Le camp de Gurs est un lieu symbolique de la mmoi-re locale, nationale et europenne. Il rvle les am-biguts de la Troisime Rpublique finissante et des annes noires.

Tour tour centre daccueil pour les reprsentants de la dmocratie espagnole bafoue, modle de cen-tre de rtention et de transit dun rgime de colla-boration avec loccupant, le site fut finalement utilis

par les forces de la Rsistance, la Libration, pour servir de lieu dempri-sonnement aux condamns de lpuration judiciaire.

De nombreuses publications font vivre ce lieu de mmoire depuis soixan-te-cinq ans, parmi lesquelles Le camp de Gurs, 1939-1945, un aspect m-connu de lhistoire du Barn de Claude Laharie fait autorit. Nous nous sommes dailleurs largement inspirs de cet ouvrage pour construire et documenter ce travail.

Ce dossier pdagogique, auquel correspond un atelier pour la classe, a

t cr dans le cadre dun partenariat associant les Archives dparte-mentales, lAmicale du camp de Gurs, Destination patrimoine et le rseau des mdiathques de la communaut de lagglomration de Pau. Il se veut un prolongement de lensemble des commmorations qui ont marqu le soixante-dixime anniversaire de la cration du camp, en 2009.

Le service dpartemental des Archives des Pyrnes-Atlantiques conser-ve un fonds trs riche concernant le camp de Gurs et la Seconde Guer-re mondiale. Il a t complt rcemment par de nouveaux documents provenant des archives de la Direction Dpartementale de lquipement (anciens services des Ponts et chausses). Par ailleurs, la rduction de certains dlais de communicabilit ainsi que le rgime de drogation per-mettant davoir accs des documents non communicables ont ouvert de nouvelles pistes de recherche sur ce thme.

Tout dabord, cinq documents du fonds consacr la Seconde Guerre mondiale permettent de jalonner neuf annes dune priode mouvemen-te de lhistoire de lEurope et de la France.

Gurs un sujet de rflexionqui na rien perdu de son actualit.

Claude Laharie

document 1 Affiche des Brigades internationales de 1937 : Les Internationaux, unis aux Espagnols, luttent contre lenvahisseur (fonds de lA.M.C.B. Association mmoire collective en Barn 57 J 28)

document 2 Affiche de lallocution radiodiffuse du marchal Ptain, 30 octobre 1940 (7 Fi 16/42)

document 3 Affiche pour la premire Fte des mres, 1941 (7 Fi 16/8)

document 4 Une de LIndpendant des Pyrnes, 7 juin 1944

document 5 (1 et 2) Journal rsistant clandestin double dit par les FFI le 12 aot 1944. Au recto : 44, au verso : la Voix du Maquis

de la Retirada la LibrationLes Basses-Pyrnes

Un camp franais de la IIIe Rpublique au rgime de Vichy

1.1. Le projet dun camp en Barn

Ds le dbut de la Retirada en fvrier 1939, le gouvernement franais dcide de crer dans l'urgence des centres d'accueil pour les rfugis rpublicains espagnols et leurs familles en Roussillon. Face lafflux de rfugis espagnols entasss sur les pla-ges, les autorits militaires choisissent den transfrer une partie vers Oloron. Initialement prvu Ogeu-les-Bains, un centre daccueil est install sur la lande de Gurs, prs dOloron.

document 6 (1 et 2) Lettre du maire dOgeu-les-Bains au prfet des Basses-Pyrnes, 13 mars 1939 (1M184)

document 7 (1 et 2) Lettre du prfet au ministre de l'Intrieur, l'informant du choix du site de Gurs, 15 mars 1939 (1M184)

1.2. La place de Gurs dans la France des camps de 1939 1945

Ds l'entre en guerre en septembre 1939, puis sous le rgime de l'tat franais de juin 1940 l't 1944, les camps franais se multiplient et changent de fonction. De nombreux transferts d'interns ont lieu entre Gurs et les camps (principaux ou annexes) du grand sud de la France.

document 8 La France des camps durant la Seconde Guerre mondiale carte en tlchargement sur le site Internet du Mmorial de la Shoah

document 9 Carte du dpartement entre 1940 et 1944

document 10 (1 3) Rapport du chef du camp de Gurs l'inspecteur gnral des camps, bas Vichy, sur larrive dinterns depuis Rivesaltes, novembre 1942 (77W23)

document 11 (1 et 2) Assignation rsidence, dans quatre localits du Gers, de vieillards interns Gurs en 1942 (77W23)

document 12 Transfert dinterns de Brens Gurs en juin 1944 (1031W170)

Gurs. Ville internationale et centre dattraction

document 13 Une de LIndpendant des Pyrnes, 4 mai 1939

2.1. La ville de bois difie en quinze jours

document 14 Trois photographies extraites du Patriote des Pyrnes, 14 avril 1939

Le camp de Gurs fut ainsi difi la hte, en quelques semaines, entre le milieu du mois de mars et la fin avril 1939.

document 15 (1 et 2) Premire et dernire photographies du camp de Gurs - annexes du dossier de la construction du camp (1M182)

Il occupait un vaste terrain long de deux kilomtres et large de 500 mtres environ, le long de la route nationale 636. Le camp se composait de 13 lots, de part et dautre dune route centrale, clturs dune double range de barbels ; chaque lot comprenait, outre des installations dintrt gnral (hangar cuisine, infirmerie, sanitaires et tinettes...) 23 29 baraques ; chaque baraque, longue de 24 mtres et large de 6, pouvait abriter 60 person-nes. La capacit daccueil du camp atteignait ainsi 20 000 personnes environ.

document 16 Plan du camp trois poques. Extrait de louvrage Le camp de Gurs, 1939-1945, un aspect mconnu de lhistoire du Barn de Claude Laharie

2.2. Rfugis ? Hbergs ? Interns ?

Le fonds darchives conserv aux Archives dpartementales rend bien compte des diffrents statuts de celles et ceux qui ont vcu et survcu dans le camp de Gurs entre 1939 et 1945. Le vocabulaire utilis pour les dsigner est rvlateur. Ce volet du dossier rend hommage quelques unes et quelques uns de ces Gursiens.

Nous avons choisi de suivre leur parcours dans la France des camps et dans lEurope sous la domination nazie, au travers de lettres personnelles, de documents de presse, mais aussi de fiches administratives. Certains documents sont prsents dans la langue dorigine (allemand, espagnol, hbreu) puis traduits.

Au total 60 000 hommes, femmes et enfants furent enferms Gurs. Quelques uns sont ns dans le camp ; 1 067 y sont morts. Pour 3 907 personnes, il fut une antichambre des camps dextermination.

document 17 Fiche dune mre et de sa fille, ne Gurs en 1940 (72W)

2.2.1. Ds avril 1939 : les rfugis espagnols et les brigadistes

20 542 Espagnols, soldats rpublicains et membres de leur famille et 6 808 internationaux , cest--dire membres des Brigades internationales ayant combattu en Espagne, furent interns en 13 mois, davril 1939 mai 1940. Ce fut notamment le cas de Joseph Epstein. Le camp est alors un outil de lapplication de mesures exceptionnelles .

document 18 Article et photographie concernant Les rfugis espagnols dans La Petite Gironde, 9 fvrier 1939

document 19 Article Gurs. Ville internationale et centre dattraction . LIndpendant des Pyrnes, 4 mai 1939

document 20 Fiche de Erich Lonker, tudiant juif autrichien, opposant, arriv le 18 novembre 1939 puis transfr dfinitivement au Groupement de travailleurs trangers de Tombebouc, Lot-et-Garonne en juin 1941 (72W)

document 21 Fiche de Thomas Liverich, brigadiste yougoslave arriv au camp depuis Argels-sur-Mer le 20 avril 1939 (72W)

2.2.2. partir de mai 1940 : les indsirables (communistes, opposants autrichiens, polonais et allemands)

partir du mois de mai 1940, Gurs hbergea plusieurs catgories d indsirables : environ 3 500 Espagnols ; plus de 9 700 Allemandes, Autrichien-nes, Polonaises ; enfin, plus de 1 300 Franais, dont une bonne partie de communistes enferms dans un premier temps au fort du H Bordeaux, en dtention prventive. Au total, le camp abrita ainsi en 1939 et 1940, dans des conditions trs prcaires, des hommes, des femmes et des enfants de 54 nationalits diffrentes.

document 22 (1 4) Demande de libration de Gabriel Lapetz Campandegui par le commandant naval de la Bidasoa, original en cas-tillanet traduction (1M184)

2.2.3. lautomne 40 : Les Juifs dAllemagne du Sud-Ouest (pays de Bade) et du Luxembourg

Une nouvelle priode de lhistoire du camp souvre aprs la dfaite de mai-juin 1940 et sous le rgime de Vichy. Cest le temps de la Rvolution natio-nale (RN), temps des mesures dexclusion et de lantismitisme lgal. Ds octobre 1940 en effet, la plupart des 7 700 Juifs expulss par les autorits allemandes du Pays de Bade, du Palatinat et de la Sarre furent enferms Gurs. Il en fut de mme des Juifs luxembourgeois, en novembre 1940.

document 23 Fiche de lintern Sally Spier, libr puis parti en convoi en 1943 (72W)

2.2.4. De la fin de 1940 lt 1943 : les autres populations juives et les rsistants

De nouveaux interns arrivrent alors Gurs : Juifs allemands et autrichiens, Juifs dEurope de lest, notamment de Pologne, opposants politiques et rsistants arrts. En 3 ans, 18 185 personnes passrent par le camp de Gurs.

En 1942, il devint le premier maillon de la chane de la dportation vers les camps de transit comme Drancy, puis vers les camps dextermination comme Auschwitz. Six convois, partis les 6, 8, 24 aot et 1er septembre 1942, les 27 fvrier et 3 mars 1943 menrent alors lextermination 3 907 Gur-siens. On passe des mesures dexclusion la complicit dans lextermination.

document 24 (1 et 2) Liste des interns partis dans le convoi du 1er septembre 1942 (77W23)

document 25 (1 3) Annonce du regroupement dIsralites vers Gurs, le 17 septembre 1942 (77W23)

document 26 Note confidentielle du 22 fvrier 1943 concernant lorganisation des transferts vers Drancy (77W23)

document 27 (1 et 2) Rapport sur les conditions du transfert des 27 fvrier et 3 mars 1943 de Gurs Drancy (77W23)

document 28 Extraits de lettres, saisies par le contrle postal, de dports partis de Gurs vers une destination inconnue (77W23)

document 29 Fiche de personne cite dans les lettres saisies : Bella Freudmann, juive hongroise, libre (77W23)

document 30 Fiche de personne cite dans les lettres saisies : Joseph Sapir (77W23)

Enfin, le camp connut une troisime phase de son histoire, puisquil servit, en 1944 et 1945, de centre dinternement pour 1 585 collaborateurs et 310 prisonniers de guerre allemands mais galement de centre dhbergement pour 1 475 migrs espagnols et soldats dserteurs de larme fran-quiste. Le camp de Gurs ferma officiellement le 31 dcembre 1945.

document 31 (1 et 2) Arrt dinternement administratif Gurs dun ancien membre de la Lgion et du S.O.L. (1031W170)

document 32 (1 et 2) Dclaration dun dserteur franquiste auprs de la brigade de gendarmerie de Laruns et notification de son arri-ve au camp, mars 1945 (1031W170)

Vivre et survivre Gurs La vie Gurs fut synonyme de souffrances. De nombreux organismes de secours tentrent de soulager la duret du quotidien. Ainsi, des organi-sations protestantes furent prsentes dans le camp, travers les figures phares de Madeleine Barot et des frres Cadier. Ce fut galement le cas dorganismes juifs, avec les frres Ansbacher mais aussi duvres catholiques ou laques.

Diverses activits ont permis de maintenir un semblant de vie sociale. Le camp de Gurs connaissait mme une activit artistique puisque de nom-breux peintres (Karl Schwesig, Leo Breuer, Kurt Lw et Karl Bodek, Julius C. Turner, Max Lingner ), potes, musiciens, gens de thtre et de ca-baret, notamment, y taient prisonniers. Notons galement la prsence de la philosophe Hannah Arendt Gurs partir de mai 1940. Elle fut exfiltre vers le Portugal puis les tats-Unis lors de la premire dissolution du camp en novembre 1943.

document 33 (1 4) Article paru dans Israelitisches Wochschau en mai 1941 intitul Lesprit de Gurs et sa traduction (77W15)

3.1. Un lieu de privations et de souffrances.

document 34 Ration alimentaire dun lot en mars 1943, en franais et en allemand (77W16)

document 35 SOS tous les gens de cur adress par une interne toulousaine au prfet de Haute-Garonne, fin 1940 (77W21)

document 36 (1 3) Enqute dhygine aprs une inspection Gurs concernant en particulier la mortalit, octobre 1941 (77W21)

Linfirmire de la Croix-Rouge suisse Elsbeth Kasser (1910-1992), prsente au camp de la fin 1940 au printemps 1943, fut surnomme par ses protgs lange de Gurs .

document 37 Rapport et notice de renseignements sur Elsbeth Kasser (77W36)

document 38 (1 et 2) Misre des rfugis dans le Midi . Compte-rendu dElsbeth Kasser saisi par la censure (77W36)

3.2. Le travail, lencadrement religieux et moral, les loisirs pour supporter lattente et lenfermement.

document 39 Autorisation de construction dun autel de bois pour le culte chrtien, juin 1939 (1M184)

document 40 Cration dateliers dartisanat dans les lots, juin 1939 (1M184)

document 41 (1 3) Kurt Lw, Blumen (Fleurs). Dessin la plume rehauss laquarelle. Invitation au vernissage de lexposition arti-sanale et artistique organise au sein du camp, juin 1941 (77W20)

document 42 (1 et 2) Article du Bund en allemand et sa traduction concernant lcole du Secours suisse (77W15)

La Haggadah est un recueil de prires puis de chants de la Pque juive, voquant notamment la sortie dgypte. Durant la Pque de 1941, lun des rabbins prsents, Leo Ansbacher, anima un seder de Pessah. lorigine, un document de six pages fut reconstitu de mmoire par certains interns, translittr en lettres latines puis dupliqu Toulouse pour tre compris et distribu un maximum de personnes. Quelques copies, dont un exem-plaire conserv aux Archives dpartementales (quatre pages), sont assorties dune aquarelle de lartiste Frank Schleifer reprsentant lassemble en prire dans le camp avec les Pyrnes en arrire-plan, ainsi que de croquis du camp signs Karl Schwesig.

document 43 (1 4) Haggadah de Gurs (72W7)

document 44 (1 et 2) Article saisi par la censure au sujet de la mmoire des Juifs : Beth hacha de Gurs (77W15)

document 45 Article de presse paru dans La IVe Rpublique des Pyrnes du 26 mars 1946 sur la liquidation du camp (77W5) Que devient le camp de Gurs ?

document 46 (1 7) Ordonnance doctobre 1946 sur la liquidation des camps de Gurs, Idron et Polo de Beyris (77W5)

Le camp de Gurs fut, au cur de la France de Vichy, lun des symboles des annes noires. Cit de souffrances et de survie bien plus que de vie, mais aussi lieu de dpart pour les camps de la mort, le passage a Gurs a constitu un traumatisme profond pour ceux qui y ont t contraints. Pendant ses six annes dexistence, il a parfois procur un emploi, mais a souvent laiss un malaise chez tous ceux qui ont vcu dans ses environs.

Aprs plusieurs dizaines dannes doubli, symbolises par le dmantlement des installations, la mise en place de la fort de bouleaux sur le site et lurbanisation de ses abords, le camp est redevenu un lieu de mmoire part entire grce laction de diffrentes associations et travers le mmorial et le sentier historique constitus en 2007.

La fin de Gurs.Loubli. Un lieu de mmoire.

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OutilsQuelques pistes pdagogiquesLa Seconde Guerre mondiale est tudie diffrents niveaux de classes, aussi bien au primaire quau secondaire.

Il existe une offre pdagogique collective autour du camp de Gurs, rsultant de la mise en commun des comptences et savoir-faire de quatre partenaires impliqus : lAmicale du camp de Gurs, les Archives dpartementales des Pyrnes-Atlantiques, Destination Patrimoine et le Rseau des Mdiathques de lAgglomration Pau Pyrnes. Plusieurs entres sont possibles pour aborder le sujet, en fonction des disciplines enseignes mais galement du niveau des lves : approche historique et/ou architecturale, littraire, artistique... chaque structure proposant une intervention la fois indpen-dante et complmentaire des interventions des autres partenaires : dcouverte du site, ateliers aux archives, documentation PDF offre collective

Bien sr, les lves de cycle 3 de lcole lmentaire peuvent aussi tre sensibiliss cette priode majeure de notre histoire contemporaine. Dans ce cas, les lments dhistoire locale prsents dans ce dossier, associs la visite dun lieu de mmoire, permettent une dmarche pdagogique accessible aux plus jeunes. Par ailleurs, la compagnie Smala Bleu thtre http://www.smalableutheatre.com/ propose une cration tout a fait adapte un jeune public, Le cahier secret ou le rcit dun non , abordant des th-mes forts comme la soumission, la dsobissance, la rsistance au totalitarisme, grandir, transmettre, recevoir lhistoire http://www.smalableutheatre.com/telechargement/plaquettecahier.pdf

Ce dossier sur le camp de Gurs entre pleinement dans les thmatiques abordes en classe de Troisime comme en classe de Premire gnrale, lorsque lenseignant aborde lEurope sous la domination nazie ou la France et les Franais dans la Seconde Guerre mondiale .

En classe de Premire technologique, le thme gnral Guerre et Paix (1914-1946) et le sujet dtude sur lanne 1940 peuvent ainsi senrichir dexemples locaux. Des prolongements sont envisageables en Education civique juridique et sociale ainsi quen classe de Terminale gnrale avec Bilan et mmoires de la Seconde Guerre mondiale en France .

En lyce professionnel, ltude de la France de 1940 1946 en classe de Premire met laccent sur la collaboration du rgime de Vichy avec lAllemagne et sur sa participation au gnocide juif.

Lexique La plupart de ces termes figurent dans le texte du dossier. Dautres, symboliss par la couleur bleue, se trouvent dans les documents proposs ltude.

Annes noiresPriode qui a suivi la dfaite franaise de 1940 (armistice sign le 22 juin) se caractrisant par la mise en place du gouvernement collaborationniste de Vichy et loccupation allemande de la France jusquen 1944.

Beth hachaDans la religion juive, littralement Maison de la vie.Dans laprs-guerre, le camp de Gurs fut dmont et une fort plante. En 1962 le cimetire (Beth hacha) du camp de Gurs, comportant 1072 tombes, fut restaur grce laction des villes et du Consistoire juif de la rgion allemande du Pays de Bade (Baden-Wurtenberg). Deux stles y ont galement t riges : au centre, un monument la mmoire des victimes juives, pour la plupart expulses par les nazis du pays de Bade en octobre 1940 avant la dcision de la solution finale ; la deuxime stle rend hommage aux Espagnols et aux brigadistes.

Brigades internationales/brigadistes/internationauxGroupe runissant ds juillet 1936 des volontaires trangers civils ou militaires combattant aux cts des soldats rpublicains contre le coup dtat franquiste. Pendant la guerre civile espagnole prs de 59.000 brigadistes participrent aux conflits, certains ayant intgr la Colonne Durruti, lun des plus clbres groupes de combattants anarchistes.

Camp de concentration (konzentrationslager ou KL)La Seconde Guerre mondiale et lexprience des camps nazis ont modifi le sens originel de lexpression camp de concentration . lorigine, et bien que les conditions de vie aient t trs dures dans les camps franais, ils ntaient pas secrets, entraient dans un projet dexception, puis dexclusion, taient grs par le gouvernement franais, en loccurrence le rgime collaborationniste de Vichy. De plus, ils ntaient pas un lieu de dportation, le travail ny tait pas forc et les svices corporels pas systmatiques. On distingue ainsi en gnral camp dinternement , camp de concentration et camp dextermination . Il est noter que le terme camp de concentration , bien quimpropre ici, est utilis ds lorigine pour qualifier le camp de Gurs (voir articles de presse proposs ltude) Le seul camp de concentration nazi, cest--dire sous lautorit directe de lAllemagne nazie, ayant exist sur le territoire franais est le Struthof en Alsace alors sous administration allemande. Ce camp tait quip dune chambre gaz. Le premier camp de concentration du rgime nazi fut cr en 1933 Dachau. Les conditions de vie pouvantables caractrisant ces lieux denfermement y entranaient un taux de mortalit lev. Une quinzaine de ces lieux se trouvaient dans le Grand Reich : Buchenwald, Ravensbrck, On y enfermait les opposants au rgime nazi et les asociaux , personnes considres comme dviantes : men-diants, prostitues, homosexuels, handicaps, les soumettant au travail forc.

Camp dextermination/camp de la mortCamps crs ds 1941 sur le territoire de lancienne Pologne. Les dports y taient condamns une extermination mthodique et systmatique. Ces camps ont t linstrument du gnocide opr par les nazis. Plus de 6 millions de personnes appartenant des groupes religieux (Juifs), ethniques (Tziganes) ou nationaux (Slaves, Polonais) et considrs comme des sous-hommes (Untermench), furent successivement privs de tous droits civiques, dchus de leur humanit puis assassins, simplement parce quils taient considrs comme diffrents et nfastes. Dans le cas des Juifs, cette politique dextermination fut appele la solution finale de la question juive par les fonctionnaires nazis, dcide lors de la confrence de Wannsee le 20 janvier 1942. Le premier camp dextermination fut celui de Chelmno qui ouvrit au printemps 1942. Le plus grand camp dextermination fut celui dAuschwitz-Birkenau. Il fonctionna galement ds 1942.

Camp dinternement/internement administratifOn appelle ainsi les centres de rfugis, crs en France pendant la priode stalant de la Premire Guerre mondiale la Seconde Guerre mondiale. En 1914-1918, on parle officiellement de camps de concentration dans le cas de centres destins aux prisonniers de guerre. Notons que ce terme prendra un tout autre sens sous le rgime nazi et la France de Vichy. Prs de 40 000 trangers, dont de nombreux rfugis espagnols interns dans de tels camps, furent soumis partir doctobre 1939 au travail obligatoire dans ce quon appelle les Groupements de tra-vailleurs trangers. En mtropole, il pouvait sagir en zone libre de travaux agricoles dans des fermes pour remplacer les prisonniers de guerre, en zone occupe de travaux de fortification du mur de lAtlantique dans le cadre de lOrganisation Todt. Dautres camps, dinternement, sur le territoire franais, ont dpendu dautorits trangres : ainsi le camp dinternement de la police militaire amricaine de Septmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhne) en 1944.

Camp de transit Lieu de passage des dports, en attente dune nouvelle destination. La ville de Drancy (Seine-Saint-Denis) abrita lun de ces camps. Daot 1941 aot 1944, le camp de Drancy fut le principal lieu de dpart de la France vers les camps de concentration et les camps dextermination nazis, pour la majorit des convois vers Auschwitz-Birkenau. Neuf Juifs dports de France sur dix passrent par le camp de Drancy.

Centre daccueilNom donn aux camps crs sur le territoire franais notamment dans le sud ouest du pays en vue dorganiser l accueil des rfugis espagnols aux lendemains de la Retirada. lorigine, ces sites sont prvus pour secourir en urgence et de faon temporaire les immigrs. Citons en exemple Argels-sur-Mer, Saint-Cyprien, Rivesaltes, Le Vernet

ChewraDans la religion juive, personne soccupant de la toilette des dfunts (les femmes soccupent des femmes, les hommes des hommes).

Collaboration/collaborateur/rgime collaborationnisteCoopration ou personne (voire rgime politique) cooprant avec lAllemagne nazie, parfois au-del mme des demandes de loccupant.

puration judiciaire/lgaleProcessus visant punir les personnes ayant collabor avec loccupant allemand et le gouvernement de Vichy. Une premire puration sauvage (excutions sommaires, femmes tondues) fut suivie dune puration lgale, mene par des juridictions spciales.

ExfiltrationTransfert secret dun intern depuis un lieu (camp de concentration), ou depuis un pays, vers un autre.

F.F.I.Forces Franaises de lIntrieur.Cres le 1er fvrier 1944 elles rassemblaient, en thorie, tous les groupes arms de la Rsistance intrieure. Elles multipliaient les sabotages pour bloquer laction de lennemi.

HaggadahDans la religion juive, livre de prires lu lors de la clbration du Seder de Pessah, repas pris les deux premiers soirs de Pque (Pessah) et retraant lExode dgypte du peuple hbreu.

Hakom menuchaDans la religion juive, lieu de repos ternel, au sens symbolique.

lotLes camps de ce type sont composs de baraques en bois regroupes en lots. Gurs, 382 baraques de 24 mtres sur 6 formaient 13 lots, dsigns par les 13 premires lettres de lalphabet. Une baraque abritait entre 50 et 55 personnes, un lot de 1 440 1 740 personnes.

Indsirables Terme dsignant les opposants politiques mais galement les juifs trangers rfugis en France et ayant fui les pays de lEst suite aux menaces et perscutions nazies davant-guerre. Cette notion appar-tient au vocabulaire caractristique du rgime nazi souhaitant lradication des asociaux , dviants et autres sous-hommes .

Lgion Franaise des Combattants (L.F.C.)Organisation vichyste des anciens combattants, cre le 29 aot 1940 et prside par le marchal Ptain. Ltat franais lui assigna comme mission de rgnrer la Nation, par la vertu de lexemple du sacrifice de 1914-1918 . De cette lgion mergrent successivement deux formations : le Service dordre lgionnaire (S.O.L.) rattach la Lgion, mais avec une forte autonomie et la Milice franaise, constitue par Ptain partir du S.O.L. rendu autonome.

Lieu de mmoireDans laprs-guerre, le camp de Gurs fut dmont et une fort plante sur le site. Mais la fort daujourdhui ne doit pas dissimuler ce que fut le camp dhier.En 1994 a t inaugur le mmorial national du camp dinternement de Gurs, conu par lartiste isralien Dani Karavan. La route centrale et les chemins adjacents relient lancienne entre du camp, situe sur la route de Maulon, et le cimetire. La route du camp stend sur prs de deux kilomtres, paralllement la D 936. De part et dautre de cette route centrale, danciens chemins pavs par les interns avec les galets du gave dOloron sont encore visibles. Au milieu des arbres et des fourrs qui recouvrent dsormais le site, le visiteur peut galement dcouvrir un travail de mmoire ralis en 2007 et notamment la baraque reconstitue par des classes de Terminales du lyce professionnel des mtiers de lhabitat de Gelos. Un sentier historique et un sentier de la mmoire , jalonns dindications et dinformations sur le camp, permettent aux visiteurs de cheminer sur le site.

Mazevoth Dans la religion juive, pierre tombale traditionnelle en granit.

Organisme/uvre de secours De nombreux organismes eurent pour vocation de venir en aide aux populations internes, apportant un soutien financier, logistique et matriel. Dautres travaillrent lamlioration des conditions de vie en intgrant le cur mme des camps : elles se chargrent des distributions de nourriture, de lorganisation de la vie religieuse, culturelle, de laide aux enfants Nous pouvons citer ici en exemple le Secours protestant men par Henri et Charles Cadier organis en CIMADE (Comit inter-mouvements auprs des vacus) ds 1939, premier organisme intgrer Gurs, suivi de lY.M.C.A. (Young men Christian association). leur suite interviendront entre autres Gurs ds la fin de 1940 le Secours suisse, dont faisait partie Elsbeth Kasser, et lAmerican friends service commitee (Quakers). Les uvres juives sont prsentes ds 1941, et notamment le C.C.A. (Comit central dassistance) organis par le rabbin intern Lo Ansbacher. Dautres uvres complteront le rseau daide et de secours durant lt 1942, regroupant au total une dizaine dorganisations philanthropiques coordonns lintrieur du camp par les frres Ansbacher.

Rgime de Vichy / France de Vichy / tat franaisTerme dsignant le rgime politique instaur en France de juillet 1940 au 20 aot 1944 durant loccupation allemande et dont le sige se situait Vichy, alors en zone libre. Aprs le vote des pleins pou-voirs au marchal Ptain le 10 juillet 1940 par lAssemble nationale, le mot de Rpublique disparat des actes officiels : le rgime collaborationniste mis en place est ds lors dsign sous le nom dtat franais.

RetiradaTerme signifiant retraite en franais, utilis pour dsigner lexode des rfugis de la guerre civile espagnole de 1936. Ds fvrier 1939, plus de 450 000 rpublicains franchissent les Pyrnes suite la chute de la Seconde Rpublique espagnole et la victoire du gnral Franco.

Rvolution nationaleIdologie officielle du rgime de Vichy. La volont de rvolutionner la socit franaise et ltat expliquent lintense activit lgislative du rgime, avec prs de 17 000 lois et dcrets promulgus en quatre ans. La lgislation du rgime de Vichy se distingue par la rupture avec un grand nombre de principes rpublicains. Une partie sera abroge la Libration de la France (ordonnance du 9 aot 1944). La politique de collaboration caractrisant ce rgime a permis, outre les dportations massives, les rpressions diverses, judiciaires ou extra-judiciaires, lgitimant, au nom de la Rvolution nationale, toutes les actions menes sur le territoire franais.

Sekenin/sekenoth : Personne ge homme (sekenin) et femme (sekenoth).

S.O.L.Service dOrdre Lgionnaire cr en 1940 partir de la Lgion Franaise des Combattants compose danciens combattants de 1914-1918 et de partisans du marchal Ptain. Le S.O.L. prnait le culte du chef, le rejet de la dmocratie, le racisme, mais aussi la collaboration avec loccupant.

RpublicainsLa guerre civile espagnole se droula entre juillet 1936 avril 1939, date de ltablissement de la dictature de Franco (jusqu sa mort en 1975). Elle vit sopposer les franquistes , unissant conservateurs, monarchistes, nationalistes et fascistes mens par le gnral Franco et rpublicains , composs de militants issus de tendances diverses (anarchistes, communistes, socialistes...), surnomms rojos ( rouges ) par leurs ennemis et soutenus par les brigades internationales.

TinetteRcipient servant recueillir les excrments. Les latrines tinette sont lune des formes les plus anciennes dassainissement organis. Ce systme fut largement utilis dans le cadre concentrationnaire. On trouve encore de nombreuses latrines de ce type dans les pays les plus dfavoriss.

BiographiesAnsbacher, Leo et Max Le rabbin Lo Ansbacher fut transfr avec les indsirables de Saint-Cyprien Gurs fin 1940. Ds 1941, il organise avec son frre Max un comit charg de collecter de la nourriture et des mdicaments redistribus aux prisonniers, le C.C.A. (Comit central dassistance). Lo se charge galement du soutien spirituel en organisant le culte juif. Il est noter que lactivit dterminante des frres Ansbacher et leur rle-cl de coordonnateurs entre prisonniers et administration du camp les ont sans doute sauvs de lextermination. Ils ne furent pas dports.

Arendt, Hannah (1906-1975)Philosophe allemande naturalise amricaine, connue pour ses travaux sur lactivit politique, le totalitarisme et la modernit. Ses ouvrages sur le phnomne totalitaire sont tudis dans le monde entier et sa pense politique et philosophique occupe une place importante dans la rflexion contemporaine. Ses livres les plus clbres sont Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de lhomme moderne (1958) et La Crise de la culture (1961). Son livre Eichmann Jrusalem. Rapport sur la banalit du mal, publi suite au procs dEichmann en 1961, a suscit controverses et polmiques.

Barot, Madeleine (1909-1995)Connue pour son rle dans le protestantisme franais et pour son engagement pour lcumnisme et de la dfense des Droits de lHomme, elle milita tt pour une Fdration universelle des associations chrtiennes dtudiants. Elle fut nomme le 15 aot 1940, au cours dune runion des responsables des mouvements de jeunesse, secrtaire gnrale du CIMADE, jusquen 1956. Elle fut linitiatrice de lentre de luvre dans les camps dinternement dont celui de Gurs o elle fut prsente entre dcembre 1939 et mars 1941. En 1988, le Mmorial de Yad Vashem lui a dcern le statut de Juste parmi les nations, cr pour honorer les personnes, connues et moins connues, qui ont particip, un peu partout en Europe, la protection de quelques milliers de Juifs perscuts.

Breuer, Leo (1893-1975)Peintre allemand appartenant dans les annes 20 au mouvement Scession rhnane de Dsseldorf puis membre, aprs guerre, des Nouveaux Ralistes. Il sera successivement intern Saint-Cyprien et Gurs.

Cadier, Henri (1877-1965) et Charles (1882-1965)Le premier tait avocat tandis que son jeune frre tait pasteur ; tous deux furent dardents militants de gauche. Auteur en 1944 dun ouvrage tmoignage Le Calvaire dIsral, Henri fut galement prsident de la Fdration de la Ligue des Droits de lHomme des Basses-Pyrnes. Les convictions religieuses, morales et politiques des deux frres les incitrent participer au secours des populations internes Gurs au sein du CIMADE cr en 1939, Henri en tant quavocat et Charles comme aumnier du camp, second de son pouse Lucie. Les frres Cadier (Georges, Henri, Albert, Charles, douard), fils de pasteur originaires de la valle dAspe, furent galement clbres pour avoir gravi en deux ts, au dbut du XXe sicle, la plupart des sommets de plus de 3 000 mtres entre lAneto et le pic du Balatous. Nombre de ces voies portent toujours leur nom et les descriptions quils ont consignes sont des textes de rfrence encore dits.

Epstein, Joseph (1911-1944)Militant communiste et rsistant. En 1936, il combat aux cts des rpublicains espagnols dans les brigades internationales puis, son retour en France en 1939, il est emprisonn au camp de Gurs, do il sera libr en juillet 1939. Il sengage dans la Lgion trangre et est fait prisonnier pendant la campagne de 1940. Il est envoy dans un stalag en Allemagne prs de Leipzig do il svade en dcembre 1940 et rejoint la lutte clandestine en France auprs des francs-tireurs et partisans (F.T.P.), organe des FFI. Tout dabord principal responsable, en 1942, des groupes de sabotage et de destruction (G.S.D.) crs par les syndicats CGT dans les entreprises travaillant pour loccupant, il prend la direction de lensemble des F.T.P. de la rgion parisienne, en mai 1943, sous le nom de Colonel Gilles et instaure une tactique de gurilla urbaine. Il est arrt, en gare dvry Petit-Bourg, avec Missak Manouchian le 16 novembre 1943, dnonc par un tratre. Il est tortur des mois puis fusill au fort du Mont-Valrien avec 28 autres rsistants, le 11 avril 1944.

Kasser, Elsbeth (1910-1992)Fille de pasteur, elle suivit une formation dinfirmire. De 1937 1939, elle uvra en Espagne pour le Secours suisse, venant en aide aux enfants. Elle arriva ensuite Gurs o elle travailla de 1940 1943. Au-del de laide matrielle et mdicale apporte aux interns, celle que les dtenus nommaient l ange de Gurs favorisa toute sorte daction en faveur des enfants. Elle conserva dailleurs des dessins denfants raliss au camp. En 1943, elle rentra en Suisse pour rejoindre son pre, gravement malade. Elle participa ensuite laccueil des enfants de Buchenwald librs et recueillis en Suisse. Elle continua son uvre de charit en participant de nombreux projets de secours pour les enfants en Autriche et en Hongrie. En 1947, elle reut la mdaille Florence Nightingale dcerne par le Comit international de la Croix-Rouge. De retour en Suisse, elle travailla auprs denfants handicaps physiques et dadolescents puis se consacra de plus en plus aux personnes ges.

Lingner, Max (1888-1959)Peintre allemand form lAcadmie dArt de Dresde. Durant la Guerre civile espagnole il soutint les rpublicains. Il fut intern Gurs o il continua son activit picturale sous la forme de dessins tmoi-gnant de la vie quotidienne au camp et notamment une srie de six dessins visant demander laide extrieure pour les interns. Cette srie fut publie en France sous le titre de Au secours de Gurs . Les cinq autres dessins taient intituls : Gurs, gare de triage pour destines humaines... , on y a froid ... , ... on a faim ... ; on dort ... ; ... et on attend... . Lingner parvint senfuir du camp de Gurs, demeurant illgalement en France sous le nom de Marcel Lantier puis en 1943, il entra dans la Rsistance. Il retourna en Allemagne (RDA) en 1949, o il devint professeur de peinture contemporaine. En 1950 il fut co-fondateur de lAcadmie dArt allemande.

Lw, Kurt Peintre et graveur allemand, co-signant souvent ses uvres ralises Gurs avec Karl Bodek. Outre leur production commune daquarelles ralistes figurant le camp, ils furent les auteurs dune bande dessine en 8 tableaux La case de loncle Joint ou les lunettes pour voir la vie en rose, allusion La Case de loncle Tom mais aussi au Joint, organisme caritatif juif. Ils sattachrent galement, comme tous les artistes interns, reprsenter les souffrances de leurs compagnons. Ces deux artistes participrent aussi la ralisation de cartons dinvitations des manifestations artistiques organises au camp et la confection de dcors servant aux reprsentations thtrales.

Schwesig, Karl (1898-1955)Peintre allemand, opposant au rgime nazi, ami dartistes juifs, il produisit des caricatures des principales figures du Parti national socialiste et apporta son soutien artistique aux Rpublicains espagnols. En 1940, il fut envoy dans le camp de Saint-Cyprien, premier des quatre camps dans lesquels il sera enferm (suivi de Gurs, No puis Nexon). De retour en Allemagne en 1943, il fut emprisonn jusqu larrive des Allis en 1945.

Turner, Julius C. (1881- ?)Julius Cohn, peintre allemand apprci dans lAllemagne de Weimar connu sous le pseudonyme de Julius C. Turner tait portraitiste mais galement graphiste et graveur.

Sources Les lments cits ici reprsentent une liste non exhaustive.

Bibliographie, documentation, filmographieLe catalogue de la bibliothque des Archives dpartementales, concernant en particulier les ouvrages sur le camp de Gurs, est accessible directement par le lien suivanthttp://aloesopacad.cg64.fr/opacwebaloes/index.aspx?IdPage=289

Le rseau des mdiathques de lagglo Pau-Pyrnes a publi en 2009 un livret prfac par Claude Laharie intitul De Gurs aux camps nazis limpossible oubli . Ce catalogue, galement consultable aux Archives, rpertorie toutes les sources disponibles dans le rseau traitant des camps, de la Guerre dEspagne, de la Shoah, du Rgime de Vichy, du nazisme sous la forme de tmoignages, biographies, rcits historiques, romans, filmshttp://mediatheques.agglo-pau.fr/cda/portal.aspx?INSTANCE=exploitation

Services dArchivesArchives dpartementales des Pyrnes-Orientaleshttp://www.cg66.fr/culture/archives/index.html Conservent une partie des archives des camps dArgels-sur-mer et de Rivesaltes.

Archives dpartementales de lAudehttp://www.cg11.fr/contenu/c_culture_archives.aspEn 2003, le service ducatif des Archives de lAude a produit deux dossier pdagogiques (support papier) sur le camp de Bram, lun destin aux collgiens, lautre aux lycens. En 2004, des lves de Troisime du dpartement ont ralis un projet intitul Hommage aux rfugis espagnols de 1939-1940 . Le temps dune anne scolaire, les lves ont travaill sur ce sujet, participant aux ateliers pdagogiques des Archives, travaillant en classe llaboration de pomes, de cahiers imaginaires, dexpositions Un colloque, organis en fin danne scolaire, fut loccasion pour les lves de prsenter le fruit de leur labeur des rfugis espagnols et historiens mais galement dchanger leurs expriences et dexprimer leurs sentiments sur le devoir de mmoire. Un livret rcapitulant le projet fut oubli

Archives nationales http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/index.htmlLa base de donnes Archim vous permet daccder des photographies relatives aux camps franais dinternement pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1944) http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/index.html.Les photographies prsentes dans ce dossier sont une slection de clichs pris par les inspecteurs chargs de missions de contrles dans ces camps. Au nombre de 67, elles portent sur 9 camps diffrents : Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), Les Milles (Bouches-du-Rhne), Rcbdou (Haute-Garonne), Pithiviers (Loiret), Gurs (Pyrnes-Atlantiques), Rivesaltes (Pyrnes-Orientales), Brens (Tarn), Saint- Sul-pice-La-Pointe (Tarn), Saint-Paul-dEjeaux (Haute-Vienne). Le fonds de linspection gnrale des camps dont proviennent ces rapports et clichs, est conserv au Centre historique des Archives nationales dans la sous-srie F/7 sous les cotes F/7/ 15086 F/7/15111. Ces dossiers sont librement communicables au CARAN. Ces photographies constituent une source iconographique unique de par le nombre de camps concerns. Elles reprsentent aussi bien les interns dans leur vie quotidienne que les installations, baraques, barbels et miradors. Cest nanmoins une vision officielle qui nous est offerte, gommant ainsi les aspects les plus tragiques de lhistoire des camps dinternement en France.

Muses, mmoriauxMmorial du camp de Rivesalteshttp://www.cg66.fr/culture/memorial/index.htmlLe projet a pour ambition dtre un espace de rfrence de lhistoire de linternement en France, travers lhistoire du camp et les consquences des conflits qui ont prcipit dans ce lieu des trangers considrs par lEtat, comme indsirables (Espagnols, Juifs, Tsiganes, Harkis).2000 : signature de la convention dobjectifs qui prvoit la construction du muse mmorial et cration dune commission historique reprsentant toutes les associations, initiatives et personnes prives ayant particip llaboration du projet. Le Conseil Gnral vote lapprobation du projet de Muse Mmorial lunanimit.2007-2008 : Protection et mise en valeur du site, suite des tudes de conception et de la prfiguration du projet. Actions culturelles et pdagogiques. Elaboration de lexposition permanente.2009-2010 : dpt du permis de construire et dbut des travaux sur le site de llot F. Livraison du btiment prvue en 2012.

Mmorial de la Shoah et Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC)http://www.memorialdelashoah.org/ Muse consacr lhistoire juive durant la Seconde Guerre mondiale concernant La Question juive sur le plan nazi. Ce muse a ouvert ses portes en janvier 2005, dans le quartier du Marais (4e arrondisse-ment de Paris). En plus du muse, le site du Mmorial de la Shoah abrite le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) fond pendant la Seconde Guerre mondiale par Isaac Schneersohn et Lon Poliakov dans le but de runir des preuves documentaires sur la destruction des Juifs dEurope. Les chercheurs peuvent y consulter un fond darchives trs riche.

Cit Nationale de lHistoire de lImmigration (CNHI)http://www.histoire-immigration.fr/ Ltablissement public de la Porte Dore - Cit nationale de lhistoire de limmigration est charg de rassembler, sauvegarder, mettre en valeur et rendre accessibles les lments relatifs lhistoire de limmi-gration en France, notamment depuis le XIXe sicle et de contribuer ainsi la reconnaissance des parcours dintgration des populations immigres dans la socit franaise et de faire voluer les regards et les mentalits sur limmigration en France.

Muse de lArme, htel des Invalides http://www.invalides.org/Le muse de lArme se place parmi les plus grands muses dart et dhistoire militaire au monde. Sa situation au sein dun monument vocation militaire (Htel National des Invalides) lui offre un caractre dexception.Rares sont les muses militaires qui prsentent une telle diversit doeuvres et couvrent des priodes chronologiques aussi larges.

AssociationsAmicale du camp de Gurshttp://www.campgurs.org/Fonde en 1980, cette association de rfrence a vocation regrouper tous les anciens interns, leurs familles, leurs amis et sympathisants. La caractristique des membres de lAmicale est une grande di-versit de nationalits, de croyances, de couches sociales, matrialisant notamment la ncessit de faire travailler en troite corrlation les composantes espagnole et juives. Sous limpulsion de lamicale, le Mmorial du camp de Gurs fut inaugur solennellement le 14 octobre 1994, conu par lartiste isralien Dani Karavan comme un cheminement invitant la rflexion sur la dportation. La motivation des membres de lassociation est la lutte contre la xnophobie, le racisme, lantismitisme et la rpression politique qui sest matrialise travers ce camp, maillon du vaste rseau concentra-tionnaire de la France de Vichy.Le travail de mmoire passe par la transmission de cette Histoire aux jeunes gnrations mais galement aux adultes, partant du postulat que les valeurs dmocratiques sont fragiles et quil convient de les prserver sans cesse. Ce travail est essentiellement dirig vers les scolaires et les tudiants : expositions, confrences, tmoignages, projections, diffusion de plaquettes, dition de livre pdagogique leur sont destins. Lobjectif de lassociation est dimprgner la mmoire collective de la leon tirer du camp de Gurs : la ngation des Droits Humains mne la barbarie.Aujourdhui, la stratgie de lAmicale est double : dune part, porter tout son effort sur le travail de mmoire ; dautre part, lutter inlassablement pour dfendre les valeurs dmocratiques et humanistes partout o nous les estimons menaces.

Gnriqueshttp://www.generiques.org/ Lassociation Gnriques a t cre fin 1987 avec pour objectif dentreprendre et de soutenir toute action permettant damliorer la connaissance des phnomnes migratoires en France et dans le monde, par des activits tant scientifiques que culturelles.Particulirement sensible la question de la prservation des archives, Gnriques sest attache depuis prs de vingt ans, inventorier et rendre accessibles les sources darchives publiques sur les tran-gers en France. Cette action sest concrtise par la publication de louvrage Les trangers en France Guide des sources darchives publiques et prives XIXe-XXe sicles. Cet ouvrage a fait lobjet dune mise en ligne sous forme de base de donnes, permettant une recherche multicritres.Dans cette mme perspective, lassociation uvre pour la sauvegarde et la prservation des archives prives (associations, syndicats, militants) de limmigration et leur mise disposition auprs de tous publics. Cette activit passe par la ralisation de linventaire complet des fonds, en lien troit avec leurs dtenteurs, et par un encouragement leur dpt dans les services publics darchives appropris.

O.N.A.C.V.G., service dpartemental des Pyrnes-Atlantiques, 3 avenue Dufau 64000 Pauhttp://www.onacvg.fr/ Etablissement public dEtat caractre administratif, sous tutelle du ministre de la Dfense, dot dune personnalit civile et dune autonomie financire. Ses missions sont dexercer la reconnaissance et la solidarit de la Nation envers les personnes affectes par la guerre, grce lattribution de titres, de cartes et daides financires diverses. Cet organisme participe activement la sauvegarde et la valorisation de la Mmoire : crmonies patriotiques, concours national de la rsistance et de la dportation, Bleuet de France

Internet, ultimdiaLes Chemins de Mmoirehttp://www.cheminsdememoire.gouv.fr Le tourisme de mmoire consiste valoriser lexceptionnel patrimoine militaire et civil dont dispose la France.Les chemins de mmoire sont des parcours proposs aux visiteurs la recherche de sites de notorit internationale, nationale ou locale, susceptibles dentretenir la mmoire collective.A linitiative des ministres de la Dfense (Anciens Combattants) et du Tourisme, ce site Internet anime un rseau de correspondants et de partenaires. Le ministre de la Culture est galement associ la dmarche.

A.J.P.N. (Anonymes, Justes et perscuts durant la priode nazie) http://www.ajpn.org/index.htmlAssociation cre pour offrir une plate-forme ouverte de contributions, dchanges et de rencontres entre toutes les personnes dsireuses dapporter un tmoignage qui permettra denrichir, de complter et de faire connatre une histoire ou un pisode de sauvetage durant la Seconde Guerre mondiale. Le travail que ralise lAJPN nest pas le fait dhistoriens ni de scientifiques, mais rsulte de la volont militante dhommes et de femmes concerns, qui souhaitent rassembler pour reconstituer et transmettre tous cette part dhistoire qui est la ntre. En choisissant dexplorer lhistoire de chaque ville et de chaque village de France dans son contexte gographique et politique particulier, lAJPN porte un regard nouveau dans la reconstitution des priples des pourchasss pour retrouver ceux qui ont organis, particip, aid, contribu leur venir en aide, quelle que soit lampleur du geste et qui ont affirm avec courage les valeurs humaines fondamentales de respect et de fraternit.

Camp de Gurshttp://gurs.free.fr/Ce site se veut tre un lien entre tous ceux qui nont pas voulu oublier et ceux qui souhaitent dcouvrir ce quont t la barbarie nazie et la collaboration zle de lEtat Franais de Vichy.

Table des documentsLes lments cits ici reprsentent une liste non exhaustive.

document 1 Affiche des Brigades internationales de 1937 : Les Internationaux, unis aux Espagnols, luttent contre lenvahisseur - (fonds de lA.M.C.B. Association m-moire collective en Barn 57 J 28)

document 2 Affiche de lallocution radiodiffuse du marchal Ptain, 30 octobre 1940 (7 Fi 16/42)

document 3 Affiche pour la premire Fte des mres, 1941 (7 Fi 16/8)

document 4 Une de LIndpendant des Pyrnes, 7 juin 1944

document 5 (1 et 2) Journal rsistant clandestin double dit par les FFI le 12 aot 1944. Au recto : 44, au verso : la Voix du Maquis

document 6 (1 et 2) Lettre du maire dOgeu-les-Bains au prfet des Basses-Pyrnes, 13 mars 1939 (1M184)

document 7 (1 et 2) Lettre du prfet au ministre de lIntrieur, linformant du choix du site de Gurs, 15 mars 1939 (1M184)

document 8 La France des camps durant la Seconde Guerre mondiale carte en tlchargement sur le site Internet du Mmorial de la Shoah

document 9 Carte du dpartement entre 1940 et 1944

document 10 (1 3) Rapport du chef du camp de Gurs linspecteur gnral des camps, bas Vichy, sur larrive dinterns depuis Rivesaltes, novembre 1942 (77W23)

document 11 (1 et 2) Assignation rsidence, dans quatre localits du Gers, de vieillards interns Gurs en 1942 (77W23)

document 12 Transfert dinterns de Brens Gurs en juin 1944 (1031W170)

document 13 Une de LIndpendant des Pyrnes, 4 mai 1939

document 14 Trois photographies extraites du Patriote des Pyrnes, 14 avril 1939

document 15 (1 et 2) Premire et dernire photographies du camp de Gurs - annexes du dossier de la construction du camp (1M182)

document 16 Plan du camp trois poques. Extrait de louvrage Le camp de Gurs, 1939-1945, un aspect mconnu de lhistoire du Barn de Claude Laharie

document 17 Fiche dune mre et de sa fille, ne Gurs en 1940 (72W)

document 18 Article et photographie concernant Les rfugis espagnols dans La Petite Gironde, 9 fvrier 1939

document 19 Article Gurs. Ville internationale et centre dattraction . LIndpendant des Pyrnes, 4 mai 1939

document 20 Fiche de Erich Lonker, tudiant juif autrichien, opposant, arriv le 18 novembre 1939 puis transfr dfinitivement au Groupement de travailleurs trangers de Tombebouc, Lot-et-Garonne en juin 1941 (72W)

document 21 Fiche de Thomas Liverich, brigadiste yougoslave arriv au camp depuis Argels-sur-Mer le 20 avril 1939 (72W)

document 22 (1 4) Demande de libration de Gabriel Lapetz Campandegui par le commandant naval de la Bidasoa, original en castillan et traduction (1M184)

document 23 Fiche de lintern Sally Spier, libr puis parti en convoi en 1943 (72W)

document 24 (1 et 2) Liste des interns partis dans le convoi du 1er septembre 1942 (77W23)

document 25 (1 3) Annonce du regroupement dIsralites vers Gurs, le 17 septembre 1942 (77W23)

document 26 Note confidentielle du 22 fvrier 1943 concernant lorganisation des transferts vers Drancy (77W23)

document 27 (1 et 2) Rapport sur les conditions du transfert des 27 fvrier et 3 mars 1943 de Gurs Drancy (77W23)

document 28 Extraits de lettres, saisies par le contrle postal, de dports partis de Gurs vers une destination inconnue (77W23)

document 29 Fiche de personne cite dans les lettres saisies : Bella Freudmann, juive hongroise, libre (77W23)

document 30 Fiche de personne cite dans les lettres saisies : Joseph Sapir (77W23)

document 31 (1 et 2) Arrt dinternement administratif Gurs dun ancien membre de la Lgion et du S.O.L. (1031W170)

document 32 (1 et 2) Dclaration dun dserteur franquiste auprs de la brigade de gendarmerie de Laruns et notification de son arrive au camp, mars 1945 (1031W170)

document 33 (1 4) Article paru dans Israelitisches Wochschau en mai 1941 intitul Lesprit de Gurs et sa traduction (77W15)

document 34 Ration alimentaire dun lot en mars 1943, en franais et en allemand (77W16)

document 35 SOS tous les gens de cur adress par une interne toulousaine au prfet de Haute-Garonne, fin 1940 (77W21)

document 36 (1 3) Enqute dhygine aprs une inspection Gurs concernant en particulier la mortalit, octobre 1941 (77W21)

document 37 Rapport et notice de renseignements sur Elsbeth Kasser (77W36)

document 38 (1 et 2) Misre des rfugis dans le Midi . Compte-rendu dElsbeth Kasser saisi par la censure (77W36)

document 39 Autorisation de construction dun autel de bois pour le culte chrtien, juin 1939 (1M184)

document 40 Cration dateliers dartisanat dans les lots, juin 1939 (1M184)

document 41 (1 3) Kurt Lw, Blumen (Fleurs). Dessin la plume rehauss laquarelle. Invitation au vernissage de lexposition artisanale et artistique organise au sein du camp, juin 1941 (77W20)

document 42 (1 et 2) Article du Bund en allemand et sa traduction concernant lcole du Secours suisse (77W15)

document 43 (1 4) Haggadah de Gurs (72W7)

document 44 (1 et 2) Article saisi par la censure au sujet de la mmoire des Juifs : Beth hacha de Gurs (77W15)

document 45 Article de presse tir de La IVe Rpublique des Pyrnes du 26 mars 1946 sur la liquidation du camp Que devient le camp de Gurs ? (77W5)

document 46 (1 7) Ordonnance doctobre 1946 sur la liquidation des camps de Gurs, Idron et Polo de Beyris (77W5)

Dossier ralis par Franois Foulon, professeur du service ducatif et Carine Freyssinet, mdiatrice du patrimoine Conseil gnral des Pyrnes-Atlantiques - Service dpartemental des Archives

Avril 2010