ARTEM I NFORMATION & STRATEGIES

ARTEM Défense n°02 - 2006/11 n° ISSN 1951-6878

ARTEM Défense est la newsletter gratuite du cabinet ARTEM INFORMATION & STRATEGIES. Il ne s’agit ni d’un périodique, ni d’un rapport de veille, mais d’un zoom sur certains sujets dimensionnants de l’actualité de la Défense, lié aux activités de notre société. Créé en 2005 et spécialisé dans la formation et le conseil en Intelligence Économique, ARTEM INFORMATION et STRATEGIES est un cabinet français, indépendant, présidé par Patrick Cansell, ancien r e s p o n s a b l e I n t e l l i g e n c e Économique du Groupe Giat Industries.

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FRANCE

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ARTEM I NFORMATION & S TRATEGIES

SARL A U C A P I T A L D E 1 5 . 000 E U R O S

Ce second numéro de notre newsletter est consacré au salon DEFENDORY, et donc à l’actualité de Défense sur la zone Europe du Sud - Europe orientale, avec bien entendu un zoom sur le pays hôte de ce salon : la Grèce. David Spindler fera également un point sur EADS et les ambitions russes à son égard. Suivront les analyses d’ARTEM sur le potentiel que représente le marché libyen et sur les dernières informations collectées sur les programmes de fantassins du futur. Enfin suivra un point de situation sur le marché des blindés 8x8.

Patrick Cansell

DEFENDORY et les ambitions grecques

La Grèce a présenté le 25 juillet dernier une loi de programmation 2006-2010 ambitieuse (il y est question de 45 avions d’entraînement avancés, 20 hélicoptères de transport, 15 hélicoptères CSAR, 5 avions de patrouille maritime, 6 frégates, 400 véhicules blindés à roues, des drones, etc.) pour 11,39 milliards d’euros. Sans oublier la perspective de l’acquisition d’avions de chasse polyvalents de nouvelle génération est reportée au-delà de 2010.

Le salon Defendory manifeste ces perspectives à travers la présence de plus de 400 industriels de la Défense en provenance de 32 pays : 184 exposants grecs, 49 américains, 35 allemands, 29 britanniques, 17 polonais, 15 italiens, 14 russes et 13 exposants français (pays classé 8e à ce classement non officiel juste devant la République Tchèque avec 12 exposants). On notera également une présence marquée de l’Inde et de l’Iran.

La Grèce demeure un marché majeur en Europe (en fait le 3e importateur mondial en 2004 derrière l’Inde et la Chine) tout en demeurant un acteur dont les industriels demeurent encore relativement discrets dans les grandes coopérations européennes, paradoxe qui fait encore aujourd’hui de ce pays une cible prioritaire pour les grands exportateurs.

Bulgarian Future Soldier

ARTEM Information & Strategies a poursuivi son travail de recherche de contacts et d’informations sur les programmes de combattants du futur au sein de l’Union Européenne. Parmi les nouveaux projets, outre la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie apparaît comme un acteur particulièrement représentatif. Nous avons en effet rencontré le numéro 2 du Procurement de l’Army à Defendory 2006. La Bulgarie en est à l’heure actuelle en phase « amont » (« étude papier ») du projet « BFS » et sa priorité est à l’observation des programmes majeurs des autres états (IDZ et FELIN sont les programmes cités en référence) dans le but de réaliser un premier cahier des charges. Le panorama des combattants du futur (Union Européenne) réalisé par notre société va donc passer de 14 à 17 programmes (en anticipant quelque peu l’adhésion des deux nouveaux membres que sont la Roumanie et la Bulgarie). (à suivre p.4)

ï fusil d’assaut 5,56x45 AR-M9, équipé du lance-grenades UBGL-M4 de 40 mm, de la firme bulgare ARSENAL, lointain dérivé du Krinkov AK-74. Cette arme pourrait servir de base à l’armement du BFS, du moins lors des phases initiales.

DEFENDORY : Le Pirée, Grèce

3-7 octobre 2006

1

Frégate FREMM proposée dans le cadre du marché grec.

1er LEO II HEL produit sous licence en Grèce.

T-50 advanced jet trainer, proposé par le coréen KAI.

Projets de l’industrie d’armement française en Libye (article réservé à la version française de notre newsletter)

Alors que la venue prochaine en France du Guide Mohammar Kaddafi se précise pour la fin de l’année, les industriels du secteur de la défense placent leurs pions dans le pays. Après quatorze années d’embargo, les forces libyennes ne disposent plus que de matériels anciens dont une grande partie n’est plus opérationnelle en raison du manque de pièces et d’entretien.

On se souviendra que la France fut l’un des principaux fournisseurs de l’armée de l’air (Mirage 3/5 et F1) et de la marine (vedettes Combattante). Les industriels français espèrent désormais placer leurs nouveaux équipements. On notera que le chef d’état-major de l’armée de l’air libyenne, le général Riffi, était en France durant la semaine 38 pour se faire présenter le Rafale et le Tigre [l’autorisation d’exportation de ces appareils a été officialisée récemment]. Le groupe Thalès, associé à Dassault Aviation, espère décrocher le contrat de remise en état d’une douzaine de Mirage F1. D’autres contrats du même genre pourraient suivre sachant que la flotte libyenne est d’une cinquantaine d’appareils.

Les neuf Combattantes qui constituaient la force de frappe navale libyenne auraient aussi bien besoin d’un lifting complet portant sur le remplacement des moyens électroniques et de l’armement missile et canon.

Enfin l’armée de terre cherche à remplacer ses blindés et son artillerie d’origine russe par du matériel moderne au standard Otan, ce qui n’est pas sans ouvrir des perspectives pour NEXTER (Giat Industries) et ses produits phares comme le Leclerc ou Caesar.

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2

ANALYSE « BORN TO BE WHEELED »

Le marché des blindés à roues (8x8) en Europe

Alors que de nombreux pays européens ont lancé récemment le renouvellement de leur parc de blindés, la tendance ne semble pas sur le point de s’inverser : d’autres états, comme la Grèce, la Slovaquie ou la Turquie pourraient lancer à court terme un programme d’acquisition similaire. Les acteurs industriels les plus présents sur le marché européen sont STEYR DAIMLER PUCH (General Dynamics European Land Combat Systems) avec le Pandur II, MOWAG (appartenant également à General Dynamics European Land Combat Systems) avec le Piranha III, et enfin PATRIA avec l’AMV. Ces sociétés représentent près de 50 % des contrats conclus depuis 2004 sur le seul marché européen et sont présents sur tous les prospects ouverts à la compétition (Turquie, Grèce, Slovaquie).

par Alexandre TARGÉ (ARTEM INFORMATION & STRATEGIES)

TURQUIE : à noter que sur le marché turc, le Terrex singapourien de STK, l’AMV de Patria et le PARS turc de FNSS seront également en compétition via leurs partenaires locaux (ARTEM INFORMATION & STRATEGIES a produit un rapport détaillé dédié à IDEF 2005. Nous consulter). Un outsider de la gamme de GD ELCS n’est cependant pas à exclure.

VBCI : NEXTER (Giat Industries) semble pour le moment absent des grandes compétitions internationales malgré son succès français : les premiers VBCI seront livrés à l’armée française dès 2008 avec une cible à terme de 700 unités). En effet, hor-mis la compétition en Belgique, l’industriel fran-çais demeure jusqu’ici étonnamment discret sur les marchés export.

SOU

RCE :

ART

EM I

NFO

RMA

TIO

N & S

TRA

TEG

IES

TYPE

INDUSTRIEL

DATE DU CONTRAT

QUANTITÉ

DANEMARK

PIRANHA III C

MOWAG (GD)

Octobre 2004

91

POLOGNE

AMV Rosomak

PATRIA

Décembre 2004

668

PORTUGAL

PANDUR II

STEYR DAIMLER

PUCH (GD)

Décembre 2004

260

FINLANDE

AMV

PATRIA

Décembre 2004

62

BELGIQUE

PIRANHA III C

MOWAG (GD)

Janvier 2006

242

RÉP.TCHÈQUE

PANDUR II

STEYR DAIMLER

PUCH (GD)

Juin 2006

199

SLOVÉNIE

AMV

PATRIA

Juin 2006

136

Panorama des programmes de blindés à roues en Europe réalisé par ARTEM INFORMATION & STRATEGIES. Nous contacter pour toute commande.

CENTAURO 8x8 avec la tourelle 25mm du VCI DARDO dans sa version light, à Defendory 2006. Il est proposé à la Grèce mais souffre ici d’un handicap : il n’est pas amphibie...

La Slovaquie et la Grèce verront sans doute s’affronter les mêmes acteurs qu’en République Tchèque. Le Centauro, présent au salon Defendory, n’est pour l’instant en service que dans sa version « fire support » avec canon de 105mm, en Espa-gne et en Italie. Proposé à la Grèce en version « transport de trou-pes », il semble que les spécifications ne lui soient guère favorables (le futur blindé à roues de l’armée grecque devra - sauf évolution des spécifications - être amphibie).

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STRATEGIE Pourquoi l’industrie russe est-elle intéressée à entrer au capital de d’EADS ?

par David Spindler (Spindler Consulting)

L’industrie aéronautique russe, qui fut autrefois brillante à la mode soviétique, est aujourd’hui sinistrée. Seule subsiste véri-tablement Sukhoy dans le domaine militaire. Or l’industrie aéronautique est une industrie de prestige qu’une puissance de rang mondial se doit de posséder. La Russie ne fait proba-blement pas exception à cette règle dans l’esprit de ses diri-geants. Or il est clair que le seul moyen de reconstruire l’in-dustrie aéronautique en Russie est de l’allier, au moins provi-soirement, soit à Boeing, soit à EADS.

Et la Russie a quelques atouts à faire valoir : ð d’abord le renouvellement prochain de la flotte de la com-

pagnie Aeroflot (Moscou laisse dire que le 787 de Boeing serait préféré) et sans doute de celle des compagnies inté-rieures,

ð ensuite le principal fournisseur de Titane d’Airbus et du 787 de Boeing est la société VSMPO-Avisma, contrôlée par l’État à travers Rosoboronexport.

ð Moscou prépare également la mise en place, sous contrôle de l’État, du holding des constructeurs aéronautiques UABC (United Aircraft-Building Corp.).

Chacun des deux avionneurs occidentaux a d’ores et déjà pris une option en Russie, EADS par une participation de 10% au capital d’une usine de construction des avions Sukhoy privatisée, Irkut, et Boeing qui fait travailler une équipe de 1000 ingénieurs à Moscou.

L’objectif de Moscou est, en faisant jouer la concurrence et en utilisant ses atouts, de parvenir à un rôle de partenaire plus en rapport avec la vision de son « rang », participant, même sans droit de veto, aux décisions stratégiques d’EADS. La situation conjoncturelle d’EADS est évidemment une opportunité. Un tel partenariat ne va pas sans un échange, ou plus probablement dans la situation actuelle en Russie, sans un transfert de technologies en échange d’une ouverture des marchés russes, ou d’investissements de l’industrie russe dans les nouveaux développements d’EADS.

§ Pour ce qui est du domaine des avions commerciaux, peut-on imaginer qu’un jour apparaisse une troisième gamme à coté de Boeing et d’Airbus chez un industriel qui après tout est libre de sa stratégie même dans le cadre de participations croisées ? C’est un risque.

§ Dans le domaine du transport militaire, on peut penser qu’EADS est engagé dans le projet A400M pour plusieurs décennies. Il parait peu probable qu’un marché de gros por-teurs type C17 apparaisse avant longtemps et vienne concur-rencer l’A400. La menace est sans doute plus sérieuse dans les avions de transport plus légers.

§ Enfin pour ce qui est des avions de combat, il paraîtrait singulier (ou séduisant ?) de développer un avion de combat avec l’adversaire de référence, car alors il n’y aurait plus de référence. Sans compter que l’on peut légitimement se poser la question de l’utilité d’avions de combat multirôles sophisti-qués dans les conflits asymétriques ou dissymétriques. Certes ce sont des machines de souveraineté, mais face à quelles menaces ?

Spindler-consulting SARL

Spindler-consulting est un cabinet de conseil indépendant dirigé par David Spindler, directeur de la stratégie de GIAT-Industries (Nexter) jusqu’en juin 2006.

Spindler-consulting offre des services de : ð Conseil en stratégie et marketing industriels ð Assistance commerciale

Spindler-consulting est spécialisé dans l’industrie de Défense et de la Sécurité. Adresse : 41 rue de Versailles F-78320 Le Mesnil Saint Denis Tel. : +33(0)6 08 40 90 30 E-mail : spindlerconsult@aol.com

Parmi la multitude des produits et services proposés lors de Defen-dory 2006, on notera cette coopé-ration entre LT, une entreprise arménienne issu d’un organisme étatique de recherche sur les la-sers, et Pyrkal, l’entreprise muni-tionnaire grecque. Le joint-venture, détenu à 51% par LT, a pour vocation le développement et la commercialisation de pro-duits technologiques électro-optiques issus des technologies arméniennes. Leur produit phare, la boule électro-optique téléopé-rée 2D01, est présentée comme offrant un rapport qualité / prix annoncé comme exceptionnel.

B o u l e 2 D 0 1 (surveillance et fire-control), équipée (de gauche à droite) : • d’un télémètre

laser d’une portée de 20 km.

• d’une caméra « jour » d’une portée de 7 km

• d’une caméra « nuit » (IL) d’une portée de 2 km.

par Patrick Cansell ( ARTEM INFORMATION & STRATEGIES )

Coopération autour de la Mer Noire

SOUKOS ROBOTS présentait à Defendory sa gamme de robots de déminage, complétée par un UAV surnommé « Apollo » aux allures d’ovni, susceptible de survoler une zone pendant… 50 heures (!) et de la balayer de ses multiples capteurs (jour/nuit, electronic warfare, etc.). Ci-dessus à droite, un robot équipé de 2 RPG, dont la vocation ne semble pas être la seule destruction d’IED !

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4

General Dynamics ELCS :

par Patrick Cansell ARTEM INFORMATION & STRATEGIES

Quel retournement de situation ! En moins de 10 ans, le leadership écrasant

des industriels européens dans le développement et la pro-duction des blindés à roues s’est totalement effondré au profit des Etats-Unis. Les années 1990 avaient consacré la domination européenne : on peut estimer que sur les 6.800* véhicules blindés à roues (6x6 et 8x8) acquis entre 1990 et 1999, plus de 77 % des matériels étaient d’origine européenne (y compris via des transferts de licences) ! Le constat est le suivant :

Sur 1990-1999, les principaux acteurs étaient :

ð le leader incontesté, MOWAG, avec 51,7 % du marché. La société suisse, qui exportait beaucoup à travers des cessions de licences, comptait à son actif en 1999 plus de 3.500 unités commandées en direct ou via des licences.

ð un des outsiders est l’autrichien STEYR D AIMLER P UCH, avec 5,8 % du marché (près de 400 Pandur vendus à 4 pays dont les États-Unis sur la période considérée).

ð PATRIA avait alors une emprise équivalente sur le marché (près de 400 blindés vendus sur 1990-1999) mais l’entre-prise finlandaise apparaît à cette époque davantage comme un acteur régional (Suède, Norvège, Pays-Bas et Finlande).

ð Santa Barbara Systemas produit le BMR-600 qui a été ex-porté en Égypte et au Pérou dans les années 1980. L’engin est de génération plus ancienne mais il avait été proposé avec succès à l’Arabie Saoudite en 1999 (140 exemplaires).

La période 2000-2006 accentue encore l’avance de MO-WAG : la part de marché de ses produits et dérivés atteint 73 % avec plus de 3.600 Piranha de tous types vendus sur la période (y compris les Stryker de l’US Army). En effet, son partenariat de longue date avec DDGM, filiale de Ge-neral Motors Canada, a permis à MOWAG de développer progressivement son emprise sur le marché nord-américain. En 1999, DDGM rachète MOWAG puis, en mars 2003, l’américain General Dynamics Land Systems rachète DDGM, ce qui clôt cette phase de croissance ex-terne.

Cette acquisition permet au géant américain (qui avait déjà acquis précédemment S ANTA BARBARA SYSTEMAS et STEYR) de devenir le numéro 1 mondial pour un coût qui apparaît au final plutôt modeste, même s’il est vrai que ce sont l’US Marine Corps et l’armée canadienne qui ont res-

pectivement financé le développe-ment des Piranha II et III. GDLS consolide ses acquisitions en créant General Dynamics European Land Combat Systems (ELCS) en octobre 2003.

Les derniers matériels réellement européens que sont VBCI, Centauro, GTK Boxer et AMV ne représenteront (en ordre dispersé) qu’à peine 20 % du marché mondial des blindés à roues* contre plus de 60 % pour le seul General Dynamics, qui a su profiter pleine-ment de la courte vue et de la dispersion de ses concur-rents européens. * hors Russie, Chine, Inde et ventes illicites

Bulgarian Future Soldier (suite)

Il pourrait apparaître pertinent pour un pays soucieux de développer un programme de « digital soldier » de ne pas se contenter de puiser dans les concepts et solutions des pays les plus avancés mais aussi de faire le point avec d’autres pays de l’Union qui seraient au même stade d’avancement afin d’identifier des synergies et de valider certains concepts. Prenons la Slovaquie : après avoir fait le tour des grands programmes internationaux, ce pays pourrait opter pour des solutions de provenance nationale ou de pays voisins (l’entreprise slovène FOTONA pourrait ainsi proposer à l’armée slovaque ses solutions optiques face à la concurrence des systémiers allemands ou français). Or, dans la réalité, la phase de définition du besoin semble plutôt cloisonner les États : ð soit l’on se réfugie dans un concept « 100% national »

visant à tenter d’atteindre les meilleurs standards internationaux avec des moyens purement locaux [voie sans issue dans un contexte de budget contraint et de course technologique].

ð soit l’on s’approprie un concept exogène, ce qui simplifie la tâche (mais risque de donner naissance à un programme peu propice aux industriels locaux).

Pour les pays hors L.O.I., une coopération « amont » entre États ayant des ambitions et des moyens comparables, permettrait d’exploiter des niches technologiques locales en manque de débouchés et/ou de réaliser des acquisitions mutualisées (les acquéreurs pourraient être davantage en position de force face aux grands systémiers et l’interopérabilité serait certainement mieux prise en compte dès l’amont). Nous avons soumis cette piste à quelques donneurs d’ordres étatiques : elle est apparue pour le moins incongrue : « peu de points communs », « pas de convergence possible ». Chaque État semble chercher à demeurer seul dans sa définition du besoin et confond « solitude » et « souveraineté ». On peut dès lors se poser la question de savoir si la coopération européenne ne progressera que grâce aux grands systémiers intégrateurs. Après tout, pourquoi pas ?

Les incontournables étaient présents à Defendory 2006.

En haut à gauche, un démonstrateur par ELVO, intégrant des technologies locales (optique, système d’armes). A droite, IDZ, intégrant le bus de d o n n é e s d ’ O E R L I K O N CONTRAVES Canada (également intégré sur Félin). En bas à gauche, le body armour de NP Aerospace, retenu dans le cadre de FIST (programme qui subirait un « gel » provisoire). A droite, le système Félin (SAGEM).

L’entreprise grecque INTRACOM présentait son système WISPR dont le module central permet de concentrer dans un seul équipement les fonctions commandement et navigation destiné à un « digital soldier » optimisé. Smart ?

L’IRAN à

DEFENDORY 2006

par Patrick Cansell ARTEM

INFORMATION & STRATEGIES

Une visite de stand de la DIO iranienne par l’équipe ARTEM INFORMATION & STRATEGIES s’imposait. En effet, la Defense Industries Organization iranienne, qui supervise une partie importante des productions de défense, occupait une bonne partie de l’important stand iranien, représentant un large panel des productions locales. Tout d’abord, rappelons l’organisation de la DIO (ou Sasadjah pour Sazemane Sanaye Defa) :

ð AMIG (ammunition & metallurgy industries group) qui produit essentiellement les munitions de petit, moyen et gros calibre, y compris les munitions de 125mm pour les chars de combat de type T-72 acquis auprès de la Russie, allant des munitions HEAT aux APFSDS revendiquant 470 mm de pénétration de RHA à 3000 m, sans oublier les munitions d’artillerie de 155mm aux standards OTAN destinées aux automoteurs M109 américains acquis à l’époque du Shah ;

ð AIG (armament industries group) qui produit les armes de petit, moyen et gros calibre, du fusil d’assaut bullpup 5,56x45mm KH2002 aux copies de G3 HK pour ce qui concerne les armes d’infanterie, aux pièces d’artillerie de 122 (HM40) et 155mm (HM41), aux LRM de 107 et 122mm, aux RPG et mortiers.

ð VEIG (vehicle & equipement industries group) qui propose une gamme de véhicules tactiques et de 4x4, sans oublier les blindés de combat que sont le chenillé BORAQ ou les chars T72Z (dérivé de T-55 équipé d’un tube de 105mm M68 et d’une conduite de tir EFCS-3 ; moteur V46-6 (moteur standard du T-72) et briques ERA réactives) et T72S (production sous licence du T-72 russe) ;

ð MIG (marine industries group) qui développe et produit des navires rapides (vedettes et patrouilleurs de 10 à 17m) et des « frégates » de 47m / 300 tonnes (classe SINA) ou de 94m / 1400 tonnes (classe MOUDGE) susceptibles d’être équipées de missiles AA et antinavires, sans oublier les sous-marins type IS-120 (ce sont des « midget submarines » de 29m) ;

ð CIDMG (chemical industries & development of material group) qui a en charge le développement et la production des poudres, explosifs et carburants solides (propulsion des fusées et roquettes) ;

ð SIG (special industries group) spécialisée dans la protection NBC ; ð EIPG (engineering & industrial projects group) spécialisée dans l’ingénierie et

le conseil en génie civil (barrages, routes, tunnels, infrastructures sportives, industrielles, portuaires...), qui est également en mesure d’appuyer le transfert de technologie et de production à destination de pays étrangers.

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SFEM

La Société française d’études militaires, association créée en 2001, vient de diffuser son manifeste intitulé :

Manifeste pour un renouveau de la défense française dans l’Union européenne.

Ce manifeste appelle les responsables publics à une refondation de la politique de défense française en proposant une ébauche de cadre conceptuel visant à poursuivre et amplifier l’orientation européenne donnée à la défense française.

Pour consulter et télécharger le manifeste : www.sfem.fr

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Notre société est en mesure de réaliser à la demande des points de situation sur des marchés de Défense et de Sécurité comme de proposer ses « panoramas » clefs en main, achevés ou en cours : fantassins du futur, blindés 8x8, artillerie, lance-grenades, drones navals, robotique du champs de bataille, etc. Notre activité d’analyse de marché et de suivi de l’actualité de Défense se complète d’une offre de formation en intelligence économique. Notre société est d’ores et déjà un des leaders français de la simulation (gestion de crise, management de l’information, war rooom).

Contact : Patrick Cansell ( +33 675 655 986 artem-is@voila.fr 7 +33 147 362 542

On notera l’absence des produits aéronautiques iraniens (placée sous le contrôle de l’Aviation Industries Organization), à commencer par celle du Shafagh qui demeure avant tout un outil de propagande. L’AIO présentait en effet essentiel-lement ses capacités de maintenance et ses acti-vités civiles (gros porteurs civils et hélicoptères).

Parmi les produits exposés par IEI, la branche électronique de défense, on notera surtout le panel d’équipements proposés : télémètre laser, optiques thermiques et IL (y compris boules optiques), drone, système de surveillance, C4I ou encore guerre électronique. On notera no-tamment que l’Iran revendique également un programme de combattant du futur.

ñ SHAFAGH (maquette 1:1) et quelques produits exposés par l’Iran lors de Defendory : système de surveillance longue portée SADAD 102C, jumelles de vision nocturne (en haut à droite) et drone ABABIL(hirondelle) d’une portée qui pourrait atteindre 120 km.

BANGLADESH - URGENT

Appel d’offres pour 46 véhicules à roues pour équiper le contingent bengali qui sera déployé au Sud Liban.