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C’est quoi, le commerce équitable ? Une trousse éducative Clay McLeod Traduit par Michèle Mainville Publié par la coopérative La Siembra

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C’est quoi, le commerce

équitable ?

Unetrousse

éducative

Clay McLeodTraduit par Michèle Mainville

Publié par la coopérative La Siembra

ÉditionCoopérative La Siembra inc.

Conception et rédactionClay McLeod

Direction de projetCaitlin Peeling

RévisionShery Alexander HeinisJeff de JongBarry ÉsauShannon Sutton

TraductionMichèle Mainville

Direction artistiqueBarry Ésau

IllustrationsiStockphoto.com ; Barry Ésau

Publié simultanément en anglais sous le titre What in the World is Fair Trade?

Coopérative La Siembra inc.4, rue Florence, bureau 210Ottawa (Ontario) k2p 0w7Téléphone : 613 235-6122Télécopieur : 613 235-6877Courriel : [email protected]

Dépôt légal : 2e trimestre 2007Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Publication : mai 2007

Tous droits réservés

© 2007 Clay McLeod et Coopérative La Siembra inc.www.lasiembra.coop

C’est quoi, le commerce équitable : une trousse éducative • �

Table des matières

À propos de cette trousse ••••• 3À propos de La Siembra ••••• 5À propos de l’auteur ••••• 7Renseignements généraux ••••• 9

Qu’est-ce que le commerce équitable ? ••••• 9Pourquoi le commerce équitable est-il nécessaire ? ••••• 10En quoi cela me concerne ? ••••• 11Enseigner et apprendre le commerce équitable ••••• 12Références ••••• 12Ressources Internet ••••• 13

Programme d’activités pour les enfants âgés de 6 à 11 ans ••••• 15Éducation mondiale pour les enfants âgés de 6 à 11 ans ••••• 15Mise en scène mondiale en images détachées ••••• 16

Programme d’activités pour les enfants âgés de 9 à 13 ans ••••• 19Éducation mondiale pour les enfants âgés de 9 à 13 ans ••••• 19Choix chocolatés : le jeu ••••• 20

Programme d’activités pour les jeunes âgés de 13 à 18 ans ••••• 25Éducation mondiale pour les jeunes âgés de 13 à 18 ans ••••• 25Œuvrer pour une collectivité équitable et sans exploitation ••••• 27

Annexes ••••• 31Annexe 1 – Mise en scène mondiale en images détachées ••••• 33Annexe 2 – C’est la vie sous le commerce équitable ••••• 45Annexe 3 – Choix chocolatés : le jeu ••••• 49Annexe 4 – D’ou provient le chocolat ? ; Pour en savoir plus sur le commerce équitable ••••• 67Annexe 5 – Le cacao équitable ••••• 73

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À propos de cette trousse

Après plusieurs années à y rêver, puis presque une année entière à la planifier et la développer, nous sommes très heureux de pouvoir vous offrir, aux enseignants et aux responsables de groupe de jeunes, cette trousse éducative sur le commerce équitable. La trousse a été conçue de façon à vous permettre d’animer des activités dans votre classe ou votre collectivité, qui amèneront les enfants et les jeunes à en apprendre plus sur le commerce équitable, et plus particulièrement sur le cacao et le chocolat équitables. Cette trousse est le fruit d’une collaboration entre Clay McLeod et la coopérative La Siembra.

Nous sommes intéressés à savoir ce que vous en pensez. Vos commentaires et suggestions pour des améliorations à y apporter seront très appréciés. SVP envoyez vos commentaires à Caitlin Peeling à la coopérative La Siembra. Vous pouvez la joindre par courriel à l’adresse suivante : [email protected].

Merci de sensibiliser le monde au commerce équitable !

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À propos de La Siembra

La coopérative La Siembra est basée dans la région d’Ottawa-Gatineau et offre aux consommateurs canadiens des produits de chocolat, de cacao et de sucre de qualité supérieure certifiés équitables et biologiques, commercialisés sous la marque de commerce Cocoa Camino.

Lors de son incorporation en 1999, La Siembra était la première entreprise en Amérique du Nord à importer des produits de cacao et de sucre certifiés équitables. Elle a connu une croissance rapide et est aujourd’hui un chef de file du commerce équitable en Amérique du Nord.

C’est également une coopérative de travail, ce qui signifie que ses employés sont à la fois membres et propriétaires de la coopérative et participent démocratiquement à son fonctionnement. La coop a choisi de s’identifier à ses partenaires producteurs en optant pour une forme d’entreprise qui intègre les mêmes valeurs de démocratie, d’équité, de solidarité et de transparence qu’ils appliquent au sein de leurs propres coopératives.

La siembra signifie « les semailles » ou « le temps des semences » en espagnol. La siembra et la cosecha (la récolte) sont les périodes de l’année les plus importantes pour les petits producteurs. Leur subsistance et leur culture y sont intimement liées. En offrant aux consommateurs des produits qui permettent d’améliorer les conditions de vie des producteurs et de leurs familles et qui favorisent la viabilité des collectivités d’ici et d’ailleurs, la coopérative La Siembra espère établir des liens plus équitables entre les consommateurs du Nord et les agriculteurs du Sud.

Vous pouvez trouver La Siembra sur le web (www.lasiembra.coop) ou vous pouvez les contacter par courriel ([email protected]), par téléphone (613 235-6122), par télécopieur (613 235-6877), ou encore par courrier (Coopérative La Siembra, 4, rue Florence, bureau 210, Ottawa (Ontario) Canada k2p 0w7).

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À propos de l’auteur

Clay McLeod est enseignant dans la division scolaire Central Okanagan à Kelowna, en Colombie-Britannique. Il enseigne en quatrième année à l’école primaire de South Kelowna. Depuis le début de sa carrière en enseignement en 2000, il a enseigné à des élèves âgés de 9 ans à 13 ans dans deux divisions scolaires de la Colombie-Britannique. Il présente des ateliers de développement professionnel portant sur l’éducation mondiale aux enseignants, et possède une vaste expérience dans le développement de matériel d’apprentissage touchant au domaine de l’éducation mondiale.

Avant de devenir enseignant, il a travaillé comme avocat et auteur, et ses écrits ont été publiés dans des publications très variées, notamment dans Alberta Law Review et OWL Magazine. Il écrit présentement un livre de ressources pédagogiques en éducation mondiale pour les éducateurs, intitulé The World in Your Classroom: Engaging Students in Global Education (traduction libre : « Le monde dans votre classe : Éveiller les élèves à l’éducation mondiale ») (en fait, plusieurs des idées présentées dans cette trousse apparaitront également dans ce livre) et il travaille à compléter une Maitrise ès arts (Éducation) à l’University of British Columbia (Okanagan).

Vous pouvez en savoir plus sur Clay, en visitant le site web de sa classe (www.sd23.bc.ca/~cmcleod) ou son site web de consultation en justice sociale et en éducation (www.continuumconsulting.ca), ou encore vous pouvez lui envoyer un courriel à [email protected].

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Renseignements généraux

Qu’est-ce que le commerce équitable ?Selon TransFair Canada, l’organisme canadien sans but lucratif de certification et de sensibilisation au commerce équitable, « les ventes de produits certifiés équitables au Canada ont augmenté, en moyenne, de 50 % par année depuis 1999, et la variété de produits certifiés équitables ne cesse d’augmenter également. » TransFair est l’Initiative nationale (IN) canadienne pour la Fairtrade Labelling Organizations International (FLO), l’agence internationale d’établissement des normes et de certification en matière de commerce équitable. Selon la FLO, « les ventes de produits équitables en Europe ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 20 % depuis l’an 2000. La valeur nette au détail des produits équitables vendus annuellement en Europe dépasse maintenant les 660 millions d’euros. C’est plus du double de la valeur d’il y a cinq ans [en 2000]. En effet, le marché du commerce équitable connait l’une des plus fortes croissances dans le monde. » Le commerce équitable est donc un phénomène mondial en pleine expansion, mais de quoi s’agit-il exactement ?

Le commerce équitable est-il un mouvement qui recherche l’équité économique pour les agriculteurs et les travailleurs du Sud mondial (un autre nom pour le Tiers-Monde ou les pays en voie de développement) ? S’agit-il d’une catégorie de produits, régis par des règles qui touchent la façon dont ces produits sont fabriqués et les lois du commerce ? S’agit-il d’une prise de conscience de notre capacité d’influencer le monde de façon positive en faisant des choix au niveau de l’achat de produits et de notre façon de vivre ? S’agit-il d’une tentative de prévenir les effets négatifs du « libre échange » (néolibéralisme, laisser-faire économique, mondialisation) qui amène les riches à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir davantage ? Il s’agit de tout cela et de bien plus encore. Selon Peter Mandelson, commissaire européen au commerce, « le commerce équitable nous enseigne que les consommateurs ne sont pas condamnés à n’être que des chasseurs de bonnes affaires… Le commerce équitable nous rappelle que le commerce est une question qui touche aux personnes, à leur subsistance, à leur famille, et parfois à leur survie. »

Lorsque vous voyez le logo « Certifié équitable » sur des biens de consommation, cela signifie que ces biens ont été produits et livrés au consommateur final selon les normes rigoureuses de la FLO en matière de commerce équitable, lesquelles ont été conçues de façon à s’assurer que le commerce international qui se fait sous la certification équitable ne mène pas à l’exploitation des producteurs du Sud mondial. Selon TransFair Canada,

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Le système international du commerce équitable est structuré de manière à produire les résultats suivants à l’intention des petits producteurs agricoles et des travailleurs des pays du Sud :

• Un juste prix pour leurs produits et leur travail ;• Des pratiques environnementales qui favorisent un développement durable ;• Une amélioration des services sociaux ;• Des investissements dans l’infrastructure économique locale.

Les normes et les critères du commerce équitable s’appliquent à la fois au niveau des producteurs et des commerçants (ainsi que des transformateurs, des grossistes et des détaillants), afin de s’assurer que ces grands objectifs sont respectés de façon démocratique et non discriminatoire. Par exemple, au niveau des producteurs, les règles du commerce équitable garantissent le respect de normes minimales en matière de santé, sécurité et environnement, et qu’aucun travail d’enfants* ou d’esclavage n’entre dans la production ou la récolte de produits équitables. Au niveau des commerçants, les règles du commerce équitable garantissent que les prix payés pour les produits sont suffisants pour assurer la pérennité de la production et la subsistance des producteurs ainsi qu’une prime liée au commerce équitable ; les règles du commerce équitable permettent également de tisser des liens durables entre les commerçants et les producteurs et, à la demande des producteurs, le paiement à l’avance de produits afin d’aider la planification à long terme. Pour de l’information complémentaire sur la certification et le système de vérification indépendante, vous pouvez consulter les références ci-dessous, notamment les sites web de TransFair Canada et de la FLO.

Pourquoi le commerce équitable est-il nécessaire ?Plusieurs des liens commerciaux historiques et actuels entre les producteurs du Sud mondial et les consommateurs du Nord mondial (les pays industrialisés) ont été et continuent d’être caractérisés par l’exploitation des producteurs du Sud. Selon David Ransom du magazine New Internationalist,

Depuis la montée des empires commerciaux industriels au dix-septième siècle, les ressources naturelles et la richesse ont été extraites au Sud et accumulées au Nord. Le phénomène actuel de mondialisation n’est pas réellement différent, à l’exception que les empires ne sont plus gouvernés par des nations mais par de grosses entreprises. Ce sont elles qui dictent les règles pour que le « libre échange » soit une partie qu’elles seules soient en mesure de jouer sur un terrain qui assure supposément l’égalité des chances, mais qui en réalité penche toujours plus en leur faveur. Ceux qui font du commerce équitable, au Nord comme au Sud, tentent de renverser cette tendance.

Dans le cas du cacao par exemple, 43 % du cacao mondial provient de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest. On rapporte couramment la présence d’enfants esclaves dans les plantations de cacao de cette région. De plus, des centaines de milliers d’enfants ouest-africains (âgés entre 9 et 12 ans) travaillent dans des conditions dangereuses dans les cacaoyères. Plusieurs d’entre eux sont au travail parce que le prix payé pour le cacao conventionnel non certifié équitable est si faible que les agriculteurs ne peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école. Les cacaoculteurs vivent dans de telles conditions de pauvreté comparativement aux Canadiens, que la plupart d’entre eux n’ont même jamais gouté au produit fini dérivé de leur travail—le chocolat. Pour plus d’information sur le travail des enfants et l’esclavage dans les plantations de cacao, vous pouvez consulter les références citées ci-dessous, notamment le site web d’Équiterre.

*Définit selon les critères de l’Organisation internationale du travail (OIT), c’est-à-dire le travail à temps plein par les enfants âgés de moins de 15 ans.

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Plusieurs autres biens de consommation que nous, citoyens du Nord mondial, prenons pour acquis—par exemple, le café, le sucre, le thé, les bananes, le riz, les fleurs, le vin, les ballons de sport et le coton—impliquent des histoires semblables d’exploitation, de pauvreté, et de privations vécues par les agriculteurs et les travailleurs du Sud. En raison de plusieurs facteurs—allant des iniquités historiques du commerce mondial et l’influence d’institutions économiques internationales, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, jusqu’aux fluctuations des prix mondiaux de marchandises comme les grains de café et de cacao—les agriculteurs et les travailleurs du Sud mondial vivent dans des conditions de pauvreté et de dénuement.

En quoi cela me concerne ?Lorsque nous achetons aveuglément le produit le moins cher sur les tablettes d’un magasin, sans penser à la provenance du produit et comment il s’est rendu jusqu’à nous, nous participons au cycle du commerce qui rend cette situation possible. Le proverbe qui dit « penser globalement, agir localement » donne un aperçu du pouvoir que nous exerçons quand nous faisons des choix dans nos vies, même à propos de choses qui peuvent sembler sans conséquence comme l’achat d’aliments ou d’autres produits. Compte tenu de notre rôle de consommateur dans l’économie mondiale, nos choix en matière d’achat ont un impact qui est ressenti partout dans le monde. À titre de consommateurs, nous exerçons un pouvoir de véritables citoyens du monde.

Dans le cadre de la Conférence Massey en 1967, intitulée « A Christmas Sermon on Peace » (traduction libre : « Un sermon de Noël sur la Paix »), Martin Luther King, Jr. disait ceci :

Le fond de la question, c’est que toute vie est interreliée. Nous sommes tous pris dans un réseau inextricable de mutualité, tissés dans un seul et même vêtement du destin. Tout ce qui en affecte un directement, nous affecte tous indirectement. Nous avons été créés pour vivre ensemble en raison de la structure inter-reliée de la réalité. Avez-vous déjà pensé qu’il vous est impossible d’aller travailler chaque matin sans être dépendant du reste du monde ? Vous vous levez le matin et allez à la salle de bain. Vous attrapez une éponge, qui vous est fournie par quelqu’un d’une ile du Pacifique. Vous prenez une barre de savon, qui vous provient des mains d’un Français. Puis vous entrez dans la cuisine pour boire votre café du matin, qui est versé dans votre tasse par un Sud-Américain. Peut-être préférez-vous du thé ; ce sera alors un Chinois qui vous le servira. Ou encore un chocolat chaud pour déjeuner, qui vous sera versé par quelqu’un de l’Afrique de l’Ouest. Puis, vous prenez une rôtie, qui provient des mains d’un agriculteur [local], sans parler du boulanger. Et avant même d’avoir terminé votre déjeuner ce matin-là, vous êtes dépendant d’une bonne partie du monde entier. C’est ainsi que notre univers est structuré, c’est là sa nature interreliée. Si nous voulons la paix sur la Terre, alors nous devons reconnaitre ce principe fondamental, qui est la structure interreliée de notre réalité.

La certification équitable reconnait ce « principe fondamental qui est la structure interreliée de notre réalité », puisqu’elle reconnait que nos choix en matière d’achat ont le potentiel d’influencer les vies des agriculteurs, des travailleurs et de leurs familles dans les pays du monde entier. La certification équitable nous permet de magasiner de façon éthique, de voter avec nos dollars pour une façon plus juste et plus équitable d’échanger avec les gens du Sud mondial qui nous fournissent plusieurs des articles de consommation que nous utilisons à tous les jours.

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Enseigner et apprendre le commerce équitableLes enfants et les jeunes sont naturellement intéressés à la fois au commerce équitable et aux circonstances qui rendent le commerce équitable nécessaire. Les enfants et les jeunes aiment découvrir différents endroits, différentes cultures et façons de vivre. Les enfants et les jeunes sont particulièrement intéressés à apprendre comment ils peuvent faire une différence dans le monde. Lorsqu’ils découvrent que d’autres vivent des situations difficiles, ils répondent avec compassion et souvent, avec le désir de faire quelque chose pour les aider. Le commerce équitable offre une excellente occasion d’avoir un impact positif sur le monde, de montrer aux enfants et aux jeunes qu’ils ont le pouvoir et la capacité de soutenir d’autres gens dans le monde. Le commerce équitable n’est pas synonyme de charité; il s’agit plutôt de tisser des liens respectueux, de démocratie, de liberté et d’autonomie. Comme l’a déclaré Nelson Mandela dans son discours « Abolissons la pauvreté » prononcé au Trafalgar Square le 3 février 2005, « Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité. C’est un acte de justice. Il s’agit de la protection d’un droit humain fondamental ; le droit à la dignité et à une vie décente. Tant que persistera la pauvreté, il n’y aura pas de liberté. »

Peu importe le contexte dans lequel vous enseignez, qu’il s’agisse d’une salle de classe conventionnelle dans une école publique, une école privée, une école alternative, un groupe de scouts ou de guides, ou dans une communauté religieuse, enseigner le commerce équitable aux enfants et aux jeunes leur permet d’en apprendre plus sur le monde qui les entoure, et sur les iniquités et les problèmes qui existent. Mais plus encore, c’est l’occasion de montrer aux enfants et aux jeunes qu’ils ont le pouvoir de faire une différence dans le monde. Apprendre le commerce équitable, c’est apprendre l’étendue de notre propre pouvoir ; il s’agit là d’une leçon de vie très importante, qui s’applique dans plusieurs domaines de la vie. De plus, en prenant conscience des liens qui existent entre eux et d’autres gens et collectivités partout dans le monde et du rôle qu’ils ont à jouer dans les systèmes mondiaux à titre de consommateurs et de citoyens, les enfants et les jeunes peuvent également pratiquer d’autres compétences (lecture, écriture, travail d’équipe, responsabilité sociale, etc.) dans un contexte authentique. Apprendre dans un contexte authentique comme celui-ci motive les enfants et les jeunes et leur permet de donner un sens et de s’impliquer dans les activités auxquelles ils participent.

RéférencesCertaines informations et citations utilisées ci-dessus sont tirées des ouvrages, articles et sites web qui suivent :

Équiterre : www.equiterre.org/equitable/informer/cacao.php

King, M. (1967). Conscience for Change: Massey Lectures, Seventh Series. Toronto : CBC Publications.

Ransom, D. (2000). « The Level Playing Field. » New Internationalist 322 (avril) : 13. Utilisé avec permission.

Fair Trade in Europe 2005 : Facts and Figures on Fair Trade in 25 European Countries : www.fairtrade.net/sites/news/FairTradeinEurope2005.pdf

Fair Trade Chocolate : The Sweet Solution to Abusive Child Labor and Poverty : www.globalexchange.org/campaigns/fairtrade/cocoa/index.html

Fairtrade Labelling Organizations International (FLO) : www.fairtrade.net

Nelson Mandela’s Speech to Trafalgar Square Crowd : www.makepovertyhistory.org/docs/mandelaspeech.doc

TransFair Canada : www.transfair.ca

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Ressources InternetUne liste à jour de ressources Internet est disponible sur le site web de La Siembra à l’adresse suivante : www.lasiembra.coop/fr/links.php.

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Programme d’activités

pour les enfants âgés de 6 à 11 ans

Éducation mondiale pour les enfants âgés de 6 à 11 ansLe modèle des « horizons en expansion » est fréquemment utilisé en Sciences sociales pour exposer les enfants à des visions du monde de plus en plus vastes. Au fil de leur cheminement d’un niveau à l’autre, on introduit les enfants à des notions de plus en plus vastes et élargies de communauté, en commençant avec leur famille et leur collectivité locale aux premiers niveaux, puis en élargissant le champ de vision à leur province, puis leur pays, et finalement jusqu’au monde entier aux niveaux plus élevés. Ce modèle se reflète souvent dans les objectifs et les programmes d’enseignement provinciaux. Cependant, il ne devrait pas enfermer dans un carcan les enseignants sensibles à l’éducation mondiale. L’éducation mondiale brise les distinctions artificielles établies entre le local et le mondial, et reconnait que les conditions locales ont un impact mondial, de même que les conditions mondiales ont un impact au niveau de nos collectivités locales.

L’éducation mondiale combine deux notions en éducation : l’ouverture sur le monde et l’attention centrée sur l’enfant. L’éducation mondiale est une approche éducative qui vise à honorer l’apprenant individuel, par respect et par sens d’efficacité éducative, tout en facilitant le développement de l’apprenant en un citoyen du monde, engagé à servir les intérêts du village planétaire et capable de réussite à ce niveau. Il n’est jamais trop tôt pour commencer à intégrer ces deux notions en éducation. Même au niveau primaire, les élèves peuvent être exposés à des idées et des activités qui leur permettront de donner un sens à leur rôle de citoyen du monde et d’apprendre des compétences qui leur permettront de contribuer à toutes les collectivités auxquelles ils appartiennent, tant au niveau local que planétaire.

Les élèves du primaire font partie de la chaine de consommation qui les relie, eux et leurs familles et leurs collectivités locales, aux familles et aux collectivités dans d’autres parties du monde. Par conséquent, il est important de leur faire prendre conscience de leurs liens avec ces collectivités et d’autres aspects de ces

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collectivités. Les activités qui suivent ont été conçues de façon à favoriser ce genre d’ouverture tout en développant des compétences essentielles de lecture et d’écriture.

Mise en scène mondiale en images détachéesCette activité est une adaptation d’une activité d’alphabétisation coopérative. L’activité est conçue de façon à amener les élèves à utiliser le langage oral pour décrire les détails visuels d’images, écouter des descriptions d’images pour créer des images mentales d’images non visualisées, et travailler en équipe pour donner un sens à l’information véhiculée par un ensemble particulier d’images. Dans le cadre de cette activité, vous utiliserez des photographies fournies dans cette trousse afin d’amener vos élèves à participer à ce processus.

Animation de l’activité

1. Expliquez que vous allez montrer aux élèves des images relatives à la récolte et la production de cacao, qui est transformé pour fabriquer du chocolat.

2. Demandez à vos élèves de s’asseoir en deux rangées parallèles, l’une en face de l’autre. Chaque élève travaillera avec un partenaire, soit l’élève assis directement devant lui ou elle, dans la rangée en face (si le nombre d’élèves est impair, vous pourrez former une équipe de trois).

3. À l’aide d’imprimés des photographies comprises à l’annexe 1 de cette trousse (vous pourriez agrandir, imprimer et laminer chaque photographie avant le début de l’activité), montrez une image (photographie) à la fois à une seule rangée d’élèves, tandis que les élèves dans l’autre rangée se retournent dans la direction opposée. Dites aux élèves dans la rangée qui observe l’image (la première rangée) de réfléchir à la façon dont ils pourraient décrire l’image à leurs partenaires, en observant les détails, les couleurs et les évènements représentés ou illustrés dans l’image.

4. Lorsque chaque élève de la première rangée aura eu la chance de voir l’image, demandez aux élèves dans la deuxième rangée de se retourner pour écouter leurs partenaires décrire l’image. Allouez suffisamment de temps pour permettre aux élèves qui décrivent (dans la première rangée) de bien décrire l’image et de répondre aux questions des élèves qui écoutent (dans la deuxième rangée).

5. Ensuite, les deux rangées échangent leurs rôles, et les élèves de la première rangée se retournent tandis que les élèves de la deuxième rangée observent la prochaine image dans la série, chaque élève devant réfléchir à la façon de bien décrire l’image à son partenaire.

6. Lorsque chaque élève de la deuxième rangée aura eu la chance de voir la deuxième image, demandez aux élèves de la première rangée de se retourner pour écouter leurs partenaires décrire l’image. Encore une fois, allouez aux élèves qui décrivent (dans la deuxième rangée) suffisamment de temps pour décrire l’image et répondre aux questions des élèves qui écoutent (dans la première rangée).

7. Continuez en alternance, avec une rangée d’élèves qui voit et décrit l’image à l’autre rangée d’élèves qui écoute et pose des questions, et vice-versa, jusqu’à ce que toutes les images de la série aient été observées par un partenaire et décrit à l’autre partenaire dans l’équipe. De cette façon, chaque élève aura la chance de voir et de décrire plusieurs images et aussi d’écouter les descriptions de plusieurs autres images faites par son partenaire.

8. Offrez alors à chaque équipe la chance de travailler ensemble pour décider comment résumer l’information qu’ils ont réussi à absorber des images, au sujet de la façon de vivre des gens qui travaillent à la récolte et la production du cacao. Selon vos élèves, vous pourriez en faire une activité libre, ou vous pourriez leur poser des questions portant sur le climat, les conditions et l’environnement que l’on voit dans les images, le cacao, la nature du travail impliqué dans la récolte du cacao, le type de vêtements

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portés par les agriculteurs, l’âge et le sexe des gens dans les photos, et l’apparence et l’attitude générale des gens présentés dans les images.

9. Demandez à chaque équipe de partager leur interprétation de la série d’images, soit par des dessins, par écrit ou oralement dans une présentation au reste de la classe. Cette étape pourrait mener à une discussion impliquant toute la classe, à propos des similarités et des différences entre les interprétations de chaque équipe (ou vous pourriez avoir cette discussion après l’étape suivante).

10. Lorsque toutes les équipes auront eu la chance de partager leur interprétation, montrez chaque image à toute la classe (vous pourriez préparer des acétates de chaque image pour cette étape), en lisant à la classe la légende correspondante à chaque image (comprise à l’annexe 1), ce qui pourrait mener à une discussion impliquant toute la classe à propos des similarités et des différences entre les diverses interprétations des élèves et l’interprétation des images fournie par la légende.

Après avoir partagé chacune des images et leurs légendes respectives avec vos élèves, il est également important d’ajouter de l’information concernant le lien et l’impact de ce processus sur la vie des enfants des cacaoculteurs. Pour ce faire, vous pouvez lire avec vos étudiants le document décrivant la vie de la fille d’un producteur de cacao équitable que vous aurez distribué à chacun (le document est inclus dans la trousse à l’annexe 2). Vous pourriez aussi discuter des gestes potentiels que vos élèves pourraient poser pour appuyer le commerce équitable.

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Programme d’activités

pour les enfants âgés de 9 à 13 ans

Éducation mondiale pour les enfants âgés de 9 à 13 ansDans le monde d’aujourd’hui, hyperconnecté en matière de communications, de voyages, d’interaction culturelle et de commerce mondial, les enfants d’aujourd’hui sont plus que jamais destinés à devenir de véritables citoyens du monde. Au fur et à mesure que les enfants grandissent et développent une compréhension de plus en plus sophistiquée du monde, il est essentiel qu’ils aient à leur disposition des outils leur permettant de comprendre l’ensemble des processus et des incidences du phénomène de la mondialisation et de relever de façon constructive les défis que représentent les conditions actuelles dans le monde. Compte tenu de la profonde interdépendance que nous entretenons avec des gens dans des endroits très éloignés, il est essentiel que nos enfants acquièrent les connaissances, les compétences et les attitudes requises pour s’acquitter de façon tangible et positive de leurs responsabilités de citoyens du monde.

L’éducation mondiale est une approche éducative qui permet aux enfants de cheminer vers une citoyenneté mondiale informée, constructive, positive, et active. David Selby, professeur en éducation pour le développement durable au Centre for Sustainable Futures, University of Plymouth, au Royaume-Uni, la définit de cette façon :

L’éducation mondiale est une approche éducative basée sur l’interconnexion entre les collectivités, les territoires et les gens, la nature interreliée des phénomènes sociaux, culturels et naturels, les liens entre le passé, le présent et l’avenir, et la nature complémentaire des dimensions cognitive, affective, physique et spirituelle de l’être humain. Elle aborde des enjeux de développement, d’équité, de paix, de justice sociale et environnementale, et de viabilité environnementale. Elle touche aux sphères personnelle, locale, nationale et planétaire. Encadrée par ces principes, son

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approche dans l’enseignement et l’apprentissage est de nature expérientielle, interactive, centrée sur l’enfant, démocratique, conviviale, participative et orientée sur le changement.

Bien que cela puisse sembler imposant comme objectif à prime abord, l’éducation mondiale ne vise pas à tout faire; elle est plutôt axée sur le fait que chaque petit geste fait une différence. En se concentrant sur les aspects de l’éducation mondiale qui cadrent avec le programme d’enseignement et les notions que vous devez mettre en pratique et qui vous motivent, vous et vos élèves, vous pouvez utiliser l’éducation mondiale pour vous aider à obtenir les résultats d’apprentissage et atteindre les objectifs du programme tout en enseignant à vos élèves à être des citoyens du monde responsables et positifs de façon plus tangible et efficace.

Choix chocolatés : le jeuCette activité consiste en un jeu de société qui se veut un outil d’enseignement. Le jeu est conçu de façon à représenter différents aspects de la culture du cacao et la livraison du chocolat au consommateur final, en comparant et en contrastant la chaine habituelle qui lie le cacaoculteur au consommateur et la chaine équitable correspondante. Il est conçu de façon à amener les élèves à vivre une expérience d’apprentissage permettant de démontrer les liens pertinents de façon tangible. Compte tenu qu’il s’agit d’un jeu de société, certain « faits » et liens plus complexes ont été simplifiés de façon à clarifier certains aspects de la production du cacao et du commerce équitable.

Par exemple, dans le jeu, l’agriculteur et le commerçant équitables se partagent les sommes d’argent à parts égales, ce qui n’est pas le cas dans la réalité. En fait, en raison des couts de distribution, des couts variables des ingrédients autres que le cacao, des fluctuations des taux de change, des données plus sensibles liées aux couts de fabrication, et des variations dans la teneur en cacao par tablette, il est impossible de généraliser quel pourcentage du prix payé pour chaque tablette de chocolat certifié équitable sera remis aux cacaoculteurs. Néanmoins, sans égard à ces complexités, le prix du cacao certifié équitable est toujours équivalent ou supérieur au prix du cacao sur le marché mondial, ce qui signifie que les cacaoculteurs reçoivent toujours plus d’argent pour leur produit dans le système équitable.

Pour être en mesure d’évaluer l’équité dans cette relation complexe, il est nécessaire de prendre en considération plusieurs facteurs, dont la nature de l’économie et le cout de la vie relatifs dans les pays producteurs de cacao du Sud mondial (comme la République dominicaine) et dans les pays consommateurs de chocolat du Nord mondial (comme le Canada), les autres étapes couteuses qui entrent dans la chaine cacaoculteur-à-consommateur (le transport, la transformation, la distribution, la vente au détail, etc.), et la composition du produit final (les tablettes de chocolat n’ont pas toujours les mêmes ingrédients ni les mêmes pourcentages de solides du cacao, et ne sont pas toutes fabriquées de la même façon). De plus, certains aspects des liens entre les producteurs et les commerçants équitables ne sont pas du domaine monétaire et ne peuvent être mesurés en dollars et en cents. Évidemment, un simple jeu de société ne peut refléter de façon réaliste tous ces facteurs et ces aspects, ainsi certaines parties du jeu ont été simplifiées pour qu’il soit à la fois plus facile à jouer et plus facile à comprendre pour les enfants qui y participent.

Avant d’entreprendre une partie avec vos élèves, quelques étapes de préparation sont nécessaires, par exemple, vous devrez imprimer et découper les cartes de jeu et l’argent, et vous devrez fournir des dés et des pions pour les enfants qui participeront. Par ailleurs, des instructions pour préparer les différents éléments du jeu sont fournies ci-dessous, suivies des instructions pour jouer une partie.

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Préparation des éléments de jeu avant la partie

1. Ces instructions vous permettront de préparer suffisamment d’éléments de jeu pour une partie impliquant 4–8 joueurs. Répétez les instructions (c’est-à-dire, faites des copies supplémentaires de chaque série de cartes de jeu) pour chaque sous-groupe qui participera à l’activité. Par exemple, si le groupe comprend 24 élèves, vous voudrez probablement créer trois séries d’éléments de jeu pour permettre aux 24 élèves de participer dans trois parties impliquant 8 joueurs chacune qui se dérouleront en simultané.

2. L’annexe 3 comprend de pages pour générer une série de billets (10 $, 20 $, 50 $ et 100 $) à utiliser comme argent de jeu. Imprimez trois séries de billets.

3. Découpez les billets de chaque feuille de papier, et séparez-les en piles par dénomination (c’est-à-dire une pile de billets de 100 $, une pile de billets de 50 $, etc.).

4. L’annexe 3 comprend également des séries de cartes. Vous devriez avoir en main les séries de cartes suivantes :

a. Cartes Conflit ;b. Cartes Coopération ;c. Cartes Pollution ;d. Cartes Terre saine ;e. Cartes Gros fric ;f. Cartes Commerce équitable.

5. Les cartes Commerce équitable et Gros fric présentent deux côtés—un côté pour le nom (qui décrit le type de carte) et un côté avec les directives à suivre. Imprimez recto verso ces deux séries de cartes.

6. Les quatre autres séries de cartes présentent seulement une côté avec le nom et une image qui représente un élément d’apprentissage. Imprimez-les recto seulement.

7. Découpez les séries de cartes sur chaque feuille.

8. L’annexe 3 comprend un plateau de jeu à utiliser dans le cadre de cette activité. Imprimez le plateau de jeu sur du papier de format légal (8,5 po × 14 po). Vous pourriez la laminer avant la partie.

9. Vous aurez besoin de deux dés à six côtés.

10. Vous aurez besoin d’un pion par équipe de deux joueurs (vous pouvez utiliser une gomme à effacer ou une pièce de monnaie).

Avant de décrire les instructions pour jouer une partie, il est important de mentionner qu’il ne s’agit pas d’un jeu de société traditionnel, en ce sens que le but du jeu n’est pas de « gagner » la partie ; il s’agit plutôt de jouer la partie pendant une certaine période de temps suffisante pour permettre aux joueurs de participer et d’observer la dynamique des liens (entre les agriculteurs et les commerçants, et entre les équipes Équitable et les équipes Gros fric) qui s’établissent au cours de la partie. Le jeu a été conçu de façon à fournir une expérience d’apprentissage plutôt qu’un défi stratégique ou une occasion de compétition entre les joueurs. Par conséquent, il est essentiel que tous les joueurs écoutent l’information lue sur les cartes par chaque joueur et que tous les joueurs participent, en faisant de l’écoute active ou en contribuant aux discussions qui découlent de la partie (au cours d’une partie, certaines cartes pigées lors du jeu posent des questions qui amènent à la réflexion et à la discussion).

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Instructions pour jouer une partie

1. Idéalement, chaque partie devrait compter 4 ou 8 joueurs, bien que le jeu permette une certaine flexibilité.

2. Avant de débuter une partie, vous pouvez soit distribuer la feuille d’instructions comprise à l’annexe 3, soit expliquer vous-même comment jouer.

3. Avant de débuter une partie, placez les cartes dans des piles sur le plateau de jeu, en fonction de chaque type de cartes, avec le nom des cartes sur le dessus et les directives en-dessous (c’est-à-dire, une pile de cartes Commerce équitable, une pile de cartes Gros fric, une pile de cartes Terre saine et Pollution, et une pile de cartes Coopération et Conflit), puis placez les billets en piles par dénomination près du plateau de jeu.

4. Formez des équipes de deux. Chaque équipe de deux joueurs sera composée d’un commerçant et d’un agriculteur. Si le nombre de joueurs est impair, formez une équipe de trois (qui comprendra soit deux agriculteurs soit deux commerçants) plutôt que de laisser un joueur jouer seul. Demandez aux joueurs de déterminer qui occupera chaque rôle.

5. Chaque plateau de jeu devrait comporter au moins une équipe Équitable et une équipe Gros fric. Il pourrait y avoir jusqu’à deux équipes de chaque catégorie. Assignez une catégorie Équitable ou Gros fric à chaque paire de joueurs.

6. Chaque équipe disposera d’un pion. Toutes les équipes commencent la partie en plaçant leur pion sur la case « Départ ».

7. Quand vient son tour de jouer, un coéquipier lance un seul dé à six faces, et avance son pion du nombre de cases indiqué par le dé.

8. Après avoir avancé son pion à la case appropriée sur le plateau de jeu, le coéquipier doit suivre les directives qui apparaissent dans la case sur laquelle il atterrit.

9. Quand le coéquipier est arrivé à la case finale pour ce tour-ci, il devrait prendre soit une carte « Commerce équitable » ou une carte « Gros fric » (selon le type d’équipe à laquelle il a été assigné : les équipes Équitable devraient prendre des cartes Commerce équitable, et les équipes Gros fric devraient prendre des cartes Gros fric) de la pile appropriée et lire les directives au verso de la carte à haute voix de façon à ce que tous les joueurs puissent l’entendre.

10. Après avoir lu la carte à haute voix au reste du groupe, le joueur devrait replacer la carte sous la pile d’où elle a été pigée et suivre les directives sur la carte ou prendre le montant d’argent à distribuer aux membres de l’équipe tel qu’indiqué, ou encore piger un autre type de carte tel qu’indiqué de la pile appropriée sur le plateau de jeu. Si la carte comporte une question plutôt que des directives, alors tous les joueurs devraient prendre le temps de discuter brièvement de la question.

11. Lorsqu’une équipe a terminé son tour, c’est alors au tour de l’autre équipe de jouer, et cette équipe suivra alors les instructions ci-dessus.

12. La partie continue, soit jusqu’à ce que toutes les équipes aient atteint la case « Arrivée », ou jusqu’à ce que vous ayez déterminé que les joueurs ont joué suffisamment pour être en mesure de discuter de façon pertinente de la partie.

13. À cette étape, il est essentiel de discuter des résultats de la partie, ainsi que des réflexions et des sentiments de chaque joueur à propos des dynamiques qui se sont établies au cours de la partie.

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Bilan de la partie

1. Si vous avez divisé votre classe ou votre groupe de participants en petits groupes pour jouer au jeu, vous pourrez maintenant regrouper tous les participants ensemble afin de faire le bilan ou discuter du jeu en groupe.

2. Demandez à chaque équipe de compter leur argent, en notant combien d’argent possède le commerçant comparativement à l’agriculteur. Lorsqu’un nombre représentatif d’équipes aura exposé au groupe combien d’argent ils ont amassé et comment l’argent est distribué, demandez à quelques joueurs de partager leurs sentiments à propos du montant d’argent qu’ils ont comparativement à leur partenaire. Les directives sur les cartes ont été conçues de façon à ce que les commerçants et les agriculteurs Équitable possèdent des montants d’argent équivalents, et que les commerçants des équipes Gros fric possèdent au moins trois fois plus d’argent que leurs partenaires agriculteurs. Assurez-vous que les contributions des joueurs reflètent cet état de fait, et permettez-leur de commenter la situation. Vous pourriez poser les questions suivantes :

a. Combien d’argent font les agriculteurs des équipes Gros fric comparativement aux commerçants des équipes Gros fric ?

b. Combien font les agriculteurs Équitable comparativement aux commerçants Équitable ?c. Que pensez-vous que les agriculteurs des équipes Gros fric ressentent face à cette situation ? Et les

commerçants des équipes Gros fric ?d. Comment pensez-vous que les agriculteurs Équitable se sentent ? Et les commerçants Équitable ?e. Comment vous sentiriez-vous si vous saviez que vous avez mangé une tablette de chocolat qui a

mené à la situation des équipes Gros fric ? Ressentiriez-vous la même chose si vous saviez que votre tablette de chocolat a mené à la situation des équipes Équitable ?

f. Choisiriez-vous d’acheter une tablette de chocolat Équitable ou une tablette Gros fric ? Et si la tablette Équitable coutait plus cher que la tablette Profit—cela vaudrait-il la peine de payer plus cher ?

3. Demandez à chaque équipe de regarder attentivement les cartes qu’ils ont pigées (cartes Coopération, Conflit, Terre saine et Pollution). Expliquez aux joueurs que ces cartes représentent certains aspects du commerce équitable qui ne peuvent s’exprimer en dollars et en cents, et demandez-leur de réfléchir sur ces aspects et ce qu’ils pourraient signifier. Les cartes Coopération représentent l’esprit de solidarité et les liens durables et respectueux qui existent entre les agriculteurs et les commerçants Équitable, alors que les cartes Conflit représentent l’exploitation qui découle de la chaine commerciale habituelle. Les cartes Terre saine représentent les pratiques agricoles écologiques et respectueuses de l’environnement utilisées par les producteurs Équitable, tandis que les cartes Pollution représentent l’utilisation de pesticides et de pratiques agricoles non biologiques dans la production industrielle. Si possible, tentez de solliciter ce genre d’idées des joueurs. Vous pourriez poser les questions suivantes :

a. Que voit-on sur l’image de la carte Conflit ? Que pensez-vous que cela représente ? Qu’est-ce que cela vous amène à penser de la relation qui existe entre les agriculteurs et les commerçants des équipes Gros fric et entre les agriculteurs et les commerçants Équitable ?

b. Que voit-on sur l’image de la carte Coopération ? Que pensez-vous que cela représente ? Est-ce que cela vous fait penser à la relation qui existe entre les agriculteurs et les commerçants des équipes Gros fric ou à celle entre les agriculteurs et les commerçants Équitable ? Pourquoi ?

c. Que voit-on sur l’image de la carte Pollution ? Cela représente les pesticides chimiques que certains agriculteurs utilisent pour empêcher les parasites de manger leurs récoltes. Malheureusement, ces pesticides sont aussi nocifs pour les humains, y compris pour les agriculteurs qui travaillent dans les champs à récolter le cacao, et ont aussi d’autres impacts négatifs sur les écosystèmes. Que pensez-vous de cette situation ? Que pensez-vous du fait que les cacaoculteurs Équitable évitent d’utiliser des pesticides et autres produits chimiques agricoles ?

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d. Que voit-on sur l’image de la carte Terre saine ? À quoi cela vous fait-il penser ? Quel est le lien entre cette image et l’agriculture biologique et les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement ? À votre avis, quel type de chocolat—Équitable ou Gros fric—en fait plus pour aider à protéger la Terre ?

4. Discutez de la façon dont certains aspects de la véritable relation qui existe entre les commerçants et les agriculteurs de cacao ont été simplifiés dans le jeu. Dans la réalité, l’argent payé pour du chocolat dans un magasin canadien est distribué à plusieurs endroits différents et sert à soutenir plusieurs emplois, dont la caissière, le gérant du magasin, les autres employés du magasin, les travailleurs qui ont transporté le cacao en Europe puis le chocolat au Canada, les travailleurs en Europe qui ont transformé le chocolat, les agriculteurs et les travailleurs qui ont produit les autres ingrédients qui entrent dans la fabrication du chocolat comme le lait et le sucre, etc. De surcroit, la certification équitable garantit que le prix payé aux cacaoculteurs sera suffisant pour assurer leur subsistance, ce qui comprend l’éducation pour leurs enfants. En discutant de la complexité des liens, vous pourriez attirer l’attention des joueurs sur certains des facteurs de cout suivants qui entrent dans la chaine cacaoculteur-à-consommateur pour le cacao :

a. Le transport des ingrédients bruts de leur lieu d’origine aux usines de transformation en Europe ; b. La transformation des fèves en beurre et en pâte de cacao ; c. Le transport de ces produits semi-finis à un fabricant de chocolat en Europe ;d. L’achat d’autres ingrédients (par exemple du lait biologique, des amandes biologiques) ;e. La fabrication (puisque la production équitable se fait à plus petite échelle que la production de

chocolat traditionnel, le chocolat équitable est plus couteux à produire) ;f. La production d’étiquettes et de présentoirs ;g. Le transport des tablettes de chocolat (de l’Europe à l’Amérique du Nord) ;h. L’entreposage ;i. La commercialisation ;j. Le transport aux distributeurs régionaux ;k. Le transport aux détaillants etl. La marge de profit des détaillants (qui sert en partie à payer les salaires des travailleurs de l’industrie

de la vente au détail).

5. Discutez de ce que les joueurs ont appris en général en jouant la partie. Vous pourriez poser les questions suivantes :

a. Qu’avez-vous appris sur la provenance du chocolat ?b. Que pensez-vous de la façon dont le commerce du cacao non équitable se fait ?c. Quel effet cela vous fait quand vous achetez du chocolat ?d. Comment le commerce équitable aide-t-il les agriculteurs qui cultivent le cacao ? Comment aide-t-il

leurs familles ?e. Comment le commerce équitable aide-t-il les consommateurs ?f. Que pouvez-vous faire pour aider les agriculteurs qui cultivent le cacao ?g. Maintenant que vous en savez plus sur le commerce équitable, quel type de chocolat voulez-vous

acheter ?h. Que pouvez-vous faire pour appuyer le commerce équitable ?

Après avoir joué une partie avec vos élèves, vous pourriez lire avec eux les documents décrivant d’où provient le chocolat et le commerce équitable que vous aurez distribué à chacun (les documents sont inclus dans la trousse à l’annexe 4).

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Programme d’activités

pour jeunes âgés de 13 à 18 ans

Éducation mondiale pour les jeunes âgés de 13 à 18 ansL’éducation mondiale est une approche éducative qui encourage les élèves à en apprendre plus sur l’interconnexion fondamentale entre les gens, les lieux, les cultures et les systèmes dans le monde. Bien sûr, le fait de prendre conscience de cette interconnexion nous amène à en apprendre plus sur les problèmes dans le monde. Si on en reste là, il peut en résulter un sentiment de désespoir, d’impuissance et d’apathie. Par conséquent, il est essentiel d’insister sur l’importance d’informer les enfants et les jeunes adultes que cette interconnexion qu’ils ont avec le monde entier leur donne le pouvoir de poser des gestes pour aider à résoudre les problèmes dans le monde. De plus, l’éducation mondiale les aide à maitriser les connaissances, les compétences et les attitudes qui leur permettront justement d’en arriver là.

Les quatre grands principes de l’éducation mondiale sont :

Principe 1 : il existe des vrais problèmes dans le monde

Malgré le potentiel positif de la mondialisation, la présence de souffrance, d’injustice, d’oppression, et de conditions et de situations négatives persiste dans le monde. Quels sont certains des « vrais problèmes » dans le monde ?

• La distribution inégale de la richesse et des ressources mondiales ;• Chaque jour, 30 000 enfants meurent en raison de leur pauvreté extrême ;• Des ateliers de misère abusent et exploitent les travailleurs ;• Le racisme, le sexisme et autres formes de discrimination ;• Des désastres naturels comme les ouragans, les tremblements de terre, les tsunamis ;• Un nombre important de conflits armés se déroulent dans le monde à tout moment et

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• Selon le « World Scientists’ Warning to Humanity » (traduction libre : Avertissement des scientifiques du monde à l’humanité), émis en 1992, « les êtres humains et le monde de la Nature vont entrer en collision » et se dirigent vers un désastre écologique.

Bien sûr, il existe d’autres problèmes et d’autres injustices dans le monde. Cette liste peut sembler quelque peu intimidante au départ, mais ces enjeux font partie de la réalité des jeunes adultes et doivent donc être confrontés, sinon notre enseignement ne permettra pas aux jeunes adultes d’être bien équipés pour répondre de façon efficace à ces questions vitales et importantes.

Principe 2 : un problème n’importe où est un problème partout

Samuel Johnson a dit : « une injustice n’importe où est une injustice partout. » Dans le monde contemporain de la mondialisation, les crises et les injustices ne peuvent être restreintes. Le monde est un système caractérisé par l’interdépendance sociale, écologique, politique et économique. Il en découle que la souffrance, l’injustice et les conditions négatives dans une partie du monde menacent les conditions positives dans d’autres parties du monde.

En raison du profond impact des conditions mondiales sur les conditions locales, les crises ou les injustices qui affectent un lointain coin du monde pourraient bientôt avoir un impact bien réel dans notre propre quartier, même si ce n’est pas le cas au départ. De plus, et même d’autant plus, compte tenu de la nature de notre interrelation avec les gens dans d’autres parties du monde, nous sommes responsables de l’existence de la souffrance et de l’injustice dans d’autres régions du monde, même si nous n’en ressentons aucun impact direct. Nous avons la capacité de nous informer sur les impacts des choix que nous faisons, et le pouvoir de faire des choix qui favorisent la justice plutôt que l’injustice.

Principe 3 : l’école est un endroit où l’on aborde les vrais problèmes dans le monde

L’école, les guides, les scouts, les centres communautaires, les lieux de culte et pratiquement tous les endroits où les gens se regroupent en communauté sont des lieux tout indiqués pour aborder les vrais problèmes dans le monde pour deux raisons. Premièrement, pour être des citoyens du monde efficaces et éthiques, les jeunes adultes doivent être au courant des situations négatives et des injustices de façon à pouvoir comprendre les conditions dans le monde et prendre des décisions informées. Deuxièmement, les jeunes adultes sont motivés et désireux d’en savoir plus lorsqu’ils prennent conscience des vrais problèmes dans le monde et de ce qu’ils peuvent faire pour aborder ces enjeux. Il est non seulement éthique d’encourager les jeunes adultes à faire des choix éthiques et à vivre leur vie de façon éthique—c’est une saine pratique éducative de le faire.

Le but n’est pas d’amener les jeunes adultes à adopter les opinions et les perspectives de l’enseignant, de l’éducateur ou du responsable ; il s’agit plutôt de leur permettre d’explorer eux-mêmes les enjeux et les différentes perspectives, afin de formuler leurs propres opinions et s’approprier les enjeux de leur propre chef.

Principe 4 : l’éducation mondiale aborde les vrais problèmes dans le monde

Par le biais de l’éducation mondiale, les jeunes adultes sont encouragés à développer une vision éclairée du monde et constater la réalité de la souffrance, de l’injustice, et des situations et des conditions négatives qui existent dans le monde. Mais plus encore, l’éducation mondiale les encourage à faire quelque chose à propos des situations négatives dont ils prennent conscience dans leur apprentissage du monde. Pour ce faire, l’éducation mondiale nous amène à :

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• Prendre en considération la réalité de la mondialisation et la nature systémique du monde et incorporer cette réalité dans le contenu pédagogique ;

• Adopter une vision holistique du jeune adulte et lui permettre de plonger de façon authentique dans un sujet concret ;

• Enseigner aux jeunes adultes comment agir en tant que membres respectueux et respectés d’un groupe d’apprentissage qui recherche la paix, la coopération, la responsabilité et l’efficacité ;

• Offrir des occasions explicites d’acquérir des connaissances, des compétences et des attitudes qui permettront aux jeunes adultes de devenir des citoyens du monde efficaces et éthiques et

• Mettre l’accent sur l’importance de l’engagement dans le monde, en posant des gestes pour améliorer le monde et contrer l’injustice.

Œuvrer pour une collectivité équitable et sans exploitationCette activité est conçue de façon à amener les élèves à s’impliquer pour changer leur école, leur groupe communautaire, leur lieu de culte, ou même leur gouvernement local, de façon à promouvoir la consommation équitable et éthique. Ce faisant, les élèves en apprendront plus à propos de certaines incidences liées aux habitudes de consommation et aux schémas d’échanges commerciaux, prendront conscience des conditions de vie de gens dans d’autres parties du monde, feront des recherches, écriront des documents à des fins authentiques, et auront l’occasion de récolter les fruits de leur implication communautaire.

Animation de l’activité

1. Vous pourriez lire avec vos élèves le document intitulé « Le cacao équitable » que vous aurez distribué à chacun (le document est inclus à l’annexe 5).

2. Discutez avec vos élèves de la nature des réseaux de commerce dans le monde et de notre dépendance envers les producteurs d’autres pays pour plusieurs produits que nous consommons quotidiennement, ainsi que leur dépendance économique envers nous (c’est là la nature de notre interdépendance). Vous pourriez partager avec vos élèves la citation de Martin Luther King, Jr. présentée dans la section « Renseignements généraux » de cette trousse (à la page 11). Pour bien ancrer ces éléments, vous pourriez discuter avec vos élèves des produits qu’ils ont déjà consommé dans la journée (par exemple les bananes au déjeuner, les souliers qu’ils portent, etc.) et de la provenance de ces produits (la plupart des vêtements portent des étiquettes indiquant où ils ont été fabriqués, et la plupart des souliers portent une étiquette sous la languette indiquant la même chose).

Nommer le monde

Il est important de reconnaitre que les expressions « nations en voie de développement » et « nations développées » sont problématiques puisqu’elles impliquent une notion de progression en termes d’évolution culturelle qui tend vers le capitalisme industriel. Il est bon de rappeler que l’on estime que si la consommation dans le reste du monde était équivalente à celle du Nord-Américain moyen, nous aurions besoin des ressources d’au moins quatre autres planètes Terre pour soutenir la population actuelle de 6 milliards d’habitants. Imaginez si le reste du monde était aussi « développé » que nous le sommes. L’expression « Tiers-Monde » est également problématique puisqu’elle tire son origine des conditions historiques géopolitiques et économiques de l’époque de la guerre froide. Par conséquent, nous avons utilisé les expressions « Nord mondial » et « Sud mondial » dans cette trousse. Une activité d’apprentissage intéressante consisterait à demander à vos élèves de faire des recherches et d’examiner la terminologie afin de choisir les expressions qu’ils jugent les plus appropriées.

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3. Partagez cette citation avec vos élèves :

« Le confort des riches dépend de l’abondance de l’approvisionnement des pauvres. »– Voltaire

Discutez avec vos élèves de la signification de cette citation et comment elle pourrait s’appliquer aux nations relativement riches du Nord mondial qui consomment des produits récoltés et fabriqués par des agriculteurs et des travailleurs des pays relativement pauvres du Sud mondial.

4. Discutez avec vos élèves des conditions de vie et de travail qui existent dans le Sud mondial. Vous pourriez leur fournir de l’information ou leur demander de faire leurs propres recherches à l’aide des sites web ci-dessous ou d’autres sites web :

• Équiterre : www.equiterre.org• Coalition québécoise contre les ateliers de misère : www.ciso.qc.ca/ateliersdemisere/index.html• Maquila Solidarity Network : www.maquilasolidarity.org• TransFair Canada : www.transfair.ca

6. Demandez à vos élèves de discuter des différentes façons d’influencer leur école, leur groupe ou leur collectivité pour les amener à pratiquer une consommation éthique ou à adopter une politique d’achat éthique ou « équitable et sans exploitation ». Les achats ou les politiques de consommation éthique peuvent toucher l’achat et la vente de fournitures, de vêtements, de ballons de sport, d’aliments pour la cafétéria et le magasin scolaire, ainsi que plusieurs autres aspects de la consommation individuelle et institutionnelle dans la collectivité. Vous pourriez demander à vos élèves de faire des recherches et des lectures sur le sujet (ou de dresser une liste d’idées) à l’aide des sites web ci-dessous :

• Amnistie internationale : www.amnistie.ca/images/stories/section_agir/campagnes/traite/enfants/presentation.htm

• Équiterre : www.equiterre.org/equitable/guide/• Coalition québécoise contre les ateliers de misère : www.ciso.qc.ca/ateliersdemisere/index.html• Oxfam Québec : www.oxfam.qc.ca/html/programmes_quebec/campagnes/commerce.asp

7. L’étape la plus importante consiste à encourager vos élèves à élaborer un plan et le mettre en œuvre. Voici des exemples de gestes à poser que vous pourriez considérer :

• Écrire une lettre à l’éditeur du journal local en lui fournissant des renseignements à propos des produits certifiés équitables et de la consommation éthique ;

• Créer des affiches d’information pour promouvoir le commerce équitable et la consommation éthique ;

• Écrire des articles dans le journal de l’école ou le journal communautaire à propos du commerce équitable et de la consommation éthique ;

• Créer des publicités pour les bulletins d’information distribués à l’école ou aux lieux de culte pour promouvoir le commerce équitable et la consommation éthique ;

• Produire un vidéo qui fait la promotion du commerce équitable et de la consommation éthique ;• Demander aux écoles, aux comités de parents, aux comités de pastorale et aux autres groupes

communautaires d’adopter des politiques d’achat éthiques ou « équitables et sans exploitation » (vous pourriez proposer une politique que vous aurez élaborée à l’organisme que vous tentez de convaincre) ;

• Soutenir ou lancer une campagne de « Ville équitable » dans votre collectivité (la campagne « Villes équitables » est une initiative de TransFair Canada ; pour de l’information complémentaire incluant un guide d’action, référez-vous à leur site web) ou

• Recommander que la prochaine campagne de financement de votre groupe soit une campagne de financement équitable.

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Mettez votre imagination et celle de vos élèves à profit pour entreprendre des actions efficaces. Le plus important consiste à poser des gestes concrets et à se rappeler que tout geste, aussi petit soit-il, peut faire une différence.

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Annexes

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Annexe 1 Mise en scène mondiale en images détachées

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Photo 1

Photo 2

Photo 3

Photo 4

Photo 5

Photo 6

Photo 7

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Photo 8

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Légende des photos

1. Le cacao dans votre tablette de chocolat provient du cacaoyer. Ces petits conifères poussent dans les pays chauds et pluvieux qui sont près de l’équateur. La cabosse de cacao, qui a la forme d’un ballon de football, peut être de plusieurs couleurs différentes, soit jaune, orange, rouge, brune ou verte.

2. La cabosse provient de la fleur de cacao. Ces fleurs poussent en grappes sur le tronc et les branches de l’arbre, et sont pollinisées par de petits insectes qu’on appelle les moucherons (un cousin du moustique). Après la pollinisation, la cabosse commence à grossir.

3. Quand vient le temps de récolter la cabosse, les agriculteurs utilisent un couteau recourbé (une machette) ou un long bâton pour couper la cabosse de l’arbre.

4. Voici ce qu’il y a à l’intérieur d’une cabosse. La cabosse est remplie de pulpe et de fèves de cacao (qui sont en réalité les graines).

5. L’agriculteur ouvre la cabosse et l’évide pour recueillir les fèves de cacao et la pulpe qui les entoure. L’écorce (la coquille externe de la cabosse) est soit compostée soit utilisée comme combustible.

6. Les cacaoculteurs apportent leurs sacs de fèves de cacao et de pulpe à leur association coopérative. Les fèves sont pesées et les agriculteurs sont payés. Puisque cette coop est certifiée équitable, les agriculteurs reçoivent un prix juste pour leurs fèves.

7. La pulpe et les fèves sont ensuite placées dans des bennes recouvertes de feuilles de bananier et restent là pendant plusieurs jours. C’est là qu’elles développent leur saveur. Pendant ce temps, la pulpe épaisse se liquéfie et s’égoutte, ne laissant que les fèves de cacao qui peuvent ensuite être recueillies.

8. Ces fèves sont séchées pendant plusieurs jours. Elles sont étalées au soleil et râtelées. Elles sont maintenant prêtes à être transformées en chocolat.

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Annexe 2 C’est la vie sous le commerce équitable

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C’est la vie sous le commerce équitableOlga est une fillette de 12 ans qui vit en République dominicaine. La République dominicaine est un petit pays situé dans la mer des Antilles à l’est du Mexique, sur l’ile d’Hispaniola, qui est la première ile où Christophe Colomb a mis le pied en 1492. Il fait très chaud en République dominicaine, et la longueur des jours et des nuits est pratiquement la même toute l’année. Le père d’Olga est un producteur de cacao qui est membre d’une coopérative (coop). Sa coop vend des produits équitables et biologiques à des entreprises qui font du commerce équitable dans des pays comme le Canada, y compris la coopérative La Siembra. Lis comment Olga décrit sa vie.

¡Hola! Je m’appelle Olga Lidia de Jesus, et ça me fait plaisir de te rencontrer. Bienvenue chez moi. Je vis avec ma

mère et mon père, mes deux frères ados, et mon grand-père. Il a 91 ans! Nous vivons dans une belle maison faite en bois dans le village de Yanabo, près du village de Castillo. Nous n’avons pas d’électricité ni d’eau courante dans la maison, mais j’aime bien vivre à Yanabo, puisque ici, tout le monde connait ma famille.

Je vais à l’école dans un plus grand village qui s’appelle La Taranas, puisqu’il y a une école à cet endroit. Ça me prend presque une heure

de voyagement à tous les matins. J’aimerais devenir avocate quand je serai grande. Mon jeu préféré à l’école s’appelle le « quemao ». Nous prenons un ballon de volleyball dégonflé et nous le lançons l’un sur l’autre. J’aime aussi jouer au baseball avec un ballon de volleyball. À la place d’un bâton, nous frappons le ballon de volleyball avec nos mains et nous courons pour faire le tour des buts. Je n’ai pas de travail, mais j’aide tout de même ma mère avec les tâches de la maison. J’aime lire des choses sur l’histoire, et j’aime aussi mon livre de cantiques pour l’église. Puisque nous n’avons pas l’électricité, je me couche dès que j’ai terminé mes devoirs.

Mon père cultive le cacao et travaille dans une coopérative qui vend du cacao équitable. Il se lève très tôt le matin et va toujours à la ferme avec sa machette (un long couteau qui sert à couper les cabosses de cacao des arbres). Quelquefois, des voisins viennent l’aider pour les travaux plus difficiles. À la ferme, ils enlèvent les broussailles et ils taillent les arbres. Quand vient le temps des récoltes, ils transportent les sacs de cacao de la ferme jusqu’à la maison avec des chevaux. Mon père reçoit un prix spécial pour son cacao, et la coopérative lui apprend aussi comment cultiver le cacao d’une façon différente. La coop est en train d’organiser un projet pour amener l’électricité à notre village, et ça, ça serait comme un rêve.

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Annexe 3 Choix chocolatés : le jeu

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Comment jouer au « Choix chocolatés : le jeu »Vous vous apprêtez à jouer à un jeu qui s’appelle « Choix chocolatés ». En jouant à ce jeu, vous apprendrez certaines choses, comme d’où provient le chocolat, et qu’est-ce que le chocolat certifié équitable. C’est très important d’être attentif à ce qui vous arrive à vous et aussi à tous les autres joueurs au cours de la partie. Lisez les cartes que vous pigez attentivement, et écoutez attentivement ce que les autres joueurs lisent sur les cartes qu’ils pigent. Pensez à ce qu’il y a sur chaque carte.

Instructions pour les joueurs

Voici comment se joue une partie :

1. Vous et un partenaire ou deux devrez partager un pion. La plupart des équipes devraient être formées de deux partenaires, et aucune équipe ne devrait compter plus de trois partenaires.

2. Vous et votre partenaire serez désignés soit une « Équipe Gros fric » ou une « Équipe Équitable ».

3. Sur votre plateau de jeu, il devrait y avoir au moins une équipe du type opposé. Cela signifie que si vous faites partie d’une équipe Gros fric, alors il devrait y avoir au moins une équipe Équitable qui joue aussi sur votre plateau de jeu ; par contre si vous faites partie d’une équipe Équitable, alors il devrait y avoir au moins une équipe Gros fric qui joue aussi sur votre plateau de jeu. Il peut y avoir plus d’une équipe de l’autre type sur votre planche de jeu, et il pourrait aussi y avoir une autre équipe du même type que vous (soit Équitable ou Gros fric).

4. Dans votre équipe, il devrait y avoir au moins un « agriculteur » et au moins un « commerçant ». Si vous n’êtes que deux, alors l’un de vous deux sera agriculteur, et l’autre sera commerçant.

5. Pour débuter la partie, chaque équipe doit placer son pion sur la case « Départ ».

6. Une équipe lance le dé et avance du nombre de cases indiqué par le dé (par exemple, si vous avez un 4, alors avancez de 4 cases).

7. S’il y a des instructions dans la case sur laquelle vous atterrissez, suivez-les.

8. Après avoir déplacé votre pion, prenez soit une carte Commerce équitable ou une carte Gros fric, selon le type d’équipe à laquelle vous appartenez (les équipes Équitable doivent prendre des cartes Commerce équitable, et les équipes Gros fric doivent prendre des cartes Gros fric).

9. Lisez votre carte à haute voix aux autres joueurs qui jouent sur votre plateau de jeu.

a. S’il y a une question, discutez-en avec les autres joueurs, oub. S’il y a des instructions, suivez-les.

10. Après avoir discuté de la question ou avoir suivi les instructions, replacez la carte Commerce équitable ou Gros fric que vous avez pigée sous la pile appropriée. Gardez tous les autres types de cartes (par exemple, Terre saine, Pollution, Coopération, Conflit) et l’argent que vous avez amassé en suivant les instructions sur la carte Commerce équitable ou Gros fric que vous avez pigée. Réfléchissez sur la signification de ces cartes.

11. La prochaine équipe jouera à son tour, en suivant les mêmes instructions.

12. Jouez chacun votre tour de cette façon, jusqu’à ce que chaque équipe ait atteint la case « Arrivée ».

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13. Lorsque la partie est terminée, chaque équipe devrait compter son argent et remarquer comment l’argent est réparti entre l’agriculteur et le commerçant. Chaque équipe devrait réfléchir sur la signification des cartes qu’elle a amassées au cours de la partie. Souvenez-vous des faits que vous avez lus ou entendus sur les cartes Gros fric ou Commerce équitable qui ont été pigées ; qu’est-ce que les autres cartes représentent ?

Maintenant que votre partie est terminée, répondez aux questions suivantes :

• Comment vous sentez-vous face au montant d’argent que vous avez amassé comparativement à votre partenaire ?

• Comment pensez-vous que les autres joueurs se sentent face aux montants d’argent qu’ils ont amassés comparativement à leurs partenaires ?

• Comment vous sentez-vous à propos des cartes que vous et votre partenaire avez amassées ?

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$100$CENT • ONE HUNDRED

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$50$CINQUANTE • FIFTY

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$20$VINGT • TWENTY

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CONFLIT CONFLIT

CONFLIT CONFLIT

CONFLIT CONFLIT

CONFLIT CONFLIT

�� • C’est quoi, le commerce équitable : une trousse éducative

COOPÉRATION COOPÉRATION

COOPÉRATION COOPÉRATION

COOPÉRATION COOPÉRATION

COOPÉRATION COOPÉRATION

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POLLUTION POLLUTION

POLLUTION POLLUTION

POLLUTION POLLUTION

POLLUTION POLLUTION

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TERRE SAINE TERRE SAINE

TERRE SAINE TERRE SAINE

TERRE SAINE TERRE SAINE

TERRE SAINE TERRE SAINE

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GROS FRIC GROS FRIC

GROS FRIC GROS FRIC

GROS FRIC GROS FRIC

GROS FRIC GROS FRIC

�� • C’est quoi, le commerce équitable : une trousse éducative

Le chocolat est dérivé du cacao, qui est une sorte de fève qui provient du cacaoyer. Les cacaoyers poussent seulement près de l’équateur, dans des endroits comme l’Afrique de l’Ouest et les Caraïbes, où bien des gens sont beaucoup plus pauvres que nous.

Qu’est-ce que cela signifie pour les amateurs de chocolat en Amérique du Nord ?

Le cacao tiré des cacaoyers est généralement transporté en Europe ou en Amérique du Nord pour être transformé en chocolat dans des usines où l’on y ajoute du sucre et, parfois, du lait pour qu’il ait bon gout.

Qu’est-ce que cela signifie pour les amateurs de chocolat en Amérique du Nord ?

Plusieurs familles qui dépendent des récoltes de cacao pour vivre sont si pauvres que les enfants doivent travailler dans les plantations de cacao avec eux plutôt que d’aller à l’école. Ils travaillent 12 heures par jour dans des conditions dangereuses pour un maigre salaire.

Qu’est-ce que cela signifie pour les amateurs de chocolat en Amérique du Nord ?

Dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, certaines personnes sont forcées de travailler comme esclaves dans les plantations de cacao.

Qu’est-ce que cela signifie pour les amateurs de chocolat en Amérique du Nord ?

Plusieurs commerçants de chocolat cherchent à payer les agriculteurs le moins possible pour leurs fèves de cacao. Cela permet aux commerçants de réduire leurs couts et de faire plus d’argent, mais cela réduit aussi le revenu des agriculteurs.

Commerçant : prenez 150 $Agriculteur : prenez 50 $

Pour augmenter la quantité de cacao récolté, plusieurs plantations utilisent des pesticides qui peuvent être dangereux pour les travailleurs qui y sont exposés.

Commerçant : prenez 150 $ et une carte Pollution

Agriculteur : prenez 50 $ et une carte Pollution

Plusieurs producteurs de cacao doivent emprunter de l’argent pour subvenir aux besoins de leurs familles et deviennent endettés ; quand vient le temps de vendre leurs récoltes, ils sont désespérés et prêts à accepter n’importe quoi.

Commerçant : prenez 180 $ et une carte Conflit

Agriculteur : prenez 20 $ et une carte Conflit

Lorsque les enfants des familles pauvres qui cultivent le cacao doivent travailler plutôt que d’aller à l’école, leurs futures possibilités d’emploi deviennent de moins en moins prometteuses.

Commerçant : prenez 150 $Agriculteur : prenez 50 $

(verso des cartes Gros fric)

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COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

COMMERCEÉQUITABLE

�� • C’est quoi, le commerce équitable : une trousse éducative

Le logo du commerce équitable signifie que vous payez des prix justes aux agriculteurs qui récoltent le cacao qui entre dans la fabrication de votre chocolat, pour qu’ils puissent se payer de la nourriture, un abri et des médicaments. Leurs enfants vont à l’école plutôt que de travailler.

Quel en est l’impact sur le monde ?

Le logo du commerce équitable signifie que le travail à temps plein des enfants âgés de moins de 15 ans n’est pas permis dans les fermes qui produisent le cacao qui entre dans la fabrication de votre chocolat.

Quel en est l’impact sur le monde ?

Le logo du commerce équitable signifie qu’aucun esclavage n’est permis dans les fermes qui produisent le cacao qui entre dans la fabrication de votre chocolat.

Quel en est l’impact sur le monde ?

Des primes liées au commerce équitable sont versées aux agriculteurs, ce qui leur permet de financer des projets dans leurs collectivités, comme par exemple la construction de puits.

Quel en est l’impact sur le monde ?

Les ventes de produits certifiés équitables au Canada ont augmenté, en moyenne, de 50 % par année depuis 1999. Bien qu’il coute relativement cher (environ deux fois plus que le chocolat non équitable), le marché du chocolat équitable connait l’une des plus fortes croissances dans le monde.

Commerçant : prenez 100 $Agriculteur : prenez 100 $

Les produits équitables coutent plus cher que les produits non équitables (jusqu’à deux fois plus dans certains cas), et les agriculteurs et les commerçants se partagent les revenus de façon équitable.

Commerçant : prenez 100 $Agriculteur : prenez 100 $

Le commerce équitable encourage et permet aux agriculteurs d’utiliser des pratiques agricoles qui favorisent la santé des collectivités et des écosystèmes.

Commerçant : prenez une carte Terre saineAgriculteur : prenez une carte Terre saine

Le commerce équitable aide les gens des collectivités à subvenir à leurs propres besoins.

Commerçant : prenez une carte CoopérationAgriculteur : prenez une carte Coopération

(verso des cartes Commerce équitable)

L’Halloween s’en vient–

Avancer 4 cases

La maladie attaque ton cacao–

Reculer 5 cases

Ton cacao pousse rapidement–

Relancer

La St‑Valentin s’en vient–

Avancer 5 cases

Un ouragan détruit tes cacaoyers–

Sauter un tour

Tes produits sont populaires–

Prendre une autre carte

ARRIVÉEDÉPART

Tes produits sont

boycottés–Sauter un tour

La fête des Mères s’en vient–

Avancer 3 cases

CHOIX CHOCOLATÉS LE JEU

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Annexe 4 D’ou provient le chocolat ?Pour en savoir plus sur le commerce équitable

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D’où provient le chocolat?Je vous gage que vous aimez manger du chocolat. Vous savez peut-être que le chocolat provient du cacao, mais que savez-vous sur les agriculteurs qui travaillent dans les plantations de cacao ? Dans plusieurs plantations de cacao, les travailleurs sont maltraités et reçoivent très peu d’argent pour leur travail. En fait, plusieurs producteurs de cacao ou cacaoculteurs sont si pauvres qu’ils ne peuvent même pas se permettre d’acheter du chocolat, et ils n’ont jamais gouté au produit final dérivé de leur travail. Certaines plantations se servent d’enfants ou d’esclaves pour accomplir le travail sur la ferme. Les agriculteurs dans ces plantations peuvent être exposés à des conditions de travail dangereuses et des pesticides toxiques. Quand vous achetez une tablette de chocolat au magasin, la quantité d’argent qui se rend jusqu’aux agriculteurs dans ces plantations est minime.

De la fève à la tablette

Vous êtes-vous déjà demandé comment la tablette de chocolat s’est rendue de la ferme jusqu’à votre bouche ?

1. Le cacao provient du cacaoyer, un arbre tropical qui pousse uniquement dans des conditions chaudes, pluvieuses et humides près de l’équateur, dans des pays pauvres qui font partie de ce qu’on appelle le Sud globalisé.

2. Quand vient le temps de récolter le cacao, les agriculteurs commencent par couper les cabosses de l’arbre.

3. Puis les cabosses sont ouvertes et évidées pour recueillir les fèves de cacao.

4. Lorsque les fèves ont fermenté et séché, elles sont transportées dans des usines, habituellement en Europe ou en Amérique du Nord.

5. Dans ces usines, les travailleurs transforment les fèves de cacao en pâte et en beurre de cacao, par le biais d’un procédé qui implique de faire torrifier et moudre les fèves.

6. Puis, les travailleurs raffinent la pâte et le beurre de cacao et les mélangent à d’autres ingrédients comme du lait et du sucre, pour fabriquer du chocolat.

7. Alors, des compagnies ou des coopératives emballent le chocolat et le distribuent dans des magasins situés par exemple aux États-Unis, au Canada et en France, où des gens comme vous peuvent en acheter.

La culture et le commerce traditionnels du cacao

La culture « traditionnelle » du cacao décrit la façon habituelle de cultiver le cacao dans le monde, selon les normes établies du commerce ; c’est ce qui produit le chocolat dit « traditionnel ». C’est le genre de chocolat qui entre dans la fabrication de la plupart des produits de chocolat. Plusieurs producteurs de cacao et leurs familles vivent dans la pauvreté et ont des conditions de travail injustes. Dans les fermes de cacao de la Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest (d’où provient 43 % du cacao mondial), on rapporte l’utilisation d’enfants esclaves, d’enfants qui travaillent dans des conditions dangereuses, et d’enfants qui n’ont pas la chance d’aller à l’école puisqu’ils sont obligés de travailler. Les enfants ne vont pas à l’école puisqu’ils travaillent dans les plantations de cacao. En effet, les familles impliquées dans la production du cacao traditionnel sont souvent pauvres, et comptent sur un revenu annuel moyen de seulement 30 à 110 $ par membre de la famille.

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Où va l’argent du chocolat ?

Compte tenu des conditions qui règnent dans les endroits d’où provient le cacao utilisé dans le chocolat traditionnel, les agriculteurs qui cultivent les fèves de cacao reçoivent une infime partie des profits tirés des ventes de chocolat : pour la vente d’une tablette de chocolat à un dollar, le cacaoculteur reçoit quelques cents. Qu’est-ce que vous recevez quand vous dépensez votre argent pour acheter du chocolat traditionnel ? Bien sûr, vous obtenez du lait, du sucre, du beurre de cacao et de la pâte de cacao. Par contre, le travail forcé, le travail d’enfants, les longues heures de travail, les conditions de travail dangereuses, l’incertitude financière en raison des prix qui fluctuent, et la pauvreté que vivent les cacaoculteurs font aussi partie de la réalité.

Pensez-y bien

Certaines personnes disent que cette réalité fait en sorte que le chocolat a un gout « amer ». À votre avis, qu’est-ce que cela signifie ?

Qu’est-ce que ces circonstances ont à voir avec vous ?

Est-ce que cette information change votre façon de voir le chocolat ?

Quel est l’impact des choix que vous faites lorsque vous consommez du chocolat sur la situation des cacaoculteurs et de leurs familles ?

Que pouvez-vous faire à propos de cette situation ?

Apprenez-en plus à propos des conditions de vie des cacaoculteurs à : www.equiterre.org/equitable/informer/cacao.php

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Pour en savoir plus sur le commerce équitableHeureusement, ce n’est pas toutes les fermes de cacao qui abusent et exploitent les travailleurs en leur payant des salaires trop faibles pour subvenir à leurs besoins et en utilisant le travail des enfants et des esclaves. Certains petits agriculteurs produisent ce qu’on appelle le cacao certifié équitable, qui entre dans la fabrication du chocolat certifié équitable. Pour être officiellement certifié équitable, les fabricants de chocolat doivent payer un prix juste aux cacaoculteurs, qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Les fabricants de chocolat équitable n’utilisent pas de cacao qui a été cultivé par des esclaves ou des enfants âgés de moins de 15 ans travaillant à temps plein, et ils encouragent et aident les petits producteurs à instaurer des pratiques agricoles biologiques qui ne sont pas nocives pour l’environnement. Ils aident également les agriculteurs en les payant en partie à l’avance au besoin, et en payant un montant supplémentaire pour des projets communautaires. Dans le commerce équitable, les petits producteurs font partie de coopératives, ou coops, démocratiques, ce qui leur permet de travailler en équipe pour recevoir de la formation, prendre des décisions pour leurs propres collectivités, et faire plus d’argent de la culture du cacao. Souvent les coops offrent des prêts à leurs membres agriculteurs. Elles vendent directement au nom de leurs membres, ce qui permet aux petits producteurs d’avoir un meilleur prix et de faire des profits. Il existe un organisme cadre mondial (qui s’appelle la Fairtrade Labelling Organizations International ou encore la FLO) et d’autres organismes dans différents pays (TransFair Canada et TransFair USA en Amérique du Nord) qui s’assurent que chaque cacaoculteur et chaque fabricant de chocolat respecte ces normes, et si c’est le cas, alors ils ont le droit d’utiliser le logo du commerce équitable pour identifier leurs produits comme étant certifiés équitables.

Au Canada, le logo ici à droite garantit qu’un produit est certifié équitable. Recherchez ce logo pour être certain que les entreprises qui ont été impliquées dans la fabrication du produit que vous achetez ont respecté toutes les normes du commerce équitable.

Quel est l’impact du commerce équitable sur les cacaoculteurs ?

La ligne noire sur le graphique ci-dessus indique le prix payé pour le cacao certifié équitable, comparativement au prix payé pour le cacao non équitable sur le marché libre, indiqué par la ligne grise. En plus du prix plus élevé que sur le marché conventionnel, la certification équitable implique

Prix équitables (FLO) versus prix du marché (1998–2005)3,00

2,50

2,00

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1,00

0,50

0,00

$ US/kg

Sep–98Déc–

98M

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Jun–99

Sep–99Déc–

99M

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Jun–00

Sep–00Déc–

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Jun–01

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01M

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Jun–02

Sep–02Déc–

02M

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Jun–03

Sep–03Déc–

03M

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Jun–04

Sep–04Déc–

04M

ar–05

Prix équitable minimum FAB en $ US/kg Prix mensuel moyen du cacao en $ US/kg

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aussi un soutien aux pratiques agricoles biologiques et écologiques, un engagement à long terme, un appui à la structure démocratique des coopératives de producteurs, et le paiement de primes liées au commerce équitable. Selon vous, quel est impact de l’achat de chocolat certifié équitable sur les cacaoculteurs ?

Bien sûr, le chocolat équitable coute plus cher que les autres types de chocolat, mais lorsque les gens prennent conscience des conditions dans les plantations de cacao non équitable, plusieurs d’entre eux sont heureux de dépenser leur argent pour appuyer les producteurs de cacao et leurs familles. Voici quelques exemples de l’impact du commerce équitable sur la vie des gens et des collectivités du Sud mondial :

La vente de notre production de cacao biologique par le biais de CACAONICA m’assure un revenu viable, essentiellement grâce au prix équitable plus avantageux, ce qui m’a permis d’améliorer ma vie, ma maison, ma façon de me nourrir et d’acheter des médicaments, ce qui est important étant donné que j’ai 72 ans.

Mariano Ruiz Gonzales, membre de CACAONICA, Nicaragua (traduction d’un profil de producteur équitable de la Fairtrade Labelling Organizations International, disponible à l’adresse suivante : www.fairtrade.net/uploads/media/CACAONICA_01.pdf)

Dans notre pays, la fermentation du cacao ne faisait pas partie de nos coutumes. Avec le revenu du commerce équitable, nous avons été en mesure d’implanter un programme de fermentation pour améliorer la qualité de notre cacao et de convertir notre production pour obtenir la certification biologique. Ces deux mesures ont amélioré notre situation sur le marché des exportations. Le marché du commerce équitable est très important pour la survie de nos associés.

Isidoro de la Rosa, directeur général de la coopérative de cacao CONACADO, en République dominicaine (traduction d’un profil de producteur équitable de la Fairtrade Labelling Organizations International, disponible à l’adresse suivante : www.fairtrade.net/uploads/media/CONACADO_01.pdf)

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Annexe 5 Le cacao équitable

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Le cacao équitableLe cacaoAujourd’hui, il y a environ 14 millions de personnes dans le monde qui participent directement à la production annuelle de plus de 3,6 million de tonnes métriques de cacao.

Le marché mondial du cacao, détenu par quelques grandes compagnies, a énormément fluctué durant les dernières années. Par exemple, en 2000, les prix ont connu leur plus bas niveau depuis 27 ans (714 $ US par tonne métrique), tandis qu’en 2002, ils ont atteint un niveau record depuis 16 ans (2 000 $ US/tonne).

Malgré cette importante augmentation des prix, il est peu certain que les producteurs de cacao en bénéficieront. En effet, 90 % de la production mondiale de cacao provient de petites fermes familiales ayant très peu de pouvoir pour négocier des prix justes avec les acheteurs locaux. En 2005, seulement 5 657 tonnes de cacao ont été vendues à des prix certifiés équitables, soit moins de 0,15 % de la production mondiale de cacao.

Le commerce équitableLe cacao certifié équitable garanti que les fermiers seront en mesure de couvrir leurs couts de production grâce à un prix dit plancher de 1 600 $ US/tonne en plus d’une prime du commerce équitable de 150 $ US/tonne et d’une prime pour la culture biologique de 200 $ US/tonne. De plus, lorsque les prix mondiaux dépassent le prix plancher, le système de certification du commerce équitable s’assure que les producteurs continuent à recevoir ces primes équitable et biologique, ce qui leur permet de réinvestir et de planifier leur activité future.

Le commerce équitable est un partenariat commercial basé sur le dialogue, la transparence et le respect. Il s’efforce à atteindre la plus grande équité lors des échanges internationaux.

Les produits portant le label du commerce équitable garantissent :

• des prix équitables pour les productrices et producteurs ;• le versement de primes destinées à améliorer les conditions sociales dans les communautés des

producteurs ; • le paiement en avance aux producteurs afin de les aider dans leur planification à long terme ; • la participation démocratique dans les fermes coopératives ; • qu’il n’y a pas de travaux forcés, ni main-d’œuvre enfantine ;• un soutien aux méthodes de production qui aident à entretenir les habitats et à préserver des

communautés saines.

La certification équitableLa FLO (Fair Trade Labelling Organizations International) est une organisation mondiale de normalisation et de certification qui s’assure que chaque étape entre le producteur et le consommateur est indépendamment contrôlée. Cette procédure permet de garantir que les principes du commerce équitable sont respectés (pour plus d’information, consultez le site www.fairtrade.net).

L’organisation canadienne affiliée à la FLO est TransFair Canada (www.transfair.ca). Lorsque vous voyez un produit portant le logo « Certifié équitable » de TransFair, vous avez l’assurance que ce produit a subit le processus de contrôle de la FLO.

Coopérative CACVRA, Pérou

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Coopérative La Siembra4, rue Florence, bureau 210Ottawa (Ontario) k2p 0w7

Téléphone : 613 235-6122Télécopieur : 613 235-6877Courriel : [email protected]