sauver les savoirs
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anthiper > PRATIQUE
lrl34,t-{FÉ
Ê-
,U, | ,janvier 2000 - N" rl30 . couRRtER cADRES
supermarchés était ainsi
menacé de disparition :
personne n'en connaissait
I'ensemble de la formule de
fabricatron ! Grâce à un plan de
'gestion des connaissances",
mis en place suffisamment tôt,
la catastrophe a pu être évitée.
Prévenir est le maître mot.
D autant que rassembler les
connaissances éparpillées prend
plus de temps qu'il n y paraît.
ll faut, dans un premier temps,
déterminer les informations
stratégiques qui risquent d'êtreperdues, puis déceler les
endroits où elles se nichent. Un
vrai travail de fourmi." L' inf ormailon est disséminée
dans /es poches, les calepins, la
tête des utilisateurs", constate
Eric Auriol, d'Acknosoft, un édr-
teur de progiciels. Coucher surpapier un référentrel des métiers
et des procédures, les textes
réglementaires s'appliquant au
secteur ou le vocabulaire du
métier peut fournir un bon point
de départ pour établir ce que
les spécialistes nomment le
"schéma des connaissances".
Ce travail peut, par la suite,
servir à créer une base de
données informatique, remplie
progressivement par les sala-
riés. Mais gare à la lassitude !
Cet outil n'a d'utilité que régulièrement alimenté. Consciente
que ses salariés répugnaient à
effectuer ce qu'ils considéraient
comme une tâche supplémentai-
re, une filiale de Valeo a trouvé
la parade. Chaque fois qu'une
note est rédigée sur ordinateur,
I'archivage au sein de la base
de données se fait automati-quement.
La préservation du capital de
connaissances passe aussi,
dans une entreprise, par une
bonne gestion des ressources
humaines. Chez UDDFim, une
PME de 530 salariés spécialisée
dans les fils élecûiques, les
anciens, après une succession
de plans sociaux, sont partis
en préretraite au début des
années 90. Dans leurs bagages,
bien chargés, ils ont emportéleur savoirjaire. Faute de les
avoir archivées, l'entreprise
risquait de perdre les formules
des matériaux composites,qui assuraient 20 % du chiffre
d'affaires. UDDFim a alors
choisi de lancer un vaste plan
dénommé 'Age et activité".Les préretraités, transformés
en tuteurs, ont parrainé lesjeunes embauchés. "Les anciens
n'ont montré aucune réticence
à partager leurs connaissances",
se réjouit Nathalie Hambert,
directrice du personnel.
A ce lourd système de tutorat,
une entreprise qui ne connaîtpas une telle situaùon d'urgencepourra préférer la mise en place
de séminarres de formation
continue.
Reste que les salariés n'aimentpas toujours livrer leur savoir-
faire : ils préfèrent évidemment,
face au spectre du licenciement,
demeurer irremplacables.
Certaines catégories de cadressont particulièrement réfrac-
taires au partage : "Les "'
çFiflry-- *.æ -'FÇrtllllllltlE# *
couRRlER cADRES . N't33o - 7 janvier 2OOO | ,r,
antlclper > pRAilQuE
Le partage des connaissancesselon EDFPour faire Ie point des connais-sances sur la tenue mécaniqued'une ligne électrique ouI'impact sur l'environnementdes transformateurs, les
350 membres du service maté-riels éiectriques de la directionde la recherche et du dévelop-pement d'EDF n'ont qu'àpianoter sur leur ordinateur.Diadème, une base de donnéesalimentée par les salariés en
notes, articles, films et photos,est là pour répondre à leursquestions. Et surtout remédierau fort turn-over qui frappe lesrangs des ingénieurs.Plus qu'un outil, c'est une phi-losophie qu'EDF veut mettreen avant. " Pour lever les réti-cences des personnes sou-cieuses de leur savoir, il fautsensibiliser et convaincre sanscesse", précise Audrey Thory,responsable du projet. Pourrassurer les utilisateurs, unepart de confidentialité a ainsiété introduite. lMais les infor-mations partagées doivent pou-
voir être consultées par ungroupe d'une quinzaine de per-sonnes. Pas question de voirdeux salariés s'échanger leursconnaissances en circuit fermé." La tentation aurait pu naîtreentre personnes travaillant surun même projet ou ayant déve-loppé des affinités", expliqueAudrey Thory.Pour l'heure, Diadème accueilleseulement 10 à 20 % des
notes internes, dont la mise en
commun est laissée au bonvouloir de leurs auteurs. Cettesélectivité permet de ne pas
engorger la base d'une masse
de documents, aux yeux
d'Audrey Thory, qui reconnaîttoutefois que tous n'utilisentpas régulièrement ce réseau de
connai ssances.
Dans sa fonction d'animation,la jeune femme songe à s'ap-puyer sur des responsableschargés de sujets d'études pré-cis. Un bon moyen d'impliquerl'encadrement.
Sepro met ses pannesen memotreA coup de réunions autourdu bureau d'études, SeproRobotique a réussi à concen-trer dix ans de pannes en près
de 400 cas. Un projet de capi-talisation des connaissances quia pris en corps en 1994-1995.À l'époque, cette PM E de laRoche-sur-Yon (250 salariés,280 IVI F de chiffre d'affaires)arrête la fabrication de ses pre-mières générations de robotsmanipulateurs. Le point cri-tique, c'est que nombre de cesmachines sont encore en fonc-tionnement et que les pannesles plus classiques posent pro-bleme aux techniciens de main-tenance récemment embauchés.
" Le plus dur a été de modéliserces expériences, de limiter les
descriptions, tout en etant lepltts précis possible" , témoigneLoic Legendre, qui a créé, avec
l'aide d'un éditeur de logiciels,une véritable base de données,en cours d'installation surl'intranet.Aujourd'hui encore, ce respon-sable au service assistanceclientèle basé aux États-Unispasse 10 à 20 "/" de son tempsà valider les cas qui lui sonttransmis pour alimenter le
réseau. "fuous pouvons encorenous améliorer; les réponsesne sont pas exhaustives", esti-me Loic Legendre. Unedémarche similaire a été étu-diée autour de la formulationdes devis, mais n'a pas abouti." La dèmarche est peu fami-lière aux PME car elle de-mande des moyens humains",constate LoTc Legendre. Sansune aide européenne, SeproRobotique n'aurait pas pu
mettre ses pannes en mémoire.
anticiper > PRAilQUE
Le fonds docu-mentaire du Cereq
. Ouoi ?
Créé au début des années 70, le
Centre d études et de recherches
sur les qualifications (Cereq) mène
et publie études et enquêtes sur
les thèmes de la formation et de
l'emploi. Le Cereq a ensuite élargi
ses travaux aux acquisitions et à
la certificaùon des compétences
ainsi qu'aux mobilités profession
nelles.
. Base de données
Sur internet, le Cereq offre un
fonds documentaire d'environ
30 000 ouvrages, rapports,
études et usuels. Le centre est
d'autre part abonné à 445 titres
de périodiques. Les ftèmes cott-
verts : I'insertion et le chemine
ment professionnels des jeunes,
l'évolution des métiers et des qua-
lifications, la formation continue en
France et à l'étranger, I'organisa
tion du travail et la gestion des
ressources humaines, l'étude et
le suivi des politiques publiques
d'emploi, la mobilité profession
nelle et, enfin, les notions de
savoirs et de compétences ainsi
que la certification et les
diplômes.. Enguêtes à télécharger
Téléchargeable gratuitement, la
lettre d'information mensuelle,
Erel présente en quatre Pages les
résultats d'une étude ou d'une
enquête. Elle comporte également
un encart sur l'actualité du Cereq
et de son réseau de 13 centres
régionaux associés.
qP wwwcerecr'rr
fSO I
z ianvier 2000 - N' 1330'c0uRRlER cADRES
T www'an'e'rr
>>> commercnux, par
exemple, développent une culture de rétentton d'informæ
fions, ils ne veulent pas partager leurs méthodes", explique
Paina Hassanaly, responsable
d'un DESS gestion des
systèmes documentaires à
I'université d'Aixjvlarseille, La
patience et la pédagogie
paraissent dans de tels cas
les seules issues. Le salarié a
tout à perdre en jouant à
"l'égorste", car si I'entrePrise
coule, il coulera avec. <
Isabelle D0ISEAU
MaflriserI'achat interndional
. Posr qui ?
Une fonction achat performante
devient incontoumable pour toutes
les entreprises qui travaillent dans
un contexte intemational. Afin de
mieux préparer les patrons de
PME, les logisticiens chargés
d'acheminer les produits en prove
nance de l'étanger, les respon
sables de projets à l'intemational
ainsi que les cadres chargés de la
"supp! chain", le groupe ESC Pau
et la Cégos ont créé une forma
tion continue specialisée.. Commeft?La formation se déroule en
dix*ruit jours à raison de deuxjours par mois. A l'issue d'une sou
tenance, la formation qualifiante
est sanctionnée par un certificat.
Le programme se divise en cinq
grandes parties : une définition
des enjeux, le marketing achat
et les sùatégies, le sourcing et
la négociation, l'audit des achats
et l'évaluation des fournisseurs
ainsi que la logistique et, pour finir,
l'organisation des achats. Les
intervenants sont des profession
nels du cabinet de formation et
de conseil Cégos ainsi que des
professeurs de I'ESC Pau, Des
CDRom de simulation, les logi-
ciels spécifiques et l'utilisation de
bases de données figurent parmi
les outils de cette formation.. PratiqueLa prochaine session se déroulera
le 20 et 21 janvier et la suivante
débutera en avril 2000.
Té1. : 05 59 92 64 98.
Partir à l'éûangerpour confortêrson prcjet
r Quoi ?
Pour se repositionner sur le
marché du favail, un séiær de
4 à 8 æmaines dansun aufepays européen peut s'aérs fnrc-
hreux. C'est le postrlat du Programme europeen Adapt Speer,
relayé en France par I'ANPE. "ll ne
s'agit pas de séJburs linguMques
ni d'me aide à I'expatialbn. Cette
meatre expéimeftde vise à per-
metfre à une persdne dæqwrdes competerces et rine pfus
grnde attawnie grâce àh,mobilité géogr aplÈq-e. Par
exemple, w expql+onptaile q,i
soûtatte Wrendre la corpbiMitéanglo-suonne ou un ingéniew qui
veut se perfectiomer dans wdomainemaîtise W w autepays", précise Laurent Elbszewicz,
chargé de mission à I'AME.rQui?Public : les cadres et noncadres
en convention de conversion. lls
percevront environ 9 500 F par
mois.. Comnrent?Le proiet doit êûe validé par un
conseiller ANPE d'une unité technique de reclassement (UTR).
Un prestataire aide le bénéficiaire
à organiser voyage et séjour,
à trouver une entreprise d'accueil
et à étoffer son réseau.
. RenseimemerfisAuprès des UIR de l'/${PE
29 rue de l'Ourcq, Paris 19,tel : 01 44 84 83 82
Minitel : 3614 ANPE
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