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24 CARACTERE - Mai 2013 - N°697 Le baromètre Graphitec 2013 l Voici, en exclusivité, les résultats de l’enquête menée par Caractère et Comexposium à l’occasion du salon. D ans un mois, l’édi- tion 2013 de Gra- phitec ouvrira ses portes au Parc des expositions de la Porte de Versailles (Paris, XV e ). Un an après la Drupa, les professionnels pour- ront ainsi faire le point sur les nou- veautés qui leur auraient échappé et voir quel accueil a été réservé, un an après leur lancement, aux innovations présentées à la Drupa. À cette occasion, Caractère et l’orga- nisateur du salon se sont associés pour dresser un état des lieux des anticipa- tions et des projets des professionnels du secteur et des donneurs d’ordre, à travers le baromètre Graphitec. Cette enquête menée sur le Web fait l’objet d’une restitution détaillée dans les pages qui suivent. Mais, pour rester plus proche de notre lectorat, nous y avons privilégié le sous-groupe des imprimeurs. Sombres perspectives à court terme Toutes activités confondues, 15,64 % des personnes interrogées estiment que Graphitec joue un rôle « très impor- tant » au sein de la filière graphique française. Et 38,48 % jugent ce rôle « assez important ». Au total, dans le contexte actuel, plus de 54 % des répon- dants pensent, à des degrés divers, que ce salon est un événement important. Selon le baromètre Graphitec, l’intérêt du salon est donc incontestable. . Les prescripteurs de l’enquête ont de- mandé aux personnes comment elles voyaient l’avenir de la filière, à court, moyen et long terme. À très court terme, d’ici six mois, les personnes interrogées sont très pessimistes. 27,44 % d’entre elles estiment que, dans leur secteur d’activité, les pers- pectives sont bonnes ou assez bonnes ; 70,62 %, qu’elles ne sont pas très bon- nes, voire pas bonnes du tout. Au fur et à mesure que l’on anticipe dans le temps, les répondants sont de moins en pessimistes. À l’échéance de six mois à un an, la proportion de pessimistes passe sous la barre des 70 % et à l’échéance de un à trois ans, elle est de 50,31 %. À l’échéance de trois à cinq ans, les anticipations, bonnes et mauvaises, s’équilibrent aux alentours de 33 % et au-delà de cinq ans aux environs de 30 %. Ce mouvement s’accompagne logique- ment d’une montée des non-répon- ses. Plus l’échéance fixée est loin- taine, moins les répondants ont de certitudes. Ce scénario est assez cohérent avec celui des économistes qui anticipent une timide amélioration de la conjonc- ture pour 2014, puis une amélioration plus sensible par la suite, si, bien sûr, rien ne vient remettre en question ces perspectives d’embellie. Augmenter la productivité Quelques remarques avant d’entrer dans le détail sur les résultats de l’en- quête menée auprès des imprimeurs, enquête qui ne réserve pas de surprise particulière mais souligne quelques évolutions intéressantes. Depuis des années, le prix de vente reste un critère déterminant pour les clients. La situation n’a pas changé et aurait même tendance à se radica- liser avec la crise. Dans ce contexte, les imprimeurs sont évidemment à la recherche de nou- veaux clients mais pas à l’étranger. Chez nos voisins, les imprimeurs ren- contrent peu ou prou les mêmes diffi- cultés et les imprimeurs français en ont bien conscience, d’autant que le secteur ne se signale déjà pas, en temps ordi- naire, par sa capacité à exporter. Pour être plus compétitifs, les profes- sionnels du secteur cherchent donc d’abord à réaliser des gains de produc- tivité, ce qui passe, évidemment, par des investissements bien pensés. n lll Analyse réalisée par Dominique François Le salon joue un rôle important pour plus de la moitié des répondants L e baromètre Graphitec 2013 est le fruit d’un par tenariat entre Caractère et les organi- sateurs du salon, la société Comexposium. Le 28 février dernier, une enquête a été menée via une plateforme en ligne, « are you net ». Une relance a été effectuée le 6 mars et l’enquête close le 12 mars. 473 réponses ont été exploitées. Elles ont fait l’objet d’une analyse globale. Puis deux sous- populations ont été constituées. Un sous-groupe composé d’imprimeurs, soit 170 réponses. Et un second groupe, plus impor- tant (303 répondants) compre- nant des entreprises, des administrations, des collectivités et des professionnels de la créa- tion, de l’édition et du prépresse. Pour mémoire, le baromètre Graphitec 2011 avait mobilisé un nombre quasi identique de répondants, soit 490. Une enquête menée sur le Web Graphitec se tiendra à Paris, au Parc des expositions, du 11 au 14 juin prochain.

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Les résultats de l’enquête menée par Caractère et Comexposium à l’occasion du salon

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Page 1: Car 24 29-graph enqu_697

24 CARACTERE - Mai 2013 - N°697

Enquête

Le baromètre Graphitec 2013l Voici, en exclusivité, les résultats de l’enquête menée par Caractère et Comexposium à l’occasion du salon.

D ans un mois, l’édi-tion 2013 de Gra-phitec ouvrira ses portes au Parc des expositions de la

Porte de Versailles (Paris, XV e). Un an après la Drupa, les professionnels pour-ront ainsi faire le point sur les nou-veautés qui leur auraient échappé et voir quel accueil a été réservé, un an après leur lancement, aux innovations présentées à la Drupa.À cette occasion, Caractère et l’orga-nisateur du salon se sont associés pour dresser un état des lieux des anticipa-tions et des projets des professionnels du secteur et des donneurs d’ordre, à travers le baromètre Graphitec. Cette enquête menée sur le Web fait l’objet d’une restitution détaillée dans les pages qui suivent. Mais, pour rester plus proche de notre lectorat, nous y avons privilégié le sous-groupe des imprimeurs.

Sombres perspectives à court terme

Toutes activités confondues, 15,64 % des personnes interrogées estiment que Graphitec joue un rôle « très impor-tant » au sein de la filière graphique française. Et 38,48 % jugent ce rôle « assez important ». Au total, dans le contexte actuel, plus de 54 % des répon-dants pensent, à des degrés divers, que ce salon est un événement important.Selon le baromètre Graphitec, l’intérêt du salon est donc incontestable. .Les prescripteurs de l’enquête ont de-mandé aux personnes comment elles voyaient l’avenir de la filière, à court, moyen et long terme. À très court terme, d’ici six mois, les per sonnes interrogées sont très pessi mistes. 27,44 % d’entre elles estiment que,

dans leur secteur d’activité, les pers-pectives sont bonnes ou assez bonnes ; 70,62 %, qu’elles ne sont pas très bon-nes, voire pas bonnes du tout.

Au fur et à mesure que l’on anticipe dans le temps, les répondants sont de moins en pessimistes. À l’échéance de six mois à un an, la proportion de pessimistes passe sous la barre des 70 % et à l’échéance de un à trois ans,

elle est de 50,31 %. À l’échéance de trois à cinq ans, les anticipations, bonnes et mauvaises, s’équilibrent aux alentours de 33 % et au-delà de cinq ans aux environs de 30 %. Ce mouvement s’accompagne logique-ment d’une montée des non-répon-

ses. Plus l’échéance fixée est loin-taine, moins les répondants ont de certitudes.Ce scénario est assez cohérent avec celui des économistes qui anticipent une timide amélioration de la conjonc-

ture pour 2014, puis une amélioration plus sensible par la suite, si, bien sûr, rien ne vient remettre en question ces perspectives d’embellie.

Augmenter la productivité

Quelques remarques avant d’entrer dans le détail sur les résultats de l’en-quête menée auprès des imprimeurs, enquête qui ne réserve pas de surprise particulière mais souligne quelques évolutions intéressantes.Depuis des années, le prix de vente reste un critère déterminant pour les clients. La situation n’a pas changé et aurait même tendance à se radica-liser avec la crise.Dans ce contexte, les imprimeurs sont évidemment à la recherche de nou-veaux clients mais pas à l’étranger. Chez nos voisins, les imprimeurs ren-contrent peu ou prou les mêmes diffi-cultés et les imprimeurs français en ont bien conscience, d’autant que le secteur ne se signale déjà pas, en temps ordi-naire, par sa capacité à exporter.Pour être plus compétitifs, les profes-sionnels du secteur cherchent donc d’abord à réaliser des gains de produc-tivité, ce qui passe, évidemment, par des investissements bien pensés. n

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Analyse réaliséepar Dominique François

Le salon joue un rôle important pour plus de la

moitié des répondants

Le baromètre Graphitec 2013 est le fruit d’un partenariat

entre Caractère et les organi-sateurs du salon, la société Comexposium. Le 28 février dernier, une enquête a été menée via une plateforme en ligne, « are you net ». Une relance a été effectuée le 6 mars et l’enquête close le 12 mars. 473 réponses ont été exploitées. Elles ont fait l’objet d’une analyse globale. Puis deux sous-

populations ont été constituées. Un sous-groupe composé d’imprimeurs, soit 170 réponses. Et un second groupe, plus impor-tant (303 répondants) compre-nant des entreprises, des administrations, des collectivités et des professionnels de la créa-tion, de l’édition et du prépresse. Pour mémoire, le baromètre Graphitec 2011 avait mobilisé un nombre quasi identique de répondants, soit 490.

Une enquête menée sur le Web

Graphitec se tiendra à Paris, au Parc des expositions, du 11 au 14 juin prochain.

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L’analyse de l’enquête

2. Domaine d’activité principal

1. Les professionnels du secteur par grands types d’activité

Création, édition, prépresse Création, édition, prépresse 6,47 %

Imprimeurs et prestataires Imprimeurs et prestataires 72,94 %

Entreprises, administrations et collectivités Entreprises, administrations et collectivités 20,59 %

Imprimeries feuilles Imprimeries feuilles 40 %

Rotativistes 7,65 %

Imprimeries de presse Imprimeries de presse 4,12 %

Imprimeries numériques / reprographie Imprimeries numériques / reprographie 24,71 %

Imprimeurs d’emballages et d’étiquettes Imprimeurs d’emballages et d’étiquettes 4,71 %

Imprimeurs en grand format Imprimeurs en grand format 3,53 %

Imprimeurs de photos Imprimeurs de photos 2,35 %

Imprimeries spécialisées dans le transactionnel, Imprimeries spécialisées dans le transactionnel, l’éditique et le marketing l’éditique et le marketing 3,53 %

Finition 6,47 %

Routage, diffusion, stockage, logistique Routage, diffusion, stockage, logistique 2,93 %

3. Conjoncture économique : les anticipations des professionnels

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1. L’émergence des spécialistesLa répartition des professionnels par grands secteurs d’activité reflète relativement bien ce que l’on sait de la réalité de l’industrie graphique, avec une majorité d’imprimeurs. Mais le prépresse est absent. Le routage et surtout l’emballage, qui représente environ 30 % du volume imprimé, sont sous-représentés. Une comparaison avec la structure du secteur reste difficile, faute de données chiffrées récentes donnant le poids de chaque activité dans l’ensemble. Les codes APE ne permettant pas d’entrer dans le détail.La comparaison avec la structure des répondants à l’enquête précédente n’apporte pas d’information particulière. La notion d’imprimerie de labeur n’apparaît pas cette année. La répartition se fait entre la feuille, la rotative et les marchés de spécialité. À côté des imprimeurs de labeur généralistes émergent nettement des spécialistes présents sur des marchés en croissance : impression numérique, grand format, emballage et étiquettes ; et des niches qui font largement appel à l’impression numérique : les livres photos, le transactionnel et l’éditique.

2. Le poids de l’imprimerie intégréeLa répartition des différents acteurs amenés à intervenir dans l’industrie graphique, par domaine d’activité principal, correspond bien à ce que l’on sait du secteur. Avec une majorité d’imprimeurs qui englobe certainement la finition et le routage – les prestataires mentionnés dans le tableau ci-dessus – et une minorité d’intervenants en amont dans la création et le prépresse. On notera, en revanche, le poids significatif des réponses – près d’un quart – des entreprises, administrations et collectivités qui possèdent une imprimerie « intégrée », activité discrète mais toujours bien installée dans le paysage graphique.

3. Comment les professionnels voient l’avenir ?Plus on s’éloigne dans le temps, plus la visibilité diminue et plus l’incertitude est grande. Les réponses aux questionnaires vérifient cette évidence. Les anticipations des professionnels pour les six mois à venir – attention, l’enquête a été bouclée le 12 mars dernier – et celles à un an sont très proches et très négatives, puisque plus de deux tiers des personnes qui ont répondu estiment que la conjoncture ne sera pas bonne du tout ou pas très bonne d’ici un an. Signe que la crise est bien installée dans les têtes et dans la réalité avec une prévision de croissance proche de zéro pour cette année. Il faut attendre un délai de trois ans pour que la tendance commence à s’infléchir mais sans que pourtant les prévisions positives ne dépassent les négatives. À cette échéance, on enregistre encore 34 % de bonnes anticipations contre 49 % de mauvaises. La tendance ne s’inverse vraiment qu’à l’échéance de trois à cinq ans. À cette échéance, 35 % des répondants ont une vision positive de l’avenir contre 36 % qui ont une vision négative. Au-delà des cinq ans, prévisions négatives et prévisions positives s’équilibrent exactement mais les anticipations négatives représentent encore un tiers des réponses.

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Le retournement économique : une échéance

à trois ans

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L’analyse de l’enquête

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4. Activité : les critères déterminants

Prix de vente 32,94 %

Coût de la main-d’œuvre 26,47 %

Volume de production Volume de production 17,06 %

Coût des matières premières Coût des matières premières 13,53 %

Coût du transport Coût du transport 9,41 %

Énergie Énergie 7,65 %

Note : l’addition des différents pourcentages ne donne pas 100 %, car ce classement correspond en fait à six questions

notées de 7 à 1 par ordre décroissant de priorité.

5. Les axes de développement dans les années à venir

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4. Le prix : un argument déterminantPas de surprises sur un marché où, depuis des années, le moins-disant règne en maître. Un phénomène aggravé par des surcapacités chroniques, la dégradation de la conjoncture économique et le comportement des plateformes qui profitent des tarifs plus compétitifs des pays à bas coûts. Les professionnels du secteur ont, par ailleurs, toujours autant de mal à faire payer leurs prestations de services.Premier poste de dépenses de l’entreprise, le coût de la main-d’œuvre est déterminant et fait l’objet d’une comparaison permanente avec celui pratiqué par nos plus proches voisins.Le volume imprimé, en troisième position, est aussi un facteur clé. Le procédé offset restant majoritaire, plus la quantité imprimée augmente plus le coût moyen par exemplaire diminue.Le coût des matières premières et surtout des consommables, on pense aux encres, arrive en quatrième position devant le coût des transports plombé par la hausse des carburants et celui de l’énergie tiré par la demande mondiale. Ce classement est un peu différent de celui affiché en 2011, où le volume imprimé arrivait en deuxième position.

5. Conquérir de nouveaux clientsDans un contexte aussi difficile que celui d’aujourd’hui, comment ne pas tenter sa chance auprès d’une nouvelle clientèle ? Cette piste privilégiée recueille plus de deux tiers des suffrages, devant l’amélioration du service client, la diversification avec d’autres équipements, le développement de la stratégie marketing et le développement durable. Au total, 95 % des répondants jugent la diversification vers une nouvelle clientèle très importante ou moyennement importante ; 92 %, la diversification vers d’autres équipements, 91 %, l’amélioration du service client, 86 %, le développement de la stratégie marketing, et 83 %, le développement durable. Les personnes interrogées se montrent très sûres de leur choix. Pour chaque axe de développement retenu, moins de 3 % des personnes ayant répondu déclarent ne pas savoir. Un seul point fait débat : l’implantation dans un nouveau pays. 22 % des répondants n’ont pas d’opinion sur la question, 50 % estiment que cette stratégie est sans intérêt, 23 % qu’elle est moyennement importante et seuls 5 %, qu’elle est très importante. Ces résultats sont à rapprocher des mauvaises performances du secteur à l’exportation. Peu enclins pour des raisons culturelles à se tourner vers l’étranger, les professionnels du secteur qui, à l’exportation, sont pénalisés par un cadre réglementaire et fiscal moins avantageux que celui de leurs voisins, n’envisagent pas de tenter l’aventure vers des cieux plus favorables.Sans doute, parce qu’ils estiment, à juste titre, que les frontières sont difficiles à franchir dans un marché européen à maturité caractérisé par des surcapacités chroniques.

La quasi-majorité des imprimeurs juge important d’engager des opérations

de diversification

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6. Les projets d’investissement

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6. Le numérique et la finition sont en têteUne remarque préliminaire, à la lecture de ce tableau, dans la plupart des cas, plus de la moitié des personnes interrogées n’ont aucun projet d’investissement. Dans trois cas, l’héliogravure, la flexographie et la sérigraphie, la proportion de celles qui n’envisagent pas d’investir dépasse les 80 %. Ce qui semble évident pour l’héliogravure, une technologie très lourde à mettre en œuvre avec un ticket d’entrée élevé, l’est sans doute moins pour la flexographie et la sérigraphie. Une certitude : l’impression numérique gagne du terrain. 38 % des répondants ont un projet à moins d’un an. 21 % envisagent d’investir dans un délai d’un à deux ans ; et 11 % dans plus de deux ans. Et de 2011 à cette année, les projets sont en net progrès.Lors de la dernière enquête, 30,65 % des personnes interrogées disaient vouloir investir d’ici à moins d’un an ; 15,13 %, d’ici un à deux ans ; 7,86 %, dans plus de deux ans ; et 46,37 % n’avaient aucun projet, contre 30 % cette année. En deux ans, les progrès de cette technologie sont donc spectaculairesAutre secteur à séduire les professionnels des industries graphiques : la finition/transformation. 35 % des personnes interrogées envisagent d’y investir dans moins d’un an ; 22 %, d’ici un à deux ans ; et 13 %, dans plus de deux ans. Pour mémoire, en 2011, seuls 17,88 % d’entre elles souhaitaient investir dans moins d’un an ; 21,81 %, d’ici un à deux ans ; et 14,54 % dans plus de deux ans. Elles étaient surtout 45,78 % à déclarer ne pas vouloir investir. La finition/transformation a donc le vent en poupe. La tendance au rapatriement de l’aval par les imprimeurs se poursuit. Pour mieux maîtriser les délais et la qualité et pour dégager plus de valeur ajoutée. Selon cette enquête, les professionnels du secteur sont aussi de plus en plus tentés par le Web-to-printet le multimédia, un outil et un moyen de communication dont il est de plus en plus difficile de se passer. 36 % des personnes interrogées veulent investir dans moins d’un an, dont 17 % dans moins de six mois ; 16 % d’ici un à deux ans ; et 6 % dans plus de deux ans. En 2011, ils étaient 30,65 % à déclarer vouloir investir dans moins d’un an ; 20,43 % d’ici un à deux ans ; et 9,43 % à plus de deux ans. Enfin, les projets d’investissement en offset reprennent un peu de vigueur. Même s’ils restent très en deçà de ceux enregistrés en impression numérique : 8 % des répondants envisagent d’investir dans moins de six mois, contre 3,54 % en 2009 ; 8 % d’ici six mois à un an, contre 5,70 % ; 12 % d’ici un à deux ans, contre 8,45 % ; et 8 % dans plus de deux ans, contre 10,81 %.

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Dans les projets, l’impression numérique

gagne du terrain et les imprimeurs

rapatrient les opérations de finition

dans leurs ateliers

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L’analyse de l’enquête

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7. Pourquoi les entreprises souhaitent investir

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8. Concurrence étrangère : les pays les plus cités

Europe de l’Ouest Europe de l’Ouest 30,96 %

Europe de l’Est Europe de l’Est 35,15 %

Maghreb Maghreb 9,21 %

Autre Afrique Autre Afrique 3,35 %

Asie 17,99 %

Amériques Amériques 3,35 %

8. L’Europe de l’Ouest dans la ligne de mireUn changement entre 2011 et cette année dans le top des pays les plus cités comme concurrents par les professionnels français. L’Europe de l’Est (35,15 % des réponses) arrive en première position devant l’Europe de l’Ouest (30,96 %). C’était l’inverse en 2011. L’Asie (Chine et Inde) reste en troisième position.Ces résultats sont quelque peu étonnants, car, selon les statistiques des douanes, les importations d’imprimés sont issues à plus de 90 % des pays membres de l’ancienne Union européenne à 15, donc sans les pays de l’Est.Le décalage entre la réalité et sa perception s’explique sans doute par la percée épisodique mais spectaculaire de certains pays. En 2011, les importations en provenance de Pologne ont ainsi progressé de 174,2 %, celles en provenance de République tchèque de 46,6 %. Faute de chiffres récents sur l’évolution du commerce extérieur, il est difficile de comparer les résultats de l’enquête avec la réalité. De plus, la situation est très contrastée selon les différents types d’imprimés.

7. Réaliser des gains de productivitéPourquoi investir ? D’abord pour réaliser des gains de productivité. 66 % des professionnels qui ont participé à l’enquête sont totalement d’accord avec cette proposition, signe que, dans une conjoncture économique difficile, il faut être plus compétitif et produire mieux. Parmi les raisons invoquées pour investir viennent ensuite l’amélioration de la qualité (50 % de « oui, tout à fait »), suivie par l’obtention de marchés et de commandes (47 %) et la diversification des gammes de produits (43 %). Une meilleure qualité et une offre élargie sans doute vers des niches à plus forte valeur ajoutée sont donc perçues comme des gages de développement et de pérennité des entreprises. En 2011, l’enquête réalisée à l’occasion de Graphitec donnait un ordre de priorité différent. Si la réalisation de gains de productivité arrivait en tête, l’obtention de commandes ou de marchés passait devant l’amélioration de la qualité.En revanche, l’idée d’investir pour gagner des parts de marché à l’étranger ne faisait pas recette. Et c’est toujours le cas, cette année. Seuls 14 % des répondants estiment qu’elle est tout à fait judicieuse et 13 % assez. Alors que 28 % pensent que ce n’est pas vraiment une bonne idée et 15 % pas du tout une bonne idée. Et, surtout, 31 % déclarent qu’ils ne sont pas concernés. On l’a déjà vu précédemment, les marchés étrangers, également à maturité, où les professionnels locaux rencontrent des difficultés similaires à celles des industriels français ne font pas figure d’eldorado.Si l’on fait la somme des déclarations positives (tout à fait d’accord + assez d’accord), la réalisation de gains de productivité arrive toujours en tête (85 %), suivie, par contre, par l’obtention de marchés ou de commandes (79 %). L’amélioration de la qualité est en troisième position (76 %), alors que la diversification des gammes de produits reste en quatrième position (75 %). Les professionnels restant bien en quête d’activité sur un marché où les volumes se réduisent.

Conquérir des niches à valeur ajoutée :

un objectif et un gage de développement

pour les entreprises

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9. Les stratégies de développement à moyen terme

Investissement dans de nouveaux équipements Investissement dans de nouveaux équipements 22,57 %

Investissement dans de nouvelles technologies Investissement dans de nouvelles technologies 24,15 %

Formation 12,34 %

Regroupement/rapprochement Regroupement/rapprochement avec une autre entreprise avec une autre entreprise 12,07 %

Fermeture et regroupement de sites Fermeture et regroupement de sites 3,67 %

Investissement direct à l’étranger Investissement direct à l’étranger 0,52 %

Investissement dans la R&D et l’innovation 4,72 %

Extension sur de nouveaux marchés 14,17 %

Ne se prononcent pas Ne se prononcent pas 5,77 %

10. L’impression numérique prendra-t-elle le pas sur les autres procédés ?

11. Votre site Web vous permet-il de vendre en ligne ?

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9. Aller vers les nouvelles technologiesLes réponses à cette question sont intéressantes dans la mesure où elles témoignent d’une nouvelle attitude par rapport à la technologie. Il ne s’agit plus d’investir dans un nouveau matériel (22,57 % des réponses), même si cette option est toujours d’actualité, mais d’abord dans une nouvelle technologie (24,15 % des réponses), ce qui correspond forcément à l’approche de nouveaux marchés. D’ailleurs, la conquête de nouveaux marchés arrive en troisième position avec 14,17 % des réponses. Autres constats intéressants : la place accordée à la formation (12,34 %), longtemps laissée pour compte ou exclusivement utilisée pour s’adapter à l’arrivée d’un nouveau matériel. Cette rupture avec la « culture de l’outil », qui a longtemps caractérisé le secteur, va de paire avec l’abandon, plus ou moins marqué, de celle de l’individualisme. En effet, 12,07 % des personnes interrogées envisagent de se rapprocher d’un confrère.

10. L’impression numérique s’imposeSi l’offset reste, sans aucun doute, le procédé d’impression le plus utilisé, le regard des professionnels sur l’impression numérique évolue. En 2011, 44 % des personnes interrogées, contre 48 % d’un avis contraire, estimaient que l’impression numérique ne prendrait pas le pas sur les autres procédés. Cette année, la tendance s’inverse nettement. 57 % des répondants pensent que l’impression numérique va s’imposer. Dans quels délais ? La question n’a pas été posée. Mais l’impression numérique est désormais bien ancrée dans le paysage graphique.

12. La vente en ligne a de l’avenirLe passage du site d’information au site commercial s’accélère, ce qui suppose une réflexion plus approfondie. Si les projets d’investissement dans ce type d’outil sont modestes à court terme – 8 % des personnes interrogées souhaitent s’équiper d’ici six mois –, ils sont nettement plus nombreux à plus longue échéance avec 35 % de réponses positives pour la période allant de six mois à deux ans et 58 % dans plus de deux ans. Relativement peu utilisé, le site de vente en ligne qui correspond à l’évolution du métier d’imprimeur avec la maîtrise du tout-numérique sera sans doute incontournable d’ici peu de temps.

11. Vente en ligne : un tiers des personnes équipéesDe plus en plus de professionnels du secteur utilisent un site de vente en ligne, même s’ils sont loin d’être majoritaires : seuls 36 % des personnes interrogées, mais déjà plus d’un tiers déclarent en effet être équipée d’un outil de ce type. En 2011, la question n’avait pas été posée. Pas de comparaison possible donc. L’enquête ne permet pas non plus de déterminer le degré de sophistication de ces sites ni de savoir quelle est la part des transactions effectuée en ligne dans le chiffre d’affaires des entreprises.

Le passage obligé de la vente de l’imprimé

grâce à Internet

On constate chez les imprimeurs une rupture de la culture de l’outil