bleu mag n°2
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Bleu mag n°2TRANSCRIPT
DÉCORATIONARCHITECTURE
BIEN-ÊTREARCHIDESIGNMaisons intelligentes de Dubuisson
BIEN-ÊTRE & ÊTRE BIENEt si l’essentiel n’était pas visible ?
LES FAISEURS D’UNIVERSEncore des artisans surprenants
N°2
BON LIT, BON VIN
LANGUEDOC-ROUSSILLON
Les nouveaux Thermes de Balaruc
EVENEMENTSLe Carré d Art expose Mark MandersMusique et monuments
ATTRACTIONS TERRESTRESCôte Vermeille et cirque de Mourèze
N°2
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GASTRONOMIECULTURE
L 17309 - 2 - F: 7,50 € - RD
L’adresse incontournable de l’univers de la maison et de la décoration.
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CHALET DES PINS
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NOUVEAU
Prochain numéro le 15 juin
ÉDITO
Tout d’abord un grand merci à vous, chers lecteurs, qui nous avez encouragés par vos mails nombreux et enthousiastes. Lancer un magazine peut paraître une gageure, alors nous n’oublions pas que le Soleil brille pour les audacieux, et nous faisons partie de ceux-là.
Au travers de vos commentaires, nous vous reconnaissons comme étant désireux de vous détendre et, aussi, de vous enrichir.Et pour vous, la rédaction a le plaisir de vous proposer une nouvelle rubrique, un temps de réflexion autour de notre, de votre recherche personnelle du bien-être. Y sont mis en avant ceux qui en parlent avec science (hommes de lettres, philosophes, sages…), et ceux qui prolongent cette quête par des prestations de grande qualité.Rendez-vous donc à la rubrique « Bien-être & être Bien », page 66.Pourquoi « Bien-être & être Bien » ? Parce que nous pensons que l’un est indissociable de l’autre. Cette chronique est notre pierre à votre cathédrale de l’authenticité.
BLEU magazine poursuit sa promesse esthétique en parcourant les chemins de la création. Il espère réussir ici un savant dosage entre l’esthétisme, la qualité et la sincé-rité humaine.Nos journalistes nous ont, une nouvelle fois, rapporté quelques bijoux dénichés en Languedoc-Roussillon. Leurs reportages vous garantissent des instants rares, à savourer.
A chaque fois, leurs découvertes sont les fruits de projets de femmes ou d’hommes inventifs, courageux, incroyablement indépendants, qui nous enseignent que tout est possible quand on choisit la voie de ses passions. Et, si de partout, les voix s’unissent pour nous plonger dans la morosité d’une “crise inéluctable”, ces hommes et ces femmes nous montrent un tout autre chemin. Et l’extraordinaire réussite de leur projet nous souffle de ne pas perdre pour autant nos énergies positives et notre âme de bâtisseurs. Il ne reste plus qu’à nous autoriser à rêver ou à partir à leur rencontre.
Un coup de cœur particulier pour l’exposition de Marc Manders au Carré d’Art à Nîmes, qui saura vous réconcilier avec l’art contemporain par l’œuvre bouleversante et la muséographie sensationnelle.
La rédaction vous souhaite de prendre autant de plaisir avec BLEU Magazine que nous en avons pris à le concocter pour vous…
Isabelle OsterstockRédactrice en chef
BLEU MAGAZINEwww.bleumagazine.frN°2 - Mars-Avril-Mai 2012
Directeur de la publicationMarc [email protected]
Rédactrice en chefIsabelle [email protected]
PhotographesPaul DELGADO, Caroline FERNANDEZ,Luc FORTANIER, Pep IMAGIRA,Judy JANUARIUS, Steven MORLIER,Tim SOMERSET, Sylvain THOMAS.
Direction artistique & InfographieCATAPAC
Comité de rédactionCédric MIRALLES, Isabelle OSTERSTOCK, Marc TOURNAIRE
ImpressionROXYPRINT (66)
Ont collaboré à ce numéro :Stéphanie AUGE, Aurélie BERNEOUD, Alain BONNERIEZ, Gwenaël CADORET, Marie CAMUS, Aurélia DUBUC,Caroline FERNANDEZ, Jean-Louis FERRER, Virginie GALLIGANI, Liliane LAFAZ, Olga O., Hadrien VOLLE
PUBLICITéDirecteur commercialStéphane MALLET - 06 79 99 75 [email protected]
Responsables Commerciales•GARD-LOZERE Catherine CAJET06 51 76 14 [email protected]
Diffusion : MLPISSN : en coursCPPAP : en coursPrix de vente : 7,50 €
Bleu Magazine est édité parLes éditions en couleurSARL au capital de 999 euros7, Rue Aristide Bergès - 66330 CabestanyGérant : Marc Tournaire
Dépôt légal à parution.
Toute reproduction du titre, des textes, des articles ou photographies, totale ou partielle publiés dansBleu Magazine est interdite sans accord préalable. La rédaction n’est pas responsable des textes, illustrations et contenu des publicités qui lui sont communiqués par les auteurs.
B L E U M A G A Z I N ESOMMAIRE
32 I BON LIT BON VIN • Hôtel Riberach : dormir dans les anciennes cuves de la coopérative de Bélesta. (66)• La Villa Juliette : doublé gagnant pour les chambres d’hôtes rattachées à la Villa Tempora et sa dégustation de vins piscénois. Pézenas (34)
40 I MAGIE DE L’EAU• Le Boudoir, retenu pour l’originalité de son cadre et son accueil. Grande variété de soins… Carcassonne (11) • Spa de Beaulieu, pour l’architecture contemporaine de ce site de soins de qualité caché dans les ruelles du quartier de l’Ecusson. Montpellier (34)
48 I TRÉSORS DANS NOTRE ASSIETTE• L’Octopus : Fabien, Meilleur Ouvrier de France. Avec Rachel et Laurent, ils forment le trio issu du Bristol à Paris et proposent une cuisine innovante, gastronomique et créative. Béziers (34)• Les Loges du jardin d’Aymeric : Une adresse « plaisir et santé » dans un petit coin sauvage du Conflent. Clara (66)
56 I ATTRACTIONS TERRESTRES OU UNE NATURE 4 éTOILES• Le cirque de Mourèze et son dédale de dolomites aux allures lunaires. Pour les amoureux de la randonnée et/ou de la photo. (34)• Le sentier littoral de la Côte Vermeille, sauvage, à découvrir serpentant entre falaises, aloès et vignes. (66)
6 I ARCHIDESIGNUne architecture de bon sens en relation avec son environnement.• Les thermes de Balaruc, un ambitieux projet de colla-boration architecturale entre Lyon et Montpellier. (34)• Maison contemporaine : Philippe Dubuisson, lauréat du prix d’architecture du Languedoc-Roussillon. Audrey et Bruno nous ouvrent leur porte et nous parlent de la réalisation de leur maison à Rivesaltes (66).
14 I LES FAISEURS D’UNIVERS• Luthier : Frédéric Becker nous invite à entrer dans son monde, Montpellier. (34)• Costumière créatrice de mode : Eve Meunier. Spéciali-sée dans les costumes d’époque, des créations originales résolument ancrées dans l’air du temps qui invitent au voyage… dans le temps. Thuir (66)• Arsoie Cervin : Catherine Deneuve, la reine Sophia d’Espagne, entre autres, ne jurent que par les bas de soie fabriqués par cette manufacture. Sumène (30)• Opticien-lunetier-créateur : Bruno Chaussignand. Elton John, Colin Farrell ont été séduits par ses créations. Ses modèles exclusifs sont vendus dans seulement quelques magasins en France. C’est la haute couture de la lunette. Montpellier (34)
26 I PROVOCATIONS• Innovations, esthétique, plaisir des yeux telle a été la quête de nos têtes chercheuses. De préférence, créations en Languedoc-Roussillon, mais sans fermer aucune porte.
à portée de main notre environnement visible
décorationarchitecture
bien-êtrearchidesignMaisons intelligentes de dubuisson
Bien-ÊTre & ÊTre Bienet si l’essentiel n’était pas visible ?
les faiseurs d’universencore des artisans surprenants
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BOn liT, BOn vin
LANGUEDOC-ROUSSILLON
les nouveaux Thermes de Ballaruc
eveneMenTsle carré d art expose Mark MandersMusique et monuments
aTTracTiOns TerresTrescôte vermeille et cirque de Mourèze
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gastronomieculture
L 17309 - 2 - F: 7,50 € - RD
Culture(s)
Parenthèses
64 I PENSÉES IINFINIMENT BLEUES• Citations si vraies, si Bleu !
66 I BIEN-ÊTRE & ÊTRE BIEN• Ils en parlent : le philosophe David Lucas à propos du bien-être intérieur.• Ils le font : Jardin intérieur. Marguerittes (30)
72 I ART & éVéNEMENTS• Carré d’Art Exposition Nîmes (30)• Musique en Monuments et Festival des Abbayes.
80 I LES MILLE ET UNE FEUILLES de J-L. Ferrer• Des livres, des éditeurs, des sujets de chez nous.
82 I LE PETIT AGENDA
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Des thermes amarrés à l’étang de Thau
BLEU MAGAZINE
ARCHIDESIGN
La terrasse, réservée aux accompagnants et aux curistes, offre une vue exceptionnelle sur l’étang de Thau. Un moment de sérénité et de détente.
L’entrée des curistes se situe sur le parvis de la rue du Mont Saint Clair. La promenade qui longe les thermes proposera de nouveaux aménagements paysagers se prolongeant jusqu’aux façades.
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TEXTE VIRGINIE DELABAN PHOTOS CABINET D.H.A.
Les nouveaux thermes de Balaruc, imaginés par le cabinet Lyonnais DHA et l’agence montpelliéraine Marc Galligani,
s’installent au bord de l’étang de Thau. Son élégante silhouette en forme de coque de bateau se distingue sur le
bord de la plage.
Balaruc-les-Bains, au bord de l’étang de Thau, un Nouvel Etablissement Thermal, le NET, verra bientôt le jour. Un projet qui, une fois achevé, sera l’un des établissements thermaux les plus
importants de France. Découverte d’une architecture maritime alliant transparence et discrétion.
A
Un vaisseau-amiral amarré à l’étang de Thau
Sur la presqu’île de Balaruc-les-Bains, face au Mont Saint Clair et
au bord de l’étang de Thau, un Nouvel Etablissement Thermal
(NET) sortira bientôt de terre. Vu de l’étang, on image la
silhouette élégante de cette coque de bateau ancrée dans le
paysage portuaire. Cet immense navire, de plus de 100 mètres
de long sur 5 niveaux, occupera 16 800 m2 et pourra accueillir
jusqu’à 900 curistes. A l’intérieur, l’espace se compose de 350
cabines de soins, 5 bassins et 1 coin santé. Réalisé par le cabinet
d’architecture lyonnais DHA et l’agence montpelliéraine Marc
Galligani, l’ouvrage, qui répond aux besoins de renouvellement
des deux structures existantes mais vieillissantes, sera l’un des
établissements thermaux les plus importants de France. Inséré
dans un environnement constitué essentiellement de résidences
occupées par les curistes en saison, il sera le vaisseau-amiral de
l’activité thermale de la commune.
Entre transparence et histoire
Côté esthétique, le projet multiplie les références maritimes
dans un cadre qui, il faut bien l’avouer, se prête éminemment à la
comparaison.
Malgré l’allure imposante de ce monolithe, le bâtiment paraît
flotter. Une impression suscitée par les larges espaces vitrés du
rez-de-chaussée ouverts sur l’étang. Au-dessus de ce premier
niveau, l’aménagement, sur les ponts supérieurs de la façade,
d’ouvertures aux formes arrondies très « nautiques », n’est pas
sans rappeler celui des paquebots de croisières, tout comme,
encore un peu plus haut, les passerelles et les rideaux d’élingues
renvoyant aux mâts des bateaux. La coque du bâtiment est
réalisée en céramique blanc nacré. Toujours à l’extérieur, et afin
de faire vivre l’édifice au rythme des saisons, les architectes ont
inséré des câbles verticaux tendus sur lesquels une végétation,
répartie à chaque niveau, viendra s’enrouler et se déployer,
transformant ainsi l’apparence des thermes. Du côté des
espaces extérieurs, la référence à l’histoire du thermalisme de la
commune de Balaruc-les-Bains se prolonge par la présence de
bains de pieds mis en scène entre l’étang et les bassins intérieurs.
Des thermes amarrés à l’étang de Thau
BLEU MAGAZINE 7
BLEU MAGAZINE
Discrétion et vision onirique
A l’intérieur, de nombreuses transparences, ouvrant sur l’étang,
permettent de profiter du paysage tout en préservant la
discrétion des lieux de soins. Ainsi, au rez-de-chaussée, un
espace largement vitré sur l’étang et le parvis d’entrée, offre
des perspectives réciproques entre les thermes et le paysage
environnant. Dès l’accueil de l’établissement, l’accent est mis
sur la fluidité des espaces, la fraîcheur et la convivialité. Une
cascade végétale coule au sein d’un immense puits de lumière
transperçant le bâtiment sur toute sa hauteur. Plus loin, l’espace
des 5 bassins entièrement vitrés donne l’impression d’une
continuité avec l’eau de l’étang. Les étages supérieurs sont plus
intimistes. Les ambiances aseptisées habituelles des espaces de
soins sont gommées, au profit d’un esprit plus cocooning et
coloré.
Enfin, sur le toit du bâtiment, trois toiles tendues sur des
mâtures, semblables à de grandes voiles, protègent du soleil le
pont supérieur et ses terrasses et concourent ainsi à définir la
silhouette du projet, qu’on le découvre depuis la promenade
ou du bord de l’étang. Ce triptyque de toile tendue achève la
silhouette maritime de l’ensemble. Un véritable havre de paix.
ARCHIDESIGN
Sur plus de 800 m² la piscine offre 5 bassins à disposition des curistes pour effectuer leurs soins dans un cadre agréable et lumineux face à l’étang de Thau.
Le hall est un lieu d’exception avec ses transparences et sa grande luminosité apportée par un puits de lumière végétalisé.
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BLEU MAGAZINE
ne maison d’architecte à 140 000 euros ? Le rêve de primo-accédants. Un défi pour l’architecte Philippe Dubuisson, lauréat du prix d’architecture Languedoc-Roussillon, en 2011. Capable de
construire bon marché sans renoncer à la qualité, toujours sobre et élégant, il s’illustre dans un domaine que l’on pourrait croire réservé aux constructeurs. Quand l’architecture contemporaine réinterprète le modèle pavillonnaire.
TEXTE ET PHOTOS CAROLINE FERNANDEZ
U
Sur la base d’un plan horizontal, cette construction
contemporaine située à Rivesaltes offre une succession d’espaces
transparents et lumineux, en interdépendance
avec l’extérieur.
BLEU MAGAZINE
Audrey et Bruno n’y croyaient pas vraiment. Convaincus de l’intérêt
à faire appel à un architecte, et après en avoir sollicité plusieurs, ils
ont pensé qu’aucun ne serait intéressé par leur demande. Audrey
se souvient : « Les architectes que l’on a vus n’ont pas eu envie
de relever le défi, parce que construire une maison avec 300 000
euros c’est facile. Mais quand on leur impose un petit budget, ça
devient plus compliqué. Donc, ça ne les intéressait pas ». Avec un
budget de 140 000 euros, l’objectif du jeune couple était d’avoir
trois chambres, sans exigence de superficie. Un challenge relevé
par Philippe Dubuisson qui les oriente vers une construction
BBC – bâtiment de basse consommation énergétique. Alors que
la consommation moyenne d’un logement en France est de 240
kWhep/m²/an (kilowatt/heure d’énergie primaire par mètre carré
et par an), le label BBC fixe à 50 kWhep/m²/an la consommation
maximale d’une maison neuve. La consommation moyenne d’un
logement est donc divisée par près de 5.
La qualité de l’enveloppe, une priorité
Audrey et Bruno justifient d’une consommation de 30 kWhep/m²/
an. Pour réaliser un habitat économe, Philippe Dubuisson a créé un
cocon parfaitement étanche. 128 m2 de construction traditionnelle
avec du parpaing et une isolation en polystyrène par l’extérieur
pour éviter les ponts thermiques, déperdition de chaleur par le
plancher. Les fenêtres, elles, sont équipées d’un double-vitrage
thermique et phonique. Cette stratégie, dite « passive », privilégie
les investissements dans une enveloppe, façade et toitures, de
qualité. 30 % des besoins énergétiques d’une maison dépendant de
son orientation, l’architecte choisit de maximiser l’apport solaire,
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ARCHIDESIGN
O
BLEU MAGAZINE
désobéissance inventive
Pour une
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ARCHIDESIGN
Maison individuelle implantée dans un lotissement de Toulouges. L’habitation fermée au nord, s’ouvre au sud grâce à une baie vitrée de 10 mètres de long.
grâce à des baies vitrées de 10 mètres de long. Aucune ouverture
en façade nord, exposée au froid et à la tramontane.
« On a beaucoup travaillé sur l’inertie. Grâce à ses grandes
fenêtres, les calories sont emmagasinées et, la nuit, elles vont être
restituées dans toute la maison, les deux étages n’étant pas séparés
par de la laine de verre.» Un choix qui permet aux futurs habitants
d’économiser en équipements thermiques. Chez Audrey et Bruno,
le système de chauffage est uniquement constitué d’un poêle et
de panneaux solaires qui produisent l’eau chaude. Leurs dépenses
hebdomadaires en chauffage n’excèdent pas les 5 euros. Le label
BBC implique cependant un surcoût que le jeune couple évalue
à 20 000 euros. Audrey explique : « L’isolation par l’extérieur, le
vitrage très performant… C’était plus cher, mais avec le coût de
l’énergie qui ne cesse d’augmenter, en 5 ans ce sera amorti. Parce
qu’on a eu aussi des avantages fiscaux quand on a déposé le permis,
dont 40% d’intérêts d’emprunt déductibles sur 7 ans ».
« La lumière, matière première de l’architecture »
Au rez-de-chaussée, les rayons du soleil inondent l’espace
La pièce à vivre, espace décloisonné, est en hiver le radiateur de la maison. Seulement équipé d’un poêle à granules, Audrey et Bruno justifient d’une consommation de 30 Kwh ep/m2/an.
BLEU MAGAZINE 12
décloisonné qui forme une seule et grande pièce à vivre. Le
rapport à la lumière est primordial pour l’architecte : « La lumière
doit être la matière première de l’architecture. On doit sculpter
avec la lumière. Surtout dans un pays méditerranéen où l’ombre
a beaucoup d’importance ». L’avantage des baies vitrées n’est
donc pas seulement économique. En créant une relation naturelle
entre l’intérieur et l’extérieur, il est aussi esthétique et apporte
un confort de vie à ses occupants : « Notre regard n’est pas
arrêté, donc on ne se sent pas à l’étroit. On s’y sent vraiment bien
parce qu’elle est épurée. C’ est le style Dubuisson que l’on aime
beaucoup », expliquent Audrey et Bruno. Un style contemporain
inspiré de l’architecture japonaise et portugaise, notamment, avec
des volumes généreux et de grandes ouvertures. Farouchement
opposé à ce qu’il nomme l’architecture « générique » reproduisant
des schémas au mépris des contextes historiques, géographiques
et sociaux, Philippe Dubuisson défend une architecture du
moment, en relation avec le lieu et les gens. Un parti pris parfois
difficile à mettre en œuvre compte tenu des réglementations.
L’architecte cite en exemple un projet dont le permis a été refusé
à deux reprises. Motif : un toit-terrasse quand le règlement impose
une toiture à deux pentes avec de la tuile canal rouge. « J’arrive à
expliquer que le règlement qui est fait ne s’adapte pas au projet
que l’on veut faire. Mais il n’y a pas de règle : que des individus, des
décideurs différents, des membres de la DDE, des architectes…
que je dois convaincre », dit-il.
Des projets menés comme autant de combats
Même si Philippe Dubuisson se défend de toutes règles, il en
applique cependant une : celle de s’imposer un questionnement
alternatif. Une stratégie de contournement comme une
désobéissance inventive permettant des propositions autres que
celles des catalogues. « Quand je dis oui, je veux aller au bout du
concept, au bout de la réalisation, sans transiger. Je pense que la
maison c’est un tout. Et consulter un architecte uniquement pour
un permis de construire, c’est hérétique.» La liste de ses projets
menés comme autant de combats est longue. Il cite un nouvel
exemple, celui d’une maison individuelle située sur une petite
parcelle triangulaire : « On avait un terrain de 370 m2, en trapèze.
En respectant les 5 mètres devant et 4 mètres en périphérie, il
ne restait plus que 50 m2. Donc, il faut arriver à faire comprendre
à la mairie et à la DDE que ces réglementations ne sont pas
pertinentes ». Avec une méthode qui se passe de recette, Philippe
Dubuisson défend une architecture respectueuse de lignes pures,
avide de simplification et de transparence dont la cohérence entre
usage et conditions locales impose sa pertinence culturelle.
La protection lumineuse se fait par des lames horizontales en acier et bois installées à l’extérieur. Dessinées par l’architecte, elles sont faites sur mesure comme les portes et dressing de l’habitation.
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FAISEURS D’UNIVERS
uthier et archetier formé en Italie, Frédéric Becker vit de sa passion, pour la musique d’abord pour le violon ensuite.
Avec le temps, la magie opère de mieux en mieux,
comme un dialogue sans parole avec l’instrument.
TEXTE VIRGINIE GALLIGANI PHOTOS SYLVAIN THOMAS
LFréderic Becker en plein travail dans son atelier au cœur d’un hôtel particulier de Montpellier.
BLEU MAGAZINE
Enclavement du manche sur le coffre à l’aide d’un ciseau à bois.
L’homme qui parle aux violons
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Les doigts s’appliquent, persévèrent sur
une pièce qui résiste. Minutieusement, avec
patience, Frédéric refait le même geste.
Les crins de l’archer glissent, il les lisse avec
délicatesse. Sous ses mains, un violon prend
forme tout doucement. 150 heures de travail
manuel lui permettront de voir le jour et
d’émettre ses premiers sons : « Lorsque l’on
tend les cordes pour la première fois et que
l’on essaie l’instrument, c’est un moment
très émouvant, raconte Frédéric Becker. Une
émotion qui prend encore plus de force
lorsqu’un musicien se l’approprie et qu’il
progresse dans sa musique grâce à l’objet. C’est
alors une immense satisfaction ». Dans son bel
atelier installé dans une folie montpelliéraine
du XIXe , en plein cœur du centre-ville, Frédéric
et ses acolytes s’affairent dans une ambiance
appliquée et musicale. Un décor magique à
mi-chemin entre l’atelier du menuisier et le
musée du violon. De coins en recoins, un bazar
savamment organisé mêle outils de menuisier,
pièces de bois, archers suspendus et violons.
Une relation charnelle
Tout en continuant son ouvrage, Frédéric
parle de sa passion : « Dans ce métier, on est
responsable du début à la fin de l’instrument
que l’on réalise. On contrôle toutes les
opérations : conception, fabrication, vernis,
vieillissement, acoustique. A chaque étape,
on effectue des choix qui définissent ce que
sera l’instrument à l’arrivée. Choix du bois, de
la densité, de la voûte, des proportions… ».
Frédéric utilise de l’érable, de l’épicéa ou de
l’ébène en provenance d’Italie et d’Allemagne.
Pour les archers, c’est le pernambouc du Brésil
qu’il préfère : « Pour les cordes, je privilégie
du boyau de mouton ou de bœuf et des
fibres synthétiques filées alu, argent, chrome
et tungsten ». Et s’il aime entendre jouer « ses »
violons, il reconnaît avoir, parfois, un petit
pincement au cœur quand un musicien ne tire
pas le maximum d’un instrument. Lui, connaît
le potentiel de chacune de ses réalisations car
c’est une relation charnelle qui se développe
avec le bois, mais aussi instinctive : « Avec les
années, je m’aperçois que je travaille de plus
en plus à l’instinct, à l’œil. Je mémorise des
sensations qui évoluent avec les modèles. C’est
un matériau vivant, rien n’est figé et c’est ce qui
est enthousiasmant ».
Artisans et non artistes
Sa passion, Frédéric la découvre à 16 ans. A
cette époque, il apprend le violon et s’intéresse
à l’ébénisterie. Sa première visite d’un atelier
de luthier lui donne l’aperçu d’un univers qui
le séduit. Après son bac, il intègre, en Italie,
l’école de lutherie de Crémone, la capitale de
la lutherie du XVIIIe siècle : « Je suis resté là-bas
quatre ans. Le luthier qui nous apprenait, partait
du principe qu’il fallait travailler vite, que c’était
le meilleur moyen d’apprendre et que si on se
trompait, on corrigerait sur le suivant.
« Après 150 heures de travail : les premiers sons »
BLEU MAGAZINE
Un décor magique à mi-chemin entre l’atelier du menuisier et le musée du violon.
Sculpture de la voûte et début du travail : ragrayure du bord du fond avec une gouge.A droite, travail de dégrossissage de la voûte avec un rabot à voûte.
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FAISEURS D’UNIVERSA la fin de la première année, j’avais déjà
construit deux violons ». La deuxième
année, Frédéric a la chance de travailler dans
l’atelier du luthier-enseignant : « J’observais
les différentes phases, la rapidité… Peu de
paroles, pas de discours, mais des gestes
d’une incroyable précision. C’était formidable
pour apprendre. En Italie, les luthiers de sa
génération se considéraient comme des
artisans et non des artistes ». A la fin de ses
études, Frédéric travaille auprès d’un luthier à
Orléans, puis à Paris, où il apprend l’archèterie
et la restauration. Au concours international
Antonio Stradivari, qui a lieu tous les trois ans, il
obtient le Prix Sacconi de la ville de Crémone
pour les luthiers de moins de 30 ans.
La relève est assurée
L’orchestre et le festival Radio
France le décident à poser
ses valises avec sa famille à
Montpellier où il ouvre son
atelier et fonde, avec une
dizaine d’autres luthiers,
l’association nationale des
luthiers et archetiers pour
le développement de la
facture instrumentale, puis
le Lam en 2008 (association
des luthiers à Montpellier).
Aujourd’hui, Frédéric emploie
trois personnes venant d’horizons différents :
« Cela pourrait être un métier très solitaire, mais
au contraire, chacun a appris des techniques
différentes et les échanges permettent à tous
d’évoluer. C’est très enrichissant ». Pour lui,
les qualités fondamentales d’un luthier sont la
patience, l’oreille et, bien sûr, la curiosité pour
se remettre toujours en cause et apprendre.
Et puis, la suite semble assurée puisque son fils,
âgé de 26 ans, étudie la lutherie en Angleterre :
« C’est une fierté qu’il ait choisi ce métier mais
c’est aussi une responsabilité. Je le pousse à
aller faire des expériences ailleurs même si, un
jour, ça me plairait qu’il reprenne l’atelier ».
Restauration : retouche de vernis.
Archèterie : reméchage d’un archer.
Les violons : beauté et profondeur des vernis, gamme de tons chauds allant du jaune doré au rouge brun.
BLEU MAGAZINE 16
Sites et coordonnées p 84
BLEU MAGAZINE
FAISEURS D’UNIVERS
TEXTE ET PHOTOS CAROLINE FERNANDEZ
ostumière pour le théâtre, Eve Meunier invente un prêt-à-porter inspiré et original. Spécialisée dans le costume d’époque, elle ose, avec la fantaisie que lui offre la scène, des créations à porter dans la rue.
Des pièces uniques résolument dans l’air du temps.
C
Quand le costume inspire le prêt-à-porter
BLEU MAGAZINE
Tout en gardant son style et son univers, Eve Meunier s’inspire de ses recherches en tant que costumière pour créer des pièces uniques.
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Dans un théâtre, la costumerie désigne la pièce
où sont rangés les costumes. Eve Meunier a
choisi d’ouvrir la sienne au public, en installant
son atelier éponyme au cœur de Thuir. Au milieu
des tissus, machines à coudre et mannequins, la
costumière, ciseaux en main, suit minutieusement
le tracé défini en pointillé sur une grande pièce
de tissu. « Moi, ce que j’aime le plus c’est couper,
tailler. C’est à ce moment-là que l’on décide du
volume et de la forme. Même si chaque étape
est importante, couper est irréversible. » Une
leçon de couture apprise très tôt à ses dépens.
Eve n’a que 13 ans lorsqu’elle décide de
confectionner sa première pièce. Un pantalon
taillé dans un vieux drap que lui avait donné sa
mère. « Une toile de coton très douce tellement
elle était vieille. Je voulais me faire un pantalon,
mais je n’ai jamais pu rentrer dedans. » Depuis,
la petite fille des Aspres sait lire un patron et n’a
pas cessé de manier l’aiguille et le fil. Diplômée
des arts plastiques et d’une école de costumier
du spectacle, Eve signe de nombreuses
créations pour des compagnies théâtrales, des
chorégraphes et metteurs en scène. « Mon
inspiration vient de mes recherches. Que ce
soit dans le costume d’époque, dans l’histoire du
costume de scène, de danse ou du vêtement
folklorique traditionnel. Tout cela m’inspire par la
suite pour créer des vêtements. »
Toutes travaillées diferemment, avec un gros tissage ou plus fin, les matières sont mélangées. La soie avec le velours, la laine avec le lin...
« Se mettre en scène sans se prendre au sérieux »
BLEU MAGAZINE
Chaque pièce est un prototype
Du prêt-à-porter sur mesure réalisé après
entretiens avec ses clientes. Eve dessine un
croquis qui évoluera ensuite au gré des essayages.
Quand elle ne travaille pas sur commande, elle
s’affranchit du dessin pour avancer pas à pas.
« Dans mes créations de prêt-à-porter, je
travaille beaucoup à l’envie. Evidemment, j’ai
un point de départ mais je construis au fur et
à mesure, sans but d’efficacité de montage. Je
cherche à m’amuser tout en trouvant l’harmonie
du vêtement. Tous les stylistes ne travaillent pas
ainsi, sauf quand on fait un prototype. Mais moi,
je travaille en modèle unique, donc chaque pièce
est un prototype. » Eve mélange les matières
naturelles, comme la soie, le coton, le lin et la
laine. Mais pas seulement.
Avec des fils de métal et du tulle, les formes
les plus classiques s’encanaillent. Les codes se
détournent. Farouchement antimeringue, elle
concède le bustier en échange de feutre, plumes
et tarlatane pour le bas de la robe de mariée.
Le prêt-à-porter doit être à la mode ce que
le costume est au théâtre. L’occasion d’une
fantaisie. « Il faut savoir mettre en valeur son
corps en faisant preuve de recul sur soi, en jouant
avec les vêtements. Se mettre en scène sans
se prendre au sérieux », dit-elle. Une fantaisie
élégante et féminine parfois dans le registre
XVIIIe de la créatrice Vivienne Westwood ou,
plus récemment, inspirée des années 30. Un
tournant dans l’histoire de la mode, selon la
jeune costumière : « On quitte le corset, les
femmes découvrent un peu de liberté et donc, à
cette époque, les créateurs ont eu des audaces
de volume, avec les ceintures aux hanches tout
en restant dans l’élégance ».
La mode selon Eve est ainsi. Originale, elle se
veut aussi flatteuse et facile à porter. De quoi
offrir une belle mise en scène de la féminité.
Sites et coordonnées p 84
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BLEU MAGAZINE
FAISEURS D’UNIVERS
Le ballet incessant des machines livre une mélodie envoûtante et une chorégraphie millimétrée. Mais le résultat est là...
L’Arsoie ressuscite le mythique bas de soie
est l’histoire d’une aventure familiale, née au cœur
des Cévennes gardoises, qui franchit les siècles
et perpétue un savoir-faire unique au monde. L’Arsoie, manufacture de bas et de collants haut de gamme distribués
sous la marque Cervin, est une entreprise atypique. Rencontre
avec Serge Massal, le maître des lieux et le gardien des secrets
d’une fabrication 100% française.
TEXTE STéPHANIE AuGé PHOTOS SYLVAIN THOMAS
C’
20
BLEU MAGAZINE
1 tonne de ferraille pour donner naissance à 7 grammes de bas de soie
Edouard, la légende de l’entreprise Arsoie. Entre ses mains, un savoir-faire unique.
21
Ils habillent les jambes interminables des
danseuses du Crazy Horse, sont portés
par la reine Sophia d’Espagne, ont pour
ambassadrice de charme l’effeuilleuse glamour,
Dita Von Teese, et Carole Bouquet, Catherine
Deneuve, Arielle Dombasle les adorent. Eux,
ce sont les bas de soie couture signés Cervin
qui réédite le mythique modèle immortalisé
par l’incandescente Marilyn Monroe et la
mystérieuse Marlene Dietrich. Comment
imaginer aujourd’hui que cet accessoire de
séduction massive, symbole de féminité durant
des décennies, a failli disparaître ? A qui la faute ?
Aux collants bien sûr, qui, apparus dans les
années 60 sur les gambettes de BB, allaient
conquérir le monde grâce à leur composition
révolutionnaire en Nylon puis en Lycra. Ainsi,
les secrets de fabrication des bonneteries
allaient s’évanouir et les femmes oublier leurs
fameux bas de soie.
Une épopée familiale
Mais à Sumène, joli village niché dans les
premiers contreforts des Cévennes, Serge
Massal résiste. Héritier de l’entreprise familiale,
garant d’un savoir-faire transmis de génération
en génération, il se donne une mission : fabriquer
les bas Fully Fashioned comme en 1950 et les
réhabiliter aux yeux du monde. L’histoire de
L’Arsoie débute dans les années 20, sur ces
terres suménoises. Auguste Massal, arrière-
grand-oncle de Serge, revient de la guerre
en mauvaise santé. Ne pouvant plus exercer
un travail physique, il crée son entreprise
d’emballage de bas de soie, dans cette région
où règnent les filatures et les manufactures.
Très vite, Germain, le frère d’Auguste, reprend
le flambeau et lance, en 1953, Cervin, le nom
de l’entreprise, avant de passer définitivement
les rênes à Serge, en 2004. Ce dernier fera de
son bas Fully Fashioned, avec ou sans couture,
le fleuron de l’entreprise. Car, entre temps, les
manufactures ont fermé une à une, passant de
plus de 200 en France à 4 ou 5 aujourd’hui.
Conquérant, le sourire en bandoulière, Serge
Massal, qui a toujours refusé la fabrication de
masse, arbore avec fierté sa fabrication 100%
française, artisanale et authentique aux quatre
coins du monde.
7 grammes de délicatesse
Il faut dire que le pari était un peu fou, avouons-
le, puisque Serge Massal le confesse lui-même.
Retrouver les machines d’époque, les fameux
métiers Reading, les remettre en route et
ressusciter des produits complètement
disparus. Son rêve, c’est aussi inventer et
créer, sur ces machines d’un autre temps, des
produits modernes, à la technicité jamais vue
jusqu’alors comme le collant en soie et Lycra et
les vêtements en soie façon lingerie ! Pari réussi,
mais il aura fallu de multiples recherches aux
quatre coins de la France avant que Serge Massal
ne mette enfin la main sur deux authentiques
métiers Reading de 1930 et 1950, endormis au
fond d’une grange. Les deux monstres d’acier,
longs de plus de 15 mètres et pesant chacun
près de 20 tonnes, sont rapatriés à Sumène où
va commencer un long travail de remise à neuf
et de déchiffrage de l’impressionnant mode
d’emploi, avant leur remise en route en 1999.
Une troisième machine complètera les ateliers
quelque temps plus tard, faisant de L’Arsoie la
seule entreprise au monde à posséder 5 métiers
d’époque sur la petite dizaine existants encore.
Et le paradoxe est réel lorsque l’on pénètre dans
les ateliers.
Le réglage des métiers Reading : un travail d’orfèvre !
Lende du luthier beau reportage dans un endroit étonnat.....
Serge Massal, l’héritier passionné et novateur.
22
On est d’abord fasciné par le ballet hypnotique
du va-et-vient des têtes de la machine qui
tissent et croisent les si délicats fils de soie.
Une chorégraphie savamment orchestrée par
un seul homme, Edouard, l’unique personne
capable, à ce jour, de dompter les métiers
pour qu’ils réalisent ces bas d’exception : bas
de soie couture, à talons pyramidaux, cubains,
bas jarretière, bas Nylon et autres collants de
luxe... Du travail d’orfèvre. L’Arsoie entre dans
l’histoire. Elle devient la seule entreprise capable
de produire de façon artisanale d’authentiques
bas couture Fully Fashioned, en Nylon cristal
100% soie, mais aussi en cachemire et soie. Les
chiffres font tourner la tête : il faut une heure
de fabrication pour que la machine donne
naissance à une paire de bas, soit 7 grammes
de délicatesse !
A la conquête de la Chine et des USA
Le savoir-faire inégalé et la qualité
exceptionnelle des bas et collants Cervin en
font le chouchou des plus grandes maisons de
couture et de lingerie françaises ainsi que des
créateurs en vogue. Jean Paul Gaultier, Agent
Provocateur, Lise Charmel, Aubade, Fogal, etc.,
font appel à L’Arsoie pour leurs collections. Et
le succès ne se dément pas. Déjà distribué dans
30 pays, Cervin part à la conquête de la Chine
et des Etats-Unis, particulièrement sensibles au
charme et à l’élégance de ce témoignage du
luxe à la française. La saga de la famille Massal
a encore de beaux jours devant elle. Cela va…
de soie !
Etape délicate : dérouler les bas un à un.
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FAISEURS D’UNIVERS
n moins de dix ans, Bruno Chaussignand a créé l’une des marques de lunettes les plus tendance au monde. Présent dans les boutiques d’avant-garde, il est la nouvelle coqueluche des people. Pourtant, installé dans sa petite boutique au cœur de Montpellier, il reste humble.
TEXTE GwENAëL CADORET PHOTOS STEVEN MORLIER ET KATELL RAuLT
E
Les lunettes de Bruno Chaussignand sont conçues grâce à un alliage unique de plastique, réalisé à base de fleur de coton. Une production exclusive réalisée avec la collaboration de l’artiste, dans le Jura.
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La haute couture pour les regards
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C’est un peu le Géo Trouvetou de la paire
de lunettes. Bruno Chaussignand, cheveux
en bataille, le regard énigmatique, aurait
pu devenir ingénieur ou chercheur. Mais le
Drômois a préféré écouter son cœur. Lui qui
s’amusait, petit, « à acheter trois paires de
lunettes pour en faire une », se décidera, à
16 ans, à devenir opticien. « J’ai senti que je
pouvais amener de la créativité, de la qualité,
pour lutter contre le complexe de porter des
lunettes. »
Il va donc suivre les cours de la prestigieuse
école nationale d’optique de Morez, dans le
Jura. Boulimique d’innovations, il accumulera
les distinctions. Un vent d’air frais, dans un
secteur assez conservateur.
La lunette, objet de désir
Son diplôme en poche, il doit attendre 2003
pour réunir de quoi créer sa boutique. Ce sera
O Mil’yeux, au cœur de Montpellier. « L’idée,
c’était de montrer que la lunette pouvait être
un accessoire de mode. Comme un bijou. Je
voulais arriver à trouver ce que veulent les
gens. Et si cela n’existait pas, on allait le créer
sur mesure ! »
Rapidement, il développe donc sa marque
de lunettes, qui porte son nom. En moins de
cinq ans, les marchés américains et européens
s’intéressent à lui. Accompagné par sa
compagne Marina, experte en communication
et marketing, il décide, en 2008, de structurer
son projet. « On a redéfini l’ADN des
collections. » Elles deviennent saisonnières, au
fil des grands salons de l’optique. Jouant sur le
made in France, la qualité technique et le soin
des finitions, il bascule dans le haut de gamme.
Sa lunette devient objet de désir. Avec un
matériau de prédilection : un plastique, à base
de fleur de coton, qu’il fait transformer sous
ses yeux, dans le Jura. « La coupe des couleurs
est aléatoire. C’est ce qui rend uniques les
lunettes. »
Parmi les meilleurs créateurs au monde
Son grand boom, il le vit en janvier dernier,
lors de la fashion week parisienne. « Je ne
m’attendais pas à un tel buzz ! ». Tout à coup,
ses lunettes sont demandées dans les concept
stores du monde entier, de l’Australie à la
Russie, en passant par le Japon ou la Corée.
Des stars comme Elton John ou Colin Farrell
ont été séduites.
Bruno Chaussignand garde, pourtant, les pieds
sur terre. « Je préfère prendre les choses avec
simplicité. J’ai mis beaucoup de temps pour
accepter d’avoir une marque à mon nom. J’ai
des envies, je ne fais pas de projection. Je veux
aller le plus loin possible. »
Jusqu’à devenir une grande marque ? « Je
ne sais pas. Si je me développe, c’est pour
augmenter ma liberté de création. Ce n’est
pas l’argent qui me motive. » La recette de
ses collections reste d’ailleurs artisanale. « Mes
derniers modèles, je les ai créés dans un TGV
entre Montpellier et Paris ! ». Un travail nerveux,
intense, qui donne un ton unique et cohérent
à ses lunettes.
Et si, l’an passé, le magazine de design « Wallpaper
» l’a classé dans les 40 meilleurs créateurs du
monde, l’homme a le triomphe modeste.
« Il n’y a que le plaisir qui me guide. Je ne suis
pas designer, parce que je n’ai pas fait d’école.
» Pourtant, à 37 ans, il fait partie de ceux qui
dictent les nouvelles tendances de la lunette.
« On a redéfini l’ADN des collections »
BLEU MAGAZINE
Des lunettes au style inimitable, entre pleins et déliés, rappelant les standards du design et l’architecture moderne.
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RiberachBON LIT BON VIN
Modernité et confort en lieu et place de l’ancienne coopérative de Bélesta et de son pressoir (à gauche).
BON LIT BON VIN
TEXTE OLGA O. PHOTOS PEP IMAGIRA
enté par une évasion dans un site des plus bucoliques, alliant un confort hautement design
et la découverte de crus locaux élégants ?
Alors n’hésitez pas à nous suivre à Bélesta, un authentique village aux frontières des Fenouillèdes et du pays catalan. Ici nous attendent les chais de Riberach et ses vins issus d’un des terroirs roussillonnais les plus en altitude, ainsi que l’établissement hôtelier du même nom, installé dans une bâtisse à la renaissance fantastique.
T
Destination Bélesta, le choc des culturesAu cœur des P.-O., au centre du triangle Montpellier-Barcelone-Toulouse,Bélesta semble loin de tout. Pourtant, à moins de 30 km de Perpignan, on s’y rend par des routes traversant des paysages d’une beauté sauvage et singulière. Non loin, le piton rocheux Força Réal offre un panorama du Roussillon à couper le souffle. Au centre du village préservé, un bâtiment longiligne surprend par sa façade contemporaine. C’est le complexe hôtelier et la cave qui ont ouvert leurs portes en octobre 2010.Laissons-nous guider, prêts pour le grand écart entre culture méridionale et germanique, entre modernité et tradition.On y trouve, avec curiosité et plaisir, à la fois une farouche volonté d’exploiter les richesses
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locales pour nous en restituer le meilleur, et une intention visible de nous transporter en Europe du Nord par les choix architecturaux et décoratifs. Par quel processus enchanteur les protagonistes ont-il réussi une telle réalisation ?
Créateurs et financeurs du projet : Luc Richard et son épouse, Karin PühringerLe fils du pays, Luc Richard, a vu son grand-père s’occuper de ses vignes et faire son vin. Il a été témoin de l’activité de l’immense cave coopérative qui recevait alors jusqu’à 250 000 hl de jus, puis de sa fermeture. Il part étudier et fait sa vie professionnelle loin d’ici.Si Luc est un enfant du pays, Karin, elle, est allemande. Ils sont tous deux architectes aux parcours brillants : Paris, Berlin, Marseille, Vienne et de superbes réalisations à leur actif.Mais à Bélesta, début 2006, c’est un nouveau départ. Luc est entraîné, avec quelques amis, dans un projet initié par Jean-Michel Mailloles. Objectif : redonner vie au vignoble et à la cave. Leur premier millésime voit le jour en 2007.C’est rapidement que cette grande bâtisse, tristement désertée et partiellement détruite, inspire à Luc et Karin, une idée de plus grande envergure : concevoir un espace dédié au tourisme haut de gamme et au vin prometteur de Bélesta. L’exploitation de cette immense structure métallique encore debout et la double série de cuves de 500 hl inutilisées, devient leur challenge. Ce grand édifice en ruine aura deux fonctions : cave de vinification et boutique de vente d’un côté et établissement hôtelier et sa table gastronomique de l’autre.
Du jamais vu !La partie hôtelière ressemble plus à un paquebot ou à un loft (c’est selon) qu’à une bâtisse traditionnelle catalane.Très créatifs, Karin et Luc imaginent l’installation des chambres dans les anciennes cuves. L’effet obtenu est très réussi : de beaux volumes ouverts, côté vallée, sur des terrasses individuelles. Ainsi 18 chambres dont 7 dans et 11 au-dessus des caves à vin, occupent désormais les lieux de l’ex-cathédrale du vin. Pour la déco, l’ensemble est extrêmement design et sobre, limite froid. Luc ne veut pas parler de luxe, pourtant tout y est parfait jusque dans les moindres détails. Pendant plus d’un an, la bataille fut rude, obligés
BON LIT BON VINBON LIT BON VIN
La déclinaison des crus donne lieu à de belles vitrines graphiques, visibles dans la cave de dégustation et de vente.
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En contrebas, un espace dédié à la détente : la piscine naturelle pour les beaux jours.
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Agriculture Biologique
Superficie du domaine : 10 ha
Appellation : Vin de Pays des Côtes CatalanesDes rouges déclinés depuis 2006 en 4 thèmes :• Thèse : 90% grenache noir (saveur de mûres et fleur d’oranger)• Antithèse : 90% syrah (alliant fraîcheur naturelle à un fruit épicé)• Hypothèse : carignan issus de vignes centenaires• Synthèse : assemblage des trois cépages (aux accents de griottes, d’olives noires et de thym)Production : 25 hl/ha
Un œnologue de qualité : Patrick Rodrigues
Les chambres sont spacieuses et la déco, design et apaisante, est assurée par Karin.
Luc Richard, à gauche, teste le blanc 2011.
La visite de la cave est très instructive, alors n’hésitez pas à demander Patrick Rodrigues,
guide averti, chaleureux et surtout œnologue des lieux.
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Karin Pühringer et Luc Richard devant leur ultime plan du projet.
de jongler avec une vingtaine d’entreprises locales pour avancer les travaux selon leurs idées. Fidèle aux louables habitudes germaniques, le “paquebot” fonctionne aux énergies renouvelables : photovoltaïque et géothermie, et bénéficie avant tout d’une excellente isolation. Un projet d’avant-garde pour la région qui se concrétise par l’ouverture, en octobre 2010, de Riberach Hotel Cave Restaurant.Si vous avez la chance d’être accueilli par Luc, vous verrez un homme tranquille, la tête bien sur les épaules, qui partagera son optimisme et vous parlera avec lucidité du travail titanesque accompli.
Côté restauration ?Pour se mettre en forme avant la randonnée du matin sur les sentiers du dolmen, un superbe petit déjeuner à base de produits locaux, venus des meilleurs artisans, est proposé. Il sera pris à l’emplacement des anciennes presses, face à la baie vitrée monumentale.Pour déjeuner ou dîner, la table de Laurent et Julie Lemal vous accueille avec une carte gastronomique basée sur des produits frais et une cuisine contemporaine, à partir de laquelle vous composerez votre menu. La carte des vins est ouverte à tous les meilleurs crus du terroir local : « c’est la diversité qui fait la richesse et la curiosité du palais », dit Luc.
Qu’en est-il du vin Riberach ?Dix hectares de vignes sont parsemés entre la vallée de l’Agly et celle de la Têt. Le climat est favorable à des vignes saines, sans traitement. Des conditions qui ont permis une conversion rapide en agriculture biologique, concrétisée par un agrément obtenu en 2011. Cueillis à la main, transportés par petites quantités, délicatement triés et transférés par gravité dans les cuves, les raisins donnent le meilleur d’eux-mêmes. Patrick Rodrigues, œnologue des lieux et Moritz Herzog, sommelier autrichien, jouent les alchimistes pour nous livrer des vins complexes, tout en subtilité. Il y a 4 rouges faits d’assemblages divers, 2 blancs très étonnants et 1 rosé prometteur, à la belle robe perlée, qui verra le jour en 2012. Des créations que l’on peut déguster dans l’ancien stand de vente de la cave coopérative, réaménagée avec modernité.Prêts à prendre un billet pour cette belle évasion nature ?
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Deux Villas, de la passion,du mystère, de l’authenticité
BON LIT BON VIN
est au cœur du remarquable village de Pézenas, bourg seigneurial au Moyen Age connu pour avoir accueilli Molière durant les dix années où Paris ne voulait plus
de lui, que Marie et Serge Schwartz sont tombés en amour non seulement pour une maison de famille au charme authentique, mais aussi pour la vigne et le vin que l’on élève sur ces terres appelées « Languedoc Pézenas ». Une belle histoire, faite de passion et de volonté, guidée par le cœur et le goût du travail bien fait. Rencontre.
TEXTE STéPHANIE AuGé PHOTOS PEP IMAGIRA
« Un jardin méditerranéen aux mille essences, des chambres spacieuses et lumineuses »
De touristes à propriétairesLe destin joue parfois des tours inattendus qui changent à jamais l’existence. Venus en vacances chez des parents dans le Languedoc, Marie et Serge, lorrains d’origine, parisiens d’adoption, achèvent leur séjour par une journée touristique à Pézenas. Est-ce le cachet des immeubles en pierre de taille classés monuments historiques, la beauté des hôtels particuliers des XVIe et XVIIe siècles, la Collégiale Saint-Jean signée Jean-Baptiste Franque, ou l’exceptionnelle lumière qui embrasse la ville qui a agi sur eux comme un aimant ? Un peu de tout cela certainement et un soupçon de curiosité aussi qui les pousse, voici huit ans, à jeter un œil sur la vitrine d’une agence immobilière. Et elle était là. Coup de foudre immédiat. Majestueuse avec sa façade presque rose, ses arbres centenaires et son jardin aux essences méditerranéennes. Son nom : Villa Juliette, perchée sur les hauteurs de la ville, face au Parc Sans Souci – cela ne s’invente pas ! Elle attendait ses nouveaux propriétaires. Après deux visites et 48 heures de réflexion, la belle centenaire entamait une nouvelle vie et ses nouveaux hôtes avec elle !
Changement de vie radicalUn virage définitif dans la vie de ce couple qui quittait alors un poste dans le marketing pour Marie et une carrière de cadre dans l’hôtellerie
La belle Villa Juliette au cœur de son jardin arboré, véritable havre de fraîcheur et de sérénité.
C’
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BON LIT BON VIN
Une cuisine au charme rustique où Achille, le Snauzer règne en maître de maison.
Les vignes bénéficient d’une culture naturelle en bio.
Romantisme et pureté pour une nuit douce et calme dans la chambre blanche.
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et la restauration, pour Serge. Marie prit en charge la rénovation et la transformation de cette maison de maître en chambres d’hôtes accueillantes. « Nous voulions quelque chose de simple, d’élégant et d’harmonieux. L’esprit des lieux, c’est la douceur de vivre du sud, une décoration légère, confortable et sans chichi. Nous recevons nos clients comme des amis ou de la famille », explique-t-elle. Une maison qui garde en elle les secrets de son histoire et de son nom. Juliette. Un si joli prénom en l’honneur de qui ? Les plus anciens du village l’ont toujours connue nommée ainsi. Le mystère reste entier et contribue sans doute à son charme. Ce que l’on sait d’elle, on le découvre en la regardant. Une belle demeure dans laquelle on est accueilli par un immense micocoulier de plus de 200 ans, une étonnante piscine en pierre du Brésil, des arbres de Judée, une œuvre façon impressionniste peinte à même un mur, de la pierre de taille blanche qui habille les sols et un escalier d’époque en bois qui mène aux trois spacieuses chambres et à la suite parentale.
Et Serge créa la Villa TemporaAmoureux de la culture biologique, passionné de gastronomie et de vin et gardant en lui le vieux rêve d’en faire lui-même, Serge a donné naissance à un domaine viticole en 2008, la Villa Tempora. Un nom poétique inspiré de la notion du temps qui passe et de l’existence. Associé à Jean-Pierre Sanson, chef de culture de plusieurs vignerons locaux, ils acquièrent des parcelles aux alentours des villages de Caux et de Neffiès, sur les premiers contreforts des Cévennes méridionales, au cœur de l’appellation Languedoc Pézenas. Là, sur ces terres d’une grande diversité, à la fois argilo-calcaires, basaltiques et villafranchiennes qui donnent de la minéralité aux vins, ils élèvent des vignes âgées de 25 à 45 ans. Un travail 100% bio, « non pas affiché comme une bannière , explique Serge, mais simplement parce que cela correspond à notre philosophie : le respect de la vie des sols, de la terre, des auxiliaires de culture qui font la qualité du vin. Nous ne tassons pas les sols et ne levurons pas. Ainsi la biodiversité naturelle enrichit les goûts, les arômes de nos vins. Un bon terroir ne ment pas, c’est la vigne qui fait le vin».
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Domaine Villa TemporaAgriculture biologique depuis 2008Certification EcocertSuperficie du domaine : 6 hectaresAppellation : AOC Languedoc PézenasCépages : Rouge : Grenache-Syrah-et vieux Carignan /Blanc : Bourboulenc / MarsanneAOC LanguedocAOC Languedoc-PézenasAOC Blanc-RoséProduction : 25 hl/haSoit 15 000/ 20 000 bouchons /anVignes âgées de 25 – 45 ansŒnologues : Serge Schwartz et Jean-Pierre Sanson
Marie et Serge, un couple d’épicuriens.
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Des vins bios, des vendanges manuellesLes six hectares de vignes donnent entre 15 000 et 20 000 bouteilles par an, vinifiées naturellement. Des rouges, rosés et blancs aux saveurs ensoleillées de fruits rouges, aux accents de garrigue et de rocailles, le Languedoc capturé en bouteille ! Une exigence du travail bien fait à chaque étape, de la création des vins jusqu’aux vendanges, manuelles. Un amour du vin, des convictions et savoir-faire qui sont déjà reconnus en France et à l’étranger. La cuvée rouge Villa Tempora 2009 a, en effet, été couronnée de la médaille d’argent aux
World Wine Decanter Awards 2011. Une belle reconnaissance qui encourage Serge et son associé à poursuivre selon leurs convictions. Deux nouveautés devraient ainsi enrichir la cuvée 2011 : un rouge léger, hommage à Brassens, baptisé « Le Temps des Copains », et un rosé à partager entre amis « L’Arroseur à rosé ». Les vins de Serge joliment nommés : « Un temps pour Elle », « Villa Tempora », « Le Démon de Midi », « L’Ange vin », se dégustent dans la cuisine de Marie, moment de convivialité et de partage, où les deux Villas se répondent comme deux sœurs, inséparables et complices.
Les cuves de la Villa Tempora où la métamorphose s’opère lentement.
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MAGIE DE L’EAU
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Face au parking, place Davilla, le mur austère de ciment gris n’attire pas le regard. Un hublot rond troue la façade, zoome sur trois flacons orientaux. Une lourde porte de bois sombre affiche la liste des soins du Boudoir de Carcassonne. Comme dans un théâtre, il faut passer de l’autre côté ; entrer dans un décor d’opéra pour être transporté dans un monde de bien-être.
Tente royale et bain impérialLa porte se referme sur la lumière du jour. Le temps se suspend dans un parfum d’ambre et de fleur d’oranger. Des lustres baroques illuminent les rayures bayadères de la vaste tente marocaine. Dans une douce pénombre, les jeux de lumière font briller les vitrines remplies de fioles précieuses, poudrées d’or et de pétales de rose. Les lanternes de métal ciselé tamisent la lumière dans le salon oriental aux
«La dame de la nuit» veille entre lumières tamisées et miroirs dorés.
Une ambiance orientale, un bain turc pour de modernes odalisques
ais de reine de Saba et bain romain pour un boudoir de décor d’opéra qui se cache dans la Cité de Carcassonne.
TEXTE MARIE CAMuS PHOTOS JuDY JANuARIuS
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Boudoir d’op raE
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profonds coussins grenat. Un couloir sombre permet le changement de décor et le fond du boudoir se transforme en hammam. A travers la vapeur, le bain romain scintille de toutes ses mosaïques, les colonnes de pierres entourent un bassin disparaissant dans le sol.
Associer les plaisirsLes propriétaires de l’Opéra Bouffe, un restaurant du soir, baroque et atypique, ont voulu créer, juste à côté, un endroit intime, dédié aux soins de beauté, le Boudoir. Ils ont mis en scène leur fantaisie, inventé un décor XIXe de tableau orientaliste, construit un bain turc pour de modernes odalisques.
Des objets choisis avec soin en harmonie avec ce lieu enchanteur.
Des filles et un garçonAuréolé de plumes, croulant sous les bijoux, un buste échappé d’un tableau surréaliste veille sur le boudoir. La “dame de la nuit” est un souvenir de l’Opéra Bouffe, explique Emilie, qui dirige le salon depuis sa création. Esthéticienne, elle a travaillé dans des îles lointaines avant de se fixer à l’ombre de la Cité. De ses voyages, elle a gardé l’inspiration pour les soins, les ambiances musicales et les parfums exotiques.Sobrement vêtue de noir, fine et pâle, elle s’anime en sourire et voix douce. Elle s’est entourée de professionnels de l’esthétique : Thiphaine, une chaleureuse brunette et Morgan, un jeune homme aussi habile en coiffure qu’en
manucure. L’équipe mixte peut ainsi réserver des temps de Boudoir aux hommes.
Embarquement immédiat pour un voyage immobileL’accueil chaleureux et les explications des soins mettent à l’aise, la musique douce et les mains expertes invitent à vider l’esprit et réconforter le corps. Les produits utilisés, Reine de Saba et Roi Salomon, sont les références du néo-hamman chic. Les parfums guident le choix des soins, balinais, indien ou détente orientale.La vapeur, la tiédeur, le bruit des gouttes d’eau du hammam font oublier l’extérieur, les massages ressourcent. Des soins de prince et de princesse, pour repartir délassé et épanoui du Boudoir oriental.
Nuit étoilée dans le bain romain.
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Construit au XVIIe siècle, cet hôtel particulier, classé aux Monuments
historiques, a retrouvé son âme.
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Evasion bien-être au cœur de la ville
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est l’une de ces adresses magiques dont les ruelles du quartier montpelliérain de l’Ecusson ont le secret. Caché derrière une lourde porte de bois, le Spa de Beaulieu propose une expérience sensorielle unique dans un lieu chargé d’histoire, tout aussi exceptionnel.
TEXTE AuRELIA DuBuC PHOTOS JuDY JANuARIuS
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Exception du lieuC’est difficile à croire. Et pourtant, il y a encore quelques mois, cet hôtel particulier classé aux Monuments historiques était à l’abandon après avoir abrité, pendant des années, l’une des discothèques les plus courues de la ville. Grâce à Grégory Jullien (et le cabinet d’architecture « Le 8 »), spécialiste de la rénovation de châteaux, les lieux ont retrouvé leur âme. Et ce petit bijou d’architecture du XVIIe siècle est revenu à la vie. Fort de son expérience au Spa Starwellness de l’Hôtel du Cap Eden Roc à Antibes, le jeune propriétaire a imaginé un lieu sur mesure où tout a été pensé jusque dans le moindre détail pour offrir une parenthèse enchantée et bien méritée au citadin pressé.
Parenthèse enchantée pour citadin pressé...
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Découverte des soins sur mesure Terraké le temps d’un thé.
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Une prise en charge subtilement personnaliséeBaigné de lumière, imprégné de la senteur délicate des huiles essentielles, le hall d’accueil, où vous vous installez confortablement, est une première étape vers la sérénité. Le temps de boire un thé et vous êtes invité à remplir votre « Carnet de beauté du Beaulieu ». Pour une approche la plus personnalisée possible, y sont notamment consignées vos préférences en matière de massage – plus ou moins appuyé –, ainsi que les éventuelles précautions à prendre en fonction de votre condition physique. Rendez-vous ensuite au Bar à senteurs où sont présentés les quatre univers de soin proposés par Terraké. Terre, eau, air, végétal ? Suivant le parfum qui vous séduira le plus, c’est vous qui allez déterminer le protocole beauté qui vous correspond le mieux. Ainsi, raffinement suprême, quel que soit l’espace soin dans lequel vous pénétrerez, ce sera la même ambiance
sensorielle qui vous escortera. A présent, il ne vous reste plus qu’à vous laisser guider vers le hammam, résolument contemporain, avec ses petits carreaux en pâte de verre blancs et verts qui habillent ses murs et son plafond voûté. Après ce prélude enchanteur, place au Cœur de Massage®, certainement l’une des prestations les plus représentatives du Spa, s’il ne fallait en choisir qu’une. Au programme ? Trente minutes d’attention accordées à vos pieds, délassés dans un bain aromatique avant d’être gommés puis modelés, suivies d’une heure de massage relaxant et tonifiant. Etirements, pétrissages, pressions et effleurements s’enchaînent dans une chorégraphie parfaite tandis que votre tête repose sur un oreiller douillet. C’est ce type de petite attention qui, sans nul doute, vous fera, vous aussi, succomber lorsque vous franchirez la lourde porte en bois du Spa de Beaulieu.
Grégory Jullien, créateur du lieu, s’est inspiré de son expérience dans les spas
les plus prestigieux.
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TRESORS DANS NOTRE ASSIETTE
« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger », écrivait Molière ; nous dirons ici, « il faut manger sain pour vivre bien ». Deux restau-rateurs de talent, respectueux de la nature, qui se font un honneur de parer vos assiettes de mets sains, de légumes de saison et de douceurs de leur invention. L’un est situé au cœur de Béziers, l’autre se cache dans un petit village du Conflent. Désireux de satisfaire à la fois vos papilles gourmandes et votre santé, leurs tables chaleureuses vous attendent.
A l’Octopus : « Ma recette préférée, c’est celle que je ferai demain »
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Poitrine de cochon confite et légumes de saison en fin bouillon au menu déjeuner.
Cuisine vivante
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es créations culinaires de l’Octopus sont à l’image du chef Fabien Lefebvre : équilibrées et personnelles, elles ajoutent au Sud une touche zen. Fines et généreuses, elles n’ont
rien à cacher et tout à révéler.
Une salle esprit bistrot aux notes jazzy
côté rue, un espace lumineux avec vue sur
les citronniers côté cour.
TEXTE MARIE CAMuS PHOTOS PAuL DELGADO
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La porte translucide nous invite à la pousser : entrons…
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pour vin nature
Du Bristol à BéziersInstallé derrière les allées Paul Riquet, l’Octopus a été préparé dans les coulisses parisiennes du Bristrol. Fabien, Rachel et Laurent travaillaient ensemble dans ce palace 5 étoiles, ouvert 24h/24. Le trio se forme pour reprendre, en 2005, le Framboisier, dans la ville natale de Fabien. Plus riches en talents qu’en deniers, ils commencent par dépoussiérer le décor. Ils choisissent un nom qui tranche avec les intitulés attendus. L’Octopus est voulu comme un lieu ni coincé, ni branché, où l’on se sent bien. En salle, Laurent y veille. Quant à Rachel,
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TRESORS DANS NOTRE ASSIETTE
elle prend les clés de la cave et le parti des vins naturels, bien avant que la mode s’en empare. Fabien débride les produits méditerranéens d’une touche ludique très gourmande.
Des produits et des hommesFabien maîtrise ses classiques pour mieux les détourner. Il a gagné son col tricolore de Meilleur Ouvrier de France encouragé par Michel del Burgo, chef du Bristol. Il a continué dans cette dynamique avec son successeur, Eric Fréchon. Pour son restaurant, Fabien traque le meilleur des produits, locaux si possible. La carte l’annonce, tous les poissons sont sauvages et respectent les quotas et saisons de pêche. Méditerranéenne, elle vient de Barba, à Béziers. Cabillauds, soles et coquilles Saint Jacques d’exception arrivent de Bretagne – il connaît le nom du bateau qui les pêche. Ce chef fait preuve de la même exigence avec la viande, parle avec admiration de son charcutier philosophe d’Hérépian. Et comme le plus difficile de tout est le végétal, il a commencé à
créer un potager avec un maraîcher. S’il propose des produits qualité “palace” , il évite les prix parisiens. Fabien a envie que les Biterrois et ses amis puissent goûter sa cuisine. Chose faite dès la première proposition à 22€ au déjeuner, sans transiger ni sur la qualité ni sur le service. Il souhaite aussi « donner ce qu’il n’a pas eu » à son équipe, en préservant août et Noël pour la famille. L’esprit est là : quand son second part en congé paternité, un ancien revient le remplacer.
De nature à épureLes produits et plats connus, revisités par la créativité de Fabien, donnent beaucoup plus que le sobre intitulé de la carte. Sur l’emblématique poulpe, mer et montagne sont mariées à la catalane, le noir brillant d’un boudin grillé tranche sur le tendre poulpe, masqué sous l’écume orangée du jus de cuisson émulsionné. Le blanc de cabillaud cuit à la perfection, les fins copeaux de seiche, nacrés comme des perles, sont sobrement assaisonnés d’un suc ébène,
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Emblématique, le poulpe se décline à l’Octopus en cotoyant le boudin catalan.
Fabrice Lefebvre dans ses cuisines.
L’élégance japonaise de Megumi pour la pâtisserie
pur jus d’entrailles de seiche. Les produits d’ici en sortent sublimés, le goût poussé vers l’épure dans une présentation d’une vraie force visuelle. « Ma recette préférée, c’est celle que je ferai demain », annonce le chef qui peaufine un cochon confit à la cire.Sites et coordonnées p 84
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TRESORS DANS NOTRE ASSIETTE
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Pour accompagner quelques asperges sauvages, les morilles tout juste cueillies. Les fantastiques cadeaux que nous offre la nature, passés par le talent du chef, Gilles Bascou.
Un écrin
au pied du Canigou
L’asperge sauvage au goût unique, et si c’était ça le vrai luxe ?
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TEXTE ALAIN BONNARIEZ PHOTOS PAuL DELGADO
u-dessus de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, par une jolie route buissonière vous découvrirez les Loges du Jardin d’Aymeric. Le contraste est frappant car si la montagne est belle cette demeure au pied du Canigou
révèle bien là sa chaleur de havre de paix. Le restaurant nous conforte dans cette impression et nous propose de vrais plaisirs gastronomiques. A découvrir absolument.
A
Gilles Bascou, enfant du pays catalan, travaille
une cuisine saine et sans artifice.
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Tartare d’autruche de Cerdinya, rillettes de pommes de terre, jus de betteraves et tuile aux graines de pavot.
Les Loges du jardin d Aymeric
Une ambiance feutrée pour de jolies tables dans un cadre épuré mariant l’ancien et le contemporain.
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TRESORS DANS NOTRE ASSIETTE
Juste un privilège…Bienvenue chez Geneviève et Gilles, propriétaires des Loges du Jardin d’Aymeric. Soit en plein cœur du village de Clara, entre les murs d’un restaurant gastronomique emmitouflé dans une ancienne demeure cossue, restaurée avec soin, grâce à un savant mélange d’ancien et de contemporain, accompagné de couleurs chaudes dans un style épuré. Ici, loin du stress et du quotidien, le lieu invite aux plaisirs de la table, aux saveurs oubliées et celles qui deviendront inoubliables.
Cuisinier-artiste ou artiste-cuisinier ?Dans sa cuisine habillée d’Inox d’une propreté quasi clinique, Gilles Bascou jongle avec les aliments, les condiments, les ustensiles. Le mouvement se dessine souple, presque aérien. Avec pour unique perspective : tutoyer l’excellence. Les mains agiles en quête de perfection, le chef découpe, assemble, rassemble, teste, encore et encore, lentement. Cuisinier-artiste. Ou l’inverse. A chacun son
appréciation, son interprétation. Mais pour tout le monde, un même constat : un moment délicieux. Singulier. L’œil pétillant, car sûr de son coup, le maître des lieux s’empresse de faire goûter une de ses créations, dont lui seul détient le secret. Le sorbet de tome de chèvre au miel, un met incontournable qui met en éveil tous les sens et les bouscule avec délice. « Profite, savoure. Et dis m’en des nouvelles… ».
La philosophie des produits frais La carte de la maison est un supplice, tant les tentations sont grandes : des viandes ou poissons frais cohabitent avec des accompagnements de saison, sans sauce superflue. Car elle est bien là, la touche maison ! Dans la fraîcheur des produits présentés par Geneviève au visage toujours souriant. Gilles, 43 ans, originaire d’Ansignan a été formé à l’école hôtelière du Moulin à Vent à Perpignan et est passé, entre autres, par quelques bonnes adresses sur la Côte d’Azur, où le mot d’ordre a toujours été : « Pour réaliser des bons plats il faut obligatoirement de
bons produits : pas de bon resto sans produits sains ! ». Une philosophie gastronomique à “consommer” sur place, les yeux braqués sur le potager. Par passion puis par nécessité, ce membre des Toques Blanches du Roussillon y cultive et récolte toute sa palette de fruits et légumes bio pour accompagner ses réalisations. Confidences : « Si, à l’occasion, je manque de courgettes, de tomates ou autre, je me tourne vers des petits producteurs locaux avec qui je travaille depuis longtemps. Je n’imagine pas mon métier autrement… ».
Avec vue sur le Canigou Si le bonheur est donc dans l’assiette, il l’est aussi dans le pré. Autour des Jardins, il est possible de randonner, avec vue sur le Canigou et de profiter ainsi de la flore luxuriante. De se surprendre béat devant l’alignement des cyprès ou de s’attarder sur les genêts en fleurs. Et en cas de fatigue après la rando ou… le dîner, trois chambres lovées à l’étage aux tons chatoyants et au confort cotonneux n’attendent plus que vous.
Passer une nuit dans une des trois chambres pour profiter pleinement du dîner et, partir, le matin, à pied dans la montagne…
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Incontournable dessert, cette création à base de tome de chèvre et miel mérite sa place au panthéon culinaire.
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ATTRACTIONS TERRESTRES
Mourèze, quand la pierre se fait dentelle
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43°37’12.64 N / 3°21’28.83 E
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TEXTE ET PHOTOS GwENAëL CADORET
iché dans les contreforts des Cévennes, à deux pas du lac du Salagou,
le cirque de Mourèze est un lieu unique en son genre. Dédale chaotique de pierres, il est un véritable paradis pour les randonneurs… et les photographes.
N
Grandiose et pourtant à côté de chez nous. Atmosphère mystérieuse de Mourèze.Plaisir sans cesse renouvelé de parcourir le sentier littoral de la côte Vermeille.Revisitons ou découvrons ensemble ces lieux sublimes classés quatre étoiles.
Mourèze, quand la pierre se fait dentelle
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ATTRACTIONS TERRESTRES
Bienvenue sur la Lune ! Le cirque dolomitique de Mourèze, à deux pas du lac du Salagou, est, sans aucun doute, l’un des lieux naturels les plus étonnants que compte le Languedoc-Roussillon.Sur 340 hectares, cette forêt de pierres – la plus grande d’Europe –, enchevêtrement de failles et colonnes, offre un spectacle saisissant vieux de 130 millions d’années.Plusieurs chemins de randonnée permettent de découvrir ce patrimoine unique. Suivant les couleurs, on passe de la balade d’une heure à l’excursion sportive d’une journée.
Une vue imprenableSur chaque chemin, les paysages sont différents, mais sublimes. Avec une constante : le point de vue sur le village de Mourèze et son
église Saint-Marie du XIIe siècle, créée à même la pierre.Les plus courageux auront même le droit, en grimpant le Mont Liausson (500 m d’altitude), à de belles surprises : une vue imprenable sur le lac du Salagou et des vestiges archéologiques témoignant d’une présence humaine dès 7000 av. J.-C. Pour vivre au mieux son aventure, l’idéal est de dormir dans le village. L’auberge Val Mourèze, avec ses chambres design et sa bâtisse de caractère, est l’option la plus simple et la plus agréable. Et après l’effort, le réconfort. A moins de vingt minutes de route, le restaurant De Lauzun, une étoile Michelin, renouvelle en permanence ses plats, en s’appuyant sur de petits producteurs. Ici, il faut se laisser
surprendre, car l’inventivité des assiettes y contribue.Une table à ne manquer sous aucun prétexte, pour parfaire un voyage entre réel et irréel.
Pratique Auberge du Val MourèzeOuvert de février à octobreRoute de Salasc 34800 MourèzeTél. : 04 67 96 06 [email protected]://www.aubergedevalmoureze.com
Restaurant De Lauzun3, boulevard de l’Esplanade 34150 GignacTél. : 04 67 57 50 83http://delauzun.canalblog.com
Au détour d’un rocher, le village apparaît curieusement
mimétique avec la roche environnante.
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décorationarchitecture
bien-êtrearchidesignMaisons intelligentes de dubuisson
Bien-ÊTre & ÊTre Bienet si l’essentiel n’était pas visible ?
les faiseurs d’universencore des artisans surprenants
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BOn liT, BOn vin
LANGUEDOC-ROUSSILLON
les nouveaux Thermes de Ballaruc
eveneMenTsle carré d art expose Mark MandersMusique et monuments
aTTracTiOns TerresTrescôte vermeille et cirque de Mourèze
n°2
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av
ril
/Ma
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2 gastronomieculture
L 17309 - 2 - F: 7,50 € - RD
ATTRACTIONS TERRESTRES
Quand la Côte Vermeille
nous émerveille
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42°30’56 N / 03°08’25 E
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TEXTE AuRELIA DuBuC
PHOTOS PEP IMAGIRA
xceptionnel, le littoral qui s’étend du sud d’Argelès à Cerbère en passant par Collioure et Port-Vendres
l’est à plus d’un titre. A votre tour, laissez-vous transporter par la beauté sauvage et la force qui se dégagent de cette rencontre entre les Pyrénées et la Méditerranée..
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Quand la Côte Vermeille
nous émerveille
Le jaune des ajoncs épineux, argelacs en pays
catalan, tranche sur le vert des cistes et le bleu pâle
des fleurs de romarin.
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ATTRACTIONS TERRESTRES
Des vignes baignées de lumière semblant se jeter dans la mer, des criques encore sauvages, un chemin des douaniers, de toute beauté, accessible à tous… A 30 minutes à peine de Perpignan, la Côte Vermeille est un véritable paradis pour les marcheurs, les plongeurs et, plus généralement, les amoureux d’authenticité. Le sentier parfuméLes lumières particulières de ce site exceptionnel inspireront, tour à tour, Matisse, Derain, Braque, Picasso… Les phares du cap Béar et du cap Cerbère, bienveillants postes frontière entre mer et montagne, semblent veiller sur la flore remarquable qui s’éveille à leurs pieds avec le printemps. Le sentier
littoral est bordé d’élégants asphodèles et de cistes blancs et délicats. Le promeneur se laisse enivrer par les senteurs de lavande, de thym et de romarin tandis que le jaune éclatant des argelacs, au parfum de miel, donne à l’ensemble des allures de tableau impressionniste.Mais les petits chemins qui se perdent dans la lande réservent bien d’autres surprises. Pour avoir l’occasion, à la nuit tombée, d’observer les loutres aller se désaltérer, réservez une chambre à l’Hôtel des Elmes. Situé sur la plage, il vous offrira l’occasion de faire une dernière baignade avant de déguster, à son restaurant, la cuisine aux senteurs catalanes du nouveau chef, Gérald Desmullier.
Contacts :Communauté de communes de la Côte Vermeille Passage du Vieux Port 66660 Port-VendresTél. : 04 68 98 30 60 www.cotevermeille.com
Hôtel des Elmes/Restaurant La LittorinePlage des Elmes 66650 Banyuls-sur-MerTél. : 04 68 88 03 12www.hotel-des-elmes.com
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Le sentier littoral, anciennement nommé sentier des douaniers nous permet de découvrir une côte encore vierge
et sauvage. La lumière changeante nous révèle une palette de bleu de mer tout en profondeur et transparence
avec, en point fixe le phare du cap Béar.
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Les vrais gourmands lisent en remuant les lèvres,pour déguster les Mots.
Yvan Audouard
C'était un moustique snob.Il ne buvait que du sang bleu.
Jean Cazalet
Il n'y a pas d'innovation sans désobéissance.Michel Millot - Extrait d'un Cours de design à l'ENSAD - 29 Nov. 2000
« Bien que Dieu soit tout-puissant,il n’envoie pas la pluie quand le ciel est bleu. »
Proverbe afghan
Les plaisirs ne sont jamais vains,au moins pendant la minute où on les goûte.
Jean Anouilh
« Il faut toute la vie pour apprendre à vivre. »Sénèque
La vie n'est pas un restaurant mais un buffet.Levez-vous pour vous servir.Dominique Glocheux
« Vice : plaisir que l'on n’a pas goûté. »Louis Aragon
Avoir une vie facile est un but difficile à atteindre. William Cowper
« Comment pourrais-tu goûter aux plaisirssi tu ne goûtes pas déjà au plaisir d'être ? » Claude Charles
L'âme a la couleur du regard.L'âme bleue seule porte en elle du rêve,elle a pris son azur aux flots et à l'espace. »Guy de Maupassant
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nfini
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art de vivre recouvre de multiples volets : la plupart des médias se limitent aujourd’hui à proposer mille et une offres
attrayantes, autour de la gastronomie, la décoration et les sorties sympas, persuadés faire le tour de la question.
L’
Or, quelle est la finalité de vivre selon un
« art de vivre » sinon l’accès au bien-être pour chacun de nous ?
A ce stade, on arrive à la question fondamentale :
Qu’est-ce que le bien-être ?Peut-on, ou doit-on, comparer le bien-être à un iceberg, avec sa face visible et sa face immergée ? J’oserai l’analogie.
Le bien-être de surface peut être entretenu par ces
offres abondantes et facilement accessibles, disposées à
nourrir le corps et les sens.
C’est le premier niveau du bien-être, palpable, dont on
prend volontiers soin.
Avoir recours au plaisir des sens, c’est poser une pom-
made sur un état qui réclame diversion et chaleur, mais
avouons-le, seule la rééducation s’attaque aux causes qui
compromettent le bien-être.
Le bien-être intérieur, lui, est certainement plus difficile à évoquer et à décrire, et cela en
souligne aussi toute la profondeur.
Pourtant, l’élan actuel, vers les multiples propositions
et disciplines qui prétendent prendre soin de l’âme ou
des énergies, est de plus en plus considérable. Il dévoile
notre besoin croissant de s’en préoccuper, faisant sans
doute écho au mal-être généré par la déshumanisation
de notre société, du fait d’une technologie trop enva-
hissante.
Après avoir posé la question sur la définition du bien-
être et ses voies d’accès, à des spécialistes des soins
profonds, et de la paix intérieure, les réponses sont
aussi diverses que riches.
Dans la chronique « Ils en parlent », BLEU Magazine
vous propose ce rendez-vous. Partir à la découverte de
la version de chacun : philosophes, maîtres d’arts mar-
tiaux, thérapeutes en arts énergétiques, hommes de
toute spiritualité, et bien d’autres encore, dont la quête
est de connecter extérieur et intérieur pour que, mal-
gré la mouvance de nos vies, de façon autonome, nous
sachions apaiser nos maux et laissions monter la joie,
quelles que soient les circonstances.
Dans la chronique « Ils le font », vous découvrirez des
lieux agencés pour accueillir des démarches telles que
méditation, soins holistiques, relaxation, arts martiaux…
Et là nous pourrons dire que l’approche de l’art de vivre proposée par BLEU Magazine a dépassé le stade marchand mais bien pris en compte l’être dans sa richesse et sa diversité.
ISABELLE OSTERSTOCK
Rédactrice en chef
«Et si l’essentiel n’était pas visible ?»
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BIEN-ÊTRE ET ÊTRE BIEN
ILLu
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LO/M
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Urbanisation, accélération, dégradation.Fragilisé, l’être part en quête de bien-être en recherche d’apaisement
Une des clés : réunifier le visible et l’invisible.
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Bleu Magazine: Comment la philosophie aborde-t-elle la notion
de bien-être recherché par l’homme, et quelle définition
donnez-vous au bien-être intérieur ?
David Lucas : La définition du bien-être présente trop de
variantes pour pouvoir être assénée d’un trait. Les meilleures
définitions sont, à mon avis, celles que l’on donne aussi du
bonheur, alors différencié de la simple joie ou des plaisirs fugaces.
Ce bien-être intérieur est proche du bonheur évoqué de façon
exemplaire par Aristote(2) comme souverain bien, et dans le
bouddhisme comme cessation de la souffrance.
Le bien-être est, de prime abord, difficile à définir, précisément
parce que l’« être » a une part de subjectivité qui résiste aux
généralités. Le « bien-être » du sportif n’est certes pas celui
du gourmet ! Il est pourtant vrai que nous comprenons tous
parfaitement cette expression, et que le « souverain bien »
d’Aristote est justement commun à tous les hommes.
Le bonheur n’est pas non plus une utopie, car nous en avons tous
fait l’expérience personnelle, mais il est susceptible de « plus » ou
de « moins » et, pour revenir au Bouddha, il doit cohabiter avec
l’expérience de la souffrance… en tous les cas tant que nous
n’avons pas atteint l’Eveil ! (3)
B. M. : Le bien-être est-il un état ou une démarche ?
D. L. : Sans hésitation, un état. Mais on n’arrive pas à un tel
état sans entamer certaines démarches… Ces démarches
ne montrent pas le même visage en fonction des traditions
philosophiques, qu’il s’agisse d’ascèse, de méditation, de prière
ou de raisonnement ; mais toutes me semblent consister en une
certaine transformation. La culture, comme passage de l’épais au
subtil et dépassement des inclinations naturelles, donne bien à
penser le sens de ces démarches. Cette culture est d’ailleurs fort
utile à une époque où le soupçon pèse sur ce qui dissuade d’être
D
Le bien-être, ils en parlent
avid Lucas, docteur en philosophie (1), interrogé sur la définition du bien-être intérieur, a accepté de nous
répondre, jugeant notre ouverture courageuse et enrichissante.
Aujourd’hui, paroles de philosophe.
BLEU MAGAZINE 68
BIEN-ÊTRE ET ÊTRE BIEN
« soi-même », « spontané » et « nature ». Au moyen de l’esprit, de la
raison, de la grâce et de tout ce que les différentes cultures conçoivent
comme moyen de se transformer soi-même, le bien-être intérieur vient
finalement toujours de ce que l’on « cultive son jardin »…
B. M. : Pourrions-nous le rapprocher de l’accès à une harmonie avec
ce qui nous entoure (regard porté sur l’extérieur) ? Ou plutôt une
paix avec soi-même (regard tourné vers soi) ?
D. L. : Le bien-être intérieur est la paix avec soi-même. Le comble du
bien-être est même de ne plus dépendre de ce qui nous entoure…
Mais cela implique nullement de s’opposer à l’entourage, bien au
contraire ! Il y a même un lien organique entre la paix avec soi-même
et la paix avec les autres ; la première étant à la fois la condition et la
garantie de la seconde.
B. M. : Y a-t-il une voie ou des voies permettant d’accéder à ce bien-
être intérieur?
D. L. : Des voies, peut-être même autant qu’il y a d’individus ! Quoi
qu’il en soit, garder contact avec des voies, que l’on pourrait appeler
classiques ou traditionnelles, diminuera considérablement les risques de
se perdre, car le marché du bien-être intérieur est aussi le terrain de
prédilection des guides aveugles et ambitieux de transformer les autres
sans s’être transformés soi-même… Le discernement et l’esprit critique
sont alors de rigueur, et il est bien certain qu’aucune voie de bien-être
intérieur ne consiste à ne plus penser par soi-même.
B. M. : Alors, retournons visiter les sages antiques. Bonjour Aristote. (3)
D. L. : Aristote a effectivement expliqué que les biens extérieurs sont
des compléments au bonheur mais qu’ils n’en constituent aucunement
l’essence. « Il (le sage) est l’homme le plus chéri des dieux. Et ce même
homme est vraisemblablement aussi le plus heureux de tous. Par
conséquent, de cette façon encore, le sage sera heureux au plus haut
point. » Livre X de l’éthique à Nicomaque.
Propos recueillis par I. Osterstock
(1) David Lucas, originaire de Rodez,
est docteur en philosophie. Il dirige
actuellement le centre de formation et de recherche Gaeris Sciences
Humaines, qui propose des solutions contre la souffrance au travail
et le mal-être dans les organisations. Il est l’auteur, entre autres, de
«Réfléchir en marchant, récit de voyage dans l’Himalaya» et «Le
démon intérieur», publiés aux Editions du Portique.
Au travers de divers articles, il conduit une réflexion critique
et originale inspirée de la philosophie antique et de la pensée
traditionnelle. Assez largement en marge des milieux académiques, il
conseille aussi les décideurs et responsables d’entreprise en vue de
concevoir un mode d’organisation du travail alternatif et plus humain.
www.baglis.tv/intervenants/1594-david-lucas.html
(2) Aristote est un philosophe grec né en Macédoine, en -384, et
mort en -322. Disciple de Platon à l’Académie pendant plus de vingt
ans, il prit ensuite une distance critique vis-à-vis des thèses de son
maître. Il fut également précepteur d’Alexandre le Grand. Il travaille
sur la signification de l’être en tant qu’être et établit les fondements
de la théologie dans « La métaphysique », qui restera un ouvrage
de référence influençant profondément l’ensemble de la tradition
philosophique occidentale et orientale.
Son œuvre est considérable et touche l’ensemble des domaines
de la connaissance. La cosmologie, la biologie et l’observation de
la nature seront les thèmes de plusieurs traités. Le philosophe ne
négligera pas pour autant la politique et la morale, où, développant
une conception finaliste de l’essence de la cité, il se prononcera pour
la recherche d’un bien suprême menant à la vertu : le Bonheur.
www.evene.fr/celebre/biographie/aristote et philo.mimetik.org
(3) Dans le contexte de l’enseignement du Bouddha, le Bonheur
pourrait se définir comme la libération de la souffrance, au sens le
plus large du terme. « Lorsque vous n’êtes plus attaché au bonheur
vous pouvez véritablement être heureux.»
Réf. : Le bonheur-Liberté, bouddhisme profond et modernité, Serge-Christophe Kolm,
PUF,1994
BLEU MAGAZINE 69
Le bien-être, ils le font
rançois Loutrel, professeur de taï chi chuan, a imaginé un espace novateur. S’y mêlent, en toute harmonie, différentes approches visant
à améliorer le bien-être, notamment celles reposant sur l’énergétique chinoise. Visite guidée.
Comme l’enseigne la pensée chinoise, seule la prise en charge
de l’individu dans sa globalité peut lui permettre de se réintégrer
dans son unité et donc dans sa plénitude. D’où la volonté de
François Loutrel de créer un lieu non marchand n’obéissant à
aucun dogmatisme où chacun pourrait venir trouver les ressources
nécessaires à son mieux-être. En 2007, son choix se porte sur une
ancienne usine de confection près de Marguerittes. Les travaux à
prévoir sont conséquents mais les surfaces pleines de promesses.
Une synergie de savoir-faire et de savoir-être
Entièrement rénové selon les principes du feng-shui, le bâtiment
de 700m2 est aujourd’hui transfiguré. Les murs clairs et les grandes
ouvertures font la part belle à la lumière. Les fontaines d’eau
laissent entendre leur chant délicat. Sur le parquet du vaste dao
chang, François Loutrel, directeur de l’école de taï chi chuan ITCCA
Méditerranée, enseigne les fondements de cette discipline chinoise
ancestrale. Contrairement aux arts martiaux externes qui utilisent
la force musculaire pour repousser l’adversaire, ici seule l’énergie
est agissante, mise au service de l’intention. Par l’attention aux
sensations internes s’opère une harmonisation du schéma corporel.
Et peu à peu, le corps s’ouvre à la conscience.
Quelques mètres plus loin, l’espace de physiothérapie propose
Quand le Jardin Intérieur invite à cultiver toutes les voies de l’équilibreTEXTE ET PHOTOS AuRELIA DuBuC
F
Le mouvement fluide permet de jouer avec le plein et le vide (Yang, Yin). Le poids porté sur la jambe fléchie (yang) a pour effet l’autre jambe plus longue (vide, yin). Rechercher la stabilité dans le déplacement amène à poser l’esprit émotionnellement, tandis que la coordination tend à faciliter la mémorisation.
BLEU MAGAZINE 70
BIEN-ÊTRE ET ÊTRE BIEN
des soins holistiques basés sur les 4 éléments fondateurs de
toute vie. L’eau, dont les vertus dynamisantes sont amplifiées
par l’équipement de balnéothérapie-chromothérapie dernière
génération. Le feu, symbolisé par le sauna finlandais où l’organisme
se déleste de ses toxines. L’air, avec l’utilisation du bol d’air Jacquier
qui permet de faire le plein d’oxygène en quelques minutes. Et
enfin la terre, à travers les massages aux pierres chaudes ou aux
compresses de boue médicinale (fango). A l’étage, une salle de
méditation et deux petites pièces où un pôle d’acupunctrice,
ostéopathe et psychologue diplômés d’Etat assure une prise en
charge globale visant à harmoniser le corps et l’esprit. Et parce
qu’une meilleure connaissance de soi est intimement liée à une
meilleure connaissance du monde, le Jardin Intérieur accueille aussi
des conférences et des rencontres artistiques.
Les temps forts à venir
•Les 13 et 14 avril : stage de
massage interactif. Objectif :
enclencher un processus d’auto-
guérison des tensions par la
libération du mouvement spontané
présent dans le système nerveux
extrapyramidal.
•Du 28 au 30 avril : stage de taï chi
chuan.
•Les 5 et 6 mai : portes ouvertes
du Jardin Intérieur et colloque
«Médecines quantiques, médecines
énergétiques».
•Du 22 au 24 juin : stage de
massage tantrique. Objectif :
remettre de l’ordre dans les centres
énergétiques y compris par rapport
à la sexualité.
•Du 20 au 22 juillet : stage
d’énergétique humaine et
découverte de la formation
Lemniscate Processus consistant à
devenir son propre thérapeute en
réactivant le mouvement vital et en
retrouvant l’accès à son potentiel
énergétique.
71
Après 15 à 20 mn environ d’action, le corps et l’esprit sont obligés de se relâcher pour évoluer vers une méditation en mouvement. Il faut à peu près 4 ans de pratique pour jouer plus subtilement avec son système énergétique.
Le taï chi chuan demande un minimum de persévérance, de patience et une certaine rigueur. La paix, la sagesse et la sérénité s’acquièrent tout au long du chemin.
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Sites et coordonnées Page 84
ART & EVENEMENTS
TEXTE HADRIEN VOLLE PHOTOS PEP IMAGIRA
usqu’au 13 mai, la nouvelle exposition du Carré d’Art de Nîmes est consacrée à Mark Manders. Un artiste qui a exposé au MoMA de New York, à la Pinacothèque de Munich ainsi qu’au Carrillo Gil
Museum de Mexico, et qui, mystérieusement en France, n’a convaincu que le FRAC Bourgogne à Dijon pour se porter acquéreur de l’une de ses œuvres. Heureusement pour notre région, c’est au Carré d’Art, à Nîmes, que revient le plaisir d’accueillir sa première exposition monographique dans l’Hexagone.
J
Son atelier, qui est aussi sa maison, est une immense usine désaffectée. Ci-contre : Still Life with Books, 2010, bois, résine époxy peinte, toile peinte, fer et impression offset sur papier, 247 x 170 x 100 cm. Hammer Museum, Los Angeles. Ci-dessus : vue de l’atelier avec les œuvres en cours de conception.
Mark Manders, un artiste donnant sa valeur au temps
© M
ARK
MAN
DERS
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ARK
MAN
DERS
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Le musée d’art contemporain de la ville a été dessiné par
l’architecte anglais Norman Foster, à qui l’on doit entre autres
l’hôtel de ville de Londres, la Russia Tower de Moscou et plus près
de chez nous, le viaduc de Millau. Face à la Maison Carrée antique,
cet écrin pour l’art, inauguré au début des années 1990, est un
rectangle de verre de 2000 m2. Très lumineux, le bâtiment est
construit autour d’une cour centrale, sorte d’atrium en résonance
avec la Nîmes romaine dont l’âme habite toujours la ville.
Françoise Cohen, la commissaire d’exposition, souligne que : « Mark
Manders est une figure des artistes d’artistes, qui suscite de l’intérêt
auprès de ses pairs. Pourtant il est encore peu connu auprès du
public ». Aucune galerie n’a choisi de le représenter en France à
l’heure actuelle. Une belle place à prendre ?
Hésitation salutaire
Manders est né à Volkel aux Pays-Bas en 1968. Il réside encore
aujourd’hui dans ce pays. Son atelier, qui est également sa maison,
est une immense usine désaffectée. Manders a mis du temps
avant de se fixer à un médium artistique, hésitant, jusqu’à 18 ans,
entre peinture, musique, sculpture et écriture. L’idée lui vient alors
Le Carré d’Art de Nîmes, lumineux batiment contemporain accueille une exposition remarquable de Mark Manders en plus de l’exposition permanente.
© M
ARK
MAN
DERS
Ramble Room Chair, 2010, bois, époxy peint, impression offset sur papier, chaise, 85 x 65 x 180 cm. Courtesy de l’artiste et Zeno X Gallery, Anvers
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de mettre à plat son interrogation, en dessinant un plan sur le sol,
comme l’aurait fait un architecte. C’est ainsi qu’apparaît sa première
œuvre : « Inhabited for a Survey (First Floor Plan for a Portrait of
the Artist as a Building) ». Avec elle, il a enfin une vue générale sur
ses interrogations. La réponse lui vient naturellement : il délaisse
l’écriture pour devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui.
Mark Manders débute sa carrière à la fin des années 1980. Trois
axes le guident : tout d’abord, il fait le choix de travailler sur la
représentation humaine. Peu d’artistes dans l’art contemporain lui
donnent une réelle importance. Le travail du sculpteur est, en partie,
basé sur les visages. En modelant ces statues pour leur donner un
air “frais”, récent, comme si elles étaient en cours de séchage, il
les rend “vivantes”. Il fait ainsi résonner son travail à la statuaire
grecque archaïque, dont le rendu devait donner une impression
de vie. On trouve également dans son œuvre des représentations
d’animaux, telle « Abandoned Room, Constructed to Provide
Persistent Absence » représentation de trois chiens allongés (dont
deux sont recouverts de plastique). Sont-ils morts ou vivants ? Cela
nous conduit à la seconde interrogation artistique de Manders :
la relation entre la sculpture et la mort à travers les âges. Enfin,
l’artiste entretient un rapport particulier à la machine : « cheminées,
tuyaux, portes, vocabulaire de l’usine, chaque chose est reliée à une
autre dans l’œuvre de Mark, comme pour ne faire qu’un seul bloc »,
explique Françoise Cohen.
Une interrogation sur l’humain
« Certains critiques ont comparé son travail à des natures
mortes», précise la commissaire. Autre résultante de cette
réflexion artistique, la lenteur de certaines réalisations. Une
œuvre commencée en 1992 peut être terminée en 2010. C’est le
cas pour « Abandonned Room ». « Mark aime prendre le temps,
il travaille d’après mémoire. Ses créations sont façonnées par le
précieux passage des années », précise Françoise Cohen.
Manders considère que le spectateur, face à une création, entre
dans le cerveau de l’artiste. Ce qui explique la dénomination
de certaines sculptures, notamment ses « Autoportraits » qui
sont des visages de femmes. L’artiste s’y dévoile complètement,
détaché de l’apparence physique
L’exposition du Carré d’Art ira dans ce sens : laisser le public
pénétrer l’intérieur de l’artiste. La première salle « sera une
reproduction artistique de ce que peut être son atelier », nous
apprend la commissaire. Cette installation, baptisée Mind Study,
est un livre ouvert sur le désir de l’artiste.
Cette initiative du Carré d’Art de Nîmes est une chance de
découvrir un artiste passionnant, peu connu, mais qui ne laissera
pas indifférent.
Le Carré d Art apparaît entre deux colonnes de la Maison Carrée erigée au premier siècle. Il est l’unique temple
antique au monde entièrement conservé.
ART & EVENEMENTS
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Une idée qui plaît
Nicole Cathala, adjointe au maire déléguée à la culture, raconte :
« Nous voulions que les Narbonnais s’approprient les plus
beaux lieux de la ville. Dans un premier temps, nous organisions
ces concerts dans la maison des Trois Nourrices, mais face au
succès croissant, nous nous sommes concentrés sur le Palais
des Archevêques, la maison étant devenue trop étroite !». La
démarche s’inscrit également dans un désir de faire connaître les
jeunes artistes locaux à la ville qui les a vus grandir. Nicole Cathala
précise : «C’est aussi la possibilité donnée à des musiciens sortant
du Conservatoire municipal et amorçant une carrière, de se
produire chez eux». Ce fut le cas, en 2009, pour la mezzo soprano
Clémentine Margaine, couronnée, en 2011, aux Victoires de la
musique classique. Elle réside aujourd’hui à Berlin, et est membre de
usique en Monuments est une saison de concerts accueillis entre les murs du Palais des Archevêques, joyau de la Narbonne médiévale. Un programme né de la volonté de l’équipe municipale, qui offre
au public un samedi après-midi par mois de musique.
M
la prestigieuse troupe du Deutsche Oper où elle terminera la saison
dans le rôle-titre de la Carmen de Bizet.
Une belle seconde moitié de saison
A Narbonne, le reste de la saison est d’une grande richesse.
Nicole Cathala aime à rappeler que : «La programmation peut
être classique, jazz et même orientale. Nous essayons de satisfaire
tout le monde». Romantisme et baroque le 31 mars avec Double
Je, formation insolite, réunissant basson, trompette et piano qui
se rencontreront dans de célèbres compositions, d’Albinoni et
Schumann, ainsi qu’autour du concerto de Hindermith, œuvre rare
méritant une attention toute particulière. Le 28 avril, autre belle
union entre le compositeur baroque italien Scarlatti et le flamenco.
Prouesse rendue possible par la claveciniste Catherine Latzarus et le
M u s i q u e e n M o n u m e n t s
à Narbonne, quand la musique se mêle au patrimoine
TEXTE HADRIEN VOLLE PHOTOS LuCIE BIRAL
BLEU MAGAZINE
La musique transcendée par le lieu, le lieu transcendé par la musique.
ART & EVENEMENTS
guitariste Marc Loopuyt, les deux musiciens ayant déjà expérimenté
cette tentative en 2007 avec un enregistrement baptisé «Flamenco
Barroco». Le 12 mai, place aux mandolines napolitaines et aux
airs si populaires que sont, entre autres, «O sole mio» et «Funiculi,
funicula». Enfin, le point de croix de cette saison finement brodée se
fera à la Belle-Epoque. Un récital réunira le 2 juin, Vanessa Hidden
et le pianiste Tristan Michel. Tous deux auront le plaisir à nous faire
revivre les rengaines du Montmartre d’avant la Grande Guerre.
«Les concerts ont lieu le samedi à 16h30, après les courses !»,
rassure, souriante, Nicole Cathala, et pour ceux qui craignent que
ce soit long, «les concerts durent une heure quinze au maximum».
Un temps pour prendre soin de ses oreilles tout en nourrissant ses
yeux, et peut-être son âme...
77
La programmation peut être classique, jazz, et même orientale.
BLEU MAGAZINE
La cathédrale d’Elne et l’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines font partie des monuments qui accueillent le festival.
CULTURE (S)
Ainsi aujourd’hui, Bernard Soustrot, trompettiste de notoriété
internationale, appuyé par Christian Bourquin, met en place un
festival au programme attractif : le festival des Abbayes.
Après quatre concerts de préfiguration en 2011, ce sont
dix concerts qui vont être donnés, cet été, sur les cinq
départements du Languedoc Roussillon, dans des lieux religieux
ou de moindre importance mais tout aussi riches et puissants.
Un orchestre : (les Cordes de France), composé d’une dizaine
d’interprètes tous issus des conservatoires nationaux supérieurs
de musique) ou des grandes écoles de musique.
Un format adéquat qui s’adapte à la taille des divers lieux qui
leur ouvrent les portes. Ces jeunes, qui ont entre 19 et 25 ans,
suivent un parcours de perfectionnement, heureux d’être dirigés
par de fameux musiciens.
Le soliste de cette formation est Bernard Soustrot en personne.
L’organiste titulaire est Jean Dekyndt, directeur du Conservatoire
de Montpellier.
Le répertoire proposé nous permettra de réviser nos classiques,
avec les œuvres de Mozart, d’Elgar, de Mendelssohn, de
Torrelli et de Bach. On se régalera également avec un concert
e Languedoc-Roussillon, riche d’une cinquantaine d’abbayes, inspire, depuis fort longtemps, des hommes épris à la fois de patrimoine, de musique et de la richesse locale : le vin.
L« Orgue et trompette » et un concert « Chant et guitare »,
style renaissance.
La conception du festival est simple et conviviale.
Les concerts ont lieu à 19 heures, suivis de l’intronisation des
musiciens par la confrérie viticole locale. La soirée s’achève
systématiquement par la dégustation de crus locaux sous l’égide
de Philippe Faure-Brac, sommelier de renom international (élu
Meilleur sommelier du monde en 1992), qui nous intéressera
à l’histoire de chaque région, de chaque cépage, et à l’art de
déguster les vins.
Voilà un festival qui se présente comme un efficace vecteur pour
la promotion de la musique, du patrimoine, de la viticulture et de
l’histoire du Languedoc-Roussillon.
TEXTE OLGA O PHOTOS FREDERIC HEDELIN
En juillet, demandez le programme !
Le 10 : Abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines (P.-O.) Le 11 : Abbaye de
Caune Minervois (Aude) Le 12 : Abbaye d e Saint-Papoul (Aude) Le 16 :
Abbaye de Arles-sur-Tech ( P.-O.) Le 17 : Abbaye de Chartreuse-Valbonne
(Gard) Le 22 : Abba ye de Quarante (Hérault) Le 23 : Cloître-Abbaye de
Elne (P.-O.) Le 25 : Abbaye de Saint-Gilles (Gard) Le 26 : Cathédrale de
Mende (Lozere)
Musique, monuments et… vins !
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LES SENTIERS GOURMANDS EN CLAPE VIGNERONNE La 9ème balade oeno-gastronomique « Les Sentiers
Gourmands en Clape Vigneronne » se déroulera le dimanche
20 mai au départ de la cave La Vendémiaire à Fleury d’Aude.
Le parcours de 6 km se déroulera entre petites parcelles de
vignes et bosquets qui permettront de découvrir une autre
facette du vignoble de La Clape.
Les départs seront échelonnés de 10h30 à 14h. Le promeneur
recevra un pochon pour glisser son verre à vin, les couverts, un
livret de dégustation et enfin un chapeau de paille. Il s’engagera
pour une balade ponctuée de 6 arrêts gastronomiques avec
un menu proposé par Marc Schwall des Cuisiniers Cavistes
à Narbonne.
Près de 30 vins AOC Languedoc-La Clape seront présentés
par les vignerons ou les caves coopératives. Les participants
auront la possibilité d’acheter les vins dégustés en fin de balade.
Le menu :
Crémeux de choux fleur, coulis de crevettes au corail
Gâteau d’œuf aux morilles, vinaigrette au suc de viande, roquette et huile d’olive.
Carré de saumon mi-cuit, haricot coco et fèves, jambon noir et basilic frais.
Poitrine de cochon de Villemagnole caramélisée, jus à la sauge, pommes de terre
Franceline aux oignons rouges et graisse de canard. Fromages. Sablé au beurre
demi sel ganache chocolat blanc, framboises et pistache. Café.
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EINSTEIN ON THE BEACH
Robert Wilson - Philip Glass - Lucinda Childs Opéra Berlioz / Le Corum MontpellierLes 16/03 à 18h – 17/03 à 18h – 18/03 à 15hOpéra en quatre actesTextes de Christopher Knowles, Samuel L. Johnson et Lucinda ChildsCréé le 25 juillet 1976 à Avignon
ANTOINE HERVÉ ET JEAN-FRANçOIS ZYGEL
Concert d’improvisation à deux pianosThéâtre de NarbonneLe 10/03 à 20h45Choc de pianos assuré ! Les biens connus Antoine Hervé et Jean-françois Zygel se livrent à leur exercice favori, l’improvisation, dans un duel frénétique
DAMBëDanse - Chorégraphie et danse Salia SanouThéâtre de NarbonneLes 26/04 et 27/04 à 19h30Dans ce spectacle intimiste, Salia Sanou se raconte et redécouvre pour nous l’univers des sensations de son enfance à Léguéma, son village natal.
LE SUICIDÉThéâtre de l’Archipel PerpignanLes 20/03 et 21/03 à 20h30Un homme réveille sa femme en pleine nuit parce qu’il a envie de saucisson. Le couple se dispute et le propos très vite s’emballe.
BIRÉLI LAGRèNE / SYLVAIN LUCLEThéâtre de l’Archipel PerpignanMusique – guitaresLe 17/04 à 20h30Etourdissant, étincelants, ces improvi-sateurs hors pair se rencontrent une nouvelle fois après un premier album en 2000 (« Duet »)
EL LLAC DE LES MOSQUèSThéâtre de l’ArchipelPerpignanDanseLe 03/05 à 20h30Spectacle intense et drôle à la fois, chargé d’énergie et de sensibilité, où la chorégraphe et danseuse Sol Pico explore son répertoire habituel entre humour, lecture croisées et musique live.
JOHANN SEBASTIAN BACHDavid Fray, directionOpéra Berlioz / Le Corum MontpellierOrchestre national Montpellier Langue-doc-RoussillonLes 25/05 et 26/05 à 20h30
CONSEILS POUR UNE JEUNE ÉPOUSEThéâtre Jean Vilar MontpellierLes 03/04, 04/04, 05/04 et 06/04 à 20hConseils pour une jeune épouse est une création de femmes, mise en scène par un homme, pour... tous les publics.
GÉRARD LENORMANZingaZanga BézierChanson françaiseLe 14/04 à 20h30
GRACEZingaZanga BézierMusique rockLe 22/05 à 19h, 23/05 à 20h30 et 24/05 à 19h
ROBERT PLANKETTThéâtre de la Vignette MontpellierMise en scène Jeanne Candel / Collectif La Vie BrèveThéâtreLes 8/03 à 19h15 et 09/03 à 20h30Robert Plankett est metteur en scène, personnage de théâtre et décédé pré-maturément à la suite d’un A.V.C.
CULTURE (S)
Montpellier International Business IncubatorMargot GuislainArchibooks (12,90 €)
Le Montpellier International Business Incubator (MIBI) est « LE » nouveau centre d’affaires de la capitale régionale. Sa vocation : être le point d’accueil des entreprises françaises ou étran-gères en Languedoc-Roussillon. MIBI est aussi un bâtiment spectaculaire, un énorme triangle sur trois niveaux de verre et d’acier... Une œuvre architecturale respectueuse de toutes les règles environnementales, signée Emmanuel Nebout. Un livre qui prouve aussi que l’architecture est bien un art à part entière.
Une herbe pousseMichel ArnaudièsBalzac Editeur (16 €)
Cet éditeur situé à Baixas donne la parole à des auteurs rares et sensibles, comme le Cata-lan Michel Arnaudiès. Son dernier roman nous entraîne à Céret où il présida longtemps l’asso-ciation des Amis du Musée. Son héros est tel-lement proche de lui ! La tête dans les nuages, mais avec les pieds sur terre, poète et peintre. Un héros qui tente de s’éloigner de la réalité en fuyant son village et ses rumeurs, ses faits divers, tout en essayant de s’en sortir la tête haute.
La passion du savoir-faire (Col. Pierre Hénin)Jacques-Olivier Durand et Marcel LescroartEditions Atelier Baie (55 €)
Depuis plus de 45 ans, Pierre Hénin collectionne les outils qui ont rythmé, au fil des siècles, la vie des hommes, de leur naissance à leur mort. Une collection qui rassemble plus de 10 000 pièces et qui sort de l’ombre une centaine de métiers souvent oubliés. Au travers de ces 1 000 outils, Jacques-Olivier Durand et Marcel Lescroart ra-content aussi l’aventure d’un homme passionné. Un livre sublime illustré par quelque 400 clichés du photographe écossais, Ray Wilson.
Carte du Languedoc-Roussillon 2012Editions Michelin (6,65 €)
Même à l’heure du GPS et autres détecteurs de radars, la carte Michelin reste l’instrument indispensable pour découvrir une région en toute sécurité, jugez plutôt… Côté nouveautés, une carte 2012 indéchirable et imperméable, un plan précis de Montpellier et des alertes pour indiquer, l’air de rien, les zones nécessitant une vigilance accrue des conducteurs : fortes pentes, parcours difficiles, sans oublier les zones de contrôle de vitesse renforcées... Décidé-ment, Bibendum a plus d’un tour dans son sac !
Observer les oiseaux en CamargueMichel Gauthier-ClercDelachaux et Niestlé (15 €)
Michel Gauthier-Clerc est l’un des meilleurs spé-cialistes des oiseaux sauvages. Destiné au public comme aux ornithologues, son livre offre des in-formations détaillées pour observer les animaux ainsi que sur les sites d’observation, des analyses sur les espèces et des propositions de circuits. L’auteur donne aussi les bonnes adresses pour être hébergé, se restaurer ou se déplacer. L’ou-vrage est agrémenté d’une riche iconographie, d’un tableau complet des oiseaux de Camargue et de leur présence au fil des mois.
La cuisine des pays catharesFrancine ClaustresSud Ouest éditions (13,90 €)
La cuisine des pays cathares recèle des recettes variées et raffinées, à l’image de la culture de cette région. Francine Claustres est une passion-née de cuisine de terroir. Pour elle, celle des pays cathares se définit par ses paysages et ses climats différents. Des Pyrénées, à la plaine du Lauragais en passant par le bord de mer, de la graisse d’oie à l’huile d’olive, les spécialités et leurs ingrédients forment une riche palette de saveurs.
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BLEU MAGAZINE
Les 1000 et une feuilles
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Un guide pratique et léger qui vous permettra d’identifier facilement la flore en parcourant la montagne.
Cette convivialité de lecture grâce à :
• Une classification simple et originale par couleur des fleurs rencontrées• Une illustration riche• Des pictogrammes permettant immédiatement de savoir si la plante est : médicinale, toxique, comestible, protégée, menacée• Une carte du Parc au début de l’ou-vrage précisant les écosystèmes pré-sents. Ouvrage créé en collaboration avec le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes
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