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Nicolas Lieng

Berlioz, Delacroix, Gautier, Liszt …Lettres adressées à Édouard Monnais

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ÉDOUARD MONNAIS (1798 - 1868)

Parisien de naissance (et de mort), Désiré Guillaume Édouard Monnais fut un brillant élève du lycée Charlemagne, recevant notamment en 1814, lors de sa deuxième année d'Humanité, le cinquième, mais difficile, prix de version latine des Universités de France. Il choisit ensuite le droit et reçut son titre d'avocat en 1828. Mais Monnais pré-férait la littérature au barreau. Il s'était en effet essayé à la rédaction d'articles dès 1818, publiant dans divers petits journaux, puis, en 1826, il collabora à quelques comédies et vaudevilles au côté d'Armand d'Artois, Emmanuel Arago, Paul Duport, Saint-Hilaire et Vulpain. Ces productions légères portent les titres évocateurs : Midi, ou l'Abdication d'une femme, Le Futur de la grand'maman, La Première cause, ou le Jeune avocat, La Contre-lettre, ou le Jésuite, La Demande en mariage, ou le Jésuite retourné…

Monnais prit aussi part aux travaux plus sérieux de Marchagy et Tissot de l'Académie Française, et dirigea Les Éphémérides Universelles (1828-1833) dont il fut l'un des prin-cipaux rédacteurs. En juillet 1832, il devint rédacteur du courrier théâtral du Courrier Français, et rejoint en 1835, la Revue et Gazette Musicale de Paris, signant ses articles sous le pseudonyme de Paul Smith.

Il obtint en 1836 un poste au ministère de l'Intérieur et fut promu, en 1838, Commis-saire royal des théâtres lyriques royaux. En 1839, il fut nommé codirecteur de l'Opéra de Paris avec Henri Duponchel, puis l'année suivante Commissaire impérial auprès des théâtres lyriques et du Conservatoire, poste qu'il occupera jusqu'en 1847.

Il fut l'auteur de nouvelles et romans dont les sujets se rattachent à la musique, Esquisse d'une vie d'artiste (1844), Porte-feuille de deux cantatrices (1845), Les sept notes de la gamme (1846) et rédigea la revue annuelle de tous les événements. Chargé de rendre compte des ouvrages présentés à l'Académie Impériale de Musique (L'Opéra) et au Théâtre Italien, il rédigea aussi pendant quatre ans les poèmes et can-tates pour les grands concours de composition musicale de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut.

Disparu le 25 février 1868, Jules Janin lui rendit un long et émouvant hommage dans le Journal des Débats politiques et littéraires caractérisant sa bienveillance et son esprit de politesse : "Il était l'urbanité même et l'atticisme en personne. Il écrivait depuis bientôt un demi-siècle, et dans ce terrible espace il n'avait pas blessé, qui le croirait ? un seul amour propre. A peine avait-il touché quelque intrépide vanité, sa belle plume était habile également à faire, à guérir tout ensemble une blessure légère et pas un homme dont il est parlé ne soit resté son ami."

Entre 1835 et 1860, en pleine période romantique, Édouard Monnais était au centre de la scène musicale française. Ses qualités de rédacteurs, de critique ainsi que les hautes fonctions institutionnelles qu'il occupa en firent un correspondant de choix pour de nombreux compositeurs, musiciens, critiques et administrateurs de théâtres.

Ami de Berlioz, qui lui confie ses " espérances [de] ruine profonde et absolue de ces mauvais lieux nommés théâtres Lyriques" ; proche de Liszt, de Delacroix, de Gautier, de Gounod, il fréquente assidument Auber, Meyerbeer, Scribe et Thomas.

Les 80 lettres signées inédites présentées ici montrent un personnage très sollicité tant pour sa présence aux avant-premières, aux dîners, que pour son soutien aux musi-ciens et aux compositeurs lors des auditions. L'avis d'Édouard Monnais est un avis qui compte, ainsi que l'écrit Berton dans une lettre de remerciement après une nomination : "[votre trésor est] bien plus précieux encore, c'est l'art avec lequel votre brillante plume vous donne la puissance de faire à votre gré des heureux !!! "


Portrait d'Édouard Monnais par Jouffroy ornant sa tombe située dans la division 55

du cimétière du Père Lachaise

01 · Hector BERLIOZ

02 · Eugène DELACROIX

03 · Théophile GAUTIER

04 · Charles GOUNOD

05 · Franz LISZT

06 · Adolphe Jean-René ASSELINE

07 · Daniel-François-Esprit AUBER

08 · Charles de BERIOT

09 · Henri-Montan BERTON

10 · Eugène CORMON

11 · Tanneguy DUCHATEL

12 · Philippe DUMANOIR

13 · Jules et Edmond de GONCOURT

14 · Florestan Ier GRIMALDI

15 · Anténor JOLY

16 · Achille JUBIUNAL

17 · Auguste Hilaron de KERATRY

18 · J.Philippe Simon dit LOCKROY

19 · Emille MELLINET

20 · Giacomo MEYERBEER

21 · J.F.C. MOCQUARD

22 · Émile PERRIN

23 · Désiré RAOUL-ROCHETTE

24 · Eugène SCRIBE

25 · Ambroise THOMAS

26 · Édouard THIERRY

27 · Louis-Alexandre VEDEL

28 · Louis VIARDOT


Une seule chose me fait concervoir pour la musique quelques vagues espérances, c'est la ruine profonde et absolue de ces mauvais lieux nommés théâtres Lyriques.

01 · Hector BERLIOZ4 Lettres autographes signées 8 pages in-8.

TRÈS BELLE LETTRE ECRITE À LONDRES

"1er mai 1848 Mon cher Monnais, votre aimable lettre m'a très agréablement surpris, mais tout votre talent pour les Homélies a échoué, et ma conversion est encore à faire. Vous devriez pourtant être fort sur les Conversions, car, dans la garde nationale, on vous y exerce en grand et en détail, vous obligeant même à faire des quarts de conversions… Encore ce calembour, ça sera le dernier, je n'ai pas envie de rire, et s’il ne fallait pas me passer de quelques douceurs, comme dit le grand Frédérick dans son poème de Robert Macaire, je ne l'eusse pas fait.

Je vois la vérité sur vous autres beaucoup mieux que vous ne la voyez tous. Vous qui vous tordez dans la tourmente. Il n'y aura plus de musique ni d'art en France de longtemps ; mais si par impossible on me croyait bon à quelque chose, comme une grande organisation musicale, par exemple, je ne suis pas si loin qu'on ne puisse m'avoir en vingt-quatre heures. En attendant, je tache de me tirer d'affaire ici, bien sûr que je suis, de ne pouvoir y parvenir à Paris.Une seule chose me fait concervoir pour la musique quelques vagues espérances, c'est la ruine profonde et absolue de ces mauvais lieux nommés théâtres Lyriques. Ils ne battent que d'une aile, ici même, et je me prépare à la joie d'une prochaine banqueroute de l'un ou de l'autre des niais qui les dirigent. Ceux de Covent Garden sont le plus malades, ils ont 900£ de frais par soirée (environ 22,000 fr) c'est gentil. Mais c'est une question si importante à viser pour l'art, de savoir lequel des deux théâtre exécutera le mieux un opéra Italien qu'on ne saurait faire pour y parvenir trop de sacrifices !… Nous n'avons guère à Londres en ce moment que quatre à cinq mille pianistes de première force… Mon Dieu, que je voudrais pouvoir voyager serieusement, c'est à dire faire trois au quatre mille lieux sans m'arrêter et voir quelque chose de nouveau et de moins laid que ce que nous voyons ! Les années sont comme les jours, elles se suivent mais ne se ressemblent guère. L'an dernier à cette époque j'étais en Russie, bien content, faisant d'excellente et grande musique, gagnant beaucoup d'argent, et aujourd'hui que de chagrin de toute espèce… Adieu, je vous serre la main, en vous remerciant sincèrement de de votre bonne amitié H. Berlioz"

[En marge]

"Mille choses à M. Taylor quand vous le verrez, et à vos collaborateurs de la Gazette musicale. Eh bien ! La France Musicale… Le rêve de ce malheureux Shlesinger est donc devenu une réalité !. Et c'est Brandy qui règne… Impé-nétrable deseins de la Providence !!"


"28 Sept.

Mon cher Monnais, Voulez-vous être assez bon pour reproduire dans la Gazette musicale de dimanche prochain l'article du Commerce belge sur mon premier concert. Il a été (le concert) très brillant et assez productif relative-ment au nombre immense d'entrées gratuites qu'on est obligé d'accorder ici aux Sociétaires de la Grande Harmonie. Vous trouverez cet article reproduit dans les Débats d'après demain, je pense. Sinon je compte sur vous pour éviter les Fétideries. Ce brave gros crapaud écrasé fait les cent coups ici contre moi, il a crié au concert que c'était affreux, épouvantable, hideux, fou, etc.. Et je pense qu'il va le faire écrire par Mr son fils ; en attendant, il cherche à travailler quelques-uns de nos confrères de la presse belge, qui pourtant sont en général dans les dispositions les plus bienveillantes. Mille amitiés sincères H. Berlioz "


"Lundi matin, Mon cher Monnais, Veuillez ajouter à votre liste des maîtres de Chapelle (pour l'affaire du Diapason) les deux noms que voici et que j'avais oubliés :

Mr Lubleck maître de Chapelle directeur de concert à Rotterdam, Lahaye. Mr Eugène Prévost chef d'orchestre du grand théâtre à la Nouvelle Orléans. Tout à vous H. Berlioz "

"Mon cher Monnais, voilà le programme. Pourriez-vous le faire précéder de quelques lignes sur la salle qui sera magnifiquement tendue, éclairée, chauffée, dont la sonorité est excellente, où les dames seront vues presque de pied en cap, où les toilettes brilleront. Puis-je m'en rapporter à vous pour le monde musical.

Mille amitiés, H. Berlioz"


02 · Eugène DELACROIXTrois lettres autographes signées Trois pages in-8.

"Le 12 Avril 1855. Cher Monsieur, Je ne pourrai encore à mon bien grand regret me trouver avec vous lundi. Je vais bien sous beaucoup de rapports ; mais je ne peux parler sans fatigue et je redoute toute réunion même très agréable ou plutôt à cause de cela même. Mille et mille regrets, du moins je vais aller passer un mois ou six semaines à la campagne pour m'ôter même les tentations. à vous de tout coeur E. Delacroix"

"Le 5 février 1858 Cher Monsieur, Je m'excuse encore une fois à mon grand regret. Je me suis imposé pour cet hiver de ne point sortir le soir et par conséquent de ne point diner hors de chez moi. Ce régime un peu sévère me permet de faire mes petites affaires le jour et me met à l'abri des hasards de l'hiver. Faites à nos amis les amitiés que je vous envoie à vous même et croyez au regret bien sincère de votre tout dévoué E. Delacroix"

"6 oct. Cher Monsieur, J'ai encore une fois le regret de vous annonce que je ne pourrai faire parti du dîner de lundi prochain : je pars après demain pour un mois ; je serais assurément de retour, je l'espère de mon coeur et le désir beaucoup, pour notre réunion de novembre. Recevez avec mes regrets mille expressions de dévouement. E. Delacroix"

Cette lettre barrée de trois traits comporte au verso le texte autographe d'Édouard Monnais :

" Concours Supprimer la publicité des concours, c'est casser le grand ressort du Conservatoire. Les élèves, les professeurs ne travaillent que pour ce grand jour. L'inconvénient, c'est que le jugement soit influencé par le public. Quand le public ne sera pas là, les juges seront soumis à bien d'autres influences. La publicité est une garantie contre soi-même et contre les autres."


03 · Théophile GAUTIERTrois Lettres autographe signées 2 pages In-8, 1 pages in-12.

"Mon cher Monnais Je prends la liberté de vous recommander mademoiselle Reine Lhomme qui désirerait entrer au conservatoire dans la classe de piano de Mme Farrine. Elle a déjà eu un premier prix de solfège et son éducation musicale très bien commencée ne demande que de bonnes leçons pour se perfectionner. Je connais depuis longtemps sa famille qui est des plus honorables et en état de la faire persévérer dans ses études jusqu'à ce que l'aptitude se change en talent. Je regarderai ce que vous ferez pour cet enfant comme un service personnel à charge de revanche dans les choses qui me concernent.

Agréez d'avance, mon cher Monnais, mes remerciements pour votre obligeance dont je ne doute pas.

Théophile Gautier"

"Mon cher Maitre, Ne soyez pas féroce à l'endroit de Mlle Marie Bayol. Elle a du talent en mérite quelque indulgence même du juge le plus sévère. Mille cordialités.

Théophile Gautier"

"Mon cher Monnais Je vous recommande de toutes mes forces le jeune Violoniste Léon Régnier qui concourt vendredi, en qui tout jeune qu'il est me parait de force à remporter le prix.

Tout à vous.

Théophile Gautier"


04 · Charles GOUNODLettre autographe signée Une page in-8.

Charles Gounod vient de revevoir le Grand Prix de composition de l'Institut et prépare la première exécution de sa célèbre Messe solennelle de sainte Cécile :

"Monsieur, Permettez que je fasse auprès de vous une demande à laquelle m'a encouragé un de vos collaborateurs, mon cousin, A. Tardieu. Je viens d'obtenir cette année le Grand Prix de composition musicale à l'Institut ; j'ai voulu avant mon départ faire exécuter une messe à Grand Orchestre qui sera dite à St Eustache le 3 novembre (dimanche) à 10h. 1/2. S'il vous était possible, Monsieur, de dérober un instant à vos occupations pour ce jour-là, et que voulussiez bien écouter avec intérêt et indulgence l'ouvrage d'un jeune homme, je serai trop heureux de mériter quelques lignes un peu favorables dans un journal aussi justement accrédité que le vôtre. Agréez d'avance, Monsieur, tous mes remerciements pour ce que vous voudrez bien faire à mon égard, et croyez-moi Votre très humble serviteur

Charles Gounod"


05 · Franz LISZTTrois lettres autographes signées 3 pages In-8, 2 pages in-12.

"Connaissant d'ancienne date votre parfaite obligeance, j'espère mon cher Monsieur Monnais que vous m'excuserez d'y faire appel à distance en vous recommandant Mr Lindau [*] de Berlin. Ce jeune artiste possède un charmant timbre de voix et s'est déjà acquis une agréable réputation à l'école de musique de Berlin où il a professé. Son désir et le but de son voyage serait d'entrer comme élève au conservatoire de Paris afin de développer sa voix et de se mettre à même de fournir une carrière plus assurée par la suite soit comme chanteur dramatique, soit comme professeur de chant. Mes relations avec Mr Auber étant assez éloignées je ne voudrais pas me hasarder à lui écrire directement ; merci. Permettez-moi de compter aussi sur votre bienveillance pour espérer que vous protégerez auprès de lui mon recommandé auquel plusieurs de mes amis portent un intérêt particulier, et veuillez bien agréer, je vous prie, l'expression de mes sentiments les plus affectueusement distingués, votre tout dévoué

F. Liszt Weimar, 6 octobre 1852"

* Richard Lindau (1831 - 1900), frère du critique Paul Lindau fut chanteur, professeur de chant et traducteur du Tannhäuser de Wagner.

"Permettez-moi mon cher Monsieur de recourir à votre bonne obligeance en vous priant de vouloir bien m'envoyer une ou deux stalles pour la première représentation des Martyrs. Voulant vous faire une visite entièrement de courtoisie, je suis obligé de repousser encore de 2 jours. En attendant, veuillez bien recevoir de nouveau mon cher Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus distingués et des plus dévoués. F. Liszt Jeudi matin"

"Notez donc mon cher Monnais de venir diner avec moi aujourd'hui 6 heures et demie à la maison dorée, car il est vraiment trop absurde que nous n'en soyons encore qu'a un échange de cartes.

Bien à vous. Affectueusement F. Liszt Mardi matin"


06 · Adolphe Jean-René ASSELINE (1806-1891)[Conseiller royal] Lettre autographe signée 1 page et demi in-8.

Sur papier entête du Secrétariat de la Duchesse d'Orléans :"Mon cher ami, Je n'ai pas répondu tout de suite à votre lettre parce que j'étais au lit lorsque je l'ai reçu ; aujourd’hui je suis sur pied, mais je ne puis vous envoyer les billets que vous me demandez. C'est le Gouvernement du Roi (autrement le Ministre de L'intérieur) et la ville qui donnent le fête des 30 ans parisiens et nous autres gens du château nous n'avons pas la queue d'un billet. Demandez à notre ami Varcollier vous trouverez chez lui autant d'empressement que chez moi et avec plus de moyens peut-être de vous de vous être agréable. Tout à vous Asseline"


07 · Daniel-François-Esprit AUBERHuit lettres autographes signées 8 pages in-12.

"Cher Maître, je n'ai pas eu un seul billet à ma disposition. Je vous ai fait dire que si vous vouliez venir à une heure et demie au Conservatoire, je vous ferais placer dans la petite loge sur le théâtre qui m'est réservée. Votre valet de chambre vous a-t-il bien expliqué tout ça ?

à vous de coeur Auber 30 mai"

"Mon cher ami, j'ai appris que vous n'aviez pu obtenir trois places pour le concert du conservatoire. Je vous envoie ma petite loge (N°2) et vous me ferez plaisir en l'acceptant.

Tout à vous Auber Samedi"


"Mon cher ami, j'ai une croix superbe à vous remettre de la part du grand chancelier de la Légion d'honneur ! Je vous ai cherché hier au soir à l'Opéra pour vous le dire. Si vous sortez aujourd'hui avant deux heures de l'après-midi, faites-moi le plaisir d'entrer un moment cher moi. Amitiés, Auber Mardi"

"Mon cher ami, dans le cas où vous iriez ce soir chez le Ministre de l'Intérieur, voulez-vous que j'aille vous prendre à huit heures et demie ? Amitié; Auber Mercredi"

"Mon cher ami, la Section de Musique s'assemble aujourd'hui cher moi pour affaire d'institut. Mais après le travail, on dîne ! Si vous êtes libre depuis six heures jusqu'a sept heures et demie, j'aimerais à faire une surprise aimable à mes confrères Halevy, [illisible], Spontini et Adam.

Mille bonnes amitiés, Auber Jeudi"

"Mon aimable voisin, j'ai le regret de ne pouvoir être des vôtres aujourd'hui. Je me faisais une fête de passer quelques moments avec vous ! Je suis bien contrarié ! Amitiés, Auber Le Mardi matin"

"Mon cher ami, êtes-vous libre aujourd'hui ? Voulez-vous venir au concert ?

Mille bonnes amitiés, Auber Dimanche"

"Mon cher ami, je vous renvoie le rapport, que je trouve bien, comme tout ce que vous faites. Bien à vous, Auber"


08 · Charles de BERIOT (1802 - 1870)Compositeur et violoniste belge

Lettre autographe signée1/2 page in-8.

Sur papier entête du Théâtre de la Renaissance :

"Monsieur, Je serais très heureux si vos occupations vous permettaient d'assister au concert que je donne avec Mlle Pauline Garcia au théâtre de la Renaissance ? Agréez mes salutations respectueuses.

C. de Beriot"

09 · Henri-Montan BERTON (1767 - 1844)Compositeur et violoniste français

Lettre autographe signéeUne demi-page in-4.

"Le deux décembre 1841 Mon bon ami ! En parant mon cher Montan d'une auréole de gloire ! Vous dites que les quelques lignes que j'ai tracées pour narrer les diverses tribulations auxquelles il a été en butte avant et après son entrée dans le monde, son pour vous un trésor ! Moi je vous en connais un bien plus précieux encore, c'est l'art avec lequel votre brillante plume vous donne la puissance de faire à votre gré des heureux !!! Et comme dans ce nombre vous m'avez placé en première ligne, si l'obligeante amitié pouvait les accepter, je vous ferais mille et mille remerciements, mais je m'abstiens et me contente de me dire Pour la vie de coeur et d'âme [mesure La Mi] Berton"


10 · Eugène CORMON (1810 - 1903)Auteur dramatique français

Lettre autographe signée1 page et 1/2, in-8.

Sur papier entête du Théâtre de l'Ambigu :

"Paris, 2 juin 1838,

Monsieur, Je me propose d'aller vous rendre visite et vous demander toute votre bienveillance pour l'entreprise à la tête de laquelle je viens de me faire placer, mais une foule d'occupation me prive en ce moment de ce plaisir. J'ai pris la direction de l'Ambigu dans des circonstances difficiles, j'ai le désir de lui ouvrir un avenir honorable, ma pour parvenir à ce but j'ai besoin, non seulement du talent des acteurs, du zèle de mes pensionnaires, mais encore de l'appui de la presse.

J'espère, Monsieur, que le vôtre ne me manquera pas et que vous me permettrez quelquefois de le réclamer. Veuillez croire à mon désir bien sincère de nous être agréable. Et agréez la bien parfaite assurance de ma considération distinguée. E. Cormon"

11 · Tanneguy DUCHATEL (1803-1867)Ministre de l'Intérieur

Lettre signée 1 page in-4.

Sur papier entête du Ministe de l'Intérieur - Direction des Beaux-Arts :"Paris, le 4 octobre 1847 Mr le Commissaire royal j'ai l'honneur de vous transmettre, ci-joint, une demande de Mr Ferville Vaucorbeil, tendant ) obtenir de MMrs les directeurs de l'Opéra l'audition de la Musique d'un Opéra dont il est l'auteur. Je vous prie donc de donner communication de cette demande à ces Messieurs, e n leur faisant connaître l'intérêt que Sa Majesté le Reine porte à Mr Ferville Vaucorbeil. Vous voudrez bien m'informer du résultat de vos démarches. Recevez Monsieur le Commissaire royal l'assurance de ma considération très distinguée. Le ministre de l'Intérieur Duchatel"


12 · Philippe DUMANOIR (1806 - 1865)Auteur dramatique et librettiste français


Sur papier entête du Théâtre des Variétés :

" Paris, le 7 juin 1838 Mon cher Monsieur Monnais, Le succès que Bayard et Vernet viennent d'obtenir est le plus grand que nous ayons encore eu, et j'en attends pour résultat, les belles recettes du Père de la débutante et des Saltimbanques ; mais il faut qu'on se le dise (Style Reinganum), et je viens réclamer votre obligeance (d'accord avec conscience, je le crois) , un de ces bons coups de main qui font entrer le public dans une salle. Vous savez que pour ce faire entendre de ce bon public, qu'on tiraille de tout côté, il faut élever un peu la voix. Si vous êtes bien content de la pièce et e l'acteur, ne le cachez pas aux lecteurs des Courriers et je vous en remercierai de tout coeur. Recevez, mon cher Monsieur, l'assurance de mon entier dévouement Dumanoir"

13 · Jules et Edmond de GONCOURTDeux lettres autographes signées 1 page et une demi-page in-8.

"Monsieur Vous vous plaignez du bruit que nous faisons au-dessus de votre tête et vous nous faites demander s'il ne nous serait pas possible de faire des armes dans une autre pièce de notre appartement. Nous regrettons vivement de ne pouvoir vous satisfaire ; mais toutes nos autres pièces sont remplies de meubles, lustre, etc. qui nous rendent un pareil exercice absolument impossible. Désireux cependant, Monsieur, de continuer avec vous nos bons rapports de voisinage, et de causer à vos travaux le moins de dérangements possible, nous venons vous demander une demie-heure, a votre choix de midi à cinq heures, pendant laquelle nous pourrons , sans trop vous importuner nous livrer à un exercice recommandé à l'un de nous pour sa santé. Veuillez nous croire, Monsieur, très parfaitement vos très dévoués serviteurs E. et J. de Goncourt."

"Monsieur et cher voisin, Nous avons à vous remercier beaucoup. Permettez-nous de vous remercier un peu avec une bien petite chose. Veillez recevoir l'assurance de nos sentiments les plus distingués J de Goncourt."


14 · Florestan Ier GRIMALDI de Monaco (1785 - 1856)Prince souverain de Monaco, comédien

Lettre autographe signéeUne page in-8.

"Paris, le 16 avril 1836 J'ai l'honneur de prier Mr le Rédacteur du Courrier français de vouloir bien relever l'erreur qui existe relativement à moi dans le feuilleton de 1836 n°10, lundi 11 janvier. Je n'ai point été figurant à L'Ambigu Comique. Ni à aucun théâtre. J'ai jouer sur différence scène de la capitale, mais comme artiste dramatique. J'ai l'honneur de saluer Mr le Rédacteur. Florestan Grimaldi de Monaco"

15 · Anténor JOLY (1799 - 1852)Directeur de journal et de théâtre français

Lettre autographe signée1 page in-8.

Sur papier entête du Théâtre de la Renaissance :

"Mon cher Maître, toutes nos portes vous sont ouvertes. On a renouvelé les listes, et vus n'est plus sur celles-ci, parce que vous n'avez pas réclamé, ainsi que j'avais prié de le faire. Venez, et venez souvent. Mille amitiés Anténor Joly"


16 · Achille JUBIUNAL (1810-1875)Médiéviste et un homme politique français.

Lettre autographe signée2 pages et demi, in-8.

Sur papier entête de Société nationale des antiquaires de France:"1er 9bre 1835Mon cher Monsieur j'ai reçu ce matin votre lettre au moment où j'allais vous en adresser une pour vous remercier de votre obligeance à mon égard. La personne qui remplaçait Mr Corsnier a été on ne peut plus bienveillante, et les personnes qui m'accompagnaient, parmi lesquelles se trouvait un de vos anciens confrères au barreau de Paris, Mr Roger, actuellement avoué dans le département du Loiret, m'ont chargé de vous témoigner leurs remerciements. Vous ne doutez que j'y joigne les miens bien sincèrement. Quant aux leçons de littératures, je vous croyais servi depuis le jour même ou j'eus le plaisir de vous voir, car en sortant de chez vous j'étais allé au bureau donner votre adresse. Demain matin, je veillerai à ce qu'il vous soit envoyé une 1ère livraison et trois de chacune des autres. Je recommanderai qu' on vous les adresse régulièrement. Je vous salue d'estime, et suis avec gratitude votre bien dévoué serviteur et obliger. A. Jubinal. (7, Jacob, 14.)"

17 · Auguste Hilaron de KERATRY (1759 - 1869)homme politique et écrivain français


"Paris le 29 9bre 1839 À Monsieur Édouard Monnais homme de lettres Mon jeune et ancien collaborateur, Je vous ai prié de rendre à M. Delacrételle ses entrées dont il n'abuse pas, il y attache une importance d'amour-propre. C'est le doyen des gens de lettres de la capitale et vous avez eu la bonté de me promettre d'y avoir égard. Je crois donc qu'il me suffit de rappeler cette petite affaire à votre souvenir. Votre bienveillance a été jusqu'à me dire qu'elle recommanderait au Courrier-Français ma nouvelle production dont M Barba lui a porté l'annonce. Un de ces rédacteurs a été assez bon pour se charger de l'article concernant une fin de siècle. S'il l'oubliait seriez-vous assez bon , mon cher Monsieur, pour lui en rafraichir la mémoire ? Car je n'oserais vous engager à vous en charger vous même.J'ai l'honneur d'être [illisible] une considération distinguée, votre très humble serviteur Keraty."

18 · Joseph-Philippe Simon dit LOCKROY (1803 - 1891)Acteur et dramaturge français

Lettre autographe signée1/2 page in-8.

Sur papier entête du Théâtre du Vaudeville :

"Monsieur, Je vous ai attendu à 3 heures comme nous en étions convenus. Voudriez-vous me lire vos deux actes lundi à la même heure ? Recevez l'assurance de ma parfaite considération. Lockroy"


19 · Emille MELLINET (1798-1894)Général de division

Deux lettres autographes signéesDeux pages et demie in-8.

Sur papier entête de La Garde Impériale - Division d'Infanterie - Général Mellinet : "Paris, le 25 avril 1858 Cher Monsieur Édouard Monnais, J'ai l'intention d'aller mardi prochain, 27, à Versailles, entendre les musiques du Régiment de la Garde et je serais heureux, si vous êtes libre ce jour-là, que vous voulussiez bien être de la partie. Je compte partir à onze heures par le chemin de la rive gauche et nous pourrions nous retrouver à midi chez le Général commandant l'Artillerie, sur la Grande Place du Palais. Les musiques se réuniront à cette heure dans la grande cour de son logement. Je tiens beaucoup, mon cher Monsieur, à avoir votre appréciation sur ces musiques et je conserve l'espoir de que vous voudrez bien être des notre. Veuillez agréer mon cher Monsieur, l'assurance de mes sentiments affectueux du dévoués. Le Général de division Mellinet"

Sur papier entête de La Garde Impériale - Division d'Infanterie - Général Mellinet : "Mon cher Monsieur, Mademoiselle Caroline Tissot, élève de piano au conservatoire doit passer incessamment son examen devant le jury. Cette jeune personne, fille d'un ancien officier aveugle, est fort intéressante et m'a été recommandée d'une manière toute particulière. Je serais très reconnaissant si vous vouliez bien, au moment du concours, lui accorder autant de bienveillance que votre équité et le mérite de ses concurrentes vous le permettront. Recevez mon cher Monsieur l'expression de mes sentiments affectueux et dévoués. Le Général de Div. Mellinet"


20 · Giacomo MEYERBEER (1791 - 1864)Compositeur allemand

12 Lettres autographes signées 11 pages in-8, une page in-12.

"Mon cher Monsieur ! Vous seriez bien aimable si vous vouliez me faire l'honneur de venir diner chez moi mercredi prochain (24 courant) à six heures et demie. Vous trouverez quelques personnes de votre connaissance qui seront aussi enchantées que moi de passer quelques heures avec vous. Dans l'espoir d'un OUI favorable, j'ai l'honneur d'être votre très dévoué Meyerbeer Dimanche"

"Mon cher Monsieur Monnais ! J'ai été obligé de remettre à vendredi notre petite réunion dinatoire, toujours à 6h & demie chez moi rue de Richelieu N°111. Mes autres convives ont bien voulu avoir la bonté d'accepter cette petite transposition. J'espère que vous ne serez pas plus mal qu'eux et que vous ne me priverez pas du grand plaisir que j'éprouverai de vous avoir des nôtres. Veuillez agréer, monsieur Monnais l'expression de mes sentiments les plus distingués. Meyerbeer Lundi matin"

"Mon cher Monsieur !"

On répétera ce soir à 7h & demie générale-ment les trois actes. Je vous serais bien obligé si vous pouviez avoir la bonté d'y venir. J'appelle votre attention sur la fin du premier acte, sur le morceau d'ensemble (de la folie) du troisième acte et sur le duo de deux femmes du premier acte ainsi qu'il sera raccourci ce soir.

J'aurais à vous demander votre avis sur plusieurs points de ces trois morceaux. Veuillez agréer l'expression de ma considération la plus distinguée. Meyerbeen Jeudi"

"Paris le 3 octobre Mon cher Monsieur ! Plusieurs personnes de votre connaissance me font le plaisir de venir diner avec moi mercredi prochain. Vous seriez bien bon et aimable si vous vouliez me faire l'honneur d'orner de votre présence cette petite réunion dinatoire. Nous nous réunissons mercredi à 6 heures au petit moulin rouge avenue d'Antin n°17 Champs Élysées. Dans l'espoir d'un oui favorable. Je suis comme toujours votre tout dévoué Meyerbeer, 2 rue Montaigne."

"Mon cher Monsieur une affaire tout à fait imprévue me met dans l'impossibilité de venir aujourd'hui midi chez Mr Braudur où j'avais à midi pris la liberté de réclamer votre présence pour un conseil à vous demander. J'oserai réclamer cette faveur de votre part pour lundi ou mardi 4 heures selon l'ordre comme mes répétitions seront réglées, et j'aurais l'honneur de vous réécrire demain à ce sujet. Veuillez agréer Monsieur l'expression de ma considération la plus distinguée. Dimanche matin, Meyerbeer."

"Mon cher Monsieur Monnais ! Je viens de retrouver un volume de biographie de Mozart que vous m'aviez emprunté et que je croyais vous avoir rendu depuis longtemps. Veuillez pardonner mon long oubli. Le porteur de ces lignes vous remettra le volume en question. Mille compliments affec-tueux de votre très dévoué Meyerbeer. Le 14 7r 57"

" Mon cher Monsieur ! J'ai été on ne peut pas plus peiné de vous avoir manqué et chez vous et chez moi, et serais au désespoir de partir sans avoir eu le plaisir de vous voir. Il dépend de vous de me rassurer là-dessus, en me faisant l'honneur de diner chez moi après demain. Dimanche (à 6h), où vous trouverez quelques personnes de votre connaissance qui certainement seront aussi enchantées que moi de vous voir. Dans l'espérance d'un oui favorable, j'ai l'honneur d'être votre tout dévoué Meyerbeer. Vendredi"


" Mon cher Monsieur ! J'ai oublié qu'à l'heure où vous me vouliez faire aujourd'hui l'honneur de votre visite, j'avais déjà donné un autre rendez-vous. Serait-ce trop indiscret de vous prier de vouloir avoir l'extrême bonté de transporter notre entrevue de demain (jeudi) à 3 heures l'après-midi ? Veuillez agréer l'expression de la considération la plus distinguée de votre très dévoué Meyerbeer. Ce mercredi"

"Mon cher Monsieur ! Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu le plaisir de vous voir. Vous seriez bien aimable, si vous vouliez me faire l'honneur de venir diner chez moi samedi prochain (à 6 heures). Vous trouverez quelques personnes de votre connaissance, qui seront certainement tout aussi enchantées de vous voir, que moi-même. Agréez l'expression de mes sentiments les plus distingués. Meyerbeer. Mardi"

"Mon cher Monsieur Monsieur Maurice [illisible] m'a dit que vous désiriez entendre les Huguenots avec Monsieur votre père. Veuillez permettre à l'auteur de vous offrir les deux places ci-jointes. Agréez les expressions des sentiments les plus distingués de votre très dévoué Meyerbeer. Ce lundi"

"Mon cher Monsieur ! Vous seriez bien bon & aimable si vous vouliez me faire l'honneur de venir diner chez moi mardi prochain à 6 heures en compagnie de plusieurs personnes que vous connaissez et qui seront toutes enchantées de se trouver avec vous. Avec l'espoir de votre aimable acceptation j'ai l'honneur d'être votre très dévoué Meyerbeer. Notre petit dîner aura lieu dans la maison du restaurateur Durand, place de la Madeleine n°2"

"Mon cher Monsiur ! Je crois avoir laissé un parapluie chez vous ce matin. S'il est ainsi, veuillez avoir l'extrême bonté de le donner au porteur de ces lignes et veuillez agréer l'expression des sentiments les plus distingués de votre très dévoué Meyerbeer. Dimanche"

"Meyerbeer à l'arrivée à Paris est venu pour serrer la main de Monsieur Édouard Monnais, regrettant bien de ne pas l'avoir trouvé à la maison. Ce 30 juillet (Rue Richepanie N°II)"


21 · Jean-François-Constant MOCQUARD (1791 - 1864)Avocat, diplomate et chef de cabinet de Napoléon III

2 Lettres autographes signées 2 pages, in-8.

Sur papier entête Cabinet de L'Empereur :

" Palais des Tuileries le 11 avril 1851 Mon cher Monsieur Monnais, Mr Bonoldi, éditeur de musique, a besoin d'une autorisation qu'il vous appartient, parait-il, de donner. Il se présentera, porteur de cette lettre, pour vous exposer sa demande ; je vous serai obligé de lui faire bon accueil et d'examiner avec bienveillance s'il est possible de lui accorder ce qu'il désire.

Recevez, mon cher Monsieur Monnais, la nouvelle assurance de mes sentiments. Le Secrétaire de l'Empereur, Chef de Cabinet Mocquard"

Sur papier entête Cabinet de L'Empereur :

" Vichy, le 19 juillet 1861 Monsieur, Je connais beaucoup Mde Volter ma compatriote de Bordeaux, qui n'a reculé devant aucun sacrifice pour ses enfants dont le nombre est pour cette digne mère un fardeau bien lourd à porter. Une de ses filles, Mlle Marie Volter, se présente, le 23 de ce mois au cours de chant. Je prends la liberté, Monsieur, de vous la recommander particulière-ment et d'appeler sur elle votre bienveillant intérêt.

Agréez, Monsieur, avec mes remerciements à l'avance pour l'accueil que vous voudrez bien faire à cette recommandation, l'expression de mes sentiments distingués. Mocquard"


22 · Émile PERRIN (1814 - 1885)Peintre, critique d'art et décorateur de théâtre

Deux lettres autographes signées2 pages, in-8.

Sur papier entête du Théâtre National de l'Opéra Comique:

" Paris, 28 7bre 1849,

Mon cher Monsieur Monnais Sur la recommandation que vous m'avez faite, je viens vous donner avis que les relâches faites à l'Opéra Comique le samedi 22 7bre et hier 27 on été nécessités par les travaux de la pièce nouvelle La Fée aux roses. Nous serons encore obligés de faire une relâche demain samedi 29. Je viens vous prier de bien vouloir assister à cette dernière répétition qui au lieu demain à 7h. La pièce passera le 1er 8bre. Veillez agréer l'expression de ma considération distinguée. Émile Perrin"

"3 janvier 1857 Mon cher Monsieur,

Je vous ai cherché hier matin et perdu dans la foule. Je voulais vous prier de vouloir bien nous faire l'honneur de venir diner lundi rue de la Sourdière. Voulez-vous me permettre de faire honneur à cette invitation à bref délai ? Vous ferez le plus grand plaisir à votre tout dévoué serviteur Émile Perrin"

23 · Désiré RAOUL-ROCHETTE (1789 - 1854)Secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts.

Lettre autographe signéeUne demi-page in-4.

Sur papier entête de l'Institut de France, Académie des Beaux-Arts :

"Mon cher Monsieur, Je m'empresse de vous donner avis que la commission n'ayant trouvé dans le concours cette année aucune pièce qui lui parait digne de son choix, elle s'est trouvé dans le cas de se servir sur les pièces réservées au concours de l'année dernière et qu'après un mur examen, son choix s'est fixé fait sur la pièce portant le n°64 et intitulée Le Rocher d'Ap-penzell, dont vous êtes l'auteur. Je vous félicite de ce nouveau succès, auquel je prends une part bien sincère, et je vous prie de vouloir bien vous rendre sur-le-champ dans le sein de la commission, qui aurait quelques petits changements à vous demander. Votre tout dévoué. Raoul-Rochette "


24 · Eugène SCRIBE (1791 - 1861)Dramaturge et librettiste français.

Huit lettres autographes signées 10 pages in-8.

"Mon cher directeur, puisque vous avez eu la bonté ainsi que Duponchel, d'accorder a la commission des auteurs, les deux par pièces vous avaient demandés et dont ils sont convenus avec Coraly, il faut que vous ayez la bonté de donner à Coraly pour la répétition de demain et pour la représentation d'après demain la permission pour la sortie de la Musique et des costumes qui sont ceux du pas de deux de Robert le diable par Mlle Nathalie Fitzjames et Mabelle et le pas de deux de Don Juan par Mlle Louise Fitzjames et M. Petitpas.

Mille remerciements d'avance de toute votre complaisance.

Votre tous dévoué E. Scribe"

"Mon cher ami, J'ignore si vous allez aujourd'hui aux examens du conservatoire, mais je veux qu'en arri-vant vous trouviez cette lettre pour appeler toute attention et votre bienveillance sur le jeune homme Fourcart qui concourt pour le pensionnat. Je ne demande point que votre bonté coute rien à votre justice, mais je dis seulement que si les deux pouvaient s'accor-der ensemble ce serait, par l'évènement, une bonne oeuvre, car la mère de mon protégé est à la mort et l'admission de son fils pourrait peut-être retarder se départ, ou du moins, l'adoucir grandement.

Votre dévoué Eugène Scribe »

"Mon cher et aimable voisin, ma femme me prie de vous recommander (dans le cas ou vous assister demain lundi au concours de piano du conservatoire, ce qui me parait bien douteux) elle me prie de vous recommande : Mlle caroline Demaury jeune fille qui mérite sous tous les rapports l’intérêt que l'on prend à elle et à sa très nombreuse famille. Elle désire entrer comme élève dans la nouvelle classe de piano dont Lecorypey est le professeur. Votre Bien dévoué Eugène Scribe Dimanche matin


"Séricourt, 27 juillet 1859

Mon cher Maitre c'est encore moi, deux mots sur notre séance du conservatoire de Samedi dernier. N'est-ce pas vous qui en qualité de commissaire du gouvernement devez faire un rapport ou un compte rendu de la séance ?

J'appellerai alors votre attention sur un point qu'il faudrait aussi soumettre à l'apprécia-tion d'Auber

Par erreur sans doute, le président du jury a nommé Mlle Schmit, avant Mlle Cellier et je lis dans la gazette des tribunaux, qu'il ne peut y avoir de prix partagé. L'autorité décidera, mais pour ne compromettre ni la souveraineté du jury, ni la situation de ceux qui en faisait partie, il me semble utile qu'il soit constaté et cela sans doute l'a été par Monsieur Beaucheux, au procès-verbal, que Mlle Schmit n'avait obtenu que cinq voix et que Mlle Cellier l'unanimité.

Veuillez me répondre d'un petit mot a ce sujet ou plutôt, si je ne craignais d'être indis-cret je vous dirais, soyez aimable pour le l'apporter vous-même, en venant passez quelques jours à Séricourt, ma femme et moi serions bien heureux de vous recevoir et nous conserverions à jamais dans nos archives le souvenir de votre bonne visite.

tout à vous et de coeur Eugène Scribe, a Sérincourt près et par Saacy (Seine et Marne) PS : Je vous dirais bien : venez avec Auber qui doit nous arriver un de ces jours, mon Auber ne vient jamais que pour quelques heures et nous nous plaignons toujours que ce n'est pas assez."


"Mon cher ami, Vous savez que mon répertoire et moi sommes tout à vous, mais je crains dans ce moment de ne pouvoir disposer que de moi. La commission des auteurs qui est toute-puissante nous défend sous peine d'une amende de six mille francs de ne laisser donner aucun ouvrage à la salle Chantereine dont le directeur est en procès avec nous. Si la défense est levée (et vous saurez cela chez notre agent Guzol, rue Vivienne, n°15), je donne toutes les autorisations que vous me demandez. Sinon, il y aura impossibilité pour Chantereine, car pour tout autre théâtre, vous n'avez qu'à parler. Tout a vous Eugène Scribe."

"Montaloin, 2 juin Mon cher maitre, La sous-commission des théâtres royaux dont demain lundi vous ferez son rapport dans l'affaire du Gymnase, avis qui, nous dit-on doit être favorable, et j'espère que ce sera aussi le votre, dans ce cas, je viens vous prier, comme intérêt de toute manière à la réou-verture du Gymnase de vouloir bien hâter de tout votre pouvoir la conclusion de cette affaire. Votre signature donnée demain lundi nous permettrait d'obtenir après demain celle du ministre. Pardonnez mon importunité et croyez aux sentiments affectueux de votre tout dévoué et reconnaissant. E. Scribe. "

"Mardi 4 mars 1851 Mon cher et aimable voisin, voulez-vous nous faire le plaisir, à ma femme et à moi, de venir diner rue Ollivier, après demain jeudi, à six heure et demie.

Votre tout dévoué et de coeur

Eugène Scribe."

"Merci encore, mon cher et aimable confrère de toutes vos bontés et amitiés. J'espère que le ciel m'enverra quelques occasions de ne pas mourir insolvable, car jusqu'ici dans toutes nos relations c'est toujours vous qui m'avez donné et moi qui ai reçu.

Votre tout dévoué et reconnaissant confère. E. Scribe. Ce 29 juin."


25 · Ambroise THOMAS (1811 - 1896)Compositeur français

Neuf lettres autographes signées ??? - in 8.

"Lille dimanche matin 29 Juin 1862

Mon cher ami, J'ai reçu votre mot hier matin. Il m'a fort étonné d'abord, et même un peu troublé, ne soupçonnant pas de qui il pouvait être question. Lorsque, par une coïncidence singulière Mr Danel, mon hôte m'a remis dans la journée le Journal L'Art musical qu'il reçoit et dans lequel il avait lu l'article me concernant. Ai-je besoin de vous dire mon indignation à la lecture des dernières lignes où, sous un éloge perfide pour moi, je vois une grossière injure pour notre affectionné grand maître. Nous ne pouvons malheureusement être de retour à Paris que mardi dans l'après-midi. Priez donc Kartum de ne pas se déranger ce matin. Je vous verrai tous deux sitôt mon arrivée, et nous nous concerterons sur ce qu'il convient de faire. A vous de coeur. Ambroise Thomas."

"Mon cher Monnais, Une invitation à laquelle je ne puis manquer me prive cette fois encore du plaisir de venir demain avec vous. Je le regrette vivement. Jouffray, que j'ai vu hier à l'Académie, à la grippe et pense ne pouvoir être des vôtres. S'il est mieux demain il viendra ; mais dans le doute il vous prie de ne pas compter sur lui. Sur cette objection assez juste que m'a faite Camille Doucet, j'ai proposé de réduire de moitié l'intervalle qui séparait les deux concours, il s'en suit que l'entrée en loge pour concours définitif serait avancée de huit jours. À bientôt. Mille amitiés. Ambroise Thomas. Dimanche 9 avril 1865"


" Mon cher Monnais, je me joins à Coche pour vous recommander Monsieur Mare un compatriote. Il a occupé pendant 20 ans la place de 1er hautbois au théâtre de Metz où je l'ai suivi dans le temps, il a aussi servi 25 ans dans le génie. Il a eu le malheur de perdre à la fois ces deux places pour une cécité dont il est atteint. Il mérite votre bienveillance sous tous les rapports, et je vous serais personnellement très obligé si vous vouliez bien lui donner votre appui. Mille bons souvenirs de votre tout dévoué. Ambroise Thomas.

31 mai 1847"

"Samedi 2 mai 1853 Mon cher Monnais,

Ferrière m'a prié depuis quelque temps de m'occuper de ses indemnités des examens militaires, dont il n'est pas question. Malheureusement Kastum est parti et je n'ai pas l'occasion de voir le général Mallinet.

Mr Cabanès m'a dit que vous deviez aller au ministère de la guerre pour toutes ces questions militaires. Tâchez donc, aussitôt que possible, de parler de ces malheureuses indemnités. De mon côté je ferai ce que je pourrai. A vous Ambroise Thomas."

" Mon cher ami, Jouffray me charge de vous dire qu'il est un peu patraque et ne pourra venir demain lundi à notre dîner. Moi, je ne suis pas libre non plus et serai privé du plaisir d'être des vôtres. Veuillez donc ne pas compter sur nous et faire part de nos regrets à tous ces messieurs. Tout à vous de coeur Ambroise Thomas Dimanche 8 mai 1864"

"Mon cher Monnais, Jouffroy et moi nous serons privés du plaisir de dîner avec vous demain. Lui parce qu'il vient de perdre son frère, et moi parce que j'ai dû prendre un autre engagement. Nous deux nous vous accompagnerons le mois prochain. Respect et mille amitiés Ambroise Thomas. Dimanche 10 janvier 1864"

"Mon cher ami,

ma mère est sérieusement malade ! Suis fort inquiet et fort souffrant moi-même. Je crois donc qu'il me sera impossible de dîner demain avec vous. Dans le doute je vais vous prier de ne pas compter sur moi. À vous de tout coeur. Ambroise Thomas. Dimanche 11 août 2019"

"Mon cher ami, Le dernier délai, pour remettre la Cantate à l'Institut, est jusqu'à jeudi prochain, à midi. Je crois de ne pouvoir encore dîner avec vous demain. Je serai obligé, je crains d'aller à la campagne. Dans le doute, je vous prie de ne pas compter sur moi. Tout à vous et à bientôt. Ambroise Thomas Dimanche 11 mai 1862"

"Mon cher Monnais, Je ne suis pas libre demain lundi, et serai privé du plaisir d'être des vôtres à votre dîner. Mille respects et amitiés. Ambroise Thomas Dimanche 13 mars 1864"


26 · Édouard THIERRY (1813 - 1894)Directeur du Théâtre Français

Lettre autographe signée1/2 page, in-8.

Sur papier entête du Théâtre Français :

"Mille compliments mon cher ami ! Tout ce qui peut vous arriver d'heureux est un bonheur pour votre bien dévoué Ed. Thierry Lundi 21 novembre 1869"

27 · Louis-Alexandre VEDEL (1783 - 1873)Directeur de la Comédie Française


Sur papier entête de la Comédie Française :

"Mon cher et aimable Locataire Je vous ai oublié et vous demande mille pardons, mais aussi pourquoi ne m'avoir pas écrit hier. Je n'ai plus de stalle ni de loge convenable. Si cependant sans vouloir pour cette fois et par exception vous contenter d'une mauvaise 3è loge, qu'avec vérité je n'ose vous offrir, je la mets avec grand plaisir à votre disposition ; c'est tout ce qui me reste et vous aurez [illisible] et la plus belle frise & mille compliments empressés et respects à Madame Vedel "

28 · Louis VIARDOT (1800 - 1883)Écrivain, critique d'art et directeur du Théâtre Royal Italien


Sur papier entête du Théâtre Royal Italien :

"Paris, 26 janvier 1838 Je voudrais bien mon cher Monsieur Monnais, que vous vinssiez un moment demain soir (samedi) à la répétition que nous ferons dans la nouvelle salle. Il est bon de prendre conseil des amis de la musique et du théâtre italien, au nombre desquels j'espère désormais vous compter, comme au nombre des anciens. Ce sera aussi pour moi une occasion de vous remémorer un feuilleton bien aimable, qui m'aurait déjà mené chez bous pour vous y porter mes remerciements, si je n'étais tellement occupé que j'espère échapper au reproche d'impolitesse ou d'ingratitude. Agréez, je vous prie, mes compliments affectueux et empressés. Viardot. On commencera à 7H précises. Ce billet vous servira pour rentrer à Ventadour."


ON JOINT : - 6 Lettres autographes signées dont les signatures n'ont pu être identifiés.

et

- Édouard MONNAISNote autographe4 pages in-8.

Sur papier entête du Ministère de l'Intérieur, note a l'attention de M. Montoux, concernant l'attribution de loges.

L'ENSEMBLE : 16 000 €

Manuscrit d'Édouard Monnais sur les Concours au verso d'une lettre autograpphe signée d'Eugène Delacroix (n°2)

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