« Les Labels VIA sont attribués à des produits ou à des collections fruits d’une collaboration entre un industriel français et un designer, sans intervention du VIA. Décernés chaque année, en janvier, lors des salons professionnels par un jury composé d’industriels, de designers, d’experts, de journalistes, …ils concernent les nouveautés lancées sur le marché qui appliquent, de façon pertinente et originale, une démarche innovante pour leur choix de matériaux, leur technologie, leur fonction ou leur style.»

Exposition du 19 octobre au 3 décembre 2006espace VIA

Les Labels VIA 2006 distinguent la qualité de 26 produits ou collections, récompensés pour la première fois cette année, par la remise de Trophées, créés pour l’événement.

« La laideur se vend mal. » (Raymond Loewy)

8

Artelano

Samuel Coriat

www.artelano.com

Piero Lissonitable “Woodstock”

devait sous la houlette de Jean-Baptiste Sibertin-Blanc (designer), de Patrick Nadeau (architecte) et de Catherine Filoche (concepteur couleur) d’y participer avec le carrelage « Feeling » (4). Saint-Gobain Glass invente ici une nouvelle utilisation du verre. Laqué, résistant à l’humidité et durable, il conserve ses spécificités de brillance,

de luminosité, de transparence et de profondeur. Le résultat est étonnant : pour la première fois, le verre, travaillé comme un carrelage classique pénètre des environnements inhabituels. Une belle réussite !

4

Saint-Gobain Glass

Alain Cheminant

www.saint-gobain-glass.com/feeling

Jean-Baptiste Sibertin Blancet Patrick Nadeaucarrelage « feelings »

D’après Raymond Guidot «Le design est la part de création assurant la cohérence entre les impératifs technologiques de fabrication, la structure interne de l’objet, sa valeur d’utilisation et son aspect final.» C’est pourquoi il constitue le principal facteur d’humanisation innovante des technologies et qu’il est un moteur essentiel dans les échanges économiques et culturels, pour lesquels il implique un large éventail de professions.

Fondation d’entreprise Bernardaud

Michel Bernardaud

www.bernardaud.fr

5.5 designersart de la table

1

Si le bouleversement opéré sur une matière génère donc de nouveaux produits, l’innovation autour des applications récentes du béton au mobilier s’inscrit dans cette lignée. Ainsi l’Atelier Béton, jusqu’ici spécialisé dans les bétons « décoratifs » (aménagements intérieurs, sols et murs), l’a bien compris en se lançant, à partir de bétons ultra-hautes-performances (le Ductal de Lafarge ciment,

ductile, durable et allégé), dans la production et la distribution de meubles. Partant du matériau « High-tech » (résistance en surface, imperméabilité, tenue au gel-dégel, finesse du grain, finition proche de la céramique ou du marbre) la collection « Mad » (2), dessinée par Jérémy Bataillou (fauteuil et table basse conçus en une seule ligne, pour l’intérieur comme pour l’extérieur, résistant bien que de faible épaisseur), illustre l’adéquation optimale design/matériau. Celui-ci devient matière noble et se libère de toute contrainte.B-TON Design à l’issue de l’exposition « Mon beau béton » (Salon du Meuble de Paris 2006) et de sa collaboration avec 5.5 Designers, poursuit cette réflexion et enrichie ses domaines d’intervention habituels (ingénierie, Génie Civil, Travaux Publics, fabrication pour les prescripteurs) en éditant « Mobilier à jardiner » (3). Destinée à pénétrer l’habitat côté cour ou côté jardin, cette collection ludique convoque la matière minérale et le végétal, laissant l’expression aux différentes formes de la nature, et leur appropriation à l’utilisateur. La transformation des matières conduit à l’exploration de nouveaux marchés.Le groupe Saint-Gobain (5 pôles d’activité : vitrage, conditionnement, construction, distribution et hautes performances) se

Atelier du Béton

Michel Pagliosa

www.atelierbeton.com

Jérémy Bataillufauteuil « Mad »

2

7

Stephane Ducatteau

stephane.ducatteau@wanadoo.fr

Stéphane Ducatteautabouret « Tab »

Philippe Hurel

www.philippe-hurel.com

Philippe Hureltabouret « Tyrol »

6

b Transformation des matières : quand du matériau naît une matière « noble »

A l’initiative de Frédéric Bodet, commissaire de la Biennale de céramique de Châteauroux, le projet « Ouvriers-designers » (1), partenariat entre la Fondation d’entreprise Bernardaud (créée en 2003 par la manufacture Bernardaud, afin de

changer le regard porté sur la porcelaine et d’explorer de nouveaux territoires) et 5.5 designers ( cabinet de recherche et de consultation en design), valorise les savoir-faire des ouvriers de Bernardaud, tout en explorant de nouvelles voies de conception pour le design industriel. Véritable aventure humaine d’une année, cette démarche, basée sur une perturbation du geste habituel de l’ouvrier, proposée par le designer lors des sept étapes de fabrication des pièces de porcelaine (coulage, calibrage, garnissage, finissage, émaillage, décalque et filage) rend hommage à l’intelligence de la main et à sa libération. L’originalité du projet, basé sur le bouleversement et l’interdit dans un processus de fabrication standardisé, confirme le potentiel de création au sein même de l’entreprise. Cette expérience inédite et heureuse conduit à l’élaboration d’une collection en concordance parfaite avec la perfection Bernardaud, l’un des plus grand porcelainier français

a L’aventure humaine : quand le designer libère l’ouvrier

B-Ton Design

www.btondesign.com

5.5 designersmobilier à jardiner

3

b

Si les savoir-faire des industriels fondent leur exception, leurs capacités à renouveler leur offre les sert tout autant. Quand la Chaiserie Landaise rencontre Nicolas Bouriette (designer installé à Pau et Rio de Janeiro), l’ébénisterie traditionnelle du Sud-Ouest, spécialisée depuis un demi-siècle

dans les essences nobles (chêne, merisier, noyer et hêtre), se tourne vers le bois exotique Irocco issu des forêts gérées durablement, ils créent ensemble une gamme inédite pour un nouveau client : l’hôtellerie. Les sièges « In & Out » (5), différents des produits d’importation « exotique », intemporels par leur ligne et dessinés dans un esprit de collection, sont une alternative haut de gamme au mobilier de jardin.Capter l’air du temps en préservant la noblesse des matériaux (essences de bois, bronze, parchemin, cuirs), étonner dans le respect des traditions stylistiques et artisanales, telle est l’ambition de Philippe Hurel, éditeur et designer. Il signe le tabouret « Tyrol » (6) pur et élégant, premier opus d’une déclinaison d’objets à venir.C’est encore la belle facture, le mode artisanale, la valeur des formes simples et sculpturales qui l’emportent chez Stéphane Ducatteau. Le tabouret « Tab » (7) masse fermée en feuille d’acier, travaillé en patine, dont l’assise idéale suit la ligne du fessier est, pour toutes ces qualités, un produit phare destiné aux galeries et aux boutiques écrins.La création, serait-elle une valeur ajoutée ?

Depuis 1972 Artelano (8) le prouve. Editeur de tables, de chaises, de canapés, de meubles réalisés dans des matériaux très divers (essences de bois, marqueterie, verre, acier, etc.), attentif à la plus haute qualité, il fait appel à des designers de renommée internationale (Patricia Urquiola, Christophe Pillet, Olivier Gagnère, studio

c Savoir-faire, belle facture, matériaux nobles, signatures, séries limitées : des valeurs

Chaiserie Landaise

Karine Hayedot

www.chaiserie.landaise.free.fr

Nicolas Bouriettesièges « IN & OUT »

5

Exposition du 19 octobre au 3 décembre 2006 - espace VIA 3

© C.Chimenti

© Fernanda Levy

© Virginie Villemin © Alix Nadeau

15

Ligne Roset

Michel Roset

www.ligneroset.fr

Inga Sempéguéridon « Lunatique »

Ligne Roset

Michel Roset

www.ligneroset.fr

C + B Lefèbvreluminaire (LEDs) « Myriad »

13

« Il est important qu’un outil réponde aux aspirations des consommateurs, qu’il intègre l’idée de « nouvel usage » qui renvoie à toutes sortes de situations vécues au quotidien qui sont comme autant de scénarios. »

(François Azambourg)

Cinna

Michel Roset

www.cinna.fr

François Bauchetfauteuil « Pluriel »

16

Ligne Roset

Michel Roset

www.ligneroset.fr

François Azambourgluminaire (LEDs) « Brindilles »

12

Le design donne forme au changement. Il est un des signes qui nous permettent d’appréhender les nouveaux modes de vie. « Downtown » (14) de Pascal Mourgue chez Cinna, est un salon innovant et atypique. C’est la mobilité et l’asymétrie des dossiers qui singularisent ce modèle. Transformable, il répond aux nouveaux besoins actifs et passifs que réunissent détente, travail, loisir, plaisir. Le canapé est aujourd’hui

une plate-forme multifonctionnelle. Le guéridon « Lunatique » (15) d’Inga Sempé (Ligne Roset), élégant et ingénieux présente un plateau télescopique ovale assisté d’un vérin commandé par un anneau articulé et caché. Tablette d’appoint, bout de canapé, chevet, les utilisations du guéridon sont plurielles.Dans un esprit de confort et de mobilité, le fauteuil « Pluriel » (16) de François Bauchet, aux proportions légères, présente les qualités d’une chauffeuse trouvant sa place dans plusieurs pièces de l’habitat (salon, chambre à coucher, bureau). Nouvelles attitudes d’utilisation, nouvelles fonctions, le canapé « Duo » (17) né de l’intuition du designer Fred Rieffel, soutenue par Arfa, travaille aussi à la recherche de nouvelles esthétiques. Arfa, spécialiste français du siège d’accueil, propose une réflexion inédite sur l’attente. Concept original, ce canapé combine la possibilité d’attente de courte durée ou prolongée (double assise, l’une haute et ferme, l’autre basse et voluptueuse), adaptée au marché de la collectivité. Il permet des combinaisons d’aménagement pour la composition d’un environnement (élément droit, angles ouverts et fermés) et crée un lien visuel et physique entre les utilisateurs. Une révolution !L’amélioration, l’innovation sont au cœur des préoccupations de Célio, spécialisé dans le meuble de rangement. Après une première génération d’armoire dressing en 2002, et l’étude minutieuse des réactions des consommateurs (distributeurs et

e Nouvelles fonctionsnouvelles formes, des réponses plurielles

11

Ligne Roset

Michel Roset

www.ligneroset.fr

Frédéric Sofiarelax « 35H »

10

Billards Chevillotte

Claude et Christophe Chevillotte

www.chevillotte.com

Bernard Moïsetable / billard « (very)tables »

Citée en exergue du site internet de la galerie Maad , cette phrase d’Andrée Putman est, dans le même élan, un préambule à la démarche exceptionnelle du Maître billardier Chevillotte et du designer Bernard Moïse. S’il s’attache depuis longtemps à proposer des billards évolutifs, transformables en table et en bureau, avec « very(tables)® » (10), Chevillotte va encore plus loin. Conçu comme une table à l’architecture ultra-contemporaine (acier, matériaux composites et aluminium brossé) ce meuble offre aussi, les possibilités d’un bureau, d’une table de jeu, et d’un billard. Expérimentation, analyse approfondie de la ou des fonction(s), le défi

technologique relevé par l’industriel et le designer est enthousiasmant. Sa réussite d’une qualité rare. Autre challenge, le relax «35 H» (11) de Frédéric Sofia (Appel Spécifique VIA 2005, nominé par l’Observeur du Design 2007) réalisé par Ligne Roset, participe de cette réflexion. Voilà un fauteuil qui passera de la chambre au salon sans complexe. Il démontre que siège relaxant ne rime pas avec univers hospitalier, puisqu’il conjugue qualités esthétiques (grande légèreté visuelle) et ergonomiques requises par les nouveaux besoins de confort (travail de fond sur la position des jambes et la circulation sanguine, articulations indépendantes, vérins pneumatiques

pour une multitude de positions par simple mouvement du buste de l’utilisateur). Il répond aux attentes et mutations contemporaines en matière de confort (Cf. « Conforts - La génération vautrée » de F. Bellanger et Gérad Laizé, édition VIA), tout en respectant les valeurs clé du leader Ligne Roset (perfection, techniques de pointe et créativité). Chez Ligne Roset, si un nouveau produit l’exige, l’outil industriel acquiert de nouveaux matériels, l’entreprise de nouvelles compétences. Une philosophie de l’innovation qui s’illustre avec « Brindilles » (12) de François Azambourg , suspension spectaculaire en fibres optiques combinées avec 108 LED(s) (Aide à Projet VIA 2005, nominée par l’Observeur du design 2007). Les nouvelles technologies sont pour le designer en étroite corrélation avec : « l’émergence de nouveaux schémas de pensée, lesquels motivent, dans une large mesure, notre besoin d’émancipation à l’égard des codes formels ». Idem pour le luminaire « Myriad » (13) de C+B Lefèbvre, ensemble de deux câbles soutenant cinq spots (clipsables et multi-directionnels), équipés de LED(s) dont le faisceau de lumière est élargi par une lentille spéciale. L’outil industriel acquiert plus de souplesse, les expériences se multiplient.

d Défis technologiques et esthétiques : La Recherche à l’œuvre

« Ne pas oser c’est déjà perdre. Réjouissons-nous de tout projet ambitieux voire utopique, car les choses ne bougent que si l’on rêve. » (Andrée Putman)

MAAD

Grégory Fouble

www.maad.fr

Hilton Mc Connicotable « Wink »

9

EOOS…) à l’image de l’entreprise. La table basse « woodstock» (8), légère et minimale est le fruit d’une collaboration fidèle avec Piero Lissoni associati. Elle illustre parfaitement le parti pris de pureté et de fonctionnalité qui caractérise

l’éditeur. La promotion des démarches créatives, c’est aussi le défi lancé par la très récente galerie Maad (inaugurée en janvier 2005) qui édite et présente d’emblée neuf pièces de mobilier inédites signées Hilton Mc Connico. Un tremplin magnifique, la galerie est jeune, le projet plus qu’ambitieux. La table « Wink » (9) est une véritable prouesse technologique et artistique. Avec son plateau de verre et de métal qui enferme des lamelles de stores en acier inoxydable, disposées de façon à se rencontrer à mi-hauteur en créant une colonne vertébrale, « Wink » semble en effet l’ossature du corps d’une collection d’exception (série limitée, manufacturée par les Meilleurs Ouvriers de France et les Maîtres Artisans Français, numérotée, signée et estampillée) qui donne la part belle à l’Art au sens le plus noble.

c

Cinna

Michel Roset

www.cinna.fr

Pascal Mourguecanapé « Down Town »

14

utilisateurs), le tandem Celio/ Alain Ricard, met au point la collection « Eden » (18). Une solution dressing intelligente (portes coulissantes, gain de place, aménagement par fonctions) et remarquable à vivre : il crée un véritable espace dans l’espace, dans lequel on entre.

e

Exposition du 19 octobre au 3 décembre 2006 - espace VIA 5

© Cyril Masson © Cyril Masson

« Le design ne signifie pas donner une forme à un produit (…) , pour une industrie plus ou moins sophistiquée. Il est une façon de concevoir la vie, la politique, l’érotisme, la nourriture …»(Ettore Sottsass)

« Un trait de crayon, c’est une forme, un usage, une technique, un prix, d’autres paramètres peuvent se greffer, mais c’est la base.»(Charlotte Perriand)

Face à notre société de surconsommation, le respect de l’environnement trouve en effet un écho notable dans l’univers du design. La démarche d’éco-conception menée par Forège l’a amené à être le premier fabricant français de meuble à proposer des collections labellisées NF Environnement, distingué par le CTBA.

Ses collections et son savoir-faire (meubles garantis 5 ans) traduisent le respect envers les normes et réglementations européennes inhérentes au secteur de l’ameublement. Son attention réfléchie portée au choix des matériaux et des technologies mises en oeuvre pour la matérialisation des collections, la traçabilité des produits sont à saluer pour la gamme « mobilier Loft/Via Bella » (25).L’environnement, c’est aussi l’aménagement de l’espace. La scénographie, dépasse la simple fonctionnalité. En séduisant et ciblant l’utilisateur, elle participe de plus en plus à l’appréciation du produit et du service offert. Parisot personnalise ses réponses et propose des solutions opérationnelles qui répondent aux besoins de conquêtes et de fidélisation de ses clients. La théâtralisation de l’univers meuble proposé lors du Salon du Meuble de Paris 2006 (26) en fut une belle démonstration.

Le groupe avec le tout nouveau label « Pensez Ergo malin », distingue un ensemble d’innovations produits et d’astuces ergonomiques imaginées pour faciliter la vie des consommateurs. Il est intéressant d’apprendre que Parisot est le premier déposeur de nouveaux modèles à l’INPI.

Le design souligne la valeur de la vie. Il est primordiale de rappeler que le tandem designers et industriels exerce pied à pied une activité intellectuelle « réfléchissante » et pas simplement un métier ou un service.

Cendrine de Susbielle

h Design et environnementDesign d’espace

Ibride

ibride@wanadoo.fr

Benoît Converstable basse « Tavolino »

22

Loin aujourd’hui d’être réservés aux élites, et servant par leurs traits spécifiques les diversités sociologiques et culturelles face à la mondialisation, les objets dessinés expriment donc aussi des identités. La recherche de Ibride menée par Benoît Convers va dans ce sens. Ses collections, vécues comme des objets vivants, tatoués par sérigraphie sont immédiatement reconnaissables. La table « tavolino » (22) est un exemple. Sa réalisation en une feuille de polypropylène, souple et montée après rainurage

selon des axes de pliage, offre la possibilité d’une impression sur toute sa surface et une infinité de finition d’aspect (dessin). Un passage de la 2D à la 3D intéressant, une possibilité de stockage à faible coût astucieuse pour le fabricant !Le trait d’Eric Jourdan est identifiable entre tous, lui pour qui, tout est dessin d’abord. Son miroir « Utility » (23) (Ligne Roset), qui convoque les courbes sensuelles de Snowdonia (canapé), rappelle la ligne de ses meubles traversants, même si il s’exprime ici avec de l’inox poli brillant et du verre. Son travail propose une collection complète et cohérente. Elle est augmentée chaque année de nouvelles pièces. Le Porte Cintre (24) des 5.5Designers édités

par La Corbeille, résulte d’une réflexion de longue date des designers autour d’une même famille, celle des objets ordinaires (« Réanim », Biennale internationale de Design à Saint-Etienne 2004, « Les objets ordinaires dans un appartement banal » Salon du Meuble de Paris 2005). Soignant l’image des objets, ils donnent une continuité à l’utilisation du cintre de bois (déjà produit en série pour l’hôtellerie), monté sur un pied usiné en trois pièces, pour un usage de porte manteau. Ce travail de détournement est devenu la marque identitaire des 5.5 Designers. Peut-être également une philosophie autour de la notion de pérennité de l’objet.

g Identités fortesFamille d’objets

Ligne Roset

Michel Roset

www.ligneroset.fr

Eric Jourdanmiroir « Utility »

23

Parisot

www.parisot.com

décorateur intégréscénographie au Salon du Meuble de Paris 2006

26

Celio

Alain Liault

www.meubles-celio.fr

Alain Ricarddressing “Eden”

18

Corroborant cette affirmation d’Ettore Sottsass, Matali Crasset ne dit pas autre chose quand elle déclare que le designer doit « donner à voir mais aussi à vivre ». Elle développe depuis plusieurs années des typologies articulées autour de la modularité, de la flexibilité, de la générosité, de l’hospitalité. Sa rencontre avec Guy Degrenne, Maître Coutelier, leader des Arts de la table s’est faite dans cet esprit. Inspirée par les logiques de fluidité et de rituels et par ce qu’elle appelle « ses petits constats de la vie » (par exemple, la substitution du déjeuner dominical par le brunch), la designer crée « CityBRUNCH » (19), un set de porcelaine aux lignes simples et conviviales, qui créent des réseaux graphiques à l’image des relations amicales ou familiales tissées par les convives. Combinaison des éléments et des matières (porcelaine, bois pressé, inox), invitation à partager, l’ensemble est un espace de rencontre.Cette mise en scène de la convivialité, en tenant

compte des nouvelles coutumes est elle aussi abordée par Philippe Starck et IPI (International plastic Industrie) avec la collection de vaisselle

f Nouvelles habitudes de consommationnouveaux usages

Arfa / Kollection

Daniel Hecquard

www.arfa.fr www.kollection.net

Fred Rieffelcanapé « Duo »

17

Guy Degrenne www.guydegrenne.com

Matali Crassetservice « CityBRUNCH »

19

éphémère mais lavable « Lux » (20) pour cocktails, vernissage et pique-niques. Pour pallier à l’inconfort figé, le designer libère le corps de l’utilisateur en imaginant, un kit main

libre, une vaisselle empilable à l’usage unique, élaborée sur la base d’une matière plastique injectée recyclable. Loin des standards usuels, esthétique, cette collection ingénieuse et ludique propose une assiette équipée d’un picot sur lequel vient se « plugger » selon l’envie, verre, flûte à champagne, tasse, bol. Il est donc important qu’un produit réponde aux nouvelles aspirations des utilisateurs, elles peuvent privilégier désirs spirituels et émotionnels, plus encore que besoins fonctionnels. C’est ce que défend Cédric Ragot quand il propose à Roche-Bobois la table-basse « Cute cut » (21). Forme organique dont on aurait ôté le chapeau, elle est rassurante avec ses lignes rondes, douce au toucher comme à l’œil, hygiénique (mono-matière sans assemblage) et sécuritaire (pas de points saillants). Elle aura séduit la célèbre entreprise qui travaille sur de nouvelles déclinaisons, pour une recherche de nouveaux marchés, notamment le jeune habitat.

f

International Plastic Industrie

Louis Revel

www.ipi.fr

Philippe Starckvaisselle « Lux »

20

Roche Bobois International

Nicolas Roche

www.roche-bobois.com

Cédric Ragottable basse « Cute cut »

21

Exposition du 19 octobre au 3 décembre 2006 - espace VIA 7

Forège

Bruno Chaudiere

www.forege.com

design integrécollection “Loft”

25

La Corbeille Editions

Fabien Bonillo

www.lacorbeille.fr

5.5 designersporte cintre

24

© Anto

© Patrick Gries

© Geoffrey Cottenceau

© Jean Baptiste Mondino

« Les objets mobiliers sont au décor ce que les notes sont à la composition musicale. Tout est question d’harmonie.»(Gérard Laizé)