exposition, de conférences etd'échanges entre le public et lesartistes. Le Japon, la Corée, le Proche-Orient étaient au programme des spectacles. Des conférences-démonstrationsorganisées en partenariat avec lafilière Arts du spectacle ont permisde découvrir le théâtre Nô, l'opérade Pékin, le théâtre indien...“L'accueil des troupes a été facilitépar quelques étudiants du CLA quiont servi d'interprètes.” souligneMarie-Laure Jungen, présidente duThéâtre universitaire.

Contact :Théâtre universitaire de Franche-ComtéTél. 03 81 66 53 [email protected]://tufc.univ-fcomte.fr/

Rassemblement d'étudiants voyageurs

L'Asie au théâtre

Démonstration de théâtre Nô (théâtre traditionnel japonais).

Gorazd Ster

Le Réseau universités sans frontières (RUSF) de Franche-Comté soutient les étudiants étrangersvenus des pays pauvres qui vivent et étudient dansdes conditions difficiles. Souvent soupçonnés d'êtredes immigrés déguisés, ils peuvent rencontrer des dif-ficultés avec les services préfectoraux et être rapide-ment menacés d'expulsion. Le RUSF Franche-Comtése réunit un vendredi sur deux, à 14h, à l'UFRSciences du langage, de l'homme et de la société(SLHS).

Contact : [email protected] - http///rusf.org/

Ni carnaval, ni match de foot. Ceux qui arboraient des drapeaux, le visage maquillé aux couleurs de leurs pays, en défilant le 20 marsdans la grande rue de Besançon marquaient le début d'un grand rassemblement d'étudiants venus des quatre coins de l'Europe.

Allemagne

Autriche

Azerbaïdjan

Belgique

Bosnie Herzégovine

Chypre

Danemark

Espagne

Estonie

Finlande

France

Grèce

Hongrie

Islande

Irlande

Italie

Lettonie

Lituanie

Macédoine

Malte

Norvège

Pays-Bas

Pologne

Portugal

RépubliqueTchèque

Roumanie

Royaume-Uni

Serbie

Slovaquie

Slovénie

Suède

Suisse

Turquie

Contact :Joachim Wyssling [email protected]

L'infomarket qui s'est tenu le 21mars au Kursaal avait pourobjectif de présenter aux étu-diants internationaux et à ceuxde l'Université de Franche-Comtél'offre de formation des différen-tes Universités et grandes écolesparticipant aux programmesd'échanges européens.

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C'est le cas de Gozde Avci, qui étudie l'ingénierie indus-trielle à l'Université Française d'Istanbul en Turquie. C'est sadeuxième année. Elle ne pourra prétendre au programmeERASMUS que plus tard dans son cursus.Gorazd Ster, slovène de Kranj, participe pour la troisièmefois à l'AGM. Il tient un stand présentant son universitéd'origine lors du forum Infomarket. Il se dit très content : “Nous avons eu beaucoup de visiteurs, toutes nos brochuresont été distribuées”.Les membres de l'IESN ne sont pas tous étudiants. C'est entant qu'enseignante que Justyna Borocha, architecte polonaise de Gdansk, s'est investie dans l'association car elle

”croit beaucoup aux vertus formatrices de la mobilité étu-diante”. L'association est vouée à se développer car il est questiond'amener à 10 % le nombre d'étudiants participant auxéchanges universitaires européens.

1 European Community Action Scheme for the Mobility of University Students (ERASMUS) est un pro-gramme d'échange d'étudiants et d'enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes.2 Association des étudiants internationaux de Besançon.

Sofia Sohl

Jesus Lopez Bostos

Gozde Avci

Justyna Borocha

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Les naines brunes sont des sphères de gaz, comme lesétoiles, mais elles ne brillent pas, faute de réactions defusion nucléaire durable en leur sein. Dans le cadre d'unrelevé systématique du ciel, une équipe franco-canadienneincluant deux membres de l'Observatoire de Besançon -Céline Reyle et Annie Robin - a repéré la plus froide desnaines brunes. Sa température de 350 °C se rapproche decelle des planètes géantes (Jupiter, par exemple, avoisineles -150 °C). Conséquence de cette froideur relative : la chimie de son atmosphère ressemble à celle des planètes gazeuses. On y trouve d'ailleurs de l'ammoniac,comme sur Jupiter ou sur Saturne. C'est une naine dite “Y”,dont la théorie prévoyait l'existence mais qui n'avait jusqu'à

présent jamais étéobservée. Si leur mode de formation diffère, les planètes géantessont comme les naines brunesd'énormes massesde gaz. Celles quisont situées hors denotre système solaire – les exoplanètes - sont difficiles àétudier car elles sont toujours proches d'une étoile dont lalumière perturbe les observations. Cette nouvelle nainebrune, plus isolée et présentant des ressemblances avecune planète géante, va permettre d'obtenir de nouvellesinformations sur ces astres lointains.

CFBDS0059, la plusfroide des naines brunes,vient d'être découverte parune équipe internationalemenée par des chercheursdu Laboratoire d’astrophy-sique de l'observatoire deGrenoble (LAOG) grâce autéléscope Canada FranceHawaï.

La plus froide des naines brunes

Où sont passées les pluies d'hydrocarbures

sur Titan?

“Le plus difficile, c’est de convaincre les étudiants de faire la cuisine pour 1 500 personnes” confieHervé Leches, responsable des activités culturelleset organisateur de l'évènement. En effet, le Tour dumonde en 80 plats, victime de son succès, se joue à guichets fermés. Pour accueillir les bisontins, les cuisiniers improvisésrevêtent les costumes traditionnels de leur pays. Ilsincitent les visiteurs à tester des mets inattendus etse font un plaisir d'en expliquer la composition. Lestextures étranges, les mélanges surprenants etenthousiasmants sont au rendez-vous. Caractéristiques des pays représentés, les plats proposés sont parfois des classiques, parfois desmets plus originaux qui, ici, ne figurent jamais à lacarte des restaurants. En parcourant le cercle desstands on passe des empanadas mexicaines au bi bim bum coréen. Taïwan côtoie la Norvège, laPalestine, le Nigeria... Pour les préparatifs, des familles bisontines mettentleur cuisine à disposition des étudiants du CLA. Unesolution elle aussi génératrice de rencontres etd'échanges... de recettes !

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Le CLA souffle ses 50 bougiesLe Centre de linguistique appli-quée (CLA) accueille chaqueannée près de 3 000 stagiairesvenus du monde entier étudier lefrançais langue étrangère, l'allemand, l'anglais, l'arabe, lechinois, l'espagnol, l'italien, lejaponais, le portugais ou encorele russe. Pour célébrer sa cinquantième année d'existence,l'établissement organise de multiples manifestations festives,culturelles et scientifiques. Desexpositions d'affiches réaliséespar des élèves du lycée Pasteur àBesançon feront l'objet de diver-ses expositions. Les stagiaires duCLA vont réaliser une oeuvremurale permanente dans le bâtiment. Chaque étage repré-sentera un continent. Deux livresseront publiés. “50 nouvellespour les 50 ans” rassemble lesproductions des étudiants duCLA lors d'un atelier d'écrituremené par l'écrivain AbdelkaderDejmaï. “50 portraits pour les 50 ans” sera un recueil detémoignages d'anciens stagiairesdu CLA. ”50 ans de CLA”, undocumentaire sur l'histoire del'établissement, sera égalementréalisé.

Quelques dates :- 25/06 forum sur l'enseignementdes langues étrangères en ligne età distance - 8/07 spectacle son etlumière - 20 et 21/11 journéesd'études européenne sur la mobilitédes enseignants.Programme complet :http://www.cla-50ans.univ-fcomte.fr/

La rencontre avec un pays et sa culture passe par la découverte de ses traditions culinaires. De ce constat élémentaire est née l'idée du Tour du mondeen 80 plats. Chaque année, les étudiants du CLA s'improvisent cuisiniers pourune soirée et présentent leur pays d'origine à travers plusieurs plats.

L'Université de Franche-Comté asigné en février ses premiersaccords inter-universitaires avecl'Australie. Thierry Moulin a commencé àdévelopper des partenariats avecl'Université de Melbourne dans lecadre de ses recherches, puis entant que vice-président du conseilscientifique. Grâce aux accords quiviennent de se concrétiser, sonéquipe va développer deux projets

franco-australiens en collabora-tion avec le National stroke researchinstitute et le National ageingresearch institute.L'un concerne la pathologie vasculaire cérébrale en médecineneurologique et l'autre l'imageriefonctionnelle en neurosciences. Au sein de l'UFC, d'autres projetsde recherche et de formation liésau domaine médical pourraientbénéficier de ces accords.

Questions de goût et de culture

Accord dans le PacifiqueLa finalité des accords inter-universitaires (AIU) estde favoriser les échanges d'étudiants et d'ensei-gnants et le développement de projets de recherchecommuns. L'Université de Franche-Comté a mis enplace de tels accords avec de nombreux pays telsque l'Algérie, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, leBénin, le Brésil, le Burkina Faso, le Cameroun, leCanada, Cuba, Djibouti, la Grèce, la Guinée, l'Italie,le Japon, le Liban, la Malaisie, le Maroc, le Pakistan,le Pérou, la République Populaire de Chine, laRoumanie, la Russie, le Sénégal, la Slovénie, laSuède, la Suisse, la Thaïlande, le Togo, la Tunisie etles USA.Contact : [email protected]

RECHERCHEtoutl’Ufc

Pourquoi, contrairement à toutes les prévisions,le satellite de Saturne n'est-il pas recouvert parun profond océan d'hydrocarbures ? Olivier Mousis, astrophysicien à l'Observatoirede Besançon et Bernard Schmitt, du Laboratoirede planétologie de Grenoble, ont proposé unmodèle cohérent pour expliquer les résultatssurprenants obtenus par la sonde spatialeCassini-Huygens1.

1 En 1997, dans le cadre d'une mission spatiale américano-européenne, la sonde Cassini et le module Huygens ont été envoyés vers Saturne. En 2004, Cassini s'est placée en orbite autour de Saturne tandisque Huygens s'est posé à la surface de Titan. Ils vont retransmettre des informations sur cette planète et plusieurs de ses satellites jusqu'en 2010. 2 On suppose que la formation du système solaire a eu lieu il y a 4,5 milliards d'années. 3 Les volcans de Titan n'éjecteraient pas de la lave mais des liquides comme l'eau ou le méthane.

Contact :Céline Reyle - Institut UTINAMTél. 03 81 66 69 35 - [email protected]

Contact :Nancy Peuteuil - Chargée de missionLangues vivantes étrangères au CLATél. 03 81 66 52 [email protected]

Parlons-enLes notions de goût sont-elles universellementpartagées ou culturellement déterminées? C'est l'une des nombreuses questions à laquellele colloque “Questions de goût : parlons en” acherché à répondre. Organisé par le CLA pour sapremière édition en avril 2008, cette rencontrerésolument interdisciplinaire a confronté lespoints de vue de psychiatres, anthropologues,linguistes, historiens, diététiciens, œnologues,etc.

Les 12 et 13 juin 2008 aura lieu le Forum des jeunes chercheurs organisé conjointement par les écoles doctoralesHomme, environnement, santé (HES) de l’Université de Franche-Comté et Environnement, santé, sciences et technologies de l'information et de la communication (E2S) del’Université de Bourgogne, ainsi que par la Société de biologie

de Besançon. Ce 14ème forum sera l’occasion pour les étudiants en doctorat et les enseignants-chercheurs de communiquer leurs travaux. Les meilleures présentationsseront récompensées par des prix.

Contact :Hervé LechesResponsable des activités culturelles au CLATél. 03 81 66 52 22

Les accords inter-universitaires

Contact :Olivier Mousis - Institut UTINAMTél. 03 81 66 69 21 - [email protected]

http://www.utinam.cnrs.fr/

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L'atmosphère de Titan est épaisse et dominée par l'azote, commecelle de la terre. Elle contient également beaucoup de méthane.Celui-ci se transforme en hydrocarbures sous l'effet des rayonsultra-violets du soleil : il pleut de l’éthane, du butane, du propane... à la surface de Titan. C'est pourquoi on s'attendait à ceque la sonde Cassini-Huygens y rencontre un gigantesque océand'hydrocarbures. Il n’en a rien été. Les images révèlent tout auplus quelques lacs peu susceptibles de contenir à eux seuls tousles hydrocarbures produits depuis quatre milliards et demi d'années2. Le scénario proposé par les chercheurs bisontin et grenobloispour expliquer cette absence d’océan repose sur les traces

d'activité volcanique. Le méthane atmosphérique serait initiale-ment piégé dans de la glace à l'intérieur de Titan et libéré lorsd'éruptions cryovolcaniques3. Le changement de volume explosifdu méthane passant de l’état liquide à gazeux créerait de la porosité et des failles dans la lave en train de se pétrifier sous l'effet du froid. C’est dans ces trous que s’engoufreraient lespluies d'hydrocarbures. Pour avoir confirmation de la validité decette théorie, il faudra attendre les données d’une nouvelle sondespatiale. Olivier Mousis est justement impliqué dans deux projetsde missions spatiales co-organisés par l'ESA (European spaceagency) et la NASA (National Aeronautics and SpaceAdministration).

Renseignements et inscription : http://ed-hes.univ-fcomte.fr

Forum des jeunes chercheurs

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Championnats de natation et de water-poloLes championnats de France universitaires de natationet de water polo se sont déroulés à Besançon du 2 au4 avril. La ville a accueilli plus de six cents étudiants,issus de diverses universités et grandes écoles, sortis vainqueurs des compétitions académiques et inter-régionales. Parmi eux, des membres de l'équipe deFrance de water polo et des nageurs faisant partie desmeilleurs espoirs français. “Les championnats deFrance universitaires ont permis de révéler de nombreux athlètes”, rappelle Michel Crevoisier, directeur du Comité régional de sport universitaire(CRSU). Emilie Perrot, étudiante à l'UFR STAPS1, a obtenu la médaille de bronze sur le 200 mètrespapillon. Au bord de la piscine, d'autres étudiants enSTAPS, armés de caméra et d'ordinateurs portables,se sont chargés de la retransmission vidéo de la manifestation en direct sur Internet. 1 Sciences et techniques des activités physiques et sportives

http://sport-u-besancon.com/

Mieux vivre son handicapDeux cents personnes se sont réunies le 26 avril à l’UFR STAPS pour une journée consacrée aux possibilités sportives des personnes en situation dehandicap urologique. Patients et soignants ont assistéà des conférences dispensées par des médecins etdes psychologues et à des démonstrations réaliséespar des athlètes handisport de haut niveau. Cette journée a été organisée par deux étudiantes entroisième année de licence Activités physiques adaptées (APA) : Emilie Chorvot et Julie Jeandenans,en collaboration avec le service d’urologie du Centrehospitalier universitaire (CHU).

TECHNIQUEtoutl’Ufc

r a d i o a c t i v i t é

Le tritium (T) produit des rayonnements peu énergétiques. Une simple feuille de papier les arrête. Il n'est donc pas dangereuxd'en manipuler, sauf si on l'ingère. En effet, cet élément peut êtreintégré dans une molécule d'eau à la place de l'hydrogène. Si cetteeau (HTO ou T2O) est utilisée par les cellules, ces dernières risquent d'être endommagées au moment où la molécule radioactive se désintègre.

Les dangers du tritium

Christelle Bergeon introduit dans l'analyseur à scintillation liquide de petites fioles contenant l'eau à analyser mélangée à un produitqui crée de la lumière en présence d'une source radioactive.

Contacts :Christophe MavonIngénieur de Recherche Directeur Technique Tél : 03 81 66 65 [email protected]

UT MARIO/SERACUFR Sciences et techniques16 Route de Gray

25030 Besançon Cedex

Christelle BergeonIngénieur d'études – Responsable qualitéTél. 03 81 66 65 [email protected]

C o n t r ô l e r l a r a d i o a c t i v i t é

r a d i o a c t i v i t ér a d i o a c t i v i t é

L'Unité technique Métrologie et analyse des rayonnementsionisants (UT MARIO) mesure la radioactivité présente dansl'eau. Elle a mis en place unsystème qualité qui lui a per-mis d'obtenir une accréditation.

L'UT MARIO est née en 2005 d'une collaboration entre deux

structures de l'Université de Franche-Comté : le Laboratoire de

chimie physique et rayonnement Alain Chambaudet (LCPR)1

et le Service d'analyse et de caractérisation (SERAC)

qui regroupe un ensemble d'unités techniques. Elle propose

ses services aux laboratoires de recherche comme aux

organismes extérieurs. La SEIVA2, qui étudie l'impact environ-

nemental des activités du Commissariat à l'énergie atomique

(CEA) de Valduc, par exemple, lui confie régulièrement des

analyses. De même, la Direction départementale des affaires

sanitaires et sociales (DDASS) lui a déjà confié des contrôles

d'eau du robinet. L'UT MARIO détecte dans les échantillons d'eau d'éventuellessources de rayonnements ionisants qui pourraient causer desdommages à l'organisme. Il en existe différents types : alpha,bêta... selon la particule que les éléments radioactifs émettentau moment où ils se désintègrent.Pour analyser la radioactivité alpha3 et bêta4, on fait d'abordévaporer l'échantillon d'eau sur une coupelle. Les résidus secssont ensuite introduits dans un compteur proportionnel à cir-culation de gaz. Sous l'effet de la radioactivité, le gaz présent

1 Ce laboratoire portait auparavant le nom de Laboratoire de Microanalyses Nucléaires – Alain Chambaudet. 2 Structure d'échange et d'information sur Valduc (Bourgogne) 3 Les rayonnements alpha sont des noyaux d'hélium.4 Les rayonnements bêta correspondent à la libération d'électrons.5 Les radionucléides sont des éléments radioactifs.

à l'intérieur de l'appareil libère des électrons. Ceux-ci sontcomptabilisés par la machine. Leur quantité est liée au nombred'éléments qui se sont désintégrés dans l'échantillon.

L'UT évalue également la quantité de tritium dans l'eau. Le tritium est une version radioactive - autrement dit un iso-tope instable - de l'hydrogène. Il a une origine naturelle, maissa présence dans l'environnement est aussi liée aux retombéesdes essais atomiques et à certains déchets de l'industrienucléaire. Pour le mettre en évidence, on utilise la scintillationliquide. Cette méthode consiste à ajouter à l'eau une substancequi produit de la lumière sous l'effet de la radioactivité. Leséchantillons sont placés dans un analyseur où règne une obscurité complète. A l'intérieur de cet appareil, deux photo-multiplicateurs détectent et mesurent la lumière révélatrice du rayonnement.Le SERAC a étendu à l'UT Mario la démarche qualité qu'il avait d'abord appliquée à une autre de ses unités techniquesimpliquée dans le contrôle de l'eau : le Laboratoire de chimiedes eaux (LCE). Au terme de plusieurs expertises, l'UT MARIOa obtenu en juillet 2007 l'agrément de l'Autorité de sûreté

nucléaire (ASN) pour ses mesures. Depuis le 1er janvier 2008, elle estégalement accréditée par le Comité français d'accréditation(COFRAC) dans le cadre du programme 135 : analyse des radionucléi-des5 dans l'environnement. “Grâce à cette nouvelle reconnaissance denotre savoir-faire, nous espérons recevoir encore plus de demandes”précise Christelle Bergeon, ingénieur d'études. L'UT MARIO envisagemaintenant d'étendre son périmètre d'analyses aux échantillons solides comme les sables ou les boues. Elle souhaite également obtenir une accréditation pour réaliser des prélèvements dans lanature.

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Le compteur proportionnel à circulation de gaz pèse une tonne. Il contient uneimportante quantité de plomb destinée à absorber les rayons cosmiques venus du soleil qui pourraient biaiser lesmesures.