communication - environnemet et changement de comportement au sénégal

8/14/2019 Communication - Environnemet et Changement de comportement au Sngal

1/34

Communication Environnement Changement de comportement

Boye Ndeye, Coly Nfally, Diatta Aliou Universit de Provence [email protected]

Dpartement dInformation et de Communication

Master Sciences et Technologies de lInformation et de la Communication 2006-2007

Analyse communicationnelle de lmergencedes pratiques environnementales et dducation

lcocitoyennet : le cas du Sngal

Mthodologie de recherche en

Sciences Humaines et Sociales : Professeur Franoise Bernard

Co-crit et soutenu par

BOYE Ndeye

COLY Nfally

DIATTA Aliou
http://www.up.univ-mrs.fr/


2/34


Analyse communicationnelle denalyse communicationnelle delmergence des pratiquesmergence des pratiques

environnementales etnvironnementales etdducation lcocitoyennetducation lcocitoyennet :

le cas du Sngale cas du Sngal



3/34


1. Prsentation du projet ...................................................................5

2. Les objectifs.....................................................................................6

3. Problmatique ................................................................................6

4. Le terrain.........................................................................................7

5. Mthodologie ..................................................................................9

6. Dfinition des corpus.....................................................................106.1. Le corpus des citoyens ..................................................................................................10

6.2. Le corpus des associations.............................................................................................10

6.3. Les institutions et organisations.....................................................................................11

7. Ressources thoriques...................................................................117.1. Lenvironnement ..........................................................................................................11

7.2. Lcocitoyennet............................................................................................................13

7.3. Lducation lcocitoyennet......................................................................................14

8. Le Cas du Sngal.........................................................................158.1. Politique environnementale: un hritage colonial..........................................................16

8.2. La politique de gestion de lenvironnement...................................................................17

8.2.1. Le Plan national daction pour lenvironnement (PNAE)......................................178.2.2. La Lettre de politique sectorielle de lenvironnement............................................178.2.3. Le cadre lgislatif et rglementaire.........................................................................19

8.3. Le degr dengagement des citoyens.............................................................................20

8.3.1. La communication de masse...................................................................................208.3.2. La communication de proximit.............................................................................218.3.3. La communication traditionnelle............................................................................21

8.4. La Mdiation..................................................................................................................22

8.4.1. La mdiation travers le sport................................................................................228.4.2 La mdiation par la sant.........................................................................................22

9. Difficults rencontres..................................................................229.1. Un sujet innovant...........................................................................................................23

9.2. Mise en commun des ides............................................................................................23



4/34


9.3. Lloignement du terrain................................................................................................23

10. Tableaux synoptiques des corpus..............................................2410.1 Le corpus citoyen..........................................................................................................24

10.2 Le corpus des Institutions.............................................................................................25

10.3 Le corpus des Associatifs..............................................................................................26

11. Analyse des rsultats...................................................................27

12. Approche rflexive......................................................................2912.1 La communication classique : informer/sensibiliser ....................................................29

12.2 La communication engageante : des ides aux actes....................................................30

Conclusion..........................................................................................31Bibliographie et Webographie.......................................................32

Annexes..............................................................................................34



5/34


Analyse communicationnelle de lmergence des

pratiques environnementales et dducation

lcocitoyennet : le cas du Sngal

1. Prsentation du projet

Longtemps considre comme lapanage des seuls dfenseurs de la nature, la prise de

conscience de la question de lenvironnement et de sa protection est devenue un vritable

enjeu socital. En effet, partout dans le monde, diffrents acteurs consolident leurs effortspour mettre en uvre un nouveau rapport entre lindividu et son environnement. Cest dans ce

sens qumerge un nouveau principe : lducation lcocitoyennet.

Le Sngal, linstar des pays en voie de dveloppement, sefforce de suivre cette

directive. De plus en plus, sa politique environnementale, concilie aux efforts des

associations et des ONG, ainsi que lengagement des citoyens, a donn naissance une

mergence des pratiques environnementales et dducation lcocitoyennet .

Cependant, dnormes problmes ralentissent cette volont de changer lescomportements vis--vis de lenvironnement. Ces problmes sont lis plusieurs facteurs,

dont plus particulirement le facteur conomique. En effet, malgr la prise de conscience de

lenvironnement et de son impact sur le dveloppement durable, le Sngal, comme plusieurs

pays en voie de dveloppement, ne dispose pas de moyens suffisants pour mener une

campagne efficace en faveur de lenvironnement. Par ailleurs, le Sngal est confront

plusieurs autres dossiers conomiques et sociaux dont notamment lducation, la sant,

lemploi et le pouvoir dachat.

Toutefois, il est important de noter que le vritable obstacle aux politiques

environnementales est surtout d au nombre insuffisant de projets engageant la fois acteurs

politiques, associatifs, ONG, et citoyens. Certes, les peuples africains ont toujours eu un

rapport respectueux envers leur environnement, mais les clauses tatiques hrites depuis la

priode coloniale, et qui sont principalement de nature restrictive, ont fini par dtruire ce

rapport. La population sngalaise, plus particulirement celle des villages, a limpression que

cest contre elle que lenvironnement est protg. Elle se sent compltement exclue de la

gestion de lenvironnement. Cela a pour consquence la succession des checs de politiques



6/34


environnementales entreprises par lEtat sngalais. Ainsi, face aux dsastres grandissants

(insalubrit, dforestation, pollution), les institutions avec laide des associations et ONG

font merger de nouvelles pratiques environnementales qui se rsument en une dmarche

dinformation et de sensibilisation auprs de la population. Cette dmarche seffectue sur la

base de quatre types de communication : la communication de masse, la communication de

proximit, la communication institutionnelle et la communication traditionnelle. A cela

sajoute une pratique qui devient aujourdhui monnaie courante au Sngal : la mdiation par

le sport.

Nanmoins, en dpit de tous ces efforts, les campagnes environnementales ne

mobilisent pas vritablement les citoyens long terme.

2. Les objectifs

Lobjectif principal de ce mmoire est de rflchir sur comment concilier les efforts

des acteurs politiques, associatifs et citoyens pour parvenir, long terme, un meilleur

engagement vis--vis de lenvironnement ?

En effet, jusqu tout rcemment, les projets environnementaux mis en place par lEtat

sngalais nimpliquaient pas forcment les citoyens comme acteur partenaire . Cela a eupour consquence labsence dengagement efficace et prenne.

Cest pourquoi il est important dtudier avant tout, les pratiques environnementales

dj existantes avant la prise de relais par les associatifs et les ONG. De ce fait, nous nous

sommes intresss aux diffrents types de communication ainsi qu leurs dispositifs et aux

rsultats obtenus.

Ensuite, nous essayerons danalyser la particularit de laction associative et des ONG

tant dans llaboration des projets, des dmarches que dans lobtention des rsultats.

Enfin, nous allons essayer de voir comment ces deux points, savoir laction

institutionnelle et laction associative, convergent vers une ducation lcocitoyennet.

3. Problmatique

Le problme que nous posons en tudiant lmergence des pratiques

environnementales et lducation lcocitoyennet au Sngal est de savoir :



7/34


Comment le cadre rglementaire, discursif, dintervention manant de ltat, des associatifs et

des ONG, inscrit dans un cours dactions les populations ?

Depuis dix ans, au Sngal comme dans beaucoup de pays, le discours et la politique de

nombreuses institutions nationales et internationales en matire denvironnement se sont

sensiblement modifis. On sest, ds lors, dtourn dune protection environnementale

autoritaire et impose den haut pour sintresser une gestion communautaire des ressources

naturelles. Mais quen est-il dans les faits ? Des tudes ont montr lexistence dun

important dcalage entre les discours que tiennent gouvernements et institutions et la

pratique . La participation a souvent manqu de substance.

Nous essayons donc, travers ce mmoire, de voir comment dans ce cadre discursif est pos

le passage laction ? Plus prcisment, vers quelles actions concrtes vis--vis de

lenvironnement ? Ou encore, comment passer des ides aux actes, cest--dire la relation

entre communication et actions ?

4. Le terrain

Comme nous lavons indiqu travers le titre de notre projet, le terrain tudi est le

Sngal.

Le Sngal est un pays sahlien situ lextrme ouest du continent africain, entre la

Mauritanie au Nord, le Mali lEst, la Rpublique de Guine et la Guine Bissau au Sud et

lOcan Atlantique lOuest. Cest donc l'avance la plus occidentale du continent africain

dans l'Ocan Atlantique, au confluent de l'Europe, de l'Afrique et des Amriques, et un

carrefour de grandes routes maritimes et ariennes. La Gambie constitue une enclave

lintrieur du Sngal.

Le territoire couvre une superficie de 196 722Km2. La population du Sngal compte

9,8 millions d'habitants en 2001 soit une densit moyenne de 48 habitants au km2. Plus de

25% de la population est concentre dans la rgion de Dakar. L'autre ple de concentration est

le centre du pays (le bassin arachidier) avec plus de 35 % de la population. L'Est du pays est

trs faiblement peupl. Le Sngal compte une vingtaine d'ethnies dont les principales sont les

wolofs (43 %), les Pulaars (24 %), et les srres (15 %).

Les trangers reprsentent environ 2 % de la population. Ils sont surtout prsents dans la

capitale Dakar o on les rencontre dans le commerce, l'industrie, les services et les

organismes internationaux. On retrouve galement au Nord et au Sud du pays les



8/34


ressortissants des pays frontaliers. Le Sngal est un pays majorit musulmane (95%). Les

chrtiens reprsentent 5% de la population. Les religions traditionnelles reprsentent 1%.

Le pays est divis en onze rgions dont les chefs-lieux sont les principales villes : Dakar,

Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint Louis, Tambacounda, This,

Ziguinchor.

Le climat est dtermin pour lessentiel par les vents, une temprature leve et une

saison des pluies variables du Nord au Sud de 3 4 mois selon la latitude et une saison sche

le reste de lanne (de novembre juin). Trois types dvnements atmosphriques

dterminent le climat du Sngal : lanticyclone des Aores, la haute pression au nord de

lAfrique et lanticyclone de sainte Hlne. Ils provoquent :

-Laliz maritime, une masse dair humide de direction nord nord-ouest

-Lharmattan, de direction dominante, se caractrise par une grande scheresse lie son long

parcours continental et par des amplitudes thermiques trs accuses. Il souffle du continent

vers locan.

-La mousson est marque par une faible amplitude thermique. Elle souffle du sud au centre et

provoque des prcipitations.

Le Sngal connat un climat chaud et sec mme si par endroits ce stress est attnu par

les 700 km qui constituent sa faade maritime et son avance vers lOcan Atlantique. Les

ressources naturelles sont composes pour lessentiel des ressources en eau avec un potentiel

en eau de surface exploitable de 7 milliards de m2 par an, des ressources souterraines de

2 000 000 m2, des ressources vgtales (ressources forestires, de la flore microbienne et les

ressources marines) et des ressources animales (cheptel domestique, les ressources

halieutiques et la faune sauvage).

Dans ce terrain large, nous nous intresserons spcialement la rgion de

Tambacounda situe lEst du pays et celle de Dakar, la capitale. La situation

environnementale est beaucoup plus alarmante dans ces deux rgions ; la premire presque

entirement touche par la dsertification et la scheresse, la deuxime largement surpeuple,

1 030 594 habitants sur une superficie de 83 km2 soit une densit de 12 417 hab. /km2.



9/34


5. Mthodologie

Dans ce travail, nous sommes partis de deux logiques : une logique empirico

inductive, et une logique hypothtico-dductive.

Concernant la dmarche empirico inductive, nous sommes appuys sur des

expriences vcues au Sngal, notamment les campagnes de sensibilisation autour de la

question de lenvironnement ( Set Setal cest dire Propre et Rendre Propre), le

reboisement, la cration des clubs EVF (Education la Vie Familiale) dans les lyces et

collges, et la mdiation environnementale qui passe par le sport et la sant.

Pour ce qui est de la dmarche hypothtico-dductive, nous sommes partis dun

contexte gnral qui englobe des thories qui, dune part ont t dveloppes lors du cours, et

dautre part, des thories dveloppes dans des sites Web, des crits de presse, des thses et

des livres. En ce sens, la dmarche hypothtico dductive est beaucoup plus reprsentative

dans le mmoire. Aprs avoir parcouru lensemble de ces dmarches, nous avons dcid de

mener les enqutes auprs de trois corpus : les citoyens, les institutions, les associations et

ONG. Pour ce faire 3 mthodes ont t appliques :

1re mthode : nous avons contact les administrations du collge Thierno Souleymane

Agne et du C.E.M Quinzambougou de le rgion de Tambacounda. Nous leur avons envoy le

questionnaire citoyen quils ont administr auprs des lves de 5, 4 et 3. Soixante

rpondants ont rempli le questionnaire dont 20 pour chaque niveau. Ensuite, le mme

questionnaire a t envoy au Club EVF (Education la Vie Familiale) de Tambacounda,

compos de collgiens, de lycens, de professeurs et de moniteurs. Quarante questionnaires

ont t administrs.

2memthode : pour diversifier le corpus citoyen, nous avons dcid denvoyer le

questionnaire tous nos contacts e-mail se trouvant au Sngal. Ce groupe de rpondants est

compos principalement dtudiants, de membres dassociations, de professionnels et defonctionnaires. Vingt rponses ont t recueillies.

3me mthode : pour les associations et les institutions, nous avons tent le mme

processus que les citoyens, mais sans suite. Nous avons ensuite dcid de les contacter par

tlphone. Les rsultats obtenus sont loin dtre suffisants. Cela est surtout d par le fait

quelles navaient pas assez de temps nous consacrer. Alors nous avons envisag de

descendre sur le terrain. Lun de nous sest rendu au Sngal et a pu sentretenir avec la

Fondation Nicolas Hulot de la sous rgion, la direction dtude, la direction de



10/34


lassainissement autonome, la direction dexploitation et la cellule de communication de

lONAS (Office Nationale dAssainissement du Sngal) et le Ministre de lenvironnement.

6. Dfinition des corpus

6.1. Le corpus des citoyens

Le choix est port sur les collgiens et les lycens. Vu les effectifs levs des classes,

nous avons jug ncessaire de prendre une classe par niveau. Ainsi, une classe de 5 me, 4me et

3me ont rempli le questionnaire ; soit 2O lves par classe. Par ce choix nous avons espr

trouver des rpondants capables de remplir le questionnaire sans difficult majeur. Car la

plupart des mots sont polysmiques notamment environnement , communication , ducation . Dautres mots tel que co citoyennet sont des appellations et conceptions

nouvelles, donc inconnues pour la plupart des lves. Par ailleurs, nous navons pas trouv

suffisamment de personnes disponibles sur le net. En effet, le nombre de personne ayant accs

Internet est encore trs faible. Cela pour plusieurs raisons notamment le cot de laccs, le

manque de formation lusage de loutil informatique. Pour ce faire, nous avons essay de

contacter ladministration dune cole qui a accept notre projet. Lobjectif est, alors, de

savoir sils ont reu une ducation lco citoyennet et aussi de mesurer leur vision delenvironnement ainsi que leur degr dengagement.

6.2. Le corpus des associations

Concernant les associations, nous avons choisi de travailler avec la Fondation

Nicolas Hulot, installe au Sngal depuis les annes 2000 et lassociation Ocanium. Elle a

pour vocation de sensibiliser le grand public et les jeunes gnrations la connaissance de la

nature et au respect de la qualit de lenvironnement. Au Sngal, une dizaine de clubs FNHont t cre notamment Dakar et This. Leur projet sinscrit dans le cadre du

dveloppement durable au sens large du terme. La plupart des clubs sont installs au niveau

des coles, mais aussi au niveau des foyers des jeunes et de la culture. Les raisons pour

lesquelles, nous avons choisi denquter auprs de cette association sont dues au fait quelle

sinvestit normment dans le secteur environnemental. De plus, lavnement dassociations

telles que la Fondation Nicolas Hulot au Sngal va de pair avec lmergence de nouveaux

dispositifs de campagne auprs des populations.



11/34


Pour recueillir leur tmoignage, nous avons dcid, dans un premier temps, de raliser

lenqute par messagerie lectronique ou par tlphone. Cette dmarche na pas donn grand-

chose. Nous tions obligs de descendre sur le terrain.

6.3. Les institutions et organisations

Notre enqute auprs des institutions et des organisations concerne exclusivement le

Ministre de lEnvironnement et de la Protection de la Nature du Sngal, lONAS (Office

Nationale dAssainissement du Sngal),

Par ailleurs, lintrt de ce corpus relve du fait que ces institutions et organisations

ont longtemps t les seuls acteurs habilits dfinir une politique de protection

environnementale. En effet, avant larrive des associations, la principale politiqueenvironnementale tait verticale, c'est--dire du gouvernement vers les citoyens, et cela

travers des dcrets, des lois, des amendesDonc, le point essentiel, ici, est de savoir si les

dmarches des associations auprs des citoyens ont influenc la politique environnementale

du gouvernement. Le but est, entre autres, de voir les stratgies de communication mises en

place par le gouvernement sngalais, leurs dmarches auprs de la population, et la vise de

leurs politiques environnementales.

7. Ressources thoriques

Dans cette partie nous allons nous intresser la dfinition des principaux termes du

sujet savoir lenvironnement, lcocitoyennet, ainsi que les pratiques environnementales

existantes au Sngal.

7.1. Lenvironnement

Lenvironnement est ce qui nous entoure. Cest lensemble des lments naturels etartificiels o se droule la vie humaine. Avec les enjeux cologiques actuels le terme

environnement tend actuellement prendre une dimension de plus en plus mondiale. 1

Par ailleurs le terme est devenu trs polysmique c'est--dire quil recouvre plusieurs

acceptions.

Etymologiquement, le terme environnement trouve son origine dans le grec, le latin

et le gaulois.

1.



12/34


Dans le dictionnaire Franais Latin, 1539, p.183, de Robert Estienne, on peut lire

textuellement la traduction suivante environnement : circundatio, circonscritio terrae,

stipatio , en dautre terme tout qui nous entoure savoir la terre et lespace.

Quant la premire dfinition technique anglo-saxonne, elle se situe dans les annes

1920. Elle englobe lensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques)

et culturelles (sociologiques) susceptibles dagir sur tous les organismes vivants et les

activits humaines 2. La dfinition labore lors du colloque dAix-en-Provence en 1971 va

dans le mme sens, tout en tant plus prcise et plus complte. Selon les experts dAix,

lenvironnement cest lensemble, un moment donn, des aspects physiques, chimiques,

biologiques et des facteurs sociaux et conomiques susceptibles davoir un reflet direct ou

indirect, immdiat ou terme, sur les tres vivants et les activits humaines .3

Cependant, lusage moderne du vocable environnement a dbut vers les annes

1960. Il regroupe les ressources naturelles biotiques (faune, flore) et abiotiques (air, eau,

sol) et leurs interactions rciproques, les aspects caractristiques du paysage et les biens que

composent lhritage culturel 4.

Dun point de vue plus socital, lenvironnement se conoit comme un milieux

physique, construit, naturel et humain dans lequel un individu ou un groupe (une famille, un

quartier, une socit, une collectivit, une entreprise, une administration, etc.) fonctionne ;

incluant lair, leau, le sol, le sous-sol, la faune, la flore, les autres organismes vivants, les

tres humains et leurs interactions.

Ainsi, lenvironnement est, de plus en plus, peru comme une ressource finie, quon ne

considre plus comme inpuisable ou renouvelable linfini. Cette nouvelle vision donner

naissance des mouvements politiques dits cologiques ou verts ainsi que des associations en

faveur de lenvironnement. Cette mouvance envisage une nouvelle politique visant concilier

le dveloppement humain et la restauration, la protection et la bonne gestion de

lenvironnement pour les gnrations futurs (concept du dveloppement durable). Dans cesouci de prenniser la prise de conscience et la protection de lenvironnement, apparaissent de

plus en plus de nouveaux modes de communication dont la plus rcente est la

Communication engageante 5.

2.

3.P.Giolitto, M. Clary,Eduquer lenvironnement, Hachette, 1994, p.654.5. lun des concepts les plus rcents de communication n des travaux de Joule, R.V et Beauvois, J-L,chercheurs en psychologie sociale et professeurs des Universits. Cest une communication daction et dutilit

socitale , F. Bernard, professeur de SIC-CREPCOM Universit de Provence.



13/34


7.2. Lcocitoyennet

Lcocitoyennet est un comportement des individus favorables lenvironnement. Il

sagit de prendre conscience que tous les individus ont parfaitement les moyens dassurer un

dveloppement soutenable ou durable ; qui rpond aux besoins du prsent sans compromettre

ceux des gnrations futures.

Par ailleurs, se poser la question de lcocitoyennet ncessite danalyser le concept de la

citoyennet .

La citoyennet vient du Latin civitas. Le citoyen adhre la finalit et aux rgles de la cit, ce

qui lui vaut de disposer de prrogatives, droits et devoirs lui confrant un droit de cit.

En dautres termes, le citoyen concret exerce ses droits et assume ses devoirs dabord

dans son environnement immdiat, l o il habite et parfois travaillecela justifie que lacitoyennet effective soit souvent recherche dans le rapprochement du citoyen et des lieux de

pouvoir.6.

La citoyennet active cest lensemble des actions du citoyen en tant quagent

dynamique du changement qualitatif des gestes et des comportements. Cest la participation

dynamique de chaque citoyen la vie sociale politique et culturelle de la cit, qui ne peut tre

que bnfique pour la communaut sociale et pour la vie dmocratique nationale.7.

Jean Jacques Rousseau rsume bien ce concept en signifiant que le citoyen cest celui sait penser lintrt gnral quil place ds lors avant son intrt particulier. Donc la notion

dcocitoyennet veut tendre lapproche rousseauiste aux tres humains et non humains afin

dchapper une conception anthropocentrique du monde au profit dune approche

biocentrique.8.

Lcocitoyennet consisterait construire, sur des bases cologiques, des principes de la

citoyennet. tre cocitoyen serait :

De prendre en compte dans ses actions de tous les jours les consquences que ces actessont susceptibles de produire sur lenvironnement dans le prsent mais aussi moyen

et long terme.

6. Pierre Vidal-naquet, Jean-pierre Vernant, Jean-paul Brisson, Elisabeth Brisson, Dmocratie Citoyennet ethritage grco-romaine, Edition Liris, septembre 20047. Ousmane Sow Huchard, secrtaire national en charge de la citoyennet active, prsident en exercice de lafdration des Partis Ecologistes dAfrique.8. Ccilia Claeys-Mekdade, Matre de confrence en sociologie lUniversit de la Mditerrane, lors du 2 e

colloque interdisciplinaire (9&10 novembre 2006) exposait sa vision travers un thme intitul le dbat public

comme processus dapprentissage cocitoyen



14/34


Raliser au cours de sa vie quotidienne les actions ncessaires la sauvegarde de

lenvironnement.

Reconnatre la porte cologique de tous les actes et gestes quotidiens que lon pose.

Reconnatre ses droits et devoirs envers lenvironnement. Adopter une dmarche de vie respectant la nature, cette dmarche comporte des

responsabilits tant individuelles que collectives des acteurs.

Par ailleurs, ces concepts aussi faciles quils puissent apparatre, leur application

quotidienne ne relve pas de lvidence. En effet, la ralit nous montre quil y a un cart

entre la prise de conscience et lapplication effective des pratiques cocitoyennes. Cet cart

peut tre progressivement rduit par la mise en place dune ducation lco citoyennet.

7.3. Lducation lcocitoyennet

Nous navons quune seule Terre ! tel est le cris dalarme jet par les jeunes runis

Stockholm, en 1972, loccasion de la confrence des Nations unies sur lenvironnement.

Directement interpelles, les instances internationales ont dcid de faire appel lcole pour

faire natre chez les futurs citoyens cette conscience cologique qui devrait leur permettre

duvrer pour la survie de la plante et le bien-tre de ses habitants.

Eduquer consiste donner chacun la capacit de comprendre le monde afin de pouvoirle transformer, donner chacun la capacit danalyse critique et dlaboration de ses valeurs

pour se construire dans son identit et son rapport aux autres.9.

Ainsi, duquer lcocitoyennet cest permettre de se construire aussi par son rapport

lenvironnement et aux autres formes de vie . Cest faire de lenvironnement lun des ples

dinteractions la base du dveloppement humain, [celui-ci tant la] cognitif, affectif,

social, moral10. Cela contribuera former des citoyens capables daffronter les dfis du

prsent et du futur, et des dcideurs oprant des choix pertinents pour un monde vivable. Cette

ducation seffectue, en gnral, selon cinq logiques fondamentales :

1- apprendre connatre : il faut amener les individus et les groupes constitus acqurir une

comprhension essentielle de lenvironnement global, des problmes qui sy rattachent.

Chaque citoyen devrait connatre la place et la responsabilit quil est appel tenir vis--vis

de lenvironnement.

2- apprendre agir : bien former, cest dj prparer laction qui est la solution la plus

efficace pour prserver lenvironnement.

9. P. Giolitto, M. Clary, Eduquer lEnvironnement, Hachette, 1994,10. P. Giolitto, M. Clary, id,



15/34


3- apprendre tre : The globe is our backyard. (La terre est notre jardin) clamait Al Gore,

lex vice-prsident des Etats-Unis. Nous devrons amener chaque individu dvelopper un

sentiment profond dintrt en vers cette plante. Cela consiste faire natre des attitudes et

des comportements conduisant respecter lenvironnement. Agir en faveur lenvironnement

devrait tre lune des conditions de notre citoyennet.

4- apprendre vivre en ensemble : conscient des composantes de lenvironnement, ltre

humain pourra mieux vivre avec celles-ci mais aussi avec lui-mme. Lenvironnement est

en outre pour lhomme source dlvation morale, dans la mesure o il fait apparatre la

ncessit dune thique, vhiculant des valeurs, comme le respect des autres (respecter

lenvironnement, cest, travers lui, respecter les autres) ou la solidarit entre les hommes et

entre les gnration P. Giolitto /M. Clary,Eduquer lenvironnement, p.54

5- apprendre se transformer soi-mme et la socit : chaque citoyen devrait tre mesure de

sapproprier le comportement adquat et exemplaire pour lenvironnement puisse tre lguer

aux gnrations futures. Cest de ce comportement que dcoule un avenir certain. Dailleurs,

Antoine de Saint Exupry affirmait travers Citadelle : lavenir : tu nas point le

dcouvrir, mais le permettre. .

Franoise Trossat, institutrice, Lons-le-Saunier, en mars 1991, rsume bien ces cinq objectifs

en tmoignant : lenvironnement maide avoir une vision globale des ralitslducation

lenvironnement me permet de crer de lespoirautour de moi : espoir de faire surgir dans

notre socit des changements dhabitudes, espoir de faire natre de nouvelles valeurs, espoir

de contribuer btir un monde meilleur pour tous. P. Giolitto /M. Clary, id, p.27. En ce

sens duquer lenvironnement va au-del dune simple instruction sur lenvironnement et

ses composantes. Elle se base sur cette pdagogie de lenvironnement pour agir au service

de la protection de cet environnement. Elle fait ainsi recours lcole, plus particulirement,

pour faire natre chez les jeunes des comportements et des attitudes se rfrant un certain

nombre de valeurs que seul une ducation au sens plein du terme peut transmettre. P.Giolitto /M. Clary, id, p.51.

8. Le Cas du Sngal

Traditionnellement les populations africaines ont un rapport de proximit avec

lenvironnement. Par proximit on entend respect, protection et adoration. limage des

peuples Bushmen, en Afrique du Sud, lexploitation de lenvironnement ne se fait que selon

les besoins quotidiens. En effet, seule la quantit ncessaire est prise. On peut remarquer, ds



16/34


lors, que ces peuples ont toujours eu le souci de protger lenvironnement. De plus,

lenvironnement est considr comme quelque chose de vivant, possdant une me ou encore

comme une divinit. Cest la raison la plupart des peuples africains, dveloppent un certain

nombre de rites avant, pendant et aprs lexploitation de lenvironnement. Les Bushmen, par

exemple, se penchent pour demander pardon leur gibier.

Cependant, modernit oblige, ce privilge de lenvironnement disparat aussi vite que la

modernit gagne du terrain en Afrique. Aujourdhui, le cumul des catastrophes naturelles et

celles occasionnes par lhomme, font de lenvironnement africain lun des milieux les plus

alarmants.

8.1. Politique environnementale: un hritage colonial

Jusqu une date rcente, les lgislations environnementales du Sngal sont issues du

dcret colonial de 1935. Celles-ci reposaient sur une conception tatique et centralise de

lenvironnement et de sa gestion dont les principales caractristiques sont :

-lenvironnement est un patrimoine dintrt public appartenant de ce fait lEtat car il est

bien vaquant sans matres.

-une partie de ce domaine a fait lobjet dun classement comme donne environnementale

permanent de lEtat ; il sy applique une rglementation de protection par les services des

eaux et forts.11.

On remarque ds lors lexclusion de la population dans la gestion de lenvironnement.

Ces lgislations vigoureuses protectionnistes ne tenaient pas en compte les besoins et les

aspirations des usagers. Alors la population avait le sentiment que ctait contre elle que

lenvironnement tait protg. Cette politique ne tardera pas chouer car les campagnes de

reboisement effectues sous la direction de lEtat navaient pas connu les rsultats attendus

malgr les importants moyens financiers utiliss.

Par ailleurs, des rformes ont t tablies modifiant petit petit le comportement de

lEtat vis--vis de la population, notamment la rforme de 1964 et de 1993.

Cependant, le vritable changement interviendra dans les annes 1990 avec la mise place

de projets environnementaux communicants impliquant la participation de la population.

11. I. Diallo, Le droit de lenvironnement au Sngal, Mmoire de D.E.A, Juin 1998



17/34


8.2. La politique de gestion de lenvironnement

La politique de gestion de lenvironnement au Sngal se rfre deux textes principaux :

le Plan de gestion lenvironnement, adopt en 1997 et qui a pour but de prparer la stratgie

de la gestion de lenvironnement, et la Lettre de politique sectorielle adopte en 2004.

8.2.1. Le Plan national daction pour lenvironnement (PNAE)

Le Plan national daction pour lenvironnement a t initi en fvrier 1995 dans le cadre dun

processus participatif et dcentralis de prparation de la stratgie de gestion des ressources

naturelles et de lenvironnement. Il a t adopt en 1997. Il constitue un cadre global de

rfrence qui identifie les problmes et les acteurs concerns et suggre des solutions

concertes. ce titre, il accorde un rang de priorit lev lintgration de lenvironnement

dans le processus de planification macro-conomique. Dans la partie consacre lanalyse des

enjeux, laudit environnemental souligne la dgradation du cadre de vie li notamment

labsence de systmes efficaces de gestion des dchets urbains. Il signale galement que dans

le cadre de la ralisation des actions urbaines les impratifs dordre conomique prennent le

pas sur les enjeux environnementaux. Les lments de stratgie reposent notamment sur la

rforme de la fiscalit locale pour permettre aux collectivits locales dassumer les

comptences transfres et de prendre en charge le renforcement des capacits techniques des

collectivits locales, lappui aux initiatives des communauts de base, la ralisation de

programme de sensibilisation grand public.12.

8.2.2. La Lettre de politique sectorielle de lenvironnement

Adopt en 2004, la Lettre de politique sectorielle a pour objectif de concilier la conservation

et lexploitation des ressources naturelles et de lenvironnement pour un dveloppement

durable, mais et surtout de rorienter les rles de ltat et des autres acteurs non

gouvernementaux dans la recherche dun meilleur cadre de vie . Le gouvernement entend

exposer un tat des ressources naturelles et de lenvironnement en soulignant linadquation

des systmes et services urbains de base en raison dune urbanisation rapide et mal matrise

entranant une pollution excessive et faisant des villes des ples dinscurit et de vie prcaire

.13.

12. La gestion des ordures mnagres dans les villes secondaires du Sngal :Vers des politiques municipales

incluant les quartiers priphriques, Gret - collection tudes et travaux - Srie en ligne n8, 200613. id



18/34


Par ailleurs, la lettre mentionne le dficit dinformation et de sensibilisation par rapport au

rle et responsabilits des diffrents acteurs, linsuffisance de la rglementation relative la

gestion des dchets solides mnagers et industriels ainsi que le faible niveau des quipements

de collecte et de nettoiement.

Lobjectif global est dassurer la durabilit du dveloppement conomique et social dans une

perspective de croissance compatible avec la prservation des ressources naturelles et de

lenvironnement. Les objectifs spcifiques sont notamment :

(i) dattnuer la dgradation des ressources en mettant en place un dispositif institutionnel et

rglementaire efficace sappuyant sur les conventions internationales;

(ii) damliorer les capacits de planification et de coordination des actions de prservation de

lenvironnement dans un contexte de plus grande responsabilisation des acteurs ;

(iii) de promouvoir des activits gnratrices de revenus et des infrastructures collectives

combinant la lutte contre la pauvret et la dgradation de lenvironnement;

(iv) daugmenter la desserte des populations en ouvrages dassainissement collectifs

autonomes ;

(v) de rglementer la gestion des dchets solides urbains, dlaborer les plans directeurs

rgionaux de gestion des dchets et de renforcer les quipements de collecte et de nettoiement

(vi) de promouvoir des attitudes et comportements citoyens en faveur dune bonne gestion de

lenvironnement et des ressources naturelles par le dveloppement de lducation, de la

sensibilisation, de linformation et de la formation environnementale.

La stratgie dintervention, selon le texte, repose dabord sur un processus de concertation

pour permettre aux diffrents acteurs de partager leur perception des problmes et dadhrer

aux rponses proposes. Les actions devront tre dveloppes en synergie afin damliorer

leur efficacit, leur durabilit et leur crdibilit auprs des bnficiaires.14.

La lettre de politique sectorielle propose ensuite les grands axes dun programme daction :

amliorer la base de connaissance des ressources naturelles et de lenvironnement en vue demieux mesurer leurs capacits de charge (ducation, information et communication) ;

mettre en place un dispositif institutionnel et rglementaire efficace ;

promouvoir des activits gnratrices de revenu et des infrastructures collectives combinant

lutte contre la pauvret et dgradation de lenvironnement (gestion de la biodiversit, gestion

de la faune, lutte contre la dsertification et la dgradation des terres, amnagement et

production forestire, gestion intgre de la zone ctire et marine) ;

14. Rpublique du Sngal,Lettre de politique sectorielle de lenvironnement, 2004



19/34


assurer une gestion/utilisation rationnelle des produits chimiques et une gestion des dchets

solides et de la propret du cadre de vie. Dans cette optique, les structures responsables

devront constituer un dispositif, en amont et en aval, pour accompagner et soutenir les

initiatives des collectivits locales et des OCB notamment dans les domaines de la

planification des programmes, de lappui matriel, du suivi valuation et de leur mise en

oeuvre, de linformation et de la sensibilisation pour linstauration de comportements

civiques, de la recherche oprationnelle pour enrichir la base de donnes sur la gestion des

dchets, du renforcement des capacits des acteurs qui interviennent dans la gestion de la

propret

promouvoir des modes de production et de consommation durables (notamment efficacit

nergtique dans les btiments) ;

protger lenvironnement urbain par le traitement des eaux rsiduaires et des matires de

vidange et, long terme, par lpuration avant rejet vers la mer des eaux vannes et mnagres.

8.2.3. Le cadre lgislatif et rglementaire

Les textes qui sappliquent la protection de lenvironnement sont assez nombreux. Ce qui

nous intresse, ici, cest principalement le code de lenvironnement.

La loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de lenvironnement prcise notamment :

les dchets doivent tre limins ou recycls de manire cologiquement rationnelle afin de

supprimer ou de rduire leurs effets nocifs sur la sant de lhomme, sur les ressources

naturelles, la faune et la flore ou la qualit de lenvironnement (article L30) ;

toute personne, qui produit ou dtient des dchets, doit en assurer elle-mme llimination

ou le recyclage ou les faire liminer ou recycler auprs des entreprises agres par le ministre

charg de lenvironnement. dfaut, elle doit remettre ces dchets la collectivit locale ou

toute socit agre par ltat en vue de la gestion des dchets. Cette socit, ou la collectivit

locale elle-mme, peut signer des contrats avec les producteurs ou les dtenteurs de dchets en

vue de leur limination ou de leur recyclage. Le recyclage doit toujours se faire en fonction

des normes en vigueur au Sngal (article L31) ;

les collectivits locales et les regroupements constitus assurent llimination de dchets des

mnages, ventuellement en liaison avec les services rgionaux et les services nationaux de

tat, conformment la rglementation en vigueur (article L32) ;

llimination des dchets comporte les oprations de collecte, de transport, de stockage et de

traitement ncessaires la rcupration des matriaux utiles ou de lnergie, ou de tout dpt



20/34


ou rejet sur les endroits appropris, de tout autre dpt dans des conditions propres en viter

les nuisances mentionnes dans la prsente loi (article L33) ;

lenfouissement dans le sous-sol ne peut tre opr quaprs autorisation du ministre charg

de lenvironnement qui fixe des prescriptions techniques et des rgles particulires observer

(article L 42).

Cependant, il ya un norme dcalage entre ces textes et la pratique. Par exemple, dans la

rgion de Dakar, plus particulirement dans le dpartement de Pikine, le recours

lenfouissement est monnaie courante malgr larticle L 42 du Code de lenvironnement. Ce

dcalage sexplique par labsence dinformation et de sensibilisation suffisantes, de rels

projets intgrant les usagers, le manque de moyens financiers et matriels ncessaires et le

caractre restrictif et punitif des lois qui engendrent souvent la dviance de la population de

certaines localits. Il faut ajoute aussi le manque de suivi, sans lequel aucun bilan ne peut tre

tir.

8.3. Le degr dengagement des citoyens

La gestion des ressources naturelles ne se conoit plus sans une participation active de la

population. Lchec des politiques environnementales classiques est gnralement li un

dficit de communication. LEtat a compris que ladhsion aux changements propossimplique un dialogue, une ngociation avec la population. Ce qui revient parler dun

change de pratiques de savoirs de techniques entre les deux parties. Ce projet contribue

instaurer un climat de confiance entre les diffrents acteurs et permet de recueillir et de

valoriser les traditions, les coutumes et les savoirs populaires qui sont le plus souvent ignors

ou ngligs dans le domaine de la gestion des ressources environnementales.

Pour ce faire, diffrents types de communication ont t mis en place la fois par les

institutions et par les associatifs.

8.3.1. La communication de masse

Sadressant un public vaste et divers, ce type de communication permet dinformer de

sensibiliser ou dvelopper la communication interactive. Elle fait appel aux moyens de

communication de masse mobilisable lchelle nationale, rgionale et locale : radio,

tlvision, presse crite, etc. Son but est de rpondre des objectifs dinformation gnrale

destine au grand public par lorganisation de campagnes de sensibilisation aux enjeux



21/34


environnementaux. Cependant, elle nentre pas proprement dit dans le cycle dune approche

participative. Elle nen est quun moyen daccompagnement. (Exemple voir annexe).

8.3.2. La communication de proximit

Son objectif est daccompagner et de renforcer chacune des tapes et des phases de la

dmarche participative travers un certain nombre doutils dinformation, danalyse, de

dialogue, de formation, de gestion et de suivi. Ces outils et mthodes sont gnralement

utiliss par les agents ayant une fonction dappui, danimation ou dencadrement des

communauts villageoises : agents forestiers, vulgarisateurs, enseignants, animateurs dONG

ou de projetIls sagit de supports audio-scripto-visuels : album de photos villageois, vido,

diaporamas ou films fixes, cassettes audio

8.3.3. La communication traditionnelle

Dune manire gnrale, les outils et rseaux de communication traditionnelle ont un

fort impact sur la population. Gnralement, ce type de communication est trs vivant en

milieu rural et joue un rle important dans les dynamiques villageoises. Les manifestations les

plus courantes de cette forme de communication sont les assembles villageoises , le thtre ,

les reprsentations des marionnettes, les chansons, les proverbes, les devinettes, les rcits, les

contes, les visites inter villageoises

Dans une dmarche participative, les communauts villageoises doivent mobiliser leurs

propres outils de communication tout en conservant leur contrle sur la conception et la

diffusion du message vhicul. Elle se prsente ds lors comme des partenaires part entire

dans les processus de ngociation.

En gnral, les lieux choisis pour ces diffrents types de communication sont :

-le march : contrairement la vision occidentale, le march au Sngal est aussi un lieu de

rencontres, dchanges, de dbat, de mdiation autour de diffrents sujets, en loccurrence

celui de lenvironnement. De plus, lexpression dans ce lieu est plus personnelle et libre car

les passants (hommes, femmes et enfants) peuvent poser des questions quils noseraient pas

poser dans les assembles de village.

-Les places publiques : appeles en gnral arbre palabre sont des endroits ou se

runissent souvent les hommes pour dbattre sur divers sujets. Ce sont des lieux privilgis de

rencontre avec des leaders dopinion, gnralement des hommes.



22/34


-Les jardins publics : ce sont des lieux de divertissement ou il est plus probable de rencontrer

un public jeune.

8.4. La Mdiation

Cest une pratique trs frquente au Sngal utilise travers divers thmes. Elle permet

de mobiliser les gens sur un sujet donn par une activit beaucoup plus attractive.

8.4.1. La mdiation travers le sport

Elle concerne la fois lchec scolaire, lducation la citoyennet et lco

citoyennet. Les jeunes apprennent travers les pratiques sportives le respect des rgles, dugroupe, de larbitre, de ladversaire Ces sances de sport sont donc loccasion pour ces

jeunes dapprendre les rgles de vie en socit par le jeu. Les tournois citoyens proposs

par lassociation Sport Sans Frontires par exemple permettent de sensibiliser les jeunes et

leur famille autour de diffrents thmes notamment lducation , la sant et lhygine ,

lenvironnement et la lutte contre le paludisme. En dautres termes, cest une faon de

montrer aux jeunes quils sont eux aussi des citoyens part entire et quen consquence, ils

peuvent participer lamlioration de la vie de leur quartier, de leur ville

8.4.2 La mdiation par la sant

Il faut galement mobiliser la population sur les risques sanitaires lis au manque

dhygine, linsalubrit et la pollution. Des cours de sensibilisation sont organiss auprs

des tablissements scolaires. Il est important de montrer, dinformer la population sur la

recrudescence des maladies infectieuses. Les professionnels de sant sur le terrain se rendent

auprs des populations pour donner dont le but final est lenvironnement. Lexistence de

clubs, forms de collectifs dtudiants ou encore de professeurs invite les participants. Il faut

galement mobiliser la population sur les risques sanitaires lis au manque dhygine,

linsalubrit et la pollution. Des cours de sensibilisation sont organiss.

9. Difficults rencontres

Les difficults rencontres dans le cadre de ce projet peuvent tre rsumes en trois points.



23/34


9.1. Un sujet innovant

Peu douvrages ont t raliss concernant le secteur environnemental et lducation

lcocitoyennet au Sngal. Cest donc un secteur qui nattire pas jusque l beaucoup de

chercheurs et dcrivains. Cest une date trs rcente que le sujet, savoir le respect et la

protection de lenvironnement, a merg comme une priorit qui runit la fois les

institutions, les citoyens et les associations au Sngal.

9.2. Mise en commun des ides

Dans ce sens il apparat trs difficile de recueillir des donns suffisantes pour appuyer

nos thmatiques. Deux aspects peuvent tre nots dans un travail de groupe : un aspect positif

et un aspect ngatif.

Concernant laspect positif, on peut noter que lon se construit limage des autres. En effet,

le travail de groupe permet de confronter les ides et dapprendre davantage de ce que les

autres membres apportent. Cest aussi un moyen dchange permanent de connaissances sur

un sujet bien dfini. Ainsi, chacun essaie dapporter son exprience et son savoir dans la

ralisation du projet.

Cependant, le travail de groupe savre trs difficile. Cette difficult rside dans la mise en

commun des ides, dans la perception que chacun a du sujet. Cela ncessite un temps dedbat, parfois mme trs intense, pour trouver un accord entre les membres du groupe.

En somme, le travail de groupe peut se dfinir comme une qute perptuelle de consensus.

9.3. Lloignement du terrain

Cette tape constitue un handicap majeur dans lavancement de notre travail. Le

terrain tant loin (le Sngal), il nous est difficile de raliser concrtement le projet. Pour les

enqutes nous faisons souvent recours des personnes intermdiaires pour trouver desrpondants. Ceux-ci tant trs occups par des projets qui leur sont propres, nous nous

retrouvons dans lobligation de multiplier les contacts ou de fixer des rendez-vous.

Concernant les institutions, nous utilisons le tlphone et la messagerie lectronique. Mais l

aussi on rencontre plus de difficults. Car il faut dans un premier temps sassurer davoir les

bonnes coordonnes, puis dans un second temps, fixer un rendez-vous qui arrange les deux

camps. Il faut, enfin, se doter de dispositifs permettant de mieux recueillir les informations de

linterview. De ce fait, le dplacement de lun dentre nous au Sngal a largement contribu la collecte des informations auprs des Institutions.



24/34


10. Tableaux synoptiques des corpus

10.1 Le corpus citoyen



25/34


10.2 Le corpus des Institutions

Questions Tendance forte Tendanceintermdiaire

Tendance mineure

1- Quelle est la vise

de votre politique

environnementale ?

Amlioration desconditions et cadresde vie

Assainissement,rduire la pollution,Traitement des eauxuses

Prserverlenvironnement

2- En tant quacteur politique, quellereprsentation faites-vous de ltat delenvironnement auSngal ?

DgradantDplorableInquitant

Peu satisfaisant Avance notoire(danslassainissement)

3- Quelle stratgie decommunication avez-vous mis en placeconcernant le secteurenvironnemental ?

Informer etSensibiliser

Communication demasse Communication de proximit, porte porte,

4- Quels dispositifsavez-vous mis en

place pour communiquer avec la

population ?

Tlvision, radio etautres (affichage,road show,mobilisationsociale)

Presse,Thtre

ColloqueSport

5- Quelles sont vos

dmarches auprs dela population pour la protection delenvironnement ?

Intervention auprs

des leadersdopinion,

Mise en place

douvrages dans lesquartiers

Sances de causeries,

dmarchesparticipatives

6- Ya-t-il un relengagement de la

population ?Oui / Non

7- Quels sont lesdispositifs mis en

place pour mesurer ledegr dengagement

de la population ?

Evaluation, enqutesatisfaction

Sondage, pas demoyens

aucun

8- Ya-t-il unepolitique dducation lcocitoyennet ?

Oui Pas performant Non

9- Si oui, en quoiconsiste-t-elle ? Elaboration de guide

sur lenvironnement

Discussion avec lesusagers

/

10- Quelles solutionsenvisageriez-vous

pour optimiser leffetde la prise deconscience et durespect

Sensibiliserdavantage

Accentuer lacommunication demasse

Responsabiliser lapopulation, crer unesynergie (politiques,citoyens, entrepriseset associatifs)


Questions Tendance majeure Tendance

intermdiaire

Tendance mineure

1- Quellesreprsentationsfaites-vous de votreenvironnement ?

PropreSale

Trs propre Trs sale

2- Jetez-vous desordures la

poubelle ?Oui / Non

3- Jetez-vous les

ordres par terre ? Non / Oui4- Commentdfiniriez-vouslenvironnement ?

Tout ce qui nousentoure

Cadre dans lequel onvit

Ensemble constitutifde la Nature

5- Respecterlenvironnementcest

Respecter laNature

Respecter lesAutres

Respecter sonPays

6- A votre avis qui peut vraiment agir,au Sngal, pour

prserver

lenvironnement ?

Citoyens Tous Entreprises

7- quelles sont lesdispositions mises en

place pourcommuniquer avec la

population au sujetde lenvironnement ?

RadioTlvisionThtre

PresseConfrenceMdiation par lesport

8- Quelles sont lesdmarches desInstitutions etAssociations auprsde la population pourla protection de lanature ?

Oprations desensibilisation

Actions sur leterrain : reboisement,nettoyage (Set Setal= propret)

Cours dducation lenvironnement,financement des

projets,

9- Ya-t-il un relengagement de la

population ?Pas dengagement

Engagement condition quil aitfinancement

Engagementinsuffisant

10- Selon vous cestquoi trecocitoyen ?

Soucieux dePrserver sonenvironnement

Citoyens(aimer sonenvironnement

comme sa patrie)

Respecter laNature

11- Ya-t-il une(politique d)ducation lcocitoyennet ?

Oui Trs peu Non

12- Si oui, en quoiconsiste-t-elle ?

Modulesdenseignement dansles coles

Sensibilisation,campagne, publicit

Nant


26/34


27/34


consiste-t-elle ? /10- Quelles solutionsenvisageriez-vous

pour optimiser leffetde la prise de

conscience et durespect lenvironnement ?

Mener un ensemblede front, les

populations dcidentdes programmes,

synergie delensemble desacteurs

Davantageresponsabiliser la

population

Plus de moyensfinanciers etmatriels

11- A votre avis qui peut vraiment agir,au Sngal, pour

prserverlenvironnement

Tous/ /

11. Analyse des rsultats

Les rsultats obtenus travers ces questionnaires ont unanimement dcrit un tat

dplorable de lenvironnement au Sngal. En effet, les remarques qui reviennent sont

souvent celles de la pollution maritime et arienne, la dsertification et la dforestation,

linsalubrit lie au mauvais traitement des eaux uses, des ordures mnagres et aux canaux

ciel ouvert. Pour prserver lenvironnement, Institutions et Associatifs ont souvent des vises

diffrentes. L o les Institutions dveloppent une politique sectorielle (service

assainissement, service forestier,) les Associatifs optent pour une politique globale savoir

une intervention axe sur toutes les composantes de lenvironnement. Cela pour deux bonnes

raisons :

- la premire cest que les Institutions sngalaises ont beaucoup tard prendre en

considration la question de lenvironnement comme tant centrale pour le

dveloppement durable,

- la deuxime cest que, selon les Associatifs, le dveloppement durable ne peut tre

possible et efficace que lorsque la question de lenvironnement est traite dans sa

globalit.

Dune manire gnrale, la dmarche utilise par les acteurs politiques et associatifs

est celle de la communication classique base sur linformation et la sensibilisation.

Cependant, les stratgies divergent. Celle des Institutions est centre sur la communication de

masse travers la tlvision, la radio, les campagnes daffichages et les ouvrages destins aux

scolaires.



28/34


Les Associatifs adoptent une stratgie de communication de proximit voire de

communication participative. En effet, dans la dmarche des Associatifs, les populations sont

beaucoup plus impliques. Car leur processus consiste cibler et responsabiliser lensemble

des acteurs travers des projections de films, des animations, des sketchs, des sances de

palabre, des assembles villageoises, etc.

Les apprciations concernant lengagement des citoyens sont mitiges. Du point de

vue des Institutions, il ya un rel engagement de la population valu travers des enqutes

de satisfaction, des sondages, etc. Cependant, le corpus citoyen affirme le contraire. Selon

eux, il ny a pas dengagement ou du moins lengagement existe condition quil y ait un

gain . Cela nous amne revoir la position du gouvernement. Ne faut-il voir, travers ce

positionnement, une stratgie de voiler les checs de la politique environnementale, dont lune

des cases principales est labsence dinclusion des populations dans la prise de dcision des

projets gouvernementaux ?

Quant aux associatifs, lengagement existe surtout dans les milieux ruraux. Car ces

populations ont beaucoup plus conscience de leur environnement naturel que les citadins.

Nanmoins, les associatifs reconnaissent que cet engagement est loin dtre suffisant.

Concernant la politique dducation lcocitoyennet, les avis diffrent surtout entre

Institution et Associatif. Le premier affirme lexistence dune ducation lcocitoyennet

travers llaboration de manuel sur lenvironnement, des discussions avec les usagers. Le

second, quant lui, pense le contraire. La rponse des Citoyens tranche en faveur des

Institutions. Selon eux, cette politique dducation lcocitoyennet seffectue travers des

modules denseignement dans les coles, des campagnes de sensibilisation, etc. En rsum

cette politique peut-tre qualifie de pdagogie environnementale car elle est typiquement

axe sur lenseignement de lenvironnement dans ses composantes naturelles et humaines, sur

la prise de conscience du danger inhrent lactivit humaineSeulement, cette pdagogie

nest quune composante de lducation environnementale, plus prcisment un outil auservice dune finalit : laction. Sans laction, lducation lenvironnement devient

inefficace. Car quoi cela sert de connatre si on nagit pas. Ainsi, comme le notent

Institutions, Associatifs et une bonne partie des Citoyens, il est impratif dimpliquer tous les

acteurs pour prserver lenvironnement au Sngal.

Pour optimiser leffet de la prise de conscience et du respect lenvironnement, on

retrouve les deux composantes de lducation environnementale : pdagogie et action. En

effet, selon les Institutions, la tendance forte est de sensibiliser davantage et daccentuer la



29/34


communication de masse. Tandis que les Associatifs optent une synergie des actions, une

responsabilisation de la population.

12. Approche rflexive

En tout tat de cause, nous pouvons reconnatre que le discours des Institutions

sngalaises en faveur de lenvironnement sest considrablement modifi. En effet, dune

politique environnementale autoritaire et impose on est pass des pratiques incitant

prserver la nature. Aussi, lavnement des Associatifs a-t-il largement contribu la mise en

place de dmarches de proximit en vers la population. Cependant, malgr ces efforts, la

politique environnementale sngalaise ne suscite pas tant dengagement. Les raisons duneinsuffisance dengagement sexpliquent entre autre par le recours au modle classique de

communication.

12.1 La communication classique : informer/sensibiliser

La communication est essentiellement centre sur linformation et la sensibilisation. Il

sagit, donc par l, de vhiculer un message travers des outils tels que la radio, la tlvision,

les affiches, travers des campagnes de sensibilisation, des rencontres sportives, etc. Un telmodle nengendre pas un rel engagement des destinataires. La raison cest que dans ce type

de communication, laction nest pas la finalit. On vise essentiellement conscientiser et

amener chaque individu poser un discours favorable, en loccurrence la protection de

lenvironnement. Les expriences, conduites en 2005-2006, dans le sud de la France, par

lADEME et le CREPCOM rsument bien les limites des campagnes dinformations. Ces

campagnes sont certes ncessaires. Elle servent au fil du temps modifier les savoirs, les

ides, les attitudes et mme, certainement, provoquer de relles prise de consciences. Mais

elles ne sont pas, en tant que telles, suffisantes pour promouvoir de nouvelles habitudes .

Souvent, ces discours ne prennent en compte les ides et les besoins de la population. Or,

lengagement des destinataires ncessite limplication de ces derniers dans llaboration et

lapplication du projet tel que le prne la communication engageante.



30/34


12.2 La communication engageante : des ides aux actes

Pour optimiser davantage le degr dengagement de la population sngalaise, il serait,

peut-tre, intressant de faire recours la communication engageante. En effet, lide serait depasser dun tat de conscience un tat daction. Les acteurs sociaux devraient penser la

relation entre le discours et laction autrement dit comment emmener la population agir de

faon libre, en sidentifiant laction (je fais a parce que je suis comme a). Ce faisant,

lcart entre les discours et la ralit pourrait considrablement diminuer voire mme

disparatre. Les recherches sur la communication engageante montrent quil suffit de peu de

chose pour passer des ides aux actes (Joule, R.V., 2004, Des intentions aux actes citoyens.

Cerveau & Psycho, 7, 12-17). Ce peu de chose passe notamment par lobtention dactespralables peu coteux, et donc relativement facile obtenir. (Joule, R.V., id). Ces actes dits

prparatoires ont un double intrt :

1 / ils vont rendre les personnes qui les auront raliss plus sensibles au messages qui leur

seront communiqus par la suite,

2/ ils vont les prparer se comporter conformment ces messages. (Joule, Py et Bernard,

2004, Qui dit quoi, qui, en lui faisant faire quoi ? Vers une communication engageante,

Paris : Dunod).

Les projets engageants se veulent alors dintgrer tous les acteurs, notamment la

population qui devient acteur-partenaire susceptible de contribuer aussi bien par ses ides

que par son action. Car lon ne peut sengager que lorsquon est rellement impliqu. De cette

implication et cet engagement, dcoule la prennisation de laction, lment fondamental de

tout projet efficace.

En somme, le recours la communication engageante devrait permettre aux

institutions, associations et ONG dimpliquer davantage la population et de les engager

durablement en vue de la prennisation de laction.



31/34


Conclusion

Aprs lre de lexploitation souvre celle de la gestion et de la protection. Aprs le

temps de lantagonisme, celui de lharmonie. , tel est le message adress par Claude Allgre,

en prfaant louvrage de P. Giolitto et M. Clary,Eduquer lenvironnement, Hachette, 1994.

Ainsi, il est plus que jamais urgent dagir pour protger lenvironnement. En effet,

nombreuses sont les recherches qui nous permettent de nous porter faux contre cette vision

selon laquelle lenvironnement serait une source inpuisable, que lon pourrait exploiter sans

la mettre en pril. Partout travers le monde, les institutions nationales et internationales ont

pris conscience de cette ralit et sengagent, par consquent, promouvoir une ducation

lenvironnement . Ce projet vise intervenir auprs des populations jeunes pour susciter

chez eux le comportement idal en faveur de lenvironnement. Lintrt dagir la source se

justifie par le fait que ces jeunes sont les citoyens de demain. Alors pour que lavenir soit

meilleur, la gnration prsente doit sassurer dun cadre de vie sein sans compromettre ceux

des gnrations venir. Pour ce faire, laction doit, plus que jamais, demeurer la finalit de

tout projet. Il faut imprativement associer discours et action si lon veut apporter un

changement, aussi petit quil soit. De plus, il faut, davantage, impliquer la population en tant

quacteur-partenaire pour provoquer chez eux un rel engagement. Cet engagement doit

sinscrire dans la dure, faute de quoi tout projet visant changer les comportements serait

vou lchec. Il est donc urgent de faire ntre la sage formule des Anciens : Uti, non abutti

(user, non abuser).



32/34


Bibliographie et Webographie

Ecocitoyennet : des ides aux actes favorables lenvironnement, 2e Colloque

interdisciplinaire Marseille 9 & 10 novembre 2006 Dvelopper lco-citoyennet dans la mise en uvre des politiques publiques. Plan

dducation au dveloppement durable, GRANDLYON communaut urbaine, septembre2006

Approche participative Afrique, communication et gestion des ressources forestires en

sahlienne: Bilan et perspectives, FAO, 1995 http://www.fao.org/documents/pub_dett.asp?pub_id=22030&lang=fr

Alexandre ROESCH, Lcocitoyennet et son piler ducatif : le cas franais, Harmattan,

2003Pierre GIOLITTO, Maryse CLARY,Eduquer lenvironnement, Hachette, 1994

Anicet Le Pors,La Citoyennet, QSJ, Presse Universitaire de France, novembre 2002

Pierre Vidal-naquet, Jean-pierre Vernant, Jean-paul Brisson, Elisabeth Brisson, DmocratieCitoyennet et hritage grco-romaine, Edition Liris, septembre 2004

Robert Vincent JOULE, Jean-Lon BEAUVOIS, Petit trait de manipulation lusage deshonntes gens, Presses Universitaires de Grenoble, 2002

JOULE, R V., PY, J. et Bernard F., Qui dit quoi, qui, en lui faisant faire quoi ? Vers unecommunication engageante. Dans M. Bromberg et A. Trognon (eds). Psychologie sociale etcommunication. Paris : Dunod, 2004

CRET, LVIA, PACTE, La gestion des ordures mnagres dans les villes secondaires duSngal, vers des politiques municipales incluant les quartiers priphriques, dition duGret, 2006Programme prioritaire urbain, Concertation et partenariat entre acteurs du dveloppementlocal Ziguinchor (Sngal), Gret, 2003

Joel JAKUBEC, Le dveloppement durable, un bilan multisectoriel provisoire, CollectionStratgies nergtiques, biosphres & Socit, d. Ivo Rens et joel Jakubec, 2004

VANNIER T.,Environnement et dveloppement urbain : lassainissement et la gestion desordures mnagres dans la ville de This (Sngal), mmoire de stage, Enda tiers MondeRUP, Universit Louis Pasteur de Strasbourg, Ecole et observatoire des sciences de la terre,Dakar, 2001I. Diallo,Le droit de lenvironnement au Sngal, Mmoire de D.E.A, Universit de ParisPanthon Sorbonne, Juin 1998

SOW P. S., KANTE S. (SVD, Ministre de la Ville), Pour une nouvelle stratgie de gestion

des dchets dans les communes de lintrieur, ministre de la Ville, Agetip, Sahlienne devalorisation des dchets (S.V.D.), Rapport dtudes, 1996, SVD.

http://www.fao.org/documents/pub_dett.asp?pub_id=22030&lang=frhttp://www.fao.org/documents/pub_dett.asp?pub_id=22030&lang=fr


33/34


LANGLEY P., MONDJANAGNI A. (Ceda),Recherche despaces pour le dialogue, la prisede conscience et lorganisation en vue de laction dans la commune urbaine, Gestion

durable des dchets et de lassainissement urbain, Programme de recherche, PDM, PS-Eau,2002

Rpublique du Sngal,Plan national de lenvironnement, 1997Rpublique du Sngal,Lettre de politique sectorielle de lenvironnement, 2004

Ministre de lEnvironnement et de la Protection de la nature, Textes de base surlenvironnement du Sngal, dition 2, cdrom, 2005

Sanou MBAYE, Un camp de la Mort au Sngal, aot 2000

Sanou MBAYE, Lettre adresse aux autorits sngalaises : Pollution et menace sur lesvies humaines, sur la faune et sur la flore par les industries chimiques du Sngal (ICS) ,

aot 2000

Dr Assatou Thioubou, Femmes et Utilisation des Ressources naturelles au Sahel, mai 2002

Nepad-Environnement, Cadre du plan daction pour linitiative environnement du NouveauPartenariat pour le Dveloppement en Afrique, UNEP, Dakar 2000



34/34


Annexes

Annexe 1 : Diffrents outils de communication classique

Annexe 2 : Comparaison de deux pratiques de communication au Sngal

Annexe 3 : Campagne de sensibilisation la protection de lenvironnement

Annexe 4 : Questionnaires (enqutes auprs des citoyens, des institutions et des associatifs)

communication - environnemet et changement de comportement au sénégal

Documents