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Le guide de la mémoire

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mémoireLe guide de la

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Mécanismes Mémorisation Maladies...

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Mieux comprendre pour bien choisir !

Le guide de la

éditions

mémoireMécanismes Mémorisation Maladies...

Page 4: Comprendrechoisir Le Guide de La Memoire

Auteurs : MM. Bonnamy, Corniou et Dauchez

© Fine Media, 2013

ISBN : 978-2-36212-157-9

ComprendreChoisir.com est une marque de Fine Media, filiale de Pages Jaunes Groupe. 108 rue des Dames, 75 017 Paris

Vous pouvez partager ce fichier à vos proches uniquement dans le cadre du droit à la copie privée. Vous n’avez le droit ni de le diffuser en nombre ou sur Internet, ni d’en faire des utilisations commerciales, ni de le modifier, ni d’en utiliser

des extraits. Mais vous pouvez communiquer l’adresse officielle pour le télécharger : http://memoire.comprendrechoisir.com/ebibliotheque/liste

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Dans la même collection

Le guide de la mutuelle

Le guide du sommeil

Le guide du stress Le guide des psychothérapies

Le guide du maintien à domicile

Choisir sa maison de retraite

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Table des matières

La mémoire en un coup d’œil 7Les mécanismes de la mémoire 8La maladie d’Alzheimer 8Entretenir sa mémoire 9La prise en charge de la maladie d’Alzheimer 9

I. Les mécanismes de la mémoire 11Les mécanismes de la mémoire 12Une évolution avec l’âge 13Les troubles de la mémoire 16Les spécialistes 24

A Pour aller plus loin 27Astuce 27Questions/réponses de pro 28

II. Entretenir sa mémoire 32Comment bien mémoriser ? 33Les exercices de mémoire 34La Programmation NeuroLinguistique (PNL) 37Le « mind mapping » 39L’importance d’une bonne hygiène de vie 41

A Pour aller plus loin 44Astuce 44Questions/réponses de pro 45

III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer 49La prévalence 50Les origines possibles 51Les symptômes 52Le diagnostic 54Les stades de la maladie 57La démence sénile 59

A Pour aller plus loin 63Astuce 63Questions/réponses de pro 63

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer 67Les soins 68L’accueil des patients 73Les aides 76Vivre avec un malade d’Alzheimer 80

A Pour aller plus loin 83Questions/réponses de pro 83

Lexique 86

Index des questions / réponses et astuces 88

Trouver des professionnels près de chez vous 89

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La mémoire en un coup d’œil

La mémoire est un processus neurologique consistant à res-tituer une information après l’avoir comprise et retenue. Le cerveau a donc pour mission la codification de l’information en vue d’une restitution ultérieure.

Si l’on évoque souvent la mémoire au singulier, il faut savoir qu’il en existe plusieurs formes, ayant toutes un rôle important. Nous sommes tous concernés par la mémoire et par son maintien, même si nous ne la sollicitons pas de manière identique selon les périodes de notre vie.

La mémoire est un outil qu’il est nécessaire de faire fonctionner à tout âge afin de préserver ses capacités et éviter les conséquences d’une défaillance. Entretenir sa mémoire, c’est s’en servir le plus souvent possible afin de lui évi-ter un vieillissement prématuré.

En outre, les trous de mémoire peuvent avoir des origines nombreuses et ne sont pas seulement imputables à l’âge. Faire travailler sa mémoire ne suffit pas, il faut éviter certains ennemis de nos cellules grises.

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La mémoire en un coup d’œil

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Les mécanismes de la mémoireLes trous de mémoire, qui surviennent durant les moments de stress ou de fatigue physique ou intel-lectuelle, sont normaux. Les troubles de la mémoire pathologiques sont, eux, liés à une perte grave de mémoire ou signalent une activité anormale de celle-ci ; ils peuvent être anodins ou graves. On en distingue trois types :

π l’amnésie, qui correspond à une perte de mémoire ponctuelle ou importante ;

π l’hypermnésie, qui correspond à un excès de mémoire ;

π la paramnésie, qui donne lieu à des impressions répétitives de déjà-vu.

L’affaiblissement de nos facultés mnémotechniques peut être le signe d’une fatigue passagère et il ne faut pas s’en alarmer. En revanche, lorsque les troubles sont persistants, qu’ils s’accompagnent d’autres symptômes pouvant évoquer, par exemple, la maladie d’Alzheimer, il faut consulter au plus vite.

La maladie d’AlzheimerLa maladie d’Alzheimer est un fléau qui touche bien des familles. C’est une maladie neurodégénérative dont on ne connaît pas les causes et dont la préva-lence est très importante chez les personnes âgées. Elle entraîne une destruction progressive des cellules nerveuses du cerveau : les neurones. Si certaines formes de la maladie débutent dès l’âge de 40 ans, la majorité des sujets touchés présente les premiers symptômes après 60 ans. Plus on avance en âge, plus les risques d’être atteint sont élevés. Les pre-miers symptômes sont des troubles de la mémoire auxquels viennent s’ajouter, peu à peu, des troubles du comportement, du langage et des mouvements, une incapacité à reconnaître ses proches…

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La maladie conduit à une perte d’autonomie et à un décès précoce. Les médecins distinguent ainsi plusieurs paliers, allant du stade débutant au stade terminal, au cours duquel les malades sont fortement atteints et ont perdu toute autonomie. On diagnostique la maladie grâce à un test Alzheimer.

Par ailleurs, la démence sénile est l’une des conséquences de la mala-die d’Alzheimer. Mais elle peut être due à d’autres pathologies appelées « démence à corps de Lewy », « démence fronto-temporale » ou encore « démence vasculaire ».

Entretenir sa mémoirePuisque la mémoire est précieuse à tous les âges, donnons-nous les moyens de la conserver le plus longtemps possible.

Que vous soyez momentanément touché par des trous de mémoire inexpliqués ou que vous soupçon-niez une maladie du cerveau chez un proche, l’idéal est de consulter un spécialiste pour l’évaluer de façon professionnelle.

La prise en charge de la maladie d’AlzheimerActuellement, il n’existe aucun moyen pour préve-nir ou soigner la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, on observe certains facteurs qui semblent proté-ger la mémoire ou, du moins, retarder l’apparition de la maladie ; parmi eux, on retrouve une bonne alimentation riche en oméga-3, et un exercice mental et physique régulier.

En parallèle, certains médicaments peuvent atté-nuer les symptômes, mais leur efficacité est modeste. La prise en charge non médicamenteuse (médecines douces) joue également un rôle crucial pour maintenir une bonne qualité de vie pour les

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malades et leurs aidants, ainsi qu’une alimentation équilibrée. Enfin, certaines structures mettent en place des ateliers pour aider les patients à entretenir leur mémoire.

Selon le degré de dépendance atteint, les familles pourront se tourner vers des structures non médicalisées comme des maisons de retraite ou médica-lisées (EHPAD ou MAPAD).

Il existe également des structures d’accueil de jour permettant aux familles de confier leur proche pendant quelques heures. Pour les

aidants, la maladie d’Alzheimer est un véritable fardeau affectif et financier. En effet, les malades perdent rapidement leur autonomie : ils sont incapables de vivre seuls, de s’alimenter ou de se laver correctement sans assistance.

Grâce à la mise en place du plan Alzheimer, quelques structures d’accueil et maisons de retraite sont ouvertes aux malades, mais elles sont encore peu nombreuses. Enfin, les associations de malades procurent une aide et un sou-tien précieux aux familles, en particulier l’association France Alzheimer, qui peut orienter les proches vers une bonne prise en charge du malade et vers les possibles aides financières.

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I. Les mécanismes de la mémoire

La mémoire est une activité biologique et psychique qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informa-tions, selon la définition du Larousse. On lui attribue comme synonyme « réminis-cence » ou « souvenir ».

La mémoire nous est utile à tous les âges de notre vie : dans l’enfance, durant notre adolescence, à l’âge adulte, etc. Si nos deux premières « tranches de vie » la sol-licitent davantage, les deux suivantes ne

nous offrent pas toujours l’occasion de l’utiliser suffisamment pour la mainte-nir alerte. Dans ce cas, il faudra lui apporter un soin particulier en réalisant des exercices qui la boosteront afin d’éviter certains troubles.

Le processus de mémorisation se déroule en plusieurs étapes. La première réside dans l’utilisation d’un ou de plusieurs sens : nous pouvons rete-nir quelque chose que nous avons lu (la vue), entendu (l’ouïe), une saveur

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I. Les mécanismes de la mémoire

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particulière (le goût) ou une odeur (l’odorat), ou encore le contact spécial d’un tissu (le toucher). Si plusieurs sens sont en éveil, la mémorisation n’en sera que plus efficace.

Ensuite, les influx nerveux entrent en action en acheminant l’objet vu, senti, écouté ou touché jusqu’à l’hippocampe. C’est à ce niveau du cerveau que se situe la mémoire à court terme. Pour finir, les neurones interviennent au niveau du télencéphale dès lors que le processus de mémorisation se rapporte à du long terme.

Les mécanismes de la mémoireNotre cerveau est très structuré et ne s’encombre pas inutilement. C’est lui qui « décide » de stocker une information pour un usage restreint ou pour une utili-sation prolongée. Les scientifiques ont ainsi découvert qu’il existait non pas une mémoire, mais plusieurs mémoires.

Mémoire à court termeLa mémoire à court terme est tout simplement celle qui vous permet de vous rappeler où vous avez posé quelque chose.

Autrement dit, dans un mois, elle stocke les informations utiles à court terme, mais les évacue tout aussi vite. Pas d’encombrement superflu !

Mémoire à long termeCe type de mémoire permet de se remémorer son adresse, les connaissances acquises pendant ses études, ou encore de se souvenir de certaines scènes qui remontent à sa plus tendre enfance.

Il existe, en outre, différentes formes de mémoire à long terme. Ainsi, la mémoire explicite permet de conserver des souvenirs, tandis que la mémoire implicite fait intervenir les mécanismes ou automatismes acquis nous per-

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I. Les mécanismes de la mémoire

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mettant d’actionner certains réflexes (conduire une voiture, faire de la bicyclette, tricoter, taper sur un clavier d’ordinateur sans regarder les touches…).

Toutes ces fonctions relèvent d’un apprentissage initial.

En parallèle, la mémoire séman-tique relève de connaissances générales acquises (l’ortho-

graphe, les mathématiques, la géographie) ; et la mémoire épisodique, comme son nom l’indique, d’épisodes de notre vie.

Mémoire de travailDans ce dernier groupe, nous pouvons ranger la mémoire permettant de conserver une information de façon brève. Par exemple, un voisin vous donne le numéro de téléphone du garage le plus proche et vous n’avez rien sur vous pour noter. Vous allez donc mémoriser le numéro temporairement, jusqu’à atteindre une cabine téléphonique.

Une évolution avec l’âgeDès qu’il commence à prendre conscience de son environnement, l’enfant utilise sa mémoire.

EnfanceDécouvrant un monde de formes, de couleurs, d’odeurs, l’enfant tend à mémoriser ce qui l’entoure au fur et à mesure de son apprentissage. Cette mémorisation se développe d’autant plus qu’il entame sa scolarisation et sa socialisation. Dès les petites classes, il apprend le langage et le processus de mémorisation se met en marche.

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On retiendra que l’enfant apprend à observer tout ce qui l’entoure et à mémoriser.

Il réalise son apprentissage scolaire grâce à ses facultés cognitives, mais sur-tout de mémorisation. C’est donc une période de la vie où la mémoire est très active.

À noter : on a notamment pu constater que les enfants avaient de grandes facilités pour apprendre une langue étrangère, c’est pourquoi les classes initiant l’enfant à une langue étrangère avant le collège se multiplient.

Adolescence

L’adolescence est, sans doute, la période où la mémoire est la plus sollicitée, ce qui la rend aussi plus produc-tive, puisqu’elle fonctionne d’autant mieux qu’elle est plus fréquemment employée. Les cellules physiques et psychiques sont en pleine croissance et ont plus de faci-lités pour le travail du corps et de l’esprit.

L’adolescence est donc une période où se forge une « méthode » d’appren-tissage pour travailler efficacement et mémoriser, non plus seulement sur le court terme, mais aussi sur le long terme, pour les examens et pour la vie professionnelle.

De plus, la mémorisation, à l’adolescence, fait intervenir de nouveaux pro-cessus d’acquisition de connaissances : développement de l’attention et de la concentration, de l’esprit de logique (très utile pour les mathématiques et les formules de physique et de chimie) et de l’esprit de synthèse. En effet, apprendre ne suffit plus, il faut comprendre et être capable de ressortir l’infor-mation au moment opportun.

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Âge adulteAvertissement : l’âge adulte que nous mentionnons ici correspond, dans le cadre de cette rubrique, à une population allant de l’âge de l’entrée dans la vie active jusqu’au départ en retraite.

Nous pouvons diviser cette population en deux catégories : les personnes actives occupant un emploi manuel et celles occupant un emploi intellectuel.

Si les emplois manuels sollicitent des facultés intel-lectuelles comme la création, la concentration, l’attention, ils feront, dans l’ensemble, moins inter-venir la mémoire qu’un emploi qualifié d’intellectuel. On classe souvent dans cette rubrique des métiers tels qu’artisans (maçons, plombiers…), commerçants, vendeurs ; nous rajouterons dans cette rubrique les femmes au foyer et mères de famille. Les individus de cette catégorie occupent des fonctions pouvant faire appel à leur mémoire, mais seulement sur une petite échelle.

On appelle donc « manuels » des métiers faisant appel à des capacités intellec-tuelles, mais où celles-ci occupent moins de place dans la réalisation/conception du travail dans son ensemble que pour les métiers qualifiés « d’intellectuels ».

Ensuite, les fonctions à caractère plus intellectuel sont à répartir en deux groupes :

π celles faisant appel, au quotidien, à des capacités cognitives (réflexion, études, recherches) ;

π celles utilisant plus épisodiquement ces fonctions ; certains métiers du secteur tertiaire font davantage appel à des mécanismes automatiques.

Il convient donc de parvenir à se situer parmi ces nombreux groupes. Pour ce faire, quelques questions peuvent aider : utilisons-nous la réflexion, la concentration, la logique dans notre travail quotidien ? Faisons-nous appel à des souvenirs de nos apprentissages passés (langue, culture géné-rale, formules apprises…) ? Notre mémoire nous semble-t-elle fonctionner

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I. Les mécanismes de la mémoire

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immédiatement lorsque nous la sollicitons ? Il faut aussi prendre en compte son temps libre, car certains n’utilisent que très peu leur mémoire au travail, mais compensent largement cette lacune durant leurs loisirs.

Après 65 ansPartir à la retraite, c’est tourner la page de sa vie pro-fessionnelle. Pour autant, il ne faut pas négliger de faire travailler ses neurones. Certains retraités ont une activité intense et affirment ne jamais s’ennuyer ; pourtant, leur mémoire leur joue des tours. Pourquoi ? Parce qu’ils ne la font pas suffisamment travailler.

En effet, on peut avoir un agenda chargé entre la famille, les sorties et les voyages, mais ne pas avoir au programme assez d’activités permettant de préserver notre mémoire.

Pour cela, il convient de privilégier les mots croisés, les mots fléchés ou la lecture à la télévision à outrance. Si vous aimez regarder la télévision, sélec-tionnez les jeux de culture générale ou les émissions culturelles. En parallèle, faites suffisamment d’exercice physique pour oxygéner votre cerveau et veil-lez à vous alimenter sainement. La qualité du sommeil est aussi essentielle. Enfin, débattre sur des sujets d’actualité ou de culture générale avec ses petits-enfants est la meilleure façon de travailler sa mémoire tout en réfléchissant.

Les troubles de la mémoireLes troubles de la mémoire, ou troubles mnésiques, peuvent être anodins ou graves ; il faut donc les évaluer.

CausesLa mémoire ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Pourtant, il arrive que l’on s’en serve assez pour l’entretenir, mais qu’elle manifeste néanmoins certaines faiblesses. Bien souvent, la fatigue ou le stress sont à l’origine de ces troubles, mais il existe d’autres facteurs à ne pas négliger.

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Ces derniers sont variés et peuvent relever de troubles émotionnels (angoisse, peur de l’échec, appréhension, stress, etc.) ou psychophysiques (fatigue physique ou nerveuse, mauvaise ali-mentation, hygiène de vie défectueuse, prise de médicaments, etc.). Il ne faut pas non plus oublier qu’avec l’âge, nos cellules vieillissent également. Toutefois, des trous de mémoire inha-bituels et persistants, associés parfois à d’autres symptômes peuvent être des signes avant-coureurs d’une maladie. Avant de s’alarmer inutilement, mieux vaut consulter un spécialiste en cas de doute.

On recommande, en parallèle, de travailler davantage sa concentration ; en effet, la distraction provoque assez souvent ce qu’on nomme communément « trous de mémoire ». De même, mieux vaut ne pas encombrer sa mémoire inutilement ; s’il est parfois utile d’apprendre des numéros de téléphone et d’entraîner ainsi sa mémoire, il n’est pas nécessaire de tomber dans l’extrême en ne prenant jamais de notes et en pensant tout mémoriser, surtout si vous avez déjà une activité professionnelle qui nécessite de retenir beaucoup de choses ! Une mémoire surchargée peut aboutir également à des oublis ou à un surmenage intellectuel. Il convient donc de trouver le juste équilibre !

ConséquencesLorsque la mémoire commence à nous faire défaut, il peut s’agir de troubles passagers, tout le monde en a connu, un jour ou l’autre, quel que soit son âge, mais cela peut aussi être un symptôme d’une maladie (trous de mémoire réguliers, difficultés à se situer dans le temps ou dans l’espace).

Il faut donc être vigilant et s’entraîner le plus souvent possible à booster sa mémoire.

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Pour lutter contre les troubles passagers de la mémoire, on recommande d’adopter une hygiène de vie saine (alimentation, sommeil, exercice régulier), d’évaluer sont état mental, émotionnel et physique. En cas de doute, pen-sez également à contrôler votre hypertension, votre taux de cholestérol et de sucre, ainsi que le dosage de vos médicaments, le cas échéant. Certains anti-dépresseurs, hypnotiques ou benzodiazépines peuvent favoriser les maladies du cerveau.

La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence chez les personnes âgées. Il s’agit donc d’une maladie qui évolue inexorablement vers une perte totale d’autonomie et un décès précoce : celui-ci survient générale-ment une dizaine d’années (huit ans et demi, en moyenne) après l’apparition des symptômes, mais ce délai est variable. En France, les estimations fixent à 860 000 le nombre de personnes atteintes, et ce nombre ne cesse d’augmen-ter au fur et à mesure que la population vieillit ; environ 225 000 nouveaux cas sont recensés tous les ans. Puisque leur espérance de vie est plus impor-tante que celle des hommes, les femmes sont davantage touchées.

Aujourd’hui, on en connaît les symptômes, les stades, les modes de diagnostic, les moyens de prévention ainsi que le profil des personnes atteintes. En revanche, on en connaît encore mal les causes. C’est une mala-die neurodégénérative – entraînant une destruc-tion des cellules nerveuses

du cerveau, les neurones –, qui touche principalement les personnes de plus de 60 ans. La maladie commence par atteindre la zone du cerveau impliquée dans la mémoire – l’hippocampe – ; les troubles de la mémoire constituent donc le premier symptôme chez la majorité des malades. Peu à peu, les lésions s’étendent à d’autres régions du cerveau, causant d’autres défail-lances. Il n’existe pas de traitement permettant de guérir cette maladie.

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I. Les mécanismes de la mémoire

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Par ailleurs, la maladie peut aussi débuter par des symptômes moins typiques, comme des sautes d’humeur. Seuls un examen médical et des tests neurolo-giques permettent de poser le diagnostic ; il est toutefois à noter qu’il existe une marge d’erreur puisqu’aucun test ne permet de confirmer le diagnos-tic avec 100 % de certitude. C’est pourquoi on parle souvent de la maladie d’Alzheimer et des affections apparentées pour désigner l’ensemble des troubles dégénératifs causant ce type de symptômes. Les médecins parlent également de démence.

On ne connaît pas les causes exactes de la maladie. En revanche, on sait très bien ce qui se passe dans le cerveau et quelles sont les lésions qui apparaissent et qui détruisent les neurones.

Si on ne peut pas prévenir la maladie, cer-tains facteurs sont connus pour augmenter les risques. Certains traitements peuvent

toutefois être utiles au début de la maladie : les médicaments, les médecines douces, la prise en charge multidisciplinaire, les ateliers mémoire. Attention, toutes les personnes présentant des troubles de la mémoire ne sont pas systématiquement atteintes de la maladie d’Alzheimer : de nombreuses pathologies, dont la dépression, peuvent entraîner des pertes de mémoire.

Trous de mémoireLes trous de mémoire peuvent survenir dans des moments de fatigue physique intense, de stress, de fatigue intellectuelle, etc. Il faut cependant distin-guer les trous de mémoire occasionnels – oublier où l’on a mis ses clés, la date d’un anniversaire, etc. – qui peuvent être liés à la fatigue, à un tra-vail de la mémoire insuffisant ou à une mauvaise hygiène de vie, et les troubles plus profonds avec oublis répétés et impossibilité de fixer de nouveaux souvenirs.

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Les troubles de la mémoire pathologiques peuvent survenir en lien avec des maladies liées à une dégénérescence des cellules du cerveau (exemple : Alzheimer) ou à la suite d’un choc psychologique, physique ou émotionnel. Ils sont dus soit à une perte de mémoire, soit à une activité anormale de celle-ci, et ne dépendent pas de l’âge du sujet. On distinguera notamment l’amnésie (la perte de mémoire, ponctuelle ou importante), l’hypermnésie (une mémoire exaltée à l’excès), et la paramnésie (le sentiment de déjà-vécu).

Pour chacun de ces cas, il est conseillé de consulter un spécialiste qui vous aidera à déterminer les traitements adaptés à votre cas. En effet, il existe des tests de mesure permettant d’évaluer les capacités mémorielles. Parmi ceux-ci, on peut citer le test de rétention visuelle de Benton, permettant de tester la mémoire à court terme au moyen de figures géométriques ; ainsi que le test WAIS (« Wechsler Adult Intelligence Scale »), moins axé sur la mémoire à proprement parler, puisqu’il permet d’explorer l’activité mentale des patients, dans un sens plus élargi.

Amnésie

L’amnésie est une perte de mémoire patho-logique (donc au-delà du simple trou de mémoire dû à la distraction ou à la fatigue). Elle peut être partielle ou totale, temporaire ou permanente, sélective ou globale.

Cette pathologie peut avoir plusieurs ori-gines : l’âge et le vieillissement des cellules, une carence importante en vitamine B1, des

facteurs psychologiques ou émotionnels (perte d’un être cher, peur intense, démence, consommation excessive d’alcool ou de certains médicaments pou-vant avoir des effets secondaires, choc violent), ou encore des causes physiques (traumatisme crânien, rupture d’anévrisme, accident vasculaire cérébral…).

Si l’amnésie peut n’être que partielle chez certains – oubli de quelques élé-ments liés à un événement ou une période donnée, amnésie sélective – elle peut être totale chez d’autres. On distingue ainsi l’amnésie antérograde de

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l’amnésie rétrograde. L’amnésie antérograde se caractérise par l’impossibi-lité de mémoriser de nouveaux éléments après un instant T, ce dernier étant marqué par un choc traumatique. Le sujet se rappellera tous les événements précédant l’accident, mais sera incapable de mémoriser les éléments suivant ce dernier. À l’inverse, l’amnésie rétrograde correspond à l’impossibilité de se souvenir de la tranche de vie antérieure à l’accident.

Un des symptômes régulièrement observés chez les amnésiques est la perte des repères spatiaux et temporels. Dans le cas d’une amné-sie rétrograde, on constate que le malade peut avoir oublié sa propre identité ; tout ce qui est antérieur au choc traumatique est oublié. Le trai-tement consistera alors en un long travail avec le thérapeute pour se réapproprier son identité.

On pourrait dire qu’il existe autant de traitements que de causes. : rééqui-librage alimentaire avec un bon apport en vitamine B1, psychothérapie ou psychanalyse dans le cas de troubles émotionnels et psychologiques, trai-tement de l’addiction à l’alcool, et réappropriation des données formant l’identité de la personne, si celle-ci a perdu toute notion d’identité après un choc. Le thérapeute procédera toujours de façon progressive, mais la régularité de l’apprentissage et la patience permettent d’obtenir des résultats. Le travail commence généralement par de petits exercices faisant intervenir la mémoire à court terme, ces derniers préparant le travail de la mémoire à long terme.

HypermnésieSi l’amnésie se caractérise par une perte de mémoire, l’hypermnésie pourrait être définie comme son opposé, soit un excès de mémoire. Jusque-là, nous pouvons en déduire qu’il s’agit d’un don et que certaines personnes ont la faculté de mémoriser mieux que d’autres. En réalité, c’est plus complexe, et l’excès de mémoire peut devenir une véritable pathologie qu’il faut savoir

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déceler. Nous ne sommes plus ici en présence d’une faculté de mémo-risation normale, mais bien d’un trop-plein que certains qualifient éga-lement d’« exaltation de la mémoire ».

L’hypermnésie n’est pas seulement liée à l’âge ou à un don particulier lorsqu’elle désigne ce phénomène d’exaltation. Elle peut provenir de différents facteurs psychologiques,

émotionnels, voire d’un choc physique. Le sujet n’a pas conscience que sa mémoire exceptionnelle peut avoir été déclenchée par l’un de ces éléments. En fait, les causes de l’hypermnésie sont assez proches de celles de l’amnésie.

Comment constater l’hypermnésie ? Il suffit souvent de demander à la per-sonne ce qu’elle a fait à une date ancienne, et elle vous décrira précisément le lieu, les personnes rencontrées et les activités pratiquées ce jour-là, même si cela remonte… à dix ans ! Les personnes souffrant d’hypermnésie n’ont pas tout de suite conscience qu’une telle activité du cerveau puisse être considé-rée comme anormale.

Parmi les symptômes liés à cette hyperactivité de la mémoire, on observe une agressivité, une angoisse, une paranoïa, une frigidité ou une impuissance, des cauchemars à répétition et une interprétation exacerbée des faits.

L’hypermnésie se retrouve en particulier chez les personnes atteintes du « syndrome de Targowla » – pathologie constatée dans la période d’après-guerre et qui touche souvent les anciens déportés des camps de concentra-tion. L’hypermnésie s’accompagne dans ce cas précis de troubles du comportement, en parti-culier d’une forte angoisse et d’agressivité.

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Des souvenirs traumatisants enfouis refont soudainement surface des années plus tard entraînant de nombreux troubles chez le patient. Évidemment, de tels troubles nécessitent absolument de consulter.

On peut envisager certains médicaments pour diminuer l’anxiété ou aider le patient à mieux dormir. Toutefois, les médicaments ne sont pas suffisants. Le patient devra également envisager un suivi psychologique.

ParamnésieChez certains, la paramnésie est associée à quelque chose de « paranormal ». L’impression d’avoir déjà vu ou déjà vécu une situation donnée s’explique alors par la croyance en l’existence de vies antérieures. Ils sont per-suadés d’avoir vécu une scène particulière ou d’avoir déjà rencontré une personne dans une autre vie. D’un point de vue médical, on pense plutôt que la personne se fabrique de faux sou-venirs et que son imagination juxtapose des événements purement imaginaires avec des faits réels. La paramnésie se produit lorsque le

cerveau perd la notion du temps : il y a alors confusion entre passé, présent et futur. Freud distinguait le déjà-vu, le déjà-vécu et le déjà-senti ; ces impres-sions étant, selon lui, assimilables au « déjà-rêvé » et relevant du fantasme.

L’impression répétitive de déjà-vu ne doit cependant pas être négligée. Dans certains cas, elle peut être révélatrice d’une pathologie cérébrale. En effet, la paramnésie de certitude, c’est-à-dire lorsque le sujet est persuadé d’avoir vécu une situation, peut être un signe de confusion mentale. De même, le « syndrome de Korsakov » (ou Korsakoff) est un exemple de paramnésie. Ce dernier, encore appelé « démence alcoolique » bien que d’autres substances que l’alcool puissent le déclencher, provoque une perte de repères chronolo-giques chez le patient. Comme il n’arrive plus à placer les événements dans la chronologie où ils se sont produits, il ne sait plus discerner le vrai du faux, et peut fabriquer inconsciemment des souvenirs ou penser revivre des situations.

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Pour traiter la paramnésie, on peut envisager certains médicaments pour diminuer l’anxiété ou aider le patient à mieux dormir. En effet, le sentiment de déjà-vu apparaît davantage chez les sujets fatigués.

Le patient devra également envisager un suivi médico-psychologique si le problème s’avère répétitif, certains liens ayant pu être faits – sans avoir été toutefois prouvés – entre des paramnésies et des troubles épileptiques.

Dans certains cas de dépendances (alcool et autres substances), un suivi médico-psychologique est également indispensable.

Les spécialistesQue vous soyez momentanément touché par des trous de mémoire inexpliqués ou que vous soupçonniez une maladie du cerveau chez un proche, l’idéal est de consulter un spécialiste pour évaluer le cas de façon professionnelle.

Les personnes âgées qui redoutent souvent des maladies dégénératives, comme Alzheimer, doivent consulter dès qu’elles ressentent certains symp-tômes. Selon le cas et l’âge, vous pourrez vous tourner vers un neurologue, un gériatre, un psychiatre.

Médecin généraliste

En prenant rendez-vous avec un médecin généraliste, vous allez pou-voir lui exposer votre cas, vous faire examiner, faire un bilan sur votre mode de vie et essayer de trou-ver les bons remèdes pour pallier une fatigue intellectuelle. En cas de besoin, le généraliste orientera son patient vers un confrère spé-

cialiste. En outre, la prise en charge des malades d’Alzheimer se fait d’abord par le médecin traitant qui coordonne les soins des différents intervenants

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et spécialistes : neurologues, gériatres, infirmières, établissements de soins, maison de retraite, accueil de jour. Il est le pivot de la prise en charge une fois le diagnostic posé par un médecin spécialiste. Cette dernière, com-plexe, fait intervenir différents acteurs de soins : infirmière, aide-soignant, orthophoniste, ergothérapeute. Elle est de plus personnalisée et réalisée en collaboration avec le médecin spécialiste. C’est aussi le médecin généraliste qui réalise la demande d’inscription en ALD (Affection Longue Durée) pour une prise en charge à 100 % du coût des soins liés à la maladie.

Neurologue, psychiatre ou gériatreLorsque le médecin envisage des tests plus poussés – tests psychométriques – pour évaluer les capacités psycho-motrices et les facultés cognitives du patient, il peut l’orienter vers un neu-rologue, un psychiatre ou un gériatre (pour une personne âgée). C’est for-cément le cas lorsqu’on envisage une possibilité de maladie dégénérative du cerveau.

Le neurologue est le médecin spécialiste des maladies du système nerveux et du cerveau. C’est généralement lui qui réalise les tests neurologiques et qui pose le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ou de démence de type démence à corps de Lewy, démence vasculaire ou démence fronto-temporale.

Il initie le traitement et procède à des évaluations régulières du malade, bien que ce soit le médecin traitant qui s’occupe d’une bonne partie du suivi.

Le gériatre, quant à lui, est le médecin spécialiste des maladies liées au vieil-lissement. Il travaille souvent en maison de retraite médicalisée et dans les établissements d’accueil pour personnes âgées dépendantes.

Quant au psychiatre, il intervient lorsque les troubles du comportement ou la dépression sont très importants et perturbent de façon majeure le patient et son entourage.

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Le plus souvent, des techniques non médicamenteuses (médecines douces) sont employées en premier lieu pour essayer de calmer l’agressivité et l’an-xiété des malades.

PsychologueSi le problème de la mémoire est lié à un choc émotionnel, à une fatigue nerveuse, à un stress ou un surmenage, le psychologue peut être la personne idéale pour pallier ces causes de pertes de mémoire soudaine.

Notons d’ailleurs que certains médicaments administrés à des personnes dépressives, sur du long terme, peuvent avoir des effets secon-daires, comme une défaillance de la mémoire.

Alzheimer : les adressesUne consultation mémoire est une consultation spécialisée destinée aux per-sonnes qui se plaignent de troubles de la mémoire.

C’est le médecin généraliste qui orientera son patient s’il juge qu’une évalua-tion complète de la mémoire est nécessaire. La liste des centres est disponible sur le site du Plan Alzheimer.

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I. Les mécanismes de la mémoire

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A Pour aller plus loinAstuce

Comment améliorer sa concentration ?

Être capable de se concentrer est nécessaire dans de nombreuses circonstances. Que vous passiez un examen, que vous cherchiez à stimuler votre mémoire ou que vous travailliez, la concentration est essentielle.

Pour pouvoir faire fonctionner correctement votre cerveau et améliorer votre concentration, vous devez d’abord adapter votre environnement. Cela passe notamment par l’aménagement de votre espace de travail, qui doit être dégagé, agréable et correctement agencé. De plus, prenez soin d’avoir une lumière suf-fisante. L’idéal est d’opter pour une ampoule de luminothérapie qui émet une lumière proche de la lumière naturelle (minimum 5 500 °K) – dénomination D55. Enfin, prenez un siège correct et asseyez-vous confortablement.

En parallèle, il faudra aussi faire en sorte de dormir correctement, manger saine-ment et pratiquer une activité physique régulière. Sachez que la concentration maximale d’un individu est possible durant environ une demi-heure, et surtout le matin. Que vous ayez des difficultés de concentration ou pas, réservez les tâches complexes à la matinée. Certaines personnes peuvent toutefois éprouver plus de facilités le soir.

Vous pouvez également augmenter, peu à peu, votre temps de concentration et ainsi développer votre endurance psychique. Pour cela, essayez de focaliser votre attention pendant deux minutes de plus qu’auparavant, en utilisant un chro-nomètre si nécessaire. Dès que vous atteignez un nouveau palier (c’est-à-dire deux minutes de plus que précédemment) et que vous pouvez rester concentré sans difficulté, rajoutez quelques minutes supplémentaires. Surtout, évitez de passer trop vite d’un palier à un autre ; même si la progression vous paraît lente, elle est réelle. En outre, pour que votre concentration puisse être mobilisée plus longtemps, faites une pause et aérez-vous une dizaine de minutes environ toutes les heures. Il vous est également possible de prévoir une petite sieste réparatrice en début d’après-midi. Par ailleurs, il est nécessaire de préparer le cerveau à se concentrer sur un point précis sans pour autant négliger les éléments annexes qui permettront de réaliser des associations d’idées productives.

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Pour ce faire, vous pouvez pratiquer l’exercice suivant : choisissez un objet proche de vous et détaillez-le pendant une bonne minute ; scrutez-le dans ses moindres détails et essayez de rassembler un maximum d’informations. Dans un second temps, reprenez votre observation de l’objet, mais, au bout d’une vingtaine de secondes, élargissez votre champ de vision et observez l’environnement de l’objet.

Si vous avez tendance à laisser votre esprit vagabonder, notez les choses aux-quelles vous pensez pour pouvoir y revenir plus tard et replongez-vous dans votre tâche. Dans le même temps, à chaque fois que vos pensées dérivent, ins-crivez un trait sur une feuille. Chaque jour, notez la date et comptabilisez avec honnêteté le nombre de dispersions. Ce chiffre devrait naturellement baisser de jour en jour, car vous serez en compétition avec vous-même en vue d’améliorer votre concentration. Décidez vous-même du moment où vous pourrez relâcher votre attention. Ce doit être un choix conscient.

Les conseils précédents sont nécessaires pour développer sa concentration. Néanmoins, quelques remèdes naturels pourraient se révéler de précieux alliés. L’huile essentielle de Menthe poivrée, par exemple, permet de se concentrer plus facilement : il suffit d’appliquer deux ou trois gouttes directement sur la nuque lorsque vos capacités de concentration diminuent. Attention toutefois, car elle peut empêcher de dormir : évitez de la prendre trop tardivement. L’HE de Romarin peut aussi favoriser votre concentration. Au choix, mettez-en une goutte sur chaque poignet et frottez-les l’un contre l’autre, ou versez deux gouttes dans un mouchoir et respirez-le (attention à ne pas le coller directement contre votre nez).

Enfin, l’ostéopathie peut être une méthode tout à fait intéressante pour lutter contre les problèmes de concentration. Cela dépend de l’origine du trouble, mais souvent, les ostéopathes, en réalisant un travail sur l’axe craniosacré, obtiennent de bons résultats. Dans le même ordre d’idée, l’acupuncture est une technique qui peut être d’une aide précieuse pour les personnes qui éprouvent de grandes difficultés à se concentrer.

Questions/réponses de pro

Fonctionnement de la mémoire

J’ai de la mémoire pour tout ce qui est sérieux, mais je suis souvent incapable de savoir où j’ai mis mes lunettes ou mes clés. Pourquoi ces oublis ?

� Question de Rolande34

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Δ Réponse de Pédébé

Vous faites sans doute partie des personnes qui ont un travail intellectuel intense et qui, sorties d’un contexte particulier, peuvent continuer – sou-vent inconsciemment – à y réfléchir.

Ainsi, on peut voir des chercheurs, des scientifiques, etc. tellement pris par leur travail qu’ils y pensent sans arrêt. Lorsqu’ils sortent de leur cadre pro-fessionnel, ils continuent à cogiter et c’est ainsi qu’ils oublient ou perdent les choses !

Quel remède à cela ? Il faut penser à ce que l’on fait au moment où on le fait. Il faut savoir « décrocher » et mettre son cerveau au repos.

Dans ce cas, la perte ou l’oubli n’a rien à voir avec la mémoire, mais relève de la distraction et du manque d’attention.

Éviter les trous de mémoire

Je vais bientôt passer un examen important. Auriez-vous quelques conseils pour éviter les trous de mémoire ?

� Question de Pierrot

Δ Réponse de Pédébé

Il est important, tout d’abord, de travailler régulièrement tout au long de l’année et de bien anticiper son examen en révisant. De plus en plus d’écoles proposent des examens blancs au cours de l’année, ce qui facilite la mise en condition. Si vous n’avez pas ce genre d’examens au programme, faites vos propres tests blancs une à deux fois par an. Vous pouvez faire ce travail à plusieurs en vous regroupant avec d’autres étudiants.

Ensuite, préparez des fiches de révisions, vous pourrez ainsi les revoir plu-sieurs fois sans reprendre tout le cours dans son ensemble. D’autre part, en rédigeant ces fiches avec vos propres mots et dans une forme visuelle attrac-tive (par exemple, en utilisant des couleurs), vous aurez déjà l’occasion de « travailler » votre cours une première fois.

Évitez le « bachotage », qui consiste à apprendre dans la dernière par-tie de l’année, tout ce que l’on n’a jamais appris pendant un an. Pour ce faire, beaucoup travaillent tard le soir, font parfois des nuits blanches et arrivent à l’examen complètement épuisés. Une telle méthode de travail est contre-productive.

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Ensuite, accordez-vous suffisamment de sommeil les jours précédant vos examens et observez une bonne hygiène de vie : un peu d’exercice physique et une alimentation équilibrée en font partie.

La veille au soir, préparez vos affaires pour gagner du temps et ne pas devoir sauter le petit-déjeuner du lendemain, qui reste indispensable. Puis mettez-vous au lit de bonne heure et levez-vous… de bonne humeur !

Moyens mnémotechniques

En quoi consiste un moyen mnémotechnique ? � Question d’Éliane14

Δ Réponse de Pédébé

Un moyen mnémotechnique est un « truc » ou une « astuce » permettant de mémoriser quelque chose plus facilement.

Par exemple, votre nouvelle collègue s’appelle « Amélie », mais vous n’arri-vez jamais à vous en rappeler, passant par Émilie, Aurélie, Anémone, Éloïse.

Si vous avez vu et aimé Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, chaque fois que vous verrez votre collègue, vous aurez en tête l’image du film et vous vous rappellerez plus facilement qu’elle s’appelle « Amélie ».

Cet exemple montre que le moyen mnémotechnique nous est propre et correspond à des critères personnels.

La mémoire sélective ?

Qu’est-ce qui caractérise une mémoire sélective ? � Question de Lara-11

Δ Réponse de Pédébé

Bien souvent, on constate que la mémoire retient plus facilement certaines choses.

De fait, la mémoire fonctionne bien lorsque nous apprenons quelque chose qui nous plaît. A contrario, on peut se sentir tellement horrifié à la vue de quelque chose, qu’on ne peut plus l’oublier.

Il existe donc un facteur émotionnel fort lors du processus de mémorisation.

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Alzheimer et prise en charge non médicamenteuse

En quoi consiste la prise en charge non pharmacologique pour un malade d’Alzheimer ?

� Question de Rolande34

Δ Réponse d’Annick

Étant donné qu’il n’existe pas de traitement médical vraiment efficace contre la maladie d’Alzheimer, la prise en charge non pharmacologique revêt une importance majeure pour améliorer la qualité de vie et le comportement des malades.

Elle fait intervenir de nombreux acteurs, par exemple, un orthophoniste pour minimiser les troubles du langage et de la déglutition, un ergothéra-peute pour aider à aménager le domicile, un psychologue ou un psychiatre pour gérer les troubles comportementaux.

Les ateliers mémoire, qui proposent des activités adaptées aux personnes atteintes de troubles amnésiques, permettent de stimuler les fonctions cognitives et de rassurer les malades. Par ailleurs, certaines thérapies douces, comme l’art-thérapie ou la musicothérapie, qui se basent sur la création artistique pour faire vivre et exprimer des émotions, ont prouvé leur effica-cité pour améliorer la qualité de vie des malades.

Du côté des plantes, le ginkgo biloba et l’huperzine (une plante chinoise) ont des effets bénéfiques sur la mémoire et les fonctions cognitives.

Troubles de la mémoire et diabète

Mon père, âgé de 64 ans, est diabétique de type 2 ; il est très mal suivi et présente des troubles de la mémoire.

Je voulais savoir si ces pertes de mémoire peuvent être dues à son diabète. � Question de Nadine

Δ Réponse de Pédébé

En effet, le diabète peut, dans certains cas, entraîner des troubles de la mémoire. Je vous invite à vous rapprocher de son médecin traitant pour en savoir plus.

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II. Entretenir sa mémoire

La mémoire ne s’use que si l’on « oublie » de s’en servir ! Il convient donc de l’entretenir en la faisant « travailler » tout au long de sa vie. Il existe divers moyens d’entretenir et de dévelop-per sa mémoire : les exercices ludiques, la PNL, le « mind mapping », le sommeil, l’alimentation, etc. Mais, avant tout, quelques règles géné-rales à bien respecter pour apprendre à bien mémoriser.

Il existe trois dominantes lorsque l’on aborde le sujet de la mémorisation : visuelle (certaines per-sonnes retiennent mieux ce qu’elles ont lu ou vu), auditive (d’autres ont besoin d’un support audio ou de verbaliser tout haut leur cours) et

kinesthésique (d’autres encore ont besoin du toucher afin de mieux mémo-riser). Faites donc attention à ce que vous retenez le mieux : les images, les sons, les odeurs, le toucher… Vous apprendrez ainsi quelle est votre domi-nante. Et quand vous devez mémoriser quelque chose, abordez-la par le

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II. Entretenir sa mémoire

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sens qui vous est le plus favorable. Certaines personnes peuvent être à la fois visuelles et auditives et auront besoin d’utiliser ces deux aspects dans le pro-cessus de mémorisation.

Il va de soi que faire attention à ce qu’on lit, à ce qu’on écoute ou à ce que l’on regarde permet de retenir plus facilement l’information. Les élèves distraits en classe ou dissipés auront plus de mal à mémoriser une leçon qu’un élève qui a déjà suivi son cours avec attention.

La concentration est donc la clé !

Comment bien mémoriser ?Nous avons tous une forme de mémoire différente et utilisons, selon nos apti-tudes, des moyens divers. Quelques conseils…

Répéter en se mettant en situationLes comédiens nous montrent qu’il ne suffit pas d’apprendre un dialogue pour le savoir parfaite-ment. La répétition et la mise en situation sont nécessaires pour une bonne mémorisation. À ce titre, les étudiants qui révisent en groupe mettent plus de chances de leur côté. Réciter un cours en répondant à des questions précises, comme cela pourra se faire au moment d’un examen, permet de s’assurer que l’on maîtrise son sujet.

On peut avoir l’impression de savoir quelque chose, néanmoins répéter et réviser ne sont pas des tâches superflues.

Savoir utiliser ses biorythmesSi vous devez mémoriser un cours d’histoire assez dense et ardu, ne choisis-sez pas de vous y mettre juste après votre déjeuner. Vous risqueriez de mettre deux fois plus de temps pour apprendre. En effet, la mémoire a ses moments.

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On sait déjà qu’on est plus efficace pour faire un travail intellectuel le matin, l’après-midi vers 15 h 30 ou 16 h, ou encore le soir, assez loin du repas et de la digestion.

On peut aisément comprendre que le processus de digestion se faisant à l’aide de notre cerveau, il lui sera plus difficile d’être opérationnel en même temps, pour de l’apprentissage. Le sommeil est également un allié de notre mémoire qu’il faut savoir utiliser.

Moyens mnémotechniquesQu’est-ce qu’un moyen mnémotechnique ? C’est littéralement une « astuce » qui va nous permettre de mémoriser plus facilement.

Exemple : si vous avez un digicode « 4068 » à retenir, un moyen mnémotech-nique va consister à trouver une « formule » pour retenir ce chiffre. Ce peut être « Les Landes » pour le département « 40 » parce que vous passez toutes vos va-cances dans cette région, et « 68 » peut correspondre à votre année de naissance.

Les exercices de mémoireClassiques ou originaux, plusieurs sortes d’exercices s’offrent aux « bonnes volontés ».

Exercices classiques

Ces exercices existent depuis assez longtemps, on les trouve donc facilement. Ils ne nécessitent pas de savoir particulier et n’entraînent pas de frais inconsidérés. Ce sont :

π les exercices de la presse (mots fléchés, mots croisés, jeux de logique, sudoku, jeux des sept erreurs…) ;

π la lecture, l’écriture ;

π le journal de bord, le journal intime (écrire chaque jour ce que l’on a fait ou vu dans la journée permet de se remémorer les événements).

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Par ailleurs, les jeux, individuels ou collectifs, sont aussi une option. Les jeux de consoles peuvent aider à stimuler la mémoire à apprendre ou à revoir une langue étrangère, à s’exercer à des jeux de logique, à tester son quotient intellectuel.

Les jeux de société, eux, permettent de développer sa concentration, son sens de l’observation, sa logique, sa culture générale, etc. Par exemple, le Scrabble, le Cluedo, les échecs, pour n’en citer que quelques-uns.

Enfin, certains jeux télévisés, même si nous préconisons de limiter le temps passé devant la télévision, peuvent s’avérer utiles.

Un programme bien choisi peut faire bouger les méninges et aider à renforcer sa culture générale.

Jeux à pratiquer soi-mêmeCertains exercices stimulants peuvent être prati-qués seuls et avec peu de matériel.

En voici quelques exemples :

π L’objet disparu : étalez sur une couverture ou une nappe une dizaine d’objets n’ayant aucun rapport entre eux (exemple : un bloc, une cigarette, un tube de rouge à lèvres, un téléphone, un fer à repasser, un objet décoratif, une salière, une bougie, une clé à molette, etc.). Demandez à une personne de sortir après avoir observé ces objets quelques minutes, enlevez un objet et faites-la de nouveau rentrer dans la pièce pour qu’elle devine l’objet manquant. Avec de l’entraînement, vous pourrez augmenter le nombre des objets, puis changer leur ordre lorsque vous en cachez un, etc.

π L’exercice d’observation : entraînez-vous, lorsque vous voyagez, à obser-ver les autres passagers. Puis, une fois descendu du wagon, essayez de vous rappeler combien de femmes avaient les cheveux longs, combien d’hommes lisaient le journal, etc.

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π Exercice sur photos : en regardant des photos de vacances, essayez de vous rappeler les détails comme le lieu, l’année, la maison de vos vacances, le nombre de pièces, les couleurs, etc.

π Raconter des histoires : faites-vous partie des gens qui entendent des his-toires drôles qu’ils disent ne jamais retenir ? Achetez un petit calepin et inscrivez chaque nouvelle histoire dessus. Dans les transports, ou le soir avant de vous endormir, relisez votre calepin. Non seulement cela vous mettra en joie, mais vous finirez par ne plus dire que vous ne retenez pas les histoires drôles !

Techniques pour booster votre mémoireDe manière plus générale, des réflexes quotidiens permettent de boos-ter sa mémoire au jour le jour. Il est ainsi conseillé de la faire travailler le plus souvent possible. En outre, il est important de mémoriser dans la variété, c’est-à-dire retenir aussi bien les noms propres, les mots de voca-bulaire, les poèmes, les chiffres, les formules, les recettes de cuisine…

Un bon exercice consiste à mémoriser les principaux numéros de téléphone

que vous utilisez. D’autre part, répéter à voix haute quelque chose que l’on souhaite/doit retenir est un moyen efficace pour ne pas l’oublier. La mémoire étant aussi dépendante de notre état émotionnel, il convient d’apprendre à gérer son stress : un surmenage intellectuel et l’anxiété sont autant d’ennemis de votre capacité de mémorisation. Il est également nécessaire d’être toujours attentif lorsque l’on désire ancrer un souvenir. De même, en prenant plaisir à ce que l’on fait, on mémorise plus aisément.

Bien sûr, la concentration et l’attention sont les fondamentaux d’une bonne capacité de mémorisation. Pour ne pas vous disperser, essayez-vous aux tech-niques de méditation qui sont parfaites pour apprendre à se recentrer.

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La Programmation NeuroLinguistique (PNL)La PNL est un moyen de communication très plébiscité dans le domaine du déve-loppement personnel. C’est un facteur de réussite dans l’apprentissage puisqu’elle permet de mieux se connaître et de mieux appréhender nos mécanismes internes. Savoir se situer comme visuel, auditif ou kinesthésique, par exemple, aide à choisir les bons moyens de mémorisation.

En brefNée des travaux de Richard Bandler et John Grinder, la PNL voit le jour en 1975 aux États-Unis.

Elle devient un outil de communication consistant à s’intéresser au « com-ment » et non plus seulement au « pourquoi » d’un comportement, puis étend son champ d’application dans divers domaines tels que l’entreprise, la santé, l’enseignement, la relation d’aide et de développement personnel et le sport.

On peut définir la PNL selon les éléments suivants : la « programmation », qui s’applique à nos schémas mentaux (émotions, comportements, auto-matismes) ; « neuro » fait référence à notre système nerveux (neurones) et « linguistique » au langage et à la communication.

Ainsi peut-on dire de la PNL que c’est un système qui analyse notre façon de fonctionner et qu’elle est, en ce sens, un outil pour mieux se connaître et mieux communiquer avec les autres.

Schématiquement, les principales positions oculaires sont au nombre de trois, mais elles peuvent se décliner en six sous-groupes. Disons que, lorsque quelqu’un réfléchit, cherche une information ou un souvenir, le regard vers le haut signifie que la personne a une dominante visuelle, le regard vers le côté signifie que la personne a une dominante auditive, et le regard vers le bas signifie que la personne aura plutôt une tendance kinesthésique.

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Canaux de communication en PNL

À noter : le sigle « VAKOG » décrit sur le « mind mapping » ci-dessous permet de se situer en PNL.

Un gage de réussite dans l’apprentissageDans un exercice de mémorisation, chacun doit faire appel à sa dominante interne : visuelle, auditive, kinesthésique… Ainsi, un visuel aura tout intérêt à ne pas seulement écouter un cours, mais à prendre des notes écrites et, au besoin, à y introduire des schémas visuels lui permettant de mémoriser plus facilement (exemple : « mind mapping », tableau, graphiques). Une per-sonne plutôt auditive aura de meilleurs résultats en s’enregistrant lorsqu’elle apprend un cours ou une langue et en réécoutant la bande. Ou encore, elle gravera plus facilement dans sa mémoire une chorégraphie de danse, si celle-ci s’appuie sur une musique particulière sur laquelle elle va prendre ses points de repère.

V . A . K . O . G .

Visuel Auditif

Canaux de communication utilisant les 5 sens en P.N.L.

Kinesthésique Olfactif Gustatif

Référencesvisuelles

Référencesauditives

Langage type KOG :«c’est tout bon» ou «je préfère

garder les pieds sur terre»ou encore«nous touchons enfin au but»...

Références type KOG :Privilégie le ressenti,

le mouvement, le toucher,la gestuelle

Langage type visuel :«je vois» ou

«c’est clair»...

Langage type «auditif» :«j’entends bien»...

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L’intérêt de se pencher sur la PNL dans le domaine de l’enseignement, c’est de faire comprendre au professeur que, s’il enseigne sur son propre mode (à suppo-ser qu’il s’agisse d’un enseignant de type visuel), sans tenir compte qu’il puisse avoir dans sa classe tous les autres modes/types, certains élèves comprendront et mémorise-ront mieux que d’autres.

Ainsi, la réussite pédagogique prend en compte le fait que l’enseignant puisse s’adresser à son public sur tous les modes (VAKOG) pour permettre une meilleure compréhension de ce qu’il énonce.

Le « mind mapping »Le « mind mapping » est une méthode d’asso-ciation d’idées permettant de mémoriser plus facilement, à l’aide d’un graphisme composé de ramifications, formes, couleurs, etc. Le « mind mapping » vous permet d’avoir une représenta-tion visuelle d’un problème, d’une situation, etc.

Même si sa réalisation peut prendre du temps, le « mind mapping » vous permettra d’appro-fondir ou simplifier un problème et, certaines fois, d’atteindre des interrogations auxquelles vous n’aviez pas pensé.

Usages et apportsCette méthode est certes un moyen efficace pour améliorer sa mémoire, mais c'est aussi une façon de s'organiser pour gérer au mieux ses objectifs et rester concentré.

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Les usages du « mind mapping » sont nombreux. Il peut notamment servir à organiser une réunion efficacement, préparer un oral, classer plusieurs tâches selon la priorité, réussir à prendre des notes plus facilement, faire un pense-bête, réussir une synthèse d’un dossier de plusieurs pages, etc. Ses apports sont tout aussi nombreux, puisque c’est un bon moyen de mémoriser des élé-ments plus facilement, de simplifier son organisation, d’acquérir une pensée synthétique, de faciliter la présentation de ses idées, mais aussi de connaître ses limites. De plus, cette méthode aide souvent à l’apparition d’idées incons-cientes ou de problèmes encore non pris en considération.

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LogicielsLa réalisation d’un « mind mapping » ne nécessite pas beaucoup de matériel : une feuille de papier et quelques crayons de couleur.

Cependant, pour aller plus vite et pour avoir un « mind mapping » plus propre, vous pouvez utiliser des logiciels spécialisés. Certains sont gratuits, d’autres payants (30 € à plus de 200 €).

L’importance d’une bonne hygiène de vieDes études, menées par des spécialistes du sommeil, nous révèlent que notre cerveau travaille pendant que nous nous reposons. De même, les trous de mémoire subis peuvent parfois provenir directement de la qua-lité du contenu… de notre assiette ! Il suffit que l’on ait adopté un régime trop restrictif pour avantager sa ligne pour que nos cellules grises soient sevrées de nutriments indispensables à leur développement.

SommeilCe phénomène se produit non seulement durant la phase de sommeil para-doxal, mais aussi, semble-t-il, durant la phase de sommeil lent. Sachant cela, il est intéressant de faire soi-même l’expérience pour constater qu’un texte relu juste avant de s’endormir sera mémorisé plus facilement. En pratique, vous pouvez apprendre cinq ou dix mots de vocabulaire, les relire un soir avant de vous endormir ; faites la même expérience deux jours après, avec d’autres mots, mais cette fois, sans les relire avant de vous endormir.

Vous constaterez la différence ! On peut donc dire que le sommeil aide à l’an-crage des informations.

En revanche, si vous n’avez pas assez travaillé pendant l’année et que les exa-mens sont pour demain, inutile de passer votre nuit à réviser ! Cela ne serait pas productif. La veille d’un examen, il faut au contraire se coucher tôt, pour que le sommeil ait le temps de finir le travail d’assimilation.

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AlimentationDe manière générale, une alimentation saine et équilibrée est indispensable pour rester en bonne santé physique et mentale.

Il faut donc manger de tout, sans restriction, consommer des glucides et sucres lents, comme le riz ou les pâtes, mais aussi de l’huile en quantité raisonnable, car la vitamine E est un bon apport pour nos cellules grises. Parmi les protéines, ne nous privons surtout pas du poisson et, notam-ment, des poissons gras – thon, saumon – qui restent moins gras pour notre ligne que la viande la plus maigre.

Sinon, pour éviter les coups de fatigue en période d’effort intellectuel intense (exemple : examens), on devra prévoir des fruits secs et des céréales (noix, amandes, abricots et raisins secs). Quoi qu’il en soit, il convient de toujours manger suffisamment de fruits et légumes ; certaines études ont montré que les légumes verts empêcheraient le vieillissement prématuré des cellules de notre cerveau.

Compléments alimentairesLorsque notre assiette est irréprochable, que nous avons une bonne hygiène de vie, mais que nous ressentons le besoin de donner un coup de pouce à nos neurones, il existe des solutions naturelles : les compléments alimentaires.

Vous pouvez vous adresser à un pharmacien ou un naturopathe ; les pro-duits concernés s’achetant en parapharmacie, en magasin diététique ou sur Internet. Attention toutefois de ne pas cumuler trop de produits et de signaler tout traitement à base de médicaments en cours sur lequel les compléments alimentaires pourraient avoir des effets secondaires.

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Parmi les nombreux produits existants, les oméga-3 sont excellents et peuvent être consommés sous forme de gélules pour éviter les carences. La lécithine de soja est aussi très bénéfique pour le système cardiovasculaire. Les vitamines du groupe B sont, elles, toutes recommandées, car elles protègent le système nerveux.

Par ailleurs, les cures à base de ginseng et de gin-gembre aident au moment des examens, car ce sont des stimulants de l’organisme. Elles seront d’autant plus intéressantes que l’on se sent généra-lement plus fatigués à ces moments-là. Le ginkgo biloba, qui favorise la microcirculation, permet une bonne circulation du sang au niveau cérébral. S’il est souvent préconisé pour lutter contre les maux de tête et les migraines, il est également recom-mandé chez les patients souffrant de troubles de la mémoire.

Enfin, l’acérola vous aidera à conserver votre tonus général, cette « cerise » très riche en vitamine C peut être prise en cure.

En dehors de ces compléments alimentaires dont la liste n’est, bien sûr, pas exhaustive, précisons que notre petit café quotidien a aussi son importance dans le bon fonctionnement de notre système nerveux. Il faut savoir trouver le juste équilibre, car, consommé en excès, il peut entraîner des maux d’esto-mac ou des palpitations.

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A Pour aller plus loinAstuce

Marcher pour stimuler sa mémoire

L’activité physique possède des vertus indéniables en matière de prévention. Elle garantit l’amélioration du capital santé, bien qu’elle ne permette pas d’éliminer complètement les maladies.

Les capacités cognitives, et donc la mémoire, déclinent avec l’âge, du fait du vieillissement des cellules. Pertes de mémoire et oublis peuvent alors devenir de plus en plus fréquents, passé 50 ans.

Plusieurs études pratiquées sur des groupes de personnes âgées de plus de 50 ans ont démontré les bienfaits de la marche sur la conservation de la mémoire.

Il a été observé que l’activité cérébrale était plus importante chez le groupe de personnes pratiquant cette activité de manière régulière (environ vingt minutes par jour de façon relativement dynamique). Ces mêmes groupes développaient moins de démences et de troubles cognitifs, en comparaison aux sédentaires.

Il a été également démontré que la marche permet de réduire des troubles cognitifs existants, d’améliorer les fonctions cardiaques et de stimuler la circulation sanguine.

De plus, ces effets bénéfiques perdureraient au-delà de l’arrêt de l’activité physique, voire plus d’un an, d’après les observations.

Outre le fait de garder une bonne mémoire, le plus longtemps possible, la marche apporte de nombreux bienfaits à votre organisme, car elle limite le risque de dépression, contribue au tonus musculaire et diminue l’asthme (pour les randonnées loin des villes), etc.

En outre, la marche à pied constitue une activité physique peu intense et accessible au plus grand nombre. Donc, si vous souhaitez conserver vos capacités mémorielles et une forme physique de fond, n’hésitez pas à chausser vos chaussures de marche et à arpenter sentiers et autres chemins. Ne vous privez pas ! Vous avez le choix entre la marche simple, qui est le meilleur moyen de profiter du cadre et des surprises que la randonnée vous réserve, et la marche rapide, si vos conditions physiques vous le permettent.

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Questions/réponses de pro

Apprendre une pièce de théâtre

J’ai 63 ans et je fais du théâtre. J’ai des difficultés à apprendre et à mémoriser les répliques !

Comment améliorer ma méthode de mémorisation ? � Question de Mimosa64

Δ Réponse de Blabla

Si vous avez plutôt une mémoire auditive, lisez le texte à haute voix plusieurs fois, en le découpant en plusieurs parties, ou bien enregistrez-le et réécoutez-le autant de fois que nécessaire. Vous pouvez également vous faire aider par quelqu’un qui vous lira le texte.

Si vous avez plutôt une mémoire visuelle, lisez le texte à apprendre plusieurs fois, puis réécrivez-le ou tapez-le sur votre ordinateur, dans le silence et en vous concentrant dessus.

Conseils pour mémoriser un cours

J’ai toujours des difficultés à mémoriser mes cours. Que me conseillez-vous ? � Question de Lola

Δ Réponse de Pédébé

Tout d’abord, essayez de savoir d’où vient votre manque de mémorisation. Cela peut provenir d’un état de fatigue passagère, d’une organisation de travail inadéquate ou d’une mauvaise hygiène de vie (alimentation déficiente, manque de sommeil, etc.).

Selon les cas, vous pourrez remettre votre cours à plus tard (si vous avez suffisamment d’avance). Par exemple, au lendemain matin, quand vous vous sentirez mieux après une bonne nuit de sommeil.

Sinon, vous pouvez rendre votre cours plus vivant. Parfois, il suffit d’ajouter des couleurs en surlignant les points importants pour les faire ressortir, ou en annotant certains passages de commentaires personnels, pour que votre cours vous semble plus « attractif » et soit plus facile à mémoriser par la suite.

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II. Entretenir sa mémoire

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Sachez vous servir de la PNL et de votre propre « dominante ». Si vous retenez plus facilement tout ce que vous écoutez, peut-être faut-il enregistrer votre cours, puis l’écouter ou encore, le lire à haute voix.

Δ Réponse de Sandy64

Lorsque l’on doit se débrouiller pour apprendre, puis pour réviser tout seul, il est parfois utile d’avoir une organisation rigoureuse. S’il s’agit d’un cours d’histoire, vous pouvez vous construire un schéma, un graphique ou une carte heuristique.

Ainsi, le fait de disposer votre cours sous une autre forme vous aidera à mieux le mémoriser. De plus, pensez à vous préparer sur une feuille annexe une liste de questions. En somme, mettez-vous dans la peau d’un prof qui rédige une interrogation. Puis, laissez cette feuille de côté pendant deux ou trois jours et revenez répondre aux questions ensuite (sans vos notes de cours bien entendu !).

Il se peut que l’articulation d’un cours ne soit pas judicieuse à vos yeux et que vous pensiez mieux le mémoriser en articulant différemment ses séquences. Dans ce cas, n’hésitez pas à vous faire vos propres repères, à y inclure des anecdotes ou à faire des liens avec d’autres cours ou des articles lus dans la presse…

Pour les formules (chimie, physique, mathématiques…), il faut mémoriser la formule, certes, mais aussi bien la comprendre : rien ne vaut la mise en application. Le secret est donc de faire le plus d’exercices possible.

Pour l’apprentissage d’une langue comme l’anglais, écoutez le plus souvent possible des radios anglaises (type BBC) afin de non seulement vous familiariser avec le vocabulaire, mais aussi avec la prononciation. Si vous êtes seul pour apprendre et que vous n’avez pas la bonne prononciation, personne ne pourra vous le dire, sauf au moment d’un examen. Il faut donc faire l’effort d’écouter la radio.

Enfin, faites-vous un programme sur un agenda afin d’étaler vos révisions et n’attendez pas la dernière minute pour vous y mettre !

Travailler sa mémoire sur le net

Quels sites Internet sont susceptibles de faire travailler notre mémoire ? � Question de Lulu

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II. Entretenir sa mémoire

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Δ Réponse de Sandy64

Il existe de nombreux sites que l’on peut trouver simplement en saisissant « faire travailler sa mémoire » dans un moteur de recherche. Cependant, certains ont des spécificités.

Quel que soit votre âge, il faut entraîner votre cerveau à la mémorisation. C’est la conclusion du professeur Croisile qui est neuropsychiatre et expert pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. C’est pourquoi il a conçu un site très ludique qui permet à tous de progresser.

Lecture et mémorisationComment mémoriser les textes d’un roman ou d’une leçon tout en le lisant ?

� Question de Laureto

Δ Réponse de Blabla

Commencez par lire plusieurs fois à voix haute le texte que vous devez apprendre. Si celui-ci est long, découpez-le en plusieurs parties (équivalentes) et apprenez-les une par une, en prenant soin de faire des pauses entre chaque partie.

Si votre mémoire est plutôt visuelle, vous pouvez également réécrire le texte à apprendre, dans le silence et la concentration.

Retenir les datesComment retenir les dates importantes et ne pas oublier les anniversaires et autres ?

� Question de Nano

Δ Réponse de Pédébé

Retenir une date d’anniversaire peut être assez simple, car il y entre également l’aspect émotionnel et affectif (il est important pour nous de retenir la date d’anniversaire d’un proche). Les choses peuvent se compliquer lorsque l’on souhaite améliorer sa culture générale ou que l’on est étudiant dans un cursus d’histoire de France et que l’on n’arrive jamais à retenir une date.

On peut alors essayer les astuces suivantes : situer la date dans un contexte plus global (siècle ? Contexte historique général ? Chronologie ? Etc.) ou la rattacher à un autre événement ayant eu lieu à la même époque et qui nous semble plus facile à mémoriser.

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II. Entretenir sa mémoire

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Vous pouvez aussi vous servir du découpage et de moyens mnémotechniques. Si retenir « 1939 » vous semble impossible, scindez la date en deux parties : soit « 19 » et « 39 » et voyez ce qu’évoquent ces chiffres (exemple : « 19 » évoquera le département français de la Corrèze pour certains, et « 39 » leur pointure). Une fois cela réalisé, il sera plus facile de penser immédiatement à cette année.

Mais l’idéal, lorsque l’on a du mal à mémoriser une date et que l’on oublie systématiquement les dates d’anniversaire, est de se faire une liste et de reporter les dates dans son agenda. Si vous en avez beaucoup à retenir, cela vous évitera les oublis, mais aussi l’encombrement inutile de votre mémoire qu’il vaut mieux utiliser pour d’autres choses.

Exercices ludiques

Pourriez-vous me donner quelques exercices de mémoire ludiques ? � Question de Gilles

Δ Réponse de Pédébé

Il existe de nombreux jeux permettant de faire fonctionner nos cellules grises tout en se divertissant. Tous ne font pas travailler nos fonctions intellectuelles de la même manière : ainsi, il existe des jeux de logique (sudoku), de stratégie (échecs), d’observation et de concentration (jeu des sept erreurs). D’autres font appel à nos connaissances (mots croisés et mots fléchés, jeux de culture générale).

Si l’on veut animer des jeux pour des enfants, on pourra utiliser des objets de leur entourage. On peut également se servir de jeux de société.

À l’heure actuelle, on trouve aussi des jeux ludiques pour s’entraîner sur une console de jeux ou apprendre une langue, mais aussi de nombreux sites Internet, ce qui ouvre de nombreuses possibilités à tous ceux qui veulent faire travailler leurs neurones.

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III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est une maladie neu-rodégénérative d’origine inconnue, mais dont la prévalence est très importante chez les per-sonnes âgées. Elle entraîne une destruction progressive des cellules nerveuses du cer-veau, les neurones. Si certaines formes de la maladie débutent dès 40 ans, la majorité des personnes touchées présentent les premiers symptômes après 60 ans. Plus l’on avance en âge, plus les risques d’être atteint sont donc élevés.

Les premiers symptômes sont des troubles de la mémoire auxquels viennent s’ajouter,

peu à peu, des troubles du comportement, du langage et des mouvements, une incapacité à reconnaître les proches, etc. La maladie conduit ensuite à une perte d’autonomie et à un décès précoce. En outre, la démence sénile

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est l’une des conséquences de la maladie d’Alzheimer, même si elle peut être causée par d’autres maladies appelées « démence à corps de Lewy », « démence fronto-temporale » ou encore « démence vasculaire ».

Les médecins distinguent plusieurs strates, allant du stade débutant au stade terminal, au cours duquel les malades sont fortement atteints et perdent toute autonomie. On peut diagnostiquer la maladie grâce à un test Alzheimer.

Actuellement, il n’existe aucun moyen véritable de prévention contre la mala-die Alzheimer. Néanmoins, certains facteurs semblent protéger en partie contre la maladie. Parmi eux, une bonne alimentation, riche en oméga-3, et un exercice mental et physique régulier.

La prévalenceChaque année, plus de 200 000 nouveaux cas sont dia-gnostiqués. On estime qu’environ 860 000 personnes sont atteintes par la maladie d’Alzheimer en France.

Chiffres clés

Dans la majorité des cas, la maladie fait son apparition après 65 ans, voire 75 ans ou 80 ans : ce sont donc principalement les personnes âgées qui sont concer-nées, bien que des formes rares puissent débuter plus tôt. Ainsi, il existe des formes héréditaires de la maladie dont les symptômes peuvent apparaître dès l’âge de 40 ans. En France, selon la Fondation Alzheimer, les formes précoces concernent 32 000 cas avant 60 ans, et 1 000 cas avant 50 ans.

Les risques d’atteinte augmentent donc fortement avec l’âge, comme le sou-lignent ces chiffres tirés de l’étude coopérative européenne : la prévalence passe de 1,2 % entre 65 et 69 ans à 28,5 % après 90 ans ; la moitié des malades sont âgés de plus de 85 ans.

En outre, après 75 ans, les deux tiers des personnes atteintes sont des femmes ; et, dès 85 ans, une femme sur quatre et un homme sur cinq sont touchés.

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III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer

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Une évolution inquiétante

Les autorités sanitaires et politiques s’in-quiètent de l’augmentation croissante du nombre de cas. Étant donné que la popu-lation vieillit, on peut s’attendre à ce que la maladie d’Alzheimer soit de plus en plus répandue, alourdissant le fardeau écono-mique déjà pesant.

Ainsi, les prévisions estiment qu’il y aura environ 1 800 000 cas de démence en 2050, ce qui représente tout de même plus de deux personnes atteintes pour cent habitants.

Des facteurs de risqueBien qu’on ne connaisse pas les causes exactes de la maladie, plusieurs fac-teurs de risque ont été identifiés lors des études épidémiologiques.

Parmi les plus courants, on retrouve l’âge, le sexe, les antécédents familiaux de démence, l’hypertension artérielle et l’absence d’activités de loisirs au cours de la vie.

Les origines possiblesMême si l’on ne connaît pas l’origine exacte de la maladie, on suppose qu’elle est causée par de multiples facteurs : génétiques, environnementaux, toxiques…

Des causes encore mal connuesLa maladie d’Alzheimer résulte de deux types de lésions :

π les plaques séniles (ou plaques amyloïdes), qui correspondent à des dépôts anormaux de la protéine bêta-amyloïde entre les neurones ;

π les dégénérescences neurofibrillaires, qui correspondent à l’accumulation de filaments anormaux constitués de protéines tau.

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Ces lésions progressent peu à peu et causent la mort des neurones respon-sables de diverses fonctions dans le cerveau, comme la mémoire, le langage, les gestes…

Des explications génétiquesBien que la maladie d’Alzheimer ne soit pas une maladie purement génétique, on pense que certains gènes contribuent à prédisposer à la maladie.

Ainsi, certaines familles sont plus à risque de démence et de maladie d’Alzheimer que d’autres : 5 à 8 % des cas. L’un des facteurs de prédisposition connus est, notamment, une ver-sion particulière du gène de l’apolipoprotéine E.

Il existe aussi des formes précoces familiales de la maladie d’Alzheimer, très rares (moins de 5 % des cas), pour lesquelles des gènes précis sont en cause.

Facteurs de risqueCertains facteurs semblent favoriser l’apparition de la maladie, notamment les troubles cardiovasculaires, comme le diabète, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie.

Il pourrait donc y avoir une composante vasculaire dans l’origine de la mala-die d’Alzheimer, mais sa nature exacte est encore inconnue.

Les symptômesLes premiers symptômes Alzheimer se traduisent très souvent par des troubles de la mémoire.

Perte de mémoireLa maladie d’Alzheimer entraîne une perte progressive des cellules du cerveau.

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La première zone touchée est généralement l’hippocampe, qui joue un rôle dans la mémoire. Par la suite, d’autres fonctions sont atteintes.

Les principaux symptômes d’Alzheimer sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Symptômes Exemples

Troubles de la mémoire

• D’abord des faits récents : activités de la veille, par exemple

• Puis des faits anciens : date de naissance, biographie…

Troubles de l’orientation spatio-temporelle

Exemple : le malade ne sait plus quel jour on est, où il habite…

Troubles du raisonnement, du jugement et de la pensée abstraite

N/A

Troubles du langage

• Difficultés à trouver ses mots• Utilisation d’un mot pour un autre• Répétition automatique de ce que

quelqu’un dit…

Troubles des mouvements Exemple : boutonner une chemise, se raser…

Difficulté ou impossibilité de reconnaître des personnes ou des objets

N/A

Premiers signesLes premiers symptômes de la maladie d’Alzhei-mer sont des troubles de la mémoire épisodiques qui se remarquent à peine. Ils touchent surtout les événements récents, leurs localisations spatiales et temporelles. Au fur et à mesure, ils prennent de l’ampleur ; puis, viennent s’y ajouter des pro-blèmes de comportement, notamment lors de la gestion des finances, de l’utilisation d’appareils ou de la planification d’activités. Si le malade s’aper-çoit de ces symptômes, il peut réagir par une anxiété ou des signes dépressifs.

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D’autres troubles possiblesComme autres symptômes, Alzheimer peut s’accompagner de troubles du comportement, qui peuvent parfois rendre le diagnostic difficile et orien-ter les médecins et les proches sur une mauvaise piste.

Ces troubles comprennent notamment l’apathie (inactivité, démotivation) ou

au contraire l’agitation, l’anxiété, l’agressivité… ; le comportement d’opposi-tion est également fréquent (le malade refuse tout en bloc, à savoir les soins, l’alimentation, l’hygiène, la participation à une activité).

De plus, on observe souvent des troubles du sommeil fréquents (le patient est calme, voire léthargique la journée et agité pendant la nuit).

Plus la maladie évolue, plus les signes s’aggravent, aboutissant à une perte totale d’autonomie : incapacité à communiquer, incontinence, troubles de la déglutition rendant l’alimentation difficile.

Le diagnosticLe diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des démences apparentées est complexe, puisqu’il n’existe pas de test sanguin ou d’imagerie permettant de la diagnostiquer à 100 %. Il est d’ailleurs fréquent qu’elle soit confondue avec une autre forme de démence, notamment la démence à corps de Lewy. Le diagnostic repose principalement sur l’évaluation des symptômes (troubles du comportement, troubles de la mémoire) par un médecin spécialiste : neuro-logue, psychiatre ou gériatre.

Examen médicalLorsqu’une personne se plaint de troubles de la mémoire, cela ne signifie pas forcément qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer. Avant de pratiquer un test, on réalise l’examen médical du patient. Pour faire le diagnostic, les médecins

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s’appuient sur un examen détaillé des anté-cédents médicaux de la personne : y a-t-il des cas de démence dans la famille ? Le patient a-t-il souffert d’un accident vasculaire cérébral (risque de démence vasculaire) ? Consomme-t-il de l’alcool ? Des médicaments ? Le médecin évalue ensuite les symptômes et leur impact sur la vie quotidienne.

Tests cognitifsCertains tests cliniques permettent d’évaluer de façon précise la nature et la gravité des troubles cognitifs. Il est ainsi recommandé d’utiliser le « Mini-Mental Status Examination » (MMSE). Pour un aperçu des questions posées au cours de ce dernier, reportez-vous au tableau ci-dessous.

Questions Détails

Quelle est la date d’aujourd’hui ?

• En quelle année sommes-nous ?• En quelle saison ?• Quel mois ?• Quel jour du mois ?• Quel jour de la semaine ?

Où sommes-nous ?

• Quel est le nom de l’hôpital où nous sommes ?

• Dans quelle ville se trouve-t-on ?• Dans quel département ?• Dans quelle région ?• À quel étage sommes-nous ?

Voici trois mots : répétez-les et redites-les quelques minutes plus tard

• Cigare, fleur et porte,• Citron, clé, ballon…

Voulez-vous compter à partir de 100 en retirant 7 à chaque fois ?

• 93• 86• 79• 72• 65

Pouvez-vous épeler « monde » à l’envers ? E-D-N-O-M

Quel est le nom de cet objet ? Un crayon, une montre…

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D’autres tests peuvent permettre d’évaluer les fonctions cognitives en cas de résultats suspects au MMSE, comme le test de rappel des cinq mots, le test de l’horloge, le « memory impairment screen », etc.

L’imagerie : un test AlzheimerL’imagerie par résonance magné-tique (IRM) joue un rôle croissant dans le diagnostic des différentes démences, dont la maladie d’Alzhei-mer. Elle est beaucoup employée en recherche, car l’apparition de lésions dans le cerveau est visible à l’ima-gerie bien avant l’apparition des premiers symptômes.

Elle permet notamment de s’assurer qu’il n’y a pas d’autres éléments en cause et qui pourraient expliquer les symptômes : hémorragie (démence vasculaire), tumeur ou hématome cérébral pouvant expliquer les symptômes.

À l’avenir, des tests sanguins (en cours de développement) permettront d’orienter le diagnostic en révélant la présence de certains marqueurs caracté-ristiques de la maladie.

Annonce du diagnosticL’annonce du diagnostic est un moment extrêmement délicat, tant pour le malade que pour sa famille. Elle doit être réalisée par le médecin spécialiste (neurologue) qui a établi le diagnostic. Le plus souvent, le diagnostic est posé par les centres de consultation mémoire.

Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), c’est le patient qui doit être informé en premier de son diagnostic, en lui énonçant clairement le nom de la maladie.

Les troubles apparentés (démence vasculaire, démence à corps de Lewy, démence fronto-temporale) doivent aussi être nommés et expliqués.

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Les stades de la maladieLa maladie d’Alzheimer est une affection irréver-sible qui évolue par stades vers une perte totale d’autonomie psychique et physique.

Une affection évolutiveLa maladie d’Alzheimer débute par de légers troubles de la mémoire, qui s’accentuent peu à peu et s’accompagnent de symptômes divers : troubles du comportement, problèmes de lan-gage, pertes des capacités motrices… En moyenne, les patients décèdent huit ans après le début de la maladie.

Les médecins distinguent néanmoins trois stades en fonction de la gravité des symptômes :

π le stade initial ;

π le stade modéré (phase d’état) ;

π le stade avancé.

Stade initial : troubles de mémoireAu stade initial de la maladie, les premiers symp-tômes sont des troubles de la mémoire qui concernent surtout les événements récents ; il n’existe donc aucune certitude sur le diagnostic. La personne se souvient bien des événements ayant eu lieu dans le passé, mais confond parfois les époques.

Ces premiers signes apparaissent de manière insidieuse et attirent à peine l’attention.

D’autres difficultés peuvent survenir et des réactions anxieuses en découler, que ce soit au niveau de l’orientation dans le temps et l’espace, ou de la planification.

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Des ateliers mémoire peuvent permettre de stimuler les fonctions cognitives et de rassurer le malade. Par ailleurs, certains médicaments sont efficaces, à ce stade, pour ralentir le déclin cognitif.

Stade modéré : langage, connaissances, raisonnementDans un second temps, les troubles de la mémoire s’amplifient et touchent le langage, les connais-sances générales et le raisonnement. Il est alors de plus en plus difficile d’avoir une conversation sensée avec le malade, car celui-ci ne trouve plus ses mots, éprouve des difficultés dans la compré-hension du langage, utilise un mot pour un autre ou s’enferme parfois dans le mutisme.

Le malade perd aussi ses repères dans le temps et l’espace : il risque de se perdre, d’oublier les repas, et il doit être entouré et assisté pour la quasi-totalité de ses activités. Des troubles des

gestes peuvent également apparaître : il devient difficile pour le malade de réaliser des gestes quotidiens. Pour soulager les aidants à domicile, un accueil de jour peut être organisé.

Stade avancéLe déclin cognitif s’accélère et les troubles de la compréhension et du jugement rendent tout contact avec le malade impossible, ou presque : celui-ci n’est plus capable de reconnaître les objets ni les personnes, y compris les membres de sa famille. Les troubles du comportement peuvent alors prendre de l’ampleur : fugues, délire, hal-lucination, agressivité… Il devient difficile de maintenir le malade à domicile et une entrée en établissement spécialisé (maisons de retraite) est parfois nécessaire.

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À ce stade, les malades négligent leur hygiène corporelle et deviennent incontinents. Dans les formes les plus avancées, le patient ne parvient plus à s’alimenter et devient grabataire.

Le décès survient généralement à la suite de complications secondaires, notamment des infections pulmonaires dues à des troubles alimentaires.

La démence sénileLa démence sénile est l’un des symptômes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et d’autres affections neurodégénératives. Comme son nom l’in-dique, elle touche les personnes âgées.

Qu’est-ce que c’est ?

La démence, aussi appelée « syndrome démen-tiel », est un terme médical qui désigne la détérioration progressive des fonctions cogni-tives. Ce n’est donc pas un synonyme de folie, mais plutôt un ensemble précis de symptômes résultant d’une atteinte du cerveau. Les prin-cipales fonctions touchées par le syndrome démentiel sont la mémoire et le raisonnement, le langage, la capacité à se repérer dans le temps et l’espace, les fonctions d’anticipation et de planification des tâches, les capacités gestuelles et la capacité à reconnaître les per-sonnes et les objets.

Il existe de nombreuses formes de démence, correspondant à des méca-nismes pathologiques variés. La maladie d’Alzheimer est la cause principale, puisqu’elle représente environ 70 % des syndromes démentiels.

Cependant, d’autres maladies, souvent appelées « maladies apparentées de la maladie d’Alzheimer », peuvent entraîner un syndrome démentiel. Les prin-cipales sont la démence à corps de Lewy, la démence vasculaire, la démence

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fronto-temporale. Il est souvent difficile de distinguer ces différentes maladies sur la seule base des symptômes. C’est pourquoi des tests neurologiques sont nécessaires pour poser le diagnostic.

Les démences séniles, dont la maladie d’Alzheimer, sont pour la grande majo-rité des maladies incurables et progressives. Les troubles cognitifs s’aggravent peu à peu et d’autres symptômes apparaissent. Des troubles du comporte-ment et de la personnalité, une incontinence, une incapacité à effectuer les tâches quotidiennes (toilette, habillage, alimentation) surviennent le plus souvent dans les années qui suivent le début de la maladie. Cette perte d’autonomie est difficile à gérer pour les proches qui peuvent se faire aider notamment par des associations.

Démence à corps de LewyLa démence à corps de Lewy est probablement la forme la plus fréquente après la maladie d’Alzhei-mer. Elle se manifeste par des symptômes cognitifs, psychiatriques et neurologiques, et partage des carac-téristiques cliniques avec la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson (rigidité, troubles des mouve-ments). Caractérisée par la formation dans le cerveau de dépôts anormaux appelés « corps de Lewy », elle se distingue difficilement de la maladie d’Alzheimer. Dans certains cas, ce n’est qu’en faisant une autopsie du cerveau après la mort du patient que l’on confirme

le diagnostic. Souvent, la maladie débute par des troubles psychiatriques, et les proches pensent souvent qu’il s’agit d’une atteinte psychologique plus que neurologique.

Comme la maladie d’Alzheimer, ce type de démence se manifeste par un déficit cognitif progressif et des troubles de la mémoire, mais qui ne sont pas toujours présents dès le début de la maladie ; des troubles du sommeil (nuits agitées, cauchemars, cris) fréquents ; des hallucinations visuelles et des idées délirantes, des hallucinations auditives, une anxiété… Des critères de dia-gnostic ont été établis pour faciliter sa reconnaissance. Ils comprennent des

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fluctuations de l’état cognitif ou de la vigilance ; des tremblements, rigidité ou lenteur des mouvements ; et des hallucinations visuelles (la personne voit des gens qu’elle connaît, des animaux, des célébrités qui ne sont pas présentes).

Il n’existe pas de traitement permettant de guérir cette maladie. Certains médicaments, comme les inhibiteurs de la cholinestérase, employés égale-ment contre la maladie d’Alzheimer, peuvent avoir un effet bénéfique sur les troubles cognitifs et comportementaux. Par ailleurs, des traitements uti-lisés contre la maladie de Parkinson (L-Dopa) peuvent limiter les troubles du mouvement.

Démence vasculaireLa démence vasculaire est la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzhei-mer dans les pays occidentaux ; comme son nom l’indique, elle est causée par des lésions du cerveau d’origine vasculaire. En fait, ces démences sont liées à la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC), c’est-à-dire au blocage de la circulation san-

guine dans un vaisseau du cerveau (ischémie cérébrale), ou à une hémorragie. Ces deux types d’AVC peuvent induire des lésions des cellules nerveuses du cerveau et une démence. Il est fréquent qu’elles coexistent avec les lésions dégénératives caractéristiques de la maladie d’Alzheimer : le diagnostic de démence vasculaire n’est donc pas facile.

Les principaux facteurs de risque d’AVC, et donc de démence vasculaire, sont l’hypertension artérielle, l’âge, le sexe, le diabète et le tabac.

Les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ont quatre à dix fois plus de risque de souffrir de démence vasculaire que les personnes du même âge n’ayant pas eu d’AVC.

Aucun traitement, autre que préventif, n’existe pour traiter les démences vas-culaires. En effet, une fois que les neurones ont été endommagés par l’AVC, il n’est pas possible de faire machine arrière.

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Le traitement préventif consiste surtout à diminuer le risque cardiovascu-laire, notamment en arrêtant de fumer, en suivant un traitement strict en cas de diabète ou de maladie cardiaque, et en obtenant un contrôle de la ten-sion artérielle en cas d’hypertension (une réduction de l’hypertension permet de réduire d’environ 40 % le risque d’AVC et d’environ 50 % le risque de démence).

Démences fronto-temporalesCe type de démences débute géné-ralement entre 45 et 65 ans. Elles regroupent plusieurs maladies neurodégénératives caractérisées principalement par des troubles du comportement et une détérioration intellectuelle progressive. Ce sont les démences dégénératives les plus fré-quentes après la maladie d’Alzheimer

et la démence à corps de Lewy. La démence fronto-temporale la plus connue est la maladie de Pick : elle représente environ 25 % des cas.

Les démences fronto-temporales débutent de façon insidieuse, le plus sou-vent par des troubles du comportement : sautes d’humeur, négligence physique (soins, hygiène), caractère distrait, désinhibition (vulgarité, agressi-vité…). Les troubles du langage sont également fréquents et se traduisent soit par une communication verbale permanente et irrépressible, soit, au contraire, par une pauvreté du vocabulaire et de la communication. Parfois, les malades s’enferment dans le silence, ou répètent des mots de façon insensée.

Des troubles des mouvements, une incontinence, des tremblements peuvent aussi survenir. Les démences fronto-temporales sont très difficiles à vivre pour l’entourage d’autant qu’il n’existe pas de traitement.

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A Pour aller plus loinAstuce

Face à la maladie d’Alzheimer, quelles dispositions prendre ?

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer n’est jamais facile à entendre. Pour les proches, il convient de prendre quelques dispositions dans les meilleurs délais.

La première chose à faire est de discuter avec le malade de ses choix de fin de vie : usage de la voiture, devenir des biens immobiliers, placement en maison spécialisée, obsèques, etc. On conseille aussi de réaliser un bilan de ses avoirs : épargne, assurances, objets de valeur, etc. ; puis, de constituer un dossier avec tous les documents justificatifs.

Dans un second temps, il convient de se renseigner sur les procédures pour un placement en tutelle ou en curatelle, ainsi que sur les aides possibles : allocations, assistante de vie, etc. Mieux vaut également s’inscrire, sans tarder, sur la liste d’attente pour une maison de retraite EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Questions/réponses de pro

Diagnostic de la maladie d’Alzheimer

Comment la maladie d’Alzheimer est-elle diagnostiquée ? � Question d’Éliane14

Δ Réponse de Pédébé

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est parfois difficile pour les médecins. En effet, il n’existe pas de test unique permettant de diagnostiquer à coup sûr la maladie. En outre, de nombreuses affections peuvent se traduire par des troubles de la mémoire similaires à ceux qu’on observe au début de la démence, à commencer par une dépression. Comme les troubles sont légers au début de la maladie, le diagnostic peut parfois être long à établir. Il est généralement posé à l’issue d’une consultation mémoire, au cours de laquelle un gériatre ou un neurologue, spécialiste de la maladie, fait subir une série de tests cognitifs au patient.

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Les tests sont simples et portent sur la mémoire immédiate et la logique du patient, à l’aide de questions portant sur la date, le lieu de rendez-vous, les activités des jours précédents, etc.

Prévention de la maladie d’Alzheimer

Peut-on prévenir la maladie d’Alzheimer ? � Question de Clémentine

Δ Réponse de Pédébé

Hélas ! Comme on ne connaît pas les causes de la maladie d’Alzheimer, on n’a pas encore de moyens de la prévenir. On sait toutefois que certains facteurs protègent contre la maladie, alors que d’autres semblent augmenter les risques.

Parmi les facteurs protecteurs, citons une bonne alimentation de type méditerranéen, riche en antioxydants, en oméga-3 et pauvre en sucre et en graisses saturées. Le fait de pratiquer une activité physique et mentale régulièrement est également un facteur protecteur, qui permet de préserver les fonctions cognitives.

Du côté des facteurs aggravants, on retrouve les principaux facteurs de risque cardiovasculaire, c’est-à-dire le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie (taux de cholestérol sanguin trop élevé). L’obésité est également associée à un risque accru de maladie d’Alzheimer.

Origine de la maladie d’Alzheimer

Connaît-on les causes de la maladie d’Alzheimer ? Si oui, quelles sont-elles ? � Question de Graf-58

Δ Réponse d’Annick

On ne connaît pas bien les causes de la maladie d’Alzheimer. Il s’agit probablement d’une maladie multifactorielle qui combine des causes génétiques et environnementales.

Ainsi, l’exposition à certains toxiques environnementaux pourrait favoriser la maladie chez des personnes prédisposées génétiquement. On observe deux types de lésions spécifiques : les plaques amyloïdes (ou plaques séniles) et les dégénérescences neurofibrillaires.

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III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer

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Les plaques sont constituées de protéines bêta-amyloïdes qui se déposent entre les neurones.

Quant aux dégénérescences neurofibrillaires, il s’agit d’enchevêtrements anormaux de protéines au sein des neurones, qui contribuent à leur dégradation et à leur mort.

Une fois les neurones détruits, ils ne se renouvellent plus, ce qui entraîne des symptômes neurologiques divers.

Comme les lésions apparaissent initialement dans l’hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans la mémoire, ce sont les troubles de la mémoire qui apparaissent en premier chez les personnes atteintes.

Espérance de vie au stade final d’Alzheimer

Ma mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, a perdu l’usage de la parole ; elle fait quelques pas avec l’aide de deux personnes, mais est assistée pour toutes les tâches quotidiennes.

À ce stade de la maladie, quelle est l’espérance de vie ? � Question de Nana

Δ Réponse de Pédébé

La phase sévère de la maladie d’Alzheimer (grave atteinte de la mémoire, langage oral dégradé, compréhension altérée, difficultés pour se déplacer…) dure entre deux et quatre ans en moyenne.

La phase terminale (perte totale de l’autonomie, absence de communication, impossibilité de se déplacer…) dure généralement deux ans.

Conscience de la maladie

Ma mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer et elle est assez avancée dans la maladie. Elle fait beaucoup de colères et j’aimerais savoir si les gens sont conscients de l’état dans lequel ils sont ou pas du tout ?

� Question de Shan

Δ Réponse de Pédébé

Tout dépend en fait du stade et de l’évolution de la maladie. La conscience des troubles est présente au début, mais disparaît petit à petit.

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III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer

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Δ Réponse de Buzios

Alzheimer est une maladie neurodégénérative. Autrement dit, cela atteint les neurones du cerveau qui commandent les informations envoyées au corps.

Dans un premier temps, ce sont les souvenirs de la mémoire à court terme puis, progressivement, à long terme, qui sont oubliés. Le comportement de la personne change par moments et, ensuite, c’est la motricité qui est atteinte.

Votre mère n’est pas vraiment consciente de ses actes en période de crise. Elle a sûrement quelques moments de lucidité, puis l’instant d’après, tout est effacé.

Si son état est avancé dans la maladie, l’aide d’un professionnel de santé serait souhaitable.

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IV. La prise en charge de la

maladie d’Alzheimer

Pour l’instant, il n’est pas possible de prévenir la maladie d’Alzhei-mer puisqu’on n’en connaît pas les causes exactes. Cependant, certains facteurs semblent asso-ciés à un risque accru de démence lors du vieillissement. En luttant contre ces facteurs et en adoptant un mode de vie sain, on met donc toutes les chances de son côté pour réduire les risques.

Plusieurs études épidémiologiques ont permis d’observer que la maladie d’Alzheimer était moins fréquente dans certaines populations. Les indivi-dus qui suivent un régime méditerranéen (riche en poisson et en oméga-3 notamment) ont moins de risques de souffrir de démence que les personnes consommant beaucoup de graisses saturées.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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De même, les sujets pratiquant une activité physique régulière tout au long de leur vie semblent moins à risque que les personnes trop sédentaires. Le fait d’exercer sa mémoire régulièrement, d’avoir une activité professionnelle stimulante et une vie sociale riche et plaisante contribue également à proté-ger contre la maladie d’Alzheimer. Depuis quelques années, on sait aussi que les facteurs de risque cardiovasculaire augmentent le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer.

En outre, la maladie d’Alzheimer et les autres démences entraînent une perte d’autonomie et des symptômes qui nécessitent une prise en charge complète et précoce du patient. En revanche, il n’existe pas de traitement spécifique, car on ne guérit pas de ces pathologies.

Les soinsLa maladie d’Alzheimer est une pathologie lourde dont l’évolution se fait en plusieurs stades et qui mène rapidement à la dépendance psychique et physique.

Une prise en charge multidisciplinaireMalheureusement, il n’existe pas de traitement permettant de prévenir ou de guérir cette maladie. Les traitements proposés visent donc à soulager le malade et ses proches, puis à lui permettre d’évoluer dans les meilleures condi-tions de vie malgré sa maladie.

De nombreux intervenants sont impliqués dans la prise en charge du patient, en fonction du degré de sévérité des symptômes :

π médecins et neurologues, pour la prescription de médicaments et le suivi (au moins tous les trois mois) ;

π kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes, pour la prise en charge paramédicale ;

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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π psychiatre ou psychologue, en cas de troubles psychiques importants ;

π aide sociale, pour les démarches financières et sociales.

Ils sont coordonnés par le médecin traitant qui s’occupe des visites régulières de suivi et de la prise en charge des autres maladies dont peuvent souffrir les patients : diabète, infections, ostéoporose…

La maladie d’Alzheimer s’accompagne de symptômes psychologiques et comportementaux comme l’agitation, l’agressivité, l’anxiété ou les idées délirantes. Pour apaiser les malades, de nombreuses méthodes, telles les médecines douces ou les ateliers mémoire, peuvent être utiles. Par ailleurs, les troubles de l’alimentation compromettent souvent la santé des personnes atteintes de démence, il est donc important de veiller à ce qu’elles se nour-rissent bien pour maintenir un bon état de santé général.

MédicamentsLes médicaments utilisés dans la maladie d’Alzheimer ne permettent ni d’empêcher son évolution ni de supprimer les symptômes. En revanche, surtout au début, ils aident à atténuer légèrement les troubles cognitifs et à améliorer le comportement du malade, tout en retardant le déclin cognitif. Les médicaments aident notamment la personne atteinte à effectuer les tâches quotidiennes, sans, bien sûr, faire de miracle. Il existe ainsi deux classes de médica-ments ayant l’indication pour la maladie d’Alzheimer : les inhibiteurs de la cholinestérase et la mémantine.

Les inhibiteurs de la cholinestérase sont indiqués pour la maladie d’Alzheimer et préconisés lorsque les troubles sont encore légers. Ils agissent en bloquant la destruction de l’acétylcholine, un messager chimique (neurotransmetteur) dont la production est diminuée dans le cerveau des personnes atteintes ; en empêchant la destruction de l’acétylcholine, ces médicaments augmentent la concentration de ce neurotransmetteur essentiel. On appelle ces molécules des inhibiteurs de la cholinestérase (ou traitements cholinergiques).

Parmi eux, on trouve l’Aricept®, le Reminyl®, le Cognex®, et l’Exelon®.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Les principaux effets indésirables sont d’ordre digestif, incluant anorexie, nausée, vomissement ou diarrhée. La mémantine (Ebixa®) est un médicament récent indiqué pour les stades modérés à sévères. Elle agit sur un autre neuro-transmetteur, le glutamate, et a un effet bénéfique sur les troubles cognitifs et

fonctionnels. Une atténuation des troubles du comportement est également fréquente grâce à ce traitement. La mémantine peut être prescrite en associa-tion avec les traitements cholinergiques.

Par ailleurs, les troubles du comportement (délire, anxiété, agressivité) sont fréquents chez les malades ; pour les atténuer, on envisage un traitement par psychotropes. Toutefois, ces derniers conduisent parfois à des abus et entraînent des syndromes confusionnels qui contribueront à aggraver l’état cognitif ou la perte d’autonomie. La prescription de médicaments psycho-tropes ne doit donc pas être systématique : elle sera être envisagée en cas d’échec des traitements non pharmacologiques.

La prise en charge non médicamenteuse est indispensable. Elle permet de valoriser le malade, de retarder la perte d’autonomie, d’améliorer la qualité de vie du patient et celle de son entourage. Elle comporte les médecines douces, les ateliers mémoire, l’accueil de jour et une bonne alimentation.

Ateliers mémoire

L’atelier mémoire est animé par des psychologues ou des intervenants spécialement formés (infirmières notam-ment). Il permet de stimuler et d’exercer la mémoire. Il s’agit de séances d’animation proposées par des asso-ciations, des centres de soin ou des EHPAD pour les personnes âgées.

Ces séances sont principalement destinées aux per-sonnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles de la mémoire.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Au cours des ateliers, les exercices proposés sont variés et permettent de sti-muler les fonctions touchées en cas de maladie d’Alzheimer : la mémoire, le langage, le raisonnement, la reconnaissance visuelle et l’attention. Au-delà de l’aspect cognitif, l’atelier propose des animations ludiques aux malades pour les sortir de leur quotidien et valoriser leurs capacités. En effet, le but n’est pas « d’évaluer » la mémoire, mais plutôt d’offrir un espace convivial et un lieu de socialisation à ces personnes souvent isolées.

Médecines doucesÉtant donné qu’il n’existe pas vraiment de médi-cament efficace contre la maladie d’Alzheimer, la prise en charge non médicamenteuse est aussi importante que le traitement pharmacologique, sinon plus. Elle permet d’améliorer la qualité de vie du malade et de ses proches, en apaisant les troubles du comportement, qui sont souvent dif-ficiles à gérer pour la famille. En outre, certains

traitements naturels semblent avoir un effet bénéfique sur la mémoire et les fonctions cognitives et peuvent être donnés sans risque au malade.

L’art-thérapie est une médecine douce qui consiste à utiliser des activités artis-tiques (dessin, poterie, musique) comme moyen d’expression des émotions, dont l’anxiété qui affecte de nombreux malades Alzheimer. Sinon, la musico-thérapie, qui fait appel à la musique et à la chanson, a également un effet très positif sur le comportement des malades. Elle permet de travailler le souffle, la mémoire, d’éveiller des émotions et de stimuler le malade. Elle est de plus souvent utilisée en atelier mémoire, en accueil de jour ou dans les maisons de retraite médicalisées.

Certains produits de phytothérapie (santé par les plantes) ont également un effet positif sur les fonctions cognitives et ont fait leurs preuves chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au stade léger. On peut notam-ment citer le ginkgo biloba, qui stimule la mémoire des personnes âgées, et l’huperzine, plante chinoise dont les propriétés sont similaires à celles des inhi-biteurs de la cholestérase, médicaments utilisés contre la maladie.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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AlimentationIl existe des liens entre une alimentation saine et la prévention des troubles cognitifs. Ainsi, les aliments riches en antioxydants (fruits, légumes) et en oméga-3 (pois-sons) semblent protéger des troubles de la mémoire. De plus, chez les personnes âgées, la dénutrition est fréquente ; elle l’est encore plus en cas de démence, puisque les malades oublient de s’alimenter, ne s’occupent pas de préparer des repas équili-brés… Or, la dénutrition augmente le risque de maladies comme l’ostéoporose, la sen-sibilité aux infections, mais aussi le risque de chute. Il est donc important de veiller à ce que les personnes âgées s’alimentent correctement.

L’amnésie contribue à faire sauter des repas aux personnes atteintes de démence qui ne savent plus l’heure qu’il est, si elles ont déjà mangé ou non, etc. Par ailleurs, il semble que la maladie d’Alzheimer elle-même contribue à augmenter les dépenses énergétiques et donc le risque de carence alimen-taire. Il est donc fréquent de voir les malades s’amaigrir. Aux stades plus sévères, il arrive que les individus souffrent de troubles de la déglutition : ils « s’étouffent » en mangeant, ce qui augmente le risque d’infections pulmo-naires potentiellement fatales.

Pour lutter contre les carences alimentaires, il est important de veiller à ce que la personne soit encadrée pour ses repas. Elle ne pensera pas elle-même à les préparer si elle vit à domicile. Le placement en institution (maisons de retraite) est parfois nécessaire lorsqu’il est difficile pour les proches d’être présents constamment auprès du malade.

Il permet aux malades de manger à horaire fixe. S’il est maintenu à la maison, il peut être utile de consulter un diététicien pour savoir comment enrichir les apports alimentaires et discuter des compléments nutritionnels.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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L’accueil des patientsLa maladie d’Alzheimer entraîne une perte d’autonomie ainsi que de nombreux symp-tômes qui rendent nécessaire une prise en charge constante des malades. Cette der-nière peut se faire en maison de retraite ou bien à domicile grâce à une aide.

Maison de retraite pour les malades d’AlzheimerLa prise en charge des malades d’Alzheimer peut se faire via différentes for-mules. Pour ce faire, il existe plusieurs types d’établissements : la maison de retraite classique, le foyer-logement, qui est une sorte d’intermédiaire entre le domicile et la maison de retraite (groupes de logements autonomes), et l’éta-blissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou maisons de retraite médicalisées, dont font partie les MAPAD (maisons d’accueil pour personnes âgées dépendantes), aujourd’hui appelées EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Le maintien à domicile est également possible si des aidants (familiaux ou professionnels) peuvent être présents à temps complet auprès du malade. Des structures d’accueil de jour peuvent aussi accueillir les malades pour une ou plusieurs demi-journées par semaine.

La maison de retraite classique est également appelée « établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) ». Ce sont des struc-tures d’accueil non médicalisées, qui accueillent des personnes âgées ne pouvant plus ou ne souhaitant plus vivre seules, mais n’ayant pas besoin de soins lourds et encore relative-

ment autonomes. Certaines maisons de retraite peuvent néanmoins accueillir des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais le personnel n’est pas toujours formé et la prise en charge des patients n’est pas optimale.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Il est donc préférable, lorsque c’est possible, de placer les personnes atteintes de démence dans un établissement spécialisé. Ces derniers sont équipés pour les soins spécialisés, disposent de personnel formé et habitué à la mala-die et de médecins spécialisés (gériatres, neurologues et psychiatres). Cela comprend les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépen-dantes – EHPAD –, les maisons d’accueil pour personnes âgées dépendantes – MAPAD –, les unités de soins de longue durée – USLD – destinées aux per-sonnes totalement dépendantes et/ou en fin de vie.

EHPADLes EHPAD, publics, privés et associa-tifs, représentent la majorité des maisons d’accueil de personnes âgées, et 75 % des résidents souffrent de la maladie d’Alzheimer. Ces établissements sont médicalisés et permettent de fournir les soins appropriés aux malades. On en trouve dans toutes les régions et ils

peuvent accueillir toute personne âgée en perte d’autonomie physique et/ou psychique, en particulier des individus atteints de la maladie d’Alzheimer.

Le placement en EHPAD comprend différents types de frais : le tarif dépen-dance (selon le niveau de dépendance) est fixé par le conseil général, et des aides financières sont possibles, notamment l’allocation personnalisée d’auto-nomie (APA) ; le tarif hébergement (logement et restauration) est payé par la famille, mais parfois subventionné par le département ; le tarif des soins est directement versé par l’Assurance maladie à l’EHPAD.

Au total, l’hébergement en EHPAD reste cher : environ 2 000 € par mois, mais certaines aides financières peuvent être obtenues. Malheureusement, on fait face à une véritable pénurie d’établissements d’accueil, si bien que les délais d’attente dépassent souvent plusieurs mois, voire un an. Il est conseillé de visiter plusieurs établissements pour faire un choix et multiplier les chances d’admission. Pour connaître la liste des EHPAD dans une région donnée, il faut s’adresser au conseil général ou à la préfecture.

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MAPAD et logement en foyerLes maisons d’accueil pour personnes âgées dépendantes sont des maisons de retraite ou des logements-foyers qui accueillent des personnes âgées en perte d’autonomie ou dépendantes.

Elles sont généralement situées dans les centres-villes et ont pour but de fournir un

environnement agréable, rappelant le domicile. Elles bénéficient de structures médicalisées qui se veulent discrètes. Le mode de fonctionnement est collec-tif, les repas étant pris en commun à la salle à manger. La plupart des MAPAD ont pris aujourd’hui le titre d’EHPAD, et sont entièrement médicalisées. Pour cela, les établissements signent une convention tripartite pluriannuelle (5 ans) entre l’État, le conseil général et le gestionnaire. Un EHPAD doit être mis en place si les résidents sont dépendants.

Ce type d’hébergement peut être maintenu pour les personnes âgées ne souhaitant pas vivre seules, mais capables de réaliser de façon autonome les tâches de la vie quotidienne. Les résidents doivent, en revanche, changer d’établissements quand ils deviennent dépendants et être accueillis dans un EHPAD.

Accueil de jour

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer doivent être aidées au quo-tidien, souvent par leurs proches. Ceux-ci ont différentes possibilités pour soutenir le malade : l’accueil de jour ou encore l’aide à domicile. L’objectif des structures d’accueil de jour est de soulager les aidants, tout en favorisant le maintien à domicile. En effet, pour les proches, la prise en charge d’une personne atteinte de démence est éprouvante, tant sur le plan physique que psychique. Il est donc impératif de se ménager des périodes de répit.

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Il existe ainsi des structures qui pro-posent un accueil de jour, pour des plages horaires variables et durant un ou plusieurs jours de la semaine. Ce sont des lieux de « garde » qui ne sont pas systématiquement médi-calisés, contrairement aux EHPAD.

Bien qu’elles ne soient pas des struc-tures de soin, les structures d’accueil

de jour proposent généralement des activités adaptées aux personnes atteintes de démence. LA prise en charge est aussi, le plus souvent, personna-lisée au moyen d’ateliers, comme l’atelier mémoire Alzheimer, qui favorisent la stimulation cognitive et visent à maintenir autant que possible les capacités cognitives ou fonctionnelles des personnes atteintes. Généralement, la struc-ture accueille les malades à jour fixe, pendant les heures ouvrables.

Selon les subventions, le coût d’une journée en structure d’accueil varie entre 20 et 60 € environ. Malheureusement, les places sont rares, malgré les efforts consentis par le Plan Alzheimer. La Caisse nationale de solidarité pour l’auto-nomie (CNSA) publie sur son site Internet les listes des places d’accueil de jour et d’hébergement temporaire réservées aux malades d’Alzheimer.

Les aidesLa maladie d’Alzheimer nécessite une prise en charge complexe. Les associa-tions de malades peuvent aider à fournir les renseignements utiles : c’est le cas de l’association France Alzheimer.

Prise en charge des malades d’AlzheimerLes personnes déclarées en Affection de Longue Durée (ALD) sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Mais alors que plus de 800 000 per-sonnes sont actuellement atteintes de la maladie d’Alzheimer, seule la moitié semble prise en charge de façon adaptée, probablement en raison d’un sous-diagnostic ou du refus ou de la crainte de certains médecins de se prononcer.

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Lorsque le diagnostic est réalisé par un médecin spé-cialiste, la prise en charge est coordonnée par le médecin traitant, qui s’occupe également de traiter les autres affections dont peut souffrir le patient. C’est aussi lui qui présente le plan de soins et d’aides : mise en place de l’ALD, traitement (soins médicamenteux spécifiques et non médicamenteux), prise en charge des autres maladies et des facteurs de risque, alimen-tation (surveillance nutritionnelle), orientation vers un psychologue et vers les services sociaux, notamment pour bénéficier des aides financières.

En outre, du fait de la perte d’autonomie, les malades arrivent rapidement à un stade où ils ne peuvent plus vivre seuls. Il est donc nécessaire qu’ils bénéfi-cient d’une aide à domicile ou qu’ils soient placés en établissement spécialisé. L’aide au malade est souvent fournie par les membres de la famille, aussi appelés « aidants naturels ». Pour eux, c’est une épreuve extrêmement dif-ficile, et il est important qu’ils se fassent aider. Par ailleurs, dans le cadre du Plan Alzheimer, la Haute autorité de santé a publié, en avril 2010, des recom-mandations pour encadrer le suivi médical des aidants, pour que ceux-ci puissent bénéficier d’un suivi médical et psychologique approprié.

France AlzheimerLorsqu’un proche souffre de la maladie d’Alzheimer, il est très difficile de faire face, de trou-ver les informations utiles et des réponses aux questions financières, sociales, médicales que l’on se pose. C’est pourquoi l’Association nationale France Alzheimer a été créée en 1985 à l’initiative des familles des personnes malades et des professionnels du secteur sanitaire et social. Les associations de malades sont un soutien précieux pour les malades et leurs proches.

Présente dans toute la France à travers une centaine d’associations locales, l’association France Alzheimer mène de nombreuses actions en faveur des personnes atteintes, de leurs proches et de la recherche.

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Elle soutient et aide les familles afin qu’elles bénéficient d’aides financières supplémentaires, mais elle forme également les aidants familiaux afin de les accompagner. En parallèle, elle informe les personnes concernées sur les conditions de prise en charge, et a mis en place deux conseils scientifiques qui apportent leur avis et conseils à l’association sur l’ensemble des probléma-tiques scientifiques relatives à la maladie.

Plan AlzheimerAvec plus de 800 000 personnes atteintes et une prévalence qui ne cesse d’augmenter, la maladie d’Alzheimer est un enjeu de santé publique majeur. Pour faire face à ce fléau, le gouver-nement a lancé un Plan Alzheimer 2008-2012 (reconduit en 2013) contenant quarante-quatre mesures.

Les objectifs sont multiples : « Centré sur la personne malade et sa famille, il a pour objectif de fournir un effort sans précédent sur la recherche, de favoriser un diagnostic plus précoce et de mieux prendre en charge les malades et leurs aidants », comme l’explique le gouvernement. Ce plan national s’articule autour de trois axes :

π la santé (améliorer la qualité de vie des malades et de leur famille) ;

π la recherche (mieux connaître la maladie) ;

π la solidarité (se mobiliser pour un enjeu de société).

Ces mesures ont donc été mises en œuvre afin d’ap-porter un soutien accru aux aidants en développant des structures de répit, comme l’accueil de jour, et en amé-liorant leur suivi médical ; de renforcer la coordination entre tous les intervenants, mais aussi de permettre aux personnes atteintes et à leurs proches de choisir l’aide à domicile. De plus, les mesures permettent d’optimi-ser le parcours de soins, notamment avec la création de consultations mémoire, d’améliorer l’accueil en éta-blissement, de favoriser la recherche, d’informer sur la maladie, et d’organiser un suivi épidémiologique.

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En outre, le Plan Alzheimer prévoit la mise en place d’un système de prise en charge unique proposé aux patients et aux familles à travers la création de maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA) sur l’ensemble du territoire.

Ces structures, dont plusieurs sont déjà en place, permettent une meilleure coordination des services sociaux et des services sanitaires. Il s’agit donc d’un guichet unique permettant d’informer et d’aider les malades et leur famille.

Aides financièresLa maladie d’Alzheimer entraîne de nombreux coûts financiers pour la famille, car le malade doit être enca-dré à temps plein lorsqu’il devient dépendant. De nombreuses familles s’organisent pour maintenir le malade à domicile, ce qui demande parfois à un des proches d’arrêter son activité professionnelle ; il est également possible de faire appel à une aide à domicile. Il existe toutefois certaines aides financières.

La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées font partie des « affec-tions longue durée » ou ALD qui entraînent une prise en charge à 100 % des soins, de l’hospitalisation et des frais de transport.

C’est le médecin traitant qui effectue la demande de reconnaissance en ALD auprès du médecin-conseil de l’organisme de Sécurité sociale.

De manière générale, votre médecin traitant pourra vous expliquer les démarches à entreprendre pour bénéficier des diverses aides sociales et finan-cières auxquelles vous ou votre proche avez droit.

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent aussi demander une carte d’invalidité auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

Cette dernière est délivrée aux personnes dont le taux d’incapacité est supérieur à 80 %, elle donne droit à des avantages fiscaux et à certaines réductions.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Ensuite, plusieurs aides peuvent être attribuées en fonction de la situation du malade :

π Au stade sévère de la maladie, l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA) peut être attribuée aux malades dépendants de plus de 60 ans par le conseil général.

π Pour les malades de moins de 60 ans, la prestation de compensation du handicap (PCH) peut être versée par le conseil général. Elle permet une prise en charge d’une partie des frais d’intervention d’une tierce personne et des besoins techniques nécessaires à l’amélioration de la qualité de vie de la personne en situation de handicap.

Pour les personnes en difficulté financière, qui ne parviennent pas à payer les frais d’hébergement en EHPAD, il existe une aide sociale fournie par le conseil général. La demande peut être faite auprès du Centre communal d’action sociale (CCAS) ou à la mairie. Pour vous guider dans toutes ces démarches, vous pouvez prendre conseil auprès de l’association France Alzheimer de votre région.

Vivre avec un malade d’AlzheimerVivre avec une personne atteinte de la maladie d’Alzhei-mer est une véritable épreuve, les symptômes étant très handicapants.

S’autoriser du répitLes membres d’une famille qui prennent soin d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer sont souvent épuisés physiquement et psychiquement. Le fait de voir une personne aimée perdre ses facultés, être parfois agressive, tenir des pro-pos incohérents est particulièrement éprouvant.

Il est reconnu que l’entourage néglige souvent son propre état de santé. Pour protéger les aidants, la Haute autorité de santé (HAS) a publié récemment des recommandations, suggérant une consultation médicale annuelle destinée à évaluer l’état psychique, physique et nutritionnel de ces derniers.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Par ailleurs, des structures d’accueil de jour ont été mises en place afin de soulager la famille en accueillant le malade quelques journées par semaine. Enfin, des aides à domicile peuvent apporter des soins d’hygiène ou ménagers au quotidien.

Être patient

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont souvent des troubles du comportement, qui les rendent agressives, anxieuses, agitées… Leurs réactions sont souvent imprévisibles et incompréhen-sibles, ce qui est très dur à vivre pour les personnes qui l’entourent.

Il est donc important de ne pas percevoir ces réac-tions de façon personnelle et d’être patient avec le malade. Malheureusement, les cas de maltrai-tance sont fréquents chez les personnes atteintes de démence.

Si vous ne parvenez plus à gérer la situation, mieux vaut chercher de l’aide auprès de médecins, d’assistantes sociales et d’établissements spécialisés (EHPAD).

Attention aux accidents domestiques

Le risque d’accident domestique (cuisinière, produits toxiques, accident de la route) est élevé chez les per-sonnes atteintes par la maladie d’Alzheimer. Celles-ci perdent leur capacité de jugement, deviennent impru-dentes et se mettent en danger fréquemment. Ainsi, il peut arriver que des personnes au début de la maladie continuent à prendre le volant.

Il est important d’être conscient de ces risques et de se renseigner sur les aides financières sociales ou institu-tionnelles disponibles.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Quelques conseils de vie quotidienneEn 2009, la HAS a édité un dossier sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées intitulé « Prise en charge des troubles du comportement pertur-bateurs ». Plusieurs conseils y figurent pour faciliter la communication et le contact avec les personnes atteintes. Ils vous sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Attitudes de communication Attitudes de soins

• Éviter les différentes sources de distrac-tion (télévision, radio, etc.) lors de la communication avec le patient

• Attirer son attention : se mettre face au patient, établir un contact visuel (par exemple, en lui prenant doucement la main)

• Utiliser des phrases courtes et éviter de transmettre plusieurs messages à la fois

• Utiliser le langage du corps pour faciliter la transmission du message

• Répéter le message si un doute persiste quant à sa compréhension et préférer les questions fermées

• Laisser le temps au patient pour qu’il puisse s’exprimer et ne pas hausser la voix

• Inclure la personne dans la conversation• Pour les aidants professionnels, éviter

d’être familier• Ne pas obliger le patient à faire ce qu’il

n’a pas envie de faire : dans ce cas, chan-ger de sujet et réessayer plus tard

• Savoir rester patient

• Éviter de faire, à la place du patient, ce qu’il est encore capable de faire, et laisser au patient la possibilité de faire ses choix

• Installer une routine adaptée à ses habi-tudes et simplifier le quotidien au fur et à mesure de l’évolution de la maladie

• Aider pour les soins d’hygiène corporelle qui peuvent être un moment de tension : veiller à la température de l’eau, respec-ter le besoin de pudeur du patient, lui donner une instruction à la fois, le préve-nir avant de lui faire un soin

• Chercher des alternatives lorsqu’un soin peut être à l’origine d’un trouble du com-portement, rassurer la personne

• Laisser faire les comportements qui ne dérangent pas, à condition qu’ils ne soient pas dangereux

• Ne pas insister lorsque le patient ne veut pas faire l’action demandée et ne pas le raisonner.

• Laisser le patient se calmer lorsqu’il existe une agressivité verbale ou physique déclenchée par la présence de l’aidant

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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A Pour aller plus loinQuestions/réponses de pro

Établissements médicalisés pour Alzheimer

Quels sont les différents types d’établissement médicalisés qui prennent en charge les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?

� Question de Rolande34

Δ Réponse de Cloé/cochlée

Il existe divers types de maisons de retraite pouvant prendre en charge les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Pour les malades devenant rapidement dépendants, il faut que les maisons disposent d’un personnel qualifié et soient médicalisées. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) remplissent ce rôle. La majorité de leurs résidents est atteinte de la maladie d’Alzheimer ou de démence apparentée.

Lorsque le malade est à domicile et qu’un proche prend soin de lui, des aides à domicile peuvent être obtenues pour soulager l’entourage. Par ailleurs, il existe des structures d’accueil de jour qui accueillent les malades quelques journées ou demi-journées chaque semaine pour offrir du répit aux aidants. Ces centres proposent des activités adaptées aux personnes atteintes de la maladie.

Δ Réponse de Nénette

Il faut savoir qu’il existe différentes sortes d’établissement : les établissements à but lucratif, à but associatif, publics et privés ; autant de différences qui se répercutent sur le prix du séjour, pour des prestations souvent égales. Hélas, dans l’urgence et face à la dépendance, peu de personnes sont avisées de ces critères par les services sociaux !

Faire appel à un orthophoniste

Un malade en début d’Alzheimer et âgé de 78 ans peut-il être pris en charge par un orthophoniste ?

� Question de Cathy56

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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Δ Réponse de Lsen

Si le malade présente des troubles du langage comme un manque de mots, il peut bénéficier d’un orthophoniste. C’est au médecin traitant de le lui prescrire.

Par ailleurs, s’il a bénéficié d’une consultation mémoire, cela a déjà pu lui être déjà conseillé et indiqué.

Réagir face à une personne atteinte d’Alzheimer

Quel est le meilleur moyen d’aider une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer ?

� Question de Sheila

Δ Réponse de Pédébé

Il existe des formations pour les proches des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles permettent de savoir comment réagir.

Il ne faut pas hésiter à se faire aider dans certains cas et lorsqu’on ne sait pas comment s’y prendre. Il faut retenir que la personne atteinte peut avoir tendance à vouloir s’isoler. Or, c’est justement ce qu’il faut éviter. La personne atteinte d’Alzheimer a besoin de conserver un lien social. Il faut donc l’inciter à sortir accompagnée d’un proche.

À certains moments de la journée, une personne malade peut aussi avoir des attitudes incohérentes : il faut lui expliquer les choses en faisant attention à la façon dont on les dit, car le malade fait plus attention au ton de la voix qu’au contenu. Même en cas de contrariété ou d’énervement, veillez toujours à faire passer de la chaleur et du réconfort à votre proche.

Prise en charge de la dépendance

Pouvez-vous me renseigner sur la prise en charge de la dépendance causée par la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson ?

� Question de Sarah41

Δ Réponse de Cloé-cochlée

Certaines pathologies sont exclues des contrats si le bénéficiaire souscrit une assurance en ayant connaissance de sa maladie.

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IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer

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En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, le délai de carence de l’assurance dépendance est plus long si le bénéficiaire apprend sa maladie après la signature du contrat. Le plus souvent, il est allongé de trois ans.

S’occuper d’un proche atteint

Quelles sont les meilleures solutions pour aider un proche atteint de la maladie d’Alzheimer ?

J’ai entendu parler de centres d’accueil, en quoi consistent-ils ? � Question de Rolande34

Δ Réponse de Cloé-cochlée

Il est particulièrement difficile et éprouvant de prendre soin d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Outre le fait de voir la personne décliner et régresser, il est fréquent que la démence s’accompagne de troubles du comportement. Ainsi, les malades peuvent se montrer agressifs envers leurs aidants, et être difficiles à gérer et à contrôler, puisque leur comportement n’est plus rationnel.

Il est possible de maintenir un malade à domicile, à condition de s’organiser pour ne pas le laisser seul, d’assurer les repas, la toilette, de contrôler ses actions, qui peuvent le mettre en danger. Il est donc impératif pour les aidants de se ménager des plages de répit, où ils n’ont plus la responsabilité du malade.

Des centres d’accueil de jour peuvent accueillir les malades quelques journées par semaine pour soulager leurs proches. Lorsque le maintien à domicile n’est pas possible ou pas souhaité, il existe des centres d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) qui disposent d’un personnel qualifié et d’équipements médicaux adaptés.

Enfin, les associations de malades (association France Alzheimer) offrent un soutien précieux et des informations pratiques aux malades et à leurs proches.

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Lexique

AgnosieImpossibilité de reconnaître des objets alors que les fonctions sensorielles (vision, audition, toucher, etc.) sont normales.

ApraxieIncapacité à effectuer un mouvement, trouble de la réalisation des gestes.

Dégénérescences neurofibrillairesFilaments anormaux se formant à l’intérieur des neurones, constitués de la protéine tau.

HippocampeZone du cerveau jouant un rôle dans la mémoire.

NeurodégénérescenceDégradation et destruction progressive des neurones.

NeuronesCellules du système nerveux impliquées dans la transmission des influx nerveux.

Peptide bêta amyloïdeSubstance résultant du clivage anormal d’une protéine présente dans le cer-veau, l’APP.

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Lexique

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Plaques sénilesAussi appelées « plaques amyloïdes », elles se forment dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer suite au dépôt anormal d’une substance appelée « protéine bêta-amyloïde » entre les neurones.

Protéine tauConstituant normal de la structure interne des cellules cytosquelette. Dans la maladie d’Alzheimer, elle subit une modification chimique (hyperphosphoryla-tion) qui perturbe la structure des neurones et conduit à leur dégénérescence.

Troubles mnésiquesTroubles de la mémoire.

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Index des questions / réponses et astuces

I. Les mécanismes de la mémoire 11Comment améliorer sa concentration ? 27Fonctionnement de la mémoire 28éviter les trous de mémoire 29Moyens mnémotechniques 30La mémoire sélective ? 30Alzheimer et prise en charge non médicamenteuse 31Troubles de la mémoire et diabète 31

II. Entretenir sa mémoire 32Marcher pour stimuler sa mémoire 44Apprendre une pièce de théâtre 45Conseils pour mémoriser un cours 45Travailler sa mémoire sur le net 46Lecture et mémorisation 47Retenir les dates 47Exercices ludiques 48

III. Un cas spécifique : la maladie d’Alzheimer 49Face à la maladie d’Alzheimer, quelles dispositions prendre ? 63Diagnostic de la maladie d’Alzheimer 63Prévention de la maladie d’Alzheimer 64Origine de la maladie d’Alzheimer 64Espérance de vie au stade final d’Alzheimer 65Conscience de la maladie 65

IV. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer 67établissements médicalisés pour Alzheimer 83Faire appel à un orthophoniste 83Réagir face à une personne atteinte d’Alzheimer 84Prise en charge de la dépendance 84S’occuper d’un proche atteint 85

Index des questions / réponses et astuces

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FIN