3/ le vallon du petit rosne

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Marie Le Mélédo / Travail Personnel de Fin d’Étude / 2012-2013 / Directeurs de mémoire : Agnès Marin, Fabio Picioli, Armelle Varcin Le vallon du Petit Rosne Chambre paysagère au coeur d’une renaissance urbaine

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Chambre paysagère au coeur d'une renaissance urbaine

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Page 1: 3/ LE VALLON DU PETIT ROSNE

Marie Le Mélédo / Travail Personnel de Fin d’étude / 2012-2013 / directeurs de mémoire : Agnès Marin, Fabio Picioli, Armelle varcin

Le vallon du Petit RosneChambre paysagère au coeur d’une renaissance urbaine

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1768, LA vALLéE du PETIT ROSNE SELON LA CARTE dE CASSINI:uNE dES PRINCIPALES RIvIèRES QuI dRAINE LE NORd dE L’ÎLE dE FRANCE

Périmètre de projet : Le vallon du Petit Rosne

Page 3: 3/ LE VALLON DU PETIT ROSNE

Montmartre

arcelles

Le Croult

La Morée

La Vieille Mer

L'Oie

La Seine

La Marne

Le Petit Rone

Le ru d'Enghien

aint Deni

Page 4: 3/ LE VALLON DU PETIT ROSNE

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TEXTE FONDATEUR

Ce texte, dit «fondateur», est l’occasion d’expliquer la démarche que j’ai suivie durant l’élaboration de ce mémoire et du projet qui le parachèvera.

Je pense que cette année devait être avant tout un moment d’apprentissage, tant dans le processus de construction d’un projet, que dans les connaissances à compléter et à acquérir. Je suis également persuadée que c’est des autres que l’on apprend, et c’est pour cette raison que j’ai été à la rencontre de nombreuses personnes, issues de domaines de connaissances très divers. Chacune m’a permise à sa manière d’enrichir ma réflexion et de compléter ma formation de paysagiste.

De la même façon, mon travail s’est construit à travers de nombreuses heures de recherches dans les différents domaines en lien avec le site, mais aussi par de nombreuses heures de marche, sur le site lui-même et sur les dizaines de kilomètres qui l’entourent. Ces marches se sont faites de jour et de nuit, de l’automne au printemps. J’ai ainsi pu ressentir le site, ses reliefs, ses coupures, ses densités boisées, sa faune, ses murmures, son vacarme, ses villages de pierre ocre et ses bidonvilles, sa rivière disparue ou débordante… Tous Roselière au creux du vallon

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ces éléments qui participent à l’analyse sensible et constituent le socle du projet à venir.

En débutant ce TPFE je souhaitais étudier un lieu où la ville avait grandie trop vite et où la forme qu’elle avait prise était en conflit avec la nature sous-jacente du territoire.Je cherchais un lieu dont je pressentais les qualités paysagères, mais où aucune réflexion n’avait déjà été menée, ou n’avait encore aboutie. Un lieu qui soit un terrain d’expérimentation, où rien ne soit définitivement figé.C’est cet axe de recherche qui m’a conduit à choisir le vallon du Petit Rosne, situé dans le nord de l’agglomération parisienne, à la lisière des quatre villes de Sarcelles, Arnouville, Bonneuil et Garges-lès-Gonesse. Pourtant adossés l’un à l’autre, ville et vallon semblent se développer en parallèle, sans qu’aucun échange ne se crée. Les immeubles et les pavillons forment des bastions refermés sur eux -même et le vallon vit fragilement en autarcie autour de sa rivière.

La problématique par laquelle j’aborde aujourd’hui ce site ne s’est pas imposée comme une évidence mais s’est construite, pas à pas, au fil de mes recherches.

L’EAU À LA SOURCE D’UN PAYSAGE.Bien que la rivière du Petit Rosne soit canalisée et en grande partie réduite à l’état de trace sur le territoire, le paysage du vallon continue de s’organiser autour de cette rivière. La présence de l’eau est d’autant plus importante que le vallon correspond à l’aval du bassin versant du Petit Rosne, qui recueille toutes les eaux de ruissellement des 10 000 ha alentours et constitue le principal bassin de retenue avant que la rivière ne soit canalisée sous la Seine Saint Denis. Comme cette canalisation est limitée à 14 m3/s, le vallon est le dernier endroit où la rivière peut déborder sans risquer d’inonder les villes de Saint-Denis, Stains, Dugny, La Courneuve... J’ai donc commencé par axer mes recherches autour de la question de l’eau et de sa gestion dans les zones urbanisées :- Qu’apporte la remise au jour d’une rivière ou d’un marais au sein d’une ville ?- Comment s’effectue cette restauration paysagère et écologique, sans exposer de nouveau la ville à des risques d’inondation?- Même aux trois quarts disparues, quelles traces patrimoniales, urbaines, culturelles et paysagères ont laissé les rivières derrière elles?

En poursuivant mes recherches, je me suis finalement rendue compte que ces questions avaient déjà été posées et en grande partie résolues. Bien que l’eau reste un des enjeux majeurs de ce site, elle n’en est plus le principal.

UN BOULEvARD PROTECTEUR.

Par ailleurs le vallon du Petit Rosne correspond depuis les années 60 à une emprise de terrain réservée au passage du Boulevard Intercommunal du Parisis, aujourd’hui rebaptisé Avenue du Parisis. Cette avenue large de 6 voies, est destinée à relier l’autoroute A15 depuis Argenteuil à l’autoroute A1 à Gonesse. Il s’agit d’un projet d’intérêt régional, visant à dynamiser la partie nord de l’agglomération parisienne en facilitant les déplacements depuis La Défense, premier quartier d’affaires européen et l’Aéroport Charles de Gaulle, deuxième plate-forme aéroportuaire d’Europe. Les travaux doivent commencer en 2015, et le passage d’une telle infrastructure va profondément marquer de manière visuelle et sonore le site de ce vallon. Je me suis alors demandé si mon rôle de paysagiste n’était justement pas de réfléchir à une intégration possible de cette avenue.

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constituent les premières vraies exploitations agricoles depuis le centre de Paris. Elles représentent donc un précieux trait d’union entre la ville et le monde agricole, harmonie de plus en plus nécessaire et recherchée dans les villes contemporaines.

IDENTITÉ COMME UN BIEN COMMUNEn plus de leur rôle nourricier élémentaire, ces fermes ont une vocation pédagogique auprès des jeunes citadins et l’une d’elles reçoit une dizaine de classes chaque semaine. De manière moins évidente, ces fermes jouent également un rôle patrimonial sur un territoire anciennement agricole et aujourd’hui presque totalement urbanisé. Cet aspect patrimonial et identitaire du vallon se retrouve également à travers les bâtisses du village et du château d’Arnouville, témoins d’un art de vivre passé et dans l’ancien fort de Stains, témoin des guerres contre la Prusse et plus tard contre l’Allemagne.Ces éléments architecturaux font perdurer l’histoire du lieu et portent une partie de l’identité du territoire alentour.

RÉMANENCE D’UN ESPACE NATUREL ET AGRICOLE

Simultanément, je prenais connaissance d’un projet régional de trame bleue et verte dont le vallon ferait partie. Cette troisième «porte d’entrée» vers la compréhension du site m’a semblé un instant être l’objet de ce mémoire et a été l’occasion de découvrir ce que représentait l’outil territorial de la trame bleue et verte. J’ai alors cherché à savoir quels en étaient les réels enjeux écologiques et paysagers, et comment ces trames se mettaient concrètement en place sur un territoire donné. Puis, alimenté par l’avancée de l’analyse et les personnes rencontrées, mon travail a de nouveau changé de cap pour s’intéresser à l’aspect agricole du vallon. Deux fermes sont installées à proximité de la rivière du Petit Rosne et les pâturages occupent près de la moitié de la surface du vallon. Les deux cheptels de près de 150 vaches laitières permettent de produire quotidiennement 700 litres de lait, dont la moitié est vendue directement sur place aux habitants de Garges, Arnouville et Sarcelles. La ferme Lemoine et la ferme des Condos sont d’autant plus importantes qu’elles

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Eau, intégration de l’Avenue du Parisis, trame bleue et verte, agriculture, patrimoine et identité...Voici résumées quelques-unes des portes que j’ai poussées à la rencontre du vallon du Petit Rosne.Après plusieurs mois de travail j’en suis arrivée à un état de fait. Je connaissais physiquement ce vallon dans sa lumière, son espace, sa végétation… j’en connaissais les principaux acteurs, l’histoire et l’avenir qu’on lui réservait, ainsi que ses composantes majeures… Mais de tous les enjeux relevés, aucun ne semblait prendre le pas sur l’autre. Je me suis alors demandé pourquoi ?Pourquoi finalement s’intéresser à ce site ? J’en sentais la valeur, les qualités paysagères et même la préciosité mais me trouvais dans l’incapacité de l’expliquer.

C’est finalement en tournant le dos à ce vallon et en regardant vers la ville que la réponse est venue. Ce pourrait être un paysage de vallon parmi tant d’autres. Beau, fragile et champêtre mais somme toute banal. C’est la ville autour qui, poussée à l’extrême dans son aspect fonctionnel, permet de magnifier les

qualités de ce site. Le vallon existe par contraste.C’est parce que l’histoire n’est plus lisible sur le reste du territoire que le récit de ce vallon a de la valeur. C’est parce que les immeubles alentours sont monochromes que les couleurs de la nature paraissent ici si éclatantes. C’est parce que tout ce qui a disparu de la ville s’y retrouve et c’est parce que les personnes qui vivent dans ces villes en ont besoin, que ce vallon est précieux. C’est parce que la ville est fragmentée en zones industrielles, commerciales, pavillonnaires, résidentielles… que ce vallon semble former un monde à part, cohérent par lui-même.Et c’est pour ces mêmes raisons qu’il devient progressivement le centre de toutes les attentions des communes de Sarcelles, de Garges et d’Arnouville, ainsi qu’un lieu important pour le département du Val d’Oise et le Grand Paris.

C’est à cette étape de l’analyse que je suis allée rencontrer le paysagiste Tanguy Colas des Francs, qui m’a transmis l’idée de chambre paysagère. Comme cette image illustrait bien la situation du vallon

du Petit Rosne, je m’en suis servie pour mieux définir ce site.

Enfin, grâce à l’ensemble des recherches effectuées, des personnes rencontrées et des réflexions entretenues durant cette année, je suis aujourd’hui en mesure de proposer une problématique qui corresponde entièrement aux enjeux du site :

En quoi le vallon du Petit Rosne, devenu une chambre paysagère au milieu des communes de Sarcelles, Arnouville et Garges-lès-Gonesse, est-il source d’inspiration pour le renouveau urbain de ces villes?

Le mémoire qui suit permettra de détailler l’analyse du site et tentera de répondre à la problématique énoncée.

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S O M M A I R E

I LA NAISSANCE d’uN PAYSAgE

A / LA nATURE DU SITE TOUJOURS vISIBLE à TRAvERS LE PAySAGE

1/ Lorsque l’eau met en relief la géologie

2/ L’importance de la végétati on dans le grand paysage de la vallée

3/ Le vallon : le paysage miniaturisé de la vallée du peti t rosne

B / L’ ACTIvITé HUMAInE QUI RévèLE LE PAySAGE DU vALLOn

1/ L’eau : mille et une métamorphoses

2/ La terre : une agriculture qui parti ti onne le paysage

3/ Le relief : les sommets comme postes d’observati on du paysage

II LA FORMATION d’uNE ChAMBRE PAYSAgèRE A / LA TRAnSFORMATIOn RAPIDE DU PAySAGE AUTOUR DU vALLOn

1/ Le contexte démographique

2/ Du paysage rural au paysage urbain

3/ L’ assèchement du paysage de l’eau

2/ La terre : une agriculture qui parti ti onne le paysage

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17

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B / LE PAySAGE DU vALLOn : TABLEAU DE CAMPAGnE En CŒUR DE vILLE

1/ Le paysage rural du vallon

2/ La poésie du paysage du vallon

3/ La diversité de micro-paysages au sein du vallon

C/ LE vALLOn DU PETIT ROSnE : Un LIEU TEnU à L’éCART DE LA vILLE

1/ Un front urbain abrupt

2/ L’inaccessibilité du vallon du peti t rosne

3/ La perte de lisibilité du paysage du vallon

III LE vALLON Au CŒuR dE LA RENAISSANCE uRBAINE

A / LES EnJEUX LOCAUX

1/ Re-dynamiser l’économie locale

2/ Créer le lieu de vie commun aux villes entourant le vallon

B / LES EnJEUX RéGIOnAUX : vERS UnE AUTRE MAnIèRE DE COnSTRUIRE LA vILLE

1/ Le réseau régional de trames écologiques et paysagères

2/ Le futur réseau de parcs agricoles de l’agglomérati on parisienne

Iv dIAgNOSTIC ET CONCLuSION

v ANNExES

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A g g l o m é -r a t i o n parisienne

P a r i s intra-muros

Rivière de l a S e i n e

R i v i è r e de l’Oise

Rivière du Petit Rosne

10 000 m

A é r o p o r t de Roissy

A é r o p o r t d ’ O r l y

Rivière de la Marne

Périmètre du projet

A é r o p o r t du Bourget

Bassin versant d e l a r i v i è r e d u P e t i t R o s n e

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(Sources IGN, BRGM)CI-CONTRE : LA vALLéE du PETIT ROSNE, à LA ChARNIèRE ENTRE L’AggLOMéRATION PARISIENNE ET LES PLAINES AgRICOLES

Le vallon du Petit Rosne est situé dans le nord de l’agglomération parisienne, à la lisière des quatre villes de Sarcelles, Arnouville, Bonneuil-en-France et Garges-lès-Gonesse. Il fait aujourd’hui partie de ces lieux charnières entre la fin de la ville et le début des espaces naturels et agricoles.Sa proximité avec la capitale et l’aéroport de Roissy l’a destiné à connaître un fort

PRÉAMBULE

développement de l’urbanisation et de l’activité industrielle.Comme les villes qui l’entourent, il a jusqu’ici majoritairement subi les changements du siècle dernier, sans se trouver une réelle place au sein de l’agglomération parisienne. Aujourd’hui ce territoire pâtit d’une perte d’identité et se retrouve souvent réduit au simple état de périphérie.

Le vallon du Petit Rosne possède néanmoins des traditions rurales, un patrimoine historique, des fonctions régionnales dans la régulation des eaux, des milieux naturels humides et une économie agricole qui lui sont propres. Toutes ces composantes ont façonné le territoire, et le paysage du vallon que l’on connaît aujourd’hui en est la résultante visuelle.

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LE vALLON du PETIT ROSNE, uN SITE à LA LISIèRE dESvILLES dE SARCELLES, ARNOuvILLE, gARgES-LèS-gONESSE

Périmètre de projet

Limites communales

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GARGES-LES-GONESSE

SARCELLES vers les terres agricoles de la Plaine de France

Tgv Thalys en direction de la Belgique

vers la zone natura 2000 du Parc de la Courneuve

ZONE INDUSTRIELLE DE LA MUETTECITÉ DE LA MUETTE

GRAND ENSEMBLE DE SARCELLES

FORT DE STAInS

FERME DES CONDOS FERME DES CONDOS FERME LEMOINE

BASSIn DE RETEnUECHATEAU D’ARNOUVILLE

BONNEUIL EN FRANCE

ARNOUVILLE

BASSIn DE RETEnUE

AéROPORT DU BOURGET

CHAnTIER DE

L’AvEnUE DU PARISIS

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de l’autre côté de la rivière, les entrepôts de la cité de la Muette

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LA NAISSANCE d’uN PAYSAgE

I

A / LA nATURE DU SITE TOUJOURS vISIBLE à TRAvERS LE PAySAGE

1/ Lorsque l’eau met en relief la géologie

2/ L’importance de la végétati on dans le grand paysage de la vallée

3/ Le vallon : le paysage miniaturisé de la vallée du peti t rosne

B / L’ ACTIvITé HUMAInE QUI RévèLE LE PAySAGE DU vALLOn

1/ L’eau : mille et une métamorphoses

2/ La terre : une agriculture qui parti ti onne le paysage

3/ Le relief : les sommets comme postes d’observati on du paysage

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Surface du bassin versant = 71000 ha

190 m

90 m

120 m

180 m

160 m

120 m

75 m

30 m

105 m

180 m

175 m

Butte d’Ecouen

Mont de gif

Butte Pinson

Coteaux de St Brice sous Forêt

Plaine de France

vallée de la Seine

Butte de Montmorency

Plateau de Montlignan

Fort de Stains

Rivière du Petit Rosne

Rivière de la Seine

Rû de la Marlière

Rû du fond des Aulnes

Rû des Quarante Sous

Rû des Longs Prés

Rû d’hennebrocq

Rû de Pontcelles

Rû de vaux

10 000 m

Rivière de la vieille Mer

Rivière duC r o u l t

R i v i è r e d e l a M o r é e

LE PETIT ROSNEENTRE RIvIèRE ET OuEd

Périmètre Projet

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A / LA NATuRE du SITE TOuJOuRS vISIBLE à TRAvERS LE PAYSAgE

1 / LORSqUE L’EAU MET EN RELIEF LA GÉOLOGIE

LE vALLON du PETIT ROSNE LORSQuE LA RIvIèRE EST à SON NIvEAu NORMAL ET LORSQu’ELLE déBORdE à LA SuITE d’uN ORAgE.

Les territoires des villes de Saint Denis, de La Courneuve, de Garges ou de Sarcelles sont situés en grande partie sur d’anciens marais ou prairies humides. L’eau est une composante intrinsèque et indissociable de ces territoires et de leur paysage.

La rivière du Petit Rosne, qui a donné son nom au vallon, prend ses sources dans les hauteurs du Plateau de Montlignan, ruisselle le long des coteaux, serpente un instant dans la Plaine de France, puis contourne la butte d’Ecouen et le Mont de Gif pour terminer sa course au creux du vallon.Elle est alimentée tout au long de l’année par les nombreuses sources jaillissantes situées en amont de la vallée, dont les eaux forment progressivement des ruisseaux, qui un à un, viennent

rejoindre le lit de la rivière.Si la partie Ouest de la vallée offre un débit relativement constant et prévisible, il n’en est rien pour la partie Est dont le fonctionnement s’apparente plus à celui d’un oued. Aucun ruisseau notable ne coule le long de la Plaine de France, mais dès les premiers orages, l’eau se met à ruisseler le long de la plaine. Le Petit Rosne, habituellement aussi innocent qu’un simple ruisseau, peut alors se gonfler rapidement et déverser en quelques heures des torrents de boue. Ce phénomène de ruissellement est amplifié par la présence de l’agriculture intensive qui met à nu le plateau où aucun arbre, aucun talus ni aucun bosquet ne viennent freiner la progression de l’eau.

Par ce phénomène, le débit de la rivière varie radicalement selon les saisons, l’intensité et la fréquence des orages. Ce débit peut alors rapidement

passer de 90l .s¯1 à plus de 6000 l .s¯1, entraînant de graves inondations dans les villes alentours. Le vallon est ainsi régulièrement inondé d’autant plus qu’il se trouve à l’aval de la rivière et qu’il recueille toutes les eaux du bassin versant.

En quelques heures, ces inondations peuvent transformer le paysage en le faisant évoluer d’une prairie humide à un vaste étang. Mis à part ces variations exceptionnelles de la rivière du Petit Rosne, le vallon est également façonné par les eaux de la nappe phréatique sous-jacente. Les sols du vallon sont gorgés de ces eaux qui s’infiltrent et remontent à travers les sols poreux, pour former de larges marécages entre terre et eau. à certains endroits l’eau rejaillit également sous forme de sources et de fontaines.La présence si abondante de l’eau dans ce vallon en fait d’ailleurs l’une des dernière zone humide du nord de l’Île de France.

a / Un PAySAGE ABOnDAnT En EAU

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L’EAu uN éLéMENT CONSTITuTIF ET INdISSOCIABLE du PAYSAgE du vALLON

Sarcelles : Source d’eau vive qui alimente un bassin dans le parc du château.

Sarcelles : Ancien étang du château, aujourd’hui disparu.

Sarcelles : Le lac des Prés Sous la ville en 1912

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(Sources : carte de l’État Major de 1820) 500 m

Sarcelles : Promenade le long de la rivière du Petit Rosne.

Arnouville : Remontée de la nappe phréatique au fond du vallon.

garges : Formation d’une marre due à une remontée de la nappe.

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Plateau de la Brie

Plaine de la Beauce Plaine du gâtinais

Plateau de l’hurepoix

Plateau du M a n t o i s

Plaine de France

P l a t e a u d u v e x i n

vallée de la Seine aval

vallée de la Seine amont

vallée de la Marne

Périmètre projet

Bassin versant de la rivière du Petit Rosne

vallée de la Seine au niveau del’agglomération parisienne

vallée de l’Oise

(Sources IGN, BRGM)

LA vALLéE du PETIT ROSNE, à LA JONCTION dE dEux gRANdES ENTITéS géOgRAPhIQuES : LE PLATEAu dE LA PLAINE dE FRANCE ET LA vALLéE dE LA SEINE.

10 000 m

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b / Un PAySAGE EnTRE PLATEAU ET vALLéE

nées de la pluie ou bien des sources, les eaux ruissellent et parcourent inlassablement la vallée du Petit Rosne. Elles ont progressivement emporté sur leur passage les minéraux les plus friables et les couches du sol les plus fragiles. Ainsi a disparu une grande partie des sables de Fontainebleau qui recouvraient autrefois l’ensemble du territoire. Seules les buttes en restent témoin comme le plateau de Montlignan, ou les buttes d’écouen et de Montmorency.L’action de l’eau façonne la terre et contribue à rendre les paysages évolutifs et vivants. Son écoulement perpétuel sur le sol a fini par faire apparaître de grandes entités géographiques. C’est ainsi que se sont formés le plateau de la Plaine de France et la vallée de la Seine.Les eaux s’écoulent depuis le plateau qui culmine à une centaine de mètres pour venir se recueillir en contrebas dans la vallée. Ces grandes entités géographiques sont visibles à l’échelle du territoire et se traduisent à travers la lecture du paysage. Le plateau est ainsi principalement composé de vastes

uNE géOLOgIE MISE EN SCèNE PAR LE TRAvAIL dE L’EAu

étendues qui, à la manière de l‘océan, ouvrent des horizons infinis. La vallée de la Seine, abondante en eau, offre un paysage plus refermé sur lui-même et dont l’horizon est dessiné par les boisements des plateaux qui l’entourent.

La vallée du Petit Rosne se situe précisément à la charnière de ces deux grandes entités géographiques. Elle constitue la zone de transition paysagère durant laquelle l’eau quitte le plateau de la Plaine de France pour rejoindre la vallée de la Seine.

Argile à meulière et/ou Meulière de Montmorency

Sables de Fontainebleau

Argile verte, glaises à Cyrènes et/ou Marnes vertes et blanches

Marnes supragypseuses : Marnes blanches de Pantin, Marnes bleues

Marnes du gypse

Limon des plateaux

Sables de Monceau

Calcaires

Sables de Beauchamp, Sables d’Auvers

Alluvions récents : limons, argiles, sables

2 000 m

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22

SéQuENCE 1 : vuE SuR LE PLATEAu ET LE déBuT dE LA PLAINE AgRICOLE dE FRANCE

SéQuENCE 2 : ENCAdRé dE BuTTES BOISéES : uNE PORTE ENTRE dEux gRANdES ENTITéS géOgRAPhIQuES L’ENTRE dEux, PASSAgE dE LA PLAINE AR

SéQuENCE 3 : vALLON AvAL dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE, déBuT dE LA vALLéE dE LA SEINE

Coteaux plantés de vergers Rivière du Petit Rosne Butte d’EcouenButte de Montmorency

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Bassin versant du Petit Rosne

SÉqUENCE 1

SÉqUENCE 2

SÉqUENCE 3

La situation géographique de la vallée du Petit Rosne entre le plateau de la Plaine de France et la Vallée de la Seine apparaît à travers la lecture du paysage. Lorsque l’on suit le cours de la rivière on voit défiler trois paysages distincts.

Au nord on retrouve de grandes étendues agricoles qui correspondent au paysage caractéristique de la Plaine de France. Au sud, les prairies humides et la présence accrue de l’eau annoncent le début de la vallée de la Seine.Au milieu de ces deux grandes entités, une troisième séquence paysagère apparaît à l’endroit où la butte de Montmorency et la butte d’Ecouen se rapprochent pour former un col. Ce paysage de coteaux et de vallons n’appartient ni au paysage du plateau ni à celui de la vallée. C’est un espace de transition qui constitue symboliquement un passage, une porte entre les deux grandes entités paysagères.

vuE AéRIENNE dE LA vALLéE du PETIT ROSNE

Périmètre Projet

Butte d’Ecouen

Butte de Montmorency

10 000 m

c / LES TROIS vISAGES DE LA vALLéE

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c / UnE vALLéE à TROIS vISAGES

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Fond de vallée humide

Plaine céréalière

Buttes boisées

vignes et vergers sur les coteaux

2 / L’IMPORTANCE DE LA vÉGÉTATION DANS LE GRAND PAYSAGE DE LA vALLÉE

Bien que la vallée forme un territoire immense et très diversifi é dans ses paysages, la végétati on s’y organise de façon cohérente et presque systémati que en foncti on du relief et de la nature des sols.

Les sommets des butt es de Montmorency, d’écouen et de Pinson composés de sables de Fontainebleau ont ainsi permis le développement de forêts. Ces boisements sont principalement peuplés de grands arbres dont des Chênes pédonculés, des Charmes, des érables planes, des érables Sycomore et des Frênes communs, ainsi que quelques Ormes et érables champêtres.

A l’opposé, la parti e nord du bassin versant est consti tuée de vastes plaines limoneuses, qui ont permis le développement de l’agriculture. Les espèces végétales y sont par conséquent très peu diversifi ées, et l’on retrouve une strate herbacée principalement composée d’espèces agricoles telles que le blé tendre, le maïs à grain et quelques oléagineux.

RéPARTITION dES MILIEux végéTAux EN FONCTION du RELIEF

2 000 m

Lorsque l’on descend à proximité de la rivière du Peti t Rosne les sols sont gorgés d’eau et marécageux. Les berges et les à-côté sont principalement composés de prairies humides où se développent des plantes relati vement communes telles que la Presle (voir page de droite), le Laiteron maraîcher, la Silene, la Berce commune, l’Achillée, la Laitue sacriole ou la Saponaire offi cinale... Dans la parti e la plus humide et régulièrement inondée se trouve notamment une belle roselière de Massett es à larges feuilles et de Roseaux communs. Cett e formati on végétale est d’ailleurs déterminante de ZnIEFF en Île-de-France.

Quelques Saules blancs poussent le long des berges, mais la strate herbacée y est peu développée. Cela est principalement du à l’entreti en régulier de la rivière, qui consiste à buser les berges et à curer le lit pour améliorer la circulati on de l’eau.

Enfi n, le sol calcaire des coteaux et leur orientati on généreusement tournée vers le sud en ont fait depuis des siècles des lieux de viti culture et maraîchage.

Page 25: 3/ LE VALLON DU PETIT ROSNE

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Coteaux plantés de vergersRivière du Petit Rosne Butte et forêt de Montmorency

vuE dES vERgERS dEPuIS LE FONd dE LA vALLéE, à PROxIMITé dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE

On relève ainsi quatre grands ensembles végétaux : les grandes plaines céréalières, les butt es boisées, les coteaux plantés d’arbres fruiti ers et les prairies humides au creux de la vallée. Cett e végétati on joue un rôle important dans le paysage car elle vient souligner et accompagner le relief. Les arbres par leur grande taille, permett ent d’augmenter visuellement la hauteur des butt es d’une vingtaine de mètres et de renforcer leur présence dans le paysage. L’impression d‘immensité et de grandeur des étendues de la Plaine de France est amplifi ée par la présence des cultures céréalières, qui forme des strates herbacées peu élevées, homogènes et planes. Le caractère presque déserti que que prennent

parfois ces grandes étendues vides est encore plus lisible en hiver lorsqu’après les moissons, le sol se retrouve à nu.De même les rangées de vignes et de vergers dessinent des lignes qui accompagnent les pentes le long des coteaux.

La végétati on est donc un des acteurs principaux de ce paysage. Sa réparti ti on en foncti on du relief est importante à souligner car elle donne une unité paysagère à l’ensemble de la vallée du Peti t Rosne.

Equisetum arvense, Prêle des champsVivace des milieux humides et des terres acides

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d Roselière en fond de vallon

C Rivière du Petit Rosne

A début du Plateau de la Plaine de France

C Prairie humide pâturée

B Coteaux = anciens vergers enfrichés

d Bois humides E Jardins ouvriers

A B C d E

dIAgRAMME

SChéMATIQu

E du vALLO

N

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3 / LE vALLON : LE PAYSAGE MINIATURISÉ DE LA vALLÉE DU PETIT ROSNE

Malgré la différence d’échelle, il existe une réelle analogie entre la vallée du Petit Rosne et son vallon situé à l’aval.Ainsi, les observations réalisées dans la vallée concernant l’organisation du relief et de la végétation sont également visibles sur le site du vallon.

La rivière du Petit Rosne serpente au milieu du vallon et a permis le développement de zones humides, notamment la roselière décrite plus haut. De nombreux oiseaux viennent y nicher comme le Héron cendré, le Râle d’eau et la Bécassine des marais qui sont des espèces déterminantes de ZnIEFF et inscrites sur la liste orange des oiseaux menacés. En plus de sa qualité paysagère, la roselière possède une importance d’ordre écologique d’autant plus significative qu’il s’agit de l’une des dernières zones humides du nord de l’Île-de-France.

PâturagesCoteaux Bassin de retenueChâteau d’Arnouville

derrière les bois humidesPlateau de la Plaine de France

Jardins ouvriers

Dans une autre partie du marais s’est développée une jeune futaie de Frênes élevés et de Saules blancs, installée sur les traces d’une ancienne cressonnière.

Lorsque l’on quitte le talweg, on retrouve des prairies humides aujourd’hui principalement destinées au pâturage de vaches laitières.

En remontant d’une vingtaine de mètres on arrive sur des terrains en pente douce comparables à de petits coteaux. Anciennement plantés de vignes et de vergers, la majorité d’entre eux se sont progressivement enfrichés et recouverts de boisements. On retrouve cependant de nombreux jardins ouvriers sur le coteau sud qui témoignent de l’ancienne culture maraîchère et arboricole.

Au nord du vallon débute le plateau, et l’on retrouve à une échelle réduite le paysage étendu et horizontal de la

Plaine de France.Enfin, au sud du vallon se trouve la butte boisée où est installé le fort de Stains, qui culmine à 40 mètres au dessus de la rivière, et qui se fait l’écho des massifs boisés de Montmorency et d’Ecouen.

Dans un espace finalement assez réduit, le vallon raconte une histoire similaire à celle de la vallée, et d’une certaine manière s’en fait le résumé.On retrouve une géographie comparable à une charnière entre le plateau et la vallée, et cette géologie est accompagnée du même cortège végétal que dans le reste du bassin versant. A l’heure où l’avancée de l’urbanisation de l’agglomération parisienne a tendance à faire disparaître le paysage de la vallée, le vallon du Petit Rosne a donc potentiellement un rôle de patrimoine paysager à jouer à l’échelle de ce territoire.

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Au 19ème siècle, l’économie locale des villes de garges, Arnouville et Sarcelles repose principalement sur les 7 moulins installés au bord de la rivière. dans cette contrée produisant en abondance des céréales, ces moulins sont principalement destinés à moudre le blé. Ils permettent de faire la farine du pain nécessaire à la vie des habitants. Ce vallon s’inscrit dans un territoire plus large allant de goussainville à Saint denis, qui

constituait une des principaux centres meuniers de la région parisienne. L’implantation de ces moulins a profondément modifié le tracé naturel des rivières dans le but d’augmenter la force motrice des eaux ou de rapprocher les moulins des grandes routes ou du centre des villages .Ces moulins prospèrent jusqu’à la diffusion d’une nouvelle énergie elle aussi à base d’eau, la vapeur.

PRINCIPAux LIEux d’EAu AuTOuR dE LA RIvIèRE: MOuLINS, FONTAINES, LAvOIRS ET ABREuvOIRS

MOuLIN d’ARNOuvILLE TOuJOuRS EN ACTIvITé

Moulin FontaineAbreuvoir Lavoir

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1/ L’EAU : MILLE ET UNE MÉTAMORPhOSES

a / LE 19èME : LE TEMPS D’UnE HARMOnIE ?

Cette richesse se traduit d’abord par la présence de l’eau qui irrigue abondamment le vallon et ses alentours. Cette ressource vitale a permis l’installation des premiers hommes et l’organisation des premiers villages. Le bourg de Sarcelles s’est construit autour de la rivière du Petit Rosne, le vieux village d’Arnouville s’est développé à la confluence du Petit Rosne et du Croult, et les premières ruelles de Garges longent la rivière du Croult.

C’est ensuite l’eau qui à son tour a été organisée de telle manière que la vie de ces villages puisse perdurer. Le parcours de la rivière a été modifié afin d’offrir une succession de lieux précieux et nécessaires à la vie des villages. nombreuses étaient les fontaines pour

Que ce soit pour la douceur de son climat, la fertilité de son sol, son abondance en eau, ou bien ses paysages romantiques, le vallon du Petit Rosne a toujours fait l’objet d’une occupation humaine. Il y a déjà 2 millions d’années, des peuples de chasseurs cueilleurs habitaient sur les hauteurs des coteaux. Lors de la construction du grand ensemble de

Sarcelles, un hypocaustedaté du 2ème siècle a été mis à jour. Ce système de canalisation en terre cuite permettait de faire chauffer l’eau des piscines dans les villa gallo-romaines de l’époque. La richesse de ces habitations laisse deviner la prospérité de leur habitants, et par là-même la richesse du territoire où ils avaient élu domicile.

B / L’ACTIvITé huMAINE QuI RévèLE LE PAYSAgE du vALLON

alimenter les foyers en eau potable, les abreuvoirs pour désaltérer chevaux et bétails, et les lavoirs pour laver linges et vêtements. En plus de leur rôle utilitaire essentiel, ces lieux jouaient un rôle social important; ils constituaient les principaux lieux publics des villes. Ils étaient l’occasion de se croiser, d’échanger, et d’entretenir une vie sociale. Ce rôle était d’autant plus important chez les femmes qui n’étaient pas autorisées à fréquenter les cafés, mais qui se retrouvaient régulièrement autour du lavoir.

Partie de pêche, promenade, baignade... L’eau offrait aussi des moments de détente et de loisir. Les loisirs et les voyages n’étaient pas aussi accessibles qu’aujourd’hui et l’eau des rivières

offrait de précieux espaces de détente.L’eau est également au cœur de l’activité économique puisqu’elle est nécessaire à l’agriculture, au maraîchage, au fonctionnement des moulins, et plu-tard des industries. Il arrive même qu’elle permette une petite économie locale puisqu’à partir de 1788, la ville de Sarcelles met en place un bail des fontaines et des lavoirs, permettant de faire payer l’eau au tarif de 6 deniers les deux seaux, et 1 denier pour l‘accès au lavoir pour les personnes étrangères au village, notamment les habitants de Villiers-le-Bel.En 1963 un chaudronnier de Sarcelles avait même créé un établissement de bains privés, en remontant l’eau de la rivière par une petite roue hydraulique.

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Abreuvoir de garges

Baignade dans la rivière et partie de pêche au lac des Prés Sous la ville à Sarcelles vers 1930

Lavoir public de Sarcelles

dIFFéRENTES uTILISATIONS dE LA RIvIèRE LE LONg dE SON PARCOuRS

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Moulin de gonesse vers 1900

Moulin d’Arnouville vers 1900 et toujours en fonctionnement

Blanchisserie de garges vers 1900(Sources : carte de l’État Major de 1820) 500 m

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déTAIL d’uN TABLEAu dE 1781 REPRéSENTANT uNE vuE IdéALISéE du ChâTEAu d’ARNOuvILLE ET dE SES PIèCES d’EAu. Au PREMIER PLAN, LE PETIT ROSNE CANALISé.

b / LE CHÂTEAU D’ARnOUvILLE OU L’APOGéE DE L’ART DU PAySAGE

Le château d’Arnouville n’est encore qu’une modeste demeure en 1751, date à laquelle Jean Machault d’Arnouville ministre de Louis Xv décide d’en faire un presti gieux domaine. Il entreprend alors des travaux de grande ampleur pour agrandir les bâti ments, terrasser les coteaux en créant une succession de talus et drainer l’eau des marais en contrebas. Il fait également appel à l’ingénieur renommé de l’époque, M.Deparcieux, qui va mett re en place une machine hydraulique permett ant de faire monter l’eau de la rivière jusqu’à un réservoir placé en haut du coteau. Un système de pompes permett ait d’irriguer les potagers situés sur les terrasses, et le reste des jardins était traversé par un

LE PARC d’ARNOuvILLE d’APRèS LA CARTE dE L’ABBé dELAgRIvE EN 1740 : ON Y vOIT LA PIèCE d’EAu, LE CANAL ET LES POTAgERS EN TERRASSE.

canal de près de 400m de long alimenté par la rivière du Peti t Rosne.

En 1760 Dezallier d’Argenville écrivait dans son livre Voyages pitt oresques des environs de Paris : « Le parc qui a plus de trois cents arpents, est varié par des parterres, des boulingrins et des bosquets de la plus grande disti ncti on et de très belles eaux, dont la plus principale pièce a plus de 25 arpents. Elle communique à un canal, sur les bords duquel on a fait des plantati ons. Une peti te rivière qui côtoie cett e grande pièce, a été forcée par le génie et la précision des opérati ons de M.Deparcieux, de remonter à un réservoir qui ferti lise de magnifi ques potagers. On

a aussi ti ré parti pour l’agrément, par l’eff et d’une pièce qui est au pied de la terrasse de l’Orangerie et qui de là va se rendre au milieu du canal où elle forme un beau jet ».

L’organisati on générale du château d’Arnouville dénote avec les règles architecturales de l’époque. Très étonnamment, la façade principale du bâti ment ne fait pas face à l’entrée du domaine, ni à l’allée centrale du jardin. Le voyageur aborde le château par son fl anc car l’ensemble des bâti ments est orienté vers le sud face au soleil, à la rivière du Peti t Rosne et au paysage du vallon. Cett e dispositi on parti culière décidée par Machault d’Arnouville est une manière de mett re le paysage du vallon à l’honneur, d’en reconnaître les qualités et d’en jouir.

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LES SPhINx QuI ENCAdRENT L’ANCIEN ESCALIER, CONTINuENT d’évOQuER LA gRANdEuR du JARdIN d’AuTREFOIS.

dEPuIS LA RIvIèRE, TROIS NIvEAux SE SuCCèdENT EN TERRASSE, SéPARéS PAR dES TALuS d’uNE dIzAINE dE MèTRES dE hAuTEuR : TERRASSE SuPéRIEuRE AuJOuRd’huI uRBANISéE TERRASSE Au NIvEAu dES BâTIMENTS PARTERRES EN CONTREBAS du ChâTEAu

COuPE TRANSvERSALE du vALLON QuI MONTRE L’ANCIENNE ORgANISATION dES JARdINS SuR TROIS NIvEAux

De ce très beau domaine il ne reste aujourd’hui qu’une parti e des bâti ments. Le parc a presque totalement disparu : le grand canal est devenu une cressonnière, les pièces d’eau ont été asséchées et la rivière enterrée. Bien que les jardins ne soient plus qu’à l’état de trace, leur empreinte conti nue de rythmer le paysage du vallon. Ainsi le coteau nord s’organise toujours en terrasses comme l’avait dessiné Machault d’Arnouville.

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1

1

A

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Talus TerrasseTerrasseBois humidesCoteau sud

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2 / LA TERRE : UNE AGRICULTURE qUI PARTITIONNE LE PAYSAGE

Le vallon rassemble un grand nombre de richesses naturelles. Il conjugue la qualité des sols limoneux de la Plaine de France, encore aujourd’hui l’une des terres les plus ferti les d’Europe, avec la présence abondante de l’eau, nécessaire à la vie et à la culture de ces terres. Jusque dans les années 1950, la quasi totalité du site était desti née à la culture ou à l’élevage.

LE PLATEAU : La parti e nord du vallon est le début de la Plaine de France et jusqu’en 1950 il est culti vé de champs de blé, d’avoine, de luzerne ou de bett erave.

LES COTEAUX : La pente douce des coteaux, la qualité des sols et l’ensoleillement permett ent

de développer la viti culture, qui reste jusqu’au XIXème siècle l’acti vité principale du vallon. En 1879, quand l’épidémie de phylloxéra se déclare, le vignoble occupe la quasi-totalité de la superfi cie culti vable et ti ent une place essenti elle dans l’économie locale. Les vignerons, majoritaires dans les communes de Sarcelles , Arnouville et Garges perdent tout. Peu indemnisés pour la perte de leurs récoltes, ils replantent malgré tout l’hybride américain. En 1901, le prix du vin chute de près de 50 % et les crises viti coles se succèdent. Les vignerons qui n’abandonnent pas le travail de la terre arrachent la vigne, les uns pour planter des poiriers et des pommiers, les autres, plus nombreux, pour développer une polyculture de plein champ qui était déjà en place pour les besoins locaux.

RAMASSAgE dES PETIT POIS A SARCELLES

Simultanément, les maraîchers situés à proximité de Paris sont progressivement chassés de la capitale par le développement de la ville. Ils viennent alors s’installer dans les vallées qui entourent la Capitale, notamment la vallée du Peti t Rosne.Une importante culture fruiti ère démarre à parti r de 1900, en parti culier la producti on de poires, dont les variétés sont innombrables : épine du Mas, Doyenne du Comice, Beurré Hardy, Passe Crassane, Comtesse de Paris, Favorite de Clapps, Louise Bonne, Williams, etc. Trente ans plus tard, les vergers occupent une place prépondérante dans les communes de Sarcelles, Garges, Saint-Brice et Villiers-le-Bel, au point que l’on surnomme les alentours du vallon «la Peti te normandie». A cett e époque,

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ChARgEMENT dES PETITS POIS POuR LES hALLES PLAN dE CRESSONIèRES à SARCELLES

aucune surface n’est perdue. Entre les arbres, espacés de trois ou quatre mètres, les maraîchers culti vent des asperges, des fraises, de la rhubarbe, ainsi qu’une variété de pivoines très cotée chez les fl euristes parisiens.

LES FOnDS DE PRAIRIES HUMIDES :Après la dispariti on des vignes, l’acti vité maraîchère se développe rapidement, et en 1940 ce sont presque la moiti é des terres agricoles qui sont réservées au maraîchage. Cett e nouvelle acti vité a d’abord ti ré parti des terrains situés aux bords des rivières et des fossés de décharge des moulins. Les terres y sont riches et humides, elles peuvent être fumées par les boues reti rées des cours d’eau lors de l’entreti en de la rivière. La proximité du cours d’eau permet de

puiser l’eau ou de creuser des fossés d’irrigati on. Au contraire, là où le sol est trop marécageux, des fossés de drainage sont créés pour assécher le sol.Plus rémunératrice que la culture céréalière, la culture des légumes impose de fréquents allers retours aux Halles par voitures à cheval, puis par camions. Pour ce qui est du vallon du Peti t Rosne, les maraîchers produisent principalement des peti ts pois, des laitues, des poireaux, des haricots et des choux.Une autre spécialité des villes environnantes va être la cressiculture. L’inventi on d’une technique en Allemagne permet de culti ver cett e plante sauvage grâce à de grandes fosses creusées dans la terre et baignées

par de l’eau courante. Les cressicultures deviennent une spécialité d’Arnouville, de Garges et de Sarcelles où elles sont alimentées par l’eau de la rivière.

A travers l’ensemble de toutes ces acti vités agricoles, les habitants façonnent quoti diennement le vallon, le terrassent, le divisent en parcelles, modifi ent le cours de sa rivière... Ainsi, même si la structure du vallon est la résultante d’éléments naturels qui dépassent largement l’échelle humaine, le paysage actuel de ce site est l’œuvre de l’homme.

CRESSICuLTuRE à gARgES-LèS-gONESSE

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LES PAYSAgES dE LA vALLéE du PETIT ROSNE RévéLéS PAR LA PRéSENCE dE L’hOMME ET L’ExPLOITATION dES RESSOuRCES NATuRELLES

Pâturage aux alentours d’écouen : un pratique d’élevage qui contribue à façonner le paysage.

Les coteaux de villiers-le-Bel plantés de vignes et de vergers.

vignes et vergers de Pierrefitte vus depuis la butte Pinçon

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(Sources : carte de l’État Major de 1820)

grandes cultures céréalières sur le plateau agricole

Maraîchage sur les terrains frais autour du village de Sarcelles

et de garges-lès-gonesse...500 m

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BASSIN dE RETENuE du PETIT ROSNE

zONE INduSTRIELLE dE LA MuETTE

FORT dE STAINS

RIvIèRE du PETIT ROSNE

COTEAuxANCIENS vERgERS

FERME dES CONdOS

gRANd ENSEMBLE dE SARCELLES

LE vALLON du PETIT ROSNE vu dEPuIS LE hAuT du PLATEAu NORd

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3 / LE RELIEF : LES SOMMETS COMME POSTES D’OBSERvATION DU PAYSAGE

Suite à la guerre contre la Prusse de 1870, une deuxième barrière de fortifications est construite pour tenter de mieux protéger Paris.

Le fort de Stains en fait partie et sa situation sur le coteau nord du vallon lui permettait autrefois de dominer toute la Plaine de France.

En perdant ses fonctions militaires, ce lieu a perdu sa raison d’être. Il a été camouflé sous des buttes de terre puis abandonné. Le bâtiment n’est aujourd’hui ni classé, ni inscrit aux

Monuments historiques et aucun intérêt ne lui est visiblement porté. Le nom du lieu ne fait d’ailleurs plus référence au fort mais au jeune boisement qui s’y est installé : le bois de Garges.

Malgré cet état de fait, les parties encore visibles du fort sont impressionnantes et il en émane l’ambiance particulière du mystère et de la beauté des ruines.

Comme une grande partie de ce vallon, ce lieu semble endormi, en attente d’un renouveau.

ENTRéE du FORT dE STAINS SuR LAQuELLE EST gRAvéE LA dATE dE CONSTRuCTION : 1878INTéRIEuR du FORT ENTRE ARChITECTuRE ET NATuRE

1880 : PLAN dES FORTIFICATIONS AuTOuR dE PARIS

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Le vallon du Petit Rosne pris en étau entre les pavillons d’Arnouville et le Grand Ensemble de Sarcelles

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LA FORMATION d’uNE ChAMBRE PAYSAgèRE

II

A / LA TRAnSFORMATIOn RAPIDE DU PAySAGE AUTOUR DU vALLOn

1/ Le contexte démographique

2/ Du paysage rural au paysage urbain

3/ L’ assèchement du paysage de l’eau

B / LE PAySAGE DU vALLOn : TABLEAU DE CAMPAGnE En CŒUR DE vILLE

1/ Le paysage rural du vallon

2/ La poésie du paysage du vallon

3/ La diversité de micro-paysages au sein du vallon

C/ LE vALLOn DU PETIT ROSnE : Un LIEU TEnU à L’éCART DE LA vILLE

1/ Un front urbain abrupt

2/ L’inaccessibilité du vallon du peti t rosne

3/ La perte de lisibilité du paysage du vallon

1/ Le contexte démographique

3/ La diversité de micro-paysages au sein du vallon

DE LA vILLEà L’éCART

1/ Un front urbain abrupt

2/ L’inaccessibilité du vallon du peti t rosne

3/ La perte de lisibilité du paysage du vallon

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LA dOuCETTE, uN dES BIdONvILLES dE gARgES dANS LES ANNéES 1970.

Aujourd’hui le vallon du Petit Rosne abrite encore de nombreux bidonvilles sur son coteau nord, à l’emplacement des anciens jardins ouvriers peu à peu désertés par les jardiniers. La population de ces bidonvilles s’élevait encore à plus de 1200 personnes en 2010. Ces habitations sont très précaires et le 28 février dernier l’un de ces villages a pris feu nécessitant l’intervention de 70 pompiers.

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A / TRANSFORMATION RAPIdE du PAYSAgE AuTOuR du vALLON

1 / LE CONTEXTE DÉMOGRAPhIqUE

à Paris dans les années 30 , la populati on att eint plus de 3 millions de personnes. Il devient nécessaire de désengorger la ville et de reloger ses habitants dans de meilleures conditi ons. Simultanément de nombreuses habitati ons de fortune se construisent autour de la capitale formant des bidonvilles où vivent encore 100 000 personnes en 1960.

C’est dans ce contexte social qu’est mis en place la politi que d’urbanisati on de masse et lancée la constructi on de cinq villes nouvelles dans la périphérie parisienne. Cergy-Pontoise, évry, Saint-Quenti n-en-yvelines, Marne-la-vallée et Sénart sortent rapidement de terre permett ant de reloger près d’un million de personnes. Ces villes jouent également un rôle structurel en permett ant

de mieux maîtriser la constructi on de l’agglomération parisienne. Leur réparti ti on sur le territoire laisse cependant le nord de l’île de France sans réel plan d’organisati on ni structure pour le développement urbain à venir.

Situés à seulement 20 minutes de Paris par le train et non loin des nombreuses usines de la Seine-Saint-Denis, le vallon du Peti t Rosne et ses alentours deviennent rapidement un exutoire pour la populati on parisienne en constante augmentati on.Les villages de Sarcelles, Garges-lès-Gonesse et Arnouville conti nuent de s’agrandir rapidement. La ville de Garges passe ainsi de 632 habitants en 1918 à une populati on de plus de30.000 habitants en 1980.

vILLES NOuvELLES CONSTRuITES AuTOuR dE PARIS

villes nouvellesvallon du Petit RosneLimites départementales

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dévELOPPEMENT du TERRITOIRE AuTOuR du vALLON

« Le paradoxe de l’époque actuelle, c’est que le développement de la ville semble la faire disparaitre : nous avons le sentiment d’avoir perdu la ville, alors même qu’il n’y a plus qu’elle . »

Pour une anthropologie de la mobilité. Marc Augé.

1840 1934 2013

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2 / DU PAYSAGE RURAL AU PAYSAGE URBAIN

C’est dans ce contexte social et démographique de l’après-guerre que débute le chantier du Grand Ensemble de Sarcelles. Le faible prix des terrains agricoles, environ 3 euros/m2, permet à la société Baticoop d’acquérir 200ha de terrain au sud du vallon. Un accord de principe pour la construction d’un grand ensemble est accordé par le Ministère de la Reconstruction et du Logement en 1956, et en 1958, la promulgation des Zones à Urbaniser en Priorité va faciliter les expropriations et permettre de construire chaque année un nouveau quartier. L’architecte en chef Labourdette veut en faire un projet ambitieux, «une vraie ville» à l’opposé de ce que les architectes de l’époque appellent les «villes dortoirs». Les équipements (écoles, postes et télécommunication, commerces, hôpitaux, mairie…), le réseau viaire et la zone industrielle qui doit procurer du travail à la population ont été pensés à l’avance. Sarcelles apparaît alors comme une sorte de laboratoire de la vie en collectivité,

PAYSAgE dE SARCELLES EN 1976

gRANd ENSEMBLE dE SARCELLES

intégrant une population qui passe de 8 500 habitants en 1940 à plus de 50 000 avant la fin des années 1960.L’équipe constituée par Baticoop parle d’une «ville-pilote » et le journal Le Monde évoque une «cité-modèle », qui sera «le haut lieu de l’urbanisme français contemporain».

Dès l’entre-deux-guerres, se développent également les lotissements et cités jardins qui génèrent petit à petit les paysages résidentiels de banlieue que nous connaissons aujourd’hui. En tout, ce sont près de 500 ha au nord du vallon qui sont transformés en quartiers pavillonnaires.

Enfin, accompagnant l’urbanisation grandissante du territoire, des zones d’activités industrielles et commerciales s’implantent à proximité des nouveaux habitats. A partir des années 1970, le paysage sonore du vallon du Petit Rosne est également marqué par la présence des aéroports du Bourget et de Roissy.

L’ensemble de ces constructions s’installe sur les terres agricoles, dont le faible prix et la proximité avec Paris est une véritable opportunité. C’est ainsi qu’en trente ans, les villes de Garges, Sarcelles et Arnouville, voient leur territoire se transformer, passant d’un paysage agricole à un paysage urbain.

PAYSAgE dE SARCELLES EN 1954

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B / gRANd ENSEMBLE dE SARCELLESLe grand ensemble s’organise en une succession de cours rectangulaires. Ces cours sont entourées par des bâtiments d’une hauteur moyenne de 4 ou 5 étages, mais qui peuvent s’étendre sur 300 mètres de long. des éléments verticaux, tours d’une vingtaine d’étages, viennent ponctuer cette grille d’organisation.La majorité des bâtiments sont insalubres et un programme de rénovation urbaine à été lancé notamment dans les parties proches de la gare de Sarcelles et du quartier de la Muette.

C / zONE d’ACTIvITé dE LA MuETTELa Muette est une zone d’activité de petite taille, principalement composée de préfabriqués d’une vingtaine de mètres de haut. Ces bâtiment servent d’entrepôts ou de bureaux pour des activités commerciales ou tertiaires.La majorité d’entre eux n’ont pas de qualité particulière et certains sont à l’abandon.un rapport de mai 2012 définit cet espace comme une « zone d’activités obsolète destinée à une requalification »

A / PAvILLONSdans les années 1930, commence la construction des lotissements du Beauséjour et du Lutétia Nova au nord du vallon. à force de s’agrandir ils ont fini par fusionner pour former le grand lotissement pavillonnaire qui borde tout le nord du vallon et constitue actuellement une grande partie de la ville d’Arnouville.Il s’agit de maisons standard d’un étage ou deux, accompagnées d’un jardin d’une vingtaine de mètres carrés.

Les nouvelles villes sont construites sans rapport avec les anciens bourgs ruraux. A force de s’agrandir les villes de Sarcelles, Arnouville et Garges ont progressivement fusionné les unes avec les autres et ont perdu leur cohérence d’ensemble. Les limites sont devenues si fl oues qu’il est souvent impossible de savoir si l’on est à la périphérie de la ville ou bien en plein centre. Cett e absence de limites défi nies et cett e diffi culté de lecture du paysage urbain contribuent à la perte d’identi té des villes de Garges, Sarcelles et Arnouville.

gares transilien

Limites communales

B/ grand Ensemble de Sarcelles

C/ zone industrielleAnciens bourgs

A/ zone pavillonnaire

A

BC

vILLE PuzzLE ET FRAgMENTATION dE L’ESPACE EN zONE FONCTIONNELLES

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vIEux vILLAgE dE SARCELLES EN JuIN 1992

vIEux vILLAgE dE SARCELLES EN MARS 1947

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MOuLIN dE gARgES dOTé d’uNE MAChINE à vAPEuR

a / UnE EAU DAnGEREUSE DOnT IL FAUT SE PROTéGER

«Jamais ce filet d’eau n’avait attiré l’attention des géographes. Un orage plus violent que les autres et le voici au premier plan de l’actualité. L’eau pénétrait partout avec une violence qui présageait la catastrophe et avec une soudaineté qui rendait vains tous les efforts. Au total, 1000 habitants sinistrés, dont les maisons sont complètement inondées.» Le Progrès, 3 juillet 1926

«De véritables coulées de boue ont alors déferlé sur le vieux Sarcelles, les eaux montant par endroits jusqu’à 1,80 mètre

3 / L’ASSèChEMENT DU PAYSAGE DE L’EAU

Jusqu’au 20ème siècle un certain équilibre existait entre le Petit Rosne et les villes qui l’entouraient : les habitants avaient de l’eau à profusion, et dans le cas de fortes intempéries les marais et les prairies inondables permettaient à la rivière de déborder aux alentours des villages sans causer trop de dégâts.

Avec l’augmentation de la population, les besoins en eaux se font de plus en plus importants. Le Petit Rosne doit désormais alimenter les moulins et les usines, puis tous les nouveaux lotissements qui se construisent progressivement sur le

territoire. Le débit de la rivière diminue et il devient nécessaire d’aller chercher l’eau en profondeur dans les nappes phréatiques. Simultanément, l’imperméabilisation croissante des sols et l’impossibilité pour la rivière de déborder ailleurs que dans la ville, provoque une série d’inondations ravageuses au cours du dernier siècle.

Un long apprentissage commence alors, pour trouver un équilibre entre le besoin croissant en eau et l’absolue nécessité de protéger les villes de cette même eau.

au-dessus du sol. Aux premières heures de la matinée, tandis que pompiers, riverains sinistrés ou solidaires s’activaient sans relâche, la ville offrait un spectacle de désolation. Il a fallu plusieurs jours pour éliminer la boue qui avait envahi les rues et les habitations, mais des semaines avant que la ville ne recouvre un aspect habituel.» Le Parisien, 1er juin 1992

Le 20ème siècle est ainsi marqué par une série d’inondations. Suite à ces évènements, le Syndicat

Intercommunal pour l’Aménagement Hydraulique des Vallées du Croult et du Petit Rosne voit le jour en 1945. Depuis ce sont près de 14 bassins de retenue d’une contenance de 634 000 m3 qui ont été créés tout le long de la rivière du Petit Rosne. Les derniers bassins dits ‘de Chauffour’ ont été achevés en 2003 à Sarcelles. Le débit est aujourd’hui régulé heure par heure, par un système de vannes télé-gérées, selon les indications transmises par Météo France. La rivière est aujourd’hui tellement bien gérée, que son aspect dangereux et sauvage n’est à priori plus qu’un mauvais souvenir.

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CANALISATION PROgRESSIvE dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE

LES BASSINS dE RETENuE d’ARNOuvILLE Au CENTRE du vALLON du PETIT ROSNE

LES BASSINS dE RETENuE dE ChAuFFOuR Au NORd dE SARCELLES, ONT FAIT L’OBJET d’uNE INTégRATION PAYSAgèRE ET d’uNE PRISE EN COMPTE dE L’ECOLOgIE

10 000 mBASSINS dE RETENuE LE LONg dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE

Orme du ramoneur 94 300 m3

BourguignonI 83 300 m3

BourguignonII 116 000 m3

cours d’eau avec lit naturelcours d’eau enterré cours d’eau avec lit bétonné

Réserves de Chauffout 54 606 m3

Mangrove 16 700 m3

Copin 20 600 m3

Combattant 36 600 m3

Parc Arnouville Est 96 800 m3

Ru des champs 62 400 m3

Ru de la Marlière 10 000 m3

Ru de vaux de Pontcelles 25 700 m3

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Simultanément aux inondations se pose des problèmes sanitaires liès à la pollution de l’eau. Louis Pasteur déclare en 1881 «Nous buvons 90 % de nos maladies» et la vague hygiéniste qui commence au 19ème, accompagnée par les épidémies de choléra, pousse à l’adoption d’une meilleure hygiène, à l’assainissement des villes et à la disparition de tous les points d’eau insalubres.

MISE En PLACE D’Un RéSEAU D’EAU POTABLE

La crainte des épidémies favorise la création des réseaux d’eau en région parisienne, et l’une après l’autre, les communes de Garges, Sarcelles et Arnouville signent avec une compagnie privée pour établir un service d’eau.

L’eau courante n’arrive cependant que très tardivement dans les foyers, à partir des années 1930. En 1902, les habitants d’Arnouville et de Garges utilisent encore l’eau des sources et inaugurent de nouvelles fontaines entre 1902 et 1924.Les habitants rechignent à se raccorder au réseau, résistants à l’idée de la commercialisation de l’eau. Les

b / UnE EAU POLLUéE QU’IL FAUT FAIRE DISPARAITRE DES vILLES

LE PETIT ROSNE à SARCELLES EN 1935 : 800.000 COLIBACILLES PAR LITRE

municipalités envisagent finalement de fermer les bornes fontaines publiques dans les année 30-40. Si Arnouville met cette idée à exécution sans tarder, Garges et Sarcelles tergiversent, hésitant à priver d’eau les habitants récalcitrants ou peu fortunés.

MISE En PLACE D’Un RéSEAU D’ASSAInISSEMEnT

Jusqu’en 1955, il n’existe pas de réseau d’eaux usées et le rejets des déchets domestiques, industriels et agricoles se font directement dans la rivière. En quelques années le Petit Rosne devient un véritable égout à ciel ouvert.

Le SIAH entreprend alors de vastes travaux pour buser, canaliser et enterrer ces eaux nocives à la santé des habitants. Les eaux usées sont tout d’abord emmenées à l’usine d’Achères, jusqu’à la construction d’une station d’épuration à Bonneuil en 1995.Aujourd’hui le Petit Rosne demeure dans un très mauvais état écologique et chimique. En grande partie enterrée, cette rivière ne permet plus la vie animale et végétale. La pollution principalement d’origine agricole et

diffuse rend impossible le respect des objéctifs fixés par la Directive Cadre Eau pour 2015. Le Petit Rosne a par ailleurs obtenu de l’Europe une dérogation qui repousse les impératifs de la DCE à 2027. Même s’il reste 14 ans, ce résultat risque d’être difficile à atteindre car l’agriculture intensive menée sur le plateau de la Plaine de France représente un gros pôle économique de la région.

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500 m

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CC

A D

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C / L’ EFFACEMEnT PROGRESSIF DU PAySAGE DE L’EAU

Les problèmes liés aux inondations et à la pollution ont entraîné la fermeture progressive de la majorité des rivières d’Île-de-France. Le Petit Rosne qui traverse le vallon entre les villes de Garges, Sarcelles et Arnouville a connu le même sort. Le cours de ses eaux a été modifié plusieurs fois et son trajet n’est plus en lien avec le lit de la rivière d’autrefois. Une série de travaux en 1949, 1959 et 1962 a permis de l’enterrer sur une large majorité de son parcours, ou bien de le canaliser dans un lit bétonné. Seule la partie située au milieu du bassin de retenue conserve un aspect naturel, bien que les berges soient régulièrement busées pour faciliter l’écoulement des eaux.

De la même manière l’étang du château d’Arnouville et les zones humides qui accompagnaient le cours de la rivière ont été petit à petit drainés et asséchés, souvent dans le but de les rendre constructibles.

A

B

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TYPOLOgIE dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE

Rivière canalisée, lit bétonné

Rivière busée, lit naturel

un des dégrilleurs installés le long de la rivière qui permettent de nettoyer l’eau des déchets importants mais qui empêche le déplacement des animaux aquatiques.

Rivière canalisée, Recouverte d’une dalle béton

D

Aujourd’hui et après un siècle de travail acharné, les communes de Garges, Arnouville et Sarcelles arrivent à alimenter en eau potable l’ensemble de leurs habitants, tout en limitant au maximum les risques d’inondations. Cette prouesse technique n’est cependant qu’un pas vers le retour d’une réelle harmonie entre ces villes et le territoire d’eau sur lequel elles se sont installées.

« Quand nous aurons enfin compris entièrement la source et qu’elle sera devenue notre associée fidèle dans l’œuvre d’embellissement du globe, alors nous en apprécierons d’autant mieux le charme et la beauté ; nos regards ne seront plus ceux d’une admiration enfantine. L’eau, comme la terre qu’elle anime, doit nous sembler de jour en jour plus belle. »

Histoire d’un ruisseau, Elysée Reclus, 1869

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1 / PâTuRAgES Au CREux du vALLON, à PROxIMITé dE LA RIvIèRE du PETIT ROSNE

2 / uN MARAÎChER EST ENCORE PRéSENT SuR LE COTEAu Sud du vALLON ET CuLTIvE dES PLANTES AROMATIQuES, PRINCIPALEMENT dE LA MENThE ET du PERSIL

3 / vAChES LAITIèRES dE LA FERME dES CONdOS EN TRAIN dE PAÎTRE EN hAuT du PLATEAu, Au NORd du vALLON

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B / LE PAYSAgE du vALLON : TABLEAu dE CAMPAgNE EN CŒuR dE vILLE

En 1933, un couple de maraîchers originaires de Bonneuil, Henri Lemoine et sa femme, s’installe au creux du vallon. Au fi l des années ils vont progressivement modifi er leur acti vité et s’orienter vers l’élevage de vaches laiti ères. Aujourd’hui leurs enfants ont divisé l’exploitati on familiale et deux fermes occupent désormais le fond du vallon : la ferme Lemoine et la ferme des Condos.A elles deux, ces exploitati ons rassemblent près 120 veaux, génisses,

4 / LES dEux FERMES SIAMOISES : LA FERME LEMOINE à gAuChE ET LA FERME dES CONdOS à dROITE

LE vALLON : uN PAYSAgE à dOMINANTE AgRICOLE

taureaux et vaches, dont le lait est en parti e vendu sur place aux habitants du quarti er. La ferme des Condos fait également offi ce de coopérati ve où d’autres agriculteurs de la région viennent vendre leurs produits.

La présence de ces fermes permet de faire perdurer l’existence d’un paysage agricole au sein du ti ssu urbain dense des communes de Garges, Arnouville et Sarcelles. Le contraste entre la douceur de ce paysage champêtre et la ville alentour est saisissant. Le vallon du Peti t Rosne apparaît alors comme un lieu inatt endu et précieux, à la manière d’un éclat de nature au cœur de la ville.

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1

4

1 / LE PAYSAGE RURAL DU vALLON

a / L E PAy S A G E D U vA L LO n FA Ç O n n é PA R L A P R é S E n C E D E PLUSIEURS EXPLOITATIOnS AGRICOLES.

BergerieSalle de traiteétableRéserve de fourrageétable

Ferme des CondosFerme Lemoine

Maraîchers

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b / UnE JOURnéE à LA FERME

L’un des troupeaux de vaches laitières de la ferme Lemoine

Les ânes du Poitou

Moutons broutant au creux du vallon

Chèvres dans la bergerie, bâtis du grand Ensemble à l’horizon Les chevreuils

Les oies et les canards

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étable de la ferme Lemoine

Magasin de vente direct de la Ferme Lemoine

Salle de traite de la ferme Lemoine

Exemples de produits vendus dans le magasin11h : Philippe Lemoine nourrit les jeunes veaux

18h30 : heure de la traite. Les enfants de la famille Lemoine font descendre les vaches depuis le plateau pour les amener à la salle de traite.

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2 / LA POÉSIE DU PAYSAGE DU vALLON

a / LA SIMPLICITé DE LA BEAUTé

Eglise néo-classique d’Arnouville de 1782, inscrite à l’inventaire des Monuments historiques

Château d’Arnouville

SENTIER dANS LES BOIS du COTEAu NORd STATuE du 18ème dANS LE PARC du ChâTEAu d’ARNOuvILLE

Par certains aspects, le vallon du Petit Rosne semble presque immuable, hors de la ville et hors du temps.A l’image du site, le paysage du vallon est comme endormi : personne n’y vient et rien ne s’y passe. Les jours défilent tranquillement et la nature s’y déploie délicatement d’année en année. Suspendu dans le temps, ce lieu est devenu progressivement une chambre paysagère au milieu de la ville. Ce sommeil prolongé ne devrait cependant plus durer car les qualités paysagères indéniables de ce site peuvent en faire demain, une source d’inspiration pour la renaissance des villes de Sarcelles, Arnouville et Garges.

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Le vallon du Peti t Rosne possède beaucoup de qualités intrinsèques, mais il permet également de révéler les qualités des villes qui l’entourent.

Ce lieu est l’unique endroit des villes de Garges et Sarcelles où il est encore possible de voir le paysage, et où l’on a une vue étendue sur le territoire. Voir un paysage, c’est aussi prendre du recul et comprendre le lieu où l’on est.Autrement dit, le vallon off re la possibilité aux habitants de sorti r des ensembles résidenti els ou pavillonnaires, et de

b / REGARDER LA vILLE

Moulin d’Arnouville Rivière du Petit Rosne Eglise gothique de Bonneuil-en-France, daté du xIvème siècle

découvrir leur ville sous un autre angle et avec un autre regard. Malgré le fait que les boisements se soient progressivement refermés, faisant disparaitre les principales perspecti ves du site, il reste cependant de très beaux points de vue.

Par exemple, le panorama ci-dessous off re une très belle vue sur les vieux villages d’Arnouville et de Bonneuil. Le promeneur oublierait presque qu’il se trouve tout juste à quelques mètres de la zone industrielle de la Muett e.

CÔNE dE vuE dEPuIS LA CITé dE LA MuETTE

vuE SuR LE gRANd ENSEMBLE Au BOuT du PRé

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FONCIER150 m

Commune de garges-les-gonnesse

Commune d’Arnouville

Commune de Sarcelles

Château d’Arnouville

garges Rose

département val d’Oise

Syndicat Intercommunal de l’Aménagement hydraulique du Croult et du Petit Rosne

Syndicat du domaine immobilier de la Muette

Foncier appartenant à OSICASNCF

FFF

val de France

ICAdE

Ferme Lemoine

Propriétaire privé

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En Région Île de France, la construction rapide des villes au cours du 20ème siècle entraîne de profonds changements du cadastre. Ce territoire de tradition agricole voit progressivement les maraîchers et les agriculteurs dans l’obligation de quitter les lieux au profit de nouveaux propriétaires. Ces nouveaux acquéreurs, principalement des promoteurs immobiliers, rachètent l’ensemble des petites exploitations pour quelques bouchées de pain et rassemblent ainsi de larges zones urbanisables.

Avec ces expropriations massives et le départ des agriculteurs, c’est toute la tradition et le mode vie d’un territoire qui disparaît. Les nouveaux habitants venus peupler ces villes nouvelles se retrouvent à vivre sur des territoires effacés, rasés, sans repères auxquels se raccrocher. Les conséquences de cette situation traumatique sont encore perceptibles aujourd’hui, d’autant que le caractère impersonnel et industriel de l’architecture n’a pas permis aux habitants de recréer de véritables vies de quartier. La question de la réappropriation de ces lieux par les habitants est toujours d’actualité.

Les propos de Bernard Hirsch,

3 / LA DIvERSITÉ DE MICRO-PAYSAGES AU SEIN DU vALLON

directeur de l’établissement Public d’Aménagement de Cergy Pontoise, datés de 1975, illustrent l’état d’esprit radical dans lequel est construite l’agglomération parisienne à cette époque :

« Vous avez du remarquer que dans les villes nouvelles il y a beaucoup de coloniaux ou d’Africains. Je crois que ceci s’explique parce que ce sont des pionniers et qu’une ville nouvelle, c’est un peu analogue au défrichage des territoires d’Afrique.(…) Tous les habitants de ces villes, quoiqu’on fasse sont des déracinés. Ils n’ont pas eu leurs parents ici. (…) Ici on a eu un problème qu’on n’avait pas en Afrique, qui est un problème d’expropriation, parce que le terrain était déjà occupé par des cultivateurs maraîchers. On a eu de très grandes difficultés à persuader ces gens de s’en aller, et je les comprends. Maintenant on leur a donné des terrains horticoles et ils vendent leurs carottes sur le marché de Cergy.»

Comme le reste du territoire, le vallon du Petit Rosne est ainsi redistribué entre plusieurs propriétaires parmi lesquels se trouvent Baticoop, divers promoteurs immobiliers, le département du Val-

d’Oise, la Muette, le Syndicat des eaux...C’est ainsi que le territoire se fragmente progressivement en une succession de zones fonctionnelles. Les occupations spontanées et souvent inégales du site par de nombreux jardiniers ou par les habitants des bidonvilles, augmente le nombre d’acteurs présents.

Au sein du vallon du Petit Rosne, cette fragmentation de l’espace et cette répartition du site entre plusieurs dizaines d’acteurs, se ressent à travers le paysage. Le vallon est en fait constitué d’une mosaïque de micro-paysages. Contrairement à la vallée, cette fragmentation n’est pas significative d’une perte de repère, ni d’une dégradation du site. Elle permet au contraire la coexistence d’une grande diversité de milieux naturels et paysagers. Cette diversité d’ambiances contribue à la richesse du lieu.

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Le Grand Ensemble s’arrête très nett ement là où se termine la limite foncière, souvent soulignée par une bordure en béton ou des haies de peti te taille. ni l’architecture des immeubles, ni aucun aménagement notable ne montre une quelconque volonté de créer un lien entre les deux espaces.Il n’y a ni clôture ni barrière physique, mais l’absence de cheminement aménagé entre les bâti ments du Grand Ensemble et le vallon a fortement limité les échanges entre les deux. Seuls de rares senti ers de terre batt ue indiquent le passage des jardiniers et des habitants des bidonvilles de l’un à l’autre.

A / LA LIMITE INvISIBLE MAIS POuRTANT BIEN RéELLE ENTRE LE gRANd ENSEMBLE dE SARCELLES ET LE vALLON

1 / UN FRONT URBAIN ABRUPT

C / LE vALLON du PETIT ROSNE : uN LIEu TENu à L’éCART dE LA vILLE

1970 : vuE du vALLON Au dELà du gRANd ENSEMBLE EN CONSTRuCTION

Les villes de Sarcelles, Arnouville et Garges ont délaissé le vallon du Peti t Rosne durant de nombreuses années. Ce lieu au relief prononcé, facilement inondable et donc peu constructi ble, ne présentait pas d’intérêt pour les villes en pleine expansion.

Il a ainsi été tenu à l’écart du développement du territoire et c’est peu à peu retrouvé exclu, séparé de la ville par un mur invisible.

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La zone industrielle est installée sur le haut du coteau sud et domine le paysage du vallon. Elle dispose de vues magnifi ques sur Bonneuil et la Plaine de France. Pourtant, ses bâti ments tournent ostensiblement le dos au paysage. Très peu de fenêtres s’ouvrent de ce côté et une barrière de béton surmontée de barbelés empêche tout passage entre la Muett e et le vallon. Les peupliers plantés tout du long de cett e limite accentue son aspect radical. A certains endroits, les barrières sont renforcées par des talus de 5 ou 6 mètres qui donnent à la Muett e des allures de citadelle forti fi ée.

Les maisons en limite du vallon jouissent souvent d’un paysage lumineux et ouvert. Même si certains habitants conti nuent de se réfugier derrière des haies de thuya, beaucoup ont laissé un simple grillage au bout de leur jardin. Cett e limite presque transparente fait de ces jardinets la conti nuité du vallon jusqu’aux habitati ons.

C / LA LIMITE RAdICALE ET INFRANChISSABLE ENTRE LA zONE INduSTRIELLE dE LA MuETTE ET LE vALLON

B / LA LIMITE TRANSPARENTE ENTRE L’ENSEMBLE PAvILLONNAIRE d’ARNOuvILLE ET LE vALLON

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Le deuxième accès principal se fait en poussant une barrière. Aucun chemin n’est tracé, le cheminement est libre à travers champs et au milieu des vaches.

Cet accès qui relie le grand Ensemble au vallon mène directement dans un bidonville

Le vallon est coupé en deux par la ligne de Tgv Paris/Bruxelles, et le seul passage encore possible se fait à travers une décharge

L’accès principal au site se fait en voiture par une des routes secondaires qui dessert les pavillons.

unique cheminement qui se termine en cul-de-sac

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derrière le parking des entrepôts de la zone industrielle de la Muette.

un trou à travers la clôture du skatepark d’Arnouville

une entrée possible sur le bord d’un rond point

Le vallon est entouré par trois principaux ensembles : les pavillons au nord, la zone industrielle de la Muette au Sud-Est, et le grand ensemble de Sarcelles au Sud-Ouest. Bien que ces lieux aient des fonctions très diverses entre habitats, commerces, entrepôts et bureaux, ils se sont tous les trois construits en opposition au vallon. Les limites foncières ont été taillées de manière stricte sur le terrain et sont surlignées par des clôtures ou des haies. Il suffirait parfois d’un sentier pour s’engager vers le vallon, mais aucun accès aménagé ne le permet. La seule entrée praticable du site se trouve actuellement au niveau de la ferme d’Arnouville, les autres accès étant pour ainsi dire illégaux car passant par des propriétés privées ou nécessitant d’enjamber des grillages. Les abords du vallon sont d’autant plus hostiles qu’ils sont en partie devenus les entrées des bidonvilles situés aux deux extrémités du site. Ces entrées sont dégradées, polluées de montagnes de déchets et présentent davantage l’aspect d’une

décharge que d’un lieu de promenade.S’il est compréhensible que les entrepôts n’aient pas d’intérêt particulier à se tourner vers le vallon, ou que les propriétaires des pavillons préfèrent rester dans leur jardin privatif, il est en revanche plus étonnant que les habitants du Grand Ensemble ne se soient pas plus approprié le lieu.

En tout ce sont près de 100 000 personnes qui vivent dans un périmètre d’un kilomètre autour du vallon et qui ne fréquentent jamais ce site. Lorsque dans la cité de la Muette, je demandais aux habitants où se trouvait la ferme Lemoine, beaucoup n’en connaissaient pas l’existence. Pour les autres, il s’agissait d’un lieu extrêmement éloigné «situé vers Arnouville». Cette impression d’éloignement physique pour un lieu qui se situe à peine à 10 minutes de marche, représente bien la place symbolique qu’il occupe dans la ville : un lieu lointain, sans qualités particulières et difficilement accessible.

2 / L’INACCESSIBILITÉ DU vALLON DU PETIT ROSNE

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3 / LA PERTE DE LISIBILITÉ DU PAYSAGE DU vALLON

La ville classique était marquée par la présence de points de fuite et de grandes perspecti ves. Cett e prise en compte du paysage dans la constructi on de la cité faisait de la ville une représentati on spati ale de la hiérarchie sociale. Les bâti ments les plus importants étaient l’objet d’une mise en scène paysagère, de manière à exprimer leur dominati on sur le territoire alentour. Grâce à leur situati on surélevée ou dans le point de fuite d’une perspecti ve, les églises, les châteaux et les bâti ments militaires consti tuaient des repères visuels pour les habitants de ces territoires. De même, les grandes perspecti ves qui off raient de voir les alentours depuis le cœur de la cité, permett aient d’inviter le territoire dans la ville.Grâce à ces liens visuels, ville et territoire formaient un tout cohérent, en constante interacti on.

Dans la ville moderne, la gesti on du territoire et les objecti fs pragmati ques ont pris le dessus sur le symbolisme, la réfl exion paysagère et urbanisti que, ou la nécessaire qualité des espaces créés.Le lien visuel entre ville et territoire

a été rompu et depuis le centre de Garges ou de Sarcelles, il est simplement impossible de voir le paysage alentour et de comprendre où l’on se situe.Ce phénomène a été amplifi é par la croissance des forêts et l’enfrichement d’anciennes parcelles maraîchères. Les bâti ments qui dominaient autrefois le paysage de la vallée se sont comme refermés derrière les boisements, au point qu’ils sont aujourd’hui totalement invisibles dans le paysage de la vallée.

Le diagnosti c que l’on observe dans la vallée, sur des sites comme ceux du Château d’Ecouen et du Luat, se retrouve également à l’échelle du vallon. Le château d’Arnouville dont les jardins s’étendaient de part et d’autre de la rivière du Peti t Rosne, n’est même plus visible depuis le cours de la rivière. De même, le fort de Stains qui off rait une vue imprenable sur le vallon et les grandes étendues de la Plaine de France se réduit aujourd’hui à une butt e boisée, d’où l’on ne voit que des bribes du paysage.

Cett e diminuti on des points de vue et

des perspecti ves contribue à la perte de repères fl agrante de ce territoire. A l’échelle du vallon, cela contribue à créer un lieu refermé sur lui-même, une chambre paysagère ne regardant plus le territoire alentour.

10 000 m

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AvAL du BASSIN vERSANT du PETIT ROSNE

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ABSENCE dE vISIBILITé du ChâTEAu à LA vALLéE

ABSENCE dE vISIBILITé LE ChATEAu EST REFERMé dERRIèRE LA FORÊT

ABSENCE dE vISIBILITé dEPuIS LE hAuT du FORT vERS LE vALLON

FORT dE STAINSChâTEAu d’ECOuEN

ABSENCE dE vISIBILITé dEPuIS LA FERME du vALLON vERS LE FORT

ABSENCE dE vISIBILITé dEPuIS LES JARdINS du ChATEAu vERS LE vALLON

ChâTEAu d’ARNOuvILLE

ABSENCE dE vISIBILITé dEPuIS LA ROSELIèRE du vALLON vERS LE ChâTEAu

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éCOLE éLéMENTAIRE ROMAIN ROLLANd à gARgES-LèS-gONESSE

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ChAMBRE PAYSAgèRE Au COEuR d’uNE RENAISSANCE uRBAINE

III

A / LES EnJEUX LOCAUX

1/ Re-dynamiser l’économie locale

2/ Créer le lieu de vie commun aux villes entourant le vallon

B / LES EnJEUX RéGIOnAUX : vERS UnE AUTRE MAnIèRE DE COnSTRUIRE LA vILLE

1/ Le réseau régional de trames écologiques et paysagères

2/ Le futur réseau de parcs agricoles de l’agglomérati on parisienne

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AUDITORIUM5000 PLACES

VERS L’AUTOROUTE A1 ET ROISSY CHARLES DE GAULLE

VERS L’AUTOROUTE A15

REJOINT LA N 104via la D 10

LE VALLON, UN VIDE A COMBLER?

Routes existantes

Infrastructures routières prévues

Bâtiments projettés

ARENA20 000 PLACES

Zone Industriellede la Muette

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AUDITORIUM5000 PLACES

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REJOINT LA N 104via la D 10

LE VALLON, UN VIDE A COMBLER?

Routes existantes

Infrastructures routières prévues

Bâtiments projettés

ARENA20 000 PLACES

Zone Industriellede la Muette

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TRACé PRévISIONNEL dE L’AvENuE du PARISIS, STAdE ARENA dE 20 000 PLACES ET ExTENSION dE LA zONE INduSTRIELLE dE LA MuETTE d’ICI 2020 dANS LE vALLON du PETIT ROSNE

Avenue du Parisis

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AUDITORIUM5000 PLACES

VERS L’AUTOROUTE

A1 ET ROISSY CHARLES DE GAULLE

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REJOINT LA N 104

via la D 10

LE VALLON, UN VIDE A COMBLER?

Routes existantes

Infrastructures routières prévues

Bâtiments projettés

ARENA20 000 PLACES

Zone Industriellede la Muette

IUT

100 m

Routes existantes

Avenue du Parisis

Stade Aréna et extension de la zone industrielle de la Muette

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D 125

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AUDITORIUM5000 PLACES

VERS L’AUTOROUTE A1 ET ROISSY CHARLES DE GAULLE

VERS L’AUTOROUTE A15

REJOINT LA N 104via la D 10

LE VALLON, UN VIDE A COMBLER?

Routes existantes

Infrastructures routières prévues

Bâtiments projettés

ARENA20 000 PLACES

Zone Industriellede la Muette

IUT

100 m

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A / LES ENJEux LOCAux1 / RE-DYNAMISER L’ÉCONOMIE LOCALE

Le vallon du Peti t Rosne est situé sur un territoire parmi les plus pauvres de France. Les villes de Sarcelles et de Garges-lès-Gonesse att eignent des taux record de 20 % de chômage, soit le double de la moyenne nati onale.

De nombreuses initi ati ves sont donc engagées pour tenter de désenclaver ces quarti ers et relancer l’économie locale.C’est dans ce contexte qu’ont débuté les travaux de l’Avenue du Parisis, permett ant de rejoindre l’autoroute A15 depuis Argenteuil vers l’autoroute A1 à Gonesse. Ce projet, prévu depuis les années 60, fi gurait déjà sur les maquett es du Grand Ensemble de Sarcelles. L’ Avenue du Parisis composée de 2 fois 3 voies et limitée à 70 km, doit passer par le vallon du Peti t Rosne en le traversant de l’Est à l’Ouest. Une parti e de cett e avenue a déjà été construite à Argenteuil et à Gonesse, et le chanti er est aux portes du vallon. à la suite de ce projet, une réfl exion a été

menée concernant le réaménagement des villes de Sarcelles, Arnouville et Garges, dans le cadre du Grand Paris et du Contrat de Développement Territorial de Val de France. Il a été décidé la constructi on d’un stade de 20 000 places à l’Ouest du vallon, ainsi qu’une extension de la zone industrielle de la Muett e.

Ces nouvelles infrastructures vont fortement marquer le paysage. Elles peuvent tout autant le faire disparaitre ou au contraire en valoriser les qualités.

L’enjeu n’est pas tant de préserver le vallon du Peti t Rosne de manière immuable, mais d’en reconnaître la richesse culturelle et paysagère. Ces qualités peuvent faire évoluer le cadre de vie et l’identi té des villes de Sarcelles, Arnouville et Garges, tout autant que l’implantati on d’un stade ou d’une voie rapide.

Le vallon est aujourd’hui dans la ville sans y être intégrer.

RéSEAu AuTOROuTIER AuTOuR dE PARIS

Argenteuil gonnesse

vallon du Petit Rosne

Avenue du Parisis

Francilienne

A 16

A 15

A 1

A 104

GRAnD PARIS : LE vALLOn AU CŒUR DU DévELOPPEMEnT éCOnOMIQUE

L’enjeu serait donc d’urbaniser ce vallon, c’est à dire d’en faire un véritable morceau de ville, tout en conservant et valorisant ses qualités paysagères, agricoles, naturelles et patrimoniales.

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LES dIFFéRENTES PhASES d’AMéNAgEMENT dE L’AvENuE du PARISIS

1 / 1999, AvENuE du PARISIS TRAvERSANT LES vILLES d’ARgENTEuIL, SANNOIS ET SAINT gRATIEN. TISSu uRBAIN dENSE, ROuTE EN PARTIE COuvERTE

2 / 2003, AvENuE ENCAISSéE LORS dE SON PASSAgE vERS ENghIEN-LES-BAIN

2013

A 1

A 1 A 3

A 104

A 15

2015 / 2020Tronçon à l’état de projet

Tronçons déjà réalisésArgenteuil

gonesse

2003

19991995

1

2 3 4 5

Anciennement appelée le BIP:Boulevard Intercommunal du Parisis

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3 / 2013, PROJET à L’éTudE Aux ABORdS du vALLON, TERRASSEMENT déJà COMMENCé

4 / 2012, AvENuE du PARISIS à gONESSE, TOuT JuSTE OuvERTE à LA CIRCuLATION.

5 / 1995, AvENuE du PARISIS, ANCIEN BIP, EN PLEIN ChAMPS JuSTE AvANT dE REJOINdRE L’AuTOROuTE A1

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Avenue du ParisisParking en terrasses

TRACÉ PRÉvISIONNEL DE L’AvENUE DU PARISIS : Si l’on regarde les profils, on se rend compte que l’Avenue du Parisis est toujours séparée du vallon par un ourlet de terre de 2 à 5 mètres de haut. Au lieu d’utiliser la construction de l’avenue comme une occasion pour repenser la place de ce vallon dans la ville, cette nouvelle infrastructure continue de nier l’existence de ce lieu. de plus, son tracé divise une grande partie des terres agricoles, rendant impossible le maintient des exploitations en place.

IMPLANTATION dE L’AvENuE du PARISIS, du STAdE ET du PARKINg dE 6000 PLACES dANS LA PARTIE OuEST du vALLON. L’avenue est encastrée dans le sol, permettant de créer au dessus une continuité piétonne depuis l’esplanade du stade vers la gare de Sarcelles.

A R E N A

AA’

(Sources : Conseil Général du Val d’Oise)

60 m

A

BC

C’B’

A’

B’ B C’ C

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Cett e infrastructure, comparable au stade de Bercy, aurait pour vocati on d’accueillir plus de 200 manifestati ons sporti ves et culturelles par an. Ce lieu aurait une capacité de près de 20.000 spectateurs et serait plus modulable que le Stade de France. D’après François Pupponi, député-maire de Sarcelles, « L’Aréna répond à un besoin important en mati ère d’événements culturels ». Le projet, esti mé à 200 millions d’euros, a été reconnu d’intérêt général et il fait parti e des 20 projets phare du Grand Paris. La constructi on de ce stade dépend enti èrement de celle de l’Avenue du Parisis dont le coût de constructi on s’élève à plus de 500 millions.

L’ Avenue du Parisis, l’Arena ou la zone industrielle de la Muett e, toutes ces nouvelles infrastructures se construisent progressivement dans le vallon et tendent à le faire disparaître. Certes, ces infrastructures permett ront peut-être de relancer l’économie locale et de restaurer l’image des villes alentours, mais il ne faudrait pas oublier qu’une revalorisati on des qualités déjà existantes sur ce territoire peuvent, tout autant et à moindre coût, remplir les même objecti fs.Si demain, l’aménagement du vallon en fait un lieu de qualité auprès duquel il est agréable de venir travailler ou habiter, de nouvelles entreprises viendront s’y installer et les commerces rouvriront progressivement aux alentours. Le vallon est un espace fragile, régulièrement sujet à l’extension de la ville. Tant que ce lieu n’aura pas de foncti on défi nie, il apparaîtra comme un espace vide suscepti ble d’être comblé. Lors des JO de 2012, il était d’ailleurs questi on d’y installer certaines des infrastructures sporti ves.

PRÉSENTATION DU PROJET ARÉNA

(Sources : Agence Castro)

PERSPECTIvE dE L’AvENuE du PARISIS LONgEANT LE vALLON du PETIT ROSNE

PARvIS PIéTON dEvANT LE STAdEL’AvENuE du PARISIS PASSANT dEvANT LE STAdE

Rivière du Petit Rosne

Fort de Stains

Extension de la zone industrielle de la Muette

Ferme des Condos et ferme Lemoine

Stade Aréna

Château d’Arnouville

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Le samedi 27/ 10/ 2012

Un atout de ces villes : beaucoup d’espaces libres entre les habitations, par ailleurs ni tellement hautes ou horribles.Avec un peu de sous, et quelques réflexions, il est possible de rendre ses lieux agréables à vivre.

ExEMPLES dE ‘PATIO’ du gRANd ENSEMBLE

LES ESPACES dE vIE du gRANd ENSEMBLE

Le grand Ensemble, construit dans l’idéal de la cité jardin est riche de nombreux ‘patio’ entre les immeubles, parfois agrémentés de très beaux arbres tels que des Paulownia ou des Sequoiadendron giganteum. Pourtant ces espaces sont majoritairement délaissés par les habitants, probablement parce qu’ils sont enclavés entre les bâtiments et qu’ils ne sont pas ou peu aménagés pour accueillir du public. (Absence de cheminements, absence de bancs et de jeux pour enfants, larges espaces bétonnés ou goudronnés, espaces ‘absurdes’).Considéré à la pointe de l’innovation urbaine dans les années 60, le grand Ensemble de Sarcelles qui abrite 65 819 habitants est aujourd’hui intégralement classé en zone urbaine Sensible.

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2 / CRÉER LE LIEU DE vIE COMMUN AUX vILLES ENTOURANT LE vALLON

Avec l’effacement du paysage de l’eau, la rivière du Petit Rosne s’est retirée des villes de Garges, Arnouville et Sarcelles, emportant avec elle tous les lieux qui dépendaient de son passage : les lavoirs, les abreuvoirs, les fontaines... Comme nous l’avons vu plus haut, ces lieux jouaient le rôle indispensable d’espaces publics. Ils ont aujourd’hui disparu, sans que les villes nouvelles aient su réinventer des espaces similaires qui permettent l’existence d’une vie en communauté.

Le vallon du Petit Rosne se trouve au creux des villes de Garges, Arnouville, Bonneuil et Sarcelles. Sa situation pourrait en faire un cœur de vie, un lieu d’échange que ces villes auraient en commun. Connecté aux centres historiques qui le jouxtent, ce vallon devenu un vaste espace public, permettrait de redonner une cohérence d’ensemble à ce territoire. Ces quatre villes s’organiseraient et continueraient à se densifier autour de ce parc urbain, qu’une série de rues et ruelles permettrait de le relier aux quartiers alentours.

Sarcelles

garges

Montmagny

Bonneuil-en-France

gonesse

St Brice-Sous-Forêt

groslay

Pierrefitte-sur-Seine

villiers-le-Bel

Arnouville

dugnyStains

8 075 hab

14 112 hab

16 950 hab

58 614 hab

27 013 hab

13 230 hab

40 012 hab711 hab

26 356 hab

26 356 hab

33 829 hab 10 656 hab

A / vIEux vILLAgES ET POPuLATIONS MuNICIPALESB / PARCS, JARdINS, PLACES PuBLIQuESC / zONE uRBAINES SENSIBLES

C

A

B

ALENTOuRS du vALLON du PETIT ROSNE

500 m

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SChéMA RégIONAL dE COhéRENCE éCOLOgIQuE (dOCuMENT dE TRAvAIL)

SChéMA dIRECTEuR dE LA RégION ÎLE-dE-FRANCE

vallon du Petit Rosne Trame verte écologique Circulation douce

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B / LES ENJEux RégIONAux : vERS uNE AuTRE MANIèRE dE CONSTRuIRE LA vILLE

1 / LE RÉSEAU RÉGIONAL DE TRAMES ÉCOLOGIqUES ET PAYSAGèRES

Le vallon du Peti t Rosne est situé entre plusieurs grandes enti tés de nature. Si seule la forêt de Montmorency est considérée comme une réelle réserve de biodiversité, d’autres espaces précieux permett ent la survie animale et végétale au cœur de l’agglomérati on parisienne. On peut ainsi citer la ZnIEF et la zone natura 2000 du parc de la Courneuve. L’ Agence des Espaces verts s’occcupe également de la forêt régionale d’Ecouen et vient de réaménager l’espace régional de la butt e Pinson.

D’après le SRCE le vallon du Peti t Rosne correspond également au point de départ de l’unique trame verte du nord de l’Île-de-France.Cett e trame verte sous-entend la réouverture progressive de la rivière du Peti t Rosne dans le vallon, puis dans la ville de Sarcelles pour permett re à la vie

animale et végétale de s’y développer. Le vallon est donc un lieu stratégique pour l’écologie du territoire de l’île-de-France.

Grâce à ce système de trame écologique, la ‘nature’ ne se cantonne plus aux squares et derrière les grilles des parcs, mais s’infi ltre en conti nu dans la ville. Ces trames écologiques ne peuvent évidement être conçues dans un but purement scienti fi que vu leur situati on en plein cœur de ville. Elles consti tuent donc également des trames paysagères et un réseau d’espaces publics.

Le vallon se trouve ainsi au cœur d’un ensemble d’espaces naturels et paysagers, et il consti tue le carrefour de ces trames nord/Sud et Est/Ouest.

zNIEF

Espace régional géré par l’AEv

Forêt de Montmorency

Parc de la Courneuve

Forêt d’Ecouen

Butte Pinson

4

21

3

132

4

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(Sources : Agence des Espaces Verts de la région Île-de-France) 4 Km

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81

Sur les 5 dernières décennies, l’espace agricole français a diminué de 20 % passant de 35 à 28 millions d’hectares, et la question du rapport entre les villes et le monde agricole est plus que jamais d’actualité.

La région Île de France est également touchée par ce phénomène. 49% de son territoire sont consacrés aux activités agricoles et ce sont 1200 hectares de terres qui disparaissent chaque année au profit de l’urbanisation croissante de l’agglomération parisienne. D’autres villes d’Europe se trouvent face à une problématique similaire et certaines ont déjà amorcé de nouvelles manières de construire leur agglomération, afin de garantir le maintien des terres

2 / LE FUTUR RÉSEAU DE PARCS AGRICOLES DE L’AGGLOMÉRATION PARISIENNE

LA ‘MAIN vERTE’ dE COPENhAguE

agricoles et d’assurer l’alimentation des populations. Pour illustrer, la ville de Barcelone a créé un vaste parc agricole dans le sud de son agglomération, et la ville de Copenhague se développe désormais en rayons autour des parcelles cultivées.

Le vallon du Petit Rosne se situe à moins de 15 kilomètres de Paris et constitue la première ferme depuis le centre de la capitale. Cette situation l’amène à devenir le laboratoire des relations entre la ville et la campagne. Il pourrait être un jardin rural de l’île de France, premier né d’un vaste réseau de parcs agricoles en région parisienne.

PARCELLAIRE AgRICOLE AuTOuR dEL’AggLOMéRATION PARISIENNE

élevage (surfaces en herbe)

Terres labourées (grandes cultures)

Périmètre du projet

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FERME dES CONdOS à ARNOuvILLE

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8383

dIAgNOSTIC& CONCLuSION

Iv

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dIAgNOSTIC dE L’ANALYSE PAYSAgèRE du vALLON du PETIT ROSNE

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COnCLUSIOn

Durant le 20ème siècle la majorité des cours d’eau de l’Île de France a été eff acée et le Peti t Rosne est l’une des dernières rivières que l’on peut encore voir couler aux alentours de Paris. Le vallon qui l’entoure consti tue une chambre paysagère enclavée au sein du ti ssu urbain très dense des villes de Garges, Arnouville et Sarcelles. Ce microcosme paysager riche d’une grande diversité de milieux naturels, consti tue également un précieux trait d’union entre la ville et le monde agricole. Il se trouve également au cœur de la future trame paysagère et écologique du nord de la région parisienne. Toutes ces qualités ne sont pour l’instant pas mises en valeur. Elles peuvent pourtant permett re de revaloriser les villes de Garges, Arnouville et Sarcelles, et contribuer à restaurer la qualité de vie et l’identi té de ce territoire. La richesse de ces villes se trouve notamment dans le paysage du vallon. Il s’agit désormais de s’en saisir pour composer une ville rayonnante, plus agréable à vivre, et qui soit à la hauteur des futurs enjeux écologiques, urbains et sociaux.

Le projet présenté en juin proposera de faire du vallon du Peti t Rosne l’espace public et vivant au cœur des villes de Garges, Arnouville et Sarcelles. L’enjeu de ce projet est de concilier la créati on de ce nouvel espace de vie avec le foncti onnement des exploitati ons agricoles présentes, l’instaurati on d’une trame écologique et l’implantati on des infrastructures prévue d’ici 2020.

D 125

D 125

D 84

D 208

D 208

D 84

D 209

100 m

Conforter la présence et le fonctionnement des exploitations agricoles

Faire du vallon un espace de promenade , en lien avec les autres parcs et jardins de la future trame.

Rétablir les perspectives et établir de nouveaux points de vue entre le vallon et le territoire

donner à voir les monuments du vallon: le fort de Stains, le château d’Arnouville, église de Bonneuil...

Rivière busée

Bassin de retenueCours d’eau avec lit bétonné

Intégration paysagère du stade et de l’extension de la zone industrielle de la Muette

Intégration paysagère de l’Avenue du Parisis

Rivière avec lit naturel

Limites a retravailler entre le vallon et la ville

OFFRIR uN AuTRE REgARd SuR LES vILLES dE gARgES, ARNOuvILLE ET SARCELLES

RECRéER dES éChANgES ENTRE LE vALLON ET LA vILLE

INSCRIRE LE vALLON dANS LA dYNAMIQuE dE LA RégION ÎLE-dE-FRANCE

Trame verte : Renaturation de la rivière du Petit Rosne

Réseau de parcs agricoles urbains:

Trame paysagère :

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PARC dES PRéS SOuS LA vILLE à SARCELLES

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ANNExESv

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LEXIqUE

Buse : (Issu du néerlandais buyse, tuyau d’amené d’eau dans un moulin), conduit de gros calibre utilisé pour transporter des fluides. Terme utilisé en construction, travaux publics et en construction automobile. En travaux publics, les buses sont constituées d’éléments préfabriqués en béton, en métal, en tôle ondulée galvanisée… Les buses de très grands diamètres sont réalisées en béton Matière, du nom du concepteur (années 1980) ou en tôle ondulée. Ces buses de grand diamètre sont parfois utilisées pour réaliser des volumes de stockage d’eau pluviale type bassins d’orage enterrés.Canal : (latin, de canna = canne) Cours d’eau artificiel.Canaliser : v. Rendre un cours d’eau navigable.Débit : Volume d’eau qui traverse une section transversale d’un cours d’eau par unité de temps. Les débits des cours d’eau sont exprimés en m3/s avec au minimum trois chiffres significatifs (ex:1,92 m3/s, 19,2 m3/s, 192 m3/s) ou, pour les petits cours d’eau, en l/s. La précision d’un résultat de débit dépend de nombreux facteurs : type de méthode employée, soin apporté aux mesures, rigueur dans le dépouillement, influence du terrain ...Débit de crue : Débit de crue pour une année donnée: une des manières de

caractériser les crues d’une année est d’utiliser soit le plus fort débit instantané (QIX) soit le plus fort débit journalier (QJX).Débit de crue sur plusieurs années : à partir d’un échantillon le plus fourni possible de débits de crue annuels, on détermine par une étude statistique la valeur du débit associé à différentes périodes théoriques de retour (2, 5, 10 et jusqu’à 50 ans dans Hydro). Un intervalle de confiance est calculé, qui dépend du nombre d’années disponibles, de leur homogénéité, de la méthode utilisée.Débit d’étiage : Débit minimum d’un cours d’eau calculé sur un temps donné en période de basses eaux. Ainsi pour une année donnée on parlera de : débit d’étiage journalier, débit d’étiage de n jours consécutifs, débit d’étiage mensuel : moyenne des débits journaliers du mois d’étiage.Débit naturel (reconstitué) : C’est le débit qui serait observé en absence d’ouvrage hydraulique modifiant le régime du cours d’eau au niveau de la station. Une valeur est estimée pour les débits mensuels et annuels uniquement.Débit spécifique : Débit par unité de superficie de bassin versant exprimé généralement en litres/seconde/km2. Permet la comparaison entre des cours d’eau sur des bassins versants différents.Entité : (du latin médiéval entis, participe

passé de esse = être )Identité générale, abstraction que l’on considère comme réalitéMétropole : (du grec ‘mêtropolis’, polis =ville, mêtros = mère) ville principale, capitale.Mégalopole : (du grec megalopolis) Très grande agglomération urbaine .Oued : (Emprunté à l’arabe wādī, lit de rivière) Cours d’eau le plus souvent intermittent des régions sèches, où l’alimentation s’effectue presque uniquement par ruissellement, et s’achevant généralement dans une dépression fermée ou disparaissant par épuisement.Patrimoine : (du latin patrimonium, héritage du père.) Le patrimoine est l’héritage commun d’un groupe ou d’une collectivité qui est transmis aux générations suivantes.Rivière : (du latin ripa, rive) Cours d’eau naturel de moyenne importance ou qui se jette dans un autre cours d’eau.Thalweg : n.m. (de l’allemand « chemin de la vallée ») Ligne de plus grande pente d’une vallée.Toponymie : Ensemble, système formé par les noms de lieux d’une région ou d’une langue La toponymie (du grec tópos, τόπος, lieu et ónoma, ὄνομα, nom) est la science qui étudie les noms de lieux, ou toponymes.

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Les ouvrages- Histoire d’un ruisseau. Elysée Reclus, Première édition : éditions J.Hetzel, Paris, 1869 — Dernière édition : éd. Infolio Gollion, 2010, 203 p.- Pour une anthropologie de la mobilité. Marc Augé, éd. Payot et Rivages, Paris, 2009, 108p.- Le livre des bonnes herbes. Pierre Lieutaghi, Première édition : éditions Robert Morel, Mane, 1966. — Dernière édition : éd. Actes Sud, Arles, 1996, 528 p.- Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux. Pierre Lieutaghi, Actes Sud, Arles, 2004, 1322 p.- Paysages territoires; l’Île de France comme métaphore. Jean-François Chevrier et William Hayon, éd. Parenthèses, 2002, 427 p.- Couleur Lumière et Paysage..... Bernard Lassus, Monum éd. du Patrimoine, Paris, 2004, 202 p.- Le site de la confluence du Croult et du petit Rosne; Les proximités impossibles. Sophie Bourdin, école nationale Supérieure du Paysage, 1996. - 53 p.- Histoire d’eaux en Val de France. Catherine Roth et Maurice Bonnard, Collection Les Publications du Patrimoine en val de France n°13, 2010, 118p.- L’image du Grand Ensemble : de la représentation d’une forme urbaine à celle d’un territoire. Fatiha Belmessous, Compte rendu du Colloque Cerisy 5-12 juin 2007 « La ville mal aimée »- Le génie végétal; Un manuel technique au service de l’aménagement et de la restauration des milieux aquatiques. Philippe Adam, François Gerber et Bernard Lachat, pour le Ministère de l’écologie, éd. La Documentation Française, Paris, 2008, 290p.

Les films documentaires- Enfance d’une ville. Eric Rohmer, 10/08/1975 - 52min24s - Inde : Lavasa, naissance d’une métropole. Marjolaine Grappe, Christophe Barreyre et Emmanuel Charrieras, ARTE GEIE, Première diffusion le 5 juin 2010.

Les revues, les rapports- Urban sprawl in Europe, the ignored challenge. Agence Européenne de l’Environnement, Rapport 10, 2006, 58p.- L’urbanisation du monde. « Manière de voir » n° 114, Le Monde diplomatique, Décembre 2010 - janvier 2011, numéro coordonné par Mona Chollet.- Le fleuve : un système, des territoires et des acteurs. Chapitre sur la Découverture de la Vieille Mer à Saint Denis. Patrice Dupont et Thierry Maytraud, Les Cahiers de l’Institut d’Aménagement et d’urbanisme de la Région Ile de France n°141, 2004, p82-p85.

BIBLIOGRAPhIE

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Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement Hydraulique des vallées du Croult et du Petit Rosne : p 17, p 18, p 19, p30, p 31, p 48, p 50, p 51

Collection particulière de Maurice Bonnard : p 30, p 31, p 32, p 40

Archives municipales de Garges-lès-Gonesse : p 42, p 49

Archives départementales du Val d’Oise : p 35 droite

Marie-France de Coligny :p 48

yves Lemaitre :p 17

CRÉDITS PhOTOGRAPhIqUES

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REMERCIEMENTS

Je remercie toutes les personnes qui ont pris le temps de me rencontrer ou de me faire parvenir des documents de travail :

Sophie Bourdin, Paysagiste dplg à l’Atelier 15, qui à fait son TPFE sur la confluence du Croult et du Petit Rosne en 1995,Nathalie Bobulesco et Charles Mercier, Assistants d’opérations des milieux aquatiques, à l’Agence de l’eau Seine-Normandie, Magalie Castex, Chef de Projet Environnement, pour l’Établissement Public d’Aménagement Plaine de France,Philippe Clergeau, Chercheur en écologie urbaine, Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle, Tanguy Colas des Francs, Paysagiste,Juliette DELMAS, Animatrice du SAGE Croult Enghien Vieille Mer,Michel Hénin, Directeur Département Système d’Information Géographique Régional, à l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme,Philippe et Monique Lemoine, Éleveurs de la Ferme des Condos à Arnouville,Daniel Nenin et François Kerros, respectivement Président et Vice-Président de l’Association Sarcelloise de Sauvegarde et d’Aménagement des Rivières et des Sites,M.Perel, Responsable aménagement et transports, dans le cadre du Contrat de Développement Territorial de Val de France,Francois Quadri, Responsable Communication et Vivien Nguyen Van Chargé de Mission en Hydraulique et Métrologie au Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement Hydraulique des vallées du Croult et du Petit Rosne,Jean-François Seguin, Ancien Conseillé d’Etat au paysage,Pierrick Vogrin, Maitrise d’Ouvrage de l’Avenue du Parisis, pour le Conseil Général,Della Woodhouse, Instructer Urbanisme Réglementaire pour la ville de Sarcelles.

Je remercie l’équipe pédagogique de l’ESAJ et mes camardes de classe avec qui j’ai évolué durant ces quatre années.

Enfin je remercie toutes les personnes qui me sont chères, et dont j’ai la chance d’être entourée.