macadam janvier 2012
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n°93WWW.MACADAMJOURNAL.COM
MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
LES VENDEURS
VOUS SOUHAITENT
UNE BELLE ET HEUREUSE
ANNÉE 2012 ET
VOUS PRÉSENTENT
LEURS MEILLEURS
VŒUX
JANVIER 2012
«»
CHINE ÉTUDIANTS PAUVRESPROUVEZ-LE !
XAVIEREMMANUELLIL’ATROCE LIBERTÉDES ENFANTSDES RUES
LES HUMANITAIRESCHERCHENT LEUR VOIEDANS UN MONDEEN CRISE
2012L’ANNÉEDU RENARD
ÉCOLOLE LIVRE ?
JEUX, BD,MOTSCROISÉS...
BRUNO SOLO
LA SOLIDARITÉDOIT ÊTREMILITANTE
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DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens des’insérer socialement et économiquement.
COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût
de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.
> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.
UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.
UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".
Vous voulez aider
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Contact :
06 31 96 34 76
Macadam mensuel [édition janvier 2012]www.macadamjournal.comcontact@macadamjournal.comdistribution nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris.Renseignements : 04 78 97 26 73.Anne-Claire Gosselin, chef de projet : 07 62 82 31 12agencesParis : le Secours Populaire,13 rue Froissard, 75003 Paris,lundi, mercredi et samedi de 10h à 12hClément au 06 86 41 64 20Lyon : Secours populaire :Bernard au 06 73 52 61 90.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionSophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-PierreCharneau, Caroline Charron, Gabriel Gaudillat, MichelHannequart, Margot Loizillon, Raymonde Prades, ThierryQuintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, MélanieRembert, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, CatherineSelden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Jorisrévision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline Perrinpartenaires@macadamjournal.comcouverture © DRillustrationsDominique Goubelle, Philippe Tastet, Le Cil Vertgraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation CarlaBruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb,Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat etHumanisme, Price Minister, Secours Catholique, SecoursPopulaire, Tour de France Humanitaire...
bonne année !L’euphorie des fêtes est retombée et la vie reprend son train-train quotidien.
Pourtant, cette année 2012 sera rythmée par les campagnes électorales :
élection présidentielle, élections législatives. Qui que soient le nouveau
Président et les membres du nouveau gouvernement, quelle que soit la future
composition du Parlement, il est à souhaiter que tout soit mis en œuvre pour
que chaque citoyen puisse vivre dignement.
Mais, dans ce monde en mutation, l’espérance d’une société plus juste, plus solidaire n’est
pas du seul ressort de nos politiques. Nous pouvons tous apporter une pierre à l’édifice.
Dans cet objectif, Macadam, en partenariat avec le département de Paris, a mis en place
un dispositif nommé « Premières Heures » ayant vocation à être le premier pas vers un
parcours d’insertion pour un public particulièrement éloigné de l’emploi.
Bonne année à tous.
par Gabriel Gaudillat, présdient des Artisans du Macadam
g.gaudillat@macadamjournal.com
L ’ É D I T O
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L ’ I N V I T Éen partenariat avec www.youphil.com
L’exclusionest la patho-
logie socialede notre temps.
Elle est liée à la pau-vreté économique et en
cela est accentuée par la crisefinancière, mais elle est surtout la conséquence de notre mode devie en milieu urbain…Conséquence des exodes ininterrompus quidepuis des décennies drainent vers les cités des populations nou-velles. Celles-ci abandonnent les rites, rythmes et coutumes dessociétés traditionnelles qui dans une certaine mesure les proté-geaient pour venir constituer des villes-monstres, des mégapoles,sur tous les continents, qui rendent chacun étranger à l’autre, etfabriquent des bidonvilles à l’infini. Ce phénomène émergent estuniversel, ces hommes et ces femmes ne sont plus insérés dans unprojet commun de société et se replient sur des agrégats commu-nautaires ou ethniques dans les meilleurs des cas ou, pire, restentaux marges et survivent à la rue, inventant des comportements rudi-mentaires d’une existence au jour le jour.
LA RUE, UN NON LIEUIl est une exclusion intolérable générée par ces vies marginales :celle des enfants ou plus généralement des jeunes mineurs qui ten-tent eux aussi de survivre sans protection, sans affection, dans laviolence d’un monde sans perspective. Ils sont à la rue.Pour diverses raisons, ils n’ont plus de liens familiaux, mais pourla plupart ils sont les victimes des exodes qui ont déraciné leursparents biologiques. La rue est un non lieu, bien que ce soit unespace de vie, ce n’est pas un espace rassurant, et les enfants quiévoluent sont constamment en danger, ils recherchent d’abord uneprotection, c’est pourquoi ils vont se constituer en petites bandes,d’abord en groupes erratiques de deux ou trois avant de formerune entité plus organisée dès qu’un moins jeune ou un ancien dela rue plus expérimenté en prend la direction.Direction est sans doute un mot fort pour signifier qu’un chef, qu’uncaïd, va mener le groupe. Ce groupe, c’est la tentative d’unereconstitution familiale qui permet de se retrouver entre semblableset avoir le sentiment d’être protégé, de se sentir vivant.Mais le prixà payer est très lourd, les grands dominent les petits par la sexua-lité, comme dans la meute des origines.
AUCUNE TRIBUNE POUR DÉPOSER SA SOUFFRANCELe corps de l’enfant – groupe ne comprend pas ses limites, c’estpourquoi il n’a pas connaissance de son altération et le perçoitsouvent comme une ressource possible, ce qui peut le mener à laprostitution. Mais l’enfant de la rue sait qu’il n’a aucune tribunepour déposer sa souffrance ou son angoisse. Il vit dans un tempsqui ne s’écoule pas, où il ne se passe rien. Ce sont toujours lesmêmes gestes, les mêmes actes ceux de la répétition, seule unedescente de police ou le décès d’un voisin peuvent rompre lamonotonie de ce perpétuel présent de la survie.
Pourtant ces enfants jouent, c’est même leur caractéristique. Ilsgrandissent par le jeu dans l’atroce liberté de la rue, du jeu tra-gique de la vie, et de la mort, dont ils n’évaluent pas l’enjeu.Ils ont tôt fait de repérer les associations de bonne volonté qui ten-tent de les aider avec plus ou moins de professionnalisme et vontles instrumentaliser dans une démarche ludique et de fait, vont lesplacer en situation de concurrence.
COLLE, HALLUCINOGÈNE, HÉROÏNETous les groupes d’enfants à travers le monde usent de toxiques,colle, amphétamines, hallucinogènes ou de produits plus élaborés,psychotropes ou héroïne. Cette prise de drogue a pour effet de secouper ses sensations, du sommeil, de la fatigue, de la faim, dessouvenirs et des messages du corps qui se constitue et que l’enfantne comprend pas. Elle conduit à des sentiments d’indestructibilité,d’invulnérabilité… elle permet de réaliser les vols et les délits etrenforce cette impression irréelle de cache-cache permanent avecle monde des adultes forcément agressif. C’est à ce moment qu’ilfaut faire preuve d’un grand professionnalisme : l’abandon troprapide des amphétamines peut donner des états dépressifs, l’aban-don des solvants, des états confusionnels et paranoïaques. Il fautdu temps pour reconquérir la grammaire du temps, de la persua-sion et de l’autorité pour faire accepter les contraintes de l’espacedu centre d’hébergement, manifester beaucoup de sympathie etd’affection pour les enfants qui vivent un monde d’émotions.En somme leur faire perdre leur code de survie et cet espace d’évo-lution du jeu pour les faire évoluer vers une vie sociale. En sommeles faire grandir, leur donner des atouts pour devenir des hommes.
Xavier Emmanuelli (texte intégral sur : Youphil.com)
XAVIER EMMANUELLI
« L’ATROCE LIBERTÉ
DES ENFANTS DES RUES »
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LE MONDE EST FOU
A C T U
Pour devenir de meilleursmusiciens, des étudiantsse mettent... à la boxeAfin de mieux jouer de la musique,
certains étudiants d’une école de musique
à Manhattan, aux États-Unis, se sont mis
à la boxe. A la Eastman School of Music,
une vingtaine de personnes se retrouvent
tous les samedis dans un bâtiment
industriel avec leur entraîneur Dom Ariolli
qui les fait taper dans des sacs, travailler
leurs coups et se défouler en faisant des
pompes. Ces vingt étudiants font l’objet
d’une expérience : leur professeur de
musique James VanDemark, un joueur de
contrebasse, pense que ce sport peut faire
d’eux de meilleurs musiciens, explique
le Wall Street Journal. Pour lui, depuis
que ses étudiants masculins ont
commencé ces cours un peu particuliers,
il y a une différence notable sur leur
manière de jouer. Ils font preuve de plus
de plus de contrôle dans la pratique de
l’archer, ont plus de confiance en eux, ont
plus d’endurance et d’énergie... Intrigué,
il a envoyé quelques étudiantes en cours
de boxe et a constaté les mêmes résultats.
Depuis, tous ses étudiants y ont droit.
Ils reprennent le travailà plus de 80 ansOn pourrait penser qu’à plus de 80 ans
Georges Gardon et sa femme Suzanne
souhaiteraient profiter calmement
de leur retraite. Mais non ! Comme
l’a rapporté l’AFP, ils ont décidé
de reprendre du métier et d’ouvrir
une nouvelle boulangerie à Clermont-
Ferrand. La date d’ouverture est prévue
pour le 21 novembre prochain. Mais
ce n’est pas par pur amour du métier
que ce couple a décidé remettre la main
à la pâte...
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A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com
Dominique Goubelle est dessinateur de presse
et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,
La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences
de communication. www.goubelle.net
Les bébés saventreconnaître les menteursLes bébés seraient en fait, contrairement
à ce qu’on pense, capables de distinguer
la vérité du mensonge. C’est ce qu’a
révélé une étude réalisée par l’université
Concordia de Montréal et publiée dans la
revue Infant Behavior and Development.
S’ils aiment reproduire tout ce qu’ils
voient et entendent, que ce soit les
intonations, les gestes et les expressions,
les nourrissons refusent d’imiter un adulte
qui les a auparavant induit en erreur,
qu’ils considèrent désormais comme
peu fiable. « Comme les jeunes enfants,
les bébés enregistrent ce qu’on leur
montre et font la différence entre le vrai
et le faux. Ils utilisent ensuite ces infor -
mations pour orienter leur apprentissage »
explique à l’AFP Diane Poulin-Dubois,
du Département de psychologie de l’Uni -
ver sité Concordia et membre du Centre
de recherche en développement humain.
Un groupe de cyclistesflashé à plus de 70km/h !Il n’y a pas que les voitures ou les skieurs
qui peuvent être flashés par un radar
automatique. Mercredi, un cycliste,
également journaliste à Ouest France,
a raconté dans le journal comment lui
et son groupe ont été récemment
« immortalisés » dans une descente
limitée à 70 km/h. « Monsieur l’agent
du centre automatisé de traitement des
infractions, je vous imagine perplexe
devant les trois photos prises, dimanche
matin, à Hillion (Côtes-d’Armor). Image
inhabituelle, je pense : une vingtaine de
cyclistes, le nez dans le guidon, flashés
dans une descente limitée à 70 km/h »,
a ainsi raconté Frédéric Barillé, chef
de la rédaction d’Ouest France à Saint-
Brieuc. « La première photo, c’est
notre leader, casque vert. La deuxième,
un chauffeur de bus, un chirurgien et
moi, retourné, l’air ébahi. La troisième,
nos glorieux anciens qui, aussi loin que
remontent leurs souvenirs vélocipédiques,
ne s’étaient jamais fait pincer en excès
de vitesse ».
Les faux ventresde femme enceinte fontun carton en Chine !Sur le net en Chine, on peut trouver
toutes sortes d’objets... dont des copies
de ventre de femme enceinte.
Ces prothèses sont réalisées en silicone
et sont un succès massif sur les marchés
en ligne. Ces imitations sont « couleur
peau » avec une « texture proche
de celle de la peau humaine » et
« très confortables » selon les indications
des sites, rapportés lundi par le site China
News. Trois types de ventre sont possibles,
selon la période de grossesse désirée.
Le premier est fait pour ressembler aux
premiers mois de grossesse, le deuxième
correspond au dernier trimestre et le
troisième au dernier mois. Ils coûtent
entre 500 et 1600 yuans (entre 60 et
190 euros), même si ce sont les modèles
vendus entre 700 et 800 yuans (entre
80 et 95 euros) qui se vendraient mieux,
selon un vendeur en ligne.
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R E N C O N T R E©
DR
LOIN DE L’IMAGE DE L’ANIMATEURDE TÉLÉVISION ET DU COMIQUE,BRUNO SOLO NOUS SURPRENDEN INTERPRÉTANT AVEC BRIODES RÔLES TRAGIQUES AU THÉÂTRECOMME AU CINÉMA. C’EST UNHOMME PASSIONNÉ ET ENGAGÉSUR TOUS LES FRONTS QUENOUS RETROUVONS AU SIÈGEDE SA MAISON DE PRODUCTION.POUR MACADAM, IL REVIENTSUR SA CARRIÈRE, SES SUCCÈS,SA VISION DU MONDE ETSES ENGAGEMENTS. MERCI BRUNO !PAR ANNE-CLAIRE GOSSELIN
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R E N C O N T R E
On vous a connu animateur de télévision avant que vousne deveniez comédien, depuis quand vouliez-vous fairece métier ?Mes parents étaient de grands amateurs de cinéma, doncma cinéphilie a été précoce. Déjà, au collège, je m’occu-pais du ciné-club, et très vite j’ai su que je voulais devenirréalisateur. J’ai également rapidement compris que le pluscourt chemin pour faire du cinéma, par rapport à l’individuque j’étais, c’était de devenir comédien. Après mon bac,je me suis donc entièrement consacré à la comédie, j’aipris des cours, j’ai joué dans des compagnies théâtralesamateurs, monté des spectacles de rue… Pendant quelquesannées, j’ai eu le parcours classique du comédien débutantet, comme je galérais financièrement, j’étais figurant pourgagner un peu d’argent. C’est d’ailleurs comme ça que j’aiété remarqué par Thierry Ardisson et Yvan Le Bolloc’h !Depuis ce jour-là, je n’ai jamais arrêté de travailler. J’aicommencé par une chronique hebdomadaire réalisée avecYvan et, très vite, nous avons été repérés par Canal pourprésenter le Top 50. J’ai finalement utilisé la télévisioncomme une vitrine pour faire savoir que je voulais êtrecomédien. Cela a bien marché, car j’ai pu trouver unagent, et j’ai commencé à tourner dans deux ou trois films.Mon rôle dans La vérité si je mens a ensuite tout lancé. J’aiainsi progressivement lâché la télévision, j’ai écrit, réalisé,produit, mais je n’ai jamais arrêté d’être comédien.
Dans Caméra Café, vous avez fustigé, sur le mode comiquegrinçant, le monde de l’entreprise. Du vécu ?Avec Yvan, nous avons fait l’expérience de l’entreprisequand on travaillait à Canal. Les patrons de l’époque pas-saient boire un café à la machine et se retrouvaientl’espace d’un instant réunis avec le manutentionnaire avantde retourner dans leur tour d’ivoire. Caméra Café, c’estsurtout l’idée d’une satire sociale sur le monde du travail,qui s’inspire du quotidien de tout un chacun. Nous avionsproposé le concept à toutes les chaînes, mais nous avons
fini par choisir l’autoproduction au bout de sept ans, cartout le monde nous répétait sans cesse que personne nevoulait entendre parler du travail en rentrant chez soi, alorsque c’est parfaitement l’inverse !
Vous venez d’interpréter L’Ouest solitaire avec DominiquePinon, une tragédie comique où deux frères se livrent uneguerre sans nom. Racontez-nous.L’Ouest solitaire est une pièce du dramaturge irlandaisMartin McDonagh, que nous avons jouée au théâtre Mari-gny pendant trois mois, jusqu’à fin décembre. Dans unvillage irlandais isolé du Connemara, deux frères vivantsous le même toit et mus par des frustrations et des hainestenaces se livrent entre eux à une guerre quotidienne. C’estune pièce très dure, car ce sont finalement deux personnesqui se détestent et ne savent même plus pourquoi, ils se bat-tent tous les jours pour des paquets de chips parce qu’ilssont complètement démunis l’un face à l’autre. Ils ont trèspeu de mots à leur vocabulaire, on ne leur a jamais apprisla tendresse, jamais donné les moyens d’aimer. Il est fauxde dire « quand on veut on peut », il faut déjà en avoir lesmoyens.
Qu’est-ce qui vous révolte aujourd’hui ?Je suis devenu, depuis quelques années, très mélancolique,j’ai le souvenir dans mon enfance d’une certaine joieautour de l’idée du travail. C’est sans doute pour cela queje suis révolté par le fatalisme ambiant d’aujourd’hui. Lesgens refusent de voir qu’il existe d’autres solutions au dys-fonctionnement du système dans lequel nous vivons. L’éco-nomie sociale et solidaire en est le parfait exemple, car elle
BRUNOSOLO
Je suis révoltépar le fatalismeambiantd’aujourd’hui.Les gens refusentde voir qu’ilexiste d’autressolutions audysfonctionne-ment du systèmedans lequelnous vivons.
LA SOLIDARITÉSE DOIT D’ÊTRE
MILITANTE
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R E N C O N T R E
LA VOIX DE L’ENFANTCréée en 1981, l’associationfédérative La Voix del’enfant a pour but l’écouteet la défense de tout enfanten détresse, quel qu’il soit,où qu’il soit. Elle regroupe76 associations qui ontnotamment pour missionsde défendre la dignitéet l’intégrité de tout enfantou adolescent ; de donnerun état civil au plus grandnombre d’enfants pourqu’ils existent légalementet soient protégés ;de lancer ou de soutenirdes programmes de santé,de scolarisation, d’éduca-tion, de prise en charged’enfants des rues, de luttecontre la prostitutionet le trafic d’enfants ;de créer des permanenceset unités d’accueil pourles mineurs victimesde violences sexuelles oud’autres maltraitances...La Voix de l’enfant : BP 301,75464 Paris cedex 10.Tél. : 01 40 22 04 22 ouwww.lavoixdelenfant.org
nous prouve tous les jours qu’il existe desalternatives viables et pérennes, où l’hu-main est mis avant le profit et considérécomme la valeur essentielle de l’économie.
Quel est votre sentiment quand vous voyezdes personnes dormir dans la rue ?Je suis content de ne pas être eux, je res-sens de la honte, je me demande commentce droit le plus absolu et élémentaire, celuid’avoir un toit, n’est pas respecté. Mais jerefuse d’avoir honte, alors j’ai choisi dem’engager dans beaucoup de choses.
Pour vous, la solidarité, c’est quoi ?La solidarité se doit à mon sens d’être mili-tante, elle a finalement peu de choses encommun avec la charité. Alain disait : « Lepeuple, méprisé, est bientôt méprisable ;estimez-le, il s’élèvera. » Les mots sont desmunitions pour se défendre, et les livressont source de réflexion, de vigilance et detension, et donc des remparts contre touteforme de dictature. À mon sens, la solida-rité c’est donc donner à chacun les moyensd’être capable de réfléchir et de ne pastomber dans l’ignorance.
Votre oncle, Pierre Fournier, est connu pouravoir été à l’origine de l’écologie politique.Une filiation que vous revendiquez ?Mon père était militant mais ne s’est jamaislaissé embrigader dans aucun parti, jeviens d’une famille libertaire, où la paroleétait libre, et la curiosité vivace. Et, danscette famille, le cousin de mon père, PierreFournier, a été un des créateurs du mouve-ment écologique avec René Dumonten 1970. Mon oncle a de toute évidenceinfluencé les valeurs de mon père et donc de notre famille.Alors que l’écologie était encore considérée comme un cou-rant de pensée marginal, d’illuminés, on en parlait déjàbeaucoup à la maison. Je me souviens avoir fait des mani-festations contre les centrales nucléaires quand j’étais toutjeune, et d’avoir participé à des mouvements précurseurs.
Vous êtes depuis de longues années parrain de La Voix del’enfant, vous pouvez nous raconter cette rencontre ?Ils sont venus me chercher un jour parce qu’ils m’avaiententendu parler et trouvaient que mon discours était posi-tionné sur le terrain politique et pas seulement sur celui dela charité. J’ai rencontré des victimes, des pédopsychiatres,des juges d’instruction, des gendarmes, des policiers encharge de cette question. Maintenant, je suis capable d’enparler avec force et conviction, mais cela a été long, car ila fallu laisser le temps à l’émotion de s’atténuer. Le film
Polisse, réalisé par Maïwenn, constitue un très bon kaléi-doscope de tous les cas de figures de l’inceste, saviez-vousque 90 % des agressions d’enfants se font au sein de lafamille ? Encore une fois, il est possible d’agir, et pour celail faut aller dans les écoles, ce que je fais, afin de sensibi-liser parents et enfants et de leur donner les moyens decommuniquer sur la sexualité, de discuter, et donc de résis-ter. C’est un combat difficile et complexe qui correspondbien à ma vision de l’engagement associatif.
Quels sont vos projets pour 2012 ?La sortie de deux films où je joue des personnages trèsdifférents, Un homme d’État, film réalisé par Pierre Courrègeavec notamment François Bégaudeau, où j’interprète le rôled’un conseiller véreux du président de la République, et Lavérité si je mens 3, de Thomas Gilou avec une sortie prévueau 1er février 2012 !
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La solidaritéc’est doncdonner à chacunles moyensd’être capablede réfléchir etde ne pas tomberdans l’ignorance.
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M O N D Een partenariat avec www.courrierinternational.com
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POUR DÉCROCHER UNE BOURSE, LES ÉLÈVES DE MILIEUX DÉFAVORISÉSDOIVENT PLAIDER PUBLIQUEMENT LEUR CAUSE. UNE PRATIQUE QUI SERÉPAND DANS LES UNIVERSITÉS CHINOISES, RELÉGUANT AUXOUBLIETTES DIGNITÉ ET RESPECT DE LA VIE PRIVÉE.
Six millions d’étudiants chinois sont aux prises avec des difficultésfinancières. Selon des statistiques récentes du ministère de l’Éduca-tion chinois, 25 % des étudiants vivent en deçà du seuil de pauvretéet 8 % en deçà du seuil de grande pauvreté. La situation est encoreplus alarmante dans les universités agricoles ainsi que dans lesécoles normales. En février 2004, Ma Jiajue, étudiant de l’universitédu Yunnan, province du Sud-Ouest, issu d’une famille très pauvre,avait tué quatre de ses camarades qui se moquaient de lui. Il avaitété condamné à mort en juin 2004 et exécuté. Ce drame avaitsuscité une polémique sur la tolérance, la justice sociale et la fragilitédes étudiants pauvres dans une société dominée par l’argent roi.“Du fait du nombre limité de bourses accordées aux étudiants issusde familles pauvres, des tuteurs [“parrains” des étudiants, chargésde les suivre au fil de leurs études] ont fait monter les postulants sur
une estrade pour exposer la situation difficile de leur famille ; leurscamarades étant invités ensuite à voter pour eux. Les étudiantsréunissant le plus grand nombre de voix étaient rangés dans la caté-gorie des étudiants en très grande difficulté financière, puis en diffi-culté financière [pour les suivants].” Ce message, posté le 30septembre sur le microblog chinois Weibo, a soulevé une polémique. De nombreux internautes ont dénoncé ces pratiques cruelles enversles étudiants issus de milieux défavorisés. Elles n’ont cependant riende nouveau dans l’enseignement supérieur : en 2006 déjà, le quo-tidien Zhongguo Qingnian Bao rapportait que l’Institut sylvicole duSud-Ouest [dans la province du Yunnan] avait adopté des mesurespour démasquer les faux étudiants en difficulté financière et ceux quise prétendaient en situation précaire pour ne pas payer leurs fraisde scolarité. Malgré les critiques, l’administration et les universités persistent etsignent, estimant que les étudiants en situation précaire n’y voientpas d’objection. Cette “campagne électorale” ne leur donne-t-ellepas une belle occasion de monter à la tribune pour exposer de longen large leurs difficultés financières et prononcer des discours deremerciement à l’égard du gouvernement et de leur établissement ?C’est ainsi que ces méthodes portant atteinte… à la vie privée des étu-diants ont même fini par être considérées comme une excellente idée…Xiong Bingqi / Nanfang Dushibao / Courrier International
étudiantspauvres,prouvez-le !
CHINE
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en partenariat avec www.youphil.com
Je m'appelle Gisèle, je suis congolaise et je suis
arrivée en France en 2002. J’ai fui mon pays à
cause de la guerre entre le Rwanda et le Congo. Je
travaillais à l'époque dans une association congo-
laise de défense des droits de l’homme et j’étais
menacée. J’ai fui dans la brousse et traversé
l’Afrique avec une nouvelle identité. Je suis arrivée
à Paris où j’ai été recueillie par une famille came-
rounaise qui m’a donné des habits et m’a emme-
née à la préfecture. Je cherchais seulement la
sécurité. Le logement, le travail n’étaient pas une
priorité. Je suis restée deux jours dans cette
famille, puis j’ai appelé le 115.
Pendant six mois, je logeais dans différents
endroits, juste pour une nuit. A la préfecture, j'ai
dû attendre trois semaines avant qu'on me fixe un
rendez-vous. On m'a accordé un titre provisoire de
trois mois, puis de six mois renouvelables. Au bout
des six mois, j'ai finalement obtenu le statut de
réfugiée. Grâce à mes papiers, j’ai enfin eu une
place dans un foyer, à la fin du grand froid. J’ai
ensuite pu lancer une procédure de regroupement
familial pour retrouver ma famille restée au pays.
Il me fallait un travail et un appartement pour faire
venir ma famille. C’est fait.
J’aimerais retourner au Congo même pour une sim-
ple visite. J’aimerais revoir mes parents malades.
Ce témoignage est extrait de l'ouvrage « La vie d’après...
60 histoires de vies » publié par Forum réfugiés à l’occasion
du 60e anniversaire de la Convention de Genève et vendu à
partir de 2 € auprès de l’association. www.forumrefugies.org
J’AI FUI MON PAYSÀ CAUSE DELA GUERRE
en partenariat avec www.portail-humanitaire.org
POUR LA PREMIÈRE FOIS, UNE CONFÉRENCE NATIONALE A RÉUNI ETAT ET ONG POUR DRESSER UNÉTAT DES LIEUX DU SECTEUR HUMANITAIRE ET ESQUISSER UNE FEUILLE DE ROUTE POUR L’AVENIR.
Peur de se laisser dicter la priorité des interventions humanitaires par le gouvernement, de tra-vailler dans le sillage des militaires, ou d’être assimilés à une présence post-colonialiste…depuis "les French Doctors" il y a quarante ans, les humanitaires ont toujours eu à cœur demaintenir leur indépendance vis-à-vis de l’Etat français, malgré la complexité de l’exercice.
UN PARTENARIAT NÉCESSAIRECe dialogue est nécessaire. Et pour cause: c’est bien l’État français qui, à travers l’attributiondes subventions, a la possibilité d’orienter l’action humanitaire. L’État français négocie égale-ment les budgets à l’échelle européenne, de plus en plus déterminante pour les ONG. Echo,le système d’aide humanitaire européenne, distribue ainsi 23% de son budget (de 1 milliardd’euros) à des ONG françaises.C’est enfin l’État français qui, il y a quelques jours, a failli mettre à terre un secteur déjà enmanque de moyens, en voulant réduire la défiscalisation des dons. Pour finalement rétropé-daler: les associations ont eu chaud. Sur le terrain, ce dernier a aussi la lourde tâche de sauverles humanitaires - l’une des professions les plus dangereuses au monde - lors de kidnappings.Le sujet rend d’ailleurs les deux parties fébriles : « Quand on voit des ONG, qui, par soucid’économie, enlèvent le budget sécurité dans des zones à risque, c’est de la folie. Envoyerdes jeunes de 25 ans sous payés en Afghanistan, aussi ! », s’énerve le directeur du Centrede crise, Serge Mostrura. « Je suis partie sur le terrain à moins de 25 ans, et j’étais très bienencadrée », rétorque une participante. Même son de cloche de @davidtalonso sur Twitter, oùl’on pouvait suivre la conférence avec le hashtag #CNH : « Ce genre de cas reste une excep-tion ». Entre les ONG et l’État, la coopération est donc indispensable… en dehors aussi descrises. C’est ce que préconise le rapport rédigé par Alain Boinet, fondateur de l’ONG Soli-darités, et de Benoit Miribel, à la tête d’Action contre la Faim et de la Fondation Mérieux.Ecrite à la demande de Bernard Kouchner, ancien French Doctor alors ministre des Affairesétrangères, cette étude dresse un état des lieux du secteur humanitaire, tout en préconisantcinq recommandations, dont nous vous avions déjà parlé sur Youphil.
Les humanitairescherchentleur voiedans un monde
en crise
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PRÉVENIR LES CRISESPlanifier en amont l’aide humanitaire: loin d’être nouvelle, l’idée peut paraî-tre surprenante. Et pourtant, si Haïti n’avait pas déjà été en crise au momentdu séisme, l’impact du tremblement de terre n’aurait sans doute pas été aussiterrible. Les ONG doivent donc réagir face aux urgences, mais aussi lesprévoir. La Fédération Internationale de la Croix Rouge et du CroissantRouge, rappelle ainsi Jean-François Mattéi, président de la Croix Rouge fran-çaise, a prévu d’allouer 10% de ses ressources aux programmes de préven-tion des risques.« Il faut construire une action humanitaire durable, qui irait bien au-delà dutemps médiatique, expliquer pourquoi on ne dépense pas tout l’argentrécolté dans l’immédiat », déclare l’ancien ministre de la Santé à la tribune.Agir dans l’urgence donc, mais aussi investir dans la reconstruction des ins-titutions locales.Si les humanitaires veulent se doter d’une stratégie, c’est aussi parce que lecontexte d’intervention des ONG a changé ces dernières années: le nombrede catastrophes naturelles augmente, tout comme l’impact de ces désastres.Certes, les conflits à travers le monde sont moins nombreux, mais ils sontdans le même temps plus complexes et plus implantés, rappelle KristalinaGeorgieva, la Commissaire européenne à la coopération internationale.Une action concertée s’avère nécessaire, ne serait-ce que pour définir unsecteur aux limites encore floues: aujourd’hui, toute crise est rapidement qua-lifiée de « crise alimentaire ». Parfois à tort.
« DEMAIN, LA CHINE FINANCERA LES ONG FRANÇAISES »Ces questions interviennent au moment même où la crise économique risquede bouleverser considérablement le travail des ONG.D’abord parce que les « bénéficiaires » de l’aide, comme on les appellepudiquement, seront bientôt les populations européennes elles-mêmes, etplus seulement celles des pays émergents. C’est, après tout, déjà le cas enGrèce. Ensuite parce que les ressources nécessaires pour leur venir en aidemanqueront précisément à ce moment-là: le programme d’aide alimentaireeuropéen, le PEAD, a ainsi été maintenu de justesse il y a quelques jours, etseulement pour deux ans supplémentaires. Les regards des « fundraisers »(chargés de collecter les fonds des ONG) sont donc désormais rivés sur leursfuturs potentiels – et si possibles généreux - bailleurs. « Dans cinq à dix ans,les financements des ONG françaises proviendront des pays du Golfe, dela Chine. Comment le gérer ? Nous devons en parler », interpelle FredericRoussel, cofondateur d’Acted. La piste des financements innovants, commela taxe sur les transactions financières, reste incantatoire pour le moment.Un groupe de concertation, annoncé par Alain Juppé, devra donc élaborerune « stratégie humanitaire nationale ». Pour les ONG, il s’agit de donnerun cadre à l’aide humanitaire française sans pour autant perdre de vue leurnécessaire neutralité. « Nous ne devons pas être les sous-traitants des poli-tiques », prévient Benoit Miribel. A ce titre, la ligne entre concertation etperte d’indépendance reste ténue.Elodie Viale / Youphil
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Accroché sur la façade de la maison, un simple carton : « Edelyne studiode beauté ». Dans le patio, Marie-Edelyne Castor, cosmétologue commeon dit ici, est en train de terminer la pédicure d’une cliente, avant des’attaquer à son brushing. En même temps qu’elle applique délicatement levernis mauve, très à la mode en novembre paraît-il, Edelyne nous parle desa vie depuis le 12. Car ici, le traumatisme s’incarne dans un chiffre.12 janvier 2010. Port au Prince, capitale haïtienne, est secoué par unterrible tremblement de terre, laissant derrière lui plus de 200 000 victimes.Parmi elles, le mari d’Edelyne, avocat, mort dans les décombres du tribunalde Gressier. Juste après la catastrophe, accompagnée de sa petite fille âgéede 2 ans, Edelyne s’installe sous une tente, à côté des restes de sa maison.Peu à peu son quartier de Martissant se transforme en camp. Elle vivra ainsihuit mois sous un abri de fortune, au milieu de centaines d’autres famille. Avant le « goudougoudou » (tremblement de terre en créole), Edelyne tra-vaillait comme employée dans un salon de beauté. Elle a bénéficié cetteannée d’un programme mis en place par l’ONG Première Urgence - Aidemédicale internationale, afin de se relancer professionnellement, après unan et demi sans le moindre revenu. Avec l’aide des économies de sesparents, elle a pu retaper sa maison petit à petit et l’ONG lui a fourni toutle matériel nécessaire pour s’installer à son compte. L’unique pièce de samaison, la seule qu’elle a, pour le moment, eu les moyens de reconstruire,lui sert à recevoir ses clientes. Le soir, elle pousse séchoir, fauteuil et miroirpour y installer des matelas. Avec ses yeux rieurs, elle avoue aimer fairedes blagues, fidélisant ainsi sa clientèle. Le quartier de Martissant, l’un desplus pauvre de la ville, n’est selon elle pas très rentable et elle gagne toutjuste de quoi vivre. Passer quelques heures à se faire belle dans son salonde beauté, c’est l’occasion de parler entre femmes du quotidien, del’amour aussi. Avec sa cliente du jour, elles sont toutes les deux d’accordsur un point : « Aujourd’hui les hommes sont devenus radins ! » Et dereprendre en cœur : « No money, no love ». Edelyne ne s’est pas remariéemais elle a un ami. Ils ne vivent pas ensemble, elle préfère rester seuleavec sa fille. Devant sa maison, passe la « ravine Breya » où coulent les
eaux usées du quartier qui se jetteront quelques mètres plus loin, dans la mer. C’est unevéritable décharge à ciel ouvert où s’ébattent quelques cochons. Edelyne détaille toutesles précautions qu’elle prend depuis l’apparition du choléra qui a déjà fait plusieursvictimes dans son quartier et emportée 6000 personnes à travers le pays. Elle s’inquièteaussi du départ progressif des ONG, dont celle qui achemine chaque jour un camiond’eau potable. La politique, Edelyne s’y intéresse mais pense qu’elle ne fera rien pourelle. Elle aimerait déménager pour avoir plus de clientes et donner la meilleure éducationpossible à sa fille, pour que celle-ci puisse connaître une vie meilleure que la sienne.Margot Loizillon
Bienvenueau EdelyneBeauté Institut
HAÏTI, 2 ANS APRÈS
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LA FONDATION SEBSOUTIENT :
Créée en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com
EMRACentraliser pour mieux redistribuer. C’est le mot d’or-dre d’Emra, Emmaüs mutualisation Rhône-Alpes, quiregroupe les dons de matériel pour la quinzaine deboutiques Emmaüs de la région. « Celles des grandesvilles, comme Lyon ou Grenoble, sont souvent bienfournies, par exemple avec les surplus de la grandedistribution, alors que celles du rural ont plus de dif-ficultés », explique Hugues Filaudeau, le coordinateurde la structure. Depuis début 2011, donc, la plate-forme de Saint-André-le-Gaz regroupe puis distribueéquitablement les meubles, jouets ou vêtements col-lectés. Un centre de vacances change tout son mobi-lier d’un coup et souhaite donner l’ancien ? Unegrande surface offre des habits en fin de saison ? Laplateforme permet de répartir ces dons entre les bou-tiques Emmaüs de la région, où travaillent des dizainesde compagnons. La plateforme elle-même procure unemploi à cinq personnes, pour trier le matériel et assu-rer la vente dans la boutique toute récente, avec l’aided’une quinzaine de bénévoles. « À terme, nous sou-haitons mettre en place un atelier pour revaloriser legros électroménager qui nous est donné », raconteHugues Filaudeau. En attendant, de premiers succèsse dessinent à Saint-André-le-Gaz. Comme pour cecouple de compagnons trentenaires, que la petite villea séduits. Emra leur a offert un travail et un cadre, ilssouhaitent s’installer dans la durée.Pour en savoir plus sur Emra : emmaus-emra@orange.fr
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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E S
À l’heure où, partout en Europe, se succèdent programmesd’austérité, réformes des retraites et coupes dans les allocations,une bonne nouvelle sur le front de l’Europe sociale – mêmeminuscule – mérite d’être rapportée. En ce début du mois dedécembre est entrée en application une directive prévoyantde meilleures conditions d’emploi pour les intérimaires, destravailleurs souvent moins bien traités que les autres.Initialement proposé il y a dix ans, ce texte a longtemps été blo-qué par l’Allemagne et par le Royaume-Uni, avant d’êtreapprouvé en 2008. Il devait être mis en œuvre par tous les paysau plus tard pour le 5 décembre 2011.Le texte ne révolutionnera pas le secteur de l’intérim, mais ilgarantit de nouveaux droits significatifs. Il assure en particulieraux intérimaires le même traitement qu’aux travailleurs perma-nents, dès le premier jour de travail, en matière tant de salaireque de congés.Les intérimaires devront en outre bénéficier dorénavant d’uneinformation sur les possibilités d’emploi permanent dans l’en-treprise, ainsi que d’une égalité d’accès aux équipementscollectifs (cantine, structures d’accueil des enfants, services detransport…).En contrepartie, toutefois, les pays européens ne pourrontplus restreindre le recours au travail intérimaire dans certainssecteurs comme certains le font actuellement. La Commissioneuropéenne devra vérifier si d’éventuelles restrictions sont“conformes à l’intérêt général”.Bruxelles se félicite d’ailleurs de la nouvelle directive, qui atteintselon elle “le bon équilibre entre équité et flexibilité” et amé-liorera les conditions des quelque trois millions de travailleursintérimaires à travers le continent – un nombre en constanteaugmentation.Frédéric Ravenne
Gaspard en avait marre. Sarkozy par ci, DSK par là, Angela tu parles d’un ange,les indignés et les colibris, tout ce mélange, Gaspard m’a dit. Allons là-bas.Là-bas, c’est le pays dogon, là-bas les renards sont sacrés. Là-bas, il y a long-temps, les blancs ont étudié une des plus anciennes cultures du monde. Non, pasla culture des oignons, quoique... Je parle de la culture divinatrice. Tout le mondel’a oubliée, tout le monde a oublié notre relation à la nature, et tout le monde sefout des renards. J’ai donc accompagné Gaspard. Je voulais savoir. Pendant huitmois j’avais préparé ce voyage : oh, c’est combien l’entrée du Musée du QuaiBranly, combien il faut payer pour voir l’expo consacrée au dogon hein ?Gaspard, toi tu ne payes pas, tu es l’âme jumelle de Yurugu le renard pâled’Ogotemelou, le renard pâle de Marcel Griaule. Bref, huit mois de préparation :attention faut pas aller au Mali, attention tu vas te faire tuer, tu vas te faire violer...Mon œil ! Je fais partie des femmes qui ont été agressées physiquement, harce-lées par mes patrons, entuber par la France. Depuis que je suis née ça ne s’arrêtepas. Paraît qu’il y a des gens nés pour ça : pour que les autres se défoulent sureux. Alors, aller mourir en Afrique, quelle belle perspective.Ibrahim m’a dit, non, tu ne vas pas mourir en Afrique. J’ai dit à Ibrahim, commentje vais remercier ton peuple de m’accueillir. Ibrahim m’a confié un secret... Maisun secret est un secret et même si j’ai demandé aux plus riches de m’aider àoffrir un troupeau de boeufs à une coopérative de femmes de Bandiagara, mêmesi ces gens là ne m’ont pas aidée, j’ai réussi à exaucer le voeu d’Ibrahim. Pendant que j’allais acheter les boeufs à Fatoma, au nord de Mopti, là où il ne fautsurtout pas aller, parce que l’AQMI ne serait pas loin, on m’a dit, Gaspard, lui,allait raconter ses histoires à des petits princes qui n’avaient jamais vu de renard.
2012, annéedu renard
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PLUS DE DROITSPOUR LES TRAVAILLEURS
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C A R N E T D E V O Y A G E S
J’ai du rentrer d’Afrique. On m’avait injecté des vaccins quin’ont servi à rien, on me faisait avaler des médicaments quime rendaient encore plus malade. Je ne suis rentrée que pourvous dire que le Mali est un pays merveilleux, son peuple y esthospitalier et généreux, les musiques probablement les plusbelles du monde. Je suis rentrée pour jeter ma télé, remplir mavoiture de livres et de vêtements, acheter des cartes routières.Le Mali était une colonie française.Je n’ai jamais rien compris augenre humain. Je préfère lesrenards. Et en janvier je repars. Lespetits princes attendent Gaspard.Des petits princes joyeux et rem-plis d’espoir, parce que 2012sera l’année du renard. Il paraîtqu’au même moment, on voterapour un Président, en France et auMali. Quelle mascarade, ce genrehumain qui veut « présider ». Gas-pard se marre. Vive la liberté durenard. Vive l’art. Vive l’Afrique.Vive Macadam. Christine Bergougnous,
auteur photographe
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Christine Bergougnousparcourt le monde. Arthur,son renard, est avant toutun vecteur de sociabilité.Elle aime les rencontresqu’elle fait, elles la fontrêver d’un équilibreet d’une harmonie possibleentre les hommes etles animaux, sur uneplanète un peu dévastée...Au fil des numérosde Macadam, Christinepartage un bout deses voyages : à Pékin avecle jardinier de la poste,à Lisbonne avec le clochardqui chantait Brel, à Londres,à Marseille, à Paris,à Nkobongo...
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AGENDASOLIDAIREJANV. 2012➔ 3 janvier : Documentaire LaBataille des droits de l’hommeFrance 5 diffuse le documentairede Bernard Debord et PatrickCabouat sur la mondialisationet les droits humains, avantun débat avec GenevièveGarrigos, présidente d’AmnestyInternational France.
➔ 4 janvier-11 février :opération « Pièces jaunes »Vos dons aideront à financerdes projets permettant auxparents de rester auprèsde leurs enfants hospitalisés.
➔ 11 janvier : MobilisationAmnesty Internationalcontre GuantánamoAmnesty International se mobilisepour la fermeture de Guantánamoet afin que justice soit rendueaux prisonniers. Pour cela, uneconférence de presse se tiendraà Paris le 10 et des événementsmilitants seront organisés partoutdans le monde.
➔ 11 janvier : Dans le ventredu loup pour Mécénat chirurgiecardiaque (MCC)Représentation exceptionnelle duspectacle Dans le ventre du louple mercredi 11 janvier à 20 h 30.En première partie, rencontreentre l’actrice Kristin Scott Thomaset le musicien Piers Faccini.Tous les bénéfices seront reversésà l’association, qui permetaux enfants souffrantd’une malformation du cœurd’être opérés en France.
➔ 26 janvier : « Dînerde la mode » Sidaction
➔ 28-29 janvier : Journéemondiale des lépreuxCollecte de dons pour soigner(sensibiliser les populations,stopper la contagion), formerdes agents de santé, prévenir etprendre en charge les invalidités,aider les handicapés guérisde la lèpre à se réinsérer.
en partenariat avec laweb TV de la solidaritéet de l’environnement
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Pour commencer l’année, le petit coup de gueule quibooste ! Automne anormalement chaud, assèchementdes terres dans certaines régions et manque criant d’eaudans les nappes phréatiques… Que sont devenus lesbeaux discours généreux, les phrases choc de nos diri-geants sur le climat et sur les mesures urgentes à prendrepour l’avenir ? Celui-ci avancerait-il à reculons, et neserait-il finalement pas si proche de nous ?… Toujoursest-il qu’en simple « potagiste » essayant de se nourrirconvenablement, je sens bien que tout fout le temps…euh, tout fout le camp… enfin c’est idem, même si paspareil. Je trie mes déchets, je prends le bus s’il y a pol-lution, j’achète le plus possible bio et équitable, j’écono-mise l’eau, l’énergie… Bref, comme beaucoup. Maislà-haut… Hou, hou… Vous êtes là ? C’est à vous décou-rager d’être un bon citoyen. Je me pose d’ailleurs cettequestion : nos politiques jardinent-ils ? J’en doute, ilsseraient plus à l’écoute de la nature, de la vraie vie…Alors, messieurs et gentes dames, aérez-vous, prenez labêche, le râteau, semez, plantez, regardez et écoutezla nature, les oiseaux ; vous serez peut-être soudaine-ment saisis d’une envie irrésistible d’agir. (On peutrêver…) Dans cette réflexion, j’ai choisi ce dicton pourla nouvelle année : « Janvier et février comblent ouvident le grenier » (à méditer). Alors, - 100 - 150, ou+ 100 ? Mystère ! En attendant, j’ai protégé les plantesfragiles avec une couche de feuilles, recouverte d’unplastique bulles bien calé. J’ai coiffé les arbustes de vieuxsacs de jute. Rassemblé les branches, pour les lier puis
les entourer de paille, de foin… J’ai même utilisé desvieux pulls ! Peu esthétique mais très efficace. J’ai eu letemps d’arracher les pieds de vivaces peu rustiques :d’un coup de bêche, je récupère le pied avec un maxi-mum de terre, et je les dépose dans un contenant derécupération, gros pot de plastique noir troué ou cagette.Je stocke en cave et, au printemps, quelques arrosagessuffisent à la reprise. C’est très efficace, et on peut ne lefaire qu’au tout dernier moment. Une fois le froid hiver-nal installé, je ne touche plus à rien. Si j’ai oubliéquelques potées, je les déplace au cellier ou à la cave.Ce sont les plantes exposées à l’est qui souffrent le plus,à cause du dégel plus rapide le matin. La neige, enrevanche, quelle aubaine pour les plantes, surtout pourles vivaces ! Je leur en remets même une couche, quandj’ai déneigé une allée ! (À proscrire bien sûr pour lesarbustes, qui casseraient sous le poids.) L’hiver, je passedu temps à feuilleter mes catalogues, à les comparer,mon préféré étant celui de Magellan, je vous le conseille.Et je rêvasse à mon labeur de mars, la taille des rosiers,des arbres et des arbustes : j’ôte uniquement le boisnoirci, je laisse toujours le bois vert, car des bourgeonspeuvent se manifester tardivement. Pour les vivaces, sur-tout, j’attends très longtemps, car beaucoup se réveillenttardivement, une petite rosette peut n’apparaître quedébut mai. Aux premiers beaux jours, un jardinier peuaccoutumé aux cycles végétaux, et qui tâtonne, a vitefait de commettre de grossières erreurs. Donc, prudence.Raymonde Prades
mieux vaut
prévenirque guérir
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NON, LE VIEUX BOUQUIN N’EST PAS MORT ! PAPIER RECYCLÉ, ENCRESVÉGÉTALES, IMPRIMERIE LOCALE… À L’HEURE DU NUMÉRIQUE,CERTAINS ÉDITEURS DONNENT UN COUP DE JEUNE À LEURS PROCESSUSDE FABRICATION.
« Laissez-moi vous présenter le nouveau dispositifbio-optique d’enregistrement des connaissances,répondant au nom commercial :Book. » Ainsi débute la vidéo lancéesur la Toile par le collectif espagnolde promotion du livre Leerestade-moda*. Parodiant les présentations denouveaux produits high-tech – et notam-ment celles de feu Steve Jobs –,un homme nous explique sansciller que « Book est une révolutiontechnologique sans précédent : sanscâbles, circuits électriques ni batterie, etsans rien à connecter ». Il est tordant d’entendreque chaque page est « scannée optiquement, trans-mettant l’information directement au cerveau » ou qu’onpeut « ajouter des notes personnelles, grâce à un outil deprogrammation ultrasensible… le crayon » !
UN LIVRE PÈSE 1,3 KG DE CO2
Il faut dire que, régulièrement, on remise lelivre au rayon des antiquités, prévoyant unavenir radieux à son remplaçant numé-rique. Pourtant, il tient toujours le coup, cebon vieux support papier. Selonl’Observatoire de l’économiedu livre, il s’en est vendu464,5 millions d’exem-plaires en France en 2009.Mais, écologiquement, çapèse combien tous cesbouquins ? En 2009,les éditions Hachettefaisaient calculer leursémissions de CO2par le cabinet d’au-dit Carbone 4.L’étude prenait
en compte la partie création et la vie de bureau, la diffusion (dontles kilomètres parcourus par les représentants), la production (papier,impression et transport en amont), la distribution, la fin de vie et l’uti-lisation. Résultat ? 1,3 kg de CO2 par livre de 400 g. Ce qui pèsele plus ? Le papier, ma bonne dame, avec 630 g de carbone. Vien-nent ensuite le fret (340 g) et l’impression (185 g).Passé le constat, l’éditeur a décidé d’améliorer ses pratiques. Parexemple, en optimisant la maquette des collections de poche Harle-quin (3 millions d’exemplaires), il a pu réduire de 10 % le nombrede pages et l’épaisseur, faire 5 % d’économies et diminuer de100 tonnes de CO2 son empreinte carbone.
LA PÂTE À PAPIER SUR LA SELLETTEPour faire mieux encore, il faut compter avec le recyclé. Selon lecabinet Carbone 4, pour un livre de 450 g imprimé en France surdu recyclé, la facture est de 1 kg de CO2. Elle grimpe à 3 kg si onse sert de papier dont les fibres viennent des forêts dévastéesd’Indonésie. Hachette utilisait moins de 1 % de fibres recycléesen 2008 et vise les 11 % en 2012.Côté bilan carbone : l’étape la plus lourde pour la planète, c’est laproduction de la pâte à papier, qui consomme un maximum d’éner-
gie, d’eau et de produits chimiques. Bilan de l’ACV ?Terre vivante a décidé de généraliser son utilisa-tion de fibres recyclées. Et, si l’offre ne suffisaitpas, d’exclure la pâte à papier en provenance
d’Asie, pour ne choisir que du papier PEFC ouFSC. Autre résolution : moins blanchir le papier
pour certains livres. Et, quand beaucoup d’édi-teurs font le choix du made in Asia pour lesétapes de l’impression et de la fabrication,Terre vivante milite pour la proximité.« Le choix de travailler avec un imprimeurlocal peut sembler facile, observe ClaireGroshens, directrice éditoriale, mais il néces-site un tissu industriel bien vivant. Nous avonsla chance d’avoir encore dans notre région des
imprimeurs dynamiques et qui s’engagent dansdes démarches respectueuses de l’environne-
ment. Mais cette qualité a un coût : le mêmelivre imprimé en Asie pourrait coûter 30 %de moins. » Ainsi le « Book » du futur, « pré-curseur d’une nouvelle forme de divertisse-
ment », comme le souligne la vidéo ducollectif Leerestademoda, se doit d’être
durable, et donc local.
* www.leerestademoda.com
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Il y a beaucoup de raisons qui peuvent vous amener à détester votrepetite sœur. Le malaise remonte peut-être à votre petite enfance. Vousn’aviez que deux ou trois ans quand votre petite sœur est née, unécart d’âge qui entraîne souvent des tensions entre frères et sœurs.À l’époque, il est possible que vous ayez vécu la naissance de votrepetite sœur comme un cataclysme même si vous en avez oublié l’am-pleur. Brutalement, vous avez été obligé de partager vos parents,votre chambre, vos jouets.Votre petit monde s’est transformé en un univers menaçant et injuste.Et puis, à l’âge de l’école primaire, durant ce que les psychologuesappellent « la phase de latence », une période pendant laquelle lesémotions sont mises en sommeil, cette jalousie s’est estompée. Mais,aux premières secousses de l’adolescence, patatras ! Les émotionsnégatives que vous aviez enfouies profondément remontent à la sur-face. Car l’adolescence est comme une seconde naissance. Vous revi-vez alors la haine que vous aviez éprouvée naguère envers votrecadette. Cette jalousie peut être immense si vous vous sentez en riva-lité avec elle dans l’amour que vous portent vos parents. Si l’écartd’âge entre vous et votre sœur est plus important, c’est peut-être toutsimplement son comportement qui vous agace. Vous êtes à unmoment de votre vie où vous souhaitez prendre des distances avecvotre famille. Vous supportez de plus en plus difficilement ce petit pot
de colle avec sa quête d’amour permanente, ses « tu joues avecmoi » quand vous n’avez qu’une seule envie : rêvasser dans votrechambre en écoutant de la musique. Dans les deux cas, ce que vousacceptez sans doute le plus mal, c’est cette impression que votrepetite sœur prend toute la place, qu’elle est la préférée de vosparents, leur chouchou et que ceux-ci prennent toujours son parti.Tandis qu’ils redoublent d’indulgence à son égard — « elle est encorepetite », vous disent-ils —, ils sont avec vous de plus en plus durs etvous confient de plus en plus de responsabilités — « mon grand, soisun peu responsable » ou encore « tu pourrais être sympa et joueravec elle ».Vous aimeriez que, parfois, ils prennent votre défense quand ellevous casse les pieds ou fourre son nez dans vos affaires. Ne mettezpas un gros couvercle sur votre colère. Sinon, vous risquez d’accu-muler du ressentiment. Vous aurez tendance à vouloir le lui fairepayer, alors qu’elle ne mérite pas toute la rancœur que vous lui por-tez. Car au fond, avouez-le, cette petite chipie, vous l’aimez bien.C’est à vos parents qu’il faut parler. Ils n’ont certainement pasconscience du sentiment d’injustice que vous ressentez. Rappelez-leursimplement que vous avez encore, vous aussi, et peut-être plus quejamais, besoin d’amour, d’attention et de compréhension.Anne-Marie Thomazeau
POURQUOI JE DÉTESTETANT MA PETITE SŒUR ?
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les Monoprix ou sur http://boutique.wwf.fr
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bons plans par Caroline Charron
• Planète Emmaüs est le livre témoignage d’un tour du monde photogra-phique, réalisé par Sébastien Gracco de Lay pour Emmaüs International. Ilfait découvrir l’incroyable richesse humaine des actions menées par lesassociations locales Emmaüs en divers lieux de la planète. Réalisé pour lesquarante ans d’Emmaüs International, l’ouvrage rend un bel hommage àl’abbé Pierre, qui avait encouragé le travail de l’auteur, et à tous ceux quiconsacrent leur vie aux autres. Planète Emmaüs, éditions Démocratic Books, 128 pages, 29,95 €. www.democratic-books.com
• Pour son quarantième anniversaire, également, Médecins sans frontièresa donné carte blanche au célèbre photographe de l’agence VU’, Rip Hop-kins. Pour célébrer l’anniversaire de l’ONG, qui a reçu le prix Nobel de lapaix en 1999, le photographe a invité une soixantaine de personnalités dumonde des arts et de la culture, des sciences et de la médecine, du sport,de la presse… et des bénévoles de l’association à se mettre en scène avecle tee-shirt de MSF pour exprimer leur engagement, à travers une photo etune phrase.Sept fois à terre, huit fois debout, éditions du Chêne, 128 pages, 25 euros.
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2 LIVRES POUR2 GRANDES CAUSES
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L A R E C E T T E D E S V E N D E U R S / P S Y C H O
FILETS DE SOLEEN SAUCEET CHAMPIGNONS
INGRÉDIENTS POUR 4 PERSONNES
➔ 8 filets de sole
➔ vin blanc (10 cl), beurre (140 g)
➔ 2 échalotes
➔ champignons de Paris (150 g)
➔ crème fraîche épaisse (30 cl)
➔ persil haché (2 cuillers à soupe)
➔ sel, poivre
PRÉPARATION
➔ Émincer les champignons.
➔ Dans une sauteuse, faire revenir
dans 40 g de beurre les échalotes,
les champignons et le persil.
➔ Y déposer les filets de sole, saler,
poivrer et mouiller avec le vin blanc.
➔ Laisser bouillir 20 minutes.
➔ Enlever les filets de sole, les disposer
dans un plat et maintenir au chaud.
➔ Dans le jus de cuisson, ajouter la crème
et laisser réduire 5 minutes.
➔ Dans cette sauce, mettre le restant de beurre,
découpé en petits morceaux.
➔ Enfin, napper les filets de sole
avec la sauce à la crème.
Mon mari vient de perdre son travail et, du coup, j’ai peur de perdre le mien. Les informationstous azimuts sur la crise économique m’angoissent. J’ai l’impression que le monde tel quenous le connaissons est en train de s’écrouler. Je suis irritable avec ma famille et je ne dorsplus très bien. Mes enfants me sentent angoissée et semblent inquiets également. Je ne saispas comment me préparer, ni à quoi. Comment puis-je mieux gérer cette période difficile ?Nous vivons des temps anxiogènes et votre angoisse bien compréhensible est malheureu-sement partagée par beaucoup. Une des conséquences de l’anxiété est qu’elle rend lesprises de décision difficiles, précisément quand la paralysie est dangereuse. De plus, sile stress devient chronique, il peut avoir des conséquences néfastes sur votre santé mentale(dépression) et physique (affaiblissement du système immunitaire). En priorité, il faut mettretous les atouts de votre côté pour maîtriser votre anxiété et, par ricochet, celle de votrefamille. Sachez faire la différence entre les événements pour lesquels vous avez une margede manœuvre, et les autres sur lesquels vous ne pouvez rien, ou pas grand-chose. Nevous laissez pas submerger par la complexité des problèmes mondiaux. Être informé estune bonne chose, mais ne devenez pas victime de l’hyper-matraquage médiatique, ettenez-vous en aux faits. Adhérer à une action politique peut être thérapeutique, mais seu-lement si cela ne nuit pas à l’harmonie familiale. Prendre soin de vous-même vous procu-rera l’énergie nécessaire pour soutenir vos proches. Mangez des aliments sains et nutritifs,dormez suffisamment et trouvez des moyens d’inclure l’activité physique à votre routinequotidienne. Essayez de vous détendre et d’avoir du plaisir en famille. Il existe une multi-tude de façons d’apprécier la compagnie des uns et des autres, sans avoir à dépensertrop d’argent. Adonnez-vous à des jeux de société, appréciez le plein air, lisez des livreset empruntez des films à la bibliothèque. Passer du temps de qualité en famille dans uneambiance « serrons-nous les coudes » allégera les angoisses. Parlez ouvertement desconditions financières et de ce qu’elles signifient pour les membres de votre famille. Faitessavoir aux enfants, dans un langage qu’ils comprennent, quelles mesures vous comptezmettre en place pour gérer la situation et demandez-leur de suggérer des manières defaire des économies. Aidez-les à se sécuriser en insistant sur ce qui ne changera pas,comme le fait que vous-même et les autres adultes de leur vie seront toujours là pour eux.Votre cocon ainsi soudé résistera mieux aux intempéries de l’extérieur.Docteur Catherine Selden
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D É T E N T E
par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER
SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : HORLOGE
mots fléchés
CRUAUTÉ
DÉCHARGE
IL DRESSE DES FAUVES
INSECTE PARASITE
NENNI
RÉDUIRE LE VOLUME
COURANT D'ÉMOTION
CONTIENT
TITRE DE NEWTON
A DU CULOT
NEPTUNIUM
OEUVRE LITTÉRAIRE
TALOCHES
DÉLATEUR
CAROTIDE
INHALÉ
PÉTRIFIÉE
PRINCES DU PASSÉ
PEINTURE À L'EAU
PROFITABLE GLOIRE DUE AU MÉRITE
BOUTON DE CLAVIER
MAGISTRATS MUNICIPAUX
DOULEUR MORALE
TROUILLE
CANARD NORDIQUE ACCEPTÉ
ARGON
RONCHONNE
VILLE ALLEMANDE
IMPRO VOCALE
DIVIN BREUVAGE
BOUCLIER MÉDIÉVAL
CÉPAGE BLANC
SIGNAL BREF
FLANCHER
TRÈS GRAVE MALADIEINSECTES SOCIAUX
OBTENUE
ENTRE VÉNUS ET
MARS
CANOT ENCAOUT-CHOUC
mot mystère GASTRONOMIE : UN MOT DE 7 LETTRES
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D É T E N T E
sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !
mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
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Horizontalement1. Ne font pas qu’embaumer –
Il est courbé.2. Jalousie – Pétrir.3. Colère – Aversion.4. Décamper –Offre un choix.5. Échelle en hauteur –Terme de golf.6. Dans la paille – Point de départ.7. Du blé, mais pas de l’oseille –
Poulie.8. Lien – Réduite à néant – Conifère.9. Typique de la Hollande –
Inflammation.10. Large.11. Brusque – Rad – Possessif.12. Tord – Perdu.
Verticalement1. Réalités – Direction.2. Des arbres – Intervalles.3. (Se) faner – Bouts de plumes.4. Largeur d'une étoffe –
Annonce un danger en mer.5. Qui rend service – Artisan.6. Huile essentielle.7. Prince musulman – Répudier.8. Oncle des USA – Grecque –
Esquive.9. Manières.10. Étoile de mer – Pont de Paris.11. Viscère – Pointe – Récompense.12. Vide – Croupe.
sudoku niveau moyen
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H O R O S C O P E
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971654238
524378691
312587964
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657943182
145839726
238765419
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solutions
sudoku facile
897346215
264157893
153982746
942613578
531278469
786594321
479865132
315429687
628731954sudoku difficile
EFFLUVESOARCVOLETOMASSERIREOINIMITIEDETALEROMENUETRIEROPAROSNOILOORIGINECEREALEOREAOETORUINEEOIFSABOTOILEITEOGENEREUSEOSSECOUORDONOSESSOREOEGAREm
ots croisés
FDNFZR
DEPOTOIROSE
ROMANINDIC
COUPSASPIRE
CTSARSAL
FIGEETOUCHE
TOURMENTO
PEURARIENA
ARIESLING
NECTARCEDER
CHOLERAEUE
GUEPESTERRE
CRUAUTÉ
DÉCHARGE
IL DRESSE DES FAUVES
INSECTE PARASITE
NENNI
RÉDUIRE LE VOLUME
COURANT D'ÉMOTION
CANOT EN CAOUT-CHOU
C
CONTIENT
TITRE DE NEWTON
A DU CULOT
NEPTUNIUM
OEUVRE LITTÉRAIRETALOCHES
DÉLATEUR
CAROTIDE
INHALÉ
PÉTRIFIÉE PRINCES DU
PASSÉPEINTURE À
L'EAU
PROFITABLEGLOIRE DUE AU MÉRITE
BOUTON DE CLAVIER
MAGISTRATS MUNICIPAUX
DOULEUR MORALE
TROUILLE CANARD
NORDIQUEACCEPTÉ
ARGON
RONCHONNE
VILLE ALLEMANDE
IMPRO VOCALE
DIVIN BREUVAGE
BOUCLIER MÉDIÉVAL
CÉPAGE BLANC
SIGNAL BREF
FLANCHER
TRÈS GRAVE MALADIEINSECTES SOCIAUX
OBTENUE
ENTRE VÉNUS ET
MARSmots fléchés
HOROSCOPE
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971354628
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846279351
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Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse
Vous vendez le journal 2€ et vousrécupérez 1€ ou plus(en fonction de la ville - coût de livraison)Pas d’horaires imposés : vous gérezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.
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par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com
BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Ce début d’année vous demande de la patienceet de la méthode. Structurez vos projets. Plani-fiez votre agenda. Si des opportunités se pré-sentent, écoutez votre intuition : il ne faut paslâcher la proie pour l’ombre. Côté cœur, les cou-ples sont en osmose. Célibataire, vous privilé-giez votre liberté. Un peu trop de nervosité.
TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Vous démarrez l’année sous d’excellents aus-pices. C’est le moment de vous mettre enavant, de postuler pour le job que vous convoi-tez. Si janvier ne vous apporte pas les réponsessouhaitées, soyez patient(e). En couple, vousvivez mal l’indépendance de votre conjoint(e).Célibataire, vous ne pensez qu’au boulot. Vousdécidez de faire du sport.
GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)L’ambiance au boulot est quelquefois élec-trique. Vous fuyez les querelles internes en vousconcentrant sur vos objectifs. Mettez de l’ordredans vos comptes. Un rappel de facture vousmet de mauvaise humeur. En couple, vous par-tagez des moments de complicité. Célibataire,vous vibrez en mode papillon. Si vous vous cou-chiez de bonne heure ?
CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)En ce début 2012, il va vous falloir composeravec les autres : collègues, associés, patron.Vous devrez défendre votre position et fairepreuve de diplomatie pour ne froisser personnetout en restant ferme sur vos exigences. Encouple, il y a de la jalousie dans l’air. Céliba-taire, ne mélangez pas l’amour et le travail.Faites le plein de vitamines.
LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Tout vous paraît compliqué en ce débutd’année. Vous qui rêvez de changement, de pro-gression... rien n’avance comme vous le sou-haitez. Vous devez également gérer des retardsdans certains dossiers ou documents. Encouple, votre conjoint(e) vous reproche votreindividualité. Célibataire, vous avez tendanceà vous éparpiller. Évitez les excès.
VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Vous démarrez l’année sur des chapeaux deroues. Vous vous investissez à fond dans votretravail et les retours sont positifs. Vous gérezavec habileté quelques conflits de personnalitéau travail. En recherche d’emploi, vous aveztoutes vos chances. En couple, vous êtes àl’écoute de votre partenaire. Célibataire, unerencontre fait battre votre cœur. Équilibrez vosrepas.
BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Même si vous avez l’impression que vos projetspiétinent, en ce début d’année, ce n’est pasle moment de vous décourager. Il faut asseoirvotre position et persévérer dans vosdémarches professionnelles. En couple, leséchanges sont harmonieux la première quin-zaine du mois. Célibataire, tout est possible…si vous n’affichiez pas autant d’exigences.Petits soucis lombaires.
SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)L’année démarre fort pour vous. Vos mots cléssont action, efficacité. Vous êtes plus serein(e),les retards vous stimulent au lieu de vousangoisser. Chercheur d’emploi, vous obtenezdes entretiens, avec un contrat à la clé le moissuivant. En couple, vous éprouvez le besoind’être rassuré(e) sur les sentiments de votreconjoint(e) à votre égard. Célibataire, des flirtssans engagement. Digestion difficile.
SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)Tout ne va pas aussi vite que vous le souhaitezet vous avez l’impression de stagner dans votreactivité. Les finances sont au premier plan.Vous vous démenez pour trouver des solutionsou pour vous faire rembourser. En couple, vouspartagez de bons moments en famille. Céliba-taire, vous n’arrivez pas à vous décider.Surveillez votre tension nerveuse.
CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Début d’année prometteur. Avec un agenda bienrempli, vous avez beaucoup de travail. Si vouscherchez un emploi, en multipliant vosdémarches vous devriez signer un contrat.N’hésitez pas à prospecter hors de votre secteurd’activité habituel. En couple, vous faites desprojets pour votre maison. Célibataire, ce moisest plutôt calme. Essayez de vous ressourcer leweek-end.
VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)Vous mettez tous les atouts de votre côté pourmener à bien vos projets. Vous êtes perfor-mant(e) et tenace dans votre travail. Certainsse voient proposer une promotion, d’autres denouvelles opportunités. En couple, la complicitéest au rendez-vous. Célibataire, une rencontrefait battre votre cœur. Vous vous donnez lesmoyens de poursuivre cette romance. Vous êtesen forme !
POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)C’est le moment de clarifier les choses avec voscollègues de travail. En faisant preuve de tacttout en restant ferme sur vos positions, vousdevriez vous faire entendre. Chercheur d’em-ploi, ne vous dispersez pas autant. En couple,vous retrouvez des moments d’intimité en finde mois. Célibataire, vous aimez séduire et êtreséduit(e). Votre sensibilité est à fleur de peau.
macadam•numéro 93_Mise en page 1 19/12/11 16:51 Page23
“Aujourd’hui,j’ai sauvé une vie”www.sauvez-des-vies-defibrillateur.fr
L’arrêt cardiaque peut frapper tout le monde, à tout momentet en tout lieu. La défibrillation est le seul traitement efficace.
macadam•numéro 93_Mise en page 1 19/12/11 16:51 Page24
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