cp defenseur des droits mariagegay pma 1er juillet 2015

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Communiqué de presse Paris, le 1 er juillet 2015 Le Défenseur des droits auditionné par la mission dinformation du Sénat consacrée à la « PMA et GPA » Entendu le 1 er juillet 2015 par la mission d'information du Sénat consacrée à « PMA ET GPA : le droit français face aux évolutions jurisprudentielles », le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a d’abord rappelé qu’il était dans l’attente de la décision très prochaine de la Cour de cassation concernant la retranscription dans leur état civil des actes de naissance d'enfants nés à l'étranger de mères porteuses, soulignant la nécessité qu’il y avait à tirer les conséquences de l’arrêt CEDH Mennesson du 26 juin 2014 et de prendre en compte le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant. Concernant la procréation médicalement assistée, le Défenseur des droits a rappelé que l’ouverture du mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant, de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966. En revanche, ces mêmes femmes sont écartées de la PMA réservée aux seuls couples hétérosexuels, mariés ou non, et vivants. C’est sous l’angle de l’égalité d’accès à une technique médicale entre toutes les femmes que l’on doit raisonner désormais. Or, les conditions actuelles d’accès à la PMA créent une inégalité entre femmes selon leur orientation sexuelle et selon leur situation de famille. C’est pourquoi, le Défenseur des droits s’est prononcé en faveur d’une évolution des textes qui, dans leur rédaction actuelle, méconnaissent le principe d’égalité. Il préconise une révision en ce sens de la loi de bioéthique et la mise en place de nouvelles procédures permettant de garantir l’effectivité de ce droit, sans que soient remis en cause les principes éthiques figurant dans le Code Civil relatifs à la non-patrimonialité, au consentement et à l’anonymat Le Défenseur des droits n’a pas manqué de souligner que la mise en œuvre d’une telle évolution législative supposait que le Parlement envisage, pour mieux les anticiper, ses effets collatéraux et d’abord l’instauration d’un mode clair de filiation de l’enfant dans des conditions qui préservent son intérêt. Il a également mentionné des questions autour d’éventuels changements de comportement, de l’insuffisance de l’offre du don des gamètes, du remboursement par l’assurance-maladie et du principe de l’anonymat. Le Défenseur des droits considère que sa proposition est en pleine cohérence avec l’égalité des droits et l’intérêt supérieur de l’enfant et qu’il appartient au législateur français de s’en emparer et d’envisager une réforme évidente pour la France d’aujourd’hui. Contacts presse Sophie BENARD Cheffe du service presse [email protected] Tél. : 01 53 29 23 27 / 06 18 56 04 69 Laetitia GOT-THEPAULT Chargée de mission communication [email protected] Tél. : 01 53 29 22 79 /06 20 50 34 46

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Communiqué de presse

Paris, le 1er

juillet 2015

Le Défenseur des droits auditionné par la mission d’information du Sénat

consacrée à la « PMA et GPA »

Entendu le 1er juillet 2015 par la mission d'information du Sénat consacrée à « PMA ET GPA : le droit

français face aux évolutions jurisprudentielles », le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a d’abord rappelé

qu’il était dans l’attente de la décision très prochaine de la Cour de cassation concernant la retranscription

dans leur état civil des actes de naissance d'enfants nés à l'étranger de mères porteuses, soulignant la nécessité

qu’il y avait à tirer les conséquences de l’arrêt CEDH Mennesson du 26 juin 2014 et de prendre en compte le

principe de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Concernant la procréation médicalement assistée, le Défenseur des droits a rappelé que l’ouverture du

mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant,

de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966. En revanche, ces mêmes femmes sont

écartées de la PMA réservée aux seuls couples hétérosexuels, mariés ou non, et vivants.

C’est sous l’angle de l’égalité d’accès à une technique médicale entre toutes les femmes que l’on doit

raisonner désormais. Or, les conditions actuelles d’accès à la PMA créent une inégalité entre femmes selon

leur orientation sexuelle et selon leur situation de famille. C’est pourquoi, le Défenseur des droits s’est

prononcé en faveur d’une évolution des textes qui, dans leur rédaction actuelle, méconnaissent le principe

d’égalité.

Il préconise une révision en ce sens de la loi de bioéthique et la mise en place de nouvelles procédures

permettant de garantir l’effectivité de ce droit, sans que soient remis en cause les principes éthiques figurant

dans le Code Civil relatifs à la non-patrimonialité, au consentement et à l’anonymat

Le Défenseur des droits n’a pas manqué de souligner que la mise en œuvre d’une telle évolution législative

supposait que le Parlement envisage, pour mieux les anticiper, ses effets collatéraux et d’abord l’instauration

d’un mode clair de filiation de l’enfant dans des conditions qui préservent son intérêt.

Il a également mentionné des questions autour d’éventuels changements de comportement, de l’insuffisance

de l’offre du don des gamètes, du remboursement par l’assurance-maladie et du principe de l’anonymat.

Le Défenseur des droits considère que sa proposition est en pleine cohérence avec l’égalité des droits et

l’intérêt supérieur de l’enfant et qu’il appartient au législateur français de s’en emparer et d’envisager une

réforme évidente pour la France d’aujourd’hui.

Contacts presse

Sophie BENARD

Cheffe du service presse

[email protected]

Tél. : 01 53 29 23 27 / 06 18 56 04 69

Laetitia GOT-THEPAULT

Chargée de mission communication

[email protected]

Tél. : 01 53 29 22 79 /06 20 50 34 46