macadam avril 2012
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WWW.MACADAMJOURNAL.COM
MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
«
n°96AVRIL 2012
BONUSGAGNEZ LE LIVRE
DE LAURENCE PIQUET.
VOIR PAGE 19
LAURENCE PIQUET
CE N’EST PASDANS LA QUANTITÉMATÉRIELLE QU’ON
TROUVE LE BONHEUR »
LIBAN
UNE FÔRETSUSPENDUESUR LES TOITSDE BEYROUTH
CLAUDEALPHANDÉRY
LA SOCIÉTÉDOIT BASCULERDANS L'ÉCONOMIESOCIALEET SOLIDAIRE
LA PART SAUVAGEDES PLASTICIENSWALLONS
ÉCOLOLE CANONÀ NEIGE ?
À PAS DE LOUP
DES VOLONTAIRESPOUR CHANGERLE MONDE
JEUX, BD,MOTSCROISÉS...
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DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens des’insérer socialement et économiquement.
COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût
de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.
> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.
UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.
UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".
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Macadam mensuel [édition avril 2012]www.macadamjournal.comcontact@macadamjournal.comdistribution nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’interet ge neralPresident : Gabriel Gaudillatsiège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 ParisRenseignements : 01 40 38 25 20agencesParis : 22 rue des Vinaigriers – 75010 ParisAnne-Claire : 07 62 82 31 12Lyon : Secours populaire – Bernard : 06 73 52 61 90directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionSophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-PierreCharneau, Caroline Charron, Philippe François,Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Margot Loizillon,Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe,Saïd Mahrane, Valérie Regembal Mélanie Rembert,Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-MarieThomazeau, Bruno Usannaz-Joris, Éric Walravens, révision Marie Dominique BergouignanpartenariatsMicheline Perrinpartenaires@macadamjournal.comcouverture © Nathalie GuyonillustrationsPhilippe Tastet, Le Cil Vertgraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite webVéronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259Ils nous soutiennent : Fondation Carla Bruni-Sarkozy,Fondation Cre dit Coope ratif, Fondation Macif,Fondation Seb, France infos, Habitat et Humanisme,Secours Catholique, Secours Populaire...
L’ÉDITO
parolesNous ne sommes plus qu’à quelques jours de l’élection présidentielle... Et
pourtant. Pourtant, à la rédaction de Macadam, nous ressentons un manque.
Comment expliquer que l’exclusion, les difficultés des plus en difficultés, les
inégalités qui se creusent soient si peu présentes dans le débat ? La faute
aux leaders politiques ? La faute aux médias qui ne s'intéressent que trop
peu à la question ? Même le poids de la dette, son incidence dans notre vie quotidienne
sont à peine évoqués. Alors franchement les exclus... Pourquoi parler de ce ceux qui n’ont
même pas la parole ? L’association Georges Hourdin qui, en lien avec Atd quart monde,
le Secours catholique et d’autres partenaires de terrain a décidé de leur donner la parole.
C’est ainsi que sort, en cette période électorale, « paroles de sans voix ». Un journal où
ceux que l’on entend que trop peu habituellement ont tribune libre. Demandez « paroles de
sans voix » à votre vendeur Macadam, il se fera un plaisir de vous l’offrir.
par François Fillon, directeur de la publication
f.fillon@macadamjournal.com
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L ’ I N V I T Éen partenariat avec www.youphil.com
PORTE DRAPEAU DE L’ÉCONOMIE SOCIALE DANS NOTRE PAYS,CLAUDE ALPHANDÉRY S’INTERROGE SUR LA CRISE QUI NOUSFRAPPE. POUR LUI, C’EST « UNE FENÊTRE HISTORIQUE POURQUE LE CHANGEMENT SE FASSE. SOIT NOUS TOMBONS DANSUN RÉGIME TOTALITAIRE, SOIT NOUS FAISONS LE CHOIX DEL’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE »...
La crise qui nous frappe aujourd’hui est bien plus qu’unecrise. C’est un effondrement financier avec des effets dévas-tateurs sur les plans économiques, sociaux et politiques.Sans parler des risques pour la planète. Si nous restons pri-sonniers du système actuel, nous irons de plans de rigueuren plans de rigueur. Ce qui coupera le pouvoir d’achat desplus démunis, mais aussi de la classe moyenne. C’est unenchaînement particulièrement pervers dont je ne vois pascomment les états peuvent sortir dans une économie domi-née par le pouvoir financier. En face de ces difficultés, toutce qui se fait avec une finalité sociale , démocratique,ancrée sur les territoires, est l’amorce d’un nouveau modèleéconomique qui sera pluriel. Avec l’état, le tiers secteur,l’économie fait le choix de finalités sociales. Nous avons àfaire à des sociétés de personnes et non de capitaux dontla finalité est le mieux être individuel et collectif. Cela peutparaître utopique comme ça, mais il y a aujourd’hui unemultitude d’expériences, comme Macadam, de personnesqu’on recrute et qu’on accompagne dans l’emploi. Et il n’ya pas que le social, il existe des milliers d’initiatives pourla petite enfance, les personnes âgées, les personnes immi-grées... ainsi que tout ce qui tourne autour de la consom-mation responsable, avec des circuits courts et la luttecontre le gaspillage. C’est extrêmement divers... Il existeainsi des milliers d’entreprises qui sont à la fois sur le mar-ché tout en ayant une finalité sociale.
L’AMORCE D’UNE TRANSFORMATION SOCIALELes gens voient aujourd’hui que ça existe, mais ne font pasle lien avec son effet réparateur. C’est l’amorce d’une trans-formation sociale du comportement du consommateur, descollectivités et de l’état. Désormais, il suffit que cette trans-formation soit mieux reconnue. Ce n’est pas le grand soir,certes, on ne va pas passer d’une économie capitalistiqueà une économie sociale et solidaire en un instant...Aujourd’hui, cela reste marginal, mais des groupes seconstituent de toute part et de plus en plus. Nous sommesactuellement dans un modèle qui, en 30 ans, a créé unefracture sociale. C’est un modèle épuisé. Désormais, il nedoit plus y avoir d’idée de développement sans partagedes richesses. Nous avons, avec cette crise, une fenêtre his-torique pour que le changement se fasse. Soit nous tom-bons dans un régime totalitaire, soit nous saisissons cesexpériences qui sont bien plus nombreuses que nous n’enavons l’impression... Nous n’avons pas 50 solutions. Soitnous mettons en avant ces initiatives et le lien qui existeentre elles, soit nous basculons dans l’autoritarisme. Le bas-culement est possible. Les grands économistes ne s’y inté-ressent pas car ils se basent sur le « macro » et nous nesomme encore que de micro expériences. Ils ne voient pasque nous avons là toutes les capacités de changement.Comme le dit mon ami Edgar Morin : « le pire est proba-ble, mais le meilleur est toujours possible »... J’espère lemeilleur...Propos recueillis par François Fillon
Ancien résistant, hautbonctionnaire puis chefd’entreprise engagé àgauche, Claude Alphandérya créé l’association FranceActive, qui soutient etfinance les initiatives éco-nomiques créatrices d’em-plois et génératrices desolidarité et dont il estaujourd’hui le Présidentd’honneur.Président du Conseil natio-nal de l’insertion par l’acti-vité économique, ClaudeAlphandéry est, à 88 ans,considéré comme le porte-drapeau de l’économiesociale et solidaire. Il coor-donne Le Labo de l’ESS.
LA SOCIÉTÉDOIT BASCULERDANS L’ÉCONOMIESOCIALEET SOLIDAIREPAR CLAUDE ALPHANDÉRY
LE MONDE EST FOU
A C T U
Un village françaisabandonné au cœur d’uneémission de télé-réalité ?Le petit village de Courbefy est the place
to be en ce moment. Pourtant personne
n’aurait pu imaginer un tel destin pour
ce hameau abandonné, exemple parfait
de l’exode rural et de la mort des petits
bourgs de France aujourd’hui. Le hameau
a été mis aux enchères à 300 000 e,
sans trouver preneur. Mais revirement
de situation depuis quelques jours,
plusieurs investisseurs étrangers
souhaiteraient acquérir Courbefy ! En tout
ce sont quatre repreneurs potentiels qui
lorgnent sur celui-ci : « La société AHAE
Press Inc, basée dans l’État de New York,
qui a déposé à la dernière minute une
consignation de 33 000 e », rapporte
La Montagne. Ensuite il y a une association
luttant contre les maladies orphelines
qui se porterait candidate, puis
« un investisseur mystère, basé à Hong
Kong» et enfin une chaîne de télévision
hollandaise qui se verrait bien implanter
sa future émission de télévision dans
un tel décor atypique.
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Canada : un hommeprétend être propriétairede la Lune et de JupiterSelon Courrier International, un Canadien
a déposé une quarantaine de recours
auprès de la Cour supérieure du Québec
dans lesquels il se prétend être
propriétaire de la Lune, de Jupiter et
de bien d’autres astres de notre système
solaire. Il faut dire que ce curieux
justiciable ne chômait pas question
procédure. Il réclame à la province du
Québec et au gouvernement du Canada
pas moins de 764 millions d’euros en tant
que maître des lieux sur la Lune et sur
les planètes. Mais le 22 février dernier,
les juges ont dit stop en déclarant
ce plaideur «quérulent», c’est-à-dire qu’on
considère qu’il multiplie indûment les
procédures judiciaires et son droit d’agir
en justice est soumis à l’autorisation du
tribunal.
Indonésie : des vendeursde pneus sèment des cloussur la routeÀ Jakarta, la capitale de l’Indonésie,
les crevaisons sur la route sont récurrentes.
La faute notamment aux vendeurs
de pneus qui sèment fréquemment des
clous sur la chaussée pour provoquer
ces mésaventures aux automobilistes...
qui viennent ensuite chez ces commerçants
pour changer cet accessoire indispensable
de leur véhicule. Cette coutume peu
scrupuleuse est révélée par Courrier
international, qui affirme que ces vendeurs
« facturent leurs réparations au prix fort
aux motards et cyclistes pressés de faire
réparer leurs crevaisons pour se rendre
au travail ». Même les voleurs s’y mettent
désormais. Un témoignage, extrait
du Jakarta Post, d’Abdul qui est souvent
victime de ces pièges de la route : «Pour
les voitures, c’est carrément criminel :
quand les victimes se garent parce
qu’elles sont à plat, les malfaiteurs en
profitent pour voler ce qu’il y a de
précieux à l’intérieur. » Une association
baptisée Saber a décidé de lutter contre
ce fléau en procédant à des séances
de ramassage de ces petites pointes
métalliques sur la chaussée.
M A C A D A M 9 6 - page 5
A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com
Dominique Goubelle est dessinateur de presse
et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,
La Mèche, Charente Libre… et avec diverses agences
de communication. www.goubelle.net
L’Indonésie veut interdirela minijupe aux femmesdéputéesC’est une initiative qui révolte
les féministes. En Indonésie, on envisage
de mettre en place un règlement qui
interdirait aux femmes députées de venir
au Parlement en minijupe. C’est le chef
adjoint de la Commission des affaires
familiales qui est à l’origine de ce projet.
Relayé par Cyber Presse, il estime que
« les minijupes et les vêtements courts
sont une invitation aux députés
masculins ». Un point de vue machiste
accueilli avec bienveillance par le président
de l’Assemblée, Marzuki Alie, lui-même :
«Nous savons qu’il y a eu beaucoup de
cas de viol et d’autres actes immoraux
récemment, et c’est parce que les femmes
ne portent pas les vêtements appropriés.
Les femmes qui portent des vêtements
inappropriés excitent les hommes, donc
il faut arrêter cela. Vous savez comment
sont les hommes : des vêtements provo -
cants leur font faire des choses.» La même
source rapporte que deux députées, anciens
mannequins, soutiennent cette initiative.
La Suisse veut la prostitutionen mode « drive in »À Zurich, capitale financière de la Suisse,
les habitants vont valider, ou pas,
un projet municipal prévoyant d’éloigner
les prostituées du centre-ville pour les
installer en périphérie... dans des conteneurs.
La municipalité prévoit ainsi la mise en
place de dix compartiments pour voiture
séparés par des palissades, en périphérie,
entre l’autoroute et le chemin de fer.
Le maire invoque comme motif la lutte contre
le proxénétisme pour justifier cette mesure.
«Les contrôles sont plus aisés. On garde un
œil attentif pour éviter un marché parallèle »,
défend Fabienne Vocat, parlementaire
écologiste citée par le journal helvétique
Le Temps. Ces box seront dotés d’un bouton
d’alarme. Des assistantes sociales ainsi
qu’un service de police se trouveront
à proximité du site, ouvert sept jours sur
sept, de 19 heures à 5 heures du matin.
Pour le coût de ces conteneurs, comptez
2 millions d’euros pour leur construction
et 224 000 euros pour les frais d’entretien.
Zurich a subi une réelle recrudescence
de l’amour tarifé dans ses rues. Certains
quartiers seraient remplis de prostituées,
principalement issues des pays de l’Europe
de l’Est, souvent jeunes et proposant des
prestations à un prix anormalement bas.
Des indicateurs de proxénétisme qui sont
assez flagrants. En 2009, la ville aurait
accueilli près de 800 filles prêtes à arpenter
le trottoir, et 1050 en 2010.
R E N C O N T R E©
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LAURENCE PIQUET AURAIT PUÊTRE CHANTEUSE OU ENSEIGNANTE,ELLE A CHOISI D’ÊTRE JOURNALISTE.NOUS L’AVONS DÉCOUVERTELORSQU’ELLE PRÉSENTAITLE JOURNAL SUR LES CHAÎNESTÉLÉVISÉES DU SERVICE PUBLIC.DEPUIS QUELQUES TEMPS,ELLE S’APPLIQUE À TRANSMETTRESA PASSION POUR L’ART. RETOURSUR UNE CARRIÈRE EXEMPLAIRE.PAR CAROLINE CHARRON
LAURENCEPIQUET
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R E N C O N T R E
Vous êtes originaire d’Alsace, vous avez grandi à Mulhouse.Avez-vous gardé des liens avec cette ville ?Non, j’ai quitté Mulhouse après le bac et j’ai fait mes étudesensuite à Strasbourg, et c’est plutôt là que je reviens sou-vent, ainsi qu’à Colmar, où j’ai une partie de ma famille.
Votre père était médecin, vous avez fait des études d’histoirede l’art et d’histoire, qu’est-ce qui vous a fait bifurquer versle journalisme ?J’ai enseigné l’histoire-géo dans des classes de quatrièmeet de troisième et, même si j’aimais bien enseigner, jen’avais pas envie de signer pour dix ans avec l’Éducationnationale. Je n’avais pas cette vocation suffisammentancrée en moi. J’avais envie de voir des univers différents,de bouger. Le journalisme, pour moi, c’était une porteouverte sur le voyage, sur les rencontres ; quelque chosede plus vaste et varié dans le quotidien qu’une salle declasse. Je pense qu’il faut avoir une vraie vocation pourenseigner, mais, enseignant ou journaliste, on reste dansla transmission.
En tant que présentatrice du journal, y a-t-il une informa-tion dont vous vous souvenez comme particulièrement dif-ficile à annoncer ?Il y a des sujets plus marquants que d’autres, bien sûr : lestremblements de terre, les catastrophes naturelles quandvous voyez des images difficiles, notamment avec desenfants victimes… Il y a des images qui m’ont marquée. Ily aussi les annonces de décès. Je me souviens, tout à faità mes débuts de présentatrice, j’ai dû annoncer la mort de
CE N’EST PASDANS LA QUANTITÉ
MATÉRIELLEQU’ON TROUVE
LE BONHEURJ’ai toujours étéfrappée depuisl’enfancepar la misèreque l’on voitautour de nous.Que l’on imaginecomplètementà part mais quinous entoure.
Serge Gainsbourg. C’est quelqu’un que j’aimais beau-coup. On essaie de garder une certaine distance, et àl’époque j’étais trop jeune, je n’osais pas montrer mes sen-timents, mais le dosage est compliqué.
Quel est votre regard sur la précarité, la pauvreté enFrance, qui semble gagner du terrain ?Je ne me rends pas compte qu’elle est plus importanteaujourd’hui qu’hier. J’ai toujours été frappée depuis l’enfancepar la misère que l’on voit autour de nous. Que l’on imaginecomplètement à part mais qui nous entoure. Je le voisaujourd’hui dans le regard de ma fille ; cet étonnement devantles gens qui n’ont rien, qui sont dans la rue. C’est d’ailleursdifficile à expliquer et à comprendre. La pauvreté est là, visibleet palpable, mais je me souviens, déjà quand j’étais enfant,d’avoir été frappée par les sans-abri dans les rues.
Vous avez coanimé le Téléthon, est-ce qu’il y a des causesque vous soutenez particulièrement ?Non, à part donner de l’argent à certaines associationsqui me sollicitent. Le Téléthon est une cause qui me touche.C’est difficile de voir tous ces enfants ou adultes qui souf-frent de maladies génétiques ; mais je trouve qu’ils nousdonnent beaucoup. C’est le souvenir que j’ai de ces émis-sions, il y a un vrai partage, une générosité de leur part etun bonheur de voir que l’on met le projecteur sur eux. Enfait, ce n’est pas triste, ce sont eux qui vous mettent à l’aiseet le partage est très fort.
Comment choisissez-vous de donner à une association plusqu’à une autre ?Les choix sont toujours très personnels et subjectifs. Celapeut être lié à des rencontres dans ma vie personnelle ouprofessionnelle. Je me souviens des reportages que j’ai faitsautour de la lèpre, et c’est une cause qui est pour moi trèssensible. Les causes que je choisis de soutenir, comme éga-lement Handicap international, peuvent être liées à desreportages que j’ai faits ou que des proches ont pu faire.On ne peut pas donner à tout le monde ; on fait des choixtous les jours, il faut assumer. On fait, chacun, ce que l’onpeut, en ayant conscience que ce n’est pas assez, mais ilfaut avancer et être présent, je pense aussi aux gens qui
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R E N C O N T R E
La pauvreté est là, visible etpalpable, maisje me souviens,déjà quand j’étaisenfant, d’avoirété frappée parles sans-abridans les rues.
sont plus proches de nous. C’est vrai que l’on parle souventde la précarité par le biais d’associations qui sont sur leterrain mais, dans notre société, on peut avoir aussi desgens autour de nous qui, sans être aidés par telle ou telleassociation, peuvent se retrouver dans des situations diffi-ciles. C’est important d’être à l’écoute, présent pour lesgens qui sont autour de nous.
Quelles sont les valeurs qu’il vous semble important detransmettre ?Ce que j’essaie d’inculquer à ma fille, c’est la notion de par-tage. Les enfants veulent toujours plus, donc je lui apprendsla frustration et j’assume, car ce n’est jamais agréabled’avoir un papa ou une maman qui dit non. Mais j’essaiede lui ouvrir les yeux sur le fait qu’elle est tout à fait privilé-giée, que dans certains pays on joue avec des cailloux,avec ce que la nature vous donne, que ce n’est pas dans laquantité matérielle qu’on va trouver le bonheur. Peut-êtreque ça lui passe un peu au-dessus de la tête maintenant,mais je suis sûre de ça. Il faut être conscient que beaucoupde personnes autour de nous n’ont pas la même chance.
Depuis 2006, vous animez « Une nuit au musée », c’est unemanière de relier toutes vos passions ?J’ai de la chance car, depuis six ans maintenant, je présenteune émission culturelle sur France 5, le jeudi soir, et ça cor-respond tout à fait à ce que j’aime. J’ai été reporter puisprésentatrice de journal ; j’ai appris le métier de journaliste
et comment partager avec le plus grand nombre les infor-mations, les transmettre de la façon la plus facile pour lesautres. J’essaie d’utiliser cette expérience-là dans le domainede la culture. Toutes les disciplines sont passées en revue,c’est très large, ce n’est pas que les musées c’est vraimentsur les cultures, et je prends beaucoup de plaisir à le faire.
Y a-t-il une personnalité que vous admirez particulière-ment, qui a pu jouer un rôle de modèle pour vous dansvotre carrière ?Je n’ai pas envie de vous citer de noms car, avec la matu-rité, on essaie plus de trouver en soi une façon d’améliorerson travail. Mais c’est vrai que, plus jeune, j’étais très admi-rative, je le suis toujours, de personnes comme Jean-MarieCavada ou Anne Sinclair, qui m’ont donné envie de fairece métier. Mais aujourd’hui je les regarde davantagecomme des gens que j’apprécie. J’ai avancé dans monmétier et j’essaie de trouver des ressources en moi pourdevenir meilleure chaque jour.
Retrouvez des extraits filmés de l’interview de Laurence Piquet sur la
Chaîne du cœur : www.lachaineducoeur.fr
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M O N D Een partenariat avec www.courrierinternational.com
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UN ARCHITECTE PROPOSE DE COUVRIR D’ARBRES LES BÂTIMENTS DE
LA CAPITALE LIBANAISE AFIN D’EN ASSAINIR L’AIR.
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Beyrouth, une ville abri-tant aussi peu d’industries, est aussi polluée. Il suffit d’ouvrir les yeuxet d’observer le défilé d’automobiles. Il faut dire que le processusd’urbanisation n’a laissé que peu de place aux espaces verts. Quand20 000 immeubles étouffent une poignée de parcs, l’équation dubilan carbone n’est pas favorable. Comment endiguer une tellepollution ? Wassim Melki, jeune architecte de vingt-huit ans, tented’y répondre en lançant le projet : Beirut Wonder Forest (Forêt mer-veilleuse de Beyrouth) ou BWF. Le principe est simple : imaginez desmilliers d’arbres sur les toits de l’agglomération, plantés et entretenuspar les habitants de chaque bâtiment. Contrairement aux expé-riences réalisées en Allemagne ou au Japon, la démarche libanaisepourrait s’avérer relativement économique. Elle n’a pas pour ambi-tion de planter des arbres dans une terre déposée sur les toits, maisseulement de placer des pots sur les toits existants. Il est difficile demesurer l’impact du projet sur la qualité de l’air, mais il devrait êtrelargement bénéfique quand on sait que chaque arbre pourraitcapturer 10 kg de CO2 en moyenne par an. Par ailleurs, des retom-bées sur le climat local devraient se faire sentir, du fait de l’ombre
projetée par les arbres. Cela pourrait favoriser indirectement unebaisse du niveau de pollution de la ville : en été, une températureplus fraîche dans les habitations est synonyme de consommationd’énergie plus modérée, notamment grâce à la réduction de l’utilisa-tion des systèmes – très polluants – de climatisation. Mais les obstacles seront nombreux. La principale difficulté sera,dans un premier temps, de faire connaître le projet aux Beyrouthins,puis de les convaincre de son intérêt afin qu’ils lui accordent un peude temps et d’argent. Car la plantation et l’entretien des arbresdoivent être à l’initiative des particuliers. Quant au financement desarbres, BWF espère que les entreprises du secteur profiteront de cetteoccasion pour promouvoir leur image et permettre à chacun d’avoiraccès au programme pour un prix raisonnable. Sur ce point essentiel, la question paraît encore problématique, mais,d’après M. Melki, la voie la plus efficace serait l’incitation politique,par obligation légale, ou, plus raisonnablement, par le biais dedéductions d’impôts pour les participants au projet. Un prototype deplantation sur immeuble devrait être proposé cette année au ministèrede l’Environnement. Les adeptes de BWF envisagent ensuite de testerle principe à l’échelle d’un quartier. Et un jour, du ciel, peut-êtreverra-t-on Beyrouth unifié en vert ?Rémi Boyer / Courrier International / L’Orient-Le Jour
LIBAN
Une forêtsuspenduesur les toitsde Beyrouth
« Nous sommes trop loin de tout, dit Sayneb,vingt-neuf ans, qui vit dans le village reculé deGumburu Xangeyo. Aucun autre étranger n’estjamais venu ici. » Dans ce coin le plus enclavé duSomaliland, les familles ont tout perdu à cause dela sécheresse. Le bétail a péri par troupeauxentiers. Des enfants meurent. Une équipe deMedair s’installe sur place pour nourrir des milliersd’enfants sous-alimentés. « Nous atteignons le vil-lage après cinq heures périlleuses sur une pisteimpraticable. Plus nous allons loin, plus lesbesoins sont élevés car la majorité des autres ONGne vont pas dans les endroits si éloignés. Le calmede la région est sinistre. Nous venons pour peseret mesurer les plus jeunes, avant de leur distribuerdes rations alimentaires thérapeutiques riches ennutriments. » raconte un employé de l’association.Dans le centre médical de campagne, Sayneb estassise avec Jimcale, son fils de trois ans. À l’arri-vée de Medair, Jimcale était tellement sous-ali-menté et épuisé qu’il pouvait à peine bouger. Aucours de l’année 2011, plus de 80 % des enfantsadmis au centre ont été guéris. « C’est fabuleux devoir un enfant renaître à la vie, témoigne l’infir-mière du centre. Quand ils arrivent, ils sont fai-bles. Mais lorsqu’ils nous quittent, ils courentpartout et font beaucoup de bruit. »
Medair apporte une aide
humanitaire d’urgence et met
en place des programmes
de réhabilitation aux côtés des
populations les plus vulnérables.
www.medair.org
AUCUN AUTREÉTRANGER N’ESTJAMAIS VENU ICI…
en partenariat avec www.portail-humanitaire.org
À l’heure où le don se globalise, un projet d’instruction fiscale introduit la notion de territorialitédu don. De quoi inquiéter les acteurs du secteur associatif, humanitaire ou encore les fonda-tions d’entreprises. Donner français ? La formule peut paraître paradoxale. Et pourtant. Alorsque le statut de Fondation européenne aboutit et que les dons transfrontaliers se multiplient,un projet d’instruction fiscale introduit la notion de territorialité du don.Selon ce projet d’instruction, seuls les organismes d’intérêt général réalisant leurs missions enFrance seront désormais éligibles au mécénat et autorisés à émettre des reçus fiscaux pourleurs donateurs. En d’autres termes : l’État se refuserait dorénavant à financer – via la déduc-tion fiscale – certaines actions d’associations et de fondations hors de ses frontières. Seulssecteurs « épargnés » : les actions participant à la diffusion de la culture, de la langue, oudes connaissances scientifiques françaises ainsi que les actions relevant de l’organisation etla mise en œuvre de programmes humanitaires.Adopté en l’état, ce projet aurait des conséquences dramatiques pour beaucoup de structuresfrançaises recevant des dons : associations de défense de l’environnement, d’aide au déve-loppement, de sauvegarde du patrimoine. Idem pour les « sans-frontiéristes » : Reporters sansFrontières, Vétérinaires sans Frontières... sans parler de l’enseignement supérieur et de larecherche ! Un théorème découvert par un laboratoire établi en France – et constitué enmoyenne de 40% de chercheurs étrangers – est-il français ? La portée des avancées de larecherche se réduit-elle au simple niveau national ? Et comment définir les dons collectés pourune bourse étudiante internationale ? Ne soutiendra-t-on demain que la diffusion à l’étrangerd’artistes français, mettant de côté les initiatives confrontant les regards de tous horizons ?
dons : la réforme fiscale
qui angoisseles associations
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À Gumburu Xangeyo, un bébé reçoit une ration alimentairethérapeutique riche en nutriments
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LA FONDATION SEBSOUTIENT :
Créée en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com
HANDISHARE« Je crois que, même si l’on a des soucis de santé, onpeut réaliser des tas de choses dans la vie… Et sanspour autant oublier les autres ! » Cette conception del’existence, c’est celle de Patricia Gros Micol, fondatriceet directrice de Handishare. Concernés personnellementpar la question du handicap, Patricia et ses salariés pro-posent depuis novembre dernier aux entreprises desprestations de services dans la téléphonie, la bureau-tique, mais aussi la numérisation ou l’aide à la gestionde projets. Des prestations innovantes, comme laconciergerie ou l’aide au recrutement de personnes han-dicapées, sont également proposées aux clients depuispeu. Caractéristique de cette structure ? 80 % du per-sonnel est touché par le handicap, quelle qu’en soitl’origine. « Il y a quelques années, j’ai fait un bilan dema vie professionnelle et j’ai réalisé que j’avais enviede créer une activité porteuse d’un véritable sens, etd’y participer », confie cette mère de famille nom-breuse. Après vingt-cinq ans ans passés à différentspostes dans la vente, le marketing ou la direction dePME, elle « souhaite que Handishare puisse jouer unrôle de passerelle pour les salariés de la structure ».Pour elle, il est important que ces personnes sententqu’elles ont un rôle à jouer dans la société, et elle rêvede les voir intégrer des entreprises ordinaires avec dessalariés valides. Dans ses bureaux dans la région deLyon, Patricia est fière des couleurs et des plantes quipermettent que tous se sentent bien dans les locaux del’entreprise : « Je me répète souvent cette phrase deJean-François Chossy à propos du handicap : “Il fautpasser de la prise en charge à la prise en compte”, etje tente de l’appliquer quotidiennement ! »Pour en savoir plus: www.handishare.fr
DOMMAGES COLLATÉRAUXMême si elles sont officiellement épargnées par le projet, les associations humanitairessubissent des dommages collatéraux : pour être éligibles, elles devront définir et maîtriserle programme depuis la France. Faut-il en déduire que les bailleurs de fonds type Fondationde France, qui ne sont pas (ou peu) opérateurs mais dont l’objet est, par essence, la redis-tribution de fonds à des tiers, ne seraient plus en mesure d’émettre des reçus fiscaux pourleurs programmes à l’étranger ?Même question pour les fondations d’entreprises, qui n’ont pas vocation à agir directementmais soutiennent des structures d’intérêt général. Celles engagées avec des organisationsagissant hors de France ne seraient plus éligibles au mécénat.« Coincées » dans leur mission, elles n’auraient pour alternative que de continuer à agirsans bénéficier du régime fiscal du mécénat, ou de renoncer. À l’heure où l’Europe, lesNations unies et même l’État français invitent le secteur privé à s’engager plus avant danssa responsabilité sociale et environnementale, à être acteur du développement, voilà dequoi décourager les bonnes volontés. Les structures en réseau comptabilisent d’ores et déjà les pertes potentielles. Unicef ouAction contre la Faim, pourtant bien dans le champ humanitaire, mais pas toujours opératrices directes, pourront-elles encore être éligibles au dispositif du mécénat ?La liste des questions – et des conséquences désastreuses – posées par ce projet d’instruc-tion fiscale, s’il était adopté en l’état, pourrait continuer : comment gérer les dons nonaffectés ? Que faire si une partie de l’activité de la structure est éligible (en France) etl’autre pas ? Quid des projets mêlant humanitaire et environnement, santé et culture ?
UN PROJET « FRONTIÉRISTE », FREIN À LA GÉNÉROSITÉCe projet est un nouveau reflet de la tendance inquiétante de l’État à considérer le doncomme une niche fiscale et à méconnaître le secteur de la philanthropie. Une tendance quihiérarchise les causes au mépris d’une vision globale de l’intérêt général. À l’aube de lanaissance du statut de Fondation européenne, dans un monde en crise où le don – luiaussi – se globalise, quelle place pour un projet « frontiériste » ? Pourquoi freiner lagénérosité ? L’administration fiscale permet à toute personne intéressée de formuler desremarques jusqu’au 29 février via l’adresse électronique suivante : dlf@dgfip.finances.gouv.fr.France Générosités, le Centre français des fonds et fondations, la Fondation de France,l’Association Française des Fundraisers et d’autres représentants du secteur associatif semobilisent déjà fortement pour réagir à ce projet d’instruction. À vos claviers...Yaële Aferiat, directrice de l’Association française des fundraisers / Youphil
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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E S
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En novembre dernier, la France a fait savoir officiellement son
refus de négocier avec la Suisse un accord Rubik — prévoyant
grosso modo le maintien du secret bancaire en échange d’un
prélèvement sur les placements des Français dans les banques
suisses. Elle se démarquait ainsi du Royaume-Uni et de l’Alle-
magne, deux autres pays européens qui ont accepté le compro-
mis en y voyant la moins mauvaise manière de récupérer au
moins une fraction des revenus placés dans les banques
helvètes. Le journaliste d’Alternatives économiques Christian
Chavagneux, spécialiste des paradis fiscaux, vient de révéler
dans son blog la teneur d’un rapport de Bercy qui a motivé la
décision. L’argumentation qui y est développée rejoint en tous
points celle qu’ont avancée, dans la société civile, les opposants
à la dernière stratégie suisse en date pour protéger la place ban-
caire. L’accord « procurerait une rentrée budgétaire aléatoire,
au prix de nombreuses incertitudes liées à la faiblesse des
garanties apportées », souligne Bercy. Il serait en outre « peu
compatible avec nos principes républicains et avec nos enga-
gements, tant européens qu’internationaux ».
Ce plaidoyer de bon sens honore la France et jette une lumière
crue sur la décision des dirigeants anglais et allemands de négo-
cier avec la Suisse des accords boiteux protégeant un secret
bancaire souvent synonyme d’évasion fiscale des citoyens les
plus fortunés. Il est temps désormais que l’Europe s’empare
du dossier et mette tout son poids dans la balance, comme l’ont
fait les États-Unis, pour obtenir des banques suisses une
coopération totale dans la traque de l’argent dissimulé.
Eric WalravensRetrouvez ce billet dans le blog de l’auteur,à l’adresse www.ndonne.blogspot.com
UN VOYAGE IDÉAL, DIT-ON, EST UNE OSCILLATION PERMANENTE ENTRE L’EXTÉRIEURET L’INTÉRIEUR. POUR S’EN CONVAINCRE, IL SUFFISAIT DE SE PROMENER DANS LEQUARTIER BEAUBOURG, À LA FIN DE L’HIVER.
Juste en face du Centre Pompidou, des touristes flânaient et venaient se colleraux baies vitrées d’une élégante façade. Ils cherchaient à voir quelque chose àl’intérieur. Une sculpture motorisée, plus précisément. Avec son franc sourire, l’hô-tesse d’accueil invitait le groupe à entrer dans le Centre Wallonie-Bruxelles et às’approcher d’une manifestation soutenue par Wallonie-Bruxelles International.Johan Muyle a stylisé le squelette d’un cycliste, qui pédale à l’envers sur un vélo,loin de sa selle ; et avec les jantes de sa machine couvertes de givre, grâce à unpetit moteur de récupération. Même si la crise est là, l’humour aussi. Pas étonnantque cette composition insolite ait fasciné les Chiliens ou les Brésiliens. À côté dece bricoleur « de génie », ainsi qu’on le qualifie volontiers, trois autres plasticiensoccupaient les salles du Centre, spécialement aménagées. Cette exposition« traite davantage d’un état d’esprit créatif que d’une mouvance », comme l’in-
la partsauvagedes plasticiens
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POURQUOI LA FRANCEA REFUSÉ DE SIGNERUN ACCORD FISCALAVEC LA SUISSE
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C A R N E T D E V O Y A G E S
dique son commissaire, Claude Lorent. Ce critique d’artavisé a réuni quatre artistes autour de thèmes « qui consu-ment la vie, sans la consommer aveuglement ». Le baroquen’engage pas au repos, mais à la victoire de la vie sur lesténèbres. Le rock est essentiellement l’apanage de Philippe-Henri Coppée. De rêves de juke-box et de Cadillac, de san-tiags et de Stetson, il retient la sauvagerie contrôlée, avecl’envie d’expérimenter de nouvelles formes. « Un anguleux,au cœur tendre », selon Claude Lorent. Il y a du Munch chezce peintre, mais plus jubilatoire, avec ses mélanges inéditsau phosphore et l’utilisation du Kärcher, pour « ronger lescouleurs jusqu’à l’os de la toile », comme le souligne soncomplice écrivain Marcel Leroy. Spécialiste de la couleur,Bernard Gilbert affiche une peinture en trois dimensions. Sonœuvre reste non figurative et cet artiste puissant casse lescodes et les règles pour produire un univers purement pictu-ral. Noëlle Koning colle et assemble des papiers qu’elle apeints préalablement. On trouve beaucoup de formes et decouleurs dans ses toiles, comme si cette femme sensible vou-lait au départ montrer les éclats du chaos contemporain. Unevision de vie fortement nourrie, grâce à la lumière intense
des antipodes. Noëlle Koning vit dans la banlieue deBruxelles, mais se rend régulièrement à Brisbane, en Austra-lie. Un coup de maître, cette exposition itinérante. Ces quatreartistes-là peuvent être fiers de leurs yeux et de leurs mains.On reconnaît avec Claude Lorent « leur farouche ardeurvitale haute en couleur ». Même s’ils refusent les chemins tra-cés, la Wallonie reste pour ces peintres irréductiblementlibres une terre d’ancrage où ils peuvent expérimenter dansleurs ateliers leurs recherches picturales récoltées durant leursvoyages. Ils reviennent dans le pays de la frontière, si procheet pourtant si singulier : un mélange unique, dans cetterégion à nulle autre pareille, de carnavals, de burlesque, demarches festives et de personnages inattendus. Pourquoi seprendre au sérieux, quand une bonne blague redonne de lavitalité au quotidien, même si celui-ci n’est pas toujoursjoyeux ? À nous d’aller, en sens inverse pour mieux prendrel’utopie dans nos bras, à la rencontre de ces Wallons cha-leureux, dans la géographie intime de leurs œuvres, dédiéesà la liberté et à l’humain. Assurément un périple antidote àla passivité mélancolique.Thierry Quintrie Lamothe
REPÈRES
Centre Wallonie-Bruxelles127-129, rue Saint-Martin75004 Pariswww.cwb.frTél. : 01 53 01 96 96
Librairie ParallèlesEntre le centre Wallonie-Bruxelles et Beaubourg,cette librairie abriteune remarquable collectionde vinyles et de CDde musique Rock.Une bonne adresseet un but de balade. 47, rue Saint-Honoré75001 Paris.www.librairie-paralleles.comTél. : 01 42 33 62 70
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S O C I É T É
Et si les plus démunis avaient eux aussi droit à la musique ? A la
grande musique. Jeudi 16 février, le Samu social d’Ivry-sur-Seine
accueillait le sixième concert du programme Musique pour tous, offert
par la Fondation avec Radio Classique. Au programme : le quatuor
Voce. Et au premier rang, Carla Bruni-Sarkozy, Éric Molinié, président
du Samu social et Stefania Parigi, directrice générale. Autour d’eux,
le public en difficulté du centre Jean-Rostand d’Ivry. « C’était une
pause, un long voyage que vous m’avez offert », témoignait l’une des
auditrices. Une autre jeune femme, handicapée cérébrale, remerciait
pour « ce soutien » pas comme les autres. Il faut dire, comme le
remarquait l’animateur, Olivier Bellamy, de Radio
Classique, qu’« il est rare d’avoir un tel public,
autant calme et attentionné pour suivre un concert
classique... »
À l’issue de ce concert, un chèque de 58 800 euros
a été remis au Samu social pour la reconduction
des actions menées avec la Fondation.
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en partenariat avec www.goodplanet.info
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N A T U R E
à pas de loup« Quel bonheur de se réveiller par une belle et fraîche mati-née d’août, de sortir de sa tente au cœur des hauts plateauxdu Vercors et, en même temps, de se sentir utile à la planète »,raconte Franck-Olivier Torro, administrateur de l’associationÀ pas de loup. Celle-ci organise des séjours d’écovolontariat,c’est-à-dire des séjours dans la nature, au contact des milieuxnaturels les plus beaux, mais aussi à la rencontre de ceux quiles protègent : scientifiques ou acteurs associatifs locaux.L’idée est de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de serendre utiles, d’agir sur le terrain. Créée en 1994 en Rhône-Alpes, l’association tire son nom de ses premiers programmesde soutien aux éleveurs de moutons : elle leur envoie des béné-voles pour les aider à garder leurs troupeaux, et mieux assurerla coexistence avec le loup qui fait son retour dans la Région.Progressivement, l’association étend ses activités : débrous-saillage sur le plateau du Vercors pour favoriser le retour du
tétras-lyre (un oiseau), protection des chauves-souris en Corse,comptage des oiseaux migrateurs en Vendée… Chaque fois,en lien avec des associations locales. Elle propose mêmedésormais une quinzaine de chantiers à l’étranger, de laconservation des chimpanzés en Guinée-Conakry au pistagedes éléphants au Burkina Faso, en passant par la protectiondes iguanes au Honduras… Les chantiers français ont lieu pen-dant les vacances scolaires, certains le week-end. Pour l’étran-ger, c’est un peu toute l’année. « L’ambiance est détendue,dans des groupes de 10 à 20 personnes – et même si lesvolontaires viennent d’horizons souvent très différents, ongarde chaque fois de nombreux contacts », raconte Franck-Olivier. Les actions sont sérieuses mais pas non plus exté-nuantes. Il faut apporter sa tente, mais vous êtes nourri. Le toutà des prix qui défient toute concurrence : environ 90 eurospour quinze jours. Qu’est-ce que vous attendez ? Olivier Blond
À pas de loup est uneassociation créée en 1994.Elle a pour vocationde permettre au grandpublic de passer à l’actionet de contribuer à la protec-tion de la biodiversitégrâce à l’écovolontariat.Elle s’adresse à toutepersonne majeure et estagréée « Jeunesse etéducation populaire ».Pour trouver un chantier :www.jagispourlanature.org
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Alpages en été, Haute-Savoie, France (45°53’ N - 6°48’ E).
DES VOLONTAIRES
POUR CHANGER LE MONDE
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AGENDASOLIDAIREAVRIL 2012➔ 1er-7 avril : Semainedu développement durableDurant cette semaine, le ministèredu Développement durable inviteentreprises, associations,services publics, collectivitéset établissements scolaireà promouvoir les principesdu développement durable.Cette année, le thème est« Soyons tous consom’acteurs ! ».www.semainedudeveloppement-durable.gouv.fr
➔ 8 avril : Journéeinternationale des RomsEntre 7 et 9 millions de Romsvivent en Europe. Beaucoup sontvictimes de la tziganophobie.Celle-ci ne peut être combattueque par la reconnaissancede leur histoire, de leur cultureet de leur contributionau patrimoine européen.
➔ 15 avril : 36e éditiondu « marathon de Paris »Le « marathon de Paris »,une course de 42 km qui attirede nombreux amateurs. Le départa lieu en haut de l’avenue desChamps-Élysées, à 8 h 35 pourle handisport, à 8 h 45 pourles autres. Gagnez des placespour ouvrir le marathon aux côtésde personnalités qui soutiennentMécénat chirurgie cardiaquesur www.leskmducoeur2012.fr
➔ 22 avril : Journéeinternationale de la TerreLe fondateur de cet événementest le sénateur américain GaylordNelson. Il encouragea les étudiantsà mettre sur pied des projets desensibilisation à l’environnementdans leurs communautés.Aujourd’hui, le Jour de la Terreest célébré à travers le mondedans 184 pays.
➔ 25 avril : Journée mondialede lutte contre le paludismeLe paludisme touche encore 40 %de la population mondiale.Il infecte plus de 500 millionsde personnes par an et en tueplus de 1 million.
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Comme chaque début de printemps, la folie verte nousreprend et, avec elle, tous nos excès, notamment « d’at-taquer trop tôt », ce qui entraîne une perte d’énergie. Lapréparation du jardin s’impose donc, mais sans précipi-tation aucune. Possédant une parcelle bien fraîche, j’aidécidé cette année de planter des bambous. Cela mefait rêver depuis longtemps. Il existe plusieurs variétés —‘cespiteux’, ‘Fargesia’, ‘Phyllostachys’, ‘Pleioblastus’,‘Sasa’/‘Pseudosasa’ — et un grand nombre sont très rus-tiques. Les plus répandus, et parmi les plus élégants, sontprobablement les Phyllostachys. Leur inconvénient estd’être traçants, c’est-à-dire qu’ils s’en vont courir un peuplus loin que l’endroit qui leur est attribué. Pour ma part,j’ai choisi le Phyllostachys bissetii au feuillage vert foncétrès dense, au chaume vert foncé et, surtout, aux jeunespousses comestibles. Je compte bien en faire une vraieparcelle, je les diviserai à l’automne, ainsi auront-ils toutel’arrière-saison pour faire de nouveaux rhizomes : enautomne, ils développent leur système souterrain ; auprintemps, leurs parties aériennes.
DU BAMBOU DANS TOUTSavez-vous que l’on trouve de la fibre de bambou par-tout ? Papiers, parquets, serviettes, tee-shirts, et j’enpasse... Ses grandes tiges poussent presque partout, ettrès vite, parfois de 1 mètre par jour. Il n’a besoin ni
d’engrais ni de pesticides, et consomme 4 fois moinsd’eau que le coton. Avec un système racinaire quasiindestructible, il limite l’érosion des sols. Pour le textile,il est doux, infroissable. Alors, le bambou est-il un vraimiracle ? Pour notre jardin, et son côté forêt très dépay-sant, oui, sans aucun doute, sachant malgré tout qu’ilfaudra le canaliser, si l’on ne veut pas se retrouverenvahi. Par contre, dès qu’il est exploité, c’est une toutautre affaire. Les industriels, en demande perpétuelle, engèrent de façon anarchique la culture, exigeant la coupede très jeunes tiges ; ce qui ne laisse pas aux plantes letemps de se développer, et donc d’assurer leur rôle destockage de carbone, et ne permet pas une culturepérenne. Exploitations durables, à taille humaine, certi-fiées, assurant un revenu équitable aux exploitants ? Unmonde de rêve… auquel j’aimerais croire. D’autresfibres tout aussi naturelles, comme l’ortie, refont leurapparition en force. Saviez-vous que des milliers d’uni-formes de l’armée napoléonienne étaient tissés avec desorties ! Un industriel a même créé des sous-vêtements enfibres de bois et d’algues. Un monde fou ? Pas si sûr, carl’innovation du XXIe siècle nous ramènera à un mondeplus vert, plus bio, plus équitable si elle se fait dans lerespect de la nature et de la dignité humaine. Bon, je fileau jardin m’habiller, euh travailler !Raymonde Prades
matièreverte &matière
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P L A N È T Een partenariat avec www.terraeco.net
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Attention, ne dites pas« canon à neige »,dites « enneigeur ».Au royaume dessports d’hiver, il est
de bon ton de remiserl’image militaire, trop
guerrière. L’engin, d’ailleurs,ne produit plus de la « neige artificielle », mais de
la « neige de culture » ou, mieux, « de production ». « Nous n’utili-sons que de l’eau et de l’air : ce n’est pas bio, mais presque ! » sou-ligne Laurent Reynaud, délégué général de la chambreprofessionnelle des opérateurs de domaines skiables. À l’en croire,on peut donc installer des canons la fleur au fusil. Les machines ontd’ailleurs poussé comme pâquerettes en montagne. En 1980, unedizaine de stations enneigeaient artificiellement 19 hectares depistes. Aujourd’hui, la quasi-totalité d’entre elles possèdent desengins qui arrosent près de 5 300 hectares. Bonne nouvelle : soustoutes ses formes, le canon est made in France. Le constructeur John-son Controls Neige, certes à capitaux américains, est installé à Dar-dilly (Rhône), près de Lyon.L’entreprise leader du marché conçoit, fabrique et installe quelque2 000 engins faits maison chaque année. Mais réalise à peine 35 %de son chiffre d’affaires sur les pistes hexagonales. Car le canons’exporte bien : Europe du Nord, Australie et désormais Russie. Leprincipe est indéboulonnable : il consiste à pulvériser des gouttelettesd’eau sous pression dans un air à température négative. « Larecherche a été concentrée sur l’économie des ressources : en dixans, nous avons divisé la consommation énergétique de nos appa-reils par dix », explique Maxime Rougeaux, responsable du marke-ting. Un parc d’enneigeurs absorbe aujourd’hui en moyenne2,8 kWh par mètre cube de neige artificielle.
1 MÈTRE CUBE D’EAU POUR 2 DE NEIGELe volume d’eau nécessaire à la fabrication de la poudre blancheest, en revanche, incompressible. Il faudra toujours 1 mètre cubed’eau pour produire 2 mètres cubes de neige artificielle. Et plus il y
a de machines, plus il faut d’eau. Entre 1995 et 2008, le volumepulvérisé a augmenté de 1 million de mètres cubes par an, pouratteindre aujourd’hui quelque 19 millions de mètres cubes pour unesaison. « C’est peu par rapport à l’industrie ou à l’agriculture ! »souligne Guy Vaxelaire, vice-président de l’Association nationale desmaires de stations de montagne. Mais, à l’inverse des autres usages,la ponction est concentrée dans le temps. On n’a guère besoin deneige de culture d’avril à novembre… Où trouver l’eau ? D’aborddans les cours d’eau proches. « À cette époque de l’année, le milieumontagnard est particulièrement fragile, les torrents sont en périoded’étiage, c’est-à-dire de basses eaux ; les dégâts peuvent être impor-tants », alerte Jacques Pulou, spécialiste de l’eau à la fédérationRhône-Alpes de la protection de la nature. Autre solution, utiliser lestock d’une retenue collinaire que les eaux de ruissellement aurontremplie pendant l’automne. Bien souvent, hélas, le volume de cespetits barrages de montagne est insuffisant. Il faudra les remplir denouveau en pompant… dans les cours d’eau ou dans les nappes sou-terraines !
« LA MÊME CHOSE QU’À DUBAI »Les associations s’inquiètent du manque de connaissance des impactsde ces mécanismes qui nous permettent de skier même sans neige.Élus et professionnels des sports d’hivers préfèrent, eux, penser aux150 000 emplois liés aux activités des stations françaises.La neige de culture, qui permettait jadis de combler quelques trousdans la piste pendant une semaine de redoux, est désormais uneassurance exigée par les tour-opérateurs. « Grâce à la neige de cul-ture, nous avons pu prémunir le produit neige contre l’aléa clima-tique : c’est un outil rentable », lance Laurent Reynaud. C’estrentable, mais c’est avoir la vue courte, dénoncent les détracteurs del’enneigeur, qui scrutent les futurs impacts du changement climatiquesur la montagne. « Le canon, c’est la face cachée de l’iceberg,enrage Vincent Neirinck, chargé de mission à l’association MountainWilderness. C’est la garantie qu’une mono-industrie basée sur le skialpin va se maintenir : on vend la même chose qu’à Dubai. Et quandil n’y aura plus de neige qui tombera du ciel, tout s’effondrera. »
écolole canon
à neige ?
L’ENNEIGEUR EST DEVENU
L’OUTIL INDISPENSABLE
POUR ATTIRER LE TOURISTE
DANS LES STATIONS
DE SPORTS D’HIVER.
LES ASSOCIATIONS ÉCOLOS,
ELLES, ASSURENT QU’IL
N’EST PAS TOUT BLANC…
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C ’ E S T M A L I N
☛ Twins for peace, les baskets qui ont du cœur : pourchaque paire achetée, la marque finance la fabrication dechaussures pour un enfant d’un pays en voie dedéveloppement. Des distributions ont été faites à SãoPaulo ou au Mozambique. La paire est un peu chère (àpartir de 105 €), mais c’est pour une bonne cause !www.twinsforpeace.com
☛ En avril et en mai, pour chaque boîte de café mouluachetée, Malongo reverse 0,20 € à l’association Actioncontre la faim.
☛ La société suisse Nestlé a décidé de retirer lesingrédients artificiels (colorants, conservateurs...) dansses sucreries comme Kit Kat ou Smarties. Le groupe avaitdéjà fait la même chose en 2005 pour les boissons.
☛ Un millier d’agriculteurs sont attendus à Paris, place duTrocadéro, le 13 avril à partir de 19 h, pour une Nuitverte ludique visant à faire découvrir le monde agricoleaux Parisiens. www.lanuitverte.com
☛ L’Arbre vert, leader français des produits écologiquescertifiés Écolabel européen, lance un nettoyant multisurfaceconcentré, sans allergènes ni colorants, décliné enquatre parfums frais. 2,20 € le litre en grandes et moyennes
surfaces.
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de 100 ml en pharmacie, concept stores ou en ligne. www.angedusud.fr
bons planspar Caroline Charronpsycho
JE REGARDE, CES DERNIÈRES SEMAINES, LES INTERVENTIONS TÉLÉVISÉES DES CANDIDATSÀ LA PRÉSIDENTIELLE, ET LEURS DISCOURS M’ANGOISSENT PROFONDÉMENT. ILS NOUSPRÉSENTENT UN MONDE EN CRISE, LES EFFORTS NÉCESSAIRES DES POPULATIONS, UNAVENIR INCERTAIN. COMMENT VIVRONS-NOUS DANS LES PROCHAINES ANNÉES ? ET NOSENFANTS, QUEL MONDE LEUR LAISSERONS-NOUS ? CES QUESTIONS M’ENVAHISSENT DEPLUS EN PLUS ET JE NE SAIS PAS BIEN COMMENT Y FAIRE FACE.Il est vrai que le monde dans lequel nous vivons apparaît très incertain. La crise en Franceet en Europe, les conflits dans le monde, les discours sur les risques écologiques sontprésents sur nos écrans comme dans les journaux. L’anxiété face à l’avenir s’inscrit dansle registre des émotions humaines normales. Mais si ce sentiment nous envahit, persistedans le temps, nous fait souffrir, il est important de réagir. Ce mal-être, parfois ressenticomme diffus, peut s’accompagner de sensations physiologiques, telle une impressiond’étouffement très désagréable, ou de troubles du sommeil. Il peut nous conduire à éviterde façon excessive la prise de risque et les décisions par peur de conséquences néga-tives… au risque d’appauvrir l’existence. Comment faire, alors ? Tout d’abord essayerde mieux comprendre d’où viennent ces angoisses. Est-ce qu’elles sont vraiment provo-quées par le contexte économique et social ? Parfois oui. Mais celui-ci peut aussi agircomme le révélateur de questionnements ou de peurs plus profonds dans votre vie per-sonnelle et intime. D’une façon générale, l’angoisse est accentuée par la projection versl’avenir. Celle-ci a pour conséquence un temps excessif passé à prévoir et à résoudreles éventuels problèmes, à faire face à des situations qui ne se présenteront peut-êtrejamais. Essayons donc d’accroître notre expérience personnelle de l’instant. S’il est par-fois difficile de faire taire nos peurs, essayons de les observer avec une certaine distance.Si nous pensons au passé ou au futur en étant dans l’instant présent, en ayant conscienced’être en train d’y réfléchir, alors fantasmes et réalité se trouveront moins confondus. Etsi, comme le dit poétiquement Einstein, « la vie est comme une bicyclette, il faut avancerpour ne pas tomber », tentons de ne pas trop nous focaliser sur les dangers se trouvantà l’horizon, mais plutôt d’apprécier les paysages se déroulant devant nos yeux. Il estparfois possible d’y découvrir une réelle beauté.Valérie Regembal, psychologue clinicienne.
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DES CHEFS-D’ŒUVRE
À LA PORTÉEDE TOUS
À travers un livre assezpersonnel, Laurence Piquet arassemblé une cinquantaine
de chefs-d’œuvre dela peinture qui ont bousculél’histoire de l’art. De Rubens
à Michel-Ange, en passantpar Giotto, Léonard de Vinci,
Picasso… « Ce sont desgens qui ne sont pas quedes noms avec quelques
peintures que l’on a vague -ment en tête, mais des
artistes qui ont vraimentchangé la donne, qui ont eu
l’audace de ne pas restersur les acquis du passé,
qui ont inventé un nouveaulangage, explique l’auteure.
J’avais envie de prendrequelques-uns de ces peintres
et de donner des clés auxgens pour leur permettrede comprendre pourquoi
Léonard de Vinci ouRembrandt sont des
visionnaires. Pour cela,tout est remis dans
le contexte de l’époque. »Le Musée de mes rêves, par
Laurence Piquet, éditionsdu Chêne, 35 €.
Pour gagner l’ouvragede Laurence Piquet,
inscrivez-vous sur le sitewww.macadamjournal.com
et laissez-nous vos coor -données et vos commentaires
sur notre journal. Un tirageau sort départagera
les participants.
BONUS
LECTEUR
En cinquante ans, beaucoup de choses ont évolué mais
il semble que, pour les femmes, et malgré les progrès
techniques incontestables, la course au temps libre est
toujours d’actualité. Les femmes font des doubles voire
triples journées en essayant de concilier carrière, vie de
couple et enfants. Ce faisant, leur « temps pour moi »
est souvent transformé en « temps pour nous ». Une
étude européenne récente nous en apprend plus sur les
pratiques de ces mamans superwomen, ou plutôt
« managers de famille », qui doivent gérer davantage de
tâches d’organisation et de logistique qu’autrefois.
PEU DE TEMPS LIBRE. En moyenne, les femmes euro-
péennes disposent de seulement 48 min par jour de
« temps libre », c’est-à-dire où elles n’ont pas d’obliga-
tion immédiate à se consacrer à un travail rémunéré, à
l’éducation des enfants ou à des tâches ménagères. Les
mères françaises déclarent même avoir moins de 38 min
de temps libre par jour, contre 39 min pour les mères
grecques ou espagnoles, 41 min pour les italiennes et
69 pour les mères finlandaises, en tête du peloton. Si le
nombre d’enfants à charge ne fait guère de différence
(31 min pour une mère de trois enfants, contre 44 pour
une mère d’enfant unique), leur âge importe : une mère
européenne qui a un enfant de moins de trois ans dis-
pose de 28 min par jour pour elle, alors qu’une mère
d’enfants entre onze et treize ans en aura 49.
LE TEMPS POUR « NOUS ». En Europe, les mères consa-
crent en moyenne plus de 4 heures par jour à leurs
enfants dans des activités telles que la lecture, l’écriture,
les jeux, etc. Ce chiffre dépend en partie de l’activité
professionnelle puisqu’il passe à 3 heures pour les
mamans qui travaillent à plein temps. L’étude rappelle
qu’en France 65 % des mères ayant au moins un enfant
de moins de quinze ans ont un emploi, un des taux les
plus élevés d’Europe. À noter que 54 % des mamans,
qu’elles travaillent ou pas, choisissent de passer leur
temps libre avec leurs enfants.
DES PÈRES IMPLIQUÉS MAIS… Les mentalités et la répar-
tition des tâches au sein de la famille ont certes évolué
en cinquante ans, mais pas de manière égale en Europe.
Si, en moyenne, les maris et compagnons déclarent
consacrer 50 min par jour à l’éducation des enfants, aux
travaux ménagers, etc., les femmes françaises se retrou-
vent en queue de peloton avec seulement 34 min d’aide
aux tâches de la maison de la part de leur moitié, alors
que les Danois font figure de bons élèves, avec 64 min.
Source : étude « La gestion du temps des femmes en Europe ou l’émergence des“mamans managers” » réalisée par le Centre de recherches sur les questions socialespour le compte de la société P&G auprès de près de 10 000 femmes en Europe.
Caroline Charron
M A C A D A M 9 6 - page 19
DE LA MAMAN
AU « MANAGER
DE LA FAMILLE »
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dora
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page 20 - M A C A D A M 9 6
L A P A G E D E S V E N D E U R S
ateliersd’expression
LES TEXTES PUBLIÉS SUR CETTE PAGESONT LE FRUIT D’UN ATELIER D’EXPRESSIONHEBDOMADAIRE ACCUEILLANT LES VENDEURSDE MACADAM ET RÉALISÉ EN COLLABORATIONAVEC L’ASSOCIATION AUTREMONDE,WWW.AUTREMONDE.ORG
en partenariat avec www.autremonde.org
NAUFRAGEUn ciel crevé vidait ses matières fécales.
Un bateau roulait sur l’écume blanche de rage.
Puis le vent rida l’onde sauvage en rafales,
Ca faisait des vagues hautes comme des montagnes.
Le plat ventre de bois craquait sous les bourrasques.
Il se déchirait comme s’il eut voulu enfanter.
Plaintifs, le petit foc et le spi claquaient des basques
En se jetant dans la gueule baveuse à suer.
Se ferait-il manger par l’ignoble bête ?
Courageux, il faisait front, tailladait les entrailles
Et surgissait, tête ruisselante sur la crête.
Puis il se lançait dans une nouvelle bataille.
Insolent et téméraire comme un mousquetaire,
De plein fouet, il attaquait l’humide ennemi.
Vaille que vaille, il n’allait pas se laisser faire :
« Par Jupiter, se dit-il, baisser pavillon, que nenni ! »
Osez défier les dieux, ne faut-il pas être gueux ?
Comme un aigle chassant, les airs tourbillonnaient noirs,
Projetant avec violence contre un mur vaporeux
La faible proie qui, comme une âme au mouroir,
Prise de repentir, gémissait sur des flots haineux.
Le chemin des ténèbres le laissant face à son sort,
Oublié de l’être cher dans un exil douloureux,
Il allait, disloqué, rejoindre le monde des morts.
Jacques Lerb (Lyon)
Ce monsieur de Pékin vint un jour dansnotre bonne ville de Sachien-sur-les-Chiens avec dans l’espoir l’idée d’y fairefortune. Ce charmant monsieur, quipour tout vous dire ne manquait pasde chien, avait pour idée d’exploiterla gent canine sur plusieurs points :
Créer une chaîne de magasins detoilettage... Une société avec pour but deramasser les déjections dans la rue auxfrais de la mairie. Une autre sociétéchargée de ramasser les chiens errantsavec une voiture fourrière.
Je reconnais sans hésiter ma bonne villede Sachien-sur-les-Chiens sur ce tableaucar après l’arrivée du charmant monsieurde Pékin les rues de notre ville sontexactement comme celles-ci : totalementpropres de déjections et vides de chienspuisqu’ils sont tous soit en fourrière soitdans les magasins de toilettage. Merci encore Monsieur Ming !Alain
Après avoir étanché sa soif dansl’auberge « Au bon chien choyeux » deSachien-sur-les-Chiens, Adrien décidade se remettre en route. Mais en routepour où ? Et pour quoi ? me direz-vous.Cha ch’est sûr... Tiens en parlant dechat, c’était à cause de satané chatqu’il avait commencé sa quête.Il avait rencontré une drôle de poulesurnommée Coincouic car elle se prenaitpour un canard. Elle avait aperçule chat, et il se dirigeait vers Lalala. Vousvoulez dire là ? mais non, à Lalala, c’estune bourgade sur le chemin de Musac.Intérieurement, il se demanda si onne se moquait pas de lui, mais n’ayantguère d’autres pistes, il suivit sesconseils. Sous le turban mordorédu monarque, un œil moqueur éveillaen lui de lointains souvenirs.AAAAAAAAHH ! s’exclama-t-il faceau pacha Pasûr. Je te reconnais ! Tu esChatane, mon chat, je te retrouve enfin !mais comment as-tu atterri ici ?
Cha ch’est une autre histoire mes amis.Marie-Lila
QUI NE CONNAÎT PAS CETTE BONNE VIEILLE VILLE DE SACHIEN-SUR-LES-CHIENS, VOICIQUELQUES LIGNES DESCRIPTIVES DE NOTRE BELLE VILLE
Voici quelques mots tout droit sortisde l’imagination de nos auteurs, suivisd’une intégration dans des textes :
Accordégueulade / Mitoura / Carbaton /Bourniquette / Potafion / Estrapoter /Birluphone à turbines compressées /Fladibol / Stupatum / Fliturone
« Quel carbaton » s’exclama-t-il enfaisant tomber son fladibol. Commentallait-il servir le repas qu’il avait promisà ses camarades ? Une seule solution :se rabattre sur la Mitoura que sa vieille
tante lui avait préparée pour finirla semaine. Il sortit donc le potafionprécieusement rangé dans son congélateur,et se mit aux fourneaux.Mathilde
Il marchait depuis 1 an, le petit homme,en se nourrissant exclusivement de Mitoura,un plat typique de sa région. Il se dirigeaitlentement mais sûrement vers la plushaute montagne du monde, le célèbre montPotafion. Sur son chemin il croisa denombreux paysans avec qui il lia sympathie.L’un deux, un petit paysan roumain
du nom de Stupatum, l’aimait tant qu’il luifit don d’un cheval marron et un peu rondqui s’appelait Bourniquette. Notre hérostomba aussitôt sous le charme de l’animalet lui confia bientôt son projet qu’ilpoursuivait depuis une année : monter enhaut de la montagne et puis rouler, rouler,en une magnifique accordégueulade .Sophie
Dans la basse vallée de la Mitoura se trouveamassée une impressionnante collectionde carbatons que les spécialistes del’histoire locale ont baptisée Stupatum.
C’est également dans cette région quele légendaire professeur Fladibol mit aupoint son légendaire Birluphone (à turbinescompressées). Parmi les spécialitésculinaires, la bourniquette et le potafion fontles délices des gourmets qui fréquententassidûment la célèbre auberge 3 étoilesl’Accordégueulade. Et pour termineren beauté, la Mitoura est égalementla partie du monde occidental où l’on peutestrapoter un très grand nombre de flituronescar la région en regorge à foison.Denis
M A C A D A M 9 6 - page 21
par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER
SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : ANXIEUX
mots fléchés mot mystère SONS ET BRUITS :UN MOT DE 7 LETTRES
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sudoku niveau difficile
D É T E N T E
sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !
mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1
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8
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11
12
Horizontalement1. Peut provoquer une guerre.2. Affront public - Par conséquent.3. Dernier souffle - Malheureux.4. Flottante en cuisine -
Baguette - Prière.5. Rendre moins touffu - Crevasse.6. Bout de cerfeuil -
Au revoir - Exister.7. Dans le pistou - Adverbe.8. Affaiblir - Élévations.9. Indique un intervalle -
Qui agit sans brusquerie.10. Vagissement - Vieux poète -
Couleur de robe.11. Ancien droit -
On y va en prenant des gants.12. Fulmine - Après le déclin du jour.
Verticalement1. Cerf de Virginie -
Avance dans la mer.2. Crue - Suite d'émissions.3. Assaisonner -
Sans conséquence grave.4. Contient des nouvelles - Le grand
est difficile à faire - Conjonction.5. Affirmation - Occupé - Tondu.6. Sot - Chéries.7. Amusant -
Il y en a toujours au casino.8. Pas toujours vierge -
Madras s'y trouve.9. Symbole de vertu - Endroit -
Bout de céleri.10. Sans tache - Endurer.11. Exigeant - Palmipède.12. Sa tour est bien connue - Blanc.
sudoku niveau moyen
sudoku niveau facile
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BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)De belles opportunités professionnelles seprésentent à vous. C’est le bon moment pourrelancer des entretiens. Mettez tous les avan-tages de votre côté et faites preuve de diplo-matie dans les négociations. En couple, nebrusquez pas votre partenaire et vivez pleine-ment le moment présent. Célibataire, une ren-contre prend de l’importance. Ménagez-vous.
TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Motivé(e) et volontaire, ne placez quand mêmepas la barre trop haut, sinon gare à la chute. Àpartir du 14, vous trouvez des appuis pour vosprojets en cours. Côté finances, maîtrisez votreimpulsivité. En couple, votre possessivité estsource de conflits. Célibataire, ne tirez pas deplans sur la comète. Des passages à vide.
GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Beaucoup de travail, mais attention à la dis-persion. Vous avez de solides arguments pourdéfendre vos projets. Chercheur d’emploi, despistes intéressantes s’offrent à vous et desportes s’ouvrent. En couple, votre conjoint(e)compte sur vous. Célibataire, cette relations’avère compliquée, surtout si l’élu(e) de votrecœur n’est pas libre. Quelques crises d’anxiété.
CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)Des contretemps sont possibles en début demois, avec des imprévus compliqués à gérer.Sachez dire non et ne laissez pas les autresprofiter de vous. À partir du 16, le ciel voussourit et vous inspirez confiance à vos interlo-cuteurs. En couple, votre besoin d’introspectionne fait pas le bonheur de votre chéri(e).Célibataire, vous n’avez pas la tête aux amou-rettes. Ne vous renfermez pas sur vous-même.
LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Des petits tracas financiers vous plombent lemoral. Au travail, vous avez de nombreux atoutsen main pour faire évoluer vos projets. Vosaccès d’autorité ne sont pas appréciés de voscollègues. Chercheur d’emploi, vous pourriezsigner un contrat. En couple, quelques accro-chages. Célibataire, n’idéalisez pas trop votrenouvelle conquête. Reposez-vous.
VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Si certains de vos projets prennent tournure,faites attention aux fausses promesses. Cen’est pas le moment de remettre en cause votretravail sans avoir bien pesé le pour et le contre.Vos soucis d’argent s’atténuent. En couple, cla-rifiez les malentendus. Célibataire, rencontrepossible dans le cadre de votre job. Canalisezvotre énergie.
BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Vous n’avez pas la tête au travail. Il va falloirvous battre pour relever des défis et faire faceà des collègues un peu pointilleux. Affirmez-vous et ne vous laissez pas influencer. Encouple, tout va bien dans le meilleur desmondes. Célibataire, vous n’avez pas envie devous fixer, mais une aventure pourrait s’avérerune histoire de longue durée. Ne présumez pastrop de vos forces.
SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Vous entrez dans une période dynamique entermes d’engagements, de démarches profes-sionnelles. Faites montre de rigueur et detransparence. Certains sont dans le collimateurde la hiérarchie : le moindre faux pas peut êtredésastreux. En couple, vos soupçons sont infon-dés, votre conjoint(e) est fidèle. Célibataire,avec les piques que vous lancez, à force ons’éloigne de vous. Troubles digestifs.
SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)Vos conditions de travail s’améliorent. Vousentrez dans une période importante. Nouvelemploi, nouveau départ, promotion. Vous atti-sez les rivalités. Faites preuve de diplomatiepour désamorcer un conflit d’intérêts. Encouple, vous roucoulez avec votre chéri(e).Célibataire, vous papillonnez. Vitalité à touteépreuve.
CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Pour vous, le travail rime avec plaisir, etvous faites preuve d’efficacité dans votre job.Vous élargissez votre réseau professionnel etles contacts s’avèrent fructueux. Chercheurd’emploi, votre candidature a des chancesd’être retenue. En couple, les échanges sontsurtout intellectuels. Célibataire, vous avezenvie de vous amuser. Pratiquez la relaxation.
VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)Selon vous, chaque problème a une solution etvous êtes d’une efficacité redoutable pourrégler quelques soucis ou retards dans votretravail. Chercheur d’emploi, misez sur uneformation qui vous permettrait de vous perfec-tionner. En couple, tendre complicité avec votreconjoint(e). Célibataire, vous pourriez bientomber amoureux. Que de stress !
POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)L’ambiance sur votre lieu de travail vous rendnerveux. Vous êtes la cible de jalousies et decritiques. À partir du 19, vous refusez d’entrerdans ce jeu de rivalités et vous pratiquezl’indifférence. Vous révisez vos objectifs afin derepartir sur de nouvelles bases. En couple, lafamille et la maison sont vos priorités. Céliba-taire, une brève rencontre vous fait rêver. Côtésanté : tout va bien.
846573192
321849576
759162483
298314765
463725819
517698324
684237951
972451638
135986247
SOLUTIONS
sudoku facile
942875361
375162849
861394725
724581693
618937254
593426187
139648572
487253916
256719438sudoku difficile
CASUSBELLIOPAVANIEOAINSIRALEOTRISTESILEOPAINOAVEAEREROGERCEOCEOCIAOOETREOOBASILICOENUSEROMONTSONOENTREODOUCECRIOAEDEOBAIAINESSEORINGPESTEOSOIREEm
ots croisés
PETCPD
MARSEILLAISE
RASBIENTOT
LOTERIEGRUE
DNUANCEES
PIECESIRIT
EPEESREINE
GRISORATEUR
SPLAGES
ICONEGENTIL
ADULTEDATE
FRELEROUGES
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mots fléchés
67153928
938627 15
512 89367
1753 6892
2 9718536
3862957 1
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82197 653sudoku moyen
M A C A D A M 9 5 - page 24
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DÉDUCTIONFISCALE
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