comment les économistes, les sociologues et les politistes
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Présentation
Chapitre introductif de seconde
Margaux Osenda
Comment les économistes, les sociologues et
les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils?
Le préambule du programme de seconde
« Dans cette perspective, les élèves sont initiés aux principales étapes
d’une démarche scientifique en sciences sociales : formulation
d’hypothèses, réalisation d’enquêtes ou construction de modèles,
confrontation aux faits, conclusion.
Ils sont familiarisés avec une démarche articulant modélisation et
investigations empiriques et permettant de porter un regard rigoureux
sur le monde économique et social. Ils ne confondent pas la construction
de modèles avec une idéalisation normative.
Ils sont sensibilisés aux spécificités disciplinaires de l’économie, de la
sociologie et de la science politique »
29/04/2019Intro. seconde, M. Osenda, Aix-Marseille 2
« Les objectifs d’apprentissage du programme »
Comprendre :
- qu’une des questions de base de l’économie est : « Qu’est-ce qu’une
allocation efficace des ressources rares ? »
- que celles de la sociologie sont « Comment fait-on société ? Comment
explique-t-on les comportements sociaux ? »
- et que celle de la science politique est: « Comment se conquiert et
s’exerce le pouvoir politique ? »
❑ Comprendre que ces disciplines réalisent des enquêtes et utilisent des
données et des modèles (représentations simplifiées de la réalité)
❑ A partir d’exemples comprendre la distinction entre causalité et corrélation
et savoir mettre en évidence un lien de causalité.
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La transposition didactique
De la transformation d’un objet à enseigner en un objet
d’enseignement
« Toute pratique d’enseignement d’un objet présuppose en effet la
transformation préalable de son objet en objet d’enseignement »
M. Verret « Le temps des études » (1975)
Objet de savoir Objet à enseigner Objet d’enseignement
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Une proposition de séquenceLes objectifs de la séquence de cours :
Définir les concepts suivants : Science économique, science politique, sociologie, démarche
scientifique, allocation des ressources, rareté, jugement de fait, jugement de valeur,
concept, prénotions, pouvoir politique, notion, réseau social
Distinguer la science économique, la science politique et la sociologie
Distinguer jugement de fait et jugement de valeur
Distinguer langage courant et langage scientifique
Distinguer concept et notion
Distinguer pouvoir et pouvoir politique
Enoncer les principales étapes de la démarche scientifique
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Une proposition de séquence
Comment créer les conditions de l’apprentissage ?
« Le rôle du maître est plutôt d’amener les élèves à assumer intellectuellement un
problème qui, au départ, leur est extérieur afin qu’ils prennent en charge les
moyens conceptuels de sa résolution ».
Astolfi, Darot, Ginsburger-Vogel et Toussaint « Mots-clés de la didactique des sciences »
« Le problème didactique n’est pas d’expliquer aux élèves quelque chose qu’ils
ignorent pour vérifier ensuite s’ils l’ont appris et compris. C’est d’identifier
périodiquement où en est la classe par rapport à des objectifs majeurs sur
lesquels elle progresse de façon non linéaire, et c’est en même temps caractériser
les obstacles qui ont pu être surmontés ».
J.P Astolfi « La saveur des savoirs, Disciplines et plaisir d’apprendre » (2017)
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Comment créer les conditions de l’apprentissage ?
Pour montrer aux élèves les enjeux des savoirs et saisir leurs représentations
sociales, on peut partir d’une « situation problème » ou d’un « objectif-
obstacle ». Dans cette perspective, on soumet aux élèves un problème
intellectuellement exigeant, qu’ils ont les moyens de comprendre et par la suite on
construit un dispositif pédagogique permettant aux élèves de résoudre le problème
posé et donc de franchir les « obstacles ».
« L’idée d’objectif-obstacle vise à estimer le franchissement possible d’un obstacle,
à un moment donné du cursus scolaire. Elle tente de caractériser le progrès
intellectuel qui correspond à ce franchissement, en définissant un objectif
atteignable. »
J.P Astolfi « La saveur des savoirs, Disciplines et plaisir d’apprendre » (2017)
Une proposition de séquence
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Exemples de situations-problèmes du cours :
Quel est l’objectif d’un chercheur comme par exemple un physicien, d’un
géographe, d’un chercheur en médecine ? Comment les chercheurs procèdent-ils
pour atteindre leur objectif ?
Qu’est-ce qui distingue le discours d’un chercheur en médecine sur la question des
risques pour la santé du tabagisme d’une personne qui n’est pas chercheur en
médecine ?
Qu’est-ce qui distingue la « géographie » de « l’histoire » ? Les géographes ont-ils un
objet d’étude particulier et différent des historiens ? Le géographe peut-il étudier
un thème étudié par l’historien ?
Une proposition de séquence
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La résolution des problèmes
Plan du cours :
1) La démarche scientifique
Document 1: « Les règles de la méthode scientifique » : premier élément de définition
Document 2: « Les règles de la méthode scientifique » : second élément de définition
2) Le regard des économistes, des sociologues et des politistes sur le
monde
Document 3: « La sociologie, la science économique et la science politique : éléments de
définition »
Une proposition de séquence
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La résolution du problème
Le choix des documents
Les documents choisis, quelle que soit leur nature (texte, vidéo, graphique,
tableau…) doivent:
- Etre un élément de réponse au(x) problème(s) soumis aux élèves
- Correspondre à un ou plusieurs objectifs déterminés par l’enseignant.
- Etre accessible aux élèves, c’est-à-dire qu’il faut veiller à ce que le vocabulaire de
sens courant soit connu des élèves ou le définir si ce n’est pas le cas. Les concepts
présents dans le document doivent faire l’objet d’un apprentissage.
Une proposition de séquence
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La résolution du problème
Pourquoi le document 1 ?
Quels sont les objectifs auxquels il permet de répondre ?
❖ Définir : Concept, prénotion, jugement de fait, jugement de valeur, démarche scientifique
(concernant ce concept, il s’agit d’un début de définition), notion, réseau social
❖ Distinguer jugement de fait et jugement de valeur
❖ Distinguer langage courant et langage scientifique
❖ Distinguer concept et notion
Une proposition de séquence
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Pourquoi insister sur la distinction entre le langage courant et le langage scientifique ? Pourquoi
refuser de faire le choix d’adopter des « mots ordinaires » dans le cadre de l’apprentissage des
élèves ?
« A noter : il faut donc distinguer le langage employé par les chercheurs qu’on appelle
« langage scientifique » du langage de la vie quotidienne » (extrait de ma séquence)
1) D’un point de vue épistémologique
Dans le cadre de l’objectivation, les chercheurs sont amenés à conceptualiser la réalité.
« Il (le sociologue) ne peut se contenter d’utiliser naïvement la langue de tous les jours car celle-ci
exprime tout à la fois les valeurs, les croyances, les habitudes, les idées des hommes vivant en
société. Cette langue constitue par là même, une barrière à la connaissance scientifique. »
S. Paugam, « L’enquête sociologique »
Une proposition de séquence
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Pourquoi insister sur la distinction entre le langage courant et le langage scientifique ? Pourquoi
refuser de faire le choix d’adopter des « mots ordinaires » dans le cadre de l’apprentissage des
élèves ?
« A noter : il faut donc distinguer le langage employé par les chercheurs qu’on appelle
« langage scientifique » du langage de la vie quotidienne » (extrait de ma séquence)
2) Du point de vue des chercheurs en science de l’éducation : éviter les malentendus des
apprentissages et permettre le passage au langage second.
« Les enseignants sont ainsi également enclins à penser que parler au plus près de la langue
des élèves, non seulement introduit une atmosphère moins formelle, moins formaliste, et plus
propice au travail, mais permet aussi une meilleure compréhension. Pourtant, l’utilisation des
mots « ordinaires » comme « côté » quand il se substitue à « arête » en mathématiques produit
de l’ambiguïté si ce n’est de l’incompréhension. »
E. Bautier et P. Rayou « Les inégalités d’apprentissage, Programmes, pratiques et malentendus
scolaires »
Une proposition de séquence
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La résolution du problème
Pourquoi le document 2 ?
Quels sont les objectifs auxquels il permet de répondre ?
➢ Compléter la définition du concept de démarche scientifique.
Pourquoi le document 3 ?
Quels sont les objectifs auxquels il permet de répondre ?
➢ Définir : Science économique, science politique, sociologie, allocation des ressources,
rareté, pouvoir politique
➢ Distinguer la science économique, la science politique et la sociologie
➢ Distinguer pouvoir et pouvoir politique
Une proposition de séquence
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La résolution du problème
Le choix des questions posées
Les questions formulées doivent permettre aux élèves d’atteindre les objectifs fixés. Danscette perspective, elle doivent être « ni trop facile », « ni trop difficile ». Autrement dit,elles doivent se situer dans ce que Lev Vygotsky appelle la « Zone proximale dedéveloppement ».
« (…) les apprentissages sont particulièrement efficace dans les situations intermédiaires,ni trop facile, ni trop difficile. Trop faciles, les situations provoquent l’ennui, trop difficileselles découragent. Mais entre les deux, se place cette fameuse zone proximale,particulièrement stimulante parce que génératrice de défi… tout en restant accessibles. »(Astolfi)
Cela suppose donc un cadrage adéquat de l’activité cognitive des élèves. Ce cadrage doitpermettre une progressivité dans les apprentissages.
Une proposition de séquence
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Une proposition de séquence
L’institutionnalisation des savoirs
« Rappeler sans cesse aux élèves que l’important n’est pas
l’accomplissement de la tâche, la note (…), mais bien tel ou tel savoir,
telle ou telle compétence qu’ils ont acquis par l’intermédiaire de diverses activités. (…) ilpeut être prudent d’amener les élèves à repérer et à nommer pour chaque activitéscolaire « ce que j’ai fait », « ce que j’ai appris », « ce que je peux réutiliser et dansquelle situation » (contextualisation, décontextualisation, recontextualisation). (…) celaoblige à nommer ce quelque chose (savoir en jeu) et à envisager de l’utiliser dans unenouvelle situation. La répétition systématique et rigoureuse de ce questionnementconstitue des balises solides qui contribuent à ramener l’élève au texte de savoir. »
« Repérer que certains élèves sont restés attachés à l’activité
sans pouvoir nommer le savoir en jeu permet de voir qu’ils sont
dans le malentendu socio-cognitif. »
S. Kahn « Pédagogie différenciée » (2014)
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L’institutionnalisation des savoirs
➢ Pourquoi est-ce indispensable d’institutionnaliser les savoirs qui ont été enseignés ?
L’institutionnalisation contribue à l’appropriation par les élèves des savoirs qui leur ontété enseignés en les rendant visibles (au sens de B. Bernstein). Autrement dit, elle doitpermettre aux élèves d’identifier le savoir en jeu et (ses enjeux) ce qui permetd’éviter les malentendus des apprentissages, c’est-à-dire d’éviter que l’élève netravaillent « à côté » des objectifs visés par l’enseignant.
« Sans cette conscience du savoir à construire qu’il faut garder en tête dans chacunedes activités (…) , le risque est grand pour l’élève non initié à ces « évidences »scolaires, comme nos observations de classes le montrent, de passer à côté de ce quifait l’essentiel de la leçon et qui sera évalué »
S. Bonnéry « Support pédagogique et inégalités scolaires »
➢ Comment institutionnaliser les savoirs ?
En faisant systématiquement noter aux élèves le savoir appris et à maîtriser ce quisuppose de rendre visible les objectifs à atteindre.
Une proposition de séquence
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Pourquoi est-ce légitime d’enseigner cela ?
La référence aux savoirs savants
« La science naît dans les problèmes et finit dans les
problèmes »
K. Popper
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La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »
La construction de l’objet d’étude : Le processus d’objectivation
« Rien ne va de soi, rien n’est donné, tout est construit »
G.Bachelard « La philosophie du non » (1940)
« La science se construit contre l’évidence, contre les illusions des connaissances immédiates »
G. Bachelard « Le nouvel esprit scientifique » (1934)
Dans le cadre de son travail le chercheur doit faire preuve de vigilanceépistémologique. Il doit donc faire abstraction de ses prénotions pour « expliquerle social par le social ». Autrement dit, il doit appliquer la guillotine de Hume endistinguant les jugements de fait (ce qui est) des jugements de valeurs (ce quidevrait être).
« On ne peut déduire ce qui doit être de ce qui est »
D. Hume « Traité de la nature humaine » (1739)
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Dans le cadre du processus d’objectivation, le chercheur doit également construiredes concepts pour comprendre et expliquer la réalité.
« Pour développer le nouveau cours de la connaissance que chaque discipline établit, elle ne peut pas continuer à utiliser la langue quotidienne. Nos mots de tous les
jours sont trop chargés, trop fluctuants. Surtout ils sont porteurs de représentations et d’interprétations avec lesquels il s’agit précisément de rompre. C’est pourquoi la
création d’une langue de spécialité est la condition indispensable à la vie d’une communauté scientifique ».
J.P Astolfi « La saveur des savoirs, discipline et plaisir d’apprendre » (2017)
La conceptualisation de la réalité sociale est indispensable à la construction demodèles qui sont au cœur de l’activité scientifique.
La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »
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La modélisation: au cœur de l’activité scientifique
« A quoi servent les modèles ? » (chapitre 1)
« Mais que sont les modèles économiques ? Le meilleur moyen de les comprendreconsiste à se les représenter comme des simplifications destinées à mettre enévidence la manière dont fonctionnement certains mécanismes en les isolantd’autres effets prêtant à confusion. Un modèle se concentre sur des causesparticulières et cherche à mettre en évidence comment elles produisent leurseffets à travers le système. Un modélisateur construit un monde artificielrévélant certains types de connexions entre les parties du tout- des connexionsqu’il pourrait être difficile de discerner si l’on observait le monde réel dans toutela confusion de sa complexité.»
D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et échecs de la science économique» (2017)
La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »
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La modélisation: au cœur de l’activité scientifique
La simplicité est-elle un obstacle à la pertinence ?
« En vérité, des modèles simples tels qu’en construisent les économistes sontabsolument essentiels pour comprendre les fonctionnements de la société. Leursimplicité, leur formalisme et leur ignorance de certains aspects du monde réel sontprécisément ce qui les rend précieux. Ce sont des qualités et non des défauts. Unmodèle est utile en ce qu’il saisit une facette de la réalité. »
« Les modèles sont pertinents et nous apprennent des choses sur le monde parce qu’ilssont simples. La pertinence n’exige pas la complexité et la complexité peut constituerun obstacles à la pertinence. (…) Les modèles ne sont jamais vrais mais il y a de lavérité en eux. On ne peut comprendre le monde qu’en le simplifiant. »
D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et échecs de la science économique» (2017)
La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »
29/04/2019Intro. seconde, M. Osenda, Aix-Marseille 22
La modélisation: au cœur de l’activité scientifique
Les modèles sont toujours contextualisés et dépendent des
problématiques auxquelles les chercheurs souhaitent répondre.
« Des contextes différents- marchés, conjonctures sociales, pays,
époques, etc différents- exigent des modèles différents. »
D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et
échecs de la science économique» (2017)
La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »
29/04/2019Intro. seconde, M. Osenda, Aix-Marseille 23
La démarche scientifique
Le respect des « règles de la méthode scientifique »La construction des modèles:
29/04/2019Intro. seconde, M. Osenda, Aix-Marseille 24
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