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BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS www.ffbatiment.fr NUMERO 13 DÉCEMBRE 2008 GRAND TÉMOIN Vicente Leoz Argüelles L’information sur les produits de construction ENVELOPPE Isolation thermique par l’extérieur : systèmes de bardage ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES GROS ŒUVRE/STRUCTURE LAMELLE COLLE L’ALLIÉ DES CHANTIERS CONTRAIGNANTS Solaire thermique : les installations sensibles FINITIONS AMÉNAGEMENT Céramique et hôtellerie font bon ménage DOSSIER Mieux gérer l’eau INNOVATION La technique du mur à changement de phase

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BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURSw

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NUMERO 13 DÉCEMBRE 2008

GRAND TÉMOIN Vicente Leoz ArgüellesL’informationsur les produits de construction

ENVELOPPEIsolation thermique par l’extérieur : systèmes de bardage

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

LAMELLE

COLLE

L’ALLIÉ DES CHANTIERSCONTRAIGNANTS

Solaire thermique : les installations sensibles

FINITIONS AMÉNAGEMENTCéramique et hôtellerie font bon ménage

DOSSIER

Mieux gérer l’eau

INNOVATIONLa technique du mur à changement de phase

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S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 3 • D É C E M B R E 2 0 0 8

L’ACTUALITÉ 2

Formation FEEBat : un facteur de crédibilité pour les entreprises • Les 24 heures du Bâtiment 2009 : au plus près de la profession ! • Bâtir avec l’environnement : une charte pour promouvoir la construction durable

GRAND TÉMOIN 10

Vicente Leoz ArgüellesMarquage CE : garantir la fiabilité de l’information sur les produits de construction

INNOVATION 62

Matériaux à changement de phase : limiter l’usage de la climatisation •Pass Innovation : une évaluation express pour les produits innovants liés au Grenelle

CHANTIER 64

Raccordements électriques : comment raccourcir les délais

RÉGLEMENTATION 65

Réglementation sismique : les entreprises face à une situation compliquée • Eurocodes : une année pour s’y préparer !

NORMALISATION 66

Marquage CE des fenêtres : la transparence dans les performances

ENVIRONNEMENT 68

Conception bioclimatique : composer avec le site, le climat et le confort de l’usager • Rénovation énergétique : Qualibat lance la mention « Économie d’énergie » • Qualité de l’eau à l’intérieur des bâtiments : se former aux bonnes pratiques

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

14

ENVELOPPE

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

Lamellé-collé : l’allié des chantiers contraignants 13Matériaux naturels : redécouvrir la pierre 14Fiche Accessibilité : les rampes d’accès en ERP 17Parements en béton : un savoir-faire collégial 18Préfabrication : l’avenir de la maison à ossature bois 20Termites : le traitement de l’assise du bâtiment obligatoire 22Nouvelle certification : le bon enduit pour le bon support 22

Couverture cuivre : la qualité au prix fort 25Des stores vénitiens bien dans leur double peau 26ITE : systèmes de bardage 28Nouveau NF DTU 42.1 : l’imperméabilité des façades à l’heure européenne 31Certifications Qualibat Métallerie Feu 32Galvanisation : les points clés du métier 33

Installations intérieures domesti-ques gaz : objectif qualité 35Solaire thermique : des installations sensibles 36Solaire photovoltaïque : la technologie au service de l’énergie propre 38Fibres céramiques réfractaires : des valeurs limites d’exposition impossibles à atteindre pour le moment 39Les conduits « schunt » incompatibles avec les chaudières basse température 41Granulés de bois : attention à la qualité du combustible 42

Plaques de plâtre : quelles performances ? 45Céramique et hôtellerie font bon ménage 46Nanotechnologies : quelles applications pour la peinture ? 48Plafonds suspendus : un DTU revisité 49Peinture : aller plus loin dans les interfaces métier 50Plafond tendu : un produit qui redevient à la mode 51Antigraffitis : comment faire son choix ? 52Dalles vinyle-amiante : comment s’y prendre ? 53Fiches ITE : repères utiles pour les peintres 55

28

36

45

LA PAROLE À 72

Philippe Eymery : « Faire entendre la voix de l’entreprise pour prévenir les sinistres »

DOSSIER 56

Bâtiment basse consommation pour la FFB du Gard

ZOOM CHANTIER 70

MIEUX GÉRER L’EAU

É D I T O R I A L

Prêts pour les marchés de demain !

Ce numéro 13 de Bâtimétiers clôt une année marquée par la fin d’un cycle de croissan-

ce continue de l’activité qui aura duré une décennie. Le fléchisse-ment est là et il touche, plus ou moins fortement, nos entreprises. Mais parallèlement, 2008 aura été l’année de la transformation des orientations du Grenelle de l’envi-ronnement en projets de loi, dont l’application dès 2009 doit per-mettre une relance de l’activité. Le chef de l’État vient de l’exprimer avec force, à l’occasion d’une table ronde consacrée au bâtiment : « le Grenelle de l’environnement est une réserve de croissance fantastique ».Tous les acteurs du bâtiment, chefs d’entreprise et artisans en premier lieu, ont intérêt à prendre ce tournant et à le négocier en professionnels. Nos métiers, sé-culaires pour la plupart et sources de fierté pour les hommes et les femmes qui les exercent, sont in-vités à se renouveler, à s’ouvrir et à évoluer. Nous entrons dans l’ère de la haute performance, qui est synonyme d’exigences accrues, de compétences nouvelles et de meilleure coordination : plus de technicité, plus d’organisation, plus de méthode pour livrer à des clients exigeants des ouvrages de plus en plus « pointus ».Se préparer à cette mutation, élargir le champ de nos pres-tations et savoir regrouper nos compétences pour mieux servir nos clients sont autant de défis qu’il nous faut relever.

Bâtimétiers entend donner à chacun des clés pour décrypter l’ampleur des chan-gements en cours, saisir les adapta-

tions nécessaires de nos métiers et se

préparer aux marchés de demain.

JEAN-YVES ROBIN PRÉSIDENT DU CONSEIL DES PROFESSIONS DE LA FFB

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L ’ A C T U A L I T É

B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Un dispositif de prêts à taux zéro « verts »En complément du prêt à taux zéro (PTZ) et du prêt à taux zéro majoré, le gouvernement envisage le lancement d’un PTZ « vert », pour la construction de logements respectant la norme « bâtiment à basse consommation ». D’une part, le plafond de ce PTZ « vert », ouvert de début 2009 à fin 2012, serait de 20 000 €. D’autre part, les contractants d’un PTZ vert pour leur résidence principale BBC pourront déduire 40 % de leurs intérêts d’emprunt pendant sept ans. Le projet prévoit aussi un « éco-PTZ », servant à financer des bouquets de travaux de nature à améliorer les performances énergétiques des logements existants, plafonné à 30 000 € et 300 € par m2. Il faut cependant attendre la publication des textes d’application pour voir ces mesures confirmées et précisées.

Eaux de pluie : les usages à l’intérieur des bâtimentsLes conditions de récupération et d’utilisation des eaux de pluie ont été précisées par un arrêté du 21 août 2008 (publié au JO n° 0201 du 29 août 2008) : l’utilisation est désormais autorisée pour l’alimentation des toilettes et le lavage des sols, sous réserve que les toitures ne soient pas constituées d’amiante-ciment ou de plomb. L’arrêté autorise aussi, à titre expérimental, l’utilisation de l’eau de pluie pour le linge, sous réserve de dispositifs adaptés. Des règles de mise en œuvre, d’entretien et de surveillance – double réseau de distribution, signalisation « eau non potable », dispositif de filtration, carnet sanitaire... – sont imposées pour toute installation réalisée. De ce fait, plusieurs types de bâtiments ont été exclus du champ d’application : établissements de santé, cabinets médicaux et dentaires ou encore crèches, écoles maternelles et élémentaires.Pour en savoir plus : voir le dossier p. 58.

FORMATION FEEBAT Un facteur de crédibilité pour les entreprises

D irecteur général de SAS M. Mangeas, une entre-

prise générale de bâtiment qui em-ploie une centaine de per-sonnes à Saint-Martin-de-Lan-delles (Manche), Emmanuel Mangeas s’intéresse depuis longtemps à la rénovation éner-gétique. Pour améliorer ses compétences en la matière, il a été l’un des premiers, avec le respon-sable du secteur maison indi-viduelle de l’entreprise, à suivre les modules 1 et 2 de la formation FEEBat (1), au prin-temps dernier, à l’IFRB de Saint-Lô. « Notre motivation était d’abord citoyenne, témoi-gne-t-il, nous voulions être sûrs de faire des travaux favorables à l’environnement. Nous vou-lions devenir aussi efficaces que possible en matière de perfor-mance énergétique, aller au-de-vant d’un marché d’avenir et

pouvoir chiffrer le retour sur investissement vis-à-vis de nos clients. » Sur ces différents points, Emmanuel Mangeas a obtenu satisfaction, grâce notamment à l’aspect transver-sal de la formation, qui permet de communiquer avec les autres corps d’état et de mieux com-prendre les interactions des dif-férents métiers sur la perfor-mance énergétique. « J’ai pu échanger avec des plombiers-chauffagistes, le seul corps d’état concerné non représenté dans l’entreprise. J’y vois maintenant plus clair sur la géothermie, par exemple. » Il se félicite aussi de la grande qualité des forma-teurs : « Ce sont des profession-nels de terrain, ayant une expé-rience de la construction et un discours concret. » Après avoir suivi le module 1 (Se position-ner sur le marché de la rénova-

tion énergétique) et le module 2 (Améliorer la performance d’un bâtiment à partir d’une analyse thermique), il a obtenu la men-tion « Économie d’énergie » de Qualibat. Emmanuel Mangeas suivra donc le module 3, pure-ment technique, qui porte sur la maîtrise des groupes de techno-logies performantes et lui per-mettra d’améliorer encore sa capacité de conseil, mais aussi et surtout de réalisation. « Cette formation est pour nous un fac-teur de crédibilité, conclut-il, le moyen d’acquérir un discours sérieux sur la rénovation éner-gétique. » �(1) Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du Bâtiment.

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département (des formations sont organisées sur l’ensemble du territoire).

GRENELLE Cap sur le BBC en 2012

S elon le projet de loi relatif à la mise en œuvre du Gre-

nelle de l’environnement, tou-tes les constructions neuves devront répondre à la norme BBC (bâtiment basse consom-mation, soit une consomma-tion en énergie primaire infé-rieure à 50 kWh/m² par an) en 2012. Pour aider les acteurs de la construction – entreprises, architectes, maîtres d’ouvrages – à atteindre cet objectif, la FFB et les principaux partenaires de la construction (1) ont établi un programme de travail. Il se dé-compose en quatre chantiers : repérage et évaluation des tech-niques performantes pour les bâtiments neufs et les bâti-

ments existants ; mise au point et harmonisation des métho-des d’évaluation des perfor-mances des bâtiments et des méthodes d’autocontrôle pour les entreprises ; réécriture de certains DTU pour les rendre compatibles avec les objectifs du Grenelle ; intégration de ces

nouveaux contenus aux réfé-rentiels de formations, initiale et continue, qui viendront compléter les dispositifs de for-mation continue déjà en place (FEEBat). �

(1) Notamment le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB) et l’Agence qualité construction (AQC).

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ISC

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L ’ A C T U A L I T É

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AGENDA

DU 10 AU 12 DÉCEMBRE « Energaïa », Montpellier. Salon international des énergies renouvelables.

15 JANVIER« Les entreprises de Bâtiment et la normalisation », FFB, Paris. Colloque sur les enjeux de la normalisation et l’appropriation des normes par les professionnels.

DU 16 AU 18 JANVIER Salon des économies d’énergie, Vienne. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, éco-construction et développement durable organisé par Via Energies.

DU 21 AU 23 JANVIER« Batimed », Parc Chanot, Marseille. Salon des professionnels du Bâtiment et des TP du Sud.

DU 23 AU 25 JANVIERSalon des économies d’énergie, Albertville. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, éco-construction et développement durable organisé par Via Energies.

DU 30 JANVIER AU 1ER FÉVRIERSalon des économies d’énergie, Ambérieu-en-Bugey. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, éco-construction et développement durable organisé par Via Energies.

1ER FÉVRIER« Habitat et environnement », Le Touquet-Paris-Plage. Salon de l’habitat écologique et des énergies renouvelables.

DU 20 AU 22 FÉVRIER « Aquibat », Bordeaux. Salon des professionnels du Bâtiment et des TP du Sud-Ouest.

DU 25 AU 28 FÉVRIERRendez-vous de référence de la construction durable et de l’énergie propre de 2009, Eurexpo, Lyon. Cette manifestation regroupe quatre salons complémentaires : • le Salon des énergies renouvelables ; • ENEO, le salon des énergies, du confort climatique et de l’eau ; • Bluebat, le salon de la performance du bâtiment et de la construction durable ; • Eurobois, le salon du bois dans la construction, de la machine à bois et des composants.

DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

2009

E n plus des trois métiers de la charpente, de la menui-

serie et des parquets, réunis dans l’Union FFB-CMP, la FFB vient d’accueillir un quatrième métier, la construction bois, avec l’intégration en son sein d’AFCOBOIS-FFB. Cet orga-nisme, qui était à l’origine l’As-sociation française des construc teurs bois, a changé à cette occasion de statut, pour devenir le Syndicat français de la construction bois, désormais associé à la FFB comme syndi-cat de spécialité. Il regroupe

aujourd’hui une centaine d’ad-hérents, parmi lesquels on retrouve les principaux acteurs de la construction bois, actuel-lement en développement en raison des vertus environne-mentales de ce matériau. Ce rapprochement au sein d’un pôle bois permettra aux profes-sionnels des quatre métiers d’avoir une meilleure représen-tativité, de mutualiser des moyens techniques, de créer des synergies entre leurs activi-tés et d’adopter des positions et une communication commu-

LES 24 HEURES DU BÂTIMENT Au plus près de la profession !

Après le franc succès ren-contré par la première

édition des 24 Heures du Bâti-ment en 2006, la seconde édi-tion aura lieu de nouveau au Palais omnisports de Paris-Bercy (POPB), mais cette fois sur deux jours, les 11 et 12 juin 2009. Tout en conservant la même ferveur et le mot d’or-dre « Faire grandir nos bâti-ments », elle aura pour ambi-

tion de réunir 25 000 acteurs du Bâtiment : entrepreneurs, fournisseurs, maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage...La journée du 11 juin sera dédiée à un colloque géant, qui permettra d’aborder les diffé-rents aspects des métiers et du développement durable – poli-tique et stratégie de la FFB, éco-efficacité énergétique, forma-tion, emploi... – en collaboration

avec les Unions et les Syndicats de métiers de la FFB, les parte-naires, ainsi que les décideurs, les experts et les personnalités du BTP. Le 12 juin sera la jour-née « Événement » concernant la politique syndicale, avec l’in-tervention de décideurs politi-ques, d’experts économiques et de personnalités de premier plan du BTP, et portera aussi sur l’artisanat et ses nouveaux marchés. Une occasion de fêter les 50 ans d’action syndicale de la FFB aux côtés des artisans. Ce rendez-vous exceptionnel sera l’occasion de lancer une initiative innovante et ambi-tieuse, le village des bâtisseurs, qui assurera la découverte et la promotion de nos métiers au plus près du grand public grâce à des étapes dans 18 métropo-les françaises pendant trois ans. Une représentation symboli-que de ce village itinérant sera implantée à l’extérieur du POPB. �

nes. Grâce à cette initiative, les adhérents de la FFB qui se lan-cent dans la construction bois pourront également bénéficier des services d’AFCOBOIS-FFB sans payer de cotisation supplé-mentaire. �

La FFB crée un pôle bois construction

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Féderation française du Bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40.AFCOBOIS-FFB (Syndicat français de la construction bois), tél. : 01 40 69 57 23.

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L ’ A C T U A L I T É

B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Qualibat lance une certification « Rénovation énergétique »En complément de la mention qui atteste de la compétence des entreprises en matière d’économies d’énergie dans leur métier, Qualibat lance fin 2008 une certification « Rénovation énergétique ». Dédiée à la maison individuelle et au petit collectif (logements équipés de chauffage individuel), elle s’adresse aux entreprises aptes à une prise en charge globale du chantier de rénovation énergétique : études (réalisées en interne ou sous-traitées), analyse de la performance énergétique de l’existant, préconisation d’un bouquet de travaux avec engagement sur le niveau de performance à atteindre, réalisation en propre d’une partie au moins des travaux, pilotage et coordination de l’ensemble du chantier. La capacité des entreprises certifiées sera régulièrement contrôlée par des audits.Pour en savoir plus : www.qualibat.com

La réglementation énergétique pour bâtiments existants de plus de 1 000 m2

La réglementation thermique pour les bâtiments existants de plus de 1 000 m2 a été fixée par arrêté le 8 août dernier (JO du 08/08/2008). En cas de travaux d’un montant supérieur à 25 % de la valeur des bâtiments, et pour les bâtiments d’habitation, le maître d’ouvrage doit améliorer leur performance en démontrant par calcul que les consommations énergétiques prévisionnelles après les travaux seront inférieures à une consommation dite de référence, et inférieures à une consommation énergétique maximale (fixée selon le type d’énergie et trois grandes zones climatiques). Pour les bâtiments autres que l’habitat, il doit démontrer que les consommations prévisionnelles après travaux seront inférieures à une consommation dite de référence, et inférieures de 30 % à la consommation avant travaux. Le maître d’ouvrage peut aussi être en conformité avec la réglementation en appliquant des solutions techniques agréées.

BÂTIR AVEC L’ENVIRONNEMENT Une charte pour promouvoirla construction durable

A vant même que ne com-mence l’examen de la loi

Grenelle 1 au Parlement, la FFB a pris, en septembre dernier, l’initiative d’afficher haut et clair l’engagement de son réseau en faveur de la construction durable. Parallè-lement à une vaste campagne de communication (voir p. 6), la FFB propose à ses adhérents une charte intitulée « Bâtir avec l’environnement ». Le texte for-malise les principaux engage-ments des professionnels pour rendre les bâtiments « plus per-formants sur les plans énergé-tiques, environnementaux et sanitaires » ; « conseiller les clients » ; « proposer des solu-tions innovantes » ; « être formé et se former à la mise en œuvre des techniques les plus adap-

tées dans le domaine de la construction durable » ; etc. Élément central d’un kit de communication complet, cette charte « Bâtir avec l’environ-nement » s’accompagne de nombreux outils : affiches ; vignettes autocollantes, modè-les de courrier à destination des clients, inventaire des documents techniques dis-ponibles, glossaire des 100 mots de la construction dura-ble, rappel des différents systè-mes d’aides fisca-les et financières, solutions techni-ques par pôle de métier, etc. Côté client, l’existence de cette charte sera un bon moyen de bénéfi-

cier sans attendre de

conseils et des solutions

que la loi ne man-quera pas de rendre

obligatoires au plus vite. �

Les DTU récents et à venir

DTU PUBLIÉS DEPUIS LE 1ER AVRIL 2008

Indice Intitulé Date de publication

NF DTU 58.1 Plafonds suspendus modulaires Prévu en décembre 2008

NF DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments Octobre 2008 – parois et murs

NF DTU 20.13 Cloisons en maçonnerie de petits éléments Octobre 2008

NF DTU 43.4 Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux Octobre 2008 dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité

NF DTU 23.2 Planchers à dalles alvéolées préfabriqués en béton Octobre 2008

NF DTU 23.3 Ossatures en éléments industrialisés en béton Août 2008

NF DTU 33.1 Façades rideaux Mai 2008

NF DTU 43.3 Mise en œuvre de toitures en tôles d’acier nervurées Avril 2008 avec revêtement d’étanchéité

NF DTU 26.1 Travaux d’enduits de mortier Avril 2008

NF DTU 26.2 Chapes et dalles à base de liant hydraulique Avril 2008

De nombreux DTU ont été récemment modifiés pour les adapter aux normes européennes. Le tableau ci-après recense ceux publiés depuis le 1er avril 2008.

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6 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

À la suite d’une initiative des professionnels du groupe

Performance énergétique de la FFB, et avec le soutien de l’Ademe, cinq guides sur la réglementation thermique des bâtiments neufs ont été publiés en septembre dernier. À travers les cinq thèmes trai-tés – parois opaques, parois vitrées, équipements techni-ques, construction bois et construction métallique –, l’objectif est d’apporter une information précise aux entre-prises des différents corps

d’état concernés, sur les solu-tions techniques réglementai-res et le traitement des points singuliers. �

Travaux à proximité des réseaux : la régle-mentation remise à platSuite aux difficultés rencontrées dans l’application du décret de 1991 et à la série d’accidents récents, les pouvoirs publics se sont engagés dans une remise à plat de la réglementation concernant les travaux à proximité des réseaux enterrés et aériens. Ils réfléchissent à une meilleure répartition des rôles et des responsabilités entre les concessionnaires exploitants des réseaux, les maîtres d’ouvrage et les entreprises, pour définir un cadre technique et juridique qui permette une meilleure prévention des risques. Un grand nombre de métiers du Bâtiment – entreprises générales, maçons, plombiers, CMistes, démolisseurs, électriciens, etc. – et des TP est aujourd’hui concerné par cette question lors de la déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT). Un décret, plusieurs arrêtés, ainsi qu’une norme sont attendus sur cette question vers fin 2009-début 2010.

Détecteurs de mono-xyde de carbone : une loi pourrait voir le jourUne proposition de loi visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone dans tous les lieux d’habitation a été déposée au Sénat au mois d’avril dernier. Ce gaz incolore, inodore mais mortel – dont les émanations proviennent d’appareils de chauffage mal réglés (chaudière, chauffe-eau, poêle, insert de cheminée) et fonctionnant au bois, fioul, gaz ou charbon – est responsable chaque année en France de 6 000 intoxications et 300 décès. La proposition de loi prévoit de rendre obligatoire l’installation de détecteurs- avertisseurs dans tous les logements comportant des appareils ou des dispositifs de chauffage susceptibles d’en émettre. Du même type que les détecteurs de fumée, d’un coût modeste et fonctionnant à piles, ces appareils mesurent en permanence la concentration de CO dans l’air et déclenchent une alarme au-delà d’un certain taux de concentration.

POUR EN SAVOIR PLUS

Guides disponibles auprès de la FFB de votre département.

Construire sur sols argileux

Pour aider les maîtres d’ouvrage dans l’appro-

che d’une construction nou-velle, une plaquette « Séche-resse et construction sur sols argileux : réduire les domma-ges par la prévention » sera dis-ponible début 2009. Édité par le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement

durable et de l’Aménagement du territoire (Meeddat), ce document synthétique de qua-tre pages exposera la marche à suivre (missions géotechni-ques, dispositions constructi-ves, dispositions relatives à la viabilité et à l’environnement), pour prévenir la sinistralité liée à la construction sur sols argi-

leux, et dressera une liste des outils de prévention, comme la carte départementale d’aléas et le plan de prévention des ris-ques (PPR), à consulter impé-rativement avant le dépôt du permis de construire. �

Cinq guides pour tout savoir sur la RT 2005

E n octobre dernier, les pro-fessionnels du Bâtiment –

hommes et femmes, dirigeants et compagnons – sont reve-nus via les principaux médias (télévision, radio et Internet) témoigner de leur passion pour le métier. Pour cette seconde vague de la campagne de communication « Le bâtiment, 1 200 000 passionnés », lancée par la FFB au début 2008, ils ont aussi manifesté l’engage-

ment de la profession en faveur de la construction durable – un an tout juste après la tenue du Grenelle de l’environnement. Cinq nouveaux spots radio ont ainsi mis en vedette les solu-tions des professionnels du bâtiment en matière de réduc-tion des consommations éner-gétiques, d’utilisation des éner-gies renouvelables, d’économie des matériaux, etc., faisant écho à la charte « Bâtir avec l’envi-

ronnement » proposée, par ailleurs, par la FFB à ses adhé-rents (voir p. 4 et 16). Complétant les messages dif-fusés sur Skyrock, NRJ et Chérie FM, cette nouvelle série de spots a notamment fait l’ob-jet d’une diffusion ciblée sur RTL, la radio la plus écoutée de l’Hexagone, afin de lui assurer la plus large audience. �

COMMUNICATION 1 200 000 passionnés s’engagent

L ’ A C T U A L I T É

POUR EN SAVOIR PLUS

www.argiles.fr

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L ’ A C T U A L I T É

B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

L’essentiel des NF DTU consultable sur le chantierLa collection des Calepins de chantier s’étoffe de quatre nouveaux titres (1) : Ouvrages en béton (paru en novembre dernier), Enduits traditionnels à base de mortier, Dallages en béton, Assainissement individuel (parution prévue fin décembre 2008). Ces ouvrages regroupent, de manière synthétique, les cas les plus courants qui sont traités dans les normes NF DTU. Conçus à l’initiative de la FFB, ils sont innovants dans leur forme : des pages en papier très épais et imputrescible, d’un format idéal pour que les compagnons les glissent dans une poche et consultent les grandes lignes des normes aussi bien sur le chantier qu’ à l’atelier.(1) Les thèmes suivants sont également disponibles : Revêtements de sol scellés, Fumisterie, Toitures-terrasses, Couver-tures en tuile, Revêtements de sol sou-ples PVC, Planchers et parquets en bois, Ouvrages en plaques de plâtre, Revê-tements de sol souples textiles, Revête-ments de sol PVC, Planchers chauffants à eau chaude et Réfection des façades par revêtements souples d’imperméa-bilité à base de polymères. Pour en savoir plus : Contactez la FFB de votre département.

Sécurité Incendie : rectificatifContrairement à ce que nous annoncions dans un précédent numéro (Bâtimétiers n°12, p. 6), le comité d’étude et de classification des matériaux par rapport aux dangers d’incendie (CECMI) n’a pas, à ce jour, assoupli la réglementation sur l’utilisation du bois dans les établissements recevant du public (ERP). Une proposition de la FFB-CMP (Union charpente, menuiserie, parquets) est en cours d’examen, elle vise à généraliser l’utilisation du bois en aménagement intérieur.Pour en savoir plus : www.gimssi.fr

Rendre les balcons accessibles

Pour répondre à la nouvelle réglementation accessibi-

lité – qui, pour tout permis de construire déposé à compter du 1er janvier 2008, impose des balcons et des terrasses acces-sibles depuis la chambre ou le salon –, les maîtres d’œuvre et entreprises du bâtiment peu-vent désormais s’inspirer des

schémas de principe réalisés par le CSTB pour le compte du ministère en charge du Logement. Ces schémas, qui restent au niveau du principe, ont pour but de nourrir la réflexion des constructeurs et devraient être complétés par des carnets de détail d’ici à la fin 2009. �

POUR EN SAVOIR PLUS

- Document consultable sur http://www.logement.gouv.fr, les publications, thème « accessibilité »

- Fiche technique Balcons, terrasses, loggias, (Bâtimétiers n° 11, juin 2008, p. 19).

- Les entreprises sont invitées à faire part des difficultés ren-contrées et de leur expérience à la FFB de leur département.

Lutte contre les termites

Pour tout projet de construc-tion, situé dans un dépar-

tement ayant fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’infestation

par les termites (départements en rouge sur la carte ci-dessus) et dont le permis de construire est postérieur au 1er novembre

2006, il est obligatoire de mettre en œuvre des bois de structure résistant aux termites et autres insectes xylophages. Depuis le 1er novembre 2007, cette obliga-tion est complétée par la mise en place d’un dispositif antiter-mites à l’interface sol-bâti : bar-rière physique, barrière physico-chimique ou dispositif de construction contrôlable. La plus grande attention doit être portée sur le choix du dispositif retenu, cela tant au niveau de son efficacité termicide, que de son innocuité pour les compa-gnons assurant sa mise en œuvre, ou encore de sa compa-tibilité avec les produits ou pro-cédés dans lesquels il est inséré. Une chose est sûre : tout traite-ment termicide par épandage du sol n’est plus autorisé. �

ZONES AYANT FAIT L’OBJET D’UN ARRÊTÉ PRÉFECTORAL D’INFESTATION

L’AQC étoffe ses Mémos Chantiers® les règles de l’art, sur des thè-mes ayant été repérés par l’AQC comme facteurs de sinistralité. Le dernier fascicule paru à l’automne s’intitule « Canalisations en matériaux de synthèse semi-rigides ». Deux nouveaux sortiront pro-chainement : Principes de pré-vention parasismique en mai-

Publiés par l’Agence qualité construction, les Mémos

Chantiers® sont des fascicules de poche dépliables en accor-déon d’une dizaine de pages, destinés aux professionnels du chantier. À l’aide de schémas techniques, ils indiquent les points essentiels à respecter pour réaliser les travaux dans

son individuelle et Isolation thermique par l’extérieur. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Les Mémos Chantiers® sont disponibles auprès de la FFB de votre département. L’ensem-ble de la collection est consulta-ble et téléchargeable sur www.qualiteconstruction.com

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Quel est l’enjeu du projet

de règlement européen

sur les produits de

construction, sur lequel

travaille le service que

vous dirigez au sein de

la Commission européenne ?

Par rapport à l’actuelle directive « Produits de construction », il est apparu nécessaire de clarifier la notion de marquage CE et de simplifier les procédures d’attri-bution correspondantes. Beau-coup de malentendus subsistent sur le marquage CE. Rappelons que sa fonction ini-tiale est de faciliter la libre cir-culation des produits au sein de l’Union européenne. Pour que cet objectif puisse se concrétiser, il faut être en mesure de renseigner les utilisateurs – les entreprises de construction en l’occurrence – sur les performances effectives de ces produits. La réforme en cours met l’accent sur cette dimension d’information. Nous pensons d’abord à l’utilisateur du pro-duit : l’objectif est de lui garantir la fiabilité de l’information asso-ciée au marquage CE. Nous som-

Près de vingt ans après l’adoption de la directive « Produits de construction », la Commission européenne vient d’approuver une proposition de révision. L’artisan de cette réforme revient sur son principal objectif : renforcer le marquage CE dans son rôle d’outil d’information sur la performance des produits.

MARQUAGE CE GARANTIR LA FIABILITÉ DE

L’INFORMATION SUR LES PRODUITS DE CONSTRUCTION

ENTRETIEN AVEC VICENTE LEOZ ARGÜELLES, CHEF DE L’UNITÉ CONSTRUCTION DE LA COMMISSION EUROPÉENNE

mes en train, en quelque sorte, de développer un langage commun, accessible dans les mêmes termes à tous les acteurs de l’Union, et fondé sur les mêmes procédu-res aboutissant à la délivrance du marquage CE. Le socle de ce lan-gage commun, sur lequel s’ap-puie le marquage CE, ce sont les normes européennes harmoni-sées – d’où l’importance du tra-vail accompli par les profession-nels de la construction au sein des organismes de normalisation européens. Plus les normes sont fiables, plus le marquage CE, qui atteste que l’information sur le produit a été obtenue en confor-mité avec ces normes, gagnera en fiabilité. Le choix d’élaborer un règlement européen va aussi dans le sens de ce langage commun. Car à la dif-férence d’une directive, qui doit être transposée dans la législation de chaque État membre, avec les risques d’interprétations diver-gentes que cela comporte, un règlement est applicable directe-ment et s’impose à tous dans les mêmes termes.

En quoi le règlement européen

va-t-il simplifier les procédures

par rapport à la réglementation

actuelle ?

La simplification concernera en particulier les essais que doi-vent effectuer les fabricants dans le cadre du marquage CE, pour attester la conformité de leurs pro-duits aux normes. Le règlement prévoit, par exemple, une procé-dure de déclaration sans essais lorsqu’un produit aura déjà fait par ailleurs l’objet d’essais ou de déclarations spécifiques (feu, subs-tances dangereuses…). Autre sim-plification : les industriels pour-ront réaliser des essais conjoints ou se mettre d’accord les résultats d’essais effectués antérieurement sur un produit similaire. Nous allons clarifier aussi la pro-cédure de l’agrément technique européen, qui va changer de nom pour s’appeler « évaluation tech-nique européenne ». Cette procé-dure concerne les produits pour lesquels il n’existe pas encore de norme harmonisée. Le rôle des actuels organismes d’agrément sera recentré vers un rôle d’éva-

luation : on leur demandera de dire quelles sont les performances d’un produit, pas nécessairement de dire s’il peut être utilisé.

On a parlé par ailleurs

d’une procédure simplifiée

pour les petites entreprises…

Effectivement. C’était une demande forte des petits fabri-cants, qui font valoir qu’on ne peut pas exiger d’eux les mêmes moyens que ceux des industriels qui produisent en grande série. Dans le cadre de cette procédure simplifiée, les petites entreprises devront simplement démontrer à quelle réglementation natio-nale leur produit est conforme, afin de s’assurer qu’il respecte les exigences du marché sur lequel il sera écoulé. Elles pourront aussi faire réaliser les essais prévus dans la norme sans nécessairement passer par les organismes noti-fiés par les autorités, par exem-ple en créant des laboratoires avec d’autres entreprises. Dans certains cas, néanmoins, ces essais devront obligatoirement être vérifiés par un organisme notifié. Rappelons qu’au final, le client utilisateur sera libre de son choix : il pourra consi-dérer qu’un marquage simplifié ne le renseigne pas suffisamment sur la performance d’un produit, ce qui incitera le fabricant à opter pour un marquage « complet », mieux adapté aux exigences du marché.

G R A N D T É M O I N

B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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Qu’en est-il de l’artisan

qui, par exemple, fabrique

et installe ses fenêtres ?

Il ne sera pas plus concerné qu’aujourd’hui par le marquage CE, car il ne met pas son produit sur le marché. S’il faut expliciter davantage ce point dans les textes, nous le ferons.

La profession s’interroge aussi

sur l’information associée au

marquage CE, qui pourrait n’être

disponible que sur Internet ?

Nous serons très vigilants sur ce point, car nous voulons être sûrs que l’utilisateur disposera de toutes les garanties nécessaires de fiabilité de l’information sur le produit. Or, un document papier, ou encore un fax ou un courrier électroni-que, a une dimension de « pièce à conviction » que n’a pas nécessai-rement une information en ligne. Il faut créer les conditions pour que l’information en ligne garan-

DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

© V. LELOUP

Rappelons que la fonction

initiale du marquage CE est de faciliter

la libre circulation

des produits au sein

de l’Union européenne.

Ancien professeur d’économie industrielle et directeur des études économiques au sein du gouvernement basque, Vicente Leoz Argüelles a rejoint la Commission européenne en 1987. Il y a dirigé plusieurs unités, dont celle en charge de la construction – secteur dont il est devenu un éminent spécialiste. En 2006, il s’est vu confier la préparation de la révision de la directive Produits de construction. La proposition de règlement européen (amené à remplacer l’actuelle directive) élaborée par ses équipes a été adoptée en mai 2008 par la Commission, première étape d’un processus de plusieurs années. Vicente Leoz Argüelles dirige aujourd’hui l’unité Construction, Équipements à pression et Métrologie au sein de la DG Entreprises et Industrie de la Commission européenne.

tisse au moins la même dimens-sion. Nous travaillons sur le sujet, mais soyez assurés que nous irons dans le sens de la meilleure protec-tion de l’utilisateur.

Ne faut-il pas clarifier le rôle

respectif du marquage CE

et des marques de qualité ?

L’existence de marques de qua-lité volontaires, créées par le mar-ché, ne pose pas de problème. En revanche, le fait que certaines marques de qualité soient plus ou moins identifiées aux institu-tions publiques et fonctionnent comme des mécanismes de pro-tection des marchés nationaux – c’est parfois le cas en France avec la marque NF – est contraire à l’esprit et à la lettre du marché unique. C’est donc un sujet sur lequel la Commission va se pen-cher. Il ne faut pas que la mul-tiplication de marques nationa-les joue contre le marquage CE.

L’objectif du futur règlement est au contraire de renforcer sa légi-timité : si le marquage CE dit, par exemple, que tel produit a telle performance thermique, l’utili-sateur peut être sûr que cette per-formance a été contrôlée ; pour-quoi, dès lors, chercher ailleurs d’autres confirmations ?

Quelles sont les prochaines

étapes avant l’entrée en vigueur

du nouveau règlement ?

Le texte est actuellement en cours de discussion au niveau du Conseil et du Parlement euro-péens ; nous espérons qu’il sera adopté avant le printemps 2009. Il faudra ensuite préparer sa mise en œuvre, en laissant le temps aux opérateurs et, en particulier, aux États membres d’intégrer les nou-velles procédures, ce qui prendra environ deux ans. Si tout se passe bien, le nouveau règlement sera opérationnel mi-2011. �

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12 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

Poutres de longue portée, design exigeant, conception parasismique, le lamellé-collé répond à un grand nombre d’exigences techniques, tout en se montrant vertueux sur le plan de l’environnement. Illustration avec le chantier de la piscine sud de Grenoble.

chevée à l’été 2007, la pis-cine sud de Grenoble se caractérise par une struc-

ture composée de poteaux en béton armé et de voiles béton, sur laquelle repose une charpente en forme de disque de 1 600 m2, l’ouvrage ayant été construit en zone sismique clas-sée 1b. Pour répondre à cet ensem-ble de contraintes, la Ville de Gre-noble, maître d’ouvrage du projet, a arbitré en faveur d’une charpente en lamellé-collé et attribué ce lot à l’entreprise Barlet Frères SA, implantée à La Clayette (Saône-et-Loire). Cette entreprise prend en charge ce type de projet dans son ensemble, de la phase d’études à la fabrication du produit, depuis la taille jusqu’au montage de la char-pente. « Le lamellé-collé présente une résistance mécanique élevée et un rapport poids performances mécaniques très intéressant, com-mente Éric Sauvignet, directeur technique de Barlet Frères, qui a

d’affiner harmonieusement l’ex-trémité des poutres, ajoute Éric Sauvignet. Pour conserver une résistance mécanique identique, il était prévu dans l’appel d’offres d’encastrer des profils métalliques en bout des poutres, mais nous avons finalement proposé de les épaissir localement par l’adjonc-tion de deux moises de même forme collées en atelier. Cette solu-tion tout en bois s’est finalement révélée plus fiable et plus esthéti-que. » De même, le matériau s’est facilement prêté au cintrage de la poutre, réalisée en plusieurs sec-tions, qui ceinture l’ensemble de la toiture.

RÉPONDRE AUX RÈGLES

PARASISMIQUES

Afin que l’ouvrage soit conforme aux règles parasismiques PS92, les architectes ont conçu un bâti-ment construit en quatre blocs de maçonnerie indépendants, réunis

par des joints de fractionnement. Pour que l’ensemble puisse jouer librement en cas de séisme, la char-pente a été réalisée en deux par-ties, réunies par un joint de dilata-tion en toiture, et posée en tête des poteaux béton sur des appuis glis-sants multidirectionnels. « Ce chan-tier montre que le lamellé-collé est non seulement compatible avec les constructions situées en zone sis-mique, mais de plus bien adapté en raison de sa masse, commente Éric Sauvignet. En effet, en cas de vibra-tion, plus la masse de la toiture est faible, et moins on sollicite les fon-dations. » Dernière étape du chan-tier, le levage d’une telle charpente – sous-traité à l’entreprise Sacet, située à Marsannay en Côte-d’Or – comporte aussi sa technicité : sou-levées par une grue de 200 tonnes, les poutres de grande portée ont dû être stabilisées horizontalement par des butons de bois retenus par des câbles pour être mises en place.D’une résistance mécanique supé-rieure à celle du bois massif, le lamellé-collé est encadré par la norme NF EN 14080, qui spécifie les critères à satisfaire par le fabri-cant, et bénéficie d’un marquage CE correspondant à un ensem-ble de performances minimales. Il s’agit là d’outils précieux qui permettent aux bureaux d’étu-des d’optimiser le dimensionne-ment des ouvrages et charpentes, et donc leur coût. Sur le plan envi-ronnemental, la Fiche de déclara-tion environnementale et sanitaire (FDES) du lamellé-collé révèle un bilan flatteur qui le rend compa-tible avec les critères des chan-tiers HQE (haute qualité envi-ronnementale), de plus en plus demandés par les donneurs d’or-dre publics. �

LAMELLÉ-COLLÉL’allié des chantiers contraignants

A

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération Française du Bâtiment Charpente, Menuiserie, Parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.ucmp.org

piloté le projet. Ces propriétés ont permis la fabrication de cette char-pente de grandes dimensions, tout en limitant son poids, grâce à des poutres de grande portée. La char-pente de la piscine sud de Greno-ble en comporte huit, dont la plus longue mesure 41,80 m pour une portée libre de 38,80 m. » Pour limiter leur hauteur et optimi-ser l’espace intérieur de l’édifice, les poutres ont été sous-tendues de tirants métalliques qui accrois-sent la résistance mécanique de la charpente. Le bureau d’études de Barlet Frè-res a dû résoudre une autre dif-ficulté, liée au souhait de l’archi-tecte de créer une toiture fine en débord, pour garantir la légèreté de l’ensemble de l’ouvrage, ce qui impliquait de réduire forte-ment la hauteur des poutres aux appuis. « Le lamellé-collé se prête facilement à la réalisation de for-mes courbes, ce qui nous a permis

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14 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

MATÉRIAUX NATURELS REDÉCOUVRIR LA PIERREEn raison de ses propriétés mécaniques et thermiques mais aussi de son très bon bilan environnemental, la pierre doit retrouver toute sa place dans le bâtiment. C’est la mission que s’est fixée le Centre technique de matériaux naturels de construction.

a construction en pierre occupe une position paradoxale : après avoir

démontré sa pérennité, avec les monuments les plus anciens de l’Antiquité ou les édifices du Moyen-Âge, la voici aujourd’hui réduite à la confidentialité. Maté-riau majoritaire dans la construc-tion jusque dans les années 1945, la pierre a par la suite perdu du ter-rain, mise en concurrence avec de nouveaux matériaux plus propices au développement de techniques industrielles. La désertification des campagnes, et donc des bassins de production, a accentué ce mou-

Lvement, tandis que les impératifs de construction d’urgence après-guerre ont accéléré son recul. De fait, la construction en pierre se caractérise par une organisation et des règles de l’art exigeantes : l’approvisionnement du chantier est précédé d’une phase d’étude, de façonnage et de mise en œuvre appelée « calepinage », nécessitant du personnel hautement qualifié. « Une construction en pierre relève toujours du sur mesure, le travail du maçon ne tolère pas l’approxi-mation, explique Didier Merzeau, entrepreneur en maçonnerie tra-ditionnelle à Coulombiers, dans la

Vienne. En effet, le mur réalisé sert aussi de parement, il n’est pas pos-sible de corriger ultérieurement les défauts visuels avec un enduit ou tout autre type de finition. » Au fil des années, la pierre a acquis auprès du public, à tort, une image de produit cher, compliqué à uti-liser, qui a abouti à sa marginali-sation : la construction en pierre massive concerne aujourd’hui moins de 1 % des maisons indivi-duelles neuves. Elle est en revan-che plus couramment adoptée pour restaurer les édifices anciens, aménager des abords ou habiller des façades : « Nous réalisons

beaucoup de parements avec des moellons ou des pierres de taille, pour habiller des murs porteurs en parpaings, briques ou béton cellulaire, ajoute Didier Merzeau. Cela donne un aspect traditionnel aux maisons neuves et prouve que la pierre reste prestigieuse. »

DES PERFORMANCES

AUJOURD’HUI DIFFICILES

À JUSTIFIER

L’emploi de la pierre est courant en restauration, car il se fonde sur l’expérience : il suffit au maçon de refaire à l’identique ce qui existait et a tenu bon pendant des siècles. Mais la question se complique quand il s’agit de bâtir du neuf : « Le problème est qu’il n’existe aujourd’hui aucun outil de calcul et de dimensionnement des bâti-ments en pierre, déplore Armel Le Compagnon, entrepreneur en gros œuvre et taille de pierre, au Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Par conséquent, les maîtres d’ouvrage ne veulent pas prendre la respon-sabilité de construire en pierre un bâtiment qui ne peut pas

1 2© ROCAMAT © REVUE PIERRE ACTUAL

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

15 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

de contourner cette difficulté. Le même problème se pose quand on parle performances thermiques : « Au moment où il faut construire en respectant la RT 2005 et bientôt une réglementation encore plus ambitieuse prévue à l’horizon 2012, il n’existe aucun outil de jus-tification des performances ther-miques de la pierre, argumente Didier Merzeau. Logiquement, les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’études préfèrent se tourner vers d’autres matériaux, dont les per-formances peuvent être évaluées de façon claire et précise. » Cepen-dant, la filière de la pierre a décidé de remédier à cette situation, avec la création, voici deux ans, du Cen-tre technique de matériaux natu-rels de construction (CTMNC – voir encadré).

REVENIR SUR

DES IDÉES REÇUES

Contrairement aux idées reçues, la pierre n’est pas plus chère qu’un autre matériau de construction et se révèle adaptée aux défis de notre époque : « La pierre est très per-

formante sur le plan thermique dans le cadre du mur double, une technique courante en Europe du Nord, qui consiste à isoler le mur par l’extérieur avec un isolant puis une couche de pierre maçonnée », précise Armel Le Compagnon. Mais ce qui est vrai de la façade en pierre peut aussi l’être de la pierre massive utilisée en structure. La pierre est un matériau à inertie thermique, qui a une capacité à absorber puis à restituer la cha-leur et le froid avec un amortisse-ment et un déphasage (décalage dans le temps) des variations de la température extérieure et inté-rieure. À condition de bien traiter les ponts thermiques et de doubler la pierre d’un isolant adapté, ses qualités permettent de construire en respectant les exigences ther-miques, tout en apportant un confort exceptionnel. Sur le plan de la structure des bâtiments, il faut ajouter que les poteaux ou poutres précontraints ou postcon-traints en pierre leur donnent une

résistance supplémentaire, qualité dont l’architecture contemporaine devrait tirer parti. Matériau naturel par excellence, abondant, la pierre offre aux bâtis-seurs un grand nombre de possi-bilités, encore largement sous-ex-ploitées. Son utilisation, qui génère de faibles impacts environnemen-taux et sa capacité de réemploi, qui en fait un matériau durable, devraient contribuer à son retour au premier plan parmi les maté-riaux de construction, à condition de la doter d’outils d’évaluation et de mise en œuvre modernes. �

être conçu par un bureau d’étu-des, ni validé par un bureau de contrôle. » L’entrée en vigueur de l’Eurocode 6, qui encadre l’utilisa-tion de la pierre dans la construc-tion, ne règle rien au problème, car cette nouvelle norme européenne impose à la pierre des coefficients qui se traduisent par des épaisseurs de murs pénalisantes sur le plan économique. Le choix d’un mar-quage CE de niveau 2 appliqué à la pierre – auquel sont soumis la plu-part des autres matériaux – ainsi qu’un contrôle qualité renforcé sur le chantier devraient permettre

1 ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA SARTHE, LE MANS. Les façades, revêtues d’un parement de pierres de Bourgogne agrafées, comprennent de fausses meurtrières de granit noir poli et de pierre grise.

2 SIÈGE DE LA BANQUE POPULAIRE DE L’OUEST, BORDEAUX. Façade en pierre mince attachée en pose traditionnelle.

3 CAVE RESTAURÉE en pierre de taille et moellons.

4 EXTENSION NEUVE réalisée en pierre.

4

3

JUSTIFIER ET PROMOUVOIR LES PERFORMANCES DE LA PIERRE

« La mission du CTMNC est double : mettre au point les outils

qui permettront de justifier techniquement les performances de

la pierre, d’une part, et, d’autre part, promouvoir la construction en

pierre auprès des décideurs de la construction, maîtres d’œuvre et

maîtres d’ouvrage », explique Didier Pallix, directeur du département

Pierres naturelles du centre technique. Par une information

objective, ces outils doivent permettre d’ouvrir de nouveaux marchés

à la pierre, en allant vers des formats plus grands, et de lui redonner

toute sa place dans le Bâtiment.

Dès sa création, le CTMNC s’est attelé à la réalisation d’un outil

de calcul et de dimensionnement des ouvrages en pierre, et

d’un outil de calcul de ses performances thermiques. Tous deux

verront prochainement le jour. Des essais, actuellement menés

avec le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB),

permettront aussi de déterminer ses performances antisismiques.

Ils déboucheront notamment sur l’édition d’un guide qui viendra

compléter le DTU 55.2 sur les revêtements en pierres attachées, qui

reste muet sur la question de la sismicité.

Outre le suivi d’un grand nombre de normes applicables à la pierre

et l’analyse de son cycle de vie, qui doit nourrir des fiches de

déclaration environnementales et sanitaires (FDES), le CTMNC

travaille sur un guide du marquage CE de la pierre, des programmes

de formation à la maçonnerie en pierre, ainsi qu’à l’élaboration

d’une « lithothèque ». Objectif : mieux connaître les pierres françaises,

leurs caractéristiques, et donc optimiser leur utilisation dans

la construction.

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POUR EN SAVOIR PLUS

• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• CTMNC (Centre technique de matériaux naturels de construction), tél. 01 44 37 07 10 - www.ctmnc.fr

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16 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

F I C H E A C C E S S I B I L I T É

Les rampes d’accès en ERP

La réglementation accessibilité expose des principes précis concernant notamment la largeur, l’inclinaison de la pente, le guidage, la protection ou encore le revêtement des sols. Le choix et l’aménagement du cheminement accessible doivent faciliter la continuité du déplacement entre l’extérieur et l’intérieur. Lorsque le cheminement courant se fait par un plan incliné, il doit offrir des caractéristiques minimales. Le revêtement doit présenter un contraste visuel et tactile par rapport à son environnement. À défaut, il doit comporter sur toute sa longueur un repère continu, tactile pour le guidage à l’aide

d’une canne d’aveugle, et visuellement contrasté par rapport à son environnement, pour faciliter le guidage des personnes malvoyantes.Les caractéristiques réglementaires applicables sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59FFB-Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00FFB-CMP (Charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40

TEXTE DE RÉFÉRENCE

• Arrêté du 1er août 2006 Établisse-ment recevant du public (J.O. du 18 mai 2006), art. 2 - Dispositions relatives aux cheminements exté-rieurs, modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire d’application 2007-053 (B.O.).

• Arrêté du 22 mars 2007, modifié par l’arrêté du 3 décembre 2007 : attestation de vérification de l’ac-cessibilité aux personnes handica-pées – construction d’un bâtiment d’habitation collectif soumis à per-mis de construire.

• Arrêté du 11 septembre 2007 sur la conformité d’un dossier de tra-vaux d’un ERP.

• NF DTU 20.1 : ouvrages en maçon-nerie de petits éléments – parois et murs.

• NF DTU 21 : exécution des travaux en béton.

• NF P01-012 : dimensions des gar-de-corps, règles de sécurité rela-tives aux garde-corps et rampes d’escalier.

EXEMPLE DE SUCCESSIONS DE PLANS INCLINÉS, ENTRECOUPÉS DE PALIERS DE REPOS

Bordure chasse-roue.

Schéma extrait du guide réglementaire « Concevoir des espaces accessibles à tous » © CSTB, octobre 2007.

Largeur minimale

Pente

Devers

Palier

Ressaut

Guidage

Protection

Sols

ERP NEUF ERP EXISTANT RÈGLES DU NEUF, AVEC ATTÉNUATIONS:

1,40 m

• à 5 % (4 % recommandé)• Sur longueur 2 m : jusqu’à 8 % • Sur longueur 50 cm : jusqu’à 10 %

• 2 %

• 1,40 x 1,20 m, horizontal et sans obstacle• Si pente 4 % : 1 palier tous les 10 m • 1 à chaque changement de direction• 1 en haut et 1 en bas de chaque pente

• 2 cm (ressauts type « pas d’âne » successifs interdits)

• Si pente 4 % : 1 main courante recommandée au moins d’un côté (et 1 main courante à une hauteur intermédiaire)

• Signalisation adaptée en chaque point du cheminement

• 1 élément de protection pour une hauteur de chute 0,40 m, lorsque le cheminement est bordé à une distance inférieure à 0,90 m par la rupture de niveau

• 1 garde-corps préhensible pour une hauteur de chute 1 m (selon NF P 01-012)

• Prévoir une bordure chasse-roue à chaque rupture de niveau

• Non meuble, non glissant, non réfléchissant et sans obstacle à la roue

• Pas de trous et fentes supérieurs à 2 cm (largeur ou diamètre)

1,20 m

• à 6 %• Sur longueur 2 m : jusqu’à 10 % • Sur longueur 50 cm : jusqu’à 12 %

• 3 %

• Si pente 5% : 1 palier tous les 10 m

• Tolérance : ressauts successifs distants d’une largeur minimale de 2,50 m et séparés par des paliers de repos

CHEMINEMENT

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18 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

Conception de l’ouvrage, formulation du béton, coffrage, mise en œuvre, décoffrage... La prise en compte de tous ces éléments donnera un béton impeccable, utilisable en parement.

epuis quelques années, « l’esthétique béton » favorise l’utilisation de ce

matériau en parement – « une sur-face de béton destinée à être vue après l’achèvement des ouvrages ». Ce qui donne toutes ses lettres de noblesse au béton, mais oblige les entrepreneurs à optimiser sa qualité visuelle. Ils doivent pour cela respecter les prescriptions de deux textes de référence, le NF DTU 21 « Exécution des ouvrages en béton », complété par le Fasci-cule de documentation P 18-503 « Surfaces et parements de béton ». Le NF DTU 21 distingue quatre qualités de parements en béton, en fonction de la planéité d’ensemble rapportée à la règle de 2 m et de la planéité locale rapportée à un réglet de 20 cm : élémentaire (pas de spécification de planéité parti-culière), ordinaire (15 mm sous la règle de 2 m et 6 mm sous le réglet de 20 cm), courant (7 mm et 2 mm) et soigné (5 mm et 2 mm), cette dernière qualité étant la plus adaptée aux parements en béton. Quant aux aspects de surface, ils sont définis au moyen de trois cri-tères – planéité, texture, teinte – dans le Fascicule de documenta-tion P 18-503. UNE ALLIANCE

DE COMPÉTENCES

Un parement en béton de qualité ne peut être obtenu que si cha-que partenaire est associé au pro-jet, et par l’utilisation de matériels et de matériaux de qualité, qui ne correspondent pas toujours à l’offre du moins-disant. Chargé du calcul de l’ouvrage, le bureau d’études devra savoir aller au-delà des règles du BAEL (béton armé

bétons autoplaçants (BAP), qui sont très fluides, homogènes, sta-bles et mis en œuvre facilement sans vibration, par le seul effet gravitaire. Leur consistance est particulièrement adaptée pour les ouvertures nombreuses et les modénatures complexes. �

PAREMENTS EN BÉTON Un savoir-faire collégial

D

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

aux états limites), qui ne sont plus adaptées aux exigences du béton de parement, et augmen-ter parfois le nombre d’arma-tures, afin de mieux maîtriser le risque de fissuration. Le fournis-seur de béton devra être choisi en fonction de sa capacité à propo-ser à l’entreprise des bétons spé-cialement conçus pour les pare-ments, qui limitent notamment le bullage. Enfin, l’entreprise doit utiliser un coffrage compor-tant des peaux coffrantes neuves ou en parfait état, qui n’ont pas été stockées contre le sol, et qui seront au besoin nettoyées avec un agent d’entretien adapté. Ces peaux devront être enduites d’un agent de démoulage, réparti de manière uniforme et intégrant plus ou moins d’additif pour prévenir les problèmes d’accro-chage, de farinage ou de pare-ment brûlé qui pourraient appa-

raître au moment du démoulage. Seul un positionnement rigou-reux des coffrages – alignement, serrage des tiges, étanchéité entre les éléments de coffrage, mise en place des écarteurs – garantira un parement uniforme.Le coulage et la vibration doivent être réalisés conformément au NF DTU 21, sans que l’aiguille à vibrer touche les peaux coffrantes. Le béton utilisé doit être conforme à la norme NF EN 206, qui exclut désormais l’ajout d’eau, car elle nuit à la résistance du béton et à sa qualité esthétique. Mais il est fortement conseillé d’utiliser des bétons spécialement conçus pour les parements, généralement des

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« DU BON MATÉRIEL ET DES MAÇONS CONSCIENCIEUX »Jean-François Bertin, entrepreneur de gros œuvre à Carpiquet (14).

Quel regard portez-vous sur le parement en béton ?

Après s’être beaucoup développé, en raison des

tendances architecturales et grâce à des formulations innovantes du

béton, il pourrait être victime de deux restrictions : l’extension des

zones sismiques, qui remet en cause la réalisation de voiles d’un

seul tenant en façade accompagnés de planchers suspendus, et la

réglementation thermique qui va favoriser l’isolation par l’extérieur,

laquelle masquera le béton.

Quels sont les points essentiels pour obtenir un beau béton ?

Il faut un bon partenaire bétonnier, de l’excellent matériel (coffrages,

mannequins bien fabriqués par un menuisier) et je dirais surtout

des maçons bien formés, qui effectuent chaque opération avec

soin. Il faut aussi prévenir la fissuration – un phénomène naturel lié

au matériau – grâce à des armatures supplémentaires à certains

endroits et à la mise en place de modénatures dans les coffrages qui

provoquent une fissuration évidente en la canalisant, horizontalement

au niveau des planchers, et verticalement au droit des ouvertures.

Un beau béton a-t-il un coût supplémentaire ?

Un béton autoplaçant, parfois renforcé en armatures, se contentera

d’une lasure en finition, tandis qu’un béton ordinaire sera moins

cher en soi, mais il faudra ensuite réaliser un enduit plus onéreux.

On peut donc remplacer avec profit un béton ordinaire avec enduit,

souvent quelconque, par un béton autoplaçant lasuré, à la très belle

esthétique.

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19 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

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20 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

PRÉFABRICATION L’avenir de la maison à ossature bois

L e marché de la maison à ossa-ture bois est en pleine expan-

sion : il a doublé entre 2 000 et 2005, passant de 5 000 à 10 000 logements construits, atteignant même environ 15 000 logements en 2007. Cet engouement s’ex-plique en grande partie par la bonne image environnementale du bois : ressource renouvelable et abondante, non seulement il consomme peu d’énergie pour sa

La fabrication des éléments de charpente et d’ossature en atelier permet de réduire considérablement le temps de chantier, tout en améliorant la qualité et la sécurité.

production, et n’émet donc pas de gaz à effet de serre, mais il a la pro-priété d’absorber massivement le gaz carbonique pendant la crois-sance de l’arbre, contribuant à lut-ter contre le dérèglement climati-que. Ces éléments laissent augurer un essor important du marché de la maison à ossature bois et une demande en hausse sur le long terme – demande que la filière entière va devoir satisfaire en fai-sant évoluer ses méthodes et en améliorant sa productivité.

RÉDUIRE LE TEMPS

DE CHANTIER

Face à ces nouveaux enjeux, la méthode traditionnelle qui consiste à fabriquer la maison à ossature bois sur le chantier, en réalisant une épure sur le sol, puis en pro-cédant à la taille des différents élé-ments de structure sur place et manuellement, semble aujourd’hui

sation nous permet d’aller très loin dans la préfabrication, ajoute Samuel Gardavaud. Nous réalisons aujourd’hui des panneaux jusqu’à 12 m de longueur, sur lesquels sont intégrés en atelier l’isolation, les parements intérieurs et extérieurs, tous les ouvrants, les volets rou-lants et même les réservations pour l’électricité, les sanitaires, la VMC... Résultat, ce sont des murs com-plets qui arrivent sur le chantier, qui est réduit au minimum. Nos maisons sont hors d’eau et hors d’air en une semaine, zinguerie et pose des tuiles comprises. »

LES AVANTAGES DE

L’INDUSTRIALISATION

Le chef d’entreprise ne voit que des avantages dans la préfabrication, à commencer par la qualité du tra-vail qui est mieux maîtrisée en ate-lier qu’à l’extérieur, et la rationalisa-tion de la production, synonyme de

1 TABLES DE MONTAGE DES MURS À OSSATURE BOIS. Ces plans inclinables permettant de retourner les murs pour en traiter les deux faces (bardage extérieur et finition intérieure).

2 PRÉFABRICATION peut rimer avec charpente traditionnelle, avec pannes porteuses et chevrons.

3 LE BUREAU D’ÉTUDES est relié à l’atelier via cette machine à commande numérique, qui permettra de produire la charpente élaborée.

1© P. BICHET © C. CHOSSET

2

dépassée. Constructeur de maisons individuelles à ossature bois à Val-dahon, dans le Doubs, Samuel Gar-davaud en a expérimenté les limi-tes : « Les difficultés de notre métier, ce sont le temps passé sur le chan-tier pour construire, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse -15° C, et la manutention des éléments de structure. Pour le moderniser, il faut avancer au maximum la fabri-cation en atelier, afin de simplifier et de réduire d’autant la phase du chantier, autrement dit passer à la préfabrication. » Aujourd’hui, ses maisons à ossature bois sont fabri-quées au moyen de machines à commandes numériques par FAO (fabrication assistée par ordina-teur), dans un atelier de 8 000 m2. Le bureau d’études se charge de la conception, puis les plans sont transmis directement aux machi-nes qui exécutent la coupe des éléments en bois. « Cette organi-

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

21 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

POUR EN SAVOIR PLUS

AFCOBOIS-FFB (Syndicat des acteurs français de la construction Bois), tél. : 01 40 69 57 23

gains de productivité qui peuvent se révéler précieux sur un marché où la concurrence s’accroît. Préfa-briquer, c’est aussi réduire les per-tes en matériaux, grâce aux logi-ciels d’optimisation de la matière première, et supprimer les embal-lages sur le chantier, deux aspects qui s’inscrivent dans une démar-che de développement durable. Les efforts de manutention sont forte-ment réduits, ainsi que les travaux sur échafaudage sur le chantier, ce qui diminue le risque d’accident du travail : les éléments en bois sont coupés par la machine, déplacés sur des ponts roulants, puis achemi-nés par des camions sur le chantier, où ils seront mis en place à l’aide de grues. Si on ajoute que la péni-bilité et le stress liés au travail en extérieur par tous les temps sont eux aussi atténués, on obtient un ensemble de facteurs qui moder-nisent la construction de maisons à ossature bois. Une seule contrainte est à relever, concernant le trans-port : les éléments préfabriqués doivent être convoyés avec précau-tion et les accès doivent être suffi-samment larges pour qu’ils puis-

sent être livrés sur le terrain à bâtir. La préfabrication a provoqué une mutation du métier de construc-teur de maisons à ossature bois. Le savoir-faire s’est en partie déplacé de la phase de chantier vers la phase de conception en bureau d’études. Devenus polyvalents, les salariés ne taillent plus de char-pente de manière traditionnelle et ont appris l’intégration de pla-ques de plâtre et d’isolants, la zin-guerie, le sanitaire... Une nouvelle approche qui, pour Samuel Gar-davaud, se traduit par un nouveau métier : celui de « constructeur de maisons individuelles industriali-sées ». Pour lui, le mot « industriel » a toute sa noblesse : les machines, en effet, lui permettent à nouveau de réaliser des assemblages tradi-tionnels comme les tenons et mor-taises ou les queues d’aronde, qu’il était devenu inconcevable de réali-ser à la main. �

© P. BICHET

3

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22 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

NOUVELLE CERTIFICATION Le bon enduit sur le bon support

L ongtemps encadrés par le Cahier des prescriptions tech-

niques de juillet-août 1993, les enduits monocouches ont été intégrés au nouveau NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortier », publié en avril 2008. Ce change-ment induit une nouvelle certifica-tion, qui se substitue à la certifica-tion CSTBat (classement MERUC). Le nouveau NF DTU 26.1 distin-gue désormais trois classes de sup-ports, en fonction de la cohésion de surface des éléments de maçon-nerie : Rt3 (cohésion supérieure ou égale à 0,8 MPa(1), soit les supports en béton, blocs de béton, briques et blocs de terre cuite à cohésion élevée) ; Rt2 (cohésion comprise entre 0,6 et 0,8 MPa, soit les sup-ports en briques et blocs de terre cuite à cohésion moyenne) ; Rt1 (cohésion comprise entre 0,4 et 0,6 MPa, soit les supports en blocs de béton de granulats légers et blocs

de béton cellulaire avec masse volu-mique apparente supérieure ou égale à 400 kg/m3). Ces trois clas-ses se substituent aux deux classes A (support de cohésion supérieure ou égale à 0,8 MPa) et B (support de cohésion inférieure à 0,8 MPa).

TROIS CLASSES D’ENDUITS

Pour répondre à ces trois nouvelles classes de supports, la nouvelle cer-tification – elle s’appelle désormais « Certifié CSTB Certified » – garan-tit la compatibilité des enduits avec les différentes classes de supports en maçonneries neuves : les enduits OC1 sont applicables sur tous les supports en maçonnerie Rt1, Rt2 ou Rt3 ; les enduits OC2 sont appli-cables sur les supports en maçon-nerie Rt2 et Rt3 ; les enduits OC3 sont applicables uniquement sur les supports en maçonnerie Rt3. Cette certification reprend les caractéris-tiques des mortiers performan-

POUR EN SAVOIR PLUS

UNEEF-FFB (Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69

ciels définies dans la norme NF EN 998-1 : CS (résistance à la com-pression, CS I à CS IV par ordre croissant de résistance à la com-pression), W (absorption d’eau par capillarité, W0 à W2 par ordre croissant d’imperméabilité), et Re (rétention d’eau). L’intégration des enduits monocouches au nouveau NF DTU 26.1 et la nouvelle cer-tification dont ils font l’objet sont une reconnaissance de ces produits qui représentent aujourd’hui l’es-sentiel des enduits réalisés en tra-vaux neufs. En attestant de la com-patibilité du support et de l’enduit monocouche, la nouvelle certifica-tion sera un facteur d’amélioration de la qualité pour les travaux d’en-duits de mortier. �(1) MPa : mégapascal.

TERMITES Le traitement de l’assise du bâtiment obligatoire

L a réglementation concernant la lutte contre les termites et

autres insectes xylophages vient de franchir un nouveau pas. Depuis novembre 2006, les constructeurs doivent mettre en œuvre des élé-ments et matériaux en bois résis-tants aux insectes à larves xylo-phages, c’est-à-dire le plus souvent traités avec un produit biocide. Depuis le 1er novembre 2007, en application de l’arrêté du 27 juin 2006, ces dispositions ont été com-plétées par des mesures concer-nant l’interface entre le sol et le bâti, non seulement pour les projets de construction, mais aussi pour les travaux d’aménagement ou de construction ne faisant pas l’objet de permis de construire. Les maî-tres d’œuvre ont désormais obli-

POUR EN SAVOIR PLUS

www.termite.com.fr

gation de mettre en place au niveau de l’assise du bâtiment l’un des dis-positifs suivants : soit une barrière physique, c’est-à-dire constituée d’un matériau qui résiste physi-quement au passage des termites ; soit une barrière physico-chimique, qui se présente sous la forme d’une membrane monocouche ou mul-ticouche imprégnée d’une matière active biocide, utilisée pour enve-lopper les fondations ; soit un dis-positif de construction contrôla-ble (un vide sanitaire accessible, par exemple), qui ne protège pas le bâtiment, mais permet par une surveillance régulière de déceler et prévenir une éventuelle infestation (ce dernier moyen n’est pas auto-risé pour les départements d’outre-mer). L’arrêté du 27 juin exclut

donc, de fait, le traitement du sol par épandage de produit biocide.

UN MARCHÉ CONSIDÉRABLE

Cette nouvelle réglementation est applicable sur la totalité des dépar-tements où est en vigueur un arrêté préfectoral d’infestation aux ter-mites (1), même si l’arrêté n’est que partiel, c’est-à-dire s’appliquant à une partie du département, une ville, voire un quartier. D’où l’im-portance de bien identifier la zone où se situe le permis de construire. Ces nouvelles dispositions ouvrent un marché de plusieurs millions de mètres carrés par an. Il appar-tiendra aux constructeurs et aux maîtres d’œuvre de sélectionner les procédés dont l’innocuité en termes de santé et d’environne-

ment, en particulier pour les pro-duits contenant un biocide, ainsi que l’efficacité et donc la capacité à répondre à la réglementation, sont attestées. Des garanties qui seront apportées par un Avis technique ou une Autorisation de mise sur le marché, réalisés par un organisme scientifique, un processus d’éva-luation actuellement en cours pour plusieurs produits. Dans le doute, le vide sanitaire accessible constitue une disposition large-ment maîtrisée. �

(1) Environ une cinquantaine, carte consul-table sur www.termite.com.fr

Les NF DTU 20.1 et 20.13 publiésLa nouvelle version du NF DTU 20.1 « Ouvrage en maçonneries de petits éléments – Parois et murs », ainsi que le nouveau NF DTU 20.13 « Cloisons en maçonnerie de petits éléments » ont été publiés avec une date de prise d’effet au 10 octobre 2008. Ces deux textes importants feront l’objet d’articles approfondis dans les prochains numéros de Bâtimétiers. Pour en savoir plus : Ces deux documents sont disponibles auprès de l’AFNOR ou du CSTB.

@VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

23 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

PONTS THERMIQUES DE LIAISON Privilégier l’efficacité

L es ponts thermiques des parois opaques génèrent

d’importantes déperditions ther-miques (donc des émissions de gaz à effet de serre) et des points froids synonymes de moisissures, fissu-res ou fantômes, qui détériorent le bâti. Trois bonnes raisons de trai-ter les ponts thermiques dits « de liaison », qui se situent à la jonction entre deux ou trois parois de l’en-veloppe et sont de quatre types : DA (déperdition dalle-acrotère), DF (dalle-façade), RF (refend-fa-çade) et DB (dalle-balcon). Les traiter est un impératif pour res-pecter la réglementation thermi-que 2005 (RT 2005). Celle-ci fixe à

inférieur ou égal à 0,65 W/m.K la valeur garde-fou des déperdi-tions liées aux ponts thermiques

pour la construction d’une mai-son individuelle neuve. Plus (le coefficient de transmission linéi-que) est faible, plus la déperdition par la liaison est faible.

LES SOLUTIONS

DE TRAITEMENT

Les ponts thermiques de liaison peuvent être traités par quatre types d’isolation. L’isolation par l’intérieur (ITI) consiste à utili-ser une planelle en béton ou terre cuite en rive des ouvrages (dal-lage, dalle, mur de refend...), avec un résultat de = 0,60 W/m.K, qui peut descendre à 0,30 W/m.K voire à 0,10 W/m.K pour les planchers intermédiaires en cas d’utilisation d’un rupteur ther-mo-isolant. L’isolation thermi-

que répartie (ITR) consiste à uti-liser des éléments épais qui sont à la fois isolants et porteurs – terre cuite, béton cellulaire, béton de granulat de pierre ponce – et per-met d’obtenir, en plaçant en about de dalle une planelle en brique ou en béton, et une bande d’iso-lant de 3 cm, un résultat de = 0,20 W/m.K pour le béton cellu-laire, et de 0,19 W/m.K pour la terre cuite (les valeurs de perfor-mance thermique sont indicati-ves). La troisième technique pos-sible est celle des maçonneries isolantes spéciales, qui consiste à réaliser un coffrage isolant en blocs de polystyrène dans lequel est coulé le béton. Enfin, la qua-trième technique est celle de l’iso-lation par l’extérieur (ITE), qui

consiste à fixer un isolant sur la face extérieure de la paroi. Les deux dernières techniques pour-raient se développer à l’avenir, avec l’entrée en vigueur des nou-velles dispositions issues du Gre-nelle de l’environnement. En effet, ces dernières remplaceront la RT 2005 à partir de 2012, et impo-seront à toutes les constructions neuves le label bâtiment basse consommation (BBC), qui cor-respond à une consommation en énergie primaire de 50 kWh/m2 an en moyenne. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonne-rie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr

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24 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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25 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

Après avoir vu son cours doubler pendant les quatre dernières années, le cuivre est devenu rare sur les chantiers. Son utilisation se limite à des projets haut de gamme.

onséquence directe de la flambée du prix des matières premières, l’uti-

lisation du cuivre en couverture et en habillage de façade est deve-nue l’exception. L’impact n’est pas marginal pour les entrepri-ses, car le cuivre n’est pas seule-ment réservé à la réhabilitation de monuments historiques. Avec ses différents aspects de surface – naturel, prépatiné ou pré-oxydé – et la technique du joint debout, ce matériau a rencontré la faveur des architectes férus de couvertu-res galbées et de systèmes de vêture qui touchent à l’exercice de style. Il est donc présent dans bon nombre de réalisations contemporaines.

à se réorienter vers le zinc, ou même l’acier, plus abordables ; et l’on n’ose plus proposer le cui-vre aux maîtres d’ouvrage pour les systèmes d’évacuation d’eaux pluviales », poursuit Jean-Chris-tophe Le Ny.Dans ce contexte, le chantier que l’entreprise réalise à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Mariti-mes) est tout à fait représenta-tif de l’utilisation exclusive de ce matériau par un architecte, afin de valoriser une résidence de luxe construite en bord de mer. L’en-semble comprend neuf villas éta-blies sur trois niveaux, desservis à la fois par un escalier et par un ascenseur. Réduite à sa plus sim-ple expression (30 m2 pour cha-que villa), la couverture de cuivre naturel coiffe l’édicule abritant la cage d’escalier et celle de l’as-censeur, et offre un raccourci des possibilités de mise en œuvre du matériau : joint debout et couver-ture cintrée sur la cage de l’esca-lier, plaques agrafées pour la cage d’ascenseur. « Ce chantier est éga-lement typique d’un mode de tra-vail “en échantillon”, commente Jean-Christophe Le Ny, car les vil-las ont été construites l’une après l’autre et la couverture devait être réalisée sitôt le gros œuvre ter-miné. » Tous les éléments, préfa-çonnés dans les ateliers lyonnais de l’entreprise, étaient donc four-nis le moment venu et aussitôt mis en place par une équipe de deux à trois compagnons. �

COUVERTURE CUIVRE La qualité au prix fort

C

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France),www.uncp.ffbatiment.fr

« Bon an, mal an, en dépit d’un niveau de prix qui l’a toujours réservé aux projets haut de gamme, le cuivre représentait 15 à 20 % de notre activité », indi-que Jean-Christophe Le Ny, res-ponsable de l’entreprise lyon-naise du même nom. Ce dernier a signé avec ce matériau de belles rénovations (l’opéra Garnier de Monaco) comme des bâtiments neufs (le Monte Carlo Bay Hotel & Resort, en cuivre patiné, sur le Rocher également). Depuis 2007, ce temps est terminé. « À Lyon, certains appels d’offres pour d’importantes prescriptions en façade sont restés infructueux et ont conduit des maîtres d’ouvrage

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LE NF DTU 40.45 EN COURS DE RÉVISION

Après les NF DTU 40.41 (zinc)

et 40.44 (acier inoxydable), le

NF DTU 40.45 « Couverture

par éléments métalliques en

feuilles et longues feuilles

en cuivre » est en cours de

révision. Comme pour les

autres procédés de couverture

métallique, il s’agit avant tout

d’enregistrer l’évolution des

modes de mise en œuvre

(généralisation du joint debout

et emploi en habillage de

façade), celle des produits

(désormais disponibles en

différents états de surface : pré-

étamé, pré-oxydé, prépatiné) et

d’entériner certaines évolutions

techniques. Les principaux

changements attendus ont trait

au dimensionnement des noues,

au traitement des couvertures

cintrées, à l’utilisation de sous-

couches, au recours possible à

la dilatation « en tête » pour les

couvertures à faible pente et à

une gradation plus progressive

du rapport pente-longueur de

feuille. Une vraie nouveauté

est l’introduction du soudage

TIG (tungsten inert gas), plus

complexe que la brasure mais

plus performant puisqu’il

permettra de reconstituer des

bacs d’une seule longueur.

Enfin, comme pour les autres

procédés de couverture

métallique, le nouveau

NF DTU 40.45 suivra l’évolution

normative en matière de fixation

du voligeage sur charpente

et précisera les cas où les

pointes crantées devront être

préférées aux pointes lisses.

La publication du nouveau texte

est prévue début 2010.

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26 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

DES STORES VÉNITIENS BIEN DANS LEUR DOUBLE PEAUSur le papier, l’intégration des protections solaires dans les façades double peau est une solution idéale. En pratique, tout n’est pourtant pas possible, rappelle un groupe de travail de façadiers et de storistes, qui préparent un recueil de recommandations.

orsqu’elles apparaissent dans les années 1970, les façades double peau sus-

citent immédiatement l’intérêt. Au-delà du renouveau esthéti-que qu’offre leur habillage de verre, elles retiennent l’atten-tion grâce à leurs meilleures performances thermiques et à un confort visuel et acoustique accru. D’emblée, s’impose aussi l’idée d’insérer des protections solaires entre leurs parois inté-rieure et extérieure afin de régu-ler les transferts thermiques et lumineux. Les façadiers se tour-nent alors vers les systèmes exis-tants : screens et stores vénitiens. Ils optent généralement pour ces derniers, qui présentent l’avan-tage de ne pas altérer la vision

Là travers les surfaces vitrées et jouent plus efficacement leur rôle que lorsqu’ils sont situés à l’intérieur des locaux. Les systè-mes installés sont soit manuels, soit motorisés. Déployés en per-manence, les premiers se règlent en orientation au moyen d’une molette située sur la menuise-rie ; les autres peuvent être cou-plés à un système de commande centralisé de type GTB (ges-tion technique du bâtiment) et contribuent à l’optimisation du confort du bâtiment et de ses performances énergétiques, en diminuant les besoins en cli-matisation des locaux exposés au soleil d’été et en tirant pro-fit des apports solaires d’hiver. Autre avantage : installés entre

les peaux de la façade, les stores vénitiens sont à l’abri des dégra-dations et protégés des manipu-lations intempestives. Ils sont en revanche soumis aux variations thermiques et hygrométriques de forte amplitude de la lame d’air et à un rayonnement ultraviolet, susceptibles d’affecter certains de leurs composants.Les dommages constatés, en nom-bre infime rapportés au nom-bre d’équipements (une tour de bureaux à La Défense peut com-prendre de 3 000 à 4 000 stores), ne portent guère à conséquence dès lors que les systèmes sont facile-ment accessibles. Ils le sont dans le cas des façades ventilées à double ossature, dont certaines sont pour-vues d’ouvrants « à la française » et d’autres de chemins de caillebo-tis dans un espace entre parois qui peut atteindre 1 m de large.

UN CAS À PART,

LE CHÂSSIS RESPIRANT

La situation est différente s’agis-sant des châssis respirants. Ce système monobloc – dont l’épaisseur réduite (20 cm géné-ralement) et les performances thermiques et acoustiques plai-sent aux maîtres d’ouvrage – se compose d’un double vitrage côté intérieur, d’une lame d’air intégrant le store vénitien et d’une vitre extérieure. Il com-porte aussi des prises d’air per-mettant d’équilibrer les pressions de vapeur d’eau entre l’extérieur et la lame d’air pour éviter tout

phénomène d’embuage. « Avec ce type de produit, observe William Gardes, directeur du bureau d’études du façadier Ouest Alu, l’accès au store est plus complexe, car il est néces-saire de déparcloser et de dépo-ser le double vitrage, ce qui ne peut être accompli par une per-sonne seule pour des raisons de poids. En outre, il est indispen-sable de bien maîtriser la tech-nique pour assurer une parfaite étanchéité au remontage. »

TRAVAILLER

EN PARTENARIAT

Pour prévenir les conséquences lourdes d’éventuelles défaillan-ces en série avec ce système, cer-tains façadiers et storistes ont entrepris de travailler en parte-nariat. « Nous avons installé dans nos locaux une plate-forme d’es-sais équipée de châssis respirants,

UNE RÉFLEXION APPROFONDIE ET GLOBALE

Vouées à la conception, à la fabrication et à la mise en œuvre des

stores vénitiens dans les châssis respirants, les recommandations

en cours d’élaboration devraient bientôt voir le jour. Elles reposent

sur la mise en commun de l’expérience des principaux acteurs. Leur

premier travail a été de recenser les défauts les plus fréquents : faux

niveaux, usure des cordons et des échelles, chute de composants

non fonctionnels et déréglages de fin de course, « dont le taux de

survenue, souligne William Gardes, reste inférieur à un pour mille ».

Dans le volet des recommandations proprement dites sont abordés

la nature des lames, des cordons et des échelles, l’utilité du guidage,

la fixation, etc. Une large place est réservée au dimensionnement,

car le poids d’un store de grandes dimensions sollicitera davantage

ses composants mécaniques. Selon les stores – relevable et

orientable motorisé, orientable motorisé, orientable manuel –, des

valeurs maximales (et parfois minimales) en surface, hauteur et

largeur sont définies. De la même façon, un rapport est établi entre

l’endurance du système de motorisation et la température maximale

de la lame d’air, sachant qu’il n’existe pas aujourd’hui de système

pouvant fonctionner par une température excédant 85° C. Dans une

démarche de réflexion globale, les recommandations portent aussi

sur le transport, la manutention et le stockage des produits.

« Il faut intervenir à la fois sur l’accessibilité et les stores. »

DOMINIQUE KIENLEN, DIRECTEUR TECHNIQUE

DE RIMALDI STRUCTAL

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27 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

venir les problèmes. » Lorsqu’ils soumissionnent à des marchés, les façadiers ne sont toutefois pas en mesure de remettre en cause la conception des ouvrages ni de faire valoir leur expérience. C’est pourquoi, le SNFA-FFB(1), la FFB Fermeture et store(2) et le CSTB(3) ont souhaité établir des recom-mandations (voir encadré). « Sur un marché où l’on voit de tout, ces recommandations seront un garde-fou pour prévenir des pro-blèmes qui pourraient être catas-trophiques en termes d’image. Elles nous permettront aussi de peser plus efficacement vis-à-vis des donneurs d’ordre, en faisant

1 2 3

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB Fermeture et store,tél. : 01 40 55 13 00,www.fermeture-store.ffbatiment.fr• SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées),tél. : 01 40 55 11 80,www.snfa.fr• CSTB,www.cstb.fr• CEBTP-SOLEN,www.cebtp-solen.com

explique Christophe Taillandier, de la société Soliso Europe. Auto-mates et ordinateurs pilotent ces essais jour et nuit, afin d’amélio-rer les performances intrinsèques des produits. Nous observons, analysons et sélectionnons cha-que composant en fonction de la température de la lame d’air cal-culée par le façadier à l’aide du logiciel Vitrage Décision, élaboré par le CEBTP. »

ACCESSIBILITÉ :

UN CRITÈRE DE CHOIX

« Il faut effectivement intervenir à la fois sur l’accessibilité et les sto-res, confirme Dominique Kien-len, directeur technique du faça-dier Rinaldi Structal. Nous avons ainsi revu nos exigences avec nos fournisseurs, et 80 % de nos équi-pements proviennent aujourd’hui du même fabricant. D’autre part, nous travaillons comme tout le monde sur l’accessibilité. En effet, les contraintes applicables aux protections solaires, contraintes qui déterminent leur choix, sont conditionnées par l’accessibilité à la lame d’air. Cela dit, nous dispo-sons de 20 ans d’expérience dans le domaine du châssis respirant et nous cernons assez précisé-ment ce qu’il faut faire pour pré-

1 UNE FAÇADE SEMI-RIDEAU EN VEC ET VITRAGE RESPIRANT de 13 900 m2 a été mise en œuvre pour le centre hospitalier de Douai.

2 LE LABORATOIRE L’ORÉAL, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), est le premier laboratoire de recherche français certifié HQE. Les bureaux des chercheurs, logés en façade, sont protégés par des stores intégrés.

3 POSE DE LA FAÇADE DOUBLE PEAU À STORES INTÉGRÉS de la tour Anjou, à Puteaux (Hauts-de-Seine).

4 et 5 LE CHÂSSIS RESPIRANT se compose d’un double vitrage, d’une lame d’air intégrant un store vénitien, électrique ou manuel, et d’un vitrage simple.

reconnaître, entre autres, que les stores vénitiens, comme tout sys-tème mobile, ont besoin d’in-terventions de maintenance », résume Dominique Kienlen. �

(1) Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées.(2) Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées.(3) Centre scientifique et technique du Bâtiment.

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© RINALDI STRUCTURAL/J. BRUNET & F. SAUNIER

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28 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

tudiée à partir de 2004 dans le cadre d’une convention Anru(1), la

réhabilitation de la Cité des musi-ciens – 613 logements locatifs répartis en six tours et quatre « bar-res » –, à Argenteuil (Val-d’Oise), anticipait déjà les orientations du Grenelle de l’environnement, puisqu’elle ciblait une réduction de 25 % des dépenses de chauf-fage (voir encadré). À l’issue d’un diagnostic thermique qui a permis d’identifier d’importantes déper-ditions au niveau de l’enveloppe, il a donc été prévu de réaliser une isolation thermique par l’exté-rieur, le premier poste budgétaire

de l’opération(2). « L’ITE, en outre, redonne une valeur architectu-rale à ces immeubles qui ont été construits dans les années 1970 », précise Brigitte Cholme, directrice du patrimoine de Val-d’Oise Habi-tat, le maître d’ouvrage.

DE NOMBREUSES

SOLUTIONS D’HABILLAGE

À l’exception de l’attique (der-nier étage) et de certaines zones du corps intermédiaire des bâti-ments traitées en enduits minces pour des raisons esthétiques, le pro-cédé retenu ici est le bardage. « On devrait plutôt parler de système à lame d’air ventilée, estime Jacques

ENouveau, le responsable de l’entre-prise Lucas Réha, attributaire du lot. D’une part, pour éviter la confusion avec le métier du bardage(3), mais surtout parce qu’à la différence des autres procédés d’ITE qui for-ment un complexe compact direc-tement appliqué sur les ouvrages, celui-ci comporte une lame d’air entre l’isolant plaqué sur l’ouvrage et l’ensemble ossature-peau exté-rieure. » Cette spécificité en impli-que une autre, que ne manquent pas de rappeler les Avis techniques de l’ensemble des procédés de bar-dage : c’est qu’ils assurent exclusive-ment l’étanchéité à l’eau et doivent donc être mis en œuvre sur des supports étanches à l’air, de type paroi maçonnée ou enduite.En contrepartie de cette restric-tion, qui interdit par exemple d’ap-pliquer un bardage pour isoler un ouvrage neuf en parpaings bruts non enduits, la technique offre un éventail de solutions d’habillage très large. Elles se partagent en quatre grandes familles : les clins, notamment en bois ; les plaques en fibres-ciment ou en stratifié ; les systèmes sur rail ; les systèmes

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ISOLATION THERMIQUE PAR L‘EXTÉRIEUR2 SYSTÈMES DE BARDAGE

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« UN OBJECTIF D’AMÉLIORATION DANS LA DURÉE »Brigitte Cholme, directrice du patrimoine de Val-d’Oise Habitat.

« Les travaux d’ITE de la Cité des musiciens s’inscrivent dans une

politique globale d’amélioration du confort et du cadre de vie des

habitants menée dans la durée. Pour ne parler que de ce qui touche

aux économies d’énergie, nous avons équipé les logements en

menuiseries double vitrage il y a quelques années, et nous prévoyons

d’installer l’eau chaude sanitaire solaire d’ici 2012. Un bilan sera

réalisé après l’achèvement des travaux en cours, pour vérifier si nos

objectifs d’économie sont atteints. Ses résultats nous permettront

aussi de renégocier les contrats passés pour l’exploitation du

chauffage, afin que les locataires puissent profiter des économies

réalisées. »

métalliques de type cassettes. Cette riche boîte à outils à la disposition des maîtres d’œuvre n’est toute-fois pas dépourvue de contraintes. Car le procédé retenu doit se caler sur la grille formée par la dispo-sition des baies, des allèges et des niveaux, pour offrir une compo-sition des joints cohérente et har-monieuse. Il doit se caler aussi avec une implantation de l’ossature (en bois ou en métal) qui respecte les valeurs limites de portée.

UN JOINT RÉGULIER

ET IDENTIQUE

« Généralement, indique Frédé-ric Henry, le conducteur de tra-vaux de Lucas Réha qui suit le chantier d’Argenteuil, nous tra-vaillons à partir d’un calepinage fourni par le maître d’ouvrage. Notre première tâche consiste à nous assurer de la faisabilité du projet en reportant la trame des futurs joints sur la façade et, à partir de là, les points où seront implantées les équerres de fixa-tion. Dans le même temps, nous relevons les cotes des habillages d’aluminium des corniches, tours

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29 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

de fenêtres et de portes-fenêtres, aérations, etc., qui assureront la finition visuelle et l’étanchéité de la nouvelle façade, afin de lancer leur fabrication sans tarder. »Au pied d’un bâtiment où trois compagnons achèvent l’installa-tion d’une ossature, Frédéric Henry résume les principales étapes de la mise en œuvre en désignant les élé-ments déjà installés : « Une fois les équerres en place, on y “embro-che” l’isolant, une laine de verre de 75 mm d’épaisseur, que l’on main-tient ensuite plaquée sur la façade

plus technique s’agissant de l’ha-billage des ouvertures et diffère un peu au niveau bas des immeubles, où le parement plus exposé impose d’ajouter un chevron de renfort à l’ossature. Mais on le retrouve presque à l’identique d’un chan-tier à l’autre, quel que soit le sys-tème d’habillage. « Excepté de rares chantiers tests, comme celui réa-lisé à Nantes avec 200 mm d’iso-lant, la tendance marquante du

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-GITE (Groupe de travail sur l’isolation thermique par l’extérieur), tél. : 01 40 69 52 08

1 EN PIED DE BARDAGE, une grille est mise en place pour empêcher l’accès des insectes. 2 L‘USINAGE DES ÉQUERRES permet un réglage parfait de l‘alignement des chevrons de l’ossature.

3 AUTOUR DES OUVERTURES, des pièces spéciales en aluminium assurent la continuité visuelle de la façade et son étanchéité.

4 LES GRIFFES FIXÉES SUR L‘OSSATURE plaquent l‘isolant sur la façade.

5 LE COMPLEXE D’ÉTANCHÉITÉ est protégé des pluies par un joint sur la face avant du chevron.

6 LES PLAQUES DE PAREMENT DE COULEUR valorisent l’architecture des constructions.

métier aujourd’hui est le dévelop-pement des travaux neufs. Pour notre entreprise, ils vont atteindre 50 % de l’activité en 2009, contre 30 % habituellement », commente Jacques Nouveau (voir encadré). �

(1) Agence nationale pour la rénovation urbaine.(2) L’opération, de 9,1 M€, englobe par ailleurs la requalification des halls d’entrée, la réfection de l’étanchéité des toitures-ter-rasses, ainsi que des travaux d’électricité et de peinture des parties communes.(3) Dans la nomenclature Qualibat, les qua-lifications « façades en bardage » portent les numéros 3811 et 3813 et celles d’« isolation thermique par l’extérieur » 7131, 7132 et 7133 (7132 correspondant aux travaux d’isolation pour bardage, vêture ou semi-vêture).

au moyen de griffes ou de clous étoiles. On fait très attention à l’ali-gnement des chevrons, afin que le parement soit tout à fait plan. Au moment de fixer les plaques, un joint large de protection est placé en face avant du chevron, pour empê-cher que l’ossature se mouille en cas de pluie battante. Enfin, on peut fixer le parement, et toute la finesse du métier est de savoir ménager un joint régulier et identique en tout point de la façade. »Ce schéma simple, valable en par-tie courante, devient évidemment

« LA PROFESSION DOIT S’ADAPTER RAPIDEMENT »Jacques Nouveau, directeur de Lucas Réha, Laval (53).

« Le neuf explose et le bouleversement pour le métier

est considérable. Les études, simples lorsqu’il

s’agit de s’adapter à un bâti existant, doivent être beaucoup plus

détaillées et répondre à de nombreuses questions auxquelles les

bureaux d’études ne sont pas toujours habitués (positionnement des

menuiseries, fixation des garde-corps, des systèmes d’évacuation

d’eaux pluviales, etc.). Sur le terrain, c’est un nouveau volet qui

s’ajoute à la réalisation du clos couvert et nécessite des synthèses

d’amont très poussées. La profession va devoir s’adapter et la clé de

cette mutation est la formation, mais il faut agir rapidement si l’on ne

veut pas que l’ITE en neuf soit victime de son succès, comme elle l’a

déjà été dans les années 1980. »

4 5 6

Deuxième volet sur l’ITE : le bardage, vêture ou vêtage. Employé de longue date en réhabilitation, ce procédé se caractérise par une large gamme de solutions d’habillage et l’existence, dans le complexe, d’une lame d’air ventilée qui délimite ses applications.

À suivre dans Bâtimétiers n°14 :

LA TECHNIQUE

DE L’ENDUIT

HYDRAULIQUE

L’isolant est recouvert d’un

enduit épais à base de sable,

dont la première couche

intègre un treillis d’armature.

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30 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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31 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

P ublié pour la première fois en 1993, le DTU 42.1 « Revê-

tements d’imperméabilité à base de polymères » révisé est entré en vigueur en novembre 2007. « En près de 15 ans, de nombreu-ses évolutions techniques étaient survenues, observe Rolland Cres-son, responsable de l’Iref(1), mais leur part reste finalement minime dans le document, car les change-ments les plus importants ont trait aux définitions et aux normes de classification des produits. »La nouveauté la plus significa-tive correspond à l’article « Revê-tements » de la partie « Critères

deurs, un guide d’emploi des pro-duits, associant les deux systèmes de classification, est proposé (voir tableau). « Cette nomenclature permettra aux maîtres d’ouvrage de comparer les produits fabri-qués dans l’Union européenne, souligne Rolland Cresson, mais elle n’a aucune incidence sur l’exé-cution des travaux et les modes opératoires des entreprises. »

UTILISATION DIFFÉRENTE

DES CLASSES DE PRODUITS

Les entreprises sont davantage concernées par l’intégration des dispositions des règles profession-

NOUVEAU NF DTU 42.1 L’imperméabilité des façades à l’heure européenne

généraux de choix des matériaux » (CGM), qui présente le système de référencement de la norme NF EN 1062-1. Aussi détaillé que pré-cis, celui-ci rapproche la classifica-tion des revêtements selon l’im-perméabilité à l’eau de pluie (de I1 à I4) et la codification GESVWAC, qui associe les critères d’épaisseur (E), de perméabilité à la vapeur d’eau (V), de perméabilité à l’eau (W), la résistance à la fissuration (A), ainsi que la perméabilité au gaz carbonique (C) et deux cri-tères d’aspect, le brillant spécu-laire (G) et la granulométrie (S). Afin de faciliter le choix des déci-

nelles « Réfection des façades en mortier de plâtre de “type parisien” par revêtement d’imperméabilité à base de polymères ». « Nous dispo-sons maintenant d’une expérience suffisante avec ce type de support, commente Rolland Cresson. Nous savons aussi qu’un diagnostic plus poussé s’impose, ainsi que certai-nes précautions, et que l’applica-tion d’un revêtement d’imperméa-bilité n’est pas possible dans tous les cas. »À la fin du Cahier des clauses tech-niques (CCT), l’annexe C revient sur les conditions d’usage et d’en-tretien des ouvrages. À cet égard, une note de recommandation publiée par le Syndicat français des joints et façades de la FFB (SFJF-FFB) souligne le distinguo à établir entre « entretien » et « rénovation ». Elle rappelle qu’un revêtement d’entretien classé D2 ou D3 au sens du NF DTU 59.1 ne peut préten-dre rénover un revêtement d’im-perméabilité existant et donc pro-longer sa garantie décennale sur la fonction imperméabilité.À signaler également, un paragra-phe spécial « Appréciation visuelle de l’état de finition » qui précise que l’observation des ouvrages doit désormais s’opérer, comme pour les travaux de peinture, à une distance minimale, ici de 5 m, « de façon à voir la façade dans son entier, avec un éclairage incident normal ». �

(1) Institut national de recherche et d’étu-des de la finition.

POUR EN SAVOIR PLUS

• SFJF-FFB (Syndicat français des joints et façades), tél. : 01 56 62 10 03• « Calepin de chantier » Réfection des façades par revêtements souples d’imperméabilité à base de polymères, disponible auprès des FFB départe-mentales .

GUIDE D’EMPLOI : REVÊTEMENT COURANT

Type de travaux Défauts Prescriptions minimalesd’imperméabilité(*) en partie courante (4)

Classe et Épaisseur sèche Composition codification théorique totale minimale(1)

Imperméabilisation(*) Porosité, faïençage, I1(5) 0,2 mm 1 couche d’impression micro-fissures E4V2W2A2 + 1 couche de finition d’ouverture inférieure à 0,2 mm

Fissures inférieures I2(5) 0,3 mm 1 couche d’impression à 0,5 mm E4V2W2A3 + 1 couche intermédiaire + 1 couche de finition(2)

Fissures inférieures I3 0,4 mm 1 couche d’impression à 1 mm E5V2W2A4 + 1 couche intermédiaire + 1 couche de finition(2)

Étanchéité(*) Fissures inférieures I4 0,6 mm 1 couche d’impression à 2 mm E5V2W2A5 + 1 couche intermédiaire avec armature rapportée(3)

+ 1 couche de finition (*) L’exécution de revêtements souples d’imperméabilité « RSI » peut donner lieu à des travaux dits « d’imperméabilisation » ou à des travaux dits « d’étanchéité » de façade selon l’état du support à protéger. Mais dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’apporter au mur défaillant l’imperméabilité à l’eau requise par son usage en empêchant la pénétration des eaux de pluie. (1) Épaisseur sèche théorique minimale totale (couche d’impression comprise) sur la base de laquelle sont établies les consommations minimales à appliquer sur support lisse (type mortier taloché fin). Sur support à relief, les consommations doivent être augmentées pour res-pecter les épaisseurs minimales indiquées. Compte tenu des variations d’épaisseur liées à l’application, des épaisseurs intérieures à cette valeur minimale théori-que peuvent être acceptées ponctuellement lors de vérifications ultérieures sur chantier dans les limites suivantes : 20 % pour les revêtements de classe I1, I2 et I3 ; 10 % pour les revêtements de classe I4. (2) La couche de finition peut être de même nature que la couche intermédiaire. (3) Cette couche est appliquée en deux pas-ses avec ou sans délai de séchage. L’armature peut être exceptionnellement supprimée dans le cas d’ouvrages ornementaux ou de modénatures, inadaptées au recouvrement par un système armé, notamment pour obtenir un revêtement d’aspect satisfaisant. Le revêtement est alors exécuté comme le traitement des fissu-res localisées (voir 7.4.2 de la NF DTU 42..1 P 1-1 –CCT). (4) Sur support en béton nécessitant la réparation d’éclats de matériau dus à des corrosions d’armatures, le revêtement devra également être codifié C1. (5) Les revêtements I2 ne sont as adaptés sur supports en mortier de plâtre. Les revêtements I1 ne sont admis que dans certains cas particuliers (voir 5.2b) de la NF DTU 42.1 P 1-1 (CCT) sur ces support. Les revêtements de résistance à la fissuration A1, à ne pas confondre avec I1, ne sont pas visés par la présente norme.

Note 1 : Les revêtements de classe I2 se distinguent des revêtements de classe I3 autrement que par l’indication d’une consommation moindre pour chaque couche qui les compose (produits adaptés, prêts à l’emploi et/ou outils d’application appropriés). Les revêtements de classe I3 se distinguent de même des revêtements de classe I2, en particulier pour obtenir l’épaisseur requise lorsqu’ils sont exécutés sur support lisse.Note 2 : Les revêtements de classe I3 ou I4 sont prévus pour résister également à d’éventuelles fissurations ultérieures.

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32 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Cinq ans après la création de la certification 4453, qui permet aux métalliers de garantir leur savoir-faire de spécialiste du feu et de maintenir leur activité de fabrication sur mesure, une nouvelle certification est proposée, pour garantir le professionnalisme des entreprises qui n’effectuent que la pose.

A u lendemain de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, en

1999, la réglementation incendie s’est durcie pour l’ensemble du secteur construction. Les métal-liers, qui, jusque-là, devaient sim-plement fournir les PV d’essai de leurs fournisseurs en guise d’at-testation de conformité de leurs ouvrages, se sont trouvés confron-tés à des contraintes plus strictes : essais réguliers en atelier, traçabi-lité des fournitures, de la fabrication et de la mise en œuvre, et notam-ment obligation d’installer dans les établissements recevant du public (ERP) des portes coupe-feu bénéfi-ciant de la marque NF « porte résis-tant au feu »(1).Pour accompagner cette spécia-lisation du marché en permet-tant aux métalliers de poursui-vre leur activité de fabrication sur mesure, une certification Quali-bat Métallerie Feu 4453 a été créée fin 2003, tandis qu’une conven-tion entre Qualibat, Afnor Cer-tification et le CNMIS(2) facilitait l’accès des entreprises certifiées à la marque NF. « L’intérêt de cette certification va bien au-delà de ce droit d’usage, souligne Daniel Jac-quemot, secrétaire technique chez Qualibat, car elle dote les entrepri-ses qui en bénéficient – elles sont actuellement une douzaine – d’une vraie compétence de spécialiste du feu. Elle leur permet de s’assurer qu’elles fabriquent des ouvrages

CERTIFICATIONS QUALIBAT MÉTALLERIE FEU Deux marques de savoir-faire sur un marché en voie de spécialisation

conformes et les mettent en œuvre dans les conditions requises(3). »La pose, comme la fabrication, est en effet une affaire de spécia-liste, car toute méprise dans le respect des tolérances, le choix des fixations, du vitrage, du type de joint, etc. peut être lourde de conséquences(4). Après la certifica-tion 4453 « Fabrication et pose », une nouvelle certification, 4452 « Fourniture et pose », a donc vu le jour début 2008. Objectif : appor-ter une solution au problème des métalliers fabricants qui veulent sous-traiter en confiance la pose de leurs ouvrages, ainsi que des industriels souhaitant s’entourer de poseurs dont la compétence a été vérifiée par un organisme tiers. Aujourd’hui, les premières candi-datures sont déjà parvenues à Qua-libat, qui voit « avec satisfaction l’activité pose de menuiseries cou-pe-feu sortir d’un certain flou et la profession anticiper les exigen-ces de rigueur déjà de mise dans d’autres pays de l’Union euro-péenne – exigences qui ne man-queront pas de se généraliser dans l’avenir avec le marquage CE ». �

(1) Pour les portes de mode 2 uniquement.(2) Comité national malveillance incen-die sécurité.(3) Publié par l’Union des métalliers en juin 2004, un guide « Mode d’emploi » Certifica-tion Qualibat Métallerie Feu détaille les pro-cédures d’attribution de la certification, les modalités du droit d’usage de la marque NF et apporte différents conseils, notamment sur la mise en place d’un système qualité. Ce guide est en cours de réactualisation. (4) La responsabilité du chef d’entreprise peut être engagée jusqu’à 30 ans après la livraison des ouvrages.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00

« LA VALEUR AJOUTÉE QUI NOUS INTÉRESSE »

Pascal Chappelon, directeur général de l’entreprise Blanchet, à Montbrison (42), certifiée 4453 depuis février 2007.

« Les équipements coupe-feu représentent 5 % de notre chiffre d’affaires. Ça n’est qu’un complément d’activité, pourtant j’ai opté pour

la certification dès que j’ai appris son existence. Le suivi de la qualité qu’exige la certification n’a pas été facile à mettre en place. En revanche, les connaissances que nous avons acquises nous permettent de proposer des solutions qui valorisent notre technicité. Nous transposons l’exigence qualitative du produit feu dans nos autres activités et c’est cette valeur ajoutée qui nous intéresse. »

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PORTE DE BUREAU PARE-FLAMMES 1/2 heure : un exemple des produits mis en œuvre pour les entreprises titulaires d’une certification Qualibat 4452.

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33 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

GALVANISATION Les points-clés du métier

Les métalliers et la démarche HQE®

D ans la réalisation des pièces en acier (escaliers, garde-corps,

menuiseries, etc. ), le travail d’atelier du métallier n’est guère dissocia-ble des interventions de traitement de surface d’autres profession-nels (laqueurs, thermolaqueurs ou galvanisateurs) qui apportent à l’ouvrage la finition et/ou la pro-tection indispensables à sa bonne tenue dans le temps. Or ces opéra-tions, spécialement la galvanisation, ne peuvent être totalement réussies sans un minimum de soins appor-tés par le métallier dès la concep-tion et pendant la réalisation des ouvrages.Collectées auprès des profession-nels, les bonnes pratiques de la gal-vanisation avaient été réunies dans un guide, La Protection de l’acier par

D ébut 2008, les professionnels de l’Union des Métalliers

ont constitué un groupe de tra-vail visant à conduire la réflexion autour de deux questions : com-ment la profession est-elle concer-née par la haute qualité environ-nementale (HQE) ? Comment peut-elle répondre aux attentes de ses clients ?Une première réunion a permis de rappeler les concepts géné-raux du développement et de la construction durables, les objec-tifs du Grenelle de l’environne-ment, les principes de la démar-che HQE® et celles des quatorze cibles définies par la norme NF

le zinc, publié en 2005 par l’Union des métalliers de la FFB. Plus récemment, un groupe de travail a entrepris de les refondre dans l’es-prit très pratique d’un « Calepin de chantier ». Après un rappel som-maire des étapes préalables à la gal-vanisation (dégraissage, décapage, fluxage) et de la méthode de gal-vanisation elle-même (immersion, émersion), l’objectif est d’identifier l’origine des défauts pouvant être constatés et d’indiquer les moyens de les prévenir. Du choix de la classe d’acier aux retouches, en passant par les éta-pes clés du perçage et du colisage, l’ouvrage s’organise en 13 fiches thématiques. Chacune d’elles est construite autour d’un visuel, photo ou schéma, du rappel sommaire de

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00

la règle de base et de la solution pré-conisée au stade étude ou atelier. Au fil des pages, on relève ainsi des conseils de bon sens, comme l’uti-lisation de produits pouvant être facilement dégraissés pour que la galvanisation s’applique de façon uniforme sur la pièce. On prend conscience du risque d’explosion que peut entraîner la présence d’un fluide dans une pièce creuse mal percée lorsqu’elle est immer-gée dans le bain de zinc à 450° C. On apprend (ou on se souvient) qu’il faut éviter les intervalles étroits entre des parties de pièce où le zinc ne peut accéder en raison de sa vis-cosité, etc. Cet ouvrage, intitulé La Galvanisa-tion , conseils pratiques a été publié à l’occasion du salon Métal Expo, qui s’est tenu du 18 au 21 novem-bre derniers à Paris Expo, Porte de Versailles. �

P01-020 qui concernent directe-ment les métalliers. Le groupe de travail s’est attaché à inventorier les matériaux et produits mis en œuvre par la profession. Objec-tif : analyser leurs caractéristiques environnementales et déterminer leurs points forts (caractère recy-clable, performances thermiques de certaines menuiseries, etc.) et leurs points faibles. Le but est, par exemple, d’engager la réalisation de fiches de déclaration environ-nementales et sanitaires (FDES) de certains produits pour éva-luer leur contribution à la per-formance environnementale du bâtiment. Une seconde réunion

a abordé le volet communica-tion de la démarche, engageant un projet de brochure à réaliser d’ici juin 2009. Elle reprendra les informations générales sur les caractéristiques des matériaux et celles touchant la gestion de l’ate-lier et du chantier. Elle s’achèvera sur le marché (investissements et retours sur investissements) : un chapitre pour lequel le retour d’expérience des adhérents de la FFB sera prochainement mis à contribution. �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00

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Deux FDES de fenêtres en bois sur Inies.frUne étude sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des fenêtres en bois, réalisée à la demande de la FFB charpente, menuiserie, parquets (FFB-CMP) par le FCBA(1) et avec la participation des entreprises du réseau Menuiseries 21, a permis d’établir les fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES) des fenêtres fabriquées en chêne et en pin sylvestre. Remises au début de l’été au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), ces deux fiches peuvent être consultées sur le site www.inies.fr.(1) Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement.

PV d’essais au feu des lambris et bardagesL’utilisation du bois en construction doit attirer l’attention des professionnels sur les exigences de la réglementation incendie. Depuis novembre 2002, la substitution du système de classement Euroclasses (norme NF EN 13501-1) à l’ancien système français (M) impose l’emploi de produits ayant fait l’objet d’essais de qualification au feu. En 2006, la FFB et l’Irabois ont réalisé ce type d’essais pour les lambris et bardages. Leurs PV, qui valent attestation de conformité dans les réponses aux appels d’offres, sont à la disposition des entreprises auprès de la FFB CMP.Pour en savoir plusFFB-CMP (FFB charpente menuiserie parquet), tél. : 01 40 69 57 40

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35 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Avec en ligne de mire l’amélioration de la qualité des installations, les professionnels du gaz affinent leur démarche PG avec un nouveau découpage des Comités de concertation régionaux gaz (CCRG) et de nouvelles fiches d’autocontrôle.

hargés de mettre en œuvre le dispositif qua-lité des installations inté-

rieures domestiques gaz au niveau régional, les Comités de concer-tation régionaux gaz (CCRG) connaissent un nouveau décou-page depuis le 1er janvier 2008. Sur une proposition du Comité de concertation national gaz (CCNG), l’association habitA+(1) a étudié en effet un redécoupage des CCRG. Résultat : dix-sept struc-tures régionales sont désormais à la disposition des professionnels. Objectifs de cette nouvelle organi-sation : renforcer la proximité des entreprises vis-à-vis du dispositif qualité, accroître la mobilisation des représentations départemen-tales impliquées et répondre à une organisation plus régionalisée. L’animation des CCRG reste assu-rée par les quatre délégués régio-

de contrôle), cette fiche d’auto-contrôle est l’un des moyens de prouver et de mesurer la qualité du travail effectué. Elle a aussi une vertu pédagogique. Associée systématiquement aux convocations aux audits adressées par l’organisme de contrôle, cette nouvelle fiche permet de conforter les clients sur la qualité des travaux réalisés, tout en prévenant les ano-malies, évitant ainsi des contrôles supplémentaires. Elles accompa-gnent aussi les plans d’actions et sont disponibles auprès des orga-nisations professionnelles d’ins-tallateurs. À noter, Qualigaz pré-cise que les rapports d’audit ne sont plus imprimés sur place par le contrôleur. L’installateur pourra choisir de consulter ledit rapport

INSTALLATIONS INTÉRIEURES DOMESTIQUES GAZ Objectif qualité

Cnaux d’habitA+, qui ont ainsi pour mission d’organiser, d’ani-mer et d’assurer le secrétariat des CCRG, d’assurer le suivi des pro-cédures de recours et de garantir le bon fonctionnement des dis-positifs PG et PMG. Ils ont égale-ment pour tâche d’entretenir des contacts forts avec les représen-tations locales des organisations professionnelles d’installateurs, en leur apportant de l’aide en cas de besoin. Ils sont aussi les interlocu-teurs naturels des autres membres des CCRG (commercialisateurs et distributeurs de gaz en région...). D’ores et déjà, cette nouvelle orga-nisation semble être un succès. Il est, en effet, constaté une très bonne participation au CCRG, avec la mise en place de plans d’ac-tions qualité et d’actions locales de prévention. Par ailleurs, l’appella-tion PG est désormais reconnue par les pouvoirs publics, et ce, jusqu’au 31 décembre 2009. Cette reconnaissance légitime le CCRG et les décisions qui pourraient être prises en son sein.

FICHE VISA QUALITÉ

Toujours dans le but de renfor-cer la qualité des installations intérieures domestiques gaz, une nouvelle fiche Visa Qualité a été mise en place par l’association habitA+. Indispensable à l’instal-lateur pour contrôler systémati-quement l’installation qu’il a réali-sée (vérification préalable de tous les points du référentiel utilisé lors de l’audit effectué par l’organisme

ASSISTANCE TECHNIQUE POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES PG

Avec le double objectif

d’accompagner les entreprises

PG dans leur démarche qualité

et de sécuriser les installations

intérieures domestiques de gaz,

l’association habitA+, qui assure

l’animation et la gestion du

dispositif PG, a mis en place un

service d’assistance technique

réservé aux professionnels du

gaz détenteurs de l’appellation

PG. Ce service gratuit permet

à ces entreprises d’accéder,

par téléphone ou par mail, aux

renseignements réglementaires,

normatifs et techniques gaz.

directement sur le site Internet de Qualigaz (www.qualigaz.com) immédiatement après l’audit, en se dotant du numéro de la mis-sion et du code postal de l’installa-tion. S’il ne dispose pas d’un accès Internet, il pourra opter pour l’en-voi du rapport par courrier, le jour même. �

(1) L’association habitA+ est constituée de membres fondateurs (quatre organisations professionnelles d’installateurs) et de mem-bres associés (commercialisateurs de gaz naturel, commercialisateurs de gaz propane, distributeurs de gaz) et différents acteurs de la filière gaz (fabricants, négociants, établis-sements bancaires...).

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

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36 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Un mauvais dimensionnement peut entraîner des désordres graves.

SOLAIRE THERMIQUE DES INSTALLATIONS SENSIBLESLes installations solaires thermiques ne souffrent pas l’amateurisme. Dimensionnement, étanchéité de toiture, circuit primaire, toutes les étapes de la conception doivent faire l’objet d’une attention particulière. Sinon, gare aux dysfonctionnements.

vec le boom des ins-tallations solaires ther-miques, il y a un risque

d’assister en parallèle à un boom des contre-références. Pour l’évi-ter, il est indispensable de connaî-tre tous les points sensibles d’une installation, lesquels peuvent être sources de problèmes s’ils ne sont pas bien pris en compte, c’est-à-dire le dimensionnement de l’ins-tallation, les traversées de couver-ture ou les possibilités de fuites du liquide caloporteur.

QUATRE CRITÈRES DE

DIMENSIONNEMENT

Première étape d’une installa-tion réussie, son dimensionne-ment, car chaque installation est unique. C’est pour cette raison

Aqu’il faut se méfier de certains kits proposés par les fabricants, qui ne prennent pas toujours en compte les caractéristiques liées à une installation donnée. Ainsi, sont à considérer les besoins en eau chaude sanitaire (ECS) en fonc-tion du nombre d’habitants ou du type d’utilisation, la possibi-lité de réaliser ou non un appoint, l’emplacement géographique, l’orientation des capteurs sur la couverture, mais aussi le type de capteur ou encore la nature des bâtiments (secteur résiden-tiel, tertiaire ou habitat de loisir). Dans tous les cas, quatre critè-res sont à étudier pour réussir le dimensionnement : la configura-tion du système, réalisée en fonc-tion de l’existant (ballon d’eau

chaude existant ou pas, type de ballon de chauffage, type de géné-rateurs...) ; le volume du ballon d’eau chaude, calculé en fonc-tion de l’estimation des consom-mations des utilisateurs ; la zone climatique (il en existe quatre en France) ; le taux de couverture, c’est-à-dire la part des besoins annuels en énergie couverts par l’énergie solaire. Un taux de cou-verture annuel compris entre 50 et 70 % est en général un bon compromis. Cette étude peut être menée avec l’aide de logiciels spé-cifiques ou des fabricants. Ce qui est certain, c’est qu’un mauvais dimensionnement peut entraîner des désordres graves tels que sur-chauffe et dégradation des pan-neaux.

RÉTABLIR L’ÉTANCHÉITÉ

En ce qui concerne les traver-sées de toiture, les risques por-tent sur l’étanchéité. En effet, le passage des tuyauteries exige des pénétrations à travers la toi-ture. Il convient donc pour cha-que type de couverture de réta-blir l’étanchéité et d’appliquer les règles du NF DTU correspon-dant. D’autant que l’installation d’un système solaire thermique

1 2© VIESSMANN © VIESSMANN

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37 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

1 EN MAISON INDIVIDUELLE…

2 … OU SUR UN BÂTIMENT COLLECTIF, un dimensionnement adapté est essentiel à une installation réussie.

3 LES CAPTEURS VITRÉS s’intègrent à fleur de couverture, et peuvent se combiner avec des fenêtres de toit.

4 CAPTEUR PLAN constitué d’un coffre vitré isolé, où se loge un absorbeur dans lequel circule un fluide caloporteur.

5 CAPTEUR À TUBES SOUS VIDE, à circulation directe : le fluide caloporteur circule dans un double tube sous vide, de façon à minimiser les déperditions thermiques.

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POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

« L’ENJEU MAJEUR DE LA SÉCURITÉ »

Christophe Rambla, entreprise IFTC, La Courneuve (93).

« La mise en place des installations solaires n’implique pas seulement une bonne connaissance des systèmes, il est également nécessaire pour les entreprises d’intervenir

dans de bonnes conditions sur les toitures. Le respect des règles de sécurité pour le travail en hauteur est, de mon point de vue, primordial. La chute d’un salarié depuis une toiture est dramatique pour lui et sa famille, mais aussi pour l’entreprise. Et les conséquences pour le chef d’entreprise sont énormes tant sur le plan moral que juridique. Chaque chantier est un cas particulier et doit être étudié comme tel du point de vue de la sécurité. »

teur. Cette solution occasionne toujours des désordres. Dans le cas des couvertures métalliques comme le zinc, les passages sont à façonner conformément au NF DTU.

CONCEPTION

DU CIRCUIT PRIMAIRE

Troisième source de dysfonc-tionnement possible : le circuit primaire. D’une manière géné-rale, le calorifugeage des réseaux extérieurs doit faire l’objet d’une attention particulière, afin qu’ils ne se dégradent pas lors d’une exposition au soleil et qu’ils res-tent étanches aux infiltrations d’eau. Il est donc indispensable d’isoler dans des manchons sou-ples les tuyauteries pour les pro-téger des UV. Dans le cas où l’iso-lant n’est pas apte à résister aux agressions extérieures, il doit être recouvert d’une peinture plastifiée ou d’une coque métallique. Bien entendu, la soupape est indispen-sable. Son rôle : évacuer les éven-tuelles surpressions dans le circuit. Mais attention en été, son fonc-tionnement peut provoquer l’éva-cuation d’une partie du fluide caloporteur. Il convient donc de vérifier à froid, via le manomètre,

la pression. Les points de purge doivent généralement se trouver à chaque point haut de l’instal-lation et résister à des tempéra-tures importantes (200 °C). De même, les purgeurs automati-ques doivent être isolés par une vanne de sectionnement pour évi-ter la vidange du circuit primaire par dégazage en cas de montée anormale du capteur en tempé-rature. Et comme pour tous les circuits de fluide, il est indispen-sable de prévoir une protection contre le gel. La solution la plus

fiable consiste à injecter de l’an-tigel dans le circuit – un antigel obligatoirement de qualité ali-mentaire de type « monopropy-lène glycol ». De même, il est for-tement déconseillé d’utiliser des joints fibres. Les joints graphites sont préférables, car ils offrent une meilleure tenue aux températures élevées. �

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entre dans le domaine d’applica-tion de la responsabilité décen-nale de l’installateur. Il existe de nombreuses possibilités tech-niques dans chaque domaine. Par exemple, pour les couvertu-res en tuiles plates, la tuile cha-tière est bien adaptée au passage des conduites aller et retour cap-teur. Il en est de même des tuiles à douille et lanterne pour les cou-vertures en tuiles mécaniques. En revanche, les percements de tui-les sont à proscrire même si on applique un mastic à l’interface de celles-ci et des tuyaux du cap-

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38 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Avec un impact mineur sur l’environnement, les capteurs photovoltaïques apportent une réponse pertinente aux enjeux environnementaux. Les technologies, déjà anciennes, évoluent pour apporter davantage de rendement.

L a technologie du solaire pho-tovoltaïque pour produire de

l’électricité n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est – change-ment climatique et coût de l’éner-gie primaire obligent – l’intérêt qu’on lui porte. Il faut dire que son potentiel est énorme, car cette énergie est inépuisable et propre. Inépuisable également, en prin-cipe, le matériau nécessaire à la fourniture d’électricité, à savoir le silicium. Il est produit à partir d’une matière première banale, le sable ; son empreinte environ-nementale est mineure ; il s’agit d’un matériau robuste, durable et adaptable. On constate toutefois à l’heure actuelle, en raison d’une très forte demande, une pénurie de silicium usiné : il faut laisser le temps à l’outil industriel de s’adap-ter à cette nouvelle donne.

MATÉRIAUX

SEMI-CONDUCTEURS

Aujourd’hui, la quasi-totalité des cellules photovoltaïques utilisées dans le bâtiment sont constituées de matériaux semi-conducteurs : le silicium cristallin ou, plus rare-ment, le silicium amorphe. Le phé-nomène photovoltaïque est généré par l’interaction des photons pro-venant du soleil avec les électrons de la surface de ces matériaux semi-conducteurs. Le transfert de leur énergie met en mouvement les électrons de la matière et crée un courant électrique lorsque l’on referme le circuit. Le courant élec-

Les capteurs à couche mince bénéficient, eux, d’une fine cou-che uniforme, obtenue par pro-jection de matériaux réduits en poudre sur le verre. Face à la pénurie actuelle de silicium, ces systèmes, aujourd’hui marginaux, pourraient bien se développer, car cette technologie présente l’avan-tage de ne générer aucun déchet puisqu’il n’y a pas de découpes du silicium. Moins performants pour le moment, ils demandent des superficies plus importantes. Pour cette raison, ils sont plutôt réservés à des bâtiments indus-triels ou tertiaires, offrant de gran-des surfaces exposées au soleil. Des recherches sont actuellement

SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE La technologie au service de l’énergie propre

trique ainsi produit est un cou-rant continu recueilli au niveau des électrodes constituées par des fils métalliques très fins. Chaque cellule en silicium cristallin donne un courant continu dont la puis-sance dépend de la surface de la cellule. La tension, elle, est com-prise entre 0,5 et 0,6 volt.

TROIS TECHNOLOGIES

DE CAPTEURS

Trois technologies de capteurs se partagent le marché : mono-cristallin, polycristallin et couche mince. Les plus courants sont les modules mono et polycristallins. Ils se différencient par leur cou-leur, leur rendement et leur coût : les premiers, d’un bleu marine proche du noir, bénéficient d’un rendement de l’ordre de 18 %. Les seconds, de couleur bleu ciel, s’avèrent moins chers à la pro-duction et ont un rendement moyen de 15 %. Très schémati-quement, dans ces systèmes, le matériau photovoltaïque est dis-posé en cellules minces et plates découpées dans un lingot de sili-cium, puis connectées en série.

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POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,www.ffie.fr

UN GUIDE POUR LES ÉLECTRICIENS

La Fédération française des

installateurs électriciens

(FFIE-FFB) a édité, à

destination des professionnels,

un guide pratique pour la

conception et la mise en

œuvre des Installations solaires

photovoltaïques raccordées au

réseau de distribution inférieures

ou égales à 36 kVA.

en cours pour développer d’autres technologies : silicium amorphe, nouvelle génération de couches minces...

PUISSANCE CRÊTE

L’unité photovoltaïque de base mise en œuvre a généralement une puissance de 1 kilowatt-crête (kWc). Elle correspond à la puis-sance délivrée sous des conditions standard optimales d’ensoleille-ment (1 000 W/m2) et de tempéra-ture (25° C). Cette puissance crête permet notamment de comparer deux matériaux entre eux. La pro-duction énergétique correspon-dant à l’association optimale des panneaux et d’un onduleur, soit une surface de capteurs de l’ordre de 10 m2, est de 1 000 kWh/an. Il est évidemment possible de cou-pler plusieurs systèmes identiques de 1 kWc pour constituer des cen-trales de 2 à 5 kWc. Aujourd’hui, la taille la plus courante des centra-les photovoltaïques installées est de l’ordre de 2,2 kWc, soit une surface de 20 à 25 m2 de capteurs suivant les régions. En pratique, la puis-sance d’un capteur installé sur un site varie avec l’ensoleillement reçu, qui dépend du jour, de l’heure, de la météo ou encore de l’orienta-tion du système et de sa tempéra-ture, si bien que la puissance crête n’est jamais atteinte par ledit cap-teur. Un phénomène non négli-geable favorise les environnements froids et ensoleillés : l’influence de la température de fonctionnement des cellules qui subissent l’effet de serre dû à la plaque de verre pro-tectrice du panneau. Cette perte de rendement est de 4 % par 10° C d’élévation, comptée au-delà de la température nominale de fonction-nement, fixée à 25° C. �

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39 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Calepin de chantier « Planchers chauffants à eau chaude » Édité par la Société d’édition du Bâtiment et des Travaux publics (SEBTP) et destiné aux compagnons sur les chantiers, le calepin de chantier « Planchers chauffants à eau chaude » a pour objectif de les aider à la mise en œuvre de ces systèmes dans le respect du nouveau NF DTU 65.14. Nombreuses illustrations à l’appui, il permet de visualiser les bonnes pratiques de cette technique, totalement compatible avec l’utilisation des énergies renouvelables.Pour en savoir plus : contactez la FFB de votre département.

FIBRES CÉRAMIQUES RÉFRACTAIRES Des valeurs limites d’exposition impossibles à atteindre pour le moment

L e décret n° 2007-1539 du 26 octobre 2007 a fixé de nouvel-

les valeurs limites d’exposition pro-fessionnelles (Vlep), plus contrai-gnantes, pour les fibres céramiques réfractaires (FCR). Désormais, la Vlep applicable pour cette fibre passe de 0,6 fibre par cm3 d’air à 0,1 fibre par cm3 au 1er juillet 2009. Du point de vue des entreprises qui interviennent en travaux de maintenance sur des fours (sidé-rurgie, fonderie, verrerie...), cette valeur est pour le moment impos-sible à atteindre, car les techniques de captage ne sont pas encore tout à fait au point. Conscient des dif-ficultés que peut impliquer la

POUR EN SAVOIR PLUS

SNECTI-FFB (Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle – fours et cheminées), tél. : 01 40 69 51 73

mise en conformité avec la nou-velle réglementation, concernant notamment la protection collec-tive et l’organisation du travail, le décret prévoit une période transi-toire d’adaptation. Ainsi, jusqu’au 30 juin 2009, la Vlep applicable aux FCR est de 0,5 fibre par cm3. Il s’agit, entre autres, de laisser le temps aux entreprises de trouver de nouvelles méthodes de captage des FCR. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), chargée de l’ex-pertise préalable à la fixation des Vlep, a été chargée d’approfon-dir le sujet. Dans le même temps,

l’INRS(1) anime deux groupes de travail, réunissant des représen-tants des fabricants de FCR, des entreprises et des industriels utili-sateurs de FCR, de la médecine du travail et de l’assurance-maladie, pour aboutir à terme à l’édition de deux guides des bonnes pra-tiques de maintenance de fours industriels et de petites installa-tions contenant des FCR. �

(1) Institut national de recherche et de sécurité.

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40 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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41 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Pour éviter les problèmes de condensation dans les conduits de fumée de type shunt, le NF DTU interdit le raccordement de chaudières basse température et à condensation. Une disposition qui ne va pas sans poser des problèmes techniques.

C oncilier l’inconciliable, c’est la difficulté à laquelle sont

confrontés les installateurs gaz lorsqu’on leur demande de chan-ger une ancienne chaudière par une chaudière de dernière géné-ration, basse température ou à condensation, dans des appar-tements d’immeubles collec-

Les conduits « shunt » incompatibles avec les chaudières basse température

tifs équipés de conduits d’éva-cuation de fumée dits shunt. En effet, le NF DTU 24.1 « Travaux de fumisterie » dans sa nouvelle version est très clair : « Le raccor-dement d’appareils basse tem-pérature et à condensation est interdit sur des conduits collec-tifs existants à départ individuel

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr

Installés dans de nombreux immeubles collectifs jusqu’à la fin des années 70, les conduits de type « shunt » sont définis par le NF DTU 24.1 P1. Il s’agit de conduits collectifs débouchant dans un conduit collecteur assurant l’évacuation commune des produits de combustion des appareils raccordés dans des locaux situés à des niveaux différents.

(type shunt), hors procédés spé-cifiques de réhabilitation faisant l’objet d’un Avis technique ou d’un document technique d’ap-plication. » Ce, pour éviter les ris-ques de condensation, voire de dégâts des eaux dans les apparte-ments des étages supérieurs.

CHANGER OU CHEMISER

LE CONDUIT

Dans les faits, cette disposition du DTU s’avère presque impossible à respecter : elle implique de chan-ger le conduit ou à le chemiser. Un procédé onéreux qui implique des travaux considérables. Et si cette démarche s’avère parfois possible avec des bailleurs sociaux, elle se révèle quasi impossible dans le cas de copropriétés puisqu’elle impli-querait que tous les propriétaires changent leur chaudière en même temps et qu’en outre, ils accep-tent une facture importante. Autre

possibilité, installer des chaudiè-res à ventouse, mais le problème est identique avec les coproprié-tés qui refusent que les façades se couvrent de ventouses. Enfin, il est impossible, avec un conduit shunt, de changer les puissances des générateurs. La solution la plus rationnelle consiste donc à proposer à son client l’installation d’une chaudière standard. Mais dans ce cas, il est indispensable de lui expliquer qu’il ne lui sera pas possible de bénéficier du crédit d’impôt. Sur le plan des généra-teurs, des solutions existent. Cer-tains fabricants, conscients du problème, proposent en effet des produits adaptés. �

« EN CONTRADICTION AVEC LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE »Jean-Paul Bardet, Établissements Normand

à Limoges (87).

« Le changement des chaudières dans les

immeubles dotés de conduits shunt représente

un marché de remplacement important pour les entreprises.

Malheureusement, nous sommes obligés, dans la plupart des cas,

si nous voulons respecter le DTU 24.1, d’installer des appareils

standard dans ces logements. Il y a là une contradiction par

rapport à la réglementation thermique qui nous pousse à installer

des chaudières basse température ou à condensation.

Mais si nous passons outre les dispositions du DTU, en cas

de litige, la responsabilité de l’entreprise risque d’être engagée.

Un expert pourra toujours expliquer que l’installateur n’a pas suivi

la réglementation. C’est un véritable problème qui fait perdre une

partie du marché de remplacement des chaudières aux entreprises

les plus sérieuses. Et avec la perte de l’installation, nous perdons

également le contrat d’entretien. »

SCHÉMA TYPE DES CONDUITS « SHUNT »

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42 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

GRANULÉS DE BOIS Attention à la qualité du combustible

A vec le gaz ou le fioul, la qua-lité du combustible de l’ins-

tallation de chauffage est en général constante. Ce n’est pas toujours le cas avec les granulés de bois(1). Plus que toute autre énergie, le bois a besoin des compétences du chauf-fagiste en ce qui concerne le choix et le raccordement du générateur, ainsi qu’en fumisterie. L’installa-teur doit ainsi posséder une culture spécifique au bois énergie et rem-plir son devoir de conseil envers le client, en l’informant notamment sur la qualité du combustible.Dans ce domaine, les techniques ont beaucoup évolué et, crise pétro-lière oblige, le différentiel entre le coût des granulés de bois et celui des énergies fossiles est en train de se réduire significativement. Outre le prix, pour que les utilisateurs trouvent un intérêt à utiliser des granulés de bois, il est indispensable de leur proposer des équipements qui leur apportent un confort com-parable à celui d’un autre mode de chauffage : alimentation et allu-mage automatiques du combus-tible, régulation performante, pro-duction d’eau chaude sanitaire, haut rendement, couplage à l’éner-gie solaire… C’est aujourd’hui pos-sible. Les granulés présentent, enfin, des avantages notables en termes de stockage et d’autonomie par rap-port aux autres combustibles bois (bûches, plaquettes…) : ils coulent comme du grain, ce qui simplifie les systèmes de livraison, de stoc-kage et d’alimentation automatique

POUR EN SAVOIR PLUS

• UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr

• ADEME, www.ademe.fr• Institut des bioénergies,

www.itebe.net• COSTIC, www.costic.com

NF GRANULÉS BIOCOMBUSTIBLES Développée par l’institut technologique FCBA(1)

mandaté par Afnor Certification, en partenariat

avec l’institut des bioénergies Itebe, la marque NF

Granulés Biocombustibles s’applique aux granulés

à base de bois ou d’origine agricole. Tous les

fournisseurs peuvent accéder à cette norme dès lors

qu’ils respectent le référentiel de la marque. L’Itebe

est chargé des audits. Sont certifiés les dimensions,

des appareils ; ils peuvent procu-rer, selon les capacités de stockage, jusqu’à un an d’autonomie.Fabriqués à partir de sciures de bois compressées (100 bars), sans adjonction de liant, très denses et très secs (humidité sur brut : 5 à 10 %), les granulés disposent d’un pouvoir calorifique minimum compris entre 4 400 et 4 600 kWh par tonne. De la forme d’un cylin-dre de 6 à 9 mm de diamètre et d’une longueur moyenne de 2 cm, ils offrent une masse volumique de 0,7 tonne par mètre cube. À titre de comparaison, 2,2 tonnes de granu-lés de bois correspondent à environ 1 000 litres de fioul. Mais ces carac-téristiques ne sont pas toujours au rendez-vous.

MARQUE NF VOLONTAIRE

Pour satisfaire l’utilisateur, il est indispensable de lui conseiller des produits normés. Les normes alle-mande (DIN 51731), autrichienne

(Ö-Norm 7135) et suisse (SN 166000) sont malheureusement peu respectées en France. Pourtant, elles garantissent l’essence du bois, le taux d’humidité, le pouvoir calorifi-que, le détail des composants chimi-ques, une bonne consistance et un calibrage homogène. Pour autant, la situation est en voie d’amélioration dans l’Hexagone. Devant l’absence de référentiel normatif, l’institut des bioénergies Itebe, à Lons-le-Saunier (39), propose aujourd’hui une mar-que volontaire NF (voir encadré). Cette dernière, qui vient d’être lan-cée, est en fait la traduction de la charte qualité Itebe pour les granu-lés de bois qui reprend les exigen-ces de la norme allemande. Ainsi, cinq niveaux de qualité (trois pour les granulés bois et deux pour les granulés agricoles) identifient clai-rement les combustibles des pro-ducteurs qui respectent dans l’inté-gralité le cahier des charges mis en place par le « Pellet Club », l’un des groupes de travail de l’Itebe. Pour garantir la qualité de leur installa-tion, les installateurs ont donc tout intérêt à s’assurer que le fournisseur de granulés de bois qu’ils recom-mandent à leurs clients respecte le cahier des charges de l’Itebe. �

(1) Également appelés pellets.

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le pouvoir calorifique inférieur et l’humidité,

le taux de fines, le taux de cendres, la résistance

mécanique, la masse volumique apparente

et les teneurs en soufre, chlore et azote. Cinq

catégories de combustibles permettent ainsi aux

installateurs et aux consommateurs de choisir

une qualité adaptée à leur appareil de chauffage.

(1) Regroupement du CTBA et de l’Afocel.

Fluides frigorigènes : attention les échéances approchent !La manipulation des fluides frigorigènes et plus généralement l’intervention sur le circuit frigorifique des équipements en contenant vont nécessiter, pour l’opérateur (entreprise), l’obtention d’une attestation de capacité obligatoire. Cette dernière sera délivrée par des organismes agréés sur deux critères essentiellement : la détention de l’outillage approprié aux différentes activités (contrôle d’étanchéité, entretien/maintenance, mise en service et récupération des fluides) de l’entreprise et la compétence du personnel intervenant. Ainsi, à compter du 4 juillet 2009, tous les opérateurs devront détenir cette attestation de capacité, et ce, quelque soit la charge des installations de climatisation, réfrigération ou encore pompe à chaleur. Attention, pour les équipements de charges supérieures à 2 Kg, l’obligation peut courir avant, voire dès le 4 janvier 2009 selon la fin de validité du certificat d’inscription de l’entreprise en Préfecture. Enfin, les fluides frigorigènes ne pourront être vendus que sur présentation de cette attestation par les opérateurs à compter du 4 juillet 2009.

@VOUS CHERCHEZ

UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

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43 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

Deux bougies pour la qualification « maintenance installations électriques »

L ancée en novembre 2006 par Qualifelec, l’organisme de

qualification de la branche pour l’équipement électrique, la qua-lification « maintenance installa-tions électriques » (MIE) concerne aujourd’hui une centaine d’entre-prises. Cette qualification répond à un double objectif : apporter l’assurance au maître d’ouvrage de la compétence et du profes-sionnalisme des entreprises inter-venant sur ce marché, et inciter ces dernières à faire la démonstra-tion de leurs compétences dans ce domaine d’activité. Elle s’intéresse, en effet, à la capacité d’interven-tion des entreprises de l’équipe-ment électrique sur des installa-tions existantes pour leur mise à

niveau, leur maintenance et leur entretien. Cette démarche est facilitée pour les entreprises déjà qualifiées en électrotechnique, puisque la plu-part des exigences en termes d’ins-trumentation et de documents les concernent déjà.

TROIS INDICES

Concrètement, la qualification couvre uniquement les opéra-tions de maintenance, d’instal-lation d’équipements électriques sous tension inférieure à 63 KV, dans tous les types de locaux, pour tous les usages – tableaux basse tension, postes de transformation, éclairage, y compris celui de sécu-rité, et alimentation sans inter-

ruption. En est exclu l’ensemble des activités portant sur l’éclairage public, déjà couvert par une quali-fication spécifique.Elle comporte trois indices – MIE1, MIE2, MIE3 – pouvant être complétés par la mention Garantie totale à partir de MIE3. Sont pris en compte, pour cha-cun des indices, la technicité des opérations de maintenance réa-lisées, la possession et la maîtrise de certains appareils de mesure et de contrôle, le nombre, la com-pétence et la pérennité des tech-niciens de maintenance dans l’entreprise. Comme pour la quali-fication Électrotechnique, la classi-fication s’applique au domaine de la maintenance installations élec-

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,www.ffie.fr• Qualifelec, www.qualifelec.fr

triques. Celle-ci donne des infor-mations complémentaires sur le personnel de l’entreprise suscep-tible de réaliser les travaux. La qualification « maintenance ins-tallations électriques » (MIE) est graduée en quatre classes déter-minées selon le nombre d’ouvriers pour lequel l’entreprise a justifié d’une formation de degré 1 ainsi que le nombre minimum d’appa-reils dont elle dispose (mesureur de terre, contrôleur universel…). �

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

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44 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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45 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Sur le triple plan des performances thermiques, acoustiques et incendie, les cloisons et contre-cloisons en plaque de plâtre ne manquent pas d’atouts. Explications.

l n’est jamais inutile de rap-peler que la plaque de plâtre est une authentique innova-

tion. Son avènement a marqué une nette rupture par rapport à la technique dominante, en l’oc-currence le plâtre traditionnel. Produit bi-matériaux (plâtre et carton), il a apporté un vrai chan-gement d’habitude sur les chan-tiers, où les professionnels sont passés d’un produit humide à un produit sec, avec des conséquences nombreuses sur la mise en œuvre. Mais que vaut ce produit sur le plan des performances ? D’un point de vue thermique, la cloison en plaque de plâtre a, sous la forme de composants de dou-blage, apporté son concours à la solution aux problèmes d’isola-tion thermique des murs dans le cadre de la politique d’économie d’énergie lancée dès 1974. Cela étant, la plaque de plâtre n’apporte pas spécifiquement de bonnes performances sur le plan thermi-que si elle n’est pas associée à un isolant. Et ceux-ci ne produisent pas à eux seuls la performance globale de la paroi. D’autres élé-ments comme les fenêtres entrent aussi en ligne de compte. Il faut également prendre en considé-ration les ponts thermiques inté-grés et la résistance thermique de la lame d’air. Une cloison sur ossa-ture métallique génèrera une perte

tous les cas, les performances ne seront au rendez-vous que si cha-que corps d’état intervient sur le chantier dans le respect de l’autre afin d’élaborer un vrai travail d’équipe : plaquiste, électricien, peintre, climaticien, etc.

ACOUSTIQUE :

ESSAIS EN COURS

Cette considération vaut éga-lement pour les performances acoustiques, en partie condition-nées par la coordination entre les corps d’état. La qualité du mon-tage et de l’interface joue un rôle essentiel. En ce qui concerne les produits eux-mêmes, les perfor-mances acoustiques des cloisons et contre-cloisons varient avec

PLAQUES DE PLÂTRE Quelles performances ?

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POUR EN SAVOIR PLUS

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14,www.umpi.ffbatiment.fr

de résistance thermique d’envi-ron 35 % avec des montants sim-ples et de 50 % avec des montants doubles. En doublage, la conduc-tivité thermique de l’isolant se situe généralement aux environs de 0,032 W/m.K. Sur le plan de la mise en œuvre, il faut accorder une attention toute particulière aux ques-tions d’étanchéité à l’air. Et, dans

leur épaisseur et la qualité de leur isolant. En travaux courants, des ouvrages traditionnels en pla-ques de plâtre D72/48 et D98/48 obtiendront un indice d’affai-blissement acoustique compris entre 33 et 47 dB. Il va de soi que le calcul de performances acous-tiques représente un véritable enjeu pour toutes les parties en présence : maître d’ouvrage, maî-tre d’œuvre, fabricant, entreprise. Jusqu’à présent, l’un des problè-mes rencontrés par les entre-preneurs plaquistes provient de l’absence de toute mention aux performances acoustiques dans le NF DTU 25.42 « Ouvrages de doublage et habillage en com-plexes et sandwiches – Plaques de parement en plâtre-isolant ». Parallèlement, la fiabilité des mesures acoustiques mentionnées par les fournisseurs de systèmes complets n’est pas toujours au rendez-vous, les résultats obtenus en laboratoire pouvant être dif-férents sur chantier -sans comp-ter qu’ils ne correspondent pas à ce qui peut ou doit être mesuré sur chantier ! Or c’est bien l’en-treprise de pose qui endosse la res-ponsabilité du résultat final. Dans ce contexte, l’UMPI- FFB mène actuellement une quinzaine d’es-sais acoustiques, avec l’objectif de calculer les performances via un logiciel spécifique. Et la volonté de faire rentrer ces valeurs dans un NF DTU 25.42 révisé. �

PERFORMANCES AU FEU ET GRANDE HAUTEUR Les essais menés par l’UMPI-FFB portent également sur

la résistance au feu, avec des résultats identiques aux performances

des PV des industriels. Par ailleurs, les cloisons de plâtre deviennent

d’importants produits de substitution pour la grande hauteur,

certaines pouvant s’élever jusqu’à 18 mètres de hauteur. Pour

les entrepreneurs plaquistes, il s’agit d’un véritable enjeu de marché,

sachant que les règles parasismiques sont appelées à évoluer.

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46 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

CÉRAMIQUE ET HÔTELLERIEFONT BON MÉNAGEHygiène, esthétique, durabilité… le carreau céramique est tout à fait adapté aux exigences de l’hôtellerie. Sa mise en œuvre dans les salles de bains nécessite toutefois de savoir faire face à certaines contraintes.

ous certaines conditions, le carrelage peut être une solution de revêtement

parfaitement adaptée aux exi-gences de l’hôtellerie. Sur le plan esthétique, d’abord, comme le souligne Systèmes Céramiques(1) dans sa fiche « La solution céra-mique en hôtellerie ». Les systè-mes céramiques génèrent en effet une grande variété de possibilités décoratives (du sol aux murs) et proposent un large choix d’as-pects de surface. Même la signa-létique (le logo de l’hôtel, par exemple) peut être réalisée en carrelage. Outre ce critère esthé-tique, celui de la durabilité du matériau est de première impor-tance en hôtellerie, où les revê-tements subissent de multiples

Sagressions – chocs, brûlures de cigarettes, abrasion, taches, rayu-res… – étant donné la fréquence de passage élevée, tant dans les zones d’accueil que dans les chambres et les salles de bains. En bord de mer, dans les zones d’ac-cueil, le grès cérame brut garan-tit ainsi une excellente résistance à l’abrasion des grains de sable. Du côté de l’hygiène des locaux, les carrelages comptent éga-lement de nombreux atouts. Ils sont imputrescibles et peu poreux, ce qui autorise un net-toyage intensif sans risque d’en détériorer l’aspect ou la struc-ture. Concernant les allergies, ils ne favorisent en aucun cas la pro-lifération d’allergènes et de bac-téries.

DES ZONES D’ACCUEIL

JUSQU’AUX ÉTAGES

L’hôtellerie représente donc un débouché réel pour les carre-leurs. « Dans les hôtels 4 étoi-les, les prestations en carrelage et revêtements de sols doivent offrir un niveau élevé de qualité, explique Daniel Hoursiangou (société Plamursol, à Bordeaux). Ce type d’établissement met tout en œuvre pour que les zones d’ac-

cueil soient attrayantes. On peut très bien y poser un matériau imitant la pierre naturelle ou le marbre, avec des formats impor-tants, que ce soit en 60 x 60 cm ou 45 x 45 cm. Les mêmes produits peuvent aussi être utilisés pour les murs. Certaines chaînes d’hô-tels apprécient aussi de traiter les sols de leurs salles de restaurant en céramique. De même pour les cuisines dans certains cas. On

1 2© SYSTÈMES CÉRAMIQUES © RAIRIES DE MONTRIEUX

JONCTION DES APPAREILS SANITAIRES AVEC LES MURS En ce qui concerne les bacs receveurs de douche ou de baignoire,

la jonction des appareils sanitaires avec les murs doit être réalisée

à l’aide d’un mastic élastomère fongicide qui assure l’étanchéité

entre l’appareil et la paroi (norme NF P 40-201, réf DTU 60.1).

Le carrelage peut ensuite être mis en œuvre en recouvrement

de ce joint, avant la pose d’un nouveau joint élastomère fongicide,

à moins que le revêtement n’incorpore un profilé de jonction.

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47 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

1 et 2 DANS LES SALLES DE BAIN, le carreau céramique est pleinement justifié, mais sa mise en œuvre doit respecter des règles strictes.

3 LES CARREAUX CÉRAMIQUES OFFRENT DE NOMBREUSES POSSIBILITÉS DÉCORATIVES, et permettent par exemple d’habiller une salle de douches.

4 DANS LES CHAMBRES, les carrelages allient esthétique et résistance.

43© RAIRIES DE MONTRIEUX© NOVOCERAM

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20,www.unecb.ffbatiment.fr

reaux de plâtre hydrofugés). Les autres supports exigent au préala-ble un traitement par Système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) ou par Système d’étan-chéité liquide (SEL). Ces systèmes doivent bénéficier d’avis techni-ques ou, pour les SEL, d’enquêtes de technique nouvelle (ETN) qui puissent être visées par un bureau de contrôle. Les documents parti-culiers du marché doivent préci-ser qui est chargé de la réalisation de ces ouvrages intermédiaires. En cas de douche sans receveur, l’implantation d’un siphon avec platine d’étanchéité se prévoit dès la conception du gros œuvre, et les pentes à respecter sont de 1 % au minimum ; elles concernent à la fois le support et le revêtement finis. Toutefois, se pose le pro-blème de traiter en même temps l’acoustique, la mise en œuvre de sous-couches isolantes se limitant aux locaux sans siphons de sol (NF DTU 26.2/52.1).Toutes ces règles doivent être scrupuleusement respectées si l’on veut profiter des perspecti-ves offertes par le marché du car-relage en hôtellerie. « D’autant

plus que de nouveaux équipe-ments commencent à connaître le succès, comme les hammams, les saunas et la petite “thalasso” », souligne Daniel Hoursiangou. Dans ces cas précis, la chaleur et la vapeur d’eau nécessitent l’em-ploi d’une colle adaptée et la pose de joints époxy. �

(1) Association de professionnels du carrelage.

Daniel Hoursiangou. Il faut dire qu’elles offrent un espace assez important de 1,80 m sur 0,90 m pour se doucher et elles répon-dent bien aux exigences de la loi de février 2005 sur l’accessibi-lité des logements aux personnes handicapées. En outre, l’absence de receveur donne plus de possi-bilités au prescripteur sur le plan des formes. La plupart du temps, ces douches sont réalisées à par-tir de produits en mousse polys-tyrène expansée que l’on trouve dans le commerce : des panneaux préformés permettent de poser directement le carrelage. Ainsi, il n’est pas nécessaire de prévoir du mortier pour les formes de pente. La mode étant aussi à la mosaï-que, on utilise souvent des car-reaux de petit format. »

DES RÈGLES À MAÎTRISER

La mise en œuvre des carreaux céramiques doit respecter des règles strictes, notamment dans les salles de bains. En ce qui concerne l’étanchéité, certains supports admettent la pose col-lée directe des faïences et des car-relages (béton et enduits, car-

Les systèmes céramiques génèrent une grande variété de possibilités décoratives.

entre alors dans un domaine très technique, avec des contraintes P4S spécifiques. » Dans les étages, le carreau céra-mique demeure pleinement jus-tifié. Pas dans les chambres où la moquette reste reine, mais bien sûr dans les salles de bains. « En ce moment, les douches à l’italienne, c’est-à-dire sans receveur, ont les faveurs de la mode, reprend

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48 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

NANOTECHNOLOGIES Quelles applications pour la peinture ?Les nanotechnologies, qui permettent de fabriquer, observer et mesurer les structures et systèmes correspondant à un nanomètre (1 milliardième de mètre), trouvent des terrains d’application dans la peinture.

n peinture, les recherches menées autour des nano-technologies ont permis

de créer ou renforcer certaines fonctionnalités. La photocata-lyse est l’une d’elles. Cette réac-tion photochimique produite par les rayons du soleil peut agir sur des pigments de dioxyde de titane nanoscopiques, avec pour effet de supprimer les polluants organi-ques sur les façades, mais aussi les mauvaises odeurs. « La photoca-talyse détruit les très petites molé-cules qui sont en contact avec la peinture : les COV, pour l’inté-rieur, l’oxyde d’azote et l’ozone, pour l’extérieur », souligne Chris-tel Ebner, en charge des aspects techniques des produits photoca-talytiques chez Sto France, fabri-cant de peintures. Plusieurs pro-

Eduits basés sur la photosynthèse existent déjà : présent dans la peinture, le photocatalyseur (une substance chimique) a la possibi-lité de détruire les liaisons organi-ques des substances indésirables.

L’EFFET « FEUILLE

DE LOTUS »

En peinture, les nanotechnologies engendrent aussi d’autres procé-dés que la photocatalyse. L’un des plus remarquables est le « Lotus Effect ». Découvert par Wilhelm Barthlott, professeur à l’Univer-sité de Bonn en Allemagne, il est directement inspiré de celui de la fleur de Lotus, qui est natu-rellement auto-nettoyante. Le Pr. Barthlott a en effet étudié cette découverte de la nature afin de permettre son application dans

le domaine technique. Cela se traduit par le développement de produits micro-siloxanes ayant une structure identique à celle de la feuille de lotus. Mis en appli-cation à travers des produits tels que Lotusan, ce procédé com-bine l’effet hydrofuge des peintu-res siloxanes avec la micro-struc-ture de surface de la feuille de lotus. La surface de contact entre l’eau et les salissures est extrême-

ment réduite, avec une adhérence limitée au maximum. Résultat, lorsqu’il pleut, l’eau et les salis-sures perlent sur la façade, la lais-sant toujours propre et sèche.

D’AUTRES PERSPECTIVES

De nouvelles recherches sur les nanotechnologies appliquées à la peinture sont actuellement en cours. On sait que les additifs, par exemple, offrent la possibilité de renforcer les qualités de fluidité de la peinture liquide, sa capacité à former un film ou encore l’ad-hérence. Renforcés eux aussi par les nanotechnologies – en l’occur-rence par des nanotechnologies aqueuses –, les liants bénéficient d’une élasticité et d’une perméa-bilité à la vapeur d’eau accrues. La stabilité et la dureté de la peinture constituent également des pro-priétés que les nanotechnologies permettent de consolider. Certai-nes recherches ont pour objec-tif d’incorporer des nanoparticu-les minérales dans une dispersion polymérique, afin d’apporter des propriétés de dureté. D’après les premiers tests, les revêtements à base de ces nanotechnologies hybrides sont stables en tempéra-ture et restent durs, tout en étant perméables à la vapeur d’eau. �

FAUT-IL AVOIR PEUR DES NANOTECHNOLOGIES ?

La question se pose

naturellement, à partir du

moment où nous entrons, à

travers les nanosciences, dans

un univers où les conséquences

de ces développements ne

sont pas encore connues.

Néanmoins, certaines voix

s’élèvent pour ne pas s’opposer

aux nanotechnologies, comme

d’autres l’ont fait face aux OGM.

Ainsi, le Comité d’éthique du

CNRS plaide plutôt pour un

« développement responsable »

des nanotechnologies et se

donne pour vocation de publier

des avis permettant de « trouver

un juste équilibre entre liberté

de recherche et responsabilité

vis-à-vis de la société ».

Dans le bâtiment, l’une des

principales avancés de ces

techniques produisant l’effet

auto-nettoyant, cinq partenaires

(Agrob Buchtal, Ciments

Calcia, Pilkington, Schüco

et Sto) se sont regroupés au

sein du collectif Ocean, afin de

promouvoir l’enveloppe auto-

nettoyante et de proposer aux

maîtres d’ouvrage et maîtres

d’œuvre une nouvelle qualité de

façades.

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73,www.uppf.ffbatiment.fr

LA MICRO-STRUCTURE DE SURFACE de ce produit siloxane reproduit celle de la feuille de lotus, pour une adhérence minimale de l’eau et des salissures.

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49 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

PLAFONDS SUSPENDUS Un DTU revisitéLe NF DTU 58.1 (norme NF P 68-203) sur les plafonds suspendus fait peau neuve : mise à jour des normes, modification de forme. Mais quels sont les grands changements et quelles incidences pour les professionnels ?

uinze ans après sa pre-mière publication, la norme NF DTU 58.1

sur la mise en œuvre des plafonds suspendus a fait l’objet d’une révi-sion. Sous la gouverne d’une com-mission de normalisation compo-sée de différents intervenants du métier (entrepreneurs, fabricants, bureaux de contrôle, etc.) le NF DTU se veut en cohérence avec les normes européennes existantes : « Cette révision a porté prioritai-rement sur l’euro-compatibilité du document », précise Jean-Guy Maurin (Saint-Gobain Eurocous-tic). Au total, près de cinq années de réflexion auront été nécessai-res pour faire renaître ce texte qui paraîtra dans le courant du mois de décembre. Autrefois abordé dans le texte original de 1993, le produit n’est plus défini dans le nouveau NF DTU 58.1 –il est en effet décrit dans la norme produit NF EN 13 964 de septembre 2004. Autre changement majeur, la réparti-tion des thèmes par chapitre et la modification de la forme en trois cahiers : CCT (Cahier des clau-ses techniques), CGM (Critères généraux des matériaux) et CCS (Cahier des clauses administra-tives spéciales). Si ce dernier ne comporte pas de gros boulever-sements, les deux autres laissent apparaître des mutations pro-fondes. Le domaine d’applica-tion des plafonds suspendus en est un bon exemple, avec la limi-tation de la hauteur des plénums à quatre mètres et l’obligation de poser une ossature intermé-diaire pour un plénum supérieur à deux mètres. Dans ce même

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contexte, les plafonds chauffants sont exclus, seule la pose en inté-rieur est prise en compte…

NOUVEAUTÉS

ET MISES À JOUR

Grandes nouveautés : l’introduc-tion des DOM dans le NF DTU et la classification de différents

locaux (salle de spectacle, pis-cine, restaurant, etc.) en fonction de leur hygrométrie (quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air). « Les locaux ont été classés sous la forme d’un tableau et caté-gorisés de A à D, souligne Jean-Guy Maurin. La classification n’a rien de qualitative, elle per-

met simplement de trier les lieux en fonction de leur ambiance, humide ou agressive. Par exem-ple, les bâtiments scolaires, sous réserve d’une ventilation appro-priée, entrent dans la catégorie des locaux à hygrométrie moyenne. Les piscines en revanche, du fait de la présence de composés chlo-rés, entrent dans la catégorie des locaux à risque de condensation et ambiance agressive ». Le nouveau NF DTU 58.1 met à jour les références des normes obsolètes citées dans le texte origi-nel. C’est le cas par exemple dans le CCGM, avec l’actualisation des normes « produits » ou encore celles portant sur les métaux. Enfin, le nouveau texte repré-cise les contraintes de liaisons des appareillages placés dans les pla-fonds suspendus (luminaire, bou-che de ventilation, etc.), rappelle les critères de choix des matériaux et indique des spécifications de pose dans les zones de « sismi-cité non nulle » définies dans la réglementation parasismique des bâtiments.Document vivant, le NF DTU devra, à peine sorti, être révisé suite à la publication des amen-dements 1 & 2 de la norme pro-duit plafond suspendu NF EN 13 964, traitant entre autres de la qualification des éléments d’ha-billage en fonction de la nature des locaux. �

POUR EN SAVOIR PLUS

SNI-FFB (Syndicat national de l’isolation), tél. : 01 40 55 13 70, www.snisolation.fr

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50 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

PEINTURE Aller plus loin dans les interfaces métier

L a démarche de l’Union pro-fessionnelle peinture fini-

tions (UPPF-FFB) en faveur d’une meilleure interface entre métiers s’est illustrée de manière concrète par la rédaction et la publica-tion de trois fiches. Elles ont été réalisées en partenariat avec les maçons (UMGO-FFB) (1), les élec-triciens (FFIE-FFB)(2), les menui-siers (FFB-CMP)(3) et les plâtriers (UMPI-FFB)(4). Cette collection de documents intitulés « exigen-ces minimales » sera prochaine-ment complétée d’une quatrième fiche, en cours d’élaboration avec les plombiers (UNCP-FFB)(5). De la part de toutes les Unions de métiers concernées, ces fiches montrent une volonté de com-muniquer entre corps d’état. Elles sont destinées à enclencher le dia-logue sur le chantier, à servir de support pour les toutes premiè-res discussions. Pour les peintres, en effet, les travaux de finition ne peuvent commencer que si les subjecti-les satisfont à des prescriptions précises rappelées dans tous les DTU. Pour les cloisons en maçon-nerie de petits éléments (norme NF P 10-204, DTU 20.13) ou sur les briques de terre cuite (norme NF P 74-204, DTU 59.1), le film de peinture doit couvrir le sub-jectile en lui apportant un colo-ris, l’état de finition devant toute-fois refléter celui du subjectile. Les règles établies avec l’UMGO-FFB et l’UMPI-FFB précisent que cer-taines tâches sont bien du ressort du peintre. Parmi elles : la prépa-ration de la surface avant la pose de revêtement ou de peinture, les travaux d’enduits et de finition, l’implantation et le traçage de la cloison, etc. En ce qui concerne l’interface peintre-plâtrier, les profession-

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73. Les fiches de la collection « exigences minimales » sont télé-chargeables sur www.uppf.ffbatiment.fr (volet adhé-rents, rubrique Technique / Fiches techniques).

nels concernées se sont accordées sur des points clés. Entre autres : en fin d’exécution par le plâtrier, l’enduit ne doit présenter ni pul-vérulence superficielle, ni gerçure, craquelure, trou ou strie de pro-fondeur supérieure à 1 mm. Ce point vient fixer la question du rattrapage des défauts de surface – à qui incombe cette tâche ? –, au centre de bien des discussions. Par ailleurs, c’est au peintre de s’assurer, avant l’application, de la conformité des caractéristiques de dureté, d’humidité et de pH par rapport à la norme NF 74-201 (DTU 59.1) sur les ouvrages en peinture sur enduits plâtre. L’interface avec un lot techni-que comme l’électricité implique de bien s’entendre sur le chantier. Peintres et électriciens sont arrivés à bien définir « qui fait quoi ». Par exemple, le peintre doit bien sûr procéder à la mise en place des pro-tections nécessaires sur l’ensemble des appareillages installés par l’élec-tricien. Celui-ci doit, de son côté, fournir et poser moulures, plinthes et goulottes en plastique, avec leurs accessoires, qu’elles contiennent ou non des conducteurs. �

(1) Union de la maçonnerie et du gros œuvre.(2) Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique.(3) Fédération française du bâtiment char-pente, menuiserie, parquets(4) Union des métiers du plâtre et de l’iso-lation.(5) Union nationale des chambres syndica-les de couverture et de plomberie de France.

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51 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

PLAFOND TENDU Un produit qui redevient à la modeMalgré une mise en œuvre délicate, le plafond tendu possède de nombreux avantages : intérêt esthétique, absence de poussière sur les chantiers, courte immobilisation des pièces concernées. Des atouts que le public commence à reconnaître.

N ombreux sont les produits dont la qualité est recon-

nue par les professionnels mais qui demeurent ignorés du public. Le plafond tendu en fait par-tie. Malgré une médaille reçue à Batimat en 1975 et plusieurs dis-tinctions à travers le monde, ce produit aux innombrables pos-sibilités est toujours mal connu. « Au cours des années 1980, les architectes avaient donné ses heures de gloire à ce plafond en polychlorure de vinyle en l’utili-sant dans la décoration des maga-sins en version brillante », se sou-vient Jérôme Dine (Azur Déco), artisan à Naours (Somme). Mais les années 1990 n’avaient pas été pour autant celles du « décol-lage ». Un tel constat pourrait bien appartenir au passé. « Le particu-lier éprouve un intérêt croissant

pour le plafond tendu, qui rede-vient à la mode depuis peu grâce aux émissions “déco” à la télévi-sion, se réjouit Jérôme Dine. De même, les prescripteurs redécou-vrent ses vertus esthétiques. Il est vrai que le plafond tendu n’a pas son pareil pour moderniser une pièce grâce à ses laques profondes ou encore translucides. Associé à des spots, il permet la redistribu-tion de l’éclairage dans la pièce. On peut rendre le plafond lumi-neux en installant au-dessus de la toile, et avant la pose, un éclairage de réglettes ou de néons trichro-miques (RGB), ce qui nécessite 20 cm de réserve. »

ÉVITER L’ À-PEU-PRÈS

Rappelons que le DTU 58.2 de décembre 2007 décrit les condi-tions de mise en œuvre des pla-

fonds tendus avec un dispositif d’ancrage. Si cette réalisation sem-ble être à la portée de tous les pro-fessionnels de la décoration, elle ne supporte, dans les faits, aucun à-peu-près. « C’est du sur mesure, reprend Jérôme Dine. Lors de notre visite chez le client pour le devis, nous prenons les cotes (périmètre et diagonale). L’usine assemble la toile à la forme de la pièce en soudant par haute fré-quence entre eux les lés de PVC. Ensuite, un hayon souple est soudé pour nous permettre d’ac-crocher la pièce dans la lisse péri-phérique. Le fabricant garantit les soudures pendant 10 ans. » Sur chantier, la pose des profils demande une bonne appréhen-sion des supports (traction de 30 kg/ml). De même, l’intégration des luminaires, de la ventilation et des sprinklers requiert une prépa-

ration minutieuse et précise afin d’éviter tout déchirement pendant la durée de vie du plafond, prévue pour plus ou moins 30 ans. « Par ailleurs, il faut respecter dans la pièce une température de 35° à 40° C lors de la pose afin d’assu-rer une bonne souplesse à la toile et nous permettre de la tendre », précise Jérôme Dine. Pour lui, le plafond tendu représente un pro-duit complémentaire à l’activité du peintre. Il croit en son avenir, à condition de savoir le vendre à la clientèle, ce que confirme Fabrice Pollet (voir encadré). �

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

« SAVOIR METTRE EN AVANT LES QUALITÉS DU PLAFOND TENDU »Fabrice Pollet, PDG de Pollet Peinture, Ingre (Loiret).

« Le plafond tendu est un produit au rendu

exceptionnel en rénovation. Pourtant, les clients

éprouvent toujours certaines craintes à son égard. Ils doutent à tort

de sa solidité et de sa durabilité. Il faut donc savoir mettre en avant

ses qualités, pas seulement sur le plan esthétique. L’installation d’un

plafond tendu ne dégage pas de poussière ni d’odeurs de peinture.

Elle ne nécessite qu’une seule journée de travail. Quant au prix,

plutôt élevé il est vrai – en tout cas pour le plafond tendu à chaud –,

il est compensé par l’existence de la garantie décennale : le client

investit sur le long terme. Mon entreprise effectue régulièrement des

réalisations dans ce domaine. Par exemple, nous avons réalisé un

grand salon de mariage dans une mairie. Le plafond tendu est une

bonne alternative au plafond “déco” en staff. C’est également un bon

produit pour les résidences de luxe. En revanche, je le déconseille

pour les cuisines à cause des graisses qui se déposent sur la toile, et

pour les salles de bains à cause des aérosols (laques) et des huiles

de bains, très difficiles à nettoyer sur les tendus laqués. »

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52 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

ANTIGRAFFITIS Comment faire son choix ? Préventif ou curatif ? Permanent ou « sacrificiel » ? Solvanté ou en phase aqueuse ? Le choix et la mise en œuvre de produits antigraffitis dépendent d’un grand nombre de critères, dont la nature du support concerné.

D e béton ou de brique, les murs des villes ou des villages sont

recouverts d’inscriptions, sans oublier les poteaux et clôtures de bois ou de métal. Art ou pollu-tion ? Là n’est pas la question. Ce qui intéresse l’entrepreneur, c’est plutôt de savoir quels moyens uti-liser et comment les mettre en œuvre, puisque que 125 produits sont actuellement disponibles sur le marché. Ils se divisent en deux gammes. D’une part, la gamme préventive. Il s’agit de protections à appliquer sur le support pour en faciliter le nettoyage en cas de graffitis. D’autre part, la gamme curative, dont les produits diffè-rent en fonction des supports aux-quels ils sont destinés. Ils peuvent varier également selon la nature du graffiti : feutre, encre, etc. En général, ils induisent une techni-

que dite « sacrificielle » : en net-toyant, on enlève une partie de la couche superficielle sur laquelle est apposé le graffiti. Certains fabricants proposent des produits décolorants et nettoyants qui n’at-taquent pas la couche superficielle, lorsque le système est de type per-manent, c’est-à-dire que le produit préventif de protection demeure en place après nettoyage.

DE NOMBREUX CRITÈRES

DE SÉLECTION

Un grand nombre de critères entrent en ligne de compte pour sélectionner des produits préven-tifs ou curatifs. Le choix est fonc-tion de la nature des matériaux, du type de construction (ancien ou neuf), de l’esthétique (teintée ou transparente) du produit lui-même une fois appliqué, des pos-

sibilités de nettoyage (accessibilité, toxicité…) et, bien sûr, du budget. Les produits antigraffitis sont eux-mêmes de nature différente. Les produits permanents filmogènes sont le plus souvent fabriqués à base de résine polyuréthane. Ils peuvent être en phase aqueuse ou solvantés, mais sont généralement bi-composants. Dans tous les cas, le nettoyage est réalisé par voie chimique, avec rinçage unique-ment. Les produits « sacrificiels » (filmogènes ou par imprégnation) sont les suivants : polysacchari-des, résines acryliques (acrylique fluoré), cires synthétiques, résines siloxanes et résines alcool polyvi-nyliques. Parmi les systèmes permanents, les systèmes polyuréthanes en phase solvant donnent de meilleurs résultats que les systèmes en phase

aqueuse. De leur côté, les systè-mes permanents filmogènes ne sont efficaces que sur des surfa-ces relativement lisses : béton, pré-fabriqué, bois. Pour les systèmes « sacrificiels », l’efficacité des pro-duits testés diffère fortement selon les cas. Ils sont généralement plus sensibles aux encres que les sys-tèmes permanents (migration des colorants jusqu’au support). Dans tous les cas, il faut prêter une attention particulière à la nature des salissures. �

MISE EN ŒUVRE : QUELLES PRÉCAUTIONS ?

Avant de mettre en œuvre des

produits de protection, il faut

bien prendre en compte leur

dosage. En effet, une protection

totalement asphyxiante pour

le support occasionne son

altération. L’humidité contenue

dans les murs ne peut s’évacuer,

ce qui provoque une condensation

sur les murs intérieurs et parfois

même l’apparition de salpêtre.

Par ailleurs, l’application d’un

primaire non solvanté (phase

aqueuse) est impérative sur

les supports sensibles à la

détrempe des solvants des

couches de finition. Les quantités

à déposer sont très variables et

peuvent nécessiter une couche

supplémentaire afin de garantir

une efficacité totale. Pour les

produits « sacrificiels », il faut

renouveler leur application après

chaque intervention.

LES PRINCIPAUX CRITÈRES DE CHOIX

CRITÈRES SYSTÈMES PERMANENTS SYSTÈMES « SACRIFICIELS »

Efficacité Correcte à très bonne Médiocre à très bonne si 100 % filmogène

Durabilité de l’efficacité Très bonne si support compatible Médiocre à très bonne (difficulté parfois à éliminer la protection suite à une très forte fixation dans le support)

Modification de l’aspect Faible à importante Nulle à faible

Toxicité Faible à forte Nulle à moyenne

Influence sur la vapeur d’eau Forte (déconseillée sur matériaux Faible à moyenne type pierre, brique, plâtre…)

Résistance aux intempéries Très bonne Correcte à très bonne

Facilité de nettoyage Adaptée Peu adaptéesur petites surfaces

Facilité de nettoyage Adaptée si nettoyage mécanisé Adaptéesur grandes surfaces

Rejet de déchets Faible à moyen (solvants) Importants résiduslors du nettoyage

Prix à l’application Élevé Faible

Prix au nettoyage Faible à élevé Élevé

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr.Une étude sur les différents procé-dés anti graffitis a été réalisée par la FFB, ses résultats sont disponibles auprès de l’UPPF-FFB.

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53 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

DALLES VINYLE-AMIANTE Comment s’y prendre ?Si le traitement des dalles vinyle-amiante n’appelle pas l’emploi d’une technique spécifique, il doit respecter toutefois un grand nombre d’obligations réglementaires.

D e nombreux bâtiments construits dans les années

1960 à 1990 sont susceptibles de contenir des matériaux amiantés. C’est en particulier le cas des dal-les vinyle-amiante (DVA), encore assez nombreuses dans les loge-ments collectifs ou les bâtiments publics. Une entreprise de mise en œuvre de revêtements de sols peut être amenée à intervenir pour les traiter. Comme pour tout matériau amianté, en effet, si l’analyse révèle un niveau d’empoussièrement supérieur à 5 fibres/litre, il faut procéder à des travaux de retrait ou de confinement du matériau en question. Ces travaux ne peu-vent être réalisés que par des entre-prises titulaires d’une certification adéquate. Selon la nature du traite-ment de l’amiante, différents textes réglementaires définissent les règles à respecter : les entreprises interve-nant pour le retrait ou le confine-ment de DVA doivent être titulaires de la certification Qualibat 1512 (1)

relative au traitement de l’amiante en place concernant les matériaux et produits à risques particuliers .

COMMENT OPÉRER

« Au préalable, il est nécessaire d’obtenir le Document techni-que amiante d’application (DTA) concernant le repérage des maté-riaux contenant de l’amiante, expli-que Michel Mabilat, président de l’entreprise Nogent Lino Peintu-res (Seine-et-Marne), qui s’est spé-cialisée dans ce type de travaux. Il faut ensuite réaliser une mesure d’empoussièrement, qui va défi-nir le mode opératoire. Le retrait est sans doute le plus contraignant mais aussi le plus efficace. Le client est tranquille : son logement ne

renferme plus de dalles amiantées. Cette opération nécessite d’établir un plan de retrait qui est trans-mis à l’inspection du travail, à la caisse régionale d’assurance mala-die (CRAM), à la médecine du tra-vail et à l’Organisme profession-nel de prévention du Bâtiment et des Travaux publics (OPPBTP). Objectif : évaluer le plan de retrait ou d’encapsulage (PRE) et l’expo-sition au produit des personnes qui effectuent ce retrait. Une fiche indi-viduelle d’exposition mentionnera notamment le mode opératoire, les caractéristiques des équipements de protection individuelle, ainsi que les dates et durées d’exposition. » À condition de respecter les contrain-tes sanitaires et réglementaires, le retrait pourra avoir lieu suivant dif-férentes méthodes, dont les tech-niques mécaniques traditionnelles et les techniques de ponçage, mais aussi de grenaillage ou de rabotage (pour les colles bitumes). « Une fois les dalles retirées, il existe une obli-gation de traçabilité, avec un suivi

précis des déchets, qui devront être évacués en centre de stockage de type classe II ou classe I », précise Michel Mabilat. CONFINEMENT

Le confinement consiste à poser par-dessus les dalles une toile et une résine totalement étanches. La certification Qualibat 1512 est obli-gatoire pour effectuer cette opéra-tion. Toutefois, comme le confirme la Direction générale du travail, les travaux consistant à appliquer par collage sur un ancien revête-ment vinyle amiante « un lino, une moquette ou un autre revêtement avec dalles PVC(2) » correspondant à une intervention relevant de la sous-section 4(3) du code du travail, ne requièrent pas de certification. En revanche, les travaux consistant à appliquer « une chape ciment étan-che ou une résine de sol » sur un tel support correspondent à un confi-nement par fixation, avec obliga-tion d’être titulaire d’une certifica-tion Qualibat 1512. « Le problème,

POUR EN SAVOIR PLUS

GNA-FFB (Groupement national amiante), tél. : 01 40 69 51 73

c’est que dans le premier cas, cer-taines parties du revêtement peu-vent être déposées, reprend Michel Mabilat. Il faut conserver une tra-çabilité des dalles existantes afin d’acquérir la certitude que per-sonne ne sera exposé au produit amianté à la suite d’une dépose, ce qui n’est guère évident. Le confine-ment reste la solution la plus éco-nomique, mais elle ne peut être que transitoire. Il faudra bien assurer un jour le retrait des dalles en ques-tion. » À noter également : si la cer-tification 1512 est obligatoire, il en est de même de l’assurance, qui doit être spécifiquement souscrite pour une activité de désamiantage. �(1) Afaq Afnor délivre également ce type de certification.(2) Réponse de la Direction Générale du Travail du 28/01/08 aux questions posées par l’OPPBTP.(3) Dispositions particulières aux activités et interventions sur les matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d’amiante.

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LES TRAVAUX DE CONFINEMENT et de retrait d’amiante nécessitent la mise en œuvre de protections spécifiques.

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54 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

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55 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

FICHES ITE Repères utiles pour les peintres

A vec en toile de fond les objectifs de réduction des consomma-

tions énergétiques, l’Union profes-sionnelle peinture finitions (UPPF-FFB) a publié en avril dernier une série de quatre fiches sur l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Si la première traite du cadre géné-ral de l’ITE et répond à la question « pourquoi isoler le bâtiment ? », elle précise aussi « pourquoi par l’extérieur ». C’est que l’ITE pré-sente notamment deux avantages : avec elle, la plupart des ponts ther-miques sont supprimés; en outre, elle n’exerce aucun impact sur la surface habitable. Sur ce type de chantier, les peintres sont particu-lièrement concernés par l’enduit mince qu’il va falloir appliquer sur les systèmes d’isolation(1). Ces der-

niers bénéficient d’Avis techniques qui doivent être respectés pour que les travaux effectués soient assurés. Les fiches ITE n°2 et n°3 dressent donc la liste des différents isolants employés (polystyrène expansé ignifugé, laine de roche…) et de leurs principes de fixation, qui sont au nombre de trois :• collage : la fixation se fait par col-lage avec des pâtes organiques en phase aqueuse ;• collage/chevillage : la fixation est assurée par des chevilles en plas-tique avec tête ajourée. Un collage complémentaire est effectué préa-lablement au droit des fixations ;• mécanique par profil raidisseur : la fixation est assurée mécanique-ment par des profilés de maintien et des profilés de jonction.

FINITION ET POINTS

SINGULIERS

Une fois l’isolant fixé, un enduit type ciment colle est appliqué en deux passes avec marouflage d’une toile pour renforcer le système. La finition en enduit mince à base de liant organique est appliquée en deux couches sur les panneaux d’isolant. La réussite et la longé-vité d’une isolation par l’extérieur dépendent de la façon dont sont traités les points singuliers. C’est le sujet, schéma à l’appui, de la fiche n°4, qui aborde en particu-lier les encadrements de baie, les arrêts (bas, en angle, sous débord, en acrotère, en pointe de pignon) et les orifices destinés au passage de câble ou à la ventilation. La fiche n°1 met également l’ac-

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73.Les fiches sont disponibles sur www.uppf.ffbatiment.fr, volet adhérent, rubrique « Technique / Fiches techniques »

cent sur les réglementations et certifications en vigueur. Un vade-mecum utile pour garder en mémoire les sept critères de certification d’un système isolant édictés par l’Association pour la certification des systèmes isolants (Acermi). �

(1) Trois procédés existent pour protéger l’isolant appliqué sur la paroi extérieure : l’enduit mince ; le bargade, vêture ou vêtage ; l’enduit hydraulique. Voir également l’article en pp 28-29 et Bâtimétiers n°12, pp 23 à 25.

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62 % DE L’EAU POTABLE DISTRIBUÉE EN FRANCE EST PRODUITE À PARTIR DE RESSOURCES SOUTERRAINES

40 % DE LA POPULATION MONDIALE EST CONFRONTÉE À UNE PÉNURIE D’EAU

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DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

57 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

Réserves en baisse, factures en hausse,

restrictions dans certains départements,

préoccupations environnementales

croissantes… autant d’incitations

à mieux valoriser et préserver

cette ressource rare qu’est l’eau. Parmi

les solutions : récupérer l’eau de pluie.

MILLIARDS DE M3 D’EAU PAR AN REÇU SOUS FORME DE PRÉCIPITATIONS EN FRANCE

440

MIEUX GÉRER

L’EAU

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INSTALLATION DE RÉCUPÉRATION D’EAU DE PLUIE

58 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Qualité sanitaire de l’eau LES TROIS PRINCIPAUX ENNEMIS D’UNE INSTALLATION Gérer l’eau dans un bâtiment,

c’est aussi préserver la qualité

sanitaire de l’eau dans les

installations. Trois points

appellent en particulier la

vigilance des professionnels.

LE PLOMB. Pour lutter contre

les risques (saturnisme,

retard de développement chez

l’enfant...) liés à la présence

de plomb dans l’eau, la valeur

maximale admise à la sortie

des points de distribution

a été ramenée de 50 à 25

microgrammes par litre depuis

2004, et doit être abaissée à

moins de 10 microgrammes

avant le 25 décembre 2013

(en application de la directive

européenne du 3 novembre

1998). Cette exigence implique

le traitement (remplacement

ou gainage) de l’ensemble des

anciennes canalisations en

plomb ; ces travaux sont en

cours pour les réseaux publics,

mais restent pour l’essentiel

à entreprendre à l’intérieur

des immeubles anciens – un

marché considérable, évalué à

près de 20 milliards d’euros.

LA LÉGIONELLOSE.

Infection bactérienne due à

l’inhalation d’un aérosol d’eau

contaminée, la légionellose

peut provoquer de graves

affections pulmonaires. Le

germe responsable est un

bacille vivant dans tous les

milieux aquatiques naturels ou

artificiels. Dans une installation,

la légionellose se prévient par :

l’élimination de la stagnation

de l’eau (suppression des

« bras morts ») ; la lutte contre

l’entartrage et la corrosion

(entretien et choix des

matériaux) ; la maîtrise de la

température de l’eau sur la

totalité des parcours, de la

production au puisage.

LE TARTRE. Berceaux

favorables au développement

des légionelles, les dépôts

de calcaire réduisent aussi la

qualité d’usage, en limitant

les débits et les capacités

de stockage, perturbent

le fonctionnement des

installations (notamment en

bloquant les dispositifs de

sécurité) et entraînent des

gaspillages énergétiques. Le

titre hydrotimétrique (TH), c’est-

à-dire la dureté de l’eau, varie

considérablement d’une région

à l’autre, de 0 à 40° TH et plus

(1 degré = 10 mg de bicarbonate

de calcium par litre). D’où la

nécessité d’une analyse locale

pour évaluer le TH et le risque

d’entartrage correspondant.

1 Gouttière munie d’une crapaudine.

2 Dispositif de filtration avec regard.

3 Dispositif de stockage.

4 Évacuation du trop-plein.

5 Robinet de soutirage verrouillable.

6 Plaque de signalisation.

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fortes intempéries. Les réservoirs de stockage (non translucides et protégés contre les élévations importantes de température) font l’objet de nombreuses exigences : facilité d’accès (pour pouvoir vérifier en tout temps leur étanchéité), parois intérieures constituées de matériaux inertes vis-à-vis de l’eau de pluie, fermeture par un accès sécurisé pour éviter tout risque de noyade, protection contre toute pollution d’origine extérieure, aérations munies de grilles anti-moustiques (avec mailles de 1 mm maximum)… Un dispositif de filtration (inférieure ou égale à 1 mm) doit être mis en place en amont de la cuve, afin de limiter la formation de dépôt à l’intérieur.

DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU

Pouvoir récupérer et utiliser les eaux de pluie : le principe était acquis depuis

la loi sur l’eau du 31 décembre 2006. Mais on attendait depuis plusieurs mois l’arrêté qui fixerait les conditions d’utilisation de l’eau récupérée, notamment à l’intérieur des bâtiments. Le texte a été publié en août dernier, mettant fin à une longue période de flou réglementaire. Les professionnels du bâtiment peuvent désormais concevoir et réaliser les équipements de récupération dans un cadre clair et précis.L’eau de pluie récupérable doit être « collectée à l’aval de toitures inaccessibles », autrement dit les couvertures ne recevant pas du public, ce qui exclut les toitures-terrasses. Sont exclues également les toitures en amiante-ciment et en plomb. À l’extérieur du bâtiment, l’eau de pluie peut être utilisée pour tous les usages domestiques. C’est-à-dire pour l’arrosage des jardins, le lavage des voitures et des sols extérieurs, le remplissage de piscines privées non collectives. Seule restriction explicite : l’arrosage des espaces verts accessibles au public, qui doit être effectué en dehors des périodes de fréquentation. À l’intérieur du bâtiment, en revanche, les usages sont très précisément délimités. Sont tout d’abord exclus totalement du dispositif les établissements de santé et sociaux, ceux recevant des personnes âgées et les crèches. Concernant les autres types de bâtiments, l’eau de pluie peut être utilisée désormais pour les sanitaires et le lavage des sols. Un troisième usage est autorisé « à titre expérimental » : le lavage du linge, sous réserve que l’installateur fasse une déclaration auprès du ministère de la Santé.

ÉVITER TOUTE CONTAMINATION

C’est surtout sur la question de l’installation que l’arrêté apporte le plus de précisions et de restrictions, « de manière à ne pas présenter de risques de contamination vis-à-vis des réseaux de distribution d’eau destinée à la consommation humaine ». Tout raccordement de ces derniers au réseau d’eau de pluie est interdit. Toutefois, pour assurer l’appoint en eau du système de distribution d’eau de pluie depuis le réseau d’eau potable, il est possible d’installer un système de disconnexion ; le dispositif de trop-plein associé à ce système doit permettre d’évacuer le débit maximal d’eau dans le cas d’une surpression du réseau de distribution d’eau de pluie, c’est-à-dire dans les cas de

À l’intérieur des bâtiments, les canalisations de distribution d’eau de pluie doivent être constituées de matériaux non corrodables, et signalées par un pictogramme « eau non potable », à toutes les entrées et sorties de vannes et d’appareils ainsi qu’aux passages de cloisons et de murs. Lorsque le bâtiment est à usage d’habitation ou assimilé, il est interdit d’installer dans la même pièce des robinets distribuant des eaux de qualité différente – excepté dans les caves, sous-sols et autres pièces annexes. Les robinets d’eau non potable doivent pouvoir être verrouillés, et s’ouvrir avec un outil spécifique ; la mention « eau non potable » doit figurer, là encore, à proximité de chacun d’eux.

À l’extérieur du bâtiment, l’eau de pluie peut être utilisée pour tous les usages domestiques : l’arrosage des jardins, le lavage des voitures et des sols extérieurs, le remplissage de piscines privées non collectives.

59 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

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« Nos clients veulent laisser une planète propre à leurs enfants » ANTHONY DAVIET, DAVIET SARL, LE GIVRE (VENDÉE)

Que représentent les sytèmes de récupération

d’eau de pluie dans l’activité de votre entreprise ?

Nous sommes une entreprise de neuf personnes,

spécialisée en plomberie, chauffage et énergies

renouvelables. Cette dernière activité, que nous

exerçons auprès d’une clientèle de particuliers,

génère un bon tiers de notre chiffre d’affaires. Elle

inclut l’eau chaude solaire, les chaudières à bois déchiqueté, les

puits canadiens, le traitement des eaux usées par bassins plantés,

et les systèmes de récupération des eaux de pluie. Concernant

l’eau de pluie, nous installons une vingtaine de systèmes par

an, pour des maisons neuves et surtout en rénovation. Le plus

souvent, nous préconisons des cuves de 10 m3, soit une capacité

suffisante pour faire face à d’éventuelles périodes de sécheresse,

pour un coût à peine supérieur à celui d’une cuve de 5 m3. Nous

préférons les réservoirs ronds (l’eau se comporte mieux que

dans les réservoirs carrés) et en béton, car ce matériau a la

particularité de redresser le ph de l’eau. Au-delà des cuves, nous

réalisons l’installation de A à Z, en sous-traitant simplement les

travaux de terrassement. Nos clients apprécient d’avoir affaire à

un interlocuteur qui leur propose une offre globale.

Quelles sont les motivations de vos clients ?

L’aspect budgétaire n’est pas la première motivation. Il faut

compter en effet environ 6 000 euros pour une installation

complète de récupération d’eau de pluie, qui ne peut s’amortir

que sur une longue durée. Nos clients se préoccupent d’abord

de laisser une planète propre à leurs enfants.

Quels sont les points techniques qui appellent une vigilance

particulière ?

Le point fondamental est de différencier totalement les deux

réseaux – eau potable et eau de récupération. Même si la

réglementation permet d’installer un dispositif assurant l’appoint

depuis le réseau d’eau potable vers le système de distribution

d’eau de pluie, nous préférons la disconnection totale entre

les deux. Il faut installer aussi un dispositif de filtration (ceux

que nous posons font généralement 0,55 mm) qui arrête les

morceaux de végétation et les impuretés. Sur chaque installation

destinée à la machine à laver et aux WC, nous mettons en place

trois filtres complémentaires : un filtre lavable, un filtre coton

20 microns et un filtre charbon actif. Mais techniquement, ce

type d’installation est plutôt simple ; c’est l’utilisation de l’eau de

pluie qui n’est pas courante.

Qu’attendez-vous de la nouvelle réglementation ?

La possibilité d’utiliser l’eau de pluie dans les bâtiments, pour

les toilettes et le lave-linge, devrait stimuler la demande. Il faut

souligner toutefois la lourdeur des démarches administratives,

avec à la fois une déclaration d’usage en mairie pour l’ensemble

du système, et une liste spécifique des installations, à disposition

de la DDASS, lorsque l’eau est utilisée pour le lave-linge.

J’attendais aussi des précisions sur les aides . Le maintien

du crédit d’impôts pour l’utilisation de l’eau de pluie, élargi

désormais aux usages intérieurs, est une bonne nouvelle. Enfin,

il me paraît important d’inciter les professionnels, en particulier

les artisans, à mieux se former à la gestion de l’eau.

60 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

LA RESSOURCE EN EAU, REPÈRESDans le monde• Sur les 1 400 millions de milliards de m3 d’eau que compte la Terre, seulement 2,8 % sont constitués d’eau douce – concentrée à 70 % dans les glaces des pôles.• La ressource disponible en eau renouvelable est en diminution constante. Elle représentait 17 000 m3 par personne et par an en 1950, 7 500 m3 en 1995 – à comparer avec l’estimation de 5 100 m3 à l’hori-zon 2025.• L’eau est l’une des ressources les plus mal réparties dans le monde. Environ 80 pays, représentant 40 % de la population mondiale, sont confrontés à une pénurie d’eau. Dans certains pays comme le Tchad, l’Éthiopie ou la Mauritanie, moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable. • L’inégalité des hommes vis-à-vis de l’accès à l’eau potable est creu-sée par les pratiques de consommation : aux États-Unis, la consom-mation moyenne, hors agriculture, est d’environ 300 litres par jour et par habitant ; en Europe, elle varie de 10 à 200 litres ; elle n’est que de quelques litres dans certains pays en développement.

En France• La France reçoit en moyenne 440 milliards de m3 d’eau par an, sous forme de précipitations. 61 % de cette eau s’évaporent, 16 % alimen-tent directement les cours d’eau, 23 % seulement s’infiltrent pour reconstituer les réserves souterraines. Le total des écoulements avoi-sine 191 milliards de m3, soit 3 262 m3 par personne et par an.• On estime à 2 000 milliards de m3 le volume d’eau souterraine stocké dans les aquifères, et à 100 milliards de m3 le volume moyen annuel de renouvellement des nappes. 62 % de l’eau potable distri-buée en France est produite à partir de ressources souterraines. • La ressource en eau varie fortement d’une région ou d’un département à l’autre, selon la pluviométrie (qui va de 0,5 à 2 mètres par an), la pré-sence ou non d’aquifères souterrains importants, les niveaux d’écoule-ment (de 1 à 10) et celui des prélèvements (irrigation agricole, consom-mation des ménages…).

RÉPARTITION DES UTILISATIONS DOMESTIQUESSur la base d’une consommation en eau potable de 120 m3/habitant/an

Bains / douches (46,8 m3)

Sanitaires (24 m3)

Lessive (14,4 m3)

Vaisselle (12 m3)

Préparation de la nourriture (12 m3)

Lavage de voitures, arrosage (7,2 m3)

Boisson (1,2 m3)

Autres (7,2 m3)

39 %

20 %

12 %

10 %

6 %

6 %1 %

6 %

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DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU

OBLIGATIONS D’ENTRETIEN

Avec le même souci de prévenir tout risque sanitaire, la nouvelle réglementation met également l’accent sur les obligations d’entretien incombant au propriétaire du bâtiment. Celui-ci doit vérifier tous les six mois la propreté des équipements de récupération des eaux de pluie et le bon fonctionnement du système de disconnexion. Tous les ans, il est tenu de nettoyer les filtres, de vidanger et désinfecter la cuve de stockage, et de manœuvrer les vannes et robinets de soutirage. Un carnet sanitaire, incluant un plan des équipements de récupération des eaux de pluie et une fiche de mise en service, rend compte des vérifications réalisées et des opérations d’entretien. À signaler enfin, lorsque l’installation est raccordée au réseau collectif d’assainissement, l’obligation de mettre en place un système d’évaluation du volume d’eau de pluie utilisée dans le bâtiment – et de porter les relevés mensuels dans le carnet sanitaire.

UNE OPPORTUNITÉ

POUR LES PROFESSIONNELS

Pour les professionnels du bâtiment – en particulier pour les premiers concernés, les maçons et les plombiers, qui collaborent déjà sur la problématique de métier similaire qu’est l’assainissement non collectif –, l’émergence d’un marché des équipements de récupération d’eau de pluie ouvre de réelles opportunités. La clarification des conditions d’installation et d’entretien – et l’accent mis par la nouvelle réglementation sur le respect des règles de l’art – devrait les aider à mieux répondre aux attentes de leurs clients. Sachant que ces derniers se posent de plus en plus de questions sur l’eau, pour des préoccupations autant économiques qu’écologiques, les professionnels du Bâtiment ont là une carte à jouer, en prenant l’initiative vis-à-vis d’une clientèle sollicitée par ailleurs par des sociétés commercialisant des systèmes de valorisation des eaux pluviales. Ils pourront prochainement s’appuyer dans cette démarche sur un guide pratique abordant

à la fois la conception et la mise en œuvre, l’entretien et la maintenance ainsi que les aspects réglementaires et financiers (crédit d’impôt notamment). Élaboré par un groupe de travail associant les ministères concernés, le Centre scientifique et technique du Bâtiment, les organisations professionnelles – dont la FFB – et les industriels, ce guide à l’usage des professionnels devrait être disponible début 2009. En parallèle, des travaux de normalisation ont été lancés sous l’égide de l’Afnor.

DES SOLUTIONS

POUR ÉCONOMISER L’EAU

Les plombiers ont tout intérêt à adopter la même attitude proactive lorsqu’il s’agit de conseiller leurs clients sur les solutions pour économiser l’eau. Chasses d’eau à double commande (consommant 3 à 6 litres au lieu de 10), douchettes avec aérateur (40 % d’eau en moins sans perte de confort) et autres mousseurs sont aujourd’hui des équipements quasi standard, qui réduisent significativement les consommations. Traquer les fuites est aussi une nécessité : un robinet qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par jour ; une chasse d’eau, 1 000 litres. Inciter les clients à modifier leurs comportements quotidiens est tout aussi productif : se laver les dents sans laisser couler l’eau permet d’économiser de 10 à 30 litres ; prendre une douche plutôt qu’un bain, c’est utiliser 50 litres d’eau au lieu de 150. Concernant plus directement l’intervention des professionnels, la conception de l’installation d’eau chaude sanitaire influe aussi sur les consommations : limiter la distance entre le point de production ou de stockage et le point de puisage le plus éloigné (il est recommandé de ne pas excéder 8 m de canalisations) permet de réduire le volume d’eau gaspillée pendant l’attente de l’eau chaude. �

61 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

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Traquer les fuites est une nécessité : un robinet qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par jour .

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62 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

I N N O V A T I O N

MATÉRIAUX À CHANGEMENT DE PHASE Limiter l’usage de la climatisation

Même si on les présente sou-vent comme révolutionnai-

res, les matériaux à changement de phase (MCP), qui sont par-fois qualifiés de matériaux ther-miquement actifs, ont fait l’ob-jet d’études dès le premier choc pétrolier, dans les années 1970. À l’époque, il s’agissait de tester leur capacité à stocker l’énergie solaire. Aujourd’hui, il s’agit de les inté-grer à des produits de construc-tion pour limiter le recours à la climatisation en été, en utili-sant leurs propriétés, à savoir leur capacité à se liquéfier en absor-

Les matériaux à changement de phase (MCP) sont depuis longtemps étudiés en vue de leur utilisation dans le bâtiment et les premiers produits commencent à être commercialisés. Mais de quoi s’agit-il et pour quelles applications ?

bant les calories de l’atmosphère ambiante et à les restituer lorsque la température baisse.

STOCKER LES APPORTS

SOLAIRES

En effet, à l’image de la glace qui se transforme en eau au-dessus de 0° C, ces matériaux changent de nature en fonction de la tempéra-ture ambiante. À la différence de l’eau, leur température de fusion se situe entre 23 et 26° C. Résul-tat : dès que l’air ambiant atteint cette température, le produit fond et absorbe une partie de la cha-

leur de la pièce. Ainsi, dans les pièces équipées, il est possible, en théorie, de diminuer de 3 à 5° C les températures, ce qui limite d’autant le recours aux systèmes de climatisation, coûteux en éner-gie. En hiver ou pendant la demi-saison, les MCP peuvent égale-ment stocker les apports solaires pour les restituer en fin de jour-née. Leur emploi est, par exem-ple, prometteur dans des projets de construction ou de rénova-tion de bâtiments à faible inertie : construction à ossature bois, habi-tat préfabriqué...

CIRE DE PARAFFINE

Concrètement, ils peuvent être intégrés, sous forme de micro-billes de cire de paraffine encap-sulées dans des polymères, dans les parois des bâtiments – plaques ou carreaux de plâtre, mais aussi enduits ou encore blocs de béton cellulaire. D’ores et déjà, des expé-riences ont été réalisées avec des plaques de plâtre et les premiers produits commencent à être com-mercialisés. Pour l’entreprise qui aura à mettre en œuvre ces maté-riaux, les techniques de pose ne différeront pas ou peu, car l’incor-poration des MCP dans une pla-que de plâtre ne change en rien la pose. C’est là un avantage évident pour leur diffusion. Il existe éga-lement des études qui portent sur l’incorporation dans les compo-sants de la structure des bâtiments de MCP couplés à des super-iso-lants. Là, en revanche, il pourrait y avoir des incidences sur les modes de pose en raison de la présence d’isolant sous vide.

TESTS DE VIEILLISSEMENT

En attendant la commercialisation des MCP, quelques points parti-culiers doivent encore faire l’ob-jet d’améliorations et de recher-ches spécifiques : définition plus précise de la plage de température de fusion-solidification, compor-tement au feu, caractérisation des émissions éventuelles (nocivité potentielle), conditionnement, mais aussi et surtout durabilité aux cycles fusion-solidification. Ainsi, ils sont actuellement sou-mis à des tests de vieillissement accélérés pour évaluer l’évolution de leurs performances thermiques dans le temps. �

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DIFFÉRENTS ÉTATS DES MATÉRIAUX à changement de phase en fusion dans des briques de verre.

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63 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

I N N O V A T I O N

PASS INNOVATION Une évaluation express pour les produits innovants liés au Grenelle

Pour répondre aux enjeux pressants de l’environne-

ment, le Grenelle a décrété la nécessité d’améliorer rapide-ment les performances énergé-tiques des bâtiments neufs et des bâtiments existants. Or, parmi les moyens pour atteindre cet objectif, il existe des procédés ou produits innovants qui ne sont pas utilisés en France, faute d’être suffisamment connus ou de bénéficier d’une procédure d’évaluation qui garantisse leur fiabilité, leurs performances et leur assurabilité. La procédure qui pourrait leur donner cette reconnaissance sur le marché, l’Avis Technique, n’est pas adap-tée à cette situation spécifique,

en raison d’une démarche méti-culeuse : gage de qualité, mais longue.Pour remédier à la situation, le CSTB lance fin 2008 le Pass Innovation, une procédure per-mettant une première évalua-tion rapide des produits inno-vants en matière de performance énergétique, qui sera délivrée dans un délai moyen de trois mois. La procédure implique le dépôt par le fabricant d’un dos-sier complet de description du procédé, comportant notam-ment le domaine d’emploi, les conditions de mise en œuvre et les performances revendiquées. Les experts du CSTB, voire des experts extérieurs, procèdent

à l’analyse de son aptitude à l’emploi, en regard des exigen-ces techniques et réglementai-res auxquelles le ou les ouvrages de destination doivent satisfaire : stabilité structurale (notamment au vent et aux séismes), sécurité incendie, performance énergé-tique, sécurité électrique, régle-mentation thermique, durabi-lité en œuvre des produits et de leurs assemblages. L’examen de ces divers éléments donne lieu à un rapport final du CSTB, qui attribue soit un feu vert (procédé au point et risque très limité), un feu orange (procédé demandant vérification et risque réservé) ou un feu rouge (procédé non abouti en l’état et risque non

maîtrisé). L’attribution d’un feu vert par le CSTB pourrait ouvrir la voie à une assurance des pro-cédés et produits dans le cadre du risque courant par les assu-reurs. Le Pass Innovation étant attribué pour une durée de deux ans, qui ne peut être reconduite, les fabricants qui veulent assu-rer la pérennité de leurs procé-dés ont donc intérêt à s’engager parallèlement dans une procé-dure d’Avis Technique. �

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64 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

C H A N T I E R

RACCORDEMENTS ÉLECTRIQUES Comment raccourcir les délais

Nombreux sont les profes-sionnels de l’électricité qui

se plaignent des délais de procé-dure pour les raccordements élec-triques. Il est vrai que l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie a alourdi les démarches et allongé les délais pour l’instal-lateur. Néanmoins, le processus de demande reste simple pour peu qu’il soit suivi avec attention. Face à la multiplication des interlocu-teurs et aux exigences administra-tives des procédures de raccorde-ment, la capacité d’anticipation et la rigueur sont les meilleurs atouts du professionnel.

ÉTAPE 1

L’INFORMATION DU CLIENT

Le professionnel doit s’assurer au plus tôt (si possible avant le début des travaux) que le client a choisi un fournisseur pour son appro-visionnement en électricité. Il doit rappeler à son client les deux types de contrats qui s’offrent à lui : le contrat unique ou le contrat d’accès au réseau public de dis-tribution (CARD). Dans le cas du contrat unique, le fournisseur sélectionné sera l’unique interlo-cuteur pour la fourniture et l’ache-minement de l’électricité. Avec le contrat « CARD », le client fait le choix de dissocier l’achemine-ment – assuré par ERDF (Électri-cité réseau distribution France) ou par des régies locales – et la four-niture. Le client peut alors décider d’effectuer lui-même la démarche de raccordement auprès du ges-tionnaire de réseau ou bien d’avoir recours à un tiers mandaté.

Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, les électriciens se heurtent à la nouvelle répartition des rôles. La délégation de pouvoir d’un maître d’ouvrage à une entreprise peut permettre de raccourcir les délais.

ÉTAPE 2

LA DÉLÉGATION

DE POUVOIR

Si le client n’a pas souscrit de contrat unique avec un fournis-seur d’énergie, le professionnel peut lui proposer une délégation de pouvoir. Le professionnel man-daté devient alors l’unique interlo-cuteur et prend en charge le suivi du dossier auprès d’ERDF.

ÉTAPE 3

L’ANTICIPATION DES DÉLAIS

La procédure de raccordement s’effectue en deux phases distinc-tes : la phase études, qui se conclut par un devis pour une offre de raccordement et la phase travaux pour la mise en service de l’instal-

lation. Le délai final est difficile à prévoir. Exemple : le délai pour la phase études passe de dix jours à six semaines si la situation néces-site des études complémentai-res, notamment pour l’extension du réseau public de distribution d’électricité.

ÉTAPE 4

L’ÉLABORATION

DU DOSSIER

Une fois le devis obtenu, les délais d’exécution dépendent de l’effica-cité du demandeur dans l’élabora-tion du dossier. En théorie, il dis-pose de trois mois pour fournir les éléments : c’est la durée de vali-dité de la proposition technique et

financière. En pratique, le profes-sionnel mandaté peut accélérer le processus s’il communique rapi-dement toutes les informations : une copie de l’autorisation d’ur-banisme, un plan de masse cor-respondant à l’adresse du site à raccorder, un plan de situation du site et l’estimation de la puis-sance à souscrire. Ces quatre élé-ments sont indispensables au trai-tement de la demande. ERDF ou les régies locales rappellent qu’ils ne peuvent rien engager tant que le dossier n’est pas complet. Ce n’est qu’à réception d’un accord écrit pour le démarrage des tra-vaux et du règlement de la facture d’acompte, qu’ERDF ou les régies locales s’engagent sur une durée, en fixant la date de début des tra-vaux et la date de livraison du rac-cordement. Une durée qui peut passer de huit semaines à six mois selon les contraintes de la situa-tion (extension du réseau public d’électricité, construction d’un poste de transformation).

ÉTAPE 5

L’ATTESTATION

DE CONFORMITÉ

Dernière étape avant la mise en ser-vice de l’installation : l’attestation de conformité « Consuel », à faire par-venir au gestionnaire de réseau de distribution (GRD) en anticipant de plusieurs semaines sur la mise sous tension définitive. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Le comité SéQuélec (Sécurité et Qualité dans l’utilisation de l’électricité), qui réunit les organisations professionnelles d’installateurs électriciens et les distributeurs, a élaboré des fiches techniques qui apportent des réponses concrètes aux problèmes que peuvent rencontrer les professionnels. Pour se procurer ces fiches, contactez la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB), tél. : 01 44 05 84 00 ou consultez-les sur www.erdfdistribution.fr

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65 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

R E G L E M E N T A T I O N

Les décrets issus du « Programme national de prévention du risque séisme » sont en instance de publication. Mais leur application suscite déjà quelques interrogations.

RÉGLEMENTATION SISMIQUE Les entreprises face à une situation compliquée

EUROCODES Une année pour s’y préparer !

La refonte de la réglementa-tion sismique, formalisée par

les décrets et arrêtés « parasismi-ques » du MEEDDAT(1), en attente de publication, s’annonce comme un prélude à l’application des Eurocodes. La nouvelle réglemen-tation témoignera de trois évolu-tions majeures. En premier lieu, le zonage sismique, qui reposait jusqu’alors sur des travaux scien-tifiques datant de 1984, est consi-dérablement étendu(2). Les zones concernées passeront de 17 % à 62 % du territoire national. Cet élargissement de la couverture géographique se fonde sur une approche « probabiliste », mieux adaptée que l’approche statis-tique aux normes européennes. Ensuite, il en découle un dimen-sionnement des ouvrages, déter-miné avec de nouvelles valeurs d’accélération(3). Enfin, la régle-mentation fait directement réfé-rence aux Eurocodes 8. Elle auto-

Déjà d’actualité pour certains projets de constructions, le

passage aux Eurocodes est un grand chantier qu’il vaut mieux anticiper. Les Eurocodes, qui constituent un référentiel de calcul et de justifi-cation des structures homogènes, sont presque tous finalisés. Seules les normes relatives aux fonda-tions superficielles et fondations profondes, qui sont nécessaires à l’application de l’Eurocode 7 (Géotechnique), sont toujours en cours de rédaction. Entamée de longue date, la rédaction des Euro-codes a permis d’établir un réfé-

rise néanmoins l’utilisation de la réglementation parasismique PS92 sur une période transitoire s’étalant jusqu’au début 2010. Les règles « Parasismiques » applica-bles aux maisons individuelles (PSMI) restent en vigueur, juste amendées par le nouveau zonage. En revanche, l’intégration régle-mentaire de l’Eurocode 8 impli-quera l’utilisation de l’ensemble des Eurocodes pour les projets de constructions concernés par l’as-pect sismique.

L’application de cette nouvelle réglementation risque de placer les entreprises dans une situation délicate. D’une part, parce qu’elle implique la révision des Avis tech-niques des systèmes et produits susceptibles d’être utilisés en zone sismique. Les Avis techni-ques des produits qui n’intègrent pas encore la mise en œuvre en zone sismique devront faire l’ob-

jet d’une mise à jour. Ceux qui concernent les produits déjà visés en zone sismique devront, eux aussi, être révisés pour intégrer les modifications réglementaires (zonage, accélérations et Euro-codes). Les entreprises devront donc concentrer leur attention sur la validité des Avis techni-ques utilisés. D’autre part, la réfé-rence aux Eurocodes 8 peut prêter à confusion. Le texte d’applica-tion de l’Eurocode 8, qui définit « la conception et le dimension-nement des structures pour leur résistance aux séismes », fait réfé-rence aux autres Eurocodes. L’uti-lisation de l’Eurocode 8 implique donc un basculement complet dans le système de calcul des Eurocodes. Cependant, l’Euro-code 7 n’est pas encore finalisé : les normes de liaison de l’ouvrage avec le sol (la norme NF P 94-261 « Fondations superficielles » et la norme NF P 94-270 « Fondations

POUR EN SAVOIR PLUS

www.planseisme.frwww.afps-seisme.org

sur pieux ») ne sont pas encore publiées. Il est à craindre que les normes manquantes de l’Euro-code 7 compliquent l’applica-tion des textes, tant au niveau des hypothèses de calcul que de la réa-lisation des ouvrages. Des ambi-guïtés réglementaires que maîtres d’ouvrage, architectes et bureaux d’études devront anticiper pour établir un cahier des charges cohé-rent. �

(1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménage-ment du territoire.(2) La carte de zonage d’aléa sismique est disponible sur www.planseisme.fr, rubrique réglementation/réglementation à venir. (3) Le mouvement dû au séisme en un point donné de la surface du sol.

rentiel commun dans le but d’har-moniser les règles de construction à l’échelle européenne. Si le passage aux Eurocodes est un véritable défi pour les archi-tectes et les ingénieurs au stade de la conception, les entreprises devront, elles, s’adapter à l’im-pact de ces nouvelles exigences sur les techniques et méthodes de réalisation. Un grand chan-tier réglementaire pour un délai excessivement court : en effet, concernant la réglementation sis-mique par exemple, le corpus des Eurocodes sera applicable (tout du moins pour les projets rele-

vant de la réglementation sismi-que) dès janvier 2010 ! D’ici là, le maître d’ouvrage a la possibilité de choisir entre la réglementation en vigueur ou la prise en compte des Eurocodes de façon contrac-tuelle. Il est donc vivement recommandé d’assimiler dès à présent le nou-veau système de calcul. Et ce, pour trois raisons principales. Premiè-rement, pour les réglementa-tions qui visent la sécurité des personnes (la prévention du ris-que sismique et la réglementation incendie), les Eurocodes concer-nés s’imposeront de façon obli-

gatoire. Deuxièmement, le corpus des Eurocodes est un ensemble cohérent et indivisible. Autrement dit, l’application de l’un d’entre eux pour un projet implique l’uti-lisation de la totalité des Euroco-des, dans le respect de cette cohé-rence. Enfin, 2010, c’est dans un an à peine… �

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66 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

N O R M A L I S A T I O N

MARQUAGE CE DES FENÊTRES La transparence dans les performances

Conséquence de la Direc-tive européenne produits de

construction, les fenêtres devront obligatoirement faire l’objet d’un marquage CE à compter de février 2009(1). Pour répondre aux objec-tifs des directives européennes, assurer la libre circulation des produits dans l’Union et garan-tir la sécurité des consommateurs et utilisateurs de ces produits, les menuiseries extérieures doivent être conformes à la norme har-monisée NF EN 14351-1 qui per-met de répondre à six exigences essentielles : résistance mécani-que et stabilité ; hygiène, santé et environnement ; sécurité d’uti-lisation ; protection contre le bruit ; économie d’énergie et iso-lation thermique ; sécurité incen-die. Contrairement aux normes d’origine française, qui sont des-criptives dans le but d’apporter la plus grande durabilité au produit, la norme harmonisée s’appuie sur des critères performantiels. Pour les fabricants de fenêtres, le marquage CE correspond à l’af-fichage sur une étiquette de cer-taines caractéristiques. Pour l’ob-tenir, il leur faut tout d’abord procéder à une définition de la gamme candidate au marquage (les différentes déclinaisons en taille, nombre de vantaux, varian-tes... pour un profil donné), puis à un échantillonnage afin de défi-nir le produit qui a les caractéristi-ques les plus défavorables pour la performance considérée. C’est ce produit qui fera ensuite l’objet de l’essai de type initial - valable par définition pour l’ensemble de la gamme – afin de déterminer ses

Obligatoire à compter de février 2009, le marquage CE des fenêtres contraint les fabricants à évaluer et afficher les performances de leurs produits. Une disposition qui permettra de choisir le bon produit en fonction de l’usage et des caractéristiques recherchées.

performances dans cinq domai-nes : étanchéité à l’air, étanchéité à l’eau, déformation sous charge de vent, coefficient de transmis-sion thermique (calcul ou essai), indice d’affaiblissement acous-tique (essai ou valeur tabulée de l’annexe B de la norme harmo-nisée). L’entreprise qui prétend au marquage CE doit aussi met-tre en place un contrôle de pro-duction en usine (CPU) et assu-rer son suivi, grâce par exemple à des essais de contrôle et une ana-lyse du SAV.

ESSAIS PARTAGÉS ET

DÉMARCHE QUALITÉ

Le marquage CE s’applique aux fenêtres mises sur le marché, c’est-à-dire fabriquées et vendues en l’état à un tiers, à l’exception des « moutons à cinq pattes ». Il ne s’applique donc pas aux produits fabriqués et posés par la même entreprise. Ce marquage s’appuie sur des essais de type initial réali-sés par un organisme notifié(2). Si ce processus est bien adapté aux fabricants industriels, qui renta-bilisent les investissements liés aux essais par les volumes com-mercialisés, la question du coût de ces essais se pose pour les petites structures, même si l’échantillon-nage permet de limiter leur nom-bre jusqu’à un essai par gamme par performance à évaluer. Pour être en conformité avec la régle-mentation, les fabricants peuvent utiliser la procédure du « sha-ring » (partage) des essais, qui consiste à mutualiser le coût de l’essai de type initial, à condition de respecter un cahier des char-

ges commun et sous réserve que les différences de conception n’in-fluent pas sur les performances des produits. Autre cas de figure, les fabricants « assembleurs » de gammes peuvent récupérer en cascade (« cascading ») les essais effectués par le gammiste, dans la mesure où ils respectent stric-tement le mode d’assemblage défini. Enfin, l’obtention du mar-quage CE, qui n’est pas un gage de qualité, est automatique pour les fabricants détenteurs d’une cer-tification de produits(3) ou d’un label de qualité(4), car leurs exigen-ces vont au-delà de celles requises

par la transposition de la Directive européenne. Ces démarches qua-lité permettent aussi de répondre à certains appels d’offres de type HQE par exemple pour lesquels le simple marquage CE ne suffi-rait pas à répondre aux exigences du maître d’ouvrage. �

(1) Cette date limite est en cours de demande de report d’un an.(2) Les six organismes notifiés en France sont Ceribois, Cetim, Cebtp, Cstb, Fcba, Isocelte. (3) NF Fenêtres Bois, AcoTherm. (4) Par exemple Menuiseries 21.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.menuiseries21.comwww.fcba.fr

« UNE RAISON DE PLUS POUR S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE QUALITÉ »Jean-Pierre Boyez, entreprise Bouillon SA, à Courrières (Pas-de-Calais). Quel regard portez-vous sur le marquage CE pour

les fenêtres bois ?

C’est une bonne chose pour le client final –

particulier, maître d’ouvrage, entreprise qui met en œuvre – qui

aura désormais une meilleure information sur les performances

principales, et pour les fabricants qui vont devoir s’assurer du

maintien dans le temps des niveaux de performances évalués

initialement.

Ce marquage n’est-il pas difficile à obtenir pour les artisans ?

Il existe des moyens pour eux d’obtenir ce marquage en évitant les

coûts prohibitifs – partage des essais, utilisation de bancs d’essais

régionaux homologués pour établir les performances de leurs

produits – mais le véritable défi pour eux est de changer de culture

et d’adopter une démarche d’assurance qualité pour s’assurer

que tous les produits fabriqués par la suite restent conformes aux

caractéristiques annoncées.

Qu’apportent de plus ces démarches par rapport au marquage CE ?

Elles incluent une validation de la conception par le FCBA, prennent

en compte des caractéristiques supplémentaires par rapport à la

norme européenne, et s’appuient sur un contrôle réalisé par un

organisme extérieur. C’est ainsi que les adhérents Menuiseries 21

par exemple, n’auront qu’à transcrire les performances déjà établies

pour obtenir le marquage CE. Mais surtout, cette démarche permet

à l’entreprise de s’appuyer sur le conseil d’un organisme technique

qui l’accompagne dans ses progrès ou vers une valeur ajoutée

environnementale par exemple. L’investissement dans une démarche

qualité est donc d’autant plus justifié par l’arrivée du marquage CE.

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68 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

E N V I R O N N E M E N T

CONCEPTION BIOCLIMATIQUE Composer avec le site, le climat et le confort de l’usager

Augmentation du coût de l’éner-gie, lutte contre le réchauffe-

ment climatique, préservation des ressources naturelles… Les profes-sionnels du bâtiment cherchent des solutions face au défi environne-mental. Les architectes aussi. L’ob-jectif : concevoir des bâtiments éco-nomes en énergie en conservant le même degré de confort. On parle à ce propos de conception biocli-matique : utiliser intelligemment les ressources en énergie gratuite pour limiter le recours aux instal-lations énergivores (chauffage et climatisation). Une maison biocli-matique utilisera ainsi à son avan-tage les atouts du climat (enso-leillement, vents dominants). « Un bâtiment sera bioclimatique dès lors qu’il sera conçu pour être per-formant d’un point de vue énergé-tique. C’est la condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, pour un bâtiment à prétention environnementale », estime Nicolas Favet, fondateur de l’agence Nico-las Favet Architectes, spécialiste des questions de Haute Qualité Envi-ronnementale. Le concepteur cher-chera notamment à optimiser les apports solaires en toute saison : les valoriser en période hivernale

Capter la chaleur du soleil l’hiver, s’en protéger l’été… La conception bioclimatique remet au goût du jour des principes de bon sens, avec l’innovation en prime.

(surface et orientation des baies vitrées, isolation…) et les maîtri-ser en période estivale grâce à des protections extérieures (volets, sto-res) ou des masques (brise-soleil, végétation…).

UNE QUESTION

DE BON SENS

De nombreux paramètres joue-ront en faveur du confort thermi-que : inertie, isolation, circulation de l’air, perméabilité, choix des matériaux, orientation des baies par rapport au soleil… Rappe-lons que l’orientation des fenêtres est incluse dans le calcul de réfé-rence de la RT 2005 (20 % Nord,

Est, Ouest et 40 % Sud pour les maisons individuelles, équirépar-tition pour les bâtiments collec-tifs). « Le bioclimatique, c’est une question de bon sens », assure Lau-rent Beaugiraud, dirigeant de Villa Soleil. Ce constructeur de maisons individuelles dans la Drôme et en Ardèche a livré sa première mai-son bioclimatique en juin 2006. Une maison de 148 m² de sur-face habitable, construite avec des matériaux locaux, à l’isola-tion renforcée, dont les ouvertu-res sont orientées au sud et dont la surface vitrée représente 20 % de la surface habitable… Bilan : l’habitation ne consomme que 47 kWhep/m².an, bien en des-sous de la moyenne nationale. Et les occupants profitent d’une fac-ture énergétique estimée à moins d’un euro par jour ! Fort de ce suc-cès, Villa Soleil a déjà livré deux autres maisons du même genre et lancé cinq chantiers d’habitations

conçues pour ne pas dépasser les 27 kWhep/m².an. « Notre idée de départ était de réaliser un modèle avec des solutions duplicables partout en France et abordables, même pour des petits budgets », ajoute Laurent Beaugiraud. C’est l’autre intérêt du bioclima-tique : construire durable pour limiter la mise en œuvre d’équi-pements techniques coûteux. « En tant qu’architecte, nous épuisons la réflexion bioclimatique avant d’envisager les solutions techni-ques. Notre objectif, c’est qu’une grande partie de la performance environnementale d’un bâtiment soit liée à la conception et n’en-gendre pas de surcoûts », précise Nicolas Favet. C’est également dans ce cadre qu’une réflexion conjointe est menée par AFCOBOIS-FFB et l’Institut technologique FCBA (Forêt, Cellulose, Bois-construc-tion, Ameublement). Pour aider les concepteurs dans leur appro-che bioclimatique, le FCBA tra-vaille sur Ecomob, un logiciel d’écoconception pour les mai-sons à ossature bois. Ce logiciel de simulation permettra de modi-fier virtuellement certains critè-res (taille d’ouverture des fenêtres, choix des matériaux, orientation de la maison) et d’en évaluer l’im-pact environnemental. Un outil de plus pour optimiser la perfor-mance énergétique de l’habitat. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UCI-FFB (Union des Constructeurs Immobiliers de la FFB), tél. : 01 40 69 51 86,www.uci.ffbatiment.fr AFCOBOIS-FFB (Syndicat des Ac-teurs Français de la Construction Bois), tél. : 01 40 69 57 23.

LES FENÊTRES EN ALUMINIUM COMPATIBLES AVEC LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE

Dans la logique bioclimatique, le choix des matériaux peut aussi

faire toute la différence. Le Syndicat national de la construction

des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB) préconise

par exemple l’utilisation de cadres en aluminium pour les parois

vitrées. « Deux fenêtres de même dimension, équipées du même

vitrage, peuvent avoir des facteurs solaires différents en fonction de

la nature et de l’épaisseur du cadre », explique le SNFA-FFB. Fin et

robuste, l’aluminium permet de diminuer l’épaisseur des cadres

et d’augmenter le clair de vitrage. Et par conséquent d’influer sur

la capacité de la fenêtre à laisser passer le rayonnement solaire,

utile pour gagner en chaleur et en luminosité. L’été, une protection

extérieure permettra d’éviter la surchauffe.

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1 CELLIER en espace tampon. 2 AUVENT. 3 OUVERTURES optimisées.4 DÉBORD de toit.

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69 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

E N V I R O N N E M E N T

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Qualibat lance la mention « Économie d’énergie »

Avec l’augmentation du coût de l’énergie, dans un contexte

favorable aux économies d’éner-gie et à la réduction de gaz à effet de serre, pas besoin d’être devin pour prévoir l’accélération de la demande en rénovation énergéti-que. Un marché considérable éva-lué à plus de 25 milliards d’euros par an. Beaucoup de profession-nels ont déjà compris l’intérêt d’élargir leur éventail de compé-tences pour se positionner sur ce marché d’avenir. Pour les soutenir, Qualibat a mis en place la men-tion « Économie d’énergie », qui reconnaît les efforts de forma-tion en économie d’énergie pour la rénovation. Disponible depuis le 1er juillet 2008, ce nouveau dis-positif est attribué gratuitement aux entreprises qui remplissent les deux conditions suivantes : déte-

nir depuis au moins un an une qualification Qualibat relative à des travaux permettant d’effectuer des économies d’énergie ; avoir du personnel formé aux modules de Formation aux économies d’éner-gie des entreprises et artisans du bâtiment (FEEBat), dispensées notamment par les organismes de formation du réseau FFB. Chacun des trois modules FEEBat doivent avoir été suivi dans l’entreprise ; par ailleurs celle-ci doit justifier qu’au moins 10 % de son person-nel a été formé à l’un ou l’autre des modules. Rappelons que ces formations sont conçues pour aider les dif-férents corps d’état à coordonner leurs interventions sur le chantier et à mettre en œuvre des solutions optimales en vue d’améliorer la performance énergétique d’un

bâtiment. Elles portent notam-ment sur la maîtrise de l’appro-che globale énergétique d’un bâtiment, l’utilisation d’outils d’analyse des travaux d’écono-mies d’énergie et sur la connais-sance des technologies et de leurs interfaces. Une cinquantaine d’entreprises ont déjà obtenu la mention « Économie d’énergie » de Qualibat. Parmi elles, l’entre-prise de génie climatique André-Jean Court à Dijon. « Cette men-tion est une vraie valeur ajoutée pour le particulier. Elle lui per-met de sélectionner les entrepri-ses sur des compétences recon-nues en matière de rénovation énergétique. Il faut aider le maî-tre d’ouvrage à s’y retrouver dans le fouillis des labels et autres signes de qualité », estime le gérant qui a lui-même suivi les trois modu-

les. Pour les entreprises, la men-tion représente une caution sup-plémentaire, activement promue par Qualibat auprès des acteurs de la construction. En complément de ce dispositif, Qualibat travaille sur une certification « Offre glo-bale de rénovation énergétique ». Elle ouvrira de nouvelles pers-pectives aux entreprises qui sou-haitent valoriser leur aptitude à concevoir, préconiser, coordonner et réaliser tout ou partie des tra-vaux de rénovation énergétique sur le marché de la maison indi-viduelle ou du petit collectif. �

QUALITÉ DE L’EAU À L’INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS Se former aux bonnes pratiques

Problématiques du plomb, des légionelles ou des retours

d’eaux, les installations de dis-tribution d’eau à l’intérieur des bâtiments sont soumises à un nombre croissant d’exigences sanitaires, notamment dans le cas d’établissements recevant du public (ERP). De la conception à la maintenance de l’installation, c’est le plombier-chauffagiste qui est responsable du maintien de la qualité de l’eau potable entre le compteur et le robinet. C’est pourquoi, dans une optique de prévention et d’accompagnement des entreprises, la FFB des Pays de la Loire a mis en place une forma-tion intitulée « Qualité et gestion de l’eau dans les réseaux d’eau intérieurs ». Organisée par l’Ins-

titut de formation et de recherche du Bâtiment des Pays de la Loire (IFRB) et dispensée par l’Office français d’ingénierie sanitaire (OFIS), avec la collaboration de la Direction régionale des affai-res sanitaires et sociales (DRASS), chaque session dure six jours. Tous les intervenants ont une très bonne connaissance du terrain, ce qui leur permet de s’appuyer sur des cas concrets, notamment de non-conformité. Le premier module est consacré à la pré-vention des risques sanitaires et à l’analyse critique des éléments techniques d’un appel d’offres. Le deuxième traite de l’écono-mie d’eau et de la récupération de l’eau de pluie. À la fois tech-nique et juridique, la formation

rappelle aux plombiers-chauffa-gistes les règles d’hygiène dans les phases de conception, de mise en œuvre et de maintenance. Elle leur offre aussi de jouer le rôle de conseil auprès de leurs clients pour les aider à préserver la qua-lité de l’eau. « L’initiative va dans le bon sens », estime Loïc Philias, gérant associé de la société Chauff’Eco, dans le Maine-et-Loire. Confronté à un problème de bactéries dans des fontaines à eau réfrigérées, il fai-sait partie des onze stagiaires de la première session de formation, de novembre 2006 à janvier 2007. « Depuis, nous avons changé nos méthodes de travail sur la mise en œuvre des tuyauteries et l’analyse de la qualité de l’eau. Nous som-

POUR EN SAVOIR PLUS

IFRB des Pays de la Loire, tél. : 02 40 20 36 66

mes aussi plus attentifs aux consi-gnes concernant les températu-res dans les systèmes de stockage et de recyclage de l’eau chaude, le détartrage et le traitement. Avant, je n’avais pas conscience de notre part de responsabilité, peut-être parce que je n’avais jamais connu de litiges. Aujourd’hui, quand un descriptif d’appel d’offres n’est pas aux normes, nous essayons de le rendre conforme à la réglemen-tation. » Pour l’instant, la région des Pays de la Loire est la seule à proposer cette formation, mais cette initiative pourrait faire des émules. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.qualibat.com

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70 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

ZOOM CHANTIER

BÂTIMENT BASSE CONSOMMATION POUR LA FFB DU GARD

Pour des raisons identiques, la toiture-ter-rasse, en dalles alvéolées béton, a été dotée d’une structure lourde à forte inertie. Elle est isolée par un complexe de doublage panneaux isolants de 8 cm (R = 3,4 m2.kW), lequel est protégé par une étanchéité bitumineuse. Un système continu qui supprime la plupart des ponts thermiques, tout en assurant une étanchéité complète.

Le bâtiment (R+2), de conception architectu-rale simple, est conçu avec une « casquette » pour éviter le rayonne-ment solaire direct à l’intérieur des locaux. L’ensemble de la structure est en béton traditionnel banché d’épaisseur 16 cm. Ce choix procure au bâtiment pérennité et inertie thermique. Une

caractéristique qui permet de limiter le recours à la clima-tisation. En été, les variations de charges thermiques extérieu-res (liées à ensoleille-ment et aux tempéra-tures) et intérieures (dues aux occupants) sont amorties par la masse de matériaux en contact avec le volume intérieur.

TOITURE

CONCEPTION ET STRUCTURE

LES CHIFFRES CLÉS : • Ubât Projet : 0,415 Ubât Référence : 0,57 Gain 27,1% • Cep Projet : 73,91 Kwh ep/m2 Cep • Référence : 151,31 Kwh ep/m2, Gain 51,15% • Classe énergétique : B • Classe GES : A

Le nouveau siège gardois de la FFB répond aux exigences réglementaires d’un bâtiment basse consommation énergétique : 50 % de moins qu’une consommation énergétique de référence. Remarquable, cette performance a été obtenue avec des matériaux et équipements banalisés connus de tous.

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71 DÉCEMBRE 2008 B Â T I M É T I E R S

La ventilation des locaux est de type double flux avec récupérateur d’énergie statique.Ce système comprend : - un ensemble spécifique de ventilation pour la salle de réunion. À débit variable, il est piloté en fonction du niveau de la qualité de l’air ambiant ; - un ensemble réservé aux bureaux, asservi aux horaires d’utilisation. Les installations de ven-

tilation sont associées à plusieurs ensembles de pompes à chaleur pour le traitement d’air type VRV 2 tubes. Ce qui autorise la dissociation des régimes de fonction-nement. Par exemple, salle de réunions en rafraîchissement et bureaux en mode chauffage. À noter, la ventilation mécanique des sanitaires est de type simple flux.

Le choix de l’isolation par l’extérieur a été motivé par deux critères : conserver les caractéristiques d’inertie thermique de la structure et réduire très sensiblement tous les ponts thermiques liés à la construction, au niveau des abouts des murs de refends et de planchers. D’une épaisseur totale de 140 mm,

l’isolant choisi est de type panneau rigide en mousse de polystyrène extrudée (XPS). Le parement de la façade a été réalisé à l’aide de panneaux sandwichs isolants de 40 mm d’épais-seur. Ce bardage permet de traiter les déperditions thermiques générées par les profilés métalliques des fixations.

La taille et la disposi-tion des menuiseries assurent une grande clarté intérieure et optimisent l’éclairage naturel. L’éclairage artificiel est réalisé exclusivement avec des sources lumineu-ses performantes de type fluorescent ou Led pour les chemine-ments des circulations (efficacité de l’ordre de 100 lumens/w, au lieu de 10 lumens/w par m2

pour des sources incandescentes). Les niveaux d’éclairement sont conformes aux exigences requises pour les ERP. Tous les locaux à occupation intermittente (photo-copieurs, sanitaires, détente...) possèdent des commandes par détection de présence.

VENTILATION, CHAUFFAGE ET RAFRAÎCHISSEMENT D’AIR

ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR

ÉCLAIRAGE

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72 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2008

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : décembre 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLI-

CATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Alix Orbec, Céline Le Coq PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib COUVERTURE : Chan-tier du Zenith de Limoges © Ville de Limoges TIRAGE : 75 000 exemplaires PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC - Abonnement annuel : 80 € TTC (4 numéros) - Diffusion gratuite aux adhérents FFB - SER-

VICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 - RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68. ANNONCEURS : Ademe (p 30), Autodesk (p 12), Blue Bat (p 40), BTP Banque (p 7), CGI Bâtiment (p 50), Eco-systèmes (p 63), EDF (3e couv), Fundermax (p 30), Gaz de France (2e couv), Kordon (p 23), Lafarge (p 19), Poujoulat (p 34), ProBTP (p 44), Qualifelec (p 43), Renault Trucks (p 5 et 4e couv), Siliken (p 39), SMABTP (p 67)

LA PAROLE À

« Plâtrier, et j’en suis fier ! » Ce slo-gan adopté au début des années 2000 par notre profession résume exactement notre état d’esprit vis-à-vis de la qualité : on ne peut être fier que de ce qui est bien fait. C’est dire que la sinistralité dans le bâti-ment nous préoccupe fortement, spécialement quand l’exécution est rendue responsable de 80 % des sinistres. Face à un tel verdict, comment ne pas réagir et rappe-ler que les conditions d’exécution des chantiers, qu’ignorent les sta-tistiques, compromettent parfois le travail des entreprises les mieux qualifiées ? Quand un dommage apparaît sur un ouvrage, qui se souviendra qu’un principe de mise en œuvre a été négligé pour livrer à temps ?Toute idée de compétition mise à part, je compare souvent l’acte de

construire à une course de relais où le maçon qui a terminé ses élé-vations passe le témoin au char-pentier et ainsi de suite jusqu’aux corps d’état de finition. Ce passage de témoin est celui de la respon-sabilité dans la chaîne de la qua-lité. Il engage le carreleur à res-pecter le temps de séchage de la dalle coulée par le maçon avant de démarrer son propre chantier ; il engage de même chaque profes-sionnel à comprendre le rôle et le travail des autres acteurs et à inté-grer leurs contraintes pour mener à bien l’ouvrage.Cette démarche élémentaire, com-plexe à mettre en œuvre sur le ter-rain, est l’objectif que s’est fixé – voici 25 ans déjà – l’Agence qualité construction, dans une perspec-tive de prévention. Les sinistres (dommage-ouvrage) identifiés par

l’Observatoire de la qualité dans la construction sont soumis à l’ana-lyse d’un tour de table très large comprenant maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, industriels, mais aussi des bureaux de contrôle, assurances, représentants du public, administration… Nous y faisons entendre la voix des entre-preneurs et artisans du bâtiment. Des groupes de travail sont consti-tués pour proposer des bonnes pratiques. Leurs conclusions sont très concrètement restituées sous forme de publications. Elles infor-ment à la fois le grand public sur des thèmes généraux (« Bien faire construire sa maison en bois »), les maîtres d’œuvre sur des points sensibles de conception (chauffe-eau solaire individuel, pompes à chaleur, VMC, etc.), et les entre-preneurs et artisans du bâtiment

sous forme de « mémo chantier » des bonnes pratiques.Parallèlement à cette mission dévo-lue à la Commission prévention construction (CPC), l’Agence étu-die les produits dans une démar-che prospective. Deux fois par an, la Commission prévention produit mis en œuvre (C2P) publie sur Internet (http://www.qualitecons-

truction.com) une liste des nouveautés, notam-ment celles sous Avis technique, devant faire l’objet de précautions. Dans la période récente, l’Agence a encore élargi son champ d’observa-tion pour anticiper les problèmes que peut entraîner l’application d’une nouvelle régle-mentation (comment

concilier par exemple la dispari-tion des seuils imposée par la régle-mentation sur l’accessibilité et l’im-pératif de protéger les bâtiments contre les pénétrations d’eau ?) ou étudier, à la demande des pouvoirs publics, certains sujets comme le sismique.Ce développement s’accompa-gne-t-il d’un progrès dans les pra-tiques et d’une régression des sinis-tres ? Cette évaluation reste difficile compte tenu de la variété des cri-tères à prendre en considération, ce que montrent bien les indica-teurs d’évolution de la qualité dans la construction de l’observatoire Sycodés. Mais un état d’esprit qua-lité émerge, me semble-t-il, qui se manifeste dans cette fierté revendi-quée par un nombre toujours plus grand de professionnels du bâti-ment. �

FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE L’ENTREPRISE POURPRÉVENIR LES SINISTRES

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Philippe Eymery dirige l’entreprise de plâtrerie fondée par son père en 1948, à Dunkerque. De 1999 à 2006, il a été président de l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation. Depuis 2005, il est membre du bureau de l’Agence qualité construction, dont il préside la Commission prévention construction (CPC). Chef de file formation à l’Éducation nationale et au ministère du Travail, il est expert au sein du groupe spécialisé 09 du CSTB.

PHILIPPE EYMERY, président de la Commission prévention construction de l’Agence qualité construction.