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Pour vous, organisation syndicale quels sont les facteurs déclenchant de la souffrance au travail ? Les risques psychosociaux, et plus particulièrement le stress sont souvent dus à la pression du marché, du « juste à temps », des nouvelles organisations du travail, de la pression des résultats, du reporting, du démantèlement des lignes hiérarchiques, de l’émergence du management par projets... La souffrance au travail est donc un sujet qui intéresse la vie de tous les salariés, aussi bien du public que du privé. Quelle en est pour vous l’importance ? L’avez-vous déjà mesurée ? Pour la CFE-CGC, la souffrance au travail est aujourd’hui un véritable problème de société. En effet, les résultats de la 11ème vague du baromètre stress de la CFE-CGC parus en octobre dernier reflétaient une situation économique difficile et une pression accrue. Par exemple, 39 % des cadres interrogés ont répondu qu’ils avaient souvent l’impression de devoir travailler trop vite. Quelles propositions mettez-vous en place ? L’Observatoire du stress, créé en 2000 par le Dr. Bernard Salengro a pour objectif de rendre visibles les souffrances de l’encadrement soumis au stress en entreprise. Depuis 2003, la CFE-CGC réalise et publie un baromètre stress semestriel ; il permet de mesurer l’évolution de la problématique du stress au travail afin de susciter une prise de conscience et une réflexion au plus près des préoccupations des salariés. Parallèlement, la CFE-CGC propose, depuis novembre 2003, à tous ses adhérents un service personnalisé d’écoute et d’accompagnement, en partenariat avec le cabinet PSYA afin d’aider à mieux gérer le stress provoqué par des situations difficiles. Nous sommes la première organisation syndicale en Europe à proposer ce service. Qu’attendez-vous des Pouvoirs publics par rapport à cette problématique ? Face à l’intensification de la souffrance au travail, la CFE-CGC réclame la reconnaissance du stress comme maladie professionnelle. La CFE-CGC propose également la création d’un instrument qui consignera tous les risques auxquels le salarié a été soumis durant sa carrière professionnelle : le curriculum laboris. Les patrons doivent bien comprendre que la première richesse de l’entreprise ce sont les femmes et les hommes qui la composent et que ces derniers doivent être à l’aise dans leur environnement de travail. Colloque sur la souffrance au travail 12/11/2008 1 Pour vous, organisation syndicale, quels sont les facteurs déclenchant de la souffrance au travail ? Les maladies professionnelles, le stress, les formes de harcèlement se sont multipliés ces dernières années. Sans aucun doute, il faut y voir des conséquences de la crise économique et des modifications brutales de l’organisation du travail. Quelle en est pour vous l’importance ? L’avez-vous déjà mesurée ? Tous les professionnels de la santé s’accordent pour indiquer que la souffrance au travail traverse toutes les couches du salariat. Les maladies musculo-squelettiques se multiplient, le stress, la peur au travail sont malheureusement vécus par de trop nombreux salariés. Notre commission Santé au travail, nos élus dans les CHSCT nous alertent régulièrement sur ces difficultés que rencontrent les salariés. Quelles propositions mettez-vous en place ? Poursuivre notre action concernant la santé au travail en informant et formant toutes nos structures syndicales sur ce sujet, en renforçant la formation de nos élus CHSCT ; en clair, en faisant de cette question une revendication importante de l’action syndicale UNSA. Nous souhaitons aussi nous engager dans les entreprises et dans les branches où nous sommes représentatifs pour négocier des accords permettant justement la protection de la santé au travail. Enfin, sur cette question, nous considérons que les organisations syndicales devraient travailler ensemble et ce que nous faisons avec la CFE-CGC est très prometteur. Qu’attendez-vous des Pouvoirs publics par rapport à cette problématique ? En tout premier lieu, la reconnaissance de la gravité de la situation en matière de santé au travail et la reconnaissance du stress comme maladie professionnelle. L’accord interprofessionnel signé sur ce sujet est déjà un pas en avant. Que l’Etat balaie devant sa porte et fasse respecter dans la Fonction publique la santé au travail, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous souhaitons aussi que les entreprises dépourvues d’institutions représentatives du personnel puissent avoir les mêmes droits en matière de santé au travail pour les salariés et nous demandons la création du conseiller santé au travail, à l’image des conseillers du salarié. Nous attendons aussi des Pouvoirs publics qu’ils nous aident à faire comprendre au patronat que le respect des salariés qui travaillent dans leur entreprise commence par le respect de leur santé. C’est une attitude socialement responsable qui profite à tous, y compris à l’entreprise. Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC Alain Olive, secrétaire général de l’UNSA Colloque du 12 novembre 2008 sur la souffrance au travail « ne plus travailler la peur au ventre »

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Page 1: Colloque souffrance au travail 4 pagesarchive.cfecgc.org/e_upload/pdf/colloque_souffrance_au... · 2008. 12. 10. · Tous les professionnels de la santé s’accordent pour indiquer

Pour vous, organisation syndicale quels sont les facteurs déclenchant de la souffrance au travail ?Les risques psychosociaux, et plus particulièrement le stress sont souvent dus à la pression du marché, du « juste à temps », des nouvelles organisations

du travail, de la pression des résultats, du reporting, du démantèlement des lignes hiérarchiques, de l’émergence du management par projets... La souffrance au travail est donc un sujet qui intéresse la vie de tous les salariés, aussi bien du public que du privé.

Quelle en est pour vous l’importance ? L’avez-vous déjà mesurée ?Pour la CFE-CGC, la souffrance au travail est aujourd’hui un véritable problème de société. En effet, les résultats de la 11ème vague du baromètre stress de la CFE-CGC parus en octobre dernier refl étaient une situation économique diffi cile et une pression accrue. Par exemple, 39 % des cadres interrogés ont répondu qu’ils avaient souvent l’impression de devoir travailler trop vite.

Quelles propositions mettez-vous en place ?L’Obser vatoire du s t ress, créé en 2000 par le Dr. Bernard Salengro a pour objectif de rendre visibles les souffrances de l’encadrement soumis au stress en entreprise.

Depuis 2003, la CFE-CGC réalise et publie un baromètre stress semestriel ; il permet de mesurer l’évolution de la problématique du stress au travail afi n de susciter une prise de conscience et une réfl exion au plus près des préoccupations des salariés.

Parallèlement, la CFE-CGC propose, depuis novembre 2003, à tous ses adhérents un service personnalisé d’écoute et d’accompagnement, en partenariat avec le cabinet PSYA afi n d’aider à mieux gérer le stress provoqué par des situations diffi ciles. Nous sommes la première organisation syndicale en Europe à proposer ce service.

Qu’attendez-vous des Pouvoirs publics par rapport à cette problématique ?Face à l’intensifi cation de la souffrance au travail, la CFE-CGC réclame la reconnaissance du stress comme maladie professionnelle.

La CFE-CGC propose également la création d’un instrument qui consignera tous les risques auxquels le salarié a été soumis durant sa carrière professionnelle : le curriculum laboris.

Les patrons doivent bien comprendre que la première richesse de l’entreprise ce sont les femmes et les hommes qui la composent et que ces derniers doivent être à l’aise dans leur environnement de travail.

Colloque sur la souffrance au travail 12/11/2008

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Pour vous, organisation syndicale, quels sont les facteurs déclenchant de la souffrance au travail ?Les maladies professionnelles, le stress, les formes de harcèlement se sont multipliés ces dernières années. Sans aucun doute, il faut y voir des

conséquences de la crise économique et des modifi cations brutales de l’organisation du travail.

Quelle en est pour vous l’importance ? L’avez-vous déjà mesurée ?Tous les professionnels de la santé s’accordent pour indiquer que la souffrance au travail traverse toutes les couches du salariat. Les maladies musculo-squelettiques se multiplient, le stress, la peur au travail sont malheureusement vécus par de trop nombreux salariés. Notre commission Santé au travail, nos élus dans les CHSCT nous alertent régulièrement sur ces diffi cultés que rencontrent les salariés.Quelles propositions mettez-vous en place ?Poursuivre notre action concernant la santé au travail en informant et formant toutes nos structures syndicales sur ce sujet, en renforçant la formation de nos élus CHSCT ; en clair, en faisant de cette question une revendication importante de l’action syndicale UNSA. Nous souhaitons aussi nous engager dans les entreprises et dans les branches où nous sommes représentatifs pour négocier des accords permettant justement la protection de la santé au travail. Enfi n, sur cette question, nous considérons que les organisations syndicales devraient travailler ensemble et ce que nous faisons avec la CFE-CGC est très prometteur.Qu’attendez-vous des Pouvoirs publics par rapport à cette problématique ?En tout premier lieu, la reconnaissance de la gravité de la situation en matière de santé au travail et la reconnaissance du stress comme maladie professionnelle. L’accord interprofessionnel signé sur ce sujet est déjà un pas en avant. Que l’Etat balaie devant sa porte et fasse respecter dans la Fonction publique la santé au travail, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.Nous souhaitons aussi que les entreprises dépourvues d’institutions représentatives du personnel puissent avoir les mêmes droits en matière de santé au travail pour les salariés et nous demandons la création du conseiller santé au travail, à l’image des conseillers du salarié.Nous attendons aussi des Pouvoirs publics qu’ils nous aident à faire comprendre au patronat que le respect des salariés qui travaillent dans leur entreprise commence par le respect de leur santé.C’est une attitude socialement responsable qui profi te à tous, y compris à l’entreprise.

Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC

Alain Olive, secrétaire général de l’UNSA

Colloque du 12 novembre 2008 sur la souffrance au travail « ne plus travailler la peur au ventre »

Page 2: Colloque souffrance au travail 4 pagesarchive.cfecgc.org/e_upload/pdf/colloque_souffrance_au... · 2008. 12. 10. · Tous les professionnels de la santé s’accordent pour indiquer

La souffrance au travail, une spirale infernale

Six semaines ! Six semaines, c’est le temps qu’il a fallu à ce jeune cadre âgé de 30 ans, marié et père de deux enfants, pour tomber dans la spirale du stress professionnel et aller droit au suicide après avoir fait part de ses inquiétudes, après avoir appelé sa hiérarchie au secours.

Voilà le récit, par Dominique Deconinck, délégué syndical UNSA et secrétaire du CHSCT, du drame qui s’est joué dans son entreprise. Un drame de plus en plus fréquent, confi rmé par le haut niveau de stress professionnel comme en témoigne le dernier baromètre stress de la CFE-CGC. Un drame qui aurait pu être évité si les entreprises prenaient enfi n conscience des effets néfastes du stress et du harcèlement au travail.

Un colloque com-mun pour un mal qui touche tous les salariés

La souffrance au travail est aujourd’hui un véritable problème de société. C’est pourquoi la CFE-CGC et l’UNSA ont souhaité organiser de concert un colloque le 12 novembre dernier intitulé « La souffrance au travail, ne plus travailler la peur au ventre ». Il s’est tenu à l’université de médecine de Paris en présence de Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC et d’Alain Olive, secrétaire général de l’UNSA.

Alain Olive a ouvert la journée en rappelant que chaque année, dans l’Union européenne, 150 000 décès sont dus à de mauvaises conditions de travail (source OIT). Bernard van Craeynest s’est lui déclaré « particulièrement heureux de travailler avec l’UNSA sur un dossier très concret qui intéresse tous les salariés » et a insisté sur l’importance « d’être à l’aise dans son travail, car c’est un gage de compétitivité pour les entreprises ».

Des entreprises autistes face à une mauvaise organisation du travail

Animée par Maître Claude Katz, avocat au barreau de Paris et spécialiste du droit social, la matinée a été consacrée à des témoignages de militants. Les récits ont démontré que le stress est un problème structurel et organisationnel et non pas une défaillance individuelle. Les entreprises n’ont pas su accompagner les mutations du monde du travail et ce sont les salariés qui en font les frais : nouvelles technologies, porosité entre vie professionnelle et vie

privée, dématérialisation des relations, concurrence accrue entre collègues, absence de dialogue social... Tous les intervenants ont souligné la souffrance, la solitude, l’isolement des victimes. Dominique Thoby, de l’UNSA

Éducation, est intervenue pour lever un tabou : la souffrance au travail dans la fonction publique, induite par les carences de l’Education Nationale dans l’accompagnement des enseignants dans l’exercice de leur métier.

Claude Katz

« L’organisation du travail n’est jamais mise en cause et

c’est dramatique »

Programme de la journée

Témoignages de syndicalistes : problèmes rencon-trés et modes de résolution utilisés

UNSA IBM : Dominique Deconinck –France Télécom CFE-CGC : Pierre Morville –UNSA Pharma : Gil Longuet –SCOR CFE-CGC : Christophe Lefèvre –SE UNSA : Dominique Thoby –

Comment les représentants syndicaux peuvent-ils interpeller les professionnels de santé ?

Intervenant en prévention des risques –professionnels (IPRP) : Michel Petitot (CFE-CGC)Inspecteur du travail : Bernard Dutoit (CFE-CGC) –Médecin du travail : Martine Keryer (CFE-CGC) –Psychologue du travail : Elisabeth Charrin (UNSA) –

Pour une culture syndicale de la lutte contre la souffrance au travail ? Les moyens des organisa-tions syndicales face à la souffrance au travail.

Formation des militants syndicaux sur la souffrance au travail, outil de développement syndical et rôle essentiel et accru du CHSCT :

UNSA Cheminots : Jean-Marc Holtz –Secrétaire national CFE-CGC : Bernard Salengro –

Moyens juridiques en amont et en aval : Avocat au Barreau de Paris : Claude Katz –

TASS : UNSA : Maryse Moulerot –

Bernard van Craeynest et Alain Olive

2 CFE-CGC - 59 rue du Rocher - 75008 Paris

Colloque sur la souffrance au travail 12/11/2008

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Face à des entreprises inertes, la CFE-CGC et l’UNSA agissent

Depuis près de huit ans, la CFE-CGC s’engage fermement pour des solutions concrètes en entreprise. Ainsi, Pierre Morville, CFE-CGC France Télécom, a retracé la création dans son entreprise, par la CFE-CGC, l’UNSA et SUD, d’un Observatoire du stress et des mobilités forcées en réaction à un contexte de suppression d’emplois, via des pressions individuelles à grande échelle. Cet observatoire a permis d’interpeller la presse, de faire connaître aux salariés la situation à l’intérieur de l’entreprise, de recenser les restructurations invisibles, d’aider les collègues les plus touchés, et de créer un conseil scientifi que (environ 15 personnes de différentes disciplines).

Au-delà de cet exemple parlant de synergie syndicale, la CFE-CGC et l’UNSA multiplient chaque jour leurs initiatives de soutien et d’accompagnement aux adhérents : réunions d’information, relations presse, interpellation des pouvoirs publics, plaquettes et brochures, site Internet… La CFE-CGC réalise également un travail

de fond auprès du grand public : livres, observatoires du stress, baromètres stress semestriels, BD sur le stress, fi lm d’animation, service d’assistance téléphonique pour les salariés en détresse...

Les professionnels de la santé au travail

Depuis 2002, la médecine du travail s’est muée en « santé au travail ». Pluridisciplinaire, elle intègre des intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP). Un ergonome, une psychosociologue, une psychologue ont ainsi présenté leur métier et montré leur apport dans le cadre de la prévention des risques professionnels.

Martine Keryer, médecin du travail CFE-CGC a expliqué son rôle : conseiller l’employeur et les salariés en matière d’hygiène, de sécurité et de conditions

de travail et éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail… (art. L.241.2 du Code du travail). Elle a insisté sur l’importance de ce rôle, aussi bien individuel que collectif. Le médecin du travail est l’interlocuteur clé des salariés. Il connaît les effets dévastateurs du stress professionnel, « aide les salariés à sortir de leur solitude », sait les accompagner et interpeller les employeurs.Il faut ne faut pas hésiter à y recourir ! ! !

Vers qui se tourner ?

L’après-midi de ce colloque, animé par Carole Couvert, secrétaire nationale CFE-CGC a permis de faire le point sur les interlocuteurs à contacter et les actions à entreprendre en cas d’alerte.

Interlocuteurs ou entités à contacter :le médecin du travail ; –le CHSCT, : son rôle est essentiel, « les membres –du CHSCT sont les sentinelles des salariés ». Jean-Marc Holtz, UNSA Cheminots, a insisté pour que les membres du CHSCT soient formés aux spécifi cités des troubles psychosociaux ;des professionnels qui peuvent nous assister comme –par exemple l’INRS, l’ANACT, l’ARACT…

Actions à entreprendre :utiliser le droit d’alerte et de retrait des salariés ; –s’appuyer sur le – document unique : tout employeur, quels que soient l’effectif et l’activité de son entreprise, doit transcrire dans un document unique les résultats de l’évaluation des risques professionnels et le mettre à jour au moins une fois par an. Cette évaluation vise à accroître la protection de la santé et de la sécurité des salariés. Jean-Marc Holtz a insisté pour que ce document soit remis dans toutes les entreprises au moment de l’embauche ;savoir organiser rapidement une cellule de crise ; –capitaliser les expériences ; –communiquer – pour interpeller la société, les politiques, les médias ;

De gauche à droite :

Dominique DeconinckDominique ThobyClaude KatzChristophe LefèvreGil LonguetPierre Morville

STRESS

3UNSA - 21 rue Jules Ferry - 93177 Bagnolet Cedex

Colloque sur la souffrance au travail 12/11/2008

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faire reconnaître les effets du stress comme maladie –professionnelle (les entreprises feront alors des efforts de prévention) ;

décliner l’ – Accord sur le stress de juillet 2008 dans toutes les entreprises et dire aux employeurs : « nous vous invitons à le lire ligne à ligne, mot à mot. Vos représentants l’ont signé » ;en cas de jugement rendu par –les prud’hommes demander la publication de la décision du conseil des Prud’hommes au sein de l’entreprise et dans les journaux internes.

Et pour aller plus loin…

Point de vue de l’homme de droit : « Les outils juridiques » :

Tout en rappelant que tout employeur est soumis à une obligation générale de santé et de sécurité envers ses salariés, précisée par plusieurs articles du code du travail, Claude Katz (avocat) a présenté les textes et articles de lois sur le stress et le harcèlement, et a rappelé que « le tout judiciaire n’est pas la solution, mais ça aide à avancer et à faire prendre conscience aux employeurs ». Quant aux syndicalistes « ils doivent permettre aux victimes de faire valoir leurs droits ». Il a aussi précisé que pour parler de harcèlement, il faut pouvoir constater une dégradation des conditions de travail (atteinte à la dignité du salarié), un élément intentionnel et l’existence d’un comportement répétitif. Pour étayer ses accusations, c’est au salarié de fournir des indices : récit précis et circonstancié, preuves qu’il est un bon professionnel, certifi cat médical, attestations de collègues…

À la fi n de cette riche journée d’exposés et de débats, Bernard Salengro, secrétaire national CFE-CGC, a rappelé que le militant doit être à l’écoute du salarié en souffrance, tout en délimitant son rôle afi n d’accompagner l’intéressé vers des professionnels :

« Laissons faire les professionnels, il faut s’occuper du collectif pour ne pas passer à côté de l’organisation du travail ».

Maryse Moulerot (UNSA) souligne qu’il est important que les managers sortent du rôle de « killers » dans lequel les mettent les entreprises.

En guise de conclusion, Elisabeth Charrin (UNSA) et Bernard Salengro ont à nouveau insisté sur le fait que « le problème du stress n’est pas le problème d’une personne qui n’est pas à la hauteur, mais des conditions de travail inadaptées ». Bernard Salengro a aussi rappelé qu’il est fondamental de pointer le coût du stress : si les entreprises y voient un enjeu fi nancier, alors elles agiront.

Elisabeth Charrin, qui coordonne la commission Santé de l’UNSA a rappelé, quant à elle, que parmi les professionnels concernés par la souffrance au travail se trouve le psychologue du travail. Les interventions consistent à « faire parler le travail » en partant du principe que dire son travail permet de le penser/panser, la résolution d’une situation passant par la compréhension que les intéressés en ont.

Tous les participants se sont accordés sur l’intérêt de mutualiser les initiatives pour bénéfi cier des avancées et ont souhaité que ce colloque soit le point de départ d’un nouveau processus d’échanges afi n de « construire plus ensemble ».

Bernard Salengro a souligné la spécifi cité de l’encadrement qui se trouve « entre le marteau et l’enclume » et qui vit une concurrence exacerbée entre collègues. Un système perdant-perdant surtout quand le BIT a prouvé qu’une baisse du stress augmente la productivité. Enfi n, il a encouragé les militants à faire preuve d’empathie, « car le harcèlement ne fl eurit que dans l’isolement ».

Gouvernance d’entreprise : dans le cadre du Grenelle de l’environnement, les en-treprises vont devoir s’ex-primer sur leur responsabi-lité managériale.

Coût du stress

= 3 % du PIB

Accord interprofes-sionnel sur le stress au travail : un ac-cord sur le stress au travail a été conclu début juillet 2008. Il transpose l’accord cadre européen de 2004 et l’enrichit sur de nombreux points.

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De gauche à droite :

Bernard van CraeynestElisabeth CharrinAlain OliveJean Grosset

Retrouvez la totalité de ce colloque avec les documents projetés sur www.cfecgc.org (rubrique rapprochement syndical) et sur www.unsa.org

Colloque sur la souffrance au travail 12/11/2008