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LE MAGAZINE DES ARTS MARTIAUX

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L'Arnold SportsFestival 2012 fut unsuccès, avec plus de180.000 personnesprésentes. À Colum-bus, Ohio, ArnoldSchwarzenegger in-augura une imposan-te statue en bronzede plus de deux mèt-res de haut à son effi-gie, à l'extérieur del'enceinte du FranklinCounty Veterans Me-morial

ARNOLD SPORTS FESTIVAL 2012

Brandon est mortd'un coup de feu aucours d'un tourna-ge, quand il était entrain de tourner lefilm qui allait faire delui une vedette : « The Crow ». Lanouvelle fut un véri-table coup de ton-nerre, surtout auxÉtats-Unis.

p. 14

Le Kenjutsu estl'art du sabre. Gé-néralement, on leconsidère commeun art de combat.Il commence tou-jours avec le sabredéjà dégainé, dansune intentionagressive.

p. 22

KENJUTSU

BRANDON LEE

p. 38

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revuespécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagniesspécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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Des amis et chroniqueurs de cemagazine furent les vedettes invitéesdu fameux événement qu'organisacomme chaque année notre confrère

Karaté Bushido à Paris.

p. 60

BERCY

Peter Weckauf adéveloppé la méthodeSDS, un système quicontient tous leséléments nécessairespour un bon systèmede self-défense,adapté à notreépoque.

SDS-CONCEPT

p. 06

Salvador Herráiz nous apporteun autre de ses grandsreportages, une interview de JiroOhtsuka, l'héritier de sang duWado Ryu.

WADO RYU

p. 52

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: e-mail: [email protected]

• Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani • Service publicité: (+34) 93 775 50 03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu

Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh,

Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang

Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A.

de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co.

Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA

intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs

expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

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uand les chosesarrivent à leur extrême,elle n'ont plus qu'unevoie à suivre et c'estpasser à l'autre

extrémité. Les temps de ladichotomie classique Orient-Occident sont révolus, tout commeceux de communisme-capitalisme,homme-femme, etc. Les opposés quise défiaient et dans leur différenceengendraient la puissance de lapolarité se restructurent de nouveau,mais dans d'autres paradigmes. Lecapitalisme est en train de devenircommuniste, le communisme,capitaliste. L'Orient s'occidentalise etl'Occident s'orientalise, et ainsi desuite… Comme dit le tango : « Dansun même merengue, tous emmêlés. » Ces dernières années, les pays et

les systèmes de la dite crise dusystème financier, ceux qui ontdirigés la planète, sont en train de se désarticuler à toute vitesse.L'Occident tombe sous lecapitalisme démesuré et trahi qu'ilexerce, incapable de se réinventer.Détruisant les classes moyennes, sagrande réussite, il veut appliquer devieilles solutions sur de nouvellesscènes. Les merveilleuses classesmoyennes qui ont permis au systèmed'avancer dans le passés'uniformisent, mais par le bas,comme le f irent auparavant lesmasses prolétaires avec lecommunisme. Les ancienscommunistes, sans cesser de l'êtretout à fait, se remplissent les pochesdans cette ordalie de confusion destemps post-modernes.Entre-temps, les Chinois ont déjà

plus de millionnaires que personne,dans le cadre d'un systèmefatidiquement pervers qui, tôt outard, explosera. La bulle chinoisesera un spectacle digne à voir, carquand elle explosera, vu la taillequ'elle a, elle nous éclaboussera touset son onde expansive nous mettratous en rang, pour autant qu'il restequelque chose de nous. Enattendant, résistons, c'est la seulechose qui nous reste à faire, car il n'ya pas de remède, mais ne vous ytrompez pas, ce n'est pas et ce ne

sera pas suffisant. Ça ne passera pasau loin, car la partie continue et lescartes sont truquées.La Chine ne réévalue pas le Yuan,

car elle veut continuer de tout vendreet de tout produire et le reste dumonde ne bouge pas d'un pouce,car les Chinois ont déjà racheté touteleur dette « souveraine » (souveraine ?La seule acception qui reste du motest celle de grande !). L'Occident estotage de ses dettes et celles-ci setrouvent en Chine. Les paysémergents vivent le rêve d'une nuit d'été, vendant des matièrespremières au géant asiatique, maissans structures fermes, physiques,politiques, culturelles pour que leurcroissance ait un sens et unepermanence, i ls sont perdusd'avance.Et que dire de l'Argentine, ma

pauvre terre, avec tous ces jeunesqui font du tam-tam autour de leurprésidente avec la photo d'Eva Perónderrière… Nous ne pouvons mêmepas y envoyer de livres parce que,d'après leur présidente, en Espagne,nous mettons du plomb dans l'encre! Le Venezuela et son caudillo sur leretour… un endroit où nous nepouvons rien envoyer parce qu'ils nepeuvent pas nous payer, même s'ilsle voulaient. Le Mexique… à laremorque des États-Unis décadentset soumis à la guerre civi le desnarcotrafiquants. L'Amérique est bienarrangée ! Mais, et l'Afrique ? Où les compagnies chinoises, dansl' impossibil ité d'en extraire lesrichesses avec la main d'œuvrelocale, ont monté de véritables vi l les chinoises aux endroitsstratégiques…La Russie quant à elle, elle fait la

dure, avec les miettes qui lui restentde la Chine avec la chute del'Occident et le pétrole arrivé juste àtemps pour que ce tsar modernes'éternise au pouvoir en changeantde chaises avec son alter egodémesuré. La Russie, à côté de laréalité, n'a jamais eu le temps de seréajuster à la modernité depuis sonsaut du communisme. Mettre sonvote dans une urne ne libère par unpeuple. Ils firent de nos démocraties

un mauvais master. Le reste del'Orient n'est que le jardin de derrièredes Chinois et des pays arabes, legrand pis à lait qui alimente tout àbase d'or noir mais, qu'attendred'eux, qui commencent leurprintemps alors que nous sommesdéjà à la fin de l'hiver ?Mon intention n'est pas de

repasser ici la géopolitique mondiale,mais de comprendre comment tout achangé, tellement et si rapidement,que rien n'est déjà plus ce qu'ilparaît, ni ce qu'i l fut. I l y a denombreuses années, j'ai écrit que lemeilleur de l'Orient se verrait enOccident et il en est ainsi dans nosarts martiaux également. L'Europe etl'Amérique conservent d'ores et déjàle meilleur des traditions guerrièresd'Orient. Des gens comme ShidoshiJordan et son épouse, Juliana,Marco de Cesaris, Paolo Cangelosi,Pedro Rico, Martin Sewer, AndreasHoffmann qui, à notre grandechance, écrivent de temps en tempsdans ce magazine, ainsi que biend'autres, représentent ce que denombreuses écoles traditionnellesorientales ont de meilleur. L'Orients'assèche en cette matière demanière inversement proportionnelleà la vitesse avec laquelle on ouvre denouvelles usines, on achète de nouvelles voitures ou l'ons'abandonne au consumérisme. Les esprits des nobles guerriers du

monde entier émigrent en Occidentparce que c'est ici qu'on les travaille,c'est ici que se concocte le meilleurdu meil leur. Nous sommescependant des dinosaures àl'époque des apprentis des nouvellesmagies matérialistes, une voie pleinede trous et qui ne conduit à aucunbonheur, à aucune compréhension,qui manque de transcendance. Il n'ya pas d'honneur ni de bravoure,aucun véritable plaisir dans tout cela,juste la médiocrité des ventres qui se remplissent aux mangeoirespréfabriquées, des bouches saturéesde mille et une saveurs, ça oui, maisqui laissent l'âme vide et le mondeplein de zombies.Beaucoup ont critiqué l'inclusion

des contenus des arts traditionnels

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« Le futur n'est pas à venir. Il est déjà là. »Philip Kotler

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dans ce magazine, surtout quand soufflaient de nouveauxvents contraires. Ces vents ont baissé cependant et noussommes toujours là. L'âme des traditions guerrières estéternelle, comme l'est l'idée du guerrier. Sa préservationn'est pas un luxe, mais une nécessité, parce quand nousnous rendrons compte que l'autre n'est qu'une voie sansissue, il faudra aller quelque part et demander à quelqu'uncomment ils faisaient avant, les vieux qui connaissaient,eux, le sujet.Aucune époque passée ne fut meilleure, elle était

tout simplement antérieure, comme disaient LesLuthiers, et probablement pire en beaucoupde sens, mais notre obligation est d'êtrecapable d'améliorer les choses et pourcela, il faut les connaître, vouloircommencer de zéro, c'est idiot.Nous sommes tous redevablesde ceux qui nous ont précédés.Nous avons aujourd'hui lesyeux en amande, avant ilsétaient bridés, qu'est-ce queça peut bien faire ? Lesesprits qui nous entourentsont au-delà de cettedifférence. Les traditionsque nous représentonspossèdent force et entitéparce qu'elles furentforgées à une époquede pénurie et dedifficultés inimaginableset maintenant que lachose devient plusdifficile, il serait bon deles récupérer parcequ'elles nous rendront plusforts et meil leurs et nouspourrons lutter. Parce qu'en finde compte, c'est cela que font lesguerriers : ils se battent.Le monde a beau être à l'envers, le

moment est venu de revêtir lesarmures, de brandir les épées etd'aiguiser les armes, le temps estvenu de réunir les esprits et lesvolontés pour la bataille, parce quela chose va devenir de plus en pluslaide. De tout ce merengue,quelque chose de nouveau doitsortir, que le lumière ne nous fassepas défaut, ni l'esprit, ni la noblessedes guerriers, ni l'humanité, car,même s'il y a victoire, nous seronsbattus.

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Alfredo Tucci est general manager deBUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.Email : [email protected]

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Peter Wechauf est un maître deself-défense moderne extraordinaire,il est parvenu à être connu danstoute l'Europe. Il a développé laméthode SDS, un système quicontient tous les éléments néces-saires pour un bon système de self-défense, adapté à notre époque. Facile

à apprendre, il peut être uti-lisé par n'importe qui, quelleque soit la condition phy-sique.Bien qu'il s'agisse d'u

système récent, laméthode SDS est prati-quée dans toutel'Europe : en Suède, enFinlande, en Suisse,en Allemagne, enAutriche, en Italie,en Républiquechèque, enBelgique, enPologne, enEspagne, enFrance, enSlovaquie etmême dansdes pays telsque le Japon.

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Self-défense

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Reportage

La méthode SDS - Self-défense avec desobjets quotidiens

Tout commença par la question : com-ment puis-je enseigner aux gens à sedéfendre contre des attaquants plusforts, sans qu'ils ne doivent suivre unentraînement compliqué ? Il se peut qu'ilne soit pas permis ou pas possible d'utiliser des armes, il nous faut donc uti-liser les objets quotidiens que nousavons sous la main.

La méthode SDS es généralementfacile à enseigner, sérieuse, elle contienthabituellement des techniques progres-sives, elle est efficace, elle ne fait pas demal à la personne qui l'utilise et couvrede nombreux domaines (techniques d'at-taque, facile à adapter, tactiques, travailen équipe et méthodes spéciales d'en-traînement et d'enseignement) et ellepeut s'adapter à de nombreuses per-sonnes (civils, personnel de sécurité,femmes, groupes professionnels de haut risque, etc.).

Le système se base sur l'expériencedu travail dans le domaine de la sécurité,la pédagogie, la psychologie, le travailpolicier et la loi. La méthode SDS offreaujourd'hui une formation particulièredans l'usage des éléments quotidienspour la défense personnelle. Toutessortes d'éléments et d'objets quotidienssont utilisés de différentes manières ;la forme, la taille, la stabilité, le dan-ger, la pertinence, et la maniabi-lité sont également pris encompte.

La méthode SDS estconçue pour la self-défense et l'autoprotec-tion et n'a rien à voiravec les arts mar-tiaux traditionnelset les sports decombat.

Un systèmecomme laméthode SDSest-il vraimentnécessaire ?

Dans une attaque sur-prise avec un attaquantplus fort, un nombre d'at-taquants plus élevé oupeut-être pire, un atta-quant armé d'un couteau,si le défenseur n'est pasarmé, il n'y a probable-ment pas, pour la plupartdes gens, d'espoirs de sedéfendre de ces situa-tions, car très peu ont lapossibilité d'apprendreune méthode de self-défense stratégique.

Mais si, à la self-défense, on ajoutel'usage des objets quotidiens, les possi-bilités de survie augmenteront ostensi-blement.

Avec la méthode SDS, Peter Weckaufa créé un système moderne et individuelde défense personnelle. Sonamour et sa passion pourles arts

martiaux l'ont inspiré pour créer ce sys-tème et le faire connaître au plus grandnombre de personnes possible.Actuellement il donne des cours et desstages à plusieurs groupes de profes-sionnels, des membres des gouverne-

ments et des indivi-

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Self-défense

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dus particuliers. Il formé pendant desannées des instructeurs et a dirigé desstages et des ateliers sur divers systèmeset styles de self-défense.

Méthode SDS - Un système complémentaire

La méthode SDS est un système parti-culier, il ne fait pas partie d'une méthodedéjà existante, ce qui lui permet d'êtreintégré à n'importe que système de com-bat au corps à corps ou de self-défense.Des pratiquants et des instructeurs destyles d'arts martiaux très différentsapprennent la méthode SDS car elle leurapporte un système simple qu'ils peuvent intégrer à leurs différents styles.

La méthode SDS est le premier sys-tème mondial qui a été conçu pour laself-défense avec des objets quotidiens.Elle englobe toutes les circonstancespossibles et des techniques de self-défense contre diverses armes ainsi quedes stratégies de défense pour la survie,la gestion des conflits, la compréhensionde la situation psychologique après laself-défense, l'étude des différents pointsimportants du corps, l'études du mouve-ment et des réflexes, le travail desjambes et de la souplesse, des tech-niques de frappe, le maniement desarmes, des armes improvisées, lecontrôle de la douleur, des saisies et lecontrôle des articulations, des tactiquesavec couteau, des défenses contre desattaques de bâton, la protection de tiers,des techniques d'immobilisation et decontrôle, des stratégies d'attaque, desattaques individuelles directes, des com-b i n a i s o n s d'attaques, des attaques avec saisie del'adversaire, des techniques d'immobili-sation et bien d'autres choses.

L'objectif de la méthode SDS est defournir à l'usager un ensemble de tech-niques variées de self-défense en unecourte période de temps et qu'il puissel'utiliser tous les jours. La méthode SDSn'est cependant pas un simple mélangede techniques, car elle suit des principes

et des concepts instinctifs. Le défi le plusimportant dans le développement de cesystème fut de veiller à ce que toutes lespersonnes, quelle que soit leur expé-rience, aient l'occasion d'améliorer leurspossibilités de défense personnelle enutilisant différents outils. Il faut travaillerles différentes techniques dans n'importequelle position (assis, debout, etc.), il fautqu'elles soient efficaces et utiles dans levie quotidienne et il doit être possible deles utiliser chaque fois qu'on en a besoin(certaines autres armes ne peuvent êtreutilisées en ce sens, que ce soit pour desraisons légales ou parce qu'elles peuventêtre trop dangereuses, trop chères outrop difficiles à utiliser).

Self-défense avecbâtons

Les petits bâtonsont été utilisés danstoutes sortes desystèmes d'artsmartiaux commele Kubotan, leTakayuki Kubota,le Dulo et le bâtonde poche en Escrime,Kali, Arnis, ainsi que lebâton Yawara en Judo. L'usaged'objets divers en self-défense n'est pasun phénomène nouveau et a été étudiépendant des siècles dans différents artsmartiaux. Malheureusement, aucun deces styles n'a été capable de s'établircomme un style en soi, différent desautres styles, et ils sont souvent considé-rés comme des produits secondaires ouinachevés.

La méthode SDS n'utilise pas seule-ment des bâtons, on peut utiliser n'im-porte quel autre objet : cuillères, livres,chaussures, lampes de poche, télé-phones mobiles, magazines… Les objetsquotidiens peuvent être une alternativeutile, surtout dans les pays où les loisinterdisent strictement d'utiliser unKubotan. Presque n'importe quel objetpeut faire partie d'une action défensive.Les objets peuvent être utilisés pour

améliorer un coup de poing, pour augmenter la distance, pour protégernotre main, pour concentrern o t r e force, etc.

Dans l'une de nosséances d'entraînement,tout comme dans l'unde nos stages, nousrecommandons derenouveler régulièrementl'objet avec lequel vouspratiquez pour mieuxvous accoutumer auxd i f f é ren t s

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caractéristiques des différents objets.

Méthode SDS - Un système pour unitésde police et personnel de sécurité

Comme la méthode SDS peut facilement s'adapter, que ce soitpour s'ajuster aux lois et normes locales ou pour être appliquéespurement et simplement aux besoins de self-défense de diversgroupes professionnels, sa portée s'est notablement élargie. Onn'utilise pas seulement le bâton SDS, mais d'autres objets commeles menottes, les lampes de poche ou de petits tonfas ont égale-ment joué ce rôle.

Qu'est-ce que le système a de particulier ?

La méthode SDS ne contient pas seulement des techniquesagressives pour la défense radicale contre toutes sortes d'attaques,mais offre également une large gamme de techniques d'attaquecomme des techniques décroissantes, des techniques de points

de pression contre une résistance passive, un protection detierces personnes, des saisies et bien plus.

EnseignementNotre méthode d'enseignement

suit deux voies : une pour lesélèves et une autre pour les sixniveaux d'instructeurs. L'un desplus grands avantages de laméthode SDS est sa compa-tibilité avec d'autres styles.De nombreux instructeursincorporent la méthodeSDS dans leur propresystème ou offrent descours complémentairesde self-défense person-nelle. Nos instructeursne sont pas seulementformés aux tech-niques et les tac-tiques de la méthodeSDS, mais égale-ment aux méthodesdidactiques d'en-s e i g n e m e n t .L'enseignement etl'adaptation sontcruciaux dans laméthode SDS.

Les cours pouri n s t r u c t e u r sincluent des tech-niques d'entraîne-

ment, de mouve-ment souple et

d'adaptation à diffé-rentes situations, ainsi

que le contact psycholo-gique adéquat avec les

élèves des cours de la méthodeSDS.

À quels groupes est-elle destinée ?

Reportage

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Grâce à ses règles simples, l'usage duSDS est ouvert à toute personne dési-reuse de se sentir plus sûre de soi aumoyen de l'usage d'une arme. Il est par-t i c u l i è r e m e n t intéressant pour ceux qui pourraient sesentir inférieurs à leurs attaquants danscertaines situations dangereuses.Contrôler le SDS permet d'acquérir unegrande sensation de sécurité et quand ilest utilisé correctement, peut être extra-ordinairement efficace pour la self-défense. Un objet de self-défense trèssubtil est difficile à détecter et permet àcelui qui le porte de se sentir plus sûr delui quand il va de chez lui jusqu'à sa voiture, du garage au travail, dans lesparcs publics, en faisant ses courses, enallant retirer de l'argent et dans de nom-breux endroits publics.

Le système SDS est l'un des plus fia-bles, c'est également l'une des méthodesqui fonctionnement le mieux dans laself-défense pour les femmes. Lasimple manipulation d'ob-

jets quotidiens que le SDS enseigne enfait un système chaudement recom-mandé aux femmes.Cours spéciaux

Dans la méthode SDS, nous offronsplusieurs cours et entraînements tels quela défense rapide, des cours pour lesfemmes, des entraînements de sécurité,des cours avec lampe de poche, ladéfense en voiture, des cours pour instructeurs et bien d'autres choses.

Principes et conceptsLa méthode SDS est basée sur

quelques principes et concepts. Le sys-

tème est dès lors très compréhensibleset peut être appliqué et adapté à n'im-porte quelle situation de nécessité. Dufait de l'énorme intérêt suscité, nous dési-rons faire connaître la méthode SDS dansle monde entier et la montrer à la plusgrande quantité de personnes intéressées.

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Self-défense

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randon est mort d'uncoup de feu au cours d'untournage, quand il était entrain de tourner le film quiallait faire de lui unevedette : « The Crow ». La

nouvelle fut un véritable coup detonnerre, surtout aux États-Unis.Au début, la police indiqua que le

cas serait considéré comme un coupde feu accidentel jusqu'à ce quel'autopsie détermine les causes del'incident. Elle fut réalisée le jour quisuivit sa mort et n'apporta rien denouveau à l'affaire. Les médecinslégistes qui la pratiquèrent déclarèrentque la découverte d'une balle réelle decalibre 44 éliminait les versions quiaffirmaient que Brandon mourut àcause d'une balle à blanc.« Nous n'avons pas assez

d'informations pour déterminer si le faitfut accidentel ou prémédité, mais nousespérons bien pouvoir le découvrir »,affirma L. P. Thomas, le capitaine depolice de Wilmington. Pour cela, lapolice révisa maintes et maintes foisl'enregistrement de l'accident quiressemble à n'importe quelle autrescène d'un film d'action, dans l'espoirde découvrir le secret de sa mort.Le porte-parole de la maison

de production, Jeremy Walker,s'empressa à déclarer : « Il existe denombreuses rumeurs et spéculations,mais rien ne suggère que ce fut autrechose qu'un accident. »Rien moins que quatre enquêtes

furent menées sur sa mort à la suited'un coup de feu : celle dudépartement de police de Wilmington(ville située en Caroline du Nord oùl'on tournait le f i lm), celle del'administration de la sécurité et lasanté professionnelle de l'État, cellede la compagnie d'assurances quiprotégeait la maison de production etcelle du syndicat de l' industriecinématographique. Elles arrivèrenttoutes à la même conclusion :Brandon Lee est mort victime d'unaccident, résultat d'une longue chaînede coïncidences exceptionnellescombinées avec une ambiance detournage accélérée et négligente. Lacause : la pointe d'un projecti leprovenant d'une vraie douille (maissans poudre) utilisée pour simuler uneballe dans les premiers plans futaccidentellement libérée et alla seloger dans le canon d'un Magnum 44sans que personne ne se rendecompte. Le revolver fut ensuite chargéde balles à blanc comportant un petitequantité de poudre pour imiter la

détonation et l'éclair d'un coup de feu,mais qui évidemment sans têtemétallique mais qui tirait de l'ouate àla place. Mais le Magnum est l'un despistolets les plus puissant qui existe etla charge de poudre s'avéra suffisantepour projeter la tête d'une douille avectellement de force qu'elle perforal'abdomen de Brandon, provoquantune telle hémorragie qu'après avoir lutté désespérément pendant 13 heures pour sauver sa vie, il mourutsur la table d'opération.Cette tragédie fut le dénouement

fatal d'un tournage plein de stress, deprécarités, de négligences etd'accidents (rien que le premier jourdu tournage, un charpentiers'électrocuta et fut sur le point demourir et un nouveau camion prit feu).Comme l'aff irma le producteurexécutif Bob Rosen : « Chaque jour,chaque séquence, était un défi. »Mais que personne ne pense à une

malédiction ou à un sabotage, l'originede tout cela est beaucoup plus simpleet commun. À Hollywood, plus quenulle part ailleurs, « le temps, c'estl'argent », vraiment, et l'argent étaitprécisément ce dont manquait le filmcar « on voulait en faire unesuperproduction de 30 millions dedollars en n'en dépensant que 13. Évidemment, une chose commeça ne peut pas finir bien », commentaun assistant technique. On n'avait que51 jours pour tourner un projet siambitieux que, dans des conditionsnormales, on aurait exigé le double,voire le triple de temps. Comme leraconte le producteur Jeff Most : « Lesconditions de travail étaientextrêmement stressantes… Noustravaillions beaucoup d'heures, sixjours par semaine. À mesure que la

production avançait, les genstombaient malades comme desmouches. Les journées seprolongeaient 17, 18 et souvent même19 heures. On ne respectait pas lesrepos ni le rythme de travail. »C'eut été inconcevable s'il y avait eu

une présence syndicale, mais le villagede Willmington (Virginie du Nord) estprécisément célèbre pour offrirbeaucoup de travailleurs bon marché,soumis et sans organisation. On ditgénéralement : « Pour fabriquer deschaussures de sport, le plus rentable,c'est de monter une usine à Taiwan ;mais si tu veux tourner un film auxÉtats-Unis, le plus rentable, c'est de lefaire à Wellington. » Depuis la criseindustrielle des années 80, la plupart deses habitants dépendent étroitementdu business cinématographique. Il n'y apas de syndicats et personne n'ose seplaindre ni s'organiser, parce qu'ilrisquerait de perdre son travail et d'êtremarqué sur la liste noire des « travailleurs problématiques ». Onengage en général le plus petit nombrede personnes, surtout des jeunesinexperts, car ils sont généralementmoins coûteux et plus soumis.Le scénario prévoyait en outre de

nombreuses scènes nocturnes sousune pluie constante pour obtenir uneambiance ténébreuse et lugubre. Onappliquait pour cela de la pluieartificielle, mais la petitesse du budgetempêchait de chauffer l'eau avant dela faire tomber et le tournage eut lieuen plein hiver (février et mars) avecsouvent des températures inférieuresà 0º (pour éviter que la pluie ne secongèle, il fallait parfois la mélangerpréalablement avec un peu d'alcool).De ces très dures conditions de

tournage, la principale victime fut, defait, Brandon Lee lui-même, car ildevait tourner pendant des nuitsentières, à des températures glaciales,à moitié nu et trempé jusqu'aux os.Sandra Orsoluak, la maquil leuse,pense que Brandon ne fut capable desupporter cela que grâce à sonentraînement martial : « Son esprit luipermettait de s'isoler de tout. Et tousceux du plateau, je doit l'admettre,l'enviions, parce que nous étionsincapables de faire cela. »Mais malgré sa résistance

impressionnante, le rythme detournage infernal minait les forces deBrandon. Un jour, ayant accepté uneinterview après une journée detournage, d'épuisement, i l futincapable de répondre de manièrecohérente aux questions. Son

15Texte : Pedro Conde.Photos : Archives Pedro Conde et Budo International

« Son esprit luipermettait de

s'isoler de tout.Et tous ceux duplateau, je doit

l'admettre,l'enviions, parceque nous étions

incapable de fairecela. »

B

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Enquête

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représentant artistique, JanMcCormack appela, alarmé, lesproducteurs et leur lança unavertissement prophétique : « Peuimporte votre maudit film. Vousêtes en train de tuer Brandon ! »Quelques jours plus tard… ilmourait !Ce mardi 30 mars 1993,

Brandon était content, il avait biendormi (presque 7 heures, chosequ'il ne pouvait pas souvent faire),il ne restait plus que quelquesjours de tournage et le soir-même,ils allaient tourner la scène dudernier coup de feu, une scènetrès simple comparée aux autresdéjà réalisées. En outre, dansmoins de trois semaines, il allaitde marier, ce qu'il ne cessa derappeler à tout le monde au coursde l'après-midi et de la soirée. Ilosa même parler de son père,Bruce Lee, au cours du dîner,chose qu'il n'avait pas faite duranttout le tournage, car c'était pourBrandon un sujet très sensible.La scène en question était celle

de l'assassinat du protagoniste, quiétait tué d'une balle par des tueursqui ensuite violaient et tuaient sapetite amie. C'était une scène enflash-back qui expliquait commentmourait Eric Draven et pourquoi ilse réincarnait en corbeau assoifféde vengeance. Pour d'autresscènes de coups de feuparticulièrement violentes, Brandonavait porté un gilet pare-balles afind'éviter tout dommage ou toutebrûlure provenant des petitescharges explosives qui imitaientl'impact d'une balle et faisaientéclater les sacs de sang artificiel.Dans certaines scènes, Brandon enarriva même à avoir plus dequarante de ces charges placéessur son corps. Mais, comme lerappelle le spécialiste des scènesdangereuses, Jeff Imada (amiintime de Brandon et élève dumaître de Jeet Kune Do, DanInosanto) : « Cette scène était trèssimple et sûre. Brandon n'avait pasvraiment besoin de revêtir un giletpare-balles, ce soir-là. » En effet, il s'agissait simplement

pour Brandon d'entrer dans unemansarde en tenant un paquet deprovisions contre la poitrine. À cemoment-là, on lui tirait dessusune seule fois, il tombait, blessé,et observait comment les truandssaccageaient l'appartement,frappaient, violaient et tuaient safiancée, avant de recevoir undeuxième coup de feu définitif. Lacharge explosive et le sac desang étaient placés dans le sacde provisions et quand elleexplosait, Brandon devait se jeter

par terre comme s'il avait étéatteint d'une balle à la poitrine.Clyde Baisey, médecin dutournage, était tranquille car, dit-il :« C'était une scène d'actionrelativement simple, comparéeaux autres qui avaient ététournées. »Sophia Shinas, l'actrice qui jouait

le rôle de la fiancée de Brandon, sesouvient de leur dernièreconversation, un moment avant detourner la scène. Ils parlaient dufutur professionnel de chacun etBrandon hésitait quant à une offrede travail avec Dolf Lundgrun. « Que vais-je faire après ça ? », sedemandait-il. « Me marier ! »,répondait-il au milieu des rires. Et iltermina la conversation enaffirmant plus sérieux : « C'est monmoment. C'est mon moment ! »En attendant, sur le plateau on

discutait quant à savoir combien depoudre mettre dans la balle à banc.Le réalisateur, Alex Proyas, voulaitun grand vacarme, avec éclair etfumée inclus, il mit donc unmaximum de poudre, une quantitésimilaire à une vraie balle. Unedécision qui aurait pu être anodine,mais qui résulta fatale. DanielKrutter, le chef des accessoires,chargea l'arme avec une seule balleà blanc. Imada recommanda àMichael Massee, l'acteur qui devaittirer sur Brandon de ne pas le viserdirectement, mais de tirer sur lecôté, car du fait de l'angle de lacaméra, on n'allait pas remarquer ladifférence. Mais Massee et un autremembre de l'équipe insistèrent, carla scène ne représentait aucundanger et elle serait toujours pluscrédible s'il pointait directement sonarme sur Brandon. Une autredécision en apparence sans grande importance, mais auxconséquences fatales.Après quelques répétitions où

Imada expliqua à Brandonqu'après le coup de feu, il devaittomber vers l'avant, sur lesgenoux, tout était prêt pourtourner la scène. Un cameramanentendit les derniers mots deBrandon : « Allons-y ! ». Il entradans la mansarde, Massee tournarapidement et tira sur lui, Brandons'écroula et les truands se mirentà rire, comme prévu. Maiscertains membres du tournageremarquèrent quelque chosed'étrange : Brandon n'était pastombé vers l'avant, mais versl'arrière, et était resté assisappuyé contre le mur. Lespersonnes qui étaient plus près levirent gesticuler quelque chosecomme « Cut ! » (« Couper ! »). Laplupart des gens cependant ne se

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Reportage

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Enquête

« Après avoirinterrogé les plus

de 50 témoinsvisuels de

l'accident etétudié plus d'une

douzaine depreuves de

balistique,

un travailqui prit plus desix mois, lesdétectives

chargés du cas,Rodney Simmonset Brian Pellus,furent à mêmede déterminer

avec uneexactitude

millimétriqued'où étaitparti le

projectile. »

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rendirent comptent de rien, ils nes'étonnèrent donc pas quand Brandonne se leva pas tout de suite et lapremière chose à laquelle i lspensèrent, c'est qu'il était en train deblaguer, comme il le faisait souvent.Mais au bout de quelques

secondes, les gens commencèrent às'alarmer. Imada et Clyde Baisey, lemédecin du tournage, s'approchèrentde Brandon. Il était inconscient etrespirait avec difficulté. Au début,personne ne pensa que la cause decela pouvait être l'arme, ils pensèrent

tous que c'était dû à la chargeexplosive dans le sac à provisions.Lance Anderson, chargé des effetsspéciaux et du maquillage déclara : «Je pensais que c'était dû à l'impact dela charge explosive du sac qui, au lieude détonner vers l'extérieur, avait faitle contraire. » Le docteur Baiseyobserva que Brandon entrait en étatde choc. Il décida donc de lui ôter sesvêtements pour essayer de découvrirla cause de tout cela. En le faisant, ilobserva une petite blessure, uncentimètre en dessous du nombril,sans sang et il observa que son ventreétait tout gonflé. « Après avoir vu lapetite incision, j'ai vu qu'il avait le grosintestin obstrué… J'ai alors pensé qu'il

y avait une hémorragie interne. » Vules circonstances et comme Brandonrespirait très difficilement, il décida delui faire une trachéotomie et parvintmomentanément à le stabiliser. Peuaprès arriva l'ambulance qui l'amena àl'hôpital de New Hannover. Treizeheures plus tard, il mourrait de graveset multiples hémorragies internes.L'enquête la plus rigoureuse et

documentée sur son décès fut celleque mena le département de police deWilmington. Après avoir interrogé lesplus de 50 témoins visuels de

l'accident et étudié plus d'unedouzaine de preuves de balistique, untravail qui prit plus de six mois, lesdétectives chargés du cas, RodneySimmons et Brian Pellus, furent àmême de déterminer avec uneexactitude millimétrique d'où étaitparti le projectile, sa trajectoire et lescirconstances balistiques quientourèrent le tragique accident. Lesrecherches furent concluantes :Brandon n'a pas été victime d'unassassinat intentionné, mais d'unaccident, produit d'une négligence.Pour résumer les conclusions de

l'enquête : dans les films d'actionactuels, on utilise essentiellementdeux types de munitions pour mettre

en scène les fusillades : les balles àblanc et les fausses balles. Toute ballese compose d'une amorce, d'unecharge de poudre contenue dans ladouille et d'une tête métallique qui estprojetée vers l'objectif. La douille restedans le barillet s'il s'agit d'un revolverou est éjectée sur le côté s'il s'agitd'un pistolet. L'arme qui tua Brandonétait un revolver et le plus puissant quiexiste : un Magnum 357. Les balles àblanc sont celles qui sont utiliséespour imiter un coup de feu. On videpour cela presque toute la balle de sa

poudre n'en laissant qu'une quantitéminimum pour reproduire ladétonation et l'éclair d'un coup de feu.On retire également la tête de la ballepour éviter tout accident. Les faussesballes sont des balles dépourvues depoudre, mais qui, de l'extérieur,semblent être des balles normales.Elles sont utilisées pour imiter lesballes réelles dans les premiers plans.Dans « The Crow », les fausses ballesfurent préparées par le même équipetechnique qui fut chargée d'ouvrirchaque douille, de retirer la tête, devider la poudre et de replacer la têteau moyen d'un coup de marteau.L'enquête policière révéla la chose

suivante : le revolver qui tua Brandon

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Reportage

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fut une première fois chargé defausses balles pour filmer une prise.Ensuite, on sortit celles-ci du barillet etpersonne ne s'aperçut que la têted'une des balles s'était détachée de ladouille à la suite du coup du percuteurdu revolver et qu'était restée logéedans le canon. Cette fausse balle avaitété confectionnée de manièredéfectueuse. Après l'avoir vidée de sapoudre, on avait en effet mal replacé latête métallique sur la douille qui étaitprobablement restée mal ajustée. Ongarda le revolver apparemmentdéchargé, jusqu'au jour fatidique de lamort de Brandon.On avait besoin ce jour-là d'un

Magnum 44 pour tourner une scènede fusillade entre le Corbeau et lestruands du film. Comme à l'habitude,on chargea le revolver avec des ballesà blanc et la plus petite charge depoudre de ces balles était suffisantepour propulser la tête métall iquecachée dans le canon vers le corps deBrandon Lee, traversant sa poitrinejusqu'à s'incruster dans la colonnevertébrale, provoquant une terriblehémorragie interne. Après treizelongues heures d'opération, Brandonrendit son dernier souffle.L'origine immédiate de sa mort fut

éclairé de manière très convaincante :un malheureux accident. Mais on nedit pas la même chose de l'originelointaine de l'accident, c'est-à-dire descauses et des situations qui permirentque cela arrivât. La déclaration deJames Moyer, un expert en balistiqueet armes à feu, est très révélatrice. « L'équipe technique devait êtretellement occupée à faire trente-sixmille choses que personne ne se renditcompte du détachement inhabituel dela tête de la fausse balle. Il s'agit d'uneerreur technique et matérielle très peucommune. » C'est là, le nœud de laquestion. L'équipe technique était tropoccupée, insuffisante, on aurait dû lamultiplier par dix pour s'occuper detout et elle ne possédait pas laformation suffisante. I l y eut unenégligence technique très claire dontles conséquences funestes coûtèrentla vie à Brandon Lee.La partie de l'enquête qui dura le plus

longtemps fut la judiciaire, qui suivit lapolicière. Une fois déterminées lescirconstances de la mort de Brandon, ilfallait chercher les responsables, s'il enétait. On établit une chaîne deresponsabilité tellement longue etfortuite qu'elle incluait pratiquementtoute l'équipe technique du film dans

une plus ou moins grande mesure.Finalement, l'enquête conclut sanspeines criminelles ni pénales, carpratiquement chaque membre del'équipe avait apporté son petit grain denégligence par rapport à l'accident. Ils'agit d'une longue chaîne de hasards,d'inadvertances et d'oublis qui,connectés et mêlés à beaucoup demalchance, débouchèrent sur cetaccident.Peux-on innocenter si facilement

l'équipe technique alors que leuraction négligente a provoqué une morttragique ? Dans ce cas, nous croyonsque oui, car ces erreurs ne provinrentpas tant de leur mauvaise fois ou deleur négligence que des pressionsexternes qui les obligeaient àaccélérer le rythme de tournage pouréconomiser les frais. Dans uneindustrie aussi puissante et moderneque celle du cinéma américain, les accidents ne sont pas descatastrophes naturelles, ils révèlentdes problèmes de sécurité. Et un filmd'action aussi frénétique que « TheCrow » exige logiquement desmesures de sécurité rigides quiapparemment ne furent pasrespectées.Le rythme du tournage de « The

Crow » était, d'après les témoins,infernal. On ne respectait pas lespauses réglementaires, on rallongeaitjusqu'à doubler les journées detournage, les prises compliquaient lavérification méthodique et scrupuleusede toutes les mesures de sécurité, onmanquait même de bons spécialistesvu le coût de ces derniers. Au momentde l'accident, il n'y avait sur le plateauaucun spécialiste en armes à feu, caron avait considéré que la scène étaittrès simple à tourner. Et on le sait, letravail bien fait coûte cher et pouréconomiser…Évidemment, et comme on pouvait

le déduire, l'enquête n'aurait pas dû secentrer et se l imiter à l'équipetechnique et il aurait fallu égalementresponsabiliser les producteurs (lacompagnie Carolco, Robert Rosen,Edward R. Pressman) et les inverseurs(Caldicot Chubb) qui étaient, endernière instance, ceux qui marquaientle rythme du tournage, les délais et lebudget à investir. Curieusement,l'enquête judiciaire n'alla pas si loin. Àun moment donné, la maison deproduction donna une bonneindemnisation à Linda Lee, la mère deBrandon, et avec ça, on ferma ledossier. Nous connaissons la suite…

Enquête

« Peux-oninnocenter si

facilement l'équipetechnique alorsque leur actionnégligente aprovoqué une

mort tragique ? »

« On chargea lerevolver avec desballes à blanc et

la plus petitecharge de poudrede ces balles était

suffisante pourpropulser la têtemétallique cachéedans le canon vers

le corps deBrandon Lee,traversant sa

poitrine jusqu'às'incruster dans

la colonnevertébrale,

provoquant uneterrible

hémorragieinterne. »

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Reportage

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Page 25: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

e Kenjutsu est l'art du sabre. Généralement, on leconsidère comme un art de combat. Il commencetoujours avec le sabre déjà dégainé, dans uneintention agressive. Du point de vue historique,les premiers enseignements systématiques del'épée longue japonaise dont nous possédons

une information écrite datent de l'an 800. Depuis, on acompté approximativement 1200 types de ryu (écoles). De nombreux pratiquants de Kenjutsu cherchèrent à savoir

s'il était possible d'avoir une compréhension plus élevée àtravers la pratique et l'étude du sabre. Le Kenshi (sabreur)développa alors l'art du sabre (Kenjutsu) dans une forme dusabre (Kendo). Pour transmettre leurs progrès, ils inventèrentle Kendo que nous connaissons aujourd'hui. Ce mouvementcommença approximativement au milieu du XIXe siècle.Le Kenjutsu est considéré comme un Bujutsu classique (art

de la guerre ou art martial). Il fut en effet formulé bien avant laréforme Meiji (qui marque la division entre classique etmoderne). Le Ryu (école) classique de Kenjutsu a tendance aêtre absolument secret en ce qui concerne la pratique de sestechniques et totalement fermé à toute personne étrangère àl'art du Bugei. Le Ryu classique de Kenjutsu est ce qui se rap-proche le plus de l'entraînement classique du guerrier dans lemonde moderne. On a ainsi par exemple, la Yagyu Shinkage

Ryu et la Tenshin ShodenKatori Shinto Ryu.L'utilisation du Katana et du

costume de Kenjutsu tradition-nel exige généralement le port duHakama, du Keikogi et de l'Obi(ceinture). On a recours habituelle-ment aux katas (série de mouvementsformulés ou exercices) pour apprendreles enchaînements de mouvements exigés.Initialement, on pratique tout seul, mais on peutpratiquer à deux ou encore faire un kata multiple. L'arme utilisée pour la pratique typique est le Bokken (sabre

de bois) ou une vraie lame bien réelle. La pratique de la couperéelle est effectuée sur des nattes enroulée ou sur du bambouet on l'appelle Tameshi Giri. Cette pratique plus avancéeapporte au Ryusha (pratiquant d'un style) la notion de l'impactréel de la lame contre une cible. Du fait de ses particularités,le Tameshi Giri sera traité plus en détail à un autre moment.Généralement (bien que pas toujours) dans les arts

martiaux japonais, les formules de « Ken » sont utilisée pourévoluer intérieurement et les formules de « Jutsu » secentrent sur l'enseignement des techniques de la guerre.Remarquez qu'il s'agit là d'une convention moderne et pasde quelque chose qui reflète l'usage historique des suffixes.Ce que nous appelons aujourd'hui le Kenjutsu a peut-êtreété parfois considéré comme un Kendo.Du point de vue de la terminologie, le Kenjutsu est l'art de

gagner des combats réels avec de vrais sabres. Le premierobjectif du Kenjutsu est la victoire sur les adversaires. Lepremier objectif du Kendo, c'est d'améliorer l'étude dusabre. Il y a un aspect du Kenpo qui met en évidence savigueur : ce sont les grands championnats avidement suivispar le public japonais. Le Kendo peut ainsi être considérésuivant l'aspect philosophique ou sportif.En matière d'apprentissage du combat avec le sabre, le

Kenjutsu possède un curriculum plus complet. Dans leKendo, il n'est pas nécessaire d'allerau-delà de la progression destechniques et des cibles. Lespratiquants de Kenjutsu engénéral n'utilisent pas leShinai au cours de l'entraîne-ment, il préfère utiliser leBokken (sabre de bois) ou leKatana (sabre d'acier) afin depréserver les techniques decoupe du combat réel avec lesabre. La plus grande partiede l'entraînement du

K e n j u t s u

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L

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consiste à pratiquer la technique de lacoupe et à exécuter le kata avec unautre pratiquant. Pour des raisons desécurité, la pratique libre se fait trèsrarement avec le Bokken ou le Katana.Dans certains Ryu, il y a un contact quise fait, généralement de manièrecontrôlée au sein d'un kata.

Kenjutsu no RekishiL'histoire du KenjutsuL'histoire de la culture japonaise est

fortement imprégnée par le sabre. Enfait, l 'un des trois objets qu'unempereur doit posséder pour exercerson autorité est une épée. Ce trésorimpérial a été transmis de générationen génération. L'ensemble des troisinsignes impériaux était constitué del'épée, du miroir et du Magatama(joyau).L'histoire du Japon, comme celle de

nombreux pays qui ont lutté pour leurpetit territoire, est largementdéterminée par sa géographie. L'épéeet son usage ont donc été façonnéspar l'histoire de la terre japonaise et deses populations. La lame est d'abord

devenue une arme de coupe trèsefficace, même contre les armures.Son évolution a ensuite permisl'émergence d'un style particulier desabre japonais. Afin de cultiver et d'améliorer l'épée

comme arme et comme une formed'art, deux conditions étaientnécessaires. I l fallait d'abord unestabil ité suffisante pour que lesforgerons puissent exercer leurcommerce de manière continue. Ilfallait ensuite suffisamment de troublespour que l'on puisse les développer. Etces deux conditions étaient réunies. Lamajorité des batailles légendaires dufolklore japonais eurent lieu en effet àcette époque-là. Dans un premier temps, les batailles

eurent lieu entre la race que nousappelons aujourd'hui des Japonais etles peuples autochtones appelésAïnous ou Emishi (ancêtres du Kazedans le Ryu Bugei). Les batailles étaientterribles. On appelait le chef de l'arméede l'empereur le Taishogun, un nom quiplus tard sera réduit à celui de Shogun.La guerre de Gempei entre le clan

Taira et le clan Miyamoto est un bel

exemple des guerres entre des clansse battant pour la suprématie. Le clanMiyamoto gagna finalement etrevendiqua le titre de Shogun pour sonchef. À la suite de cela, l'empereurdécréta que seul les descendantsMiyamoto pourraient prétendre au titre.À la fin du XIVe siècle, trois grands

généraux, Oda Nobunaga, HideyoshiToyotomi et Ieyesu Tokugawa selevèrent l'un après l'autre et unifièrentle pays sous un seul leadership. QuandTokugawa renversa son dernier rival aucours de la bataille de Sekigahara enseptembre 1600, il unifia le pays sousun gouvernement pour la première foisen 800 ans. Comme Ieyesu pouvaitrevendiquer le sang Miyamoto, il aégalement revendiqué le titre deShogun pour lui et ses héritiers. Samaison se trouvant près de Kamakura,il déplaça le centre du gouvernement àEdo, qu'on appelle aujourd'hui Tokyo.Au cours des 268 années qui

suivirent, le shogunat de Tokugawarégna en paix sur le pays. Et avec lapaix, survint le déclin de la pratiquedu sabre. De petits groupes detraditionnalistes cependant refusèrent

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d'abandonner les anciennesméthodes. Les écrits de ces Kenshireclus sont encore cités aujourd'huicomme des exemples de grandssabreurs. Miyamoto Musashi etTsunemoto Yamamoto sontaujourd'hui encore considérés commedes Kensai (des saints de l'épée) dansle folklore japonais. Avec la grandepaix apparurent les combattants sansemploi ou ronins. Les Tokugawaessayèrent de convertir ces guerriersen bureaucrates pour dir iger legouvernement. Les Tokugawa ontpeut-être gouverné dans la paix, maisils l'ont fait avec une poigne de fer. Unaspect de leur manière de contrôler lemouvement de la société japonaisefut d'établir un système de caste. Il yavait quatre catégories de gens enordre descendant : les samouraïs (laroyauté), les agriculteurs, les artisanset les commerçants. Ceux qui,tradit ionnel lement, étaient desguerriers paysans ne pouvaient plusposséder d'épée ; seul le samouraïpouvait porter l'insigne officiel decette fonction, l'épée. Les Tokugawaont également fermé les côtes du

Japon au monde extérieur, exécutanttous les intrus et ne permettant que lavisite des commerçants portugais, àune seule petite î le près deKagoshima, au sud, une fois par an.De manière générale, le sabre et saprat ique continuèrent de baisserprogressivement pendant tout cetemps. En 1854, les navires américains

entrèrent dans la baie de Tokyo etdemandèrent au Japon de commercerouvertement avec l'Occident.Mais les Tokugawa firent l'objet de

pressions internes pour protéger leJapon. La seule manière de préserverle pays de toute mesure de contrôleétait de rendre son pouvoir à l'empe-reur. C'est ainsi qu'en 1868, lesTokugawa abandonnèrent leur positionet rendirent son pouvoir à l'empereurMeiji, marquant ainsi le début de la res-tauration Meiji. Le Japon était entrédans la révolution industrielle.Les samouraïs furent officiellement

dissous par l'empereur Meiji. Ils furentensuite dépouillés de l'insigne officielde leur fonction : le port des deuxsabres. Cela donna lieu à la dernière

grandeb a t a i l l edu sabre,la rébellionde Satsumaen 1877. Leclan Satsumarefusa d'obéir et com-battit l'armée recrutée parle gouvernement (possédantdes armes modernes) à Kagoshima, ausud. Les samouraïs furent détruits etleur martyre est devenu un symbolepoignant pour les pratiquants du sabre.La période moderne du sabre a été

caractérisée par un déclin encore plusgrand. Les Samouraïs ont été forcés defaire des démonstrations afin d'essayerde gagner un peu d'argent. De nos jours, les arts du sabre sont

de plusieurs types : Ken ou Iai(appelé parfois Batto). En mêmetemps, ils furent divisés en fonctiondes origines des trois familles desarts du sabre : les styles Muso (« vider »), Kage (« ombre ») et Shinto(« nouvelle épée »).

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L'ALIMENTATIONVotre alimentation : la face cachée mais

non moins primordiale de votre évolutionsportive

L'être humain a besoin d'énergie pourse maintenir en vie et pour assurer lesdifférentes activités aussi bien physiquesque mentales de son quotidien. Cetteénergie est fournie par les différentsaliments que nous ingérons et quicontiennent des protéines, des glucideset des l ipides ainsi que desmicronutriments plus communémentdésignés sous le nom de vitamines,minéraux et oligoéléments.

À l'évidence, l'alimentation d'un pointde vue qualitatif et quantitatif doit êtreadaptée en fonction de l'âge, de l'activitéet de la corpulence de l'individu. Ainsi, lerégime d'un sportif doit être équilibré,diversifié et calorique pour répondre à ladépense énergétique, éviter les carenceset contribuer au maintien d'un poidsoptimal, selon le sport pratiqué.

Une alimentation anarchique ouinadaptée aboutira à des conséquencesfâcheuses à plus ou moins longueéchéance :

- Une fatigue accrue- Une baisse de performance- Des risques de blessures- Un manque de concentration- Des entraînements plus importants.Les besoins énergétiques quotidiens

totaux pour de jeunes adultesmodérément actifs sont de 2100 kcalpour une femme et de 2700 kcal pour unhomme. Ces apports énergétiques serépartissent en 15% de protéines, 30 à35% de lipides et 50 à 55% de glucidesde manière générale. Pour les pratiquantsde sports de combat, il est recommandéd'élever les apports énergétiques pourchaque individu en fonction notammentdu sport pratiqué.

Ainsi, chez des sportifs de bon niveau,un apport calorique quotidien de 3000kcal semble être un minimum. Larépartition doit elle aussi être adaptée,notamment pour élever la proportion deglucides. Chez les sportifs s'entraînant demanière très régulière, les apportsquotidiens sont répartis en 55 à 60% deglucides, 15% de protéines et 25 à 30% de lipides.

L'alimentation du pratiquant de sports de combat sur le planqualitatif

Pour les glucides, il faudra privilégierles sucres lents contenus dans lesaliments les moins raffinés, c'est-à-direles produits céréaliers complets commele pain complet, les pâtes complètes, leriz complet et éviter les aliments trèsraffinés comme le pain blanc, le sucreblanc, les gâteaux, etc.

Au chapitre des lipides, on distingue 3 grandes classes d'acides gras : lesacides gras saturés, les acides gras mono-insaturés et les acides gras polyinsaturés.

Pour la ration lipidique, la répartitionsuivante est conseillée : 25% d'acides grassaturés, 60% d'acides gras mono-insaturés et 15% d'acides graspolyinsaturés. Pour ceux-ci, il est conseilléun apport équilibré en acides graspolyinsaturés de la série oméga 6 et oméga3. Il faudra donc privilégier un apportd'oméga 3. Ceci est particulièrementimportant chez les pratiquants de sports decombat, car ces acides gras ont des rôlesimportants au niveau du fonctionnement ducœur, des muscles, mais aussi au niveaud'autres tissus (cerveau, intestins…).

Les protéines sont constituées d'acidesaminés et doivent être privilégiées enquantité suffisante dans l'alimentation carelles jouent un rôle essentiel dansl'entretien du cerveau et du tissumusculaire. Il faut donc leur accorder uneplace essentielle pour atteindre uneperformance cognitive et physiqueoptimale.

Un autre aspect qualitatif important àmentionner est la présence desmicronutriments dans les aliments, c'est-à-dire leur teneur en vitamines, minérauxoligo-éléments, polyphénols… En effet,ces micronutriments sont nécessairespour maintenir un bon équilibre dansl'organisme. Par exemple, lesantioxydants comme les polyphénols, lesvitamines C et E ou le sélénium sontindispensables pour neutraliser lesradicaux libres produits en permanencepar nos tissus.

Toute déficience de l'un de cesmicronutriments peut avoir desrépercussions sur notre organisme etdonc sur notre capacité à nous entraîner.Avec le risque de compromettre laperformance. C'est notamment le caspour le fer ; en effet, beaucoup depratiquants ont des taux de ferrelativement bas, notamment chez lesfemmes. Cela a un impact direct sur laperformance.

Notons que le mode de cuisson desaliments peut influencer leur teneur finaleen micronutriments.

À bannir les fritures et les cuissons tropprolongées. I l est recommandé deprendre 4 repas par jour : deux principaux(déjeuner et dîner), ainsi qu'un petitdéjeuner copieux et une collation prise aumoins 1 h, voire 2 h, avant l'entraînement.Les apports en eau se feront en petitesquantités pendant les repas et trèsrégulièrement entre les repas.

LE SOMMEILNous disposons tous d'une horloge

interne qui conditionne notre rythmed'éveil et de sommeil. Ce rythme setraduit par une modification de latempérature du cerveau au cours des 24heures : elle baisse le soir, lorsque nousavons sommeil et remonte le matinlorsque nous sommes bien éveillés.

I l est prouvé que le niveau desperformances sportives est conditionnépar cette variation cyclique de latempérature. La période la plus propiceaux exploits se situe en fin de journée,

c'est-à-dire au moment où le corps est leplus chaud.

L'activité musculaire du sportif estégalement productrice de beaucoup dechaleur. Ainsi, l'échauffement du sportifstimule sa vigilance et c'est pourquoi, ilest difficile de s'endormir après un stressou un effort prolongé.

Par contre, les entraîneursrecommandent la pratique d'unentraînement régulier dans la journée (etplutôt le matin), car cela est trèsbénéfique au sommeil nocturne.

Il est établi que la pratique du sportaméliore l'eff icacité du sommeil etl'adaptation aux décalages horaires.Inversement, la privation prolongée desommeil abaisse la température du corpset entraîne une réduction marquée desperformances sportives.

Les interactions entre le sport (et latempérature) et le sommeil s'exercentdonc dans les deux sens.

Ainsi, en connaissant le moment du picde performance, un athlète peut devenircapable de d'influencer son rythme detelle manière que ce pic coïncide avecl'heure de la compétition.

En pratique, on peut déduire de ce quiprécède deux grands principes généraux :

1/ Le sommeil a un rôle capital dansnotre hygiène de vie

La parfaite gestion du sommeilnocturne, de la sieste et del'échauffement sont des élémentsfondamentaux de la préparation de lacompétit ion. Le sportif ne doit pasnégliger les aspects positifs de sonrythme de vie en vue du maintien de sesperformances. À retenir : la régularité del'heure du réveil influe directement sur laqualité du sommeil.

2/ Priorité au sommeilLa sieste est une période de sommeil

complémentaire et optionnelle qui est trèsbénéfique en cas de somnolence diurneexcessive, mais qu'il faut utiliser à bonescient, sans en abuser. Elle constitue unatout précieux en cas de privation desommeil, mais il convient d'en connaîtreparfaitement les indications et les effetsindésirables. Chez le sportif, la sieste peutêtre déconseillée, car trop de sommeilfatigue. Chez le mauvais dormeur, ellepeut conduire à l'insomnie... Le sportif àla recherche de performance doit bienconnaître son rythme individuel desommeil de manière à savoir adapter son comportement aux contraintesextérieures.

EN CONCLUSIONLa parfaite gestion du sommeil

nocturne, de la sieste et del'échauffement sont donc des élémentsfondamentaux de la préparation à lacompétition. Mais il convient égalementd'accorder de l'attention à d'autresparamètres tout aussi importants :l'alimentation, la motivation, un cadre devie agréable, un entourage favorable et unoptimisme à toute épreuve. Tous cesfacteurs contribuent à une réussiteoptimale des performances sportives.

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Retourner la force del'adversaire contre lui

ÉTAT D'ESPRITVous êtes 4e dan, donc un ancien

du Krav Maga, vous êtes un adepteinconditionnel de cet art martialisraélien et vous le représentez avecfierté, car aujourd'hui le Krav Magasymbolise à vos yeux un sportcomplet, une façon d'être, une façonde vivre. Le Krav Maga est un art quiaide à sauver des vies.

BUT À ATTEINDRE L'humilité...

1) Interrogation sur le programmedes ceintures précédentes

2) Examen sur la manièred'enseigner

3) Combat contre plusieursadversaires non armés

4) Combat contre plusieursadversaires armés

5) Techniques de self-défense enposition assise

6) Ateliers successifs en courant encercle avec alternance d'efforts.

7) Self-défense au solAmener l'adversaire sur les genoux

et les mains, enrouler son bras avecnotre jambe, puis partir en rouladepar-dessus son dos en attrapant aupassage son bras pour terminer enclef de bras avec le contrôle de sonautre bras dans mes jambes.

8) Projection sur individu arméToute personne qui tombe a pour

réflexe immédiat d'ouvrirautomatiquement les mains pouramortir sa chute. S'i l s'agit d'unagresseur, à l'évidence il va lâcher sonarme, sa grenade ou son détonateur.Par conséquent la projection sur unindividu armé a pour effet immédiatde lui faire lâcher sa prise et ainsi dele neutraliser rapidement. 9) Travail en binôme pour

évacuation d'un individu dangereux,récalcitrant

10) Travail à trois pour évacuationd'un individu dangereux ourécalcitrant

11) Fouille d'un individu arméBien procéder étape par étape,

faire une fouille consciencieuse etmét icu leuse , tout en res tantv ig i lant quant à une éventue l leréact ion de not re te r ro r i s te enpleine fouille.

12) Technique pour traverser unefoule hostile

Bien enfoncer la tête dans lesépaules et se servir d'un bras pourtaper du coude et de l'autre pourtaper du poing.13) Évacuation VIP en passant

devant ou en second plan pouramener le VIP dans le véhicule

PROTECTION VIP : LES 5COUVERTURES DE VIP

Un garde du corps doit en premierlieu chercher à sauver la vie de sonclient et donc pour cela, il ne faudraplus s'efforcer de le défendre, maisplutôt de le protéger en se mettant enbouclier devant lui, en prenant mêmele risque de recevoir une balle à saplace. Quand vous serez amené à ledégager, faites-le de manièredynamique et énergique, quitte à luifaire un peu mal et retenez ce principeincontournable : en cas de crise, votreprotégé doit s'en référer totalement àvous, car vous êtes le seul habilité àsavoir prendre les décisions quis'imposent pour se sortir d'unesituation grave.

a) Amener en arrièreb) En appui sur son épaule + coup

de pied directc) Amener en vrille à l'arrièred) Pousser le bras à 90°Amener au sol et amener le VIP

dans le véhicule.

14) Position de tir israéliennea) De faceb) Sur un genouc) Sur le dosd) Sur le ventre

15) Défense contre attaquesmultiples aux couteaux.

16) Défense contre mencacepistolet de face en ayant les mainsattachées dans le dos.

LES 15 PRINCIPES DUKRAV MAGA1. La défaite n'est pas

envisageable, la victoire n'est pas unexploit, mais une habitude.

2. La sueur évite le sang.

3. Fatiguez le corps pour reposerl'esprit.

4. Le chemin le plus court pour unmouvement sera toujours lemouvement linéaire parfait.

5. Douceur, souplesse, flexibilité.

6. La détermination pour « entrer ».

7. Faire ce qui est possible, maisavec justesse et détermination.

8. Bats-toi pour sauver une vie.

9. Atteindre un niveau suffisammentélevé pour ne pas avoir à tuer.

10. Casser la distance avecl'adversaire.

11. Retourner la force del'adversaire contre celui-ci.

12. Apprendre à « lire » l'adversaire.

13. Défense spécifique contre uneattaque spécifique.

14. La force des frappes et descoups de pieds est conservée dans lemouvement de retour.

15. Le Krav Maga est enseigné enhébreu exactement comme le Judoest enseigné en japonais, dans lalangue originale de l'art.

PROGRAMME D'ENSEIG-NEMENT PÉDAGOGIQUE1. Le salut et présentation du thème

du jour.2. L'échauffement du corps de haut

en bas adapté en fonction del'exercice enseigné du jour.3. Étirements (stretching) au niveau

des jambes.4. Travail physique (pompes,

abdominaux) en fonction descapacités de l'ensemble des élèves.5. Shadow boxing travail dans le

vide de tous les coups etcombinaisons connus en souplesse.6. Chutes roulades, bon pour le

cardio (tombé, relevé) + endurcissementdu corps.7. Enseignements de l'exercice du

jour.

PÉDAGOGIE DEL'ENSEIGNEMENTA. RÈGLE DE SÉCURITÉ DANS

LA SALLEB. CONDUITE DEL'INSTRUCTEURLa tenue : tee-shirt rentré, tenue

propre…La ponctualité : arrivée une demi-

heure minimum avant le début ducours pour contrôler la salle etaccueillir les élèves en tenue.

Le charisme : présence sur letatami, respecter et se faire respecter.

L'élocution : parler voix à haute etintelligible et mettre du rythme dans lecours.C. PROCESSUSD'ENSEIGNEMENT

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1. La démonstration rapide à droiteet à gauche (vente de l'exercice, pourque l'élève marque de l'intérêt auxexplications données)

2. Le ralenti sans explications àdroite et à gauche

3. Le décomposé avec explicationsà droite et à gauche

4. « Yavesh », travail seul face aumiroir temps par temps avecréduction des temps* au fur et àmesure

5. Travail en ligne « a » et « b » parétape : « a » attaque, « b » défend etinversement

6. Travail Bezougot deux par deux7. Travail de l'exercice au sein d'une

application8. Questions sur l'exercice en fin de

cours.

* Réduction de temps : exempleexercice en 4 temps : temps 1 et 2 deviennent 1, et temps 3 et 4 deviennent 2, et ensuite les temps1 et 2 obtenus au premierraccourcissement deviennent 1 seultemps.

D'ABORD PRATIQUER LEKRAV MAGAPUIS VIVRE LE KRAV MAGA

Vous vous démarquez de la normehabituelle des hommes, car vous êtesexpert dans un art martial très prisé,un système de self-défense réputémondialement pour son efficacité. Dece fait, vous ne passez jamaisinaperçu et votre réputation vousprécède partout où vous allez, parconséquent, faites en sorte que cetteréputation soit positive et digne delouanges.

En effet, déjà en tant queprofesseur vis-à-vis de vos élèves,mais davantage en tant que personnequi se démarque dans la sociétégrâce à ses capacités atypiques, vousvous devez d'être un exemple debonté et de courtoisie.

Les yeux sont constammenttournés vers vous, autrement dit versvotre façon de marcher, de vous vêtir,de vous exprimer, de manger, etc.Vous devez donc toujours agir avechumilité et classe.

Il y a un vieil adage qui résume celaainsi :

Certaines personnes courent aprèsles honneurs et les honneurs lesfuient, tandis que d'autres personnesfuient les honneurs et les honneursleur courent après.

Vous savez qui vous êtes, car autravers de vos entraînements intensifs,vous avez atteint vos limites et voussavez ce que vous valez, donc vousne serez pas comme ces personnes

qui cherchent la bagarre pour un ouiou pour un non afin de mesurer leurforce contre n'importe qui.

Comme il est dit dans les Maximesdes Pères :

Qui est l'homme fort ? Celui quimaîtrise ses passions.

Qui est l'homme sage ? Celui quiapprend de tout homme.

Qui est l'homme riche ? Celui qui secontente de ce qu'il a.

Cela signifie, qu'à votre échelon,lorsque quelqu'un vous insulte, votreforce se mesurera dans votrecapacité, justement, à ne pas lui taperdessus et ne pas vous rabaisser à sonniveau, en gardant la maîtrise de vosémotions. Vous n'avez rien à prouver,c'est cela votre vraie force.

De même, lorsqu'un élève en pleincours vous fera une remarquejudicieuse, vous ne la réfuterez paspar orgueil de ne pas y avoir pensévous-même, bien au contraire, vous leremercierez et lui demanderezd'approfondir son argument, afind'apprendre un nouvel enseignement.

Si vous voyez une écoleconcurrente à la vôtre s'ouvrir, vousn'éprouverez pas de la jalousie et ne lasalirez pas avec des critiques acerbesafin d'assurer la pérennité de la vôtre,au contraire, vous vous réjouirez quele sport que vous aimez tant puisseencore plus se propager grâce à cettenouvelle école, car vous savez que :

Tout vient du ciel, Dieu donne tout.Ce qui a été décidé pour vous, vous

sera dû.Ce qui devra vous être pris, le sera

de toute façon.

DE GRANDESCAPACITÉS IMPLIQUENT DE GRANDES

RESPONSABILITÉSI l ne faut pas uti l iser votre

connaissance du Krav Maga pourfaire le mal, mais bien au contraire,pour la mettre au service de lasociété. Ainsi, vous serez en mesured'intervenir pour aider autrui endésamorçant des situations de crise,éviter un début de bagarre oudéfendre physiquement une victime.

Attention, avoir peur est une chosenormale et légitime, ceux qui n'ont

aucune crainte sont des fous et desinconscients. La qualité essentielledans la self-défense est le courage, ilvaut mieux dire : « Oui j'ai peur, maisj'y vais quand même, car on comptesur moi », plutôt que de crierbeaucoup, épater la galerie etfinalement ne rien faire. Le vraicourage réside dans l'action réfléchie.

Un expert en Krav Maga est unavant tout un gentleman.

CONCLUSIONVous voilà en fin de formation, vous

avez suivi la méthode d'apprentissagedu Krav Maga par Alain Cohen. Cetenseignement spécifique, commenous vous l'avons indiqué dès lepremier chapitre, a pour vocation devous accompagner pas à pas, aussibien physiquement que moralement.

L'évolution logique de votreapproche du Krav Maga doit se faireprogressivement, en plusieurs étapescomme vous avez pu le constater àchaque début de ceinture dans lesrubriques « état d'esprit » et « but àatteindre ». Pour bien assimiler cemode de travail et le rendre inhérent àvotre pratique, nous vousrecommandons de relireplusieurs fois ce manuel.

La méthode mise aupoint par Alain Cohenest un outilindispensablepour laréussite dec h a q u epassaged eceintures,p o u rfaire

le point sur lestechniques de base ainsi que pourvotre entraînement au quotidien.Cette formule réaliséeconsciencieusement selon les règlesdu Krav Maga authentique vous aiderapar ailleurs à démystifier d'éventuellestechniques en vogue proposéesrécemment ou aperçues furtivement.

Pour conclure, nous tenons à vousféliciter d'avoir suivi cette méthode,nous vous remercions de votreconfiance et nous espérons que ceprogramme complet sera pour vous une aide précieuse dansl'apprentissage et la pratique régulièredu Krav Maga.

CHALOM, Alain Cohen

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« UN EXPERT ENKRAV MAGA EST UN

AVANT TOUT UNGENTLEMAN. »

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

David Arama est le fondateur de laKapap & MMA Organization qui combineles concepts les plus avancés de self-défense issus des programmes destinés

aux unités spéciales de l'armée israélienneet les techniques de MMA appliquées àdes scénarios réels. Dans ce premiertravail, Arama partage avec nous son

intense expérience d'entraînements avecles Forces de défense israélienne et anti-terroriste. Il est accompagné par Maor

Bashan, instructeur chef de Krav Maga duGroupe anti-terroriste israélien et pourvu

lui aussi d'une solide expérienceprofessionnelle en matière d'entraînementdes membres de l'armée dans le mondeentier. Avec eux, nous étudierons en détail

les techniques de désarmement depistolet, de désarmement de couteau,d'arrestation et de contrôle d'individusagressifs, nous verrons des exercicesd'entraînement, des exercices de

mentalisation et de réaction et le travailavec le Spikey, un nouvel outil efficace deself-défense. Deux experts de premierordre pour ceux qui aiment affronter la

dureté du combat réel.

Ce qu'on appelle les attaques vicieuses, ce ne sont pas les attaquesfranches et directes que nous pratiquons habituellement, mais plutôtcelles réalisées par les professionnels du combat de rue. Ils saventque les victimes peuvent s'attendre à certains types d'attaque etvont, pour cela, les modifier pour qu'elles deviennent plus courtes,surprenantes et mortelles. Dans ce nouveau DVD du maître AlainCohen, nous étudierons comment les arrêter avec nos techniquede Krav Maga : menaces avec revolver dans le dos, dans la nuque,avec les mains attachées, étranglements, saisie Double Nelsondans le dos, diverses situations d'attaque et de menace aveccouteau quand l'individu est tout près et que nous sommes au sol,

exécutions avec couteau ou pistolet, attaques de plusieurs agresseurset exercices de fluidité pour appliquer correctement les clés de bras. Un

travail qui ne cherche donc pas la qualité technique, mais l'efficacité carnous nous battons pour notre vie en fin de compte et notre objectif, c'est que,

finalement, l'agresseur se retrouve par terre et que nous puissions lui échapper.

Tous les DVDs produits par Budo International sontscellés au moyen d’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sur support DVD-5, formatMPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVDne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

NOUVEAUTÉS

DU MOIS!!!

REF.: • PGRAP-2Tout comme le Judo, aujourd'hui, le BJJ ou leGrappling ont été adoptés comme méthode

d'entraînement de la part de corps de sécuritéde divers pays. Ce sont tous des systèmesbasés sur les projections, les contrôles et lessoumissions qui, en plus d'avoir fait preuve deleur efficacité, offrent la possibilité de respecterles préceptes légaux qui obligent à réduire sansblesser. Ce deuxième travail des professeursDaniel et Eduardo García se centre sur lescombinaisons techniques et tactiques deGrappling policier face à des agressions

indéterminées ou aléatoires. Avec eux, nousanalyserons les applications technico-tactiquesdu Grappling policier, combinées avec l'usagede l'équipement : arme à feu, bâton policierextensible, kubotan et menottes comme

élément de réduction ; les récupérations de laposition debout à partir du sol, dans différentessituations, ainsi que les ajustements de celle-ci.Explications détaillées suivant les bases dusystème, avec uniforme et équipement etterminant avec le sujet menotté. Un travailinédit dans les systèmes d'intervention

policière.

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out le monde sait que le Muay thaïlandais estun art martial qui a plus d'une étudeapprofondie des techniques de coude, à telpoint que ses pratiquants sont devenus devéritables experts dans l'usage de cette arme

naturelle de grande portée.Les coudes sont un Nak Muay puissant, comme des

couteaux ou des poinçons. I ls sont capables deprovoquer des blessures graves à l'adversaire et toutpratiquant de Muay se met en position pour pouvoir seservir de ses coudes efficacement que ce soit àl'offensive ou à la défensive, indépendamment de sastructure physique. Les coudes, en outre, ne s'utilisentpas seulement dans tous les aspects de l'attaque et dela défense, mais également pour bloquer, attraper etdévier pour triturer. En ce sens, le coude n'inclut passeulement la proéminence osseuse, mais également unepartie de l'avant-bras.

Parmi les nombreux systèmes d'entraînement utiliséspar les maîtres thaïlandais pour entraîner les pratiquant àl'usage des techniques de coude, le plus connu consisteà frapper de manière répétée des instrumentsspécialisés, en premier lieu les sacs de frappe, les paoset les pattes d'ours.

Mais les techniques d'impact ne constitue qu'unepartie de la préparation nécessaire pour devenir unexpert dans l'art de l'utilisation des coudes, le reste dela formation à réaliser consiste à :

a) Pratiquer les attaques avec un camarade.b) Réaliser des séquences prédéterminées rien

qu'avec des techniques de coude.De fait, ce dernier exercice a pratiquement

disparu des méthodes utilisées par le Muay,aujourd'hui Kru, et seules quelques écolestraditionnelles, comme celle du maîtreTubtimtong Sane, continuent d'entraînerrégulièrement ses élèves à l'usages des coudesdans le combat à travers la pratique constantedes formes Ram Muay. De la même manière,les programmes techniques de l'InternationalMuay Boran ont toujours mis l'accent surl'étude et la pratique de ces formes etrécemment, plusieurs stages ont étéconsacrés à la recherche en la matière.

Les exercices élémentaires sontdestinés à enseigner à l'élève àautomatiser l'usage du coude après leshuit trajectoires principales d'attaque.Ces exercices mettent en évidentl' importance d'uti l iser unmouvement de rotation deshanches autour de l'axe centraldu corps pour permettre detransmettre aux armes l'énergieprise de la terre à travers uncoup de hanches puissant etrapide. On ne peut y parvenir

qu'à travers une coordination parfaite des mouvementsdes jambes et du reste du corps.

Avec l'évolution de son niveau technique, l'élèvecommencera la pratique des formes au-dessus ducoude, qui util isent d'autres armes naturelles encombinaison avec les coups de coude. La difficulté àsurmonter dans cette phase, c'est l'acquisition de cemouvement naturel des formes pour pouvoir imprimerune grande accélération aux différentes armes utiliséesen même temps (par exemple le coude et le genou),sans trop exagérer les actions comme les attaquesimprévisibles et dès lors impossibles d'intercepter.

En ce qui concerne l'énergie nécessaire, vous serezimpressionnés par la puissance obtenue au moyen de lacontraction explosive des muscles des jambes et dutronc conjointement à la projection décisive et précisedes armes du Nak Muay contre l'ennemi.

TLes méthodes pédagogiques

traditionnelles pour les coups de coude

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ANGLAIS SEULEMENT

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2012 Arnold SportsFestival

L'Arnold Sports Festival fut un succès,avec plus de 180.000 personnesprésentes. Cette année, à Columbus,Ohio, Arnold Schwarzenegger s'est sentiparticulièrement jeune et plein de viequand une imposante statue musclée enbronze, de plus de deux mètres de haut,fut inaugurée et consacrée en sonhonneur à l'extérieur de l'enceinte duFranklin County Veterans Memorial, levendredi 2 mars 2012. La statuereprésente un jeune Schwarzenegger de32 ans, au sommet de sa longue carrièrede champion, dans une pose decompétition parfaitement exécutée. Lastatue a été réalisée par l'artiste RalphCrawford, qui a acheté les droitsd'auteur pour pouvoir en faire des copieset les exhiber dans le monde entier. Lejour de l'inauguration, étaient présents,parmi un grand nombre d'invités,monsieur Lorimer, promoteur d'ArnoldSports, le gouverneur d'Ohio et le mairede Columbus.

Arnold déclara dans son discours : « Jesuis fier d'avoir une statue dans un muséede ma ville en Autriche et maintenantdans le bâtiment à la mémoire desvétérans en Ohio. Aucun pays, aucunedictature, aucun empire, aucun systèmeféodal n'a jamais été aussi puissant niaussi important que les États-Unis et cela,

grâce aux hommes et aux femmescourageux qui se sont battus pour fairede ce pays la plus grande démocratie dumonde. Merci beaucoup, je reviendrai. »Après son discours, il posa pour lesphotos avec le public.

Cette année comme toujours, l'ArnoldSports Festival a attiré plus de 180.000personnes qui assistèrent à 40 types desports différents. Le festival réunit plusde 175.000 admirateurs de plus de 35 pays. Au cours des 4 jours que durale festival des sports, on a pu voir : 700 stands de l'exposition, lechampionnat du monde de culturisme,Miss International avec Yaxeni Oriquen-Garcia qui remporta la première placepour les États-Unis, FitnessInternational, culturisme, BikiniInternational, Arnold 5K Pump & Run,Arnold MMA, Karaté, Boxe, Wrestling,Judo, Arm Wrestling, Art, concoursd'animatrice, Escrime, sports, festival ducinéma, gymnastique, Grappling,concours de costauds, tennis de table,athlétisme, haltérophilie, danse, Zumbaet bien d'autres choses.

Parmi les sports les plus trépidants decette année, il y eut l'homme le plus fortdu monde, 1135 livres (514 kg)soulevées du sol et le défi de la saisie.Les compétiteurs devaient utiliser unemain pour attraper des objets lourds dusol et les déposer sur une haute étagèresans les faire tomber, des objets tels que

des barres de 50 livres (22 kg), desbarres doubles, des outils pesants, despierres ; ou encore déchirer desannuaires téléphoniques à mains nues.Et bien sûr, les championnats debodybuilding masculin et féminin furentfantastiques. Le travail acharné et ladétermination qu'il faut avoir pourconserver une telle forme estinimaginable. En poids lourds, lapremière place de bodybuilding masculina été remportée par Stefan Havik deSlovaquie. Le samedi 5 mars était legrand jour, tous les événements sportifsles plus important eurent lieu ce jour-là.Plus de 3000 concurrents participèrentau Arnold Martial Arts Festival dans 23disciplines martiales. Terrence « Tokey »Hill, 6 fois champion national, fut ledirecteur de cet événement ces troisdernières années, i l a des annéesd'expérience derrière lui. Une bourse de2000 dollars a été remise aux meilleursjeunes artistes martiaux. Tokey Hill remità Don Maddsen, le fondateur etprésident de l'American Karate DoUnion, le Life Achievement Award.

Ce fut fantastique de voir tous lesconcurrents exécuter leur meilleurskatas, combattre, faire du wrestling, dela boxe et autre. Parmi les personnesprésentes, se trouvaient Marc Hammer,champion du monde de l'UFC, JamesDouglas champion du monde de Boxepoids lourds, l'acteur Chuch Zito et tous

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Texte et photos : Grand Master Maurice Elmalem

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les combattants de StrikeForce. Plus tard dans la soirée, nousavons assisté à la StrikeForce Fight Night au Nationwide Arena.

I l y eut neuf combats et le principal événement fut lechampionnat du monde féminin poids coq entre Maeisha Tate etRonda Rousey. Les résultats furent les suivants :

• Ryan Couture l'emporta au deuxième round contre ConorHeun.

• Pat Healy l'emporta par soumission au troisième round contreCaros Fodor.

• Roger Bowling gagna contre Brandon Sailing. • Sarah Kaufman fit un grand travail et l'emporta sur Alexus

Davis. • En poids moyen, Ronaldo “Jacare” Souza, deux fois champion

du StrikeForce, l'emporta sur Bristol Marunde. L'événement futretransmis en direct dans l'émission Showtime Sports.

• Lumumba Sayers l'emporta au premier round contre ScottSmith.

• Au troisième round du combat des mi-moyens, Kazuo Misakidu Japan, champion du monde du Grand Prix, gagna contre PaulDaley.

• Dans le combat des légers, Josh Thomson, précédentchampion, l'emporta sur KJ Noons.

• Et finalement, dans le combat féminin de 5 rounds pour le titreen poids coq, Ronda Rousey fit un travail incroyable en combinantses habiletés de MMA et de Judo et remporta le t itre dechampionne du monde à la quatrième minute du premier roundavec un soumission. Ronda fut également médaille de bronze auxJeux olympiques de 2008.

Une fois de plus, tous nos meilleurs vœux à tous les lauréats,visiteurs et invités de 2012, et à tous ceux qui ont participé à cetexceptionnel Arnold Sports Festival

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Les prix Les pLUs prestigieUx dU monde mArtiAL

« Unité, Qualité, Honneur »Quand les bons se réunissent… avec les bons

Avec l’appui de la ville de Valencia et de sa mairie.

OCTOBRE

Comment être nominé ? Vous pouvez prendre contact avec l'organisation aux adresses mails suivantes : [email protected]@gmail.comIl existe deux manières d'accéder à une nomination. 1) Être présenté par quelqu'un qui déjà a été introduit précédemment au Hall of Fame.

2) Envoyer au maître Santiago Sanchis (Apartado de correos 1767, Valencia 46080 - Espagne) le récit des mérites de la propre carrière martiale,les titres, dan, curriculum, etc. Il doit s'agir de certificats authentiques et vérifiables. N'importe qui peut-il assister au dîner de gala ? Tout pratiquant d'art martial, maître, élève ou proches, peut assister au dîner d'hommage

moyennant le paiement préalable de son couvert et son acceptation par le conseil d'administration. C'est une occasion magnifique de connaîtrede près les grands maîtres qui assistent chaque année. Il est également possible de s'inscrire au stage au cours duquel, chaque année, différentsgrands maîtres partagent tatamis et enseignements. Nous devons cependant ajouter que le nombre de participants est limité et quel'organisation se réserve le droit d'admission. Le respect d'un certain protocole est exigé, il sera expliqué dans un mail informatif sur demandedes intéressés.

Vendredi 26 : 19h. Conferencia Alianza Internacional "Policias del Mundo" iwpa e icpse21h. Dîner ICPSE et IWPA

Samedi 27 : 10.30 Cours magistral, 4 Grand Masters.21.30h. Dîner de gala du Hall of Fame 2012

Dimanche 28 : 11h. tournée Albufera et paella Torres-Torres.Prix : Contacter l’organisation.Information pratique :Endroit : Hôtel ABBA ACTEON, Valencia, Espagne. C/ Vicente Beltrán Grimal, 2 – 46023 Valencia – Espagne. Tél +96 331 07 07 • Fax +96 330 22 30 • Émail : [email protected] existe des prix d’hôtel spéciaux pour les participants à l’événement. Les chambres bloquées par l’organisation pour les participants sont en nombre limité, leur

réservation par ceux qui le souhaitent doit donc se faire le plus rapidement possible.

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D'où vient réellement le WingTsun ?Depuis quelques années, quand on

ouvre un livre de WingTsun (de n'importequelle branche), on trouve quelquesbrèves notes sur l'origine du style.Il semble y avoir une version acceptée

par l'immense majorité des écoles quantà la manière dont apparut ce styleformidable. Il semblerait qu'une nonnebouddhiste appelée Ng Mui enseigna àune jeune fille appelée Yim Wing Chun (« louange du printemps radieux ») unesérie de mouvements de « Boxe chinoise» qui l'aidèrent à battre un tueur local quivoulait faire d'elle son épouse contre savolonté.C'est sans doute une version très

romantique qui permet d'expliquerbrièvement (et sans entrer dansbeaucoup de détails) d'où vient leWingTsun et surtout de donner uneorigine « particulière » à un style quin'avait pas beaucoup de poids en Chine.Nous pensons que le WingTsun était unstyle sans présence sociale si nous lecomparons à d'autres. Jusqu'à lapremière moitié du XXe siècle, il étaitpratiquement inconnu et considérécomme un style « secret ».Mais en réalité, si nous observons d'un

autre regard comment ont surgi les stylesde combat, il est difficile de croire qu'unstyle surgisse à un moment concretcomme une fleur apparaissant dans unchamp. Autrement dit, il est très difficilede concrétiser le moment exact de lacréation du WingTsun et surtout un styleen lui-même conclu, complet et parfait.Aucune activité humaine ne naît pargénération spontanée et n'apparaîtcomplétement développée dès le début.Tout naît, grandit et finit par mourir. Toutsurgit d'un substrat antérieur, de quelquechose qui existait préalablement et quiacquiert progressivement une maturité etchange continuellement et quand il cessede le faire, i l disparaît. Pensez auxautomobiles et comparer les derniersmodèles de Formule 1 et les voitures dudébut du XXe siècle.Certains experts du WingTsun

voulurent concrétiser et en savoir un peuplus sur l'origine du style que nouspratiquons. Peut-être le grand maîtreLeung Ting est-il l'un des plus constantsquant aux études sur l'origine des artsmartiaux chinois et du WT en particulier.Grâce à ses voyages et aux consultationsd'anciens maîtres d'arts martiaux, il enarriva à des conclusions qui, en toutecertitude, se rapprochent plus d'uneversion réelle et moins romantique del'origine de ce style (consultez son œuvre« Roots of WingTsun).Le grand maître Leung Ting propose

une théorie qui, d'après moi, a beaucoupplus de possibilités de s'approcher de laréalité. La raison et l'origine ne

m'intéressaient pas plus que cela, mais ilse fait que l'origine de ce style marque unchangement radical dans la conceptiondu combat et d'après moi, cette origineconditionne le travail et la philosophie du style.Cette connaissance est en outre très

intéressante car elle nous oriente en cequi concerne le caractère technique etstratégique de notre style et la manièrede considérer notre entraînement pourl'améliorer. Ce sont, d'après moi, lesmotivations les plus importantes pourchercher l'origine du style que nouspratiquons. Connaître notre passé pourconcevoir notre futur. Dès lors, il était unefois en Chine…On attribua à la nonne Ng Mui la

création de divers styles. Il sembleraitqu'elle fut une experte des styles « doux »,plus concrètement du Weng Chun BacHoc, le style de la Grue Blanche du WengChun (Weng Chun est un district de larégion de Fukien).La légende raconte que Ng Mui

s'inspira, pour créer ce qui fut ensuiteappelé WingTsun, de la lutte entre unegrue et un renard. Personnellement,l' idée qu'en observant simplementpendant un moment lecomportement desanimaux, on puisseinventer quelque chosed'aussi sophistiqué que leWingTsun me paraîtinvraisemblable.Le grand

maître Leung Tingfit connaissanceen Allemagned'un maîtreThaïlandais appeléS u n t h u sS u p a s t u r p o n g ,ancien championde Muay Thaï, quipratiquait un ancienart martial de sonpays, le style LimLong (ce qui signifie« singe volant »). Cetart martial sedéveloppa dans larégion frontière entrela Thaïlande et laChine, une régiontoute proche del'endroit oùtraditionnellement onsuppose que se réfugiaNg Mui.À la grande surprise

du grand maître LeungTing, le Lim Longprésentait 70% decoïncidences techniquesavec le WingTsun. Ce nepouvait pas être unhasard. Par la suite, ilapprit que dans cette

région de Chine, le mot pour appeler unecertaine espèce de singe et celui que l'onutilisait pour dire « renard » étaient trèssemblables, presque identiques etquelqu'un ne dominant pas ledialecte aurait pu facilement lesconfondre (c'est unecaractéristique de la languechinoise où il y a un tas de motshomophones qui, bien qu'ayant unsens distinct, se prononcent de lamême manière). Ce fut comme unerévélation parce qu'alors la légendede la lutte de la grue et du renard neserait rien d'autre que le symbole de lalutte de la grue et du singe, autrementdit, de la lutte entre le style Weng ChunBac Hoc et le Lim Long. Ng Mui, en tantque représentante du style de la Grueblanche, réalisa donc un combat ou unéchange technique avec un représentantdu style du Singe volant. Le résultat fut lacréation d'un style hybride qu'elletransmit ensuite à Yim Wing Chun. Cenouveau style avait des caractéristiquesrévolutionnaires, totalement différentesdes styles de l'époque.Il avons ici une connexion entre le

WT et les arts martiaux

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thaïlandais qui explique certaines similitudes entre le WTet le Muay Thaï dans le travail des coudes et des jambes,très différent de celui des autres styles chinois et plussemblables à celui d'autres styles thaïlandais.L'une des caractéristiques de ce nouveau système était

que la technique et la stratégie étaient nettement au-delàde la force brute, c'était le développement de la forceélastique qui était le moteur du système de combat.Il y en a même qui insinue que la nonne Ng Mui n'était pas

une femme mais un homme très petit, très mince, de peu deforce. Évidemment, ce détail a peu d'importance, bien qued'après moi, il s'agissait bien d'une femme. En premier lieuparce que la société chinoise était extrêmement machiste etqu'aucune personne saine d'esprit n'attribuerait son style de

Kung-Fu au génie d'une femme s'il n'en était pas vraimentobligé par la vérité. En outre, il y a des éléments techniquesqui l'appuient tels que le système de pas, les attaques enrafale, l'usage de techniques définitives, le travail de l'énergieélastique et de la relaxation, etc.Comme vous pourrez le vérifier, il est très difficile de

déterminer une histoire concrète en se basant sur lestémoignages oraux de certaines personnes, sur des faits

qui se produisirent il y a plus de 300 ans. Ce que fit NgMui est en soi une révolution. Pensez que dans la Boxechinoise, les styles étaient indépendants les uns des autres.Pour une simple question de survie, personne ne montrait àd'autres ce qu'il faisait. Leur vie pouvait en dépendre.

D'après moi, cela a réellement beaucoup de sens. Etévidemment, plus que la version romantique de l'origine duWingTsun.

Que ce soit vrai ou pas (je crois que nous ne sauronsjamais certaines choses), ce que j'aimerais vous

commenter, c'est combien son origine représentaune révolution dans les systèmes de combat,

i l fal lut mélanger dans une parfaitesynergie plusieurs éléments.L'évolution surgit parce que futrompu ce qui était établi…

Que chacun en tire sespropres conclusions !

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Self-défense

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L'exercice du HeadBouncingQuand j'étais gardien de prison et que

je travaillais à la prison masculine deCosta Mesa en 1990, un prisonnierm'attaqua et me jeta contre un l itsuperposé en métal cherchant à m'ouvrirle crâne. Quand le combat fut terminé,que le CSI eut pris des photos de mesblessures et que ma douleur et ma peinene furent calmées, je me suis dit : « Ce

prisonnier était un véritable combattant. Ila utilisé l'environnement de sa proprecellule à son avantage. I l savaitexactement ce qu'il faisait quand il m'apoussé. Il a utilisé le lit superposé qui setrouvait dernière moi comme une arme.Si j'étais tombé en arrière, atterrissant àpeine 15 centimètres plus bas, ma têteaurait été fendue par la barre métalliquede la structure du lit superposé. Bravopour lui. »Une pensée me frappa alors aussi fort

que la poussée de ce prisonnier : « Si lescriminels peuvent utiliser l'environnementcomme arme, je peux moi aussi le faire ! »Ce moment de réflexion, qui fait partie

de mon processus d'apprentissage quisuit toujours un combat mortel, donnanaissance à l' idée d'un exerciced'entraînement de self-défense originalque je finis par perfectionner avec letemps et en formant des milliers depersonnes dans les années qui suivirent.Pour créer un peu d'appréhension, j'aiappelé cet exercice The Head BouncingDrill (l'exercice du rebondissement detête) et j'ai fini par l'inclure dans mon

cours de survie au sol de niveau 1 du JimWagner Reality-Based PersonalProtection. La simple mention du nom auprès de

mes élèves évoque chez eux des imagesde lèvres ensanglantées et de bossessanglantes sur la tête et i l pourraitvraiment provoquer cela si ce n'était lesstrictes mesures de sécurité mises enplace.Pour exécuter cet exercice, je

sélectionne deux élèves. L'équipement desécurité minimum quechaque participant doitporter est un casque deprotection à carapace dure,le type de casque que porteles Seal de l' U.S. Navy aucours des opérationsmaritimes, ainsi que deslunettes de protection, descoudières et desgenouillères. Je place alorsles élèves dans un coin, depréférence avec des murs deciments des deux côtés. Sije ne trouve pas un bon coinpour enseigner l'exercice àl'intérieur du bâtiment,j'essaye de trouver un coinapproprié à l'extérieur.Un des élèves se met à

quatre pattes sur ses mainset ses genoux contre uncôté du mur le touchantpratiquement avec le côtéde son corps, et la têtedirigée vers le coin. C'estune position trèsinconfortable et el le estcensée l'être. Personnedans un vrai combat ne seretrouverait dans cetteposition de son propre gré,je dois donc choisir laposition pour eux. C'est ceque j'appelle une positionde désavantage. Les vraiscombats sont fluides et les

choses se passent instantanément,comme se retrouver dans une mauvaisesituation parce que vous avez glissé,vous avez fait une erreur ou parce quel'adversaire vous y a envoyé. Quand jefais démarrer un élève dans une positionde désavantage, c'est le début d'un miniscénario. Un mini scénario commence àun moment précis dans le temps et estarrêté par l'instructeur pour des raisonsde sécurité ou parce que l'objectif del'exercice a été atteint.Le deuxième élève qui participe au

Head Bouncing Drill se trouve un genou àterre, à côté de l'élève qui est à quatrepattes. Une fois qu'ils sont en place, jeleur explique les règles, ainsi qu'au restede la classe qui se trouve en demi-cercleautour de moi et des premiersparticipants. « Quand je crierai : “Go”, toi, celui qui

est au-dessus, tu essayeras de briser latête de ton adversaire contre le mur ou lesol. Mais, toi, en dessous, en position dedésavantage, tu dois l'en empêcher. Ohnon, en fait, je veux que tu essayes desortir de son étreinte et de lui faire la même

chose, écraser sa tête contre le mur ou parterre. Une fois, deux fois ou plusieurs fois,autant de fois qu'il le faut. Utilisez le mur etle sol comme une arme. »Aussi bien les participants que les

observateurs me regardent avec horreur.Je ne dis rien pendant quelquessecondes pour laisser leur imaginationconsidérer le pire. Une fois que je voisque cela a fait de l'effet, je dissipe leurscraintes. « Bien sûr. Nous allons le faireen toute sécurité. Vous n'allez pas lancerla tête de quelqu'un contre le mur ou lafaire rebondir par terre de toutes vosforces, vous allez frapper le casquecontre l'arme que représente votreenvironnement de cette façon » et j'enfait la démonstration avec l'élève enposition de désavantage. Je saisis soncasque avec les deux mains et je pousselégèrement sa tête dans le mur endonnant deux petits coups.Tout le monde se détend en voyant que

les coups dans le mur n'ont rien depréoccupant. J'explique l'exercice : « Sivous pouvez taper doucement commececi, je sais que dans un vrai combat, vousaller lancer sa tête sur l'objectif. Ajouter dela force plus tard, c'est facile. Penser àutiliser votre environnement comme unearme est la partie la plus difficile. »Après le premier round qui dure

généralement moins de cinq ou sixsecondes avant que l'un des casques nesoit frappé contre le mur comme unpivert, je les maintiens dans les mêmesrôles, mais je mets cette fois l'élève d'enbas dans une autre position dedésavantage, généralement assis sur sonderrière avec le dos dans le coin. Dansun véritable combat, cela peut facilementse produire si quelqu'un vous envoiedans un coin et que vous êtes assommé.Ensuite, comme pour le premier round, jecrie : « Go ! » et ils essayent de prendre ledessus l'un de l'autre et de produire lebruit du coup que je cherche à entendre.Après ces deux rounds, ils échangent

leurs rôles et ils combattent de nouveaudans les deux positions. Parfoisquelqu'un y va un peu fort ou le sangledu casque glisse et étouffe l'élève etc'est exactement pour ça que je suis là,pour surveiller l'exercice et l'arrêter avantque quelqu'un ne soit blessé. J'ai fait cetexercice pendant plus de 20 ans et je n'aiencore eu aucun blessé.Après que chaque élève ait eu

l'occasion d'aller dans la position dedésavantage et d'avantage deux foischacun, ils sont tous d'avis que c'est unexercice qui les pousse à penser à lamanière d'uti l iser l'environnementcomme une arme dans des situations deforce létale. Ils reconnaissent égalementque cet exercice est très inquiétantquand leur casque va percuter le mur oule sol, car ils savent que si le coup avaitété donné de toutes ses forces, i lsauraient probablement souffert untraumatisme crânien grave.Je leur raconte alors l'histoire du

prisonnier qui m'a attaqué en prison etcomment son geste m'a donné l'idée dedévelopper le Head Bounding Drill. Soyez une cible difficile !

3

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Les trois pères du Choy Li Fut

Les pratiquants des arts martiaux lesavent bien, le Choy Li Fut (cantonais)ou Ca Li Fo (mandarin) est un style deKung-Fu dont les bases proviennentaussi bien du nord que du sud de laChine, des temples de Shaolin dunord et du sud. Concrètement, il estcomposé de trois styles, deux d'entreeux du sud :

- Le style Li-Gar, fondé par lefameux combattant du sud Li Yau-Sanet provenant du temple de Shaolin deFunkien.

- Le style Fut-Gar qui provient ducélèbre guerrier Chan Yuen Woo,disciple de Shaolin de Funkien et quiétait en outre le grand oncle de ChanHeung.

- Et le troisième style qui est deShaolin du nord, le Choy-Gar dumoine Choy Fok.

Il ne faut pas sous-estimer l'origineShaolin du Choy Li Fut, bien aucontraire car les temples de Shaolinn'étaient pas seulement des centres debouddhisme, mais également desendroits où l'on mettait en pratique unediscipline sévère qui combinait le travailmental et le travail physique : le Kung-Fu. Nous savons tous comment cestemples furent détruits par legouvernement Ching corrompu afind'éradiquer l'habileté aux arts martiauxdes moines qu'il considérait commedangereuse pour lui. Peu de moinesparvinrent à se sauver de cettedestruction. Parmi eux se trouvait ChokFok, le fondateur du style Choy-Gar.

Choy Fok était un moine du templede Shaolin du nord, son nom de moineétait « le moine à la tête brûlée ».Lorsqu'ils faisaient leurs vœux, lesmoines avaient la coutume demarquer leur tête au moyen de petitesbrûlures d'encens. Malheureusementpour Choy Fok, ses brûlures furentsérieuses et laissèrent de vilainescicatrices sur la tête. On le surnommadonc le moine à la tête brûlée.

Choy Fok décida un jourd'abandonner la vie monacale et de seretirer dans la montagne Luo Fu aunord de la province de Guangdongafin de mener une vie d'ermite. En tantque bouddhiste dévot, il ne cessajamais de cultiver et d'améliorer sonbouddhisme.

Ayant appartenu au temple deShaolin du nord, Choy Fok avait acquisdes connaissances de Chi Kung tellesque les 18 Lohan Qi Gong, lesexercices que Bodhidharma (Da Mo)enseigna aux moines pour améliorerleur santé. Il avait également desconnaissances en médecine chinoise, ilsavait comment traiter les blessures auxmuscles, aux tendons et aux os etcomment replacer les articulations. Ilétait également expert en plantesmédicinales. Toutes ces connaissances :le travail de l'énergie interne,l'entraînement bouddhiste, les secretsdu Kung-Fu de Shaolin du nord, le jeude jambes rapide et puissant du nord…firent de lui un maître disposant d'unimmense pouvoir.

Chok Fok est l'un des moines destemples du nord qui a survécu àl'éradication et dont le haut niveau deconnaissance dans les arts martiaux aété transmis jusqu'à nos jours,génération après génération, et cela,grâce au voyage qu'un jeunepratiquant d'art martial décidad'entreprendre dans la montagne pourperfectionner ses habiletés innées enKung-Fu. Ce jeune pratiquant d'artmartial appelé Chan Heung fonda lestyle Choy Li Fut en 1836 et devint letrait d'union entra le moine à la têtebrûlée et le Kung-Fu que nouspratiquons aujourd'hui.

Chan Heung, après avoir pratiqué leKung-Fu avec son grand oncle ChanYuen Woo et Li Yau San, atteignit unniveau si élevé dans cet art martial qu'illui fallait trouver un autre maître quil'aidât à perfectionner et accroître sesconnaissances en Kung-Fu de Shaolin.C'est ainsi que, suivant le conseil de LiYau-San, il entreprit de faire le voyagejusqu'à la montagne de Lau Fu pour yrencontrer Choy Fok qui vivait dans unpetit temple au sommet, où il avaitdécidé de se retirer pour cultiver sonbouddhisme et son Kung-Fu.

L'information que nous possédonssur la rencontre entre le moine ChoyFok et Chan Heung, nous permet denous faire une idée de son physique,de ses profondes connaissances et desa philosophie de vie.

Chan Heung quitta sa ville natale deKing Mui et entreprit un long voyagede 200 kilomètres avant d'arriver autemple de Tin Hok sur la montagneLau où il espérait rencontrer Choy Fok.

Il y trouva un homme âgé à qui ildemanda s'il était le moine Choy Fok.Celui-ci commença par le nier,affirmant qu'il était seulement l'un deses amis, mais devant l'insistance deChan Heung, il finit par reconnaîtrequ'il était Choy Fok. Chang Heunglui remit alors la lettre derecommandation que lui avait donné LiYau-San afin qu'il puisse être acceptécomme disciple. Mais Choy Fokvoulait se consacrer à cultiver lebouddhisme et ne voulait pasenseigner les arts martiaux. Il acceptafinalement Chan Heung commedisciple, mais il se mit à lui enseigner,non pas le Kung-Fu, mais lebouddhisme. Le jeune disciplepratiquait donc pour son compte toutce qu'il avait appris avec Chan YuenWoo et Li Yau-San.

Un matin, alors qu'il pratiquait leKung-Fu, passant ses jambes àtravers un gros taillis de bambous etlevant des pierres, pour les mettre enmorceau avant qu'elles n'atteignent lesol, Choy Fok le vit et lui demanda sic'était tout ce qu'il savait faire. Ilsignala alors une grande pierre de 40 kilos et lui demanda de l'envoyer à4 mètres de là. Chan Heung concentratoutes ses forces et donna unformidable coup de pied, l'envoyant àpeine à 4 mètres de là. Choy Kokplaça alors son propre pied sous lalourde pierre et l'envoya en l'air sansle moindre effort. Étonné de ce qu'ilavait vu, Chan Heung insista une foisde plus auprès de Choy Fok pour quecelui-ci lui enseigne les arts martiauxen plus du bouddhisme. FinalementChoy Fok accepta et fut son maîtrependant huit ans.

La formation du futur fondateur duChoy Li Fut fut complétée par latransmission de ses connaissances enmédecine chinoise : le Dit Da Jow.

Il est clair que Choy Fok possédaitles véritables connaissances desanciens moines de Shaolin, quicombinaient la philosophiebouddhiste, les techniques martialesoriginales et le développement del'énergie interne, le Chi Kung Shaolin.Grâce à ce voyage, nous pouvonsjouir au XXIe siècle d'un art martialaussi ancien.

Article écrit par l'école Shaolin ChoyLi Fut de Zaragoza.

Jie-Gao Pedro Rico.

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ous reconnaissez ces termes, n'est-ce pas ?Développement des attributs, fluidité,déplacements, les quatre coins, destructiondes membres impliqués, pas de mental, pasde pensées, de colère, de peur, d'attaches, loide la non intromission, vide, yin et yang, céder

et pousser, courage, honneur, simplicité, défense active,points de pression, économie des formes, vitesse et rythme,timing, les trois étapes de la technique, ligne centrale, rythmebrisé, Ki ou Qi… et tant et tant de noms et de concepts.Mais, pénétrons-nous à l'intérieur de chacun de ces

aspects ? Imaginez que je devrais développer ici chacund'eux, cela n'en finirait jamais. Comme dirait Bruce Lee :« Si on néglige les racines, il est impossible que ce quien émane soit bien structuré. »L'excès de connaissances ou une connaissance

mal administrée sera à la longue un poids pour notreévolution et notre apprentissage. Faisons-nousréellement suffisamment attention à l'essence, à labase en pratiquant sérieusement ? Ou au contrairedonnons-nous plus d'importance à ce que BruceLee appelait « le cl inquant » en essayantd'impressionner nos élèves même si en réalité c'estnous-même que nous essayons d'impressionner.Le clinquant n'est ni plus ni moins que tous ces

mouvements qui décorent et qui gênent quand nousdevons exécuter une série technique. Ce sonthabituellement des mouvements aléatoires et sans sens,qui cherchent à masquer les déficiences acquises aucours d'une mauvaise formation. Tous les systèmes ontdes mouvements et des séquences parfoisinterminables et il est bon de passer par ce processus,mais derrière cela, un sens doit exister, et nonseulement cela, il faut savoir faire la différence entreune exhibition, un cours ou une self-défense réelle.Mais par dessus tout, il faut savoir différencier leséchelons par lesquels nous devons passer sansessayer de les sauter.Le temps nous pousse vers la simplicité, le facile,

le direct, mais quoi qu'il en soit, pour éliminer ounous réinventer, pour changer ou explorer, nousdevons nous connaître et passer par toutes lesétapes de notre entraînement, y compris pourpasser au-dessus les règles, il faut les connaître.Il faut savoir voir et pas seulement regarder, il

faut écouter et comprendre et pas seulemententendre, nous ne devons pas être de purs spec-tateurs de notre vie et c'est ce qui se produit àl'instant où notre pensée cesse d'être présente à

ce qui se produit. Que notre alliée soit la spontanéité et nousdécouvrirons que l'habileté la plus élevée fonctionne demanière inconsciente. Quand notre réponse n'est pas pro-

grammée à un stimulus déterminé,quand nous répondons seulement

comme s'il s'agissait d'un écho,sans être perturbés par ledoute, le physique réagitsans penser et le conflit dis-paraît pour établir un dia-logue entre deux forces.

En fin de compte,pour apprendre

à comp-t e r ,

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V

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nous ne mémorisons pas toutes lesvariantes, le concept consiste à savoiradditionner, soustraire ou diviser àl'aide des dix premiers numéros, de lamême manière que pour jouer unebelle mélodie, nous devons apprendreà lire une partition, mais nous n'avonsbesoin que de sept notes.Nous n'apprenons pas les arts mar-

tiaux par ouï-dire, nous n'essayons pasde mémoriser chaque mouvement,

nous n'accumu-lons pas unsavoir quenous ne pou-vons pas utili-ser. Dans monsystème MTS, je

développequatre

styles de base : le Kali, le Jeet KuneDo, le Silat et le Kyusho. Il serait illo-gique de penser que je domine chacundes secteurs qui constituent chaquesystème, mais j'essaye de connaître enprofondeur chacun d'eux pour garderégoïstement le meilleur de chacund'eux et le plus utile, et je ne parle passeulement en termes de self-défense,bien que la lecture et la compréhensionde tout cela varient en fonction de l'in-dividu, c'est là le mystère.Il n'existe qu'une réalité, aussi bien

pour l'enseignement que pour le com-bat. Il n'existe qu'une mort, mais ilexiste d'innombrables manières demourir.Bloquer un coup, c'est éviter qu'on

nous frappe en l'arrêtant.Dévier un coup, c'est changer la

direction de sa trajectoire.Esquiver un coup, c'est sortir dela ligne de portée.

Frapper, c'est diriger un coupcomme un projectile vers unecible mobile ou statique.

À partie de cetteréalité, chacun de

nous possèdeun nombre

i n f i n id'outils

et de

variantes pour résoudre le conflit. Toutcela me conduit à la conclusion que laréponse se trouve dans les racines,pas dans les branches ni dans lesfruits qui disparaissent en fonction del'époque de l'année. Nous utilisons latechnique comme un pont et pascomme une voie, comme un parcourset pas comme une destination.Qui possède la vérité absolue ?

Quel système ou quel maître seraitcapable de l'affirmer ? Moi, bien sûrque non, ma seule intention c'est departager et de transmettre tout ce quej'ai été capable de comprendre etd'assimiler, en essayant de conduire « avec naturel jusqu'au naturel » telque Bruce Lee le définit.Nous apprenons quelque chose qui

ne fait initialement pas partie de notreculture ou de notre tradition, une forcemajeure qui nous envahit et nousséquestre pour nous amener à unsavoir et à une évolution personnellepleine de questions et de doutes, versun destin final qui, une fois qu'onl'atteint, nous renvoie au point dedépart, à un point de départtotalement opposé au point d'où noussommes parti.Nous apprenons à lire entre les

lignes et nous ne confinons pas notresavoir. Comme disait

Bruce Lee : « Sinous ouvronsla porte, une

montagne apparaît. »Loin du mysticisme et de

l'occultisme qui protégèrent pendantdes années les arts martiaux, unenouvelle ère s'ouvre à nous, variée etvaste, avec de nouvelles tendances,

mais basées en fin de compte surles structures solides et fermes

de ce que furent toujourset seront les arts

martiaux.

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Comme toutes les écoles, la Wado Ryu d'Hironori Ohtsuka a souffert des divisions,mais la ligne la plus pure du point de vue technique continue très certainementd'être celle que dirige le fils du fondateur Jiro sensei, car il accompagna celui-ci toutesa vie jusqu'à sa mort, s'imprégnant des détails techniques et assimilant leschangements et les évolutions du fondateur. D'autres maîtres vivaient à l'étranger etétaient techniquement étrangers à ces changements, décollés d'une certainemanière du tronc original.

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Reportage

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Notre collaborateur Salvador Herraiz s'est toujours maintenu pour cela dans lalignée technique de Jiro Ohtsuka (Hironori II), même si des affaires politiquesétrangères à sa volonté l'écartèrent de son organisation. Il n'existecependant pas de personne plus indiquée que lui pour nous offrir lapensée, les mots et l'histoire du successeur du Wado Ryu original. Il aactuellement 78 ans et le sensei Herraiz partagea avec lui, en sontemps, un longue conversation… et le tatami.

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Grands du KaratéTexte et Photos : Salvador Herráiz

7e Dan de Karate (Wado Ryu)

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iro Ohtsuka, le f i ls etsuccesseur du fondateur duKaraté Wado Ryu, HironoriOhtsuka, est né à Tokyo enfévrier 1934. Gradué enéconomie en 1955 à

l'Université de Meij i , i l s'entraînapendant plus de 30 ans sous lasupervision directe de son père, jusqu'àla mort de celui-ci, en janvier 1982. Peuavant, le 20 novembre 1981, JiroOhtsuka fut nomme successeur, héritantla catégorie, la position et même le nomde son père puisqu'on l'appela depuislors Hironori Ohtsuka II. Trente ansd'enseignement et d'entraînement ontpassé depuis lors et Jiro Ohtsuka aaujourd'hui 78 très bien portés. Un jour etdevant un de mes commentaires relatifsà cette jeunesse apparente, il s'exclamaen blaguant et en me souriant : « Jen'aime pas avoir plus de 25 ou 30 ansd'âge. Je suis né en 1934 de sorte quej'ai 34 ans. » Bonne théorie.La première fois que j'ai rencontré le

maître Ohtsuka, ce fut en 1987, auJapon. Avant, le téléphone et le courrieravaient été notre forme de contact. Lemaître Ohtsuka vint me chercher à unegare près de son Hombu Dojo, dans unquartier éloigné du centre de Tokyo.Accompagnés de son fils Kashutaka,nous sommes allés à sa maison-dojoparticulière. Là, après avoir pris unetasse de café, nous avons longuementbavardé sur différents aspects du Karatéet surtout du Wado Ryu. Plus tard, nousavons mis nos karategis et nous noussommes entraînés en privé sur le tatami.Techniquement, il a également hérité dustyle typique de son père, cette manièresi particulière de se mouvoir, d'esquiver,d'enchaîner rapidement les techniquesavec une précision absolue.

- Maître Ohtsuka, vous avezcommencé à pratiquer le Karaté à l'âgede 16 ans. Pourquoi si tard, compte-tenu du fait de qui vous êtes le fils ?- Eh bien, comme j'étais le f i ls

d'Hironori Ohtsuka, le fils du professeuret son postérieur successeur,l'entraînement allait être très sévère.C'est pour cela que mon père me formaquand j'en ai eu envie. Il me laissachoisir le moment. Avant, j 'avaiségalement pratiqué le Kendo et le Judo.- Quels sont les objectifs du Karaté

Wado Ryu ?- Le Budo en général et le Wado Ryu

en particulier ont comme objectifl'élaboration de l'esprit et pas de latechnique. La technique doit être lareprésentation du cœur. Le Wado Ryupossède katas, Kihon Kumite,techniques avec un partenaire avec 38 variantes différentes, Tanto, Dori,Tachi… Le point principal du WadoRyu, c'est la naturalité. D'autres écolesbloquent les attaques, nous enrevanche, nous les dévions en leslaissant passer. Le Wado Ryu estcomme l'eau, comme un fleuve quidescend, court et va toujours en faveurdu courant, il cherche et trouve sonchemin. Une balle sur une surface planeva où elle veut, mais si elle n'a pas uneforce qui la pousse, elle n'avance pas.Ce que fait le Wado Ryu, c'est injecterdu gaz dans la balle pour qu'ellecontinue de se mouvoir. La forme de laballe varie, elle devient plus ovale…mais son centre est son centre. Lecentre de gravité se trouve toujours aumilieu. Les bras doivent être détendus etse mouvoir librement. Pour le maître Jiro Ohtsuka, de

nombreux karatékas réalisent parfois lekata avec une force excessive…

- Je crois qu'i ls pourraient êtremeil leurs s'i ls perfectionnaient leYawarakai Tai Sabaki, c'est-à-dire lemouvement détendu du corps, sans uneforce excessive. En Wado Ryu, nous nedevons pas utiliser une force excessiveni un excès de mouvement.Le maître Ohtsuka, qui durant notre

conversation, se lève plusieurs fois pourme montrer certaines techniques, medemande :- Salvador, quand nous marchons…

avec quoi marchons-nous ? On ne le faitpas seulement avec les jambes. On lefait d'abord avec le cœur qui désire allerquelque part. Ensuite avec le cerveauqui pense comment aller, et finalementavec les jambes qui se déplacentadéquatement. Quand tu es arrivé à lastation de train, avec quel pied as-tucommencé à marcher quand tu esdescendu du train ? Tu as d'abordpensé que tu voulais sortir du train. Peuimporte la jambe avec laquelle tu ascommencé à marcher, que ce soit lagauche ou la droite. Quand nous voyonsune course d'athlétisme ou de natation,ce qui sort en premier, c'est la tête et lecorps. Lorsque nous nous déplaçons,nous devons le faire en bougeant lecentre du corps. Une balle de tennistourne et c'est le centre qui se déplace.Si elle glisse, la position centrale netourne plus et ne se déplace pluscorrectement. Nos mouvements doiventpartir du centre du corps, ainsi les braset les jambes peuvent se mouvoirlibrement. Quand on tombe, on le faitparce qu'on déséquilibre la proportiondu corps. Il ne faut pas se concentrersur les bras dans une technique, maissur le centre du corps. Il faut réagircomme une balle, en tournant et enenchaînant.

J

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Grands du Karaté

Sur les photos, nouspouvons voir Jiro Ohtsuka(Hironori II) et l'auteur,Salvador Herraiz, à différentsmoments entre 1987 et 2009,à l'Hombu Dojo de Tokyo etau cours du stage qu'Ohtsukasensei donna en Espagne.

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D'après Jiro Ohtsuka, techniquement,l'important c'est que la théorie soitenseignée correctement, même sil'instructeur est différent. Les techniquespeuvent être différentes en fonction decelui qui les réalise, parce que nousavons chacun une stature différente, unpoids différent, une forme physiquedifférente… Mais en réalité, l'important,c'est d'enseigner correctement lathéorie et le contenu de la technique. - Il faut apprendre les bases, mais

toujours avoir des doutes, se poser desquestions. Les doutes et lesinterrogations sont ce qui fait avancer.Les chrétiens représentent leurs saintsavec une auréole sur la tête et si on perdcette auréole, on va en enfer. Commecette auréole, nous devons avoirtoujours un point d'interrogation. AuJapon, on dit qu'entre 40 et 50, on faitface à des années d'efforts et dedoutes. Ensuite à 60-70 ans, on affronteles difficultés et à 80 ans, on fleurit. LeWado Ryu est difficile. On ne peut, enquelques années, apprendreparfaitement le véritable Karaté WadoRyu. Il faut de nombreuses années depratique. Pour pratiquer correctement leKaraté Wado Ryu, il faut y consacrerbeaucoup de temps (Nagaku), réaliserles techniques petit à petit et lentement(Awatezune), suivre les instructions del'instructeur (Yukkurito) et pratiquerpendant longtemps, très longtemps(Tsusukete).

- Quelle est l'importance du kata ?- Il est très important. Le kata produit

le contact avec la terre, avec la nature.Le kata a d'autres significations commeforme et comme figure ou miroir. C'estpour cela également que j'ai dit avant

que la technique est la représentationde l'esprit. Le kata est l'écran où l'onvoit le cœur. Il faut bien comprendre lesens du kata et de ses mouvements,même si le kata qui a huit ennemisimaginaires possède parfois certainescontradictions. Au début de PinanNidan, par exemple, face à une attaquede derrière, il nous serait plus logique etplus rapide de tourner du côté opposé àcelui que l'on fait dans le kata. Mais lekata n'est pas quelque chose de fixe etd'inamovible comme le cadre d'unefenêtre qui ne peut être agrandi nirétréci. Le kata doit être souple afin depouvoir se protéger de l'ennemi.Le kata est un sujet important et Jiro

Ohtsuka (Hironori II) continue de m'enparler.- Mon père adopta peu de katas,

seulement quinze. Certains styles ontdifférentes versions de certains katascomme Tekki Shodan, Nidan, Sandan etautres. En Wado Ryu, nous considéronsque ces variantes sont en réalité deskatas semblables. Nous avons doncneuf katas principaux qui sont les cinqPinan, Kushanku, Naihanchi, Seishan etChinto. Ensuite nous avons d'autreskatas pour des occasions spécialescomme Bassai, Rohai, Wanshu, Jion,Jitte et Niseishi.- En Wado Ryu, les noms n'ont pas

été traduit en langue japonaise, n'est-cepas maître Ohtsuka ?- Effectivement, les noms respectent

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Reportage

« Le terme “Wa”représente la paix,

l'harmonie,l'absence de lutte.

L'harmonie doitêtre dans le cœur.

Le Budo et leWado Ryu

doivent former lapersonne pour

qu'elle serve bien la société

et que cettedernière

progresse. »

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l'origine chinoise au pied de la lettre etils sont okinawaiiens.- Tout le Budo a un objectif spirituel,

mais il semblerait que le Wado Ryu etplus concrètement votre père et vous-même avez la pensée dirigée sur lui,n'est-ce pas ?- Le terme « Wa » représente la paix,

l'harmonie, l 'absence de lutte.L'harmonie doit être dans le cœur. LeBudo et le Wado Ryu doivent former lapersonne pour qu'elle serve bien lasociété et que cette dernière progresse.- Parlez-nous de votre père, Hironori I.- Enfant, mon père avait une santé

fragile. Il commença alors à pratiquer leJujutsu à l'école de Chojiro Ehashi,instructeur officiel des arts martiaux duclan Tsuchiura et oncle de ma grand-mère. Mon père pratiqua les artsmartiaux dès l'âge de 5 ans jusqu'à ses90 ans. Mon père a toujours pensé quel'éducation style samouraï était à la foisaimable et stricte et il était fier de samère. En 1910, à l'âge de 18 ans, monpère s'en vint à Tokyo et vécut àl'université de Waseda tandis qu'i ls'entraînait à Tokyo. Le 1e juin 1921,pour son 30e anniversaire, le maîtreTatsusaburo Yukiyoshi Nakayama permità mon père de connaître la plus hautedoctrine et technique du Shindo YoshinRyu Jujitsu et il obtint la position de IVegrand maître.Hironori Ohtsuka, étant déjà grand

maître de Shindo Yoshiin Ryu Jujutsu,apprit le Karaté avec Gichin Funakoshi.I l capta également les idées et lespratiques de Choki Motobu et deMorihei Ueshiba. - Le Todo devint plus populaire à

partir de 1921 et mon père commença àétudier cet art, en s'efforçant de faire unauthentique art martial japonais,éliminant le négatif et incluant le positifdans son Jujutsu Kenpo. Kumite, GyakuNage, Idori, Tachiai, Tanken Dori etShinken Shiraha Dori furent créés àtravers ce processus. En 1929 ou 1930,l'association japonaise des arts martiauxtraditionnels fut établies. Notre écoleparticipa à cet événement en tant queWado Ryu Karatedo. Ce fut le premiercas d'une école de Karaté possédantofficiellement un nom propre.Le festival des arts martiaux qui se

réalisait annuellement au Butokuden àKyoto afin de promouvoir les artsmartiaux japonais fut l'occasion cesannées-là du baptême de différents artset styles martiaux. Le festival de 1938 seconcentra sur l'origine de chaque école.Pourtant, l'origine du Karaté n'avait pasété bien identifiée.- C'est pour cela que mon père

identifia Shiro Yoshitoki Akiyama, duShinto Yoshin, et le style de Karaté qu'ilavait lui-même organisé. C'est là quenaquit alors le nom de Shinshu WadoRyu Karate Ju Jutsu. Le nom souffrit ensuite quelques

changements. À cette époque, Hironori

Ohtsuka utilisait sa maison à Kashiwagi,Shinjuku, comme dojo et il pratiquaitavec des élèves de différentesuniversités. L'un d'eux, Kihira, del'université d'agriculture donna ce nomaux organisateurs du festival. Après lefestival, le maître Gilachiro Kubo,successeur de la Yagyu Shinkake Ryu,du clan Tosa, fit comprendre à Hironorique le mot Shinshu et Wa signifiaient lamême chose : Japon, et qu'il valaitmieux donner simplement le nom deWado Ryu. L'année suivante, il fut inscritsous le simple nom de Wado Ryu.Hironori Ohtsuka écrivit deux livres,

un sur le kata, édité récemment enplusieurs langues par BudoInternational, et l'autre sur le KihonKumite classique. Ils sont considéréscomme des joyaux pour les passionnésde cette école de Karaté. Mesconversations avec Jiro (Hironori II) sepoursuivirent à l'occasion d'autresvoyages au Japon et également de savenue en Espagne où je le fis venir pourdonner le seul stage qu'il ait jamaisdonné dans ce pays. Quelques annéesauparavant. En 1980, le Wado Ryus'était officiellement divisé, ce qui futindiscutablement la page noire du style.- En 1980, 46 ans après la création du

style Wado Ryo, la Wado Kai était unegrande entité qui rassemblait ses membres techniquement etphilosophiquement suivant l'orientationdu style Wado Ryu. Certains nepratiquaient déjà plus avec le karatégi,ils préféraient le costume cravate et sepréoccupaient du pouvoir. Leursopinions s'éloignaient des conceptsinitiaux exprimés par le maître créateur.Ce groupe des cravates suivit unetendance contraire aux finalités duWado Ryu et allant à l'encontre de laphilosophie du style Wado. Ils voulaient

reléguer le fondateur à un postepurement honorifique, qu'il ne soit plusqu'une figure représentative. C'étaientdes gens qui ne respectaient pas lesinstructeurs qui, vêtus du karatégi,donnaient cours dans le dojo.Il y eut alors plusieurs procès contre

le reste des dirigeants, suiveurs dumaître créateur, qui continuaient de leconsidérer comme le principalconducteur de l'entité et en possessionde toutes ses facultés malgré son âge. « La hiérarchie et les gens plus âgéssont une chose que nous devonsaccepter ou nous taire. » Troisreprésentant du maître créateur, JiroOhtsuka, Mamoru Furuhashi et FumihiroTanabe se réunirent plusieurs fois avecle directeur général de la Wado Kai,monsieur Eiichi Eriguchi. Le résultat desnégociations ne fut pas accepté par legroupe des cravates et on en arriva à larupture. Le maître créateur rendit cestrois maîtres responsables de la réformeet des conséquences. La rupture survintparce que, d'après le règlement de laWado Kai, on ne donnait aucuneresponsabil ité ni aucun pouvoir aumaître créateur, sauf celui d'être unprésident honorifique et d'être leresponsable technique en tant que maîtresuprême. D'après les partisans dufondateur, on avait dénaturé sonexistence en la déviant pour d'autres fins.- Nous avons voulu arranger la

situation et avoir une organisation degens en karatégi et pas en cravate.Nous avons décidé d'expulser trois personnes qui avaient desresponsabilités de directeur, sous-directeur… Le groupe des cravates derebella contre la rupture et conduisit leconfl it devant les tribunaux pourinterdire l'utilisation du nom Wado Kai etque le maître assume la charge de président. Les parties durentcomparaître devant le tribunal rienmoins que trois fois sans arriver à aucunaccord. La justice au Japon est lente etcela allait prendre trois ou quatre ans.Mon père était déjà très âgé, de sorteque nous avons décidé nous-même dechanger le nom de notre organisation.Le 1er avri l 1982 fut changé

officiellement le nom de l'organisationqui s'appela désormais Wado RyuKaratedo Renmei et Hironori Ohtsuka enfut nommé président. L'autre grandgroupe, appelé Wado Kai, continua defonctionner normalement, sansproblème et inscrit au sein de laFédération japonaise de Karaté, hors delaquelle se trouve le groupe dirigé parOhtsuka. Parmi d'autres groupes deWado connus citons ceux dirigés par lemaître Tatsuo Suzuki ou par MasaruShintani, pour ne mentionner que lesplus connus (surtout le premier). Le 20 décembre 1981, au centre sportif deFunabashi, fut célébrée une granderéunion pour le vieux Hironori, le grandmaître fondateur, avec ses directeurs,

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« Mais les annéespassèrent,

les problèmessurgirent, la

possibilité d'argentet de pouvoir… en définitive la

politique duKaraté, certainschangèrent leur

manière de faire etd'autres le

permirent. »

Page 60: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

à l'occasion de ses 89 ans. Le père deJiro décéda peu après, le 29 janvier1982. On célébra les funérail lesfamiliales d'Hironori Ohtsuka dans ledojo du siège principal de saFédération. Presque un mois plus tard,furent célébrées des funérail lesofficielles dans le salon Aoyama, dans lacapitale japonaise. De vieux amis telsque Shizuya Sato, président de KokusaiBudo In, Osamu Kato, présidentd'honneur de sa Fédération et même lemagnat Ryoichi Sasakawa assistèrentaux actes en l'honneur du maîtreOhtsuka. Il repose aujourd'hui en paixau cimetière de Tama, tout près de lagare de Musashi Konanei.- Beaucoup de personnes disent que

votre père fut le meilleur maître de Budoqui ait existé, se référant aux aspectstechniques et à son développementpersonnel et spirituel. Quelle opinionavez-vous de votre père ?- Mon père commença à pratiquer le

Ju-Jutsu à l'âge de six ans et il en futun grand maître. Il apprit ensuite leKenpo (c'est comme cela que l'onappelait le prédécesseur du Karatéactuel) et naquit le Wado Ryu. Depuistout petit, mon père fut considérécomme un fils prodige de Dieu etd'une très grande intelligence. Je mesouviens qu'i l l isait extrêmementrapidement, en passant pratiquementle regard en diagonal et qu'il en restaitavec tout le contenu. Je crois que monpère fut le plus grand maître, nonseulement techniquement, mais aussihumainement. Au Japon, il y a euplusieurs grands maîtres, d'unegrande dignité, des dieux des artsmartiaux, mais je crois qu'il fut le plusgrand d'entre eux. Le plus digne. Dansle futur, i l n'y aura plus personnecomme lui, avec cette capacitéhumaine, cette technique… Jem'efforce d'approcher son niveau.Le maître Hironori Ohtsuka fut

indiscutablement un grand chercheurdu Karaté. Son fils qui, à la mort deson père se met à la tête del'organisation, suit les opinions de sonpère. Voici ce qu'il dit :- Je crois qu'il faut continuer de se

poser des questions, d'avoir desdoutes, travailler toujours et réfléchir,car c'est la seule manière deprospérer. Mon père pratiqua jusqu'àl'âge de 90 ans et il n'était jamaispleinement satisfait. Au Japon, on ditqu'on arrive à la plénitude que trèsâgé. On fleurit à 80 ans, mais commepour les fleurs, peu après avoir fleuri,on meurt. Les arts martiaux japonaisnécessitent de très nombreusesannées de pratique pour être captés.Si on pratique pendant plus de 30 ans,on peut en tirer quelque chose. Monpère pratiqua pendant 85 ans et iln'était toujours pas satisfait. Jepratique déjà depuis de trèsnombreuses années, mais je dois

encore faire beaucoup d'efforts pourapprocher son niveau.Le 29 septembre 1985, Budo In

organisa à l'occasion des 99 ans de sonprésident, Norihiko Tokuji, une grandedémonstration de plusieurs artsmartiaux au salon de Kudan Kaikan àTokyo. Le Wado Ryu y fut représenté parJiro Ohtsuka (Hironori II) qui y reçut enrécompense le Budo Koshek Sho. Dansle même acte, son père reçut à titreposthume le plus haut prix, le BudoKenko Sho.- Au Japon, i l existe un système

héréditaire. Le système héréditaire estfait pour conserver le style original. Avecle temps, chacun peut faire ce qu'il veutet cela peut éloigner de la véritabletradition originale. Ce n'est pas bon. Unélève apprend le style en 4 ans etdéclare que son maître le lui a enseigné

de telle manière. Mais un même maîtrechange parfois et en fonction dumoment où i l enseigna. Chaquepersonne a en outre différentescapacités. Les uns sont plus rapides àcomprendre, d'autres plus lents… et il ya différents niveaux d'éducation etd'intelligence. Au bout de 5 ans, on peutréunir ce qu'ils ont appris d'un mêmemaître et i ls peuvent avoir desconceptions différentes.Hironori (Jiro) Ohtsuka II a, avec son

épouse Aiko, trois enfants : Kazutaka néen 1965 et actuellement instructeur chefde l'Hombu dojo de Tokyo (quand le luipermettent ses séjours en France car il aépousé une Française), Rikka, une fillenée en 1967, et Michi (Kazumichi) né unan plus tard. En tant qu'art martialtraditionnel, le Karaté Wado Ryu de lafamil le Ohtsuka a conservé les

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Reportage

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caractéristiques martiales face auxsportives. Bien que ne rejetant pas lacompétit ion, comme un aspect duKaraté moderne, Jiro Ohtsuka perçoittrès clairement les différences entre lesdeux conceptions :- De nombreux jeunes d'aujourd'hui

considèrent le Karaté comme un sport.Mais à mesure que l'on prend de l'âge,on en vient à considérer le Karatécomme un art martial, car on ne se sentpas pleinement satisfait de l'aspectsportif. Si on pratique le Karatéseulement comme un sport, onl'abandonnera sûrement quand la forcephysique commencera à diminuer, carl'objectif du Karaté sportif est seulementde faire de la compétition et gagner. LeKaraté en tant qu'art martial pour la vie(Shou Gai Budo) a pour objectif dedévelopper le caractère et la discipline(Hin Kaku Shuyo). L'important, c'est dedévelopper la dignité. Au Japon, leKaraté a perdu pour cela une grandepartie de cette dignité ou bonnesmanières, i l n'est plus très pris encompte dans la presse [pour le maîtreOhtsuka, d'autres arts martiaux commele Kendo, malgré le fait d'êtrecompétit ifs, n'ont pas perdu cettedignité que développe l'individu]. Nous,les instructeurs de Karaté, devons êtreconscients de comment nousdéveloppons notre Karaté. Leskaratékas de Wado Ryu doiventapprendre avec la mentalité correcte,avec pureté, amabilité, respect…Au cours de la commémoration en

1988 de l 'anniversaire d'HironoriOhtsuka I à Tokyo, son f i ls etsuccesseur Jiro me demanda de parlerdevant les invités (parmi lesquels se

trouvaient des personnages commeTeruo Hayashi, Gozo Shioda, OsamuKato ou Kazuo Sakai). Ce fut unhonneur pour moi car très peu sontinvités à le faire. Mais les annéespassèrent, les problèmes surgirent, lapossibilité d'argent et de pouvoir… endéfinitive la politique du Karaté, certainschangèrent leur manière de faire etd'autres le permirent. Pour cela et « grâce » à la main droite d'Ohtsuka en Europe, je me suis éloigné un tempsde l'organisation polit ique dusuccesseur du Wado Ryu, mais tout encontinuant d'être techniquement,philosophiquement et spirituellementavec lui. J'ai toujours détesté lemanque de respect, les querel les, les rancœurs, les magouil les qui accompagnent lapolitique… et le Karatén'allait pas être en reste,malgré la direction quedevraient lui indiquer lesnormes du Gojokun.Hironori, le fondateur,disait qu'il ne fallait pasêtre « ni trop près ni troploin » et c'est là que j'ensuis actuel lement etdepuis des années en ce qui concerne lesorganisations de Karatéquelles qu'elles soient.Mon indépendance à cesujet est patente et jepeux ainsi me centrer surl'étude, la recherche et le développement duvéritable esprit, de lavéritable technique et dela véritable pensée, tout

cela oublié malheureusement parbeaucoup.Mon affection pour la famille Ohtsuka

cependant est énorme. Au cours de cesdernières années, je suis plusieurs foisretourné au Japon, et même aveccertains de mes élèves. J'ai chaque foisinformé le maître de ma visite mais… il aété trop occupé pour me recevoir. Safille Rikka, un jour, et son mari se sontoccupés de moi au dojo de Nerima,mais… pas de trace du maître. Pour mapart, je continue de mettre sur unpiédestal le fondateur de Wado Ryu,comme vous le savez bien par ici. Mespensées à son sujet n'ont pas changé etau cours de mes voyages au Japon, jen'ai cessé de visiter sa tombe àKoganei. J'espère qu'il m'entend.

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Page 62: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

n premier lieu, observons la positiondes mains appelée Ogamite dont lasignification pourrait être une sorte deprière à Dieu, compris comme l'Êtresupérieur universel, sans aucunenuance ni connotation religieuse autre

que celle que chaque élève voudra appliquer d'unpoint de vue strictement personnel, parce qu'ellemanifeste en outre - et ceci est très important - unsens d'humilité profonde à travers laquelle nousreconnaissons que nous ne trouvons pas au sommet du raisonnement et du savoir, qu'au-dessus de nous se trouvent et existent desforces supérieures qui doivent nous aider et nousguider pour utiliser le Kenpo dans la défense desdroits de homme, pour nous éclairer face à unconflit, pour que nous sachions discerner lecorrect de l'erroné. Elle représente également unsens élevé de l'humilité qui se manifeste dansl'offrande de nos connaissances au lieu de lesutiliser pour faire du mal aux autres.

En deuxième lieu, cette position des mainsétait uti l isée pour différencier et informerl'attaquant qu'on allait utiliser les techniquesphysiques de défense destinées aux arts dedégagement et de fuite ; elle était égalementutilisée dans les techniques de défense face auxarmes métalliques coupantes et en bois dediverses dimensions.

Nous avons ensuite la position des mainsappelée « Mute », qui signifie « main nue »,exprimant ainsi l'absence d'armes, de mauvaisesintentions, de préjudice envers quiconque, laclarté mentale, le cœur pur, le désir de paix et dene contempler que ce que l'existence humaine ade bon.

Cette position des mains avait la mission, toutcomme la précédente, d'informer l'attaquantqu'on allait utiliser les techniques de self-défensebasées sur les arts du renversement et lesattaques internes. Cette position de mains nuesdevant et suivant un angle de 45º représente lerespect des forces supérieures, l'admiration pourle soleil et la lune (Yin-Yang), une montagnemajestueuse avec ses imperfectionsconjointement à sa propre beauté, tout commeles êtres humains possèdent autant dechromosomes masculins que féminins, desvertus et des défauts. Durant nos entraînementsde Kenpo et nos contacts avec les autres, nousessayons d'éliminer au maximum le mal enchaque être tout en augmentant le bon côté.

La dernière position de mains s'appelle « Hiken »,ce qui signifie « couvrir le poing ». Le poing droitreprésente la partie physique, la partie violentede l'être humain, nos techniques dévastatrices deself-défense qui doivent toujours restéescachées, couvertes par notre main gauche quireprésente l'esprit, la partie mentale de l'êtrehumain, l'intelligence qui doit nous permettred'éviter un conflit physique. C'est pour cela quele grand maître James M. Mitose disait que lepoing était comme un trésor dans la poche, qu'ilne devait jamais être montré en public. Le poing

fermé est mon arme, mon art ou mon style et lamain ouverte est le bouclier qui la couvre pouréviter de l'utiliser en faisant du mal à d'autres.

Enfin, Hiken est utilisé pour les attaques à deszones musculaires dans un but très clair definalisation ou de contrôle total.

La l iberté d'interprétation au sein desparamètres marqués par les caractéristiques dela symbolique du Kenpo pourrait noustransmettre le jurement ou la devise suivante : « Je prie pour n'avoir pas à uti l iser mesconnaissances des arts martiaux et pour éviter leconflit, c'est pour cela que j'adresse à toi,honnêtement, avec les mains nues, et que jeveux seulement voir le bon qu'il y a en toi. Je nemontrerai pas mes connaissances des artsmartiaux sans raison ni justification, seulementpour défendre les droits des hommes, desinnocents et de la vie. »

Le yin-yang est un concept fondamental de ladualité de tout ce qui existe dans l'Universd'après le taoïsme d'où il provient. Il décrit lesdeux forces fondamentales opposées etcomplémentaires, qui se trouvent en toute chose.Tout suit ce modèle : lumière/obscurité,son/silence, chaud/froid, mouvement/quiétude,vie/mort, esprit/corps, masculin/féminin, etc. Leyin est le principe féminin, la terre, l'obscurité, lapassivité et l'absorption. Le yang est le principemasculin, le ciel, la lumière, l'activité et lapénétration.

Suivant cette idée, chaque être, objet ou penséepossède un complément dont il/elle dépend pourson existence et qui existe en lui/elle. On déduit decela que rien n'existe à l'état pur ni dans laquiétude la plus absolue, mais dans unetransformation continue. En outre, n'importe quelleidée peut être considérée comme son contraire sion la considère d'un autre point de vue. En cesens, la catégorisation n'est qu'une convention.Ces deux forces, yin et yang, constitue la phasepostérieure au tao, principe générateur de toutesles choses, dont ils surgissent.

La pratique et l 'étude des arts martiauxdoivent nous conduire sur une voie deconnaissance qui doit embrasser lacompréhension de la vie, aussi bien quant àson origine, que du point de vue de sonévolution et de son développementpostérieur. Elles doivent nous permettrede capter de nouvelles sensationscapables d'engendrer uneconnaissance de soi qui doit, à sontour, canaliser les propres énergiesaussi bien les négatives que lesposit ives, vers une acceptationréaliste de notre existence, loin de laviolence. Cette dernière, précisément,est reconduite pour ne pas êtreprésente dans cette réalité existentielle etnous permettre d'atteindre à petites dosesdes moments d'harmonie et d'équil ibre(physique et psychique) et ainsi frôler ce quenous appelons le bonheur.

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Kenpo

Le huitième sentier et sa relation avec le Kenpo

E

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La Colonne de Raul Gutiérrez

« Je prie pour n'avoirpas à utiliser mes

connaissances des artsmartiaux et pour éviter

le conflit, c'est pourcela que j'adresse àtoi, honnêtement,

avec les mains nues,et que je veux

seulement voir le bonqu'il y a en toi. Je ne montrerai

pas mes connaissancesdes arts martiaux sansraison ni justification,

seulement pourdéfendre les droits

des hommes, des innocents et de la vie. »

Page 64: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Quand, comment et pourquoi avez-vous commencé à pratiquer lesarts martiaux ?

Il y a 21 ans, j'ai commencé monparcours martial avec le Judo toutcomme de nombreux enfants enEspagne. Mon professeur était MarioMuniesa, à Ségovie. Comme j'avais del'asthme, les médecins medéconseillèrent de pratiquer les artsmartiaux. À l'âge de 12 ans, j'ai doncété obligé de cesser de les pratiquer, àmon grand dam, mais à l'âge de 16 ans,faisant la sourde oreille à tous les bonsconseils, j 'ai recommencé à les

pratiquer. À la recherche de ce quicorrespondait à mes aspirations et à macapacité pulmonaire, j'ai commencé àpratiquer le Taekwondo et le KickBoxing et à l'âge de 21 ans, j'ai optépour la voie du Kenpo. Aujourd'hui, à 27ans, je peux dire que les arts martiauxguérirent mon corps et mon esprit.

Quelle est votre relation avec leKyôshi Raúl Gutiérrez, el Fu-ShihKenpo et la FEAM ?

Comme n'importe quel pratiquantd'art martial, je connaissais le KyoshiRaúl parce qu'il apparaissait dans lesmagazines, mais nous ne nous sommesrencontrés que le jour où il me vit dansun championnat. En même temps, jereçus une invitation à m'unir à unesélection de compétiteurs de Kenpo.Mon école étant d'un autre style deKenpo, je lui fis part de mon désird'être son élève. Et non seulement, ilm'ouvrit les portes de sa maison, maisencore il me donna une opportunité à unmoment où j'étais perdu. Je suisactuellement 3e dan de Fu-Shih Kenpo,

élève direct et délégué de la FEAMpour Castille-et-León.

Que vous a apporté lapratique des artsmartiaux ?

Pour répondre à cettequestion, j'auraisbesoin d'un numéroentier de votremagazine, pourremercier les artsmartiaux de lapersonne que je suis

devenue… Commebeaucoup d'enfants

trop gros, qui sontmalades et ne peuvent, en

regardant par la fenêtre deleur chambre, que rêver à

jouer avec d'autres enfants,passer une après-midi au parc

ou simplement aller à l'école sans sesentir un paria, je rêvais de tout

cela et bien plus encore. Je rêvaisd'un monde sans limites, de

rompre les barrières quim'attenaient au lit et ne me

permettaient pas d'êtrequi j'étais… C'est àce moment-là quej'ai désobéis auxmédecins, ce futmon premier actede rébell ion. J'aicommencé par lestyle coréen duTaekwondo etm ' e n t r a î n a n tparallèlement auKick-Boxing, je suispassé de 120 à 80kilos ! Ce fut très dur.Je pratiquais cinqjours par semaine. Je me souviendraitoujours de ces années

avec beaucoup de tendresse, j'ai connumon meilleur ami, David Posadas, ilavait 12 ans et moi j'en avais 16, maisnous nous entendions bien, il était et estle meilleur compétiteur que j'ai jamaisvu. J'ai aussi commencé la compétitionet j'adorais, mais dans le fond, aprèsdes années de compétit ion, jecontinuais de sentir que quelque chosen'allait pas. Deux choses alors arrivèrenten même temps, j'ai commencé àenseigner… Ces enfants quiapprenaient grâce à moi une défense ouun coup de pied circulaire, cettesensation de partager avec quelqu'unles quelques connaissances d'artsmartiaux que je possédais, ce fut lachose la plus passionnante que j'ai puexpérimenter. À ce moment-là, j'ai suque je voulais enseigner, la voie de lamaîtrise s'ouvrait à moi, mais en tantque pratiquant et expert des artsmartiaux, je savais qu'i l y a avaitquelque chose de plus que des coups,quelque chose de plus que gagner faceà un autre ou à moi-même. J'avaisbesoin plus que jamais de trouver cefond spirituel qui m'appelait. C'est alorsque j'ai fait la connaissance de monmaître Raúl Gutiérrez, qui m'éclaira etme parla d'un homme qui pensaitcomme moi, qui savait que les artsmartiaux étaient une voie qui nousconduisait vers quelque chose de plusélevé que de gagner des trophées oudes dan. Cet homme, c'était JamesMitose…

Les arts spirituels du Kosho Ryupénétrèrent très rapidement en moi carje les possédais déjà, mais je ne savaispas comment les assembler.

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« …et où j'aicommencé àenseigner,

alors qu'on metraitait de rêveur,qu'on me disait queje n'aurais jamaisaucun élève, car

j'étais trop jeune etque mon style étaittrop exotique pour

mon adorable ville deSégovie. Le Kenpo

s'est enraciné et j'aiactuellement

5 écoles et 80élèves fédérés, tous

merveilleux. »

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Aujourd'hui, j'enseigne le Fu-Shih Kenposoutenu par les arts spirituels du KoshoRuy Kenpo.

Mais je crois que j'ai débordé… laréponse était très simple, les artsmartiaux m'ont tout donné, la santé, la paix et surtout l'amour.

Quel est votre curriculum martial ?Comme je vous l'ai dit, il y a quelques

années, je voulais seulement faire de lacompétition, je n'ai jamais été un grandchampion, mais j'ai eu mes bonsmoments, car j'ai pu me battre contrede véritables dragons. J'ai actuellementplus de 30 podiums nationaux etinternationaux en combat (semi contact,l ight contact, full contact, Koshiki,Taekwondo) et en katas, ces derniersétant ceux que je thésaurise avec le plusde tendresse : sous-champion d'Europeen semi contact (2006) et troisièmed'Europe en Koshiki Karaté-do (2006).D'ici, je voudrais embrasser très fortmon ami Oscar Nevado, un grandchampion avec qui j'ai eu le privilège decroiser les gants, un véritable guerrier etun bon ami.

Je dois admettre que j'ai assez biend'élèves qui, en compétition, m'ontdépassé depuis longtemps, mais ne leurdites pas, c'est un secret, c'est cettepetite fierté qu'un compétiteur auratoujours et qui fait que nous voulonsnous dépasser.

Quels sont vos projets actuellement ?Les mêmes que ceux que j'avais le

premier jour où j'a mi un kenpo-gi noir etoù j'ai commencé à enseigner, alorsqu'on me traitait de rêveur, qu'on medisait que je n'aurais jamais aucunélève, car j'étais trop jeune et que monstyle était trop exotique pour monadorable ville de Ségovie. Le Kenpos'est enraciné et j'ai actuellement 5écoles et 80 élèves fédérés, tousmerveilleux. Mes projets sont donc decontinuer comme cela, de continuer depratiquer, de continuer d'apprendre,dans aucun autre projet en particulier,continuer tel que jusqu'à présent, toutcomme mon maître, en vivant le

moment… Il m'a souvent dit et il en estune preuve vivante que le véritableguerrier n'avait qu'un homme à vaincre :lui-même. La voie du guerrier est la voielibre du savoir, sans s'accrocher à rien nià personne, c'est la voie du véritableKenpo. Chacun sculpte sa voie, la voiese trouve dans notre cœur, c'est lasource de notre conscience, de notreesprit, faire du cœur de l'Univers notrecœur, c'est la voie du guerrier… je neveux pas de projets, simplement vivre.

Souhaitez-vous ajouter quelquechose en particulier ?

Bien sûr, mille choses, mille expé-rience, mais qui méritent d'être racon-tées. Simplement remercier mon maître,non pas pour me guider et m'avoir toutdonné, mais pour m'avoir sauvé la vie.Oui, mon maître Raul me sauva et medonna une voie. Merci à chacun de mesélèves de m'enseigner ce que je ne doisjamais oublier : ne jamais me rendre.Merci à ma compagne Irene car sapatience et son amour m'ont donné vie,je lui dois tout. Et surtout merci à mafamille, pour m'avoir donné tant d'amour,surtout mon père, qui bien que ne prati-quant pas les arts martiaux, aurait été ungrand maître deKosho Ryu. Monpère m'inculqua labonté, cettechose si simplequ'il y a desannées, je nec o m p r e n a i spas, parce quej'étais un enfantidiot et gâté, c'estaujourd'hui l'axecentral de mavie. Être bonavec chacunedes person-nes qui m'ac-compagnentdans la vie,toutes lespersonnesqui nesavent pas

que j'enseigne, c'est ce que je fais dansma vie quotidienne. Pour terminer, je dirais : entraînez-vous durement chaque jour et accompagnez les artsmartiaux de la spiritualité qu'ils possèdent et vous deviendrez meilleurs.Dans mon cas, je suis devenu libre enservant les autres.

Ikuru, Heiwa ai Kofuku.

63

Interview

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Martin Sewer est un élève direct du grandmaître Chiu Chi Ling (le tailleur du film CrazyKung-Fu), très célèbre en Occident pour sesnombreuses apparitions dans le cinéma d'artsmartiaux. Mais Martin est surtout un professeurpassionné de la tradition qu'il a adoptée, l'écoleHung Gar de Kung Fu.

Il exerce sa profession en Suisse, mais ilenseigne également dans d'autres pays qui fontrégulièrement appel à ses services depuis déjàdes années.

Aidé par son maître, qui a même pourl'occasion enregistré une partie de la vidéo,Martin démarre avec son livre pour BudoInternational et prend le large dans les médiasdu panorama martial. Un travail dont noussommes fiers aussi bien pour sa qualitétechnique que pour l'intégrité et l'engagementpersonnel de ce maître.

Martin est quelqu'un de sensible et de profondqui aura beaucoup de choses à transmettredans ce secteur au cours des prochainesannées car c'est un réellement maître et passeulement un instructeur de techniques, unelumière sur le chemin pour ceux quis'approchent de lui, un exemple, un modèle.Martin possède tout ce qu'il faut pour ça, car àcôté de son caractère aguerri, il offre un souriresain et empathique qui fait la conquête desautres.

Je recommande donc chaudement ce travaildu professeur Sewer à tous les passionnés dela tradition chinoise, qu'ils soient ou paspratiquants de Kung Fu.

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Attention, nouveau livre !

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