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Congrès de la SFLS
Sexualités §
addictions
Société AddictogèneJean Pierre Couteron,
Président Fédération Addiction
Membre du Conseil National du Sida
et des Hépatites virales
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
Drogues et sociétés
Comportements d’usages, pas seulement leslois de nature biologique du produit, mais desrapports sociaux
• Rites sacrés pour éveiller l’esprit etcommuniquer avec les ancêtres…
• Les religions, leurs rituels et interdits…lebien/le mal de la morale
• La médecine, sa bonne/mauvaise santé
• La régulation politique/économique desusages
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
Sida et société addictogène : renouvellement des pratiques avec la RDR et l’addictologie (RDR)
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
• LE SIDA : « …la France des années 1980,…labarbarie froide qui imprègne un paysapparemment policé et moderne. Un pays à laconscience anesthésiée où, pourvu que l’on soittoxicomane, c’est-à dire coupable, forcémentcoupable, on peut mourir sans que celadérange. »M.Barzach, Vérités et tabous
• LE COURANT ADDICTOGÈNE :concept qui se centre sur le comportementet son continuum de trouble, intègre les conséquencesdu tabac et de l’alcool, les addictions sans substancesEt différencie les niveaux d’usage…
LA RDR
L’ADDICTOLOGIE
De Woodstock à Ibiza, de la fête de famille aux Rave party…
Main stream ou contre-culture
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Drogues et sociétés
Dimensions addictogènes de notre société
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• 1- Mutation des institutions et des rituels sociaux etcommunautaires qui alimentaient un type de liensocial, lui donnant un sens et régulant lescomportements individuels : l’individu et sonappartenance…
2- Une culture de l’intensité, de l’excès et de l’accès
immédiat à l’objet du désir : hédonisme/ festif…
• 3- Injonction de gestion de soi (autonomie,
performance…) qui contribue à l’intégration sociale et
professionnelle (normes et valeurs sociales) : le
dopé…
4- Les déséquilibres économiques, des inégalités
sociales et donc de la précarisation, les parcours
migratoires : la précarité…
1- L’individu et son appartenance
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Centration sur l’individu et dérégulation des cadres
collectifs….
Les mutations « sociétales » modifient la niche écologique, le
vivre ensemble et le contrôle de soi, qui participe à la
régulation des expériences et comportements :
Mutation économique : la globalisation des échanges,
la virtualisation des marchés, etc… Martucelli,
Mutation technologique : la Xeme révolution
technologique…
Mutation de la famille et de la transmission
2- Le festif
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Intensité : consommation «positionnelle» et son accoutumance, (H.D.
Frank) ; « émotionnelle » ; extrême des sensations, de la fête foraine
au cinéma, du sport à la musique, (P. Arden, Y Michaud)
Instantanéité, accès immédiat à l’objet du désir : modifications du
vécu passé/présent/avenir, réponse instantanée cycle « court »,
vitesse/distance/proximité, obsolescence des produits et standards,
objets jetables, carrières « fulgurantes » hors apprentissage.
Durerl/accès à, (Stiegler, H.Rosa, P.Virilio..)
Adaptable/Ephémère : un soi « de l’instant », sans gravité, sans
limite, qui passe d’un univers à un autre, du festif au travail…
(C.Melman, JP Lebrun)
Culture consumériste « ne concerne pas la satisfaction desdésirs, mais l ’ excitation du désir, de toujours plus dedésir » Bauman Z. (2006), La vie liquide.
3- Le dopé
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Le dépassement de soi (effort ou grâce) : la pharmaco ou la technico -assistance, accroissement mécanique de prothèses chimiques outechnologique? «Moment de l ’ hyperconsommation…est celui de labanalisation du recours aux stupéfiants» Lipovetsky G. (2006), Le bonheurparadoxal.
Les « technologies de soi » fabriquent un « individu hyper performant »,mais moins contrôlé. Nouvel P. (2008), Histoire des amphétamines.
• Boissons énergisantes, alcool, automédication et consommation médicamenteuse,compléments vitaminés, cocaïne et autres substances substituent un état à un autre,triste/heureux; fatigué/stimulé, elles «sont un raccourci chimique pour fabriquer del’individualité, un moyen artificiel de multiplication de soi » Ehrenberg
• Maintenir une activité intense, fluidifier les relations sociales, exprimer ou de dissimulerses émotions, calmer ses souffrances existentielles et ses inhibitions, décompresser dansun environnement anxiogène, améliorer ou substituer des compétences.
Le recours aux drogues vise l’intégration sociale etprofessionnelle, un moyen d’être conforme aux normes et valeurssociales dominantes
Impératifs de gestion de soi, autonomie, performance,
authenticité…
4- La précarité
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La double emprise produit/mode de vie est plus prégnante quand s’yadjoint précarité et exclusion économique.
Le binôme usagers/trafiquants se professionnalise dans les années 90,participant à système de redistribution économique de substitution dans uncontexte d’emploi fermé
Evolution marquée par une violence croissante des uns, une paupérisationdes autres, qui indique la montée en puissance des intérêts économiques.
Migrations et addictions : croisement des trajectoires de soin et desparcours de vie
Economie, les populations économiquement exclues sont dansle même bain culturel, avec les mêmes envies
• Une temporalité : une durée, des étapes, un
mouvement, cf RPIB, IP,
• Une relation : compagnon, à côté, accompagner
des personnes
• Parcours de vie/Parcours de soins :
usager/malade, Junkie/Alcoolo, rencontrer sur une
autre intentionnalité et dans une autre posture
Accompagnement
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Evolution des pratiques
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
L’aller vers/venir consulter : aller au devant des publics, les
rencontrer là où ils sont, là où ils en sont, donc « actifs » et
sans projet de soin de leur usage, et dans leurs
environnement de vie ou d’usage : monde du travail,
univers festif, précarité, dopage et sport…
L’accompagnement et la motivation, plus que l’injonction au
soin et à la santé : Salles de consommations à moindre
risque et expériences alcool, tabac (vapotage)
La rencontre des savoirs professionnels et des savoirs
profanes (effet, conséquences et la durée, indésirable),
l’auto-support et co-construction des trajectoires
Evolution des parcours
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LinéaireMSO
Thérapeutique et médical
Housing First
Remédiation
cognitives
PES
Insertion sociale
traitements
Délivrance(s)
Soutien psychothérapeutique
Aide sociale
Prescription
Education thérapeutique
Résidentiel
1
3
2
RDR
Traitements
Vie normale
Diversifié
Intégré
Mode de vie
Autre mode de vie
«honnêtes dissimulations» : décalages, anachronismes,
dissimulation, entre les membres d’une même société, d’une même
unité sociale au sujet de leurs usages de substances, de la diversité
de leurs pratiques sexuelles
distanciation et autonomie à l’encontre de la norme, sans pour
autant pousser à une « résistance déclarée”, contournement, pas de
côtés…
place les acteurs dans une « zone d’indiscernabilité », zone grise
par rapport à leurs autres engagements sociaux, face cachée de
toute société, part de dissidence de tout homme, sorte de
communauté inavouable
JF Bayart
Petits arrangements avec la norme, sexualitéS §
addictionS, le plan Q ?
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Ne pas mettre en torsion :
Un accompagnement qui s’attache aux
modes de vies, parcours de santé plus
proches des parcours de vie…
Approche intégrée :
- Un chez soi d’abord, accès
inconditionnel à un logement pour des
personnes qui cumulent les difficultés
(précarité, addictions…)
- TAPAJ, programme de RDR qui utilise
le travail
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Précarité et Insertion
RETOURNER LA QUESTION
Marqueur de l’intensification du
travail : conduites addictives comme
soutien ou réponse à une difficulté.
Consommateurs insérés et secteurs
marqués (BTP, marine, restauration,
finances…).
Clinique du travail
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Le monde du travail
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Nouvelles Substances Psychoactives
Adapter les prises en charges
thérapeutiques, aspect pharmacologique
Penser/adapter une intervention
d’accompagement, chemsex, slam
Comment les usagers vivent les effets des opiacés sur leur
sexualité
http://www.pistes.fr/swaps/52_166.htm
Drogues et prise de risque sexuel
http://www.pistes.fr/swaps/48_114.htm
Lien entre prostitution et usages de drogue
http://www.pistes.fr/swaps/42_34.htm
SLAM : http://vih.org/20130604/injection-drogues-chez-
gays-enquete-qualitative-mieux-connaitre-pratique-risques-
et
COREVIH – LR - Intervention de JP Couteron - Fédération Addiction - 13 mars 2015
SPA et sexualité
Pratiques à risques et vulnérabilités
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
Prises de risques sexuels et consommations de drogues
« sexe sous produits » (cathinones, méthamphétamine, cocaïne, GHB,
kétamine… souvent associées à une consommation d’alcool
importante).
Enjeux de santé publique important : lien entre chemsex et
contaminations à VIH et à VHC.
Rapports et partenaires sexuels multiples
Rapports non protégés
Relations sexuelles et consommation de psychostimulants par injection
Risques viraux et bactériens essentiellement dus aux pratiques
d’échanges, de manipulation et de préparation du matériel
d’injection. Risques à moyen terme : Moins bonne observance des
traitements anti VIH et VHC, et des autres traitements en général.
Femmes et addictions
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
- Faible estime de soi et double dépendance
(au produit et relationnel) p.30 à 33
- La santé sexuelle et la contraception :
contraception repose socialement plus sur
les femmes
- Les situations de prostitution : pour acheter
le produit ou conso pour supporter la
situation
- Les femmes toxicomanes ont plus de
risques de contracter des maladies
infectieuses, en particulier le VIH. Selon
l’INVS, en 2007, les femmes représentaient
36% des découvertes de séropositivité au
VIH en France et 58% des contaminations
lors des rapports hétérosexuels.
Congrès de la SFLS – Intervention de JP Couteron – 06.10.16
Rencontre avec le produit
3 nouages assurent le passage du singulier au collectif :
• Image de soi : dans une société de l’image…
• Ordalie : dans un société du risque zéro…
• Appétence pour les sensations
fortes/extrêmes/instantanées : dans une société du
toujours plus et sans limite…