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Pour citer cet article : Courbebaisse M, Vitamine D, de nombreux effets potentiels sur la santé, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.09.001.

Dossier thématiqu

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Vitamine D, de nombreux effets potentielssur la santé

Marie Courbebaisse

Hôpital européen Georges Pompidou, service de physiologie-explorationsfonctionnelles, université Paris–Descartes, Unité Inserm 845 croissance etsignalisation cellulaire « équipe homéostasie du phosphate », Paris, France

Correspondance :Marie Courbebaisse, Hôpital européen Georges Pompidou, service dephysiologie-explorations fonctionnelles, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France.marie.courbebaisse@egp.aphp.fr

Vitamin D: Several potential effects on health

Jusqu’à la fin des années 1960, la vitamine D était uniquement considérée comme la vitaminepermettant de traiter et de prévenir le rachitisme chez l’enfant et l’ostéomalacie chez l’adulte.Cependant, la vitamine D n’est pas une vitamine habituelle car sa source principale n’est pasnutritionnelle mais provient de la conversion cutanée, sous l’action des rayons UVB du soleil, du 7-déhydrocholestérol en vitamine D3 (principale forme de vitamine D native). Il faut, en effet,plutôt la considérer comme une pré-pro-hormone, précurseur du calcitriol, forme active de lavitamine D et véritable hormone stéroïdienne. Actuellement, on sait que le calcitriol n’est plusseulement une hormone produite dans le rein à distance de ses lieux d’action, mais aussi unrégulateur local possédant de nombreuses actions pléitropes extra-osseuses (actions autocrineset paracrines). Ainsi, plus de 200 gènes sont sous le contrôle direct ou indirect du calcitriol.Les principaux effets classiques de la vitamine D concernent le métabolisme minéral. Si lerachitisme carentiel du nourrisson est devenu exceptionnel depuis 20 ans grâce à l’enrichisse-ment des laits infantiles en vitamine D3 et à l’apport systématique de vitamine D, chez l’enfant etl’adolescent, un déficit moins sévère en vitamine D met en cause la minéralisation du squelette,la résistance osseuse ainsi que l’obtention en fin de croissance d’un pic de masse osseusesuffisant. Chez l’adulte, une insuffisance en vitamine D constitue un facteur de risque d’ostéo-porose. Il existe également un effet positif de la vitamine D sur le risque de fracture, la fonctionmusculaire et le risque de chute. L’action bénéfique de la vitamine D sur le muscle, tissu extra-osseux, est maintenant bien décrite.De très nombreux effets potentiels « non classiques » ou « extra-osseux » sont suggérés par laquasi ubiquité du récepteur de la vitamine D, par le fait que beaucoup de tissus autres que le rein

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Pour citer cet article : Courbebaisse M, Vitamine D, de nombreux effets potentiels sur la santé, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.09.001.

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sont capables de synthétiser localement du calcitriol et parnombre d’études montrant une association entre déficit envitamine D et incidence ou évolution défavorable de nom-breuses pathologies. Outre l’association entre insuffisance envitamine D et sarcopénie, il a ainsi été rapporté une associationentre insuffisance en vitamine D et cancers colorectal et dusein, morbi-mortalité cardiovasculaire, diabète de type 2,certaines infections et maladies auto-immunes ou à compo-sante auto-immune (sclérose en plaques, diabète de type 1,polyarthrite rhumatoïde, lupus), pré-éclampsie et progressionde la maladie rénale chronique. « Association » ne veuttoutefois pas dire « causalité » et, en dehors de la réductionde chutes documentée par plusieurs études d’interventionpositives ayant fait l’objet de méta-analyses, les autres effets« non classiques » de la vitamine D mentionnés ci-dessus sontsurtout documentés par des études d’observation et expéri-mentales.L’évaluation du statut en vitamine D repose sur la mesure de laconcentration sérique de la 25(OH)-vitamine D. L’insuffisance

en vitamine D est aujourd’hui une problématique mondiale,touchant toutes les tranches d’âge des populations. Quel quesoit le seuil retenu pour l’insuffisance en vitamine D [25(OH)-vitamine D < 20, 30 ou encore 40 ng/mL], sa prévalence estforte, en France comme ailleurs. Compte tenu de l’incidencecroissante des pathologies sus-citées, tout traitement peuonéreux visant à réduire l’incidence et/ou les complicationsde ces pathologies mérite d’être considéré. Cela pourrait être lecas pour la vitamine D native si les études interventionnelles encours ou à venir confirment son rôle protecteur, notammentcontre certains cancers et la morbidité cardiovasculaire.Dans ce dossier spécial entièrement consacré à la vitamine D,les différents articles aborderont, outre le métabolisme de lavitamine D ainsi que l’épidémiologie et le traitement del’insuffisance en vitamine D, les associations voire le lien decausalité entre la vitamine D et différentes pathologies osseu-ses et extra-osseuses.

Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

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