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Cours de mobilité sociale (6). Vendredi 19 mai 2006. Rappel de l’épisode précédent. 3.2 Les tableaux de mobilité et leur traitement statistique. 3.2.1 Les problèmes de mesure. 3.2.2 Mobilité structurelle et mobilité nette versus mobilité observée /fluidité sociale. - PowerPoint PPT Presentation

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Cours de mobilité sociale (6)

Vendredi 19 mai 2006

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Rappel de l’épisode précédent

• 3.2 Les tableaux de mobilité et leur traitement statistique.

• 3.2.1 Les problèmes de mesure.• 3.2.2 Mobilité structurelle et mobilité nette

versus mobilité observée /fluidité sociale.• 3.3.3 Les problèmes d’amplitude et

d’intensité.• 3 .3.4 Les phénomènes de « contre mobilité »

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3.3.5 Les résultats des recherches sur la mobilité sociale ouvrière.

La mobilité professionnelle.• « mouvements affectant la population active se

traduisant par des changements d’emploi, d’entreprise ou de CSP ».

• (Monchatre et Pottier 2003 p.13)• Elle est INTRA-GÉNÉRATIONNELLE

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• Elle peut donc correspondre à une immobilité sociale

• (changement d’emploi dans l’entreprise ou hors de celle-ci, ou à un transfert d’une CSP vers l’autre sans glissement dans une échelle hiérarchique)

• une mobilité sociale ascendante ou descendante (changement de CSP).

• Elle peut être volontaire (promotion sociale, formation continue)

• ou subie (stratégie de déclassement de l’entreprise, licenciement).

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• Deux traits la caractérisent aujourd’hui :

• - une intensité croissante

• - une amplitude de plus en plus faible.

• L’intensité, définie comme la part de la population active changeant d’emploi durant une année, s’accroît 

•« Les changements d’emploi ou d’activité […] observés sur une période annuelle touchent désormais 16,3% de la population active aujourd’hui contre 12% en 1974. »

•( Monchatre et Pottier 2003 p.24).

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• Cette notion doit être complétée par une seconde, celle de fréquence : • ce qui caractérise le plus le modèle actuel de la mobilité

professionnelle, c’est l’instabilité. • De plus en plus souvent elle n’est que la traduction de la précarisation

du travail : Cette mobilité professionnelle est le fait des moins qualifiés, qui subissent le plus les mobilités contraintes.

• Ce qui est désigné sous le terme de mobilité professionnelle pourrait dans bien des cas être nommé précarité 

•« En parallèle, tous les travaux montrent l’importance croissante du passage par le chômage et l’accroissement des mobilités géographiques […] il importe de souligner que la mobilité descendante augmente également »(p.74)

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seconde caractéristique

• une amplitude de plus en plus faible.

• Les entreprise ont agi à la fois sur

• - le mode d’organisation générale du travail

• - le contenu de chaque emploi.

• Elles ont en conséquence réduit les « lignes hiérarchiques » et exigent une plus grande polyvalence 

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La « stabilité polyvalente »

•« indique que les marchés internes génèrent davantage de mobilités horizontales, en raison d’exigences accrues de polyvalence, et moins de mobilités verticales par promotion. »•(Jérome Gautié  Destabilisation des marchés internes et gestion des âges sur le marché du travail : quelques pistes, p.48 .)

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• D’autre part les possibilités de changement d’emploi offertes par le marché du travail ne supposent pas nécessairement un changement de catégorie :

• «  Chez les hommes, la fréquence des transitions employé/ouvrier s’accroît, témoignant d’une démarcation moins nette entre ces deux types d’emploi » (pp.69 et 74).

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La rencontre de deux intérêts contradictoires

• Les salariés recherchent la mobilité promotionnelle, c’est-à-dire l’ascension sociale.

• Ils mêlent aspirations quantitatives et qualitatives : avoir plus d’argent pour bénéficier de meilleures conditions de vie, de travail, d’un plus grand prestige et d’un contenu plus intéressant pour ne « pas perdre sa vie à la gagner ».

• Mais il est un âge au delà duquel celle-ci est rendue plus difficile : elles sont les plus fréquentes avant 40 ans, condamnant les salariés plus âgés à l’immobilité sociale.

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• Les entreprises

• ont des motivations plus politiques telles que l’individualisation des situations de travail pour neutraliser par avance toute velléité revendicative pouvant se traduire par une ascension sociale collective.

• La mobilité professionnelle est un « mécanisme efficient d’allocation des compétences »

• (Monchatre et Pottier 2003 p.86)

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• -le compromis « mobilité-promotion sociale » est remplacé par la

• - « " mobilité-adaptation " qui s’annonce moins favorable aux carrières individuelles mais répond mieux aux besoins, moins prévisibles et plus exigeants, des entreprises »

Un compromis remis en cause

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La mobilité inter-générationnelle.

Destinées sociales des hommes enfants d’ouvriers et de contremaîtres

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1 2 3 4 5 6 7 8 Total (N)1953 3 2 11 0 2 8 12 62 100 10261970 1 1 7 2 5 12 14 58 100 32071977csp

1 1 7 2 7 13 14 55 100 2969

1977pcs

1 1 8 1 6 14 10 59 100 3128

1985 1 0 10 1 10 16 11 51 100 3055

Contremaître,ouvrier

1993 0 0 8 1 11 18 11 51 100 1528

Clé de lecture : Sur 100 hommes dont le père était ouvrier, en 1953 62 sont ouvriers. En 1993, ils sont 51 fils d’ouvriers à être également ouvriers.1 : Agriculteurs exploitants2 : Salariés agricoles (Ouvriers agricoles)3 : Artisans petits commerçants (Artisans, commerçants et assimilés)4 : Industriels, gros commerçants professions libérales (chefs d’entreprise de 10 salariés et plus, professions libérales)5 : Cadres supérieurs (cadres, professions intellectuelles supérieures)6 : Cadres moyens (professions intermédiaires)7 : Employés, personnels de service autres actifs (employés)

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Part des hommes qui , pour une position sociale donnée, sont fils d’ouvrier ou de contremaître

• Clé de lecture : Sur 100 hommes ouvriers en 1953, 51 sont fils d’ouvriers. En 1993, ils sont 56 ouvriers à être fils d’ouvriers

1 2 3 4 5 6 7 8 Ensemble1953 4 12 21 5 15 37 37 51 301970 3 12 23 13 18 35 35 46 311977csp

3 14 26 16 20 34 37 47 33

1977pcs

3 18 25 13 22 35 39 49 35

1985 5 17 31 11 25 36 40 51 36

Contremaître,ouvrier

1993 4 38 31 14 25 37 43 56 39

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D’où viennent les ouvriers ?

• Clef de lecture : En 1953, sur 100 ouvriers 17 étaient fils d’agriculteurs. Ils sont encore 16 dans ce cas en 1993

8 Ensemble1953 17 321 Agriculteurs exploitants1993 16 161953 11 92 : Salariés agricoles (Ouvriers agricoles)1993 4 31953 12 163 : Artisans petits commerçants (Artisans,

commerçants et assimilés) 1993 7 111953 1 24 : Industriels, gros commerçants professions

libérales (chefs d’entreprise de 10 salariés etplus, professions libérales)

1993 1 4

1953 0 25 : Cadres supérieurs (cadres, professionsintellectuelles supérieures) 1993 2 7

1953 1 26 : Cadres moyens (professions intermédiaires)1993 3 81953 7 77 : Employés, personnels de service autres actifs

(employés) 1993 11 121953 51 30Contremaître, ouvrier1993 56 39

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Ce qui caractérise la composition sociale des ouvriers aujourd’hui

• - un déclassement des emplois du tertiaire qualifiés vers les emplois ouvriers;

• - un classement dans le tertiaire d’emplois ouvriers, qui aboutit mécaniquement à diminuer le poids des ouvriers dans la population active.

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La thèse de la reproduction.

• l’élévation générale de qualification rapproche-t-elle les enfants des différentes CSP?

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Destinée comparée des fils d’ouvriers et des fils d’artisans, commerçants et patrons

Sans diplôme ou titulaire d’unCEP

Titulaires d’un CAP, BEP ouéquivalent

Génération(année denaissance) 25-32

ans33-40ans

41-48ans

49-56ans

57-64ans

25-32ans

33-40ans

41-48ans

49-56ans

57-64ans

1913-1920 6,4 3,31921-1928 7,6 8,1 11,6 6,11929-1936 7,1 4,7 12,5 5,3 4,3 4,41937-1944 4,8 4,5 4,4 3,4 3,3 5,21945-1952 6,4 5 9,9 5,6 3,5 41953-1960 3,2 6,1 5 9,71961-1968 4,1 4,3

Lecture : soit 2 hommes sans diplôme ou titulaires d’un CEP, nés entre 1921 et 1928, l’un fils d’artisan, commerçant ou patron, l’autre fils d’ouvrier. Lorsqu’ils ont entre 49 et 56 ans, la probabilité que l’un et l’autre reproduisent le statut de leur père est 7,6 fois plus grande que celle d’inverser leur statut d’origine.

Sources : enquête Formation et qualification professionnelle 1977,1985 et 1993 (INSEE).

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La baisse des inégalités scolaires ne réduit pas les inégalités de chances sociales.• « Quels que soient la génération et le moment de

la carrière considérée, les coefficients de reproduction caractérisant les trajectoires relatives de ces enfants de non-salariés et d’ouvriers ne sont en effet guère plus faibles que ceux précédemment étudiés.

• La concurrence sociale n’apparaît ainsi guère plus méritocratique au sein de cette descendance qualifiée qu’au sein de la descendance dépourvue de qualification. » (Goux et Eric Maurin 1997)

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La thèse de la fluidité de la classe ouvrière

• Louis-André Vallet conclut à une plus grande fluidité ainsi qu’à une amplitude longue et significative, élevée tant en pourcentage …

• « En 40 ans, les enfants d’ouvriers et de contremaîtres sont de moins en moins ouvriers et contremaîtres eux-mêmes et de plus en plus cadres supérieurs et moyens.

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• Alors qu’en 1953, 62% des enfants d’ouvriers et de contremaîtres l’étaient eux-mêmes, ils n’étaient plus que 51 % dans ce cas en 1993, alors que la proportion devenue cadres supérieurs et moyens passait respectivement de 2 à 11% et de 8 à 18%. » (Vallet 1999)

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« Dans la population formée des hommes français de 35 à 59 ans qui ont un emploi en 1993, on compte 2.713.000 fils de contremaîtres ou d’ouvriers ; en raison de l’augmentation de la fluidité sociale intervenue entre 1953 et 1993, 71.000 ne sont pas eux-mêmes ouvriers et, parmi eux, 34.000 sont cadres supérieurs. »

(Vallet 1999)

… qu’en nombre de fils « échappés » de leur classe d’origine :

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La typologie de Claude Thélota construit une typologie au sein de la quelle

il distingue 5 grands types :

• un immobile

• un contre-mobile

• 3 mobiles

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• 1 « Les " ancrés " • dans une position sociale au début et à la

fin de leur vie, ces hommes font partie de la même catégorie sociale que leur père. La lignée est donc stable, ou immobile.

• 2 Les " revenants " • ce sont les hommes qui retrouvent la

position sociale de leur père, après s’en être écartés (ou en avoir été écartés) lors de leurs débuts : ce sont donc les contre-mobiles stricto sensu.

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• 3 Les " transfuges " : • entrés dans la vie active avec le même statut

social que leur père, les transfuges, à la fin de leur vie, sont dans une autre position, quelle qu’elle soit : régression, promotion, ou « à côté ».

• 4 Les " enracinés " : • d’emblée, ils font partie d’une autre catégorie

sociale que leur père et, à la fin de leur vie, ils y sont toujours. En somme, voilà des immobiles –au sens de la mobilité professionnelle-, mais des mobiles –au sens de la mobilité sociale : le contraire des « revenants ».

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• 5 Les " déracinés "

• ceux dont la lignée a connu, à travers eux, trois positions sociales distinctes : l’origine de ces actifs, leur position initiale, leur position finale sont, toutes trois, différentes ».(Thelot 1982 p.103-104)

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CONCLUSION• Ce chapitre s’est donné pour objectif de préciser

les sources, définir les concepts, décrire les instruments de mesure, rapporter les conclusions des auteurs.

• Mais mesurer n’est pas expliquer.• « Une limite évidente du présent article est qu’en

concentrant l’effort sur la mise en évidence d’une tendance à long terme et sur le test de sa robustesse, aucune hypothèse n’a été formulée, ni a fortiori éprouvée, pour expliquer le mouvement mis au jour. C’est à cette tâche qu’il faut désormais s’atteler. » (Vallet  1999 p. 61 )