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cholestérol Le guide du Éditions

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Le guide du cholestérol

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cholestérolLe guide du

éditions

Mieux comprendre pour bien choisir !

cholestérolLe guide du

éditions

Auteurs : MM. Bonnamy et Corniou

© Fine Media, 2013

ISBN : 978-2-36212-121-0

Document publié sous licence Creative Commons BY-NC-ND

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Table des matières

Le cholestérol en un coup d’œil 7Comprendre le cholestérol 8Les pathologies 8Les causes et facteurs à risque 8Les traitements 9

I. Comprendre le cholestérol 10Les lipides 11Le bon et le mauvais cholestérol 14Le taux de cholestérol 16

A Pour aller plus loin 18Questions/réponses de pro 18

II. Les pathologies 21L’hyperlipidémie 22L’hypercholestérolémie 23L’hypertriglycéridémie 25L’athérosclérose 26L’accident cardiovasculaire 28

A Pour aller plus loin 30Questions/réponses de pro 30

III. Les causes et facteurs de risque 33L’alimentation 34Les maladies à l’origine du cholestérol 35Les facteurs de risque 37

A Pour aller plus loin 43Questions/réponses de pro 43

IV. Les traitements 47Le régime anticholestérol 48Une bonne hygiène de vie 51

Les médicaments 53La phytothérapie 58L’homéopathie 60

A Pour aller plus loin 62Questions/réponses de pro 62

Lexique 65

Index des questions / réponses et astuces 67

Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 68

Trouver un professionnel près de chez vous 70

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Le cholestérol en un coup d’œil

Lorsqu’on pense avoir du cholestérol, on souffre en réalité d’un taux de cholestérol trop élevé, car nous avons tous du cholestérol dans le sang, et nous ne pourrions pas vivre sans !

Le cholestérol est une matière grasse, ou lipide, essentielle au bon fonctionnement de nos cellules.

Il provient de notre alimentation, mais est également fabriqué par notre corps naturellement. Il joue un rôle crucial pour le maintien des membranes cellulaires et sert de base à la fabrication de nombreuses hormones.

Cependant, lorsque nous consommons trop de cholestérol, celui-ci s’accu-mule dans nos vaisseaux sanguins, créant ainsi des plaques susceptibles de boucher les artères. On parle alors d’hypercholestérolémie.

Le cholestérol en un coup d’œil

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Comprendre le cholestérolTout le monde a entendu parler du bon et du mauvais cholestérol. En fait, les choses ne sont pas aussi simples. Le cholestérol est essentiel, mais il devient néfaste s’il est présent en excès (et donc consommé en excès).

Certains aliments contiennent de « mauvaises » graisses, qui élèvent plus rapidement le taux de lipides dans le sang, leur consommation doit donc être limitée, voire évitée.

Les pathologiesAvoir un taux de cholestérol élevé ne se traduit par aucun symptôme. Le plus sou-vent, c’est au cours d’un examen sanguin de routine, le bilan lipidique, que le médecin découvre une hypercholestérolémie ou une hyperlipidémie. C’est, en général, le médecin généraliste qui dépiste et traite ce trouble.

L’hypercholestérolémie accélère la détério-ration des artères et augmente de façon

importante le risque cardiovasculaire. Le cholestérol est donc la cause majeure d’athérosclérose, un vieillissement des artères responsable de la majorité des décès consécutifs à un accident cardiovasculaire.

Les causes et facteurs à risqueEn France, 33 % à 41 % des personnes de 35 ans à 64 ans présentent une hypercholestérolémie, c’est-à-dire un taux anormalement élevé de cholestérol dans le sang.

Ce sont surtout les hommes de plus de 50 ans qui sont à risque, mais il existe des formes familiales qui débutent plus tôt. Quant aux femmes, leur risque augmente après la ménopause.

Le cholestérol en un coup d’œil

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En outre, l’hypercholestérolémie n’est qu’une forme d’hyperlipidémie, soit un taux élevé de lipides dans le sang, qui concerne encore plus d’individus.

La cause majeure de l’hyperlipidémie et de l’hypercholestérolémie est une mauvaise alimentation, doublée d’un manque d’activité physique. La consommation de graisses saturées, provenant des viandes, de la charcuterie, du beurre, etc., contribue nettement à augmenter le taux de mauvais choles-térol (ou cholestérol LDL).

Les traitementsAvant tout, le traitement contre le cholestérol repose sur une meilleure alimentation et une meilleure hygiène de vie. Certains aliments doivent en effet être évités, car ils augmentent fortement le taux de mauvais choles-térol dans le sang.

Si ces mesures ne suffisent pas, plu-sieurs médicaments peuvent être proposés en parallèle par votre médecin traitant afin de vous aider à réduire votre cholestérolémie. Il s’agit :

π des statines ;

π des résines et fibrates ;

π de la phytothérapie et de l’homéopathie.

L’hypercholestérolémie expose à un risque accru d’accidents et de maladies cardiovasculaires. Cependant, il existe de nombreux autres facteurs qui, s’ils sont combinés, deviennent particulièrement redoutables pour la santé. Il s’agit notamment de l’hypertension, du tabagisme, du diabète… Normaliser son taux de cholestérol doit donc s’accompagner de mesures destinées à trai-ter les autres facteurs de risque.

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I. Comprendre le cholestérol

Lipide de la famille des stérols, le cholestérol participe au bon fonctionnement de l’orga-nisme. Il existe sous deux formes, que l’on nomme communément le « bon » et le « mau-vais » cholestérol. C’est l’équilibre entre ces deux taux et celui des triglycérides qui per-met de déterminer s’il y a ou non risque de pathologie.

Les lipides sont souvent accusés de « faire grossir ». Pourtant, ce sont des constituants essentiels de l’organisme. Les lipides, appelés « graisses » en langage courant, constituent l’un des trois groupes de nutriments essentiels, avec les protides (protéines) et les glucides (sucres).

En cas d’excès de graisses dans le sang, on parle d’hyperlipidémie. Il en existe en outre différentes formes, en fonction du type de lipides retrouvés en excès. L’hypercholestérolémie est la forme la plus courante.

I. Comprendre le cholestérol

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Les lipidesLes lipides sont les nutriments les plus énergétiques. Ils sont apportés par l’ali-mentation ou fabriqués par le foie à partir du surplus de glucides.

Ainsi, lorsqu’on ingère trop de nourriture par rapport à nos dépenses énergé-tiques, notre corps transforme le surplus d’énergie en graisses et le stocke.

Le lipide, qui est souvent considéré comme un mauvais nutriment, est pourtant essen-tiel à la vie. Il regroupe un grand nombre de molécules qui permettent, dans notre corps, de stocker de l’énergie dans le tissu adipeux (les lipides représentent 12 % du poids du corps chez l’homme, et 26 % chez la femme) et de construire les membranes de toutes nos cellules.

Ils sont divisés en deux grandes catégories : les acides gras et le cholestérol. D’autre part, les lipides sont stockés sous forme de triglycérides dans les tissus graisseux du corps. Ils sont libé-rés dans le sang sous forme d’acides gras.

Acides grasIl existe plus de quarante acides gras dont certains sont qualifiés d’« essen-tiels », ce sont les composants principaux des lipides ou graisses. Il s’agit de molécules constituées d’une longue chaîne d’atomes de carbone. Les acides gras sont hydrophobes, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas solubles dans l’eau. Dans le corps, ils sont stockés sous forme de triglycérides.

La plupart des acides gras sont fabriqués par l’organisme. Cependant, notre corps n’est pas capable de tous les synthétiser, c’est pourquoi certains doivent impérativement être apportés par notre alimentation. Ce sont notamment les oméga 3, que l’on retrouve dans les poissons gras, comme le saumon, ainsi que les oméga 6, abondants dans les huiles végétales.

I. Comprendre le cholestérol

12

On distingue par ailleurs deux grandes catégo-ries d’acide gras en fonction de leur structure chimique, c’est-à-dire du nombre d’atomes d’hy-drogène fixés sur la longue chaîne de carbone :

π Les acides gras insaturés, présents dans les huiles végétales ou le poisson, sont béné-fiques pour le taux de cholestérol.

π Les acides gras saturés, généralement consi-dérés comme des mauvaises graisses et que l’on trouve principalement dans les produits d’origine animale comme la viande rouge, le beurre, le fromage…, font augmenter le taux de mauvais cholestérol.

TriglycéridesLes triglycérides sont des molécules constituées de trois chaînes d’acides gras, ils sont stockés dans le tissu adipeux et constituent la forme principale de stockage des graisses dans le corps.

Les triglycérides sont fabriqués par le foie à par-tir des sucres (glucides) absorbés en excès. Ainsi, lorsqu’on mange trop, on ingère trop d’énergie sous forme de sucres.

Comme cette énergie ne peut être utilisée, elle est stockée sous forme de tri-glycérides. C’est ainsi que le tissu graisseux s’accumule et que l’on grossit. Les aliments qui entraînent la formation de triglycérides en excès sont surtout les sucres rapides et les boissons alcoolisées.

Comme le cholestérol, les triglycérides peuvent être présents en trop grande quantité dans le sang. On parle alors d’hypertriglycéridémie. Cette pathologie peut être présente seule ou accompagnée d’une hypercholestérolémie : on parle alors d’hypercholestérolémie mixte.

Dans les deux cas, l’excès de triglycérides dans le sang augmente le risque de maladie cardiovasculaire.

I. Comprendre le cholestérol

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StérolsLe cholestérol fait partie de la famille des stérols, c’est-à-dire un groupe de lipides composés d’une structure chimique particulière appelée noyau stérol. Ils sont présents chez les animaux et les végétaux et sont des constituants essentiels des membranes des cellules.

Chez l’homme et les autres mammifères, les stérols participent également à la fabrication de nom-breuses hormones, les hormones stéroïdes, dont les hormones sexuelles (œstrogène, testostérone) font partie.

Le cholestérol est le principal stérol présent chez les animaux. Bien qu’il ait mauvaise réputation, il est absolument essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Il est présent dans toutes les cellules du corps et on le trouve en circulation dans le sang. C’est lorsqu’il y a trop de cholestérol dans le sang qu’on parle d’hypercholestérolémie. Cet excès est alors nocif pour la santé.

D’autre part, les phytostérols sont des stérols d’origine végétale présents dans plusieurs produits du commerce dits « anticholestérol » et naturellement pré-sents dans les germes de céréales, certains légumes, etc. Lors de la digestion, les stérols végétaux sont en compétition avec le cholestérol, ils réduisent son absorption dans l’intestin.

Il en résulte une diminution du taux de cholestérol LDL, ou mauvais choles-térol. Ainsi, les aliments enrichis en stérol (de type Danacol®) réduisent en moyenne de 10 % les taux sanguins de cholestérol LDL.

LipoprotéinesLes lipoprotéines jouent le rôle de transporteurs du cholestérol dans le sang. Les lipides sont des graisses qui sont insolubles dans l’eau, et donc dans le sang.

I. Comprendre le cholestérol

14

Pour pouvoir circuler dans le réseau veineux, les lipides doivent donc être transportés par des molécules qui, elles, sont solubles dans l’eau.

Ces transporteurs sont de petites protéines en forme de sphères ; lorsqu’elles sont liées à un lipide, on les appelle les lipoprotéines. Elles permettent aussi de transporter certaines vitamines et hormones.

Il existe en outre plusieurs groupes de lipoprotéines, classés en fonction de leur densité :

π les chylomicrons ;

π les VLDL, pour « Very Low Density Lipoproteins » (lipoprotéines de très faible densité) ;

π les IDL, les lipoprotéines de densité intermédiaire ;

π les LDL, les lipoprotéines de faible densité ;

π les HDL, lipoprotéines de haute densité.

Les chylomicrons et les VLDL apportent des acides gras aux cellules, les LDL fournissent le cholestérol aux cellules, tandis que les HDL le transportent en dehors de la circulation sanguine.

Le bon et le mauvais cholestérolComme le cholestérol circulant dans le sang est forcément lié à un transporteur (LDL ou HDL), on ne peut pas mesurer son taux seul. On mesure donc le taux de cholesté-rol LDL ou « mauvais cholestérol », et de cholestérol HDL ou « bon cholestérol ».

Pour connaître son taux de choles-térol, il faut donc réaliser une prise de sang afin de mesurer les rap-ports entre ces deux taux.

I. Comprendre le cholestérol

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DifférencesPour être transporté aux cellules de l’organisme qui en ont besoin, le choles-térol doit s’accrocher à un transporteur qui forme alors une lipoprotéine. Le cholestérol se fixe à deux sortes de transporteurs, les LDL et les HDL.

Les LDL transportent le cholestérol depuis le foie vers les organes qui en ont besoin, on parle alors de LDL cholestérol ou de « mauvais cholestérol ». Les HDL font, eux, le trajet inverse, puisqu’ils récupèrent le cholestérol en excès dans les tissus et le ramènent vers le foie, où il est « recyclé » en acides biliaires.

Cholestérol HDLLorsque trop de cholestérol circule dans le sang, il n’est pas utilisé par les cellules et risque de s’ac-cumuler dans les vaisseaux sanguins. Cela peut créer des plaques d’athérosclérose qui gênent la circulation sanguine et provoquent des accidents cardiovasculaires.

Les HDL permettent d’éliminer le cholestérol en excès en « nettoyant » les tissus et en ramenant le cholestérol vers le foie. C’est pourquoi le cholesté-rol HDL est appelé « bon cholestérol ».

À l’inverse, une quantité trop élevée de cholestérol LDL aura des consé-quences négatives sur la santé des vaisseaux.

Cholestérol LDLLorsque trop de LDL circulent dans le sang, le cho-lestérol apporté aux cellules n’est pas utilisé en totalité. Les LDL cholestérol inutiles vont alors se déposer dans la paroi des vaisseaux, pour former des « plaques » d’athérome (athérosclérose) qui risquent de boucher les artères.

I. Comprendre le cholestérol

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Si cela se produit, le sang risque de ne plus circuler, ce qui à terme, peut entraîner un accident cardiovasculaire. C’est pourquoi le LDL cholestérol est appelé « mauvais cholestérol ».

Comme toujours en biologie, l’équilibre entre la quantité de LDL cholesté-rol et de HDL cholestérol est fragile. Plusieurs facteurs peuvent entraîner une augmentation du LDL cholestérol, les plus fréquents étant une mauvaise ali-mentation et de mauvaises habitudes de vie.

En effet, les acides gras saturés font augmenter le mauvais cholestérol alors que les acides gras insaturés font baisser le taux de bon et de mauvais cholestérol.

Le taux de cholestérolLa mesure du taux de cholestérol présent dans le sang permet de savoir si la cholestérolémie est trop élevée ou non.

Que mesure-t-on ?Un taux de cholestérol élevé n’entraîne pas de symptômes. Cependant, cela crée un risque important de souffrir d’une maladie cardiovasculaire brutale. Il est donc crucial de surveiller son taux de cho-lestérol et, le cas échéant, de faire baisser son hypercholestérolémie.

Votre médecin vous prescrira sans doute, surtout si vous approchez de la cin-quantaine, un bilan lipidique régulier. Ce bilan permet, grâce à une prise de sang, de mesurer différentes teneurs en lipides :

π le cholestérol total, bon ou mauvais ;

π le cholestérol HDL ou bon cholestérol ;

π le cholestérol LDL ou mauvais cholestérol ;

π les triglycérides.

I. Comprendre le cholestérol

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Bilan lipidiqueLa prise de sang doit absolument s’effec-tuer à jeun (12 h après le dernier repas). Cette donnée est essentielle, car le taux de triglycérides varie beaucoup au cours de la journée et augmente après les repas. Pour connaître les valeurs lipidiques normales, reportez-vous au tableau ci-dessous.

Types de cholestérol mesuré Taux de cholestérol normal

Cholestérol total Moins de 2 g/l

Cholestérol LDL 1 g/l à 1,6 g/l

Cholestérol LDL Plus de 0,4 g/l

Triglycérides Moins de 1,5 g/l

Si l’un de vos dosages est supérieur aux valeurs normales, vous présentez peut-être une hypercholestérolémie ou une hypertriglycéridémie.

Cependant, un traitement n’est pas toujours nécessaire. Avant de prescrire un médicament, le médecin doit vérifier vos autres facteurs de risque, pour savoir si vous présentez un risque faible, intermédiaire ou élevé de subir un accident cardiovasculaire.

I. Comprendre le cholestérol

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A Pour aller plus loinQuestions/réponses de pro

Maintenir son taux de cholestérol HDL

Mon taux de cholestérol HDL est faible. Pouvez-vous me donner des conseils pour le maintenir à ce niveau ?

� Question de Mhamed

Δ Réponse de Costes

Le HDL est le « bon cholestérol », et c’est avant tout l’alimentation qui permet de maintenir les deux taux de cholestérol à leur niveau optimal (le sport, aussi).

Δ Réponse de CC

Le cholestérol HDL dit « bon cholestérol » est certes lié à l’alimentation, mais aussi à l’activité physique.

Pour le maintenir dans les normes, il faut manger des aliments riches en acides gras insaturés (oméga 3, oméga 6…) que l’on retrouve dans les huiles végétales, les poissons gras… Et surtout reprendre une activité physique.

Cholestérol LDL-C

J’ai vu un tableau donnant les objectifs thérapeutiques de LDL-C : < 1 g/l pour un haut risque cardiovasculaire et < 2,2 g/l pour un taux normal.

Cela veut-il dire qu’un cholestérol de LDL de 2,10 g/l est dans la moyenne ? Quelle est la différence entre le LDL et le LDL-C ?

� Question de Fegil

Δ Réponse de Cabinet diététique Élodie Borrel

Le LDL-C, LDL-Chol ou LDL cholestérol désignent tous la même chose : le cholestérol LDL.

Le LDL, c’est ce qu’on appelle souvent le « mauvais » cholestérol, c’est une lipoprotéine de basse densité qui porte du cholestérol (« Low Density Lipoprotein »).

I. Comprendre le cholestérol

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Lipides et maladies cardiovasculaires

Comment les lipides peuvent-ils provoquer des maladies cardiovasculaires ischémiques ?

� Question de Nama

Δ Réponse de Cabinet diététique Élodie Borrel

L’excès et l’accumulation de lipides dans le sang peuvent, en effet, majorer le risque d’accident cardiovasculaire ou le provoquer.

Le cholestérol en excès va se déposer sur la paroi des artères ; avec le temps, ce cholestérol s’accumule et s’oxyde (d’autres particules vont se fixer sur cette plaque et la rendre assez dure) : c’est la formation de la plaque d’athérome.

Plus cette plaque se développe, plus le calibre du vaisseau diminue, favori-sant le risque de thrombose et d’ischémie. Une portion de plaque peut aussi se détacher et se coincer dans un vaisseau plus petit au niveau des organes.

Lutter contre le mauvais cholestérol

J’ai 62 ans, je ne consomme que de l’huile d’olive, je ne bois pas d’alcool, je ne fume pas et je ne mange ni friture ni plats cuisinés. J’évite aussi les viandes rouges et le fromage. En parallèle, je fais de la gymnastique, et je mange beau-coup de légumes et fruits.

Malgré tout, mon taux de mauvais cholestérol est trop élevé. Je trouve cela injuste ! À quoi est-ce dû ?

� Question de Bvsc

Δ Réponse de Cabinet diététique Élodie Borrel

Vous avez sans doute une bonne alimentation, mais vous devriez varier les sources de matières grasses, manger beaucoup de légumes, sans oublier les fruits.

Une consultation chez un diététicien-nutritionniste ou un médecin-nutritionniste peut vous aider. Sachez cependant que certains types de cholestérolémie ne sont pas diétosensibles, la diététique peut ne pas amé-liorer les lipides sanguins dans certains cas. Mais rien ne vous empêche de consommer plus d’acides gras oméga 3 en mangeant plus de poisson gras comme le saumon, que vous prendrez soin de ne pas trop cuire, l’huile de colza, de soja, de noix…

I. Comprendre le cholestérol

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Tout est question d’équilibre ! Vous pourrez facilement y parvenir en deman-dant conseil auprès d’un spécialiste qui pourra équilibrer votre alimentation tout en prenant en compte vos paramètres personnels.

Lipoprotéine

Qu’appelle-t-on une mauvaise ou une bonne lipoprotéine ? � Question de Votre pseudo

Δ Réponse de Pédébé

La lipoprotéine est une association de corps gras et de protéines. C’est le « transporteur » du cholestérol.

La mauvaise favorise la formation de la plaque d’athérome (qui va s’ac-crocher sur la paroi d’une artère qui mène au cœur), tandis que la bonne permet l’élimination du cholestérol en excès dans les cellules.

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II. Les pathologies

Les lipides sont des constituants essentiels de l’or-ganisme et des nutriments indispensables à notre alimentation. Ainsi, on ne pourrait pas vivre sans cholestérol. Mais voilà, lorsque les lipides ou le cholestérol sont présents en excès dans le sang, les conséquences pour la santé peuvent parfois être dramatiques.

On distingue toutefois différentes formes de pathologies. Ainsi, lorsque les lipides totaux sont en excès, on parle d’hyperlipidémie, tandis que lorsque c’est le cholestérol qui est en excès, on

parle d’hypercholestérolémie. Enfin, l’hypertriglycéridémie correspond à un excès de triglycérides. Ces affections sont en outre extrêmement fréquentes.

En cas d’excès de lipides ou de cholestérol, aucun symptôme n’est généra-lement visible. Il s’agit d’une affection d’autant plus dangereuse qu’elle est totalement silencieuse. C’est souvent lors d’une prise de sang de routine que l’on découvre une anomalie des lipides sanguins.

II. Les pathologies

22

Dans la majorité des cas, l’hyperlipidémie ou l’hypercholestérolémie sont dues à une mauvaise alimentation et à un manque d’activité physique. Cependant, il existe des cas de maladie familiale et de nombreux facteurs de risque que l’on ne peut pas forcément contrôler.

Par ailleurs, l’excès de lipides ou de cholestérol dans le sang augmente notamment le risque de maladies cardiovasculaires qu’il s’agisse d’infarctus du myocarde (crise cardiaque), d’accident vasculaire cérébral, d’angine de poi-trine… La raison est simple : le cholestérol en excès se dépose dans la paroi des vaisseaux, forme des plaques et bouche les artères. Conséquence : le sang circule mal et peut même être totalement bloqué.

L’hyperlipidémieL’hyperlipidémie est le terme médical uti-lisé pour désigner un excès de lipides dans le sang. Comme les graisses ne peuvent circuler autrement que liées à des transpor-teurs, sous forme de lipoprotéines, on parle aussi d’hyperlipoprotéinémie.

PrincipeEn règle générale, l’hyperlipidémie (ou la dyslipidémie) désigne un taux anor-mal de lipides dans le sang, qu’il s’agisse de cholestérol, de triglycérides ou des deux. Il existe cependant trois formes principales d’hyperlipidémie, qui rassemblent 99 % des cas :

π l’hypercholestérolémie pure, caractérisée par l’augmentation du taux de cholestérol ;

π l’hyperlipidémie mixte, caractérisée par l’augmentation du taux de cho-lestérol et de triglycérides ;

π l’hypertriglycéridémie pure, caractérisée par l’augmentation du taux de triglycérides seul.

L’hyperlipidémie mixte touche environ 5 % des Français.

II. Les pathologies

23

ComplicationsL’hyperlipidémie n’occasionne aucun symptôme pendant des années. Cependant, elle augmente le risque de maladie cardiovasculaire de façon insi-dieuse, sournoise.

En plus de l’hyperlipidémie, d’autres fac-teurs favorisent l’apparition d’une maladie cardiovasculaire. De nombreux traitements

peuvent cependant être proposés comme un régime anticholestérol et des médicaments (statines, fibrates ou résines, etc.).

L’hypercholestérolémieLorsque le taux de cholestérol présent dans le sang est trop élevé, on parle d’hypercholestérolémie.

PrincipeLa cholestérolémie est le taux de cho-lestérol total présent dans le sang. Ainsi, l’hypercholestérolémie correspond à un taux anormalement élevé de cholestérol total, supérieur à 2,5 g/l. C’est ce que l’on désigne communément quand on dit avoir du cholestérol.

L’hypercholestérolémie est un trouble très fréquent, avec près de 30 % des adultes concernés. C’est l’hyperlipidémie la plus répandue.

Plusieurs origines ont été observées, notamment une mauvaise hygiène de vie, c’est l’hypercholestérolémie primaire, des antécédents familiaux et géné-tiques, c’est l’hypocholestérolémie familiale, ou encore une maladie ou un médicament, on parle alors d’hypercholestérolémie secondaire.

II. Les pathologies

24

Rôle du cholestérol LDLLa cholestérolémie désigne le taux de cholestérol total dans le sang, c’est-à-dire les taux de cholestérol HDL et LDL confondus.

Or, les cholestérols HDL et LDL n’ont pas les mêmes rôles ni les mêmes effets sur l’organisme.

Le LDL étant considéré comme le mauvais cholestérol, c’est principalement l’élévation du taux de ce dernier qui aura des conséquences néfastes sur la santé.

En pratique, toute personne ayant un taux de cholestérol LDL supé-rieur à 1,60 g/l (4,1 mmol/l) doit bénéficier d’une prise en charge diététique, afin de modifier son mode de vie et son alimentation.

Seule une prise de sang permettra de savoir si votre taux de choles-térol est trop élevé.

En effet, l’hypercholestérolémie est dangereuse pour les vaisseaux à long terme, mais n’entraîne aucun symptôme immédiat.

TraitementLe traitement de l’hypercholestérolémie repose avant tout sur une modifica-tion de son alimentation et une meilleure hygiène de vie.

Certains aliments ont un effet positif sur les taux de cholestérol, permettant de réduire le « mauvais » et d’augmenter le « bon ».

Plusieurs médicaments peuvent également faire baisser la cholestérolémie comme les statines, les fibrates et les résines.

II. Les pathologies

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L’hypertriglycéridémieLorsque le taux de triglycérides présents dans le sang est trop élevé, on parle d’hypertriglycéridémie.

PrincipeLes triglycérides sont des graisses qui circulent naturellement dans le sang. Lorsque leur taux est trop élevé, on parle d’hypertriglycéridémie.

Cette pathologie peut être pure ou associée à un taux de cho-lestérol élevé, c’est-à-dire à une hypercholestérolémie.

En pratique, si le taux de triglycérides est supérieur à 4 g/l (4,6 mmol/l), il s’agit d’une hypertriglycéridémie.

L’hypertriglycéridémie pure concerne environ 2,4 % de la population des 35 ans à 64 ans et favorise l’apparition de maladies cardiovasculaires.

L’hypertriglycéridémie pure, c’est-à-dire sans élévation du taux de cholestérol, peut être liée à une prédisposition familiale.

Cependant, les causes principales restent une alimentation trop riche en lipides, en sucres et en alcool. Le manque d’activité physique contribue égale-ment à ce trouble.

Ainsi, elle s’observe surtout chez les personnes diabétiques et/ou obèses. La consommation excessive d’alcool est aussi une cause reconnue.

Enfin, certaines maladies, comme l’infection au VIH ou l’insuffisance rénale, peuvent s’accompagner d’une hypertriglycéridémie.

II. Les pathologies

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TraitementL’hypertriglycéridémie pure nécessite avant tout un traitement diététique spé-cifique et des mesures d’hygiène de vie :

π perte de poids ;

π reprise d’une activité physique régulière ;

π réduction des sucres simples dans l’alimentation ;

π réduction de la consommation d’alcool.

Si ces mesures diététiques ne suffisent pas à faire baisser le taux de triglycé-rides, un traitement par fibrates pourra être envisagé.

L’athéroscléroseUn taux élevé de cholestérol ou de lipides dans le sang entraîne une augmen-tation du risque d’athérosclérose et de maladie cardiovasculaire.

PrincipeL’athérosclérose est une sorte d’encrassement des vaisseaux sanguins, qui se produit nor-malement au cours du vieillissement. En fait, l’athérosclérose correspond à l’accumulation de lipides (graisses) dans la paroi des artères. Ces dépôts forment des plaques, appelées « plaques d’athérome ». Elles sont principalement consti-tuées de cholestérol.

Les plaques ont tendance à s’épaissir pro-gressivement et risquent, à terme, de boucher le vaisseau. C’est pour cette raison que l’athérosclérose est décelée dans la plupart des maladies cardio-vasculaires. C’est la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. L’athérosclérose réduit l’espérance de vie de 8 ans à 12 ans après 60 ans.

II. Les pathologies

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Les parois des artères touchées par l’athérosclérose s’épaississent progressive-ment, ce qui peut bloquer ou gêner la circulation du sang. Dans certains cas, une plaque d’athérome peut se détacher et aller boucher un vaisseau plus lointain : c’est ce qu’on appelle une rupture de la plaque d’athérome.

Bien qu’il n’y ait aucun symptôme immédiat lié à la formation d’une plaque dans un vaisseau, les conséquences à terme sont nombreuses. Les prin-cipales sont un infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) et les accidents vasculaires cérébraux.

L’athérosclérose est un processus normal de vieillissement, mais il est aggravé par certains fac-teurs, dont le plus important est l’hyperlipidémie, c’est-à-dire l’excès de graisses dans le sang.

Plus particulièrement, un taux élevé de « mau-vais » cholestérol (cholestérol LDL) est en cause, puisque le cholestérol en excès se dépose directe-ment dans la paroi des artères.

Il existe néanmoins d’autres facteurs qui favorisent l’athérosclérose : l’hyper-tension artérielle, l’obésité, le diabète de type 2, le tabagisme, la sédentarité, les prédispositions génétiques. Par ailleurs, les hommes sont plus exposés que les femmes.

TraitementUne fois l’athérosclérose installée, il est difficile de s’en débarrasser. Ainsi, mieux vaut préve-nir que guérir. Il est donc important de réduire les facteurs de risque et d’adopter de bonnes mesures d’hygiène de vie.

Mais si l’une de vos artères est bouchée, cela nécessitera une angioplastie. Cette opération consiste à « écarter » les zones rétrécies ou bouchées en plaçant un petit ballonnet gonflable dans l’artère.

Angioplastie

II. Les pathologies

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Dans certains cas, un « stent » est introduit dans le vaisseau, il s’agit d’une sorte de filet métallique en forme de cylindre qui va maintenir les parois du vaisseau ouvertes. Un pontage peut également être pratiqué : il consiste à contourner l’artère bouchée en greffant un fragment de vaisseau ou une pro-thèse synthétique.

L’accident cardiovasculaireLorsqu’une artère se bouche, le sang cesse de circuler. Les tissus irrigués par cette artère ne reçoivent alors plus assez d’oxygène, souffrent et finissent souvent par mourir.

PrincipeSelon l’artère touchée, le manque d’oxygène (aussi appelé infarctus) peut survenir sur différentes zones du corps : cœur, cerveau, jambe.

Ainsi, lorsque l’artère qui irrigue le cœur est bouchée (artère coronaire), il existe un risque d’angine de poitrine, voire de crise cardiaque (infarctus du myocarde). Le symptôme principal de l’infarctus du myocarde est une douleur violente dans la poitrine qui irradie dans les bras et la mâchoire.

Lorsque le cerveau est atteint, il s’agit alors d’un infarctus cérébral aussi appelé accident vasculaire cérébral ou AVC. En langage courant, on parle d’attaque. Enfin, lorsque l’artère bouchée irrigue une jambe, on souffre de douleurs au mollet et l’on parle d’artérite du membre inférieur ou d’Artério-pathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI).

Ces trois types d’accidents vasculaires, potentiellement mortels, sont les plus fréquents, mais un infarctus peut toucher n’importe quel organe.

II. Les pathologies

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Facteurs de risqueBien que l’hypercholestérolémie soit un trouble silencieux, les conséquences à moyen et long terme sont potentiellement graves. Les maladies cardiovasculaires sont en outre la première cause de mortalité en France, cau-sant près de 180 000 décès par an !

Le taux élevé de cholestérol contribue au vieillissement des artères : il est donc consi-déré comme un facteur de risque d’accident cardiovasculaire important. Cependant, de nombreux autres facteurs existent, comme l’hypertension, l’obésité, le diabète.

Pour savoir s’il est nécessaire d’instaurer un traitement afin de faire baisser votre taux de

cholestérol, votre médecin doit prendre en compte l’ensemble de vos antécé-dents pour connaître vos risques.

Par ailleurs, si vous fumez, si vous êtes en surpoids et si vous souffrez d’hy-pertension, un taux élevé de cholestérol est plus inquiétant que si vous êtes en parfaite santé !

II. Les pathologies

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A Pour aller plus loinQuestions/réponses de pro

Vaincre le mauvais cholestérol

Malgré une alimentation saine et équilibrée (légumes verts + poisson gras + fruits, etc.), j’ai du cholestérol. Or, étant soignée à vie pour des problèmes de thyroïde, je ne supporte pas tous les médicaments anti-cholestérol, notamment la statine. Que me conseilleriez-vous pour m’aider à faire baisser mon taux de cholestérol ?

� Question de Nini

Δ Réponse de Rime H, Cabinet de nutrition

Que faire lorsque le taux de cholestérol passe en zone rouge ? Plusieurs pistes s’offrent à vous pour le ramener à la normale.

La solution la plus courante est le passage par la case médicament, une statine la plupart du temps. Mais pour des hypercholestérolémies modé-rées, d’autres solutions existent comme la prise de certains compléments alimentaires.

L’hypertriglycéridémie

Quels sont les traitements pour une hypertriglycéridémie (3,5 g/l) ? Sachant qu’auparavant, certains traitements ont affecté mes transaminases.

� Question de Naniemosa

Δ Réponse de Pédébé

Le traitement repose d’abord sur une perte de poids, la reprise d’une acti-vité physique régulière, la réduction des sucres simples dans l’alimentation et de la consommation d’alcool. Si ces mesures ne suffisent pas, un traite-ment par fibrates pourra être envisagé. Il faudra alors vous rapprocher de votre médecin traitant.

Δ Réponse de Yangil

La réponse précédente est parfaitement exacte, mais j’insiste sur l’impor-tance d’avoir une activité physique régulière en parallèle.

II. Les pathologies

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En pratique, cela consiste à pratiquer au moins trente minutes d’une acti-vité sollicitant la force musculaire (au choix : marche rapide en lieu et place de la voiture ou du métro, musculation avec des poids chez soi, jardinage, etc.). Pour savoir si cette activité est efficace pour votre âge/poids/taille, il faut que cette dernière génère une légère sudation avec une légère accélé-ration du rythme cardiaque. Ce à quoi il faut ajouter, deux à trois fois par semaine, une activité cardiovasculaire : course à pieds (dehors ou sur un tapis de course), vélo, natation… Évitez au maximum les fibrates.

Cholestérol, vertiges et maux de tête

Un excès du taux de cholestérol peut-il entraîner des vertiges et des maux de tête fréquents ?

� Question de Jeannesigot

Δ Réponse de Pédébé

Effectivement, les vertiges et maux de tête font partie des principaux symp-tômes d’un taux élevé de cholestérol.

Cholestérol chez l’enfant

Depuis six mois environ, mon fils de six ans est au régime, car son cholestérol est à 2,60. Toutefois, malgré ce régime, son taux ne baisse pas.

Notre médecin nous propose un traitement, mais j’ai peur des effets secondaires vu son jeune âge. Qu’en pensez-vous ?

� Question de Gavi

Δ Réponse de Pédébé

Seul le médecin de votre enfant est habilité à vous proposer un traitement adapté et à vous renseigner sur celui-ci. Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à demander un second avis médical auprès d’un autre médecin.

Δ Réponse de Veutetreinformée

Il faut impérativement faire suivre à l’enfant un régime adapté : huile d’olive, suppression des snacks, charcuteries, sucreries en grande quantité.

Il faut aussi privilégier les légumes vapeur ou pâtes/purées sans beaucoup de matières grasses.

II. Les pathologies

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Cholestérol et artères

Je voudrais savoir en combien de temps se bouchent les artères si l’on a trop de cholestérol.

� Question de Chacha

Δ Réponse d’Alain

Difficile de répondre à cette question. Chez tout un chacun, pratiquement dès l’âge de 20 ans, nos artères voient leur calibre diminuer du fait de la constitution de plaques d’athérome qui viennent, si l’on peut dire, encrasser nos tuyaux que sont les artères.

Mais gardons le moral : il faudra plusieurs dizaines d’années pour que cela se bouche. Par contre, selon le métabolisme de chacun et l’alimentation, les processus d’encrassage peuvent s’accélérer et, selon les cas, un régime associé parfois à un traitement peut retarder ce phénomène.

Il faut donc être vigilant quant à la présence d’huile de palme dans notre alimentation (il y en a partout : bien lire les étiquettes mentionnant la composition des mets industriels, quels qu’ils soient). Attention aussi aux graisses cachées dans les viandes rouges, au tabac et à l’alcool, ainsi qu’aux sucres, le diabète étant un cofacteur d’encrassage. Il faut également lutter contre la sédentarité.

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III. Les causes et facteurs de risque

Une mauvaise alimen-tation et un manque d’activité physique sont les deux principales causes d’une hypercholéstérolo-mie : on parle généralement « d’hypercholestérolémie essentielle ou primitive ». De bonnes mesures d’hy-giène de vie sont donc un moyen efficace de préven-

tion. Cependant, ce n’est pas systématique, et une personne n’ayant pas une alimentation saine ne souffrira pas forcément de cholestérol, et inversement.

Il existe également des facteurs génétiques qui prédisposent à cette maladie ; on ne les connaît pas précisément, mais ils sont probablement nombreux. Ces derniers se transmettent dans la famille : ainsi, lorsque des parents souffrent déjà de cholestérol, il est recommandé de se faire suivre de près, car les risques sont accrus. Par ailleurs, certaines maladies et certains médicaments

III. Les causes et facteurs de risque

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peuvent accroître le taux de mauvais cholestérol. Selon l’origine de l’élévation du taux de cholestérol, on distingue trois types d’hypercholestérolémie : fami-liale, primitive et secondaire.

Ainsi, l’hypercholestérolémie familiale est une maladie purement génétique, contrairement à l’hypercholestérolémie primitive. Elle est relativement rare et touche une personne sur 500, soit environ 150 000 Français. Cette mala-die est dangereuse, car elle cause un excès de cholestérol dès l’enfance, avec des risques d’accident cardiovasculaire dès l’âge de 30 ans. Les hypercholes-térolémies secondaires sont, quant à elles, causées par une autre maladie ou représentent un effet secondaire d’un traitement. Les maladies qui peuvent entraîner une hausse du cholestérol sanguin sont nombreuses.

À moins d’avoir une maladie génétique causant une hypercholestérolémie familiale, il est généralement possible de prévenir cette affection. Le taux de cholestérol n’est qu’un facteur de risque parmi d’autres sur lequel on peut influer, notamment en adoptant une alimentation plus saine et de meilleures habitudes de vie. Enfin, des traitements efficaces permettent d’abaisser le taux de cholestérol.

L’alimentationL’alimentation apporte une partie du cholestérol que nous avons dans le corps.

Rôle de l’alimentation dans le cholestérolLe cholestérol est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Il est en grande partie fabriqué par le corps, surtout au niveau du foie. Un tiers provient toute-fois des aliments que nous consommons. Ce cholestérol apporté par l’alimenta-tion est appelé « cholestérol exogène ». L’apport exogène est habituellement com-pris entre 300 mg et 800 mg par jour.

III. Les causes et facteurs de risque

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Aliments riches en cholestérolCertains aliments, comme le jaune d’œuf, les abats ou le beurre, sont parti-culièrement riches en cholestérol. Pour connaître la teneur en cholestérol des principaux aliments consommés, reportez-vous au tableau ci-dessous.

Aliments Teneur en cholestérol pour 100 g

Jaune d’œuf 1 600 mg

Pâté de campagne 250 mg à 400 mg

Foie de veau 320 mg

Beurre 250 mg

Margarine 200 mg

Charcuterie 160 mg

Fromage 90 mg à 150 mg

Langue de bœuf 140 mg

Poulet 80 mg

Pâtes 10 mg

Au contraire, certains aliments permettent de lutter contre le mauvais cho-lestérol. De manière générale, il est conseillé de limiter l’apport en graisses saturées, c’est-à-dire en graisses d’origine animale comme le beurre et les viandes grasses.

Les maladies à l’origine du cholestérolDans la majorité des cas, un taux élevé de cholestérol est lié à de mauvaises habitudes de vie (alimenta-tion déséquilibrée, manque d’activité physique…). Cependant, certaines maladies peuvent également entraîner une hausse du taux de cholestérol.

Plusieurs médicaments, pris pour soigner des pathologies diverses, ont pour effet secondaire d’augmenter le taux de cholestérol.

III. Les causes et facteurs de risque

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Maladies associées au cholestérolLe diabète est la maladie pouvant entraîner une hausse des lipides sanguins la plus fréquente. Il se manifeste par un taux élevé de sucre dans le sang (glycémie).

Le diabète de type 2 touche plus de 4 % de la population, soit 2,5 millions de personnes en France. Il s’accompagne souvent d’une hypercholestérolémie modérée et d’une élévation du taux de triglycérides dans le sang.

Parmi les autres maladies potentiellement en cause, on peut citer l’hypothyroïdie, soit un déficit en hormones thyroï-diennes qui se traduit, entre autres, par une frilosité, une fatigue et une humeur maussade.

L’hypothyroïdie est souvent responsable de l’élévation du cholestérol sanguin.

D’autre part, une insuffisance rénale, c’est-à-dire une insuffisance de fonc-tionnement des reins, qui peut être liée à d’autres pathologies comme le diabète, s’accompagne souvent d’une anomalie des lipides sanguins (dyslipi-démie), dont le cholestérol.

Médicaments à l’origine d’une hypercholestérolémieDe nombreux médicaments peuvent avoir comme effet secondaire d’aug-menter le taux de cholestérol dans le sang. Parmi eux, notons :

π les bêtabloquants et les diurétiques thiazidiques, utilisés notamment contre l’hypertension artérielle ;

π les corticostéroïdes, utilisés pour contrer l’inflammation dans de nombreuses situations et qui peuvent aussi entraîner une légère hyper-cholestérolémie et hypertriglycéridémie ;

π les œstrogènes, contenus dans les pilules contraceptives, qui peuvent également augmenter le taux de cholestérol.

III. Les causes et facteurs de risque

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Les facteurs de risqueL’hypercholestérolémie concerne plus du tiers des adultes français.

Qui est concerné ?L’hypercholestérolémie est très fréquente en France et dans les pays développés. Elle semble même en augmentation en raison de notre mauvaise hygiène de vie.

Le projet Monica mesure la mortalité et la morbidité par maladies cardiovascu-laires et étudie les facteurs de risque de ces maladies. En France, selon les don-nées du registre Monica, 33 % à 41 % des personnes de 35 ans à 64 ans présentent une hypercholestérolémie. Parmi cet échantillon :

π 27,5 % de la population présentent une hypercholestérolémie pure ;

π 3,1 % une hypercholestérolémie mixte ;

π 4,1 % une hypercholestérolémie associée à un faible taux de cholestérol HDL ;

π 1,8 % de la population présente les trois anomalies lipidiques.

Selon diverses études, la fréquence de l’hypercholestérolémie dans la popula-tion générale serait comprise entre 20 % et 30 %, ce qui représente environ le quart des adultes.

Les hommes sont en outre plus souvent sujets à l’hypercholestérolémie que les femmes. L’âge est également un facteur : le taux de cholestérol est plus élevé après 50 ans pour les hommes, pour les femmes, c’est surtout après 60 ans que la cholestérolémie augmente.

En effet, après la ménopause, les taux d’hormones féminines (œstrogènes) diminuent, contribuant à augmenter le taux de cholestérol. Il existe, toutefois, des cas rares d’hypercholestérolémie chez l’enfant et les adultes jeunes. Ce sont le plus souvent des cas d’hypercholestérolémie génétique.

III. Les causes et facteurs de risque

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Bien que les femmes soient généralement moins sujettes à l’hypercholestérolémie que les hommes, il n’en est rien pendant la gros-sesse. En effet, le taux de lipides dans le sang augmente de façon importante pendant cette période, y compris le taux de cho-lestérol. De même, les contraceptifs oraux peuvent avoir une influence.

Si des membres de votre famille ont un taux de cholestérol élevé ou ont déjà souffert d’une maladie cardiovasculaire, comme un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde, votre risque est accru. Ainsi, l’hypercholestérolémie est en partie fami-liale. Elle n’est pas liée à un gène particulier,

contrairement à l’hypercholestérolémie génétique, mais plutôt à une multi-tude de facteurs génétiques.

Si l’un de vos parents ou vos deux parents ont un taux élevé de cholesté-rol, vous êtes vous-même plus à risque d’avoir une hypercholestérolémie. Cependant, il n’y a pas de fatalité : le taux de cholestérol n’est qu’un facteur parmi d’autres, vous pouvez donc prendre en main votre santé en modifiant vos habitudes.

GrossesseLa grossesse provoque de nombreux changements hormonaux ainsi qu’une élévation du taux de cholestérol. Le taux de lipides s’accroît progressivement, pour être maximal au troisième tri-mestre. Le retour aux concentrations normales s’effectue naturellement après l’accouchement, en quelques semaines. L’allaitement permet généralement d’accélérer la baisse de la lipidémie.

III. Les causes et facteurs de risque

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Mais ce sont surtout les triglycérides qui augmentent, leur taux dans le sang peut atteindre deux à trois fois le taux normal ; les œstrogènes, produits en grande quantité pendant la grossesse, augmentent également la synthèse de lipoprotéines, ces composés permettant le transport des graisses dans le sang.

Le taux de cholestérol s’élève, lui aussi, au cours de la grossesse, mais de façon plus modérée que le taux de triglycérides. La cholestérolémie augmente de 50 % environ sans que cela soit inquiétant. La situation est toutefois diffé-rente lorsque la femme présente une hypercholestérolémie avant la grossesse. Dans ce cas, le fait d’être enceinte amplifie le phénomène, et le taux de cho-lestérol peut s’élever de façon importante, atteignant 3 g/l à 4 g/l, voire 5 g/l. Rappelons qu’un taux normal de cholestérol total doit rester inférieur à 2 g/l.

Ces augmentations du taux de cholestérol et de lipides pendant la grossesse sont tout à fait normales et réversibles. Elles corres-pondent à une adaptation physiologique de l’organisme maternel. D’ailleurs, le plus souvent, aucun examen n’est réalisé pour connaître le taux de lipides dans le sang chez les femmes enceintes. Adopter une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée est encore plus essentiel au cours de la gros-sesse. Cela permet de se protéger d’un taux trop élevé de mauvais cholestérol.

Chez les femmes présentant un taux anor-malement élevé de lipides avant la grossesse, des précautions peuvent néanmoins être

nécessaires. En effet, des études ont montré qu’une augmentation exagé-rée de la lipidémie pendant la grossesse pouvait annoncer un risque accru de maladie cardiovasculaire. En outre, l’hypercholestérolémie peut accroître le risque d’accouchement prématuré. Ainsi, les femmes présentant une hyper-lipidémie familiale (génétique) importante devront bénéficier d’une prise en charge spécialisée pendant la grossesse. Cependant, la prise de médicaments est déconseillée, des mesures diététiques seront donc adoptées en priorité.

III. Les causes et facteurs de risque

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Pilule contraceptiveL’hypercholestérolémie est rare chez les femmes jeunes, mais la prise d’un contraceptif peut toute-fois augmenter le taux de cholestérol.

La pilule, ou contraception hormonale, est le mode contraceptif le plus utilisé en France. Les pilules contiennent, pour la grande majorité d’entre elles, des œstrogènes (hormones féminines) qui ont un effet sur le taux de lipides dans le sang. Ainsi, sous

contraceptif, on peut observer une augmentation du taux de cholestérol HDL ou « bon » cholestérol, une diminution du taux de cholestérol LDL ou « mau-vais » cholestérol, une augmentation du taux de triglycérides.

Une élévation du cholestérol sous pilule est normale et ne doit pas inquiéter. Par ailleurs, les femmes qui prennent la pilule sont généralement jeunes et en bonne santé, elles ne présentent donc que peu de facteurs de risque cardio-vasculaire. En outre, les œstrogènes ont un effet protecteur sur les vaisseaux et limitent la formation d’athérosclérose, c’est-à-dire l’accumulation de lipides (graisses) dans la paroi des artères.

En revanche, le tabac est connu pour augmenter le risque de thrombose (c’est-à-dire de caillot dans une veine) chez les femmes qui prennent la pilule. Le tabac est donc un risque bien plus grand qu’une légère hypercholestéro-lémie. Or, en France, une femme sous pilule sur trois est fumeuse ! Dans de très rares cas toutefois, le taux de cholestérol augmente de façon importante sous contraceptif, jusqu’à dépasser 3 g/l. Dans ces cas, le médecin choisira probablement d’arrêter la contraception hormonale.

Si une élévation du taux de cholestérol est normale et sans gravité lorsqu’on prend la pilule, il n’en va pas de même chez les femmes qui présentent natu-rellement une forte hypertriglycéridémie. Dans ce cas, la pilule ne ferait qu’aggraver l’hypertrigly-céridémie, c’est pourquoi elle est généralement contre-indiquée. Le risque principal est la thrombose.

III. Les causes et facteurs de risque

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En cas d’hypercholestérolémie modérée préexistante (cholestérol total < 3 g/l), la pilule peut être prescrite chez les femmes de moins de 35 ans qui n’ont pas d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (en particulier, non-fumeuses). Une pilule mini-dosée sera alors privilégiée.

Chez ces femmes, l’adoption d’une alimentation saine est particulièrement importante pour tenter de faire baisser le taux de cholestérol.

Risques cardiovasculairesL’hypercholestérolémie est un exemple de facteurs de risque cardiovasculaire.

En s’accumulant dans la paroi des vaisseaux, le cholestérol en excès risque de boucher les artères et de provoquer un infarctus ou un accident vasculaire cérébral. Il existe en outre de nombreux facteurs pouvant favori-ser des troubles cardiovasculaires :

π les facteurs non modifiables, sur lesquels on ne peut malheureuse-ment pas agir ;

π les facteurs modifiables que l’on peut contrôler afin de diminuer le risque ;

π les facteurs de risque non modifiables, comme l’âge (le risque s’ac-croît avec l’âge) et le sexe (ainsi, les hommes sont plus touchés que les femmes) ;

π les facteurs génétiques, c’est-à-dire la « qualité » de vos gènes, qui ne peuvent pas non plus être modifiés ; cependant, une bonne hygiène de vie permet souvent de contrer ces « défauts » génétiques.

Ces facteurs sont nombreux, mais ils peuvent être modifiés soit par un chan-gement du mode de vie (alimentation, sport), soit par des médicaments. Le taux de cholestérol en fait partie, du moins dans l’immense majorité des cas.

III. Les causes et facteurs de risque

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Pour connaître les autres facteurs de risque pouvant être modifiés, reportez-vous au tableau ci-dessous.

Facteurs de risque cardiovasculaires

À surveiller, car…

Surpoids ou obésité

• L’indice de masse corporelle supérieur à 25 (ou 30) est associé à un risque accru

• Le tour de taille est également un facteur important : s’il est supérieur à 102 cm chez les hommes et à 88 cm chez les femmes, cela augmente le risque cardiovasculaire

Hypertension artérielle

L’hypertension endommage les vaisseaux sanguins et augmente le risque d’accident cardiovasculaire (notamment AVC)

TabagismeLe tabac contribue à endommager les vaisseaux (y compris le tabagisme récent, si vous avez cessé de fumer récemment)

Sédentarité L’activité physique permet d’entretenir les vaisseaux et le cœur

Habitudes alimentaires

L’alimentation riche en gras saturé augmente le taux de lipides dans le sang

Diabète

Le diabète correspond à un taux élevé de sucre dans le sang, mais il peut aussi augmenter le taux de cholestérol ; la glycémie élevée endommage le système vasculaire, il est donc important de suivre son traitement pour contrôler le diabète

StressLe stress augmente le risque d’accident cardiovasculaire, surtout s’il est chronique

Le comité français de lutte contre l’hypertension artérielle a mis en ligne un petit test en six questions permettant d’évaluer l’âge de ses artères en fonc-tion des différents facteurs de risque cardiovasculaire cités ci-dessus. Pour vous prêter au jeu : www.comitehta.org.

III. Les causes et facteurs de risque

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A Pour aller plus loinQuestions/réponses de pro

Nécessité d’un régime

Mon père souffre de cholestérol, et je voudrais savoir s’il doit faire un régime.

Son médecin lui a prescrit d’arrêter la viande rouge, le fromage, le jaune d’œuf, le sucre, le chocolat et les sauces.

Mais j’ai peur que mon père ait des difficultés à suivre ce régime, surtout que son taux est à 1,7 seulement.

Qu’en pensez-vous ? � Question de Charlotte

Δ Réponse de Yangil

Il faut savoir deux choses : tout d’abord, le cholestérol est un signal d’alarme qui vous prévient qu’un intrus est dans la maison, l’intrus étant le risque de maladie cardiovasculaire ; ensuite, le cholestérol est une « maladie du mode de vie », qui met en cause l’alimentation au premier chef, puis l’acti-vité physique journalière.

Votre père doit bien le comprendre, car, les médicaments que les médecins finiront par lui prescrire seront, certes, efficaces pour faire baisser le choles-térol, mais ils masqueront « l’alerte » !

Il doit donc faire deux choses : manger différemment et pratiquer une acti-vité physique régulière.

Il est conseillé de manger chaque jour un peu de viande (pas plus de 100 g, c’est préférable) et beaucoup de légumes cuits et crus, ainsi qu’un peu de fruits crus et cuits (compotes).

Rajoutez à cela des en-cas à 11 h et 16 h composés d’une grosse poignée d’oléagineux comme des amandes, des noisettes, des noix (de pécan, de cajou, du Brésil, chacune a sa spécificité).

En parallèle, votre père doit éviter tous les laitages (yaourts compris), car les laitages ne feront qu’aggraver le problème… Le calcium est présent dans les légumes et fruits crus et cuits et dans une eau riche.

III. Les causes et facteurs de risque

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Dernier point non négligeable : choisir au quotidien des huiles de colza, olive et noix à raison d’une cuillère à soupe au minimum tous les jours, à consommer le plus possible crues, pour les cellules nerveuses (mémoire, équilibre) et le bien-être du système digestif.

Concernant l’activité physique quotidienne, il est recommandé de marcher, danser, pédaler, nager ! Un mélange de chaque activité réparti sur la semaine en gardant la notion de plaisir, toujours…

Donc pour répondre à votre question, votre père doit supprimer fromages, yaourts, quatre-quarts et sauces, sauf si elles sont à base d’huile de colza/olive. Il peut toutefois garder le plaisir d’un chocolat à 70 % de cacao, indispensable pour le moral et la cognition, un œuf à la coque chaque jour sans problème, au petit-déjeuner notamment, et des viandes (même les viandes rouges) une à deux fois par semaine en alternance avec de l’oie, du canard, de la volaille, du lapin, du porc ou du gibier. L’important est de ne pas dépasser 70 g environ deux fois par jour ou bien 100 g à 120 g une fois par jour, le midi.

Δ Réponse de Martinez Lætitia

La suppression des aliments n’est pas une bonne réponse. Tout est une ques-tion de dose. Évitez de suivre des conseils donnés par des personnes qui ne sont pas des professionnels de santé.

Les meilleurs conseils alimentaires que vous pouvez recevoir seront donnés par des médecins-nutritionnistes et des diététiciens.

Pour lutter contre une hypercholéstérolomie, il faut avoir une alimentation variée, équilibrée, adaptée aux besoins spécifiques de l’individu, une acti-vité physique régulière (pas uniquement sportive), et suivre le traitement médical prescrit par le médecin (qui pourra l’adapter en fonction de l’évo-lution des constantes biologiques).

Causes du mauvais cholestérol

Mon alimentation est équilibrée et je pratique un sport de façon régulière ; or, je souffre tout de même de cholestérol. Quelles en sont les causes ?

Existe-t-il un rapport entre l’excès de cholestérol LDL et certaines dysfonctions sexuelles, par exemple ?

� Question de Maria Paula

III. Les causes et facteurs de risque

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Δ Réponse de Maigrir 2000 – Anne-Ève Tavassoli

Il faut d’abord savoir que nous produisons tous du cholestérol, quel que soit notre régime alimentaire.

La part du cholestérol alimentaire dans le cholestérol sanguin total est en fait relativement minime (environ 1/3 quand même !).

Il est nécessaire, dans votre bilan, de regarder le taux de « mauvais » cho-lestérol (le LDL, c’est celui-ci qui pose problème en se déposant sur la paroi des artères), la part de « bon » cholestérol (le HDL) et le rapport entre les deux.

Savez-vous s’il y a des excès de cholestérol dans votre famille ? Si c’est le cas, il peut s’agir d’une hypercholestérolémie congénitale, auquel cas un traitement médicamenteux prescrit par votre médecin traitant s’impose.

Dans tous les cas, l’adaptation de votre alimentation consiste à rééquilibrer vos apports en graisses, en évitant les graisses cuites, en variant au maxi-mum vos aliments, en consommant quotidiennement des fruits et légumes et en consommant chaque jour une à deux cuillères à soupe d’huile végé-tale de bonne qualité (colza, olive, noix).

Si vous consommez chaque jour de la charcuterie, ou plus de deux portions de fromage, réduisez les quantités et espacez-en la consommation chaque semaine.

Enfin, le cholestérol est un précurseur des hormones sexuelles. Il existe donc une interaction entre cette molécule et la production de ces hormones…

Cependant, un excès de cholestérol n’est probablement pas à l’origine de dysfonctionnements sexuels. Posez la question à votre médecin traitant, il est le plus à même de vous répondre sur ce point.

Grossesse et cholestérol

J’ai accouché il y a dix jours et je viens de faire une prise de sang pour un bilan. Je n’ai jamais fait de cholestérol de ma vie.

J’ai par contre des problèmes d’hypothyroïdie et depuis le cinquième mois, je fais de l’anémie.

Mes résultats démontrent un taux de 8,26 mmol/l de cholestérol total et 5,93 mmol/l de LDL-cholestérol.

III. Les causes et facteurs de risque

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Est-ce que grossesse, cholestérol et anémie sont liés ? Mon cholestérol va-t-il redevenir normal naturellement ou dois-je suivre un traitement ?

Je considère que j’ai une bonne alimentation incluant fruits, légumes, protéines et produits laitiers. Par ailleurs, j’allaite actuellement.

� Question d’Élyse

Δ Réponse de Pédébé

Effectivement, la grossesse provoque une élévation du taux de cholestérol, qui redescend ensuite naturellement quelques semaines après l’accouchement.

Je vous invite néanmoins à en parler à votre médecin traitant ou votre gynécologue.

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IV. Les traitements

Si votre taux de cholestérol ou de lipides est élevé pendant de nombreuses années, vous n’en ressentirez pas les symptômes, mais vos vaisseaux se détérioreront progressive-ment. Il est donc nécessaire de prévenir et de guérir une hyperlipidémie.

Pour éviter l’hyperlipidémie, les mesures diététiques sont au premier plan. Associées à une bonne hygiène de vie (sport, pas de tabagisme, poids…), elles permettent de prévenir l’élévation du taux de graisses dans le sang dans la plupart des cas.

Une fois votre taux de lipides ou de choles-térol trop élevé, il est impératif de prendre des mesures médicamenteuses et non

médicamenteuses pour le faire diminuer. Les mesures non médicamenteuses sont indispensables. Elles reposent avant tout sur une meilleure hygiène de

IV. Les traitements

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vie, de bonnes habitudes alimentaires et une activité physique régulière. Les traitements ne seront jamais efficaces à 100 % si vous ne modifiez pas vos habitudes de vie en parallèle.

Le régime anticholestérol dépend par ailleurs de vos résultats d’analyse de sang. Si vous présentez une hypercholestérolémie pure, le régime hypo-cholestérolémiant est au premier plan ; en revanche, si vous présentez une hypertriglycéridémie pure, il faudra surtout diminuer l’apport en sucres rapides et éviter l’alcool.

Le régime anticholestérolL’hypercholestérolémie peut, en partie, être régulée par des mesures diété-tiques qui sont le pilier du traitement anticholestérol.

Certains aliments, comme le jaune d’œuf, les abats ou le beurre sont particulière-ment riches en cholestérol et doivent donc être évités.

Régime hypocholestérolémiantLe régime hypocholestérolémiant, comme son nom l’indique, permet de faire baisser le taux de cholestérol. Il repose sur l’évic-tion ou la diminution de certains aliments riches en cholestérol, mais également sur la diminution de la consommation globale de lipides et de l’apport en acides gras saturés, ainsi que de la consommation de cholestérol. En parallèle, il faut privi-légier les fruits et légumes tous les jours, et le poisson trois fois par semaine.

Ce régime peut faire baisser de 10 % le taux de cholestérol. Il permet, en outre, d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Votre médecin et votre diététicien pourront vous aider à mettre en place un régime anticholestérol adapté.

IV. Les traitements

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Si, au lieu de l’hypercholestérolémie, vous présentez une hypertriglycéridémie, il est important de diminuer les apports caloriques, à savoir les sucres rapides (pâtisseries, gâteaux, boissons sucrées…) et l’alcool afin de normaliser le taux de triglycérides.

Régime anticholestérol méditerranéen (ou crétois)Le régime anticholesté-rol méditerranéen est le plus recommandé, car il apporte de « bonnes graisses » (huile d’olive) et est riche en fruits et légumes. Il est également riche en céréales complètes et en poissons et rela-tivement pauvre en viandes et produits laitiers, qui contiennent des acides gras saturés considé-

rés comme de « mauvaises graisses ». Les chercheurs estiment notamment que les personnes qui suivent ce régime anticholestérol toute leur vie ont une mortalité inférieure d’environ 20 %.

Ce régime repose sur une alimentation principalement composée de légumes frais ou secs, d’oléagineux (olives, avocats, noix), de céréales complètes ; chaque repas devant comporter au moins une ration de légumes. En parallèle, les plats doivent être cuisinés avec de l’huile d’olive et non du beurre. Riche en acides gras insaturés, l’huile d’olive est aussi riche en antioxydants. Les huiles de soja ou de colza sont également bénéfiques.

La consommation de viandes rouges et de charcuterie doit également être diminuée, il est conseillé de manger de la viande une seule fois par semaine. Il est alors préférable de consommer du poisson, deux à trois fois par semaine, surtout du poisson riche en oméga 3 : maquereau, truite, sardines, saumon…

Les yaourts et les fromages peu gras ou écrémés sont, eux, à privilégier. Et opter pour une consommation modérée de vin rouge (un verre par jour) a un effet protecteur sur les vaisseaux. C’est le fameux « paradoxe français », qui

IV. Les traitements

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veut que, malgré une alimentation grasse riche en charcuterie et en fromage, les Français souffrent moins de maladies cardiovasculaires que les Américains grâce à leur consommation de vin rouge.

Aliments anticholestérolDepuis quelques années, il existe dans le com-merce des aliments ayant un effet anticho-lestérol, notamment des yaourts ou des margarines (Danacol, Proactiv…). Ces derniers sont alors enrichis en stérols végétaux ou en stanols, des substances végétales qui permettent de réduire l’absorption du cholestérol.

L’efficacité de ces aliments reste toutefois modeste et ils doivent être consom-més quotidiennement pour avoir un effet.

Quoi qu’il en soit, ils ne suffisent pas à réduire le taux de cholestérol si des mesures alimentaires globales ne sont pas adoptées en parallèle.

En outre, ces aliments ne semblent pas agir sur les taux de triglycérides ni de « bon » cholestérol.

Mesures indispensablesEn plus du régime anticholestérol, certaines mesures d’hygiène générales contribuent à normaliser les taux de lipides.

Il s’agit surtout de la pratique d’une activité physique régulière et de la réduc-tion des autres facteurs de risque cardiovasculaire, comme le tabagisme ou l’hypertension.

IV. Les traitements

51

Une bonne hygiène de vieIl est possible de réduire le risque d’athérosclérose en maîtrisant les dif-férents facteurs et en menant une vie saine.

Que l’on ait un taux de cholestérol élevé ou non, la prévention cardiovas-culaire passe avant tout par l’adoption de mesures hygiéno-diététiques per-manentes, et ce, le plus tôt possible.

Un mode de vie sain, associant une bonne alimentation et un exercice phy-sique régulier, peut diviser par deux le risque d’accident cardiovasculaire.

Même s’il existe des médicaments efficaces pour réduire l’hyperlipidémie, l’adoption de bonnes mesures d’hygiène de vie reste le pilier indispensable au traitement.

Pratique du sportUne activité physique quotidienne, même peu intense, contribue à réduire tous les facteurs de risque cardiovascu-laire, dont la pression artérielle.

En pratique, il est conseillé de faire trente minutes de marche par jour, un objectif réa-liste chez les personnes qui ne sont pas habituées à faire de l’exercice.

Au début, cette activité peut être fractionnée en sessions de huit à dix minutes.

IV. Les traitements

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Quelques mesures simples peuvent aussi aider à augmenter l’activité phy-sique en douceur :

π monter les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur ;

π descendre une station avant l’arrêt de bus ou de métro habituel ;

π aller chercher le pain à pied plutôt qu’en voiture ;

π promener son chien plus loin que d’habitude.

Un mode de vie sainLe tabac augmente le risque car-diovasculaire. Arrêter de fumer est donc probablement la mesure de prévention cardiovasculaire la plus efficace. Des consultations spécialisées permettent de faciliter le sevrage.

Par ailleurs, l’alimentation actuelle est beaucoup trop salée, ce qui contribue à augmenter fortement

la pression artérielle. Il est donc conseillé de réduire sa consommation en sel, surtout lorsqu’on est hypertendu.

Cela passe surtout par la baisse de consommation des plats préparés, des charcuteries, des fromages et du pain, sans ajout de sel de table.

Le surpoids est aussi un facteur de risque important. L’adoption d’une alimen-tation plus saine et la pratique d’une activité physique tous les jours aident à perdre les kilos en trop.

Enfin, les personnes souffrant de diabète et/ou d’hypertension ont un risque cardiovasculaire accru. Il est donc important de suivre son traitement pour maîtriser du mieux possible la glycémie et la pression artérielle.

➥ Pour aller plus loin, téléchargez notre fiche pratique : Lutter contre l’excès de cholestérol

IV. Les traitements

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Les médicamentsToujours associé à des mesures diététiques, le traitement médi-camenteux peut être nécessaire dans certains cas. Il repose sur trois types de médicaments : les statines, les résines et les fibrates.

En outre, lorsque le cholestérol a bouché une artère, il est générale-ment nécessaire de procéder à une

intervention chirurgicale destinée à déboucher le vaisseau. On parle alors de stent ou d’angioplastie.

SynthèseDans certains cas, le régime ne suffit pas, il est alors nécessaire d’instaurer un traitement médicamenteux pour parvenir à réduire le taux de cholestérol.

Il existe trois catégories de médicaments permettant de réduire le taux de cholestérol et de lipide (médicaments hypolipémiants). Il s’agit des statines, des résines et des fibrates.

D’autres molécules, dont l’acide nicotinique, le tiadénol et l’ézétimibe, peuvent parfois être utilisées, en cas d’intolérance ou d’efficacité insuffisante des médicaments anticholestérol.

En cas d’hypercholestérolémie pure ou mixte, les statines sont les médicaments de première intention (hormis la rosuvastatine). Les autres (résines, ézétimibe, fibrates, acide nicotinique) sont recommandés en seconde intention ou en cas d’intolérance aux statines, c’est-à-dire en présence d’un trop grand nombre d’effets indésirables, ou en cas d’association d’un cholestérol LDL < 1 g/l, de triglycérides élevés et d’un cholestérol HDL bas.

IV. Les traitements

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Le tableau ci-dessous récapitule tous les traitements à votre disposition pour faire baisser votre taux de cholestérol.

Traitements Nom de la molécule Nom commercial Indications

Mesures diététiques et d’hygiène de vie

Régime méditerranéen, réduction des acides gras saturés, activité physique régulière, arrêt du tabac…

Toute hyperlipidémie

Statines

• Simvastatine• Pravastatine• Fluvastatine• Atorvastatine• Rosuvastatine

• Lodales• Elisor• Lescol• Tahor• Crestor (et

génériques)

Hypercholestérolémie et hyperlipidémie

Fibrates

• Fénofibrate• Bezafibrate• Gemfibrozil• Ciprofibrate

• Fégénor• Béfizal• Lipur• Lipanor

Hypercholestérolémie (sur-tout si intolérance aux statines) et hypertriglycéri-démie pure

Ézétimibe Ézétimibe Ezétrol

Surtout en cas d’insuffi-sance des statines seules, l’association statines-ézéti-mibe sert à réduire le LDL-C

Acide nicotinique

Niacine NiaspanPeu utilisé, car trop d’effets secondaires

Résines Colestyramine Questran Hypercholestérolémie

Phytothérapie

• Phytostérols• Soja• Artichaut• Ail• Germes de blé

Gélules Bakol, Ergystérol…

Hypercholestérolémie et hyperlipidémie

Homéopathie

• Cholesterinum• Pulmine• Hépatine• Néphrine• Gouttes homéo-

pathiques pour la digestion

N/AHypercholestérolémie et hyperlipidémie

IV. Les traitements

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En règle générale, chez les personnes souffrant d’hyperlipidémie, mais n’ayant pas un risque cardiovasculaire trop élevé, les mesures diététiques sont le pre-mier « traitement » prescrit. Ces dernières doivent être poursuivies seules pendant au moins trois mois. Si elles ne sont pas suffisamment efficaces, alors le médecin pourra y associer un médicament anticholestérol. Dans tous les cas, ces mesures sont la clé du traitement et ne doivent jamais être abandon-nées. En outre, l’ensemble des facteurs de risque cardiovasculaire est pris en compte avant de décider si un traitement est nécessaire.

Quand un traitement est-il nécessaire ?Le choix d’instaurer ou non un traitement dépend de différents facteurs. Ainsi, une personne en pleine santé qui présente un taux de cholestérol un peu élevé ne devra pas nécessairement suivre un traitement. En revanche, une personne avec exacte-ment le même taux de cholestérol, mais qui souffre également d’hypertension et d’obésité devra être traitée rapidement.

Les facteurs de risque pris en compte dans cette décision sont alors l’âge (plus de

50 ans pour les hommes et plus de 60 ans pour les femmes), les antécédents familiaux de maladie cardiaque (infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez un parent du premier degré de sexe masculin, infarctus du myo-carde ou mort subite avant 65 ans chez un parent du premier degré de sexe féminin), le tabagisme (actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans), l’hyperten-sion, le diabète.

Un taux de cholestérol HDL bas (< 0,40 g/l) est également pris en considé-ration. On peut en effet avoir un peu trop de « mauvais » cholestérol, mais si le taux de bon cholestérol est élevé (> 0,60 g/l), cela peut compenser. Au contraire, s’il est bas, le risque augmente. Ainsi, « une femme de 60 ans ayant une concentration de cholestérol HDL égale à 0,70 g/l (1,8 mmol/l) est consi-dérée comme sans facteur de risque » (AFSSAPS).

IV. Les traitements

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Les seuils de cholestérol LDL à partir desquels l’AFSSAPS recommande d’ins-taurer un traitement médicamenteux sont énoncés dans le tableau ci-dessous.

Seuil de cholestérol LDL

Traitement sans facteur de risque associé

À partir de 2,20 g/l, mais les mesures diététiques doivent débuter à partir de 1,60 g/l

Traitement si un facteur de risque associé

1,90 g/l, mais les mesures diététiques doivent débuter à partir de 1,60 g/l

Traitement si deux facteurs de risque associés

1,60 g/l

Traitement si trois facteurs de risque associés

1,30 g/l

StatinesDans certains cas, le régime anticholes-térol ne suffit pas, il est alors nécessaire d’instaurer un traitement médicamenteux.

Les statines sont les médicaments les plus utilisés pour réduire l’hyperlipidémie et l’hypercholestérolémie (pure ou mixte). Elles ont pour fonction d’inhiber l’enzyme-clé qui permet au corps de synthétiser le cholestérol. Elles sont particulièrement efficaces pour prévenir les accidents car-diovasculaires chez les personnes atteintes

d’hyperlipidémie. Plusieurs études ont montré qu’elles diminuaient d’environ 30 % le nombre d’événements cardiovasculaires et de décès.

Il existe en France plusieurs statines disponibles. Parmi les statines employées seules, on peut notamment citer simvastatine, pravastatine, fluvastatine, ator-vastatine et rosuvastatine (en cas d’intolérance ou d’efficacité insuffisante des autres statines). Les statines peuvent également être utilisées en association, à doses fixes : simvastatine + ézétimibe, pravastatine + acide acétylsalicylique, atorvastatine + amlodipine.

IV. Les traitements

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En revanche, les statines peuvent, dans cer-tains cas, entraîner des effets secondaires au niveau du foie et des muscles. Ces effets sont d’autant plus importants que la dose prescrite est élevée. Ainsi, une surveillance régulière (par prise de sang) est nécessaire, du moins au début du traitement. Les effets indésirables les plus souvent rapportés sont des crampes, des douleurs et des contractures, surtout dans les jambes.

Attention : éviter de boire du jus de pamplemousse qui ralentit l’élimination des statines et favorise la survenue de douleurs musculaires.

D’autres médicaments peuvent cependant être prescrits si les effets secon-daires sont trop gênants. Selon une étude publiée par la Haute autorité de santé en 2009, l’atorvastatine est la statine la plus prescrite : 33,9 % des patients chez les cardiologues libéraux, 30,5 % chez les médecins généra-listes. Vient ensuite la pravastatine (22 %), suivie de façon équivalente par la rosuvastatine et la simvastatine (15 %).

Quant aux statines en association à doses fixes, elles ne représentaient que 7,3 % des prescriptions des cardiologues libéraux et 4,3 % de celles des médecins généralistes.

FibratesLes fibrates sont surtout utilisés en cas d’hyper-triglycéridémie, car ils permettent de réduire le taux des triglycérides dans le sang, bien qu’ils agissent également sur le cholestérol. Ils sont indiqués si le taux de triglycérides est supé-rieur à 4 g/l malgré les mesures diététiques. Les fibrates sont généralement bien tolérés.

En France, plusieurs fibrates sont disponibles : fénofibrate, bezafibrate, gemfibrozil, ciprofibrate.

IV. Les traitements

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RésinesLes résines agissent en diminuant l’absorption intestinale du cholestérol. On les appelle aussi « résines échangeuses d’ions ».

En France, seule la colestyramine est commercialisée. Elle représente le seul traitement de l’hypercholestérolémie chez les enfants. Chez les adultes, elle est généralement associée à de l’ézétimibe.

Elles peuvent toutefois entraîner des troubles digestifs.

Autres médicaments hypolipémiantsL’acide nicotinique et l’ézétimibe, un inhibiteur de l’ab-sorption du cholestérol, peuvent être utilisés lorsque les statines sont contre-indiquées ou mal supportées.

L’acide nicotinique peut aussi, tout comme les fibrates, être proposé chez les personnes qui ont un taux élevé de triglycérides et un faible taux de bon cholestérol (cholestérol HDL). Quant à l’ézétimibe, il est souvent prescrit en association avec une statine, lorsque cette dernière, seule, ne parvient pas à faire baisser suffisam-ment le cholestérol.

La phytothérapieDe nombreuses plantes permettent d’abaisser votre taux de mauvais cholestérol. Il existe en outre beaucoup de traitements contre l’hypercholestérolémie.

ActionsLa phytothérapie est l’art de se soigner par les plantes. Une multitude de plantes peuvent contribuer à mieux éliminer le cholestérol et à normaliser la cholestérolémie. La plupart se consomment dans l’alimentation (comme l’ail), mais certaines sont disponibles en gélules ou en tisane.

IV. Les traitements

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Si votre taux de cholestérol est élevé, votre méde-cin vous conseillera avant tout d’améliorer vos habitudes alimentaires et de consommer davantage de fruits et légumes. Il s’agit probablement de la phytothérapie la plus efficace !

Plantes anticholestérolDe nombreuses plantes ou produits issus des plantes peuvent contribuer à faire diminuer le taux de mauvais cholestérol, ou cholestérol LDL. Parmi ces dernières, on distingue les phytostérols, le soja, l’artichaut, l’ail et les germes de blé.

Les phytostérols sont des stérols végétaux, qui peuvent, s’ils sont pris sur une longue période, réduire d’en-viron 10 % le taux de cholestérol. Ils sont souvent ajoutés aux yaourts ou margarines commercialisés comme « aliments anticholestérol ». Ils empêchent l’absorption du cho-lestérol lors de la digestion et en réduisent donc l’apport.

Le soja et les produits à base de soja ont une action bénéfique sur le taux de lipides dans le sang et permettent de faire baisser le taux de cholestérol LDL.

Il faut toutefois en consommer au moins 25 g par jour pour constater les effets. En pratique, il est conseillé de remplacer une des portions de viande par des protéines de soja (tofu, steak végétarien…).

Enfin, l’artichaut, l’ail et les germes de blé sont également connus pour leurs effets bénéfiques. L’ail et l’artichaut peuvent être consommés sous forme de suppléments.

Bien sûr, il s’agit d’en consommer dans le cadre d’une alimentation variée et globalement équilibrée.

IV. Les traitements

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L’homéopathieIl existe de nombreux traitements contre l’hyper-cholestérolémie. Parmi eux, l’homéopathie peut vous aider à abaisser votre taux de cholestérol.

Principe de l’homéopathieLe principe de l’homéopathie est simple : une subs-tance qui, à dose élevée, peut rendre malade, est capable, lorsqu’elle est administrée à des doses infimes, de soigner. On traite, en quelque sorte, le mal par le mal.

Bien que controversée par beaucoup de scientifiques, l’homéopathie est une méthode qui a montré ses bienfaits chez certaines personnes présentant un taux trop élevé de cholestérol.

Cependant, il ne s’agit que d’une mesure complémentaire. Vous ne parvien-drez réellement à réduire votre cholestérolémie qu’en adoptant une bonne alimentation quotidienne et en pratiquant une activité physique régulière.

En pratiqueLe traitement homéopathique est prescrit par un médecin homéo-pathe, qui est souvent médecin généraliste.

La consultation initiale est longue (environ une heure), car le médecin a besoin de connaître l’histoire et les habitudes de vie du patient pour établir un traitement personnalisé.

La durée du traitement homéopathique varie en fonction du patient et de la sévérité du trouble à traiter, mais s’étend généralement sur plusieurs mois.

IV. Les traitements

61

Traitements contre le cholestérolIl existe assez peu de médicaments homéopathiques destinés à lutter contre le cholestérol. Certaines préparations sont toutefois disponibles pour aider à contrôler la cholestérolémie et le taux de lipides dans le sang : cholestérinum en 9 CH, pulmine en 4 CH, hépatine en 4 CH, néphrine en 4 CH, gouttes homéopathiques pour la digestion…

Pour réduire la difficulté à se passer de beurre : allium sativum en 12 CH (trois granules matin et soir) est conseillé. Et pour ceux qui ont sans cesse faim, il est possible de prendre antimonium crudum en 12 CH (trois granules matin et soir).

En cas de transpiration excessive et de difficultés à supporter la chaleur avec une appétence pour le sucre, Sulfur en 12 CH (trois granules matin et soir) est recommandé, tandis que dans le cas d’une préférence pour la viande et l’alcool, vous pouvez privilégier nux vomica.

Pour les personnes en surpoids friandes de gras, Calcarea carbonica en 12 CH (trois granules matin et soir) est utile. En revanche, si la personne a un petit appétit, graphite en 12 CH est préférable. Enfin, pour les personnes dont la variation de poids est liée à l’état psychique et émotionnel, aurum est sou-vent prescrit. Pour plus de précisions, il est indispensable de consulter un homéopathe.

IV. Les traitements

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A Pour aller plus loinQuestions/réponses de pro

Qui consulter ?

J’ai un taux de cholestérol HDL, LDL et triglycérides bas. Quel médecin spécia-liste consulter à part le généraliste ?

� Question de JmCarra

Δ Réponse de Pédébé

Un cardiologue, mais votre médecin traitant est votre premier interlocuteur et celui qui doit vous orienter vers un spécialiste.

Δ Réponse de Martinez Lætitia

Je vous conseille fortement d’aller voir une diététicienne !

Compléments alimentaires

Est-il possible de prendre des compléments alimentaires afin de lutter contre le mauvais cholestérol ?

� Question de LolaS

Δ Réponse de CC

Il est possible de prendre un certain nombre de compléments alimentaires qui vont participer à limiter le taux de cholestérol sanguin.

Le chitosane, dérivé de la chitine, qui constitue la carapace des insectes et des crustacés, peut être pris sous forme de gélules, de capsules ou de poudre (deux prises de 2 g par jour). Le fénugrec, qui est une plante permettant de contrôler le taux de cholestérol sanguin, est à prendre sous forme de gélules (1 g six fois par jour) ou d’huile de table. Sinon, le figuier de barbarie (nopal), qui réduit le taux de cholestérol en limitant son absorption intesti-nale, se consomme sous forme de pulpe séchée (jusqu’à 150 g par jour), de poudre, de liquide ou directement en mangeant des figues de barbarie. La levure de riz rouge est aussi très efficace pour réduire les taux de cholesté-rol LDL (sous forme de gélules). Enfin, les protéines de soja permettent de contrôler les taux de LDL (sous forme de poudre ou de liquide).

IV. Les traitements

63

Effets secondaires d’un médicament

Certains médicaments anticholestérol peuvent-ils occasionner des douleurs mus-culaires ou de l’arthrose ?

� Question de Monicado

Δ Réponse de Pédébé

Oui, l’arthralgie et les crampes musculaires font partie des effets indésirables.

Infusion et cholestérol

Je souffre de cholestérol et je voudrais savoir s’il existe des infusions anticholes-térol. Quelle est la meilleure infusion dans ce cas et où se la procurer ?

� Question de Tsinga

Δ Réponse de Phyto-soins

Contre le cholestérol, vous avez des tisanes assez efficaces en herboristerie ou sur certains sites.

Il est important que la tisane ne soit pas en sachet, car les plantes sont broyées et perdent leur efficacité.

Δ Réponse de Jlc40

Tout dépend de votre taux de cholestérol, mais le traitement le plus efficace et le moins nocif est la modification de vos habitudes alimentaires.

Accessoirement, le traitement homéopathique donne souvent d’excellents résultats, si le médecin est compétent dans cette spécialité.

Homéopathie contre le cholestérol

Mon ami a 36 ans et son taux de cholestérol est très élevé. Il vient de se faire prescrire un traitement à vie par les statines.

Depuis le début de son traitement (trois semaines), sa libido a beaucoup chuté, il a mal au dos et il est tout le temps fatigué.

J’ai lu beaucoup de choses sur la toxicité des statines…

Existe-t-il un traitement homéopathique suffisamment efficace (en plus d’une bonne hygiène de vie) qui n’aurait pas ces effets secondaires ?

� Question de Mach

IV. Les traitements

64

Δ Réponse de Phyto-soins

Il y a pas mal de solutions naturelles qui fonctionnent bien avec très peu d’effets secondaires. Tout dépend toutefois des valeurs de son taux de cho-lestérol total et du LDL cholestérol. Si elles sont vraiment trop élevées, l’utilisation de médicaments est fortement conseillée.

Les plantes qui vont agir sur le cholestérol agissent souvent sur le foie (qui synthétise la majeure partie du cholestérol sanguin). Certaines sont de véri-tables statines végétales avec nettement moins d’effets secondaires comme la levure de riz rouge (qui est à l’origine de la lovastatine).

Les plantes peuvent être prises seules ou en complément des traitements, l’avis de votre médecin restant primordial.

Par ailleurs, il faut prendre en compte le risque dans sa globalité. Si votre ami est fumeur et fait peu de sport, par exemple, le traitement sera néces-saire même avec un taux de LDL de 1,4 g/l. Si son hygiène de vie est bonne, on peut envisager un traitement exclusivement à base de plantes en dessous de 1,9 g/l.

À moduler donc et encore une fois, le médecin est le mieux placé pour vous conseiller.

Plantes contre le cholestérol

Quelles plantes peuvent faire baisser le taux de mauvais cholestérol ? � Question de Camélia

Δ Réponse de Pédébé

L’artichaut, l’ail, les germes de blé, le bouleau, la camomille, le romarin ou encore la prêle peuvent aider à lutter contre le cholestérol.

Pour plus d’informations, adressez-vous à votre médecin traitant ou pharmacien.

Δ Réponse de Lulubel22

Le bouleau, le romarin, la prêle, l’ail, mais aussi les épluchures de pommes de terre dans de l’eau chaude sont bénéfiques. Il faut les laisser infuser et boire le jus.

65

Lexique

Acides gras insaturés« Bonnes » graisses, principalement issues des végétaux.

Acides gras saturés« Mauvaises » graisses, provenant principalement des graisses animales.

AthérosclérosePhénomène naturel d’encrassement et de durcissement des artères pouvant conduire à l’obstruction.

Cholestérol LDLForme de cholestérol circulant dans le sang, aussi appelé « mauvais cholestérol ».

Cholestérol HDLForme de cholestérol circulant dans le sang, aussi appelé « bon cholestérol ».

HypercholestérolémieTaux élevé de cholestérol dans le sang.

HyperlipidémieTaux élevé de lipides dans le sang.

Lexique

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HypertriglycéridémieTaux élevé de triglycérides dans le sang.

HypolipémiantMédicament hypolipémiant permettant de réduire le taux sanguin de lipides.

InfarctusPrivation totale ou partielle d’oxygène au niveau d’un organe, en raison d’un blocage de la circulation sanguine.

Infarctus du myocardeTerme médical pour crise cardiaque, le myocarde étant le muscle cardiaque.

LipidesNutriments essentiels, couramment désignés par le terme « graisses ».

Plaque d’athéromePlaque formée en grande partie de cholestérol qui se crée à l’intérieur de la paroi des vaisseaux et est susceptible de les boucher.

StentDispositif introduit dans une artère lorsque celle-ci est bouchée partiellement par une plaque d’athérome.

TriglycéridesGraisses circulant naturellement dans le sang.

Index des questions / réponses et astuces

I. Comprendre le cholestérol 10Maintenir son taux de cholestérol HDL 18Cholestérol LDL-C 18Lipides et maladies cardiovasculaires 19Lutter contre le mauvais cholestérol 19Lipoprotéine 20

II. Les pathologies 21Vaincre le mauvais cholestérol 30L’hypertriglycéridémie 30Cholestérol, vertiges et maux de tête 31Cholestérol chez l’enfant 31Cholestérol et artères 32

III. Les causes et facteurs de risque 33Nécessité d’un régime 43Causes du mauvais cholestérol 44Grossesse et cholestérol 45

IV. Les traitements 47Qui consulter ? 62Compléments alimentaires 62Effets secondaires d’un médicament 63Infusion et cholestérol 63Homéopathie contre le cholestérol 63Plantes contre le cholestérol 64

Index des questions / réponses et astuces

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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles…). Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

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Départements d’intervention : 75Adresse : 66 avenue des Champs-Élysées, 75 008 ParisTéléphone fixe : 01 44 07 98 51Téléphone mobile : 06 20 64 67 95

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Départements d’intervention : 48Adresse : 24 bis rue de la République, Immeuble 26, 48 100 MarvejolsTéléphone fixe : 04 66 32 58 36Téléphone mobile : 06 76 26 89 40

Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

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Maigrir 2000 – Ann-Ève Tavassoli – Membre proDiététicienne-nutritionniste : perdre du poids, atteindre son poids idéal et le maintenir durablement dans le respect de sa santé.

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Martinez Lætitia – Membre proDiététicienne-nutritionniste : consultations diététiques à domicile ou en cabi-net, éducation nutritionnelle, et conseils personnalisés.

Départements d’intervention : 13Adresse : 5 rue Emmanuel Signoret, 13 300 Salon-de-ProvenceTéléphone mobile : 06 51 41 87 36

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Départements d’intervention : France | 76Adresse : 3 Cité Courageux, 76 970 FlamanvilleTéléphone mobile : 06 81 80 23 37

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