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CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH /SIDA Action en faveur des enfants et des jeunes

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CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDAAction en faveur des enfants et des jeunes

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La crise du VIH ⁄ SIDA a atteint une ampleur gigantesquesur les plans spirituel, social, économique et politique. Etc’est de plus en plus le problème des jeunes. Vaincre le VIH ⁄ SIDA et en finir avec le caractère de maladie honteusequi en alimente la propagation, tel est l’un des plus formi-dables défis de notre époque. Il ne pourra être relevé avecsuccès que grâce au courage, à la détermination et à lamobilisation de la société à tous les niveaux, en particulierparmi les autorités religieuses qui peuvent mettre à profitla confiance et l’autorité dont elles jouissent dans leurscommunautés pour enrayer la progression de la pandémie.

L’idée de cette publication a été inspirée par l’Assemblée des autorités religieuses africaines sur les enfants et

le VIH/SIDA tenue en juin 2002, au cours de laquelle les chefs religieux ont demandé la réalisation d’outils pou-

vant aider à faire face à la crise. L’UNICEF, la Conférence mondiale des religions pour la paix et le Programme

commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) ont élaboré conjointement ce manuel, qui puise

aux sources d’information de diverses communautés religieuses. Il a été testé et évalué par les autorités

religieuses d’Afrique et d’Asie et des représentants d’organisations et réseaux confessionnels de toutes

les parties du monde.

© Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), New York, 2004

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ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 1

TABLE DES MATIÈRES

1

2

3

4

5

6

7

8

9

COMMENT UTILISER CE MANUEL 3

À PROPOS DU CHOIX DES MOTS 5

POURQUOI LES AUTORITÉS RELIGIEUSES ? 6

CE QUE TOUT LE MONDE DEVRAIT SAVOIR SUR LE VIH/SIDA 12

LES JEUNES ET LE VIH/SIDA 18

TRANSMISSION DU VIH DES PARENTS AUX ENFANTS 24

LES ORPHELINS ET LES AUTRES ENFANTS VULNÉRABLES 30

LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES SÉROPOSITIVES OU QUI ONT LE SIDA 36

MISE EN ROUTE 40

PASSAGE À L’ACTION 44

SOURCES D’INFORMATION ET GLOSSAIRE 50

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Note aux lecteurs : le présent manuel est destiné à un cercle de lecteurs qui n’a d’autres limites

que celles de la planète. Il en découle que l’expression « autorités religieuses » prend ici son sens le

plus large possible en s’étendant aux chefs spirituels de toutes obédiences. En mettant à profit les

informations ou suggestions ici présentées, on veillera à ne pas heurter la susceptibilité ni enfreindre

les normes culturelles de la population locale. Le contenu de ce manuel peut être exploité par les chefs

de n’importe quelle religion, mais on prendra soin de l’adapter aux besoins de tels ou tels groupes,

enseignements et situations.

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COMMENT UTILISER CE MANUEL

Le présent manuel est un outil que les autoritésreligieuses peuvent utiliser pour étudier lesmoyens de s’opposer au VIH/SIDA.

Il explique ce qu’est le VIH/SIDA, comment on peutle prévenir et comment il affecte tel ou tel groupe,en particulier les enfants et les jeunes. Il expliqueaussi comment les parents qui sont infectés par leVIH (le virus responsable du SIDA) peuvent éviterde le transmettre à leurs nourrissons.

En plus de ces faits essentiels, on trouvera danschaque chapitre des suggestions sur ce que lesautorités religieuses peuvent faire pour mettre unterme à la propagation de cette épidémie mortelleet aux souffrances qu’elle cause à la population.

Cette information peut inciter à la méditation, audialogue et à l’action. Elle peut, au besoin, êtreadaptée à tel ou tel enseignement spirituel ou textereligieux, aux pratiques et convictions culturellesde chaque communauté, aux problèmes locauxqui alimentent la propagation du VIH et aux programmes en cours d’exécution.

La dernière section du manuel est consacrée auxmodalités selon lesquelles les autorités religieusespeuvent monter des actions contre le SIDA au seinde leur communauté. Elle est suivie d’une liste

d’organisations religieuses et d’autres institutionsavec lesquelles pourront prendre contact les personnes à la recherche d’idées et de sourcesd’inspiration ou de renseignements de caractèreplus technique sur le VIH/SIDA.

Ce qu’il faut avoir bien présent à l’esprit lorsqu’ondécide de passer à l’action, c’est qu’il existe beau-coup d’organisations et de particuliers engagés euxaussi dans la lutte contre le VIH/SIDA qui ne deman-dent qu’à vous aider. Unissez vos efforts avec ceuxdes organisations non gouvernementales localesou d’autres entités qui peuvent avoir des connais-sances spécialisées dans divers domaines. Si vouséprouvez des difficultés à prendre en charge cer-tains aspects de la maladie ou de sa prévention,adressez-vous à elles et concentrez-vous sur desquestions que vous maîtrisez mieux. Bien souvent,cela voudra dire vous montrer compatissants à l’égard des personnes touchées par la maladie etleur apporter le soutien moral qui peut leur être unrempart contre l’attitude moralisatrice, la honte et la peur si souvent associées au VIH/SIDA.

Les autorités religieuses peuvent égalementfaciliter entre les familles et les communautésdéchirées par le VIH/SIDA un processus de récon-ciliation qui ne peut plus attendre.

ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 3

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■ Faites preuve de tact et témoignez de compas-

sion : prenez garde à ne pas offenser, exclure oumontrer du doigt encore un peu plus les personnesqui ont le SIDA.

■ Soyez rigoureux et clair : parlez franchement etsans détour de la transmission du VIH, en utilisantles données scientifiques à la disposition de tous,et du traitement et des soins à administrer aux personnes séropositives ou qui ont le SIDA.

■ Évitez la réprobation : elle ne fait que renforcer la peur, la négation de la réalité et l’indifférence.Réfléchissez aux préjugés que vous pouvez nourriret employez-vous à parler du VIH/SIDA sans porterde jugement.

■ Ayez foi dans ce que vous faites : favorisez le dia-logue (amenez les gens à parler de leurs problèmeset à exprimer leurs aspirations et leurs besoins).

■ Proposez des solutions constructives : présentezles faits et offrez des conseils spirituels, et précisezl’appui religieux, matériel et social dont différentespersonnes peuvent avoir besoin pour prévenir lapropagation du VIH, vivre de façon positive etsoutenir autrui.

4 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

Voici quelques principes généraux à garder à l’esprit :

■ Prenez les devants : n’attendez pas qu’une crisese présente pour parler aux fidèles ou à l’ensemblede la communauté.

■ Tenez-vous informé : servez-vous du présentmanuel et d’autres sources d’information pourapprendre le plus de choses possible sur leVIH/SIDA.

■ Concentrez-vous sur des problèmes et

obstacles précis : renseignez-vous sur ce que différents groupes de personnes font, pensent etcroient au sujet du VIH/SIDA et sur ce qui pourraitaller à l’encontre d’une action positive.

■ Appliquez de façon constructive les enseigne-

ments religieux et spirituels : dites des prières spéciales, utilisez sermons et méditations dirigéeset citez des passages de textes sacrés ou philoso-phiques pour soutenir et revigorer vos auditeurs.

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ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 5

Il est très facile de froisser les gens quand on parledu VIH/SIDA. Certaines personnes répugnent pure-ment et simplement à en parler : il vaut donc lapeine de vous familiariser avec le vocabulaire quivous permettra le mieux d’éviter d’insulter, defroisser, de réduire à l’impuissance ou de couvrird’opprobre les personnes qui ont le SIDA. Prenezcomme principe de base de toujours choisir desmots qui respectent la dignité que toute personnepossède en propre.

■ Employez des mots universels. Évitez, par exem-ple, de dire « nous » et « eux » en faisant référenceaux personnes sans religion ou aux personnesséropositives ou qui ont le SIDA.

■ Efforcez-vous de ne pas imposer de jugements

de valeur. Par exemple, les expressions « victimedu SIDA » et « personne souffrant du SIDA » déno-tent l’impuissance et renforcent le caractère demaladie honteuse attribué au SIDA, tandis que l’expression « personne séropositive ou qui a leSIDA » met l’accent sur la vie et l’espoir. De même,l’expression « victime innocente » peut impliquerque d’autres sont « coupables » (tout comme le« pardon » implique la culpabilité, tandis que la« réconciliation » met l’accent sur le règlement desdifférents sans recherche de responsabilité). Évitez

l’expression « orphelin du SIDA », qui différencienégativement les enfants qui ont perdu leurs pa-rents à cause du SIDA des autres enfants. On luipréféra les expressions « enfants rendus orphelinspar le SIDA » ou « enfants dont les parents sontmorts du SIDA ».

■ Soyez précis mais attentif au choix des mots.

Des informations précises et exactes sur leVIH/SIDA peuvent sauver des vies. Toutefois, cer-tains mots ou expressions provoquent imman-quablement des réactions. Essayez de vous fairecomprendre sans blesser. Par exemple, les mem-bres de bien des sociétés différentes peuvent sesentir gênés par le mot « sexe », mais peuventaccepter des expressions comme « rapports sexuels » ou « sexualité humaine ». Si les autoritésreligieuses peuvent se décider à s’exprimerfranchement et sans détour sur un sujet sur lequelil est difficile de parler, d’autres feront de même.

■ Faites bien la différence entre les mots « VIH » et

« SIDA ». Pour conserver la confiance des gens, ilimporte de leur fournir des informations exactes.Par exemple, ne parlez de « SIDA » que pourdésigner le syndrome causé par le VIH, qui désigne,lui, le virus transmis d’un individu à un autre.

À PROPOS DU CHOIX DES MOTS

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« Les églises ont des atouts, elles sont crédibles et ellessont enracinées dans les communautés. Elles ont ainsila possibilité de changer véritablement le cours deschoses dans la lutte contre le VIH/SIDA. Pour relever ce défi, elles doivent se transformer face à la crise duVIH/SIDA afin de devenir une force de changement —en aidant tous ceux qui sont touchés par le VIH/SIDA à se rétablir, en leur redonnant espoir et en les accom-pagnant dans l’épreuve. »

Extrait du plan d’action élaboré par les églises et les organisations œcuméniques et confessionnelles

d’Afrique, d’Amérique du Nord et d’Europe et le Conseil œcuménique des églises lors de la Consulta-

tion mondiale sur les mesures œcuméniques de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique tenue à Nairobi

(Kenya) en novembre 2001

POURQUOI LES AUTORITÉS RELIGIEUSES ?1SECTION

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Les principes de compassion, de mobilisation et de responsabilité morale dont se réclament lesreprésentants de toutes les confessions sont solli-cités d’urgence pour enrayer la propagation du VIHet atténuer les souffrances des personnes qui ont le SIDA. Beaucoup ont déjà entrepris de relever cedéfi : lorsque les autorités religieuses et les per-sonnes associées aux organisations religieuses disent ce qu’elles pensent et passent à l’action, leschoses peuvent vraiment s’améliorer. En leur qua-lité de membres de la société inspirant la confianceet commandant le respect, les autorités religieusessont des personnes que l’on écoute. Leurs actionsont valeur d’exemple. Elles peuvent de la sortejouer un rôle particulièrement important dansl’élimination de la réprobation et de la discrimina-tion dont sont victimes les personnes séropositivesou qui ont le SIDA.

Dans bien des pays du monde, les autoritésreligieuses recherchent les moyens de faire face àune maladie qui est non seulement un problèmesanitaire, mais aussi une crise qui a de profondesrépercussions sur leurs responsabilités spirituelles,sociales et humaines :

■ Le VIH/SIDA est une menace pour la vie familiale

et le bien-être spirituel. Malades ou mourants, lesjeunes hommes et les jeunes femmes sont en proieà l’angoisse spirituelle, à l’isolement social, auxépreuves physiques et aux difficultés écono-miques. Ils sont pleurés après leur mort par desenfants, un conjoint et des amis qui réclamentréconfort et conseils pratiques.

■ Le VIH/SIDA est une menace pour le développe-

ment de la collectivité. À mesure que l’épidémie sepropage, chaque pays touché perd ses citoyens lesplus productifs et dynamiques. Non seulement lesfamilles perdent des parents, conjoints et soutiensde famille, mais la société perd ses agriculteurs,enseignants, travailleurs sanitaires, cadres supé-rieurs, chefs spirituels, membres d’organisations

religieuses et d’autres personnes auxquelles lasociété devait sa vigueur.

■ Le VIH/SIDA est une menace pour l’action de

lutte contre la pauvreté. Un nombre croissant demalades et de mourants ayant besoin de soins desanté ou de soins palliatifs, et un nombre croissantde familles consacrant du temps et de l’argent à se soigner ou à dispenser des soins, les maigresbudgets familiaux, communautaires et nationauxse tarissent.

■ Le VIH/SIDA est une menace pour la dignité de

l’être humain. À mesure que les chefs de ménageperdent leur capacité de subvenir aux besoins dela famille, perdent leur position sociale, doiventendurer l’indignité de maladies débilitantes etvoient leur famille s’enfoncer encore un peu plusdans la misère, beaucoup d’entre eux perdent toutespoir. Lorsque les préjugés et la discrimination sedonnent libre cours, les personnes séropositivesou qui ont le SIDA sont mises au ban de la société,se sentent coupables et, souvent, nient la réalité,fût-ce au risque de transmettre le VIH à autrui. Il arrive souvent que les enfants et les épousestouchés par la maladie ou le décès de personnesqui leur sont chères et qui doivent brusquement se débrouiller tous seuls soient abandonnés, mal-traités et exploités.

Il va de soi que les autorités religieuses veulent

faire quelque chose. On pourrait citer bien desexemples de services rendus par elles mais ellessont nombreuses à ne pas se faire une idée exactede la nature complexe du VIH/SIDA. Dans certainscas, comme elles l’ont reconnu elles-mêmes, lesautorités religieuses ont en fait contribué à lapropagation de la maladie et à la réprobationsociale des malades en niant son existence, enessayant de la cacher ou en adoptant une attitudemoralisatrice à l’égard des personnes infectées.Lorsque ces dernières se sentent menacées oudéconsidérées par le VIH/SIDA, l’action de

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prévention ou la fourniture de soins en est com-pliquée d’autant. L’une des conséquences de cettesituation est que l’épidémie plonge encore un peuplus dans la clandestinité.

Beaucoup d’autorités religieuses peuvent se sentir mal préparées à aborder des questions telles que la sexualité, l’exploitation, l’alcoolisme, laprostitution et l’utilisation de drogues injectables.Elles peuvent penser qu’en l’absence de moyensde financement ou de services immédiats, rien nepeut être fait. Ou bien elles peuvent croire que l’in-fection par le VIH vient en punition d’un comporte-ment « immoral » – avoir des rapports sexuelsavant le mariage, être infidèle à son partenaire ouagir de toute autre façon contraire à certains pré-ceptes religieux. Il y a des autorités religieuses quine savent tout simplement pas quoi faire ou direface à des crises massives, telles que la foule desorphelins dont il faut s’occuper, le grand nombrede leurs fidèles terrassés par la maladie, la prise en charge spirituelle d’un nombre croissant d’indi-vidus et la flambée des coûts des soins de santé etde l’éducation.

Mais lorsque les autorités religieuses ont faitpreuve du courage et de la conviction nécessairespour agir, notamment en collaboration avec lesgouvernements et les organisations non gouverne-mentales, on a enregistré d’importants succès surles plans de la prévention et de l’allégement dessouffrances causées par le SIDA.

En Ouganda, par exemple, les imams de 850mosquées incorporent des informations sur leVIH/SIDA dans les cours d’instruction religieuse et les sermons du vendredi. Les versets du Coran qui traitent de la morale sexuelle et de l’intégrité sexuelle sont largement mis à contribution dans le cadre des campagnes de sensibilisation et desséances d’orientation. Depuis 1992, près de 7 000bénévoles locaux se sont rendus dans plus de 100 000 ménages pour répandre le message de la prévention.

Dans beaucoup de pays, une culture du silenceenveloppe le VIH/SIDA. Souvent, ce silence estcausé par une corrélation religieuse entre leVIH/SIDA et l’ «immoralité » attribuée à certainscomportements sexuels, à une certaine orienta-tion sexuelle et à l’abus de drogues et d’alcool.

Lorsque les séropositifs suscitent la réprobationde la société, la peur les conduit souvent à garderle silence. Ils ont tendance à ne pas rechercher lesoutien qui pourrait les aider à vivre en meilleuresanté et de façon plus authentique ou les infor-mations dont ils ont besoin pour ne pas trans-mettre le VIH à autrui. De plus, là où l’on garde lesilence sur les problèmes sociaux et sexuels quialimentent l’épidémie (par exemple le sexecomme stratégie de survie et la violence contreles femmes et les filles, notamment le viol et lamaltraitance des enfants), les gens restent igno-rants, impuissants, exploités et silencieux.

Les autorités religieuses sont exceptionnelle-ment bien placées pour rompre de silence enprenant acte des souffrances et en tendant lamain avec compassion aux exclus et aux laissés-pour-compte. Elles ont en effet le pouvoir d’enfinir avec la culpabilité, la négation de la réalité,la réprobation sociale et la discrimination et dejeter les bases de la réconciliation et de l’espoir,de la connaissance et de la guérison morale, de la prévention et de la fourniture des soinsnécessaires.

ÉLIMINER LA RÉPROBATION SOCIALE ET LA DISCRIMINATION

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Au Swaziland, les chefs chrétiens et les chefs tradi-tionnels sensibilisent leurs communautés aux obli-gations morales à l’égard des enfants, notammentdans le contexte du VIH/SIDA. En 2002, des ser-vices de soutien ont été fournis à 38 % des enfantsrendus orphelins dans ce pays, soit deux fois plusque le pourcentage des enfants à qui ces servicesavaient été fournis l’année précédente. Parmi lesactivités de sensibilisation, plus de 10 000 enfants,dont certains étaient des orphelins, ont participé àun concours de chant choral. Les chorales ont uti-lisé la musique pour communiquer des informa-tions sur le VIH/SIDA et le problème de lamaltraitance des enfants.

En Asie du Sud-Est, des moines bouddhistes de larégion du Mékong aident à faire évoluer les attitudesà l’égard des personnes séropositives ou qui ont leSIDA et à organiser l’instruction et la prise en chargedes enfants dont les parents sont morts du SIDA.

Les autorités religieuses sont exceptionnellement

bien placées pour pouvoir changer le cours de

l’épidémie. Pourquoi ? Parce qu’elles peuvent :

■ Définir les valeurs sociales;

■ Promouvoir un comportement responsable quirespecte la dignité de toutes les personnes etdéfend le caractère sacré de la vie humaine;

■ Élargir le champ des connaissances du public etinfluencer l’opinion;

■ Appuyer des attitudes, opinions, politiques etlois éclairées;

■ Canaliser les ressources d’origine philan-thropique vers la protection spirituelle et sociale etmobiliser de nouveaux moyens de financement enfaveur de la prévention, des soins et de l’aide;

■ Soutenir des actions locales aussi bien quenationales.

À PROPOS DES PRÉSERVATIFS MASCULINS

Face au VIH/SIDA, les décisions personnellesen matière de sexualité peuvent littéralementêtre une question de vie ou de mort. À cetégard, les religions offrent un encadrementmoral destiné à garantir que l’abstinence sexuelle et la fidélité réciproque sont deux élé-ments essentiels de la prévention de l’infectionpar le VIH. Mais force est pour chaque groupereligieux de reconnaître qu’il y aura toujoursdes personnes qui ne veulent ou ne peuventpas se conformer à ces préceptes et normes decomportement, faisant ainsi courir un risque àautrui ainsi qu’à eux-mêmes.

En dernière analyse, si elles veulent sauver desvies, les organisations religieuses luttant con-tre le VIH/SIDA doivent fournir des informa-tions précises et exactes sur les moyensd’éviter de contracter et de propager le VIH,notamment l’utilisation du préservatif mas-culin. Le dialogue organisé sur ce thèmechargé d’émotion doit faire une place auxinformations scientifiques sur l’efficacité confir-mée des préservatifs en ce qui concerne laprévention de la transmission du VIH, à présen-ter dans le cadre des doctrines et préceptesreligieux pertinents. Beaucoup d’organisationsreligieuses, tout en valorisant le caractère sacrédes rapports sexuels conjugaux et en encou-rageant l’abstinence et la fidélité, sont bienplacées pour promouvoir, dans le cadre d’unestratégie globale de prévention, l’utilisationappropriée, ciblée et positive du préservatif.

Si cela gêne certaines communautésreligieuses d’aborder directement la questionde l’utilisation du préservatif, il est possible deconfier à une organisation médicale ou nongouvernementale locale le soin de gérer cettepartie du programme de prévention.

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DONNER DES RÉSULTATS

Dans l’allocution qu’il a prononcée en juillet 2003 devant les participants à une réunion du Fonds mon-dial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, l’archevêque du Cap, le RévérendissimeNjongonkulu Ndungane, a dit que les institutions confessionnelles pouvaient obtenir « d’excellentsrésultats » dans la lutte contre la pandémie de VIH/SIDA dans les domaines suivants :

■ Prévention. Toute vie humaine a un caractère sacré. Prenez la responsabilité de votre proprecomportement en matière de sexualité; encouragez et soutenez des relations tendres, justes et hon-nêtes; adoptez des comportements qui évitent de transmettre le VIH.

■ Responsabilité pastorale. Préparez le clergé et les laïques à aider toutes les personnes, en partic-ulier les séropositives, à avoir avec leur Dieu et leur communauté une relation rendant la vie possible.

■ Conseils. Préconisez le dépistage volontaire et confidentiel du VIH et la fourniture de conseils appropriés. Encouragez la création de groupes de soutien et d’autres services de conseils en faveur des malades, des mourants et des familles endeuillées, ainsi que des orphelins.

■ La mort et les mourants. Formez l’Église à fournir des soins intégrés aux mourants et préparezles familles à continuer de vivre; accomplissez les rites qui honorent les morts et renforcent le bien-êtrede ceux qui leur survivent; formez le clergé à fournir des conseils aux survivants, en particulier auxfemmes et aux enfants, et à défendre leurs droits.

■ Mobilisation. Placez à tous les niveaux de la société des animateurs de collectivité et des respon-sables officiels capables d’aborder avec courage et compassion les questions qui ont trait au pouvoir, àla culture, à la réprobation sociale et à la discrimination, et de se faire les porte-parole des sans voix oude ceux qui ne peuvent se faire suffisamment entendre. En particulier, développez la capacité d’en-traînement parmi les laïques et les femmes aux fins de la lutte contre le VIH/SIDA.

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Rompre le silence

■ Parlez du VIH/SIDA et de ses effets, en particulierla réprobation sociale et la discrimination. Orga-nisez la discussion dans les mosquées, les églises,les temples et les autres lieux de culte, au sein desinstances de la hiérarchie religieuse, dans les éta-blissements d’enseignement et de formation et au sein du reste de la collectivité. Parlez aux per-sonnes séropositives ou qui ont le SIDA vivantdans votre communauté afin de rechercher lesmoyens de contribuer à mettre fin à la discrimina-tion qui les frappent.

Mettre fin à l’ignorance

■ Devenez aussi « sensibilisé au VIH/SIDA » quepossible et, à ce propos, interrogez-vous sur vosattitudes et actions personnelles. Familiarisez-vousavec les faits scientifiques, sociaux et culturels quiconcernent le VIH/SIDA.

■ Encouragez autrui à prendre conscience des facteurs sociaux qui alimentent l’épidémie et desrépercussions du VIH/SIDA sur la communautélocale (des informations sur le VIH/SIDA peuventêtre obtenues auprès des organisations non gou-vernementales et des associations locales, desministères de la santé et du travail, du départementde statistique et des organisations énuméréesdans la section de ce manuel consacrée aux sources d’information, y compris les bureaux de pays de l’UNICEF et de l’ONUSIDA).

Faire preuve de compassion et promouvoir

la réconciliation

■ Utilisez les préceptes spirituels ou les textessacrés pour mettre en exergue la compassion, laguérison morale et le soutien pour les personnesséropositives ou qui ont le SIDA.

■ Collaborez avec d’autres chefs religieux, coali-tions confessionnelles et animateurs de collectivitépour découvrir les convictions communes, pré-ceptes spirituels et normes éthiques, juridiques et

sociales susceptibles de prévenir le VIH et d’allégerles souffrances des personnes qui ont le SIDA.

■ Déterminez de concert les normes théologiques etéthiques communes qui pourraient être privilégiées.Que le défi lancé par le SIDA devienne une occasionde développement spirituel, d’entraide, de soutienaux vivants et aux mourants et d’appréciation dudon de la vie.

Impulser des programmes et faire adopter des lois

■ Déterminez quels moyens financiers et humainspeuvent être mobilisés auprès de sources interneset externes pour financer des programmes locauxde fourniture de conseils en matière de spiritualitéet de protection sociale, d’éducation sanitaire, de soins et de services de santé et d’autres struc-tures d’entraide.

Associer les personnes séropositives ou qui ont le SIDA

■ Associez les personnes séropositives ou qui ont leSIDA à la prévention et aux soins, à l’assistance spi-rituelle et aux débats théologiques, ce qui est l’undes moyens d’affirmer et de renforcer leur dignité.Engagez sur le VIH/SIDA une réflexion religieuse quidébouche sur la réconciliation entre individus et ausein des collectivités.

■ Organisez avec les personnes séropositives ouqui ont le SIDA des rencontres destinées à promou-voir la réconciliation et la guérison morale dans la communauté.

■ Surtout, donnez de l’espoir aux gens. Lesautorités religieuses peuvent aider les personnesséropositives ou qui ont le SIDA à vivre pluslongtemps et à mener une vie plus positive etempreinte de dignité. Le moment venu, elles peu-vent préparer les personnes qui ont le SIDA à lamort – et apporter un réconfort et un soutien à lafamille endeuillée et aux amis.

On trouvera dans les chapitres suivants d’autressuggestions d’actions à entreprendre.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

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« Nous élevons la voix pour demander que l’on rompele silence sur cette maladie – le silence de la réproba-tion, le silence de la négation de la réalité, le silence dela peur. Nous avouons que l’Église elle-même s’estfaite la complice de ce silence. Lorsque nous avonsélevé la voix dans le passé, cela a trop souvent été lavoix de la réprobation. Nous tenons à présent à faireclairement savoir que le VIH/SIDA n’est pas une punition de Dieu. Notre foi chrétienne nous oblige àaccepter le fait que toutes les personnes, y compris lespersonnes séropositives ou qui ont le SIDA, sont faitesà l’image de Dieu et sont ses enfants. »

Extrait d’une déclaration des évêques anglicans sur le VIH/SIDA, Canterbury (Royaume-Uni), avril 2002

CE QUE TOUT LE MONDE DEVRAITSAVOIR SUR LE VIH⁄SIDA 2SECTION

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■ Le VIH est le virus de l’immunodéficience

humaine. Le VIH endommage le système immuni-taire et l’affaiblit jusqu’au point où il ne peut plusrepousser la maladie. Les individus infectés par leVIH vivent le plus souvent pendant des annéessans signes cliniques et ont l’air et se sentent enbonne santé. Un examen du sang est pour une per-sonne la façon la plus exacte de savoir si elle estinfectée par le VIH; elle peut aussi subir un examende salive et d’urine.

■ Le SIDA ou syndrome d’immunodéficience

acquise représente la phase terminale de l’infec-tion par le VIH.

■ Les personnes qui ont le SIDA s’affaiblissent

parce que leur organisme n’est plus capable decombattre les maladies. Chez les adultes, le SIDAapparaît généralement entre sept à dix ans après l’infection par le VIH. Chez les jeunes enfants, la ma-ladie se déclare le plus souvent beaucoup plus vite.

■ Il n’existe encore aucun vaccin ni remède contre

le VIH ou le SIDA. Mais les personnes ayant accèsà un traitement aux médicaments antirétrovirauxpeuvent rester en bonne santé et vivre encore pen-dant des années.

■ Les médicaments peuvent aider les personnes

séropositives ou qui ont le SIDA à vivre en bonne

santé et peuvent prolonger leur vie, et ils peuventcontribuer à prévenir la transmission du VIH de lamère à son nourrisson. Or, à la fin de 2002, 5 %seulement des millions de personnes séropositivesou qui ont le SIDA avaient accès aux antirétrovi-raux qui prolongent la vie et 10 % seulementavaient accès à la thérapeutique de base.

■ Le VIH est contracté lors de rapports sexuelssans protection, auxquels sont imputables l’im-mense majorité des cas d’infection. Le VIH estégalement transmis lors de la transfusion de sangn’ayant pas fait l’objet d’un dépistage; par le biaisde seringues contaminées (le plus souvent lors del’injection de drogues, mais 2 % des nouveaux casd’infection chaque année sont dus à l’absence destérilisation dans les services de santé); et par unemère infectée à son enfant pendant la grossesse,l’accouchement ou l’allaitement. Le virus ne setransmet que lorsque certains liquides organiquesd’une personne infectée passent dans l’organismed’une autre personne (la salive, les larmes etl’urine ne transmettent pas le VIH). Le virus sereproduit si rapidement dans l’organisme qu’unepersonne infectée depuis quelques heures seule-ment est capable de le transmettre à son tour (pourplus d’informations sur les modes de transmissiondu VIH, voir l’encadré de la page 16).

■ Le VIH ne se transmet pas par les contacts de la

vie quotidienne; on ne peut donc pas le contracteren serrant la main à une personne séropositive ouqui a le SIDA, en l’embrassant, en la touchant, enutilisant le même verre, la même assiette ou lesmêmes toilettes ou en se trouvant dans le mêmebureau ou logement, ni dans une piscine ou desbains publics, ni par une piqûre de moustique oud’un autre insecte.

■ La prévention est indispensable pour venir à

bout du VIH/SIDA. Toute personne doit, dans tousles pays, savoir comment éviter de contracter et detransmettre la maladie et devrait être en mesure demettre ces connaissances en pratique.

LES FAITS

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14 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

■ Plus de 20 millions de personnes sont mortes

du SIDA depuis que la maladie est apparue à la fin

des années 70.

■ À la fin de 2002, il y avait plus de 42 millions de

personnes séropositives ou ayant le SIDA.

■ En 2002, environ la moitié des 5 millions de

nouveaux cas d’infection se rencontraient parmi

les jeunes de 15 à 24 ans. Les deux tiers des jeunesainsi infectés étaient des femmes.

■ Les habitants de toutes les régions et de tous

les pays sont touchés. Des dizaines de pays sontdéjà rongés par l’épidémie de VIH/SIDA. Un bienplus grand nombre encore risquent de connaître le même sort. L’Afrique subsaharienne est larégion le plus gravement touchée : 17 millions de personnes décédées et près de 30 millions

LES STATISTIQUES

infectées; dans quatre pays (Botswana, Lesotho,Swaziland et Zimbabwe), un adulte sur trois estinfecté. Un adulte sur 50 est infecté dans lesCaraïbes, la région le plus durement touchée après l’Afrique subsaharienne. En Asie, les tauxnationaux d’infection sont les plus élevés au Cambodge, au Myanmar et en Thaïlande, mais desmillions de personnes sont infectées en Chine eten Inde. Les taux d’infection montent en flèche en Europe orientale et en Asie centrale, surtoutparmi les personnes qui se livrent à la prostitutionet utilisent des drogues injectables. Les pays industrialisés ont réussi jusqu’ici à empêcher le déclenchement d’une véritable épidémie, maisl’action de prévention marque le pas dans la plu-part d’entre eux. Les taux d’infection augmententdans les communautés pauvres et défavorisées.

La façon dont on explique les problèmes et lesdangers associés au VIH/SIDA ne doit pas donnerla fausse impression que les personnes infectéessont l’ « ennemi ». Vous devez au contraire vousfocaliser sur ce qui est positif : les modes deprévention du VIH/SIDA et la compassion et lesoutien dont ont besoin les enfants, les jeunes, les mères et les pères, les dispensateurs de soinset les autres personnes touchées par le VIH ou le SIDA.

ATTAQUEZ-VOUS NON AUX MALADES, MAIS À LA MALADIE

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Il est scientifiquement établi que :

■ On peut prévenir la transmission du VIH par la voie

des rapports sexuels en prenant les trois précautions

suivantes : l’abstinence, ou absence de rapports sexuels; la fidélité, ou limitation des rapports sexuelsà des partenaires réciproquement fidèles et noninfectés; si aucune des deux premières précautionsn’est possible, l’utilisation correcte et systématiquedu préservatif masculin et la mise en œuvre d’autresméthodes diminuant les risques liés aux rapportssexuels. Les infections sexuellement transmissibles,qui augmentent le risque de contracter et de trans-mettre le VIH, doivent également être prévenues ettraitées lorsqu’elles apparaissent. On présenteradans d’autres chapitres du présent manuel des sug-gestions sur la façon d’aider les jeunes et d’autrespersonnes à faire des choix responsables.

■ La transmission du VIH par la voie des transfu-

sions sanguines peut être prévenue par les moyens

suivants : ne procéder qu’aux transfusions san-guines essentielles; n’utiliser que du sang et des produits sanguins dont on s’est assuré qu’ils n’étaient pas infectés par le VIH; et utiliser des ai-guilles et autres matériels stériles pour recueillir les dons de sang ou de produis sanguins.

■ La transmission du VIH par le biais des aiguilles,

seringues et instruments tranchants tels que les

COMMENT PRÉVENIR L’INFECTIONPAR LE VIH

LA RÉALITÉ DE LA PRÉVENTION

Il ne faut pas se leurrer : il n’est pas toujours facile de prévenir la transmission du VIH en préconisantl’abstinence ou la fidélité réciproque. Les rapports sexuels sont fortement influencés par des facteurssociaux et culturels qui peuvent rendre la prévention impossible. Par exemple, les femmes peuvent ne pas pouvoir refuser d’avoir des rapports sexuels avec leur mari alors même que celui-ci est infectépar le VIH. Les femmes et les enfants peuvent être les victimes de violences ou de viol. Monnayer sesservices sexuels peut être la seule facon de survivre pour une personne complètement démunie. Si elles abordent franchement ces causes profondes en replaçant les modes de transmission du VIH dansleur contexte plus général et, ce faisant, en suscitant une plus grande compassion pour les personnesinfectées, les autorités religieuses ont la possibilité de contribuer à freiner l’épidémie.

lames de rasoir et les couteaux peut être prévenue

par les moyens suivants : préférer, dans la mesuredu possible, les médicaments liquides ou se présen-tant sous forme de pilules aux médicaments injecta-bles; ne pas échanger d’aiguilles ni de seringues;n’utiliser que des aiguilles et seringues neuves, stéri-lisées, jetables ou autobloquantes, notamment dans le cadre des services de vaccination et des soins desanté; stériliser les instruments chirurgicaux; et mettreen œuvre d’autres précautions réglementaires dansles services de santé, telles que l’élimination des aiguil-les usagées dans de bonnes conditions de sécurité.

■ La transmission du VIH de la mère à l’enfant peut

être prévenue par les moyens suivants : s’assurerque les femmes de contractent pas d’infection par leVIH; inviter la population à se rendre aux consulta-tions et tests de dépistage volontaires et confiden-tiels pour déterminer leur sérologie VIH et à obtenirdes informations sur la planification familiale;administrer en temps utile des antirétroviraux auxfemmes enceintes séropositives, conformément à lapratique médicale; fournir des services obstétricauxoffrant de bonnes conditions d’hygiène et de sécu-rité; offrir aux séropositives la possibilité de subs-tituer à l’allaitement d’autres solutions sûres etlocalement acceptables; et assurer un traitement,des soins et un soutien aux femmes séropositivesou qui ont le SIDA et à leur famille.

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LE VIH/SIDA ET L’ORGANISME HUMAIN

Les personnes infectées par le VIH portent le virus dans certains liquides organiques, en particulier lesang, le lait maternel, le sperme et les sécrétions vaginales. Le virus ne peut être transmis que si ces liquides pénètrent le courant sanguin d’une autre personne. Cette pénétration directe peut se produire àtravers la paroi des organes sexuels, par injection effectuée à l’aide d’une seringue ou par contact avecune lésion cutanée (coupure ou plaie).

Le VIH ne rend pas malade immédiatement (encore que les sujets infectés puissent, après exposition,présenter des symptômes pseudogrippaux temporaires). En fait, il peut s’écouler de 7 à 10 ans avantque les symptômes du SIDA n’apparaissent chez une personne infectée par le VIH. Pendant toutes cesannées, la personne en question peut ne pas se savoir infectée, mais peut infecter autrui.

Une fois qu’une personne est porteuse du virus, celui-ci affaiblit progressivement le système immuni-taire de l’organisme, ce qui veut dire que ce dernier est de moins en moins capable de combattre les infections.

À ce stade, ces infections (appelées « infections opportunistes ») peuvent facilement s’imposer etentraîner la mort du sujet s’il n’a pas accès aux services de santé ni aux médicaments antirétrovirauxpouvant prolonger sa vie. Les maladies frappant le plus couramment les séropositifs VIH sont la pneu-monie (en particulier la pneumonie interstitielle à Pneumocystis carinii), certains cancers (en particulierla maladie de Kaposi, l’hématosarcome et le cancer du col de l’utérus envahissant), le paludisme, certaines maladies diarrhéiques et la tuberculose. Certaines maladies qui ne sont pas nécessairementmortelles peuvent provoquer une gêne intense, comme le muguet (candidose buccale) et l’infection àcytomégalovirus, qui peut causer la cécité.

Le test de dépistage du VIH ne vise pas à établir la présence du virus lui-même dans le sang, mais cellede molécules que l’organisme produit pour combattre le virus. Ces molécules s’appellent des « anti-corps ». Les tests de dépistage de ces anticorps dans le sang, la salive ou l’urine peuvent être réalisésdans le monde entier. Il importe de noter que la salive et l’urine d’une personne infectée contiennent desanticorps du VIH, non le VIH lui-même, de sorte que le VIH n’est pas transmis par ces fluides.

Les anticorps commencent à apparaître dans le sang peu de temps après le début de l’infection, mais nepeuvent faire l’objet d’un dépistage qu’une fois qu’ils ont atteint une concentration suffisante. Il peut fal-loir entre 3 et 6 mois pour que la présence d’anticorps soit détectée par des tests. Les tests effectués pen-dant ce laps de temps seront sans doute négatifs même si la personne est bel et bien infectée par le VIH.

Les enfants nouveau-nés de mères séropositives VIH ont certains des anticorps de leur mère dans lesang pendant environ 18 mois, même s’ils ne sont pas eux-mêmes infectés. C’est la raison pour laquelleles tests de dépistage du VIH chez les nourrissons ne seront pas exacts pendant cette période.

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Rompre le silence

■ En vous en tenant aux faits essentiels, parlezfranchement en famille et au sein de la commu-nauté religieuse de la réalité et du danger duVIH/SIDA.

Mettre fin à l’ignorance

■ Expliquez aux gens les modes et les causes de la transmission du VIH. Donnez des informationsprécises et exactes sur les modes de prévention du virus.

■ Associez-vous avec des médecins et des profes-sionnels de la santé pour organiser une large diffu-sion de l’information dans votre communauté.

Prévenir la peur et les préjugés

■ Lancez un appel en faveur de la tolérance, de lacompréhension et de la réconciliation dans lecadre de la famille, dans les lieux de culte et dansl’ensemble de la société.

Organiser les services et le soutien

■ Encouragez ou soutenez la mise en place desservices qui sont nécessaires pour prévenir leVIH/SIDA et prendre en charge les personnestouchées. Ces services sont les suivants : éduca-tion, conseils, services de santé, services sociaux et spirituels, et services aux personnes margina-lisées. Invitez les intéressés à utiliser ces services.

■ Multipliez les actions de lutte contre la pauvreté.La transmission du VIH/SIDA est alimentée par lesdifficultés économiques et l’inégalité. L’inverse estégalement vrai : le VIH/SIDA appauvrit les familleset les communautés. Dans bien des pays, le coûtdes funérailles représente également une lourdecharge financière. Les organisations religieusesont plus que jamais besoin de forger des partena-riats avec le gouvernement, le secteur privé, lesorganisations non gouvernementales, les orga-nismes d’aide et d’autres entités afin d’appuyer lesactivités génératrices de revenus, de formationprofessionnelle, d’entraide et autres.

Renforcer les valeurs et politiques sociales

■ Passez en revue les écrits spirituels et les adages,croyances et traditions du pays qui vont dans lesens de la prévention du VIH/SIDA et de la prise encharge des personnes séropositives ou qui ont leSIDA. Reportez-vous aux textes sacrés, aux pré-ceptes moraux, aux paraboles et aux sermons ettrouvez le moyen d’interpréter les messages qu’ilscontiennent au regard du VIH/SIDA. Revoyez ce quiy est écrit sur les responsabilités des ministres etdes pasteurs pour ce qui est de s’occuper desmalades, des personnes âgées, des orphelins etdes veuves. Trouvez le moyen d’aider les gens àrenouer avec leur devoir consistant à prêter assis-tance à ceux qui souffrent, affirmer leur foi person-nelle et mener une vie pleinement respectueuse dela dignité et des droits d’autrui.

■ Créez des instances de débat sur les questionsliées au VIH/SIDA. Commencez par les associationsou institutions locales en abordant ces questionsdans les réunions organisationnelles ou adminis-tratives et les retraites. Parlez-en ensuite en publicavec les membres des assemblées et des commu-nautés religieuses à l’occasion des réunions ordi-naires et par le truchement des écoles d’instructionreligieuse. Exposez les faits et dégagez un consen-sus sur les réponses et systèmes de soutienthéologiques et éthiques.

■ Créez un conseil religieux local ou national pouren faire l’organisme de contact pour les questionsliées au VIH/SIDA. Élisez ou nommez au sein dechaque organisation religieuse un interlocuteurchargé d’entreprendre des actions de lutte contrele VIH/SIDA dans des réunions internes ouexternes. Mettez en place des organisationslocales, nationales et internationales chargées decoordonner les initiatives religieuses prises pourprévenir la discrimination, faire reculer la réproba-tion sociale et promouvoir l’éducation, la préven-tion et la prise en charge.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

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« Si la famille chrétienne ne peut pas donner deréponses à ses adolescents ... elle les perdra au profitde quelqu’un qui le peut. Si l’Église garde le silence,elle les perdra à son tour. »

Extrait de The Family First, de Kenneth O. Gangel, écrivain et éducateur chrétien

LES JEUNES ET LE VIH ⁄SIDA3SECTION

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■ Il y a près de 12 millions de jeunes séropositifs

ou qui ont le SIDA âgés de 15 à 24 ans.

■ Les jeunes représentent environ la moitié des

nouveaux cas d’infection. Chaque jour, ce sont près de 6 000 jeunes qui contractent le VIH. Les tauxd’infection des jeunes adolescents de 10 à 14 ans nesont généralement pas disponibles, mais des étudesindiquent qu’une proportion notable de ces jeunessont sexuellement actifs et, de ce fait, exposés.

■ L’ignorance du VIH/SIDA est l’une des princi-

pales raisons pour lesquelles les jeunes sont vul-

nérables à l’infection par le VIH. L’activité sexuellecommence à l’adolescence pour la plupart desgens, mais des enquêtes réalisées auprès de jeunesde plus de 60 pays ont montré que l’immensemajorité d’entre eux étaient incapables de dire avecprécision comment le VIH était transmis. La moitiédes adolescentes des pays d’Afrique subsahariennedans lesquels l’enquête a été menée s’imaginentqu’une personne qui a l’air en bonne santé ne peutpas avoir contracté le VIH.

■ Les jeunes femmes sont plus particulièrement

vulnérables face au VIH. Dans certains pays endéveloppement, surtout en Afrique subsaharienne,il y a plus de deux fois plus de jeunes femmes quede jeunes hommes qui contractent le VIH. Dansquelques pays africains particulièrement touchés, il y a cinq ou six fois plus de jeunes filles infectéesque de garçons. Pour des raisons d’ordre biolo-gique, les filles et les femmes contractent plusfacilement l’infection par le VIH au cours des rapports hétérosexuels que les hommes. Les

hommes âgés, qui ont sans doute eu beaucoup departenaires sexuelles, ont des rapports sexuelsavec des femmes plus jeunes et des jeunes filles,auxquelles ils font ainsi courir des risques. Leshandicaps dont souffrent les filles et les femmesleur vie durant du fait de la discrimination qui s’exerce à leur égard – instruction insuffisante,faible rémunération et médiocres perspectivesd’emploi, violence, maltraitance et exploitation auxmains des hommes, par exemple – les exposenttout particulièrement aux rapports sexuels nondésirés ou à risques, dans le mariage comme endehors du mariage. Le risque est décuplé par le faitque les femmes se voient souvent refuser l’accèsaux connaissances et à l’éducation concernant la sexualité et la santé en matière de sexualité.Pendant les troubles civils et les conflits armés, le risque d’avoir à subir des violences sexuelles est même encore plus grand pour les jeunesfemmes et les jeunes filles.

■ Les jeunes défavorisés et mis au ban de la

société courent les risques les plus importants.

Les jeunes qui utilisent des drogues injectables, les jeunes qui sont affectés par les conflits armés,doivent subir l’exploitation sexuelle, sont victimesde la traite, sont orphelins ou vivent dans la rue oudans des établissements spécialisés ont encoremoins que les autres jeunes accès à l’information,aux compétences, aux services et à un soutien. Lesgarçons et les jeunes hommes qui ont des rapportssexuels avec des hommes sont très exposés en raison des handicaps multiples qui sont leur lot.

LES FAITS

LE PLUS GRAND ESPOIR

Le VIH/SIDA est de plus en plus un problème de jeunes. Mais les jeunes sont aussi le plus grand espoirs’agissant de juguler l’épidémie, en partie parce qu’ils sont plus enclins que les adultes à adopter et conserver des comportements sans danger. Chaque fois que la transmission du VIH/SIDA a été ralentie,voire a reculé, c’est surtout parce que l’on avait donné aux jeunes hommes et aux jeunes femmes lesoutils et la motivation nécessaires pour se protéger contre l’infection.

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20 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

Connaissances et informations

■ Sur la sexualité et la santé en matière de repro-duction et de sexualité, afin qu’ils puissent com-prendre comment fonctionne leur organisme etfaire des choix comportementaux éclairés. On dis-pose de données irréfutables qui montrent que plusles jeunes ont de connaissances sur la sexualité etle comportement sexuel responsable, plus il y a dechances qu’ils retardent leurs premiers rapportssexuels ou aient un comportement sexuel sansrisque. Il est donc capital que les jeunes reçoiventdes informations et des conseils sur le VIH/SIDAavant de devenir sexuellement actifs.

■ Sur la transmission, le risque et la prévention du VIH.

■ Sur les choix à leur disposition, y compris larenonciation aux rapports sexuels avant le mariage.

■ Sur les facteurs économiques et sociaux qui ren-dent les filles particulièrement vulnérables face auxrapports sexuels non désirés ou au comportementsexuel à risque.

■ Sur les possibilités d’obtenir des conseils et d’avoiraccès aux tests de dépistage volontaire et confiden-tiel du VIH; aux informations sur la prévention de l’infection, ainsi qu’à la prise en charge, au soutien et au traitement médical lorsqu’ils sont infectés.

■ Sur leurs droits et responsabilités dans le con-texte du VIH/SIDA.

Aptitudes et confiance

■ S’agissant de bien se sortir de situations difficiles,par exemple en refusant d’avoir des rapports sexuels à risques ou non désirés, ou de céder à lapression de l’entourage en matière de consomma-tion d’alcool ou de drogues.

■ S’agissant de se convaincre qu’il est en leur pou-voir de se protéger et d’inciter les autres à avoir uncomportement responsable et à éviter l’infection.

Des services adaptés aux besoins des jeunes

■ Qui soient économiquement abordables, accueil-lants et commodes et répondent à leurs besoins. Il peut s’agir des services suivants : consultationprénuptiale, conseils confidentiels et dépistagevolontaire du VIH, lutte contre les infections sexuellement transmissibles, matériels concernant la prévention du VIH, y compris les préservatifsmasculins, et prévention et traitement de l’abus de drogues et d’alcool.

■ Qui prévoient un conseil et un soutien psy-chologiques contre le chagrin, le stress et la dis-crimination, en particulier pour les jeunesséropositifs ou qui ont le SIDA.

■ Qui offrent des « conseils entre pairs », qui estsouvent la modalité de sensibilisation et d’aide laplus efficace pour les jeunes.

Un environnement sain et favorable

■ Qui soit assorti de l’amour et de l’appui incondi-tionnels d’un adulte affectueux, qu’il s’agisse d’unparent ou d’un autre membre de la famille, ou d’unprofesseur, d’une autorité religieuse ou d’un mem-bre de la communauté désigné sur lequel un jeunepuisse compter.

■ Qui donne aux jeunes, au sein de leur commu-nauté religieuse, la possibilité de dire sans détouret sans crainte d’être critiqués ce qu’ils pensent du VIH/SIDA, de la sexualité, de la mort et d’autresquestions, que le cadre soit une consultation, ungroupe de jeunes ou un club d’activités périscolaires.

■ Qui leur permette de faire entendre leur voix etde participer de façon constructive à la prise desdécisions et aux programmes communautaires,notamment en ce qui concerne les stratégies deprévention du VIH à l’intention des jeunes.

■ Qui leur offre les moyens d’acquérir des apti-tudes à l’emploi et des possibilités d’embauche.

■ Qui leur présente des exemples de comporte-ment responsable à imiter.

CE DONT LES JEUNES ONTBESOIN POUR SE PROTÉGER

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ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 21

Rompre le silence

■ Parlez du VIH/SIDA aux parents en insistant surle fait qu’ils sont pour les enfants un premier rem-part contre la maladie. Invitez-les à parler à leursenfants, en leur prêtant votre concours, de la sexualité, des valeurs positives et de la responsa-bilité individuelle, et de ce qu’ils peuvent faire pour se protéger.

■ Demandez aux organisations religieuses s’occu-pant des jeunes de parler aux jeunes eux-mêmes –y compris les jeunes séropositif ou qui ont le SIDAou qui courent un risque d’infection élevé – de leurspréoccupations et de leurs espoirs, en les invitant à débattre librement des valeurs, de l’intégrité sexuelle et des relations favorables à la santé.

■ Mettez-vous en rapport avec les groupes quiprennent les jeunes en charge, tels que lesenseignants et les travailleurs sanitaires et sociaux.

Mettre fin à l’ignorance

■ Expliquez les facteurs sociaux et culturels quipeuvent rendre les jeunes vulnérables au VIH,comme la discrimination fondée sur le sexe, lamaltraitance des enfants, l’exploitation sexuelle, le viol et l’utilisation de drogues injectables.

■ Développer la question des informations, desservices et de l’aide dont les jeunes ont besoin autitre des consultations, de la prévention, du traite-ment et des soins.

■ Expliquer que les jeunes ne sont pas un « pro-blème », mais une ressource, et indiquez commentils peuvent apporter leur contribution par le biaisde formes d’entraide et de bénévolat telles que lesconseils entre pairs et les projets d’instructionreligieuse et d’éducation communautaire.

Prévenir la peur et les préjugés

■ Au sein des organisations religieuses locales etde l’ensemble de la communauté, invitez àmesurer les besoins affectifs et physiques desjeunes et à témoigner de la compassion et offrirune protection à ceux qui sont séropositifs ou quiont le SIDA ou qui sont touchés à un autre titre parle VIH ou le SIDA.

■ Établissez des relations au sein de la commu-nauté et avec les jeunes aliénés ou mis au ban dela société en vue de mettre fin à la discriminationdont ils font l’objet.

■ Aidez les jeunes auxquels la pauvreté fait adopterdes comportements à risques à trouver une protec-tion et un autre moyen de gagner leur vie.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

FACTEURS QUI AIDENT LES ADOLESCENTS À MODÉRER LES COMPORTEMENTSÀ HAUT RISQUE

■ Relations constructives avec les adultes

■ Sentiment d’être apprécié

■ Environnement scolaire sûr et accueillant

■ Activités de loisir

■ Exposition à des valeurs, règles et

perspectives positives

■ Convictions spirituelles

■ Sentiment d’optimisme quant à l’avenir

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22 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

S’INSPIRER DE L’EXPÉRIENCE D’AUTRUI

En Éthiopie, les autorités religieuses musulmenes, protestantes et orthodoxes sont convenues de fairede la même période de sept jours une « semaine religieuse » sur le VIH/SIDA. Les groupes confession-nels en question mettent en œuvre leurs vastes réseaux, leur capital de sympathie et leur influenceparmi les fidèles pour en finir avec la réprobation et la discrimination associées à l’épidémie.

L’Église orthodoxe éthiopienne, par exemple, a organisé des rassemblements publics, dirigé des ate-liers pour la jeunesse et publié des brochures dans un but de sensibilisation à l’épidémie. Elle a égale-ment abordé la prévention du VIH parmi les jeunes dans ses cours d’instruction religieuse en insistantsur l’abstinence, la chasteté avant le mariage et la fidélité conjugale. Cet enseignement expose lesfaits concernant le VIH/SIDA, rappelle les conséquences sociales désastreuses de ce dernier et appellel’attention sur l’obligation commune de prendre en charge les malades et ceux dont les parents sontmorts du SIDA.

Le Conseil suprême islamique éthiopien exécute des projets en rapport avec le VIH/SIDA dans septrégions. Pour la semaine religieuse de 2003 du Conseil, son président s’est rendu dans un hôpital, unorphelinat pour enfants dont les parents étaient morts du SIDA et au domicile de familles qui ont ététouchées par la maladie. Une journée nationale de prière, à laquelle ont présidé les imams, s’est doublée d’une action de sensibilisation pour contribuer à mettre un frein à la discrimination.

L’Église évangélique éthiopienne Mekane Yesus a inauguré sa semaine d’activités religieuses avecune prière consacrée au VIH/SIDA. Elle a également organisé un concours de chant et de poésie et faitjouer des pièces de théâtre dans 19 églises pour mettre un terme à la réprobation et à la discrimina-tion. Un programme d’action préventive et de lutte contre le VIH, démarré en 1988, est exécuté depuisplus de 10 ans dans toutes les églises se réclamant de cette confession.

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ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 23

Organiser les services et le soutien

■ Menez une action de sensibilisation à la préven-tion du VIH par l’intermédiaire des groupes dejeunes et d’autres réseaux religieux de jeunes.

■ Assurez-vous que l’action de sensibilisation à laprévention du VIH est bien menée dans les écoles,par le biais de l’instruction religieuse, de groupesde prière ou de méditation, de centres communau-taires ou de services d’information.

■ Encouragez la création de services de santé et deservices sociaux qui fassent bon accueil aux jeuneset soient adaptés aux besoins des jeunes femmes.Il s’agit des services suivants : consultation prénup-tiale, conseils confidentiels et dépistage volontairedu VIH, soins de santé en matière de reproduction,prévention de l’abus de drogues et d’alcool, et con-seils aux personnes stressées et endeuillées.

■ Faites participer activement les jeunes à desgroupes de soutien entre pairs et à des clubs deprévention, dont l’organisation peut être confiéeaux groupes religieux de jeunes existants.

Renforcer les valeurs sociales

■ Invitez les parents et les autres adultes en situation d’autorité à exercer leur responsabilitéde faire en sorte que leurs enfants et les autresjeunes soient capables de se protéger contre leVIH. Ils doivent commencer par leur inculquer lesconnaissances de base en matière de sexualité et de prévention, ainsi que les valeurs positivesdestinées à guider leur comportement et à lesorienter vers des relations saines.

■ Entretenez-vous avec vos fidèles et d’autrespersonnes des dimensions spirituelles de la sexualité humaine et de la nécessité de mettreautrui à l’abri du danger. Il s’agit notamment deprotéger les jeunes contre la maltraitance, la vio-lence, l’exploitation, la discrimination et la traite.

■ Encouragez les jeunes à participer à l’élabora-tion et à l’exécution de programmes religieux etcommunautaires destinés à informer la popula-tion sur le VIH/SIDA et sa prévention.

ACCEPTATION PAR LA FAMILLE

« Tout ce que je veux, c’est être acceptée denouveau par ma famille. »

Commentaire d’une femme de 19 ans infectée par le VIH en République démocra-tique populaire lao

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« Nous mesurons les inégalités criantes existant entreles hommes et les femmes et qui contribuent à lacroissance du taux d’infection par le VIH, à la pauvretéet au sous-développement et, à ce titre, violent lavolonté de Dieu. »

Extrait de la Déclaration du Réseau chrétien contre le VIH/SIDA au Mozambique, prononcée à sa

réunion inaugurale à Maputo, en mai 2002

4SECTIONTRANSMISSION DU VIH DES PARENTS AUX ENFANTS

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■ En 2002, plus de 800 000 enfants de moins de 15

ans ont contracté le VIH, dont plus de 90 % partransmission de la mère à l’enfant.

■ 610 000 enfants environ sont morts du SIDA

en 2002.

■ En l’absence de mesures de prévention, un bébé

environ sur trois nés d’une mère séropositive con-

tractera le virus. Entre 15 et 20 % environ des casd’infection par le VIH chez les nourrissons appa-raissent pendant la grossesse, 50 % pendant le tra-vail et l’accouchement, et 33 % par le biais d’unallaitement de longue durée.

■ 90 % des enfants du monde infectés par le VIH

vivent en Afrique subsaharienne.

■ Le traitement aux antirétroviraux (médicaments

qui enraient la prolifération du virus dans l’orga-

nisme humain) réduit nettement le risque de

transmission du VIH de la mère au bébé. Ce traite-ment réduit ce risque de près de la moitié.

■ La mise en œuvre de pratiques obstétricales

sans risque peut également réduire le risque de

transmission du virus par la mère. Ces pratiquesconsistent notamment à empêcher tout contactinutile entre le bébé et les liquides et tissus de samère et à éviter les déchirures et coupures auniveau de la filière d’expulsion du fœtus aumoment de l’accouchement. Si l’on dispose desinstallations et du personnel nécessaires à la réali-sation d’une césarienne (qui consistent en une inci-sion de la paroi abdominale de la mère pour

extraire le fœtus), cette opération peut contribuer àprotéger le bébé contre le VIH. Toutefois, pour êtreréalisée dans de bonnes conditions de sécurité,cette opération doit être planifiée à l’avance, nonréalisée en urgence, surtout en l’absence de per-sonnel médical qualifié.

■ S’ils ont accès aux soins appropriés, les bébés

infectés par le VIH peuvent vivre plus longtemps

et en meilleure santé. Les bébés ont besoin d’unealimentation nourrissante préparée et stockéeselon les règles de l’hygiène. En d’autres termes,ils doivent soit être nourris exclusivement au seinpendant six mois, soit absorber des substituts dulait maternel contrôlés, à compléter au-delà del’âge de six mois par d’autres aliments (voirencadré ci-après). Les bébés ont aussi besoind’être vaccinés au moment voulu et d’êtreemmenés à un dispensaire dès qu’un problème desanté se déclare. Par dessus tout, les bébés infec-tés par le VIH ont besoin d’amour et de soins.

■ Si elles reçoivent les soins et l’aide dont elles ont

besoin, les femmes infectées par le VIH peuvent

vivre en meilleure santé et plus longtemps. Lesfemmes séropositives VIH qui sont traitées aveccompassion, consomment des aliments sains enquantités suffisantes, ont accès aux soins de santé,ne boivent pas et ne fument pas peuvent vivre pluslongtemps et retarder le moment de tombermalades du SIDA.

LES FAITS

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26 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

ALLAITEMENT NATUREL ET VIH

Une mère infectée par le VIH risque d’infecter son bébé en l’allaitant. Toutefois, les enfants qui ne sontPAS nourris au sein risquent de mourir de diarrhée, de malnutrition et d’infections respiratoires. Lajeune mère doit donc prendre l’avis d’un professionnel qualifié qui l’aidera à décider du meilleur parti à prendre pour elle et son bébé. Cela dit, les règles générales ci-après doivent être respectées :

La mère doit nourrir son bébé exclusivement au sein pendant les six premiers mois, à moins qued’autres modes d’alimentation ne soient acceptables, possibles, économiquement abordables,durables et salubres. L’« allaitement naturel exclusif » implique que le bébé ne consomme aucun ali-ment ou boisson autre que le lait maternel. Une étude au moins a montré que l’allaitement exclusif pendant les premiers mois de la vie se traduit par un risque de transmission materno-fœtale inférieur àce qu’il serait si l’on combinait l’allaitement naturel avec d’autres laits, des aliments, des jus ou de l’eau.

Les substituts du lait maternel ne doivent être utilisés que s’ils sont :

Acceptables dans la société ou la culture considérée.

Possibles – ce qui veut dire que la famille peut comprendre et suivre les instructions concernant la pré-paration du lait maternisé et est en mesure de le préparer au moins huit fois par jour.

Économiquement abordables – en d’autres termes, la famille peut payer le lait maternisé sans rognersur le budget réservé aux autres enfants. Cela veut aussi dire qu’elle peut disposer en permanence, enplus du lait, d’articles tels que le sucre, les suppléments en micronutriments et le combustible pour lacuisson des aliments.

Durables – par quoi il faut entendre que la famille aura accès à un approvisionnement fiable de laitmaternisé sur une période suffisamment longue pour couvrir les besoins alimentaires du nourrisson.

Salubres – autrement dit, la famille a accès à un approvisionnement fiable en eau salubre pour préparerle lait et laver les biberons et autres ustensiles utilisés; l’aliment de substitution est nourrissant et stérile;il peut être stocké dans de bonnes conditions d’hygiène ou préparé avant chaque repas; et un centre desanté se trouve à proximité et fournit des soins à un coût abordable.

Pour réduire le risque couru par un bébé de contracter le VIH, on peut également prévenir et traiter rapidement les états pathologiques des seins ainsi que les plaies ou la candidose observées dans labouche du nourrisson.

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tives ou qui ont le SIDA ou dont le partenaire estinfecté) doivent comprendre le lien entre lagrossesse et le VIH et les choix qui leur sont offerts.Si elles se retrouvent enceintes, elles ont besoin deconseils et de soins pendant la grossesse, d’unaccouchement réalisé dans de bonnes conditionsde sécurité et de conseils sur l’alimentation de leurnourrisson et les façons de « vivre de façon posi-tive » (voir encadré de la page 38).

Toutes les femmes et adolescentes enceintes

séropositives ou qui ont le SIDA doivent avoir accès à

toute la gamme des méthodes de réduction du risque

de transmettre le VIH à leurs nourrissons. Il s’agit

notamment du traitement aux antirétroviraux, des

pratiques obstétricales plus sûres et des modes plus

sûrs d’alimentation des nourrissons.

■ Un bref traitement aux antirétroviraux pendant lagrossesse réduit de moitié le risque de transmis-sion du VIH au bébé.

■ En écartant le risque d’exposition inutile du bébéaux liquides et tissus de la mère, les pratiquesobstétricales sans risques peuvent égalementdiminuer le risque de transmission.

■ Les jeunes mères doivent être conseillées pourpouvoir mettre en balance le risque de transmettrele VIH à leur nourrisson et celui de lui refuser lesbienfaits du lait maternel (voir encadré précédent).

Toutes les mères séropositives ou qui ont le SIDA ont

besoin d’un traitement, de soins et d’aide.

■ Les mères séropositives ou qui ont le SIDA etleur famille doivent pouvoir compter sur la possi-bilité de vivre plus longtemps et en meilleure santédès l’instant qu’elles ont accès à un traitement, dessoins et une aide appropriés, et notamment à unealimentation nourrissante et à des soins de santé

Le meilleur moyen d’écarter le risque de transmission

du VIH des parents à leurs enfants est de commencer

par empêcher les jeunes et les adultes de contracter

le virus.

■ Les adolescentes et les femmes ont besoin del’aide de leur partenaire, de leur famille et de leurcommunauté pour écarter le risque du VIH et desautres infections sexuellement transmissibles.

■ Les hommes et les adolescents de sexe masculindoivent être sensibilisés à la question et acquérirdes compétences. Ils ont également besoin d’unenvironnement qui favorise l’adoption d’un com-portement sexuel responsable. Ils doivent com-prendre que des attitudes et des comportementsnégatifs à l’égard des filles et des femmes aug-mentent pour tout le monde le risque de contracteret de transmettre le VIH.

■ Les femmes et les hommes doivent se présenterà une consultation prénuptiale pour forger unpartenariat spirituel et physique plus égal. Une foismariés, ils doivent se rendre à des consultations etse prêter à une action éducative qui les aideront àrester fidèles.

Les jeunes ont besoin d’informations et de divers

services afin de pouvoir prendre des décisions

responsables en matière de procréation.

■ L’immense majorité des personnes qui, dans les pays en développement, sont séropositives l’ignorent. La seule façon pour elles de décider enconnaissance de cause d’avoir ou non des enfantsest de connaître leur sérologie VIH. Elles peuvent laconnaître en subissant un test de dépistage, lequeldoit être volontaire et confidentiel.

■ Toutes les adolescentes et toutes les femmes(mais à plus forte raison celles qui sont séroposi-

COMMENT ÉCARTER LE RISQUE DETRANSMISSION DU VIH DES PARENTSAUX ENFANTS

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28 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

de qualité, y compris des médicaments antirétrovi-raux et un traitement rapide des infections et desmaladies. Elles ont également besoin de conseilset de services dans le domaine de la santé enmatière de reproduction.

■ Les mères séropositives ou qui ont le SIDA ontbesoin de se sentir acceptées par leur famille etleur communauté religieuse et sociale.

■ Les bébés séropositifs peuvent aussi vivre pluslongtemps et en meilleure santé si on leur assureune bonne nutrition et des soins de santé réguliers,y compris la série complète de vaccinations des-tinées aux enfants, la surveillance de la croissanceet des soins médicaux à administrer dès l’appari-tion d’un problème de santé. Tous les bébés, infec-tés ou non par le VIH, ont une meilleure chance de survivre et de prospérer s’ils ont une mère quis’occupe d’eux.

LE RÔLE DES HOMMES EN MATIÈRE DE PRÉVENTIONIl est particulièrement important d’associer les hommes et les garçons de toutes conditions à l’actionde prévention de la discrimination à l’égard des femmes, et en particulier de mobiliser les croyants àcette fin. Il importe également de se demander si les systèmes confessionnels ne renforcent pas lesrôles dévolus par la société aux deux sexes, rôles qui augmentent la vulnérabilité des femmes et desfilles face au VIH.

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Rompre le silence

■ Expliquez l’obligation morale faite aux hommes,aux femmes, aux communautés et aux organisa-tions religieuses d’écarter le risque de la transmis-sion du VIH aux enfants.

■ Portez à l’attention des groupes religieux quis’occupent de la santé des enfants et des femmesles risques que l’infection par le VIH fait courir auxnourrissons. Adressez-vous aux couples, auxfamilles, aux groupes locaux et aux groupes defemmes, aux groupes d’hommes et aux tra-vailleurs sanitaires et sociaux.

■ Demandez-vous quelles pratiques économiques,sociales et culturelles pourraient favoriser la trans-mission du VIH aux enfants dans votre communauté.

Mettre fin à l’ignorance

■ Expliquez comment les bébés peuvent contracter leVIH par leur mère et comment ils ne le peuvent pas.

■ Montrez comment les attitudes des hommes vis-à-vis des femmes et des filles, de la vie familiale etdes responsabilités en matière de fidélité conju-gale et de comportement sexuel peuvent réduireou augmenter pour un enfant le risque de con-tracter le VIH.

■ Expliquez comment, avec l’aide de la commu-nauté, les femmes et les enfants qui sont infectéspar le VIH peuvent vivre plus longtemps et enmeilleure santé en « vivant de façon positive » (voirencadré de la page 38).

Prévenir la peur et les préjugés

■ Lancez un appel à la compassion et à la com-préhension au sein des couples et des familles,dans les lieux de culte et dans les dispensaires etautres lieux où les femmes se présentent pourrecevoir l’aide, les services et les soins dont ellesont besoin.

Organiser des services et un soutien pour les femmes

■ Préconisez une action éducative pour écarter lerisque de la transmission du VIH des parents àleurs enfants dans les dispensaires gérés par desorganisations religieuses et par l’intermédiaire des groupes religieux de femmes ou des centrescommunautaires.

■ Invitez les établissements de soins à administrerun traitement aux antirétroviraux approprié pendantet après l’accouchement, afin de réduire le risque detransmission de l’infection aux nourrissons.

■ Aider ou organiser des services de santé, de con-seils et sociaux « adaptés » aux besoins desfemmes et qui les orientent et les soutiennent ausujet des décisions qu’elles doivent prendre enmatière de grossesse. Une fois enceintes, lesfemmes ont besoin de services offrant de réaliserdes accouchements sûrs et, en cas de besoin, met-tant à leur disposition des conseils et un traitementdestinés à réduire le risque de transmission du VIHà leur nourrisson.

Renforcer les valeurs et politiques sociales

■ Invitez la hiérarchie religieuse à faire preuve decompréhension à l’égard du besoin qu’ont lesfemmes de conseils et de services dans le domainede la santé en matière de reproduction et à offrirson appui dans ce domaine.

■ Appuyez les politiques religieuses et gouverne-mentales qui défendent les droits des femmes enmatière de propriété, d’héritage et d’emploi, et ren-forcent leur place dans la société, y compris ausein du foyer et dans les lieux de culte.

■ Soutenez les efforts que déploient les femmespour acquérir le respect d’elles-mêmes et créerleur propre source de revenus face aux situationsqui les rendent vulnérables aux rapports sexuelsnon désirés et à l’infection par le VIH.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

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« Les enfants ... sont accablés par le VIH/SIDA ...Beaucoup sont malades, endurent de cruelles pri-vations, et vivent dans la peur et la solitude dans unmonde où personne ne semble se soucier d’eux. Ily a pire : un fardeau supplémentaire pèse sur eux.Ces enfants sont montrés du doigt : ils se sententmis au ban de la société par la source même deleur souffrances, le VIH/SIDA. »

Extrait de la Déclaration finale de l’Assemblée des chefs religieux africains sur les enfants

et le VIH/SIDA, Nairobi (Kenya), juin 2002

LES ORPHELINS ET LES AUTRESENFANTS VULNÉRABLES5SECTION

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ACTION EN FAVEUR DES ENFANTS ET DES JEUNES 31

■ Le VIH/SIDA a tué un parent ou les deux parents

de 14 millions d’enfants qui ont actuellement moinsde 15 ans. Ce chiffre continue d’augmenter. En 2010,le nombre total des enfants dont les parents sontmort du SIDA devrait avoir atteint les 25 millions.

■ À l’heure actuelle, quatre orphelins du SIDA sur

cinq vivent en Afrique subsaharienne – mais lenombre d’enfants se trouvant dans cette situationconnaît d’ores et déjà une forte augmentation enChine et dans d’autres pays très peuplés d’Asie.

■ Non seulement le SIDA rend orphelins des

enfants de plus en plus nombreux, mais ces orphe-

lins ont de plus en plus souvent perdu leurs deux

parents. Le VIH étant sexuellement transmissible, ilest vraisemblable que si l’un des parents le con-tracte, l’autre le contractera aussi.

■ Les systèmes classiques de prise en charge des

orphelins sont submergés. Dans beaucoup depays, la famille élargie s’occupe des orphelins.Mais l’augmentation massive du nombre desorphelins fait que les familles et les communautésont de plus en plus de mal à faire face.

■ Les enfants souffrent énormément lorsque leurs

parents tombent malades et lorsqu’ils meurent.

De plus, lorsqu’ils ne peuvent plus compter sur lesadultes, les enfants sont en situation de risquegrave : ils risquent de souffrir de la faim, de devoir

abandonner leurs études, de perdre leur héritage,de se droguer, d’être victimes de la violence sexuelle ou psychologique, et de contracter eux-mêmes le VIH.

■ Les orphelins et les autres enfants rendus vul-

nérables par le VIH/SIDA sont souvent montrés du

doigt, isolés, traités de façon discriminatoire,

déshérités et privés de leurs droits fondamentauxà l’éducation et à la santé.

■ Les enfants rendus orphelins par d’autres causes

que le VIH/SIDA ou en situation de risque à

d’autres titres ne sont pas moins vulnérables. Ils’agit notamment des enfants vivant dans ledénuement, des enfants sans abri, des enfantsvivant dans des zones de guerre, des enfants vic-times de l’exploitation sexuelle et de la violence, etdes enfants qui doivent s’occuper de parentsmalades ou mourants ou qui exercent un emploidangereux. Ces enfants sont tout particulièrementexposés à la maladie, aux traumatismes psy-chologiques et à un développement physique etmental imparfait. Les programmes et politiquesvisant à améliorer le sort des orphelins devraients’adresser également aux autres enfants vul-nérables. C’est la voie que la morale commande desuivre et cela aidera aussi à empêcher que lesorphelins du SIDA continuent d’être victimes de laréprobation générale.

LES FAITS

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32 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

Éducation

■ Comme tous les enfants, les orphelins et lesautres enfants vulnérables ont le droit d’appren-dre et de se développer dans le cadre structuré etfavorable de l’école.

Services

■ En sus de l’éducation, les orphelins et les autresenfants vulnérables ont besoin d’un abri et d’avoiraccès aux services de base, à savoir les servicesliés à la santé (y compris la santé mentale), lanutrition et l’eau salubre et l’assainissement. Cesenfants peuvent également avoir besoin de con-seils et d’une aide juridiques. En grandissant, lesorphelins doivent trouver une source de revenu.

Soutien psychologique

■ Les enfants qui vivent avec des parents maladesou mourants ou qui sont déjà orphelins ont sou-vent désespérément besoin de la compassion et dusoutien de leur entourage. Ils doivent aussi pouvoirexprimer librement leur sentiments – à un ami, un

groupe de pairs ou un conseiller, dans un cadrestructuré ou informel – sans redouter d’être montrédu doigt ou traités de façon discriminatoire.

Un environnement soucieux du bien-être des enfants

■ Les enfants ont besoin des relations étroites, dessoins individualisés et des liens culturels queménagent les familles et les communautés. Lesorphelinats ne sont pas une solution appropriée nidurable à la crise des orphelins et ne devraient êtreconsidérés que comme un « pis-aller ». Par ailleurs,il revient beaucoup plus cher de gérer un orphelinatque d’aider des familles à s’occuper d’orphelins.

Dans toute la mesure possible, il convient d’as-socier les orphelins et les autres enfants vul-nérables à la prise de décisions qui concernent leuravenir. Bien souvent, ces enfants sont très mûrspour leur âge et sont tout à fait capables de con-tribuer à la prise des décisions qui concernent laprotection et les soins à leur apporter ainsi qu’àleurs frères et sœurs.

CE DONT LES ORPHELINS ET LESAUTRES ENFANTS VULNÉRABLESONT BESOIN

TOUS LES ENFANTS SONT LES BIENVENUS

Un encadrement religieux solide et actif peutcontribuer de façon décisive à en finir avec laréprobation et le rejet dont souffrent les enfantsdont les parents sont séropositifs ou qui ont leSIDA ou qui en sont morts. Assurez-vous quetous les enfants sont également les bienvenusdans les lieux de culte et dans la société.

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Rompre le silence

■ N’oubliez pas les orphelins et les personnes quis’occupent d’eux dans les prières quotidiennesavant les repas ou les réunions, ou à l’occasion de services spéciaux.

■ Exposez comme les enfants sont affectés sur lesplans spirituel, économique et social lorsque leursparents ou autres dispensateurs de soins tombentmalades et meurent.

Mettre fin à l’ignorance

■ Expliquez que les institutions religieuses se sonttoujours occupées des orphelins et combien cetteobligation est sacrée.

■ Décrivez les conseils spirituels, les services édu-catifs et les autres services et formes d’aide dontles orphelins et les personnes qui s’occupent d’euxont besoin, et expliquez comment ce besoin peutêtre satisfait équitablement compte tenu du faitque les autres enfants peuvent eux aussi en avoirun besoin urgent.

Prévenir la peur et les préjugés

■ Employez-vous à convaincre les autres autoritésreligieuses, les organisations gouvernementales,les communautés et les organisations caritativesreligieuses que les orphelins et les autres enfantsdans le besoin ne devraient pas être contraints audépart ou placés dans des orphelinats ou d’autresétablissements. Concentrez-vous sur les solutionsde proximité.

■ Faites en sorte que ces enfants ne fassent pasl’objet d’un traitement discriminatoire en ce quiconcerne l’accès à l’éducation.

■ Demandez que l’on accepte tous les enfants dansle besoin. Œuvrez à la prévention de la discrimina-tion à l’égard des enfants qui n’ont avec la commu-nauté aucun lien de parenté, tribal ou ethnique,mais qui ont besoin d’être placés dans des famillesou adoptés.

Organiser services et soutien

■ Forgez des partenariats avec d’autres groupesreligieux, des organisations non gouvernemen-tales et des institutions gouvernementales en vuede coordonner et renforcer les services destinésaux enfants touchés par le VIH/SIDA.

■ Cherchez à savoir pourquoi les orphelins et lesautres enfants vulnérables ont du mal à avoir accèsaux services éducatifs, sanitaires et autres. Mettez-vous en quête de moyens de surmonter ces obsta-cles, en dispensant ces enfants des frais descolarité ou en supprimant ces frais.

■ Recherchez les moyens d’aider les commu-nautés à s’occuper des très nombreux orphelins et autres enfants vulnérables qui leur sont confiés.On pourrait par exemple améliorer la situationdans les domaines suivants : santé, éducation, soutien spirituel et psychologique, nutrition, eau et assainissement, productivité agricole et pro-grammes d’entraide, d’activités productrices derevenu ou de micro-crédit.

■ Apportez une aide financière aux parents,familles et ménages dans le dénuement enobtenant des organisations caritatives qu’ellesversent des contributions aux structures de soinsde proximité qui s’occupent des orphelins et desorganisations religieuses qui gèrent des écoles etdes centres de soins qu’elles offrent des réductionsou introduisent la gratuité des services.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

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34 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

S’INSPIRER DE L’EXPÉRIENCE D’AUTRUI

Soucieux de jouer un rôle plus actif dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA et des soins aux personnes séropositives ou qui ont le SIDA, des moines bouddhistes de Thaïlande ont lancé le projetSangha Metta. Prenant appui sur les enseignements du Bouddha, ils sont arrivés à la conclusion quel’un des aspects fondamentaux du VIH/SIDA était l’ignorance qui entourait cette maladie, tant chez ceuxqui en étaient atteints que dans le grand public

Le projet consiste en une action de sensibilisation des moines, nonnes et novices, au VIH/SIDA destinéeà leur donner les compétences nécessaires pour faire œuvre utile à ce sujet dans leurs communautésrespectives. La formation repose essentiellement sur l’établissement d’un contact très étroit entre les moines et les personnes séropositives ou qui ont le SIDA, notamment par l’acceptation à titred’aumônes de mets préparés par les personnes infectées. Ainsi sensibilisés, les moines ne tardent pasà être en mesure de coopérer sans restriction avec les personnes touchées selon des modalités tout àfait dignes d’intérêt.

L’une des retombées les plus importantes de ce projet est que des moines ainsi formés sont devenusde très actifs participants à l’action sociale. S’inspirant de l’éthique bouddhiste, ils enseignent à présentaux villageois comment éviter les comportements à haut risque, aider à créer des groupes de soutien,apprendre des métiers d’artisanat aux personnes séropositives ou qui ont le SIDA et s’occuper desorphelins du SIDA. Les temples « sensibilisés au VIH » encouragent les personnes séropositives ou qui ont le SIDA à participer aux activités locales. Par ailleurs, les moines assurent une formation à laméditation et cultivent et préparent des plantes médicinales en collaboration avec les hôpitaux locaux.

Comme le projet a donné aux moines une occasion de s’impliquer activement dans leurs commu-nautés, ce qui a toujours été leur but, son exemple se répand rapidement dans les autres régions de Thaïlande et gagne le Bhoutan, le Cambodge, la Chine, la Mongolie, le Myanmar, la Républiquedémocratique populaire lao et le Viet Nam.

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■ Gardez toujours présent à l’esprit l’intérêtsupérieur des enfants au moment d’organiser l’aideà fournir aux ménages dont le chef est un enfant,orphelin ou non. Tenez compte du degré de matu-rité et de la faculté d’adaptation des enfants et aidezles ménages concernés non en séparant les frèreset sœurs, mais en demandant à des adultes de ren-dre régulièrement visite à ces ménages.

■ Organisez des « lieux sûrs » au sein des commu-nautés en vous appuyant sur les réseaux confes-sionnels de bénévoles. Demandez à des bénévolesde servir de « tantes » ou d’ « oncles » de substitu-tion pour défendre ces enfants, leur donner desconseils et leur fournir un soutien affectif.

Renforcer les valeurs et politiques sociales

■ Défendez les droits d’héritage et de propriétédes orphelins et des veuves.

■ Assurez-vous que les orphelins et les autresenfants vulnérables ont accès à un logement, àl’école, aux lieux de culte, aux services de consul-tation et services sociaux dans les mêmes condi-tions que les autres enfants.

■ Protégez les orphelins et les autres enfants vul-nérables contre toutes les formes de maltraitance,de violence et d’exploitation.

■ Préconisez et renforcez la prise en charge dans des familles et des structures de proximité(notamment en vous opposant au placement enétablissement spécialisé et à la séparation desfrères et sœurs, et en trouvant le moyen deramener dans leur communauté les enfants quiont été placés en établissement).

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« Nous souffrons tous de la même façon. »

Commentaire d’un imam participant à un projet de sensibilisation au SIDA appuyé par l’Association

médicale islamique d’Ouganda

LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNESSÉROPOSITIVES OU QUI ONT LE SIDA6SECTION

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■ Chaque communauté religieuse vit avec le VIH

et le SIDA. Les personnes séropositives ou qui ontle SIDA sont des frères et des sœurs, des filles etdes fils, des mères et des pères, des parents et desamis. La souffrance de l’un d’eux est celle d’ungrand nombre.

■ À la fin de 2002, le monde comptait 42 millions

de personnes séropositives ou ayant le SIDA, dontprès de 12 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans)et 3,2 millions d’enfants (âgés de moins de 15 ans).Ils ont tous besoin d’un traitement, de soins etd’aide pour pouvoir faire face aux problèmes sani-taires, affectifs et sociaux traumatisants auxquelsles personnes qui leur sont chères et eux-mêmessont confrontés.

■ Mieux vaut savoir si on est infecté par le VIH ou

si on ne l’est pas. Si l’on sait que l’on n’a pas con-tracté le VIH, on peut étudier les moyens d’éviterl’infection. Si on a contracté le virus, on peut modi-fier son comportement pour retarder l’apparitionde la maladie et prendre les précautions vouluespour ne pas risquer d’infecter autrui.

■ Il n’existe pas de remède pour le VIH ou le SIDA.

Mais il est possible de vivre plus longtemps et en

meilleure santé en « vivant positivement » et en

prenant des médicaments antirétroviraux. Les per-sonnes séropositives peuvent repousser de 7 à 10ans ou davantage l’apparition du SIDA en prenantdes médicaments qui entravent l’évolution vers leSIDA. Ils doivent aussi prendre soin d’eux-mêmes,c’est-à-dire consommer des aliments sains enquantité suffisante, cesser de fumer et de boire del’alcool, se protéger contre les autres maladies et

recevoir des soins de santé et une aide spirituelleappropriés.

■ Les enfants, les familles, les communautés et les

pays retirent des avantages sans nombre de la

capacité des personnes séropositives ou qui ont le

SIDA de vivre plus longtemps et de façon plus

authentique. Si la vie des parents peut être pro-longée, ils peuvent s’occuper plus longtemps deleurs enfants. Les pertes de revenu familial sontrepoussées, et les familles et les communautés ont alors la possibilité de mettre en place desmécanismes d’ajustement.

■ On ne court aucun risque à donner des soins à

des personnes séropositives ou qui ont le SIDA

et à vivre et à travailler avec elles. On ne peut pascontracter le VIH en partageant de la nourriture,des verres et des assiettes, des couverts, desserviettes, des vêtements, des livres, des bancs et des chaises, des téléphones, du matériel debureau, des latrines ou des toilettes, non plusqu’en serrant la main à quelqu’un, en le serrantdans ses bras, en l’embrassant, en le touchant, enpleurant, en parlant, en toussant ou en s’asseyantà côté d’un séropositif.

■ Si les conditions d’hygiène appropriées sont réu-

nies, il est possible de prodiguer des soins aux per-

sonnes séropositives ou qui ont le SIDA à leur

domicile. L’hygiène de l’habitation (faire régulière-ment sa toilette avec du savon et de l’eau et net-toyer régulièrement vêtements et literie) peutécarter le risque pour les personnes séropositivesou qui ont le SIDA et leurs dispensateurs de soinsde contracter les infections banales.

LES FAITS

DONNEZ L’EXEMPLE Apportez votre soutien au dépistage volontaire et confidentiel et invitez les membres des communautésreligieuses et leurs chefs à subir un test de dépistage du VIH. Beaucoup d’autorités religieuses, dirigeantspolitiques et animateurs sociaux ont eu le courage de donner l’exemple et ont contribué largement à faire perdre au VIH son caractère honteux en se prêtant à un test de dépistage et en rendant publics lesrésultats de ce test, ou en défendant les droits des personnes séropositives ou qui ont le SIDA.

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38 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

■ Les personnes séropositives ou qui ont le SIDA

peuvent le plus souvent se faire traiter dans les dis-

pensaires et centres de soins locaux. Les toux, lesrougeurs, la diarrhée et les plaies et coupures buc-cales doivent être soignées rapidement. Lorsqu’ilssont disponibles et peu coûteux, les personnesséropositives ou qui ont le SIDA doivent prendredes médicaments, comme des analgésiques et desantibiotiques. Les femmes enceintes ont égalementbesoin de conseils et de soins qui peuvent tous êtrefournis à peu de distance de leur domicile.

■ Les traitements à antirétroviraux et à base

d’autres médicaments sont indispensables pour

que les personnes séropositives puissent disposer

d’années supplémentaires de vie en bonne santé et

que le SIDA soit une maladie chronique pouvant

faire l’objet d’un traitement. Toutefois, dans lespays en développement, la plupart des personnesséropositives ou qui ont le SIDA n’ont même pasaccès aux soins médicaux de base. Seul un petitnombre d’entre elles ont accès aux traitements àantirétroviraux qui permettent de prolonger la vie.

■ Si elles reçoivent les conseils et le soutien néces-

saires, les personnes séropositives ou qui ont le

SIDA peuvent préparer leur famille pour l’avenir.

Les parents doivent rédiger leur testament, trouverquelqu’un pour s’occuper de leurs enfants, se réconcilier avec les autres et avec eux-mêmes etaccomplir tout ce qui est nécessaire à la protectiondes personnes qui leur sont chères. Les parents ontbesoin de conseils et d’un soutien pour pouvoir

informer leurs enfants de leur état, car il est impor-tant que ces derniers l’apprennent de leur bouche.De leur côté, les enfants ont besoin d’aide et deconseils d’ordre spirituel pour comprendre etaccepter la mort de leurs parents.

■ Fournir aux personnes séropositives ou qui ont le

SIDA un traitement, des soins et un soutien n’est

pas seulement moralement justifié, c’est aussi la

clé du succès de la prévention. L’expérience accu-mulée dans le monde montre qu’il n’est pas possi-ble de venir à bout de l’épidémie de VIH/SIDA si lessoins et le soutien font défaut. L’action de préven-tion ne peut réussir que si les intéressés n’ont paspeur de perdre leur emploi, leur famille, leurs amiset leur position sociale parce qu’ils ont contracté leVIH ou le SIDA et lorsqu’ils ont accès à des servicesde conseils et de dépistage et à des soins de santéconfidentiels et volontaires.

■ Lorsqu’elles ont obtenu l’assurance de recevoir

des soins et un soutien, y compris une protection

contre la discrimination et d’autres pratiques

abusives, les personnes séropositives ou qui ont

le SIDA ont été à la pointe du combat contre la

maladie. Elles ont contribué à rompre le silence sur le VIH/SIDA et donné au problème un visageauthentiquement humain. Elles se sont battues à lafois contre l’inaction et les pratiques abusives. Ellesont mobilisé leurs communautés, les médias et lespouvoirs publics. Leur connaissance personnelledu problème les a amenées à préconiser des poli-tiques et mesures judicieuses à opposer à chaquedéfi lancé par le VIH/SIDA.

QUE FAUT-IL ENTENDRE PAR “VIVRE DE FAÇON POSITIVE” AVEC LE VIH ET LE SIDA ?

1 Prendre soin de sa santé spirituelle et mentale (demander au divin qu’il vous donne la force néces-saire, méditer, prier, solliciter des conseils pastoraux, adhérer à des groupes d’entraide, communiqueravec les membres de sa famille et les autres personnes chères, y compris les enfants, avoir des penséespositives, trouver de nouvelles raisons de vivre)

2 Faire des choix judicieux en matière de santé (se faire soigner chaque fois qu’on est malade, absorberdes aliments nourrissants, boire beaucoup d’eau, avoir de bonnes habitudes d’hygiène, prendre unrepos supplémentaire en cas de besoin, éviter de fumer et de boire de l’alcool, protéger la santé desautres en évitant de les exposer à l’infection par le VIH)

3 Mettre de l’ordre dans sa vie matérielle (se réconcilier avec autrui, prendre des dispositions en ce quiconcerne la prise en charge de ses enfants, rédiger un testament)

4 Vivre aussi normalement que possible (travailler autant que possible et aussi longtemps que possible,consacrer du temps à ses amis et à sa famille, demeurer actif au sein des organisations religieuses, professionnelles et communautaires)

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Rompre le silence

■ N’oubliez pas, lors des services religieux et dansles prières, les personnes séropositives ou qui ontle SIDA et celles qui sont mortes du SIDA.

■ Entretenez-vous en particulier ou en groupe avecdes personnes séropositives ou qui ont le SIDApour déterminer leurs besoins et l’inspiration ou laforce qu’elles pourraient apporter à d’autres per-sonnes se trouvant dans une situation analogue.

Mettre fin à l’ignorance

■ Précisez que le VIH ne se transmet pas par con-tacts ordinaires (comme expliqué page 37).

■ Interrogez-vous sur les informations et les serv-ices dont les personnes séropositives ou qui ont leSIDA, leur famille (y compris les enfants), les dispen-sateurs de soins et les communautés ont besoin enmatière de soutien spirituel, mental et physique.

Prévenir la peur et les préjugés

■ Donnez l’exemple en rendant visite aux person-nes séropositives ou qui ont le SIDA et en leur don-nant des soins.

■ Expliquez que les personnes séropositives ouqui ont le SIDA ont, en tant que personneshumaines, la même dignité inaliénable que lesautres et méritent de bénéficier de la même protection contre la discrimination.

Organiser les services et l’aide en faveur des person-

nes séropositives ou qui ont le SIDA, leur famille et

leurs dispensateurs de soins

■ Renforcez la prise en charge au domicile et auniveau de la communauté des personnes séro-positives ou qui ont le SIDA. N’oubliez pas que lespersonnes chargées de dispenser des soins auxpersonnes séropositives ou qui ont le SIDA ont toutparticulièrement besoin de soutien affectif.

■ Ayez bien conscience que ce sont les femmes etles filles qui donnent généralement la plupart dessoins aux malades. Trouver des façons de leurfournir un soutien et engagez les hommes et lesgarçons à prendre des responsabilités plus éten-dues dans ce domaine.

Renforcer les valeurs et les politiques sociales

■ Associez les personnes séropositives ou qui ont le SIDA à la planification et à l’exécution de programmes et de services appropriés.

■ Appuyez les politiques de fourniture de traite-ments antirétroviraux aux femmes enceintes et àtoutes les personnes séropositives ou qui ont leSIDA auxquelles ils peuvent être utiles, selon laphase atteinte par l’infection.

■ Protégez les biens, la terre et les droits profession-nels des personnes séropositives ou qui ont le SIDA.

CE QUE VOUSPOUVEZ FAIRE

S’INSPIRER DE L’EXPÉRIENCE D’AUTRUI

La responsabilité des soins à fournir aux malades et aux mourants a pris des proportions monumen-tales en Namibie, où presque chaque famille a un membre qui a contracté le VIH ou a été affecté par leVIH/SIDA. Pour faire face à cette situation, Catholic AIDS Action a été la première organisation à lancerun mouvement national en faveur des soins et conseils à domicile fournis aux personnes séropositivesou qui ont le SIDA. Elle a recruté et formé plus de 1 200 bénévoles qui prêtent assistance aux membresde 2 500 ménages et apprennent aux membres de la famille comment s’occuper des personnes qui leursont chères. Par ailleurs, les bénévoles appuient régulièrement plus de 6 000 enfants dont les parentssont morts du SIDA. Avant de commencer leur service, les bénévoles suivent une formation etacquièrent une expérience d’une durée cumulée de 84 heures, pendant lesquelles ils bénéficientrégulièrement des conseils et de l’appui de leurs supérieurs.

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MISE EN ROUTE

Mettez-vous en quête des vôtres : aimez-les; apprenezavec eux; élaborez des projets ensemble; mettez-vous à leur service; commencez avec ce qu’ils ont; inspirez-vous de ce qu’ils savent. Mais si vous avez bien travaillé,quand votre mission sera remplie, votre tâche accom-plie, ils vous diront tous : on a tout fait nous-mêmes.

Proverbe chinois

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On trouvera ci-après des directives générales quepourront appliquer ceux qui entendent faciliter l’ac-tion communautaire contre le VIH/SIDA et garantirun engagement de longue durée.

■ Se préparer. Avant de rencontrer pour la pre-mière fois un groupe quel qu’il soit, sensibilisez-vous à la question du VIH/SIDA et renseignez-voussur les susceptibilités, les problèmes, les opinionset les préjugés du groupe en question. Relisez leprésent manuel et soyez prêt à étudier avec legroupe les faits essentiels, la situation dans la com-munauté locale et dans le pays et ce qui a déjà étéfait au sujet du VIH/SIDA aux plans local et nationalet par d’autres organisations religieuses.

■ Choisir avec soin la ou les personnes appelées

à entrer pour la première fois en contact avec le

groupe. Demandez-vous si un chef religieux ouune autre personne ou une équipe serait le mieux

à même de prendre contact avec le groupe. Parexemple, un bon émissaire pourrait être unmédecin jouissant de l’estime générale choisi ausein du groupe confessionnel ou de la commu-nauté religieuse en question, ou bien une per-sonne de l’âge, du sexe ou de la situation dugroupe cible. Ce pourrait aussi être un éducateurVIH/SIDA qualifié ou un représentant d’une organi-sation non gouvernementale qui a des activitésdans le même domaine.

■ Jouer le rôle de facilitateur pour ouvrir le dia-logue, faire un sort aux idées fausses, établir unerelation franche et confiante et instaurer un lieu sûret propice à un échange de vues bienveillant sur laposition du groupe. Contribuez à dégager unecommunauté de vues sur les besoins et sur lavolonté du groupe de trouver des solutions.

DANS UN PREMIER TEMPS

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42 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

■ Choisir les participants des premières réunions

de groupe. Après avoir pris des contacts individu-els et débattu des actions possibles à entreprendre(comme celles qui sont suggérées au chapitre 8),décidez avec les chefs de groupe qui doit participeraux groupes de travail de composition plus limitée.Déterminez qui doit fait partie de chacun de cessous-groupes.

■ Aider chaque groupe à dégager une position

claire sur le VIH/SIDA. Plusieurs réunions peuventêtre nécessaires pour que la position dégagée (parexemple, décision de faire reculer la réprobationsociale, de promouvoir le dépistage volontaire oude préconiser la sensibilisation des jeunes) recueillel’agrément de tous les membres du groupe. Il sepeut qu’un plan d’action ne puisse pas être élaboréd’emblée. Faites preuve de patience. C’est augroupe de le faire quand il se sent prêt.

■ Organiser une série de réunions ou d’ateliers

de planification. Demandez aux participants d’éla-borer un plan d’action simple qui ne soit pas tropambitieux. Aidez-les à déterminer l’aspect du pro-blème que le groupe préfère traiter, à se concentrersur un seul objectif à la fois et à déterminer lesressources qu’il est disposé à consacrer à cette fin,les possibilités d’action et les obstacles éventuels et,enfin, le type d’aide extérieure dont il aura besoin.

■ Favoriser l’élaboration de messages par les réu-

nions ou les ateliers. L’élaboration de messages est une tâche spécifique pouvant aider les

groupes à maîtriser l’information et à s’engager à présenter des informations exactes (par exem-ple, sur ce que les jeunes doivent savoir sur leVIH/SIDA ou comment s’occuper des personnesqui ont le SIDA à leur domicile). Il faudra égale-ment former les personnes désignées pour s’occuper de l’information du public ou de la communication avec les autres groupes.

■ Inviter les groupes à confier des tâches à des

sous-groupes de travail. Le groupe principal pour-rait être créé spécifiquement aux fins de l’aide àapporter aux personnes séropositives ou qui ont leSIDA (par exemple, aide aux mères allaitantes, auxveuves ou aux orphelins), ou il pourrait s’agir d’ungroupe d’action sociale existant qui ajoute leVIH/SIDA à la liste de ses préoccupations (groupede prière de jeunes ou amicale d’hommes, parexemple). Demandez au groupe de travail de sedonner un nom qui décrive bien son identité et saraison d’être.

■ Contribuer à mettre les groupes en rapport avec

des « personnes extérieures » dans le cadre de

réunions de planification, selon les besoins. Il peuts’agir de théologiens, de représentants de dif-férents ministères, de prestataires de serviceslocaux ou d’enseignants, à qui il incombera des’assurer que les activités planifiées sont réali-sables, appropriées et intégrées dans l’actiongénérale des organisations religieuses, des com-munautés et/ou du gouvernement.

IMPULSION DU TRAVAIL DE GROUPE,PLANIFICATION ET ACTION

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■ Aider à instaurer et entretenir des liens entre

le groupe religieux, le gouvernement, les médias

et les parties prenantes. Organisez des déplace-ments sur le terrain en équipe et un échangerégulier d’informations à tous les niveaux, y com-pris par le biais des organisations non gouverne-mentales, des différents ministères et des autresorganisations religieuses.

■ Inviter à mettre en place un lieu de rencontre se

prêtant au règlement des problèmes et à la négo-

ciation. Chaque groupe aura sa propre liste deproblèmes à régler, qui influencera la façon dont il travaille au sein d’une organisation religieuse,avec d’autres partenaires et avec d’autres groupesde la communauté.

■ S’assurer que les groupes sont informés des

réactions constructives à leur activité. Invitez lesgroupes à suivre les résultats de leurs activités et àpartager des données d’expérience entre eux, avecles autres groupes religieux et avec la commu-nauté. Demandez aux groupes ayant des activitésanalogues de se rendre mutuellement visite pourobserver ce qui se fait au sujet du VIH/SIDA.

■ Organiser la reconnaissance des mérites de

chaque groupe. Veiller à ce que les mérites dechaque groupe soient reconnus dans le cadre desservices religieux ou d’autres réunions de la com-munauté religieuse, par les médias et par lesautres groupes de lutte contre le VIH/SIDA.

■ Faire en sorte que l’action entreprise « s’auto-

entretienne » à long terme. Mettez l’accent sur lerenforcement des capacités locales; suscitez desactivités faciles à intégrer dans le programme lié àla raison d’être originelle du groupe; assurez-vousqu’il est fait essentiellement appel aux ressourcesdisponibles localement; aidez le groupe en garan-tissant que les organismes de développement etles pouvoirs publics sont déterminés à lui fournirun appui permanent (en ce qui concerne les fourni-tures, le financement ou les conseils techniques,par exemple).

■ Faire droit au vœu des groupes d’intervenir dans

d’autres domaines du développement. La questionde la participation dans des domaines tels que laproduction de revenus, la création d’emplois, lanutrition, l’hygiène ou l’eau et l’assainissement doitêtre abordée d’une manière intégrée et durable.

ENTRETENIR LA MOTIVATION ETL’ENGAGEMENT

COMMENT LES GENS APPRENNENT

Pour apprendre, les gens doivent être activement impliqués, pouvoir progresser à leur rythme et avoiraccès à une pratique, un renforcement et un soutien constructifs.

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« Que dirons-nous à nos enfants sur la façon dont nous avons réagi alorsque des millions étaient en train demourir ? Sommes-nous de simplesspectateurs, des facteurs d’indif-férence ou des combattants ? »

Rabbin Harley Karz-Wagman, extrait d’un Sermon sur la crise

mondiale du SIDA, novembre 2002

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PASSAGE À L’ACTION

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■ Constituez des groupes confessionnels ouadhérez aux organes de coordination religieuse ou aux commissions gouvernementales existantspour fournir des services consultatifs et témoignerde la solidarité des organisations religieuses à l’égard de la politique, de la législation et des conventions concernant le VIH/SIDA.

■ Réexaminez les budgets spécifiques des associa-tions philanthropiques, de l’information, de lasanté, de la sensibilisation, des activités de con-seils et des soins, afin d’en affecter expressémentune partie aux activités de prévention et de traite-ment du VIH/SIDA, et de trouver des sources demoyens financiers accrus (parmi lesquelles lesorganisations religieuses et les réseaux confes-sionnels et intergouvernementaux).

■ Effectuez des voyages d’étude sur le VIH/SIDAtant à l’intérieur du pays (dans les zones le plusgravement touchées ou sur le site des projets com-munautaires confessionnels en cours d’exécution)qu’à l’étranger (dans les pays devant faire face àdes problèmes analogues et adoptant un angled’approche religieux). Favorisez la communicationentre les congrégations locales et les autoritésreligieuses ou organes de coordination au sujet deleurs ripostes respectives au VIH/SIDA.

■ Adoptez des politiques VIH/SIDA en faveur desmembres des organisations religieuses qui sontséropositifs ou qui ont le SIDA (sur l’éthique, lalutte contre la discrimination, les soins de santé et l’emploi) ou révisez ces politiques.

■ Encouragez la constitution de partenariats communautaires entre associations locales, organisations non gouvernementales, organismesgouvernementaux et représentants du secteurprivé que préoccupent les questions liées auVIH/SIDA (afin de mettre en commun des perspec-tives et des données d’expériences positives, dedégager un consensus sur les actions prioritaires à mener et de partager les ressources humaines et financières).

■ Sollicitez des plus hautes autorités religieusesqu’elles s’engagent à réduire l’impact du VIH/SIDAsur le groupe religieux, les individus, les familles,les communautés et le pays.

■ Dans les centres d’études théologiques et lesautres établissements d’enseignement, exposez ladoctrine religieuse, les positions éthiques et la poli-tique religieuse concernant les questions liées à laprévention effective du VIH et à l’atténuation dessouffrances qui en découlent. Élaborez des pro-grammes axés sur une théologie de la compas-sion, de l’aide et de la guérison morale appliquéeau VIH/SIDA, non une théologie du jugement et dela réprobation.

■ Évoquez des questions en rapport avec leVIH/SIDA et employez-vous à trouver des solutionsaux niveaux pertinents et au sein des groupes oucomités appropriés (s’agissant, par exemple, de ladistribution des médicaments antirétroviraux auxgroupes chargés des soins de santé; d’informa-tions sur la sexualité, la fidélité dans le mariage etl’abstinence avant le mariage, relevant des comitésde sensibilisation; du financement des soins àdomicile, dont s’occupent les comités de lutte contre la pauvreté).

■ Mettez en place un réseau confessionnel ou unorgane de coordination religieuse chargé d’exa-miner l’impact du VIH/SIDA sur différents segmentsde la population, de diffuser des informations surles pratiques recommandables, d’organiser desréunions, de consigner par écrit les enseignementsretirés et de prendre l’initiative de ripostes inter-confessionnelles, ou adhérer à un tel réseau ouorgane s’il existe déjà.

■ Encouragez la célébration multiconfessionnellede la Journée mondiale du SIDA le 1er décembreou autour de cette date.

■ Encouragez la participation multiconfessionnelleaux sermons, prières ou services religieuxréguliers et coordonnés sur le VIH/SIDA.

ACTIVITÉS PROPOSÉES POURMOBILISER LES INSTITUTIONSRELIGIEUSES

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comportement sexuel peuvent favoriser la propagation du VIH. Ménagez aux hommes desoccasions de manifester des attitudes et des comportements positifs et aidez-les à le faire.

■ En prodiguant des soins aux personnes à sérologie VIH ou malades du SIDA, invitez les parents à parler à leurs enfants, à leur trouver desdispensateurs de soins et à rédiger leur testament.

■ Ménagez un soutien et des conseils aux orphelins, conjoints et autres membres de lafamille endeuillés.

■ Fournissez des informations sur le VIH/SIDA et les ripostes confessionnelles qui appuient desapproches appropriées en matière de prévention et de soins (trouver ou élaborer des messagesécrits ou oraux reposant sur des textes sacrés, des paraboles ou des histoires locales).

■ Encouragez la population à créer des groupesconfessionnels de soutien des personnes séroposi-tives ou qui ont le SIDA et des veuves, orphelins,dispensateurs de soins, couples mariés, jeunes et autres qui ont besoin de la sympathie, de la solidarité, des faits, de la protection, du réconfortspirituel et du courage que d’autres personneségalement affectées par le VHI/SIDA peuvent leurapporter, et à adhérer aux groupes existants.

■ Invitez à mettre sur pied des services confession-nels de sensibilisation, de consultation et de soutien entre pairs en faveur des personnes séro-positives ou qui ont le SIDA, des jeunes, des femmes,et des orphelins et autres enfants vulnérables.

■ Faites dire des prières ou assurer des services deméditation pour les personnes séropositives ou quiont le SIDA, les orphelins et les autres enfants vul-nérables ainsi que leurs dispensateurs de soins etleur famille, qui s’inscrivent en faux contre la répro-bation et la discrimination associées à la maladie.

■ Faites une place aux thèmes liés au VIH/SIDAdans les prières, sermons et débats des réunionsreligieuses régulières ainsi qu’aux mariages,funérailles, rites de naissance et de passage à l’âgeadulte, initiations religieuses, fêtes et jours de fêteet consultations.

■ Animez des débats sur le VIH/SIDA avec desgroupes de la congrégation locale, tels que lesgroupes de femmes. Avec l’accord des membresdu groupe, demandez à prendre connaissanced’informations de première main sur les situationsindividuelles, et élaborez des ripostes confession-nelles appropriées pour prévenir le VIH/SIDA etassurer un traitement et des soins.

■ Assurez des consultations matrimoniales effi-caces. Dirigez une discussion avec des individus ou des groupes sur la façon dont les membres des couples peuvent échanger leurs vues sur la sexualité, les besoins affectifs et physiques, lesmoyens d’éviter la tentation en dehors du mariage,le renouvellement des serments du mariage et laproclamation de leurs convictions.

■ Mobilisez les hommes et les garçons en vued’une discussion sur la façon dont les normes cul-turelles négatives, un langage déplacé et des atti-tudes individuelles inconvenantes à l’égard desfemmes et des filles, de la vie familiale et du

ACTIVITÉS PROPOSÉES POUR MOBILISER LES CONGRÉGATIONS,LES GROUPES ET LES PARTICULIERS

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■ Faites une place aux thèmes liés au VIH/SIDAdans les prières, sermons et discours, ainsi quedans les ordres du jour des réunions administra-tives et des offices.

■ Rassemblez des informations sur l’état de la situa-tion du VIH/SIDA en faisant établir le nombre d’or-phelins, et rendez-vous dans les ménages touchéspar le VIH/SIDA. Étudiez les ripostes locales appro-priées à organiser pour écarter la menace du VIH,en finir avec la discrimination s’exerçant à l’égarddes personnes séropositives ou qui ont le SIDA etalléger leurs souffrances.

■ Organisez la formation des groupes confession-nels de bénévoles existants ou créez de nouveauxgroupes (pour mobiliser des fonds; collecter desaliments, des vêtements et des médicamentsnécessaires au traitement à domicile; rendre visiteaux veuves et aux orphelins et autres enfants vul-nérables; fournir conseils et orientations; super-viser l’action des bénévoles; et faire rapport sur lesactivités et les besoins).

■ Diffusez des informations dans les langueslocales sur le VIH/SIDA et sur les ripostes confes-sionnelles qui appuient la prévention et les soins.Ces matériels peuvent être élaborés localement ouobtenus en s’adressant aux ministères de la santé,aux organismes locaux d’aide, aux réseaux confes-sionnels et aux organisations internationales.

■ Préconisez la formation de groupes officiels ouofficieux s’intéressant aux questions liées auVIH/SIDA ou adhérez à des partenariats commu-nautaires avec ces groupes (pour offrir, sur unebase confessionnelle positive, des perspectives,des encouragements, une publicité, une légitimité,des crédits budgétaires, des ressources humaineset d’autres moyens de soutien).

ACTIVITÉS PROPOSÉES POURMOBILISER LES GROUPES ETINSTITUTIONS AFFILIÉS

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■ Abordez les questions liées au VIH/SIDA avec les dirigeants nationaux et locaux (hommes poli-tiques, chefs, célébrités, personnalités jouissantd’une grande popularité auprès de la populationlocale) afin de dégager un consensus sur leVIH/SIDA et coordonner une riposte efficace.

■ Adhérez aux commissions ou campagnes politiques existantes pour garantir des ripostesempreintes de compassion (reposant sur lesdroits de l’homme et l’approche confessionnelle)et marquer du sceau de la solidarité religieusel’élaboration des politiques, de la législation etdes conventions nationales dans le domaine duVIH/SIDA.

■ Œuvrez avec les chefs d’entreprise, les grosemployeurs, les syndicats d’agriculteurs, de jour-naliers et de femmes, et d’autres entités en vue detisser des liens confessionnels avec l’éducation,l’élimination de la discrimination, les services dedépistage et de conseils, de soins en milieu familialet d’autres questions.

■ Donnez des conseils aux organismes d’aidenationaux, non gouvernementaux, religieux etinternationaux sur la façon d’adresser des mes-sages au public et de coordonner l’appui dans lesdomaines les plus essentiels.

■ Publiez des déclarations à la presse et donnezdes interviews à la radio et à la télévision rendant

ACTIVITÉS PROPOSÉES POUR COMMUNIQUER AVEC LES HOMMESPOLITIQUES, D’AUTRES DIRIGEANTSPUBLICS ET LES MÉDIAS

48 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

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compte de la propagation du VIH/SIDA, des fac-teurs sociaux et culturels qui alimentent cettepropagation et de ses incidences sur les familleset les communautés. Rappelez la déterminationdes groupes religieux à organiser une riposteempreinte de compassion aux fins de la préven-tion et des soins, et à défendre les droits des per-sonnes infectées et touchées par le VIH/SIDA.

■ Débattez de l’influence des médias sur lesvaleurs sociales et de la façon dont ils contribuent

à lutter contre la propagation du VIH (par exemplepar le biais de campagnes de sensibilisation) ou,au contraire, à favoriser cette propagation (parexemple, en encourageant des attitudes perni-cieuses à l’égard des femmes et des filles, enmatière de comportement sexuel ou au sujet de la consommation de drogues et d’alcool).

■ Rédigez des lettres aux rédacteurs d’articles dejournaux confessionnels et de bulletins internesainsi qu’aux journalistes de la presse laïque.

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9SECTIONSOURCES D’INFORMATION ET GLOSSAIRE

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Beaucoup d’organisations confessionnelles pren-nent des mesures positives pour mettre l’informa-tion, les programmes et l’aide associés auVIH/SIDA à la disposition des particuliers, desfamilles et des communautés dont elles ont lacharge. Mais il reste beaucoup à faire.

On trouvera ci-après une liste partielle des organi-sations internationales et institutions confession-nelles qui peuvent être des sources d’informationet aider les autorités religieuses à enraye l’épidémiede VIH/SIDA au sein de leurs communautésrespectives. Cette liste ne saurait être exhaustive. Iln’est pas non plus certain que les outils énuméréssoient disponibles auprès de la source correspon-dante (leurs producteurs pouvant ne pas pouvoiren fournir des exemplaires). Il s’agit simplement icide donner des idées en vue de la production localed’outils et de liens éventuels avec d’autres organi-sations avec lesquelles un échange d’idées, sinonde matériels, pourrait s’organiser. Les organismesdes Nations Unies et d’autres organisations inter-nationales figurent en tant que sources d’informa-tions plus techniques sur le VIH/SIDA et exemplesde programmes communautaires relevant desdomaines considérés.

ORGANISMES DES NATIONS UNIES ETAUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Programme commun des Nations Unies sur le

VIH/SIDA (ONUSIDA)

20 avenue AppiaCH-1211 Genève 27, SuisseTél. : 41-22-791-3666Fax : 41-22-791-4187E-mail : [email protected] Internet : http://www.unaids.org

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

3 UN PlazaNew York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-326-7000Fax : 1-212-303-7954E-mail : [email protected] Internet : http://www.unicef.org/aids

Organisation internationale du Travail (OIT)

4 route des MorillonsCH-1211 Genève 22, SuisseTél. : 41-22-799-6486Fax : 41-22-798-6349E-mail : [email protected] Internet : http://www.ilo.org/public/english/protection/trav/aids

Haut Commissariat des Nations Unies aux droits

de l’homme

HCR-ONUG8-14 avenue de la PaixCH-1211 Genève 10, SuisseTél. : 41-22-917-9000E-mail : [email protected] Internet : http://www.unhchr.ch/hiv/

SOURCES D’INFORMATION

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52 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH⁄SIDA

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

(ONUDC)

Centre international de ViennePO Box 500A-1400 Vienne, AutricheTél. : 43-1-260-600Fax : 43-1-260-60-5866E-mail : [email protected] Internet : http://www.unodc.org/unodc/drug_demand_hiv_aids.html

Organisation des Nations Unies pour l’éducation,

la science et la culture (UNESCO)

7, place de Fontenoy75352 Paris 07 SP, FranceTél. : 33-1-45-68-1000Fax : 33-1-45-67-1690E-mail : [email protected] Internet : http://www.unesco.org/education/html/hiv-aids.shtml

Programme des Nations Unies pour le

développement (PNUD)

One UN PlazaNew York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-906-5000Fax : 1-212-906-5364E-mail : [email protected] Internet : http://www.undp.org/hiv/

Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)

220 East 42nd StreetNew York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-297-5000Fax : 1-212-370-0201E-mail : [email protected] Internet : http://www.unfpa.org/hiv

Banque mondiale/Institut de la Banque mondiale

1818 H Street, NWWashington, DC 20433, États-UnisTél. : 1-202-473-1000Fax : 1-202-477-6391Site Internet : http://www1.worldbank.org/hiv_aids/

Organisation mondiale de la Santé (OMS)

20 avenue AppiaCH-1211 Genève 27, Suisse Tél. : 41-22-791-2111Fax : 41-22-791-3111E-mail : [email protected] Internet : http://www.who.int/hiv/en/

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PRINCIPAUX OUTILS DES NATIONS UNIES

Déclaration d’engagement sur le VIH/SIDA : « Crise

mondiale – action mondiale »

(Session extraordinaire de l’Assemblée générale desNations Unies consacrée au VIH/SIDA , 25-27 juin 2001)http://www.un.org/ga/aids

Le point sur l’épidémie de SIDA

(ONUSIDA et OMS, publié chaque année en décembre)http://www.unaids.org

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA

(ONUSIDA et OMS, publié tous les deux ans en juillet)http://www.unaids.org

Les enfants au bord du gouffre : rapport commun

sur les estimations du nombre d’orphelins et les

stratégies de programme

(ONUSIDA, UNICEF et USAID, 2002)http://www.unicef.org/aids/

Les jeunes et le VIH/SIDA : une solution à la crise

(UNICEF, ONUSIDA et OMS, 2002)http://www.unicef.org/aids/

Directives internationales relatives au VIH/SIDA et

aux droits de l’homme

(ONUSIDA et Haut Commissariat des Nations Unies auxdroits de l’homme, 1998, avec une mise à jour en 2002)http://www.unhchr.ch/hiv/guidelines.htm

ORGANISATIONS CONFESSIONNELLES INTERNATIONALES

Conférence mondiale des religions pour la paix

777 United Nations PlazaNew York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-687-2163Fax : 1-212-983-0566E-mail : [email protected] Internet : http://www.religionsforpeace.orgPrincipaux outils : « Building Partnerships for Life: The Role of Religions in Caring for Children Affected by HIV/AIDS »(rapport de l’Assemblée des chefs religieux africains sur les enfants et le VIH/SIDA, juin 2002, Nairobi); « Study of the Response by Faith-Based Organizations to Orphans and Vulnerable Children » (septembre 2003)

American Jewish World Service

45 West 46th StreetNew York, NY 10018, États-UnisSite Internet : http://www.ajws.orgPrincipaux outils : Étude de textes juifs pour la Journée mondiale du SIDA

Bahá’i International Community

866 United Nations Plaza, Suite 120New York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-803-2500Fax : 1-212-803-2566E-mail : [email protected] Internet : http://www.bic-un.bahai.org

ou

15 rte des Morillons CH-1218, Grand-SaconnexGenève, SuisseTél. : 41-22-798-5400Fax : 41-22-798-6577E-mail : [email protected] outils : Déclaration de la Bahá’i International Com-munity intitulée « HIV/AIDS and Gender Equality: Transform-ing Attitudes and Behaviors », établie en vue de la sessionextraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Uniesconsacrée au VIH/SIDA, 2001

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Catholic AIDS Action

PO Box 11525Windhœk, NamibieTél. : 264-61-276-350Fax : 264-61-276-364E-mail : [email protected] Internet : http://www.caa.org.naPrincipaux outils : To Love My Neighbour: A PastoralCare Handbook for Namibia, L. Steinitz; 12 Steps to Liv-ing Positively with HIV, G. Satorie; Healthy Eating forPeople Living with AIDS, adapté du Réseau des Zambi-ens séropositifs ou qui ont le SIDA; Home Based Fam-ily-Care in Namibia: A Practical Manual for TrainedVolunteers, M. Futter; Building Resiliency Among Chil-dren Affected by HIV/AIDS, S. Mallmann

Catholic Relief Services

209 West Fayette StreetBaltimore, MD 21201, États-UnisSite Internet : http://www.catholicrelief.orgPrincipaux outils : Hope and Healing: A Facilitator’sManual for CRS Employees and Partners on HIV andAIDS, V. Stetson et J. Lindsteadt

CORE Initiative

888 17th St., NW, Suite 310Washington, DC 20006, États-UnisTél. : 1-202-861-2673Fax : 1-202-861-0398E-mail : [email protected] Internet : http://www.coreinitiative.org/index.phpPrincipaux outils : The Media/Materials Clearinghouse(base électronique de données gérée par l’intermédiairedu Center for Communication Programs de la JohnsHopkins Bloomberg School of Public Health, qui fournitun accès à une collection complète de matériels decommunication sur la santé). Cette base de données estconsultable à partir du site Internet de CORE Initiative.

Council of Religious AIDS Networks (CRAN)

c/o Dr. Jon A. LaceyPO Box 4188East Lansing, MI 48826-4188, États-UnisE-mail : [email protected] Internet : http://www.aidsfaith.com/Principaux outils : AIDS Ministry Handbook – A ResourceGuide for Faith Communities and AIDS Ministries; Inter-faith Worship Resources – Technical Assistance from theCouncil of Religious AIDS Networks

Ecumenical Advocacy Alliance

150 route de FerneyPO Box 2100CH-1211 Genève 2, SuisseSite Internet : http://www.e-alliance.ch/ Principaux outils : Worship Planners and Leaders Guide(outil de planification des services religieux sur leVIH/SIDA); informations sur le concours mondial d’affiches sur le VIH/SIDA contre la réprobation socialeet la discrimination

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Islamic Medical Association of Uganda

PO Box 2773, Kampala, OugandaTél. : 256-41-251-443 ou 272-812E-mail : [email protected] Internet : http://www.imauganda.orgPrincipaux outils : Best Practice Summary Booklet –Madarasa AIDS Education and Prevention Project(Uganda); Best Practice Summary Booklet – FamilyAIDS Education and Prevention through Imams Project (Uganda)

Conseil œcuménique des églises

PO Box 2100, 150 route de FerneyCH-1211 Genève 2, SuisseTél. : 41-22-791-6111Fax : 41-22-791-0361E-mail : hs@wcc-cœ.orgSite Internet : http://www.wcc-cœ.org/ (on peut consul-ter des pages consacrées spécifiquement au SIDA àl’adresse : http://www.wcc-cœ.org/wcc/-what/mission/hiv-aids-e.html) Principaux outils : Love in a Time of AIDS: Women,Health and the Challenge of HIV, G. Patterson; LearningAbout AIDS: A Manual for Pastors and Teachers, B.Rubenson; A Guide to HIV/AIDS Pastoral Counselling,J. Maldonado; Making Connections: A Resource Bookfor Youth Facing AIDS, J.G. Biehl et coll.

AUTRES ORGANISMES DE PREMIER PLAN

Centers for Disease Control and Prevention

Technical Information and Communications BranchDivision of HIV/AIDS PreventionNational Center for HIV, STD and AIDS PreventionCenters for Disease Control and PreventionMail Stop E-49Atlanta, GA 30333, États-UnisTél. : 1-800-342-2437Fax : 1-404-639-2007Site Internet : http://www.cdc.gov/hiv/dhap.htmPrincipaux outils : informations générales sur le VIH etle SIDA; réponses aux questions fréquemment posées;recommandations et directives

Policy Project

Futures Group (Washington, DC)

1050 17th Street, NW, Suite 1000Washington, DC 20036, États-UnisTéléphone : 1-202-775-9680Fax : 1-202-775-9694/9698Site Internet : http://www.policyproject.com/Principaux outils : A Step by Step Guide to HIV/AIDSPlanning for the Anglican Community, Melanie Judgeet Nikki Schaay; Faith in Action – A United Response toHIV/AIDS; Strengthening Faith-based Responses toHIV/AIDS: A Policy Factsheet

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acquise – dans le contexte du SIDA, qualifie une mal-adie qui a été contractée auprès d’une autre personne

confidentiel – privé ou anonyme; dans le contexte dudépistage du VIH, les résultats confidentiels ne sontdivulgués qu’à la personne testée, et non à sa famille, à son employeur ou à tout autre membre de sa com-munauté, sauf si cette personne a expressément donnéune autorisation éclairée en ce sens

déficience – manque de quelque chose. Chez les per-sonnes qui ont le SIDA, les globules qui combattent lamaladie ne sont pas en nombre suffisant

désigner à l’opprobre – décrire ou désigner en termesdéfavorables. Il arrive que des personnes ignorant tout du VIH/SIDA désignent les séropositifs ou les per-sonnes qui ont le SIDA à l’opprobre public

établir une discrimination – traiter certaines personnesde façon différente (en les défavorisant) en raison,notamment, de leur race, de leur sexe, de leur orienta-tion sexuelle ou de leur religion, ou de leur état desanté, par exemple parce qu’elles sont séropositives ouqu’elles ont le SIDA

immunisé – manifestant un degré élevé de résistance àla maladie (à la différence des personnes manifestantune « immunodéficience », c’est-à-dire dont le sang necontient pas suffisamment de globules permettant derésister à la maladie)

opprobre – une accusation ou une étiquette de nature àdéconsidérer ou froisser une personne. Les personnesséropositives ou qui ont le SIDA sont souvent en proieà des souffrances psychologiques causées par unpréjugé ou un manque de compassion

orphelin – un enfant qui a perdu l’un de ses parents oules deux

ONUSIDA – Programme commun des Nations Uniessur le VIH/SIDA. L’ONUSIDA appuie et renforce l’actionmenée contre le VIH/SIDA par ses neuf organismes desNations Unies cofondateurs

préjugé - juger d’avance, c’est nourrir un sentimentnégatif à l’égard d’un individu ou d’un groupe de per-sonnes ou avoir des idées négatives en ce qui les con-cerne avant de connaître ou de chercher à connaître lavérité à leur sujet

SIDA – syndrome d’immunodéficience acquise, la maladie causée par le VIH

syndrome - groupe de signes et de symptômes d’unemaladie qui, lorsqu’ils apparaissent, indiquent que lamaladie est présente

test de dépistage – examen spécial du sang qui montrela présence d’anticorps – les protéines que le corps fabrique pour repousser les substances qui lui sontétrangères – du VIH dans le sang de la personne testée,lesquels établissent que celle-ci est infectée par le VIH

traite – le transport illégal d’êtres humains, en partic-ulier de femmes et d’enfants, dans le but de vendre ces personnes ou d’exploiter leur travail

traitement antirétroviral – traitement à l’aide demédicaments qui enraient le prolifération du VIH dansl’organisme humain

VIH – virus de l’immunodéficience humaine, le virusqui cause le SIDA

vivre de façon positive – attitude mentale et pro-gramme physique qui aident les personnes séroposi-tives ou qui ont le SIDA à vivre plus longtemps et enmeilleure santé

volontaire – dans le contexte du dépistage du VIH, faitde se faire tester par choix libre et éclairé (fait de nepas y être forcé par un employeur, un agent sanitaireou la famille)

vulnérable – fait pour une personne de se trouver dansune position dont certains facteurs structurels, tels quela pauvreté, la discrimination ou une législation défa-vorable, affaiblissent la capacité de se défendre contrele risque de contracter le VIH

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56 CE QUE LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PEUVENT FAIRE CONTRE LE VIH ⁄SIDA

GLOSSAIRE

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L’utilisation de ces photographies n’implique pas que l’une quelconque des personnes qui y sont représentées ait contracté le VIH ou soit malade du SIDA.

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES : Couverture ©UNICEF/HQ02-0567/Giacomo Pirozzi; Deuxième de couverture ©UNICEF/HQ98-0237/Robert Grossman; Page 2 ©UNICEF/

HQ02-0370/Giacomo Pirozzi; Page 4 ©UNICEF/HQ00-0374/ Alejandro Balaguer; Page 6 ©UNICEF/HQ98-0240/Robert Grossman; Page 8 ©UNICEF/HQ03-0297/Christine Nesbitt;

Page 9 ©UNAIDS/Giacomo Pirozzi; Page 10 ©UNICEF/HQ94-0699/Roger LeMoyne; Page 12 ©UNICEF/HQ00-0113/Shehzad Noorani; Page 14 ©UNICEF/HQ01-0207/Giacomo

Pirozzi; Page 16 ©UNICEF/ HQ00-0305/ Giacomo Pirozzi; Page 18 © EWS Digital; Page 21 ©Victor Mello; Page 22 ©UNICEF/HQ92-0011/Mark Thomas; Page 23 ©UNAIDS/

Shehzad Noorani; Page 24 ©UNICEF/HQ97-0073/Jeremy Horner; Page 26 ©UNICEF/HQ00-0183/Giacomo Pirozzi; Page 28 ©UNICEF/HQ93-1561/Roger LeMoyne; Page 30

©UNICEF/HQ02-0310/Giacomo Pirozzi; Page 32 ©Victor Mello; Page 34 ©UNICEF/HQ92-1432/Roger LeMoyne; Page 36 ©UNICEF/HQ00-0316/Roger LeMoyne; Page 40

©UNICEF/HQ01-0150/Giacomo Pirozzi; Page 43 ©UNAIDS/Shehzad Noorani; Page 44 ©Steve McCurry/Magnum Photos; Page 47 ©UNICEF/HQ00-0138/Shehzad Noorani;

Pages 48/49 ©UNDP/BGD-043HR-98/Shamsuz Zaman; Page 50 ©UNICEF/HQ92-1340/Roger LeMoyne; Pages 52/53 ©UNICEF/HQ98-1118/Giacomo Pirozzi; Page 54

©UNICEF/HQ97-1031/Giacomo Pirozzi; Troisième de couverture ©UNICEF/HQ99-0789/Roger LeMoyne.

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Fonds des Nations Unies

pour l’enfance (UNICEF)

3 UN PlazaNew York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-326-7000Fax : 1-212-303-7954E-mail : [email protected] Site Internet : www.unicef.org/aids

Conférence mondiale des religions

pour la paix

777 United Nations Plaza New York, NY 10017, États-UnisTél. : 1-212-687-2163 Fax : 1-212-983-0566E-mail : [email protected] Site Internet : www.religionsforpeace.org

Programme commun des Nations

Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA)

20 avenue Appia CH-1211 Genève 27, SuisseTél. : 41-22-791-3666Fax : 41-22-791-4834E-mail : [email protected] Site Internet : www.unaids.org

Les autorités religieuses et les personnes qui sont associées aux organisations religieuses un peupartout dans le monde ont déjà relevé le défi du VIH/SIDA. Pourtant, il faut d’urgence aller plus loin pour enrayer la propagation du VIH et alléger les souffrances causées par le SIDA, en faisant preuve decompassion, d’esprit d’initiative et d’un sentiment de responsabilité morale qui sont le propre de tous les croyants.

Les autorités religieuses peuvent prendre une part des plus actives à l’élimination de la réprobation etde la discrimination auxquelles doivent faire face les personnes séropositives ou qui ont le SIDA. Ellespeuvent jouer un rôle essentiel d’atténuation des effets de l’épidémie car elles jouissent de la confiance etdu respect des membres de la société et elles contribuent de façon déterminante à modeler les valeurssociales et à guider l’opinion. De plus, par leur présence au sein des communautés locales dans tous lespays, elles sont bien placées pour aider à procurer les soins d’ordre spirituel et social nécessaires aux per-sonnes séropositives ou qui ont le SIDA et à promouvoir l’action nécessaire à leur défense.

Février 2004