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0 MÉMOIRE Présenté par : Emilie Rosselin Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables) Evaluer et optimiser la réalisation des projets d’accueil du public en forêt domaniale de Fontainebleau Pour l’obtention du : DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH Cursus ingénieur agronome par apprentissage et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE Stage effectué du 01/02/2010 au 31/12/2011 A : Office National des Forêts, 217 bis rue Grande, 77 300 Fontainebleau Enseignant-responsable : Yves EHRHART Maître de stage : Victor AVENAS Soutenu le : 06 Décembre 2011

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MÉMOIRE

Présenté par : Emilie Rosselin

Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de

l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables)

Evaluer et optimiser la réalisation des projets d’accueil du public en

forêt domaniale de Fontainebleau

Pour l’obtention du :

DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH

Cursus ingénieur agronome par apprentissage

et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE

Stage effectué du 01/02/2010 au 31/12/2011

A : Office National des Forêts,

217 bis rue Grande,

77 300 Fontainebleau

Enseignant-responsable : Yves EHRHART

Maître de stage : Victor AVENAS

Soutenu le : 06 Décembre 2011

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Evaluer et optimiser la réalisation des

projets d’accueil du public en forêt

domaniale de Fontainebleau

Rapport évaluant mes deux années d’apprentissage effectuées à l’Agence

Interdépartementale de l’Office National des Forêts de Fontainebleau, avec

l’aide et le soutien de mes deux tuteurs :

M. AVENAS et EHRHART

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Résumé

Dans le cadre de ma formation d’ingénieure AgroParisTech effectuée en alternance avec

l’Agence Interdépartementale de l’Office National des Forêts (ONF) de Fontainebleau, j’ai pu

appréhender pendant deux ans le travail quotidien d’un chef de projet, au sein du service « Accueil

du public – Biodiversité », qui met en place des actions destinées à améliorer l’accueil du public dans

les forêts gérées par l’Agence de Fontainebleau. C’est dans ce contexte particulier que j’ai développé

les compétences acquises lors de mes études, à travers diverses missions telles que la gestion de

projets, la rédaction d’articles de presse, ou encore l’organisation du suivi des opérations mises en

œuvre par l’Agence, notamment sur le plan budgétaire. N’ayant donc pas abordé une mais diverses

thématiques lors de mon apprentissage, j’ai décidé dans ce rapport d’analyser la mise en place des

projets d’accueil du public en forêt de Fontainebleau et de proposer, à partir des travaux que j’ai

effectué, des préconisations pour optimiser ces opérations, en fonction des besoins exprimés par le

public et des moyens à disposition. Ces recommandations suivent trois axes. Le premier retrace les

éléments importants de contexte en évoquant les spécificités du massif bellifontain (qui attire

chaque année plus de 2 millions de visiteurs) et l’intérêt des actions entreprises pour conserver son

patrimoine exceptionnel. Le deuxième thème aborde la cohérence à établir entre les opérations

d’accueil et les besoins du public, qui ne sont aujourd’hui que partiellement recensés. La troisième

partie traite des modalités à mettre en œuvre pour améliorer l’efficacité du service et valoriser au

mieux les actions qu’il réalise, dans un contexte où les moyens disponibles, qu’ils soient techniques,

humains ou financiers sont appelés à diminuer. Ce rapport analyse ainsi dans un premier temps le

processus de gestion de projets actuellement en place au niveau du service, pour ensuite mettre

l’accent sur les critères à développer et à optimiser avant de proposer les moyens à mettre en œuvre

pour atteindre ces objectifs.

Les mots-clés sont en gras et soulignés dans le texte.

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Summary

During the last two years of my training as an AgroParisTech engineer, I have been an

apprentice for the Interdepartmental Agency of the ONF of Fontainebleau (the organisation which is

responsible for the administration of national forests in France). Under these circumstances I was

given the opportunity to handle the daily work of a project manager within the department which

runs actions related to the fulfillment of the public needs in the forests managed by the

Fontainebleau Agency. This enabled me to manage projects, to write articles and to build a new

organization for the monitoring – especially from a financial point of view – of my department’s

actions, and thus to develop the skills I had learnt during my studies. Thereof I have not had a unique

but rather diverse subjects to treat during my apprenticeship. This is the reason why I have chosen in

this report to analyse the carrying out of my department’s projects in the Fontainebleau forest, and

to propose, drawing on the works I have achieved, a number of recommendations aimed at

improving those projects. These suggestions, based on the requests expressed by the visitors and on

the departmental means at hand, follow three axes. The first summarizes the elements which make

up the forest’s identity (which attracts at least 2 million visitors a year) as well as the interests of the

actions carried out in order to preserve this exceptional heritage. The second theme analyses the

consistency that still has to be built between the projects put in place by the department and the real

needs expressed by the public, which are not fully known today. The third part evokes the terms

which are to be developed in order to improve the department’s efficiency and to better promote its

actions, considering that the means at our disposal, whether they be technical, social or financial, will

probably diminish in the following years. Thus, this report analyses firstly the process followed during

the project management, secondly the terms that are to be developed to improve this procedure and

thirdly the means to be put in place in order to reach those aims.

The key words appear in bold and underlined in the text.

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Ce rapport conclue mon apprentissage effectué, depuis le 1er Février 2010, à l’Agence

Interdépartementale de l’Office National des Forêts (ONF), basée à Fontainebleau. Ces deux années

partagées entre les services généraux, l’accueil du public et la communication m’ont permis de mieux

appréhender le milieu forestier et la gestion qui en est faite par l’ONF, organisme public à caractère

industriel et commercial, créé en 1996, et chargé par l’Etat de la gestion des forêts publiques

françaises relevant du régime forestier. Les missions et objectifs nationaux de l’ONF sont définis dans

un contrat pluriannuel signé avec l’Etat et décliné en directives territoriales. Chaque Direction

Territoriale (au nombre de 9) et Direction Régionale (au nombre de 5) a ainsi ses propres obligations

de moyens et de résultats, déterminées de façon contractuelle selon les caractéristiques du territoire

dont elle a la gestion.

L’Agence de Fontainebleau, qui régit 49 569 ha de forêts, soit 8 314 ha de forêts communales

et 41 255 ha de forêts domaniales réparties sur quatre départements : la Seine de Marne (77),

l’Essonne (91), la Seine Saint-Denis (93) et le Val de Marne (94), dépend de la Direction Territoriale Ile

de France – Nord-Ouest, tout comme les agences de Compiègne ou Versailles (annexe 1). Ces trois

agences d’Ile-de-France ont en commun de posséder sur leur territoire des forêts très fréquentées,

situées en périphérie de grosses agglomérations. Ce facteur change considérablement la gestion qui

est faite de ces massifs, soumis à une sylviculture qui doit prendre en compte les demandes

sociétales – en particulier depuis la loi d’orientation sur la forêt (Loi 2001-602) du 09 Juillet 2001.

Cette dernière a confirmé la stratégie forestière nationale et la nécessité qu’elle prenne en compte le

caractère multifonctionnel des forêts françaises et pas uniquement leur capacité à produire du bois

de qualité. C’est au cœur de ces forêts dites périurbaines que prend tout le sens du développement

durable, car leurs rôles environnementaux, sociaux et économiques, sont poussés.

Ces forêts possèdent également un patrimoine remarquable qu’il soit paysager, historique ou

environnemental, à l’exemple du massif de Fontainebleau, réputé pour ses multiples facettes et qui

accueille chaque année, d’après l’étude de l’Institut d’Observation de Décision (IOD) de 1996, plus de

13 millions de visites. Symbole de naturalité à proximité de 22 villes (localisées à moins d’un

kilomètre – données IGN de 2009), ce massif offre un cadre unique, propice à la pratique de

nombreuses activités comme le cyclisme, la randonnée, l’équitation, l’escalade, la cueillette ou

encore la simple détente et découverte de la nature. C’est pour répondre aux attentes de ce public

nombreux que l’Agence de Fontainebleau s’est dotée d’un service « Accueil du public - Biodiversité »,

que peu d’agences possèdent au niveau national (l’organisation de l’Agence est illustrée figure 1). Ce

service a pour mission, entre autres, de construire des projets cohérents sur l’ensemble des forêts de

l’Agence, visant à améliorer les conditions d’accueil des usagers tout en préservant l’environnement

forestier dans son intégralité.

Comment alors évaluer efficacement les besoins réels des usagers et les satisfaire sans

dénaturer un site prestigieux ? Quels critères prendre en compte pour que les projets mis en place

soient conformes à la politique de l’établissement et à l’identité du massif considéré ? Comment

évaluer de façon durable les attentes des usagers et les intégrer à la gestion du massif ? Quels

moyens mettre en œuvre dans un contexte de restrictions sans nuire à l’efficacité du service ?

Finalement, quelles modalités adopter sur la forêt domaniale de Fontainebleau pour y

optimiser les projets d’accueil du public en fonction des attentes des usagers et des moyens à

disposition ?

C’est à ces questions que j’ai été chargée de répondre pendant mon apprentissage et les

réponses que je propose sont détaillées dans la suite de ce mémoire sur l’évaluation et l’optimisation

de la réalisation des projets d’accueil du public en forêt domaniale de Fontainebleau.

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Sommaire

I. Une arrivée dans un contexte de « vacances ». .......................................................................... 7

II. S’adapter au contexte local. ........................................................................................................ 9

1. Assimiler et mettre en valeur l’ensemble du patrimoine forestier. ......................................... 9

a) Fontainebleau, forêt périurbaine. ............................................................................................... 9

b) Fontainebleau, forêt historique. ............................................................................................... 10

c) Fontainebleau, forêt diversifiée. ............................................................................................... 12

d) Fontainebleau, forêt motrice au sein du territoire ................................................................... 16

e) Fontainebleau, forêt « d’Exception » ........................................................................................ 16

2. Assurer une gestion sylvicole multifonctionnelle. .................................................................. 17

a) L’aménagement en vigueur sur Fontainebleau. ........................................................................ 17

b) … préconise une gestion sylvicole multifonctionnelle, à développer... .................................... 18

c) … et aménagée par série au sein du massif. ............................................................................. 20

3. Se conformer au cadre institutionnel en vigueur. ................................................................... 22

a) Description des mesures de protection actuelles et de leurs impacts respectifs. .................... 22

b) Un exemple de projet impacté par ces mesures : la révision de la Charte de mobilier. .......... 23

c) Quelle évolution possible ? ....................................................................................................... 25

III. Optimiser le déroulement des projets en améliorant la connaissance de la fréquentation,

qualitative et quantitative. ................................................................................................................ 28

1. Mettre en place un observatoire pérenne de la fréquentation de la forêt par les usagers. . 28

a) Quels enjeux pour l’observatoire de demain ? ......................................................................... 28

b) Les données existantes. ............................................................................................................. 30

c) L’évolution envisagée. ............................................................................................................... 30

2. Préserver une gestion concertée qui donne du poids à l’usager. ........................................... 32

a) Un fonctionnement basé sur l’échange et le partage. .............................................................. 32

b) Une gouvernance bénéfique pour l’ONF. .................................................................................. 34

3. Etablir des scénarii prospectifs et anticiper la demande. ....................................................... 35

a) Penser le futur. .......................................................................................................................... 35

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b) Optimiser la gestion de projets dans son intégralité. ............................................................... 37

IV. Mieux valoriser les ressources à disposition. ........................................................................ 39

1. Faire face au contexte actuel de restrictions. .......................................................................... 39

a) Un contexte pesant de restrictions à l’ONF… ............................................................................ 39

b) … qui freine la réalisation des projets d’accueil du public ........................................................ 40

2. Mettre en avant les compétences spécifiques du service pour le rendre plus performant. . 43

a) Sur le plan administratif ............................................................................................................ 43

b) Sur le plan technique ................................................................................................................. 44

3. Renforcer la communication pour améliorer l’information et la compréhension du public

vis-à-vis des décisions prises par le gestionnaire. ........................................................................... 45

a) Répondre à une demande… ...................................................................................................... 45

b) … qui nécessite des moyens importants ................................................................................... 47

V. Conclusion. ................................................................................................................................ 50

VI. Remerciements. .................................................................................................................... 50

VII. Bibliographie.......................................................................................................................... 51

VIII. Annexes. ................................................................................................................................ 52

Figure 1 : Arborescence de l'ONF, organisme structuré pour un bon maillage territorial, au plus proche des usagers. En orange les structures détaillées dans la suite de l’arborescence.

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I. Une arrivée dans un contexte de « vacances ».

AgroParisTech est l’une des rares écoles d’ingénieurs à proposer un cursus par apprentissage.

Pendant deux ans, l’élève, salarié d’une entreprise de son choix, y travaille en alternance. Ce cursus

suit ainsi un calendrier très précis entre les phases de travail en entreprise et de cours à

AgroparisTech (unités de valeurs, spécialisation, ou regroupement d’apprentis pour effectuer des

bilans des sessions en entreprise). Si j’ai choisi de devenir apprentie, c’est pour plusieurs raisons :

l’immersion précoce dans le monde du travail, le statut de salarié avec des revenus assurés toute

l’année, et un travail intéressant sur la durée comportant des missions diversifiées et généralement

des responsabilités plus importantes que lors d’un simple stage. C’est pourquoi j’ai sollicité, obtenu

et débuté mon apprentissage en Février 2010 à l’Agence interdépartementale de l’ONF de

Fontainebleau qui souffrait alors d’un manque important de personnel, suite à de nombreux départs

et autres arrêts inopinés de travail. L’Agence dénombrait à l’époque cinq postes vacants, un arrêt

maladie et deux personnels nouveaux arrivants depuis moins de six mois, sur un total de 38

employés (exception faite des personnels de terrain) répartis de la façon suivante :

A mon arrivée, le service « Accueil du public – Biodiversité » était particulièrement touché par ce phénomène de nouveauté au niveau de ses personnels, comme le souligne la figure 3 qui détaille l’organisation du service en Février 2010.

Figure 2 : Organisation des services et répartition des personnels de l’Agence de Fontainebleau – en rouge ma place dans l’organigramme

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Mon apprentissage, effectué sous la tutelle de Victor Avenas, était ainsi l’occasion de renforcer le

service tout en appréhendant, dans la pratique, le travail de chef de projet dans toute sa

complexité ; ce que j’ai pu faire en effectuant une grande diversité de missions au cours de ces deux

années. J’ai débuté par la découverte de mon entreprise, de ses missions et des moyens à

dispositions pour les remplir. C’est dans cette optique que j’ai été amenée à effectuer des visites de

terrain (martelages, entretiens, réceptions de chantier, etc.), des formations (informatiques

notamment) et que j’ai pris connaissance des ouvrages suivants qui m’ont permis de comprendre la

structure que je venais d’intégrer : contrat état ONF 2007 – 2011, L’élu forestier – les fondamentaux

(ONF) ou encore La forêt de Fontainebleau de l’écologie à la sylviculture (G. TENDRON). Mes

responsabilités augmentant au fil des mois, j’ai été amenée à effectuer les différentes tâches dont la

répartition dans le temps est récapitulée figure 4.

Figure 3 : Une équipe de chefs de projets d’accueil du public nouvellement constituée au sein de l’agence.

Figure 4 : Calendrier de mes missions, qui transcrit le caractère multifonctionnel de mon travail.

ResponsableVacant

Chef de projets biodiversité

Claude LAGARDE

Chef de projets accueil du public et biodiversité

Michel TANANT

Chefs de projets accueil du publicVictor AVENAS

Jean-Claude CHALONSEmilie ROSSELIN

AnimatricesAlice BOURGEOISNathalie LEDENT

HôtesseNathalie MARTINS

AssistanteMarguerite BIONDA

Chefs de projet animation

Fabrice ANNENFrançois ROYGuy SPAGNOL

Relation hiérarchique directe

Relation hiérarchique secondaire

ab Poste vacant

ab Personnel entré en fonction depuis moins de 6 mois

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C’est pour exposer au mieux le fond de mon apprentissage ainsi que les différents travaux et

réflexions qu’il a induit que j’ai décidé dans la suite de ce rapport de répondre à la problématique

générale et synthétique mentionnée dans l’introduction et relative à la mise en place des projets

d’accueil du public dans la forêt de Fontainebleau. L’agence de Fontainebleau gérant vingt-trois

massifs domaniaux répartis sur quatre départements, j’ai choisi, dans ce rapport, de me focaliser sur

la forêt domaniale de Fontainebleau, sur laquelle s’est basée la plus grande partie de mon travail,

car ce massif1, qui possède un caractère périurbain et des enjeux sociaux très prononcés, est le plus

étendu et le plus fréquenté, parmi tous ceux gérés par l’Agence de Fontainebleau (localisés sur

l’annexe 2). Les conclusions de ce rapport peuvent néanmoins être appliquées à toute forêt

périurbaine présentant des enjeux similaires à ceux de la Forêt domaniale de Fontainebleau.

II. S’adapter au contexte local.

Chaque forêt a une identité propre, plus ou moins prononcée, qui est souvent fortement liée à

son histoire, à ses paysages et aux différentes formes de vie qui l’ont habitée. Ce sont

essentiellement les massifs prestigieux tels que Rambouillet, Fontainebleau ou Versailles pour qui ce

trait de caractère est particulièrement perceptible. L’attachement de la population locale pour ce

patrimoine naturel remarquable étant passionnel, la conservation de cette identité spécifique

devient indispensable dans ces massifs devenus lieux d’accueil, comme c’est le cas sur

Fontainebleau. Ainsi, pour que les projets d’accueil soient cohérents, s’intègrent au territoire et

satisfassent au mieux les visiteurs, les membres du service « Accueil du public – Biodiversité »

développent quotidiennement leur compréhension des caractéristiques de cette identité et la

valorisation de cette dernière au travers d’opérations novatrices.

1. Assimiler et mettre en valeur l’ensemble du patrimoine forestier.

Pour préserver le patrimoine forestier, il convient tout d’abord de le connaître et de comprendre

ses enjeux. La première étape consiste donc à inventorier les spécificités du massif (paysagères,

fonctionnelles, morphologiques, etc.) et d’en déduire les intérêts que celles-ci présentent, qu’ils

soient économiques, sociaux ou environnementaux. En ce qui concerne Fontainebleau, le massif a de

nombreuses facettes que le gestionnaire se doit de bien connaître.

a) Fontainebleau, forêt périurbaine.

Située à une soixantaine de kilomètres de l’agglomération parisienne (figure 5),

la forêt de Fontainebleau a un caractère périurbain et un rapport avec la ville très

marqués. En effet, ce massif :

- encercle entièrement les villes de Fontainebleau et Avon ;

1 Usuellement, le « massif de Fontainebleau » recouvre les forêts domaniales de Fontainebleau et des Trois

Pignons. J’ai choisi dans ce rapport de ne pas tenir compte de cette particularité de langage et le terme massif de Fontainebleau employé ici n’est qu’une alternative à l’expression « Forêt domaniale de Fontainebleau »

Figure 5 : Fontainebleau, une forêt proche de Paris.

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- est situé à moins d’un kilomètre

de 22 villes mitoyennes abritant

un total de 90 400 habitants

(données IGN de 2009) ;

- était, en 1990, localisé à moins de 60 km du domicile de 10 000 000 d’habitants ;

- est situé sur le territoire de 14 communes (16 200 ha sur le territoire de Fontainebleau, pour une superficie forestière totale de 17 070 ha) ;

- accueille 13 millions de visites

annuelles et environ 2,3 millions

de visiteurs (étude IOD de 1996).

Deuxième forêt de France métropolitaine en termes de superficie, elle permet, de par son

étendue, ses caractéristiques géomorphologiques uniques, sa faune et sa flore abondantes, sa

tranquillité et ses couleurs verdoyantes, de satisfaire les envies quotidiennes ou hebdomadaires des

bellifontains et autres visiteurs en termes de naturalité ou d’activités de loisirs. En effet, la forêt offre

un cadre exceptionnel et naturel, qui comprend de nombreux avantages pour le public :

- qualité du milieu : présence de nature, de calme et de biodiversité ;

- qualité de l’air et de l’eau : dépollution par l’écosystème forestier ;

- nombreux paysages pittoresques et milieux, sources d’activités diverses ;

- stockage de carbone du fait de l’accroissement de la végétation et de la photosynthèse :

réponse à une problématique du développement durable et constitution d’un puits de

carbone à proximité des habitations.

Ce sont ainsi1 81% de la population se rendant en forêt qui le font pour « retrouver la nature » et

50% pour « découvrir les paysages ». D’où l’importance de la fonction sociale de ce massif que l’ONF

a choisi de prendre prioritairement en compte en créant un service d’« accueil du public ».

b) Fontainebleau, forêt historique.

La majorité du territoire qui constitue aujourd’hui la forêt domaniale de Fontainebleau semble

avoir de tout temps possédé un caractère forestier. Forêt royale dès le 11e siècle sous le nom de

« Forêt de Bière » qu’elle conservera jusqu’au 17e siècle, cette forêt a abrité (et abrite encore)

diverses activités humaines : chasse, pâturage, cueillette ou coupe de bois, pour ses vertus de

combustible et de matériau de construction. Les premières coupes réglementées et établies sur des

parcelles suivant un ordre défini pourraient remonter au 15e siècle. Cette gestion forestière dans le

1 Chiffres de l’aménagement forestier de 1996

Figure 6 : Une forêt périurbaine entourée par 22 villes (données IGN).

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temps et l’espace est progressivement devenue essentielle pour assurer des revenus réguliers au

propriétaire. Sous Saint-Louis, le tiers des revenus royaux provenait des forêts royales, le bois étant

alors une matière première de grande valeur marchande. Ce phénomène aurait pu mener à la

destruction de la forêt de Fontainebleau, ou à son défrichement et sa mise en culture (comme ce fut

le cas pour de nombreuses forêts françaises). Mais ce massif, aujourd’hui protégé par ses différents

statuts (cf. I. 3.), a été conservé du fait de son caractère royal et de la nature de son sol, aride et

dépourvu de source. Ainsi, l’histoire passée du massif de Fontainebleau a fortement contribué à

modeler le territoire que l’on connaît actuellement, et diverses périodes historiques ont laissé des

traces encore perceptibles aujourd’hui en forêt, comme le récapitule la figure 7 :

Chaque marque laissée par ces différents événements doit être prise en considération dans les

projets d’accueil du public et valorisée afin de conserver durablement l’intégralité et la lisibilité du

patrimoine forestier bellifontain. C’est la ligne de conduite qui est adoptée depuis ces dernières

années, avec notamment les projets de :

- Restauration de chemins historiques Denecourt (2009). Quatre sentiers ont à ce jour été

restaurés. Les travaux entrepris avaient pour objectif de conserver ce patrimoine culturel

remarquable de la forêt de Fontainebleau, qui souffrait d’un défaut d’entretien et du

phénomène érosif, très marqué sur certains passages pentus. Se basant sur un avant-projet

détaillé, les actions ont consisté à restaurer (voire créer) des passages, en utilisant les

techniques employées par Claude-François Denecourt en son temps : travail en pierres

sèches avec des écales ou dalles de grès de Fontainebleau (dont les seuls poids et

enfoncement dans le sol suffisent à créer des murets, dallages, emmarchements durables et

Période Evénement Impacts sur le massif

De 6000 av JC à nos jours

Refuge pour les hommes préhistoriques

- Présences d’abris gravés (88 pour Fontainebleau) et de peintures rupestres

Âges de bronze et de fer

Traces de l’occupation passée - Présence de vestiges, dont un habitat

Epoque Gallo-romaine

Traces de l’occupation passée - Présence de vestiges, dont un temple et un site complet

Moyen-âge Construction faites - Présences d’Ermitages

Dès le 11e siècle Chasses royales

- Carrefours dessinés en étoile - Chasse à courre comme élément de la tradition locale - Château en lisière de forêt - Présence de tables en grès ayant servi à recevoir les

offrandes destinées au Souverain et issues des chasses

1830 Source d’inspiration pour les peintres impressionnistes (Millet, Rousseau, etc.)

- Ecole de peinture implantée à Barbizon - Représentation et témoignages de l’aspect passé de la forêt - Création de réserves « artistiques » dont le nom a

aujourd’hui évolué - Routes possédant les noms des peintres

1842

Terrain de découverte de Claude-François Denecourt (et de Charles Colinet), dit « le Sylvain de la forêt de Fontainebleau »

- Création d’itinéraires balisés - Présence d’éléments identitaires (Tour « Napoléon »

aujourd’hui appelée Tour « Denecourt », marches de grès, murets, fontaines, etc.)

Jusqu’à 1908 Activités des carriers (grès) - Présence d’abris de carriers et de blocs de grès taillés

23 Août 1944 Combats du Pont de Valvins - Présence de nombreux bois mitraillés dans les parcelles

alentours

Figure 7 : Exemples du patrimoine historique exceptionnel de la forêt de Fontainebleau.

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intégrés au paysage particulier des chaos rocheux du massif). Pour intégrer au mieux les

travaux dans le paysage, les pierres ont été patinées à la mousse.

- Travaux paysagers sur les allées forestières. Cette opération est récurrente sur

le massif, notamment au niveau des lisières de bord de ville qui bénéficient

d’un entretien particulier et des allées forestières reliant le château à la forêt,

où deux perspectives paysagères historiques ont été recréées (figure 8). Ces

opérations ont pour but de mettre en valeur le patrimoine bellifontain (naturel

et bâti) et d’améliorer la perception qu’ont les différents usagers du paysage

forestier. Concernant les travaux paysagers, on peut également citer le

renforcement ponctuel de la géométrie des carrefours en étoile via une

éclaircie circulaire de la végétation (faite avec l’approbation de paysagistes).

- Création d’un sentier, d’un dépliant et d’un audio-guide sur la thématique des peintures

rupestres (figure9) (2009-2011). Le but principal de l’opération était – en

partenariat avec le Parc Naturel Régional (PNR) du Gâtinais et le Groupe

d’études, de recherches et de sauvegarde de l’art rupestre (GERSAR) – de faire

découvrir au grand public les peintures rupestres présentes sur le massif de

Fontainebleau, dont beaucoup ignorent l’existence. Pour ce faire, un sentier

thématique a été créé, deux « journées de l’art rupestre » ont été organisées,

une plaquette touristique et un audio-guide ont été conçus. Ce projet s’est

accompagné d’une importante sensibilisation du public à la protection de ce

patrimoine (qui n’est pas directement exposé, mais évoqué par le biais de maquettes).

Toutes ces opérations de conservation et de valorisation du patrimoine historique du massif ont

été accompagnées d’une communication appropriée renforcée, et parfois même d’une

inauguration, afin d’éveiller l’intérêt du public et de lui faire découvrir la richesse souvent méconnue

du massif bellifontain.

c) Fontainebleau, forêt diversifiée.

Si l’histoire de la forêt de Fontainebleau est riche et diversifiée, ses différentes facettes

paysagères le sont également, car, étendu sur plus de 17 000 ha, ce massif n’est pas partout

uniforme. En effet, du fait de sa formation géomorphologique particulière (annexe 3), cette forêt

présente une grande diversité de paysages, du désert de sable, à la forêt en passant par la lande ou

le chaos rocheux. Cette caractéristique est liée au fait que, lorsque la mer stampienne (qui occupait

il y a 35 millions d’années l’emplacement actuel de Paris en s’étendant vers la Manche) s’est retirée,

elle a laissé des dépôts de sable quartzeux très purs pouvant

atteindre 60 m d’épaisseur – qui forment aujourd’hui les

sables de Fontainebleau. Quant au grès (roche sédimentaire

formée de grains de quartz agrégés par un ciment siliceux)

caractéristique de Fontainebleau, il est dû à la succession

d’inondations – assèchements qui a permis de cimenter le

sable présent et de le transformer en grès. Les blocs de grès

sont, eux, apparus suite au phénomène érosif ayant entraîné

les particules de sables, plus légères, et laissé sur place les

bancs gréseux – qui ont fini par s’effondrer en formant les

Figure 9 : Peinture rupestre représentant un cerf

Figure 8 : Perspective entre le château et la forêt

Figure 10 : Un relief qui rend difficile l'exploitation forestière mais enchante les visiteurs.

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chaos rocheux que l’on peut observer aujourd’hui. Les mares se sont quant à elles formées du fait de

la rétention d’eau de pluie qui s’est opérée au niveau des dépressions situées sur les platières

gréseuses. Outre ces différents paysages qui font le bonheur du public, divers points de vue

enchanteurs existent en forêt, du fait du relief présent sur le massif (figure 10) – dont les vallées

sèches peuvent atteindre 70 m de dénivelé.

La diversité du massif de Fontainebleau se retrouve également au niveau des essences présentes,

qui, elles aussi, sont fortement liées à l’histoire du massif. En effet, au 18e

siècle, pour palier à la surexploitation de la forêt, des chantiers de

régénération, à partir du chêne, ont été menés. C’est également à cette

période qu’a été introduit le pin sylvestre (figure 11), qui succédait au pin

maritime (présent depuis le 17e siècle), et qui colonisa rapidement le

milieu. Par la suite des essences plus atypiques ont été introduites, comme

le pin laricio. On distingue également des arbres précieux, disséminées en

forêt comme le merisier, l’alisier de Fontainebleau, le cormier ou encore le

pommier et le poirier.

La diversité de paysages observée en forêt de Fontainebleau est donc liée à une combinaison de

facteurs géomorphologiques et historiques, qui rendent ce massif réellement unique. Or, chaque

paysage est représentatif d’un milieu particulier, avec des spécificités écologiques qui lui sont

propres. C’est ainsi que, suite aux analyses réalisées sur la forêt de Fontainebleau (cf. annexe 4) :

- 13 habitats d’intérêt communautaires, dont deux prioritaires, figurant à l’annexe I de la

Directive européenne « Habitats, Faune, Flore » du 21 mai 1992 ont été répertoriés ;

- l’ensemble de la forêt est classé en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et

Floristique) de type 2, et 1 177 ha en ZNIEFF de type 1 ;

- l’ensemble de la forêt est classé en ZICO (Zone d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux),

au titre de la « Directive Oiseaux » ;

- 60 espèces végétales présentes sont protégées, ce qui indique la diversité remarquable de la

forêt, située au carrefour climatique des influences atlantiques, continentales et

méditerranéennes ;

- 3 espèces de mammifères et 4 espèces de coléoptères sont citées à l’annexe II de la

« Directive Habitats » ;

- 10 espèces d’amphibiens et 9 espèces de reptiles sont protégées au plan régional ;

- une importante richesse au niveau des insectes est recensée.

Les différents milieux et habitats présents s’accompagnent ainsi d’une biodiversité abondante,

comme le détaille la figure 12.

Figure 11 : Plantation de pins sylvestres.

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Milieux d’intérêt communautaire Localisation Type de milieu Exemples d’espèces présentes

Mares des platières gréseuses Platières gréseuses

Zone humide

Busard cendré Grand Cormoran Triton crêté Rainette verte Couleuvre à collier

Mares eutrophes des zones basses de la forêt

Zones basses de la forêt

Landes humides à Bruyère quaternée et Sphaignes

Zones humides des platières gréseuses

Landes sèches à callune et à bruyère cendrée

Platières gréseuses Plaines sablo-calcareuses

Milieu ouvert ou semi-ouvert

Alouette lulu Fauvette pitchou Lézard vert Vipère aspic Couleuvre d’Esculade Sabline à grandes fleurs

Pelouses acidiphiles sur sables mobiles à Corynephorus et Agrostis

Plaines sablo-calcareuses

Pelouses calcicoles sèches sur sols calcaires superficiels

Milieux ouverts des plateaux

Pelouses calcicoles sèches sur matériau sablo calcareux

Plaines sablo-calcareuses

Formations à genévrier commun sur landes ou pelouses calcicoles

Plaines sablo-calcareuses

Vieilles hêtraies acidiphiles à houx Sables soufflés profonds

Forêt

Pic cendré Engoulevent d’Europe Cerf élaphe Alisier de Fontainebleau Grand capricorne

Forêt à tilleul, érable et noisetier des coteaux de Seine

Sur les coteaux de Seine

Hêtraies-chênaies neutroclines à neutrocalcicoles

Plateaux Sables soufflés profonds

Figure 12 : Les différents milieux présents à Fontainebleau sont riches et leur conservation est précieuse.

Certaines espèces présentes sur le massif sont en voie d’extinction. Pour favoriser la

préservation des différents biotopes et de la biodiversité typique du massif, différentes actions ont

été mises en place. Ci-dessous, quelques exemples :

Seize Réserves Biologiques (7 RBI et 9 RBD) ont été créées pour contribuer au maintien et à la

compréhension du fonctionnement des écosystèmes forestiers (4 nouvelles réserves sont en

création). Elles sont issues de la restructuration des réserves artistiques (premières mesures

de protection du patrimoine naturel à être mises en place au niveau mondial), présentes sur

le massif depuis l’aménagement de 1861, et qui avaient alors pour but de conserver les

paysages sources d’inspiration des peintres impressionnistes (qui se plaignaient de la

dénaturation de la forêt). Les réserves biologiques sont des peuplements forestiers, soumis à

un plan de gestion précis, dans lesquels l’exploitation forestière est fortement, voire

totalement, réduite : elle se limite aux actions de maintien du milieu pour les Réserves

Biologiques Dirigées (RBD) et est nulle pour les Réserves Biologiques Intégrales (RBI). Ces

dernières permettent la formation d’un écosystème forestier sans phase tronquée, avec des

espèces spécifiques et représentent une opportunité rêvée pour les scientifiques d’étudier

l’évolution d’un milieu « libre » anciennement géré par l’homme.

Un dispositif de surveillance et de lutte constante contre les incendies a été mis en place

pour éviter la destruction des milieux décrits plus haut.

Plusieurs milieux rares ont été restaurés et sont régulièrement entretenus : éclairement des

mares des couleuvreux, restauration de junipéraie, ouverture de milieux en voie de

reforestation, réintroduction d’espèces rares (sabline à grandes fleurs), etc.

Le massif fait partie du réseau Natura 2000 (Zone de Protection Spéciale au titre de la

Directive Oiseaux et Zone Spéciale de Conservation au titre de la Directive habitats).

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Une réserve MAB (Man And Biosphere) a été créée afin d’amener une reconnaissance

internationale pour la forêt et sa gestion durable (notamment sur le plan environnemental).

De même, pendant les coupes, les arbres sénescents ne présentant pas de danger pour le

public sont conservés afin de permettre aux espèces qui utilisent le bois mort dans leur cycle

de vie de pouvoir subsister. Dans la même logique, vingt-quatre îlots de vieux bois (surfaces

forestières sur lesquelles des vieux arbres sont laissés vivants et/ou secs sur pied ou au sol

jusqu’à leur décomposition naturelle totale) ont été préservés.

La forêt de Fontainebleau a donc un rôle environnemental très marqué, qu’il est nécessaire de

préserver au mieux. Ainsi, il convient de trouver un équilibre difficile entre accueil du public et

préservation du milieu, les usagers étant amenés, par la pratique de leur activité ou par simple

piétinement, à dégrader le milieu. Car si la variété de milieux présents sur le massif est intéressante

en termes de biodiversité, elle l’est également pour ses nombreux visiteurs. En effet : les sables font

le bonheur des promeneurs et des cavaliers, les blocs rocheux celui des varappeurs, les sentiers

escarpés celui des vététistes, les allées forestières ombragées celui des randonneurs, des coureurs ou

encore des cyclistes et les couverts forestiers celui des mycologues, cuisiniers et autres amateurs de

jonquilles. Mais l’action de ces différents usagers a un impact non négligeable sur le milieu,

notamment au niveau des varappeurs, cavaliers et vététistes, dont l’activité peut dégrader fortement

l’environnement forestier, en fonction des pratiques plus ou moins respectueuses. C’est pourquoi le

service « Accueil du public – Biodiversité » a mis en place une série de mesures pour lutter contre

l’érosion tout en permettant aux usagers de continuer à pratiquer leurs activités en toute sécurité :

- mise en place et diffusion de la charte des bonnes pratiques ;

- interdiction à la circulation cavalière et cycliste sur les chemins de moins d’1,50 m ;

- fermeture d’axes routiers traversant le massif ;

- mise en place de techniques innovantes utilisant du bois brut ou le grès pour lutter contre

l’érosion en :

o Stabilisant les blocs de grès à l’aide de coffrages et fascines en bois ;

o Créant des marches en bois pour ralentir l’érosion et le départ de sable ;

o Remplaçant les chemins pentus par des escaliers ;

o Mettant en défens des aires dangereuses pour favoriser la reprise de la végétation

qui stabilise le sol ;

o etc.

Cependant, la tâche à effectuer reste longue, compte tenu de la superficie du massif, et de son

caractère très érosif. De plus, les opérations nécessitent un suivi dans le temps, notamment

budgétaire, pour que les installations soient réparées au plus vite en cas de nécessité et la sécurité

du public maintenue en toute circonstance. Le travail mené actuellement avec les associations

d’usagers, les brigades équestres et les tournées de surveillance est très important et doit

impérativement perdurer pour que les agents puissent sensibiliser dans la durée les usagers sur le

terrain aux risques que présentent leurs activités vis-à-vis de l’environnement forestier (cf. IV. 3.). La

répression est également nécessaire et pourrait être renforcée (comme c’est actuellement le cas

pour les amateurs de bivouacs et autres barbecues sauvages) pour décourager les visiteurs

récalcitrants qui ne tiennent pas compte des mesures de protection mises en place.

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d) Fontainebleau, forêt motrice au sein du territoire

La forêt de Fontainebleau représente un atout fort pour le territoire, notamment sur le plan

économique. En effet, outre ses fonctions sociales et environnementales très prononcées détaillées

dans les paragraphes précédents, ce massif procure divers emplois, non seulement aux ouvriers et

aux agents de l’Office National des Forêts, mais aussi aux employés des entreprises locales ou

nationales (scieries, travaux forestiers et de voirie, concessions, etc.). L’exploitation des bois, qui a

rapporté 1 457 780 € en 2010 pour le massif bellifontain, et l’exercice de la chasse constituent

également une source de revenus, liés directement à un service naturel procuré par la forêt.

De plus, ce massif nourrit l’économie des villes alentour, notamment en créant des emplois

touristiques de proximité, car l’histoire passée de la forêt ainsi que son caractère pittoresque et sa

proximité avec Paris attirent de nombreux touristes qui visitent ou séjournent dans les communes

situées en périphérie du massif. Pour renforcer ce lien villes – forêt, des partenariats ont été mis en

place avec ces premières (navettes allant en forêt, création de liaisons au niveau des chemins

existants pour se rendre en forêt, diffusion de dépliants et d’informations sur la vie de la forêt dans

les offices de tourisme, création de sentiers balisés voire de circuit de grande randonnée – GR –

passant en ville, etc.). Le dernier point à améliorer dans cette démarche est l’absence actuelle

d’évaluation d’efficacité de l’action mise en place (nombre d’utilisateurs des navettes, fréquence de

passage sur la liaison, etc.), et donc le manque de recul du gestionnaire pour mesurer l’intérêt relatif

de ces projets (cf. II).

e) Fontainebleau, forêt « d’Exception »

Finalement, le rôle moteur du massif se retrouve également dans son leadership national, au

niveau de la démarche « Forêt d’Exception », portée par l’ONF, pilotée par un comité national

d’orientation, et qui a pour objectif de créer un réseau de forêts d’ « exception » à partir de massifs

prestigieux dont la gestion du patrimoine forestier est une référence en terme de durabilité. Ce

principe implique que cette gestion se fasse de manière concertée, avec les instances intéressées

par la vie du massif (communes, conseils généraux, associations d’usagers, etc.), afin que la forêt

devienne l’un des éléments moteurs du territoire, abritant des projets d’envergure et propulsant le

développement économique local. Ce mode de gouvernance s’appuie sur la signature d’un protocole

d’accord et d’un contrat de projets définissant les objectifs et les opérations à mettre en œuvre pour

les atteindre, sur une période donnée. Or Fontainebleau sera, d’ici fin 2011, la première forêt

française à être labellisée, « Fontainebleau, forêt d’Exception » et c’est sur elle que seront testées les

modalités mises en place dans le cadre de cette démarche (nouvelle ligne de mobilier et de

signalétique identitaire, nouveaux supports rédactionnels, etc.), d’où son rôle prépondérant au sein

du territoire local, mais aussi national.

Le caractère exceptionnel du massif de Fontainebleau, transcrit à travers toutes les

caractéristiques énoncées plus haut, a conduit ses nombreux visiteurs à développer un attachement

fort pour cette forêt comme en témoignent l’existence de l’Association des Amis de la Forêt de

Fontainebleau ou la demande constante d’informations et de communication sur la vie du massif et

les coupes qui y sont programmées (cf. IV.3.a.). La renommée et le caractère prestigieux du massif se

retrouvent également dans les nombreuses demandes d’autorisations de tournages ou

d’événements sportifs qui sont faites chaque année.

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Tous ces éléments font partie intégrante des projets d’accueil du public, qui doivent être

conformes à l’identité bellifontaine et la valoriser. Cependant, ces projets nécessitent fréquemment

un suivi dans le temps, et s’accompagnent par conséquent de coûts annuels d’entretien, qui ne sont

pas toujours aisés à calculer en amont. Ces derniers peuvent être liés à la réparation d’audio-guides,

à la réédition de dépliants ou encore à la remise en état de la signalétique dégradée, entre autres. Si

cet entretien n’est pas réalisé, cela peut nuire à l’image du massif (et de son gestionnaire) et générer

des frais conséquents, lorsque le projet doit finalement être réhabilité, bien supérieurs à ce qu’aurait

engendré un entretien effectué annuellement. Il serait donc intéressant que dès le montage du

projet ce paramètre financier soit pris en compte, dans la mesure du possible, et que les facteurs

engendrant des frais annuels soit réduits au maximum (mesure qui est particulièrement adaptée

aujourd’hui compte tenu du contexte actuel, détaillé dans le IV).

Les opérations mises en œuvre doivent également être intégrées aux stratégies respectives des

deux autres services de l’Agence, à savoir les sections « bois » qui gère les coupes et « forêt » qui

s’occupe des travaux forestiers, et oriente la sylviculture. La gestion qui est faite actuellement au

niveau du massif de Fontainebleau, vitale pour les générations futures afin de leur transmettre une

forêt en bonne santé, ayant conservé son identité, et qui puisse continuer à produire du bois, des

services écosystémiques fonctionnels et à abriter la faune et la flore endémiques, a donc la charge

difficile de satisfaire les besoins des différents services. C’est le document d’aménagement forestier

(établi en 1996 et valable jusqu’en 2015 pour Fontainebleau), rédigé par le service forêt et auquel

sont consacrés les paragraphes suivants, qui retranscrit les différents principes de gestion à appliquer

pour obtenir ces résultats et les décliner en programmes opérationnels.

2. Assurer une gestion sylvicole multifonctionnelle.

L’aménagement forestier, valable pour une durée de quinze à vingt ans en moyenne, est un

document technique, approuvé par arrêté ministériel, qui fixe, en fonction du contexte local, les

objectifs de gestion forestière et organise les actions pour y parvenir dans le temps et dans

l’espace, en accord avec les textes législatifs qui le réglementent (Code forestier, directives

nationales de gestion forestière, etc.). Il est propre à chaque forêt, et s’il doit établir les surfaces

annuelles des coupes, celui de Fontainebleau et de toute forêt périurbaine fréquentée, doit

également proposer des actions adaptées aux fonctions écologiques et sociales du massif (cf. I.1.).

a) L’aménagement en vigueur sur Fontainebleau.

L’aménagement actuel de la forêt de Fontainebleau a été établi pour la période 1996 – 2015. Ce

document, qui « répond à la nécessité de satisfaire les demandes sociales qui portent sur la forêt et

d’assurer la pérennité, quantitative et qualitative, du patrimoine »1, expose les caractéristiques du

massif et définit la ligne de conduite à adopter pour optimiser la gestion de la forêt, en adéquation

avec les recommandations des experts (forestiers, paysagistes, naturalistes, etc.). C’est un document

de sylviculture en premier lieu, mais il prend également en compte les diverses facettes du massif et

c’est pourquoi les objectifs de l’aménagement actuel comprennent la conservation du patrimoine

1 Extrait de l’Avertissement, page 1, de l’aménagement de Fontainebleau

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naturel ou encore l’obtention d’une reconnaissance internationale pour la forêt et sa richesse. Pour

remplir ces missions, ce document se base sur des études scientifiques et des inventaires rigoureux.

Ainsi, dès 1989, des analyses ont été réalisées pour établir un diagnostic précis sur la biodiversité du

massif ou encore sa fréquentation. De plus, un inventaire forestier a été effectué dans cette phase

d’études préalables, afin d’évaluer les peuplements présents, leur stade d’évolution et leur

production. Sont ainsi réalisés dans l’aménagement de la forêt domaniale de Fontainebleau :

1. Une analyse du milieu naturel

2. Une analyse des besoins économiques et sociaux

3. Une synthèse sur la gestion passée du massif

4. Une synthèse concernant les objectifs, zonages et principaux choix de l’aménagement

5. Un programme d’actions

6. Un bilan économique et financier

Les résultats de ces différentes expertises sur les milieux forestiers vont conditionner les

modalités de mise en œuvre des objectifs inscrits dans l’aménagement, qui sont déclinées à travers

diverses recommandations. Celles-ci, portent notamment sur les programmes de coupes et de

réglementation de la circulation ou encore sur la stratégie du service « Accueil du public -

Biodiversité» et sont établies en fonction du milieu considéré et en concordance avec les

préconisations de l’Union Européenne, en particulier en ce qui concerne le maintien d’espèces

appartenant aux Directives Oiseaux ou Habitats (comme le triton crêté ou le pic noir, entre autres).

Pour que les projets d’accueil du public s’insèrent au mieux dans le territoire, tout en

respectant les stratégies des autres services de l’agence, il est essentiel que ces dernières,

notamment sur le plan sylvicole, soit adaptées pour prendre en compte les fonctions sociétales de

la forêt. Je me concentrerai dans les paragraphes suivants sur l’impact sur la sylviculture induit par la

fonction sociale du massif et non pas sur les recommandations faites pour l’accueil du public, qui font

partie intégrante de la stratégie du service, évoquée tout au long de ce rapport.

b) … préconise une gestion sylvicole multifonctionnelle, à développer...

La superficie du massif bellifontain n’est pas entièrement dédiée à la production, mais aussi à la

conservation de paysages atypiques, d’espèces endémiques protégées, ou encore de traces

d’occupation humaine passée du massif. C’est pourquoi les objectifs de gestion forestière

mentionnés dans l’aménagement sont classés dans cet ordre :

- Préservation de la qualité écologique et paysagère des milieux

- Accueil du public et pédagogie de la forêt

- Equilibre des classes d’âge et bon état des peuplements

- Recherche d’une bonne qualité du bois à récolter

Néanmoins, l’exploitation forestière, qui répond à une demande sociétale forte (à savoir

l’obtention de bois certifié comme matériau et combustible écologique) reste importante et ne doit

pas être arrêtée car elle permet d’obtenir une diversité de peuplements, en termes d’essences et de

stades de maturité, ce qui amène un équilibre des classes d’âges et un renouvellement des bois

nécessaire. Ce dernier se ferait de manière naturelle sans l’action de l’homme, mais la gestion

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forestière mise en place permet de concilier production de bois, durabilité de l’exploitation et

conservation de l’environnement et ainsi d’assurer une gestion durable du massif. Cette action

permet ainsi de maintenir les différents milieux forestiers présents sur le massif et leur biodiversité

spécifique. En outre, les coupes ont également une valeur commerciale, et contribuent à la part la

plus importante des revenus de l’ONF (coupes – autres produits du domaine – activités

conventionnelles). La forêt produisant des services non marchands, notamment au niveau de ses

fonctions écologiques et sociales, l’activité de coupes permet d’obtenir des fonds indispensables

pour financer les travaux forestiers, les agents de terrain, l’achat de matériel et le fonctionnement

global de la structure, entre autres.

Néanmoins, du fait de la nature aride du sol, de la faible réserve utile et du type de matériau

présent dans le sol (cf. annexe 3), toutes les essences ne peuvent pousser à Fontainebleau et ce sont

principalement le chêne sessile, le hêtre et le pin sylvestre que l’on retrouve en majorité dans cette

forêt (cf. annexe 5). Si le chêne est l’essence dominante (32 % du volume récolté), c’est grâce à la

qualité de son bois (certains arbres rivalisant avec ceux des forêts françaises les plus réputées

comme Tronçais ou Bercé) mais aussi au fait qu’il est plus résistant face au stress hydrique que des

essences comme le hêtre, par exemple. Cependant, du fait des conditions géologiques particulières,

les arbres poussent relativement lentement sur les sols de Fontainebleau, les taux d’accroissement

variant néanmoins fortement selon le milieu considéré (la croissance n’est pas la même entre les

coteaux de Seine et les platières gréseuses).

C’est pour ces différentes raisons – entre autres – que les volumes exploités annuellement en

forêt de Fontainebleau sont relativement faibles, compte tenu de la surface du massif. En effet, en

2010 en forêt de Fontainebleau, 84 473 m31 ont été commercialisés (soit 5 m3/ha) pour un montant

de 2 826 791 €, contre 24 704 m3 (soit 9,3 m3/ha) représentant un montant total de 1 300 943 € pour

la forêt de Villefermoy, très productive, peu fréquentée et située sur les sols fertiles briards. Outre

les causes citées plus haut, d’autres facteurs peuvent être à l’origine de ce constat, comme :

- l’assèchement du climat2 qui ralentit la croissance des arbres ;

- la philosophie de conservation du chêne à Fontainebleau sur des terrains souvent peu fertiles

sur lesquels, du fait de la sécheresse, les plantations ne reprennent pas, ce qui amène une

perte de la surface productive ;

- des volumes martelés trop importants qui ont éclairci la forêt et amené les rayons du soleil

au sol, ce qui a asséché ce dernier, fragilisé le milieu et empêché la reprise de la végétation ;

- ou encore la pression des usagers du massif qui pousse à ralentir le rythme des coupes et

donc le renouvellement des essences, ce qui rend la forêt sénescente par endroits.

C’est pourquoi, il pourrait être intéressant de mettre en place un système d’exploitation

combinant différents stades sur la même parcelle (arbres exploitables sur pied et, dans le sous étage,

présence d’arbres à différents stades de croissance, destinés à être coupés par la suite, mais

protégés des rayons du soleil pendant leur croissance par les arbres à maturité). Cette alternative

permettrait de réduire les difficultés de renouvellement des essences liées à la fragilisation du milieu

et de mieux intégrer les dimensions liées à l’accueil du public (travail sur l’aspect paysager, entre

1 Chiffre supérieur à la production annuelle de bois, car il comptabilise la vente de stocks invendus, martelés les

années précédentes (2009 et 2008).

2 En juillet, août et septembre 2011 des tests ont été effectués sur le sol pour mesurer le niveau d’eau jusqu’à

60 cm de profondeur et aucune trace d’humidité n’a été relevée.

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autres). De même, il pourrait être envisagé de laisser les résineux, qui habillent le paysage en hiver,

coloniser en partie la forêt. Ces deux actions permettraient de limiter l’impact visuel des coupes

pour le public (enjeu développé dans la partie suivante), tout en préservant le microclimat

nécessaire au développement des peuplements, en protégeant les jeunes pousses des conditions

externes (rayons du soleil par exemple) et en augmentant le volume exploitable.

Toutes les préconisations évoquées ci-dessus sont destinées à induire une gestion durable du

massif, permettant la récolte de fonds pour rendre l’ONF viable, contribuant au renouvellement des

essences et à la préservation des milieux naturels, tout en conservant le patrimoine spécifique du

massif, en prenant en considération son caractère périurbain et en réduisant au maximum l’impact

des coupes pour les usagers, comme cela est détaillé ci-dessous.

c) … et aménagée par série au sein du massif.

Si la fonction sociale du massif de Fontainebleau contraint la gestion sylvicole qui en est faite,

cette dernière doit être structurée pour perdurer, tout en s’attachant à conserver l’identité

forestière bellifontaine, notamment paysagère (annexe 6), à laquelle le public est attaché. La

solution choisie pour répondre à cette problématique a été d’orienter la gestion sylvicole, qui n’est

pas faite de façon uniforme sur l’ensemble de la forêt. En effet, le massif est divisé en séries (cf.

annexe 7), chacune étant gérée en fonction de ses caractéristiques et donc de l’objectif principal qui

y est astreint (parmi les 4 cités dans la partie précédente : Préservation de la qualité écologique et

paysagère des milieux – Accueil du public et pédagogie de la forêt – Equilibre des classes d’âge et bon

état des peuplements – Recherche d’une bonne qualité du bois à récolter). La définition d’un objectif

pour une série donnée s’appuie sur les études évoquées plus haut et menées sur les paysages, la

fréquentation et les habitats remarquables. Sur la totalité du massif de Fontainebleau, la répartition

en série est la suivante :

Un peu plus de la moitié de la surface forestière est occupée par la série de gestion sylvicole

patrimoniale, qui regroupe l’essentiel de la production de bois. Les réserves biologiques et la série

d’intérêt écologique particulier ont une taille limitée et concernent les projets de préservation du

milieu, dont des exemples ont été donnés dans le II.1.c. La série d’intérêt paysager, sur laquelle se

réalise la majorité des aménagements liés à l’accueil du public, représente quant à elle, un cinquième

du territoire bellifontain. Les actions associées à cette dernière série ont pour priorité la conservation

du patrimoine paysager. A titre d’exemple, les aires d’accueil sont actuellement aménagées de sorte

que le maximum d’arbres soit conservé et que les coupes à proximité n’impactent pas la sensibilité

du public. Or, sur l’ensemble du massif, c’est la futaie régulière (système de production sylvicole où

Type de série Objectifs Surface (ha)

Pourcentage vis-à-vis de la surface totale

Réserves biologiques Conservation des habitats Etude des processus évolutifs naturels

1 911 12

Série d’intérêt écologique particulier

Conservation de la biodiversité 1 655 10

Série d’intérêt paysager particulier

Conservation de la valeur paysagère Accueil du public

3 434 20

Série de gestion sylvicole patrimoniale

Equilibre entre les fonctions, production plus intense 9 903 58

Figure 13 : La prise en compte de la fonction sociale du massif se fait principalement au niveau des séries d’intérêt paysager particulier

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l’ensemble des arbres présents ont le même âge et qui permet d’obtenir des bois à croissance

régulière et de très haute qualité), avec un sous-étage lent et progressif qui est préconisée, mais cela

implique à terme une coupe définitive (qui nécessite un passage par le renouvellement des

peuplements sur des parcelles entières) lorsque les arbres laissés sur pied arrivent à l’âge limite

d’exploitabilité. Pour que le renouvellement des arbres se fasse graduellement, sans créer de choc

visuel pour le grand public, les coupes sont actuellement travaillées de telle sorte à laisser une bande

d’arbres en lisière de parcelle ainsi que quelques bouquets sur pied afin d’atténuer l’impression de

vide qui résulte de l’abattage des arbres. Dans la même logique, le nombre de coupes définitives est

également limité à proximité des aires d’accueil. Ces actions ont vocation à être prolongées, le

contrat Etat – ONF pour 2012 – 2016 préconisant, dans les zones à forte fréquentation, que la

dimension paysagère soit « renforcée lors des prises de décision et des interventions en forêt » et

que des « plans de paysage » soient élaborés dans les zones les plus sensibles.

De même, pour ne pas heurter le public, les parcelles en régénération sont désignées de telle

sorte qu’elles ne soient pas toutes visibles du même point de vue, et les coupes s’inspirent au

maximum du relief, horizontal à Fontainebleau, et ce afin d’intégrer les parcelles exploitées dans le

paysage. Une autre action menée dans ce sens est le fait de privilégier les essences ayant un âge

d’exploitabilité élevé pour limiter la fréquence des coupes, ce qui est un critère important vis-à-vis

de l’accueil du public. C’est pourquoi le caractère dominant du chêne est conservé, compte tenu du

fait qu’il a une durée de vie supérieure à certaines essences comme le hêtre (250 ans contre 120

ans). L’impact de la fonction sociale du massif se traduit donc dans les séries d’intérêt particulier par

des régénérations plus longues, d’une vingtaine d’années en moyenne, que dans les séries de gestion

sylvicole patrimoniale. A titre comparatif :

Cette tendance a pour conséquence de diminuer la surface forestière régénérée pendant la

durée de l’aménagement (20 ans) qui est respectivement de 10% et de 30% inférieure pour les

feuillus et les résineux à celle préconisée dans la série de gestion sylvicole patrimoniale.

Pour qu’un équilibre s’établisse entre les objectifs et stratégies des différents services de

l’agence et que l’activité de coupes soit conservée, la communication doit être renforcée à

Fontainebleau. En effet, une part non négligeable du public considère la coupe comme la mort forcée

d’un arbre « immortel ». Pour pallier à ce préjugé et faire prendre conscience aux usagers de l’utilité

de l’exploitation des bois et du caractère mortel d’un arbre, un poste de chargé de communication a

ainsi été mis en place à l’Agence pour prévenir les riverains des coupes programmées dans leur

voisinage et de l’utilité de ces dernières. Un martelage a même été organisé avec les élus locaux pour

leur permettre d’appréhender au mieux les enjeux des coupes. Une action qu’il pourrait être

intéressant de mettre en œuvre est la construction d’une « maison d’accueil » ayant pour thème le

bois et qui retracerait au travers d’expositions, de panneaux et de prototypes, la vie de l’arbre de sa

Critère Série d’intérêt paysager particulier

Série de gestion sylvicole patrimoniale

Durée de la régénération (feuillus) 60 – 80 ans 40 – 60 ans Durée de la régénération (résineux) 40 ans 25 ans

% à régénérer en 20 ans (feuillus) 30 % 40 %

% à régénérer en 20 ans (résineux) 50% 80 %

Figure 14 : une sylviculture allongée pour satisfaire les attentes du public.

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naissance à sa mort, en évoquant ses différents modes de valorisation pour contrer les blocages

actuels et rapprocher le public de la forêt en lui permettant de comprendre les enjeux de sa gestion.

L’aménagement forestier, de par ses directives, cadre la gestion faite par l’ONF en établissant

des orientations spécifiques au massif de Fontainebleau, liées à de ses fonctions sociales et

environnementales très marquées, et permet ainsi d’établir un équilibre entre l’accueil du public et

la sylviculture, essentielle sur les plans environnementaux et économiques. Ce document permet

ainsi à l’ONF de conserver les spécificités de la forêt bellifontaine en menant une gestion forestière

par site stratégique et suivant la fonction dominante qui y est associée. Mais d’autres documents,

produits en externe, définissent également les modalités à mettre en œuvre dans la gestion

forestière, et, ce qui nous intéresse particulièrement ici, au niveau de l’accueil du public.

3. Se conformer au cadre institutionnel en vigueur.

Si le chef de projet se doit de bien connaître le patrimoine du massif avant de monter toute

opération, il doit également être au fait du cadre institutionnel en place, qui réglemente toute

intervention humaine en forêt de Fontainebleau. Une réflexion est donc à mener en amont du

montage de projet pour s’assurer de la conformité de l’opération avec les textes en vigueur.

a) Description des mesures de protection actuelles et de leurs impacts respectifs.

Outre les règlements « classiques » des documents d’urbanisme et autres arrêtés de

protection de biotope, le massif de Fontainebleau possède plusieurs statuts particuliers impactant de

façon plus conséquente les projets d’accueil du public, à savoir ceux de Site Classé (1965) et Forêt de

Protection (1999). Ces mesures ont pour but la préservation du patrimoine forestier, comme en

témoigne cet extrait du schéma directeur d’Ile-de-France, repris dans l’aménagement

bellifontain : « le classement en Forêt de Protection des massifs forestiers les plus exposés

(Fontainebleau, Rambouillet, Sénart) sera poursuivi afin d’assurer leur conservation et leur

protection comme composante du patrimoine régional, voire national ». Ces classements vont

donc de pair avec l’objectif de conservation du patrimoine forestier, qui est l’un des axes préconisés

dans ce rapport.

Plus concrètement, le classement en « Forêt de Protection » vise à prévenir toute

artificialisation et urbanisation du milieu en interdisant toute nouvelle construction1 alors que la

mention « site classé », conformément aux articles L 341-1 à L 341-22 du code de l’environnement, a

pour objectif de protéger le caractère spécifique de la forêt en s’assurant que les travaux et

aménagements qui y sont effectués – soumis à l’autorisation du ministre chargé des sites ou du

préfet départemental – sont bien adaptés au contexte local.

Ces statuts comportent des contraintes que le chef de projet de doit de bien connaître et

dont les principales sont récapitulées figure 15.

1 Une exception est faite pour les structures relevant du domaine public routier, l’utilité de ces équipements

pouvant primer sur les interdictions liées à ce statut.

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Outres ces mesures institutionnelles, l’ONF doit également se plier aux exigences de ses

partenaires financiers, telles que l’utilisation de matériaux locaux ou de revêtements écologiques à

base de liant végétal, par exemple. L’attachement des partenaires à ces consignes provient

notamment du fait qu’elles sont un support de communication intéressant pour valoriser leurs

actions et leur préoccupation grandissante pour la conservation du territoire sur lequel s’étend leur

action. C’est pour répondre à cette demande de certification des actions menées par l’ONF et aux

problématiques soulevées plus haut dans ce rapport, qu’a vu le jour la démarche « Forêt

d’Exception » (cf. II.1.e.) dont les quatre axes, définis par le protocole d’accord, sont :

1. Promouvoir l’identité du massif de Fontainebleau en s’appuyant sur son patrimoine

(historique, paysager, fonctionnel – sans le dénaturer)

2. Répondre aux besoins multifonctionnels et agir pour une acceptation mutuelle des usages

3. Favoriser une utilisation du massif assurant la préservation de son patrimoine écologique

4. Assurer un lien durable entre la forêt, son territoire et ses acteurs (cf. III.2.)

La manière dont ces différentes consignes peuvent impacter la mise en place d’un projet

d’accueil du public est illustrée dans le paragraphe suivant.

b) Un exemple de projet impacté par ces mesures : la révision de la Charte de mobilier.

Le mobilier installé en forêt domaniale de Fontainebleau (bancs, tables, panneaux

d’informations ou signalétique) a une structure et une composition précises, qui suivent les

instructions décrites dans la « Charte des équipements pour l’accueil du public sur le massif de

Fontainebleau ». Ce document, issu d’une réflexion concertée avec les différents acteurs du

territoire, a été approuvé par la Commission des Sites et est entré en vigueur sur le massif en 1996. Il

préconise un mobilier en bois peint en vert et en tôle galvanisée grise, afin de reprendre les couleurs

caractéristiques du massif, qui sont le vert (rappelant la forêt) et le gris (évoquant les blocs de grès),

et dont la forme principale est illustrée ci-dessous :

Forêt de protection Site classé

- Empierrements à réaliser avec des matériaux inertes, sans impact sur le sol

- Aménagements à adapter aux PMR

- Interdiction de modifier l’occupation du sol et de défricher

- Equipements d’accueil à concevoir rares et discrets

- Aménagement de lutte contre l’érosion à créer pour les sentiers balisés

- Utilisation de matériaux locaux

- Techniques novatrices et respectueuses de l’environnement à mettre en œuvre

- Apport de matériau en conformité avec la nature du sol

- Prise en compte de l’identité du massif, notamment historique et visuelle

- Dissimulation et intégration des travaux

- Avis donné par la Commission des sites et décision prise par le ministre chargé des sites ou le préfet

Figure 15 : Exemples d’impacts des statuts de protection sur les projets d'accueil.

Figure 16 : Un mobilier spécifique à Fontainebleau, qui retrace le caractère unique et prestigieux du massif.

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Or, ce mobilier a un coût d’entretien non négligeable et ne répond pas aux enjeux sociétaux

actuels du développement durable, du moins sur les aspects environnementaux (bois peint) et

économiques (entretien important). C’est pourquoi je mène, depuis mai 2010, une étude préalable à

la réalisation d’une nouvelle Charte de mobilier pour le massif de Fontainebleau. J’ai mené cette

réflexion en concertation avec les personnels de la Direction Générale de l’ONF (et ceux de l’Agence

de Design Dragon Rouge) qui effectuaient en parallèle une analyse ayant pour but le renouvellement

de la Charte nationale de mobilier (qui repose sur du mobilier lasuré possédant un liseré peint en

vert). Les mêmes enjeux ont été décelés à Fontainebleau et au niveau national, à savoir un coût

d’entretien important et un bilan environnemental non optimisé.

Les premières solutions proposées par la Direction Générale ont été d’adopter un mobilier en

bois brut, ce qui constitue un changement radical avec les aménagements en place sur le massif de

Fontainebleau, notamment au niveau de l’identité visuelle. Or, toute modification de cette ampleur

ne peut être instaurée sur Fontainebleau sans que le projet ne soit examiné au préalable par la

Commission des Sites puis approuvé par le ministre chargé des sites ou le préfet, et ce du fait du

statut de « site classé » de la forêt. Avant de proposer un quelconque mobilier pour Fontainebleau,

j’ai donc dû analyser les différents documents mentionnés dans les paragraphes précédents et leurs

impacts respectifs sur ce projet. Ces derniers sont récapitulés ci-dessous :

Aménagement forestier Site classé Forêt de protection

Des équipements rares et discrets

Un modèle de mobilier fixé pour

l’ensemble du massif

Une implantation à favoriser à

proximité des aires de stationnement

Les équipements en mauvais état

devront être enlevés ou restaurés.

Aucune trace d’abandon ne devra

subsister

Des projets soumis à l’avis de la

commission des sites

Un travail de collaboration avec

l’inspecteur des sites et l’architecte

des bâtiments de France

indispensable

L’ultime validation prise par le

ministre chargé des sites ou le préfet

Pas d’incitation à pénétrer dans

des secteurs « écologiques »

Un meilleur accès aux personnes à

mobilité réduite

Des équipements sobres et discrets

L’utilisation de matériaux locaux

Peu d’équipements induisant une

sédentarisation des usagers (tables

de pique-nique par exemple)

Figure 17 : Impacts des documents internes et externes sur le projet de rénovation de la charte de mobilier.

Le statut le plus contraignant dans le cadre de ce projet a été celui de site classé. Après avoir

analysé sur le terrain les éléments techniques liés à la construction et à l’entretien du mobilier et

engagé un bilan produit pour déterminer l’impact environnemental, à la fois du mobilier en place sur

le massif, et des différentes variantes qui pourraient être envisagées, j’ai contacté l’inspectrice des

sites, attachée aux éléments de l’identité bellifontaine, pour continuer ce travail ensemble. Son avis a

été d’étudier le dossier avec M. Freytet, le paysagiste, expert du massif de Fontainebleau, qui

travaille fréquemment avec l’ONF. Après une longue discussion, ce dernier m’a confié les éléments

identitaires clés et ceux, moins importants, qui pouvaient être modifiés. Parmi les préceptes à

conserver, d’après ses dires :

- les couleurs vertes et grises

- la forme du mobilier caractéristique de son unicité

- l’aspect et l’élégance du mobilier, qui témoignent de la noblesse du massif

- l’utilisation d’essences « nobles » (chêne, par exemple) et locales

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Comme suite à cet entretien, j’ai donc réfléchi à une forme mixte de mobilier qui réponde

aux préoccupations environnementales et économiques tout en conservant les traits identitaires

du mobilier bellifontain. J’ai ensuite organisé une réunion suivie d’une visite sur le terrain avec

les personnels de la Direction Générale et de Dragon Rouge, le chef de projet qui supervise mon

travail à l’Agence de Fontainebleau, l’inspectrice des sites et un membre des Services Territoriaux

de l’Architecture et du Patrimoine (STAP) pour mettre nos idées en commun et adapter la

réforme nationale au massif de Fontainebleau. Les propositions faites suite à cette réunion sont

décrites figure 18.

Des prototypes vont désormais être mis en place sur le massif de Fontainebleau pour nous

permettre de mieux nous représenter le nouveau mobilier envisagé. Suite aux remarques qui nous

seront alors faites par nos partenaires et l’inspectrice des sites, nous adapterons, dans la mesure du

possible, la révision de la charte en conséquence, avant de défendre ce projet en commission des

sites, en vue d’une validation définitive ministérielle, ou préfectorale. Ainsi, le statut de site classé

que possède Fontainebleau a comme conséquence au niveau de cette opération d’accueil du public

de partager le pouvoir du gestionnaire et de complexifier la mise en place du projet, et ce dans le

but de lutter contre la dénaturation du massif et de conserver l’identité et le patrimoine

bellifontains.

La gestion de projet sur Fontainebleau est donc un processus complexe, soumis à de

nombreuses directives, dont le nombre pourrait augmenter avec le temps, comme cela est évoqué

dans la suite de ce rapport.

c) Quelle évolution possible ?

Le grand débat actuel concernant le massif de Fontainebleau concerne sa transformation

potentielle en parc national, projet que soutient le maire de Fontainebleau, M. Valletoux, ainsi que

le président du comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Pour réfléchir plus en profondeur à ce projet, un comité de pilotage a été créé en 2009 et l’état a

donné l’autorisation de constituer un Groupement d’Intérêt Public en 2011. Un parc national peut

être créé lorsque1 « le milieu naturel, particulièrement la faune, la flore, le sol, le sous-sol,

l'atmosphère et les eaux, les paysages et, le cas échéant, le patrimoine culturel qu'ils comportent

présentent un intérêt spécial et qu'il importe d'en assurer la protection en les préservant des

dégradations et des atteintes susceptibles d'en altérer la diversité, la composition, l'aspect et

l'évolution ». Les principes de gestion du parc national reposent sur une charte qui effectue une

division du territoire du parc en zones présentant un intérêt – et donc des objectifs de gestion –

1 D’après la loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs

naturels régionaux

Figure 18 : Propositions pour le nouveau mobilier identitaire

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spécifiques. Pour chacune d’elle, la charte précise la réglementation en vigueur et ses modalités

d’application. En ce qui concerne les activités liées à la vie de la forêt, il est mentionné dans les textes

relatifs au parc national que « lors de leur élaboration ou de leur révision, les documents de

planification, d'aménagement et de gestion des ressources naturelles relatifs à l'agriculture, à la

sylviculture, […], à l'accès à la nature et aux sports de nature, à la gestion de l'eau, à la gestion

cynégétique, à la gestion de la faune sauvage, au tourisme et à l'aménagement […] sont soumis

pour avis à l'établissement public du parc national en tant qu'ils s'appliquent aux espaces inclus

dans le parc national ».

L’établissement public du parc national, qui assure sa gestion et son aménagement, est créé

par le décret en Conseil d'État et « est administré par un conseil d'administration composé de

représentants de l'État, de représentants des collectivités territoriales intéressées et de leurs

groupements, d'un représentant du personnel de cet établissement ainsi que de membres choisis

pour partie pour leur compétence nationale et pour l'autre partie pour leur compétence locale dans

le domaine d'activité de l'établissement. Les membres choisis en fonction de leur compétence

comprennent notamment des représentants des associations de protection de l'environnement, des

propriétaires, des habitants et des exploitants, des professionnels et des usagers ». L’ONF verrait

donc là encore sa gestion complexifiée, ce qui se répercuterait directement sur les projets d’accueil

du public, qui deviendraient de fait plus lourds à mettre en place en termes de procédures.

Plus concrètement, les principales implications du statut de parc national pour la forêt

Fontainebleau seraient les suivantes :

- les travaux, à l'exception des travaux d'entretien normal […], les constructions et les

installations sont interdits, sauf autorisation spéciale de l'établissement public du parc

délivrée après avis de son conseil scientifique ou, sur délégation, du président de ce dernier ;

- les travaux ou aménagements projetés dans le parc qui doivent être précédés d'une étude

d'impact […] et qui sont de nature à affecter de façon notable le cœur ou les espaces

maritimes du parc national, ne peuvent être autorisés ou approuvés que sur avis conforme

de l'établissement public du parc émis après consultation de son conseil scientifique ;

- la réglementation du parc national […] peut, dans le cœur du parc :

« 1° Fixer les conditions dans lesquelles les activités existantes peuvent être maintenues » ;

« 2° Soumettre à un régime particulier et, le cas échéant, interdire la chasse et la pêche, les

activités commerciales, l'extraction des matériaux non concessibles, l'utilisation des eaux, la

circulation du public quel que soit le moyen emprunté, […], toute action susceptible de nuire

au développement naturel de la faune et de la flore et, plus généralement, d'altérer le

caractère du parc national. Elles réglementent en outre l'exercice des activités agricoles,

pastorales ou forestières ».

Il convient de bien réfléchir à l’implication de toutes ces mesures et de les contrebalancer avec

l’utilité réelle de la création d’un parc national à Fontainebleau, sachant que les objectifs du parc

national sont les mêmes que ceux des réglementations déjà en place, qui garantissent actuellement

la conservation du patrimoine spécifique bellifontain. De plus, ce nouveau statut risque de

complexifier la gestion des projets d’accueil du public, voire même le fonctionnement général de

l’Agence. Sans compter que cette évolution envisagée de la forêt de Fontainebleau n’est pas

partagée par tous les usagers du massif, certaines associations ayant rédigé des articles de presse

allant à l’encontre de cette initiative bellifontaine.

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Tous les statuts, existants ou potentiels, liés à la forêt de Fontainebleau, induisent des

réglementations particulières qui rendent difficile la gestion de projets à l’ONF. S’ils permettent de

conserver le patrimoine spécifique de Fontainebleau, ils ralentissent également la mise en place de

projets et peuvent même avoir des consignes contradictoires, qui de fait ne sont pas toujours

appliquées. La création d’un parc national est une évolution à bien analyser car elle amène des

contraintes qui risqueraient de freiner la gestion sylvicole et la mise en place de projets d’accueil du

public nécessaires, pour la préservation du massif.

En résumé (figure 19), le massif de Fontainebleau, situé à une soixantaine de kilomètres de Paris,

est extrêmement fréquenté car il permet au public de venir se ressourcer dans un cadre naturel, qui

abrite une diversité de paysages et de milieux impressionnante, qui font son unicité et sa renommée.

Cependant, cet environnement, fragile et sensible à l’érosion, est menacé aujourd’hui par le grand

intérêt que suscite le massif. C’est pour conserver son identité ainsi que ses fonctions écologiques et

sociales, qu’il convient de préserver ce patrimoine remarquable, au travers des actions et des

moyens synthétisés dans l’annexe 8. La mise en place de statuts de protection est une option

intéressante mais qui devient extrêmement contraignante lorsque le nombre de réglementations est

trop important. Plutôt que la création de nouveaux statuts, il paraît donc judicieux de mettre en

œuvre des projets adaptés au contexte local qui répondent parfaitement aux exigences sociétales

et à celles des partenaires, tout en respectant les stratégies des autres services, notamment au

niveau de l’activité de coupes. Concernant ce dernier point à mettre en œuvre, on peut citer à titre

d’exemple l’accessibilité du massif aux personnes à mobilité réduite (PMR) qui n’a été que récemment

envisagée bien que répondant à une forte demande des usagers. Les attentes du public sont donc

également à considérer, et divers moyens, développés dans la partie suivante, sont envisageables

pour atteindre cet objectif.

Figure 19 : L’optimisation de la gestion de projets passe par l’adaptation au contexte local – et à ses enjeux, qu’il soit géographique, social, patrimonial, fonctionnel ou institutionnel.

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III. Optimiser le déroulement des projets en améliorant la

connaissance de la fréquentation, qualitative et quantitative.

Dès le 19e siècle, les peintres impressionnistes se sont plaints de la fréquentation de la forêt de

Fontainebleau et des dégradations que cette dernière entraînait. L’arrivée du train en forêt en 1849

et la vulgarisation de l’automobile ont contribué à augmenter fortement cette tendance pour

atteindre le niveau qu’elle a aujourd’hui : 13 millions de visites annuelles et 2,3 millions de visiteurs

d’après l’étude IOD de 1996. Le rôle social de ce massif s’est ainsi amplifié ces deux derniers siècles

et il convient aujourd’hui de bien cerner les attentes des différents visiteurs pour construire des

projets qui répondent à leurs besoins, tout en respectant le contexte local et le cadre remarquable

caractéristique du massif et décrit dans la partie précédente.

1. Mettre en place un observatoire pérenne de la fréquentation de la forêt

par les usagers.

Diverses études ont été menées sur le massif de Fontainebleau pour répertorier, aux niveaux

quantitatifs et qualitatifs la fréquentation du massif. Aucune ne s’est faite de façon pérenne et l’on

ne peut évaluer aujourd’hui de façon fiable le nombre d’usagers de la forêt. Cette constatation doit

être résolue car le service accueil du public ne peut, aujourd’hui, ni donner des chiffres actualisés aux

partenaires qui les réclament (aucune analyse effectuée sur l’ensemble du massif depuis 1996), ni

évaluer l’impact des opérations mises en place sur les principaux bénéficiaires (aucun retour direct

des usagers pour connaître le degré de réussite d’un projet). C’est pourquoi l’action de mise en place

d’un observatoire de la fréquentation a été inscrite en 2007 au contrat de projet « Forêt

d’Exception », sur l’axe 2 (Répondre aux besoins multifonctionnels et agir pour une acceptation

mutuelle des usages), mission sur laquelle je travaille depuis mars 2011.

a) Quels enjeux pour l’observatoire de demain ?

Les intérêts que présente la mise en place d’un observatoire pérenne de la fréquentation sont

multiples, compte tenu des caractéristiques du massif de Fontainebleau, récapitulées ci-dessous :

- un massif proche de Paris ; - très fréquenté (13 millions de visites/an) ; - quelques sites plus visités que d’autres (Franchard, Rocher Canon, etc.) et une répartition

inégale du public ; - une dimension « historique » et un tourisme importants (chasse royale, peintres célèbres,

etc.) ; - beaucoup d’usagers et d’activités pratiquées (VTT, randonneurs, varappeurs, cavaliers,

campeurs, etc.) ; - des données qui datent, concernant la fréquentation, de 1996.

Divers enjeux sont ainsi associés à ce projet, qui doit notamment fournir des données pour :

- piloter dans la durée la stratégie d'accueil ; - dialoguer avec les partenaires (et répondre à leurs attentes) ; - justifier l’intérêt d’une opération à venir ;

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- étudier les éventuels impacts de la fréquentation (érosion, secteurs écologiquement sensibles...) ;

- évaluer la réussite des projets mis en œuvre, par rapport aux objectifs fixés ; - connaître les besoins du public (balisage, aménagements, parkings, …) et son appréciation

des aménagements déjà en place ; - déterminer si les liaisons entre les villes environnantes et le massif sont optimisées ou non ; - connaître l’évolution de tous ces paramètres.

Les actions à mettre en place pour atteindre ces objectifs sont les suivantes :

- évaluer la fréquentation globale du massif (quantitative, nombre de visites) ; - évaluer la fréquentation de différents secteurs du massif et effectuer des comparaisons

spatiales entre différents sites ; - évaluer la fréquentation en un point donné (sentier, aménagement, sortie d’écurie, etc.) ; - qualifier le public : âge, origine géographique, fréquence et saisonnalité des visites, etc.

Ci-dessous quelques exemples de la valeur ajoutée que pourrait amener cet observatoire pour différents types de projets :

Cependant, il existe de nombreux biais qui rendent difficile l’évaluation de cette fréquentation,

parmi lesquels :

- Les sondages sont tronqués par un public surestimant le nombre de ses visites (lors

d’enquêtes, par exemple).

- Il est très difficile d’obtenir des résultats précis sur un massif de 17 000 ha possédant un

nombre incalculable d’entrées de forêt.

- La fréquentation dépend de la saison et du climat, notamment pendant les périodes de

grandes vacances ou les jours fériés.

- Certaines catégories d’usagers sont difficiles à comptabiliser (cyclistes, ou cavaliers –

particulièrement nombreux à Fontainebleau compte tenu des infrastructures situées à

proximité : centres équestres et écuries, Hippodrome de la Solle, Grand Parquet, etc.).

- La forêt possède une attractivité exceptionnelle en France et à l’étranger. Or la population

étrangère est très difficile à recenser par le biais d’enquêtes.

Figure 20 : Intérêt d'un observatoire pérenne de la fréquentation pour le fonctionnement du service « Accueil du public – Biodiversité ».

Données potentiellement fournies par

l’Observatoire Projets Intérêts

Nombre très élevé de visites en un site donné

Création de dépliants et communication accentuée pour reporter la fréquentation

sur l’ensemble du massif

- Chiffres pour justifier et initier le projet - Mesure de l’impact réel du projet sur la

fréquentation du dit site

Majorité d’usagers venant de Seine et Marne

Mise en place de transports assurant la liaison ville – forêt

- Chiffres pour justifier et initier le projet

Varappeurs satisfaits des aménagements pour

lutter contre l’érosion

Protection et conservation des sites de varappe

- Retours sur la réussite du projet et des techniques employées

Nombre important de cyclistes

Mise en place d’itinéraires spécifiques et communication sur les plateformes

appropriées

- Chiffres pour justifier et initier le projet - Mesure a posteriori du nombre de

cyclistes empruntant l’itinéraire en un point précis

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- Le nombre de visites et de visiteurs ne sont pas des données équivalentes.

- Les différentes méthodes que l’on peut employer pour recenser la population se rendant en

forêt ne sont pas toujours compatibles ou alors leur mise en commun augmente le biais final.

- Plusieurs communes bénéficient de nombreux accès de proximité pour accéder au massif,

dont il est difficile d’évaluer la fréquentation (Fontainebleau et Avon sont même enclavées

dans la forêt).

- Les moyens de l’ONF sont limités et doivent être optimisés au mieux.

Le but de l’étude que j’ai menée est de surmonter ces différents obstacles et de proposer des

modalités pour la future mise en place de l’observatoire afin qu’il soit durable et que les résultats

et chiffrages donnés soient précis et fiables.

b) Les données existantes.

L’étude qui sert aujourd’hui de référence pour mesurer la fréquentation bellifontaine est

celle menée en 1996 par l’IOD qui a chiffré à 13 millions le nombre minimal de visites annuelles sur le

massif, pour environ 2,3 millions de visiteurs. Ces résultats sont issus de la combinaison d’une

enquête de terrain, d’un questionnaire téléphonique et d’une enquête nationale appelée

« Omnibus ». L’utilisation croisée de ces différentes techniques a permis d’obtenir des données à la

fois quantitatives (nombre de visites) et qualitatives (origine des usagers, motifs et durée de leur

visite, moyens de transport utilisés, attentes du public, etc.). Ces résultats ont été complétés,

notamment sur l’aspect qualitatif, par l’analyse menée en 1999 par le Centre de Recherche pour

l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC), à la demande de l’Agence des Espaces Verts

(AEV) de la Région Ile de France, sur la fréquentation des Forêts Publiques Franciliennes (enquête

basée sur des sondages effectués sur un échantillon représentatif des habitants de l’Ile-de-France).

Ces études ont été suivies par plusieurs actions, les principales étant :

- PROGRESS (2004 – 2007) : enquête sur les points stratégiques d’accueil, comptages et relevés GPS (cf. annexe 9) ;

- Etude de Marc Jacquet (2006) : questionnaires et comptages mis en place sur des sites stratégiques d’accueil.

Un fait important qu’il convient de remarquer, est qu’aucune des actions mises en place n’a pu

se faire de façon pérenne, d’où l’intérêt et l’enjeu de taille du projet actuel.

c) L’évolution envisagée.

Suite à de nombreux entretiens avec les agents de terrain et certains responsables ONF ayant

déjà supervisé la mise en place d’un observatoire de la fréquentation, j’ai proposé divers moyens,

adaptés à Fontainebleau à mettre en place pour évaluer la fréquentation :

(a) Des comptages routiers automatisés sur les parkings les plus fréquentés ;

(b) Des comptages pédestres automatisés (pouvant prendre en compte les piétons, les vélos ou

les cavaliers) sur les sentiers les plus stratégiques (cf. annexe 11) ;

(c) Des comptages manuels (à effectuer par des agents de l’ONF, des stagiaires ou une

entreprise extérieure spécialise) sur les parkings pour estimer le nombre de personnes par

voiture ;

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(d) Des comptages manuels (à effectuer par des agents de l’ONF, des stagiaires ou une

entreprise extérieure spécialise) sur les parkings non équipés de compteurs pour évaluer la

part de la fréquentation qu’ils représentent par rapport aux parkings avec compteurs et en

déduire un coefficient permettant de passer de l’un à l’autre ;

(e) Des comptages manuels (à effectuer par des agents de l’ONF, des stagiaires ou une

entreprise extérieure spécialise) au niveau des arrêts de train situés en forêt ;

(f) Des comptages manuels des véhicules à effectuer pendant les tournées de surveillance sur

certains parkings, suivant un calendrier précis ;

(g) Des sondages téléphoniques menés par un institut de sondage, sur les 22 communes situées

à moins d’un kilomètre de la forêt pour connaître la fréquentation de proximité ;

(h) Des questionnaires qualitatifs à mettre en place sur les aires d’accueil où se rend le public, à

faire par type d’usager, chacun ayant une vision et des besoins spécifiques selon l’activité

qu’il pratique ;

(i) Des questionnaires envoyés aux centres équestres pour connaître leur fréquence de sortie en

forêt ;

(j) Des GPS prêtés au public pour effectuer des suivis de leurs parcours et de leur dispersion en

forêt.

Tous ces procédés doivent être répétés à une certaine fréquence – relativement faible (≤ 5 ans)

sans trop contraindre les personnels exécutifs – pour que l’observatoire soit pérenne et que l’on

puisse obtenir des données sur l’évolution des différents paramètres décrits plus haut. J’ai ainsi

défini, avec l’aide des personnes citées ci-dessus, les moyens qui seraient établis pour atteindre

chaque objectif, et la fréquence à laquelle ils seraient mis en œuvre, qui devait être. Ces différents

éléments sont listés ci-dessous1 :

1 Les éléments techniques liés au choix des compteurs, à leur implantation ou à la formulation des

questionnaires, n’étant pas directement en lien avec la problématique de ce rapport, ne seront pas traités plus en détails ici.

Objectif Moyens Fréquence

Evaluer la fréquentation globale du massif

Pour les véhicules : (a) (c) (d) (f) Pour les autres usagers : (b) (e) (g)

Permanent Tous les 3 ans Tous les 3 ans Tous les week-ends Permanent Tous les week-ends Tous les 5 ans

Evaluer et comparer la fréquentation de différents secteurs du massif

(a) (b)

Permanent Permanent

Evaluer la fréquentation en un point donné (sur un aménagement ou un sentier par exemple)

(b) (j)

Permanent Tous les 5ans

Qualifier le public : âge, origine géographique, fréquence et saisonnalité des visites, etc.

(h)

(i)

Tous les 5 ans pendant 1 an pour avoir un relevé par saison Tous les ans

Figure 21 : Des moyens complémentaires à utiliser de façon répétée pour optimiser le fonctionnement de l’observatoire de la fréquentation, en fonction des objectifs à atteindre.

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La liste des emplacements des différents compteurs se trouve à l’annexe 10.

Toutes ces mesures permettront de monter des projets d’accueil du public conformes aux

attentes des usagers et d’évaluer leurs impacts et leur réussite de façon plus précise, ce qui est une

demande forte demande émanant notamment des partenaires financiers. Si les données recueillies

directement auprès du public dans le cadre de l’observatoire de la fréquentation peuvent servir à

remplir cet objectif, elles doivent être complétées par des informations provenant d’autres sources,

comme les associations d’usagers, dont les attentes sont déjà recensées aujourd’hui dans le cadre de

la démarche « Fontainebleau, Forêt d’Exception ».

2. Préserver une gestion concertée qui donne du poids à l’usager.

Comme cela a été mentionné plus haut, le massif de Fontainebleau est géré de façon

concertée, ce qui signifie que les partenaires de l’ONF sont informés en amont des actions qui vont

être mises en place, et que leur avis est sollicité sur ce sujet1. Le but implicite de ce mode de

gouvernance est de générer une relation de confiance entre les membres associés à la démarche

pour optimiser les projets mis en place, qui bénéficient de fait du soutien et de l’aide des acteurs

locaux. Les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif sont décrits dans les paragraphes

suivants, de même que les bénéfices conséquents que cette démarche apporte à l’ONF.

a) Un fonctionnement basé sur l’échange et le partage.

La structure de gouvernance mise en place dans le cadre de la démarche « Fontainebleau, Forêt

d’Exception » (figure 22) s’appuie sur :

- un comité de pilotage, rassemblant les principaux partenaires locaux et présidé par le maire

de Fontainebleau. Ce comité, qui pilote la gestion concertée, se réunit environ une fois par

an, et l’animation de ses réunions est partagée entre l’ONF et la ville de Fontainebleau.

Habituellement c’est un membre du service Accueil du public, en charge de la concertation

qui participe à ces événements, et qui y traite des sujets liés à l’accueil, mais aussi aux coupes

ou à l’aménagement du territoire ; ce qui transcrit l’importance et le rôle central de ce

service dans le fonctionnement de l’Agence de Fontainebleau. Cette personne a également

en charge des tâches telles que la gestion des conflits, la planification des réunions ou la

rédaction de comptes-rendus, entre autres. Aujourd’hui, ce comité de pilotage a un rôle

principalement informatif, alors que sa mission d’origine était plus décisionnelle. Il serait

intéressant de retrouver cette tendance pour que réellement se créé un échange et une

gestion concertée plus étendus et que les partenaires s’accaparent et s’impliquent dans les

projets proposés.

1 L’ONF et les autres acteurs du territoire communiquent aussi dans d’autres instances de concertation, comme

la Commission sur les sites naturels d’escalade, par exemple.

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Comité consultatif scientifique et des usagers de la Forêt de Protection de Fontainebleau

Préfet, représentants des services de l’Etat, CR, CG, communes, PNR, CRPF, propriétaires forestiers, Chambre d’Agriculture,

associations (AFF, chasseurs), scientifiques, CDT

Comité de pilotage Natura 2000

Commission départementale de la nature, des paysages et

des sites

Comité de Pilotage Forêt PatrimoineAFF, office de tourisme, CG, communauté

d’agglomérations, sous-préfet, CDT, communautés de communes

Comité des Réserves

ComitéErosion

AFF, PNR, fédérations,

COSIROC, CODERANDO

77, ONF, associationsNEMOROSA

ComitéAccueil

fédérations, AFF, office de

tourisme, CDT, CG, ONF, CR, associations, communes, état, DDCS, COSIROC,

CODERANDO 77,

communautés de communes

ComitéCommunication

AFF, AEV, CDT 77, CG, ONF,

communautés de communes, CR,

communes, PNR, MAB, office de tourisme, sous

préfecture

Fontainebleau Forêt Patrimoine

- un comité technique « accueil »

qui se réunit une à deux fois par

an, qui regroupe des

représentants de l’Etat, du

tourisme ou des différents

usagers de la forêt et qui fournit

un conseil technique et

stratégique sur les actions à

mener.

- un comité technique érosion qui

rassemble principalement les

acteurs de la varappe, et qui a

pour objectif de proposer des

moyens de lutte efficaces contre

l’érosion constante du massif. Ce

comité se réunit une à deux fois

par an.

- un comité technique des

réserves qui se réunit quatre à

cinq fois par an, et qui a pour

mission de proposer des actions

spécifiques aux réserves

biologiques présentes sur le

territoire. Ses membres sont des

représentants de l’Etat et des

experts scientifiques.

- un comité communication qui

regroupe, deux fois par an, les

chargés de communication des différentes structures impliquées dans la démarche pour

qu’ils bâtissent ensemble un plan de communication pour les actions qui touchent le massif

(coupes, travaux forestiers, opérations d’accueil, etc.).

Tous ces membres représentent une catégorie d’usagers particuliers.1

Ce système de gestion concertée est donc centralisé autour du comité de pilotage qui prend les

décisions principales d’ordre stratégique, et possède des comités annexes qui fonctionnent comme

des groupes de travail pour réfléchir sur des thèmes spécifiques et présenter leurs conclusions à

l’ensemble des instances représentées ci-dessus. Certains acteurs se retrouvent dans plusieurs de ces

comités, comme les AAFF, dont l’implication dans la gestion forestière est très forte, allant parfois

jusqu’à se répercuter sur le travail de l’ONF.

1 AAFF : Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau ; PNR : Parc Naturel Régional ; COSIROC : Comité de

défense des Sites et Rochers d’escalade ; CODERANDO : Comité Départemental de Randonnées Pédestres ; NEMOROSA : groupe proposant diverses activités ; CDT : Comité Départemental de Tourisme ; CR : Conseil Régional ; DDCS : Direction Départementale de la Cohésion Sociale ; AEV : Agence des Espaces Verts ; MAB : Man and Biosphere (Réserve de Biosphère) ; CG : Conseil Général ; CRPF : Centres Régionaux de la Propriété Forestière.

Figure 22 : fonctionnement de la démarche concertée "Forêt d'Exception", qui permet à l’ONF d’être au plus près des usagers.

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Ce mode de gouvernance possède ainsi plusieurs avantages pour les acteurs du territoire

désormais sollicités dans la gestion forestière :

- ils influent sur les décisions prises,

- ils établissent ensemble des priorités pour qu’aucun ne soit privilégié par rapport à

l’ensemble,

- les représentants possédant une influence forte (élus, ministres, acteurs locaux renommés,

etc.) sont désormais impliqués dans la démarche et font part de leurs remarques au moment

du montage du projet, ce qui évite certaines complications ultérieures,

- les avis et besoins de chaque type d’usagers sont recensés et considérés.

Pour illustrer ce fait, on peut citer une étude de six mois, qui a vu le jour en 2011 sur les

itinéraires, menée par un stagiaire de l’ONF. Elle répondait à une demande forte des partenaires qui

souhaitaient une coordination des itinéraires balisés entre les différents usagers pour éviter la mise

en place d’un balisage trop important sur le massif, et déroutant pour le public. Ce projet avait

également pour but d’éviter les conflits d’usages en menant une réflexion sur le type de sentier

optimal à privilégier selon les activités pratiquées. Chaque association d’usager ou partenaire ayant

déjà travaillé sur le sujet (comme le conseil général par exemple) a fourni ses données (sur SIG) au

stagiaire afin qu’il puisse regrouper toutes ces informations et les analyser pour soumettre des

solutions adaptées. Ces propositions ont ensuite été exposées aux membres du comité de pilotage

« Fontainebleau, Forêt d’Exception » qui les ont évaluées avant d’arriver à un consensus sur les

nouvelles liaisons à établir, la forme de balisage à adopter, ou encore les normes à respecter pour les

activités présentant un risque pour les autres usagers (cyclistes, cavaliers, etc.). Cette opération

montre bien la coordination, l’échange et l’implication des partenaires, permis par le processus de

gouvernance instauré par la démarche « Fontainebleau, Forêt d’Exception ». Il en va de même pour

le projet que je mène sur le mobilier, attendu par les partenaires de l’ONF, et fait en collaboration

avec l’inspectrice des sites, qui participe à certaines réunions du comité de pilotage.

b) Une gouvernance bénéfique pour l’ONF.

Si les partenaires de l’ONF peuvent désormais s’exprimer et être au plus près de la gestion

menée sur les opérations d’accueil du public à venir, ce partenariat bénéficie également grandement

au gestionnaire. En effet, cela lui permet de connaître les besoins des usagers et d’obtenir des

retours sur leur satisfaction vis-à-vis des aménagements mis en place, engendre des partenariats

(notamment financiers), implique l’ONF dans les événements organisés par les autres acteurs et lui

permet de bénéficier d’une expertise de terrain développée. Pour illustrer ce fait, on peut évoquer

l’association des Amis de la Forêt de Fontainebleau qui entretient et balise bénévolement les sentiers

bleus et jaunes (sur plus de 300 km), répertorie les arbres remarquables, inspecte le balisage, répare

ou signale les dégradations que ses membres repèrent et fait en plus découvrir à l’ONF des sites

mystérieux et parfois méconnus (comme certains abris de carriers). Dans la même optique, des

conventions de tourisme durable ont été signées entre l’ONF et trois acteurs locaux qui s’engagent à

sensibiliser le public et à respecter la fragilité du milieu forestier, en échange de quoi ils sont libres

d’annoter sur leurs documents « recommandé par l’ONF » et peuvent aussi participer, à raison d’un

jour par an, à des formations dispensées par l’ONF sur la gestion forestière durable. Ces partenaires

constituent ainsi des vecteurs de sensibilisation auprès d’un public qui n’est que rarement au

contact direct de l’ONF, et cette action doit perdurer dans le temps. Pour faire référence au projet de

mise en place d’un observatoire de la fréquentation, on peut également mentionner le fait que

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certains partenaires sont prêts à mettre en place des comptages auprès de leurs groupes d’usagers

respectifs pour contribuer au projet et améliorer son efficacité.

C’est ainsi une gestion dynamique qui est mise en place sur la forêt de Fontainebleau, et

qui implique les acteurs du territoire pour construire des projets optimisés, prenant en compte

tous les enjeux contemporains, et ce à une échelle élargie par rapport à la simple forêt. C’est

pourquoi la gouvernance actuelle doit se poursuivre et prendre soin d’inviter tous les usagers

concernés à prendre part aux réunions (les cyclistes ayant été ignorés au lancement de la démarche).

La préservation de la gestion concertée est d’ailleurs l’un des axes privilégiés dans le nouveau contrat

Etat – ONF (2012 – 2016) qui préconise la création « d’instances locales permettant d’améliorer le

dialogue avec les partenaires » et, pour les zones à forts enjeux touristiques, « la mise en place

systématique […] de comités de concertation de massifs forestiers » qui « associeront tous les

acteurs locaux concernés, dans le but d’effectuer les médiations nécessaires pour permettre une

bonne articulation entre la nécessaire mobilisation des bois, le renouvellement des forêts et la

préservation de l’environnement et des paysages ». Par ailleurs, il convient de trouver un juste

équilibre pour ne pas que le nombre de membres de chaque comité soit trop important, ce qui

risquerait de complexifier la gestion concertée, voire de ralentir la prise de décisions qui en émane.

En outre, l’ONF ne doit pas uniquement se baser sur les besoins exprimés par les usagers soit

directement, soit par le biais d’associations, mais doit également anticiper la demande et continuer

à être force de propositions créatives.

3. Etablir des scénarii prospectifs et anticiper la demande1.

Le nombre de projets mis en œuvre sur la forêt de Fontainebleau est considérable d’une

année sur l’autre. Rien qu’en 2010, ce sont dix-sept projets d’un montant total de 464 500 €, pour

lesquels des subventions ont été demandées – et acceptées – au sein du service « Accueil du public –

Biodiversité ». C’est pourquoi trois chefs de projets s’y consacrent à temps plein. Or il s’avère que

certains projets ne se réalisent jamais, et que l’Agence a du retard quant à la programmation des

travaux, sur un nombre non négligeable d’opérations. En effet, ces dernières années, du fait

notamment de la vacance de certains postes, les projets s’achèvent à la date limite pour bénéficier

des subventions et les travaux se font souvent dans l’urgence, ce qui n’est optimal ni pour les

ouvriers, ni pour le chef de projet ni pour les financeurs qui doivent réceptionner toutes ces

opérations de dernière minute en même temps. Du fait de ce retard, que le service rattrape d’année

en année, les projets mis en œuvre ne répondent pas toujours aux attentes actuelles des usagers.

Diverses solutions peuvent être proposées pour contrer cette organisation.

a) Penser le futur.

Compte tenu des aléas cités ci-dessus, il est nécessaire que les chefs de projets cherchent à

anticiper la demande.

1 Anticiper la demande est une action associée, dans le contrat Etat – ONF 2012-2016 aux activités

concurrentielles qui « contribuent à maintenir une capacité d’intervention technique et d’innovation dans l’établissement public » et qui « permettent à l’ONF d’être à l’écoute de la société et des donneurs d’ordre ».

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Cela peut correspondre à :

- la mise en place d’aménagements pour les personnes à mobilité réduite ;

- l’ouverture de centres pédagogiques sur la forêt ;

- une meilleure valorisation de l’impact visuel et paysager induit par les travaux ;

- la création d’un label certifiant la gestion durable qui est faite du massif ;

- la création d’un parc national autour de Fontainebleau ;

- la mise en place de chartes à destination du public pour éviter les conflits d’usages ;

- la création d’aménagements ou d’outils de communication pour un nouveau public (dirt,

trial, etc.) ;

- l’utilisation de moyens adaptés à la technologie actuelle (flashcode sur les documents

d’informations, données et itinéraires spécialisés accessibles par des sites en ligne, etc.).

Le projet que je mène sur le mobilier illustre bien cette notion. La charte de mobilier rédigée en

1996 a mis en avant les caractéristiques du massif :

- les couleurs vertes et grises pour illustrer la forêt et les blocs de grès,

- la forme aérienne pour symboliser l’unicité et le prestige de la forêt,

mais n’a pas prêté attention à l’enjeu de développement durable et de conservation de

l’environnement, en proposant un mobilier peint, qui nécessite un entretien conséquent. Cette

nouvelle préoccupation environnementale a engendré, il y a quelques années, l’abandon de la

peinture prévue initialement pour une peinture acrylique en solution aqueuse, dont l’impact

environnemental est a priori réduit, voire quasi nul (ce qui reste à vérifier, grâce au bilan produit, cf.

II.3.b.). Cependant, cette peinture dure moins longtemps, nécessite le passage de deux couches, et

d’après les agents de terrain, un entretien plus fréquent qu’avec l’ancienne. Or, le concept de

développement durable, apparu en 1980 suite à une réflexion de l’Union Internationale pour la

Conservation de la Nature (UICN) et défini plus précisément dans le rapport de la Commission des

Nations Unies sur l’Environnement et le Développement de 1987, existait déjà en 1996. Si la réflexion

initiale sur la charte avait prêté une plus grande attention à cette thématique montante et avait

anticipé la demande de mobilier en bois brut, il est probable que les modèles choisis à l’époque

aient différé de ceux actuellement en place sur le massif. Le retard pris, du fait de ce manque de

prévision, amène l’ONF à mener une seconde réflexion et à mettre des moyens financiers et

humains considérables dans le remplacement du mobilier (si la nouvelle charte privilégiant le bois

brut est actée par le préfet cf. II.3.b.).

En outre, il convient de noter ici que les partenaires, notamment financiers, de l’ONF

conçoivent, pour leur part, des projets adaptés aux enjeux actuels et futurs. C’est ainsi que l’Agence

des Espaces Verts d’Ile-de-France et le Conseil Général de Seine et Marne, demandent à l’atelier bois

de l’ONF de leur construire des mobiliers en bois brut depuis plusieurs années (les

derniers prototypes testés datant de 2009), domaine dans lequel l’ONF devrait avoir

un rôle plus moteur. Les moyens qui pourraient être employés pour atteindre cet

objectif seraient, entre autres, d’améliorer la réactivité de l’ONF au niveau de la mise

en place des projets, une fois les attentes de la société cernées au niveau national, ou

encore de développer le service de recherche de l’ONF en axant certaines

études sur les besoins sociétaux. Ces finalités sont en phase d’être atteintes,

notamment grâce aux nouveaux personnels du service « Accueil du public –

Biodiversité » qui apportent un regard neuf sur les projets, dont le caractère novateur se développe

d’année en année.

Figure 23 : Prototype de barrière en bois brut conçu par l'ONF pour l'AEV en 2009

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b) Optimiser la gestion de projets dans son intégralité.

Dans le cadre du contrat de projet mis en œuvre par « Forêt d’Exception » pour la période 2009 -

2011, 68% des actions ont été réalisées à ce jour, et 75% le seront en 2012, année de signature d’un

nouveau contrat de projet. Toutes les opérations prévues initialement n’auront donc pas pu aboutir.

Or, ces projets bénéficiant de subventions de nos partenaires, il n’est pas opportun de les annuler.

Les actions à envisager pour continuer à rattraper le retard accumulé par le service au niveau de la

réalisation de ses opérations, comprennent la précision du montage de ces dernières qui doit être le

plus concis possible, comporter des devis préétablis et montrer que les projets programmés

répondent à une demande forte (chiffrages et faits à l’appui, cf. III.1.). Ce processus est d’autant plus

important qu’il répond aux nouvelles modalités d’attributions de subventions de la part de

partenaires financiers de l’ONF comme l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France. En effet depuis

2010, cet organisme, pour certifier et justifier de la manière la plus précise qui soit la valeur et la

raison d’être de ses actions vis-à-vis des attentes du public, a complexifié sa démarche d’attribution

des subventions, et de réception des projets. Il faut désormais que l’ONF fournisse, entre autres :

- Lors de la demande de subvention : un formulaire comportant une description précise du

projet, accompagné du nom des ouvriers pressentis, du salaire de ces derniers, du barème de

l’ONF de l’année de dépôt du dossier, d’un certificat d’obtention d’autres financements, d’un

devis préalable distinguant les postes « travaux », « matériel », « prestations intellectuelles »

ainsi que d’une délibération de l’organe compétent approuvant le projet ainsi que son plan

de financement et autorisant le représentant à solliciter la subvention.

- Lors de la réception : un formulaire accompagné des factures induites par le projet, de la

certification par l’Agence Comptable Secondaire que ces factures ont bien été payées, du

nom des ouvriers ayant réellement travaillé avec leur nombre d’heures et leur salaire, du

compte-rendu de l’opération ; le tout suivi d’une visite de terrain avec un membre de l’AEV

pour s’assurer de la bonne réalisation des travaux.

De plus, si les montants finaux ne sont pas identiques à ceux prévus, l’AEV demande une

justification détaillée expliquant la différence constatée. Pour que cette procédure, qui a contraint

les chefs de projets à s’adapter et retrouver, pour les opérations montées en 2008 – 2009 et

réceptionnées depuis 2010, les données demandées (non collectées au préalable), ne soit pas un

poids, il convient d’avoir une organisation et un suivi irréprochables, mettant tout en œuvre pour

satisfaire et anticiper les exigences des partenaires. C’est pourquoi j’ai rédigé un mode opératoire

définissant la démarche à suivre dans le cadre des opérations financées par l’AEV, regroupant un

exemplaire pré rempli de tous les documents à fournir, et ce afin de faciliter le travail des chefs de

projets, en particulier celui des nouveaux arrivants qui ne seraient pas au fait des procédures.

Cependant, cette requête des financeurs aurait pu être prévue, compte tenu des restrictions

budgétaires qui touchent ces derniers, et du fait qu’auparavant l’ONF ne rendait aucun compte quant

à l’utilisation qu’il avait faite de l’argent. En respectant les nouvelles démarches instaurées par les

financeurs, non seulement la gestion des projets sera optimisée et répondra aux attentes des

partenaires financiers, mais l’ONF s’assurera également la confiance des autres acteurs du territoire

et des partenariats durables pourront alors voir le jour.

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En résumé (figure 24), la gestion des projets d’accueil du public sur le territoire de l’Agence

répond à une demande émanant du public et aujourd’hui mal connue. Pour remédier à ce manque

d’information, plusieurs solutions peuvent être envisagées (cf. figure 24), dont :

- la mise en place d’un observatoire pérenne de la fréquentation pour avoir le ressenti du

public, mieux connaître ses habitudes et besoins, et adapter la stratégie d’accueil en fonction

des données récoltées et de leur évolution,

- la mise en place d’une gestion forestière concertée, déjà effective sur le massif, afin de

bénéficier de l’avis, de l’expertise, de l’aide et du soutien (financier, technique, etc.) des

différents acteurs régionaux, intéressés par la vie de la forêt. Ce mode de gouvernance

permet de construire des projets à l’échelle du territoire qui soient cohérents et compatibles

avec les intérêts de chacun.

Ces deux actions permettent ainsi de recenser, de façon complémentaire, les besoins des

différents types d’usagers fréquentant le massif. Un autre axe à développer pour construire des

projets fidèles aux attentes du public réside dans le fait d’anticiper la demande future de la société (et

des partenaires), ce qui limite les fonds investis dans des projets destinés à devenir sous peu obsolètes

et améliore la gestion des opérations menées par le service. Or toutes ces actions sont tributaires de

moyens (humains, techniques, financiers) pour les réaliser, assujettis eux-mêmes à diverses

contraintes, et qui semblent être amenés à diminuer dans les prochaines années. Comment alors

affronter cette tendance et optimiser au mieux les projets d’accueil du public mis en œuvre à l’Agence

de Fontainebleau ?

Figure 24 : Optimiser la gestion de projet nécessite de caractériser la fréquentation ainsi que les attentes actuelles et futures des usagers et des partenaires.

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IV. Mieux valoriser les ressources à disposition.

Comme cela a été évoqué ci-dessus, tous les projets conçus et présentés aux partenaires

financiers dans le cadre de demandes de subventions, ne sont pas menés à leur terme. Ceci a pour

conséquence de dévaloriser le travail de l’Agence et de faire perdre des subventions au service

« Accueil du public – Biodiversité », qui ne peut remobiliser les fonds obtenus pour un premier projet

sur un second n’ayant pu bénéficier de financements. Outre l’obtention d’un plan de financement

complet, d’autres éléments viennent à freiner ou compliquer le déroulement de projets, comme les

processus administratifs des partenaires qui se complexifient (cf. III.3.a.) ou encore, les moyens

humains et financiers de l’ONF qui tendent à diminuer. Les solutions qui pourraient être mises en

œuvre pour palier à ces aléas sont détaillées ci-dessous.

1. Faire face au contexte actuel de restrictions.

Depuis la crise économique de 2009, l’économie mondiale, (et française) a bien du mal à se

rétablir, et des épargnes doivent être menées dans de nombreux domaines. L’ONF est

particulièrement touché par ce constat, étant un établissement public rattaché à l’Etat ; qui lui

astreint des objectifs restrictifs stricts pour les années à venir, notamment en termes de moyens

humains et financiers. Cette baisse, qui se fait déjà sentir au niveau des personnels, augmente la

charge de travail des fonctionnaires restant en poste et amène des pressions non négligeables. De

plus, les partenaires étant également touchés par des mesures limitatives, les financements risquent

de diminuer dans les prochaines années, et ce de façon flagrante lorsque les conventions établies

avec les principaux financeurs (conseils généraux, région) arriveront à échéance. C’est ainsi que les

ressources disponibles pour la gestion de projets risquent d’être amenées à diminuer et il faut dès à

présent trouver des stratagèmes efficaces pour que ces restrictions n’influent pas sur le nombre ou

la qualité des équipements mis en place pour le public.

a) Un contexte pesant de restrictions à l’ONF…

Les objectifs du nouveau contrat Etat – ONF concernent essentiellement l’augmentation de la

rentabilité de l’ONF, ce qui passe par un accroissement de la récolte des bois, une amélioration de la

qualité des produits forestiers, ou encore une augmentation de la valeur ajoutée provenant des

activités concurrentielles, et ce dans le but de réduire les déficits publics. Pour ce faire, diverses

mesures sont préconisées en termes de gestion des personnels et d’optimisation des performances,

dont :

- la réduction des effectifs de l’Etablissement de 1,5% par an, soit 693 personnels pour la

période 2012-2016 ;

- le non renouvellement d’un poste pour deux départs à la retraite (compris dans le chiffrage

ci-dessus) ;

- la cession des biens mobiliers inutiles au service (maisons forestières par exemple) à des

tiers ;

- l’augmentation de la valeur ajoutée et des marges dégagées sur les différentes activités de

l’Etablissement (montant des frais généraux diminués de 2% par an) ;

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- La réduction des unités territoriales (300 à 310 en 2016 contre 383 en 20081).

Aucun chiffrage n’est donné concernant les fonds disponibles pour les opérations d’accueil du

public, mais, d’après les annexes financières (annexe 12), les contributions publiques devront

diminuer de 4,6% entre 2011 et 2016. Cela nécessite que l’ONF augmente le nombre de ses

financeurs afin de multiplier les fonds disponibles, mais cela implique aussi de complexifier la

démarche d’obtention de subventions (avec des échéances et des procédures divergentes). Or,

comment parvenir à optimiser un suivi de projets rendu plus complexe avec une masse salariale en

baisse ?

b) … qui freine la réalisation des projets d’accueil du public

Pour comprendre l’impact de ces différentes mesures sur les projets d’accueil du public, il est

tout d’abord nécessaire de comprendre le fonctionnement précis de ces derniers, qui se répartissent

en deux catégories :

- Les projets d’investissement (aménagements des aires d’accueil, création d’itinéraires,

réfection de routes et de parkings, curage de mares, …) ;

- Ceux dits d’entretien (entretien courant des routes, fonctionnement des centres

d’information, nettoyage de la forêt, financement des brigades équestres, …).

Nous nous concentrerons ici sur les opérations d’investissement, qui sont celles financées par le

plus grand nombre de partenaires et pour lesquelles la gestion est la plus complexe et la plus

impactée par les mesures citées ci-dessus. Le déroulement de ces projets est illustré figure 25, à

partir de l’exemple de la restauration d’un sentier historique, créé par Denecourt, en forêt de

Fontainebleau. D’après ce schéma, la mise en place des projets est un processus complexe qui passe

par une sélection interne suivie d’une validation par le service et ses partenaires extérieurs. Une fois

l’intérêt du projet prouvé, il convient de le caractériser, de façon précise, au niveau des postes de

coûts, de durée et de modalités techniques à respecter pendant les travaux. Ces éléments serviront à

l’élaboration de la fiche projet et des futures demandes de subventions. Une fois ces dernières

obtenues, les travaux débutent, et sont suivis, puis réceptionnés, par l’équipe projet, définie au

préalable. La fin d’une opération peut être marquée par une inauguration et une communication

renforcée.

Au sein de ce processus, plusieurs étapes – figurées par un bord rose – peuvent être impactées

par les mesures décrites plus haut. En effet, une baisse du personnel aura un impact sur l’équipe

projet qui risque d’avoir une charge de travail trop importante pour suivre de façon optimale chaque

opération (d’autant plus que le correspondant terrain est un agent forestier qui a de nombreuses

fonctions et divers chantiers à suivre, généralement liés aux coupes ou aux travaux forestiers).

1 http://www.senat.fr/rap/r09-054/r09-0545.html

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Idée spontanée -agent, service AB, partenaire extérieur (Commission sentier des Amis de la Forêt de Fontainebleau)

Appel à projet lancé par le service AB –Sélection des projets prioritaires

Validation interne du projet –Service AB et Direction

Validation externe du projet et réorientation éventuelle –Comité de pilotage, Charte, Commission/Commission de terrain des Amis de la Forêt de Fontainebleau (AFF)

Montage du projet

Rédaction de la fiche projet –Descriptif technique, calendrier, devis, études, plan de financement ou CCTP, CCAP, délais

de consultation, acte d’engagement, règlement de la consultation, devis, études

Désignation de l’équipe projet –1 pilote (budget, réunions), 1 responsable (coordination, gestion

technique), 1 correspondant terrain

Demandes de subventions –AEV, FEADER, CG 77, FEDD

Autorisation de travaux et lancement du projet

Bon de commande ou marché public

Suivi –Factures, fiche de suivi, temps de personnel, autorisations de dépenses, fiches consignes/CCTP, …

Réception du projet

Demandes de paiement et compte-rendu au financeurs

Inauguration, communication, présentation en comité, évaluation

Montage du projet

Chefferie de projet

ab Détails du projet de restauration du sentier Denecourrt n°7

Pour mieux comprendre l’impact d’une réduction des moyens financiers propres à l’ONF, il convient

de comprendre tout d’abord la répartition de l’argent obtenu pour une opération (figure 26).

Figure 25 : Déroulement d'un projet d'accueil et mise en avant des points possiblement impactés par les mesures restrictives

Figure 26 : Répartition des subventions dans un projet type d'accueil et nécessité de conserver des financements internes.

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Le montant total comprend les frais liés aux travaux eux-mêmes et à l’encadrement (temps de

travail des personnels de l’ONF). L’ONF doit systématiquement apporter au minimum 20% de la

somme totale, hors frais de personnels. Pour ce faire, deux fonds sont disponibles : le FEDD (Fonds

pour l’Environnement et le Développement Durable), attribué au niveau national, et les fonds

propres à l’Agence. Les subventions publiques peuvent donc financer jusqu’à 80% du montant total

d’un projet, chaque financeur ne pouvant subventionner plus de 40% du montant total. Pour

atteindre les 80%, au minimum deux cofinancements sont donc nécessaires. Les principaux

partenaires sont les conseils généraux et la Région (répartie entre l’Agence des Espaces Verts qui

finance les projets d’accueil et le Conseil Régional qui subventionne les opérations liées à la

biodiversité). Si l’ONF a moins de fonds disponibles, sachant qu’il doit impérativement financer au

moins 20% d’un projet, cela a un impact direct sur le montant total disponible pour l’ensemble des

opérations, les partenaires financiers ne pouvant augmenter leur contribution pour pallier aux

restrictions budgétaires de l’ONF.

De même, pour lutter contre la diminution des moyens disponibles pour tous les organismes

dépendant de l’Etat, il est indispensable que le service Accueil du public diversifie ses sources de

revenus et qu’il sollicite plus souvent les mairies, les communautés de communes, l’Europe, ou la

réserve de biosphère, par exemple. L’avantage que possède Fontainebleau, est que son

appartenance au groupe des « forêts d’exception » fait que des sommes plus importantes lui sont

attribuées par la Direction Générale de l’ONF (au niveau du FEDD) pour donner les moyens à cette

première forêt labellisée de porter la démarche et d’être une vitrine des actions de l’ONF en termes

de gestion durable des forêts françaises.

Ainsi, comme cela a été évoqué plus haut, une diminution des ressources humaines et

financières va par conséquent impacter les projets en :

- augmentant la charge de travail des employés qui auront moins de temps pour approfondir

les projets et seront de fait moins disponibles ;

- diminuant les subventions accordées par les partenaires comme les communautés de

communes ;

- diminuant le nombre de projets, l’ONF devant financer au moins 20% des projets qu’il met en

œuvre. Si l’autofinancement vient à diminuer, le nombre de projets viendra logiquement à

suivre la même tendance.

Ces conséquences, sont à relier, pour Fontainebleau, au fait que plusieurs postes ont été vacants

pendant un temps important (cf. I), notamment celui du responsable du service accueil du public,

inoccupé depuis fin janvier 2010 et pourvu seulement le 02 novembre 2011. De plus, les chefs de

projets sur Fontainebleau ont tous deux pris leurs postes respectifs début 2010, ce qui fait que, cette

année-là, le service a mis du temps à trouver son équilibre. La charge de travail des personnels a

ainsi été augmentée, comme conséquence de la répartition de certaines tâches incombant au chef

de service et que son intérimaire (le chef du service forêt, M. Ducroux) ne pouvait assurer compte

tenu de son emploi du temps. Ceci fait que tous les projets n’ont pu être menés de front et que

certains ont dû être reportés aux années suivantes.

Cependant, en dépit des restrictions mentionnées ci-dessus et de leurs impacts respectifs, l’ONF

se doit de faire perdurer ses actions en faveur de la biodiversité et de l’accueil du public. Dans un

contexte où les financements sont attribués plus difficilement, il convient donc de valoriser au mieux

le travail des personnels de l’ONF et de mettre en avant leur savoir-faire pour accroître le rôle

moteur de cet organisme dans la réalisation de projets d’accueil du public en forêt de Fontainebleau.

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2. Mettre en avant les compétences spécifiques du service pour le

rendre plus performant.

Une possibilité pour pallier aux contraintes énumérées ci-dessus serait de diminuer de façon

conséquente le nombre de projets mis en œuvre au sein du service accueil du public, ce qui n’est pas

optimal compte tenu de la fréquentation importante du massif de Fontainebleau. Mais d’autres

pistes peuvent être envisagées pour rendre le service plus opérationnel et donc plus apte à

supporter une charge de travail supplémentaire et pour pérenniser les subventions publiques

attribuées à l’ONF. Les moyens à mettre en place sont décrits dans les paragraphes ci-dessous.

a) Sur le plan administratif

La gestion de projet n’étant pas la première mission de l’ONF, les personnels disposent de

peu de moyens pour effectuer le suivi des opérations qu’ils mènent. Aucun logiciel de gestion de

projet spécifique n’est actuellement disponible et tout est suivi à partir de tableaux Excel et de

fichiers Word. Ainsi, à mon arrivée en 2010, seul un tableau, destiné à être géré par le chef de

service, permettait d’avoir une vision de l’ensemble des opérations mises en œuvre et de celles

envisagées par le service. Cet outil définissait notamment, pour chaque opération, les montants

globaux (estimés), les noms des responsables et des agents de terrains concernés, les financeurs, les

montants accordés, les sommes déjà facturées et les soucis rencontrés. Le problème de ce tableau

est qu’une cellule pouvait être facilement altérée inconsciemment et que certaines données étaient

manquantes, le tableau n’ayant que rarement été mis à jour. De plus, les documents administratifs

(demandes et accords de subventions, demandes d’achat, mails, courriers, factures, marchés, …) ne

pouvaient être joints au tableau informatique. Un extrait est présenté figure 27.

Figure 27 : Le tableau Excel complexe de suivi des projets, qui peut potentiellement être source de nombreuses erreurs.

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Ma première mission a été de mettre à jour et de reprendre le suivi de ce tableau. Vu sa

complexité (code couleur, nombre de colonnes, commentaires, modifications, …), un classement

papier parallèle était indispensable à l’agence. Or, jusqu’en 2010, ce mode de rangement n’existait

pas, du moins pas de manière structurée. Des fonds de dossier avaient été reconstitués mais il était

toujours long de retrouver les fiches opérations réellement envoyées et les sommes réellement

dépensées. Pour pallier à ces difficultés organisationnelles qui représentaient une perte de temps

quotidienne pour les personnels à la recherche d’informations, j’ai reconstitué des chemises par

opération, regroupant tous les documents nécessaires au suivi. De même, j’ai scanné et mis sur le

serveur, pour que chacun y ait accès, les accords de financements et les conventions passées avec

nos partenaires financiers.

Depuis 2010, des documents complémentaires ont vu le jour et le suivi assuré est plus

complet, les numéros de factures et de bons de commande étant désormais répertoriés et classés

dans des dossiers précis sur le serveur local. Les différents personnels en charge des facturations et

du suivi ont été convoqués à une réunion et désormais, chacun effectue une saisie concernant son

travail (émission de factures, suivi du projet) dans le document approprié, ce qui permet d’avoir un

suivi adapté, précis et à jour. Ce nouveau mode de fonctionnement, qui a pour conséquence de

décharger le chef de projet, auparavant obligé de chercher lui-même ces informations, pourrait être

amélioré avec l’arrivée récente du logiciel Séquoia qui devrait centraliser les services de facturation

et donc faciliter le suivi financier. Cependant, ce logiciel ne prendra en compte que les projets qui y

seront inscrits en 2012 et un travail minutieux reste à faire au niveau de l’archivage des opérations

récemment achevées ou encore en cours. L’achat d’un logiciel de gestion de projet, bien que

quasiment indispensable, semble inenvisageable en cette période de crise. Cependant, la réalisation

d’un outil analogue, qui permettra un pilotage efficace des actions, à partir d’une programmation

basée sur les tableaux de données actuellement utilisés, devrait se faire dans les prochaines

semaines.

Un autre point concernant le suivi administratif, amélioré d’année en année, concerne le

retard accumulé sur certains projets (cf. III.3.). Les subventions attribuées par nos partenaires ayant

une durée limitée (qui varie entre un et trois ans à compter de la date d’attribution de la subvention),

il a fallu achever en priorité les opérations pour lesquelles les financements arrivaient à échéance.

Cela a conduit l’ensemble des projets à accumuler du retard, ceux initiés en 2010 – 2011 ne pouvant

être suivis par des chefs de projets qui s’attachaient à rattraper le retard des années précédentes. Or

ce défaut d’organisation, qui régresse d’année en année, ne peut être caché aux partenaires

financiers qui réceptionnent des projets à la date limite prévue. Une amélioration du suivi et du

pilotage administratifs des projets est donc indispensable pour libérer du temps au chef de projet

et augmenter l’efficacité de l’ONF et sa crédibilité aux yeux des partenaires.

b) Sur le plan technique

Le contexte actuel fait que l’ONF, et en particulier le service « Accueil du public –

Biodiversité », se doit d’être compétitif, d’optimiser son efficacité et d’être reconnu en tant

qu’expert par ses partenaires, afin d’engendrer une relation de confiance et une implication plus

importante de ces derniers dans les projets mis en œuvre par l’ONF. C’est pour renforcer ces

partenariats et pérenniser les financements attribués aux opérations d’accueil du public, que le

service a mis en place un système de conventions pluriannuelles avec ses plus gros partenaires

(conseils généraux, Région). Mais le montant attribué annuellement n’est pas toujours fixé dans ses

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conventions et les partenaires sont libres de choisir les actions qu’ils financent et les sommes qu’ils

leur allouent. C’est pourquoi là encore il convient de proposer des projets innovants, répondant aux

attentes des partenaires (cf. III.3.).

Le fait que la valorisation des actions portées par l’Agence de Fontainebleau auprès de ses

partenaires pourrait être améliorée est avéré au niveau de la demande de subventions effectuée

auprès de l’Agence des Espaces Verts en 2010. Cette demande se fait toujours conjointement avec

l’Agence ONF de Versailles qui possède les mêmes interlocuteurs régionaux que l’Agence de

Fontainebleau. L’enveloppe globale, qui oscille autour de 450 000 €, n’est pas toujours

équitablement répartie entre les deux structures, et en 2010, Versailles a obtenu un budget de 261

726 € et Fontainebleau seulement de 176 000 €. Cela montre que l’Agence de Fontainebleau pourrait

accroître ses financements et ainsi faciliter la réalisation de ses projets en optimisant le montage des

opérations, en proposant des techniques innovantes, et en anticipant la demande du public et des

financeurs. Cette ligne de conduite a commencée à être suivie avec la demande de subventions faite

à l’AEV en 2011, pour laquelle l’Agence de Fontainebleau a été privilégiée au niveau des

financements accordés, ce qui transcrit le gain en termes d’efficacité, d’anticipation et d’efficacité

pour le service.

Un autre moyen existant pour atteindre cet objectif et pour valoriser et faire connaître les

compétences de l’ONF sur les problématiques d’accueil du public, est d’avoir une communication

adaptée aux divers enjeux sur lesquels œuvre l’établissement.

3. Renforcer la communication pour améliorer l’information et la

compréhension du public vis-à-vis des décisions prises par le

gestionnaire.

La communication est un outil pratique et nécessaire dans le contexte actuel où toutes les

informations passent par les médias. Elle est même indispensable dans les forêts périurbaines pour

expliciter au public l’intérêt de la gestion sylvicole ou simplement l’informer des projets qui vont

être mis en œuvre. Concernant Fontainebleau, cette notion transparaît même dans la notice de

gestion liée au statut de « Forêt de Protection » qui indique que « dans les forêts ouvertes au public,

des dispositifs temporaires sont installés afin d’expliquer au public l’objet des coupes et des

travaux ». C’est pourquoi, l’Agence de Fontainebleau a engagé un chargé de communication, qui

veille, avec l’aide de son assistante, à informer le public des actions mises en place et de leur bien-

fondé. Si les besoins du public en termes de communication et les enjeux liés à ce service se font

sentir au quotidien, la réponse de l’ONF doit s’adapter aux moyens à disposition, comme cela est

explicité dans les paragraphes suivants.

a) Répondre à une demande…

Compte tenu de la fonction sociale du massif de Fontainebleau, les demandes émanant des

usagers réguliers de la forêt sont diverses et variées et concernent notamment les sujets listés dans

la figure 28.

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Ces informations sont des données générales qui touchent à la vie de la forêt, sur lesquelles

l’ONF a déjà réalisé des documents répondant, en partie, à cette demande. Le travail du service

communication consiste à rénover les supports en place et à en concevoir de nouveaux, notamment

sur des projets méconnus du public. Entre dans ce cadre, la communication (qui touche notamment

les projets d’investissement), que l’on pourrait appeler « post opération » et qui sert à

expliquer le travail de l’ONF, à le valoriser et à informer les usagers de leurs impacts

sur le massif, notamment en termes d’érosion. Ainsi, une communication importante

sur les opérations du service accueil achevées permet à l’agence de faire connaître ses

actions propres et de rappeler son investissement et celui de ses partenaires dans

les structures et aménagements d’accueil en forêt (cf. figure 29). Cet objectif est

notamment atteint dans le cadre des fêtes de la nature où autres inaugurations et

manifestations dans lesquelles l’agence tient un stand et est au contact du public. Ce

moyen de communiquer « en direct » sur la gestion forestière durable nécessite

d’être développé et c’est pourquoi l’ONF tient à s’impliquer dans le nouveau centre

d’éco-tourisme, construit sur le site emblématique de Franchard, et destiné à

accueillir et informer le public ainsi que de lui indiquer les lieux attrayants à visiter en

Ile de France.

Cependant, afin d’atteindre les usagers et de répondre au mieux à leur demande

d’informations, l’ONF se doit de développer un réseau structuré de systèmes de communication et

de moyens, ce qui n’est pas toujours effectif.

Figure 28 : Les informations recherchées par les usagers touchent des secteurs très diversifiés.

Figure 29 : Exemple de panneau posé en forêt rappelant l'investissement de l'ONF et de ses partenaires.

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b) … qui nécessite des moyens importants

Les moyens aujourd’hui mis en œuvre par l’ONF sont les suivants :

Les « informations spontanées » sont celles qui arrivent directement chez l’habitant. La

« recherche d’informations » correspond à une démarche volontaire du

public par rapport à une requête précise. Les outils les plus

fréquemment utilisés sont les dépliants et les panneaux d’information

situés en forêt, et non un contact direct avec l’ONF. Pour pallier à ce

problème, il est nécessaire que l’ONF se montre (cf. IV.3.a.), ce qui peut

passer par la mise en place de brigades ou de centres d’initiation à la

forêt, qui font déjà partie de sa stratégie actuelle de communication.

Les centres d’initiation à la forêt sont des structures dédiées à

l’animation qui accueillent des groupes (principalement d’enfants) pour

leur faire découvrir la forêt par le biais de visites ou autres activités

pédagogiques. Cela amène une sensibilisation essentielle des plus

jeunes aux problématiques forestières. Ces centres forment également les enseignants qui le

désirent et accueillent des étudiants de niveau BTS qui souhaitent accroître leurs connaissances sur

les essences forestières, entre autres. Celui situé à Fontainebleau, est localisé en bord de ville et à

proximité d’une aire d’accueil fréquentée.

Un autre moyen mis en œuvre pour aller au contact du public et l’informer, est la mise en

place de tournées de surveillance et d’une brigade équestre, assurée par les forestiers cavaliers qui

tournent d’avril à septembre. L’avantage de ce dernier mode de communication est qu’il est à la fois

dissuasif (les brigadiers assermentés font respecter le règlement forestier pour que les différents

usagers cohabitent sans conflits) et source de contacts privilégiés avec le public, l’animal attirant de

nombreuses personnes, notamment les plus jeunes. C’est l’occasion d’échanger sur la gestion

forestière, ses principes, ses enjeux et ses aléas. A terme, il serait intéressant de maintenir la brigade

toute l’année avec des personnels formés à la communication pour que son efficacité soit

véritablement optimale, le but ultime étant qu’une relation de confiance de crée entre le

gestionnaire et le public.

Figure 30 : Moyens de communication actuellement mis en œuvre par l'ONF pour répondre à la demande d’information du public.

Figure 31 : Panneaux d'information en forêt.

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Finalement, pour atteindre les représentants des usagers de la forêt, un comité de

communication a été créé au sein de la démarche « Forêt d’Exception » et une action phare a été

élaborée en 2010. Il s’agissait d’un martelage effectué en collaboration avec les élus locaux afin de

les sensibiliser aux enjeux techniques de la sylviculture en les faisant participer à une opération

emblématique. Les retombées ayant été bénéfiques et élogieuses pour l’ONF, il est nécessaire de

développer ce type d’actions dans les années à venir.

Néanmoins, les moyens décrits dans les paragraphes ci-dessus ne sont pas tous adaptés à

l’ère et à la technologie modernes. En effet, le public lit de moins en moins les journaux et se tourne

vers l’Internet pour rechercher une information. Or il n’existe pas de site ONF spécifique à la forêt de

Fontainebleau et une recherche sur Google mentionnant « Forêt de Fontainebleau », ne présente le

site de l’ONF qu’en onzième résultat, avec une page dédiée à son Centre d’Initiation la Forêt. Un site

propre à l’agence n’est pas souhaité par la direction et l’on préfère penser à communiquer

directement par le site internet des communes. Ce projet n’est pas encore d’aplomb, or la

communication par le net est un enjeu majeur qui reste à peaufiner dans les années à venir. Une

instruction de la Direction Générale de l’ONF vient appuyer cette perspective d’évolution. Il s’agit de

la création d’un annuaire communal qui indique par commune le nom de l’interlocuteur ONF de

terrain (avec ses coordonnées, photos et missions) gérant les massifs situés sur son territoire. Cet

annuaire, à destination des maires, est consultable en ligne par tous les usagers à partir du site de

l’ONF. La mise à jour de cet annuaire et la récolte des données pour l’Agence de Fontainebleau a

constitué une autre de mes missions.

Une seconde lacune liée aux supports de communication actuels utilisés par l’ONF est le

manque de logiciels adaptés mis à disposition des chargés de communication. Celui de

Fontainebleau doit utiliser son ordinateur personnel pour pouvoir effectuer des mises en pages

élaborées, l’Agence ne possédant que Microsoft Word en utilisation libre. De même, le service

communication ne possède aucun budget propre et doit tout élaborer en interne ou en partenariat

avec les autres services de l’Agence, ce qui est un handicap important pour ses personnels. Ce fait est

certainement lié à un manque de moyens financiers mais n’est adapté ni à la demande croissante du

public ni aux enjeux actuels de partage et de mise en valeur de la gestion durable des forêts

françaises.

Ainsi, si de nombreux outils de communication sont utilisés par l’ONF, ils ne sont pas toujours

les mieux ciblés, les plus utiles ou les plus adaptés et leur mise en œuvre doit souvent faire face à un

manque de moyens. Une amélioration doit être faite dans ce domaine, la communication étant un

élément fondamental pour sensibiliser le public, l’informer des actions mises en place et convaincre

les financeurs de l’intérêt de ces dernières.

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En résumé (figure 32), compte tenu du contexte actuel de restrictions qui touche l’ONF, il

convient de valoriser au mieux les ressources, notamment humaines, disponibles pour les opérations

du service « Accueil du public – Biodiversité », et ce afin d’améliorer l’efficacité de ce dernier et de

permettre à ses personnels de supporter, en cas de nécessité, une charge de travail supplémentaire.

Cette action passe par l’optimisation de la gestion de projet faite par l’Agence, sur les plans

administratifs et techniques. Par ailleurs, pour lutter contre la diminution des moyens financiers de

l’ONF et de ses partenaires (qui risque à terme de réduire le nombre de projets mis en place par le

service), il est indispensable de varier les sources de revenus et d’établir des conventions

pluriannuelles avec les financeurs afin de pérenniser les subventions accordées au service,

indispensables pour la mise en œuvre d’opérations d’ampleur. Pour ce faire, l’ONF doit établir une

relation de confiance, non seulement avec les acteurs du territoire pour lesquels le service doit faire

figure de structure motrice et novatrice dans le domaine d’accueil du public, mais aussi avec les

différents types d’usagers. C’est la communication qui joue ce dernier rôle, avec une tâche

complexifiée par un manque de moyens techniques et financiers important. De nombreuses

améliorations sont possibles.

Figure 32 : Modalités à mettre en oeuvre pour optimiser les projets d'accueil du public.

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V. Conclusion.

La forêt domaniale de Fontainebleau est un espace périurbain, proche de l’agglomération

parisienne, qui suscite un intérêt fort, comme le prouvent ses 13 millions de visites annuelles et la

diversité des activités qui y sont pratiquées. C’est pour concilier accueil du public, préservation du

milieu et gestion sylvicole que l’Agence de Fontainebleau s’est dotée d’un service « Accueil du public

– biodiversité » qui met en œuvre des projets complexes, avec la charge de répondre aux attentes du

public nombreux, tout en préservant et en valorisant l’identité bellifontaine, à laquelle les visiteurs

sont attachés. La ligne de conduite à adopter sur le plan sylvicole pour atteindre ces différents

objectifs est définie dans l’aménagement forestier, qui préconise notamment une gestion forestière

par zone fonctionnelle. D’autres documents, établis en externe, existent pour réglementer les

travaux effectués en forêt, dont ceux liés aux statuts de site classé ou de forêt de protection. Le

nombre important de ces mesures institutionnelles, s’il permet de conserver l’identité de la forêt,

risque à terme de complexifier la mise en place d’opérations d’accueil. D’autres outils, déjà en place,

sont à préférer comme la réalisation de projets de conservation ou le partage de la gestion du massif.

Si l’attachement du public pour la forêt est considéré dans les projets de conservation de

l’identité bellifontaine, ses réels besoins et attentes ne sont aujourd’hui que peu connus. C’est

pourquoi la mise en place d’un observatoire pérenne, qui permettrait de caractériser la

fréquentation sur les plans quantitatifs et qualitatifs, est à l’étude pour 2012. Aujourd’hui, le lien le

plus fort avec les visiteurs passe par la démarche concertée « Fontainebleau, Forêt d’Exception »,

outil indispensable pour échanger et bénéficier de l’expertise des associations d’usagers et autres

acteurs du territoire. En outre, des travaux d’anticipation et d’optimisation de la gestion de projets

sont à accroître, notamment au niveau national, pour créer des opérations novatrices répondant à la

demande sociale future, et aux attentes des partenaires financiers.

Cette étape est complexe à mettre en œuvre, compte tenu du contexte de restrictions qui

touche actuellement l’ONF. Pour pallier aux diminutions budgétaires et de personnels qui sont

envisagées pour 2012, le suivi technique et administratif des opérations peut être optimisé, simplifié

et davantage outillé afin que l’Agence poursuive le pilotage des projets dans un contexte de baisse

des effectifs, et s’assure les subventions octroyées par les financeurs. Finalement, la communication

doit être développée et adaptée aux différents types d’usagers, pour les informer, entre autres, du

bien-fondé des opérations réalisées. Cette recommandation passe par une redéfinition des moyens

techniques et financiers à disposition des chargés de communication.

Toutes les actions listées ci-dessus devraient permettre d’optimiser l’efficacité du service

« Accueil du public – Biodiversité » et de réaliser des projets adaptés à l’identité bellifontaine,

compatibles avec la sylviculture (et vice-et-versa) et répondant aux attentes des usagers, des

partenaires et de la société future. On peut néanmoins se demander l’utilité de la mise en place d’un

tel panel de mesures, l’avenir de la forêt domaniale de Fontainebleau étant aujourd’hui incertain,

notamment vis-à-vis de la création d’un Parc National.

VI. Remerciements.

Je remercie le directeur M. VIRELY ainsi que tous les membres de l’agence de Fontainebleau, et en particulier Mmes ALLEGRE, BIONDA, CAPDEVILLE, DUFOUR, REMILIEN, SEUILLOT et M. DUCROUX, LAGARDE, JACOBEE, CASTEX, CHALONS, GRÜN pour leur accueil et le temps qu’ils m’ont accordé lors des deux premières phases de l’apprentissage. Je remercie également mes deux tuteurs, M. AVENAS et M. EHRHART ainsi que tous les personnels avec lesquels j’ai collaboré sur mes divers projets.

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VII. Bibliographie.

Les supports ayant appuyé la rédaction de ce rapport (principalement des documents internes

produits par l’ONF) sont les suivants :

Aménagement de la forêt domaniale de Fontainebleau pour la période 1996-2015

Contrats Etat-ONF pour les périodes 2007-2011 et 2012-2016

ONF, 2008. L’élu forestier – les fondamentaux

ONF, 2011. Dossier de candidature au label Fontainebleau, forêt d’exception

Tendron G., 1983. La forêt de Fontainebleau, de l’écologie à la sylviculture

www.eco-counter.com (pour la description des compteurs à mettre en place dans le cadre d’un

observatoire de la fréquentation)

www.legifrance.gouv.fr (pour les aspects réglementaires et législatifs liés à la création d’un parc

national)

www.onf.fr (pour les renseignements généraux et cartes de l’organisation de l’établissement)

www.senat.fr (pour les mesures de restrictions à venir)

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VIII. Annexes.

Annexe 1 : Organisation de l’ONF.

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Annexe 2 : Répartition des forêts gérées par l’Agence de Fontainebleau.

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Annexe 3 : Coupe géologique de la forêt de Fontainebleau.

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Annexe 4 : Répartition des habitats remarquables.

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Annexe 5 : Essences principales.

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Annexe 6 : Carte des sensibilités paysagères.

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Annexe 7 : Répartition des différentes séries sur la forêt.

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Annexe 8 : Résumé des actions menées au service « Accueil du public – Biodiversité et facteurs à

optimiser.

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Annexe 9 : Historique des actions effectuées dans le cadre de la démarche PROGRESS.

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Annexe 10 : localisation des différents compteurs.

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Annexe 11 : Descriptif des dispositifs de comptage envisagés.

Cellule pyroélectrique : une cellule pyroélectrique détecte la chaleur dégagée par le corps humain. Ce

type de compteurs permet de recenser les cavaliers, de déterminer la direction d’une personne, mais

présente les inconvénients de ne pas distinguer les piétons des cyclistes et d’être visible pour le

public.

Boucle ZELT : un fil électrique avec un courant faible est installé

dans le sol et détecte la signature électromagnétique des roues

de vélo qui induisent une rupture du champ magnétique. Ce

dispositif permet de recenser les cyclistes exclusivement. Une

boucle ZELT existe également pour les voitures.

La dalle enterrée : la dalle est sensible aux micros variations de pression induites par les pas d’un

piéton.

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Tous les systèmes de comptage ont le même mode de fonctionnement : les données sont

enregistrées dans un boîtier qui transmet au quotidien, par télémétrie, les informations directement

au gestionnaire, les stocke sur une base de données et les partage sur l’Internet où elles sont

accessibles à certains utilisateurs. Ce fonctionnement est illustré ci-dessous :

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Annexe 12 : Compte de résultats prévisionnel.