blavatsky la doctrine secrete - tome 3

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LA DOCTRINE SECRETE SYNTHESE DE LA SCIENCE DE LA RELIGION ET DE LA PHILOSOPHIE La traduction de cet ouvrage a été révisée d'après l'édition définitive de The Secret Doctrine, publiée en 1938 par Theosophical Publishing House Adyar, Madras (Inde). La présente édition française comprend plusieurs préfaces, une courte biographie de H.P. Blavatsky et un chapitre sur la façon dont fut écrite la Doctrine Secrète. Ces textes ne figuraient pas dans les éditions précédentes. Sâtyat nâsti paro dharmah "Il n'y a pas de Religion supérieure à la vérité." Je dédie cet ouvrage à tous les vrais Théosophes de tout pays et de toute race. Ce sont eux qui l'ont suscité, et c'est pour eux qu'il fut écrit. H.P. BLAVATSKY

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  • LA DOCTRINE SECRETE

    SYNTHESE DE LA SCIENCE

    DE LA RELIGION ET DE LA PHILOSOPHIE

    La traduction de cet ouvrage a t rvise d'aprs l'dition dfinitive de The Secret Doctrine, publie en 1938 par Theosophical Publishing House Adyar, Madras (Inde).

    La prsente dition franaise comprend plusieurs prfaces, une courte biographie de H.P. Blavatsky et un chapitre sur la faon dont fut crite la Doctrine Secrte. Ces textes ne figuraient pas dans les ditions prcdentes.

    Styat nsti paro dharmah

    "Il n'y a pas de Religion suprieure la vrit."

    Je ddie cet ouvrage

    tous les vrais Thosophes de tout pays

    et de toute race. Ce sont eux qui l'ont suscit,

    et c'est pour eux qu'il fut crit.

    H.P. BLAVATSKY

  • L'uvre entire comprend six volumes, dont nous donnons ci-dessous le sommaire.

    VOLUME I : EVOLUTION COSMIQUE.

    Les Stances du Livre de Dzyan. - Le Temps et le mental universel. - Les causes de l'Etre. - Les causes de l'Existence. - L'Unique Forme de l'Existence. - Alaya, l'Ame de l'Univers. Les Hirarchies septnaires. - L'antiquit des sciences physiques. - Monades et Atomes. - Chimie occulte, etc

    VOLUME II : L'EVOLUTION DU SYMBOLISME.

    Symbolisme et Idographie. - Le langage des mystres et ses clefs. -Substance primordiale et Pense divine. - L'uf du Monde. - Jours et Nuits de Brama. - La Lune, le dieu Lunus, Phoeb. - La thologie des Dieux crateurs. - Les quatre lments. - Sur la Science occulte et la Science moderne : Vie, force ou gravitation. - Les lments et les atomes. - Evolution cyclique et Karma. - Le Zodiaque et son antiquit.

    VOLUME III : ANTHROPOGENESE.

    Notes prliminaires sur les stances archaques et les quatre continents prhistoriques. - Le commencement de la Vie. - Cration des premires races. - Des races semi-divines aux premires races humaines. - Evolution des animaux. - La premire chute. - Evolution finale de l'homme. - La cinquime race et ses divins instructeurs.

    VOLUME IV: SYMBOLISME ARCHAIQUE DES RELIGIONS DU MONDE.

    Principes sotriques corrobors dans chaque Ecriture. - Adam-Adami. - La lgende des anges dchus. - Le titan Promthe. - Le symbolisme des noms mystrieux d'Iao et de Jhovah. La croix et la dcade de Pythagore. - Les mystres du septnaire.

  • VOLUME V : MISCELLANEES.

    Origine de la magie. -, Le secret des initis. - Quelques raisons du secret. - Dangers de la magie pratique. - Doctrines hermtiques et cabalistiques. - Appolonius de Tyane. - Magie Egyptienne. - L'Epreuve de l'initi solaire. - Le dernier des mystres en Europe.

    VOLUME VI : MISCELLANEES.

    Symbolisme du Soleil et des Etoiles. - Astrologie et Astroltrie. - Cycles et Avatars. - Cycles secrets. - La Doctrine des Avatars. - Les sept principes. - Le mystre de Bouddha. - Nirvna. - Moksha, etc.

  • H. P. BLAVATSKY

    Je ddie cet ouvrage tous les vrais Thosophes de tout pays et de toute race.

    Ce sont eux qui l'ont suscit, et c'est pour eux qu'il fut crit.

    HELENA PETROVNA BLATVATSKY.

  • LA DOCTRINE SECRETE

    VOLUME III

    ______

    Synthse de la Science, de la Religion et de la Philosophie

    ______

    H. P. BLAVATSKY

    ______

    PREMIERE PARTIE

    ANTHROPOGENESE

  • TABLES

    DIAGRAMMES

    Evolution des Races-Racines durant la Quatrime Ronde ............................................................................................. 423 Arbre gnalogique de la cinquime Race-Racine ......................................................................................................... 606

  • LIVRE

    [III 1]

    , .

    Ma doctrine n'est pas mienne, mais celle de celui qui m'envoie.

    St Jean, VII, 16.

    La science MODERNE insiste sur la doctrine de l'volution ; la raison humaine et la Doctrine Secrte font de mme et l'ide est corrobore par les anciennes lgendes et les anciens mythes, voire mme par la Bible, lorsqu'on lit entre les lignes. Nous voyons un bouton s'panouir lentement en une fleur et le bouton natre de la semence. Mais, d'o vient cette dernire, avec son programme de transformations physiques arrt l'avance et ses forces invisibles et, par consquent, spirituelles, qui dveloppent graduellement sa forme, sa couleur et son odeur ? Le mot volution parle de lui-mme. Le germe de la race humaine actuelle doit avoir prexist dans la race dont elle descend, comme la semence, dans le sein de laquelle se cache la fleur de l't prochain, fut dveloppe dans la capsule de la fleur qui lui a donn naissance. Le gnrateur peut n'tre que lgrement diffrent, mais il n'en diffre pas moins de sa future progniture. Les anctres antdiluviens de l'lphant et du lzard actuels furent peut-tre le mammouth et le plsiosaure ; pourquoi les anctres de notre race humaine ne seraient-ils pas les "gants" des Vdas, de la Vluspa et du Livre de la Gense ? Alors qu'il est positivement absurde de croire que la "transformation des espces" s'est effectue suivant l'une des vues les plus matrialistes des Evolutionnistes, il n'est que naturel de penser que chaque genre, depuis les mollusques jusqu' l'homme-singe, s'est modifi en partant de sa propre forme primordiale et distinctive.

    Isis Dvoile, I. 285.

  • [III 3]

    NOTES PRELIMINAIRES SUR LES

    STANCES ARCHAQUES ET SUR LES

    QUATRE CONTINENTS PREHISTORIQUES

    Facies totius universi, quamvis infinitis modis variet,

    Manet tamen semper eadem.

    Spinoza 1.

    Les STANCES que contient ce volume, ainsi que leurs Commentaires, sont tires des mmes Archives Archaques que les STANCES sur la Cosmogonie, que renferment les deux premiers volumes. Nous en donnons une traduction aussi littrale que possible, mais quelques-unes des STANCES sont trop obscures pour pouvoir tre comprises sans explication, aussi, de mme que dans ces volumes, nous les donnons d'abord textuellement, telles qu'elles sont, puis nous les reprendrons, verset par verset, avec leurs Commentaires, nous chercherons les rendre plus claires, au moyen de mots ajouts dans des notes, en attendant l'explication plus complte du Commentaire.

    En ce qui concerne l'Evolution de l'humanit, la DOCTRINE SECRETE postule trois nouvelles propositions, qui sont en complte opposition avec la Science Moderne, comme aussi avec les dogmes religieux qui ont cours. Elle enseigne : (a) l'volution simultane de sept Groupes humains, sur sept diffrentes parties de notre globe ; (b) la naissance du corps astral avant le corps physique, le premier servant de modle au second, et (c) elle enseigne enfin que, durant cette Ronde, l'homme a prcd tous les mammifres y compris les anthropodes dans le rgne animal 2. [III 4]

    1 ["Le visage (apparence) de tout l'univers, quoiqu'il varie d'une infinit de manires reste pourtant toujours le mme." Lettres de Spinoza, LXIV]. 2 Voyez la Gense, II, 19. Adam est form dans le 7me verset, et dans le 19me, il est dit : "Le Seigneur Dieu forma, de la terre, toutes les btes des champs et tous les oiseaux des cieux ; puis il

  • La DOCTRINE SECRETE n'est pas seule parler de la naissance simultane des HOMMES primordiaux sur sept divisions de notre Globe. Dans le Divin Pymandre d'Herms Trismgiste, nous retrouvons les mmes sept hommes primordiaux 3 qui voluent de la Nature et de l'Homme Cleste, dans le sens collectif du mot, c'est--dire des Esprits Crateurs ; et dans les fragments des tablettes chaldennes, rassembls par George Smith, sur lesquelles est inscrite la Lgende Babylonienne de la Cration, dans la premire colonne de la tablette de Cutha, on fait mention de sept Etres humains "avec des figures de corbeaux", c'est--dire avec un teint basan, Etres que "les [sept] Grands Dieux ont crs". Ou bien, suivant l'explication donne dans les 16me, 17me et 18me lignes 4 :

    Au milieu de la terre ils se dvelopprent et devinrent grands,

    Et augmentrent en nombre,

    Sept Rois, frres de la mme famille.

    les fit venir vers Adam afin de voir comment Il les nommerait." Ainsi l'homme fut cr avant les animaux, car les animaux mentionns au chapitre I sont les signes du Zodiaque, tandis que l'homme "mle et femelle" n'est pas l'homme, mais la Lgion des Sphiroth, des FORCES ou des Anges "crs son image [celle de dieu] et selon sa ressemblance". L'homme Adam n'est pas cr selon cette ressemblance et la Bible ne parle pas de cela. De plus, le second Adam est, au point de vue sotrique, un septnaire qui reprsente sept hommes ou plutt sept groupes d'hommes. Car le premier Adam, Kadmon, est la synthse des dix Sphiroth. Sur ces dix, la triade suprieure reste dans le Monde Archtype, comme la future "Trinit", tandis que les sept Sphiroth Infrieurs crent le monde matriel manifest ; c'est ce septnaire qu'est le second Adam. La Gense et les mystres sur lesquels elle est construite, viennent d'Egypte. Le "Dieu" du premier chapitre de la Gense est le Logos, et le "Seigneur Dieu" du deuxime chapitre les Elohim Crateurs, les Puissances Infrieures. 3 Pymandre s'exprime ainsi : "Voici le mystre qui tait cach jusqu' ce jour. La Nature, tant mlange avec l'Homme Cleste [Elohim ou Dhynis], donna naissance une merveille... sept Hommes, tous mles et femelles [Hermaphrodites]... selon la nature des sept Gouverneurs" (II, 29), ou les sept Lgions de Pitris ou d'Elohim qui le projetrent ou le crrent. Cela est trs clair, mais voyez pourtant les Interprtations de nos thologiens modernes eux-mmes, hommes supposs intellectuels et instruits. Dans Theological and Philosophical Works of Hermes Trismegistus, Christian [?] Neoplatonist, ouvrage compil par John David Chambers du collge Oriel, Oxford, le traducteur se demande "ce que sept hommes sont supposs reprsenter" ? Il rsout la difficult en concluant que "l'homme-modle original [Adam Kadmon de la Gense I] tait masculin fminin... les sept peuvent signifier les patriarches successifs nomms dans la Gense" (p. 9). Moyen vraiment thologique de trancher le nud Gordien ! 4 Chaldean Account of Genesis, de George Smith, p. 103.

  • Ceux-ci sont les sept Rois d'Edom dont parle la Cabale ; la Premire Race qui tait imparfaite, c'est--dire qui tait ne avant que la "balance" (les sexes) n'existt et qui fut, en consquence, dtruite 5. [III 5]

    "Sept Rois, frres, apparurent et procrrent des enfants ; leur ligne comprenait 6.000 membres. Le Dieu Nergas [la mort] les dtruisit. "Comment les dtruisit-il ?" En mettant en quilibre [ou balance] ceux qui n'existaient pas encore." 6

    Ils furent "dtruits", en tant que Race, en tant fondus dans leur propre descendance (par exsudation) ; c'est--dire que la race sans sexe se rincarna dans la Race (potentiellement) bisexuelle ; cette dernire dans les androgynes et enfin ceux-ci dans la Race sexuelle, la Troisime Race plus tardive. Si les tablettes avaient t moins endommages, on y aurait trouv mot pour mot le mme rcit que celui qui existe dans les Archives archaques et dans Herms, sinon en ce qui concerne les dtails, tout au moins en ce qui concerne les faits fondamentaux, attendu qu'Herms a t sensiblement dfigur par des traductions errones.

    Il est tout fait certain que le super-naturalisme apparent de ces enseignements, bien qu'il soit allgorique, est si diamtralement oppos la lettre des rcits que contient la Bible 7, de mme qu'aux hypothses les plus rcentes de la Science, qu'il provoquera des oppositions passionnes. Les Occultistes savent cependant que les traditions de la Philosophie Esotrique doivent tre les vraies, simplement parce qu'elles sont les plus logiques et qu'elles aplanissent toutes les difficults. De plus, nous avons le Livre de Thoth et le Livre des Morts des Egyptiens, ainsi que les Pournas des Hindous, avec leurs sept Manous et les comptes rendus Chaldo-Assyriens, sur les tuiles desquels se trouvent mentionns sept Hommes, ou Adams primitifs, nom dont on peut contrler la signification au moyen de la Cabale. Ceux qui savent quelque chose des Mystres de Samothrace, se souviendront aussi que le nom gnrique des Kabires tait

    5 Comparez avec le Zohar, la Siphrah Dzeniouta, l'Idvah Suta, 2928 et la Kabale, de Franck, p. 205. 6 Siphra Dzenioutha. 7 Comme on a maintenant la certitude que les tables chaldennes, qui donnent une description allgorique de la Cration, de la Chute et du Dluge, voire mme la lgende de la Tour de Babel, ont t crites "avant l'poque de Mose" (Chaldean Account of Genesis, de Smith), comment peut-on appeler le Pentateuque une "rvlation" ? C'est tout bonnement une autre version du mme rcit.

  • les "Feux Sacrs", qui crrent dans sept localits de l'le d'Electria, ou Samothrace, le "Kabir n de la Sainte Lemnos" le consacre Vulcain.

    Suivant Pindare, ce Kabir, dont le nom tait Adamas 8, tait, d'aprs la tradition de Lemnos, le type de l'homme [III 6] primitif n du sein de la Terre. C'tait l'archtype des premiers mles dans l'ordre de la gnration et il tait l'un des sept anctres ou progniteurs autochtones de l'humanit 9. Si nous rapprochons de cela le fait que la Samothrace fut colonise par les Phniciens et, avant eux, par les mystrieux Plages qui vinrent de l'Orient, et si nous nous souvenons de l'identit des Dieux des mystres des Phniciens, des Chaldens et des Isralites, il sera facile de dcouvrir d'o ont t tirs les rcits confus au sujet du Dluge de No. On ne peut dsormais plus nier que les Juifs, qui doivent leurs premires ides sur la cration Mose, qui les tenait lui-mme des Egyptiens, ont compos leur Gense et leurs premires traditions cosmogoniques, lorsqu'elles furent rdiges nouveau par Ezra et autres, en se servant du compte rendu Chaldo-Akkadien. Il suffit donc d'tudier les inscriptions cuniformes ou autres des Babyloniens et des Assyriens, pour y trouver galement, dissmine de-ci, de-l, non seulement la signification originale du nom d'Adam, d'Admi ou d'Adami, mais aussi la cration de sept Adams, ou racines d'Hommes, ns, physiquement, de la Mre Terre et, spirituellement ou astralement, du Feu Divin des Progniteurs. Les Assyriologues ignorant les enseignements Esotriques, on ne pouvait gure s'attendre les voir prter plus d'attention au mystrieux nombre sept, qui est sans cesse mentionn sur les cylindres babyloniens, qu'ils ne lui en accordrent lorsqu'ils le rencontrrent dans la Gense et dans le reste de la Bible. Pourtant les nombres des esprits ancestraux et des sept groupes de leur progniture humaine existent sur les cylindres malgr l'tat de dlabrement dans lequel se trouvent leurs fragments et on les y retrouve aussi clairement que dans Pymandre et dans le Livre du Mystre Cach de la Cabale. Dans cette dernire, Adam Kadmon, est trouv l'ARBRE Sphirotal, ainsi que "l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal". Cet ARBRE, dit le verset 32, "a autour de lui sept colonnes" ou palais des sept Anges crateurs, qui oprent dans les Sphres des sept Plantes, sur notre Globe. De mme qu'Adam Kadmon est un nom collectif, celui de l'homme

    8 Philosophomena, V. 7 ; dition de Miller, p. 98. 9 Ibid., p. 108.

  • Adam, l'est aussi. George Smith dit dans son Chaldean Account of Genesis :

    Le mot Adam, employ dans ces lgendes pour dsigner le premier tre humain, n'est videmment pas un nom propre mais est simplement employ pour dsigner l'humanit. Adam est mentionn comme nom propre dans la Gense, mais certainement, dans quelques [III 7] passages, il n'est employ que dans le sens qui est donn au mot assyrien. 10

    De plus, ni le Dluge Chalden, ni le Dluge Biblique, avec leurs histoires de Xisuthrus et de No, ne sont bass sur le Dluge universel ou mme sur le Dluge Atlanten, rapports dans l'allgorie indienne de Vaivasvata Manou. Ce sont des allgories exotriques bases sur les Mystres Esotriques de Samothrace. Si les anciens Chaldens connaissaient la vrit Esotrique que voilaient les lgendes Pourniques, les autres nations ne connurent que le Mystre de Samothrace et l'allgorisrent. Ils l'adaptrent leurs notions astronomiques et anthropologiques, ou plutt phalliques. La Samothrace est historiquement connue comme ayant t clbre dans l'antiquit, en raison d'un dluge qui submergea la contre et atteignit le sommet des plus hautes montagnes, vnement qui se produisit avant l'poque des Argonautes. Elle fut trs soudainement submerge par les eaux du Pont-Euxin, qui, jusqu' cette poque, avait t considr comme un lac 11. Les Isralites possdaient, en outre, une autre lgende sur laquelle ils pouvaient baser leur allgorie, celle du dluge qui transforma pour la dernire fois le dsert actuel de Gobi en une mer, il y a quelque 10.000 ou 12.000 ans, et qui poussa un grand nombre de Nos se rfugier avec leurs familles sur les montagnes qui l'entourent. Comme ce n'est que maintenant que l'on reconstitue les rcits Babyloniens, grce des centaines de mille de fragments briss le mont Kouyounjik seul a fourni plus de vingt mille fragments d'inscriptions la suite des fouilles diriges par Layard les preuves que nous citons ici sont relativement rares ; nanmoins, telles qu'elles sont, elles corroborent presque tous nos enseignements : du moins trois d'entre elles, trs certainement. Les voici :

    10 Philosophomena, p. 86. 11 Voyez Pline, IV, c. 12 ; Strabon, 10 ; Hrodote, VII c. 109 ; Pausanias, VII, c. 4, etc.

  • 1. La premire race qui tomba dans la gnration fut une race sombre (Zalmat Qaqadi), qu'ils appelaient la Race d'Adamou, ou Race Sombre ; la Race de Sarkou, ou Race Claire, resta encore pure pendant longtemps.

    2. Les Babyloniens admettaient l'existence, l'poque de la Chute, de deux Races principales, qui avaient t prcdes toutes deux par la Race des Dieux, des Doubles Ethrs des Pitris : c'est l'opinion de Sir H. Rawlinson. Ce sont nos Seconde et Troisime Races-Racines.

    3. Les sept Dieux, dont chacun cra un Homme ou Groupe [III 8] d'hommes, taient "les Dieux emprisonns ou incarns". Ces Dieux taient : le Dieu Zi ; le Dieu Zi-Kou (Noble Vie, Directeur de la Puret), le Dieu Mir-Kou (Noble Couronne), "Sauveur de la mort des Dieux emprisonns [plus tard]" et crateur des "races sombres que sa main a faites" ; le Dieu Libzou, "sage parmi les Dieux" ; le Dieu Nissi ; le Dieu Souhhab ; et Ha ou Sa, leur synthse, le Dieu de la Sagesse et de l'Abme, identifi avec Oanns-Dagon, l'poque de la Chute et collectivement appel le Dmiurge ou Crateur 12.

    Il existe deux prtendues "Crations" dans les fragments babyloniens, et comme la Gense a adhr ce principe, nous constatons que ses deux premiers chapitres font mention l'un de la Cration Elohite et l'autre de la Cration Jhovite. L'ordre correct n'y est pourtant pas observ, pas plus que dans tous les autres comptes rendus exotriques. Or, ces "Crations", suivant les Enseignements Occultes, ont respectivement trait la formation des sept Hommes primordiaux, par les Progniteurs, les Pitris ou Elohim, et celle des Groupes humains, aprs la Chute.

    Tout cela sera tudi la lumire de la Science, mesure que nous avancerons, et des comparaisons seront tires des Ecritures de toutes les nations antiques, y compris la Bible. En attendant, et avant d'aborder l'Anthropogense des Races prhistoriques, il serait peut-tre bon de se mettre d'accord au sujet des noms donner aux continents sur lesquels les quatre grandes Races qui prcdrent notre Race Adamique, naquirent, vcurent et moururent. Leurs noms archaques et Esotriques furent

    12 Chaldean Account of Genesis, p. 82.

  • nombreux et varirent avec la langue parle par la nation qui en faisait mention dans ses annales et dans ses Ecritures. L'endroit que, dans la Vendidad, par exemple, on dsigne sous le nom de Airyana Vajo 13 et o naquit le Zoroastre original 14, est appel dans la littrature pouranique Shveta Dvpa, Mont-Mrou, Demeure de Vishnou, etc., et dans la Doctrine Secrte on l'appelle simplement la "Terre des Dieux", sous la direction de leurs chefs, les "Esprits de cette Plante".

    Aussi, en raison de la confusion possible et mme trs probable qui pourrait natre, nous croyons qu'il est prfrable [III 9] d'adopter, pour chacun des quatre Continents dont on a constamment faire mention, un nom qui soit plus familier au lecteur cultiv. On propose donc de donner au premier continent, ou plutt la premire terre ferme sur laquelle la Premire Race fut volue par les divins Progniteurs, le nom de :

    I. Terre Sacre Imprissable.

    Ce qui motive le choix de ce nom, c'est qu'il est dit que cette "Terre Sacre imprissable" n'a jamais prouv le sort des autres continents, car c'est la seule qui soit destine subsister, depuis le commencement jusqu' la fin du Manvantara, durant chaque Ronde. C'est le berceau du premier homme et la demeure du dernier mortel divin choisi comme Sishta pour la future semence de l'humanit. Sur cette terre mystrieuse et sacre, on ne peut dire que peu de choses, sauf, peut-tre, suivant la potique expression employe dans un des Commentaires, que "l'Etoile polaire la surveille d'un il vigilant, depuis l'aurore jusqu' la fin du crpuscule d'un jour du GRAND SOUFFLE 15".

    II. Le continent Hyperboren.

    Tel sera le nom choisi pour le second Continent, la terre qui tendait ses promontoires au sud et l'ouest du Ple Nord, pour recevoir la Seconde Race qui englobait tout ce qu'on appelle

    13 Voyez Bund, 79, 12. 14 Par le mot "original", nous entendons dsigner l'Amshaspend appel "Zarathustra, le seigneur et souverain du Vara fait par Yima dans ce pays". Il y a eu plusieurs Zarathustras ou Zertusts et le Dabistan en numre lui seul treize, mais tous furent des rincarnations du premier. Le dernier Zoroastre fut le fondateur du temple du Feu d'Azareksh et l'auteur des ouvrages qui traitent de la religion primordiale et sacre des Mages dtruite par Alexandre. 15 Appel aux Indes, "Jour de Brahm".

  • aujourd'hui l'Asie du Nord. C'tait le nom que les plus anciens Grecs donnaient cette rgion lointaine et mystrieuse, o, suivant leur tradition, Apollon l'Hyperboren se rendait tous les ans. Astronomiquement, Apollon est, cela va sans dire, le Soleil qui, abandonnant ses sanctuaires Hellnes, se plaisait visiter annuellement son lointain pays, o l'on dit que le soleil ne se couche jamais pendant la moiti de l'anne. " ", dit un vers de l'Odysse 16.

    Pourtant, au point de vue historique, ou mieux, peut-tre, au point de vue ethnologique et gologique, la signification est diffrente. La terre des Hyperborens, la contre qui s'tendait au-del de Bore, le Dieu des neiges et des ouragans au cur glac, qui aimait dormir lourdement sur la chane du Mont Rhipus, n'tait ni une contre idale, comme le croient les Mythologues, ni mme une contre voisine de la [III 10] Scythie et du Danube 17. C'tait un continent rel, une terre bona fide, qui ne connaissait pas d'hiver cette poque primitive et dont les tristes restes n'ont maintenant encore pas plus d'une nuit et d'un jour durant l'anne. Les tnbres nocturnes ne s'abattent jamais sur cette terre, disaient les Grecs, parce que c'est la "Terre des Dieux", la demeure favorite d'Apollon, le Dieu de la lumire, et que ses habitants taient ses prtres et serviteurs bien-aims. Cela peut tre considr comme une fiction potise, maintenant ; c'tait une vrit potise, cette poque.

    III. La Lmurie.

    Nous proposons d'appeler le troisime continent, Lmurie. Ce nom est une invention ou une ide de M. P.L. Sclater, qui, entre 1850 et 1860, affirma, en s'appuyant sur des faits zoologiques, l'existence relle aux poques prhistoriques d'un continent qui s'tendait, d'aprs lui, de Madagascar Ceylan et Sumatra. Il comprenait quelques parties de ce qui est, aujourd'hui, l'Afrique, mais part cela ce gigantesque Continent, qui s'tendait depuis l'Ocan Indien jusqu' l'Australie, a aujourd'hui compltement disparu sous les eaux du Pacifique, ne laissant voir, dissmins a

    16 X, 86. ["Si Proches sont les sorties de la nuit et du jour". Traduction de Butcher et Lang]. 17 Voyez Volcker, Mythological Geography, pp. 145 170.

  • et l, que quelques-uns des sommets de ses hauts plateaux, qui sont aujourd'hui des les. Le naturaliste A.R. Wallace, dit M. Charles Gould,

    Etend l'Australie des priodes tertiaires jusqu' la Nouvelle Guine et aux les Salomon et, peut-tre, jusqu'aux les Fidji, et dduit de ses types de marsupiaux une liaison avec le continent du nord durant la priode secondaire. 18

    Cette question est longuement traite ailleurs 19. [III 11]

    IV. L'Atlantide.

    C'est le nom que nous donnons au quatrime continent. Ce serait la premire terre historique, si l'on prtait aux traditions des Anciens plus d'attention qu'on ne l'a fait jusqu' prsent. La fameuse le de Platon, connue sous ce nom, ne constituait qu'un fragment de ce grand continent 20.

    V. L'Europe.

    Le cinquime Continent tait l'Amrique, mais comme elle est situe aux antipodes, ce sont l'Europe et l'Asie Mineure, presque ses contemporaines, qui sont gnralement dsignes par les Occultistes Indo-Aryens sous le nom de cinquime continent. Si leurs enseignements signalaient l'apparition des continents dans l'ordre gologique et gographique qui leur appartient, il y aurait lieu de modifier cette classification ; mais comme on a tabli la succession des continents d'aprs l'ordre de l'volution des Races,

    18 Mythical Monsters, p. 47. 19 Il est cependant bon de remarquer que M. Wallace n'accepte pas l'ide de M. Sclater, et mme la combat. M. Sclater suppose une terre ou un continent qui unissait jadis l'Afrique, Madagascar et les Indes, mais non pas l'Australie et les Indes, et M. A.-R. Wallace tablit, dans sa Geographical Distribution of animals, et dans Island Life, que l'hypothse d'un tel continent n'a pas de raison d'tre, si l'on se base sur de prtendues raisons zoologiques. Il admet cependant qu'un voisinage plus immdiat entre les Indes et l'Australie a d certainement exister et cela une poque si lointaine qu'elle tait "certainement pr-tertiaire", et il ajoute dans une lettre particulire "qu'aucun nom n'a t donn ce suppos continent". Il a cependant exist et tait, cela va sans dire, "pr-tertiaire", attendu que la Lmurie, si toutefois nous adoptons ce nom pour le troisime continent, avait pri avant le dveloppement complet de l'Atlantide et que ce dernier continent avait t submerg et que ses parties principales avaient disparu, avant la fin de la priode Miocne. 20 Voyez Le Bouddhisme Esotrique.

  • depuis la Premire jusqu' la Cinquime, notre Race-Racine Aryenne, c'est l'Europe qu'on doit appeler le cinquime grand Continent. La Doctrine Secrte ne tient aucun compte des les et des pninsules, ne suit pas la distribution gographique moderne des terres et des mers. Depuis l'poque de ses premiers enseignements et de la destruction de la grande Atlantide, la surface de la terre a chang plus d'une fois. Il fut un temps o le delta de l'Egypte et l'Afrique du Nord faisaient partie de l'Europe, avant que la formation du dtroit de Gibraltar et le soulvement ultrieur du continent n'eussent entirement modifi l'aspect de la carte de l'Europe. Le dernier changement srieux s'est produit il y a quelque 12.000 ans 21 et fut suivi de la submersion de la petite le de l'Atlantique laquelle Platon donnait le nom d'Atlantis cause du continent dont elle avait fait partie. La gographie faisait partie des Mystres, aux temps jadis. Le Zohar dit :

    Ces secrets [des terres et des mers] furent divulgus aux hommes de la science secrte, mais non aux gographes 22. [III 12]

    L'affirmation que l'homme physique fut, l'origine, un colossal gant pr-tertiaire, et qu'il existait, il y a 18.000.000 d'annes, doit sembler draisonnable aux admirateurs et aux fidles de l'enseignement moderne. Tout le posse comitatus des Biologistes se dtournera de la conception de cette Troisime Race de Titans de l'Ere Secondaire, de ces tres bien faits pour lutter, avec succs, contre les monstres gigantesques de l'air, de la mer et de la terre; quant leurs anctres, les prototypes thrs de l'Atlanten, ils n'avaient gure craindre ce qui ne pouvait leur faire de mal. L'Anthropologue moderne peut bien se moquer de nos Titans, comme il se moque de l'Adam Biblique et comme le Thologien se moque de l'anctre pithcode de l'anthropologue. Les Occultistes et leurs critiques svres peuvent prouver l'impression d'avoir aujourd'hui rgl leurs 21 Encore une "concidence" :

    "Il est aujourd'hui tabli qu' une poque rcente au point de vue gologique, cette rgion du Nord de l'Afrique constituait, en fait, une pninsule de l'Espagne et que son union avec l'Afrique (proprement dite) fut ralise, au Nord, par la dchirure de Gibraltar et au Sud par un exhaussement qui a donn naissance au Sahara. Les rivages de cette ancienne mer du Sahara sont encore indiqus par les coquilles des mmes gastropodes qui vivent sur les rivages de la Mditerrane." Professeur Oscar Schmidt, Doctrine of Descent and Darwinism, p. 244. 22 III, fol. 10 a.

  • comptes mutuels d'une manire assez satisfaisante. En tout cas, les Sciences Occultes prtendent moins et donnent plus que l'Anthropologie Darwiniste ou la Thologie Biblique.

    La chronologie Esotrique ne devrait, du reste, effrayer personne, attendu qu'en ce qui concerne les chiffres, les plus grandes autorits actuelles sont aussi changeantes et aussi incertaines que les vagues de la Mditerrane. En ce qui a seulement trait la dure des priodes gologiques, les savants de la Socit Royale perdent dsesprment pied et sautent d'un million cinq cents millions d'annes avec la plus grande facilit, ainsi que nous le constaterons plus d'une fois pendant cette comparaison.

    Prenons en guise d'exemple, pour le moment, les calculs du Dr James Croll F.R.S. 23. Que le temps qui s'est coul depuis le commencement de l'Ere Tertiaire ou priode Eocne, soit, d'aprs ce savant, de 2.500.000 ans, comme le lui fait dire un gologue amricain 24, ou que M. Croll "assigne une dure de quinze millions d'annes au temps qui s'est coul depuis le commencement de la priode Eocne", comme le dit un gologue anglais 25, les deux chiffres concordent avec les dires de la Doctrine Secrte 26. En effet, comme elle assigne [III 13] une dure de quatre cinq 23 [Membre de la Royal Society]. 24 A. Winchell, professeur de gologie, World Life, p. 399. 25 M. Charles GouId, ancien gologue Inspecteur de la Trasmanie, dans Mythical Monsters, p. 84. 26 Sir Charles Lyell, dont on dit qu'il a "heureusement invent" les termes Eocne, Miocne et Pliocne, pour marquer les divisions de l'Epoque Tertiaire, aurait rellement d assigner une longueur approximative aux "fruits de son imagination". Comme il a cependant abandonn la fixation de la dure de ces priodes aux recherches des spcialistes, cette heureuse pense a eu pour rsultat de faire natre la confusion et la perplexit, les plus grandes. Il semble vraiment impossible de pouvoir citer un chiffre tir d'un ouvrage, sans courir le risque de le trouver contredit par le mme auteur dans un volume antrieur ou postrieur. Sir William Thomson, une des plus minentes autorits modernes, a chang peu prs une demi-douzaine de fois d'opinion au sujet de l'ge du Soleil et de la date de la consolidation de la crote de la Terre. Dans Natural Philosophy de Thomson et Tait, nous constatons que l'on n'assigne qu'une dure de dix millions d'annes la priode qui s'est coule depuis que la temprature de la Terre a permis la vgtation d'y faire son apparition (App. D et seq. ; aussi Trans. Roy. Soc. Edin., XXIII. Pt. I, 157, 1862, o 847 est supprim). M. Darwin cite l'estimation de Sir William Thomson comme variant entre "un minimum de 98 et un maximum de 200 millions depuis la consolidation de la crote". (Voir Ch. Gould, op. cit., p. 83). Dans le mme ouvrage (Nat. Phil.), on donne 80 millions d'annes depuis le commencement de la formation de la crote jusqu' l'tat actuel du monde, et dans sa dernire confrence, comme nous l'indiquions autre part, Sir William Thomson dclare (1887) que le Soleil n'a pas plus de 15 millions d'annes ! En attendant, M. Croll, basant son argumentation au sujet de la limite de l'ge de la chaleur du Soleil, sur les chiffres prcdemment fixs par Sir William

  • millions d'annes la priode qui s'est coule entre les dbuts de l'volution finale de la Quatrime Race-Mre, sur les continents Lmuro-Atlantens, une dure d'un million d'annes la Cinquime Race ou Race Aryenne, jusqu' nos jours, et une dure d'environ 850.000 ans depuis la submersion de la dernire vaste pninsule de la grande Atlantide, tout cela peut facilement s'tre pass durant les 15 millions d'annes alloues par M. Croll pour l'Ere Tertiaire. Nanmoins, au point de vue chronologique, la dure de la priode est d'importance secondaire, puisque aprs tout nous pouvons retomber sur certains Savants Amricains. Ces messieurs, trs peu mus de ce que leurs assertions soient proclames non seulement douteuses, mais encore absurdes, n'en maintiennent pas moins que l'homme existait durant l'Ere Secondaire. Ils ont dcouvert des empreintes de pieds humains sur des rocs datant de cette poque et, en outre, M. de Quatrefages ne trouve aucune bonne raison scientifique pour tablir que l'homme n'a pu exister durant l'Ere Secondaire.

    Les res et les priodes en Gologie ne constituent, vrai dire, que des termes purement conventionnels, attendu qu'elles ne sont encore qu' peine dlimites et que l'on ne peut trouver deux Gologues ou deux Naturalistes qui soient d'accord sur les chiffres. La savante fraternit laisse donc une grande marge au choix qui est offert l'Occultiste. Choisirons-nous M. T. Mellard Read pour l'un de nos soutiens ? Ce monsieur, dans une brochure sur "La pierre calcaire considre comme un index du Temps Gologique", qu'il a lue en 1878 devant la Socit Royale, prtend que le temps minimum qu'il faut [III 14] pour la formation des couches sdimentaires et pour l'limination de la matire calcaire, est de 600 millions d'annes 27 en chiffres ronds. Ou chercherons-nous tayer notre chronologie sur les uvres de Darwin, dans lesquelles, suivant sa thorie, il rclame de 300 500 millions d'annes pour les transformations organiques ? Sir Charles Lyell et le professeur Houghton se contentaient de placer le commencement de l'poque Cambrienne l'un 200 et l'autre 240 millions d'annes en arrire. Les Gologues et les Zoologistes rclament le maximum de temps, bien qu' une poque M. Huxley ait plac 1.000

    Thomson, admet 60 millions d'annes depuis le commencement de la priode Cambrienne. Tout ceci est plein d'espoir pour ceux qui aiment la connaissance exacte. Ainsi, quels que soient les chiffres que donne la Science Occulte, ils seront certainement corrobors par ceux d'un savant quelconque parmi ceux qu'on tient pour des autorits. 27 Voyez Proceedings de la Socit Royale, Londres, XXVIII, 281.

  • millions d'annes en arrire le commencement de la formation de la crote terrestre et n'ait pas voulu faire grce d'un millnaire.

    Le point capital pour nous ne rside pas dans l'accord ou le dsaccord des Naturalistes au sujet de la dure des priodes gologiques, mais dans le fait qu'ils sont, par extraordinaire, en parfait accord sur un point qui est de trs grande importance. Ils dclarent tous que, durant le Miocne que ce soit il y a un million ou dix millions d'annes le Grnland et mme le Spitzberg, c'est--dire ce qui reste de notre second continent ou continent Hyperboren, "jouissait d'un climat presque tropical". Or, les Grecs pr-Homriques avaient conserv la tradition trs vivace de cette "Terre du Soleil Eternel", o leur Apollon se rendait annuellement. La Science nous dit :

    Durant le Miocne, le Grnland (par 70 de Lat. N.) tait couvert d'une grande quantit d'arbres tels que l'if, l'rythroxyle, le sequoia, allis aux espces de la Californie, le htre, le platane, le saule, le chne, le peuplier et le noyer, de mme qu'un genre de magnolia et de zamia. 28

    Bref, le Grnland renfermait des plantes du Sud, inconnues dans les rgions du Nord.

    Une question bien naturelle surgit alors. Si les Grecs de l'poque d'Homre avaient connaissance d'une contre Hyperborenne, c'est--dire d'une terre bnie hors de l'atteinte de Bore, le Dieu de l'hiver et de l'ouragan ; rgion idale que les Grecs des gnrations suivantes et leurs crivains ont vainement essay de localiser au-del de la Scythie ; contre o les nuits taient courtes et les journes longues, et au-del de [III 15] laquelle se trouvait un pays o le soleil ne se couchait jamais et o le palmier croissait librement, s'ils savaient cela, dis-je, qui donc le leur avait dit ? A leur poque et bien des sicles auparavant, le Grnland devait certainement tre dj couvert de neiges et de glaces ternelles comme il l'est maintenant. Tout tend prouver que la contre aux nuits courtes et aux longues journes tait la Norvge ou Scandinavie, au-del de laquelle se trouvait le pays bni de la lumire et de l't perptuels. Pour que les Grecs aient su cela, il faut que la tradition leur ait t transmise par un

    28 Gould, Mythical Monsters, p. 91.

  • peuple plus ancien qu'eux, qui connaissait ces dtails climatriques, dont les Grecs eux-mmes ne pouvaient rien savoir. Mme de nos jours, la science souponne, au-del des mers polaires, sur le cercle polaire arctique lui-mme, l'existence d'une mer qui ne gle jamais et d'un continent toujours verdoyant. Les enseignements archaques, de mme que les Pournas pour celui qui comprend les allgories renferment les mmes affirmations. Cela suffit alors nous faire considrer comme trs probable que, durant la priode Miocne de la science moderne, une poque o le Grnland tait presque une contre tropicale, un peuple, aujourd'hui inconnu de l'histoire, y vivait.

    __________

    AVIS

    Le lecteur voudra bien se rappeler que les chapitres de cet ouvrage ne se suivront pas strictement dans l'ordre chronologique. Dans la premire partie, les Stances qui forment l'ossature de l'expos et certains points importants sont comments et expliqus dans les chapitres de la deuxime et de la troisime partie, diverses donnes additionnelles sont groupes et on tente une explication plus complte du sujet.

  • [III 17]

    PREMIERE PARTIE

    L'ANTROPOGENESE

    DOUZE STANCES TIREES DU "LIVRE DE DZYAN" AVEC COMMENTAIRES

  • [III 18]

    Durant les poques primordiales, une vierge,

    Splendide fille de l'Ether,

    Passa son existence durant des sicles,

    Dans l'immense tendue du Ciel.

    .....................................................

    Elle erra, durant sept cents ans.

    .....................................................

    Elle fut en travail durant sept cents ans

    Avant que le premier-n ne ft dlivr.

    ......................................................

    Avant qu'un beau cygne ne descendt,

    Se htant vers l'eau-mre,

    ......................................................

    Il s'assit lgrement sur ses genoux,

    Trouva un nid convenable

    Pour y pondre ses ufs en sret.

    ......................................................

    Il y plaa ses ufs son gr,

    Six furent les ufs d'or qu'il y pondit,

    Puis un septime, un uf de fer.

    Kalevala (Crawford).

  • [III 19]

    L'ANTHROPOGENESE TIREE

    DES STANCES DU LIVRE DE DZYAN

    _______

    Voir 29

    STANCE I

    1. Le Lha qui fait tourner le Quatrime est Serviteur des Lha(s) des Sept, ceux qui tournent, conduisant leurs Chariots autour de leur Seigneur, l'il Unique [de notre Monde]. Son Souffle donna la Vie aux Sept. Il donna la Vie au Premier.

    2. La Terre dit : "Seigneur la Face Lumineuse, ma Maison est vide... Envoie tes Fils pour peupler cette Roue. Tu as envoy tes Sept Fils au Seigneur de Sagesse. Sept fois il te voit plus prs de lui, sept fois plus il te sent. Tu as dfendu tes Serviteurs, les petits Anneaux, de s'emparer de la Lumire et de ta Chaleur, d'intercepter ta grande Bont son passage. Envoie-les maintenant ta Servante."

    3. Le Seigneur la Face Lumineuse dit : "Je t'enverrai un Feu quand ton travail sera commenc. Elve ta voix vers d'autres Lokas ; fais appel ton Pre, le Seigneur du Lotus, pour ses Fils... Ton Peuple sera sous la loi des Pres. Tes hommes seront mortels. Les Hommes du Seigneur de Sagesse sont immortels et non les Fils de Soma. Mets fin tes plaintes. Tes Sept Peaux te couvrent

    29 Nous ne donnons ici que quarante-neuf Shlokas, pris parmi plusieurs centaines, et tous les versets ne sont pas traduits mot mot ; nous employons parfois une priphrase, dans l'intrt de la clart, l o une traduction littrale serait tout fait inintelligible. [Note de l'auteur.]

  • encore... Tu n'es pas prte. Tes Hommes ne sont pas prts." [III 20]

    4. Aprs de grandes douleurs, elle se dbarrassa de ses Trois anciennes et revtit ses Sept nouvelles Peaux et resta vtu de sa premire.

    STANCE II

    5. La Roue tourna encore pendant trente crores 30. Elle construisit des Roupas : des Pierres tendres qui durcirent, des Plantes dures qui s'amollirent. Le visible sortit de l'invisible, les Insectes et les petites Vies. Elle les secoua et les rejeta de son dos toutes les fois qu'ils devancrent la Mre... Aprs trente crores, elle se retourna. Elle gisait sur le dos ; sur le ct... Elle ne voulait appeler aucun Fils du Ciel, elle ne voulait interroger aucun Fils de la Sagesse. Elle engendra de son propre Sein. Elle volua des Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais.

    6. Les Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais, elle les cra elle-mme avec les restes d'autres. Elle les forma avec le rebut et le limon de ses Premier, Second et Troisime. Les Dhyanis vinrent et regardrent... les Dhyanis vinrent de chez le brillant Pre-Mre, des Rgions Blanches, ils vinrent des Demeures des Mortels Immortels.

    7. Ils furent mcontents. "Notre chair n'est pas l. Aucun Roupa convenable pour nos Frres de la Cinquime. Aucune Demeure pour les Vies. Elles doivent s'abreuver d'Eaux pures et non d'eaux troubles. Desschons-les."

    8. Les Flammes vinrent. Les Feux avec les Etincelles ; les Feux-Nocturnes et les Feux-Diurnes. Ils desschrent les Eaux troubles et sombres. Avec leur chaleur, ils les puisrent. Les Lhas d'En-Haut et les Lhamayin d'En-

    30 [Terme employ au Bengale pour exprimer dix millions. (Note du traducteur.)]

  • Bas, vinrent. Ils gorgrent les Formes qui taient double et quadruple face. Ils combattirent les Hommes-Boucs, [III 21] les Hommes tte de Chien et les Hommes corps de poissons.

    9. L'Eau-Mre, la Grande Mer, pleura. Elle se souleva, elle disparut dans la Lune, qui l'avait leve, qui lui avait donn naissance.

    10. Quand ils furent dtruits, la Terre-Mre resta nue. Elle demanda tre sche.

    STANCE III

    11. Le Seigneur des Seigneurs vint. Il spara les Eaux de son Corps, et cela fut le Ciel au-dessus, le Premier Ciel.

    12. Les grands Chohans appelrent les Seigneurs de la Lune, aux Corps Ariens : "Amenez des Hommes, des Hommes de votre nature. Donnez-leur leurs Formes internes. Elle difiera les Revtements externes. Ils seront Mles-Femelles. Seigneurs de la Flamme aussi..."

    13. Ils se rendirent chacun sur le Territoire qui lui fut allou ; ils taient Sept, chacun sur son Lot. Les Seigneurs de la Flamme restrent derrire. Ils ne voulaient pas aller, ils ne voulaient pas crer.

    STANCE IV

    14. Les Sept Lgions, les "Seigneurs ns de la Volont", pousss par l'Esprit de donner la Vie, dtachrent des Hommes d'eux-mmes, chacun sur sa propre Zone.

    15. Sept fois sept Ombres d'Hommes Futurs naquirent, chacune de sa propre Couleur et de sa propre Espce. Chacun infrieur son Pre. Les Pres, les Sans-Os, ne pouvaient donner la vie des Etres pourvus d'Os. Leurs [III 22] descendants furent des Bhoutas, sans Forme ni Mental. C'est pourquoi on les appela la Race Chhy.

  • 16. Comment les Manoushya sont-ils ns ? Les Manous avec leur mental, comment sont-ils faits ? Les Pres appelrent leur aide leur propre Feu, qui est le Feu qui brle dans la Terre. L'Esprit de la Terre appela son aide le Feu Solaire. Ces Trois, grce leurs efforts runis, produisirent un bon Roupa. Il pouvait se tenir debout, marcher, courir, se courber ou voler. Pourtant ce n'tait toujours qu'un Chhy, une Ombre ne possdant pas de Sens...

    17. Le Souffle avait besoin d'une Forme ; les Pres la donnrent. Le Souffle avait besoin d'un Corps Grossier ; la Terre le moula. Le Souffle avait besoin de l'Esprit de Vie ; les Lhas Solaires l'insufflrent dans sa Forme. Le Souffle avait besoin d'un Miroir de son Corps : "Nous lui donnmes le ntre, dirent les Dhyanis." Le Souffle avait besoin d'un Vhicule des Dsirs : "Il l'a", dirent les Draineurs des Eaux. Mais le Souffle a besoin d'un Mental pour embrasser l'Univers : "Nous ne pouvons donner cela", dirent les Pres. "Je ne l'ai jamais eu", dit l'Esprit de la Terre. "La Forme serait consume, si je lui donnais le mien", dit le Grand Feu... L'homme resta un Bhouta vide et dpourvu de sens... Ainsi les Sans-Os ont donn la Vie ceux qui devinrent des Hommes pourvus d'Os dans la Troisime.

    STANCE V

    18. Les premiers furent les Fils du Yoga. Leurs fils, les enfants du Pre Jaune et de la Mre Blanche.

    19. La Seconde Race fut produite par bourgeonnement et expansion, l'A-sexuel tir du Sans-Sexe. Ainsi, Lanou, fut produite la Seconde Race 31. [III 23]

    31 L'ide et l'esprit de la phrase sont seuls donns ici, attendu qu'une traduction littrale ne dirait pas grand chose au lecteur.

  • 20. Leurs Pres furent les Auto-gnrs. Les Auto-gnrs, les Chhy issus des brillants Corps des Seigneurs, les Pres, les Fils du Crpuscule.

    21. Lorsque la Race devint vieille, les Eaux anciennes se mlrent aux Eaux plus fraches. Lorsque ses Gouttes devinrent troubles, elles s'vanouirent et disparurent dans le nouveau Courant, dans le Courant chaud de la Vie. L'Extrieur du Premier devint l'Intrieur du Second. L'ancienne Aile devint la nouvelle Ombre et l'Ombre de l'Aile.

    STANCE VI

    22. La Seconde volua alors les Ns-de-l'uf, la Troisime. La Sueur augmenta, ses Gouttes grossirent et les Gouttes devinrent dures et rondes. Le Soleil la chauffa ; la Lune la rafrachit et la modela ; le Vent la nourrit jusqu' maturit. Le Cygne Blanc de la Vote Etoile couva la grosse Goutte. L'uf de la Future Race, l'Homme-cygne de la fin de la Troisime. D'abord mle-femelle, puis Homme et Femme.

    23. Les Auto-gnrs furent les Chhys, les Ombres tires des Corps des Fils du Crpuscule. Ni l'eau, ni le feu ne pouvaient les dtruire. [Leurs fils le furent.]

    STANCE VII

    24. Les Fils de la Sagesse, les Fils de la Nuit, prts renatre, descendirent. Ils virent les viles formes de la Premire Troisime. "Nous pouvons choisir, dirent les Seigneurs, nous avons la sagesse." Certains entrrent dans les Chhys. D'autres projetrent une Etincelle. D'autres encore diffrrent jusqu' la Quatrime. Avec leur propre Roupa ils remplirent le Kama. Ceux qui entrrent devinrent les Arhats. Ceux qui ne reurent qu'une Etincelle [III 24] restrent dpourvus de savoir, l'Etincelle brillait faiblement. Les Troisimes restrent

  • sans mental. Leurs Jivas n'taient pas prts. Ceux-ci furent mis part parmi les Sept. Ils devinrent les Ttes troites. Les Troisimes taient prts. "Dans ceux-ci nous habiterons", dirent les Seigneurs de la Flamme [et de la Sombre Sagesse].

    25. Comment agirent les Mnasa, les Fils de la Sagesse ? Ils repoussrent les Auto-gnrs. Ils ne sont pas prts. Ils ddaignrent le Ns-de-la-Sueur. Ils ne sont pas tout fait prts. Ils ne voulurent pas entrer dans les premiers Ns-de-l'uf.

    26. Lorsque les Ns-de-la-Sueur produisirent les Ns-de-l'uf, les doubles, les forts, les puissants pourvus d'os, les Seigneurs de Sagesse dirent : "Maintenant nous crerons."

    27. La Troisime Race devint le Vhan des Seigneurs de Sagesse. Elle cra les "Fils de la Volont et du Yoga", elle les cra par Kriyshakti, les Pres Saints, Anctres des Arhats...

    STANCE VIII

    28. Des gouttes de sueur, des rsidus de la substance, matire provenant des corps morts des hommes et des animaux de la Roue prcdente, et de la poussire rejete, les premiers animaux furent produits.

    29. Des animaux pourvus d'os, des dragons de l'abme et des Sarpas volants furent ajouts aux choses rampantes. Ceux qui rampent sur le sol furent pourvus d'ailes. Ceux des eaux qui avaient de longs cous devinrent les progniteurs des oiseaux de l'air.

    30. Durant la Troisime, les animaux sans os se dvelopprent et changrent : ils devinrent des animaux pourvus d'os, leurs Chhys devinrent solides. [III 25]

    31. Les animaux se sparrent les premiers. Ils commencrent reproduire. L'homme double se spara

  • aussi. Il dit : "Faisons comme eux, unissons-nous et faisons des cratures." Ils le firent...

    32. Et ceux qui n'avaient pas d'Etincelle prirent pour eux d'normes animaux femelles. Ils engendrrent avec eux des races muettes. Eux-mmes taient muets. Mais leurs langues se dlirent. Les langues de leurs descendants demeurrent muettes. Ils donnrent naissance des monstres. Une race de monstres contrefaits et couverts de poils rouges, qui marchaient quatre pattes. Une race muette pour que la honte ne ft pas dite.

    STANCE IX

    33. Voyant cela, les Lhas qui n'avaient pas construit des hommes, pleurrent, disant :

    34. "Les Amnasa ont souill nos futures demeures. C'est Karma. Habitons dans les autres. Instruisons-les mieux, de peur qu'il n'arrive pire." Ils le firent...

    35. Alors tous les hommes furent dous de Manas. Ils virent le pch des dpourvus de mental.

    36. La Quatrime Race dveloppa le langage.

    37. L'Un devint Deux ; de mme toutes les choses vivantes et rampantes qui taient encore unies, les poissons gants, les oiseaux et les serpents ttes couvertes d'cailles.

    STANCE X

    38. Ainsi, deux par deux, dans les sept Zones, la Troisime Race donna naissance la Quatrime ; les Soura devinrent A-soura. [III 26]

    39. La Premire, dans chaque Zone, fut de la couleur de la lune ; la Seconde, jaune comme de l'or ; la Troisime, rouge ; la Quatrime, brune, qui devint noire par le

  • pch. Les sept premiers rejetons humains eurent tous le mme teint. Les sept suivants commencrent se mler.

    40. Alors les Troisime et Quatrime grandirent d'orgueil. "Nous sommes les rois ; nous sommes les dieux."

    41. Ils prirent des pouses belles voir. Des pouses prises parmi les privs de mental, les ttes troites. Ils donnrent naissance des monstres, de mchants dmons, mles et femelles, et aussi des Khado (dkini) au petit mental.

    42. Ils levrent des temples pour le corps humain. Ils adorrent les mles et les femelles. Alors le Troisime il cessa de fonctionner.

    STANCE XI

    43. Ils difirent des villes colossales. Ils les difirent avec des terres et des mtaux rares. En se servant des feux vomis, de la pierre blanche des montagnes et de la pierre noire, ils taillrent leurs propres images en grandeur naturelle et leur ressemblance, et ils les adorrent.

    44. Ils rigrent de grandes images, hautes de neuf yatis, taille de leur corps. Des feux intrieurs avaient dtruit le pays de leurs Pres. L'Eau menaa la Quatrime.

    45. Les premires Grandes Eaux vinrent. Elles avalrent les Sept Grandes Iles.

    46. Tous les Saints furent sauvs et les Impies dtruits. Avec eux la plupart des normes animaux produits par la sueur de la Terre. [III 27]

  • STANCE XII

    47. Peu restrent. Quelques jaunes, quelques bruns et noirs et quelques rouges restrent. Ceux de la couleur de la lune taient partis pour toujours.

    48. La Cinquime, issue du troupeau Saint, resta, elle fut gouverne par les premiers Rois Divins.

    49. ... [Les Serpents] qui redescendirent, qui firent la paix avec la Cinquime, qui l'enseignrent et l'instruisirent...

    ________

  • COMMENTAIRES SUR LES DOUZE STANCES ET LEURS TERMES, SUIVANT

    LEUR ORDRE NUMERIQUE, EN STANCES ET EN SHLOKAS

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    STANCE I

    COMMENCEMENT DE LA VIE SENSIBLE

    1. Le Lha, ou Esprit de la Terre

    2. Invocation de la Terre au Soleil

    3. Ce que rpond le Soleil

    4. Transformation de la Terre

  • Shloka 1. Le Lha, ou Esprit de la Terre

    Le Lha (a), qui fait tourner la Quatrime 32, est Serviteur des Lha(s) des Sept 33 (b), ceux qui tournent, conduisant leurs chariots autour de leur Seigneur, l'il Unique 34 de notre monde. Son Souffle donna la Vie aux Sept 35, Il donna la Vie au Premier (c).

    "Ce sont tous des Dragons de Sagesse", ajoute le Commentaire (d).

    (a) "Lha" est l'ancien terme employ dans les rgions [III 30] Transhymalayennes pour dsigner un "Esprit" ou un Etre quelconque cleste ou super-humain, et il s'applique toute la srie des hirarchies clestes, depuis l'Archange ou Dhyni, jusqu' l'Ange des tnbres ou Esprit terrestre.

    (b) Cette expression indique, en termes clairs, que l'Esprit-Gardien de notre Globe, qui est le quatrime de la Chane, est subordonn l'Esprit (ou Dieu) des Sept Gnies ou Esprits Plantaires. Comme cela a t dj expliqu, les anciens avaient, parmi leur kyrielle de Dieux, sept principaux Dieux-de-Mystres, dont le chef tait, exotriquement, le Soleil visible, ou le huitime, et, sotriquement, le Second Logos, le Dmiurge. Les Sept qui dans la religion chrtienne sont maintenant devenus les "Sept Yeux du Seigneur" taient les Rgents des sept principales plantes ; mais on ne les comptait pas d'aprs l'numration invente, plus tard, par ceux qui

    32 Le Quatrime Globe, ou notre Terre. Toutes les gloses sur la traduction du texte des STANCES et des Commentaires sont l'uvre de l'auteur. Elles peuvent tre parfois incompltes et mme inadquates au point de vue Hindou, mais elles sont correctes au point de vue de la signification que leur donne l'Esotrisme trans-himalayen. Dans tous les cas, l'auteur en assume toute la responsabilit. Comme elle n'a jamais eu aucune prtention l'infaillibilit personnelle, ce qu'elle donne de sa propre autorit peut laisser beaucoup dsirer, particulirement dans les cas trs abstraits qui impliquent une mtaphysique trop profonde. L'enseignement est prsent tel qu'il est compris ; et comme chaque symbole et chaque allgorie comportent sept clefs d'interprtation diffrentes, telle signification qui ne serait pas satisfaisante, par exemple au point de vue psychologique ou astronomique, se trouvera tre nanmoins tout fait correcte au point de vue physique ou mtaphysique. 33 Les Esprits Plantaires. 34 Loka Chakshus. 35 Les Plantes.

  • avaient oubli les rels Mystres ou en avaient une notion imparfaite, et elles ne comprenaient, ni le Soleil, ni la Lune, ni la Terre. Le Soleil tait, au point de vue exotrique, le chef des douze Grands Dieux ou constellations zodiacales ; et, au point de vue Esotrique, il tait le Messie, le Christos l'tre oint par le Grand Souffle, ou l'UN entour des douze puissances qui lui sont subordonnes, subordonnes tour de rle chacun des sept Dieux-des-Mystres des plantes.

    "Les Sept Suprieurs font crer le monde aux Sept Lhas", dit un Commentaire ; ce qui veut dire que notre Terre sans parler du reste fut cre ou faonne par des Esprits Terrestres, les Rgents n'tant que les surveillants. C'est l le germe de ce qui devint plus tard l'Arbre de l'Astrologie et de l'Astroltrie. Les Etres Suprieurs furent les Cosmocrates, les fabricateurs de notre Systme Solaire. Cela est mis en vidence par toutes les anciennes Cosmogonies, telles que celles d'Herms, des Chaldens, des Aryens, des Egyptiens et mme des Juifs. Les Signes du Zodiaque les "Animaux sacrs" ou la "Ceinture du Ciel" sont tout aussi bien les B'ne-Alhim Fils des Dieux ou les Elohim que les Esprits de la Terre, mais ils leurs sont antrieurs. Soma et Sin, Isis et Diane, sont tous des Dieux ou des Desses lunaires, appels les Pres et Mres de notre Terre qui leur est subordonne. Mais eux-mmes, leur tour, sont subordonns leurs "Pres" et "Mre" ces derniers tant interchangeables et variant avec chaque nation les Dieux et leurs Plantes, telles que Jupiter, Saturne, Bel, Brihaspati, etc.

    (c) "Son Souffle donna la vie aux Sept." Cette phrase se rapporte autant au Soleil, qui donne la vie aux Plantes, qu' [III 31] "l'Etre Suprieur", au Soleil Spirituel, qui donne la vie au Cosmos tout entier. La clef astronomique et la clef astrologique, qui ouvrent la porte conduisant aux mystres de la Thogonie, ne peuvent tre trouves que dans les glossaires postrieurs qui accompagnent les STANCES.

    Dans les Shlokas apocalyptiques des Archives Archaques, le langage, s'il est moins mythique, est tout aussi symbolique que dans les Pournas. Sans l'aide des Commentaires ultrieurs, composs par des gnrations d'Adeptes, il serait impossible d'en comprendre correctement le sens. Dans les anciennes Cosmogonies, le monde visible et le monde invisible constituent deux anneaux d'une seule et mme chane. De mme que l'Invisible Logos avec ses Sept Hirarchies dont chacune est reprsente et personnifie par son Ange principal ou Recteur forme une unique

  • PUISSANCE, l'intrieure et l'invisible ; de mme, dans le monde des Formes, le Soleil et les sept principales Plantes constituent la puissance visible et active ; cette dernire "Hirarchie" tant, en quelque sorte, le Logos visible et objectif des Anges Invisibles et sauf dans les rangs les plus infrieurs toujours subjectifs.

    Ainsi en anticipant un peu sur notre sujet pour fournir un exemple on dit que chaque Race dans son volution est ne sous l'influence directe de l'une des Plantes ; la Premire Race aurait reu son souffle vital du Soleil, ainsi que nous le verrons plus tard ; tandis que la Troisime Humanit ceux qui sont tombs dans la gnration ou qui d'androgynes devinrent des entits spares, l'une mle et l'autre femelle, serait sous l'influence directe de Vnus, "le petit soleil dans lequel l'orbe solaire emmagasine sa lumire".

    Le Rsum des STANCES du Volume I nous a montr la gense 36 des Dieux et des hommes prenant naissance dans un seul Point, et en jaillissant, qui est l'UNITE, Unique, Universelle, Immuable, Eternelle et Absolue. Dans son aspect primaire et manifest, nous l'avons vue devenir : 1 dans la sphre de l'objectivit et de la physique, la SUBSTANCE et la FORCE PRIMORDIALES centripte et centrifuge, positive et ngative, mle et femelle, etc. ; 2 dans le monde de la mtaphysique, l'ESPRIT DE L'UNIVERS ou Idation Cosmique, que certains appellent le LOGOS. [III 32]

    Ce Logos est le sommet du Triangle de Pythagore. Lorsque le Triangle est complet, il devient la Ttraktys ou le Triangle dans le Carr, et est le double symbole du Ttragrammaton aux quatre lettres, dans le Cosmos manifest, et de son triple Rayon radical dans le non-manifest son Noumne.

    La classification des Elments Cosmiques Ultimes que nous donnons ici, considre d'un point de vue plus mtaphysique, est plutt pour la commodit que d'une exactitude philosophique absolue. Au dbut d'un grand Manvantara, Parabrahman se manifeste comme Mlaprakriti et ensuite comme le logos. Ce Logos quivaut au "Mental Universel

    36 Suivant la savante dfinition du docteur A. Wilder, Gense, (....) ne veut pas dire gnration, mais "le fait de jaillir du sein de ce qui est ternel dans le Cosmos et le Temps" ; "un passage de esse existere" ou de "l'Etret" "l'Etre" comme dirait un Thosophe.

  • Inconscient", etc., des Panthistes Occidentaux. Il constitue la Base du ct subjectif de l'Etre manifest, et il est la source de toutes les manifestations de conscience individuelle. Mlaprakriti, ou la Substance Cosmique Primordiale, est la base du ct objectif des choses la base de toute volution objective et de toute cosmo-gense. La Force n'merge donc pas avec la Substance Primordiale de ce qui est latent en Parabrahman. C'est la transformation en nergie de la pense super-consciente du Logos, infuse, pour ainsi dire, dans l'objectivation de celui-ci, hors du sein de la potentialit latente dans l'unique Ralit. De l dcoulent les merveilleuses lois de la Matire ; de l nat "l'empreinte primordiale" si vainement discute par l'vque Temple. La Force n'est donc pas synchrone avec la premire objectivation de Mlaprakriti. Nanmoins, comme, sans elle, cette dernire est absolument et ncessairement inerte une simple abstraction il est inutile de tisser un rseau de subtilits au sujet de l'ordre de succession des Elments Cosmiques Ultimes. La Force succde Mlaprakriti, mais sans la Force, Mlaprakriti est non-existante pour tout dessein ou toute fin pratiques 37.

    L'Homme Cleste ou Ttragrammaton, qui est le Protogonos, Tikkoun, le Premier-n de la Divinit passive et la premire manifestation de l'Ombre de cette Divinit, est la Forme et l'Ide Universelles qui engendrent le Logos Manifest, Adam-Kadmon ou, dans la Cabale, le symbole en quatre lettres de l'Univers lui-mme appel aussi le Second Logos. Le Second surgit du Premier et dveloppe le Troisime Triangle 38, du sein de ce dernier (les lgions infrieures des Anges) [III 33] les HOMMES sont gnrs. C'est de ce troisime aspect que nous allons traiter pour le moment.

    Le lecteur doit se souvenir qu'il existe une grande diffrence entre le Logos et le Dmiurge, car l'un est Esprit et l'autre Ame ou, comme le dit le docteur Wilder :

    et sont synonymes, tandis que est suprieur et a une trs grande affinit pour , l'un est l'tre suprieur qui possde l'apprhension, tandis

    37 Pour trouver une explication plus claire des origines, telle qu'elle existe dans l'Esotrisme de la Bhagavad Git, consultez les notes sur cet ouvrage publies dans les numros de fvrier, mars, avril et juillet 1887 du Theosophist. 38 Voyez l'Arbre Sphirothal.

  • que l'autre possde la comprhension l'un est notique, l'autre phrnique.

    En outre, dans plusieurs systmes, l'Homme tait considr comme le Troisime Logos. La signification Esotrique du mot Logos Parole ou Mot, Verbe est la traduction en expression objective, comme dans une photographie, de la pense cache. Le Logos est le miroir qui reflte le MENTAL DIVIN et l'Univers est le miroir du Logos, bien que ce dernier soit l'esse de cet Univers. De mme que le Logos reflte tout dans l'Univers du Plrme, de mme l'Homme reflte en lui tout ce qu'il voit et trouve dans son Univers, la Terre. Ce sont les Trois Ttes de la Cabale "unum intra alterum et alterum super alterum" 39. "Chaque univers (Monde ou Plante) a son Logos", dit la Doctrine. Le Soleil a toujours t appel "l'il d'Osiris" par les Egyptiens, et tait lui-mme le Logos, le Premier-N, ou la Lumire manifeste au monde "et qui est le Mental et l'Intellect divin du Cach". Ce n'est que par les septuples Rayons de cette Lumire que nous pouvons avoir connaissance du Logos par l'entremise du Dmiurge, en regardant ce dernier comme le "Crateur" de notre plante et de tout ce qui en fait partie, et le premier comme la Force dirigeante de ce "Crateur" bon et mauvais la fois, origine du bien et origine du mal. Ce "Crateur" n'est ni bon ni mauvais per se, mais ses aspects diffrencis dans la Nature lui font assumer l'un ou l'autre caractre. Aucun des Dieux-Solaires n'a rien faire avec des Univers invisibles et inconnus qui sont dissmins dans l'Espace. Cette ide est trs clairement exprime dans les Livres d'Herms et dans tout le folklore antique. Elle est gnralement symbolise par le Dragon et le Serpent le Dragon du Bien et le Serpent du Mal, reprsents sur la Terre par la Magie de droite et la Magie de gauche. Dans le pome pique de la Finlande, la Kalevala 40, l'origine du Serpent du Mal est donne : il est n de la salive de Suoyatar et a t dou d'une Ame Vivante par [III 34] le Principe du Mal, Hisi. On y dcrit une lutte entre les deux, la "chose du mal", le Serpent ou Sorcier, et Ahti, le Dragon ou Magicien blanc, Lemminkainen. Ce dernier est l'un des sept fils d'Ilmatar, la vierge "fille de l'air", celle "qui tomba du ciel dans la mer", avant la Cration, c'est--dire l'Esprit transform en la matire de la vie sensible. Il y a tout un monde de significations et de pense Occulte dans

    39 Zohar, Idra Suta, Sec. VII. 40 J.-B. Alden ; New-York, 1888 ; II, 432, 434.

  • les quelques lignes qui suivent, admirablement rendues par le docteur J.-M. Crawford de Cincinnati. Le hros Lemminkainen :

    Eventre le mur par sa puissance magique,

    Brise en miettes la palissade,

    Rduit en atomes sept piquets,

    Hache le mur-serpent en fragments.

    ................................................

    Lorsque le monstre, sans prendre garde,

    ................................................

    Fond avec sa bouche venimeuse

    Sur la tte de Lemminkainen.

    Mais le hros, se remmorant vivement,

    Prononce les matresses paroles du savoir,

    Paroles datant d'poques lointaines,

    Paroles que ses anctres lui avaient apprises.

    (d) En Chine, les hommes de Fohi ou "l'Homme cleste", sont appels les douze Tien-Hoang, les douze Hirarchies de Dhynis ou Anges, aux faces humaines et aux corps de Dragon ; le Dragon reprsentant la Divine Sagesse ou l'Esprit 41 et ils crent les hommes en s'incarnant dans sept 41 Il a t rpt maintes reprises que le Serpent est le symbole de la sagesse et du Savoir Occulte. "Le Serpent a t rattach au dieu de la sagesse depuis l'poque la plus recule au sujet de laquelle nous ayons des donnes historiques", crit C. Staniland Wake. "Cet animal tait le symbole spcial de Thoth ou Taut... et de tous ces dieux, tels que Herms [?] et Seth, qui peuvent lui tre rattachs. Cela est galement vrai pour le troisime membre de la triade Chaldenne primitive, Ha ou Hoa." D'aprs Sir Henry Rawlinson, "les plus importants titres de cette divinit se rapportent ses fonctions comme source de tout savoir et de toute science. Il est non seulement le 'poisson intelligent', mais encore son nom peut tre aussi bien traduit par 'vie' et 'serpent' [un Adepte Initi], et l'on peut le considrer comme reprsent par le grand serpent qui occupe une place si importante parmi les symboles des dieux, sur les pierres noires rappelant les bienfaits de Babylone." (The Great Pyramid, p. 75) Esculape, Srapis, Pluton, Esmun et Kneph, sont tous des dieux ayant l'attribut du serpent, dit Dupuis. Ils sont tous gurisseurs, donneurs de sant, spirituelle et physique et d'illumination. La couronne forme par un aspic, le Thermuthis, appartient Isis, Desse de la Vie

  • images [III 35] d'argile terre et eau ayant la forme de ces Tien-Hoang, une troisime allgorie 42. Les douze Aesers des Eddas Scandinaves font de mme. Dans le Catchisme Secret des Druses de Syrie lgende qui est rpte mot mot par les anciennes tribus des environs de l'Euphrate les hommes furent crs par les "Fils de Dieu", qui descendirent sur la Terre, et, aprs avoir cueilli sept Mandragores, en animrent les racines qui devinrent des hommes par la suite 43.

    Toutes ces allgories laissent deviner une seule et mme origine la double et triple nature de l'homme ; double, comme mle et femelle ; triple, comme ayant une essence spirituelle et psychique intrieure et un tissu matriel extrieur.

    et de la Gurison. Les Upanishads renferment un trait sur la Science des Serpents en d'autres termes sur la Science du Savoir Occulte ; et les Ngas du Bouddhisme exotrique ne sont pas "les cratures fabuleuses, de la nature des serpents... suprieures l'homme et considres comme les protectrices de la loi de Bouddha", comme le croit Schlagintweit, mais des hommes vivants, rels, dont quelques-uns suprieurs aux hommes en vertu de leur Savoir Occulte et les protecteurs de la loi de Bouddha dans la mesure o ils en interprtent correctement les doctrines mtaphysiques, tandis que d'autres sont moralement infrieurs comme tant des "magiciens noirs". C'est pourquoi l'on a assur avec raison que Gautama Bouddha "leur a dit avoir enseign un systme religieux plus philosophique que celui qu'il a enseign aux hommes qui n'taient pas suffisamment avancs pour le comprendre, l'poque o Il fit son apparition." (ibid., p. 72) 42 Comparez avec les Symboles des Bonzes. 43 Cette Mandragore n'est autre que la Mandrake de la Bible, celle de Rachel et de La. Les racines de la plante sont charnues, couvertes de duvet, fourchues et reprsentent grossirement les membres, le corps et mme la tte d'un homme. Les mystrieuses proprits magiques de cette plante ont t proclames dans des fables et des pices ds la plus haute antiquit. Depuis Rachel et La qui s'en servirent pour se livrer la sorcellerie, jusqu' Shakespeare [Romo et Juliette, IV. 3] qui parle de "crier"

    "Comme des mandragores arraches de la terre.

    De telle sorte que les mortels deviennent fous en les entendant",

    la mandragore a toujours t la plante magique par excellence. Ces racines ne possdent aucune tige apparente et de larges feuilles poussent au sommet de la racine comme une gigantesque touffe de cheveux. Elles ne ressemblent que trs peu l'homme lorsqu'on les trouve en Espagne, en Italie, en Asie Mineure ou en Syrie, mais dans l'Ile de Candie ou en Karamanie [autrefois territoire d'Asie Mineure], prs de la cit d'Adan, elles ont une forme merveilleusement humaine et sont trs apprcies comme amulettes. Les femmes les portent aussi comme un charme contre la strilit et d'autres fins encore. Elles sont surtout efficaces en Magie Noire.

  • Shloka 2. Invocation de la Terre au Soleil

    La Terre dit : "Seigneur la Face Lumineuse 44, ma Maison est vide... Envoie tes Fils pour peupler cette [III 36] Roue 45. Tu as envoy tes Sept Fils au Seigneur de Sagesse (a). Sept fois il te voit plus prs de lui, sept fois plus il te sent (b). Tu as dfendu tes Serviteurs, les petits Anneaux, de s'emparer de ta Lumire et de ta Chaleur, d'intercepter ta grande Bont son passage. Envoie-les maintenant ta Servante !"

    (a) Le "Seigneur de Sagesse" est Mercure, ou Boudha.

    (b) Le Commentaire moderne explique ces mots comme une rfrence ce fait astronomique bien connu que Mercure reoit du Soleil sept fois plus de lumire et de chaleur que la Terre et mme que la magnifique Vnus, qui ne reoit que le double de la quantit qui tombe sur notre Globe insignifiant. Que ce fait ait t connu dans l'antiquit peut tre dduit de la prire adresse par "l'Esprit de la Terre" au Soleil, telle qu'elle est donne dans le texte 46. Le Soleil, toutefois, refuse de peupler le globe, parce qu'il n'est pas encore prt recevoir la vie.

    Mercure, comme Plante astrologique, est encore plus Occulte et mystrieux que Vnus. Il est identique au Mithra Mazden, le Gnie ou Dieu "tabli entre le Soleil et la Lune, perptuel compagnon du "Soleil" de Sagesse". Pausanias (Livre V) nous le montre comme ayant un autel en commun avec Jupiter. Il tait pourvu d'ailes pour marquer son assiduit auprs du Soleil durant sa course et on l'appelait le Nuntius et le Loup-Soleil, "solaris luminis particeps" [qui partage la lumire du Soleil]. Il tait le conducteur et l'vocateur des Ames, le grand Magicien et le 44 Le Soleil. 45 La Terre. 46 Copernic a crit ses thories sur la "Rvolution des Corps Clestes" durant le seizime sicle, et le Zohar, mme s'il a t compil par Mose de Lon durant le treizime sicle, dit que : "Dans le livre de Hammannunah, le Vieux (ou l'Antique), nous apprenons... que la Terre tourne sur elle-mme suivant un cercle ; que quelques-uns sont au sommet et d'autres en dessous : que... quelques contres de la Terre sont claires, tandis que d'autres sont dans les tnbres ; pour les uns il fait jour, tandis que pour les autres il fait nuit, et Il y a des contres o il fait constamment jour, o dans lesquelles, tout au moins, la nuit ne dure que quelques instants." (Zohar, III, fol. 10 a, cit dans la Qabbalah de Myers, p. 139.)

  • Hirophante. Virgile nous le dpeint comme prenant sa baguette pour voquer de l'Orcus les mes qui y sont plonges tum virgam capit, hac animas ille evocat Orco 47. C'est Mercure la couleur d'or, [III 37] , que les Hirophantes interdisaient de nommer. Il est symbolis dans la mythologie grecque par l'un des "chiens" (vigilance) qui veillent sur le troupeau cleste (la Sagesse Occulte) ; ou Herms Anubis ou encore l'Agathodmon. Il est l'Argus qui veille sur la Terre et que celle-ci confond avec le Soleil lui-mme. C'est au moyen de l'intercession de Mercure que l'Empereur Julien adressait chaque soir des prires au Soleil Occulte ; en effet, comme le dit Vossius :

    Tous les thologiens affirment que Mercure et le Soleil ne font qu'un... C'tait le plus loquent et le plus sage des Dieux, ce qui n'a rien d'tonnant, puisque Mercure est si proche voisin de la Sagesse et du Verbe de Dieu [le Soleil], qu'on le confondait avec les deux. 48

    Vossius exprime l une vrit occulte plus grande qu'il ne le pensait. L'Herms des Grecs a des rapports troits avec le Saram Srameya hindou, le divin gardien "qui veille sur le troupeau dor des toiles et des rayons solaires".

    Suivant les termes plus clairs du Commentaire :

    Le Globe, pouss en avant par l'Esprit de la Terre et ses six Assistants, reoit toutes ses forces vitales, sa vie et ses pouvoirs, de l'Esprit du Soleil, par l'entremise des sept Dhyanis plantaires. Ce sont ses messagers de Lumire et de Vie.

    Comme chacune des Sept Rgions de la Terre, chacun des sept Premiers-Ns [les Groupes Humains primordiaux] reoit sa lumire et sa vie de son Dhyni spcial spirituellement, et du Palais [la Maison, la Plante] de ce Dhyni physiquement ; de mme pour les sept grandes Races qui doivent y natre. La Premire est ne sous le Soleil ; la Seconde sous le Brihaspati

    47 [Il prend alors son bton et par lui fait sortir les mes de l'Orcus]. Voyez aussi le 21me Fargard de la Vendidh, sur les milices Clestes. 48 Idolat, II, 373.

  • [Jupiter] ; la Troisime sous Lohitnga [Mars, celui au "Corps ign", et aussi sous Vnus ou Shoukra] ; la Quatrime sous Soma [la Lune, notre Globe aussi, car la Quatrime Sphre est ne sous la Lune et d'elle], et sous Shani, Saturne, le Krra-lochana [au Mauvais-il] et l'Asita [le Sombre] ; la Cinquime sous Boudha [Mercure].

    De mme aussi pour l'homme et pour chaque "homme" [III 38] [chaque principe] dans l'homme. Chacun reoit sa qualit spcifique de son Primaire [l'Esprit Plantaire], donc chaque homme est un septnaire [ou une combinaison de principes, dont chacun tire son origine d'une qualit de ce Dhyni spcial]. Chaque pouvoir actif ou chaque force active de la Terre lui vient de l'un des sept Seigneurs 49. La Lumire vient par l'entremise de Shoukra [Vnus], qui reoit une triple provision et en donne un tiers la Terre 50. Aussi sont-elles appeles toutes deux les "Surs-jumelles", mais l'Esprit de la Terre est subordonn au "Seigneur" de Shoukra. Nos sages reprsentent les deux Globes, l'un au-dessus et l'autre au-dessous du double Signe [la Svastika primordiale prive de ses quatre bras, ou la croix, 51]. "Le "double signe" comme le savent tous les tudiants de l'Occultisme, est le symbole des principes mle et femelle dans la Nature, du positif et du ngatif ; la

    49 "En haut, comme en bas", est l'axiome fondamental de la Philosophie Occulte. Comme le Logos est septuple, c'est--dire que partout dans le Cosmos il se manifeste comme sept Logo, sous sept formes diffrentes, ou comme l'enseignent de savants Brahmanes, que "chacun de ceux-ci constitue le personnage central de l'une des sept principales branches de l'antique Religion Sagesse" ; et comme les sept principes qui correspondent aux sept tats distincts de Prajn, ou de la Conscience, sont allis sept tats de Matire et sept genres de Force, la division doit tre la mme dans tout ce qui concerne la Terre. 50 La Science enseigne que Vnus reoit du Soleil deux fois autant de lumire et de chaleur qu'en reoit la Terre. Aussi cette plante, qui est le prcurseur de l'aube et du crpuscule, la plus radieuse de toutes les plantes, donne, dit-on, la Terre, un tiers de la provision qu'elle reoit et en conserve deux pour elle-mme. Cela a une signification Occulte aussi bien qu'astronomique. 51 Vnus est reprsente ainsi : et la Terre ainsi :

  • Svastika ou est, en effet, tout cela et bien plus encore. Toute l'antiquit, depuis la naissance de l'Astronomie enseigne la Quatrime Race par un des Rois de la Dynastie Divine et aussi de l'Astrologie, a reprsent dans ses tables astronomiques, Vnus par un Globe pos au-dessus d'une Croix et la Terre par un Globe sous une Croix. La signification Esotrique de cela c'est la chute de la Terre dans la gnration ou dans la production de ses espces au moyen de l'union sexuelle. Mais les nations occidentales plus rcentes n'ont pas manqu de donner cela une signification toute diffrente. Par la bouche de leurs Mystiques guids par les lumires de l'Eglise latine ils interprtrent ce signe comme voulant dire que notre Terre, avec tout ce qui se trouvait sur elle, avait t sauve par la Croix, tandis que Vnus autrement dit Lucifer ou Satan la foulait aux pieds. Vnus est la plus Occulte, la plus puissante et la plus mystrieuse de toutes les Plantes ; c'est celle dont l'influence sur la Terre et dont les relations avec la Terre sont [III 39] les plus marques. Dans le Brahmanisme exotrique, Vnus ou Shoukra une divinit mle 52 est le fils de Bhrigou, l'un des Prajpati et un sage vdique, et il est Daitya-Guru ou le prtre instructeur des gants primordiaux. Toute l'histoire de Shukra, dans les Pournas se rapporte la Troisime et la Quatrime Races. Comme le dit le Commentaire :

    C'est par l'entremise de Shoukra que les "tres doubles" [les hermaphrodites] de la Troisime [Race-Racine] descendirent des premiers "Ns-de-la-Sueur". C'est pourquoi c'est reprsent par le symbole \ [le cercle et le diamtre], durant la Troisime [Race], et par le symbole durant la Quatrime.

    Cela a besoin d'tre expliqu. Le diamtre, lorsqu'on le trouve isol dans un cercle, reprsente la Nature fminine, le premier Monde Idal, auto-gnr, et auto-imprgn par l'Esprit de Vie universellement rpandu 52 Dans la Philosophie Esotrique, Vnus est mle et femelle, ou hermaphrodite ; c'est ce qui explique la Vnus "barbue" de la mythologie.

  • de sorte qu'il se rapporte aussi la Race-Racine primitive. Il devient androgyne mesure que les Races et toutes choses sur la Terre se dveloppent en leurs formes physiques, et le symbole est transform en un cercle avec un diamtre d'o part une ligne verticale, qui exprime les aspects mle et femelle non encore spars c'est le premier Tau gyptien, le plus ancien, ; ensuite le symbole devient , ou les aspects mle et femelle spars 53 et tombs dans la gnration. Vnus (la plante) est symbolise par un globe au-dessus d'une croix, ce qui indique qu'elle prside la gnration naturelle de l'homme. Les Egyptiens symbolisaient Ankh, "la vie", par une croix anse ou ce qui n'est qu'une autre forme de Vnus (Isis), , et voulait dire, sotriquement, que l'humanit et toute vie animale taient sorties du cercle spirituel divin et taient tombes dans la gnration physique, mle et femelle. Ce signe, depuis la fin de la Troisime Race, a la mme signification phallique que "l'Arbre de Vie" de l'Eden. Anouki, une forme d'Isis, est la Desse de la Vie ; et Ankh a t pris aux Egyptiens par les Hbreux. Il fut introduit dans la langue par Mose, qui tait instruit dans la Sagesse des prtres d'Egypte, en mme temps que beaucoup d'autres mots mystiques. Le mot Ankh, en Hbreu, lorsqu'il est accompagn du suffixe personnel, veut [III 40] dire "ma vie" mon tre qui "est le pronom personnel Anochi", tir du nom de la Desse Egyptienne Anouki 54.

    Dans un des plus anciens catchismes de l'Inde Mridionale, de la Prsidence de Madras, la desse hermaphrodite Ardhanri 55 porte la croix anse la Svastika, le "signe mle et femelle" juste dans la partie centrale, pour indiquer l'tat pr-sexuel de la Troisime Race. Vishnou que l'on reprsente maintenant avec un lotus poussant de son nombril ou l'Univers de Brahm voluant du point central, Nara est reprsent dans l'une des plus anciennes sculptures comme ayant deux sexes (Vishnou et Lakshmi) et se tenant sur une feuille de lotus flottant sur l'eau, eau qui

    53 C'est pourquoi, si nous laissons de ct son aspect mtaphysico-religieux, la Croix des Chrtiens est un symbole bien plus phallique que la Svastika Paenne. Comparez avec le vol. I, p. 72 (Adyar Edition.) 54 La croix anse est le signe astronomique plantaire de Vnus, "signifiant l'existence de l'nergie parturiante dans le sens sexuel et c'tait un des attributs d'Isis, la Mre, d'Eve, Hauvah ou la Terre-Mre et tait admis parmi tous les anciens peuples sous un mode d'expression ou un autre". (Extrait d'un manuscrit Cabalistique moderne.) 55 Voyez le Hind Pantheon, de Edward Moor. [Voir les Notes Additionnelles.]

  • s'lve en demi-cercle et qui coule travers la Svastika, "la source de la gnration" ou de la descente de l'homme.

    Pythagore appelle Shoukra-Vnus le Sol alter, "l'autre Soleil". Parmi les "sept Palais du Soleil", celui de Lucifer-Vnus est le troisime dans la Cabale chrtienne et juive, le Zohar en faisant la demeure de Samael. D'aprs la Doctrine Occulte, cette Plante est le primaire de notre Terre et son prototype spirituel. Aussi le chariot de Shoukra (de Vnus-Lucifer), est, dit-on, tran par un groupe de huit "chevaux ns sur la Terre", tandis que les coursiers des chariots des autres Plantes sont diffrents.

    Chaque pch commis sur la Terre est ressenti par Oushanas-Shoukra. Le Gourou des Daityas est l'Esprit Gardien de la Terre et des Hommes. Tout changement dans Shoukra est ressenti sur la Terre et reflt par elle.

    Shoukra ou Vnus est donc reprsent comme le Prcepteur des Daityas, les Gants de la Quatrime Race qui, dans l'allgorie hindoue, obtinrent, une certaine poque, la souverainet de toute la Terre et vainquirent les Dieux infrieurs. Les Titans de l'allgorie Occidentale ont aussi des rapports trs troits avec Vnus-Lucifer, que les Chrtiens plus modernes identifirent avec Satan. Et comme Vnus, de mme qu'Isis, tait reprsente avec des cornes de vache sur la tte, symbole de la Nature mystique qui signifie la Lune et peut tre remplace par elle, puisqu'elles taient toutes des Desses lunaires la configuration de cette Plante est maintenant place, par les thologiens, entre les cornes de Lucifer [III 41] mystique 56. C'est grce cette interprtation fantaisiste de la tradition

    56 Athnus nous montre que la premire lettre du nom de Satan tait reprsente, au temps jadis, par un arc et un croissant, et certains Catholiques Romains, braves et bonnes gens, voudraient persuader au public que c'est en l'honneur des cornes en forme de croissant de Lucifer, que les Musulmans ont choisi le croissant pour leurs armes nationales. Vnus, depuis l'tablissement du dogmatisme Catholique Romain, a toujours t identifie Satan et Lucifer, ou au Grand-Dragon, contrairement toute logique et toute raison. Comme le dmontrent les symbologistes et les astronomes : "L'association tablie entre le Serpent et l'ide de tnbres, possde une base astronomique. La position que la constellation du Dragon a occupe une certaine poque, prouvait que le Grand Serpent tait le roi de la nuit. Cette constellation se trouvait autrefois an centre mme des cieux et elle tait si tendue qu'on l'appela le Grand-Dragon. Son corps s'tend sur sept signes du Zodiaque, et Dupuis, qui voit dans le Dragon de l'Apocalypse une allusion au serpent cleste, dit : Il n'est pas tonnant qu'une constellation aussi tendue soit reprsente par l'auteur de ce livre comme un grand dragon sept ttes, qui arrachait du ciel le tiers des toiles et les jetait sur la Terre." (Staniland Wake, The Great Pyramid, p. 79 ; Dupuis, III, 255.)

  • archaque qui affirme que Vnus se transforme (gologiquement) en mme temps que la Terre, que tout ce qui a lieu sur l'une a aussi lieu sur l'autre et que leurs changements communs ont t nombreux et importants c'est pour ces raisons, que saint Augustin le rpte, en attribuant ces changements de configuration, de couleur et mme d'orbite, ce caractre thologiquement tiss de Vnus-Lucifer. Sa pieuse imagination le pousse mme jusqu' rattacher les derniers changements de cette Plante au mythique dluge de No cens avoir eu lieu 1796 ans avant J.-C. 57.

    Comme Vnus n'a pas de satellites, l'allgorie expose qu'Asphujit (cette "Plante") a adopt la Terre, progniture de la Lune, "qui surpassait sa mre et donnait beaucoup de mal" c'est une allusion aux rapports Occultes qui existent entre les deux. Le Rgent (de la Plante) Shoukra 58 aima tant son enfant d'adoption, qu'il s'incarna sous la forme d'Oushanas et lui donna des lois parfaites, qui furent mconnues et repousses plus tard. Une autre allgorie, dans le Harivamsha, est que Shoukra alla trouver Shiva et lui demanda [III 42] de protger ses pupilles, les Daityas et Asouras, contre les Dieux combattants ; et que, pour l'obtenir, il accomplit un rite de Yoga "en absorbant de la fume de paille hache, en ayant la tte en bas, durant 1.000 ans". Cela est une allusion la grande inclinaison de l'axe de Vnus cinquante degrs et au fait qu'elle est enveloppe de nuages ternels. Mais cela ne se rapporte qu' la constitution physique de la Plante. C'est avec son Rgent, le Dhyn Chohan qui l'anime, que le Mysticisme Occulte a affaire. L'allgorie d'aprs laquelle Vishnou fut condamn par Shoukra renatre sept fois sur la Terre en guise de chtiment pour le meurtre de sa mre (celle de Shoukra), est pleine de signification philosophique Occulte. Cela ne se rapporte pas aux Avatars de Vishnou, puisque ceux-ci sont au nombre de neuf car le dixime est

    Seulement Dupuis n'a jamais su pourquoi le Dragon, jadis toile polaire le symbole du Guide, du Gourou et du Directeur a t ainsi dgrad par la postrit. "Les Dieux de nos pres sont nos diables", dit un proverbe asiatique. Lorsque le Dragon cessa d'tre "l'toile polaire", la divinit sidrale dirigeante, elle partagea le sort de tous les Dieux dchus. A une certaine poque, nous dit Bunsen, Seth ou Typhon tait un grand dieu universellement ador dans toute l'Egypte, qui confrait aux souverains des 18me et 19me dynasties les symboles de la vie et de la puissance. Mais plus tard, durant la 20me dynastie, il fut soudain trait comme un mauvais dmon, si bien que ses effigies et ses noms sont effacs sur tous les monuments et dans toutes les inscriptions qui peuvent tre atteintes." La vritable raison Occulte de cela sera donne dans ces pages. 57 De civitate Dei, LXXI, VIII. 58 Shoukra est le fils de Bhrigou, le grand Richi et l'un des Sept Prajpatis, fondateur de la Race des Bhrgavas dans laquelle Parashou Rma est n.

  • encore venir mais aux Races de la Terre. La Plante Vnus ou Lucifer aussi Shoukra et Oushanas est le porte-flambeau de notre Terre, dans le sens physique comme dans le sens mystique. Les Chrtiens le savaient bien jadis, puisque l'un des premiers papes de Rome est connu, comme pontife, sous le nom de Lucifer.

    Chaque monde a son Etoile mre et sa Plante sur. Ainsi la Terre est l'enfant d'adoption et le jeune frre de Vnus, mais ses habitants sont d'un genre qui leur est propre... Tous les tres sensibles complets [les hommes septnaires complets ou les tres suprieurs], reoivent, leur dbut, des formes et un organisme en complte harmonie avec, la nature et l'tat de la Sphre qu'ils habitent 59.

    Les Sphres de l'Etre, ou Centres de Vie, qui sont des noyaux isols produisant leurs hommes et leurs animaux, sont innombrables ; aucune de ces sphres n'a la moindre ressemblance avec sa compagne-sur ou avec tout autre, dans sa propre progniture spciale 60. [III 43]

    Toutes ont une double nature, physique et spirituelle.

    Les nucloles sont ternelles et imprissables ; les noyaux priodiques et prissables. Les nucloles font partie de l'Absolu. Elles constituent les embrasures de cette sombre et impntrable forteresse qui est jamais cache aux yeux des humains et mme des Dhynis. Les noyaux constituent la lumire de l'ternit qui s'en chappe.

    C'est cette LUMIERE qui se condense dans les Formes des "Seigneurs de l'Etre" dont les premiers et les plus levs sont, collectivement JIVATMA ou Pratyagtm [que l'on dit jaillir,