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BATI METIERS LA REVUE DES BâTISSEURS www.ffbatiment.fr NUMERO 15 JUIN 2009 Édition spéciale « les 24 Heures du Bâtiment » Bâtir avec l’environnement DES SOLUTIONS POUR CONSTRUIRE DURABLE

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Page 1: Devenez Partenaire Bleu Ciel d’EDF : Batimetiers€¦ · des entreprises de recyclage du BTP (FFB Recyclage). Pour la centaine d’entreprises, en majorité issues du secteur du

Devenez Partenaire Bleu Ciel d’EDF : vous étiez connu, vous allez être reconnu. Pour satisfaire durablement les exigences de ses clients, Bleu Ciel d’EDF développe une gamme d’offres et de services qui apportent plus d’écologie, plus d’économies et plus de bien-être. Associant votre compétence, votre expertise de professionnel de l’effi cacité énergétique, la qualité de vos prestations – pose d’ouvrants, d’isolation… – et de vos installations – chauffage (électrique, gaz...), climatisation, chauffe-eau solaire, pompe à chaleur… –, le contrat Partenaire Bleu Ciel d’EDF nous permettra de développer ensemble notre activité.

L’avenir est un choix de tous les jours

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Batimetiersla revue des bâtisseursw

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numero 15 juin 2009

Édition spéciale « les 24 Heures du Bâtiment »

Bâtir avec l’environnement

DES SOLUTIONSPOUR CONSTRUIRE

DURABLE

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l’ActuAlité� 4

Cité Bâtisseur : les métiers du bâtiment en campagne • Amiante : vers un durcissement de la réglementation • Devenir constructeur de maisons individuelles en bois grâce à Afcobois

GrAnd�témoin� 12

Philippe Van de MaeleLe bâtiment durable en phase opérationnelle

innoVAtion� 58

Maquette numérique : un outil de progrès pour toute la filière Bâtiment

Sécurité� 59

Évacuer les personnes en situation de handicap

normAliSAtion� 60

Métal’Normes : l’outil qui fait gagner du temps aux métalliers • Vous avez dit « norme » ?

FormAtion� 62

FEEBat module 3 : matériaux, techniques et détails de mise en œuvre • Double formation pour assurer l’étanchéité à l’air d’une construction à ossature bois • Armatures, commandes de béton : deux nouvelles formations

QuAliFicAtion� 64

Rénovation énergétique : l’argument de la certification

EnVironnEmEnt� 65

OREBAT : un outil de prescription pour les travaux de rénovation énergétique • Éco-prêt à taux zéro : les critères pour l’obtenir

lA�pArolE�à� 68

Arnaud Philippe : « l’éco-construction, une opportunité de marché »

Basse consommation pour une ferme du XVIIIe

Zoom�cHAntiEr���66

doSSiEr�� 52

Comment répondre

à la demande en

ConstruCtion durable

S o m m A i r EB ât I M é t I e r s • r e V u e t r I M e s t r I e l l e • n u M é r o 1 5 • j u I n 2 0 0 9

métiErS

GroS�œuVrE/�StructurE

16

Ossatures préfabriquées en béton : la logique industrielle appliquée au bâtiment 15Maçonnerie : cloisonner dans les règles de l’art 16Inertie thermique : à la pointe du confort 18Sols en béton ciré : un esprit proche d’un matériau naturel 19Réglementation anti-termites : un référentiel technique fait défaut 20Passage à l’Eurocode 2 : une incidence économique négligeable sur le coût des ouvrages 22Échafaudages multidirectionnels : monter et démonter en sécurité 22

Isolation thermique par l’extérieur : où placer la fenêtre ? 25Offre globale : quelle approche pour le menuisier ? 26Étanchéité : le cas particulier des toitures-terrasses techniques� 27Bâtiments très basse consommation : des fenêtres en bois performantes 28Doubles fenêtres : une solution adaptée aux bâtiments classés 29Protection solaire : trois guides en un 30Volets roulants : classification « retard à l’effraction » en vue 32

Une technique à redécouvrir : le mur Trombe 35PAC géothermiques : capter et forer sans polluer 36Solaire thermique et énergie « classique » : duo gagnant 38Légionelles : mieux maîtriser le risque dans les hôtels 39PAC géothermiques – très basse énergie : un guide pour fixer les bonnes pratiques 39Rénovation énergétique : changements d’habitudes avec la mise en place du Grenelle 41Toiture photovoltaïque : couvreur et électricien main dans la main 42Éclairage : pour une meilleure maîtrise 43

Plafonds fixes et suspendus : retour sur les bonnes pratiques 45sol carrelé sur plancher chauffant à eau chaude : attention, mise en œuvre sensible 46Rénovation de prestige : du bon usage du plâtre décoratif 48Fiche pathologie : décollement des revêtements de sols souples collés 50Isolation thermique des combles : quelles techniques ? 51

EnVEloppE

28

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

36

FinitionS/�AménAGEmEnt

46

é d i t o r i A l

la nouvelle donne énergétique et environnementale

Au rendez-vous de l’édition 2009 des « 24 Heures du Bâtiment », les 11 et

12 juin, Bâtimétiers porte une fois encore les couleurs de la construction durable, en se voulant toujours plus concret. La cause est entendue : la force motrice de nos marchés réside dans l‘équilibre à redéfinir à l’occasion de chaque chantier entre contrainte économique et respect de l’environnement, en collant au plus près des aspirations de nos clients-concitoyens. Sans opposer mais en conjuguant des principes qui avaient parfois perdu l’habitude d‘être mis en valeur. Cette nouvelle donne énergétique et environnementale, Bâtimétiers a toujours eu l’ambition de l’accompagner, de l’anticiper chaque fois que possible et d’en rendre compte à ses lecteurs. C’est ce que nous faisons bien sûr avec ce numéro spécial dont le grand témoin est le tout nouveau président de l’Ademe, avec un dossier sur les réponses à la demande en construction durable, des articles qui illustrent la mobilisation de tous les métiers sur cette question et des témoignages d’entrepreneurs et d’artisans. Notre conviction profonde est

que « Bâtir avec l’environnement » constitue la voie la plus sûre pour sortir de la

situation difficile que vit notre pays en cette mi-2009. Ce doit être aussi notre engagement collectif !

Benoît loIson,PrésIdent de lA CoMMIssIon enVIronneMent et ConstruCtIon durABle

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4 B â t I M é t I e r s juIn 20094 B â t I M é t I e r s juIn 2009

l ’ A c t u A l i t é l ’ A c t u A l i t é

les métiers du bâtiment en campagne

Avec « Cité Bâtisseur - Si t’es bâtisseur », dont le coup

d’envoi est donné à l’occasion des 24 Heures du Bâtiment, les 11 et 12 juin 2009, le bâtiment voit grand et ses métiers s’ouvrent à la France entière. La Maison des Métiers du Bâti-ment, qui avait attiré une foule de visiteurs le 20 octobre 2006 sur l’esplanade des Vins de France à Paris-Bercy, aura été un superbe galop d’essai. Les pro-fessionnels, le grand public et les jeunes avaient pu découvrir ce que notre activité a de plus inno-vant, de plus stimulant, de plus prometteur, grâce aux treize pôles nés du travail conjoint des unions et syndicats de métiers de la FFB. Mais la frustration avait été grande de constater que tant d’efforts se réduisaient à deux jours seulement de mani-festation, pour la seule région parisienne.

un tour de frAnCe en troIs AnsLe concept a donc évolué pour devenir Cité Bâtisseur, une manifestation nationale qui se déplacera dans les grandes vil-les françaises, à raison de six vil-les visitées par an pendant trois ans. À concept innovant, for-mule innovante : l’exposition voyagera dans une soixantaine de containers de marine, char-gés sur des camions, qui se révè-lent un format idéal. En plus de bénéficier d’une méthode de manutention normalisée et

sécurisée, ces containers rappel-lent les bases-vie des chantiers et permettent à tous les parte-naires de l’opération d’afficher leurs couleurs. Ils présenteront de façon dynamique et interac-tive chaque métier, avec un focus particulier sur l’environ-nement, la construction dura-ble et sur l’emploi des jeunes. Deux containers supplémentai-res sont dédiés à des thémati-ques transversales : la sécurité incendie, l’accessibilité et l’envi-ronnement. Sur ce dernier point, Cité Bâtisseur se devait d’être exemplaire : l’emploi des containers de marine – sitôt ins-tallés, sitôt enlevés – permettra de ne laisser aucune trace impactante de son passage. D’autre part, l’opération dans son ensemble sera soumise à un bilan carbone. Ainsi, ses émis-sions de CO

2, même réduites à

la source, seront compensées par des plantations d’arbres ou

des dons à des associations ver-tes pour parvenir à un impact environnemental neutre.

une PreMIère étAPe à BerCyLa première Cité Bâtisseur réu-nit un concentré de la manifes-tation, composé de quatorze containers métiers dans l’en-ceinte du Palais omnisport de Paris Bercy, à l’occasion des 24 Heures du Bâtiment. Rappe-lons que ce rendez-vous excep-tionnel propose aussi un riche programme de colloques, ate-liers et conférences(1), avec deux plénières sur les thèmes « PME de bâtiment : relancer la crois-sance » (le vendredi matin) et « Tous ensemble face aux ques-tions d’aujourd’hui et aux défis de demain » (le vendredi après-midi). À l’issue de ce prologue parisien, Cité Bâtisseur fera étape à Lyon du 2 au 6 octobre 2009, puis à Marseille du 17 au 21 octobre, avant de s’élancer vers Toulouse et Bordeaux en 2010. Pour venir au-devant du public sur ses lieux coutumiers de promenade, la manifestation a obtenu de prendre place sur des sites privilégiés au cœur des villes, comme ce sera le cas à Lyon sur la place Bellecour, ou à Marseille à proximité du Vieux-Port. J(1) Voir suppléments à Bâtiment Actua-lité des 3 avril et 5 mai 2009.

Pour en sAVoIr Plus

www.batiportail.com

Termites : le groupe de travail en appelle au retour d’expérienceFace aux ambiguïtés du décret du 26 mai 2006 et de l’arrêté du 27 juin 2006, qui ne définissent pas clairement les procédés encadrés par la réglementation pour lutter contre les termites à l’interface sol-bâti, les acteurs concernés ont décidé de mettre en place un groupe de travail sur la question. Pour alimenter sa réflexion et produire à terme un référentiel technique de conception, le groupe de travail invite les professionnels à lui adresser leurs retours d’expériences face à la réglementation anti-termites, sur les chantiers comme dans leurs démarches de prescription.Pour en savoir plus :FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 65

Réforme de la DICT : la sécurité avant tout Fin 2009, un nouveau décret portera sur les travaux à proximité des réseaux. Un objectif : renforcer la sécurité des riverains, des exploitants de réseaux et des constructeurs, au moyen de nouvelles obligations et par la mise en place d’un « guichet unique ». Les entreprises auront l’obligation de consulter une plate-forme Internet, à l’établissement de la DICT(1), pour obtenir gratuitement la liste exhaustive des exploitants dont les réseaux sont situés dans le périmètre du chantier. Ainsi plus besoin d’aller en mairie ou d’adresser un courrier à tous les exploitants connus. La responsabilité des exploitants vis-à-vis de la qualité de l’information fournie aux entreprises sera largement renforcée. Si le projet de décret indique que l’entreprise ne doit pas subir de préjudice en cas de découverte imprévue d’un réseau, la mise en œuvre de cette condition reste à préciser. La FFB a écrit au MEEDDAT(2) à ce sujet et reste vigilante.

(1) DICT : Déclaration d’intention de commencer des travaux.(2) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.

2009 Paris 11 et 12 juin (lancement)

Lyon 2 au 6 octobre

Marseille date à préciser

2010

Rennes, Toulouse, Lille,Nancy, Paris, Bordeaux, Clermont-Ferrand

(dates et lieux en cours de confirmation)

CITé bâTIsseuR : les vIlles éTapes

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l ’ A c t u A l i t é

5 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

l ’ A c t u A l i t é

un syndicat pour les recycleurs du BtPd epuis le 12 mars 2009, les

entreprises gestionnaires de plates-formes de regroupe-ment/tri/recyclage des déchets du BTP peuvent se regrouper autour du syndicat national des entreprises de recyclage du BTP (FFB Recyclage). Pour la centaine d’entreprises, en majorité issues du secteur du BTP, intervenant dans ce domaine, c’est un moyen de créer un réseau pour des acteurs essaimés sur tout le ter-ritoire. Réseau qui leur permet-tra de mutualiser, d’échanger et de mettre en commun succès et difficultés. Une façon d’être davantage représentés vis-à-vis

des pouvoirs publics et des filières de recyclage, d’assurer le développement et la profes-sionnalisation de la filière pour un service adapté aux entrepri-ses du BTP, et de développer la réutilisation des matériaux recyclés. C’est aussi une façon d’être mieux reconnu pour se rapprocher de partenaires, tels que des organismes financiers, des organismes de formation professionnelle, de qualifica-tion ou d’autres acteurs de la profession… De fait, la création de ce syndi-cat est la suite logique d’une mobilisation des entreprises du bâtiment, dans le cadre de la

Pour en sAVoIr Plus

Tél. : 01 40 55 12 59

Commission environnement construction durable de la FFB, pour gérer et recycler leurs pro-pres déchets de chantier. Il s’agissait de proposer au secteur du BTP une alternative écono-miquement viable d’élimina-tion et de valorisation des déchets, face aux décharges sau-vages et aux prestataires géné-ralistes dont l’offre de service n’était pas adaptée. Ce nouveau syndicat de la FFB agira en synergie avec le syndicat natio-nal des entreprises de démoli-tion de la FFB. J

AGEndA

Du 24 Au 26 juiNsireme, Porte de Versailles, Paris.Salon international des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie.

Du 26 Au 28 juiNsolar event, lac du Bourget, savoie.Manifestation internationale sur l’énergie solaire.

Du 2 Au 3 juiLLeTenr Agora, sophia Antipolis.Salon international des solutions énergétiques innovantes.

Du 11 Au 13 SepTemBre ecologir sud, Villeneuve-loubet, Alpes-Maritimes.Le salon de l’habitat sain et bois.

Du 15 Au 17 SepTemBreexpogaz, lyon.Salon international de l’industrie du gaz.

Du 15 Au 17 SepTemBreH’expo, toulouse.Salon des professionnels de l’habitat (Union sociale de l’habitat).

Du 17 Au 21 SepTemBresalon Habitat et Bois, épinal, Vosges.Dernières tendances en matière d’habitat, de construction bois et de rénovation.

Du 18 Au 20 SepTemBreChoisir sa maison, Porte de Versailles, Paris.Salon national de la maison neuve.

Du 22 Au 24 SepTemBreAlarmes Protection sécurité, Porte de Versailles, Paris.Salon spécialisé de la sûreté sécurité.

Du 23 Au 24 SepTemBreIsol expo, Martigues.Salon national des métiers de l’isolation en industrie et génie climatique.

Du 25 Au 27 SepTemBreViv’expo, Bordeaux.Salon de la vie écologique et habitat sain.

Du 2 Au 6 oCToBre Cité Bâtisseur – si t’es bâtisseur, lyon, place Bellecour.

Pour en sAVoIr Plus

Les plaquettes sont disponibles auprès des FFB départementales.

Pour en sAVoIr Plus

Voir l’article « Éco-prêt à taux zéro : les critères pour l’obtenir » p. 65.

Qualité le Grenelle de l’environnement clarifie le paysage

éco-PtZ les banques sont prêtes !

présente le panorama exhaus-tif de ces signes, est désormais disponible sur le site de l’AQC (www.qualiteconstruction.com). Insistant sur l’impor-tance de s’appuyer sur des signes de qualité fiables, ces plaquettes orientent les entre-prises vers une démarche de

che en signant une convention avec l’État. Il s’agit des princi-

pales banques pourvoyeu-ses de prêts individuels. Les trois premiers prêts ont été signés mi-avril dans une agence ban-

caire de Gif-sur-Yvette, en présence du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo. Il est encore trop tôt pour faire un

C onstatant la multiplication désordonnée des labels et

autres appellations, les partici-pants du Grenelle de l’environ-nement ont souhaité simplifier et améliorer la visibilité des signes de qualité. Dans ce but, une série de documents à large diffusion a été réalisée, qui

A ttendu par les particuliers qui souhaitent effectuer

des travaux de rénovation énergétique dans leur logement afin de faire des économies d’éner-gie, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est fonc-tionnel depuis début avril. Onze banques se sont engagées concrètement dans la démar-

qualification et incitent les maîtres d’ouvrage à faire appel aux professionnels qualifiés. Des fascicules à lire et à faire connaître ! J

bilan, mais la solution « bou-quet de travaux » semble pren-dre le pas sur la solution « réduction globale des consommations d’énergie », sans doute plus adaptée aux logements collectifs. J @Vous cherchez

un article de Batimetiers ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

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6 B â t I M é t I e r s juIn 20096 B â t I M é t I e r s juIn 2009

l ’ A c t u A l i t é

amiante Vers un durcissement de la réglementationd ans le prolongement de la

directive européenne Amiante de 2003, les conclu-sions du récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) pointent une prise en compte insuffi-sante du risque représenté par les fibres courtes et fines d’amiante dans la réglementa-tion actuelle. Il faut donc s’at-tendre à un durcissement de la réglementation, qui devrait se traduire notamment par un abaissement des seuils régle-mentaires d’exposition et du seuil de déclenchement des tra-vaux. De plus, on attend tou-jours la publication d’un nou-vel arrêté formation révisant celui du 25 avril 2005. Ce pro-jet prévoit un allongement significatif des durées de for-mation. Autre conséquence de ce durcissement, l’exception de certification dont bénéficient

actuellement les travaux de retrait en milieu extérieur ris-que d’être supprimée. L’arrêté formation amiante entrera en vigueur dix-huit mois après sa publication, mais les entrepri-ses ont tout intérêt à prendre

dès à présent la mesure de ces changements. J

Pour en sAVoIr Plus

GNA-FFB (Groupement national amiante), tél. : 01 40 69 51 02

la plaquette « Récupérer l’eau de pluie » rééditéeAprès la parution de l’arrêté d’août

2008, qui confirme les usages autorisés de l’eau de pluie à l’intérieur des bâtiments – notamment pour les toilettes et le lave-linge – la FFB vient de rééditer la plaquette « Récupérer l’eau de pluie » d’avril 2008. En traitant de la maîtrise des consommations d’eau et des aspects techniques de l’instal-lation de récupération

de l’eau de pluie, cette plaquette accompagne les entreprises souhai-tant se positionner sur ce marché qui s’inscrit dans la dynamique de la construction durable.Pour en savoir plusLa plaquette « Récupérer l’eau de pluie » est disponible dans les fédé-rations départementales.

photovoltaïque : nouvelles conditions d’achat Depuis le 1er janvier 2009, les condi-tions d’achat d’électricité photovol-taïque pour les nouveaux contrats ont été fixées à : 0,32823 € HT/kWh en métropole ; à 0,437654 € HT/kWh dans les Dom et en Corse ; et à 0,60176 € HT/kWh pour les instal-lations intégrées. Autres change-ments : l’obligation d’obtenir un certificat ouvrant droit à l’obligation d’achat auprès de la DRIRE a été supprimée pour les systèmes de valeurs inférieures ou égales à 250 kWc et la vente d’électricité photovoltaïque est désormais exo-nérée d’impôt sur le revenu, lorsque la puissance des panneaux photo-voltaïques n’excède pas 3 kWc (soit environ 24 m2 de panneaux). Des tarifs avantageux donc, mais qui pourraient être remis en cause avec l’application du Grenelle. Atten-tion également à la définition des systèmes intégrés. Une commission ministérielle associant les organi-sations professionnelles travaille actuellement sur le sujet.

Pour en sAVoIr Plus

Consultez la FFB de votre département.

trois nouveaux calepins de chantier pour les personnels d’exécution

les enduits hydrauliques tra-ditionnels (« Travaux d’en-duits de mortiers ») et l’assainissement individuel (« Assainissement non collec-tif »). Ils rappellent les princi-pales règles de mise en œuvre issues de la révision des DTU

dans le cadre européen, de manière synthétique, simplifiée et illustrée. Quatre nouveaux calepins sont prévus pour la fin de l’année. Ils traiteront de la mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures (NF DTU 36.5), des ouvra-

l a collection de Calepins de chantier, qui rassemble

déjà onze petits guides prati-ques, s’étoffe de trois nou-veaux venus. Les thèmes abor-dés sont le « Dallage en béton des maisons individuelles »,

ges en maçonnerie de petits éléments (parois et murs) (NF DTU 20.1 et NF DTU 20.13), des chapes et dalles à base de liants hydrau-liques (NF DTU 26.2) et enfin des revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse (NF DTU 54.1). Depuis le lancement de la collection, près de 500 000 exemplaires ont été distribués aux entre-prises. J

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8 B â t I M é t I e r s juIn 20098 B â t I M é t I e r s juIn 2009

l ’ A c t u A l i t é

Pour en sAVoIr Plus

• uCF-FFB (union climatique de France), www.ucf.fr• uNCp-FFB (union nationale des chambres syndicales de couver-ture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

Pour en sAVoIr Plus

Le guide « eau de pluie » sera édité en version papier et téléchargeable en version électronique sur les sites internet des partenaires du projet.

monoxyde de carbone le dispositif de prévention précisé par arrêté

les pouvoirs publics lancent un guide « eau de pluie »

à respecter en termes d’amenée d’air, de ventilation des locaux et d’évacuation des produits de combustion. Cet arrêté précise qu’avant le raccordement d’ap-pareils de chauffage ou de pro-duction d’eau chaude à un conduit existant, il y a lieu de vérifier la conformité du conduit et des amenées d’air neuf, la compatibilité de l’ouvrage avec son utilisation et le ramonage du conduit de

volonté des pouvoirs publics de développer les installations de récupération d’eau de pluie, tout en rappelant que leur mise en œuvre est conditionnée au respect de différentes disposi-tions techniques. Le guide, qui s’adresse aux professionnels amenés à réaliser ce type d’ins-tallation, se compose de trois parties, qui traitent des aspects

s uite au décret du 27 novem-bre 2008 (paru au Journal

Officiel du 29 novembre 2008), qui détermine les exigences à respecter, les dispositifs à ins-taller ou les mesures à mettre en œuvre pour prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone, dans les locaux existants et les constructions neuves, l’arrêté du 23 février 2009 (paru au J. O. du 27 février 2009) a précisé les dispositions

un guide sur la récupération des eaux de pluie, édité par

les ministères de la Santé, et de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (MEEDDAT), réalisé avec les organisations professionnelles et piloté par le CSTB, sera bien-tôt disponible. Suite à l’arrêté du 21 août 2008, il traduit la

fumée. De plus, appareils et conduits de fumée doivent être vérifiés au moins une fois par an et réparés par un profes-sionnel qualifié dès qu’une défectuosité se manifeste. J

réglementaires et financiers, de la conception et de la mise en œuvre, de l’entretien et de la maintenance. J

amélioration énergétique des bâtiments : fiches pratiques à téléchargerPour aider les professionnels à met-tre en œuvre les travaux de rénova-tion énergétique dans les maisons individuelles et les immeubles de logement collectif, la FFB a travaillé sur l’actualisation du guide Amélio-ration énergétique des bâtiments : les bonnes solutions. Publié sous la forme de fiches téléchargeables, les premières sont d’ores et déjà en li-gne sur le site de la FFB. Côté recto, les nouvelles fiches reprennent les conseils pratiques de mise en œuvre, notamment pour l’isolation thermique des parois, le chauf-fage à eau chaude, le chauffage électrique, l’eau chaude sanitaire et la ventilation. Côté verso, elles indiquent les aides aux finance-ments possibles (crédits d’impôts, éco-prêt à taux zéro), les économies réalisables, la réglementation en vigueur et les certificats d’économie d’énergie pouvant être obtenus en fonction des travaux à effectuer. Pour en savoir plus : www.ffbatiment.fr, volet adhérent

les nouvelles cartes « vent » et « neige » des règles Nv disponiblesLes cartes « vent » et « neige » des règles NV 65 et N 84, qui définis-sent les effets de la neige et du vent sur les constructions, ont été modifiées pour être harmonisées avec celles de l’annexe nationale à l’Eurocode 1. Ces règles, amenées à être remplacées par l’Eurocode, pourront ainsi, dans la période où elles continuent d’être appliquées, se référer à des cartes qui bénéfi-cient de données météorologiques plus nombreuses, plus récentes et plus fiables car réalisées avec des outils de mesure de dernière génération. Les modifications aux règles NV 65 et N 84 ou les règles complètes intégrant les modificatifs sont disponibles depuis le mois d’avril 2009 auprès du CSTB.Pour en savoir plus : www.cstb.fr

devenir constructeur de maisons individuelles en bois grâce à Afcobois

d epuis son adhésion à la FFB, le 17 septembre 2008,

le syndicat de la construction bois Afcobois connaît une crois-sance soutenue de son nombre d’adhérents, passé de 99 à 148,

sans compter une quarantaine de dossiers en attente. En plus d’apporter à ses adhérents des informations, des publications, ainsi que des journées d’études utiles à l’exercice de leur métier,

Afcobois doit sans doute ce suc-cès à l’élaboration d’un « Pack Assurance » qu’il a négocié avec des assureurs et un garant finan-cier. Ce pack accorde aux entre-prises bénéficiaires une garan-tie de bonne fin d’achèvement, à prix et délais convenus, qui leur permet d’accéder au statut de Constructeur de maisons individuelles (CMI). J

Pour en sAVoIr Plus

Afcobois-FFB (Syndicat des acteurs français de la construc-tion bois), tél. : 01 40 69 57 23

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10 B â t I M é t I e r s juIn 200910 B â t I M é t I e r s juIn 2009

l ’ A c t u A l i t é

réglementation accessibilité et balcons les solutions en préparation

l es dispositions de la régle-mentation accessibilité des

logements – applicables pour tout permis de construire déposé à compter du 1er janvier 2008 – qui imposent des balcons, terrasses et loggias accessibles depuis la chambre ou le salon, peuvent entrer en contradiction avec les régle-mentations thermique et sismi-que, ou avec les règles d’étan-chéité. Suite à la parution d’un guide du CSTB, qui définit des

schémas de principes permet-tant de résoudre ce dilemme, un groupe de travail réunissant les principaux acteurs concer-nés a été mis en place par la Direction de l’habitat, de l’ur-banisme et des paysages (DHUP) du ministère du Loge-ment. Il a pour but d’établir un carnet de détail faisant état des procédés constructifs permet-tant de répondre avec certitude à l’ensemble de ces impératifs réglementaires, sans affaiblir

l’ouvrage et en prévenant les désordres qui pourraient résul-ter des travaux. Le groupe de travail présentera prochaine-ment un ensemble de solutions techniques faisant consensus et répondant aux différentes règles de mise en œuvre. J

Pour en sAVoIr Plus

FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 65

bâtiment basse consommation une formation concrète pour sa mise en œuvre

l’ échéance se rapproche à grands pas. À partir du

1er janvier 2013, tous les bâti-ments neufs devront répondre aux exigences des bâtiments basse consommation (BBC), c’est-à-dire consommer moins de 50 kWh/m².an d’énergie primaire. Pour aider les entre-prises à passer le cap, la FFB a demandé au Costic de mettre en place une formation sur les

maisons BBC. Alors que la plupart des formations exis-tantes portent sur la concep-tion, les modules de forma-tions dispensés via les IFRB proposeront une approche concrète de la mise en œuvre d’une maison BBC avec des études de cas et le point sur les technologies nécessaires. Elle abordera, outre les différents labels BBC, les matériaux, les

équipements et les procédés de mise en œuvre les plus per-tinents, notamment pour l’en-veloppe, l’étanchéité à l’air, la ventilation, la production d’électricité et les systèmes de chauffage et d’éclairage. Les chefs d’équipes de tous les corps d’état sont concernés par cette formation qui sera dispensée avant la fin de l’an-née. J

un groupe de travail pour le photovoltaïque intégréComment bien mettre en œuvre le photovoltaïque intégré aux compo-sants de bâtiment ? Pour aider les entreprises du bâtiment à maîtriser cette technologie et à se position-ner sur ce marché dynamisé par le Grenelle de l’environnement, la FFB a créé le 24 mars dernier un groupe de travail, réunissant des profes-sionnels des métiers concernés : couvreurs, climaticiens, électriciens, professionnels de la façade, de la toiture-terrasse, de la protection solaire et de la promotion immo-bilière. Ce groupe de travail a pour mission de définir la notion de photovoltaïque intégré au bâti. Il doit aussi déterminer l’étendue des prestations et le contenu des inter-faces entre les différents métiers dans la mise en œuvre de photo-voltaïque intégré, en tenant compte de la compatibilité des travaux avec les DTU existants, et en formulant si nécessaire des recommandations de révision ou de formation. Il doit aussi établir la responsabilité relative de chaque intervenant, no-tamment par rapport à la garantie décennale pour le clos et le couvert, ou par rapport au contrat d’achat d’électricité d’origine photovoltaï-que d’une durée de vingt ans.

Réglementation parasismique : une entrée en vigueur expressAprès avoir été présentés à la commission consultative d’examen des normes, qui n’a pas demandé de modification significative, les décrets et arrêtés concernant la nouvelle réglementation parasismi-que sont sur le point d’être signés et publiés. Conformément à la procédure, ces textes entreront en application six mois et un jour après leur publication. Les entreprises doivent donc dès aujourd’hui se préparer au nouveau zonage sismi-que, mais également à l’introduc-tion future des Eurocodes. Pour en savoir plus : www.planseisme.fr

Pour en sAVoIr Plus

www.worldskills-france.org

olymPiades des métiers le bâtiment tient son rang

velle fois joué un rôle de pre-mier plan, en présentant à lui seul plusieurs centaines de candidats dans une quinzaine de métiers, encadrés par une forte mobilisation de profes-sionnels bénévoles, sans oublier le soutien précieux des industriels. Les médaillés d’or de ces finales intégreront l’équipe de France des Métiers, qui aura pour mission de défendre nos couleurs, lors de

l es finales nationales des 40e Olympiades des

Métiers ont eu lieu du 5 au 7 février à Lille. Cette mani-festation biennale a mis aux prises 756 jeunes dans 40 métiers, devant un public de 100 000 personnes, dans le but de promouvoir l’excel-lence dans nos métiers et de donner une visibilité à nos savoir-faire. Dans cet ensem-ble, le bâtiment a une nou-

la grande finale internationale qui se tiendra à Calgary, au Canada, en septembre pro-chain. J

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12 B â t I M é t I e r s juIn 200912 B â t I M é t I e r s juIn 2009

G r A n d � t é m o i n

où en est la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement dans le domaine du bâtiment ?Nous sommes dans la phase de transition entre l’élaboration des solutions et leur mise en œuvre. Face aux enjeux du changement climatique, le Grenelle de l’envi-ronnement a dégagé un consen-sus sur la nécessité d’engager à grande échelle un programme de réduction des consommations d’énergie dans les bâtiments. Le Parlement, étape essentielle, est en train de confirmer ces choix. Aujourd’hui, le plan Bâtiment issu du Grenelle se met en place, en impliquant, comme lors de la réflexion initiale, l’ensemble des acteurs publics et privés concer-nés par la construction et la réno-vation des bâtiments. La démar-che est donc en bonne voie – et la France est plutôt en avance, car elle est le premier pays d’Europe à avoir dégagé un consensus sur les moyens d’atteindre les objectifs du « paquet énergie climat(1) ». 2009 est l’année où nous entrons en phase opérationnelle, avec le déploiement des premières mesu-res. Celles-ci concernent en par-

ticulier les nouvelles aides finan-cières – comme l’éco-prêt à taux zéro, distribué par les banques depuis le 1er avril. L’État consacre ainsi d’importants moyens pour inciter les propriétaires, occupants ou bailleurs, à engager des tra-vaux de rénovation énergétique de leurs logements. L’Ademe vient de lancer une grande campagne pour informer les particuliers et les professionnels sur ces disposi-tifs d’aides, et pour faire connaî-tre les Espaces Info-énergie, relais d’information et de conseils sur tout le territoire.

Pouvez-vous nous rappeler quels sont les objectifs du Grenelle en matière de bâtiment ?Pour le neuf, l’objectif est de géné-raliser à l’horizon 2012 les bâti-ments basse consommation, c’est-à-dire consommant moins de 50 kWh/m2.an, et à l’horizon 2020 les bâtiments à énergie posi-tive, c’est-à-dire produisant plus d’énergie qu’ils n’en consom-ment. Pour le parc de bâtiments existants, l’objectif est de réduire d’au moins 38 % d’ici à 2020 les

consommations, ce qui impli-que un immense effort de réno-vation thermique et énergétique. L’État y prendra sa part puisqu’il devra engager d’ici 2012 la réno-vation de tous ses bâtiments. Les logements sociaux sont concernés aussi, avec un premier objectif de rénovation des 800 000 logements les plus énergivores d’ici 2020. La réhabilitation thermique des bâtiments est sans doute le plus important chantier du Grenelle, qui va générer un volume de tra-vaux de l’ordre de 400 milliards d’euros à l’horizon 2050. C’est un chantier à la mesure de l’enjeu : le bâtiment est en effet le premier poste de consommation d’éner-gie en France, et le second poste en matière d’émissions de CO

2,

après les transports. Ce chantier est aussi une formidable oppor-tunité pour toute la filière profes-sionnelle.

la crise ne compromet-elle pas ce programme ? Non, car le Grenelle était en quel-que sorte un plan de relance avant le plan de relance. Le programme de rénovation qu’il implique

combine développement durable et croissance économique – rôle d’autant plus important dans la période actuelle de ralentissement du marché immobilier.

Comment les entreprises doivent-elles se préparer selon vous à ces nouveaux enjeux ?Tout un travail de prise de conscience a déjà été effectué. L’enjeu est aujourd’hui, pour faire face aux énormes volumes de tra-vaux à venir, de démultiplier les efforts de formation des profes-sionnels du secteur, en s’appuyant sur les outils déjà créés comme le programme FEEBat. L’objec-tif est en particulier, pour les pro-fessionnels, de pouvoir conseiller et accompagner leurs clients dans une approche globale de la perfor-mance thermique du bâtiment, en coordonnant les différents corps de métiers. Plus généralement, c’est toute la filière de la construc-tion, à commencer par les archi-tectes et les bureaux d’études, qui doit se former et augmenter sa capacité de réponse à la demande du marché. L’effort d’adaptation doit concerner aussi les donneurs d’ordre publics, avec notamment le développement des contrats de performance énergétique associés aux marchés de rénovation des bâtiments publics. Outre la formation, nous devons mettre collectivement l’accent sur la recherche-développement, pour

Alors qu’entrent en vigueur les premières mesures issues du Grenelle de l’environnement, le nouveau président de l’Ademe souligne la formidable opportunité que représente le programme de rénovation thermique des bâtiments, et la nécessité de s’adapter pour tous les acteurs de la filière.

le BâtIMent durABle en PHAse oPerAtIonnelle

entretIen AVeC PHIlIPPe VAn de MAele, PrésIdent de l’AdeMe

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G r A n d � t é m o i n

13 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

évoluer. Nous vivons donc une période de changements que cha-que acteur de la filière doit s’ap-proprier. La FFB, avec qui l’Ademe travaille de longue date, est pleine-ment consciente de ces enjeux. Son rôle est essentiel dans la nécessaire démarche d’adaptation des entre-preneurs et artisans du bâtiment.

Au-delà du bâtiment à consommation basse ou nulle, quelles sont selon vous les prochaines étapes de la construction durable ?Aujourd’hui, les efforts se foca-lisent sur la réduction des

que se concrétise par des sauts technologiques l’objectif du bâti-ment à énergie positive. C’est dans cette perspective qu’a été lancé le Prebat – Programme de recher-che sur l’énergie dans le bâtiment. L’Ademe soutient dans ce cadre environ 200 projets de recherche. Beaucoup de progrès sont encore devant nous, dans des domaines tels que l’isolation, les techniques de chauffage intégrant l’énergie solaire, la gestion active des bâtiments, la récupération des calories de l’air extérieur… Et au-delà de telle ou telle technique, c’est la conception même des bâtiments qui va devoir

vaux en cours sur les éco-quar-tiers. L’Ademe a été chargée par le gouvernement d’animer cette réflexion sur la ville durable. Nous avons déjà développé un outil méthodologique d’approche envi-ronnementale de l’urbanisme, que nous allons simplifier et affiner pour aider à se poser les bonnes questions au bon moment, en tra-vaillant notamment sur la notion de densité et sur le coût énergéti-que de l’étalement urbain. J

(1) Designe les décisions législatives adoptées par le conseil de l’Union européenne de 2009 sur les thèmes du changement climatique et des énergies renouvelables.

Philippe Van de Maele, 47 ans, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, est depuis février 2009 président de l’Ademe. Il était auparavant directeur adjoint du cabinet de Jean-Louis Borloo, en charge notamment du suivi des lois Grenelle. Au cours de sa carrière, il a exercé divers postes en direction départe-mentale de l’Équipe-ment (Haute-Garonne, Martinique) et au sein de cabinets ministé-riels (Dom-Tom, Ville, Équipement), puis à l’international, no-tamment à la banque Interaméricaine de Développement. À son retour en France, il est directeur adjoint du cabinet du ministre délégué à la Ville. Il est à l’origine de la création, en 2004, de l’Agence nationale pour la rénovation ur-baine (ANRU), qu’il a dirigée jusqu’en 2007. Durant cette période, la FFB a notamment travaillé avec lui sur la rénovation de quartiers en difficulté.

consommations d’énergie liées à l’utilisation des bâtiments, en par-ticulier au chauffage, car c’est là que les gains potentiels sont les plus importants. On se préoccu-pera davantage demain de l’éner-gie dite « grise », c’est-à-dire l’éner-gie consommée à la construction, pour la fabrication des matériaux et leur mise en œuvre. Nous voyons aussi se développer la réflexion sur la ville durable, dans une vision globale qui intè-gre non seulement les bâtiments mais aussi les infrastructures de transport, la gestion de l’eau, les réseaux… C’est le sens des tra-

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GroS�œuVrE/StructurE

15 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

Avec le NF DTU 23.3 publié en juin 2008, les entreprises de gros œuvre disposent d’un texte de référence pour la mise en œuvre des ossatures en éléments industrialisés en béton.

oilà une technique constructive désormais pleinement reconnue.

Elle consiste à réaliser sur chan-tier l’assemblage de différents élé-ments en béton préfabriqués en usine – poteaux, poutres et pannes – afin de réaliser tout ou partie de la structure porteuse du bâtiment. Elle présente l’intérêt de simplifier la construction des ouvrages qui mettent en œuvre des éléments de géométrie particulière et répétitive, en réduisant les phases de coffrage et de coulage sur place. Cette tech-nique constructive est donc très intéressante dans le cas de bâti-ments industriels tels que les halls, entrepôts, hypermarchés, compo-sés essentiellement d’ensembles de poteaux associés à des poutres de toiture. Mais elle convient tout aussi bien aux bâtiments com-portant des planchers – bureaux,

des matériaux, précise les choix des matériaux à utiliser en inté-grant aussi les exigences liées à l’arrivée des normes européen-nes produits : les composants d’ossature doivent bénéficier du marquage CE, obligation régle-mentaire qui correspond pour les éléments linéaires (poutres, poteaux et pannes) à leur confor-mité avec la norme NF EN 13225, et pour les plots de fondations à leur conformité avec la norme NF EN 14991. La présence d’une certification de type Marque NF ou équivalente permet, en com-plément, d’attester de performan-ces supplémentaires par rapport aux exigences de la norme.La partie 2 du DTU, Cahier des clauses administratives spéciales types, définit la consistance des travaux, c’est-à-dire ceux qui sont explicitement visés par ce DTU,

ossatures PréfabriQuées en bétonla logique industrielle appliquée au bâtiment

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Pour en sAVoIr Plus

umGo-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59www.umgo.ffbatiment.fr

habitations, hôpitaux, locaux sco-laires… – composés essentielle-ment de portiques, dont les traver-ses sont des poutres industrielles incorporées à ces planchers.

de lA MIse en œuVre AuX rèGles de CAlCulLe NF DTU 23.3 « Ossatures en éléments industrialisés en béton » est une évolution logique pour la construction à base d’éléments préfabriqués en béton, qui s’est initialement appuyée sur des pro-duits sous Avis technique et béné-ficie d’un retour d’expérience satisfaisant de la part des fournis-seurs et des entreprises. Comme tous les DTU actuels, il se com-pose de quatre parties bien dis-tinctes : la partie 1.1, Cahier des clauses techniques, réunit les clauses types de mise en œuvre. La partie 1.2, Critères de choix

tandis que la partie 3, Règles de calcul, permet d’expliquer com-ment effectuer le calcul correct des éléments en béton (détermi-nation des actions et sollicitations, et vérification à effectuer incluant notamment la résistance au feu ainsi que les dispositions parasis-miques, tout ceci en accord avec les Eurocodes 2 et 8).Si la construction à base d’ossa-tures en éléments préfabriqués en béton permet de gagner du temps en optimisant différen-tes phases du chantier (coffrage et coulage du béton en place), le NF DTU 23.3 n’en rappelle pas moins que cette technique néces-site une préparation, une coor-dination et une mise en œuvre adaptées. Ainsi, le texte détaille tout un ensemble de règles pour assurer la réception, la manuten-tion et le stockage des éléments, ainsi que leur pose et leur stabi-lité en phase transitoire. Le NF DTU 23.3 définit aussi les règles particulières permettant de réa-liser les différents assemblages de l’ossature (poteau-fondation, poteau-poutre, poutre-voile…) : l’assemblage poteau-fondation, par exemple, peut s’effectuer par plot à encuvement ou par bro-chage. Toutes ces opérations d’as-semblage doivent s’inscrire dans le respect des plans d’exécution fournis par le bureau d’études structures. J

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16 B â t I M é t I e r s juIn 200916 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Pour Delphine Gremy, le nouveau NF DTU 20.13 « Cloisons en maçonnerie de petits éléments » est un progrès, parce qu’il précise les règles de l’art et permet aux maçons de circonscrire clairement les limites de leurs prestations en la matière.

esponsable de l’entreprise Gremy Sarl, implantée à Gron (Yonne), Delphine

Gremy se félicite de la publica-tion du nouveau NF DTU 20.13 « Cloisons en maçonnerie de petits éléments », norme homo-loguée datée d’octobre 2008. « Nous avons désormais un texte qui réunit les règles de l’art en la matière et qui sert de référence pour les maîtres d’ouvrage, les entreprises et, en cas de sinis-tre, les experts et les assureurs », remarque-t-elle. Le domaine d’application du NF DTU 20.13 s’étend aux cloisons d’une épais-seur maximale de 15 cm, hour-dées au mortier d’usage courant, mortier-colle pour joints minces ou plâtre. Il concerne les cloisons de distribution, les cloisons sépa-ratives non porteuses, les parois de gaines techniques et les cloi-sons de doublage de bâtiments réalisées en briques de terre cuite, blocs de béton de granu-lats courants ou béton cellulaire autoclavé. « L’épaisseur choisie de 5, 7, 10 voire 15 cm, dépend de la per-formance acoustique attendue et des éléments techniques qui doi-vent passer par la cloison. L’élec-tricien et le plombier chauffagiste doivent pouvoir y incorporer leurs gaines électriques et leurs canalisations », ajoute Delphine Gremy. Sur le plan du dimen-sionnement, le NF DTU 20.13 prévoit que les cloisons doivent avoir une hauteur maximale de

MAçonnerIe CloIsonner dAns les rèGles de l’Art

r 4 m (exception faite de certains produits sous Avis technique). Dans ce cas, l’épaisseur doit être de 8 à 11 cm pour la brique de terre cuite et le béton de granu-lats courants ; de 15 cm pour le béton cellulaire autoclavé. Il s’agit d’une prescription qui ne pose généralement pas de pro-blème en maison individuelle ou petit locatif, où la hauteur sous plafond se situe entre 2,50 et 3 m. Le texte prévoit aussi une surface maximale entre les raidisseurs, par exemple 25 m² pour une cloison en brique de terre cuite de 8 à 11 cm d’épais-seur. « Les surfaces totales des cloisons que nous réalisons sont en général inférieures en mai-son individuelle ou petit locatif, ce qui fait que nous n’avons pas besoin de mettre en œuvre des raidisseurs », explique Delphine Gremy.

BIen réAlIser les lIAIsons en PIed et en têtePour ce qui est du raccordement avec le sol, le NF DTU 20.13 prévoit que la cloison peut être désolidarisée en pied ou non. Dans le premier cas, la cloison est désolidarisée en pied en uti-lisant une bande de désolidarisa-tion fixée sur le sol avant le mon-tage de la cloison. Cette bande doit être d’une largeur supé-rieure ou égale à celle de la cloi-son finie, son épaisseur mini-male étant d’au moins 10 mm

désolIdArIser lA CloIson en têtePour Delphine Gremy, la cloi-son doit toujours être désolidari-sée en tête : « Il ne faut jamais blo-quer une cloison non porteuse en tête, parce qu’elle va subir les dila-tations verticales et transversales des planchers et des murs, avec un risque de fissuration. » Elle ajoute qu’il faut d’abord réaliser le faux plafond et ensuite monter la cloi-son au ras, puis réunir esthétique-ment les deux éléments confor-mément au DTU : la bande de désolidarisation doit être d’une largeur égale à l’épaisseur de la cloison finie et peut être réalisée par un ensemble mousse expan-sive et couvre-joints (la réalisation de cloisons non désolidarisées en tête est également visée dans le DTU, en fonction du matériau utilisé). Dans le cas particulier des cloisons réalisées sous toitu-re-terrasse non isolée, la cloison doit être désolidarisée de l’ossa-ture par une bande de désolidari-sation posée en partie haute et sur les parties latérales, afin de s’adap-ter aux déformations thermiques du gros œuvre.

un ouVrAGe à InClure dAns le lot MAçonnerIeLes tolérances énoncées par le NF DTU 20.13 sont identiques à celles de la maçonnerie cou-rante : 1,5 cm pour la planéité d’ensemble rapportée à la règle de 2 m pour les briques de terre cuite et les blocs de béton de gra-

si elle est utilisée en semelle ; de 5 mm si elle est utilisée à la fois en semelle et en lisse. Dans le second cas, la première assise des éléments est posée direc-tement sur le sol et la jonction doit être réalisée avec le même produit que le hourdage. « Sur ce point, je dois dire que nous réalisons presque toujours des cloisons désolidarisées en pied, avec une bande résiliente, posées sur le dallage porteur, com-mente Delphine Gremy. Dans nos constructions, il y a le plus souvent un plancher chauffant, qui implique la pose d’un iso-lant au sol et la réalisation d’une chape liquide, un ensemble de 12 cm d’épaisseur dans lequel le pied de la cloison se retrouve encastré. Dans ce cas, la cloison est aussi désolidarisée verticale-ment par une bande compressi-ble de 5 mm, posée en périphé-rie de la pièce entre la chape et la cloison, qui permet à la chape de se dilater sans fissurer. » Pour les cloisons des locaux humides, le NF DTU 20.13 prescrit des pro-tections en pied de paroi dans le cas où les Documents parti-culiers du marché (DPM) pré-cisent qu’une éventuelle migra-tion d’eau est préjudiciable au revêtement de la face opposée de la cloison : soit un socle en béton doit dépasser d’au moins 20 mm le niveau du sol fini sur lequel reposera la cloison, soit il faut prévoir une protection en équerre du côté humide.

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GroS�œuVrE/StructurE

17 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

Pour en sAVoIr Plus

• FFB- umGo (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr• umpi- FFB (union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

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nulats courants à enduire. Cette tolérance descend en revanche à 0,7 cm sous la règle de 2 m pour les blocs de béton cellulaire auto-clavé à enduire.

Delphine Gremy constate que les cloisons en maçonnerie sont demandées par les clients, qui la choisissent pour leur robustesse et permettent de réaliser des sépa-rations intérieures avec le même mode constructif que l’enve-loppe : cela donne une unité à la maison ou au bâtiment, inté-ressante notamment en termes d’étanchéité. D’autre part, une finition « enduits » appliquée sur ces cloisons rend la maison habi-table dès la livraison, grâce à un choix très important de teintes et d’aspects de finitions. Un travail qui peut être intégralement réa-lisé par les maçons ou les endui-seurs-façadiers, grâce aux enduits aujourd’hui disponibles. Enfin, la partie 2 du nouveau DTU (Cahier des clauses administratives spécia-les types), et particulièrement son article 3 (Consistance des travaux objets du marché), permet aux maçons de définir clairement les travaux faisant partie de leur mar-ché et donc de circonscrire leur responsabilité sur le chantier. J

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MoNTage D’uNe CloIsoN De bRIques eN TeRRe CuITe : 1 après avoir tiré un cordon de colle à base de plâtre sur le premier rang, 2 le deuxième rang est ici monté à deux mains – manipulation rendue possible par l’utilisation de briques de grand format. 3 Des pinces sont utilisées pour bien aligner les briques entre elles sur les cueillies.

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18 B â t I M é t I e r s juIn 200918 B â t I M é t I e r s juIn 2009

de plus en plus, les acteurs de la construction devront trou-

ver des solutions qui permet-tront de réduire la consomma-tion énergétique des bâtiments pour atteindre les objectifs ambi-tieux fixés par le Grenelle de l’en-vironnement à savoir : bâtiments basse consommation (BBC) en 2012 et bâtiments à énergie posi-tive (BEPOS) en 2020. Ils devront également répondre à la demande d’utilisateurs de plus en plus exi-geants en termes de confort d’uti-lisation, aussi bien en hiver qu’en été. Face à ce double défi, ils dis-posent avec l’inertie thermique des matériaux d’un allié de poids. L’inertie thermique d’un matériau dépend en fait de sa capacité ther-

l’InertIe tHerMIque fACteur d’éConoMIes d’énerGIeAssociée à une approche biocli-matique du bâtiment, consistant à orienter les ouvertures de façon à optimiser les apports solaires d’hiver et de mi-saison (apports gratuits), l’inertie thermique peut donc réduire de façon importante les besoins en chauffage en hiver, en restituant pendant la nuit la chaleur absorbée pendant la jour-née. Inversement, elle permet en été de lisser les pics de température intérieure, en emmagasinant les hausses ponctuelles dues aux heu-res les plus chaudes, qu’elle resti-tue de façon étalée dans le temps, ce qui réduit les besoins en clima-tisation. En été comme en hiver, l’inertie thermique est donc un facteur d’économies d’énergie.Attention, ces résultats ne peu-vent être obtenus qu’à la seule condition que le bâtiment soit considéré, dans son ensemble, comme étant un bâtiment à iner-tie lourde. La méthode dévelop-pée par le CSTB (méthode Th-I - CSTB) permet d’estimer rapi-dement la classe d’inertie du pro-jet. En effet, parmi les trois com-posantes suivantes : plancher haut, plancher bas et paroi verticale, deux devront être à inertie lourde. Cette méthode simplifiée nécessite cependant de connaître au préa-lable la classe d’inertie des plan-chers ainsi que des murs. Les stan-dards actuels de la filière minérale

inertie thermiQue à la pointe du confort

mique, autrement dit de sa faculté à absorber et à stocker de l’énergie, un peu à la manière d’une éponge qui se gorgerait d’eau avant de la restituer dans le temps. Cette pro-priété, qui est notamment le fait des matériaux « lourds » tels que béton, terre cuite ou encore pierre naturelle, influence les échanges de température entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment en absorbant tantôt l’air froid, tan-tôt l’air chaud qui se trouve à l’ex-térieur. Le matériau à inertie joue donc un rôle de « tampon » qui ralentit les variations et stabilise les températures à l’intérieur des bâtiments. Plus l’inertie d’un bâti-ment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement.

vont bien au-delà des conditions requises, si bien qu’un bâtiment en béton, en parpaing ou en brique, construit en respectant les règles de l’art, répondra tout naturelle-ment à ces exigences garantissant ainsi, pour un plus grand confort, la stabilité des températures inté-rieures.

ProteCtIon solAIre et VentIlAtIon Pour une APProCHe GloBAleEn réduisant les surchauffes, l’iner-tie thermique est un facteur de confort en particulier en été, sur-tout si elle est associée à des pro-tections solaires dans la journée et à une ventilation nocturne per-mettant de renouveler l’air inté-rieur. La mise en œuvre de parois minérales « lourdes », inertes et inodores, contribue à la qualité sanitaire des espaces intérieurs. En effet, l’étanchéité élevée de ce type de matériau génère une meilleure maîtrise des débits de renouvelle-ment d’air et limite le développe-ment des bactéries et moisissures. Les parois minérales sont aussi, en raison de leur masse qui per-met d’atténuer les bruits aériens extérieurs, un matériau intéres-sant sur le plan du confort acous-tique. Dernier élément à leur cré-dit, la surcharge admissible très élevée des matériaux issus de la filière minérale les rend particu-lièrement aptes à la mise en œuvre de toitures végétalisées. J

En réduisant les besoins énergétiques des bâtiments et en optimisant le confort intérieur grâce à leur forte inertie thermique, les matériaux de la filière minérale répondent parfaitement aux objectifs actuels et futurs de la réglementation thermique.

Pour en sAVoIr Plus

• umGo-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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les MaTéRIaux tels que le béton, le béton cellulaire, la brique ou la pierre naturelle contribuent à réguler les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur des bâtiments.

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19 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

inertie thermiQue à la pointe du confort

Au moment de restaurer ce vieux domaine situé près de

Mauvezin, dans le Gers, pour le transformer en maison d’hôtes, le propriétaire a tranché : les sols seront réalisés en béton ciré. Le bâtiment principal – une maison de maître du XIIIe siècle, com-portant une cuisine et une salle à manger commune au rez-de-chaussée, ainsi que six chambres équipées de leur salle de bains à l’étage – sera restauré dans un esprit patrimonial de vieilles pier-res. Un autre corps de bâtiment du XVIIIe siècle sera transformé en un restaurant à la décoration contemporaine, l’ensemble repré-sentant 650 m2 de sols en béton ciré. Pour Jean-Marc Isman, de la société toulousaine Placeo, qui a dirigé le chantier, il n’y a là aucune contradiction : « Le béton ciré a

5 mm d’épaisseur. Composée d’un durcisseur, d’un liant, d’adjuvants et d’oxydes de coloration (quinze teintes possibles environ), elle est appliquée à la pompe, puis nive-lée à la règle. L’opération suivante consiste à « fermer » cette couche d’usure en la talochant au moyen d’une truelle mécanique (« héli-coptère »), ce qui fait remonter les éléments fins jusqu’à un complet lissage. Un jour plus tard, les joints de retrait sont sciés à raison d’un joint tous les 25 m2 de dalle, en tenant compte de la configura-tion des murs. Enfin, après appli-cation d’un produit de cure, le sol

sols en béton ciré un esprit proche d’un matériau naturel

une certaine neutralité esthétique, qui convient aussi bien à l’ancien qu’à l’esprit loft et design. D’autre part, il crée un sol monolithi-que, qui met en valeur les volu-mes. Deux raisons qui expliquent son succès actuel, à la campagne comme en ville.

le ProCédéConformément au NF DTU 26.2 « Chapes et dalles à base de liants hydrauliques », nous avons uti-lisé un béton dosé à 350 kg mini-mum. La dalle de 8 cm, les treillis soudés et les fibres polypropylè-nes sont pour nous un moyen de reprendre les contraintes de retrait dans les premières heures », argu-mente Jean-Marc Isman. Après une demi-journée de prise envi-ron, on procède au coulage frais sur frais d’une couche d’usure de

Issus d’une mise en œuvre rigoureuse, les sols en béton ciré sont des ouvrages uniques qui se distinguent des revêtements industriels par leurs irrégularités singulières. C’est ce qui fait leur charme et leur succès, comme le montre la rénovation d’une ancienne bâtisse située dans le Gers.

béton est protégé des taches et des chocs pendant les 28 jours néces-saires à son durcissement. le rendu estHétIque d’un ouVrAGe unIqueLa phase finale du chantier consiste en un traitement du sol, qui passe par un nettoyage des résidus de produit de cure ou des remontées de différents sels, puis par l’application d’un bouche-pores qui protégera la micropo-rosité du sol pour le rendre facile à nettoyer. L’accompagnement du client doit aller jusqu’à la pres-cription de produits d’entretien qui pérenniseront la qualité du sol. Enfin, l’application d’une cire à la monobrosse achève de lui donner tout son cachet. « Les sols en béton ont une irrégula-rité, des marbrures, des dégradés originaux qui naissent des condi-tions de mise en œuvre du béton et du savoir-faire du profession-nel. C’est donc là que réside leur valeur ajoutée d’ouvrage unique, ce qu’il faut expliquer au client avant les travaux, pour éviter tout malentendu », ajoute Jean-Marc Isman. Un esprit qui, pour lui, se rapproche de celui de la pierre naturelle, du porphyre ou de la terre cuite. J

Pour en sAVoIr Plus

• uNeSi-FFB (union nationale des entrepreneurs de sols industriels), tél. : 01 40 69 51 54 • umGo-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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le sol eN béToN CIRé met en valeur les volumes intérieurs de cette maison d’hôtes restaurée du xIIIe siècle.

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20 B â t I M é t I e r s juIn 200920 B â t I M é t I e r s juIn 2009

GroS�œuVrE/StructurE

s i la réglementation relative à la protection des bâtiments

contre les termites et autres insec-tes xylophages est désormais fixée, son application n’en demeure pas moins problématique. Dans les départements où a été publié un arrêté préfectoral d’infestation aux termites(1), le premier volet de cette réglementation impose aux entre-prises de construction de mettre en œuvre, pour les éléments par-ticipant à la structure du bâtiment, des bois et matériaux dérivés résis-tant aux termites. Cette exigence est le plus souvent remplie par un traitement des bois et dérivés avec un produit biocide. Depuis l’ar-rêté du 27 juin 2006, applicable depuis le 1er novembre 2007, un second volet réglementaire impose au constructeur la mise en place, entre le sol et le bâtiment, d’une protection contre l’action des ter-mites. Celle-ci peut relever de trois procédés au choix du maître d’ouvrage : soit une barrière phy-sique, composée d’un matériau qui résiste physiquement au pas-sage des termites ; soit une bar-

en cause sa stabilité, en zone sismi-que par exemple. La tentation est également grande de se diriger vers le procédé le plus facile à mettre en œuvre ou le moins coûteux, sans pouvoir évaluer son efficacité ni sa capacité à répondre aux exigences de la réglementation. Le « flou » demeure manifeste quant à la défi-nition du « dispositif de construc-tion contrôlable » contenu dans l’arrêté du 27 juin 2006 (voir enca-dré). Une telle confusion risque de détourner les maîtres d’œuvre d’une prise en compte suffisante de la question de la lutte contre les termites, et les entreprises peuvent voir leur responsabilité engagée en cas de sinistre. Un premier pas dans la bonne direction a été franchi avec l’attri-bution de deux Avis techniques, l’un en décembre 2008, concernant un procédé de barrière physique constituée d’une maille en acier

réglementation anti-termites un référentiel technique fait défaut

rière physico-chimique, composée d’une membrane monocouche ou multicouche, imprégnée d’un produit actif termicide qui pro-tège les fondations ; soit un dis-positif de construction contrôla-ble, qui permet de vérifier la non infestation par les termites depuis le sol des bois et matériaux déri-vés (ce dernier procédé n’est pas autorisé dans les départements d’outre-mer).

un « flou » teCHnIque PréjudICIABleC’est manifestement la mise en œuvre de ce traitement de l’assise du bâtiment qui pose problème, dans la mesure où les textes régle-mentaires ne s’accompagnent d’aucune norme, ni d’aucun réfé-rentiel technique de conception pour guider le travail des entre-prises. En l’absence d’un texte de référence, le péril est grand pour les maîtres d’œuvre, qui peuvent être amenés à choisir des procé-dés non validés techniquement vis-à-vis de leur intégration dans l’ouvrage, susceptible de remettre

Les dispositions contenues dans l’arrêté du 27 juin 2006 concernant le traitement de l’interface sol-bâti contre les termites restent difficiles à appliquer, faute d’un texte technique de référence.

inoxydable souple(2), et l’autre en avril 2009, concernant un procédé de barrière physico-chimique(3). Ils ne sauraient cependant à eux seuls résoudre la problématique anti-termites à l’interface sol-bâti. En l’absence de clarifications de la part des pouvoirs publics, les principaux acteurs concernés par la lutte contre les termites se sont réunis à l’initiative de la FFB et de l’Agence Qualité Construc-tion (AQC) le 16 mars 2009. Cette première réunion a débouché sur l’envoi d’un courrier de l’AQC au ministère concerné, demandant la mise en place d’un groupe de tra-vail pour remédier aux ambiguïtés d’application de la réglementation actuelle. J

(1) La carte des zones d’infestation est dis-ponible sur www.termite.com.fr(2) Procédé Termimesh, de la société Ensys-tex Europe.(3) Procédé Kordon, de la société Bayer.

Pour en sAVoIr Plus

• FFB DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 65• FFB-umGo (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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CoMMeNT DÉFINIR Le « DIsPosITIF De CoNsTRUCTIoN CoNTRôLABLe » ?

Figurant parmi les trois procédés réglementaires anti-termites à l’interface sol-bâti, le dispositif de construction contrôlable peut être assimilé à une construction sur pilotis ou sur vide sanitaire accessible, tel que le définit le NF DTu 65.10 « Canalisations d’eau chaude ou froide sous pression et canalisations d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales à l’intérieur des bâtiments ». Dans le cas du vide sanitaire, il convient de lui associer une zone de contrôle visuelle extérieure à l’interface du sol sur toute la périphérie du bâtiment. Afin de vérifier la présence ou non de termites, il revient au maître d’ouvrage de choisir le type de contrôle et leur fréquence, dans la mesure où aucune imposition n’existe à ce sujet dans la réglementation actuelle.

suR Ce ChaNTIeR D’uNe MaIsoN à ossaTuRe boIs, une barrière physico-chimique est posée en largeur 20 cm, avec un retour jusqu’au niveau bas du bardage, et, dans ce cas, elle remplace aussi la bande d’arase.

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réglementation anti-termites un référentiel technique fait défaut

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22 B â t I M é t I e r s juIn 200922 B â t I M é t I e r s juIn 2009

GroS�œuVrE/StructurE

l’Eurocode 2, qui définit les règles de dimensionnement

des ouvrages en béton armé et précontraint, est appelé à rem-placer les règles BAEL et PBEL. Applicable en France de façon contractuelle depuis octobre 2007, ce texte est intégré par un nombre croissant de bureaux d’études, notamment grâce à la formation et à l’adaptation des logiciels de calcul. L’Eurocode 2 s’inscrit dans la constitution d’un corpus de textes normatifs euro-compatibles, dont l’application, dans le cas particulier de struc-tures en béton, a pour objectif de répondre au concept de durabi-lité des ouvrages. La norme EN 1992 Calcul des structures en béton (Eurocode 2) est donc un

Passage à l’eurocode 2 une incidence économique négligeable sur le coût des ouvrages

maillon de la nouvelle chaîne normative européenne, avec les normes EN 206-1 Béton et la future norme EN 13670 Exécu-tion des structures en béton.

une éVAluAtIon teCHnICo-éConoMIque Avec l’arrivée de l’Eurocode 2, les entrepreneurs se posent la ques-tion de l’impact économique de sa mise en application. La plate-forme technologique Eskal a été sollicitée pour mener une étude comparative portant sur trois ouvrages types (collège, silo, bâti-ment d’habitation), en prenant en compte le dimensionnement de cinq parties (poutres, poteaux, planchers, voiles et fondations). La méthode retenue a consisté à

comparer les ratios d’acier calcu-lés selon l’Eurocode 2 d’une part, et les règles BAEL d’autre part, un critère qui conditionne le coût global de l’ouvrage. L’étude montre que la quantité d’aciers, mise en œuvre – exprimée par le ratio kg d’acier par m3 de béton – est variable dans un sens comme dans l’autre en fonction des parties d’ouvrages. Ainsi, les calculs effectués ont mis en évi-dence quelques modulations qui varient légèrement suivant le type d’ouvrage considéré ainsi que la partie d’ouvrage, et ceci lorsque l’approche est effectuée selon les règles BAEL ou l’Euro-code 2. En définitive, avec des variations qui au final ne dépas-sent pas 1,5 %, l’étude conclut

que le passage des règles BAEL à l’Eurocode 2 a une incidence négligeable sur le coût du lot gros œuvre. Une conclusion ras-surante pour les entreprises qui vont intégrer l’approche euro-péenne dans la conception et le dimensionnement des bâti-ments. J

Pour en sAVoIr Plus

• umGo-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• eGF.BTp (entreprises générales de France.BTp), tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com

r éalisé à l’initiative du Syn-dicat français de l’échafau-

dage, du coffrage et de l’étaie-

échafaudages multidirectionnels Monter et démonter en toute sécurité

œuvre, les fabricants d’échafau-dages ont désormais la possibi-lité, dans le cadre d’une démarche volontaire, de mettre leurs pro-duits en conformité avec ce nou-veau cahier des charges, qui défi-nit des points d’accrochage des systèmes d’arrêt de chute (har-nais) où les monteurs peuvent s’accrocher en toute sécurité. Ces points doivent faire l’objet d’es-sais montrant qu’ils résistent à des efforts normalisés déterminés par la norme NF EN 795 ; ils doivent être spécifiés sur les notices de montage du fabricant et claire-ment identifiables sur les écha-faudages. D’autre part, une édition actua-lisée du Guide professionnel de montage et d’utilisation des écha-faudages a été publiée en mars

2009. En rappelant les princi-pales dispositions techniques et réglementaires, ce guide a pour objectif de faciliter le montage et l’utilisation en sécurité des échafaudages et des systèmes d’élévation, d’accès et de travail motorisés. J

Pour en sAVoIr Plus

FFB Échafaudage (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00

ment, en collaboration avec l’OPPBTP, la Cramif et l’INRS, un cahier des charges permet-

tant de définir les points d’ac-crochage des équipements de protection individuelle contre les chutes de hauteur sur les échafaudages multidirection-nels a été finalisé début 2009. Rappelons que, en matière d’échafaudage, la réglementa-tion et les organismes de pré-vention privilégient la sécu-rité collective, qui passe par un montage effectué, pour chaque niveau supplémen-taire, depuis le niveau infé-rieur déjà équipé des garde-corps de sécurité définitifs. Cependant, dans les cas où cette sécurité collective ne peut pas être mise en

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25 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

EnVEloppE

En reconsidérant la position de l’isolant dans le mur, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) remet-elle en question le placement de la fenêtre côté intérieur ? Éléments de réponse.

ontrairement à la rénova-tion où la fenêtre est posi-tionnée de facto côté inté-

rieur, l’ITE en neuf autorise toutes les hypothèses pour déterminer la solution optimale, mais suscite de nombreuses questions. « J’ai été amené à reprendre la réflexion de zéro, en cherchant à compren-dre pourquoi l’ITE n’arrivait pas à s’imposer dans les constructions d’habitations (collectives et indi-viduelles), alors que cette techni-que s’applique couramment depuis des dizaines d’années dans les bâti-ments tertiaires (murs-rideaux ou semi-rideaux) », explique Manuel Montes, directeur technique et recherche & développement chez Ouest Alu/K. Line(1). Selon lui, la réponse tient en partie à la position de la fenêtre : « Lorsqu’un maître d’œuvre évoque une isolation ther-mique par l’extérieur, son réflexe naturel est de vouloir positionner la fenêtre côté extérieur, au nu de la façade. Or, ce choix entraîne de multiples contraintes dans sa mise en œuvre comme dans son utilisa-tion quotidienne. »

corps d’état en charge du pare-ment extérieur. L’accès par l’exté-rieur suppose la mise en place d’un échafaudage ou d’une nacelle : ins-tallation indispensable, coûteuse et difficilement partageable. De plus, cela entraîne des risques pour les opérateurs et une manipulation des châssis beaucoup plus délicate que dans le cas de menuiseries installées par l’intérieur.Dans l’installation proprement dite, le menuisier va devoir uti-liser un précadre qui assure la reprise de charge de la fenêtre par la structure. Cet accessoire devra être conçu et dimensionné en fonction du système d’ITE et du parement extérieur choisi, dont l’épaisseur (de 100 à 300 mm) et la nature (étanche, ventilé, semi-ventilé, etc.) sont extrêmement variables. « Cette étape entraîne un coût supplémentaire et des complications de mise en œuvre, » observe Manuel Montes.Comment ensuite prendre des repères pour garantir un parfait alignement du châssis en plan et en alignement avec le bardage

isolation thermiQue Par l’extérieur où placer la fenêtre ?

C

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SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées), tél. : 01 40 55 11 80

La situation de la fenêtre au nu de la façade limite par exemple la mise en place d’une protection solaire extérieure traditionnelle, ce qui compromet la performance de la baie en ne permettant pas, en été, un contrôle optimal des apports solaire, lumineux et énergétique, et en hiver une isolation supplémen-taire par le volet roulant.

une CoordInAtIon IndIsPensABleConcernant la mise en œuvre, les contraintes sont plus nombreuses et tout aussi significatives. « Dans la réalisation d’immeubles tertiai-res, le façadier a la totale maîtrise de la conception et de l’exécution de l’enveloppe, explique Manuel Montes. Dans le cas d’un ouvrage classique, le lot menuiserie est un lot séparé des autres corps d’état. La coordination nécessaire pour la pose de la menuiserie est de ce fait plus complexe. » Un phasage et une gestion des interfaces seront ainsi nécessaires pour la réalisation de la façade, car le menuisier devra poser la fenêtre avant qu’intervienne le

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et ses éventuels joints creux, qui souligneront le moindre défaut de placement ? Si le façadier peut recourir aux services d’un géo-mètre et mobiliser des moyens lourds de traçage, ce ne sera géné-ralement pas le cas de l’entreprise uniquement chargée de poser les menuiseries.Beaucoup plus exposée aux intem-péries qu’une fenêtre installée en tableau ou côté intérieur, la fenê-tre en applique extérieure appelle également des précautions par-ticulières de conception afin que l’eau ne puisse pas s’infiltrer entre le parement extérieur de l’isolant et la fenêtre, notamment lorsque l’isolant n’est pas ventilé.Enfin, dans son utilisation quo-tidienne, la fenêtre installée en façade se révélera moins fonc-tionnelle que la fenêtre en appli-que intérieure, car l’ouverture de ses battants restera limitée à 90° par les tableaux. J

(1) K.Line est à l’origine du développement d’un modèle de fenêtres alu spécialement adapté aux systèmes d’ITE, mis en œuvre en applique intérieure, avec ou sans volet roulant.

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26 B â t I M é t I e r s juIn 200926 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Concernés au premier chef par le marché de la rénovation thermique, estimé pour les logements à quelque 12 milliards d’euros par an, les menuisiers vont devoir adapter leurs offres aux « bouquets de travaux ». Différentes voies s’offrent à eux.

e tout nouveau dispositif de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) va actuali-

ser brusquement les perspectives ouvertes fin 2007 par le Grenelle de l’environnement en matière de rénovation énergétique des bâti-ments. Pour la profession, ce tra-vail n’a pas été du temps perdu. Mis sur pied sans retard par la FFB, le cycle de formation aux économies d’énergies (FEEBat) a déjà été pour de nombreux pro-fessionnels l’occasion de s’impré-gner de ces nouveaux concepts et de se familiariser avec des outils tels qu’Orebat (voir encadré). En parallèle, chacun aura pu s’inter-roger sur les opportunités de ce nouveau marché et sur la place qu’il souhaite y prendre. En effet, le Grenelle de l’environnement a

offre GloBAle quelle APProCHe Pour le MenuIsIer ?

l changé la donne : il s’agit désor-mais de penser collectif. Appelé par un maître d’ouvrage désireux d’améliorer la performance ther-mique de son bâtiment sur tel ou tel point, le professionnel doit rai-sonner « offre globale ». Rien ne sert d’équiper une construction de fenêtres hautes performances ou d’une chaudière high-tech si l’isolation des combles est insuf-fisante ou l’étanchéité à l’air de l’enveloppe déficiente. Telle est la logique des « bouquets de tra-vaux », indispensables pour amé-liorer significativement la perfor-mance thermique du bâtiment et exigés pour ouvrir droit à l’éco-prêt à taux zéro. En première ligne de cette évolution du mar-ché – car l’installation de fenê-tres double vitrage est souvent la première amélioration à laquelle pense le client – le menuisier est-il prêt pour l’offre globale ?« Dans mon activité de menuisier plaquiste, qui comporte une part importante de réhabilitation, ce concept n’est pas tout à fait une nouveauté, explique Riccardo Agnésina, responsable des établis-sements du même nom implanté près de Reims (Marne), car le client ne veut généralement qu’un seul interlocuteur, et j’ai depuis longtemps été amené à coordon-ner des travaux. » Depuis vingt ans, l’entreprise Agnésina est ainsi associée à l’entreprise de peinture Sionneau, qui assure des presta-tions d’isolation thermique (par l’extérieur et par l’intérieur). Pour

ont un patrimoine immobilier, autour d’une offre de diagnos-tic, de valorisation et d’une par-tie des travaux. Les autres compé-tences (couvreur, terrassier, etc.) seront sollicitées auprès d’entre-prises partenaires.

eXternAlIser ou IntéGrer lA CoMPétenCe ?Tandis que Riccardo Agnésina externalise la compétence, les plus petites entreprises devront au contraire l’intégrer. Sur le plan de l’organisation, elles pourront s’appuyer sur des habitudes de travail prises avec d’autres pro-fessionnels, mais elles devront les formaliser, en recourant par

Riccardo Agnésina et Damien Sionneau, l’entrée en scène de l’éco-prêt à taux zéro et l’essor attendu du marché de la réno-vation ont créé un contexte nou-veau : « Il y a un marché à prendre. Nous allons mettre en place une structure dédiée. Un chargé d’af-faires est en cours de recrutement, il devra être un bon technicien, bien connaître les corps d’état du bâtiment, les aides accessibles pour les clients. Nous le forme-rons en lui faisant suivre le cycle FEEBat. » Pour développer l’acti-vité au-delà des particuliers, mar-ché actuel des deux entreprises, la nouvelle structure ciblera notam-ment les syndics, les banques, qui

« la démarche qualité nous a appris à prendre en compte la satisfaction client et à nous remettre en cause. »

RICCaRDo agNésINa, RespoNsable Des éTablIsseMeNTsagNésINa

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27 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

EnVEloppE

oUTILs De DIAGNosTICDéveloppé par le Costic et la FFB, le logiciel orebat (outil de rénovation énergétique des bâtiments) permet d’estimer les consommations énergétiques effectives d’un bâtiment et de les rapporter à une estimation de la consommation après travaux. orebat est donc l’outil par excellence de l’étude préalable à réaliser dans le cadre de l’offre globale. Son originalité est sa capacité à prendre en compte l’éventail complet des travaux susceptibles d’apporter une amélioration et d’offrir des échelles différenciées de solutions (hypothèse haute supposant la réalisation de tous les travaux, hypothèses moyenne et basse). L’utilisation d’orebat est un point central du module 2 de FeeBat.Dans l’approche des solutions à proposer, les professionnels pourront également s’appuyer sur d’autres outils et données proposés par les unions et syndicats de la FFB :– Vision Bois : logiciel de calcul des performances thermiques des

fenêtres en bois ;– Vitrage Décision : logiciel de choix et de dimensionnement du

vitrage et des protections solaires ;– Textinergie : logiciel d’évaluation des économies d’énergie

réalisables par l’utilisation de stores textiles (accessible sur le site www.textinergie.org) ;

– une étude du SNFA sur les performances énergétiques de la fenêtre alu (accessible sur le site www.snfa.fr) ;

– et prochainement une étude de la FFB Fermeture et store sur l’apport du volet roulant, réalisée dans la perspective de la rT 2012.

Pour en sAVoIr Plus

• FFB-Cmp (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.ucmp.org• FFpV-FFB (Fédération française des professionnels du verre), tél. : 01 40 55 13 35, www.verre.org• FFB Fermeture et store (Syndi-cat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr• SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées), tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr

exemple à des schémas contrac-tuels comme le GIE (groupement d’intérêt économique). D’autres se tourneront vers des partena-riats avec des entreprises de plus grande dimension ou plus struc-turées, qui assureront le dia-gnostic initial. Le véritable défi de l’offre globale pour les petites entreprises qui décideront de s’y lancer reste toutefois la maîtrise des paramètres à considérer, leurs interactions et le tournant cultu-rel qu’elle représente, car les pro-fessionnels qui jusque-là « ven-daient des travaux » vont devoir « vendre des performances ».Une nouveauté marquante de l’offre globale est en effet l’enga-gement sur le résultat, dont la res-ponsabilité incombera à l’entre-prise pilote. Ces aléas éventuels ne tempèrent en rien l’enthou-siasme de Riccardo Agnésina. « La démarche qualité nous a appris à prendre en compte la satisfac-tion client et à nous remettre en cause quand nous ne sommes pas bons. La démarche intellectuelle sera la même sur l’engagement

en matière de performances. » Dans une première approche – et puisque nul ne sait quel sera le niveau de prix des énergies dans dix ans – la satisfaction des clients et l’efficacité des travaux sur les consommations seront de toute évidence les clés du déploiement ou non de ce marché… J

s i elles ne représentent qu’une petite partie de leur activité,

les toitures-terrasses techniques entraînent pour les professionnels de l’étanchéité des contraintes bien spécifiques. L’accès d’autres corps d’état avec leur matériel et les ris-ques de dommages qu’ils entraî-nent pour l’étanchéité ne sont plus ici une éventualité mais une don-née de départ, car les centrales de froid et de ventilation, les groupes électrogènes, les chemins de nacel-les et la mise en œuvre des pare-vue sont autant de chantiers nécessaire-ment réalisés après l’étanchéité. « Le fait de disposer de surfaces inoccu-pées, hors surface habitable, consti-tue une opportunité incontestable au niveau des projets quand on doit aménager une zone techni-que dans un bâtiment, mais il faut bien constater que cette aubaine ne se traduit pas par plus de respect pour nos ouvrages. En effet, les corps d’états techniques ont rare-ment conscience qu’ils évoluent sur un support qui garantit un hors-d’eau pendant dix ans mini-mum, et nous sommes souvent amenés à réparer nos ouvrages », reconnaît Denis Sardou, responsa-ble de l’entreprise Ruberoïd, établie à Antony (Hauts-de-Seine).La parade technique consiste sou-vent à proposer des étanchéités de type inversé : l’isolant est mis en œuvre par-dessus le complexe d’étanchéité et maintenu par une couche de gravillons. Moins fragile,

étanchéité le cas particulier des toitures-terrasses techniques

plus compact, ce complexe étan-che est mieux protégé des détério-rations.L’accessibilité à l’étanchéité est un autre enjeu. Il n’y a pas si long-temps, les équipements étaient posés sur des dalles de béton sépa-rées de l’étanchéité par un simple écran d’interposition, et la problé-matique rencontrée était la répara-tion des percements sous des dalles supportant du matériel lourd. « Sur ce point, estime Denis Sardou, la dernière édition du NF DTU 43.1 (novembre 2004) amène un plus incontestable en admettant que tout matériel de plus de 90 kg n’est pas amovible et que l’étanchéité sous du matériel non amovible doit rester directement visitable. » Des distances et hauteurs mini-males ont été définies et le maté-riel lourd doit être disposé sur des plots ou longrines solidaires de la dalle béton.Consciente de l’opportunité que constituent les terrasses techni-ques, la profession de l’étanchéité a apporté sa contribution sous forme de solutions techniques et régle-mentaires positives et adaptées : la communication contribuera dans l’avenir à un meilleur respect de ses ouvrages sur les chantiers. J

Pour en sAVoIr Plus

CSFe-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20

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28 B â t I M é t I e r s juIn 200928 B â t I M é t I e r s juIn 2009

I nstallée en Alsace en 2006, la société autrichienne Sonnen-

kraft, spécialiste des chauffe-eau et des panneaux solaires, a vu en deux ans son chiffre d’affaires bon-dir à 16 M€ et son effectif passer de 3 à 43 collaborateurs. Décidée à poursuivre sur cette lancée, la société a mis en chantier à Hague-nau un siège social de 1 300 m2 qui sera une vitrine de toutes les solu-tions que la technologie moderne propose en termes de développe-ment durable : structure à ossa-ture bois, panneaux solaires pour la production de l’eau chaude sanitaire et du chauffage, pompe à chaleur, plancher chauffant réversible, isolant en ouate de cel-lulose, ventilation double flux et triple vitrage généralisé sur l’en-semble des fenêtres. Présenté fin novembre 2008, le chantier a eu les honneurs de la presse locale, qui soulignait le caractère avant-gardiste du projet en termes d’effi-cacité énergétique avec un objectif de consommation pour le chauf-fage de 10 kWh/m2.an. « Ce niveau correspond au label allemand Pas-sivhaus (maison passive) », com-mente Christophe Bieber, direc-teur commercial de Bieber Bois, signataire de la charte Menuise-ries 21, qui a conçu et fabriqué sur mesure les portes et fenêtres équi-pant le bâtiment. « Cela impliquait que nous fournissions des menui-series dont le coefficient de trans-mission thermique (Uw) soit égal à 1 W/m2.K. »Si la performance des meilleu-res fenêtres en bois fabriquées en France se situe en général entre

1 W/m2.K, pour le modèle basse énergie, et à 0,76 W/m2.K pour notre « fenêtre passive », avec un vitrage de 40 à 54 mm d’épaisseur pouvant intégrer deux faces sécu-rité – donc apte à répondre aux exigences des marchés publics. » Les profils, en lamellé-collé trois plis, atteignent 80 mm pour le modèle basse énergie, une dimen-sion supérieure au standard de 68 mm que Bieber Bois a adopté

bâtiments très basse consommation des fenêtres en bois particulièrement performantes

1,4 et 1,5 W/m2.K(1), l’exigence du cahier des charges n’était pas un obstacle pour l’entreprise. « Il y a quelques années, nous avons été confrontés à une demande du même type, poursuit Chris-tophe Bieber. Y répondre impli-quait de s’équiper d’une ligne de fabrication de fenêtres tri-ple vitrage. C’était un investisse-ment important, mais on n’est pas précurseur sans prendre de risques. Aujourd’hui, cette ligne est opérationnelle et nous som-mes en mesure de proposer une gamme de fenêtres double et tri-ple vitrage dont les performan-ces vont de 1,5 W/m2.K en per-formance de base, à environ

dès 1995. Les essences utilisées sont principalement le pin syl-vestre et l’eucalyptus, moins sou-vent le mélèze et le chêne, mais toujours des bois certifiés FSC lamellé-collé trois plis, (Forest Stewarship Council)(2).Totalement convaincu des atouts de son produit, Christophe Bie-ber n’ignore pas les réserves dont celui-ci fait parfois l’objet : « On prétend que le triple vitrage fait obstacle au rayonnement solaire d’hiver et entraîne des surplus de consommation énergétique. Ceci n’est pas lié au triple vitrage mais au choix du vitrage. Celui d’In-terpane, dont nous équipons nos menuiseries, nous permet d’at-teindre une valeur de facteur solaire (gtot) de 0,55, très proche de celui de 0,59 à 0,60 atteint avec le double vitrage. »Pour l’entreprise de Waldham-bach, le pari semble gagné, car la demande est au rendez-vous et les menuiseries triple vitrage représentent 50 % des ventes. « Il faut savoir que 80 % des fenêtres vendues en Autriche et en Suisse sont aujourd’hui du triple vitrage, commente Christophe Bieber, et nous sommes convaincus que d’ici trois ans la basse consom-mation sera bien devenue le stan-dard en France. » J

(1) En dimension 1 500 mm x 1 500 mm.(2) Un audit réalisé tous les trois mois per-met de garantir que l’intégralité des menui-series est fabriquée à partir du bois certifié.

En Alsace, Bieber Bois s’est lancée en 2005 dans la fabrication de fenêtres triple vitrage à hautes performances. Ces menuiseries ont récemment été mises en vedette par un chantier de bâtiment passif à Haguenau.

Pour en sAVoIr Plus

FFB-Cmp (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40

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les feNêTRes TRIple vITRage peuvent atteindre des performances de 0,76 W/m2.K avec un vitrage d’environ 50 mm à deux faces sécurité.

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29 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

EnVEloppE

bâtiments très basse consommation des fenêtres en bois particulièrement performantes

d ans le patrimoine bâti de la France, où la variété des épo-

ques de construction se conjugue à celle des techniques, la rénovation énergétique doit elle aussi jouer la carte de la diversité pour répondre à tous les cas de figure. S’agissant des bâtiments anciens aux faça-des classées des centres-villes, où le recours à l’isolation thermique par l’extérieur, voire par l’intérieur, n’est pas envisageable, une amélio-ration significative de la perfor-mance de l’enveloppe (thermique, acoustique, étanchéité à l’air) peut être apportée par le menuisier avec les doubles fenêtres(1), éventuelle-ment combinées à d’autres amé-nagements (ventilation double flux, etc.), dès lors que l’état sani-taire des menuiseries existantes n’impose pas leur remplacement.

AVAntAGes éConoMIque et estHétIqueTirant parti du mode de pose des fenêtres en ébrasement, caractéris-tique du bâti ancien, cette solution consiste à appliquer une seconde fenêtre au nu de la paroi intérieure en conservant la menuiserie exis-tante. Ce maintien, qui répond aux exigences de conservation de l’esthétique d’origine des architec-tes des bâtiments de France, induit de nombreux avantages, notam-ment d’ordre économique. Il évite de remplacer les fenêtres d’ori-gine par des modèles performants esthétiquement identiques, de fabrication très coûteuse, et sup-prime les coûts de dépose, réfec-tion de maçonnerie puis d’évacua-tion en déchèterie des menuiseries

l’intégration visuelle du châssis de la seconde fenêtre nécessitent généralement une intervention au niveau des tapées d’ébrasement (placage) et du chambranle : de même, la présence d’un radiateur sous la fenêtre conduit à installer une tablette, voire un coffrage. Le menuisier devra enfin veiller à la présence et au bon fonctionne-ment des entrées d’air sur les deux fenêtres, indispensables à la venti-lation du local.

doubles fenêtres une solution adaptée aux bâtiments classés

anciennes ainsi que les coûts éven-tuels d’échafaudage, l’ensemble des opérations pouvant être réa-lisé depuis l’intérieur.De même, la situation de la deuxième fenêtre côté intérieur – à l’abri des intempéries, du rayonne-ment solaire direct, etc. – n’oblige pas à choisir un modèle haut de gamme. Une fenêtre à double vitrage simple, dénuée de système de drainage, avec une ossature de petite section (46 mm), suffira à obtenir d’excellentes performan-ces. Le choix d’une essence locale (chêne, pin), issue de forêts éco-certifiées, pouvant être protégée par une simple couche de pein-ture ou de lasure, représentera une alternative écologiquement avan-tageuse par rapport aux bois tropi-caux. Intérêt économique encore, puisque le coefficient de transmis-sion thermique (Uw) exigé pour ouvrir droit au crédit d’impôt est beaucoup plus facile à attein-dre dans le cas d’un système de doubles fenêtres que de rempla-cement par une fenêtre en bois (Uw < 2 W/m2.K, contre 1,6 W/m2.K).Au niveau de la mise en œuvre, ce système ne se résume pas à une simple pose. Il implique une prise en compte de contraintes(2) qui valorisera le savoir-faire du menuisier. La fenêtre existante devra ainsi le plus souvent être rénovée (réparation des petits bois, des fentes, peinture, réfec-tion des bains de mastic, des joints d’interface ouvrants-dormants, pose d’un capotage d’appui de fenêtre, etc.). La mise en place et

Ce système permettra enfin à l’uti-lisateur de profiter des atouts de la double peau, soit un blocage des UV maximal en été, les deux fenê-tres restant fermées, et le béné-fice de l’apport solaire en hiver, la fenêtre intérieure restant ouverte aussi longtemps que la baie est exposée au soleil. J

(1) La RT 2005 (fascicule 3/5) permet de mesurer cet apport en fournissant une for-mule de calcul du coefficient de transmis-sion thermique (Uw) de l’installation à partir des coefficients de transmission ther-mique des deux fenêtres et de l’épaisseur de la lame d’air.(2) La FFB-CMP travaille sur un guide des bonnes pratiques de pose de doubles fenêtres, dont la publication est prévue à l’été 2009.

D’utilisation courante en Allemagne et dans les pays nordiques, le système des doubles fenêtres est une solution pleine d’intérêt pour améliorer la performance énergétique des bâtiments anciens aux façades classées.

Pour en sAVoIr Plus

FFB-Cmp (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40

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1 suR CeTTe façaDe lyoNNaIse, les doubles fenêtres permettent d’allier conservation du patrimoine et efficacité énergétique.

2 les seCTIoNs posées en applique sur le chambranle d’origine sont réduites.

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d evenue le grand enjeu du secteur de la construction,

la recherche de la performance énergétique du bâtiment a remis en pleine lumière l’intérêt des fer-metures et des protections solai-res en matière de confort thermi-que et lumineux, et de la maîtrise des apports solaires. Elle a aussi

Protection solaire trois guides en unAu moment où le marché s’oriente vers les bâtiments à basse consommation (BBC), la nouvelle édition du guide de la protection solaire, en préparation, promet d’apporter aux professionnels toutes les clés pour conforter et valoriser leur expertise.

Pour en sAVoIr Plus

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr

l’expeRTIse eT le CoNseIl, foNDaMeNTaux De NoTRe MéTIeR

Bruno Blin, responsable de l’entreprise Dubos Verger (Val-de-Marne)

La première version du Guide de la protection solaire est ma bible. Je l’utilise chaque jour pour répondre aux attentes de mes clients – particuliers, entreprises ou collectivités

locales – qui me sollicitent, le plus souvent en rénovation, pour une solution et non pour un produit. J’y trouve les bases scientifiques et techniques qui fondent mon expertise et mon conseil. L’une et l’autre sont plus que jamais les fondamentaux de notre métier, à la fois pour être reconnu par les donneurs d’ordres en travaux neufs, mais aussi pour ouvrir de nouvelles opportunités au métier au moment où la construction s’oriente vers les bâtiments à basse consommation. »

conduit le Syndicat national de la fermeture et de la protection solaire (FFB Fermeture et store) à remettre sur le métier son Guide de la protection solaire, publié en trois volumes en 2001. Traitant des volets et des stores, le nou-vel ouvrage paraîtra dans le cou-rant du deuxième semestre 2009

Toitures-terrasses et hqe®

Au moment où l’environnement devient un des enjeux de la construction, la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) apporte sa contribution en publiant La Toiture-terrasse : la réponse à la démarche HQE®. Destinée aux entreprises, aux maîtres d’ouvrage et aux architectes, cette brochure recense les solutions de valorisation environnementale de ces espaces et leur apport au regard des quatorze cibles de la démarche HQE®. Elle invite ainsi à découvrir ou redécouvrir les toitures-terrasses photovoltaïques, celles qui favorisent une rétention temporaire des eaux pluviales, ou autres toitures-terrasses végétalisées…Pour en savoir plus : CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20, www.etancheite.com

Du nouveau du côté des vérandasParues en 2004, les Règles professionnelles vérandas à structure aluminium ont fait l’objet, en janvier dernier, d’une nouvelle publication. Seule la seconde partie du document « Règles de réalisation du projet » a été remaniée afin de compléter l’information technique et réglementaire des installateurs. Parmi les nouveautés : une annexe détaillant le cahier des charges des installations électriques (habilitations requises, responsabilité, matériel, etc.), des informations concernant les remplissages non verriers transparents ou opaques, et des précisions sur les obligations en matière d’acoustique. Les professionnels peuvent télécharger le document sur le site Internet du Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB). Pour en savoir plus : SNFA-FFB, tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr

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sous le titre plus exact de Guide de la fermeture et de la protection solaire. Il intégrera une actualisa-tion des référentiels normatifs et réglementaires (marquage CE, réglementation thermique, acces-sibilité, réglementation incendie, etc.), un inventaire des solutions techniques existantes (produits, matériaux, automatisation, ges-tion technique du bâtiment, etc.), ainsi que des conseils de pose par fonction recherchée, type de bâtiment, type d’utilisateur, etc. Publié en un seul volume de for-mat A4 d’une centaine de pages, il proposera un nouveau décou-page permettant un accès plus aisé aux informations et a l’ambition d’être l’ouvrage de référence des installateurs, des prescripteurs et des bureaux d’études. J

EnVEloppE

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32 B â t I M é t I e r s juIn 200932 B â t I M é t I e r s juIn 2009

EnVEloppE

l es normes et le marché ne s’accordent pas toujours. Un

particulier ou un entrepreneur recherchant une fermeture – plus spécialement un volet roulant présentant telle ou telle caracté-ristique de résistance – le consta-tera aisément puisqu’il ne pourra choisir qu’entre des produits stan-dard et d’autres qualifiés de « ren-forcés ».Il existe pourtant des normes de résistance des fermetures. Depuis les années 90, le référentiel A2P géré par le Centre national pré-vention produits (CNPP) traitait ainsi en France de tout ce qui tou-che à l’effraction (serrures, volets, etc.). Ce premier dispositif a été complété, à partir de 1999, par un ensemble de normes européen-nes expérimentales, publiées sous l’intitulé Fenêtres, portes, ferme-tures – Résistance à l’effraction – Prescriptions et classification (nor-mes XP ENV 1627, 1628, 1629 et 1630). Elles définissaient de nou-velles classes basées sur trois caté-gories d’essais : statiques (poussée sur une partie de la fermeture), dynamiques (projection d’un élé-ment sur la fermeture) et même

Volets roulants Classification « retard à l’effraction » en vue

Pour en sAVoIr Plus

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00

des « attaques » manuelles réalisées à l’aide d’outils (tournevis, mar-teau, outillage électroportatif).Dans la pratique, ces normes ont entraîné la fabrication de produits complexes à concevoir et à réali-ser – y compris pour les classes les moins exigeantes. Très coûteux, ces produits n’ont pas trouvé leur place sur le marché et ont peu à peu été laissés de côté par les fabricants, jusqu’à l’apparition plus récente des volets roulants dits « renforcés », qui ne font réfé-rence à aucune norme.Afin de préciser leurs caractéris-tiques de résistance, un groupe de travail du comité européen de

normalisation (CEN/TC33/WG3) a mis en chantier en 2007 un pro-jet de norme et de classification. Des essais ont été réalisés à par-tir de six critères : résistance du tablier au soulèvement, à la perfo-ration, à l’effort horizontal, résis-tance de la coulisse à l’ouverture et l’arrachement, accessibilité de l’extérieur du mécanisme et des organes de commandes. Ils ont permis de définir trois classes : 0 (non classé), 1 et 2, qui seront l’une des nouveautés de la norme produit NF EN 13659 (Fermetu-res pour baies équipées de fenêtres – Exigences de performance y com-pris la sécurité) en cours de révi-sion depuis avril dernier. J

garde-corps et métallerie feu : deux guidesÀ l’occasion de son dernier congrès, qui s’est tenu à Bordeaux les 15 et 16 mai dernier, l’Union des métalliers a présenté les éditions remises à jour de deux guides touchant des domaines sensibles de l’activité de la profession.Le premier, Comment faire des garde-corps ? propose un panorama complet de ce type d’ouvrage et de son environnement normatif et réglementaire. Le parti pris est résolument pratique : les explications sont assorties de nombreux schémas pour faciliter la conception et la mise en œuvre. Le guide intègre même les dispositions liées à l’introduction des Eurocodes 1, qui seront applicables en France à partir de 2010.Le guide La Métallerie feu – Principes et certifications Qualibat traite lui aussi d’ouvrages de sécurité essentiels pour la profession. Il rappelle notamment les règles de conformité qui doivent être respectées pour la fabrication et la pose de portes et de cloisons coupe-feu et pare-flamme, et qui engagent la responsabilité des métalliers. Dans une seconde partie sont abordées les certifications Qualibat (fabrication et pose, fourniture et pose), leurs modalités et ce qu’elles apportent aux métalliers. Un dépliant diffusé en parallèle appelle l’attention sur l’intérêt de ces certifications pour les architectes, les maîtres d’œuvre et les assureurs.Pour en savoir plus : FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

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1 et 2 essaI De peRfoRaTIoN d’une lame de volet roulant.

3 essaI De DéfoRMaTIoN d’une coulisse de volet roulant.

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35 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

Air ambiant réchaufféAir ambiant réchauffé

Rayonnementinfrarouge

Rayonnementinfrarouge

Air ambiantAir ambiant

Double vitrageDouble vitrage

ExtérieurExtérieurIntérieurIntérieur

Mur en béton avecune surface noireabsorbante

Mur en béton avecune surface noireabsorbante

Rayonnementsolaire

Rayonnementsolaire

Stocker l’énergie du soleil dans un mur pour rediffuser la chaleur dans une pièce, tel est le principe du mur Trombe. Un procédé technique en phase avec l’architecture bioclimatique, efficace et simple à concevoir.

onçu par le professeur Félix Trombe et l’archi-tecte Jacques Michel, le

mur Trombe, Grenelle de l’en-vironnement oblige, revient sur le devant de la scène pour des applications en architecture bio-climatique. Il s’agit, en effet, d’un procédé qui repose sur le solaire passif. Son objectif consiste à valoriser le rayonnement du soleil en associant deux propriétés phy-siques : l’effet de serre à travers un vitrage et l’inertie thermique du mur. Ce système, plutôt uti-lisé en habitat individuel, valorise l’énergie à moindre coût par rap-port aux installations de capteurs solaires. Il est généralement asso-cié à d’autres procédés de chauf-fage basse consommation.

CIrCulAtIon d’AIr PAr tHerMosIPHonL’effet de serre est obtenu en pla-çant un vitrage extérieur devant un mur en béton. Le mur stocke l’énergie. Des ouvertures sont pratiquées dans les parties bas-ses et hautes du mur, de manière à créer une circulation d’air par thermosiphon entre la lame d’air et la pièce à chauffer. L’air chauffé par contact avec le mur pénètre ainsi par les ouvertures supérieu-res dans la pièce. Les deux tiers environ de l’énergie sont resti-tués sans déphasage. Le tiers res-tant est, lui, restitué en déphasé grâce à l’inertie du mur. En l’ab-sence de rayonnement solaire, le sens de circulation de la lame d’air s’inverse, ce qui peut provoquer un refroidissement accéléré de la pièce. Pour l’éviter, on utilise des clapets à fermeture manuelle ou

Pas-de-Calais, l’une des construc-tions prévoit un équipement pouvant s’apparenter à un mur Trombe. Il s’agit d’un mur cap-teur. La conception en est légère-ment plus simple, car il n’y a pas de système de ventilation entre le vitrage et le mur. Avec ce prin-cipe, l’énergie solaire est trans-mise par conduction à travers le mur, puis par rayonnement à l’air de la pièce. Cette transmis-sion se fait avec un déphasage pouvant atteindre onze heures si l’épaisseur de béton est de 40 cm, permettant ainsi de chauffer la

une techniQue à redécouVrir le mur trombe

C automatique disposés au niveau des ouvertures.

dIMensIonneMent et orIentAtIonBien dimensionné dans un pro-jet d’architecture bioclimatique, le mur Trombe est capable de cou-vrir tous les besoins d’une pièce pour une journée de chauffe si celle-ci est ensoleillée. Un appoint peut cependant être nécessaire lorsque l’ensoleillement est moin-dre. Dans tous les cas, l’orienta-tion du mur au sud – avec une tolérance de 15° de part et d’autre – son dimensionnement et celui des ouvertures sont primordiaux pour l’efficacité du système.En principe, la surface totale des ouvertures supérieures et inférieu-res doit représenter 3 % de la sur-face totale du mur. Par exemple pour un mur de 3 m2, les ouvertu-res supérieures et inférieures doi-vent avoir une surface totale de 3 m2 x 0,03 = 0,09m2 = 900 cm2, soit une largeur de 90 cm pour une hauteur de 10 cm. Il est pos-sible d’augmenter de 10 % maxi-mum la surface des ouvertures supérieures, si on tient compte de la dilatation de l’air lorsqu’il cir-cule entre le mur et le vitrage. Il existe, par ailleurs, des règles de calcul dans l’annexe 3 des règles Th-BV de septembre 1988. Y est précisée notamment l’influence du mur sur le calcul des besoins de chauffage.

Mur CAPteur De plus en plus de constructions font désormais appel à cette tech-nique. D’ailleurs, dans le projet Villavenir initié par la FFB Nord-

pièce au moment où il n’y a plus de soleil. À la conception, pour une pièce de hauteur normale, il convient de prévoir une surface de mur capteur égale à 10 % de la surface habitable. Ce qui permet une économie d’énergie annuelle d’environ 30 %. Par temps enso-leillé, cette surface de mur cap-teur suffit à couvrir la totalité des besoins de chauffage. J

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36 B â t I M é t I e r s juIn 200936 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Installations techniques sensibles, les pompes à chaleur géothermiques exigent une attention particulière lors des forages sur nappe phréatique et sondes géothermiques verticales, en application d’une réglementation précise.

rotéger les ressources hydrologiques est une obligation. C’est pour-

quoi, lors de l’installation d’une pompe à chaleur avec forage ver-tical, il importe de prendre cer-taines précautions et de respec-ter certaines règles pour ne pas polluer et appauvrir les nappes phréatiques où sont puisées les calories. Les règles d’utilisation de l’eau souterraine sont enca-drées par une réglementation stricte(1).

PoMPes à CHAleur GéotHerMIques CAPter et forer sAns Polluer

P déMArCHes AdMInIstrAtIVes Concrètement, les textes distin-guent, d’un côté, l’ouvrage de pré-lèvement ou de réinjection, visé par le code minier, de l’autre, le prélèvement d’eau et le rejet d’eau proprement dit, encadré par le code de l’environnement. Selon le cas, l’ouvrage peut être soumis à déclaration ou à autorisation. Il en va de même pour le prélève-ment d’eau à usage non domesti-que (>1000 m3/an) et ne figurant

tants. Dans tous les cas, la régle-mentation est complexe et peut être encore alourdie par des usa-ges locaux.

rIsque GéoloGIque La conception de l’ouvrage demande également une étude particulière pour bien configu-rer le site. Pour tout projet de pompe à chaleur exploitant une nappe souterraine d’une puis-sance thermique supérieure à 30 kW, il existe une procédure

pas à la nomenclature des instal-lations classées nécessaire au fonc-tionnement d’une pompe à cha-leur géothermique. Ce qui impose nombre de démarches adminis-tratives. De même, il est capital de prendre contact avec l’agence de bassin, afin de s’informer sur la présence ou non d’une rede-vance liée au prélèvement. Atten-tion, les démarches, qui doivent être réalisées impérativement avant le début des travaux, peu-vent nécessiter des délais impor-

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37 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

« sI oN appauvRIT les Nappes, Il y auRa uN jouR uN pRoblèMe De Chauffage »

Michel Perry, gérant de la société Poumirau à Pau

« Les nappes phréatiques sont une source d’énergie intéressante et efficace pour les pompes à chaleur eau/eau… À condition de respecter les règles de réinjection des eaux.

sinon, il y a un risque d’appauvrissement et de pollution. Peu d’entreprises de forage connaissent la réglementation en vigueur(1). si on appauvrit les nappes, il y aura un jour un problème de chauffage. J’essaie, à l’occasion de mes contacts, de persuader mon interlocuteur de renvoyer l’eau dans la nappe et non à l’égout. La plupart du temps, les eaux sont envoyées directement dans les réseaux d’assainissement, ce qui est totalement interdit sans autorisation de la commune. La difficulté est de faire admettre au client qu’il devra payer un second forage. Pour ma part, je m’efforce de lui expliquer que, compte tenu des économies qu’il va réaliser grâce au rendement de la PAC, le coût du second forage n’est pas aussi exorbitant qu’il lui semble au départ. et s’il refuse le second forage, je préfère ne pas effectuer les travaux. Malheureusement, il trouvera toujours quelqu’un pour le faire. De même lorsque je travaille sur nappe, je préconise des échangeurs tubulaires. De mon point de vue, les échangeurs à plaques soudées présents sur la plupart des pompes à chaleur ne sont pas adaptés à ce genre de configuration. Il y a un risque de sinistralité important malgré la mise en place d’un filtre. Il faut savoir que l’eau issue des nappes n’est pas d’une grande limpidité. » (1) Notamment l’arrêté interministériel forage du 11 septembre 2003, relatif à la rubrique 1.1.0 de la nomenclature de l’eau, et les nouvelles dispositions décrites dans l’arrêté du 17 décembre 2008 Réf.JORF n°300 du 26 décembre 2008 « Prélèvements puits et forages d’eau à usage domestique ».

Aquapac non obligatoire mais for-tement recommandée. Créée par l’Ademe, le BRGM et EDF, cette procédure prend en charge la cou-verture financière des risques géo-logiques liés à l’exploitation éner-gétique des ressources aquifères. C’est une double garantie dont deux aspects sont indissociables : la garantie de recherche, qui cou-vre le risque d’échec consécutif à la découverte d’une ressource en eau insuffisante, et la garantie de pérennité, qui couvre le risque de diminution ou de détérioration de la ressource. Bien sûr, le coût de cette double garantie, si elle est souscrite, doit être prévu dès le projet de l’installation.

dIMensIonneMent de l’ouVrAGe À la mise en œuvre, certains prin-cipes sont à respecter. Ainsi, le rejet d’eau, via un second forage, s’ef-fectue obligatoirement en aval du forage de prélèvement dans le sens de l’écoulement de la nappe et en respectant une distance définie après une étude et des tests hydro-géologiques (à défaut, distance de 15 m minimum). Pour le bon fonctionnement de l’ensemble, il est indispensable de bien dimen-

sionner tous les éléments de l’ins-tallation : forage, pompe, réseau hydraulique, échangeur… Par exemple, le diamètre du forage doit être suffisant pour assurer le débit d’eau et la mise en place de la pompe. Il convient également de vérifier le débit et la qualité de l’eau (agressivité, corrosivité et dépôt). De même, dans la plupart des cas, il est préférable d’installer un échan-geur intermédiaire sur le réseau hydraulique de prélèvement entre l’ouvrage et la pompe à chaleur.

CAPteurs enterrés HorIzontAuX ou VertICAuXComme pour les forages d’eau, l’ouvrage nécessaire aux sondes géothermiques est soumis aux dis-positions réglementaires du code minier. Toutefois, dans la pratique, afin d’éviter des démarches trop lourdes et disproportionnées, les

Pour en sAVoIr Plus

uCF-FFB (union climatique de France), www.ucf.fr

Dreal (Direction régionale de l’en-vironnement, de l’aménagment et du logement) exigent en général pour l’installation d’une pompe à chaleur avec sondes géothermiques d’une profondeur comprise entre 10 et 100 m une simple déclaration administrative du maître d’ouvrage auprès de l’ingénieur en chef des Mines (art. 131 du code minier). Le captage horizontal n’est pas visé par le code minier. Sur le plan de la conception et de l’installation, l’analyse du terrain est obligatoire car, d’un sol à l’autre, la conducti-vité thermique et la capacité ther-mique volumique sont différen-tes. De fait, les puissances pouvant être extraites du sous-sol dépen-dent fortement de sa nature. La mise en œuvre des sondes géo-

thermiques doit éviter toute pollu-tion des nappes traversées soit par ruissellement des eaux de surface le long de l’ouvrage, soit par mise en communication avec une autre nappe. Pour éviter la pollution des sols et donc de l’eau, il est forte-ment conseillé d’utiliser un liquide antigel formulé alimentaire. Forage ou captage ? Dans les deux cas, ces technologies sont complexes et demandent le respect des bonnes pratiques pour éviter des contre-références. J

(1) Principalement le code minier et ses textes d’application (décrets n°78-498 et n°2006-649 modifiés), ainsi que le code de l’environnement.

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1 poMpe à ChaleuR aveC soNDe géoTheRMIque.

2 poMpe à ChaleuR suR Nappe phRéaTIque : l’eau est captée puis rejetée dans la nappe via un second forage. le regard des forages doit être soigneusement clos, de façon à éviter la contamination de la nappe par les eaux de ruissellement.

© ucf-ffb

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38 B â t I M é t I e r s juIn 200938 B â t I M é t I e r s juIn 2009

M ultiplier les sources d’éner-gie pour réaliser des éco-

nomies et limiter les émissions de gaz à effet de serre, l’idée fait son chemin. Et heureusement, du côté de la technique, tout est en place pour y parvenir. Source importante d’énergie primaire, le solaire se marie très bien à une chaudière à condensation, une pompe à chaleur ou une chaudière bois. L’énergie solaire assure, selon les régions, 40 à 60 % des besoins d’eau chaude sanitaire et 25 à 60 % des besoins de chauffage.

CoMBInAIson PerforMAnte Le couplage d’une chaudière gaz à condensation (rendements supérieurs à 100 % sur PCI) avec des panneaux solaires offre une combinaison très performante en termes d’efficacité énergéti-que, de souplesse d’installation et d’utilisation. Les chaudiè-res gaz de dernière génération

solaire thermiQue et énergie « classiQue » duo gagnantLa mixité énergétique est sécurisante et intéressante sur le plan des économies d’énergie. Exemple de complémentarité avec l’association d’une chaudière gaz à condensation et d’un chauffe-eau solaire.

1. Capteurs solaires thermiques2. Régulateur3. Ballon d’eau chaude4. Eau chaude5. Chauffage6. Chaudière d’appoint

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s’adaptent particulièrement bien en effet aux réseaux de chauf-fage, haute et basse températu-res. Mais surtout, elles permet-tent facilement, par des relances, de pallier les insuffisances de température lorsque l’installa-tion solaire n’arrive pas à cou-vrir les besoins durant la nuit ou l’hiver.La solution la plus courante consiste à utiliser un ballon solaire relié à un deuxième échan-geur pour l’appoint : l’échangeur solaire réchauffe la partie infé-rieure du ballon ; le haut du bal-lon est réchauffé, en cas de besoin, par un échangeur hydraulique raccordé à la chaudière à conden-sation. Il est alors important que la régulation gère à la fois la par-tie solaire et l’appoint, afin d’op-timiser la couverture solaire et le confort. On peut également utili-ser le ballon comme préchauffage, en le reliant à un ballon d’appoint ou une chaudière à accumulation de puissance modulable.

InstAllAtIon unIque L’intérêt de cette association solaire/gaz réside dans la capa-cité de l’énergie solaire thermique à chauffer directement un fluide. Elle participe ainsi facilement à la production d’eau chaude sanitaire (ECS) ou à la production combi-née ECS/chauffage. Cette associa-tion peut se réaliser dans le cadre d’un CESI (chauffe-eau solaire individuel), un SSC (système solaire combiné) ou une installa-tion d’ECS collective. Chaque ins-tallation est unique et doit être étu-diée et dimensionnée en fonction des besoins et de la région. À titre d’exemple, un SSC avec 12 m2 de capteurs et un ballon de 700 litres conviendra à un pavillon pour une famille de six personnes.

nIVeAu BBCDans le cas des immeubles collec-tifs neufs, cette combinaison peut contribuer à atteindre le niveau d’un bâtiment à basse consomma-tion (BBC), qui sera réglementaire en 2012. À la condition toutefois que le bâtiment prenne égale-ment en compte d’autres caracté-ristiques performantes au niveau de l’enveloppe et des équipements installés. Il pourra par exemple être conçu selon une architecture bio-climatique, isolé de manière opti-male, équipé de radiateurs à cha-leur douce et doté d’un système de ventilation hygroréglable A, modu-lant les entrées d’air en fonction du taux d’humidité du logement. Pour sensibiliser et responsabili-ser les occupants des logements, il est préférable d’équiper l’installa-

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• uNCp-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr• uCF-FFB (union climatique de France), www.ucf.fr

un guide « offre globale » pour les électriciensAvec le double objectif de faciliter la vie des entreprises et de sécuriser le client comme l’entrepreneur, la FFIE-FFB vient d’éditer un guide Offre globale de rénovation énergétique. Dédié à la maison individuelle et principalement destiné aux électriciens qui s’intéressent à la rénovation énergétique, cet ouvrage donne les outils nécessaires à la préparation de l’offre globale en termes d’organisation, de présentation de l’offre, de prospection, mais aussi des conseils juridiques (groupements d’entreprises), d’assurances et de financement. Un chapitre est également consacré à la performance énergétique.Pour en savoir plus : FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

tion d’un système de comptage de chaleur avec une incidence immé-diate sur la consommation. Bien sûr, ces possibilités de couplage sont également envisageables avec la biomasse, une pompe à chaleur, le fioul ou le GPL pour des mai-sons non raccordées au gaz natu-rel, à condition que le générateur soit performant. J

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39 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

En matière de légionellose, le risque zéro n’existe pas et l’hôtellerie n’est pas épargnée. Cependant, une bonne conception du réseau et un entretien régulier permettent de limiter les risques.

Recenser les bonnes pratiques dans le domaine très technique des pompes à chaleur (PAC), tel est l’objectif du nouveau guide PAC.

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uCF-FFB (union climatique de France), www.ucf.fr

C O L L E CT I O N R E C H E R C H E D É V E LO P P E M E N T M É T I E R

É D I T I O N 2 0 0 9

Les Pompes à chaleur géothermiquesTrès basse énergie

Guide

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f inancée par le ministère de la Santé, de la Jeunesse, des

Sports et de la Vie associative, conçue et éditée par le Centre scientifique et technique du bâti-ment (CSTB), la nouvelle bro-chure « Établissements de tou-risme/éléments pour la gestion du risque de prolifération de légio-nelles dans les réseaux d’eau » fait le tour d’une question de santé publique sensible. En effet, sur 1 443 cas de légio-nellose déclarés en France en 2006, 253 concernaient des éta-blissements de tourisme - hôtel-lerie et hôtellerie de plein air. Or, il suffit d’un seul cas décelé pour entraîner la fermeture de l’établis-sement. Toutefois, les moyens de

d estiné principalement aux professionnels du génie cli-

matique et réalisé à la demande de l’Union climatique de France (UCF-FFB) dans le cadre du Pro-gramme de recherche dévelop-pement métier de la Fédération française du bâtiment (PRDM), le nouveau guide sur les pompes à chaleur géothermiques - très basse énergie (PAC) apporte des conseils pour la mise en œuvre de ces systèmes. Réalisé par le Costic à partir de l’expérience des entre-prises, cet ouvrage de plus de cent pages reprend de façon très pré-cise tous les éléments techniques

légionelles Mieux maîtriser le risque dans les hôtels

Pac géothermiQues - très basse énergie un guide pour fixer les bonnes pratiques

se prémunir existent. En trente pages, le guide fait le tour de la question et revient sur l’ensemble des règles de conception et d’en-tretien des réseaux. Il est notamment rappelé que la croissance microbienne, y compris celle des légionelles, est favorisée lorsque les installations sanitaires restent en eau pendant une période de non utilisation. Ce risque est augmenté par la corrosion des ins-tallations et par les dépôts de tartre. Les réservoirs d’eau chaude qui res-tent en eau sans utilisation présen-tent également un risque de prolifé-ration microbienne. Pour le limiter, il est donc préférable de vidanger les installations lorsqu’elles ne sont pas utilisées.

qu’il est indispensable de connaî-tre pour réaliser une installation performante en bonne et due forme. En attendant la rédaction d’un NF DTU PAC, il regroupe toutes les pratiques courantes de conception et d’installation. Après un rappel du principe, les différents procédés de PAC géo-thermiques et tout ce qui a trait aux capteurs enterrés, aux ouvra-ges d’exploitation de l’eau sou-terraine et au réseau de distribu-tion y sont décrits. À chaque fois, les éléments fondamentaux sont rappelés, comme la réglementa-tion, la normalisation, le dimen-

MAIntenIr l’eAu Au-dessus de 50 °CDe même, lors de la remise en eau des réseaux vidangés, il est nécessaire de suivre une procé-dure appropriée. Toujours pour éviter la prolifération, tout stoc-kage d’eau chaude (ballon) de plus de 400 litres doit être main-tenu à 55 °C ou subir une mon-tée en température quotidienne (la bactérie se développe dans une eau de 25 à 45 °C). Quant aux réseaux d’eau chaude, ils doivent être conçus de manière à garantir un maintien de l’eau en tout point au-dessus de 50 °C (y compris, le cas échéant, en retour de bou-cle). Parallèlement, la température de l’eau disponible dans les piè-

sionnement, la conception et la mise en œuvre.Le guide aborde également la question des émetteurs et de la régulation : pour les planchers chauffants et chauffants/rafraî-chissants, les PAC couplées à d’autres générateurs, les unités terminales à eau à deux tubes… Y sont également décrites tou-tes les opérations de mise en ser-vice avec le raccordement électri-que, la mise en eau, les opérations de vérification, la mise en ser-vice d’une installation à détente directe, les essais ou encore les réglages et équilibrages. La main-

ces d’eau destinées à la toilette ne doit pas dépasser 50 °C pour évi-ter les risques de brûlures. Enfin, il est recommandé de faire réaliser au minimum une fois par an des prélèvements d’eau pour analyse des légionelles, notamment en cas d’absence d’utilisation de tout ou partie du réseau pendant une lon-gue période. J

tenance n’est pas oubliée, avec la qualification de l’entreprise et les contrats de maintenance et ses diverses prestations. J

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• uNCp-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr• uCF-FFB (union climatique de France), www.ucf.fr

Guide disponible sur le site du ministère de la Santé : www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr rubrique dossiers/santé/legionellose

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41 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

l e Grenelle de l’environne-ment est maintenant en

phase de concrétisation. Les lois Grenelle I et bientôt Grenelle II placent le secteur du bâtiment au cœur des dispositifs qui permet-tront de réduire les consomma-tions d’énergie et les gaz à effet de serre dans les prochaines décen-nies. Mis en œuvre par Philippe Pelletier, ancien président de l’Anah, le plan Bâtiment Grenelle qui en découle en est l’illustra-tion. L’ensemble de ces mesures aura des conséquences directes et durables sur l’activité des entre-prises du bâtiment dans le neuf, mais aussi et surtout dans l’exis-tant. Car c’est dans le secteur de la rénovation énergétique des bâti-ments que les efforts seront les plus importants et les plus déli-cats à mettre en œuvre.

forMAtIonL’un des enjeux est la nécessaire appropriation par les entrepri-ses de nouvelles techniques, mais aussi de nouvelles manières de travailler et d’aborder les chan-tiers. Cette appropriation impli-que une phase transitoire de for-mation sur les techniques et aussi sur l’approche générale pour réa-liser les travaux dans l’existant. Il n’est plus envisageable en effet que les entrepreneurs agissent seuls, chacun dans leur domaine, sans prendre en considération les autres secteurs d’activité. Un cou-vreur doit aujourd’hui avoir des connaissances générales sur l’iso-lation, le chauffage ou encore la ventilation. Et ce, pour apporter

rénoVation énergétiQue Changements d’habitudes avec la mise en place du Grenelle Les entreprises du bâtiment sont en première ligne pour mettre en œuvre les décisions issues du Grenelle de l’environnement. Pour y parvenir, elles se forment sur tous les fronts : technique et conseil au client.

à son client le conseil nécessaire en matière de rénovation énergé-tique. Il ne s’agit pas de prendre le travail des autres, mais d’être capable de le comprendre, pour être ainsi une force de proposition auprès du maître d’ouvrage. Dans cet objectif, de nombreuses for-mations ont été et sont mises en place, dont certaines sont finan-cées dans le cadre des certificats d’économie d’énergie. Elles per-mettront ainsi à tous d’acquérir les connaissances suffisantes en matière d’efficacité énergétique d’un bâtiment.

réPonse éConoMIqueAutre conséquence liée aux mesu-res prises à la suite du Grenelle :

un renforcement du devoir de conseil des entrepreneurs, et pas seulement sur le plan technique. Il faut désormais être à même d’ap-porter des réponses économiques pour que le client puisse réaliser les travaux. Il s’agit bien sûr de la mise en place dans l’ancien de l’éco-prêt à taux zéro, plafonné à 30 000 euros, et de son cumul pos-sible avec le crédit d’impôt jusqu’à concurrence de 45 000 euros de revenu net fiscal. Pour tirer pro-fit de ces deux mesures complé-mentaires mais qui ne portent pas tout à fait sur le même champ, il est nécessaire d’en connaître les arcanes. Savoir par exemple que le prêt à taux zéro, d’une durée maximale de remboursement de

dix ans, sera accordé pour une résidence achevée avant 1990, soit pour des travaux destinés à garantir une performance éner-gétique minimale des logements anciens, soit pour des bouquets de travaux comprenant au moins deux types d’actions améliorant la performance thermique du bâti-ment (lire page 65).

énerGIe renouVelABleDes modifications sont également attendues du côté du code de l’ur-banisme. Avec, par exemple, une mesure très simple qui va don-ner aux bâtiments une emprise plus importante sur la rue, suite à la mise en place d’un système d’isolation thermique par l’exté-rieur (ITE). Après la théorie, il y a évidemment la pratique. Et dans ce cadre, des changements impor-tants sont déjà en cours. De nom-breuses techniques, liées en parti-culier à l’utilisation des énergies renouvelables, sont en plein essor, qu’il s’agisse du solaire thermique ou photovoltaïque, de la géother-mie, de la biomasse ou encore de l’éolien ; la demande de la clien-tèle, de mieux en mieux infor-mée, va croissant pour de telles solutions. Pleine évolution égale-ment pour tout ce qui touche aux travaux d’isolation, avec le déve-loppement de nouveaux produits et techniques. Autant de thèmes donc pour lesquels il importe de pratiquer une veille technologique pour se maintenir à la pointe. J

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42 B â t I M é t I e r s juIn 200942 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Pour en sAVoIr Plus

• uNCp-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp-ffbatiment.fr• FFie-FFB, (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

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l ’installation de panneaux photovoltaïques intégrés en

toiture implique une collabora-tion étroite entre le couvreur et l’électricien. Le premier assure la mise en œuvre des panneaux et l’étanchéité de la couverture, le second installe l’onduleur, rac-corde les panneaux à ce dernier, puis le tout au réseau EDF. Pour le client, cette collaboration doit être transparente : il préférera toujours un seul interlocuteur. C’est ce qu’a l’habitude de proposer Jacques Petit, directeur général de l’en-treprise Toitures Petit : « Pour ce type de chantier, nous travaillons en interlocuteur unique, en col-laboration avec des électriciens qui interviennent en sous-trai-tants. Notre prestation débute à la phase de conception, passe par la réalisation des plannings d’in-tervention entre couvreur et élec-tricien, continue par la mise en œuvre et s’arrête à la réception du chantier. » C’est ce qui a été réalisé sur le chantier d’un particulier, où il s’agissait d’installer une ving-taine de mètres carrés de pan-neaux photovoltaïques. Chaque entreprise a apporté sa compé-tence et son conseil, et un seul devis a été réalisé. « Après avoir identifié avec l’électricien les besoins pour la mise en place des panneaux et de l’onduleur, j’ai réalisé un devis en trois par-ties : fourniture et pose des pan-neaux, couverture et électricité », précise Jacques Petit. Ici, le cou-

toiture PhotoVoltaï Que Couvreur et électricien main dans la main Réussir une installation de panneaux solaires photovoltaïques en toiture oblige couvreur et électricien à travailler ensemble dès la phase de conception. Cette collaboration peut prendre différentes formes. Exemple avec une entreprise de couverture qui propose une offre globale.

vreur a joué son rôle de prescrip-teur en apportant une solution alternative à son client : « En rai-son d’une exposition à l’ouest, il n’était pas possible de mettre en place les panneaux directement sur la couverture. J’ai donc pro-posé la création d’un petit abri adossé au pignon sud de la mai-son. » Option acceptée par le client. De son côté, l’électricien a fait le déplacement pour vérifier que l’implantation des panneaux était efficiente, ce qui lui a permis d’identifier l’endroit où l’ondu-leur serait le mieux placé.

VérIfIer lA ConforMIté de l’InstAllAtIon Le couvreur s’est chargé de la pla-nification des travaux : « Ce type de chantier prend deux à trois jours. Nous avons réalisé une petite charpente légère et mis en place les panneaux. L’électricien, à notre demande, est intervenu le deuxième jour pour installer l’on-duleur. » De fait, il s’agit de pou-

voir effectuer le plus rapidement possible le chantier, mais aussi des essais pour vérifier le bon fonc-tionnement de l’installation : « Cela nous permet également de montrer au client que l’installa-tion est conforme et qu’elle fonc-tionne correctement. » C’est à ce stade, avant d’envoyer le dossier à EDF pour le raccordement de l’installation au réseau, que Jac-ques Petit a l’habitude de deman-der à son client le règlement de la

facture. Une bonne façon de rac-courcir aussi les délais de paie-ment ! J

« les eNTRepRIses DoIveNT avoIR uNe appellaTIoN qualIpv »

Jacques Petit, directeur général Toiture Petit

« Pour ce type de chantier, le couvreur a besoin d’avoir quelques notions d’électricité pour le raccordement des panneaux. Il doit aussi avoir une formation sur le risque électrique, délivrée par exemple par l’oPPBTP. Dans tous les cas,

les entreprises intervenantes, couverture et électricité, doivent avoir une appellation QualiPV : QualiPV module Bat pour le couvreur et QualiPV elec pour l’électricien. »

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43 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

éQuipEmEntS�tEcHniQuES

éclairage Pour une meilleure maîtrise

t rès complet, dédié princi-palement au secteur ter-

tiaire, le guide Maîtrise de l’éclai-rage s’adresse à tous ceux qui interviennent dans l’art d’éclai-rer : de la conception à la mise en œuvre et en service, puis pendant toute la durée de vie de l’installa-tion jusqu’à son démantèlement. Selon ses concepteurs : « Ce guide n’a pas la prétention de faire ‘‘l’état de l’art’’ de l’éclairage. En revan-che, il a été réalisé pour servir de point d’appui aux installateurs, pour aborder avec confiance, voire ‘‘appétit’’, les technologies émer-

gentes et l’impérieuse nécessité de leur mise en œuvre pour le res-pect de la planète. »Didactique, il aborde en cinq chapitres – nécessité de l’éclai-rage, fonctionnement, maîtrise de l’éclairage, applications et annexes – les bases théoriques de l’éclairage, le fonctionnement des différents types de lampes, l’ap-pareillage, les systèmes de com-mande, de communication et de gestion, ainsi que les principales applications de l’éclairage (des bureaux, des circulations, des sal-les de réunions…).

Véritable outil de travail, cet ouvrage sera largement diffusé auprès des acteurs professionnels, des établissements secondaires et supérieurs, mais également auprès des organismes et partenaires de la filière. J

Pour en sAVoIr Plus

• FFie-FFB (Fédértion française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr• Maîtrise de l’éclairage, éditions presselec, collection « Les Guides Techniques », tél. : 01 44 05 84 00

Élaboré par et pour des installateurs électriciens, le guide Maîtrise de l’éclairage

offre un tour d’horizon complet des techniques et pratiques dans ce domaine.

COLLECTION LES GUIDES TECHNIQUES DE LA FFIE

Maîtrisede

l’éclairageGuide à l’usage des entreprisesde génie électrique et énergétique

toiture PhotoVoltaï Que Couvreur et électricien main dans la main

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45 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

FinitionS/AménAGEmEnt

Assurer par une bonne fixation la tenue des plafonds fixes et suspendus, tel est le principe de base d’une mise en œuvre réussie.

n staff ou plaque de plâ-tre, les plafonds, fixes ou suspendus, ont de nom-

breuses fonctions : répartition des volumes d’une pièce, correction acoustique, isolation thermique ou encore passage des réseaux (électricité, plomberie…). Quel que soit le type de plafond, un élé-ment est indispensable à sa bonne tenue dans le temps : la fixation. Laquelle est assurée, selon les cas, par des suspentes, des tiges file-tées ou des polochons de filasse pour le staff. Si une fixation n’as-sure plus sa fonction, l’ensemble de l’ouvrage est en péril et peut s’écrouler, car les plafonds ont cette particularité de former un tout cohérent.

CAlCuler lA résIstAnCe Pour éviter ce type de désordres, la première des règles consiste à suivre l’ensemble des prescrip-tions techniques et de mise en œuvre décrites dans les normes DTU : NF DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de parement de plâ-tre », NF DTU 25.51 « Plafonds

Plafonds fixes et susPendus retour sur les bonnes pratiques

e en staff » (en cours de révision) et NF DTU 58.1 « Plafonds sus-pendus ». Autre grand principe valable pour tous les types de plafonds : calculer la résistance et le nombre des fixations en fonc-tion du poids propre du plafond et des charges supplémentaires, tels que isolant ou autres, suscep-tibles de venir l’alourdir. Indis-pensable également : utiliser des chevilles de qualité adaptées au support, car c’est la cheville qui fait la tenue du plafond. resPeCt des MétHodoloGIesUne attention particulière doit être apportée à la qualité des produits métalliques (suspentes, tiges file-tées…), spécialement lorsqu’ils sont mis en œuvre dans des piè-ces humides. Il existe alors avec le temps un risque de corro-sion, donc de désordre. Chaque type de fixation est adapté à un usage spécifique et il convient de veiller à mettre en œuvre le pro-duit approprié. S’il n’y a pas de dif-ficultés particulières dans l’habi-

Pour en sAVoIr Plus

umpi-FFB (union des métiers du plâtre et de l’isolation),tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

tat, les choses sont différentes dans les ERP. Il y a lieu, par exemple, d’être vigilant dans les circulations, surtout si l’affectation des locaux est susceptible de changer. Dans tous les cas, le respect scrupuleux des méthodologies propres à cha-que technique est une garantie de pérennité, avec en bonus une mise en œuvre en sécurité. Mettre en place un plafond implique aussi le respect des réglementations sur le travail en hauteur : échafaudage, plate-forme…

tour de MAInDans le cas des plafonds fixes en plaque de plâtre, c’est la bonne mise en œuvre du couple sus-pente/fourrure métallique qui est essentielle. Pour un plafond standard, ce couple doit pouvoir résister à une charge minimale de 75 daN/m2. Les fourrures sont mises en place avec un entraxe de 60 cm maximum. De fait, l’en-traxe est calculé en fonction du poids propre du plafond. En ce qui concerne les plafonds suspendus démontables avec dal-

les, les principes généraux de mise en œuvre sont identiques. Sauf qu’ici ce sont les tiges filetées soli-darisées au support par chevillage et les ossatures apparentes qui assurent la fixation des plaques.Pour le staff, c’est le tour de main qui fait la différence. Avec cette technique ancestrale, la fixation est réalisée via des polochons de plâtre armés de filasse. Cette mise en œuvre demande une technicité importante, réalisée par des com-pagnons rompus à ces techniques. Pour déterminer la valeur mini-male de résistance sécurisante des polochons en staff, l’UMPI-FFB fait actuellement réaliser une campagne d’essais dans le cadre du Programme recherche déve-loppement métiers de la FFB. J

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1 MIse eN œuvRe Des plafoNDs suspeNDus du Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de gap (hautes-alpes).

2 fIxaTIoN Des ossaTuRes MéTallIques aux suspentes dans un couloir, avant la pose de dalles 600 x 600 mm.

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46 B â t I M é t I e r s juIn 200946 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Bien connaître le mode de réalisation d’un plancher chauffant à eau chaude permet de limiter la sinistralité. Les carreleurs qui en assurent la finition insistent sur la nécessité de soigner la qualité du support avant la pose du revêtement de sol.

es planchers chauffants sont mis en œuvre par un nombre important d’in-

tervenants : le maçon qui réalise le support, le chauffagiste qui met en place l’isolant et les tubes, le cha-piste qui met en œuvre des cha-pes traditionnelles ou fluides… Le carreleur est le dernier à inter-venir, mais la qualité de son tra-vail dépend en grande partie de celle du travail des entreprises qui l’ont précédé.Ces procédés, à la mise en œuvre sensible, doivent être connus de tous. La norme NF DTU 65.14 « Exécution des planchers chauf-fants à eau chaude » décrit les tech-niques. Elle s’inspire de la norme européenne NF EN 1264-4,

sol CArrelé sur PlAnCHer CHAuffAnt à eAu CHAude AttentIon, MIse en œuVre sensIBle

l laquelle distingue trois types de planchers pour les systèmes à eau chaude : les planchers de type A, les plus couramment utilisés en France ; ceux de type B, non concernés par le NF DTU 65.14 car non réalisés en France ; les planchers de type C, encore rare-ment installés en France mais cou-rants chez nos voisins européens.

tyPe A ou C Schématiquement, les plan-chers de type A sont composés du support, d’un ravoirage éven-tuel, d’un isolant, des tubes à eau chaude, du treillis soudé, de la couche d’enrobage et du revête-ment de sol. Pour la pose du car-relage, deux techniques de pose

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ols

« CHACUN A sA PART De ResPoNsABILITÉs »

Frédéric Henry, responsable de la commission prévention construction de l’AQC

« L’Agence qualité construction (AQC) s’est intéressée à la sinistralité des sols carrelés sur plancher chauffant

en 2007, à la demande des carreleurs, lassés d’être souvent en première ligne en cas de sinistre. Nous avons créé un groupe de travail avec tous les acteurs concernés : carreleurs, experts, contrôleurs techniques… Les discussions ont été réalistes quant aux responsabilités de chacun, mais il a été décidé de lancer une enquête indépendante pour mieux cerner les sinistres et leurs causes. il en est ressorti que chacun des intervenants du chantier avait sa part de responsabilité, les carreleurs pas plus que les autres. Cette enquête a permis d’identifier une bonne part des causes des sinistres, lesquels sont liés, entre autres, à l’affaissement de l’isolant entraînant de facto la fissuration du carrelage. Forts de ce constat, les carreleurs ont proposé dans le cas de pose collée de carrelage sur plancher de type A de désolidariser, via une nappe de désolidarisation, le revêtement collé de la couche d’enrobage. une telle démarche est de mon point de vue intéressante, dans la mesure où elle permet de sensibiliser les professionnels sur les questions de la sinistralité. »

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47 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

FinitionS/AménAGEmEnt

1

« je véRIfIe sysTéMaTIqueMeNT les DéfauTs De plaNIMéTRIe avaNT la pose De l’IsolaNT »

Diégo Boluda, gérant de la société Art des Sols, Le Thor (Vaucluse)

« sur les chantiers que nous réalisons, nous sommes confrontés à plusieurs types de problèmes. Ainsi nous rencontrons une difficulté récurrente : la hauteur de la réservation totale à

prévoir pour la mise en place du complexe plancher chauffant. Les équipes de maîtrise d’œuvre manquent d’informations sur ce point. elles ont gardé l’habitude de la pose classique sur lit de mortier et prévoient des réservations de 7 cm quand il en faudrait 10 cm, voire plus dans le cas où les fluides sont distribués dans les sols. Ce qui demande la réalisation d’un ravoirage de 3 cm avant la pose de l’isolant. Pour tenter de pallier ce problème, j’attire l’attention de la maîtrise d’œuvre lors de l’appel d’offres en remettant les informations nécessaires dans les pièces du marché. Autre difficulté : les défauts de planimétrie de la dalle support de l’isolant. C’est pourquoi je la vérifie systématiquement sur les chantiers avant la pose de l’isolant, de même que je m’assure que sa mise en œuvre est conforme aux préconisations du DTU. s’il s’avère que le support n’est pas compatible avec la pose de la sous-couche isolante, j’en informe le chauffagiste et le maître d’œuvre afin que toutes les dispositions soient prises pour y remédier. C’est une démarche volontaire, mais une bonne façon de se prémunir. Troisième difficulté : la mise en chauffe avant la pose du carrelage. Cette étape, prévue par le DTU du chauffagiste, est souvent négligée. Il y a toujours une bonne ou mauvaise raison pour ne pas la réaliser : absence de contrat d’énergie, chaudière non installée, problème de planning… Pourtant il existe des solutions techniques simples à mettre en place pour la réaliser. Les chauffagistes ont forcément un petit chauffe-eau électrique qu’ils peuvent provisoirement brancher sur le réseau pour la mise en chauffe. Ce qui leur permettrait de respecter le DTU. »

sont envisageables : la pose collée, suivant le CPT n° 3267-V3, sur le béton d’enrobage avec un mor-tier-colle C2 ou C2S1/S2 certifié CSTB ; la pose scellée, suivant le NF DTU 52.1, avec un mortier de scellement adhérent ou désolida-risé sur feuille de polyéthylène. Pour les planchers de type C, le système est composé du support, d’un ravoirage éventuel, d’un isolant, des tubes à eau chaude, du treillis soudé, de la couche d’enrobage, d’une double cou-che de désolidarisation, d’une chape complémentaire (ou mor-tier de scellement) et du revête-ment de sol.

VérIfIer lA PlAnIMétrIe Que les planchers soient de type A ou C, les mêmes principes de mise en œuvre sont à respecter. Tout d’abord, il est impératif de véri-fier que les canalisations (autres que celle du plancher chauffant) ou les fourreaux et tous les autres

UN MÉMo CHANTIeR® PoUR eN sAVoIR PLUs

L’Agence qualité construction a édité en 2006 un mémo chantier® « Carrelage sur plancher chauffant », qui traite de l’ensemble de la problématique en locaux à faibles sollicitations (p2,p3, sans siphon de sol). Au sommaire : points sensibles de la conception, pose de l’isolant, vérification avant enrobage, conditions à remplir avant la pose du carrelage... Ce mémo est disponible auprès des FFB départementales.

câblages sont bien incorporés dans un ravoirage. Cet ouvrage en matériau granulaire ou en mortier constituera, s’il y a lieu, le support de l’isolant du plancher chauffant. Qu’il y ait un ravoirage ou pas, il est primordial de véri-fier, avant que l’isolant ne soit mis en œuvre, la planéité du support (7 mm sous la règle de 2 m, ou 2 mm sous la règle de 0,20 m). Car, souvent, le sinistre survient en raison d’un défaut de plani-métrie du support de l’isolant, ou d’une information absente ou insuffisante sur la qualité de l’iso-lant. Problème que le carreleur, a priori, ne peut voir si l’isolant est déjà en place. C’est pourquoi il faut prendre l’habitude de récep-tionner le support avant la mise en place de l’isolant et se faire remet-tre les documents techniques de l’ensemble des matériaux com-posant ce sandwich. S’il s’avère que le support n’est pas compa-tible avec la pose de la sous-cou-che isolante, le carreleur doit refu-ser le support et en informer, par courrier recommandé, le maître d’ouvrage et le chauffagiste afin que toutes les dispositions soient prises pour que l’ouvrage soit prêt à recevoir ladite couche. Impor-tant également : la mise en chauffe (si nécessaire) du plancher avant la pose du carrelage. J

Pour en sAVoIr Plus

• uNeCB-FFB (union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr• www.qualiteconstruction.com

2 3© coMap © coMap© acoMe/a. rinuccini/p. katz

1 hauTeuR De RéseRvaTIoN suffisante, 2 planimétrie parfaite des supports de l’isolant 3 et mise en chauffe avant la pose du carrelage : autant de principes à respecter lors de la mise en œuvre d’un plancher chauffant.

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48 B â t I M é t I e r s juIn 200948 B â t I M é t I e r s juIn 2009

rénoVation de Prestige du bon usage du plâtre décoratifMal connu et peu utilisé, le plâtre décoratif est pourtant un excellent moyen de réaliser des finitions créatives en profitant des atouts du plâtre. Exemple avec le chantier de la citadelle Vauban à Belle-Île-en-Mer.

B elle-Île-en-Mer, à 15 kilo-mètres au large des côtes

du Morbihan. Chaque année, la plus célèbre des îles du Ponant attire plusieurs dizaines de mil-liers de touristes. Connue pour la beauté de son paysage insulaire, l’île recèle aussi un patrimoine historique exceptionnel. Sur 10 hectares, une gigantesque for-teresse en forme d’étoile témoi-gne encore de son passé défensif : la citadelle Vauban. C’est là que

Sébastien Mérigot, plâtrier, tra-vaille depuis déjà deux ans sur un chantier aussi exceptionnel que le site : la transformation des anciennes casernes de la citadelle en hôtel de luxe. Un défi que l’en-trepreneur n’a pas hésité à relever, quitte à changer de vie et à s’ins-taller avec sa famille sur Belle-Île. Ce chantier est un challenge à plus d’un titre. En premier lieu, l’ampleur des travaux : le bâti-ment s’étire sur 140 m de long

1 la TRaNsfoRMaTIoN De la CITaDelle vaubaN, en raison de son ampleur et de sa situation, est un véritable challenge. 2 fINITIoN plafoND plâTRe (enduit plâtre coloré « blanc craie » et « sable ») à l’éponge en réalisant des rayures droites.

3 applICaTIoN Du plâTRe (tons « mangue » et « sable ») par projection mécanique avec une épaisseur de 13 mm.

4 DRessage à la Règle. Ce mur a ensuite bénéficié d’une finition grattée.

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et doit abriter soixante chambres sur trois étages. Ensuite, l’humi-dité : en raison de l’exposition en front de mer et de la nature du bâtiment, le taux d’humi-dité avoisine les 80 %. Pour faire face à cette contrainte, Sébastien Mérigot opte pour la terre cuite. « Les briques en terre cuite res-pirent. Elles absorbent et résor-bent l’humidité dans la pièce. Et puis, c’est un matériau qui a fait ses preuves. »

IsolAtIon ACoustIqueAutre contrainte de taille : l’isola-tion acoustique. Pour obtenir un indice d’affaiblissement acoustique R de 70, nécessaire pour ce projet, l’entrepreneur opte pour des cloi-sons thermo-acoustiques désolida-risées de 18 cm d’épaisseur. Elles sont composées d’une brique de 50 mm, d’une laine de roche et d’une brique de 35 mm. Les bri-ques sont recouvertes sur leur face extérieure d’un enduit plâtre.

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49 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

FinitionS/AménAGEmEnt

Pour en sAVoIr Plus

umpi-FFB (union des métiers du plâtre et de l’isolation),tél. : 01 40 69 52 14,www.umpi.ffbatiment.fr

« La performance acoustique est équivalente à celle qui pourrait être obtenue avec des plaques de plâtre, grâce à une épaisseur supérieure », précise l’entrepreneur.

solutIon lA Plus durABleRestait à trouver une finition décorative à la fois pertinente, face aux contraintes du chantier et en accord avec l’esprit du lieu. Sébas-tien Mérigot propose alors au propriétaire des finitions en plâ-tre décoratif. Une solution avan-tageuse à tout point de vue. « Le maître d’ouvrage avait déjà ouvert son hôtel depuis deux ans. Le pre-mier argument était donc le gain de temps. » Le plâtre décoratif est un enduit. Il permet de réaliser les finitions directement sur les bri-ques, après gâchage mécanique. La mise en œuvre est la même

que pour du plâtre traditionnel : l’enduit de plâtre est projeté à la machine. Autre atout : sa perméa-bilité. Comme les briques, le plâtre possède des qualités d’absorption de l’humidité. Là où un revête-ment en peinture ou en papier ris-quait de s’altérer rapidement, le plâtre s’est imposé comme la solu-tion la plus durable. Pour Sébastien Mérigot, l’utili-sation du plâtre décoratif repré-sente une formidable occasion de mettre en valeur ses talents de plâtrier. En jouant sur la cou-leur (paille, mangue, rouge Pom-péi, blanc craie, terre cuite) et sur les différentes techniques d’ap-plication, l’entrepreneur a laissé parler sa créativité pour obtenir une palette d’effets originaux et artistiques. « Je voulais donner au client l’envie de revenir et de

voir des chambres différentes. » À l’éponge, coupé, gratté, lissé… le plâtre décoratif et sa multi-tude de finitions possibles a de quoi redorer le blason du plâtre. « Pour le lissé, c’est le même tra-vail qu’avec le plâtre blanc, en un peu plus long. On éponge pour faire ressortir la crème du plâtre. Ensuite, on lisse deux fois pour obtenir une finition parfaite. À l’éponge, on travaille avec une taloche éponge de haut en bas. Il faut faire attention à ne pas met-tre trop d’eau pour ne pas créer une laitance de plâtre qui appa-raîtrait au séchage. Pour le coupé et le gratté, on utilise du plâtre avec ajout de sable. Le gratté s’effec-tue avec des taloches à pointes ; le coupé avec un couteau. Appliqué à plat sur le support, le couteau per-met de faire apparaître les rayu-

res des grains de sable. » Le plâtre avec du sable a surtout été privilé-gié dans les circulations, pour sa solidité et sa résistance aux chocs (chariots d’entretien, bagages des clients). « Pour des finitions en plâtre de couleur, il faut être un peu plus méticuleux, prévient tout de même Sébastien Mérigot. Des travaux préparatoires sont néces-saires, notamment le traitement du support avec un régulateur de fond et la protection des éléments apparents (boiseries, pierres) avec du scotch pour éviter les éclabous-sures. » J

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50 B â t I M é t I e r s juIn 200950 B â t I M é t I e r s juIn 2009

décollement de revêtements de sols souples collésle ConstAtLes revêtements de sols souples sont fréquemment soumis à des phénomènes de cloquage ou de décollement. Une trop forte humidité du support en est généralement la cause.

le dIAGnostIC des désordres➜ un revêtement complexe, qui associe différents

éléments :• �le�support (le revêtement peut être mis en œuvre directement sur

une chape de mortier à base de ciment ou sur un béton surfacé) ;• les�produits�de�préparation�de�la�surface (le support doit être

traité à l’aide d’un primaire et d’un enduit de lissage de quelques millimètres d’épaisseur) ;

•��les�adhésifs (souvent à base de résine acrylique en émulsion dans l’eau) ;

•��et�le�revêtement�en�lui-même�(à base de plastique, de caoutchouc ou de linoléum).

➜ un revêtement étanche à l’eau et à la vapeur d’eau qui :•��empêche�l’évaporation�de�l’eau présente en excès dans le

support par le dessus du plancher ;•�peut�retarder�la�prise�de�colle qui reste poisseuse ;•��engendre�le�soulèvement�du�revêtement dû à l’augmentation

de la tension de vapeur causée par un écart important de température. Le phénomène affecte encore davantage les revêtements en lés qui bloquent totalement l’humidité, au contraire des revêtements en dalles.

➜ des remontées d’eau par capillarité qui entraînent la rupture de cohésion de l’enduit de lissage.

les PoInts sensIBles➜ la présence d’eau, ayant pour origine :

•��la�fabrication�du�béton�:�l’évaporation de l’eau libre qui ne sert pas à la prise du béton (et qui ne concerne que les premiers centimètres superficiels) n’est en effet rapide qu’en surface. Au-delà de 3 cm, il peut prendre des mois voire des années si les conditions sont défavorables (mise hors d’eau retardée, locaux non ventilés et non chauffés…) ;

•��la�présence�d’une�barrière�étanche/d’un�bac�acier�en�sous-face�: celle-ci empêche l’évaporation par le dessous (ex : les dallages sur terre plein, les planchers intermédiaires collaborants…). Le revêtement empêche le séchage ;

•��les�arrivées�d’eau�extérieures�: pour les planchers sur vide sanitaire ou cave, peu ventilés et exposés aux remontées d’humidité du sol.

NB : La pose collée d’un revêtement de sol souple sur dallage est interdite.

➜ la préparation du support doit comporter :•��l’élimination�de�toute�trace�de�plâtre�de�la�surface�pour éviter

une réaction chimique avec certains ciments de ragréage et l’eau en excès dans le support, la formation d’ettringite pouvant altérer la cohésion de l’enduit ;

•��l’application�d’un�primaire�d’accrochage�pour les supports trop poreux ou fissurés. Il assure également l’indépendance chimique sur des supports comportant des traces de bitume, d’asphalte… ;

•��le�rebouchage�des�microfissures�de retrait du béton qui constituent des passages privilégiés pour l’humidité interne du béton.

ConseIl de l’eXPertPour éviter la formation de cloques ou les décollements, l’entreprise devra impérativement vérifier que le support est propres en surface, sec même en profondeur et qu’aucune humidité ne pourra remonter dans celui-ci. Les délais de chantier doivent être compatibles avec le séchage en profondeur du support béton. Le NF DTU 53.2 fixe à 4,5 % la siccité au-delà de laquelle la pose du revêtement souple est interdite (mesure à la bombe à carbure) et à 85 % le taux maximal d’humidité relative d’équilibre (mesure à la sonde hygrométrique). L’expérience montre que, dans les conditions habituelles de chantier, cette valeur est difficile à obtenir, voire quasi-impossible dans les cas suivants :•��les�dallages�ou�les�planchers�collaborants�pour lesquels l’humidité

ne peut pas s’échapper par la face inférieure (voir mode constructif inscrit dans le NF DTU 53.2) ;

•�les�planchers�sur�vide�sanitaire du fait des remontées d’humidité.La pose doit donc être systématiquement précédée d’une mesure de la teneur en eau du support réalisée avec une bombe à carbure et/ou une sonde hygrométrique.

Pour en savoir plus : UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation Excellence SMA. Les 61 fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ; elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

F i c H E � p A t H o l o G i E

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51 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

FinitionS/AménAGEmEnt

l orsque l’on sait le rôle majeur que joue la toiture en matière

de déperdition calorifique, on ne s’étonne pas que l’isolation ther-mique des combles requière une mise en œuvre experte. La régle-mentation définit des valeurs a minima dans ce domaine. En bâti-ment existant, la résistance ther-mique (R) doit être au moins de 4,5 m².K/W pour les combles per-dus et de 4 pour les combles amé-nagés (minimums applicables depuis le 1er novembre 2007). L’isolation des planchers de com-bles perdus se fait à travers deux principales techniques : celle de la laine (de verre ou de roche)

isolation thermiQue des combles quelles techniques ? La toiture d’une maison intervient à hauteur de 30 % dans sa performance thermique globale. Pour une bonne isolation par l’intérieur, deux principales techniques : procédé déroulé ou par soufflage. Quant aux produits, l’important est de choisir ceux dont les performances dans le temps sont connues avec confiance(1).

déroulée et celle de la laine souf-flée. Dans le premier cas, il s’agit de passer par l’intérieur du bâti-ment pour pouvoir dérouler ensuite le produit. Cette techni-que présente un inconvénient lorsque l’isolant est mis en œuvre en site occupé. Se posant en cou-ches croisées, elle est plutôt uti-lisée en combles aménagés : la laine déroulée peut en effet être aisément mise en œuvre sur des panneaux sous rampants. Il existe

Pour en sAVoIr Plus

• umpi-FFB (union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14,www.umpi.ffbatiment.fr

plus d’une vingtaine d’Avis tech-niques sur les procédés d’isola-tion thermique de combles. Leur mise en œuvre doit être réali-sée conformément aux prescrip-tions du CPT (e-cahier du CSTB n°3560) « Conditions générales de mise en œuvre des procédés d’isolation de combles en laine minérale faisant l’objet d’un Avis technique ou d’un Constat de tra-ditionnalité ».

lA teCHnIque du soufflAGeDe son côté, la technique de la laine soufflée présente des avan-tages de mise en œuvre non négligeables. Appliquée aux combles non aménagés, elle per-met aux entreprises d’intervenir éventuellement par l’extérieur, ce qui est plus facile pour l’ap-provisionnement en matériaux. « Dans les systèmes de combles perdus, nous utilisons la techni-que de l’isolation par soufflage, explique Bruno Sauvage (entre-prise Energisole). Nous faisons du remplissage en épaisseur de cet isolant afin de garantir une bonne performance thermique. Il faut accorder une attention particulière au choix de l’iso-lant, qui est dans 99 % des cas non hydrophile. L’isolant ne doit pas absorber l’humidité, sinon il prend du poids alors que les calculs mécaniques de base n’ont pas prévu de variation de charge après coup. De plus, quel-ques précautions à proximité du bas de toiture (sablières) ou des entrées d’air, doivent garantir la stabilité au vent, surtout pour les

isolants de faible densité comme les laines de verre. Ce qui va donc compter, c’est la durabilité de la performance. Elle dépend à la fois du choix du produit et de celui de l’entreprise, qui doit bien maîtriser la technique de mise en œuvre de l’isolant. Sou-vent, les particuliers croient que les isolants qui avaient été mis en place il y a plusieurs années sous leurs combles se sont tassés. Bien posés, sans poche d’air, ils ne se tassent pas et peuvent conser-ver la même performance ther-mique pendant des décennies. Avec une pose soignée, il peut y avoir jusqu’à 50 % d’écono-mie d’énergie. » Laine déroulée ou laine soufflée, quel que soit le procédé, il est essentiel qu’il per-mette une continuité thermique, élément clé de la performance de l’installation. Leur mise en œuvre devra donc s’attacher à éviter les ponts thermiques.Il est conseillé d’utiliser des pro-duits connus, dont les coefficients de résistance thermique sont supérieurs au minimum requis. Des performances supérieures sont d’ailleurs déjà demandées pour prétendre au crédit d’impôt, prêt à taux zéro ou autres avanta-ges incitatifs. J

(1) Les résistances thermiques prises en réfé-rence sont principalement celles déclarées dans le cadre du marquage CE ou certifiées (ACERMI ou équivalent).

1 aloRs que la laINe soufflée est parfaitement adaptée aux combles perdus, 2 la laine déroulée est plutôt utilisée en combles aménagés.

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52 B â t I M é t I e r s juIn 2009

doSSiEr�réAliSé�En�pArtEnAriAt�AVEc

100 millions de tonnes de Co2

PourrAIent être éConoMIsées CHAque Année en frAnCe GrâCe à une AMélIorAtIon énerGétIque de tous les BâtIMents.

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53 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

Dans le sillage du Grenelle de

l’environnement, la demande en construction

durable ne cesse de se développer et devrait

s’accélérer encore avec l’essor des éco-

quartiers soutenus par les pouvoirs publics.

Comment construire durable ?

Depuis le choix des matériaux, produits

et sources d’énergie jusqu’à la qualité de l’air

intérieur, en passant par le traitement des

déchets de chantier, voici quelques clés

pour permettre aux entreprises du bâtiment

de relever avec succès le défi de cette nouvelle

façon de construire.

construction durable

Comment répondreà la demande en

doSSiEr�réAliSé�En�pArtEnAriAt�AVEc

selon la méthode de l’empreinte écologique, chaque Français a besoin

de 5 hectares de surface écologique pour maintenir sa consommation actuelle d’énergie et de matières premières, tandis que notre planète ne nous en offre que 2 hectares par habitant. Notre consommation – ainsi que celle des autres pays développés ou émergents – doit donc être réduite de façon drastique, sous peine de voir les ressources de la Terre s’épuiser rapidement. Le secteur du bâtiment, qui représente en Europe 40 % des ressources naturelles consommées, 40 % des gaz à effet de serre émis et 40 % des déchets produits, a un grand rôle à jouer dans cette réduction. Seule la construction durable, encore appelée éco-construction – qui consiste à choisir les solutions constructives les plus respectueuses pour les ressources naturelles et le climat, tout en favorisant

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54 B â t I M é t I e r s juIn 2009

le confort et la santé – peut permettre de réduire l’empreinte écologique du bâtiment. La construction durable est aujourd’hui au centre de la réflexion des acteurs de la filière (entreprises, mais aussi maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage, bureaux d’études, industriels, fabricants, etc.) et des pouvoirs publics, qui manifestent une véritable volonté politique de la promouvoir avec les éco-quartiers. Plusieurs projets de ce type, qui réunissent des critères de développement économique, environnemental et social, et de qualité urbaine et architecturale, ont déjà vu le

éVAluer les IMPACts des MAtérIAuX et ProduItsLa construction durable est une démarche globale : ce n’est pas la performance de chaque matériau ou équipement pris séparément qui compte, mais la performance environnementale à l’échelle de l’ouvrage. Pour construire durable, il faut tout d’abord adopter une démarche multicritères dans le choix des matériaux et produits de construction. Comme pour une construction classique, les matériaux doivent être performants sur le plan fonctionnel, en termes de résistance mécanique et d’étanchéité, et doivent également permettre de respecter les différentes réglementations thermique, acoustique ou encore incendie. Il faut ensuite se poser la question de leur impact environnemental : les premières réponses se trouvent aujourd’hui dans les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), consultables sur la base de données Inies(2). Ces fiches sont réalisées soit par le fabricant, soit par un organisme indépendant, et découlent de l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit, une méthode reconnue par tous (norme française NF P01 010). Les FDES comportent une quinzaine d’indicateurs qui permettent de se faire une idée précise des impacts environnementaux des produits : la consommation d’énergie nécessaire à leur production, transport et mise en œuvre (« énergie grise »), les ressources (renouvelables ou non utilisées), les gaz à effet de serre émis lors de leur production et leur effet sur le changement climatique, les déchets qu’ils génèrent et leur recyclabilité… Quant au volet sanitaire des FDES, il fournit des informations sur le confort relatif au matériau ou produit (inertie thermique liée à sa densité, performance acoustique liée à

Pour construire durable, il faut tout d’abord adopter une démarche multicritères dans le choix des matériaux et produits de construction.

jour en Europe (quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau en Allemagne, quartier BedZED à Londres), plusieurs sont en préparation en France et le MEEDDAT(1) a lancé début 2009 un concours « Éco-Quartiers » qui a reçu 160 dossiers de candidatures. En gagnant ainsi les zones urbaines, les éco-quartiers représentent, pour les entreprises qui maîtriseront cette approche, un important réservoir d’activité à venir. Cet enjeu économique se trouve également renforcé par la demande croissante en éco-construction de la part des particuliers.

est l’oBjeCtIf « BAsse ConsoM-MAtIon » (BâtIMent BBC) que s’est fIXé le MInIstère Pour tous les BâtIMents PuBlICs et le seCteur tertIAIre d’ICI 2010, et Pour tous les loGeMents d’ICI 2012.(source : ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.)

50 kwh/m2.an

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55 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

sa capacité d’absorption…), et sur la santé : émissions de polluants, émissions de COV et formaldéhydes, propension à la croissance fongique ou microbienne, émissions dans l’eau des produits pouvant présenter un danger pour les nappes phréatiques… Les FDES disponibles mi-2009 sont au nombre d’environ 300. Certaines étant génériques, ce sont près de 3 000 produits qui ont été évalués. Mais la base de données s’enrichit rapidement, suite à une convention d’engagement volontaire, signée entre le MEEDDAT et l’AIMCC(3) pour les développer en quantité et les améliorer en qualité. La qualité environnementale et sanitaire des produits peut aussi être évaluée au moyen des écolabels (écolabel européen, NF Environnement), qui concernent une cinquantaine de catégories de produits conformes à un cahier des charges relevant des indicateurs de l’ACV. Les labels spécifiques à la filière bois – FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Pan European Forest Certification) – permettent d’identifier les bois et produits à base de bois issus de forêts gérées durablement, c’est-à-dire en respectant les populations, l’environnement et les ressources naturelles.

BIen ConCeVoIr le BâtIMentDe même que la phase d’exécution est essentielle, celle de la conception est, en amont, l’étape à ne pas négliger et au cours de laquelle seront passés en revue les points clés pour la réussite d’un projet de construction durable. Profiter des apports solaires d’hiver par une bonne orientation des baies et les protéger contre ceux de l’été pour éviter la surchauffe du bâtiment, isoler correctement les parois opaques et vitrées, supprimer les ponts thermiques, utiliser l’inertie des matériaux, bien ventiler et choisir des équipements performants. Autant d’éléments qui font partie de la réflexion amont d’une construction durable.

AssoCIer les énerGIes « ClAssIques » et renouVelABles Si les impacts environnementaux liés à la construction du bâtiment sont importants, ceux liés à son exploitation (fonctionnement, entretien, maintenance, etc.), notamment du

doSSiEr�conStruction�durAblE

« des données et des outIls Au serVICe d’une réfleXIon GloBAle » jACques CHeVAlIer, CstB GrenoBle

« Pour construire durable, il faut aujourd’hui quantifier la performance environnementale du bâtiment, en s’appuyant sur des données fiables et des outils efficaces. Il existe aujourd’hui des logiciels utilisant les données des FDES qui permettent de calculer la performance environnementale à l’échelle du bâtiment, à partir d’un métré de l’ouvrage(4). Il s’agit d’un pas important pour les professionnels de la construction, qui peuvent aujourd’hui comparer l’impact des différents scénarios constructifs, d’autant plus que ces outils vont bientôt intégrer les consommations d’énergie liées au fonctionnement du bâtiment (chauffage, eau chaude sanitaire, rafraîchissement, auxiliaires, éclairage, ventilation). Attention à ne pas se limiter à une comparaison matériau par matériau ou produit par produit qui peut être trompeuse, mais à raisonner sur l’ensemble des impacts de l’ouvrage pendant toute sa durée de vie. Il faut aussi savoir trancher au cas par cas, car on ne peut pas être performant partout, en privilégiant par exemple l’aspect sanitaire pour des occupants fragiles, ou le confort pour une maison individuelle. »

fait de sa consommation d’énergie pendant toute sa durée de vie, le sont plus encore. En ce qui concerne le chauffage, une des solutions semble résider dans la combinaison des énergies classiques avec les énergies renouvelables dans une approche globale. La bonne méthode consiste ainsi à s’interroger sur les énergies disponibles à proximité du bâtiment (chauffage urbain, gaz, électricité, etc.) et à les compléter ensuite autant que possible avec des énergies renouvelables (solaire, bois, etc.), tout en tenant compte des caractéristiques du site : pompe à chaleur, géothermique sur nappe lorsque l’eau disponible est à faible profondeur, forage vertical si le terrain vient à manquer, intégration de solaire en toiture… Pour la production d’eau chaude sanitaire, une des solutions à privilégier peut être celle des panneaux solaires thermiques, installés si possible en toiture pour une meilleure intégration paysagère, et associés à une énergie renouvelable ou non. Selon les cas, on estime que les panneaux solaires produisent de 40 à 60 % de l’eau chaude sanitaire du logement, ce qui permet de réduire d’autant la consommation d’énergie. L’eau chaude peut aussi être utilisée pour les chauffages à eau chaude intégrés dans le plancher, qui ont l’avantage d’être très confortables grâce à la basse température (30 à 35 °C), et de pouvoir être couplés de façon réversible avec toutes les énergies.La construction durable doit aussi intégrer, dans la mesure du possible, la production décentralisée d’électricité au moyen de panneaux solaires photovoltaïques, qui, pour bénéficier de tarifs de rachat intéressants, doivent être intégrés en toiture.

réduIre les ConsoMMAtIons d’eAu du BâtIMentConstruire durable, cela signifie aussi mettre en œuvre une réduction de la consommation d’eau, une ressource qui tend à se raréfier et à devenir de plus en plus chère, en raison de coûts de distribution, de collecte et de traitement en hausse. Aujourd’hui, les solutions sont connues : limiteurs de débit des robinets, chasses d’eau double capacité, douchettes à jet réglables sont autant de solutions pour économiser l’eau. Depuis 2008, il est également possible de récupérer

de l’eau Chaude sanitaire du logementPeut être ProduIte PAr les PAnneAuX solAIres.

40 60 %à

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56 B â t I M é t I e r s juIn 2009

détection de présence et gradation automatique selon la lumère du jour. On peut réduire ainsi les consommations de 70 % », note Dominique Ouvrad, du Syndicat de l’éclairage.

GArAntIr Confort et quAlIté de l’AIrCependant, la mise en œuvre d’énergies renouvelables et d’automatismes dans la maison n’a de sens que s’ils sont au service du confort : une notion qui se traduit par des exigences de température de l’air et des parois, de variations spatiales de ces températures ou encore d’hygrométrie de l’air intérieur. Ce confort est le résultat d’une conjonction de facteurs, comme l’inertie thermique, qui permet de gommer les pics de températures trop froides en hiver et trop chaudes en été, associée à une conception bioclimatique du bâtiment (orientation de ses ouvertures en fonction de l’exposition solaire et des vents dominants). Le confort passe aussi par une enveloppe de qualité, dont l’isolation et l’étanchéité à l’air sont obtenues par des matériaux bien mis en œuvre et des produits adaptés comme les menuiseries haute performance, qui suppriment l’effet « parois

l’eau de pluie pour certains bâtiments et dans certaines conditions d’utilisations comme les toilettes, le nettoyage ou l’arrosage. Pour favoriser la protection de la ressource, les filières d’assainissement non collectif sont désormais éligibles au titre de la mesure gouvernementale de l’éco-prêt à taux zéro, sous réserve qu’elles ne consomment pas d’énergie.

BIen utIlIser le BâtIMentPar ailleurs, des solutions de domotique existent pour rationaliser la consommation de l’ensemble des équipements électroniques, informatiques ou encore de télécommunication utilisés dans les habitations : « Il est aujourd’hui possible de programmer le chauffage, l’éclairage ou les volets roulants, de façon à utiliser l’énergie

à bon escient, explique Vincent Huin, chargé de mission chez Domergie. Mettre le chauffage en veille quand on part, programmer les volets roulants en cas d’ensoleillement pour limiter les besoins en climatisation sont des moyens simples de réduire sa consommation. » En plus de pouvoir indiquer les consommations poste par poste du logement, pour mieux les maîtriser, les solutions domotiques sont efficaces si elles sont associées à une enveloppe performante et à des équipements à haut rendement pour l’éclairage, la ventilation ou l’électrodomestique(5). « Pour l’éclairage, l’État s’engage et donne l’exemple : la circulaire parue au J.O. du 12 février sur le développement durable dans les marchés de l’État prescrit des lampes efficaces et des luminaires pilotés automatiquement par un système associant

Les entreprises ont un rôle de premier plan à jouer pour mettre en œuvre les solutions qui permettent de construire durable : un management environnemental qui limite les impacts de leur activité en termes de consommation d’énergies, d’eau et de matières premières.

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57 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

doSSiEr�conStruction�durAblE

« les énerGIes renouVelABles sont deVenues InContournABles » PHIlIPPe lAnsArd, sAs lAnsArd enerGIe, à AnneCy (HAute-sAVoIe)

« Les énergies renouvelables correspondent aujourd’hui à une vraie demande. Nous n’avons plus à convaincre les clients de leur intérêt pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et le

rafraîchissement. Notre défi consiste davantage à déterminer la meilleure solution sur le plan technique et économique. Le retour sur investissement reste en effet difficile à chiffrer, parce qu’il ne dépend pas seulement des équipements installés, mais aussi de la qualité de l’enveloppe, de l’utilisation et des fluctuations du coût des énergies classiques. Cependant, au moins pour la construction neuve, le recours aux énergies renouvelables devient incontournable, en raison d’un étalement de l’investissement sur trente ans, tandis que la rénovation est facilitée par les dispositifs étatiques de financement comme l’éco-PTZ. »

« BâtIr AVeC l’enVIronneMent est une étAPe Vers l’offre GloBAle » AleXAndre AnGer, entrePrIse AnGer, à AVreMesnIl (seIne-MArItIMe)

« L’adhésion à la charte Bâtir avec l’environnement est un moyen pour notre entreprise de charpente, menuiserie et isolation de formaliser notre pratique de la construction durable à travers ses six engagements – notamment construire et rénover en recherchant la performance énergétique, réduire les impacts du bâtiment sur l’environnement, se former à la construction durable, informer sur les solutions de financement – et de le faire savoir à nos

clients. Elle nous permet aussi d’adhérer à un réseau d’entreprises de tous les corps d’état, elles aussi adhérentes, qui se met en place actuellement, au sein de la FFB de Normandie. L’idée de ce « club » d’entreprises est d’apprendre à répondre ensemble à la demande du particulier en construction durable, de manière organisée, en proposant à nos clients des offres coordonnées de bouquets de travaux. »

froides ». Il faut alors équiper le logement d’une ventilation suffisante pour assurer un bon renouvellement d’air et se prémunir contre les excès d’humidité.L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) est également un levier efficace pour assurer la bonne qualité de l’air intérieur, qui est un autre impératif de la construction durable. Pour atteindre cet objectif, il faut aussi prendre en compte les émissions de polluants – en premier lieu les COV et les formaldéhydes, voire les phtalates – contenus dans les produits de construction, en se reportant aux rubriques concernées des fiches de déclaration environnementale et sanitaire. Grâce à ces fiches, il est aujourd’hui possible de réaliser un bilan comparatif des impacts sanitaires de chaque ouvrage

du bâtiment, en analysant les éléments qui composent un mur ou un revêtement de sol par exemple.

une GestIon resPonsABle du CHAntIer et des déCHetsLes entreprises ont donc un rôle de premier plan à jouer pour mettre en œuvre les solutions qui permettent de construire durable, une responsabilité qui s’étend jusqu’à la gestion du chantier. Il leur appartient en effet de mettre en place un management environnemental qui limite les impacts de leur activité en termes de consommation d’énergies, d’eau et de matières premières. Dans ce registre, elles doivent notamment organiser le tri de leurs déchets sur le chantier, ainsi que leur recyclage, en sélectionnant les filières situées à proximité et au meilleur coût. La Fédération française du bâtiment a par ailleurs mis en ligne un site Internet dédié (www.dechets-chantier.ffbatiment.fr) qui permet à l’entreprise de s’organiser comme tel. Le meilleur déchet étant par définition celui qui n’est pas produit, il peut être intéressant d’associer les fournisseurs dans une démarche préventive, en favorisant la préfabrication plutôt que la fabrication sur place, en optimisant la production d’emballage et en faisant appel à la livraison en vrac et aux palettes réutilisables. Il s’agit ici encore d’une démarche globale qui peut privilégier, au moment du choix des

produits, ceux qui présenteront la meilleure recyclabilité quand arrivera la fin de vie du bâtiment. Toujours en amont du chantier, la méthode du calepinage, qui consiste à calculer au plus juste le nombre de produits nécessaires à la réalisation d’un ouvrage – carreaux de carrelages, plaques de plâtre, blocs béton, faux plafonds… – se révèle une piste très intéressante. Le traitement des déchets doit devenir pour les entreprises une prestation à part entière, au même titre que n’importe quelle prestation. Depuis début 2009, les entreprises disposent avec la démarche Bâtir avec l’environnement lancée par la FFB (voir encadré), d’un outil complet et efficace pour les accompagner sur les chemins de l’éco-construction. J

(1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.(2) Information sur les impacts environnementaux et sani-taires, www.inies.fr(3) Association des industries fabricant des matériaux et composants de construction.(4) Team Building développé par Price Water Housecoo-per, et Elodie développé par le CSTB. (5) www.a-chacun-sa-domotique.com2 heCtares

de surfaCe éCologique

C’est Ce que lA PlAnète Peut offrIr PAr HABItAnt, Alors qu’un frAnçAIs en ConsoMMe 5 HA.

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58 B â t I M é t I e r s juIn 200958 B â t I M é t I e r s juIn 2009

i n n o V A t i o n

La maquette numérique, ou BIM, est une modélisation en 3D d’un bâtiment, contenant toutes les informations techniques utiles pour sa conception, sa construction et plus tard, son exploitation. Facilitant les échanges entre corps d’état, elle fera évoluer demain les pratiques de tous les acteurs de la filière.

e n mai 2007, pour la construc-tion d’une usine de fabrica-

tion de tuiles, Sébastien Pheulpin a travaillé sur une maquette vir-tuelle en trois dimensions (3D), réalisée par le groupe Archimen. Une grande première pour l’en-trepreneur qui a réalisé la char-pente métallique de cet ensem-ble industriel de 32 000 m². La maquette numérique du bâti-ment (en anglais Building Infor-mation Modeling - BIM), produite par l’architecte, rassemble toutes les informations techniques sur le bâtiment à construire. À partir de ces éléments, on peut modéliser une coupe, effectuer le calcul de la surface habitable, celui de l’impact environnemental ou encore une estimation du coût du bâtiment. Le BIM est surtout un remarqua-ble outil d’échanges de données entre tous les corps d’état pré-sents sur un chantier. Le partage des informations se fait au moyen d’une plate-forme Internet acces-sible à tous les acteurs du projet.

un trAVAIl CollABorAtIf effICACe et rAPIdeChargé d’affaires dans l’entreprise Brisard Dampierre, Sébastien Pheulpin n’y a vu que des avan-tages. « Le maître d’ouvrage était très pressé, la charpente devait être livrée en quatre mois. Quand on a commencé la coque du bâti-ment, on s’est basé sur la pré-étude. Grâce à la maquette numé-rique, on a tout de suite vu quels étaient les besoins et les écueils du chantier. D’habitude, les change-ments en cours de travaux sont un

maQuette numériQue un outil de progrès pour toute la filière Bâtiment

vrai casse-tête. Là, on a pu faire les ajustements immédiatement pour coller à la réalité du chantier. » Les modèles étaient modifiés en temps réel par l’architecte et consultables par tous sur la plate-forme Inter-net du groupe Archimen. La flui-dité des informations permet à l’évidence de gagner du temps. « Comme la maquette numéri-que suppose un travail collabora-tif, il y a moins d’erreurs. Et les clients sont sensibles au fait que leur budget soit utilisé de la façon la plus efficace possible. Au niveau du coût, tout le monde y gagne. » Un argument commercial qui n’a pas échappé à Sébastien Pheulpin. La maquette numérique offre la possibilité de lire des images en 3D, de faire tourner l’ouvrage sur lui-même et d’entrer virtuel-

lement au cœur de la structure. Une visualisation très utile. « Cer-taines zones critiques, comme les cheminements de tubes, de câbles, de réseaux, ne sont pas toujours très lisibles sur un plan en 2D. Si le projet est traité en 3D, on voit très bien comment les réseaux s’agencent et vont interférer avec la structure du bâtiment. »

ProMouVoIr le ConCePtLes chantiers réalisés sur ce type d’outils sont encore marginaux. Leur démocratisation suppose l’implication de l’ensemble des acteurs de la construction. C’est pourquoi les organisations pro-fessionnelles se sont regroupées pour promouvoir le concept de maquette numérique, dans le cadre du projet eXpert, dédié au

développement des technologies de l’information et de la com-munication dans la filière Bâti-ment. Depuis, chaque corps de métier associé au projet a consti-tué un groupe de travail chargé de recueillir les attentes et les recom-mandations du terrain. Pour le groupe des entreprises, c’est la FFB qui a rédigé un Livre blanc après enquête auprès d’entre-prises d’Île-de-France. Parallèle-ment, des projets pilotes ont été lancés, comme la construction d’un internat au lycée de Chevi-gny-Saint-Sauveur, à l’initiative du conseil régional de Bourgo-gne. Le passage progressif au BIM semble incontournable. JPour en sAVoIr Plus

www.projet-expert.fr

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i n n o V A t i o n

59 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

S é c u r i t é

C oncilier accessibilité et régle-mentation en matière de

sécurité incendie n’est pas chose aisée. Dans ce domaine, c’est la loi qui fixe le cadre, notamment la loi 2005-102 du 14 février 2005 rela-tive à l’accessibilité des personnes en situation de handicap. Cette loi bouleverse quelques-unes des habitudes en matière d’évacua-tion des personnes handicapées. Il n’est, en effet, plus possible d’ac-cepter l’idée que l’accès aux per-sonnes en situation de handicap soit limité par des quotas de pré-sence dans un bâtiment. Autre changement : la loi s’intéresse à tous les handicaps, ce qui impose une réflexion quant à l’évacuation des personnes en fonction de leur handicap. Résultat : une refonte

évacuer les personnes en situation de handicap complète de l’article GN8 – arti-cle du code de la construction qui fixe les principes fondamentaux de conception des bâtiments.

esPACe d’Attente séCurIsé Ainsi pour les personnes en fau-teuil, l’évacuation est pensée hori-zontalement et non plus vertica-lement. Cette solution a été jugée trop onéreuse, car elle implique, par exemple, l’installation d’un groupe électrogène pour le fonc-tionnement des ascenseurs. Plus simples à mettre en place : les espa-ces d’attente sécurisés. Ces espa-ces sont à aménager dans tous les locaux accessibles au public ou au personnel, à l’exception des locaux à risques. Ils ne sont pas exclusi-

vement réservés à cette fonction, mais doivent répondre à certains principes constructifs : superficie pour deux personnes en fauteuil, résistance au feu des parois… Mais surtout ils doivent être protégés des fumées avec un ouvrant en façade sur rue (manœuvrable par la per-sonne qui s’est placée dans l’espace) ou un dispositif de désenfumage. En cas de nécessité, la personne est évacuée par la fenêtre sur rue.

dIsPosItIfs PArtICulIersIl est également nécessaire de prévoir pour les malentendants et les non-voyants des dispositifs particuliers. Pour les malenten-dants, ce peut être des gyropha-res ou clignotants rouges dans les bureaux et circulations pour

signaler l’alarme et matérialiser les cheminements. Pour les non-voyants, l’installation dans les cir-culations de rampes pourvues en sous-face d’informations en braille sur les évacuations – du type « la porte du local d’attente sécurisé est la deuxième à droite » – est l’une des solutions envisa-gées. Quoi qu’il en soit, ces dis-positions seront obligatoires dès la parution du futur arrêté dans la construction neuve (bureaux et ERP) : elles s’appliqueront éga-lement aux ERP existants pour lesquels les travaux devront être effectués avant 2015. J

Pour en sAVoIr Plus

FFB DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 57 01

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60 B â t I M é t I e r s juIn 200960 B â t I M é t I e r s juIn 2009

n o r m A l i S A t i o n

Nf DTu : s’y repérer aisément

Les documents techniques unifiés (DTU) précisent les conditions techniques de bonne exécution des ouvrages. Destinés à être incorporés dans les marchés de travaux de bâtiment, ils sont le fruit d’un consensus entre les diverses parties intéressées : entrepreneurs, fournisseurs, architectes, bureaux de contrôle, maîtres d’ouvrage… En grande majorité, ils sont élaborés ou révisés par le BNTEC, bureau de normalisation géré par la FFB.Pour aider les entreprises à mieux connaître et utiliser les NF DTU, la FFB propose le dépliant « DTU, vue d’ensemble », qui recense l’ensemble des NF DTU, organisés par famille (structure, enveloppe…) pour une meilleure lisibilité.Pour en savoir plus : La plaquette « DTU, vue d’ensemble » est disponible auprès des FFB départementales.

L’outil de référence des métalliers devient plus pratique et son contenu est accessible sur Internet. Il permet de vérifier à chaque instant si un ouvrage est bien conforme aux normes et textes réglementaires en vigueur.

l a nouvelle version de Métal’Normes est disponi-

ble depuis le mois de juin. Cette base de données, qui rassemble les textes réglementaires et nor-matifs pour les ouvrages de métal-lerie (300 textes de référence et 70 fiches de synthèse), est désor-mais accessible aux adhérents FFB sur le site Internet de l’Union des métalliers : www.metallerie.ffba-timent.fr. La mise en ligne des informations permet une mise à jour, tous les six mois, des dispo-sitifs réglementaires. Elle permet aussi de signaler les évolutions par des alertes. Le CD-Rom Métal’Normes fait lui aussi peau neuve. Outre l’ac-tualisation du contenu, la version 2009 facilite la recherche d’in-formations par mots-clés et crée des passerelles entre le glossaire, les fiches de synthèse et les textes de référence. Comme la première mouture, il sera distribué gratui-

métal’normes l’outil qui fait gagner du temps aux métalliers

tement aux entreprises adhéren-tes via les FFB départementales. Depuis son lancement il y a deux ans, Métal’Normes est devenu un outil indispensable pour nom-bre d’entrepreneurs. Gérant de la société Technic Baie en région parisienne, Cyrille Valente a pris le réflexe de le consulter en phase de conception. « Je l’utilise souvent, par exemple, pour les normes cor-respondantes aux garde-corps. Il y a tellement de possibilités de mise en œuvre… » Les textes et nor-mes sont classés en dix thèmes : six correspondant à des ouvrages (escaliers, portes, fenêtres, gar-de-corps, charpentes, verrières) et quatre à des thèmes transver-saux (protection incendie, retard à l’effraction, corrosion, fixations). Cyrille Valente s’en sert également à la lecture du CCTP (Cahier des clauses techniques particuliè-res) lorsqu’il répond à un appel d’offres. « Je gagne beaucoup de

Pour en sAVoIr Plus

FFB métallerie (union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00,www.metallerie.ffbatiment.fr

temps », assure-t-il. Si Métal’Nor-mes est avant tout un outil pré-ventif d’information sur les règles et bonnes pratiques à respecter dès la conception d’un ouvrage, il peut également aider à résoudre un dif-férend. L’entrepreneur se souvient l’avoir utilisé pour prouver sa légi-timité : « Un bureau de contrôle nous déclarait non conforme sur la mise en œuvre d’un escalier. Je lui ai faxé un extrait d’une fiche de synthèse, il a reconnu qu’il avait tort et tout s’est arrangé ! » J

la veRsIoN Web De MéTal’NoRMes créé des passerelles entre le glossaire et les fiches de synhtèse.

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61 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

n o r m A l i S A t i o n

On emploie souvent le mot « norme » dans le langage courant, mais sait-on vraiment ce qu’est une norme ? Rappel de quelques notions utiles.

dIfférenCIez-Vous réGleMentAtIon et norMAlIsAtIon ?Dans les expressions du langage commun telles que « mise aux normes » ou « c’est la norme », le mot « norme » est sou-vent employé pour désigner de manière générique la règle qui s’impose habituellement, qu’il s’agisse d’un texte réglementaire (décret, arrêté) ou d’une norme française publiée par l’Afnor. Autrement dit, le langage cou-rant confond la réglementation et la normalisation. Par exemple, « la mise aux normes de sécu-rité incendie » signifie la mise en conformité du bâtiment avec la réglementation (décrets et arrê-tés), alors que la référence à la « norme » d’une place de parking public se rapporte aux dimen-sions spécifiées par la norme NF P 91-100.

quelle ConséquenCe ? La réglementation présente un caractère obligatoire. Elle com-porte des exigences, établies par les pouvoirs publics, qui s’appli-quent à tous, quand bien même elle n’est pas mentionnée dans le marché. Au contraire, la norme (au sens Afnor) est un document établi par consensus entre les acteurs concernés et qui s’appli-que lorsqu’il est mentionné dans un marché. C’est un document contractuel. En reprenant les exemples précédents, cela signi-fie qu’un bâtiment doit toujours être conforme aux exigences de sécurité incendie, mais que les dimensions des places de parking ne seront conformes à la norme que si le maître d’ouvrage le sou-haite et l’impose dans les pièces du marché.

Vous avez dit « norme » ?

lA norMe n’est-elle jAMAIs oBlIGAtoIre ?Quelques normes sont imposées par la réglementation, par exem-ple la norme relative aux installa-tions électriques NF C 15-100. La liste de ces normes d’appli-cation obligatoire est disponible sur le site www.afnor.org (taper « application obligatoire » dans « Recherche »). Même lorsque les normes ne sont pas obligatoires ou imposées par un marché, il est fortement conseillé de les respec-ter. En effet, les assureurs opèrent une distinction entre les travaux de « technique courante », qui sont normalement garantis par le contrat d’assurance décennale, et ceux de « technique non cou-rante » qui ne sont couverts que par extension, à la condition qu’ils aient été préalablement déclarés. C’est le contrat d’assurance qui définit le champ de la technique courante et il comprend généra-lement les produits, procédés et techniques conformes aux nor-mes. Par ailleurs, en cas de sinistre, les experts se réfèrent aux normes, car ils considèrent qu’elles expri-ment les « règles de l’art ».

être ConforMe à quelles norMes ?Lorsqu’un marché privé impose la norme NF P 03-001 (CCAG(1) pour les marchés privés), les « fournitures doi-vent répondre aux spécifications des normes françai-ses » et « l’exécu-tion et le dimen-sionnement des ouvrages sont soumis aux dispo-sitions des normes

françaises NF référencées DTU ». On distingue donc des normes de spécifications de produits et des normes d’exécution de tra-vaux (aussi appelées « normes de mise en œuvre »). Cela signifie que l’entrepreneur doit imposer les normes de produits lors de sa commande à son fournisseur et qu’il doit respecter les normes NF DTU qui constituent les clauses techniques du marché entre lui et son client. À noter que les normes NF DTU peuvent parfois imposer des spécifications complémentai-res aux normes de produits ; l’en-trepreneur doit aussi exiger de son fournisseur qu’il les respecte.

CoMMent Attester lA ConforMIté d’un ProduIt ?Pour prouver qu’un produit est conforme à une norme française, son fabricant peut fournir les PV d’essais justifiant que ses carac-

téristiques respectent la norme. Pour garantir que le produit vendu a les mêmes caractéristi-ques que celui qui a été testé, le fabricant doit démontrer que l’or-ganisation de la fabrication per-met d’assurer une constance des caractéristiques du produit. Une certification par une tierce partie, telle que la « Marque NF », peut être un moyen d’apporter cette démonstration, sans qu’il s’agisse d’une obligation : un produit peut être conforme à une norme sans pour autant être marqué NF.Attention, toutefois, à ne pas confondre le marquage CE avec une certification, car parfois celui-ci ne correspond qu’à une simple déclaration du fabricant. Le marquage CE n’est pas une marque de qualité, il signifie seu-lement que le produit peut être mis sur le marché. J(1) Cahier des clauses administratives géné-rales.

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62 B â t I M é t I e r s juIn 200962 B â t I M é t I e r s juIn 2009

F o r m A t i o n

Pour en sAVoIr Plus

pour tout renseignement sur les modules de formation aux écono-mies d’énergie dans le bâtiment (FeeBat), contacter votre fédération départementale.

Maçon tout corps d’état à Winkel, au sud de Mulhouse (Haut-Rhin), Alexandre Fuetterer, 32 ans, a suivi en mars dernier le module 3 de FEEBat et détient la mention Qualibat « Économie d’énergie ». Il répond aux questions de Bâtimétiers

sur le stage et son approche de l’offre globale en matière de rénovation énergétique.

quelles raisons vous ont conduit à suivre le cycle feeBat ?Elles sont multiples et convergen-tes. Les unes tiennent à mon inté-rêt personnel pour l’améliora-tion thermique des bâtiments, à la culture de l’entreprise, dont l’iso-lation thermique par l’extérieur (ITE) est une spécialité, et à une recherche de développement de l’activité. Les autres sont évidem-ment liées au contexte de l’après-Grenelle, avec les mesures d’inci-tation – crédit d’impôt, prêt à taux zéro, etc. –, l’évolution du mar-ché vers davantage de travaux de rénovation et une demande des clients qui devient elle aussi plus globale et à laquelle il faut pou-voir répondre.

sur quel sous-module s’est porté votre choix, et pourquoi ?J’ai choisi le sous-module 3.1 « Isolation des parois verticales

feebat module 3 Matériaux, techniques et détails de mise en œuvre

opaques et des planchers bas », le plus lié à mon activité de base, afin d’élargir mon approche, jusque-là plutôt centrée sur l’isolation. Cet élargissement de point de vue aux autres lots est vraiment le propre de FEEBat. En effet après avoir suivi le module 1, en novembre 2007, je me suis rendu compte que je devenais beaucoup plus attentif aux interfaces entre corps d’état, et à la nécessité d’approcher ensem-ble les détails techniques, et plus généralement à ce qui se passe sur le chantier. En fait, les probléma-tiques d’amélioration thermique font prendre conscience que le bâtiment est une réalisation col-lective.

que vous a apporté concrètement le module 3 de feeBat ?Sur deux jours sont présentés tous les types de matériaux – isolants et pare-vapeur, avec leurs spécifici-tés et leurs performances – et l’en-

semble des techniques de mise en œuvre. J’ai découvert des maté-riaux que je ne connaissais pas, notamment tout ce qui est fibre et laine de bois, à côté d’autres iso-lants d’origine végétale (laine de chanvre, cellulose, coton) ou ani-male (laine de mouton, plume de canard, etc.). La mise en œuvre et les détails d’exécution sont au cœur du stage, car on se rend compte que la performance d’un composant dans l’absolu ne suf-fit pas et qu’il vaut parfois mieux choisir un matériau plus basique, mais dont la mise en œuvre n’est pas trop délicate. On apprend également comment réaliser une bonne étanchéité de l’enveloppe à l’air, indispensable à une bonne isolation. Les échanges entre sta-giaires sont très utiles, car certains ont déjà expérimenté ces maté-riaux et apportent un éclairage très pratique.

Comment abordez-vous le passage à l’offre globale ?La formation est un point essen-tiel. Deux autres personnes de l’entreprise, un conducteur de tra-vaux et la personne chargée des études de prix, qui ont également suivi les modules 1 et 2 en 2008, suivront de la même manière le module 3. Les salariés seront eux aussi formés, notamment sur les points sensibles de mise en œuvre. En plus de la formation, la men-tion « Économie d’énergie » de Qualibat nous donnera un petit avantage concurrentiel vis-à-vis des clients et des maîtres d’œuvre. Pour la pratique, j’ai investi dans

l’achat d’une maison ancienne qui servira de chantier test de rénova-tion énergétique, avec un objec-tif de basse consommation. Elle est destinée à être mise en loca-tion et servira de support de communication. C’est un chan-tier que je réaliserai avec d’autres artisans, menuisier, chauffagiste, etc., que je connais. Il nous per-mettra d’échanger et de progres-ser ensemble, en particulier sur le plan des liaisons maçonnerie-me-nuiserie, pour rendre l’enveloppe étanche. Je me rends compte que ce projet motive fortement les jeunes de l’entreprise, qui s’inté-ressent beaucoup aux nouveaux matériaux et sont très engagés dans l’évolution du métier. J

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LIsTe Des MoDULes 3 FeeBAT DIsPoNIBLes DANs Vos RÉGIoNs

3.1 isolation des parois verticales opaques et planchers bas

3.2 isolation des toitures et des planchers hauts

3.3 ouvrants, fermetures et protection solaires

3.4 Ventilation3.5 Chauffage à eau3.6 Chauffage à air3.7 eau chaude sanitaire3.8 Éclairage et autres

équipements électriques3.9 rafraîchissement

et climatisation

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63 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

F o r m A t i o n

G arantir l’étanchéité à l’air des bâtiments à ossature bois est

aujourd’hui une nécessité. L’ob-jectif consiste à anticiper la pro-chaine réglementation thermi-que qui prendra en compte cette donnée dans sa nouvelle mou-ture. Pour y répondre, Eiffage Construction Pays de la Loire a inauguré une formation spéci-fique sur la mise en œuvre et le montage de la membrane d’étan-chéité, sur le chantier de construc-tion du lycée Éric Tabarly à Olon-ne-sur-Mer (85).

«P ositionner les armatu-res » et « Commander du

béton », ces deux thématiques font désormais l’objet de deux formations, de courte durée, éla-borées par l’Union de la maçon-nerie et du gros œuvre (FFB-UMGO). En proposant celles-ci, l’objectif de l’Union est d’amélio-rer le niveau de compétence des maçons dans ces deux domaines, essentiels à la réussite d’un chan-tier de gros œuvre en béton. « Positionner les armatures » s’adresse aux compagnons et

double formation pour assurer l’étanchéité à l’air d’une construction à ossature bois

armatures, commandes de béton deux nouvelles formations

Cette formation, suivie de tests in situ, s’adresse à la fois aux conducteurs de travaux, char-gés de surveiller et de réception-ner les travaux, et aux entrepri-ses sous-traitantes, chargées de la mise en œuvre. Quatre éta-pes peuvent être identifiées : la formation des conducteurs de travaux, la formation des entre-prises, le montage avec vérifica-tion et contrôle de la membrane d’étanchéité, puis les tests d’étan-chéité à l’air pour la recherche des fuites.

chefs d’équipe expérimentés. Cette formation passe en revue tout ce qu’il faut savoir – des dif-férents types d’armature à l’en-robage, du plan de ferraillage à la réception et au positionnement des armatures dans le coffrage… – pour mener à bien cette opé-ration et prévenir des désordres dont les conséquences peuvent être graves pour la construction.« Commander du béton » s’adresse aux chefs d’entreprise, chefs de chantier, conducteurs de travaux et chefs d’équipe

PrInCIPe d’étAnCHéIté à l’AIr La formation des conducteurs de travaux porte, après un rappel des principes de l’étanchéité à l’air des bâtiments, sur la conception de l’enveloppe (positionnement des systèmes d’étanchéité), la défini-tion de l’allotissement (qui fait quoi), la vérification du produit (carnet technique), la gestion des traversées des fluides avec vérifi-cation des intervenants et la mise en œuvre des tests. Les entre-prises, toujours après un rap-pel des principes de base, reçoi-vent davantage un enseignement technique portant sur la récep-tion des produits (points à véri-fier, manutention…), leur mise en œuvre avec des composants de fixation et de calfeutrements adaptés, les précautions à pren-dre pour traiter les points singu-liers et les conditions de déroule-ment des tests.

VIsIte de CHAntIer Après les formations et le mon-tage, les tests d’étanchéité à l’air ont montré que, malgré quel-

confirmés. Elle synthétise tous les aspects à prendre en compte – la responsabilité des acteurs, la connaissance de la norme NF EN 206-1, la rédaction du bon de commande, la réception du béton sur le chantier… – pour réaliser une commande de béton en bonne et due forme, outil indispensable de traçabilité pour garantir la conformité du béton livré avec le béton commandé. Les premières sessions « Position-ner les armatures » ont débuté en avril dernier à l’institut de for-

ques infiltrations, les préconi-sations avaient été suivies et que le résultat final était lar-gement positif. Pour parache-ver l’ensemble après les tests, le constructeur a organisé une visite de chantier avec les inter-venants, afin de comprendre les difficultés qui s’étaient présentées. Pour les responsables d’Eiffage Construction Pays de la Loire, ces formations ont permis de mon-trer qu’il est possible de régler ce problème, à la double condi-tion d’avoir une forte concerta-tion entre corps d’état, le plus en amont possible, et de réaliser un travail préparatoire important. De même, l’architecte, les bureaux d’études et bien sûr les entrepri-ses ont travaillé de concert depuis le début du projet, ce qui a per-mis de prendre conscience des difficultés induites par certains choix techniques. Dans l’avenir, le constructeur souhaiterait sys-tématiser cette démarche. J

mation du BTP en Rhône-Al-pes, tandis que « Commander du béton » sera lancée en Hau-te-Normandie, avant leur géné-ralisation dans tous les instituts de formation et de recherche du Bâtiment (IFRB) du réseau de la FFB. J

Pour en sAVoIr Plus

FFB des pays de la Loire,tél. : 02 40 20 36 66

Pour en sAVoIr Plus

umGo-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59

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64 B â t I M é t I e r s juIn 200964 B â t I M é t I e r s juIn 2009

Q u A l i F i c A t i o n

Pour en sAVoIr Plus

Qualibat, tél. : 0810 000 308, www.qualibat.com

P our aider les maîtres d’ouvrage à identifier les

entreprises capables d’interve-nir sur les travaux d’amélioration énergétique, Qualibat a mis en place deux dispositifs. La mention « Économie d’énergie »(1) permet de valoriser les compétences tech-niques de l’entreprise et de son personnel. Près de 200 entreprises en sont déjà titulaires. Rappelons que pour l’obtenir, l’entreprise doit détenir une qualification dans un métier concerné par les écono-mies d’énergie et avoir suivi l’en-semble des modules de formation FEEBat (voir pages 40 et 62). Pour permettre aux entreprises d’aller plus loin et de démontrer au maître d’ouvrage leur capacité à proposer un bouquet de travaux de rénovation énergétique, Quali-bat propose désormais la certifica-tion « Rénovation énergétique ». Elle garantit au maître d’ouvrage que l’entreprise est capable d’as-surer la conception et la mise en œuvre des travaux. Ceux-ci peu-vent être réalisés entièrement par le titulaire ou bien par un ensem-ble d’entreprises partenaires ou sous-traitantes. Dans le deuxième cas, le certifié aura démontré sa capacité à coordonner les diffé-rents corps d’état sur un chan-tier de rénovation énergétique. À ce titre, la mention « Économie d’énergie » est pour lui un outil intéressant pour sélectionner les entreprises avec lesquelles il sou-haite travailler. La certification « Rénovation éner-gétique » fait l’objet d’une expéri-mentation sur le terrain depuis début 2009, avec le concours de

rénoVation énergétiQue l’argument de la certification

six entreprises pilotes. Parmi elles, Rabuel Construction, qui est déjà la première entreprise de Rhône-Alpes à avoir obtenu la mention « Économie d’énergie » de Qua-libat. « Le bâtiment est un secteur où les clients mettent de l’argent sur la table sans avoir de garan-tie de résultat, c’est à nous de leur apporter un minimum de sécu-rité, explique Éric Jurquet, direc-teur technico-commercial. Avec la mention « Économie d’énergie », nous les rassurons sur notre capa-cité à mettre en œuvre des techni-ques leur permettant de réaliser des économies d’énergie. Avec la certification « Rénovation éner-gétique », nous leur donnons la preuve de notre capacité à pren-dre en charge l’ensemble de leurs travaux en rénovation énergéti-que et à nous engager sur la per-formance finale de l’ouvrage. »

L’entreprise de Cormoranche-sur-Saône, spécialisée en construction et rénovation de maisons indivi-duelles, attend sa certification avec impatience. Éric Jurquet est per-suadé qu’elle constituera un élé-ment décisif pour convaincre les clients. Il y voit aussi une recon-

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naissance des efforts fournis depuis plusieurs années par l’en-treprise pour se positionner sur le marché de la rénovation éner-gétique : « La certification s’ins-crit dans la continuité de notre démarche. Nous avons très tôt pris conscience que les écono-mies d’énergie devraient s’appli-quer au marché de la rénovation. Nous avons posé nos premiè-res pompes à chaleur en 1978. » Rabuel fait partie des précurseurs en matière d’offre globale. L’en-treprise dispose en interne d’équi-pes de maçons, de menuisiers, de plâtriers-peintres et d’un bureau d’études. Pour les autres corps d’état, elle fait appel à des sous-traitants. Un mode de fonction-nement qui lui permet de pro-poser une solution clés en main à ses clients. « Nous prenons en charge toutes les étapes : l’évalua-tion thermique, le projet d’amé-nagement avec le client, le chif-frage des travaux à réaliser et le suivi de la totalité des travaux. » Entreprise de vingt-cinq salariés, Rabuel montre que l’offre glo-bale n’est pas réservée aux gran-des structures. « C’est un effort à fournir au départ, mais cette

Après la mention « Économie d’énergie » mise en place en juillet 2008, Qualibat propose un nouvel outil de reconnaissance pour les entreprises qui se positionnent, en offre globale, sur le marché de la rénovation énergétique.

démarche s’est montrée payante. Les clients veulent un interlocu-teur unique pour leurs travaux de rénovation », ajoute Éric Jurquet. L’intuition précoce de Rabuel apparaît comme une évidence aujourd’hui : les marchés de la rénovation énergétique valorisent les entreprises capables de pren-dre en charge les différentes pha-ses des travaux, depuis l’analyse de l’existant et la conception jusqu’à la réalisation et aux contrôles des performances de l’ouvrage. J

(1) Qualifelec propose une mention identi-que pour les entreprises d’électricité.

1 habITaTIoN avant rénovation.

2 MaqueTTe Du pRojeT. Rénovation TCe, avec un objectif énergétique « étiquette a ». l’analyse thermique a été effectuée par l’entreprise à l’aide d’orebat (voir page 65).l’optimisation énergétique est obtenue par le choix d’isolants performants, une production d’eau chaude thermodynamique avec couplage sur paC, une ventilation hygroréglable et des vitrages peu émissifs.

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65 juIn 2009 B â t I M é t I e r s

E n V i r o n n E m E n t

à chaque utilisation d’Orebat (Outil de rénovation énergé-

tique des bâtiments), Bruno Lou-ges, entrepreneur en génie clima-tique à Dax, a su convaincre et remporter le marché. Ce logiciel permet notamment de préco-niser des travaux de rénovation énergétique adaptés au bâtiment existant et à l’usage qu’en font ses occupants. Il est délivré gra-tuitement aux professionnels qui suivent les formations FEEBat(1). « C’est un outil pratique et simple

P our financer des travaux d’économie d’énergie sur

leur résidence principale, les par-ticuliers peuvent bénéficier de l’éco-prêt à taux zéro, sans condi-tion de ressources. Celui-ci s’ap-plique aux bâtiments construits avant 1990. Ses critères d’attribu-tion, précisés par arrêté, distin-guent trois types d’intervention : un « bouquet de travaux » à réali-ser, une consommation énergéti-que globale de l’habitat à atteindre ou un système d’assainissement non collectif ne consommant pas d’énergie à installer. S’agissant des bouquets de tra-vaux, six catégories (isolation thermique des toitures, des murs, des parois vitrées, travaux d’ins-tallation ou de remplacement de

orebat un outil de prescription pour les travaux de rénovation énergétique

éco-Prêt à taux Zéro les critères pour l’obtenir

qui nous permet d’être beaucoup plus convaincants, assure l’entre-preneur. Je m’en sers pour argu-menter mes choix et expliquer quel sera l’impact des travaux sur le confort du client, sa consom-mation d’énergie et les écono-mies qu’il va éventuellement réa-liser. » Les résultats de l’analyse s’affichent sous forme d’étiquet-tes Énergie/Climat, et permettent de comparer la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre de l’habitation,

systèmes de chauffages, etc.) ont été définies. Pour obtenir un prêt de 20 000 euros(1), le maître d’ouvrage devra com-biner au moins deux catégories. Et le prêt accordé pourra s’élever jusqu’à 30 000 euros(1) s’il décide d’agir sur au moins trois d’entre elles. L’amélioration de la performance énergétique du bâtiment reposera alors sur des conditions techniques mini-males par matériau et/ou équi-pement installé ou remplacé. Par exemple, la résistance thermique additionnelle pour l’isolation des murs doit être supérieure ou égale à 2.8 m².K/W. Concernant l’atteinte d’une per-formance énergétique globale,

avant et après travaux. « Le sys-tème des étiquettes est très facile à comprendre pour les clients. Ils y sont déjà habitués pour l’achat d’une voiture ou d’un appareil électroménager. »Orebat prend en compte l’enve-loppe du bâti, le mode de chauf-fage et la consommation réelle des habitants. Autant d’informations indispensables que Bruno Louges doit constater sur place. « Je passe en moyenne 1 h 30 chez un client pour lui fournir un devis. » Mais le temps passé à effectuer les rele-vés a toujours joué en sa faveur. « Non seulement, c’est un gage de sérieux, mais surtout le client est satisfait de voir que nous prenons le temps de comprendre sa pro-blématique. Ce que nous lui pro-posons grâce au logiciel, c’est une solution personnalisée. » À l’issue du calcul, Orebat établit un rap-port qui comprend trois bouquets de solutions, correspondant à une

le but est de réduire la consom-mation de l’habitat en jouant sur

le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidis-sement, l’éclairage et les auxiliaires. Ainsi, si le bâtiment ini-

tial consomme plus de 180 kWh/ m².an, le prêt sera

accordé pour un objectif après travaux fixé à 150 kWh/m².an. S’il consomme moins de 180 kWh/m². an, le seuil à atteindre sera alors de 80 kWh/m².an. Le particulier devra dans ce cas faire intervenir un bureau d’études thermiques pour réaliser les calculs et déter-miner les types de travaux à met-tre en œuvre par l’entreprise. Enfin, pour le cas de l’assainissement non collectif, le montant de l’éco-PTZ

diminution de la consommation d’énergie de 75 %, 50 % et 25 %. À chaque simulation, le client a tou-tes les cartes en main pour choisir les travaux qu’il fera en priorité en fonction de leur coût immé-diat, du retour sur investissement ou des économies d’énergies. Enfin, les professionnels for-més aux modules FEEBat dans le réseau FFB se verront bien-tôt remettre une version amé-liorée du logiciel. Elle est issue d’un rapprochement entre celui de la FFB, Orebat, et la « Boîte à Outils » développée par le grou-pement d’industriels Promodul. Le résultat est un mariage réussi entre la convivialité de l’une et la puissance de calcul de l’autre. J

(1) Formation aux économies d’énergie dans le bâtiment.

sera plafonné à 10 000 euros(1).Pour la gestion administrative du prêt, le maître d’ouvrage doit four-nir à sa banque un formulaire qui comporte les informations du devis et l’engagement de l’entreprise sur la réalisation des travaux. Dans le cas où l’intervention d’un bureau d’études est requise, ce dernier doit s’engager également sur les calculs du projet de rénovation. J

(1) Le montant des travaux comprend les équipements/matériaux, la main d’œuvre et travaux connexes (peinture, électricité, ventilation… ainsi que l’étude thermique le cas échéant).

Pour en sAVoIr Plus

Contacter votre fédération départementale.

Pour en sAVoIr Plus

• Bâtiment actualité n°8 du 21 avril 2009, encart spécial « Éco-prêt à taux zéro ».• www.ffbatiment.fr, volet adhérents.

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66 B â t I M é t I e r s juIn 200966

Zoom�cHAntiErZoom�cHAntiEr

Spécialisée dans la restauration du patrimoine, l’entreprise Domus Ars (24) dirigée par Alexis Allard n’en est pas moins attentive aux problématiques environnementales. Elle le prouve avec la réhabilitation de cet ensemble du XVIIIe-XIXe transformé après travaux en habitations basse consommation (30 kWh/m2). Cette rénovation a fait en interne l’objet d’une recherche

importante pour mettre en place des modes constructifs à base de chanvre et chaux compatibles avec le bâti ancien. Un projet étudié de près par l’organisme certificateur Céquami, qui expérimente actuellement le référentiel de certification « maison rénovée » alliant performance énergétique et qualité environnementale.

BAsse ConsoMMAtIon Pour une ferMe du XVIIIe

diagnostics et études

les enduits

Comme pour tous les projets de réhabilitation conduits par l’entreprise, les bâtiments subissent avant travaux un audit complet : bilan structurel, énergétique et thermodynamique.

L’objectif étant de définir les solutions (équipements techniques, isolation...) les plus performantes sur les plans techniques et économiques. Ici, la construction, rénovée et abîmée dans les années 50, sera complètement mise à nue – suppression des linteaux et tableaux béton, des doublages brique –, avant d’être enveloppée dans un manteau de béton de chaux et chanvre.

Pas question de profiter du ravalement de façade pour réaliser une isolation par l’extérieur (ITE). Ces techniques sont incompatibles(1) avec le bâti ancien

qui doit pouvoir respirer. Une ITE bloquerait l’humidité dans les murs de pierre. Le choix se porte donc sur un enduit traditionnel, chaux aérienne et sable local, respectueux du support. Un travail de maçonnerie traditionnelle : piochage, renforcement de la maçonnerie, comblement des vides, repiquage et enduits en trois passes.

1

Isolation des planchers intermédiairesLe béton de chaux et chanvre, réalisé

conformément aux règles professionnelles édictées par l’association Construire en Chanvre(2) – assurabilité oblige –, est utilisé pour toutes les applications d’isolation de la maison, y compris pour la réalisation des planchers intermédiaires. Dans ce cas, il apporte un complément d’isolation phonique. Concrètement, le béton de chanvre est mis en place par compactage sur 17 cm d’épaisseur entre deux planchers.

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Zoom�cHAntiEr

Chauffage par le sol

Machine à projeter

Une attention particulière a été apportée aux équipements techniques. Le sol, revêtu de carreaux de terre cuite locale pour l’inertie, a été équipé d’un plancher chauffant. Les

répartiteurs sont directement mis en place sur le béton de chanvre. De même, un ensemble polyvalent allie ventilation double flux, panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage, et pompe à chaleur de 4 kWh en complément. Un conduit de fumée est également prévu pour la mise en place d’un foyer fermé ou semi ouvert.

L’entreprise a fait l’acquisition d’une machine à projeter le béton de chaux et chanvre.

Ce mode d’application allie rapidité d’exécution et optimisation de l’isolation. En effet, le béton de chanvre est projeté dans les moindres recoins, garantissant ainsi une isolation continue entre sol, mur et couverture sans pont thermique. Autre avantage : l’absence totale de condensation liée à l’isolation. D’où une pérennité accrue pour les bois de charpente.

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Charpente et couverture En isolation des combles, le béton de chanvre est

projeté entre le chevronnage sur un voligeage. La charpente a été renforcée, et est donc apte à recevoir une charge de 35kg par mètre carré. Ce voligeage peut assurer en sous-face la décoration intérieure des combles. Après la projection de l’isolant, la couverture – ici en tuiles traditionnelles canal – est mise en œuvre en respectant les règles habituelles (particulièrement celles concernant la ventilation en sous-face).

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décoration intérieureLe fait d’utiliser le béton

de chaux et chanvre projeté comme isolant ne change rien dans l’amé-nagement intérieur. Au sol, tout type de revêtement est compatible. Au mur, n’importe quelle finition est envisageable dans la mesure où est respecté le principe de respiration du support. À noter, le béton de chaux et chanvre lui-même peut être utilisé, comme ici, en remplissage de colombage.

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Isolation des sols et parois

Sols et parois sont isolés avec un béton de chaux et chanvre. Au sol, le béton (20 cm d’épaisseur) est mis en place sur un hérisson ventilé et drainant de 25 cm d’épaisseur. Ce dernier est indispensable pour assurer une bonne ventilation en sous-face, capital pour le béton de chaux et chanvre qui doit « respirer ». Les parois sont préparées de manière à recevoir une épaisseur de 25 cm d’isolant. Les réseaux sont réalisés en conséquence. Par exemple, les prises électriques sur un support bois sont décalées de 25 cm par rapport aux murs. Les cloisons en plaques de plâtre renforcé de fibres de cellulose sont isolées à l’aide d’une laine de bois et chanvre.

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(1) Il peut y avoir une très bonne isolation par l’extérieur respirante avec le chanvre, solution impossible à mettre en place ici pour des raisons esthétiques. (2) Construire en chanvre : les règles professionnelles d’exécution en 5 livrets. Co-édition de l’Association Construire en chanvre et de la Fédération française du bâtiment, disponible auprès de la SEBTP - www.sebtp.com

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68 B â t I M é t I e r s juIn 200968 B â t I M é t I e r s juIn 2009

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Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : à parution dIreCteur de lA PuBlICAtIon : Didier Ridoret dIreCteur de lA rédACtIon : Jean-Pierre Roche CoMIté de rédACtIon :

Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers journAlIstes : Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire ConCePtIon et réAlIsAtIon Idé édItIon: André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Céline Le Coq, Alix Orbec PHotoGrAVure/IMPressIon : Sphinx/Sib tIrAGe de Ce nuMéro : 75 000 exemplaires PHoto de CouVerture : Harald Gottschalk, photographe, LEGO, the Brick, the Knob configurations and the Minifigure are trademarks of the LEGO Group. ©2009 The LEGO Group, PrIX du nuMéro :25 e TTC ABonneMent Annuel : 80 e TTC (4 numéros) - voir bulletin p. 59 serVICe ABonneMent : SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05 réGIe CoMMerCIAle : IT-FFB –Tél. : 01 40 69 57 68 AnnonCeurs : Ademe (3e couv), Bâtir avec l’environnement (p44), Bubendorff (p31), CGI Bâtiment (p33), EBP (p49), EDF (4e couv), Feebat (p40),Gaz de France (2e couv), KP1 (p14), Laborne (p9), Poujoulat (p23), Pro BTP (p33), Qualibat (p34), SM BTP (p9), SMA BTP (p7), Solféa (p43), Termimesh (p21), VM Zinc (p24)

Pour l’entrepreneur, il n’est pas de plus grande satisfaction que d’ap-porter des réponses aux interro-gations de ses clients et de propo-ser des solutions qui devancent leurs attentes. Ces questions et ces attentes intègrent aujourd’hui la dimension environnementale, et nous, les constructeurs, ne pouvons plus faire l’impasse sur ces sujets. Mais le ferons-nous au pas des évolutions réglementaires ou en proposant d’ores et déjà les solutions les plus économes en

énergie et des matériaux respec-tueux de l’environnement ? Ce parti pris d’initiative et de pro-motion de l’« éco-construction » est évidemment ce qui nous guide dans notre activité pro-fessionnelle et au sein des com-missions régionale et nationale Environnement Construction Durable (CECD) de la FFB – et je veux témoigner de sa capacité d’entraînement, pour peu que nous sachions évoluer dans nos approches.

Comme professionnel, j’ai d’abord mené seul, pendant six ans, mon activité de maçon tout corps d’état (en neuf et en réha-bilitation), en essayant sans grand succès de promouvoir des maté-riaux écologiques. En 1999, j’ai

compris que l ’ éco-cons-truction et la maison biocli-matique sont incompatibles avec l’improvi-sation et nous imposent, si nous voulons répondre aux objectifs que nous fixe la réglementa-tion, d’asso-cier et de faire dialoguer les

compétences entre métiers. Ce constat m’a conduit à me rap-procher d’autres professionnels également sensibilisés à l’éco-construction pour réunir nos savoir-faire et proposer une offre clés en main de « maison écolo-gique »(1). En trois ans, de 2005 à 2008, nous avons vu la part

des projets en éco-construction passer de 30 à 90 % de nos com-mandes, sans parler de l’enrichis-sement et de la motivation que représente pour chaque membre la mutualisation des expertises.De la même façon, et sur ses dif-férents objectifs (voir encadré), la démarche de la CECD consiste à créer les conditions du dialogue, à élargir le champ de la réflexion, à partager et diffuser les bonnes pratiques. En 2008, nous avons ainsi œuvré pour que la FFB soit présente aux Artisanales de Chartres et qu’elle s’y positionne sur les thèmes du développe-ment durable et de l’écocons-truction à travers FEEBat et la charte Bâtir avec l’environne-ment. L’écho rencontré nous a incités à poursuivre notre travail d’information en direction des CFA à l’occasion de la Semaine du développement durable, en mars dernier. Le marché et la société attendent des solutions tangibles et lisibles. Nous dispo-sons de toutes les cartes pour les proposer. Je ne connais pas de challenge plus motivant. J(1) Pour en savoir plus : http ://www.arti-sans-maison-ecologique.com

l’éCo-ConstruCtIon, une oPPortunIté de MArCHé

ArnAud PHIlIPPe en Bref

Ayant acquis une double formation de maçon et de technicien commercial, Arnaud Philippe a repris en 2000, à l’âge de 26 ans, l’entreprise familiale établie à Charonville, à la périphérie de Chartres. Élu à la Chambre de métiers en 2005 sur la liste « Artisans de notre avenir », il est chef de file des jeunes dirigeants de la FFB d’Eure-et-Loir depuis 2007. Depuis 2008, il préside la commission régionale Environnement métiers et Développement durable de la FFB en région Centre, et il est membre de la commission nationale Environnement Constuction durable de la FFB.

ARNAuD PhiLiPPE, président de la commission Environnement Construction Durable de la région Centre

Les oRIeNTATIoNs De LA CoMMIssIoN eNVIRoNNeMeNT eN 2009

•�poursuivre l’effort engagé en 2008 pour positionner les entreprises sur le marché de la rénovation énergétique :- en diffusant et en faisant la promotion de la Formation aux économies d’énergie (FeeBat) ;- en déclinant la campagne Bâtir avec l’environnement ;- en mutualisant les expériences de l’approche « offre globale ».•�Assurer une veille sur l’évolution du marché et des systèmes constructifs au niveau de la région (suivi des programmes régionaux isolaris, prebat, etc.).•�Accompagner les entreprises à la prise en compte de l’environnement et des nuisances de chantier, notamment sur le thème des déchets.

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