Bulletin Technique du GDON du Libournais 04 Avec le soutien financier du CIVB et du Conseil Général de Gironde Page 1

Le GDON du Libournais est contributeur du BSV Aquitaine. Ce bulletin prend en compte le BSV

Aquitaine Viticulture 05 du 22 avril 2014.

Le suivi de notre réseau de pièges est réalisé en collaboration avec la FREDON Aquitaine,

Chatelier Viticulture, Vitivista, les Ets Touzan, Euralis, Soufflet Vigne et l’ADAR de Coutras-

Guitres-Lussac. Le suivi des maladies cryptogamiques et la modélisation des risques sont

réalisés en collaboration avec l’IFV Blanquefort, Géosens et Promété.

OBSERVATION REALISEE AU 21 AVRIL

Le stade moyen est de quatre feuilles étalées (stade 10). Le stade le plus tardif est le

stade 2 feuilles étalées alors que le développement des inflorescences est en cours sur les

ceps les plus en avance.

Bulletin Technique 04

Le 24 avril 2014

L’ESSENTIEL EN QUELQUES MOTS

Phénologie Stade moyen 4 feuilles étalées

Tordeuses Poursuite d’un vol assez faible et hétérogène, quelques pontes

Mildiou Inversion du risque avec début d’un épisode pluvieux prolongé

Oïdium Risque faible en attente de découverte de contaminations primaires

Phénologie au vignoble

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Synthèse météo du 16 au 23 avril

Les fortes amplitudes thermiques se sont poursuivies sur la fin de la semaine

précédente (16 au 18 avril). Le climat s’est ensuite adouci pendant le week-end avec des

maximales plus basses et des minimales plus élevées. Les températures moyennes baissent

donc de 1.5 à 2°C par rapport à notre bulletin précédent.

Les premières précipitations ont été enregistrées le 21 avril, avec des cumuls non

significatifs. Elles se sont poursuivies le 22 avril avec des pluies à tendance orageuse,

généralisées sur l’ensemble du territoire, plus marquées dans les communes de l’appellation

Saint Emilion et sur Pomerol. Sur ces secteurs les précipitations ont dépassé les 5 mm et ont

approché parfois les 10 mm en cumul. Quelques nouvelles précipitations orageuses ont

également été recensées hier (23 avril), avec des cumuls généralement non significatifs.

Météo prévisionnelle (sources CIVB, Météo Blue, Promété)

Nous resterons dans une période douce à froide caractérisée par une faible

amplitude thermique : températures minimales relativement douces (entre 7 et 10 °C) et

maximales autour de 16°C. Les températures moyennes s’établiront entre 11 et 13°C

jusqu’en milieu de semaine prochaine.

Un épisode pluvieux prolongé débute aujourd’hui et se poursuivra à minima

jusqu’au lundi 28 avril. Les prévisions météorologiques divergent beaucoup et rendent

difficile la synthèse. Les cumuls de pluies entre le jeudi 24 avril et le lundi 27 avril varient

entre 11 et 21, 5 mm selon les sources. Le scénario le plus probable est le suivant : entre 5 et

STATIONS- Lieux dits (16-23 avril) Température

Min Température

max Température

moyenne Précipitation

(Cumul en mm)

LIBOURNE-Garderose 6.3 25.7 14.01 2.4

LUSSAC-Pichon 1.5 26 12.5 2

MONTAGNE-Goujon 3.5 25.5 13.16 1.5

NEAC Lavergne 3.1 26.3 13.00 1.6

POMEROL-Evangile 3.9 25.4 13.59 5.5

ST CHRISTOPHE -la Pelleterie 5.7 25.5 13.62 6.4

ST EMILION-Grand Barrail 3.6 25.4 13.45 4

ST EMILION Gendarmerie 4.6 24.6 13.09 7.6

ST ETIENNE DE LISSE-Mangot 3.8 25.2 13.08 5.4

VIGNONET- La Vergne 0.8 25.7 12.85 8

Synthèse Météorologique

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9 mm de pluies dès aujourd’hui puis une accalmie totale sur la journée de demain (25 avril).

Faible précipitation sur la journée de samedi (2 mm environ), puis nouvelle dégradation sur

la journée de dimanche. Certains modèles prévoient des cumuls relativement important sur

cette journée (atteignant 10 mm) tandis que d’autres prévisions proposent des pluies faibles

(3 à 5 mm) dimanche et lundi et des cumuls plus importants pour mardi 29 avril (8 mm).

RELEVES DU 18 avril (vignerons) et du 22/23 avril (Techniciens)

Observation de pontes :

Les comptages ont été réalisés le mercredi 23 et jeudi 24 sur 10 parcelles de notre réseau

de suivi (50 inflorescences observées). A ce jour et sur cette sélection de parcelles, les

premiers œufs ont été détectés sur une seule parcelle localisée à Libourne, secteur

Garderose (8%, du stade fraichement pondu à milieu de développement). Sur ce même

secteur, un partenaire de notre réseau collectif d’observation (Ets Touzan) nous a signalé

également la présence de pontes en faible quantité. En Gironde, les premiers œufs détectés

ont été signalé le 14/04 (source INRA, site de Villenave D’Ornon).

Œuf eudémis frais (photo : Gdon du Libournais) Œuf Eudémis, stade tête noire (photo : Gdon du Libournais)

Si les conditions climatiques des derniers jours ont pu être favorables aux pontes de vers

de la grappe, les prévisions pluvieuses de ce week-end devraient ralentir le phénomène.

Le suivi des pontes de première génération permet d’évaluer l’efficacité de la confusion

sexuelle ou de quantifier la pression réelle sur des parcelles à très forte problématique vers

de grappe, lorsqu’une stratégie d’intervention en première génération est envisagée.

Observation des ravageurs et auxiliaires

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Pour les autres parcelles, le suivi des pontes devra principalement être réalisé en

deuxième et troisième générations.

VOL D’EUDEMIS

Les captures de papillons se poursuivent sur l’ensemble du réseau, avec un nombre

moyen de 6 individus par piège, mais le vol reste globalement très faible.

Le vol s’intensifie légèrement sur les communes de Lalande de Pomerol, Lussac,

Montagne, Néac, Saint Etienne de Lisse, Saint Hippolyte et Saint Laurent des Combes mais

les captures restent malgré tout peu élevées.

Sur les communes de Saint Emilion, Saint Sulpice de Faleyrens et Vignonet, le nombre de

captures semble diminuer, avec toutefois des exceptions localisées (capture de 32 individus

sur un pièges en bordure de Dordogne à Saint Sulpice). Il est toutefois trop tôt pour conclure

à une fin du premier vol sur ces secteurs.

VOL DE COCHYLIS

Le vol de cochylis est en diminution cette semaine sur les communes des Artigues de Lussac,

Lussac et Puisseguin. La météo a pu être défavorable aux vols de papillons durant le week-

end et il faudra attendre le retour de conditions plus favorables pour vérifier si des captures

ont encore lieu.

EXCORIOSE

Fin de période de sensibilité à la maladie.

MILDIOU

La réflexion de la stratégie anti-mildiou en début de saison est complexe à élaborer car elle

repose uniquement sur de la prévision de risques, sans relation avec des dégâts observés.

Les éléments techniques à prendre en compte sont résumés ci-dessous :

Maladies Cryptogamiques

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Réceptivité de la vigne

Toutes les vignes sont réceptives, le développement de la vigne est

important au regard de la date. La pousse sera moins active dans les

prochains jours

Les œufs d’hiver de

mildiou sont-ils mûrs, (c’est-à-dire les

contaminations sont-elles

biologiquement possibles ?)

La maturité des œufs reste actuellement non acquise en 24 hen Gironde

(source FREDON Aquitaine). Toutefois, les pluies successives prévues

dans les prochains jours vont permettre le maintien de conditions

favorables à la germination des œufs sur des durées supérieures à 24

h, des germinations seront donc possibles mais sans situation

épidémique

A-t-on vu des

contaminations

localement ou

régionalement ?

Aucune en Gironde, une tâche observée en Bergeracois

Le climat des jours

passés va-t-il entraîné

des contaminations qui

seraient bientôt

visibles ?

Les cumuls d’eau enregistrés le 22 avril ont pu entraîner

localement quelques contaminations, mais la faible durée de la

présence d’eau libre rend cet épisode non significatif

Des contaminations

sont-elles prévues par

les modèles dans les

jours à suivre

Malgré les phénomènes pluvieux prévus, les modèles s’accordent sur

des risques prévisionnels assez faibles, le début de contamination

généralisée n’étant pas associée à l’épisode pluvieux en cours

En conclusion : La durée de l’épisode de pluies qui débute, les incertitudes sur les cumuls

d’eau à venir et le stade phénologique avancée de la vigne nécessite de considérer avec

attention le risque mildiou. Des indicateurs nuancent toutefois ce diagnostic : une

végétation parfaitement saine, une maturité des œufs non optimale, des températures

douces et des modèles qui réagissent assez faiblement malgré des pluies prévisionnelles

importantes. L’épisode à venir peut donc être qualifier de potentiellement contaminant et

devrait donner lieu aux premières contaminations sans situation épidémique généralisée.

OIDIUM

Nous arrivons actuellement dans le stade optimal pour l’observation des contaminations

primaires d’oïdium. Ces observations peuvent débuter et doivent se poursuivre jusqu’au

stade de séparation des boutons floraux.

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Bien qu’un peu sèches, les conditions météorologiques du mois d’avril ont été assez

favorables à l’oïdium et une vigilance particulière est de mise. Malgré des recherches

exhaustives sur nos TNT, aucun symptôme de contamination primaire n’a pour l’instant été

découvert aussi bien au niveau local que régional et il donc est trop tôt pour considérer le

risque comme fort.

Les conditions climatiques des prochains jours redeviennent assez défavorables à la

maladie : températures fraîches et cumuls de précipitations assez importantes pour

provoquer des lessivages des conidies. Le stade phénologique de grande sensibilité n’est pas

atteint, le risque général reste donc faible mais la caractérisation d’éventuelle parcelle

sensible prend toute son importance. Nous consacrons ainsi quelques lignes à l’explication

de l’intérêt de cette démarche dans les pages ci-dessous.

Cordialement,

L’équipe du GDON du Libournais

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UTILITE DE l’OBSERVATION DES CONTAMINATIONS PRIMAIRES D’OIDIUM

Introduction : rappel sur les stratégies de

protection contre l’oïdium

En Gironde, les formes d’oïdium

« drapeaux » n’existent pas si bien que

l’oïdium se conserve d’une année sur l’autre

uniquement sous la forme de cleistothotèces,

issus de la reproduction sexuée et présents

sur le bois des ceps de vigne. Ce constat

débouche sur 2 stratégies de protection

différenciée en fonction de la sensibilité à

l’oïdium des parcelles :

- Sensibilité normale (95 % des

parcelles) : la stratégie de protection

raisonnée vise à protéger les grappes

de l’oïdium et ne tient pas compte des

attaques éventuelles sur feuille. Il s’agit

donc de focaliser la protection sur

l’encadrement de la floraison, entre le

stade séparation des boutons floraux

et jusqu’à la fermeture de la grappe. Si

l’oïdium est totalement absent des

grappes à leur fermeture, la protection

s’arrête.

Cette stratégie fonctionne dans 95 % des

cas mais se heurte à des échecs sur des

rares parcelles (5%), qualifiées de

sensibles.

- Parcelle sensibles (5%) : sur ces dernières,

l’oïdium se multiplie tôt en saison (avant la

séparation des boutons floraux) en

contaminant de nombreuses feuilles.

L’inoculum est plus régulier et permet des

contaminations plus fortes sur grappes en

période de floraison. La stratégie de

protection énoncée au paragraphe

précédent ne fonctionne pas car les

attaques sont plus précoces et doivent

donc être maîtrisées en conséquence. Dans

ces cas, la protection raisonnée commence

sur les feuilles (stade 5 /6 feuilles étalées)

pour limiter la multiplication du

champignon avant la période de floraison.

Pour limiter le recours aux anti-oïdiums

sans prise de risque, il faut donc réussir à

différencier les parcelles sensibles du reste

du parcellaire et c’est ici que la recherche

des contaminations primaires intervient.

Recherche des contaminations primaires :

Elle se déroule du stade 4 feuilles au stade

séparation des boutons floraux, la période

optimale est 5/8 feuilles étalées.

Les contaminations primaires d’oïdium

proviennent de la projection de spores. On

les observe sous les feuilles de la base des

rameaux (les deux premières feuilles

généralement) ou sur les pampres, mais

toujours proches du cep. Il faut donc

observer uniquement les feuilles proches

du cep et multiplier le nombre de ceps en

comptage plutôt qu’observer toutes les

feuilles d’un même cep.

Les taches apparaissent sous la forme de

tache de « poussière gris / blanc »,

généralement proches des nervures ou

sous forme de petites décolorations

marrons sur les nervures. On retrouve

parfois des taches blanches de mycélium

sur le pétiole. Les taches réagissent aux UV

et sont plus ou moins visibles selon

l’orientation de la feuille par rapport aux

rayons du soleil. Une bonne luminosité est

recommandée pour l’observation.

Attention, la recherche de ces

contaminations nécessite une réelle

expertise et il est conseillé de se former

avec un technicien confirmé.

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Intérêt du diagnostic ?

A l’échelle individuelle, la présence de

contaminations primaires, même à faible

fréquence, indique qu’il s’agit d’une

parcelle sensible avec adaptation de la

stratégie de protection en conséquence.

Une vigilance importante doit alors être

adoptée sur la parcelle.

Au contraire en absence de contamination

primaire, la parcelle est de sensibilité

normale.

A l’échelle collective, la recherche des

contaminations primaires permet de

qualifier le niveau de risque annuel. On

trouve toujours des contaminations

primaires plus régulières dans les années

où la pression future sur grappes sera plus

importante.