le bilinguisme à l’école, chance ou contrainte?

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Suite à l'enquête menée dans le Jura Bernois, qui montre un intérêt massif des parents pour des filières bilingues publiques, les communes ont la possibilité de s'inspirer du projet-pilote de Bienne et de lancer leur propre filière bilingue, pour autant que les autorités communales et les commissions scolaires le souhaitent. La possibilité d'obtenir des subsides existe. L'ouverture d'une filière bilingue commence par l'ouverture d'une ou deux classes; elle se poursuit par l'ouverture d'une ou deux classes l'années suivante. Pour des conseils sur la mise sur pied d'une filière bilingue, voir adresse mail en dernière page.

TRANSCRIPT

Le bilinguisme à l’école, chance ou contrainte? Journée syndicale LEBE,

07.03.2013, CIP, Tramelan

Cet exposé n’a rien de scientifique!

Qui suis-je?

Tramelote de naissance

Economiste & statisticienne, presque 10 ans d’expérience prof. à l’OFCOM, l’OFS, l’OFEV

Maman de 3 ados (14, 16 et 18 ans)

Membre comm. scolaire Bienne, puis présidente coordination Conseils des Parents Bienne

Enseignante Economie & Droit secondaire II

Sommaire

I Considérations autour du bilinguisme

II Sources légales, positions officielles

III Questions autour du bilinguisme scolaire

iV L’opinion des parents

1. Langue en tant qu’élément constitutif de son identité

Langue maternelle?

Langue PAternelle … pour des raisons politico-administratives

Journée int. de la langue maternelle le 21.02.1x

1ère leçon

Pour des raisons éthiques, le bilinguisme ne peut pas être imposé aux parents ou aux élèves qui n’en voudraient pas.

«On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif.»

2. Apparition d’une nouvelle identité

Des enfants sont nés!

Notre enfant sera alémanique!

Notre enfant sera romand!

Notre enfant sera bilingue!

2ème leçon

Le bilinguisme résulte d’une volonté de franchir les fossés qui nous séparent.

Etonnamment, beaucoup de migrants et d’allophones souhaitent le bilinguisme pour leurs enfants. Ils ont déjà fait le pas une fois vers une autre culture…

Le fait d’être bilingue représente une identité en soi, qui mérite une reconnaissance officielle.

3. Poids des Romands dans Berne

Représentation politique

«Le gouvernement bernois soutient une motion demandant de garantir la représentation des minorités linguistiques des cantons plurilingues au Conseil national.»

15.02.2012

Bilinguisme vs Isolationnisme

Le bilinguisme, c’est le refus de s’enfermer dans une identité, c’est l’opposé d’un nationalisme franco-français…

3ème leçon

Le souhait de bilinguisme résulte de considérations pragmatiques.

Il faut connaître la langue de son partenaire pour s’en faire apprécier, respecter ou pouvoir négocier d’égal à égal.

4. Poids du français dans le monde

4ème leçon

Le français est une langue internationale.

Nos ministres des affaires étrangères sont des francophones.

Il est aussi dans l’intérêt des alémaniques de maintenir ou d’apprendre le français – même si les Zürichois l’oublient périodiquement.

5. Facteurs organisationnels

Pas de mixité :

1) administration

2) Formation enseignants : HEP BEJUNE / FHS

3) Programme d’étude : PER / ?

5ème leçon

Comment développer une vision commune sans travailler ensemble?

Alors qu’on attend flexibilité et mobilité de la part des parents actifs professionnellement?

II Sources légales / Positions officielles

Langues dans la Constitution fédérale : égalité, liberté, territorialité

Tâches qui en découlent pour les cantons

«Les cantons ont la tâche d’harmoniser ces deux principes. Et elle n’est pas simple. Quand la liberté des langues l’emporte-t-elle sur la territorialité ? Le Tribunal fédéral (TF) y a répondu à deux reprises et dans la même direction en matière scolaire.

Il a donné le droit à une famille francophone habitant Möringen, une commune bernoise du Seeland, d’inscrire ses enfants dans une école publique de langue française. Il a accordé un droit similaire à une famille alémanique de Grange-Pacot dans la banlieue de Fribourg. Si le TF a tranché pour le choix de l’école, il n’a rien dit en revanche sur la langue admise dans les rapports de l’administré ou du citoyen avec l’autorité communale.»

http://www.domainepublic.ch/articles/8623

Territorialité - 1 agglomération, 2 statuts des langues : Bienne bilingue, Nidau monolingue

Les petits francophones pénalisés

«La Ville de Bienne a résilié la convention scolaire qui la liait à la commune de Nidau

Naïma Serroukh, citoyenne nidowienne, fait partie des parents qui ont fait recours contre la scolarisation de leur enfant à l’école enfantine des Prés-Walker pour la rentrée 2012/2013. L’Inspection scolaire lui ayant donné raison, la Ville de Bienne a dû inscrire sa fille aux Peupliers (voir notre édition du 23 février). Les autorités biennoises ont donc ensuite dénoncé pour la rentrée scolaire 2013-2014 la convention scolaire qui les liait à la commune de Nidau.

De ce fait, une vingtaine de Nidowiens francophones devraient suivre le cursus germanophone dès la rentrée prochaine faute d’accord entre les deux communes. «C’est une punition générale contre les francophones de Nidau qui a été infligée», déplore Naïma Serroukh, formatrice d’adultes et citoyenne engagée dans sa commune, notamment à InterNido.»

Journal du Jura, 28.02.2013

Ça coûte à l’état!

Et même beaucoup… mais on arrive moins bien à calculer combien ça rapporte…

Estimation personnelle des coûts : CHF 400’000 pour 30-40 élèves pendant 2 ans avec deux enseignantes de maternelles et un chef de projet chargé du suivi pédagogique et de réunir des fonds privés pour agrandir l’école et améliorer les locaux

A mettre en relation avec les économies engendrées par la fermeture de 2 autres classes pendant 2 ans.

Ça rapporte au secteur privé!

Ecole bilingue, Lausanne

Ecole bilingue, Pully

Eduparc, Bienne

Ecole Moser, Genève, Nyon, Berlin

10ème Année linguistique

pour augmenter l’employabilité

des jeunes romands de Bienne

Ça coûte aux parents!

Ça a de la valeur pour l’Etat!

Art. 21 1 La Confédération accorde, dans le cadre des crédits alloués, des aides financières aux cantons plurilingues pour leur permettre d’exécuter leurs tâches particulières. 2 Sont des cantons plurilingues les cantons de Berne, de Fribourg, des Grisons et du Valais. 3 Par tâches particulières, on entend notamment:

a.la création des conditions et des moyens adéquats permettant aux autorités politiques, judiciaires et administratives d’effectuer leur travail plurilingue; b.l’encouragement du plurilinguisme, à tous les niveaux d’enseignement, des enseignants et des apprenants dans les langues officielles du canton.

Etat le 1er janvier 2010

Subsides Confédération

Titel des Projekts Förderung des Bilinguismus in den Bieler Schulen

Projekt-Nr. (leer lassen)

Schwerpunkt

Förderung der Mehrsprachigkeit in den kantonalen Behörden und Verwaltungen gemäss Art. 17 Abs. 1 SpV (Art. 21 SpG)

a. Übersetzungs- und Terminologiedienstleistungen für die innerkantonale und interkantonale Kommunikation

d. Zusatzprojekte auf Grund von Ziffer 8.2 LV

b. Sprachliche und Fachliche Aus- und Weiterbildung der Kantonsangestellen in Fragen der Mehrsprachigkeit

c. Projekte zur Sensibilisierung der Öffentlichkeit für die Mehrsprachigkeit

Förderung der Mehrsprachigkeit im Bildungsbereich

17 Abs. 2 SpV (Art. 21 SpG)

a. Beschaffung von Lehrmitteln für den Sprachunterricht

d. Projekte zur Förderung des E-Learning

b. Aus- und Weiterbildung der Lehrkräfte

e. Zusatzprojekte auf Grund von Ziffer 8.2 LV

X

c. Projekte zur Förderung der Landessprachen über zweisprachigen Unterricht

Gesuchsformular

III Questions autour du bilinguisme scolaire

Les questions

Quel stade de l’école ? maternelle, primaire, secondaire

Quelle proportion ? 50/50 ou autre

Quelles finalités ? pragmatique ou culturelle ?

Quelles branches concernées ? gymn ou Histoire ?

Quels enseignants ? Enseignent-ils dans leur langue maternelle, ou se recyclent-ils ?

Quels élèves ? bilingues fr/all à la maison ou pas ? Allophones ou pas ?

Bilinguisme en milieu scolaire :

Un projet de filière bilingue ouvert

Une pétition qui demande son extension au tiers des élèves

Des éléments de réponse grâce à l’enquête menée dans le Jura Bernois

Enquête bilinguisme dans le Jura Bernois

Enquête non exhaustive, diffusion laissée à la libre appréciation des écoles et des commissions scolaires

Les parents de 1’103 enfants sur les 1’315 dont les parents ont répondu à l’enquête souhaitent une filière bilingue.

4 communes concernées en priorité : Tramelan, Saint-Imier, Moutier, La Neuveville

Beaucoup de parents d’autres communes envisageraient des trajets vers l’un de ces centres régionaux.

Résultat Tramelan

81% des enfants dont les parents souhaitent une filière bilingue ne pratiquent pas du tout l’allemand à la maison.

Pourquoi cet engouement dans un village francophone?

Ils sont convaincus à 91% que la maîtrise de l’allemand est importante et qu’elle augmente les chances professionnelles de leurs enfants.

Ils n’ont pas tort… Les critères de sélection entre le primaire et le secondaire reposent sur la maîtrise du français, de l’allemand et des maths les bilingues ont un avantage sélectif

naturel pour entrer dans les «meilleures» filières.

Hors ils ne parlent pas l’allemand l’école

doit venir combler leurs «lacunes».

N’est pas justement la mission de l’école pour une égalité des chances?

Entre nous : Bilinguisme et aptitudes

De nombreuses études mettent en avant la stimulation intellectuelle que représente la maîtrise d’une langue supplémentaire

(…tout comme la pratique d’un instrument de musique est recommandée pour optimiser le développement d’un enfant et tenir compte de son potentiel)

Autres enseignements de l’enquête

Les réponses sont les plus positives pour les degrés primaires et secondaires (84% de réponses favorables), mais moins favorables au niveau du jardin d’enfant (66%).

Plus les déplacements seraient conséquents, plus l’enthousiasme diminue (mais reste à 54% pour le secondaire en cas de déplacement vers le chef-lieu, 38% vers Bienne).

Bilinguisme en milieu scolaire : nos réponses (1)

Quel stade de l’école ?

Maternelle

Primaire, puis décision si poursuite dans la voie bilingue en secondaire ou non, introduction du patois dans les filières M et G

Quelle proportion ? 50/50

Quelles finalités ? Pragmatique – la culture suivra au contact de l’autre communauté

Quelles localités ? Tramelan, Moutier , La Neuveville, Saint-Imier, avec des bus scolaires financés par les communes avoisinantes

Bilinguisme en milieu scolaire : nos réponses (2)

Quelles branches concernées ? A étudier plus précisément

Quels enseignants ? Des natifs

envisager une bourse aux heures entre écoles bilingues du Jura Bernois et écoles bilingues de Bienne pour les transferts et échanges d’enseignants, plutôt que pour des transferts d’élèves

Quels élèves ? Ceux qui en veulent!

Perspectives pour le corps enseignant

Des classes plus homogènes

Des classes de plus petite taille si de nouvelles classes sont ouvertes

Potentiellement, des élèves en provenance de milieux socio-culturels plus élevés, une région revitalisée

Plus de mobilité, transmission de «Best Practices» d’un établissement à l’autre, d’une communauté linguistique à l’autre.

Le bilinguisme à l’école, chance ou contrainte?

encouragé par la Confédération, par le canton de Berne au secondaire II

Décision communale aux degrés de l’école obligatoire

Moins de contrainte au niveau du plan d’étude que dans une ville bilingue dans laquelle chaque communauté défend «SON» plan d’étude

Le bilinguisme à l’école, chance ou contrainte?

Avant tout une attente ou une exigence de la société, du monde du travail

À laquelle l’école prépare trop mal

Dont les parents et les jeunes font les frais…

N’est-il pas temps d’agir et de surmonter les divisions pour le bien de la région?

Ensemble, nous sommes plus forts!

Enseignants

Parents

Commissions scolaires

Autorités communales

Directions d’école

Rapport enquête Jura Bernois

DOC Consulting :

chantal_donze@bluewin.ch

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