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ÉDITION DU MERCREDI 17 SEPTEMBRE 2014 L'ÉDITO DE CHARLES : « Valls et la corde !… » Mes chères contrariennes, mes chers contrariens ! Le sujet du jour c’est le discours de politique générale de notre Premier ministre Manuel Valls. Qu’en penser ? Rien. Enfin si, disons que Valls a fait une superbe motion de synthèse de gôche en distribuant de l’argent que nous n’avons pas comme en annonçant la revalorisation du minimum vieillesse qui va passer, accrochez-vous, de 792 euros par mois à 800, soit si mes calculs sont bons quelques 8 euros supplémentaires pour nos petits vieux fauchés. Autant le dire, ce n’est pas 8 euros de plus par mois qui permettront à nos sans-dents d’acheter des dentiers. De la même façon, malgré les attaques du Medef sur les 35 heures, les jours fériés et le salaire minimum, Valls a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur les 35 heures (cela dit, c’est ma femme qui va être contente, elle adore ses RTT et je la comprends). Alors que va-t-il se passer ? Rien. Rien, et c’est pour ça que je vous disais qu’il n’y avait rien à penser de ce discours de Valls qui, dans la forme, était du Valls et dans le fond… un consensus mou digne d’un apparatchik du politburo de la rue Solférino. Peu importe que vous soyez pro ou anti-Valls, la réalité c’est que sa majorité ne tient qu’à un fil et qu’il n’aura pas la possibilité de faire non pas les réformes (la situation de notre pays est au-delà du terme de réforme) mais de changer nos cadres de fonctionnement aussi bien politique qu’économique. Quand bien même Valls aurait le courage nécessaire, quand bien même ses projets et ses décisions seraient les bonnes que de toutes les façons, en face de lui, son opposition interne est beaucoup trop forte et le sera encore plus si la politique d’austérité commençait à piquer un peu plus les électeurs. Il ne se passera donc rien. Et quand bien même il se passerait deux ou trois petites choses, là encore, il est beaucoup trop tard et Valls ne pourra jamais rattraper en quelques mois les errements de 4 décennies de gestion calamiteuse de la droite comme de la gauche. Valls va donc échouer et Sarkozy veut revenir justement au bon moment (car son agenda à lui n’est pas un hasard) et venir se poser en recours, en homme providentiel, en sauveur de la France. Hollande va-t-il dissoudre et devoir cohabiter avec un Nicolas Sarkozy ? Ce serait presque drôle mais Sarko

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Page 1: « Valls et la corde · BRUXELLES, 15 septembre (Xinhua) – Les 18 États de la zone euro ont totalisé un excédent de 21,2 milliards d’euros dans le commerce international de

ÉDITION DU MERCREDI 17 SEPTEMBRE 2014

L'ÉDITO DE CHARLES :

« Valls et la corde !… »

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Le sujet du jour c’est le discours de politique générale de notre Premier ministre Manuel Valls. Qu’enpenser ? Rien. Enfin si, disons que Valls a fait une superbe motion de synthèse de gôche en distribuantde l’argent que nous n’avons pas comme en annonçant la revalorisation du minimum vieillesse qui vapasser, accrochez-vous, de 792 euros par mois à 800, soit si mes calculs sont bons quelques 8 eurossupplémentaires pour nos petits vieux fauchés.

Autant le dire, ce n’est pas 8 euros de plus par mois qui permettront à nos sans-dents d’acheter desdentiers. De la même façon, malgré les attaques du Medef sur les 35 heures, les jours fériés et lesalaire minimum, Valls a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur les 35 heures (cela dit, c’est ma femme quiva être contente, elle adore ses RTT et je la comprends).

Alors que va-t-il se passer ? Rien. Rien, et c’est pour ça que je vous disais qu’il n’y avait rien à penserde ce discours de Valls qui, dans la forme, était du Valls et dans le fond… un consensus mou digned’un apparatchik du politburo de la rue Solférino.

Peu importe que vous soyez pro ou anti-Valls, la réalité c’est que sa majorité ne tient qu’à un fil et qu’iln’aura pas la possibilité de faire non pas les réformes (la situation de notre pays est au-delà du termede réforme) mais de changer nos cadres de fonctionnement aussi bien politique qu’économique. Quandbien même Valls aurait le courage nécessaire, quand bien même ses projets et ses décisions seraientles bonnes que de toutes les façons, en face de lui, son opposition interne est beaucoup trop forte et lesera encore plus si la politique d’austérité commençait à piquer un peu plus les électeurs.

Il ne se passera donc rien. Et quand bien même il se passerait deux ou trois petites choses, là encore,il est beaucoup trop tard et Valls ne pourra jamais rattraper en quelques mois les errements de 4décennies de gestion calamiteuse de la droite comme de la gauche.

Valls va donc échouer et Sarkozy veut revenir justement au bon moment (car son agenda à lui n’estpas un hasard) et venir se poser en recours, en homme providentiel, en sauveur de la France. Hollandeva-t-il dissoudre et devoir cohabiter avec un Nicolas Sarkozy ? Ce serait presque drôle mais Sarko

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va-t-il dissoudre et devoir cohabiter avec un Nicolas Sarkozy ? Ce serait presque drôle mais Sarkopourrait vouloir faire comme Chirac en 1995 et envoyer un autre se cramer à sa place à Matignon. Maislà encore, la situation économique de notre nation est telle que je ne comprends pas leurempressement à tous à vouloir se saisir du pouvoir et des responsabilités… J’ai beau chercher, je necomprends pas.

Le pouvoir pour en faire quoi ?

Qu’a fait Sarko de son quinquennat ? Finalement, beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Lui non plusn’a pas attaqué par exemple les régimes spéciaux des retraites, il n’a pas supprimé les 35 heures, il n’apas annulé le RSA, il n’a pas réduit les indemnités chômage, il n’a pas vraiment réduit l’immigration,bref, peu importe la politique ou le projet porté par un Sarkozy qui a déjà été aux affaires… il n’a pas faitgrand-chose à part sauver l’Europe de sommet de la dernière chance en sommet de la dernière chanceen dépensant l’argent que nous n’avions pas, en en empruntant toujours encore plus pour faire desplans de relance qui n’ont jamais vraiment fonctionné.

Alors Sarko veut revenir mais pour quoi faire ? Parce que le bling-bling, avec les sans-dents, ce n’estplus très vendeur. Et Hollande, pourquoi veut-il encore croire en ses chances en 2017 alors qu’il ne faitrien, strictement rien depuis deux ans et qu’aucune de ses réformes n’a pour le moment débouché surquelque chose de concret en dehors d’augmentations d’impôts significatives ? Et Valls ? Pourquoi luiaussi s’accroche-t-il ?

Si vous prenez ces trois hommes, Hollande, Valls ou Sarko, en réalité aucun de ces trois gus n’a quoique ce soit à proposer comme alternative et comme projet de redressement à notre pays en dehors depromesses toutes aussi fumeuses les unes que les autres.

Pendant ce temps, nos concitoyens souffrent

Il y a ceux qui souffrent parce qu’ils n’ont pas de travail ou parce qu’ils en ont un et ont terriblement peurde le perdre. Il y a le Medef, dont le seul objectif est de laminer le droit social français. On peut endiscuter, mais ne nous leurrons pas. Les vilains capitalistes ne veulent pas parler de ce qui est bon oupas en terme macro-économiques, non, ils veulent l’éradication pure et simple de tout ce qui nuit àl’entreprise, à commencer par ces droits sociaux insupportables.

N’imaginez pas que sans droit social votre vie soit douce et agréable. Non, sans droit social, sanscontre-pouvoir judiciaire indépendant et impartial, les entreprises, qui se comportent déjà assez malhumainement parlant, se comporteront encore moins bien.

Non mes chers amis, je ne vous fais pas une poussée de gôchisme ou de marxisme. Je vous exprimejuste des faits qui plus est parfaitement logiques. Par définition, être un patron et chercher à maximiserle profit – ce qui est la raison d’être d’un patron –, ce n’est pas forcément compatible avec l’idée de «démocratie participative ». Les salariés, affaiblis par des années de crise, sont donc contraints desupporter des climats de travail de plus en plus difficiles psychologiquement. On ne peut pas reprocherau patron de « patronner », au syndicat de « syndiquer » et à la justice de trancher. Pour que tout celafonctionne le moins mal possible, il est indispensable qu’il y ait un équilibre, et cet équilibre ne peut venirque de contre-pouvoirs.

C’est dans ce contexte que l’on a appris qu’un patron très délicat, aidé dans son entreprise deharcèlement moral par de gentils collègues pétris de bons sentiments, a fait parvenir à l’épouse dudéfunt (une veuve qui paie désormais plus d’impôts) la corde avec laquelle son mari s’était pendu surson lieu de travail. Évidemment, tout ceci n’est qu’une regrettable erreur de la part de l’entreprise qui n’apas vérifié ce qu’elle envoyait à la veuve alors que cette dernière envoie des courriers plus queréguliers à l’employeur de son défunt mari et qu’elle ne semble pas vouloir s’en arrêter là concernant ledécès de son époux qu’elle souhaite faire reconnaître comme un accident du travail.

La triste réalité c’est que des salariés se tiennent mal et que des patrons aussi, sauf que la situationéconomique donne évidemment plus de pouvoir à l’employeur et l’histoire nous enseigne qu’hélas, il estrare que l’homme use d’un pouvoir avec sagesse et pondération.

Préparez-vous et restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutionsviolentes » (JFK)

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa

suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société

AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous

abonner gratuitement www.lecontrarien.com.

Source BFM TV ici

Brève : Pour Pierre Gattaz, "notre modèle social a vécu"

Le président du Medef estime qu’il « faut simplifier le Code du travail enintégrant les nouveaux modes de vie »(travailler la nuit, le dimanche et enpermanence par exemple) ou encore que « notre modèle social a vécu » etque « les mots interdits, les tabous, ça suffit », appelant notamment à« fluidifier » le marché du travail.

Accrochez-vous

car cela va tanguer pour le droit social et donc pour les salariés.

Charles SANNAT

Source Le Point ici

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Portugal : Portugal - La direction de Novo Banco démissionne

C’est une dépêche de l’agence de presse Reuters qui nous a appris que « lesdirigeants de la banque portugaise Novo Banco, née le 3 août à la suite duplan de sauvetage gouvernemental de Banco Espirito Santo (BES), ontannoncé samedi leur démission, deux mois après leur désignation ».

Évidemment, tout va très bien, il n’y a aucun

problème au Portugal et la situation de cette banque est largement souscontrôle… ou pas !

Charles SANNAT

Source ici

Europe : L'excédent commercial de la zone euro en hausse à 21,2milliards d'euros en juillet (Eurostat)

La hiérarchie est respectée. L’Allemagne en tête des exportations et la Franceen tête des déficits… Pathétique.

Charles SANNAT

BRUXELLES, 15 septembre (Xinhua) – Les 18 États de la zone euro onttotalisé un excédent de 21,2 milliards d’euros dans le commerce internationalde biens en juillet dernier, a indiqué lundi Eurostat,

l’office statistique de l’Union européenne (UE), en publiant les premièresestimations.

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Il s’agit d’une hausse par rapport au solde de 16,7 milliards en juin dernier et àcelui de 18 milliards au même mois il y a un an.

De l’autre côté, l’excédent commercial de l’UE28 avec le reste du monde s’estétabli à 1,7 milliard d’euros en juillet dernier, soit une chute vertigineuse parrapport aux 10,8 milliards en juillet 2013.

Selon Eurostat, le déficit de l’UE28 dans le domaine de l’énergie s’est réduit à171,8 milliards d’euros au cours des six premiers mois de cette année, contre186,3 milliards à la même période de l’année dernière, de même quel’excédent pour les machines et véhicules, 123,2 milliards contre 135,5milliards.

Les plus fortes augmentations des exportations de l’UE28 ont été enregistréesavec la Chine (+10 %) et la Corée du Sud (+8 %), tandis que les importationsont connu les plus fortes croissances avec la Corée du Sud (+11 %), laTurquie (+7 %), la Chine et la Suisse (+5 % chacun).

Les baisses les plus marquées ont été observées pour les exportations àdestination de la Suisse (-22 %), de la Russie (-13 %) et de l’Inde (-11 %),ainsi que pour les importations en provenance de Russie et du Japon (-6 %chacun), de Norvège et du Brésil (-5 % chacun).

Au sein de l’UE28, l’Allemagne a affiché le plus fort excédent (100,7 milliardsd’euros au premier semestre 2014), suivie des Pays-Bas (31,1 milliards), del’Irlande (17,6 milliards) et de l’Italie (17,3 milliards). Le Royaume-Uni a accuséle plus large déficit (60,2 milliards d’euros), suivi de la France (36,9 milliards),de l’Espagne (11,9 milliards) et de la Grèce (10,6 milliards).

Monde : Matières premières : inquiétudes du marché

« Certaines matières premières connaissent une rechute de leur cours etretrouvent leur niveau d’il y a cinq ans. En cause : le ralentissement de lademande chinoise et la faible croissance européenne. Le pétrole, l’alimentaireet certains métaux font partie des plus touchés.

Depuis trois mois, les matières premières ne sont plus à

la fête. Les cours du pétrole, suivis avec attention, sont revenus à leursniveaux d’il y a deux ans. Le Brent et le WTI se sont ainsi rétractés de 10 à 15% depuis le mois de juin. Si cela se ressent sur les prix à la pompe qui sontdésormais loin de leurs records, cette baisse est également symptomatiqued’une demande mondiale dont la croissance s’est réduite. Dans ce contexte,les récentes aggravations géopolitiques au Moyen-Orient ont eu un impactréduit sur les cours, alors que la production de pétrole de schiste en Amériquedu Nord reste abondante. »

Derrière ces évolutions à la baisse des matières premières évidemment uneinterrogation de plus en plus forte sur la croissance mondiale, la demandeindustrielle et en particulier des émergents et de la Chine.

Charles SANNAT

Source ici

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Crise ukrainienne : Association Ukraine-UE : le parlementeuropéen ratifie l'accord

Voilà une information qui est encore de nature à calmer la situation… L’Europesemble faire tout ce qu’elle peut avec une constance assez surprenante pourfaire monter la pression dans un contexte de guerre civile en Ukraine et decrise géopolitique majeure.

Charles SANNAT

BRUXELLES, 16 septembre – RIA Novosti

Le parlement européen a

ratifié mardi l’accord d’association Ukraine-UE, qui inclut la création d’unezone de libre-échange, a annoncé le parlement sur son site officiel.

535 députés ont voté pour, 127 contre et 35 se sont abstenus lors du vote surl’accord qui prévoit une association politique étroite, une intégrationéconomique entre l’UE et l’Ukraine ainsi qu’un libre accès au marché pour lesdeux parties.« La ratification de l’accord permettra d’institutionnaliser le choix européen del’Ukraine et unira l’avenir de l’UE et du pays », a déclaré le rapporteur JacekSaryusz-Wolski avant le vote.

La Rada suprême (parlement ukrainien) a aussi ratifié mardi l’accordd’association avec l’UE.

Selon le site du parlement européen, le président ukrainien Piotr Porochenko adéclaré avant le vote à Kiev : « Les Ukrainiens ont inversé le train express quiva vers l’est, et j’espère que le vote d’aujourd’hui confirmera également cettetendance. Nos ratifications synchronisées de l’accord seront synonymes defête, non seulement pour l’Ukraine mais également pour l’Europe, car sansl’Ukraine, il n’y a pas d’Europe unifiée. »

Aux termes de l’accord, les produits ukrainiens auront un accès autonome etprivilégié au marché européen à partir du 1er novembre 2014. Toutefois, Kievet Bruxelles ont remis au 31 décembre 2015 la mise en place de la zone delibre-échange suite à une rencontre ministérielle Russie-Ukraine-UE tenue le12 septembre à Bruxelles.

L’Ukraine a signé le 27 juin le dernier volet – économique – de son accordd’association avec l’UE qui prévoit la mise en place d’une zone de libre-échange avec l’UE. La Commission européenne a reconnu en juillet quel’application des normes de ce document pourrait comporter des risqueséconomiques pour les relations entre la Russie et l’Ukraine. La Russie a poursa part fait savoir qu’elle prendrait des mesures de protection si laCommission européenne refusait d’amender le texte de l’accord.

Moscou compte passer fin décembre 2015 à l’application du principe de lanation la plus favorisée dans ses relations commerciales avec Kiev. Lesavantages dont bénéficie actuellement l’Ukraine en tant que membre de lazone de libre-échange de la Communauté des –tats Indépendants (CEI) neseront plus applicables.

Source RIA ici

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Géopolitique : Pour De Villepin, c'est la 3e guerre d'Irak quicommence

« Nous les avons multipliés (les foyers de crise terroriste), nous ». Le bilan del’intervention américaine en Irak est désastreux. Il s’élève contre la politiqueoccidentale au Moyen-Orient. Une vidéo à voir.

Charles SANNAT

De Villepin: » Il serait temps que les pays occidentaux tirent des leçons del’Afghanistan »

Géopolitique : La Conférence de Paris s'engage à soutenir l'Irak"par tous les moyens nécessaires" pour lutter contre l'Étatislamique

Il est assez remarquable pour le dire que de constater que nous armons lesrebelles qui deviennent, une fois armés et financés par nos soins, d’horriblesterroristes à qui il faut faire la guerre et pendant ce temps, nous continuons àles armer et les financer via un pays comme par exemple le Qatar… Il y a desfois, vraiment, j’ai du mal à

comprendre… C’est sans doute trop compliqué pour moi.

Du coup, nous irons faire la guerre en Irak. Les Américains, avec leur arméemonumentale, 8 années de guerre et des centaines de milliards de dollars

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monumentale, 8 années de guerre et des centaines de milliards de dollarsdépensés, n’ont jamais gagné… Vous pensez qu’Hollande va faire quoi àBagdad ?

Charles SANNAT

PARIS, 16 septembre (Xinhua) – Réunis lundi à Paris à l’occasion d’uneconférence sur la paix et la sécurité en Irak, une trentaine de pays ont promisd’aider l’Irak « par tous les moyens nécessaires », y compris militaires, danssa lutte contre Daech, autre nom de l’État islamique, a-t-on appris d’uncommuniqué du Quai d’Orsay.

« Tous les participants ont souligné l’urgente nécessité de mettre un terme à laprésence de Daech (EIIL) dans les régions où il a pris position en Irak. Danscet objectif, ils se sont engagés à soutenir, par les moyens nécessaires, lenouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daech (EIIL), y comprispar une aide militaire appropriée (…) dans le respect du droit international et dela sécurité des populations civiles », explique le document, publié à l’issue dela conférence.

Les participants à la conférence, parmi lesquels figuraient les cinq membrespermanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, ont « affirmé queDaech (EIIL) constitue une menace pour l’Irak mais aussi pour l’ensemble dela communauté internationale et que faire face à une telle menace nécessiteraune action sur le long terme de la part de la communauté internationale »,poursuit le communiqué.

L’objectif de cette conférence était précisément d’ »apporter aux nouvellesautorités irakiennes le soutien politique qui leur est nécessaire pour luttercontre une menace majeure qui s’appelle Daech et qui fait peser sur l’Irak, surla région du Moyen-Orient et sur le monde un risque majeur », avait déclarélundi matin le président français François Hollande lors de son discoursd’ouverture.

Avant de se rendre à la conférence, le président irakien, Fouad Massoum, quicoprésidait la rencontre aux côtés de François Hollande, avait déclaré lundimatin sur RTL que son pays n’a « pas besoin de soldats qui se battent sur leterrain en Irak », mais « d’une intervention aérienne ».

« Si cette intervention et ce soutien à l’Irak tardent, peut-être que Daech vaoccuper d’autres territoires et leur menace sera plus grande », avait-ilprévenu.

Les États-Unis mènent depuis le 8 août des frappes aériennes contre Daechdans le nord de l’ Irak, et plusieurs pays, dont la France, livrent déjà desarmes aux combattants kurdes irakiens qui luttent contre les djihadistes.

Lundi, le journal Le Monde rapportait que « la campagne aérienne française adébuté lundi matin en Irak », précisant que « les Rafale basés à Abou Dhabi,accompagnés d’avions espions (…) ont reçu pour ordre d’effectuer lesmissions de reconnaissance et de renseignement préalables aux frappesenvisagées par Paris.

La Conférence de Paris a eu lieu alors que se constitue, sous l’impulsion desÉtats-Unis, une coalition internationale contre Daech.

L’organisation armée djihadiste Daech, créée en 2006, a proclamé le 29 juindernier le rétablissement du califat sur les territoires irakiens et syriens qu’ellecontrôle depuis qu’elle a mené une offensive fulgurante en juin.

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Economie : Et si la croissance était derrière nous ?

Excellent article du Point au titre évocateur. D’ailleurs, en l’espèce, poser laquestion, c’est en réalité déjà y répondre. Eh oui, certains commencent àdécouvrir que nous avons un véritable problème avec la croissance et quecette dernière ne revient pas. Elle est obstinément absente, même aux USAoù elle devrait être

très forte enfin plus forte qu’en Europe et vu les milliers de milliards de dollarsinjectés… Mais en fait rien ne se passe ou pas grand-chose. Pourquoi ?

Parce que la croissance infinie dans un monde fini, cela est toutsimplement impossible.

Charles SANNAT

Le film se répète d’année en année. Au moment d’établir son budget, legouvernement table sur la croissance pour boucler les comptes. 0,8 % du PIBen 2013, 1 % en 2014, 1,7 % en 2015. Puis l’indécrottable optimisme deFrançois Hollande est démenti par les faits. En 2013, la croissance afinalement plafonné à 0,3 %. Cette année, elle ne devrait pas dépasser 0,4 %.Et, pour l’année prochaine, Bercy ne se fait plus d’illusions : le PIB ne devraitpas augmenter de plus de 1 %.

Et si la véritable croissance était derrière nous ? La question agite lacommunauté des économistes. François Hollande et les experts de Bercysemblent eux-mêmes se la poser. Selon Les Échos de vendredi, le retourpromis à 3 % de déficit en 2017 repose sur des hypothèses un peu plusraisonnables que celles de la trajectoire budgétaire transmise à Bruxelles enavril. Au lieu de 2,25 % par an, Bercy aurait retenu 1,6 % en 2016 et 1,9 % en2017. Mais il se pourrait que ces estimations soient encore beaucoup tropoptimistes.

L’alarme des Américains

La croissance pourrait, en effet, être durablement faible et ne jamais revenir àses niveaux d’avant-crise. L’hypothèse ne concerne pas seulement la France,mais l’ensemble des pays développés. Pour preuve, ce sont surtout deséconomistes américains qui ont sonné l’alarme, à commencer par LarrySummers, célèbre secrétaire au Trésor du président américain Bill Clinton etcandidat malheureux à la présidence de la banque centrale. Selon ces oiseauxde mauvais augure, le déclin de la croissance est inexorable à long terme. Aupoint qu’il faudrait se préparer à un risque de « stagnation séculaire »,susceptible de faire vaciller le modèle économique des sociétés occidentales.

Pour Larry Summers, la croissance est menacée aux États-Unis par unedemande insuffisante, liée à l’accroissement continu des inégalités derevenus, les riches ayant une tendance à épargner une plus grande partie deleurs revenus plutôt qu’à consommer. Une mécanique qui finit par réduire lesopportunités d’investissements des entreprises dans l’économie réelle.Gavées de cash dont elles ne savent plus quoi faire, elles préfèrent placer leurmontagne de profits sur les marchés financiers, voire dans l’immobilier, aurisque de générer des bulles, plutôt que d’investir. De quoi expliquer le succès,outre-Atlantique, du livre de Thomas Piketty Le Capital au XXIe siècle, centrésur la dynamique des inégalités.

Vers un ralentissement du progrès technique ?

Selon les tenants de la « stagnation séculaire », la tendance au déclin de lacroissance, déjà engagée depuis des décennies, serait aussi entretenue parl’affaissement du progrès technique. C’est la thèse de Robert Gordon.L’économiste américain estime que les révolutions industrielles nées de

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L’économiste américain estime que les révolutions industrielles nées del’invention de l’électricité, puis de la combinaison du moteur à essence et descanalisations domestiques, ont été infiniment plus importantes pourl’augmentation de la qualité de vie et de la productivité que l’électronique grandpublic. Et il ne voit pas de technologies futures capables d’inverser latendance. Or, si les gains de productivité peuvent d’abord conduire à détruirede l’emploi (par l’utilisation plus intensive de machines, par exemple), ilsconstituent à long terme une source de croissance.

Beaucoup ne partagent pourtant pas un tel pessimisme sur le progrèstechnique. Barry Eichengreen, lui aussi économiste américain, ne croit pasqu’il soit durablement stoppé. « Les pessimistes ont prédit un ralentissementdu rythme des inventions pendant des siècles et ils ont eu constammenttort », écrit-il. Ce spécialiste du système monétaire mondial voit un potentielformidable dans le développement des robots intelligents ou de la génétique.Et rappelle que les débuts de l’électrification, dans les années 1890, ont étémarqués par une période de faible augmentation de la productivité, parce quel’économie n’avait pas eu le temps de s’adapter pour profiter du progrès.

Déclin de la productivité du travail ?

D’autres économistes relativisent le ralentissement de la productivité eninvoquant des problèmes d’évaluation du phénomène. Si la comptabiliténationale prend en compte l’amélioration de la qualité des biens, elle ne sait eneffet pas mesurer celle de la qualité des services. Le gain de temps générépar les commandes sur Internet n’est, par exemple, pas bien appréhendé.Beaucoup de nouveaux services gratuits, comme YouTube ou Google, necomptent donc pour rien dans le calcul de la richesse nationale produite.

En attendant, le déclin des gains de productivité du travail, c’est-à-dire lerapport entre une production donnée et les moyens humains mis en oeuvrepour l’obtenir, apparaît en tout cas particulièrement fort en Europe. « Depuisles années 1970, les gains de productivité dans la zone euro ontcontinuellement diminué ; ils sont devenus aujourd’hui extrêmement faibles »,écrit Patrick Artus, le directeur de la recherche économique de la banqueNatixis.

Pour ce partisan de réformes structurelles ambitieuses, le « PIB potentiel »*de la France est donc durablement affaibli. En d’autres termes, le volume derichesses que l’économie française est capable de produire de façonrécurrente par la simple combinaison du volume de travail et de capitaldisponibles ainsi que du progrès technique a diminué.

Nombreux sont les experts qui pensent en effet, comme Patrick Artus, que lacrise financière, puis celle de la zone euro, a été d’une telle violence qu’elle adétruit de façon permanente des capacités de production. Pour eux, les usinesfermées auront beaucoup de mal à être remplacées tandis que des chômeurssans emploi depuis plus d’un an, voire deux, auront énormément de difficulté àse réinsérer un jour sur le marché du travail, même en cas d’amélioration de laconjoncture. Dans une note de juin, l’économiste de Natixis évalue ainsi que lacrise a détruit 2,4 % du PIB potentiel de la France. Et il estime la « croissancepotentielle à 10 ans » à seulement 0,8.

La démographie, atout de la France

Mais ces chiffres sont très controversés. Car le calcul du PIB et de lacroissance « potentiels » est loin d’être une science exacte. Pour Éric Heyer,économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE),la « croissance potentielle » française atteint encore 1,3 %, dont 0,4 point autitre de la croissance de la population active et 0,9 point au titre de la haussede la productivité du travail. La France jouirait ainsi de son relatif dynamismedémographique par rapport à d’autres pays avancés.

Certes, « la croissance de la productivité est aujourd’hui quasi nulle »,

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Certes, « la croissance de la productivité est aujourd’hui quasi nulle »,reconnaît Éric Heyer. Mais, pour cet économiste partisan d’un relâchementdes contraintes budgétaires en zone euro, cette situation n’est pas durable. Laproductivité devrait se redresser en cas de reprise conjoncturelle : « Lesentreprises nous disent dans les enquêtes qu’elles peuvent produire plus sansembaucher. » Face à la crise, elles auraient en effet moins ajusté leurseffectifs qu’elles n’auraient pu le faire. En d’autres termes, elles auraientconservé des capacités de production non utilisées. En cas de reprise, ellesvont donc améliorer leur productivité plutôt qu’embaucher. À court terme, lahausse de la productivité détruit donc de l’emploi. Mais à long terme, elle encrée.

Déficit structurel ou temporaire ?

Très théorique, le débat sur le déclin supposé du potentiel de croissance del’économie sous-tend en réalité tout le débat qui oppose le gouvernement auxfrondeurs sur l’arbitrage entre politique « de l’offre » ou « de la demande ». Siles tenants de l’affaiblissement durable de la croissance ont raison, alors ledéficit public de la France est bien plus structurel que ne le disent lesspécialistes de Bercy. Le risque est qu’il ne se résorbe jamais. La dettepourrait alors devenir insoutenable. La solution ne peut être que radicale : lapoursuite de réformes structurelles lourdes tout en continuant à marche forcéela réduction du déficit.

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Video : BFM Business : Jacques Sapir VS Jean-François Robin

J’aime toujours avoir le point de vue d’un Jacques Sapir. Le 16 septembre, lesimpacts d’une éventuelle victoire du « oui à l’indépendance de l’Écosse » surles marchés, et la réunion de la FED qui aura lieu mercredi ont été abordéspar Jacques Sapir, économiste et directeur d’Études à l’EHESS, et Jean-François Robin, responsable de la

stratégie recherche économique chez Natixis, dans Intégrale Placements,avec Guillaume Sommerer et Cédric Decœur, sur BFM Business.

Charles SANNAT

Jacques Sapir VS Jean-François Robin : Écosse… par BFMBUSINESS

Cotation du Mercredi 17 septembre 2014 à 07h00