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HINDOU 6 DHARMA Textes : Raphaël Voix – Photo : à compléter « Hommage à la Déesse ! À la Grande Déesse, à l’Auspicieuse ! Hommage encore, Hommage À la Nature généreuse ! Déférents nous La saluons ! » Hymne de glorification de la Déesse, Devi-mahatmya, V.11 La puja : rituel d’adoration de la divinité Au cœur de l’hindouisme, la puja est une cérémonie d’of- frande et d’adoration auquel tout hindou, quelle que soit sa caste de naissance, peut se livrer. Bien qu’elle puisse servir à honorer certaines catégories de la population (brahmanes, enseignants, etc.), la puja est plus généra- lement destinée à vénérer la divinité, dans ses manifes- tations les plus diverses. Elle prend alors la forme d’un culte qui a pour support l’image divine, la statue, le sym- bole ou l’être déifié (homme ou femme guru, animal, etc.) dans laquelle cette dernière s’incarne. La puja domestique s’effectue quotidiennement face à la représentation de la divinité d’élection (ista-devata) installée sur un autel souvent situé dans une pièce à part ou parfois dans la cuisine considérée comme le lieu le plus pur de la maison. Après avoir rendu hommage à la divinité à l’aide d’un bâtonnet d’encens allumé, le fidèle lui fait une offrande rituelle (fleur, comme l’illustre la photo de couverture, et /ou nourriture), l’illumine parfois avec une lampe et la contem- ple. Après s’être prosterné, il prend les « restes » consacrés de l’offrande et se marque le front d’un signe de couleur. Dans les temples, la puja prend un caractère plus solennel et peut être très élaborée. Elle s’accompagne de formules sonores récitées par le(s) prêtre(s) officiant(s), tandis que l’image divine (murti) – fabriquée, installée et consacrée ri- tuellement – est honorée telle un être vivant. On la nourrit de mets généralement végétariens ; on la lave, l’habille et la pare ; on la purifie et on la réjouit par des onctions, prières et danses pour mieux l’adorer. Lors des cérémonies fes- tives, une assistance nombreuse vient recevoir sa vision sanctificatrice et partager les « restes » consacrés. Par ce ri- tuel qui connaît de nombreuses variations liturgiques, les fidèles cherchent à attirer les bons auspices de la divinité et se pénétrer de son énergie (s ´akti). Fidèles offrant des lumières à la Déesse à l’occasion du nouvel an, rituel de talapoli, Kollam, Kerala (Inde). Au cours d’une procession particulièrement sereine, ces jeunes filles, parées de leurs plus beaux atours et accompagnées de leur mère, présentent l’offrande sur un plateau : noix de coco, fleurs, riz et lumières. Par ces gestes rituels, elles rendent hommage à la Déesse de la prospérité et espèrent ainsi attirer ses bonnes grâces. Très courant au Kerala, ce rituel peut aussi être exécuté pour honorer un invité prestigieux. ..

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HINDOU

6

DHARMATextes : Raphaël Voix – Photo : à compléter

« Hommage à la Déesse !À la Grande Déesse, à l’Auspicieuse !Hommage encore, HommageÀ la Nature généreuse !Déférents nous La saluons ! »

Hymne de glorification de la Déesse, Devi-mahatmya, V.11

La puja : rituel d’adorationde la divinitéAu cœur de l’hindouisme, la puja est une cérémonie d’of-frande et d’adoration auquel tout hindou, quelle que soitsa caste de naissance, peut se livrer. Bien qu’elle puisseservir à honorer certaines catégories de la population(brahmanes, enseignants, etc.), la puja est plus généra-lement destinée à vénérer la divinité, dans ses manifes-tations les plus diverses. Elle prend alors la forme d’unculte qui a pour support l’image divine, la statue, le sym-bole ou l’être déifié (homme ou femme guru, animal, etc.)dans laquelle cette dernière s’incarne.La puja domestique s’effectue quotidiennement face à lareprésentation de la divinité d’élection (ista-devata) installéesur un autel souvent situé dans une pièce à part ou parfoisdans la cuisine considérée comme le lieu le plus pur de lamaison. Après avoir rendu hommage à la divinité à l’aided’un bâtonnet d’encens allumé, le fidèle lui fait une offranderituelle (fleur, comme l’illustre la photo de couverture, et /ounourriture), l’illumine parfois avec une lampe et la contem-ple. Après s’être prosterné, il prend les « restes » consacrésde l’offrande et se marque le front d’un signe de couleur.Dans les temples, la puja prend un caractère plus solennelet peut être très élaborée. Elle s’accompagne de formulessonores récitées par le(s) prêtre(s) officiant(s), tandis quel’image divine (murti) – fabriquée, installée et consacrée ri-tuellement – est honorée telle un être vivant. On la nourrit demets généralement végétariens ; on la lave, l’habille et lapare ; on la purifie et on la réjouit par des onctions, prièreset danses pour mieux l’adorer. Lors des cérémonies fes-tives, une assistance nombreuse vient recevoir sa visionsanctificatrice et partager les « restes » consacrés. Par ce ri-tuel qui connaît de nombreuses variations liturgiques, lesfidèles cherchent à attirer les bons auspices de la divinité etse pénétrer de son énergie (sakti).

Fidèles offrant des lumières à la Déesse à l’occasion du nouvel an, rituel de talapoli, Kollam, Kerala (Inde).

Au cours d’une procession particulièrement sereine, ces jeunes filles, parées de leurs plus beaux atourset accompagnées de leur mère, présentent l’offrande sur un plateau : noix de coco, fleurs, riz et lumières.Par ces gestes rituels, elles rendent hommage à la Déesse de la prospérité et espèrent ainsi attirer sesbonnes grâces. Très courant au Kerala, ce rituel peut aussi être exécuté pour honorer un invité prestigieux.

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