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6 N° 34 Janvier 2012 Christophe Bassons au Marathon du Mt Blanc 2010 Photo Fred Bousseau ’’Trail Endurance Mag’’

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Mag de course à pied dans les 2 Savoie

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N° 34

Janvier 2012

Christophe Bassons au Marathon du Mt Blanc 2010

Photo Fred Bousseau ’’Trail Endurance Mag’’

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Crédit photo: Merci à tous pour les photos de ce mag, je demande à tous les protagonistes des photos libres de droits.

Sommaire

Edito ...par Patrick Baladié

Dopage: Ce qu’il faut savoir...par Bernadette Frison

Le président de l’Agence Française de lutte contre le dopage,

Bruno Genevois

Le rôle de l’AFLD

Les dangers du dopage "à la maison"…….par Marc Kluszczyns-

ki

Rencontre avec Christophe Bassons

Témoignage Julien Bérard

Suivi médical pour les membres de l’équipe de France de course

de montagne ...avec Julien Rancon

Témoignage d’un athlète sur le suivi anti-dopage

Retour sur la corrida de Metz Tessy. Quelques billes sur l’entraî-

nement d’Erik Clavery avant la Saintélyon par Pascal Balduc-

ci.....

Page 3: Courir

LA REPUBLIQUE DU DOPAGE…

Commenter le dopage, au café du commerce, devant les der-

niers gros titres du « canard » du matin, c’est plutôt devenu

un sport national par intermittence, au gré des dernières

« prises » des administrations nationales ou internationales,

dont le rôle est de préserver l’égalité des chances sur les

lignes de départ.

En revanche, se pencher sur la réalité du terrain, sur le fond

du problème, peu ou pas de commentaires… Les analyses,

c’est sûrement une histoire de mecs qui doivent avoir l’œil

du cyclone. Vous savez ? Celui placé au milieu, qui permet

de lire entre les lignes !

Serions-nous devenus la république du BUZZ ? Que nenni !

Si quelques irréductibles Gaulois, de retour des Jeux Olym-

piques et de passage à Lutèce, s’étaient assis devant le Pa-

lais BOURBON, ils auraient pu s’éterniser sur les trois mots

du fondement de notre République…

LIBERTÉ

Le sport nous apporte une sensation de liberté mentale,

émotionnelle, corporelle. Mais à partir d’un certain niveau

de pratique, cette liberté jouit-elle encore de ses belles ver-

tus ? Athlète de haut niveau, c’est un investissement, des sa-

crifices, que nos sportifs acceptent sans broncher pour at-

teindre le GRAAL tant espéré… Mais au nom de la lutte

contre le dopage, par la cause de ceux qui veulent repousser

la limite intrinsèque de leur propre génétique, nos meilleurs

athlètes doivent se plier à remplir un emploi du temps précis

de leur activités quotidiennes, planifié plus que nous ne

pourrions nous même le faire. Adieu, le repas de famille im-

provisé chez la grand-mère, tchao la partie de chasse déci-

dée sur le tard, et que dire de la ballade réclamée par le petit

dernier lors de son caprice légendaire… J’y vais sûrement

un peu fort, me direz-vous ? Mais la lutte à l’égalité des

chances en est arrivée à ce point de paroxysme ! Malgré

tout, quelques « richissimes sportifs plus organisés » bravent

l’interdit à coup de JET PRIVÉS pour un dîner aux chan-

delles romantique à quelques heures de vol seulement…

Mais eux, ils avaient sûrement planifié leur escapade impro-

visée…

Enfin, nos sportifs ont choisi librement de vivre dans un

CLUEDO grandeur nature… « Mme OLIVE dévorera un

livre dans la bibliothèque verte sur le fauteuil en cuir de

10h00 à 12h00… » Et si elle bouge ? NON elle ne bouge

pas ! L’entrainement statique a de l’avenir docteur…

EGALITÉ

Le sport regroupe l’ensemble des disciplines pratiquées sur

notre belle planète. Mais sont-elles bien toutes égales devant

la lutte effrénée contre les tricheurs ? A priori, OUI… le

triple AAA serait donc la note universelle !

Nous, amateurs de sport, on l’espère… Mais comment peut-

on le croire vraiment ?

Le dopage gangrénerait surtout certains sports : le vélo,

l’athlétisme, voire le ski nordique, pour ne parler que des

disciplines en tête des HIT PARADE… Sports populaires

par excellence, aux nobles vertus, celles de la volonté, de

l’abnégation ou de la souffrance… nonobstant assez peu lu-

cratifs pour les rares athlètes à en vivre largement !

En revanche, pour les disciplines phares de notre société,

ces sports hyper médiatisés sur l’autel de l’abrutissement de

masse, dont je me complets parfois à en être, que sont le

FOOT-BALL, la FORMULE 1, la NBA ou le FOOT-BALL

AMERICAIN… peu ou rien ! Comme par hasard !

Mais je vous rassure, tout ne serait qu’histoire de boucher !

Oui, le boucher coupeur de bidoche ! 108 jeunes footbal-

leurs ont été contrôlé positif au Clenbutérol au Mexique cet

été lors du Mondial U16. Pour eux, rien !! On parle de

« problème de santé public » avec de la viande contaminée

dans tout le Mexique ! Mais pour le « Pistorello » aux coups

de pédales stratosphériques, le dit même produit retrouvé

dans son petit corps fluet ne pourrait venir de la viande de

son boucher… la péninsule ibérique ne pouvant importer de

la viande mexicaine sous peine de perdre son double AA…

le triple AAA étant déjà une bien grecque illusion !!

Ainsi, ces sports-marketing, au rythme aussi insensé que

lucratif pour leurs pratiquants, mais surtout pour leurs ges-

tionnaires, sont PROPRES… qu’on se le dise !

L’égalité de la lutte ne serait donc que pure illusion selon

que l’on touche aux nantis, aux besogneux ou aux végéta-

riens…

La lutte est juste, soyons-en sûr ! Fermez le ban !

FRATERNITÉ

Comme le dirait notre regretté ROGER COUDERC, « le

sport c’est la générosité, l’envie, la volonté, l’abnégation, la

force collective, la fraternité d’âme ».

Des mots, que dire, des actes, partagés par tous…

Sauf, que parfois, il y a le grain de sable… chimique… celui

que l’on n’avait pas prévu aussi apparent ! Et là, change-

ment de tableau… Plus rien ! Ni à partager, ni à échanger…

Pourtant au moment du choix, ils étaient sûrement tous là,

de bon conseil… Un coach, un agent, un doc, un boucher

(oui !! celui de la boucherie)… Seuls, auraient-ils fait ce

choix ? Peut-être… Mais quand on rentre dans le tunnel, si

on veut voir la lumière de l’autre côté dans l’arène, on sait

qui va affronter les fauves…

Caricatural me direz-vous ? Sûrement vais-je rétorquer ?

Mais la fraternité avec celui qui peut vous apporter la par-

celle de gloire qui s’est refusée à vous, trouvera toujours son

terme à l’extinction de la flamme… surtout si elle est pré-

maturée…

« La fraternité OUI, mais avec un soupçon de méfiance très

cher ! ».

Ainsi, nos irréductibles Gaulois, s’ils avaient compris l’es-

prit du sport, auraient sûrement laissé leur potion magique

dans leur petit village, pour faire une virée agréablement

plus divertissante dans le camp de BABAORUM pour un

« FREE-FIGHT » à l’ancienne. Ils auraient alors surement

évité à notre tennisman-chanteur d’utiliser « leur potion tra-

gique » à des fins provocatrices, pour tenter de réveiller les

consciences endormies… Au final, il n’a sorti de leur léthar-

gie que des pauvres ronchons, prêts à rebondir sur l’autel de

la communication du politiquement correct et qui n’ont

point compris que sa tribune journalistique, était une ma-

nière « cyclonique » de réveiller les consciences contre le

déséquilibre qui nous crève les yeux…

Finalement, le sport c’est comme la finance mondiale… le

triple AAA c’est « aujourd’hui peut-être, demain qui sait,

que la terre est basse, dans notre république… »

P. BALADIÉ

L’édito par Patrick Baladié

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DOPAGE :

ce qu'il faut savoir

Aucun sport, ni aucun niveau de pratique sportive n’est maintenant épargné par le dopage. Que ce soit la pétanque, le cyclisme ou les échecs, pendant la compétition ou la pratique sportive de loisirs en club ou hors club, le dopage sévit partout. Les pratiques de dopage commencent de plus en plus tôt. Le plus jeune sportif contrôlé positif en France avait 8 ans. Le dopage est interdit par la loi et surtout il est dangereux pour la santé.

Conduites dopantes

Plus loin, plus haut, plus fort ! Mais à quel prix ?

Une conduite dopante, qu'est-ce que c'est ?

On parle de conduite dopante lorsqu'une personne con-somme notamment certains produits, pour affronter un obstacle réel ou ressenti , afin d'améliorer ses perfor-mances (compétition sportive, examen, entretien d'em-bauche, prise de parole en public, situations profession-nelles ou sociales difficiles).Dans le monde sportif, cette pratique prend le nom de dopage. Le dopage n'est pas une simple tricherie. De nombreux facteurs interviennent dans les motiva-tions des usagers et prédisposent à une conduite do-pante : Le sexe : en moyenne, les garçons se dopent plus que les filles ; L'âge : le nombre d'usagers augmente au cours de l'adolescence ; Le milieu familial : le comportement des aînés vis-à-vis des substances psychoactives est impor-tant ; L'obligation de résultats ; L'isolement social : l'éloignement du domicile, des lieux d'études, de travail ou d'entraînement spor-tif ; Le système de carrière dans le milieu sportif et la recherche de célébrité ; Le milieu familial : la pression ou le désintérêt de l'entourage vis-à-vis des résultats ; Les amis, les collègues de travail : le besoin de s'intégrer.

En France, si les résultats des contrôles antidopage ne montrent en moyenne que 2 % de prélèvements positifs par an, les con-duites dopantes ne concernent pas uniquement les athlètes de haut niveau et/ou les professionnels. Une étude internationale avance que 3 à 5 % des enfants sportifs et 5 à 15 % des amateurs adultes utiliseraient des produits do-pants.

Dopage, par Bernadette Frison

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Dopager, par Bernadette Frison

Le sport et les produits dopants

Dans le sport, les interdictions sont classées en trois catégories (décret 99-790 du 8 septembre 1999) : Les substances interdites Les stimulants ; Les narcotiques ; Les agents anabolisants ; Les diurétiques (produits qui favorisent la sécrétion urinaire) ; Les hormones peptidiques, les hormones de croissance, l'érythropoïétine ou EPO. Les méthodes interdites Le dopage sanguin ; La manipulation pharmacologique, chimique et physique.

Les substances soumises à certaines restrictions L'alcool ; Les cannabinoïdes (substances apparentées au THC, principe actif du cannabis) ; Les anesthésiques locaux ; Les corticostéroïdes ; Les bêtabloquants.

Produits agissant sur le système de récompense du cerveau et utilisés lors de conduites do-pantes Les stimulants ; Les narcotiques ; Les agents anabolisants ; Les corticostéroïdes ; Les bêtabloquants. L'usage de diurétiques, d'hormones de croissance, d'EPO et d'anesthésiques locaux comporte des risques et des dangers pour la santé. Il n'entraîne ni modification de la conscience, ni dépen-dance physique. Les produits dopants sont achetés : Dans le circuit pharmaceutique légal (médicaments détournés de leur usage, souvent prescrits sur ordonnance médicale) ; Sur le marché clandestin, fournis le plus souvent par l'entourage des usagers (produits de labora-toires clandestins ou importations frauduleuses, leur nature exacte est invérifiable et leur qualité su-jette à caution).

Source : MILDT et INPES.

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Bruno Genevois

Verbatim

« Le rôle du président de l’AFLD ne se limite pas à avoir une action, comme dans

d’autres institutions, exclusivement d’ordre disciplinaire. Celle-ci existe et est im-

portante puisque je préside la formation disciplinaire du Collège de l’Agence, mais

si l’on veut que la lutte contre le dopage soit efficace, il faut s’impliquer. Cela con-

duit notamment à mettre en place un réseau de relations avec nombre de fédérations

sportives, l’Agence Mondiale Antidopage et certaines grandes fédérations interna-

tionales. Il en résulte un supplément d’intérêt pour la tâche qui est la mienne.»

« L’AFLD ne peut pas faire cavalier seul dans l’exercice des missions qui sont les

siennes. La lutte contre le dopage nécessite une mobilisation des efforts de tous. Le

monde du sport est concerné au premier chef. Au nom de son universalisme, et de

son indépendance, il est tenté de s’organiser par lui-même. Néanmoins, il a besoin

de régulation sous la forme de l’intervention de différentes autorités publiques. Le

Ministère des sports a vocation à jouer un rôle essentiel. L’Agence ne saurait l’ignorer. Il lui faut aussi collaborer

avec d’autres administrations, comme par exemple l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à

la santé publique (OCLAESP) ou le service national de la douane judiciaire. »

« J’ai pris mes fonctions au début du mois d’octobre 2010 en remplacement de mon collègue du Conseil d’Etat,

Pierre Bordry, démissionnaire , après avoir marqué de son empreinte la lutte contre le dopage. J’ai été renouvelé à la

fin du mois de juillet 2011, pour une période de quatre ans. »

« Ma prise de conscience du phénomène du dopage remonte à l’étape du Mont Ventoux du Tour de France du 13

juillet 1967 au cours de laquelle un coureur très sympathique, Tom SIMPSON, est décédé des suites d’un excès

d’amphétamines. Ces circonstances dramatiques me marquèrent d’autant plus que SIMPSON était le boute en train

du peloton. Je ne puis non plus passer sous silence le déclassement pour dopage du sprinter canadien Ben JOHN-

SON lors des Jeux olympiques de Séoul en 1988. Mais le tournant dans la lutte contre le dopage est représenté par la

survenance de l’affaire FESTINA pendant le Tour de France 1998. Le Mouvement olympique a réagi en créant en

1999, sous la forme d’une fondation de droit privé suisse, l’Agence mondiale antidopage (AMA). En France, l’année

1999 a vu l’adoption à l’initiative de Madame Marie-Georges Buffet, alors Ministre des Sports, d’une loi portant

création du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage : le CPLD qui est devenu avec la loi du 5 avril 2006

l’AFLD. »

« Je suis convaincu du caractère judicieux des options retenues par le Parlement : création d’une autorité publique

indépendante en charge de la lutte contre le dopage, administrée par un Collège de neuf membres, représentatif de

hautes juridictions, du monde du sport et des milieux scientifiques. Trois structures sont regroupées au sein de

l’Agence : des services administratifs en charge de la gestion générale et de la préparation des dossiers discipli-

naires ; le département des contrôles ; le département des analyses, c'est-à-dire le laboratoire de Chatenay-Malabry.

Comparé à d’autres pays étrangers, la France peut être considérée comme étant en pointe dans la lutte contre le do-

page. Un autre choix du législateur s’avère à l’usage très heureux. Il s’agit de la définition des domaines respectifs

d’intervention des sanctions pénales et des sanctions administratives. Les premières visent par priorité les trafiquants

de produits interdits, les secondes concernent les sportifs et sont susceptibles de les frapper, au terme d’une procé-

dure contradictoire, à un moment où ils sont toujours en activité. Elles revêtent un caractère effectif, et on peut l’es-

pérer, dissuasif. S’agissant de la répression administrative, l’agence est compétente à l’égard des sportifs licenciés si

la fédération dont ils dépendent n’a pas statué dans un délai de quatre mois à partir du moment où l’infraction a été

constatée. S’il a été statué dans ce délai et que l’organe fédéral compétent a été soit trop clément, soit trop sévère, il

est loisible à l’Agence d’évoquer le dossier aux fins éventuelles de réformation. Par ce biais, une égalité de traite-

ment est assurée entre les sportifs appartenant à différentes disciplines. »

« La lutte contre le dopage, en France, reste constante, à défaut de s’être intensifiée. Nous disposons d’un budget de

9 millions d’Euros dont la seule faiblesse est d’être à 90% dépendant d’une subvention de l’Etat. En période de lutte

contre les déficits publics, il peut y avoir un élément de vulnérabilité. Au sein du Conseil de l’Europe, qui regroupe

47 Etats, les crédits publics consacrés à la lutte contre le dopage ont connu en 2010 un recul de 30 % par rapport à

l’année précédente – Un moyen d’éviter des à coups sur le plan financier pourrait consister, ainsi que l’avait préconi-

sé Pierre BORDRY, à affecter une part du produit de la taxe assise sur la cession des droits de diffusion des compéti-

tions sportives, au besoin en en majorant légèrement le taux, au budget de l’AFLD. »

Verbatim du Président de l'AFLD

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Marc Kluszczynski, Docteur en Pharma-

cie, responsable de la rubrique "Sur le front

du dopage" de la revue Sport et Vie va nous

parler des risques du "dopage comme à la

maison"

Le but de cet article est de fournir une information sur

les dangers des médicaments couramment utilisés en

médecine de ville, et qui sont donc prescrits par un mé-

decin pour les affections habituelles (et en général

remboursés par la Sécurité Sociale) ou vendus sans or-

donnance par un pharmacien. Certains en détournent

l’utilisation dans le sport mais leur mésusage n’en reste

pas moins dangereux à plus ou moins long terme même

s’ils ont été banalisés depuis de nombreuses années.

Certains aussi, à cause d’une mauvaise information du

professionnel de santé, se retrouvent positifs à un con-

trôle antidopage. Il sera toujours utile pour un sportif

de lire la notice du médicament sur laquelle doit figurer

le pictogramme attirant l’attention sur une positivité

des tests. Que l’on se comprenne bien : il ne s’agit na-

turellement pas de donner des recettes ou des posolo-

gies, mais l’on se doute bien que certains pourraient

avoir la tentation de se servir de ces quelques lignes

afin d’assouvir leur ego personnel. Il n’y a pas de do-

page doux (produits banalisés d’usage courant en mé-

decine de ville) et de dopage dur (sport profession-

nel): il y a dopage ou pas dopage. La seule différence

concerne l’accès à l’information entre le sport régional

amateur et le sport pro, ou la plupart du temps, les dan-

gers des produits dopants sont passés sous silence ou

même volontairement ignorés à cause des enjeux. Le

sportif régional peut accéder à une information en toute

liberté.

Le magazine « Courir en Pays de Savoie » passera en

revue les différents produits retrouvés ces dernières an-

nées lors de contrôles positifs en sport amateur ; le plus

souvent, ils sont différents de ceux utilisés par les pro.

On voit mal un sportif régional se prélever du sang tel

le cycliste Riccardo Ricco en février 2010, et le conser-

ver dans un bocal à confiture mal stérilisé, au milieu

des légumes, puis se l’injecter 1 mois après pour dé-

clencher une grave insuffisance rénale avec état de

choc due à la mauvaise conservation. Mais avec le

commerce par Internet, le danger existe de passer à des

substances beaucoup plus efficaces (EPO, hormones)

et beaucoup plus chères. Le saut a déjà été franchi par

certains sports « amateurs ». La manipulation de ces

produits exigerait des connaissances médicales cer-

taines de la part du sportif qui devrait se faire aider par

un médecin ou un pharmacien, à moins de jouer à la

roulette russe. Nous espérons que parler du danger des

médicaments banalisés par l’usage quotidien permettra

de préserver l’esprit de convivialité du sport régional et

le plaisir de se rencontrer à l’occasion d’une belle jour-

née en montagne, et d’assurer une véritable prévention

du dopage.

La catégorie de substances la plus souvent retrouvée au

niveau régional est celle des corticoïdes. Ils figurent à

la catégorie S9 (glucocorticoïdes) de l’Agence mon-

diale antidopage (AMA) et ne sont interdits qu’en com-

pétition lorsqu’ils sont administrés par voie orale

(comprimés), intraveineux, intramusculaire ou rectale.

Ils appartiennent à la catégorie des substances spéci-

fiées : si l’athlète réussit à prouver l’origine acciden-

telle du contrôle positif, la sanction peut être amoindrie

ou transformée en simple avertissement. Il y eut 2 con-

trôles positifs sur la Pierra Menta en 2008 et 1 à la

Grande Trace en 2010, lorsque le compétiteur avala une

partie de la substance destinée à la pulvérisation na-

sale : l’argument du mésusage fut accepté par la

FFCAM et le skieur ne fut pas suspendu. La réglemen-

tation des corticoïdes est très précise, mais s’est assou-

plie récemment. Quatre voies sont donc interdites et

l’AUT (autorisation d’usage à des fins thérapeutiques)

reste nécessaire pour ces voies en cas d’usage thérapeu-

tique. La déclaration d’usage (AUT simplifiée) a dispa-

ru en 2011 pour les infiltrations et les inhalations par la

bouche qui rejoignent donc les corticoïdes administrés

localement (nez, oreilles). Il est donc permis d’utiliser

des inhalations buccales de corticoïdes ! De nom-

breuses études ont montré qu’un très faible pourcentage

de produit passait dans la circulation générale. Néan-

moins, en 2012, les corticoïdes intègrent le programme

de surveillance hors-compétition. Ils ne sont détec-

tables que depuis 1999.

...

Les dangers du dopage "à la maison"…….par Marc Kluszczynski

Page 11: Courir

Les corticoïdes sont utilisés en médecine pour lutter

contre l’inflammation en cas de pharyngite, problèmes

dentaires, cancers, et les manifestations allergiques. Ils

sont largement prescrits dans les affections ORL de-

puis que les fabricants claironnent qu’un traitement de

courte durée n’influe pas sur le taux de cortisol sécrété

par l’organisme. Ces vieux dopants stimulent la volon-

té, rendent euphoriques, effacent la douleur, la fatigue

et le stress. Mais ils comportent de nombreux effets se-

condaires lors d’usages répétés : augmentation du

sucre et des graisses du sang et diminution des pro-

téines, ce qui provoque une fonte musculaire. Il y a

survenue d’ulcères, de fractures de fatigue et de dimi-

nution des défenses immunitaires avec augmentation

de la sensibilité aux infections. Ils provoquent aussi

œdèmes et tendinites. L’accoutumance pourra s’instal-

ler et un arrêt brutal du traitement provoquera ano-

rexie, asthénie et dépression. L’insuffisance surréna-

lienne aigüe mortelle reste possible.

Devant l’explosion de l’asthme dans les pays industria-

lisés et les nombreux cas de broncho-constriction in-

duite par l’exercice chez les sportifs, la législation des

bronchodilatateurs s’est progressivement assouplie ces

dernières années. Peut-être trop ! En 2010, l’AMA

avait libéralisé l’usage du salbutamol et du salmétérol

en supprimant l’AUT, une simple déclaration d’usage

remplie par un médecin suffisait. Le seuil de salbuta-

mol avait même été doublé. En 2011, la DU disparaît

et du même coup, ces bronchodilatateurs sont autori-

sés. En 2012, le formotérol les rejoint et le salbutamol

est autorisé par l’AMA à une dose supérieure à celle

admise en France ! La question de leurs effets sur la

performance fait encore débat. En France, on leur re-

connaît pourtant une action stimulante et anabolisante

à forte dose (le clenbutérol est un cousin du salbuta-

mol).

Sans parler de l’effet de dilatation des bronches qui

permet une plus grande arrivée d’oxygène dans les

muscles. Dans leur structure chimique, on retrouve

l’empreinte des amphétamines. Les effets secondaires

consistent en des céphalées, des tremblements.

Les troubles du rythme cardiaque sont fréquents. A

fortes doses, il peut y avoir inhibition de la croissance

osseuse avec fractures spontanées ; dans ce cas, l’hy-

pokaliémie (diminution du potassium) peut provoquer

un arrêt cardiaque.

L’action stimulante est souvent recherchée dans un do-

page en milieu régional. Mais le fait de retrouver un

stimulant lors d’un contrôle positif peut aussi être du à

une ingestion accidentelle. Le produit vedette de l’an-

née 2010 fut la méthylhexanamine, incorporé dans des

compléments alimentaires « brûleurs de graisse » que

l’on trouvait même en pharmacie dans certains pays ou

dans un pulvérisateur nasal à base d’huile de Géra-

nium. L’octopamine du Citrus Aurantium (à visée

amaigrissante en France) en est une proche parente, de

même que le tuaminoheptane, principe actif d’un pul-

vérisateur nasal très prescrit. On pourrait citer l’hepta-

minol qui avait précipité le nageur Frédéric Bousquet

à la une de la rubrique dopage en octobre 2010 : l’hep-

taminol se trouve dans un médicament destiné à traiter

la crise hémorroïdaire et dont avait été victime Bous-

quet. Celui-ci avait pu prouver sa bonne foi… et l’er-

reur du pharmacien.

La pseudo-éphédrine, incorporée dans de nombreuses

médications destinées à lutter contre le rhume et la

congestion nasale, reste interdite à partir d’un certain

seuil, ce qui permet théoriquement de l’utiliser dans un

but thérapeutique. Mais son temps d’élimination étant

variable, mieux vaut l’éviter ou attendre quelques jours

après l’arrêt du traitement. Les inhalations à base de

vapeurs d’eau chaude mélangées à des essences de

plantes restent très efficaces pour soigner un rhume,

associées au lavage des muqueuses. La toxicité de ces

agents vasoconstricteurs et stimulants est cardiovascu-

laire : à forte dose, peut survenir une crise hypertensive

avec accident vasculaire cérébral, arythmie cardiaque,

infarctus du myocarde et mort subite à l’effort.

Il serait plus grave de puiser dans l’armoire à pharma-

cie familiale et dans un but intentionnel d’employer

des substances encore plus dangereuses.

...

Les dangers du dopage "à la maison"…….par Marc Kluszczynski

En cas de problèmes inflammatoires

ORL, le sportif aura donc intérêt à

demander à son médecin de lui pres-

crire un anti-inflammatoire non sté-

roïdien pour quelques jours. Cette fa-

mille de médicaments ne figurent pas

sur la liste des produits interdits et

ont moins d’inconvénients que les cor-

ticoïdes. Si nécessaire, il pourra s’ac-

compagner d’un protecteur gastrique.

En cas de tendinite, le meilleur traite-

ment reste le repos associé à des soins

de physiothérapie.

Page 12: Courir

En 2009, le cycliste pro Aurélien Duval avait utilisé le

fameux Mediator®prescrit aux diabétiques et qui se

transformait dans l’organisme en norfenfluramine, une

amphétamine dont la toxicité cardio-vasculaire est con-

nue depuis de nombreuses années. Le footballeur

Adrian Mutu avait subtilisé l’anorexigène de sa belle-

mère, la sibutramine, également une amphétamine. On

se souvient aussi d’Alberto Salazar qui attribuait le suc-

cès de son retour à la fin des années 80 à un antidépres-

seur très en vogue. Avec 25 ans de recul, on sait main-

tenant que cette classe d’antidépresseurs présente une

toxicité cardiaque. Il faut aussi parler de manière anec-

dotique du contrôle positif d’un skieur de fond à la co-

caïne en 2010. La cocaïne est un stimulant puissant qui

provoque très rapidement une accoutumance. Sa toxici-

té, cardiaque et vasculaire, est responsable de mort su-

bite à l’effort. Le skieur avait tout simplement bu la

veille d’une compétition une tisane à base de feuilles de

Coca (Maté de Coca ou thé de Coca) que l’on trouve

sur les marchés andins et dans des magasins « bio » en

France.

Le Cannabis est interdit en compétition. Il diminue

l’anxiété et, à court terme, apporte un bien-être et une

euphorie. A long terme surviennent des troubles de la

mémoire et des troubles anxio-dépressifs. On le soup-

çonne d’être responsable de l’apparition de certaines

maladies mentales comme la schizophrénie. Il s’éli-

mine très lentement : il est possible d’être positif un

mois après le dernier joint.

En 2012, la nicotine devient une substance surveillée

par les instances antidopage, comme la caféine depuis

quelques années. Il est malheureusement facile de s’en

procurer en pharmacie et son usage (sevrage tabagique)

est vraisemblablement détourné pour ses propriétés sti-

mulantes périphériques (augmentation du rythme car-

diaque et de la tension artérielle) et centrales.

L’aspirine est-elle un produit dopant ?

Elle agit sur la douleur, la fièvre et est anti-

inflammatoire à forte dose. Elle permet de fluidifier le

sang à faible dose. Les cyclistes pro l’utilisent en com-

plément de l’EPO. On se doute que son usage doit être

très répandu dans les sports d’endurance et en mon-

tagne (expédition de haute altitude). Elle a la réputation

usurpée de soulager très vite des douleurs musculaires.

Vouloir récupérer plus vite correspond déjà à une défi-

nition du dopage. Elle ne figure pas sur la liste des pro-

duits interdits mais mériterait de l’être. En 1967, le

journaliste Jean Dumas déclarait : « Se dope toute per-

sonne qui prend un cachet d’aspirine sans avoir mal à

la tête ». Ceci est toujours vrai en 2012, mais on parle

de conduite dopante en cas d’ingestion d’une substance

non interdite dans le but d’affronter un obstacle réel ou

ressenti comme tel. Même banalisée, il est bon de se

rappeler les effets secondaires de l’aspirine lors d’un

usage au long cours : le risque d’hémorragies diges-

tives est très fréquent et est responsable d’anémies par

manque de fer. Comme avec tous les anti-

inflammatoires, il y a aussi risque d’ulcères gastriques

pouvant dégénérer en perforations gastriques très gê-

nantes en cas d’isolement (Trail ou expédition en alti-

tude).

Les médicaments banalisés par la vie quotidienne com-

portent tous des effets secondaires. Certains peuvent

être dangereux. Les avoir cité fera, je l’espère, dimi-

nuer la tentation de les utiliser dans le sport. La

maxime : «Ne prenez pas de médicament pour faire du

sport, mais faites du sport pour ne pas prendre de mé-

dicament » n’en reste que plus vraie.

Marc Kluszczynski, Docteur en Pharmacie.

Responsable de la rubrique « Sur le front du dopage »

de la revue Sport et Vie.

Demandes d’informations ou questions à l’adresse

[email protected]

Les dangers du dopage "à la maison"…….par Marc Kluszczynski

Page 13: Courir

Rencontre avec Christophe Bassons

Quel plaisir de pouvoir avoir un échange avec Christophe, assurément l’un des com-battants du dopage parmi les plus courageux du circuit. Hello Christophe, tu peux te présenter en quelques lignes ? Je suis né le 10 juin 1974 à Mazamet, mesure 1m86 et

pèse 78 kgs.

Côté personnel, je suis marié et père de deux enfants, 9

ans et 7 ans et demi. Je suis athé car je pense que croire

en quelqu'un t'empêche de faire le maximum pour at-

teindre tes objectifs. Trop de personnes dans la société

actuelle attendent des solutions des autres. Il est impor-

tant de rester et se savoir maître de son avenir. Pour moi,

le problème dans la société actuelle est le manque d'auto-

nomie des personnes. Se sentant "à la merci" des autres,

les personnes perdent de leur estime de soi, source de

plaisir et de bien être. Avant de se vouloir aimé par les

autres, il est nécessaire de s'aimer soi-même. Bien évi-

demment, certaines personnes n’ont pas le choix et subis-

sent les inégalités.

Côté sportif, j'ai toujours adoré me dépenser et plus parti-

culièrement dans la nature. J'ai pris ma première licence

cyclisme en 1992, l'année de junior 2. Je suis devenu cy-

cliste professionnel en 1996 en intégrant l'équipe Force

Sud puis Festina. J'ai ensuite intégré l'équipe La Fran-

çaise des Jeux pour la saison 1999 puis l'équipe Jean De-

latour pour les saisons 2000 et 2001 (dernière année chez

les pros que j'ai stoppée en juillet pour devenir professeur

de sport).

Côté professionnel, je suis désormais professeur de sport

à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la

cohésion sociale d'Aquitaine.

Je suis correspondant régional CNDS Equipements spor-

tifs (subventionnement par l'état des équipements spor-

tifs), référent régional des règles fédérales équipements

sportifs, correspondant régional de la réglementation des

activités physiques ou sportives, correspondant régional

antidopage et chargé de la prévention des conduites do-

pantes. C'est un métier qui me convient et qui me permet

de m'entraîner entre 12h00 et 14h00. Néanmoins, je me

limite à deux entraînements par semaine, plus deux en-

traînements les WE.

Quelques données physiologiques:

- actuellement, 77 ml.mn.kg de VO2 Max (86 ml.mn.kg

soit 6.5 l.mn lorsque j'étais cycliste professionnel)

- 410 watts au seuil avec un maximum de 500 watts sur

ergocycle

- 19,6 km/h de VMA en course à pied

Tu as commencé par le VTT, puis la “route”, tu as en-chainé avec le VTT marathon, le trail, tu peux nous par-ler de ta préparation dans ses différents sports, tu y trouves des similitudes dans l’entrainement ?

Je compare beaucoup, le trail, VTT et Contre-la-montre

en cyclisme. Ce sont des disciplines qui se ressemblent

en

termes de gestion de l’effort. Le cyclisme sur route est

différent car tu choisis rarement le rythme de course. Il

peut t’arriver de te mettre « minable » à 100 kms de l’ar-

rivée juste pour rester dans le bon groupe, tu sais que tu

récupèreras dans la descente voire sur le plat. De plus, le

cyclisme est un sport porté contrairement à la course à

pied. Mes souvenirs de douleur sont vraiment différents :

en trail, tu as des douleurs articulaires, musculaires

(traumatismes) et d’effort. En cyclisme, tu n’as que des

douleurs d’efforts qui reviennent à chaque course et plus

intenses qu’en trail. J’ai souvenir d’avoir pleuré de dou-

leur sur un vélo, ça ne m’est jamais arrivé en course à

pied. Si tu es au bout de tes limites en course à pied, tu

tombes ; en cyclisme, tu restes sur le vélo et tu attends

que ça passe.

Côté préparation, il y a en effet des similitudes. Dans

l’ordre, travail de fond (endurance), puis travail de PMA

et de seuil (80-92% de FCM), avec de temps en temps du

travail de force.

La course à pied nécessite un travail technique plus im-

portant qu’en cyclisme. C’est difficile d’acquérir « du

pied » si tu ne l’as pas travaillé jeune : faire des gammes,

notamment lors d’entraînements sur la piste, est néces-

saire. Par contre, s’entraîner sur un vélo est beaucoup

moins traumatisant et on récupère plus vite des entraîne-

ments. Les séances sont tout de même plus longues.

Me concernant, j’aime beaucoup les courses typées

course de montagne plutôt que trail type TTN. Je re-

cherche du gros dénivelé, là où les quadriceps sont privi-

légiés à la qualité « de pied ». Pour cela, mon entraîne-

ment est basé principalement sur du VTT (nature ou sur

route) et du travail technique course à pied.

Ma saison 2012 sera principalement articulée sur des

épreuves de kilomètre vertical, des trails courts typés

montagne, des épreuves VTT marathon et des duathlons

de haute montagne.

...

Page 14: Courir

Rencontre avec Christophe Bassons

Le cyclisme est en avance sur tous les autres sports en matière de nutrition mais on a l’impression que l’entrainement n’est pas aussi précis qu’en athlé-tisme, je me trompe ou c’est un peu ça ? Je pense que ça a beaucoup évolué ces dernières an-

nées. Un cycliste, pour s’entraîner, ne se base pas sur

des temps de passage autour d’une piste mais sur sa

fréquence cardiaque ou la puissance qu’il développe.

Malheureusement, le milieu du cyclisme est encore di-

rigé par des personnes de l’ancienne génération qui

considérait qu’il était nécessaire de faire des bornes et

des bornes pour être performant. Heureusement, arri-

vent des entraîneurs maîtrisant l’entraînement qualitatif

qui changent les habitudes. Lorsque j’étais cycliste pro-

fessionnel, de 1996 à 2001, je rémunérais un entraîneur

(Antoine VAYER) et un nutritionniste (Denis RICHE).

J’ai beaucoup appris à leurs côtés, ce qui m’a ensuite

permis d’obtenir mon professorat de sport. Il ne faut

pas oublier que le sport doit rester un outil permettant

aux jeunes d’acquérir une certaine autonomie et non

devenir dépendants de leur entourage.

Ensuite, il est important de ne pas entrer dans la

« conduite dopante » lorsqu’on résonne nutrition. Dans

un principe d’éthique, on doit considérer la nutrition

comme l’acte normal de s’alimenter le mieux possible

pour répondre aux efforts. La prise d’un complément

alimentaire ou autre substance devient alors une con-

duite dopante et n’est pas nécessaire, sauf anémie ou

pathologie avérée bien évidemment. Contrairement à

ce que les personnes croient, les cyclistes ne sont pas

très formés en diététique. Par contre, ils sont persuadés

qu’ils ont des besoins autres que les personnes

« normales » et donc justifient la prise de compléments

alimentaires ou médicaments pour pallier à d’éven-

tuelles carences et là, commencent les problèmes. Me

concernant, j’ai fait 6 ans de carrière chez les pros sans

prendre de complément alimentaire et je continue ain-

si.

Maintenant tu es sur le trail, tu en as l’état d’esprit où ton propre dépassement prime sur la course ; il faut que tu portes un dossard obligatoirement pour res-sentir cela ou tu pourrais ne pas faire de compéti-tions ? J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à l’entraînement,

avoir mes références, battre mes records, avoir le senti-

ment de progresser. La compétition doit rester un

moyen de dépasser ses limites. Je ne suis pas contre la

compétition, à condition que l’objectif recherché ne

soit pas le résultat mais la performance personnelle. La

confrontation aux autres déforme la construction de

l’estime de soi chez les jeunes. Il est impératif de favo-

riser l’estime de soi autonome (acceptation de soi) et

non rechercher la reconnaissance des autres. Ce n’est

que lorsqu’on s’estime (à distinguer de narcissique)

qu’on devient par automatisme aimé des autres. Il faut

être bien dans sa tête pour être bien avec les autres. La

société actuelle est basée sur la comparaison et em-

pêche une bonne construction de la personnalité. L’ex-

cès de relations humaines en est une des principales

causes. Il faut savoir se laisser du temps pour méditer

et apprendre ainsi à se connaître.

Porter un dossard n’influence pas le degré de dépasse-

ment chez moi. Je suis davantage motivé pour battre un

record personnel que gagner une course. Je n’ai jamais

eu l’esprit de compétition, par contre la confrontation à

moi-même me plaît beaucoup et a toujours été mon

leitmotiv.

Faire des compétitions permet de découvrir de nou-

veaux lieux, de nouvelles personnes et ainsi entamer de

nouvelles réflexions.

As tu un avis sur “l’arrivée d’argent” sur le trail, sa-chant qu’en Italie par exemple l’argent sur les courses ne date pas d’hier Je ne suis ni pour ni contre. Certains disent que ça

risque de changer l’esprit qui règne dans le trail. Moi,

je ne pense pas.

On devrait davantage s’inquiéter de l’arrivée de la télé-

vision avec notamment Amaury Sport Organisation qui

s’investit dans les sports de nature.

Les gens s’inquiètent pour les dérives que peut provo-

quer l’argent dans un sport. Par expérience, la première

cause du dopage n’est pas l’argent mais la reconnais-

sance. Pour exemple, tous les adeptes de musculation

qui ont des conduites dopantes ne le font pas pour l’ar-

gent mais simplement pour s’accepter ou s’imposer

dans un groupe social. On retrouve d’ailleurs ceci dans

les établissements pénitentiaires où les détenus font

beaucoup de musculation et prennent des stéroïdes ana-

bolisants pour se faire une place dans ce monde où la

violence est permanente.

Page 15: Courir

En outre, que les sportifs gagnent un peu d’argent pro-

venant des organisateurs ou des sponsors, quelle est la

différence ? Au final, j’en conclus que ces courses sont

relativement rentables et permettent aux organisateurs

d’en retirer un petit bénéfice. Dans tous les cas, espé-

rons que certains organisateurs ne décident pas d’aug-

menter les coûts d’inscription pour proposer des prices

money. Le principe de faire payer le coureur « de

masse » pour payer les meilleurs n’est pas défendable.

Comptons sur la bonne conscience des organisateurs !

Tu peux nous parler de ton rôle dans la lutte anti do-page maintenant ? Je suis actuellement correspondant régional antidopage.

Je suis chargé de mettre en place les contrôles antido-

page en Aquitaine pour le compte de l’Agence Fran-

çaise de Lutte contre le Dopage. Je contrôle environ

500 sportifs par an, du joueur des Girondins de Bor-

deaux au 50ème d’une course de village ouverte à des

non licenciés, en passant par des rugbymen, des cultu-

ristes, des cyclistes, des golfeurs, …

J’ai également une mission de prévention des conduites

dopantes. On définit la conduite dopante comme l’acte

de prendre une substance, interdite ou pas, pour sur-

monter un obstacle réel ou imaginé. Depuis 10 ans, je

répète qu’il est inutile de faire de la prévention en ba-

sant la prévention sur les dangers du dopage pour la

santé. C’est un discours qui n’est pas entendu par les

jeunes sportifs car rares sont les cas concrets confir-

mant cette affirmation scientifique.

Me concernant, je m’attache davantage à travailler sur

les personnalités, l’acceptation de soi, l’estime de soi,

les valeurs du sport, l’éthique, le respect, …

Il est important de rappeler que le dopage est avant tout

un acte de tricherie, néanmoins légitime pour la per-

sonne qui y a recours.

Une intervention efficace contre le dopage évitera

l’écueil de la stigmatisation du produit et de la per-

sonne qui le consomme. La faute et le discrédit consti-

tuent le soubassement des politiques de prévention et

d’éradication des conduites dopantes.

Franchement ce n’est pas flippant de se lever le ma-tin, reprendre le vélo en sachant que le peloton, Lance Amstrong en particulier va te prendre la tête ? Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable mais c’est dé-

jà plus facile quand tu n’as rien à te reprocher. Pendant

2 ans et demi chez Festina, j’ai résisté au dopage et aux

pressions ; ensuite, j’ai pensé qu’il était bon de dire la

vérité pour faire changer les choses mais lorsque cer-

taines personnes ont essayé de m’empêcher de parler, je

suis « entré en guerre » pour conserver ma liberté de

parler.

Quand je prenais le départ, je savais que les autres cou-

reurs me regardaient d’un mauvais œil mais je ne chan-

geais rien à ma manière de penser, d’agir et de parler.

Le pire était pour eux : lorsqu’ils m’entendaient parler,

ils voyaient le mal qui était en eux ; je pense que c’était

cela qui les énervait. En appréhendant la situation de

cette manière, je me sentais être sur le bon chemin en

termes de réflexion, par contre, je savais très bien que

je mettais ma carrière de cycliste professionnel en dan-

ger.

Avec du recul, tu ne regrettes rien ? Honnêtement, je ne regrette rien du tout. J’ai fait une

courte carrière de cycliste professionnel (5 ans et demi)

sur 10 années de licence à la FFC (de 1992 à 2001)

mais j’ai gardé essentiellement que des bons souvenirs

et surtout mon intégrité. J’ai assumé tous mes actes et

je continue ainsi. Je parle librement, je suis bien dans

ma peau, j’adore apporter du plaisir aux autres, je ne

serais pas ainsi si je n’avais pas fait ces choix. Comme

je le disais préalablement, l’estime de soi autonome se

construit en réfléchissant sur soi, pour savoir ce qu’on

est réellement, pas ce qu’on veut paraître être.

Par contre, j’ai tout de même un petit regret : face au

dopage, j’avais l’habitude de m’entraîner plus que les

autres (lors des stages, je rallongeais de quelques kms

après chaque entraînement) espérant pouvoir aller aussi

vite qu’eux. Avec du recul, j’aurais dû faire le contraire

car le dopage permet avant tout de mieux récupérer et

ainsi arriver plus frais au départ d’une course. J’ai fait

l’erreur quelques fois de me « cramer ».

Rencontre avec Christophe Bassons

Page 16: Courir

Moi perso je dis que les coureurs dopés sont fautifs, mais ne devrait ‘on pas s’attaquer plus fort aux méde-cins, labos, pharmaciens qui eux sont les premiers maillons de la chaîne ? C’est le coureur qui fait son choix, donc il a sa part de

responsabilité. Néanmoins, j’aurais tendance à em-

ployer des termes différents. Les coureurs qui se dopent

sont ceux qui n’ont pas eu la chance de se forger une

personnalité suffisamment forte pour résister aux pres-

sions. C’est une défaite que de se doper car c’est

s’avouer vaincu d’avance mais chacun fait son choix en

fonction de son vécu, son présent et ses objectifs. Le

sportif qui n’a pas eu la chance d’avoir des parents qui

s‘aiment, qui n’a pas reçu l’amour escompté, qui a vécu

dans la misère, dans la violence ne peut pas faire les

mêmes choix qu’un jeune qui a grandi dans du coton

tout en touchant néanmoins du doigt les difficultés de la

vie.

Il est difficile de critiquer un sportif venant d’un quar-

tier en difficulté ou d’un pays pauvre parce qu’il se

dope. Grâce au dopage, il gagne de l’argent et rend heu-

reux sa famille. Que ferions-nous à sa place ? Il est sur-

tout victime de sa place sociale et on ne peut pas lui re-

procher de ne pas avoir été suffisamment aimé.

Pour ce qui est des personnes qui gravitent autour de ces

sportifs, notamment les médecins, labos et pharmaciens,

il est clair qu’il est important qu’ils soient sanctionnés

s’ils sont responsable d’une quelconque dopage. Dans le

cadre de ma profession, je participe à la commission ré-

gionale de lutte contre les trafics de produits dopants. Il

existe cette commission dans chaque région. Elle réunit

les différents services de l’état pouvant avoir connais-

sance ou utiliser des informations sur les trafics de pro-

duits dopants. On y retrouve les douanes, les douanes

judiciaires, la gendarmerie, la police judiciaire, la ré-

pression des fraudes, un représentant des pharmaciens

et le procureur de la république. L’objectif principal est

de sanctionner les personnes qui facilitent, incitent ou

organisent la prise de produits dopants.

Un point de la loi est important : Les sportifs dopés en-

courent des sanctions sportives alors que les personnes

qui dopent encourent des sanctions pénales.

Pour finir, une partie du milieu du vélo t’a tourné le dos ou t’as allumé (même chez les dirigeants) mais une grande partie des coureurs amateurs, specta-teurs, supporters et même simples anonymes te sou-tiennent, ce n’est pas cela le plus important ? Il est clair que je préfère que ce soit ainsi. Mais, ce que

je ressens concernant ce soutien ne me semble pas im-

portant ; ce qui est important est le constat que la majo-

rité des personnes qui n’ont pas subi ce milieu, exempt

de toute pression, reconnaît les personnes honnêtes, res-

pectueuses et franches.

Régulièrement encore, des personnes me reconnaissant

me félicitent pour mon courage et mon honnêteté. Je

leur réponds simplement que j’ai eu la chance de faire

mon choix, le choix de faire les seules choses que je

puisse assumer. Le courage, c’est faire quelque chose

qu’on a peur de faire. Je n’ai jamais eu peur d’affronter

des sportifs dopés, de ne pas être accepté dans le milieu

cycliste professionnel, de perdre mon travail, de dire la

vérité et de ne pas être reconnu socialement. Par contre,

ma grande peur est qu’un jour je fasse une chose sans

trop réfléchir et difficile à assumer. Dans ce cas-là, il

me faudra beaucoup de courage pour l’avouer !

Rencontre avec Christophe Bassons

Page 17: Courir

Témoignage Julien Bérard

coureur cycliste professionnel Equipe AG2R LA MONDIALE

http://www.julienberard.com/

Parle-nous de toi:

Je suis né le 27 juillet 1987 à Paris. Je mesure 1m86 et pèse 72kg.Je pratique le vélo depuis l'âge de 6 ans. Suite à un déménagement sur Lyon, je voyais les coureurs sur le vélodrome du Parc de la Tête d'Or, et ma maman m'inscrit au Lyon Pistard Club. Je commence par la piste, et découvre également le cyclo-cross. Le Club de-vient ensuite le Lyon Sprint Evolution et j'y pra-tique la route et le cyclo-cross jusqu'en catégorie junior. Je rejoins alors Chambéry Cyclisme For-mation en 2006. Après 4 années passées dans l'antichambre de l'équipe AG2R La Mondiale, j'intègre l'équipe professionnelle fin 2009. Parallèlement, j'obtiens un Bac Scientifique, puis un DUT Science et Génie des Matériaux, et une Licence Professionnelle Innovation et Développe-ment Industriel. A l'issue de mes études j'intègre l'équipe Pro AG2R La Mondiale. J'obtiens égale-ment un BE tronc commun et un BE cyclisme tra-ditionnel est en cours. Carrière amateur : multicarte et performant jus-qu'en junior, je me suis ensuite concentré sur l'ac-tivité route en senior. Chaque année, j'ai franchi des paliers jusqu'à intégrer l'équipe de France Es-poir. J'ai pu courir avec les meilleurs coureurs de ma génération. Le centre de formation m'a permis de progresser à mon rythme tout en continuant mes études. J'en garde un très bon souvenir. J'ai appris les bases du métier de coureur cycliste sans pression. Objectifs Carrière professionnelle : Servir le col-

lectif afin que le groupe puisse peser sur les

courses, Découvrir le meilleur niveau mondial

(protour) et participer aux plus belles épreuves du

calendrier en y jouant un rôle. Continuer à me

faire plaisir le plus longtemps possible tout en

progressant sainement avec mes moyens.

L’entraînement

S'entrainer "propre"

Je m'entraine 5 a 6 jours sur 7, toute l'année avec quelques fois du bi-quotidien. La météo n'est pas un probleme pour moi, je sup-porte bien la pluie et le froid. Il y a donc entre 1 et 2 jours de repos suivant les semaines pour assimiler les charges de travail et respecter une progression. Les courses (environ 80j par an) se déroulent de février a mi octobre, et représentent environ la moitié du kilométrage annuel qui s élève a 30000km , j ai une progression de régulière entre 10 à 15 % par an depuis 10 ans. La trêve sans vélo dure un mois : du 15 octobre au 15 novembre Ce n’est pas tous les jours facile de s'entrainer, car on tombe facilement dans la routine. Depuis 2 ans je travaille avec un entraineur pro-

posé par l équipe, et il me propose des exercices

a chaque sortie pour entretenir ou dévelop-

per différentes qualités : force, explosivité , vélo-

cité, endurance, sprint …

Je m'entraine avec 2 ou 3 jeunes coureurs de

mon équipe qui habitent sur le bassin chambé-

rien. La difficulté en vélo est que l'équipe est écla-

tée un peu partout en France, et même a l' étran-

ger. C'est un sport où l'on s'entraine individuelle-

ment mais ou l'on cours en équipe.

...

Page 18: Courir

Globalement c'est un métier très physique puis-qu'après 5 h d entrainement il est difficile d aller faire les magasins ou se promener pour le plaisir sachant qu'on vient déjà de passer une partie de la journée dehors. On est un peu en décalé avec la société, de plus on est assez souvent absents les week end pour les courses et on cumule aussi des stages. Mon objectif est de continuer a progresser réguliè-rement. Je suis conscient que je ne gagnerai ja-mais le tour de France mais j'ai déjà prouvé que l'on peut avoir un niveau international sur une journée en ciblant bien ses objectifs. Je m' ali-mente de façon équilibrée et prends quasi a lon-gueur d'année differents compléments alimen-taires types vitamines minéraux oligo éléments , protéines ,acides amines ... Le but étant de refaire les stocks et éviter les carences dues a la pratique intensive.

Et le Dopage dans tout çà ?

La tentation du dopage

Le problème vient principalement de la médiatisa-tion et de l'argent. Même si je gagne ma vie grâce au vélo et que les perspectives d évolution en terme de salaire dé-pendent de mes résultats, je n ai aucunement en-vie de tricher. Pourtant la tentation est grande. En effet, en vélo tu signes des contrats de deux ans dont le mon-tant est basé uniquement sur tes résultats passés. Il suffit d une grosse performance pour obtenir une énorme augmentation de salaire. Il y a très peu de primes ou parties variables pour la régula-rité des résultats futurs. Chaque année on voit des coureurs faire des coups d éclats sans jamais confirmer. Quand j entends l'annonce d'une nouvelle histoire de dopage aux infos, cela me touche. Parfois j'ai l impression qu'on est les "boucs émissaires" du monde sportif. On est le sport le plus contrôlé et de loin. J'ai entendu qu'un grand nom de notre sport avait subi 55 contrôles en 2010 dont un le jour de Noël. En effet, notre sport, comme de nombreux autres maintenan, est associé au sys-

tème de localisation des sportifs : Adams (anti do-ping administration and managment Systèm) Une plateforme sur internet nous permet de ren-seigner notre localisation a tout moment. Il est im-pératif d associer une plage d'une heure par jour (entre 6 et 21 h) avec une adresse a laquelle on sera présent et disponible pour être contrôlé. Pour ma part l'adresse de base est mon domicile entre 7 et 8 h du matin. En cas de déplacement j'indique la nouvelle adresse si je me trouve en fa-mille ou en course par exemple. Le contrôle est urinaire est sanguin et prend environ 30 min du-rant lesquelles je suis constamment sous leur sur-veillance. J'ai été contrôlé 10 fois en 2 années profession-nel, dont 5 a la maison et 5 en course ou en stage. L'intérêt est de pouvoir traquer les tricheurs même quand ils ne courent pas puisqu'avant, le dopage qui s'effectuait hors course était indétec-table. Ce système ne me gêne pas, c'est devenu une habitude, j'ai équipé mon domicile d une puis-sante sonnette, comme ça les préleveurs me ré-veillent.

...

Page 19: Courir

Mon premier contact avec ce système a été très

mauvais puisque j'ai manqué un contrôle. Avant

même ma première compétition pro, les contrô-

leurs sont venu chez moi à 6h et ont sonné. Je

dormais profondément et n ai rien entendu car la

sonnette était très faible et 2 portes la séparent de

la chambre. Une heure plus tard ils ont renouvelé

l'opération mais toujours pas de réponse. J'avais

mis l'horaire le plus tôt pour être sur d'être a la

maison. Mon portable était éteint donc le numéro

indiqué pour me joindre était indisponible. Depuis

j'indique aussi le téléphone fixe. J'ai reçu un aver-

tissement, malgré le fait d avoir contesté ce man-

quement puisque j'étais bien présent, mais sans

pouvoir le justifier. L'avertissement a été annulé au

bout de 18 mois, c'est maintenant une histoire an-

cienne. En cas de 3 contrôle manqué tu es sus-

pendu jusqu'à 2 ans (Cf les Affaires du rugbyman

et de Longo...). Les équipes françaises suspen-

dent les coureurs par prévention au bout de 2

fautes.

Avec toutes les contraintes, comment

gères-tu les "baisses de forme" et les

petits bobos de fatigue ou de l'hiver ?

Généralement "je touche du bois", j'ai pas trop de

maladies ou de blessures.

Malheureusement la semaine dernière, j ai heurté

avec le genou un poteau en fer dans une ruelle, 4

points de suture au genou, et douleur a la rotule

mais sans fracture. C'est 10 a 15 j d'arrêt pour que

la plaie cicatrise, car la flexion du genou est im-

possible. Les aléas du sport qui touchent chaque

pratiquant a un moment ou a un autre de façon

plus ou moins grave. Il faut savoir prendre son mal

en patience et éviter de précipiter son retour. A

vouloir gagner quelques jours on peut parfois

perdre plus gros encore.

Sinon quand j'ai un rhume ou autre, j'essaie de

faire passer le mal avec un sauna ou en me cou-

vrant bien, surtout la nuit. Comme je l'ai déjà dit,

j'utilise des compléments pour renforcer les dé-

cences immunitaires, et chaque année je me fais

vacciner contre la grippe.

Pour les baisses de forme, je relâche l'entraine-

ment en roulant faiblement un jour sur 2 juste en

entretien. Les bilans sanguins donnent aussi des

indications, et si nécessaire je stoppe l'activité plu-

sieurs jours. Un exemple que je cite souvent : on

voit plus de mecs qui ne marchent pas parce qu'ils

sont crames que parce qu'ils ne s'entrainent pas

assez. Il suffit de pas grand chose : lever le pied

une semaine pour inverser la tendance et être au

top.

Ton adresse mail est très "parlante" …

[email protected] Mon adresse mail date d'il y a 8 ans (junior), cela

correspond a mon premier contact avec le haut ni-

veau international, je voulais trouver quelque

chose d'original, qui marque, pour passer un coup

de gueule contre le dopage qui est un problème

dans le vélo, mais aussi pour faire réagir, car jus-

tement il n y a pas que des dopés dans notre

sport !

Page 20: Courir

Quel suivi médical pour les

membres de l’équipe de France de

course de montagne ?

Un athlète sélectionné en équipe de France de course

en montagne peut être soumis à différents dispositifs de

lutte anti-dopage. En effet, depuis maintenant quelques

années, la FFA demande aux athlètes de se soumettre à

un suivi médical et notamment biologique afin de pou-

voir prétendre porter le maillot national lors des com-

pétitions internationales.

Au départ, ce suivi consistait simplement en une prise

de sang appelée « suivi biologique » plutôt que

« contrôle sanguin ». La FFA utilise le terme de « suivi

biologique » car cette prise de sang permet de con-

naitre l’ensemble des paramètres hématologiques de

l’athlète (hématocrite, hémoglobine, leucocytes…),

mais aussi de détecter d’éventuelles carences en sels

minéraux (ferritine, fer sérique, potassium, sodium…)

et éventuellement de connaitre l’évolution de ces para-

mètres pour un athlète sélectionné plusieurs fois. Mais

c’est aussi un vrai moyen de contrôle anti-dopage avec

test EPO, testostérone, cortisol ….

Ce suivi biologique s’accompagne désormais d’un sui-

vi « cardiaque » avec échographie cardiaque et suivi

médical classique dont des questionnaires sur la diété-

tique et la détection de sur-entraînement.

Bien évidemment, tous les athlètes peuvent être contrô-

lés (urinaire ou sanguin) avant ou après la compétition

internationale. Comme dans toutes les disciplines,

l’instigateur du contrôle (fédération, ministère, organe

de lutte contre le dopage…) décide des athlètes à con-

trôler en fonction du classement et/ou au hasard. Au-

cune règle précise n’est établie, mais en général, le po-

dium est systématiquement contrôlé. On peut regretter

que la plupart des contrôles ainsi effectués soient uri-

naires limitant de fait l’efficacité de cette lutte anti-

dopage.

D’autre part, certains athlètes figurant sur les listes de

haut-niveau (c’est très difficile en course en montagne,

discipline non olympique où le podium international

individuel est requis.. !) bénéficient du suivi longitudi-

nal commun à tous les sports.

Enfin, d’autres athlètes ou les mêmes sportifs soumis

aux prérogatives citées ci-dessus, sont inscrits dans un

programme de localisation mis en place par l’IAAF

(Fédération Internationale d’Athlétisme). Comment ce-

la se passe-t-il ?

Tous les jours de l’année ces athlètes doivent fournir

une plage horaire d’une heure dans un lieu précis ainsi

que leur lieu d’entraînement afin de pouvoir être locali-

sés et de pouvoir être contrôlés inopinément hors com-

pétition chaque jour de l’année (contrôle urinaire et/ou

sanguin). Avant chaque trimestre, l’athlète doit ainsi

fournir l’ensemble des informations de sa localisation

pour les 3 mois à venir. Tout le monde a entendu parler

de ce programme avec le cas Longo. C’est un dispositif

très lourd car il faut nécessairement anticiper et penser

sans cesse à l’actualiser dès qu’il y a un changement dû

à des contraintes personnelles, familiales, profession-

nelles, etc. Au bout de 3 « no Show » ou manquement,

l’athlète est considéré comme « positif ». Il paraît donc

parfaitement compréhensible que l’athlète (qui plus est

non-professionnel pour le cas de la course en mon-

tagne) puisse oublier de signaler un changement de lo-

calisation dû à un imprévu. Une des solutions pourrait

donc être d’envisager d’investir dans le port de brace-

lets électroniques ou dans un GPS permettant de locali-

ser en permanence les athlètes… ce qui questionne

quant aux limites avec la vie privée.

Ainsi, si les athlètes peuvent être contrôlés à différents

moments par différents protocoles, on ne peut néan-

moins que constater le manque ou la régularité de con-

trôles en compétition nationales et se questionner quant

au choix des athlètes contrôlés…

Le suivi, par Julien Rancon

Page 21: Courir

Témoignage d’un athlète sur le suivi anti-dopage

« Le suivi longitudinal, même si je pense que c'est pareil pour tout le monde, a connu des chan-gements ces dernières années. Autrefois on avait une prise de sang tous les 2 mois donc 6 par an. Actuellement, cela fait 2 ans je crois, que le nombre de prises de sang a été réduit à une seule avant chaque sélection internationale. Mon avis c'est que le suivi longitudinal est une bonne chose. Ainsi, on bénéficie d'un suivi qui, non seu-lement, il ne faut pas se le cacher, permet de sa-voir si des sportifs ont recours à des substances interdites, mais surtout cela permet d'avoir égale-ment un suivi sérieux de l'évolution de la santé de l'athlète. Par ailleurs l'AFLD et l'AMA luttent également contre le dopage ce qui est salutaire pour tout le monde. La seule contrainte que tout sportif faisant partie de ce suivi pourrait subir c'est qu'il doit don-ner obligatoirement 1h de son temps chaque jour par l'intermédiaire d'un formulaire à remplir et à envoyer par mail ou encore à l'aide du logiciel ADAMS. Le logiciel ADAMS est un compte perma-nent que l'on doit remplir en y actualisant sa posi-tion géographique pour un trimestre. 15 jours avant chaque trimestre le logiciel ADAMS doit être actualisé par les futures adresses (stages, etc...) que l'on fréquentera lors des 3 prochains mois (prédictions peu aisées il faut l'avouer). Si, pour une raison X ou Y on doit changer d'adresse pour un empêchement, souci familial, etc... il faut rapi-dement prévenir l'AFLD avant 17h........la veille! Sauf que l'AFLD étant fermé le week-end, il vaut mieux pour l'athlète que l'empêchement n'inter-vienne pas le week-end car si un médecin passe à l'adresse prévue et que l'athlète est absent, cela constitue un "no show" donc un avertissement. Par exemple: si des amis nous invitent à manger et que cela tombe dans la tranche horaire concer-née par l'éventuelle visite du médecin il faut abso-lument annuler, surtout si on ne peut plus prévenir l'AFLD. Et enfin, sachant que, en cas d'empêche-ment, il faut prévenir rapidement l'AFLD avant 17h "la veille du changement d'endroit" comment peut-on prévenir la veille de ce changement étant don-né qu'un empêchement arrive toujours subite-ment? Fallait-il être au courant de l'empêchement la veille? Moi, personnellement, je ne suis jamais au courant de mes empêchements la veille de l'empêchement... Sinon ce n'est plus un empêche-ment (rires). Bref, ce sont des inconvénients mi-nimes mais qui peuvent avoir des conséquences

fâcheuses pour l'athlète. Car trois "no show" = suspension 1an. J'ai une anecdote à ce sujet... Une fois, en rem-plissant mon planning pour l'AFLD, j'avais prévu de passer une semaine chez mon meilleur ami en Alsace. Je l'ai appelé pour lui demander si je pou-vais mettre son adresse dans le planning et il m'a répondu qu'il n'était pas d'accord. Et je n'ai pas été voir mon meilleur ami, c'est lui qui a dû se dé-placer pour se faire pardonner de ce refus. Et je comprends parfaitement qu'il ne veuille pas divul-guer son adresse personnelle et qu'il ne veuille pas voir des inconnus entrer chez lui. En tout cas, même si c'est une excellente dé-marche d'imposer des contrôles inopinés pour des sportifs, je pense que dans le système actuel, comme dans tout système, il y a certainement des choses à améliorer. Par exemple, on ne retrouve plus le côté inopiné du contrôle, car l'athlète s'at-tend chaque jour à un contrôle au vu de la tranche horaire qu'il a donnée dans son planning. Mais toute organisation est perfectible et je ne doute pas une seconde des bonnes intentions de ce système. »

Le suivi

ADAMS

Page 22: Courir

Corrida de Seynod du 04/12

Hommes: 1. S Bernardo et A Deletraz, 2. J Mellet et R Criado , 3. S Caillet et P Yvars …

Femmes: 1. I Thibon et A Coulaud, 2. c Durand et F Buffet, 3. A Legron et S Harispuru…

Mixte: 1. M Passero et C Roy, 2. M Thibault et K Marguerettaz,

3. F Therisod et AL Chamiot Poncet,

suite

La course Barbython du 04/12

Hommes: 1. A Jannin, 2. O Chautemps, 3. S Espitalier…

Femmes: 1. B Faurax, 2. C Suptil, 3. S Gillier…

suite

La corrida des lumières du 10/12

Hommes: 1. W Nduwimalla, 2. M Ndemi, 3. B Cheruiyot… suite

Femmes: 1. F Niyonnizigiye, 2. M Woldu, 3. GNysigiyimana … suite

Vétérans: 1. E Carassus, 2. N Bouchelaghem, 3. L Duluye… suite

Le cross de Noël d’Annecy le Vieux du 11/12

Hommes: 1. S Paumier, 2. A Kiday, 3. B Lemay… suite

Femmes: 1. A Boucansaud, 2. I Thibon, 3. S Haubois… suite

Les foulées Bonnevilloise du 11/12

Hommes: 1. O Joubert, 2. JF Ledoux, 3. S Jourden… suite

Femmes: 1. S François, 2. I Mazzella, 3. M Amavi… suite

La corrida d’Armande du 17/12

Hommes: 1. N Bouchelaghem, 2. S Caillet, 3. O Chautemps… suite

Femmes: 1. J Abello, 2. AM Guilloux, 3. C Leclerc… suite

La corrida de Metz Tessy du 17/12

Hommes: 1. A Bakhtache, 2. E Nduwayo, 3. A Kiday… suite

Femmes: 1. M Bernard Aureille, 2. K Marguerettaz, 3. I Bogey… suite

Résultats Novembre 2011

Page 23: Courir

Trail Référence

La course à pied montre la voie

Nouvelle émission, TRAIL REFERENCE intéressera tous les amateurs de course à pied engagée. Pour le seul ma-gazine dédié à cette discipline dans le paysage audiovisuel français, Montagne TV s’est attaché les conseils de spécialistes qui apportent ici toute leur expertise des sports outdoor et plus particulière-ment du trail. On y trouve des conseils d’entraînement, de nutrition, d’équipement, les résultats sportifs, les parcours à dé-couvrir… Karine Lima, animatrice et sportive émérite, présentera ce nouveau magazine. Avec son invité, Karine évoquera l’actualité du trail et ses sports outdoor et dispensera des conseils avisés de nutrition, récupération, entraîne-ment…pour une bonne pratique du sport.

Durée : 26 minutes Diffusion : Vendredi à 20h30

Pour voir la bande annonce, cliquez ici Présence de Montagne TV : sur le canal 79 de CanalSat dans le bouquet initial, et sur l’ensemble des box des opérateurs de téléphonie (Orange, Bouygues, SFR, Free…)

Page 24: Courir

Sport 2000 Pays Rochois

Sport 2000 Amancy

15, Impasse des Champs

ZAC de la Vulpillère

74800 AMANCY

Tél. : 04.50.03.22.59

Le magasin SPORT 2000 Amancy

possède un rayon technique avec

conseils vous proposant une gamme

complète de chaussures de route et

de trail pour homme et femme du

débutant au confirmé

Roland , votre conseiller

Nouvelle athlète du team Sport 2000 Amancy

Christel DEWALLE

Elle va courir pour SPORT 2000 Pays Rochois sous une

nouvelle marque arrivant sur le marché Français du

Trail, Crazy. Cette marque sera distribuée dans une quin-

zaine de magasin en France dont SPORT 2000 Amancy à

partir de Mars 2012.

Quelques résultats de Christel

1ère F de l'Ultra Tour du Môle en 5h08

1ère F de la Verticale du Môle en 45'50

1ère F de la 1ère étape de l'Aravistrail en 5h56

1ère F du petit Tour des Fiz

2ème Sénior et 4ème F en 8h19 aux Aiguilles Rouges

1ère F Verticale de Nantaux

5ème F en 40'09 de la Verticale de Fully

Page 25: Courir

PROFIL : Coureur universel léger

USAGE : Compétitions toutes distances sur routes et chemins propres

POINTS FORTS : Une combinaison tonicité / stabilité exceptionnelle

Prix de vente conseillé : 120€

Poids : 245g (pointure 42)

Wave Aero 9

Gamme “Racing”

La course exige très peu d'équipement : un short, un tee-shirt, et une paire de chaussures de sport sans oublier les chaussettes qui sont également très importante.

L'époque est loin des coureurs en pantalon, un mouchoir sur la tête. Ce sont les chaussures de course sur route qui ont for-tement progressé en terme technique depuis les années 1970 (boom du jogging). Les chaussures sont devenues spécifiques au point de vue anatomique (coureur lourd, pronateur, supinateur, plusieurs largeurs de pieds, demi-pointure) ou au point de vue de l’utilisation (compétition donc plus légères mais fragiles, tous-terrains donc crantées et plus lourdes). En 1997, Mizuno a relevé ce défi en créant une plaque ondulée baptisée MIZUNO WAVE. Mizuno a ainsi développé des plaques Wave de différentes amplitudes, de différentes longueurs et à partir de différents matériaux pour répondre aux be-soins de tous les coureurs en termes de foulée, de poids et de pratique. Aujourd’hui les coureurs sont de plus en plus à la recherche de performance et donc de légèreté c’est pourquoi Mizuno pro-pose une gamme de produit appelée « racing » adaptée à la compétition. Découvrez notre gamme ci-dessous et au magasin Sport 2000 Amancy !

Audrey

PROFIL : Coureur universel à pronateur léger

USAGE : Compétitions toutes distances

POINTS FORTS : Une vraie chaussure de compétition performante et confortable

Prix de vente conseillé : 100 €

Poids : 230g (Pointure 42)

Wave Musha 3

Gamme “Racing”

PROFIL : Coureur universel à pronateur léger

USAGE : Compétitions toutes distances

POINTS FORTS : Une vraie chaussure de compétition performante et confortable

Prix de vente conseillé : 110€

Poids : 210g (pointure 42)

Wave Ronin 3

Gamme “Racing”

Sport 2000 Pays Rochois

Page 26: Courir

Leader du marché des bas médicaux de compression, SIGVARIS

apporte chaque jour une contribution significative à l’amélioration

de la qualité de vie des personnes souffrant d’insuffisance veineuse.

Dans le monde entier, SIGVARIS est synonyme, depuis de nom-

breuses années, d’une compétence absolue en matière de compres-

sion médicale. Référence en termes d’efficacité thérapeutique, la

marque allie de façon inédite, connaissances scientifiques et qualités

technologiques pour répondre aux exigences de confort, d’esthé-

tisme et de modernité.

Selon un modèle de production entièrement intégré, SIGVARIS

maîtrise la chaîne de fabrication dans sa totalité. Forte d’un savoir-

faire textile historique, cette entreprise traditionnelle a fait le choix

de l’innovation et de la haute technologie pour devenir une industrie

de santé publique reconnue et s’imposer sur les marchés.

Aujourd’hui SIGVARIS a décidé de mettre toute son expertise mé-

dicale et son intelligence textile au service des sportifs. Dans un do-

maine où la compression est de plus en plus utilisée et plébiscitée, le

leader incontesté du secteur se devait d’apporter tout son savoir-

faire pour proposer une gamme de produits parfaitement adaptés aux

besoins de tous les sportifs. Après avoir collaboré avec des sportifs

de haut niveau depuis de nombreuses années, en tant que fournis-

seur officiel lors de plusieurs olympiades, dont notamment les JO de

Pékin, SIGVARIS permet à chacun d’accéder aujourd’hui, à sa

toute nouvelle gamme pour le sport.

En collaborant avec des chercheurs du CREPS, ainsi que des cher-

cheurs de l’Université du Sud Toulon Var et de l’INSEP,

SIGVARIS a su démontrer l’efficacité du port de ses produits de

compression : Le manchon PULSE Road et la chaussette RECOVE-

RY.

SIGVARIS a en effet réalisé

une étude clinique en colla-

boration avec le CREPS de

Strasbourg dont les résul-

tats permettent de montrer

toute l’efficacité de la chaus-

sette RECOVERY sur la ré-

cupération. D’une part, la

compression « seule » de

RECOVERY améliore de

manière significative la récu-

pération (diminution des

douleurs, raccourcissement

de la phase de récupéra-

tion) ; d’autre part, l’action

du froid additionnée à la com-

pression, une exclusivité

SIGVARIS, accroît davantage

l’efficacité de RECOVERY sur

l’amélioration de la qualité et de

la vitesse de la récupération.

L’Université du Sud Toulon

Var en collaboration avec

l’INSEP a mesuré quant à elle,

l’efficacité du manchon PULSE

Road porté pendant l’effort.

Les résultats montrent que ce produit a une réelle action sur les

muscles et améliore significativement la récupération. Le port du

manchon PULSE Road pendant l’effort permet de diminuer la fa-

tigue musculaire et de récupérer plus rapidement. Il apporte donc

une meilleure prévention des dommages causés aux muscles pen-

dant l’activité intense.

PULSE Road est un manchon de compression, mis au point par

SIGVARIS. Porté pendant l’effort, il protège les muscles en préve-

nant les méfaits de la défaillance du système veineux grâce à plu-

sieurs caractéristiques techniques :

la compression dégressive maîtrisée permet d’éviter l’apparition

des microlésions responsables de la souffrance du muscle ;

la fibre Aquarius, utilisée pour la première fois dans la fabrica-

tion d’un manchon de compression, est une matière révolu-

tionnaire qui évacue efficacement l’humidité ;

le taillage précis et haute précision (qui couvrent 97 % des

morphologies des Français) permet à chacun de choisir le ni-

veau de compression le mieux adapté pour une efficacité op-

timale.

RECOVERY est la première chaussette de récupération à combiner

plusieurs actions, pour une efficacité optimale sur la récupération :

la compression conséquente et dégressive agit après l’effort en

renfort du système veineux pour faire remonter le sang vers

le cœur et éviter qu’il ne stagne dans le mollet ;

le froid, par la pulvérisation d’un spray, pour la première fois

associé à la compression, agit en complément et améliore en-

core la circulation sanguine. Des technologies pointues de

tricotage ont permis de réaliser un assemblage spécifique de

quatre matières complémentaires qui capte et conserve effica-

cement le froid ;

le grand nombre de tailles disponibles (qui couvrent 97 % des

morphologies des Français) permet à chacun de porter la

chaussette la mieux adaptée et donc la plus efficace possible.

Sigvaris

Page 27: Courir

Le mot de l’organisateur

Après une interruption d’une année en 2010 dûe à la

neige, la Corrida de Metz-Tessy 2011 a retrouvé son

rang, et ce, malgré une météo incertaine…

Dans un ciel d’hiver arrosé de quelques petites averses de

neige, près de 650 concurrents ont répondu présents à

l’appel des organisateurs, dont le plus jeune était à peine

agé de 3 ans.

Les 5 courses de jeunes ont permis de découvrir les ta-

lents de demain au cours d’épreuves très disputées.

La corrida des femmes a rassemblé plus de 100 partici-

pantes et a vu la victoire de la grenobloise Aurélie Ber-

nard qui a pulvérisé l’ancien record en 15’39’’.

Quant aux hommes, Abdelkader Bakhtache, membre de

l’équipe de France, n’a laissé aucune chance à ses 260

poursuivants… et a lui, égalisé le record de Hakim Mer-

zougui en 20’19’’ ! Le Burundais Nduwayo a pris la 2ème

place juste devant Abdou Kiday (Foulées d’Annemasse).

Par équipe la victoire est revenue au Team Mermillod

emmené par Eric Carrassus, excellent 4ème et 1er V1.

L’ambiance est encore montée d’un cran avec le tradi-

tionnel relais des familles et la soirée, ainsi que le Nature

Tour Crédit Agricole 2011 ont été clôturés par un magni-

fique feu d’artifice !..

Olivier Grandjean

Corrida de Metz Tessy

Page 28: Courir

"Cette année, j'attendais cette corrida avec im-

patience étant donné qu'elle avait été annulée

l'année dernière. J'adore cette course pour son

niveau élevé et pour l'ambiance festive générée

par la fanfare et les spectateurs. Et pour cette

édition, je ne fus pas déçu : un très beau plateau

avec un record à la clé et toujours autant de

plaisir à courir au sein du village où les specta-

teurs nous encourageaient avec vigueur!!!

De plus, j'ai testé la corrida des familles avec

une amie et sa fille durant laquelle ce fut très

plaisant de courir en équipe."

Moralité : "Rien ne sert de courir... sans con-

clure l'année à Metz-Tessy

Christophe Girod

La corrida de Metz-Tessy est devenue une "classique"

de la région.

Vous prenez une bonne dose de sport ... vous ajoutez

une bonne pincée de convivialité ... vous mélangez

l'ensemble pendant 2 ou 3 tours et vous obtenez un mo-

ment extrêmement sympathique

Courses d'enfants, course de familles, fanfares, feu

d'artifice : C'est NOËL avant l'heure !

Le coté sportif n'est pas pour autant négligé : les

courses adultes attirent dorénavant les meilleurs

athlètes régionaux (voir internationaux cette année ...).

Il est très impressionnant pour le quidam que je suis de

les voir nous doubler ;-)

La course est à l'image de son organisateur (Olivier

Grandjean) et de son équipe : Généreuse et chaleu-

reuse.

Denis Voinçon

Corrida de Metz Tessy

C'est la première fois que je m'aligne sur cette

course car elle est en tout début de saison pour

moi et je n'ai pas été déçu...

Les mecs ont couru comme des balles, et j'ai eu

le sang dans la bouche au bout de 1km. Le froid,

la pluie, la nuit, et les mecs lâchés comme des

fauves ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.

Mais bon, c'est vrai que c'est très agréable et très

instructif de courir avec des athlètes comme ça.

On apprend certainement plus dans ce genre de

compétition où l'on passe par la fenêtre au bout

de 5km que tout seul à l'entraînement.

Yoann Deldossi

Page 29: Courir

Une grande 1ere pour moi autant sur la corrida

des familles que pour la corrida des femmes.

Une ambiance chaleureuse tout au long du par-

cours. A chaque virage nous avions la joie d en-

tendre les encouragements des benevoles ou des

spectateurs..

Sur le moment, enchainer les 2 corridas me parut

une mauvaise idee...et puis j ai eu de bonnes sen-

sations sur la corrida des femmes.

Un grand merci a Olivier et a toute l organisa-

tion.

De la course, au feu d artifice jusqu a la remise

des prix tout fut parfait.

Virginie Ehrsam

Corrida de Metz Tessy

Après l’annulation de l’édition 2010 à cause du verglas, la

neige ce samedi 17 décembre 2011 matin nous fit craindre

le pire, mais il n’en fut rien. La douceur de cette journée fit

rapidement fondre la neige sur le bitume. Ce sont près de

650 coureurs qui se sont élancés sur les différentes courses

enfants, famille et les deux corridas hommes et femmes

avec respectivement 6.9 km et 4.6 km.

Martine Volay du team « sport 2000 Annecy Epagny »

avait décidé de participer, pour travailler un peu sa vitesse

pendant cette saison d’hiver.

Elle nous raconte sa course :

110 femmes au départ et un plateau de favorites. Pas ques-

tion de jouer les premiers rôles pour moi mais juste de

faire une bonne séance. Le départ fut donné à 18 h 05 sous

une température quasi idéale. C’est parti très vite devant,

les premiers 500 mètres sont plats, je double, me fait dou-

bler, puis c’est la côte que nous ferons deux fois. Et là, je

suis plus à mon aise, puis de nouveau du plat avant d’atta-

quer une grande descente. Mes grandes jambes vont me

servir, j’arrive à rattraper des filles, mais déjà je sens que

ça va vite, et qu’il va falloir tenir deux tours à ce rythme.

Le speaker annonce que je passe 13e à mi-course. Moi qui

aime le long, je me dis « encore un tour », je commence à

sentir l’acide lactique qui monte dans les cuisses, il faut te-

nir Martine, et revoilà la côte, et là je redouble deux filles,

mais elle n’est pas assez longue pour que je puisse aller

chercher d’autres concurrentes devant. Je finirai à l’arrache

en conservant ma place de 11e et 3e V1. Je suis contente,

même si je trouve que ce sont des efforts violents.

Je retrouve Karine, qui a fini 2e derrière l’intouchable Ma-

gali. Christian nous rejoindra pour la remise des prix. En-

core deux beaux podiums pour le team sport 2000 Annecy

Epagny.

Christian Lefevre, Sport 2000 Epagny

"malgré quelques inquiétudes au sujet de la mé-

téo annonçant la neige ce samedi 17 décembre,

c'est finalement sous un temps clément qu'a pu se

dérouler la corrida, avec beaucoup de monde au

départ des diverses courses proposées tout a long

de l'après-midi. Comme toujours l'organisation a

été à la hauteur de la manifestation : respect des

horaires, sécurité tout au long du parcours, ravi-

taillement chaud à l'arrivée, et de belles têtes

d'affiche au départ des courses Hommes et

Femmes. Nul doute que la notoriété de cette cor-

rida drainera encore plus de monde dans les an-

nées à venir".

Isabelle Bogey

Page 30: Courir
Page 31: Courir

Quelques billes

sur l’entraînement

d’Erik Clavery

avant la Saintélyon

Par Pascal Balducci, préparateur physique et mental

La Saintélyon n’était prévue au programme d’Erik.

L’objectif 2011 était le championnat du monde en Ir-

lande début juillet, puis les Templiers fin octobre. Au

mondial, Erik est parvenu à réunir l’ensemble des para-

mètres de la performance physique et mentale. Les in-

dices physiologiques étaient bons et le mental dispo-

nible. Il a fait sa course sans se préoccuper du canadien

qui s’échappait ni des autres français qui faisaient l’ac-

cordéon. A l’entraînement, pendant des mois, nous

nous étions préparés à ces changements de rythme as-

sassins (de 4 à 18 km/h), à une course terriblement phy-

sique, et nous avions pris le soin de passer 3 jours au

printemps en imersion totale sur le parcours. Le jour J,

Erik était donc prêt à donner le meilleur sur les 70 km

de l’épreuve. Il a tué la course comme cela était prévu

entre le 40ème et le 48ème km sur une portion plutôt

plane où il s’est littéralement envolé en étant capable

de courir à 17-18 km/h. Il planait dans la fameuse

« zone », cet espace de fluidité où l’athlète n’a plus la

notion de réussite ou d’échec, mais seulement la sensa-

tion d’un immense plaisir.

Aux Templiers, c’est ce même mental qui a fait défaut

à Erik, écrasé par la pression d’avoir un titre à dé-

fendre. Et pourtant, il était prêt, et même encore plus

fort qu’au mondial, chronos et indices physiologiques à

l’appui.

Il a donc décidé de rebondir à la Saintélyon parce que

c’est une grande course et parce qu’il voulait retrouver

des sensations de plaisir.

Pas facile de gérer l’entraînement entre les Templiers et

la Saintélyon. Il fallait commencer par récupérer, re-

trouver la confiance et travailler sur la spécificité de

cette épreuve, tout cela en 6 semaines et avec des va-

cances en Turquie prévues de longue date. En prépara-

tion mentale, nous avons approfondi notre travail de so-

phronisation associé à de l’imagerie motrice. En

quelques séances, Erik a montré de plus grandes facili-

tés pour se relaxer. Il était capable de visualiser les

phases critiques de la course tout en étant détendu.

Du point de vue physiologique, nous avons réduit la

charge globale pour surfer sur la prépa Templiers, et

nous avons mis en place un entraînement plus classique

(moins de variations d’allures) pour nous concentrer

sur les allures et intensités spécifiques de la Saintélyon.

En effet, si en route (marathon par exemple), on tra-

vaille les allures spécifiques, ce n’est pas le cas en trail

où on travaille les intensités spécifiques qui peuvent se

traduire en FC spécifiques.

Par exemple, le 24/11, Erik a réalisé la séance sui-

vante : 15mn à 14 km/h puis 45mn à 17 km/h sur ter-

rain légèrement valloné, puis 15mn à 14 km/h et de

nouveau 45 mn à 17 km/h., soit une séance d’un peu

plus de 32 km. 2 choses pour bien comprendre : s’il

n’y avait pas eu la course 10 jours plus tard, nous au-

rions pu monter jusqu’à 1h à 17 km/h ; deuxièmement,

cette allure apparemment très rapide (et c’est le cas)

correspond seulement à de l’endurance active pour

Erik. Ainsi, il a accompli cet entraînement en respec-

tant les allures et en ne dépassant pas 154 de FC (FC

max à 192). Avec ce type de séance, on est plus chez

Erik sur le versant capacité que puissance de la filière

aérobie. Ensuite, pendant la période d’affûtage, Erik est

resté actif mais avec un faible volume (vélo-course) et

toujours de l’intensité à l’entraînement.

Le jour J, à minuit, Erik avait une terrible envie de cou-

rir et de se faire plaisir. Et dans cette configuration, il

est très difficile de le battre. Le sympathique Thierry

Breuil, excellent 2ème aux Templiers et en grande forme

cette nuit là, s’y est cassé les dents. A 14.5 km/h de

moyenne sur 71 km très boueux, nocturnes et vallonés,

Erik a accompli une performance à la hauteur de ses

énormes moyens.

Pour info, Erik est suivi en prépa physique, prépa men-

tale, quantification des charges, suivi de la variabilité

de la fréquence cardiaque … par mes soins.

Son programme alimentaire et ses soins ostéopathiques

sont assurés par Benoit Nave.

Pascal Balducci

Témoignage

Page 32: Courir

Site qui se veut rassembleur au delà des Teams et de la guerre des étiquettes. Ici, nous allons parler entraînement,

c'est à dire de préparation physique, de préparation mentale, de nutrition, d'étirements, de technique, de tactique,

de matériel ... et aussi de bonheur. Les trailers sont unis par une même passion de découvrir et se découvrir, du

débutant au chevronné.

Je vous ferai partager mes articles, mes recherches, mes procédés, ma philosophie d'entraînement et je serai à

votre écoute.

Mais tout d'abord, je vais me présenter :

Coureur depuis l'âge de 9 ans avec des records départementaux et régionaux sur 1000 et 3000m. Tous les titres en

cross et piste de champion départemental à national (celui-ci par équipes!). Premier coureur du Team Asics de

trail en 2005, puis seulement entraîneur jusqu'au titre mondial d'Erik Clavery en 2011, le fruit d'un travail acharné

et d'une collaboration sans faille. J'ai ou j'ai eu le privilège d'entraîner, conseiller ou suivre des athlètes comme

Manu Gault, Xavier Thévenard, Franck Bussière, Patrick Bohard, Vincent Faillard, Thomas Saint Girons ... qui

malgré leur talent savent rester simples et généreux. J'entraîne également des anonymes avec la même honnêteté

et passion.

Je possède un Master 1 de Préparation Physique, Mentale et Réathlétisation, et je mène actuellement 2 protocoles

de recherches sur la quantification des charges d'entraînement et le concept de monotonie.

Enfin, j'écris depuis 2005 dans le 1er Mag de trail : Trail Endurance-Mag.

Vous êtes tous bienvenus sur cet espace pour lire, échanger, collaborer ou être coachés.

www.trailcoaching.fr

Page 33: Courir

Le produit se présente sous forme de solution sucrée concentrée et gélifiée (gel : forme de transition entre la forme liquide et la forme solide) et a un très bon goût. En plus de son action énergisante, Star Gel+ accomplit une action tonifiante / stimulante, aug-mente la résistance à l'effort et protège le muscle contre l'usure provoquée par l'exercice physique in-tense et prolongé. Conseil d'utilisation : La prise devra être proportion-nelle au nombre de calories dépensées par l'athlète. Au moins un sachet par heure d'activité ou, en alter-native, 1 à 2 sachets pour éviter ou mieux affronter les états de crise.

Star Gel+

Produit Gélifié Star Gel+ est une solution équilibrée de glucides simples et complexes en mesure de fournir à l'organisme de

l'énergie à court, moyen et long terme.

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Le Refuge de Margot et Léon,

chambres d'hôtes, table

d'hôte et gîte de groupe, a

pour vocation, quelque soit la

formule choisie, d'être un lieu

authentique, simple, où il fait

bon vivre. Megève, petit vil-

lage de montagne, et aussi un

vaste site de sports d'hiver au

profil familial qui, l'été, laisse

place à une nature préservée.

Vacances à Megève

Nathalie et Guillaume FONTAINE

32 route du tour

74120 MEGEVE

Téléphone : 04 50 18 52 02

E-mail : [email protected] http://refuge-margot-leon.com

Page 36: Courir

Parce que nos points forts proviennent de nos

points faibles, nos défauts peuvent se transfor-

mer en qualités.

Dans toutes les activités d’excellence, que se soit dans le monde

sportif, comme celui artistique ou de l’entreprenariat profession-

nel… la capacité d’élever son niveau, de repousser les limites, de

dépasser ses limites, provient de sa capacité à constater ses fai-

blesses et les accepter. De cette acceptation né la possibilité de

pouvoir travailler sur ses faiblesses pour élever son niveau aux

plus hauts niveaux.

Dans le monde de la performance, de l’excellence, de la quête de

vérité, les plus grands l’ont toujours compris. Être à son meilleur,

voire être le meilleur, c’est être capable d’élever sa faiblesse au

rang de qualité première. Faire de sa faiblesse une force.

Logique ! À niveau égal, quand tous flirt avec la limite, quand

seul la ligne du flirt les sépare, c’est la qualité de développer ses

faiblesses, bien plus perfectibles que les qualités, qui facilite la

progression, l’élévation de son niveau, l’atteinte aux niveaux de

ce vers quoi on se donne les moyens de réussir, et pourquoi pas,

l’accès au Haut niveau.

La faiblesse est le maillon faible qui, si laissée de côté, comme le

ferait l’autruche, se traîne comme un boulet. C’est être faible que

de n’avoir pas voulu ni voir ses faiblesses ni les avoir travaillées.

Voire, c’est à force de cultiver ses faiblesses que le sportif devient

colosse au pied d’argile. Et je vous laisse imaginer ce qu’il ad-

vient d’un colosse au pied d’argile qui à chaque fois qu’il se lève

traine son boulet du mauvais pied…

En musculation, une règle d’or prime pour la prévention des bles-

sures. Cette règle tend à maintenir un jeu de forces équilibré entre

travail de ces points forts et travail de ces points faibles : ne ja-

mais travailler le muscle agoniste (ex : le biceps) sans travailler

son antagoniste (ex : le triceps brachiale). Pareil pour les muscles

de la cuisse. Ne jamais travailler le quadriceps (avant de la

cuisse) sans travailler les ischios jambiers (arrière de la cuisse).

La rencontre honnête, sincère, en face à face avec nos vrais dé-

fauts nous fait peur. Cette rencontre fait partie intégrante des véri-

tés qui blessent. Ces VRAIS défauts, pas ceux que l’on se choisi

pour répondre aux entretiens d’embauches parce qu’ils ne nous

trahissent ou ne nous compromettent pas trop, ces vrais défauts

blessent. C’est pour cela que nous préférons ne pas les voir. Pour-

tant, les déconsidérer mène tout autant à la blessure, comme le

principe de prévention en musculation peut nous le rappeler.

Par définition, nos qualités ne nous font progresser que lorsque

nos défauts les stimulent, les provoquent, les excitent. Nos dé-

fauts sont dynamiques. Cette dynamique est aussi grande que sont

faillibles nos qualités. En avançant dans la vie, les aléas du quoti-

dien nous ont confrontés à nous connaître à partir de nos points

de butée, de nos contradictions, de nos impasses, de nos sens

uniques, de nos cul-de-sac, bref de nos faiblesses. C’est pour cela

que la vie est dure. La vie se charge de nous rappeler tous les

jours qu’il ne faut pas se reposer sur nos acquis, sur nos lauriers,

sur nos habitudes, nos croyances… La vie avance coûte que

coûte. Elle avance si vite qu’elle ne nous empêche de nous retour-

ner. Elle avance si fort qu’elle ne nous permet pas d’avancer à re-

culons. La vie nous pousse à regarder devant pour ne pas avancer

si peu que cela reviendrait au même que de reculer. Pour endurer

la vie, il faut faire place à la nécessité d’élever constamment nos

points faibles, seule assurance sans pareil de mettre en valeur nos

qualités toujours et encore à découvrir et à développer.

De nos jours, l’entrée dans le 3ème millénaire oblige, peu étonnant

de se retrouver au cœur d’une crise économique puis financière

aux confins de l’impasse, celle d’une crise ni plus ni moins de ci-

vilisation. Plus de place à l’immobilisme. Faire du copier-coller,

de la contrefaçon, de la surexploitation de bons filons écono-

miques, surfer sur des vagues de bulles financière le couteau entre

les dents mène ni plus ni moins à la régression. « Ce sont les re-

vers du trophée ; s’atrophie celui qui en a trop fait ».

...

Psychologue de formation, Entraîneur de profession, Coureur par passion

Vainqueur de 3 manches de Coupe de France de course de montagne 2011

Vainqueur de l’Alpes d’huez 2011 en 1h01’21

Record du Mont Ventoux

Laurent Vicente

Page 37: Courir

Comme pour la nature, la vie n’est qu’un jeu d’adaptation où seule la

contrainte est créatrice. La contrainte, par définition, nous contraint, de

nature, à un « un contre un ». La vie nous contraint, nous Hommes, à

nous harmoniser constamment entre nos forces et nos faiblesses pour

ce faire, pour se faire. A l’homme de se re-créer son monde meilleur en

transformant d’une pierre deux coup ses faiblesses en force.

Pour ceux qui d’entre nous ont fait plus qu’avancer dans la vie, pour

ceux qui ont fait leur chemin, ils nous le disent haut et fort : c’est lors-

que ses défauts deviennent des qualités que dans la foulée on se sort

des mauvais pas. C’est la réunion de toutes leurs forces de leurs points

faibles qui leur a permis de faire face aux obstacles et d’assumer les

responsabilités de leur intention-en-acte nécessaires au franchissement

de ses obstacles.

Par définition, un obstacle n’est considéré comme tel qu’en rapport à

nos points faibles. Autrement, ce ne serait pas un obstacle, ce serait une

formalité. Une forme de preuve de force à toute épreuve face aux aléas

du quotidien. Il est difficile pour le sportif de se lever le matin que

parce qu’il a le pied dans le plâtre !

Dans toute entreprise de bonne volonté, dans tout engagement de bon

sens, dans toute démarche créatrice, les défauts sont devenus outils

utiles. Encore « fut-il » avoir dégagé autre chose qu’un sentiment

d’échec lors de situations qui nous ont donné l’expérience d’avoir à

puiser dans nos ressources jusqu’aux derniers retranchements. Rien ne

vaut dans ces moments là, las d’en avoir trop usé de toutes ses forces,

d’avoir recours à la « manière faible ».

Ex : je ne pense pas qu’en plein effort, cela encouragerait nos coureurs

du tour de France que de se faire apostropher de « danseuses ». Pour-

tant, acculer dans leur derniers retranchements, à bout de force, lassés

des dénivelés hors catégories, force est de constater que tous recours à

« se mettre en danseuse ». La danseuse leur permet de mobiliser toute

leur énergie grâce à un mouvement alliant le plus de muscles possibles

imbriquant subtilement toutes les contractions des points faibles venant

à grand renfort des points forts déchus. Et ce, le tout sur la pointe des

pieds. En recourant avec souplesse, fluidité et légèreté des pieds à la

tête en passant par les bras et les mains.

Ce n’est pas pour rien également que le coureur cycliste sollicite son

masseur parce qu’il en a plein le dos. Pourtant pendant l’effort il ne

porte rien sur le dos. Mais, à la fin d’une course, la débauche de travail

par le biais de ses points forts en finira par nécessiter le soutien de ses

muscles du dos. Cette sollicitation d’un point faible qu’est la muscula-

ture du dos, ni assez fort, ni assez renforcé aura limité sa performance.

Performance limitée ne serait-ce que par la pénibilité que cette douleur

additionnelle à l’effort aura occasionnée. C’est à force de négliger les

points faibles que le sportif s’habitue à ce que l’effort devienne douleur

physique, plus que souffrance psychique…

La sagesse d’une vie est de ressentir profondément qu’il ne s’agit plus

de repousser ses limites en repoussant de côté ses défauts. Cette tenta-

tive de suppression de défaut met sous pression l’organisme par un trop

fort usage de la qualité. Trop fort usage inadapté qui ne peut que con-

duire à l’usure. Et seul l’usage, fort ou non, visant l’adaptation de l’or-

ganisme renforce sans user. Le sport de haut niveau ferait moins de

casse si l’encadrement sportif était plus attentif à cet règle : seul

l’usage de la faiblesse alliée à la force permet un tel renforcement de

l’organisme en toute adaptation progressive et harmonieuse sans cas-

sure ni usure.

Sans cette sagesse, les forces finissent toujours par s’affaiblir. À force

de déconsidérer la faiblesse, les forces finissent toujours par se faire

faiblesses. C’est alors que le pire arrive si vite. Plus que d’en arriver à

nous faire défaut, nos forces deviennent nos pires défauts. Pour éviter

ce pire, il « s’assagit » de regarder ses propres faiblesses en face et

vaincre nos résistances et nos angoisses qui y sont mêlées. Ces résis-

tances et angoisses qui renforcent ce qui en nous devient peu à peu une

hypertrophie. Hypertrophie qui en soi peut trouver un intérêt dans le

lien social pour se faire qualité. Mais dans la logique de l’extrême que

convoque l’accès au haut niveau cela ne mène qu’à une fragilisation du

corps et de l’esprit.

Pour grandir dans la vie il est bon de découvrir au plus tôt son plus

grand défaut, sa plus grande source de faiblesse. Ce défaut ou cette fai-

blesse qui anime nos plus grandes qualités. Ce défaut ou cette qualité

qui nous donne par moments, un réel pouvoir. Pouvoir qui transforme

la compréhension de cet adage sportif du « toujours plus », « plus haut,

plus vite, plus fort, plus loin », si populairement compris comme l’apo-

logie insensée du toujours mieux, course folle qui fait de ce mieux

l’ennemi du bien. Pouvoir qui prolonge cet adage du « toujours plus »

dans une quête de direction et de sens pour que tout un chacun s’ef-

force à développer ses défauts en qualités plurielles.

En somme, une fois notre faiblesse source de défauts mis à jour, le dé-

faut originel devient la qualité. La faiblesse devient « La » force. Dé-

faut et qualité ne font qu’un dans l’être, comme le proton et le neutron

ne font qu’un dans l’atome. C’est alors que force est d’unir à la force la

faiblesse pour faire de la faiblesse une force !

Laurent Vicente

Page 38: Courir

Les France 2012

15/01: Championnats Départemental de cross des Savoie à Bonneville (74)

05/02: Championnats Régionnaux de cross à Aix les Bains (73)

19/02: Championnats Inter-Régionnaux de Cross La Tour de Salvagny (69)

04/03: Championnats de France de Cross-country - La Roche sur Yon (P-L)

01/04: Championnats de France des 10 km - Roanne (R-A)

14/04: Championnats Nationaux des 100 km - Belvès (AQU)

27/05: Championnats de France de Courses en Montagne - Gap (PRO)

03/06: Championnats Nationaux d'Ekiden - Ballan-Mire (CEN)

06/10: Championnats Nationaux des 24 Heures - Vierzon (CEN)

07/10: Championnats de France de Semi Marathon - Nancy (LOR)

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Page 41: Courir
Page 42: Courir

Janvier - Février - Mars

Dimanche 7 janvier: Trail Givré aux Saisies

Dimanche 15 Janvier: Championnats Départemental de cross des Savoies à Bonneville

Dimanche 15 janvier: Cross des neiges à Pralognan la Vanoise

Samedi 28 janvier: Trail blanc du Semnoz

Dimanche 05 Février: Championnats Régionnaux de cross à Aix les Bains

Dimanche 19 Février: Championnats Inter-Régionnaux de Cross La Tour de Salvagny

Samedi 25 février: Trail "la fée blanche" sur le domaine nordique de Margériaz

Dimanche 04 Mars: Championnats de France de Cross-Country à La Roche sur Yon

Dimanche 18 mars: 1000 Pattes à Frangy

Dimanche 18 mars: L’Albygeoise à Alby sur Chéran

Samedi 10 mars: Trail de l’Aigle Blanc à Manigod

Dimanche 25 mars: 10km de Chambéry.

Calendrier 2012

Page 44: Courir

Minimas 10 km

Catégories Hommes Femmes

Juniors 37' 46'

Espoirs 35' 44'

Séniors 34' 43'

Vétérans 1 37' 48'

Vétérans 2 40' 51'

Vétérans 3 46' 55'

Vétérans 4 51' 55'

Voici le tableau des "minimas" pour se qualifier

dans les différents championnats de France Minimas semi marathon

Catégories Hommes Femmes

Juniors 1h21 1h55

*Espoirs 1h17 1h50

Seniors 1h15 1h45

Vétérans 1 1h21 1h50

Vétérans 2 1h30 1h55

Vétérans 3 1h40 2h00

Vétérans 4 1h55 --

Minimas marathon

Catégories Hommes Femmes

Espoirs / Séniors 2h45 3h30

Vétérans 1 3h05 3h45

Vétérans 2 3h20 3h52

Vétérans 3 3h45 4h00

Vétérans 4 4h30 ---