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1 Valentin Haüy Actualités Numéro 121 Mars 2016 En couverture, jeunes déficients visuels

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Valentin Haüy Actualités Numéro 121Mars 2016

En couverture, jeunes déficients visuels

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SOMMAIRE

ÉDITO....................................................................3ACTUALITÉS...........................................................5

Nouvelle formation au CFRP......................................................................5Mallette pédagogique et fiches pratiques «accessibilité»......................6ERRATUM....................................................................................................6À VOS AGENDAS........................................................................................6Séjours vacances 2016 – inscrivez-vous..................................................6INTERVIEW : Patrice Legrand nous parle du projet associatif...............7

DOSSIER..............................................................10La vie sociale des jeunes déficients visuels..........................................10

AVH EN ACTION....................................................17Musée de l’Homme : une visite accessible à tous.................................17

PROXIMITÉ..........................................................24Alpes-Maritimes, Nice...............................................................................24Ardennes Charleville-Mézières,...............................................................25Rhône, Lyon..............................................................................................26

ENTRE NOUS – ESPACE DONATEURS......................27Donnez du sens à votre ISF : soutenez la formation et l’emploi des déficients visuels......................................................................................27

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Édito

Chers lecteurs,

À l’aube de cette nouvelle année, dans une période perturbée telle que nous la connaissons aujourd’hui, nous avons encore davantage besoin de sécurité, de stabilité et, pour notre association, cela se traduit aussi par la volonté de réaffirmer notre attachement à nos engagements.

C’est pour réaffirmer cet attachement qu’est née l’idée de notre projet associatif, dans le but de consolider nos convictions, la manière de les élaborer et de les faire vivre dans la durée. Au travers de l’interview qui a été réalisée page 4, vous comprendrez sans doute, en quelques lignes, les enjeux auxquels nous devons faire face aujourd’hui et demain dans une société en complète évolution, et les défis auxquels nous serons confrontés ; et si vous souhaitez en savoir davantage, vous pourrez consulter le projet dans son intégralité sur notre site www.avh.asso.fr.

Cette année 2016 est la cent vingt-septième depuis la création de notre association en 1889, et en dépit de son grand âge, elle poursuit inlassablement ses ambitions et sa quête de modernité : notre médiathèque a maintenant dépassé la production de 20 000 livres audio, et plus de 1 500 titres sont disponibles en téléchargement. L’une de nos préoccupations majeures également est l’accessibilité pour les personnes déficientes visuelles ; dans le reportage consacré au Pôle Central Accessibilité de l’association, vous verrez de quelle façon son expertise est essentielle dans la mise aux normes des lieux ouverts au public. Nous avons ainsi testé avec succès l’accessibilité du très beau Musée de l’Homme qui vient de rouvrir après plusieurs années de travaux.

Comment vivent nos jeunes déficients visuels aujourd’hui et comment s’arrangent-ils avec ce handicap dans leur vie de tous les jours ? Vous êtes sans doute nombreux à vous poser la question quand cette société, toujours en mouvement, nous contraint à aller toujours plus vite, à être toujours plus efficaces, et dans laquelle parfois la connexion avec le réel est de moins en moins évidente. Vous serez donc probablement touchés par les témoignages de ces jeunes, si différents et pourtant si semblables dans la perception de leur handicap, c’est notre dossier de ce trimestre.

Chers lecteurs, je vous remercie de nous soutenir dans notre engagement sans faille envers les personnes déficientes visuelles, c’est ensemble que nous les aiderons à vivre pleinement.

Patrice LegrandPrésident de l’association Valentin Haüy

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N° 121 - En couverture :Jeunes déficients visuels

Le Valentin Haüy Actualités est édité par l’association Valentin Haüy,5 rue Duroc,75343 PARIS CEDEX 07Tél : 01 44 49 27 27Fax : 01 44 49 27 10mailto:[email protected]

Directeur de la publication : Patrice Legrand – Rédactrice en chef : Marie-Françoise Arnould - Comité de rédaction : Patricia Bobet, Christian Coudert, Claire Dubeau, Anne Harl, Émilie Lèbre, Françoise Lecordier, Louis Le Mière, Karine Rocq, Noëlle Roy, Christian Volle - Crédits photos : association Valentin Haüy – Couverture Claire Dubeau - Abonnement pour 4 numéros par an : 4 € - Réalisation : Agence CRÉATONE, Paris - Imprimeur : AGEFIM, Asnières - Numéro de commission paritaire : 0416 H 88398 - ISSN : 1163-1317 – Dépôt légal : mars 2016 - Ce numéro a été imprimé à 63 000 exemplaires. Il est accompagné d’une lettre, d’un bon de générosité et d’une enveloppe retour pour une partie des adressés.Le VH Actualités est téléchargeable sur www.avh.asso.fr

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ACTUALITÉSNOUVEAUNouvelle formation au CFRPL’Agence régionale de santé de l’Île de-France (ARS) a donné son autorisation pour la mise en place d’une formation « mécanicien cycles » pour personnes déficientes visuelles pour une durée d’un an et pour trois places. Les cours sont dispensés conjointement par l’Institut national du cycle et du motocycle (INCM) et par le Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle Valentin Haüy (CFRP). Cette formation sera validée par l’obtention du Certificat de qualification professionnelle mécanicien cycles (CQP) enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (JO du 29/11/2013).À l’issue de cette année expérimentale qui comporte un stage en entreprise, cette formation pourrait être ouverte à un plus grand nombre de stagiaires souhaitant travailler dans les ateliers de réparation de vélos, les magasins de sports et loisirs ou le secteur des constructeurs de cycles.Pour tous renseignements : 01 44 49 27 27 - cfrp-avh.fr/ ■

Formation cycle au CFRP

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ACCESSIBILITÉ

Mallette pédagogique et fiches pratiques «accessibilité»

L’association Valentin Haüy propose une mallette pédagogique composée de fiches pratiques destinées aux collectivités, professionnels ou aux particuliers souhaitant s’informer sur l’accessibilité et les solutions de mise aux normes. Le Pôle Central Accessibilité de l’association s’efforce d’intervenir afin de rendre pleinement accessible le paysage urbain ou les établissements recevant du public en tenant compte des adaptations nécessaires qu’engendrent la cécité et la malvoyance. Cette mallette pédagogique répond à cet objectif. Elle est constituée de fiches pratiques classées en quatre catégories : l’accessibilité en général, la voirie, les transports, le «cadre bâti» Contact : Pôle Central Accessibilité - association Valentin HaüyTél : 01 44 49 27 27 [email protected]

ERRATUM

Contrairement à ce qui était indiqué dans l’article « SOS Lecture-Écriture » du Valentin Haüy Actualités n°120 (décembre 2015), il convient de demander le poste 2266 au lieu du 2241 pour obtenir des renseignements sur les horaires d’ouverture.

À VOS AGENDAS

1er au 12 avril : 7e festival Audiovision à l’UGC Gobelins, Paris 13e. Toute la programmation sur www.avh.asso.fr

8, 9 et 10 juin : salon Autonomic. Venez nous retrouver au parc des expositions, porte de Versailles à Paris, pavillon 4. www.autonomic-expo.com

26 septembre au 1er octobre : 2e édition de « sur le Chemin en duo » de Poitiers à Saintes au cours de laquelle marcheront cinquante binômes voyants/non-voyants.Contact : [email protected]

Séjours vacances 2016 – inscrivez-vous

Un programme très éclectique de séjours vacances adaptés aux personnes déficientes visuelles vous est proposé jusqu’à fin octobre 2016. Que vous soyez sportif ou adepte du farniente, passionné de chant ou de golf, que vous

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souhaitiez en savoir davantage sur le vin, la gastronomie ou vouliez exercer vos talents en poterie, vous n’avez que l’embarras du choix.Ces séjours adaptés sont organisés par l’association Valentin Haüy et sont encadrés par des équipes expérimentées.

Retrouvez tous les séjours 2016 sur www.avh.asso.fr - rubrique loisirs/sports/vacances Contact : [email protected]

INTERVIEW : Patrice Legrand nous parle du projet associatif

Patrice Legrand, vous êtes le président de l’association Valentin Haüy depuis maintenant deux ans. Pourquoi avoir voulu élaborer un projet associatif ?Toutes les associations éprouvent le besoin de se reconnaître dans un texte où chacun, bénévole ou salarié, retrouve les valeurs que porte l’association et les missions qu’elle propose. Servir les personnes déficientes visuelles, les guider vers l’autonomie, le faire dans un cadre non lucratif, voici en quelques mots l’association Valentin Haüy.

Quelles sont les missions figurant dans le projet associatif ?Relevons-en quelques-unes : accueillir et accompagner les personnes déficientes visuelles partout où

nous pouvons être présents sur le territoire. Être le lieu où aveugles et malvoyants peuvent s’adresser non seulement pour la convivialité, mais aussi pour l’information et le soutien dont ils ont besoin ;

assurer formation et rééducation professionnelle, soutenir l’insertion en milieu ordinaire de travail dans des métiers porteurs d’avenir et de débouchés, intégrer en entreprise adaptée ou en établissement d’aide par le travail, une mission essentielle de l’association Valentin Haüy ;

rendre accessible la cité, l’environnement physique mais aussi numérique, un des plus grands enjeux des prochaines années. Faire en sorte que les progrès du numérique ne soient pas accompagnés d’autant de régressions de l’accessibilité ;

proposer le plus grand nombre de livres adaptés au plus grand nombre de personnes empêchées de lire. Être la bibliothèque la plus importante et la plus disponible pour les personnes déficientes visuelles et les autres personnes handicapées.

Qui est concerné dans l’association ?Tout le monde :

les bénévoles et les salariés ;

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les comités régionaux et locaux qui ont déjà commencé à s’impliquer depuis quelques mois, les établissements, les services du siège... ;

les déficients visuels et les voyants.

Quels outils pour réaliser le projet associatif ?Les projets des établissements (par exemple l’extension de capacité au Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle pour répondre à la création d’une année supplémentaire de formation des masseurs kinésithérapeutes) et les programmes techniques (par exemple l’amélioration d’Éole 2 de notre médiathèque en ligne) sont des moyens de réalisation qui seront encadrés par un budget strict. Ceci suppose que nous maîtrisions nosdépenses, ce qui est un devoir associatif que nous confirmons, que nous donnions la priorité aux actions qui sont conformes au projet et que nous utilisions de manière avisée et contrôlée l’argent des donateurs.

Quelle ambition devez-vous avoir ?Nous voulons fédérer nos efforts pour donner le meilleur usage à la générosité de nos donateurs, mais aussi à l’activité de nos salariés, sans oublier l’engagement de nos 3 000 bénévoles.

Notre rôle dans l’avenir est de nous situer comme « experts ». Depuis que l’association existe, nous sommes certes une référence pour la population déficiente visuelle, et également pour tous ceux et celles qui soutiennent cette même population. Et dans 15 ans, nous voulons toujours être une référence. Pour cela, la prise en compte de l’évolution des technologies comme de la société est capitale.

Nous voulons, non pas être l’expert des temps anciens, mais l’expert du présent et de l’avenir. ■

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Patrice Legrand lisant le projet associatif

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Jeunes déficients visuels à la terrasse d’un café

Dossier

La vie sociale des jeunes déficients visuels

Comment s’organise la vie sociale des jeunes aveugles et des malvoyants ?

À quels défis doivent-ils faire face ?

Enquête

Jérémy, Barbara, Myriam, Benoît… témoignages de vies bien remplies

La plupart des jeunes aiment sortir, rencontrer du monde, aller boire un verre, ou encore participer à des événements sportifs ou culturels mais qu’en est-il pour celles et ceux qui ne voient pas ?Notre rédaction a été sensible à ces interrogations et nous avons donc tenté d’y répondre. Comment les jeunes aveugles arrivent-ils à se rencontrer ? Comment tissent-ils leurs amitiés ? Avec qui ? Dans quels

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lieux ? Comment passent-ils leurs soirées ? Comment s’organise leur vie sociale ?Célibataires, mariés, en couple, en groupe, filles et garçons, étudiants pour la plupart, leurs témoignages reflètent un désir d’autonomie mais aussi une volonté de se battre pour une vie la plus « normale » possible.Nous verrons que les défis sont propres à chacun.

Vivre pleinement

Les jeunes qui ont accepté de témoigner sont le reflet d’une génération à la fois audacieuse et curieuse des autres. Parmi les déficients visuels, certains sont nés aveugles, d’autres le sont devenus plus tardivement. Chez les jeunes malvoyants, les handicaps varient et chacun s’adapte pour vivre le mieux possible… avec toutefois une certaine appréhension et la nécessité d’avoir parfois recours à son entourage. Ils éprouvent aussi une grande difficulté à expliquer leur handicap, surtout lorsque celui-ci ne se « voit » pas.

Sport et politique

Jérémy a 28 ans, il est aveugle. Il exerce le métier de standardiste-agent d’accueil à Paris, et comme il a beaucoup de passions, il est souvent amené à sortir de chez lui. « Mon but c’est de me déplacer le plus possible ! » nous dit-il avec enthousiasme. Ce soir, Jérémy va un entraînement de showdown 1 mais il fait aussi partie d’une équipe de torball, un sport de ballon adapté aux déficients visuels. « J’aime le sport ! » En effet, dès que l’occasion se présente, il n’hésite pas à se déplacer en province avec un groupe d’amis supporters pour aller soutenir l’équipe de foot de Strasbourg lors de ses matchs. Les déplacements se font surtout en covoiturage, ce qui présente l’avantage de rencontrer encore d’autres personnes, et de tous horizons.

« J’ai pas mal d’activités et d’engagements et cela me prend beaucoup de temps. Je suis aussi un militant politique engagé depuis maintenant sept ans… Car dans la vie il faut se mobiliser ! Je me donne les moyens d’assouvir mes passions et je n’hésite pas à me déplacer où que ce soit. Je me débrouille et je trouve toujours quelqu’un pour me guider si besoin. »

On l’aura compris, Jérémy aime rencontrer et découvrir d’autres personnes. Il ajoute : « j’ai autant d’amis voyants que d’amis déficients visuels. On se retrouve, on fait des choses ensemble… La solidarité d’un groupe est très importante pour moi ». La seule chose que craint Jérémy serait de se retrouver, selon lui, tout seul dans un lieu inconnu, en pleine campagne par exemple : « ce serait périlleux pour moi ! ». La ville est donc le lieu idéal pour sortir et pour se déplacer, mais aussi pour aller en province quand il le faut.

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Et d’ajouter : « c’est génial ! ». Très ouvert, Jérémy dit « bien s’entendre avec tout le monde ». S’il vit en couple ? « J’ai eu des copines, bien sûr, mais j’ai trop d’engagements qui me prennent beaucoup de temps. Je ne suis pas certain qu’une femme accepte facilement mon mode de vie ! » ajoute-t-il en riant.

1 Sport de salle conçu par un aveugle dans les années 1960, proche du ping-pong, du billard et du baby-foot, avec une balle sonore et des raquettes en bois rectangulaire. Ce jeu sensoriel connaît un grand succès auprès des jeunes. Les voyants peuvent y participer les yeux bandés.

Les difficultés de la malvoyance

Très malvoyante, Barbara a 27 ans. Elle est actuellement en reconversion professionnelle à l’école de kiné de l’association Valentin Haüy. Elle a rencontré son compagnon, qui est voyant, lorsqu’elle faisait sa première formation en école de communication. « Le problème, nous dit-elle, c’est que mon handicap ne se voit pas ! C’est compliqué de l’annoncer d’emblée à quelqu’un. Et si je dis que je suis malvoyante, je dois ensuite justifier de mon handicap. La personne en face de moi changera alors de comportement : soit en étant trop aidante ou bien le contraire… Quand on me demande " comment " je vois, c’est difficile à expliquer car je ne peux pas comparer. J’ai la vision que j’ai ». Barbara, comme tous les jeunes, aime sortir parfois au restaurant ou pour boire un verre entre amis. Mais, à l’inverse des jeunes voyants, le lieu sera choisi en fonction de sa luminosité. « C’est très difficile de savoir où une personne malvoyante aura des difficultés, car c’est en fonction de la pathologie. Certains, comme moi, ne supportent pas l’excès de lumière, d’autres au contraire ont besoin de lieux bien éclairés. Il m’arrive d’aller danser en boîte, ou d’aller à un concert. Je me détourne des éblouissements du stroboscope, ou alors je ferme les yeux, et puis… on n’y reste pas très longtemps. » La sortie entre jeunes déficients visuels doit donc être pensée à l’avance.

Pour avoir une vie sociale la plus normale possible, Barbara explique que tout est une question d’adaptation aux lieux comme aux situations. Par exemple, quand il pleut la nuit, elle est gênée par les reflets sur les trottoirs. « Mais bon, je ne vais pas m’empêcher de vivre ! » Barbara trouve également contraignant de ne pas pouvoir lire les sous-titres des films étrangers au cinéma, elle se contente donc, le plus souvent, de films en français.

Reste la difficulté à expliquer la malvoyance, qui est souvent mal comprise du grand public. C’est un point sur lequel Barbara a beaucoup insisté lors de notre entretien. Étant donné qu’elle n’a pas de canne blanche, elle réalise que son entourage oublie vite qu’elle est malvoyante. « Mais je dois dire

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qu’on rencontre des situations absurdes par exemple lorsqu’on demande son chemin à quelqu’un dans la rue et que celui-ci vous montre du doigt une enseigne en disant : “ Vous voyez, c’est là-bas ! ”. On ne se rend vraiment pas compte de nos difficultés ! »

Vive le smartphone !

Barbara explique avec enjouement comment les outils technologiques sont essentiels pour un jeune déficient visuel. « Il y a un truc GÉNIAL, c’est le téléphone portable ! Par exemple, au restaurant, je photographie le menu, puis j’agrandis l’image pour pouvoir lire le texte ! Et je me sers tout le temps du GPS pour me déplacer. Le téléphone nous permet d’avoir une autonomie indispensable. »

Cet enthousiasme pour le smartphone est également partagé par Benoît, aveugle depuis sa naissance. À 23 ans, il vit avec son amie en région parisienne. Il est praticien bien-être tandis que Marie, également aveugle, finit ses études pour être agent d’accueil. « Mon téléphone propose toutes sortes d’applications accessibles qui me permettent d’organiser ma vie sociale. Ça nous autorise une totale autonomie ! »Et en effet, pour prendre contact avec les interlocuteurs qui nous ont permis la rédaction de cet article, nous avons souvent directement communiqué par SMS comme nous le faisons avec des personnes voyantes…

« Chaque jour est une aventure ! »

Benoît a commencé à connaître Paris grâce à un ami voyant lorsqu’il est arrivé pour ses études. Depuis, avec son amie Marie, ils ne se lassent pas d’aller chaque jour à la découverte de nouveaux quartiers, des salles tactiles des musées ou des jardins publics… « Ici, c’est moi qui prends la canne, et mon amie me prend le bras. Mais quand nous allons chez elle à Bordeaux, c’est le contraire ! » Benoît et Marie aiment s’asseoir à la terrasse des cafés « histoire de voir les gens passer » et n’hésitent pas à se rendre à des concerts dans de grandes salles comme le Zénith. « Il y a une entrée spéciale pour les personnes handicapées, nous y sommes attendus et entièrement pris en charge. Il faut simplement s’organiser. »Benoît nous dit qu’ils ont tous les deux « une totale autonomie » et qu’ils vivent « normalement », car ils ont tous les outils pour le faire, aussi bien chez eux, grâce aux équipements de la vie quotidienne, qu’en déplacement.

De mal à non-voyant

En recherche d’emploi depuis quelques mois, Myriam a perdu la vue à 21 ans à la suite d’une maladie dégénérative, une rétinite pigmentaire décelée à

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18 ans, et ses études de comptable ont dû être interrompues. La progression vers la cécité a été une véritable épreuve car elle a beaucoup souffert de sa situation de malvoyante, mal perçue en société comme en milieu professionnel. « Quand je prenais le bus avec ma canne et qu’on me voyait lire mes textos sur mon téléphone, j’entendais des réflexions très blessantes. » Puis, lorsqu’elle a complètement perdu la vue, Myriam a été prise en charge pour acquérir son autonomie avec une formation en braille, en locomotion et en informatique. « Ma cécité a été pour moi une forme de délivrance. »

Aujourd’hui, Myriam a 30 ans, elle vit en couple avec un homme rencontré sur Internet, il y a 10 ans de cela, grâce aux réseaux sociaux. « À l’époque j’étais malvoyante et je ne réalisais pas que j’allais perdre la vue. Mon ami l’a appris en même temps que moi. On s’est séparé un moment, puis remis ensemble. » Depuis, ils ont trouvé un appartement en région parisienne. « J’ai gardé peu de contacts avec mes amis d’avant, lorsque j’étais étudiante. C’est compliqué. J’ai quelques amis fidèles qui m’appellent. Je suis très soutenue par ma famille proche et nous nous voyons beaucoup. Ma recherche d’emploi a toujours été un parcours du combattant, j’ai souvent manqué de confiance en moi. Beaucoup de déboires m’ont réfrénée. » Une vie sociale ? « Longtemps j’ai refusé les sorties nocturnes, à cause du regard des autres. »

Myriam reste silencieuse, avec des émotions qu’elle tente de partager. Puis elle trouve les mots. « Aveugle, je vis les choses autrement. Moi qui aime la période de Noël, je la vis au travers de ses odeurs et de sa musique. Je dois dire que c’est un cadeau que d’avoir pu voir durant mon enfance… »

Avant de nous séparer, Myriam nous confie une bonne nouvelle : « Nous allons bientôt nous marier ! » ■

Claire Dubeau

« J’ai vaincu mon handicap grâce à mes passions ! » dit Julien, très malvoyant.

«À 35 ans, Julien souffre d’une maladie génétique décelée lorsqu’il avait 12 ans, la rétinite pigmentaire. « Aujourd’hui je suis très malvoyant et je dois me déplacer avec une canne. Il faut savoir que j’ai mis beaucoup de temps à accepter mon handicap. En fait je l’ai longtemps caché, même lorsque je cherchais du travail. J’étais standardiste jusqu’à ce que je réalise mes limites… On m’a alors proposé une reconversion professionnelle. » Depuis, Julien est à l’institut de masso-kinésithérapie de l’association Valentin Haüy et loge au foyer des étudiants de l’association.

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« Je n’ai découvert le monde du handicap que tardivement. Je me retrouve à aider des personnes qui sont dans une situation pire que la mienne… Je réalise qu’on peut toujours aider quelqu’un. L’entraide est sympa à l’association. »Passionné de musique, lorsqu’il était plus jeune, Julien avait monté un groupe de rock avec des amis, qu’il continue à voir lorsqu’il retourne chez lui en Normandie. « On se retrouve en studio pour composer. Ils sont mes yeux et je suis leur oreille ! C’est grâce à la musique que j’ai rencontré ma femme. Elle est valide et elle m’a pris comme je suis… Nous avons une fille de 11 ans. »Julien est un passionné : « quand je décide de faire quelque chose, je le fais à fond. J’ai commencé le judo à 30 ans, j’avais beaucoup à prouver et j’avais à combattre un sentiment d’infériorité et même de jalousie. Cette discipline m’a redonné confiance… Aux derniers championnats de France handisports, je suis arrivé en troisième position dans ma catégorie… ».»

Handisport à Bayeux. Julien Godey 3e au championnat de France de Judo. Avec l’aimable autorisation de OUESTFRANCE, article du 8/2/2015

Quitter sa famille pour se lancer dans la vie n’est pas simple. Pour certains jeunes déficients visuels qui viennent à Paris pour leurs études ou pour suivre une formation spécialisée, trouver un logement n’est pas chose aisée.

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L’association Valentin Haüy propose un logement dans son centre résidentiel où une équipe spécialisée assure présence et aide, si besoin.

Le centre résidentiel Valentin Haüy propose : une chambre meublée ; des services à la carte ; un accompagnement adapté, au sein d’une résidence-services

dédiée aux étudiants et jeunes travailleurs déficients visuels.

Centre résidentiel Valentin Haüy64 rue Petit - 75019 PARISTél. : 01 53 38 55 65Fax : 01 53 38 55 60Email : [email protected] : http://www.residences-valentin-hauy.com/

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AVH en action Musée de l’Homme : une visite accessible à tous

Christian lisant un texte en relief sur une borne dans la salle des bustes du Musée de l’Homme

« Nous envisageons un grand nombre de visites-découvertes au Musée de l’Homme, ainsi que des conférences avec des chercheurs », annonce le comité Valentin Haüy Paris-Île-de-France.

Reportage

PARCOURS TACTILE ET SONORE AU MUSÉE DE L’HOMME

Aller au musée en toute autonomie n’est pas toujours facile pour une personne aveugle ou malvoyante. L’accès à la culture, quelle que soit sa forme, fait partie des actions prioritaires de l’association Valentin Haüy. Le Pôle Central Accessibilité de l’association intervient dans l’espace public lorsqu’il est sollicité par diverses institutions afin de répondre au mieux aux besoins d’accueil et selon les normes imposées par la loi.Pour un musée, favoriser l’accessibilité pour tous est une valeur ajoutée. Elle doit donc s’intégrer au mieux avec le lieu et la muséographie. À Paris, le Musée de l’Homme a mis en place un

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parcours sensoriel afin de permettre au public « empêché de lire » d’avoir accès aux informations, grâce aux balises sonores, aux plateaux tactiles, aux maquettes et aux reproductions d’objets variés. Ce parcours sonore et tactile a été réalisé en concertation avec l’association Valentin Haüy qui poursuit son action jusque dans les derniers réglages.

Responsable du Pôle Central Accessibilité depuis bientôt deux ans, Pierre Ciolfi a intégré l’association Valentin Haüy en tant que bénévole. Très malvoyant depuis 2003, son handicap l’a finalement obligé à renoncer à son travail alors qu’il dirigeait une entreprise de menuiserie. À l’association, Pierre a trouvé sa place. « J’ai pris le meilleur des deux mondes : le bâtiment et la malvoyance. Cela me permet d’apporter mon expertise dans chaque domaine. » Le Pôle Central Accessibilité s’efforce d’intervenir dans tous les lieux recevant du public ainsi que dans le paysage urbain, mais aussi dans le milieu numérique et audiovisuel.

« En architecture ou en urbanisme, il n’existe pas de véritable sensibilisation au handicap visuel. Les différents intervenants ont besoin d’être conseillés en matière d’aménagement, surtout pour les visites tactiles », explique Pierre Ciolfi lors de notre première rencontre dans son bureau de la rue Duroc à Paris. « Souvent nous faisons des ajustements sur ce qui a déjà été fait. Il est bien dommage que les architectes et les muséographes ne soient pas assez formés en amont... même si certains sont très sensibles au handicap visuel et entendent bien ce que nous avons à dire. » Car lorsqu’une erreur est remarquée, il est parfois trop tard pour la rectifier. Ce qui n’empêche pas de poursuivre les rendez-vous de travail in situ, dans le but inlassable de continuer l’effort de sensibilisation.

Partenariat pour l’accessibilité

Un partenariat a été récemment signé entre l’association Valentin Haüy et le Musée de l’Homme, afin que des actions concertées puissent se faire régulièrement. Ainsi, pour la mise en place des futures expositions temporaires, l’association pourra continuer à faire bénéficier de ses conseils comme de son expertise en matière d’accessibilité, au plan des parcours comme de leur contenu ou de la signalétique. Qu’en est-il de son fonctionnement pratique ?

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Pupitre tactile surmonté d'un buste en taille réelle

Rendez-vous de travail au musée

Le mardi, jour de fermeture au public, c’est l’idéal pour se retrouver au Musée de l’Homme. Nous accompagnons l’équipe du Pôle Central Accessibilité qui se rend sur les lieux pour travailler en toute tranquillité. Pierre Ciolfi est accompagné de Jacques et de Colette, et également de Christian qui est aveugle et testera pour nous le parcours sensoriel. Nous retrouvons Aurélia Fleury, en charge de l’accessibilité du Musée qui vient de rouvrir ses portes après six ans et demi de chantier de rénovation. « Il y a deux ans, nos premiers rendez-vous, avaient lieu en plein chantier ! » raconte Colette. C’est en effet le Musée de l’Homme qui s’était alors approché de l’association Valentin Haüy pour bénéficier de ses conseils dans le but d’aménager au mieux le parcours adapté. Et les échanges ont été nombreux…

Tester le parcours

« Aujourd’hui, il faut améliorer le son des balises sonores ! » Alors que la petite équipe part explorer les lieux, nous en profitons pour tester au calme le parcours tactile de la Galerie de l’Homme avec Christian. Son chien guide nous suit docilement, ignorant les multiples singes, félins et autres oiseaux exotiques exposés dans les immenses vitrines. Avec son accompagnatrice,

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nous dirigeons Christian d’un socle à l’autre, suivant une thématique pédagogique.Chaque socle, très esthétique, est muni d’un plateau tactile. Du bout des doigts, Christian nous lit les textes en braille puis découvre les « objets à toucher », parfois des reproductions de bustes, tout en écoutant les commentaires audio. « Certains objets (ici des fragments d’ossements de crâne) ont des surfaces un peu trop “ agressives ” au doigt », commente Christian à la demande d’une personne travaillant au musée. « Sinon c’est bien fait, c’est intéressant. Dommage que tout ne soit pas transcrit en braille. » Le parcours est à la fois ludique et riche d’enseignements.Nous écoutons quelques enregistrements de langues du monde entier, et il y a même des touches olfactives qui permettent de recréer une ambiance « primitive », comme celle du feu qui brûle.

Améliorer le parcours

À l’aide de leur propre télécommande universelle (voir en fin de texte) Pierre et Jacques déclenchent les balises sonores qui permettent d’entendre une voix douce qui émane de petites enceintes fixées aux murs ou au plafond. « Vers l’auditorium » ou « vers la Galerie de l’Homme » entend-on. Le but est de diriger au mieux le visiteur qui a du mal à s’orienter. « Là, on n’entend pas bien, il faudrait mieux orienter le dispositif », conseille Pierre. « Il faut être sûr que le visiteur soit bien dirigé vers la Galerie et non pas vers les toilettes… ! » Aurélia Fleury note les remarques sur sa liste. Après avoir testé les ascenseurs, le groupe se dirige vers l’escalier central. « Alors… ? Faut-il signaler la présence d’un vestiaire ? » Chaque poste requiert une concertation et les recommandations sont prises en compte. Le groupe poursuit son travail détaillé, allant d’un lieu à l’autre, car rien ne doit être laissé au hasard.

« Nous faisons des modifications quand cela est possible » explique Aurélia. Par exemple, il n’est pas possible pour l’instant de proposer des audioguides aux visiteurs pour des raisons budgétaires. « Toutefois, notre objectif est de pouvoir améliorer nos efforts. Nous avons la volonté d’apporter des plus à ce qui existe déjà. » Le partenariat entre l’association Valentin Haüy et le Musée de l’Homme renforcera les échanges au plus près des usagers, et les rencontres continueront régulièrement.

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Plan du Trocadéro en relief 3D

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Se faire connaître !

Pierre Ciolfi confirme qu’il y a de la bonne volonté de la part des diverses institutions qui font appel aux correspondants Accessibilité de l’association répartis en France. Le plus souvent, il y a surtout de la méconnaissance du handicap visuel de la part du public comme des professionnels. « Lorsque nous faisons des visites groupées sur des sites, nous constatons parfois des erreurs dramatiques ! Mais après tout, on fait appel à nous pour notre expertise. On est là pour accompagner et chercher des solutions ensemble. »Le Pôle Central Accessibilité se fait de plus en plus connaître sur le terrain culturel. « Nous accompagnons le musée de la Poste pour leur prochaine exposition, mais aussi l’architecte des bâtiments de France du musée du Louvre pour la mise en accessibilité des escaliers, comme pour la cour d’honneur du musée du Château de Fontainebleau. Et nous envisageons de créer un espace de dialogue sur notre site Internet. Il concernera l’accessibilité des lieux culturels. Une sorte de “ Trip Advisor ” pour déficients visuels. »

À Paris comme en province, les équipes accessibilité sont présentes pour accompagner, agir, alerter et conseiller les institutionnels comme les professionnels. ■

Claire Dubeau

La télécommande universelle pour balises et feux sonores

La télécommande universelle conforme à la norme NF 532-002 permet de déclencher les balises sonores, les feux sonores et certains panneaux d’information. Elle peut être délivrée par les CCAS (centres communaux d’action sociale) ou les associations d’aveugles et de malvoyants.

Balise sonore

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Pour en savoir +

Pôle central accessibilité de l’association Valentin Haüy5 rue Duroc75007 PARIS

Pierre Ciolfi :01 44 49 27 27Présent le mardi, mercredi et [email protected] Fournier :01 44 49 27 27Présent tous les [email protected]

Musée de l’Homme17 place du Trocadéro75116 PARISmuseedelhomme.fr/01 44 05 72 72 de 10 h à 18 h sauf le [email protected]

Visite sensorielle de 1h30 pour le public déficient visuel :Le 1er lundi du mois à 11h15, tarif : 9€Inscription en ligne ou par téléphone (nombre de places limité à 7)[email protected]

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Proximité

COMITÉS RÉGIONAUXPlus de 110 implantations localesCliquez pour connaître toutes les adresses

Alpes-Maritimes, Nice « Apprendre à ne pas tomber grâce à un atelier gym-équilibre ! »

En avançant en âge, chacun sait que l’on a tendance à perdre l’équilibre, voire à tomber. Les personnes déficientes visuelles sont encore plus expo-sées à ce risque. Afin de prévenir la chute et d’anticiper les troubles de la marche, Alice, médecin gérontologue à la retraite, a monté chaque lundi ma-tin un atelier gym-équilibre au comité Valentin Haüy à Nice. Cinq à six per-sonnes maximum y viennent pour y suivre un programme spécifique sur dix séances d’une heure trente chacune. Dans une ambiance conviviale, il s’agit de stimuler l’équilibre statique et dynamique de chaque personne, renforcer sa masse musculaire, lutter contre l’ostéoporose du poignet et de la hanche et assouplir ses muscles. Des exercices de gymnastique douce puis d’étire-ment et de respiration terminent la séance. Une initiative bien adaptée aux besoins et ressentie globalement par les intéressés comme apportant concrè-tement une meilleure assurance à la marche et une plus grande aptitude aux processus de rééquilibrage pour éviter la chute.Contact : [email protected]

Atelier gym-équilibre

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Ardennes Charleville-Mézières,Une maquette tactile pour voir la maison de Rimbaud avec les doigts

Charleville-Mézières est la ville natale d’Arthur Rimbaud et même s’il en est souvent parti, elle reste le port d’attache de ce poète explorateur. La ville rend hommage à son poète et lui a dédié le moulin du XVIIe siècle, campé sur un bras de la Meuse, pour abriter le musée Rimbaud. Le comité Valentin Haüy des Ardennes a souhaité que les personnes déficientes visuelles ap-préhendent ce bâtiment à l’architecture superbe et a créé pour cela une ma-quette tactile haute de 70 centimètres. Grâce à une imprimante 3D offerte par le Rotary Club, le projet a pu être réalisé : d’abord la conception de la modéli-sation numérique de la maison puis la création d’une soixantaine d’éléments peints à la main un à un et assemblés. Plus de 200 heures de travail ont per-mis ce résultat magnifique. La maquette est exposée au musée de l’Ardenne en attendant que le comité puisse un jour réaliser son rêve : la place ducale en 3D… colossal travail en perspective !Contact : [email protected]

Maquette du Musée Rimbaud en 3D

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Rhône, LyonLa biennale d’art contemporain du Grand Lyon allie art et handicap

Le comité Valentin Haüy du Rhône a créé il y a deux ans La Valentine, une chorale rassemblant des personnes déficientes visuelles autour du chef de chœur Pierre Godde. L’été dernier, une représentante du Grand Lyon et Ma-rinella Senatore, artiste italienne préparant la Biennale d’art contemporain, l’ont sollicitée pour participer à l’événement artistique de l’agglomération. Ha-bituellement la chorale intervient dans les maisons de retraite, à la fête de la musique… Mais, en septembre dernier, c’est à la Sucrière, ancien entrepôt dédié à l’art contemporain, que La Valentine a participé à ce grand projet ar-tistique. Ses voix ont entonné le chant des Canuts, honorant les ouvriers de la soierie lyonnaise, le jour de l’inauguration de la Biennale, face à la presse, aux personnalités présentes et à Fleur Pellerin, ministre de la Culture. Une photo artistique des chanteurs en format cinq mètres sur quatre a également contribué à l’exposition pendant toute sa durée, jusqu’au mois de janvier. Ain-si la déficience visuelle a trouvé sa place dans une œuvre unique mêlant art, musique et handicap.Contact : [email protected]

Chorale « La Valentine » Crédit : Stéphane Rambaud, Marinella Senatore « The World community feels good »

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Entre nous – Espace donateurs

Donnez du sens à votre ISF : soutenez la formation et l’emploi des déficients visuels

Pour les jeunes déficients visuels, il n’y a pas d’avenir sans qualification professionnelle et sans emploi. Sortir de l’isolement, être actif, être utile, gagner sa vie, les jeunes aveugles ou malvoyants se battent pour atteindre ces objectifs. Pour les soutenir dans ce combat, l’association Valentin Haüy a créé et gère un Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle (CFRP) à Paris, et deux Entreprises Adaptées (EA), à Paris et à Nantes.

Développer nos capacités d’accueilCes trois établissements spécialisés assurent chaque année la formation de près de 140 jeunes déficients visuels et emploient plus de 130 personnes, dont 70 sont handicapées visuelles.Mais la demande est toujours plus vive : il nous faut accroître nos capacités d’accueil pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes aveugles ou malvoyants, afin de leur permettre d’acquérir l’expérience et la confiance en eux pour accéder au monde du travail et retrouver leur autonomie. La générosité de nos donateurs nous aide à les accueillir dans nos structures spécialisées.

Vos dons ISF déduits à 75 % de votre impôtL’association Valentin Haüy est habilitée à recevoir des dons déductibles de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), au bénéfice de ses trois établissements dédiés à la formation professionnelle et à l’emploi des déficients visuels. Si vous êtes redevable de l’ISF, vous pouvez ainsi soutenir nos actions tout en bénéficiant d’avantages fiscaux importants : 75 % de vos dons seront déductibles de votre impôt, dans la limite de 50 000 € par an.Ce dispositif fiscal vous permet d’affecter librement votre Impôt de Solidarité sur la Fortune, et ainsi lui donner l’utilité et le sens que vous souhaitez. ■

Don en confiance

L’association Valentin Haüy est agréée par le Comité de la Charte, organisme d’agrément et de contrôle des associations et fondations faisant appel à la générosité du public.

Pour en savoir +

Rendez-vous sur www.avh.asso.fr « faire un don »

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ContactRelation donateurs :Sandra ou Marie01 44 49 27 [email protected]

Bulletin de don spécial ISF

Oui, je m’engage auprès de l’association Valentin Haüy

Je fais un don de : … €

Je souhaite que ce don soit affecté À l’ensemble des établissements de l’AVH, en fonction des besoins À l’établissement suivant Je recevrai un reçu fiscal

M. /Mme/Mlle/M. et MmeNomPrénomAdresseCode postalVilleE-mail (facultatif)

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à :association Valentin Haüy - Relation donateurs - 5 rue Duroc, 75007 Paris - Tél. 01 44 49 27 05 - [email protected]

La loi informatique et libertés vous donne droit d’accès, de suppression et de rectification aux données personnelles vous concernant. Il vous suffit de vous adresser au siège de notre association.

4e de couverture«J’ai appris à lire du bout des doigts»Julie, 30 ans, Poitiers

Plus de 125 ans au service des aveugles et des malvoyants

Apprendre le braille ou l’informatique adaptée, à se déplacer seul, à accomplir les gestes du quotidien, avoir accès à une médiathèque adaptée,

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profiter des sorties culturelles ou pratiquer un sport… Depuis plus de 125 ans, l’association Valentin Haüy aide partout en France les personnes aveugles ou malvoyantes à gagner leur autonomie.

Faites un don sur www.avh.asso.fr

Association Valentin HaüyAu service des aveugles et des malvoyants

ASSOCIATION RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE DEPUIS 1891

Logo Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants

Don en confiancecomitecharte.org

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