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RÉUNION DES MINISTRES DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES

DES PAYS MEMBRES DE LA ZONE FRANC ---------------------------

SECRÉTARIAT ---------------------------

PARIS, LES 4 ET 5 OCTOBRE 2012

ÉVOLUTION DES COURS DES MATIERES PREMIERES ÉCHANGÉES PAR LES PAYS DE LA ZONE FRANC

FAITS SAILLANTS

• En 2011, la plupart des matières premières exportées par les pays de la Zone franc ont enregistré de très fortes progressions de leurs cours moyens par rapport à 2010, qu’il s’agisse des produits agricoles à usage alimentaire, comme le café robusta (+38,7%), les huiles d’arachide (+41,4%) et de palme (+24,9 %) ou le sucre (+22,2 %), des produits agricoles à usage industriel tels que le coton (+ 45,8%), le caoutchouc (+32,0%) ou les bois tropicaux, comme le sapelli (+13,1%). Les produits des industries extractives comme l’or (+28,1%), le pétrole (+38,8%), les phosphates (+23,6%), l’uranium (+23,9%) et le diamant (+22,5%) ont également connu une progression sensible de leurs cours.  

• A partir de la mi 2011 cependant et sur les huit premiers mois de l’année 2012, la plupart des matières premières exportées par les pays de la Zone franc ont enregistré un fléchissement de leurs cours, en lien avec le ralentissement de l’activité économique mondiale. En août 2012, les baisses annuelle de prix sont significatives pour le cacao (-18,0%), le café (-5,0%), l’huile de palme (-8,1%), le sucre (-24,8%), le coton (-26,0%), le caoutchouc (-40,3%), le sapelli (-17,6%), l’or (-7,3%), les phosphates (-15,2%), l’uranium (-5,7%), le manganèse (-3,7%) et le diamant (-25,1%).

 • Depuis le début de l’année, le marché mondial des céréales connaît de fortes tensions, du fait de

mauvaises récoltes dans les grands pays producteurs (Etats-Unis, Russie). Les prix du blé et du maïs ont ainsi progressé respectivement de 36,3% et 28,2% sur les huit premiers de mois de l’année, tandis que les cours du riz, bien qu’en léger recul (- 3,6%), se sont maintenus à un niveau élevé.

 • La crise alimentaire au Sahel, liée, notamment, à une baisse des productions vivrière et céréalière

de 13% et 20% en UEMOA pour la campagne 2011/2012, et aggravée par la crise politique malienne, a entraîné une hausse des prix intérieurs des produits alimentaires de première nécéssité. Selon la BCEAO, à fin juillet 2012, l’augmentation annuelle des prix du maïs et du mil a atteint, respectivement, 60 % et 77 % au Mali, 41 % et 50% au Burkina et 24 % et 42 % au Niger.

• Selon les dernières prévisions du FMI (juillet 2012), le ralentissement de la demande mondiale

devrait déboucher en 2012 sur une baisse globale des cours des matières premières, les cours du pétrole demeurant toutefois plus résilients (- 2,1%) que la moyenne des autres matières premières (- 12,0%) et les prix des produits alimentaires demeurant élevés.

• Si ces évolutions ont, à court terme, des effets contrastés sur les différents pays membres de la

Zone franc, l’embellie des cours des matières premières observée depuis la première moitié de la décennie constitue à moyen terme une opportunité significative pour le développement du secteur agricole, comme le montre le plan d’investissement de 4 milliards de dollars récemment annoncé par la Côte d’Ivoire, et la diversification économique des pays exportateurs de produits de base.

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2009 2010 2011

Évolution2011/2010

août 2011

décembre 2011

août 2012

août 12 / déc. 11

août 2012 / août 2011

(en %) (en %)

Produits alimentaires (la tonne)

Cacao 2 889 3 133 2 980 -4,9 3 064 2 197 2 512 14,3 -18,0

Café robusta 1 644 1 736 2 408 38,7 2 471 2 170 2 348 8,2 -5,0

Huile d'arachide 1 184 1 404 1 985 41,4 2 150 2 225 2 553 14,7 18,7

Huile de palme 683 901 1 125 24,9 1 083 1 027 995 -3,1 -8,1

Sucre 400 469 573 22,2 612 508 460 -9,4 -24,8

Maïs 166 186 292 57,0 310 259 332 28,2 7,1

Riz thaï 555 489 543 11,0 566 586 565 -3,6 -0,2

Blé 186 230 286 24,3 278 245 334 36,3 20,1

Produits agricoles à usage industriel

Coton (la tonne) 1 382 2 283 3 328 45,8 2 515 2 104 1 862 -11,5 -26,0

Caoutchouc (la tonne) 1 921 3 654 4 823 32,0 4 676 3 384 2 793 -17,5 -40,3

Bois Sapelli (le m3) 421 429 485 13,1 523 467 431 -7,7 -17,6

Produits industriels et miniers

Or (l'once) 973 1 225 1 569 28,1 1 759 1 640 1 630 -0,6 -7,3

Pétrole Brent (le baril) 62 80 111 38,8 110 108 113 4,6 2,7

Phosphate (la tonne) 323 501 619 23,6 659 575 559 -2,8 -15,2

Uranium (la livre) 46 46 57 23,9 53 52 50 -3,8 -5,7

Manganèse (la tonne) 546 772 603 -21,9 540 540 520 -3,7 -3,7

Diamant (le carat) 14 866 18 679 22 891 22,5 25 401 22 228 19021 2,9 -25,1

Taux de change USD/FCFA 470,3 494,8 471,2 -4,8 459,9 497,7 533,8 5,2 16,1

Sources : Banque mondiale, CNUCED pour le manganèse, DataStream pour l'uranium et le diamant L’année 2011 a été caractérisée par une accentuation de la hausse moyenne des cours des produits exportés par les pays de la Zone franc, qui ont atteint ou dépassé, en moyenne sur l’année, les niveaux exceptionnels observés à l’été 2008. Cette évolution a concerné tout d’abord les produits agricoles à usage alimentaire, comme le café (+ 38,7%), l’huile d’arachide (+ 41,4%), l’huile de palme (+ 24,9 %), le sucre (+22,2 %) ainsi que les produits agricoles à usage industriel, comme le coton (+ 45,8%), le caoutchouc (+ 32,0%) ou les bois tropicaux, tel le sapelli (+ 13,1%).  Quelques-uns des principaux produits des industries extractives ont également connu de fortes hausses, notamment l’or (+ 28,1%), le pétrole (+ 38,8%), les phosphates (+ 23,6 %), l’uranium (+23,9%) et le diamant (+ 22,5 %), à l’exception cependant du manganèse (-21,9%). Cette hausse des prix, notamment de l’énergie, a contribué à augmenter les coûts des produits alimentaires, comme le blé (+ 24,3%), le maïs (+ 57,0 %), et dans une moindre mesure le riz (+11,0%). Le recul des cours enregistré à compter de la fin du 1er semestre 2011 pour la plupart des matières premières est lié au ralentissement de l’activité économique mondiale, qui a affecté la demande de matières premières. A fin août 2012, la baisse des prix, sur un an glissant, apparaît forte, quoique d’ampleur variable selon les produits : de -18,0% pour le cacao, de -5,0% pour le café, de -8,1% pour l’huile de palme, de -24,8% pour le sucre, de -26,0% pour le coton, de -40,3% pour le caoutchouc, de -17,6% pour le bois de sapelli. L‘or, les phosphates, l’uranium, le manganèse et le diamant ont également enregistré des baisses de, respectivement, -7,3%, -15,2%, -5,7%, -3,7% et -25,1%.  

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Source : Datastream

Le repli des cours du coton, qui atteint 26 % en glissement annuel en août 2012, est attribuable à la forte augmentation de la production mondiale, due à l’augmentation d’un quart des surfaces cultivées dans le monde, et aux bonnes récoltes annoncées aux États-Unis, en Inde et en Chine. La baisse des cours du cacao (-18 %) reflète pour sa part la hausse de 17 % de la production mondiale en 2010/2011 et la normalisation des exportations de la Côte d’Ivoire, 1er exportateur mondial (35 % du total des exportations). L’Afrique sub-saharienne représente désormais 75% de la production mondiale de cacao et les perspectives d’accroissement des productions en Côte d’Ivoire ou au Cameroun apparaissent très favorables, compte tenu d’une progression tendancielle de la demande estimée à 4% par an par l’Organisation Internationale du Cacao (OIC).

Source : Datastream-CRB

Après avoir atteint un pic à 238 points en février 2011, l’indice des prix de l’alimentation, établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et agrégeant les prix de 55 denrées alimentaires, a enregistré un net recul depuis septembre 2011, revenant à 213 points en août 2012, soit une baisse de 18% en glissement annuel. Après avoir enregistré une baisse similaire au 2ème semestre 2011, l’indice des prix des céréales a en revanche connu une forte progression au cours des huit premiers mois de l’année 2012, l'indice FAO des prix des céréales atteignant 260 points en moyenne en août 2012 contre 218 en décembre 2011, soit une hausse de plus de 19 % sur 8 mois.

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La sécheresse observée dans les grands pays producteurs de céréales s’est en effet traduite par une dégradation des récoltes de maïs aux États-Unis et de blé en Russie et de très fortes tensions sur les prix à l’exportation durant l’été, atténuées, en fin de période, par des pluies abondantes aux États-Unis et par l’annonce par la Russie qu’elle n’appliquerait pas de restrictions aux exportations. Les cours internationaux du riz ont également été soutenus par la forte demande des pays importateurs nets. Au total, selon la FAO, la production mondiale de céréales ne suffirait pas à couvrir l’utilisation attendue pour la campagne de commercialisation 2012/2013, ce qui se traduirait par le maintien de prix alimentaires élevés. Dans la plupart des pays de la zone franc, particulièrement en UEMOA, le coût des produits alimentaires demeure élevé, du fait notamment, de la sécheresse observée fin 2011- début 2012 dans les pays du Sahel, qui a entraîné en UEMOA une baisse des productions vivrière et céréalière de 13% et 20% pour la campagne 2011/2012 (estimations BCEAO -juin 2012). L’instabilité politique au Mali et ses conséquences sur les pays limitrophes contribuent également au renchérissement des prix des produits alimentaires. Selon les données de la BCEAO, l’augmentation des prix du maïs s’est établie, en glissement annuel à fin juillet 2012, à 60% au Mali, 41,5% au Burkina et 23,7% au Niger, tandis que les prix du mil ont augmenté de 76,7% au Mali, 50,5% au Burkina, de 42,1% au Niger. Les mesures compensatoires prises par les autorités et la mise à disposition précoce de stocks de sécurité à des prix modérés ont permis jusqu’à présent de limiter l’impact de ces événements sur les prix des produits de première nécessité.

Sources : Datastream, Banque mondiale

Après avoir atteint 123 dollars le baril en avril 2011, les cours du pétrole brut se sont stabilisés depuis la fin 2011, le cours moyen mensuel ressortant en hausse de 4,6% sur les huit premiers mois de 2012 (après 38,8 % en 2011). Cette évolution tient aux perturbations de l’offre, en liaison avec la persistance des troubles sociopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Cependant, selon les prévisions de juillet 2012 du FMI, l’augmentation de l’offre avec la hausse de la production de l’Arabie Saoudite et d’autres grands pays exportateurs, combinée aux risques de ralentissement des économies des pays émergents, et en particulier de l’économie chinoise, pourraient favoriser une baisse des cours du pétrole d’ici à la fin de 2012.