1974 la doctrine secrete de l anahuac

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La Doctrine Secrte de lAnahuac Message de Nol 1974-1975

Samal Aun Weor

La Doctrine Secrte de lAnahuac

Samal Aun Weor

1974Chapitre 1 : Les Sept Cavernes Clestes ........................................................................................................................................3 Chapitre 2 : Lucifer-Nahuatl ..........................................................................................................................................................9 Chapitre 3 : Lvitations Mystiques ..............................................................................................................................................14 Chapitre 4 : Le Docteur Faust ......................................................................................................................................................17 Chapitre 5 : Techniques Jinas.......................................................................................................................................................21 Chapitre 6 : Aztlan .......................................................................................................................................................................24 Chapitre 7 : L'Atlantide ................................................................................................................................................................27 Chapitre 8 : Le Serpent Sacr.......................................................................................................................................................31 Chapitre 9 : La Croix de Saint-Andr ..........................................................................................................................................34 Chapitre 10 : L'Anthropologie Gnostique ....................................................................................................................................46 Chapitre 11 : Mexico-Tenochtitlan ..............................................................................................................................................53 Chapitre 12 : Le Cataclysme Final ...............................................................................................................................................59 Chapitre 13 : Paradis et Enfers.....................................................................................................................................................66 Chapitre 14 : Le Binaire Serpentin...............................................................................................................................................71 Chapitre 15 : Les Elmentaux ......................................................................................................................................................75 Chapitre 16 : Au Sujet des Rves.................................................................................................................................................84 Chapitre 17 : Discipline du Yoga du Sommeil.............................................................................................................................87 Chapitre 18 : Le Sommeil Tantrique ............................................................................................................................................90 Chapitre 19 : La Pratique du Retour.............................................................................................................................................91 Chapitre 20 : Les Quatre Batitudes.............................................................................................................................................93 Chapitre 21 : L'Ange Gardien ......................................................................................................................................................96

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Chapitre 1 : Les Sept Cavernes Clestes Pour le bien de la Grande Cause, nous commencerons ce trait par la transcription d'un texte merveilleux. Il s'agit, plus exactement, d'un rcit consign par Fray Diego Duran dans son oeuvre remarquable intitule Histoire du Mexique (voir l'ouvrage de Don Mario Roso de Luna : Le Livre qui tue la Mort, El Libro que mata a la muerte, p 126 134). Puisque je n'aime pas me parer des plumes d'autrui, nous mettrons chaque paragraphe entre guillemets : Cette Histoire des Indiens de la Nouvelle-Espagne et des Iles de Terre Ferme par Fray Diego Duran, admirable livre crit au dbut de la colonisation espagnole du si vaste empire, raconte que l'empereur Moctezuma, se voyant dans la plnitude de l'opulence et de la gloire, se crut rien de moins qu'un Dieu. Les mages et les Sacerdotes du royaume, beaucoup plus sages que lui et plus riches, puisqu'ils dominaient tous leurs dsirs infrieurs, durent lui dire : notre roi et notre seigneur ! Ne t'enorgueillis en aucune faon de tout ce qui plie tes ordres. Tes anctres, les empereurs que tu crois morts, te surpassent, l-bas dans leur monde, autant que la lumire du soleil surpasse celle d'un quelconque ver luisant. Alors l'empereur Moctezuma, avec plus de curiosit encore que d'orgueil, dcida d'envoyer une brillante ambassade charge de prsents vers la terre de ses aeux, soit la Demeure bnie de l'Aube, au-del des sept grottes de Pacaritambo d'o l'on disait que provenait le peuple aztque et desquelles leurs vieilles traditions parlent avec tant d'loge. La difficult, cependant, tait de trouver les moyens et le vritable chemin pour parvenir avec bonheur une rgion si obscure et mystrieuse, chemin qu'en vrit personne ne semblait plus connatre. L'empereur fit alors comparatre devant lui son ministre Tlacaelel-Cihuacoatl, lui disant : Tu dois savoir, Tlacaelel ! que j'ai rsolu de runir une troupe compose de mes gnraux les plus hroques et de les envoyer, en grand apparat et somptueusement apprts, avec une grande partie des richesses que le grand Huitzilopochtli a bien voulu nous accorder pour sa gloire, afin qu'ils aillent dposer ces richesses, avec rvrence, ses augustes pieds. En outre, tant donn que nous possdons des notices dignes de foi attestant que la mre elle-mme de notre Dieu vit encore, il pourrait donc lui tre agrable d'apprendre la grandeur et la splendeur atteintes par ses descendants l'aide de leurs bras et de leur tte. Tlacaelel rpondit : Puissant seigneur, en parlant comme tu l'as fait, tu n'a pas t mu, non, en ton tre royal, par un dsir d'affaires mondaines ni par les dterminations propres de ton si auguste coeur, mais plutt parce qu'une dit minente te pousse ainsi entreprendre une aventure aussi inoue que celle laquelle tu veux te livrer. Toutefois, tu ne dois pas ignorer, seigneur, que ce que tu as dtermin de manire si dcisive n'est pas une chose de simple force, ni d'adresse ou de vaillance, ni d'aucune manoeuvre guerrire, ni mme d'astuce politique, mais chose de sorcires et d'enchanteurs, seuls capables de nous dcouvrir de prime abord, grce leurs arts, le chemin qui peut nous conduire en pareil endroit. Car tu dois savoir, puissant prince, que, selon ce que racontent nos vieilles histoires, ce chemin a t coup depuis de longues annes et que sa partie qui se trouve de ce ct-ci du monde est obstrue par d'pais halliers et des rochers broussailleux peupls de monstres invincibles, par des dserts de sable et des lagunes sans fond, par d'impntrables forts de laches et de roseaux o perdrait la vie quiconque tenterait, entreprise combien tmraire ! d'emprunter cette voie. Recherche donc, seigneur, comme unique remde contre d'aussi grands obstacles, ces gens sages dont je t'ai parl, car eux seuls, par leurs arts magiques, pourront peut-tre viter tous ces impossibles obstacles et se rendre jusque l-bas pour te

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rapporter ensuite les nouvelles qui nous sont ncessaires concernant une telle rgion, rgion dont on certifie que lorsque nos aeux et nos pres l'ont habite, avant de venir, la suite d'une longue prgrination, jusqu'aux lagunes de Mexico o ils virent le prodige du nopal ou buisson ardent, elle tait un lieu de sjour amne et sublime o ils jouissaient de la paix et du repos, o ils vivaient des sicles et des sicles sans devenir vieux ni savoir ce qu'taient les maladies, les fatigues ou la douleur, sans avoir, enfin, aucun des asservissants besoins physiques que nous endurons ici ; mais aprs que nos anctres furent sortis d'un tel paradis pour venir ici, tout leur devint ronces et chardons ; les herbes les piquaient ; les pierres les blessaient et les arbres du chemin taient devenus, pour eux, durs, pineux et infconds, tout se conjurant contre eux pour les empcher de retourner l-bas et pour qu'ainsi ils accomplissent leur mission dans ce monde qui est le ntre. Moctezuma, coutant le bon conseil du sage Tlacaelel, se souvint de l'historien royal Cuauhcoatl, littralement : l'Aigle-Serpent, c'est--dire, le Dragon de la Sagesse, nom toujours attribu aux Adeptes de la Main Droite ou Magiciens Blancs, vnrable vieillard dont personne ne connaissait l'ge, et il le fit immdiatement conduire jusqu' sa retraite dans la montagne, lui disant, aprs l'avoir salu avec rvrence : Mon pre, trs noble ancien et gloire de ton peuple : j'aimerais beaucoup apprendre de toi, si tu daignes me le dire, quelle mmoire tu gardes, en ta sainte vieillesse, au sujet de l'histoire des sept cavernes clestes o habitent nos vnrables anctres, et quel est ce lieu saint o demeure notre Dieu Huitzilopochtli, et duquel sont venus jusqu'ici nos pres. Puissant Moctezuma, rpondit solennellement l'ancien, ce que ton serviteur sait, en ce qui concerne ta question, c'est que nos anctres, en effet, ont demeur en cet indescriptible et heureux endroit qu'ils ont appel Aztlan, synonyme de puret ou de blancheur. L subsiste toujours une grande colline au milieu de l'eau, qu'ils ont appele Culhuacan, ce qui veut dire : Colline tortueuse ou des Serpents. C'est en cette colline que se trouvent les cavernes et c'est l qu'ont vcu nos anctres pendant trs longtemps, avant de venir ici. L-bas, sous les noms de Medjinas et d'Aztques, ils ont eu un trs grand repos ; l-bas, ils jouissaient d'une grande quantit de canards de toute espce, hrons, cormorans, foulques, poules d'eau et de multiples sortes de poissons admirables ; de la douce fracheur des champs plants d'arbres lourds de fruits, et qu'embellissaient encore des papillons jaunes la tte multicolore ; de fontaines entoures de saules, de sabines et d'normes alisiers. Ces gens allaient en canos, et dans leurs sillons ils semaient du mas, du piment, des tomates, des Nahutlis, des haricots et les autres genres de graines que nous mangeons ici et qu'ils ont rapportes de lbas, en en perdant d'ailleurs beaucoup d'autres en chemin. Mais, aprs qu'ils furent partis de l pour gagner la terre ferme et qu'ils eurent perdu de vue ce lieu dlectable, tout, absolument tout, se retourna contre eux ; les herbes les mordaient, les pierres les coupaient ; les champs taient pleins de ronces et ils trouvrent des halliers et des bois d'aubpines qui les empchaient de passer, de s'asseoir ou de se reposer au milieu d'eux. Ils trouvrent partout, en outre, des vipres, des couleuvres et d'autres bestioles venimeuses ; aussi, des tigres, des lions et d'autres animaux froces qui leur disputaient le sol et leur rendaient la vie impossible. Voil tout ce qu'ont laiss nos anctres et c'est ce que je peux te dire en me fondant sur nos histoires, puissant seigneur ! Le roi rpondit au vieillard que telle devait tre la vrit, puisque Tlacaelel donnait la mme relation. Ainsi donc, il commanda sur le champ qu'on aille par toutes les provinces de l'Empire rechercher et convoquer tous les enchanteurs et sorciers que l'on pourrait trouver. On amena alors devant Moctezuma une soixantaine d'hommes, tous gens d'un grand ge et connaisseurs de l'Art Magique, et une fois qu'on eut runi les soixante, l'empereur leur dit :

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Pres et anciens, j'ai rsolu de connatre o se trouve le lieu d'o sont partis les Mexicains, il y a trs longtemps, et de savoir avec exactitude quelle est cette terre, qui l'habite, et si la mre de notre Dieu Huitzilopochtli vit encore. C'est pourquoi je vous ai convoqus, pour que vous alliez l-bas, par le moyen que vous jugerez le plus appropri, et que vous reveniez vite ici. Il ordonna en outre qu'on apporte une grande quantit d'toffes de toutes sortes, de vtements luxueux, d'or et de joyaux de grande valeur ; beaucoup de cacao, de coton, de Teonacaztli, de roses, d'haricots noirs, et de plumes d'une grande beaut ; le plus prcieux, enfin, de son trsor, et il le remit ces sorciers, leur donnant, aussi, leur salaire et beaucoup de nourriture pour le chemin, afin qu'ils accomplissent avec le plus grand soin leur mission. Les sorciers partirent donc, et arrivs une colline appele Coatepec, qui est situe Tula, ils firent leurs invocations et leurs cercles magiques, s'enduisant de ces onguents qui sont encore utiliss pour de telles oprations. Une fois rendus l, ils invoqurent le Dmon (leur Daemon familier respectif, le Lucifer particulier de chacun, pour ainsi dire) et ils le supplirent de leur montrer le vritable endroit o leurs anctres avaient vcu. Le Dmon, contraint par ces incantations, les transforma, les uns en oiseaux, les autres en btes froces, lions, tigres, chacals et en effrayants chats sauvages, et il les transporta, eux et tout leur bagage, l'endroit habit par leurs anctres. Arrivs une grande lagune, au milieu de laquelle se trouvait la colline de Culhuacan, ils se posrent sur la berge et reprirent leur forme humaine ; l'histoire raconte qu'apercevant des gens qui pchaient sur l'autre rive, ils les appelrent. Les gens montrent dans leurs canos et s'approchrent d'eux, leur demandant d'o ils venaient et o ils allaient. Ils rpondirent alors : Seigneurs, nous sommes des sujets du grand empereur Moctezuma, de Mexico, et nous venons, sur son ordre, rechercher le lieu o ont habit nos anctres. Les gens de cette terre leur demandrent alors quel Dieu ils adoraient, et les voyageurs rpondirent : Nous adorons le grand Huitzilopochtli, et Moctezuma de mme que son conseiller Tlacaelel-Cihuacoatl nous ont ordonn de rechercher la mre de Huitzilopochtli, car nous apportons de riches prsents pour elle et pour toute sa famille. Les habitants de ces lieux retournrent au rivage et rapportrent les propos des voyageurs un vnrable vieillard rput pour sa profonde sagesse. L'ancien leur dit : Qu'ils soient les bienvenus ; amenez-les ici. Ils retournrent l'autre rive en cano, y firent monter les voyageurs et les conduisirent la colline de Culhuacan, colline que l'on dit d'un sable trs fin, o s'enfonaient les pieds des voyageurs tel point qu'ils ne pouvaient presque pas avancer ; ils parvinrent ainsi, de peine et de misre, la petite maison que le vieillard avait au pied de la colline ; ils salurent l'ancien avec beaucoup de rvrence et lui dirent : Vnrable Matre, nous sommes tes serviteurs, en cet endroit o ta parole est vnre, et o l'on rvre ta puissance protectrice. Le vieillard rpliqua, avec un grand amour : Soyez les bienvenus, mes enfants. Qui est celui qui vous envoie ici ? Qui est Moctezuma, et ce TlacaelelCihuacoatl ? On n'a jamais entendu ces noms ici ; en effet les seigneurs de cette terre se nomment Tezacatetl, Acactli, Tenoch et Victon : ils sont sept hommes, sept chefs de gens innombrables. Il y a aussi

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quatre merveilleux gouverneurs, ou tuteurs du grand Huitzilopochtli, deux d'entre eux s'appelant Cuauhtloquetzqui et Axolona. Les voyageurs dirent, tonns : Seigneur, tous ces noms nous sont connus comme ceux qu'ont ports des tres dans une trs lointaine antiquit, et de qui subsiste peine la mmoire dans nos rites sacrs, car il y a maintenant de longues annes que tous ceux-l sont oublis ou morts. Le vieillard, bahi par tout ce qu'il entendait, s'cria : O Seigneur de tout le cr ! qui donc les aurait tus, s'ils se trouvent ici vivants ? Car en ce lieu personne ne meurt, on y vit toujours. Qui sont, alors, ceux qui vivent maintenant ? Les missaires rpondirent, confus : Seuls vivent, seigneur, leurs arrire-petits-fils et leurs arrire-arrire-petits-fils, eux-mmes dj trs gs. L'un d'eux est le grand prtre de Huitzilopochtli, appel Cuauhcoatl. Le vieillard, non moins surpris qu'eux, s'exclama, d'une voix forte : Est-il possible que cet homme ne soit pas encore revenu ici, alors que, jour aprs jour, sa sainte mre l'espre, inconsolable, depuis qu'il est parti d'ici pour se rendre chez vous ? Puis le vieillard donna l'ordre du dpart pour le palais royal de la colline. Les missaires, chargs des prsents qu'ils avaient apports, essayrent de le suivre, mais il leur tait presqu'impossible de faire un seul pas ; ils enfonaient plutt, de plus en plus, dans le sable, comme s'ils marchaient dans un bourbier. En les voyant dans un tel embarras et si lourds qu'ils ne pouvaient avancer, tandis que lui cheminait avec une telle prestance que c'est peine s'il effleurait le sol, l'ancien leur demanda affectueusement : Qu'avez-vous donc, Mexicains, qu'est-ce qui vous rend si maladroits et si lourds ? Pour en tre arrivs l, qu'est-ce que vous mangez dans votre pays ? Seigneur, lui rpondirent les malheureux, l-bas nous mangeons autant de mets que nous le pouvons provenant des animaux qui y vivent, et nous buvons du pulque. A quoi le vieillard rpondit, plein de compassion : Ces aliments et ces boissons, l'gal de vos ardentes passions, sont ce qui vous a rendus, mes enfants, si lourds et maladroits. Ce sont eux qui vous empchent de voir l'endroit o vivent nos anctres et qui vous conduisent, enfin, une mort prmature. Sachez en outre que toutes ces richesses que vous apportez ne sont ici d'aucune utilit, car seules la pauvret et la simplicit nous entourent. En disant tout ceci, l'ancien saisit avec une grande force les charges de tous et, continuant gravir la colline, il les porta comme si elles ne pesaient qu'une plume. Le chapitre XXVII de l'oeuvre du Pre Duran, commente par Don Mario Roso de Luna, et que nous paraphrasons ici, se poursuit, dit Don Mario, par le rcit de la rencontre des ambassadeurs avec la mre de Huitzilopochtli, dont nous extrayons le passage suivant : Une fois rendus en haut, une femme leur apparut, d'un grand ge, si sale et si noire qu'elle semblait une chose de l'enfer, et en pleurant amrement elle dit aux Mexicains :

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Soyez les bienvenus, mes enfants, car vous devez savoir que depuis qu'est parti d'ici votre Dieu et mon fils Huitzilopochtli, je ne suis que larmes et tristesse en esprant son retour, et depuis ce jour je ne me suis pas lave le visage, ni peigne, ni change de robe, et ce deuil et cette tristesse dureront jusqu' ce qu'il revienne. Voyant une femme si absolument nglige, les messagers, remplis d'effroi, dirent : Celui qui nous a envoys ici est ton serviteur, le roi Moctezuma, et son coadjuteur, Tlacaelel-Cihuacoatl ; tu dois savoir qu'il n'est pas le premier de nos rois mais le cinquime. Les quatre autres rois, ses prdcesseurs, connurent beaucoup de pauvret et de famine, et ils furent tributaires d'autres provinces, mais prsent la cit est prospre et libre, elle a ouvert des routes par terre et par mer, et elle est la tte de toutes les autres cits ; elle a aussi dcouvert des mines d'or, d'argent et de pierres prcieuses, et ces richesses, nous te les offrons en prsents. Elle leur rpondit, ses pleurs maintenant apaiss : Je vous suis reconnaissante pour toutes vos informations, mais je voudrais savoir si les vieux prcepteurs (Sacerdotes) que mon fils emmena d'ici, sont vivants. Ils sont morts, madame, et nous ne les avons pas connus ; il ne reste d'eux qu'une ombre et un souvenir presque effac. Fondant nouveau en larmes, elle leur demanda alors : Qui donc les a tus, puisqu'ici-mme tous leurs compagnons sont vivants ? Et elle ajouta aussitt : Qu'est-ce que vous apportez manger ? C'est cela qui vous a engourdis et attachs la terre, et qui est la cause de ce que vous n'avez pas pu monter jusqu'ici. Et en les chargeant d'un message pour son fils, elle termina en disant aux visiteurs : Avisez mon fils que le temps de sa prgrination es accompli, puisqu'il a enseign son peuple et tout assujetti sa volont ; dans le mme ordre des choses, des trangers viendront tout lui enlever, et lui devra revenir en notre giron une fois sa mission accomplie, l-bas. Elle leur donna une couverture et une culotte (ou ceinture) de chastet, pour son fils, et les renvoya. Mais les missaires n'avaient pas plutt commenc descendre par le flanc de la colline que la vieille les rappela, leur disant : Attendez, vous allez voir comment, sur cette terre, il se fait que les hommes ne vieillissent jamais. Vous voyez mon vieux prcepteur ? A mesure qu'il descendra d'ici, regardez-le devenir un jeune homme. Le vieillard commena descendre et, en effet, plus il descendait et plus il rajeunissait, et peine tait-il remont qu'il tait redevenu aussi vieux qu'avant ; il leur dit : Vous devez apprendre, mes enfants, que cette colline a la vertu de nous accorder l'ge que nous voulons, selon que nous la gravissons ou la descendons. Vous ne pouvez pas comprendre ceci, car vous tes abrutis et corrompus par vos aliments et vos boissons, et par le luxe et les richesses.

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Et pour qu'ils ne s'en aillent pas sans tre rcompenss de ce qu'ils avaient apport, il leur fit apporter toutes sortes d'oiseaux marins qui vivaient dans cette lagune, toutes sortes de poissons et de lgumes, des roses, des couvertures de sisal et des culottes, une pour Moctezuma et une autre pour Tlacaelel. Les missaires, aprs s'tre enduits d'onguents, comme l'aller, se changrent en les mmes btes froces que la premire fois, pour pouvoir franchir le pays intermdiaire ; ils revinrent la colline de Coatepec et, reprenant l leur apparence rationnelle, ils se mirent en marche pour la cour royale, non sans remarquer que de leur groupe il en manquait au moins vingt, parce que le Dmon, sans doute, les avait dcims en paiement pour son travail, pour les avoir dplacs de plus de trois cents lieues en huit jours, et les avoir ramens encore plus vite que cet autre qu'il transporta depuis le Guatemala en trois jours, accdant au dsir qu'avait une certaine vieille dame de voir son beau visage, selon ce qu'on raconte propos du premier autodaf que la Sainte Inquisition clbra au Mexique. Moctezuma fut merveill par le rcit de ses ambassadeurs et, appelant Tlacaelel, il loua avec lui la fertilit de cette sainte terre de leurs anctres, la fracheur de ses bosquets, l'abondance sans gale de toutes choses, puisque toutes les semailles se faisaient en mme temps, et tandis que les unes mrissaient, d'autres taient encore jeunes, d'autres en herbe, et d'autres naissaient, de sorte que, l-bas, on ne pouvait jamais connatre la misre. En voquant pareille terre de flicit, roi et ministre se mirent pleurer amrement, ressentant la nostalgie de cette contre et le dsir ardent et sans limites de retourner y habiter quelque jour, une fois accomplie ici-bas leur mission humaine. Ici s'arrte la dlicieuse relation de Fray Diego Duran, transcrite par Don Mario Roso de Luna, l'insigne crivain thosophe.

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Chapitre 2 : Lucifer-Nahuatl Parlons maintenant un peu, mais de manire trs claire, du divin Daemon de Socrate, le fameux Lucifer de la cathdrale Notre-Dame de Paris, Xolotl-Nahuatl lui-mme, lequel, sur la colline magique de Coatepec, qui se trouve Tula, est accouru plus vite que le vent l'invocation incantatoire des soixante anciens. Extraordinaire et enchanteresse Tula qui, en vrit, n'est autre que la Thul scandinave dont nous parlent les vers sublimes du grand Snque, situe aux confins de ce monde, pour ainsi dire. Xolotl, l'ombre vivante de Quetzalcoatl, Lucifer-Promthe, est le porteur de lumire , l'Etoile du Matin, le symbole vivant de notre pierre angulaire, la pierre du coin, la Pierre Philosophale, qui est la cl de tous les pouvoirs. Lucifer-Xolotl, prenant parfois l'aspect du Bouc de Mends, symbolise la puissance sexuelle. Mose, au retour du Sina o il avait rencontr Jhovah, portait sur le front deux rayons lumineux en forme de cornes de bouc, ce qui indique qu'il avait travaill avec la force sexuelle. Il est crit, dans des textes hbraques, que l'Arche de l'Alliance portait ses quatre angles des cornes de bouc. Isae, le prophte, s'exclame pour sa part : Comment es-tu tomb du ciel, Astre brillant du matin, fils de l'Aurore ! Comment as-tu t jet par terre, toi qui dominais les nations ! Toi qui disais en ton coeur : Je monterai aux cieux, au plus haut. Au-dessus des toiles de Dieu, j'lverai mon trne. Je sigerai sur la montagne sainte, dans les profondeurs de l'Aquilon. Je monterai au sommet des nues, et je serai pareil au Trs-Haut. Eh bien ! tu es mont au shol, dans les profondeurs de l'Abme ! . (Isae, XIV, 12-15). Les Pres de l'Eglise, Simon, Pacme, Euloge, Antoine voyaient chacun leur Lucifer particulier (car chaque personne a le sien), sous l'aspect d'une dlicieuse jeune fille, ou d'un homme terrible aux cornes luisantes, ou encore d'un enfant avec une tunique noire. Ecoutons le merveilleux chant d'Ezchiel au beau dmon Lucifer-Xolotl : Tu tais le sceau de la perfection, plein de sagesse et parfait en beaut. Tu habitais en l'Eden, au Jardin de Dieu. Ton vtement tait form de toutes sortes de pierres prcieuses. Le rubis, la topaze, le diamant, la chrysolite, l'onyx, le bryl, le saphir,

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La Doctrine Secrte de lAnahuac l'escarboucle, l'meraude et l'or te couvraient. Par la multitude de tes tractations, tu as rempli ton enceinte de violence ; tu as pch, et je t'ai prcipit de la montagne sainte, je t'ai rejet d'entre les fils de Dieu, et le Chrubin protecteur t'a fait prir . (Ezchiel, XXVIII, 12-19).

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A Monte Alban, ce personnage veille une vritable sympathie : l'entit nue, avec les extrmits contrefaites, la bouche fline et une attitude dynamique qui singularise les dbuts de cette cit, ne peut mieux reprsenter Xolotl (Lucifer). Son association la fois avec le tigre, avec le feu, dont les flammes remplacent parfois les parties gnitales, et avec le mouvement de chute, en sont des preuves suffisantes (Laurette Sjourne, L'Univers de Quetzalcoatl). Xolotl-Lucifer-Promthe est, manifestement, le double de Quetzalcoatl, le prince de la lumire et des tnbres, et il a un pouvoir absolu sur les cieux, la terre et les enfers. Incontestablement, le divin Daemon est la rflexion de Dieu l'intrieur de nous-mmes, ici et maintenant, et il peut nous confrer la puissance, la sagesse et l'galit avec Dieu : Eritis sicut Dei , Vous serez comme des Dieux . La Pierre Philosophale (Lucifer-Xolotl), sous-jacente au fond mme de nos organes sexuels, doit rconcilier les contraires, les frres ennemis : Coincidentia Oppositorum, Concidence des Opposs, pour que nous soyons des Dieux. Le Feu vivant et philosophal des vieux alchimistes mdivaux gt, latent, au fond de notre systme sminal, et il n'attend, dans une mystique expectative, que le moment d'tre veill. INRI : Ignis Natura Renovatur Integra, Le Feu renouvelle intgralement la Nature. In Necis Renascor Integre, Dans la mort renatre intact et pur. Saint-Thomas dit : Le plus haut, le plus parfait des anges, l'ange prfr de Dieu . Dante crit : Plus noble qu'aucune crature, et la somme de toutes les cratures . Indubitablement, Xolotl-Lucifer n'est en aucune faon un agent tranger, en dehors de notre psychisme ; tout au contraire, il est, assurment, l'ombre de notre Etre divin l'intrieur de notre fond intime particulier . Il est crit en lettres d'or dans le livre de la vie que sur les griffes de la patte droite de Lucifer-Nahuatl resplendissent glorieusement certains signes dors terriblement divins. Xolotl-Lucifer-Promthe est l'entraneur psychologique dans le gymnase de la vie pratique. Vaine alarme, tapage, tumulte inutile que celui de certaines confrries qui propagent par-ci, par-l, des sottises sans fondement et diffamantes contre le Chinoupes solaire gnostique, le Christos Agathodaemon, le Serpent de la Gense, Lucifer-Nahuatl, le Resplendissant Dragon de Sagesse. Xolotl-Lucifer est mal vu, souill par ces rustres modles de savoir qui, rpudiant l'esprit qui vivifie, ont interprt l'allgorie de la guerre dans les cieux et de la lutte de Michel contre le Dragon au pied de la lettre, sans comprendre leur profonde signification : croisade, combat cleste qui doit incontestablement se drouler dans les profondeurs vivantes de notre propre conscience ; lutte hroque contre les passions animales que nous portons l'intrieur, personnifies dans le Moi-mme , dans le Soi-mme .

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Indubitablement, notre rel Etre intrieur profond doit tuer ou chouer. Dans le premier cas, il se convertit videmment en le tueur du Dragon, par le fait mme qu'il est sorti victorieux de toutes les tentations qui se sont prsentes lui. Xolotl-Lucifer comme prcepteur, ducateur, mentor, c'est certainement quelque chose d'insolite, d'inusit, d'extraordinaire ! Il y a, dans la tentation lucifrienne, une didactique inimitable, une pdagogie prodigieuse, une attraction qui tonne, un aiguillon incomparable, une instigation cache avec des intentions divines secrtes, une sduction, une fascination. De tout ceci nous pouvons infrer qu' l'intrieur de nos profondeurs intimes nous pouvons et devons lutter contre le Dragon et ses armes tnbreuses (les dfauts psychologiques) si vraiment nous voulons nous convertir en Fils de la Sagesse et en Dieux Immortels . Sur la terre sacre des Veda, Indra, le resplendissant Dieu du firmament, tue Vritra ou Ahi, le DmonSerpent, Lucifer-Xolotl, prouesse pour laquelle il est appel Vritraha, le Destructeur de Vritra , raison pour laquelle on lui donne le surnom de Hishnou : Conducteur de l'Arme cleste . La Croix est un symbole trs antique, employ depuis toujours, dans toutes les religions, chez tous les peuples, et il se tromperait lourdement, celui qui la considrerait comme un emblme exclusif de telle ou telle secte religieuse ; lorsque les conquistadores espagnols sont arrivs sur la terre sainte de Aztques, ils ont rencontr la Croix sur les autels. Le plan des grands difices religieux du Moyen-Age, par adjonction d'une abside semi-circulaire ou elliptique soude au choeur, pouse la forme du signe hiratique gyptien de la croix anse, qui se lit Ank, et dsigne la Vie universelle cache en toutes choses . D'autre part, l'quivalent hermtique du signe Ank est l'emblme de Vnus ou Cypris, Lucifer, le cuivre, l'airain ou le laiton (Fulcanelli, Le Mystre des Cathdrales). Blanchis le laiton et brle tes livres , nous rptent sans cesse tous les bons auteurs de l'Alchimie mdivale. Ostensiblement, cette expression, cette prire, cet axiome, s'il est sagement traduit, signifie : Magie Sexuelle, Chastet scientifique, Mort radicale de l'Ego animal. Quetzalcoatl, ressuscit aprs avoir blanchi le laiton , devient l'Etoile du Matin. L'Apocalypse de Saint-Jean dit : Au vainqueur, celui qui gardera mes oeuvres jusqu' la fin, je donnerai pouvoir sur les nations. Et c'est avec un sceptre de fer qu'il les mnera, et elles seront fracasses comme un vase d'argile ! Ainsi, moi-mme j'ai reu ce pouvoir de mon Pre. Et je lui donnerai l'Etoile du Matin. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Eglises (Apocalypse, II, 26-29). Bel et le Dragon, Quetzalcoatl et Xolotl, Apollon et Python, Krishna et Kaliya, Osiris et Typhon, Michel et le Dragon Rouge, Saint-Georges et son Dragon, sont toujours le Logo divin particulier de chacun de nous et son double projet dans notre psychisme pour notre bien. Il n'est pas superflu d'affirmer avec insistance et avec une totale lucidit que tuer le Dragon-VnusLucifer-Xolotl quivaut nous convertir en ses propres enfants, c'est--dire,. recevoir l'Etoile du Matin. Durant toute l'Antiquit, les Dragons ont t considrs comme un symbole de l'ternit et de la sagesse. Les Hirophantes d'Egypte, de Babylone et de l'Inde, portaient gnralement le nom de Fils du Dragon et des Serpents , corroborant ainsi les enseignements du Gnosticisme universel.

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Xolotl, l'ombre ou le double du Christ mexicain Quetzalcoatl, se prcipitant depuis l'Empyre vers nos propres enfers atomiques, voil une chose extraordinaire, ahurissante. Xolotl signifie la fois chien et jumeau. Il n'est pas inutile de rappeler ici-mme que le Pre Sahagun affirme que le chien est le symbole du feu d'origine cleste. Le Feu Sexuel , le chien, l'instinct rotique, Lucifer-Nahuatl, est cet agent extraordinaire et merveilleux qui peut nous transformer radicalement. Le chien guide le chevalier en le conduisant sur l'troit chemin qui va des tnbres la lumire, de la mort l'immortalit. Il est indispensable de tirer de la demeure de Pluton Xolotl-Cerbre, prodige de terreur qui, avec ses aboiements, ses trois normes ttes aplaties et son cou entour de serpents, remplit d'pouvante tous les dfunts. Xolotl-Cerbre tricphale tire sur la laisse que tient son matre pour le diriger en toute sret sur le sentier escarp qui mne la libration finale. Xolotl-Lucifer, comme archtype du pnitent et muni de la ceinture de chastet, devenu anachorte, suscite la lumire dans les tnbres et claire tout l'sotrisme christique. Xolotl-Lucifer, en possession de la dpouille mortelle qu'il doit ressusciter, nous indique la ncessit de mourir pour tre. Il est ncessaire de rflchir, de mditer, de comprendre : la mort du Moi-mme est incontestablement la condition indispensable de la rsurrection sotrique qui doit tre ralise ici et maintenant, grce l'Alchimie Sexuelle. Il faut, en effet, que cet tre corruptible revte l'incorruptibilit et que cet tre mortel revte l'immortalit. Et lorsque cet tre corruptible aura revtu l'incorruptibilit, et que ce mortel aura revtu l'immortalit, alors s'accomplira la parole de l'Ecriture : La mort a t engloutie dans la victoire. O est-elle, mort, ta victoire ? O est-il, mort, ton aiguillon ? (Paul, Premire Eptre aux Corinthiens, XV, 53-55). La didactique stimulante et sductrice de Xolotl-Lucifer, si on sait en profiter intelligemment, rend possible la rsurrection magique. La tentation est du feu : le triomphe sur la tentation est lumire. Il faut d'urgence, sans aucun dlai, immdiatement, liminer les lments indsirables que nous charrions l'intrieur de nous. Il s'avre des plus urgent, indispensable, de faire preuve de discernement, d'user de discrimination, afin de comprendre concrtement la signification profonde de certaines valeurs symboliques. Je veux parler, plus prcisment, du tigre et du chien. Incontestablement, ce Xolotl-Lucifer portant l'hiroglyphe solaire, tant donn qu'il se trouve la racine de notre systme sminal, assume le rle merveilleux du chien Cerbre tel que reprsent par Dante dans la Divine Comdie. Le tigre est diffrent, et ils le savent bien, ces Jaguars du Mouvement gnostique, ces Chevaliers-Tigres qui, tels de vritables flins de la psychologie rvolutionnaire, se sont lancs contre eux-mmes, contre leurs propres dfauts psychologiques. Le chien et le tigre se trouvent, indubitablement, associs sotriquement pour le mme travail. L'humanisation du tigre dans l'art aztque est une chose qui tonne tout mystique. Il serait tout fait impossible d'extirper nos agrgats psychiques, ces dfauts intimes qui, ensemble, constituent le Moi, sans

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l'aide de cette particule divine, ou Monade intrieure, que nous rappelle la hache, signe de la foudre, que l'Homme-Tigre reprsente trs clairement. Il est crit en toute lucidit dans le livre de la vie que celui qui veut monter doit d'abord descendre , et que toute exaltation est prcde d'une humiliation . La descente la Neuvime Sphre des temps anciens fut toujours l'preuve maximale pour recevoir la suprme dignit de Hirophante. Jsus, Bouddha, Herms, Quetzalcoatl, durent passer par cette terrible preuve. C'est l que descend Mars pour retremper son pe et conqurir le coeur de Vnus ; et Hercule, pour nettoyer les curies d'Augias, et Perse pour trancher la tte de la Mduse. Quetzalcoatl (et son double), dans les profondeurs terrestres, dans l'Enfer de Dante, dans la terrible demeure de Pluton, doit mourir radicalement s'il veut ressusciter d'entre les morts. Au milieu de cet antre un orme gigantesque dploie ses rameaux sculaires ; c'est dans cet orme qu'habitent les vains songes de l'humanit souffrante, colls ses feuilles comme des insectes. Par l se promnent les Centaures : Briare, le gant aux cent bras ; l'Hydre de Lerne, que tua Hercule en lui tranchant ses nombreuses ttes ; la Chimre, ce monstre au corps de chvre ; les Gorgones, les Harpies et le Spectre aux trois corps. Elle est pouvantable la voie qui conduit au Tartare par les eaux de l'Achron, parmi les tourbillons de boue et la turbulence des eaux noires. Un horrible nocher, aux cheveux blancs hrisss, aux yeux tincelants comme des braises de charbon et la longue barbe nglige, manoeuvre la barque qui passe les Ames de l'autre ct. L, toute une foule tourmente et nombreuse se presse sur la rive, et tous ces gens tendent les mains dans leur avidit d'atteindre l'autre rive. Mais le nocher choisit capricieusement, il prend tantt celui-ci, tantt celui-l, et les autres qui attendent et supplient en vain, il les repousse loin du rivage. Ces derniers sont ceux qui n'ont pas reu de spulture ; ils se dsesprent pendant un temps interminable sur ces bords, jusqu' ce qu'une main pieuse, l-bas sur la terre, recueille leur dpouille et enferme leurs cendres dans l'urne funraire. Alors s'ouvre la demeure de Pluton et les mes entrent dans leur triste lieu de repos, prives de lumire, tant ds lors l'ombre de ce qu'elles furent (extrait de l'Enide de Virgile).

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Chapitre 3 : Lvitations Mystiques La quatrime coordonne est indubitablement cet hyperespace de l'Hypergomtrie, grce auquel il est possible d'accomplir des actes surnaturels tels que l'apparition ou la disparition d'un corps dans l'espace tridimensionnel d'Euclide, ou faire sortir un objet quelconque de l'intrieur d'une bote hermtiquement close, etc. Il a t clairement dmontr que lorsqu'un lectron et un positon s'annihilent pour librer de l'nergie, deux grains de lumire apparaissent, ou plus exactement deux rayons gamma. Les expriences qui permettent de constater la crue ralit de ce phnomne, viennent par le fait mme dmontrer l'existence de la quatrime dimension. Incontestablement, les nombreux phnomnes connus de lvitation authentique ont t rendus possibles grce l'agent extraordinaire de la quatrime verticale. Il n'est pas inutile de prciser que la lvitation mystique consiste tout simplement en une lvation inusite du corps physique au-dessus du sol. Puisque beaucoup de gens ne connaissent mme pas l'abc de cette question, il convient de rappeler les cas de plusieurs anachortes qui ont lvit en prsence, souvent, de nombreux tmoins. Commenons par Saint-Etienne, roi de Hongrie, illustre seigneur du Moyen-Age, mort en l'an 1038, qui aurait flott dans l'espace, une nuit qu'il priait dans sa tente. Poursuivons avec Saint-Dunstan, archevque de Canterbury, grand homme de Dieu qui, le jour de l'Ascension prcisment, le 17 mai 988, se serait lev miraculeusement jusqu' la vote majestueuse de la cathdrale. Voici prsent, dans l'ordre chronologique, plusieurs cnobites renomms et d'insignes dames la saintet reconnue : Saint-Ladislas de Hongrie (1041-1095), clbre anachorte qui, lors d'une nuit historique, aurait flott audessus du sol tandis qu'il priait dans le fameux monastre de Waradjin. Sainte-Christine (1150-1224), l'admirable et illustre mystique qui, dj considre comme morte, se serait leve doucement vers la vote de l'glise, en plein service funbre. Sainte-Isabelle de Hongrie, insigne religieuse suprieure ; Saint-Edmond ; Sainte-Ludgarde, nonne rpute ; le Bienheureux Gilles de Santarem ; la mystrieuse Marguerite de Hongrie ; la spirituelle SainteDulcline ; le clbre Saint-Thomas d'Aquin, fameux matre de sagesse ; Sainte-Agns de Bohme, et beaucoup d'autres qui, s'tant immergs dans la quatrime dimension, se mirent tous flotter durant leur extase. Elvations extraordinaires, envols magiques, sorties rapides dans la verticale, suspensions dans les airs, ascensions, transportations, circulation arienne haute altitude, essors passagers, extase, allgresse et ravissement. La lgende des sicles raconte, les Dieux et les Hommes le savent, que lorsque notre frre Franois d'Assise (1186-1226) arriva au crpuscule de sa vie, ses extases sur le mont Averne se sont multiplies. Son disciple bien-aim, le frre Lon, qui, tout joyeux, lui apportait sa nourriture, le trouvait toujours en tat de ravissement, en dehors de sa grotte, flottant une bonne hauteur au-dessus de la terre parfume. Parfois mme, s'levant jusqu'au sommet des htres, il disparaissait alors, en pntrant dans la quatrime coordonne.

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Poursuivant notre enqute mystico-scientifique sur le thme de la lvitation, mentionnons galement Sainte-Catherine de Ricci (1522-1589), la clbre stigmatise, qui fut prieure au couvent des Dominicaines de Prato ; lorsqu'elle entrait en extase, la grande mystique s'envolait et se mettait alors planer dans l'air ambiant. De nombreux autres pnitents et cnobites, tels que Saint-Franois de Paule, Saint-Franois d'Alcantara, Saint-Thomas de Villeneuve, Saint-Franois Xavier, etc., se dtachaient du sol, en extase, et se maintenaient dans les airs, devant l'extraordinaire tonnement de la conscience publique. Il y a aussi des cas fameux et extraordinaires de lvitation, par leur ct insolite et inusit, comme ceux de cette mystique appele Thrse d'Avila (1515-1582), qu'elle dcrit elle-mme avec un luxe de dtails, expliquant dialectiquement comment l'ineffable pouvoir magique l'absorbait l'intrieur de la dimension inconnue pendant qu'elle priait ; elle flottait alors devant les religieuses ahuries. Un jour parmi tant d'autres, peu importe lequel, cette Sainte se trouvait si haut au-dessus du plancher qu'on ne put lui donner l'hostie. La double lvitation de Sainte-Thrse d'Avila et de Saint-Jean de la Croix, au Carmel d'Avila, causa l'tonnement, la stupfaction gnrale ; on a pu voir alors dans l'espace ces deux mystiques en tat d'extase. On dit que le moine anglique connu autrefois sous le nom de Joseph de Copertino s'est lev soixantedix fois dans les airs ; ce haut fait magique s'est produit vers l'an 1650, et c'est pour cette raison que le moine fut canonis. Chaque fois que cet ermite au doux visage se librait de la dure terre, il lanait une clameur ; interrog par le cardinal de Laurie au sujet de cet trange et mystrieux cri l'instant prcis de l'envol, le saint rpondit de manire sotrique : La poudre, lorsqu'elle s'enflamme dans l'arquebuse, clate avec un grand bruit ; ainsi en est-il du coeur embras par l'amour divin, Amen ! . En scrutant de vieux manuscrits avec la ferme patience d'un moine dans sa cellule, nous avons dcouvert, dans la terre sacre des Veda, la phrase suivante : Celui qui mdite sur le centre du coeur obtiendra le contrle sur le tattva Vayu (le principe thrique de l'air), il recevra aussi les Siddhis (les pouvoirs des Saints) Bhushari, Kechari, Kaya, etc. (flotter dans les airs, introduire son esprit dans le corps d'une autre personne, etc.). Il acquerra l'Amour Cosmique et toutes les qualits tattviques divines . Le dveloppement substantiel du coeur tranquille est indispensable et on ne peut plus urgent, si l'on veut apprendre la science des Jinas (ou des Djinns), c'est--dire la doctrine de la lvitation. Faire la tentative de notre aptitude Jinas serait incongru, sans aucune relation avec le Tertium Organum ou troisime canon de la pense, si l'on n'a pas au pralable cultiv et fortifi les pouvoirs mystiques des Saints dans un coeur tranquille et serein. Jamais nous ne voudrions interdire ou prohiber les pratiques sotriques de lvitation magique ; notre intention n'est en aucune faon de semer la confusion ou d'tre trouble-fte ; nous dsirons seulement suggrer la ncessit du Sacrificium intellecti (le sacrifice de l'intellect), si en vrit nous aspirons ardemment au dveloppement harmonieux des feux du coeur. Le mental thortique et spculatif cherche s'pancher, il s'tend et se dveloppe aux dpens des subtiles nergies du coeur, et c'est une chose vraiment dplorable. La clbration intellective, mcaniste, aspire, vampirise sans aucune piti les pouvoirs vitaux du coeur.

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Aprs de nombreuses annes d'observation constante, d'tude et d'exprience, nous avons pu vrifier maintes reprises que le sujet pseudo-sotriste ou pseudo-occultiste, enferm dans son petit monde, dans sa coquille rationaliste, dans les mandres de sa construction intellectuelle, se rvle en fait, sur le terrain pratique de la lvitation, absolument nul. Il n'est pas inutile d'imiter Joseph de Copertino dans ses prires et ses extases afin que le coeur, embras par l'amour divin, se dveloppe harmonieusement, en nous rendant capables de pntrer consciemment avec le corps physique dans la quatrime verticale, au-del de l'espace tridimensionnel d'Euclide. Incontestablement, ces soixante vieillards aztques qui, sur la colline de Coatepec, avaient fait leurs oprations et cercles magiques pour se plonger ensuite dans la quatrime coordonne, avaient chacun dj dvelopp les feux merveilleux du coeur. Le rcit de leur mystrieux voyage travers la dimension inconnue s'avre insolite, saisissant. Indubitablement, dans l'Univers Parallle de la quatrime dimension, n'importe quelle mtamorphose est possible. Lucifer-Nahuatl, contraint par ses conjurations, transforma les soixante ambassadeurs de Moctezuma en oiseaux, btes froces, lions, tigres, chacals et chats sauvages. Le rcit consign par Fray Diego Duran dans son trs remarquable ouvrage intitul Histoire du Mexique, n'est pas, en effet, pure jactance, fantaisie joyeuse ou divertissement littraire. Si nous confrontons ce rcit avec l'histoire universelle des Jinas, nous retrouverons, au Tibet, Milarepa, trs vnrable et adorable Matre, illustre ascte qui, comme n'importe lequel des soixante anciens de Moctezuma, savait lviter dans la quatrime dimension. Parfait Adepte dou de facults magiques, il eut la grce de pouvoir parcourir et visiter d'innombrables paradis sacrs et cieux des Bouddhas de compassion, o, grce la vertu rayonnante de ses actes et son extraordinaire dvotion, les Dieux qui rgissent ces lieux bienheureux lui accordrent une grande faveur en lui permettant de s'exprimer sur le sujet du Dharma. Jsus, le grand Kabire, immerg avec son corps physique dans la quatrime verticale, a march sur les eaux du lac, les Dieux et les Hommes le savent trs bien. Philippe, l'aptre du divin Rabbi de Galile, est sans conteste le saint patron des tats de djinn.

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Chapitre 4 : Le Docteur Faust Le vritable Lucifer de la doctrine archaque est, puisqu'il faut le rhabiliter et le dignifier en retrouvant son essence intime, tout le contraire de ce que les thologiens, tels que Des Mousseaux et le marquis de Mirville l'ont suppos, car il est, assurment, l'allgorie de la droiture, le symbole extraordinaire et merveilleux du sacrifice le plus haut (le Christus-Lucifer des Gnostiques), et le mme Dieu de sagesse sous d'innombrables appellations. Xolotl-Lucifer-Promthe est un avec le Logos platonicien, il est le ministre du Dmiurge crateur et le seigneur resplendissant des sept sjours de l'Hads, du Sabbat et du monde manifest ; de lui relvent l'Epe et la Balance de la Justice Cosmique, puisqu'il est, sans nul doute, la norme du poids, l'talon de mesure et l'essence du nombre, l'Horus, le Brahma, l'Ahura-Mazda toujours ineffable. Lucifer-Xolotl, le double de Quetzalcoatl, est le gardien de la porte et des cls du Lumitial, pour que n'y puissent pntrer que les Oints qui possdent le secret d'Herms. Ceux qui maudissent tmrairement Lucifer-Nahuatl se prononcent en fait contre la rflexion cosmique du Logos, ils anathmatisent le Dieu vivant manifest dans la matire et renient la sagesse toujours incomprhensible qui se rvle part gale dans les contraires de la lumire et des tnbres. La gloire de Satan est l'ombre d'Adona et le trne de Satan est l'escabeau du Seigneur. Homologie, ressemblance, similitude : Soleil et Ombre, Jour et Nuit : la loi des contraires. Elles sont au nombre de deux, les Armes du Logos ou du Dmiurge Architecte de l'Univers : dans les espaces sublimes, les troupes aguerries de Michel, et dans l'Abme du monde manifest, les lgions de Satan. Ce sont, ostensiblement : le Non-Manifest et le Manifest ; le virginal et le dchu dans la gnration animale. C'est incontestablement sur Satan seul, jamais sur le Logos, que retombe la honte de la gnration ; celuil a perdu son clat virginal lev de Kumara lorsqu'il a mang du fruit dfendu. Grce la rsurrection sotrique, Lucifer-Nahuatl reconquiert l'tat virginal de Kumara. La pierre angulaire du Grand-Oeuvre est Lucifer-Nahuatl. C'est sur cette pierre matresse, que les sages ont situ au fond mme de notre systme sexuel, que le grand Kabire Jsus a difi son Eglise. La pierre brute, avant d'tre taille pour le Grand-Oeuvre, est, certes, impure, matrielle et grossire ; c'est pour cette raison intrinsque qu'elle reoit le nom de Diable. Rpter s'avre parfois indispensable : il nous faut comprendre intgralement et sans dlai que chacun de nous a son Xolotl-Lucifer particulier, rflexion parfaite de son Logo spcifique. Lucifer-Xolotl sous la forme aztque du chien lucifrien, terreur de beaucoup de gens, pntre d'habitude dans l'espace tridimensionnel d'Euclide pour se rendre visible et tangible dans le monde physique. Le comte Gaspard Moir de Loca, illustre seigneur des temps passs, raconte comment se comportait Prestigiar , l'trange chien du docteur Faust. Ce chien noir longs poils et au regard pntrant tait indubitablement trs intelligent.

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Un soir, comme le chien voulait se coucher au centre clair de la somptueuse salle de sjour, en prsence du comte, Faust, s'adressant Prestigiar, lui dit un mot dont le clbre aristocrate ne comprit pas la signification, et l'animal, la queue entre les jambes, sortit de la pice, en refermant lui-mme la porte. Cet trange comportement du chien ne parut franchement pas trs naturel au comte. Le docteur Faust, en souriant, demanda son ami comment il avait trouv son chien, et lui, rpondant clairement et sans ambages, dit qu'il le reverrait avec plaisir. Rappel par son matre, ce chien des Mille et Une Nuits bondit l'intrieur de l'enceinte et sauta ensuite sur un banc rustique. Les yeux de cette crature semblaient des billes de feu ardent ; le chien avait pris un aspect terrifiant. Lorsque le docteur Faust lui caressa le dos, le poil noir du mystrieux chien changea de couleur ; il devint blanc, puis jaune et finalement rouge. Le comte, homme trs prudent, prfra garder un respectueux silence ; il dcida aprs de parler d'autre chose. Ainsi donc, le chien participe de la Magie. Ce gnreux animal a toujours t, dans les temps anciens, consacr au Dieu Mercure. Il est manifeste que les vieux Hirophantes de l'antique Egypte tenaient le chien en grand honneur. L'austre gardien du temple d'Esculape, dans la Rome auguste des Csars, tait toujours un chien. Les Romains vnraient le chien, mais aussi, chose paradoxale, ils en crucifiaient un tous les ans : les Dieux et les Hommes savent trs bien que chaque anne, une de ces prcieuses cratures tait crucifie, chtiment implacable inflig aux chiens pour le crime de ne pas avoir averti les Romains de l'arrive des Gaulois. Les chiens sacrs du temple de Vulcain, sur l'Etna, taient religieusement traits. N'oublions jamais que Cerbre, le chien gardien des Enfers, caressait ceux qui entraient et dvorait sans piti ceux qui essayaient d'en sortir. Antre pouvantable o hurle Cerbre, prodige de terreur, qui, avec ses aboiements, ses dents acres, ses trois normes ttes aplaties et son cou enroul de serpents, remplit tous les dfunts d'pouvante. La lgende des sicles dit que Cerbre fut endormi par la lyre d'Orphe quand celui-ci descendit au Tartare pour y chercher Eurydice. Nul doute que la Sibylle a aussi endormi Xolotl-Lucifer-Cerbre, avec une pte de miel et de pavots. L'intervention extraordinaire de Cerbre dans toute la liturgie funraire est bien connue. Dans les spultures royales des temps anciens, et encore au Moyen-Age, on mettait un chien sous les pieds froids du gisant ; symbole infernal profondment significatif. N'oublions pas le Lvrier , Can-Grande, Della Scala, seigneur de Vrone et bienfaiteur de Dante. Il ne se nourrit pas de terre ni d'tain, mais de Sagesse, d'Amour et de Vertu. Beaucoup d'autres animaux participent de la Haute Magie : le corbeau, symbole de la corruption et de la mort de tous les lments inhumains que nous portons en nous ; la blanche colombe, qui reprsente la puret et la chastet, de mme aussi que le Troisime Logos ; l'aigle jaune, qui avertit l'alchimiste de la proximit du triomphe ; le faisan rouge qui, associ la pourpre des rois, annonce au sage la consommation totale du Grand-Oeuvre. L'nigmatique et puissant docteur Faust, trs vnrable et admirable Matre, illustre tahar, vivait dans l'aisance et le confort, comme une personne trs riche. Il accordait aux animaux un rle occulte et il aimait s'entourer d'eux, les associant ses prodiges.

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A cette poque (1528) de vieille noblesse aux nombreux et remarquables titres et au sang bleu, Faust, la cour de Prague, ralisait d'extraordinaires prodiges. Pendant ce temps, un lgant gentilhomme de ses amis qui vivait heureux dans une splendide demeure appele A l'Ancre, situe rue du Chteau, Erfurt (un endroit o logeait souvent le docteur Juanus Faustus, enchanteur et magicien), clbra une grande fte. Mais les seigneurs invits au festin, assis la table dore, se mirent rclamer Faust cor et cri ; l'amphitryon de la royale demeure leur dclara que Faust, l'homme la merveilleuse science, se trouvait Prague. Cependant, le vin l'ayant exalte, la bruyante assemble n'en continuait pas moins d'appeler Faust avec une insolite vhmence, le suppliant d'accourir au banquet. A ce moment, quelqu'un frappa la porte du somptueux palais. Le domestique vit, par la fentre du premier tage, que Faust tait ct de son cheval, devant la porte, comme s'il venait de mettre pied terre, et il faisait signe qu'on lui ouvrt. Le serviteur courut avertir le matre, qui se mit rire bruyamment, dclarant que c'tait impossible, puisque le docteur Faust se trouvait Prague. Faust ritra son appel sur le seuil de la riche demeure ; le seigneur de la rsidence alla regarder son tour. C'tait bien lui ! De ce ton impratif et catgorique qui caractrisait les seigneurs fodaux, il ordonna d'ouvrir et d'offrir Faust le meilleur accueil. Le fils du gentilhomme conduisit le cheval aux curies, promettant de lui donner tout le fourrage qui serait ncessaire. Le docteur Johannes Faust prit place la table du festin, l'tonnement gnral des convives. Le digne seigneur de cette demeure, merveill au plus haut point, ne put certes pas rsister au dsir de demander Faust comment il avait pu venir aussi rapidement de Prague. Je le dois mon cheval, rpondit-il ; comme Messieurs vos htes dsiraient si vivement me voir et m'appelaient, j'ai voulu me rendre leurs dsirs et apparatre au milieu d'eux, bien que je ne puisse pas rester longtemps, car il est indispensable que demain l'aube je sois de retour Prague. Le royal banquet fut trs gai, le docteur excuta avec grand succs ses habituels prodiges, et il abusa mme du vin et des sortilges. Il n'est pas superflu d'voquer dans ces pages le choeur des joyeuses lyres, les coupes ouvrages, le vin noir, les verres effervescents dont les bords brillaient de reflets iriss tremblants et changeants ainsi qu'un collier de prismes. Le vin noir qui enflamme le sang et rend le coeur allgre, fruit ferment de la vigne qui inspire tellement les bardes aux cheveux longs. Au milieu du tumulte et de la fte, Johannes Faust s'exclama d'une voix forte, proposant que l'on gott aussi des vins trangers. Ceux qui assistrent la scne disent que d'un rcipient improvis coulrent alors comme une source les jus ferments de divers crus, miracle faustien trs semblable celui des Noces de Cana clbres en Galile. Mais tout coup, de faon inusite, le fils de l'amphitryon pntra dans la salle, l'air visiblement contrari : monsieur le docteur, dit-il, votre cheval mange comme un enrag ! J'aimerais mieux donner la provende dix ou vingt chevaux qu'au vtre tout seul ; il m'a dj dvor plus de deux boisseaux d'avoine que j'avais prpars, et il est toujours l attendre devant la mangeoire et regarde autour de lui pour voir s'il en vient d'autre. Les convives clatrent tous de rire, et il ne s'agissait pas du subtil sourire de Socrate, mais du rire tonitruant d'Aristophane.

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Le jeune homme poursuivit, impassible : je veux tenir ma parole et le rassasier, duss-je risquer, pour cela, plusieurs mesures d'avoine. Faust rpondit que c'tait inutile, que son cheval avait bien assez mang, et qu'il engloutirait toute l'avoine de la terre sans que sa faim ft apaise. Incontestablement, ce vigoureux coursier tait nul autre que Lucifer-Nahuatl lui-mme, l'extraordinaire Mphistophls mtamorphos en bte aile. Mphistophls-Xolotl-Lucifer, qui se changeait parfois, par oeuvre de magie, en cheval volant, tel le Pgase des potes couronns, transportait Faust rapidement travers la quatrime dimension, lorsqu'il le fallait. L'effrayante orgie continua jusqu' minuit. Alors le cheval hennit. Il faut maintenant que je parte, s'cria le savant docteur. Cependant, les invits, dbordants de rires et d'brit, le retinrent par leurs supplications et ds lors il ne put partir. Le cheval hennit horriblement une deuxime, puis une troisime fois. Le docteur Johannes Faust ne pouvait en aucune faon dsobir ; il prit alors cong de ses amis, fit amener son puissant coursier, l'enfourcha prestement puis s'en alla par la rue du Chteau. Les gens racontent que lorsqu'il eut dpass trois ou quatre maisons, le cheval s'lana dans les airs et l'on perdit de vue le cavalier sur sa monture diabolique. Le docteur Johannes Faust, enchanteur et magicien, fut sans aucun doute de retour Prague avant le lever du jour. Le docteur Faust, au dire de la Chronique d'Erfurt, a laiss certainement un souvenir trs vivace. Encore aujourd'hui existe la fameuse maison appele L'Ancre, ainsi qu'une ruelle qui porte le nom du savant luimme. En terminant ce chapitre, il me revient l'esprit l'histoire insolite des soixante sorciers de Moctezuma voyageant, grce au pouvoir de Lucifer, dans la quatrime verticale, vers la terre de leurs anctres, la Demeure Imprissable.

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Chapitre 5 : Techniques Jinas En commenant ce chapitre, nous dsirons mettre en relief le postulat suivant : la physique demeurera stationnaire tant que l'esprit humain restera embouteill dans le dogme tridimensionnel d'Euclide. Incontestablement, la physique contemporaine est tout fait rgressive, retardataire, ractionnaire. Il faut de toute urgence, sans aucun dlai, aller la dcouverte de la quatrime verticale ; cependant, ceci est impossible tant qu'il y a le scepticisme matrialiste. Quelque humanit avance du lointain futur pourra crer des navires cosmiques capables de traverser instantanment la barrire de la vitesse de la lumire. De tels vaisseaux, bass sur une physique radicalement diffrente, sur une nouvelle physique du type ttradimensionnel, pourront voyager dans la quatrime verticale des vitesses suprieures celle de la lumire. La conqute de l'espace infini sera alors un fait concret, clair et dfinitif. Indubitablement, ces navires, mus par l'nergie solaire, devront tre conduits par des hommes authentiques dans le sens le plus complet du mot. Il est ostensible, et tout le monde le sait, qu'avec les avions supersoniques nous avons dj travers le mur de la vitesse du son ; nanmoins, le terrien prsomptueux et orgueilleux est toujours arrt par la barrire de la vitesse de la lumire. Il n'est pas superflu d'mettre prsent l'nonc suivant : au-del de la barrire de la vitesse de la lumire, 300 000 kilomtres la seconde, se trouve la quatrime dimension. De cet nonc nous pouvons infrer le corollaire suivant : n'importe quel magicien qui voyage avec son corps physique dans la quatrime coordonne, sait traverser instantanment la barrire de la vitesse de la lumire. Coatepec, qui se trouve Tula, fut l'endroit historique o les soixante vieillards, sorciers du trs puissant seigneur Moctezuma, ont russi, grce l'aide extraordinaire du Mphistophls faustien, traverser instantanment la barrire de la vitesse de la lumire pour voyager par la quatrime verticale jusqu' l'le Sacre et Eternelle, au-del des mers du Ple Nord, berceau vritable de l'humanit terrestre. Il faut lire, dans la Doctrine Secrte de H.P. Blavatsky, tout ce qui se rapporte ce premier continent terrestre, appel perdurer du dbut la fin de l'humanit sur cette plante. Sur la terre sacre des Veda, tout authentique Sannyasin de la Pense peut traverser instantanment le mur de la vitesse de la lumire, pour voyager par la dimension inconnue, comme Franois d'Assise. Nous affirmons solennellement et avec une entire certitude que lorsqu'un sotriste applique un Samyama son corps physique, il traverse aussitt la barrire de la vitesse la lumire. Tout Samyama intgral, essentiel, fondamental, comporte en substance trois ingrdients radicaux : A) Concentration absolue de la volont consciente. B) Mditation profonde. C) Extase, ravissement, rjouissance mystique, suprme adoration. Il n'est pas inutile de rappeler, dans ce Message de Nol 1974-75, que la patience est l'chelle des Gnostiques, et l'humilit la porte de leur Jardin.

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Certains asctes gnostiques devront incontestablement travailler durant de nombreuses annes avant d'atteindre le plein dveloppement du Cardias , qui les rendra aptes la science Jinas. La nature radiante de la particule intime qui permet ce prodige est clairement dsigne par la forme de la hache, signe du foudre, dont l'Homme-Tigre du Mexique aztque use frquemment. Le tigre humanis, Xolotl-Lucifer, est devenu une ralit concrte, non seulement dans le Mexique d'avant Corts, mais aussi dans toute l'Amrique Centrale. C'est ainsi, transform en homme, que nous le rencontrons Teotihuacan, levant ses bras hroques dans un geste liturgique, ou avec cette marche fline qui le caractrise. Indiscutablement, les Chevaliers-Tigres du Mexique aztque, en plus d'tre des guerriers accoutums au rude combat, taient aussi des athltes extraordinaires de la science Jinas (ou djinn).

Sans exagration aucune, nous affirmons catgoriquement que ces grands hommes de l'Anahuac savaient mler intelligemment les trois lments du Samyama avec le pouvoir flin de Lucifer-Nahuatl. Couchs sur des peaux de tigre, imitant la posture sacre du jaguar lorsqu'il se trouve au repos, lgrement assoupis, ces glorieux hommes savaient combiner consciemment la volont et l'imagination en une vibrante harmonie. Conjuguant leurs efforts, dans une suprme concentration mentale, avec la mditation profonde, ils assumaient dlibrment, au moyen de l'imagination cratrice, la forme fline du Jaguar-XolotlMphistophls. Partir, s'envoler, fonctionner avec cette forme qui pouvante, en pleine extase et joie mystique, ne s'avrait nullement impossible pour ces illustres seigneurs de la terre sacre de l'Anahuac. Chaque fois que ces remarquables ermites se levaient de la dure couche pour s'en aller en marchant comme des tigres et disparatre ensuite dans la quatrime coordonne, ils profraient la phrase rituelle suivante : Nous nous appartenons ! la poudre, lorsqu'elle s'enflamme dans l'arquebuse, clate avec un grand bruit : ainsi en est-il du coeur embras par l'amour divin . En scrutant de vieux manuscrits avec la patience acharne du moine dans sa cellule, je fus en mesure de corroborer une foule de dtails de l'antique science.

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La lgende des sicles dit, les Dieux et les Hommes le savent trs bien, que ces tigres lgendaires, exotiques et tranges, devant le seuil du Temple de Chapultepec, qui se trouve maintenant en tat de Jinas, retournaient leur gentille et trs humaine forme. Nous ne pourrions poursuivre ces pages sans nous rappeler le pote Ovide et ses merveilleuses Mtamorphoses. Suprmes enchantements mystiques que les ignorants instruits de cette poque fatale du Kali-Yuga (notre poque), rejettent avec une morgue insolite. Philippe, l'aptre du grand Kabire Jsus est, indubitablement, le saint patron de tous ces phnomnes Jinas. Les Ecritures Saintes assurent que Philippe, aprs avoir baptis un eunuque, fut enlev par le Seigneur et qu'alors il poursuivit son chemin tout joyeux ; elles disent qu'il se trouva ensuite Azoth, et qu'en passant il annonait l'Evangile dans toutes les villes, jusqu' ce qu'il fut parvenu Csare. N'importe quel Arhat gnostique sincre peut implorer l'aide magique du grand aptre Philippe. Si vous aimez Philippe, mditez sur lui lorsque vous tes sur le point de vous endormir, excluez de votre esprit toute autre pense et, en ressentant dans votre Ame la joie de sa prsence, prononcez la phrase rituelle suivante : Au ciel Philippe ! , sortez ensuite de votre chambre d'un pas ferme et dcid en vous introduisant avec nergie dans la dimension inconnue. Au nom de la Grande Cause, je dclare solennellement que cette formule extraordinaire que je viens de vous donner, je l'ai reue d'un Esprit divin appel Is-Abel, dont la personnalit humaine fut assurment celle d'une humble religieuse dchausse d'un vieux monastre mdival qui, aujourd'hui, se trouve immerg dans la quatrime verticale. Que des soleils d'enthousiasme clairent votre chemin, trs cher et aimable lecteur. Que les forces du Tigre vous accompagnent. Que les lucioles de la sagesse illuminent votre intellect. Que le Picr (nom indien d'un arbre mexicain) murmurant donne de l'ombre votre repos ! Que les grenouilles d'meraude signalent les sentiers, en croassant sans relche. Qu'Elle, la Nature, soit prodigue avec vous. Que la Force Universelle vous bnisse et vous dirige.

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Chapitre 6 : Aztlan Aztlan, Avalon, mystrieuse montagne magntique, insolite Demeure des Fils du Crpuscule (Bouddhas de Compassion, Dhyani-Choans, Serpents de la Sagesse, Pitris ou Pres Prcepteurs de l'humanit, Anges des Etoiles, Constructeurs, Vigilants, Etoiles-Yazatas des zoroastriens, etc.). Terre de l'Aurore, Sjour Imprissable, Paradis Cleste au-del des mers inconnues du Ple Nord, ineffable Citadelle du Soleil enveloppe d'incommensurables splendeurs, Ile Blanche, Contre de l'Amour, Terre d'Apollon. Cet Eden de la quatrime coordonne, inbranlable continent au milieu du grand Ocan, brille magnifiquement dans le septentrion. La tradition hellnique rpte avec vhmence que la Terre Sacre ne peut tre atteinte ni par voie de mer, ni par voie de terre. Seul l'envol de l'Esprit peut y conduire , disent avec une grande solennit les vieux sages du monde oriental. Incontestablement, Ceux qui resplendissent d'yeux perspicaces , les Adeptes de la Religion-Sagesse, n'ont jamais perdu le contact avec la terre de nos anctres. Ritrons l'nonc irrfutable savoir qu'il est possible de franchir instantanment la barrire de la vitesse de la lumire pour voyager avec le corps physique travers la dimension inconnue jusqu' la lointaine Thul. Le chemin qui conduit Aztlan, la Terre Solaire, o vivent heureux les Mexi-Tin ou Medjins, Djinns, Jinas ou Gnies extraordinaires des peuples arabes, aztques et mexicains, est coup depuis de longues annes dj, et sa partie situe de ce ct-ci est maintenant obstrue par d'pais halliers et des rochers broussailleux peupls de monstres invincibles, par des dunes de sable et des lagunes sans fond, par d'impntrables tendues de laches et de roseaux o perdrait la vie quiconque tenterait une entreprise aussi tmraire. On ne peut dire que trs peu de choses de cette Terre exotique et sacre, si ce n'est, peut-tre, que selon une antique expression potique, l'Etoile Polaire fixe sur elle son regard vigilant, de l'aurore jusqu' la fin du crpuscule d'une journe du Grand Souffle. Incontestablement, l'Ile Sainte est le berceau du premier homme et la demeure du dernier mortel divin, choisi comme Shista pour la semence de la future humanit. Le peuple aztque, autrefois conduit par les Gnies Tutlaires ou Jinas de l'Insula Avalonis (l'Ile d'Avalon), atteignit les lagunes de Mexico. Parallle exact de ce rcit, nous retrouvons dans la Bible hbraque l'histoire de Mose guidant le peuple d'Isral travers le dsert jusqu' la Terre Promise. Prototype du Juif errant, les peuples Jinas des Tuatha sont dans un ternel exode analogue celui des Juifs d'une part, et des Mexicains d'autre part. Incontestablement, les Tuatha De Danann sont retourns la verte Erim en tat de Jinas. On dit qu'ils sont arrivs d'Avalon ou du Ciel et qu'ils ont apport l'Irlande certains symboles sacrs. Il n'est pas superflu de rappeler la Pierre Philosophale, la Lance d'Achille, l'Epe Flamboyante, la Coupe d'Herms et de Salomon.

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L'Aztlan aztque, Avalon est la Contre de l'Amour, la Terre de Feu o vit heureux le Frre Jean. Verbe improfanable, Logos, Parole, IEOUAN YEUAN (Jean), dsignant non pas un homme, mais toute une dynastie solaire. La premire race humaine qui vivait autrefois dans Asgard, l'Ile de Cristal, la Demeure des Dieux, la Terre des Ases, tait incontestablement mi-thrique mi-physique. Le Prologos orphique, prgntique, a dpos dans l'Homme Cosmique terrestre de prcieuses facults et de grands pouvoirs. Produit merveilleux d'incessantes volutions et transformations qui sont parties autrefois du stade germinal primitif, la premire race a surgi des dimensions suprieures, complte et parfaite. Tout procde de Prabhavapyaya, de l'volution intelligente des principes crateurs et conscients des Dieux saints. Ainsi donc, nous devons commencer par bien tudier la cration primordiale avant de pouvoir comprendre tous les processus volutifs et involutifs de la nature. La premire race n'a incontestablement jamais eu d'instruments rudimentaires ni de feux primitifs. Pour le bien de la Grande Cause, nous mettrons solennellement l'nonc suivant : avant que la premire race humaine ne sorte de la quatrime coordonne pour se rendre visible et tangible dans la rgion tridimensionnelle d'Euclide, il a fallu qu'elle passe par une gestation complte l'intrieur de la JagadYoni, de la Matrice du Monde. Extraordinaire humanit originelle, Androgynes sublimes et terriblement divins ; tres ineffables au-del du bien et du mal. Prototypes d'ternelle perfection pour tous les temps ; gens admirables dots d'un corps indestructible, lastique et ductile. Adam-Kadmon, l'tre Masculin-Fminin du premier rcit de la Cration (Gense, I, 27) tait indubitablement la Cour Cleste mme des Elohim, dont la tangible ralit se manifestait alors travers l'eurythmie superlative de leur corps. Il est ostensible que tous ces trs grands tres taient les Feux Sacrs personnifis des pouvoirs les plus occultes de la Nature. Ces tres ns par eux-mmes , magistraux, accomplis, possdaient entendement, intelligence et volont. Chacune de ces insurpassables cratures avait incarn son Esprit Individuel et elle le savait. Ce fut l'ge du fissiparisme ; ces dlicieuses cratures se reproduisaient au moyen de l'acte sexuel fissipare. Tel qu'on peut le voir dans la division en deux du point homogne du protoplasme, connu aussi sous le nom de Monre ou Amaeve ; tel aussi qu'on peut le voir dans la division de la cellule nuclaire, le nucleus se rompant en deux sous nucleus, lesquels, ou bien se dveloppent l'intrieur de la paroi cellulaire originelle, ou la rompent et se multiplient l'extrieur comme des entits indpendantes ; de mme, c'est selon un mode similaire que ces organismes androgynes se divisaient en deux pour se multiplier l'extrieur en tant qu'entits indpendantes. A l're du fissiparisme, chacun de ces vnements au cours desquels s'effectuait la reproduction originelle, primordiale, tait clbr dans des rituels et des ftes. La Terre tout entire resplendissait alors glorieusement du sublime clat d'un bleu intense.

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Il n'est pas superflu de prciser que durant cet antique Age d'Or, l'Ile de Cristal, la Terre d'Apollon, se trouvait, cause le la rvolution priodique des axes du monde, dans la zone quatoriale. Race superlative et divine d'Androgynes plus-que-parfaits . L'Ouragan (du vocable Maya Huracan qui fut par la suite adopt par les langues europennes), qui signifie pour les Hirophantes aztques : Vent , Souffle , Parole , Verbe , totalement incarn dans ces excellentes cratures, a fond dans l'Ile de Cristal la civilisation des Ases. Et Dieu cra l'homme son image, l'image de Dieu il les cra ; homme et femme il les cra (Gense, I, 27). Vnuste paradisiaque incomparable, beauts androgynes dlicieuses, l'image et la ressemblance de Tpu Gukumatz (Dieu). De la premire race mana la seconde, la race de l'Hyperbore, dont les individus se reproduisaient par gemmation ou bourgeonnement ; ces immenses populations habitaient autrefois dans les diverses rgions du septentrion. Il est crit en lettres d'or dans les pages immortelles du livre de la vie, que de cette seconde classe d'Androgynes divins a procd son tour la troisime Race-Racine, les Doubles , gants hermaphrodites imposants, colossaux, dont le systme reproducteur tait celui de l'oviparit. La civilisation Lmurienne a merveilleusement fleuri sur le continent Mu ou Lmurie, terre volcanique dans l'ocan Pacifique. Aprs que l'humanit hermaphrodite se ft spare en sexes transforms par la Nature en machines porteuses de cratures, la quatrime Race-Racine surgit sur la scne gologique de l'Atlantide, situe dans l'ocan qui porte son nom. Atlas, le plus ancien des astrologues, fut son roi. L'esprit potique des fils de l'Hellade l'imagina, pour cette raison, tel un gant qui soutenait sur son dos, et non sur son puissant esprit, la Mcanique Cleste. Les fils de cette race, les Titans, prtendirent escalader le Ciel, mais Dieu les confondit, et une nuit la mer et le tonnerre mugirent effroyablement, Europe fut secoue, et au moment o le tumulte la rveilla, toute tremblante, elle ne voyait plus le monde frre. Il ne resta que le Tide pour dire l'humanit : ici a exist un jour Atlantide, la fameuse ! Or, notre actuelle Race-Racine, la cinquime, constitue des multitudes aryennes qui habitent la face de la Terre, spares de leur tronc paternel (les Atlantes), a dj un peu plus d'un million d'annes d'existence et se trouve la veille de son annihilation totale. Chaque Race-Racine donne sept sous-races, chaque sous race possde son tour sept ramifications que l'on peut appeler branches ou familles raciales, les petites tribus, rejetons ou bourgeons de ces dernires, sont innombrables et dpendent de l'action du destin. L'Ile de Cristal, l'Aztlan aztque, est donc le Paradis Terrestre, la terre de nos Pres ; c'est l que vivent les anctres de toutes les races humaines.

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Chapitre 7 : L'Atlantide Il y a, dans le Codex Borgia, une figure reprsentant Atlanteotl en train de porter sur ses paules les eaux clestes, exactement comme l'Atlas grec auquel nous avons l'habitude de donner la priorit dans l'invention de ce symbole . Il est d'emble clair, disons-le franchement et sans vain dtour, que le lgendaire Atlas grec est une copie fidle de l'hroque Atlanteotl maya et aztque. En supprimant, avec un dlicat raffinement intellectif, la dsinence otl de ce nom lumineux, le mot Atlante ressort alors. Atlante-otl : ce mot ayant t expliqu par ses racines, il ne nous reste qu' affirmer catgoriquement qu'il ne s'agit pas ici de vaine tymologie empirique, arbitrairement slectionne, ni de pure concidence, comme le supposent toujours les ignorants instruits. Extraordinaire et lgitime concordance linguistique, explicable seulement grce au tronc atlante commun aux peuples amricains et mditerrano-smitiques. Ceux-ci et ceux-l ont incontestablement leur racine dans la terre enchante d'Olisis, l'Atlantide, submerge prsent dans la mer des tnbres, dans l'obscur brouillard des lgendes d'horreur, de naufrages effrayants et de voyages sans retour. Mer immense, tu tends au-del des Colonnes d'Hercule, de Gibraltar, le ventre orageux de ton onde infinie, aux mystres indchiffrables pour les navigateurs. La lgende tragique remplit ton tendue avec le pouvoir collectif des gnrations qui t'ont ainsi contemple, et le pote coute dans la voix de tes vagues immenses la rumeur de tes tragdies et la clameur de tes mondes ensevelis ! L'Atlantide, ce vaste continent disparu qu'on a considr comme une rverie de pote, comme une cration du mental divin de Platon, l'Initi, et rien de plus, a exist rellement. L'intuition du pote est la vision du gnie ; celui qui le nie, c'est parce qu'en fait, il ne peut voir avec le pouvoir immense du pote. Les sages ne sont grands que lorsqu'ils parviennent tre potes, lorsque, se mettant au-dessus des menus dtails de la vie, ils sentent les harmonies qui gisent latentes au fond de tout ce qui existe, et qu'ils nous emportent des sphres suprieures. C'est ainsi que l'auteur des Mtamorphoses des Plantes a pu crire son Faust, et celui de la Philognie donner son Credo ; ainsi encore que Humboldt a pu raliser son Cosmos, et le divin Platon son Time et son Critias, et Poe son Eurka, tous potes de la Vie Universelle qui n'est autre que le Souffle de ce qui est cach. Tu vois cette mer qui embrase la Terre d'un ple l'autre, disait Christophe Colomb son Matre ? Elle fut, un jour, le Jardin des Hesprides. Le Tide rgurgite encore ses restes, en mugissant de manire effroyable, tel un monstre gardien du terrain d'un massacre ! . Ici ont lutt les Titans ; l fleurissaient de populeuses cits. Aujourd'hui, dans les palais marmorens, ce sont les phoques qui se rassemblent, et les prairies o paissaient les agneaux sont envahies d'algues. H.P. Blavatsky, dans les Stances anthropologiques, stances 10,11 et 12, cite ce qui suit : Ainsi, deux par deux, dans les sept zones, la troisime race (les Lmuriens), donna naissance la quatrime (les Atlantes).

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Les Suras ou Dieux (Hommes Parfaits) se convertirent en Asuras ou non-Dieux (la gent pcheresse). La premire (sous-race) dans chaque zone tait de la couleur de la lune ; la seconde, jaune comme l'or ; la troisime rouge, et la quatrime, de couleur brune, devint noire par le pch. Ils crrent en orgueil, ceux de la troisime et de la quatrime (sous-races atlantes), disant : nous sommes les Rois ; nous sommes les Dieux. Ils prirent des pouses de belle apparence dans la race de ceux qui taient encore sans mental, ou de tte troite, engendrant des monstres, des dmons malfiques, mles et femelles, et galement des Khados (en sanscrit Dakinis) au mental pauvre. Ils construisirent des temples pour le corps humain, rendant un culte des mles et des femelles. Alors cessa de fonctionner leur Troisime Oeil (l'Oeil de l'intuition et de la double vue). Ils construisirent d'normes cits, ils taillrent leurs propres images, de leur grandeur et leur ressemblance, et les adorrent. Ils faonnrent de grandes images hautes de neuf Yatis (vingt-sept pieds). Des feux intrieurs avaient dj dtruit la terre de leurs pres (la Lmurie), et l'eau menaait la quatrime race (l'Atlantide). Les premires grandes eaux vinrent et engloutirent les sept grandes les. Tous les bons furent sauvs et les mauvais dtruits. Il resta peu d'hommes : quelques-uns de couleur jaune, quelques bruns et noirs et quelques rouges. Ceux de la couleur de la lune (les Tuatha) taient partis pour toujours. La cinquime race (l'humanit qui peuple actuellement la surface de la Terre, incluant les Mayas, Incas, Quichs, Toltques, Nahuas, Aztques de l'Amrique prcolombienne), tout entire issue du Tronc Saint (le Peuple Elu sauv des eaux), se forma et fut gouverne par les premiers Rois divins. Les Serpents (Dragons de la Sagesse ou Rishis) redescendirent et firent la paix avec les hommes de la cinquime race qu'ils duqurent et instruisirent . Poursuivons prsent avec la traduction d'un manuscrit maya qui fait partie de la fameuse collection Le Plongeon , le Manuscrit Troano, que l'on peut voir au British Museum : En l'an 6 de Khan, le 11 Muluc, du mois de Zac, il se produisit de terribles tremblements de terre qui continurent sans interruption jusqu'au 13 Chuen. Le pays des collines de glaise, la terre de Mu, fut sacrifi. Soulev deux fois, il disparut durant la nuit, aprs avoir t constamment branl par les feux souterrains qui firent que la terre s'enfona et rapparut plusieurs fois en divers endroits. Finalement, la surface cda et les dix pays se disloqurent et disparurent. Furent engloutis 64 millions d'habitants, 8060 ans avant que ne soit crit ce livre . Dans les archives extrmement anciennes du vieux temple de Lhassa (au Tibet), on peut voir une trs vieille inscription chaldenne, rdige quelque 2000 ans avant le Christ, et qui dit, littralement : Lorsque l'toile de Bal tomba sur le lieu qui n'est maintenant que ciel et mer (l'ocan Atlantique), les sept villes avec leurs portes d'or et leurs temples transparents, frmirent et furent secoues comme les feuilles d'un arbre dans la tempte.

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Et voici qu'une grande vague de feu et de cendres s'leva des palais : les cris d'agonie de la foule remplissaient l'air. Le peuple chercha un refuge dans ses temples et citadelles, et le sage Mu, le Sacerdote Ra-Mu, se prsenta et lui dit : ne vous ai-je pas prdit tout ceci ? Hommes et femmes, couverts de pierres prcieuses et de vtements brillants, criaient et imploraient : Mu, sauve-nous ! et Mu de rpliquer : vous allez tous prir, avec vos serviteurs et vos richesses, et de vos cendres surgiront de nouvelles nations. Et si elles (la race aryenne actuelle) oublient qu'elles doivent tre suprieures non par ce qu'elles acquirent mais cause de ce qu'elles donnent, le mme sort leur sera rserv. Les flammes et la fume touffrent les paroles de Mu, et la terre se fendit, et tous ses habitants furent engloutis dans les profondeurs des flots . Et que pourraient-ils objecter, maintenant, nos aimables critiques, ces deux crits, l'un du Tibet et l'autre de l'Amrique Centrale, qui relatent tous les deux, de manire spcifique, la mme catastrophe ? Outre ces extraordinaires similitudes, si en vrit nous dsirons encore plus d'vidences, nous devrons indniablement faire appel la philologie. Il s'avre clair et manifeste que le Viracocha pruvien est tout fait le mme que le Viraj, Homme Divin, Kabire ou Logos, des Hindous, et le mot Inca lui-mme, si on en permute les lettres, peut se lire Can (Prtre-Roi). Les innombrables connexions intrinsques qui rapprochent de tout le domaine de l'Initiation orientale la doctrine et les faits culturels des premiers Incas ne doivent donc absolument pas nous tonner. Le grand historien romain Csar Cantu relie savamment et de manire vidente, les premiers Incas avec certaines tribus mongoles ou shamaniques trs anciennes, ce qui amne dire que par l'apparition inopine du Manu du Nord, ou Manco Capac et de sa noble compagne (Coya ou Laco), s'explique sans doute la miraculeuse circonstance que nous fait intelligemment remarquer H.P. Blavatsky relativement au phnomne thurgique de ces tres purs ou Shamans qui ont l'habitude de prter leur corps physique aux Gnies des mondes suprasensibles dans l'vident dessein d'aider l'humanit ; prodige qui ne doit en aucune faon tre confondu avec le mdiumnisme de type spirite. L'ineffable Tao chinois est ce mme Deus latin, le Dieu franais, le Theos grec, le Dios espagnol, et aussi le Teotl Nahuatl ou aztque. Le Pater latin se retrouve, de manire irrfutable, dans le father anglais, le vater allemand, le fader sudois, de mme que dans le padre espagnol et enfin le pa ou le ba amrindien. La douce mater du latin est indubitablement la mme que la mat russe, la mre franaise, la mother de l'anglais, la ma de l'hindou, la noble madre de l'espagnol, et aussi la ma ou maya en maya ou en quechua. Extraordinaires similitudes linguistiques dont l'examen attentif nous rvle qu'elles sont bien plus que simple ostentation, artifice ou jeu tymologique. En nous enfonant dans ces profondeurs de l'tymologie, me de l'Histoire et l'une des plus puissantes cls de la Gnose, il ne faudrait surtout pas omettre de nous remmorer cette fameuse phrase de l'idiome rituel maya qui dit littralement : Hele Lamah Zabac Ta Ni , et que les quatre vanglistes interprtent sotriquement de faons diffrentes. Il est extraordinaire que le grand Kabire Jsus ait prononc cette mme phrase au sommet du majestueux Calvaire. Je m'absorbe maintenant dans l'Aube ternelle de ta Prsence , voil, indubitablement, le sens de cette phrase dans l'idiome maya. Il est incontestable que le Grand Hirophante Jsus a appris le Naga et le maya au Tibet, cela a t dmontr.

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Dans le monastre sacr de Lhassa, au Tibet, existe encore aujourd'hui un livre o il est crit textuellement : Jsus est devenu le Matre le plus salutaire que la Terre ait port . Un savant crivain a dit : Il est tabli historiquement que la Science-Religion que le Christ a connue en Egypte, en Inde et au Tibet tait maya. Il existe un profond Occultisme maya, qu'a connu sans aucun doute le Christ qui a choisi leurs symboles (mayas) comme support de ses ides d'amour fcondant. Il n'est plus possible d'imputer au hasard son choix de la Croix maya, de la Trinit et des Douze Aptres, et de nombreux autres symboles, pour servir de support l'immense signification scientifico-religieuse de sa prdication . Il apparat clairement que les Mayas-Atlantes ont apport leur religion en Amrique Centrale. Nul doute qu'ils aient aussi colonis le Tibet, la Babylonie, la Grce, l'Inde, etc. Le langage rituel du Kabire Jsus fut indubitablement maya. Tout ceci ne peut s'expliquer de manire intgrale que grce au tronc atlante commun aux peuples amricains et mditerrano-smitiques. Les tribus de l'Anahuac, de mme que toutes les autres tribus amrindiennes vinrent de l'Atlantide et srement pas du Nord, comme le supposent toujours certains ignorants instruits. Ces rustres qui mettent en relief l'ide que les tribus amrindiennes sont venues du continent asiatique en passant par le fameux dtroit de Bring sont totalement dans l'erreur, car il n'existe, ni en Alaska, ni, encore moins, dans ledit dtroit, pas le moindre vestige du passage par l de la race humaine.

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Chapitre 8 : Le Serpent Sacr C'est dans les doctrines religieuses des Gnostiques que l'on peut le mieux voir la vritable signification du Dragon (Lucifer), du Serpent, du Chevreau et de tous ces symboles des pouvoirs que l'on dit tre aujourd'hui les pouvoirs du Mal. Jsus, le grand Kabire, n'aurait jamais conseill ses disciples de se montrer aussi sages que le Serpent si celui-ci avait t un symbole du Dmon ; et les Ophites, les sages Gnostiques gyptiens de la Fraternit du Serpent , n'auraient pas non plus rvr une couleuvre vivante dans leurs crmonies comme emblme de la Sagesse, de la divine Sophia. Le Serpent aztque apparat infailliblement dans des fonctions insolites qui bouleversent totalement son dterminisme organique : la queue est remplace par une seconde tte, dans une attitude extraordinaire qui l'lve au-dessus du limon de la terre, les deux ttes reprsentant les lments indispensables au dveloppement ign du Serpent Sacr. Dans les Cultures de l'Anahuac, le corps de la vipre se trouve continuellement modifi par une action inusite qui imprime un changement radical sa nature originelle. Nous remarquons tantt la double tte, qui rappelle de manire tout fait claire cette figure circulaire du Serpent gnostique en train de dvorer sa propre queue, synthse extraordinaire du merveilleux message du Seigneur Quetzalcoatl ; tantt la position verticale, qui illustre soit l'ide maya ou Nahua de la vipre divine dvorant l'Ame et l'Esprit de l'homme, soit, enfin, les flammes sexuelles consumant l'Ego animal, l'annihilant, le rduisant en cendres. Le Serpent ou Logos Sauveur inspire l'homme afin qu'il reconnaisse son identit avec le Logos et qu'ainsi il retourne sa propre essence, qui est ce Logos. Les eaux de l'abme engendrrent un vent imptueux (le Serpent, par son sifflement similaire), celui-ci souleva les eaux qui parvinrent entrer en contact avec l'Esprit et la Lumire, et le Serpent envahit la matire chaotique et engendra l'homme, rsultat du mlange des trois principes. L'unique pense de la Lumire Suprieure, c'est de pouvoir rcuprer ses particules perdues. Et comme la Matrice Chao