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35 MARS / AVRIL 2018 N° 167 QUALITÉ CONSTRUCTION TECHNIQUES RÉNOVATION LES SOLUTIONS DE REMPLACEMENT CHAUDIÈRES B1 Les modèles de chaudières de type B1 classiques vendus aujourd’hui ne pourront plus être commercialisés à compter du 26 septembre 2018. Or, près de deux millions de chaudières B1 sont installées en France. Quelles sont les solutions pour les remplacer en fin de vie ? TEXTE : PASCAL POGGI PHOTOS & ILLUSTRATIONS : ALDES, DE DIETRICH, ELM LEBLANC, PASCAL POGGI/AQC, UBBINK, Photo elm leblanc Les constructeurs français disposent d’une énorme base installée de chaudières de type B1. Le marché du remplacement approche les 2 millions d’appareils. elm leblanc a développé spécialement la gamme acléis BAS NOx pour remplacer les chaudières B1 à l’identique, sans travaux sur la fumisterie.

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TECHNIQUESRÉNOVATION

LES SOLUTIONSDE REMPLACEMENT

CHAUDIÈRES B1

Les modèles de chaudières de type B1 classiquesvendus aujourd’hui ne pourront plus être

commercialisés à compter du 26 septembre 2018. Or, près de deux millionsde chaudières B1 sont installées en France. Quelles sont les solutions pourles remplacer en fin de vie?

TEXTE : PASCAL POGGIPHOTOS & ILLUSTRATIONS : ALDES, DE DIETRICH,ELM LEBLANC, PASCAL POGGI/AQC, UBBINK,

Photo elm leblanc

Les constructeurs français disposentd’une énorme base installée de chaudières de

type B1. Le marché du remplacement approcheles 2 millions d’appareils. elm leblanc a

développé spécialement la gamme acléis BASNOx pour remplacer les chaudières B1

à l’identique, sans travaux sur la fumisterie.

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depuis le 26 septembre 2015, une efficacité sai-sonnière pour le chauffage des locaux �75 %. Pourtous les autres types de chaudières murales gazchauffage seul ou mixtes � 70 kW, le rendementsaisonnier minimum a été fixé à 86 % à compter deseptembre 2015. Le Règlement ajoute cependantun second objectif pour les «dispositifs de chauffagedes locaux et des dispositifs de chauffage mixtes parchaudières à combustibles alimentés en combustiblesgazeux», autrement dit les chaudières à gaz: leursémissions d’oxydes d’azote (NOx), exprimées endioxydes d’azote (NO2), doivent être au maximumde 56 mg/kWh PCS (Pouvoir calorifique supérieur)de combustible consommé, à compter du 26 sep-tembre 2018.

Quel est le problème ?Ces deux critères réunis – rendement saisonnierde chauffage �75 % pour les chaudières B1 et NO2�56mg/kWh PCS quel que soit le type de chaudièremurale à gaz – éliminent du marché européen àcompter du 26 septembre 2018 les chaudières murales gaz chauffage seul et mixtes de type B1«classiques». C’est-à-dire celles que l’on vend aujourd’hui…Cette élimination est conforme à l’esprit de la Di-rective ErP. Celle-ci ne se prononce jamais sur destechniques, mais pose des paliers croissants d’exi-gences de performance en matière d’efficacité éner-gétique, de bruit… C’est à cette Directive que l’ondoit par exemple la disparition des ampoules à in-candescence du marché européen. Appliqué auxchaudières murales gaz, les deux critères combi -nés ci-dessus ne permettent plus de «mettre surle marché» européen (après fabrication en Europeou importation) des chaudières B1 «classiques».Selon Poujoulat, fabricant de solutions d’évacuationdes fumées, environ un million de chaudières B1en France sont raccordées à des conduits individuelsmaçonnés et un autre million à des conduits collectifs(l’alvéole technique gaz, la VMC gaz et le conduitShunt). Selon l’arrêté du 2 août 1977 relatif auxrègles techniques et de sécurité applicables auxinstallations de gaz combustible et d’hydrocarburesliquéfiés situés à l’intérieur des bâtiments d’habi-tation ou de leurs dépendances, l’alvéole techniquegaz est un « local disposé à un niveau d’un immeublecollectif s’ouvrant sur les parties communes et affecté,à l’exclusion de tout autre usage, à l’installation d’ap-pareils individuels de production d’eau chaude sanitaireou de chauffage des logements ainsi que des conduitesd’alimentation en gaz, des conduits d’amenée d’air oud’évacuation des gaz de combustion correspondants».La VMC gaz existe en simple et en double flux; l’airde ventilation et les produits de combustion sontextraits en même temps par le dispositif de venti-lation mécanique. La VMC gaz est toujours pourvued’un mécanisme de sécurité qui éteint la chaudièreou empêche son démarrage en cas de panne del’extracteur de la ventilation. En immeuble collectif,les conduits de VMC gaz comportent égalementdes segments spécifiques anti-refoulement pouréviter le retour des produits de combustion dansles logements des étages supérieurs.

Pour commencer, posons le contexte. LaDirective 2009/125/CE du Parlement euro -péen et du Conseil, familièrement nomméeDirective ErP ou Directive écoConception,trace, en ce qui concerne les générateurs

de chauffage et de production d’Eau chaude sanitaire(ECS), un calendrier d’amélioration du rendement,de réduction du bruit de fonctionnement et, pour lesappareils à combustion, d’amélioration de la qualitédes fumées. En ce qui concerne les chaudières, cetteDirective est mise en musique par le Règlement (UE)n° 813/2013 de la Commission, daté du 2 août 2013et paru au Journal Officiel de l’Union européennedu 6 septembre 2013. Conformément à l’évolutiondu droit européen, ce Règlement n’a pas besoin detransposition en droit français. Il s’applique à tousles États membres de l’Union européenne à compterdu vingtième jour suivant sa date de parution (ar-ticle 10 du Règlement).

L’échéance de septembre 2018Le Règlement n°813/2013 prévoit son propre réexa -men, au plus tard cinq ans après son entrée en vigueur.Cette procédure est en cours et pourrait aboutir fin2018. En tout état de cause, elle ne modifiera pasles exigences de performances contenues dansl’actuelle version du Règlement, ni leurs dates d’application. Elle portera plutôt sur l’ajout de nou-velles étapes en 2019 ou plus tard.Le Règlement n° 813/2013 définit les chaudières B1comme un «dispositif de chauffage des locaux parchaudière à combustible comportant un coupe-tirageantirefouleur, destiné à être raccordé à un conduit àtirage naturel évacuant les résidus de combustion àl’extérieur de la pièce où est installé le dispositif dechauffage, et qui prélève l’air combu rant directementdans cette pièce». Pour les chaudières B1 ayant unepuissance thermique nominale � 10 kW et pour leschaudières de type B1 mixtes (chauffage et produc -tion d’ECS) ayant une puissance thermique nominale� 30 kW, le Rè glement n° 813/2013 demande,

“Environun million dechaudières B1en France sontraccordéesà des conduitsindividuelsmaçonnés etun autre millionà des conduitscollectifs(l’alvéoletechnique gaz,la VMC gaz et leconduit Shunt)”

Voici les configurationsd’évacuation des fuméesdisponibles en immeubles collectifspour chaudières non étanches (B)et étanches (C). Les chaudièresnon étanches de type B22, B23,B22p et B23p prennent l’aircomburant dans la pièce où ellessont installées: il faut donc desentrées d’air basse et haute pourapporter le débit d’air nécessaire.

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Illustration De Dietrich1

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pour être raccordée uniquement à un conduit communà plusieurs logements d’un bâtiment existant, quiévacue les résidus de combustion hors de la pièce oùest installée la chaudière. Elle prélève l’air comburantdirectement dans la pièce et est équipée d’un coupe-tirage antirefouleur. En raison de la perte d’efficacitéque cela entraînerait, l’utilisation de cette chaudièredans d’autres conditions ferait augmenter la consom-mation d’énergie et les coûts de fonctionnement, etdoit donc être évitée.»En résumé, ces nouvelles chaudières B1, mêmeconformes aux exigences de l’ErP, peuvent être installées seulement en collectif sur des conduitscollectifs ou, comme l’a rappelé le Synasav (Syndicatnational de la maintenance et des services en effi-cacité énergétique), dans des bâtiments collectifssur des conduits individuels d’au moins 10m de lon-gueur(1). Ce dernier point, qui ne se trouve

Les conduits Shunt, pour leur part, sont des conduitsde fumée maçonnés utilisés dans les immeublescollectifs entre 1955 et 1975 et présentant des di-mensions spécifiques: un conduit collecteur carréavec une surface de section libre de 400 cm2 duhaut en bas du bâtiment et, à chaque étage, des dé-parts individuels d’une section de 250 cm2, appelésramons. Il existe des conduits Shunt «spécifiquesgaz», destinés seulement à l’évacuation des produitsde combustion, ainsi que des conduits Shunt mixtesassurant à la fois ventilation par tirage naturel etévacuation des produits de combustion. Six chau-dières au maximum peuvent être raccordées à uncollecteur Shunt. Mis en œuvre avant 1958 dans l’Estde la France, les conduits «Alsace» res semblentaux conduits Shunt, avec un collecteur d’une sectionde 250 à 400 cm2 selon le nombre et la puissancedes appareils raccordés, et six appareils au maxi-mum installés sur le collecteur.Poujoulat estime qu’environ 550000chaudières gazindividuelles sont toujours raccordées à des conduitsShunt ou Alsace, que près de 100000 logements sonten alvéole technique gaz et probablement 400000à700000 sont équipés de VMC gaz. La VMC gaz encollectif est largement en simple flux, le double fluxy est très rare et davantage utilisé en maison indi-viduelle. On ne peut pas simplement remplacer deschaudières B1 en fin de vie par des chaudières àcondensation. En effet, aucun de ces types de conduitsn’est étanche à l’eau ni ne peut supporter le ruissel -lement des condensats des fumées sur ses facesintérieures. Cela conduirait avec certitude à des dé-gâts des eaux, avec pour conséquence des risquesde non-étanchéité au gaz des conduits et de diffusiondes produits de combus tion dans les bâtiments.

Pas de nouvelles B1en raccordement individuelLa Directive ErP et son Règlement d’applicationn° 813/2013 ont pour but de réduire les consom-mations d’énergie des chaudières, leurs émissionsde polluants et le bruit qu’elles produisent. À ce titre,ces deux textes encouragent le développement deschaudières murales gaz à condensation, tout en reconnaissant qu’il est nécessaire de faire une ex-ception pour les chaudières de type B1 qui, dans uncertain nombre de configurations, seront difficile-ment remplaçables par des chaudières à conden-sation. Plusieurs constructeurs français ont doncdéveloppé et commercialisent depuis fin 2017 deschaudières B1 d’une nouvelle conception, dont lesvaleurs d’efficacité saisonnière et d’émission deNOx sont conformes à l’échéance de septembre2018du Règlement. Mais ces chaudières ne pourront pasêtre installées sur des évacuations de produits decombustion individuelles, qu’il s’agisse de VMC gazindividuelles ou de conduits de fumées individuels.Le Règlement n°813/2013 l’interdit expressément.Il précise même que ces nouvelles chaudières B1doivent être accompagnées de la mention suivante,figurant dans les manuels d’instruction destinésaux installateurs et aux utilisateurs finaux, ainsique sur les sites Internet en accès libre de leurs fa-bricants: «Cette chaudière à tirage naturel est conçue

En immeuble collectif,les nouvelles chaudières B1peuvent être raccordéesà des conduits collectifs – commece conduit 3Cep (en pression) –ou à des conduits individuels de plus de 10 m de haut.

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(1) Voir sur le site du Synasav www.synasav.fr, l’actualité du 2 février 2018 à la rubrique«Actualités».

Photo ©2018 – Pascal Poggi – AQCPhoto ©2018 – Pascal Poggi – AQC 2

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Illustration De Dietrich4

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“Pourl’individuel,c’est-à-direen maisonindividuelle ouen immeublecollectifsur conduitindividuelde longueurinférieureà 10 m, il fautinstallerd’autreschaudières,soit àcondensation,soit bassetempérature”

pas dans le Règlement n° 813/2013, a été ajoutédans la réglementation française par l’arrêté du22 mars 2017, modifiant l’arrêté du 3 mai 2007relatif aux caractéristiques thermiques et à la per-formance énergétique des bâtiments existants, etinterdisant les chaudières B1 en raccordement individuel de moins de 10 m de hauteur depuis le1er janvier 2018.

Quelles solutionspour l’individuel ?Pour l’individuel, c’est-à-dire en maison individuelleou en immeuble collectif sur conduit individuel delongueur inférieure à 10 m, il faut installer d’autreschaudières, soit à condensation, soit basse tempé-rature. Si la chaudière existante est raccordée à uneVMC gaz individuelle, cela pose un problème spéci-fique (voir encadré ci-contre). S’il s’agit de conduitmaçonné, étant donné qu’il est certain que la vapeurd’eau contenue dans les fumées condensera dansles conduits d’évacuation des produits de combus-tion, les possibilités d’installations des conduits re-lèvent de deux types.Premièrement, il s’agit de tuber les conduits exis-tants pour installer des chaudières non étanchesdans des configurations d’évacuation des conduitsde combustion B22, B23, B22p et B23p. Les confi-gurations B22 et B23 prévoient le raccordementde chaudières non étanches de type B, avec prise

d’air comburant dans le local où est installée lachaudière, sans coupe-tirage antirefouleur maisavec un ventilateur en amont (B22) ou en aval (B23)de la chambre de combustion et une évacuationdes produits de combustion vers l’extérieur par unconduit simple paroi en dépression. Les configu-rations B22p et B23p, elles, possèdent un conduitd’évacuation en pression.Deuxièmement, il faut créer des conduits étanchesindividuels. Toutes les configurations de chaudièresétanches sur conduits individuels sont possibles,dont C12 ou C13 (tube concentrique à sortie hori-zontale, la ventouse classique), C33 (conduits d’ame-née d’air et d’évacuation de fumées concentriques,avec un terminal vertical en toiture), C5 (deux conduitsséparés, l’un assurant l’admission d’air entre lachaudière et l’extérieur et l’autre permettant l’éva-cuation des produits de combustion à l’extérieurdu bâtiment, la sortie des gaz brûlés se faisant leplus souvent en toiture, mais pouvant aussi s’ef-fectuer horizontalement) ou C93 (réutilisation d’unboisseau maçonné existant, un tube introduit dansle boisseau assurant l’évacuation des fumées avecsortie verticale en toiture, et l’espace annulaire entrece tube et la paroi intérieure du boisseau apportantl’air comburant). La plupart de ces configurationsB et C sont sous Avis Techniques, et les chaudièressont homologuées pour précisément telle ou telleconfiguration.

Le conduit Chemilux B22p-B23p (Ubbink) est conçu pourle raccordement d’une chaudièrenon étanche de type B en réutilisantun boisseau maçonné ou une gaineexistante. Le conduit d’évacuationen matière de synthèse (PPTL)est en pression et disponibleen diamètre 60 ou 80 mm. Lesystème est sous DTA (DocumentTechnique d’Application) n° 14/15-2108*01 Ext.

La ventouse concentriquehorizontale (configuration C12et C13) reste le système le plussimple à mettre en œuvre.Cette solution n’est pas toujourspossible pour des raisons dedistance trop faible avecdes ouvrants sur la façade oupour des raisons esthétiques.

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Illustration Ubbink3

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LES SPÉCIFICITÉS DELA VMC GAZLorsqu’une chaudière de type B1est raccordée à la VMC gaz, un mêmecaisson de ventilation extrait les fuméesde la chaudière et l’air du logement.Les bouches de ventilation associéesaux anciennes installations de VMC gazétaient souvent ouvertes enpermanence, ce qui produisait encontinu un balayage du corps de chauffede la chaudière par l’air extrait, mêmelorsque la chaudière était à l’arrêt.Ce balayage refroidissait le corps dechauffe, parfois suffisamment pourdéclencher la remise en marcheautomatique de la chaudière, engendrantune surconsommation d’énergie.Aldes a développé une bouched’extraction spécifique gaz BAZ Pilot :raccordée au réseau d’extraction VMCen amont et par exemple à la chaudièreFrisquet Hydromotrix Evolution Visio VMCen aval, elle assure ventilation etévacuation des produits de combustion.La bouche est pilotée par la chaudière quilui envoie un signal d’état, demandantl’ouverture de l’extraction ou pas.Cela supprime le balayage permanentdu corps de chauffe et permet à lachaudière d’afficher un rendementsaisonnier en chauffage supérieur à75 %. La bouche BAZ Pilot, disponible endiamètre 116 ou 125 mm, est fixée dansune manchette en acier inoxydable etraccordée à la chaudière par un segmentde conduit Alflex en aluminium spécialgaz. Bouche VMC et chaudière doiventêtre homologuées conjointement. Cette évolution évacue un énormeproblème potentiel dans le cas dechaudières B1 raccordées sur une VMCgaz collective. Sans le développement ducouple chaudière B1 et bouche VMC gazconjointement homologuées, la seulesolution pour remplacer une B1 sur uneVMC gaz collective existante seraitla dissociation des fonctions ventilationdes logements et évacuation des fumées.Certes, il existe pour cela des solutionstechniques sous Avis Techniques,comme Reno VMC Gaz de Pouloulat,par exemple. Mais dans le cas d’unimmeuble collectif, leur mise en placeest un chantier considérable, demandant

études et préparation approfondies, doncimpossible à improviser quand une seulechaudière B1 sur VMC gaz collectivetombe en panne dans un bâtiment deX logements. Sans compter les délaisadministratifs incompressibles pourdécider de travaux importants encopropriété, même en faisant l’hypothèseque tous les copropriétaires sont d’accord. En maison individuelle, comme nousl’avons vu dans l’article, le Règlementeuropéen interdira à compter deseptembre prochain d’installerdes chaudières B1, quelle que soit laconfiguration d’évacuation des produitsde combustion (sauf cas exceptionneld’une chaudière B1 raccordée à unconduit de fumée de plus de 10 m dehaut). Par ailleurs, la réglementationfrançaise interdit le raccordement dechaudières à condensation à uneinstallation VMC gaz. La seule solutionpour remplacer une chaudière B1 surVMC gaz est du coup la dissociation desfonctions. La pose d’une chaudièreétanche à condensation est sans doutela solution la plus simple, mais en toutétat de cause il faut recréer de toutespièces une ventilation. L’option la plussimple est probablement la créationd’une VMC simple flux hygroréglable.Remarquons au passage que le coupleformé par une nouvelle chaudière B1associée à la bouche VMC gaz Aldes BAZPilot fonctionnerait parfaitement sur desinstallations de VMC gaz individuelle.Par ailleurs, si la VMC existante estune VMC gaz double flux, est-il sûrque la remplacer par une VMC doubleflux classique avec une chaudièreétanche à ventouse séparée présenteun bilan énergétique annuel inférieurà celui d’une VMC gaz double flux avecchaudière B1 (chaudière à condensationcertes plus performante que la B1mais récupération de chaleur surla VMC double flux gaz nettement plusperformante que sur une double fluxclassique)? Une réponse négativen’irait pas dans le sens de l’améliorationde l’efficacité énergétique affichépar la Directive ErP et son Règlementn° 813/2013. ■

Pour les installations de VMC gaz collectives,la solution développée par GrDF et

les industriels consiste à homologuerconjointement les modèles de chaudières B1

et les modèles de bouches VMC gaz.Dans un immeuble collectif, cela permet

le remplacement chaudière par chaudière,sans toucher à la partie collective de

l’installation de VMC gaz. Pour l’instant,toutes les nouvelles chaudières B1 font appel

à la bouche Aldes BAZ Pilot, la seuledisponible. D’autres modèles pourraient

apparaître d’ici septembre 2018.

La bouche VMC gaz BAZ Pilot d’Aldes,la seule disponible pour l’instant,

doit être homologuée avec chaque modèlede chaudière B1 pour que l’installation

chaudière + bouche soit autorisée.

Photo ©2018 – Pascal Poggi – AQCPhoto ©2018 – Pascal Poggi – AQC

Photo Aldes

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Les nouvelles chaudières B1Frisquet a été le premier à proposer une solution.Ce modèle convient parfaitement aux conduits defumées individuels de plus de 10 m de haut, auxconduits Shunt ou Alsace. Hydromotrix TraditionVisio est une chaudière gaz murale mixte de 23 kW,de seulement 407 mm de largeur, dont la tempé-rature de fumées ne descend jamais en dessousde 110 °C. Ce générateur affiche un rendement sai-sonnier supérieur à 75 %, atteignant même 78 % sila chaudière est associée à la régulation sans filEco Radio System Visio. La chaudière possède letraditionnel corps de chauffe en cuivre de Frisquet,le brûleur FlatFire conçu et fabriqué par Frisquetet atteint la classe 5, la meilleure du point de vuede la qualité des produits de combustion. Pour rem-placer les chaudières sur VMC gaz, Frisquet proposele modèle Hydromotrix Evolution Visio VMC de 25 kWavec production d’ECS instantanée ou par accumu-lation dans un ballon de 80 l associé. Il affiche unrendement saisonnier de chauffage de 82 % et desémissions de NOx de 54 mg/kWh PCS.elm leblanc propose, pour sa part, deux modèlesAcléis BAS NOx de type B1 mixtes (chauffage + ECS).Le modèle NGLM 24-7XN 24 kW à tirage naturel estdestiné au remplacement des chaudières B1 surconduit individuel ou sur conduit Shunt ou Alsace,sans modification des conduits. Le modèle NGLM23-7XN5 23 kW remplace les chaudières B1 rac-cordées à une VMC gaz. La température de fuméesvarie de 85 à 127 °C pour le débit calorifique minimalet maximal, les émissions d’oxydes d’azote sontde 15 mg/kWh PCS pour les deux modèles, l’effi-cacité énergétique saisonnière pour le chauffageatteint 77 %. La très faible émission d’oxyde d’azoteest atteinte grâce à un passage du retour du circuitde chauffage dans le brûleur pour refroidir la flammeet atteindre un point de combustion qui génère peude NOx.Atlantic propose pour l’instant quatre chaudièresB1avec la gamme Tweetie. Ces quatre modèles sontcompatibles avec le thermostat connecté Netatmo :c’est-à-dire qu’Atlantic a ouvert à Netatmo son pro-tocole de communication propriétaire et que lethermostat pilote les chaudières pas seu lement enmarche/arrêt, mais en tirant parti de leur brûleurà puissance variable. Ces générateurs atteignentun rendement de chauffage saisonnier de 76 %, lemodèle Tweetie Micro (production d’ECS par micro-accumulation) de 23,1 kW poussant même à 77 %.Elles affichent une classe 2 pour les émissions deNOx, soit 125 mg/kWh pour la Tweetie Micro 24 et160 mg/kWh pour la Micro 28, ce qui est bien au-dessus du plafond de septembre prochain. Ellesseront donc remplacées à compter de mars 2018par une gamme resserrée sur deux modèles TweetieMicro 24 (23,1 kW) et 28 (27,5 kW), équipées de nouveaux brûleurs qui leur permettront de passersous le plafond de NOx de septembre 2018, tout enconservant un rendement suffisant. Ces deux modèlesseront seulement disponibles pour des raccorde-ments sur conduits de fumées – conduits individuels,conduits collectifs Shunt ou Alsace –, mais pas enversion VMC gaz.

Quelles solutionspour le collectif ? En logements collectifs pour les raccordements deschaudières à des conduits collectifs, deux approchessont également possibles: changer simultanémentchaudière et conduit de fumées en choisissant deschaudières à condensation, ou bien changer justela chaudière au profit des nouvelles chaudières B1,tout en conservant le dispositif d’évacuation desproduits de combustion.La première approche se décline via de multiplessolutions adaptées au type d’évacuation des produitsde combustion en place, avec divers types de conduitscollectifs étanches à l’eau (2). Elles sont détailléesnotamment dans un document en vente sur le sitede Cegibat (3).La seconde solution n’est possible que depuis fin2017 puisque plusieurs fabricants français proposentdésormais de nouvelles chaudières B1 à haut ren-dement, spécifiquement conçues pour le rempla-cement à l’identique des générateurs de type B1«classiques». La température de leurs produits decombustion est suffisamment élevée pour que lerisque de condensation dans le conduit de cheminéede la vapeur d’eau qu’ils contiennent soit nul.

(2) Voir l’article «Chaudièresmurales gaz – La doubleobligation de rénovationdes appareils et des conduitscollectifs» paru dans le n° 144de Qualité Construction(mai-juin 2017, pages 36 à 43).

(3) L’ouvrage Rénovationdes conduits de fumée –Chaudières individuelles àcondensation au gaz naturel(2016) est en vente à l’adressehttps://cegibat.grdf.fr/librairie.

Frisquet conçoit et fabriquechacun des éléments clefs de ses chaudières. Sa nouvellechaudière B1 Hydromotrix TraditionVisio est destinée à une installationsur conduit de fumée individuel deplus de 10 m de long, conduit Shuntou conduit Alsace.

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Un marché du remplacement liéà des dispositions réglementairesParmi les autres constructeurs français, De Dietrichannonce pour juillet prochain un modèle ZENA Eco-NOx–MSN 24 MI CFconforme aux exigences de sep-tembre. Elle affichera une largeur de 47 cm, unepuissance variable de 7,1 à 24 kW, des émissionsd’oxydes d’azote de 25 mg/kWh PCS seulement etun rendement d’exploitation saisonnier en chauffagede 76 %. Ce sera un générateur mixte à productiond’ECS instantanée, destiné à un raccordement surconduits collectifs Shunt ou Alsace. Cette chaudièreutilisera un brûleur rafraîchi par le retour du circuitde chauffage pour réduire la température de flamme,un corps de chauffe en cuivre et un échangeur àplaques en acier inoxydable pour la production d’ECS.Chez Chappée, la gamme de chaudières B1LunaSTaffiche, pour l’instant, un rendement suffisant maisdes émissions de NOx trop importantes pour l’é -chéance de septembre 2018. Mais apparaîtra enjuillet la chaudière Chappée Luna ST Blue CF 2.24,destinée à un raccordement sur conduits Shunt ouAlsace. Ses caractéristiques: émissions NOx de25mg/kWh PCS et rendement saisonnier en chauf-fage de 76 %.Dans son catalogue 2018-2019 qui vient de paraître,Chaffoteaux indique que ses chaudières basse température satisferont aux exigences NOx d’ici le26 septembre prochain: il s’agit des gammes (pasà condensation) Inoa, Mira C, Urbia, Sereliaet NiagaraC(rendements actuels suffisants mais émissions enclasse 3). Vergne Innovation, autre constructeurfrançais, a décidé quant à lui de ne pas concevoir denouveaux modèles B1 à bas NOx pour l’instant. Ceserait, disent-ils, revenir 15 ans en arrière, ce qui neva pas dans le sens de l’histoire.Néanmoins, l’avenir des nouvelles chaudières de typeB1 semble prometteur en France sur le marché duremplacement des chaudières existantes, tant quela Directive ErP n’évolue pas. Ce marché du rem -placement pourrait en revanche être compromis sila révision du Règlement 813/2013 s’oriente vers desexigences renforcées de rendement et de qualité desproduits de combustion pour les années à venir. ■

“L’avenir des nouvelleschaudières de type B1semble prometteuren France sur le marchédu remplacement deschaudières existantes,tant que la Directive ErPn’évolue pas”

Pour le remplacement deschaudières B1 raccordées à une VMCgaz, Frisquet propose la chaudièreHydromotrix Evolution Visio VMCde 25 kW, avec des émissions de NOxde seulement 54 mg/kWh PCS. Elle esthomologuée pour une pose avec labouche de VMC gaz BAZ Pilot d’Aldes.

Hydromotrix Evolution Visio VMCde Frisquet conserve les composantsqui ont fait la réputation de la marque:corps de chauffe en acier, brûleurFlatFire, forte production d’ECS parpréparateur de 80 l associé, régulationavec pilotage déporté par radio, etc.

Disponible en version VMC gaz(avec la bouche BAZ Pilot d’Aldes) et enversion conduit de fumées, la nouvellechaudière B1 d’elm leblanc réduit sesémissions de NOx grâce à un brûleurrefroidi par recirculation du retour ducircuit de chauffage. Cette technologiedéveloppée depuis une quinzained’années réduit la température dela flamme (la production de NOxest d’autant plus importante que latempérature de combustion est élevée).

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