cakra et corps subtil

8/9/2019 Cakra Et Corps Subtil

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Préambule

Cet ouvrage est offert aux lecteurs et aux lectrices appelés à la vieinitiatique et/ou spirituelle. Il résume trente ans de recherches et d’expériences.

L’auteur a déjà publié (livres papier) 53 ouvrages. Le dernier sorti s’intitule« Oui, Dieu existe ; un mystique d’aujourd’hui témoigne » (Éditions Encre,Paris).

L’ouvrage présenté ici a été écrit en 2000 ; il a été régulièrement présenté àdes éditeurs qui l’ont TOUS refusé, parfois en vingt-quatre heures. Il faut direque les données contredisent bien des enseignements répandus depuis un siècle,enseignements plus qu’approximatifs (et c’est sans doute un euphémisme).

L’auteur a reçu les enseignements théoriques et pratiques au sein d’Ordresinitiatiques authentiques ; il a poursuivi, en même temps, ses recherches dans lesouvrages de métaphysique, de yoga, de théologie, sans oublier les expériences

personnelles. En transmettant (cercles privés ou séminaires plus ouverts) lesenseignements de la Tradition (que René Guénon appelle primordiale), il a pusavoir ce que les aspirants attendaient.

L’auteur n’a rien inventé, rien reçu en transe, ni par écriture automatique. Illivre un enseignement habituellement réservé à des initiés (et ce, depuis dessiècles). Il a seulement peaufiné la pédagogie.

Si un éditeur s’éveillait brusquement à la réalité (il existe un public pources enseignements basés sur la Tradition et non sur des visions incontrôlables),

l’auteur retirerait ces pages et en ferait un ouvrage papier.

Pour décourager les pirates (il en existe, même dans des domaines aussispirituels), l’auteur a pris les dispositions légales nécessaires. Ainsi, celui oucelle qui souhaite utiliser des textes extraits de l’ouvrage devra citer ses sourcesavec précision et ne pas se les approprier, sauf pour usage personnelévidemment.



Quatrième de couverture

Les publications se multiplient qui exposent des hypothèses ou desexplications déduites d’expériences scientifiques, données mettant en cause

cakra, corps subtils, conscience, âme, aura, esprit, niveaux d’être, etc., bref,tout ce qui constitue ce que le bouddhisme appelle l’agrégat (ensemble desubpersonnalités constituant le moi humain) et la tradition indiennel’ādhāra.

Si les chercheurs et les praticiens disposent des données les pluscertaines en ce qui concerne la matière (l’université est là pour y veiller), ilfaut regretter que ces penseurs tombent presque à tout coup sur lessimplifications de certaines traditions nées en Orient et transmises àl’Occident d’une manière plus ou moins approximative, parfois fantaisiste.

Pour percevoir ou mesurer un élément ou une force d’ordre matériel,on augmente la portée des sens par des instruments de haute technologie,tandis que, pour percevoir les réalités non matérielles, aucun instrument ne

peut affiner les perceptions des sens.

Il semble donc souhaitable d’offrir à « l’aventurier de la conscience »un vade-mecum, une synthèse accessible, un résumé clair desenseignements de la Tradition, enseignements habituellement transmis parfiliation initiatique.

Chacun pourra alors mener des travaux personnels à partir de donnéescertaines.

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Claude-Gérard Sarrazin a reçu les premiers enseignements initiatiquesen 1959. Il a vécu au Canada de 1962 à 1995 ; il a étudié (Université etInstituts) la psychologie, la sexologie, la théologie, la naturothérapie et lesdifférentes mystiques. Il a pratiqué, entre autres, le jñānā-yoga, le pūr ṇa- yoga et le yoga solaire.

Formateur et conférencier, il aime à transmettre clairement desenseignements peut-être trop souvent noyés dans la périphrase. Il a publiéune cinquantaine d’ouvrages et plus de deux cents articles.



Illustrations et tableaux de Vincent Ollier.



Avertissement

La lecture attentive des prolégomènes est indispensable à la bonnecompréhension du corps de l’ouvrage. Il ne s’agit ni d’une introductionlittéraire ni d’un historique de la question mais d’importantes remises encause et d’analyses détaillées de situations réelles.



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Introduction

Il semble que la recherche actuelle parte des données scientifiquesrigoureuses et expérimentales pour s’ouvrir progressivement à des données« supraphysiques » difficilement quantifiables ou simplement vérifiablesempiriquement.

La recherche se devait d’aboutir à des données d’ordre métaphysique.

Vers le bas, la physique est forcée de dissoudre les particules en éléments deplus en plus ténus pour déboucher sur des structures pratiquement sansappui matériel. Vers le haut, on tâte, parfois avec un bandeau sur les yeux,les univers considérés comme des utopies par bien des penseurs orthodoxes.Au-dessus et au-dessous, la réalité matérielle s’estompe pour disparaître dansun vide apparent, qu’on pressent structuré, vivant, « causal ».

Les publications se multiplient qui exposent des hypothèses ou desexplications déduites d’expériences sérieuses, publications scientifiques detous horizons, mettant en cause cakra, corps subtils (les étuis de l’agrégat), laconscience, l’âme, l’aura, l’esprit, les niveaux d’être, etc., bref, tout ce quiconstitue ce que le bouddhisme appelle l’agrégat et la tradition indiennel’ .

Si les chercheurs, les praticiens et les aspirants à une spiritualitéincarnée disposent des données les plus certaines en ce qui concerne lamatière (l’université est là pour y veiller), il faut regretter que ces aventuriersde la conscience tombent presque à tout coup sur les approximations d’unecertaine tradition née en orient et transmise à l’Occident d’une manière plusou moins approximative, parfois fantaisiste.

Qu’on me permette de reproduire un extrait d’un ouvrage dont je suiscoauteur :

« — Parlons de Rampa. Certains ont dit que c’était un fumiste quin’avait jamais mis les pieds au Tibet et que les erreurs monumentales dont ila parsemé ses ouvrages le prouvent abondamment. Si je cherche et que lehasard me fasse tomber sur un de ses ouvrages...

— Rampa est un romancier, pas un initié. Ses descriptions du Tibetsont nées de lectures et d’imaginations. C’est grandiose, fascinant, mais peuréaliste. Prenons l’exemple le plus connu dans son meilleur ouvrage. Le

maître ouvre le troisième œil du jeune Lobsang Rampa... Et voilà, grâce àun éclat de bois, le cakra du front est ouvert et le jeune Lobsang voit les



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auras de flamme de ses maîtres... Le romancier n’a pas l’air de savoir que lecakra du front sert à bien autre chose, surtout au Tibet. Et pourquoi avoir« ouvert » ce cakra plutôt qu’un autre ? Grâce à une super-acupuncture...ou grâce à une splendide imagination de romancier ?

— Je suppose que les ouvrages de ce genre abondent...— Ils noient le marché, ils font crouler les rayons chez les libraires.

— Brûlons tout !

— L’Inquisition faisait cela. Des intégristes de tout poil le souhaitentencore... Non, Rampa est utile : bien des chercheurs se sont éveillés grâce àces histoires fantastiques. Un feu s’est allumé en eux et ils ont appelé,cherché, insisté. Un jour, la Réponse est venue et ils ont oublié Rampa et sesconfrères, qu’ils devraient remercier. On finit toujours par comprendre que

ces romans ne sont que des romans de science-fiction, mais la vibration suffitpour réveiller, pour souffler sur la braise. »

À sa manière, Héléna P. Blavatsky a réveillé l’Occident bien avantRampa, mais ses révélations sont, pour une grande part, nées de ses« visions », de son imagination et de ses déductions personnelles. Pas plusque Rampa, elle ne peut être considérée comme une référence pour unchercheur ou un praticien désireux de structurer leurs travaux dans lesdomaines encore non balisés.

Mieux vaut, évidemment, lire les ouvrages d’érudits, tant orientaux

qu’Occidentaux. Alexandra David-Neel est bien plus crédible que Rampa etSri Aurobindo que Blavastky.

La difficulté provient de ce que, pour percevoir ou mesurer un élémentmatériel, une force d’ordre matériel, on augmente la portée des sens (vue,toucher, etc.) par des instruments de haute technologie, tandis que, pourpercevoir les réalités non matérielles, aucun instrument matériel ne peutaffiner les perceptions des sens : le semblable tâte le semblable ; lesinstruments matériels ne peuvent que préciser la nature et la quantité derésonances, de répercussions, de manifestations subséquentes mais nonl’élément subtil. On ne mesure pas la pensée ou l’émotion esthétique, mais

les modifications électriques, hormonales ou autres, réponses corporelles,matérielles, d’événements non physiques.

Pour percevoir et agir sur des forces appartenant à d’autres niveauxd’être que la matière, même la plus raréfiée, il faut, condition sine qua non,posséder en soi les sens requis, les instruments requis. Il s’agit de construireun autre « système nerveux ».

Ces études-là, pour être utiles et opératives, demandent évidemmentdes années ; elles sont aussi exigeantes que des études de médecine. Plusencore, pour être assimilées, elles exigent des années de travail assidu SURSOI (la construction du système nerveux subtil). Quelle université dispense



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actuellement (au début du XXIe siècle) un tel enseignement ? On setransmet des ficelles, des recettes, on plonge dans les ouvrages« ésotériques » et on est forcé d’extrapoler à partir des donnéesscientifiques. Les conséquences sont parfois désastreuses :

« Les expériences montrent régulièrement la difficulté deschercheurs à confirmer leurs hypothèses ou les premiers résultats :partant de prémisses fausses, ils ne peuvent qu’errer dans leursconclusions. En effet, les expérimentations qui fondent cette théorieprenant appui sur un faux principe [...] les résultats apparemmentpertinents, sont entachés de ce qu’on appelle un biais. Ils signifient toutautre chose que ce que l’on croit. »

(Du Chazaud, J., Le secret dévoilé du corps et de l’esprit , Téqui, 2000, p. 55)

Nous touchons là un domaine « sensible », car nul n’est omniscient,

même si...

Un doctorat en médecine n’accorde pas les compétences requises pourdevenir ingénieur ; un doctorat en physique ne transforme pas un physicienen médecin ; chaque branche du savoir permet de comprendre les branchesvoisines, mais rien ne remplace les études formelles. Ces choses-là sont sueset personne ne les conteste.

Certains médecins, malgré tout, pensent pouvoir « faire de lapsychologie » parce qu’ils ont suivi quelques heures de psychologie parmiles innombrables heures d’anatomie, physiologie, pathologie et autres

nécessités.Quand il s’agit de matière, de réalités visibles et pesantes, mesurables,

chacun connaît le principe de Peters et se garde de franchir le seuil de sonincompétence.

Cependant, quand il s’agit des mondes immatériels (psychologie etsurtout métaphysique), le principe de Peters ne joue plus. Allons-yallègrement. Une compétence dans un domaine matériel (physique,médecine, biologie, astronomie, etc.) laisse croire à l’omniscience dans lesdomaines plus éthérés.

Nous reconnaissons là une attitude naturelle, encouragée par unecivilisation technologique, matérialiste, qui a fermé les écoles de mystères etqui appelle réalité la seule matière.

Il semble donc souhaitable d’offrir au chercheur comme au thérapeuteun vade-mecum, une synthèse accessible, un résumé clair des enseignementsde la Tradition, enseignements généralement transmis par filiation initiatique.

Cependant, l’auteur de ces lignes ne croit pas livrer « la Vérité, la Voie,la Vie », mais tente de transmettre sans trop de distorsion UNE Vérité, une

Vérité à laquelle il a consacré sa vie.



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Il se pourrait que je sois dans l’erreur la plus totale ; j’aurais commeexcuse d’avoir livré l’axiologie qui organise les éléments dont je puis déciderl’agencement, éléments constituant ma destinée voulue, et d’avoir tenté detransmettre les enseignements de la Tradition sans trop les déformer parmon inconscience essentielle.

Si je ne puis rien prouver, je puis au moins démontrer. J’ai donc tentéde démontrer. Il se pourrait, là encore, qu’une faille vienne faire basculer madémonstration.

Dans le présent ouvrage, je propose une ontologie sur laquelle reposeratout mon travail. Elle n’est pas reliée au courant né de la psychanalyse,encore moins aux courants réductionnistes des psychologies américaines.Mon ontologie devra donc être considérée, au départ, comme une hypothèsede travail et non comme un ensemble de postulats exigeant un acte de foi.

Cette ontologie a pour elle l’ancienneté et des millénairesd’expérimentation. Telle qu’elle est présentée, elle a soutenu l’expériencerépétée de millions de méditants et de yogi en Inde et ailleurs.

Cette grille d’analyse, en effet, est tirée, avant tout, de la traditionvédique.

Je n’ai pas choisi cette ontologie pour ajouter un cachet d’exotisme àmon propos mais bien parce qu’elle me semblait, de par ma propreexpérience, la plus transparente, celle qui pourrait bien se rapprocher le plusde la source, si source il y a.

Elle fait appel à des notions de mystique, elle part du postulat que Dieuexiste et qu’il est à l’origine de la Création tout entière.

On pourra se contenter d’en retenir les termes comme le faisaient lesacupuncteurs anciens : ils auront le mérite d’être imagés. Si l’on est porté àl’introspection, on pourra tenter d’en vérifier les fondements.



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Prologue

On ne pourrait parler d’ontologie humaine sans partir d’une grilled’analyse ; le nombre de ces grilles (psychologiques, sociologiques, etc.) estélevé mais certains systèmes sont plus connus que d’autres. Néanmoins, onoublie généralement que ces grilles sont arbitraires.

Par exemple, l’ontologie de Freud (moi, sur-moi, ça, libido, complexes,

etc.) est strictement indémontrable scientifiquement parlant ; cette grilled’analyse a cependant soutenu la recherche et la pratique de milliers depsychanalystes et de psychologues, enrichi la palette de maints critiquesd’art, de littérature ou même de musique, sans oublier les écrits de certainsthéologiens qui se sont déclarés ouverts à la vie.

L’ontologie de Jung est encore moins démontrable sur un planpurement scientifique ; elle fait appel à des concepts très vastes (inconscientcollectif, archétypes, animus et anima, etc.) que l’expérience sensible ne peutsaisir ; cette ontologie a pourtant illuminé l’esprit de milliers de penseurs etde chercheurs, tout autant que la grille proposée par Freud.

Les psychologies « objectives », basées sur le comportement, lerenforcement ou tout autre méthode non psychanalytique, ne peuvent pasplus démontrer que leurs grilles d’analyse sont fondées sur une réalitémesurable. Les travaux de Piaget, pourtant répandus de par le monde, fontappel à des données non mesurables, contestées par certains chercheursréfractaires à sa manière de comprendre l’intelligence et ses subtilités.

Tous les Chrétiens ont répété l’ontologie paulinienne (corps, âme,esprit) sans jamais pouvoir définir opérationnellement chacun des éléments

de l’être humain.Quand il s’agit d’« ontologie de pointe », la tentation est grande qui

consiste à puiser dans les hypothèses récentes de la physique et de toutexpliquer « scientifiquement ». C’est ainsi que la mémoire, par exemple, futd’abord « dans le cerveau », puis « dans les neurones », puis « dans lesassociations de neurones », puis « dans la névroglie », puis « dans lestubules », puis... Chaque fois, le théoricien propose une explication quidépasse le niveau de vérification atteint par la Science ; lorsque le niveau estatteint, la théorie s’effondre et on en propose une autre. Les physicienssavent, sauf exception, qu’ils avancent des théories ; certains philosophes et

psychologues ou praticiens de la psychologie « de pointe » s’appuient surces théories pour en faire des arguments de démonstration.



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Nous choisirons une autre voie, tout aussi contestable, mais nous laproposerons comme une série d’hypothèses de travail, que chacun pourraou non vérifier, accepter ou rejeter.

Confirmant que les Écritures anciennes recèlent des trésors (à décoder),

que « l’honnête homme » occidental ne soupçonne même pas, des penseurseuropéens et américains ont déjà tenté de « traduire » les mythes grecs enlangage psychologique, psychanalytique ou scientifique. Nous leuremboîterons le pas en associant tradition grecque et tradition védique ; lasource est d’ailleurs commune : on parle des Indo-européens.

Que le lecteur ou la lectrice se rassure : ces emprunts ne seront pasétouffants et seront présentés d’une manière compréhensible, qui passerainaperçue en général.

Il me fallait, néanmoins, rédiger cette mise au point afin de ne pas être

taxé de plagiat en laissant croire que la complexe ontologie védique étaitmienne ou d’être pris pour un aimable rêveur.

Nous ne nous priverons donc pas des données de la Tradition sousprétexte de non-vérification par l’appareillage électronique moderne. Cesdonnées devront être tenues, à tout le moins, pour des concepts utiles et noncomme des dogmes indispensables à la compréhension de notre travail.

Les matérialistes (au sens philosophique du terme et non dansl’acception commune) réduisent la réalité tout entière à la seule matière etexpliquent tous les phénomènes vitaux, mentaux, conscients par des

modifications ténues de la matière et des agencements moléculaires ouatomiques. Les spiritualistes admettent la réalité d’un ou plusieurs universnon physiques.

La Tradition, évidemment, est spiritualiste. Elle est même vitaliste (levitalisme déclare que les phénomènes vitaux sont irréductibles auxphénomènes physico-chimiques).

Certes, il est encore impossible de prouver que les univers immatérielsexistent, du moins d’une manière « scientifique », c’est-à-dire mesurable pardes instruments forcément matériels, incapables, par construction et par

essence de mesurer autre chose que ce pour quoi ils ont été construits.Rappelons si nécessaire qu’on ne mesure pas la pensée avec un E.E.G., maisqu’on commence à découvrir certaines manifestations électriques dufonctionnement mental et psychologique en général.

Poursuivons notre quête informelle, sans idée de prouver que lesenseignements de la Tradition sont recevables mais bien que cesenseignements livrent des pistes intéressantes aux chercheurs.

« Les temps sont révolus où l’on croyait possible de construiredes machines pensantes. Au début des années cinquante, un groupe demathématiciens brillants — les cybernéticiens — inventèrent



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l’ordinateur avec l’intime conviction qu’ils donnaient naissance aucerveau électronique. [...] Inspirés par les connaissances en neurologiede l’époque, les cybernéticiens aperçurent un parallèle entre lefonctionnement d’un système binaire et celui des neurones du cerveau.[...] Les cybernéticiens en déduisirent que la pensée était engendrée par

l’arrangement logique des « cellules binaires », c’est-à-dire desneurones. Pour eux, l’intelligence, la conscience surgissait du nombregigantesque d’influx nerveux, donc de messages binaires, quiparcourent toutes les zones cérébrales. [...] Cinquante ans plus tard, unconstat d’échec s’impose : l’ordinateur, devenu extrêmementperformant, a beau avoir conquis le monde, il n’en est pas moins restéaussi « bête » qu’à ses débuts ! « L’intelligence artificielle » est encoreune chimère. »

(Article signé Roman Ikonicoff, Science & Vie n° 945, juin 1996, pp. 60 sqq.)

Il n’a pas manqué de théoriciens pour s’emparer de l’idéed’intelligence artificielle et tenter de tout expliquer dans l’humain. Lesthéories de la physique fascinent les théoriciens des autres disciplines, quioublient généralement que les théories de la physique ne sont que deshypothèses de travail, parfois confirmées après des années ou des lustres derecherche expérimentale, parfois remisées en attendant une éventuellerésurrection.

Nous suivrons un auteur scientifique qui écrit, dans un ouvragetechnique :

« Tout ceci nous montre que les connaissances transmises pard'anciennes civilisations sont loin d'être à dédaigner comme certainsesprits dits scientifiques de notre époque ont trop souvent tendance à lefaire. Les Chinois utilisaient, il y a plus de deux mille ans, des aimants àdes fins thérapeutiques. La thérapie par aimants était incluse dansl'ensemble de la médecine chinoise avec la phytothérapie etl'acupuncture. La thérapie par champs magnétiques fait égalementpartie de la tradition indienne. En Égypte ancienne, on retrouve destraces de l'utilisation de pierres d'aimant dans des traitements decertaines affections. »

(Danze, J.-M., Le système MORA, Encre, 1992, p. 219)

Terminons ce préambule par une conclusion personnelle (à vérifieréventuellement par une recherche plus approfondie) : chaque fois que « laScience » a contredit un enseignement de la Tradition, le temps a réparé :une explication, une nouvelle théorie corrigeait ou annulait ce qui semblaitplus vrai que la Tradition.

La technologie permet des perceptions et des actions de plus en plusprécises et rapides dans le domaine matériel, et condense le temps autrefoisnécessaire au travail, mais elle n’est qu’un prolongement de la consciencehumaine.



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Parlons maintenant de l’homme total.

Pour situer ma démarche, je devrais appeler l’homme d’un terme plusprécis et plus représentatif du sujet : holanthrope.

Dès 1973, on m'avait demandé de rédiger les bases philosophiques1

nécessaires à un regroupement initiatique. À cette fin, j'avais dû créercertains néologismes, utilisés par la suite dans mes ouvrages ; l’un d’euxnous servira encore une fois : holanthrope (l'homme total).

L'étymologie de ce néologisme se lit ainsi :

holanthrope : holo / anthropeholos, entier (grec) ;anthrôpos, homme (grec).

L’holanthrope est l’homme total, régénéré par l’initiation et le travailsur lui-même, l’homme réalisé des Traditions initiatiques, le Rose-Croix de laTradition rosicrucienne. Il s’agit de la réintégration connue de plusieursTraditions initiatiques.

1. Les Cahiers de Cours de l’Holanthrope, Hélios, Jonquière, Québec.



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Mythologie et Tradition

Les acupuncteurs occidentaux acceptent sans sourciller la mythologieet la philosophie chinoises qui sous-tendent les principes de l’acupuncture. Ilss’en servent comme d’un moyen mnémotechnique, comme d’un ensembleconceptuel et ne se sentent pas du tout obligés d’adhérer à cettemétaphysique dont la traduction en langue moderne (lecture au premierniveau) donne une impression peu flatteuse pour l’intelligence.

Ainsi, on apprend que

• Le méridien « Mère » est celui qui donne l’énergie ; le méridien« Enfant » est celui qui la reçoit ; si un méridien est vide, tonifier la Mère ; siun méridien est en pléthore, tonifier l’Enfant. Par exemple, le Gros Intestinest la Mère de la Rate-Pancréas, comme Vésicule Biliaire est la Mère duPoumon.

• Au pouls gauche, on lit le pouls de l’Époux ; au pouls droit, on lit lepouls de l’Épouse. L’époux malade met en danger l’épouse dont l’énergiedoit être renforcée. Par exemple, le Foie est l’époux de Rate-Pancréas, etVésicule Biliaire est l’époux de l’Estomac.

• Le bois (Foie) triomphe de la Terre (Rate), la Terre (Rate) triomphede l’eau (Reins), etc.

• Le Ciel est Yang et la Terre Yin, que l’Homme est le médiateur.

Encore faudrait-il ajouter la signification du nom attribué à chacun despoints sur les méridiens. Citons, par exemple :

4 VC origine du passage5 VC porte de pierre6 VC mer de l’énergie7 VC traversée du Yin8 VC tombeau de l’esprit

Etc.

Ces termes peuvent être considérés comme des associationsmnémotechniques ou, selon la Tradition, comme des liens avec des réalitésautres.



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Prolégomènes



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Anarchie sémantique

La philosophie implicite de l’Occident étant réductionniste, l’êtrehumain est aplati (le corps-matière, et la pensée-épiphénomène électrique) etl’anarchie règne dès qu’il s’agit d’ontologie.

On peut lire, dans des ouvrages sérieux et documentés, des expressionscomme celles-ci :

« le travail spirituel sur l’énergie qui parcourt le corps humain »« la spiritualité du sourcier »« l’énergie spirituelle qui parcourt les méridiens d’acupuncture »« le ch’i (le ki) est d’essence spirituelle »

Citons un extrait1 typique :

« Un dénominateur commun à toutes les disciplines physiques de

même qu’au travail mental et spirituel [c’est moi qui souligne] est laméditation sur l’Orbite Microcosmique [...]. Le Ching Chi est amenédans ce courant à partir des centres inférieurs et distribué à travers lecorps. »2

Quelques pages plus loin, oubliant le travail mental, les auteursécrivent : « l’esprit déplace l’énergie ». Esprit et mental sont doncsynonymes ; pourquoi deux termes différents ? Refermons l’ouvrage, parailleurs fort instructif et bien conçu.

On peut également lire (dans bien des ouvrages et des articles) et

entendre une expression plutôt déconcertante : « L’homme n’utilise que 10% de son esprit ».

Un mouvement de recul s’impose : a-t-on d’abord défini l’esprit ?Comment évaluer ce qu’on n’a pas encore défini ? De plus, pour parler de

1. J’insiste et je précise : je ne condamne nullement les ouvrages que je vais citer ; je déplore que leursauteurs aient dû utiliser l’ontologie ridicule née d’une acculturation réductionniste « allant de soi ». Lesouvrages font partie de ma bibliothèque et de mes lectures.

2. Excellent ouvrage de manipulation de l’énergie de Mantak Chia et Maneewan Chia, Nei Kung de lamoelle des os, Guy Trédaniel, 1988.



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10 centimètres (10 % ou dix centièmes), il faut d’abord définir le mètre(100 %). Qu’est-ce que l’utilisation à 100 % de « l’esprit » ?

Les réductionnistes parleront plutôt de l’utilisation à 5 % du cerveau.La neurologie confirme-t-elle cet usage restreint ? Et, dans tous les cas, que

serait une utilisation à 100 % d’un cerveau en excellent état de marche ? Sipersonne n’y est parvenu, comment peut-on évaluer la performancemoyenne des utilisateurs ?

On appelle souvent spirituel tout ce qui n’est pas physique. Cetteconfusion provient de l’ontologie étriquée qui a généralement cours enOccident ; on parle du corps et de l’esprit, on appelle mental ce qui devraits’appeler conscience, etc. Dans cette optique, tout ce qui n’est pasperceptible par les sens physiques et les instruments de mesure qui lesprolongent s’appelle spirituel s’il s’agit d’objets, de mental s’il s’agit dephénomènes humains.

L’ontologie de la grande Tradition nous ramène au véritable niveau : ils’agit, dans bien des exemples, du premier plan, le plan physique subtil1 et,dans certains cas, du degré vital le plus rapproché de la matière.

Certes, à la source, tout est spirituel puisque tout provient de la Sourceunique, mais une fleur n’est pas un déchet et un aliment n’est pas un poison,même si tout provient de la même Source. À l’arrivée, des distinctionss’imposent.

L’ontologie floue permet de répéter l’ineptie : « la pensée peut tout »

alors que les paralytiques pensent à leur guérison, que les impuissants pensent à leur érection et que les bègues pensent à leur diction. Si cetteexpression reposait sur une réalité, il suffirait de penser « jambe, bouge » ou« muscles de la phonation, parlez » pour que tout rentre dans l’ordre. Lesimple fait qu’il faille travailler longuement (rééducation, biorétroaction2,concentrations, méditation, théurgie) pour parvenir à un contact entre laconscience et le corps démontre que le mental n’y est pour presque rien. LaNature ne saute pas de plan (entre le mental et le physique s’étagent lesniveaux du Vital).

Pour rester « scientifique », il faut considérer que le cerveau est le siègede la pensée et des émotions. LA diff iculté ontologique commence dès lemoment où il faudrait expliquer l’entraînement par biorétroaction3 : QUI ouQUOI commande au cerveau de modifier le rythme électrique (ondes alpha,bêta, thêta, etc.). Le cerveau se dédoublerait et SE donnerait l’ordre de...Les explications habituelles passent sous silence ce problème ou le noientsous un déluge de termes techniques empruntés à la biologie de pointe.Certains théoriciens empiriques (dans le domaine de la biorétroaction) secontentent de parler de « l’esprit qui commande au cerveau ou au corps »,

1. Voir plus loin.2. Anglais : biofeedback.3 . Cf. plus loin une étude plus détaillée.



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sans définir cet esprit évidemment. Les théoriciens plus lettrés préfèrentparler de la pensée qui commande... Si la pensée était en cause, il suffirait depenser « ondes alpha » et l’E.E.G. enregistrerait lesdites ondes.L’apprentissage consiste justement à se passer de la pensée pour atteindre àla conscience. Les théoriciens marqués par une psychanalyse approximative

parlent plutôt du subconscient, sans pouvoir expliquer le processus : lesubconscient se dédoublerait et se dicterait tandis que le cerveauenregistrerait et manifesterait ce dédoublement.

Quand il s’agit de modifier la température d’un organe grâce à labiorétroaction (les sondes thermiques enregistrent parfaitement lesmodifications, objectives, matérielles, physiologiques), on peut encore direque c’est le cerveau qui dicte une vasodilatation, sans encore pouvoirexpliquer la nécessité de l’entraînement. On branche quoi sur quoi ? Quant àla pensée ou au subconscient, l’explication se heurte toujours aux mêmesimpossibilités. Avant l’invention des appareils de biorétroaction, il fallait des

années de travail auprès d’un maître pour parvenir à dicter au corps lamoindre modification ; si la pensée avait été en cause, il aurait suffi de penser« vasodilatation » et tout aurait été accompli. Si le cerveau avait pu sedédoubler, tout le monde y serait parvenu depuis longtemps.

Les appareils de biorétroaction permettent justement de prendreconscience des mécanismes et de les influencer. L’utilisateur sait fort bienque c’est lui qui commande, mais pas sa pensée, pas son cerveau, lui. C’est-à-dire ?

Pour rester scientifique, on a tenté d’expliquer la conscience (clé del’être vivant) par des particules supralumineuses, après avoir pensé à desensembles électromagnétiques ou à des ensembles provisoires de neurones etde synapses. Que vaut une hypothèse explicative si elle n’est suivie d’uneapplication immédiate ? Savoir, c’est pouvoir, dit la Tradition. Si laconscience est un ensemble de particules, fort bien ; comment manipule-t-onces particules ? QUI les manipule ? Une superparticule ?

Continuons.

Consultons un ouvrage rédigé par des spécialistes ayant l’expérience del’introspection, de la méditation, de la concentration tout en restant devéritables scientifiques. L’ontologie occidentale fait barrage, une fois de plus.

Dans l’introduction de l’excellent ouvrage consacré à la méditationtranscendantale1 que nous prendrons comme témoin, on peut relever l’usagedu mot esprit :

« L’esprit doit intervenir pour approfondir et redécouvrir, pourlui-même, les principes existant uniquement entre et non à l’intérieurdes différentes parties. [...] « Comprendre » ou « saisir » procèdent de

1. Bloomfield, Dr H.H., Cain, M.M., Jaffe, D.T., Kory, R.B., La M.T . Tchou, 1976.



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la pensée unique de l’esprit et amènent l’individu à une prise deconscience des vérités cosmiques éternelles »,

Plus loin,

« L’esprit, et l’esprit seul, peut découvrir les interrelations qui seproduisent à divers taux exponentiels de changement entre lessimilitudes des expériences des cas d’espèce... »

Le mot esprit est donc utilisé pour désigner un ensemble de processusd’ordre intellectuel (le plan mental de la Tradition). Page suivante,l’acception change :

« Le phénomène de vie est identifié aux phénomènes de l’esprit »

L’auteur démontrait que l’ensemble des atomes étant inanimé, il fallait

un élément supérieur pour qu’apparaisse la vie (ce que confirme laTradition). Cette force différente... « c’est l’esprit ». Si « l’esprit » est cettevie, c’est l’anima latine, c’est le niveau vital inférieur de la Tradition, maisnous sommes très loin de l’intelligence (l’esprit ayant déjà été défini commeintelligence), sinon l’amibe serait douée d’intelligence raisonnante.

Plus loin, le même auteur écrit :

« Ayant à l’esprit toutes ces pensées et considérant marésolution... »

Cette fois, l’esprit n’est plus l’intelligence, encore moins le principe devie mais le champ de conscience...

L’ontologie est de plus en plus vague (comme il est d’usage enOccident, pourtant rompu à la précision scientifique) :

« La personne qui médite permet à son esprit 1 de connaître unétat de détente et de bien-être tel que son attention se trouve attiréevers l’intérieur. »

La personne n’est donc pas l’esprit puisqu’elle permet à l’esprit de se

détendre ; elle est donc différente. La personne se trouve attirée versl’intérieur. De quoi ? De l’esprit ? Qui est cette personne ? Une personne(un esprit ?) va à l’intérieur d’elle-même. L’intérieur, donc un extérieur.

On pourrait espérer que Maharishi, pourtant rompu à la méditationtranscendantale, puisqu’il l’a enseignée pendant des lustres, puiserait dans lamétaphysique et la psychologie de l’Inde pour s’exprimer. Non, il estcontaminé :

1. C’est moi qui souligne.



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« Une pensée prend naissance au niveau le plus profond de laconscience et s’élève à travers toute la profondeur de l’esprit pourfinalement émerger en tant que pensée consciente. Nous constatonsainsi que chaque pensée anime la conscience sur toute son étendue etdans toute sa profondeur. »

Le maître de la M.T. emploie bien le mot conscience, mais il en reste àl’esprit non précisé. Et cette pensée, est-ce une réflexion mentale, unsentiment, une sensation, une prise de conscience d’un mouvementintérieur ? Que signifie la profondeur de l’esprit ? De l’intelligence ? De laforce de vie ? De l’ensemble des subpersonnalités du moi ? Des régionssubconscientes ?

Dans un ouvrage fort intéressant1, l’auteur est forcé, une fois encore,d’utiliser les termes flous et de multiplier les confusions et les contradictionsde rigueur :

« En effet, il apparaît que le cerveau entretient des relationsinconnues avec le corps. Le subconscient semble être relié étroitementà toute la mécanique corporelle.

En arrivant à court-circuiter le conscient, il semblerait que noussoyons en ligne directe avec notre subconscient et de notre corpsintime. » (p. 62)

Le subconscient serait-il dans le cerveau ? QUI parle au subconscient ?Le cerveau ? Qui parle et commande au cerveau ? Un autre cerveau ? Le

conscient est-il le cerveau ? Qui court-circuite ce conscient pour atteindre ausubconscient ?

Un peu plus loin :

« L’attention devient alors « flottante », nos muscles sontrelâchés, tandis que notre esprit, lui, s’active dans de multiples rêves. »(p. 64)

Le mot est lâché : « notre esprit ». Que devient le conscient, quedevient le cerveau ? Où se situe l’attention ? Appartient-elle au cerveau ?

Pourtant l’auteur parle avec justesse des expériences de consciencemodifiée, de biorétroaction, d’hypnose, de psychologie de pointe. Mais il estforcé d’utiliser l’ontologie admise implicitement dans notre monderéductionniste. Un innommable imbroglio, où rien n’est défini, rien n’estcerné.

On comprend mieux la position des chercheurs qui tiennent àl’homme-machine : le cerveau est l’homme ; on décortique (hémisphères,néocortex, système lymbique, lobes, synapses, etc., etc.). On prouve par des

1. Krsmanovic, S., Faites chanter vos neurones, Le Souffle d’Or, 1997.



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interventions chirurgicales ou l’usage de substances psychotropes que lecerveau...

Laissons les méditants et les matérialistes (les deux extrêmes, enquelque sorte) pour passer aux psychologues. On pourrait s’attendre à une

meilleure définition de l’être humain. Prenons un excellent ouvrage1 etcherchons le mot clé, l’esprit . On l’y trouve, évidemment, ainsi que le motmental.

« La position du neuropsychiatre qui réduit l’homme à sastructure neuronale ne peut plus guère être justifiée scientifiquement denos jours, ne serait-ce qu’à cause de l’hypothèse des champsmorphogénétiques de Sheldrake, un concept ouvrant la porte à lanotion de transfert d’information sans support matériel au sens strict duterme.

« Reconnaître l’existence des processus matériels de la souffrance,du refoulement et de la névrose n’implique pas que l’on doive nier lanature spirituelle de l’être humain. On peut parfaitement reconnaîtrecelle-ci tout en cherchant à mieux comprendre la structure neuronalequi en est la matérialisation2. » (p. 85)

Ainsi, l’homme a une nature spirituelle, qui comprend l’intelligence etl’émotion. L’esprit est donc tout ce qui est psychologique.

Beaucoup plus loin dans le corps de l’ouvrage, le même auteur parle del’esprit d’une tout autre manière :

« Cependant, si l’homme est avant tout un « Esprit », il est aussiun être émotionnel. Un autre des obstacles à la réussite d’une thérapieest la méconnaissance d’une des formes de l’intelligence : celle ducœur. » (p. 272)

L’esprit n’englobe donc plus l’émotivité. Et le cœur (l’émotivité,l’affectivité sans doute) est à part. L’intelligence devient cette fois la prise deconscience. L’intelligence des tests de Q.I. se définirait comment ?

« Il n’a plus tous ses esprits ». Faut-il comprendre que « l’esprit

humain » (constituant tout son être) est multiple ? Que le même terme(esprit) puisse définir à la fois l’ensemble (l’esprit humain) et chacun dessous-ensembles (les esprits) ?

« L’esprit de la loi ». « La lettre et l’esprit ». Que devient l’esprithumain ? La loi aurait-elle un esprit ? Le même terme définirait à la fois unprincipe psychologique vivant (esprit humain) et un concept ? L’esprit del’homme n’est-il donc qu’un concept ? L’homme n’existe que par soncorps et son cerveau ? Pourquoi alors parler de « psychosomatique » ?

1. Bordessoule, G., Se libérer de la souffrance par la parole , Rocher, 1995.2. C’est la position de la Tradition.



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« Une répartie spirituelle ». Donc, seul l’humour ja il li t de l’esprithumain. Le reste de « l’esprit » n’est que... quoi ?

« Heureux les pauvres en esprit ». Cette fois, esprit signifie attitude.L’esprit humain peut donc avoir une attitude ou n’est qu’une attitude. Une

attitude de quoi si l’humain n’est qu’un corps ?La théologie déclare qu’un ange est « un pur esprit » ; le profane dit

qu’un fantôme est un esprit. L’ange est-il un fantôme ou le fantôme unange ? Tout se complique lorsqu’on dit que tel homme célèbre est « ungrand esprit ». Fantôme ou ange ? Mais le reste de l’être non corporel ?

On parle aussi du Grand Esprit pour signifier le dieu tribal.

Le terme esprit ne signifie donc à peu près tout ou à peu près rien.

Il faudrait recommencer la démonstration au sujet du mot âme et dumot cœur . Contentons-nous de quelques fantaisies oratoires indignes dupropos :

1- « Au plus profond de mon âme »2- « En mon âme et conscience »3- « Mon âme exalte le Seigneur » (Lc I, 46)1

4- « Sauver son âme »5- « Le voyage de l’âme »6- « L’âme est immortelle ».

S’agit-il toujours du même concept ? L’âme dont il est question en 6(élément divin, immortel, transcendant la nature humaine mortelle) est-elle lamême âme que l’âme en 5 (le « voyage astral ») ou en 2 ? Faut-il répéter ladémonstration, un peu plus féroce, avec :

« Comprendre avec son cœur »« Garder dans son cœur »« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ».

De quoi s’agit-il réellement ?

Nous avons laissé de côté les expressions les plus pauvres telles quel’état moral de...

ce qui n’est pas mental n’est que physique

le psychique et ses montagnes russes

etc.

1. L’original grec dit : psukê et non « âme » passe-partout.



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En utilisant une ontologie aussi floue, aussi primitive, comment espéreravancer rapidement dans la recherche ? Je suggère de remplacer le motesprit par machin et âme par truc ; ce sera aussi précis et aussi élégant.

Le tableau périodique des éléments de Mendeleïev1, établi dès 1869,

permet d’expliquer les propriétés chimiques des éléments ; un tableau aussiprécis reste à vulgariser en psychologie, en métaphysique et en énergétique.L’Orient, gardien de la Tradition, nous l’offre. Il n’est pas aussi évident quele tableau des éléments, mais il est aussi complexe et aussi logique. C’est cetableau que nous utiliserons.

Si nous en revenons à la Tradition et à ses enseignements, nous verronsplus loin que nous sommes faits de petits morceaux sans lien entre eux,comme des personnes différentes, plus ou moins évoluées, plus ou moinsindividualisées, certains plus évolués que notre personnalité consciente,d’autres bien loin en arrière. Les différences et les inégalités s’expliquent

d’elles-mêmes : tout dépend des « morceaux » mis en avant par l’éducation,les vies successives, les événements, le destin.

On comprend dès lors que certains puissent percevoir ou manipuler desforces et des énergies que d’autres ne soupçonnent même pas ou refusentavec toute la certitude de leur vécu.

Un jour, l’Occidental érudit acceptera de considérer que la réalité n’estpas que l’univers matériel dont nos sens physiques et nos appareils prennentconnaissance. Tout deviendra clair et logique. Telle est du moins maconviction (je suis ou j’essaie d’être un fils de la Tradition), que je ne puis

soutenir « scientifiquement parlant ».

Ne serait-il point temps de définir chacun des termes et d’imiter lesmaîtres des sciences dites exactes qui définissent chacun de leurs termesavant de démontrer quoi que ce soit ?

Prenons un exemple de ce refus systématique.

Pendant des millénaires, les acupuncteurs découvraient les pointsd’acupuncture et le trajet du ch’i SANS le moindre appareil électronique.L’Occident, humblement rationaliste, se gaussa : superstitions ridicules. Les

méridiens ne suivaient aucun trajet anatomiquement reconnu. Vint le jour oùla technologie permit de situer les points et de mesurer le ch’i. Aucunmonsieur je-sais-tout n’est encore venu présenter ses excuses.

On peut sentir, on peut voir cette énergie. La Tradition l’enseignedepuis des millénaires. Mais il est de bon ton de dresser la pancarte :scientifiquement irrecevable. On admet (en soupirant) que des machinesmesurent, détectent, injectent MAIS pas que des humains en fassent autantDIRECTEMENT.

1. Dimitri Mendeleïev (1834-1907)



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Tout comme il est des musiciens1 (doués de l’oreille absolue) quientendent le nom de chaque note sans voir la partition, il est des sensitifs quiperçoivent ou voient l’énergie. Une différence : si les musiciens doués del’oreille absolue sont rarissimes, les profanes capables d’apprendre àpercevoir et à voir sont très nombreux.

« Ces choses-là n’existent pas, puisque, comme la majorité, moi,modèle, je ne les perçois pas ». Déjà entendu cela ?

1. Dont l’auteur de ces lignes, qui s’exprime donc en connaissance de cause.



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Du symbole authentique

Depuis quelques décennies, de nombreux ouvrages ont attiré notreattention sur le symbolisme, ce langage particulier, à la fois langue étrangère(il faut en effet apprendre à la déchiffrer) et langue maternelle (par exemple,nous rêvons spontanément dans cette langue).

Les mystiques du passé ont laissé des textes et des images hautement

symboliques ; les cathédrales elles-mêmes sont couvertes de symboles et sontelles-mêmes des symboles de pierre ; les occultistes ont couvert des milliersde pages de symboles réservés aux adeptes. Les psychanalystes ont fouillénotre vie secrète pour en décortiquer les symboles. Bien auparavant, lesanciennes civilisations (Égypte, Chine, Grèce, Inde, etc.) emplissaient les lieuxsaints de symboles ; rien alors n’était « gratuit », décoratif ; tout pouvait etdevait « se lire ».

Le profane en la matière croit généralement que le symbole est pureconvention, construction arbitraire soumise à l’usure du temps. L’initié (àtous les sens du terme) sait qu’un véritable symbole transcende le temps etl’espace car il est projection matérielle d’une réalité autre, incarnation d’uneIdée.

Le symbole est une réalité et non une abstraction purement arbitraire,réalité qu’on peut comprendre d’une manière ascendante (les montées desfaits, les données de l’espèce, les traces primitives, les réminiscences dusubconscient) ou d’une manière descendante (la projection des Réalitéssupraphysiques dans la matière perceptible par nos sens, l’incarnation desIdées, toujours au sens platonicien du terme).

Au sens strict du terme, le symbole est la partie visible d’un icebergimmergé dans sa plus grande partie. Le symbole, c’est la partie visible d’untout trop grand ou trop différent. Le symbole, c’est un signe matériel, uneforme matérielle exprimant une réalité ou une forme immatérielles. Lesymbole n’est pas un signe pris au hasard, mais un AFFLEUREMENTdécouvert par hasard ou par révélation.

On confond, souvent, de nos jours, un symbole graphique commode(une carte routière en est couverte), « symbole » arbitraire, et un symboleRELIÉ. On peut modifier un « symbole » graphique (une nouvellesignalisation routière pour exemple) sans rien changer à l’ordre du monde.

On ne peut changer un symbole : il possède une existence indépendante despenseurs, créateurs, artistes ou autres humains doués du pouvoir mental



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créateur. Un maître occultiste peut créer un symbole : il construit un lien, unpont, entre un être matériel quelconque (statue, objet, dessin, son, etc.) etune réalité supérieure. Comme un électricien qui installe une nouvelle prisede courant : chacun peut ensuite brancher l’appareil électrique de son choix ;le courant arrive à la prise. La prise est le symbole de l’électricité, elle n’est

pas l’électricité mais elle y est RELIÉE.Un symbole, c’est un lien. Savoir lire les symboles, c’est savoir lire les

forces. Créer, en psychologie, un test de projection, c’est découvrir unnouveau lien entre un geste graphique ou une manière de percevoir, ouencore de s’exprimer, et une réalité psychologique voilée, ignorée ourefoulée. Le test de projection est un symbole, au sens strict.

De nos jours, on confond parfois signe et symbole.

Une grosse voiture noire est le signe de la richesse mais non son

symbole, quoi qu’en dise la tradition verbale. On peut toujours voler unevoiture luxueuse, la louer, l’emprunter ou l’acheter à crédit : on n’est pasmis en contact avec la force (occulte, alchimique) qui crée la richesse. Onpromène alors sa pauvreté dans une voiture noire, signe de richesse.

Si on met les doigts dans une prise de courant, si on tient une tigemétallique quand l’orage gronde, on est mis en contact avec l’électricité :prise et tige sont des symboles et non des signes.

Nous verrons plus loin la nécessité de comprendre la notion desymbole.



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Microcosme et macrocosme

La Tradition enseigne que l’homme est à l’image des dieux, quel’homme est le microcosme et l’univers le macrocosme, car « tout ce qui esten bas est comme ce qui est en haut » parce que « tout descend de plan enplan ».

Rappelons d’abord l’étymologie :

Français grec signification

cosme kosmos ordre, universmicro mikros petitmacro makros long, grand

Les deux termes semblent associés pour la première fois par Démocrited’Abdère, mais on les attribue également à Pythagore.

Le microcosme (microcosme) est le « petit univers » ; le macrocosme

(macrocosme) est le « grand univers ». Le microcosme est le symbole (àl’image) du macrocosme ; le microcosme est ce qui est perceptible, ce quiémerge de l’iceberg (du macrocosme). Donc l’homme (et la femme) est àl’image de l’univers ; « à l’image » donne l’impression d’une vagueressemblance ; il s’agit en fait de parallélisme ou plutôt d’homothétie.

Au niveau purement physique,

l’homme est un sous-ensemble provisoire de l’ensemble matériel appeléunivers. Ses atomes de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote sontsemblables à tous les atomes de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote

de l’univers.Les cendres d’un homme incinéré sont semblables à des cendres de

n’importe quel animal et ses composants chimiques se retrouvent dans laterre, l’eau, l’air et toute la biosphère. L’homme est un nœud provisoire dematière retenue par une force spéciale, que nous appellerons provisoirementla vie individuelle.

Le corps-matière de l’homme réagit aux forces d’attraction, degravitation, aux changements de température, aux décharges électriquescomme n’importe quel ensemble de matière.



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L’homme est un morceau de l’univers matériel : c’est un symbole. Onretrouve en lui aussi bien des traces d’or que d’uranium, de plomb que dezinc. Les mêmes électrons dansent leur ronde dans ses atomes comme dansceux du centre de la terre ou dans une lointaine étoile.

La chaîne de vie universelleN’étant pas le seul être vivant, il fait partie de la chaîne de vie

universelle. C’est un centre de vie très éphémère par rapport à ce qui vitdepuis des milliards d’années. Sa vie prolonge celle de ses ancêtres etprépare celle de ses descendants. Il n’est qu’un maillon de la vie, et sa mortn’est pas l’arrêt de LA vie mais de SA participation à la chaîne continue. Lavie continue avec ou sans lui.

« À Son image »

Acceptons, sans pouvoir le démontrer, le postulat de la Tradition :puisque le Divin a émané l’univers, tant matière que vie, intelligence, esprit,TOUT provient de la même « substance », la Sienne. Sinon, il faudraitadmettre que la « substance primordiale » avait été créée par quelqu’und’autre que Lui, l’Incréé. Tout provient obligatoirement de Lui. Tout estdonc symbole de Sa Nature. De l’atome à la galaxie, tout provient de Saseule substance, donc tout est symbole, image. L’homme est vraiment « àSon image ».

Si A est à l’image de C et que B est aussi à l’image de C, on peut direque A et B sont semblables (au sens mathématique du terme). Si l’homme

est « à l’image de Dieu » et que l’univers est « à l’image de Dieu »,l’homme (microcosme) est à l’image de l’univers (macrocosme). L’hommeest le symbole fondamental, le plus accessible à notre recherche, et son corpsest la projection la plus précise, dans la matière, de toutes les réalités de laManifestation. « L’homme est la mesure de toute chose ».



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Le corps-symbole

Si le microcosme (le petit univers, c’est-à-dire « les corps »1) est àl'image du macrocosme (le grand univers), l'étude de l'être humain ouvrirales portes de la Connaissance suprême (vice-versa).

Il faudrait alors VOIR le corps comme une statue animée, une effigievivante, à l'image d'un dieu et non comme un poisson-singe évolué par suite

de mutations accidentelles. Selon les enseignements initiatiques, l'homme esten effet un dieu qui se révèle peu à peu, un dieu involué qui modèlelentement (au cours de ses vies successives2) son enveloppe charnelle.

Si on parvient un jour à déterrer un squelette entier vieux de deuxmillions d'années, on lui trouvera des orteils, mais on continuera de répéterles mêmes clichés : les orteils sont des doigts « peu à peu dégénérés ». Lesenseignements profanes ont souvent force de loi. Aucun changement nes'étant produit depuis deux millions d'années, il faudra peut-être croire que ladégénérescence s'est arrêtée dès le premier jour, ou bien que les théoriesrassurantes ne sont que des hypothèses.

Toujours selon la Tradition, les dieux (ou les Idées, si on est allergiqueau mot dieu) qui ont projeté leur image dans la matière ont des orteils etnon « des doigts de pied ». L'homme qui se dresse peu à peu génère doncdes orteils au lieu de dégénérer des doigts peu à peu inutiles.

Ainsi, tout ce qui vit est de la matière qui remplit une forme subtile(l’esprit de la forme), qui maintient ensemble structure, molécules, atomes etparticules.

En résumé, on ne pourra vraiment comprendre l’ontologie humaine(l’agrégat) sans s’imbiber de deux lois : « la forme exprime la force » et « lecorps humain est le microcosme, à l’image du macrocosme ».

L’esprit de la forme (parenthèse utile)

« Chaque point du corps est symbolique d’un mouvement intérieur,d’une force non physique et d’un élément de l’univers matériel et des

1. Selon la Tradition, l’être humain est un ensemble d’étuis ou de corps dont un seul est perceptible parles sens, le corps de chair.2. Acceptons ce postulat de la Tradition : l’homme se réincarne. Des précisions seront fournies plus loin.



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univers non matériels ». Tel est du moins le fondement de toute magie, detout occultisme. Acceptons ce postulat qui ne peut être transformé enthéorème sans une longue démonstration hors propos et sans valeur« scientifique ».

Dans cette optique (Tradition), le monde physique est la matérialisation,la projection des mouvements des autres univers (Tout descend). C’est laprojection sur quelque chose, c’est l’image sur un écran lorsqu’on projetteun film. C’est une projection très lente pour notre perception, parce que leschangements corporels prennent beaucoup de temps, à notre échellehumaine. Mais que sont les dizaines d’années de modifications corporelles sion compare la vie d’un corps à la vie du système solaire ou celle del’univers entier ?

Le corps serait vraiment l’image sur l’écran, une image mouvante,fugitive, tout comme celles qui font le film que nous ne pourrions voir s’il

n’y avait pas d’écran pour fixer le rayon lumineux.On ne pourrait donc se tromper davantage qu’en imitant l’armée de

matérialistes acharnés dans leur recherche de vaccins, sérums et autrespièces d’artillerie lourde : modifier un élément physique SANS modifier laForce dont il n’est que l’image sur l’écran de la Matière est voué à l’échec àcourt ou à long terme. C’est, selon la Tradition, modifier un instant fugitif dans la vie du corps : on ne règle rien, on déplace le désordre ; les rêves delongévité ou de fontaine de jouvence risquent de rester des rêves tant qu’onse contente des lois de la matière et des corrections de détail sur un planterminal.

On peut toujours interposer un objet entre le projecteur et l’écran. Sil’objet est opaque, l’ombre portée fera disparaître l’image sur une surfaceplus ou moins grande selon que l’objet est plus près de l’écran ou plus prèsdu projecteur. Si l’objet est transparent, l’image sera modifiée sans dispa-raître. Si un second projecteur, placé près de l’écran, envoie une image trèslumineuse sur une zone sombre, la nouvelle image modifiera la première.

Ce sont, théoriquement au moins, les procédés magiques, les procédésd’envoûtement, les guérisons par magnétisme, les formations mentales engénéral : le corps physique est forcé d’obéir. Ce sont également les guérisonspsychosomatiques, les guérisons obtenues par des guérisseurs, ou par laconcentration ou par miracle.

Amputer le corps d’un de ses éléments grâce à une chirurgie de détailou d’ensemble, c’est empêcher l’image de se former sur une partie del’écran en le découpant ; ce n’est absolument pas modifier le rayonlumineux. Certes, on ne voit plus le coin d’image, puisque l’écran est troué...mais l’image sur le film demeure inchangée.

Selon les enseignements traditionnels, nous ne devrions jamais oublier

que notre corps physique est l’ultime projection des « corps » de plus enplus subtils, intérieurs et supérieurs.



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Alors l’esprit de la forme...

Ce qui déterminerait la forme du corps, dans tous ses détails, même lesplus microscopiques, c’est une force spécifique, un moule subtil, l’esprit dela forme. Chez les gens normaux, donc pour l’humain normal, l’esprit de la

forme persisterait une semaine environ après la mort. Il se désagrégeraitensuite ; c’est la raison occulte de la décomposition du corps physique.

La magie pourrait conserver l’esprit de la forme. Les Égyptiensauraient su le faire pour les hauts dignitaires.

Bien des gens réussissent, de nos jours, à modifier des éléments réduitsde leur corps (par exemple : faire disparaître des verrues ou corriger laforme d’un nez, maigrir ou grossir, uniquement par concentration.).

Mais toute l’énergie de la conscience est mobilisée pour modifier un

point du corps. Il faudrait des siècles pour passer tout le corps en revue.Malheureusement, plus les années passent et moins le corps est plastique.

Il faudrait donc trouver le moyen de changer en une fois tout le corps,même s’il fallait des années pour y parvenir. La théorie est simple si la réali-sation est encore aléatoire : intervenir sur le faisceau de lumière qui traversele corps subtil, modifier les forces qui modèlent l’esprit de la forme. Ilfaudrait « brancher » l’esprit de la forme sur des forces de vie, d’harmonie,de beauté.

Cet esprit de la forme permettrait au corps de durer au lieu de se

détériorer.Mais la science...

Les particules élémentaires (selon les théories les plus répandues) sontpartout les mêmes ; les atomes (Carbone, Hydrogène, Oxygène, Azote, etc.)sont les mêmes dans tous les corps humains, jeunes ou vieux, beaux ou laids,sains ou malades. C’est l’esprit de la forme qui ordonne aux atomes d’occu-per telle ou telle place sinon, en s’alimentant, le corps ne conserverait pas saforme. Les chromosomes (et les gènes) ne sont que la matérialisation del’esprit de la forme et non la cause première. Ces chromosomes sont formés

d’atomes, donc modifiables eux aussi. TOUT obéit à l’esprit de la forme. Sil’on descend encore plus bas dans la matière, on aboutit aux « particulesinsubstantielles » ou aux coagulations électromagnétiques...

Un arbre centenaire produit toujours les mêmes feuilles, les mêmesfleurs et les mêmes fruits au lieu de fabriquer des organes ratatinés commeles corps humains vieillissants. L’esprit de la forme n’est pas brouillé. Pour-quoi devrait-il l’être chez les humains ?

Ce qui n’est aujourd’hui que possibilité théorique, à la limite duplausible, sera sans doute un jour réalité quotidienne.



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Les enseignements de la Tradition, que je viens d’exposer en prenant lerisque de passer pour un illuminé, semblent confirmés par les travaux deRupert Sheldrake, généticien cellulaire, membre de la Royal Societybritannique. Il décrit exactement cette force qui pousse « un bouleau àdevenir un bouleau et une girafe une girafe ». Mieux encore

« un fragment de protoplasme fœtal extrait d’un embryon de jambe et fixé à l’emplacement du bras se transforme en bras et non en jambe ».

(Ostrander, S. & Schrœder, Les étonnants pouvoirs de la mémoire,Laffont, 1992, p. 49)

Ce chercheur souligne que le code génétique ne peut tout expliquer. Ilémet donc l’hypothèse de « formes morphiques », néologisme savant quisignifie tout simplement « formes formantes ». Il touche directement à cet

esprit de la forme. Ce que nous devons retenir, c’est que la Science d’avant-garde confirme un enseignement jugé irrecevable par la logique à courtevue.

D’après Sheldrake, il s’agit là d’une forme de mémoire et d’une formede mental. Le mental cellulaire dans le cas qui nous intéresse, le mentalatomique peut-être...



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De l’Idée à l’archétype

Pour le profane et l’érudit profane, l’idée est synonyme de pensée, deconcept, de réflexion ; elle naît, se développe et s’associe dans le planmental ; c’est une énergie, une force mentale. L’idée se différencie dusentiment, elle demeure objective, en principe tout au moins. Elle s’exprimeau mieux à travers la Science ou la philosophie.

Pour le philosophe, l’ Idée a une existence en soi, hors du mentalindividuel ; l’Idée EST, que l’homme existe ou non, la perçoive ou non,l’accepte ou non. L’Idée est la réalité véritable.

Pour le profane en la matière ou pour qui a été formé au cartésianisme,l’Idée n’est qu’un concept, donc une idée et rien de plus.

De son côté, C.G. Jung a longuement parlé des archétypes. Pour lui, cesont des symboles appartenant à l’inconscient collectif et condensant lesexpériences de l’âme primitive. Un archétype est une « image primordiale ».

Il ne semble pas que Jung accepte que l’archétype ait une existencepropre ; l’archétype semble une condensation expérimentale, donc unrésultat.

Cependant, l’archétype, selon l’étymologie, est un modèle original ouoriginel, un type primitif.

Le mot vient de archê (commencement et principe) et typos (modèle,type).

Pour l’étymologie (et pour le métaphysicien), l’archétype est une Idée :

un modèle, un moule, un Être primordial ; cette Idée existait « avant que letemps ne fût ».

TOUT ce que nous pouvons connaître de la Création (de laManifestation) n’est que projections des Idées, des archétypes.

« Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et vice versa »PARCE QUE tout descend de plan en plan. L’Idée descend vers la matière ;elle se colore des énergies en traversant les strates de plus en plus denses et,quand elle se matérialise, elle est déformée.



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La Tradition peut donc dire à juste titre : « La Beauté est la vérité dansla matière ». Ce qui est beau est vrai, donc bon, parce que représentatif del’Idée, de l’archétype.

Ce qui est « idéal » est conforme à l’Idée.

Si tout descend...

L’Idée traverse les plans de la Manifestation pour parvenir à la Matière,où elle s’incarne.

La Tradition enseigne que les racines de l’arbre de vie sont au ciel (enhaut) tandis que ses branches sont tournées vers la terre (vers le bas). Cetenseignement transcende évidemment les données anatomiques, dont nousnous contenterons cependant pour notre démonstration provisoire.

Cependant, nous devons retenir un autre enseignement directementrelié au premier : tout ce qui vit naît « au ciel » et se matérialise en bas, dansla matière. Avant que d’être matière, les êtres sont des Idées. Cetenseignement fondamental de la Tradition nous permet de comprendre lesmécanismes psychosomatiques et surtout l’efficacité des formationsmentales, images comprises.

Le moment est venu d’entrer dans le vif du sujet.



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Ontologie



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Les univers du moi conscient

Les psychologies populaires et littéraires ont toujours opposé

• le corps et l’esprit,• le physique et le moral,• le corps et la pensée.

Sans mettre en doute ce dualisme primaire ni prendre connaissance despsychologies élaborées connues en Inde et au sein des groupes initiatiques— qu’elle méprise généralement —, la Science a emboîté le pas en créant leconcept de médecine psychosomatique.

Il est donc entendu qu’un être humain est composé

• de son corps de chair (soma)• et du reste (psycho), non physique.

Ne nous étonnons donc pas si la métaphysique populaire appelle

spirituel tout ce qui n’est pas matériel. Cette métaphysique appelle doncspirituels

• tout geste rituel, aussi bien les gestes du célébrant chrétien que lecoup de poignard d’un sacrificateur africain ou précolombien ;

• toute attitude irrationnelle, aussi bien la morale religieuse que lestraditions nées d’une religion.

Dans l’« esprit » du public en général, cette dichotomie élémentaire apermis de tout classer et de tout confondre. Nous l’avons vu, l’« esprit » est

à la fois l’intelligence, le souffle divin et le « psychologique ». Le « moral »,c’est à la fois l’intelligence et l’affectivité. Au bout du raisonnement,l’homme est un corps et un vague quelque chose qui le fait bouger.

Freud s’est aperçu que cette dichotomie était nettement tropprimaire ; il a donc créé les concepts de « subconscient » etd’« inconscient », dans lesquels lui et ses continuateurs ont mis l’inspirationpoétique et musicale, les complexes, les manières, les extases des mystiqueset les « pouvoirs de l’esprit ».

Ceux qui ont reçu une éducation classique parlent encore, en baissant

la voix, de la triplicité corps-âme-esprit.



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Les thomistes ont retenu trois âmes — végétative, sensitive etrationnelle —, tandis que Teilhard de Chardin élargissait énormément cettetriplicité anthropocentrique pour en faire la structure de la Manifestation (lagéosphère, la biosphère et la noosphère).

Le je et le moi

Commençons notre analyse par une évidente dualité.

Celui qui note dans son Journal intime « je sens en moi... » pose unproblème philosophique crucial : le JE n’est pas le MOI : l’un est le sujet quiperçoit, l’autre, l’objet dans lequel se meut le JE.

Les recherches étymologiques démontrent qu’on distinguait, dèsl’origine, le JE et le MOI :

JE MOI

ego Indo-européen me, mo (compl. d’obj. dir.)egô Grec me, e-meego Latin me

je Français moi, me, mon, etc.

yo Espagnol me, mi, mioio Italien me, mi, mio

I Anglais me, myich Allemand mich, mein.

En grec, en latin, en espagnol et en italien, le pronom personnel sujet(JE) ne s’exprime pas, sauf dans le cas d’une insistance particulière(équivalent à « moi, je... »). Le JE est donc identifié à l’acte ; il ne sert pas detémoin à l’action ou à la perception. Identité de l’être et de l’agir ?

« Notre regard attentif voit, en effet, le moi se dédoubler en unmoi-objet-dans-le-monde et un je-sujet ; en un moi phénoménal et un jetranscendantal.

« (...) Recourons à l’expression significative que [le redoublement]trouve dans ce dédoublement pronominal qui caractérise grammaticale -ment le verbe « réfléchi » : JE-ME. Je me meus, je m’entends, jem’ignore, je me connais, je me souviens, je me possède, je me juge, jem’observe, je m’examine, je m’approuve, je me blâme, je me repens, jeme reprends, je me révolte, (...)

« (...) Des propositions de cette sorte traduisent clairement ladualité intérieure du sujet de tous ces verbes, JE, et de leur complémentd’objet ME. La grammaire exprime la conscience.

« Le moi humain est double :



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« — d’une part, devant mon regard intérieur mais en moi, unmoi-objet, empirique, (...), jamais le même le long de son histoire. (...) ;

« — et d’autre part, prenant sa distance, son recul sur ce moimobile et divers, le JE-SUJET, un et le même, (...)

(Joseph Vialatoux, L’intention philosophique, P.U.F, pp. 36-37).

Résumons : le moi, c’est l’ensemble de la personnalité ; le je, c’est cequi unit, et ce qui prend conscience.

Nous verrons plus loin qu’en termes plus philosophiques, le JE est uneprojection de Ontos, et le MOI, une projection de Dynamis. En termes demystique orientale, le JE exprime plus particulièrement et le MOI ex-prime plus spécialement . En termes purement quotidiens, le JEincarnerait l’ÊTRE, et le MOI, le DEVENIR.

Allons plus loin. Pour ce faire, visitons les enseignements de lamorphopsychologie et, s’il le faut, considérons-les comme des hypothèses detravail (même si la Tradition les reconnaît comme authentiques).

La morphopsychologie1

Comme son nom l’indique, la morphopsychologie est une science :c’est la science (logie) qui étudie la personnalité d’un individu à partir desformes (morpho) de son corps.

Cette science, très ancienne, est le fruit d’une longue séried’observations d’abord empiriques puis dirigées. Les chercheurs sontparvenus, après des millénaires d’observation, à classer en typesfondamentaux l’infinie variété des individus. Les diverses classificationsconnues proposent forcément des types purs (ce sont des repères, sinon, onne parlerait pas de méthode mais de simple compilation, ce qui demanderaitune encyclopédie en vingt-cinq volumes) qu’on rencontre rarement dans lavie.

La connaissance des types purs (c’est-à-dire des types fondamentaux

dans chaque classification) est aussi indispensable que peut l’être laconnaissance des lettres de l’alphabet avant de prétendre lire un texte quelqu’il soit.

La morphopsychologie permet de distinguer le caractère dutempérament, à la condition d’observer tout le corps et non le visage seul.

1. Pour plus de précisions, cf. l’ouvrage de C.-G. Sarrazin et C. Chamberland : Traité demorphopsychologie rationnelle (Encre).

2. Pour plus de précisions, cf. l’ouvrage de C.-G. Sarrazin et C. Chamberland : Traité demorphopsychologie rationnelle (Encre).



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Caractère et tempérament

Caractère et tempérament sont comme des filtres qui choisiraient desfréquences spécifiques, des programmations d’ordinateur capables derecevoir les données. Cette « orientation générale » de l’individu porte le

nom de tempérament ou de caractère selon la strate du moi auquel elle seréfère, en d’autres termes, selon le niveau des regroupements desubpersonnalités, selon la nature des éléments de l’agrégat comme diraient

justement les bouddhistes.

Le tempérament est à la racine du vivant, la jonction du minéral et duvivant, c’est-à-dire le niveau physiologique en acte (corporel).

À d’autres niveaux de l’être, en considérant d’autres ensembles desubpersonnalités, on peut alors parler du caractère. Le caractère sembleflotter entre le tempérament et la sphère purement intellectuelle.

Tout en bas, le tempérament traite des échanges biochimiques, desmodalités de l’activité neurovégétative, des particularités anatomiques etphysiologiques, de l’état physique et chimique, voire électrique, des tissus, etpeut s’interpréter psychologiquement en tenant compte de la « somato-psychologie ». C’est le niveau des réserves d’énergie, des réserves de forcesvitales, des instincts, des pulsions les plus profondes.

À un niveau différent, le caractère, quant à lui, définit l’ensemble destendances affectives, le style du contact avec le monde extérieur, le com-portement dans les relations sociales, l’humeur habituelle, la manière de

sentir et de vouloir. Quand on parle de troubles caractériels ou de« caractériels », on ne fait pas état de déficience mentale ou de déficiencebiologique, mais bien de désordres affectifs.

Dans l’état actuel des connaissances, le TEMPÉRAMENT se lit surtout le corps ; le CARACTÈRE, sur le visage, les oreilles, le crâne, les mains,dans les mouvements et les gestes.

Survol historique

Pour les philosophes anciens, Empédocle, Pythagore, Platon etAristote, il existe quatre principes essentiels ; ce sont, opposés deux à deux :le chaud et le froid ; l’humide et le sec. Nous verrons plus loin de quoi ilretourne.

Hippocrate est né dans l’île de Cos, en Asie mineure, vers 460 av. J.-C.Il est donc contemporain du grand Socrate. Son père était déjà médecin. Sesdeux fils, Thessalos et Dracon, furent ses élèves, comme il avait été l’élèvede son propre père. Platon le considère comme LE médecin. Hippocrateserait mort vers 377 à Larissa, en Thessalie.



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Ces trois instances sont presque indépendantes l’une de l’autre. Unmême individu peut être très avancé au point de vue de l’évolution du corps(un bel animal) et très en retard au point de vue affectif (un caractère infan-tile) et avoir une intelligence moyenne. Un grand intellectuel (plan mentalpuissant) peut avoir un caractère d’enfant ou un corps infantile. Toutes les

combinaisons sont possibles.Un grand nombre d’individus vivent plus particulièrement sur un seul

niveau :

— soit au niveau des sensations ;— soit au niveau des sentiments et des émotions ;— soit au niveau des idées.

Celui dont le plan mental l’emporte est décrit comme quelqu’un « quia de la tête » ; si, de plus, le plan vital est écrasé par le plan mental, on par-

lera d’une « tête froide ». Celui qui vit particulièrement au plan physiqueaura plus confiance en ce que ses sens perçoivent (empirisme) qu’aux théo-ries.

Certains se meuvent à l’aise dans le plan des idées et analysent faci-lement, comprennent vite intellectuellement : ils sont plus conscients du planmental. D’autres vivent au plan des sentiments, perçoivent « intuitivement »les sentiments d’autrui ou projettent les leurs sur autrui ; ils sont plus cons-cients du plan vital. D’autres, au niveau des sensations, peuvent être sensuelsgrossiers ou esthètes raffinés.

Le grand public profane a l’habitude de définir le jeu d’un acteur oud’un musicien en fonction des niveaux :

— X a de l’esprit tandis que Y n’en a pas MENTAL— Z a du cœur tandis que A n’en a pas VITAL— B est bien dans son corps PHYSIQUE

On peut faire correspondre ces trois plans fondamentaux de laManifestation ainsi :

— physique la matière règne minéral

— vital ce qui vit règnes végétal et animal— mental ce qui pense règne humain

On peut travailler ces trois niveaux pour un progrès évolutif, pour unecroissance de l’être :

physique beauté et santé, force physiquevital équilibre et sens esthétique, caractèremental mémoire, concentration, raisonnement, culture.

L’élargissement de la conscience passe par la compréhension suivante :



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— Physique : le corps est relié à l’ensemble de la Matière universelle.Le corps est formé des mêmes atomes, des mêmes corpuscules élémentairesque le reste de ce qui vit et de ce qui est matériellement. Le corps fait partiede la géosphère1.

— vital : tout ce qui vit fait partie du vital. Les plantes et les animauxfont partie du vital. Ces êtres vivants sont conscients, c’est pour cela qu’onpeut communiquer avec eux. Ces êtres n’ont pas de mental, c’est pour celaque les discours ne servent à rien pour communiquer avec eux. Le vital,c’est la biosphère.

— mental : tout ce qui pense. C’est la noosphère.

La morphopsychologie nous apprend donc à reconnaître trois plans,trois niveaux du moi, sur le corps humain :

plan physique bassinplan vital troncplan mental tête et cou

On peut raffiner en précisant les limites précises de ces plans sur lecorps humain2 :

physique symphyse pubiennevital de la symphyse pubienne aux claviculesmental des clavicules au sommet du crâne

Instinctivement, on désigne le bon endroit pour dire— « je pense » on désigne le front— « j’aime » on désigne le cœur— « mon corps » on touche ses hanches.

En d’autres termes :

a) Le mental

L’être humain pense, même s’il pense parfois à des banalités. Il peut

apprendre à compter, à prévoir par le raisonnement, à établir des synthèsesde ses expériences. Même un singe « intelligent » ne peut pas comprendreles hautes mathématiques, les abstractions philosophiques, bref, les conceptslui sont inaccessibles. L’être humain dispose d’un pouvoir inconnu desautres créatures terrestres : la force mentale.

Si l’être humain parle ou écrit, c’est qu’il peut mettre des mots sur desconcepts. Quand il parle d’une table, il n’est pas forcé de la montrer du

1. Terminologie de Teilhard de Chardin.2. Ce sont les cakra (que nous étudierons plus loin) qui fournissent les raisons de ces frontièresapparemment arbitraires.



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doigt ni de la dessiner, et pourtant, il ne précise pas de quelle sorte de table ils’agit.

Le mental est cet univers où circulent les pensées et leurs relations,c’est le monde de l’intelligence, des calculs, de la fraude et de la science.

— Quand on parle du plan mental, on comprend :

les idées, les pensées, les images mentales, le raisonnement, etc.

C’est sur ce plan que se construisent les « morceaux » (lessubpersonnalités, les éléments de l’agrégat appelé moi) susceptibles dedevenir :

• philosophe, mathématicien, scientifique, penseur, savant, etc.

• intellectuel en général

• schizophrène.

b) Le vital

Un individu dont le mental n’est pas ce qu’il devrait être, un handicapédu mental, donc, est qualifié d’imbécile, de crétin, de moron, deschizophrène, de « malade mental », d’aliéné ; un individu dont le vital n’estpas ce qu’il devrait être sera qualifié de caractériel, de voyou, de brutal,d’excité ou d’endormi.

Le vital est le monde des affects, le monde de l’émotion et dusentiment, le monde des désirs, préférences, phobies, des actes irraisonnés,des paniques, des enthousiasmes, du plaisir et de la douleur non physiques.

C’est sur ce plan que se construisent les « morceaux » susceptibles dedevenir :

• artiste (de la vue ou de l’ouïe)

• sentimental, amoureux de l’amour, etc.

• guerrier, samouraï ou , etc.

• hystérique.

c) Le Physique

Un individu dont le physique n’est pas ce qu’il devrait être est dit toutsimplement handicapé. Cécité, surdité, mutité, infirmité, maladie.

Le monde physique est celui de la matière, de la vie tout à faitphysique. C’est le monde où se meut le corps.



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Les univers du grand moi

En fait, les trois niveaux d’être que nous venons d’étudier seprolongent vers le haut et vers le bas. La noosphère de Teilhard de Chardinne s’arrête pas au mental humain, par exemple. Survolons donc lesprolongements de ce moi connu :

— en bas, un monde grouillant, anarchique, primitif, têtu, tournant en

rond, ouvert aux influences les plus hostiles à l’évolution, encombré denœuds d’énergie émotive, de blocages, de manies, de complexes : levéritable SUBCONSCIENT.

— au centre, un monde qui prolonge l’être de surface pour le relieraux énergies cosmiques, aux autres moi, aux autres êtres ; c’est le siège despouvoirs ; c’est, justement, l’être SUBLIMINAL. La Mère de l’ deSri Aurobindo propose le terme intraconscient 1, qui exprime parfaitement leniveau d’être.

— en haut, un monde de lumière, de beauté, de paix, d’éternité, deconscience de l’unité et de l’infini, en contact avec les dieux et leur mondede Connaissance, de Beauté et en relation avec le Divin ; c’est l’êtreSUPRACONSCIENT ou SPIRITUEL.

Les psychanalystes ont assez bien décrit le SUBCONSCIENT ;malheureusement, la psychologie populaire s’est emparée du mot pour défi-nir tout ce qui n’est pas conscient et parle des « pouvoirs du subconscient »,comme si un plan situé plus bas (SUB-) que le moi conscient pouvait êtrerelié au monde des pouvoirs. Le subconscient, tel que connu despsychanalystes, est un gouffre, une fosse sombre.

Les anglo-saxons appellent le monde subliminal (l’intraconscient) « thepsychic world » et appellent « psychic » ceux qui sont plus ou moinsconscients dans cet univers (les clairvoyants, les télépathes, etc.). Lesoccultistes français appellent souvent cet univers « le monde astral ».

Le monde subliminal (l’intraconscient) lui-même est divisé en trois :

— prolongement du mental de surface ;— prolongement du vital de surface ;

1. L’Agenda de Mère, 1965, volume VI, p. 69 (Institut de Recherches Évolutives, 1980)



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— prolongement du physique de surface.

Le physique subliminal s’appelle le PHYSIQUE SUBTIL. C’est dansce plan que se situent les cakra, que nous verrons plus loin.

Les parties de l’être subliminal rappelons-le, sont le prolongement oul’élargissement de la personnalité consciente :

— le physique s’ouvre sur le physique subliminal ou physique subtil (leplan du vrai « voyage astral ») ;

— le vital s’ouvre sur le vital subliminal (le plan des pouvoirs engénéral et des grands rêves palpitants ; le plan appelé « astral » par certains ;le plan des faux « voyages astraux » publiés dans d’innombrables livres derecettes ; le plan des visions médiumniques) ;

— le mental s’ouvre sur le mental subliminal (le plan de l’inspirationhabituelle et de la télépathie en mots).

Le subliminal (l’intraconscient) s’ouvre vers le bas sur le subconscientet vers le haut sur le supraconscient.

En fait, il n’existe pas de ligne de démarcation entre mental et supra-conscient, entre mental et spirituel. C’est la noosphère de Teilhard deChardin.

Les plans (ou strates) du mental sont nombreux. Ils correspondent, tout

en bas, au Verbe, au pouvoir d’expression, au langage (ce qui distinguel’homme de l’animal) ; tout en haut, ce sont les univers spirituels. De plan enplan, le mental s’allège, s’illumine, s’éloigne de l’humain pour se diviniser.La Connaissance descend d’en haut pour se transformer peu à peu, de planen plan, en idées, en mots et en phrases. L’Idée descend de strate en strate,tout descend dans des univers de plus en plus denses.

Revenons au subconscient.

Le terme signifie plus bas (sub-) que ce dont on est conscient ; il nefaut donc pas confondre subconscient et subliminal. Le subliminal est situé

au-dessous (sub-) du seuil (liminal, limite) de ce dont on est conscient ; c’estl’intraconscient ; le monde subconscient est situé au-dessous (sub-) de toutle reste.

Le monde subliminal met l’individu en contact avec l’universconscient ; c’est un univers stratifié mais conscient, le cosmos non percep-tible par les sens physiques, habité, selon la Tradition, d’êtres conscients maisnon humains1 ; le monde subconscient met l’individu en contact avec ununivers comateux, sombre, anarchique, obstiné, primitif, stratifié mais nonconscient : un magma. Le monde subliminal est lumineux (des lumières san-

1. Impossible de prouver cela en quelques lignes. Voir mes autres ouvrages.



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glantes, des lumières mauves, bleues, rouges ou vertes, mais des lumières, ycompris les tons pastel) ; le monde subconscient est sombre, et l’ombre plusou moins épaisse dessine des formes vagues.

Lorsqu’un élément du subconscient se glisse dans la conscience, c’est

un refus, un blocage, un piétinement, un rabâchage. Les éléments dusubconscient montent dans le moi conscient en passant par le physique et levital inférieur, d’où l’impression d’une force venue du plus profond del’être, mais d’en-bas.

On ne peut vaincre le subconscient par la seule volonté, par la pensée(« la pensée peut tout » disent certains...). Le subconscient est un réservoirintarissable. Ce subconscient individuel naît dès la fécondation, s’imprègnedu subconscient des parents, enregistre tous les événements, particulièrementles événements pénibles, depuis la naissance, sans rien oublier de négatif,interprétant à sa manière les événements positifs, comme un sauvage idiot ;

de plus, le subconscient individuel s’ouvre, selon la Tradition, comme lesubliminal, sur le subconscient universel.

Prenons des exemples simples et évidents.

« J’étais parfaitement préparé(e) ; mais quand je suis monté(e) sur lascène, mes jambes se sont mises à trembler, j’ai eu peur, j’ai senti la paniquemonter en moi, j’ai eu le trac ; plus rien à faire... J’ai bafouillé, la mémoireest partie... »

« J’avais juré de ne plus me mettre en colère ; quand je l’ai vu(e), ça a

été plus fort que moi, j’ai explosé. »« J’ai voulu apprendre à nager, rien à faire : dès que je n’ai plus pied,

j’ai peur ; j’ai beau me répéter les lois de la physique concernantl’impossibilité de couler si... C’est une terreur irraisonnée, incontrôlable.Cela monte et me serre la poitrine. »

« Monsieur A ne peut construire une phrase sans prononcer un juron ;les jurons lui servent de ponctuation. Monsieur B remplace les jurons par destermes d’église (hostie, calice, etc. ; il est québécois), mais il ne peutprononcer une seule phrase sans la parsemer de termes religieux

rageusement accentués. Messieurs A et B ne sont pas en colère : c’estmalgré eux, cela sort tout seul. Ils n’en sont PAS conscients. »

Les premiers exemples démontrent la montée du subconscient dans levital (émotivité) ; les derniers, la montée du subconscient dans le mental.

Celui qui se ronge les ongles essaie d’arrêter sa manie ; il prend tous lesmoyens, mais c’est plus fort que lui, dès qu’il est distrait ou dès qu’il estconcentré sur quelque chose, il se ronge les ongles.



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Le fumeur invétéré a tenté plusieurs fois, malgré ses crises de nerfs,d’arrêter ; c’est une lutte héroïque, mais une force destructrice en lui l’aforcé à continuer.

L’obèse sait qu’il ne devrait pas manger de pâtisseries ; la moindre

occasion est bonne pour succomber ; c’est plus fort que lui.L’impuissant a des érections la nuit, quand il n’est plus dans son corps ;

il s’éveille, fier de l’érection qui tend son sexe ; quelques secondes de prisede conscience et tout s’effondre ; impossible, évidemment d’obtenir uneérection devant quelqu’un, surtout pas pour une relation sexuelle. Une forceobstinée paralyse l’organe et le tient sous sa tutelle sans faille.

Le subconscient peut donc agir sur le physique.

Voyons maintenant une manifestation connue et redoutée. Qu’on me

permette de parler de mon expérience personnelle.

Le trac

J’étais très jeune mais pianiste habitué à exécuter des œuvres d’unniveau moyen. On m’avait donc demandé d’accompagner un spectacle pourenfants ; la plupart des « artistes » étaient d’ailleurs des enfants ; seuls lesmarionnettistes étaient des adultes.

Tout allait fort bien, pas une seule fausse note, pas une seule hésitation.

MAIS on m’avait demandé d’interpréter une œuvre en solo juste avantl’entracte. C’était la modeste Marche turque de Mozart, le niveau des autrespièces que je devais jouer.

Le rideau se ferma sur le dernier numéro, les applaudissementscessèrent... et un grand silence se fit. Je sentais physiquement tous lesregards fixés sur moi, j’avais l’impression d’être aspiré par un gouffreterrifiant ; on m’attendait, on me soupesait. Tout changea. Des œillèresapparurent, mes mains transpirèrent, mes pieds n’obéissaient plus aussifacilement. Le clavier me semblait soudain un étranger lointain qu’il fallaitdompter. Ma respiration n’était plus celle de la minute précédente ; elle était

inégale, insuffisante. Je me lançai à l’assaut de la pièce. Ce n’était plus moiqui commandais, je courais après mes doigts ; la mémoire dictait à des doigtsétrangers et je tentais de suivre le dialogue. Le dernier accord sonna enfin.Les oreilles en feu, le cœur en déroute, les mains tremblantes, je me levaienfin ; on applaudissait bruyamment. Je saluai vigoureusement et m’enfuisdans les coulisses... préparer la suite. Je dus revenir saluer, un peu plusdétendu.

La suite du programme (je redevenais accompagnateur) se passa sansle moindre trac.



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Les années ayant passé, il est facile d’analyser le phénomène du trac :tant que le pianiste regardait la scène et les acteurs que le public regardait lu iaussi, tout allait bien ; mais la sensation de devenir le point de mire étaitintolérable. Pour le mental (la logique) rien n’avait changé : c’était le mêmepiano, le même public, le même niveau de difficulté, rien n’avait pu changer.

Une subpersonnalité infantile se manifestait brusquement : « on meregarde, on me juge, on... je suis un enfant timide, un enfant incapable des’affirmer. Le bébé terrifié devant le papa juge ».

Quelques années plus tard, je donnais un certain nombre de récitals etdevenais définitivement conférencier.

Un autre exemple

Émile Coué, pour illustrer le pouvoir de « l’imagination », donne unexemple frappant :

« Supposons que nous placions sur le sol une planche de 10mètres de long sur 0 m25 de large, il est évident que tout le mondesera capable d’aller d’un bout à l’autre de cette planche sans mettre lepied à côté. Changeons les conditions de l’expérience et supposonscette planche placée à la hauteur des tours d’une cathédrale, quelle seradonc la personne qui sera capable de s’avancer, seulement d’un mètre,sur cet étroit chemin ? [...] Vous n’auriez pas fait deux pas que vousvous mettriez à trembler, et que, malgré tous vos efforts de volonté,

vous tomberiez infailliblement sur le sol. [...] Remarquez que vous avezbeau vouloir avancer : si vous vous imaginez que vous ne le pouvezpas, vous êtes dans l’impossibilité de le faire. Si des couvreurs, descharpentiers sont capables d’accomplir cette action, c’est qu’ilss’imaginent qu’ils le peuvent. »

(Coué., E., La méthode Coué , Marabout, 1989, pp. 29-30)

Retenons tout d’abord l’exemple fort bien choisi ; on comprendimmédiatement que les phrases passe-partout « la pensée peut tout » sont depure fantaisie. Mais nous ne pouvons nous contenter de l’explication fournie

par Coué : l’imagination. Il est question, en fait, de subconscient. On n’a nulbesoin d’imaginer ; le subconscient impose sa programmation. On peutdifficilement imaginer réussir (réciproque logique), car le subconscientpèsera de tout son poids.

Coué affirme à juste titre que « l’imagination » l’emporte toujours surla volonté. Dans le cas de la marche en équilibre, il ne s’agit pas del’imagination (ce que l’on crée volontairement) mais d’une coagulationmontée du subconscient, qui s’impose à la conscience. Demandons, à titreexpérimental, aux tenants de « la pensée peut tout » de grimper sur cetteplanche et de penser qu’ils vont traverser.



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On ne peut vaincre le subconscient par la seule volonté, par la pensée.Il ne suffit pas de penser « je suis guéri de... » ou « je n’ai plus besoin de... »pour imposer la loi mentale au subconscient. Le subconscient est unréservoir intarissable.

Il est difficile de violer un tabou (loi sociale formelle, pas toujoursexplicite) lors même que l’intelligence a accumulé tous les arguments enfaveur de la violation d’un tabou jugé ridicule, inutile et aliénant. Lesubconscient a admis le tabou une fois pour toutes et il lui faudra denombreuses expériences contraires pour lui imposer silence. À la premièreoccasion, si le mental n’y prend garde, le subconscient « tribal » reprend ledessus et il faudra fournir un nouvel effort.

Un exemple simple ? La difficulté qu’éprouvent encore de nombreuxOccidentaux à se promener nus devant des inconnus ou même devant desfamiliers. Ce qu’on appelle « pudeur naturelle » a été soigneusement

inculqué à l’enfant qui ignorait cette pudeur dite naturelle. Le subconscientn’a pas oublié la leçon et il se manifeste par la gêne, la sensation pénible devioler une loi sacrée, de commettre un péché, d’être anormal.

Le subconscient peut agir sur le corps ; la médecine psychosomatiques’occupe de ce genre de relations. Les maladies sont physiques, même si lacause est « psychologique » ; ce ne sont pas des maladies imaginaires. Lamédecine psychosomatique tente de dénouer le nœud de forcessubconscientes. Quand elle réussit, la maladie disparaît plus ou moinsrapidement.

Le subconscient peut empoisonner une existence par des suggestionsnégatives concernant l’image de soi. Le subconscient est têtu et refuse de sereprogrammer spontanément.

Peut-on faire le ménage ?

Dans certains cas, l’hypnose réussit à imposer une nouvelleprogrammation au subconscient. Le problème des déplacements estcependant toujours présent. La psychanalyse a également tenté de pénétrerdans le monde subconscient. Son principe est exact, même si l’applicationest difficile, laborieuse et peu convaincante. Il arrive souvent que le patientcomprenne avec son mental tous ses problèmes mais que sa conscience nepuisse intervenir dans le subconscient. Il faut, en effet, parvenir à revivre(donc, que la conscience refasse l’expérience pour que le subconscient la ré-enregistre) l’expérience traumatisante du départ pour effacer la premièreprogrammation.

Des techniques diverses ont été proposées, avec des résultats allant dusuccès total au succès très mitigé : le conditionnement (thérapies deconditionnement, thérapies de désensibilisation), l’hypnose prolongée (so-phrologie), la biorétroaction (maîtrise consciente de processus normalement

inconscients, telles que les ondes cérébrales, le rythme cardiaque, etc.).



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L’autosuggestion peut agir sur le subconscient. Pour le programmernégativement, c’est facile et immédiat. Toutes les suggestions destructrices(je vais en être malade, je vais souffrir, etc.) sont pieusement enregistrées parle subconscient : le mental est d’accord, le vital collabore par la peur. Lessuggestions positives sont bloquées par l’incrédulité du mental (tu sais bien

que cela n’est pas vrai), l’indifférence du vital (ça ne servira à rien d’essayer)ou sa peur (pourquoi risquer de pareilles transformations ?). Pour réussirl’autosuggestion, il faut être certain de réussir . Si cette foi totale estprésente, le subconscient enregistre la nouvelle programmation.

Un gros chien rampe devant son maître... Scène aussi banalequ’affligeante...

On peut se demander pour quelle raison le gros chien ne se rebellepas ; il pourrait attaquer l’homme qui le menace ou le maltraite.

Il semble que l’explication soit celle de la psychanalyse (il en existe uneautre, qui dépasse le cadre du présent ouvrage) : le subconscient de l’animala conservé la hiérarchie du début ; le petit chien était un objet sans défenseface à l’homme tout-puissant. Le subconscient ne modifie pas lesenregistrements.

Chez l’humain, les situations vécues durant l’enfance régissent encoreles perceptions de l’adulte. Certes, l’adolescence est la période des remisesen question. Il semble cependant que ces remises en question ne concernentque les rapports logiques, les subpersonnalités1 mentales. On s’oppose àl’autorité incarnée, concrète, individuelle, MAIS le subconscient conserve les

images anciennes, syncrétiques, et l’autorité non définie demeure,vengeresse, castratrice, écrasante, humiliante.

D’où les thérapies qui tentent de replonger l’individu dans son passé.

La lenteur des progrès tend à démontrer qu’on reste généralementdans la subpersonnalité mentale (on reste lucide et tout est imaginaire). Pourrevivre les situations traumatisantes, peut-être faudrait-il en créer denouvelles, susceptibles de raviver l’émotion qui entourait l’expérienceoriginelle ?

Théoriquement (insistons sur l’adverbe), la thérapie est simple : corrigerl’enregistrement fautif. Bien des approches ont été proposées, chacuneenvisageant l’approche sous un angle particulier, qui correspond auxdifférents agencements des subpersonnalités, d’où des réussites (quandl’approche suit un « filon » propre à tel individu) et des échecs (quandl’approche fait fausse route dans tel cas particulier).

Théoriquement, il suffit de faire revivre le moment traumatisant retenupar le subconscient et le remettre dans un contexte plus large, relié à

1. Nous étudierons ce terme plus loin.



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l’ensemble de l’être. La pratique est difficile : on ne peut redevenir unenfant, et les coagulations se sont pétrifiées, les ans ont passé, le sujet a vieilli,les responsables ont souvent disparu, rien n’est semblable. On pourrait,théoriquement, créer des situations « homothétiques », susceptibles de fairesauter les barrières. D’où la lenteur du processus dans les thérapies, qu’elles

soient classiques (analyse par exemple) ou particulières (Reich, Lowen,Janov, Boysen, etc.)

Toutes les psychologies analytiques insistent : arrêt sur image dans lesubconscient et actes symboliques, détournés. Il faut revivre le moment cléet enchaîner, remettre le film en mouvement. Mais bien des thérapies restentsurtout mentales et imaginaires. On pense, on rêve, mais on ne revit pas.

Et les enveloppes ?

Selon les enseignements de la Tradition (vérifiés par maints thérapeutes

énergéticiens), notre corps est entouré de plusieurs cocons subtils superposés(des auras, en quelque sorte, ou des « champs magnétiques »1), comme descouches protectrices « concentriques ».

Les enveloppes (ou une seule) peuvent être déchirées ou déplacées parune piqûre d’insecte, un choc physique ou émotif, une peur brutale oulancinante, une blessure ou une intervention chirurgicale (traitement chez ledentiste compris), menstruations. Un corps jeune et fort répare lesenveloppes en quelques heures ou plus vite encore, sauf en ce qui concerneles blessures et interventions chirurgicales ; la cicatrice physique est depuislongtemps aboutie que la blessure subtile correspondante saigne encore.

Une émotion violente, un stress prolongé, une maladie, un accident, undésordre émotif ou affectif, une intense expérience sexuelle à un momentnon conforme aux rythmes internes de l’individu peuvent déchirer l’une oudes enveloppes subtiles. La convalescence est longue si la déchirure n’est pascolmatée, les « rechutes » sont nombreuses et aucun « fortifiant » n’en vientà bout. Certaines douleurs intenses (et aucun analgésique ne les efface plusde quelques minutes à moins de plonger le « malade » dans une sorte decoma) n’ont d’autre cause qu’une déchirure très localisée, et ellesdisparaissent rapidement2, voire instantanément après réparation.

On peut soulager de beaucoup l’inconfort et accélérer de beaucoup laconvalescence d’une grippe, d’une angine, d’une maladie en général. Dansde nombreux cas, si on parvient à réparer ou nettoyer les enveloppes àtemps, la maladie ne descend pas dans le corps, elle est évitée.

Il est possible de voir et surtout de toucher cette enveloppe, pour peuque la capacité de vision et de palpation subtiles soit développée. Celas’apprend.

1. Les guillemets ne sont pas des artifices littéraires : les termes utilisés ne correspondent pas tout à faità la réalité ; j’utilise des mots connus pour me faire comprendre.2. Le corps a parfois besoin dequelques heures à une nuit de sommeil pour assimiler la correction.



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C’est le Dr J. Fontaine qui a attiré l’attention de l’Occident sur lescorps d’énergie, connus depuis les temps anciens, mais leur existence étaittenue secrète.



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Une mosaïque

En réalité, notre personne est bien plus complexe que ce que nousvenons de voir (mental, vital, physique, intraconscient, subconscient etsupraconscient).

« Nous sommes composés de nombreuses parties, et chacuneapporte sa part au mouvement total de notre conscience, de notre

pensée, notre volonté, nos sensations, sentiments et actions. Mais nousne voyons ni l’origine ni la trajectoire de ces impulsions ; nouspercevons seulement leurs résultats de surface, confus et pêle-mêle, etnous ne savons rien leur imposer de mieux qu’un ordre précaire etchangeant tout au plus. »

(Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga, SAAT, Pondichéry, 1984, p. 1)

« Chaque partie de l’être a sa nature propre ; il est même possibleque différentes natures soient contenues dans une seule partie. »

(Sri Aurobindo, op. cit., p. 1)

« On n’est pas fait d’un seul morceau. [...] Il y a dans l’êtrebeaucoup de parties différences, qui sont quelquefois tout à faitindépendantes les unes des autres, et qui prennent possession de laconscience presque à tour de rôle, et quelquefois même dans un ordretout à fait régulier. » ( Ibid ., p. 448)

« Il y a des... différents plans de ton être, comme de tous les êtres,qui peuvent ne pas avoir de contact entre eux, et on peut très bienpasser d’un plan dans l’autre, et exister dans une certaine conscience en

laissant l’autre absolument endormie. Et d’ailleurs, même dansl’activité, à différents moments, et à moins qu’on ne prenne le plusgrand soin de les unifier, de les mettre tous d’accord, il y en a un quipeut tirer d’un côté, l’autre tirer de l’autre, et le troisième tirer dutroisième, et être tout à fait en contradiction les unes avec les autres. »

(La Mère, Entretiens 1955, SAA, Pondichéry, 1980, p. 336)

Un psychiatre installé depuis longtemps en Inde, méditant, habitué à lapsychologie occidentale et aux connaissances orientales, écrit :

« La notion de « mémoire liée à l’état » est en train de prendreune grande importance en thérapie : nous n’avons pas une mémoire



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L’Égypte avait déjà compris que l’être humain était un agrégat plus oumoins durable d’éléments très divers, appartenant à différents plansd’existence. Malheureusement, les hiéroglyphes ont conservé une grandepartie de leur mystère ; de plus, les égyptologues déchiffrent en fonction deleur culture, de leurs conceptions et ne cherchent pas à s’identifier aux

Égyptiens de l’époque : ils tiennent à rester neutres, « objectifs », au nom dela précision scientifique ; plus encore, les mystères réservés aux initiésdevaient être voilés au profane, d’où les inscriptions codées, à double sens.

Il est hasardeux de traduire ces notions métaphysiques en termesopérationnels comme on le fait dans la Tradition : les traductions deshiéroglyphes sont sujettes à caution, non que les égyptologues ne soient pascompétents, mais parce que les textes étaient codés, comme tous les écritsinitiatiques de l’Antiquité ; il fallait recevoir l’initiation pour comprendre lesens véritable des mots. La clé manque cruellement dans le cas de l’Égypte.

Parcourons d’abord les ouvrages « objectifs », « culturellementcorrects » ; nous y trouverons toujours l’idée de base : l’homme estconstitué de morceaux, de subpersonnalités.

« Les Égyptiens ne sont jamais parvenus à des conceptions tout àfait claires1 sur les rapports existant après la mort entre les différentséléments de la personne humaine. Ils ne considèrent pas l’hommecomme un être unitaire ; ils pensent qu’il se compose de trois parties aumoins : le corps, l’âme, qui, sous la forme d’un oiseau à tête humaine,parcourt en volant le puits du tombeau, afin de visiter sa momie dans lachambre sépulcrale, et le ka, être pour lequel il est difficile de trouverun nom dans notre langue. Mais cette dernière partie est manifestementla plus importante de toutes. Le ka est un être immatériel ayant sapersonnalité propre, qui réside dans l’homme, auquel il confère, par saprésence, protection, vie, durée, bonheur, santé et joie. Il n’est paspossible de représenter un dieu ou un homme sans son ka, qui granditavec lui et ne le quitte jamais. (p.386)

(Erman, A., & Ranke, H., La civilisation égyptienne, Payot, 1963)

« La personnalité humaine apparaît composée de quatreéléments : khet , le corps, particulièrement le corps mort, chout l’ombre,et deux éléments qui ne tombent pas sous les sens : le Ba et le Ka. Bas’écrit anciennement par un oiseau, la cigogne, peut-être toutsimplement en vertu du principe d’homophonie, peut-être parce qu’ilsemblait déjà légitime de comparer cet élément immatériel à un oiseau.À partir de la XVIIIe dynastie, le Ba prend la forme d’un oiseau à têtehumaine qui vole dans les couloirs de l’hypogée et peut même gagnerles régions éthérées. [...] »

(Montet, P., L’Égypte éternelle, Marabout, Paris, [1964] 1991, p. 176)

1. La modestie scientifique exigerait de préciser : selon ce que nous croyons avoir déchiffré...



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« L’akh, qui est figuré dans l’écriture hiéroglyphique par un ibis(comatibis comata), désigne essentiellement la force divine, la forcesurnaturelle. À l’origine, les dieux seuls avaient un akh, et à l’époquetrès ancienne où furent rédigés les textes des Pyramides. Mais, debonne heure, l’akh fut attribué aux simples mortels. [...]

« Comme l’akh, le ba était représenté sous la forme d’un oiseau(ciconia nigra ?). On traduit généralement le mot ba par « âme », maisil ne faut voir dans cette traduction, qu’une convention commode. Enfait, le ba semble exprimer, à l’origine, la faculté que le dieu a de semouvoir et de prendre des aspects les plus divers. Le terme estquelquefois employé comme synonyme de dieu. [...]

« L’homme est donc individualisé par son corps et par les troisprincipes spirituels qui portent les noms de akh, de ba et de ka. Il l’estaussi par sa statue funéraire qui, même si elle ne sert pas, comme on

l’a, parfois, prétendu, de support au ka, n’en est pas moins siétroitement unie à ce dernier que les deux termes, à basse époque, sontdevenus synonymes, par son nom, dont le rôle est si important queplusieurs formules funéraires ont pour objectifs d’éviter au mortl’épouvantable malheur d’oublier son nom, par son ombre, enfin, qui,on ne sait pour quelle raison, semble avoir été considérée comme lesiège de la puissance sexuelle. » (p. 133-4)

(Vandier, J., La religion égyptienne, P.U.F., 1949)

« Les textes égyptiens nous font connaître trois principes spirituels

attachés à l’homme ; l’akh, le ba, le ka. L’akh est une force spirituellede caractère surnaturel. Il est représenté par l’ibis à aigrette, et le mêmesigne hiéroglyphique forme la racine du verbe « être efficace, bénéfiqueet glorieux ». Opposé au corps, qui appartient à la terre, l’akhappartient au ciel. [...].

Le ba est une notion qui pourrait le plus se rapprocher de notreconception de l’âme.[...] Une forme était attachée à chaque ba , qui laconférait à l’être qu’il animait : ainsi, les dieux possédaient plusieurs ba ,selon les formes qu’ils pouvaient revêtir. [...] le ba se révèle commel’âme extérieure qui peut agir par sa propre force dans le mondematériel. » (p. 31)

« [Le ka] est une des notions spirituelles des Égyptiens la plusdifficile à cerner. [...] Pour les premiers égyptologues, le ka exprime« l’être, la personne, l’individualité ». [...] on montre le ka comme« une projection vivante et colorée de la figure humaine, un double quireproduirait dans ses moindres détails l’image entière de l’objet ou del’individu auquel il appartenait. » Mais, par ailleurs, le ka, dontl’homophone est le taureau, exprime la puissance génératrice et la forcesexuelle. D’autre part, le signe du ka est deux bras dressés faisant le

geste d’embrasser et de protéger, sur quoi on a pu démontrer que



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c’était là un de ses aspects de dieu protecteur ; il protège le vivant, maisil le protège encore après la mort. » (p. 134)

(Rachet, G., L’Égypte ancienne, Félin, 1987)

Si nous donnions maintenant la parole à des auteurs qui« interprètent » les textes disponibles, nous découvririons vite que leurs« traductions » ne sont pas forcément plus exactes que les analyses desérudits plus sagement accrochés aux traditions réductionnistes et qu’elles secontredisent.

Nous nous contenterons donc de citer les éléments de la personne sansinsister sur leur signification. Nous devons retenir l’essentiel : l’Antiquitésavante connaissait l’agrégat, l’association des subpersonnalités, lescoagulations sur différents plans d’existence. L’Antiquité n’est pas quel’Ancien Testament qui nous est parvenu.

Nous utiliserons les ouvrages (excellents) suivants :

Enel, Les origines de la Genèse et l’enseignement des temples del’ancienne Égypte, Maisonneuve & Larose, 1985., pp. 190-217)

Hope, M., La magie égyptienne, Sand, 1994, pp. 27-30.

Isha Schwaller de Lubicz, Her-Bak « disciple », Flammarion, 1956.

Lachaud, R., Magie et initiation en Égypte pharaonique, Dangles,1995, et Tradition égyptienne, Pardès, 2000.

Rachet, G., L’Égypte ancienne, Félin, 1987.

1) Le Khat (khet )

— Le corps physique le plus matériel.

2) Le Djet

— Le physique subtil ?

3) Le Sekhem— Une force vitale personnifiée ?

4) Le Ren (rn)

— Le nom, qui exprime la vibration de l’être, comme un nominitiatique ou nom religieux en théorie. La « formule magique », le « mantraontologique ».

5) Le Khaïbit (nommé aussi Shout )

— « L’Ombre ». Un corps subtil le plus près de la matière.



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6) Le Ba

— « L’âme ». Une conscience divine, une coagulation d’essencespirituelle entourant l’âme ?

7) Le Ab (ou Ib)— « Le cœur ». L’âme ?

8) Le Ka

— « Double ». Une conscience vitale ?

9) Le Akh

— Le corps spirituel ?

10) Le Sa-Hu

— L’étincelle divine ?

* * * * *

On ne devra pas s’étonner des appellations diverses : les voyelles(comme en hébreu) n’étaient pas inscrites d’une part ; d’autre part, chaqueauteur adopte une transcription différente. Ainsi le cœur s’écrit ib, ab, ieb,etc. La transcription académique serait ìb (ì , roseau fleuri ; b, jambe et piedhumains indifférenciés ; déterminatif : un cœur).

Il semble bien que les Égyptiens distinguaient le cœur physique, le« cœur subtil » (l’étui vital) et le « cœur immortel » (l’âme immortelle oucentre psychique).

La Connaissance de l’Égypte était, comme on vient de le voir,considérable. Malheureusement, les traductions ne peuvent rendre toute lasubtilité des concepts : les inscriptions étaient destinées aux initiés et nepouvaient être comprises par le profane. Les égyptologues sont-ilsobligatoirement des initiés, d’une part, et qui a conservé les secrets anciens ?

En outre, et la remarque est d’importance, sur quelle psychologies’appuient les égyptologues pour tenter de traduire ? Quand notrepsychologie confond mental et moral, spirituel et subtil... Et pourtant, laconnaissance était là, elle est perceptible.

Nous ne tenterons pas de « traduire » en termes modernes toutel’ontologie égyptienne ; il nous faudrait au préalable être certains destraductions reçues. Nous retiendrons l’essentiel pour notre propos : l’Égyptesavait que nous ne sommes pas d’un seul tenant, que le moi humain estmultiforme, qu’il est composé d’une multitude d’éléments, que chacun estune communauté, que les subpersonnalités sont la règle.



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On voudra bien retenir que ce que nous savons de l’ontologieégyptienne concerne la mort et non la vie ; ce qu’enseignaient les initiés auxinitiables est perdu. Il est possible (et probable) que les Égyptiensconnaissaient le reste de l’agrégat.

Synthèse

Selon la Tradition, notre personne est une mosaïque d’éléments plus oumoins autonomes, plus ou moins antagonistes, plus ou moins bien reliés ànotre personnalité de veille. Ces morceaux à tendance anarchique constituentcependant notre moi. L’élément qui voyage en empruntant l’un de ceséléments pour une expérience onirique (ou lors d’une vision) est laconscience ; cette conscience (à ne pas confondre avec ce qu’on appelle,sans la définir, la conscience morale) est le JE, par opposition au MOI.L’élément unificateur, capable de maintenir tous ces morceaux ensemble

durant une vie entière est le psychique (l’âme immortelle), que nous verronsplus loin. C’est, selon la Tradition, ce psychique qui se réincarne et construitchaque fois une nouvelle personnalité.

Il nous faut accepter le postulat de la réincarnation pour comprendre lasuite.

Paul Richard, l’occultiste, formé (en ce qui concerne l’occultisme) parla Mère de l’ de Sri Aurobindo, fait allusion aux vies antérieures et il

définit parfaitement le processus des réminiscences. Certes, son explicationne cadre pas avec les habituelles théories profanes (la réincarnation du moi

en entier), mais elle naît des enseignements initiatiques les plus éprouvés.« Les fragments individualisés de l’être intérieur ne peuvent être

que le produit de phases d’évolution précédentes, au cours desquelles,dans les synthèses vivantes qu’ils composaient, ils ont participé auxrésultats d’expériences nombreuses et à l’intellectualisation progressived’où dépend la cohésion et par conséquent la durée de tout agrégat.

« Leur individualisation, accomplie souvent dans des milieux fortsdifférents et en des temps fort éloignés de ceux où l’être nouveau doitagir, rend donc nécessaire toute une adaptation, parfois difficile, à leurs

nouvelles conditions de vie.

« Il arrivera fréquemment que plusieurs phases d’activitésuccessives seront nécessaires avant que cette adaptation ne les aitappropriées à des fins utiles. Jusque-là les activités « psychologiques »manifestées pourront n’apparaître que comme des tendances et destravers d’autant plus nuisibles qu’elles sont plus puissantes, bienqu’elles soient en réalité des promesses de vie féconde entre toutes. [...]C’est ainsi qu’en lui les travers d’aujourd’hui, qui n’étaient peut-êtreque les qualités d’hier, pourront devenir les vertus de demain. »



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La preuve par le rêve

Certains individus, donc, prétendent ne jamais rêver ; en fait, c’estqu’ils n’ont pas construit de pont entre leur conscience de veille et lesdifférents morceaux de leur être.

Nous sommes donc faits, faut-il le rappeler et insister, de petitsmorceaux sans lien entre eux, comme des personnes différentes, plus ou

moins évoluées, plus ou moins individualisées, qui se connaissent peu ou pas.

Certains morceaux, les moins nombreux, sont bien plus évolués quenotre personnalité consciente ; les autres morceaux, les plus nombreux, sontloin en arrière.

Ces morceaux sont des « coagulations » d’éléments ramassés dans ununivers particulier (par exemple, un plan ou une strate de l’univers mentalou de l’univers vital) ou fabriqués par le subconscient, ramassisd’expériences diverses « coagulées » autour de certains « nœuds » déposéspar la société (famille, pairs, autorités diverses) durant les premières annéesde la vie.

Le rêve nous permet de prendre conscience de cet amalgamehétéroclite, de cet habit d’Arlequin appelé « moi », que le psychique (l’âmeimmortelle) tente d’éveiller à la Lumière comme une mère de famillenombreuse tirant derrière elle une ribambelle de voyous parmi lesquels tentede grandir un enfant plus évolué que les autres.

Selon les enseignements de la Tradition, quand nous rêvons ou quandnous avons une vision, notre conscience quitte le corps physique pour visiterun plan d’univers ; elle voyage dans le morceau qui correspond au plan,laissant le reste vivre de sa vie autonome.

Supposons que la conscience-je sorte du corps pour visiter tel plan duvital ; elle voyage dans le morceau coagulé à partir d’éléments dudit plan etrien d’autre, à moins d’un entraînement occulte particulier, ou d’un pouvoirramené d’une vie antérieure.

Ce plan vital est habité par des forces agressives et maléfiques ; cesforces peuvent prendre l’apparence de monstres, d’animaux sauvages degrandes dimensions, ou de guêpes innombrables, ou encore de serpents

menaçants, quand ce n’est pas l’apparence de bandits féroces. Si le morceauvital correspondant à ce plan est peureux, le rêveur sera submergé, il devra



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fuir et se cacher dans son corps (c’est ce qu’il vit alors comme un réveilbrutal). Notons cependant que le rêveur peut être, quand il est réveillé, trèscourageux et très lucide MAIS ce morceau vital n’est pas lui ; ce n’estqu’un morceau autonome.

Si le morceau est téméraire (quel que soit le caractère du dormeurquand il est éveillé), ce seront luttes épiques, parfois épuisantes, mais lelutteur ne cède pas, ne fuit pas, il fait front ; il s’éveillera fourbu mais nonvaincu.

Si le morceau est conscient des pouvoirs vitaux (ascèse particulièredans cette vie ou dans une autre), les forces seront mises en déroute et lerêveur vivra des aventures palpitantes.

Il se peut que l’individu en question ait en lui les trois morceauxprécédemment décrits et que sa conscience voyage, selon les moments, avec

l’un ou l’autre de ces morceaux vitaux. Par un entraînement particulier, lerêveur peut passer de l’un à l’autre et rappeler brusquement le morceau leplus fort et triompher alors qu’il était presque vaincu. À la limite, il peutréunir les trois morceaux en un seul élément très structuré ; le plus puissantdes trois l’emportera toujours, mais une simple hésitation rappelleral’existence des deux autres.

J’ai pris des exemples dans le plan vital, mais j’aurais pu les choisirdans n’importe quel plan de conscience. Nous verrons, au cours des pagesqui suivent, des exemples pris dans n’importe quel plan.

On me permettra de prendre plusieurs exemples personnels : je suiscertain des détails et de leur interprétation. Chacun pourra transposer ettraduire selon son expérience propre.

Rêves d’un morceau mental

Je donne un cours, très précis, d’étymologie à un cousin plus jeune quemoi, âgé d’une quinzaine d’années ; je lui explique le sens des motsconstruits à partir d’une racine identique et d’af fixes différents ; pendantque j’explique, le père de mon cousin (mon oncle) intervient pour nousdéranger, puis ma tante ; les feuilles de papier sont parfois barbouillées.

Seule mon explication et mes exemples par écrit demeurent parfaitementcohérents.

Le morceau-professeur est donc à l’œuvre, bien constitué. Une foiséveillé, je n’aurais absolument rien à corriger à ces explications.

Cependant, ce morceau-professeur n’est pas moi tout entier :

1. Le cousin est réellement plus jeune que moi... mais, au moment durêve, c’est un colonel qui allait devenir général.

2. Son père est mort depuis vingt ans au moins.



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Une belle plage. Je nage sur le dos, joyeusement. Je m’éloigne vers lelarge en agrandissant mes cercles de nage papillon. Les vagues grossissent, letemps s’assombrit. Je ne vois plus la plage et je ne sais plus où est la côte.Les vagues me soulèvent et je m’essouffle. Épuisé, je vais abandonner lalutte quand je m’éveille enfin.

C’était le morceau peureux. Le magicien peut changer la situation :

Une belle plage illuminée. Je cours sur le sable, dans l’écume et dans lespremières petites vagues. Je glisse sur l’eau comme si je faisais du skinautique sur mes pieds, et seul, sans hors-bord pour me tirer. C’est trèsagréable.

On distinguera, dans les deux rêves qui suivent, les deux morceaux enquestion :

Au bord d’une falaise. Terrible vertige. Je n’ose bouger un pied. Je vaisglisser. Je m’agrippe. Je tremble de peur. Je remonte lentement, craignant àchaque mouvement de faire tomber un caillou ou de déraciner un arbuste.

Au bord d’une falaise. Je plonge en souriant d’aise et je vole au-dessusdu lac, revenant vers la falaise après un vol grisant.

Selon que le morceau est le peureux ou le magicien, le rêve estheureux ou malheureux. Si nous étions d’un seul tenant, ce dualisme seraitimpossible. Si tout notre être rêvait en même temps, jamais la situation neserait aussi pénible et jamais je n’aurais plongé du haut d’une falaise pour

survoler un lac.Imagine-t-on le morceau philosophe ou le morceau compositeur vivre

des expériences ridicules ou, au contraire, le morceau peureux recevoir untexte sur l’immanence ?

Nous ne sommes pas faits d’un seul morceau, notre Moi est vraimentune mosaïque multicolore, un assemblage hétéroclite de morceaux divers etnos rêves le prouvent d’abondance.

Pendant des années, j’ai répondu par de longues lettres à des lecteurs et

lectrices intéressants. Peu à peu, j’ai publié des livres qui me dispensaient deces longues lettres individuelles.

J’ai pensé que ce que j’écrivais alors serait encore utile maintenant

« C’est que vous ne comprenez pas, au départ, que nous sommes faitsde petits morceaux presque indépendants les uns des autres. À la limite, vousêtes prêt à admettre, comme le psychologue moyen, que nous sommesconstitués de deux grands morceaux : le corps, évident, et... quelque chosed’autre qu’on appelle selon l’humeur du moment, le moral, le mental, lepsychologique, le psychique, le caractère, voire l’âme. Vous êtes prêt, en

ayant l’impression de faire une concession, à admettre le principe de la



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médecine psychosomatique : un quelque chose (psycho) agit sur le corps(soma). Je vais donc tenter d’éclairer votre lanterne.

« Quand vous avez appris à conduire une voiture, vous pensiez à untas de gestes, vous étiez crispé sur le volant et vos tournants n’étaient pas

toujours « fonctionnels ». Maintenant, vous discutez en conduisant, vousadmirez le paysage qui défile. Avez-vous déjà pensé à ce que tout celasignifie ? QUI calcule l’angle exact qu’il faut imposer aux roues pour suivreà chaque instant les courbes de la route, en tenant compte de la vitesse ?QUI dicte le coup de frein ou d’accélérateur en voyant que le feu orange nedurera pas assez longtemps ? QUI calcule l’angle du volant par rapport àcelui de la roue pour amorcer chaque virage, éviter la voiture que vousdoublez, pour garer votre voiture entre deux véhicules ? Pendant queVOUS discutez, il faut bien que quelqu’un perçoive les donnéeschangeantes, les évalue et dicte les gestes sous peine de mort par accident.Cet ordinateur est pourtant en marche, et VOUS ne vous en occupez pas.

« Combien de fois vous êtes-vous « réveillé » après avoir conduitlongtemps sans prendre conscience du trajet ? Alors, si VOUS rêviez,VOUS étiez ailleurs... QUI conduisait la voiture ? Un ange, un démon, unfantôme ? Non, évidemment, une partie de votre moi, un élémentautonome faisant partie du tout appelé moi.

« Combien de fois, en marchant, êtes-vous arrivé quelque part sansavoir vu le trajet suivi ? QUI marchait pendant que VOUS étiez ailleurs ?Pourtant, vous avez évité les dangers, vous n’êtes pas tombé, vous n’avezenfoncé aucun mur, vous n’avez raté aucun trottoir, vous n’avez heurtépersonne. Et vous ne vous souvenez de rien (puisque vous n’étiez pasprésent...).

« Quand vous allez faire vos courses au centre commercial, entrez-voussans cesse en collision avec les autres ? Pourtant, vous êtes bien incapablede vous souvenir des centaines de personnes que vous avez évitées. Vous neles avez pas « vues ». QUI regardait, QUI marchait pendant que VOUSpensiez à autre chose ?

« Quand vous écrivez, vous pensez au texte, aux mots à la rigueur,mais dessinez-vous chacune des lettres comme le ferait un enfant apprenantà écrire ? Vos doigts dirigent votre stylo en suivant les lignes, pendant quevous vous contentez de penser au texte. Vous n’écrivez pas, vous dictez.ÇA s’écrit, sinon vous ne seriez qu’un analphabète.

« Lorsque vous dactylographiez, vous ne regardez même pas le clavier,et si vous le voyez, vous n’avez pas le temps de « viser » ; vos doigts sontplus rapides que votre œil et enfoncent la touche avant que vous ne puissiezcalculer votre geste. Ça se fait tout seul.

« Quand je travaillais ma technique pianistique, il m’arrivait de me

« réveiller » brusquement pour m’apercevoir que j’avais joué une pageentière sans la voir, sans même entendre... QUI jouait ? Mieux encore,



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Saint-Saëns lisait le journal pendant que ses mains travaillaient la techniquepianistique. Si nous n’étions que notre pensée comme le prétend le commundes mortels, ce serait impossible : Saint-Saëns pensait à son journal et nepensait pas à ses mains. Vous pensez à... vos pensées... pendant que vosmains et vos pieds conduisent à votre place.

« Ce n’est pas encore assez clair ?

« Notre moi n’est donc pas qu’un vague ramassis coagulé de penséeset d’affects, mais un ensemble de morceaux plus ou moins autonomes. C’estbien plus complexe que ne le prétendait Freud, qui expliquait tout par lesubconscient ; tout, selon lui, venait du sous-homme ; il expliquait le génieet la création intellectuelle ou artistique par les forces infra-humaines. »

Pour les Initiés, « connais-toi toi-même » est un mot d’ordre.



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Les cinq corps

La mosaïque dont chacun est formé ne s’articule pas au hasard. Lessous-ensembles (les subpersonnalités, les morceaux) s’organisent enensembles plus vastes, les étuis ou corps (en sanskrit : ).

La Tradition associe chacun des corps à une Olympienne (au nombrede cinq, justement). J’ai démontré ailleurs la justesse des attributions. Ladémonstration alourdirait inutilement notre propos. Retenons simplement lescorrespondances et considérons les déesses comme des concepts utiles sil’on n’accepte pas le polythéisme (en vérité, l’hénothéisme).

« Cette connaissance est celle qui concerne l’existence, dans l’êtreindividuel comme dans l’être universel, d’états de substance et partant,de modes d’activités, de conscience, multiples et complexes,représentant figurativement comme autant de plans successifs, depuisles plus matériels jusqu’aux plus transcendants et aux plus subtils, àtravers la hiérarchie infinie des substantialités décroissantes, sans autre

limite que celle de l’intelligible et du connaissable. »(Richard1, P., L’Éther Vivant et le réalisme supra-nerveux, Daragon, sd [c.1910], p.15)

Le partage en trois niveaux doit être précisé :

mental corps mental

vital corps psychique (vital supérieur)corps nerveux (vital propre et vital inférieur)

Physique corps physiqueLe corps spirituel correspond au plan spirituel, au supraconscient.

Nous préciserons les attributions de ces corps ou étuis (il ne s’agit pasde corps matériels, sauf, évidemment, quand on parle du corps physique).

1. Paul Richard a reçu l’enseignement de celle qui est devenue la Mère ; il est donc dans la lignéeinitiatique de Max Théon.



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Les 5 déesses.

Je rappelle les noms grecs. Les noms latins n’ont pas le même pouvoir ;le nom est un pouvoir, une vibration ontologique.

• Héra, l’épouse de Zeus. Les Romains en ont fait Junon.• Athèna, la fille de Zeus, « née de son crâne, toute armée ». Les

Romains en ont fait Minerve.

• Aphrodite, la déesse de la beauté, dont les Romains ont fait Vénus, laprostituée.

• Artémis, la farouche déesse de la chasse, que les Romains ont appeléeDiane.

• Hestia, la tranquille déesse du foyer, devenue Vesta.

Nous sommes à l’image des dieux (répète la Tradition), car la force deces dieux se projette en nous, en s’accrochant à des capteurs particuliers. Jene peux prouver tout cela en quelques lignes.

Les anciennes in itiations permettaient à ces capteurs de se relier à laForce d’un dieu. De grands pouvoirs en découlaient, évidemment.

• Hestia

Elle se projette dans le corps physique et y maintient en secret la forcedivine qui garde en vie.

• Artémis

Elle se projette dans le corps nerveux. Ce corps peut sortir du corpsphysique, comme au moment de certains rêves extraordinaires. C’est lemonde des grandes batailles, des grandes épopées. Si nous sortons du corpsbien solides, bien coagulés, nous gagnons de magnifiques batailles. Si noussortons sans protection, nous sommes forcés de fuir ; c’est le cauchemar.

Ce corps non physique, ce corps nerveux, se projette dans l’abdomen.Les points d’ancrage physique sont les surrénales et les testicules (ovairespour les femmes). Pensons aux stéroïdes : la force, les muscles. Ils sontproduits par ces glandes endocrines. Ceux dont le corps nerveux est puissantsont émotivement très forts. On dit d’eux qu’ils ont « les reins solides » ouqu’ils « ont des couilles ». Ce sont justement les points d’ancrage du corpsnerveux sur le corps physique.

Ceux qui ont bien construit ce corps sont des occultistes ; ils maîtrisentdonc un certain nombre de pouvoirs. Ceux qui en ont fait une placepublique sont des médiums. Ceux qui s’en servent sans même le savoir sont

des courageux, des fonceurs, des chevaliers sans peur. Ils ont tous « du cœurau ventre ».



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Les couleurs préférées de ce corps nerveux sont les couleurs très vives,les couleurs fluo. La musique latino-américaine lui convient et l’exprime. Lemélodrame lui plaît aussi. Les arts martiaux. Les films d’aventures, deguerre (style commando).

Le corps nerveux est un guerrier solitaire, autonome, par opposition aucorps physique qui a besoin du soutien de la masse.

• Aphrodite

Le corps psychique est la projection de la déesse de la beauté dans lemoi humain. On dit de ceux qui ont un corps psychique bien épanoui qu’ilsont le cœur large, un grand cœur, le cœur sur la main. Le geste d’aimer estbien de serrer contre son cœur. Ce corps psychique est rattaché à la poitrine.Sa glande endocrine est le thymus. S’il fonctionne en grand, c’est la santé etla jeunesse prolongée. S’il faiblit, c’est la maladie et le vieillissement.

C’est le corps de la communication amicale et amoureuse, c’est aussi lecorps de la musique, de la beauté.

Les couleurs de ce corps sont les tons pastel, les belles couleurs douceset harmonieuses, surtout le rose, le mauve.

Les belles mélodies sont son apanage. Si les trompettes et les airsmartiaux sont pour le corps nerveux, le corps psychique préfère la musiquemélodieuse. Chopin, Schubert et Mozart sont très centrés sur ce corps.

C’est aussi le monde de la sensiblerie, des romans pour amoureux, desfilms sentimentaux, de la fausse religion.

• Athèna

Athèna est la maîtresse du corps mental. Ce corps est rattaché à la têteet au cou. Ses points d’attache sont la thyroïde, l’hypophyse et le cerveau.On dit de ceux qui vivent principalement dans ce corps que ce sont deshommes de tête, des cerveaux, qu’ils ont la tête froide.

C’est dans ce corps que se réfugient les enfants hypersensibles, qui

essaient de raisonner leurs ennuis et y survivre.• Héra

Le corps spirituel transcende le corps mental et n’est pas accessible aupremier venu. C’est le siège des grandes expériences mystiques. Il est au-dessus de la tête. On en représente l’énergie sous forme d’auréole autour dela tête des saints.

Résumons-nous :

— Au-dessus de la tête : Héra. Le corps spirituel.



74

dense, l’état concréfié. La « substance divine » est dans tel état (par exemplemental ou nerveux) de solidification ou de durcissement.

Pour la plupart des gens, il n’y a pas de CORPS mais un brouillard surle plan en question ; ceux et celles qui ont construit un CORPS le conservent

après la mort.Max Théon partage les strates en quatre niveaux, qu’il appelle états de

matérialité. Il s’agit d’états d’être qui font partie d’un être individuel.Chaque état d’être se subdivise en quatre degrés, qui peuvent eux-mêmes sesubdiviser en sous-degrés :

• le corps physique, qui reçoit les sensations ;• le corps nerveux, qui les perçoit et les conserve ;• le corps psychique, monde des émotions ;• le corps mental, siège de l’intelligence.

Chacune de ces enveloppes matérielles se décompose elle-même enquatre degrés analogues : physique, nerveux, psychique et mental, disposésdans le même ordre de matérialité décroissante.

Max Théon est nourri de Kabbale, mais les correspondances sont aussivalables dans la tradition de l’Inde (la Tradition est UNE).

Nous étudierons l’approche kabbalistique pour bien saisir la notion dedensification de la « substance divine ». Sans cette compréhension,l’ontologie reste fumeuse, théorique et surtout non opérationnelle.

L’éclair étincelant1

« La structure de l’Arbre de Vie est régie par les émanationsruisselant de la Première Couronne. À partir de l’élan initial de laCréation, une séquence se déploie de la première séphira en huit étapes,

jusqu’à sa résolution dans la dixième séphira [...]

« Ce développement primordial peut être comparé à une octavedescendante, de do à do3, dans laquelle chaque note remplit une

fonction particulière [...] telles que les exprime le mouvementoscillatoire entre les piliers gauche et droit de l’Arbre de vie.

« Cette progression en zigzag descendant le long de l’Arbre estconnue comme Éclair Étincelant. Partant de Kether [...], il fuse versHochma [...] où il manifeste sa puissante énergie au sommet du pilier

1. Les séphiroth NE SONT PAS les cakra ; ils expriment une autre Réalité, que nous étudierons dansun autre travail.2. Les séphiroth NE SONT PAS les cakra ; ils expriment une autre Réalité, que nous étudierons dansun autre travail.3. La gamme antique était descendante et non ascendante comme la gamme actuelle ; le triangle pointe enbas.



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actif dominé par Abba, le Père cosmique, ou principe masculin. Puis ilva vers Bina [...] sommet du pilier féminin... »

(Z’ev ben Shimon Halevi, L’arbre de Vie, Introduction à la Cabale, Albin Michel,1997, p. 37)

En termes profanes, on peut dire que l’Éclair Étincelant illumine tour àtour une séphira « masculine » puis une séphira « féminine », revient à lacolonne « masculine », etc.

Il nous faut alors saisir l’Idée de densif ication de la « Substancedivine », Suprême Principe conduisant de la Source (« Dieu ») à la Matière.

La densification

Selon la Kabbale, il existe quatre niveaux d’univers.

« Ils sont traditionnellement nommés Azilout , ou monde desÉmanations, Briah, ou monde des Créations, Yetzirah, monde desFormations, et Assiah, monde de la Substance et de l’Action. Cesquatre mondes forment une chaîne de densité et de complexitécroissantes à mesure que l’on s’éloigne du monde aziloutique. Chaqueniveau est un reflet atténué du niveau supérieur, jusqu’à ce que, dans lemonde assiatique, celui au sein duquel se déroule notre existence, lamatérialité atteigne une telle densité que notre observation tende à selimiter à la surface de notre environnement. »

(Z’ev ben Shimon Halevi, L’arbre de vie, Introduction à la Cabale, op. cit.)

Déjà, sans entrer dans le détail des quatre univers successifs, émanés del’Absolu, nous pouvons entrevoir une projection : les quatre Âges (Or,Argent, Cuivre, Fer). Nous avons déjà vu une autre projection pluspertinente à notre propos : les quatre « corps » de l’homme.

« Le concept des quatre univers est prolongé par l’idée quechaque monde possède son Arbre propre, de sorte que la Malkout1 dumonde aziloutique est la Tepheret 2 du monde briatique, cechevauchement rebondissant jusqu’à la Malkout assiatique, où seconcentrent les résidus de tous les mondes. [...] On considère en outreque les quatre mondes se répètent à l’intérieur de ces quatre Arbres enminiature, et cela jusqu’au plus ténu cosmos complet. [...] Dans l’êtrehumain, ces quatre mondes correspondent à différents niveaux de sonexistence3. »

( Ibid ., p. 89)

1. « Le Royaume ». Dernière séphira de l’Arbre, la plus « matérielle ».2. « La Beauté ». Le cœur de l’Arbre.3. C’est moi qui souligne. L’essentiel pour notre propos est là.



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Retenons l’essentiel : chaque univers est lui-même partagé en stratescorrespondant aux « étages » de l’Arbre. L’humain n’échappe pas à la Loi.Symbole de la Création, « à l’image de Dieu », il est divisé en quatreunivers.

Définissons maintenant chacun des univers.« Le monde d’ Azilout est, par excellence, celui dans lequel

l’Arbre de Vie est dans son état le plus pur. À coup sûr, il fonctionnedans le domaine des émanations. Là, au voisinage de la Lumière infinie,toutes les séphiroth entrent en résonance avec le divin, qu’ellesirradient. [...]

« L’univers briatique, le monde des créations, est dit royaume desarchanges. On pourrait les définir comme des intelligences concernéespar la perfection des instructions divines et leur mise en œuvre. À ce

niveau, rien ne peut être vu, c’est comme l’idée d’une constructionavant que les plans soient dressés. [...]

« L’univers yetsiratique est plus proche de notre entendement.C’est le monde des formes. [...] C’est ici que sont faits et remplis,changés et reformés les moules. [...]

« Le royaume assiatique est composé des éléments. C’estlittéralement le monde au sein duquel nous vivons. Cependant, il nes’agit pas simplement d’un monde purement physique, puisqu’il estpénétré par les mondes supérieurs. »

( Ibid ., pp. 89-92)

En d’autres termes :

« Olam ha-Atsiluth, le « Monde de l’Émanation » transcendante,qui est celui des Sephiroth ; Olam ha-Beriyah, le « Monde de laCréation » idéelle ou spirituelle, rempli de la seule Immanence divine(Schekhinah) ; Olam ha-Yetsirah, le « Monde de la Formation »subtile, habité par les anges, les génies et les âmes ; et Olam ha-Asiyah,le « monde du Fait » sensoriel ou corporel. »

(Shaya, L., L’Homme et l’Absolu selon la Kabbale, Dervy, [1977] 1988, p. 25)

Synthèse

Sur chacun des plans, sur chacune des strates d’univers, un élément,ambassadeur extraordinaire, incarne la Puissance d’un ordre supérieur. Lesquatre plans demeurent au nombre de quatre, mais une instance supérieure



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les prolonge. Nous le comprenons immédiatement grâce aux cinq déessesolympiennes1.

• Olam ha-Atsiluth, le « Monde de l’Émanation »

se projette dans le corps mental(régente : Athéna).

• Olam ha-Beriyah, le « Monde de la Création »

se projette dans le corps psychique

(régente : Aphrodite).

On ajoute que ce monde est rempli de la seule Immanence divine(Schekhinah) : le centre divin en l’homme (l’âme immortelle) est bienl’Immanence divine dans l’homme ; ce centre est situé au niveau du cœur ;c’est le Sacré-Cœur des Chrétiens, le Christ en chacun.

• Olam ha-Yetsirah, le « Monde de la Formation »

se projette dans le corps nerveux

(régente : Artémis).

On ajoute que ce monde est habité par les anges, les génies et lesâmes ; c’est l’univers des entités diverses, des faux dieux. C’est le monde

astral des théosophes.

• Olam ha-Asiyah, le « monde du Fait »

se projette dans le corps physique (le corps matière)

(régente : Hestia).

Reste évidemment la grande Héra, la parèdre de Zeus. C’est lareprésentante des univers supérieurs dans l’univers humain.

En détail

La Kabbale partage ainsi mondes et sephiroth :

• Olam ha-Atsiluth, le « Monde de l’Émanation »

Kether (couronne) (représentante des mondes supérieurs) ;présence d’Héra au sommet du corps mental.

1. La mythologie grecque, faut-il le répéter, n’est pas un simple conte pour enfants. C’est le grand Livredes mythes.



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Hokhmah (sagesse)

Binah (intelligence)

Le triangle (représenté graphiquement s’entend) formé par les trois

sephiroth pointe vers le haut ; c’est le seul ; d’où la présence suprême. Lesattributs du mental se retrouvent dans les trois fonctions.

• Olam ha-Beriyah, le « Monde de la Création1 »

Geburah (force)

Hesed (grâce)

Tiphereth (beauté)

Le triangle formé par les trois sephiroth pointe vers le bas. L’étatpsychique se reconnaît dans les trois fonctions.

• Olam ha-Yetsirah, le « Monde de la Formation »

Hod (gloire)

Netsah (victoire)

Yesod (fondement)

Le triangle formé par les trois sephiroth pointe également vers le bas.

Yesod reçoit toute la Force. L’état nerveux se retrouve dans les troisfonctions.

• Olam ha-Asiyah, le « monde du Fait »

Malkhuth (royaume)

Pas de triangle formé par trois sephiroth. C’est le monde de la matière.(N’oublions pas que c’est dans le Royaume que « se trouve » la Schekhinah,l’Immanence divine).

Retour aux étuis

On saisira mieux la signification des étuis en passant par les cakra.Avant toute explication, rappelons que les cakra sont au nombre de sept(comme les sept Olympiens) et que les étuis sont au nombre de cinq (commeles Olympiennes).

Cependant, une application immédiate nous fera saisir l’importance dupartage en cinq niveaux d’être.

1. Les trois colonnettes du Temple maçonnique.



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Revenons-en au trac et tentons de percevoir le mécanisme en action.

— La force désorganisatrice monte du ventre, des entrailles vers lecœur. Elle ne descend pas du ciel : elle vient du ventre. Le ventre est laprojection matérielle du corps nerveux.

— Le froid aux extrémités : l’énergie se recroqueville vers le centre,comme un animal effrayé qui tente de se faire tout petit. Mais la forcesubmerge le centre, qui s’affole. Retour au bébé qui cherche en vain samère.

La subpersonnalité subconsciente écarte sans ménagement les autressubpersonnalités construites par la suite. Un retour aux sources.

Cette subpersonnalité qui s’entête à piétiner, comme un vieux disquerayé, est descendue dans le subconscient. Le corps nerveux seul ne pourrait

ainsi désorganiser l’être.— Tout part donc du corps nerveux et se condense autour de l’ego

que nous verrons plus loin (poitrine)

Il ne reste plus rien pour le reste (ni le corps, maladroit, ni le mental,paralysé).

— « La pensée peut tout ».... Le mental ne peut lutter contrel’anarchie d’un autre corps, qui ne lui appartient pas. Le mental n’est pas laconscience suprême : c’est une partie de l’être. Il est dans un autre univers.

Le corps nerveux n’est pas relié au corps mental. Entre les deux se trouveun autre corps, le corps psychique.

Retenons que le trac provient des remous dans le corps nerveux.

C'est le subconscient, toujours le bébé, qui a lancé l’attaque interne.Devant une situation qu’il croit reconnaître, il s'affole et ramène lesmécanismes de l’enfance. Le corps nerveux, non dirigé par une conscienceclaire, s’affole à son tour et submerge le reste.



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tribal de l’hénothéisme des grandes Traditions. Toutes les Traditions, eneffet, connaissent la densification progressive de la « substance divine »,depuis l’Origine jusqu’à la matière la plus lourde et enseignent depuis desmillénaires qu’à chaque niveau vivent des consciences et des Forces plus oumoins individualisées.



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Les cakra

Nous utilisons la graphie académique cakra et non la graphie anglaisechakra (prononcez : tcha-kra), qui correspond à la prononciation sanskrite ;le français devrait donc ajouter un t au début. Ne sont pas recevables lesgraphies de pure fantaisie telles que chakkra, shakra, shakkra, etc.

Le corps subtil, double (invisible pour le profane) du corps de chair, est

couvert de centres spécifiques ; certains sont minuscules et très près duphysique (les points d'acupuncture) ; d'autres sont d'importants centres deconscience (les cakra). Ces points et ces centres sur le corps physique sontdes interfaces, des projections et non les réalités immatérielles.

Les cakra ressemblent à des entonnoirs ouverts vers l'extérieur ; leurracine est située dans la colonne vertébrale (domaine de la ). Lescakra forment une ligne verticale située sur l'axe longitudinal du corps.L'ouverture des cakra constitue l'éveil et tous les pouvoirs imaginables1 sontreliés à cette ouverture.

On compte 7 cakra fondamentaux, dont la projection sur le corpsphysique détermine les lieux symboliques des forces cosmiques. LeTroisième Œil dont parle d'abondance l'« ésotérisme populaire » est uncakra, le sixième, ouvrant la conscience au plan mental dynamique (un plancosmique d'action).

Les cakra mettent les différents étuis en communication avec les forcesuniverselles ; ils ouvrent chacun des niveaux à l’infini.

spirituel cakra 7

mental cakra 6cakra 5

vital cakra 4cakra 3cakra 2

physique cakra

1. Absolument indémontrable, évidemment.



84

Correspondances des cakra1

7 Couronne3

Pouvoir de Connaissance, de Vérité, Pouvoir créa-teur.

6 Front Pouvoir de Volonté. Vision dynamique. Ordre decréer, d’organiser, de fonder ce qui est créé. For-mations mentales. Incarnation de la connaissance.Clairvoyance de haut niveau (prophétie).

5 Gorge Pouvoir du Verbe. Capacité d’exprimer et d’ar-ranger ce qui est créé. Clairaudience de haut niveau(prophétie).

4 Cœur Amour, Beauté, Félicité. Pouvoir d’harmoniser cequi est créé. Pouvoir de faire régner l’harmonie.

3 Nombril Force. Pouvoir et source de vie pour supporter lacréation.

2 Pubis Rayonnement de la vie. Distribution de la force enl’injectant à des formations concrètes.

1 Périnée Matière. Pouvoir de matérialisation. Énergie-matière,Énergie-force pour incarner la vie et stabiliser lacréation.

L’Idée descend de plan en plan pour s’incarner dans un fait, un être,un objet.

Les trois plans fondamentaux (mental, vital et physique) se subdivisentexactement comme les cakra.

Le mental se sépare ainsi :

7 sas ouvrant sur un plan surhumain4 ; source.6 mental dynamique5 mental d’expression

Le vital se sépare ainsi :

1. Selon les données de la Tradition et non selon les données incertaines de quelques Écoles tropoccidentales.2. Selon les données de la Tradition et non selon les données incertaines de quelques Écoles tropoccidentales.3. Le cakra est situé bien au-dessus de la tête, dans le prolongement exact de la médiatrice de chaque

oreille.4. Indémontrable scientifiquement parlant. Données de la Tradition. Les plans spirituels au-dessus.



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4 sas ouvrant sur un plan surhumain1 ; source.3 vital dynamique2 vital d’expression

Nous devrons retenir pour notre propos que

• l’élément situé en haut du plan sert de sas à un autre univers dont lesénergies s’engouffrent dans l’être ;

• l’élément central, sur chacun des plans est dynamique, tout comme levital est le moteur de l’ensemble général (mental, vital, physique) ;

• l’élément le plus bas du plan est l’expression des énergies des degrésprécédents. Ainsi, des trois plans généraux (mental, vital, physique), c’estbien le physique qui exprime les mouvements et les énergies des deux autresplans. Pensons à la morphopsychologie mais aussi aux gestes, à la mimique,

sans oublier la parole, les arts, l’écriture, bref, tous les moyens decommunication passent par le physique2.

Le physique devrait aussi se subdiviser. La Tradition explique cetteapparente distorsion en plongeant au-dessous de la matière.

Un seul cakra au niveau physique : .

La triplicité semble s’évanouir.

En fait, le niveau physique se lit sur trois niveaux, comme tout le reste

de la personne :• l’élément situé en haut du plan sert de sas à un autre univers dont les

énergies s’engouffrent dans l’être : petit bassin et surtout sexe ;

• l’élément central, sur chacun des plans est dynamique : le membreinférieur ;

• l’élément le plus bas du plan est l’expression des énergies des degrésprécédents : le pied.

Ces trois éléments anatomiques expriment, en filigrane, en caricatureestompée, la force de trois cakra dont un seul ( ) estfonctionnel dans l’état actuel de l’humanité. Les deux cakra manquants sontsitués sous les pieds. La voûte plantaire exprime la sphère du plus haut desdeux.

La Tradition considère le nombre 12 comme le nombre del’accomplissement. Elle précise que le nombre des cakra est bien douze :

1. Encore indémontrable. Le cœur des Anciens ; l’âme immortelle des Chrétiens.2. Sauf, selon la Tradition, la communication directe sur d’autres plans, comme la télépathie parexemple. Indémontrable.



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• les sept sur le corps

• les deux plus bas que le corps

• trois au-dessus du corps, au-dessus du cakra coronal (

).

(Insistons : selon la Tradition, le corps physique est la projection deréalités subtiles et les fonctions cosmiques des cakra sont projetées dans lesorganes du corps.)

Revenons sur le mental, qui se sépare ainsi :

7 sas ouvrant sur un plan surhumain (source)6 mental dynamique5 mental d’expression

Si la coagulation (image, formation, projection mentale, etc.) est reliée àla Source, donc à la destinée, si elle correspond aux besoin de l’Évolutiontant de l’individu que de l’humanité, la réalisation sera, selon la Traditiontoujours, assurée : elle naît de l’Idée (plan 7, tout en haut), se dynamise parla volonté (plan 6) et s’exprime par le verbe (plan 5). Ce serait l’explicationdes pouvoirs considérables des grands thaumaturges, « branchés » tout enhaut. Nous retrouvons également les « flammes de la Pentecôte » sur lesapôtres.

Le vital se séparait ainsi :

4 sas ouvrant sur un plan surhumain (source)3 vital dynamique2 vital d’expression

Un sentiment puissant (amour surtout) peut servir de source (plan 4) àune projection réussie ; cette source correspond à l’âme immortelle selon laTradition. Ce serait l’explication des pouvoirs considérables des grandssaints, « branchés » sur l’Amour. Nous retrouvons également le Sacré-Cœurcher aux Chrétiens.

C’est, selon les enseignements, au cakra du front que se créent lesformations mentales et les visualisations (organisation) ; au cakra suivant(gorge), se construit le mantra qui verbalise la coagulation et lui apporte lesurcroît d’énergie descendante ; au cakra du cœur s’ajoute l’aspect émotif,humain, harmonieux (l’esthétique comme le sentiment) ; au cakra dunombril intervient la grande énergie de projection (« les tripes ») ; sil’énergie du cakra suivant (pubis) est appelée, la coagulation devientconcrète, prête à se matérialiser (c’est le cakra des guérisseurs). Lacoagulation est prête à descendre dans la matière (premier cakra).



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Application à la morphopsychologie

Chaque lieu du corps peut se subdiviser en trois niveaux exprimant lestrois aspects de la coagulation en cause :

• source lien avec un élément supérieur• dynamisation énergie• expression matérialisation.

Si nous prenons le front comme exemple, sans entrer dans les détailsde l’interprétation morphopsychologique, nous pouvons aussitôtcomprendre le partage en trois zones :

• zone supérieure lien avec les univers spirituels et intellectuelssupérieurs (la capacité de créer,l’inspiration, etc.) ; les bosses frontales

classiques ;• zone médiane énergie mentale ; dynamisation de la pensée

(la barre de réflexion de Corman) ;

• zone inférieure la capacité de concrétiser la pensée,l’observation (les bosses sus-orbitaires).

Il en sera ainsi de chacun des lieux du corps.



89

Apollon reçoit cette force sous forme d’inspiration ou de visions (il estle maître de l’inspiration et de la prophétie) : il est donc en relation avec lecakra du front (troisième œil).

Hermès est le maître de l’éloquence ; il est bien en relation avec le

cakra de la gorge.Nous pouvons donc dresser la liste des correspondances, des

projections :

triangle pointe en bas ( )

sommet Zeusfront Apollongorge Hermès

centre ( )

cœur Poséidon

triangle pointe en haut ( )

ombilic Arèspubis Héphaïstospérinée Hadès.

Le cakra du cœur correspond à la charnière de l’être stratifié. Poséidonest bien le dieu « du milieu » (les eaux, entre le ciel et la terre).

Hadès est à la base, à la racine de l’être ; Zeus est au sommet, Poséidonau centre, ce qui correspond parfaitement aux données.

et Aurobindo font correspondre les sept cakra auxsept plans de l’univers, aux sept cieux de la Création, en disant que les sept

mondes se projettent dans les plans humains reliés aux sept cakra.Ces sept mondes sont connus de bien des Traditions. Saint Paul et les

Chrétiens à sa suite parlent du septième ciel, ce qui laisse entendre qu’il enexiste bien six autres.

Il est impossible d’entrer ici dans le détail de ces sept mondes.

Le partage est net :

— 3 mondes supérieurs se projetant au sommet de l’être (monde deZeus) ;



90

— 1 monde intermédiaire, état psychique (monde de Poséidon)

— 3 mondes se projetant dans les tréfonds de l’être (monde d’Hadès).

La Manifestation est stratifiée : de l’Origine suprême à l’Inconscience la

plus totale, s’échelonnent des plans de conscience de plus en plus lourds etsombres. L’Esprit, peu à peu, devient matière.

Lorsqu’une Force est envoyée, elle touche chacun des plans pour agirenfin sur la matière. Une inspiration, une vision, un poème, une symphonie(une Force est descendue) agissent finalement sur la matière.



91

Le nom des cakra

Premier cakra (physique et subconscient)

Situé au périnée.

racine, base, fondement, originequi porte, qui tient, qui soutientsupport, base, réceptacle, vase

« soutien de la base »

C'est la racine de l'être incarné ; les racines subtiles s'étendent dans le

physique subtil et le subconscient.

Deuxième cakra (vital inférieur) [plan végétal]

Situé au pubis.

son, sien, à lui, propre, personnel (= soi )

se tenir debout, prendre placefait de se tenir, d'habiter, lieu de résidencesiège, place, lieu

« siège propre »

« Fondement de l'individu. »

Ce n'est plus la racine de l'être, mais la plante elle-même. C'est le siègedu « soi ». Le premier cakra est relié à l'espèce ; l'individualisationcommence au deuxième.



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Ce cakra porte d'autres noms moins habituels mais classiques. Cesnoms nous aident à comprendre certaines relations cosmiques.

eau, liquidedisque, cercle, orbe

Au sens propre : « symbole de l'eau ». Ce cakra est en relation avecl'Élément Eau.

pénis

qui porte, qui soutientsupport, base

Au sens propre : « support du pénis ». Le pénis est situé juste au-dessous du cakra.

Troisième cakra (vital propre) [animal]

Situé au nombril.

perle, gemme, joyaucité, château

maison, résidence, ville fortifiéeabondance, fait d'emplir, de satisfaire

« citadelle des joyaux »

« rempli de joyaux »

Ce cakra porte un autre nom :

ombilic, nombril

Au sens propre : « qui se tient au nombril ».



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Quatrième cakra (vital supérieur)

Situé au niveau du coeur.

•

frapper, attaquerfrappe, atteintnon battu (pour un instrument de musique)

Sens propre : instrument de musique non battu, non pincé, non touché,c'est-à-dire un son qui naît sans action physique, la vibration pure.

Ce cakra porte un autre nom :

•

cœur, poitrinepartie secrète de quelqu'unlotus

« lotus du cœur »

C'est le lotus qui ouvre à l'être secret, l'âme. Ce n’est pas l’âme (lepsychique).

Cinquième cakra (mental d'expression)

Situé à la gorge.

•

devenir parfait, purtrès pur, parfaitement purifié

« parfait, pur »

C'est le cakra de l'Éther, source des quatre autres Éléments. Lorsque las'élève, c'est à ce niveau qu'elle est purifiée.

Sixième cakra (mental dynamique)

Situé au front (le troisième oeil)

•



94

ordre, commandement, autorité.

C'est de ce cakra que partent les formations mentales, que naît lavolonté.

Septième cakra (mental inspiré et plans spirituels)

Situé au-dessus de la tête.

•

mille, grand nombreà mille rayons

« à mille rayons »Ce cakra porte d'autres noms :

•

Signification : « aux mille pétales ».

•

ouverture, fente (part. corps humain )

Signification : « ouverture débouchant sur ».

Quelques repères

Des points d’acupuncture matérialisent les cakra, même s’ils ne sontabsolument pas ces cakra. Ce sont les sas, et c’est sur ces points qu’on agitet non, évidemment, sur les cakra eux-mêmes (des sas d’ordre cosmique).

Quatre cakra sont aisément repérables grâce aux pointsd’acupuncture :

—

La racine du cakra est matérialisée par le premier point du méridienappelé Vaisseau Gouverneur (Tou Mo ou D mài). Ce premier point (changqiang ou tchrang tsiang ; « long et puissant » ou « aîné puissant ») est situéà égale distance du coccyx et de l’anus. (La racine de chacun des cakra estsituée dans la colonne vertébrale puisque les cakra sont les fleurs de

).



95

Le centre du tourbillon (le centre du lotus) est le premier point duméridien appelé Vaisseau Conception ( Jen Mo ou Rènmài). Ce point (huì y nou roe inn ; « rencontre du Yin ») est situé au périnée, entre la bourse tes-ticulaire et l’anus.

Ces deux points commandent pratiquement tout le corps. Ce sont lesracines du corps. Ils matérialisent le cakra de la matière.

—

La racine du 2me cakra est matérialisée par le deuxième point duVaisseau Gouverneur . Ce point (Yâo Shû ou Iao Iu ; « point correspondantaux lombes ») est situé entre le coccyx et le sacrum. Le centre du tourbillonest le deuxième point du Vaisseau Conception. Ce point (Qû Gû ou TsiouKou ; « os courbe ») est situé au bord supérieur de la symphyse pubienne(dans la toison pubienne).

—

Le cakra se projette sur le crâne. Quatre points en croix dessinent cetteprojection. Le point du centre est le 20e point du Vaisseau Gouverneur ; cepoint (bai hui ou pae roe ; « réunion des cent vaisseaux »1) est situé aucentre d’une verticale réunissant la partie supérieure des deux oreilles. C’estun point important, par où s’écoulent les « déchets » de l’énergie corporelle.

Les quatre points qui forment la croix autour de ce point (si shencong ; « quatre points qui vivifient l’esprit ») ont les mêmes indicationsthérapeutiques que le point central.

Ces quatre points sont la projection des quatre pétales de. Ce point VG 20 (les déchets expulsés) est la projection subtile de

l’anus.

Les racines célestes de l’arbre de vie sont bien au ciel et le sommet del’arbre est au périnée.

Un autre cakra est bien repérable par l’acupuncture :

—

Le point VC 8 (shénquè, « porte du palais du Shén ») se situe au centredu nombril. La Tradition chinoise dit que le souffle du Shén (esprit) entredans le corps par là ; le cordon ombilical est évidemment attaché à cetendroit.

La racine de ce cakra se situe à L3.

1. Le lotus aux mille pétales du cakra.



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Quelques conséquences

La Force divine descend dans la matière à partir du cakra situé au-dessus de la tête (l’auréole des saints) :

7 Énergie créatrice originelle

6 Énergie de fondation et d’organisation5 Énergie d’expression et de mise au point

4 Énergie d’harmonisation et d’humanisation

3 Énergie de soutien et d’action2 Énergie de formation concrète1 Énergie d’incarnation et de stabilisation.

La même Énergie descend de plan en plan et se mêle aux éléments

d’un plan pour établir une nouvelle création. Chaque manifestation de laForce est une nouvelle création, une nouvelle cellule dans la grandeManifestation.

La Force descend dans la pour réveiller ou révéler de grandspouvoirs correspondant aux 7 cakra. Les autres pouvoirs sont des modalitésde ces pouvoirs-germes.

Des ouvrages très sérieux font correspondre les cakra aux plans del’univers et placent le mental au nombril ou au cœur (on pense donc avecson ventre ? lapsus ? ignorance ?) et confondent allègrement les plans de

conscience humains et les strates de l’univers.D’autres ouvrages placent les cakra en des endroits inattendus, et non

en ligne droite.

Des ouvrages plus scientifiques déclarent que les cakra ne sont en faitque les glandes ou les plexus1, que les Anciens ignoraient et qu’ilsdéfinissaient comme ils le pouvaient.

1. Les glandes endocrines sont, en réalité, la projection matérielle de l’énergie propre à tel cakra et non le

centre de conscience. Glandes, nerfs et autres systèmes sont des interfaces « esprit-matière » (en fait,subtil-grossier).



97

Projection des cakra sur le corps physique

La colonne vertébrale matérialise la : On croirait vraimentvoir les anneaux d’un grand serpent.

On peut voir l’uræus sur la tête des pharaons : c’est l’extrémité de la

La vie comme la Lumière descendent de plan en plan. Ce sontl’Ombre et la mort qui s’élèvent. Le corps, symbole absolu de la Création,exprime parfaitement cette descente.

Le sas reliant l’être incarné aux forces et aux univers cosmiques estl’ensemble des cakra ; chacun des cakra ouvre l’être à un univers et à sesforces. Mais CHACUN des cakra ouvre TOUT l’être au plan, à la stratecosmique.

De la même manière, une glande endocrine est un sas ; ce sas met enrelation le corps et un élément actif (l’hormone) ; l’hormone x agit sur TOUTle corps et non sur un seul organe.

« Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». La Loi esttoujours la même ; l’Idée descend de plan en plan.

Retenons que tout ce qui vit naît au ciel et se matérialise en bas, dans lamatière. Avant que d’être matière, les êtres sont des Idées, au sensplatonicien du terme.

Les cinq corps (ou étuis) ne sont pas les cakra et vice versa. Le cakraexprime l’Être (Ontos) tandis que le corps exprime le Devenir ( Dynamis).

Les correspondances par niveau se lisent ainsi :

(Il n’est que 5 « corps » ou « étuis » mais 7 cakra. Des regroupementsse sont donc produits)

plans cakra dieu déesse corps ou étui

spirituel sommet Zeus Héra spirituel 5

mental front Apollon Athéna mental 4mental gorge Hermès

vital sup. cœur Poséidon Aphrodite psychique 3



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vital pr. ombilic Arès Artémis nerveux 2vital inf. pubis Héphaïstos

physique périnée Hadès Hestia physique 1

Les cakra appartiennent à un ensemble dont la clé de voûte est la. Nous allons devoir monter très haut dans la hiérarchie des plans

de l’univers manifesté pour comprendre de quoi il retourne exactement.



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Suprême Trinité1

L’Absolu, l’Inconnaissable, l’Un suprême a émis la Manifestation, amanifesté ce qui EST. Toutes les Traditions sont d’accord sur ce principefondamental.

Tout, absolument tout provient donc de cette Suprême conscience,depuis les dieux et les démons jusqu’aux particules élémentaires, en passant

par celui que l’Occident appelle Satan, par les galaxies et les atomes. Si unseul élément ne provenait pas de cette Origine, ce serait qu’il existe uneautre Origine, capable de manifester cette Conscience centrale ET cetélément étranger. « Dieu » ne peut être étranger à sa « Création » commel’enseignement profane fut forcé de le répéter : les temps n’étaient pas mûrs.

Tout ce qui EST provient de l’Un suprême donc, en essence, tout est divin.

« Tout est dans tout », répète-t-on. En effet, tout est à l’image duSuprême, mais l’image est parfois voilée par le Mensonge : la Manifestationest née libre, libre d’exprimer la Lumière ou libre d’agir à sa guise, dementir .

Il nous est impossible, sans alourdir l’ouvrage, de traiter du grandAdversaire, connu de toutes les Traditions.

« Dieu a créé l’homme à Son image », comme tout le reste de laManifestation, mais à travers d’autres Puissances. La substance même del’homme est donc divine. Mais l’homme n’en est pas conscient. Et notreépoque épaissit de plus en plus le mur d’inconscience en fa isant del’athéisme (de l’athéisme « scientifique ») la suprême métaphysique.

L’homme n’est pas Dieu, mais il fait partie de Dieu, puisqu’ilappartient à la Manifestation, née de Dieu, née de « la substance divine ».

Dieu1 n’est pas l’ensemble de la Manifestation : Il est TOUT ce quiEST, ce qui sera, ce qui fut, ce qui jamais ne sera et plus encore. LaManifestation pourrait ne pas ou ne plus être que Dieu serait .

1. Enseignements fondamentaux de la Tradition et non opinions de l’auteur, qui espère transmettre sanstrop déformer.2. Enseignements fondamentaux de la Tradition et non opinions de l’auteur, qui espère transmettre sanstrop déformer.



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Tenter de définir ce Suprême est une entreprise insensée. Lesmystiques L’appellent justement l’Inconnaissable, l’Absolu. Jésus disait « envérité » qu’on n’allait au Père que par le Fils (par un « pont »).

La Manifestation est alors une pyramide, dont le sommet est ce « Un »

suprême. Tout en bas, la Manifestation matérielle, multiforme, aux loisinnombrables. Qui veut comprendre doit lever les yeux vers le sommet ouregarder en lui-même2 car il est à l’image du tout (à l’image mais pas leTout !).

La Suprême Origine, impensable, inaccessible, l’Absolu, infini— somme de tout ce qui a été, est, sera ET ce qui jamais ne fut ni nesera — aurait pu rester cette Suprême Conscience immobile et sans témoin.Notre intelligence s’effondre en tentant de comprendre ce point de départabsolu, ce Tout qui est depuis... il n’y a pas de « depuis » puisque ce Toutn’a jamais commencé. C’est le Mystère fondamental, insondable, au-delà des

possibilités de l’intelligence la plus évoluée. Comme tous les mystiques dupassé et du présent, le chercheur de Vérité s’incline devant cette Grandeur etne découvre dans son vocabulaire, que d’inutiles qualificatifs : ineffable,indicible... C’est le seul vrai mystère.

Selon cette vision grandiose de la Manifestation, cet Absolu « décida »de se manifester. De « simple conscience infinie », il devint double, Forcessuprêmes complémentaires, actives, qui demeurent l’Absolu mais « actif ».

La première « Force » représente le Principe, racine de l’Être, tandisque la seconde « Force » représente la Réalisation, racine du Devenir.

L’intelligence humaine la plus éclairée comprend le Principe comme étant leSeigneur Suprême ( ) et la Réalisation comme étant, dans laterminologie de l’Inde, la Mère Suprême (la 3), tout en sachant qu’il nes’agit ni d’un homme ni d’une femme, mais de Principes transcendants, toutprès de l’Origine.

Nous découvrons le duel Être-Devenir (Ontos-Dynamis en grec) à sasource. Comme tout ce qui EST ne peut être qu’à l’image du Suprême (de

Brahman), comme tout ce qui EST ne peut qu’être né du Suprême, le duelÊtre-Devenir sera perceptible à tous les niveaux de la Manifestation (de la

« Création »).En sanskrit, dans notre univers matériel, l’Être, c’est le ; le

Devenir, c’est ; au niveau divin, l’être c’est et le Devenir,. Le Seigneur c’est , la Mère, .

La Suprême Trinité (Triangulaire ou en Y renversé) se lit :

1. Même si je me répète, je n’aime pas le mot « Dieu ». Il fait aussitôt penser au vieux barbu sur sonnuage, à un être, aussi grandiose fût-il, dans un corps, donc limité dans l’espace. Le sanskrit dit Brahman,l’Absolu.2. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».3. Souvent écrit, sans souci des conventions académiques : shakti.



101

en sanskrit d’abord :

Brahman

en français ensuite :

AbsoluSeigneur Mère

En termes grecs, ce Seigneur, Principe de l’Être, c’est le Logos.

Suprême Triplicité (Kabbale)

La Tradition étant UNE, nous retrouverons le Ternaire en Y renversédans toutes les Traditions subséquentes.

La Kabbale reproduit exactement la même Triplicité. Qu’on en juge.

Nous devons reparler des sephiroth. Ce sont les 10 Puissances divinesqui prennent source dans la Divinité elle-même et procèdent par émanation ;elles forment l’arbre des sephiroth. Les trois sephiroth1 supérieures forment« la tête de la représentation divine » et déterminent Le Grand Visage (ou

longanime) qui se projette dans le Monde de l’Intelligence, et se détachentnettement des sept sephiroth inférieures ; le Grand Visage regroupe donc lestrois premières sephiroth :

Kether Couronne Hokhmah Sagesse Binah Intelligence.

Kether 2 (Couronne) est le point lumineux primordial du zimzum (ouTsim-tsoum) (conceptualisation de Dieu) ; c’est la pensée de Dieu(mahshaba), généralement identifiée à la volonté divine primordiale ; c’est le

pouvoir divin suprême, la volonté et la pensée suprêmes ; c’est l’Origine detout l’Être. Nous retrouvons l’idée de l’Absolu ( Bhraman).

Cependant le début de l’existence se signale en Hokhmah ; « en sonsein reposent les idées de tout ce qui sera »3 tandis que l’ordre « encoredissimulé dans Hokmah est rendu manifeste en Binah, l’intelligence ; en elle,les essences deviennent distinctes ; c’est à partir des formes imprimées en

Binah que sont émanées les sept sephiroth inférieures qui constituent le

1. Ou sefirôt .

2. Ou Keter .3. Gostschel, R., La Kabbale, QSJ 1105, P.U.F, 1985, p. 102.



102

monde de l’édifice1. » Hokmah correspond au plan divin d’ordonnancement(le Logos) de tout ce qui est tandis que Binah est la source et fontaine detout ce qui est . Dans Hokmah se situe le plan général de la construction desmondes et tout ce qui est gravé en elle et ce plan voilé (l’essence) semanifeste concrètement et vit dans Binah.

Nous retrouvons, sans aucun coup de pouce, Ontos et Dynamis, auplan le plus haut, au plan des Idées, et tout à fait le duel Isvara-Sakti.

Hokhmah2 (Sagesse) correspond au Père tandis que Binah(Intelligence) correspond à la Mère. Binah est identifiée à « la Mère desMondes », dont sont issues les sept sephiroth inférieures ; elle est égalementidentifiée à la lumière primordiale et au monde à venir. Nous retrouvonsexactement le Seigneur et la Mère Divine.

Une Triplicité triangulaire :

KetherCouronne

Point primordial

HokhmahSagesse

Père

Binah Intelligence

Mère

La Trinité chrétienne

Tout Occidental a appris à dire que « Dieu » est une Trinité : le Père,le Fils et le Saint-Esprit .

L’Occidental blasé pense que cette formule hautement sacrée n’est plusqu’une formule, une phrase poussiéreuse. L’Occidental religieux ne se posepas de question : c’est l’expression d’un suprême mystère.

Les Gnostiques affirmaient que le Saint-Esprit était la Mère Divine.Les premiers Chrétiens, qui n’avaient pas encore vécu les conciles, leshérésies, les affirmations et les condamnations, appelaient également le Saint-Esprit (en conformité avec les enseignements de la Tradition) la MèreDivine.

Daniel-Rops s’empresse de préciser que des Gnostiques avaient pensé àl’Esprit au féminin (évidemment...) mais qu’ils s’égaraient (évidemment...).

1. Ibid ., p. 103.2. Ou Hôkma,



103

Daniel-Rops explique ainsi l’hérésie gnostique : les Actes de Thomasaffirment que les anges chantaient, pendant le baptême de Jésus :

« Descends, Esprit-Saint ! Descends, Sainte Colombe ! Descends,Mère Divine ! »

Tous les fragments retrouvés des Écritures sont en grec, mais oninsiste : ce sont des traductions, bien qu’on ait retrouvé, en 1992, unfragment de la grotte numéro 7 du site de Qumrân, où furent découverts lesfameux rouleaux de la mer Morte.

Le plus ancien fragment retrouvé est écrit en grec, il date des débutsdu christianisme, presque contemporain du Christ, et certains s’interrogentencore sur la langue d’origine.

On peut encore lire le grec ; on n’hésite pas comme lorsqu’il s’agit de

hiéroglyphes égyptiens. La métaphysique est donc encore lisible dans letexte.

La Trinité chrétienne des origines correspond au Ternaire triangulaire,comme dans la Tradition de l’Inde, comme dans la Tradition kabbalistique.Premiers chrétiens et gnostiques le savaient ; pourquoi auraient-ils reçu unenseignement différent ?

Cependant, pour quelques raisons pédagogiques et sans doute autant deraisons politiques, les doctrinaires de la religion ont condamné cette« hérésie » pour s’en tenir à un sexisme absolu : les trois Personnes divines

sont à jamais masculines, et la femme ne peut être qu’un vague reflet dudémon. Ces batailles théologiques furent sans doute nécessaires, mais lagrande Tradition ne s’adresse pas au profane.

Le point litigieux est donc « le » Saint-Esprit. Nous n’entrerons pasdans la démonstration théologique. Je l’ai précisée dans d’autres ouvragesplus appropriés. Et cette démonstration n’est pas indispensable à lacompréhension de l’ontologie.

Retenons l’essentiel :

Le Divin forme une suprême Trinité :

1) L’Absolu

2) Le Seigneur 3) La Mère divine

ou encore

1) L’Origine



104

2) Le Principe 3) La Réalisation

En termes chrétiens, cette Trinité se lira ainsi, sans aucun coup depouce théologique :

Le Père correspond à l’Absolu, à l’Origine Le Fils correspond au Seigneur, au Principe L’Esprit correspond à la Mère, à la Réalisation.

En termes sanskrits, cette Trinité se lira ainsi, sans aucun coup depouce :

Le Père correspond à , l’Absolu, Le Fils correspond à , le Seigneur, L’Esprit correspond à , la Mère.



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La grande Trinité immanente

Nous avons vu que l’homme (et la femme) était à l’image de l’univers ;il s’agissait de parallélisme ou plutôt d’homothétie ; tout est symbole duSuprême puisque de l’atome à la galaxie, tout provient de Sa seulesubstance. L’homme est vraiment « à Son image ». L’homme est lesymbole fondamental, le plus accessible à notre recherche.

Il est temps de méditer l’avis de la Tradition :

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. »

Pour ce fa ire,

« Visita Interiora Terræ, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem1. »

C’est-à-dire, commençons par la partie divine en l’homme, et nousouvrirons nos yeux aux merveilles infinies.

L’âme immortelle

Selon la Tradition, le centre de la personne humaine, l’élément qui tientensemble tous les morceaux (les subpersonnalités), qui naît avant le corps etne meurt point après la mort du corps, l’élément non-né, immortel,d’essence divine, c’est l’âme immortelle. Chaque être vivant abrite en effetune étincelle divine, pure, directement émanée du Suprême, simple étincelled’abord, être de plus en plus complet et autonome chez l’homme qui seréincarne (car la Tradition est réincarnationniste).

L’être central, l’âme immortelle, est la personnalité divine qui seconstruit, au cours des incarnations successives, autour d’une étincelle duDivin. Cet être central est, au départ, un « centre psychique2 » mais, quand ilest bien individualisé, c’est un « être psychique ». Ce « psychique » estconscient de son origine et de sa nature divines ; il pousse le reste de la

1. 1. Les lettres de ce mot « VITRIOL », attribuées comme devise aux anciens Rose-Croix,signifient :Visita Interiora Terræ, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem . (Visite l’intérieur de la Terre, et,

en rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachée.)2. Terme déjà utilisé précédemment.



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personne à évoluer, à aspirer à l’illumination ; il organise les événements, lesprises de conscience pour que l’individu qu’il supporte ait, à chaqueincarnation, la chance de découvrir la Lumière.

Les initiés de l’Antiquité comme d’aujourd’hui apprennent que, juste-

ment, le « Créateur » a placé, au cœur de chaque être, une étincelleévolutive, immortelle et divine, ce psychique. Cette étincelle grandit,s’individualise, devient peu à peu à « l’image de Dieu » au cours des viessuccessives, car ce psychique ne peut passer de l’état de simple étincelledivine à l’état d’être parfait en une seule vie, fût-elle prolongée jusqu’à deuxou trois cents ans.

Le psychique d’un homme des débuts de l’humanité ne pouvait, aprèsla mort du corps et de la personne qui l’habitait, « retourner à Dieu » et« chanter Ses louanges » : il n’était encore qu’un embryon.

L’humanité, le répétaient les maîtres, est un grand organisme, un grandêtre ; les humains sont ses cellules somatiques (corporelles). Les psychiquesindividuels sont les éclats du « psychique collectif », les éclats de l’âme del’humanité ; en termes chrétiens, ce sont les éclats du corps mystique duChrist . Le corps mystique du Christ n’est pas l’assemblée des Chrétienscomme le répète l’enseignement profane ; c’est l’ensemble des psychiques ;ne confondons pas les plans.

Tout comme l’individu commence sa vie sous la forme d’une celluleunique (union du spermatozoïde et de l’ovule) puis devient fœtus avant denaître bébé, les psychiques « naissent » sous forme de simple cellule divine1

avant de grossir sans pouvoir influencer immédiatement la destinée de leursporteurs humains.

Un psychique évolue, il est « à l’image de Dieu », donc sans ego, sansorgueil, sans vanité, sans ombre. L’être qui l’exprime, l’hommed’aujourd’hui, n’a encore rien fait pour mériter ce psychique, il n’en est quele véhicule inconscient. La porte d’or du psychique est scellée par l’ego.Toute croissance de l’ego (orgueil, vanité, présomption, fatuité, etc.) épaissitles portes déjà très lourdes. Les Grecs parlaient de Léthé, la source del’oubli ; les âmes buvaient pour oublier ce qu’elles avaient vécu entre lesdeux incarnations. Ce mythe est transparent pour qui sait que laréincarnation est la loi ; le mythe n’est qu’une légende primitive pour qui enreste à l’homme-matière.

À l’image...

L’être humain est à l’image du Divin. En lui, dans le secret de son être,brille le reflet de sa divine origine, réside une invincible force. Résumonsavant que de développer.

1 . Sans plus de démonstration, contentons-nous de préciser : l’être divin dans l’homme est aussi unefusion ; l’étincelle psychique et l’étincelle de la future



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Le Seigneur ( ) se projette dans le psychique tandis que la Mère( ) se projette dans la énergie cosmique individualisée1.

Les religions populaires occidentales appellent « âme » le psychique,mais elles ignorent la projection de la Mère (le dieu mâle).

Le psychique, c’est « le Fils de Dieu en chacun », c’est « le Sacré-Cœur » en chacun, c’est la projection individualisée du Logos comme duSeigneur Suprême.

La c’est « le Saint-Esprit en chacun » (puisque le Saint-Esprit est le nom de la Mère [ ] chez les chrétiens), c’est la parcelle dePneuma offerte à chacun pour son Travail évolutif dans « le Monde ».

L’« ésotérisme » à la mode a fait de la une décorationvaguement occulte destinée à satisfaire l’âme de désir ; dans cette optique

simpliste, le sexe2 en est sa source et son aboutissement. L’Ombretriomphe : elle place ses pions dès qu’un profane entrouvre un œil.

Précisons les attributions spirituelles propres aux humains « dans leMonde ».

C’est la force spirituelle, divine, « endormie » au bas de la colonnevertébrale, à la base du coccyx ( .

Le nom exact est , la Force du Seigneur, la Mère (dans le « Serpent ».

C’est une force (macro-)cosmique ( ) projetée dans lemicrocosme ( multiple). C’est le siège de TOUS lespouvoirs, des vrais, des grands charismes. Elle s’éveille par une longueascèse spirituelle. Les pouvoirs peuvent cependant venir d’une tout autresource (vitale et non spirituelle), ce qui crée les confusions et les désastreskarmiques.

1. Dualisme retenu et parfaitement développé par Sri Aurobindo.2. Dans son activité la plus profane, évidemment.



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La Dualité Centrale

Le Psychique

L’être central qui soutient la

personnalité se construit au cours desincarnations successives autour d’uneétincelle (âme) divine.

Il pousse l’ensemble de la per-sonnalité à évoluer ; responsable duDestin, il organise les événements, lesprises de conscience.

C’est le psychique qui se réin-carne et non le reste de la personne,

c’est donc en lui que résident les vé-ritables souvenirs des vies antérieures.

Le psychique réalisé, individua-lisé, est à l’image d’un dieu, toutebeauté, toute perfection.

La

Projection de la Mère dans un

corps humain, la est le siègede tous les vrais pouvoirs ; parcelle dela Force de la Mère, la ne« s’éveille », comme le psychique, quepar le progrès spirituel, l’ascèse, lesprises de conscience, jamais par desmoyens mécaniques.

Les pouvoirs issus de lasont des charismes, des

moyens de manifester la Lumière di-

vine dans la vie humaine.

Ignorer la projection de la Mère,c’est refuser la Force du Seigneur etaccepter l’Inconscience.

La est la source éner-gétique des cakra.

Si le psychique (l’âme des Chrétiens) maintient la cohésion de l’agrégatappelé personne humaine, si la exprime la Force divine et sespouvoirs extraordinaires, qui maintient la cohésion des deux représentantssurhumains ? La Tradition parle d’un élément divin, non incarné, facetteimmédiate de l’Absolu. L’Inde seule a conservé terme et définition précisede cet élément transcendant (le ). Nous ne pouvons donc fournir demot français adéquat (être central supérieur ?). Certains auteurs proposent« le Soi », mais les définitions sont plutôt approximatives.

Le

Comme en tout ce qui concerne la métaphysique de l’Inde, c’est SriAurobindo qu’il faut lire : tout est admirablement présenté, logique, clair,sans bavardages érudits.

« L’être central a deux formes : en haut, il est le , notreêtre véritable, dont nous prenons conscience quand vient laconnaissance de soi supérieure ; en bas, il est l’être psychique qui setient derrière le mental, le corps et la vie. Le est au-dessus dela manifestation dans la vie et y préside ; l’être psychique est présent

derrière cette manifestation et la soutient. »(p. 41)



110

— des « morceaux » tout prêts sont ramenés par le psychique ; ces« morceaux » sont des éléments évolués éparpillés lors de la mort ; c’est uneréincarnation fonctionnelle qui réutilise des éléments déjà utilisés ailleurs(dans un autre agrégat, un autre ). Faut-il rappeler qu’à la mort, lesmorceaux (les subpersonnalités) non reliés au psychique par une ascèse

d’ordre spirituel s’éparpillent et rejoignent le plan dont ils sont descoagulations (un morceau mental rejoint le plan mental, par exemple).

Ainsi l’individu A est dirigé par un centre psychique, mais le moi de Acomprend des « morceaux » ayant pu appartenir au moi de B, C, ou D. Apeut avoir hérité de l’intelligence supérieure de B, du talent de peintre de Cet du caractère épouvantable de D.

Cette explication rend compte des enfants prodiges, des géniesprécoces.

Les techniques de rappel des vies antérieures (dans le meilleur des cas)ne réveillent que ces « morceaux » et rarement le souvenir psychique. Lessouvenirs psychiques ne reviennent qu’à l’occasion d’une expériencepsychique (intense).

N’oublions jamais que l’être (l’ ) est construit autour d’un centrepurement divin, le centre psychique et de ses ramifications ; ce centrepsychique est la projection sans distorsion du Divin. Le centre psychique« est à l’image de Dieu » ou plutôt, l’image des Dieux, la « matérialisationdu rayon divin ».

Explications

Le centre psychique [immortel] est un être divin par opposition àl’ , le vase qui le contient lorsqu’il s’incarne. Le centre psychiques’entoure de « ramifications » dans les trois plans de l’ , mental, vitalet physique. Ces « ramifications » sont des germes, des bourgeons, enattendant de devenir des êtres conscients, tout comme le centre psychiquen’est, à l’origine qu’une étincelle (hégemonikon), qu’un germe, qui grandit àchaque incarnation, pour devenir un jour, si l’ lui en a donnél’occasion par ses ascèses successives, un être complet, un « ange », « leChrist en chacun », pour devenir, en fait, un Dieu lumineux.

Les trois bourgeons, les trois donc, peu à peu, s’épanouissent,tout comme le centre psychique, et dans les mêmes conditions. Lemental, par exemple, grâce au travail dans le mental intérieur de l’individuqui supporte le bourgeon, construit un être mental. Cet être mental, cemorceau mental, lorsqu’il est totalement construit, est comme un morceaude Dieu, un mental de Dieu. Il en est de même de chacun des troisbourgeons, des trois . Lorsque le physique est devenu, lu i



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aussi, un être, le corps physique devient alors immortel, après être passé parle stade vécu par les pères des hommes1 dont parle le Veda.

Revenons au point de départ. Une étincelle divine descend dans lamatière ; elle s’incarne. Le mot veut bien dire « dans la chair ». Cette

étincelle n’est pas matérielle, elle est purement spirituelle (ce qui ne signifienullement « une abstraction »), immensément active ; elle porte en elle lepouvoir évolutif de la Création, elle porte en elle tout le Devenir individuel ;c’est un germe, c’est un , que rien ne pourra détruire, mais il nepourra grandir que si l’être qui l’abrite lui en donne l’occasion, c’est-à-dire sil’ vit des expériences évolutives.

Cette étincelle devient, au cours de ses incarnations successives, uncentre de plus en plus différencié, de plus en plus conscient, de plus en pluscapable d’imposer sa loi aux agissements de l’ et aux événements (ilne s’agit ni d’un lapsus calami ni d’une métaphore) qui matérialisent ledestin.

Cet être en formation, le centre psychique [immortel], quitte un corpsqui meurt pour aller dans un monde lumineux en attendant de redescendrepour reprendre le Travail évolutif dans un nouveau corps. Cette attente peutêtre très longue (des millénaires au début), surtout durant la période deformation du centre psychique. Les décisions mentales ou émotives dumoribond n’ont aucun poids et ne modifient en rien la décision du centrepsychique de s’incarner dans telles circonstances et à telle époque. Lemoribond est mortel — il est en train de le prouver —, le centre psychique

est immortel, il se prépare déjà pour la prochaine vie ; le moribond estinconscient du Grand Plan, le centre psychique a la vision du Suprême.

Le centre psychique [immortel] se construit donc lentement, de vie envie, en « coagulant » une substance d’ordre spirituel. Une fois construit, cetêtre psychique ressemble à un dieu ou aux anges gardiens, mais sanschemise ni ailes, et il a tous les pouvoirs d’un dieu. L’être psychiqueaccompli n’est pas Dieu mais un dieu (tous les dieux ensemble ne sont pasDieu, qui déborde et transcende tout ce qu’Il a manifesté).

Autour du centre psychique, d’autres graines sont semées : ce sont les

, les germes du mental, du vital et du physique. Ces sont lesprolongements du centre psychique. Si l’ leur en donne l’occasion, ils« coagulent » eux aussi une substance propre à leur plan. Ainsi peuvent seconstruire un étui ( ) mental, un étui vital et/ou un étui physique. Ce sontdes morceaux intérieurs, profonds, divinisés, immortels, dont l’être extérieurn’a généralement pas conscience, auxquels il n’a pas naturellement accès,sauf ascèse particulière.

1. Le Veda parle de «nos Pères», des «Pères des hommes», des , de ceux qui réalisèrent

une transformation de la nature humaine, ceux qui créèrent la Grande Tradition.



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Les ombres

Pas plus qu’on ne pourrait prouver scientifiquement la réalité du Ça oudu Surmoi, de l’Animus et de l’Anima, je ne pourrai démontrer que les« ombres » telles qu’enseignées par la Tradition ont une réalité mesurable.

Il s’agit (selon les enseignements de la Tradition) d’éléments de lapersonnalité destructrice, non évolutifs, générateurs de conflits et demalaises. Autour d’eux se construisent une ou plusieurs subpersonnalités quiprennent progressivement de l’importance, à moins que l’individu en prenneconscience et fasse un peu de ménage.

Commençons par rappeler que le centre de l’être est la conscience-je,ce qui perçoit les subpersonnalités et les réactions aux divers stimuli, ce quipermet de dire « je suis ».

Rappelons que le terme français CONSCIENCE signifie, au départ,séparé, coupé en deux (de l'indo-européen SKEI , couper, fendre). On estconscient quand on prend du recul, c'est-à-dire lorsqu'on peut distinguer lesujet connaissant de l'objet connu (conscience de soi comme principe actif de connaissance par opposition à l'objet passif, extérieur).

La langue française distingue conscience psychologique (consciencetout court, celle qui nous intéresse) et conscience morale. La consciencemorale juge, la conscience psychologique prend connaissance. L'allemanddistingue Bewusstsein, être conscient de, et Bewissen, conscience morale.L'anglais distingue consciousness, être conscient de, et conscience,conscience morale.

La conscience morale est, en schématisant, une projection, dans l'êtreextérieur, de l'âme (du psychique). La voix intérieure, dans l'absolu, est cellede l'âme. En termes quotidiens, c'est souvent une formation mentale montéepar l'éducation, la société.

Nous pouvons maintenant définir les ombres dans l’ordre où nous enprenons normalement conscience.

Nous touchons là à des données connues des yogi ; nous puiseronsdonc dans les traités.



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1- L’ego

Si notre personnalité s'étend presque à l'infini, si elle est digne d'être « àl'image d'un dieu », notre vie est centrée autour d'un élément très limité, trèsobstiné, très dur, capable de s'opposer à toute évolution : l'ego.

Le mot ego est un terme latin signifiant « moi, je... », en insistantbeaucoup sur « moi ».

L'ego se considère comme le centre de la Création, perçoit tous leséléments de l'univers comme gravitant autour de lui. Il ne supporte pas laLumière Divine et il monte une garde sans défaillance devant les portes d'ordu psychique. On peut dire que l’ego est le dragon qui empêche d’atteindrele psychique (c’est le gardien du seuil au centre de la personne humaine).

Mortel, il se donne pour mission d'empêcher la conscience de s'ouvrir

au psychique, qui lui accorderait l'immortalité.Limité, il juge irrecevable tout élément susceptible d'agrandir la

personnalité consciente.

Fermé sur lui-même, il refuse de se baigner dans la Toute-Lumière quiaccorderait à l'être incarné de retrouver sa divine nature.

Aucune purification n'est possible sans la prise de conscience desmouvements de l'ego et de leur progressive élimination.

L'ego a permis, au cours d'une lente évolution animale puis humaine, leprocessus d'individualisation. Sans ego, c'est la horde indifférenciée, l'essaimd'insectes anonymes. L'ego fut le maître de l'évolution. Il refuse de laisser laplace à une instance plus lumineuse, le psychique, qui est le Divinindividualisé.

La devise de l'ego serait, s'il en avait une, celle du Satan des religionschrétiennes : non serviam.

L'ego n'est pas un démon accroché à l'humain, c'est son centre decoagulation, c'est ce qu'il appelle moi à moins d'avoir commencé la

purification.« Le sens de l'ego n'est pas un résultat de la mémoire ; il est là

déjà et toujours comme point de référence ou comme quelque chose oùse concentre le sens mental afin de rapporter son activité à un centre aulieu d'errer de façon incohérente dans tout le champ de l'expérience. »

(Sri Aurobindo , La vie divine, t ome Il, p. 771 - Albin Michel ).

« L'ego est nécessaire au premier travail de l'homme, qui est dedécouvrir sa propre individualité et de la dégager parfaitement du

subconscient intérieur, où l'individu est submergé par la conscience demasse du monde et entièrement assujetti au jeu mécanique de la



115

Nature. L'homme en tant qu'individu doit affirmer et distinguer sapersonnalité par opposition à la Nature, être lui-même puissant. »

( Ibid ., tome III, p. 1038)

Résumons : l’ego doit être nettement construit pour distinguerl'individu de la masse (l’homme n'est ni une sauterelle ni une abeille. encoremoins un microbe : il a une individualité ; toute idée de fusion de l'individudans la masse anonyme est un retour aux sources, aux sources certes, maisun recul aux origines de l'homme, à l'état primitif, indifférencié).

Selon les enseignements, l'homme ne peut se fondre dans le Tout qu'auniveau spirituel, dont nous parlons ailleurs. Il doit d'abord construire un egofort avant de songer à le détruire par l'intrusion d'une force supérieure etnon inférieure.

Prenons une image : en bas, le collectivisme forcené de l'espèce, sansindividus (l’essaim, la horde, l’espèce sauterelle, microbe, lapin, etc.). Aucentre de l'évolution, l’ego (je suis différent du voisin et des voisins). Enhaut, l’unité, la fusion, le sens de l'appartenance spirituelle (tout est Dieu,tout procède de la même lumière, de la même énergie).

L'ego mène actuellement l'humanité et l'éducation normale vise à lerenforcer, à le rendre seul juge de toute conduite ; l'éducation tout entière estbasée sur le renforcement de l'ego :

« Montre donc que tu es capable de... »

« N'as-tu pas honte de... »« Fais-leur voir que tu... »« Et un trophée pour souligner que tu... Et un tableau d'honneur

pour... Et une photo souvenir... »« Et une invitation à parler au public de ton... »

Ce qu’on appelle émulation est une incitation à réveiller l’ego s’il avaitoublié de se manifester. Toute l’éducation est basée là-dessus. Se défaire del’ego relève de l’exploit.

Ne commençons pas à rédiger l’encyclopédie des gestes dictés par

l’ego. À chacun de dresser quelques listes intéressantes.Celui ou celle qui pose un geste parfaitement égoïste (aussi banal que

de jeter sa cigarette sur le trottoir ou de vider le cendrier de sa voiture sur leterrain de stationnement) obéit à son ego. Bien des humains ont un fondesclavagiste, même s’ils se déclarent « d’extrême gauche ». Je connais uncommuniste militant (la lutte des classes, le prolétariat et autres romanceshabituelles) qui jette ses mégots n’importe où. Quelqu’un (pas lui, unesclave) devra bien un jour les ramasser. Il ne peut aller dans la forêt sansque sa famille laisse partout des papiers gras et des capsules de boissonsgazeuses quand ce ne sont pas les bouteilles ; un animal sauvage (un chat

connaît sa litière et ne laisserait pas de traces dans la maison) laissant tomber



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au hasard ses excréments. Ses enfants courent dans les corridors del’immeuble (« allez jouer ai lleurs... »). Il ne comprend pas que les voisinsn’apprécient pas que ses enfants à lui se défoulent.

Rares sont ceux et celles qui comprennent que leur propriété (achetée

ou louée) s’arrête vraiment aux limites territoriales : les bruits, les détritus,les galopades d’enfants, la radio, les disputes, tout DEVRAIT s’arrêter auxlimites à moins de pénétrer sur la propriété d’autrui, qui tient à ses aises. Jeconnais une famille qui installe chaque été de gros haut-parleurs à côté de lapiscine pour se baigner en musique. « Nous sommes chez nous ». On entendcette musique bruyante à dix maisons de là. Si les voisins ne sont pascontents, qu’ils déménagent. L’ego est synonyme d’égocentrisme etd’inconscience.

Le bébé EST un ego absolu ; il ne peut percevoir que lui, et l’universtourne autour de lui ; c’est naturel. Devenir adulte, c’est élargir la

perception.Le terme ego, avons-nous dit, est un mot latin signifiant « moi, je... ».

C'est ce principe qui permet à l'homme de se sentir séparé de la masse desautres ; il a une individualité.

2- L’âme de désir

L’ego n'est pas la seule instance susceptible d'unifier l'être autour d'uncentre. Une autre instance sombre tire les ficelles de l’être : l’âme de désir,

elle « coagule » les éléments du moi, pour former le moi qui pense « je ».C'est 1'« âme de désir ».

« L'âme de désir s'efforce de posséder les choses et d'en jouir. »

(Sri Aurobindo, op. cit ., tome 1, p. 395)

« L'âme de désir (...) est à l'œuvre dans nos désirs vitaux, nosémotions, notre faculté esthétique et notre recherche mentale depuissance, de connaissance et de bonheur. »

(Op. cit., I. 329).

La société de consommation est basée sur le renforcement de l'âme dedésir :

« Achetez ceci pour être... beau, supérieur, envié, « in »... »« Être heureux, c'est posséder ceci et cela ».

Toute la publicité explicite ou implicite renforce l’âme de désir.L’éducation officieuse est également basée sur l’exaltation de l’âme dedésir : toujours plus de biens de consommation, désir forcené d’avoir et depouvoir plus pour satisfaire l’ego. « Achetez ceci pour être... beau, supérieur,envié, pour être « in ». » « Être heureux, c’est posséder ceci. »



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On apprend aux enfants à devenir encore plus capricieux et leur aviditén’a plus de frein. On s’étonne ensuite de la montée de la violence : chacunveut égoïstement sans se soucier d’autrui.

L’âme de désir peut résumer l’action de certains chefs d’État ou de

guerre.

3- Le double mauvais

L’éclosion de la puberté est souvent le signal du réveil de ce doublemauvais. Bien des enfants autrefois sages deviennent des monstresd’égoïsme et de cruauté. Nous verrons pour quelle raison plus loin.

Le double mauvais est une entité sombre en nous, qui sommeille etappelle sur nous tous les ennuis possibles, prépare les accidents, montre du

doigt les failles de notre être aux adversaires.L’EGO et l’ÂME DE DÉSIR sont des projections de cet ambassadeur

obscur.

D'une manière imagée, on pourrait écrire que le psychique et le doublemauvais se parlent en tirant les ficelles de la marionnette. Le psychique tirede son côté : « Cette personne ira vers la lumière ». Le double mauvaisréplique : « Laisse-moi faire pendant une semaine et nous verrons qui denous deux gagnera ».

De la même manière que le psychique appelle les événements, leslectures, les rencontres pour faciliter nos prises de conscience évolutives, ledouble mauvais appelle lui aussi les événements, les personnes, les lecturesmêmes, éléments susceptibles de nous faire tomber ou, au moins, de nousretarder. Il sait parler, trouver des arguments hautement moraux ougratifiants. Il peut même susciter des « inspirations ».

Le double mauvais applaudit aux expériences destructrices : drogue,cigarette, alcool et autres fantaisies. Il refuse ensuite la guérison : il tient auxhabitudes prises.

Quand les naïfs disent : « La pensée peut tout », le double mauvaisricane et attend tranquillement son moment.

« Quant aux deux natures, ce n'est qu'une forme de la dualitéperpétuelle dans la nature humaine, dualité à laquelle personnen'échappe, qui est si universelle que beaucoup de systèmes lareconnaissent comme caractère permanent dont il faut tenir comptedans leur discipline : deux Personæ, l'une lumineuse et l'autre sombre,dans tout être humain. Si cela n'existait pas, le yoga serait une facilepromenade et il n'y aurait pas de lutte. »

(Sri Aurobindo, Lettres, vol II, trad. JH, p.266)



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Position dans le physique subtil

Nous ne pouvons évidemment prouver que les enseignements sontbasés sur des observations. Contentons-nous donc de savoir que

— l’ego est situé au niveau du cœur ;— l’âme de désir est situé au niveau du nombril ;— le double mauvais est situé au niveau du pubis.

Des gestes et des attitudes le démontrent extérieurement :

— montrer sa poitrine pour dire « moi ? » ; se frapper la poitrine pouraffirmer « moi, je ! » (niveau : ego).

— serrer le poing devant le nombril pour affirmer un désir puissant,incoercible ; percevoir la montée du désir du ventre à la gorge, ou, au moins,

à la poitrine ; parler d'occupation remuant « les tripes ».— le repli sur soi (sur l'ego) s'incarne dans une attitude courbée,

comme un fœtus replié sur lui-même, poitrine creusée, épaules rentrées ;bomber le torse signifie justement l'affirmation de soi.

Existe-t-il une contrepartie, une lumière capable de contrecarrer toutesces ombres ? Oui, c’est le psychique. Encore faut-il aller à sa recherche.C’est ce qu’on appelle l’ascèse en français, le yoga en sanskrit. La porte esttrès étroite, mais tellement illuminée qu’on ne peut pas ne pas la voir.

L’ombre monte (données de la Tradition)

Les enseignements (invérifiables) de la Tradition nous apprennent cequi suit. Nous pouvons en retenir des hypothèses de travail fortintéressantes.

Tout en bas, sous les pieds selon les enseignements reçus, règne lesubconscient. Il s’agit d’un monde anonyme, animé de forces anarchiques,têtues, habité de hordes féroces, projections de toutes les pensées, affects(émotions, sentiments) et sensations négatifs et destructeurs. C’est le règne

de l’ombre multiforme ou informe selon les cas. C’est la couche supérieuredes univers inférieurs, du chaos originel. Le subconscient est relayé par lecakra n°1 (périnée, ).

Les forces anonymes s’individualisent, prennent une forme personnelle,deviennent un être autonome et conscient, un animal aux aguets, un monstrequi feint de dormir. C’est le double mauvais.

Ce double mauvais envoie ses ordres à l’âme de désir et c’est l’enviede s’élargir, de vouloir plus, l’étalement empêchant toute évolution vers lehaut. C’est du surplace accapareur, c’est l’avoir qui s’oppose à l’être.



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À l’étage au-dessus, l’ego s’enorgueillit des succès remportés par lesinstances inférieures. Il aime s’opposer aux autres ego pour les dominer, lesenvier, les rabaisser.

Reprenons la série ascendante en d’autres termes, pour mieux préciser

les rôles :La force négative et négatrice du subconscient s’individualise, se

précise au périnée ; c’est le double mauvais.

L’âme de désir, au nombril, pousse à s’élargir, à vouloir plus, dans lesens du double mauvais, lui-même alimenté par le subconscient collectif.

En haut, l’ego, au niveau du cœur, pousse à s’enorgueillir de tout cequi précède, à reconnaître comme glorieux tous les gestes qui découlent del’activité des centres inférieurs.

Conséquences pratiques

Le subconscient règne chez tous les individus, évolués ou frustes.Complexes, blocages, manies, phobies, il distribue généreusement sa manne.Impuissance et frigidité n’ont souvent aucune autre cause que des« nœuds » dans le subconscient.

Le double mauvais ne se manifeste pas ouvertement chez l’individusincère envers lui-même. Il se contente de multiplier les occasions de chute et

d’erreurs, mais l’individu conscient voit venir l’orage et y fait face. Ledouble mauvais ne grandit que chez qui veut bien l’aider à prendre del’importance.

L’âme de désir est plus enracinée dans l’être. Elle multiplie lesfantasmes et réussit, à moins que l’individu ne s’en rendre compte, à créerune sorte de fantôme, une subpersonnalité en soi, un réservoir à fantasmes.

Quant à l’ego, sauf exception, il mène la barque du moi. Toutes lesdisputes s’enveniment dès que l’ego intervient ; sans lui, elles s’éteindraientrapidement dès que les arguments logiques auraient donné raison à l’un des

protagonistes. L’ego se campe sur ses positions et cherche des arguments (s iles subpersonnalités mentales le permettent) ou sort l’artillerie émotive (cris,pleurs, scènes, etc.). Les blessures d’amour-propre ne sont que blessuresd’ego.



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Quelques retombées



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Morphopsychologie

Le cakra coronal ( ) est la source absolue de toutes les forcesqui animent et constituent l’agrégat, l’être humain. L’axe vertical qui part deson centre (au-dessus de la tête, non sur le crâne) détermine l’essence mêmede la personnalité.

Nous donnons, à titre d’exemple, quelques correspondancesmorphopsychologiques.

Oreille

Oreille verticale : réflexion attentive ou inhibition (Secondarité1) ;c’est la Rétraction de Front de Corman ; l’être est sous le rayon du cakracoronal. Beaucoup de frein. Polarité Vénus (on ne s’oppose pas).

Oreille inclinée : liberté d’action (Primarité) ; c’est la Rétraction

Latérale de Corman ; on s’éloigne du (Âme) pour aller vers(Nature), on s’éloigne de l’Être pour aller vers le Devenir. Peu de frein.Polarité Mars (on s’oppose).

Oreille fuyante : action irréfléchie ; le lien avec l’être est rompu ;l’individu se perd dans la Nature, dans le Devenir, dans (Nature) etles vagues incohérentes d’un monde sans mainmise de l’Âme ( ). Pasde frein. Polarité Mars accentuée (on s’oppose violemment).

Poitrine

Poitrine bombée Projection de l’énergie vitale.

Poitrine rentrée Repli sur soi, aucune projection vitale.

Position de la tête

Menton relevé, tête haute l’individu s’avance, fait front

menton baissé, tête basse l’individu se replie sous le parapluie ducakra coronal.

1. Tous les termes propres à la morphopsychologie et à la caractérologie sont expliqués dans les chapitressuivants.



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Descente dans la matière

Quand le psychique se prépare à descendre dans la matière,

« de là-haut, avant qu’il ne descende, il voit les genres de vibrationqu’il veut. [...] C’est comme s’il visait l’endroit où il va tomber. Mais il

y a une approximation qui vient du fait qu’une autre condition estnécessaire : pas seulement son choix mais une réceptivité d’en bas etune aspiration. [...] Dans cette masse que représente pour lui le milieudans lequel il veut naître, si, à l’influence de la projection de sa volonté,il y a une petite lumière qui s’allume [dans la mère, par exemple], alorsil sait que c’est là qu’il faut aller. [...] Il se précipite dans uneinconscience, parce que le monde physique [...] est très inconscient parrapport à la conscience psychique. C’est comme s’il tombait sur la tête.Ça l’abrutit. [...] À part quelques très-très rares exceptions, pendantlongtemps, il ne sait pas. Il ne sait plus où il est ni ce qu’il fait nipourquoi il est là, ni rien. [...] Il faut un tas de circonstances,d’événements de tous genres, d’émotions, toutes sortes de choses pourouvrir les portes intérieures et pour que l’on commence à se souvenirqu’après tout, on est venu d’un autre monde et qu’on est venu avecune raison précise. »

(La Mère, Entretiens 1953, S.A.A., Pondichéry, 1975, pp. 278-279)

Même si un couple éveillé est prêt à l’accueillir, le psychique devrasurmonter, après une longue lutte, une somme considérable d’élémentsindésirables dans l’être qu’il habitera : le Prince de ce monde lui imposel’ensemble de l’être qui se forme ; cet être est né du monde, de la matière,de l’inconscience, c’est l’enfant du Prince.

Les psychiques qui descendent

« cherchent évidemment un corps qui soit adapté et propre à lesexprimer, mais il faut qu’ils fassent la part de l’inconscience matérielle,si l’on peut dire, et de la nécessité de s’adapter aux lois les plusmatérielles du corps. [...] Il y a tant de choses qu’on ne peut pasprévoir. Par exemple, on choisit un milieu, on choisit un pays, onchoisit un genre de famille, on essaye de voir quelle est la nature des

parents possibles, [...] mais tout cela ne suffit pas si l’on ne peut pas



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porter en soi-même le dynamisme suffisant pour dissoudre lesobstacles. »

( Ibid ., pp. 530-531)

En quelque sorte, le Prince impose au psychique un véhicule truqué.C’est « ça » ou la remontée immédiate sans incarnation. En plus deséléments obligatoires très sombres (ego, par exemple), le Prince ajoute desmorceaux1 d’être à sa solde, morceaux ramassés n’importe où, que l’êtremortel en formation considérera comme faisant partie de son moi véritable.

La solution, théorique pour le moment, appartient au surhomme : lesparents, conscients d’appeler un psychique dans la matière, préparerontl’événement. Avant de partir, le psychique avait déjà choisi les élémentsfavorables et les futurs parents les protégeront, à moins que ce ne soit en unlieu sacré, avec des initiés préposés à ce genre de travail2.

1. Les subpersonnalités ou éléments de l’agrégat. Un talent est un morceau ; une nature criminelle, unephobie sont également des morceaux.2. La Tradition enseigne que cela se passait ainsi au temps des véritables Hiérarchies.



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Les os symboliques

La colonne vertébrale est parfois appelée l’« Arbre de Vie ». Nousallons voir que ce qualificatif est exact : la plus grande partie de la colonnevertébrale est consacrée aux plans du vital.

La colonne vertébrale commence par le coccyx, petit os triangulairecomposé de quatre vertèbres atrophiées et soudées entre elles. C’est ce qui

reste de la queue des mammifères. C’est le niveau du PHYSIQUE.

Le sacrum ou os sacré est formé par la suture de cinq vertèbres (lesfausses vertèbres). Le sacrum fait un angle très ouvert avec la partielombaire de la colonne. C’est le niveau VITAL 1 ou sensations (vitalinférieur ; partie inférieure du corps nerveux, ).

Les vertèbres lombaires sont volumineuses, et les disquesintervertébraux très épais. La disposition des vertèbres lombaires permet desmouvements de flexion en avant et en arrière de grande étendue. Ces cinqvertèbres sont la clé de la colonne, le support du corps, la partie forte, « lesreins ». C’est le centre du VITAL, le VITAL 2, ou émotions (vital propre,partie supérieure du corps nerveux, ). Les lombaires sont enface du cordon ombilical, entrée de la vie animale. Les lombaires dessinentune courbe opposée à celle du sacrum.

Les vertèbres dorsales (ou thoraciques) supportent les côtes. Ces douzevertèbres dessinent une courbe qui rappelle celle du sacrum. C’est le niveauVITAL 3, sentiments (vital supérieur, corps psychique, ).

Les vertèbres cervicales sont les plus petites de toutes les vertèbres. Au

nombre de sept, elles continuent la courbe des dorsales. C’est le niveauMENTAL d’expression (partie inférieure du corps mental, ).

Là se termine la colonne vertébrale. Là se termine la montée des 5Éléments. La Tradition établit les correspondances :

— Éther cervicales cakra n°5

— Air dorsales cakra n°4

— Feu lombaires cakra n°3

— Eau sacrum cakra n°2



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— Terre coccyx cakra n°1

La colonne vertébrale solide et massive, c’est le vital. Les cervicales etle coccyx, ce sont des excroissances. La colonne est donc bien l’Arbre deVie (le vital).

On peut lire l’évolution à travers la colonne vertébrale :

— Coccyx : tout est matière, mais le règne minéral n’est plus le seulrègne ; il est réduit au symbole dans l’homme.

— Sacrum : la vie est née dans l’eau ; l’eau est importante pour la vie ;c’est la base invisible, inférieure.

— Lombaires : l’animal à sang chaud a pu sortir de l’eau et vivrelibrement. Ce sang chaud, c’est l’animal en l’homme, c’est sa base vivante.

— Dorsales : l’animal a pu se redresser et fendre l’air et mêmes’envoler.

— Cervicales : la non-matière, c’est l’abstraction, la capacité de quitterle concret pour raisonner et s’exprimer autrement que par des cris.

Ces Éléments ascendants se retrouvent à l’horizontale, projetés sur unseul plan :

— Terre : l’homme est fait de matière.

— Eau : son corps contient 50 % d’eau.

— Feu : la chaleur animale.

— Air : la respiration.

— Éther : le plan physique ne peut le montrer, puisqu’il s’agit dusubtil, mais c’est l’Éther qui modèle le physique.

Et plus haut ?

Le sixième plan (mental dynamique, partie supérieure du corps mental) correspond au crâne, frontal et occipital. Le pariétal, os pair,

presque carré, correspond à la projection du septième plan (supraconscient,).

Le cakra 7 est situé plus haut que le crâne ; il se projette en haut et enarrière, sur le pariétal. Cette projection découpe la zone consacrée au cakra6. Le plan 5 (expression) s’approprie le bas de la tête, où se trouvent lesvestibules sensoriels (yeux, narines, bouches), les organes d’expressionvolontaire.



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Le cakra 6 ( ) s’épanouit sur le front ; sa racine se trouve àl’occipital.

Le cakra 7 ( ) s’étend au-dessus de la tête et ses rayonstombent en oblique sur le crâne.

La colonne vertébrale symbolise la montée de l’énergie qui setransforme, passant de l’énergie subtile (que certains occultistes appellentparfois l’énergie psychique, ou l’énergie astrale) à l’énergie spirituelle. Lacolonne symbolise également la descente de l’énergie spirituelle dans lamatière, la condensation, l’alourdissement. Dans un cas, c’est l’aspiration àl’ascension ; dans l’autre cas, c’est l’ordre venu d’en haut. Dans un cas,c’est la matière qui appelle l’esprit, dans l’autre, c’est l’esprit qui illumine lamatière.



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Occulte et spirituel

Les expériences spirituelles sont les plus belles expériences qui sepuissent vivre. Pour les vivre, il faut que le centre psychique soit évolué1 etque la conscience de l'individu soit préparée par une ascèse.

Ce sont des expériences élargissantes, décisives, totalement conformes àla Vérité, à la Volonté, toutes de Lumière.

Si l’Adversaire n'existait pas, la première expérience spirituelle ouvriraitla voie et la conscience individuelle n'aurait plus qu'à s'avancer dans laLumière sans crainte de s'égarer.

Ce sont ces expériences que le centre psychique retient ; ce sont lesplus beaux souvenirs des vies antérieures.

Ce sont des expériences profondes, qu'on souhaiterait sans fin. Letemps s'arrête, l'univers même disparaît.

Ces magnifiques expériences s'appellent expériences mystiques dans lathéologie chrétienne. Elles n'ont RIEN à voir avec la transe des adeptes duvaudou, du spiritisme et autres magies.

Les mystiques, les et les initiés distinguent une expériencespirituelle d’une expérience occulte. Ils n’appellent donc pas, comme biendes profanes, « spirituel » tout ce qui n’est pas physique. Ils peuvent affirmerqu’ils perçoivent clairement les niveaux de conscience car ils connaissent,par expérience, l’échelle ascendante des strates d’univers. Tentonsd’expliciter leur vision en fonction de l’ontologie que nous défendons toutau long du présent ouvrage (celle de la Tradition), sans porter de jugementset sans tenter de prouver la réalité des « théories » proposées.

Un fakir possède de grands pouvoirs, ce qui ne signifie pas qu’il aitconscience des plans spirituels ; un grand saint ne possède pas forcément degrands pouvoirs, mais il est conscient des plans spirituels. Les pouvoirsappartiennent aux plans intermédiaires2 entre la matière et l’Esprit.L’expérience du Divin appartient au supraconscient ou à l’âme.

1. Au cours des incarnations successives.2. En particulier, vital subliminal ou monde nerveux ou l’astral des Occidentaux, ou encore « the psychicworld » des anglo-saxons. En fait le corps nerveux. Grosso modo, l’intraconscient.



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On peut être témoin ou auteur de phénomènes dits paranormaux, dephénomènes défiant toutes les lois connues (du mental) sans pénétrer un seulinstant dans les univers spirituels. On peut vivre une expérience divine sansmanifester le moindre pouvoir . On peut être un grand saint et, en plus,posséder de grands pouvoirs. Pouvoirs et spiritualité ne sont pas synonymes,

mais ils ne s’excluent pas.De nos jours, malgré bien des millénaires d’une lente montée vers la

Lumière, on confond souvent vie spirituelle et toute activité non centrée surla survie ou la satisfaction de l’ego.

La vie spirituelle N’EST PAS le fait de vivre sous le signe des valeursmorales, intellectuelles ou religieuses, vie dans laquelle les valeurs socio-économiques et les biens matériels doivent être au service des valeurs dites« spirituelles », vie morale centrée sur Dieu.

La vie spirituelle COMMENCE au moment où le centre psychiques’éveille, au moment où le chercheur perçoit les mouvements de sonpsychique ou les Descentes de la Force divine.

La vie spirituelle N’EST PAS une attitude, une manière de vivre ou depenser.

La vie spirituelle N’EST PAS la répétition de rituels, l’assistancerégulière à des cérémonies religieuses ou initiatiques.

La vie spirituelle PEUT ÊTRE tout cela À CONDITION de répondre à

sa définition. La vie spirituelle EST LA VIE MYSTIQUE, cloîtrée oumondaine, érémitique ou cénobitique, religieuse ou yoguique, MAIS toutcloîtré, tout religieux ou apprenti ne sont pas forcément des mystiques,des individus capables de vivre l’expérience spirituelle.

Bien des aspirants à la vie spirituelle ont été déçus parce qu’ils avaientpensé que l’expérience spirituelle était le fruit d’une décision mentale ou lerésultat automatique d’une démarche académique, voire d’un rituel détaillé.

En résumé, l’important est de ne pas confondre les plans deconscience : une expérience supraphysique n’est pas forcément d’ordre

spirituel.Qui dit spirituel sous-entend Dieu ou le Divin. Pour parler de Dieu, il

faut Le connaître, il faut naître à la vie spirituelle. C’est justement cequ’affirment Saint Thomas d’Aquin et Bonaventure :

« Pour que l’homme possède de lui une connaissance plusprofonde, Dieu... a voulu révéler à l’homme certains aspects de sonêtre, qui dépassent la capacité de notre intelligence. Cette révélation,adaptée à la nature humaine... nous conduit progressivement del’imparfait au parfait. Au début, la révélation s’exerce dans de telles

conditions que la vérité révélée ne peut pas être comprise, mais



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seulement crue sur parole, parce que, tant que l’intelligence humaineest mêlée aux sens, elle ne peut pas accéder à l’évidence de réalités quidépassent incomparablement les capacités de la perception sensible.Mais, une fois affranchi de sa dépendance à l’égard du sensible,l’homme s’élève à la contemplation de ce qui lui a été révélé.

« Il y a donc, pour l’homme, trois manières de connaître lesréalités divines. Par la première, avec la lumière naturelle de la raison,l’homme parvient à la connaissance de Dieu à partir des créatures ; parla seconde, la vérité divine, naturellement inaccessible à l’intelligencehumaine, descend en elle par révélation non comme objet deconnaissance évidente, mais comme objet de croyance, proposé par laprédication ; par la troisième, l’esprit humain est élevé jusqu’à la visionparfaite de ce qui a été révélé. »

(Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, livre IV, prologue

cité par Michel Lemonnier, Histoire de l’Église, Éditions Paulines, 1983, p. 285)Pour parvenir à cette Lumière, deux voies sont offertes au chercheur

de Vérité :

1. Attendre la Grâce. C’est la voie des grands mystiques depuis deuxmille ans. L’immense majorité des fidèles n’attend rien parce que rien eneux n’appelle. Il faut que le psychique soit formé pour que cet appelressemble à une simple attente. La Grâce répond .

2. Aller chercher la Lumière. C’est la voie de l’ascèse, de la recherche

constante, de la vie initiatique. C’est la version active de la première voie : lepsychique, déjà formé, appelle, et l’être extérieur collabore.

Tournons-nous vers un Maître qui parle par expérience. La Mère, car ils’agit d’elle, est formelle :

« La vraie vie spirituelle commence quand on est en communionavec le Divin dans le psychique, quand on est conscient de la présencedivine dans le psychique et que l’on est en constante communion avecle psychique. Alors la vie spirituelle commence, mais pas avant. Lavraie vie spirituelle, quand on est uni à son être psychique et conscient

de la Présence divine, et que l’on reçoit l’impulsion de ses actes decette Présence divine, et que la volonté est devenue une collaboratriceconsciente de la Volonté divine, c’est le point de départ.

« Avant cela, on peut être un aspirant à la vie spirituelle, mais onn’a pas de vie spirituelle. »

(La Mère, Entretiens 1956 , S.A.A., 1968, p. 173)

« L’expérience spirituelle, « c’est quelque chose qui vous met encontact avec une conscience supérieure à celle que vous avez

d’ordinaire ». [...] Si tout d’un coup tu deviens consciente en toi de



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quelque chose qui est très différent et très supérieur, [...] ce sera uneexpérience spirituelle. [...]. »

(La Mère, Entretiens 1954, 1980, p. 491)

Cependant, il existe une différence entre psychique et spirituel.« Le psychique est l’être organisé par la Présence divine [...]

L’univers contient tous les domaines supérieurs au domaine physique :il y a un physique global qui comprend le mental, le vital, etc., et tousles domaines au-dessus du mental sont des domaines d’ordre spirituel,des domaines qui, pour vous, sont de l’esprit, et c’est cet « esprit » qui,petit à petit, progressivement, se matérialise pour arriver à la Matièretelle que nous la concevons. Les êtres du Surmental, par exemple, ettous les êtres des régions supérieures n’ont pas d’être psychique — les« anges »1 n’ont pas d’être psychique. Ce n’est que sur la terre que la

vie psychique commence, et c’est justement le procédé par lequel leDivin a éveillé la vie matérielle à la nécessité de rejoindre son originedivine. Sans le psychique, jamais la Matière ne se serait éveillée de soninconscience, jamais elle n’aurait aspiré à la vie de son origine, ou viespirituelle. Par conséquent, l’être psychique dans l’être humain est lamanifestation de l’aspiration spirituelle ; mais il y a une vie spirituelleindépendante du psychique. »

(La Mère, Entretiens 1951, p. 209)

« Le plan psychique appartient à la manifestation personnelle ; le

psychique est la partie divine de l’être individuel jetée comme undynamisme dans le jeu. Mais quand nous parlons du spirituel, nouspensons à quelque chose qui est concentré dans le Divin plutôt quedans la manifestation de surface. Le plan spirituel est statique et se tientderrière et au-dessus du jeu universel ; il supporte les instruments de lanature, mais n’est pas lui-même inclus ni plongé dans la manifestationextérieure.

« [...]

« Quand je dis le psychique ou le spirituel, je parle de choses qui

sont très profondes et réelles, derrière la surface plate des mondes, et enrapport intime entre elles, même dans leur différence. Les définitions etles distinctions intellectuelles sont trop superficielles et rigides pour saisirla totale vérité des choses. »

(La Mère, Entretiens 1929, pp. 85-86)

1. Et les dieux... Ils n’en ont pas besoin, en quelque sorte : ils sont créés pour vivre éternellement sansévoluer. Mais ceci est un autre aspect de la Création, que nous n’avons pas à traiter ici.



131

Résumé

« La spiritualité n’est pas une haute intellectualité ni un idéalisme,ni un penchant éthique du mental, ni une pureté et austérité morales, niune religiosité ou une ferveur émotive ardente et exaltée, ni même un

composé de toutes ces excellentes choses. Une croyance mentale, uncredo ou une foi, une aspiration émotive, un code de conduite d’aprèsune formule religieuse ou morale, ne sont pas l’expérience spirituelle nila réalisation spirituelle. Ces choses ont une valeur considérable pour lemental et la vie ; elles ont de la valeur pour l’évolution spirituelle elle-même en tant que mouvements préparatoires qui disciplinent, purifientla nature et la façonnent. Mais elles appartiennent encore à l’évolutionmentale ; il n’y a pas là le commencement d’une réalisation, d’uneexpérience, d’une transformation spirituelles. Essentiellement, laspiritualité est l’éveil à la réalité intérieure de notre être, à l’esprit, auMoi, à l’âme qui est autre que notre mental, notre vie et notre corps ;

c’est une aspiration intérieure à connaître, sentir, être Cela, à entrer encontact avec la Réalité plus grande qui dépasse l’univers et l’emplit, etqui habite aussi notre être même ; c’est une aspiration à entrer encommunion avec cette Réalité et s’unir à elle et, en conséquence del’aspiration et du contact et de l’union, c’est un renversement, uneconversion, une transformation de tout l’être, une croissance ou unéveil à un nouveau devenir ou à un nouvel être, un nouveau moi, unenouvelle nature. »

(Sri Aurobindo, La Vie Divine, tome 2, XXIV, p. 762)

L'expérience spirituelle authentique est trop lumineuse pour présenterle moindre danger, pour que l’adepte commette la moindre erreur pouvantremettre en cause son évolution et l'Évolution en général.

Les expériences spirituelles authentiques se déroulent selon un plandivin, sans interférences d'aucune sorte, « en ligne directe », sans quepuissent intervenir l’Adversaire ou ses émanations.

Le seul danger, ET IL EST ENORME, consiste dans le fait de prendre uneexpérience vitale pour une expérience spirituelle, un bouleversement vitalpour une expérience de l’âme.

Ce genre de confusion se produit chez les présomptueux, qui pensentpouvoir brûler les étapes, chez les sensitifs naïfs, encensés par leursadmirateurs ou leurs proches, sinon par leur propre ego, bref chez ceux etcelles qui ne sont pas reliés à une Tradition initiatique protectrice.

La sagesse consiste à imiter la prudence de l'Église catholique quand ils'agit de ses propres mystiques : attendre que se fassent connaître les fruitsde ces expériences spontanées avant de porter un jugement.



134

Ces cérémonies, ces croyances sont sacrées et tous les gestes en découlantsont sacrés. Ces symboles, fixes ou mobiles, sonores ou figés dans un objetrituel, n’ouvrent pas forcément la porte à l’expérience vraiment spirituelle.C’est, une fois de plus, confondre l’extase chamanique (une expériencemédiumnique, niveau vital) et l’extase mystique d’un grand saint. Il ne s’agit

surtout pas de jugement de valeur ni d’échelle hiérarchique. Il s’agit depréciser les niveaux, tout comme un chimiste distingue le niveau atomiquedu niveau moléculaire.



135

La pensée et la « visualisation créatrice »

La compréhension des plans de conscience (les niveaux d’être et lescoagulations) permet de cerner la question des formations mentales et de lavisualisation créatrice.

Tout le monde possède une capacité extraordinaire, tout le mondel’utilise, et presque personne ne s’en rend compte : la capacité de créer des

formations mentales. C’est une capacité qui appartient à tous les humainspuisqu’elle fait partie du mental, sans entraînement spécial. L’entraînementconsiste à en prendre conscience et à mieux diriger les formations mentales.Mages, Théurges et sorciers utilisent constamment cette capacitéfondamentale. Une bonne partie de la médecine psychosomatique comme dela sophrologie est basée sur cette pratique.

Si l’on pense clairement et fortement, on fait une formation mentale.

La formation mentale peut beaucoup, à condition de la rendrepuissante et durable. Elle peut aussi bien agir sur les événements (on attirecomme un aimant, dit la Tradition, les événements que l’on craint ou quel’on appelle), sur la découverte d’un emploi, sur le corps (fondements de lamédecine psychosomatique).

Nous fabriquons tous d’innombrables formations mentales durant notrevie, mais nous n’y portons pas une grande attention.

Il s’agit pourtant, répétons-le, d’une capacité accordée à tous et chacun,extraordinaire et parfois dangereuse. Si l’on pense clairement et fortement àce que l’on veut, on fait automatiquement une formation mentale. Cetteformation mentale devient aussitôt (selon la Tradition) un être indépendant,autonome, qui tentera de se matérialiser . Les formations plus fortesréussissent, les plus faibles s’éteignent un jour.

L’art des formations mentales

Pour faire une formation mentale, il faut penser clairement etfortement.

Que signifie penser clairement ?



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Penser clairement signifie pouvoir former une pensée, la suivre et ladévelopper sans être distrait par d’autres pensées parasites. Le mental doitpouvoir se fixer sur une pensée unique et ne pas sauter d’une idée à uneautre comme un jeune chiot qui court en tous sens.

1° Établir le calme en soiPour pouvoir construire une formation mentale, c’est-à-dire une pensée

dynamique, il est important de parvenir au silence mental afin de pouvoirmettre en forme la substance de ce plan sans que le travail ne soit perturbépar des pensées parasites.

Une fois le calme établi sur le plan mental, il est possible d’envisagerune action efficace de la pensée sur la matière ou les événements.

Toutefois, pour que cette action soit possible, il faut également établir le

calme au niveau vital (angoisse, stress, peur, etc.) et physique (musclestendus par exemple).

2° Formuler clairement ce que l’on souhaite et s’y tenir

Une pensée à peine formée, à peine ébauchée, floue, vague ne peutavoir la moindre influence. Il est donc important de formuler clairement, etavec précision ce que l’on souhaite et ce dans les moindres détails.

De plus, pour que la pensée devienne vraiment dynamique, il estimportant d’arriver à un niveau suffisant de persistance de la pensée. C’est-

à-dire, que la pensée doit être stable, ne pas se modifier dans le temps.3° Ajouter une charge émotive, une volonté implacable

Ce qui peut ajouter de l’énergie réalisatrice à la formation mentale,c’est évidemment le vital. Émotion, volonté, enthousiasme sont des élémentsvitaux. Le vital ajoute son énergie au mental.

4° Répéter la concentration

Les formations plus fortes réussissent, les plus faibles s’éteignent un

jour.

Précisions techniques

Certaines difficultés guettent l’utilisateur des formations mentales.

Les premières sont d’ordre intérieur :

a) Ramener la même image (au sens total du terme), le même souhait,chaque jour, pendant des jours, des semaines ou des mois, selon la difficultéde la réalisation.



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— Mais...

— Sur quoi s’appuierait votre formation mentale ? Elle a mis devantvos yeux des livres, des personnes, des enseignements. Les avez-vousreconnus ? Si vous aviez voulu devenir cantatrice, auriez-vous attendu que

la formation mentale se réalise sans aller au Conservatoire former votrevoix ?

Le mécanisme à l’œuvre

Bien des ouvrages traitant de la visualisation (ou des formationsmentales en général) déclarent que le mécanisme permettant à une formationde se concrétiser est encore inconnu ; ce qui est vrai pour une certaine« science officielle » mais faux pour bien des praticiens.

Nous proposerons trois explications.1) Explication rassurante, raisonnable et sans doute vraie.

La formation attire l’attention d’une manière subliminale sur les micro-événements et permet de saisir chaque opportunité qui se présente ; sanscette « coagulation », on aurait laissé échapper chacun des éléments quidevraient s’enchaîner.

2) Explication plus « poussée ».

C’est le même intraconscient qui permet de recevoir une réponse aumatin à la question posée le soir au coucher ; cette même subpersonnalitédevine les éléments, les circonstances et sait choisir pour parvenir au butfixé.

3) Explication de la Tradition.

Il s’agit d’une coagulation de forces ; puisque tout descend vers lamatière et s’y concrétise, la coagulation provoque les événements. Selon lapuissance, cela peut aller jusqu’à l’envoûtement à distance et le« remodelage » du destin.

Le subconscient

Les coagulations du subconscient remontent au lieu de descendre ; cesont les traces, les cendres des perceptions, particulièrement les affects, quisont descendus dans le subconscient. Ces coagulations remontent commedes bulles de fermentation au fond d’un étang. MAIS la descente n’en existepas moins : pour agir sur le corps physique, les coagulations subconscientesdoivent passer par un autre plan (subliminal ou intraconscient) d’où ellespeuvent redescendre vers la matière. C’est évidemment indémontrable

scientifiquement parlant.



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Ce sont les blocages qui paralysent bien des expérimentateurs pourtantbien préparés. Douter de la réussite ou, pis, de la possibilité de l’expérience,constitue un frein presque absolu.

PsychosomatiqueDans l’optique de la psychologie classique, l’action du psychisme sur le

corps est difficilement explicable ; soit qu’on parle d’unicité corps-« esprit »et on se heurte au mur de l’impossibilité (pourquoi l’« esprit » influencerait-ilce qui fait partie de lui-même ; soit qu’on parle de deux entités séparées :comment deux éléments séparés peuvent-ils communiquer ?)

La Tradition parle de la continuité des plans successifs, des strates decondensation progressive, puisque tout descend. La Tradition enseigne qu’ilest possible de redessiner totalement le corps si l’on parvient à influencer

l’esprit de la forme (le mental cellulaire). Pour l’instant, c’est encore enpartie une hypothèse, bien que certaines réalisations laissent supposer biendes développements à venir (et vérifiables).

Principes d’action (résumé)

L’univers, selon la Tradition, est une émanation du Suprême,inaccessible Absolu ; la « substance » commence tout près de lui trèséthérée, impalpable, divine ; elle se condense progressivement, de strate enstrate, pour devenir très dense sur le plan physique.

Tout descend depuis l’Idée tout en haut jusqu’à la matière tout en bas.Une formation mentale (image ou concept) « se réalise » (c’est-à-dire qu’ellese matérialise) parce que la condensation est descendue de plan en plan.

Les Idées sont situées sur un plan très élevé. Elles se retrouvent,déformées, caricaturées, sur le plan physique ; elle se sont enrobées de lasubstance de chacun des plans.

Une formation mentale condense, sur le plan mental, une énergie, deséléments, des « atomes mentaux » et crée un être mental, immatériel ; cet

être condense, si on lui fournit l’énergie nécessaire (art de la formationmentale), des êtres à son image sur les plans qui lui succèdent, plans de plusen plus denses ; si l’énergie est suffisante, la condensation atteint le planphysique... et c’est la matérialisation, la réalisation visible et tangible.

Les grands thaumaturges, les maîtres en général, parviennent àparcourir tous les plans de plus en plus denses, d’où les résultatsconfondants.

On ne peut oublier les travaux du célèbre pharmacien Émile Coué,récupéré à juste titre par la psychologie appliquée. Ses conseils sont toujours

d’actualité :



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« Si l’on pense : « je veux que telle ou telle chose se produise » etque l’imagination dise : « tu le veux, mais cela ne sera pas », nonseulement on n’obtient pas ce qu’on veut, mais encore on obtient lecontraire. »

(Godefroy, C., La dynamique mentale, Jour, 1990, pp. 109-111)Coué ajoute ces quatre lois :

« 1° Quand la volonté et l’imagination1 sont en lutte, c’esttoujours l’imagination qui l’emporte, sans aucune exception.

2° Dans le conflit entre la volonté et l’imagination, la force del’imagination est en raison directe du carré de la volonté.

3° Quand la volonté et l’imagination sont d’accord, l’une nes’ajoute pas à l’autre, mais l’une se multiplie par l’autre.

4° L’imagination peut être conduite.

Les expressions « en raison directe du carré de la volonté » et« se multiplie » ne sont pas rigoureusement exactes. C’est simplementune image destinée à faire comprendre ma pensée. »

(Coué, É., La méthode Coué , Marabout, 1989, p. 43).

La coagulation part d’en haut et descend de plan en plan pour seconcrétiser, tel est le principe général.

L’« esprit » et la matière

Les néophytes sont souvent ralentis dans leur avance parce que leursubconscient — ou tout autre élément moins inconscient — butte sur le faitque le principe occulte est, grosso modo, l’influence d’une force nonphysique sur des éléments purement matériels ; en quelque sorte,caricaturalement, c’est l’influence de « l’esprit sur la matière », pouremployer un langage très profane.

Et pourtant, la Science — avec majuscule — est forcée d’admettrecette action, même si elle use de métaphores et prend bien des détours pourreconnaître les faits.

Ainsi, quand on dit « effet placebo », on laisse entendre « illusion »,alors que les résultats sont parfaitement mesurables.

Le placebo

1. Au sens retenu par Coué, évidemment.



141

Toutes les recherches médicales, de nos jours, utilisent le protocole dudouble aveugle ; on compare les résultats obtenus avec une substance diteactive et une substance inactive (le placebo). On utilise, théoriquement, parvoie orale, le lactose ; sous forme injectable, de l’eau distillée ou du sérumphysiologique ; le tout est présenté sous forme de gélules, de comprimés, de

poudre, d’ampoules ou de gouttes ; tout est bien coloré, bien emballé,comme de véritables médicaments.

Le profane reste ébahi à la lecture des résultats bien connus de tousceux qui participent ou organisent des recherches, ou se contentent d’en lirerégulièrement les comptes rendus :

« L’effet placebo agit, bien entendu, sur les signes ressentis, mais ilest également possible de le mesurer sur des paramètres objectifs,comme l’acidité gastrique, le diamètre pupillaire, le niveau delipoprotéines, de globules blancs (éosinophiles, lymphocytes),

d’électrolytes, de corticoïdes, de glucose, de cholestérol contenu dans lesang, ou encore la tension artérielle. »

(Lemoine, Dr P., Le mystère du placebo, Odile Jacob, 1996, p. 25)

On le voit, il n’est pas question d’impression subjective, vaguementexprimée par un patient mais bien de mesures objectives. Il s’agit là d’uneaction psychosomatique de premier ordre, dont la réalité est mesurable partous les spécialistes.

« Les placebos [...] ont des effets physiologiques. Ils peuvent

provoquer des réactions immédiates, nausées, éruptions cutanées,diarrhées, évanouissement, douleur et somnolence. Mais il a étéégalement démontré que les placebos pouvaient accélérer lacicatrisation des plaies et le rétablissement après une opérationchirurgicale, supprimer la douleur et réduire la fièvre. [...] Le placebon’a pas d’impact physiologique direct sur les nerfs agissant sur lesvaisseaux sanguins, mais ses effets curatifs n’en sont pas moins réels, etceux qui n’ont pas lieu dans l’éprouvette (in vitro) peuvent assurémentse produire in vivo — au sein de ce système complexe qu’est le corpshumain. »

(Friedman, Dr H., Les secrets de l’autoguérison, Rocher, 1994, p. 156)

L’auteur (médecin et psychiatre) déjà cité plus haut, résume les effetsdu placebo :

« Globalement, le produit serait ef ficace dans environ 30 % descas. [...]

« Comme tout produit efficace, Placebo peut induire un certainnombre d’effets indésirables : asthénie, céphalées, nausées, vertiges,insomnie, diarrhée, constipation, anxiété sont les signes le plus

fréquemment retrouvés (environ 20 à 30 % des cas). »



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(Lemoine, Dr P., Le mystère du placebo, pp. 222-223)

Ainsi, l’effet nocebo (le contraire de placebo) existe, lui aussi.

Le Dr Howard S. Friedman, professeur de psychologie et de médecine

sociale, précise même :« On note avec intérêt que l’état des personnes traitées par le

placebo s’améliore pratiquement toujours (par rapport au groupetémoin, qui ne reçoit aucun traitement). Il arrive que les améliorationsdues au placebo soient plus importantes que celles dues au médicament.Mais cet effet est souvent négligé ; on le considère comme unevariation aléatoire ou une erreur systématique, non pas comme unphénomène en soi. »

(Friedman, Dr H., Les secrets de l’autoguérison, p. 155)

Pourtant...

« Les résultats sont quelquefois curieux : les placebos se montrentdans certains cas plus actifs que les drogues réelles. Les amphétamines,excitants du système nerveux central, augmentent l’endurancephysique de 88 %, alors que les placebos l’augmentent de 132 %. Celadonne une idée du rôle que joue la suggestion dans les performancessportives. »

(Godefroy, C., La dynamique mentale, Jour, 1990, p. 120)

On peut d’ailleurs se poser LA question : dans quel pourcentage unesubstance dite active tire-t-elle son efficacité de l’effet placebo ? Ce quimodifierait encore le tableau. Au lieu de 30 % des cas, ne faudrait-il pas lire50 % ou plus encore ?

En effet, on oublie généralement d’insister sur un fait constant : lasubstance active, lors de ces expériences comparatives, agit, dit-on, dans 50 à65 % des cas, ce qui signifie en clair qu’elle n’agit pas dans 35 à 50 % descas. Elle n’est donc pas forcément spécifique et peut-être n’est-elle qu’unplacebo de plus.

Retenons l’essentiel : l’introduction d’une substance inactive (placebo)dans un organisme produit des effets mesurables. L’effet psychosomatiqueest donc prouvé. En termes profanes, l’action de l’« esprit » sur la matièreest bien réelle.

La coagulation mentale (le patient ou le cobaye sait qu’il reçoit un« médicament ») descend à travers les plans de conscience jusqu’au corps ;c’est une formation mentale de grande classe ; elle est rapide, mobilise lesdifférentes énergies sans laisser place au doute, sa grande supériorité sur lesformations mentales construites.



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Si une telle formation mentale (le placebo n’est QUE cela) peut ainsiagir sur le corps, tous les espoirs sont permis.

Pourquoi l’effet ne se vérifie-t-il pas à tout coup ? Un blocage peutsurvenir sur n’importe quel plan et le corps peut ne pas être capable de

répondre (trop usé, trop intoxiqué, par exemple).La coagulation doit être pure, c’est-à-dire sans mélange.

Le Dr Philippe Wallon, psychiatre, rappelle un élément important à cesujet :

« Une phrase de l’Évangile m’avait, tout enfant, interrogé :

« En vérité, je vous le dis, celui qui dirait à cette montagne« Lève-toi et jette-toi dans la mer » et qui n’hésiterait pas dans son

cœur mais croirait que ce qu’il dit arrive, cela lui arrivera. » (Marc, XI,23)

« En trente mots, cette citation résume à peu près tous lesproblèmes épistémologiques que pose la réalisation du souhait : lapossibilité qu’une pensée occasionne directement, sans intermédiaire, unfait matériel. »

(Wallon, P., Expliquer le paranormal, Albin Michel, 1996, p.20)

« Ne pas hésiter dans son cœur », c’est introduire un lieu decohérence dans le fonctionnement psychique. On pourrait comparer lapensée habituelle à la lumière d’une ampoule électrique, le souhait àcelle d’un laser. Dans les deux cas, il s’agit de photons. Avecl’ampoule, leur émission se fait d’une manière désordonnée : ils partentn’importe quand, dans n’importe quelle direction (et avec n’importequelle longueur d’onde). Avec le laser, cette émission est programméeet cohérente : ils partent tous au même moment, dans la mêmedirection et avec la même longueur d’onde. Le laser tire de cettecohérence une force sans commune mesure avec celle qu’on observeavec une simple ampoule électrique. La cohérence mentale donnerait àla pensée un impact considérable sur les faits. Elle peut être obtenue,

volontairement, par la répétition. Elle survient aussi, naturellement, dansles situations de nécessité, surtout quand celles-ci suscitent une forteémotion. Elle est d’autant plus forte que cette nécessité s’accorde avecles tendances profondes du sujet. »

( Ibid ., pp. 52-53)

La comparaison avec un laser éclaire (sans jeu de mots) le sujet.L’absence d’hésitation confirme tout ce qui précède.

La découverte de l’effet placebo s’ajoute donc aux connaissances

classiques concernant l’autosuggestion. Les athées n’ont pas manqué des’emparer de ces concepts clés pour expliquer les guérisons miraculeuses (à



144

Lourdes et autres lieux sacrés), quand ils veulent bien accepter la guérison,faut-il le préciser. Pour ces réductionnistes, la guérison s’explique aisément :autosuggestion ou placebo, donc coagulation mentale et affective intense,d’où action psychosomatique. Supposons que la guérison ne soit QUE cela ;ET ALORS ? Pourquoi ces maîtres du « ce n’est que... » n’ont-ils pas réussi

à guérir ou soulager un patient condamné à l’infirmité ou à la mort enimplantant une telle coagulation ? Pourquoi, au cas où ces lieux saints neseraient que des usines à suggestion, détruire cette foi « naïve » qui permetl’implantation d’une coagulation salvatrice ? Pour offrir quoi en échange ?

La Tradition enseigne que le Divin se sert des mécanismes humainsexistants mais que le « miracle » n’est pas automatique car la destinée doitêtre prise en compte ; la Tradition refuse le mot miracle : l’homme, selon sesenseignements, appelle miracle ce qui ne s’explique pas au moyen desconnaissances du moment ; elle parle d’intrusion d’une énergie supérieureau plan de la manifestation du désordre mais jamais de bouleversement deslois déjà inscrites dans la Manifestation.

La coagulation part d’en haut et descend de plan en plan pour seconcrétiser, tel est le principe général.

Il est impossible d’aller plus avant dans un traité concernant l’ontologie.



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Vie et mort

Notre civilisation réductionniste patauge souvent dans les insondablesmarécages du bavardage technologique et tente plus souvent encore derégler des problèmes majeurs par des moyens inadéquats. Imaginons unéchantillon caricatural de cette philosophie.

Réunissons en congrès dix médecins réputés, dix architectes, dixsociologues, dix évêques, dix égyptologues, et demandons-leur de seprononcer (par vote) sur la relativité généralisée. En quoi leur vote unanimeou majoritaire répondra-t-il à la question posée ?

Ces experts, ultra-compétents dans leur domaine, ne sont pasreprésentatifs de la population, qui doit décider de tout : notre civilisationn’admet que le nombre (« le règne de la quantité »), la masse, « la base ».Organisons donc un référendum à l’échelle nationale d’abord puis au niveaude l’Europe entière. En quoi le résultat du vote répondra-t-il mieux à laquestion posée ?

C’est pourtant ainsi qu’on tente de régler les grands problèmesconcernant la vie et la mort. On demande à des aveugles (sans doutecompétents dans bien d’autres domaines) de se prononcer sur la qualité detableaux dont on doute de l’authenticité.

Nous prendrons deux exemples concrets.

1/ La réhabilitation

Doit-on ou non donner sa chance à un condamné ? Chacun pense

évidemment au Jean Valjean des Misérables. Même si la récidive est la lo igénérale et la conversion l’exception, les tenants de l’égalité des chances etdes droits penchent pour la réinsertion sociale rapide. Certes, il faudra desvictimes... Mais les généreux dispensateurs des grâces salvatrices n’imaginentmême pas que leurs proches pourraient justement être parmi ces victimesobligatoires. On ne regarde pas qui habite « le corps qui a tué ». Quis’occupe des états d’âme du faisan quand un chasseur muni de son permisde chasse lui tire dessus ?

Que dit la Tradition ?



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pour entendre la volonté divine et ils doivent poser des gestes concrets, dansl’instant. Ils veulent des lois écrites.

Si un médecin ou un proche pose le geste fatal, juges et avocatsdevront éplucher les articles de loi (humaine) pour savoir si tout est

conforme ou si un geste outrepasse les droits écrits.N’en veuillons ni aux médecins, ni à leurs assistants, ni aux proches du

mourant, ni aux juges ni aux avocats : ils doivent résoudre l’impossibleproblème sans connaître le dessous des cartes. Notre société a confié sesdestinées à la Science (matérialiste par convention) et aux ordinateurs(stupides par construction1).

Ceux qui doivent décider de l’opportunité de l’euthanasie sont dans lasituation d’un groupe d’aveugles forcés de trier quelques centaines de tubesde peinture en les classant par couleurs et par nuances (ce que n’importe

quel homme doué de la vue pourrait faire en un instant).Car nul n’a consulté l’autorité absolue en la matière : le psychique du

mourant .

La Tradition enseigne ce qui suit :

• Le psychique a-t-il terminé son travail et souhaite-t-il partir ?

• Le psychique ne peut mener plus loin son porteur. Dans ce cas, il fautarrêter tout traitement et laisser le corps en paix.

• Le psychique a-t-il besoin des ultimes souffrances pour réveiller laconscience de l’individu dans lequel il était descendu ? Le but de touteincarnation étant le progrès spirituel, ces souff rances peuvent faire franchir lepas à celui qui était resté sourd jusque-là aux injonctions psychiques. Dans cecas, tout doit être mis en œuvre pour prolonger la vie.

• Le psychique tente-t-il de faire vivre l’époptie à celui qui va partir ?Mettons tout en œuvre pour faciliter cette ultime et grandiose expérience.

« La chose la plus importante, c’est le dernier état de conscience

que l’on a eu [...] quand l’être vital et le corps étaient encore réunis. Ledernier état de conscience, on peut dire le dernier désir ou le dernierespoir, ou la dernière aspiration, ont une importance colossale pour lepremier choc que l’on a avec le monde invisible. La responsabilité desgens qui entourent le mourant est beaucoup plus grande qu’ils ne lecroient. S’ils peuvent l’aider à entrer dans sa conscience la plus haute,alors ils lui rendront le plus grand service qu’ils peuvent lui rendre.Mais généralement, ce qu’ils font, c’est de s’agripper à lui tant qu’ilspeuvent, et de le tirer vers eux avec un égoïsme farouche. [...] Au lieu

1. Un ordinateur n’est qu’une machine à calculer ultra-rapide ; il ne peut conclure qu’à partir de donnéesqu’on lui a déjà fournies ; il ne peut recevoir des inspirations ni découvrir de nouvelles solutions.



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de pouvoir s’en aller dans une conscience plus haute qui le protégeradans sa sortie [...] c’est une bataille intérieure terrible pour se libérer àla fois de son corps et de ses attachements. »

(La Mère, Entretiens 1954, S.A.A., Pondichéry, 1980, pp. 510-511)

On peut dire, en résumant, que le mourant est comme le rêveur : ilvisite le monde auquel il se relie par son dernier état de conscience. Il peuttomber dans un enfer comme dans un paradis. Nul n’a le droit de lu iimposer l’enfer.

Dans tous les cas, la Tradition demande

• que le malade soit protégé des intrusions néfastes d’entitésretardatrices empêchant l’éventuelle époptie ;

• que le malade puisse vivre dans le grand silence sa dernière grandeexpérience ;

• qu’il parte en paix, en pleine lucidité, dans la plus haute conscience ;

• que rien ni personne ne vienne interférer dans le suprême dialogueentre sa conscience-je et son psychique (l’instance immortelle en lui).

Les gardiens du silence doivent monter une garde sans défaillance.Seuls peuvent approcher ceux qui soutiendront ces moments : le mourantétablit le bilan de son incarnation et prépare la suivante ; c’est alors que

s’installent les conditions de sa prochaine descente dans la matière ; de queldroit peut-on ajouter des conditions supplémentaires ?

Rêvons à l’idéal1... Seuls peuvent décider ceux qui entendent ladécision du psychique (« je pars » ou « je reste encore »). Grands sages,autorité absolue, silencieux et attentifs, profondément respectueux, ils sontécoutés de l’entourage de celui qui se prépare au dernier voyage. Corpsmédical, proches du voyageur de l’esprit, tous attendent dans le plus grandsilence et la plus grande immobilité que ces sages aient entendu, reçu ettransmis la décision du psychique, la seule qui importe, la seule qui soitconforme à la volonté divine.

La Tradition considère ces derniers instants comme aussi importantsque la naissance ; le sas « esprit-matière » s’ouvre un moment et il s’agitd’un moment fondamental pour l’Évolution. Naissance sans violence(silence, pénombre) et départ sans violence (silence, pénombre).

Tout bavardage, toute bataille ne sont que profanations, que gestesiconoclastes, que blasphème dans le Temple.

1. Conforme à l’Idée.



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Mais notre société est réductionniste. Elle a fermé ses Écoles demystères. Les religions délèguent des ministres de bonne volonté maisréductionnistes (prêtres, pasteurs et autres représentants mandatés), nonpréparés à entendre la Réponse. La société éclairée délègue des éruditscapables de discuter à partir de bavardages profanes religieusement codés.

Selon la Tradition, un Conseil des Sages devrait gouverner, mais desSages reconnus1 et non choisis ou élus. Après des siècles de rupture, qui« reconnaîtrait » ces Sages ? Qui garantirait leur honorabilité ? Combiend’auto-initiés se présenteraient au portail ?

1. Cf. par exemple la reconnaissance des tulku au Tibet.



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L’aide scientifique

Une nouvelle technique est née il y a quelques décennies déjà : laBIORÉTROACTION (ou rétroaction biologique ; en anglais biofeedback).

Le principe en est simple : il s’agit de prendre conscience, grâce à unappareillage électronique, puis de maîtriser et d’orienter les phénomènesélectriques ou autres du système nerveux central et surtout du système

nerveux autonome. Le système nerveux autonome étant normalementinaccessible à la conscience (la volonté n'a, en principe, aucune action sur lesorganes qu'il contrôle), la technologie de la biorétroaction est une révolution,aussi fondamentale que l'apparition de la pensée chez les premiers humains.

Jusqu'à l'apparition des systèmes électroniques spécialisés dans labiorétroaction, seuls des yogi et des fakirs pouvaient agir par la volonté surle système nerveux autonome. Aujourd'hui, il est possible d'agir surn'importe quel organe ou système contrôlé par le système nerveuxautonome (donc « involontaire »). On peut tout aussi bien réchauffer ourefroidir par la volonté tout ou partie du corps, relaxer ou tendre un ou desmuscles normalement involontaires, modifier l'activité cérébrale, etc. Unefois la prise de conscience effectuée (grâce à l'apprentissage avec l'instrumentélectronique), la volonté contrôle le système neurovégétatif dans desproportions plus ou moins importantes.

Explication

a/- Scientifique

Réunifier le psychologique au physique, établir un lien

psychosomatique grâce à la volonté.

b/- Métaphysique

Relier la conscience de l'être extérieur à l'être intérieur ; découvrir queconscience égale force. Relier la conscience de veille (extérieure) au mondesubliminal. Passer par le physique subtil pour atteindre le physique grossier.



151

Moyen

Traduire sous une forme visuelle ou sonore (la prise de conscience)l’activité organique au moment précis où elle se produit, activité dont on n'apas normalement conscience par ce que le mouvement est imperceptible,

trop réduit, trop discret. Il s'agit d'une prise de conscience accélérée, uneconcentration soutenue mécaniquement : les appareils à décoder aidentl'analyse. Au lieu de fouiller dans le brouillard, un appareil isole, grossit,signale.

Les mécaniciens d'aujourd'hui sont armés d'appareils électroniques deprécision qui leur indiquent instantanément le résultat de leur action sur unmoteur ou un système électrique. Au lieu de se fier à leur instinct, à leurexpérience, à un empirisme boiteux (l’expérience s'acquiert à la longue,après bien des tâtonnements), les mécaniciens savent tourner exactementtelle pièce, enfoncer ou relever telle autre : un signal (écran, cadran, etc.)

décrit instantanément le résultat. C'est exactement ce qui se passe dans labiorétroaction. Le moteur, en l’occurrence, c'est le corps humain ; lemécanicien, c'est la conscience.

En termes de conscience, il s'agit de la matérialisation sur le planphysique (par exemple, l’analyse des rythmes et de l'amplitude des ondescérébrales) de la prise de conscience. C'est encore la perception de lamatérialisation physique d'un phénomène non physique impossible à cernertant qu'il n'est pas physique, sauf pour une conscience spécialemententraînée.

L’apprentissage progressif permet de reproduire ensuite le ou lesphénomènes désirés SANS les signaux ; le pont est alors créé. Par exemple,une lumière bleue s'allume dès que les ondes alpha sont produites ; ou unsignal sonore retentit (des bip-bip par exemple, ou un son continu), ouencore une aiguille se déplace sur un cadran. L'intensité des modifications(intensité lumineuse, nombre de bip-bip à la seconde, hauteur du son, etc.)est fonction de l’amplitude des modifications dans la production des ondesalpha.

Grâce à ces techniques, on a réussi, dans certains laboratoires, à guérirou à maîtriser l'épilepsie, l’hypertension, la maladie de Parkinson, certainesparalysies, des migraines rebelles, de l'asthme bronchique, certainestoxicomanies, l’anxiété, certaines formes d'impuissance ou de frigidité, etc.La relaxation s'installe bien plus rapidement par biorétroaction que parapprentissage normal. L'individu, isolé, sans devoir demander l'aide desgrands laboratoires ou celle des hôpitaux, peut se procurer certains de cesappareils perfectionnés. Certains appareils sont en vente dans de nombreuxmagasins (tel le « détecteur de mensonge », qui sert surtout à la relaxation etau calme émotif) à des prix plus qu'abordables. On trouve des modèles pouramateur pour le prix d'une simple calculatrice et de modèles professionnelspour le prix d'une calculatrice plus perfectionnée. Certains autres appareils

ne se vendent que dans des centres spécialisés, mais demeurent en ventelibre, à condition de pouvoir se les offrir (le prix est dix fois plus élevé que



152

les appareils les plus courants). On peut aussi bien s'entraîner au calme, à larelaxation qu'à la production d'ondes alpha ou thêta, au réchauffement d'unpoint du corps (et le « thermomètre » est si précis qu'il réagit dès que laconscience parvient au point cherché), etc., etc.

Ces appareils sont irremplaçables quand on n'a pas la possibilité derencontrer un maître qui accepte de vérifier que la conscience est biendirigée. Cet entraînement par biorétroaction fait gagner des années depratique.

J’ai rencontré plusieurs adeptes de la méditation qui affirmaient« entrer en alpha » à volonté grâce à tel mantra ou telle attitude. J’avaisinstallé le matériel nécessaire et ces individus ont eu la surprise des'apercevoir qu'ils n’« entraient pas en alpha ». J’ai rencontré d'autresindividus qui ne prétendaient rien mais qui obtenaient le maximummesurable en quelques secondes.

J’ai aussi rencontré des individus qui affirmaient pouvoir calmer leurcorps en fermant les yeux. L'appareil semblait se jouer de leur prétention : leson montait et descendait sans arrêt. D'autres individus parvenaient à fairebaisser le son vers le grave à une allure incroyable, après quelques séancesd'entraînement. Certains restaient alors si calmes que même des claques surle corps ou des caresses ne modifiaient en rien le calme établi (normalement,une caresse douce et aussi « excitante » qu'une claque : le son montebrusquement). Avec ce genre d'appareil, on ne peut mentir ou se mentir :on a alors pu parler de « détecteur de mensonge » ; il s'agit, en fait, de« détecteur d'émotion ». On demande au sujet de rester calme. On règlel'intensité pour obtenir tel son ou telle position de l'aiguille. On provoquel'émotion par une parole, un mouvement, une situation et on observe lerésultat. Si l'individu reste calme, le son reste inchangé. Si l'individu s'émeut,le son monte instantanément.



153

Épilogue



154

Modèle ontologique

Le moment est venu de clore l’exposé.

Passons par une image farfelue, caricaturale, impossible, grossière...pour tenter de comprendre l’être dans son immensité cosmique.

Soit un cylindre de quartz d’un mètre de diamètre et d’un mètre de

hauteur. Le cylindre de quartz est entouré d’un triple anneau de verrecoloré

À dix centimètres de la base, s’étale l’anneau de verre rouge1, large detrois centimètres ; juste au-dessus, bien collé contre le premier, commencel’anneau de verre couleur d’émeraude ; juste après commence un dernieranneau, l’anneau de verre bleu ciel.

Au centre plonge une antenne de platine d’un centimètre de diamètre ;cette antenne dépasse le cylindre de plus d’un mètre ; elle part d’un soleiléblouissant et se termine dans le cylindre par un gros diamant situé au

niveau de l’anneau vert. .

Une petite sphère de lumière, grosse comme un pois, se promènelibrement, mais elle fréquente principalement l’anneau bleu.

Telle est l’image approximative d’un « moi total » humain, le modèleen trois dimensions d’un holanthrope.

Que l’humain s’endorme ou se contente de rêver éveillé et la petitesphère de lumière pénètre dans le cylindre de quartz.

Si l’humain est un occultiste, un médium, un hystérique, ou encore unchevalier sans peur, la petite sphère traverse souvent l’anneau vert pourpénétrer dans la tranche horizontale du cylindre de quartz située au mêmeniveau que l’anneau vert.

Si l’humain est un créateur intellectuel, un schizophrène, ou un adeptedu yoga de la connaissance, la petite sphère de lumière traverse souventl’anneau bleu pour pénétrer dans la tranche correspondante au sein ducylindre de quartz.

1. Le choix des couleurs n’est pas arbitraire, encore moins aléatoire.



155

Si l’humain est un grand mystique (un authentique mystique et non unfabulateur), la petite sphère de lumière s’envole à travers le cylindre dequartz et pénètre dans le tube de platine.

Que la petite sphère de lumière traverse souvent l’anneau rouge pour

pénétrer dans la tranche correspondante au sein du cylindre de quartz avantde voyager ailleurs et l’humain vit la véritable « extériorisation de laconscience » (« voyage astral authentique » ; les lieux visités ont uneexistence matérielle).

Une guérison instantanée, miraculeuse, comme à Lourdes, signifie quela Force divine a suivi l’antenne de platine, a traversé le cylindre de quartzpour illuminer l’anneau de verre rouge.

Ce que l’humain « normal » appelle « moi » est le triple anneau deverre ; ce que la psychologie matérialiste à l’américaine et la science

matérialiste (la « réalité scientifiquement admise » en général) appellent« moi » ou « personnalité » est l’anneau de verre rouge (elles appellentchimère tout le reste).

Ce que la formule V.I.T.R.I.O.L1. invite à faire : visiter le cylindre dequartz pour découvrir le tube de platine. Ce que l’ascèse spirituelle ( yoga,mystique) invite à faire : unir en permanence la petite sphère de lumière autube de platine.

Au cours des pages qui ont exposé les données de la Tradition, nousavons étudié l’ensemble que nous venons de caricaturer. Nous nous sommes

évidemment contentés des grandes lignes, des grandes strates ; il fautpréciser que la réalité est plus complexe, plus nuancée, mais il faut d’aborddistinguer un rouge d’un bleu avant de parler des tons et des nuancesdélicates. Avant que de distinguer parmi les rouges vermillon, les rougesécarlates, les ocres rouges, les bruns rouges, les bordeaux, les bourgognes,les pourpres et les violets tirant sur le rouge, il faut commencer par savoirdire « rouge ».

Nous avons appelé

• personnalité consciente les trois anneaux de verre ;

• conscience-je la petite sphère de lumière• personnalité profonde ou intérieure le cylindre de quartz ;• personnalité divine le diamant et le soleil. Le psychique correspond au

diamant et le au Soleil.

Nous distinguerons chaque élément en le découpant en trois niveaux :

• la personnalité consciente se divise en

1. Visita Interiora Terræ, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem . (Visite l’intérieur de la Terre,et, en rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachée.)



156

— mental (bleu)— vital (vert)— physique (rouge)

• la personnalité intérieure se divise en trois grands ensembles

— le subconscient (au-dessous des trois anneaux de verre) ;— l’intraconscient ou subliminal (cylindre au même niveau que le triple

anneau)— le supraconscient (cylindre situé au-dessus du triple anneau).

La personnalité divine se divise en premier lieu en

— être central, non incarné, tout au sommet (le soleil) ; le— étincelle divine immortelle, au centre du diamant ;— être psychique en construction au cours des incarnations, le reste du

diamant.Certes, certes, sur ce cylindre manquent encore bien des éléments. Mais

ne faut-il pas d’abord avoir une bonne idée de l’ensemble ? Notrepsychologie nous a habitués à un « moi » si réduit qu’une représentation en3D était sans doute nécessaire. Les enseignements « new age » et autres« ésotérismes » non reliés aux Traditions manient l’art du flou ; il nous aparu nécessaire de tailler la pierre brute à grands coups de maillet et deburin.

« Connais-toi toi-même » signifie simplement : visiter consciemment le

cylindre de quartz et le diamant central avant que de remonter le long del’antenne de platine.

Le profane passe sa vie à visiter et revisiter le triple anneau de verrequand un immense univers est à sa disposition EN LUI.



157

Une hiérarchie cosmique

« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

La Manifestation (que le profane appelle Création) est structurée,hiérarchisée, emboîtée. Même les dieux.

Les dieux sont des hypostases, ils remplissent des Fonctions

différentes ; le vieux barbu solitaire, unique, assis sur son nuage n’existe pas.La Suprême Conscience se meut à travers ses hypostases, les dieux et lesForces sur les différents plans. La Manifestation est un organisme, unehumanité spirituelle en quelque sorte.

Par exemple, la Force appelée en Inde se manifeste, selon le planou l’action, sous l’apparence de Dionysos, Hadès, Arès et Artémis.

Les dieux ont des rôles différents, des « natures » différentes, même sil’Essence est unique. Il en est de même pour les humains : ils sont à l’imagede ces grandes Forces. La différence est la règle.

Le corps lui-même est à l’image de l’Être, c’est une projection dans lamatière des Réalités, des Idées.

Le corps vit grâce à des superpositions de systèmes hiérarchiques(systèmes endocrinien, nerveux, digestif, etc.). Tout réagit. Le corps n’estpas un tout monobloc, une statue molle, mais une communauté.

Le moi total, l’holanthrope, sont aussi à l’image de l’Être : hiérarchisés,multiples, divers.

L’unité de l’organisme physique est réalisée par l’intégration desystèmes emboîtés, hiérarchisés, structurés, distincts. À la mort, tout nes’arrête pas en même temps (on ne pourrait songer greffer une cornée ouun cœur si le corps entier était mort). Le corps est la projection dans lamatière des réalités subtiles.

Les humains forment une grande famille, à l’image de la Manifestation.Chacun fait partie d’une sous-famille, d’un « système spirituel » (une bullede Travail évolutif). L’essence est une, mais l’existence est multiple. Lemonothéisme est essentiel, mais le polythéisme (l’hénothéisme) estexistentiel. L’espèce humaine est une (la reproduction est possible sans tenir



158

compte des « familles »), mais le pluralisme est la manifestation de ladifférence immanente.

Seul le Suprême est UN. L’Holanthrope est multiple, à l’image de laManifestation.



161

1/ La réhabilitation ..................................................................................... 1452/ L’euthanasie........................................................................................... 146

L’AIDE SCIENTIFIQUE ..................................................................................... 150Explication .................................................................................................. 150

Moyen......................................................................................................... 151

ÉPILOGUE ........................................................................................................ 153

MODÈLE ONTOLOGIQUE.................................................................................. 154UNE HIÉRARCHIE COSMIQUE.......................................................................... 157TABLE DES MATIÈRES..................................................................................... 159



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